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CHE-MAIN DE VIE

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SERVICE JURIDIQUE

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Che-main de vie est une rubrique qui vise à découvrir, au travers d’un chef d’entreprise, les personnes qui ont influencé ou marqué sa vie professionnelle.

Directeur général et propriétaire de l’entreprise familiale, dont le siège social vient d’être transféré à Domdidier, Marc von Bergen (48 ans) la pilote depuis un quart de siècle. Sous sa conduite, la société von Bergen SA a doublé de volume: elle emploie 250 collaborateurs et dispose d’une flotte de 120 véhicules. Un succès que ce patron partage avec cinq personnes qui l’ont inspiré ou soutenu.

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«Mon père m’a transmis le virus»

Représentant de la 4e génération à la tête de la société familiale, Marc von Bergen confie avoir été logiquement inspiré en premier lieu par son père Jean, qui fut son «meilleur coach et confident» jusqu’à son décès en 2019. «Il m’a transmis la fibre, le virus des camions et des transports. J’ai ça dans le sang, raconte-t-il. Lorsque je suivais l’école de commerce à la Chaux-deFonds, à chaque fois que j’avais du temps libre le mercredi après-midi ou pendant les vacances, j’allais travailler à l’entreprise.» Après ses études, son papa le pousse alors à aller faire ses armes ailleurs. Marc von Bergen passe une année à Hambourg comme déclarant en douane – «J’y ai appris l’allemand et le fait que les douaniers ont toujours raison», résume-t-il –, puis huit mois à Bâle et neuf à San Diego. «J’ai dû écourter mon séjour en Californie car mon père a eu une grosse alerte cardiaque. A 22 ans, j’ai repris directement les rênes de la boîte sans avoir beaucoup piloté avant.» Depuis 1996, pourtant, von Bergen SA n’a cessé de se développer pour devenir une holding recensant 250 collaborateurs et 120 camions bâchés ou frigorifiques. Fondée en 1894 par l’arrière-grand-père de Marc, qui portait le même prénom que lui, la société était active à l’origine dans la traction hippomobile et spécialisée dans le transport du bois. «Aujourd’hui, nous sommes devenus des gestionnaires de projets de logistique et de stockage, précise son directeur général et propriétaire. Nous sommes aussi actifs dans les transports nationaux et internationaux ainsi que dans les déménagements industriels.»

Marc « Pour un vrai partenariat rail-route » Membre du comité central de l’Association suisse des transports routiers (ASTAG) depuis 26 ans, Marc von Bergen dit avoir beaucoup appris de l’un de ses anciens présidents. « L’Appenzellois Carlo Schmid que j’ai côtoyé pendant huit ans m’a particulièrement marqué », avoue-t-il. Ce PDC qui fut le plus jeune conseiller aux Etats, à l’âge de 30 ans, a siégé sous la Coupole de 1980 à 2007. L’influent sénateur y a ardemment soutenu la cause du transport routier. « En fait, il a toujours milité pour un vrai partenariat rail-route », précise Marc von Bergen. Carlo Schmid le concédait volontiers : « Je ne suis pas fasciné par les camions – qui ne sentent pas meilleur à mon tarin qu’au nez des autres – mais je les défends parce que je suis originaire d’un coin de terre où on n’a pour ainsi dire jamais vu une locomotive! » Les camions, aux yeux de Marc von Bergen, sont un « mal nécessaire ». La preuve : « Ce sont eux qui amènent la marchandise dans les régions les plus reculées du pays, des denrées alimentaires à l’essence en passant par les médicaments. Sans camions, pas de vaccin anti-Covid! » Par ailleurs, les taxes sur le transport routier ramènent plus d’argent à la Confédération que celles sur les cigarettes ou l’alcool. « Il faut qu’on arrête de casser du sucre sur notre dos, supplie Marc von Bergen. Notre entreprise a pris le virage écologique, nous sommes la seule entreprise romande à avoir en test deux véhicules à hydrogène 100% verts. Il faut donc nous laisser travailler. » ECHO34 SEPTEMBRE 2021

von Bergen

«Natacha est mon calmant»

«Le 3e doigt, c’est ma femme qui me supporte depuis 30 ans. Elle est mon calmant», sourit Marc von Bergen. «Nous sommes sortis ensemble le soir de la remise des diplômes de l’Ecole de commerce alors que nous avions été dans la même classe durant trois ans.» Le couple s’est marié en 1999 et a eu le bonheur de voir naître une fille et un garçon, Aïna (14 ans) et Sloan (12 ans). «Natacha est quelqu’un qui m’apporte beaucoup, déjà parce qu’on ne travaille pas ensemble – elle a un job au Locle dans les RH – et qu’on est quitte de parler boulot le soir, reconnaît Marc von Bergen. Nous avons d’autres sujets de discussion, ce qui permet de se vider la tête, et nous avons un bon équilibre aussi car elle gère bien les enfants et leur éducation. Vu mes activités professionnelles et extraprofessionnelles, mon épouse ne me voit pas beaucoup durant la semaine, ce qui ne nous empêche pas d’être très complices. » Avec deux enfants qui font pas mal de sport, du ski entre autres, les week-ends sont bien remplis. La famille quitte alors la Broye pour le Valais, «histoire de couper avec le rythme effréné de la semaine».

«Des idées, un réseau et un grand cœur»

«Parmi les cinq personnes qui m’ont influencé, je tiens à citer Michel Volet qui m’impressionne par ses idées, son réseau, son grand cœur et l’énorme travail qu’il a abattu pour Gottéron», enchaîne Marc von Bergen. «Quand nous avons déménagé de La Chaux-de-Fonds à Domdidier pour des questions stratégiques, j’ai eu besoin de recruter du monde et j’ai fait appel à New Work, l’agence de placement de l’exprésident des Dragons.» Les deux hommes sont devenus très proches. «Michel m’a amené beaucoup de contacts et fait entrer au conseil d’administration de Gottéron. Je lui ai fait intégrer celui de ma société, relève Marc von Bergen. Nous avons pas mal voyagé pour le hockey ou l’entreprise. Ensemble, nous avons développé des idées stratégiques qui ont apporté beaucoup de bon sens à von Bergen SA.» « Nous formons un bon binôme » Pour sa dernière source d’inspiration, Marc von Bergen mentionne le directeur opérationnel de son entreprise. « Economiste de formation, Jérôme Rérat est à mes côtés depuis un quart de siècle et il a largement contribué à l’essor de la société qui a doublé de volume en 20 ans », souligne le patron de von Bergen SA, admiratif. « Nous formons un bon binôme : lui c’est les chiffres et moi le commercial. On dirige cette boîte à deux et on est passés par tous les états d’âme, mais on a toujours trouvé des solutions pour surmonter les crises. » Chez Jérôme Rérat, outre sa fidélité à l’entreprise, Marc von Bergen aime « sa rigueur et son sens du développement des nouvelles technologies ». Von Bergen SA, qui emploie quatre informaticiens à plein temps, a d’ailleurs souvent joué les pionniers. « A l’époque, nous avons eu la première remorque de Suisse romande et c’était un défi d’amener ces véhicules dans la neige à 1000 mètres d’altitude avec un réseau routier qui n’était de loin pas celui d’aujourd’hui, rappelle Marc von Bergen. Nous avons été des précurseurs aussi dans les transports internationaux en convoyant de la marchandise jusqu’en Russie, en Iran ou en Irak. Et un temps, on avait même la vache von Bergen qui donnait du lait à toutes les mamans qui n’arrivaient pas à allaiter. Pour profiter de ce service, les dames devaient juste passer à notre dépôt de boissons de La Chaux-de-Fonds. »

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