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Laurent Coët :“Il y a une belle offre art et essai au deuxième semestre

HLe nouveau responsable du groupe jeune public de l’Association française des cinémas d’art et d’essai (Afcae) évoque les Rencontres qui se sont tenues à La Rochelle, du 9 au 11 septembre, au cinéma La Coursive, et aborde les chantiers à venir, dans un contexte de crise sanitaire.

Quel bilan faites-vous desRencontres jeune public, quise sont déroulées cette année dans un contexte inhabituel?

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Nous sommes très contents car c’était l’un des premiers événements professionnels depuis la réouverture des salles. Nous étions dans l’incertitude quant à la possibilité d’organiser ces Rencontres jeune public après plus de six mois de préparation. Certes, il y a les mesures sanitaires restrictives, mais l’événement a eu lieu, avec plus de 250 participants. Même si on était légèrement en dessous de la jauge habituelle pour cette manifestation, c’est tout de même un motif de satisfaction au regard du contexte sanitaire et économique actuel des salles. Par rapport aux Rencontres nationales art et essai qui se sont tenues à la fin août [toujours à La Rochelle, Ndlr], nous avons accueilli surtout des professionnels du jeune public, comme les animateurs et toutes les personnes travaillant dans les salles au contact des spectateurs ; elles ne sont donc pas forcément exploitants ou programmateurs.

Le programme proposait, comme chaque année, de nombreuses œuvres, dont certaines sont très attendues. Les distributeurs avaient-ils plus que jamais besoin de montrer leurs films?

Oui, et on répond à une vraie demande de la distribution, avec un panel d’avant-premières très large. Nous sommes, par exemple, particulièrement satisfaits d’avoir montré Le Peuple loup, de Tomm Moore, qui sortira chez Haut et Court le 16 décembre, dont c’est l’une des premières projections dans le monde. Nous avons essayé de montrer les films qui vont faire l’événement en octobre, comme Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary, de Rémi Chayé, qui sortira le 14octobre chez Gébéka, ou Petit Vampire, de Joann Sfar, qui sera distribué par Studiocanal le 21 octobre. Il y a une belle offre art et essai au deuxième semestre, qui est équivalente à celle que l’on a en temps normal. Pour les salles, il n’y aura pas de déficit ou de reports de films. Elles pourront travailler dans les meilleures conditions.

Qu’en est-il des Work in Progress cette année?

Au-delà des avant-premières, nous sommes très attachés aux Work in Progress, qui nous permettent d’avoir déjà un aperçu de ce que vont être certains films d’animation qui sortiront dans

Laurent Coët

« Il y a une belle offre jeune public au deuxième semestre »

deux ou trois ans. Cette année, il y avait le programme de trois moyens métrages de la réalisatrice Min Sung Ah, qui sortira chez Cinéma Public Films, dont deux sont quasiment finalisés et le troisième qui en est encore au début de sa production ; nous avons vu pu voir les premières images du storyboard. Il y avait aussi Maman pleut des cordes, de Hugo de Faucompret, présenté par Les Films du Préau, et Les voisins de mes voisins sont mes voisins, d’Anne-Laure Daffis et Léo Marchand, distribué par Jour2Fête. Nous avons la confiance des distributeurs et de producteurs pour qui ce rendez-vous est devenu très important. Calamity, de Rémi Chayé, était passé chez nous comme Work in Progress ; cela fait trois ans que l’on voit des images, et cette année nous avons enfin projeté le film terminé. Ce rendez-vous intervient traditionnellement après Annecy et permet ainsi aux professionnels de découvrir ces fils en cours de production.

Depuis la réouverture des salles, les projections pour les publics scolaires ont-elles repris?

Elles sont autorisées par l’Education nationale et le protocole sanitaire, mais il y a des inquiétudes à ce sujet, c’est pourquoi le groupe jeune public de l’Afcae est mobilisé pour que ces sorties scolaires puissent se faire. Par ailleurs, on est encore dans l’attente d’une décision claire pour savoir si les dispositifs Ecole, Collège et Lycéens au cinéma peuvent reprendre normalement.

Concernant la crise qui frappe les cinémas, quelles actions pour les salles jeune public l’Afcae veutelle porter?

Nous sommes en cours de discussion avec le CNC, qui devrait faire des annonces prochainement. Nous portons évidemment des propositions dans le cadres de l’art et essai en général, mais aussi dans le domaine jeune public en particulier, comme l’idée que l’éducation au cinéma est très importante pour les salles comme pour les publics, et que la relance doit aussi passer par cette éducation. C’est pourquoi nous souhaitons un renforcement des dispositifs, des postes de médiateurs, d’autant plus que le jeune public participe grandement à l’économie des salles classées puisque le label jeune public est le plus attribué [les deux autres labels étant Répertoire et Patrimoine, et Recherche et Découverte].

Pouvez-vous déjà annoncer lesprochains soutiens du groupe Jeune Public?

Pas encore, nous attendons la fin Rencontres pour discuter de tout ce qui a été montré, et prendrons une décision sur les nouveaux soutiens début octobre. Les soutiens de la rentrée ou pour leur part déjà été annoncés au mois de juillet, comme celui à Ailleurs, distr ibué par Septième Factor y, le23 septembre.

Vous venez de prendre la tête du groupe Jeune Public, suite àladernière assemblée générale de l’Afcae, prenant ainsi la suite de Guillaume Bachy. Quels sont les chantiers que vous souhaitez mener?

Je trouve que la valorisation du travail qui est fait dans les salles, localement, avec des initiatives incroyables sur tout le territoire, est insuffisante. On parle beaucoup des statistiques, des chiffres, de la fréquentation, mais j’ai à cœur de mettre en valeur tout ce qui se passe dans les salles art et essai, comme les ateliers jeune public, la formation des jeunes, et toutes les initiatives innovantes qu’on retrouve dans les cinémas, qui sont trop peu relayées. J’aimerais aussi développer le soutien des films, avec tous les nouveaux outils à la disposition des spectateurs, particulièrement avec le numérique, comme les podcasts, pour être force d’accompagnement de ces films qui ne bénéficient pas toujours de plans marketing très puissants.

Propos recueillis par Rodolphe Casso

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