CLUB-INFOS Pour que l’environnement, l’énergie et la sécurité ne soient plus un problème ! Décembre 2012 édition numérique Chers membres du CEES, Chers lecteurs, Chers membres, chers lecteurs,
Georges Baechler, président
Nous voici à nouveau au seuil d’une nouvelle année ! Notre Club, comme les années précédentes, s’est efforcé de vous apporter des informations et certaines réponses par rapport à vos préoccupations d’entrepreneurs et de cadres d’entreprise. Votre appartenance à notre Club définit votre engagement pour un développement durable et nous vous remercions de ce soutien et de cette fidélité. Il est vrai que les efforts consentis en faveur de notre environnement dans sa globalité ne sont pas toujours visibles de premier abord. Cependant, nous constatons tout de même une prise de conscience de plus en plus concrète et les résultats se font sentir dans nos actes quotidiens. Chaque effort qui est fait aussi insignifiant soit-il apportera sa contribution au résultat final. Une loi vient d’être refusée, cela n’indique pas un déni de conscience environnementale d’une partie de la population, bien au contraire, cela invite à une réflexion bien plus large que les seuls chauffages ; qu’en est-il des centres commerciaux illuminés de manière indécente tout au long de l’année et en plein jour le plus souvent ? Des places de sports et des lieux publics qui inondent littéralement leur environnement de lumière ,etc.? L’énergie la plus propre restera toujours celle que l’on n’utilise pas. C’est sur cette réflexion un peu provocatrice que je souhaite vous adresser ces vœux de fin d’année. Ayant décidé de me retirer lors de l’Assemblée générale 2013, ce seront là mes derniers souhaits de réussite et de prospérité que je vous adresse pour la nouvelle année 2013 en mon nom personnel et au nom des membres du comité du Club Environnement Energie et Sécurité.
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La démondialisation La globalisation
Gérald Bourqui Commission Environnement Le Club Environnement, Energie, Sécurité ayant aussi comme but d’informer ses membres sur notre situation sociétale, nous vous soumettons à réflexions les informations suivantes ainsi que la référence. La démondialisation La globalisation marchande et financière : ses aventures, ses avatars, ses conséquences...
La globalisation marchande et financière a atteint aujourd’hui les limites du supportable. C’est une évidence du point de vue écologique quand on regarde les dégâts provoqués dans le monde entier par la logique de développement dit «global» que nous avons suivi depuis une vingtaine d’années. La globalisation n’est plus «soutenable» et elle commence à poser des problèmes tout à fait dramatiques dans nombre de régions du globe. C’est tout aussi bien une évidence d’un point de vue économique. Non seulement la globalisation marchande s’est avérée incapable d’aider les pays en voie de développement, mais aussi elle conduit à de profondes régressions sociales dans les pays développés. De ce point de vue, elle apparaît comme une politique qui «appauvrit les pauvres des pays riches et enrichit les riches des pays pauvres». En fait, la globalisation a été une puissante arme dans les mains des dominants pour tenter de reprendre tout ce qu’ils avaient concédé des années 1950 aux années 1970. La déglobalisation est en marche comme on peut le constater avec l’enlisement du «cycle de Doha» à l’OMC, le refus de la Chine d’assumer ses responsabilités monétaires, et plus généralement avec le retour massif des Etats sur le devant de la scène depuis la fin de 2007. L’OMC est durablement encalaminée ! Sous prétexte de construction d’une «Europe» avec sa faiblesse politique, son incapacité de mettre en œuvre de réelles politiques industrielles et sociales, nous avons abandonné toute ambition en la matière. Cette politique d’ouverture a accéléré la crise structurelle de ses industries depuis les années 1990. Parallèlement, la globalisation financière a aussi atteint ses limites comme l’a démontré la crise financière que nous connaissons depuis l’été 2007, et qui est loin d’être finie. La globalisation financière à l’agonie
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La globalisation financière a commencé lors de la désintégration du système de Bretton Woods. Elle a abouti à une situation d’instabilité accrue, de crises systématiques et répétées, sans pouvoir donner naissance à un système interne de réglementation. On doit, à cet égard, dénoncer l’illusion prudentielle dont se gargarisent les grands de ce monde, qui empêche de prendre les véritables mesures qui s’imposent. Enfin, elle a accouché d’un ordre monétaire international qui
s’est avéré ne pas être viable. La globalisation financière atteint aujourd’hui ses limites. Elle confronte non seulement les gouvernements des principaux pays mais aussi les opinions publiques et les forces sociales organisées au dilemme suivant. Soit on se contente de modifications marginales afin de laisser une chance à la libéralisation financière de se perpétuer et ses pathologies mortifères nous entraîneront dans une succession de crises toujours plus violentes, toujours plus destructrices pour le tissu social. Soit une décision est prise de limiter de manière drastique la globalisation financière. Le processus de déglobalisation, ici, ne peut être que politique et volontariste. Ceci ne veut pas dire, bien sûr, que les mesures par lesquelles il pourrait être incarné ne doivent pas être techniquement cohérentes. Par ailleurs, des limites à la globalisation financière apparaissent déjà spontanément et de manière inorganisée dans plusieurs endroits du monde. Il convient donc de les mettre en cohérence. Dès lors, une question se pose. Cette déglobalisation peut- elle être le fait d’un pays ou doit-elle nécessairement être le fait de groupes de pays tentant de s’affranchir de manière organisée et coordonnée de ce système? Il est clair que l’on ne pourra pratiquer une déglobalisation ordonnée que dans le cadre de groupes de pays. Mais la déglobalisation peut aussi ne pas être ordonnée. Devant l’inertie ou la mauvaise volonté de ses partenaires, un pays a le droit de penser à sa propre situation. Un pays peut aussi prendre une série d’initiatives afin de mettre ses partenaires au pied du mur et de les obliger soit à accepter une situation de loin inférieure en efficacité à celle du pays au départ, soit de le suivre. Il doit donc être aussi clair qu’il ne faut pas s’abriter devant l’argument, trop souvent servi et bien refroidi, d’un manque de volonté au niveau international pour refuser de prendre les mesures qui s’imposent. Encore plus que dans le cas de la globalisation marchande dont on a parlé dans la première partie, l’initiative nationale est possible. Dans certains cas, elle est même souhaitable. La crise que nous avons connue, et que nous allons connaître pour des mois, voire des années ne s’effacera pas aussi vite que l’espère les étourneaux des marchés financiers. Référence : «La démondialisation», de Jacques Sapir ISBN 978-2-7578-2976-9 Ed du Seuil 2011
Forum Sécurité du 6 novembre 2012
Benoît Lauper Commission Sécurité Ce forum sécurité était organisé sur le thème travaux en hauteur. Il traitait des travaux sur cordes et des lignes de vie. Organisé dans l’entreprise Sottas SA, il a rassemblé plus de 50 auditeurs, dont une quinzaine de chefs de projets de l’entreprise, concernés par les travaux en hauteur dans le cadre de leurs chantiers.
Nadir Solenghi, Directeur de Sottas SA, après une brève présentation de l’entreprise, a insisté sur la nécessité de planifier et d’organiser la sécurité et surtout d’évaluer le meilleur moyen de protection des collaborateurs sur les chantiers. En fonction du mode opératoire, des caractéristiques du chantier ou des éléments à mettre en œuvre, une protection individuelle ou l’utilisation de nacelle pourrait faire diminuer les phénomènes dangereux par rapport à une protection collective comme un échafaudage, par exemple. Un collaborateur équipé pour du travail en hauteur a été présenté. Le premier orateur, Yann Feusier de la société Altimum à Palézieux, a exposé les principes des travaux sur cordes. Il a rappelé que chaque jour, suite à une chute, un Homme restait invalide, qu’il y avait environ 25 décès par an suite aux chutes et qu’environ 1/3 des accidents du travail ayant entrainé la mort ou des lésions irréversibles sont dûs aux chutes. Suite à ce constat, il a précisé les mesures à prendre pour éviter la chute ou diminuer sa gravité tel que : préparation du travail, matériel adapté et en état, formation des utilisateurs, connaissance de ses limites. Lorsque la chute doit être évitée trois possibilités sont offertes: la retenue, l’antichute et le positionnement. Ce dernier est traité dans l’OTConst. (art. 82) et la fiche thématique n° 33016 de la Suva précise le sujet. La formation minimale permettant de travailler en positionnement est le niveau 1 IRATA. Les questions d’accélération, d’absorbsion d’énergie au travers de l’absorbeur d’énergie individuel, de facteur de chute, du pendule, du tirant d’air, du sauvetage, de la capacité des charges sur les EPI en regard du matériel de levage, des différents types de matériel d’EPI, de leur durée de vie, incluant les dégâts mécaniques ou chimiques, de leur contrôle et entretien, les points d’ancrages, ont été expliqués, détaillés et illustrés. Yann Feusier a profité de donner quelques exemples de remplacement des travaux avec risque de chute par des mesures tel que filets antichute, utilisation de nacelle élévatrice (PEMP) ou mise en place de gardecorps.
EN 795 ou 352-2 par exemple, il a évoqué l’obligation d’installer des lignes de vie faite par la norme SIA 271. Il a décrit les différents types de ligne de vie qui vont du câble en acier au rail, en passant par les points d’ancrages, pour évoluer en situation horizontale ou verticale. La résistance du matériel à la corrosion, la planification et résistance des points d’ancrage de bouts ou intermédiaires, la rentabilité, l’entretien, la formation, le sauvetage, l’amortisseur d’énergie sur la ligne de vie, l’obligation d’être certifié ou accrédité par le fabricant pour poser ses lignes de vie nous ont étés clairement expliqués. Lors des questions, il a été mis en évidence que jusqu’à environ une hauteur de six mètres une vérification minutieuse devait être faite par une personne d’expérience et qu’il fallait souvent recourir à des moyens supplémentaires pour assurer la sécurité du travailleur, comme par exemple un point d’ancrage complémentaire dans les angles de la toiture. La Commission Sécurité tient à remercier très sincèrement les intervenants, la société Sottas SA pour l’apéritif généreusement offert, plus particulièrement Nadir Solenghi pour sa présentation et sa participation au dernier Forum de l’année.
Alain Remy, de la société Spanset à Oetwil am See, a présenté le deuxième sujet qui concernait plus précisément le matériel de ligne de vie. Matériel qu’il connait bien pour l’avoir conseillé, vendu et installé. Avec un rappel des lois, règlements, directives, normes,
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Conférence du 22 novembre 2012
Jacques Audergon Commission Energie «Un enjeu important pour notre avenir énergétique : le stockage décentralisé de l’électricité la présentation d’une solution prometteuse de stockage sous forme d’acide formique» tel a été le thème de la soirée organisée le jeudi 22 novembre 2012, par la Commission Energie du CEES, au siège de la Chambre de commerce Fribourg. 24 personnes ont pris part à cette manifestation.
Club Environnnement Energie Sécurité Route du Jura 37 1701 Fribourg Tél: 026 347 12 27 Fax: 026 347 12 39
Afin d’apporter un éclairage général sur la problématique du stockage de l’électricité et son lien avec l’exploitation des réseaux électriques, nous avons donné la parole, dans un premier temps, à François Paul, responsable de projets stratégiques au Groupe E pour présenter le point de vue d’un distributeur d’électricité. Selon lui, l’important développement de productions intermittentes par les nouvelles énergies renouvelables (NER), la nécessité de renforcement des réseaux électriques impliquent de devenir plus smart. La prévisibilité des consommations devient beaucoup plus dépendante des conditions météo. D’autre part, la production locale sans consommation locale a pour effet une augmentation locale de la tension. Cela va rendre plus délicate la gestion des réseaux électriques. Une bonne intégration des NER impliquera une optimisation des flux d’énergie en adaptant la consommation à la production locale et en stockant les surplus. Les télécoms constitueront l’épine dorsale du réseau de distribution. Stockage d’électricité, le mot est lâché. Gabor Laurenczy, professeur titulaire et chef du groupe de catalyse pour l’énergie – gcee de l’EPFL présente ensuite le thème du stockage d’électricité sous forme d’acide formique, objet de ses recherches. Après avoir évoqué les différentes formes d’énergie et leur rapport avec les émissions de CO2, Gabor Laurenczy constate que, pour toutes les nouvelles énergies renouvelables, le stockage d’une partie plus ou moins importante de l’électricité ainsi produite s’impose si l’on veut optimiser de telles productions intermittentes. Un tableau des capacités de stockage en MJ/litre des principales techniques disponibles montre qu’alors que le gazoline contient 37 MJ/litre, l’air comprimé (300 bars) permet de stocker 0.16 MJ/litre, le pompage turbinage (par 100 m de dénivelé) 0.001 MJ/litre, l’hydrogène comprimé à 350 bars, 4 MJ/litre et l’acide formique 6,4 MJ/litre, soit environ 10 fois plus que dans une batterie Li ion. On observe que l’hydrogène paraît actuellement le plus performant pour le stockage de l’électricité. Dans ce cadre, l’acide formique est une bonne option. La liste des densités volumétriques de
l’hydrogène exprimées en grammes par litre (g/l) pour différentes formes de stockage est parlante : 16 g/l pour l’hydrogène gazeux à 200 bars et à 25°C, 28 g/l pour l’hydrogène gazeux à 350 bar et à 25°C, 70 g/l pour l’hydrogène liquide à 1 bar et à – 253°C (nécessitant 20% de cette énergie pour le refroidissement) et 53 g/l pour l’acide formique à 1 bar et 25°C. Le processus catalytique permet d’obtenir l’acide formique à partir de l’hydrogène produit à partir des énergies renouvelables et du CO2. Il est possible de travailler à n’importe quelle pression y compris atmosphérique et à température ambiante. A la sortie, on obtient de l’hydrogène qui peut ensuite être utilisé dans une pile à combustible ou un moteur pour produire de l’électricité à la demande, et du CO2 qui est recyclé directement dans le processus. Un petit film montre la simplicité du processus. Un modèle d’expérimentation de 2 kW fonctionne déjà très bien au laboratoire de M. Laurenczy. Il est prévu l’année prochaine une expérimentation sur un bateau. A en croire les échanges de vue lors de l’apéritif qui a suivi, offert par le Groupe E, les participants au nombre desquels on comptait Marie Garnier, Conseillère d’Etat, ont été enthousiasmés par les perspectives qu’ouvre le stockage d’électricité sous forme d’acide formique.
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