2012 MDG-2 DIPLÔME Sophie Hiret

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L’APPROCHE SYSTéMIQUE

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TOME 1

2011/12

master Design Global



AVANT-PROPOS

9

INTRODUCTION 11

INITIATION à la pensée systémique Naissance de la pensée systémique 13-19 Limites du cartésianisme Utilisation du terme « systémique »

Développement de la pensée systémique 21-27 Siècle des Lumières (XVIIIe siècle) : systèmes matériels Bertalanffy (1920-30) : systèmes biologiques Checkland et Weick (1970) : systèmes sociaux

ESSENCE et fonctions de la pensée systémique 29-37 Comment se définit un système ? Que permet l’approche systémique ?

3

sommaire



5

LA pensée systémique DANS L’ARCHITECTURE L’habitat

39-51

Du logement individuel à l’habitat collectif Expérimentation : structure évolutive

l’espace urbain

53-61

Un mobilier urbain évolutif La trame, une structure organisationnelle Expérimentation : emploi de la grille dans un système

l’espace de travail

Du bureau personnel à l’espace de réunion Expérimentation : combinaisons de modules

BILAN DES RECHERCHES

63-71 73



7

DVELOPPEMENT

75

79-87

déploiement

Le concept de la fractale Plier et déplier Projet 1 : floraison culturelle

CONNEXion

89-95

Réunir pour décoder Projet 2 : logique combinatoire

RéSILIENCE

Parasitages Projet 3 : Membrane

97-101

ANNEXE

Le livre : mutation d’une industrie 103

BIBLIOGRAPHIE

REMERCIEMENTS

105-109

111



L’intention initiale était d’étudier l’influence de l’algorithme dans la conception spatiale : l’application de ce processus dans l’architecture permet de générer, à l’aide de nouveaux logiciels, des formes de haute complexité qu’aucun architecte n’avait encore imaginées. Ici, l’intérêt était d’observer les vertus sous-jacentes de cette nouvelle architecture où les formes ne sont plus dessinées par l’homme mais par ordinateur.

Cependant, l’étude de l’algorithme s’avère être une thématique complexe qui, pour être aisément maîtrisée, requiert des connaissances et compétences spécifiques à la science informatique. C’est alors en explorant d’un point de vue plus global l’algorithme (en tant que système) qu’a été emprunté une approche différente pouvant s’appliquer dans la conception d’un espace: l’approche systémique. Ce nouveau mode de pensée permet d’aborder différemment la complexité qui nous entoure, en considérant le monde comme un ensemble de systèmes organisés qui interagissent entre eux. Cette approche apparaît aujourd’hui comme indispensable pour ceux qui cherchent à suivre l’évolution de systèmes en mouvement (une entreprise par exemple) afin d’anticiper sur le besoin éventuel d’une réorganisation (nouveaux employés donc nouvel aménagement spatial, etc). Un système ouvert doit donc être en mesure de s’adapter à chaque changement (externe ou interne) par un réorganisation intelligente de ses composants, d’où la nécessité d’avoir une structure flexible (mobiliers modulables, cloisons amovibles, etc.) L’objectif majeur de ce rapport d’étude est donc celui de découvrir l’émergence de cette nouvelle représentation de la réalité, et de se familiariser avec son usage afin d’observer ses valeurs et ses limites dans le monde complexe qui nous entoure.

9

avant-propos


C on ne xi on en tre le s co m po sa nt s d’ un sy st èm e (m aq ue tte )


L’émergence du système en tant que concept est intrinsèquement liée à ela complexité croissante des phénomènes économiques, sociologiques du XX siècle (mondialisation, évolution des modes de vie, etc.) et à la multiplication des interactions entre ces différents phénomènes. Aujourd’hui, une approche traditionnelle (analytique, par exemple) est devenue insuffisante pour maîtriser cette évolution. Il est donc apparu comme nécessaire de concevoir une nouvelle approche ayant une vision plus globale des phénomènes : l’approche systémique.

Par définition, un système est un ensemble d’éléments reliés par un ensemble de relations. L’approche systémique est alors un outil de modélisation qui permet d’analyser des éléments complexes se caractérisant par leur grand nombre et un réseau important de relations. Cette méthodologie n’est pas vraiment novatrice. Certaines disciplines scientifiques s’y sont déjà référées : par exemple, la biologie perçoit le corps humain dans sa globalité en tant que système afin de faciliter l’étude des relations entre les différentes parties du corps. Qu’en est-il de l’architecture ? Peut-elle rester à l’écart de ce nouveau mouvement de pensée ? L’application de l’analyse systémique s’étend à des systèmes sociaux tels que dans l’espace urbain, le tertiaire, les services, l’enseignement ou même l’habitat : elle permet d’étudier les problématiques relatives à chaque contexte, en empruntant une approche non réductionniste et non mécaniciste. Ce mémoire permettra donc dans un premier temps de se familiariser avec l’approche systémique d’un point de vue théorique et pratique. Ainsi, il sera ensuite possible d’explorer et d’étudier, à l’aide de nouveaux outils systémiques, l’adaptation des structures architecturales dans différents contextes face à des problématiques actuelles.

11

introduction


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NAISSANCE DE L’APPROCHE SYSTéMIQUE

Au cours des siècles, on a pu observer une dialectique permanente entre des scientifiques encourageant la recherche de l’ensemble (globalité), et d’autres, l’analyse des éléments (division). Au XVIII e siècle, la pensée scientifique est dominée par l’approche anaylique, ce qui va empêcher l’expression des idées holistiques que soutenaient déjà le philosophe Héraclite lorsqu’il insistait sur l’importance de la notion du tout, « l’holos ». La pensée scientifique s’appuie sur la raison, le calcul, et cherche à décomposer un élément jusqu’à son composant le plus simple, pour déterminer la cause de chaque événement.

Limites du cartésianisme

La naissance de la société industrielle, avec toutes ses découvertes scientifiques et technologiques, est issue de ce mode de pensée. Mais progressivement, les scientifiques ont ressenti le besoin d’emprunter de nouvelles méthodes, face à la complexité du monde qui les entoure. Par exemple, à l’aube de l’ère industrielle (1769), le concepteur du premier « fardier à vapeur » était encore incapable de contrôler sa machine. La moindre surchauffe était nuisible à son fonctionnement. L’approche systémique est en partie née de ce besoin qu’avaient les ingénieurs de maîtriser leurs machines.

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initiation à la pensée systémique


Ce système se caractérise par son mécanisme : des diaphragmes s’ouvrent et se ferment en fonction de l’enseillement, afin de réguler la température intérieure.

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Utilisation du terme systémique

- Un qualificatif

Ce terme peut être utilisé pour définir une problématique, une situation, un événement, une méthode pour examiner une organisation, un mode de thérapie, un processus, un concept, une théorie… Ainsi nous entendons ou nous lisons chaque jour ces expressions : crise financière systémique, crise économique systémique, maladie systémique, mécanisme systémique, analyse systémique, approche systémique, etc. En qualifiant ainsi leurs expressions, certains auteurs cherchent à traduire l’idée qu’il existe une relation de causes et d’effets successifs, d’autres veulent indiquer l’intégration de la notion de système.

- Un regard

L’approche systémique est une logique qui s’appuie sur les caractéristiques d’un système ouvert pour appréhender la complexité d’un ensemble composé d’éléments en relation (corps humain, famille, entreprise, ville, etc.) Elle désigne à la fois ce qui se rapporte à l’analyse des systèmes et à l’approche du changement de composants, de personnes, de groupes et d’organisations.



17 Comme nous l’avons vu précédemment, nous pouvons utiliser deux regards différents afin d’aborder une problématique dans un ensemble : un regard analytique et un regard systémique.

relations entre les acteurs du système étudié, et de distinguer les comportements anormaux qui influent sur le fonctionnement de ce système.

L’approche analytique part du présent et se tourne vers le passé pour trouver des informations utiles permettant de comprendre les raisons d’un dysfonctionnement ou d’un mal-être, voire identifier le responsable d’une problématique. Cette logique admet que la prise de conscience des causes d’un problème est nécessaire pour le résoudre. L’approche systémique estime que l’explication des causes d’un dysfonctionnement est rarement nécessaire pour résoudre une problématique. Sa démarche consiste à partir du présent pour s’ouvrir vers l’avenir, afin d’observer les

Le regard systémique est adopté par la majorité des intervenants comme les thérapeutes, consultants, coachs et chefs d’entreprise. Pour cela, ils abordent une problématique en la resituant dans un système afin de disposer d’une vision globale des relations entre les acteurs concernés. Dans ce cas, c’est le regard qui est systémique et non la problématique, la situation ou l’événement. En effet, on ne dit pas qu’une famille est «systémique». Cependant, on peut pour une problématique donnée, porter un regard sur le système «famille» qui nécessite parfois de prendre en compte des personnes extérieures à la famille.


Par une approche analytique, nous aurions cherché les causes de cette surconsommation afin de résoudre les problèmes qui en découlent. Par une approche systémique, le Gouvernement a cherché « l’effet de levier » qui pouvait convaincre les consommateurs de changer leurs habitudes, soit par la diffusion répétée de cette publicité.

les antibiotiques, c’est pas automatique Action de type « évolutif » Campagne de sensibilisation en 2001 pour lutter contre l’utilisation innapropriée des antibiotiques.


19

- Une action

Après avoir porté un regard systémique pour avoir une vision globale sur un système à considérer, il est alors possible d’intervenir pour conduire à un changement souhaité. Deux types de changement sont privilégiés. D’une part, le type «évolutif» est destiné à faire progresser les acteurs par la prise de conscience : on cherche à les faire participer à leur propre changement. Cette démarche demande de respecter le rythme du système et s’inscrit par conséquent dans le temps.

D’autre part, le type « rupture » s’appuie sur une approche systémique conduisant les personnes à changer avec l’élément perturbateur, malgré elles. Ici, les acteurs se construisent une nouvelle vision de la réalité et établissent, qu’ils le veuillent ou non, de nouvelles relations avec leur environnement.


M y in the fil tre du r da Ch ns ev a un l d sy e T st ro èm ie e q et ui pe es rtu t u rb n er s so trat n ag or èm ga e ni sa po tio ur n.

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21 DéVELOPPEMENT DE LA PENSée systémique

Officiellement, la « pensée systémique » est née en 1945 à l’Ecole de Palo Alto en Californie, avant de s’exporter en Europe dans les années 1970. Pourtant, la pensée systémique était déjà présente dans l’Antiquité, comme peut en témoigner le mythe du Cheval de Troie. Par la ruse, les Grecs sont parvenus à investir la cité de Troie en se cachant dans un gigantesque cheval de bois reçu comme offrande.

Légitime en apparence, ce stratagème de guerre a permis aux soldats grecs de s’infiltrer dans un système et de prendre à leur gré le contrôle de celui-ci. Le développement de la pensée systémique s’est fait réciproquement avec celui d’un certain nombre de disciplines dites « systémiques ». Nous en évoquerons ici trois qui ont particulièrement participé au développement de l’approche systémique.


« qu Le id s ép Te ei mp nt s de m la ode vi rne e d’ s » ou vi (19 re r 36 so ), um co is mé à di de e s dra tâ m ch a es tiq m ue éc an de iq C ue ha s r qu lie ot CHAPLIN id ie nn es .

Organisation scientifique du travail (OST) : chaque ouvrier tient un rôle précis et mécanique qui est essentiel au bon fonctionnement d’un système de production.


23

Siècle des Lumières : systèmes matériels

La première génération de pensée systémique, orientée sur les « objets », vient du siècle des Lumières. Effectivement, à l’aube des révolutions industrielles, est apparu chez les ingénieurs ce besoin de contrôler leurs curieuses machines. La tendance de cette époque était de découvrir les « rouages » qui permettent à la nature de fonctionner. Pour cela, les chercheurs et philosophes se sont particulièrement intéressés à l’étude des systèmes physiques et chimiques (planètes, molécules, etc.) C’est la découverte de lois immuables permettant le fonctionnement de ces systèmes qui a été glorifiée. Ainsi, cette approche a été appliquée dans divers domaines

avec par exemple l’organisation taylorienne dans l’entreprise. Le taylorisme, mis en place en 1880, est un système d’ordre opératoire qui s’applique dans certaines entreprises afin d’améliorer leur production. Ici, l’entreprise s’apparente à une gigantesque machine composée de milliers de pièces, où les ouvriers ne sont que des rouages du mécanisme global (calcul des gestes, cadences et rythmes). Ici, l’application de cette nouvelle méthode de travail présentera certaines limites, notamment par son mécanisme répétitif et fatigant pour l’ouvrier : affectation du moral, troubles musculosquelettiques, ...


Schéma représentant les flux qui existent entre le système nerveux et son environnement.

centre nerveux

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25 Bertalanffy: systèmes biologiques

La biologie du XXe siècle a engendré la deuxième forme de systémique axée sur le vivant. Le biologiste Ludwing von Bertanlaffy en est devenu la figure emblématique. Bien loin de la mécanique céleste, Bertanlaffy s’est intéressé aux systèmes biologiques : cellules vivantes, organismes multicellulaires, écosystèmes, etc. Ces systèmes ouverts échangent nourriture, eau, gaz, informations, avec leur environnement. Ils s’organisent de façon autonome, et auto-régulent leur métabolisme, leur respiration, à partir d’un seul centre de décision (par exemple, le système nerveux). Ces systèmes sont caractérisés par l’homéostasie, et leur finalité est la survie. L’homéostasie est le maintien de l’équilibre d’un système dans un environnement changeant.

Par exemple, le système nerveux agit selon une organisation hiérarchique qui permet de coordonner les ordres envoyés et reçus par le centre de commandement (le cerveau). Ici, la stimulation du système permet d’observer des feedbacks. La cybernétique fondée par Wiener est proche de la Théorie Générale des Systèmes de Bertanlaffy. C’est grâce à elle que furent inventés l’informatique, la bureautique, ou même la robotique. La cybernétique a pour objectif principal d’étudier les régulations chez les organismes vivants et les machines construites par l’homme. Cette science des systèmes a inspiré aux organisations la plupart de leurs structures : systèmes hiérarchisés, centralisation des décisions, volonté de survie dans un environnement présupposé hostile, etc.


Organisation type d’un système social où il existe une hiérarchie.


27

Checkland et Weick (1970) : systèmes sociaux

La troisième génération de pensée systémique « multipolaire », apparue vers 1970, est tournée vers les systèmes sociaux. Ce petit changement de perspective a de grandes conséquences : il faut dorénavant s’intéresser aux constructions mentales dans la tête des individus. Ce courant de pensée systémique a été développé notamment par les chercheurs Peter Checkland et Karl Weick. Ils sont à l’origine d’une nouvelle approche et de nouveaux outils plus spécifiquement adaptés aux systèmes sociaux (entreprises, organisations, équipes, mais aussi familles, systèmes politiques, etc.) Leurs contributions ont été mises à l’épreuve dans de nombreuses applications organisationnelles.

Ici, les systèmes sociaux sont dits multipolaires : ils ont plusieurs centres de décision, chacun disposant d’intentions, d’enjeux et de moyens d’action. Ces systèmes ne sont pas aussi stables que les systèmes biologiques et sont d’ailleurs susceptibles de s’effondrer rapidement (chute de l’URSS, faillite d’entreprises, etc.) Les outils systémiques de cette troisième génération ont été conçus pour faciliter la gérance des organisations des entreprises, afin de concevoir des projets (par exemple, capacité de prendre du recul par rapport aux évolutions en cours).


L’ensemble des composants étant reliés, la voiture, en tant que système, peut assurer sa finalité.

C ne ette pe vo ut itu êt re re d as ém su on ré tée e si n’e l’e st ns pa em s bl un e de sys ce tèm s e pi : èc ef es fe c ne tive so me nt nt pa ,sa s f in onc te ti rc on on ne fin ct ale ée s.


29 ESSENCE ET FONCTIONS DE LA PENSée systémique

Ce concept de base s’est introduit dans tous les domaines scientifiques et a pénétré la pensée : il est donc important de définir rigoureusement cette notion sur laquelle s’appuie l’approche systémique. Une définition possible du système pourrait donc être la suivante: « Un système est un ensemble d’éléments en interaction dynamique, organisés en fonction d’un but », Joël de Rosnay Par exemple, une voiture est un système composé d’une multitude de pièces (moteur, batterie, boîte de vitesse, etc.) qui interagissent afin d’assurer sa mobilité en tant que transport routier.

Comment se définit un système?

- Système ouvert ou fermé Un système ouvert est en relation permanente avec son environnement : il échange énergie, matières et informations. Par exemple, en versant de l’eau dans un verre percé, nous avons un système ouvert avec un réservoir se remplissant et vidant à la même vitesse : l’eau se maintient alors au même niveau grâce à un débit d’eau entrant et sortant identique. Un système fermé n’échange aucun flux avec son environnement: il est totalement coupé du monde extérieur. ( par exemple, un simulateur de vol )



31 L’approche systémique s’intéresse, elle, plus particulièrement aux systèmes ouverts et complexes. Ces derniers se caractérisent par une grande variété d’éléments possédant des fonctions spécialisées : ces éléments sont organisés en niveaux hiérarchiques internes et sont reliés par un grand nombre de liaisons. - Système étudié sous un aspect structural L’organisation des différents éléments d’un système se fait donc sous plusieurs grands traits structuraux. Dans un premier temps, la frontière permet de délimiter le système

pour le séparer du monde extérieur. L’intérieur du système se compose alors d’éléments pouvant être hiérarchisés en niveaux d’organisation, de réservoirs afin de stocker l’énergie, la matière et les informations, et d’un réseau d’échanges permettant la circulation des flux du système entre ses composants, et avec son environnement. Sous un aspect structural, un musée serait par exemple décrit comme un système délimité par un service de sécurité (personnel, alarmes, etc.) afin de protéger les oeuvres exposées. Généralement, ce lieu culturel propose en fin de parcours un espace de vente où sont vendus objets, souvenirs, livres, etc.)



33 - Système étudié sous un aspect fonctionnel Les principaux traits fonctionnels, quant à eux, permettent de caractériser les éléments du système dépendant du temps. Tout d’abord, un système fonctionne grâce aux flux d’énergie, de matières ou d’informations qui circulent entre les réservoirs : ces flux sont quantifiés par unité de temps (nombre de visiteurs par heure, de production par mois, etc.) Pour cela, des centres de décision régulent le débit de ces flux par action.

Ainsi, il est possible d’observer des boucles de rétroactions (feedbacks). Soit la boucle est dite positive et permet la croissance du système, soit elle est négative et entraîne la stabilité du système. Sous un aspect fonctionnel, la notoriété d’un musée peut peut par exemple évoluer grâce à la prise de décision du conservateur d’y exposer une oeuvre célèbre : ainsi, une communication plus dense (presse, publicité, etc.) peut attirer un plus large public et permettre l’augmentation du flux de visiteurs.


Système composé de treize pilastres qui soutiennent les sept plateaux du bâtiment et assurent la stabilité de l’ensemble lors des secousses sismiques.

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Que permet l’approche systémique?

- Analyse et intervention sur l’organisation d’un système

un système : flux, variables, paramètres extérieurs, etc.

L’approche systémique permet d’analyser un système, de le modéliser et de le simuler afin d’étudier son comportement dynamique. L’analyse d’un système consiste à définir ses frontières, à identifier les éléments qui le composent, et à déterminer ses liaisons qui permettent l’interaction de ces éléments. Ensuite, cette analyse nécessite un travail de hiérarchisation des éléments et types de liaisons identifiées. Et enfin, sous un aspect fonctionnel, il se doit de relever les variables de flux, et également les boucles de rétroaction.

La simulation étudie le comportement d’un système complexe dans le temps. Celle-ci nécessite alors un outil informatique ou bien un simulateur pour faire varier simultanément des groupes de variables au sein du système.

La modélisation consiste à construire un modèle à partir des connaissances acquises au cours de l’analyse de ce système. Il s’agit alors de représenter le système sous forme d’un schéma qui reprend les éléments constituant

Par exemple, des simulateurs sont mis en place pour étudier les effets des ondes sismiques sur les constructions en zones à risques, afin d’étudier leur résistance. Ainsi, l’approche systémique permet de mieux comprendre les propriétés d’un système, mieux prévoir ses comportements, et mieux agir sur ce système. Effectivement, par la simulation, elle peut dessiner des scénarios possibles, et surtout envisager des solutions à des problèmes actuelles ou probables.


Schéma expliquant l’action d’une boucle de rétroaction


37 - Etude de l’évolution des comportements d’un système Le processus qui est à la base du fonctionnement d’un système repose sur l’articulation des boucles de rétroactions (positives ou négatives) en fonction de son environnement. Une boucle de rétroaction positive assure la croissance du système : ici, la dynamique du changement permet au système de s’adapter aux modifications de l’environnement, et d’évoluer.

Une boucle de rétroaction négative assure la stabilité du système : ici, la dynamique du maintien permet au système de s’autoréguler.



Dans cette deuxième partie, l’objectif est celui de porter un regard systémique sur des projets architecturaux et spatiaux. L’intérêt ici est de mieux saisir la conception d’un espace ou d’un objet en fonction de son environnement. Nous analyserons donc trois grands systèmes qui sont l’habitat, l’espace urbain, et l’espace de travail.

Chacun de ces espaces commu-nique différement avec son environnement puisque le premier est un espace privé, le second un espace public, et le troisième est confronté aux deux situations. Ainsi, nous verrons comment ces systèmes interagissent avec leur environnement et quelles méthodes adoptent-ils pour leur organisation et leur développement.

39

la pensée systémique dans l’architecture



41 L’HABITAT

Les évolutions démographiques, sociologiques, et techniques ont une influence directe sur la conception des habitats. Effectivement, ces espaces de vie subissent des changements d’organisation spatiale dans l’objectif de s’adapter aux nouveaux besoins des occupants.

L’habitat est donc un espace destiné à croître, se modifier et qui doit posséder un fort potentiel d’appropriation et de maîtrise des espaces. L’architecte doit alors considérer cet espace de vie dans sa globalité, et en relation avec son environnement.

Par exemple, la maison d’aujourd’hui et de demain doit pouvoir s’ajuster aux différentes étapes de la vie familiale et à l’évolution de sa structure (familles monoparentales, colocation intergénérationnelle, garde d’enfants, etc.)

Afin de répondre à cette nécessité de moduler l’espace, des concepts ont été développés par les designers et architectes, que nous étudierons sous une approche systémique : habitats évolutifs, préfabriqués, amovibles, ...


Exemples d’assemblages possibles des modules qui se répètent à différentes échelles. La connexion des octraèdes, face contre face, permet de densifier l’espace de vie et d’avoir une rapide communication d’un espace à un autre.


43

Du logement individuel à l’habitat collectif

Ce système d’habitat propose une structure modulable qui permet à ses hôtes de s’adapter à la diversité des changements sociaux, démographiques, géographiques, etc. Effectivement, ce logement s’organise par un assemblage de modules de forme unique (octaèdres tronqués). Ainsi, il est possible de former de multiples configurations plus ou moins grandes afin d’accueillir le nombre de personnes souhaité.

// étude de références architecturales

Micro Dwellings, N55 Copenhague, 2005 Par cette méthode de construction par étapes, les personnes désirant vivre ensemble peuvent tout simplement rattacher leur logement ensemble. De même, il est facile de séparer les modules et de les déplacer. Pour cela, les modules sont montés sur des roues. Ces modules d’habitation peuvent ensuite s’implanter dans différents environnement : sur terre, sur l’eau, sous l’eau, sur les toits de bâtiments existants ou encore suspendus à un pont.


Structure en pièces détachées : simplicité des formes, afin de faciliter l’usinage et la production en grand nombre de ce module standard.

Déploiement horizontal de la structure, qui permet de doubler la surface au sol


45

Ce système de logement modulaire est spécifiquement conçu pour fournir un logement d’urgence ou de secours aux sinistrés. Facilement transportable, cet habitat peut être facilement construit et livré à l’endroit voulu. En position dépliée, le module offre une surface de 32m² : cette taille d’appartement paraît modeste, mais il est possible d’envisager des unités plus grandes. L’ensemble du système repose sur des jambes télescopi ques, afin de s’adapter à tous types de terrain, sans avoir à niveler

Ecobitat, Brésil, 2009 2ème prix - Green Challenge Felipe CAMPOLINA une surface plane. Le toit métallique se compose de panneaux solaires ainsi que d’une petite éolienne, qui produisent assez d’énergie pour le fonctionnement de la maison. Des bacs à plantes modulaires et autres végétations sont fixés sur les murs extérieurs, ce qui fournit une isolation supplémentaire de l’habitat. De plus, grâce aux plantes utilisées, les murs vivants pourraient même produire de la nourriture. Chaque système modulaire peut être livré sur un camion pour un déploiement facile.


accumulation d’unitÊs de vie sur la structure verticale

vue de haut


47 Ce prototype de gratte-ciel se compose d’une centaine d’unités d’habitation amovibles. Ce concept permet d’avoir un « chez-soi » se déplaçant au gré de nos envies. La tour se dresse à partir d’une structure métallique creuse, formée de rails. Ainsi, à chaque étage, la tour peut recevoir jusqu’à six modules, chacun pouvant être installé, retiré, et interféré avec les modules voisins. Effectivement, une structure en forme de treillis permet de faire coulisser les unités d’habitation horizontalement, et de les pivoter jusqu’à 20° vers l’extérieur.

Portable Housing Felipe CAMPOLINA Un ascenceur permet le déplacement vertical des unités d’habitation, et un autre le déplacement de ses résidents. Ainsi, la nature modulaire de l’édifice permet un développement à la fois horizontal et vertical pour être ajusté en fonction des besoins.


Nouvelle typologie de modules

D Êv el op pe m en t d’ un lie u de vie su r un e su rfa ce re st re in te : co m bi na iso ns m ul tip le s


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On observe un décalage entre les modes de vie de notre société en éternelle mutation et les lieux de vie de la population : il faut concevoir un projet de maison adapté à un moment donné, mais surtout pouvant évoluer et se modifier avec la famille. La maison d’aujourd’hui et de demain est donc un espace destiné à croître, se modifier et doit également posséder un fort potentiel d’appropriation et de maîtrise des espaces. Ici, le concept de modules représenterait des volumes intégrant les espaces de communs, les rangements, les espaces privés, les espaces de travail ou de loisirs.

Logement individuel Julien BRENGUES, 2010

Les lieux de vie seraient alors les espaces interstitiels entre les modules. Les volumes dessinés sont pensés pour une situation donnée. (module nuit, enfants, bureau, service, voiture) Ce système constructif permettrait de choisir, changer et ajouter de nouveaux espaces tout au long de la vie du bâtiment. L’utilisation de modules préfabriqués permet d’avoir un faible impact généré sur le site mais aussi une optimisation en temps, ainsi qu’une qualité de l’objet final. L’habitat peut alors évoluer sans pour autant produire de gros travaux, et les modules peuvent être réutilisés ou changés.


A partir de la décomposition régulière de ce volume, il est possible de recréer une multitude de structures innovantes : c’est ici l’une des valeurs fortes du système.


51

Structures évolutives // expérimentations

A partir d’un cube divisé en neuf parties, il est possible de développer plusieurs formes pouvant s’imbriquer elles-mêmes entre elles, aussi bien verticalement qu’horizontalement. On peut alors imaginer des espaces d’habitation préfabriqués, s’adaptant aux besoins des habitants, et ayant une structure différence de celle de ses voisins. L’évolution de la structure peut se faire en plusieurs étapes.



53 L’ESPACE URBAIN

La ville est le noeud d’un immense réseau d’échanges et de communication. La conception et l’implantation de mobilier urbain étaient jusqu’à présent abordés par des méthodes analytiques dont l’objectif était d’étudier des aspects très particuliers tels que : les transports, l’urbanisme, l’environnement, ... Peu de travaux ont tenté d’établir des croisements entre ces différents aspects dans une perspective de transversalité. Pourtant, l’espace urbain pourrait être comparé à un organisme vivant :

« A la manière du récif de corail, de la ruche ou de la termitière, la ville est à la fois support et conséquence de l’activité de l’organisme social qui vit en son sein » Joël de ROSNAY La ville peut alors être observée comme un ensemble de composants en interaction entre eux (flux matériels/ immatériels, réseaux, communication, ...) Elle doit être capable d’assurer sa continuité et de s’adapter aux changements du milieu environnant susceptible de le perturber.


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55 Un mobilier urbain évolutif // étude de références architecturales

Paris : installation de prototypes de mobilier urbain intelligent. L’objectif de ce système de mobilier urbain est d’économiser la surface des villes et éviter l’étalement urbain en superposant les utilisations possibles sur un même lieu. Le mobilier rétractable permet de transformer temporairement de simples lieux de passage en espaces d’échanges, de repos, de travail, etc. Ainsi, ce système organise l’emplacement de ses composants

Racine des villes 2010 Pierre-Louis GERLIER (mobilier rétractable) à partir d’une structure quadrillée au sol. Une fois déplié, le mobilier peut être utilisé par les piétons et assurer ses fonctions dans l’environnement urbain. Cette modularité dynamise ce système de mobilier en permettant de s’adapter aux circonstances présentes dans l’espace urbain, à tout moment de la journée : heures creuses, heures de pointe, manifestations, travaux, ...


Différentes finalités possibles de la structure selon le choix de l’assemblage


57

Ce système de mobilier qui s’implante dans un environnement urbain, est capable de se développer aussi bien horizontalement que verticalement, comme une « flore urbaine ». Ce développement du mobilier peut se faire par une multitude de combinaisons de pièces : comme pour les arbres, le projet est composé d’éléments récurrents (branches, feuilles), ce qui permet de faire des économies d’échelle.

Mobilier urbain adaptable 2011- Nicolas STEDLER

Il ne faut que très peu de pièces, qui se doivent d’être simples, pour offrir une multitude de formes. Ainsi, on peut s’adapter à un maximum de demandes et venir par la suite compléter l’installation si cela s’avère nécessaire, sans pour autant devoir changer tout le mobilier existant. On améliore ainsi la rentabilité des installations.



59 La trame, en tant que support, est un outil qui permet de coordonner, harmoniser, unifier les éléments. C’est à partir de ce fond, appliqué dans un contexte ou dans un environnement, que peuvent ensuite venir se détacher des événements. L’installation du mobilier urbain proposé par Pierre-Louis Gerlier en est un très bon exemple. Effectivement, comme nous l’avions ob-servé, le Designer s’est servi d’une trame appliquée sur un plan

La trame, une structure organisationnelle

vertical, afin d’organiser spatialement le mobilier rétractable sous forme de dalle carrée. Généralement, les formes de ces trames sont multiples, mais la structure la plus récurrente apparaît sous forme de grille. Ce système se compose d’intersections d’horizontales et de verticales, permettant un repérage qui situe, rassure, contient et protège. Cette trame de la grille suggère également des notions de filtres, et de séparations entre deux espaces.


2ème à droite (répéter)

circuit proposé

1 à 3 3droite à ère

ème

droite (répéter)

3

circuit proposé

gauche

gauche 1ère à gauche 1ère à droite 1ère à droite (répéter)

circuit proposé


61

Dans tout espace, il est possible d’appliquer virtuellement une grille afin de comprendre l’organisation du lieu, la circulation, les articulations entre chaque espace, le relief, etc. La grille permet ici de poser les bases d’une construction en définissant des repères spatiaux (orientations, mesures, ...) Ici, les expérimentations s’inscrivent dans des espaces quelconques, organisés selon un système complexe de circulation. Cependant, les allées de circulation sont parallèles ou perpendiculaires entre elles et leur organisation peut donc s’apparenter à celle d’une grille.

Emploi de la grille dans un système // expérimentations

Ici, des parcours sont présentés pour déambuler dans l’espace. Pour participer à cette expérience, il suffit de suivre les orientations proposées (tourner vers la droite ou la gauche). Deux plans représentant des configurations d’espaces différents viennent illustrer le résultat de ces ballades algorithmiques qui permettent de retrouver le point de départ. Ce processus laisse paradoxalement une part de hasard dans le parcours, bien que les directions soient prédéterminées.



63 L’ESPACE DE TRAVAIL

L’espace professionnel peut être qualifié d’espace semipublic où l’individu entretient des rapports avec la société. L’entreprise peut ici être associée à un système : - organisé car toute entreprise est dotée d’une structure sociale et d’un centre de production, - dynamique car elle est en évolution permanente, - finalisé car elle se fixe des objectifs ( prix, chiffre d’affaires, etc.), - ouvert en relation avec son environnement, - régulé car elle s’adapte en permanence pour atteindre son objectif.

Les frontières de ce système sont ici plus difficiles à définir entre la sphère publique et la sphère professionnelle. L’aménagement des espaces professionnels doit donc répondre efficacement aux multiples conditions de travail et d’échanges auquelles sont confrontés les employés d’une entreprise (travail individuel, en groupe, etc.) De plus, l’organisation des espaces professionels doivent pouvoir s’adapter à l’évolution de la société (ressources humaines, délocalisation, déploiement, ...)


LinÊaire, circulaire, triangulaire,... un grand nombre de configurations sont possibles avec ces tables, afin de s’adapter au dynamisme des entreprises.


65 Du bureau personnel à l’espace de réunion

// étude de références architecturales

Par sa géométrie particulière, la série de tables Ahrend Philink s’adapte facilement à tout type d’environnement (habitat, bureaux,..). La construction est à la fois solide, légère, économique et écologique. D’innombrables combinaisons sont possibles, qu’elles soient rectangulaires ou triangulaires: chaque configuration offre ainsi une expérience nouvelle et invite à choisir une nouvelle manière de s’asseoir, de travailler, ou tout simplement d’être ensemble..

Ahrend philink Belgique - 2008 Voet Theuns architecten

Dans une entreprise, il est alors possible pour chaque employé de réorganiser temporairement son espace de travail, avec le même mobilier, pour répondre à chaque circonstance : déménagement, réunion d’équipe, travail personnel, ...


Espace de travail partiellement isolÊ, afin de garder un Êchange possible avec son environnement. C ro qu is _ in te rc on ne xi on de s bu re au x da ns l’e sp ac e


67 Cette ligne de mobilier repense l’organisation traditionnelle des bureaux et tente d’apporter une solution novatrice aux problèmes engendrés par le schéma rigide et monotone des espaces cubiques. Cette étude a demandé à ses concepteurs de s’interroger sur les nouveaux comportements physiques et sociaux dans un univers où règnent désormais le digital, le sans fil, et la nécessité de combiner la vie communautaire avec la vie privée.

A3 Open Office Belgique - 2008 ASYMPTOTE Architecture

Ce système de mobilier se caractérise par sa modularité et sa flexibilité : il favorise des agencements dynamiques, plus personnalisés et humains. Ainsi, il est possible pour les employés de reconfigurer leur espace en fonction des multiples situations présentées dans le monde du travail.


Modules qui peuvent être combinés, grâceà une jonction au niveau des ouvertures (porte, fenêtres)


69 Nouveau système modulaire Ce monobloc noir contient l’espace nécessaire pour aménager un bureau. Certaines de ses parois peuvent s’ouvrir pour laisser entrer la lumière et surtout pour ajouter un nouveau module et agrandir l’espace. En additionnant les modules qui s’emboîtent les uns dans les autres, il est possible de former un véritable réseau. De quoi permettre aux entreprises de créer un village miniature dans leurs locaux, très

The tetra shed Royaume-Uni - 2012 David Ajasa-Adekunle

favorable à la culture d’entreprise et à l’esprit d’équipe. L’intérêt de Tetra-Shed est qu’il peut s’adapter à tous les environnements, petits, grands, intérieurs, extérieurs...


1 2

2 3

3

1 2 3

1 4

1 2

2 3

3

1 2 3

1 4

2

2 2

2

3 3

1 2 3

1 4

1 2

2 3

3

1

Modification des espaces et de la circulation grâce à la modularité et l’interconnexion des parois.

4


71

Combinaisons de modules

// expérimentations

A partir d’une même forme polygonale, il est possible de les fusionner afin de créer de multiples combinaisons. L’ensemble des éléments une fois assemblés, constituent un syst่ème pouvant être modulable à l’infini. Chaque polygone peut être considéré également comme un soussystème composé d’arrêtes. En autant une arrête d’un polygone, les frontières changent et cela créer de nouvelles relations.



73 BILAN DES RECHERCHES

Après avoir analysé ces références architecturales, nous pouvons relever plusieurs valeurs propres à l’approche systémique.

Ici, ces espaces sont considérés comme des organismes évolutifs et autonomes, et non comme des structures statiques.

Effectivement, ces concepts spatiaux ont été conçus sous une approche qui exalte l’efficacité, la durabilité et la planification intelligente.

Un système est effectivement capable d’évoluer tout en restant organisé, grâce à une étude préliminaire des connexions qui s’établissent entre les composants de ce système.

Les considérations conceptuelles sur lesquelles repose le fonctionnement global de ces espaces sont les suivantes : la facilité d’assemblage, la maintenance réduite, une modularité efficace, un usage qui reste simple, une flexibilité permettant de s’adapter aux changements futurs, une économie d’échelle par la standardisation d’éléments structurels de base, etc.

L’approche systémique permet ici de décomplexifier cette organisation et d’anticiper sur toute modification possible de sa structure.



Ce travail d’analyse a permis de définir des valeurs de l’approche systémique qui pourraient être exploitées dans d’autres environnements spatiaux. Effectivement, comme nous avons pu le constater, celleci permet d’intervenir efficacement dans l’organisation des espaces qui doivent stocker, ordonner leurs produits, et permettre à chacun d’entre eux d’être rapidement accessible. La gestion spatiale de fonds documentaires nécessite ellemême ce type d’oganisation afin de suivre une logique de distribution des surfaces, d’étagement, et d’aménagement de ses produits.

Ici, la classification d’une librairie ou d’une bibliothèque (en terme de supports ou de services) devient complexe, tant du point de vue technique que lorqu’il s’agit de donner du sens à la présentation des produits. En effet, le caractère évolutif des collections implique intrinsèquement une autre forme d’évolutivité qui est celle de l’offre de ces produits. Ne sachant pas quels supports sont amenés à s’imposer ou à apparaître, un établissement peut-il malgré tout réunir des conditions favorables à l’arrivée de ceux-ci?

75

DéVELOPPEMENT



77 Une approche systémique pourrait-elle favoriser la proposition de configurations spatiales qui puissent introduire ces changements? Voici donc tracées les grandes lignes du questionnement dans lequel s’inscrira notre développement : l’objectif sera ici celui d’appliquer une approche systémique dans la gestion des espaces de rangements de livres (bibliothèques publiques ou personnelles, librairies, médiathèques, ...) afin d’y examiner la question d’une évolutivité possible de ces espaces.

Ce développement s’inscrira donc dans la conception de mobilier de rangements (en tant qu’espace) tout comme dans la conception du mobilier de vente., et s’appuiera sur trois concepts évolutifs propres à l’approche systémique : le deploiment, la connexion et la résilience.



Ici, la complexité réside dans le fait que les intérêts des clients sont variables, ce qui implique des modifications fréquentes de l’offre et de sa présentation. L’articulation des espaces en librairie doit donc dans un premier temps s’adapter au public changeant, et dans un second temps à l’arrivée de nouvelles collections. Différentes stratégies de séduction doivent alors être développées afin d’accueillir, séduire et fidéliser le client. Il faut réfléchir à de nouvelles manières d’offrir le produit, car en-

LIBRAIRIE DE L’IMA

Le lieu d’implantation de ce projet d’aménagement spatial concerne la librairie de l’Institut du Monde Arabe à Paris. L’architecture même du batiment concu par Jean Nouvel témoigne de la recherche d’un dialogue entre différents environnements: culture arabe et francaise; Paris moderne et Paris ancien; espaces intérieur et extérieur; etc. Ces interrelations se font grâce à l’application de systèmes (avec par exemple, la façade de moucharabiehs) ou bien par des réseaux de circulation dans le bâtiment.


La simple action d’ouvrir un livre nous amène à déployer un objet afin de libérer une multitude de signes linguistiques. Le déploiement nous amène à décomposer et recomposer avec les mêmes outils. Ici, le recueil de Raymond illustre l’abondance des combinaisons possibles pour lire un poème avec une quantité limitée de vers.

R ay m on d

,C en t

QUENEAU

m ille

m illi ar ds

de

po èm es ,G al lim ar d, 19 61 ,m aq ue tte

de

M as si n

QUENEAU


79 DéPLOIEMENT

Un système est capable de se déployer de manière aléatoire, ou bien à partir d’un processus itératif ou récursif. Ces évolutions peuvent se manifester par des phénomènes de prolifération, de fluctuation, de propagation, ou encore de mise en abyme.

Dans le cadre de l’aménagement d’une librairie ou d’une bibliothèque, la définition d’un processus de déploiement pourrait permettre de réorganiser rapidement et efficacement l’espace en fonction des nouveaux produits émergents.

Pour cela, le système en question doit suivre une méthode d’organisation, une stratégie du changement défini par une séquence d’instructions destinées à être exécutées.

L’intérêt serait ici de pouvoir proposer une configuration d’espace ou bien un système de mobilier capable d’éclore et de se rétracter, afin de s’adapter au contexte environnant.


« Le monde est empli de l’inévitable répétition des mêmes modèles » Roger CAILLOIS, 1978

M aq ue tte

:

di vi si on

ré gu liè re

d’ un

m êm e

él ém en t,

à

di ffé re nt es

éc he lle s.

Forme carrée qui émerge d’une surface plane quadrillée pour se transformer en un volume cubique : processus qui peut se répéter à l’infini, à des échelles qui varient.


81 Concept de la fractale

// expérimentations

Le concept de la fractale se caractérise par un principe d’autosimilarité qui apparait à différentes échelles. Par ce système de répétition, le changement d’échelle permet de trouver le juste équilibre entre ses composants. Ici, la modélisation de la structure se fait par répartition ou par compression. Par reploiement, l’organisation fractale permet à l’ensemble d’un système d’occuper une faible place, tout en étant dense. C’est justement l’une des valeurs recherchées pour gérer efficacement des espaces de rangement de livres dans les lieux publics.


Récurrence d’une forme géométrique élémentaire, d’une forme dynamique ou d’une structure.

Propositions qui expriment de manière homogène et complémentaire, la pluralité d’usages et de pliages possibles de cette forme déterminée qu’est le triangle isocèle.


83

partie fixe

Espace mobilier principe de destructuration

Plier et déplier // expérimentations

Le déploiement est un concept qui propose deux évolutions structurales opposées : la compression et l’expansion. Pour obtenir cette flexibilité, plusieurs techniques sont employées sur différents supports. Parmi les méthodes de coulissement, d’emboîtement, etc., le pliage est probablement celui qui séduit le plus, notamment par son grand potentiel de créativité (les origamis par exemple). Cet outil de modélisation permet de jouer entre la deuxième et la troisième dimension (mobilier rétractable, livres pop-up, etc.)


Les formes triangulaires et cubiques des modules découlent de la structure tramée du sol. Celles-ci se répetent à différentes échelles afin de pouvoir stocker et présenter les différents formats de produits à vendre.

Exemple d’espace de présentation obtenu grâce a l’assemblage de différents modules.


85 Floraison culturelle

// projet 1

Dans un objectif commercial, les librairies doivent développer un certain nombre de stratégies visant à favoriser la rencontre entre les livres et le lecteur. Le principe, qui se fonde sur le fait que la librairie est un lieu de vente et non d’usage de collection, est l’exposition de celle-ci au sein d’un espace constamment renouvelé. Ainsi, le concept d’aménagement ici proposé, repose sur le déploiement de modules qui s’orga-nisent dans l’espace grâce aux repères d’une trame dessinée sur le sol.


Ainsi, la grille sert de repère aux libraires afin d’associer les éléments entre eux et de créer de microsespaces d’exposition ou de ventes.

Espace de consultation

Accueil


87

Eléments composant le système de mobilier

Ce système modulable applicable dans une librairie permet de faciliter la gestion de nouvelles collections qui viennent s’ajouter à celles déjà en vente. Effectivement, il est possible de multiplier ces modules en grande quantité et de les accumuler horizontalement et verticalement. .


10 20 iti on Ed l Vi su a , FOER SAFRAN

n at ha Jo n es , od C of ee Tr

La valeur linguistique est la mise en rapport des mots entre eux : l’apparition d’un mot vient modifier la valeur des autres mots qui l’entourent.


89 CONNEXION

Les éléments ou composants d’un système interagissent eux grâce à un réseau de re entre lations. La structure de ce réseau peut suivre différents modèles d’organisation (centralisé, décentralisé, distribué, ...) Ainsi, la liberté d’articulation et de modularité des éléments d’un système dépend du modèle d’organisation de réseau dans lequel ces éléments s’inscrivent. Il s’agit donc ici de réfléchir sur les articulations possibles des collections et de l’espace librairie afin de répondre aux modifications et diversifications des pratiques culturelles du public.



91 Réunir pour décoder

// expérimentations

Que ce soit par superposition, ou par combinaison, l’action de connecter plusieurs constituants entre eux peut devenir un facteur-clef pour révéler un mot ou une image par exemple. Ces processus de révélation sont souvent régis par une règle propre à chaque système : emplacement dans l’espace, numéro, mot-clef, calculs, etc.

Felice VARINI, 2007

La connexion joue alors un rôle de filtration, ou bien de compémentarité entre les composants révélateurs.


Plus le lien est présent, plus l’ensemble prend cohérence, avec par exemple ici le dévoilement d’un mot par la liaison de clous entre eux.

La connexion se fait en fonction du point de vue et de notre situation dans l’espace. La communication entre deux espaces dépend de la gestion du vide et du plein.

s re

ai ul od . m és is it ro ém pa xtr s e de urs nt le ta à en e és dr pr in re jo e tte t s ue en aq v M peu i

qu is

rfo

pa


93

Relier pour communiquer ou isoler // expérimentations

Les liens qui se créent dans un système sont principalement voués à favoriser les échanges entre chaque composant. Cependant, comme nous le témoigne la maquette ci-jointe à gauche, la jonction entre des éléments - ici, les parois modulaires - peut modifier le comportement global du système. En effet, la circulation peut varier en fonction des liens qui s’ établissent entre ces parois.


proposition 1

élément fixe qui permet de mettre en avant une collection, parmi d’autres.

proposition 2 Arrière de la boutique accessible au public : collections permanentes, classiques

Espace promotionnel


rĂŠserves / espace privĂŠ


97 Logique combinatoire

// projet 2

En tant que structure commerciale et également lieu d’exposition, la librairie doit évoluer vers une augmentation de la proposition d’usage du lieu qui se profile, sans pour autant remettre en question le principe de la vente. « En matière de culture, la manière d’offrir est indissociable de l’objet offert », Jean-Claude Passeron Dans ce concept d’aménagement, l’espace propose un système modulaire d’étalages afin de promouvoir temporairement certaines collections, qui seraient susceptibles d’avoir un lien intéressant avec les revues et romans du jour.


Expérimentations autour du texte qui est parasité par le fil, et qui parfois en tire profit pour changer de graisse (points de croix qui habillent la typographie imprimée)


97 RéSILIENCE

Du verbe latin resilio, ire, littéralement «sauter en arrière», ce qui sous-entend le rebondissement, la résistance à un choc ou une déformation.

Ce terme appartient, à l’origine, au vocabulaire technique pour qualifier tout matériau capable de résister à un choc, et de reprendre sa forme primitive. La résilience a ensuite été développée en tant que concept dans d’autres domaines (écologiques, psychologiques, informatiques, ...).

Tout sytème cherche effectivement l’homéostasie, afin d’assurer sa survie face aux contraintes qui lui sont extérieures.

De manière plus générale et convergente, la résilience se manifeste donc par la capacité intrinsèque d’un système à utiliser des mécanismes adaptatifs afin de résister à une perturbation, ou même pour tirer des avantages.

Les processus qui contribuent à cette résilience peuvent avoir différents objectifs tels que la défense ou la protection, la recherche d’équilibre face aux tensions, et la relance du système par la création.

La résilience crée une dynamique, en applicant un processus qui intervient sur le comportement d’un système.


Panneaux dépliables qui permettent de protéger ou au contraire de dévoiler son contenu. Cet élément s’inscrit dans le projet « membrane » (p.95) où il joue un rôle déterminant dans la résilience du système proposé.


99 Parasitage

// expérimentations

Certains systèmes sont touchés par des « parasites » qui viennent perturber leur fonctionnement. Il s’agit effectivement de corps étrangers qui s’installent temporairement ou définitivement dans un autre corps. Face à cette contrainte, certains systèmes parviennent à surmonter ces changements afin d’éviter une paralysie générale. LA R35ILI3NC3 357 UN PR0C355U5 4D4P747IF QUI P3RM37 D3 r380ndir 0u d3 5u8ir d35 ch0c5 54n5 37r3 d37rui7.

Par exemple, ce texte est amputé de certaines lettres, mais celles-ci ont été substituées par des chiffres qui leurs ressemblent visuellement : notre système cérébral s’habitue rapidement à ce remaniement linguistique.


DĂŠveloppement de la paroi en fonction des besoins pour stocker de nouvelles collections de livres.


101 Membrane

// projet 3

Ce concept d’étagement se caractérise par un assemblage de parois pouvant s’adapter en étalage pour livres. plateaux encastrables

Ce système se compose de plusieurs parois liées entre elles selon différentes angulations (0°, 45°, 90°, 180°,...). Ainsi, lorsque deux parois s’ouvrent pour se transformer en étagère, cela vient perturber l’ensemble du système et des parois sont contraintes de modifier également leur angle d’ouverture. Cependant, l’organisation du système permet - grâce a un certain nombre de panneaux encore fermés - de répondre à ces perturbations, sans modifier la taille périphérique du système.



Le livre : mutation d’une industrie culturelle

L’attractivité d’une librairie repose sur une certaine proximité avec la clientèle, et se manifeste en partie dans la manière de mettre en scène ses collections dans l’espace. Ici, la complexité réside dans le fait que les intérêts des clients sont variables, ce qui implique des modifications fréquentes de l’offre et de sa présentation. L’articulation des espaces en librairie doit donc dans un premier temps s’adapter au public changeant, et dans un second temps à l’arrivée de nouvelles collections. Différentes stratégies de séduction doivent alors être développées afin d’accueillir, séduire et fidéliser le client. Il faut réfléchir à de nouvelles manières d’offrir le produit, car en-

core aujourd’hui, trouver un livre requiert de la volonté de la part du client afin de trouver exactement ce qui lui correspond. Ainsi, l’intérieur du bâtiment doit être organisé selon deux principes: l’abondance et le mouvement. La librairie doit effectivement être attractive pour donner l’image d’un lieu vivant, animé, changeant. Les pratiques observées en termes d’espace se retrouvent dans la gestion de l’assortiment. La rotation rapide des titres permet aux librairies de renouveler régulièrement leur offre et de créer une sorte de tension chez l’acteur potentiel en lui signifiant qu’il faut se saisir du titre avant qu’il ne disparaisse.

103

ANNEXE



OUVRAGES SPéCIalisés

de Rosnay Joël, Le Macrocosme, vers une vision globale, Seuil, 1975 DONNADIEU G., KARSKY M., La systémique, penser et agir dans la complexité, Editions Liaisons, 2002 DURAND Daniel, La systémique, PUF « Que sais-je? », numéro 1795, 1979 FAREL Alain, Architecture et complexité: le troisième labyrinthe, Editions Parenthèses, 2008 LE MOIGNE J.L., La théorie du système général, Presses universitaires de France, 1979 MORIN Edgar, Introduction à la pensée complexe, Points, Seuil, 2005 VON BERTALANFFY L., Théorie générale des systèmes, Dunod, 1950 Goulet P., Institut du monde arabe, Paris, 2001 Poujot M. « Taylor et taylorisme » Collection Que Sais-je ? Ed. PUF, 1998

105

bibliographie



107 GASCUEL J., Un espace pour le livre : guide à l’intention de tous ceux qui construisent, aménagent ou rénovent une bibliothèque. Ed. du Cercle de Librairie, Paris, 1993 ROBINE N., « Relais et barrières : la perception de l’aménagement de l’espace et des classifications par les usagers dans les lieux de prêts et de vente du livre », in J.M. PRIVAT et Y. REUTER, Lectures et médiations culturelles, P.U.L., 1990 ROUET F., Le livre : mutations d’une industrie culturelle. Ed. 2007. Paris: la documentation française, 2007 VERON E., Espaces du livre, perception et usages de la classification et du classement en bibliothèque. Paris : bibliothèque Georges Pompidou, 1990



109 PéRIODIQUES

NORMAND C., « Forces et faiblesses de la librairie », Livre Hebdo, n°682, 23/03/2007 Nussaume Y., Toyo Ito , Détail de structures légères, Le Moniteur, juin 2003 CONFéRENCES

BARON S., « Introduction à la pensée systémique », Université populaire Hochelaga-Maisonneuve, 09/11/2010 MORIN E., « Théorie de la complexité », Reims, 18/03/2010



111


L’APPROCHE SYSTéMIQUE

m ém oi re

de

fin

d’ ét ud es

-

So ph ie

H IR ET

dans l’architecture

TOME 2

2011/12

master Design Global



L’enjeu de ce projet est celui de proposer un système organisationnel constitué de modules ayant une capacité adaptative, afin d’anticiper les besoins changeants d’une librairie.

Organisation systémique de l’espace de la librairie

autre évolutivité, celle de l’offre de la librairie : ne sachant pas quels collections sont amenées à apparaître, comment un établissement peut-il malgré tout réunir des conditions favorables à l’arrivée de celles-ci? Existe-t-il des configuraL’organisation de ces espaces est tions plus favorables que d’autres effectivement indispensable. Or, à l’introduction de changements? la diversification de l’offre des librairies (en terme de supports et Voici donc les grandes lignes du de services) rend complexe cette questionnement dans lequel s’est organisation, tant du point de vue inscrit ce projet architectural mené technique que lorsqu’il ‘agit de sous une approche systémique. donner du sens à la présentation des collections. Il proposera une réponse possible pour rendre intelligible Ainsi, le caractère évolu- l’organisation de la librairie et tif des connaissances et de leurs trouver une collération entre pémanifestations semble appeler une rennité et capacité d’adaptation.

5

QUEL projet ?


F sy aça st de èm e sud de a m nim ou é ch e p ar a ab r u ie n hs

Aménagement actuel de la librairie

LIBRAIRIE

Plan RDC du bâtiment de l’Institut du Monde Arabe

E ap ntre pa cr rit ois io e n m d e en t fo de rm es lign gé es om et ét riq ue s


LIEU COMMERCIAL : LA LIBRAIRIE

Site d’implantation : Institut du Monde Arabe

Cette librairie située au rez-de-chaussée de l’Institut du Monde Arabe a été retenue pour proposer un concept d’aménagement évolutif de l’espace, selon une approche systémique. L’architecture même du bâtiment conçu par Jean Nouvel en 1987 témoigne de la recherche d’un dialogue entre différents environnements : culture arabe et française; Paris moderne et Paris ancien; espaces intérieurs et extérieurs, etc.

Aménagement actuel de la librairie

Ces interrelations se font grâce à l’application de sytèmes, avec par exemple la façade de moucharabiehs, ou encore les réseaux de circulations dans l’espace.

7

QUEL LIEU ?


croquis de recherches pour un mĂŠcanisme de coulissement du module


9 développement d’un système de mobiler à échelle architecturale

Mobilier dont les combinaisons d’assemblages sont multipliables à différentes échelles : tiroirs, caissons, etc. Chacun de ses modules participent à la reconfiguration de l’espace selon leur emplacement.


1-

2-

3-


11 détails techniques

Cette glissière télescopique à 4 éléments en acier zingué, offre une grande extension. Elle est destinée à soutenir des charges lourdes dans des applications nécessitant une coulisse résistante à tout type d’utilisation et nécessitant un accès amélioré.

bois teinté noir dans la masse

contre-plaqué blanc

coupe d’un rail téléscopique


380 100

380

60 100

1880

840 500

350

1870 350

850

350 350 370

1900 380 350

100

380

380

1070

1870

380

2180

350

380 320

450

460

300

220

500

300

30

500

720 500

1880 690

460 500

370

350

350

350

450

300

500

720

345

345

plans du module ouvert et fermĂŠ (ĂŠchelle 1 : 50e) 690

460

460


13

840 350

1870 350

850

100

380

380

1900 380

380

380 320

460

1880

500 500

840

46

380 1900 380 380

370

350 100

100

380

350

2000

60 430 30 350 30 30 450 300 110 370 370

370

380 320

500 500

300

300

30 460

220

1880 vues face de 720 de 345 345 et 460 500 dos du module 500 ouvert (ĂŠchelle 1 : 50e)



implantation du concept dans la librairie de l’ima

trame organisatrice de l’espace (Êchelle 1 : 200e)

15


rayonnage d'une longueur de 150 cm, soit environ une charge de 100 kilos.

mur qui absorbent les charges

poutre tridimentionnelle

front OFFICE

BACK OFFICE


17 RECHERCHES DE COMBINAISONS D’éléments par superposition et filtration visuelle

Le mur fonctionnel est ici monté sur un mur stable en béton, d’une épaisseur de 50 centimètres. La solide structure porteuse en acier du mur multifonctionnel est fixée au sol et sur le mur. Elle sert de support aux profils horizontaux qui absorbent les charges. C’est par ces profils que les rayonnages peuvent coulisser du back office au front office. Au niveau statique, le système est conçu de manière à ce que le squelette d’acier du mur fonctionnel puisse supporter jusqu’à 1 000 kg au mètre. les panneaux et les meubles. Lorsque la résistance du mur est insuffisante, on a recours à la solution avec plateforme porteuse.


LIVRES RELIGION

STOCKAGE back office ARTISANAT MAGAZINES et sélection du mois

CAISSE DVD VIDEOTHEQUE

GEOGRAPHIE

CARTOGRAPHIE SCENOGRAPHIE COMMERCIALE CD

BD

ESPACE PAPETERIE JEUNESSE

ECOUTE MUSICALE


19



LA librairie PUBLIQUE

Performances techniques et architecturales

Flexibilité : l’espace doit pouvoir proposer une surface capable de diminuer, de s’étendre, ou changer en termes d’affectation et au niveau de l’organisation interne. REVÊTEMENTS : les revêtements doivent répondre aux esigences d’adaptation fonctionnelle, de facilité d’entretien et de niveau de confort requis par l’activité.

La flexibilité des espaces, c’est-àdire leur possiblité de s’adapterà des changements futurs de leur usage : flexibilité des espaces, des fonctions, de façon que tout espace construit puisse modifier ses fonctionnalités pour des coûts faibles, voire nuls. Les plafonds et planchers techniques peuvent contribuer à la flexilibité. Sans attendre les évolutions du futur, un espace flexible permet d’adapter l’offre de places assises en fonction des besoins (périodes d’examens par exemple) de même que leur positionnement dans le bâtiment (recherche d’éclairage ou d’ombre par exemple)

21

ANNEXES



dalles en inox

MATériaux

Matériaux existants

Flexibilité : l’espace doit pouvoir proposer une surface capable de diminuer, de s’étendre, ou changer en termes d’affectation et au niveau de l’organisation interne. REVÊTEMENTS : les revêtements doivent répondre aux esigences d’adaptation fonctionnelle, de facilité d’entretien et de niveau de confort requis par l’activité.

La flexibilité des espaces, c’est-àdire leur possiblité de s’adapterà des changements futurs de leur usage : flexibilité des espaces, des fonctions, de façon que tout espace construit puisse modifier ses fonctionnalités pour des coûts faibles, voire nuls. Les plafonds et planchers techniques peuvent contribuer à la flexilibité. Sans attendre les évolutions du futur, un espace flexible permet d’adapter l’offre de places assises en fonction des besoins (périodes d’examens par exemple) de même que leur positionnement dans le bâtiment (recherche d’éclairage ou d’ombre par exemple)




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