Le repli dans l’espace public Master Design Global – Écoles de Condé Paris
Liza Badet – 2011 - 2013
tome 1
Le repli dans l’espace public
Projet de diplôme dirigé par Lionel Hager et Gilles Le Bars.
recherches & expérimentations –
« N’acceptons aucune entrave à la liberté de créer, d’imaginer, d’apprendre, d’explorer ! »
de Roger-Maurice Bonnet
Ce mémoire a été rédigé dans le cadre de ma deuxième année de Mastère Design Global à l’École de Condé Paris. J’ai choisi de m’intéresser au repli dans l’espace public. Il m’a semblé pertinent de travailler sur cette tension existante entre la nécessité de repli et l’impersonnalité des lieux publics.
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Sommaire 9
Avant-propos
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Définitions
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La proxémie
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Étude du contexte
33 Introduction
Axe 1 _ L’acte de repli
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Le comportement de l’Homme Le repli animal Le repli végétal
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Axe 2 _ Les phénomènes générateurs du repli 75
Le flux et la masse 79 La vitesse 95 L’automatisme 105 La perte d’identité 111
Axe 3 _ les solutions de repli
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le repli dans l’espace public
La protection 137 L’isolement 157 L’imaginaire 173
tome 1 – Sommaire
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Avant-propos
Ce projet de diplôme marque la fin de mes cinq années d’études. Il représente symboliquement un cheminement, reflet d’une évolution constante dans mon travail. Ces cinq années ont été riches, autant en connaissances qu’en émotions. J’ai appris beaucoup, de façon inquantifiable. On m’a transmis une passion, une envie de découvrir ce que l’art, dans sa forme la plus globale, a à offrir. J’ai appris à observer, analyser, interpréter les différents environnements auxquels j’ai été confrontée. À travers ces diverses expériences, je me suis également découverte en tant que personne mais surtout en tant que designer d’espace. Aujourd’hui, ce sujet de diplôme m’apparaît comme une étape: la fin d’un apprentissage jamais exhaustif et le début d’une aventure professionnelle. C’est pourquoi, comme pour mettre un point d’honneur à ce parcours, j’aimerais utiliser, exploiter les questionnements et les réflexions qui ont ponctuées ce « bout de chemin ». Je souhaiterais mettre mes acquis et mes compétences au service d’un projet fort, utile et perspicace. Un projet où chacun pourrait s’identifier,
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tome 1 – Avant-propos
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11 de par sa propre expérience et aussi dans l’utilisation du projet qui sera proposé. Je souhaiterais mettre en évidence les nouvelles pratiques liées aux modes de vies en perpétuels changements. C’est vers les lieux dits publics, fréquentés par tous types de personnes, que j’aimerais m’orienter. Au-delà des motivations liées à mon expérience personnelle, plusieurs raisons me poussent à m’intéresser aux tensions existantes entre espace public et individualité. L’espace public forme en effet un tout composé de multiples « je ». L’opposition groupe/individu me semble particulièrement intéressante et diverse. Dans un premier temps, je me concentre sur l’espace public en tant que tel et sur son rôle au quotidien. Dans les grandes villes, souvent denses en terme de population et de circulation, l’utilisation des transports en commun apparaît comme une solution inévitable. Ces lieux publics relatifs aux transport en commun dans leur globalité, caractérisés par une haute fréquentation, laissent place à de nouvelles pratiques et rites quotidiens. Afin d’appuyer mes propos, je ferais référence à la notion de Proxémie, définie et analysée par Edward T. Hall dans son ouvrage La Dimension cachée. Son travail apparait donc comme un socle, un support solide relatif à ma démarche de réflexion.
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Pour ce sujet de diplôme, nous nous placerons du côté de l’utilisateur, acteur au quotidien de ces lieux, et tenterons de comprendre son rapport avec ce type d’environnement. Dans ce contexte, inclure la notion d’intimité parait improbable. Et pourtant chaque jour, des milliers d’usagers empruntent ces lieux, se confrontent à ces espaces hostiles en mettant de côté un besoin humain de préserver son individualité, son intimité, au profit de la proximité avec autrui. Il s’agit donc d’envisager des espaces dans ces espaces, où chacun pourrait ponctuer son trajet, mettre une parenthèse spatiale et aussi temporelle, imposer un temps de latence au rythme effréné qui caractérise si bien nos modes de vie.
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13 l’espace public
quelques termes à définir l’intimité l’Espace intime Sphère fictive, sans limites concrètes, qui correspond à chaque individu. C’est une sorte de périmètre de l’intime qui se déplace en même temps que l’individu, même lorsque celui-ci pénètre dans l’espace publique. L’espace intime est toutefois à différencier de l’espace privé. Ce dernier désigne plutôt un espace plus «large», au sens d’environnement. On parle davantage d’espace privé dans le cadre de la maison ou de la chambre.
le repli dans l’espace public
Littéralement, c’est le caractère de ce qui est intime, profond, intérieur. L’intime se rapporte à ce qui est propre à l’individu, à ce qui le définit et à ce qu’il tient secret.
La distance C’est l’intervalle qui sépare deux points (deux personnes) dans l’espace. C’est également la longueur de l’espace à parcourir pour aller d’un point à un autre
Par opposition, il représente d’abord un espace physique : un lieu de rassemblement ou de passage, à l’usage de tous, l’espace de vie collective de ses riverains. C’est un lieu qui n’appartient à personne (en droit). Un lieu anonyme, collectif, commun, partagé et mutuel.
L’environnement C’est ce qui entoure de tous côtés. Il s’agit de l’ensemble des éléments (objets, personnes, etc.) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins.
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14 La proxémie
La proximité C’est une situation de quelqu’un, de quelque chose qui se trouve à peu de distance de quelqu’un, de quelque chose d’autre, d’un lieu. Plus clairement, la proximité définit une distance par rapport aux autres individus, aux objets ou aux lieux. La proximité englobe la proxémie.
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Nommée par Edward T.Hall, c’est la distance physique qui s’établit entre des personnes prises dans des interactions. Il s’agit de l’étude des distances entre individu, c’est en cela qu’elle se différencie de la proximité. Il s’agit d’une réaction culturelle : en effet, dans les pays latins, les relations de distance entre les individus sont considérées comme courtes mais nécessaires. À titre de contre-exemple, les pays nordiques et les pays asiatiques demeurent plus frileux: les contacts physiques sont rares, et les distances beaucoup plus importantes.
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la Proxémie
1. Présentation du concept Edward T. Hall (1914-2009) est un anthropologue américain spécialisé dans l’interculturel. Dans son ouvrage La Dimension cachée, publié en 1984, Hall s’intéresse à l’espace social et personnel de l’individu, aux valeurs accordées à ces espaces et les usages qui leur sont liées. Il baptisera cette étude « la proxémie ». Ainsi, il définit la proxémie comme une distance qui s’établit entre deux personnes prises dans une même interaction. La proxémie est un phénomène qui fait appel à nos sens. En effet, nous percevons l’espace grâce à nos récepteurs sensoriels, ce sont eux qui nous permettent d’appréhender notre environnement et de faire le lien entre soi et le monde extérieur. Dans La Dimension cachée, Edward T. Hall écrit « ... tout ce que l’homme est, et fait, est lié à l’expérience de l’espace. Notre sentiment de l’espace résulte de la synthèse de nombreuses données sensorielles, d’ordre visuel, auditif, kinesthésique, olfactif et thermique. Non seulement
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chaque sens constitue un système complexe (...) mais chacun d’entre eux est également modelé par la culture. On ne peut pas échapper au fait que des individus élevés au sein de cultures différentes vivent également dans des mondes sensoriels différents.» L’étude de la proxémie permet de comprendre et d’analyser les situations du quotidien auxquelles nous sommes confrontées. Elle permet également de s’identifier et d’appréhender les différents comportements que nous avons en public. Hall explique que lorsque les distances qu’il mentionne ne sont pas respectées, le comportement de l’individu change: il s’énerve, sur-réagit, angoisse. De là, découle des postures corporelles, des attitudes, des modifications instinctives. L’individu, par différents moyens, tente de se protéger, de fuir la situation qu’il n’a pas envie de vivre: on considère alors que c’est une forme de repli. 2. Étude du comportement chez les animaux Hall débute son ouvrage par l’analyse des comportements animaliers afin de comprendre quelles utilisations ils ont de leurs espaces, de leurs territoires, et enfin des relations qu’ils entretiennent entre eux. Il étudie le
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19 mécanisme spatial chez l’animal. La territorialité est une base dans l’étude du comportement animal. Ce concept est apparu pour la première fois dans le livre Territory in Bird Life, publié en 1920 par l’ornithologue H. E. Howard. La territorialité est définie comme la conduite caractéristique adoptée par un organisme pour prendre possession d’un territoire et le défendre contre les membres de sa propre espèce. La territorialité assure entre autres la propagation de l’espèce, offre un terrain d’apprentissage, contribue à la sécurité des petits, permet aux animaux d’un même groupe de communiquer et de se signaler la présence de la nourriture ou d’un ennemi, etc. La territorialité assure donc la cohésion du groupe. En plus d’avoir un territoire bien défini, Heini Hediger, spécialiste de la psychologie animale, a découvert et décrit l’existence de sphères invisibles, des «bulles» qui correspondent aux différentes distances que l’animal tient avec les autres. Voici quatre des distances déterminées: • la distance de fuite: l’animal fuit lorsqu’un individu approche. • la distance critique: zone dans laquelle l’animal est acculé et où il est à portée de son éventuel agresseur. N’ayant plus le choix, plutôt que de fuir, il attaque à
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son tour pour se défendre. • la distance personnelle: les animaux se côtoient sans changement d’attitude tant qu’aucun des deux n’empiètent l’espace de l’autre. • la distance sociale: l’animal perd le contact avec son groupe et se trouve en situation d’anxiété, de perte de
repère.
Plusieurs études nous montrent que le comportement de l’animal reflète aussi celui de l’Homme. Des observations sur les primates notamment appuient cette idée. Nous pouvons donc penser que les mécanismes comportementaux des animaux s’appliquent et s’adaptent tome 1 – Proxémie
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21 à ceux des Hommes. 3. Un concept adapté à l’Homme C’est l’étude et le concept défendu par Hall dans son ouvrage: adapter cette proxémie découverte chez les animaux aux comportements de communications humains. « La conduite que nous nommons territorialité appartient à la nature des animaux et en particulier à l’Homme. Dans ce comportement, l’Homme et l’animal se servent de leurs sens pour différencier les distances et les espaces. La distance choisie dépend des rapports individuels, des sentiments et des individus concernés». Il considère alors que dans les relations que nous entretenons avec autrui, il existe aussi des sphères invisibles qui régissent le comportement de chacun comme des périmètres de sécurité individuels. Il définit alors la proxémie comme un modèle d’organisation sociale des interactions. 4. Catégorisation des distances E. T. Hall met en évidence quatre catégories principales de distances entre les individus. Ces « zones » respectent
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le même ordre que celles des animaux précédemment évoquées. L’absence de ces « zones de protection » ou leur quasi inexistance force le mal-être, la gène et est souvent marque de pathologie de l’intégrité psychique ou corporelle de l’individu. a. La distance intime La distance que nous percevons le mieux est la distance intime, c’est la sphère qui nous est la plus proche, celle qui nous concerne directement. Cette distance, c’est celle du contact. Elle est réservée aux relations intimes (avec son conjoint et ses enfants). Toute intrusion dans cette zone par un individu extérieur à ce cadre intime est considérée comme une agression. La distance entre deux individus est estimée entre 0 et 45 cm. À cette distance, la présence d’un tiers s’impose. Elle peut même devenir envahissante par son impact sur le système réceptif. En effet, cette sphère implique une forte intensité sensorielle: les perceptions olfactives et thermiques sont très marquées. Elle n’est pas pratiquée dans les lieux publics. La distance intime implique des relations dans lesquelles tous les sens sont en émoi telles que les relations amoureuses ou parents/enfants. S’étreindre, se câliner, s’effleurer, allaiter: ces relations sont de nature très tactile, la communication passe par le
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23 geste, le toucher. Cette distance intime peut également se retrouver dans d’autres situations plus agressives, comme la lutte ou une bagarre. Ces situations ne se déroulent généralement pas dans les lieux publics. L’Homme reste souvent pudique face à ce genre de comportements. La maison, le foyer ou la chambre sont plutôt les lieux-type pour ces démonstrations. Ces sont des lieux qui concentrent le confort et l’affection. Cependant, il existe des situations de distance intime forcée. Ce sont des situations d’ordre social mais qui prennent des tournures parfois intimes où il n’est pas rare de devoir se dévoiler, en partie ou intégralement, devant un tiers qui ne fait pas partie du cercle intime. Nous donnerons l’exemple du médecin. Bien que souvent «connu», il reste un individu externe à notre intimité. On retrouve également ce genre de situation dans le métro, dans le bus. Nous sommes entourés de personnes complètement inconnues, qui entrent cependant malgré elles, dans notre sphère intime. C’est le cas lors des heures de pointes où chacun est collé à son voisin. Ces situations sont souvent vécues comme étant gênantes, désagréables. Elles incitent à l’énervement, l’agacement. Il s’agit d’un contact forcé.
C’est une zone limite de non-contact physique direct. Cette distance marque l’affectivité et la proximité quotidienne des individus dans leurs vies publiques. Elle permet à chacun de toucher l’autre si les deux tendent la main: le contact corporel est possible, mais la communication s’établit surtout sur un registre facial. On retrouve ce type de configuration au travail, en donnant une poignée de main. Cet espace de «contact» est qualifié d’espace de connivence. La distance personnelle est illustrée par des relations amoureuses, familiales ou amicales. Discuter, échanger, se réunir autour d’un dîner, aller au cinéma sont des situations de la vie quotidienne que l’on partage avec ses amis ou sa famille. Elles se pratiquent évidemment dans les lieux publics. Plusieurs positions corporelles sont remarquées dans ces configurations: le face à face, à 45° ou côte à côte. La distance qui sépare les deux individus se situe entre 45 et 125 cm. Le contact est possible: embrasser sur les joues pour saluer, main sur l’épaule, poignée de main. L’environnement induit les écarts de rapprochement, notamment lorsqu’il y a du bruit, la communication devient difficile, alors on se rapproche.
b. La distance personnelle
c. La distance sociale
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25 La frontière entre le mode lointain de la distance personnelle et le mode proche de la distance sociale est «la limite du pouvoir sur autrui». Plusieurs personnes peuvent être inclues dans un même cercle, mais on n’observe plus de signe d’intimité, d’affection et les contacts physiques sont impossibles. Il s’agit de la zone de neutralité et de diplomatie: on respecte le territoire personnel de chacun. L’accent est mis sur les gestes, et plus sur l’expression faciale. La distance entre deux individus se situent entre 125 et 360 cm. On maintient le contact avec l’autre par les yeux. La distance sociale permet encore un échange avec l’autre, un dialogue. Elle est aussi la situation de courtoisie que nous vivons chaque jour lorsque nous faisons nos courses, dans la rue, les magasins, etc. Elle est caractérisée par des échanges brefs mais courtois entre les individus. Cette distance est souvent matérialisée par des guichets, des bureaux, des meubles vitrines, des caisses qui imposent par leurs simples présences, une distance à respecter. À l’extérieur, en milieu urbain par exemple, les individus laissent naturellement cette distance entre eux. Sur un trottoir, on peut remarquer que la distance pour laisser passer quelqu’un d’autre est toujours et systématiquement la même. Lorsque cette distance est atrophiée, on se sent dans l’obligation de s’excuser, de faire savoir à
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l’autre qu’effectivement nous étions trop proche de lui. Cependant, les effets de surpopulation deviennent sources de stress, d’anxiété, car on ne souhaite pas être confronté à l’autre lorsque les distances sont obligatoirement réduites. On renonce parfois à sortir si l’on sait qu’il y aura beaucoup de monde dans un endroit particulier (les grands magasins le samedi après-midi, par exemple). Se déplacer dans ces lieux surpeuplés (métro, passages piétons, rues bondées) devient un combat, où il faut savoir se frayer un chemin, éviter les obstacles. Ces situations imposées sont également source d’énervement, et le comportement de l’individu est modifié. d. La distance publique Cette distance entraîne des changements sensoriels importants. En effet, tandis que la distance intime est une zone intense de sensorialité, la distance publique perd de l’acuité. Les détails ne sont plus aussi précis, il y a une perte de l’odorat, du toucher, l’ouïe diminue. On a une vision beaucoup plus floue, globale de la situation où le cerveau n’a pas le temps de tout assimiler. L’individu, le «je» n’est plus directement concerné: il est noyé dans le global. La distance publique impose un certain éloignement. Elle est caractérisée par des situations où l’on retrouve un orateur et un public. Ainsi, l’échange est unilatéral:
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27 l’orateur s’adresse au public. On retrouve cette distance dans les meetings, les congrès, les conférences, ou encore les concerts et les spectacles. Ces pratiques ne sont pas naturelles. L’orateur compte moins que son discours. Ces situations amènent l’orateur a modifier son comportement: il hausse la voix, ralentit le débit de paroles, articule davantage, imposer une gestuelle qui comblera ce manque de naturel. Cette distance implique le paraître. En conclusion, nous pouvons dire que la proxémie est un mode d’organisation sociale des interactions entre les individus. Elle évolue selon les pays, les villes, les classes sociales et les cultures. Elle est le reflet d’une identité culturelle propre à chaque territoire. On remarque d’ailleurs des différences notables entre les cultures: la culture latine dont nous faisons partie est assez propice à l’échange. En revanche, les pays nordiques ou asiatiques sont plus frileux en terme de contact physique. Ces zones, définies par Hall, ne sont donc pas fixes, figées dans l’espace. Elles dépendent surtout de chacun, des différentes relations entretenues. Mais cette classification s’applique à une grande majorité d’individus.
Schéma représentatif Des distances selon Hall
INDIVIDU
distance intime entre le contact et 45 cm distance personnelle entre 45 et 125 cm distance sociale entre 125 et 360 cm distance publique au-delà de 360 cm
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Étude du contexte social et culturel C’est un fait irrévocable : la société dans laquelle nous évoluons chaque jour est elle-même en constante évolution. Les modes de vie et les usages en sont les premiers constats. Le rythme de plus en plus soutenu d’une société hyper-active bouscule les usages, et créé de nouveaux besoins, de nouvelles habitudes. Les réseaux sociaux, les sites de rencontres en tout genre ou encore les plateformes de musique ponctuent le quotidien d’une majorité de la population : d’après une étude de l’INSEE, près d’un français sur deux a un usage quotidien d’Internet. En 2010, 60% des usagers ayant accès à Internet au cours de la journée se connectent quotidiennement. L’évolution des usages laissent fortement penser que ce pourcentage a évolué à la hausse ces deux dernières années. Il est de plus en plus facile d’être «connecté» partout, et ce de façon mobile (développement des réseaux de téléphone, accès au wi-fi démocratisé, application développée sur smartphones, etc). C’est un engouement culturel et social sur lequel les marques ne se privent pas de miser. La quasi-totalité
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tome 1 – Contexte socio-culturel
30 des marques (tous domaines confondus) ont une page Facebook qu’elles alimentent régulièrement. La publicité, le packaging sont aussi acteurs de ce phénomène. Nous sommes à l’ère du «partage collectif» de ses envies, de ses opinions, de ses loisirs, de ses goûts où il n’est pas rare d’exposer à autrui sa vie privée. Un paradoxe s’installe donc dans une société où l’on partage ses informations principalement sur la toile, et un désir humain, propre à chacun de protéger son intimité. D’après une étude personnelle réalisée dans les transports en commun, à différentes heures et à différents endroits, en moyenne 70% des usagers ont recours à l’utilisation de baladeurs audios, de tablettes numériques, de livres pendant leurs temps de transport. Il s’agit évidemment d’un «passe-temps» qui embellit leur trajet, mais pas que: la plupart des utilisateurs de ces outils numériques déclarent «ressentir le besoin de se couper du monde environnant». Ils cherchent avant-tout à se couper des discussions bruyantes des voisins, des communications téléphoniques privées, du regard des autres. D’après l’ensemble des personnes interrogées, il s’agit d’établir une sorte de barrière «imaginaire», de créer une bulle personnelle qui marquerait une certaine proximité avec autrui, même lorsque cela semble difficile (rame de métro bondée). S’isoler des autres, de façon symbolique, demeure une préoccupation collective.
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tome 1 – Contexte socio-culturel
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Introduction
L’individu, représentatif du «je», est par définition un être seul qui doit évoluer, agir dans un ensemble d’éléments qui constituent son environnement. Il est une entité seule, qui doit gravir autour de toutes les autres. En d’autres termes, l’individu interagit avec d’autres individus, au sein d’un même espace, appelés l’espace public. L’espace public reste un terme large, c’est pourquoi nous nous concentrerons davantage sur les espaces publics relatifs aux transports en commun et à notre quotidien: la rue, le métro, les gares. Cet environnement, considéré comme hostile et dangereux pour les usagers, est synonyme de stress, d’énervement, d’agassement au quotidien. Chaque utilisateur décrit son passage dans ces espaces comme étant désagréable, pénible et ennuyeux. Cependant, face à l’utilisation de plus en plus évidente des transports en commun, ce passage quotidien semble inévitable. La sur-population, les mouvements de foule, la concentration de plusieurs milliers de personnes en un
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35 même espace génèrent des comportements, des attitudes positives et/ou négatives de la part des usagers. Ceux-ci, contraint par les Autres, par des effets de masses, cherchent à se replier par différents moyens. Que ce soit spatialement ou par l’utilisation d’outils divers, l’objectif est de créer une sphère privée, une bulle dans laquelle il puisse se retrouver, et surtout ne plus être associé à autrui. Nous sommes donc face à un paradoxe : pouvoir s’isoler des Autres tout en restant dans un espace où l’on est contraint d’être avec les Autres. C’est à partir de cette constatation que j’ai pu mettre en lien espace public et proxémie.
« Comment générer des lieux de repli au sein d’espaces publics ? »
le repli dans l’espace public
Ce tome dédié aux recherches préliminaires se présente donc en trois parties distinctes mais complémentaires. Dans un premier temps, j’étudierai les différentes formes de repli corporel. Il est essentiel de comprendre comment le corps manifeste les situations qu’il refuse et comment ces situations se traduisent spatialement. Nous aborderons sous plusieurs aspects l’acte de repli. Par la suite, j’approfondirai le lien existant entre le repli et le besoin de rupture avec l’environnement. Nous verrons comment le repli peut s’avérer être un point de rupture, une césure face à des situations ou à des environnements imposés. Enfin, nous nous intéresserons aux manifestations du repli. Je tenterai d’expliquer comment et en quoi le repli peut se manifester, sous quels aspects peut on le traduire et vers quelle solution il peut tendre.
tome 1 – Introduction
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37 repli - nom masculin. • Littéraire. Détour complexe ou partie secrète de quelque chose : Les replis de la conscience. • Action de se replier, de revenir en arrière : Le repli des manifestants. • Fait de revenir à une position, à une valeur qui marque un retrait, une régression : Noter un repli des exportations. • Synonymes de repli: dédale, détour, méandre, recoin, tréfonds.
Concrètement, le repli se manifeste sous différentes formes dans les gares, dans les stations de métro, sur les quais, dans le métro, ... Dans sa plus petite forme, il s’agit de se cacher du regard des autres, de choisir une place assise plus isolée des autres, ou encore de plonger dans une lecture pour se détacher de cet environnement contraignant.
L’acte de repli est par définition un acte de recul. Il s’agit d’un mouvement de retrait face à une situation, un environnement, un espace, un moment qui peut se traduire de façon très différentes en fonction de l’individu. L’acte de repli est une action intime et personnelle, propre à chacun. Dans les espaces publics, les situations que l’on rencontre dans ces lieux amènent souvent un besoin de repli. Les effets de foule, l’entassement en période de pointe, l’interaction forcée avec les Autres, le bruit, les odeurs, le visuel qui évoque le «beaucoup», le «trop» et incitent à l’acte de repli. L’Homme ressent le besoin de se mettre en retrait face à ces situations, qui ne sont pas voulues, mais demeurent inévitables dans son quotidien.
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tome 1 – Introduction
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Axe 1 L’acte de repli
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Afin de mieux comprendre ce besoin évident de repli que ressentent généralement les usagers des transports publics, il m’a semblé essentiel d’observer et analyser les manifestations de cette action. Chaque individu aborde les situations qui s’offrent à lui de façon différente. Ces différences s’établissent en fonction de l’Homme, de son état psychologique, de sa culture, de sa disposition, en quelque sorte de sa philosophie et de sa personnalité. En revanche, les signes que son corps renvoie pour témoigner d’une grande joie ou d’un certain mal-être restent fidèles à un schéma plus ou moins universel. Le repli est un acte spirituel et corporel. Les émotions ressenties par chacun sont donc trop hétéroclites pour fonder une étude objective. Mais les comportements obéissent à une logique et à des attitudes innés chez l’Homme. Dans cet axe, nous allons donc voir quels sont ces comportements, quand et comment ils surviennent, et enfin nous verrons dans quelles mesures ces comportements peuvent être instructifs.
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axe 1 – L'acte de repli
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Le comportement de l’homme
Le repli se manifeste sous différentes formes. Certaines postures du corps traduisent cette action, souvent naturelle. En fonction de l’émotion ressentie, le cerveau commande au corps d’exprimer cet état. Il s’agit d’une réaction universelle. Certaines positions adoptées par le corps sont d’ailleurs connues et reconnues. Par exemple, la position qui consiste à croiser ses bras et ses jambes, en les resserrant contre soi, est une attitude relative à la protection. Cette posture témoigne d’un besoin d’affection, une façon de s’auto-enlasser comme pour se rassurer. Inconsciemment, cette posture exprime le retrait et la nécessité de se sentir comme dans un cocon. Elle a, pour l’Homme, un rôle rassurant et sécurisant. Le corps de l’Homme est avant tout son armure, son système de défense face à son environnement. Les positions que celui-ci emploie et l’amplitude de ses mouvements dans l’espace traduisent précisément son état
le repli dans l’espace public
axe 1 – Le comportement humain
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45 psychologique et physique face aux situations auxquelles il est confronté au quotidien. Dans le cas d’une situation de repli, le corps se tasse, se rétracte, se rétrécit, se blottit. À l’inverse, dans une situation où l’on se met en valeur, les gestes sont plus larges, plus ouverts. L’amplitude des gestes et l’occupation dans l’espace n’est donc pas la même, on peut dire qu’elle est opposée.
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Le corps comme outil pour s’isoler spatialement des Autres.
axe 1 – Le comportement humain
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Immersion dans le métro: Croquis d’observation, dessiné dans le métro et sur les quais. Cette journée d’observation et d’analyse dans ce milieu m’a permis de comprendre et d’analyser les différentes formes de replis corporels que l’on peut
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axe 1 – Le comportement humain
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49 L’utilisation d’outils pour rompre visuellement, auditivement avec l’environnement extérieur .
Dans le métro, notamment, les formes de repli sont diverses. Parfois, le corps seul ne suffit pas à s’isoler des autres. Beaucoup d’usagers ont recours à des outils supplémentaires pour s’occuper, se couper du «monde» qui les entoure. On constate que ces individus se plongent dans la lecture, la musique. La mobilité croissante des nouvelles technologies et de ses outils facilitent cette forme de repli.
Écouter de la musique, occulter le son extérieur pour ne pas entendre les conversations trop bruyantes, les remarques ou les musiciens du métro.
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axe 1 – Le comportement humain
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Chercher du regard un point à fixer sans regarder les autres utilisateurs. Éviter tous contacts visuels.
le repli dans l’espace public
Mettre sa main devant sa bouche ou se tourner, comme pour former un barrage auditif avec son voisin. La communication semble, à l’usager, plus personnelle, même si les individus autour entendent quand même ce qu’il se dit.
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53 Le besoin de repli corporel, et l’emploi d’outils destinés à une utilisation individuelle sont en réalité la résultante d’un inconfort au sein des lieux publics qui nous intéressent. En effet, les sens propres à l’Homme sont mis à rude épreuve dans ce type d’espace. Le contact forcé, les gênes olfactives, le visuel encombré sont autant de raisons de se replier. L’individu a recours à toutes ces actions car dans des situations d’inconfort, le besoin d’éviter un contact physique peut être crucial. Justement, dans ces situations d’entassement, caractéristiques du métro, des ascenseurs, des rues... où l’espace vital est réduit entre 0,1m2 et 0,8m2, les capteurs sensoriels réceptifs du corps sont fortement sollicités. La peau puis le vêtement se révèlent comme une frontière avec l’extérieur, avec autrui trop peu satisfaisante. Dans La Dimension cachée, Edward T. Hall explique « ... comme les molécules en mouvement qui constituent toute matière, les êtres vivants se déplacent et exigent des quantités d’espace plus ou moins déterminées. Le zéro absolu au bas de l’échelle est atteint lorsque les individus sont serrés au point que le mouvement ne soit plus possible. Au-dessus de ce point, les contenants qui reçoivent l’homme pourront soit lui permettre de se mouvoir librement soit l’obliger à jouer des coudes, à pousser et bousculer les autres. Les réactions de l’individu aux bousculades
le repli dans l’espace public
et par là même aux espaces clos dépendent de la façon dont il tolère le contact aux étrangers.» Dans cet extrait, Hall ne définit pas seulement l’Homme dans ce type de comportement, mais utilise le terme «les êtres vivants». On sait que des similitudes avec le comportement animal et végétal peuvent être reconnues. En effet, ces attitudes innées chez l’Homme viendraient en fait des animaux et des végétaux. On retrouve ces processus dans les déplacements, la façon de se nourrir, de s’occuper des «petits», de communiquer. Le repli, quant à lui, est un acte également répandu chez les végétaux.
axe 1 – Le comportement humain
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Le repli animal Bien que l’action de repli soit propre à chaque être vivant, on observe des similitudes entre le comportement humain et animal dans ces espaces publics surpeuplés. Souvent comparé aux primates, l’Homme a des attitudes, des comportements, souvent instinctifs, qu’il emprunte aux animaux. Il s’agit, pour les plus marquants, de réflexes de protection, de façon de se déplacer, de se placer, de se nourrir, etc. Le comportement animal est souvent employé pour renvoyer à l’Homme l’image de ses actions et ses comportements, de façon péjorative. Des expressions populaires ou encore des comportements témoignent de ces observations.
axe 1 – Le repli animal
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57 Chez les oiseaux, les flux migratoires aux saisons propices sont toujours assez impressionnants. Le départ des oiseaux vers les pays chauds pour l’hiver donne lieu à de véritables envolées, qui dessinent des mouvements aléatoires dans le ciel. Ces flux, presque chorégraphiques, sont parfaitement orchestrés et surtout, sont innés chez les oiseaux. De notre point de vue, nous ne percevons pas les distances établies entre chaque oiseaux durant cette cérémonie, mais elles sont cependant bien présentes. Ces distances non-perceptibles rappellent volontiers les distances établies par Edward T. Hall dans son ouvrage. Comme chez les Hommes, les oiseaux répondent à des codes innés chez eux, qui leur permettent de se déplacer ensemble par milliers sans jamais se toucher. L’oiseau, pris dans une interaction, suit ses compagnons dans un mouvement, un même schéma gestuel acquis. La foule, notamment, celle des espaces publics, peut être assimilées à ces phénomènes naturels. Les effets de foule sont aléatoires, fluides et dessinent dans l’espace une sorte de chorégraphie de mouvements.
le repli dans l’espace public
axe 1 – Le repli animal
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Dans cette expérimentation, j’ai tenté de recréer les liens, les interactions qui existent dans un espace public. Malgré des distances que les Hommes s’imposent entre eux, il existe peu d’interactions. Par le regard, les individus communiquent les uns envers les autres, sans échanger forcément par la parole. Cette maquette tente de retranscrire symboliquement ces liens invisibles.
axe 1 – le repli animal – expérimentations
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61 Edward T. Hall nous explique également dans La Dimension cachée que les études comparatives entreprises sur l’animal permettent de montrer comment les besoins de l’Homme en espace varient en fonction de son environnement. En limitant les observations sur les animaux et à leur usage de l’espace, il parait plus facile de découvrir un grand nombre de données transposables chez l’Homme. Ce que nous appelons sphère privée ou intimité, est traduit par «territorialité» chez l’animal. Dans son ouvrage, Hall expose la territorialité comme un moyen de défense de son territoire. Ce concept est largement étendu à l’Homme, qui par différents moyens, va protéger son intimité, sa famille, sa maison. On comprend alors que l’Homme, dans son action de repli face à un environnement donné, cherche en fait à défendre son territoire, empêchant ainsi toute intrusion des Autres dans cette «bulle» qu’il s’est créé.
le repli dans l’espace public
Cette expérimentation dessine un phénomène de déplacement observé chez un individu dans une gare. En l’observant, j’ai tenté d’inscrire ses déplacements, et leurs amplitudes dans un espace restreints. Les points représentent les arrêts effectués par l’individu. Schématiquement, ce mouvement donne lieu à une forme géométrique intéressante. Afin d’établir un rapport concret avec le repli, il est utile de noter que le mouvement que l’individu exerce, provoque alors une forme fermée qui marque un territoire.
axe 1 – le repli animal – expérimentations
Voluspa Jarpa Installation à la Maison de l’Amérique Latine, 2010. Au premier regard, impossible d’imaginer que cette nuée animalière représente en réalité des corps de femmes. Voluspa Jarpa s’intéresse aux empreintes laissées par des traumatismes. Lorsque ces derniers, qu’ils aient lieu dans la société, l’histoire, la sphère publique ou privée, sont niés, le corps s’exprime autrement. L’inconscient ne peut se taire. Il parle un autre langage qui se traduit par des symptômes. Qu’il s’agit de décrypter. L’artiste utilise le corps de la femme pour représenter une envolée d’oiseaux. Jarpa met alors en scène une envolée spirituelle, une sorte de libération de l’esprit lorsque celui-ci subit des traumatismes, notamment dans les espaces publics.
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le repli végétal Le travail de Voluspa Jarpa met donc en scène le repli face à des traumatismes extérieurs. L’artiste précise alors que ses observations ont été faites dans le cadre des espaces publics qui nous intéressent. Son interprétation du renfermement peut également se retrouver chez les végétaux. En effet, il existe des variétés de plantes, dites sensitives, qui possèdent la faculté incroyable de réagir à une stimulation extérieure en effectuant un mouvement plus ou moins rapide. Cette réaction résulte soit d’un phénomène de protection contre les animaux herbivores ou d’un phénomène lié à la météo, mais il peut également s’agir d’une adaptation à leur milieu environnant. Les feuilles alternées de ces plantes ont la particularité de se replier quasi instantanément au moindre choc, ce qu’en jargon botanique, il convient d’appeler thigmonastie. Il s’agit de l’un des mouvements les plus spectaculaires du règne végétal. Comme pour les autres plantes sensitives, le mouvement de repli permet de se protéger des intempéries
le repli dans l’espace public
axe 1 – le repli végétal
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67 ou des prédateurs. Une fois le calme revenu, les feuilles reprennent leur port. Ce phénomène naturel chez certaines plantes apparait donc comme un mécanisme de défense envers un environnement de «danger». Afin de faire un parallèle, ce système défensif témoigne donc que l’Homme peut, à son tour, ressentir le besoin de s’isoler, se protéger, se replier de son environnement. Surtout dans des espaces qu’il ressent comme hostile et dangereux. Ce mécanisme observé chez le végétal peut ainsi être comparé à celui de l’Homme.
Travail expérimental autour du mouvement de plantes sensitives. Mouvement de repli. Fluidité de l’action. Repli grâce à effleurement, délicatesse du mouvement.
le repli dans l’espace public
axe 1 – le repli végétal – expérimentations
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frères bouroullec vegetal chair, 2009. La première intuition est celle d’une chaise qui pousserait comme une plante. Une chaise végétale, dont les ramifications se courberaient doucement pour dessiner assise et dossier… L’enjeu est de suivre la géométrie réaliste d’une chaise, tout en utilisant les principes d’arborescence végétale comme modèle de construction.
axe 1 – le repli végétal – références
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En conclusion pour cet axe de recherche, on peut donc dire que le corps manifeste de diverses façons son état, qu’il soit physique ou intellectuel. Ses manifestations corporelles sont, évidemment, propres à chacun. Mais elles paraissent cependant, dans leur globalité, effectuées par tout le monde. Une comparaison avec l’animal ou le végétal survient alors comme une évidence, ces similitudes comportementales nous montrent avec suffisamment de recul celles de l’Homme et nous permettent de mieux les comprendre pour ensuite les utiliser intelligemment. Cela dit, ces attitudes, ces comportements sont tous causés par des événements provenant de l’extérieur, de notre environnement. Après avoir vu de quelles manières le corps peut se replier, nous verrons les causes de ce repli et les situations, que je qualifierai, à risques.
le repli dans l’espace public
axe 1 – conclusion
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Axe 2 Les phénomènes générateurs de repli
le repli dans l’espace public
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77 flux - nom masculin. • Le mot flux (du latin fluxus, écoulement) désigne en général un ensemble d’éléments (informations / données, énergie, matière…) évoluant dans un sens commun. Un flux peut donc être entendu comme un déplacement (quelle qu’en soit sa nature) caractérisé par une origine, une destination et un trajet. masse - nom féminin. • Quantité importante d’une matière compacte, sans forme définie. • Volume important constitué d’éléments nombreux, serrés. • Volume constitué par une quantité relativement importante. • Aspect imposant d’un ensemble dont on ne distingue pas les parties, les détails. • Grande quantité de choses, de gens dans un milieu donné. Les flux humains et la masse qui se concentrent dans les espaces publics sont autant de facteurs propices à la rupture. J’entends par-là une rupture en terme de communication, d’échanges avec les Autres.
le repli dans l’espace public
Les espaces publics sont par définition des espaces d’interaction. L’interaction, c’est l’action ou l’influence réciproque qui peut s’établir entre deux objets ou plus. Les individus réagissent les uns aux autres sans qu’il y ait d’échanges verbaux. La communication est multisensorielle : elle passe par la parole, le signe, le regard, le contact. Dans ces lieux publics, la communication n’est donc pas forcément une action choisie. Il semble intéressant d’étudier les comportements et les situations induites par ces divers échanges, qu’ils soient voulus ou non. Les situations que l’on affronte dans les espaces publics impliquent un repli corporel ou spirituel. Ce type de repli nous poussent à rompre avec l’espace et l’environnement. Cette rupture est donc suscitées par différentes situations. Dans cet axe, nous verrons les situations de repli les plus marquantes observées dans les espaces publics qui nous intéressent. Dans un premier temps, nous avons étudier comment le corps se replie. Maintenant, nous allons voir quelles sont les causes de ce repli.
axe 2 – introduction
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le flux et la masse Comment le flux et la masse peuvent induire le repli ? Le flux est un mouvement aux connotations rapides, représentatif du métro. On parle généralement d’un flux humain conséquent aux heures de pointe dans les espaces publics. Ces moments d’effervescence sont définis par des notions d’accumulation, d’entassement, et d’abondance. Ces situations peuvent générer chez certains individus du stress, de l’angoisse et par ce biais, un sentiment de mal-être. Face à ce mal-être, cette gêne, certains individus cherchent à se replier pour échapper justement à ces émotions négatives. On observe dans les gares, une certaine disparité de l’espace : des groupes d’individus se forment aléatoirement en certains endroits précis formant ainsi des vides et des pleins sur la superficie globale de la gare. En effet, les gares sont des espaces en tous points immenses: par la hauteur, la largeur, la surface. Proportionnellement, et en terme d’échelle, un individu peut très vite se sentir «petit» dans des espaces si grands.
le repli dans l’espace public
axe 2 – le flux et la masse
80 Dans ce type de lieux, on remarque des disparités dans l’espace. Les individus se regroupent généralement en un même endroit. Cette disparité est forcée par les usages que l’on en fait: ces groupes représentent des voyageurs qui attendent un train, ou des usagers qui se réunissent autour d’un panneau d’information, ou encore des personnes en situation d’attente assis aux endroits prévus pour cela. Mais ces regroupements ont en fait une action rassurante. Dans des espaces gigantesque aux échelles surdimensionnées, l’individu se cache derrière d’autres utilisateurs pour masquer son mal-être. Dans les espaces publics qui nous intéressent, on constate alors deux causes de repli : la nécessité de se replier que suscitent les espaces confinés et étroits (quais de métro, couloirs intermédiaires,etc.) et parallèlement, ce même besoin de repli face à l’immensité des halls de gares qui peuvent impressionner ou angoisser en vue de leur dimension. Deux échelles spatiales différentes qui génèrent des comportements similaires chez l’individu.
le repli dans l’espace public
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Expérimentations plastiques autour des notions de flux et de masse. J’ai tenté ici de représenter symboliquement les mouvements effectués par les individus dans des espaces de grands passages, type gare. Dans ces lieux, on remarque que les individus se dirigent tous plus ou moins dans la même direction, influant ainsi sur les mouvements. Ensuite, on constate également que ces flux forment des masses, souvent disparates. C’est-à-dire une foule aléatoire, compacte mais souvent parsemées d’espaces creux, comme pour prendre une respiration.
le repli dans l’espace public
axe 2 – le flux et la masse – expérimentations
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85 Clinton de Menezes est un artiste qui a travaillé sur ces disparités dans la foule. Dans son installation, intitulée «Passages et processions», le maquettiste met en scène des dizaines de petits personnages miniatures, en plastique peint, travaillés à la manière de grands mouvements de foule. Ces maquettes restent très fidèles à la réalité, et ces images qu’il nous procure illustrent la réalité des espaces publics. Ces espaces sont alors formés de plusieurs groupes distincts d’individus inconnus les uns aux autres, et les mouvements impliquent le déplacement en simultané de ces groupes. Créant ainsi dans un vaste espace, des espaces de vide et de plein. Pour l’individu, l’usager de ces grands espaces, il s’agit alors d’une rupture. On considère ces groupes comme un ensemble d’individus, apparemment semblables, et ces grands espaces de vide qui créent des ruptures spatiales dans ces lieux. Cette tension du plein et du vide apparaît clairement comme des points de rupture successifs. On parle bien évidemment de systèmes proxémiques. Ces fausses interactions entre les individus, mais surtout les distances qu’ils s’infligent, ne sont pas sans rappeler les théories d’Edward T. Hall et son travail sur la proxémie.
le repli dans l’espace public
clinton de menezes passages et processions, 2010.
axe 2 – le flux et la masse – références
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87 Afin de mieux comprendre la mise en place de ces systèmes proxémiques et leurs matérialisations dans les espaces publics, il parait intéressant de se pencher sur le travail de Vincent Testard. Le travail de Vincent Testard a pour sujet les flux d’individus et leurs déplacements dans des espaces publics tels que la rue, les gares, les passages piétons ou encore les aéroports. Dans une société où les flux d’hommes et de marchandises sont les moteurs de nos économies, l’artiste s’est interrogé sur la mise en réseaux de ces flux et le contrôle qui en découle, renvoyant parfois au débat sur la biométrie et la télésurveillance. La base du travail de Vincent Testard est constituée de vidéos réalisées dans la rue. Ces vidéos filmées en contre-plongée mettent l’artiste dans une position de voyeur face à la foule, telle une caméra de vidéo surveillance. Il réalise des dessins sur papier ou sur toile à partir d’images extraites de ces vidéos. Dessins réalistes au crayon à papier ou dessins architectoniques et minimalistes à l’encre, ils mettent en exergue ces flux de personnes dans des espaces qui semblent ouverts, dénués de tout édifice. Pourtant, le mouvement de ces flux laisse pressentir un déplacement selon des codes architecturaux et sociaux qui nous imprègnent même s’ils ne sont pas
le repli dans l’espace public
directement visibles. Ces codes résultent autant de lois physiques que de représentations culturelles de l’espace. Les mouvements traduits dans ces dessins pourraient varier du tout au tout en fonction des cultures observées. Ce concept de proxémie explique les sphères d’intimité que chaque individu développe parfois inconsciemment comme une réaction de protection face à son environnement extérieur. Dans sa vidéo intitulée «Architecture Vitale», Vincent Testard représente ces sphères par des dessins géométriques animés qui symbolisent l’individu par une structure architecturale. La superposition des traits place l’individu de manière anonyme au sein d’une foule compacte, qui met en relief les interconnexions de Tous avec Tous.
axe 2 – le flux et la masse
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Système Proxémique et Architecture Vitale, expositions de Vincent Testard, 2009.
Son travail a pour thème central les flux d’individus et leurs mouvements dans l’espace public. Ses vidéos, installations, dessins et photographies traduisent par une vision schématique et légendée la théorie des sphères de proximité développée par le sociologue américain Edward T. Hall (La Dimension cachée, 1969). Ce concept de proxémie explique les «bulles» d’intimités que chaque individu développe parfois inconsciemment comme une réaction de protection face à son environnement extérieur. Dans sa vidéo intitulée «Système Proxémique», Vincent Testard représente les individus en mouvement par des sphères utilisant des «codes couleur» précis qui mettent en exergue les interconnexions des hommes entre eux.
le repli dans l’espace public
axe 2 – le flux et la masse – références
Le travail de Testard met donc en scène, en image les connexions invisibles et les sphères intimes qu’ils existent entre les individus dans les lieux publics. On peut donc considérer qu’il s’agit de fraction dans l’espace. Chaque individu représente une entité, une fraction humaine dans un espace global.
Dans cette idée, l’espace qui nous concerne est divisé, fractionné en différents groupes, en différents espaces (en référence aux sphères de l’intime) représentatifs de chacun. Finalement, il existe des ensembles (le groupe) et des sous-ensembles (l’individu).
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John Clang - divisionnisme, 2009. Non sans rappeler les travaux de Serge Mendjisky basés sur différents collages photographiques qui proposent une nouvelle vision du paysage urbain et questionnent nos sens de perception, l’artiste explore une autre variante du divisionnisme en photographie avec cette intéressante série de collages. Travail articulé autour de la composition puis de la décomposition de certains hauts lieux de NewYork pour mettre en avant la sensation de flux et de mouvements dans la ville.
axe 2 – le flux et la masse – références
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la vitesse Les espaces publics, notamment les espaces dédiés aux transports en commun, ont pour caractéristiques le flux, l’impersonnalité et la vitesse. C’est sur cette dernière notion que nous allons nous pencher. En effet, la vitesse est omniprésente dans ce type d’espace. Les gens qui courent pour attraper le métro, la précipitation sur les quais, les croisements aux grandes stations d’échanges, l’allure des rames et la vitesse à laquelle ce monde sous terrain vit, sont autant d’exemple de ce rythme effréné. Nous pouvons alors, sur la base de ces notions, considérer que la vitesse peut impliquer des actes de repli. La vitesse est donc une caractéristique évidente de ces espaces, mais cette notion implique d’autres situations. Lorsque l’espace n’est pas connu, que l’on cherche son chemin, toute cette agitation peut alors devenir stressante. Les bousculades, les remarques négatives peuvent être à l’origine de perte d’orientation, l’individu ne sait plus où il est.
le repli dans l’espace public
axe 2 – la vitesse
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97 En effet, le mouvement, ce besoin d’être en action, de partir rapidement, de ne faire que passer, est un moyen de repli. Une façon de s’évader du lieu où on est, et où on n’a pas envie d’être : le mouvement ou la fuite pour témoigner d’un mal-être. On peut alors définir deux types d’actions liées à la vitesse. Il y a d’abord la «vitesse passive». Il s’agit d’une action subie par l’individu. Dans ce cas, la vitesse est une action exercée sur l’individu, à laquelle il ne prend pas part. Par exemple, il peut être seul et immobile dans un espace où tout bouge autour de lui. Il est face à une vitesse, un rythme qu’on lui impose. La vitesse devient intrusive. La vitesse peut alors créer une certaine tension: l’individu subit un rythme imposé par les autres sans pour autant y prendre part. L’individu impose un temps d’arrêt, il se replie. Parallèlement, il y a également la «vitesse active», c’est-à-dire la vitesse choisie par un individu. L’action est un choix, il décide de sa situation. L’individu décide d’adhérer au rythme que les autres lui imposent pour ne pas dénoter avec le reste de la foule. Il se noie dans la masse, dans le rythme pour mieux fuir. Le repli ici apparaît donc comme un moyen de se plier pour mieux s’évader.
le repli dans l’espace public
« la vitesse passive » Dans cette série de photo représentant la notion de vitesse, de déplacement dans les transports en commun, j’ai tenté d’exagérer la notion de vitesse pour créer une sorte de linéarité, un fil continu, un «objet» en perpétuel mouvement, qui tend vers l’infini.
axe 2 – la vitesse – expérimentations
« la vitesse active » De cette recherche sur la linéarité associée à la vitesse, j’ai travaillé sur un autre aspect de la vitesse. Dans cette expérimentation, j’ai tenté de représenter plastiquement des observations effectuées dans une gare. En effet, après plusieurs heures de films et placée au même endroit, j’ai essayé de reprendre les formes des déplacements, des accélérations, des mouvements, les temps d’arrêt effectués par les usagers de cette gare. Différents mouvements, courts ou longs selon la période, ont donné lieu des images abstraites assez représentatives de cette période d’observation. On constate des mouvements très rythmés, des gestes plus fluides, des temps de latence entremêlés de grands mouvements aux heures de pointe.
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schinichi maruyama - nudes Le mouvement ne se trouve pas seulement dans les moyens de transports, il se manifeste également chez l’usager. En fonction de son comportement, mais surtout de son humeur, le corps de l’usager va traduire implicitement cet état. Dans les lieux publics, les principaux états observés semblent être: l’énervement, l’attente, l’agacement, l’anxiété, l’empressement et l’ennui. C’est donc dans cette optique que l’artiste Schinichi Maruyama a élaboré sa série de photographies intitulées «Nudes Motion Of Life». Cette série représente une succession de mouvement associé à un état. Des mouvements quasi-inexistants ou insignifiants peuvent créer, spatialement, des formes très intéressantes.
le repli dans l’espace public
axe 2 – la vitesse – références
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l’automatisme
Il s’agit de l’accomplissement de mouvements, d’actes sans participation de la volonté. Il s’agit également d’actions exercées par habitude. Par définition, l’automatisme met en action la régularité, la linéarité dans l’accomplissement de certains actes, de certains événements. Les utilisateurs des transports publics, souvent pressés par le temps, agissent sans tellement réfléchir à leurs actions. Si leur utilisation des transports en commun ou leur présence dans les lieux publics sont quotidiennes, alors les gestes, que ces lieux nécessitent, deviennent automatiques. L’aversion de ce type d’espace entraîne une sorte de repli intellectuel. L’individu agit par habitude, son déplacement au sein de ces espaces apparaît comme un mécanisme, un rouage de son quotidien.
le repli dans l’espace public
axe 2 – l'automatisme
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Certaines structures d’informations mises en place dans les transports publics, tels que les panneaux d’affichage qui renseignent du temps à attendre le métro, ont pour effet de rassurer et calmer l’usager. Ces panneaux sont effectivement la première chose que l’usager consulte lorsqu’il arrive sur les quais. Pendant son attente, il le regardera de nombreuses fois, par habitude, même lorsqu’il connaît le délai. Dans cette série de recherches photographiques, j’ai tenté de transcrire l’idée du mécanisme, du rouage. Une action en entraîne une autre de façon presque systématique.
tome 1 – l'automatisme – expérimentations
108 Tony Orrico - penwald, 2009. L’artiste utilise tout son corps dans des mouvements répétitifs et automatiques pour créer d’impressionnantes oeuvres dans de très grands formats à la frontière entre le dessin à main levée, la chorégraphie et une véritable performance artistique.
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la perte d’identité
L’individu qui utilise les transports en commun, ou qui côtoie naturellement les espaces publics, se trouve noyé dans un flot humain. Il devient simplement un utilisateur parmi d’autres. Il perd en quelques sortes son identité, dans un milieu où l’interaction et l’échange oral avec l’autre est rare. Il est «monsieur tout le monde» et ne possède pas la possibilité de s’exprimer et de montrer clairement qui il est. L’individu est alors, aux yeux de tous, homme ou femme, grand ou petit, encombrant ou pas, à côté, en face, derrière. Les individus se côtoient spatialement sans réellement prêter attention aux autres. Le métro, le bus, les gares sont des lieux publics réputés pour leur impersonnalité. Ce sont des espaces où se brassent toutes nationalités. Ces espaces sont décrits par leurs utilisateurs comme étant creux, sales, contraignants, surpeuplés et peu reluisants.
le repli dans l’espace public
axe 2 – la perte d'identité
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113 L’individu, en se repliant, tente de maintenir un lien avec lui-même. Il essaye de ne pas être mélangé aux autres. Cependant ce flux continu d’individus ne cessent de renforcer cette perte d’identité. On devient un chiffre, un ticket perdu au milieu de tous les autres.
le repli dans l’espace public
Comme Des Garçons - collection de junya watanabe, 1992. La marque travaille dans ses différentes collections l’exagération des formes et des situations, la déformation et l’anonymat. En cachant le visage de ses mannequins, la marque appuie son concept basé sur l’anonymat. Le corps devient neutre et impersonnel. Tout ce qui différencie les Hommes entre eux, se situe majoritairement sur le visage: j’entends par là les cheveux, les yeux, le nez, la bouche, la peau, la forme du visage, la longueur des cheveux, etc. Dans ce cas précis, on ne fait aucune différenciation.
axe 2 – la perte d'identité – références
114 que les vrais.
Lawick/Muller - série La Folie à Deux, (1992-1996). Couple d’artistes qui travaille sur la création d’image hybride. Le corps est ainsi transformé pour en devenir un autre. Travail essentiellement autour du visage où l’homme devient femme, et inversement. La série La Folie à Deux, (1992-1996) se présente sous forme de tableaux composés de douze ou seize images qui sont alignées selon plusieurs registres superposés. L’un des deux artistes du couple occupe la première place en haut à gauche et l’autre la dernière en bas à droite. Le principe est désormais connu et pratiqué en vidéo, c’est celui du Morphing : l’une des deux images va se transformer très rapidement en une seconde. Le portrait de l’homme va devenir celui de la femme (ou inversement), ici en seize étapes. Chaque portrait intermédiaire intègre des éléments du précédent et annonce le suivant par de légères modifications. Le portrait central est un androgyne parfait. Et la dimension troublante reste que sur la totalité des seize portraits, quatorze sont de pures inventions. Et néanmoins, ils ne semblent pas plus irréels
le repli dans l’espace public
117 Aziz & Cucher, sans titre, extrait de la série «Dystopia», 1994. Travail sur l’élimination des parties individualisantes d’un visage. Un portrait effacé, une perte de l’identité... A l’aide d’outils numériques les auteurs ont fait disparaître les orifices : narines, bouche, yeux, trous de l’oreille sont bouchés. Comme scellés. A jamais, avec reconstitution de la carnation en lieu et place de ce qui permet d’avoir des échanges avec ce qui nous entoure. Ces visages abolis renvoient à une réflexion portant sur la condition de l’homme dans une société hyper-technologique, selon les deux
118 artistes. Communication impossible pour un sans-visage.
le repli dans l’espace public
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Notre façon d’occuper l’espace en présence d’autrui est un des marqueurs de l’identité. Expérimentations plastiques autour de la notion de «foule». Prise de vue à hauteur d’oeil, comme pour avoir l’impression d’y être. Essais plastiques qui expriment la sensation ressentit dans la foule et la proximité avec autrui dans ce genre de situation. Avec cette expérimentation, j’ai tenté de me placer au sein d’une foule, et de rapporter ce que l’on voit, comment on le voit. Les différentes hauteurs, les différents espacements entre les «individus» font de la masse, la foule un espace aléatoire.
le repli dans l’espace public
axe 2 – la perte d'identité – expérimentations
tome 1 – la perte d'identité
122 Dessin de Helen Ward,
le repli dans l’espace public
axe 2 – la perte d'identité – références
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Expérimentations plastiques sur la tension existante entre individualité/globalité dans les espaces publics. Ces recherches expriment le sentiment d’être «un» dans un «tout». Représentation symbolique d’une certaine solitude dans un milieu où on ne l’est jamais. L’individu, le «je» est noyé parmi un «ils» environnant. Ces recherches ont été crées à partir de photos-reportage et représentent des situations concrètes observées dans une rame de métro.
tome 1 – la perte d'identité – expérimentations
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le repli dans l’espace public
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tome 1 – la perte d'identité
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En conclusion pour cet axe de recherche, on peut donc dire que certains lieux, certaines situations précises sont propices au repli. Les situations que nous avons évoquées ont donc un aspect négatif, néfaste pour l’individu qui traduira un mal-être par les formes de repli que nous venons d’exposer. On qualifiera alors, ici, le repli de deux façons. Le repli intellectuel comprend des changements de comportement interne, propre à l’individu : le stress, l’énervement, l’angoisse, l’ennui parfois sont des états psychologiques que le corps gère à sa manière. Le repli physique est caractérisé par une manifestation visible du corps. Les bousculades, l’entassement, les agressions extérieures, sont eux, des états physiques auxquels le corps réagit et qui suscitent le repli. Chaque interprétation de ces états est différente en fonction des individus. Mais le besoin de se replier est persistant chez chacun. Heureusement, beaucoup d’individus trouvent des alternatives, des solutions qui leur permettent d’échapper à ces instants de leur quotidien qui ne les font pas sourire.
le repli dans l’espace public
axe 2 – conclusion
tome 1 – le repli positif
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Axe 3 Les solutions de repli
le repli dans l’espace public
tome 1 – le repli positif
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évasion C’est l’action de s’évader, de s’échapper d’un lieu où l’on était enfermé. Tentative d’évasion, fait de se distraire. Évasion hors de la réalité par le rêve, la lecture. L’évasion peut aussi se transcrire par le changement, ou la distraction. Comme vu précédemment, les lieux publics tels que les gares, le métro, les rues sont des espaces souvent surpeuplés, peu pratiques d’accès et souvent facteurs de changements de comportement chez l’usager. Ce sont donc des environnements urbains propices à l’énervement, la fatigue, l’ennui, l’anxiété et le stress... Le repli dans ce type d’espace apparaît pour beaucoup, comme une solution de recours. Les manifestations de repli sont nombreuses, et surtout propres à chacun. Nous allons donc voir dans cette dernière partie les conséquences des situations vécues au sein de ces espaces et les alternatives que l’individu peut utiliser pour, une fois de plus, se replier. Nous l’avons vu, au-delà du repli corporel, intellectuel et spatial, il parait important d’explorer les différentes manifestations du repli.
le repli dans l’espace public
axe 3 – introduction
Brad Downey - La somme de l’oxygène dans une cabine téléphonique, 2008.
tome 1 – le repli positif
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Sophie Calle - Gotham Handbook, 1994. Sublimation d’un espace emblématique de la rue : la cabine
le repli dans l’espace public
axe 3 – les solutions de repli – références
tome 1 – le repli positif
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téléphonique.
le repli dans l’espace public
axe 3 – les solutions de repli – références
tome 1 – le repli positif
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la protection Le repli, l’action de se replier est littéralement une façon de se protéger. Se protéger des autres, du bruit, des odeurs, des contacts, des regards, des agressions physiques, des situations auxquelles on ne veut pas prendre part. Il existe plusieurs formes de protection. On peut se replier spatialement, dans un vêtement, dans son imagination, ou encore dans une structure spécialement dédiée à cet usage. Dans cette partie, nous allons voir comment l’usage du vêtement peut apparaître comme un outil de repli.
le repli dans l’espace public
axe 3 – la protection
140 lucy mcrae - transnatural, 2010. Lucy McRae se présente comme «l’architecte du corps». Pour cette collection, elle a davantage travaillé sur le côté protecteur que le vêtement peut procurer. Principe de défense face à l’environnement quotidien. Accessoires superposés, ajoutés au corps comme une double défense, une muraille.
Dans cette idée de protection avec des artifices, Gareth Pugh a su travaillé un vêtement autour de cette notion. L’intérêt de cette collection, est de protéger le visage et le corps. L’artiste traite le vêtement comme une armure, une seconde peau qui nous protège de tout.
Collection Été 2009 de Gareth Pugh. Ici, l’artiste travaille davantage sur la linéarité du vêtement. Des modèles aux inspirations défensives
le repli dans l’espace public
axe 3 – la protection – références
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Collection 2012 de Gareth Pugh. Le jeune créateur britannique joue des formes et des matières pour créer des vêtements/objets. Il travaille également sur les systèmes de défense en proposant des formes difficiles, repoussantes. L’artiste propose des formes aigus, piquantes, dangereuses dans le but de
Travail expérimental, recherche de formes à partir de photographies des collections 2009 et 2012 de Gareth Pugh. Dans cette expérimentation, j’ai repris la linéarité de la collection de Pugh. Sa collection a pour caractéristique ses lignes strictes, régulières, neutres. L’utilisation du noir et blanc accentue la froideur et «l’impersonnalité» visuelle du vêtement. C’est donc à partir de ces réflexions que j’ai travaillé. Afin de dénoter avec le style Pugh, j’ai pensé ces images comme le contre-pied de cette linéarité, en essayant de justement m’appuyer davantage sur le mouvement et la gestuelle. Tout en gardant les caractéristiques de Pugh, j’ai transcris mes observations des espaces publics.
tome 1 – la protection – expérimentations
Hayley May et Fiona Christie - Second skin, 2009. Collaboration artistique ayant pour thème l’armure, le vêtement défensif de l’intrusion des médias, de l’environnement extérieur. Le vêtement apparaît également comme un système défensif. Pour la pièce que propose Hayley May, le corps est entièrement recouvert. On pourrait comparer ce vêtement à une combinaison. La peau, le visage sont complètement dissimulés. Quelque chose qui protège entièrement du contact avec les autres, des microbes extérieurs, des interactions avec l’environnement. Le vêtement a en effet cette propriété: il établit spatialement une limite, une rupture avec l’environnement extérieur. Il s’agit alors de la première forme de repli derrière laquelle
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tome 1 – la protection
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Il s’agit donc ici de concevoir et d’appréhender le vêtement comme une couche protectrice secondaire, une seconde peau. Le vêtement a cette propriété de l’enveloppement. Il a un rôle de protection, il rassure. Beaucoup de gens font le choix du vêtement douillet et confortable, dans lesquels ils se sentent bien. Le vêtement est rassurant. On peut ainsi traiter le repli par l’enveloppe. Le repli passe aussi par la protection du corps, de soi. Le repli peut se dissimuler sous plusieurs couches de vêtements, ou un cocon vestimentaire que l’individu aura conçu. L’enveloppe correspond aux sphères intimes dont traitait Hall dans son ouvrage La Dimension cachée. Ce micro-environnement contribue à tranquilliser le corps. La bulle a un côté très rassurant. Il rappelle la maternité, la douceur, le nid. Il apaise et anesthésie les peurs, les angoisses.
le repli dans l’espace public
axe 3 – la protection
Cette notion de sphère de protection, de bulle imaginaire dans laquelle s’enferme, se réfugie l’individu n’est pas sans rappeler les sphères décrites par Edward T. Hall dans son ouvrage La Dimension cachée. Le vêtement participe pleinement au «respect» de ces sphères de l’intime. Le vêtement a proprement parlé est déjà un parti-pris, un choix personnel. Mais il a cette vertus de pouvoir davantage renforcer l’idée de protection de l’intime. À titre d’exemple, les enfants pour s’amuser, laisser parler leur imagination, se recouvre souvent de leur manteau, se recroquevillent dans leur pull. Le vêtement est donc spatialement un espace de repli. Pour cette expérimentation, j’ai tenté de recréer cette sensation de seconde peau, de protection ultime, de cocon. L’accumulation de plusieurs couches induit la notion de rembourrage, comme repousser toutes sortes d’agressions extérieures.
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Expérimentations sur la notion d’espace englobant. Le cocon, le bulle, la seconde sont des termes qui m’évoquent la surprotection, l’englobement. Ces termes suggèrent des formes rondes, fluides, légères.
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Chlorophyll Skin, à gauche Germination Day One, à droite. de Lucy McRae, 2010. Ici, l’artiste accentue aux extrêmes les «défauts» relatifs du corps et les
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l’isolement Après avoir vu la protection comme moyen de repli, nous allons nous intéresser à l’isolement. Littéralement, l’isolement est un état de solitude. C’est la description d’une situation dans laquelle un individu est séparé, de gré ou de force, du reste de son environnement habituel. Dans les espaces publics qui nous intéressent, l’isolement est un acte choisi. Par exemple, choisir une place isolée plutôt qu’un siège partagé dans le métro est une action pleinement assumée. Dans cette quête de l’isolement, l’individu recherche de l’intimité, de la tranquillité et surtout une forme de repli vis-à-vis de l’environnement dans lequel il est. Nous avons déjà vu que l’utilisation d’outils extérieurs comme le casque audio, ou la lecture peuvent être des solutions de repli. Ces outils ne sont que la preuve matérielle d’un besoin d’évasion.
L’isolement visuel. Cette référence évoque sans détour l’isolement visuel. Se cacher des regards, de la vue des Autres, peut être une forme de repli. Cette pièce de Gareth Pugh rappelle les œillères que certains animaux portent. Il s’agit là de concentrer son regard et ne pas être distrait par l’environnement.
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Gloria Pizzilli, Arianna Petrakis, Valeria Pacini & Adele Bacci - veasyble Imaginer une bulle protectrice, isolante de l’environnement pour recréer l’intimité.
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L’isolement visuel, physique, sonore, olfactif, sensitif et tactile : se couvrir. Se cacher, s’isoler, sont donc des termes et des envies qui reviennent régulièrement. Surtout dans les lieux publics, où souvent, on aimerait être un peu plus seul, ou tout du moins, moins exposé aux Autres. Dans les gares, on peut être confrontés à des situations qui nécessiteraient un peu d’intimité : lors de retrouvailles sur un quai, ou lorsqu’on attend après son train, l’usager en général, apprécie un endroit calme où boire un café et consulter ses mails.
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S’isoler : l’ombre et la lumière. Boss Design - Cega Personnal Seating, 2012. Module individuel pour lire, consulter un ordinateur. Spécialement créé pour les lieux publics.
Nous venons donc de voir différents moyens de s’isoler par le biais d’installation, d’accessoires. Mais l’environnement spatial dans lequel se trouve un individu, peut également devenir source de repli. Les éléments naturels qui le composent peuvent générer des espaces de repli. Dans cette expérimentation, j’ai utilisé l’élément que chaque espace nous offre, sans avoir besoin de construire ou d’installer un élément supplémentaire : l’ombre et la lumière. Chaque espace, à moins qu’il ne soit clos, génère ces deux entités. Spatialement, les lieux publics peuvent offrir les éléments nécessaires. Ici, la lumière compose une sorte de rupture de l’ombre, délimitant ainsi un surface, un espace. Ce type de procédé peut alors servir de signalétique et générer des espaces dans les espaces.
le repli dans l’espace public
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Expérimentations sur le thème du plein et du vide par l’ombre et la lumière. Exploitation des différents espaces que cela produit. Ces recherches donnent lieu à des formes particulières qui pourraient être reprises en volume. On constate ainsi que la lumière, ou le jeu d’ombre peut donner un sens, une direction. L’ombre peut également générer des espaces immatériels.
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Voir sans être vu. L’isolement ne nécessite pas forcément la coupure, la rupture complète avec l’environnement. Dans certaines situations, l’individu peut voir sans être vu. L’intérêt ici est donc de ne pas se couper se couper entièrement de l’extérieur, et garder un contact visuel. Tout en s’isolant des Autres, du bruit, des odeurs.
intallation de Monica Bonvicini - Don’t Miss A Sec. L’artiste revisite le WC public, souvent oublié. Une installation déroutante, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Travail intéressant autour des notions paradoxales du vu/non-vu.
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Expérimentations autour de la notion de montrer/cacher. J’imagine une structure entièrement compacte, dans laquelle on pourrait voir ce qui se passe de l’autre côté de la «paroi». Une structure conçue comme un passage, une parenthèse dans le temps. Un trajet court mais qui permet de se couper de l’environnement extérieur. La structure n’est pas fermée, elle est plutôt pensée comme un détour, un autre moyen, une alternative.
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L’imaginaire apparaît également comme une forme de repli. L’individu qui ressent le besoin de se replier, s’isoler, se crée parfois un environnement imaginaire qui lui permet de s’évader. La sublimation des lieux publics peut alors devenir une forme de repli, un moyen «d’oublier» l’environnement quotidien. L’embellissement de ces lieux, leurs modifications visuelles produit une manière de changer son regard, d’imaginer des choses, et pousse l’individu à percevoir son environnement autrement.
Afin de métamorphoser nos rues, nos espaces publics, un collectif d’artiste plasticien s’est déjà interrogé sur le questionnement de la monotonie et de l’impersonnalité de ces lieux. Un mouvement artistique est né des suites de ce questionnement et cette envie de rendre notre quotidien plus attrayant.
Magda Sayeg - Yarn Bombing Le Yarn Bombing investit la rue en utilisant et en recouvrant le mobilier urbain de tricot : bancs, escaliers, ponts, mais aussi des éléments de paysage naturel comme les troncs d’arbre, ainsi que les sculptures dans les places ou les jardins. L’un des objectifs est d’habiller les lieux publics en les rendant moins impersonnels, en les humanisant et en suscitant la réaction des passants.
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177 L’intérêt majeur de ces installations est avant tout de sortir l’individu de son quotidien en lui proposant une alternative «plus colorée» de son environnement. Un point de vue différent qui lui permettra peut-être de mieux appréhender les espaces auxquels il sera confronté. Proposer des espaces nouveaux, offrir de nouveaux points de vue et de nouveaux usages dans des espaces que l’on ne pourra pas changer, c’est avant tout le travail du designer d’espace. Certaines marques ont su exploiter ce filon de la morosité et de l’impersonnalité dans les espaces publics, et ont souhaité proposer des solutions pour contrer ces phénomènes.
Installation Ikéa, métro parisien. 2010. Installation temporaire dans le métro parisien. Mis à la disposition de tous, certains meubles Ikéa étaient installés sur les quais de différentes lignes de métro. Le but de la campagne publicitaire était d’abord de surprendre et aussi, de permettre aux usagers de se dire «c’est comme à la maison». Ikéa frappe fort ici avec cette idée révolutionnaire d’amener «la maison» et ce qu’elle représente, dans
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Brad Downey - Traffic Jam, 2008.
Artiste qui détourne l’usage des images, des objets et du mobilier urbain dans le but de nous faire voir la ville sous un autre jour. Il tente, par ses projets, de redonner au citoyen l’occasion de réinterpréter et de se réapproprier la multitude de signes qui nous entourent au sein de la ville.
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Détourner des objets relatifs à un environnement que l’on voudrait voir autrement.
Dans ce même esprit de détourner des lieux communs à tous, il est possible aussi de détourner des objets, représentatifs de ces espaces. Il s’agit de surprendre, d’interroger, d’amuser aussi les passants. Modifier un quotidien qui se veut lassant, sans renouveau.
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« Tout ce qui peut être imaginé est réel. »
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Pablo Picasso
tome 1 – conclusion
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En conclusion pour ce tome, nous pouvons donc dire que les usagers des transports en commun sont majoritairement mal à l’aise dans ce type d’espace. Le métro, les gares et l’environnement global du réseau de transports publics suscitent chez eux différentes émotions négatives: stress, angoisse, énervement, colère et agressivité. Le corps traduit ces émotions en manifestant des gestes, des attitudes, des comportements révélateurs d’un mal-être. L’esprit, l’intellect traduit également ces émotions en commandant au corps de compenser son malaise par le biais de divers usages. On sait maintenant que ces émotions sont le fruit de diverses situations, telles que l’accumulation, l’enfermement, les effets de foule, l’entassement, la confrontation avec les Autres usagers et la monotonie. Ainsi, afin de poursuivre ma démarche créative et exploiter mes idées de développement, je souhaiterais proposer des axes de travail complémentaires à ce premier tome. Mon travail s’oriente vers l’idée d’apporter du confort, de la modernité et surtout des solutions qui répondent aux attentes, aux envies et aux besoins des usagers des transports publics d’aujourd’hui. Pour cela, j’explore différentes idées relatives à l’amélioration de l’ergonomie de ces espaces et notamment du mobilier urbain, ensuite j’élargis l’échelle spatiale en traiant des micro-espaces propices au repli puis enfin, j’envisage des espaces qui laissent place à l’imaginaire et interviennent sous forme d’installations ponctuelles au sein des espaces publics. À l’issue des différentes expérimentations, j’ai ainsi pu développer des intentions formelles qui ont donner l’impulsion au développement du tome deux.
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tome 1 – conclusion finale
bibliographie LIVRES • La Dimension cachée, de Edward T. Hall, 1984. Analyse approfondie de la manière dont l’utilisation de l’espace personnel est différente d’une culture à une autre, ainsi que de son impact sur les relations humaines. • L’espace urbain en méthodes, de Michèle Grosjean et Jean-paul Thibaud, 2001 : Éditions Parenthèses, Collection Eupalinos, Marseille. Ouvrage qui présente différente façon d’analyser la ville, on s’aperçoit que le territoire fait l’objet d’interrogation interdisciplinaire. En effet l’ouvrage passe de l’étude architecturale à la sociologie en passant par l’urbanisme, l’ethnologie, la linguistique…Le point commun à toutes ces démarches est que l’on se détache des approches globales habituelles pour privilégier une analyse in situ. Il y a quatre catégories de méthode : observer, accompagner, évoquer et s’entretenir, elles
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189 rejoignent toutes l’idée que le support matériel de la ville est indissociable des activités et des pratiques qui la forme. Observer les comportements in situ des habitants c’est étudier leur vie quotidienne dans leurs déplacements et leurs comportements d’un point de vue qualitative (type de population : jeune, pauvre, active…) et quantitative (étude des flux). L’analyse de ces parcours est ensuite mise en relation avec l’environnement urbain pour en tirer des conclusions sur l’influence de la morphologie de la ville sur l’homme et leurs activités. • Les Sources du moi. La formation de l’identité moderne, de C. Taylor. • Micro Architecture, d’Imaï Samba. • Je Vous emmène au bout de la ligne, de Rodolphe Macia, aux éditions Max Milo, 2010. Récit d’un chauffeur de métro sur ses questionnements, ses rituels et ses vingt années d’observations au sein de la RATP. • La Civilité ça change la ville, libre blanc de la RATP, document disponible en téléchargement sur le site Internet de la RATP. Ce livret met en avant les études entreprises par la société sur le comportement
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des usagers et les incivilités dénoncés au sein du réseaux de transports en commun parisien. Cette étude est à l’origine de la campagne publicitaire Civils sur toute la ligne, présente dans les stations de métro et de RER. • Mobilité urbaine pour tous, du Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques, chez les Éd. du Certu. 2010. • Homo mobilis, de Georges Amar aux éditions FYP. 2010. Cet ouvrage analyse les transformations sociales, économiques, individuelles et collectives produites par la mobilité, et propose des solutions concrètes pour que cette dernière se manifeste dans des conditions soutenables et durables. • Les Transports, la planète et le citoyen, de Ludovic Bu, Marc Fontanès, Olivier Razemon aux éditions Rue de l’échiquier. 2010. Un tableau de la situation actuelle au quotidien en matière de transport, avec des solutions qui prennent en compte l’impact sur l’environnement et qui replacent l’usager au centre des réflexions.
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190 • Paris et ses transports aux XIXe-XXe siècles, de Dominique Larroque, Michel Margairaz, Pierre Zembri, aux Ed. Recherches. 2002. Met en scène ceux qui ont participé à l’évolution des transports urbains, leurs motifs et parfois leurs illusions. S’interroge sur la nature, les développements et les effets des décisions publiques en matière de transports. • Guide de la production graphique, de Ambrose/Harris. Édition Pyramid, 2010. Ouvrage dédié à l’élaboration intégrale d’un projet graphique. Il explique et renseigne des différentes pratiques pour les débutants en graphisme. • Nano Habitat , des concepts innovants de petites surfaces, de Phyllis Richardson. Livre iconographique retraçant des constructions établies sur de petites surfaces. • Le Petit livre des couleurs, de Michel Pastoureau et Dominique Simonnet. Éditions du Panama, 2005. Analyse des différentes couleurs et des symboliques qui leurs sont liées.
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191 articles • Le sens du parcours, d’Anne Beyaert-Geslin, Protée, vol. 33, n° 2, 2005, p. 5-8. Article évoquant le sens psychologique accordé par le piéton lors d’un trajet, d’un déplacement. • « Êtes-vous arpenteur ou somnambule? », de JeanMarie Floch, in Sémiotique, marketing et communication. Sous les signes, les stratégies, aux éditions Presses Universitaires de France. • L’estimation des distances physiques entre personnes : suis-je aussi loin de vous que vous l’êtes de moi ?, de JeanPaul Codol. In: L’année psychologique. 1985 vol. 85, n°4. pp. 517-534. Article retraçant l’étude des comportements humains face aux distances. • Métro... boulot... design - Yo Kaminagai., 1999. L’article, paru sur le site Stratégie.fr, évoque les changements visuels observés dans le métro à cette époque-là. • RATP et design..., paru sur le site Admirable Design en 2006. Article qui retrace l’évolution et les avancées de Yo Kaminagai au sein de la RATP sous forme d’interview. L’ingénieur explique les
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192 différents changements qui se sont opérés dans le métro parisien. • Les signes de la RATP, de Léonor de Bailliencourt, parution novembre 2008 sur le site pixelcreation. fr. L’article retrace l’histoire des signes, des pictogrammes symboliques de la RATP et du métro en général. • Enquête : pourquoi le métro nous rend agressif?, enquête publiée dans la revue « Ça m’intéresse » du mois d’octobre 2012. • Zombie dans le métro, sur bloculus.fr, est un article écrit par un utilisateur quotidien du métro, qui cherche à décrypter par sa propre expérience les changements dans le métro, la population, et les situations caractéristiques e cet espace.
193 FILMS • Into the wild, de Sean Penn. 2008. Road movie d’un jeune américain fraichement diplomé, qui décide de partir explorer les États-Unis à la recherche de sa liberté profonde. Une histoire vraie sur un fond d’isolement physique et social. • Inception, de Christopher Nolan. 2010. Thriller et science-fiction où l’on découvre la construction des rêves. Explications des symboliques. Le film traduit différents mondes que l’on se crée dans l’imaginaire pour modifier son quotidien. • The We and the I, de Michel Gondry, 2012. Film à huit-clos se déroulant dans un bus où l’on découvre les personnalités d’adolescents au fur et à mesure que le bus se vide. Rapport de confidences et d’intimité. • Les deux voyages de Jacques Lecoq, de Jacques Lecoq, Jean-Gabriel Carasso, Jean-Claude Lallias et JeanNoël Roy, 2006. Jacques Lecoq filmé avec ses élèves à l’École internationale de théâtre qu’il fonda en 1956 à Paris. Film qui retrace l’étude du mouvement et l’exploration des grands territoires dramatiques, sources du Corps poétique de l’acteur.
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tome 1 – bibliographie
194 EXPOSITIONS • Architecture Vitale et Système Proxémique, par Vincent Testard. Tinbox Contemporary Art Gallery Bordeaux. Ses deux expositions successives ont pour thème central les flux d’individus et leurs mouvements dans l’espace public. Ses dessins, peintures, et vidéos matérialisent les sphères intimes qui entourent chaque individu et mettent en exergue les codes architecturaux et sociaux qui nous imprègnent inconsciemment lors de nos déplacements dans la ville. • La ville tournée vers l’espace public, exposition temporaire à La Cité de l’architecture et du Patrimoine. Prix européen de l’espace public urbain 2012. • Jardiner la Ville, exposition atelier pour les 7-12 ans. Parc & Villa Rohannec’h, Saint-Brieuc. À l’appui d’une grande maquette manipulable, représentation d’un paysage urbain métamorphosé par la nature, cette exposition révèle l’ingéniosité dont font preuve les citoyens pour rendre la ville plus « habitable ». Poétique et ludique, l’exposition aborde la thématique de la qualité de nos espaces de vie, individuels et collectifs. Elle révèle le désir d’implication citoyenne des habitants dans la fabrique de la ville.
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195 • 1, 2, 3 ... Circulez !, exposition temporaire pour enfants à la Cité de l’architecture et du patrimoine, au cœur de l’exposition Circuler. Quand nos mouvements façonnent les villes, un espace-jeu est consacré aux enfants et aux familles. Création en maquette d’une ville imaginaire où les transports coexistent et communiquent, en atelier sa projection en plan devient pour les plus grands le point de départ d’un jeu intitulé « à chacun son itinéraire ». • Habiter poétiquement le monde, Lille métropole musée d’Art Moderne contemporain et d’art brut (autrement dit le LaM), 2013. L’exposition est conçue « en constellation » et met en avant différentes façons qu’emploient des artistes, des écrivains ou des cinéastes pour décrire et interpréter l’expérience de leur présence au monde, l’habiter, en prendre la mesure. • Des Transports et des Hommes, à la cité des sciences et de l’industrie. 2013. L’exposition présente la mutation d’une mobilité « libre » vers une mobilité « durable », enjeu capital pour chacun, pour notre société et surtout pour celle du futur.
tome 1 – bibliographie
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Le repli dans l’espace public Master Design Global – Écoles de Condé Paris
Liza Badet – 2011 - 2013
tome 2
Le repli dans l’espace public
Projet de diplôme dirigé par Lionel Hager et Gilles Le Bars.
intentions & développements –
Porter un autre regard sur l’environnement du quotidien.
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sommaire
INTRODUCTION 8
Axe 1 _ DES ESPACES ERGONOMIQUES
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L’articulation 15 La connexion 43 La modularité 61
Axe 2 _ DES ESPACES DE RÉPIT
L’isolement 85 Le retrait 123 La transition 153
Axe 3 _ DES ESPACES alternatifs Le cadrage L’ailleurs
le repli dans l’espace public
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Bibliographie Remerciements
177 181 219 240 244 tome 2 – sommaire
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introduction
Dans le tome 1, nous avons défini le repli dans son sens le plus large. Nous nous sommes basés sur des espaces très fréquentés : les espaces publics relatifs aux transports publics. Afin de comprendre quelle place occupe le repli dans ce type d’espace, nous avons premièrement travaillé sur une phase d’analyse des comportements humains dans ces lieux, puis nous avons vu quelles situations engendrent le repli et enfin, quelles alternatives l’Homme met-il en place pour palier aux situations difficiles qu’il voudrait contrer. Il s’agit maintenant travailler des espaces de repli qui permettraient à chacun d’habiter les espaces de flux de manière singulière. L’enjeu majeur est de pouvoir développer des espaces de répit propices au repli, définir au mieux des usages marquants, et ainsi créer des espaces inédits dédiés à ces usages dans le but de faciliter, améliorer, ou encore embellir le trajet du quotidien.
le repli dans l’espace public
Pour cela, dans un premier temps, il faut (re)penser l’ergonomie de ces espaces afin que les nouveaux usages et les nouvelles pratiques liées à notre quotidien puissent y trouver place naturellement. On parle alors ici d’améliorer le mobilier pour lui permettre de répondre à ces nouveaux besoins, à ces nouvelles habitudes quotidiennes. Puis, dans un second temps, s’intéresser à des espaces réservés aux «contre-flux», il s’agirait ici d’imaginer des micro-espaces qui pourraient être occupés lorsque l’usager est inactif: générer le repli dans l’espace par des zones de répit. Enfin, il semble pertinent de proposer des espaces allant au-delà du matériel. Faire participer l’usager dans sa quête du répit, en lui proposant des espaces fictifs. Afin de développer un projet cohérent, les axes de développement proposés dans ce tome s’appuient respectivement sur les axes de recherches du premier tome. Ces recherches m’amènent donc à repenser l’ergonomie des espaces publics, et créer des espaces de répit dans les lieux dédiés aux transports publics.
tome 2 – introduction
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Axe 1 Des espaces ergonomiques
le repli dans l’espace public
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Proposer des solutions d’aménagement des espaces relatifs aux transports publics.
L’idée créative ici, est de proposer une nouvelle façon d’appréhender cet espace. Les rames, les couloirs, les stations, les entrées, les carrefours d’échange ont été conçues il y a maintenant plusieurs dizaines d’années, et les nouveaux usages des utilisateurs n’y ont pas été totalement intégrés. Un nouvel espace, peut-être une nouvelle disposition plus ergonomique pour tous, sans pour autant modifier la structure même des installations apparaît comme une évidence pour un meilleur emploie de cet espace.
le repli dans l’espace public
Pour cela, il semble intéressant de s’appuyer sur des concepts de mouvements, en rapport avec les usagers d’aujourd’hui. Les solutions proposées doivent répondre à une logique de modularité des espaces, de facilité d’emploi et d’intelligence dans le système. Les nouvelles générations, et surtout les nouveaux modes de vie nous poussent à aller toujours plus vite, plus loin, plus facilement. Il s’agit alors de concevoir des systèmes de construction reprenant ces trois thèmes - qui pourront être déclinées en mobilier ou en espaces à habiter. Les solutions apportées doivent répondre aux nouveaux modes de vies, aux nouveaux modes de fonctionnement et surtout aux attentes des usagers et ont pour leitmotiv les notions de modularité, de simplicité et facilité d’usage. Pour le moment, il convient d’expérimenter par le biais de pré-maquette les idées issues des notions d’articulation, de connexion et de modularité.
axe 1 – introduction
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l’articulation La configuration du métro, à observer d’après un plan, est constituée d’une succession de croisements, de ponts, de parallèles et de nœuds dans lesquels évoluent les usagers. Bien entendu, au sein de ces espaces, cette articulation de flux n’est pas réellement ressentie. La notion d’articulation est en fait emblématique du milieu souterrain du métro. Elle est soigneusement établie pour que les flux souterrains puissent fonctionner simultanément. On retrouve la notion d’articulation notamment dans les croisements de lignes, dans la configuration même d’une rame de métro, dans l’enchaînement des «étapes» qui ponctuent un trajet, etc. Plus spécifiquement, on retrouve l’articulation dans l’utilisation des installations du métro, pour le mobilier à titre d’exemple: plier/déplier pour les sièges, rétractation pour les portes, pivotement pour les portiques à l’entrée, monter/descendre pour les escaliers.
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Collages à partir de différents plan de métro de grandes villes: Paris, Tokyo,
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19 Un rythme nodal, qui forme le nœud, le cœur d’un problème, d’une question. Le nœud est un terme présent au sein des stations de métro, on parle davantage de carrefour entre certaines stations. La ville en général, et surtout les réseaux souterrains de transport sont ponctués de zones d’échanges, d’espaces densément peuplés qui apparaissent comme des nœuds, des points stratégiques dans un trajet. Pour donner un exemple, nous nommerons la station Châtelet à Paris. Cette station est un point stratégique dans le réseau de métro parisien, elle dessert et articule plusieurs lignes très fréquentées et marque l’arrêt pour un lieu touristique connu. Châtelet est composée de nombreux couloirs, qui s’entre-mêlent les uns aux autres, créant ainsi un véritable flux et une abondance en terme de croisement des usagers. Des installations, tels que des tapis roulants, ont été mis en place, dans cette station uniquement, pour palier justement à cet échange de flux crucial dans le réseau parisien. L’ensemble d’un réseau et les flux d’usagers qui en découlent sont alors fragmentés par un passage dans ces nœuds humains.
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Expérimentations plastiques autour de la notion de nœuds. Chaque fil représente un flux qui s’entremêle avec les autres, créant ainsi des boucles, des alternatives et surtout des lieux de fortes densités.
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Création d’un mobilier issus de l’expérimentation sur le nœud. Les différents fils qui s’entre-mêlent, donnent naissance à un effet graphique intéressant. On allie alors les notions de compacité et de fluidité au sein de la même idée créative. Ce «graphisme» peut alors s’adapter à toutes sortes de mobiliers urbains: assises, bancs, tables, etc.
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Acapulco de Ok Design Smoke de Particia Urquiola Prince chair, Very Round & Bless You chair, de Louise Campbell
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27 Le déploiement, développement autour d’un point central, d’un nœud transitoire.
Expérimentation autour de la notion d’articulation. Un même élément est capable de tourner, de se déplacer autour d’un noyau central afin d’offrir diverses possibilités. J’ai imaginé ce système dans l’idée d’un mobilier, d’une table et d’une assise que l’on pourrait tirer, déplier en fonction des besoins. Seul ou à plusieurs.
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29 Le déploiement représente le mouvement qui opère, une fois le flux dissout du nœud formé, dans les stations à hautes fréquentations. Schématiquement, on remarque une forte concentration d’usagers à un endroit E puis ensuite une vaste dissolution lorsque chacun trouve, emprunte et s’active vers les quais qui desservent le métro convoité. Ce mouvement n’est pas figé dans l’espace, il est transitoire. Le flux se dissout peu à peu, laissant ainsi un dessin se prolonger. Artistiquement, on pourrait comparer ce mouvement à un dégradé de couleur: très intense en son centre, il s’estompe vers la neutralité, vers l’infini d’un blanc. Un point central peut alors produire ce même effet, condensé en son nœud, puis qui se dissout progressivement. On imagine alors facilement les usagers bloqués dans un espace bondé, pour ensuite tous se dissiper dans les différents couloirs, trouvant ainsi une destination différente, un trajet personnel. Ce mouvement spatial, représentatif des lieux publics, peut alors devenir source de création pour l‘environnement de ces espaces. L’idée de pouvoir déployer une assise, une table ou un mobilier s’intègre parfaitement aux moyens de déplacements des usagers dans ce type d’espace. Il illustre un schéma permanent de l’univers dans lequel il est placé.
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Croquis explicatif. Le déploiement peut être une source de création, notamment dans l’élaboration du mobilier. Les espaces publics subissent le rythme des usagers, ce rythme est inégal: parfois beaucoup d’usagers au même endroit, parfois un désert spatial. Créer un mobilier à fonction variable interprète ces différences de flux. Quand l’espace le permet, le mobilier peut être déplié et utilisé. Dans cette même idée d’utilisation, on retrouve les strapontins dans les rames de métro. En période de forte densité, les usagers sont priés de rester debout et de ne pas les utiliser. Ce système d’assises pourraient être contraint de la même façon.
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Matali Crasset & Campeggi- Sweet Talk and Dream, 2012. Délibérément modulable, ‘Sweet talk and dream’ offre différentes possibilités d’utilisation pour un même espace: lire, parler, manger, se reposer, travailler et même dormir, la table centrale se transformant alors en chevet. Une nouveauté qui s’inscrit dans la tendance actuelle forte des
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Le déploiement, développement dans toute son extension d’une chose qui était pliée, rétractée, compacte.
Principe de déploiement dans l’espace. Système intéressant pour s’adapter à de nombreuses situations, au flux environnant et surtout aux besoins des usagers.
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Esquisse de mobilier conçu sur le thème du déploiement. Forme basique et compacte dans sa forme la plus fermée, pour ensuite s’étendre en fonction des besoins des usagers. Principe de tablettes pivotantes autour d’un axe, à manipuler manuellement. Ce mobilier reprend également l’idée des flux humains: d’abord compact en un espace, il se déploie vers quelque chose de plus fluide.
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38 son dénouement.
Labyrinthe, Éditions Volumique. 2010. Labyrinthe est un prototype de livre à lecture combinatoire. Pour chaque nouvelle page, trois nouveaux choix sont proposés. Ce livre offre donc trois puissance six (729) fins possibles. Le déploiement est un mouvement largement utilisé dans l’univers éditorial. Il apporte une spatialité à un livre, à un document qui se lit habituellement à l’horizontal. Le livre peut alors raconter une histoire dans son utilisation et dans
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Nous venons donc de voir que l’articulation est un élément qui compose l’espace, notamment l’espace public. À différentes échelles, on retrouve une notion de mécanisme, de rouage entre les éléments. Les couloirs, les escaliers, sont autant d’exemples d’articulation de l’espace public des transports en commun. On constate que ces systèmes servent alors de connexions entre les stations, les lieux, les espaces du métro comme de la ville. Le lien entre l’articulation spatiale et la connexion qui en découle est alors évidente.
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La connexion Dans les espaces publics relatifs aux transports en commun, il existe une connexion entre les individus. Voulue ou non, ce lien n’est pas perceptible (cf : La Dimension cachée, de Edward T. Hall). Au-delà des relations humaines, il existe aussi des connexions avec l’environnement. On peut rappeler que le métro, les RER par exemple, sont en fait de longues liaisons qui s’entremêlent pour relier différents endroits d’une même ville. Il s’agit d’un réseau, entrecoupés de stations dans lesquelles se rencontrent les usagers. Au sein d’une station de métro, les différentes connexions se font par les lignes de métro, les couloirs, les quais, les escaliers, etc. Plus précisément, la rame de métro est constituée de plusieurs wagons, assemblés les uns aux autres par un mécanisme. La notion de connexion est donc présente à différentes échelles dans les transports publics. Il parait donc intéressant d’analyser et d’étudier ces connexions pour peut-être les mettre à profit spatialement pour l’usager.
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Relier des espaces à partir d’un même point. Établir une connexion entre les éléments d’un espace global.
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Expérimentations sur la notion de flux ordonné. La grille définit une trame précise dans laquelle se déplace l’usager. Le trajet est net et bien connu, mais ne s’intégre pas forcément à la grille, au trajet préalablement prévu. Mis en scène du prévu et l’imprévu.
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Mise en volume d’une interprétation d’un plan de métro parisien par zone desservie. Les maquettes vues sur la page précédente s’inspirent de cette organisation, avec un espace central (le coeur de Paris), et les différentes qui s’en éloignent. Cette organisation est alors mise en espace avec les croquis ci-contre. Le plan en 2D prend alors une dimension spatiale, une mise en volume d’un espace global que l’usager a l’habitude de voir à plat.
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Représentation des trajets des différents usagers qui se croisent, s’entre-mêlent, dessinant ainsi un dessin fluide et aléatoire. Le dessin rentre en opposition avec le schéma strict et figé d’un plan de métro.
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Stephen Ball - Perspicere, 2013. Stephen Ball est un jeune artiste anglais qui travaille habilement la relation qui existe entre la 2D et la 3D. Il crée ainsi des décors, représentatifs d’un mouvement aléatoire, qui finissent par prendre une dimension spatiale. Il utilise différente thématique pour ses représentations, mais l’objectif principal de son travail est de mettre en avant spatialement les trésors du street art.
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Tropicalia Chair de Patricia Urquiola
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Établir un contact entre les espaces.
Expérimentations autour de la notion de point central, pouvant ainsi donner lieu à des espaces connectés entre eux. Cette idée ne fonctionne pas.
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57 hypnotisantes…
Sarah Dinardo - Tape Artiste. 2013 Les créations de l’artiste Sarah DiNardo, qui réalise des assemblages de formes cylindriques, simplement en enroulant à la main des centaines de mètres de ruban adhésif de masquage. Les pièces s’imbriquent alors pour créer des “villes” simples, douces, épurées et
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Les connexions qui s’établissent entre les espaces, les stations, les gares et aussi les usagers, génèrent des flux humains très importants. Ces flux sont variables en fonction de la fréquentation et de l’endroit que dessert une station: dans les sites touristiques, l’afflux de visiteurs est important, sur-peuplant ainsi les stations de métro. C’est pourquoi, il parait intéressant d’établir un lien créatif entre l’idée de connexion des espaces et la modularité spatiale. En effet, en cas de grande affluence, il parait intelligent de ponctuer l’espace avec du mobilier modulable. Cette modularité apporte alors une solution variable, ponctuelle et qui s’adapte aux usagers.
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la modularité
Aujourd’hui, la modularité doit être la traduction spatiale d’un nouveau mode de vie. L’Homme est en perpétuel changement et opère de nombreuses modifications dans sa vie. Les installations que l’usager rencontre pendant son trajet doivent répondre à ses attentes et s’adapter à son rythme. Il semble intéressant et pertinent de travailler sur la tension, le paradoxe entre le trajet défini et inchangeable d’un usager des transports publics, et une certaine liberté de changer les éléments qui constituent justement son environnement de voyage. On pourrait alors penser «puisque vous ne pouvez pas modifier votre trajet, modifiez alors votre environnement». Les usagers, dans leurs vies quotidiennes, sont habitués à avoir un choix multiple devant eux. Ils peuvent choisir et composer avec leurs envies. Cette nouvelle façon de penser, qu’on tente de leur inculquer, doit alors se retrouver dans leurs occupations de tous les jours.
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63 À partir d’une même structure, l’usage doit pouvoir être différent. Expérimentations autour de la notion de modularité. Cinq éléments identiques mais de couleurs différentes peuvent générer des multitudes de solutions d’aménagements, de dispositions, d’agencements. Ce principe pourrait alors s’appliquer à du mobilier que les usagers pourraient s’amuser à déplacer, intercaler, modifier en fonction de leurs besoins et de leurs usages.
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65 Esquisses de visualisation pour un système d’assises modulables. Formes identiques à définir qui pourraient se baisser et s’ajuster en fonction de la nécessité. Libre utilisation de l’usager. Utilisable pour un usager seul, ou en groupe.
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Matali Crasset - Dynamic Life, 2011. La designer française explique à propos de cette création qu’elle « aime travailler sur des notions de fluidité : permettre de passer d’une activité à une autre tout en douceur, permettre d’accompagner la vie du matin au soir tout faisant en sorte que le diversité de la vie puisse vraiment s’exprimer. » Matali Crasset imagine toujours du mobilier ludique, aux formes surprenantes, elle surprend continuellement. Elle reste fidèle à son univers qui allie intelligence, plaisir et fonctionnalité.
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Croquis explicatif du concept d’un mobilier détournable. Composé des mêmes éléments, certains peuvent être mobiles, par exemple tourner autour d’un axe, et par ce biais proposer plusieurs formes, plusieurs alternatives à partir d’un seul élément.
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Jeux de modules Accordéon et Equalize par Olga Kalugina. 2013 S’inspirant de l’accordéon, Olga Kalugina entrepose des modules complémentaires permettant de plier et de déplier la table. Cette propriété prend toute son importance dans les espaces restreints. De plus, le choix du nombre des modules, entre 2 et 4, est laissé à l’utilisateur. Pliée, cette table au design ergonomique sert de console. Une fois dépliée, elle laisse découvrir des espaces de rangement triangulaire situés entre les segments. A l’extrémité des modules latéraux sont disposés des tiroirs de rangement pour les aliments. Dans un design plus élaboré, ils sont munis de séparations transparentes. Une partie de cette table de cuisine est fabriquée en plastique transparent, à travers lequel le contenu des tiroirs est visible.
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Loop chair by Boaz Mendel. 2010. A plier, déplier, transformer, allonger… la chaise « Loop » du designer israélien Boaz Mendel se compose de sept panneaux en bois de différentes longueurs attachées entre eux par de simples charnières. Grâce à sa flexibilité, on peut ainsi changer la position des éléments pour aboutir à 12 différentes positions et formes de chaises, tabourets, mange-debout, étagères ou de tables basses.
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Tylka Karolina - Coffee Bench, 2010. L’idée est de soutenir l’utilisation intelligente de l’espace. L’inspiration est venue de la nécessité de prendre un café dans le jardin et ne pas avoir de place pour la tasse ou un journal. Espace de siège et de la table est réglée par des éléments de la banquette en rotation.
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77 En conclusion, on sait que les espaces publics font converger des flux humains, plus ou moins disparates. Ces flux sont aléatoires, avec pour facteur variable l’heure, la période annuelle, le lieu, etc. L’environnement même du métro, ou des gares doit impérativement être adapté aux publics, et surtout aux usagers qui l’emprunte. Chaque usager est différent, il ressent des envies et des besoins qui lui sont propres et qui, ne peuvent être réellement anticipés. C’est pourquoi la création d’un mobilier pour ce type d’espaces, complètement variable et modulable doit être envisagée et appliquée. L’usager aura l’impression de ses propres choix, de solutions et une certaine autonomie. Le mobilier doit s’adapter et pouvoir s’adapter aux usagers, à l’espace et aux flux. Cette réflexion amène donc à traiter l’espace et le mobilier d’après la tension existante entre l’individu et le flux. Le mobilier doit répondre à une envie éventuelle de repli mais aussi à l’environnement : clairement, le mobilier répond au confort d’un seul usager sans oublier qu’il se trouve dans des espaces de forts passages. Afin de concevoir au mieux des outils qui répondent à cette tension du «Je dans le Tout», il est alors paru évident de travailler d’après des notions de repli, de déploiement, de rétractation et de mécanisme simple.
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axe 1 – conclusion
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Axe 2 Des espaces de rĂŠpit
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Créer des espaces relatifs aux temps de latence. En effet, les usagers des espaces publics ne sont pas toujours en mouvement ou dans un transport. Ces espaces publics sont également ponctués par des moments d’attente : sur le quai d’une gare, le quai du métro, etc. La création de micro-espaces, peut-être individuels, pourrait permettre aux usagers pendant leur période d’attente, de pouvoir faire plus intimement une pause. Ces espaces répondraient également à des usages spécifiques. Une série de plusieurs modules pourrait être pensée et disposée stratégiquement. Il serait alors pertinent de travailler une forme et une fonction dédiées à un usage, l’ergonomie du lieu, des matériaux, etc. Ces espaces doivent répondre à des usages qui n’ont pas encore été intégrés à l’ensemble des installations du réseau de transports publics. Il s’agit de proposer aussi un nouveau service, disponible pour tous. Pour cela, il convient d’appuyer la démarche créative sur les notions d’isolement, de transition et de retrait pour tenter de concevoir des espaces dédiés à ces usages.
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axe 2 – introduction
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l’isolement
Pourquoi ne pas concevoir des micro-espaces à usage individuel? Dans les types d’espaces visés, la notion d’intimité est très largement empiétée. Dans l’idéal, on devrait pouvoir trouver de petits espaces dédiés à des usages, des activités que l’on voudrait faire seul, ou du moins cacher des autres.
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Les micro-espaces envisagés répondraient à des besoins ressenties pendant les temps d’attente. On constate que les périodes varient et ne sont pas mêmes en fonction des lieux publics. En effet, la durée d’attente d’un métro, ou celle d’un train n’est pas comparable: respectivement, cela se compte en minutes, et pour l’autre parfois en heures. L’usager ne s’occupe donc pas de la même façon s’il attend un métro ou un train pendant des heures. Dans le cas d’une longue période d’immobilité, l’usager peut entreprendre une activité plus posée, qui nécessite peutêtre une certaine concentration. Ces petits espaces pourraient répondre à des usages spécifiques propres aux gares: téléphoner, lire, consulter ses mails, manger, changer un enfant, etc. Une autre problématique émerge alors de cette démarche : comment générer l’isolement dans des espaces publics bondés.
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S’isoler physiquement sans rompre la vue vers l’extérieur. L’isolement, dans le but de se replier, ne nécessite pas forcément un isolement complet de l’environnement, des autres usagers. En effet, dans cette situation, le but est de mettre en avant le repli sans coupure avec le reste des usagers. Faire une pause, respirer un peu, téléphoner... dans un espace dédié à cette activité sans rompre avec la réalité. Il parait donc essentiel de créer un espace complètement transparent, afin d’éviter toutes coupures visuelles, et favoriser peut-être un graphisme, une image, un «décor» qui symbolise et permet à n’importe quel usager d’identifier facilement la structure. Maquette expérimentale autour de la notion de montrer/cacher. Dans ce type d’espace, l’usager peut se couper du reste des voyageurs, tout en restant présent dans l’environnement. Il peut ainsi se mettre en retrait sans être couper visuellement des Autres. Graphisme qui reprend une expérimentation présente dans le tome 1, et qui caractérisait le rythme, les saccades observées dans les flux.
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Croquis de propositions de formes. La maquette donne une idée du rendu, mais la forme et la disposition de différents modules parait intéressant à exploiter.
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Arch Group SleepBox, 2011. Sleepbox est un concept de petites boites disposées dans les aéroports, les gares, les centres d’exposition et de conférence, Hôpitaux, les environnements de bureau et bien d’autres utilisations. Sleepbox a été conçu pour le monde moderne d’aujourd’hui pour offrir un environnement confortable, propre et sécurisé pour travailler, dormir ou tout simplement pour recharger les batteries à des moments où ils
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Concept de la SleepBox avant rĂŠalisation
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Kawamura-Ganjavia du Studio KG - Ostrich Pillow, 2012. Ostrich Pillow (Coussin d’autruche en français) est un coussin qui vous permettra, en public, de vous placer dans un microenvironnement privé pour faire une petite sieste n’importe où et n’importe quand. Ostrich Pillow s’enfile comme un bonnet et vous permet même de glisser vos bras et de les croiser pour soutenir votre tête. Ainsi isolé dans votre cocon moelleux, vous aurez l’air d’une
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97 Dissimuler, entrevoir, se cacher ...
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Croquis faits à partir de photographies représentant les mouvements de foule et la densité de population que l’on trouve dans les gares ou stations de métro. J’ai cherché ici à mettre en avant les différences: de hauteur, de taille, de poids aussi... Globalement la diversité de ces lieux publics. De cette idée est né ce principe de construction.
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Les croquis que nous venons de voir m’ont amené à créer une série de microespaces qui forment tous, de façon globale, un espace de répit. La structure se compose d’une multitude de module individuel, de formes et de hauteurs variables, où chacun pourrait y trouver une forme d’intimité. La particularité et l’enjeu de la création de cette structure est de savoir «comment générer de l’intimité avec des microespaces ouverts sur l’espace public?» En effet, l’intimité se crée ici avec la disposition réfléchie des modules, ils ne sont pas clos, fermés. On laisse à l’usager la possibilité de s’échapper quand il le souhaite. L’intervention graphique dessus sert à deux choses: semer le trouble visuelle, créer un questionnement, symboliser une envie d’évasion. Puis, créer un trompe l’oeil, une illusion pour dissimuler justement ces petites structures et laisser l’intimité prendre sa place.
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103 Semer le doute, jouer avec la perspective, proposer un espace dans un espace.
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104 Agam Yaacov - Tableaux et structures. À la différence des œuvres des artistes cinétiques dont le mouvement est généré, le plus souvent, par des éléments mobiles de l’œuvre, celles d’Agam obtiennent leur effet par le déplacement du spectateur par rapport à l’œuvre. L’artiste entend ainsi donner au public un rôle nouveau et introduire dans son travail la notion d’imprévisibilité qui caractérise, selon lui, la quatrième dimension. Agam se passionne également pour les rapports entre forme, couleur et son, et aime jouer avec la technologie.
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hotel Capsule - Moscou, Tokyo. Les hôtels capsules offrent des petits logements pour les voyageurs économes, les hommes d’affaire en déplacement. D’abord un concept japonais, ils commencent à faire leur apparition à travers l’Europe et d’autres parties de l’Asie, notamment en Russie, en Chine et dans certains aéroports européens. Les capsules peuvent accueillir une seule personne, sont peu coûteuses ‘en tout cas, moins chers qu’un hôtel à proprement parlé) et disposent de tous les services habituels: wi-fi, sanitaires, etc.
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Robert Morris - Untitled, 1965-1971. « Le travail de Robert Morris est fondamentalement théâtral [...] son théâtre est un théâtre de négation : négation du concept avant-gardiste d’originalité, négation de la logique et du rationnel, négation du désir d’assigner des significations culturelles uniformes à des phénomènes différents, négation d’une vision du monde qui se méfie de ce qui est non-familier ou non-conventionnel.» Les interventions dans le paysage marquent durant les années 1970, la volonté de dépasser le domaine étroit de la sculpture.
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Essais de différents photo-montages: l’objectif est de faire voyager l’usager ailleurs. Intégrer dans un environnement gris, peu reluisant, des éléments qui le font voyager. Offrir une nouvelle perspective, vers le lointain, comme pour se replier dans un sentiment de bienêtre. Les photos sélectionnées ont toutes une atmosphère apaisante, presque un air de vacances. On cherche ici à projeter l’usager dans un autre espace. Chaque photo s’intègre facilement à celle du dessous, par exemple la photo ci-contre, les rails de la première photo se poursuivent dans l’autre.
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georges rousse - anamorphose. Son matériau premier est l’espace. En effet il investit des lieux abandonnés, qu’il affectionne depuis toujours, pour les transformer en espace pictural et y construire une œuvre éphémère, unique, que seule la photographie restitue. À partir de la vision de l’objectif, il construit dans ces lieux du vide une œuvre utopique, y projetant sa vision du monde, son « univers » mental, croisant des préoccupations plastiques en résonance avec le lieu, son histoire, la culture du pays où il intervient. Georges Rousse met aussi en évidence la relation problématique, dans les sociétés industrialisées, de l’homme à sa trace, à sa mémoire, au Temps. Ces lieux de précarité, rejetés, ignorés, souvent dégradés, dont la disparition est proche, sont comme une métaphore de l’écoulement féroce du Temps vers l’oubli et la mort. En sublimant ces espaces, il veut démontrer qu’il est toujours possible de les restaurer, de les transformer vers un ailleurs, de prolonger leur vie. Et plus encore, de
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Nous venons de voir que l’isolement, même s’il est partiel, bloque l’usager, l’enferme dans une autre situation. Parfois, les obstacles qu’il rencontre ne nécessite pas forcément un isolement complet. Pour certaines occupations un simple retrait peut alors convenir. Se mettre en retrait vis-à-vis des autres usagers, d’une situation de stress ou pour le confort peut alors sembler important pendant un temps d’attente, par exemple. Le retrait ne signifie donc pas obligatoirement l’isolement. On peut alors imaginer se retirer avec d’autres usagers qui pratiquent une même occupation. De cette façon, le dialogue, même visuel, n’est pas rompu et l’échange est toujours possible.
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le retrait
Le retrait, c’est l’action de se retirer. Au sens figuré, il s’agit d’un repliement sur soi. Se mettre en retrait face à un environnement, une situation, c’est s’extraire de l’action pour observer, comprendre, respirer. Le retrait peut alors être un axe de création, créer des espaces propice au repli sans pour autant isoler l’individu. Il parait intéressant d’imaginer des espaces où l’usager pourrait s’isoler de la foule, du bruit, etc. tout en restant intégré à son environnement. Concevoir des espaces ouverts, mais à l’abris des regards et de la vie publique. La rupture peut se faire par une matière physique, visuelle, ou auditive.
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Recherches de matières translucides pour matérialiser le retrait. Essais pour des textures présentes, sans être imposantes, et qui permet de voir au travers ou de distinguer des formes, des ombres.
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Recherches de formes issues d’un mouvement irrégulier, hasardeux, approximatif, inégal et interrompu. Interprétation spatiale d’un mouvement de foule et d’une nécessité de retrait.
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Recherches spatiales à partir de la forme de gauche, provenant d’une photographie. Cette forme donne naissance à une structure publique, propice à la lecture, à l’attente. Infrastructure qui pourrait être présente dans les espaces publics, comme les gares en tant qu’espace d’attente, espace de repos.
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131 Un éternel recommencement, un trajet déjà écrit, des habitudes. Esquisse sur la notion de flux. On sait que les trajets des usagers sont souvent les mêmes, reprenant ainsi un schéma en boucle. J’ai donc tenté ici de mettre en avant cette notion d’habitude, d’infinité au profit d’un espace. Chaque trajet repasse toujours par un centre, un lieu stratégique, un point central. La création d’un espace représentatif d’une certaine légèreté, une fluidité dans le mouvement me semble adaptée aux problématiques énoncées.
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Maquettes en papier conçues d’après les notions de mouvements, de croisements et de fluidité. En alliant ces trois notions caractéristiques des espaces publics, j’ai pu mettre en volume des micro-espaces de répit. Les illustration apportent un aspect léger et un souffle sensible aux maquettes, s’opposant ainsi à la vision rigide et froide des espaces publics. Cependant, le choix des dessins est pertinent: il permet de montrer des usages possibles et envisageables dans des petites structures de ce type. Ces usages peuvent alors être ceux des voyageurs, des utilisateurs des espaces qui nous intéressent. Ces quelques maquettes illustrées viennent donc apaiser le lecteur et lui offrir un instant de répit.
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Dans l’hypothèse où l’usager ne désire pas se couper des Autres, il peut alors avoir recours aux espaces transitoires. En effet, on sait que les angoisses dûes à une situations précises sont souvent irrationnelles, alors l’anticipation de ces espaces à risques pourrait être une solution et survenir comme une contre-proposition au repli. Des espaces transitoires pourraient alors conforter, rassurer l’usager sur l’événement qu’il angoisse. Ces espaces marqueraient le passage entre deux environnements, deux espaces distincts. À titre d’exemple, on utilisera la transition entre l’intérieur et l’extérieur.: du métro vers la rue, de la rame aux quais, du train aux quais, de la gare aux quais, de la gare à la ville... Ces espaces transitoires pourraient alors prendre différentes formes: structures, installations, signalétiques, etc.
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la transition Des espaces de transition pour passer d’un endroit à un autre, d’un environnement à autre, d’un rythme à un autre. Nous l’avons vu, les changements de rythmes, d’espaces, de densité de population peuvent être facteur de peur et d’angoisses, et donc de repli. Afin de proposer des solutions à l’appréhension de ces environnements hostiles, il s’agirait de concevoir des espaces transitoires. La transition d’un espace donné à un autre pourrait être appréhendé par une sorte de bulle prévisionnelle. À une échelle plus large, il pourrait également s’agir d’un espace, d’une phase de transition entre le monde souterrain du métro, et l’environnement extérieur.
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Maquette expérimentale autour des espaces transitoires. Aménager une structure formelle qui permettrait d’anticiper un environnement redouté. Cette structure est davantage pensée comme une greffe à fixer sur une structure existante. Par exemple, à positionner au-dessus d’un escalier menant au métro. La transition intérieur/extérieur est donc plus douce, plus rassurante et permet une adaptation à l’usager.
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157 Créer un espace transitionnel, une sphère différente dans un environnement spatial qui peut être angoissant.
James Turell - oeuvres diverses, à partir de 1992. Turrell revendique pour sa démarche la double appartenance à la culture scientifique et technique. De la tradition quaker, secte protestante qui rejète toute idée de représentation, Turrell a gardé cette quête de la «lumière intérieure». L’art de Turrell nous met en présence de la lumière, il s’agit d’une démarche initiatique et non pas un art de la représentation ou du discours.
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Recréer un univers familier, réconfortant, douillet pour retrouver un sentiment de sécurité. Expérimentations autour de la notion de sphère intime, la chaleur du corps et d’un passage en douceur vers un environnement plus dangereux.
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Ronan and Erwan Bouroullec - Clouds, 2009. Thomas Hick - Fold Your Nina Helena - Power’Nap Chair, 2011.
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Maquette expérimentale autour de la notion de transition. Sur un trajet type, le visuel peut être alterné, modifié, et proposer une alternative. Jouer sur une couleur, une graphisme pour embellir, sublimer une vue ou un espace qui ne l’est pas. L’alternance entre une surface translucide et une surface pleine sert à créer des espaces où l’usager est dévoilé, d’autre fois caché. Ce type de configuration peut créer du repli, notamment dans les zones «pleines». Le jeu d’ombre portée au sol donne alors une nouvelle dimension à l’espace. Il offre un rythme, fragmente l’espace pour le destructurer en plusieurs morceaux.
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Photo-montage de la maquette précédente : l’objectif ici est de créer un tunnel transitoire pour les usagers qui sont à la fois dans la rame de métro et sur les quais.
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axe 2 – la transition
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Abriter, ou habiter? L’objectif de cette expérimentation est de mettre en avant l’idée de transition entre deux espaces. Ici, on cherche à dissimuler l’environnement extérieur aux usagers d’une rame de métro, notamment les quais. Le voyageur se retrouve alors dans une sorte de bulle mobile, équipée de films «protecteurs» sur les vitres du métro. Il voyage donc tranquillement sans voir les éléments angoissants que l’on peut voir sur les quais (foules, SDF, agressions, etc). L’usager se sent alors comme en sécurité dans un cocon et redoute sûrement moins son trajet. Pour les usagers qui ont l’habitude de se détendre avec un livre ou de la musique, ils se sentent alors confortés dans un univers un peu abstrait, qui les plongent dans une atmosphère justement propice à la détente. Enfin, plus simplement, il s’agit d’une installation sur les vitres du métro, et permet alors de sublimer, d’améliorer une rame de métro, souvent peu sensible aux notions d’esthétisme. L’illustration choisie est anecdotique, ce système fonctionne avec d’autres visuels.
le repli dans l’espace public
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L’isolement de l’usager, le retrait en petits groupes restreints ou encore des espaces transitoires sont autant de solutions à apporter aux voyageurs des transports publics. En fonction de son état d’esprit, de son envie, l’usager doit pouvoir choisir quelle solution, quelle alternative lui convient le mieux. Ces trois thèmes définissent des échelles spatiales différentes, des relations avec les autres diverses et un choix confortable de propositions. On applique alors un principe de diversité, reflet d’une population qui utilise quotidiennement ces espaces. L’isolement, le retrait et la transition sont alors trois dimensions spatiales fortes, qui laissent place à des idées créatives de développement de micro-espaces. Chacune offrent des possibilités de création et une marge riche en innovation.
le repli dans l’espace public
axe 2 – conclusion
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Axe 3 Des espaces alternatifs
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Il s’agit ici de proposer une nouvelle façon d’appréhender l’espace. Suggérer une alternative à un parcours mécanique quotidien. L’usager n’est plus simple acteur de son trajet, il devient spectateur d’un environnement plus poétique, sublimé pour lui proposer une autre vision d’un environnement qu’il qualifie souvent de désagréable. Par le biais d’installations, on cherche à créer une bulle de réconfort, un espace serein où l’usager peut souffler. Un espace de repli. Il convient de donner une forme plus harmonieuse, un aspect plus gai aux espaces publics qui ne le sont pas. Pour cela, il suffit de mettre en lien les notions d’imaginaire et d’urbanisme. L’enjeu est de proposer des installations ponctuelles inédites, uniques, qui s’adapteraient et seraient conçues spécialement pour un endroit défini. Ces installations visent des lieux publics stratégiques, ceux qui inspirent le plus de nervosité et de rejet, ceux qui incitent principalement au repli.
le repli dans l’espace public
axe 3 – introduction
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Le cadrage
En proposant une alternative, il convient de montrer à l’usager ce qu’il ne prend pas le temps de voir pendant son trajet. Sublimer des espaces pour en dégager une poésie, une image poétique, une image agréable.
le repli dans l’espace public
Les espaces publics regorgent de petits endroits «oubliés», souvent délaissés. Ce type d’environnement inspire d’ailleurs le Street Art, notamment les artistes de ce mouvement. On peut donc en déduire qu’il est une véritable source d’inspiration, et que ces ressources sont multiples. En soumettant aux usagers une autre façon d’appréhender leurs trajets et les lieux qui les composent, on embellit, on modifie, on propose une nouvelle vision. Cette vision peut prendre plusieurs directions : la poésie, l’humour, la culture, ... elle peut s’avérer être porteuse de messages divers. Elle peut alors être un réel support de communication, qui dépassent les mots. Le terme de cadrage est emprunté au langage photographique: on cadre une photographie, un portrait, un paysage pour souvent placer au centre l’élément le plus important de l’image. Ce principe créatif peut alors être appliqué à l’architecture et à la conception, en permettant aux usagers de poser leur regard sur ce qu’il y a de plus important dans l’espace qu’ils occupent.
axe 3 – le cadrage
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Porter un autre regard sur l’environnement du quotidien. Séries photographiques sur la notion de sublimation et de détournement. On propose ici une vision décalée, détournée, embellie à l’usager. Cette expérimentation n’a pas de valeurs spatiales mais pourrait être une perception que l‘on aurait derrière une paroi vitrée. Elle pourrait servir pour symboliser un espace de repli, valoriser par une exposition la beauté des gares, etc. On en dégage une certaine poésie, où chaque usager pourrait donner son point de vue, l’interpréter selon ses codes.
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axe 3 – le cadrage
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Shinichi Maruyama - Water Sculpture, 2011. Une démonstration technique avec ces magnifiques images capturées en slow-motion. Des sculptures d’eau qui existent et se forment seulement pour une fraction de seconde. L’artiste utilise seulement 3 matériaux: l’eau, l’air et l’encre. Les formes qu’il obtient pourraient trouver naturellement place dans un espace. La fluidité de la technique de réalisation lui offre des mouvements et donc des images intéressantes.
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Modifier la perception d’un lieu, d’un espace emblématique.
Expérimentations autour de la modification d’un endroit connu, que l’on voit quotidiennement. Détourner des espaces emblématiques afin de les percevoir autrement. Donner un autre regard à l’usager sur son quotidien. Ou sur des situations qui l’angoissent.
le repli dans l’espace public
axe 3 – le cadrage – expérimentations
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Recherches spatiales autour de la notion de point de vue. Transformation d’un espace public connu pour en apprécier la forme. Modification des perceptions, changement de cadrage, se focaliser sur ce qu’il y a de plus beaux. Les photographies retravaillées pourraient s’intégrer à l’intérieur de cette structure maquettée pour offrir une expérience sensitive et surtout changer le regard de l’usager.
axe 3 – le cadrage – expérimentations
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Perception modifiée d’une des structures métalliques du toit que l’on trouve dans les vieilles gares parisiennes.
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Propositions de différents points de vue, différentes sublimation des structures anciennes de gares. Jouer sur l’architecture magique du lieu, la contourner pour donner une image graphique, géométrique, et quelque part poétique à une complexe structure métallique.
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axe 3 – le cadrage – expérimentations
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Intervention graphique sur le thème de la rupture de l’espace. Donner quelque chose de beau à voir pour changer les points de vue, se concentrer sur la beauté d’un lieu que l’on oublie parfois, ou que l’on ne voit plus.
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209 Coll-Barreu - Venom’s Lair, Bilbao. 2008. Le nouveau siège des autorités sanitaires du gouvernement basque prolonge l’audace architecturale de la capitale de la Biscaye. Pour ses auteurs, cette explosion de verre qui mord sur le trottoir doit être considérée «non pas comme une peau, mais comme un volume». Autre originalité de ce «Rubik’s Cube» déstructuré : un verre intelligent qui réagit aux conditions météorologiques.
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axe 3 – le cadrage – références
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Dissimuler visuellement pour ne pas modifier l’environnement existant.
Essais de maquettes à partir de la notion d’illusion. Montrer/ cacher. Les éléments peuvent se dissimuler et le mobilier jouer sur l’effet d’optique. Pour ne pas polluer visuellement l’espace inutilement, le mobilier pourrait se fondre dans un espace donné. Le but est de ne pas créer de rupture dans l’espace et conserver une harmonie visuelle.
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axe 3 – le cadrage – expérimentations
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Croquis expliquant le principe d’un mobilier ou ici, d’un module entièrement mobile. Avec un système de rail, on pourrait «sortir» un module, et l’utiliser librement. Ces croquis renvoient à ceux de la page précédente, et complètent l’idée de camoufler le mobilier dans un décor, un espace déjà existant. Le principe du trompe l’oeil ou de l’illusion peut également être appliqué.
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axe 3 – le cadrage – expérimentations
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22 22 Edition Design - Banc Illusion Ce mobilier en trompe-l’oeil joue sur la perspective et ses illusions d’optique, en référence au dallage des palais italiens au premier temps de
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axe 3 – le cadrage – références
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L’idée créative de cette partie sur le cadrage est de proposer un nouveau regard sur l’environnement du métro et des gares. Les personnes qui cotoient ces lieux quotidiennement ou ponctuellement tombent d’accord sur l’aspect peu reluisant de ces espaces, sur le manque de propreté, le manque de lumière, et simplement le manque de personnalité. Il est clair qu’un espace public doit être neutre, on ne lui demande pas de correspondre à un esthétisme particulier, ce n’est pas son rôle. Cependant, la vision des usagers sur celui-ci a un impact important sur leurs comportements et sur leurs quotidiens. Un espace agréable est un espace où l’on prend plaisir à aller. Ce principe s’applique également pour une maison, un appartement, un jardin. Il s’agit finalement de proposer une expérience sensitive, faire découvrir cet espace public aux usagers.
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axe 3 – le cadrage - conclusion
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L’ailleurs Les espaces publics, nous l’avons vu, sont source de stress, d’énervement et d’angoisse pour certains usagers. Nous avons vu que la sublimation des espaces publics procurent aux voyageurs un sentiment de légèreté et de gaieté dans leur quotidien, leur trajet. C’est en tout cas la prétention du mouvement alors expliqué, le Yard Bombing. Dans cette partie, il parait intéressant de proposer à l’usager des solutions d’évasion par une intervention dans l’espace qui relève de l’installation. Quand la situation devient trop intense, l’usager peut alors se réfugier, se reposer et s’apaiser dans ces «espaces» tangentes. Il faut alors jouer sur des expériences cognitives, qui le mettront au coeur de la structure et de l’émotion suscitée. L’objectif ici est de pouvoir travailler avec des espaces non-réels, immatériels mais naturellement présents: les reflets, les ombres, les lumières, les projections, les effets d’optiques, etc. L’individu se replie alors dans une atmosphère, une aire qu’il lui convient d’interpréter et de découvrir.
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axe 3 – l'ailleurs
221 Créer une ambiance, une atmosphère apaisante par le biais de la projection au sol.
Essais spatiaux à partir d’ombres portées. Comment l’ombre, dans une forme poétique et imaginaire, peut-elle définir un espace? A partir d’une photographie représentant les flux humains dans les espaces publics, j’ai voulu créer une atmosphère réconfortante, sécurisante, une sphère intime.
tome 2 – l'ailleurs – expérimentations
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Artiste Inconnu Installation en pleine nature qui intervient sur l’environnement en le sublimant sans le dénaturer. L’artiste s’inspire des mouvements de l’eau et du vent pour proposer une intervention poétique. Les couleurs rappellent celles des fleurs en floraison. Cette installation est issue du mouvement artistique du Land Art.
axe 3 – l'ailleurs – références
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225 Faire passer un message, créer une autre vision de la signalétique. Pour cette expérimentation, on ne peut pas réellement parler d’espaces à part entière mais plutôt de signalétique. J’ai imaginé ici des messages divers projetés sur le sol dans de vastes espaces. Dans de grands espaces seulement, pour une bonne lisibilité: nous l’avons vu, dans de «petits» espaces souvent bondés, une lecture au sol parait impossible et inutile. Alors que dans des espaces de grandes surfaces, cela semble plus facile. Ces messages pourraient être une signalétique, donner une direction, renseigner un lieu, etc. Dans le cas d’une création d’espace à usage ciblé, cette technique pourrait donner des renseignements sur le lieu.
le repli dans l’espace public
axe 3 – l'ailleurs – expérimentations
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Le Musée Juif de Berlin - Daniel Libeskind, 1993-1998. L’architecte à voulu donner une direction aux différents couloirs qui composent le musée. Un climat austère se dégage de ce musée, et le côté strict est accentué avec des néons aux couleurs froides, qui traversent les couloirs sans être rompus. On dégage alors une sorte de droiture, qui caractérise le lieu. Au-delà des ressenties, cette installation lumineuse, qui s’intègre parfaitement à l’architecture du lieu, est une formidable signalétique, puisqu’elle renseigne les intersections avec d’autres couloirs, et du coup les différentes directions à prendre.
axe 3 – l'ailleurs – références
Concevoir des espaces perceptibles intouchables. Expérimentations plastiques autour de la notion d’espaces intouchables. Sur les photos ci-contre, on voit que l’ombre délimite naturellement l’espace. Cette méthode, qui peut être appliquée dans différents lieux, peut devenir une façon de générer de l’espace, du repli, sans fermer l’espace. Créer un espace intime ouvert dans un espace public.
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Raconter une histoire par le biais de l’Espace. Expérimentations autour de la notion de perception. Donner à voir les choses, les espaces différemment. Projetter l’usager ailleurs, dans un autre espace.
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Axe 3 – l'ailleurs – expérimentations
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axe 3 – l'ailleurs – expérimentations
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235 Julie Stephen Chheng poursuit des recherches autour du livre, ses supports et sa lecture. Et après un mémoire intitulé «Intéractivité et mouvement, du livre papier au numérique», elle se lance dans la création de livres-jeux qui se manipulent dans tous les sens et avec lesquels le lecteur, subtilement guidé, dispose de plusieurs choix pour imaginer et se construire une histoire. « Poèmes en pièces » en est un merveilleux exemple et son concept propose d’associer le livre à la construction d’espace. Le packaging de l’ouvrage, disponible aux éditions volumiques, renferme des cartes à déplier qui en les associant permettent de recréer les pièces d’un appartement. Sur le sol de chacune des pièces figurent des inscriptions, des instructions qui prennent soudainement sens lorsqu’elles sont mises au côté. La multitude des combinaisons possibles dans l’agencement des pièces permet d’offrir une expérience de lecture unique et libre.
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axe 3 – l'ailleurs – références
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Dans cette partie, nous venons d’aborder l’espace irréel, immatériel. Par le biais d’ambiances, il est facile d’imaginer des espaces propices au repli. Ces ambiances, ces atmosphères matérialisent autrement un espace donné. Il parait pour cela intéressant d’utiliser l’environnement existant pour proposer quelque chose de nouveau. Ainsi, s’amuser des éléments naturels tels que la lumière, l’ombre, ou encore les reflets de l’Espace afin de le sublimer, le rendre plus attrayant pour l’usager. Un architecte reconnu a d’ailleurs pensé ... «L’architecture est le jeu, savant, correct et magnifique des volumes sous la lumière.», Le Corbusier, Vers une architecture, 1923.
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axe 3 - l’ailleurs – conclusion
Bel astre voyageur, hôte qui nous arrives Des profondeurs du ciel et qu’on n’attendait pas, Où vas-tu ? Quel dessein pousse vers nous tes pas ? Toi qui vogues au large en cette mer sans rives, Sur ta route, aussi loin que ton regard atteint, N’as-tu vu comme ici que douleurs et misères ? Dans ces mondes épars, dis ! avons-nous des frères ? T’ont-ils chargé pour nous de leur salut lointain ? Ah ! quand tu reviendras, peut-être de la terre L’homme aura disparu. Du fond de ce séjour Si son œil ne doit pas contempler ton retour, Si ce globe épuisé s’est éteint solitaire, Dans l’espace infini poursuivant ton chemin, Du moins jette au passage, astre errant et rapide, Un regard de pitié sur le théâtre vide De tant de maux soufferts et du labeur humain. À la Comète de 1861 Poèmes de Louise Ackermann
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241 En conclusion pour ce tome, nous pouvons donc dire que l’espace relatif aux transports public est représentatif des notions de mouvement et de rythme. À différentes échelles spatiales, l’influence des usagers définit l’environnement dans lequel ils évoluent. Cet espace reflète certains comportements, certaines habitudes et est témoin de l’évolution des usages de ses utilisateurs. Ce type d’environnement brasse une population, un ensemble d’individus très hétéroclites. On sait désormais que les structures présentes dans ces lieux qu’ils côtoient de façon régulière doivent répondre à des attentes, à des usages et à des modes de vie changeants et surtout différents. Afin de poursuivre ma démarche créative et approfondir mes recherches, j’aimerais m’intéresser à la notion de repli au sein d’un espace plus vaste encore. Il s’agit finalement du même public mais dans un contexte de transports publics différents. Ce changement d’échelle implique bien entendu un changement de lieux, mais aussi d’usages et de problématiques. Après avoir étudier les comportements des usagers et leurs besoins dans des lieux où ils ne font que passer ponctuellement, j’aimerais alors me pencher sur des espaces dans lesquels ils sont amenés à rester plus longtemps et où l’échappée semble moins facile : les aérogares.
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tome 2 – Conclusion
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bibliographie LIVRES • La Dimension cachée, de Edward T. Hall, 1984. Analyse approfondie de la manière dont l’utilisation de l’espace personnel est différente d’une culture à une autre, ainsi que de son impact sur les relations humaines. • Images et espace public, de Vincent Berdoulay et Costa Gomes Paulo, 2010 : Éditions L’harmattan. À travers différentes références et exemples, les auteurs nous expliquent les liens trop peu connus qui se tissent entre image et espace public. • Le Marketing sensoriel: de la stratégie à la mise en oeuvre, de Agnès Girobeau, 2007 : Éditions Vuibert. L’auteur nous explique la différence qu’il existe entre le marketing traditionnel et l’arrivée du marketing sensoriel. Elle expose l’importance des cinq sens dans notre découverte de l’espace, et l’interaction entre le consommateur et le produit.
le repli dans l’espace public
• Objet(s) Public(s), de Xavier Gonzales, Philippe Grégoire et Claire Petetin, 2004: Édition du pavillon de l’Arsenal. Ce livre présente une multitude de travaux réalisés par des élèves d’écoles d’architecture. Il nous explique l’utilisation de nouvelles pratiques urbaines, la façon dont ces objets s’adaptent à la ville et à notre quotidien. • Les Lieux de la communication, de Bernard Lamizet, 1992 : Éditions Mardaga. Étude des symboliques de la communication, de ses repères et ses structures. • L’espace public et l’emprise de la communication, de Isabelle Pailliard et Pierre Chambat, 1995 : Éditions Littéraires et linguistiques de l’université de Grenoble. Analyse de la relation qui est née entre l’espace public et la communication.
tome 2 – bibliographie
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• Espace, Représentation et Sémiotique de l’architecture, de Alain Renier, 1989 : Éditions de la Villette. Étude de la composition et l’articulation des espaces publics dans la ville.• The Grand Tour, de Harry Seidler, 2007: Édition Taschen. Ce livre présente le tour du monde architectural d’un passionné. Il a photographié et écrit son voyage en décrivant par pays, toutes les oeuvres qui lui ont été donnés de voir. • Le Corbusier/Lucien Hervé, de Béatrice Andrieux, Quentin Bajac, Michel Richard et Jacques Sbriglio, 2011 : Éditions Seuil. Portraits, esquisses, archives et analyses des oeuvres du célèbre architecte. • Maisons nomades, un souffle bohème, de Odile Alleguede, 2010 : Éditions de la Martinière. Recueil de projet d’habitations mobiles. Chronologie temporelle qui retrace toutes les créations et les évolutions de la maison sur roue.
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• Notre Métro, de Jean Robert, 1983 : Édition Jean Robert. • Métro insolite, de Clive Lamming, 2001 : Édition Parigramme. • Rythms, Cycles, Performances: ceramics in architecture, de Jaime Salazar et Tomoko Sakamoto, 2010 : Édition Ascer. Recueil de projets architecturaux sur les notions de rythmes, cycles et performances. • Encyclo-déco des matériaux, de Elizabeth Wilhide, 2007 : Éditions Fleurus. Ce livre nous livre les nouveautés en terme de matériaux, leurs usages, leurs fonctionnements et leurs rendus dans un espace. • La Techtonique des plaques, de Margaux Motin, 2013 : Éditions Tapas. Oeuvre autobiographique de l’illustratrice.
tome 2 – bibliographie
Merci ... ... A mes parents, pour leur confiance, leur soutien inconditionnel et leur aide précieuse. Merci de m'avoir fait confiance et m'avoir permise d'aller au bout "de ce chemin peu conventionnel". Et a ma soeur Hily, pour son soutien a toutes épreuves. ... A Chou, bien entendu, pour son écoute, sa patience et son amour. ... A mes Poules, a Claire, a Jany pour leur sourire, leur motivation et leur savoir-faire. Surtout pour leur amitiés. ... A Caroline Wanecq, pour l'opportunité qu'elle m'a offert, son sourire, sa patience et son expérience. Je remercie particulièrement Mr Hager et Mr Lebars de m'avoir poussé a aller au bout de moi-même, d'avoir cru en mon travail et de m'avoir donné l'occasion d'y arriver. Je tiens également à remercier toutes les personnes qui n'ont cru ni en moi, ni en mon travail. Vous m'avez permis d'être plus forte, d'avancer et réaliser mes projets. Et enfin, je remercie mille fois Margaux Motin pour son talent, son énergie, son humour et pour avoir permis que je partage tout ça ici.
Le repli dans l’espace public Master Design Global – Écoles de Condé Paris
Liza Badet – 2011 - 2013
tome 3
Le repli dans l’espace public
Projet de diplôme dirigé par Lionel Hager et Gilles Le Bars.
développement & finalisation du projet -
5
sommaire PARTIE 2 _ ANALYSE DE L’EXISTANT Le repli par le mobilier Le repli par l’isolement Un retour vers la nature 7
Introduction
8
Définitions
11
Partie 1 _ Contextualisation
13 15 17
Quelle cible? Quel projet? Quel lieu?
le repli dans l’espace public
DOSSIER D’AMBIANCE
Partie 3 _ le projet Recherches préliminaires Plans
Bibliographie
29 33 39 47
53
63 65 73
128
tome 3 – sommaire
6
7
introduction
Au cours des recherches effectuées sur les deux premiers tomes, nous avons pu constater que le repli dans l’espace public se manifeste sous différentes formes. Il est l’expression corporelle et spirituelle d’un besoin d’évasion, d’une nécessité de rupture avec l’environnement. Diverses recherches et analyses ont été menées au sein d’espaces relatifs aux transports en commun, nous permettant ainsi de mieux comprendre les codes, les usages et les comportements liés à ces lieux. De façon synthétique, nous pouvons alors dire que le repli survient comme une solution dans des environnements où l’utilité de se replier s’applique à une période courte. C’est pourquoi, pour finaliser le projet, je souhaiterais me pencher sur la question du repli sur une période plus longue - quelques heures. La problématique et la thématique des espaces relatifs aux transports restent alors pertinentes, et m’amènent à envisager un projet dans un environnement à plus grande échelle : l’aérogare.
le repli dans l’espace public
tome 3 – introduction
8
9 repos
quelques termes à définir aérogare aéroport Ensemble d’installations construites pour le transport aérien : installations destinées au trafic aérien public, permettant la réception et l’envol des aéronefs, assurant leur entretien, leur service et leur garage ainsi que l’embarquement et le débarquement des passagers et des marchandises.
le repli dans l’espace public
Bâtiments d’un aéroport destinés à l’accueil du public, des voyageurs et de leurs bagages avant leurs embarquements ou après leurs débarquements.
détente Décontraction, repos, délassement et relâchement du corps ou de l’esprit, relaxation. C’est aussi le fait de devenir plus calme, moins tendu.
État de quelqu’un qui est sans inquiétude ni préoccupation, dont rien ne trouble la tranquillité, la quiétude. Physiquement, c’est également l’absence de mouvement, l’immobilité. Fait pour quelqu’un de se reposer, de cesser son activité.
micro-espace Espace complet de petite superficie. Couplé avec les notions de cellule, structure, cabane, pièce.
tome 3 – définitions
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partie 1 Contextualisation
le repli dans l’espace public
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quelle cible ?
On sait que dans les aérogares l’attente peut être très importante. On demande explicitement aux passagers d’être présents plusieurs heures à l’avance pour effectuer tous les contrôles nécessaires avant d’embarquer dans l’avion. Cette attente se déroule principalement dans les zones d’embarquement, où ces voyageurs sont aussi mélangés à d’autres usagers, eux-mêmes en attente pour leur transit.
le repli dans l’espace public
Nous sommes donc face à une multitude de personnes qui attendent tant bien que mal leur prise en charge pour effectuer ou terminer leur voyage dans un environnement clos. Une fois l’embarquement enregistré, le voyageur n’a plus accès à «l’extérieur», il est contraint d’aller dans la zone qui lui est réservée et n’a plus le libre choix de ses activités ou déplacements. Pour les passagers en transit une autre problématique, celle du visa, restreint la liberté de mouvements. Parmi ces usagers, nous trouvons tous types d’individus : des familles, des couples, des personnes seules, des hommes d’affaires. Bien entendu, tous ces voyageurs, aussi différents soient-ils, ont des attentes, des besoins et des envies pour occuper leurs temps d’attente dans cet espace imposé. C’est donc sur ces usagers et surtout sur leurs besoins que mon travail va porter.
partie 1 - contextualisation – la cible
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quel projet ?
Le projet est simple et répond à une véritable demande émise par les voyageurs du monde entier: créer un espace de détente propice au repli. On le sait, les aérogares sont de grands espaces surpeuplés où chacun cherche sa place au beau milieu des autres passagers. Trouver un endroit calme pour se reposer, lire, s’allonger, manger tranquillement, téléphoner, ou encore langer un enfant semble difficile dans de nombreux aérogares. Certains proposent des zones de détente ou des salons privées, mais la superficie de ces espaces ne permet que très peu un moment de réel repos.
le repli dans l’espace public
Il s’agit donc de proposer une nouvelle forme de service : créer des micro-espaces, c’est-à-dire des petites structures, qui répondraient à un besoin de calme et de détente. On proposerait alors trois cellules différentes, adaptées à trois types de configuration: les familles ou les groupes, un couple (2 personnes) et une personne seule. Ces cellules seraient sommairement vides, libre à chaque établissement de les habiter par le mobilier ou la fonction de leur choix. Il s’agit donc de proposer un concept d’espace de repli, une enveloppe spatiale protectrice où la fonction et l’usage intérieur peuvent être variables. Ces cellules deviennent modulables dans l’espace : avec des systèmes de fixation, elles peuvent se raccorder les une aux autres, créant ainsi un véritable environnement de repli. La composition spatiale des cellules est donc infinie, et s’adapte à tous types d’environnement. Le concept peut également s’étendre vers un milieu extérieur, où les matériaux devront pour ceertains changer.
partie 1 - contextualisation – le projet
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quel lieu ? Après des recherches approfondies, j’ai choisi de situer mon projet dans la zone d’embarquement du hall K, aussi appelée La Jetée, dans le terminal 2E de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, à Paris. En effet, le choix de cet aéroport est précis puisqu’il est la deuxième plus importante plate-forme de correspondance aéroportuaire d’Europe, après l’aéroport international de Londres Heathrow, en Grande-Bretagne et le septième aéroport mondial pour le trafic passagers avec 61,5 millions de voyageurs en 2012. Quant au choix de l’insertion dans le terminal 2E, récemment rénové, il correspond parfaitement à l’idée de développement du projet puisque l’activité internationale y est entièrement regroupée. Roissy Charles de Gaulle : son trafic aérien, sa fréquentation et le nombre de passagers en transit qui le caractérise font alors de lui un lieu d’implantation intéressant et pertinent pour mon travail. D’autant que, d’après le site reconnu sleepinginairports.com, il a été classé en 2009 «pire aéroport mondial
le repli dans l’espace public
vis-à-vis de l’accueil et du confort des voyageurs». Dans un article paru dans Le Parisien fin 2010, la direction d’ADP se défend en expliquant qu’à partir de 2012, des efforts notamment sur le confort des installations d’attente seront faits et que la priorité sera d’améliorer la qualité des services. Dans cette nouvelle politique d’amélioration, un projet de cellule de détente serait donc tout à fait approprié et permettrait à ADP de redonner confiance aux voyageurs. Ainsi, on remarque que depuis 2012, des nouveaux services ont vu le jour au sein des aéroports parisiens. On trouve maintenant, et notamment dans le terminal 2E, des espaces bébé, cinéma, salons, enfants, fumeurs, internet, jeux vidéos, musique, musées, prières, etc. Ces lieux d’accueil variés correspondent largement à la nouvelle politique mise en place par ADP, ils recouvrent un certain nombre d’activité divertissante, et sont accessibles gratuitement à tous les passagers pour combler leurs attentes. Mais toutes ces installations suffisent-elles vraiment à créer des espaces de repli?
partie 1 - contextualisation – le lieu
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19 Plan de l’aéroport ParisCharles de Gaulle
le repli dans l’espace public
partie 1 - contextualisation – le lieu
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Terminal 2E - la
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partie 1 - contextualisation – le lieu
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zone d’embarquement du terminal 2E à l’aéroport roissy Charles de Gaulle. On constate dans un espace aux superficies aussi impressionnantes le manque d’intimité. Nous l’avons déjà évoqués, la démesure de certains lieux publics peuvent générer chez l’usager des réactions diverses comme l’angoisse, l’énervement, la frustration... Ces situations peuvent mener à un besoin de repli évident dans une structure dimensionnée à l’échelle de l’Homme, c’est-à-dire plus petite et réconfortante.
le repli dans l’espace public
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salons de détente présents dans les aérogares de Roissy. Sur les différentes images, on remarque clairement l’initiative pour le confort des voyageurs, la simplicité des lignes qui favorisent le repos mais on constate également que ces installations regroupent beaucoup de passagers au sein d’un même espace. On peut alors facilement imaginer le bruit persistant, le passage continu et l’impersonnalité du moment de détente. Le passager est ainsi mélangé au reste des individus dans un environnement vaste, créant ainsi des espaces où le repli solitaire semble difficile.
partie 1 – le lieu
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services de détente que l’on retrouve au sein de différents aerogares de roissy charles de gaulle.
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Encore une fois, chaque activité est «ouverte» vers le hall d’accueil, ne permettant donc pas aux voyageurs un véritable repli, une réelle coupure avec les autres et un environnement qui peut s’avérer oppressant.
1
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On remarque cependant que certaines activités, comme l’espace musique, proposent des assises individuelles. Le repli commence à être possible à ce moment là, mais l’espace est quand même partagé avec des inconnus. 1. Salle de musique 2. Musée, exposition Rodin
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3. Espace jeux vidéos
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4. Espace cinéma 5. Module de luminothérapie 6. Espace bébé 7. Espace coiffure
partie 1 - contextualisation – le lieu
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partie 2 analyse de l’existant
le repli dans l’espace public
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Quelques exemples de situations vécues par des voyageurs en attente ou en transit dans les aérogares: les aires de repos sont insuffisantes ou inexistantes. On constate que ces personnes cherchent par tous les moyens à trouver un espace à eux, où ils pourraient se reposer sereinement. Les positions qu’ils adoptent ne sont pas sans rappeler les croquis de recherches du tome 1 à propos des formes de repli corporel.
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Le repli par le mobilier
Certains aéroports ont à disposition des voyageurs un mobilier destiné au repos. Ces assises aux formes souvent arrondies ont été étudiés pour favoriser l’endormissement ou la détente absolue. On sait que les formes arrondies dégagent une symbolique forte: la maternité, le nid, le cocon douillet, l’enveloppement, le réconfort, etc. Le voyageur identifie alors rapidement l’utilité et l’usage de ce type d’installation. En plus d’un aspect visuel accueillant, ces petites structures semblent offrir un certain confort et le sentiment d’un espace unique privilégié. Contrairement aux rangées de sièges familières, le passager en attente trouvera davantage de confort dans ces mobiliers. Souvent individuelles, ces assises proposent un forme de repli vis-à-vis de l’environnement existant.
le repli dans l’espace public
partie 2 – Analyse de l’existant - le mobilier
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5 6
1. Sleeping Pods, de nappak 2. Metronap EnergyPod, de nappak
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3. lomme, de nappak 4. Transport Sleeping Pod, de nappak 5. Napshell Sleeping Cocoon, de Nappak 6. The Hush pod, de Freyja Dispositifs aéroportuaires de l’ordre du mobilier mis à la disposition des usagers.
2
3 5 4
1
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37 Ergonomic Pod de El Zulo. Module individuel pour faire une sieste. L’ergonomie de la structure est étudiée par rapport à la morphologie du corps lorsqu’il se repose.
le repli dans l’espace public
partie 2 – Analyse de l’existant - le mobilier
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le repli par l’isolement
En plus des installations mobiliers, certains aéroports (très peu) ont pensés que le bien-être des voyageurs en attente ou en transit passaient aussi par le confort de leur sommeil. Des petites structures à l’image de studio ont été aménagés pour accueillir une à deux personnes le temps d’une sieste. Dans ces petits espaces, on trouve ce qu’il y a de nécessaire à une courte nuit: un lit (1 à 2 places), un coin pour faire sa toilette et une tablette dépliable pouvant faire office de bureau. Il s’agit concrètement de petites chambres d’hôtel étudiées pour prendre le moins de superficie tout en offrant un service de qualité. Les matériaux utilisés, l’étude de la lumière et la flexibilité de ces espaces prennent alors un réel sens et répondent à une demande évidente des voyageurs.
le repli dans l’espace public
partie 2 – Analyse de l’existant - l’isolement
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Yotel, de Simon Woodroffe, aéroport d’Heathrow, GB. Le Yotel Schiphol Airport est situé dans la zone de transit du terminal principal, uniquement accessible aux passagers en transit repartant le lendemain. Les cabines du Yotel s’inspirent des capsules japonaises. Elles comportent des lits, un éclairage d’ambiance. Leur
le repli dans l’espace public
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napcab, à l’aéroport de munich. Petites structures en pré-fabriqués disposant d’un lit et d’un bureau. Ces cellules sont en libre accès et sont entièrement autonomes. Le confort et l’espace y sont restreint, mais l’efficacité est approuvée par de nombreux utilisateurs. On les trouve uniquement dans les salles de transit de cet aéroport allemand.
le repli dans l’espace public
partie 2 – Analyse de l’existant - l’isolement
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Dream and fly Dream and Fly est un hébergement de conception modulaire innovante à destination des aéroports et géré par heure. Ces bulles à faible coût sont une solution «d’emploi facile» et peuvent fonctionner indépendamment ou comme un conglomérat. Les modules sont idéalement situés dans les zones à forte concentration de personnes comme les aéroports, les ports maritimes, les événements, les centres de vacances où il ya une grande mobilité.
le repli dans l’espace public
partie 2 – Analyse de l’existant - l’isolement
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un retour vers la nature
Les aérogares sont pour la plupart des voyageurs de vastes lieux à l’échelle sur-dimensionnée, bruyants, impersonnels, et froids. L’utilisation de matériaux tels que le béton et l’acier ne favorisent pas la sensation d’un espace accueillant et douillet.
le repli dans l’espace public
Certes, le rôle de l’aérogare n’est pas de donner envie aux voyageurs d’y rester, mais le confort et le bien-être des personnes qui le côtoient pendant quelques heures est important, et devient une réelle source de questionnements pour les directeurs d’aéroports. Pour donner envie aux voyageurs de consommer, il faut simplement lui offrir un espace où il se sent bien. Si le simple fait d’être dans ce type d’environnement le rebute, alors il ne sera pas satisfait et par conséquent, ne voudra pas s’investir dans le lieu. Un endroit où l’on se sent à l’aise est un endroit où l’on a envie de revenir avec plaisir. L’environnement même de l’aérogare a évidemment une place déterminante, il s’agit d’apporter aux usagers des éléments de l’extérieur qui leur rappellent des émotions positives. Insérer la notion de nature avec toutes les connotations aux grands espaces libres, calmes et apaisants qu’on lui connaît, semble être un choix pertinent.
partie 2 – Analyse de l’existant - vers la nature
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Aéroport de Schipol L’aéroport d’Amsterdam Schiphol est le premier à ouvrir un espace vert au cœur même d’un terminal comme s’il s’agissait d’un parc urbain où les voyageurs trouveront la paix. Dans cet aéroport réputé pour son accueil, on a pensé aux voyageurs avec cette salle d’attente d’un nouveau genre, un véritable espace vert avec de vraies fleurs et de vraies plantes dans un décor recréant l’ambiance d’un parc authentique avec des images sur les murs des plus grands parcs urbains du monde. Ce parc est l’idéal pour faire baisser la tension avant de prendre l’avion car le passager oublie pendant un instant qu’il est dans un aéroport en écoutant le chant des oiseaux, les rires des enfants, les sonnettes de vélos ou le murmure des fontaines. Le simple fait d’apporter de la verdure dans un espace connu pour son impersonnalité et sa froideur est un parti-pris intéressant. On surprend le voyageur en apportant la nature dans un endroit où on ne l’a soupçonnerait pas.
partie 2 – Analyse de l’existant - vers la nature
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Nous l’avons vu, les aérogares sont des espaces aux proportions gigantesques, impersonnels, bruyants et où le flux de voyageurs est continu. Le temps passé dans cet environnement se mesure généralement en heures, et l’obligation de rester dans un milieu clos, peut alors provoquer différents comportements. Comme étudié dans les tomes précédents, «l’enfermement» peut déclencher une certaine forme de stress, de l’énervement, de l’agacement et de l’ennui. Il faut également prendre en compte les appréhensions naturelles
le repli dans l’espace public
des voyageurs, certains peuvent être mal à l’aise ou même complètement appeurés à l’idée de prendre l’avion. Dans ces situations, l’individu cherche du réconfort là où il peut en trouver. Un espace rassurant, douillet et apaisant peut alors déjà être une façon de le tranquilliser. En général, l’individu en situation d’inconfort se tourne vers des espaces qu’il connaît ou qu’il affectionne: soit ils lui permettent de se sentir sécurisé (comme la maison), soit ils lui rappellent des moments de détente, de plaisir (un parc, par exemple). L’un comme l’autre contribueront à calmer ses angoisses. Dans le cas qui nous intéresse, il s’agirait d’apporter des éléments d’un environnement apaisement, à défaut de pouvoir récréer l’espace sécurisant de la maison. Dans cette optique, il parait pertinent d’employer des procédés ou des formes qui se rapportent à celles de la nature. En effet, dans un espace clos souvent construit en béton ou en acier, apporter une structure qui se réfère à la nature ou à la notion de matière vivante peut alors avoir un effet positif: il s’agit de jouer sur un contraste flagrant entre la dureté des matériaux utilisés et la douceur poétique d’une matière vivante.
partie 2 – Analyse de l’existant - conclusion
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dossier d’ambiance
le repli dans l’espace public
Lors de la conception d’un projet, il semble important de rappeler visuellement les éléments et les images qui ont servis à développer une idée créative.
La douceur
Le rythme
influences : le tome 1
La sacczde
L’enveloppe
La protection
Le vide et le plein
La stratificiation
L’intimité
La modularité
influences : le tome 2
L’imaginaire
La spontanéité
L’immersion
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partie 3 le projet
le repli dans l’espace public
65
recherches préliminaires
Pour commencer de façon pertinente à développer formellement mon projet, j’ai choisi d’explorer l’idée de l’enveloppe protectrice qui entourerait le voyageur en mal d’intimité. La symbolique du rond est couramment utilisée pour concevoir des espaces proche de l’intime. Ainsi en employant des formes courbées, j’ai voulu mettre en avant les notions de maternité, de cocon, de chaleur et de protection. Sommairement, je souhaite une structure aux proportions correctes, qui puissent s’intégrer partout sans avoir une superficie trop imposante. La forme de la structure doit s’intégrer facilement à l’environnement dans lequel elle est, et s’en inspirer. Le projet doit se suffir à lui-même : c’est-à-dire être spatialement complet. La structure extérieur doit également servir l’intérieur. On cherche à créer un espace unique.
le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - recherches préliminaires
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Recherches de formes primaires pour construire l’enveloppe extérieure de la structure.
partie 3 – le projet - recherches préliminaires
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On sait que les formes courbées évoquent le cocon et le réconfort d’un point de vue visuel. Mais comme nous l’avons déjà évoqués, le corps et surtout sa gestuelle traduit souvent des émotions dissimulées. En situation de mal-aise, de tristesse ou encore de manque d’affection, le corps se replie sur lui pour ne former finalement qu’une «boule» - phénomène de rétractation. Cette réaction exprime une nécessité de se sentir protéger, couvert et par conséquent à l’abri de ce qui effraye. Il existe donc ce geste naturel qui traduit cette recherche de protection: il s’agit de se couvrir, s’enrouler, se blottir dans un élément qui constituera une sorte de seconde peau, une armure défensive faisant barrage à l’environnement existant. Ce phénomène survient notamment beaucoup chez les enfants qui s’emmitouflent dans leur manteau, leur écharpe, leur pull. Dans le cadre de l’élaboration d’une cellule conçue pour se reposer à l’abri des autres ou de l’environnement, il semble pertinent de partir formellement sur cette gestuelle universelle que nous connaissons et pratiquons tous. Ainsi, chaque voyageur pourra venir se délasser dans cette «bulle de détente» de façon tout à fait naturelle et ergonomique.
le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - recherches préliminaires
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La sphère de l’intime Le cocon La protection L’accumulation La stratification
Croquis de recherches de formes. Comment à partir d’un noyau, peut-on faire gravir une seconde peau autour? Système de protection autour de la cellule. Stratification de couches représentant différentes épaisseur protectrice.
le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - recherches préliminaires
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plans
Le projet s’insère dans les zones d’embarquement des aéroports : par définition, il s’agit de lieux hors territoire. En effet, les voyageurs en transit se retrouvent finalement dans des espaces assimilés à des non-lieux puisque la zone n’appartient plus au pays dans lequel ils sont. Il parait donc intéressant d’utiliser cette non-situation géographique pour développer une nouvelle idée d’espace de repos.
le repli dans l’espace public
Il s’agit alors d’évoquer de nouvelles façons d’appréhender l’espace, de se reposer, de s’isoler, loin des habitudes propres à chaque pays. Pour concevoir le projet, la notion d’extrusion est alors venue consolider l’idée de repli. De façon symbolique, il s’agit de retirer de la matière pour générer de petits espaces de repli. Dans notre cas, on parle davantage d’une forme aléatoire naturelle qui s’extrait et vient s’ajouter à l’environnement existant. L’extraction d’une matière qui se différencie du reste de son environnement par une forme non-conventionnelle, des matériaux différents que ceux présents, et un usage nouveaux. Le projet est avant tout composé de deux cellules de repli de dimensions différentes, qui multiplées, s’assemblent facilement et composent ainsi un espace de repli. Le nombre de cellules et les assemblages possibles sont définis en fonction de l’environnement spatial dans lequel elles seront déposées.
partie 3 – le projet - conception
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75
Recherche préliminaire d’une forme aléatoire arrondie qui évoque une matière vivante. De cette forme, j’ai pu dégager un assemblage de plusieurs cellules de repli. La stratification horizontale de la cellule vient renforcer l’idée de couches protectrices, d’accumulation de matières. Il s’agit de bloquer partiellement l’accès physique, auditive et visuel vers l’extérieur. L’usager se sent protégé, mis à l’écart de l’environnement dans lequel il est, sans être complètement exclu de l’espace environnant. À partir de cette forme et ce parti-pris du repli, j’ai pu développer des idées de conception spatiale.
partie 3 – le projet - conception
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le repli dans l’espace public
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partie 3 – le projet - conception
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le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - conception
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le repli dans l’espace public
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partie 3 – le projet - conception
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le repli dans l’espace public
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partie 3 – le projet - conception
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le repli dans l’espace public
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partie 3 – le projet - conception
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le repli dans l’espace public
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partie 3 – le projet - conception
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Élaboration d’un plan pour l’esquisse. Définition des largeurs des cellules en fonction du nombre de personnes accueillies. Orientation de l’entrée pour avoir le plus d’intimité possible. À droite, succession de couches, de stratifications qui forment la structure en elle-même.
le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - conception
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93 Croquis de l’espace dans sa phase d’esquisse. Les cellules sont reliées les unes aux autres par une plate-forme technique qui forme un sol unique et un plafond dans lequel sont intégrés des éclairages. L’ensemble est unifié par le sol et le plafond. On crée alors un espace «restreint» dans un environnement gigantesque qu’est l’aérogare.
le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - conception
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Vues 3D pour mieux comprendre et appréhender l’espace. Recherches d’ambiances et d’éclairages.
95
96
97
Le plan ne fonctionne pas, le projet non plus. On doit pouvoir séparer facilement les cellules afin qu’elle deviennent mobiles, modulables et adaptables à tout environnement. Il semble difficile de diviser de façon homogène les cellules dans l’état actuelle. La solution se profile sur des cellules uniques que l’on assemble distinctement.
le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - conception
E
176
410 128 480
176
35
98
35
Plan de la cellule 1 - echelle 1/50
72
D
342 106
62 105
476
220 140
615
le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - conception
101
257 217
20
100
20
±0,00 410 100 480
35
20
35
217 257
coupes de la cellule 1 - echelle 1/50
20
±0,00 150
175
106 466
184
615 le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - conception
20
20
210 86
43 151 480
158 78
73
35
102
242 196
35
91
Plan de la cellule 2 - echelle 1/50
222 106 280
23
420
225 140
F
23
G le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - conception
217 257
20
104
20
±0,00 70 212
Coupes de la cellule 2 - echelle 1/50
±0,00
217 20
257
20
480
75 268
106
le repli dans l’espace public
400
164
partie 3 – le projet - conception
106
107 perspectives de la cellule 1
le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - conception
108
109 perspectives de la cellule 2
le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - conception
110
propositions des possibilités d’assemblage des cellules
le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - conception
112
113
croquis de plusieurs configurations spatiales
le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - conception
114
115
perspectives d’un exemple de configuration
le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - conception
116
le repli dans l’espace public
117
partie 3 – le projet - conception
118
119
AF
IV-AF AF
RIA
insertion dans le plan de roissy cdg echelle 1/400
PMR
AF AF
le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - conception
PLAN SUR SITE 1/400
120
121 219 194
342
157
90
220
140
157
960
209
480
140
209
480
plan détaillé du projet cdg - echelle 1/50
342
444
242
475
280
B
A
1 035
le repli dans l’espace public
partie 3 – le projet - conception
PLAN DÉTAILLÉ 1/100
122
123
960
960
212
480
268
212
268
+7.50
+7.50
217
257
20
480
20
20
20
90
+4.00
+4.00
mise à jour plans structure 19/12/05
mise à jour plans structure 19/12/05
22
Coupe AA - echelle 1/400
COUPE AA 1/400
le repli dans l’espace public
22
Coupe BB - echelle 1/400
COUPE BB 1/400
partie 3 – le projet - conception
124
le repli dans l’espace public
125
126
127 Poteaux metalliques
216 130
29
Panneaux de fibres MDF découpés Structure métallique porteuse Consolide les éléments en bois
10 96
Structure en bois porteuse Elle soutient les éléments arrondies
216 132
Dalle de moquette en polyamide tufté
20
Toile blanche de type Batyline ISO de Serge Ferrari Éclairage de type spot Disposé au dessus de la toile Éclairage diffus, toile lumineuse 32
123 133
H
le repli dans l’espace public
156 10
145
131 10
32
151
H
partie 3 – le projet - conception
128
129 145
10
151
10
10
20
±0,00 32 le repli dans l’espace public
245
217
8
133
30
156
30
32 partie 3 – le projet - conception
130
131 92
158
91
10
68
15 10 15
10
101 213
10
59 Panneaux de fibres MDF découpés
29
Structure métallique porteuse Consolide les éléments en bois
111
96 10
111
29
10
J
Poteaux métalliques
Structure en bois porteuse Elle soutient les éléments arrondies
J Éclairage de type spot Disposé au dessus de la toile Éclairage diffus, toile lumineuse
Toile blanche de type Batyline ISO de Serge Ferrari partie 3 – le projet - conception
132
133 91
10
68
10 101 10
59
10
10
217
8
92
29 le repli dans l’espace public
158
15 10 15
213
29
20
±0,00
partie 3 – le projet - conception
134
135
Ce projet n’est qu’une interprétation de l’espace de repli. Nous l’avons vu, les formes, les représentations et les manifestations du repli sont propres à chacun et par conséquent, sont infinies. Ce projet pourra évoluer avec le temps, avec l’arrivée de nouveaux usages et de nouvelles perceptions de l’espace.
le repli dans l’espace public
tome 3 – conclusion
136
137
bibliographie LIVRES • La Dimension cachée, de Edward T. Hall, 1984 : Éditions Points. Analyse approfondie de la manière dont l’utilisation de l’espace personnel est différente d’une culture à une autre, ainsi que de son impact sur les relations humaines. • La Poétique de l’espace, de Gaston Bachelard, 2012 : Éditions Puf. L’auteur propose « de considérer l’imagination comme une puissance majeure de la nature humaine», il a ainsi ouvert de nouveaux espaces à la réflexion philosophique, dont s’inspirent de nombreux philosophes. • L’espace public, de Thierry Paquot, 2009 : Éditions La Découverte. L’auteur explique ici que la révolution communicationnelle, la mutation des supports médiatique, le déploiement de la vidéosurveillance, la privatisation
le repli dans l’espace public
de nombreux territoires urbains « effacent » les espaces publics, entravant ainsi l’émergence d’expériences alternatives. • La Fabrique de l’espace public, de Denis Delbaere, 2010: Éditions Ellipses. Ce livre expose une nouvelle théorie quant à la conception des espaces publics, afin que ceux-ci soient réellement publics et pratiquables par tous. • Aéroports, représentations et expérimentations en architecture, de Daniel Estevez, 2012 : Éditions L’Harmattan. Ce livre analyse plusieurs expériences de représentation interprétative dans le contexte de cet espace insaisissable des grands aéroports, représentatifs, selon l’auteur de notre environnement contemporain. • Stratégie Océan bleu, de W. Shan Kim et Renée Mauborgne, 2013 : Éditions Village mondial. Dans cet ouvrage, les auteurs ont modélisé de remarquables mouvements stratégiques et proposent ainsi une véritable méthodologie pour créer des nouveaux besoins.
tome 3 – bibliographie
138
139 • Habiter les aéroports, de Andréa Urlberger, 2012 : Éditions Métispresses. L’ouvrage est issu d’une recherche interdisciplinaire entre art et architecture: des interventions et des expérimentations menées in situ ont produit des représentations inédites des lieux de l’aéroport en les transformant en espaces fictifs, rugueux, ludiques et intimes, loin des règles habituelles de la fonctionnalité et du design. • Aéroports, un siècle d’architecture, de Hugh Pearman, 2005 : Éditions Seuil. Livre très illustré retraçant les plus belles et les plus marquantes constructions d’aéroports. L’ouvrage propose une multitude de reproductions et de photographies récentes des bâtiments. • Une semaine à l’aéroport, de Alain de Botton, 2010 : Éditions Flammarion. Alain de Botton s’est vu confier la mission suivante en 2009 : raconter le quotidien de l’un des plus grands aéroports qui soit, celui de Heathrow, à Londres. De Botton tire de ses conversations avec le personnel, les pilotes, les hôtesses et les passagers une série de considérations malicieuses et pertinentes sur le voyage, et plus généralement, sur notre mode de vie moderne.
le repli dans l’espace public
• Maisons nomades, un souffle bohème, de Odile Alleguede, 2010 : Éditions de la Martinière. Recueil de projet d’habitations mobiles. Chronologie temporelle qui retrace toutes les créations et les innovations sur le propos de l’habitation nomade. • Le Sens caché de vos gestes, de Joseph Messinger, 2007: Éditions First. • Ecumes, de Peter Sloterdijk, 2006 : Éditions Hachette Littérature. L’auteur présente une étude de la cellule en démontrant son omniprésence dans l’architecture de notre quotidien. • Le corps utopiste, les hétérotopies, de Michel Foucault, 2009 : Éditions Lignes. L’auteur retrace toutes les utopies liées au monde de l’enfance et explique que ces hétérotopies témoignent d’un système d’ouverture/fermeture qui isolent d’un espace. • Les Bulles, de Claire Castillon, 2011 : Éditions Grasset. Recueil de plusieurs nouvelles illustrant le réconfort que peut procurer la création d’un espace «bulle», un cocon chez M. Tout Le Monde.
tome 3 – bibliographie
140
141 articles • Confort et fluidité du parcours passager, dossier de presse, Aéroports De Paris, 2011. Dossier qui présente les futurs aménagements prévus par ADP pour Roissy CDG pour les années à venir avec pour mots d’ordre: évolution des infrastructures, gain d’espace et de confort pour les passagers, développement de la zone commerciale, et création d’une liaison entre différents terminaux. • Aéroports De Paris présente le futur visage de l’aéroport Paris-Orly, dossier de presse, Aéroports De Paris, 2012. Dossier qui présente les futurs aménagements prévus pour Orly avec principalement un unique terminal pour tous les vols, aménagements extérieurs, création d’une nouvelle salle d’embarquement, et développement pour le projet du Grand Paris. • Le Livre Blanc des grands aéroports régionaux français, dossier écrit par UCCEGA, novembre 2002. Écrit comparatif des différents aéroports nationaux, régionaux et européens.
le repli dans l’espace public
• Commerce aéroportuaire, les boutiques d’Aéroports de Paris, dossier de presse, Aéroports De Paris, 2009. Dossier qui présente les futurs action d’ADP avec notamment : aménagement de la zone commerciale et développement d’un nouveau mode de distribution. • Espace détente : l’impact des technologies sur les loisirs, de Vasiliki Noula, 2010. Étude portant sur la problématique suivante «comment peut-on optimiser notre temps de loisir?». L’auteur développe ainsi l’étude des différentes formes de capsules personnelles. • Les aéroports de demain, pour le centre Jacques Cartier, de Barla Philippe, Bonnafous Alain, Oum Tae et Patier Danièle, 1997. Colloque datant de 1997 sur le devenir des aéroports nationaux.
tome 3 – bibliographie
Croquis et intentions de forme
A' B'
Espaces de repli au sein AF
IV-AF AF
RIA
PMR
AF
A' B'
AF
Plan La Jetée - 1/200
20
+7.50
+4.00 mise à jour plans structure 19/12/05
22
Coupe AA’ - 1/200
+7.50
+4.00 mise à jour plans structure 19/12/05
22
Coupe BB’ - 1/200
C
410
67
410
431
339
de l’aéroport roissy-cdg
220 140
1 035
A
51
100
20
195
17
331
225
140
B
210
156
210
480
156 480
90
C
960
257 217
Plan projeté - 1/50
20
±0,00 Rez-de-chaussée
480
480
90
960
212
268
212
268
480
480 960
Coupe BB - 1/50
257 217
±0,00 Rez-de-chaussée
20
257 217
Coupe AA - 1/50
476
295
280
1035
Coupe CC - 1/50
A B
diffĂŠrentes configurations
Insertions dans sites
Plans - Exemples de configuration - 1/200
croquis d’illustrations
20 73
35
20
242 196
35
91
210 86
43 151 480
158 78
les cellules
222 106 280
23
420
225 140
F
23
G Plan cellule 1 - 1/25
35
176
410 128 480
176
35
E
72
D
Plan cellule 2 - 1/25
342 106
62 105
476
220 140
615
217 257
20
unitaires de repli
20
±0,00 70 212
480
75 268
±0,00
217 20
257
20
Coupe FF - 1/25
106
164
400
257 217
20
Coupe GG - 1/25
20
±0,00 35
410 100 480
35
217 257
20
Coupe DD - 1/25
20
±0,00 150
175
106 466
184
615
Coupe EE - 1/25
Poteaux metalliques
216 130
29
Panneaux de fibres MDF découpés Structure métallique porteuse Consolide les éléments en bois
10 96
Structure en bois porteuse Elle soutient les éléments arrondies Dalle de moquette en polyamide tufté
216 132
détails techniques
20
Toile blanche de type Batyline ISO de Serge Ferrari Éclairage de type spot Disposé au dessus de la toile Éclairage diffus, toile lumineuse 32
123
156
133
10
145
131 10
32
151
20
H
H
90
10
145
10
151
20
±0,00
245
217
8
133
10
Détail rampe PMR - 1/25
Plan technique cellule 2 - 1/25
32
30
10
92
158
91
10
68
15 10 15
30
10
32
101
10
213
Coupe technique HH - 1/25
59 Panneaux de fibres MDF découpés
29
Structure métallique porteuse Consolide les éléments en bois
111
96 10
111
29
156
J
Structure en bois porteuse Elle soutient les éléments arrondies
J Éclairage de type spot Disposé au dessus de la toile Éclairage diffus, toile lumineuse
Poteaux métalliques
Toile blanche de type Batyline ISO de Serge Ferrari
Plan technique cellule 1 - 1/25 91
10
68
10 101 10
59
10
10
217
8
92
29
158
15 10 15
213
29
20
Détails matériaux
±0,00
Coupe technique JJ - 1/25