NOVEMBRE 2021 — 5,90 €
BELGIQUE
Mélanie Thierry
« À 40 ans, je me sens comblée »
PSYCHO ELLES REGRETTENT D’ÊTRE MÈRES
SANTÉ MENTALE ENQUÊTE SUR UN TABOU QUI FAIT MAL
DE BEAUX CHEVEUX MAINTENANT ! LES SOLUTIONS EFFICACES + LES COUPES “COUP DE FOUET”
ÉVASION NOS MEILLEURES ADRESSES À ATHÈNES
ACCESSOIRES 60 SACS ET CHAUSSURES
POUR RÉVEILLER NOS LOOKS
MESSIKA.COM
ÉDITO
Depuis l’apparition du Covid-19, tous les types de violence contre les femmes se sont accrus dans le monde entier, et tout particulièrement la violence domestique. Aujourd’hui, une femme sur trois doit en effet affronter de la violence physique ou sexuelle, venant principalement d’un partenaire intime*. C’est ce que montrent les données et rapports de celles et ceux qui évoluent en première ligne. Et ces rapports ne prennent pas en compte la violence morale… Triste constat à l’aube du 25 novembre, déclarée Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. La cause ? Le fait qu’aujourd’hui encore, nos sociétés restent fondées sur la domination masculine (voir p. 66). Partout dans le monde, des hommes briment, humilient, asservissent, violentent des femmes. Et partout dans le monde, des femmes résistent et se battent pour l’égalité, la
liberté, le respect parfois même au péril de leur vie. Comme ces femmes afghanes qui n’acceptent pas les nouvelles règles instaurées par les Talibans, dont l’obligation pour les étudiantes de porter la burqa (p. 14). Ou, chez nous, la militante féministe, antiraciste et laïque, Nadia Geerts, régulièrement menacée pour ses prises de position et qui refuse de se taire (p. 52). Mais pour que les choses bougent vraiment, il faut changer les mentalités. Celles des hommes et des garçons d’abord. Car comme le dit Mélanie Thierry dans son interview (p. 38) en parlant de ses fils : « ils voient à quel point leur père se comporte bien avec leur mère, alors cela leur donne de bons repères pour le futur. » (*) ONU Femmes
Julie Rouffiange Rédactrice en chef – jro@marieclaire.be
PHOTO PERSONNELLE.
FEMMES, JE VOUS AIME?
Photo Paul Rousteau. Veste à col basculé et jupe en gabardine, top à manches gantées en jersey, panta-leggings en maille, chapeau en velours par Philip Treacy, boucles d’oreilles et bague en laiton argenté vieilli avec strass en cristal Swarovski Balenciaga Couture. Assistante stylisme Manon Baltazard. Mannequin Birgit Veegen/IMG Models. Casting Nicolas Bianciotto/IKKI. Coiffure Vincent de Moro/ Airport Agency. Maquillage Tiina Roivainen/Airport Agency. Manucure Lora de Sousa. Set design Sylvain Cabouat. Production Zoé Martin/Producing Love, assistée de Ludovic Del Puerto et Margot Bootz.
p. 18 En Pologne, l’opposition bélarusse se prépare au combat
SOMMAIRE TOUT CE QUI VA FAIRE VIBRER NOVEMBRE
ÉPOQUE
TÊTE-À-TÊTE(S)
60 ENQUÊTE Santé mentale : le tabou
42 INTERVIEW Vincent Cassel & Tina
64 SOCIÉTÉ La pandémie de l’ombre
en état de grâce
12 DÉCRYPTAGE Le power dressing est-il 14
has been ? NEWS La pionnière oubliée
44
Kunakey : « Le seul #couplegoal, c’est arriver à rester ensemble et être heureux » ENTRETIEN Dries Mertens & Kat Kerkhofs, ensemble, pour de bon
16 NEWS
18 REPORTAGE En Pologne, l’opposition
bélarusse se prépare au combat
STYLE
24 LES TENDANCES DÉCRYPTÉES p. 24 Les tendances décryptées par Marie Claire
PAR MARIE CLAIRE
MAGAZINE
38 RENCONTRE Mélanie Thierry,
CULTURE
50 AGENDA Expos et sorties
52 LIVRES Nadia Geerts « Je ne me
tairai pas ! »
54 MUSIQUE Sylvie Kreusch,
une flamboyante rockstar
56 CINÉMA Grand écran
qui fait mal
BENJAMIN VIGLIOTTA. PAUL ROUSTEAU. LUNA CONTE.
ÉDITO
8
FILIPPO FIOR/IMAXTREE.COM. RAFAL MILACH.
4
p. 94 Aux pieds, à l’épaule et à la main
68 PSYCHO Elles regrettent d’être mères
72 MOI LECTRICE « J’ai fait adopter ma fille
78 86
MODE D’EMPLOI
94 PANOPLIE Aux pieds, à l’épaule
et à la main
BEAUTÉ
par un couple d’amis »
102 CHEVEUX N’en faire qu’à sa tête
MODE
109 SHOPPING Les blushs
La plastique des sacs Choc couture
108 NEWS Les envies de novembre
p. 102 N’en faire qu’à sa tête
LIFESTYLE
116 DESTINATION La nouvelle Athènes 120 DESIGN Muller Van Severen
« La passion est notre fil rouge »
124 FOOD Merci pour le kif ! 128 HOROSCOPE
130 LE QUESTIONNAIRE Sébastien Ministru
110 BIEN-ÊTRE En bons thermes
à Saint-Malo
Suivez-nous sur marieclaire.be/fr
8
TOCADES
NOVEMBRE
TOUT CE QUI VA FAIRE VIBRER NOVEMBRE Par Nathalie Dolivo, Aurélie Lambillon, Elvira Masson et Malvine Sevrin
UNE ALLURE VIBRANTE
DEPUIS QUE PIETER MULIER A REPRIS LES RÊNES D’ALAÏA, SES SILHOUETTES, TEL LE FOURREAU INCENDIAIRE PORTÉ PAR ZENDAYA COLEMAN À VENISE, DONNENT DES ENVIES DE ROBES PRÈS DU CORPS ET DE FRANGES VIREVOLTANTES.
UN PRÉCIEUX TALISMAN
UNE CRISE DE RIRE
La stand-uppeuse Sérine Ayari est bien partie pour conquérir chaque recoin de la Belgique avec son premier spectacle baptisé À l’aise. Déjà, parce qu’elle joue aussi bien en néerlandais qu’en anglais et en français. Mais surtout parce qu’elle parvient à nous faire rire sans retenue en abordant avec une aisance incroyable tous les sujets, même ceux qui fâchent.
IMAGINÉES PAR LA CRÉATRICE SAOUDIENNE ALJOHARA ABDULLAH, LES BAGUES ĀTO JEWELS RECRÉENT LES CONSTELLATIONS DES DOUZE SIGNES DU ZODIAQUE À L’AIDE DE DIAMANTS SERTIS ET D’OR JAUNE, ROSE OU BLANC 18 CARATS.
maison-alaia.com
ato-jewels.com
Le 13 novembre au Fou Rire Théâtre, 48 avenue des Grenadiers, 1050 Ixelles, fourire.be, les 30 novembre et 28 décembre au Kings of Comedy Club, 489 chaussée de Boondael, 1050 Bruxelles, kocc.be.
UN VOYAGE OLFACTIF
Pour célébrer ses 60 ans, Diptyque nous embarque à travers un légendaire voyage culturel, le Grand Tour. Cette collection exclusive met en lumière cinq destinations majeures réinterprétées par les parfumeurs de la maison : Paris, Venise, Milies, Kyoto et Byblos.
La première monographie consacrée au travail de la designer India Mahdavi donne à voir l’étendue de sa palette : objets, lieux publics (ici le célèbre restaurant Le Sketch, à Londres), intérieurs privés… Tout porte sa patte, foisonnante mais précise. À consulter pour s’inspirer.
Musée des Arts décoratifs à Paris,jusqu’au 24 avril 2022. madparis.fr
India Mahdavi, par India Mahdavi, éd. Chronicle Books, 75 €.
UNE CÉLÉBRATION DE LA COULEUR
COURTESY OF THE LEONARD A LAUDER ESTEE LAUDER COMPANIES ARCHIVES.
LE CRÉATEUR THIERRY MUGLER A MARQUÉ DE SON EMPREINTE LES DERNIÈRES DÉCENNIES DU XX E SIÈCLE, DESSINANT L’UNIFORME DES FEMMES PUISSANTES – JUPES CRAYONS ET ÉPAULES LARGES – ET CONTRIBUANT À RÉINVENTER LA COUTURE. SON IMAGINAIRE SANS LIMITES EST RACONTÉ AU MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS EN UNE EXPO BAPTISÉE, À JUSTE TITRE, THIERRY MUGLER, COUTURISSIME. ON Y COURT !
PETER KNAPP. THIERRY LEGAY. ROB WHITROW. ARTHUR VAN ERPS. W.C. RUNDER
UNE PLONGÉE DANS LES ANNÉES 80
COURTESY OF COURRÈGES. PRESSE. FILIPPO FIOR/IMAXTREE.COM.
Eau de toilette édition limitée Kyoto de Diptyque, 150 € les 100 ml, chez Senteurs d’Ailleurs et sur senteursdailleurs.com UN CHÂTEAU DE FAMILLE
Surplombant les vignobles de la Côte des Blancs, le Château de Saran, propriété historique de Moët & Chandon, s’est offert une rénovation magistrale, orchestrée par l’architecte d’intérieur Yves de Marseille et le paysagiste Peter Wirtz. Japonaise, Hollywood, Années Folles, Christian Dior… Chacune des onze suites rend hommage aux personnalités et pays qui ont façonné la riche histoire de la maison. Acquis en 1801 par JeanRémy Moët, petit-fils du fondateur, ce domaine accueille aujourd’hui - uniquement sur invitation - clients VIP et personnalités triées sur le volet parmi lesquelles Kate Moss, Roger Federer ou Natalie Portman. Château de Saran, 51530 Chouilly, France.
UN PORTRAIT INTIME
Aerin et Jane Lauder, héritières d’Estée Lauder, dédient à leur grand-mère emblématique cet ouvrage richement illustré de photographies de famille, lettres personnelles et autres archives intimes. Femme d’affaires avant l’heure, Estée Lauder a été dès les années 40 une pionnière et est
parvenue à amener, à force d’audace et de détermination, sa petite entreprise de crèmes de soin débutée dans sa cuisine au sommet de l’industrie mondiale de la beauté. “Estée Lauder: A Beautiful Life”, Éditions Assouline, 200 pages, 28 x 35.5 cm, 195 €, en boutiques et en ligne sur assouline.com
EMPOWERMENT
MODE
BELGIQUE
REGARD SUR LE MONDE
IMPERTINENCE
DURABLE
Humour
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marieclaire.belgique
COURTESY OF TIBI.
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CHRISTIAN VIERIG @THESTYLEOGRAPH. GETTY IMAGES. CLUBHOUSE. ÉLÉONORE. MARKUS SPISKE.
STYLE
DÉCRYPTAGE LES NOUVEAUX HABITS DE LA VIE DE BUREAU
Ci-dessus, défilé Tibi automne-hiver 2021-2022.
ÉPOQUE
DÉCRYPTAGE
Avec le retour au bureau après plus d’un an de télétravail, la question de la “bonne tenue” vestimentaire est devenue une préoccupation majeure des salariées. Et si joggings et autres hoodies se sont invités dans nos quotidiens professionnels, les vestes épaulées, tailleurs et chemises n’ont peut-être pas dit leur dernier mot. Par Charlotte Brunel
COMMENT S’HABILLER POUR RETOURNER AU BUREAU ? Longtemps cette question aura été l’apanage des magazines féminins, un pur « marronnier » comme on dit dans le jargon journalistique. Mais depuis la levée des restrictions sanitaires, le sujet est devenu brûlant et remplit aussi bien les colonnes de Fortune ou de Challenges que les éditos de CNN. Et surtout la tête des salariés. Selon une étude réalisée par IWG, leader mondial des espaces de travail flexible, la question de la tenue vestimentaire figure au premier plan des préoccupations de nombreux employés, qui souhaitent faire évoluer le style professionnel traditionnel. Delphine, 35 ans, est revenue au bureau en juillet dernier mais elle ne sait plus très bien comment s’habiller au quotidien. Bien sûr, elle sait qu’elle doit tourner la page du jogging et des claquettes qui ont accompagné le bas de son corps pendant plus d’une année de télétravail. Mais qu’en est-il de son sweat-shirt ou de son jean si elle les marie à une veste bien coupée ? Son questionnement vestimentaire n’est pas un cas isolé. « En ce moment, certains collègues testent des choses au bureau. Et c’est parfois limite : cet été, j’en ai vu une venir avec des Birkenstock, ce qui aurait été impensable il y a encore deux ans, explique-t-elle. Je crois que les gens ont envie de faire bouger des règles qui leur semblent d’un autre âge. La crise sanitaire a rebattu les cartes et prouvé qu’on pouvait être pro même en bossant de chez soi dans une tenue non formelle. » Et c’est vrai: en dix-huit mois, la pandémie aura changé autant notre façon de travailler, à distance, que de s’habiller, de manière plus décontractée, loin du regard des collègues. Une autonomie et un bien-être que beaucoup ne souhaitent pas sacrifier sur l’autel du retour au bureau. Selon une étude menée en mai dernier au Royaume-Uni par le service de personal stylist Stitch Fix et la créatrice Phoebe English, 72 % des actifs ont privilégié le confort durant l’année 2020 et 44 % pensent que, dans l’avenir, le « homewear » va continuer à infuser leur garde-robe professionnelle. Pour la designer britannique cela ne fait pas de doute: « Il est désormais évident que, tout comme les emplois du temps vont conjuguer travail à distance et au bureau, nous allons voir se démultiplier des vêtements hybrides et multifonctionnels capables d’épouser facilement ces deux scénarios. » De fait, l’assouplissement des codes vestimentaires au travail était à l’œuvre bien avant le début de la pandémie, poussé par les acteurs de la Tech et la génération start-up. Il y a deux ans, Goldman Sachs avait déjà adopté un code vestimentaire « flexible » pour ses salariés, les encourageant à « se fier à leur propre jugement de ce qui est convenable de porter pour leur journée de travail ». Mais la généralisation du télétravail a tout précipité, poussant le curseur du confort encore plus loin. Le « power dressing », cette manière de s’habiller pour affirmer sa puissance, a-t-il encore un avenir? NETFLIX. ABC/GETTY IMAGES. TWENTIETH CENTURY FOX.
LE POWER DRESSING EST-IL HAS BEEN ?
COURTESY OF VICTORIA BECKHAM/IMAXTREE.COM. COURTESY OF AMI/IMAXTREE.COM.
ÉPOQUE
COURTESY OF MICHAEL KORS/IMAXTREE.COM. WENN RIGHTS LTD/ALAMY.
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PEUT-ÊTRE, CAR MALGRÉ CES LONGS MOIS PASSÉS EN TENUE CONFOR-
TABLE, certaines ne cachent pas leur joie de retourner au bureau. Et d’en embrasser de nouveau tous les codes. À l’ancienne ? Ainsi Anna Wintour, 72 ans dans un mois, qui chantait ses louanges dans le dernier numéro de Vogue États-Unis et lui consacrait une série mode (shootée dans les locaux du magazine à New York avec les vrais membres de l’équipe) ainsi qu’un édito enflammé, célébrant « ce sens de la communauté bien réel qui naît quand on se croise dans le hall, quand on se rend visite dans nos bureaux et échangeons des idées créatives en face-à-face ». Des femmes qui voient le fait de se rhabiller pour aller retrouver leurs collègues comme une fête et le happy end d’un jour sans fin où vie professionnelle et vie privée ne faisaient qu’un. « Beaucoup de clientes me disent qu’elles n’en
“Il ne faut pas négliger la puissance du regard des autres au travail. Le bureau est un endroit où l’on recrée des normes et des codes sociaux.” Jérémie Brucker, historien du vêtement de travail
peuvent plus de télétravailler en jogging à la maison et n’ont qu’une envie : remettre un blazer, se maquiller et se coiffer pour aller au boulot », confirme Diane Ducasse, créatrice de DA/DA Ducasse, qui leur a concocté pour l’automne un cocktail de sahariennes et de blousons dans les tons orangés, de costumes dans toute la gamme des bleus. Un bon bouclier anti-morosité. CET AUTOMNE, ON PEUT DONC TOUT À FAIT IMAGINER QUE LE BUREAU
(RE)DEVIENNE un lieu pour s’habiller et s’affirmer socialement, en
privilégiant des pièces fortes issues du tailoring, des « pièces images » pour les jours de réunion au bureau, les conférences, les évènements mondains. Un vestiaire modulable qui pourrait glisser jusqu’au soir. Et permettre, aussi, de retrouver de la confiance en soi, de se faire remarquer. Le vêtement formel, notamment la veste épaulée, reste un attribut qui donne aux femmes un sentiment d’empowerment, comme le relève Diane Ducasse. « Mes clientes me disent à quel point le costume d’homme leur donne de la prestance, de la confiance en soi. Certaines l’utilisent pour s’exprimer dans des milieux très corporate qu’elles n’ont pas l’habitude de fréquenter, elles se sentent tout de suite plus à l’aise pour s’exprimer dans ces territoires de pouvoir très masculins. » « Il ne faut pas négliger la puissance du regard des autres au travail, décrypte Jérémie Brucker, historien du vêtement de travail. Le bureau est un endroit où l’on recrée des normes et des codes sociaux. » Il ajoute: « Je pense que cela va être dur pour celles et ceux qui sont restés longtemps chez eux. La liberté vestimentaire était une illusion, il va falloir faire avec le retour de la contrainte, notamment celle du bas du corps. Le bureau demande une certaine neutralité qu’il faut endosser. » Pas sûr que toutes les salariées, qui ont gagné en autonomie avec le télétravail et ne veulent pas perdre leur liberté en revenant au bureau partagent ce point de vue. Reste sans nul doute une troisième voie à inventer : ni total look jogging, difficile à assumer dans tous les milieux professionnels, ni caricature de « working girl ». À chacune de trouver son nouvel équilibre… De gauche à droite : défilés automne-hiver 2021-2022 Michael Kors, Victoria
Beckham et AMI. Robin Wright, alias Claire Underwood, dans House of Cards (2013-2018). Melanie Griffith, alias Tess McGill, dans Working Girl (1988). Hillary Clinton en campagne à Miami lors de la présidentielle américaine en 2016. Joan Collins, alias Alexis Carrington Colby, dans Dynastie (1986).
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ÉPOQUE
NEWS
ADA LOVELACE
LA PIONNIÈRE OUBLIÉE
Fille du poète Byron, cette passionnée de maths a eu l’intuition de l’informatique dès le milieu du XIXe siècle.
Portrait d’Ada Lovelace par Alfred Edward Chalon, 1840.
Par Françoise-Marie Santucci
3 QUESTIONS À
« Difference Engine No 1 » (calculatrice mathématique) de Charles Babbage, 1832, année de leur rencontre.
que, grâce aux mathématiques, les machines vont exécuter bien plus que des calculs numériques. Elle imagine même qu’elles pourront composer de la musique ! On s’en doute, Babbage ne voit pas tout cela d’un très bon œil et refuse qu’Ada soit associée plus sérieusement à ses travaux. Mais elle continue de l’aider, malgré tout… quand un cancer l’emporte, à 36 ans. Longtemps oubliée puis reconnue par les informaticiens, Ada a donné son prénom à un fameux langage informatique des années 80 (mais elle n’a aucun lien de parenté avec l’actrice porno de Gorge profonde).
MYRIAM LEROY, JOURNALISTE ET AUTRICE
Myriam Leroy et Florence Hainaut, journaliste et autrice comme elle, sont confrontées depuis le début de leur carrière à des discours de haine. Leur documentaire #SalePute répond à une envie – et un besoin – d’éveiller les consciences par rapport à cette violence qui se manifeste de manière décomplexée à l’égard des femmes dans le monde entier. Par Virginie Dupont
À qui s’adresse le documentaire ?
#SalePute s’adresse tout particulièrement aux personnes indifférentes, qui estiment que cette violence constitue le revers de la médaille parce
qu’on exerce un métier exposé ou qu’on l’a bien cherché. En quoi Internet constitue selon vous une extension de l’espace public ?
C’est sur Internet qu’on se rencontre, qu’on s’aime, qu’on commande à manger, qu’on achète des vêtements, qu’on fait de l’art, de la politique… Dire que les violences qui s’y produisent ne sont que virtuelles, c’est être très loin de la réalité d’aujourd’hui. Quelle est l’actualité du documentaire ?
Au mois de novembre, il sera projeté sur grand écran en Belgique et au Luxembourg – notamment le 25/11 au Palace à Bruxelles –, et nous participerons à des débats avec les spectateurs.
SCIENCE MUSEUM LONDON/SSPL. SCIENCE MUSEUM GROUP. ERIC SAKAI. ROMAIN GARCIN.
Ada n’est qu’un bébé quand sa mère l’emmène avec elle, fuyant lord Byron, poète célébré mais mari insupportablement volage. Dans le milieu éclairé où elle grandit, Ada Byron est encouragée à poursuivre des études par cette mère singulière, elle-même férue de sciences – une excentricité dans l’Angleterre des années 1830, mais le fait d’être riche et noble, ça aide un peu. Ada Lovelace manifeste des dons pour les chiffres. Elle a des fulgurances. Sa rencontre avec le scientifique Charles Babbage, qui planche sur une sorte de calculatrice géante, est déterminante : à l’âge de 17 ans, elle devient son assistante. Elle s’éloigne quelques années, le temps d’épouser le jeune comte de Lovelace (qui l’admire et lui dit un jour : « Vous auriez fait un sacré général ! ») et d’avoir trois enfants… Puis c’est le retour à sa vraie passion, les maths. Son fait d’armes survient presque fortuitement : alors qu’elle doit traduire un texte présentant « la machine analytique » (la calculatrice de Babbage), elle y inclut des notes qui posent, selon les spécialistes, les bases de l’informatique. En somme, avec plus d’un siècle d’avance, Ada invente le code ! Son flair la convainc
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ÉPOQUE
NEWS
Les chiffres 59
Le nombre de signalements d’abus sexuels mettant en cause des membres de l’Église catholique en 2020. C’est beaucoup plus que les deux années précédentes. La plupart des plaintes concernent des faits prescrits et plus de la moitié des auteurs connus sont aujourd’hui décédés. Source : kerknet.be
drapeaux du groupe extrémiste, afin de marquer leur soutien à la décision des Talibans de séparer les garçons et les filles au sein des écoles et des universités, et d’obliger ces dernières à porter une abaya et un niqab. Face à cette situation , de nombreus es femmes afghanes craignent que leurs libertés durement acquises ne leur soient ôtées. La manifestation a commencé lorsque le Dr Bahar Jalali, une historienne afghane et experte en genre, a publié une photo d’elle avec le hashtag #DoNotTouchMyClothes. Si les Talibans ont annoncé que de nouvelles manifestations ne seront autorisées qu’avec l’approbation du ministère de la Justice, les femmes de Kaboul ne cèdent pas. M.V.
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Le nombre de millions de personnes qui pourraient émigrer d’ici 2050 pour échapper aux effets néfastes du changement climatique dû aux mauvaises pratiques agricoles, à la rareté de l’eau et l’élévation du niveau de la mer. Source : Banque mondiale.
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Le pourcentage relatif au déséquilibre hommes/femmes concernant la nonperception d’une prime de retraite dans notre pays. Preuve que cette question ne peut pas être dissociée de celle relative à l’inégalité structurelle entre les sexes sur le marché du travail. Source : Service fédéral des pensions
«Les travailleuses du sexe sont toujours quotidiennement victimes de la traite des êtres humains, de violences sexuelles et de féminicides. C’est pour alerter l’opinion publique sur cette problématique que la ville de Bruxelles a décidé de baptiser l’une de ses rues Eunice Osayanda.» Par Timon Van Mechelen
Lydia Ngoi Mutyebele, échevine de l’égalité des chances pour la Ville de Bruxelles a ainsi choisi de rendre hommage à Eunice Osayanda assassinée, en 2018, dans la pratique de son métier.
Photo © Rodolphe OPITCH
Les femmes afghanes du monde entier partagent des photos d’elles dans des vêtements traditionnels et colo rés e n ut il isa nt le hashtag # D o No t To u ch My C l o t h e s . Un e manière de faire campagne sur les réseaux sociaux contre les nouvelles règles instaurées par les Talibans, dont l’obligation pour les étudiantes du pays de porter la burqa. Cette mobilisation est intervenue après que 300 Afghanes entièrement voilées se soient réunies dans l’amphithéâtre de l’université de Kaboul pour exprimer leur soutien au nouveau régime. La plupart étaient vêtues de niqabs noirs couvrant complètement leur visage à l’exception des yeux -, leurs mains et leurs pieds, et brandissaient des
GETTYIMAGES.
Des femmes afghanes militent par le biais du hashtag #DoNotTouchMyClothes
mollybracken.com
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ÉPOQUE
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REPORTAGE
EN POLOGNE, L’OPPOSITION BÉLARUSSE
cial ni au cinéma. C’est nouveau pour moi, parfois je suis un peu lasse mais je ne regrette rien, je dois faire savoir au monde entier ce qui se passe dans mon pays. » Pas de place pour le regret, mais qu’en est-il de la peur? « C’est difficile à dire. J’espère que Monsieur Loukachenko est moins concerné par mon cas qu’il ne l’est par celui des activistes politiques », botte en touche la jeune athlète. Collée près de l’ascenseur, une feuille affiche les photos d’une quinzaine d’hommes de main du président Alexandre Loukachenko lancés aux trousses de ses opposants, qui fuient en Ukraine, en Lituanie et en Pologne. « On l’a aperçu sur le trottoir d’en face la semaine dernière », dit impassible Eugene Medvedev, directeur de la communication de la Fédération, en pointant, sur la photo, le visage d’un type à la mine patibulaire.
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Depuis le territoire polonais, des milliers de réfugiés et activistes bélarusses organisent la résistance au président Alexandre Loukachenko. Dans l’espoir de faire tomber cette dictature, aux portes de l’Europe. Nos reporters sont allés à leur rencontre.
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SE PRÉPARE AU COMBAT
RAFAL MILACH/MAGNUM PHOTOS.
Par Catherine Durand Photos Rafal Milach
1. Le 8 août dernier, la diaspora bélarusse de Pologne manifeste à Varsovie pour commémorer les élections présidentielles qui ont déclenché une révolution dans son pays. 2. Jana Shostak, activiste et artiste organisatrice de Scream for Belarus. Sur sa poitrine, le chiffre 56 % correspond au pourcentage de bois bélarusse exporté vers la Pologne.
Avec son sweat-shirt mauve et ses petites lunettes, elle a le look d’une étudiante sage. Mais à la Fondation bélarusse de solidarité sportive à Varsovie, des hommes des services secrets polonais font les cent pas devant le bureau où elle s’est enfermée avec sa traductrice. Krystsyna Tsimanouskaya vit désormais escortée de six gardes du corps. En août dernier, cette sprinteuse bélarusse (1) de 24 ans, qui participait aux Jeux olympiques, avait refusé d’être rapatriée de force à Minsk après avoir osé critiquer sa fédération sur les réseaux sociaux. Elle s’était alors réfugiée à l’ambassade de Pologne à Tokyo. « Si j’étais rentrée, j’aurais fini en prison comme des milliers de mes compatriotes. Ici, en Pologne, ma vie est étrange. Avec mon mari, on ne peut plus aller dans un centre commer-
LE CLIMAT DE PEUR ET DE PARANOÏA qui règne au sein de la communauté bélarusse en exil s’est accentué depuis que le régime n’a pas hésité, le 23 mai dernier, à détourner l’avion Ryanair reliant Athènes à Vilnius pour le contraindre à se poser à Minsk: à son bord, le journaliste Roman Protassevitch, aussitôt arrêté. Quelques mois plus tard, l’activiste Vitali Chichov, réfugié à Kiev (Ukraine), était retrouvé pendu dans le parc où il faisait son jogging tous les matins. Un su i c i de au qu el p e rs o n n e n e c ro i t . Aujourd’hui, la répression visant opposants, journalistes et militants s’intensifie avec l’espoir de mater le mouvement de contestation lancé en août 2020 après la réélection du « dernier dictateur d'Europe » à un sixième mandat. Selon les sondages, la candidate de l’opposition, Svetlana Tikhanovskaia, qui avait remplacé son mari blogueur emprisonné, aurait récolté 60 à 80 % des voix. Écartée illégalement du pouvoir, elle attend son heure depuis Kiev, où elle organise la résistance. « Cette mobilisation l’an dernier, c’était du jamais vu », raconte Zmicier Mickiewiecz, journaliste à Belsat TV (2), une chaîne indépendante créée en 2007 à Minsk et jamais accréditée par le régime Loukachenko, installée depuis novembre dernier avec un staff de trois cents personnes dans une aile de la télévision publique polonaise. « Trois cent mille personnes sont descendues dans les rues, reprend le journaliste. La réponse a été d’une brutalité inouïe. Pour la première fois, toutes les strates de la société, toutes les familles bélarusses ont été touchées. Des personnes qui n’avaient jamais milité ont été frappées, arrêtées arbitrairement, jetées en prison, torturées.
REPORTAGE
À droite :
La sprinteuse Krystsyna Tsimanouskaya, qui a refusé en pleins J.O. de Tokyo d’embarquer sur un vol de retour vers le Bélarus, vit aujourd’hui à Varsovie sous la protection de gardes du corps. 1. La Marche des femmes, manifestation de solidarité avec les Bélarusses qui dénoncent l’élection truquée du président Loukachenko. 2. Alexandre Azarov, ex-officier de police à Minsk, réfugié politique en Pologne, coordonne les activités de Bypol, organisation basée à Varsovie qui prépare l’après-Loukachenko.
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Beaucoup, du coup, ont rejoint le mouvement de résistance à l’étranger. Il existe désormais une vraie diaspora structurée et agissante. » C’est notamment le cas en Pologne, où plus de cent cinquante mille Bélarusses ont trouvé refuge. Installé en Pologne avec sa femme et ses deux enfants à Bialystok, à soixante kilomètres de la frontière bélarusse, Denis Chashchevik témoigne pour que « le monde sache ». Enseignant en mathématiques, il observait la manifestation du 10 août à Grodno – ville bélarusse près de la frontière polonaise – sur le perron du théâtre de la ville quand les OMON, les unités des forces spéciales, ont foncé sur son petit groupe. « On ne portait pas le bracelet blanc ni le drapeau de la contestation, on était calmes. J’ai été violemment frappé puis jeté dans un fourgon. » Entassé avec vingt autres détenus dans une petite cellule insalubre, sans aucune nourriture pendant trois jours, il est en état de sidération. « Un milicien nous a dit : “Tout cela finira quand on aura tabassé la moitié des Bélarusses.” Sans l’assistance d’un avocat, en trois minutes, le juge m’a condamné à cinq jours de prison. »
3. Affiche avec les photos des hommes de main du régime de Loukachenko. Les opposants en exil doivent être sur leurs gardes.
de prison pour avoir filmé des manifestations. » Selon le rapport de Reporters sans Frontières ( 3) , vingt-neuf reporters et employés des médias sont actuellement en prison. En un an, l’Association biélorusse des journalistes (BAJ), a comptabilisé près de cinq cents interpellations et arrestations de journalistes. Le petit appartement de Rouslan et Tatiana Koulevitch, dans un immeuble excentré de Bialystok, a pour seul décor un écran géant accroché au mur. Journaliste pour le média Hrodna Life, Rouslan, 30 ans, était connu et apprécié. Puis, le 29 mai 2020, Sergueï Tikhanovski, le célèbre blogueur, mari de Svetlana Tikhanovskaia, est arrêté à Grodno. Tatiana a filmé toute la scène. « On a subi les premières pressions, le chef de la police m’a dit : “On n’a pas touché votre femme jusqu’ici…” J’ai compris que je pouvais être arrêté à tout moment. » Le soir du 11 août, Rouslan part documenter la manifestation sur la place de Grodno. Quand les OMON le matraquent, il hurle à Tatiana de se réfugier dans une boutique mais des policiers s’engouffrent derrière elle. S’ensuit un déchaînement de violences. « J’ai hurlé “elle est enceinte !” pour qu’ils la lâchent… » Jusque-là silencieuse, Tatiana raconte, submergée par l’émotion: « Un des employés est tombé sur moi, ils étaient comme des fous, ils nous frappaient. Je pensais être plus courageuse, mais je me suis uriné dessus. J’avais tellement honte quand ils m’ont jetée dans le fourgon. (Elle pleure, ndlr). J’entendais Rouslan hurler et je ne pouvais rien faire. » Au poste de police où ils ont été emmenés, on dessine une croix sur le front de certains, dont Rouslan. « Les policiers ont dit : “Ceux-là, allez-y, frappez plus fort.” J’ai reconnu un journaliste de Belsat dont tout le
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DÈS QU’IL SORT, LUI QUI N’AVAIT JAMAIS MILITÉ,
et contre l’avis de sa femme terrifiée, il trouve le courage de récupérer la vidéo de surveillance du théâtre et de la diffuser sur Instagram. Une vidéo aussitôt reprise par Belsat TV. « La bonne nouvelle est qu’aujourd’hui, on peut diffuser sur différents réseaux, se réjouit Zmicier Mickiewiecz. Il est impossible d’interdire YouTube, Telegram, les applications mobiles et les satellites. Nous sommes diffusés via satellite et nous avons encore des journalistes sur place qui travaillent dans la clandestinité malgré les risques. Nos collègues Daria Tchoultsova et Katsiaryna Andreyeva ont ainsi été les premières à être condamnées à une longue peine : deux ans
“Si j’étais rentrée (au Bélarus, ndlr), j’aurais fini en prison comme des milliers de mes compatriotes.” Krystsyna Tsimanouskaya, sprinteuse en exil.
visage était recouvert de ronds et de croix, comme pour jouer au morpion. » Tatiana est relâchée, Rouslan le sera au bout de trois jours, alors que quarante-cinq mille personnes ont manifesté dans Grodno, réclamant la libération des prisonniers. Commotion cérébrale, les deux mains cassées : il se terre avec Tatiana près de la frontière ukrainienne alors qu’une campagne de propagande se déchaîne contre eux, l’accusant, elle, de se prostituer et lui, de propager des fake news. Réfugié en Pologne depuis mars dernier avec Tatiana, Rouslan tourne des vidéos sur des exilés diffusées sur Hrodna.life, sa chaîne YouTube. Comme celle de cette ex-soldate
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– seize ans dans l’armée bélarusse – qui a fui avec ses quatre enfants, laissant derrière elle un mari resté fidèle à Loukachenko. Ou celle de cet ancien policier qui a troqué l’uniforme contre des habits de clown jouant dans les rues de Varsovie. « Ce sont des héros qui préparent l’avenir. Un jour, nous retournerons au Bélarus, d’ailleurs mon programme s’appelle “Nous reviendrons” », assure Rouslan. À Bypol aussi, on prépare l’avenir. Dans un quartier central de Varsovie, une voiture de police stationne devant l’entrée de ces bureaux modestes, hébergés au sein d’une association bélarusse. Lancé en octobre 2020 lors de la venue de Svetlana
REPORTAGE
1. Tatiana et Rouslan Koulevitch. Emprisonné pour avoir documenté les manifestations à Grodno au Bélarus, Rouslan poursuit son travail de journaliste depuis Bialystok, en Pologne. 2. Denis Chashchevik n’avait jamais milité avant d’être emprisonné arbitrairement à Grodno. 2
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“Ils purgent les entreprises d’État en licenciant tous ceux qui ont manifesté. Ils sont en train d’éliminer toute la société civile.” Zmicier Mickiewiecz, journaliste à Belsat TV
Tikhanovskaia en Pologne, Bypol est un réseau composé d’anciens enquêteurs et fonctionnaires des forces de l’ordre bélarusses. Alexandre Azarov, vingt et un ans dans la police, dirigeait l’Unité de police contre le crime organisé et la corruption à Minsk depuis 2016. « Je sais que Loukachenko n’a pas été réélu. Tous les policiers savent que les élections ont été falsifiées. » Le déclic se fera après une terrible répression contre des manifestants pacifiques, suivie de l’ordre de son chef de remplir de faux rapports au centre de détention. Il démissionnera, comme environ mille policiers bélarusses et trois cents fonctionnaires de haut niveau. Aujourd’hui, avec d’autres, il prépare le « Plan de la Victoire ». “LE RÉSEAU ACTIF DE BYPOL, C’EST CINQ CENTS
personnes. On a créé des structures à l’intérieur même du pays. Ce réseau de partisans communique via Telegram. Divisé en petites
unités, selon les qualifications, il mène des opérations secrètes afin de documenter les crimes commis par le régime. Demain, nous allons poster une nouvelle vidéo où on entend deux officiers donner l’ordre de torturer. » Alexandre Azarov est persuadé que le régime tombera dans quelques mois, « Notre “Plan de la Victoire” rassemble plus de personnes que l’armée bélarusse avec ses quarante mille soldats. » On aimerait croire à leur réussite. Spécialiste du monde russe et ex-soviétique, l’historienne Galia Ackerman (4) est moins optimiste : « Les régimes répressifs durent tant que les dictateurs durent, et Poutine soutient Loukachenko. D’ailleurs, je pense que la vague de répression sans précédent qui s’abat sur la Russie est due au fait que Poutine prend exemple sur ce qui se passe en Biélorussie. L’opposition qui se structure à l’étranger se tient prête, il faut maintenir le flambeau et dialoguer avec le monde. Tikhanovskaia a été reçue par Biden et les
chefs d’État en Europe. C’est bien, mais alors que l’Union européenne a imposé des sanctions économiques à la Biélorussie, on découvre que deux tiers des recettes publicitaires de la télé d’État proviennent de compagnies occidentales. Un scandale ! » L’artiste bélarusse Jana Shostak, 28 ans, qui vit à Varsovie depuis onze ans, le sait bien. Depuis septembre 2020, elle coordonne le groupe Partizanka « à 90 % féminin », tientelle à préciser. Ce réseau de soutien issu de la société civile aide les exilés – cours de langue, d’informatique, logement – et agit parfois dans l’urgence quand il faut les exfiltrer, Jana utilisant l’art comme outil militant. « J’utilise le cri pour attirer l’attention comme au lendemain du kidnapping de Roman Protassevitch lors d’une conférence de presse. Ou devant le parlement pour alerter sur la situation des Bélarusses. J’informe sur l’absurdité de cette dictature où on est arrêté pour avoir parlé ou lu un livre en bélarusse
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dans le métro. Notre langue maternelle est remplacée par le russe depuis 1995. Le plus absurde étant cet homme condamné à cinquante jours de prison pour avoir installé une antenne LG sur son balcon. Les couleurs de cette marque, blanc-rouge-blanc, sont celles de la résistance ! » ET QUAND UNE DÉPUTÉE DE GAUCHE a osé critiquer sur Twitter l’action de Jana parce qu’elle ne porte pas de soutien-gorge, elle a décidé illico de faire de son décolleté une plateforme militante. Les «partisanes» protestent désormais avec, inscrits sur leurs poitrines, les noms des entreprises étrangères, telles que Michelin, Siemens, Nestlé, qui investissent dans ce pays régi par un dictateur. « Nous préparons, en partenariat avec le journal Gazeta Wyborcza, un calendrier “Dekolt dla Bialorusi”, où des artistes et des personnalités poseront en décolleté sans oublier d’y inscrire les noms des six cent cinquante-six prisonniers politiques bélarusses. » La répression ne faiblit pas, bien au contraire. Selon Zmicier Mickiewiecz, la machine répressive tourne même à plein régime : « En ce moment, ils purgent les entreprises d’État en licenciant tous ceux qui ont manifesté. Ils sont en train d’éliminer toute la société civile. Tout s’écroule dans le pays, laissant la porte ouverte au crime organisé. C’est dangereux et pas que pour le Bélarus. » Une analyse qui recoupe celle de Galia Ackerman: « Ce petit pays de dix millions d’habitants nous paraît lointain, mais un État de plus en plus militarisé, qui fusionnera peut-être un jour avec la Russie, c’est une menace directe à nos frontières européennes. » Au moment de nous quitter, Krystsyna Tsimanouskaya a tenu à lancer dans Marie Claire un appel à ses compatriotes : « Je veux leur dire qu’il ne faut pas abandonner la lutte, continuer à nous soutenir les uns, les autres, et utiliser tous les moyens pour faire connaître au monde extérieur ce qui nous arrive. Vont-ils lire ce message dans vos pages ? » On veut y croire.
1. L’Académie française recommande le nom de Biélorussie. L’opposition reprend les symboles, le drapeau blanc et rouge et la devise «Longue vie au Bélarus», interdits par Loukachenko. Dire Bélarus est donc évoquer son indépendance. 2. Analyste au sein du Think Tank Belarus Security Blog, bsblog.info 3. rsf.org/fr/actualites/ le-systeme-loukachenko-decryptage-dun-derepression-des-journalistes-au-belarus 4. Auteure de Le régiment immortel: la guerre sacrée de Poutine, éd. Premier Parallèle.
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1. Même les chiens portent les couleurs blanc-rouge-blanc de la résistance. 2. Ce bracelet, avec le numéro de l’article de loi condamnant les manifestant·es, est porté par les opposant·es bélarusses. 3. Les militantes de Partizanka inscrivent sur leur poitrine les logos des entreprises qui collaborent directement ou indirectement avec le régime de Loukachenko.
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COURTESY ACNE STUDIO/IMAXTREE.COM. THIERRY LEGAY (X9). MISE EN PLACE EMMANUELLE MATAS.
Ci-dessus, défilés automne-hiver 2021-2022 Salvatore Ferragamo, Alberta Ferretti, Prada, Givenchy, Act N°1.
COURTESY OF GIVENCHY/IMAXTREE.COM. COURTESY OF ACT N°1/IMAXTREE.COM.
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COMBINAISONS GAGNANTES
COURTESY OF SALVATORE FERRAGAMO/IMAXTREE.COM. COURTESY OF ALBERTA FERRETTI/IMAXTREE.COM. COURTESY OF PRADA/IMAXTREE.COM.
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RÉVOLUTION ORANGE
LA PANOPLIE Version jupe longue, associé au rouge et au rose pour vitaminer l’automne.
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Réalisation Julie Cristobal et Linda Heynderickx 9
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LE LOOK PODIUM Défilé Acne Studios automne-hiver 2021-2022. 1. UNE BLOUSE COQUELICOT En tissu brillant Yseult, 255 €. 2. DES SOLAIRES FUTURISTES en acétate et métal Burberry, 240 €. 3. LA BONNE SILHOUETTE Pull manches bouffantes Essentiel Antwerp, 145 €. Jupe plissée Samsøe Samsøe, 89 €. 4. DES SANDALES À BRIDES en cuir & Other Stories, 99 €. 5. UN PULL BUBBLE GUM en laine Isabel Marant Étoile, 340 €. 6. UNE JUPE AJOURÉE en maille Hervé Léger sur zalando.fr, 246 €. 6. DES CHAUSSETTES LILAS en laine et mohair Forte_Forte, 70 €. 8. UN TALON FIN Sandale en cuir Acne Studios, prix sur demande. 9. UN SAC BICOLORE en cuir grainé Longchamp, 650 €.
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LA CAGOULE
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COME-BACK
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La chanteuse et actrice italienne Raffaella Carrà.
Défilé Miu Miu automne-hiver 2021-2022.
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Réalisation Julie Cristobal et Linda Heynderickx
4 LE LOOK PODIUM Défilé Celine par Hedi Slimane automne-hiver 2021-2022. 1. LA BONNE SILHOUETTE Veste matelassée en laine et lin Forte_Forte, 695 €. Sweat zippé en coton Benetton, 60 €. Pull jacquard en laine Éric Bompard, 350 €. Écharpe en laine Fred Perry, 65 €. 2. UNE CASQUETTE À CARREAUX en laine Courrèges, 190 €. 3. DES CHAUSSETTES DAMIER carreaux blancs et noirs Monki, 4 €. 4. UN JEAN USÉ 501 Original Crop, en coton mélangé Levi’s Red Tab, 125 €. Ceinture en tannage végétal Aline Schmitt, 120 €. 5. DES SOLAIRES AZUR Paul & Joe Eyewear, 174 €. 6. UN SWEAT À CAPUCHE en coton Benetton, 60 €. 7. DES BOOTS DE MONTAGNE en cuir Caroline Biss, 285 €. 8. UNE VESTE en tissu bouclé Arket, 175 €. 9. UN SAC CEINTURE en cuir Marie Martens, 270 €.
MONDADORI/GETTY IMAGES. COURTESY OF MIU MIU/IMAXTREE.COM
LA PANOPLIE Avec des boots de montagne, un jean clair, une casquette de baseball et un petit sac porté main, le gros manteau façon mouton quitte les alpages.
FILIPPO FIOR/IMAXTREE.COM. THIERRY LEGAY (X8). MISE EN PLACE EMMANUELLE MATAS.
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BOUCLES DEHORS
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Cauchemar des enfants qui ont dû la porter dans les années 60-70, cet accessoire symboliquement lié au refus de la norme et de l’autorité refait son apparition dans des versions pop. Comme un pied de nez stylé au tout-puissant masque. Par Louise des Ligneris
CELLES ET CEUX À QUI ON A IMPOSÉ LA CAGOULE, ENFANT, dans les années 60-70 s’accorderont à le dire : ça gratte, ça pique et ça tient trop chaud. Et comme l’enfance est cruelle, ce couvre-chef était souvent l’objet de railleries dans la cour de l’école. Cinquante ans plus tard, il revient pourtant en force chez les adultes. En 2018 déjà, Raf Simons chez Calvin Klein déclinait sur un seul et unique défilé quarante et une versions tricotées du passe-montagne. Le Belge déclarait alors : « La mode est une forme de résistance. » Il ne pensait pas si bien dire. Dans les années 30, la cagoule servait aux milices, aux groupuscules terroristes et aux mouvements politiques qui défiaient l’autorité de l’État. Elle prêta aussi son nom à la ligue de la Cagoule, organisation antisémite, terroriste, dissoute en 1936. Plus récemment, elle est devenue un moyen de défier le star-system. Les rappeurs sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à l’adopter. Kanye West, le 7 juillet dernier, a ainsi été « vu » intégralement cagoulé au premier rang du défilé couture Balenciaga. Tandis que la pandémie ne faiblit pas, Miuccia Prada, quant à elle, imagine, non sans humour, des cagoules en grosse maille, coloris pop, dotées de masques de protection amovibles. Bien sûr, elles ne sont pas aux normes FFP2, mais elles symbolisent avec légèreté une autre forme de résistance : celle à la morosité.
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IMPÉRIAL! RADIOGRAPHIE
Emporio Armani, la ligne bis – et plus démocratique de la maison Armani souffle ses 40 bougies. Au fil des ans, grâce à la qualité de ses coupes, ses campagnes accrocheuses, son propre magazine et un impressionnant fanclub dans le monde entier, elle est devenue incontournable.
LA NAISSANCE
En 1981, Giorgio Armani lance une nouvelle ligne de prêt-à-porter plus accessible : Emporio Armani. La marque apparaît bientôt dans un grand nombre de villes. À chaque coin de rue ou presque, la ligne est présente. La stratégie marketing d’Emporio se concentre sur des spots télévisés percutants et un gigantesque panneau d’affichage installé sur la Via Broletto, au centre de Milan. Les images du label dégagent une impression de force, voire d’une certaine décadence propre aux années 80. Le monde entier a les yeux braqués sur New York. L’économie bat son plein. L’argent coule à flots. Tout doit être gros, voyant, bling bling. À l’instar de Richard Gere dans le film American Gigolo, les loups de Wall Street portent des blazers preppy griffés Emporio Armani.
Par Elspeth Jenkins Adaptation Marie Honnay
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L’ESPRIT COUTURE
1. Le magazine Emporio Armani a été lancé en 1988. 2. Les 40 ans d’Emporio avec l’expo The Way We Are à Milan. 3. La collection printemps-été 2022. 4. La célèbre enseigne de la via Broletto à Milan.
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4 L’EXPO
Pour célébrer cet anniversaire, Giorgio Armani a monté The Way We Are, une exposition qui retrace quatre décennies de création. Conçue comme une rétrospective, elle mélange vêtements, accessoires et images exclusives reflétant l’univers d’Emporio Armani. Les différents espaces du sublime Armani/Silos, le musée Armani de Milan, sont recouverts de moodboards, d’écrans vidéo et de pièces iconiques. Emporio Armani - The Way We Are, jusqu’au 6 février 2022 au musée Armani/Silos, Via Bergognone 40 à Milan. armanisilos.com
collection Menottes dinh van - dinhvan.com
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NORMAN WATSON. COURTESY OF GIORGIO ARMANI. PRESSE.
Dès 1984, Giorgio Armani fait défiler les collections Emporio lors des fashion weeks. Les silhouettes féminines regorgent de références aux costumes sur mesure qui ont fait la renommée du créateur italien : épaules larges, taille haute, coupes oversize et, bien-sûr, l’aigle placé sur l’étiquette, symbole d’une marque qui entend symboliser une mode plus inclusive. En 1989, la première édition du magazine EA sort de presse. Le titre se positionne comme un digne concurrent des grands magazines lifestyle de l’époque. La première couverture est réalisée en Afrique par le photographe Norman Watson.
DINH VAN BRUXELLES WWW.BIJOUX.BRUSSELS
PLACE DU GRAND SABLON 14 GALERIE DU ROI, 28 WOLUWE SHOPPING CENTER
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CONVERSATION
Savourez des moments cosy avec la fusion hivernale de thé noir, pomme et cannelle.
LE SENS DE LA MODE
SELON JODI EVERDING DE FILIPPA K Filippa K s’inscrit dans la durabilité depuis 2012. Bien avant que d’autres marques ne s’y mettent. Pourquoi le secteur de la mode a-t-il tant de mal à devenir plus durable ? Rencontre avec Jodi Everding, responsable textile et durabilité pour le label suédois. Par Timon Van Mechelen
Trois silhouettes de la collection automne/hiver + Soft Sport 21/22.
De nombreuses marques surfent sur la tendance durable, mais se contentent de collections ponctuelles. Est-il si difficile de produire de manière totalement durable ?
Peut-on concilier l’amour de la mode avec une consommation consciente ?
Un nouvel achat active le système de récompense du cerveau. C’est pourquoi nous retournons faire du shopping. Même lorsque nous considérons que la durabilité revêt une importance capitale. Acheter des vêtements d’occasion ou vintage est la meilleure solution. Ça a le même effet, c’est durable et moins cher. Mais nous aurons toujours besoin de nouveaux vêtements, et on ne peut pas tout trouver d’occasion. Alors s’informer sur la marque est un excellent début. Où fabrique-t-elle ses vêtements, de quoi sont-ils composés… ? Si vous vous posez ces questions, les marques devront également se les poser. Enfin, il est important de faire du shopping de la façon la plus consciente pos-
sible. N’achetez pas n’importe quoi, ne dégainez votre porte-monnaie que pour des pièces dont vous avez vraiment envie, qui vous vont bien, que vous pourrez porter de différentes manières et à différentes occasions. Ensuite, profitez-en autant et aussi longtemps que possible. La mode est un plaisir dont il ne faut pas être honteux. Le greenwashing est-il répandu dans le secteur de la mode ?
Oui, malheureusement. La durabilité est devenue un vain mot. Il suffit qu’une seule fibre d’un tissu ait été recyclée pour qu’on le qualifie de durable. Chez nous, la durabilité rime avec une communication honnête, transparente et précise sur l’origine de nos tissus, l’endroit où nous faisons fabriquer nos vêtements, et les efforts qui doivent encore être fournis. En outre, il s’agit de convaincre nos clients d’acheter moins et de porter nos pièces plus longtemps. La seule façon d’y parvenir, c’est de proposer des modèles de qualité. La mode durable est souvent (plus) coûteuse. D’ailleurs, Filippa K n’est pas une marque bon marché. N’avez-vous pas le sentiment d’exclure beaucoup de personnes ?
C’est vrai, nos vêtements représentent un investissement. Mais quand on calcule le coût par utilisation, ils deviennent plus raisonnables. Il ressort d’une enquête britannique qu’en moyenne, les femmes ne portent une pièce que sept fois. Nos clients
Jodi Everding
portent leurs vêtements en moyenne 75 fois. Alors, si on prend l’exemple d’une veste qui coute 400 € chez nous, vous ne payez que 2,50 € par utilisation. Bien sûr, cette approche pourrait également s’appliquer à la mode low cost. Dans la mesure où on porte une pièce souvent et pendant longtemps, elle devient un produit durable. Prenons l’exemple du polyester vierge ; ce n’est pas un matériau durable, mais il reste beau pendant longtemps. Alors, porter un pull en polyester bon marché plusieurs années constitue aussi une forme de respect de l’environnement.
Délicieux chaud ou froid. PRESSE.
C’est une question délicate. Certaines marques utilisent par exemple du coton biologique pour une partie de leurs collections, ce qui est une bonne chose. Mais si elles fabriquent beaucoup de vêtements à partir de cette matière pour qu’ils finissent sur un tas de déchets, l’utilité de ce choix est discutable. Mieux vaut produire moins et mieux. Mais ce modèle économique est diamétralement opposé à celui des grandes chaînes qui s’efforcent de fabriquer un maximum de vêtements bon marché afin que nous achetions toujours plus. C’est la raison pour laquelle leur impact reste faible. Quant aux petites ou nouvelles marques, elles veulent souvent en faire trop. Il est impossible et surtout inabordable de tout faire correctement du premier coup.
Boisson à l’infusion concentrée de thé et 1% de jus à base de concentré, avec des extraits de plantes et des goûts naturels, avec sucres et édulcorant. ©2021 DP Beverages. FUZE TEA est une marque déposée de DP Beverages.
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HORLOGERIE
L’EFFET DOUILLET
VOYAGES DANS LE TON
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Des mules aux robes du soir, le matelassé façon doudoune s’invite dans nos dressings. Et réchauffe même nos intérieurs. Réalisation Agathe Gire
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Photo et set design Mélissa De Araujo Réalisation Agathe Gire
PRESSE (X7). THE KOBAL COLLECTION/AURIMAGES. COURTESY OF LIGNE ROSET. COURTESY OF MARC JACOBS/IMAXTREE.COM. COURTESY OF CECILIE BAHNSEN/IMAXTREE.COM.
De très chics cadrans colorés, bleu océan ou vert forêt, pour ces montres chronomètres aux bracelets en acier.
ASSISTANTE STYLISME MANON BALTAZARD.
De gauche à droite
Montre Oyster Perpetual Datejust 36, en acier Rolex, prix sur demande. Montre en acier avec fonction phase de lune Longines, 1 190 €. Montre Seamaster Aqua Terra, en acier Omega, prix sur demande.
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1. Doudoune Miu Miu. 2. Robe Johanna Ortiz. 3. Mule Balenciaga. 4. Plaid Rick Owens. 5. Défilé Marc Jacobs automne-hiver 2021-2022. 6. Défilé Cecilie Bahnsen automnehiver 2021-2022. 7. Forever Couture Luminizer 001 Nude Glow de Dior. 8 L’actrice Dorothy Patrick, en 1946. 9. Siège-coussin Togo, créé en
1973 par Michel Ducaroy et édité par Ligne Roset. 10. Sac Valentino. 11. Manteau 1 Moncler J.W. Anderson.
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SUR LE FIL INSTA DE
NIX LECOURT MANSION Récompensée du prix de l’Andam en 2019, la jeune créatrice française bouscule la mode avec ses audaces et sa flamboyance. Et ouvre des horizons d’inclusivité à ses quelque 19 000 abonnés. Par Louise des Ligneris SON DÎNER À L’ÉLYSÉE
Afin de valoriser l’attractivité de Paris dans le monde de la mode, le couple Macron a reçu une centaine de créateurs et créatrices de renom pour l’ouverture de la Fashion Week 2020. Parmi les convives triés sur le volet : la jeune femme de 28 ans originaire d’Alsace, qui immortalisait instantanément sa glorieuse montée des marches du palais présidentiel.
SES FIDÈLES MUSES
Raya Martigny (à droite) et Dustin Muchuvitz (à gauche) sont deux jeunes talents captivants, à la fois mannequins, artistes, actrices et militantes. Dustin et Raya sont les inspiratrices de la créatrice depuis ses débuts. Elles apparaissent régulièrement sur sa page Instagram, souvent vêtues de ses créations, ou bien au naturel, sans aucun artifice.
SON PREMIER POST
Le 20 décembre 2016, c’est avec Béatrice Dalle qu’elle ouvre le bal Instagram. Sous l’objectif de la photographe Camille Vivier, l’actrice culte prend la pose, habillée d’une fourrure et de gants en latex confectionnés par la créatrice.
SA PETITE MUSIQUE
De nombreux musiciens et danseurs se reconnaissent dans l’univers de Nix Lecourt Mansion. En couverture de son nouvel EP, Chris (aussi appelée Christine and the Queens) porte une création étincelante de la Française. Un choix dont la styliste se dit « fière ».
SON SENS DU SPECTACLE
Les costumes de scène sont l’un des grands talents de Nix, qui fut habilleuse de tournée pour les chanteuses pop Rita Ora et Nicki Minaj avant de se consacrer à ses créations. En mai 2019, pour le 350e anniversaire de l’Opéra de Paris, elle dessinait les costumes des danseur·ses de Kiddy Smile.
INSTAGRAM.COM/LECOURTMANSION.
SON HOMMAGE MILITANT
« Oui, il s’agit de la robe originale de Madonna. » Imaginée par Jean Paul Gaultier pour le gala de l’AmfAR en 1992, cette robe iconique a exceptionnellement été ressortie des archives de la maison pour Nix Lecourt Mansion, qui l’a portée à l’occasion d’un défilé Gaultier. Dénudée, elle questionne notamment l’interdiction faite aux femmes de dévoiler leur poitrine sur Instagram.
RENCONTRE
MÉLANIE THIERRY : À 40 ANS, TOUT LUI RÉUSSIT
Ci-dessus, l’actrice photographiée par Andoni + Arantxa.
TÊTE-À-TÊTE(S)
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Admirable de justesse dans la série En thérapie, présidente du jury de la Caméra d’Or au dernier Festival de Cannes, l’actrice était récemment à l’affiche de Tralala (1) et bientôt de La vraie famille (2), passant du registre de la comédie musicale à celui du drame. Lucide et enthousiaste, elle nous parle sans fard de sa toute jeune quarantaine, de ses bonheurs et de son métier, elle qui apprend à mieux assumer ses complexités. Par Loïs Flayac Photos Andoni + Arantxa Réalisation Anne-Sophie Thomas
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Mélanie Thierry, en état de grâce
Pour chanter les louanges de ses collègues, elle n’est jamais la dernière. Quand Mélanie Thierry évoque Mathieu Amalric, Josiane Balasko ou Bertrand Belin, avec qui elle chemine dans le dernier film des frères Larrieu, Tralala, les compliments et les admirations fusent. Comme pour compenser peut-être le lexique en demi-teinte qu’elle s’applique à elle-même. Elle s’étonne toujours, sans fausse modestie, que les cinéastes et le public pensent à elle et la célèbrent. Elle se montre toujours, malgré les succès, un peu imperméable au sentiment de légitimité. Pourtant, depuis qu’elle a incarné si puissamment Duras dans La douleur, en 2017, elle compte sans conteste parmi celles qui comptent. Depuis un an et demi, on dirait même que tout s’emballe dans sa carrière. Ici, un film américain, Da 5 Bloods, signé Spike Lee. Là, une série pensée par Nakache et Toledano, En thérapie, énorme succès rassemblant jusqu’à 2 millions de spectateurs par épisode. Puis il y a eu ce Festival de Cannes, en juillet dernier, où elle présidait le jury de la Caméra d’or. Celui d’Angoulême, ensuite, où le jury la couronnait pour son rôle dans La vraie vie, drame intense réalisé par Fabien Gorgeart. Mélanie Thierry est de tous les genres, de tous les écrans, de toutes les grands-messes. Et voilà maintenant qu’elle chante ! – pas que des louanges, de vraies chansons. Dans Tralala, comédie musicale très illuminée
dont Lourdes est le décor, elle mêle poétiquement son grain de voix aux envolées (et aux absurdités) des frères Larrieu : amours disparues, apparitions et clochards célestes au programme… Sur une terrasse parisienne où l’été indien frappait encore fort, rencontre avec une actrice dont les éclats et les zones d’ombres nous passionnent à égale mesure. Comment la bizarrerie des frères Larrieu résonne-t-elle en vous ?
Ils sont tellement contre le réalisme, contre le trop concret, un peu hors-sol – ce qui sied superbement à Amalric – que j’étais très étonnée qu’ils viennent me chercher. Je ne pensais pas du tout, moi qui suis plutôt rationnelle, correspondre à cet univers-là, si foutraque ! Mais après tout, mon métier, c’est justement de m’adapter à des langages, à des univers inconnus, alors c’est super qu’ils m’aient laissée entrer dans le leur. Car j’adore qu’ils s’autorisent, dans leurs films, à nous perdre un peu. J’adore qu’on décroche, puis qu’on se raccroche tout d’un coup à leur fantaisie, à leur sens de l’insolite. Tralala, c’est un joyeux bordel au charme fou. On découvre d’ailleurs dans Tralala que vous chantez très juste !
Pas si faux que ça, en tout cas, moi qui craignais d’être embarrassante ! J’ai toujours eu beaucoup de complexes en tout genre, mais alors celui de mal chanter était dans ma top list. Cela me vient de mini-brimades d’enfance pas bien méchantes, mais qui m’ont longtemps bloquée. Comme lors des cours de musique au collège. Ou à l’occasion des départs en vacances, en voiture, où sur la banquette arrière, je m’égosillais dès que passaient Céline Dion ou Jean-Jacques Goldman à la radio et qu’on me demandait de la mettre en sourdine. Bon, ça n’a pas brisé une vocation, hein. Avec la petite voix fluette que j’ai, de toute façon… Est-ce une expérience particulière de chanter, pour vous qui partagez la vie d’un chanteur, Raphaël ?
C’est sûr que je préfère l’écouter chanter, lui, plutôt que l’inverse ! Étrangement, chanter m’a toujours semblé très impudique, comme si l’on se mettait trop à nu… Raphaël, en tout cas, a trouvé le film joli. Il faut dire qu’il adore les chansons de Bertrand Belin – qui s’est révélé, dans ce film, être un super acteur aussi.
Vous êtes spectatrice de comédies musicales, d’habitude ?
Plutôt, oui. Les comédies musicales américaines sont quand même d’une flamboyance ! Avec un Frank Sinatra si génial, un Gene Kelly si charmant, une Rita Hayworth si divine. Avec ces plans-séquences pleins de trouvailles, vertigineux de beauté. J’aime bien regarder ces films-là avec mes gosses, d’ailleurs. Ça leur procure un tel bonheur, une telle exaltation ! Vous avez partagé l’affiche de Tralala avec Josiane Balasko. Qu’est-ce qu’elle représente pour vous ?
Toute mon enfance ! J’ai été tellement biberonnée à la troupe du Splendid… Alors travailler avec elle était très émouvant. Sur le tournage, il y avait pas mal de temps morts, alors elle et moi, on a papoté des heures en sirotant des grenadines. D’autant qu’elle n’est pas avare d’histoires à raconter, Balasko ! Surtout quand elle sent qu’elle a face à elle quelqu’un pour qui elle compte. J’ai découvert une femme généreuse, franche du collier. Inséparable de son mec, aussi, un acteur américain (George Aguilar, ndlr) qui ne parle pas français : ces deux-là, toujours main dans la main, ont une relation super mignonne. Quel effet vous a fait Lourdes, cette ville où le film a été tourné et où la religiosité est partout ?
C’est vraiment un drôle d’endroit, Lourdes. On est au creux d’une vallée. On se sent comme ensevelie par les montagnes. C’était d’autant plus particulier qu’on a tourné en pleine pandémie, alors c’était presque une ville fantôme : des tas d’hôtels vides, des boutiques de vierges en plastique, vides aussi. Avec quand même ici et là des gens en souffrance qui attendent le miracle. Et quelques bonnes sœurs, venues du monde entier, habillées en bleu, en noir, en rose. C’était un incroyable décor de cinéma. Une ville si déconnectée du réel, d’ailleurs, qu’on comprend pourquoi mon personnage, Jeannie, est un peu perchée, elle qui s’imagine d’autres vies qu’elle ne vivra jamais. Vous êtes sensible au sacré, au mysticisme, au surnaturel?
Je dirais que oui. Même si je ne saurais pas dire où se trouve ma foi, ni même ma spiritualité. Il est fort probable que je veuille m’en défendre, d’ailleurs. Mais oui, je suis sensible aux signes, aux rêves, au sentiment de croyance… peut- être d’une manière un peu animiste.
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TÊTE-À-TÊTE(S)
RENCONTRE
“Le jour de mes 40 ans, j’étais à Cannes, alors la pilule est bien passée : c’était génial de ne presque pas y penser ! Dans un autre contexte, peut-être qu’un peu de mélancolie ou de nostalgie m’aurait mis la larme à l’œil. Mais je me sens quand même comblée.” En parlant de rêves, où en êtes-vous de la psychanalyse, vous qui nous racontiez l’an dernier, dans ces pages, avoir entamé une thérapie au moment où vous tourniez justement En thérapie?
Je l’ai lâchement abandonnée. Peut-être par paresse. Peut-être par crainte. J’ai pourtant conscience, puisque je me suis frottée à l’exercice, à quel point mettre des mots sur les choses peut soigner… Heureusement que je suis actrice, en un sens. Car jouer, c’est un exutoire qui nous libère de tout ce qui nous contraint, nous angoisse, nous fait suffoquer, nous paralyse. Quand vous jouez, vous vous abandonnez. Pas tout le temps, car certains rôles ne permettent pas ce lâcher-prise. Mais je crois quand même que ce métier vous apprend à mieux naviguer avec vous-même et avec vos complexités. Comment avez-vous vécu l’immense succès d’En thérapie? Et comment s’explique-t-il, d’après vous?
Ce succès, je l’ai vécu en plein confinement, cloîtrée chez moi : je n’en ai eu conscience qu’en lisant la presse. Mais c’est toujours joyeux de sentir que les spectateurs se sentent proches de votre personnage, voire qu’ils s’identifient à lui. Et puis la série est arrivée à un moment où l’on avait peut-être tous besoin de décortiquer un peu nos schémas de vie. D’autant que Nakache et Toledano ont eu l’idée judicieuse d’ancrer la fiction autour de ces attentats du 13 novembre qui nous ont tous tant secoués. Cela dit, vu le carton qu’a fait la série dans ses versions israélienne et américaine, je n’étais pas si surprise que cela de son succès chez nous ! Vous étiez, lors du dernier Festival de Cannes, la Présidente du jury de la Caméra d’or, un prix qui récompense le premier long métrage d’un réalisateur ou d’une réalisatrice. En quoi était-ce enthousiasmant ?
Déjà, j’étais hyper étonnée, là encore, qu’on me choisisse. Alors quand j’ai appris la nouvelle, il a fallu m’asseoir. Pourquoi moi ? Peu d’actrices ont tenu ce rôle-là avant moi et encore, celles qui l’ont tenu, comme Nicole Garcia ou Sabine Azéma, avaient bien plus d’expérience que moi. Quoi qu’il en soit, c’était fabuleux de passer des jours et des jours à regarder des films, sans subir la pression des conférences de presse et des interviews – on lui fiche une paix royale, au jury de la Caméra d’or ! Et puis c’est fascinant, émouvant, d’assister ainsi à la naissance de jeunes cinéastes. C’est même une sacrée responsabilité. Alors on a veillé à bien prendre soin de chaque film… Ça veut dire quoi, «prendre soin d’un film», quand on en est spectatrice?
Ça veut dire être indulgente. Un premier film, c’est quelque chose que les réalisateurs nourrissent toute une vie. C’est une œuvre dans laquelle ils mettent tout ce qui les habite et dont on verra peut-être plus tard, dans leurs prochains films, les variations. Prendre soin d’un film, ça veut dire aussi ne pas le juger trop vite, avoir en tête que la lecture qu’on a de lui dépend parfois du film qu’on a vu juste avant, voire de notre humeur du jour. Alors le moment de trancher a été douloureux. Il a fallu qu’on soit un peu sévères, ou en tout cas exigeants : si l’on a récompensé Murina, c’est pour l’ampleur, la poésie, la complexité avec lesquelles sa réalisatrice (Antoneta Alamat Kusijanović, ndlr) nous parle des hommes, des femmes, du couple, de la filiation. Le tout en croate, une langue dont j’ai découvert qu’elle était belle et chantante. L’ambiance de Cannes, en êtes-vous friande?
Je n’en suis pas une grande habituée. Je n’ai eu qu’un seul film en compétition, La princesse de Montpensier (de Bertrand Tavernier, ndlr) en 2010, et c’est d’ailleurs cette année-là que j’ai monté pour la première
fois les marches. Moi qui n’avais pas trop conscience de ce qu’était Cannes – jamais je n’avais regardé la moindre cérémonie d’ouverture ou de clôture à la télé ! –, je me suis retrouvée dans un tourbillon infernal, un cirque géant qui vous presse comme un citron pendant quelques jours et dont vous mettez un mois à vous remettre. C’est parfois tellement lunaire, ce microcosme du cinéma ! À Cannes, le monde extérieur n’existe plus, alors que les films qu’on y voit, justement, nous racontent le monde. Mais cette édition 2021, après l’annulation du Festival l’an dernier, avait bien sûr un goût particulier : l’ambiance était assez francofrançaise, plus intime, alors on était tous heureux de se retrouver. Bon, je ne suis pas allée non plus boire de fête en fête : quand tu te lèves tous les jours à 7 h pour enquiller des films, il faut être un peu sérieuse ! Dans un autre festival, celui d’Angoulême en septembre dernier, vous avez reçu le Valois de l’actrice pour votre prestation dans La vraie famille de Fabien Gorgeart. Qu’est-ce que ce prix représente pour vous ?
Un prix, ça vous rassure, ça vous met toujours du baume au cœur et puis ça donne de l’élan au film. Ce qu’il y a de spécial et d’hyper sympa à Angoulême, c’est que c’est un festival où les salles sont pleines d’un « vrai » public, populaire, dont tu sens la réceptivité, les émotions – et j’ai bien senti que La vraie famille avait bouleversé tout le monde. C’est à Angoulême que des films comme Hippocrate ou Les garçons et Guillaume, à table ! ont émergé avant de connaître de beaux succès en salle. Dans La vraie famille, votre personnage et son mari élèvent trois garçons, dont l’un d’eux a été placé chez eux par l’Assistance publique. Comment s’y prend-on pour jouer juste avec de très jeunes enfants?
C’est très dur. Ils étaient charmants ces enfants. Bien élevés, mignons comme tout, patients, même. Mais cela reste des enfants. C’est farouche, un gosse, quand ce n’est pas le vôtre. Il ne vous regarde pas dans les yeux. Il ne vous prend pas la main comme ça. Tout ce qui est charnel, tactile, est compliqué. Alors il a fallu faire quarante prises par scène. Quarante prises qui nécessitaient, pour ma part, d’aller chercher au fond de moi des émotions intenses. C’était un tournage si éprouvant que j’en étais moimême, je crois, épouvantablement difficile et dure. Pourtant, tout était fait pour que tout se passe bien : j’avais profondément envie de porter ce personnage – je pleurais à gros sanglots en lisant le scénario, ce qui m’arrive rarement – et je m’entendais hyper bien avec tous mes partenaires – Félix Moati, c’est comme un frangin ; Lyès Salem, c’est un mec aussi drôle que protecteur… Cela dit, au final, j’ai découvert un film magnifique de complexité, d’anti-manichéisme, et de justesse, surtout. Dans la vraie vie, votre fils aîné a 13 ans. 13 ans, c’est aussi l’âge que vous aviez quand vous avez démarré votre carrière de mannequin. Que diriez-vous s’il vous annonçait, là, qu’il voulait lui aussi se lancer dans ce métier?
Ça m’emmerderait ! Je ne suis pas là pour brimer mes enfants, mais j’ai envie qu’ils fassent des études et qu’ils prennent leur temps. C’est un beau métier, mannequin, mais qui peut très vite vous flinguer. Je suis en train de lire L’inconnu de la poste (3) de Florence Aubenas, qui raconte, entre autres, l’histoire de Gérald Thomassin, cet enfant de la DDASS qui avait joué, ado, dans Le petit criminel de Doillon et avait ensuite beaucoup tourné. Alors certes, il n’était pas mannequin, mais on comprend quand même comment ces métiers de l’image et de la célébrité brisent parfois des vies… Quand on élève un préado en 2021, est-ce qu’on lui parle déjà de l’égalité femmes-hommes?
Mon fils aîné a peut-être 13 ans, mais c’est encore un petit garçon, pas un préado ! – même si je perçois peut-être chez lui un début d’arrogance, un goût pour l’affrontement, rien de bien méchant. J’ai d’ailleurs l’impression que les filles, au même âge, sont davantage sexuées. Que les garçons restent plus longtemps des bébés. Je sais que l’égalité femmes-hommes est un sujet dont mes garçons parlent déjà à l’école. À la maison, pas trop, mais je pense qu’ils
Vêtements vintage chez Kiliwatch et chez Non Lieu. Mise en beauté Dior, réalisée par Gregoris/ Calliste, avec Dior Forever Natural Nude 3N, Dior Backstage Powder-noPowder 3N, Diorshow Kabuki Brow Styler 011 Gold Blond, Diorshow Iconic Overcul 090 Black et Rouge Dior Forever Liquid 100 Forever Nude. Assistante stylisme Agathe Gire. Coiffure Kazue Deki/ Calliste. Manucure Eri Narita. Set design Sylvain Cabouat. Production Zoé Martin/Producing Love, assistée de Ludovic Del Puerto et Wendy Truong.
voient à quel point leur père se comporte bien avec leur mère, alors cela leur donne de bons repères pour le futur. Avez-vous conscience, avec Raphaël, de former un couple iconique?
Pas iconique, non. On est conscients d’être un couple solide, surtout. Un couple stable, amoureux, heureux, aussi. Au bout de presque vingt ans, je me dis que c’est quand même pas mal ! Vous-même, vous venez de fêter vos 40 ans cet été. Dans quel état d’esprit avez-vous passé ce cap?
Le jour de mon anniversaire, j’étais à Cannes, alors la pilule est bien passée : c’était génial de ne presque pas y penser ! Dans un autre contexte, peut-être qu’un
peu de mélancolie ou de nostalgie m’aurait mis la larme à l’œil. Mais je me sens quand même comblée. Dans Tralala, il y a une chanson qui dit que 40 ans est le plus bel âge. Le film nous dit aussi, souvent : « ne soyez pas vous-même », comme un pied de nez qu’on pourrait s’offrir à soi. Ça me plaît : à 40 ans, on est complexe, contradictoire, et c’est très bien.
1. Tralala d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu, avec aussi
Mathieu Amalric, Josiane Balasko, Galatéa Bellugi….
2. La vraie famille de Fabien Gorgeart, avec aussi
Lyès Salem, Félix Moati… En salles début 2022.
3. Éd. de L’Olivier.
Remerciements aux boutiques Kiliwatch (kiliwatch.paris) et Non Lieu (57 bis, boulevard de Rochechouart, Paris 9e).
INTERVIEW
Jusqu’à sa rencontre avec le mannequin Tina Kunakey, Vincent Cassel ne s’intéressait pas à la mode. Ensemble, ils ont accepté d’être les égéries de la marque The Kooples. L’occasion de les interviewer à Paris.
Le Lay, qui est une amie proche. On a fait ça sur le mode du road-trip. V.C. : Je trouve que c’était assez culotté de la part de The Kooples de nous choisir nous. Et puis, il y a un aspect dont on parle peu : c’est du taf ! On travaille, on gagne notre vie.
Par Joëlle Lehrer
Durant le lockdown, vous êtes-vous dit que c’était la fin d’un cycle professionnel ou personnel et qu’il faudrait se réinventer après ?
À 54 ans, Vincent Cassel a joué dans près d’une centaine de films. Des blockbusters aux films d’auteurs. Le rôle de top modèle lui était jusqu’ici étranger. Avec son épouse, Tina Kunakey, mannequin français de 24 ans, il a sauté le pas. Et suivant le concept créé par la marque The Kooples, ils ont tous deux accepté d’exposer leur couple pour une campagne publicitaire.
VINCENT CASSEL & TINA KUNAKEY
«LE SEUL #COUPLEGOAL, C’EST ARRIVER À RESTER ENSEMBLE ET ÊTRE HEUREUX»
Votre implication dans cette marque est-elle le premier et le seul projet professionnel que vous avez en commun ?
VINCENT CASSEL : J’espère que non. J’aime bien travailler avec elle. Je n’ai pas grandchose à voir avec la mode mais je trouve ça bien de partager quelque chose avec elle sur le plan professionnel. On fait des métiers où l’on travaille beaucoup et l’on est tout le temps à droite et à gauche, le fait d’avoir des aventures professionnelles nous permet de nous retrouver.
Jusque-là, Vincent, votre rapport à la mode, c’était comment ?
Lointain et sporadique. Je ne m’habille pas assez dans la vie pour pouvoir être une fashion victime. TINA KUNAKEY : Je le fais pour lui ! (Rires.) V.C. :
Tina, vous lui choisissez ses vêtements ?
PRESSE.
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T.K. : J’essaie mais il n’aime pas trop ça. Pour moi, choisir mes tenues constitue un vrai plaisir. V.C. : Qu’est-ce qui est plus superficiel, la mode ou le cinéma ? Je trouve que dans le cinéma, il y a beaucoup de choses superficielles. De temps en temps, on arrive sur des choses plus investies mais c’est rare. J’ai parfois l’impression que cela manque de réflexion.
Vincent, vous avez deux films en costumes, Astérix et Obélix, l’empire du milieu et Les Trois Mousquetaires, qui sortiront en 2022. Quand vous essayez les costumes de vos personnages, c’est à ce moment-là que vous ressentez vraiment vos rôles ? V.C. : Je n’en sais rien.
T.K. : Mais tu aimes bien essayer les costumes pour tes films. Tu préfères ça aux essayages pour un show. V.C. : Tu sais pourquoi ? Parce que en mode, il faut être beau. C’est rare qu’on s’habille pour être laid. Alors qu’au cinéma, ça va dans les deux sens. Par exemple, j’ai des cuisses de poulet. Et pour jouer Jules César, je les ai mises en valeur. Cet aspect ridicule me plaît pour le rôle. Ce qui me plaît dans le costume de cinéma, c’est que l’on est obligé de se servir de ce qu’on a ou de ce qui nous manque pour aller dans le sens du personnage.
T.K. : Moi, je me demande toujours ce que je vais faire après. Sur ce point , le lockdown n’a rien changé. Cela était, sans doute, plus aigu. V.C. : Dans mon métier, on ne sait pas forcément ce qui va se passer et cette notion me plaît. J’ai tendance à laisser le truc ouvert et à attendre la surprise du prochain projet. Et cela marche très bien comme ça. Ce sont les rencontres qui font en sorte que je me réinvente ou pas.
En ce moment, on parle beaucoup de « dégenrer la mode ». Qu’en pensez-vous ?
V.C. : J’ai l’impression que ça a déjà été fait avec les mannequins androgynes. À l’époque du Velvet Underground, c’était déjà le cas. Aujourd’hui, on remet ça au goût du jour avec un nouveau terme. C’est un truc de la mode de faire du recyclage parce qu’on est obligé de recycler.
Quels sont vos #couplegoals? Les buts que vous voulez accomplir en tant que couple? V.C. : Le bébé, ça y est.
T.K. : Le mariage, on l’a fait.
V.C. : J’ai l’impression que le seul #couplegoal, c’est d’arriver à rester ensemble et être heureux. Après, le reste, j’ai l’impression que c’est un truc d’Instagram. C’est pour faire « djeunes ».
Tina, êtes-vous attirée par le cinéma ?
T.K. : Pas pour l’instant. Ce que je remarque chez Vincent, c’est que d’ordinaire, c’est quelqu’un d’impatient alors que son métier requiert énormément de patience. V.C. : Au cinéma, je suis impatient aussi. Pour moi, il faut que ça aille très vite. D’ailleurs, quand je suis sur un plateau, on finit à l’heure. Je crois que ce sont les acteurs qui impriment le rythme. Et s’ils ne le font pas, ça se détend.
Exposer votre couple au travers d’une campagne publicitaire pour une marque de mode, était-ce facile ou au contraire, le fruit d’une discussion entre vous ?
T.K. : Ça a été très facile d’autant qu’on a travaillé avec une photographe, Morgane
C’est important d’être ou de paraître « djeune », non ?
V.C. : Aujourd’hui, on n’a pas le choix. On est dans un monde où tout le monde prône l’acceptation de l’autre, on dénonce la grossophobie, on défend l’idée qu’on est tous frères et sœurs mais, les vieux, on ne les aime pas. J’ai l’impression que c’est le seul truc sur lequel on peut taper sans s’en prendre plein la gueule.
C’est de l’âgisme, en fait.
V.C. : Oui, ce n’est pas du tout mal vu. Je trouve que tous les vieux devraient se donner la main et créer un mouvement.
thekooples.com
ENTRETIEN Dries Costume Les Hommes. Kat Boucles d’oreilles Louis Reichman. Top Les Hommes. Jupe Gucci.
Stylisme Jody Van Geert Maquillage et coiffure Katleen De Mulder
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Le sympathique Diable Rouge Dries Mertens et Kat Kerkhofs, son épouse, nous ont reçus chez eux, dans la maison qu’ils occupent à Naples depuis huit ans. L’occasion de nous parler de leur quotidien, bientôt bouleversé par un déménagement et l’arrivée de leur premier enfant. Par Elspeth Jenkins Photos Dirk Alexander
DRIES MERTENS & KAT KERKHOFS
Ensemble, pour de bon
La maison du couple est en fait un immense appartement caché dans un ancien palais napolitain. Ce nid magnifique avec vue sur la baie, Dries Mertens et Kat Kerkhofs l’occupent avec leur chienne Juliette. Les vidéos postées sur TikTok pendant le confinement ont permis à leurs fans de découvrir ce sublime cadre de vie. Un lieu idyllique pour un quotidien qui l’est aussi. Et comme les Napolitains adorent Mertens, le couple compte parmi les stars de la baie. Nous le découvrons lors de notre déjeûner dans un bar branché, à proximité de leur palais. Un maillot « Mertens 14 » trône fièrement sur le mur, à côté d’une photo de la grandmère du propriétaire. Les Napolitains sont archi-fans de leur « Ciro », le petit surnom qu’ils ont affectueusement attribué à Dries. Plus tard, quand nous marchons dans la rue en compagnie du footballeur, la ferveur des locaux est presque surréaliste. Pour le Belge, c’est normal. De l’adolescente à la quinquagénaire ultra sophistiquée, toutes les Italiennes veulent faire une photo avec lui. Même les grandsmères succombent à la Dries-mania. Naples aime Mertens et Mertens le lui rend bien. Néanmoins, pour le sportif et sa compagne, tout va bientôt changer. Non seulement le contrat de Dries avec le SSC Napoli expire fin 2022, mais surtout, le couple est sur le point d’avoir un bébé. Vous vous êtes rencontrés très jeunes. Vous avez grandi ensemble et construit vos carrières respectives tout en restant proches. Vous aviez pensé que tout irait si vite?
KAT : Dries jouait dans l’équipe des jeunes du club d’Anderlecht. À l’époque, je pensais qu’il allait devenir prof d’éducation physique. DRIES : C’était mon intention. Mon père est prof. Le mercredi après-midi, j’assistais à ses cours. Je l’admirais. Pour moi, c’était un métier de rêve. Papa semblait toujours heureux et il passait beaucoup de temps à la maison. N’importe quel ensei-
gnant peut vous le confirmer : tout le monde vous envie, mais personne ne veut faire votre job. Au fond de moi, j’espérais tout de même devenir footballeur professionnel. J’aurais combiné les deux. Deux salaires et une maison que j’aurais fini de payer à 35 ans… C’était mon rêve. K. : On a commencé à sortir ensemble quand on était en 5 e et 6 e secondaires. Dries est ensuite parti étudier et jouer au football à Gand. Pour ses examens, je l’ai beaucoup aidé. Disons que j’étais meilleure élève que lui. Je me doutais bien qu’il ferait carrière dans le foot, mais je n’avais aucune idée de ce que cela impliquait. Je ne connaissais rien à ce milieu. Au début de notre histoire, nous nous sommes séparés plusieurs fois. Ensuite, Dries est parti jouer aux Pays-Bas. Petit à petit, notre histoire est devenue plus sérieuse. De mon côté, j’avais entrepris des études à l’univ, ici en Belgique. Pour nous, rien ne changeait. Quand Dries jouait à Utrecht, je travaillais comme étudiante au Pizza Hut de Louvain. Je me souviens que les gens me demandaient si nous avions à nouveau rompu. Comme Dries gagnait de mieux en mieux sa vie, ça leur semblait illogique que je conserve ce job. À l’époque, j’ai remarqué que les gens nous regardaient différemment. Pourtant, tout s’est passé étape par étape. Dries n’est pas devenu une star du jour au lendemain. Nous sommes étonnés de ce qui nous est arrivé. Je me souviens de notre première visite à Naples. Nous avions 24 ou 25 ans. Cette fois-là, nous avons regardé le feu d’artifice sur la baie depuis notre chambre d’hôtel. Nous étions encore tellement innocents. Quand vous jouez au football de manière professionnelle, vous devez le plus souvent vivre à l’étranger. Quand Dries jouait aux PaysBas, je restais en Belgique. Quand il a signé avec le club de Naples, c’était la première fois que nous quittions vraiment la Belgique tous les deux. D. : Quand j’ai signé mon contrat, nous
sommes venus à Naples avec toute la famille. Un geste symbolique qui nous a permis de réaliser que cette fois, c’était… pour de vrai. K. : Nous venions de faire la fête avec des amis en France. Nous sommes arrivés à l’aéroport et Dries a immédiatement dû faire des tests, un peu en dehors de la ville, dans un quartier difficile. Les premiers jours, j’ai eu peur. Je me suis demandé où nous étions tombés. Mais lorsque nous sommes arrivés dans la ville elle-même, nous sommes immédiatement tombés amoureux de Naples. En quelques années, vous êtes passés de simples résidents à… légende urbaine. Quel impact cette notoriété a eu sur votre couple ?
K. : Naples est l’une des rares villes d’Europe qui n’a pas deux équipes de football, mais une seule. Toute la ville supporte donc la même. Au début, personne ne connaissait Dries, mais très vite, son jeu a séduit le public. Il est devenu le chouchou des Napolitains. Tous les joueurs ne reçoivent pas le même accueil. Il faut remettre ça dans un contexte historique. Les Italiens du Sud doivent toujours rivaliser avec la grande Juventus du Nord. Quand il est arrivé à Naples, Dries a immédiatement embrassé la culture locale. Il est allé à la rencontre des gens et s’est mis à l’italien. Les locaux ont apprécié ses efforts pour s’intégrer. La preuve : ils lui ont donné un surnom italien, Ciro. Une manière de lui montrer qu’ils l’avaient vraiment adopté. D. : Les femmes, les hommes, les grandsmères, les enfants… ici, la ville entière regarde le foot. Quand il y a un match, tout le monde est assis devant la télévision. La plupart du temps, ma notoriété est gérable, mais parfois, marcher dans la rue devient difficile. Dans les bars et les restaurants, ça va, mais il nous est impossible de faire du shopping dans une rue commerçante. Récemment, ils ont dû fer-
46 TÊTE-À-TÊTE(S) ENTRETIEN
« Je ne pense pas que je serai un jour casanier, mais j’aspire tout de même à me poser. Depuis le début de ma carrière, j’ai assisté à deux mariages : le mien et celui de mon frère. »
Kat Bijoux Louis Reichman. Chemisier et jupe Dolce & Gabbana by Verso. Dries Costume Café Costume.
Dries
mer un magasin avec nous à l’intérieur. Ils ne parvenaient plus à maîtriser la foule. Malgré ça, on ne peut pas se plaindre de l’enthousiasme des gens. On reçoit tellement de retours positifs ! K. : Pendant le Championnat d’Europe, même si Dries jouait pour l’équipe belge, mes amis napolitains l’ont soutenu. Quand j’allais au stade, beaucoup d’Italiens m’ont dit de gentilles choses sur lui. J’ai trouvé ça adorable. D. : Oui, mais franchement, j’aurais préféré qu’on le gagne, ce Championnat ! K. : D’accord, mais j’ai tout de même apprécié la démarche. Je suis fière de l’Italie. Cette année, avec le Concours Eurovision de la chanson, ils ont réalisé un doublé. Je leur souhaite bonne chance pour la suite. D. : La vérité, c’est que l’Italie est un pays magnifique. Nous en sommes tombés amoureux. Pas seulement de Naples, mais de toute l’Italie. Ce pays nous a vraiment conquis. Nous entrons maintenant dans notre neuvième année. Je n’ai jamais vécu aussi longtemps quelque part. Il est donc logique que cette ville, ce pays, m’aient aidé à me construire en tant que personne. Je vis ici, parmi tous ces gens. Kat rentre souvent en avion en Belgique. Son travail est là-bas. Moi, je suis ici tout le temps. Et vous Kat, comment avez-vous construit votre carrière ?
K.: Quand nous avons emménagé ici, je travaillais déjà pour la télé belge. Au début, j’ai
surtout fait la fête. Puis, au bout de quelques mois, j’ai commencé à tourner en rond. J’étais jeune et j’avais fait des études. Compte tenu de mon éducation, cette situation était assez difficile à vivre. Mes parents m’ont toujours incitée à faire quelque chose de ma vie. D’un côté, j’étais mal à l’aise de rester inactive, mais d’un autre côté, je voulais être avec Dries. Pendant longtemps, je me suis sentie tiraillée entre les deux pays. Faire de la télévision a toujours été ma passion. Plus le temps passait, plus je sentais que je devais me lancer. J’aurais pu rester à ne rien faire dans ce magnifique palais, mais je pense qu’à terme, j’aurais été très malheureuse. J’ai senti que je devais absolument me battre pour avancer dans ma propre carrière. Beaucoup de gens pensent qu’être l’épouse de Dries m’a ouvert toutes les portes. Parfois, ça a été un avantage, c’est indéniable, mais ce statut a aussi joué contre moi. Les gens ont une certaine image de moi. Ils s’imaginent que j’ai la tête vide et que je mène une vie ultra-privilégiée. Même au sein de la chaîne, je sens que mon statut les dérange. Ils préfèreraient que je me cantonne à un rôle de potiche ou que j’emmène Dries partout avec moi. De mon côté, j’ai parfois besoin de séparer nos deux vies professionnelles. À certains moments, je n’ai plus envie d’apparaître avec lui dans les médias ou sur les réseaux sociaux. Je veux me libérer de l’univers du foot. Maintenant, j’ai trouvé la paix. Je pense que les gens ont enfin réalisé que je suis capable de faire des
choses moi-même. J’en ai marre de devoir me justifier en permanence. Sur Instagram, j’ai eu envie de montrer que j’aime mon mari. Pourquoi devrais-je choisir entre notre vie et mon épanouissement professionnel ? Quoi qu’il en soit, votre vie va changer radicalement très bientôt ?
K. : Je suis enceinte de notre premier enfant. Ce bébé représente effectivement un très gros changement pour nous. Avant d’envisager de fonder une famille, nous avons attendu que nos carrières soient lancées. Je savais que dès le moment où j’aurais des enfants, je ne pourrais plus voyager non-stop d’un pays à l’autre. D.: J’aimerais trouver un peu plus de sérénité dans ma vie. Pour ma part, le confinement a été une bonne chose. Nous avons été obligés de rester ici, dans notre maison, pendant un mois. J’ai ensuite enchaîné avec deux mois de congé. Je ne pense pas que je serai un jour quelqu’un de très casanier, mais j’aspire tout de même à me poser. Depuis le début de ma carrière, j’ai assisté à deux mariages : le mien et celui de mon frère. Aucun week-end en famille, aucun baptême… Comme je jouais en Italie, je ne pouvais assister à rien. Cela dit, je ne me plains pas. Je suis conscient de la chance que j’ai. Je sais aussi que le meilleur reste à venir. Le futur devait être un peu plus zen. Jusqu’à l’âge de la retraite, je vais changer plusieurs fois de jobs. En fait, je pense que c’est assez sain comme approche.
Du 13 octobre au 14 novembre 2021 FERNANDO BOTERO.
En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge
Fernando Botero, Contorsionniste 2008. Collection privée.
RÉTROSPECTIVE Fernando Botero, Au-delà des formes, jusqu’au 30 janvier 2022 au BAM (Beaux-Arts Mons) à Mons. bam.mons.be
CULTURE
AGENDA
Le grand incendie de Gand qui ne s’est jamais produit, Michael Langeder.
CULTURE
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LE MONDE D’AUJOURD’HUI
À ne pas rater : jusqu’à la fin de l’année, on fonce voir les lauréats du World Press Photo Prize 2021 à Liège. Ce concours annuel de photojournalisme récompense les photographes professionnels pour leurs meilleures photos et leur contribution au photojournalisme. Les 150 photos présentées montrent un instantané du monde tel qu’il est et plongent au cœur de l’actualité 2020 : la pandémie de covid-19, bien sûr, le conflit israélo-palestinien ou les manifestations Black Lives Matter. Ils ouvrent une fenêtre critique sur les réalités contemporaines pleines de conflits, d’injustices et de violations des droits de l’homme. Ils attirent également l’attention sur l’humanité et la solidarité dans le monde. Chacune d’entre elles est poignante, parfois tragique, mais aussi des instantanés pleins d’espoir, d’humanité et de compassion.
GAND EN FEU! Un lion de mer joue avec un masque.
Gand brille à nouveau ! Dix ans après la première édition, le Festival de la lumière propose 32 œuvres d’art lumineuses, sur un itinéraire qui couvre trente-cinq sites touristiques et des lieux moins connus. La ville sous un autre angle. Par Etienne Heylen
La cinquième édition du Festival de la lumière de Gand aurait dû avoir lieu l’année dernière, mais la pandémie a empêché la ville de briller de mille feux. Bonne nouvelle : le festival gratuit de cette saison 2021 compense largement l’attente, avec un parcours féérique de plus de 7 km, qui fait des nuits le décor spectaculaire d’installations et performances plus magiques les unes que les autres. En plus des artistes nationaux, étrangers et locaux, quatre favoris du public, qui ont fait forte impression lors des festivals précédents, reviennent sous une forme légèrement modifiée. C’est notamment le cas de l’Autrichien Michael Langeder, qui avait déjà
mis le feu au Beffroi, avec une impressionnante installation de fumée et de lumière. Il a cette fois jeté son dévolu sur l’église Saint-Nicolas, avec une construction en bois et des dizaines de milliers de lumières colorées. Le Musée de la Lune, du Britannique Luke Jerram, présente une réplique de la Lune d’un diamètre de 7 m. La copie est parfaite, à l’échelle, et plane mystérieusement au-dessus de la tête du public… au point que vous pourriez être en mesure de voir le célèbre homme marcher sur l’astre le plus proche de la Terre !
ODE AU PAPIER
Lichtfestival Gent 2021, du 10 au 14 novembre, dans 35 lieux de la ville - lichtfestivalgent.be
CHARLEROI
GRAND-HORNU
EUPEN
MARIEMONT
Brognon Rollin, L’avantdernière version de la réalité
COSMOS Design d’ici et au-delà
Francis Feidler. Elastikommunikation
Le mystère Mithra, plongée au cœur d’un culte romain
Jusqu’au 28 novembre au IKOB, musée d’art contemporain, Rotenberg 12b - ikob.be
Du 20 novembre 2021 au 17 avril 2022 au Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont 100, 7140 Morlanwelz - museemariemont.be
Jusqu’au 9 janvier 2022 au BPS22, 22 boulevard Solvay - bps22.be
Trous noirs, matière noire, nébuleuses, exoplanètes, ondes gravitationnelles, big bang, multivers... Les innombrables objets et phénomènes cosmiques sont de vraies sources d’inspiration en littérature, musique, arts visuels et arts vivants… et en design. Une expo fascinante !
Jusqu’au 27 février 2022 au CID, site du Grand-Hornu, 82 rue Sainte-Louise, 7301 Boussu - cid-grand-hornu.be
Excellente idée si vous passez un week-end dans les cantons de l’Est. Une exposition qui réunit peintures, dessins, sculptures, matériel d’archives et documentation sur les installations de Feidler. Interaction entre l’art et la personnalité, la rébellion et l’institution…à méditer!
En suivant les traces de Mithra, on plonge dans l’un des cultes les plus mystérieux et fascinants de l’Antiquité romaine. Ce dieu venu d’Orient a rencontré un succès fulgurant pendant plus de trois siècles à Rome et dans l’ensemble de son Empire. Un parcours initiatique interpellant! PRESSE.
Première grande exposition muséale, en Belgique, du duo d’artistes David Brognon et Stéphanie Rollin. Œuvres existantes et nouvelles productions, elle met en perspective une démarche initiée il y a près de quinze ans et permet de s’imprégner de l’univers singulier du duo.
RALPH PACE, PRESSE.
AGENDA
Côté pile : l’artiste Valérie Jolly, qui travaille avec du papier de soie, de la colle et de l’eau. Elle réalise des empreintes d’objets ou de formes abstraites, qu’elle démoule ensuite comme une sorte de deuxième peau. Blanches, légères et translucides, ses délicates sculptures en papier sont comme des résonnances du réel. Côté face : les galeristes Patrick et Ondine Mestdagh, passionnés par l’histoire et la matière, collectionnent les objets du quotidien des continents non européens, qui dégagent une émotion, une âme, un raffinement, dans la décoration comme dans l’exécution. Le résultat ? Valérie Jolly a créé des œuvres tout spécialement pour l’exposition À Fleur de Peau, qu’elle présente dans la galerie du couple et qui rassemble notamment des empreintes en papier de soie, des sculptures lumineuses et la série éponyme de photos de fleurs. Superbe ! À Fleur de Peau, jusqu’au 20 novembre à la Galerie Mestdagh, 29 rue des Minimes, 1000 Bruxelles galeriemestdagh.com
Par Étienne Heylen et Aurélia Dejond
World Press Photo, jusqu’au 30 décembre à La Cité Miroir, 22 place X. Neujean, 4000 Liège citemiroir.be
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CULTURE
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LIVRES
SI LOIN, SI PROCHES
NADIA GEERTS « Je ne me tairai pas ! »
Au milieu de la rentrée littéraire abondante, trois auteures étrangères nous ont particulièrement touchés avec leur nouveau roman. Des livres drôles, inventifs et vibrants d’humanité. Par Gilles Chenaille Cristina Morales
Lionel Shriver
LE PLUS EXPLOSIF Lecture facile de Cristina Morales
Avoir écrit ce livre sur la laïcité, c’est la rendre plus compréhensible ?
C’est en effet un formidable outil de vulgarisation, qui permet de la mettre à portée de chacun. Il est nécessaire de l’expliquer, tant le concept reste flou, en Belgique comme en France, d’ailleurs. Hormis qu’il s’agit de la séparation du politique et du religieux, faire comprendre comment on les scinde de façon concrète et ce que cela implique, par exemple, est primordial. Je milite depuis 2006 pour
Défendre des positions laïques et universalistes, cela va de soi, pour vous ?
C’est une évidence, pour moi. Je me bats pour le droit à l’indifférence : nos différences ne devraient pas compter aux yeux de l’État. Je m’inscris en faux contre une société où l’on occupe une position parce que l’on est homme, femme, blanc, homo, racisé… L’humanisme, c’est être à sa place parce qu’on en a les compétences. C’est pour cette raison que je suis contre les quotas. Je ne supporte pas être la femme de service dans un débat sous le seul prétexte qu’il faut équilibrer la présence femmes/hommes. Il ne s’agit pas d’un vrai progrès au nom de la diversité, mais au contraire, d’une hypocrisie collective pour se donner bonne conscience. Dès qu’un panel n’est pas suffisamment diversifié, un soupçon de discrimination prend le pas, cela m’est insupportable. Cette injonction sociétale à la diversité à tout prix en est une parmi d’autres. Je suis furieusement en faveur de la mixité, mais opposée à la parité. Chaque être humain a droit aux mêmes postes et fonctions : son
genre, sa religion ou sa couleur de peau n’ont pas à faire partie des critères. Rien ne peut vous arrêter dans votre combat, même les menaces de mort dont vous avez été victime ?
Comme militante féministe, antiraciste et laïque, je suis régulièrement menacée pour mes prises de position. Mon post sur Facebook, « Je suis Samuel Paty », au lendemain de son assassinat, m’a valu d’être qualifiée d’islamophobe et de raciste. Idem lorsque j’ai commenté le port autorisé des signes d’appartenance religieux, notamment dans l’école où j’exerçais. Après trente ans d’enseignement, j’ai dû opter pour une réorientation professionnelle, suite aux menaces et au manque de soutien de l’école en question. Rien ne pourra pourtant m’arrêter. J’ai besoin d’écouter la voix en moi qui dit non, de refuser la régression évidente des droits acquis. Je suis lucide et inquiète. Nos droits sont en danger. Je continuerai à parler pour ne pas céder au matraquage idéologique qui nous oblige tous à penser la même chose. Dis, c’est quoi la laïcité ?, Nadia Geerts, éd. Renaissance du Livre, 12,90 €.
CARLOTA VIDA. PRESSE (X4). EVA VERMANDEL. SAMUEL KIRSZENBAUM. AURÉLIA DEJOND.
Par Aurélia Dejond
que la laïcité soit inscrite dans la Constitution belge, car à mes yeux, il s’agit du seul moyen d’être libres et égaux.
PRESSE.
Militante féministe, antiraciste et laïque, régulièrement menacée pour ses prises de parole, elle sort un ouvrage consacré à la laïcité. Parce qu’elle est le seul outil pour que nous soyons tous libres et égaux. Interview sans langue de bois.
Un vrai coup à l’estomac, où le talent de l’auteure nous suffoque jusqu’à la dernière page. De quoi s’agit-il? De quatre jeunes femmes «en déficience mentale» selon l’administration, partageant un appartement dans un quartier populaire de Barcelone, plus ou moins assistées mais libres de vivre comme elles l’entendent. Nati, désinhibée sexuellement et socialement, s’attire souvent des ennuis; Patricia, inquiète, craint de se faire virer de l’appartement; Marga, pour sa libido et son envie d’amour, cherche un autre logement; Angels entame le récit en lecture facile de leur vie à quatre: dans un style émouvant et drôle, inventif et direct, l’auteure nous parle du corps, du désir et de la dignité nécessaire à chacune pour que sa différence soit moins handicapante. Ce livre explosif a notamment reçu en Espagne le prix Herralde du roman et le prix national de Littérature narrative. Éd. Denoël, traduit de l’espagnol par Margot Nguyen-Béraud, 23,50 €.
Emma Cline
LE PLUS MUSCLÉ Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes de Lionel Shriver
À nouveau, Shriver mord là où ça fait mal : cette fois-ci, dans les mollets musclés de la société américaine, obsédée par le culte du corps et de la performance. Névrose qu’elle pointe avec un humour délicieusement assassin. Un couple de sexagénaires (beaux, mais un peu fatigués) va voir sa vie déréglée par la soudaine décision de Remington (nom de carabine et de machine à écrire, personne n’est parfait) de courir un marathon, lui qui n’a jamais fait de sport. Tous les rebondissements qui en découleront vont obliger mari et femme à considérer avec plus ou moins d’optimisme la question de leur âge, de leur corps, de leurs rapports sexuels, sous l’angle de l’améliorable et de l’irréversible. D’autres clichés ou concepts, « wokismes » inclus, passent à la moulinette dans ce roman magnifiquement… musclé. Éd. Belfond, traduit de l’anglais (États-Unis) par Catherine Gibert, 22 €.
LE PLUS REMUANT Daddy d’Emma Cline
Cette année, nous avions déjà chroniqué le fameux Harvey (1), où Emma Cline s’était mise dans la peau du Weinstein à l’origine de #MeToo, après avoir approché l’histoire d’un autre monstre, Charles Manson, dans The girls (2) – succès colossal, là aussi. Ici, dans un recueil de nouvelles d’une maîtrise et d’une justesse uniques, cette auteure prodige de 32 ans s’attaque à de nouveaux monstres, moins spectaculaires : nous. À tous ces petits bugs qui trahissent nos failles, petits ou (très) gros défauts. Que ce soit un père réunissant ses enfants adultes pour une soirée de Noël décevante, ou un autre, convoqué par le directeur d’un lycée où son fils vient de faire une grosse bêtise, une nounou pas très nette ciblée par la presse à scandales, une trentenaire trichant sur des sites de rencontre : c’est nous, ou ça pourrait bien l’être…
1. Éd. La Table Ronde, 14 €. 2. Éd. 10/18, 8,10 €. Éd. La Table Ronde, traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean Esch, 22 €.
VITE ET BIEN LA CARTE POSTALE FAMILLE RECOMPOSÉE
Une photographie de l’Opéra Garnier arrivée par la poste le 6 janvier 2003. Au dos, quatre prénoms - Ephraïm, Emma, Noémie et Jacques - et un timbre à l’envers. Un courrier qui allait secouer la femme qui le recevait. Ces quatre prénoms étaient ceux de ses grands-parents et de ses oncle et tante maternels, morts en déportation pendant la Deuxième Guerre mondiale. L’écrivaine, scénariste et dramaturge Anne Berest, qui a fait de la finesse son champ de bataille, refait l’histoire, la grande et aussi la petite, celle de la branche maternelle de sa famille. À ces ancêtres ressurgis par hasard – un hasard qui n’existe pas –, elle redonne vie, au présent, remplaçant leur absence par leur destin, leurs émotions. Lisa Vignoli La carte postale d’Anne Berest, éd. Grasset, 24 €.
ARCHIE UNE AUTRE ÉCOLE
Archie, 16 ans, est placé en institution. Sa mère, toxicomane, est incapable de s’occuper de lui. Archie lutte. Un jour, un rêve se dessine, il quitte tout pour rejoindre à pied une école où les enfants sont libres d’apprendre ce qui les intéresse vraiment. Comme de coutume, la Belge Alia Cardyn a beaucoup interviewé pour nourrir son roman : école démocratique, service de néonatologie où les bébés de mères toxicomanes sont sevrés… une fiction brillamment documentée ! Aurélia Dejond Archie d’Alia Cardyn, éd. Robert Laffont, 18,50 €.
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CULTURE
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MUSIQUE
SYLVIE KREUSCH, UNE FLAMBOYANTE ROCKSTAR
Elle m’a donné rendez-vous à Anvers dans un hôtel stylé. Je la reconnais de loin grâce à sa crinière rousse et son air qui n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour attirer l’attention. À ses pieds, Kraatje, son chien fidèle. « Non, ce n’était pas un but en soi de sortir mon premier album solo pour mes 30 ans. J’aurais aimé qu’il sorte plus tôt mais avec la pandémie, j’ai perdu
DES LETTRES D’AMOUR ENVOYÉES EN L’AIR
Sylvie écrit et compose seule mais le groupe de musiciens qui l’entoure compte quatre personnes et elle ne se voit pas par-
tir en tournée sans eux. « Aujourd’hui, beaucoup d’artistes donnent des concerts sans musiciens, juste avec des bandes enregistrées. Moi, je ne veux pas faire de compromis sur ce point. » On la comprend parce que ses créations musicales sont sensuelles, ne se répètent jamais, racontent des histoires intimes et qu’à chaque fois, on entend du vrai son… Pas des machines. Cet album a été conçu en grande partie à Montbray, petite bourgade normande. « C’est là que j’ai passé quelques mois durant le premier confinement. Cet endroit a beaucoup compté dans l’inspiration de ce disque. Je voulais écrire une histoire personnelle qui détaillerait les différents stades du deuil. J’étais avec mon meilleur ami et nous faisions de grands feux, le soir. Et puis, nous brûlions des petits papiers qui résumaient ce que l’on voulait laisser derrière nous. » Quelque chose de très positif est né de ça. « J’ai compris que le bonheur ne se résumait pas au succès. Le bonheur, ce sont de petits moments comme lorsque je me promène avec mon chien. J’ai ainsi écrit la chanson Walk Walk qui parle de ça. » Plusieurs de ses chansons évoquent sa rupture avec Maarten Devoldere, le frontman de Balthazar. De son côté, Maarten a consacré de nombreuses chansons à cette rupture… Un peu comme si ces ex-amants terribles communiquaient au travers de la musique. « Ce sont comme des lettres d’amour que l’on envoie dans l’air », dit-elle en riant.
On n’arrête plus Lana del Rey. Après le très joli Chemtrails Over The Country Club, sorti au printemps, voici Blue Banisters. Un opus qui compte quinze titres écrits et composés par Lana elle-même et quelques acolytes tels Drew Erickson, Rick Nowels ainsi que les prodigieux Miles Kane et Alex Turner d’Arctic Monkeys. Lana explique que cet album parle de ce qui était, de ce qu’il s’est passé et de qui est arrivé. Une bonne façon d’entretenir le mystère. La chanteuse pop a décidé de quitter les réseaux sociaux ses comptes Twitter et Instagram ont été supprimés - afin de se consacrer à des projets qui requièrent de la confidentialité et de la transparence. À 35 ans, Lana est, ainsi, la première grande star américaine, à lancer la tendance. Et à se détacher d’un monde où tout le monde commente tout, souvent sans nuances. Blue Banisters, Universal Music.
EN MODE SHOWTIME
Si Sylvie s’intéresse à la mode, la mode s’intéresse à elle aussi. Ainsi, Olivier Theyskens pour Maison Azzaro ou le chausseur Roger Vivier en ont fait leur égérie. « Durant la semaine, j’essaie d’être invisible et je m’habille en noir. Le week-end, c’est différent. Et j’ose des looks extravagants. » On a hâte de la découvrir sur scène en mode showtime.
Montbray, Sony Music, sortie le 5 novembre. En concert le 27 novembre au Volta à Bruxelles, le 30 novembre au Trix à Anvers et le 14 avril au Vooruit de Gand.
ON RETROUVE
ARCADIA PHOTO. OLIVIER DONNET. PRESSE.
Par Joëlle Lehrer
un an. Et quand je pense que Bowie avait fait au moins cinq albums à 26 ans, je me dis que je ne suis pas fière de ça. » On s’accorde sur le fait que les femmes ont souvent l’habitude de planifier les choses longtemps à l’avance. Mais Sylvie est rock’n’roll dans l’âme. « Je ne regarde jamais l’état de mon compte en banque, par exemple. Mais c’est vrai que lorsqu’on atteint la trentaine, on voit les choses sous un autre angle. Moi, ma passion, c’est la musique et je sais que c’est elle depuis longtemps.»
Lana del Rey
PRESSE.
L’ex-chanteuse de Warhaus propose un univers bien à elle avec Montbray, son premier album solo. Un absolu condensé de rock alternatif et poétique qui nous fait craquer.
ON SUIT
Ed Sheeran
Retour du rouquin le plus pop de la décennie - de la précédente aussi - avec un album s’inscrivant dans la lignée de ./. (Divide), sorti en 2017. Depuis, Ed a changé de vie, il s’est marié, a eu un enfant, n’a pas parcouru la planète depuis un moment… Mais il n’a pas perdu son sens de la mélodie pop pour autant. Les quatorze nouveaux morceaux de = , prononcez Equals, ont été enregistrés chez lui, dans le Suffolk, à Londres mais aussi en Suède et à Los Angeles. Kylie Minogue s’est jointe à lui sur Visiting Hours. = (Equals), Warner Music.
ON DÉCOUVRE
Mickael Karkousse
ON SAVOURE
Antoine Wielemans
Le confinement a parfois du bon. Ainsi, Mickael Karkousse du groupe Goose a fait une pause solo dans son studio de Courtrai. Seul au synthé et à la guitare, mais accompagné par le producteur français Victor Le Masne, Karkousse a composé cet E.P. de six titres électro-rock dans un mood romantique et mélancolique. On aurait aimé au moins un morceau qui fasse danser mais visiblement, ce n’était pas le but de la manœuvre. Rêverie assurée.
Antoine Wielemans, des Girls in Hawaii, s’est accordé une parenthèse personnelle et musicale avec ce premier album solo. Vattetot, du nom de son repaire secret en Normandie, compte uniquement des titres en français écrits, dit-il, la nuit. On y retrouve son regard sur le monde, un peu mélancolique, un soupçon amusé, sur des musiques minimalistes rappelant celles de Flavien Berger. Avec une chanson Bruxelles qui parlera à plus d’une d’entre nous.
Where Do We Begin, Virgin Music, sortie le 19 novembre.
Vattetot, PIAS, sortie le 5 novembre.
Par Joëlle Lehrer
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CULTURE
CINÉMA
GRAND ÉCRAN Ce mois-ci, on chante beaucoup, avec Céline Dion ou avec les Sparks. On plonge aussi dans l’histoire et dans la nostalgie de la presse d’autrefois. Par Joëlle Lehrer
On est fan
Non, Aline, de et avec Valérie Lemercier, n’est pas un biopic comme les autres. Pourquoi ? Parce que la plupart des biopics consacrés à des personnalités, et encore plus ceux dédiés à des chanteuses, parcourent le registre dramatique. Ici, l’histoire de Céline Dion - appelée pour les besoins de l’histoire, Aline Dieu - est contée avec tendresse et humour. Mais tout, jusqu’aux costumes et aux coiffures, se rapproche très fort de l’itinéraire incroyable de cette voix unique. Ce qu’il faut savoir, c’est que, grâce au truchement d’effets spéciaux, Lemercier parvient à incarner Dion quand elle était petite fille. En revanche, ce n’est pas elle qui chante mais Victoria Sio, une chanteuse habituée aux comédies musicales. Derrière cette héroïne moderne se cache à peine une femme touchante et très sensible. Une chanteuse populaire au destin extraordinaire. Aline, de et avec Valérie Lemercier, sortie le 10 novembre.
ON RETOURNE AU MOYEN-ÂGE
Ridley Scott montre un grand intérêt pour le duel puisque, après Les Duellistes, Le Dernier Duel est son deuxième film sur ce thème. Mais celui-ci illustre surtout un duel judiciaire comme cela avait cours au Moyen Âge. L’affrontement entre Jean de Carrouges et Jacques Le Gris figure dans les livres d’histoire. Le second avait violé la femme du premier. La justice s’en remettait au jugement de Dieu... Matt Damon et Adam Driver incarnent ces chevaliers aux lourdes armures. Et la découverte du film tient surtout dans l’interprétation subtile de la Britannique Jodie Comer.
Annette, de Leos Carax, avec Marion Cotillard et Adam Driver, en salles.
Le Dernier Duel, de Ridley Scott, avec Matt Damon, Adam Driver, Ben Affleck et Jodie Comer, en salles.
ON LIT LA DÉPÊCHE
Wes Anderson possède son style bien à lui. Et cela se vérifie une fois encore avec The French Dispatch, tourné à Angoulême, et qui peut passer pour une ode à la presse d’autrefois. Film à sketches où la vie d’une rédaction d’un canard de province ainsi que les sujets qu’elle traite est illustrée dans autant de séquences très esthétiques et fun. Le fait divers comme la révolte estudiantine de mai 68 revus et corrigés par les acteurs fétiches d’Anderson tels Bill Murray, Tilda Swinton, Timothée Chalamet et quelques stars françaises... The French Dispatch, de Wes Anderson, avec Bill Murray, Tilda Swinton, Timothée Chalamet et Léa Seydoux, en salles.
JEAN MARIE LEROY. PRESSE.
ON S’ENCHANTE
Prix de la mise en scène à Cannes, Annette, de Leos Carax, se présente comme une comédie musicale dont la partition est signée par les Sparks. L’histoire d’amour passion entre un comédien de stand-up et une chanteuse d’opéra ne serait pas aussi vibrante sans l’interprétation d’Adam Driver et Marion Cotillard. Avec le génie du réalisateur qui a fait de chaque plan un bijou original, Annette compte parmi les must-see de l’automne. Et plusieurs scènes ont été tournées à Bruxelles. Angèle y fait même une petite apparition.
radio gaga - queen
ENQUÊTE LA SANTÉ MENTALE DES FEMMES
Ci-dessus, une illustartion de Stefania Tejada.
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ENQUÊTE
Santé mentale, le tabou qui fait mal Une femme sur cinq est susceptible d’être touchée par la dépression au cours de sa vie. Mais tandis que la parole se libère dans les pays anglo-saxons, portée par les voix d’artistes ou de sportives, le sujet de la santé psychique reste encore terriblement stigmatisé chez nous. Ajoutant au mal-être des patientes. Témoignages et avis d’experts. Par Émilie Poyard Illustrations Stefania Tejada
“À TOUS CEUX QUI SOUFFRENT EN CE MOMENT, j’espère que vous savez que vous n’êtes pas seuls. » En avril, Selena Gomez a encouragé ses fans sur Instagram à ne plus taire leur détresse psychologique et à « chercher de l’aide ». La chanteuse américaine de 29 ans a été l’une des premières à évoquer publiquement ses phases de dépression et ses troubles anxieux quand elle a dû faire une pause dans sa carrière en 2016. Elle racontait également la maladie auto-immune dont elle est atteinte, le lupus. Mettre sur le même plan santé physique et mentale, une petite révolution. Depuis quelques mois, la parole se libère : Meghan Markle révèle avoir eu des pensées suicidaires, Lady Gaga se confie sur la scarification et le prince Harry, sur ses années de thérapie. Avec la journaliste star Oprah Winfrey, il a d’ailleurs coproduit la série documentaire The me you can’t see (1), aussi instructive que libératrice. « Quand des personnalités enviées, aux vies professionnelles et sentimentales riches, évoquent leurs problèmes et les solutions qui les ont aidées, cela améliore les connaissances sur la santé mentale et lui donne un autre visage que celui du fait divers ou de la violence », constate le psychiatre Jean-Victor Blanc. En parler de manière positive déclenche chez le public de l’empathie. Si une chanteuse qu’on admire va voir un psy, pourquoi pas nous ? L’auteur de Détox. Où en êtes-vous de vos addictions ? (2) torpille les idées reçues grâce à la pop culture (3). Et regrette que chez nous « on manque encore de prises de parole iconiques et exemplaires comme celles de Selena Gomez ou de Mariah Carey évoquant son trouble bipolaire. C’est pourtant un moyen efficace de déstigmatiser les troubles psychiques et de donner de l’espoir aux patients ».
Un « message d’empowerment » qui se diffuse aussi dans le monde du sport. « J’ai parfois l’impression de porter le poids du monde sur mes épaules », livre Simone Biles sur Instagram. Fin juillet, la gymnaste renonce à plusieurs épreuves des Jeux olympiques de Tokyo, annonçant « lutter contre ses démons » et souhaiter « se concentrer sur sa santé mentale ». Le 3 août, l’Américaine de 24 ans fait son grand retour sur la poutre et décroche la médaille de bronze. Impressionnant. « J’ai souffert de longs épisodes de dépression depuis l’US Open en 2018 et j’ai eu beaucoup de mal à y faire face », écrit de son côté la tenniswoman Naomi Osaka, quelques jours après son retrait fracassant de RolandGarros pour « préserver sa santé mentale ». “IL FAUT ÊTRE COURAGEUSE POUR LE DIRE QUAND ON EST UNE GRANDE
CHAMPIONNE », salue la psychologue Meriem Salmi (4), qui se bat depuis près de trente ans pour que l’accompagnement psychologique des sportifs ne soit plus considéré comme un signe de faiblesse. « Ils ont peur d’être exclus ou moqués, car encore aujourd’hui cela reste une honte de traverser un épisode dépressif ou d’avoir des troubles anxieux dans le sport de haut niveau. Ils sont vus comme des colosses, des personnes invulnérables. C’est antinomique : comme s’ils n’étaient pas des êtres humains, touchés comme tout le monde par une histoire compliquée ou des évènements de la vie », poursuit celle qui est surnommée « la psy des champions ». Meriem Salmi suit le judoka Teddy Riner et la footballeuse Gaëtane Thiney, qui a révélé (5) avoir fait une dépression, et vu un certain nombre d’athlètes « se briser en mille morceaux » : « Ils ont une capacité de tolérance à la souffrance physique et psychologique hors norme. Ce qui
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ENQUÊTE
fait leur force peut aussi devenir leur fragilité : ils vont pousser trop loin et ne savent pas s’arrêter parfois. » Pauline Ferrand-Prévot, 29 ans, est l’une des meilleures cyclistes françaises. La médaille lui a échappé cet été lors des Jeux olympiques de Tokyo en VTT, mais rien à voir avec cette course à Rio en 2016 qu’elle a dû abandonner… « Tout en moi a dit stop. Le corps, la tête, le cœur. Un énorme ras-le-bol qui vous submerge comme un raz-de-marée », se souvient la triple championne du monde, qui a rangé son vélo durant quatre mois. Elle dit avoir traversé « une épreuve du feu » et connu « une fracture intérieure ». Tout a démarré par une blessure. « Comme le diagnostic a été long, certains dans ma team de l’époque ont pensé que je simulais : c’est une blessure qui s’ajoute à celle que vous traversez déjà. J’en étais arrivée à me demander si effectivement, ça ne venait pas de ma tête. Dans le sport, on se construit dans la croyance délétère que l’écoute de soi est synonyme de plainte, de faiblesse », confie la jeune femme qui a travaillé avec une psychothérapeute pendant un an avant de goûter à « une renaissance ». « Ça a été la plus dure épreuve à laquelle je me suis confrontée, bien plus que des JO ou un championnat du monde ! Mais c’est aussi celle dont j’ai le plus appris, qui m’a permis de me retrouver. Aujourd’hui, je me sens bien plus confiante et heureuse qu’avant. » FAIRE PASSER SA SANTÉ MENTALE EN PREMIER : une question de survie ? Malgré de forts enjeux économiques ou professionnels, si certaines choisissent de tout stopper pour prendre soin d’elles, d’autres ne parviennent pas à demander l’aide nécessaire. C’est le cas de Sophie, 45 ans, qui a perdu pied en avril 2020 : « J’ai craqué et tout remis en question : mon couple, mon job, ma vie. Le télétravail avec les enfants à gérer a été la goutte d’eau. Depuis, je n’arrive pas à remonter la pente mais ça me fait peur d’aller chez un psy… » Pas simple en effet de faire la démarche de consulter quand le tabou perdure. « La question de la santé mentale n’est pas du tout intégrée par l’opinion publique. La psyché, qui n’est pas visible, reste un sujet de fantasmes péjoratifs qui appellent à la notion de folie. C’est comme si consulter était l’annonce de la bascule dans une autre dimension », décrypte la psychiatre et auteure Fatma Bouvet de la Maisonneuve (6). Et pourtant, il faut avoir ce chiffre en tête : « Dans le monde, une personne sur dix est touchée par la dépression au cours de sa vie. » Et les femmes sont deux fois plus concernées. Beaucoup d’entre elles ont encore (la fausse) impression que seules les personnes fragiles ou faibles se font soigner pour un trouble psychique. « J’ai honte car je ne me reconnais pas. D’un naturel dynamique, je me traîne depuis des mois, je n’ai plus envie de rien, je vais mal mais sans savoir pourquoi. J’ai peur d’en parler à mon mari, mes amis, qu’ils changent de regard sur moi », livre Aurélie. La comptable de 36 ans a pris un rendez-vous chez une psychologue, à l’autre bout de Paris, et se raccroche à l’idée que personne n’en saura rien. Dans son agenda, elle a noté qu’elle allait chez l’esthéticienne… Un premier pas qui pourrait l’aider bien plus qu’elle ne le pense. « La dépression est une sorte de panne générale, motrice et émotionnelle, à laquelle s’ajoute de la tristesse, une fatigue chronique, voire de l’épuisement et parfois des idées noires. Bénéficier d’une psychothérapie et de traitements médicamenteux permet pourtant de revoir la vie comme avant », explique Fatma Bouvet de la Maisonneuve. Mais celle qui se consacre depuis des années à la santé mentale des femmes tire la sonnette d’alarme : « À vouloir tenir coûte que coûte, les femmes finissent par s’écrouler. On a vu des femmes décompenser pendant le confinement, ça a été catastrophique et ce n’est pas fini. » Et de raconter ces
“Chez nous, on manque encore de prise de parole iconique et exemplaire comme celle de Mariah Carey évoquant son trouble bipolaire. C’est pourtant un moyen efficace de déstigmatiser les troubles psychiques.”
Deux coffrets de soins LPG® pour profiter des fêtes en toute légèreté
Jean-Victor Blanc, psychiatre à l’hôpital
patientes qui supplient au téléphone qu’on leur trouve un rendez-vous. Car les cabinets sont déjà surchargés… Le manque de professionnels se fait sentir car le tabou de la psychiatrie touche aussi le corps médical : cette filière attire peu les étudiants. Aller chez un psychologue ? La consultation n’est pas remboursée et même si certaines mutuelles prennent désormais en charge quelques séances, elles nécessitent parfois une prescription médicale. Autant de freins qui retardent l’accès aux soins.
Avec les coffrets Rituel Contouring Corps et Rituel Éclat Énergisant de LPG®, on profite enfin des fêtes sans voir fatigue, stress et prise de poids prendre le pas sur le plaisir de se retrouver. Si enchaîner fête sur fête nous permet de passer plus de temps avec nos proches, les retrouvailles de fin d’année mettent également notre corps à rude épreuve. Le rythme effréné et le stress des préparatifs peuvent impacter notre teint. Sans oublier les repas trop copieux, qui risquent forcément d’installer des rondeurs dont on se passerait bien. Afin de nous accompagner dans ce sprint de fin d’année, les laboratoires LPG endermologie® mettent à disposition deux très désirables coffrets de soins corps et visage en édition limitée.
JULIE, ELLE, REVIENT DE LOIN. EN 2019, ELLE A VÉCU UNE DÉPRESSION.
« Un décès, des problèmes de santé, des galères à répétition : tout s’accumule et à un moment, on ne peut plus faire face. C’est la descente aux enfers : je ne dormais plus ni ne mangeais, je psychotais et je n’arrivais plus à m’occuper de mon fils. C’est allé très loin : comme dirait ma psy, j’étais un ballon d’hélium. Il faut redescendre doucement pour éviter d’éclater en plein vol. » Julie a dû faire un choix, difficile. Elle a demandé à être hospitalisée, mais pas dans sa région. « Il y a une espèce de secret, de tabou. Quand vous ne connaissez pas l’hôpital psychiatrique, vous pensez : je vais chez les fous. C’est pourtant la meilleure décision que j’ai prise, j’avais besoin de cette aide. » Elle y passera un mois. « Quand je raconte que j’ai “disjoncté”, on me remercie d’en parler : il y a beaucoup plus de personnes qui vivent ça qu’on ne l’imagine. » Ne plus souffrir en silence. Se confier et chercher de l’aide. Écouter sans juger nos proches en détresse. Et si c’était aussi ça, le monde de demain ? 1. À voir sur Apple TV+. 2. Éd. Arkhē. 3. Dans Pop & psy. Comment la pop culture nous aide à comprendre les troubles psychiques, éd. Plon. 4. Auteure de Croire en ses rêves & trouver son chemin, éd. Fayard. 5. Entretien dans So foot #186, du 29 avril 2021. 6. Auteure de Le choix des femmes, éd. Odile
Jacob, et L’île aux mères, éd. Pont 9.
LE RITUEL EXPERT CONTOURING CORPS, L’ALLIÉ ANTI-CULPABILITÉ
Avec ses dosettes, ses gélules et son gel, ce coffret contient les indispensables pour retrouver une silhouette galbée et redessinée sans avoir à faire de compromis sur la gastronomie. Les sachets de poudre Capteur SOS PETITS ÉCARTS® piègent la graisse et les sucres consommés, qui sont ensuite éliminés par l’organisme. Les gélules du Concentré Minceur, riches en fucus, réduisent quotidiennement les sensations de faim et permettent d’activer la perte centimétrique. Et pour limiter la casse, on applique le Gel Lipo-Réducteur qui limite le stockage des graisses et réduit l’apparence des rondeurs excessives. PRESSE.
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La pandémie de l’ombre Durant la crise sanitaire, toutes les formes de violence contre les femmes et les filles ont augmenté. Destinées à limiter la propagation du coronavirus, les mesures de confinement ont fait émerger une pandémie parallèle au sein du foyer. Constats et pistes de solutions avec quatre experts, dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes du 25 novembre. Par Virginie Dupont Illustrations Donatienne Nieus
« La peur et le stress liés à la pandémie de Covid-19 ont été répartis sur chacun de nous, sans discrimination. Mais face à une situation inconfortable, le genre induit des comportements différents, qui sont le produit d’une société patriarcale séculaire, fondée sur la domination masculine. L’homme va adopter une attitude autoritaire, tandis que la femme aura tendance à se soumettre », souligne Alain Felgenhauer, praticien en thérapie brève stratégique et hypnose P TR (Psychothérapie du Trauma Réassociative), tout en faisant remarquer que la violence conjugale ne se limite pas aux coups. « Ignorer l’autre, ne plus lui parler, c’est aussi une forme de violence. » Quant à la violence verbale, il la compare au supplice de la goutte, une méthode de torture chinoise qui consiste à immobiliser une personne et à laisser tomber une goutte d’eau sur son front à intervalles réguliers. Après quelques heures, cette goutte fait l’effet d’un coup de massue. « Ainsi, une remarque négative peut paraître anodine, mais quand elle frappe toujours au même endroit, elle finit par détruire la personne qu’elle cible ». Grâce à l’hypnose conversationnelle stratégique, Alain Felgenhauer vient en aide aux victimes de violence. À travers leurs échanges, thérapeute et patient désensibilisent les éléments douloureux du passé et
soignent les flashbacks, cauchemars et autre perte d’estime de soi qui en découlent. « Il est important de préciser que le sujet n’est pas endormi, passif ou absent. Au contraire, avec l’aide de l’hypnothérapeute, il reprend le contrôle sur les symptômes physiques, souvenirs et émotions qui le tourmentent. » LES CONFIDENTS DU CONFINEMENT
Alors que les victimes étaient confinées avec leur bourreau, les lignes d’écoute sont pratiquement devenues les seuls recours, jusqu’à la saturation. « En collaboration avec le Collectif contre les violences familiales et l’exclusion, la police et le CPAS, la Ville de Liège a sollicité les pharmacies et les librairies pour que les personnes en détresse puissent demander de l’aide en dehors de leur domicile. Ces enseignes restées ouvertes ont ainsi fait office de relais afin de diriger les victimes vers les associations qui pouvaient les prendre en charge », explique Diana Nikolic, conseillère communale à Liège, députée wallonne et présidente de la commission pour l’égalité des chances entre les hommes et les femmes au parlement wallon, qui a commencé sa carrière politique pour « rendre service » à son parti qui se voyait imposer, par les lois sur la parité de 2002, des quotas en faveur de l’égalité hommes-femmes sur les listes électorales.
« À l’époque, j’étais la plus jeune élue au conseil communal de Liège. Blonde et enceinte, je cumulais les tares aux yeux de beaucoup de collègues masculins, dont le paternalisme me donnait l’impression de ne pas être prise au sérieux. » Un sentiment ressenti par de nombreuses femmes, tous secteurs professionnels confondus, qui les poussent à redoubler d’efforts pour être reconnues, voire irréprochables. De manière générale, qu’il s’agisse de harcèlement de rue ou de sexisme dans le monde du travail, Diana Nikolic se demande si les femmes n’ont pas développé depuis le plus jeune âge une série de m é c a n i s m e s d e d é f e n s e q u ’e l l e s appliquent au quotidien sans s’en rendre compte. « Par exemple, lorsque je porte un chemisier décolleté, je le reboutonne quand je me retrouve seule en rue le soir. Ce n’est pas normal, mais c’est intégré. » DES ADOS VIOLENTS
Force est de constater que la violence touche toutes les couches de la population, y compris les familles édu qu ées et conscientisées, et tous les âges. « À l’adolescence, la violence est partout, observe Lise Lesuisse, psychologue en centre PMS de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les ados sont violents contre eux-mêmes – la mutilation et la scarification en particulier ont
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explosé dernièrement – et entre eux – les insultes gratuites et publiques sont monnaie courante sur les réseaux sociaux, l’intention étant de créer un buzz. » Au sein du couple, mais aussi dès les premiers échanges derrière les écrans pendant la période de séduction (et de confinement), une certaine forme de violence est apparue. « À travers les médias et la téléréalité, les adolescents sont confrontés à des relations passionnelles et conflictuelles. La jalousie, les insultes, les coups et même l’intimité sont banalisés. Non seulement le sexting est un phénomène de plus en plus répandu, mais la sexualité n’est plus associée aux sentiments amoureux. Or, le passage du virtuel au réel est un choc, en particulier pour les jeunes filles », poursuit Lise Lesuisse. En effet, trouvant dans le porno leur principale source d’information, les garçons usent de pratiques sexuelles empreintes de brutalité, et les filles ne comprennent pas ce qui leur arrive. « Après être passées à l’acte, elles ne se sentent pas bien, mais elles ne savent pas expliquer pourquoi. Leur discours est plus revendicateur qu’il y a dix ans, mais leur comportement n’est pas en adéquation, ce qui prouve que les notions de féminisme et de consentement ne sont pas bien comprises. Mon objectif est de réinscrire les adolescents dans un cadre, de réinstaller des repères et des frontières, afin qu’ils sachent où s’arrêter, quand et avec qui. » À l’adolescence, les jeunes commencent également à poser leurs choix, affirmer leur personnalité et privilégier leurs pairs – au lieu de leur père –, ce qui peut être source de violence au sein de la famille. « Certains parents n’acceptent pas que leur enfant ne partage pas leurs convictions, et il n’est pas facile de leur faire entendre que le mineur ne se sent pas en accord avec leurs valeurs, surtout quand la culture ou la religion s’en mêle. Les filles sont plus sujettes à ces situations parce que les parents contrôlent davantage leurs décisions, leur sorties, leurs fréquentations… », constate la psychologue. LUTTER CONTRE LES STÉRÉOTYPES
Il est primordial de poser un bon diagnostic en amont afin de déployer des solutions efficaces en aval. Il s’agit d’identifier les situations à risque et de quantifier les cas de violence afin d’orienter au mieux les moyens financiers pour prendre des mesures pertinentes. Cette collecte de données statistiques fait néanmoins défaut en Belgique bien qu’elle figure parmi les priorités de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la
UN SPECTACLE RÉALiSÉ PAR MB CREATiONS
“ Les violences à l’égard des femmes constituent un problème structurel, ancré dans notre société. Ces faits ne sont ni isolés ni accidentels. ” Sibylle Gioe
RTL lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (en abrégé, Convention d’Istanbul, adoptée en 2011 et entrée en vigueur en 2014). « Il est important d’obtenir des données chiffrées pour prendre des actions curatives, certes, mais il est aussi urgent à mes yeux de traiter le mal à la racine via des mesures préventives », estime Sibylle Gioe, avocate impliquée dans la défense des droits humains. « Les violences à l’égard des femmes constituent un problème structurel, ancré dans notre société. Ces faits ne sont ni isolés ni accidentels. On ne peut donc pas se contenter de punir les auteurs des actes. » Un point de vue présenté également dans le préambule de la Convention d’Istanbul qui dispose que les États signataires – dont la Belgique – reconnaissent que « la violence à l’égard des femmes est une manifestation des rapports de force historiquement inégaux entre les femmes et les hommes ayant conduit à la domination et à la discrimination des femmes par les hommes, privant ainsi les femmes de leur pleine émancipation. » Pour dépasser ces rôles attribués aux femmes et aux hommes, l’article 12 de la Convention définit l’éradication des préjugés, des coutumes, des traditions et des autres pratiques fondées sur l’idée de l’infériorité de la femme ou sur un rôle stéréotypé des genres, comme une obligation générale de prévenir la violence à l’égard des femmes. Et Sibylle Gioe d’ajouter : « Tout le monde doit se sentir impliqué dans la lutte contre les stéréotypes, en particulier les garçons et les hommes. » FÉMINICIDE, JE T’AIME MOI NON PLUS
Alors que le plan d’action national contre les violences de genre, piloté par la secré-
taire d’État Sarah Schlitz, prévoit notamment de définir cet automne ce qu’est le féminicide, la Ligue des droits humains considère que la lutte contre ces crimes ne doit pas se limiter à une ligne supplémentaire dans le Code pénal. Elle doit faire l’objet de mesures bien plus larges et pérennes mises en œuvre par les États, comme la prévention (défendue par Sibylle Gioe), la récolte et l’analyse de données (préconisées par Diana Nikolic), l’éducation (soutenue par Lise Lesuisse) ou encore la sensibilisation du grand public et des professionnels concernés (comme Alain Felgenhauer). La boucle semble bouclée, ce qui démontre la nécessité de privilégier une approche circulaire et holistique pour traiter la problématique en profondeur. Vous vivez une situation de violence ? ecouteviolencesconjugales.be
Où sont les femmes? Organisé par la commission genre du barreau de Liège-Huy dont Sibylle Gioe est la viceprésidente, le colloque du 19 novembre intitulé Où sont les femmes ? sera axé sur la place de la gent féminine dans la société civile en général et le monde judiciaire en particulier. Il mettra l’accent sur les principes d’égalité et de nondiscrimination, mais aussi sur les violences faites aux femmes. barreaudeliege-huy.be/ ousontlesfemmes
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ELLES REGRETTENT D’ÊTRE MÈRES Regretter ne veut pas dire ne pas aimer. Mais à l’heure où la maternité reste sacralisée et le statut maternel glorifié sur les réseaux sociaux, il demeure très difficile pour les femmes concernées d’avouer qu’elles auraient préféré ne pas avoir d’enfant. Alors que certains pays commencent à les écouter, nous avons voulu leur donner la parole. Par Catherine Durand Illustration Stefania Tejada
SES COLLÈGUES QUI LA CONNAISSENT DEPUIS
ignorent qu’elle a un fils. Ses amis le pensent à l’autre bout du monde. Seuls quelques intimes sont au courant du secret de Françoise, 50 ans, chargée de communication : Antoine, 25 ans, ne fait plus partie de sa vie. Derrière la façade d’une existence bourgeoise, les fissures sont longtemps restées invisibles : baby-blues à la naissance, dépression, mari distant, Françoise divorce quand son fils a 13 ans. « Nous étions fusionnels. Beau, drôle, premier de la classe, c’était l’enfant parfait. Quand il PEU
est parti en vrille, j’ai cru à la crise de l’adolescence. À la mort brutale de ma mère, notre relation s’est dégradée, il plombait nos dîners, me culpabilisait sans cesse. À 18 ans, il a rejoint son père expatrié en Chine. J’ai été soulagée. J’ai déménagé et vécu comme une étudiante. À son retour, un an plus tard, il a disparu. » Il lui faudra engager un détective privé pour découvrir son adresse parisienne au bout de cinq longues années de silence angoissant. « Aujourd’hui, nos relations très espacées sont superficielles. Ce schéma bourgeois, bonne épouse et bonne
mère, a gâché ma vie et mes ambitions professionnelles. La maternité est devenue une telle souffrance que je regrette d’être mère. Mais je ne le dis pas de peur d’être jugée et puis, qui pourrait bien me comprendre ? » FRANÇOISE LE SAIT POUR EN ÊTRE DÉCHIRÉE : il est difficile de désacraliser la maternité. Ou alors avec humour, comme Corinne Maier, dont l’essai No kid, quarante raisons de ne pas avoir d’enfant (1), best-seller publié en 2007, tentait de déculpabiliser celles qui refusent de procréer. « Depuis, des humoristes se sont emparées du sujet, explique Corinne Maier, et parmi la nouvelle génération, des jeunes femmes revendiquent la non-maternité face à la crise climatique. C’est devenu mainstream mais l’étape suivante, celle d’assumer par rapport à soi-même et à son entourage familial le regret d’avoir un enfant, reste taboue. D’ailleurs, le livre d’Orna Donath n’a pas suscité beaucoup de réactions chez nous. » En 2015, l’étude de cette sociologue féministe israélienne, intitulée Regretting motherhood: a sociopolitical analysis (2), compilait les témoignages de vingt-trois mères âgées de 25 à 75 ans reconnaissant qu’avec le recul elles refuseraient l’assignation à la maternité. Ce vent de liberté se heurta à un mur d’incompréhension dans de nombreux pays, où les débats furent houleux. Aujourd’hui, en Israël, la chercheuse est considérée comme celle qui « défie les notions sociales communes qui poussent les femmes à la maternité ». Depuis Tel-Aviv, où elle enseigne, elle raconte : « J’ai assisté ces dernières années à des centaines de discussions à travers le monde, où les réactions allaient du soulagement au dénigrement ; un changement significatif puisque, auparavant, ce regret était dans le non-dit, quand il n’était pas condamné. Les Israéliennes, comme de nombreuses femmes ailleurs, ont exprimé divers sentiments allant de la colère et du déni à la gratitude et au soulagement. » Pourquoi la maternité ne déclenche-t-elle pas ces questionnements chez nous ? C’est une des interrogations qui a poussé Stéphanie Thomas à enquêter (3) : « J’ai voulu savoir qui sont ces femmes pouvant me dire droit dans les yeux : “Oui, je regrette d’avoir fait un enfant, et si c’était à refaire, je ne le referais pas.” Chaque histoire est singulière mais toutes reconnaissent s’être trompées. Certaines le découvrent quand l’enfant grandi t, d’au tres dès qu’on me t leur nouveau-né dans leurs bras. Mais, il ne faut pas confondre, ce n’est pas du baby-blues ni de la dépression post-partum, le regret n’est pas
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un yoyo émotionnel, c’est un sentiment profond. C’est se dire : “Je préférerais ne pas avoir cette petite personne à côté de moi, je me passerais de la connaître pour rester la femme que j’étais.” » CELLES QUI ONT DU MAL À ENDOSSER CE RÔLE,
TROP GRAND POUR ELLES, ne sont pas des mères défaillantes ni abandonniques, elles sont souvent très investies mais ne parviennent pas à faire le deuil de leur existence passée. Dans le cahier où elle écrit à sa fille Marguerite, 8 ans, Sybille colle précieusement ses dessins. Les tout premiers ne représentent que des femmes au gros ventre enlaçant des bébés : « Je pense que si cette petite merveille dessinait tant la maternité, c’est qu’elle a eu ce moment très fort lors de sa petite enfance. » À 43 ans, alors qu’elle et son mari avaient renoncé, Sybille découvre qu’elle est enceinte. Cette architecte de renom ne se consacrera plus qu’à sa fille pendant dix-huit mois : « J’ai arrêté de l’allaiter à la faveur d’un voyage professionnel. À mon retour, j’ai mis un peu de distance entre elle et moi. Mon problème est que je suis en permanence en mode défense face aux difficultés de mon métier tout en aimant infiniment la littérature, les arts, l’urbanisme, les jardins… Or, quand on désire tout bien faire, on est piégée. Je me suis investie à fond mais si c’était à refaire, je ne retomberais pas enceinte. C’est un tel chamboulement dans une vie déjà tellement riche. La mission éducative est très difficile à accomplir. Et puis avoir un enfant tard, c’est peut-être une charge mentale plus lourde, et une responsabilité que l’on mesure plus. » Sybille, comme tant d’autres, aime profondément son enfant mais n’aime pas être sa mère. La maternité ne convient pas à toutes mais cette réalité est inaudible. Pour Orna Donath, le regret reste tabou parce qu’il fissure certaines valeurs centrales de notre société contemporaine : « Il prouve que la maternité n’est pas vécue par toutes comme une expérience qui en vaut la peine et ce malgré les nombreuses façons de les en convaincre. Il nous rappelle que la maternité est une relation, pas un royaume mythique. Et comme toutes les relations, elle est source de joie, d’ennui, de haine, de jalousie, d’amour, de colère et oui, de regret. Et il démontre à la société patriarcale que les femmes sont des sujets capables de se souvenir, d’évaluer, d’imaginer, de penser, de ressentir et de décider par elles-mêmes. » Conseillère dans un cabinet ministériel, créatrice du podcast « Michelle », et mère de trois enfants, Marie Petitcuénot a trouvé
“Aujourd’hui, si une jeune mère n’est pas transie d’amour pour son bébé et éprouve des regrets pour sa vie d’avant, c’est comme si disparaissait la possibilité de l’amour absolu.” Marie Petitcuénot, conseillère dans un cabinet ministériel et créatrice du podcast « Michelle »
le temps d’écrire Ce qui gronde (4), pour « ne pas transmettre la promesse de l’aube de mère en fille » : « La maternité est à la fois une expérience banale et un moment de grand trouble où vous êtes devenue étrangère à vous-même. J’ai été embarquée corps et âme dans l’idée de la mère parfaite, sans entendre que j’avais besoin de pas de côté. Les hommes doivent prendre plus leur place et il faut revenir à ce que Winnicott appelle “La mère suffisamment bonne” (5). Or, aujourd’hui, si une jeune mère n’est pas transie d’amour pour son bébé et éprouve des regrets pour sa vie d’avant, c’est comme si disparaissait la possibilité de l’amour absolu. Je n’ai pas envie d’incarner ça. Et encore, si ça gratte chez moi, je n’ose pas imaginer les mères seules, sans moyens, condamnées au silence… » Nathalie Bourrus, elle, le conçoit très bien : journaliste à Franceinfo, elle a reçu après la sortie de son livre sur les mères solos (6) – dont elle est – de nombreux témoignages à cœur ouvert : « “Je regrette” est la phrase cachée chez beaucoup de solos. Seule face à tes enfants, tu as tellement peur que ça rate et tu culpabilises tellement à l’idée qu’ils sentent cette amertume que tu t’interdis de la dire. Il n’existe hélas pas de statistiques sur les mères solos qui sont des urbaines de catégorie socio-professionnelle supérieure comme moi, mais aussi des jeunes femmes isolées dans le monde rural, sans travail, englouties par les préoccupations matérielles. Je parle “d’enchaînement” car avec des ex qui prennent les enfants en otage, tu n’as pas intérêt à dérailler. Leurs messages prouvent qu’elles ont besoin de parler mais encore faudrait-il les entendre… » Face à une mise en miroir dérangeante, il est plus facile de balayer la parole de ces mères en les jugeant égoïstes, voire monstru euses. Mais pour Adèle Assous,
psychologue clinicienne, les monstres n’existent pas : « Si l’idée qu’une mère puisse regretter d’avoir un enfant nous est si insupportable, c’est que cela résonne pour chacun de nous avec une crainte d’avoir été cette enfant-là : source de regrets. » STIB - MIVB
LE REGRET, ELLE L’ENTEND EN CONSULTATION DE
PÉ D OPSYCH IATR I E où des parents sont confrontés aux difficultés de leur enfant. Souvent, l’écoute de ces mères en souffrance l’interpelle : « Elles n’ont en fait jamais idéalisé la position maternelle et sont allées à l’encontre d’une promesse qu’elles s’étaient faite. Une fois l’enfant né, c’est la désillusion d’une voie sans retour, être mère est irréversible. Mais où sont les autres dans le regret exprimé ? Où sont les pères ? Elles disent : “J’ai toujours su que je n’étais pas prête pour un enfant, mon mari, c’était pas son truc non plus…” Mais sous la pression sociale et familiale, des hommes rompent souvent le pacte convenu dans le couple, et c’est ensuite aux mères qu’incombe toute la responsabilité. On ne reconnaîtra jamais assez leur courage. » Comme celui de Laure Manaudou, championne hors norme de natation, qui a posté récemment sur Instagram une photo d’elle en mère épuisée avec ce commentaire : « Ne croyez pas que c’est plus facile pour les autres. » Une sincérité rare chez les célébrités. Le #MeToo de la parole empêchée sur la maternité reste à inventer.
1. Éd. Michalon et J’ai Lu. Auteure de Dehors les enfants !, éd. Albin Michel. 2. Publié en français
en 2019, Le regret d’être mère, éd. Odile Jacob.
3. Auteure de Mal de mères, 11 femmes racontent leur regret d’être mère, éd. JC Lattès. 4. Éd. Flammarion. 5. Éd. Payot. 6. Maman solo, « Les
oubliées de la République », éd. Pygmalion.
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“J’AI FAIT ADOPTER MA FILLE PAR UN COUPLE D’AMIS” À la naissance de Margaux, Béatrice a décidé que son amie Marie, dont les F.I.V. avaient échoué, serait une seconde mère pour sa fille. Et a fini par lui proposer de le devenir officiellement aux 21 ans de son enfant. Un geste rare, naturel pour elle mais incompréhensible pour sa famille et son entourage… Par Corine Goldberger Illustrations Joel Burden
“JEUNE COUPLE, PIERRE ET MOI AVIONS EMMÉ-
en Lorraine quand de nouveaux venus, Marie et Philippe, se sont installés près de chez nous. Tous deux cadres dans une entreprise proche, nos hommes se sont vite liés. Quand mon mari rentrait le soir, il me rapportait les confidences de son collègue : leur couple était dans un parcours de F.I.V., parce qu’ils avaient du mal à avoir un enfant. Adopter ? Marie et Philippe ne se sentaient pas prêts. Il n’y a quasiment aucun bébé à adopter en France et des délais d’environ cinq ans pour l’adoption à l’étranger. Chaque fois que je croisais Marie, j’avais le cœur serré par la tristesse tenace sur son visage. Elle me touchait car nous étions dans la même galère. Mais contrairement à Marie, je ne pensais pas à la F.I.V. J’étais fataliste et je pensais que la vie peut être belle, même sans enfant de sa chair – d’ailleurs j’avais une petite-nièce que je NAGÉ DANS UN VILLAGE
choyais. Peu à peu, nous nous sommes rapprochées. Marie avait perdu sa mère très jeune, n’avait pas fait d’études et avait quasiment élevé ses deux frères. Je me disais : c’est la sacrifiée de la famille, même avoir un enfant lui est refusé. Elle ne travaillait pas, et en l’écoutant, une idée a germé, que j’ai soufflée à mon mari : “Si nous réussissons un jour à avoir un enfant, comme il faudra bien le faire garder quand je retournerai à la banque, j’aimerais que Marie soit la nounou.” Cette confiance spontanée, c’était quelque chose d’inexplicable, d’intuitif. Avec des romans comme Chanson douce*, l’histoire d’une nounou psychopathe, les parents sont peut-être moins confiants aujourd’hui ! Et puis miracle, je suis tombée enceinte. Naturellement, nous nous sommes invités chez nos voisins pour leur annoncer la nouvelle. Je n’éprouvais aucune gêne ou culpabilité, nous n’étions pas en compétition. Au contraire, je ressentais une joie
profonde : j’allais redonner le sourire à Marie. Elle s’est assise, incrédule : “Mais je n’ai pas d’enfant. Je n’ai aucune expérience des bébés. Vous avez vraiment confiance en moi ?” J’ai souri : “C’est pareil pour moi, c’est mon premier. Nous apprendrons ensemble !” Elle avait tant d’amour à donner… Et puis avec Philippe, elle formait un couple sympa. Mon enfant serait en de bonnes mains. Marie est donc devenue la nounou de ma petite Margaux. Quand sa troisième F.I.V. a échoué, j’ai eu ce cri du cœur : “Vous n’avez plus besoin de vous acharner avec des F.I.V. maintenant que Margaux est là. Elle fait partie de votre vie. On est cinq maintenant.” C’est sorti comme ça, spontanément. Et Marie a parfaitement joué son rôle, et bien au-delà. Très vite, il n’a plus été question de salaire. Naviguant d’une maison à l’autre, Margaux avait une deuxième famille. “Tata” et “Tonton” étaient toujours dispos pour elle : parties de
pêche, cueillette des champignons… Nous-mêmes étions de plus en plus proches d’eux. Nous partagions toutes les fêtes : “Donc pour le réveillon cette année, c’est chez vous, et le déjeuner de Noël, chez nous ?” L’été, on louait deux studios contigus dans une résidence de vacances. Je ne me sentais nullement dépossédée de mes prérogatives de mère. AINSI, MARIE ET PHILIPPE RESPECTAIENT MES
RÈG LE S D’É D UCATION. Ils me montraient leurs listes de Noël ou d’anniversaire et, souvent, je rayais des cadeaux : “Non, vous avez assez dépensé comme ça !” J’étais vigilante, je ne voulais pas qu’ils en fassent une enfant gâtée. Toutes les inquiétudes, on les a partagées à quatre, tensions comprises. Ainsi, je ne suis pas forcément très souple… Quand Margaux piquait des colères, trépignait et que je n’arrivais pas à en venir à bout, pouvoir m’appuyer sur Marie m’était précieux.
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Elle faisait tampon, modérait, nous prenait chacune à part, nous raisonnait pour faire descendre la pression, mais surtout, me soutenait : “Ta maman a eu une dure journée de travail. Elle est fatiguée. Essaie de comprendre et d’être un petit peu plus gentille avec elle.” Nous n’étions pas trop de quatre pour élever Margaux et, pour moi qui travaillais, la charge, qu’on n’appelait pas encore mentale, était plus légère. Un dicton africain dit : “Il faut tout un village pour élever un enfant.” Lorsque j’étais petite, cette idée que l’éducation des enfants est une responsabilité partagée par une communauté était une réalité. Ainsi, les voisins n’hésitaient pas à réprimander un enfant ou un jeune qui se comportait mal dans la rue. Finalement, grâce à Marie et Philippe qui veillaient sur notre fille en notre absence, nous avions un peu recréé cette parentalité ancestrale étendue au voisinage. Quand Margaux est devenue ado puis jeune femme, j’ai pu aussi compter sur eux pour partager les moments compliqués. Comment raisonner une jeune majeure sans la braquer ? À deux, on s’échauffe vite. À quatre, on réfléchit mieux. Nous avions loué un appartement en ville pour que Margaux poursuive des études d’infirmière. Mais nous sentions que ses copains avaient une mauvaise influence sur elle. Pour la confronter à ses bobards, Pierre et Philippe l’ont suivie, comme deux privés. Ils l’ont vue sécher ses cours et partir faire la fête au Luxembourg voisin. La suite ? Nous avons résilié le bail de son studio et exigé qu’elle revienne. Marie est plutôt conservatrice, comme moi, mais face à Margaux, elle était plus bienveillante, plus patiente aussi. Elles avaient développé une relation qui leur appartenait : “Tu as du potentiel, c’est dommage de te gâcher comme ça. Tu risques de rater tes examens. Nous ne sommes pas tes ennemis, nous pouvons comprendre, nous avons été jeunes aussi. Mais là tu perds ton temps.” C’était un peu comme au commissariat, il y a toujours un duo de policiers, le “gentil” et le “méchant”, pour faire craquer le délinquant ! Depuis très longtemps, nous nous étions demandé ce qu’il adviendrait de Margaux si nous disparaissions tous les deux. Où irait-elle ? Chez ma sœur aînée ? Il n’en était pas question ! Je l’adore, mais elle et mon beau-frère ont élevé leur fille “à la dure”. Pour Margaux, je souhaitais plus de douceur et d’empathie. Nous avons donné une lettre à Marie et Philippe, “À n’ouvrir
qu’en cas de malheur”. Si Margaux devenait orpheline, nous voulions qu’elle vive chez Marie et Philippe jusqu’à sa majorité. Nous souhaitions aussi qu’ils l’adoptent. QUAND MARGAUX A SOUFFLÉ SES DIX-HUIT
BOUGIES, j’ai demandé à Marie si elle avait toujours cette lettre. “Oui bien sûr. Mais pourquoi ? Je n’ai jamais eu à l’ouvrir, heureusement !” Je lui ai dit qu’elle pouvait le faire maintenant. Quand elle l’a lue, elle n’a pu retenir ses larmes. Ma sœur en a été blessée. Ce n’était pas mon intention. Elle se pensait certainement la plus légitime à accueillir ma fille. J’ai tenté de la rassurer : “Ça ne change rien, tu es toujours sa tante. Et puis tu as une fille, alors que Marie n’a pas d’enfant.” Mais surtout, Marie, c’est ma sœur de cœur, ma confidente dans les moments les plus durs. Je ne l’ai jamais dit mais si la loi me l’avait autorisé, j’aurais été heureuse d’être mère porteuse pour elle. Permettre à Marie et Philippe d’adopter notre fille de notre vivant, voilà longtemps que l’idée mûrissait entre nous quatre. La démarche leur permettrait d’officialiser leur place auprès de Margaux, d’acter ce long partage d’amour. Sans rien nous prendre ni changer notre relation avec notre fille. Nous en avions depuis longtemps parlé avec Margaux, qui avait approuvé. Et puis leur nom leur survivrait, porté par Margaux et accolé au sien. Nous attendions sa majorité car avant 18 ans, même avec une adoption simple, nous aurions perdu notre autorité parentale. Quand Margaux a eu 21 ans, nous avons signé les papiers donnant notre accord. Quand nous disparaîtrons, elle héritera de ses quatre parents. Nous avons tous fait des donations devant notaire, pour lui éviter tout souci le moment venu. Mais elle sait que l’avenir ne sera pas forcément un chemin pavé de roses. Nous en plaisantons parfois : “Un jour, tu devras peut-être t’occuper de tes quatre vieux parents…” Notre démarche n’a pas fait l’unanimité… Car adoption rime avec abandon. Et pourtant, l’adoption simple ne supprime pas nos liens de parenté avec Margaux. Les deux liens de filiation coexistent. Mais l’adoption d’un majeur, du vivant de ses parents, est forcément louche. Ainsi, quand la mairie, tenue par des gens du pays, a reçu la modification de l’État civil de Margaux, les ragots sont allés bon train. Sur notre passage, on chuchotait que Margaux était en réalité la fille cachée de Philippe et qu’il l’adoptait pour la reconnaître. J’ai vu rouge et j’ai appelé
“Naviguant d’une maison à l’autre, Margaux avait une deuxième famille. ‘Tata’ Marie et ‘Tonton’ Philippe étaient toujours dispos pour elle : parties de pêche, cueillette des champignons…”
Immersion gustative la maire, pour exiger qu’elle fasse cesser ces rumeurs malveillantes. De leur côté, ma sœur et mon beau-frère n’ont pas compris. “Margaux n’est pas orpheline ! Tu te laisses voler l’amour de ta fille !” Mais quel amour volé ? Jamais nous n’avons eu le sentiment que Marie et Pierre accaparaient notre enfant. Ni été jaloux de leur relation avec elle.
Kbane, c’est le nouvel Hotspot à ne pas louper si l’on souhaite vivre une expérience culinaire délicieuse dans un cadre idyllique au plus près de la nature. Par Laurence de Looz-Corswarem
MAIS JE L’AVOUE, J’AI DU MAL À METTRE DES
MOTS SUR NOTRE DÉMARCHE. Est-ce que j’ai “donné” mon enfant à une femme qui ne pouvait pas en avoir parce que je suis croyante et que l’altruisme, l’entraide ne sont pas de vains mots pour moi ? Est-ce que j’avais envie de partager mon amour pour ma fille parce que j’en déborde, pour ne pas l’étouffer ? Aujourd’hui, Marie et Philippe, devenus grands-parents de cœur, revivent l’enfance de Margaux, 34 ans, avec ses deux petites filles. Parties de pêche, cueillette des champignons, l’histoire continue… »
(*) De Leïla Slimani, éd. Folio.
PRESSE.
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Id event, c’est l’agence d’événementiel qui se plaît à surprendre et satisfaire toujours plus les fervents amateurs d’expériences inoubliables et hors du commun. Après le triomphe des serres privatives Greenhouses à Rhode-Saint-Genèse, l’équipe de id event frappe une nouvelle fois très fort avec un concept des plus prometteurs, imaginé par Benjamin Gersdorff et Mike Becko : KBane. C’est au creux des bois, non loin du château de La Hulpe, que le projet prend forme. L’idée ? Faire vivre une expérience culinaire au cœur d’une nature luxuriante et d’un chalet enchanteur. Très vite, une dizaine de chalets
privatifs, accessibles par des pontons en bois sillonnant les arbres, se mêlent délicatement au lieu et se fondent discrètement dans le décor. Entièrement construits à partir de bois issus des Ardennes belges, ils nous invitent à passer un moment convivial et chaleureux, et répondent à cette envie unanime de se retrouver ensemble. À l’origine, ces cabanes étaient destinées à accueillir les clients autour de plats savoyards durant l’hiver. Malheureusement, la Covid-19 s’est invitée, jouant les trouble-fêtes. Gardant l’idée dans un coin de sa tête, id event maintient
son projet et l’envisage, en mai dernier, autour d’un menu estival fixe et raffiné, élaboré par une équipe tournante de traiteurs. Succès garanti. Aujourd’hui et jusqu’au mois de novembre, KBane continue de séduire les férus de gastronomie et de nature de manière ponctuelle et sur réservation autour de plusieurs formules au choix. Fête d’entreprise, d’anniversaire ou simple dîner entre amis, KBane se privatise et nous invite au dépaysement. Dès le mois de novembre, KBane ouvrira ses portes aux joies des spécialités montagnardes gourmandes comme souhaité à l’époque. Raclettes, fondues et grillades animeront le menu. Après un apéro au bar couvert, les clients seront invités à se rendre dans leur cabane privée afin de déguster des plats typiquement savoyards et réconfortants sur fond de notes musicales. Un moment immersif et hors du temps dans un décor hivernal entièrement pensé par l’agence id event et le magasin Be Deco (Rhode-SaintGenèse / Genval). KBane, c’est la promesse d’un voyage féérique durant lequel l’art culinaire rencontre la quiétude des bois. KBane Réservation et information sur www.KBANE.be 92 avenue Reine Astrid, 1310 La Hulpe. Waze : Buzzynest La Hulpe. www.idevent.be @emotions_byidevent Contact: office@idevent.be
Quand l’information est compliquée, Le Soir vous aide à la décrypter.
La Belgique frise la cote d’exclusion dans un rapport de l’OCDE
Pull en laine Ports 1961, pantalon en velours Paradis, sacs et mini-sac 4G, en cuir verni et cuir Givenchy, mules en cuir Ambush.
LA PLASTIQUE DES SACS LES PLUS DÉSIRABLES DE L’HIVER
Ci-dessus, Nortjee Haak/Women Management Paris, photographiée par Basile Mookherjee.
MODE
LA PLASTIQUE
DES SACS
Véritables concentrés de savoir-faire, ils portent, derrière leur cuir travaillé, leurs matières et leurs formats parfois audacieux, toute la vision des designers dont ils accompagnent les collections. Photos Basile Mookherjee Réalisation Agathe Gire
Veste en polyester matelassé et sac besace en cuir Max Mara, haut en polyester recyclé Nanushka, jupe en soie Welldone.
À gauche
Robe en mohair et sac Brioche, en cuir de veau Longchamp. Écharpe en alpaga Forte_Forte.
Polo, pantalon de survêtement et manteau Lacoste. Collier en laiton Marine Serre, escarpins en cuir By Far. De gauche à droite : sac File, en cuir Jil Sander, sac cabas
en cuir Ferragamo Studio, sac en polyuréthane Stella McCartney, sac Edith Chloé, sac tricoté en coton J.W. Anderson, sac en viscose Marine Serre.
À gauche
Veste en satin brodé de cristaux et sac La Prima, en cuir Giorgio Armani.
Manteau en velours côtelé, robe en crêpe de laine, polo en mohair, col roulé en laine, sac Cleo, en cuir brossé, sacs Galleria, en cuir et cuissardes en cuir Prada.
À gauche
Trench, chemise et pantalon en taffetas chiné, sac Lady D-Lite brodé, micro-sac Lady Dior, en cuir de veau et escarpins en cuir de veau craquelé Dior.
Assistante stylisme Manon Baltazard. Mannequin Nortjee Haak/Women Management Paris. Casting Nicolas Bianciotto/IKKI. Coiffure Nelson. Maquillage Céline Exbrayat/Call My Agent. Manucure Lora de Sousa. Production Zoé Martin/Producing Love, assistée de Ludovic Del Puerto, Margot Bootz et Wendy Truong. Nos remerciements à la Maison Lunaire, à Bièvres.
Veste et pantalon en tweed, et sac en cuir Chanel. Créoles en acier Zag Bijoux.
À gauche
Haut en sequins et perles, jupe en laine et sac Diana, en cuir Gucci.
CHOC
COUTURE Le meilleur des collections haute couture en huit silhouettes où l’extravagance féerique des volumes et des coupes le dispute à la puissance chromatique de la palette. Photos Paul Rousteau Réalisation Anne-Sophie Thomas
Manteau en tweed pailleté, jupe en tweed ornée de tulle de soie et babies en tweed pailleté et gros-grain
Chanel Haute Couture.
Capeline en paille
Étienne Jeanson. À gauche
Robe de bal drapée en mousseline de soie « Fleur de Cerisier » et chapeau en plumes d’autruche Giambattista Valli Haute Couture.
Trench en intarsia sur jupe treillis et derbies en cuir Christian Dior Couture. Chapeau en laine Benoît Missolin. À droite
Étole molletonnée en satin, pull en maille de vigogne, chapeau en velours par Philip Treacy, boucles d’oreilles en laiton argenté vieilli avec strass en cristal Swarovski et gants en jersey Balenciaga
Couture.
Plastron en chaîne recyclée et jupe en tissu feutré recyclé
Ronald van der Kemp. À gauche
Veste en plumes avec bordures en crinoline brodée de paillettes et cristaux, pantalon en organza de soie et ballerines en cuir
Giorgio Armani Privé.
Costume en tulle brodé main de sequins et cristaux Azzaro Couture. Chapeau en maille vintage Sonia Rykiel printemps-été 2003, archive collection de chez Passage. À droite
Manteau oversize en taffetas plissé
Charles de Vilmorin.
Chapeau en laine
Sandrine Bourg.
Assistante stylisme Manon Baltazard. Mannequin Birgit Veegen/IMG Models. Casting Nicolas Bianciotto/IKKI. Coiffure Vincent de Moro/Airport Agency. Maquillage Tiina Roivainen/Airport Agency. Manucure Lora de Sousa. Set design Sylvain Cabouat. Production Zoé Martin/ Producing Love, assistée de Ludovic Del Puerto et Margot Bootz.
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MODE D’EMPLOI
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ACCESSOIRES
Aux pieds, à l’épaule et à la main
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Métalliques, pop, esprit nature ou noir et blanc : 30 chaussures et sacs pour toutes les envies, patiemment sélectionnés par la rédaction. Photos Benjamin Vigliotta Réalisation Agathe Gire
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Belles natures
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Sur des sabots, un sac cartouchière… des tons de sous-bois qui donnent envie de balades au grand air.
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Brillantes idées Parfois rehaussés d’amulettes, d’un drapé ou de strass, l’or et l’argent jouent les alliances et appellent la fête.
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1. ICONIQUE Sac Lady Dior, en cuir de veau et satin brodé de strass Dior, prix sur demande. 2. DOUBLE JEU Sac Kiss, en cuir embossé Victoria/Tomas, 477 €. 3. MAILLES Sac en métal et cuir Chanel, prix sur demande. 4. GRIGRIS Sac Amulette 1969 Nano Paco Rabanne, 990 €. 5. CHELSEA Boots en cuir Carel, 425 €. 6. ÉLANCÉE Botte en cuir Free Lance, 900 €.
1. CARTOUCHIÈRE Sac en cuir Ba&Sh, 265 €. 2. À BRIDE Botte en cuir Tamaris, 140 €. 3. DUO Sacs Bloomy XL et Iconic, en cuir Octogony, 1 350 € et 525 €. 4. ROOTS Sabot en cuir Laurence Bras, 290 €. 5. ÉPURÉ Sac en cuir Le Tanneur, 318 €. 6. BOUCLE Sac en cuir Gerard Darel, 295 €. 7. GLACÉ Sac Portia, en cuir semi-verni By Far, 475 €. 8. VELOUTÉE Bottine en cuir Sessùn, 295 €. 9. MATELASSÉ Cabas Bump, en cuir Pierre Hardy, 1 195 €.
ACCESSOIRES
Clair-obscur
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Entre noir profond, blanc crème et beige sable, sacs tressés ou bottines remixent les codes du chic intemporel.
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MODE D’EMPLOI
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Tons bonbon Des boots matelassées aux sacs géométriques, pastel ou acidulée, la saison sera fruitée.
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1. FLEURI Sac Cleo, en jacquard Prada, 1700 €. 2. TRESSÉ Sac en cuir Acne Studios, 1500 €. 3. FLAMENCO Sac en cuir nappa à pompons furoshiki Bottega Veneta, prix sur demande. 4. TOUTTERRAIN Bottine en cuir IKKS, 245 €. 5. DAMIER Sac en cuir & Other Stories, 139 €. 6. SOUPLE Botte en cuir Geox, 180 €. 7. BRODÉ Sac Tempête MM Fade Away Supple, en cuir Delvaux, 4800 €. 8. POINTUE Bottine en cuir verni AMI, 720 €.
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1. MALABAR Boots en nylon matelassé Miu Miu, 850 €. 2. MÉTHYLÈNE Sac en cuir Reco, 570 €. 3. PIMENT Sac cabas matelassé en nylon Boss, 375 €. 4. CURAÇAO Botte en cuir nappa Skorpios, 995 €. 5. SAPIN Sac Tina, en cuir The Kooples, 295 €. 6. HIBISCUS Sac Le Carinu, en cuir Jacquemus, 565 €. 7. CIEL Mocassin en cuir Nodaleto, 620 €.
Assistante stylisme Manon Baltazard.
Abonnez-vous à avec
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(Boucles d’oreilles 14,95€ – Collier 19,95€ – Valeur totale 34,90€)
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BRILLANTE IDÉE
Faites ressortir votre look en un rien de temps avec ce set comprenant des boucles d’oreilles rondes à paillettes bleues et un double collier en acier inoxydable qui ne se décolore pas. C’est le Golden Set qui accompagnera toutes vos tenues de fêtes. Faites-vous plaisir avec My Jewellery. La chaîne courte mesure 38 cm et la chaîne longue 48 cm. La longueur totale peut être ajustée jusqu’à 5 cm de plus.
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Grâce à cette offre limitée, vous bénéficiez d’une super réduction sur une année d’abonnement à Marie Claire Belgique (9 numéros d’une valeur de 53,10 €) et vous recevez en cadeau un superbe Golden Set de 2 bijoux My Jewellery d’une valeur de 34, 90€. Cette offre est valable jusqu’au 02/12/2021 inclus, uniquement en Belgique et dans la limite des stocks disponibles. PRESSE.
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COMMENT S’ABONNER ? SIMPLEMENT ET RAPIDEMENT
Vous avez des questions? Envoyez un mail à info@viapress.be, viapress.be - Téléphonez au 02 556 41 40 (de 8 h à 16 h 30 du lundi au vendredi) ou écrivez à AMP, 451 route de Lennik, 1070 Bruxelles.
Actu des marques Page réalisée par le service commercial
PUNE
TEINT SUBLIMÉ
Le roi de la cosmétique propose un maquillage… à embrasser ! Difficile en effet de résister à cette crème PUNE Highlight qui illumine le teint de façon subtile dans un rendu brillant sublimateur. Le surligneur peut être appliqué séparément, localement ou non, ou être mélangé dans une lotion pour le corps pour en magnifier l’éclat. La peau révélée dans toute sa splendeur ! PUNE Highlight Crème, convient à tous les types de peau. Plus d’infos sur pune.be
LOLALIZA
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LES ANTI-ÂGE BIOS
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PARIS FOREVER
C’est la ville de l’amour, Paris, qui a inspiré cette collection d’automne à la fois confortable et chic. Tricots chauds, manteaux élégants et robes magnifiques, ces pièces audacieuses feront rêver toutes les fashionistas. Effortless, cool et ultra-féminine, chaque pièce est pensée pour flâner dans la Ville Lumière, quel que soit le moment de la journée. De quoi révéler toutes les femmes qui sommeillent en nous !
C’est la marque culte qui célèbre le savoir-faire de l’herboristerie italienne ! Nae propose une nouvelle gamme de soins anti-âge lissants pour les femmes de 40 ans et plus, certifiés bios par Ecocert et qui promettent d’être performants dès la première application. Une partie du secret ? Une formule composée notamment d’un actif hyaluronique, d’huile d’églantier bio et d’extrait d’écorce d’orange bio. La vita e bella !
Pour allier confort, mode et féminité cet hiver, on mise sur une bottine ultra tendance et pratique au quotidien. Ce modèle garantit un chaussant idéal. Avec sa doublure douce et chaude, il assure un confort optimal. Composé de cuir grainé lisse, sa technologie unique SOFT-AIR garantit une marche sans fatigue. Qui dit mieux pour un hiver bien au chaud ?
Crème jour anti-âge lissante et crème nuit anti-âge lissante, 14,99 €, nae-erboristeria.fr
Soutien-gorge Livy Studio.
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EN MARCHE !
Ci-dessus, Tiko Jijelava/ Premium Models, photographiée par Luna Conte.
BEAUTÉ
CHEVEUX
BEAUTÉ
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Pour les cheveux colorés Le joker qui change tout
La coupe du moment
Pour un visage longiligne avec de belles pommettes, la coupe de Clara Luciani, avec frange et cheveux raides au-dessus de la poitrine. Pour les autres, à condition d’avoir de l’épaisseur, celle de Sophie Fontanel dans un esprit seventies. Un bas de nuque un peu long comme un mulet revisité, un dégradé autour du visage qui laisse frange ou mèches et surtout volume et mouvement… Ces détails inspirés de Mick Jagger, Marianne Faithfull ou Patti Smith sont aujourd’hui plébiscités. On ne voyait même que cette coupe à la dernière fête Gucci.
7. UN SOIN REPIGMENTANT À utiliser une fois
par semaine pour éviter que la coloration ne bouge. Celui-ci est une vraie valeur sûre.
Soin Nuanceur de Couleur de Christophe Robin, 28 € les 250 ml. Disponible en Blond pur, Blond doré, Brun froid, Châtain éclatant et Roux vénitien.
Le bon accessoire
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8. UN LISSEUR HI-TECH Pour le carré long à la Clara Luciani, ce sans-fil, rechargeable avec un câble USB, est parfait. Grâce à sa vitesse de chauffe de 45 secondes pour 20 minutes de coiffage, ce styler nomade aussi léger que puissant est une petite révolution.
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Unplugged, noir ou blanc de GHD, 299 €, sur ghd.com/fr
Le bon shampoing
Une formule, de préférence sans sulfate, étudiée pour prolonger l’éclat de la couleur ou ménager les cheveux décolorés et méchés entre deux visites au salon. 1 . D É T OX I F I A N T Cette crème lavante, enrichie à la Glicoamine et sans tensio-actifs sulfatés, nettoie les cheveux colorés ou méchés en enlevant l’excès de métal dans la fibre, pour détoxifier et faire briller. Le Shampoing Professionnel Metal Detox de L’Oréal Professionnel, 26,90 € les 250 ml, sur celini.be
Grâce à une technologie brevetée – colorlink –, il reconstruit la structure de la cuticule pour former un bouclier hydrophobe qui emprisonne la couleur et l’empêche de se délaver.
2. RÉ PARATE U R
Shampoing Couleur Prolongée Color Complete de Moroccanoil, 31 € les 250 ml, sur my-origines.com
Il est gorgé de thé blanc pour protéger la couleur, d’argile jaune pour reminéraliser la fibre, d’huile de coco pour faire briller. 3. ANTIOXYDANT
Shampoing au Thé Blanc Éclat et Protection Cheveux Balayés et Colorés de Phytodess, 24,50 € les 250 ml, sur dessange.com
N’en faire qu’à sa tête PRESSE.
Par Nolwenn du Lazet et Malvine Sevrin Photos Luna Conte Stylisme Agathe Gire
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POLO LACOSTE.
Le shampoing adapté, la coupe qui vous va enfin, le soin idéal à la maison ou en cabine et tous les outils dont vous avez besoin : les conseils, les astuces et la shopping list sur mesure pour entretenir et sublimer vos cheveux en fonction de leur nature.
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Le bon soin
Au moins une fois par semaine pour nourrir intensément et entretenir l’éclat de la couleur ou des mèches. 4. EXPRESS En 7 secondes chrono, ce soin ultra-rapide fournit aux cheveux la puissance d’un masque capillaire. Sa formule enrichie en hyaluronique et à l’extrait de canneberge redonne aux cheveux colorés ou méchés toute l’intensité de la couleur. 7 sec express repair treatment color perfector Gliss Kur de Schwarzkopf, 7,99 € chez Di et Kruidvat.
Le soin en salon
Après un examen de la nature du cheveu à l’aide d’une microvisionneuse, on vous applique un soin sur mesure, entièrement naturel, au pinceau, de la racine des cheveux jusqu’aux pointes. Pendant qu’il pénètre profondément sous casque à ozone, on vous masse les épaules à l’huile de magnolia. Puis viennent les compléments d’oligoéléments, essentiels à la bonne vitalité du cuir chevelu, boostés encore par des ventouses pour activer la microcirculation. Un brushing et on repart le cheveu souple, réparé, brillant comme jamais. À faire idéalement à chaque changement de saison. Le soin Signature de Leonor Greyl, 1 heure 30 minutes, de 100 € à 155 € en fonction de la longueur des cheveux. leonorgreyl.com
Spécial blondes
Cet après-shampoing, idéal pour entretenir un blond polaire, mise sur la centaurée bio, cultivée dans le Tarn, pour puiser son pigment naturel. En plus de neutraliser immédiatement les reflets, il est doté d’une action nourrissante.
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5. ÉCLATANT
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Après-shampoing Déjaunissant de Klorane, 12 € les 200 ml. 6. RÉGÉNÉRANT Ce masque répare profondément la fibre grâce à la kératine végétale, l’huile essentielle de lavande, l’extrait d’orchidée, l’huile de coco et les pépins de raisin tout en misant sur un actif violet pour retirer le reflet jaune des cheveux décolorés et méchés.
Masque Violet d’Ans Brasil, 50 € les 300 g, sur ansbrasil.com
Assistante stylisme Manon Baltazard. Mannequins Tiko Jijelava/Premium Models, Luna Kozaczka/ Premium Models et Lucie Roche/Women Management. Casting Nicolas Bianciotto/IKKI. Coiffure Damien Lacoussade, assisté d’Élodie Rebuffo. Maquillage Sacha Giraudeau, assistée d’Aurore Angélique. Manucure Eri Narita, assistée de Saiko Seito. Production Zoé Martin/Producing Love, assistée de Ludovic Del Puerto et Wendy Truong.
CHEVEUX
Pour les cheveux bouclés
Les jokers qui changent tout
Composée de 96 % d’ingrédients naturels, cette gelée hydratante allonge les boucles et maîtrise en souplesse les mèches rebelles.
8. LA LOTION COIFFANTE
La coupe du moment
S’ils sont bouclés, la coupe « shaggy », bien dégradée, au-dessus de l’épaule et avec une frange, comme Isabelle Adjani dans L’été meurtrier. Elle est au sommet du cool et de la sensualité. À entretenir tous les deux ou trois mois. S’ils sont crépus ou afros, une petite tête courte qui signe son grand retour sur les couvertures et dans les défilés. Elle est flatteuse à tout âge, même avec des cheveux poivre et sel, donne du charisme et assure un joli port de tête, surtout si on lui associe bouche maquillée et grosses boucles d’oreilles. Et surtout, elle libère des tissages et des extensions.
Curl Gelée Nutriplenish d’Aveda, 36 € les 200 ml. 9. LE RAFRAÎCHISSEUR DE BOUCLES Ce spray à 7 6
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Devafresh de DevaCurl, 27 € les 130 ml, sur sephora.fr
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Les bons accessoires 11. UNE TAIE D’OREILLER EN SATIN OU SOIE
Le choisir bien nourrissant et l’utiliser idéalement tous les quatre jours. Les autres matins, si quelques boucles sont défaites, il suffit de vaporiser un peu d’eau et d’enrouler quelques mèches au doigt pour redonner du volume en racine. 1. DEUX-EN-UN Une seule noisette, à masser sur le cuir chevelu, à faire mousser et à répartir sur les longueurs suffit à nettoyer, nourrir, discipliner et réparer grâce à l’huile de coco et au calendula. Huile Extraordinaire Plus qu’un Shampoing d’ Elsève, 4,80 € les 200 ml. 2. COMPLET Composé à 98 % d’ingrédients naturels – aloe vera, huile essentielle de citron, huile de figue de Barbarie –, il lave les cheveux sans mousser tout en détoxifiant, démêlant et nourrissant.
Soin Lavant de Shaeri, 25,90 € les 200 ml, sur natureetdecouvertes.com. 3. LUSTRANT Il hydrate en profondeur, atté-
nue les frisottis et apporte beaucoup de brillance grâce à l’eau de coco.
Shampoing Nourrissant pour Cheveux Secs et Crépus de Vita Coco, 7,90 € les 400 ml, sur nocibe.fr
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10. ANTI-FRISOTTIS Une huile capillaire composée à 100% d’ingrédients d’origine naturelle qui redéfinit les boucles, contrôle les frisottis et assouplit les cheveux épais, frisés ou crépus.
Huile capillaire riche racines-4002 péqui 5% et argan de Typology, 24,50 € les 30 ml.
Le bon shampoing
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base de figue de Barbarie et de kombucha est idéal pour espacer les shampoings. Il dompte aussi les frisottis.
Le bon soin
Une fois par semaine au moins. Au rinçage, on peut laisser l’équivalent de 15 % du produit sur les longueurs. Une fois les cheveux séchés, on en remet un peu sur l’index pour reformer, au doigt, quelques boucles. 4. NATUREL Ce sérum végétal – huile de ricin, huile de chanvre, huile de jojoba, huiles essentielles de menthe poivrée et de clou de girofle – hydrate, fortifie, nourrit et fait briller la fibre tout en apaisant les irritations du cuir chevelu et en stimulant la pousse. À appliquer en bain d’huile une heure avant le shampoing, sur cheveux secs en touche finale et/ou sur le crâne tous les jours, en massant quelques minutes. Sérum capillaire de Bouanga Beauté, 14,50 € les 100 ml, sur bouangabeaute.com 5. SOLIDE Dans ce pain, que du bio : beurre
de karité, huile de coco, beurre de coco et extrait de calendula. On humidifie le produit, on le frotte sur les cheveux, on laisse poser cinq minutes et on rince.
Celle-ci est à base de soie de mûrier, 100 % naturelle, à fibres longues. Elle maintient l’hydratation et diminue les frottements. Le set de 2 taies 50 x 70 cm de Chillsilk, 118 €. 12. UN DIFFUSEUR Idéal pour répartir la chaleur du séchoir de manière homogène. L’astuce : régler la ventilation au minimum et la chaleur au maximum, pencher la tête à droite puis à gauche en créant des accidents pour faire du volume.
Diffuseur Softcurl de T3, 30 €, sur t3micro.fr 13. UNE BROSSE ADAPTÉE Elle démêle les cheveux, même mouillés, sans risque de casse grâce à des picots longs et courts.
Brosse Wet Detangler de Tangle Teezer, 15,95 €, sur sur kruidvat.be
Le soin en cabine Ce soin à base d’aloe vera, huiles d’amande douce, jojoba et de provitamine B5 comprend une mise en forme de vos boucles en mode «wash and go» avec l’application d’une mousse-crème activatrice de boucles. Le soin simple Ukoo d’Uzi Hair Bar, 1h-1h30, 55 €. 331 Chaussée de Wavre, 1040 Etterbeek. Rendez-vous sur uzihairbar.be sur baraboucle.com
Démêlant Solide de Cosmonaturel, 8,30 € les 45 g sur sebio.be. 6. DÉLICIEUX Ultra-naturel, sans silicone et gorgé d’huiles d’argan, de rose et de monoï, ce soin détend tout en disciplinant.
Bain d’Huile Sublimissime d' Énergie Fruit, 8,90 € les 150 ml sur newpharma.be. 7. SANS RINÇAGE Grâce à un cocktail d’ingré-
dients naturels – beurre de mangue, huile de framboise, aloe vera – et de kératine naturelle, il nourrit en profondeur, en un instant, au quotidien.
Cocktail Curl Remedy des Secrets de Loly, 32,90 € les 325 ml sur diouda.fr.
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VESTE ACNE STUDIOS. DÉBARDEUR MAISON MARGIELA.
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Pour les cheveux fins Le bon accessoire
La coupe du moment
Le carré, tout droit et surtout pas plongeant. Au niveau de la mâchoire dans un esprit années 90 si le visage est fin. Un peu plus long mais, idéalement, au-dessus des épaules sinon. Mieux vaut épointer à sec tous les trois ou quatre mois. Sinon les fourches remonteront vers le haut, les cheveux s’affineront encore et deviendront cassants, et il faudra couper davantage.
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Le bon shampoing
Une formule, de préférence sans sulfate, qui stimule, étoffe et gaine. Et suffisamment douce pour être utilisée plusieurs fois par semaine, si besoin. 1. TRAITANT Sa liste d’ingrédients est minimaliste mais essentielle : feuille de néflier et biotine pour renforcer, écorce de saule pour assainir le cuir chevelu, panthénol pour faire briller. Il lutte contre la fragilité et la casse, et rend les cheveux plus forts et volumineux, et surtout ultra-sains et doux. Un après-shampoing et une mousse volumisante sont également prévus. Thickening Shampoo de Revitalash Cosmetics, 34 € les 250 ml sur newpharma.be. 2. VEGAN Un shampoing sans sulfates ni silicones à l’extrait de feuilles de thé vert qui apporte corps et volume aux cheveux.
Bain volumisant Amplify Cleanser de Authentic Beauty Concept, 25,95 € les 300 ml, sur leohairartist.be
3. SOLIDE Voici l’une des pépites d’une nou-
velle marque de soins capillaires en salon, clean, naturelle et privilégiant les matériaux recyclés et recyclables. Ce shampoing solide mise sur l’eau de bambou pour doper la pousse et renforcer la fibre.
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Fer à Wavy de Sibryllati, 69,99 €, sur sibryllati.com.
Le soin en cabine
Le bon soin
Soit on le pose dix à quinze minutes avant le shampoing, soit on l’applique après, mais en émulsionnant aussitôt, pour gainer sans plomber. 4. BIO À poser comme un masque à rincer ou à appliquer en touches légères sur cheveux essorés ou secs. Masque Capillaire Cheveux Doux Amande Bio + Protéines de Riz de So’bio Étic, 6,90 € les 200 ml, sur newpharma.be. 5. INSTANTANÉ Liquide et dépourvu de silicone, il apporte brillance, douceur et légèreté tout en démêlant sans surcharger.
Soin Magique 8 Secondes Dream Long d' Elsève, 7,60 € les 200 ml.
6. LA MOUSS E VOLU M I SANTE Une mousse ultra légère à l’odeur merveilleuse qui donne plus de volume aux cheveux tout en facilitant le coiffage.
Grâce à l’huile de caméline, la kératine végétale et le Pellicer – un actif réparateur –, ce gel-enhuile fondant mais non-gras et sans rinçage répare les pointes fragilisées, limite la formation des fourches et protège la fibre des outils coiffants.
7. LE PAN S E M E NT ANTI-FOU RCH E S
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Enrichi en 8 kératines et en Fullerène, le soin réparateur et régénérant Tokio Inkarami est un must pour des cheveux resplendissants. Ce protocole de soin venu tout droit du Japon est adapté à toutes les chevelures puisqu’il peut être personnalisé en salon en fonction de la nature des cheveux des clientes. Dans ce cas précis, la ligne Smo oth s era utilis ée p our prendre soin des cheveux fins et sensibilisés. Sa mission ? Réparer les dégâts causés par les traitements chimiques (coloration, décoloration, défrisage, lissage...) ou mécaniques (utilisation intensive du fer à lisser, du sèche-cheveux). Après le soin, les cheveux sont gainés et retrouvent douceur, souplesse et brillance. Les effets durent 4 à 6 semaines et peuvent être entretenus à domicile grâce à la gamme de produits adaptée. Soin Tokio Inkarami chez Leo Hair Artist, 92 av. de Limburg Stirum, 1780 Wemmel. Entre 100 et 200 € selon l’épaisseur et la longueur des cheveux. Prise de rendez-vous via le 02 675 52 22, leohairartist.be.
Les jokers qui changent tout
Coco Loco & Agave volumising mousse, Lee Stafford, 9,50 € les 200 ml chez Ici Paris XL.
PRESSE.
PARKA SCHIAPARELLI. DÉBARDEURS ANN DEMEULEMEESTER.
Shampoing Solide Légèreté & Douceur Cheveux fins de WeDo, 14,90 € les 80 g (80 shampoings) sur basler-beauty.be.
8. UN FER POUR UN “WAVY” EXPRESS Comme il dispose de deux niveaux de température, cet appareil n’agresse pas les cheveux fins mais mieux vaut rester prudente avec ce type de cheveux en travaillant au-dessus de la tête, et non en dessous. Ce qui se voit suffira ! Doté de trois rouleaux avec revêtement en tourmaline, il préserve l’hydratation, limite les frisottis et permet de belles ondulations rapidement.
7. Sérum Réparateur Ultime Pointes Abîmées, Fourchues Absolue Kératine de René Furterer,
25,50 € les 30 ml.
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BEAUTÉ
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BEAUTÉ
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LES ENVIES DE NOVEMBRE
1. Fusionnel Le Phyto-Blush Blush Lumière n°4 Golden Rose de Sisley, 55 €. 2. Soyeux Fard à joues Poudre Joues Contraste n° 608 Ombre de Chanel, 46 €. 3. Longue tenue Fard à Joues Poudre Soyeuse Rose Hermès n° 28 Rose Plume d’ Hermès, 68 €. 4. Fondant Blush Poudre Couleur Couture Longue Tenue Rouge Blush n° 468 Nude Glide de Dior, 50 € en édition limitée. 5. Polyvalent Blush Crème-en-Poudre Joues et Yeux n° 22 Neo Nude de Giorgio Armani, 35 €. 6. Semi-mat Fard à Joues Divine Blush n° 7 Lovestruck de Pat McGrath Labs, 39 €, chez Ici Paris XL.
REPÉRAGES
Un fard qui affûte le regard, un soin visage pour aider les peaux stressées et un parfum destiné aux jeunes filles : tour d’horizon des idées qui nous inspirent. Par Aurélie Lambillon et Malvine Sevrin
UN LINER INTENSE
Le parti pris fort de Peter Philips, directeur de la création et de l’image du maquillage Dior, pour mettre en valeur les yeux des tops lors du défilé haute couture de l’automnehiver ? Ce trait d’eye-liner plus épais sous la paupière inférieure, qu’il décrit comme « dense et doux à la fois ». L’astuce « réveille-regard » qu’on lui pique illico.
UNE ESSENCE COUP D’ÉCLAT
Cette formule triphasée, gorgée de bons nutriments (huile essentielle d’immortelle, acmella oleracea, prébiotique) et à 99 % d’origine naturelle, se tapote doucement sur le visage juste après le nettoyage du matin. Un premier geste fraîcheur qui prépare la peau à affronter les stress de la journée. Triphase Essence Immortelle Reset de L’Occitane, 72 € les 150 ml.
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UN BAUME BELLE BOUCHE
Hydratant, lissant, apaisant, non collant (on peut même le porter sous un rouge à lèvres) et longue tenue, cet onguent fondant réussit le sans-faute. Son secret ? Une recette gorgée d’acides gras et d’agents réconfortants – cire d’abeille, beurre de karité, rose centifolia et extraits de pétales de rose de mai.
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Baume Lèvres à la Rose Very Rose de Nuxe, 12,30 € les 15 g.
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UN ROUGE À LÈVRES HYDRATANT
Eau de Toilette Rose de Grasse pour Filles d’Aerin, 75 € les 30 ml.
Chubby lipstick de PUNE Cosmetics, 16,90 €, six teintes disponibles, différents points de vente en Belgique à retrouver sur pune.nl/nl/stores/
FOCUS
PRESSE (X4). SOPHIE TAJAN.
CHEUR UNE NOTE DE FRAÎCHEUR
Pour cette nouvelle déclinaison de Rose de Grasse, Aerin Lauder, petite-fille d’Estée Lauder, a imaginé le premier parfum que l’on offre à une jeune fille : une senteur pure, fraîche et lumineuse.
IL S’APPLIQUE COMME UN BAUME QUI GLISSE FACILEMENT SUR LA BOUCHE. EN UN GESTE, IL Y DÉPOSE UNE JOLIE COULEUR NATURELLE, HYDRATE ET LAISSE LES LÈVRES TOUTES DOUCES.
LES BLUSHS Ces poudres très fines mais riches en pigments rehaussent le teint et sculptent les pommettes en douceur. Nos six favorites pour un effet bonne mine immédiat. Par Aurélie Lambillon Photo Cecilia Poupon
LIFESTYLE
BIEN-ÊTRE
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Les bienfaits de l’eau de mer sur le corps et l’esprit sont connus depuis l’Antiquité. En 420 avant J.-C., Euripide écrivait déjà que que « La mer lave les maux de tous les hommes ». Après avoir été oubliés durant le Moyen-Âge, ils sont redécouverts au XVIe siècle par le médecin français Ambroise Paré – considéré comme le père de la chirurgie moderne - qui conseille les bains d’eau de mer pour soigner traumatismes et infections. En 1753, un autre médecin, anglais cette fois, le Docteur Richard Russell, publie un traité sur les bienfaits thérapeutiques de l’eau de mer. Il y recommande de « boire de l’eau de mer, s’y baigner et manger toutes choses marines où sa vertu est concentrée. » Il a par ailleurs constaté que les populations vivant en bord de mer sont moins atteintes de tuberculose que les continentales. Le premier hôpital marin est fondé en Angleterre dès 1790. En France, il faudra attendre 1860. C’est le début de la thalassothérapie, un mot inventé en 1865 par le Dr Joseph Labonnardière qui a eu l’idée de combiner deux mots grecs pour prôner les bienfaits de l’eau de mer : « thalassa » qui signifie mer et « therapeia », soin ou traitement.
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BONNE MER
En bons thermes à Saint-Malo Pour combiner remise en forme, balades en bord de mer, gastronomie et découvertes historiques, direction Saint-Malo. La cité corsaire vous accueille à l’intérieur de ses remparts, le long de sa grande plage ou dans ses thermes marins pour vous permettre de recharger votre corps et votre esprit. Par Julie Rouffiange
Y. WERDEFROY. ST-THOMAS. SIMON BOURCIER LAVERRIERE.
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La thalassothérapie est donc, par définition, l’utilisation de l’eau de mer mais aussi de tous les éléments du milieu marin (algues, boue, sable, air et climat marin…) dans un but thérapeutique. Elle est toujours pratiquée en bord de mer, dans un centre spécialisé avec un suivi médical. L’eau de mer permet de recharger l’organisme, de renforcer ses défenses immunitaires et de lutter contre la fatigue. Comme le plasma sanguin, elle contient jusqu’à 92 minéraux et oligo-éléments bénéfiques pour notre santé. Le corps humain est capable d’absorber ces éléments car sa structure minérale est très semblable à celle de l’eau de mer. Lorsqu’elle est chauffée à plus de 32 °C (comme lors des soins de thalassothérapie) ses minéraux traversent l’épiderme pour rejoindre la circulation sanguine puis les différents organes en 10 à 15 minutes. Quant aux algues marines, elles ont la propriété de concentrer certains des minéraux et oligo-éléments les moins présents dans l’eau de mer. En associant ces deux ressources, on obtient un pouvoir reminéralisant très puissant pour l’organisme. LA THALASSO À SAINT-MALO
À la fin du XIXe siècle, Édouard Hébert, un banquier parisien, hérite de terrains en
bord de mer à Saint-Malo en paiement d’une dette. Charmé par le site, il décide de le transformer en une station balnéaire et construit le Grand Hôtel sur les dunes. Ce palace, typique de l’architecture Belle Époque, connaît alors ses heures de gloire, recevant des personnalités du monde entier. Ensuite, il subit la crise économique de 1929 et durant la Deuxième Guerre mondiale, il devient un centre d’accueil pour les blessés puis est réquisitionné par l’armée allemande. Après la guerre, il tombe en désuétude. Il sera fermé pendant près de vingt ans. En 1963, les Thermes marins de SaintMalo voient le jour sous l’impulsion d’un médecin spécialiste de la rééducation, le docteur Heger. Trois ans plus tard, le Grand Hôtel des Thermes ouvre avec une
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À gauche Le Grand Hôtel des Thermes, un palace balnéaire de style Belle Époque. 1. Le Parcours Aquatonic®, une exclusivité des Thermes Marins 2. Restaurant La Verrière. 3. Cabine de soins en duo avec vue sur la mer au spa.
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LIFESTYLE
BIEN-ÊTRE
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dynamiques (massage du corps par plusieurs rideaux de jets d’eau de mer qui s’entrecroisent), piscines d’eau de mer… Sans oublier les algues, utilisées notamment sous forme d’une crème ultra-concentrée dont on enveloppe tout le corps avant de le rincer à l’eau de mer pour un effet à la fois relaxant et détoxifiant. Ces soins sont disponibles en plusieurs formules: soins découvertes et à la carte, week-ends et courts séjours ou forfaits thalasso de 4 jours ou plus avec ou sans demi-pension et séjour au Grand Hôtel ou dans un des autres hôtels du groupe (de 3 à 4 étoiles). Harmonie, détente, capital santé, capital sommeil, soin du dos, minceur, détox, anti-âge, mamanbébé, ados… il y en a pour tous les goûts et tous les besoins. Testé pour vous, le séjour Mer & remise en forme, qui combine modelages sous affusion, enveloppements d’algues, soins d’hydrothérapie et séances encadrées en piscine pour se ressourcer, retrouver vitalité, forme et tonus. LA CITÉ CORSAIRE
Saint-Malo, c’est aussi (et surtout !) une ville profondément ancrée dans l’histoire maritime de la région. Des remparts, des bastions, un château avec ses tours et son donjon, une cathédrale, des maisons de riches marchands, navigateurs et corsaires des XVIIe et XVIIIe siècles. Des forts et des îlots entourés par la mer. Sur l’un
1. La grande plage du Sillon 2. Au Grand Hôtel,
gastronomique rime vraiment avec diététique.
d’eux, la tombe de Chateaubriand, accessible seulement à pied, à marée basse. Des noms qui donnent envie de prendre le large : Cartier, Surcouf, Duguay-Trouin... Et puis des ruelles bordées de boutiques, bars, restos. Un port d’où démarre tous les quatre ans la fameuse Route du Rhum. Une longue plage bordée de maisons de la fin du XIXe et début du XXe siècle qui rappellent qu’à cette époque, Saint-Malo est devenue une cité balnéaire célèbre. Les Thermes marins de Saint-Malo, Grande plage du Sillon, 100 bd Hébert, 35 400 Saint-Malo, France. +33 2 99 40 75 00. Thalasso-saintmalo.com Séjour Mer & remise en forme, 7 jours/6 nuits/ 6 jours de soins, à partir de 1913 € par personne en demi-pension au Grand Hôtel des Thermes 5*. Disponible aussi en 4 jours.
PRESSE.
trentaine de chambres et en 1971, il se dote d’un restaurant, Le Cap Horn. En 1981, les thermes et l’hôtel sont rachetés. Une nouvelle équipe s’y installe. Son but est de rendre au Grand Hôtel sa splendeur d’antan et de faire des Thermes marins un centre de thalassothérapie de pointe, l’un des premiers en France. Pari tenu puisqu’aujourd’hui, l’hôtel est classé 5 étoiles et compte 189 chambres dont la déco contemporaine s’intègre à l’architecture de style Belle Époque, deux bars et trois restos : un restaurant diététique, La Verrière, un restaurant gastronomique avec vue sur la baie, Le Cap Horn, et un restaurant d’extérieur, sur la plage (ouvert par beau temps !), La Terrasse. Aux commandes de ces trois cuisines, deux chefs imaginatifs : Patrice Dugué côté salé et Pascal Pochon, maître-pâtissier et chocolatier, côté sucré qui prouvent que gastronomie, diététique et bien-être font bon ménage. Accessibles directement depuis l’hôtel, les Thermes marins proposent des soins de thalassothérapie et de spa. Ils utilisent de l’eau de mer chauffée pour soigner le corps et l’esprit : bains à jets relaxants et sensoriels où l’eau de mer est assocuée à des huiles essentielles et de la luminothérapie, hydromassage sous-marin, drainage marin, modelage sous affusion (massage du corps aux huiles essentielles sous une fine pluie d’eau de mer, notre préféré !), affusions
C’est un paradis grandeur nature : oliviers centenaires, fleurs et plantes méditerranéennes, colombes blanches, serre aux orchidées, volière à perruches, potager local, roseraie, chambres roulottes pour les kids, parcours d’art (Folon, Sacha Sosno, Zigor…). Ces huit hectares ont été conçus pour flouter les contours entre rêve et réalité. Un cadre enchanteur pour ces neuf bastides cinq étoiles, splendide domaine rehaussé d’un spa de 2000 m2 et d’une table gastronomique locavore. Un havre de paix à 20 km de Nice. Par Aurélia Dejond
ÉCOUTEZ JULIE TATON ET SA TEAM EN SEMAINE DE 6H À 9H.
PRESSE.
EDEN PROVENÇAL En automne, àpd 215 € la chambre supérieure avec terrasse. Domaine du Mas de Pierre, 2320 route des Serres, 06570 Saint-Paul de Vence - +33 493 59 00 10 - lemasdepierre.com
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LIFESTYLE
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HÔTEL ST GEORGE LYCABETTUS
Les chambres avec vue
Adossé à la colline boisée de Lycabettus, le point culminant de la ville, cet hôtel historique et familial s’est refait une beauté l’an dernier. Primée par les World Luxury Hotel Awards, cette oasis aimante chaque année une noria de personnalités du septième art – à l’occasion du Festival du film francophone – qui se pâme devant l’une des plus belles vues de la cité antique, à découvrir du restaurant panoramique ou de la piscine. Autre atout : l’hôtel vient de se doter d’une galerie d’art, d’une salle de cinéma privée et d’une boutique où un condensé de la création grecque en matière de mode et de joaillerie est présenté. Feutrées et ultra-cosy, les 154 chambres et suites dégagent aussi une belle énergie.
La nouvelle Athènes
L’ON La caverne du bohème-chic vintage
Chambre double à partir de 160 €. Kleomenous 2. sglycabettus.gr
Cachée au quatrième étage d’un superbe immeuble Art déco, cette charmante boutique regorge de trouvailles des années 90 à 2000. De Ralph Lauren à Valentino et de Levi’s à Wrangler, la belle Marilena déniche avec un talent fou des pièces bohèmechic à des prix très accessibles : chemises d’homme à partir de 30 €, saharienne à 35 €, etc. Praxitelous 33. Instagram @lon.space
Food, art, design, bien-être : douze ans après la crise, la ville vibre d’une énergie et d’une créativité régénérées. Pour goûter au nouvel art de vivre de la belle Hellène, découvrez nos treize adresses. Une destination à privilégier en dehors de la haute saison estivale, propice aux chaleurs extrêmes comme le pays vient d’en connaître. Par Sylvie Wolff Photos Christos Kontos
Trop souvent, Athènes se visite en coup de vent avant de rejoindre les îles. Et pourtant, cette mégalopole mérite mieux ! « Loin de se résumer à l’Acropole et à son passé prestigieux, cette ville fait preuve d’une incroyable vitalité depuis l’élection, en 2019, du parti La Nouvelle Démocratie », précise Costas Voyatzis, fondateur du site lifestyle yatzer.com, qui se réjouit de l’effervescence de la capitale grecque et de l’émergence d’une jeune scène artistique et gastronomique. Autres signes qui ne trompent pas : l’envolée des prix de l’immobilier constatée par l’architecte et entrepreneur Quentin Moyse et le retour de nombreux créateurs qui avaient quitté le pays au plus fort de la crise financière. Notamment dans les quartiers du Pirée ou d’Exárcheia et de Petrálona. Car en dépit d’une circulation hyper-dense et d’un urbanisme parfois chaotique, Athènes possède une vraie qualité de vie que bon nombre de capitales européennes lui envient.
CARWAN GALLERY
L’avant-garde du design
Fermé depuis 2013, ce musée vient de rouvrir, embelli et enrichi d’un étage. Derrière une façade en verre et acier, plus d’un millier de chefs-d’œuvre grecs et européens se côtoient, du XVe siècle à nos jours. Parmi les pépites, la fresque de Panayiotis Tetsis à l’entrée, les tableaux de Yiánnis Móralis et la collection Níkos Khatzikyriákos Ghíkas, un des plus importants peintres post-cubistes.
Après Beyrouth, Quentin Moyse (photo) vient de jeter l’ancre dans un ancien entrepôt maritime, à quelques cliquetis du port du Pirée. Sous une spectaculaire charpente en bois, il expose meubles et luminaires signés India Mahdavi, Vincenzo de Cotiis ou encore Roberto Sironi, un designer italien qui présente ce mois-ci des pièces inédites, développées avec la complicité d’une résidence d’artistes turinoise. Une galerie qui attire déjà de grands collectionneurs internationaux.
Alsos Stratou, Goudi (entrée par l’avenue Katehaki). nationalgallery.gr
Polydefkous 39. carwangallery.com
LA PINACOTHÈQUE Le musée de verre XXL
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LIFESTYLE
DESTINATION
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PALEO Le bar d’auteur
LA TAVERNA 37 DU FOUR SEASONS
Le resto de l’Égée
Situé sur la péninsule de Vouliagmeni, à une demi-heure d’Athènes, l’hôtel Four Seasons Astir Palace accueille, sur réservations, les hôtes extérieurs le temps d’un déjeuner ou d’un dîner à fleur d’eau. Et sincèrement, cette villégiature a le goût du paradis ! Reprenant les codes typiques de la taverne, ce néo-bistrot égrène tous les classiques de la gastronomie locale : poulpe mariné, calamars frits ou saganáki (fromage de brebis frit)… à des prix qui sont loin d’être stratosphériques. Réservation obligatoire. Apollonos 40, Vouliagmeni. fourseasons.com
LA FONDATION NÉON Le centre
culturel radical et engagé
Inauguré en fanfare ce printemps, ce nouveau centre culturel – soutenu par le philanthrope et grand collectionneur Dimitris Daskalopoulos – est situé dans une ancienne usine de tabac des années 30 qui mérite à elle seule le déplacement. Baptisée « Portals », la première exposition (jusqu’en décembre) aborde, à travers une série d’installations, de vidéos ou de photos, les bouleversements politiques et sociétaux internationaux d’aujourd’hui. Lenorman 218. neon.org.gr
BIRDMAN La cantine japonaise
réinventée
MON COIN Les céramiques arty Après avoir jeté son Code Napoléon et cédé à l’appel de la terre, Éléonore Trenado Finetis, ex-juriste, a décidé d’exposer de jeunes céramistes qu’elle traque dans tout le pays. Pertinente, sa sélection exposée dans deux lieux met à l’honneur de petites séries de vases, d’amphores ou de pichets qui revisitent la tradition avec jubilation.
Ici, n’espérez pas manger des sushis au saumon ou des california rolls. Ari Vezené, le chef et propriétaire de cet izakaya, ne mange pas de ce pain-là ! Passionné de gastronomie japonaise, il s’est mis en tête de réconcilier les gourmets avec l’authentique cuisine nippone. Le résultat est bluffant et addictif ! Que ce soit les brochettes de peau ou de foies de poulet jaune, les yakitoris de cou de porc ibérico au miel ou le tartare de bœuf au yuzu sur un riz vinaigré, tout est exquis et inattendu. Un conseil : attablez-vous au bar pour regarder la brigade s’affairer autour du grill japonais.
Ce bar à vins rassemble aussi bien les derniers artisans et armateurs du Pirée que de jeunes créateurs. Le sommelier Yiannis Kaimenakis propose des vins des meilleurs terroirs grecs, français et italiens, et une carte généreuse et voyageuse. Bravo à la caponata et au risotto au vin rouge ! Polydefkous 39. Instagram@paleo_wine_store. paleowinestore@gmail.com
ERGON HOUSE L’hôtel complètement food
Passionnée par le patrimoine culinaire grec, la famille Douzis a, depuis plusieurs générations, fédéré les meilleurs producteurs de la région de Thessalonique. Élevés dans cette culture du « bon et du sain », les deux petits-fils Thomas et George ont récemment ouvert le premier « foodie boutique-hôtel » de la ville. Ses trente-huit chambres japonisantes jouxtent un marché locavore, flanqué d’une rôtisserie, d’une épicerie fine et d’un néo-bistrot savoureux. Et cerise sur le toit, un food truck revisite brillamment les recettes traditionnelles du pays, avec l’Acropole dans le rétroviseur. Chambre à partir de 160 €. Mitropoleos 23. house.ergonfoods.com
NAXOS APOTHECARY
Le temple de la beauté grecque
Belles hauteurs sous plafond, murs carrelés de blanc sur un parquet blond : Korres, la marque hellénique de cosmétiques naturels, a inauguré juste avant la pandémie une boutique XXL aux allures de galerie qui ravit le tout-Athènes. À côté des traditionnels soins pour le corps ou le visage, ce nouveau temple de la beauté a développé une ligne de parfums subtils sous la marque The Naxos Apothecary et une collection d’huiles essentielles aromatisées au thym, à l’origan ou à l’argan.
Voulis 35/Skoufou 2. birdman.gr
Koukaki, Erechthiou 16. Monastiraki, Thissiou 7. moncoinstudio.com
Kolokotroni 3-5 & Voulis. thenaxosapothecary.com
ET AUSSI… SE RÉGALER AU VOLVI SOUVLAKIS
Postée à l’entrée du plus grand marché de la ville, cette échoppe est unanimement plébiscitée pour ses souvlakis au bœuf et au porc, tendres et goûteux à souhait, selon une recette traditionnelle. Marché Varvakios, Evripidou 24-26.
S’ÉMERVEILLER À LA FONDATION GOULANDRIS
Niché dans une maison néoclassique, ce récent musée d’art moderne et contemporain expose l’extraordinaire collection privée du couple Basil & Elise Goulandris, riche de plus de cent cinquante œuvres de la fin du XIXe et du XXe siècles. Outre les tableaux de Monet, Picasso ou Modigliani, il ne faut surtout pas manquer les troisième et quatrième étages, dédiés aux plus grands peintres grecs, Takis ou encore Níkos Khatzikyriákos Ghíkas. Visites en français les samedis et dimanches à midi. Eratosthenous 13. goulandris.gr Rens. à l’Office national du tourisme hellénique, info@ot-grece.fr
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LIFESTYLE
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« La passion est notre fil rouge » Cette année, Muller Van Severen, le duo le plus emblématique du design belge, fête son dixième anniversaire. Son style signature, tout en lignes épurées et couleurs primaires, est désormais également mis à l’honneur dans une ligne pour le label danois Hay. Le mois d’août a marqué la sortie de la Two-Colour Table, produit phare, durable et abordable né de cette association.
1. Le couple de designers Fien Muller et Hannes Van Severen. 2. Duo seat + Lamp, où comment s’asseoir l’un près de l’autre sans se voir vraiment.
Il est difficile d’imaginer un monde sans Muller Van Severen. L’univers coloré du duo d’artistes originaires d’Evergem, Fien Muller et Hannes Van Severen, a vu le jour en 2011 et fait fureur depuis lors, aussi bien auprès des privés que dans les musées. On les surnomme parfois les Charles et Ray Eames belges. En effet, les deux tandems partagent leur amour du design industriel, et une incroyable renommée dans le monde de l’art et du design. La collection de Muller Van Severen se situe à l’intersection de l’art et du design. Chaque meuble est le résultat d’une recherche approfondie sous l’égide de la sainte trinité : art, architecture et matériaux. Un modèle du genre en matière de durabilité appliquée aux intérieurs. Tout est fait à la main par de petits fabricants et des artisans expérimentés. Une pièce Muller Van Severen dure donc plus qu’une vie et habille chaque intérieur, qu’il soit minimal ou exubérant. Depuis le mois d’août, le duo travaille avec la marque de design danoise Hay. Comme cette collection donne lieu à un gros tirage, les matériaux durables ont fait l’objet d’une réflexion particulière. Ainsi, la Two-Colour Table a été fabriquée en MDF écologique, un matériau utilisé à l’origine dans l’industrie alimentaire et que le duo affectionne particulièrement, en lieu et place du traditionnel polyéthylène. La ligne se compose aussi du vase Arcs, du bougeoir Arcs et de la lampe Arcs.
MIRJAM DEVRIENDT. PRESSE.
Par Elspeth Jenkins Adaptation Virginie Dupont
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DESIGN
1. La Standing Lamp en bleu. 2. Fin août, la Two-Colour Table est sortie chez Hay. 3. Série Arcs pour Hay. 4. Notre livre préféré toujours à portée de main grâce au design ingénieux du Rack + Seat. 5. « L’harmonie parfaite entre la poésie et la technologie », voilà ce que représente la série Alltubes aux yeux de Fien Muller.
NOCES D’ÉTAIN
L’aventure a commencé il y a dix ans sur valerie-objects. com, la plateforme de design de la galerie Valerie Traan. Pour célébrer cet anniversaire, MVS lance également les Re-Circles, cinq plateaux circulaires et colorés fabriqués en série limitée à partir de résidus de stock de polyéthylène. Par ailleurs, ces noces d’étain sont l’occasion d’une exposition au Design Museum de Gand intitulée 10 ans Muller Van Severen. En dialogue avec la collection et visible jusqu’au 6 mars 2022. Enfin, le célèbre curateur Jan Boelen, en collaboration avec le graphiste Sven Beirnaert, publie l’ouvrage Muller Van Severen : Works 2011-21 aux éditions Walther König, qui sera présenté lors de la Biennale de Venise. L’UNIVERS MVS
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Quelques classiques ont rapidement forgé l’image de la marque. Et à travers plusieurs projets récents, MVS anticipe indubitablement l’avenir. Voici un cours accéléré sur l’univers du duo. La Standing Lamp de 2011 trace une ligne courbe. Son design s’inspire de la suspension présentée par MVS lors de sa première exposition. La lampe se décline également dans des couleurs vives comme le vert, le bleu et le curry. Le duo perce véritablement en 2012, lors de l’exposition Future Primitives, dont le nom résume à lui seul sa vision de la vie future. MVS y présente le Rack + Seat, qui invite son propriétaire à s’installer près de la bibliothèque. Le Duo seat + Lamp, quant à lui, permet à deux personnes de s’asseoir l’une à côté de l’autre, mais sans se voir, afin de pouvoir lire en toute tranquillité. Ensemble et pourtant seuls. L’année dernière, avec Alltubes – une série d’objets constituée de tubes ronds en aluminium –, MVS a créé un véritable espace de vie. Plusieurs armoires, un banc et une chaise forment une famille avec des caractères différents. Au fil du temps, l’approche créative du tandem est restée inchangée : partir d’un élément pour exploiter son potentiel. La répétition des tubes placés les uns à côté des autres fait oublier la froideur du matériau, et les ondulations confèrent une certaine douceur à l’ensemble. Le duo a également noué des collaborations, donnant lieu à des créations surprenantes. Ainsi, le Pillow Sofa de 2020 créé avec KASSL Editions se compose de l’empilement de trois coussins en coton huilé qui forment une assise pourvue d’un dossier. Aujourd’hui, MVS lance la série Arcs en collab’ avec HAY. Des vases, bougeoirs et lampes qui engagent le duo sur la voie du design abordable. Une fois encore, mission accomplie, avec en guise de cerise sur le gâteau, la Two-Colour Table. Vase Arcs, 129 € et Two-Colour Table, 1049 €, Muller Van Severen pour Hay. hayonlinewinkel.com - mullervanseveren.be
Six questions à Fien Muller Quel est le fil conducteur de vos dix années d’existence?
La passion, sans aucun doute.
Comment avez-vous vu le monde du design évoluer au cours de cette période, notamment en termes de durabilité ?
Les mentalités ont évolué. La prise de conscience que quelque chose doit changer a augmenté. Mais je ne peux pas affirmer avec certitude que des changements majeurs ont eu lieu. Avez-vous des projets sur votre table à dessin depuis vos débuts, qui ont continué à évoluer mais qui ne sont pas encore sortis ?
Oui, ceux-là ont manifestement besoin de plus de temps. Il y a des idées pour lesquelles nous n’avons pas encore trouvé le bon matériau, ou des matériaux dont nous aimerions beaucoup faire quelque chose, mais le projet n’a pas encore abouti. Parfois, tout coule de source, mais ce n’est pas toujours le cas. Quel est votre design préféré parmi ceux que vous avez conçus ?
La série Alltubes, qui représente l’harmonie parfaite entre la poésie et la technologie. Votre vision du maximalisme ?
Le maximalisme et le minimalisme se valent. Ce qui compte, c’est ce qui se passe autour. C’est plus une question d’unicité et d’authenticité. PRESSE.
LIFESTYLE
PRESSE.
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Quelle époque est inspirante pour vous ?
Le modernisme, le baroque, le punk, le dadaïsme, la Renaissance...
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FOOD
Merci pour le kif ! Kuku sabzi
Une cuisine du plaisir et du système D, voyageuse et sentimentale : c’est ce que propose Elvira Masson, rédactrice en chef adjointe lifestyle de Marie Claire France, dans un livre (1) dont elle nous offre en avant-première quatre recettes, de la fregola palourdes saucisses au cobbler aux reines-claudes.
C'est une recette iranienne, un genre d'omelette aux herbes ou plutôt de galette d'herbes liées à l'œuf. On peut la servir tiède, chaude ou froide, en parts ou détaillée en cubes que l'on trempe si l'on veut dans une sauce yaourt-citron, bien que ça n'ait rien de réglementaire.
Par Elvira Masson avec Katell Pouliquen Photos Virginie Garnier
Pour 4 personnes
Çilbir
Préparation 15 min Cuisson 20 min
Une entrée ou un plat léger que l'on mange au petit-déjeuner en Turquie.
Ingrédients 5 c. à s. d’huile d’olive, 1 bouquet de persil plat, 1 bouquet de coriandre, 1 bouquet d’aneth, 4 cébettes, 1,5 c. à c. de levure chimique, 1 c. à c. de fleur de sel, ½ c. à c. de cardamome moulue, ½ c. à c. de cannelle moulue, ½ c. à c. de cumin moulu, 4 tours de moulin à poivre, 1 c. à s. de farine, 8 gros œufs, 50 g de feta ou de ricotta, 1 pointe de harissa ou 1 pincée de piment moulu, 100 g de noix, 100 g de cranberries séchées (ou mieux, dans les épiceries iraniennes, d'épine-vinette).
Pour 4 personnes
Préparation 10 min Cuisson 10-15 min Ingrédients 8 œufs, 400 g de yaourt grec le plus gras possible, 1 gousse d’ail, 30 g de beurre, quelques feuilles de menthe fraîche, quelques feuilles de coriandre, quelques pincées de paprika fumé, 3 pincées de fleur de sel, poivre du moulin, 1 pointe de harissa (facultatif). Service Pain libanais, huile d’olive, sel. Recette Peler, dégermer et presser la gousse d’ail. Mélanger le yaourt avec l’ail pressé, le sel, quelques tours de poivre du moulin et quelques feuilles de menthe ciselée. Faire fondre le beurre, le réserver au chaud. Pocher les œufs dans une casserole d’eau frémissante, salée et légèrement vinaigrée, jusqu’à ce que le blanc soit cuit mais encore moelleux (compter 2 à 3 min). Égoutter les œufs avec une écumoire et dresser sur un plat de service. Napper avec la préparation au yaourt, ajouter le paprika fumé, une pointe de harissa pour les amateurs, arroser de beurre fondu. Parsemer de quelques feuilles de coriandre et de menthe. Servir avec du pain libanais plat découpé en morceaux et frit dessus et dessous très rapidement à la poêle dans l’huile d’olive avec un peu de sel. NB : Compter 2 œufs par personne pour un plat léger.
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lle cuisine comme elle s’habille, avec un goût exquis mâtiné de fantaisie et d’heureux hasards. Elvira, élevée dans le culte du bon produit, aime la cuisine sans gâchis et sans esbroufe, « la plus simple possible ». À force de répondre aux messages privés de gourmands anonymes lui demandant conseil sur Instagram, où son compte (2) truffé d’épices et d’adresses confidentielles fait mouche, elle s’est décidée à nous livrer quelque cent cinquante recettes sucrées et salées. Dans ma cuisine est ce vade-mecum joyeux et bien troussé, coloré et pédagogue, pour tout réussir en 30 minutes max. « Je m’adresse à des gens pressés qui ont très peu de temps à consacrer à la préparation du dîner et ne sont pas spécialement équipés. » Un système D sacrément amélioré, « sans obsession pour la technique ni le dressage », dit-elle. Et où jaillit son appétit cosmopolite et sentimental, qui nous fait chavirer de sa Suède maternelle aux contrées lointaines où elle puise son inspiration : omelette iranienne, curry de porc japonais, moqueca de poisson afro-brésilien… Ou encore cette fregola chaude aux coques et chair à saucisses, une folie sensuelle inspirée d’une recette portugaise. « C’est un plat complet qu’on peut préparer la veille. Pas hyper joli mais hyper kiffant. Et si c’est trop cuit, c’est pas grave. » Une telle décontraction et générosité dans l’assiette: on dit merci! K.P. 1. Dans ma cuisine, photos de Pierre Lucet-Penato, éd. Marabout, 29 €. 2. @elviramasson
Recette Préchauffer le four à 180 °C. Chemiser un moule à manqué de 22 cm avec un disque de papier sulfurisé. Huiler le disque et les parois du moule. Le disque doit être recouvert d’une bonne dose d’huile (qui servira à faire dorer la préparation). Hacher les herbes et les cébettes pas trop finement. Torréfier les noix 5 min sans matière grasse à la poêle antiadhésive ou sur la plaque du four recouverte de papier sulfurisé, puis les hacher grossièrement ainsi que les cranberries. Mélanger les ingrédients secs : levure, sel, poivre, cardamome, cannelle, cumin, farine et piment. Ajouter 2 œufs et battre le mélange, puis ajouter les œufs restant et enfin la feta grossièrement hachée. Bien mélanger. Ajouter les herbes, les noix et les cranberries à la préparation. Verser dans le moule. Enfourner pour 20 min environ. Le kuku va gonfler pendant la cuisson puis retomber quand il refroidira à la sortie du four. Réserver pendant 10 min, puis démouler. Détailler en parts et servir.
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LIFESTYLE
FOOD
Fregola palourdes saucisses Habituellement, c'est une recette que je fais avec des coques, qui ont le grand mérite de ne pas être chères, mais ce jour-là, il n'y en avait plus chez le poissonnier, d'où les palourdes, plus luxueuses. Pour 4 personnes
Préparation 15 min Cuisson Repos 1 h Ingrédients 200 g de fregola sarda (des pâtes typiques en forme de billes), 600 g de palourdes, 40 cl de bouillon chaud de volaille ou légumes, 12,5 cl de vin blanc sec, 1 c. à c. de paprika fumé, 3 c. à s. de passata de tomates (purée de tomates), 3 saucisses italiennes au fenouil ou saucisses de type chipolata, 3 grosses pincées de graines de fenouil, persil plat, 2 gousses d’ail, 1 gros oignon rouge, huile d’olive, gros sel, poivre du moulin.
Masson avec Jules Mesny-Deschamps, directeur artistique de Merci (qui nous a accueillis dans son sublime lieu quai de la Tournelle pour la préparation de ces recettes*), le temps d’une pause dégustation. (*) Vaisselle Merci.
Cobbler aux reinesclaudes
NB : Seule difficulté de cette recette : la
fregola ne doit pas être trop cuite, donc estimer le temps requis pour l’ouverture des coques. On peut aussi faire sauter les coques à part, sans matière grasse, avec un trait de vin blanc ou rien du tout, dans une sauteuse, à couvert, et ajouter les coques cuites à la préparation. Pour éviter la galère de la préparation minute, on peut démarrer la cuisson en amont, la stopper quand la fregola est encore très al dente et la terminer juste avant de servir.
Traditionnellement, ce gâteau se fait aux États-Unis avec des pêches, mais je préfère les reines-claudes, un fruit génial dont la saison ne va pas tarder à se terminer. PRESSE.
Ci-contre : Elvira
Recette Faire tremper les palourdes dans un saladier d’eau froide pendant 1 heure. Rincer abondamment à plusieurs eaux. Dans une sauteuse à bords hauts, faire suer l’oignon rouge émincé dans 2 c. à s. d’huile d’olive avec du paprika fumé (pas indispensable mais j’aime beaucoup sa note chaude). Ajouter la fregola et procéder comme pour la cuisson d’un risotto, sauf que les grains de la fregola ne deviennent pas vraiment translucides : faire revenir la fregola 2-3 min à feu vif, puis ajouter le verre de vin blanc. Une fois le liquide évaporé, ajouter l’ail pressé ou émincé, puis 2 louches de bouillon. Cuire par absorption en mouillant régulièrement avec le bouillon. Ajouter la passata de tomates – pas trop, 2-3 c. à s. suffisent. Bien poivrer. Prélever la chair des saucisses, l’émietter avec les doigts et la faire revenir à part avec les graines de fenouil, si besoin dans un tout petit peu de matière grasse. Ajouter à la fregola. Ajouter également les palourdes, couvrir le temps qu’elles s’ouvrent. Parsemer généreusement de persil plat haché grossièrement et ajouter un filet d’huile d’olive. Servir directement dans le plat de cuisson ou dans un plat à bords hauts. Suggestion d’accompagnement : salade de fenouil frais, huile d’olive, un trait d’orange pressée, fleur de sel, beaucoup de poivre.
Pour 6-8 personnes
Préparation 15 min Cuisson 40 min
Ingrédients 250 g de reines-claudes, 100 g de farine, 2 c. à s. de poudre d’amandes, 50 g de cassonade, 50 g de sucre, 80 g de beurre, 2 pincées de sel, 100 ml de lait. Recette Préchauffer le four à 180 °C. Mélanger la farine, la poudre d’amandes, les sucres, le beurre, le sel et les travailler du bout des doigts de manière que la pâte soit
sableuse. Ajouter le lait et mélanger à la fourchette. Dénoyauter les reines-claudes et les détailler en deux. Disposer les morceaux dans un plat de cuisson beurré. Verser des cuillerées de pâte sur les fruits, en laissant quelques interstices pour que le jus remonte à la surface. Enfourner pour 40 min. La surface doit être dorée. Le gâteau ne peut pas être trop cuit, donc ne pas hésiter à pousser la cuisson. Servir avec de la crème fraîche crue.
NB : Si vos fruits manquent un peu de maturité, vous pouvez les précuire légèrement au four avec un peu de sucre et de beurre. Si vous utilisez des abricots, il faut les sucrer, car leur acidité est décuplée par la cuisson.
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LIFESTYLE
HOROSCOPE
MARIE CLAIRE EST UNE PUBLICATION DE BASTILLE VENTURE CAPITAL S.A. (TVA BE 0875.062.635) CHAUSSÉE DE LOUVAIN 431 D, B-1380 LASNE.
ÉMOTIONS Une petite semaine
de patience et hop ! Vénus va débarquer dans votre signe pour réinventer vos amours. En duo ou en solo, comptez sur un vrai nouvel élan. AMBITION Ce mois-ci, il faudra être curieuse et ouverte à la nouveauté car des opportunités inattendues pourraient se profiler à partir du 15.
Capricorne 22.12 – 20.1
ÉMOTIONS Entre non-dits et clair-obscur, la tendance encourage autant les fantasmes que les erreurs d’interprétation. Quelqu’un pourrait aussi éveiller en vous des sentiments très fusionnels. AMBITION Ce mois-ci, Mars vous donne les armes et les occasions de réaliser vos ambitions. Seul bémol : une allergie galopante à l’autorité. La solution ? Prenez le pouvoir !
Verseau 21.1 – 18.2
ÉMOTIONS Grâce à Vénus, vos
Par Carole Vaillant
rencontres et vos échanges auront un effet stimulant sur votre moral et vos envies. Un petit flirt entre amis pourrait aussi devenir très prenant. AMBITION Comptez sur une grosse réserve d’énergie, un brin de chance et beaucoup d’occasions de vous mettre en valeur. À modérer : votre boulimie de projets, ciblez vos objectifs.
Poissons 19.2 – 20.3
SCORPION
24.10 – 22.11
Vénus vous propose une première semaine de rêve, inspirée, romantique et pleine de désirs qui ont toutes les chances de se concrétiser. ÉMOTIONS
Si Mars vous fait bouillonner d’idées et d’envies, la période ne se révèle pas idéale pour agir. Patience, le mois prochain vous donnera le feu vert que vous attendez. AMBITION
ÉMOTIONS Vénus redynamise votre vie affective. À deux, vous serez dans le même désir d’avancer et de construire. En solo, qui a dit qu’il ne fallait pas mélanger sexe et travail ? AMBITION Comptez sur un contexte bienveillant et valorisant. C’est une très belle période pour exprimer votre créativité, vous sentir soutenue et gagner en popularité.
Bélier 21.3 – 21.4
ÉMOTIONS Mars proclame l’état d’urgence et Vénus réclame sa dose de passion. Ce mois-ci, l’amour sera impatient, la tension sexuelle, palpable et les rencontres, électriques. AMBITION C’est vous ou tout le monde est à cran ? La période s’annonce très active et propice à l’affirmation personnelle, mais les conflits d’ego risquent d’aller bon train.
Taureau 22.4 – 21.5
ÉMOTIONS En quête d’un alter ego ? Le début du mois sera le meilleur moment pour débusquer la perle rare. Une relation pourrait devenir très intense sur le plan sexuel.
RÉDACTRICE EN CHEF Julie Rouffiange jro@marieclaire.be RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Timon Van Mechelen tvm@marieclaire. be timonvm DIRECTRICE ARTISTIQUE Sophie Brevers sbr@marieclaire.be COLLABORATEURS Aurélia Dejond (culture, psycho, société), Virginie Dupont, Marie Geukens, Étienne Heylen (culture), Linda Heynderickx, Marie Honnay (mode, lifestyle), Elspeth Jenkins (mode, design), Joëlle Lehrer (cinéma, musique), Malvine Sevrin.
AMBITION Punchy et efficace, Mars vous facilite la tâche au quotidien et met en valeur votre esprit d’initiative. En bonus : une rentrée d’argent inattendue pourrait éclairer la fin du mois.
Gémeaux 22.5 – 21.6
ÉMOTIONS Mars donne un élan tout neuf à vos amours et Vénus ouvre la voie aux rencontres. Une relation pourrait démarrer vite et fort. À deux ? Ambiance sexy garantie. AMBITION Bonne nouvelle pour les créatives, les entrepreneuses et celles qui veulent s’exprimer de façon plus personnelle : ce mois-ci, le ciel vous donne les outils pour sortir du lot.
DIGITAL RÉDACTRICE EN CHEF MARIECLAIRE.BE/FR Malvine Sevrin mse@marieclaire.be malvinesev DIGITAL ART DIRECTOR MARIECLAIRE.BE rosaalieeb Rosalie Bartolotti rba@editionventures.be BACK-END DEVELOPER MARIECLAIRE.BE Paul Ansay paul@editionventures.be COORDINATRICE DES PROJETS ÉDITORIAUX & COMMERCIAUX Jessica Fine jfi@editionventures.be jessicafi ne1
Cancer 22.6 – 22.7
ÉMOTIONS Vénus fait du quotidien un écrin pour vos sentiments. En couple, vous serez en phase sur l’essentiel. Célibataire, vous pourriez changer de regard sur quelqu’un de votre entourage. AMBITION Vous êtes dans une belle dynamique d’affirmation personnelle qui va vous ouvrir des portes vers le milieu du mois. À gérer en douceur : une tendance à la nervosité.
CHIEF OPERATING OFFICER (COO) MARIE CLAIRE Florian de Wasseige fdw@editionventures.be
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Lion 23.7 – 23.8
ÉMOTIONS Vénus sera votre ange gardien. Résultat : un regain de confiance en votre pouvoir de séduction et de nombreuses options réjouissantes pour doper votre vie amoureuse. AMBITION Ce mois-ci, l’univers est en phase avec vos désirs. De là à tout réussir, il n’y a qu’un pas et tout ce que vous entreprendrez en ce moment aura des retombées positives.
Vierge 24.8 – 23.9
CREATIVE SALES MANAGERS Johanna Webb jwe@editionventures.be Kelly Gielis kgi@editionventures.be Deborah Schols dsc@editionventures.be Alexia Neefs alexia.neefs@editionventures.be Valérie Decallonne vdc@editionventures.be Nathalie Fisse nfi@editionventures.be CREATIVE SOLUTIONS LAB Lore Mosselmans (Campaign Manager) lmo@editionventures.be Amélie Eeckman (Print Production Coordinator) aee@editionventures.be Charlette Louis (Campaign Coordinator) charlette@editionventures.be Pauline De Witte (Campaign Coordinator) pdw@editionventures.be EVENTS Ondine Scohier (Event Coordinator) osc@editionventures.be PRODUCTION Business Team Corporation / Michel Vanderstocken Matériel pub/Valérie De Jonghe vdj@editionventures.be IT MANAGEMENT Dominique Remy - Alpha-Chrome sprl EDITION VENTURES CEO Bernard de Wasseige DIRECTEUR GÉNÉRAL Didier Henet
IMPRIMERIE Quad/Graphics
ÉMOTIONS Vénus vous offre une petite bulle d’intimité. C’est à deux, loin des sollicitations extérieures, que vous vous sentirez le mieux. C’est aussi un bon moment pour inviter quelqu’un dans votre univers. AMBITION Ce mois-ci, Mercure et Mars dédient leur énergie aux questions matérielles. Moralité : si vous avez un projet à vendre ou un budget à décrocher, c’est le moment de foncer !
Balance 24.9 – 23.10
ÉMOTIONS Passionné, intense, jubilatoire : ce mois-ci, l’amour va vous donner des ailes et personne ne pourra résister à votre énergie rayonnante. Une rencontre ? Banco sur le 19. AMBITION Flanquée du Soleil, de Mercure et de Mars, vous êtes en mode conquête et réussite. À vous idées brillantes, initiatives inspirées et reconnaissance méritée.
SALES DIRECTOR Philippe De Jonghe pdj@editionventures.be
BASTILLE VENTURE CAPITAL CEO Bernard de Wasseige
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Sagittaire 23.11 – 21.12
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LIFESTYLE
INTERVIEW
AIMEZ-VOUS VOTRE VISAGE ?
Non, je le trouve asymétrique.
ÊTES-VOUS GARÇON OU HOMME ?
Garçon.
QUELLE EST LA PIÈCE PRÉFÉRÉE DE VOTRE GARDE-ROBE ?
DORMEZ-VOUS LA NUIT ?
Oui. Je me couche tôt et me lève tôt. Mon hygiène de sommeil est imparable.
Celui de mon ex-compagnon qui est devenu mon mari. C’était en 1987. Je n’ai pas eu l’impression de le rencontrer, j’ai eu l’impression de le reconnaître. CITEZ TROIS AMANTS OU AMANTES RÊVÉS AU COURS DE VOTRE VIE ?
Un garçon aperçu sur la plage de La Baule en 1982-83. Je ne l’ai jamais oublié. Paul Newman, le plus bel homme au monde. Madonna, parce que ça m’intéresse de savoir ce que c’est d’être « in bed with Madonna ». (Rires.) VOTRE PLUS GRAND PLAISIR SIMPLE ?
Le samedi midi, quand je m’installe à table avec Serge, mon mari, et que nous allons, enfin, pouvoir nous raconter notre semaine.
VOTRE DERNIÈRE RECHERCHE SUR GOOGLE ?
Des informations sur le drame du Bois du Cazier, à Marcinelle, en 1956. LE MEILLEUR CONSEIL QUE L’ON VOUS AIT DONNÉ ?
J’ai l’impression que, dans mon parcours, je n’ai jamais reçu de conseils. Je n’ai jamais eu de maître à penser, ni de mentor. LE PIRE CONSEIL QU’IL NE FALLAIT PAS SUIVRE ?
Quand on m’a dit de faire attention à ma voix en radio car, on entendait fort que j’étais homosexuel. Ça m’a choqué.
QUELLE EST LA CHOSE LA PLUS GENTILLE QUE L’ON AIT DITE À VOTRE SUJET ?
Que dans tout ce que je faisais et écrivais, il y avait toujours de la tendresse. AIMEZ-VOUS VOTRE PRÉNOM ?
Oui. Dans ma famille italienne traditionnelle, par respect pour les aînés, on donne le prénom des grands-parents aux nouveaux-nés. Je porte donc celui de mon grand-père paternel. En fait, mon vrai prénom est Sebastiano. Adolescent, j’ai vu que la signification de ce prénom en grec était « respecté et honoré ». Et j’ai trouvé que cela allait bien pour un début de vie. POUVEZ-VOUS PRENDRE UNE PHOTO DE VOUS ?
QUEL ÉTAIT LE MENU DE VOTRE DERNIER REPAS ?
Un saumon mi cuit avec du risotto. QUEL EST VOTRE PLAISIR COUPABLE ?
Aimer et écouter des chansons de variétés que les autres ne considèrent pas et que moi, je trouve tellement galvanisantes.
DANS LA VIE, FUIR, S’ADAPTER OU COMBATTRE ?
Cela dépend des situations et devant qui l’on se trouve. Il m’arrive d’avoir vraiment envie de fuir, au point de vouloir disparaître. Il y a des situations de contraintes où l’on est obligé de s’adapter. Et puis, combattre, cela a été très précoce chez moi car je me suis rendu compte assez jeune que mon orientation sexuelle ferait de moi un militant de ma propre vie. LA PREMIÈRE FOIS OÙ VOUS VOUS ÊTES SENTI LIBRE ?
La première fois où je suis sorti à Bruxelles. J’avais 17 ans. J’ai découvert la beauté nocturne et je me suis dit : « O.K., ça peut commencer ! » LA PLACE DU SEXE DANS VOTRE VIE ?
Ce n’est plus une très, très grande préoccupation. QUELLE EST VOTRE DEVISE ?
« Si tu ne le fais pas, quelqu’un d’autre le fera à ta place. »
LE QUESTIONNAIRE
SÉBASTIEN MINISTRU Journaliste, dramaturge et romancier, il sort La garde-robe, aux éditions Grasset. Un roman qui, par l’intermédiaire des vêtements d’une diva pop des années 70, révèle des secrets bien gardés. Sa pièce de théâtre à succès, Cendrillon, ce macho, sera jouée au Théâtre de la Toison d’Or du 11 novembre au 31 décembre. Propos recueillis par Joëlle Lehrer
SÉBASTIEN MINISTRU.
LE PLUS BEAU REGARD QUE L’ON AIT POSÉ SUR VOUS ?
Un sweat bleu marine de A.P.C.
MESSIKA.COM
*ÉVEILLEZ-VOUS À L’AMOUR
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