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DEVIENT
« À la mort de l’artiste belge Jacques Lizène, sa nécrologie le présenta comme l’un des rares professionnels de “l’insuccès”. Ce maître du fiasco défendait en effet l’existence d’un art du ratage, façon pour l’artiste d’échapper aux sirènes de la gloire et de la fortune. » Si atteindre les sommets est finalement optionnel, il faut trébucher pas mal pour y arriver, et ce sont souvent ces expériences-là qui ont le plus de valeur, puisqu’à la place des lauriers on en tire des enseignements, qui fanent plus lentement. Michael Jordan a dit : « J’ai raté 9.000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matchs. 26 fois, on m’a fait confiance pour prendre le tir de la victoire et j’ai raté. »
En a-t-il pris ombrage, sous le panier qui a fait sa gloire ? Pas le moins du monde. L’auteure elle-même souligne que « même les vies admirables ont leur lot de désillusions (…) La vie est faite d’événements imprévisibles et de rencontres de hasard, qui ne sont bien souvent remarquables que rétrospectivement ». On devrait donc se réjouir d’avoir de la marge, et ne pas s’épuiser à tenter de la grignoter : « assez bien », c’est flou, c’est doux.