2013_MDGRI-2_DIPLÔME_BASTIEN_GAUTIER

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microArchitecturE « RAPPORT D’échelle & liaison urbainE » TOME 1

Master Design Global Design d’Espace École de Condé Paris 2012- 2013

Bastien GAUTIER



MICRO-Architecture / RAPPORT D’ÉCHELLE & LIAISON urbainE / Tome 1


REMERCIEMENTS


J

e tiens à remercier en premier lieu mes professeurs Apolline Torregrosa et Gilles Le Bars pour leurs suivis, soutien et conseils aguerris qui m’ont permis de mener à bien ce mémoire. Merci à mes parents pour leur contribution et leur accompagnement tout au long de mes études, ils ont rendu possible ce parcours. Merci à ma famille et mes amis pour leur écoute et leur aide. Merci Aude, Alissa et Loïc pour les moments « carrés » partagés. Merci à Marina pour me supporter au quotidien dans les moments difficiles comme dans les meilleurs. Merci à tous... À Toi, partie trop tôt...

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avant-propos


L

e  projet  a  pour  but  d’opérer  une  mise  en   valeur de l’architecture et du design avec comme axe charnière, la micro-architecture. Il ne s’agit pas d’opposer les deux disciplines mais de voir quelles peuvent être leurs résonances, leurs valeurs, leurs usages, leurs fonctions, leurs notions développées... Cette orientation me permet de pouvoir explorer plus largement le monde du design dont l’échelle (dimension) traitée est souvent moins importante qu’en architecture. Cette notion d’échelle me semble essentielle. En effet, mon travail en général et plus particulièrement celui effectué depuis plus d’une année grâce au Master Design Global tend à développer des projets de « petites échelles », de la micro-architecture jusqu’à l’objet. Cette dynamique de travail me permet de réaliser un prolongement avec ma formation initiale, l’ébénisterie. C’est ma formation en Design Global qui m’a permis d’instaurer ce prolongement et ce rapport important à l’objet. Travailler une échelle plus réduite m’est donc très important. Par plus réduite, j’entends un ordre de taille. Un rapport à la matière et au toucher est mis en évidence. On ne « touche » pas un bâtiment comme on « touche » un objet. Effectivement, pour un objet on peut exprimer « la préhension ». Un objet se porte, se soulève, se déplace... À l’inverse, un bâtiment est statique, stable fondé... (hormis les habitats mobiles et éphémères mais qui restent cependant moins manipulables, moins modulables qu’un objet).

Cela induit une différence de perception entre l’objet et l’architecture. On perçoit plus aisément l’ensemble d’un objet que l’ensemble d’un espace. C’est cette vision, cette forme de « contrôle », qui m’intéresse. On peut plus facilement mettre en mouvement un objet qu’une architecture. Dans un espace c’est l’utilisateur qui se met en mouvement pour en parcourir son ensemble même si certaines architectures peuvent effectivement être modulables... Ce projet permet d’explorer différents enjeux de la pratique de l’architecture et du design en les reliant à un socle commun, la microarchitecture. Par micro-architecture, j’entends tout amènagement d’espace qui peut être de l’ordre du « micro ».

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SOMMAIRE


01 Introduction .....................................

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12 14 16 18

Contexte ......................................... Enjeux ............................................ Problématiques ............................. Orientations ...................................

02 Recherches ........................................ 26 Architecture ................................... 28 Design ............................................ 36 Rapport d’échelle .......................... 42 03 Développement .................................. 36

Micro-Architecture  ........................ 48 Environnement de projet  .............. 60 Synthèse / Axes de travail ............. 70

04 RECHERCHES     EXPÉRIMENTATIONS ............................. 72 05 hypothèses de TRAVAIL .................... 98 Environnement de projet ............... État des lieux ................................. Synthèse milieu urbain  ................. Axes de développements ...............

100 102 108 109

06 Bibliographie  ..................................... 110 07 Sitographie  ......................................... 112

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01 introduction


Contexte   ................................................. 12 Enjeux  .................................................... 14 Problématiques  ....................................... 16 Orientations  ............................................

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CONTEXTE


L

’un des objectifs majeurs  de  ce  projet  est de voir ce qui relève de l’architecture et ce qui relève du design dans la micro-architecture. Il ne s’agira pas d’évoquer les différences qui peuvent exister entre ces deux disciplines, mais d’interroger les valeurs qui leur sont propres et ce, sans en placer une au dessus de l’autre. Le but sera de les relier à l’axe central du projet, la micro-architecture. Pour étayer cette théorie, nous verrons comment l’architecture peut influencer le design et inversement. Il serait alors intéressant de voir ce que les pensées propres à ces deux domaines peuvent s’apporter.

Il s’agira également de penser l’architecture à l’échelle de l’objet et de penser l’objet à l’échelle de l’architecture. Une notion se dégage alors, celle du rapport d’échelle avec comme axe de recherche les notions de dimensions, de proportions... Il sera également question de s’intéresser aux services rendus à l’utilisateur, services qui différent entre l’architecte et le designer. L’architecture et le design seront mis en avant par le développement d’un projet à petite échelle. La micro-architecture, le préfabriqué, le mobilier architectural seront évoqués..., un lien devra les unir. Le préfabriqué est ici évoqué puisqu’il s’agit d’une solution, d’une mise en œuvre technique souvent utilisée pour le développement de projet « réduit ».

Un lien évident semble alors s’opérer entre ce principe et la micro-architecture. Ainsi, ces éléments peuvent devenir une réponse à la vision de l’architecture à l’échelle du design et à la vision du design à l’echelle de l’architecture. Il s’agira de questionner ce qu’est l’architecture, le design et le rapport d’échelle. La micro-architecture, son origine, son histoire, ses archétypes devront également être analysés afin de tenter de la relier à l’architecture et au design.

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enjeux


ENJEUX ÉCONOMIQUES

L

e Corbusier   exprimait   dans   son   ouvrage Vers une architecture en 1923, l’idée de créer l’état d’esprit d’habiter des maisons en série. Le Corbusier souhaitait ainsi exploiter les nouveautés techniques au profit du développement de nouveaux concepts d’habitat. Pourquoi ne pas alors créer l’état d’esprit de développer des micro-architectures ? Le but serait ici d’apporter de nouveaux concepts d’habitat ou de principes spatiaux directement liés à l’évolution de notre société que nous étudierons plus loin. La crise stimule la nouveauté. Elle permet d’accroître l’innovation. Le développement de nouvelles activités peut être le moyen d’en sortir. L’idée serait de concevoir des micro-architectures accessibles à un large public. C’est ici qu’entrent en ligne de compte les pensées de l’archiecture et du design qui serviront ce nouveau type d’architecture à échelle réduite.

ENJEUX CULTURELS

D

ans une société qui cherche toujours à avoir le meilleur, comment serait perçue une réalisation qui paraîtrait trop accessible ? Une micro-architecture n’évoquerait-elle pas aux yeux du public une mauvaise qualité et un manque d’espace ? On peut se demander quel serait le ressenti par rapport aux développements de ce genre de projets. Ces derniers pourraient cependant se faire acceptés car ils permettraient de développer de nouveaux concepts d’habitations innovants.

Ces concepts d’habitats peuvent engendrerde nouvelles façons de vivre, de nouveaux scénarios de quotidiens intéressants à analyser. Nous verrons également par la suite plus en détails le phénomène de saturation décrit par les sociologues, philosophes, sémiologues... depuis plusieurs années. Ce phénomène pousse à un repli sur soi, à un retour à l’essentiel. Cette étude actuelle semble alors conforter l’idée de développement de micro-architecutre.

ENJEUX créatifs

L

’un des enjeux créatifs serait de faire accepter ce type de projets sans entrer dans une vulgarisation de l’architecture ou du design. Il s’agira de proposer un projet cohérent permettant la mise en avant du travail architectural ainsi que du design mis en œuvre. Dans une société qui voit toujours plus grand, donner vie à des projets de « petites échelles », peut être une forte ambition en tentant de rendre le projet à la fois innovant, séduisant mais aussi crédible. Jusqu’ici, la micro-architecture a été associée à l’habitation. Un éclaircissement semble nécessaire. « Habitation » est employé au sens large. Il ne s’agit pas d’une relation directe avec la maison par exemple. Le terme «habitation» évoque tout espace dans lequel l’homme peut évoluer, que ce soit un lieu public ou privé, un lieu de repos, un abri ou un simple lieu de passage...

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ProblĂŠmatiques


L

a constitution de ce  projet soulève  de  nombreuses interrogations :

Qu’est-ce que l’architecture et le design aujourd’hui ? Et demain ?

Un rapport d’échelle C’est la notion de rapport d’échelle qui ressort de ces premières interrogations.

Quelles sont les caractéristiques de l’architecture et du design ?

À quel moment un architecte peut-il se permettre de dessiner un détail de construction ou un composant ?

Quelles sont les approches, les démarches de conception... ?

À partir de quelle échelle la vision de l’architecte peut-elle changer ?

Quelles différences y a t-il entre les deux ? Qu’est-ce qui peut les lier ?

À quel moment un objet peut développer un caractère architectural ?

Comment l’architecture peut-elle influencer le design et inversement ?

À quel moment un espace, peut-il se définir comme se rapprochant d’un objet ?

Qu’est-ce qui peut être à la fois d’architecture et de deisgn ? Qu’est-ce qui relève de l’architecture dans une micro-architecture et qu’est-ce qui relève du design dans une micro-architecture ? Ces premières questions ne cherchent pas à opposer les deux entités mais à poser les bases du projet en définissant clairement tous ces paramètres. En relation avec les enjeux évoqués précédemment, nous pourrons voir si un designer pense l’espace comme un objet et quelle serait l’approche d’un architecte sur l’objet.

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orientations


« Je suis un architecte-designer. Les objets sont les habitants de l’architecture ». Jean Nouvel

Est-ce que la micro-architecture, peut être l’élément permettant la mise en évidence de l’architecture et du design ?

« Entre une architecture et un objet, il doit y avoir le même degré de cohérence et de renforcement entre le détail et l’ensemble  ». Jean Nouvel

I

l pourrait être question de développer un système de construction de petite échelle adaptable à une grande échelle. Une gamme d’objets, de mobiliers... pourrait être développée et intégrée à la création de micro-architecture. Il serait question d’intégrer dans ces réalisations des notions largement interprétées dans le design et très peu développées en architecture et inversement. Exemple : la fluidité. C’est une notion souvent recherchée en design mais peu utilisée lorsqu’un architecte crée du mobilier, il s’attache généralement plus à travailler la structure puis à l’habiller. Les notions d’architecture objet et d’objet architectural pourront être soulevées. C’est-à-dire à quel moment un objet peut-il être qualifié d’architecture et où se situe le point permettant de faire basculer une architecture vers un objet. Il pourrait être question de développer de nouveaux concepts d’habitats qui intégreraient à la fois les valeurs du design et de l’architecture.

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PREMIÈRES INTENTIONS

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I

l serait question d’utiliser le bâti avec une continuité vers l’intérieur. Celui-ci ne serait plus un simple support technique mais il permettrait d’offrir de nouveaux usages à l’habitat. Il serait alors le générateur d’intérieurs. Il pourrait par exemple se fusionner avec le mobilier ou permettre la différenciation des espaces. Le projet s’inscrirait alors dans une globalité. À la manière d’une œuvre d’art totale, le bâti serait pensé en fonction de l’intérieur ou alors ce serait l’intérieur qui génèrerait ce bâti. Il faudra cependant prendre garde à ne pas développer un projet au caractère figé. La notion de fusion peut ici être dégagée. Il serait alors question de réinterroger la relation entre intérieur et extérieur en s’intéressant plus particulièrement à une nouvelle dimension: la relation bâti/intérieur. Exemple : Créer une « fusion » entre la structure de l’habitat et le mobilier.

U

ne seconde hypothèse envisagerait de réinterpréter la dimension usuelle de l’objet. L’idée serait de développer des objets créateurs et génerateurs d’espace. Ce ne serait plus l’objet qui s’adapterait à l’espace mais l’inverse. On se rend souvent compte que l’objet est obligé de s’adapter à la formalisation de l’espace.


Il serait alors intéressant de redéfinir la fonction première des objets présents dans l’habitat et d’en faire découler des formes inhabituelles qui créeront par la suite un nouveau plan. Exemple : Chambre rectangulaire, donc lit rectangulaire ? Il s’agit d’une formalisation qui peut paraître trop évidente. Pourquoi ne pas tenter de voir autrement la dimension des objets ?

S

ur le même principe, une autre piste que la précédente tenterait de redéfinir les pièces d’une habitation selon leur fonction première. Il s’agirait de la mettre en évidence, de l’accentuer, de la mettre en avant en la faisant évoluer. Exemple : Une chambre sert à dormir, il est reconnu que pour avoir une bonne circulation, il est recommandé d’avoir le corps légèrement incliné. Pourquoi ne pas alors ériger directement une chambre au plan légèrement relevé ?

Ce principe pourrait être étendu à toutes les pièces de l’habitat en ayant une rélfexion approfondie sur l’usage et la fonction de chacune. Cette théorie pourrait être le prémice d’un nouveau plan génral d’habitation excluant le conformisme généralement établi.

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SYNTHÈSE

C

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es premières intentions pourraient bien évidemment se rejoindre en une hyppothèse globale visant à développer de nouveaux concepts d’habitats comme expliqué précédemment. Le projet pourrait développer des micro-architectures dont les fonctions pourraient être assez diverses comme un lieu de séjour insolite, une maison de week-end, une maison de vacances, une cabane d’observation, un espace de méditation... Le projet pourrait également ne pas être lié forcément à un lieu d’habitation ou ayant une fonction particulière. Il pourrait devenir un objet à part entière, un objet architectural. On pourrait également penser au développement d’une micro-architecture qui agirait comme une greffe proposant une pièce en plus, dans un espace privé ou public. Cela serait une façon de s’évader spirituellement de chez soi tout en y étant physiquement présent. Le projet serait alors une pièce en plus sans avoir focément une fonction particulière.

« J’ai plusieurs fois essayé de penser à un appartement dans lequel il y aurait une pièce inutile, absolument et délibérément inutile. Ça n’aurait pas été un débarras, ça n’aurait pas été une chambre supplémentaire, ni un couloir, ni un cagibi, ni un recoin. Ça n’aurait servi à rien, ça n’aurait renvoyé à rien. Il m’a été impossible, en dépit de mes efforts, de suivre cette pensée, cette image, jusqu’au bout. Le langage lui-même, me semble-t-il, s’est avéré inapte à décrire ce rien, ce vide, comme si l’on ne pouvait parler que de ce qui est plein, utile et fonctionnel. Un espace sans fonction. Non pas « sans fonction précise », mais précisément sans fonction ; non pas pluri-fonctionnel , mais a-fontionnel. Ça n’aurait évidemment pas été un espace uniquement destiné à « libérer » les autres mais un espace, je le répète, qui n’aurait servi à rien. (...) Comment penser le rien ? Comment penser le rien sans automatiquement mettre quelque chose autour de ce rien... ». Georges Perec, Espèces d’espaces


notions Les premières intentions évoquées précédemment ont permis de mettre en évidence différentes notions avec comme axe principal « la fusion » (fusion entre structure et mobilier). FUSION Combinaison, mélange intime de plusieurs éléments. COMBINAISON Assemblage, union de deux ou de plusieurs éléments concrets ou abstraits, suivant certains rapports voulus ou fortuits, produisant un effet d’ensemble ou orientés vers un but précis. UNION Relation étroite entre deux ou plusieurs personnes ou choses de façon à former un tout homogène ou à ne faire plus qu’un. ASSOCIATION Action de former un groupement.

ABSORPTION Faire pénétrer quelque chose en soi en vue de l’assimiler. assemblage Action de mettre ensemble, de réunir. JONCTION Action de joindre une chose à une autre. RÉDUCTION Action de ramener quelque chose à un certain état. Action de ramener quelque chose à un état plus simple, plus élémentaire.

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EXPÉRIMENTATIONS / PRINCIPES Fusion directe

+

1

3

2

Ici, la fusion est directe, franche et anguleuse. Les deux entités sont distinctes (1 et 2), leur association est génératrice de formes (3). Le désir de marquer une différence est totalement présent.

+

1

3

2

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Ce schéma représente la synthèse soustractive des couleurs. On s’aperçoit alors que l’association des différentes entités est également génératrice de formes mais grâce à un phénomène d’absorption, le principe modifie par la même occasion la composition intrinsèque de chacunes des entités. Une modification de l’existant agit en même temps que la création d’une nouvelle forme.


Fusion FLOUE Les différentes entités interagissent entre elles. On ne sait pas réellement où commence et où se termine la fusion.

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CHRONOLOGIE DE ZOOM Ici, on s’aperçoit que le zoom permet un changement d’échelle d’une même entité. Ce changement d’échelle crée, selon sa proportion des ressentis différents. Des formes apparaissent ou disparaissent selon les variations.


02 REcherches


Architeture  .................................................. 28 Design  .........................................................

36

Rapport d’échelle ........................................ 42

27


ARCHITECTURE

28

Terminologie

Aujourd’hui

L

a nouvelle modernité en architecture s’inscrit dans une véritable perspective historique. Une architecture non standardisée qui se présenteaujourd’hui comme un renouvellement radical des normes esthétiques, qui ose le design et l’expérimentation des formes.

e terme architecture (en latin architectura), est issu du grec ἀρχιτέκτων de ἀρχός/ή (« chef, principe ») et τέκτων (qui siginfie « couvrir » et qui a donné le mot français toiture). L’architecture désigne donc à l’origine l’art de clore et de couvrir des lieux, et l’architecte celui qui dirige cette opération. À partir du XVIème siècle, les architectes spécialisés dans la conception des bâtiments, des fortifications et des machines pour la guerre ont pris le nom d’ingénieurs. En Occident, à partir du XXème siècle, il est possible de définir l’architecture comme l’art de diriger la construction, de concevoir les structures, de donner une apparence au final avec des matériaux : « l’art de bâtir » qui s’ajoute à la simple construction des édifices.

L

Anne Bony, L’architecture moderne: histoire, principaux courants, grandes figures. La tendance de ces dernières années est au développement de projets architecturaux écologiques. On parle de bâtiment HQE (Haute Qualité Environnemental), ou BBC (Bâtiment Basse Consommation). Depuis plusieurs années, la responsabilité durable, l’écologie ont envahi notre société. L’architecture n’échappe donc pas à ce mouvement. Cette démarche s’associe également avec la remise en question du logement social, sujet régulièrement abordé actuellement, comme le démontre les expostions « Vers de nouveaux logements sociaux » à la Cité de l’Architecture en 2010 et 2012. Ces deux points se rejoignent afin de tenter de développer une nouvelle façon d’habiter la ville.


Demain

T

ous les signes montrent que dans le futur,  l’architecture se dirigera vers une sophistication technique de plus en plus importante dans la recherche du confort matériel. On peut se demander si cette manière d’améliorer nos conditions de vie d’êtres humains dans nos espaces bâtis est la seule possible et envisageable et si c’est l’unique voie qui s’offre à nous. Parce qu’il me semble qu’une autre perspective se dessine. Une tendance qui investirait dans l’homme, dans ses émotions, dans une recherche d’un mieux-être sensoriellement parlant, et dans une plus fine adaptation de l’espace à ses besoins psychologiques et émotionnels. L’avenir de l’architecture selon Marc Crunelle Pour créer un nouveau rapport sensoriel avec l’habitat, l’hypothèse d’une micro-architecture plus à « l’echelle de l’Homme » est une piste crédible.

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Architecture hors dimension humaine PYRAMIDES DE GIZEH

PARTHÉNON

PONT DU GARD

GRANDE MURAILLE DE CHINE

Khéops, Khéphren et Mykérinos 2500 av. J.C

30

entre 40 et 50 ap. J.C

Ictinos, Callicratès et Phidias 447 av. J.C

entre le III éme sièce av. J.C et le XVII ème siècle


Depuis les Égyptiens, l’homme a toujours voulu dépasser par la construction, le rapport à l’humain. On se rend compte que ce sont souvent des sociétés développées qui ont voulu dépasser ce rapport (Romains, Égyptiens...). Par le biais de ces réalisations, ils souhaitaient « dépasser l’humain » et s’approprier la nature. « Nature bien trop sauvage et qu’il faut donc brider, forcer, canaliser ». Michel Maffesoli, Matrimonium: Petit traité d’écosophie Cette recherche s’oppose aux tribus qui avaient un esprit plus primitif, tribal... Ces civilisations développaient des constructions ayant un rapport plus direct à la nature, ils s’accomodaient de cette dernière.

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VILLES TOURS Auguste Perret 1922

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MARINA DE DUBAÏ


Nous avons vu précédemment que cette volonté de dépasser l’échelle humaine prend racine il y a déjà des milliers d’années. Cependant, depuis plus d’un siècle, avec la révolution industrielle et les nouvelles techniques mises en place, l’architecture a pris des dimensions tellement amples qu’elle dépasse considérablement l’échelle humaine. Les gratte-ciel sont les archétypes de cette société industrielle qui vise toujours plus haut et de la dimension architecturale qui a perdu son rapport à l’humain.

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grands mobiliers Bibliothèque Maison du Mexique Charlotte Perriand / Ateliers Jean Prouvé 1952

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La Bibliothèque de la Maison du Mexique répond à un problème d'architecture intérieure. Elle a été conçue pour servir de cloison, de séparation entre l'espace de travail et de couchage et la salle d'eau de chaque chambre d'étudiant et s'utilise des deux côtés.


Cuisine Futuristik - Gorenje Ora-Ïto 2008

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Pour Goren­je, Ora-Ïto a imag­iné une cui­sine mono­lithique tran­s­portable blanche, réal­isée d’un seul bloc en matéri­au com­posite de haute tech­nolo­gie ré­sis­tant à toutes les con­di­tions cli­ma­tiques.

Dans ces deux réalisations le mobilier dépasse la dimension de l’objet. Il devient générateur d’espace en le séparant ou au contraire en en créant.


DESIGN  Terminologie

Demain

L

S

Stéphane Vial, Court traité du design

Hans Jonas

Aujourd’hui

Telles est la maxime que le designer doit se répéter chaque jour. Tel est le sens de l’innovation.

e terme design vient du mot latin « designare » qui signifie « marquer d’un signe distinctif, dessiner, indiquer ». Le mot design - dizajn - est formé à partir de la préposition de et du nom signum, « marque, signe, empreinte». Il signifie éthymologiquement « marquer d’un signe », un signe ayant la qualité d’être distinctif, c’est à dire le pouvoir de marquer la différence.

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A

ujourd’hui, le design s’inscrit partout et pleinement au coeur de notre société. Au cours de son histoire il a toujours opposé deux pensées. D’un côté les défenseurs d’un design prônant les valeurs de l’artisanat et du savoir faire de l’ouvrier exécutant un travail de qualité et de l’autre, un design totalemement associé à l’industrie. Désormais le design est pratiquement entièrement lié à l’industrie, on parle de design industriel. Le but recherché est souvent la production en série. Le design est devenu un outil marketing très souvent utilisé pour développer la société de consommation. On note également le développement du design numérique, du design d’interaction...

i innover, c’est proposer de nouveaux angles de vie aux gens plutôt qu’un supplément de compétitivité aux marchés, alors le design et l’innovation ont quelque chose à faire ensemble... Non pas le design comme moteur de l’innovation, mais l’innovation comme moteur du design. « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre. »

Stéphane Vial, Court traité du design



ERGONOMIE Définition

IPHONE 3G Apple 2008

« Faire de l’ergonomie consiste à caractériser la relation entre l’être humain, qu’il soit opérateur, usager, client... et un outil ou un produit dans un contexte, un environnement, un lieu de vie, en vue de concevoir les outils et systèmes les plus appropriés à l’usage qui peut en être fait (facile à utiliser, sans risque pour la santé) et à la finalité pour lesquels ils sont conçus (efficacité, efficience). » Jean-Charles Dodeman

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ARC TOUCH MOUSE Microsoft 2008


KATZ

Console Bookshelf 2007

eileen gray

Fauteuil Transat Armchair 1925

Cette bibliothèque-sofa épouse parfaitement les courbes du corps pour un maximum de bien-être.

Le design et l’ergonomie semblent indissociables. En effet le design, qu’il soit d’objet ou de mobilier est presque toujours conçu pour l’Homme. Il doit donc s’adapter à sa morphologie afin d’augmenter le confort, la préhension...


Design d’architecte - Mobiliers & Objets CHAISE B3

Marcel Breuer 1925

40 Nous retrouvons également ici avec la chaise B3 et le Centre Georges Pompidou, la mise en avant de la structure. Contrairement à la chaise No. B6 ce n’est pas la simplicité qui est forcément recherchée. La strucutre agit à la fois comme support technique et comme valeur esthétique forte.

CENTRE GEORGES POMPIDOU Renzo Piano & Richard Rogers 1977


TEA & COFEE TOWERS Jean Nouvel, ed. Alessi 2003

LA DÉFENSE

71 tours 1960 - à nos jours

41 Le service est comme une ville, composé de tours cylindriques. La transposition avec le paysage urbain semble évidente. L’échelle de la ville est alors réduite à un service d’objets, manipulable par la main.


RAPPORT D’ÉCHELLE

RAPPORT À L’ÉCHELLE HUMAINE

« Est-il, en cette question de l’échelle, uniquement question d’un passage du plus grand au plus petit... ? »

HOMME DE VITRUVE Léonard de Vinci 1492

Florence de Mèredieu, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne & contemporain « S’agit-il d’un simple problème d’agrandissement ou de rapetissement ou bien, tout au contraire, le changement d’échelle entraîne-t-il un boulversement qualitatif  ? » Florence de Mèredieu, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne & contemporain

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« Le processus de l’agrandissement, qui permet de voir les détails et donne une dimension inusuelle à l’objet, modifie celui-ci au point de procurer cette sensation « d’inquiétante étrangeté » décrite par Freud. Il suffit effectivement que les objets rétrécissent ou deviennent géants pour que l’ensemble des coordonnées spatio-temporelles qui sont les nôtres bascule. » Florence de Mèredieu, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne & contemporain

L

e rapport d’échelle peut se manifester par le mouvement, c’est à dire par le déplacement des éléments constitutifs de l’habitat. Cela permet à l’utilisateur d’envisager de nouvelles dimensions et un nouveau rapport avec son environnement.

L

’Homme de Vitruve est le nom donné au croquis Étude de proportions du corps humain selon Vitruve réalisé par Léonard de Vinci. Leonard de Vinci fait ici référence aux mesures de longueur utilisées par les architectes de l’époque (paume, palme, empan, pied et coudée). Le mythe du nombre d’or, applicable à l’architecture comme au corps est réactualisé. La perfection est recherchée dans un chiffre, une fraction, une équation mathématique.


MODULOR

Le Corbusier 1945

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L

e Modulor est une notion architecturale inventée par Le Corbusier en 1945.

Silhouette humaine standardisée servant à concevoir la structure et la taille des unités d'habitation, elle devait permettre, selon lui, un confort maximal dans les relations entre l’homme et son espace vital. Ainsi, Le Corbusier pense créer un système plus adapté que l’actuel système métrique, car il est directement lié à la morphologie humaine, et espère voir un jour le remplacement de ce dernier.

Il s’agit d’un mot-valise composé sur « module » et « nombre d’or ». En effet, les proportions fixées par le modulor sont directement liées au nombre d’or.


SYNTHÈSE DES RECHERCHES

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N

ous avons vu précédemment que de tout temps l’architecture a tenté de dépasser la dimension humaine. De son côté le design semble être quant à lui plus lié à ce rapport humain, comme le montre les recherches sur l’ergonomie. L’architecture et le design développent des perceptions différentes mais un point central semble les relier directement, la structure. (Nous verrons ici la structure dans le design par le biais du mobilier ou de l’objet). Elle appartient à la fois à l’architecture et au design. Les forces mécaniques ne sont évidemment pas identiques mais le principe reste le même pour les deux disciplines. Une architecture, un objet ou un mobilier se doivent d’être structurés. Pour l’architecture, la structure soutient par exemple le plancher. Pour le design elle stabilise le mobilier ou l’objet. C’est ensuite les « composants » qui entrent en action. Pour l’architecture la structure vient ensuite se compléter de façades, de murs, de cloisons... Pour le design, une fois le mobilier stabilisé, il est habillé de dossiers, d’assises, d’une « enveloppe »... Nous verrons plus loin que la structure et ses composants peuvent tout de même fusionner, que ce soit pour l’architecture ou pour le design. La structure peut être directement liée à son enveloppe. Même si la structure fusionne avec cette enveloppe et qu’elle n’apparait plus en tant que telle, elle reste cepependant présente en gardant sa fonction première, soutenir.


Q

u’est-ce qui est de l’architecture et du design dans la micro-architecture ? La micro-architecture ne dépend ni de l’architecture ni du design, elle reprend les codes des deuxdisciplines. Le travail de la micro-architecture pourrait s’apparenter au travail d’aménagement spatial d’un loft par exemple, c’est à dire d’un espace traité globalement en une seule pièce. (Décloisonner pour mieux optimiser l’espace). En effet l’optimisation, la rationnalité semblent évidentes dans des projets de petites échelles. Les notions d’habitabilité et de rentabilité peuvent être invoquées. L’architecture peut être vue comme élément structurant et le design comme élément enveloppant de la micro-architecture. L’architecture propose un volume. Le design propose d’habiter, d’occuper ce volume. C’est ici que peut entrer en ligne de compte l’une des premières intentions vues précédemment, qui est de créer une relation entre le « bâti » et « l’intérieur », entre la structure et le mobilier. Dans la micro-architecture, le design peut être représenté par la fusion du mobilier avec l’espace. C’est lui qui génère l’espace et l’optimise. La micro-architecture peut permettre de donner une dimension plus humaine à l’architecture tout en développant la notion d’ergonomie propre au design.

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ARCHITECTURE VOLUME STRUCTURE RAPPORT D’ÉCHELLE ENTRE L’ARCHITECTURE ET L’HOMME HABITAT

MICRO-ARCHITECTURE ENVELOPPE STRUCTURE

ERGONOMIE OBJET MOBILIER

DESIGN



03 DÉVELOPPEMENT


Micro-Architecture  ..................................... 48 Environnement de projet  ............................ 60 Synthèse / Axes de travail ........................... 70

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microarchitecture


la micro-architecture dans notre société postmoderne

U

ne véritable mutation anthropologique est en cours. Le mépris de la Terre et la dévastation du monde : tel est le résultat de la modernité qui consista en une mobilisation de l’énergie, individuelle et collective, vers un paradis céleste ou un paradis terrestre. Prendre soin de la « Terre Mère », en faire le fondement même de tout être ensemble : telle est l’inversion de polarité dont témoigne aujourd’hui la sensibilité écologique. Contre le rationalisme classique, Michel Maffesoli en appelle ici à la raison sensible. A l’heure où, à la domination est en train de succéder l’ajustement, il est temps de réapprendre que la sagesse de la modération caractérise la profonde « nature des choses ». Autrement dit que l’Esprit du temps est bien à l’invagination du sens. Michel Maffesoli

D

epuis la fin du XIXème siècle avec la révolution industrielle, la technique et la technologie n’ont cessé d’évoluer en bâtissant toujours plus, toujours plus haut jusqu’au début du XXIème siècle. Cependant on remarque que cette période riche en développement matériel est marquée par un nombre tragique d’évènements (guerres mondiales, crac boursier, mai 68...).

On se rend compte que l’évolution de l’esprit n’a pas focément suivi la même courbe que celle de la technique. C’est pour cela qu’on remarque depuis une dizaine d’années une saturation de ces concepts et donc un retour aux traditions, à l’essentiel en opérant par exemple un repli sur soi, sur son entourage... Cette théorie semble justifier et définir l’existence d’un projet développement une microarchtecture en évoquant comment il a pu émerger.

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micro-architecture : un retour à l’essentiel

L

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es petites contructions ont toujours eu un attrait  particulier. La raison la plus évidente est que la miniaturisation ramène l’architecture à une échelle plus humaine et qu’il nous est alors plus facile d’interagir avec elle. Malgré le soin et la réflexion dont elles font l’objet, les petites constructions sont souvent négligées ou considérées pour acquises dans une culture contemporaine marquée par la mondialisation et une urbanisation sans cesse croissante. S’il est peut-être plus facile d’apprécier les édifices de petite taille dans un cadre non urbain, où la fonction a moins d’importance et où une attitude contemplative est plus aisée, les petites structures doivent, en ville, lutter d’une façon ou d’une autre pour imposer leur présence sur une toile de fond d’architectures de plus en plus monumentales. Phyllis Richardson, Grandes Idées XS Petite Structures

L

a micro-architecture semble avoir un puissant attrait de nos jours. Effectivement il s’agit d’un concept qui semble permettre à ses utilisateurs, un retour à l’essentiel en opérant une sorte de repli contre le monde à grande vitesse dans lequel nous évoluons. Le désir d’un refuge de petite échelle paraît alors évident.


ÉCRIts SUR LE REPLI SUR SOI, le retour à l’essentiel « N’est-il pas des enfants qui quittent le jeu pour aller s’ennuyer dans un coin du grenier. Grenier de mes ennuis, que de fois je t’ai regretté quand la vie multiple me faisait perdre le germe de toute liberté ». Gaston Bachelard, La poétique de l’espace

humeurs... que nous avions cru dépasser. C’est cela l’invagination du sens. Retour à l’essentielle nature des choses ». Michel Maffesoli, Matrimonium - Petit traité d’écosophie

« Ainsi le bien être nous rend à la primitivité du refuge. Physiquement, l’être reçoit le sentiment du refuge se ressere sur soi-même, se retire, se blottit, se cache, se musse ». Gaston Bachelard, La poétique de l’espace « De temps en temps des cataclysmes se produisent qui nous incitent à retrouver la vie ». Antonin Artaud, Le théâtre et son double « Plutôt que de se lamenter et conscient du vitalisme ambiant, il est temps de mettre en œuvre un nouveau discours de la méthode qui soit éclairage rétrospectif. C’est-à-dire sachant rétrocéder du dérivé à l’essentiel. Saisir le premier à la lumière du second. C’est ainsi que l’on pourra, en son sens éthymologique et en son sens premier, comprendre la métamorphose en cours. Celles nous faisant passer d’un progressisme (qui fût puissant, performant, mais qui devient quelque peu égrotant) en une progressivité réinvestissant les « archaïsmes »: peuple, territoire, nature, sentiments,

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« LE REPLI » dans le design FAUTEUIL CONFESSION Arik Levy 2010

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FAUTEUIL BALLON Eero Aarnio 1965

Ses réalisations évoquent le repli sur soi. L’objet, le mobilier deviennent un espace à part entière permettant de s’isoler. Le Fauteuil Confession met cependant en avant un paradoxe puisqu’il permet de s’isoler tout en gardant un contact discret avec autrui.

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Micro-architecture / Préfabriqué - Habitations SU-SI HOUSE

Oskar Leo & Johannes Kaufmann 1996

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Habitat préfabriqué, il se monte en quelques heures.


SYSTEM 01

Oskar Leo & Johannes Kaufmann 1997

MODEL No.B6 Marcel Breuer 1926-1927

Châssis en tube d’acier chromé, siège en bois peint.

On remarque ici la mise en avant de la structure. Que ce soit pour la chaise ou pour la maison, cette dernière va à l’essentiel, au plus simple. La structure de la maison est ensuite « habillée » de façades et planchers, la structure de la chaise supporte quant à elle l’assise et le dossier. Le principe est donc le même, c’est uniquement l’usage qui varie.

L’objectif est de proposer une maison, dans un délai de quelques mois et pour un prix fixe. La structure poteaux-poutres laisse au client toute liberté pour organiser le plan de son logement.

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Archétypes de la micro-architecturE tente / Igloo

cabane

La tente fût depuis son origine au cours de la préhistoire le symbole des populations nomades cherchant à s’abriter. Aujourd’hui elle est largement utilisée à des fins de loisirs ou dans le cadre militaire et humanitaire. L’igloo quant à lui est le symbole de l’isolement le plus total de l’homme. Certaines civilisation usent encore de ces modes de vie mais dans notre société occidentale ils sont plus associés aux loisirs, aux dépaysements. Ils peuvent être vus comme un échappatoire à la vie quotidienne.

Au 18ème siècle, alors que vont se développer les théories rousseauistes sur l’état de nature , le mythe de la cabane comme origine de l’architecture se développe. Aujourd’hui, la cabane est un modèle de fonctionnalité et de simplicité.

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Maison ARC

Joseph Bellomo Architects 2010

Barin Sky Resort RYRA Studio 2011

« Le Cabanon » Le Corbusier 1951-1952


COQUILLE

nid

« L’homme, l’animal, l’amande, tous trouvent le repos maximum dans une coquille, les valeurs du repos commandent toutes les images ».

« Le nid comme toute image de repos, de tranquilité, s’associe immédiatement à l’image de la maison simple ».

Gaston Bachelard, La poétique de l’espace

Gaston Bachelard, La poétique de l’espace

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Blob VB3 dmvA 2009

Hutte « Mais dans la plupart de nos rêves de hutte, nous souhaitons vivre ailleurs, loin de la maison encombrée, loin des soucis citadins. Nous fuyons en pensée pour chercher un vrai refuge ». Gaston Bachelard, La poétique de l’espace


ENVIRONNEMENT de projet


MICRO-ARCHITECTURE / NATURE

L

a plupart des projets développant des microarchitectures cultivent un lien fort avec la nature. Ces projets s’accomodent de leur environnement, ils s’y adaptent tout en développant au maximum une efficience énergétique. La micro-architecture semble ancrée dans l’espace naturel car elle y développe un caractère fort de mobilité en n’étant pas contraint par l’espace. Nous sommes donc en droit de nous demander si ce type de projet pourrait également se développer et avoir sa place dans le milieu urbain.

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RAPPORT NATURE / URBAIN SUNSET - CABIN Taylor Smyth 2004

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Cottages at Fallingwater Patkau Architects 2010

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MICRO-ARCHITECTURE / URBAIN

C

es réalisations mettent en avant des microarchitectures développées en milieu urbain. Ces projets paraissent agir comme une solution pour pallier le manque d’espace souvent évoqué en agglomération. Les bâtiments proposent une pièce en plus en opérant sur le principe de la greffe architecturale ou alors ils viennent s’enclaver dans des parcelles réduites en cherchant l’optimisation de l’espace.

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Rucksack house Stefan Eberstadt 2007

La maison « sac à dos », dessinée par l'artiste Stefan Eberstadt est imaginée comme une pièce additionnelle qui puisse être suspendue à une façade. Le projet incarne l'esprit nomade par excellence et rappelle les cabanes perchées dans les arbres.

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BOXHOME

Rintala Eggertsson Architects 2009 Le projet cherche à s’opposer à la demande croissante de grands logements en Scandinavie qui doivent être chauffés la moitié de l’année en raison du climat. Ils sont donc peu économiques. Il est également une réponse au désir de posséder une résidence secondaire.

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MAISON À HIRO

Suppose Design Office 2009 La maison vient se positionner entre deux bâtiments de faible hauteur. Le projet cherche la veticale afin d’optimiser au maximum l’espace de la parcelle.

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RAPPORT AU TEMPS MICRO COMPACT HOME Richard Horden 2007

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Le Micro Compact Home est conçu pour répondre à la demande de séjours courts. Il est transportable et s’installe selon les envies des clients à travers toute l’Europe.


L

a micro-architecture semble prendre racine dans les habitats éphémères développés par des sociétées archaïques comme nous avons vu précédemment (igloos, tentes, cabanes...). Les habitats éphémères sont par définition des lieux voués à être renouvelés régulièrement, ils sont donc très généralement de petite taille, faciles à manipuler. Le développement de projets de petite échelle évoque alors un rapport au temps. Des projets s’utilisant sur une courte durée comme la Micro Compact Home ne nécessite pas de s’étendre sur une grande surface.

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SYNTHÈSE DÉVELOPPEMENT / AXES DE TRAVAIL

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C

es premières recherches ont permis de mettre en avant la micro-architecture, ses archétypes... Elles ont également tenter de créer une relation avec la société actuelle où un phénomène de saturation semble se dégager en mettant en place une sorte de retour à l’essentiel. Il faudra par la suite étoffer cette théorie sur la crédibilité d’un projet développant une microarchitecture. Il sera nécessaire de pousser les interrogations sur les valeurs de la micro-architecture, les notions qu’elle développe pour en dégager des axes créatifs, de réflexions et d’expérimentations. Son origne devra également être mise en avant. Ces recherches doivent définir le type de microarchitecture, le type de projet qui pourra être développé et mis en œuvre. Nous avons pu mettre en évidence le rapport que la micro-architecture entretient avec le milieu naturel et le milieu urbain ou encore le rapport avec la « dimension temps ». Ces relations devront être approfondies afin de fonder l’environnement du projet.



04 RECHERCHES EXPÉRIMENTATIONS


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ART TOTAL / ASSOCIATION DE DISCIPLINES - Issu du romantisme allemand au XIX ème siècle. - Utilisation simultanée de nombreux médiums et disciplines artistiques. - Désir de refléter l’unité de la vie. - L’œuvre d’art total à la naissance des avantgardes (1908-1914).

RED HOUSE

William Morris & Philip Webb 1859, Londres

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Tous les détails de l’architecture, du mobilier et des éléments décoratifs étaient intégrés les uns avec les autres pour former une œuvre d’art total.

Concept transposé dans un courant architectural. - Relation entre le bâti et la décoration intérieure, le mobilier, la conception des espaces ou les jardins.


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ÉXPÉRIMENTATIONS / ART TOTAL / ASSOCIATIONS

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Une association entre deux entités s’opère ici. On remarque que les résultats obtenus sont très similaires et ne permettent pas de retrouver l’origine de ces deux entités. Ces derniers s’entremêlent, s’additionnent... On peut également remarquer qu’avec cette association, nous avons perdu une « certaine finesse » par rapport aux formes de départ. La difficulté de l’association est de réussir à assembler deux entités sans pour autant trop s’éloigner des formes de base.

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STRUCTURALISME LE CORBUSIER Fauteuil LC3 1900

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Le fauteuil LC3 met en avant la structure (tube acier), ce qui est un élément caractéristique lorsqu’un architecte crée du mobilier. Ces derniers ont tendance à créer une structure puis à la remplir de matière.

LE CORBUSIER Fauteuil LC4 1900


JEAN NOUVEL Fondation Cartier 1994

Ici la structure du bâtiment est mise en avant comme elle l’est dans le mobilier de Le Corbusier. Elle est ensuite habillée par des plaques de verre. L’ossature du bâtiment est révélée.

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MANIPULATIONS / MOBILITÉS JEAN PROUVÉ

Maisons à portiques 1939-1947 À gauche: Notice de montage pour les pavillons de la S.C.A.L., Issoire, 1939-1940 Les portiques axiaux en V renversés supportent la plus grande partie des charges. À droite: Pavillon démontable 6 x 6 mètres, photos représentant le montage.

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JEAN PROUVÉ

Baraques démontables 1939

GARY CHANG

Small Apartment becomes 24 Rooms 2010

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L’architecte Gary Chang, dans cet appartement de 30 m 2 à Hong Kong a construit un studio modulable de 24 pièces en exploitant l’espace au maximum, et en créant une série de parois coulissantes entre la chambre, la cuisine, le salon ou la salle de bain. De son côté Jean Prouvé propose ici un système de construction à petite échelle. Ces solutions sont à la fois rapides à mettre en place, économiques et transportables.


LIAISONS / ARCHITECTURE LAVA

Future Hotel Showcase 2009

La chambre d’hôtel semble conçue comme un ensemble fluide. Chacune de ses parties se raccordent entre elles parfois de façon homogène d’autres fois par des arrêtes vives. Le mobilier fait corps avec l’espace.


LIAISONS / DESIGN Misosoup design K Workstation 2011

Chaise VERNER Panton Ed. Vitra 1959

La chaise Panton du designer danois du même nom est réalisée en plastique moulé par injection. Elle utilise un aspect technique souvent mis en avant en architecture, le porte à faux. Le piètement, l’assise et le dossier fusionnent en un élément complet.

Voici un design « tout-en-un ». C’est une très longue feuille de contreplaqué de bambou vitrifié qui est ici pliée de telle manière qu’elle crée des étagères murales et un bureau avec une seule planche.

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ÉXPÉRIMENTATIONS / LIAISONS Ici c’est la notion de liaison qui est mise en avant. Sur les illustrations de gauche les tracés semblent jouer avec la surface qui les met en mouvement. Les liaisons permettent de favoriser les échanges, communications entre différentes entités.

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Cette union permet de mettre en avant la notion de finesse qui était évoquée pour l’association. Les deux entités ne se superposent plus mais se relient par un point d’ancrage.


ESPACE NON CONVENTIONNEL Philippe Rahm

Gulf Stream Intérieur 2008

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Le sol de la maison se déforme pour aller chercher les bonnes températures dans l’espace selon la forme que prend l’air dans toute la hauteur de la maison. L’architecture ne construit plus des espaces mais des températures, des atmosphères. Ici, ce sont deux plateaux horizontaux en métal thermiquement conducteur qui se déploient à deux hauteurs différentes. Le plateau bas est chauffé à 22 °C et le haut est refroidi à 15 °C. A la manière d’un Gulf Stream miniature, leur position génère un mouvement d’air par un phénomène naturel de convection où l’air chaud ascendant se refroidit sur la plaque froide en hauteur pour redescendre puis se réchauffer à nouveau sur la plateau chaud, créant    un flux thermique continu comme un paysage invisible.


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Les limites traditionnellement de l’habitat sont ici repoussées. Les murs se déforment pour devenir plafond ou sol.L’habitat devient un parcours influé par cephénomène de Gaulf Stream miniature. La forme générale est générée par un phénomène invisible, toute formalisation est oubliée.


Philippe Rahm

Domestic Astronomy 2009

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Le projet « Domestic astronomy » est le prototype d’un appartement dont on habiterait non plus la surface mais l’atmosphère. Quittant le sol, les fonctions et le mobilier s’élèvent, se dispersent, s’évaporent dans l’atmosphère de l’appartement, se stabilisant selon certaines températures en relation avec le corps, l’habillement et l’activité.

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MESARCHITECTURES The Mirage 2007

Le projet The Mirage repose sur ce qu’on pourrait appeler une écume d’acier inoxydable qui vise à générer un trouble optique comparable à celui d’un mirage dans le désert. Pour se faire, une structure particulière à été mise en œuvre. Cette dernière n’est pas que structurelle mais elle est également génératrice d’espaces intérieurs.

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MESARCHITECTURES Porcelain Bunker 2006

Le Porcelain Bunker opère d’un principe similaire à The Mirage . La strucutre extérieure se développe également à l’intérieur de la réalisation. Celle-ci, apparente, permet de relier aussi bien visuellement que fonctionnellement les niveaux.

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ÉXPÉRIMENTATIONS / ESPACE NON CONVENTIONNEL / HORS LIMITES

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Ces expérimentations mettent en avant le décalage de limite. La superposition et le décalage d’une même forme permettent de générer une dynamique. L’opacité permet quant à elle de créer différentes dimensions de lecture. En effet la forme de base prend plus ou moins d’importance selon sa position. En retravaillant la forme créée on peut mettre en évidence les espaces qu’elle a générés. En partant de l’intérieur vers l’extérieur on peut créer un parallèle avec l’idée de fusionner le mobilier, l’espace intérieur avec le bâti.


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SYNTHÈSE

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L

’ensemble de ces références met en scène des principes de fusion entre des éléments totalement différents. Le « processus de fusion » par lequel se rejoignent ces éléments sont eux aussi bien différents d’un projet à un autre. Le travail de Philippe Rahm montre une fusion de matière (entre les différents espaces de l’habitat) grâce à un élément invisible, l’air. En ce qui concerne la réalisation de l’architecte Gary Chang, il s’agirait plus d’une fusion en mouvement. En effet c’est le déplacement des objets, des éléments qui permettent d’obtenir de nouvelles dimensions. Ce principe développe de multiples rapports d’échelle entre l’habitat et l’utilisateur. Dans les réalisations de Mésarchitectures et de LAVA, une fusion par liaison semble s’opérer. Ici, la structure et l’agencement intérieur ne font qu’un, ils se rejoignent, se prolongent...


AXES DE TRAVAIL

L

a présentation de ces projets permet également de dégager des thématiques de travail et doncd’expérimentations. On a ainsi pu mettre en avant l’importance, la nécessité de la structure que ce soit dans l’architecture ou dans le design. Des projets sans frontières, sans limites claires entre architecture et design ont également été mis en évidence. Ce principe a évoqué la liaison, la fusion... Toutes ces thématiques rejoignent la notion d’art total, projet où le tout est travaillé en même temps.

T

outes ces premières expérimentations seront bien évidemment développées et devront par la suite être directement intégrées tout au long du mémoire afin d’éviter une séparation trop marquée entre recherches écrites et plastiques.

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05 hypothèses de TRAVAIL


Environnement de projet ............................ 100 État des lieux ............................................... 102 Synthèse milieu urbain  ............................... 108 Axes de développements ............................. 109

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ENVIRONNEMENT DE PROJET

L

es recherches et développements vus précédemment ont permis d’évoquer deux environnements de projets distincts, le milieu naturel et le milieu urbain. Nous avons mis en évidence le fait que les projetsdéveloppant des micro-architectures trouvaient leur place de façon évidente dans le milieu naturel. Cependant, nous avons également remarqué que ces projets pouvaient s’intégrer en milieu urbain. Ce mémoire s’intéresse aux notions de postmodernité, de retour à l’essentiel lié au phénomène de saturation que connait notre société (toujours plus haut, plus grand ...).

100

C’est pour cela que le développement d’une micro-architecture en milieu urbain semble se justifier. En effet les villes perdent de plus en plus leur dimension humaine. Elles ne cessent de s’accroître, de s’élever et de se densifier. La micro-architecture évoque une certaine notion de nomadisme dans l’urbain. Ici il ne s’agit pas de nomade dans le sens de changer de région ou de pays, mais d’être nomade dans la même ville en modifiant l’utilisation de notre habitat.


MILIEU URBAIN

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HYPOTHÈSES DE PROJETS

U

ne micro-architecture qui serait intégrée dans  des espaces publics permettant un isolement, un repli pour les usagers du lieu. Une micro-architecture qui agirait comme une greffe permettant une extension d’un habitat déjà existant, public ou privé. Une micro-architecture intégrée dans la ville à la manière d’un mobilier urbain.

ARCHITECTURE

DESIGN (Type de projet permettant à la fois la mise en valeur de l’architecture et du design)

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MICRO-ARCHITECTURE (Milieu naturel déjà largement traité)

MILIEU URBAIN ACTIONS ÉPHÉMÈRES

HÔTELS / RESTAURANTS GREFFE HABITAT

MOBILIER URBAIN


ÉTAT DES LIEUX

A

près avoir défini l’environnement de projet,  le milieu urbain, il paraît nécessaire de voir comment la micro-architecture y a déjà été traitée. Dresser l’état des lieux permet de voir ce qui a déjà été fait et ainsi permettre de voir comment je peux apporter ma propre vision des choses et sous quel angle. Qu’est-ce que la micro-architecture peut apporter en milieu urbain ? La micro-architecture puise son origine dans l’esprit nomade. Intégrée en milieu urbain, elle permet à ce dernier de dégager des notions de nomadisme. Ce projet soulève alors quelques interrogations : Où installer une micro-architecture en milieu urbain ? Pourquoi et comment ? Quel sens ce type de projet a-t-il et quelles fonctions peut-il avoir ? Qu’est-ce que la micro-architecture modifierait par rapport au sytème d’habitation actuel ? (Dans les comportements, les manières de vivre...)

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HÔTEL EVERLAND Palais de Tokyo 2007 - 2008

L’Hôtel Everland est une création unique proposée par deux artistes Suisses Sabina Lang et Daniel Baumann. Il s’agit d’une action éphémère, proposant à ses utilisateurs une nuit insolite sur le toit du Palais de Tokyo.

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Do-ho Suh San Diego 2013

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Do-ho Suh est connu pour ses sculptures complexes qui défient les notions conventionnelles d’échelle. Il attire l’attention en confrontant le spectateur à la pratique de l’espace public. Son travail explore la relation entre l’individualité et la collectivité. Do-ho Suh démontre son intérêt pour l’accumulation, qui est, selon lui, « la façon dont le monde est créé ».


Studio Aisslinger Loft CUBE 2010

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SERVICeS / Notion d’essentielLE VÉLIB’

Ville de Paris - JCDecaux - Patrick Jouin 2007

AUTOLIB’

Ville de Paris - Bolloré - Pininfarina 2011

On remarque chez l’Homme une inversion dans son rapport à l’objet. L’exemple le plus frappant est le grand succès des services Autolib’ et Vélib’ à Paris. Dans une telle métropole le déplacement routier est souvent complexe et il n’est généralement pas nécessaire de posséder une voiture au quotidien. Par le biais de ce service, certains ont fait le choix de se débarasser de l’attribut social important que peut être une automobile. Par ces usages, des valeurs communautaires sont exprimées.

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SYNTHÈSE / MILIEU URBAIN Raisons sociales Aujourd’hui, on a tendance à abandonner ses raisons sociales, posséder une grande maison, une grosse voiture pour revenir à des valeurs plus essentielles, d’intimité, de rapport à l’autre... Dans le contexte actuel, il s’agit d’une notion intéressante à appliquer à l’habitat. Caractère unitaire La micro-architecture peut également apporter un caractère unitaire en venant s’intégrer dans des lieux sans identité particulière. Nouveaux comportements

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Elle peut permettre d’intégrer les nouveaux comportements, usages présents en milieu urbain comme nous l’avons vu précédemment avec Vélib’ ou Autolib’. Ces nouvelles façons de vivre peuvent certainement être transposées dans l’habitat. La micro-architecture peut se nourrir des volontés écologiques présentes dans ces services. Notion d’échelle En milieu urbain, la notion d’échelle semble prendre toute son importance. Une maison installée sur un immeuble de 20 étages paraîtra tout aussi petite qu’une micro-architecture installée sur le toit d’un immeuble de 6 étages. Le « petit » paraît tel, uniquement par rapport à ce à quoi il est associé.


AXES DE DÉVELOPPEMENTS AXE 1

SYNTHÈSE

SE REPLIER (s’isoler, vivre en autarcie...)

L’idée générale est d’investir la ville par le biais de micro-architectures afin de réinterpréter nos modes d’habitats urbains.

Donner la possibilité par le biais de la microarchitecture de posséder un habitat unique en plein cœur de la ville. Exemple : Investir les toits d’immeubles Actuellement, le manque de logements a plongé l’habitat urbain dans une certaine crise. En partant de ce constat, il serait intéressant de pouvoir utiliser les milliers de m2 vierges que possèdent les toits d’immeubles. AXE 2 SE GREFFER (s’accrocher, s’aggripper...) Extension, parasite... Développer une micro-architecture pour valoriser les constructions existantes. S’installer sur de l’existant afin de réinterpréter l’usage de la ville déjà créé. AXE 3 SIGNALER (valeur commerciale, signifier...) Affiche publicitaire en 3 dimensions. Installation matérialisant la présence d’un chantier long, possibilité de faire évoluer cette dernière en même temps que l’avancement des travaux.

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06 bibliographie


/ Le Corbusier, Vers une architecture, Flammarion, 1923. / Georges Perec, Espèce d’espace, Galilée, 1974. / Phyllis Richardson, Grandes idées xs Petites structures, Thames et Hudson, 2002. / Gaston Bachelard, La poétique de l’espace, Presses Universitaires de France - PUF, 2004. / Nils Peters, Prouvé, Taschen, 2006. / Anne Bony, L’architecture moderne : Histoire, principaux courants, grandes figures, Larousse, 2006. / Anne Bony, Le design : Histoire , principaux courants, grandes figures, Larousse, 2008. / Florence de Mèredieu, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne & contemporain, Larousse, 2008. / Fertig Häuser, Prefabhouses, Booqs, 2009. / Philippe Rahm, Architecture météorologique, Archibooks, 2009. / Richard Sennett, Ce que sait la main, Albin Michel, 2010. / Michel Maffesoli, Matrimonium : Petit traité d’écosophie, CNRS, 2010. / Stéphane Vial, Court traité du Design, Presses Universitaires de France - PUF, 2010. / Phyllis Richardson, Nano Habitat : Des concepts innovants de petites surfaces, Ouest-France, 2011. / Isabelle Potel, Marie-Catherine de la Roche et Félicia du Rouret, Article « bien dans ma cabane », Figaro magazine, 2011. / Stéphane Hugon, L’étoffe de l’imaginaire. Design relationnel et technologies, Lussaud, 2012.

111


07 sitographie


Philippe Rahm http://www.philipperahm.com http://vimeo.com/31839662 Future Hotel Showcase - LAVA http://www.archdaily.com/8637/future-hotel-showcase-lava/ Figaro Magazine - 25 avril 2011 http://madame.lefigaro.fr/art-de-vivre/bien-dans-cabane-250411-149101 Gary Chang http://www.fubiz.net/2010/04/28/small-apartment-becomes-24-rooms/ StĂŠphane Vial http://www.stephane-vial.net/ http://lacantine.ubicast.eu/videos/ux-paris-stephane-vial/ Jean Nouvel http://www.jeannouvel.com/ Mesarchitectures http://www.mesarchitecture.org/ Richard Horden http://www.hcla.co.uk/ Micro Compact Home http://www.microcompacthome.com/ Marc Crunelle http://archiemo.wordpress.com/2010/03/06/lavenir-de-larchitecture-selon-marc-crunelle/ Centre national de ressource textuelle et lexicales http://www.cnrtl.fr/

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microArchitecturE « RAPPORT D’échelle & liaison urbainE » TOME 1

Master Design Global Design d’Espace École de Condé Paris 2012- 2013

Bastien GAUTIER



MICRO-Architecture / RAPPORT D’ÉCHELLE & LIAISON urbainE / Tome 1


REMERCIEMENTS


J

e tiens à remercier en premier lieu mes professeurs Apolline Torregrosa et Gilles Le Bars pour leurs suivis, soutien et conseils aguerris qui m’ont permis de mener à bien ce mémoire. Merci à mes parents pour leur contribution et leur accompagnement tout au long de mes études, ils ont rendu possible ce parcours. Merci à ma famille et mes amis pour leur écoute et leur aide. Merci Aude, Alissa et Loïc pour les moments « carrés » partagés. Merci à Marina pour me supporter au quotidien dans les moments difficiles comme dans les meilleurs. Merci à tous... À Toi, partie trop tôt...

5


avant-propos


L

e  projet  a  pour  but  d’opérer  une  mise  en   valeur de l’architecture et du design avec comme axe charnière, la micro-architecture. Il ne s’agit pas d’opposer les deux disciplines mais de voir quelles peuvent être leurs résonances, leurs valeurs, leurs usages, leurs fonctions, leurs notions développées... Cette orientation me permet de pouvoir explorer plus largement le monde du design dont l’échelle (dimension) traitée est souvent moins importante qu’en architecture. Cette notion d’échelle me semble essentielle. En effet, mon travail en général et plus particulièrement celui effectué depuis plus d’une année grâce au Master Design Global tend à développer des projets de « petites échelles », de la micro-architecture jusqu’à l’objet. Cette dynamique de travail me permet de réaliser un prolongement avec ma formation initiale, l’ébénisterie. C’est ma formation en Design Global qui m’a permis d’instaurer ce prolongement et ce rapport important à l’objet. Travailler une échelle plus réduite m’est donc très important. Par plus réduite, j’entends un ordre de taille. Un rapport à la matière et au toucher est mis en évidence. On ne « touche » pas un bâtiment comme on « touche » un objet. Effectivement, pour un objet on peut exprimer « la préhension ». Un objet se porte, se soulève, se déplace... À l’inverse, un bâtiment est statique, stable fondé... (hormis les habitats mobiles et éphémères mais qui restent cependant moins manipulables, moins modulables qu’un objet).

Cela induit une différence de perception entre l’objet et l’architecture. On perçoit plus aisément l’ensemble d’un objet que l’ensemble d’un espace. C’est cette vision, cette forme de « contrôle », qui m’intéresse. On peut plus facilement mettre en mouvement un objet qu’une architecture. Dans un espace c’est l’utilisateur qui se met en mouvement pour en parcourir son ensemble même si certaines architectures peuvent effectivement être modulables... Ce projet permet d’explorer différents enjeux de la pratique de l’architecture et du design en les reliant à un socle commun, la microarchitecture. Par micro-architecture, j’entends tout amènagement d’espace qui peut être de l’ordre du « micro ».

7


SOMMAIRE


01 Introduction .....................................

10

12 14 16 18

Contexte ......................................... Enjeux ............................................ Problématiques ............................. Orientations ...................................

02 Recherches ........................................ 26 Architecture ................................... 28 Design ............................................ 36 Rapport d’échelle .......................... 42 03 Développement .................................. 36

Micro-Architecture  ........................ 48 Environnement de projet  .............. 60 Synthèse / Axes de travail ............. 70

04 RECHERCHES     EXPÉRIMENTATIONS ............................. 72 05 hypothèses de TRAVAIL .................... 98 Environnement de projet ............... État des lieux ................................. Synthèse milieu urbain  ................. Axes de développements ...............

100 102 108 109

06 Bibliographie  ..................................... 110 07 Sitographie  ......................................... 112

9


01 introduction


Contexte   ................................................. 12 Enjeux  .................................................... 14 Problématiques  ....................................... 16 Orientations  ............................................

18

11


CONTEXTE


L

’un des objectifs majeurs  de  ce  projet  est de voir ce qui relève de l’architecture et ce qui relève du design dans la micro-architecture. Il ne s’agira pas d’évoquer les différences qui peuvent exister entre ces deux disciplines, mais d’interroger les valeurs qui leur sont propres et ce, sans en placer une au dessus de l’autre. Le but sera de les relier à l’axe central du projet, la micro-architecture. Pour étayer cette théorie, nous verrons comment l’architecture peut influencer le design et inversement. Il serait alors intéressant de voir ce que les pensées propres à ces deux domaines peuvent s’apporter.

Il s’agira également de penser l’architecture à l’échelle de l’objet et de penser l’objet à l’échelle de l’architecture. Une notion se dégage alors, celle du rapport d’échelle avec comme axe de recherche les notions de dimensions, de proportions... Il sera également question de s’intéresser aux services rendus à l’utilisateur, services qui différent entre l’architecte et le designer. L’architecture et le design seront mis en avant par le développement d’un projet à petite échelle. La micro-architecture, le préfabriqué, le mobilier architectural seront évoqués..., un lien devra les unir. Le préfabriqué est ici évoqué puisqu’il s’agit d’une solution, d’une mise en œuvre technique souvent utilisée pour le développement de projet « réduit ».

Un lien évident semble alors s’opérer entre ce principe et la micro-architecture. Ainsi, ces éléments peuvent devenir une réponse à la vision de l’architecture à l’échelle du design et à la vision du design à l’echelle de l’architecture. Il s’agira de questionner ce qu’est l’architecture, le design et le rapport d’échelle. La micro-architecture, son origine, son histoire, ses archétypes devront également être analysés afin de tenter de la relier à l’architecture et au design.

13


enjeux


ENJEUX ÉCONOMIQUES

L

e Corbusier   exprimait   dans   son   ouvrage Vers une architecture en 1923, l’idée de créer l’état d’esprit d’habiter des maisons en série. Le Corbusier souhaitait ainsi exploiter les nouveautés techniques au profit du développement de nouveaux concepts d’habitat. Pourquoi ne pas alors créer l’état d’esprit de développer des micro-architectures ? Le but serait ici d’apporter de nouveaux concepts d’habitat ou de principes spatiaux directement liés à l’évolution de notre société que nous étudierons plus loin. La crise stimule la nouveauté. Elle permet d’accroître l’innovation. Le développement de nouvelles activités peut être le moyen d’en sortir. L’idée serait de concevoir des micro-architectures accessibles à un large public. C’est ici qu’entrent en ligne de compte les pensées de l’archiecture et du design qui serviront ce nouveau type d’architecture à échelle réduite.

ENJEUX CULTURELS

D

ans une société qui cherche toujours à avoir le meilleur, comment serait perçue une réalisation qui paraîtrait trop accessible ? Une micro-architecture n’évoquerait-elle pas aux yeux du public une mauvaise qualité et un manque d’espace ? On peut se demander quel serait le ressenti par rapport aux développements de ce genre de projets. Ces derniers pourraient cependant se faire acceptés car ils permettraient de développer de nouveaux concepts d’habitations innovants.

Ces concepts d’habitats peuvent engendrerde nouvelles façons de vivre, de nouveaux scénarios de quotidiens intéressants à analyser. Nous verrons également par la suite plus en détails le phénomène de saturation décrit par les sociologues, philosophes, sémiologues... depuis plusieurs années. Ce phénomène pousse à un repli sur soi, à un retour à l’essentiel. Cette étude actuelle semble alors conforter l’idée de développement de micro-architecutre.

ENJEUX créatifs

L

’un des enjeux créatifs serait de faire accepter ce type de projets sans entrer dans une vulgarisation de l’architecture ou du design. Il s’agira de proposer un projet cohérent permettant la mise en avant du travail architectural ainsi que du design mis en œuvre. Dans une société qui voit toujours plus grand, donner vie à des projets de « petites échelles », peut être une forte ambition en tentant de rendre le projet à la fois innovant, séduisant mais aussi crédible. Jusqu’ici, la micro-architecture a été associée à l’habitation. Un éclaircissement semble nécessaire. « Habitation » est employé au sens large. Il ne s’agit pas d’une relation directe avec la maison par exemple. Le terme «habitation» évoque tout espace dans lequel l’homme peut évoluer, que ce soit un lieu public ou privé, un lieu de repos, un abri ou un simple lieu de passage...

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ProblĂŠmatiques


L

a constitution de ce  projet soulève  de  nombreuses interrogations :

Qu’est-ce que l’architecture et le design aujourd’hui ? Et demain ?

Un rapport d’échelle C’est la notion de rapport d’échelle qui ressort de ces premières interrogations.

Quelles sont les caractéristiques de l’architecture et du design ?

À quel moment un architecte peut-il se permettre de dessiner un détail de construction ou un composant ?

Quelles sont les approches, les démarches de conception... ?

À partir de quelle échelle la vision de l’architecte peut-elle changer ?

Quelles différences y a t-il entre les deux ? Qu’est-ce qui peut les lier ?

À quel moment un objet peut développer un caractère architectural ?

Comment l’architecture peut-elle influencer le design et inversement ?

À quel moment un espace, peut-il se définir comme se rapprochant d’un objet ?

Qu’est-ce qui peut être à la fois d’architecture et de deisgn ? Qu’est-ce qui relève de l’architecture dans une micro-architecture et qu’est-ce qui relève du design dans une micro-architecture ? Ces premières questions ne cherchent pas à opposer les deux entités mais à poser les bases du projet en définissant clairement tous ces paramètres. En relation avec les enjeux évoqués précédemment, nous pourrons voir si un designer pense l’espace comme un objet et quelle serait l’approche d’un architecte sur l’objet.

17


orientations


« Je suis un architecte-designer. Les objets sont les habitants de l’architecture ». Jean Nouvel

Est-ce que la micro-architecture, peut être l’élément permettant la mise en évidence de l’architecture et du design ?

« Entre une architecture et un objet, il doit y avoir le même degré de cohérence et de renforcement entre le détail et l’ensemble  ». Jean Nouvel

I

l pourrait être question de développer un système de construction de petite échelle adaptable à une grande échelle. Une gamme d’objets, de mobiliers... pourrait être développée et intégrée à la création de micro-architecture. Il serait question d’intégrer dans ces réalisations des notions largement interprétées dans le design et très peu développées en architecture et inversement. Exemple : la fluidité. C’est une notion souvent recherchée en design mais peu utilisée lorsqu’un architecte crée du mobilier, il s’attache généralement plus à travailler la structure puis à l’habiller. Les notions d’architecture objet et d’objet architectural pourront être soulevées. C’est-à-dire à quel moment un objet peut-il être qualifié d’architecture et où se situe le point permettant de faire basculer une architecture vers un objet. Il pourrait être question de développer de nouveaux concepts d’habitats qui intégreraient à la fois les valeurs du design et de l’architecture.

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PREMIÈRES INTENTIONS

20

I

l serait question d’utiliser le bâti avec une continuité vers l’intérieur. Celui-ci ne serait plus un simple support technique mais il permettrait d’offrir de nouveaux usages à l’habitat. Il serait alors le générateur d’intérieurs. Il pourrait par exemple se fusionner avec le mobilier ou permettre la différenciation des espaces. Le projet s’inscrirait alors dans une globalité. À la manière d’une œuvre d’art totale, le bâti serait pensé en fonction de l’intérieur ou alors ce serait l’intérieur qui génèrerait ce bâti. Il faudra cependant prendre garde à ne pas développer un projet au caractère figé. La notion de fusion peut ici être dégagée. Il serait alors question de réinterroger la relation entre intérieur et extérieur en s’intéressant plus particulièrement à une nouvelle dimension: la relation bâti/intérieur. Exemple : Créer une « fusion » entre la structure de l’habitat et le mobilier.

U

ne seconde hypothèse envisagerait de réinterpréter la dimension usuelle de l’objet. L’idée serait de développer des objets créateurs et génerateurs d’espace. Ce ne serait plus l’objet qui s’adapterait à l’espace mais l’inverse. On se rend souvent compte que l’objet est obligé de s’adapter à la formalisation de l’espace.


Il serait alors intéressant de redéfinir la fonction première des objets présents dans l’habitat et d’en faire découler des formes inhabituelles qui créeront par la suite un nouveau plan. Exemple : Chambre rectangulaire, donc lit rectangulaire ? Il s’agit d’une formalisation qui peut paraître trop évidente. Pourquoi ne pas tenter de voir autrement la dimension des objets ?

S

ur le même principe, une autre piste que la précédente tenterait de redéfinir les pièces d’une habitation selon leur fonction première. Il s’agirait de la mettre en évidence, de l’accentuer, de la mettre en avant en la faisant évoluer. Exemple : Une chambre sert à dormir, il est reconnu que pour avoir une bonne circulation, il est recommandé d’avoir le corps légèrement incliné. Pourquoi ne pas alors ériger directement une chambre au plan légèrement relevé ?

Ce principe pourrait être étendu à toutes les pièces de l’habitat en ayant une rélfexion approfondie sur l’usage et la fonction de chacune. Cette théorie pourrait être le prémice d’un nouveau plan génral d’habitation excluant le conformisme généralement établi.

21


SYNTHÈSE

C

22

es premières intentions pourraient bien évidemment se rejoindre en une hyppothèse globale visant à développer de nouveaux concepts d’habitats comme expliqué précédemment. Le projet pourrait développer des micro-architectures dont les fonctions pourraient être assez diverses comme un lieu de séjour insolite, une maison de week-end, une maison de vacances, une cabane d’observation, un espace de méditation... Le projet pourrait également ne pas être lié forcément à un lieu d’habitation ou ayant une fonction particulière. Il pourrait devenir un objet à part entière, un objet architectural. On pourrait également penser au développement d’une micro-architecture qui agirait comme une greffe proposant une pièce en plus, dans un espace privé ou public. Cela serait une façon de s’évader spirituellement de chez soi tout en y étant physiquement présent. Le projet serait alors une pièce en plus sans avoir focément une fonction particulière.

« J’ai plusieurs fois essayé de penser à un appartement dans lequel il y aurait une pièce inutile, absolument et délibérément inutile. Ça n’aurait pas été un débarras, ça n’aurait pas été une chambre supplémentaire, ni un couloir, ni un cagibi, ni un recoin. Ça n’aurait servi à rien, ça n’aurait renvoyé à rien. Il m’a été impossible, en dépit de mes efforts, de suivre cette pensée, cette image, jusqu’au bout. Le langage lui-même, me semble-t-il, s’est avéré inapte à décrire ce rien, ce vide, comme si l’on ne pouvait parler que de ce qui est plein, utile et fonctionnel. Un espace sans fonction. Non pas « sans fonction précise », mais précisément sans fonction ; non pas pluri-fonctionnel , mais a-fontionnel. Ça n’aurait évidemment pas été un espace uniquement destiné à « libérer » les autres mais un espace, je le répète, qui n’aurait servi à rien. (...) Comment penser le rien ? Comment penser le rien sans automatiquement mettre quelque chose autour de ce rien... ». Georges Perec, Espèces d’espaces


notions Les premières intentions évoquées précédemment ont permis de mettre en évidence différentes notions avec comme axe principal « la fusion » (fusion entre structure et mobilier). FUSION Combinaison, mélange intime de plusieurs éléments. COMBINAISON Assemblage, union de deux ou de plusieurs éléments concrets ou abstraits, suivant certains rapports voulus ou fortuits, produisant un effet d’ensemble ou orientés vers un but précis. UNION Relation étroite entre deux ou plusieurs personnes ou choses de façon à former un tout homogène ou à ne faire plus qu’un. ASSOCIATION Action de former un groupement.

ABSORPTION Faire pénétrer quelque chose en soi en vue de l’assimiler. assemblage Action de mettre ensemble, de réunir. JONCTION Action de joindre une chose à une autre. RÉDUCTION Action de ramener quelque chose à un certain état. Action de ramener quelque chose à un état plus simple, plus élémentaire.

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EXPÉRIMENTATIONS / PRINCIPES Fusion directe

+

1

3

2

Ici, la fusion est directe, franche et anguleuse. Les deux entités sont distinctes (1 et 2), leur association est génératrice de formes (3). Le désir de marquer une différence est totalement présent.

+

1

3

2

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Ce schéma représente la synthèse soustractive des couleurs. On s’aperçoit alors que l’association des différentes entités est également génératrice de formes mais grâce à un phénomène d’absorption, le principe modifie par la même occasion la composition intrinsèque de chacunes des entités. Une modification de l’existant agit en même temps que la création d’une nouvelle forme.


Fusion FLOUE Les différentes entités interagissent entre elles. On ne sait pas réellement où commence et où se termine la fusion.

25

CHRONOLOGIE DE ZOOM Ici, on s’aperçoit que le zoom permet un changement d’échelle d’une même entité. Ce changement d’échelle crée, selon sa proportion des ressentis différents. Des formes apparaissent ou disparaissent selon les variations.


02 REcherches


Architeture  .................................................. 28 Design  .........................................................

36

Rapport d’échelle ........................................ 42

27


ARCHITECTURE

28

Terminologie

Aujourd’hui

L

a nouvelle modernité en architecture s’inscrit dans une véritable perspective historique. Une architecture non standardisée qui se présenteaujourd’hui comme un renouvellement radical des normes esthétiques, qui ose le design et l’expérimentation des formes.

e terme architecture (en latin architectura), est issu du grec ἀρχιτέκτων de ἀρχός/ή (« chef, principe ») et τέκτων (qui siginfie « couvrir » et qui a donné le mot français toiture). L’architecture désigne donc à l’origine l’art de clore et de couvrir des lieux, et l’architecte celui qui dirige cette opération. À partir du XVIème siècle, les architectes spécialisés dans la conception des bâtiments, des fortifications et des machines pour la guerre ont pris le nom d’ingénieurs. En Occident, à partir du XXème siècle, il est possible de définir l’architecture comme l’art de diriger la construction, de concevoir les structures, de donner une apparence au final avec des matériaux : « l’art de bâtir » qui s’ajoute à la simple construction des édifices.

L

Anne Bony, L’architecture moderne: histoire, principaux courants, grandes figures. La tendance de ces dernières années est au développement de projets architecturaux écologiques. On parle de bâtiment HQE (Haute Qualité Environnemental), ou BBC (Bâtiment Basse Consommation). Depuis plusieurs années, la responsabilité durable, l’écologie ont envahi notre société. L’architecture n’échappe donc pas à ce mouvement. Cette démarche s’associe également avec la remise en question du logement social, sujet régulièrement abordé actuellement, comme le démontre les expostions « Vers de nouveaux logements sociaux » à la Cité de l’Architecture en 2010 et 2012. Ces deux points se rejoignent afin de tenter de développer une nouvelle façon d’habiter la ville.


Demain

T

ous les signes montrent que dans le futur,  l’architecture se dirigera vers une sophistication technique de plus en plus importante dans la recherche du confort matériel. On peut se demander si cette manière d’améliorer nos conditions de vie d’êtres humains dans nos espaces bâtis est la seule possible et envisageable et si c’est l’unique voie qui s’offre à nous. Parce qu’il me semble qu’une autre perspective se dessine. Une tendance qui investirait dans l’homme, dans ses émotions, dans une recherche d’un mieux-être sensoriellement parlant, et dans une plus fine adaptation de l’espace à ses besoins psychologiques et émotionnels. L’avenir de l’architecture selon Marc Crunelle Pour créer un nouveau rapport sensoriel avec l’habitat, l’hypothèse d’une micro-architecture plus à « l’echelle de l’Homme » est une piste crédible.

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Architecture hors dimension humaine PYRAMIDES DE GIZEH

PARTHÉNON

PONT DU GARD

GRANDE MURAILLE DE CHINE

Khéops, Khéphren et Mykérinos 2500 av. J.C

30

entre 40 et 50 ap. J.C

Ictinos, Callicratès et Phidias 447 av. J.C

entre le III éme sièce av. J.C et le XVII ème siècle


Depuis les Égyptiens, l’homme a toujours voulu dépasser par la construction, le rapport à l’humain. On se rend compte que ce sont souvent des sociétés développées qui ont voulu dépasser ce rapport (Romains, Égyptiens...). Par le biais de ces réalisations, ils souhaitaient « dépasser l’humain » et s’approprier la nature. « Nature bien trop sauvage et qu’il faut donc brider, forcer, canaliser ». Michel Maffesoli, Matrimonium: Petit traité d’écosophie Cette recherche s’oppose aux tribus qui avaient un esprit plus primitif, tribal... Ces civilisations développaient des constructions ayant un rapport plus direct à la nature, ils s’accomodaient de cette dernière.

31


VILLES TOURS Auguste Perret 1922

32

MARINA DE DUBAÏ


Nous avons vu précédemment que cette volonté de dépasser l’échelle humaine prend racine il y a déjà des milliers d’années. Cependant, depuis plus d’un siècle, avec la révolution industrielle et les nouvelles techniques mises en place, l’architecture a pris des dimensions tellement amples qu’elle dépasse considérablement l’échelle humaine. Les gratte-ciel sont les archétypes de cette société industrielle qui vise toujours plus haut et de la dimension architecturale qui a perdu son rapport à l’humain.

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grands mobiliers Bibliothèque Maison du Mexique Charlotte Perriand / Ateliers Jean Prouvé 1952

34

La Bibliothèque de la Maison du Mexique répond à un problème d'architecture intérieure. Elle a été conçue pour servir de cloison, de séparation entre l'espace de travail et de couchage et la salle d'eau de chaque chambre d'étudiant et s'utilise des deux côtés.


Cuisine Futuristik - Gorenje Ora-Ïto 2008

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Pour Goren­je, Ora-Ïto a imag­iné une cui­sine mono­lithique tran­s­portable blanche, réal­isée d’un seul bloc en matéri­au com­posite de haute tech­nolo­gie ré­sis­tant à toutes les con­di­tions cli­ma­tiques.

Dans ces deux réalisations le mobilier dépasse la dimension de l’objet. Il devient générateur d’espace en le séparant ou au contraire en en créant.


DESIGN  Terminologie

Demain

L

S

Stéphane Vial, Court traité du design

Hans Jonas

Aujourd’hui

Telles est la maxime que le designer doit se répéter chaque jour. Tel est le sens de l’innovation.

e terme design vient du mot latin « designare » qui signifie « marquer d’un signe distinctif, dessiner, indiquer ». Le mot design - dizajn - est formé à partir de la préposition de et du nom signum, « marque, signe, empreinte». Il signifie éthymologiquement « marquer d’un signe », un signe ayant la qualité d’être distinctif, c’est à dire le pouvoir de marquer la différence.

36

A

ujourd’hui, le design s’inscrit partout et pleinement au coeur de notre société. Au cours de son histoire il a toujours opposé deux pensées. D’un côté les défenseurs d’un design prônant les valeurs de l’artisanat et du savoir faire de l’ouvrier exécutant un travail de qualité et de l’autre, un design totalemement associé à l’industrie. Désormais le design est pratiquement entièrement lié à l’industrie, on parle de design industriel. Le but recherché est souvent la production en série. Le design est devenu un outil marketing très souvent utilisé pour développer la société de consommation. On note également le développement du design numérique, du design d’interaction...

i innover, c’est proposer de nouveaux angles de vie aux gens plutôt qu’un supplément de compétitivité aux marchés, alors le design et l’innovation ont quelque chose à faire ensemble... Non pas le design comme moteur de l’innovation, mais l’innovation comme moteur du design. « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre. »

Stéphane Vial, Court traité du design



ERGONOMIE Définition

IPHONE 3G Apple 2008

« Faire de l’ergonomie consiste à caractériser la relation entre l’être humain, qu’il soit opérateur, usager, client... et un outil ou un produit dans un contexte, un environnement, un lieu de vie, en vue de concevoir les outils et systèmes les plus appropriés à l’usage qui peut en être fait (facile à utiliser, sans risque pour la santé) et à la finalité pour lesquels ils sont conçus (efficacité, efficience). » Jean-Charles Dodeman

38

ARC TOUCH MOUSE Microsoft 2008


KATZ

Console Bookshelf 2007

eileen gray

Fauteuil Transat Armchair 1925

Cette bibliothèque-sofa épouse parfaitement les courbes du corps pour un maximum de bien-être.

Le design et l’ergonomie semblent indissociables. En effet le design, qu’il soit d’objet ou de mobilier est presque toujours conçu pour l’Homme. Il doit donc s’adapter à sa morphologie afin d’augmenter le confort, la préhension...


Design d’architecte - Mobiliers & Objets CHAISE B3

Marcel Breuer 1925

40 Nous retrouvons également ici avec la chaise B3 et le Centre Georges Pompidou, la mise en avant de la structure. Contrairement à la chaise No. B6 ce n’est pas la simplicité qui est forcément recherchée. La strucutre agit à la fois comme support technique et comme valeur esthétique forte.

CENTRE GEORGES POMPIDOU Renzo Piano & Richard Rogers 1977


TEA & COFEE TOWERS Jean Nouvel, ed. Alessi 2003

LA DÉFENSE

71 tours 1960 - à nos jours

41 Le service est comme une ville, composé de tours cylindriques. La transposition avec le paysage urbain semble évidente. L’échelle de la ville est alors réduite à un service d’objets, manipulable par la main.


RAPPORT D’ÉCHELLE

RAPPORT À L’ÉCHELLE HUMAINE

« Est-il, en cette question de l’échelle, uniquement question d’un passage du plus grand au plus petit... ? »

HOMME DE VITRUVE Léonard de Vinci 1492

Florence de Mèredieu, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne & contemporain « S’agit-il d’un simple problème d’agrandissement ou de rapetissement ou bien, tout au contraire, le changement d’échelle entraîne-t-il un boulversement qualitatif  ? » Florence de Mèredieu, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne & contemporain

42

« Le processus de l’agrandissement, qui permet de voir les détails et donne une dimension inusuelle à l’objet, modifie celui-ci au point de procurer cette sensation « d’inquiétante étrangeté » décrite par Freud. Il suffit effectivement que les objets rétrécissent ou deviennent géants pour que l’ensemble des coordonnées spatio-temporelles qui sont les nôtres bascule. » Florence de Mèredieu, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne & contemporain

L

e rapport d’échelle peut se manifester par le mouvement, c’est à dire par le déplacement des éléments constitutifs de l’habitat. Cela permet à l’utilisateur d’envisager de nouvelles dimensions et un nouveau rapport avec son environnement.

L

’Homme de Vitruve est le nom donné au croquis Étude de proportions du corps humain selon Vitruve réalisé par Léonard de Vinci. Leonard de Vinci fait ici référence aux mesures de longueur utilisées par les architectes de l’époque (paume, palme, empan, pied et coudée). Le mythe du nombre d’or, applicable à l’architecture comme au corps est réactualisé. La perfection est recherchée dans un chiffre, une fraction, une équation mathématique.


MODULOR

Le Corbusier 1945

43

L

e Modulor est une notion architecturale inventée par Le Corbusier en 1945.

Silhouette humaine standardisée servant à concevoir la structure et la taille des unités d'habitation, elle devait permettre, selon lui, un confort maximal dans les relations entre l’homme et son espace vital. Ainsi, Le Corbusier pense créer un système plus adapté que l’actuel système métrique, car il est directement lié à la morphologie humaine, et espère voir un jour le remplacement de ce dernier.

Il s’agit d’un mot-valise composé sur « module » et « nombre d’or ». En effet, les proportions fixées par le modulor sont directement liées au nombre d’or.


SYNTHÈSE DES RECHERCHES

44

N

ous avons vu précédemment que de tout temps l’architecture a tenté de dépasser la dimension humaine. De son côté le design semble être quant à lui plus lié à ce rapport humain, comme le montre les recherches sur l’ergonomie. L’architecture et le design développent des perceptions différentes mais un point central semble les relier directement, la structure. (Nous verrons ici la structure dans le design par le biais du mobilier ou de l’objet). Elle appartient à la fois à l’architecture et au design. Les forces mécaniques ne sont évidemment pas identiques mais le principe reste le même pour les deux disciplines. Une architecture, un objet ou un mobilier se doivent d’être structurés. Pour l’architecture, la structure soutient par exemple le plancher. Pour le design elle stabilise le mobilier ou l’objet. C’est ensuite les « composants » qui entrent en action. Pour l’architecture la structure vient ensuite se compléter de façades, de murs, de cloisons... Pour le design, une fois le mobilier stabilisé, il est habillé de dossiers, d’assises, d’une « enveloppe »... Nous verrons plus loin que la structure et ses composants peuvent tout de même fusionner, que ce soit pour l’architecture ou pour le design. La structure peut être directement liée à son enveloppe. Même si la structure fusionne avec cette enveloppe et qu’elle n’apparait plus en tant que telle, elle reste cepependant présente en gardant sa fonction première, soutenir.


Q

u’est-ce qui est de l’architecture et du design dans la micro-architecture ? La micro-architecture ne dépend ni de l’architecture ni du design, elle reprend les codes des deuxdisciplines. Le travail de la micro-architecture pourrait s’apparenter au travail d’aménagement spatial d’un loft par exemple, c’est à dire d’un espace traité globalement en une seule pièce. (Décloisonner pour mieux optimiser l’espace). En effet l’optimisation, la rationnalité semblent évidentes dans des projets de petites échelles. Les notions d’habitabilité et de rentabilité peuvent être invoquées. L’architecture peut être vue comme élément structurant et le design comme élément enveloppant de la micro-architecture. L’architecture propose un volume. Le design propose d’habiter, d’occuper ce volume. C’est ici que peut entrer en ligne de compte l’une des premières intentions vues précédemment, qui est de créer une relation entre le « bâti » et « l’intérieur », entre la structure et le mobilier. Dans la micro-architecture, le design peut être représenté par la fusion du mobilier avec l’espace. C’est lui qui génère l’espace et l’optimise. La micro-architecture peut permettre de donner une dimension plus humaine à l’architecture tout en développant la notion d’ergonomie propre au design.

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ARCHITECTURE VOLUME STRUCTURE RAPPORT D’ÉCHELLE ENTRE L’ARCHITECTURE ET L’HOMME HABITAT

MICRO-ARCHITECTURE ENVELOPPE STRUCTURE

ERGONOMIE OBJET MOBILIER

DESIGN



03 DÉVELOPPEMENT


Micro-Architecture  ..................................... 48 Environnement de projet  ............................ 60 Synthèse / Axes de travail ........................... 70

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microarchitecture


la micro-architecture dans notre société postmoderne

U

ne véritable mutation anthropologique est en cours. Le mépris de la Terre et la dévastation du monde : tel est le résultat de la modernité qui consista en une mobilisation de l’énergie, individuelle et collective, vers un paradis céleste ou un paradis terrestre. Prendre soin de la « Terre Mère », en faire le fondement même de tout être ensemble : telle est l’inversion de polarité dont témoigne aujourd’hui la sensibilité écologique. Contre le rationalisme classique, Michel Maffesoli en appelle ici à la raison sensible. A l’heure où, à la domination est en train de succéder l’ajustement, il est temps de réapprendre que la sagesse de la modération caractérise la profonde « nature des choses ». Autrement dit que l’Esprit du temps est bien à l’invagination du sens. Michel Maffesoli

D

epuis la fin du XIXème siècle avec la révolution industrielle, la technique et la technologie n’ont cessé d’évoluer en bâtissant toujours plus, toujours plus haut jusqu’au début du XXIème siècle. Cependant on remarque que cette période riche en développement matériel est marquée par un nombre tragique d’évènements (guerres mondiales, crac boursier, mai 68...).

On se rend compte que l’évolution de l’esprit n’a pas focément suivi la même courbe que celle de la technique. C’est pour cela qu’on remarque depuis une dizaine d’années une saturation de ces concepts et donc un retour aux traditions, à l’essentiel en opérant par exemple un repli sur soi, sur son entourage... Cette théorie semble justifier et définir l’existence d’un projet développement une microarchtecture en évoquant comment il a pu émerger.

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micro-architecture : un retour à l’essentiel

L

52

es petites contructions ont toujours eu un attrait  particulier. La raison la plus évidente est que la miniaturisation ramène l’architecture à une échelle plus humaine et qu’il nous est alors plus facile d’interagir avec elle. Malgré le soin et la réflexion dont elles font l’objet, les petites constructions sont souvent négligées ou considérées pour acquises dans une culture contemporaine marquée par la mondialisation et une urbanisation sans cesse croissante. S’il est peut-être plus facile d’apprécier les édifices de petite taille dans un cadre non urbain, où la fonction a moins d’importance et où une attitude contemplative est plus aisée, les petites structures doivent, en ville, lutter d’une façon ou d’une autre pour imposer leur présence sur une toile de fond d’architectures de plus en plus monumentales. Phyllis Richardson, Grandes Idées XS Petite Structures

L

a micro-architecture semble avoir un puissant attrait de nos jours. Effectivement il s’agit d’un concept qui semble permettre à ses utilisateurs, un retour à l’essentiel en opérant une sorte de repli contre le monde à grande vitesse dans lequel nous évoluons. Le désir d’un refuge de petite échelle paraît alors évident.


ÉCRIts SUR LE REPLI SUR SOI, le retour à l’essentiel « N’est-il pas des enfants qui quittent le jeu pour aller s’ennuyer dans un coin du grenier. Grenier de mes ennuis, que de fois je t’ai regretté quand la vie multiple me faisait perdre le germe de toute liberté ». Gaston Bachelard, La poétique de l’espace

humeurs... que nous avions cru dépasser. C’est cela l’invagination du sens. Retour à l’essentielle nature des choses ». Michel Maffesoli, Matrimonium - Petit traité d’écosophie

« Ainsi le bien être nous rend à la primitivité du refuge. Physiquement, l’être reçoit le sentiment du refuge se ressere sur soi-même, se retire, se blottit, se cache, se musse ». Gaston Bachelard, La poétique de l’espace « De temps en temps des cataclysmes se produisent qui nous incitent à retrouver la vie ». Antonin Artaud, Le théâtre et son double « Plutôt que de se lamenter et conscient du vitalisme ambiant, il est temps de mettre en œuvre un nouveau discours de la méthode qui soit éclairage rétrospectif. C’est-à-dire sachant rétrocéder du dérivé à l’essentiel. Saisir le premier à la lumière du second. C’est ainsi que l’on pourra, en son sens éthymologique et en son sens premier, comprendre la métamorphose en cours. Celles nous faisant passer d’un progressisme (qui fût puissant, performant, mais qui devient quelque peu égrotant) en une progressivité réinvestissant les « archaïsmes »: peuple, territoire, nature, sentiments,

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« LE REPLI » dans le design FAUTEUIL CONFESSION Arik Levy 2010

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FAUTEUIL BALLON Eero Aarnio 1965

Ses réalisations évoquent le repli sur soi. L’objet, le mobilier deviennent un espace à part entière permettant de s’isoler. Le Fauteuil Confession met cependant en avant un paradoxe puisqu’il permet de s’isoler tout en gardant un contact discret avec autrui.

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Micro-architecture / Préfabriqué - Habitations SU-SI HOUSE

Oskar Leo & Johannes Kaufmann 1996

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Habitat préfabriqué, il se monte en quelques heures.


SYSTEM 01

Oskar Leo & Johannes Kaufmann 1997

MODEL No.B6 Marcel Breuer 1926-1927

Châssis en tube d’acier chromé, siège en bois peint.

On remarque ici la mise en avant de la structure. Que ce soit pour la chaise ou pour la maison, cette dernière va à l’essentiel, au plus simple. La structure de la maison est ensuite « habillée » de façades et planchers, la structure de la chaise supporte quant à elle l’assise et le dossier. Le principe est donc le même, c’est uniquement l’usage qui varie.

L’objectif est de proposer une maison, dans un délai de quelques mois et pour un prix fixe. La structure poteaux-poutres laisse au client toute liberté pour organiser le plan de son logement.

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Archétypes de la micro-architecturE tente / Igloo

cabane

La tente fût depuis son origine au cours de la préhistoire le symbole des populations nomades cherchant à s’abriter. Aujourd’hui elle est largement utilisée à des fins de loisirs ou dans le cadre militaire et humanitaire. L’igloo quant à lui est le symbole de l’isolement le plus total de l’homme. Certaines civilisation usent encore de ces modes de vie mais dans notre société occidentale ils sont plus associés aux loisirs, aux dépaysements. Ils peuvent être vus comme un échappatoire à la vie quotidienne.

Au 18ème siècle, alors que vont se développer les théories rousseauistes sur l’état de nature , le mythe de la cabane comme origine de l’architecture se développe. Aujourd’hui, la cabane est un modèle de fonctionnalité et de simplicité.

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Maison ARC

Joseph Bellomo Architects 2010

Barin Sky Resort RYRA Studio 2011

« Le Cabanon » Le Corbusier 1951-1952


COQUILLE

nid

« L’homme, l’animal, l’amande, tous trouvent le repos maximum dans une coquille, les valeurs du repos commandent toutes les images ».

« Le nid comme toute image de repos, de tranquilité, s’associe immédiatement à l’image de la maison simple ».

Gaston Bachelard, La poétique de l’espace

Gaston Bachelard, La poétique de l’espace

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Blob VB3 dmvA 2009

Hutte « Mais dans la plupart de nos rêves de hutte, nous souhaitons vivre ailleurs, loin de la maison encombrée, loin des soucis citadins. Nous fuyons en pensée pour chercher un vrai refuge ». Gaston Bachelard, La poétique de l’espace


ENVIRONNEMENT de projet


MICRO-ARCHITECTURE / NATURE

L

a plupart des projets développant des microarchitectures cultivent un lien fort avec la nature. Ces projets s’accomodent de leur environnement, ils s’y adaptent tout en développant au maximum une efficience énergétique. La micro-architecture semble ancrée dans l’espace naturel car elle y développe un caractère fort de mobilité en n’étant pas contraint par l’espace. Nous sommes donc en droit de nous demander si ce type de projet pourrait également se développer et avoir sa place dans le milieu urbain.

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RAPPORT NATURE / URBAIN SUNSET - CABIN Taylor Smyth 2004

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Cottages at Fallingwater Patkau Architects 2010

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MICRO-ARCHITECTURE / URBAIN

C

es réalisations mettent en avant des microarchitectures développées en milieu urbain. Ces projets paraissent agir comme une solution pour pallier le manque d’espace souvent évoqué en agglomération. Les bâtiments proposent une pièce en plus en opérant sur le principe de la greffe architecturale ou alors ils viennent s’enclaver dans des parcelles réduites en cherchant l’optimisation de l’espace.

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Rucksack house Stefan Eberstadt 2007

La maison « sac à dos », dessinée par l'artiste Stefan Eberstadt est imaginée comme une pièce additionnelle qui puisse être suspendue à une façade. Le projet incarne l'esprit nomade par excellence et rappelle les cabanes perchées dans les arbres.

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BOXHOME

Rintala Eggertsson Architects 2009 Le projet cherche à s’opposer à la demande croissante de grands logements en Scandinavie qui doivent être chauffés la moitié de l’année en raison du climat. Ils sont donc peu économiques. Il est également une réponse au désir de posséder une résidence secondaire.

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MAISON À HIRO

Suppose Design Office 2009 La maison vient se positionner entre deux bâtiments de faible hauteur. Le projet cherche la veticale afin d’optimiser au maximum l’espace de la parcelle.

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RAPPORT AU TEMPS MICRO COMPACT HOME Richard Horden 2007

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Le Micro Compact Home est conçu pour répondre à la demande de séjours courts. Il est transportable et s’installe selon les envies des clients à travers toute l’Europe.


L

a micro-architecture semble prendre racine dans les habitats éphémères développés par des sociétées archaïques comme nous avons vu précédemment (igloos, tentes, cabanes...). Les habitats éphémères sont par définition des lieux voués à être renouvelés régulièrement, ils sont donc très généralement de petite taille, faciles à manipuler. Le développement de projets de petite échelle évoque alors un rapport au temps. Des projets s’utilisant sur une courte durée comme la Micro Compact Home ne nécessite pas de s’étendre sur une grande surface.

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SYNTHÈSE DÉVELOPPEMENT / AXES DE TRAVAIL

70

C

es premières recherches ont permis de mettre en avant la micro-architecture, ses archétypes... Elles ont également tenter de créer une relation avec la société actuelle où un phénomène de saturation semble se dégager en mettant en place une sorte de retour à l’essentiel. Il faudra par la suite étoffer cette théorie sur la crédibilité d’un projet développant une microarchitecture. Il sera nécessaire de pousser les interrogations sur les valeurs de la micro-architecture, les notions qu’elle développe pour en dégager des axes créatifs, de réflexions et d’expérimentations. Son origne devra également être mise en avant. Ces recherches doivent définir le type de microarchitecture, le type de projet qui pourra être développé et mis en œuvre. Nous avons pu mettre en évidence le rapport que la micro-architecture entretient avec le milieu naturel et le milieu urbain ou encore le rapport avec la « dimension temps ». Ces relations devront être approfondies afin de fonder l’environnement du projet.



04 RECHERCHES EXPÉRIMENTATIONS


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ART TOTAL / ASSOCIATION DE DISCIPLINES - Issu du romantisme allemand au XIX ème siècle. - Utilisation simultanée de nombreux médiums et disciplines artistiques. - Désir de refléter l’unité de la vie. - L’œuvre d’art total à la naissance des avantgardes (1908-1914).

RED HOUSE

William Morris & Philip Webb 1859, Londres

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Tous les détails de l’architecture, du mobilier et des éléments décoratifs étaient intégrés les uns avec les autres pour former une œuvre d’art total.

Concept transposé dans un courant architectural. - Relation entre le bâti et la décoration intérieure, le mobilier, la conception des espaces ou les jardins.


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ÉXPÉRIMENTATIONS / ART TOTAL / ASSOCIATIONS

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Une association entre deux entités s’opère ici. On remarque que les résultats obtenus sont très similaires et ne permettent pas de retrouver l’origine de ces deux entités. Ces derniers s’entremêlent, s’additionnent... On peut également remarquer qu’avec cette association, nous avons perdu une « certaine finesse » par rapport aux formes de départ. La difficulté de l’association est de réussir à assembler deux entités sans pour autant trop s’éloigner des formes de base.

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STRUCTURALISME LE CORBUSIER Fauteuil LC3 1900

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Le fauteuil LC3 met en avant la structure (tube acier), ce qui est un élément caractéristique lorsqu’un architecte crée du mobilier. Ces derniers ont tendance à créer une structure puis à la remplir de matière.

LE CORBUSIER Fauteuil LC4 1900


JEAN NOUVEL Fondation Cartier 1994

Ici la structure du bâtiment est mise en avant comme elle l’est dans le mobilier de Le Corbusier. Elle est ensuite habillée par des plaques de verre. L’ossature du bâtiment est révélée.

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MANIPULATIONS / MOBILITÉS JEAN PROUVÉ

Maisons à portiques 1939-1947 À gauche: Notice de montage pour les pavillons de la S.C.A.L., Issoire, 1939-1940 Les portiques axiaux en V renversés supportent la plus grande partie des charges. À droite: Pavillon démontable 6 x 6 mètres, photos représentant le montage.

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JEAN PROUVÉ

Baraques démontables 1939

GARY CHANG

Small Apartment becomes 24 Rooms 2010

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L’architecte Gary Chang, dans cet appartement de 30 m 2 à Hong Kong a construit un studio modulable de 24 pièces en exploitant l’espace au maximum, et en créant une série de parois coulissantes entre la chambre, la cuisine, le salon ou la salle de bain. De son côté Jean Prouvé propose ici un système de construction à petite échelle. Ces solutions sont à la fois rapides à mettre en place, économiques et transportables.


LIAISONS / ARCHITECTURE LAVA

Future Hotel Showcase 2009

La chambre d’hôtel semble conçue comme un ensemble fluide. Chacune de ses parties se raccordent entre elles parfois de façon homogène d’autres fois par des arrêtes vives. Le mobilier fait corps avec l’espace.


LIAISONS / DESIGN Misosoup design K Workstation 2011

Chaise VERNER Panton Ed. Vitra 1959

La chaise Panton du designer danois du même nom est réalisée en plastique moulé par injection. Elle utilise un aspect technique souvent mis en avant en architecture, le porte à faux. Le piètement, l’assise et le dossier fusionnent en un élément complet.

Voici un design « tout-en-un ». C’est une très longue feuille de contreplaqué de bambou vitrifié qui est ici pliée de telle manière qu’elle crée des étagères murales et un bureau avec une seule planche.

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ÉXPÉRIMENTATIONS / LIAISONS Ici c’est la notion de liaison qui est mise en avant. Sur les illustrations de gauche les tracés semblent jouer avec la surface qui les met en mouvement. Les liaisons permettent de favoriser les échanges, communications entre différentes entités.

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Cette union permet de mettre en avant la notion de finesse qui était évoquée pour l’association. Les deux entités ne se superposent plus mais se relient par un point d’ancrage.


ESPACE NON CONVENTIONNEL Philippe Rahm

Gulf Stream Intérieur 2008

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Le sol de la maison se déforme pour aller chercher les bonnes températures dans l’espace selon la forme que prend l’air dans toute la hauteur de la maison. L’architecture ne construit plus des espaces mais des températures, des atmosphères. Ici, ce sont deux plateaux horizontaux en métal thermiquement conducteur qui se déploient à deux hauteurs différentes. Le plateau bas est chauffé à 22 °C et le haut est refroidi à 15 °C. A la manière d’un Gulf Stream miniature, leur position génère un mouvement d’air par un phénomène naturel de convection où l’air chaud ascendant se refroidit sur la plaque froide en hauteur pour redescendre puis se réchauffer à nouveau sur la plateau chaud, créant    un flux thermique continu comme un paysage invisible.


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Les limites traditionnellement de l’habitat sont ici repoussées. Les murs se déforment pour devenir plafond ou sol.L’habitat devient un parcours influé par cephénomène de Gaulf Stream miniature. La forme générale est générée par un phénomène invisible, toute formalisation est oubliée.


Philippe Rahm

Domestic Astronomy 2009

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Le projet « Domestic astronomy » est le prototype d’un appartement dont on habiterait non plus la surface mais l’atmosphère. Quittant le sol, les fonctions et le mobilier s’élèvent, se dispersent, s’évaporent dans l’atmosphère de l’appartement, se stabilisant selon certaines températures en relation avec le corps, l’habillement et l’activité.

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MESARCHITECTURES The Mirage 2007

Le projet The Mirage repose sur ce qu’on pourrait appeler une écume d’acier inoxydable qui vise à générer un trouble optique comparable à celui d’un mirage dans le désert. Pour se faire, une structure particulière à été mise en œuvre. Cette dernière n’est pas que structurelle mais elle est également génératrice d’espaces intérieurs.

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MESARCHITECTURES Porcelain Bunker 2006

Le Porcelain Bunker opère d’un principe similaire à The Mirage . La strucutre extérieure se développe également à l’intérieur de la réalisation. Celle-ci, apparente, permet de relier aussi bien visuellement que fonctionnellement les niveaux.

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ÉXPÉRIMENTATIONS / ESPACE NON CONVENTIONNEL / HORS LIMITES

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Ces expérimentations mettent en avant le décalage de limite. La superposition et le décalage d’une même forme permettent de générer une dynamique. L’opacité permet quant à elle de créer différentes dimensions de lecture. En effet la forme de base prend plus ou moins d’importance selon sa position. En retravaillant la forme créée on peut mettre en évidence les espaces qu’elle a générés. En partant de l’intérieur vers l’extérieur on peut créer un parallèle avec l’idée de fusionner le mobilier, l’espace intérieur avec le bâti.


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SYNTHÈSE

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L

’ensemble de ces références met en scène des principes de fusion entre des éléments totalement différents. Le « processus de fusion » par lequel se rejoignent ces éléments sont eux aussi bien différents d’un projet à un autre. Le travail de Philippe Rahm montre une fusion de matière (entre les différents espaces de l’habitat) grâce à un élément invisible, l’air. En ce qui concerne la réalisation de l’architecte Gary Chang, il s’agirait plus d’une fusion en mouvement. En effet c’est le déplacement des objets, des éléments qui permettent d’obtenir de nouvelles dimensions. Ce principe développe de multiples rapports d’échelle entre l’habitat et l’utilisateur. Dans les réalisations de Mésarchitectures et de LAVA, une fusion par liaison semble s’opérer. Ici, la structure et l’agencement intérieur ne font qu’un, ils se rejoignent, se prolongent...


AXES DE TRAVAIL

L

a présentation de ces projets permet également de dégager des thématiques de travail et doncd’expérimentations. On a ainsi pu mettre en avant l’importance, la nécessité de la structure que ce soit dans l’architecture ou dans le design. Des projets sans frontières, sans limites claires entre architecture et design ont également été mis en évidence. Ce principe a évoqué la liaison, la fusion... Toutes ces thématiques rejoignent la notion d’art total, projet où le tout est travaillé en même temps.

T

outes ces premières expérimentations seront bien évidemment développées et devront par la suite être directement intégrées tout au long du mémoire afin d’éviter une séparation trop marquée entre recherches écrites et plastiques.

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05 hypothèses de TRAVAIL


Environnement de projet ............................ 100 État des lieux ............................................... 102 Synthèse milieu urbain  ............................... 108 Axes de développements ............................. 109

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ENVIRONNEMENT DE PROJET

L

es recherches et développements vus précédemment ont permis d’évoquer deux environnements de projets distincts, le milieu naturel et le milieu urbain. Nous avons mis en évidence le fait que les projetsdéveloppant des micro-architectures trouvaient leur place de façon évidente dans le milieu naturel. Cependant, nous avons également remarqué que ces projets pouvaient s’intégrer en milieu urbain. Ce mémoire s’intéresse aux notions de postmodernité, de retour à l’essentiel lié au phénomène de saturation que connait notre société (toujours plus haut, plus grand ...).

100

C’est pour cela que le développement d’une micro-architecture en milieu urbain semble se justifier. En effet les villes perdent de plus en plus leur dimension humaine. Elles ne cessent de s’accroître, de s’élever et de se densifier. La micro-architecture évoque une certaine notion de nomadisme dans l’urbain. Ici il ne s’agit pas de nomade dans le sens de changer de région ou de pays, mais d’être nomade dans la même ville en modifiant l’utilisation de notre habitat.


MILIEU URBAIN

101


HYPOTHÈSES DE PROJETS

U

ne micro-architecture qui serait intégrée dans  des espaces publics permettant un isolement, un repli pour les usagers du lieu. Une micro-architecture qui agirait comme une greffe permettant une extension d’un habitat déjà existant, public ou privé. Une micro-architecture intégrée dans la ville à la manière d’un mobilier urbain.

ARCHITECTURE

DESIGN (Type de projet permettant à la fois la mise en valeur de l’architecture et du design)

102

MICRO-ARCHITECTURE (Milieu naturel déjà largement traité)

MILIEU URBAIN ACTIONS ÉPHÉMÈRES

HÔTELS / RESTAURANTS GREFFE HABITAT

MOBILIER URBAIN


ÉTAT DES LIEUX

A

près avoir défini l’environnement de projet,  le milieu urbain, il paraît nécessaire de voir comment la micro-architecture y a déjà été traitée. Dresser l’état des lieux permet de voir ce qui a déjà été fait et ainsi permettre de voir comment je peux apporter ma propre vision des choses et sous quel angle. Qu’est-ce que la micro-architecture peut apporter en milieu urbain ? La micro-architecture puise son origine dans l’esprit nomade. Intégrée en milieu urbain, elle permet à ce dernier de dégager des notions de nomadisme. Ce projet soulève alors quelques interrogations : Où installer une micro-architecture en milieu urbain ? Pourquoi et comment ? Quel sens ce type de projet a-t-il et quelles fonctions peut-il avoir ? Qu’est-ce que la micro-architecture modifierait par rapport au sytème d’habitation actuel ? (Dans les comportements, les manières de vivre...)

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HÔTEL EVERLAND Palais de Tokyo 2007 - 2008

L’Hôtel Everland est une création unique proposée par deux artistes Suisses Sabina Lang et Daniel Baumann. Il s’agit d’une action éphémère, proposant à ses utilisateurs une nuit insolite sur le toit du Palais de Tokyo.

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Do-ho Suh San Diego 2013

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Do-ho Suh est connu pour ses sculptures complexes qui défient les notions conventionnelles d’échelle. Il attire l’attention en confrontant le spectateur à la pratique de l’espace public. Son travail explore la relation entre l’individualité et la collectivité. Do-ho Suh démontre son intérêt pour l’accumulation, qui est, selon lui, « la façon dont le monde est créé ».


Studio Aisslinger Loft CUBE 2010

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SERVICeS / Notion d’essentielLE VÉLIB’

Ville de Paris - JCDecaux - Patrick Jouin 2007

AUTOLIB’

Ville de Paris - Bolloré - Pininfarina 2011

On remarque chez l’Homme une inversion dans son rapport à l’objet. L’exemple le plus frappant est le grand succès des services Autolib’ et Vélib’ à Paris. Dans une telle métropole le déplacement routier est souvent complexe et il n’est généralement pas nécessaire de posséder une voiture au quotidien. Par le biais de ce service, certains ont fait le choix de se débarasser de l’attribut social important que peut être une automobile. Par ces usages, des valeurs communautaires sont exprimées.

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SYNTHÈSE / MILIEU URBAIN Raisons sociales Aujourd’hui, on a tendance à abandonner ses raisons sociales, posséder une grande maison, une grosse voiture pour revenir à des valeurs plus essentielles, d’intimité, de rapport à l’autre... Dans le contexte actuel, il s’agit d’une notion intéressante à appliquer à l’habitat. Caractère unitaire La micro-architecture peut également apporter un caractère unitaire en venant s’intégrer dans des lieux sans identité particulière. Nouveaux comportements

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Elle peut permettre d’intégrer les nouveaux comportements, usages présents en milieu urbain comme nous l’avons vu précédemment avec Vélib’ ou Autolib’. Ces nouvelles façons de vivre peuvent certainement être transposées dans l’habitat. La micro-architecture peut se nourrir des volontés écologiques présentes dans ces services. Notion d’échelle En milieu urbain, la notion d’échelle semble prendre toute son importance. Une maison installée sur un immeuble de 20 étages paraîtra tout aussi petite qu’une micro-architecture installée sur le toit d’un immeuble de 6 étages. Le « petit » paraît tel, uniquement par rapport à ce à quoi il est associé.


AXES DE DÉVELOPPEMENTS AXE 1

SYNTHÈSE

SE REPLIER (s’isoler, vivre en autarcie...)

L’idée générale est d’investir la ville par le biais de micro-architectures afin de réinterpréter nos modes d’habitats urbains.

Donner la possibilité par le biais de la microarchitecture de posséder un habitat unique en plein cœur de la ville. Exemple : Investir les toits d’immeubles Actuellement, le manque de logements a plongé l’habitat urbain dans une certaine crise. En partant de ce constat, il serait intéressant de pouvoir utiliser les milliers de m2 vierges que possèdent les toits d’immeubles. AXE 2 SE GREFFER (s’accrocher, s’aggripper...) Extension, parasite... Développer une micro-architecture pour valoriser les constructions existantes. S’installer sur de l’existant afin de réinterpréter l’usage de la ville déjà créé. AXE 3 SIGNALER (valeur commerciale, signifier...) Affiche publicitaire en 3 dimensions. Installation matérialisant la présence d’un chantier long, possibilité de faire évoluer cette dernière en même temps que l’avancement des travaux.

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06 bibliographie


/ Le Corbusier, Vers une architecture, Flammarion, 1923. / Georges Perec, Espèce d’espace, Galilée, 1974. / Phyllis Richardson, Grandes idées xs Petites structures, Thames et Hudson, 2002. / Gaston Bachelard, La poétique de l’espace, Presses Universitaires de France - PUF, 2004. / Nils Peters, Prouvé, Taschen, 2006. / Anne Bony, L’architecture moderne : Histoire, principaux courants, grandes figures, Larousse, 2006. / Anne Bony, Le design : Histoire , principaux courants, grandes figures, Larousse, 2008. / Florence de Mèredieu, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne & contemporain, Larousse, 2008. / Fertig Häuser, Prefabhouses, Booqs, 2009. / Philippe Rahm, Architecture météorologique, Archibooks, 2009. / Richard Sennett, Ce que sait la main, Albin Michel, 2010. / Michel Maffesoli, Matrimonium : Petit traité d’écosophie, CNRS, 2010. / Stéphane Vial, Court traité du Design, Presses Universitaires de France - PUF, 2010. / Phyllis Richardson, Nano Habitat : Des concepts innovants de petites surfaces, Ouest-France, 2011. / Isabelle Potel, Marie-Catherine de la Roche et Félicia du Rouret, Article « bien dans ma cabane », Figaro magazine, 2011. / Stéphane Hugon, L’étoffe de l’imaginaire. Design relationnel et technologies, Lussaud, 2012.

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07 sitographie


Philippe Rahm http://www.philipperahm.com http://vimeo.com/31839662 Future Hotel Showcase - LAVA http://www.archdaily.com/8637/future-hotel-showcase-lava/ Figaro Magazine - 25 avril 2011 http://madame.lefigaro.fr/art-de-vivre/bien-dans-cabane-250411-149101 Gary Chang http://www.fubiz.net/2010/04/28/small-apartment-becomes-24-rooms/ StĂŠphane Vial http://www.stephane-vial.net/ http://lacantine.ubicast.eu/videos/ux-paris-stephane-vial/ Jean Nouvel http://www.jeannouvel.com/ Mesarchitectures http://www.mesarchitecture.org/ Richard Horden http://www.hcla.co.uk/ Micro Compact Home http://www.microcompacthome.com/ Marc Crunelle http://archiemo.wordpress.com/2010/03/06/lavenir-de-larchitecture-selon-marc-crunelle/ Centre national de ressource textuelle et lexicales http://www.cnrtl.fr/

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microArchitecturE « RAPPORT D’échelle & liaison urbainE » TOME 3

Master Design Global Design d’Espace École de Condé Paris 2012- 2013

Bastien GAUTIER



MICRO-Architecture / RAPPORT D’ÉCHELLE & LIAISON urbainE / Tome 3


avant-propos


A

près  nous  être  intéressés  aux  axes  créatifs, « se replier », « greffer » et « signaler », nous allons voir quelles peuvent être les intentions de projets qui en découlent. Nous avons vu précédemment que l’idée générale sera de positionner le projet en faveur de l’habitat. Nous étudierons le contexte d’implantation plus loin. L’axe « se greffer » est apparu comme celui étant le plus adéquat afin de proposer un projet de micro-architecture cohérent et ce en milieu urbain. En effet, les expérimentations développées autour de cet axe dans le Tome 2 ont permis de mettre en avant un principe, un système. Ce dernier permet l’adaptation de projets de micro-architecture sur tout type d’espaces. La notion de liaison permet une interaction entre la micro-architecture développée et le bâtiment ou espace hôte sur lequel elle vient se greffer. Cette notion permet différentes explorations. D’une part, il est possible d’imaginer l’installation d’une multitude de micro-architectures venant s’intégrer entre de grandes tours. D’autre part, des micro-architectures travaillées sur un modèle plus unique, unitaire pourraient venir s’implanter sur de plus petits bâtiments, sous un pont, le long d’un quai ou sur une façade... Le système qui sera mis en place pour permettre le développement de ce type d’implantations pourra donc servir des projets de micro-architectures sur de petites comme sur de grandes échelles. Le rapport s’éffectuera selon l’environnement d’implantation.

Pour mener à bien la suite du projet nous allons contextualiser les différentes expérimentations réalisées précédemment afin d’énnoncer les intentions finales de projet.

5


SOMMAIRE


01 CONTEXTE    .............................................

8

Paris et sa région   .......................... 9 Crise du logement   ......................... 10 Synthèse   ........................................ 13 02 INTENTIONS DE PROJET ....................... 14 Liaison urbaine / Grande action    ............................. Liaison urbaine / S’accrocher   ................................. Liaison urbaine / Agir en façade   ............................. 03 IMPLANTATIONS EnvisageableS  ......

16 18 26 28

04 DÉVELOPPEMENT PROJET  ................... 34 Système   ......................................... 43 Synthèse   ........................................ 51 05 PROJET  ................................................... 52

Scénario   ......................................... Projet 1 ........................................... Projet 2 ........................................... Projet 3 ........................................... Projet 4 ...........................................

53 56 66 72 76

06 SYNTHèse  .............................................. 80 07 SITOGRAPHIE  ......................................... 82

7


01 CONTEXTE


PARIS ET SA RÉGION

C

omme contexte et environnement de projet, c’est Paris et sa région qui ont été selectionnés. Comme le montre la carte ci-dessous l’Île-de-France fait partie avec Lyon, Grenoble et le sud-est de la France où le niveau de tension du marché immobilier est le plus élevé.

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Source EPLS 2009 (Enquête sur le Parc Locatif Social)


CRISE DU LOGEMENT

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« Immobilier : Bientôt la fin de la crise ? » Coco.  Le blog de coco - 10 juin 2009 http://www.leblogdecoco.fr/


Texte tiré d’un article de Mathias Thépot paru le 2 mai 2013 dans le quotidien La Tribune. La crise du logement est devenue une des plaies de l'économie française. Le marché est gelé et 2013 s'annonce comme la pire année depuis cinquante ans pour l'immobilier. Cécile Duflot, ministre du logement présentera en juin 2013 une loi-cadre sur le logement et l'urbanisme. Mais ses leviers d'action, sans moyens budgétaires, ne sont pas à la hauteur de l'objectif très volontariste de construire 500 000 logements par an en 2017. De toute évidence, le pouvoir d’achat des Français est durement affecté par le coût du logement. Celui-ci constitue le premier poste de dépenses des ménages, soit 22 % de leur revenu disponible en moyenne, alors qu’il ne pesait que pour 14 % en 2004. Un niveau qui croît surtout dans les zones urbaines les plus tendues, notamment l’Île-de-France et les grandes métropoles régionales. Ceux qui n’ont pas la capacité d’assumer un tel poids sont contraints de vivre dans des logements inadaptés ou très éloignés de leur lieu de travail. Avec 3,6 millions de ces personnes en situation de mal-logement, selon la Fondation Abbé Pierre, la crise ne cesse de s’aggraver. Cette crise vient d’un double phénomène : un déséquilibre structurel entre l’offre et la demande et la hausse spectaculaire du prix de la pierre, qui a plus que doublé depuis le début du nouveau siècle. Fluidifier les mises en chantier Les mises en chantier risquent de tomber cette année « à un plus bas depuis cinquante ans » se désole Alain Dinin, le patron du promoteur Nexity. Pour accélérer la cadence, le gouvernement va enté-

riner dans les prochaines semaines par ordonnance une série de mesures qui ont pour but de diviser par deux les délais de traitement des recours de tiers, parfois abusifs, contre les permis de construire : 25 000 opérations seraient ainsi dans l’attente d’une décision des tribunaux administratifs. Toujours par ordonnance, des dérogations aux règles d’urbanisme seront prises pour faciliter la construction dans les zones tendues. Elles concerneront principalement l’Île-de-France pour transformer des immeubles de bureaux vacants (2,5 millions de m2) en logements, ainsi que pour surélever des immeubles d’habitation. Agir sur le stock de logements existants L’objectif fixé par le chef de l’État est de construire 500 000 logements par an. Mais pour résoudre la crise, ce seul objectif est largement insuffisant. « Ces 500 000 logements ne représentent en fait que 1,5% du stock de 33 millions de logements en France », indique Jean-Claude Driant. Si le gouvernement arrivait à faire construire 500 000 logements par an, cela ne fera qu’accroître de 7,5 % le nombre de logements en France. Difficile donc de parler d’un véritable « choc d’offre » alors que, toujours selon Jean-Claude Driant, chaque année, « 2,5 millions de ménages entrent dans le parc existant ».

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« Home sweet home », par Jean-Pierre Cagnat. Le Monde - 17.09.2012 Crise du logement : les premières mesures du gouvernement.

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SYNTHÈSE

C

omme le montrent les différentes illustrations  ainsi que l’article de Mathias Thépot, la crise du logement est belle et bien d’actualité. Le développement de micro-architectures dédiées directement à l’habitat semble donc crédible. Ces dernières apparaissent alors comme le moyen de proposer une nouvelle alternative au logement. Elles pourraient ainsi permettre de faciliter l’accès au logement.

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02 INTENTIONS DE PROJET


Liaison urbaine / Grande action    ................ 16 Liaison urbaine / S’accrocher   .................... 18 Liaison urbaine / Agir en façade   ................ 26

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LIAISONS URBAINES / GRANDE ACTION RAPPORT D’ÉCHELLE Sur les tours de La Défense est exprimé un principe de liaison qui déployé sur de si grands bâtiments met en évidence un rapport d’échelle. Les liaisons ne s’apparentent plus directement à une micro-architecture de part leur taille. Cependant par rapport à la dimension des tours, l’action semble tout de même être de l’ordre du « micro ». Ce principe permet de donner une échelle plus accessible à ces tours. Les liaisons apparaîssent comme un élément permettant de donner une échelle plus humaine à ces tours.

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LIAISONS URBAINES / PRENDRE DE LA HAUTEUR TOITS Les toits de la ville sont une étendue d’espace souvent vierge. Ces derniers sont donc un terrain intéressant à investir pourt la mise en place du système de liaisons.

FAÇADES Certaines façades d’immeubles ne bénéficient pas d’ouvertures directes sur l’intérieur du bâtiment. Il s’agit alors d’un élément intéressant à travailler afin d’y développer des projections volumiques génératrices de micro-architecture.

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LIAISONS URBAINES / S’ACCROCHER

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SYSTÈME Ici est mis en avant un principe de projection de liaisons. Ce sytème permet de générer des greffes adaptables à tout type d’environnement. Cette projection peut s’effectuer à l’horizontale ou même à la verticale. Sur le schéma en bas de la page de gauche on voit que ce principe de projection peut également être génératreur de plans. Ce système peut néanmoins être utilisé afin de créer une liaison à caractère unitaire comme le montre le schéma ci-dessous.

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LIAISONS URBAINES / S’ACCROCHER SYSTÈME Le système de projection de liaisons décrit précedemment permet un « élancement » de la micro-architecture. Ce sytème vient se répercuter en façade. Ce principe permet de créer une vue sur l’extérieur ou à l’inverse un repli vers l’intérieur.

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LIAISONS URBAINES / S’ACCROCHER QUAIS Le système vient ici agir de façon horizontale sur les quais. Les «poteaux» agissent comme éléments structurant de ce système. Les liaisons quant à elles semblent donner des directions. Ce système peut également être générateur d’une « enveloppe » permettant de créer le volume de la micro-architecture. Cette dernière viendrait recouvrir la structure.

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LIAISONS URBAINES / S’ACCROCHER

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PONTS Sous le pont Saint-Louis sont ici réalisées des projections de liaisons verticales. Ces projections permettent de dégager des espaces et de générer des volumes sous l’édifice.


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PONTS Le même principe est mis en avant sous le pont de la rue de l’Ourcq. Ces projections peuvent ici laisser imaginer un espace de transition entre les deux quais.


RÉFÉRENCES PONTS HABITÉS FLORENCE

Ponte Vecchio 1335 - 1345 Le Ponte Vecchio est le pont le plus ancien, le plus célèbre et le plus touristique de la ville de Florence en Italie. Haut lieu de la joaillerie et de l’orfèvrerie de luxe, il traverse le fleuve Arno à son point le plus étroit.

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Paris

Pont au Change 1858 - 1860 Le Pont au Change est un pont parisien sur la Seine. Il relie l’île de la Cité depuis le palais de Justice, la Conciergerie et le Tribunal de commerce, à la rive droite au niveau du théâtre du Châtelet. Les maisons qu’il supportait seront finalement rasées en 1786.

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LIAISONS URBAINES / AGIR EN FAÇADE INTÉRIEUR / EXTÉRIEUR Le principe de liaisons, de greffe s’opère entre les deux entités mais seulement en façade.Celle-ci laisse apercevoir ou non les espaces intérieurs. L’espace intérieur peut alors être généré grâce aux éléments présents en façade.

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03 IMPLANTATIONS ENVISAGEABLES


Rue de la Croix Nivert 75015 Paris

29 Rue Jean Daudin 75015 Paris


Rue Violet 75015 Paris

(À gauche) Avenue Maurice Thorez 94200 Ivry-sur-Seine (À droite) Rue Pasteur 94200 Ivry-sur-Seine


Rue Henri Pape 75013 Paris

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Rue Desnouettes 75015 Paris (À gauche) Rue Desnouettes 75015 Paris

SYNTHÈSE Ce reportage photographique démontre la multitude de possibilités d’implantations. En effet la ville est parsemée de nombreuses « dents creuses ». On peut notamment trouver des espaces non utilisés entre deux immeubles, des façades nues ou encore des espaces vierges en hauteur à l’angle des rues. Ces espaces et volumes laissés libres sont un « terrain de jeu » idéal pour le développement de microarchitectures venant se greffer dans la ville.

Rue des Boulet 75012 Paris

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04 DÉVELOPPEMENT PROJET


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36

L’espace entre les deux immeubles est ici investi par une liaison d’haitations sur deux étages. En effet afin de ne pas trop venir « boucher » visuellement l’espace, des « blancs » sont laissés permettant de créer une profondeur. L’encombrement des niveaux reprend ceux du bâtiment existant.

Des jeux de décalages par des mises en avant ou en retrait sont effectués. Ces derniers sont possibles dans toutes les dimensions. Ils permettent soit de se projeter vers l’extérieur ou bien au contraire de se replier vers l’intérieur.


37


38

Le volume s’adapte à son environnement. Il vient se positionner au dessus du rez-de-chaussée de l’immeuble tout en venant utiliser l’espace disponible entre les deux bâtiments.


39

Les notions de décalages évoquées précédemment sont ici travaillées non pas sur un volume mais sur les volumes entre eux. Les dimensions sont également plus de l’ordre de la micro-architecture.


40

Le volume vient ici s’accrocher sur une façade nue au dessus d’un immeuble de plus faible hauteur que celui sur lequel il se greffe. Il permet de prolonger le dernier étage de l’immeuble. Le principe de projection est utilisé.


41

De petits volumes viennent ici s’enclaver au cœur d’une «faille» présente entre deux immeubles. Ils semblent prolonger leurs hôtes.


42

Un système de liaisons est mis en place afin d’y intégrer des volumes d’habitations. Il vient prolonger deux immeubles en venant se greffer à leurs façades.


SYSTÈME Nous voyons ici le système mis en œuvre qui a permit de réaliser l’étude page de gauche. En premier lieu c’est la trame qui apparaît. Cette dernière vient s’adapter à l’environnement où elle s’intègre (nombre de liaisons...). Par la suite la trame peut être modifiée, décalée, étirée, repliée afin d’obtenir une nouvelle fois le jeu de décalage évoqué précédemment. La trame est enfin « remplie » par des volumes selon le rythme et le nombre voulus. La trame est donc un système qui grâce à ses liaisons permet une liberté de mouvements et d’implantations aux volumes créés.

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44

Le nombre de volumes est réduit et des espaces libres sont parfois laissés entre ces derniers afin de créer des espaces de vie extérieurs. Ces derniers créent des profondeurs visuelles.


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46

Les propositions qui suivent sont réalisées grâce à l’aide de cette trame. Il s’agit de la mise en application du système présenté plus haut (page 43). Ce système permet de créer des liaisons entre les deux bâtiments hôtes. Ces liaisons reprennent l’encombrement des différents étages. Cette trame peut autant être simplifiée que complexifiée.


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Les volumes sont intégrés sur la trame modifiée. Elle est parfois étirée vers l’extérieur à certains endroits et repliée vers l’intérieur à d’autres. La façade n’apparaît cependant pas comme homogène.


Ici les volumes sont simplifiés et harmonisés. Les espaces libres extérieurs s o n t i n t é g ré s e n p l u s grand nombre.

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L’idée est ici de créer un lien entre les différents volumes. Chacun d’entre eux est répercuté par rapport aux autres. Cela permet d’instaurer une harmonisation de la façade.


Nous avons ici une seconde version du princ i p e évo q u é e n p a g e précédente.

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50


MISE EN SITUATION Une mise en situation du projet permet de voir les matériaux qui pourraient être mis en œuvre. La présence du bois sera certainement une hypothèse envisageable. Les matériaux naturels instaureront un lien entre le concept du projet et la réalisation physique. Effectivement prônant un retour à l’essentiel, l’utilisation du bois pour la réalisation de ces micro-architectures semble presque une évidence. Un retour à l’essentiel en partie réalisé grâce à un rapport à la nature.

SYNTHÈSE Le développement de projet a mis en avant un principe, un système permettant de développer les micro-architectures. Ce système doit encore être affiné. Son aspect technique est également à développer. Les notions qu’il évoque sont la liaison, le décalage, la mise en avant, la projection, le repli... Il s’agira également de voir quelles peuvent être les répercussions de la forme extérieure des volumes sur l’intérieur des espaces. Le choix des matériaux est aussi à étudier. Le projet devra aussi se reconcentrer sur un caractère plus unitaire.

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05 PROJET


SCÉNARIO

U

ne entreprise propose le développement de projets de micro-architecture. Le concept de cette dernière est d’utiliser les « dents creuses » présentes dans la ville afin d’y intégrer des habitats sur le principe de « la pièce en plus ». Ces dents creuses correspondent à des espaces entre deux immeubles non exploités, des façades d’immeubles nues ou encore des toits d’immeubles. Ces espaces perdus font le bonheur de l’entreprise. Ils lui permettent en période de crise du logement de proposer à ses clients d’étendre leur habitat voir d’en créer de nouveaux. Selon le budget, les besoins, les envies ainsi que la situation géographique, l’entreprise s’adapte afin d’y installer la micro-architecture. En fonction de l’emplacement, un ou plusieurs projets peuvent être installés conjointement. L’entreprise souhaite développer des projets de micro-architecture afin de s’adapter à l’une des caractéristiques actuelles de notre société. En effet, nous avons vu précédemment qu’un phénomène de saturation sembler pousser à un repli sur soi, à un retour à l’essentiel. La micro-architecture est apparue comme étant un élément permettant de répondre à ce phénomène. Le principe architectural qui sera mis en avant permettra d’évoquer cette nécessité d’un retour à l’essentiel.

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LE SITE (1) Rue Jean Daudin 75015 Paris

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BÂTIMENT HÔTE

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L’espace investi se situe entre deux immeubles. Celui de gauche est de type classique sans grande particularité. Celui de droite est quant à lui de type Haussmannien avec ces gardes corps en fer forgé aux fenêtres, son balcon filant à l’avant-dernier étage, ses murs avec refends et ses chiens-assis sur le toit.


PROJET (1)

56 La micro-architecture vient ici se « caler » à l’angle d’un immeuble en profitant d’une façade nue. Le projet propose d’étendre la surface de l’appartement sur lequel il vient se greffer d’environ 20m2. Une surface extérieure d’environ 14m2 est également créée. Les notions de mise en avant et en retrait sont traduites par les «projections» des façades. Les ouvertures sont disposées de façon à pouvoir se replier vers l’intérieur ou au contraire s’étendre vers l’extérieur. Le traitement des gardes-corps en polycarbonate rejoint ce principe en laissant passer la lumière tout en agissant comme une barrière visuelle.


Plan 1/50 ème La disposition du projet apporte également de nouvelles dimensions visuelles à l’habitat comme le montre le schéma ci-dessous.

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Vue de face

Vue arrière

Vue de droite

Vue de gauche

58


59


ASPECT TECHNIQUE La structure du projet est réalisée grâce à des poutrelles métalliques en H et en I. Le tout est contreventé par des Croix de St-André. Des câbles en acier permettent de relier la structure au bârtiment et ainsi assurer sa stabilité. Les profils en contact avec la façade sont ancrés dans cette dernière.

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Poutrelle en H

Poutrelle en I

Assemblage par Croix de St-AndrĂŠ

61


MATÉRIAUX Le bois utilisé serait un placage de teck. Le teck à la particularité de résister aux intempéries mais il a également la faculté de griser avec le temps. Cette emprise du temps sur le projet est une notion intéressante en permettant de ne pas lui donner un aspect figé. Du polycarbonate est mis en œuvre pour les gardes-corps. Des plaques de métal noir souligne la microarchitecture et rappelle la notion de liaison. L’intérieur du projet quant à lui est proposé entièrement blanc.

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Placage de Teck

Évolution possible du Teck grisant avec le temps

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Panneau de polycarbonate

MĂŠtal noir


LE SITE (2) Rue Violet 75015 Paris

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BÂTIMENT HÔTE

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L’espace investi se situe entre deux immeubles. Ils sont tout deux de type classique sans grande particularité. On remarque la prsénce de corniches, de garde-corps en métal et d’un balcon filant sur l’immeuble de droite au dernier étage.


PROJET (2)

66


Plan 1/50 ème Le projet est ici travaillé en surélévation. La surface intérieure proposée est d’environ 12 m2. Les deux balcons font quant à eux envrion 2 m2 chacun. L e p ro j e t re p re n d le s mêmes codes que le précédent. Une trémie est placée afin de libérer un espace de circulation verticale avec le bâtiment inférieur. La micro-architecture permet ici une sorte de projection vers l’extérieur.

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Plan

Coupe


Vue de face

Vue de gauche

Vue arrière

Vue de droite

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69


LE SITE (3 & 4) Rue des Boulets 75011 Paris

70


BÂTIMENT HÔTE

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Le premier espace investi se situe au niveau de la « faille » entre les deux immeubles. Le deuxième espace sera la façade de l’immeuble de doite. Les deux bâtiments sont de type classique sans grande particularité.


PROJET (3)

72


Plan 1/50 ème Le projet vient s’inscrire dans la continuité du 3 ème étage du bâtiment de gauche. Il en reprend les caractéristiques: encombrement, corniches, matériaux... Le bâtiment semble ainsi prolongé ce qui permet de le confondre avec la microarchitecture. Cette dernière passe alors quasiment inaperçue dans la masse du bâtiment. La surface intérieure proposée est d’environ 21 m2. L e b a lco n d o n n a n t s u r rue propose environ 4 m2 . Celui donnant sur l’arrière du bâtiment est quant à lui d’environ 6m2.

73


Vue arrière

74

Vue de face


75


PROJET (4)

76


15.0

0

470.1 15.0

365.1

90.0 470.1

300.0

Plan 1/100 ème

40.0

115.0

Strate 5 (haut)

65.0

65.0

15.0

Le projet profite de l’espace relativement important qui est présent entre les fenêtres de l’immeuble. Il reprend le principe de décalage évoqué lors des précédentes recherches. Sa structure permet donc d’ouvrir des champs visuels vers l’extérieur ou au contraire de se replier derrière des parties oaques. Cinq ouvertures sont disposées afin de mettre en avant ce principe en alternant du vitrage transparent et des parois translucides en polycarbonate. La surface intérieure proposée est d’environ 9 m2.

470.1 365.1

40.0

275.0 365.1

15.0 15.0

470.1

470.1

40.0

275.0 15.0

250.0

325.0

15.0

65.0

Strate 4 470.1

470.1 40.0

90.0 15.0

15.0 90.0

365.1

15.0 65.0

Strate 3 470.1 40.0

15.0

365.1

90.0

40.0

325.0

275.0

15.0

365.1

250.0

470.1 65.0

77

65.0

115.0

470.1

300.0

350.0

40.0

Strate 2

65.0

470.1 365.1 15.0

90.0

15.0

275.0

15.0

470.1

115.0

365.1

470.1

350.0

15.0

40.0

470.1 15.0

90.0

65.0

15.0

Strate 1 (bas)

470.1 40.0

40.0

365.1

325.0

90.0

65.0

15.0

470.1


Vue de face

78

Vue de gauche

Vue de droite


Vue depuis une fenêtre de l’immeuble de gauche

79

Vue intérieure


06 SYNTHÈSE


L

e projet se présente donc comme une greffe architecturale proposant d’étendre son habitat sur le principe d’une pièce en plus. Le projet conscient de son caractère prospectif est une réflexion sur les enjeux de l’habitat de demain en milieu urbain. En effet les normes et les réglementations d’urbanisation peuvent être un frein au dévéloppement de ce type d’installation. Cependant, proposer de nouvelles façons de développer l’habitat peut être vu comme un axe intéressant afin de répondre aux problèmes de la crise du logement. Tout le développement de projet prend également en compte une notion importante évoquée tout au long du mémoire, la nécessité d’un retour à l’essentiel et d’un repli sur soi que traduit notre société. Le projet est ici décliné sous quatre configurations. La première interroge une accroche sur un l’angle d’un bâtiment. La seconde propose une surélévation. De son côté la troisième implantation a pour but de se camoufler au maximum avec son environnement afin de ne pas créer un décalage trop important avec l’existant. La dernière propostion vient quant à elle en façade. Le but de ces déclinaisons est de démontrer les multiples possibilités d’exploitation de ce type de projet. Le projet développe un caractère unitaire fort. En effet, un appartement peut parfois être choisi par défaut pour des raisons financières, professionnelles ou géographiques. Ce choix est bien évidemment fait de façon à être le plus en adéquation pour ses occupants mais une distance peut tout de même subsister avec celui-ci.

À l’inverse, une greffe architecturale visant à étendre son habitat est un projet qui est censé répondre en tout point aux attentes des futurs utilisateurs. Les greffes installées ont également la faculté de faire profiter l’habitat de nouveaux axes visuels. Effectivement, elles apparaissent comme des projections de l’existant permettant d’instaurer de nouvelles dimensions visuelles. La faible dimension de la plupart de ces propositions faciliterait à la fois le transport et une mise en œuvre rapide. Ils seraient acheminés par la route et installés à l’aide de grues en quelques heures. Toute la démarche du projet pourrait être inversée en allant plus loin. Il serait en effet possible d’envisager que de futurs bâtiments ou immeubles soient directement conçus avec le potentiel d’accueillir une pièce en plus. Des accroches en façades seraient disposées permettant si besoin de venir y ajouter des volumes. Le projet propose donc une réflexion actuelle et prospective sur l’habitat par le biais du développement de micro-architectures présentées comme des greffes.

81


07 sitographie


La Tribune http://www.latribune.fr/vos-finances/immobilier/20130429trib000762292/immobilier-commentduflot-compte-sortir-la-france-de-la-crise-du-logement.html Le JDD http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Comment-sortir-de-la-crise-du-logement-484152 Le Monde http://www.lemonde.fr/immobilier/article/2012/09/17/crise-du-logement-les-premieresmesures-du-gouvernement_1761223_1306281.html Coco http://www.leblogdecoco.fr/ Conseils en immobilier http://conseils-en-immobilier.blogone.fr/2012/07/13/l%E2%80%99encadrement-des-loyersl%E2%80%99avant-derniere-decision-avant-le-blocage-complet/

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liaisons


dĂŠcaler


SYSTÈME


PROJET 1 / ANGLE

Plan 1/50 ème


Assemblage par Croix de St-André

Profil en H

Profil en I

Placage de Teck

Évolution possible du Teck grisant avec le temps

Panneau de polycarbonate

Métal noir


PROJET 2 / SURÉLÉVATION

Plan 1/20 ème


PROJET 3 / FAILLE

Plan 1/50 ème


40.0

15.0

115.0 275.0 15.0

PROJET 4 / FAÇADE 470.1

15.0

40.0

15.0

65.0

470.1

250.0

365.1

350.0

325.0

15.0

65.0

90.0

Plan 1/50 ème 470.1 365.1

90.0

15.0

90.0

300.0

470.1

365.1

470.1

40.0

65.0

470.1

470.1

275.0 40.0

470.1

365.1

40.0

90.0

15.0

275.0 15.0

40.0

470.1

250.0

365.1

325.0

15.0

65.0

15.0 15.0

365.1

15.0

65.0

40.0

15.0

115.0

65.0 470.1 470.1

15.0 90.0

40.0

15.0 90.0

365.1

90.0

90.0 15.0

470.1 365.1

65.0

115.0

470.1

300.0

350.0

40.0

15.0

365.1

90.0

40.0

325.0

275.0

15.0

40.0

250.0

365.1

470.1

300.0

65.0

15.0

65.0

15.0 470.1

40.0

15.0

365.1

90.0

115.0

40.0

365.1

470.1

470.1

325.0

275.0

15.0

90.0

40.0

365.1

470.1

90.0

40.0

15.0

470.1

115.0

365.1

470.1

350.0

250.0

15.0

65.0

15.0 300.0

250.0

15.0

300.0

15.0 65.0

15.0

90.0

65.0

350.0

65.0

15.0

470.1 15.0

90.0

65.0

470.1

470.1


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