2013_MDGRI-2_DIPLÔME_MARLÈNE_RICHANT

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01 MILIEU URBAIN - MILIEU NATUREL LA NATURE ET L’ESPACE

Marlène Madeline Richant Mastère Design global, recherche et innovation. Ecole de Condé Paris, 2012-2013




Ce mémoire a été réalisé durant l’année scolaire 2012-2013, dans le cadre de ma cinquième année de formation en design d’espace. La réalisation de ce mémoire est née de l’ambiguïté qui se lit à travers le mot «milieu» et de sa signification. Utilisé à la fois pour définir le monde naturel mais aussi l’environnement urbain, le «milieu» désigne le cadre dans lequel vit un organisme vivant, considéré comme conditionnant son comportement et auxquels les organismes doivent être adaptés pour survivre et se perpétuer. À travers ce mémoire, je souhaite donc faire le parallèle entre le milieu urbain et naturel en portant le regard sur les différentes pratiques et expériences que l’on a de ces milieux. L’idée de vivre cette rencontre comme une expérience, est liée à une pratique personnelle. Je vois le mot «milieu» comme le connecteur logique qui relie le monde naturel et l’environnement urbain. Ce que je définis comme «naturel» est un paysage qui évolue avec le temps et qui me rappelle mon passé, surtout mon enfance, et qui me fait me sentir chez moi. À travers ce paysage naturel, j’éprouve un sentiment de grandeur et de force, de régénérescence et de liberté. Cependant, j’ai également l’impression que cette nature m’appartient, que je peux la posséder, qu’elle peut devenir mon 4


AVANT - PROPOS territoire. Un territoire construit selon mes besoins. Un territoire qui peut s’apparenter à l’environnement urbain et ainsi définir ce qu’est la ville. Néanmoins, l’expérience que l’on a de la ville est différente, construite par l’homme, elle est faite à notre échelle et répond donc à des besoins, ici, plus matériels. Alors que le milieu naturel répond, selon moi, à des besoins, ici, plus spirituels. Malgré que la ville posséde la même grandeur et la même force que la nature, les expériences et pratiques que l’on a de ces deux milieux, se vivent différemment.

ture. Tout au long de la découverte de ce mémoire, ce cheminement permet d’appréhender autrement l’interprétation que l’on pourrait avoir de ce mémoire.

C’est donc cette cohésion, cette complémentarité, cette confrontation entre les deux milieux qui me semble intéressants à développer. À travers ce mémoire, j’ai donc pris le parti d’avoir une double ambition. Celle, tout d’abord, de mettre en perspective des projets déjà réalisés pour faire apparaître les choix et les objectifs de recherche plus généraux, dans laquelle cette relation entre le milieu naturel et urbain s’inscrit. Il s’agit, ensuite, d’établir sur cette base d’autres aspects de cette rencontre, entre les deux milieux, en ouvrant à de nouvelles démarches. La création d’un parcours dans la lecture permet, grâce à la mise en valeur de diverses notions, de guider et de ponctuer la lec5


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REMERCIEMENTS En premier lieu, je tiens à remercier mon professeur référent Monsieur Gilles Le Bars, et mon professeur référent associé Madame Apolline Torregrosa, qui se sont toujours montrés à l’écoute et très disponibles tout au long de la réalisation de ce mémoire, ainsi que pour la confiance, l’aide et le temps qu’ils ont bien voulus me consacrer, ce qui a constitué un apport considérable durant toute la période du travail, et la réussite de cette formidable année sans qui ce mémoire n’aurait jamais vu le jour. Enfin, je tiens également à remercier mes parents pour leur contribution, leur soutien et leur patience. J’adresse aussi mes plus sincères remerciements à tous mes proches et amis, qui m’ont toujours soutenue et encouragée et toutes les personnes qui ont participé, de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire.

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Avant - propos Remerciements

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01. PRÉSENTATION / Observations et constat. 1.1. INTRODUCTION

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1.2. ENJEUX

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1.3. PROBLÉMATIQUES

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02. RECHERCHES / La nature et la ville. 2.1. CONTEXTE HISTORIQUE Pourquoi nous sommes-nous détaché de la nature ?

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2.2. QU’EST-CE QUI DÉFINIT LE MILIEU URBAIN ?

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2.3. QU’EST-CE QUE LA NATURE ?

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2.4. LE MILIEU NATUREL ET LE MILIEU URBAIN.

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TABLE DES MATIÈRES 03. DÉVELOPPEMENT / Le milieu naturel et le milieu urbain. 3.1. ÉCHANGE ENTRE LE MILIEU NATUREL ET URBAIN 3.1.1. Mutation et combinaison des deux milieux. 3.1.2. Amplification de la nature dans le milieu urbain. 3.1.3. Interférences et rencontres entre le milieu urbain et la nature. 3.1.4. Synthèse. 3.1.5. Recherches plastiques et notions développées: - Imbrication/ liaison - Métamorphose/ fusion 3.1.6. Passage entre le milieu naturel et urbain.

3.2. INTRUSION DE LA NATURE DANS LE MILIEU URBAIN 3.2.1. Dissociation entre les deux milieux. 3.2.2. Accroissement et propagation de la nature. 3.2.3. Synthèse. 3.2.4. Recherches plastiques et notions développées: - Altération/ Parasite - Fluctuation/ Dissolution 3.2.5. Micro-organismes et greffes architecturales.

3.3. INSPIRATIONS ESTHÉTIQUES DE LA NATURE SUR LE MILIEU URBAIN 3.3.1. Organisation de la nature et son impact architectural. 3.3.2. Transcription et reconstitution du milieu naturel. 3.3.3. Incidence fonctionnelle de la nature sur la ville. 3.3.4. Synthèse. 3.3.5. Recherches plastiques et notions développées: - Dissimulation/ Illusion - Assemblage/ Destructuration 3.3.6. Interprétation urbaine de la nature.

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04. BIBLIOGRAPHIE / Ouvrages et expositions.

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05. FILMOGRAPHIE / Documentations et reportages.

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06. ANNEXES / Conférences et expositions.

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01 PRÉSENTATION OBSERVATIONS ET CONSTAT


L’observation de la nature a été essentielle à la conception de formes architectoniques. L’architecture a toujours réinterprété les formes naturelles. Souvent, elles naissent d’une volonté ou d’une capacité d’adaptation au milieu ou à l’environnement qui l’entoure. Aujourd'hui, la population s'accroît, les villes se densifient et s'étendent sur des territoires de plus en plus vastes, afin de répondre à une demande toujours plus forte de logements. Les villes recouvrent, donc, peu à peu de larges surfaces naturelles. L’Homme prend de plus en plus possession de l’espace qui l'entoure. Il le transforme, le façonne afin de construire son propre environnement. Cependant, selon une philosophie chinoise, le Feng Shui, (qui consiste à trouver l’équilibre et à favoriser la bonne circulation des énergies) explique que pour «Équilibrer une maison, il faut six fois sa masse en arbre». Si l'on suit ce raisonnement, il paraît évident que la plupart des habitats urbains sont "déséquilibrés", malgré la présence de parcs et jardins publics situés au sein des villes. La demande des métropolitains s'intensifie pour trouver au sein de leurs habitats privés une nature qui, actuellement, tend à disparaître. 12


1.1 INTRODUCTION Suite à ce constat, pour remédier à ce manque, beaucoup de designers ont imaginé de nouvelles formes que la nature peut prendre au sein de l’habitat privé, par exemple, le Living Stones de Stéphanie Marin ou encore la Pratone Chair, de Gruppo Strum. Cependant, à travers ces créations, on constate que c’est la nature qui s’adapte au milieu urbain et non l’inverse.

par une forme d’harmonie entre les deux milieux. Mais aussi, une «intrusion» de la nature dans le milieu urbain qui met en avant un déséquilibre et une envie, qu’a la nature, à reprendre ces droits. Puis, une rencontre qui permet de voir la nature comme l’«inspiration esthètique» servant de modéle à la création d’objets et d’architectures au sein du milieu urbain.

Ce que je propose est de réinterroger la place de la nature dans le milieu urbain en imaginant les nouvelles formes qu’elle peut prendre en son sein, en tenant compte des modes de vie de l’Homme de demain, des caractéristiques urbaines et des nouveaux usages et fonctions de la nature. Marie Rouanet, femme de lettres et éthnologue affirme que: «Il faut que la nature me rappelle là où je vis quotidiennement» (2010, entretien sur le thème de «Ville fertile»). Il est plus juste que le milieu urbain s’adapte à la nature. Michel Corajoud, paysagiste, montre que «Le problème n’est pas la nature mais celui de sa transposition dans la ville [...] la ville doit s’adapter au vivant».

De ces différentes démarches de travail, vont découler les enjeux économiques, écologiques, culturels, sociaux et créatifs.

Pour cela, on s’interrogera sur les différents types de rencontres qui existent entre le milieu urbain et le milieu naturel. À cet égard, on verra ces rencontres comme un «échange» qui se traduit 13


Enjeux culturels Le projet peut avoir un impact pédagogique afin d’apporter un prise de conscience de la valeur du patrimoine naturel et de le rendre accessible et compréhensible (découverte, esprit d’ouverture, curiosité...). Enjeux écologiques Protection du patrimoine naturel (faune,flore...), de la biodiversité afin d’optimiser l’énergie ( réduire le gaspillage, le recyclage, les énergies renouvelables, les panneaux photovoltaïques, les toitures végétalisées...) et de sauvegarder les ressources naturelles. Enjeux économiques Une initiative qui favorise l’attractivité et la pérennité afin de diversifier les activités sur un même site et proposer des diverses solutions (diversité des surfaces naturelles, surfaces modulables, diversité des activités sportives...). Tout en prennant en compte les enjeux environnementaux, qui sont sources d’économie. Le projet prend en compte l’évolution des nouveaux modes de vie des habitants afin de donner une nouvelle identité aux territoires. 14


1.2 ENJEUX Enjeux sociaux Trouver un moyen où le milieu urbain s’adapte à la nature, permet d’améliorer la qualité de vie ( donner envie de s’approprier les espaces communs, aménager des espaces publics de rencontres...), mais aussi limiter les nuisances (confort visuel, sonore, olfactif...). Cette solution permet de proposer d’autres usages et activités (détente, refuge physique et cognitif, échappatoire de proximité, activités physiques et sportives, intellectuelles ou encore des activités périodiques).

a pour but de perturber le quotidien des citadins. Il doit permettre aux visiteurs de vivre des expériences plus complètes, grâce à l’intégration de la nature dans la ville, qui permet de lier les usagers à l’espace, la lumière, la couleur, les matériaux... Afin de prendre en compte dans le projet l’espace et la personne qui le traverse.

Enjeux créatifs L’enjeu principal de ce projet est de trouver un nouveau rapport à l’urbain selon les enjeux naturels: se promener dans la ville, en signaler les particularités, les matériaux, les couleurs, les formes, repérer les rapports que peut entretenir une construction avec son environnement urbain ou naturel. Un enjeu majeur qui permet d’éveiller la curiosité, la sensibilité et l’imaginaire pour créer des lieux de découvertes et d’expériences qui auront un impact psychosensoriel ou encore, qui engendreront un équilibre psychique individuel et collectif. Le projet 15


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1.3 PROBLÉMATIQUES Comment intégrer la nature dans un milieu urbain ou à une architecture existante ? Comment peut-elle s’exprimer formellement ? Quelles sont les fonctions de la nature au sein du milieu urbain ? Aurait-elle d’autres fonctions ? D’autres utilités ? D’autres usages ? D’autres valeurs ? Vit-on la nature autrement ? Quels types d’expériences propose-elle ? Expériences cognitives, sensorielles ?

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02 RECHERCHES LA NATURE ET LA VILLE


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2.1 CONTEXTE HISTORIQUE Pourquoi nous sommes-nous détachés de la nature ? Durant le temps agraire, selon Pierre Bontinet (2008, cité dans Anthropologie du projet), la relation qu’entretenait l’homme avec la nature était purement pratique. Le travail manuel, comme l’agriculture ou l’artisanat, déterminait leur façon de vivre.

À ce jour, l’entrée dans une période dite, de post-modernité tend à revenir à des valeurs plus sûres faisant référence à celles de notre passé et aux respects de l’environnement, c’est donc pour cela, que de nouvelles notions vont faire leurs apparitions, comme l’écologie ou encore la biodiversité. Ces nouvelles démarches permettent ainsi de penser aux problèmes présents et aux conséquences causées par le progrés. Elles permettent ainsi de trouver des solutions durables et de se rapprocher, de nouveau, de la nature.

Vers le XVIIIème, le siécle des Lumières met en avant une nouvelle façon de penser. Avec la création des encyclopédies, la «Raison» rend la culture accessible afin de penser par soi-même. Notamment avec l’apparition de nouveaux penseurs, tels que Emmanuel Kant (Critique de la raison pure, 1781), Jean-Jacques Rousseau (Les confessions, 1770), Denis Diderot (Encyclopédie, 1747) ou encore Montesquieu (Lettres persanes, 1721). Par la suite, la révolution industrielle de 1840, la création des chemins de fer et de grandes métropôles, ouvre à une nouvelle forme de modernité et de progrés scientifiques jusqu’à la fin de XIXème siècle, telle que la machine à vapeur, la métallurgie ou encore les travaux du baron Haussmann à Paris. Cependant, les guerres ( guerre 1914-18, guerre 1939-45, guerre froide...), les génocides ou encore la catastrophe de Tchernobyl montrent que cette période d’évolution et de progrés scientifiques a ses limites. 21


2.2 QU’EST-CE QUI DÉFINIT LE MILIEU URBAIN ? Un milieu se définit par l’amplitude, le rythme et la rapidité des changements qui l’affectent. Chaque être vivant est en relation continuelle avec tout ce qui constitue son milieu. Quant au mot urbain, il concerne la ville et tous les aménagements qui s’y rapportent, qu’ils soient décoratifs ou utilitaires. Mais il désigne aussi l’endroit où habite le citadin. Le milieu urbain est un environnement physique et/ou biologique qui entoure et influence des êtres vivants et leurs comportements, auxquels les organismes doivent être adaptés pour survivre et se perpétuer. Il se définit comme étant l’environnement dans lequel se concentre la plupart des activités humaines: habitats, commerces, industries, éducations... C’est un lieu de passage, qui se caractérise par une densité importante d’habitats (et d’habitants) et par un nombre élevé de fonctions qui s’organisent autour. L’habitat est un concept utilisé, dans le domaine de l’écologie, pour décrire les caractéristiques du lieu dans lequel une population d’individus, d’une espèce donnée, peuvent vivre et s’épanouir. On peut donc caractériser le milieu urbain par une succession d’habitats où l’homme est en relation directe avec son milieu. Un milieu qui influence son comportement et auquel il doit s’adapter pour vivre. 22


2.3 QU’EST-CE QUE LA NATURE ? La nature désigne au sens large ce qui se produit spontanément sans intervention de l’homme. C’est l’ensemble de choses perçues, visibles, en tant que milieu où vit l’homme et des principes qui l’animent. La nature est à la fois végétale, minérale et animale. La nature végétale (fibre végétale, serpent végétal) est un être vivant caractérisé par son rapport aux autres organismes vivants (humains, animaux...). Il peut être représenté par une forme d’assemblage de divers organismes. Quant au minéral, il est relatif aux corps constitués de matière inorganique. C’est une composition naturelle, un agencement d’atomes qui s’assemblent selon la périodicité et la symétrie précise qui se reflètent dans un groupe d’espace. La nature animale se compose d’êtres vivants qui se nourrissent de substances organiques. Par conséquent, la nature est un élément organique ou inorganique qui posséde sa propre entité et qui peut évoluer seule dans un milieu. Mais la nature peut également être contrainte par l’homme. Elle s’apparente donc davantage à un corps organique et vivant qui se distingue par un ensemble de choses matérielles, d’êtres vivants, l’entourant et l’influençant.

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2.4 LE MILIEU NATUREL ET LE MILIEU URBAIN Le milieu naturel est façonné d’abord par l’écosystème. Puis par l’intervention humaine. La notion d’écosystème s’appuie sur une partie minérale, le «biotope» et une partie vivante et organique, la «biocénose». Quant au milieu urbain, il se définit par une succession d’habitats où l’homme est en relation directe avec son milieu. Cette notion de milieu prend une place importante dans l’évolution des êtres et des organismes qui y vivent. Le milieu vient entourer et influencer leurs comportements. C’est un environnement physique et/ou biologique auxquels les organismes doivent être adaptés ou s’adapter, pour vivre. Il se définit par l’amplitude, le rythme et la rapidité des changements qui l’affectent. Chaque être vivant est en relation continuelle avec tout ce qui constitue son milieu.

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03 DÉVELOPPEMENT LE MILIEU NATUREL ET LE MILIEU URBAIN


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3.1 ÉCHANGE ENTRE LE MILIEU NATUREL ET URBAIN Ce qui détermine l’échange, au sens général, sont les changements et transferts réciproques de quelqu’un et/ou quelque chose avec autre chose. Action de s’adresser, de s’envoyer réciproquement des choses. Comme l’écrit Gilles Clément «Le jardin résulte toujours d’une action combinée de l’homme avec la nature» (2011-2012, p.50, cité dans Jardins, paysage et génie naturel), un rapport d’harmonie entre divers éléments qui permet de garder une forme «d’équilibre» et de «stabilité» entre eux. Afin de comprendre comment engendrer cette forme d’échange entre le milieu urbain et naturel, nous verrons la mutation et la combinaison entre ces deux milieux qui visent à les faire passer d’un état à l’autre. Par la suite, on s’interrogera sur l’amplification de la nature dans la milieu urbain qui prolonge et ajouter de la nature et rééquilibrer l’espace urbain. Et nous verrons également les interférences entre les milieux qui exercent réciproquement diverses actions sur le milieu urbain et naturel.

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3.1.1 ÉCHANGE ENTRE LE MILIEU NATUREL ET URBAIN

MUTATION ET COMBINAISON DES DEUX MILIEUX Ce qui détermine la mutation, au sens général, sont les changements d’affectation ou de position qui visent à passer d’un état à l’autre. Un changement radical, une conversion, une évolution, une modification de la situation qui résulte de sa nouvelle affectation, comme une réorganisation, comme l’explique Lavergne «Ce qui conduit l’être humain à s’approprier la nature, c’est le besoin d’accaparer l’espace à son usage» (1999). En biologie, la mutation se traduit par l’apparition d’un caractère nouveau chez un être vivant. Apparition brusque, un changement dans la structure de certains gènes, transmis aux générations suivantes.

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Oeuvres éphémères faites de matériaux naturels et réalisées en harmonie avec les paysages dans lesquels ils s’inscrivent. Le Land art, art in situ, art en nature, art environnemental. C’est l’idée de sortir l’art des musées, les artistes investissent la nature et les paysages afin de leurs donner une autre valeur, une autre esthétique, ou au contraire, de la mettre en valeur. Impact poétique et artitisque, métamorphose de l’environnement, l’homme dessine dans le paysage, et s’impose dans le paysage en déterminant la forme de celui-ci. Les artistes viennent amplifier sa forme et son mouvement afin de lui donner vie.

RUNNING FENCE / Californie 32


3.1.1

SPIRAL JETTY / Rozel Point Une déformation de la côte, ou une mise en valeur de celle-ci, en spiral, qui donne une direction au regard et aux promeneurs, ce qui entraîne les individus de l’extérieur vers l’intérieur de cette installation. Ce lieu n’est plus un simple bord de mer mais se distingue par cette nouvelle forme, qui lui confére une nouvelle identité.

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VALLEY CURTAIN RIFLE / Colorado / 1970-72 Christo 34


3.1.1

Cette installation donne une limite, une frontière, ce qui engendre un contraste de couleurs. Ce large contraste met en avant l’espace central. Cette installation peut se référer à un placenta, qui protège un élément contre les agressions extérieures.

UTOPIANISM Chrito et Jeanne-Claude 35


Transformation des voies ferrovières en un parc urbain suspendu. Équilibre entre la végétation en friche et la construction industrielle qui permet d’intégrer The High Line, dans l’environnement urbain. Son insertion dans la ville vient créer un rythme et un rupture avec le milieu urbain et naturel. La nature s’intégre donc partiellement et progressivement dans l’environnement urbain. Assemblage du milieu urbain et naturel. Se référant à la création du chemin de fer, la nature semble vouloir y reprendre ses droits. Echange poétique de ces deux milieux, l’homme inclut la nature en jouant avec la linéarité du lieu. L’homme mute l’espace progressivement.

THE HIGH LINE James Corner 36


3.1.1

Transformée par Ulrik Samuleson en jardin baroque, la station souterraine à Stockholm offre une architecture très éclectique. Située sur la ligne bleue du métro. Ce réaménagement complet se compose de graviers, statues de marbres, jeux graphiques (damiers) et chute d’eau (dans la roche). Il y a également la reconstitution d’un chantier de fouilles archéologiques. Transformation du métro en oubliant sa fonction première, un univers psychédélique qui donne l’impression à l’homme d’être envahi par une nature qu’il ne connaît pas ou qu’il ne reconnaît pas. Cette nature dominée par l’homme semble progresser et s’emparer de cette station de métro, en s’imbriquant dans celui-ci.

STATION DE KUNGSTRÄDGÄRDEN / Stockholm Ulrik Samuleson 37


À un emplacement qui était autrefois un terrain de camping, cette structure en forme de nid-d’abeille vient créer du mouvement tout en donnant de la légéreté à l’architecture. Cette installation répond à la forme courbe de la végétation qui se situe sur tout le long de l’«espace promenade».

STATION DE LA PINEDA / 2010 Jean Rieucau 38


3.1.1

PACK(ING) DAY / 2010 Cette structure démontable et repliable crée un lieu de respiration, là, où la ville étouffe. Ludique, nomade et économique. Pack(ing) Day est une terrasse fleurie et mobile, qui adopte l’envergure et l’emplacement d’un véhicule, pouvant ainsi s’installer sur une place de stationnement. Elle permet de susciter un nouveau lieu urbain de rencontre, sans encombrer l’espace des trottoirs. Confrontée au manque de place au sein du milieu urbain, la nature s’imbrique dans l’environnement urbain en prennant la forme d’une place de stationnement. La nature est alors dominée par l’homme et contrainte par la ville.

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3.1.2 ÉCHANGE ENTRE LE MILIEU NATUREL ET URBAIN

AMPLIFICATION DE LA NATURE DANS LE MILIEU URBAIN C’est l’action de croître, de pousser. Croissance et/ou augmentation en quantité, en valeur, en intensité. Augmentation des dimensions, en hauteur, en diamètre, en volume, pendant une période déterminée. Variation durant une période. Prolongement de l’espace afin d’ajouter de la nature et rééquilibrer l’espace, la ville... (extension d’un espace, greffes...). Élargissement, augmentation de l’espace. Espace qui progresse, change, évolue et varie.

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3.1.2

« Le jardin de la vallée de Gilles Clément: jardin planétaire, [...] Conduire le mouvement spontané des végétaux, nommé vagabondes » La sagesse du jardinier, Gilles Clément.

L'installation artistique qui est placée devant la CMP (“diligence and integrity, sustainable corporate development”) à Taiwan représente deux voitures enfouies dans l'herbe. Cette installation refléte une fusion entre la nature et la ville donnant l’impression que la nature prend le dessus sur le milieu urbain. Impact poétique et artitisque, intervention volontaire de l’homme dans la ville, la nature s’accroît et recouvre la ville au fur et à mesure. Cette intervention donne l’impression que la nature reprend ses droits spontanément.

SUNKEN CARS IN GRASS / Taiwan

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PARC AQUATIQUE / Marne-La-Vallée Jacques Ferrier Ces «villages-nature» constituent un projet qui a «une destination touristique basée sur la quête d’harmonie entre l’homme et la nature» (J.Ferrier). Le projet joue avec l’horizontalité et la verticalité de son architecture, soulignées par la présence de végétations. L’horizonzalité met en avant l’idée de paysage, quant à la verticalité, elle met en avant, son mouvement et sa progression dans l’espace. Une amplitude qui tend à montrer l’accroissement de la nature dans la ville. Progression de l’espace en fonction du mouvement de la végétation afin de fondre la contruction dans l’environnement. L’architecte utilise du verre afin de donner davantage l’illusion que la nature pénétre au sein de l’espace. Cependant l’utilisation des lignes droites horizontales, ne permet pas de l’intégrer complétement.

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3.1.2

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LEONARDO GLASS CUBE / 2007 3deluxe «Cette concentration visuelle engendre une perception de la réalité plus intense que ne permettrait pas la seule vision de la vraie nature environnante. De plus, les aspects varient à l’infini, selon l’endroit d’où l’on regarde la façade et les variations de la lumière au fil de la journée et des saisons. Ce décor confère une qualité poétique au bâtiment – incitant l’esprit à bâtir des histoires et à explorer des paysages artificiels». Niko Alexopoulos.

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3.1.2

Intégrer l’architecture dans une courbe végétale permet de la fondre dans le paysage. Fondre le milieu urbain dans la nature permet de donner l’illusion que la nature reprend ses droits au sein de l’environnement urbain. Les ouvertures, tout en verticalité, de l’architecture contrastent avec les courbes qui rappellent des dunes.

HOBBITSTEE VAN BLOKKER MIII Architecten 47


L’aménagement de ce « couloir végétal » au sein de cette rue, apporte de la fluidité et de la souplesse. Il accompagne les individus dans leurs déplacements. Une intégration de la nature dans le paysage urbain qui permet d’établir une liaison entre les deux milieux, mais également, de créer un contraste entre eux par l’utilisation de formes courbes et sinueuses. Impact poétique, construction d’une nature ou d’un environnement naturel dans la ville, une nature tropicale qui semble venir d’un autre pays.

ZHONG-XIA BOULEVARD URBAN ECOLOGICAL CORRIDOR / 2005-2007 Sergio Palleroni

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3.1.2

LIVING STONES Stéphanie Marin «Composition modulable pour le sol, pratique et poétique. Un ensemble surréaliste. Des galets surdimensionnés, une plage de repos à géométrie variable pour un intérieur contemporain. Des galets comme paysage chimérique de vacances idéales, permanentes, transformés en jeu jouissif d’appartement». (S.Marin)

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La façade se compose d’une sorte de membrane continue qui vient border l’ensemble du bâtiment. Cette membrane transforme le bâtiment en un élément évoluant au gré des tonalités des saisons et selon l’incidence de la lumière tout au long de la journée. La partie inférieure de l’architecture se compose de formes simples représentatives de la nature. Les jeux d’ombres que cette membrane crée permet de faire un lien entre l’intérieur et l’extérieur et ainsi accentuer l’idée de propagation.

BUREAUX DE SUDWESTMETALL / Allemagne Allmann Sattler Wappner Architekten 50


3.1.2

Création d’un paysage, une nouvelle perspective qui permet d’organiser/ d’adapter le milieu urbain au mouvement de la nature. Concevoir un espace en fonction du mouvement de la nature, afin de ne pas la contraindre. Cette imbrication des deux milieux permet de créer plusieurs fonctions différentes au sein d’un meme lieu, selon les variations climatiques. Ces activités deviennent donc, éphémères et dépendent des conditions naturelles. Le paysage se transforme et évolue afin d’engendrer d’une nouvelle perspective. Ici, le milieu urbain s’adapte au mouvement de la nature c’est donc pour cela que l’architecte-paysagiste F. Leclercq conçoit un parc qui puisse d’adapter aux conditions climatiques et à l’accroîssement de cette nature.

EUROMÉDITÉRRANÉE II L’EXTENSION / Marseille Françcois Leclercq 51


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3.1.3 ÉCHANGE ENTRE LE MILIEU NATUREL ET URBAIN

INTERFÉRENCES ENTRE LE MILIEU URBAIN ET LA NATURE Les interférences sont une réaction réciproque entre deux phénomènes ou deux êtres vivants. Un échange d’informations, d’émotions, d’énergies qui entre en contact avec un espace ou un être vivant. Une action réciproque qu’exercent sur l’autre deux ou plusieurs systèmes physiques à la manière d’une intéraction, car selon Edgar Morin, « Les interactions sont des actions réciproques modifiant le comportement ou la nature des éléments, corps, objets, phénomènes, en présence ou en influence » (1977).

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Ces jardins impériaux intègrent le paysage naturel des collines et des plans d'eau à des éléments de fabrication humaine tels que pavillons, salles, palais, temples et ponts, pour en faire un ensemble harmonieux et exceptionnel du point de vue esthétique, tel un «jardin de l’harmonie préservée, expression exceptionnelle de l’art créatif du jardin paysager chinois, intégrant réalisations humaines et nature en un tout harmonieux». Construit à grand échelle afin de répondre à leurs fonctions de jardins impériaux, ils se divisent en différents pôles éloignés les uns des autres, créant une nouvelle organisation au sein du jardin. Ces jardins permettraient ainsi de trouver un équilibre à la fois physique et psychique.

LE PALAIS D’ÉTÉ / Beijing, Chine 54


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PRINCE GONG’S MANSION / Beijing, Chine

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Ce projet a été réalisé afin de rendre compte de la place de la nature dans la ville. Au centre du pavillon, un jardin à la française est planté à la vertical. Ce jardin réalisé, à la manière d’un tissage, vient structurer l’espace et le diviser. Au sein du Pavillon, une exposition est consacrée aux cinq sens, entre équilibre et mouvement, l’idée est de rendre le spectateur acteur et «de les lier à la culture française».

PAVILLON FRANÇAIS / Shanghai Jacques Ferrier 56


3.1.3

Ce musée évoque une relation entre la nature et les individus. Il disparaît dans les montagnes et ne s’impose pas à l’environnement. Il se compose par une alternance de formes simples et géométriques qui décompose sa forme globale et la fait varier. Cette implantation dans le sol correspond à la fonction du bâtiment, qui est de représenter «le musée d’art dans la terre» (en anglais, «art museum in the earth»).

CHICHU ART MUSEUM / «Art Museum in the earth» Tadao Ando 57


Le but de cet hôpital est de recréer un environnement familier et réconfortant. Une terrasse qui rappelle les rives rocheuses voisines de Puget Sound. Création d’un environnement en fonction de ses usagers et pour soutenir ces derniers, comme l’écrit Clare Cooper Marcus, «Voir la nature comme un phénomène «engagement dans la nature» qui stimule tous les sens et génère d’autres expériences multisensorielles [...] ce qui provoque un apaisement, un état de découverte et une diminution du stress» (2006, Habitat et nature: Du pragmatisme au spirituel ).

HARRISON MEMORIAL HOSPITAL Bremerton Washington 58


3.1.3

L'idée est de concevoir des éléments architecturaux flexibles et modulables qui permettent de s'adapter à la diversité des besoins. Ces éléments plus proches, de la sculpture, que de l’architecture apportent une nouvelle identité à l’espace et une approche plus poétique de celui-ci. Ces sculptures donnent un nouvel usage à l’espace et le caractérise. Cette particularité engendre une nouvelle relation entre l’espace et les individus qui le traverse.

LES FRÈRES BOUROULLEC 59


3.1.3

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3.1.4 ÉCHANGE ENTRE LE MILIEU NATUREL ET URBAIN

SYNTHÈSE À travers ces diverses analyses, on peut constater que la transformation d’un espace se traduit effectivement par des changements d’affectation d’un lieu ou d’une architecture. Ce changement permet de donner un caractère nouveau à ces derniers. L’amplification, quant à elle, permet de donner plus d’importance à un objet et/ou un espace. Elle permet également de jouer avec les volumes et les dimensions. Quant aux interférences formelles, qu’exercent la nature sur le milieu urbain, permettent de créer un relation réciproque entre les deux environnements, comme un échange, dans le sens où leurs rencontres créent une intéraction physique et psychique. Les moyens qui permettent de tels changements sont variés, réaménagement d’espace, création d’objet qui donne une nouvelle valeur à l’espace, réorganisation spatiale à la manière de la nature. Ces changements donnent lieu à des modifications de la fonction ou de la valeur des lieux et des espaces où ces changements s’effectuent. Un processus qui répartit et articule l’espace.

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3.1.5 ÉCHANGE ENTRE LE MILIEU NATUREL ET URBAIN

RECHERCHES PLASTIQUES ET NOTIONS DÉVELOPPÉES Imbrication/ liaison Réunion en un seul groupe de divers éléments distincts. Action de combiner, d’arranger, de réunir des éléments divers pour former un tout, un ensemble, un assemblage. Métamorphose/ fusion Modification complète du caractère, de l’état de quelqu’un, de l’aspect ou de la forme de quelque chose constituant l’une des étapes de son développement normal. Changement d’un être en un autre, transformation totale d’un être au point qu’il n’est plus reconnaissable.

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À travers ces expérimentations, l’idée est de trouver un équilibre entre la nature et le milieu urbain grâce à une fusion de deux éléments qui engendre une modification complète de l’aspect et de la forme de ces élèments. Cette transformation entraîne un mouvement instinctif. Cette «loi du plus fort» permet d’appréhender comment la ville peut envahir le milieu naturel, et vis-versa.

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3.1.5

ExpĂŠrimentations

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3.1.5

Expérimentations

Afin de mettre en avant cet assemblage, j’ai effectué un fractionnement des surfaces, qui, une fois enchevêtrées, met en valeur l’idée de passage par un «mouvement instinctif» qui définit l’accroissement de la nature dans le milieu urbain, dans son propre mouvement.

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3.1.5

Expérimentations

Ce mouvement instinctif marque un contraste, un jeu de matières. Cette frontière entre les différentes zones colorées engendre une des division en sein de la forme courbe. Une division qui vient former un assemblage entre la nature et le milieu urbain.

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3.1.5

ExpĂŠrimentations

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3.1.5

Expérimentations Création d’un passage entre le milieu urbain et le milieu naturel. Ce passage s’apparente à un seuil qui permet aux promeneurs de traverser de manière progressive un milieu pour aller vers un autre environnement.

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3.1.6 ÉCHANGE ENTRE LE MILIEU NATUREL ET URBAIN

PASSAGE ENTRE LE MILIEU NATUREL ET URBAIN Suite à ces diverses recherches et analyses plastiques nous pouvons constater que le passage définit une jonction entre deux éléments, à la manière d’une frontière. C’est l’action de franchir, de circuler, de déambuler, de traverser... Cette jonction peut se définir comme étant une zone de contact entre deux parties et qui assure la mobilité de ces deux parties ou, leurs emboîtements en position fixe. Un passage, dans le sens ou il s’agit d’unir différentes parties entre elles, mais également, dans le sens où il s’agit d’organiser plusieurs éléments qui contribuent au fonctionnement d’un ensemble. Cet élément de passage entre les deux environnements met en avant le processus de développement de la nature et ainsi créer une progression de l’individu en son sein. Une progression qui montre l’importance de la nature dans le milieu urbain et ainsi récréer un équilibre entre les deux milieux. Ce projet a donc pour but d’imaginer une nouvelle manière de traverser le milieu urbain et naturel. À travers la réalisation du tome 02, nous montrerons si la thématique du franchissement peut être une solution afin de favoriser la liaison entre les deux milieux. 77


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3.2 INTRUSIONS DE LA NATURE DANS LE MILIEU URBAIN Ce qui détermine l’intrusion, c’est le fait de s’introduire de façon inopportune dans un groupe ou un milieu où la relation entre le milieu urbain et le milieu naturel entraîne une collision ou un choc. C’est le fait d’intervenir dans un domaine où il ne convient pas de le faire et de manifester une certaine gêne. Afin d’appréhender comment cette intrusion de la nature dans le milieu urbain s’exerce, nous verrons la dissociation entre les deux milieux qui distingue les deux milieux et les séparent. Nous nous interrogerons sur l’accroissement et la propagation de la nature qui fait intervenir un déplacement de quelque chose dans un milieu, sous une autre forme.

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3.2.1 INTRUSIONS DE LA NATURE DANS LE MILIEU URBAIN

DISSOCIATION ENTRE LES DEUX MILIEUX Séparer en éloignant, en opposant, des éléments qui constituent un groupe, une unité. Les désunir. Distinguer des choses, les séparer alors qu’elles étaient confondues ou étroitement liées: disjoindre. Fait de se désagréger, de perdre sa cohésion à la manière d’une désagrégation ou encore d’un éclatement.

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3.2.1

Les jardins de Suzhou sont un symbole de prospérité et d’aisance dans cette ville nommée «cité-jardin». La ville de Suzhou est une ville moderne, quadrillée et plate, hérissée de tours et d’immeubles. Pour s’éloigner de cet univers, il faut passer une muraille matérielle et psychologique pour accéder à la ville-jardin, «oasis de tranquillité» éparpillée aux quatre coins de la ville. Les jardins, notamment celui de Zhuozheng, permettent de créer un contraste avec le dynamisme de la ville. Les jardins créent des contrastes avec l’ambiance de la ville. Ce même contraste invite à équilibre entre les mouvements et le stress de la ville, provoque une rupture avec le milieu urbain afin de le rééquilibrer, à travers des lieux calmes et paisible. Cela apporte d’autres utilités, d’autres valeurs au sein de la ville. Création de jardins spirituels en rapport avec le paradis.

JARDIN CLASSIQUE DE ZHUOZHENG / Suzhou, Chine 83


Ces interventions ont pour but de rendre «significatifs» des objets lambda, à la manière de l’Arte Povera. Une intrusion du végètal, et de son processus de développement, dans un objet urbain, que permet de confronter la nature à la société de consommation. Impact poétique et artistique, créer un dialogue avec les usagers. Réinterroger les individus à la place de la nature dans l’environnement urbain.

FORÊT MOBILE / 2008

GIOVANNI ANSELMO / 1968 Senzo titolo

GUERILLA GARDENING / 2009 84


3.2.1

« Les jardins du Parc de Versailles peuvent être considérés, à son tour, comme un gigantesque laboratoire à ciel ouvert – théâtre scientifique ou, grâce à l’expérimentation, placée sous responsabilité des plus grands savants de l’époque. Traces subtils d’un art urbain » La péotique des jardins, Le Dantec.

Cette installation entre architecture et sculpture déstructure l’espace qui l’entoure et le métamorphose. Cette création se caractérise par des jeux de reflets et de lumières ce qui engendre une intéraction avec l’environnement et les spectateurs.

TRIANGULAR PAVILION WITH CIRCULAR CUT-OUT Dan Graham 85


Installations poétiques qui engendrent un dialogue entre les usagers et la nature. Conçues comme s’ils avaient toujours été là, les assises laissent pousser un arbre à travers leurs structures, ce qui vient désurbaniser les mobiliers et leurs donner une nouvelle valeur. Impact poétique, dialogue entre les usagers et la nature. La nature donne l’illusion de reprendre ce qui donne l’impression, au banc, d’avoir toujours été là.

MOBILIER DÉSURBANISÉ / 1997-2010 Patrick Demereau 86


3.2.1

La parasite est, au sens littéral, un être vivant qui vit au dépens d’un autre élément. Sa couleur accentue l’idée de parasite et sa forme contraste avec l’environnement dans lequel il s’intégre.

LOFTCUBE Werner Aisslinger 87


Ce projet rappelle l’idée d’une carapace qui vient se greffer à un «corps», la maison. Cette « carapace » rappelle celle d’un escargot, grâce à sa forme en spirale qui vient donner une direction à l’individu et qui le guide vers l’intérieur. En plan, sa forme courbe rappelle l’idée d’un nid, un habitat sûr et protégé.

CHAMBRE D’ENFANTS / Allemagne 88


3.2.1

Ce refuge de forme anguleuse, qui contraste avec les formes courbes de l’environnement, se fond dans le paysage avec facilité grâce à ces couleurs naturelles. Cette insertion dans l’environnement coincide avec la fonction qu’est un refuge. Un lieu, ou endroit, où quelqu’un peut se mettre à l’abri. Un lieu où il est possible d’observer l’environnement en tout intimité et discrétion.

REFUGE DE MONTAGNE Miha Kaizeli 89


Fertilisation du toît des abris-bus dans la ville de Paris, une fertilisation qui donne de la hauteur et de mouvement à l’abri-bus. Cette végétation contredit avec la linéarité de la structure. Une liberté des formes qui met du mouvement et une certaine fluidité à ces micro-architectures. Cette végètalisation permet également de ponctuer l’espace urbain.

BUSTOP / France et Iran Patrick Jouffret + Fariba Sanai 360 90


3.2.1

Ces installations, conçues par des artistes, portent un regard personnel sur la relation des personnes et de leur environnement. On peut constater que seul le dossier de ces étranges structures est visible et invite le spectateur à s’y installer. Placées sous la ligne d’horizon, ces installations modifient complèment la perception en créant de nouvelles perspectives et d’autres points de vue de l’environnement, ce qui engendre un contact différent avec la nature. Toutes ces installations ont pour but de réinterroger la place de la nature dans le milieu urbain en créant d’autres perspectives.

MOBILIERS / France 5.5 Designers 91


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3.2.2 INTRUSIONS DE LA NATURE DANS LE MILIEU URBAIN

ACCROISSEMENT ET PROPAGATION DE LA NATURE C’est l’action de croître, de pousser, de propager. En parlant d’un phénomène; fait de se transmettre d’un point à un autre d’un milieu. Répandre quelque chose. Déplacement progressif de quelque chose dans un milieu sous une autre forme. Prolongement de l’espace afin d’ajouter de la nature et de rééquilibrer l’espace, la ville... (extension d’un espace, greffes...). Elargissement, augmentation de l’espace. Espace qui progresse, change, évolue et varie.

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Cette architecture donne une impression de mouvement. Une fluctuation de l’espace qui engendre un emboîtement et une liaison entre le milieu urbain et la nature. La nature s’accroît à l’intérieur de l’espace, une nature qui évolue tout en limitant sa progression.

KING ABDULLAH INTERNATIONAL GARDENS / Arabie Saoudite / 2008-2011 94


3.2.2

Ce projet qui se répand sur le sol de la ville semble en mouvement, ce qui donne l’impression que la nature envahit la ville. La nature semble reprendre ses droits sur ce qu’à construit l’homme. Comme un réseau qui donne une direction aux regards et guide les individus. Les « racines » viennent envahir la ville aléatoirement et engendrent des variations dans l’espace urbain. Elles se propagent et matérialisent la circulation des individus dans cet espace.

STREETSCAPE IN A NEW WORLD / Beijing / 2008 James Wines 95


Investissement du milieu urbain par la création de formes naturelles. Intervention volontaire de l’homme. Ce projet apporte de la légèreté et de la fragilité. Il met en avant le côté éphémère de la nature, par l’homme, en montrant la facilité qu’il a à détruire et reconstruire son milieu.

LACE FENCE / Pays-Bas / 2005 96


3.2.2

« La nature semble ici reprendre ses droits, elle s’empare avec tenacité de la moindre parcelle de terre, si petite soit elle que l’artificiel urbain aurait delaissé. Sa fragilité apparente [...] agressions méprisantes des flux [...] ainsi elle s’oppose à l’indifférence brutale de l’activité urbaine, une légèreté pacifique comme un emblème de non-violence. Ces petits jardins clos interpellent notre regard cartographique. [...] existence encerclés qu’ils sont dans le bitume [...] accompli leur ouvrage ou l’usure, le temps et la degradation des lieux comme s’ils voulaient signaler les differents points [...] un temoignage de l’invisible présence de cette mouvance végètale. [...] Si un jour il lui en vient le desir qu’il peut afin de répondre à votre impatiente attente, réinventer ce lieu lointain et oublier: l’Eden. » La ville fertile, vers une nature urbaine, Hors-série paysage, Cité de l’architecture et du patrimoine.

LES PETITS JARDINS CLOS D’HERBE ERRANTE / 1994 Claude Courtecuisse 97


« Paradis de la mémoire » qui offrent à leurs visiteurs une promenade symbolique en forme de «somme encyclopédique, théâtre du savoir et théâtre du monde». Ils limiteraient à expérimenter de façon statique quelques points de vue ». La sagesse du jardinier, Gilles Clément.

«La station de métro Sèvres-Babylone s’habille aux couleurs du développement durable à l’initiative du ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire. L’exposition « Passez au durable, ça marche ! » se compose de huit vitrines qui fournissent aux « visiteurs- voyageurs » des informations sur les éco-gestes à adopter au quotidien et rappellent les engagements du Grenelle de l'Environnement.»

STATION DE MÉTRO SÈVRES-BABYLONE / Paris Bellinda 98


3.2.2

Green Oasis posséde une double fonction, à la fois lieu de convivialité et d’intimité, il est peu fréquenté et se situe dans un environnement urbain. Comme une chambre de verdure qui symbolise la forme de la nature. Cette installation filtre la lumiere et rompt avec les sons de la ville. Comme une interpellation sur l’espace urbain, un espace urbain en permanence en expansion au détriment de la nature. Cette installation enferme la nature dans un espace défini. Une nature dissoute qui perd de sa cohésion.

GREEN OASIS / Pays-Bas Jô Meester et Marije Van der Park 99


Cette architecture, de forme cubique, a un revêtement miroir qui permet de le fondre dans le paysage. Ce revêtement engendre une déformation et une nouvelle perspective créant alors une intéraction avec les individus. De cette intéraction découle un rythme et une répétition accentués par la verticalité de la facade.

MAGASIN 3 Block Architecture 100


3.2.2

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3.2.3 INTRUSIONS DE LA NATURE DANS LE MILIEU URBAIN

SYNTHÈSE L’intrusion de la nature permet de donner plus d’ampleur à un objet et/ou un espace. Cela créé une sorte de greffe, une extension au sein d’une architecture, d’un espace existant. Mais, l’idée de propagation de la nature peut aussi s’apparenter à un développement spontané qui montre la nature dans son propre mouvement sans intervention de l’homme. Pour cela, des interventions volontaires et involontaires de la nature dans la rue donnent une identité aux lieux. La création de façade et les murs végétalisés envahissent les lieux et constructions existantes. Les architectures se fondent dans le paysage et/ou montre l’accroissement de la nature dans le paysage urbain.

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3.2.4 INTRUSIONS DE LA NATURE DANS LE MILIEU URBAIN

RECHERCHES PLASTIQUES ET NOTIONS DÉVELOPPÉES Altération/ parasite Création d’un contraste, la nature est vue comme un corps étranger. Un organisme animal ou végétal qui se nourrit strictement aux dépens d’un organisme hôte d’une espèce différente, de façon permanente ou pendant une phase de son cycle vital. Fluctuation/ Dissolution Variations successives et en sens contraire, comme un mouvement provoqué et perçu. Variation spontanée d’une force qui agit par poussée sur quelque chose et tend à lui imprimer un mouvement, un mouvement ainsi produit, qui permet d’accroître le développement, le dynamisme d’une activité, effet qui en résulte.

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En se référant aux Petits jardins clos d’herbe errante de Claude Courtecuisse (1994), j’ai voulu traduire graphiquement et de manière simple l’idée d’intrusion. De ce code graphique résulte une démarcation. Ce contraste trace une limite sans pour autant identifier son origine.

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3.2.4

ExpĂŠrimentations

107


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3.2.4

Expérimentations

Une limite qui laissant imaginer des zones vues comme de nouveaux territoires. Ces territoires symbolisent des espaces où la nature reprend ses droits, des espaces de «pause urbaine».

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Ces différentes zones engendrent un parcours. Ce parcours s’intégre dans la ville et créé une liaison entre les différents espaces. Ces différents espaces peuvent se référer aux jardins parisiens.

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3.2.4

Expérimentations

Création de divers territoires délimités et reliés entre eux.

Plan de la ville de Paris et de ses jardins.

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112


3.2.4

Expérimentations

D’aprés cette écriture graphique, une retranscription plastique entraîne un éclatement des formes et un mouvement spontané qui permet d’accroître le developpement de ce «micro-organisme», qui en résulte.

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Ces différents espaces qui se référent aux jardins parisiens s’éparpillent dans la ville, ils marquent comme une progression de la nature dans la ville. Cette propagation de la nature dans le milieu urbain donne une direction entre les divers jardins. Elle permet d’accroître le développement et le mouvement de la nature dans le milieu urbain. Ces espaces font pénétrer des «greffes» dans la ville à la manière de «micro-organismes» qui s’introduisent spontanément et inopportunément dans le milieu urbain.

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3.2.4

ExpĂŠrimentations

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3.2.4

Expérimentations

Un «micro-organisme» est présent dans presque tous les habitats existants de la nature et s’adapte aux conditions de vie. Cette greffe vient s’insérer dans le milieu urbain. Elle s’y ajoute pour enrichir et modifier l’environnement.

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La traduction de cette forme en volume met en avant des volumes, à la fois, courbes et anguleux. Ces recherches pré-maquette définisent de nouveaux espaces. Ces formes qui semblent en mouvement, donnent l’impression qu’elles sortent de terre, à la manière d’un déracinement, afin de reprendre leurs droits au sein de la ville.

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3.2.4

ExpĂŠrimentations

PrĂŠ-maquettes de recherches.

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3.2.4

Expérimentations Suite à l’analyse de ces différentes pré-maquettes, l’idée de tourner autour d’un point central est visible. Des volumes et des formes viennent s’articuler autour afin de créer de nouvelles zones. Ces zones donnent l’impression de s’éloigner progressivement, comme une nature qui cherche à envahir et à se propager dans l’environnement urbain. À la manière d’un déracinement au sein du milieu urbain. Un déplacement d’un «micro-organisme» vient perturber l’organisation de l’espace urbain.

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Un micro-organisme est présent dans presque tous les habitats existants dans la nature, y compris dans des environnements a priori, hostiles. Certains types de micro-organismes se sont adaptés aux conditions de vie. Dans les milieux fréquentés par l’homme, le taux de micro-organismes peut fortement varier. À la manière d’une greffe qui s’implante de façon durable dans un nouveau milieu, c’est l’action de planter, de fixer, d’introduire et faire se développer un élément, afin de parasiter l’objet «infecté». Disposé et organisé aléatoirement au sein du milieu urbain, l’implantation d’un «corps étranger» ponctue l’environnement urbain, à la manière d’un micro-organisme. Ce «corps étranger» crée un parcours dans la ville, est vu comme une «scénographie urbaine» qui se fait sur différentes étapes, comme l’écrit Gilles Clément « Lieux que l’homme habite et dans lesquels il construit un rapport au monde [...] organiser la nature selon une scénographie de l’apaisement » (2011-2012, p.25, cité dans Jardins, paysage et génie naturel). Ces éléments architecturaux, à l’usage des 122


3.2.5 INTRUSIONS DE LA NATURE DANS LE MILIEU URBAIN

MICRO-ORGANISME ET GREFFES ARCHITECTURALES promeneurs, donne une direction et marque une liaison paysagère entre les jardins parisiens. Dans le tome 02, nous évoquerons plus précisément à quelle échelle l’idée de «parasitage» d’un espace, d’un objet ou d’un personne peut intervenir dans le milieu urbain et quelle forme elle peut prendre en son sein.

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3.3 INSPIRATIONS ESTHÉTIQUES DE LA NATURE SUR LE MILIEU URBAIN L’inspiration est définie par une sorte de souffle créateur qui anime les individus, sous cette impulsion, le résultat de cette action donne lieu à des formes et des volumes en adéquation avec l’usage que l’on en a. Influencé par les formes de la nature, le milieu naturel devient un prétexte à la création de nouvelles formes architecturales. Afin de comprendre comment l’inspiration esthétique de la nature sur l’environnement urbain se caractérise, nous verrons l’organisation de la nature et son impact architectural qui montre la manière dont quelque chose se trouve agencée et structurée. Par la suite, on s’interrogera sur la transcription et la reconstitution du milieu naturel qui respecte les formes naturelles. Et nous verrons également l’incidence fonctionnelle de la nature sur la ville qui caractèrise un espace et sa fonction.

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3.3.1 INSPIRATIONS ESTHÉTIQUES DE LA NATURE SUR LE MILIEU URBAIN

ORGANISATION NATURELLE ET SON IMPACT ARCHITECTURAL Action d’organiser, de structurer, d’arranger, d’aménager. Manière dont quelque chose se trouve agencé et structuré. Groupement, association de plusieurs éléments, en général d’une certaine ampleur, qui sont définis. Aménagement, hiérarchie concret qui délimite, structure, agence, répartit et articule l’espace. Biologie: hétérogénéité structurale, observable à toutes les échelles (molécule, tissu, organisme...) chez les êtres vivants tant végétaux qu’animaux, sur laquelle repose leur fonctionnement vital. Processus qui fait apparaître ou qui augmente cette hétérogénéité.

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«L’esprit animant la composition des jardins baroques dits «à la

française » sous-tend, comme Bardet, en a eu l’intuition, l’organisation d’un grand nombre de villes occidentales. La ville se déduit, par symétrie presque parfaite, de celui des jardins.

Le plan de jardin-ville plutôt que de ville-jardins dessinée par Le

Blond pour Saint-Petersbourg… Prônant une organisation interne de la ville préfigurant les vues rationalistes de la charte d’Athènes (séparation des activités et des circulations, réglementation concernant les bâtiments, l’hygiène et la police municipal). Inventer la trace de la future capitale du nouvel état.» La poétique des jardins, Le Dantec.

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3.3.1

LE JARDIN D’ÉTÉ / Saint-Pétersbourg / 1704-1719 Le Blond Jardin baroque organisé autour d’un axe de symétrie qui permet d’articuler quatre sous-espaces eux-mêmes symétriques les uns par rapport aux autres. Ces espaces sont composés d’ornementations qui romptent avec la symétrie. Cette rupture engendre un assemblage entre la forme courbe et la ligne droite. Cette mise en volume des ornementations divise les espaces et forme un labyrinthe.

JARDIN BAROQUE / France 129


Hangzhou est la capitale de la province chinoise du Zhejiang. Hangzhou fut la capitale de la Chine sous les Song du Sud et a été célébre pour sa beauté. La ville de Hangzhou est organisée comme un jardin. Elle est composée d’un axe central qui divise l’ensemble de la ville et d’où s’organisent différents espaces. Sa composition reprend la symétrie des jardins baroques à la française. Son articulation entre les différents pôles se référe à la composition spatiale, dite, référentielle.

HANGZHOU / Chine « La ville conçue comme un jardin » 130


3.3.1

« Édifier une digue sur le lac de Hangzhou afin de réguler un tel réseau, est aussi considéré par ses compatriotes comme architecte-paysagiste. Mise en scène sur un mode pré-paysager. Donner forme à une nature. Événements paysagers d’autant plus spectaculaires qu’ils sont bruyants.Un tour nouveau dans les « promenades » urbaines. Visiteurs: une frayeur délicieuse dont on peut se faire une idée. Transformer en événements didactiques ou mondains. » La poétique des jardins, Le Dantec.

131


Ce projet se compose à la manière d’une arborescence. Trois espaces courbes qui se relient/ rassemblent au même point. Comme l’écrit l’architecte, ce building « represents a budding flower », une fleur bourgeonnante. On peut donc déterminer que les trois espaces se relient entre eux par les « tiges ». Le but est de donner l’illusion que la nature est présente sous toutes ses formes dans le milieu urbain.

TAIPEI PERFORMING ARTS CENTER DOS Architects 132


3.3.1

Le Zéro Island se compose symétriquement par rapport à un point central, l’hotel. Il permet d’organiser les espaces autour de cet axe permettant ainsi tout un réseau de circulation. Les habitations se disposent autour de ces espaces. Un assemblage des espaces à la manière d’un ADN qui permet ainsi de concevoir une architecture en accord avec les fonctionalité de chacun des espaces.

ZERO ISLAND 133


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3.3.2 INSPIRATIONS ESTHÉTIQUES DE LA NATURE SUR LE MILIEU URBAIN

TRANSCRIPTION ET RECONSTITUTION DU MILIEU NATUREL Action, généralement continue, qu’exerce quelque chose sur autre chose, ou sur quelqu’un, qui permet d’agir sur le cours des événements... Qui respecte les formes, qui concerne la forme (structure plastiques, exécution...) par opposition au sens ou à la substance. Retranscription, traduction, expression, manifestation par des moyens divers pour ainsi refléter, révéler, transcrire, transposer, ou bien, faire une adaptation du milieu naturel.

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L’Art Nouveau est un mouvement artistique qui développe l'esthétique des lignes courbes, la présence de rythmes, couleurs, ornementations, inspirés des arbres, des fleurs, des insectes, des animaux, et «qui introduisent du sensible dans le décor quotidien».

HOTEL TASSEL / Belgique / 1893 Victor Horta 136


3.3.2

Détail de portail La Casa Batlló vient articuler des courbes et des contre-courbes. Ce jeu de formes donne du relief à la façade de l’immeuble accentué par des jeux de lumières. Ces courbes viennent également organiser les espaces intérieurs et donnent à cette architecture un aspect organique ce qui donne l’illusion que l’architecture est vivante et engendre du mouvement.

CASA BATLLÓ / Barcelone / 1904-1906 Antoni Gaudí 137


ENTRÉE DE MÉTRO / Paris Hector Guimard 138


3.3.2

CASTEL BÉRANGER Hector Guimard Création d’un mouvement au sein de l’espace afin de donner l’illusion que l’espace vit, bouge, change et évolue avec le temps.

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Paysages parallèles Alfred Watkins, antiquaire et photographe, perché sur une colline de Blackwardine, il regarda sa carte et contempla la vue qui s’étendait devant lui. Tout à coup, il ressentit quelque chose d’étonnant: Il vit, à travers la surface du paysage [...], il perçut un réseau d’alignements paysagers reliant les lieux saints et les sites antiques les uns aux autres. [...] Alignés avec rectitude, par-dessus les collines, les tertres, et les sommets des montagnes. Dans un moment de perception transcendante, Watkins entra dans le monde magique de la préhistoire britanique, un monde dont l’existance même avait été oubliée. Habitat et nature, du pragmatisme au spirituel, Clare Cooper Marcus.

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3.3.2

De ce projet ressort un certain rythme et mouvement qui rappelle le caractère éphémère d’un paysage. Les paysages changent, évoluent et bougent. Comme le souligne Alfred Watkins, les paysages sont un «réseau d’alignements paysagers».

LES NYMPHES Pénone 141


«Le banc public est le lieu idéal pour communiquer et partager avec les passants» Cécile Planchais. Ce qui permet de dissimuler ce banc dans la paysage urbain est son traitement de surface en miroir. Son traitement de surface permet de déformer et de restituer le mouvement. Cet effet miroir évite de figer l’environnement en proposant une autre perspective.

MOBILIERS URBAINS / France Cécile Planchais 142


3.3.2

Pénone met l’accent sur le processus créateur. Révélant le mouvement au cœur du cycle naturel qui, avec le temps, altère les êtres et les choses. Par l’accumulation de différents morceaux, il fige dans le temps les traces et empreintes de la nature. Une destructuration qui met en valeur de la verticalité, du rythme et de la sinuosité.

LES NYMPHES Pénone 143


«L’éclairage placé derrière les plaques de métal ajourées» permet de transformer l’ensemble du bâtiment grâce à « une toile de fond » qui contribue à lui donner un aspect des plus théâtral. Comme s’il s’agissait d’une constellation, la lumière projetée à travers les panneaux donne un caractère dynamique et expérimental du projet.

LE CENTRE D’ART MILL Pugh + Scarpa / Eskew + Dumez + Ripple 144


3.3.2

Composition graphique des panneaux de la façade conçue à partir d’une accumulation de feuilles disposées aléatoirement. Multipliable grâce à son gabarit, elle permet de réaliser des perforations de différents diamétres. L’immeuble se transforme donc tout au long de la journée selon l’incidence de la lumiere, ce qui autorise des jeux d’ombres et de lumières adaptés aux différentes activités.

EDIFICE SFERA Claesson Koivisto Rune 145


Cette installation éphémère réalisée par Wang Shu a pour but d’éveiller les sens et la curiosité des promeneurs. Conçue à la manière d’un nid d’oiseau, le lieu recouvrira de vignes, qui se reflèteront dans le lac situé sous la structure. Cette structure met en valeur la fragilité et la légereté de la nature dans le milieu urbain. Cependant, la structure de bois met en avant le désordre, la confusion et la destructuration de la nature.

JARDINS DES NUÉES QUI S’ATTARDENT / Chaumont-sur-Loire Wang Shu 146


3.3.2

«Aucune expérience ne pouvait être plus bouleversante. L’être qui joue le rôle de révélateur et de moteur du drame. L’expression même de la vie. Il incarne le jardin.» Péotique des jardins, Le Dantec.

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C’est en s’inspirant de la structure d’un corset féminin que ce projet à vu le jour, afin de densifier la végétation dans l’espace public. Cet habillage de la façade donne du relief et accentue la verticalité de cette architecture massive et épurée. Une seconde peau colorée qui donne vie et toute sa dimension et son identité à cette construction.

CORSUS / France / 2006 Etienne Vanderpoden 148


3.3.2

Cette structure conçue à partir de différentes strastes horizontaux donne un rythme et une légèreté malgré l’utilisation du métal. Sa forme vient retranscrire les formes de la nature, cependant la structure rompt avec l’environnement alentour par sa couleur et sa hauteur.

STATION DE LA PINEDA / 2010 Jean Rieucau

149


3.3.2

Cette structure triangulée qui refléte la lumière et qui se situe dans une station-service, vient contredire la fonction de ce lieu, ce qui accentue l’idée de contraste. Cette structure vient mettre l’accent sur l’impact écologique d’un tel lieu. À la fois massive et légère, cette structure donne l’impression de pousser et de flotter au dessus de la station-service.Sa destructuration donne une impression de mouvement à la manière d’un déracinement.

HELIOS HOUSE / Boston Station-service Office 150


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152


3.3.3 INSPIRATIONS ESTHÉTIQUES DE LA NATURE SUR LE MILIEU URBAIN

INCIDENCE FONCTIONNELLE DE LA NATURE SUR LA VILLE L’incidence fonctionnelle se caractérise par l’adaption à une fonction, qui convient à sa destination. C’est ce qui caractèrise quelque chose et sa fonction. Relatif à une fonction de l’organisme. Rôle joué par un élément dans un ensemble. Rôle joué en commun par certains individus au sein d’un société et dans sa structure. Attribuer, donner en partage quelque chose à quelqu’un. Accorder une qualité, un avantage, considérer que quelque chose est à l’origine d’autre chose.

153


154


3.3.3

Le stade olympique a pour but d’abriter des personnes qui sont en son sein. Il porte le surnom de «nid d’oiseau» car son enveloppe déstructurée, qui l’entoure, divise les espaces intérieurs et les zones de circulation. Cette structure apporte à la fois de la souplesse et de la fragilité mais aussi de la solidité et de la force. À la manière d’un nid d’oiseau, le stade s’apparente à un habitat où l’on vit en société, une habitation considérée comme la cadre intime d’une grande famille et un milieu où se retrouvent dissimulé des individus.

STADE OLYMPIQUE DE BEIJING / Chine Herzog et De Meuron 155


Cet espace de jeux et de relaxations est suspendu et maintenu entre les arbres. Conçu à partir d’une forme géométrique simple, le triangle, sa composition rappelle celle des toiles d’araignées. La végétation située dessous, quant à elle, met en avant la suspension et permet de matérialiser les ombres qu’elle projette sur le sol. Cette végétation donne également une limite visuelle à l’espace, afin qu’il ne donne pas l’impression de flotter.

DYMAXION SLEEP / 2009 - 2010 Jane Hutton + Adrien Blackwell 156


3.3.3

Ce projet se caractèrise par ses couleurs vives. La présence du jaune vient ponctuer l’espace et guider le regard. Ses formes courbes rappellent les collines environnantes. Elles donnent du relief à l’espace et créent des jeux de perspectives.

SAFE ZONE / Jeu de ville 157


Les peintures temporaires noires et rayées, font référence à la nature par ces lignes blanches tracées dynamiques. Elles sont l’incidence de l’énergie que créée les objets naturels et guident la façon dont ils se développent. Des parties végétales ou des éclats de matière, ces lignes sont les archétypes universels de la nature qui se manifestent sous différentes formes autour de nous.

DESSINS ÉPHÉMÈRES Nadine faraj 158


3.3.3

Le paysage, pour un « regardeur/ ressenteur », donne que si son aspect esthétique, sensible, mémoriel… suscite chez lui une émotion, elle-même inséparable de l’univers culturel où il se trouve. Devient paysage qu’à travers l’émotion, individuelle et collective, qu’il provoque. La notion de paysage ne saurait être réduite à la matérialité du pays non plus qu’à ses représentations : elle est un mixte de ces deux dimensions. [...] Émotion individuelle et collective… La précision est importante. Car si tout paysage nait « de la rencontre d’un lieu sensible et d’un être sentant » (Pierre Sansot), chaque époque est aussi porteuse d’une sensibilité et d’une culture collectives, diffuses et plus ou moins dominantes, qui résultent des valeurs transmises par école, l’art – d’où le processus d’ « artialisation », ou transformation d’un pays en paysage par le moyen de l’art, théorisé par Alain Roger.

La poétique des jardins, Le Dantec.

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À travers différentes recherches sur l’ossature et le squelette de l’oiseau, Santiago Calatrava a élaboré une solution afin de rendre compte du mouvement du vol de l’oiseau, dans un projet architectural. L’ombre produite par cette structure vient renforcer l’idée d’une structure osseuse en mouvement et vient donner de la légèreté.

Expérimentations personnelles

RECHERCHES Santiago Calatrava 160


3.3.3

Ces mobiliers urbains souples et courbes, qui s’assemblent les uns dans les autres, rappellent la forme des dunes de sable. Mais elles semblent flotter ou s’envoler avec le vent comme un voile dynamique figée dans l’espace. Ces formes souples viennent s’adapter à la posture du corps humains. Des couleurs pastelles permettent de l’intégrer dans l’environnement sans qu’il s’y fonde.

BANC LUNGO MARE / Espagne / 2000 Miroles + Tabliablue 161


162


3.3.4 INTRUSIONS DE LA NATURE DANS LE MILIEU URBAIN

SYNTHÈSE Les inspirations esthétiques deviennent un prétexte à la réalisation de formes architecturales plus courbes, plus libres... Cependant, ces créations invitent à un dialogue entre le milieu naturel et urbain. Des installations éphémères ou pérennes éveillent la curiosité. La création de mobiliers urbains fige et transforme le paysage afin de créer une intéractivité avec les usagers. Les architectures publiques et les jardins deviennent des lieux d’expériences. Les interventions artistiques stimulent notre imaginaire et permettent à l’environnement urbain de devenir «un lieu sensible».

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164


3.3.5 INSPIRATIONS ESTHÉTIQUES DE LA NATURE SUR LE MILIEU URBAIN

RECHERCHES PLASTIQUES ET NOTIONS DÉVELOPPÉES Dissimulation/ illusion Reproduire à l’aide d’un système d’écriture différent. Interprétation érronée d’une donnée sensorielle. Créer le sentiment du vrai et du réel. Trouver une autre perpective, de nouvelles dimensions. Cacher volontairement à la vue, ne pas laisser paraître. Destructuration/ assemblage Communication entre les espaces. Lien, contact établi entre différents secteurs, entre diverses personnes. Réunir, en adaptant les éléments les uns au autres, pour former un tout cohérent et harmonieux. Faire perdre à quelque chose sa structure, son organisation systématique.

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En faisant réfèrence au Stade Olympique de Pékin conçu par Herzog et Meuron, j’ai établi un parallèle avec un nid d’oiseau. D’après les formes courbes innovantes qui s’en dégagent, et remarquant qu’il est à la fois déconstruit, avec son accumulation de branchages, et structuré dans sa forme générale, j’ai travaillé autour de cette idée de souplesse et de hasard.

166


3.3.5

Expérimentations

Détail de la composition d’un nid.

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De cette accumulation de lignes aléatoires, naît un jeu de pleins et de vides. Ces lignes rappelent la composition du nid. Cette composition fait apparaître un rapport contradictoire avec la forme globale du nid. D’apparence externe, ces lignes sont courbes et semblent souples, alors que dans sa composition interne, les lignes sont droites et tendues. De ces lignes droites et tendues résulte un jeu de profondeur qui semble intéressant à travailler directement en volume.

168


3.3.5

ExpĂŠrimentations

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La mise en volume des lignes droites et tendues fait référence à la composition du nid. Cette mise en volume met en avant la déstructuration formelle de l’espace qui régne autour et les jeux d’ombres qui découlent de cette structure.

170


3.3.5

ExpĂŠrimentations

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Suite à cette déstructuration formelle qui se dégage de cette mise en volume, j’ai souhaité recréer une perspective afin d’établir un changement d’échelle, et mettre la nature en premier plan. Une inversion de l’espace qui permet de ne plus pouvoir dissocier le réel, de sa représentation.

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3.3.5

173


174


3.3.5

ExpĂŠrimentations

175


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3.3.5

Expérimentations

De ces recherches plastiques, une simplification des formes engendre un jeu de courbes et de lignes droites, qui elles-mêmes, créent une déstructuration, à la manière d’un maillage, qui s’inspire des formes naturelles.

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178


3.3.5

ExpĂŠrimentations

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3.3.6 INSPIRATIONS ESTHÉTIQUES DE LA NATURE SUR LE MILIEU URBAIN

INTERPRÉTATION URBAINE DE LA NATURE Une interprétation est l’action d’exprimer, de donner, d’attribuer un sens symbolique ou allégorique à quelque chose, un fait ou un comportement. C’est l’action de jouer, d’élucider, d’illustrer ou encore de reproduire... Implanté au sein du milieu urbain, la création de structures autonomes de jeux et/ou de relaxation pour divertir les citadins et valoriser un changement d’échelle et une autre perspective, à michemin entre la sculpture et l’architecture, comme l’écrit Santiago Calatrava «J’essaie d’abattre les frontières entre l’architecture et sculpture, et d’entrevoir l’architecture comme un art [...] un lieu de méditation, sans façades et ouvert sur la ville» (2009, à Liége). À travers le tome 02, nous verrons si la thématique du divertissement à l’usage des citadins peut favoriser le rapprochement avec la nature et si elle peut prendre forme et quelle impact elle peut avoir sur les individus.

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04 BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES ET EXPOSITIONS


Ouvrages d’exposition La ville fertile, vers une nature urbaine, Hors-série paysage, Cité de l'architecture et du patrimoine. JDD communication, au XXIe siècle, la ville sera fertile, Cité de l’architecture et du patrimoine. Livre et journal sur l’exposition «La ville fertile» qui retrace les enjeux fondamentaux de la présence de la nature en ville. Habiter écologique, Quelles Architectures pour une ville durable?, 2009, Actes Sud, Cité de l’architecture et du patrimoine, France.

Livres Authier, J-Y. et Grafmeyer, Y., 2008, Sociologie urbaine: domaines et approches, 2ème édition, Armand Colin, France. Bahamon, A., Perz, P., et Campello, A., 2007, Architecture végétale, Analogies entre le monde végétal et l’architecture contemporaine, L’inédite, France. Barbaux, S., 2010, Objet urbain, vivre la ville autrement, ICI Interface, France.

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LIVRES ET OUVRAGES D’EXPOSITION Berque, A., 2000, Ecoumène, introduction à l’étude des milieux humains, Belin, France.

Le Dantec, J-P., 2011, Poétique des jardins, Actes Sud, France. Maffesoli, M., 2010, Matrimonium, Petit traité d’écosophie, CNRS Édition, France.

Chiu, C-B., 2010, Jardins de Chine, ou la quête du paradis, Éditions de La Martinière, France.

Portmann, G. et Thiboult, C., 2007, Habiter entre ville et nature, France et Terre, France.

Clément, G., 2012, Jardins, paysage et génie naturel, Collège de Frande/ Fayard, France. Clément, G., 2011, La sagesse du jardinier, Édition JC Béhar, France.

Sansot, P., 2004, Poétique de la ville, Petite bibliothèque Payot, France.

Clément, G. et Tiberghien, G.A., 2009, Dans la vallée, biodiversité, art et paysage, Bayard, France.

Sansot, P. 2009, Variations paysagères, Petite bibliothèque Payot, France.

Cooper Marcus, C., 2006, Habitat et nature: Du pragmatisme au spirituel, InFolio, France.

Montre et expose les divers expériences et sensations liées à la nature.

Analyse les différents comportements et usages que l’Homme a de la ville qu’il habite (rapport à la nature, rapport à la société...). Corbou, M., 2011, Des jardins dans la ville, Éditions de La Martinière, Arte éditions, France. Guattari, F., 1989, Les trois écologies, Galilée, France. Jodidio, P., 2009, GREEN, Architecture now, L’architecture verte d’aujourd’hui, Taschen, France. 185


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05 FILMOGRAPHIE DOCUMENTAIRES ET REPORTAGES 187


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DOCUMENTAIRES ET REPORTAGES Guerrini B, 2013, Naturopolis, New York, la révolution verte, 90min, Docside production en coproduction avec Arte, France. Guerrini B, 2013, Naturopolis: Tokyo, l’écologie ou le cataclysme, 52min, Docside production en coproduction avec Arte, France. Guerrini B, 2013, Naturopolis: Rio, la course vers la ville verte, 52min, Docside production en coproduction avec Arte, France. Guerrini B, 2013, Naturopolis: Paris, la vieille dame passe au vert, 52min, Docside production en coproduction avec Arte, France.

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06 ANNEXE CONFÉRENCES ET EXPOSITIONS


Expositions Le rendez-vous de la matière, 2013, organisé par Bookstorming en collaboration avec Thema Design, France. Événement professionnel consacré aux matériaux pour l’architecture, la construction et l’aménagement intérieur. La ville fertile vers une nature urbaine, 2011, Cité de l’architecture et du patrimoine, France. Il s’agit de traiter en détail l’un des sujets majeurs du moment en replaçant la question de la nature en ville dans une perspective large, qui en aborde les dimensions historique, sociale, culturelle, botanique autant qu’écologique. Habiter écologique, Quelles Architectures pour une ville durable?, 2009, Cité de l’architecture et du patrimoine, France. À travers cette exposition, c’est l’occasion de faire un tour d’horizon de la démarche environnementale, en partant de rappels historiques jusqu’aux théories actuelles qui fondent cette nouvelle manière de penser et construire l’habitat.

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CONFÉRENCES ET EXPOSITIONS Conférences L’ambassade de France en Chine et l’Institut français, en partenariat avec l’atelier Sinapolis, présente un cycle de conférences et de débats consacré à «La ville alternative: Nouveaux espaces - nouvelles perspectives». « Les villes contemporaines cherchent toutes à se différencier alors qu’en réalité elles tendent à se ressembler »

Ville alternative: nouveaux espaces - nouvelles perspectives, « Construire la ville durable de demain ».

Wang Shu. A travers l’analyse d’architectes, d’universitaires, de sociologues et de chercheurs, cette série d’entretiens à permis d’échanger les expériences françaises et chinoises, sur la création de la ville de demain au service de la société. De gauche à droite: Madeleine Hobart, François Leclercq, Jacques Ferrier, Qi Xin, Dong Gong et Peng Lixiao.

Ce cycle a pour vocation d’aborder la ville dans ses dimensions culturelles, sociétales ou identitaires décortiquées au travers d’expériences françaises et chinoises, liant aussi bien l’histoire que la période contemporaine. La ville est devenue un lieu d’innovation et de modernité. Désir de vivre autrement le ville, de se l’approprier, d’en être l’acteur.

Cette conférence s’est déroulée en 3 tables rondes. Table ronde 1/ Ville et création architecturale - L’architecture comme acte de la ville. Table ronde 2/ Ville et société - Communautés et identités, forces motrices de nos territoires. Table ronde 3/ Ville et innovation - Nouveaux outils, nouvelles pratiques pour une ville alternative. 193


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02 MILIEU URBAIN - MILIEU NATUREL LA NATURE ET L’ESPACE

Marlène Madeline Richant Mastère Design global, recherche et innovation. Ecole de Condé Paris, 2012-2013




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INTRODUCTION d’expériences, elles stimulent l’imaginaire et permettent à l’environnement urbain de devenir «un lieu sensible».

Tout au long de l’écriture de ce mémoire, ce que je propose est de réinterroger la place de la nature dans le milieu urbain en imaginant les nouvelles formes qu’elle peut prendre en son sein, en tenant compte des modes de vie de l’Homme de demain, des caractéristiques urbaines et des nouveaux usages et fonctions de la nature. Dans le tome 01, je me suis attachée aux différents types de rencontres qui existent entre le milieu urbain et le milieu naturel, à la fois vu comme un échange, une intrusion mais également l’inspiration esthétique servant de modèle à la création d’objets et d’architectures. Suite aux recherches et aux développements menés dans le tome précédent, j’ai pu constater que les moyens permettant de promouvoir le lien en le milieu urbain et le milieu naturel sont variés (réaménagements d’espace, extension, installations éphémères…).

Dans ce tome, j’envisage de démontrer comment favoriser le dialogue entre le milieu naturel et urbain à travers les trois pistes de recherche exposées dans le tome 01, qui sont le passage, la greffe et l’interprétation pour ainsi générer un nouveau rapport à l’espace urbain.

Les solutions mises en place, par les architectes et les designers, donnent lieu à des changements de la fonction ou de la valeur des lieux et espaces où elles s’effectuent. Ces solutions peuvent se caractériser par la création d’une interaction avec les usagers. Les architectures publiques et les jardins deviennent des lieux 5


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LES ENJEUX L’enjeu principal de ce projet est de trouver un nouvel équilibre naturel par rapport à l’espace urbain: se promener dans la ville, en signaler les particularités, les matériaux, les couleurs, les formes, repérer les ambiguités que peut entretenir une construction avec son environnement urbain ou naturel. Une caractéristique majeure qui permet d’éveiller la curiosité, la sensibilité et l’imaginaire pour créer des lieux de découvertes et d’expériences qui auront un impact psychosensoriel ou encore, qui engendreront un équilibre psychique individuel et collectif. Le projet a pour but de perturber le quotidien des citadins. L’espace urbain qui, selon moi, est fragmenté et ne permet donc pas aux individus de s’approprier leur propre environnement. La présence de la nature au sein de la ville est nécessaire afin de faire vivre aux usagers des expériences plus complétes liées à l’espace, la lumière, la couleur, les matériaux... Afin de prendre en compte dans le projet l’espace et la personne qui le traverse.

Une initiative qui favorise l’attractivité et la pérennité tout en diversifiant les activités sur un même site et proposer des solutions adaptées (varier des surfaces naturelles, des surfaces modulables et des activités sportives...). Tout en incluant les enjeux environnementaux, qui sont sources d’économie, le projet tient compte de l’évolution des nouveaux modes de vie des habitants afin de donner une nouvelle identité aux territoires.

Cette solution permet d’améliorer la qualité de vie ( donner envie de s’approprier les espaces communs, aménager des espaces publics de rencontres...) et ainsi de proposer d’autres usages et activités (détente, refuge physique et cognitif, échappatoire de proximité, activités physiques et sportives, intellectuelles ou encore des activités périodiques). 7


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TABLE DES MATIÈRES Introduction. Les enjeux.

1.3. LE DIVERTISSEMENT À L’USAGE DES MILIEUX.

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1.3.1. Qu’est-ce que «se divertir» ? 1.3.2. Générer du divertissement par le détournement. 1.3.3. Générer du divertissement par la découverte. 1.3.4. Générer du divertissement par le repli. 1.3.5. Synthèse.

01. DÉVELOPPEMENT / Le milieu naturel et le milieu urbain. 1.1. LE FRANCHISSEMENT ENTRE LES MILIEUX. 1.1.1. Qu’est-ce que «franchir» ? 1.1.2. Générer du franchissement par la lumière. 1.1.3. Générer du franchissement par la modularité. 1.1.4. Générer du franchissement par l’exploration. 1.1.5. Synthèse.

1.2. LE PARASITAGE AU SEIN DES MILIEUX. 1.2.1. Qu’est-ce que «parasiter» ? 1.2.2. Générer du parasitage par le déracinement. 1.2.3. Générer du parasitage par la dénaturation. 1.2.4. Générer du parasitage par la régénération. 1.2.5. Synthèse.

53

7

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02. CONCLUSION / Synthèse et positionnement.

55 59 63 67 71

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03. FINALISATION / Projet envisagé.

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3.1. ITINÉRAIRE PAYSAGÉ

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3.1.1. Axes de création et recherches.

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04. BIBLIOGRAPHIE / Ouvrages et expositions.

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79-81 83

86-87

39 43 47 51

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05. FILMOGRAPHIE / Documentaires et reportages.

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06. PARTENARIAT POSSIBLE / Associations et entreprises.

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01 DÉVELOPPEMENT LE MILIEU NATUREL ET LE MILIEU URBAIN


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1.1 LE FRANCHISSEMENT ENTRE LES MILIEUX Les analyses du tome 01 nous amène à constater que l’idée de franchissement permet de favoriser le passage entre le milieu naturel et le milieu urbain. Le franchissement s’explique par la liaison entre deux milieux. C’est l’action de passer, de circuler, de déambuler, de traverser... Cette liaison peut se caractériser par une zone de contact entre deux parties et assure un mouvement de ces deux parties ou, un encastrement en position fixe. Un assemblage de différentes parties entre elles, mais aussi un groupement de plusieurs éléments qui participent au fonctionnement d’un tout. Le franchissement entre les deux milieux met en avant l’évolution de l’individu en fonction de la croissance de la nature. L’évolution montre l’importance de la nature dans le milieu urbain et ainsi récréer un équilibre entre ces deux milieux. Les recherches qui suivent ont donc pour but d’imaginer une nouvelle manière de franchir le milieu urbain et naturel.

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1.1.1 LE FRANCHISSEMENT ENTRE LES MILIEUX

QU’EST-CE QUE «FRANCHIR» ? En terme plus général, «franchir» désigne l’action d’aller d’un bord à l’autre, d’un côté à l’autre. Il s’agit de passer, parcourir, infiltrer... Il caractérise l’idée de pénétration d’un corps et/ou d’un milieu de part en part. Kenneth White écrit «Pas d’entité fixe, pas d’idéal donc qui ouvre notre pensée à un autre paysage» (2008, cité dans L’esprit nomade), ce terme induit donc un déplacement, un mouvement d’un corps entre les milieux. Le passage de ce corps améne à l’idée de territoire et de frontière.

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Cependant, à travers ces différentes références, nous pouvons constater que «franchir» désigne également l’action de fendre, de transpercer ou de déchirer. Ce franchissement peut se matérialiser de manière immatérielle, par la lumière. Il peut également être apporté par un mouvement irrégulier ou par un cheminement sinueux qui invite à l’exploration d’un espace défini. Une rupture plus souvent visible qui vient diviser, décomposer et/ou découpe en plusieurs parties quelque chose afin d’en déterminer ses limites.

ÉGLISE DE LA LUMIÈRE Tadao Ando.

ROTDCHENKO 16


1.1.1

PASSERELLE SIMONE-DE-BEAUVOIR / 2005 Dietmar Feichtinger. LES TRANCHテ右S Guerre mondiale de 1914-18.

LA MURAILLE DE CHINE / IIIe siティcle av. J.-C. - XVIIe siティcle. 17


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1.1.2 LE FRANCHISSEMENT ENTRE LES MILIEUX

GÉNÉRER DU FRANCHISSEMENT PAR LA LUMIÈRE Elle permet de créer un cheminement immatériel qui guide le spectateur dans l’espace et ainsi créer des zones de rencontres, de rassemblements. Ce passage impalpable constitue un lien entre différents espces, objets ou diverses personnes. Il implique une communication entre les différents territoires créés. Il s’agit d’un rapport, d’un enchaînement entre des élèments ou des idées, à la manière d’une jonction. C’est l’action d’accoupler, d’assembler, d’associer, de connecter... Suite à différentes recherches et expérimentations, on peut constater que ce travail sur la lumière met en avant différentes zones qui divisent l’espace. Une alternance d’ombre et de lumière qui engendre un rythme, une amplitude et une intensité représentative de l’effervescence urbaine et naturelle. Une progression de l’individu dans l’espace qui met en avant le processus de développement de la nature au sein du milieu urbain.

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Expérimentations photographiques: Comment générer le franchissement par l’ombre et la lumière, le plein et le vide. Création d’un rythme et d’un déformation de l’espace dans lequel ce jeu d’ombres et de lumières s’implante. Mise en volume: Jeu de hauteurs et de textures qui découle de ces expérimentations photographiques afin de mettre l’accent sur l’interprétation graphique sinueuse qui s’en dégage.

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1.1.2

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22


1.1.3 LE FRANCHISSEMENT ENTRE LES MILIEUX

GÉNÉRER DU FRANCHISSEMENT PAR LA MODULARITÉ Elle permet d’adapter l’espace d’une manière souple aux circonstances diverses. La modularité peut donc désigner l’état des choses qui se recouvrent mutuellement, à la façon d’un enchevêtrement d’élèments divers. C’est l’action d’entrelacer, de mélanger, de combiner ou encore d’articuler. Suite à différentes recherches et expérimentations, on peut constater que cet emboîtement induit un mouvement alterné et un déplacement. Un lieu de passage qui évolue, change, vit en fonction de son usage, comme Kenneth White l’écrit «Construction des situations à vivre, expériences à pratiquer» (2008, cité dans L’Esprit Nomade). Par la création d’un parcours où le spectateur devient un acteur actif de cette traversée des milieux, idéalement en abolissant la frontière existante entre ces milieux.

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Expérimentations et recherches en prémaquettes: Générer de la modularité par un mouvement de va-et-vient et de repli de l’espace afin que ce dernier puisse s’adapter aux besoins des usagers.

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1.1.3

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1.1.4 LE FRANCHISSEMENT ENTRE LES MILIEUX

GÉNÉRER DU FRANCHISSEMENT PAR L’EXPLORATION L’exploration désigne l’action d’observer une contrée, un lieu, que l’on parcourt en les étudiant. Un déplacement sans but apparent dans une zone connue, ou non, de l’environnement, il permet d’effectuer une prospection. C’est l’action d’ausculter, de chercher, de fouiller, de visiter... Suite à différentes recherches et expérimentations, on peut constater que le franchissement, ici, se distingue par la création d’une forme de labyrinthe qui permet de créer un parcours en différentes étapes. Ces dernières engendrent une liaison sinueuse qui met le corps en mouvement dans l‘espace.

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Expérimentations volumiques : Qu’est ce que le franchissement d’un milieu à un autre. Générer l’exploration en mettant le corps du visiteur en action dans l’espace. Un effort de franchissement qui marque la transition entre l’environnement urbain et naturel. S’accroupir, chercher... Des actions qui engendrent une perte de situation et de repère dans l’espace.

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1.1.4

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30


1.1.5 LE FRANCHISSEMENT ENTRE LES MILIEUX

SYNTHÈSE On peut apercevoir qu’à travers les différentes recherches et expérimentations effectués, un mouvement progressif et alterné s’est dégagé génèrant un rythme, une intensité et une répètition représentative de l’effervescence de la ville et de l’environnement naturel. Cette évolution marque une transition progressive et abolie les frontières entre les deux milieux. Le cheminement du promeneur est donc plus instinctif et met en avant le processus de développement de la nature au sein du milieu urbain. C’est par la création d’un parcours, où le spectateur devient un acteur actif de cette traversée des milieux, que l’on imagine en différentes étapes, mettant un corps en mouvement dans un endroit précis.

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1.2 LE PARASITAGE AU SEIN DES MILIEUX Les expérimentations du tome 01 nous permettent de comprendre que la greffe peut intervenir sous différentes formes dans le milieu urbain, sous la forme d’un parasite. Celui-ci se trouve aussi bien dans tout les habitats existants de la nature, que dans un environnement plus urbanisé. Ce parasite s’implante de façon durable ou éphèmère dans un milieu, c’est l’action de planter, de fixer, d’introduire et de faire se développer un élément. Un «corps étranger» crée un parcours dans la ville, est vu comme une «scénographie urbaine» qui se fait sur différentes étapes, comme l’écrit Gilles Clément « Lieux que l’homme habite et dans lesquels il construit un rapport au monde [...] organiser la nature selon une scénographie de l’apaisement » (20112012, p.25, cité dans Jardins, paysage et génie naturel). Ces éléments architecturaux, à l’usage des promeneurs, donne une direction et marque une liaison paysagère avec le milieu urbain.

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1.2.1 LE PARASITAGE AU SEIN DES MILIEUX

QU’EST-CE QUE «PARASITER» ? En terme plus général, le parasite désigne l’action d’insérer quelque chose, l’intrusion d’un tissu ou d’un organe sur un individu différent. C’est l’action d’ajouter, d’introduire ou encore, joindre. Il peut aussi être associé à un parasite, qui, comme Michel Serres l’écrit, désigne «Un corps invertébré qui vit d’un autre corps, en lui, à côté de lui, sur lui et auprés de lui [...] en contact permanent, ou non, avec l’hôte» (1980, cité dans Le parasite). Cette définition du parasite implique l’idée d’un corps étranger qui s’implante à une construction déjà existante et interfére sur sa forme, sa couleur, ses dimensions, ses matériaux. Ce corps annexe modifie également l’apparence globale de la structure, la fonctionnalité, l’usage et la circulation de l’élément sur lequel il s’implante.

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À travers ces différentes références, «parasiter» désigne l’action d’envahir sur, dans ou à côté, d’un élément déjà existant. Ce parasitage peut se définir par un déracinement. Il peut également être engendrer par le détournement de l’usage de l’objet infecté ou par la réparation, rétablir l’objet dans sa forme.

CINDERELLA’S CHAIR Anna Ter Haar.

PLUG-IN-CITY Alain Bublex et Archigram. 36


1.2.1

CITÉ DE LA MODE ET DU DESIGN / Paris Jakob et Mac Farlane.

KISS THE FROG MWW Architects

LA MÉDECINE DES OBJETS / 2005 5.5 Designers. 37


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1.2.2 LE PARASITAGE AU SEIN DES MILIEUX

GÉNÉRER DU PARASITAGE PAR LE DÉRACINEMENT Le déracinement désigne l’action d’extirper radicalement quelque chose, d’arracher quelqu’un à son milieu d’origine, le faire vivre ailleurs. C’est l’action de déchausser, de déplacer, de détacher, d’exiler ou encore d’extraire... Cette démarche amène à l’idée d’une ligne continue qui guide et dirige les promeneurs dans la ville. Cette ligne continue construit un lien entre les différents jardins parisiens et donne l’illusion que la nature se répand dans le milieu urbain. Une ligne cachée puis révélée afin de perturber le quotidien des usagers, à la manière d’un corps étranger, et de les faire entrer dans une forme de jeu urbain.

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Recherches plastiques et en prémaquettes: Générer le déracinement par une ligne continue dans l’espace. Donner une nouvelle valeur à l’objet «infecté». Apporte fragilité et légèreté, à la manière d’un tissage.

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1.2.2

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1.2.3 LE PARASITAGE AU SEIN DES MILIEUX

GÉNÉRER DU PARASITAGE PAR LA DÉNATURATION La dénaturation désigne l’ajout fait à certains produits, devant être employés à des usages particuliers, d’une subtance qui les rend inadéquates à toute autre destination. C’est l’action de perturber, d’encombrer, de déformer, de détourner ou encore d’altérer... Cet organisme bouleverse la perception sur l’environnement urbain et propose une autre perspective afin de perturber les individus et d’éveiller leur curiosité. Une forme et une couleur qui créent une rupture avec l’environnement alentour. Cette dénaturation donne une autre valeur, un autre usage à l’objet infecté.

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Recherches en prémaquettes: Générer la dénaturation par la création d’une démarcation. Jeux de perspective, déstructuration du milieu urbain par la présence d’un corps étranger qui vient déformer et transformer la perspective afin d’engendrer une perte d’échelle et de repère au sein de l’environnement urbain.

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1.2.3

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46


1.2.4 LE PARASITAGE AU SEIN DES MILIEUX

GÉNÉRER DU PARASITAGE PAR LA RÉGÉNÉRATION L’idée de régénération, en biologie, est une reconstitution des tissus organiques. Former de nouveau quelque chose qui avait cessé d’être, rétablir dans sa forme, dans son état originel quelque chose (organe, force) dont il n’existe plus que des éléments ou des témoignages. C’est l’action de réparer, cicatriser, ou encore d’améliorer... Le parasitage se traduit par la présence physique d’un élément, un complément, à la manière d’une cicatrisation, qui met en valeur l’idée de seuil et les ouvertures de l’architecture par superposition. Ce complément donne naissance à de nouvelles lectures d’usage et à un mode de relation avec le spectateur plus spontané et créatif.

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Expérimentations plastiques: Générer le parasitage par la régénération des tissus organiques. Une cicatrisation de l’espace progressive, une répétition, une réparation obtenue par la présence d’un élément extérieur.

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1.2.4

49


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1.2.5 LE PARASITAGE AU SEIN DES MILIEUX

SYNTHÈSE À travers ces différentes recherches et expérimentations, on peut constater que cette greffe architecturale bouleverse la perception sur l’environnement urbain, et change la perspective afin de perturber les individus et d’éveiller leur curiosité. Cette rupture dirige le regard et donne une autre direction aux promeneurs dans le milieu urbain. À la fois cachée et révélée, l’idée est de créer une forme de jeu dans la ville par l’utilisation d’une ligne continue. Le parasitage se traduit par la présence physique d’un élément à la manière d’une superposition. Ce complément donne naissance à de nouvelles lectures d’usage et à un mode de relation avec le spectateur plus spontané et créatif.

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52


1.3 LE DIVERTISSEMENT À L’USAGE DES MILIEUX À la suite de diverses recherches et analyses menées dans le tome 01, nous avons pu constater que l’interprétation de la nature au sein du milieu peut être favoriser par le divertissement. Celui-ci apporte aux citadins une nouvelle façon de percevoir la nature. Le divertissement est l’action de jouer, d’élucider, de distraire, d’amuser ou encore d’égayer... La disposition de diverses structures autonomes de jeux et/ ou de relaxation pour les citadins seront installées dans le milieu urbain afin d’engendrer un changement d’échelle et une autre perspective à mi-chemin entre la sculpture et l’architecture, comme l’écrit Santiago Calatrava «J’essaie d’abattre les frontières entre l’architecture et sculpture, et d’entrevoir l’architecture comme un art [...] un lieu de méditation, sans façades et ouvert sur la ville» (2009, à Liége).

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54


1.3.1 LE DIVERTISSEMENT À L’USAGE DES MILIEUX

QU’EST-CE QUE «SE DIVERTIR» ? En terme plus général, «se divertir» désigne l’action de jouer en partiquant un jeu. Souvent cette action fait intervenir l’utilisation d’un autre objet ou un élément étranger. Dès lors, cette manipulation sous forme de jeu est l’action de manier, chercher... Max Ernst écrit «L’art est un jeu d’enfant», ce qui implique l’idée d’une activité d’ordre physique ou mental qui fait usage d’une qualité afin d’en tirer du plaisir. Ce jeu non-imposé ne vise à aucune fin utilitaire, juste à une forme de hasard et d’ironie de la part des usagers. Cependant, cette activité peut être ludique afin d’appréhender et de comprendre des phénomènes inconnus.

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À travers ces références, nous pouvons constater que «se divertir» s’associe à l’action de manipuler et d’intervenir afin d’impliquer une mise en scène attractive de l’espace. Ce divertissement peut se définir par l’action de modifier la trajectoire. Elle peut également être suscitée par la redécouverte d’un espace ou par l’action d’extraire les individus de leur quotidien.

CONVIC DESIGN PTY / Australie Tweed Shire Council

CARROUSEL URBAIN / 2006 / USA Marks Jenkins 56


1.3.1

SPACE INVADER / France

GRIMPERSUSPENDRE [...] THÉATRETUYAU / Pays-Bas Kaptein Boodnat

BAMBINO / France Marie Denis. 57


58


1.3.2 LE DIVERTISSEMENT À L’USAGE DES MILIEUX

GÉNÉRER DU DIVERTISSEMENT PAR LE DÉTOURNEMENT Le détournement se caractèrise par l’action de modifier une trajectoire, de dissimuler ou rendre méconnaissable ou invisible quelque chose ou quelqu’un. C’est l’action de dériver, dévier, ou encore masquer... Ici le détournement se caractèrise par la présence d’un élément qui s’apparente avec simplicité à la manière de créer une nouvelle œuvre qui porte un message différent, opposé au message original qu’elle projette.

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Expérimentations photographiques: Générer le détournement par un décalage inopiné et déconcertant d’un élément dont l’usage est fréquent. Perturber le quotidien des individus.

60


1.3.2

61


62


1.3.3 LE DIVERTISSEMENT À L’USAGE DES MILIEUX

GÉNÉRER DU DIVERTISSEMENT PAR LA DÉCOUVERTE La découverte désigne l’action de trouver ce qui était caché, dissimulé ou ignoré. Il s’agit d’inventer quelque chose: un produit, un matériau, un système nouveau. L’idée est de prendre conscience d’une réalité jusque-là ignorée. C’est l’action de chercher, de distinguer, d’entrevoir... Cette découverte du milieu urbain passe par l’utilisation d’une trame qui fait réfèrence à l’organisation linéaire de la ville. Ce maillage crée un jeu de pleins et de vides, d’ombres et de l’umières. Ces derniers mettent en avant l’idée de réseaux et d’un tissage visible au sein du milieu urbain.

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64


1.3.3

Recherches et prémaquettes: Générer la découverte par la déstructuration de la trame de la ville en faisant le parallèle avec un tissage naturel spontané et instinctif, ce qui engendre une absence de repère par une déformation de la perspective de l’environnement.

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66


1.3.4 LE DIVERTISSEMENT À L’USAGE DES MILIEUX

GÉNÉRER DU DIVERTISSEMENT PAR LE REPLI Le repli désigne l’action de plier quelque chose une ou plusieurs fois sur lui-même. Rabattre quelque chose, le ramener sur, contre quelque chose. C’est l’action de courber, d’escamoter, de rabattre, de recroqueviller... Le repli pourrait être caractérisé par la recherche de sinuosité, d’ondulation, de voir surgir un double pli... Cette déstructuration du milieu urbain débouche sur de nouveaux volumes, de nouvelles dimensions qui divisent l’espace et le fragmentent. Cette fragmentation de l’espace crée un jeu de pleins et de vides qui fait naître une nouvelle perspective et améne l’individu à se refugier et à se replier sur lui-même.

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Traduction graphique et prémaquette: Générer le repli par la soustraction d’un élément, d’un obstacle qui engendre l’idée de refuge. Une fragmentation de l’espace qui améne l’individu à se recentrer sur lui-même.

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1.3.4

69


70


1.3.5 LE DIVERTISSEMENT À L’USAGE DES MILIEUX

SYNTHÈSE Les différentes recherches et expérimentations amènent à constater que la création de nouveaux volumes, de nouvelles dimensions divisent l’espace et le fragmentent. Cette fragmentation de l’espace fait surgir un jeu de pleins et de vides dont naît une autre perspective à la manière d’un maillage, d’un tissage représentatifs du milieu naturel. Cette déstructuration de la forme invite à une nouvelle manière d’habiter et d’investir instinctivement le pli, une manière de perturber les individus dans leurs comportements quotidiens afin de les mettre à l’aise, de se réfugier pour ainsi s’approprier l’espace qui les entoure.

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72


02 CONCLUSION SYNTHÈSE ET POSITIONNEMENT 73


74


SYNTHÈSE ET POSITIONNEMENT Le passage entre le milieu urbain et le milieu naturel engendre un rythme et une répétition représentative de l’effervescence de la ville et de l’environnement naturel. Un cheminement sinueux et progressif du promeneur, plus instinctif. Le spectateur devient un acteur actif de cette traversée des milieux, et permet d’imaginer un parcours en différentes étapes. Quant au parasitage il se traduit par la présence physique, d’un élément qui s’introduit par superposition ou cicatrisation. Cette intrusion signale l’idée de rupture. Ce corps étranger dirige le regard et donne une direction aux promeneurs dans le milieu urbain. à la fois caché et révélé, l’idée est découvrir une forme de jeu dans la ville par l’utilisation d’une ligne continue. Ce complément donne naissance à de nouvelles lectures d’usage et à un mode de relation avec le spectateur plus spontané et créatif. L’espace divisé et fragmenté par de nouveaux volumes et de nouvelles dimensions font naître le divertissement. Comme un réseau, un mélange représentatifs du milieu naturel, ce fragment de l’espace crée un jeu de pleins et de vides. Cette déstructuration de la forme engendre une nouvelle manière d’habiter et d’investir instinctivement le pli et de s’y réfugier.

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76


03 FINALISATION PROJET ENVISAGÉ 77


78


3.1 ITINÉRAIRE PAYSAGÉ Environnement de projet

ville, à la manière d’un parcours conceptuel urbain-naturel. Cette axe principal permet d’abolir les frontières qui subsistent entre la nature et la ville et ainsi donner l’illusion que la nature s’allie en harmonie avec l’espace urbain.

Aujourd’hui, la population s’accroît, les villes se densifient et s’étendent sur des territoires de plus en plus vastes afin de répondre à une demande toujours plus forte de logements. Les villes recouvrent, donc, peu à peu, de larges surfaces naturelles.

Cet itinéraire paysagé, implanté au sein du milieu urbain, est ponctué par la présence de micro-organismes représentatifs du processus de développement de la nature, compréhensibles et accessibles par le biais d’un parcours dans la ville.

Paris tend à prendre son essor, la Mairie de Paris souhaite valoriser et intéresser la population parisienne sur l’impact de l’accroissement de la ville, sur la nature car comme l’affirme Antoine Grumbach, «Les grandes métropoles si elles vivent de la route, elles vivent d’abord de l’air et de l’eau».

Ces diverses structures autonomes pour les citadins engendrent un changement d’échelle à mi-chemin entre la sculpture et l’architecture. Ces éléments et dispositifs installés dans l’espace public proposent différents services et fonctions aux usagers (équipements de confort, assises, matériels d’information, outils de communication et de signalétiques...).

Le but est donc de réunir dans une vision globale, le milieu naturel et le milieu urbain, afin de préserver les espaces verts (mêlant parcs, bois, forêts, zones humides et espaces agricoles) et renforcer la présence de la nature dans et autour de la métropole, comme l’évoque Marc Vekel, naturaliste, «Il n’y a plus la ville d’un côté et les espaces naturels de l’autre mais il y a des écosystèmes qui s’entrelassent». Parcours dans la ville

Création de liaisons paysagères qui relient la nature à la 79


En terme plus général, un itinéraire désigne un cheminement, un circuit, l’indication du chemin à suivre, un trajet parcouru par quelqu’un ou quelque chose. C’est l’action d’explorer, de parcourir, d’évoluer, d’avancer, de marcher, de progresser ou encore de traverser... Henry D. Thoreau écrit «Je ne pense pas avec les livres, mais en mettant mon corps en contact avec la nature», selon lui, l’homme est en «Perte de situation dans l’espace», ce qui engendre une perte de repère, de sens, d’échelle ou encore d’existence... L’idée pourrait donc de guider et de donner une direction aux promeneurs.

REPROJECTED / Allemagne / 2006 Mader Stublic Wiermann

MEDIA CAMPUS / Suisse Schweizerische Geselischaft

MARIN CENTRAL PLAZA / USA / 2002 Topher Delaney 80


3.1.1

LE RUBAN ROUGE / Chine Kongjian Yu

CONTRADICTIONS / Chine Wu Wenwen & Wang Tooran

BUSHWAFFLE / USA / 2008 Droog Event 2

CURSEUR URBAIN / Danemark Sebastien Campion. 81


82


3.1.1 ITINÉRAIRE PAYSAGÉ

AXES DE CREATION ET RECHERCHES Les différentes recherches et expérimentations effectuées dans les deux tomes, nous ont permis de constater de la necessité de créer la liaison entre le milieu naturel et le milieu urbain et il faut le favoriser. Les différentes manières qui permettent de penser cette relation entre les deux environnements est basée sur l’idée d’un parcours sinueux et rythmé, de l’intrusion d’un corps étranger ou encore d’un maillage favorisant le repli des individus dans l’espace. Tout au long de la réalisation du tome 03, tout ce travail de recherches va être exploité dans une démarche de conception. Il sera alors intéressant de développer et d’expérimenter les notions préalablement citées afin de concevoir un itinéraire paysagé qui donne un nouveau rapport de l’urbain aux individus et donne un nouvelle identité à l’environnement urbain.

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04 BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES ET EXPOSITIONS


Ouvrages d’exposition La ville fertile, vers une nature urbaine, Hors-série paysage, Cité de l'architecture et du patrimoine. JDD communication, au XXIe siècle, la ville sera fertile, Cité de l’architecture et du patrimoine. Livre et journal sur l’exposition «La ville fertile» qui retrace les enjeux fondamentaux de la présence de la nature en ville. Habiter écologique, Quelles Architectures pour une ville durable?, 2009, Actes Sud, Cité de l’architecture et du patrimoine, France. Livres Authier, J-Y. et Grafmeyer, Y., 2008, Sociologie urbaine: domaines et approches, 2ème édition, Armand Colin, France. Bahamon, A., Perz, P., et Campello, A., 2007, Architecture végétale, Analogies entre le monde végétal et l’architecture contemporaine, L’inédite, France. Barbaux, S., 2010, Objet urbain, vivre la ville autrement, ICI Interface, France.

86


LIVRES ET OUVRAGES D’EXPOSITION Berque, A., 2000, Ecoumène, introduction à l’étude des milieux humains, Belin, France.

Le Dantec, J-P., 2011, Poétique des jardins, Actes Sud, France. Maffesoli, M., 2010, Matrimonium, Petit traité d’écosophie, CNRS Édition, France.

Chiu, C-B., 2010, Jardins de Chine, ou la quête du paradis, Éditions de La Martinière, France.

Portmann, G. et Thiboult, C., 2007, Habiter entre ville et nature, France et Terre, France.

Clément, G., 2012, Jardins, paysage et génie naturel, Collège de Frande/ Fayard, France.

Sansot, P., 2004, Poétique de la ville, Petite bibliothèque Payot, France. Clément, G., 2011, La sagesse du jardinier, Édition JC Béhar, France. Sansot, P. 2009, Variations paysagères, Petite bibliothèque Payot, France.

Clément, G. et Tiberghien, G.A., 2009, Dans la vallée, biodiversité, art et paysage, Bayard, France.

Montre et expose les divers expériences et sensations liées à la nature.

Cooper Marcus, C., 2006, Habitat et nature: Du pragmatisme au spirituel, InFolio, France.

White, K. 2008, L’Esprit nomade, Biblio essai, Le livre de poche, France. Analyse les différents comportements et usages que l’Homme a de la ville qu’il habite (rapport à la nature, rapport à la société...). Corbou, M., 2011, Des jardins dans la ville, Éditions de La Martinière, Arte éditions, France. Guattari, F., 1989, Les trois écologies, Galilée, France. Jodidio, P., 2009, GREEN, Architecture now, L’architecture verte d’aujourd’hui, Taschen, France. 87


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05 FILMOGRAPHIE DOCUMENTAIRES ET REPORTAGES 89


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DOCUMENTAIRES ET REPORTAGES Guerrini B, 2013, Naturopolis, New York, la révolution verte, 90min, Docside production en coproduction avec Arte, France. Guerrini B, 2013, Naturopolis: Tokyo, l’écologie ou le cataclysme, 52min, Docside production en coproduction avec Arte, France. Guerrini B, 2013, Naturopolis: Rio, la course vers la ville verte, 52min, Docside production en coproduction avec Arte, France. Guerrini B, 2013, Naturopolis: Paris, la vieille dame passe au vert, 52min, Docside production en coproduction avec Arte, France.

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06 PARTENARIAT POSSIBLE ASSOCIATIONS ET ENTREPRISES 93


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ASSOCIATIONS ET ENTREPRISES Associations

ments d’urbanisme et de projets à l’échelle de Paris et de sa métropole.

Direction Régionale et Interdépartementale de l’Equipement et de l’Aménagement d’Ile-de-France, des territoires à l’échelle de l’Ile-deFrance, en intégrant les objectifs du Grenelle de l’environnement et en participant à l’expertise du Grand Paris.

Agence d’urbanisme de Caen-Métropole (AUCAME), représente le bassin de vie de la capitale régionale de la Basse Normandie. L’Agence d’Urbanisme et de Développement de la Seine Aval (AUDAS), est un organisme d’études et de veille territoriale, associant l’Etat, le Conseil Général des Yvelines, le Conseil Régional d’Ile-de-France et près de 70 collectivités locales de Seine Aval dans le nord-ouest des Yvelines.

Paris Métropole, 2009, favoriser l’émergence d’une métropole solidaire et attractive. L’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la Région parisienne (IAURP), 1960, dessine les extensions urbaines, des voies ferrées, les rocades, les grands équipements nécessaires aux villes nouvelles.

L’agence d’urbanisme de Rouen et des boucles de Seine et Eure (AURBSE), 2009, dimension prospective et inter-territoriale qui permet de mieux négocier les mutations indispensables liées aux évolutions économiques et sociales et aux exigences de développement durable.

Entreprises Agence d’Ecologie Urbaine, Paris, France, créée par la Mairie de Paris, accompagne la mutation environnementale du territoire (composée de la Maison de l’Air, la Ferme de Paris, la Maison Paris-Nature, la Maison du Jardinage et la Maison des Acteurs du Paris durable). Agence d’Urbanisme de la Région du Havre et de l’Estuaire de la Seine (AURH), un organisme public d’étude et de réflexion sur l’aménagement et le développement de son territoire. Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR), 1967, Conseil de Paris, étudie et d’analyse les évolutions urbaines et sociétales, contribue à l’élaboration des orientations de la politique parisienne et notamment de ses docu95




98


3.1.2

«Paris, Rouen, Le Havre, une seule et même ville dont la Seine est la grande rue». Bonaparte, lors de sa visite au Havre, le 7 Novembre 1802.

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Recherches et analyse du site, la Seine, et les différentes grandes métropôles qu’elle traverse. Ecriture graphique simplifiée de flux de la Seine et de la liaison qu’elle créée entre Le Havre, Rouen et Paris.

Le Havre, le port, la Seine et l’océan.

Rouen, le port et la Seine.

Paris, la capitale et la Seine.

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Schématisation de la traversée de la Seine.


3.1.2

Ecriture simplifiĂŠe. Analyse du rythme et du flux de la Seine.

101


En travaillant d’après les recherches et expérimentations effectuées préalablement, on peut constater qu’une ligne sinueux à la fois caché et révélée vient se déstructurer le long de la Seine.

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3.1.2

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03 MILIEU URBAIN - MILIEU NATUREL LA NATURE ET L’ESPACE

Marlène Madeline Richant Mastère Design global, recherche et innovation. Ecole de Condé Paris, 2012-2013



introduction Tout au long de l’écriture de ce mémoire, ce que je propose, est de réinterroger la place de la nature dans le milieu urbain, en imaginant les nouvelles formes qu’elle peut prendre en son sein, en tenant compte des modes de vie de l’Homme de demain, des caractéristiques urbaines, et des nouveaux usages et fonctions de la nature. à travers les analyses, les expérimentations et les recherches effectuées dans le Tome 01 et 02, nous avons pu constater qu’il est nécessaire de créer la liaison entre le milieu naturel et le milieu urbain et qu’il faut la favoriser. Les différentes manières qui permettent de penser cette relation entre les deux environnements est basée sur l’idée d’un parcours sinueux et rythmé, de l’intrusion d’un corps étranger, ou encore d’un maillage favorisant le repli des individus dans l’espace. Il est alors intéressant de développer et d’expérimenter ces notions: franchir, parasiter et divertir, afin de concevoir un itinéraire paysagé qui donne un nouveau rapport de l’urbain aux individus et donne un nouvelle identité à l’environnement urbain.

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5


« Je songe évidemment à tous les fleuves qui dentellent un territoire [...] Et qui font de la carte de France, un visage qui posséde des traits » Pierre Sansot, Variations paysagères,1983.

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7


TABLE DES MATIèRES Introduction.

5

01. FINALISATION / MISE EN SEINE 1.1. ITINéRAIRE PAYSAGé 1.1.1. Le vallée de la Seine. 1.1.2. Environnement de projet. 1.1.3. Recherches et expérimentations. 1.1.4. Parcours scènique.

02. BIBLIOGRAPHIE / Ouvrages et expositions.

8

9

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15-19 21-27 29-49 51-63

65-67


01 FINALISATION MISE EN SEINE


1.1 ITINéRAIRE PAYSAGé Environnement de projet

la manière d’un parcours conceptuel urbain-naturel, dont la Seine en serait «la grande rue». Cette axe principal permet d’abolir les frontières qui subsistent entre la nature et la ville et ainsi donner l’illusion que la nature s’allie en harmonie avec l’espace urbain.

Aujourd’hui, la population s’accroît, les villes se densifient et s’étendent sur des territoires de plus en plus vastes afin de répondre à une demande toujours plus forte de logements. Les villes recouvrent, donc, peu à peu, de larges surfaces naturelles.

Cet itinéraire paysagé, implanté au sein du milieu urbain, est ponctué par la présence de micro-organismes représentatifs du processus de développement de la nature, compréhensibles et accessibles par le biais d’un parcours scénique.

Paris devenant trop étroit, la Mairie de Paris souhaite valoriser et intéresser la population parisienne sur l’impact de l’accroissement de la ville, sur la nature car comme l’affirme Antoine Grumbach, «Les grandes métropoles si elles vivent de la route, elles vivent d’abord de l’air et de l’eau».

Ces diverses structures autonomes pour les citadins engendrent un changement d’échelle à mi-chemin entre la sculpture et l’architecture. Ces éléments et dispositifs installés dans l’espace public proposent différents services et fonctions aux usagers (équipements de confort, assises ...).

Le but est donc de réunir dans une vision globale, le milieu naturel et le milieu urbain, afin de préserver les espaces verts (mêlant parcs, bois, forêts, zones humides et espaces agricoles) et renforcer la présence de la nature dans et autour de la métropole, comme l’évoque Marc Vekel, naturaliste, «Il n’y a plus la ville d’un côté et les espaces naturels de l’autre mais il y a des écosystèmes qui s’entrelassent». Parcours scénique 12

Création de liaisons paysagères qui relient la nature à ville, à 13


1.1.1 ITINéRAIRE PAYSAGé

la vallée de LA SEINE La Seine est au cœur de Paris. Géographiquement, elle en est l’axe central, conséquence du rôle qu’elle a joué dans l’histoire de la ville. Très tôt perçue comme un atout territorial et économique majeur, elle accompagne l’essor parisien. La Seine est un fleuve français, long de 777 kilomètres, qui coule dans le Bassin parisien tout en passant par Troyes, Paris, Rouen et Le Havre. Dans l’imaginaire collectif, comme l’écrit Jacques Attali, « La Seine ne se franchit pas plus qu’elle ne se vit. Dans l’imaginaire de la Seine, «l’autre côté de l’eau» est un autre monde » cependant, «Paris, Rouen, Le Havre sont un même territoire [...] L’axe Seine est une ligne de démarcation» (2010, cité dans Paris et la mer, le Seine est Capitale).

14

15


1.1.1

Le Havre

Rouen

« La Seine, la grand’ rue de la France » Paris

16

Jules Michelet, Tableau de la France, 1861.

17


1.1.1

Recherches et analyses du site, la Seine, et les différentes grandes métropôles qu’elle traverse. Ecriture graphique simplifiée de flux de la Seine et de la liaison qu’elle créée entre Le Havre, Rouen et Paris.

Le Havre, le port, la Seine et l’océan.

Rouen, le port et la Seine.

Paris, la capitale et la Seine.

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Schématisation de la traversée de la Seine.

Ecriture simplifiée. Analyse du rythme et du flux de la Seine.

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1.1.2 MISE EN SEINE

ENVIRONNEMENT DE PROJET La trame de la ville de Paris se compose de lignes droites et sinueuses, à la manière d’un quadrillage instable. La Seine, elle, donne l’impression de s’immiscer dans cette ville grâce à sa ligne courbe et imposante. Or, c’est la ville de Paris qui s’est contruite autour d’elle. Paris, se compose d’un «Boulevard Périphérique» qui entoure la ville, que seul le milieu naturel peut franchir. C’est pour çela que la Seine se distingue par le fait d’être «la grand’rue» de la ville de Paris. Elle est le réseau naturel qui relie Paris à la mer; ou au monde C’est donc pour cela que la portion qui est plus intéressante d’explorer pour ce projet est celle où la Seine pénètre pour la première fois dans la ville de Paris. Là où le milieu naturel rompt les frontières qui subsistent avec la ville.

20

21


1.1.2

Progression de l’axe Seine, jusqu’à son entrée dans la ville de Paris.La Seine se distingue par sa forme courbe et sinueuse qui contredit avec la trame artificielle de la ville de Paris.

22

23


1.1.2

Zone du projet. Analyse de cette «frontière» pour déterminer la manière dont la Seine crée une interaction pour la ville, et la manière dont elle y pénétre.

24

25


1.1.2

Situé entre le pont Garigliano et le périphèrique ces photographies montrent davantage la rupture qui peut se faire entre un environnement urbain et la nature. Les différents ponts marquent ces frontières et l’évolution entre les deux milieux.

Photographies du site d’implatation du projet.

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1.1.3 MISE EN SEINE

rECHERCHES ET EXPéRIMENTATIONS En se référant à la «Blobitecture» (mouvement architectural) et aux formes naturelles présentes dans l’environnement, une impression de sinuosité, de fluidité et de souplesse s’en est dégagée. Les expérimentations effectuées autour de ces trois notions, montrent et donnent lieu à la création d’un mouvement instinctif et spontané. Celui-ci donne l’impression que la nature «ré-investit» les lieux à la manière d’un organisme vivant qui se déplace et bouge la long de la Seine.

28

29


1.1.3

Recherches et expérimentations Expérimentations: Création d’un ligne sinueuse souple et légère qui donne un mouvement instinctif et spontané se référant à un organisme vivant.

30

31


1.1.3

Recherches et expérimentations

Expérimentations: L’idée est de créer une écriture simplifiée qui réprésente un paysage naturel. Cette écriture donne du mouvement à l’espace évoquant un organisme vivant en plein déplacement.

32

33


1.1.3

Recherches et expérimentations

Donner une nouvelle écriture à l’espace permet de lui donner une nouvelle identité. Ce mouvement fluide rappelle la formation d’un paysage naturel, sur une même ligne continue. Ce qui engendre une autre perspective plus naturelle, dans un environnement urbanisé.

34

35


1.1.3

Recherches et expérimentations Ces références mettent en avant un jeu de perspectives d’où se dégage une double lecture à la fois spatiale et graphique.

K 36

teaching words

GEorges rousse 37


1.1.3

Recherches et expérimentations

Pré-maquettes: Recherches autour du paysage, donne une nouvelle forme d’informations, ici en volumes. Communiquer sur l’accroissement de la ville en mettant en avant le milieu naturel et les valeurs qu’elle porte. 38

39


1.1.3

Recherches et expérimentations

Création d’une double lecture du paysage. Ces mots sont donc réprésentatifs du processus de développement de la nature et engendrent alors une double lecture.

40

41


1.1.3

Recherches et expérimentations De ces références se dégagent un jeu de lignes horizontales qui donne une impression d’un mouvement sinueux et spontané. Ces architectures semblent se propager dans l’espace, elles bougent, se déplacent, et évoluent à la manière d’un organisme vivant.

FRESH H2O EXPO Lars Spuybroek

AMAZING WHALE Nio Architecten SEBASTIEN WIERINCK / France 42

TRIPLICE Guiseppe Penone 43


1.1.3

Recherches et expérimentations

Expérimentations représentatives du processus de developpement de la nature, de son foisonnement, de son abondance et de sa prolifération. Une forme sinueuse qui s’éparpille dans l’espace. 44

45


1.1.3

Recherches et expĂŠrimentations

46

47


1.1.3

Recherches et expérimentations

Création d’un structure qui s’entremêle et donne l’illusion de bouger et d’évoluer au sein de la ville à la manière de racines. 48

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1.1.4 MISE EN SEINE

PARCOURS SCéNIQUE J’ai donc façonné un environnement de détente et attrayant pour tous, en réinterprétant le foisonnement du milieu naturel. Ce parcours scénique, se situant le long de la Seine, relie la nature à la ville en diminuant les frontières qui subsistent entre ces deux milieux et ainsi donner l’illusion que la nature s’allie en harmonie avec l’espace urbain.

où les citadins peuvent venir s’y installer de manière instinctive et spontanée, grâce à la disposition de hamac générée par le déracinement de la strcuture. Cette structure communique donc de manière divertissante, sur la nature. Mais cette structure apparaît également déconstruite, rappelant la composition simplifiée du paysage naturel.

Cet itinéraire paysagé, représentatif d’un organisme vivant, met en scène le milieu naturel, par le biais d’une ligne sinueuse et instinctive qui se déplace et bouge dans la ville, donnant l’illusion que la nature ré-investit les lieux. Ce tissage naturel développe une structure continue, proposant une série d’activités de détente adaptées aux citadins. Cette structure, constituée de tubes d’acier, résonne avec le paysage et créée une double lecture de celui-ci. Ces grandes sculptures ludiques à l’usage des citadins apparaîssent, structurent et divisent l’espace, créant ainsi des zones 50

51


1.1.4

50

70

47

0

60

0

40

Vue globale de la Mise en Seine.

Plan du projet au 1/50ème. 52

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1.1.4

Gamme colorée et association avec les plantes:

1

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3

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9

7

Vue du quai Nord-ouest. 54

55

1 Lemna minor 2 Zoysia tenuifolia 3 Cynodon dactylon 4 Emphorbe des marais “Euphorbia palustris” 5 Mousse des fées “Azolla filailoides” 6 Hottonie “Houtuynia cordata chameleon” 7 Fougères aquatiques 8 “Azolla caroliniana” 9 Trappa natans


1.1.4

180

44 420

élévation du quai Sud-Est.

Tube acier Tube acierInox Inox

35

35

20

Anneaux r Anneauxen enacie acier Filets Filets Anneaux en acier, soudés, pour l'accroche des filets

Anneaux en acier, soudés, pour l’accroche des filets, au 1/50ème.

Vue du quai Nord-ouest. 56

57


1.1.4

Anneaux en acier Filets Anneaux en acier, soudés, pour l'accroche des filets

Tube acier Inox Tube acier

Terre végétale Géotextile anticontaminant

10

Terre végétale

Géotextile anticontaminant

35

10

Couche de béton avec traitement des surface, micro-aspérité, incrustation Dalle de béton Couche de béton avec traitement de surface, micro-aspérité, incrustation

Tube acier

Dalle de béton

30

10

10

Remblais terreux Chaussette géotextile Substrat allégé (billes d’argile) Remblais terreux

Chaussette géotextile

Substrat allégé (billes d'argile)

Quai de Seine Quai de Seine

Remblais terreux Chaussette géotextile Substrat allégé (billes d'argile)

Ancrage au sol, coupe au 1/50ème. 22

Quai de Seine

Végétation Trellis métallique Substrat Drainage Structure bois Végétation

Trellis métallique

Substrat

22

22

Drainage

Structure bois

La vallée de la Seine

La vallée de la Seine

Système de flottaison des plantes aquatiques, coupe au 1/50ème. 58

Vue du quai Nord-ouest. 59


1.1.4

6 101

360

élévation du quai Nord-Ouest.

Vue globale de la Mise en Seine, de nuit.

Vue du quai Nord-Ouest, de nuit. 60

Vue du quai Nord-Ouest, de nuit. 61


1.1.4

Vue du quai Sud-Est.

Vue du quai Sud-Est. 62

63


02 BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES ET EXPOSITIONS


LIVRES ET OUVRAGES D’EXPOSITION Livres Attali, J., 2010, Paris et la mer, la Seine est Capitale, Fayard, France. Clément, G. et Tiberghien, G.A., 2009, Dans la vallée, biodiversité, art et paysage, Bayard, France. Corbou, M., 2011, Des jardins dans la ville, éditions de La Martinière, Arte éditions, France. Portmann, G. et Thiboult, C., 2007, Habiter entre ville et nature, France et Terre, France. Sansot, P., 2004, Poétique de la ville, Petite bibliothèque Payot, France. Sansot, P. 2009, Variations paysagères, Petite bibliothèque Payot, France.

66

67


ITINÉRAIRE PAYSAGÉ MISE EN SEINE

« La Seine, la grand’ rue de la France »

Situation géographique de la Seine.

Jules Michelet, Tableau de la France, 1861.

Paris et la Seine.

Photographie depuis le pont Garigliano vers le quai Nord-Ouest.

Photographie du quai Nord-Ouest et du pont du périphèrique.

Photographie du quai Sud-Est.

Environnement du projet.


ITINÉRAIRE PAYSAGÉ MISE EN SEINE

Vue globale de la Mise en Seine.

50

70

47

0

60

0

40

Plan du projet au 1/20ème.


ITINÉRAIRE PAYSAGÉ MISE EN SEINE

Vue du quai Nord-ouest.

Vue du quai Nord-ouest.

6

101

Élévation du quai Nord-Ouest.

360


ITINÉRAIRE PAYSAGÉ MISE EN SEINE

Vue du quai Nord-ouest.

Gamme colorée et association avec les plantes: 1 Lemna minor 2 Zoysia tenuifolia 3 Cynodon dactylon 4 Emphorbe des marais “Euphorbia palustris” 5 Mousse des fées “Azolla filailoides” 6 Hottonie “Houtuynia cordata chameleon” 7 Fougères aquatiques 8 “Azolla caroliniana” 9 Trappa natans

1

2

3

4

5

8

6

9

7


ITINÉRAIRE PAYSAGÉ MISE EN SEINE

Tube acier Inox Tube acier

Terre Terrevégétale végétale

10

10

Géotextileanticontamin anticontaminant Géotextile ant 35

10

Couche de béton avec traitement

30

Couche de béton avec traitement de surface, des surface, micro-aspérité, incrustation micro-aspérité, incrustation

10

Remblais terreux Remblais terreux Chaussette Chaussettegéotextile géotextile

Substrat allégé(billes (billes d’argile) Substrat allégé d'argile)

Quai deSeine Seine Quai de

Dalle Dallede debéton béton

Ancrage au sol, coupe au 1/20ème.

Végétation Végétation Trellis métallique Trellis métallique Substrat Substrat Drainage Drainage

22

22

Structure bois Structure bois

La vallée valléededela la Seine La Seine

Vue globale de la Mise en Seine, de nuit.

Système de flottaison des plantes aquatiques, coupe au 1/20ème.

Tube acier Inox

Tube acier Inox 35

35

20

Anneaux en acieren Anneaux

acier

Filets Filets Anneaux en acier, soudés, pour l'accroche des filets

Anneaux en acier, soudés, pour l’accroche des filets, au 1/10ème.

Vue du quai Nord-Ouest, de nuit.

Vue du quai Nord-Ouest, de nuit.


ITINÉRAIRE PAYSAGÉ MISE EN SEINE

Vue du quai Sud-Est.

Vue du quai Sud-Est.

6

180

44

420

Élévation du quai Sud-Est.


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