ELLE Belgique - Magazine FR - Mai 2020

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BELGIQUE

NUMÉRO GREEN

® BELGIQUE - MAI 2020 MENSUEL 5,90 €

ENQUÊTE

LA MODE, ENFIN DURABLE ?

SOPHIE TURNER

BEAUTÉ GREEN UNE INDUSTRIE EN RÉVOLUTION

« JOUER EST MA THÉRAPIE »

LE JOUR

D’APRÈS BIEN-ÊTRE AU NATUREL LES CLÉS POUR CHANGER DE VIE

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Quelle étrange expérience que de fabriquer un magazine en quarantaine ! Interviews par téléphone, shootings annulés, reportages reportés et annonceurs en fuite. Et pourtant, une forte volonté d’en ressortir plus soudés. Quelle équipe de choc qui, contre vents et marées, a continué son métier. C’est en direct de ma chambre que j’ai pu contribuer à l’éclosion de cette édition si spéciale que l’on avait imaginée «green», mais qui s’avère bien plus que cela.

SOUS CONFINEMENT

Marie Guérin marie_elle_be

PRESSE

Je n’ai pas été épargnée par le virus, le Covid-19 m’a imposé un confinement dans le confinement, une double punition qui m’a laissée seule face à mes réflexions: quinze jours avant de retourner à une quarantaine moins restrictive. Et puis une seule question se pose : « Et après ? » Comment va-t-on retrouver notre monde ? Quelle prise de conscience collective va faire bouger les lignes ? Des milliers de gens se sont interrogés de la même façon. On parle désormais de « super conscious behaviour» (comportement super conscient), une vague d’éveil écologique qui va déferler sur la société de consommation avec plus de force que jamais. Dans ce numéro « Le jour d’après », c’est le point de vue qu’on a décidé de développer afin de vous proposer des pistes pour suivre ce mouvement. « Enfin une mode plus écolo ? » se penche sur les engagements de l’industrie et fait le bilan. Les initiatives se construisent, mais seront-elles suffisantes ? Le secteur des cosmétiques se bouge enfin, plusieurs innovations encourageantes voient le jour, les biotechnologies en tête. Et la Belgique n’est pas en reste, c’est à lire dans « La beauté verte en marche ». Si notre façon de consommer change, il faut également revoir notre mode de vie dans son entièreté. « L’homéostasie, synonyme d’équilibre et de santé est à atteindre. J’ai commencé à me soigner autrement et à renforcer mon immunité en écoutant davantage les signaux de mon corps. De plus, il s’agit aussi pour moi de respecter mon corps et la planète en diminuant la consommation des produits chimiques», confie la réflexologue Marie Besson dans le reportage « Ma santé au naturel » qui délivre plusieurs témoignages pratiques de personnes qui ont décidé d’avoir une approche holistique de leur santé. Penser à « l’après » est aussi une façon de mobiliser ses forces positives pour un futur que l’on imagine meilleur, c’est pourquoi ce numéro est haut en couleur. Entièrement dédiées à la nature, nous avons mis les fleurs au cœur de nos pages. Incontournables dans les imprimés de l’été, symboles de la renaissance et beautés éphémères, elles concentrent l’espoir et la résilience d’un renouveau toujours possible. À nous de jouer!

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REPORTAGE

DOSSIER GREEN

22 En cover : Sophie Turner. Gossips sur GOT, les Jonas Brothers et un date improbable avec des rugbymen. 42 À la découverte de la galerie d'art de la créatrice Johanne Riss. 52 Jérôme Dreyfuss, le créateur d'accessoires : « Je n'ai pas réussi à m'adapter au système. » 60 Du pantalon vagin à l'upcycling : Duran Lantink, l'avenir de la mode durable.

Front row : de la nymphe des bois à Queen Bee. 70 Shooting mode : grande impression. Comment porter l'imprimé ? 84 Shopping : le bouquet de fleurs, on le porte sur soi ! 90 Shooting mode : l'appel de la nature.. Les marques écolo qu'on aime.

46 Reportage : enfin une mode écolo ? 56 Quiz : quelle reine de l'écologie êtes-vous ? 122 Santé naturelle : les témoignages de ceux qui ont changé de vie.

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MARIANA MALTONI, ARTHUR ELGORT, IMAXTREE, PRESSE

MODE

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99 BEAUTÉ

LIFESTYLE 113 Évasion au Portugal: nos meilleures adresses dans l'Alentejo 120 Portrait : Jeanne Toussaint, la Panthère 126 Sexo : quel joujou offrir à son chéri ?

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SUR LA COVER L'actrice de Games of Thrones, Sophie Turner, porte une robe Louis Vuitton. Photo : Arthur Elgort Stylisme : Beth Fenton Coiffure : Christian Wood @The Wall Group Maquillage : Lisa Storey @The Wall Group Manicure : Millie Machado @ Tracey Mattingly

WIN TAM, CÉLINE PÉCHEUX, PRESSE

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99 Shooting beauté : nos conseils pour être belle au naturel 104 Cosmétiques vertes : quelles sont les innovations de l'industrie ? 108 Focus beauté : tout ce que vous devez savoir en mai

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RÉDACTRICE EN CHEF

RÉDACTRICE EN CHEF ELLE.BE

Marie Guérin, Marie.Guerin@elle.be @marie_elle_be

Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be @maryvekemans

DIRECTRICE ARTISTIQUE

Kim Assaker, kas@elle.be

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION & ICONO

Jessica Fine; jfi@editionventures.be

Sarah Huyberechts, shu@elle.be

EDITING

Juliette Debruxelles, jdb@elle.be

CEO Bernard de Wasseige

COMMUNITY MANAGER

Iris Rombouts, iro@elle.be @imageboulevard

DIRECTEUR GÉNÉRAL Didier Henet

@kimaskr

COORDINATRICE ELLE.BE

DIRECTEUR FINANCIER Thierry Lorain @jessicafine1

DIRECTRICE ARTISTIQUE ELLE.BE @juliettedebxl

MODE

Responsable : Marie Guérin, Marie.Guerin@elle.be Elisabeth Clauss, ecl@elle.be @elisabethclauss

Stéphanie Cheron, stephanie.cheron@elle.be @stephcheron

GRAPHISTE WEB

Rosalie Bartolotti, rba@elle.be

Responsable : Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be Malvine Sevrin, mse@elle.be

LIFESTYLE

Responsable : Céline Pécheux, cpe@elle.be Eloïse Pirard, epi@elle.be @prd_eloise

SOCIÉTÉ

@rosaalieeb

PHOTOGRAPHES/VIDÉASTES Justin Paquay, jpa@elle.be

BEAUTÉ

@paqju

Front-end developer : Elodie Buski; elodie@editionventures.be @hellonelo Back-end developer : Paul Ansay; paul@editionventures.be Trafic Manager SEO : Kevin Tossavi; kto@editionventures.be, @keto_onig

SALES DIRECTOR

CULTURE

CREATIVE SALES MANAGERS

GRAPHISTES

Leen Hendrickx, lhe@elle.be @l1hendrickx Florence Collard, fco@elle.be @florencecollard

TRAITEMENT DE L’IMAGE Walter Vleugels, wvl@elle.be

@walt_wings

Philippe De Jonghe, pdj@editionventures.be Johanna Webb, jwe@editionventures.be Kelly Gielis, kgi@editionventures.be Sarah Azagra Soria, saz@editionventures.be Alexia Neefs, alexia.neefs@editionventures.be Valérie Decallonne, vdc@editionventures.be Nathalie Fisse, nfi@editionventures.be

PRINT PRODUCTION COORDINATOR Amélie Eeckman, aee@editionventures.be

CORRECTEUR

CREATIVE SOLUTIONS LAB

Geoffrey Favier

TRADUCTION Virginie Dupont

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO

Nicola Bell, Marine Braunschvig, Charlotte Carey, Ilaria Casati, Aurélie Cauchie, Victor Demarchelier, Marieke De Pauw, Arthur Elgort, Celia Evans, Jell Evans, Beth Fenton, Floria @LaCocoModels, Grace @ M2Models, Clotilde Gruber, Xavi Gordo, Jill Guo, Julia Harvey, Alice Herman, Inmaculada Jimenez Mateos, Adnane Kabaj, Jenny Kennedy, Megan King, Susie Kouriniar, Arianna Lago, Marine Lebris, Tao Liu, Millie Machado, Mariana Maltoni, Stephen Mattues, Hiroshi Matsushita, Margaux Merindol, Marie Morelle, Nadia@UllaModels, Noriko, Cathleen Peters, Valentine Pétry, Mike Sager, Thiemo Sander, Asahi Sano, Lisa Storey, Carolien Swinnen, Win Tam, Kim Theylaert, Liz Thompson, Jolien Vanhoof, Nicole Williams, Christian Wood, Zhao Xiaoqian

EDITION VENTURES WOMAN CEO Bernard de Wasseige

IMPRIMERIE Quad/Graphics FINITIONS IBW, Oostkamp DISTRIBUTION AMP

CELLULE WEB

Responsable : Elisabeth Debourse, edb@elle.be @elisabethdbrs Eloïse Pirard, epi@elle.be

EDITION VENTURES

Lore Mosselmans (Campaign manager) lmo@editionventures.be Ann-Sofie Van Severen (Campaign coordinator) avs@editionventures.be Charlette Louis (Campaign coordinator) charlette@editionventures.be Paulien De Witte (Campaign coordinator) pdw@editionventures.be

MATÉRIEL PUBLICITAIRE

Valérie De Jonghe; vdj@editionventures

EVENT

ABONNEMENT

Par téléphone +32 (0)2 556 41 40 de 8 h à 16 h 30 / du lundi au vendredi par courrier AMP - viapress.be, Route de Lennik 451, 1070 Bruxelles. Par mail info @ viapress.be

TRADEMARK NOTICE

ELLE® is used under license from the trademark owner, Hachette Filipacchi Presse, a subsidiary of Lagardère SCA.

LAGARDÈRE NEWS

CEO - Constance Benque CEO ELLE International Licenses - François Coruzzi SVP/International Director of ELLE - Valeria Bessolo Llopiz SVP/Director of International Media Licenses, Digital Development & Syndication - Mickael Berret ELLE International Productions- Fashion Editor, Charlotte Deffe Beauty & Celebrity Editor, Virginie Dolata ELLE Brand Management – Marketing Manager, Morgane ROHÉE Editorial Manager, Trish NAGY TRAVIESO / Graphic Design Manager, Marine LE BRIS Deputy Syndication Team Manager - Marion Magis Syndication Coordinator - Sylvia Pelc Copyrights Manager - Séverine Laporte Senior Digital Project Manager - Moda Zere ellearoundtheworld.com

INTERNATIONAL AD SALES HOUSE : LAGARDÈRE GLOBAL ADVERTISING CEO SVP/International Advertising – Julian Daniel ELLE Belgique est publié 12 fois l’an par Edition Ventures Woman

Florian de Wasseige (Project Manager) fdw@editionventures.be Ondine Scohier (Event Coordinator) osc@editionventures.be

PRODUCTION

Business Team Corporation Michel Vanderstocken/Isabelle Matthys

IT-MANAGER Dominique Remy (alpha-chrome)

RÉDACTION ELLE BELGIQUE 431 D CHAUSSÉE DE LOUVAIN, 1380 LASNE - E-MAIL : INFO@ELLE.BE

Ligne info lectrices : Vous avez des questions concernant nos reportages, actions ou concours ? Contactez-nous entre 9 h et 12 h au 02 379 29 90 La transmission de documents et informations à la rédaction du ELLE Magazine Belgique – S.A. Edition Ventures inclut l’autorisation de l’auteur quant à leu libre utilisation voire publication. Les marques, les prix et les adresses publiés dans le ELLE Belgique n’engagent en aucune manière celui-ci et ne sont annoncés qu’à titre indicatif sans vérification préalable de leur contenu par le ELLE. La reproduction, même partielle, de tous les articles, photographies, dessins, modèles et illustrations du ELLE Belgique est interdite tout comme celle des créations d’artistes publiées dans le ELLE et ce, même si ceux-ci sont publiés à titre de publicité. La rédaction décline toute responsabilité concernant le contenu commercial.

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ARIANNA LAGO

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reportage

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Force L'énergie de la forêt, le pouvoir de l'océan, la souveraineté des abeilles... On (re)découvre la toute-puissance de la Terre.

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e ll e front row Coordination Eloïse Pirard & Iris Rombouts

FOREST LOVE 1

On s'inspire de la nature et on en prend de la graine.

Arket devient le sponsor mode principal de la nouvelle exposition « Homes Stories » du Vitra Design Museum en Allemagne

SE METTRE AU VERT

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BALENCIAGA

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1 Sandales effet froissé en cuir, Tom Ford, 1.050 €. 2 Veste en daim vert gazon, Swildens, 410 €. 3 Bougie parfumée bambou et jasmin, H&M Home, 14,99 €. 4 Minirobe en jacquard à cristaux, Ganni, 275 €. 5 Bracelet en or rose, diamants et agate verte, Pasquale Bruni, 1.900 €.

IMAXTREE, PRESSE, SHUTTERSTOCK

MARNI

Avec cette tendance, on se balade au cœur des forêts luxuriantes, on découvre des parcelles de nature encore vierges et on s’engouffre dans des jungles noires. Les verts sont profonds, les imprimés sauvages et les motifs organiques. On laisse pousser les styles verdoyants et on cultive le goût de la terre. La nature reprend ses droits sur la mode.

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BEE POWER 4

Découvrez la lumière et les couleurs dans les bureaux de la CaixaBank. Un endroit imaginé par la designer Miriam Barrio. Les poufs hexagonaux sont camouflés dans des panneaux en bois. Ils servent donc à la fois de barrière acoustique contre le bruit ambiant et de sièges lors des réunions informelles.

Portrait d'un apiculteur qui fume la pipe. La fumée apaise les abeilles et les empêche d'attaquer. 5

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C’est le moment de se la jouer queen de la ruche avec des looks librement inspirés de Maya l’abeille. On s’habille d’orange, de jaune miel et de motifs en forme d’alvéoles. On n’hésite pas non plus à enfiler une petite robe moulante qui nous donne une taille de guêpe. 8

1 Mules en cuir à talon, Bottega Veneta, 660 €. 2 Cache-cœur en mousseline de soie imprimée, Diane von Furstenberg, 290 €. 3 Pantalon taille haute large avec ceinture, De La Vali, 442 €. 4 Casier à bouteilles doré en nid d'abeilles, Amara, 167 €. 5 Sérum Double R Renew & Repair Abeille Royale, Guerlain, 175 €. 6 Bottines noires alvéolées en cuir de veau, Dior, 1.350 €. 7 Robe à empiècements en maille côtelée rayée, MCQ Alexander McQueen, 325 €. 8 Vernis n°01 Rouge Pop Art, Yves Saint Laurent, 25,50 €.

PRESSE, SHUTTERSTOCK

POLLINISER LA MODE

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Chaque année, dix millions de tonnes de plastique finissent dans les océans. Ces déchets s’agglutinent, notamment dans l’océan Pacifique où une décharge flottante de plus de 1,6 million de kilomètres et 80.000 tonnes s’est formée. Cet amas de détritus est si gigantesque que certains l’appellent le 7 e continent...

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PRENDRE LA MER

CAROLINE HERRERA

Pour se fondre dans le décor des profondeurs, on se camoufle. On se pare d’indigo de la tête aux pieds, on joue sur les reflets du cobalt, on mélange l’écume au bleu scintillant des vagues, on inverse le ciel et la mer et on arbore des parures de créatures aquatiques. Pour un look digne des rois de l’océan, on s’habille de rayures semblables à celles du requin-tigre et on croque la tendance à pleines dents.

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1 Lunettes de soleil bleu clair, Komono, 59 €. 2 Combinaison style bleu de travail, Swildens, 262 €. 3 Horloge murale du designer Marie Michielssen, Serax, 40 €. 4 Eau de toilette 'Eau des merveilles bleue', Hermès, 93 € pour 50 ml. 5 Paréo en satin tie & dye, Figue, 305 €. 6 Fauteuil bleu roi, Fest Avenue, 1.809 €. 7 Mules plates en cuir froncé, Zara, 49,95 €.

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e ll e cover story Texte Mike Sager

Photos Arthur Elgort

LE RÉVEIL DE

OPHIE TURNER Comment une écolière sans histoires du Warwickshire est devenue l’une des actrices les plus intéressantes – et les plus franches – d’Hollywood ? La reine du Nord siège majestueusement sur une chaise de maquillage au rez-de-chaussée d’une vaste maison en béton, à quelques encablures de la promenade de Venice Beach (Californie), telle une souveraine radieuse sur un trône improvisé, prête à se mettre au travail. De l’autre côté de la grande baie vitrée, les gens passent sans interruption, joggers ou cyclistes. Plus loin s’étire une vaste étendue de sable fin derrière laquelle on peut deviner la courbure de la terre, juste à l’endroit où l’océan Pacifique côtoie le ciel bleu azur. Dans la maison, Sophie Hunter (24 ans) se plie aux injonctions de ses assistants. Même si ses cheveux sont à nouveau naturellement blonds, on reconnaît immédiatement l’écolière anglaise qui est apparue pour la première fois sur nos écrans il y a neuf ans dans « Game of Thrones », la série à succès et multiprimée de HBO. Dans la peau de Sansa Stark, auréolée d’une chevelure rousse, Sophie Turner a incarné avec talent le passage à l’âge adulte d’une ••• 22 ELLE magazine

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« AVEC JOE, J’AI TOUJOURS EU LE SENTIMENT DE BOXER AU-DESSUS DE MA CATÉGORIE. ET JE RESSENS TOUJOURS ÇA »

Manteau avec broche et chapeau, Louis Vuitton.

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FICHE D'IDENTITÉ - Née le 21 février 1996 à Northampton, Angleterre. - Joue le rôle de Sansa Stark dans « Game of Thrones » de 2011 à 2019. - Partage un tatouage sur son bras avec sa « sœur » Stark, Maisie Williams : 07.08.09, date de l'obtention de leur rôle pour « GOT ». - Mariée à Joe Jonas, elle attend leur premier enfant. - Défend ses opinions sur Twitter. Elle qualifie

sur la santé mentale. Et dans une vidéo Instagram Live, elle s'en prend à l'actrice Evangeline Lilly qui ne respecte pas les règles de confinement.

Blazer, gilet sans manches, chemise, pantalon et chaussures à talons, tout Louis Vuitton.

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Piers Morgan de « con » après ses commentaires

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« TRÈS VITE, ON EST DEVENUS INSÉPARABLES. ET PUIS, JE SUIS PARTIE EN TOURNÉE AVEC LUI »

jeune femme qui a beaucoup souffert, au cours des neuf saisons de la série, mais qui a aussi triomphé avec force, menant son royaume à l’indépendance. En 2019, elle a d’ailleurs été nommée aux Emmy Awards pour le meilleur second rôle féminin dans une série dramatique. Entre l’école et les tournages de « Game of Thrones », d’une durée de cinq à six mois chaque année, elle a quand même réussi à trouver le temps de caser quelques films (la série des « X-Men », « Secret Agency » et « Josie ») et, bien sûr, elle s’est mariée avec une superstar de la pop en mai 2019. On a beaucoup parlé de sa relation avec Joe Jonas, et encore plus du triumvirat des épouses Jonas dont elle fait désormais partie et que l’on surnomme les « J sisters ». Un gang composé de l’actrice et chanteuse Priyanka Chopra Jonas (mariée au plus jeune membre du groupe, Nick) et de la star de la télé-réalité Danielle « Dani » Deleasa Jonas, femme du plus âgé, Kevin. Ça en fait du chemin depuis le petit village du Warwickshire où Sophie Turner a grandi... Tout à coup, il y a du mouvement. La maquilleuse applique une ultime couche de fard bleu électrique sur ses paupières, tandis que le coiffeur tend la main pour recevoir de son assistante une dernière extension de cheveux blonds soyeux. L’actrice porte un tailleur gris foncé décontracté, un pull en laine multicolore sans manches et une chemise à col oversized. Le tout est signé Louis Vuitton, dont elle est ambassadrice, et lui donne des airs de jeune Twiggy. Enfin, c’est l’heure. Derrière la maison, nous atteignons une allée où nous attend une grosse voiture noire. L’assistant de production tourne la clé et le véhicule se met à ronronner. Nous nous mettons en route. « Jusqu’où allons-nous ? », demande Sophie Turner. « Pas loin, juste là », indique l’assistant de production, montrant à travers le pare-brise un rassemblement de personnes et de matériel au bout de l’allée. « Je pense que j’aurais pu marcher », fait-elle remarquer, impassible. Tout le monde acquiesce. « Je me sens conne… », dit-elle. Le shooting se déroule sans encombre, et le lendemain nous nous retrouvons au Château Marmont (le Dorian Gray des hôtels). Nous nous asseyons autour d’une petite table ronde, sur de moelleuses chaises à dossier haut. Sophie Belinda Jonas porte une paire de baskets Umbro blanches et un jogging gris chiné en coton épais, le genre que l’on adore porter à la maison. Il est orné, à deux endroits, du logo « Erewhon », le nom d’une chaîne d’épiceries haut de gamme de Los Angeles. Mais le jogging ne vient pas de

chez Erewhon. Il est fabriqué par une boîte appelée Pizzaslime (« Pizzaslime est un projet créatif imaginé par deux idiots savants qui satisfont votre besoin de décevoir vos parents », peut-on lire sur leur site web). « Vous voyez l’ironie ? Ça fait vraiment pétasse de porter ça, parce que Erewhon est super cher, et c’est un peu ça qui me plaît », s’amuse-t-elle. Et ça continue comme ça pendant 90 minutes : le bagou, les vannes, les rires qui retentissent dans toute la pièce. Et aussi les jurons, dont elle craint qu’ils soient trop peu politiquement corrects par rapport à ce qu’on attendrait d’elle, « parce que les Anglais sont peut-être plus sarcastiques et grossiers les uns envers les autres que les Américains ». Le village de Chesterton n’est célèbre que pour son moulin à vent et sa proximité avec Leamington, ville thermale au sud de Birmingham. C’est pourtant là que Sophie Turner a principalement passé son enfance. Son père, Andrew, était manager dans une entreprise de distribution de palettes pour le commerce maritime. Sa mère, Sally, était éducatrice spécialisée. Elle a deux grands frères, l’un avocat, l’autre médecin. Et elle avait une jumelle, qui est malheureusement décédée avant la naissance. (« Mon psy est arrivé à la conclusion suivante : je dois en permanence doubler les gens, devenir leur jumelle en quelque sorte », confie-t-elle). Sophie Turner avoue qu’enfant, elle était « maladivement timide ». « Je ne disais pas bonjour. Ni au revoir ni rien. Alors, ma mère m’a inscrite à un cours de théâtre, organisé par la Playbox Theatre Company, de mes trois ans jusqu’à mes 17 ou 18 ans. Tous mes amis y allaient aussi. On était ensemble tout le temps. C’était comme notre église, on adorait ça. On montait des pièces, c’était juste magique. » Je lui demande si elle était fan des Jonas Brothers. Elle sourit. « Mes amis et moi n’étions pas fans des Jonas Brothers. On les détestait même. On adorait le groupe Busted. Ils avaient un morceau intitulé “Year 3000”, c’était génial. Et puis les Jonas Brothers l’ont repris pour en faire un tube planétaire, et Busted s’est séparé. À cause des Jonas Brothers. » Des années plus tard, en 2016, alors que Sophie Turner travaillait sur un film, l’un des producteurs – ancien voisin des Jonas Brothers – lui conseille de rencontrer Joe Jonas. « Je pense que tu t’entendrais vraiment bien avec lui. » Peu de temps après, raconte-t-elle, « je suis allée à une réunion à laquelle assistait l’agent de Joe. Il m’a dit que je lui rappelais l’un de ses clients. Et qu’il pariait qu’entre nous, le courant passerait trop bien ». Cette année-là, les Jonas Brothers étaient en tournée en Angleterre, et Joe lui a envoyé un message. « Je vivais avec des amis à Camden, dans un appart vraiment punk ••• magazine ELLE 25

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« Avec Joe, j’ai toujours eu le sentiment de boxer au-dessus de ma catégorie. Et je ressens toujours ça. Il est tellement beau, talentueux, drôle et charismatique. Comment puis-je être avec lui ? Je ne sais pas. J’ai vraiment de la chance qu’il ait envie de passer du temps avec moi. » En quoi le mariage est-il différent d’une relation sérieuse ? « Je crois que la seule chose qui a changé pour moi, c’est cet incroyable sentiment de sécurité. Les mots “mari et femme” renforcent la relation. Je trouve ça merveilleux d’être mariée. Je suis sûre que nous aurons notre lot de prises de tête, mais pour le moment, tout est très sécurisant. C’est chouette aussi d’avoir de nouvelles amies », ajoute-t-elle, en référence aux J Sisters. « On peut se raconter à quel point les vies des boys sont dingues. On est d’accord sur plein de choses. Et c’est vraiment cool parce que, avec les belles-sœurs, on ne sait jamais à quoi s’attendre... Surtout avec Priyanka. Elle a déjà 20 ans de carrière à Robe et chaussures à talons, Louis Vuitton. Bollywood. C’est une star en Inde. Quand on y est allés pour son mariage avec Nick, on a été traités comme des rois. Elle est super gentille, et ils vivent seulement à dix minutes de chez – les gens arrivaient et repartaient par les fenêtres. Quand je l’ai dit nous. Et même si Kevin et Danielle habitent dans le New Jersey, à mes potes, ils ont fait genre: “Yes ! Joe Jonas ! C’est trop marrant. on les voit très souvent. On forme une grande famille parce que les Vas-y, balance tout ce qu’il t’a dit.” » garçons sont inséparables. » « Je m’attendais à ce qu’il débarque avec des gardes du corps. Je Si l’année dernière, Sophie Turner s’est davantage investie dans son pensais que ce serait un plouc. Je suis allée au rendez-vous avec mariage que dans sa carrière d’actrice, la situation est sur le point tous mes amis mecs, pour me sentir en sécurité. Parce que j’avais de changer avec son nouveau projet ambitieux sorti en avril aux peur que ce soit un imposteur, ou un je-ne-sais-quoi. » États-Unis. « Survive» est une série en douze épisodes adaptée du roman à succès d’Alex Morel. Elle y interprète une jeune femme Jonas, Sophie et ses amis rugbymen se sont retrouvés dans un bar suicidaire qui est l’un des deux seuls survivants d’un crash d’avion de Camden. « C’était un petit bar miteux. Génial et horrible à la fois. sur une lointaine montagne enneigée. Sale, avec de la bonne musique et des gens qui vomissent partout... Un pitch très hollywoodien. Sauf que « Survive » est disponible sur Et il n’est pas venu avec un service de sécurité. Il a amené un pote et une toute nouvelle plateforme de streaming créée par une start-up ils ont juste bu autant que nous. On n’a passé que quelques minutes appelée Quibi (le nom vient de la contraction de « quick » et de sur le dancefloor, puis on s’est trouvé un petit coin pour parler, rien « bites »). C’est un service qui propose, sur la base d’un abonneque nous deux. Ça a duré des heures, et des heures. Et je ne me ment, des séries de qualité cinématographique d’une durée maxisuis pas du tout ennuyée. Ce n’était pas artificiel. C’était juste trop male de dix minutes à regarder sur son téléphone portable. Quibi facile. Très vite, on est devenus inséparables. Et puis, je suis partie espère ainsi devenir le Netflix des navetteurs. en tournée avec lui. » « Quand j’ai terminé “Game of Thrones”, j’ai eu envie de retraL’année suivante, le couple se fiançait. Tout en bavardant, je vailler tout de suite pour la télévision. J’adore l’atmosphère des remarque qu’elle porte la bague (un diamant poire) solitaire montournages et le lien qu’on peut créer à travers les épisodes. Quand tée sur un double anneau pavé en or blanc, avec une alliance pavée j’ai découvert Quibi, je me suis dit : “Je ne sais pas si ça va marcher, assortie. Ils se sont mariés deux fois. La première, le 1er mai 2019, mais je veux en être.” Ensuite, j’ai lu le scénario et j’en suis tombée

ARTHUR ELGORT

par l’entremise d’un imitateur d’Elvis à Las Vegas. Et deux mois plus tard, ils ont organisé une seconde cérémonie, plus formelle, dans le sud de la France. Et leur conte de fées continue, puisque quelque temps après cet entretien, la rumeur selon laquelle le couple attendrait son premier enfant s’est répandue comme une traînée de poudre sur internet...

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« JE SOUFFRE MOI-MÊME D’ANXIÉTÉ, DE DÉPRESSION ET DE TROUBLES ALIMENTAIRES. DISONS QUE MA FAMILLE A QUELQUES CASSEROLES »

Manteau, chemise, mocassins et broche, tout Louis Vuitton.

amoureuse. Dans “Survive”, mon personnage a fait une cure de désintoxication pendant une année entière. Je souffre moi-même d’anxiété, de dépression et de troubles alimentaires. Disons que ma famille a quelques casseroles. J’en connais donc un rayon sur ce monde. » Je lui demande si son travail pour la série l’a aidée à mieux gérer ses propres soucis. Elle hausse les épaules et reprend une myrtille dans le bol contenant un mélange de fruits rouges qu’elle a commandé pour le petit déjeuner. « Je suppose, oui. Sur le moment, c’est très thérapeutique, parce que je ne pense pas trop à moi. Mais par la suite, pas tant que ça. » Elle fait sauter la petite boule dans sa bouche. « Le truc, c’est que j’ai été tellement obsédée par la volonté de donner vie aux problèmes de ce personnage que je n’ai pas travaillé sur moi-même. » De l’autre côté du lobby, je vois l’attaché de presse de Sophie qui prend place sur le canapé. L’actrice m’adresse un signe de tête qui marque sans équivoque la fin imminente de l’entretien. Je lui lance une dernière question : « Qu’avez-vous pensé de la fin de “Game of Thrones ?”  » « Je ne l’ai pas regardée », avoue-t-elle. Silence. « J’ai commencé à regarder la série quand la dernière saison a démarré », continue-t-elle.

« J’envisageais de regarder le reste, mais j’ai pris du retard. Et puis je me suis mise à lire tous les commentaires en ligne… Je pense que la fin ne peut pas plaire à tout le monde. Surtout dans le cas d’une série qui a duré dix ans. Chacun a envie que ça finisse de telle ou telle façon. On ne peut pas plaire à chaque fan. » Mais qu’est-ce que ça fait d’avoir participé à l’une des plus grandes séries de tous les temps ? « Depuis que la série est terminée, je commence à réaliser à quel point c’était incroyable. Je me dis que j’ai eu tellement de chance. Quand on est la tête dans le guidon, on ne se rend pas compte qu’on participe à un truc si grand. » « Les gens que je côtoyais, leur façon de travailler, l’atmosphère... Cette série m’a tellement gâtée. Et je ne vivrai plus rien de comparable. C’est seulement aujourd’hui que j’en prends conscience. »

STYLISME : BETH FENTON. COIFFURE : CHRISTIAN WOOD. MAQUILLAGE : LISA STOREY. MANUCURE : MILLIE MACHADO. TAILLEUSE : SUSIE KOURINIAN. ASSISTANTES MODE : CATHLEEN PETERS, MEGAN KING & JULIA HARVEY.

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e ll e chronique Juliette Debruxelles •

Humeur

LE POIL : TON NOUVEL ANIMAL

Alors, finalement, pourquoi l’enlever ? De ce confinement, perso, je retiendrai la sensation d’abord dérangeante et finalement troublante d’être de retour au monde. Au vrai. À celui de la terre et de nos corps bien pensés – et velus – sous nos survêt’ pas repassés. Cette découverte d’une douceur nouvelle dans la pilosité. Cette longueur insoupçonnée. Cette couleur inédite, étonnement raccord avec la carnation. Lisse, soyeux et remplaçant avantageusement la caresse d’un animal domestique (si tu te mets à appeler ton aisselle « Bouboule », c’est tout de même que tu as franchi la limite de ta santé mentale). Ce bonheur d’une forme de liberté, sans make-up outrancier, sans soutif tout juste bon à te cisailler, sans rasoir à ta portée. Durant l’éloignement de la civilisation, une amie à qui je confiais la chose me répondait : « Moi, je ne peux pas ne pas m’épiler, j’ai mon mec à la maison… » Il est flic du poil, ton mec ? Et sinon, tu « pourrais » ? Si aucune paire d’yeux ne risquait d’interpréter cette production naturelle de kératine de ton corps comme une insulte à son désir, tu le ferais ? Carrément, ouais ! Alors, fonce, soi donc hirsute, faisles bronzer ! Écartetoi du chemin tracé par les critères esthétiques de la télé-réalité pour célébrer le fait d’être en vie et d’afficher ta belle et saine pilosité ! Même plus besoin d’accompagner la chose d’un statement politique ou d’une revendication. Tu le fais, c’est tout con. Et si après tu es gênée ? T’auras qu’à les enlever. Et à te remaquiller. À enfiler une tenue qui ne soit pas un hoodie, avec un string dentelle qui gratte et un push-up bien serré. C’est pas plus compliqué : tu es en liberté.

« MOI, JE NE PEUX PAS NE PAS M’ÉPILER, J’AI MON MEC À LA MAISON… »

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« Rien à branler. Mais fort. » L’exclamation, consécutive à la découverte de vrais poils, avait résonné dans la baignoire qui se vidait, après un moment réconfortant dans l’eau brûlante. Quand je parle de vrais poils, je ne parle pas d’une repousse comme après un long weekend d’hiver. Je parle de trucs d’un bon centimètre et plus sur les mollets, de cheveux d’aisselles et de l’équivalent de deux bonnes bandelettes en dehors des élastiques de la culotte. Une biculotte, carrément. Perso, hétéro cisgenre conditionnée, ça fait 31 ans que je m’épile. Depuis l’âge de 12 ans. Depuis la première secondaire et l’hypersexualisation galopante qui touchait les gamines des années 80 biberonnées à la culture porno et au « like a virgin » pas clair-clair. De ce confinement solitaire salutaire, il apparaît bien des prises de conscience tragiques, mais aussi quelques-unes stratégiques, élégantes, évidentes. Comme celle-ci : l’épilation est une construction. Une construction sociale totale. Oui, le franc est tombé et, crois-moi, pour les plus de 20 ans engagées à autre chose que leurs revendications égalitaires (comme garder son boulot alors qu’on est vieilles), c’était pas gagné. S’épiler, la base que c’était. Et l’inutilité que c’est devenu. Autant avoir le cheveu cra et gras, au bout d’un moment, ça démange, ça dread, ça nécessite une intervention. Pareil pour le nettoyage de l’entre-jambes pour ne pas que ça colle (chante donc si ça t’inspire une chanson !), le brossage des dents qui évite les caries, les gestes d’hygiène qui éloignent les maladies… Mais l’épilation, que dalle. Le poil qui dépasse de la chaussette féminine ne met rien d’autre en péril que son statut d’objet non viril. Le poil, ici et aujourd’hui, ne sert à rien. Qu’il soit présent ou éradiqué, qu’il soit extrait ou bien lissé. Il ne t’a rien fait. Et si tu l’ignores et le toises, tu ne devras plus lever les jambes derrière la tête devant ton esthéticienne. Plus jamais.

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Elisabeth Clauss I Marie Guérin I Eloïse Pirard I Jolien Vanhoof

Véronique Quand la créatrice belge imagine la robe de nos rêves.

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CARTE BLANCHE

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Ce printemps, Véronique Branquinho imagine la collection nuptiale Carta Branca pour la société familiale belge Marylise & Rembo Styling Fashion Group – connue pour ses deux marques éponymes. Une collaboration surprenante, ancrée dans leur respect mutuel pour la mode pure et artisanale.

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Pourquoi avoir accepté de vous associer au MRFG ? Ce sont leurs méthodes de production qui m'ont convaincue : depuis leur usine portugaise, des ouvrières fabriquent les robes de A à Z, dans un souci infini du détail. De l’artisanat pur : les clientes essaient des prototypes en boutique, après quoi la pièce est entièrement personnalisée, une sorte de semi-couture. En ce sens, il s'agit d'un processus très durable : une robe est confectionnée pour une femme en particulier. De plus, l'une de mes exigences était de travailler avec des matériaux nobles et de haute qualité, et ça n’a pas posé de problèmes.

GLAMPING Après la claquette-chaussette, voici le come-back des tongs à talons. Alors, flip ou flop ?

La mode nuptiale était un territoire inexploré, comment vous l’êtes-vous appropriée ? En matière de style, ce n'était pas très différent de ce que j’ai l’habitude de faire. Mes créations sont romantiques, souvent assez longues, assorties d’une sorte de traîne, et par le passé, des images de femmes mariées apparaissaient souvent dans mes croquis. La nouveauté repose sur le rythme de l'industrie nuptiale : un véritablement soulagement ! Une robe de mariée n’est pas un achat compulsif qui se résumerait à entrer dans le magasin, faire son achat et en ressortir. Les clientes ont envie d'un modèle spécial, y réfléchissent, reviennent plusieurs fois pour l'essayer, cherchent la robe parfaite et une fois qu’elles l’ont trouvée, une nouvelle période d'attente commence avant d’obtenir le produit fini et pouvoir le porter.

Quel est votre conseil aux mariées en 2020, compte tenu du contexte actuel ? Je leur souhaite surtout beaucoup d'amour ! Dans des moments comme ceux-ci, il est important de revenir à l'essentiel et prendre conscience des choses qui comptent le plus.

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1 Tongs effet moquette synthétique verte, Jeffrey Campbell, 100 €. 2 Tongs avec lanières en cuir, Mango, 59,99 €. 3 Tongs bicolores effet papier bulle, Jeffrey Campbell, 45 €. 4 Tongs en cuir de bovin avec bout rond, Mango, 59,99 €.

PRESSE

Certainement, c'est la raison du nom Carta Branca — carte blanche en portugais. Dès le départ, j'ai clairement indiqué que je voulais faire les choses à ma manière et que je ne dessinerais pas de robes de mariée traditionnelles. La collection est un clin d'œil aux classiques de mes propres archives. Je suis toujours friande d’intemporalité et de pureté des lignes. La mariée que j'ai en tête est une femme qui vit ici et maintenant, pas une princesse de conte de fées. Une femme qui souhaite simplement être belle et spéciale pour son jour J, tout en restant elle-même. Je voulais une certaine réalité et un côté brut dans la collection, qu’on discerne clairement dans le look avec les sneakers par exemple : les pieds sur terre.

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Il y a peu d'éléments nuptiaux traditionnels dans votre collection, un choix délibéré ?

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MARGIEL A (RE)SORT DU B OIS

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Pendant une vingtaine d’années, sa maison a changé le visage de la mode, et démodé tout ce à quoi on la comparaît. Hors des médias par postulat, le génial Martin Margiela s’est retiré de la vie publique en 2009. Rançon de la discrétion, sa page blanche a depuis été écrite sans lui, avec notamment la diffusion de films et articles portant sur son travail, exempts de sa contribution. Après s’être exprimé en collections, Margiela se raconte aujourd’hui dans un documentaire indispensable à qui est intime à la mode. Mêlée aux témoignages de proches, sa voix off dévoile les merveilles et turpitudes de la création, et sous l’objectif de la caméra, ses mains font. Les dates de projection du film « Martin Margiela in his own words » sont à vérifier sur le compte Instagram @margielainhisownwords en fonction de l'évolution du confinement.

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CLEAN JEANS Pour diminuer encore son impact écologique, Lee a fait appel au producteur italien de denim Candiani Mill dans le cadre d’un noble partenariat. Résultat ? Une ligne de jeans durables et innovants en utilisant 30 % d'énergie en moins, 70 % de produits chimiques en moins et 50 % d'eau en moins. Lee utilise ainsi des colorants minéraux et la technologie Indigo Juice, qui ne teignent que les couches extérieures du tissu sans sacrifier la fixation de la couleur. Les modèles se déclinent en skinny, slim et straight cut. Et ce n’est pas tout. Pour en savoir plus sur les efforts écologiques de Lee, rendez-vous à la page 60 pour découvrir sa récente collaboration avec le styliste néerlandais Duran Lantink.

ENTRE AMIS L’Anversoise Lies Mertens s’inspire souvent des personnes créatives de son cercle d'amis. Cette saison, elle lance deux nouveaux sacs à main, nommés d'après la galeriste Lien Craps et Axelle Feront, spécialiste en marketing et ancienne stagiaire de la créatrice. Avec leur design multifonctionnel et intemporel, le LIEN et l'AXELLE complètent parfaitement la collection actuelle.

lee.com

Sac 'Lien' en gris violet, 495 €. liesmertens.be

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SOUS LE SOLEIL DES TROPIQUES Des ciels sans nuage, des horizons chatoyants, des voûtes roseorangé… Craquez pour le look coucher de soleil un jour d’été.

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1 Pull col roulé avec dégradé en coton, Andersson Bell, 115 €. 2 Body à manches courtes en maille côtelée bicolore, Jacquemus, 270 €. 3 Veste hawaïenne, Scotch & Soda, 149 €. 4 Chemise effet ombré, Scotch & Soda, 109 €. 5 Robe à encolure fluide froncée dans le bas, Zara, 17,95 €.

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Stylisme Marieke De Pauw Photo Stephen Mattues

Le double denim n'est plus un péché ! On valide sans hésiter le deux-pièces et on l'associe avec un chemisier romantique à volants pour adoucir le look et percer le bleu monochrome.

Veste en jean, Wrangler Icons Indigood. Chemise à volants, Le Freddie. Jean, Guess Zero Cotton. Boucles d'oreilles, H&M Conscious Exclusive. Sac à main, O My Bag. Coiffure et maquillage : Kim Theylaert. Mannequin : Nadia @Ulla Models.

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ENGAGEMENTS DURABLES

ETAM PASSE AU VERT : QUELLES SONT LES IMPLICATIONS DU CHANGEMENT ?

C’est étrange, rien ne semble avoir changé. Imprimés colorés, modèles sexy et confortables, on reconnaît la signature de la marque et pourtant, derrière se cachent les prémices de sa transformation. « La conversion a commencé par la sensibilité personnelle de plusieurs collaborateurs, qui ont animé le sujet en interne. Et on a vécu une sorte de prise de conscience collective assez spectaculaire », nous explique le porte-parole d’Etam. « Puis, on s’est rendu compte que, la question n’est pas “estce qu’on le fait”, mais “comment on le fait”. On est tous d’accord que pour donner du sens à notre travail et à notre métier, il faut qu’on s’attaque aux enjeux majeurs de notre secteur. Il n’y a pas de débat là-dessus. » Premier vendeur de lingerie, le groupe écoule 80 millions de pièces par an en Europe et en Chine. Autant dire que cette prise de conscience peut avoir un impact considérable. Au milieu des maillots, dans un magnifique spa espagnol, nous rencontrons la pétillante Petronille Ricard, fraîchement nommée Sustainable Project Manager du groupe, qui nous éclaire sur ce qu’on va retrouver en magasin cet été. « On ne peut pas dire qu’un maillot est 100 % durable, c’est faux. Il y a toujours de l’élasthanne qui n’est pas recyclable. La personne qui trouvera le moyen de le faire sera millionnaire ! Nous avons des maillots à 73 % polyamide recyclé et 27 % d’élasthanne. Ce polyamide provient des chutes de production. Il est récupéré par les fabricants de fils avec qui on travaille et qui extraient le fil pour le retisser, ils sont soumis aux normes GRS (Global Recycled Standards, une norme internationale qui contrôle le contenu recyclé, NDLR). » Ce travail se poursuit dans le cadre du projet We Care, lancé en 2019, qui définit les engagements d’Etam et qui est également présent sur l’étiquette des vêtements écoresponsables de la marque. « À court terme, nous souhaitons renforcer la traçabilité et la transparence sur notre chaîne d’approvisionnement et nos productions », explique le porte-parole. « Cela implique de revoir tous nos process et former une grande partie des équipes. Nous voulons aussi avoir une compréhension fine des matières écoresponsables et procédés éco-innovants. Puis, nous souhaitons augmenter progressivement la part des produits écoresponsables dans nos collections. L’objectif est d’atteindre 80 % d’ici à 2025. Nous souhaitons embarquer nos clientes avec nous dans l’aventure, qu’elles nous accompagnent et nous encouragent dans cette transformation. Nous avons aussi un devoir d’information et de pédagogie envers nos clientes, et on veut répondre à cette demande. » La cliente, parlons-en justement. Devra-t-elle payer son maillot plus cher ? « Etam a décidé de ne pas impacter cette différence sur le prix de vente. On estime que ces produits doivent être accessibles. Comme c’est un engagement du groupe, il a décidé de prendre sur sa marge », explique Petronille. Nous voilà rassurées. Si les objectifs de la marque sont ambitieux, ils sont nécessaires et répondent au besoin de toutes celles qui veulent faire les crêpes sur la plage (en Espagne, ou ailleurs).

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C’est à Séville, berceau de l’Andalousie, que la célèbre marque française de lingerie nous donne rendez-vous pour présenter sa toute nouvelle collection été. Au programme, une nouveauté : les maillots sont en fibres recyclées.

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BRISER L A GL ACE Six facettes, douze arêtes, huit sommets : le cube. C'est la forme minimaliste par excellence qui inspire Chopard depuis 1999. Imaginée à partir de l'esthétique de blocs de glace, Ice Cube a été la première collection du joaillier suisse en or 100 % éthique. Depuis, elle ne cesse de se réinventer. Pour sa dernière campagne, les cubes se déclinent au poignet de la magnétique Marion Cotillard se confrontant aux courbes de la montre, un design surprenant en quartz et or rose. La collection Ice Cube de Chopard est disponible sur Chopard.fr à partir de 600 €.

Q&A

LE LUXE À PORTÉE DE CLIC La plateforme de vente de prêt-à-porter haute de gamme De Bijenkorf débarque en Wallonie. Qu’est-ce que cela signifie pour un e-shop ? Victor Chavagne, Media & PR manager, nous explique. Quel est l’ADN de De Bijenkorf ? Notre mission est d’être le grand magasin le plus inspirant, surprenant et créatif. Un endroit où chacun peut se sentir spécial. Créativité, style et service sont dans l’ADN de De Bijenkorf.

Pourquoi un lancement plus tardif en Wallonie ? En premier lieu, nous pensons qu’il est important de se développer à l’international étape par étape, afin de pou-

voir nous assurer que nous avons la bonne offre : une expérience de shopping online agréable dans votre propre langue et une livraison correcte et rapide. Nous avons ouvert notre boutique en ligne en Flandre en 2015 et cela s’est avéré être un grand succès. L’extension du webshop en français était une prochaine étape logique.

À qui s’adresse De Bijenkorf ? Nous sommes là pour celles et ceux qui croquent la vie à pleines dents, c’est le fil rouge

qui relie nos différents groupes cibles. Avec une large et qualitative gamme de produits de beauté, mode, accessoires et produits lifestyle.

En quoi est-ce différent de Net-à-porter ? Nous voulons offrir à nos clients une qualité de niveau international en matière de marques, de service et d’expérience. Nous le faisons à la fois dans les magasins physiques et en ligne avec notre approche omnicanal. debijenkorf.be

À SHOPPER Voilà le genre de pépites que l'on déniche sur Debijenkorf.be !

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1 Sac à main en cuir à fleurs, Balenciaga, 1.390 €. 2 Jupe midi imprimé bananes, Farm Rio, 140 €. 3 Mules vernies en cuir effet croco, Paris Texas, 315 €. 4 Boucles d'oreilles en or 18k et perles en verre, Lott. Gioielli, 100 €. 5 T-shirt imprimé fleuri, Gucci, 690 €.

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e ll e radar Textes Aurélie Cauchie & Alice Herman

livres

SE JETER À L'EAU Éveillons les consciences des petits, prenons soin du monde pour demain.

QUI SE CACHE AU BORD DE LA RIVIÈRE ? Envie de jouer à cache-cache au bord de la rivière sans se mouiller les pieds ? C’est parti ! Derrière 20 rabats à soulever, les plus petits découvrent les animaux qui vivent au bord de l’eau, cachés dans les roseaux, au fond de l’eau, partis faire une sieste… Tout plein d’infos documentaires complètent l’exploration de la rivière et de la nature qui l’entoure. « Qui se cache au bord de la rivière ? », Katherine McEwen, Gallimard Jeunesse, 1-3 ans, 9,90 €

FRÈRES D’EXIL La pluie ne cesse de tomber. Les eaux montent et la peur envahit l'île. Pour survivre, il faut partir. Nani, 8 ans, et sa famille plient bagage à la recherche d’une contrée non inondée. Mais ses grands-parents décident de rester. Avant son départ, sa grandmère remet à Nani un paquet de lettres lui contant l’histoire de sa famille et de son pays. Un très beau roman ado sur la transmission et le phénomène des migrations environnementales. « Frères d’exil », Kochka, Flammarion jeunesse, 12-15 ans, 5,20 €

PAR ICI ! Le voyage du minuscule à l’infiniment grand, au fil d’une rivière. D’abord filet avant de devenir ruisseau puis de rejoindre l’océan, la rivière nous raconte son parcours, ses tours et détours, ses habitants et ses voisins, ses obstacles et les paysages qu’elle creuse sur son chemin. Un livre à parcourir du bout des doigts, les yeux grands ouverts, pour s’éveiller en douceur à la magie de cette si belle ressource naturelle. « Par ici ! », Olivier Douzou & Benoît Audé, Rouergue, 3-6 ans, 15 €

OCÉANO Un pop-up incroyable qui ravira petits et grands! Sur chaque double page, des détails foisonnants révèlent ce qui se passe dans les profondeurs des océans, tout en gardant un œil à la surface. Poétique et engagé, ce livre en 3D offre une vue panoramique inoubliable sur la richesse de nos fonds marins et sur les conséquences des actions humaines sur les écosystèmes aquatiques. « Océano », Anouck Boisrobert & Louis Rigaud, Hélium, dès 4 ans, 16,90 €

MISSION PRÉSERVER L’EAU Publié dans la super collection « Je me bouge pour ma planète », ce petit manuel ludique conscientise les enfants à l’importance de cette ressource essentielle qu’est l’eau. Comment en prendre soin ? Quels petits gestes peut-on mettre en place pour la préserver ? Parce que, c’est vrai, à force de la voir couler de nos robinets comme par magie, on en oublierait presque sa très grande valeur, mais, aussi, sa fragilité. Un livre à mettre d’urgence entre toutes les mains ! « Mission préserver l’eau », Frédérique Basset, Rue de l’échiquier, dès 7 ans, 8 €

OCÉANS… ET COMMENT LES SAUVER Un album documentaire génial, qui a aussi le mérite d’être très beau ! On y découvre, émerveillé.e, dix écosystèmes marins fascinants. De la fosse océanique des Mariannes (la plus profonde jamais découverte) aux îles Kiribati, on plonge dans un voyage éducatif bourré de jeux, quizz et astuces pour s’informer mais aussi pour réfléchir à tous les petits gestes qui, ici, peuvent avoir de vraies répercussions là-bas. « Océans… et comment les sauver », Amandine Thomas, Sarbacane, dès 6 ans, 16,90 €

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Votre maman est unique ! Chérissez-la avec un cadeau qui a aussi du sens

Découvrez-les ici :

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944 bourses d’études attribuées aux enfants du Malawi

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7969 familles devenues auto-suffisantes au Malawi

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INTIMISSIMI

LANCE SA COLLECTION GREEN En tant qu’ambassadrice de la marque, Irina Shayk se confie sur son engagement écologique.

La durabilité est d'une importance vitale pour chaque être humain. Intimissimi est une marque pour laquelle cette notion est plus qu'un mot. Après une recherche sérieuse, elle a imaginé une nouvelle collection, la Green Collection, qui est une ligne spéciale de lingerie, pyjamas et tricots fabriqués à partir de matériaux durables à faible impact environnemental.

Que pensez-vous des deux ensembles que vous avez portés pour lancer la Green Collection ? J'ai été étonnée de voir à quel point cette collection est géniale. Les tis-

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sus sont doux et très confortables, et ce que j'aime vraiment, c'est savoir que chaque pièce est fabriquée avec un soin particulier pour les ressources de notre planète.

Quel est le lien entre mode et durabilité ? La mode trouve aujourd'hui son inspiration dans des formes et des matières inattendues, et je suis très heureuse de voir qu'elle utilise beaucoup de matériaux recyclés et de nombreuses marques cessent d'utiliser la fourrure et le cuir naturel.

Quelle est votre relation avec la mode écologique ? J'aime le cuir écologique et les matériaux respectueux de l'environnement utilisés dans un esprit de mode contemporaine.

Comment abordez-vous la durabilité dans votre vie quotidienne ? Je pense que chaque personne doit partir de sa propre maison. Par exemple, je n'achète pas de bouteilles en plastique, j'essaie d'utiliser de l'eau en bouteille, je fais de mon mieux pour ne pas utiliser de sacs en plastique. Tout part de petites choses qui se combinent en quelque chose de grand et important.

PRESSE

Intimissimi fête dix ans de projet de recyclage : que pensez-vous de l'évolution de la marque en matière de durabilité ?

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starbucks

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LES RITUELS PAUSE CAFÉ DE LA RÉDAC’ Premier réflexe au saut du lit, pause gourmande en fin de journée ou moment convivial entre copines… Quelles sont les petites habitudes de la rédaction ?

1 Starbucks Caffè Verona café moulu, riche et idéalement équilibré avec une note de cacao noire.

2 Starbucks Blonde® Espresso Roast, un espresso plein d’audace et de douceur.

Avec une moyenne de deux tasses par personne par jour, les Belges sont de grands amateurs de café, et la rédaction du ELLE Belgique n’y fait pas exception ! Bonne nouvelle pour les « coffee lovers » : les délicieux cafés Starbucks® se déclinent désormais en 19 produits - en grains, moulus ou en capsules - adaptés aux machines Nescafé® Dolce Gusto® et Nespresso®. Parfait pour déguster sa boisson préférée tout au long de la journée sans quitter la maison !

1 JUSTIN, PHOTOGRAPHE « Lorsque je me réveille, j’ai l’impression d’avoir un énorme nuage au-dessus de la tête. Il me suit partout, j’ai la tête lourde et les idées confuses. Une fois mon café avalé, ce nuage disparaît et je suis plus réactif. J’aime le prendre noir de noir ! L’idée est qu’il soit efficace et me booste pour la journée. Mon guilty pleasure ? Un onctueux caramel macchiato avec un peu de cannelle en hiver, ou un ice coffee l’été. »

2 SARAH, SECRÉTAIRE DE RÉDACTION « La semaine, c’est toujours la course à la maison. Alors le week-end, j’aime prendre le temps de me faire un bon café en papotant dans la cuisine avec les kids, c’est clairement notre petit rituel du matin... Mais c’est aussi un vrai moment de convivialité quand je peux le partager avec les copines à la maison. L’occasion pour nous de débattre des derniers gossips autour d’une tasse digne d’un vrai coffee shop. »

PRESSE

3 ELISABETH, JOURNALISTE SOCIÉTÉ

3 Starbucks Cappuccino, une boisson gourmande, riche et crémeuse.

« Mon métier me permet de travailler de chez moi. Je ne bois que des cappuccinos, deux ou trois sur la journée, et je n’ai pas trop d’heure limite… Mon plaisir presque-pascoupable, c’est le café de 18 heures ! Je le bois vraiment comme une gourmandise. C’est mon petit instant de détente qui me permet de me déconnecter après une intense journée de homeworking. Et lorsque je sors, j’emporte toujours ma cup réutilsable : il y a juste la place pour y mettre mon café préféré fraîchement préparé à la maison. »

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN COLLABORATION AVEC NESTLÉ. STARBUCKSATHOME.COM/BE

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e ll e radar

KENZO

CHANEL

Texte Elisabeth Clauss

MARINE SERRE

fashion

LA PIÈCE QU’ON N’AVAIT PAS VUE VENIR

LA MINAUDIÈRE À BOIRE

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C’est le geste écologique le plus glamour de la mode, une nonchalance bénéfique pour la peau et le moral : la housse à gourde et poudrier, le sac Martini pour clef de voiture (électrique, évidemment). Cette tendance « toujours un verre à la main » apportera sans doute son lot d’accessoires à boire et à manger, et il ne faudra pas s’arrêter à sa praticité assez relative. On ne pourra pas bourrer ces minaudières-là jusqu’à ras bord, inutile de minauder. Mais s’alléger pour s’hydrater, pour des modeuses aguerries, ce n’est pas la mer à boire. Transportez donc vos indispensables dans un cabas à part, et adoptez la coupe de champagne en cuir, nylon ou plexi pour faire pétiller votre quotidien. On s’apprête à célébrer les beaux jours avec panache, sans risquer d’avoir l’air d’une gourde.

IMAXTREE, PRESSE

1 Porte gourde en cuir, Smythson X S'Well, 475 €, sur smythson.com 2 Porte gourde en cuir 'The Quench Bottle' de Kurt Geiger, 100 €, sur deBijenkorf.be

ULYANA SERGEENKO

ALEXIS MABILLE

Des sacs ludiques et sophistiqués, pour bien s’hydrater cet été. À collectionner sans modération.

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-V

S OU

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O AB

!

Théâtre Royal des Galeries Directeur : David Michels

Un petit jeu sans conséquence

Misery Stephen King

Jean Dell et Gérald Sibleyras

La Revue

L’étudiante et Monsieur Henri Ivan Calbérac

Cuisine et dépendances Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri

Adorable Julia Marc-Gilbert Sauvajon et Mitty Goldin

www.trg.be - 02 512 04 07

En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge

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e ll e reportage Texte Elisabeth Clauss

J O H A N N E R I S S O U V R E U N N O U V E L E S PA C E

LE BON SENS DE

L'

ÉLÉGANCE

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reportage

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Depuis un an, elle diffuse la lumière de ses créations dans un nouvel atelier – galerie, à deux pas de la place Stéphanie, pour cultiver l’art du chic, sous toutes les Coutures.

Adepte des beaux espaces, elle a déroulé le fil de collections oniriques et pratiques pendant 35 ans dans une belle boutique du centreville de Bruxelles. Désormais, son studio de création s’installe dans un bâtiment moderne, construit autour de deux maisons anciennes rassemblées. Un vaste espace dégagé articule différentes ambiances de création-exposition, au cœur d’une clairière urbaine de 850 m². Sur trois niveaux, ce grand loft tout en transparence, murs et mobilier blancs abrite à la fois toute la fabrication des collections, une longue table de réception, et un musée vivant d’art contemporain signé d’artistes cotés. Au centre de la boutique, tel un chakra évolutif, un jardin japonais présente les thèmes forts des collections, sorte de vitrine intérieure poétique. Entre autres accessoires pointus et exclusifs – les pièces sélectionnées ne sont pas de celles disponibles partout à chaque coin de clic - Johanne Riss expose (et vend) les créations de Jay Ahr, un concept arty de sacs Louis Vuitton et Hermès vintage, brodés à la main, par thèmes : tapis persan, monde du sport, célébrités, ou Kama-sutra (avec des modèles censurés !) Une épopée créative aux multiples possibilité.

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e l le reportage

100 % de la création et de la production sont assurées dans les ateliers installés au sein de la boutique, par des couturières fidèles à la Maison.

La créatrice marie ses deux passions : l'art et la Couture. Johanne Riss produit des pièces uniques à porter ou à exposer.

Une histoire de voyages

Se faire belles « pour la galerie » Depuis longtemps, Johanne est collectionneuse d’art contemporain. De la mode, elle glisse à l’art, et développe son propre studio. Agencée en harmonie avec l’espace boutique, la nouvelle galerie d’art contemporain expose des œuvres sélectionnées en collaboration avec la « Galerie des multiples » de Paris à l’occasion d’Art Brussels. Outre les collections de la styliste, on admire des peintures, sculptures, et bijoux d’artistes. Dans ce concept pluriculturel, qui comprend un piano pour inviter bientôt des musiciens, l’espace pourra aussi accueillir des événements, des vernissages. Le fil conducteur de la première série ? Le dessin de mains, qui signent des messages de paix ou de sagesse. Johanne Riss a voulu concevoir un lieu de partage artistique, « où l’on va créer des pièces uniques, brodées, peintes, personnalisées », à exposer… ou à enfiler.

Art et artisanat La Maison produit des petites séries tous les deux mois environ, pour des clientes très attentives à ses nouvelles créations. De fait, la boutique gère très peu de stock, et peut réagir rapidement aux besoins de saison. Le propos de la marque : conce-

JELLEVANS, PRESSE

Créatrice et entrepreneuse autodidacte, Johanne Riss a quitté Paris en 1977, pour s’installer à Bruxelles. Son projet de l’époque : l’importation de chemises de confection française. Rapidement, elle a lancé sa propre collection de maille. De fil en aiguille, ses clientes, déjà fidèles, ont commencé à lui commander des robes habillées, sur mesure et par désir de porter des modèles qui n’existaient nulle part ailleurs. Johanne a affûté son style, privilégiant toujours l’artisanat haut de gamme, et s’est fait un nom, notamment grâce à ses robes de mariée avant-garde, qu’elle a eu, la première, l’idée de composer dans une étoffe performante destinée au sport et aux maillots de bain : un tissu près du corps, qu’on n’avait pas besoin de doubler. Cette technique l’a menée à sa robe signature, un fourreau de sirène, ultra confortable et galbant, dans une matière technique « sensitive » et anti transpirante. Très facile à laver en machine, qui sèche sur cintre : « c’est important, que mes pièces soient pratiques à entretenir et à emporter en voyages. » On le voit dans son décor épuré : Johanne Riss n’aime pas s’encombrer. À cette base de matières techniques simplissimes et sophistiquées, elle a progressivement ajouté de la mousseline de soie, et du tulle : « j’ai toujours adoré la danse, je l’ai beaucoup pratiqué enfant. » Toutes ses créations résultent de ses expériences personnelles : « je ne crée que ce que j’ai envie de porter ! »

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voir des vêtements pratiques et sports, pour courir les red carpets. La signature de Johanne Riss évolue avec la mode, grâce notamment à une capsule loisirs, une nouvelle collection de jeans ultra confortables, en Lycra, avec une coupe pantalon, et des modèles uniques en toile de denim, parfois brodée. Elle relance aussi ses sacs fabriqués en Belgique, et les chaussures, non doublées et super confortables, conçues en Espagne. Et bien sûr, elle développe pour cet été ses maillots de bain, épurés, essentiels, évidemment pratiques : des bandeaux que l’on peut rouler pour bronzer, des dos nus, que l’on peut ensuite mixer pour déjeuner en terrasse. Chaque une pièce est assortie de son bikini, pour multiplier les possibilités. Cohérente à sa démarche de travail à la main, Johanne Riss sélectionne ses fournisseurs de matières premières selon ces mêmes valeurs ; fidèle à sa clientèle comme à ses collaborateurs, la créatrice travaille avec la même équipe depuis parfois 20 ans, et vient de redynamiser son e-shop grâce aux inspirations de nouveaux jeunes collaborateurs.

Un petit jardin japonais intérieur, pour méditer autour de collections capsules.

Entre création et affection

Red Carpet Sport

« Mes créations me ressemblent, elles viennent de l’intérieur, juste l’essentiel au service de la féminité. Je viens d’une famille de commerçants, des gens simples, mais ma mère et ma grand-mère étaient toujours très élégantes, en talons aiguilles par tous les temps. J’ai bénéficié d’une éducation saine, où le travail était une valeur. Ma grand-mère m’a appris à tricoter, ma mère à coudre à la machine. Quand j’ai eu 15 ans, j’ai créé ma première silhouette complète – pour moi-même ! -, un short assorti d’un maxi manteau. Je ne me suis jamais arrêtée. Ma passion pour la fabrication des vêtements s’est développée, et quand mon fils était petit, et que je n’avais pas beaucoup de moyens, je lui tricotais des pulls ouvragés magnifiques. Mes deux enfants ont grandi dans mon atelier, et quand ma fille a commencé à sortir dans des réunions de famille, je lui confectionnais des petites robes de princesses. Au goût du jour, avec des jupes longues, en taffetas, avec rubans assortis dans les cheveux ». De même avec sa clientèle, Johanne Riss insuffle toujours de l’affection et de l’attention dans ses créations : « pour moi, le rapport direct avec les clientes est inestimable. Avec le temps, on devient toujours un peu amies. Elles me font confiance, et ça devient un échange. J’aime les recevoir et m’occuper moi-même de définir leurs besoins avec elles. Je suis une grande voyageuse, donc je comprends bien les impératifs des élégantes qui bourlinguent ! Pour ma créativité, j’ai besoin de bouger, de m’inspirer du monde qui évolue ». Logiquement, de cet apprentissage empirique des évolutions des aspirations féminines, Johanne Riss intègre ses impératifs dans ses collections : « en déplacement, il est facile de se composer une valise légère : on mélange les pièces et sans que ça prenne beaucoup de place, on multiplie les combinaisons pour composer une infinité de silhouettes ». Loin de la création désincarnée qu’on rencontre de plus en plus au hasard de la surproduction industrielle, la styliste belge fabrique logique.

Parmi ses fans, on compte Isabelle Huppert, Stéphanie Crayencour, Yolande Moreau, Dani Klein (Vaya Con Dios), la chanteuse d’opéra Sonya Yoncheva, ou Virginie Efira. Créatrice de grande élégance mais jamais d’un style engoncé, proche du milieu artistique, Johanne Riss a à cœur que ses collections soient accessibles à tout le monde, pour tous les modes de vie. C’est pourquoi en boutique, sa palette de couleurs en noir, blanc et rouge, basiques essentiels, peut se décliner dans une grande gamme de coloris au choix, sur commande. Dans l’esprit de la confection sur mesure, on peut adapter un décolleté, modifier un tombé. On connaissait Johanne Riss pour ses robes de mariées ultra-seyantes et anti-conformistes, et ses robes du soir qui garantissent une allure bluffante à chaque morphologie – lavables dans le lavabo d’une chambre d’hôtel et impeccables le lendemain – on (re) découvre désormais ses cachemires, ses étoles, ses bijoux contemporains entre punk-fantaisie et éthiquechic. Et la sensualité de l’art sans artifices. johanneriss.com

Des maillots comme des gaines souples et confortables, pour dessiner la silhouette en harmonie.

Un espace pluriartistique, pour accueillir vernissages, expositions et nouvelles collections.

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e ll e reportage Texte Ilaria Casati

ENFIN UNE MODE PLUS ÉCOLO ?

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DIOR

Si l’année 2019 a été l’année du virage « green », la mode reste une des industries les plus polluantes de la planète. Comment le secteur du textile réagit-il face à l’urgence climatique ? Et quelles mesures sont prises par les géants du luxe et de la fast fashion ? Voici les engagements pour 2020.

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E

n août dernier, François-Henri Pinault, le président du groupe Kering (Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta), présentait en marge du sommet du G7 de Biarritz le Fashion Pact : un engagement en faveur de l’environnement visant à réduire l’impact de la mode sur l’écologie, la biodiversité et les océans, avec des ambitions de neutralité carbone, d’approvisionnement à 100 % en énergies renouvelables et d’arrêt de l’utilisation du plastique à usage unique, à l’horizon 2030 et 2050. Parmi les signataires de la première heure : Armani, Hermès, Moncler, Prada, Chanel, Burberry. Mais aussi les enseignes de la fast fashion comme H&M, Gap ou encore Zara. Aujourd’hui, près de 36 entreprises, propriétaires de 250 marques de mode, se sont donné pour mission d’établir un business model plus « écoéfficient », sans renoncer au chiffre d’affaires ni à la mondialisation. Tous à l’exception de LVMH, Bernard Arnault ayant expliqué qu’il avait déjà mis en place de nombreux engagements au sein de son groupe. Chiffres à l’appui, le président du géant du luxe a tracé sa route en septembre dernier lors de l’événement Future Life. Sur la période 2013-2018, LVMH a déjà réduit de 16 % ses émissions de Co ² et vise 100 % de diamants certifiés en 2020 et la traçabilité totale des matières animales d’ici à 2025. Une volonté marquée par le rapprochement avec Stella McCartney – devenue conseillère spéciale de Bernard Arnault sur le développement durable – et la nomination de Hélène Valade à la Direction développement environnement. Sur le papier, la volonté de changement est donc clairement affichée. Mais qui pour vérifier, s’interrogent les ONG. Car si les engagements pris par les acteurs de la mode sont sans contraintes, n’oublions pas que leur réputation est bel et bien en jeu.

reportage

elle

de la mode parisienne a pris à son tour différents engagements à la fois industriels et événementiels. Navettes électriques, application smartphone à la place du guide papier… Loin d’être parfaites, ces grands-messes de la création et de la mise en scène affichent (enfin) des préoccupations environnementales et sociales.

La joaillerie orchestre sa révolution Si la demande ne fléchit pas, les ressources de la joaillerie, elles, sont épuisables. Comment faire face à une possible pénurie ? Grâce aux gemmes de synthèse fabriquées en laboratoire chimiquement et physiquement identiques à leurs équivalents miniers mais sans l’impact négatif que l’industrie génère sur l’environnement ou pour la société. Une révolution menée par des joailliers iconoclastes comme le parisien Courbet, les français J.E.M. ou Burma, l’autrichien Atelier Swarovski, les américains Vrai & Oro et Diamond Foundry, le belge Kimai qui n’utilise que de l’or recyclé, issu de déchets électroniques ou industriels, et des pierres cultivées en laboratoire. Quand on sait que même Tiffany & Co. s’est engagé dans une démarche de traçabilité, en dévoilant l’origine de ses diamants avant d’arriver aux doigts de ses clients, on se dit que la filière évolue. « Rien ne doit être opaque. Nos clients méritent de connaître l’ori- •••

Les Fashion Weeks s'adaptent

« SI LES ENGAGEMENTS PRIS PAR LES ACTEURS DE LA MODE SONT SANS CONTRAINTES, LEUR RÉPUTATION EST BEL ET BIEN EN JEU »

GUCCI

IMAXTREE

Sous l’effet de cette prise de conscience et très contestées par des instances internationales comme Extinction Rebellion ou Fashion Revolution (nées en réponse à l’effondrement en 2013 du Rana Plaza, à Dacca au Bangladesh, qui abritait des ateliers de fabrication de Primark ou Mango, entre autres, NDLR), les Fashion Weeks de New York, Londres, Milan et Paris se mobilisent. Ainsi, le British Council a lancé en 2018 l’institut Positive Fashion, qui a pour vocation d’accompagner les marques de mode et les jeunes créateurs dans leurs questionnements liés à la protection de l’environnement et de leur proposer des solutions concrètes. De son côté, le Council of Fashion Designers of America, dont la présidence est menée par Tom Ford, a mis en place depuis janvier 2019 la « Sustainability Initiative », un programme similaire destiné aux acteurs du secteur. En septembre dernier à Milan, Gucci, propriété de Kering, a donné le ton, faisant de son défilé printemps-été 2020 le théâtre de ses engagements : les invitations et le bois utilisés pour le décor du show étaient entièrement recyclés et recyclables. Et à Paris, la Fédération de la haute couture et

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e ll e reportage

SHRIMPS

STELLA MCCARTNEY

gine géographique et le parcours de leurs bijoux en diamants », explique Alessandro Bogliolo, directeur général du joaillier américain récemment acquis par LVMH. Preuve ultérieure qu’un autre bijou est possible, le maître de la joaillerie Chopard s’est lancé dans l’aventure de l’or éthique et traçable en basculant l’ensemble de sa production sur de l’or labellisé Fairminded. Dont la fameuse palme d’or du Festival de Cannes.

Stella McCartney ouvre l'ère de la fausse fourrure écolo Se dirige-t-on vers une fausse fourrure 100 % durable ? C’est le pari lancé par la créatrice britannique Stella McCartney qui a présenté en septembre dernier un manteau en fausse fourrure de Koba, la plus écologique jamais réalisée car issue de résidus de biocarburants de maïs. « C’est un pas en avant vers une mode plus responsable et attentive au bien-être animal », se félicitait la designer qui propose une véritable alternative pour une clientèle qui ne fait que croître. Une prouesse textile qui deviendra la norme ? Longtemps critiquée car dérivée de l’industrie de la pétrochimie, la fausse toison se rachète une conduite portée par de jeunes marques consciencieuses du bien-être animal (Shrimps, Apparis, House of Fluff) et désireuses de dépoussiérer l’image du secteur. Place à l’utilisation de matières premières de meilleure qualité, plus respectueuses de l’environnement comme le modacrylique, au toucher extradoux, ou le polyester recyclé confectionné à base de PET (sacs plastiques et bouteilles). Autre piste explorée, celle des dérivés du chanvre, dont la culture nécessite peu d’eau et de pesticides. Et les marques s’y mettent sans attendre le procédé parfait, dessinant les contours d’une société « fur free ».

Les baskets, la course au green

IMAXTREE, PRESSE

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ICICLE

« Des running, c’est 99 % de plastique issu à 99 % du pétrole », rappelle Sébastien Kopp, cofondateur de la marque de baskets écolos à succès Veja. C’est en partant de ce postulat que la griffe s’est lancé le défi de développer la « Condor », premier modèle

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« DES RUNNING, C’EST 99 % DE PLASTIQUE ISSU À 99 % DU PÉTROLE »

GABRIELA HEARST

Stop à la surproduction

à supprimer le plus possible de pétrole grâce à une composition à 53 % de matières biosourcées et recyclées. Un défi technique qui a nécessité plus de quatre ans de recherches. « Aujourd’hui, on peut courir environ 1.000 km avec, ce qui correspond à la durée de vie standard d’une basket », se félicite celui qui vend entre 2 et 3 millions de paires par an et ouvre en mars une grande boutique Veja à New York. Dans ce même esprit de sneakers green et stylées, Adidas s’est associée à Stella McCartney pour confectionner les premières Stan Smith vegan, New Balance fait équipe avec l’américain Reformation, et Nike et Converse ont sorti leurs premières baskets fabriquées à partir de matériaux recyclés. Une course au green qui ne fait que commencer…

La Chine donne l’exemple Poussé par la politique green instaurée au niveau local, le « made in China » change de visage. Le cas d’Icicle, un label originaire de Shanghai qui a très vite compris l’intérêt d’investir le créneau avec des vêtements 100 % en matières naturelles (laine, cachemire, soie) travaillées avec des pigments végétaux. Lancé en 1997 par le couple Ye Shou Zeng et sa femme Tao Xiao Ma, il se revendique durable et « soft fashion » avec des collections que l’on peut porter longtemps. « Icicle est d’origine chinoise mais sa vocation est internationale, dénuée de toute nostalgie ethnique », expliquait dans la presse la Française Isabelle Capron, vice-présidente d’Icicle Shanghai Fashion Group. La preuve par ses 270 boutiques ouvertes dans le monde.

Invendus brûlés, stocks difficiles écouler, produits textiles qui finissent à la poubelle : la surconsommation n’est plus à la mode. Cette prise de conscience ne concerne pas que les consommateurs, elle est aussi portée par les grands groupes qui souhaitent mettre fin à cette logique. Pour ce faire, de nouvelles techniques voient le jour en usine. Ainsi, Louis Vuitton prône une production raisonnée via un atelier inauguré en septembre dans l’ouest de la France et expérimente la réutilisation des matières. Un plan d’action qu’entend mener aussi l’italien Intimissimi avec l’opération « Recycle ». « Nous avons collecté pendant dix ans des sous-vêtements dans le monde entier. Aujourd’hui, nous sommes dans la mesure de proposer une ligne green de pyjamas, nuisettes, soutiens-gorge et culottes conçus en tissu recyclé », annonce la marque. Prada propose des sacs Re-Nylon conçus à partir de filets de pêche recyclés. Hermès a lancé sa ligne d’objets « Petit h », issus exclusivement de l’upcycling. Ce façonnage de pièces à partir de chutes est même adopté par H&M, et par de jeunes talents comme Marine Serre, le Néerlandais Ronald van der Kemp ou l’Américaine Emily Bode, finaliste du LVMH Prize en 2019. Mais « upcycler » n’est pas une mince affaire : il faut dénicher la bonne matière, en bon état, la nettoyer et souvent être obligé de travailler avec de petites quantités de tissus ou de vêtements. Une telle pratique est-elle viable à grande échelle ? Entre-temps, le retail s’organise, en développant les business de la seconde main ou de la location de vêtements. Selfridges, à Londres, invite Vestiaire Collective à ouvrir un espace permanent de 40 m², et la chaîne de grands magasins Nordstrom, aux États-Unis, noue un partenariat avec le site de location Rent the Runway. Faire du neuf avec du vieux… et continuer à vendre : sans doute la nouvelle équation de la mode pour la décennie à venir. ••• magazine ELLE 49

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Le denim voit vert

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C’est le vêtement le plus porté dans le monde, le plus vendu et le plus polluant. Un jean, c’est des centaines de litres d’eau, des pesticides, des colorants, de puissants détergents et des milliers de kilomètres de transport pour atteindre nos dressings. Alors, les marques — y compris les maisons très établies — repensent la fabrication de la toile pluricentenaire. En septembre dernier, Clare Waight Keller a présenté pour Givenchy des pièces en toile recyclée des années 1990. Quant à Ralph Lauren, le roi du denim US a mis au point « Design The Change » pour un denim le plus éthique. Ce changement d’attitude s’affiche aussi chez Gap. « Un meilleur denim. Une meilleure planète » clame le slogan de « Gap For Good », un programme qui vise à réduire l’utilisation de l’eau afin de limiter son impact sur l’environnement. « L’équivalent de 412 millions de bouteilles d’eau a déjà été sauvé depuis sa mise en place en 2016 », assure le jeaneur US.

Réfléchir aux à-côtés

Et après ? Entre sincérité, durabilité et rentabilité, il reste encore beaucoup à faire, déplorent les ONG environnementales. Parmi les chantiers de demain : ancrer l’écoresponsabilité dans l’identité des marques en trouvant un modèle économique qui soit profitable, le green comme argument marketing agaçant le secteur. Tout comme éduquer les consommateurs à mieux entretenir leur garde-robe pour éviter les gaspillages. Un combat qui ne fait que commencer.

IMATXREE

MARINE SERRE

Comment participer à un meilleur monde possible ? Voilà la question sur laquelle se sont penchés Guillaume Henry et Sophie Brocart avant de relancer la maison Patou. « Au-delà du recycling, nous avons voulu être irréprochables sur la traçabilité et les conditions de fabrication des collections. Chaque vêtement possède un QR code qui fonctionne comme une pièce d’identité. Tout est détaillé : de la provenance du tissu jusqu’à l’identité de l’artisan qui l’a confectionné. On a également réfléchi à tous les à-côtés autour du vêtement comme les cintres, les housses et les packagings, et on a décidé de les intégrer dans un circuit écoresponsable dont le gaspillage est considérablement réduit », explique le designer français. Conséquence directe : le client est informé de manière ludique et pédagogique.

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Texte Malvine Sevrin

L’EXEMPLE À SUIVRE Copenhague, épicentre de la mode scandinave, donne le ton. En janvier dernier, la Fashion Week danoise dévoilait son plan d’action en matière de durabilité d’ici à 2022. L’OBJECTIF ? Renforcer ses engagements écoresponsables et, plus important encore, inciter l’ensemble du milieu de la mode à lui emboîter le pas. « Tous les acteurs de l’industrie — y compris les Fashion Weeks — doivent prendre leurs responsabilités et changer leur façon de mener leur business. Il nous reste moins d’une décennie pour prévenir les effets dévastateurs du changement climatique, et nous sommes déjà témoins de ses effets catastrophiques aujourd’hui. En termes simples, il ne peut y avoir de statu quo », a insisté Cecilie Thorsmark, PDG de la Fashion Week de Copenhague.

LE PROGRAMME ? Réduire de 50 % l’impact environnemental de l’événement en luimême et repenser les systèmes de gestion des déchets, avec le zéro déchet comme objectif d’ici à 2022. Côté podium, marques et créateurs devront respecter 17 normes, impliquant entre autres l’utilisation d’au moins 50 % de textiles certifiés biologiques, recyclés ou upcyclés dans toutes leurs collections, le bannissement des cintres en plastique et des décors zéro déchet pour les shows.

ET APRÈS ? Loin de se reposer sur ses lauriers, l’organisation danoise a déjà annoncé qu’un nouveau plan d’action sera déployé en 2023, histoire de placer la barre encore plus haut pour l’avenir. « En tant que semaine de la mode, nous devons contribuer à rendre la durabilité attrayante. Nous avons une voix et une obligation éthique de l’utiliser. » Un signal fort pour les quatre Fashion Weeks officielles !

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e ll e reportage Texte Jolien Vanhoof

LES 5 VISAGES DE

Ça fait longtemps que Jérôme Dreyfuss ne dessine plus de vêtements et qu’il imagine des sacs à main pratique,s en cuir. Depuis près de vingt ans, ses modèles emblématiques – le Billy, l'Edgar, le Georges – définissent le style parisien. L’homme derrière le créateur ? On l'a rencontré.

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JÉRÔME DREYFUSS

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reportage

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Une discussion avec Jérôme Dreyfuss a des airs de montagnes russes émotionnelles. En une heure, on découvre dix personnalités différentes, heureusement toutes charmantes. Dans le fauteuil en face de nous est assis un créateur d’accessoires, un architecte, un blagueur, un rebelle modéré, un féministe et un amoureux de la nature adepte des cabanes au milieu de nulle part. Accrochez-vous.

Il aime les femmes Jérôme Dreyfuss : « À l’âge de 12 ans, j’ai entendu Serge Gainsbourg expliquer à la radio pourquoi il était devenu chanteur : il voulait conquérir la plus belle femme. Il n’était pas beau, alors il a tout misé sur son talent. C’est exactement ce que j’ai ressenti. J’étais timide et je me suis dit que si je voulais séduire la plus belle fille – et à l’époque, c’était Brigitte Bardot et Catherine Deneuve – alors je devais faire quelque chose pour lui voler son cœur. J’ai commencé à confectionner sur la machine à coudre de ma grand-mère des robes et des jupes, que j’ai vendues à des amis, à leurs parents et aux amis de mes parents. J’ai grandi dans un petit village en pleine campagne française, loin du monde de la mode parisienne. Mais les photos dans le ELLE France me fascinaient. Claudia Schiffer et Helena Christensen en couverture ont forgé mon imaginaire d’adolescent. » « À 20 ans, je travaillais pour l’agence de mannequins Elite. Un rêve pour tout jeune homme et une expérience formidable. Mais après deux ans, il était temps de passer à autre chose. En réalité, je n’ai pas fait grand-chose, à part observer les femmes les plus séduisantes au monde (rires). Un an plus tard, je faisais mes débuts à la Fashion Week avec une collection de prêt-à-porter. Ce succès, je le dois à la top-modèle Nadja Auermann. Elle n’a eu qu’à décrocher son téléphone et toutes ses amies ont rappliqué aux essayages. Je n’étais encore personne, mais les plus grands noms défilaient déjà pour moi. » « Je suis féministe. J’essaie de faciliter la vie des femmes en les observant. Je scanne tout et tout le monde. Il y a vingt ans, on reconnaissait la Française à son jean, son trench et sa cigarette. Aujourd’hui, les femmes ont d’autres besoins, notamment parce qu’elles ne se déplacent plus de la même manière. Elles sont accompagnées d’enfants, avec souvent un téléphone dans la main et un ordinateur sous le bras. C’est pourquoi je conçois des sacs à la fois légers et souples, qui comprennent de nombreux compartiments pratiques et même une petite lampe de poche pour leur permettre de retrouver facilement leurs affaires. Un jour, une amie m’a fait un merveilleux compliment. Une nuit, elle est rentrée chez elle ivre et ne parvenait pas à trouver le trou de la serrure de la porte d’entrée. À 4 heures du matin, elle a pensé à moi et à cette petite lumière dans son sac... »

Les règles le frustrent « Je ne suis pas un rebelle, je ne veux pas forcément être contre quoi que ce soit. Mais je n’aime pas non plus me laisser guider par toutes sortes de règles. Elles me frustrent. J’ai reçu une éducation assez libre et conviviale. J’avais à peine 17 ans quand j’ai déménagé à Paris et je dormais sur le canapé de mon frère. J’ai étudié à l’école de mode ESMOD, dont je me suis enfui au bout de trois mois. Je n’ai pas réussi à m’adapter au système. Je savais déjà coudre, mais à ma façon. » « Par ailleurs, je suis quelqu’un qui sait rester à sa place. Quand on est un gamin, il faut accepter de commencer au bas de l’échelle. Un jour, je suis tombé sur une annonce dans le quartier où vivait mon frère, près de la place de la Bastille. John Galliano, qui venait de rentrer de Londres, cherchait des stagiaires. Pendant cette première année, j’ai rangé ses archives, porté des rouleaux de tissu... Jusqu’à ce qu’il me propose de travailler à ses côtés comme assistant. J’ai découvert un nouveau monde, dénué de règles et laissant libre cours à la créativité. » « Plusieurs années plus tard, lors de mon premier défilé avec Nadja Auermann et compagnie, je n’ai pas pu résister : je me suis mis en tête d’ajouter un corset en ruban adhésif à la collection. Un souvenir de mon tout premier croquis à l’âge de 13 ans, quand je ne savais pas encore coudre correctement. Si vous aviez vu la tête de Suzy Menkes, et le choc qu’on pouvait lire sur son visage ! Un moment inoubliable. On ne peut pas obtenir un tel effet en respectant sagement les codes en vigueur. » magazine ELLE 53

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Cet homme est désespérément nostalgique « Je vais sans doute passer pour un vieux, mais c’était mieux avant (rires). Il y avait plus de place pour la créativité et la personnalité. Aujourd’hui, on fait simplement ce que le marché nous dicte. Lorsque j’ai conçu mes premiers sacs à main, les clientes voulaient du noir, mais je m’en fichais. Je me suis beaucoup investi dans la couleur. C’est différent aujourd’hui : 45 % des sacs que je vends sont noirs. Prenons un autre exemple : ces minisacs qu’on voit partout. Que peut-on y mettre ? Je ne comprends pas… Mais si la mode dit que c’est une tendance, alors il faut la suivre. Sinon les Galeries Lafayette ou Le Bon Marché ne les vendront pas. En tant que créateur, il est presque impossible de suivre son propre chemin sans faire de compromis. J’ai comIl est inquiet pour la planète mencé avec deux collections par an, actuellement « Bien sûr, il est facile de critiquer. Mais il est de il y en a quatre ou six, éventuellement complétées notre devoir, envers nous-mêmes et envers la sociépar quelques modèles exclusifs. Les attentes sont de té, de renverser le système actuel. Je sais que je ne plus en plus élevées, mais qui touche-t-on vraiment ? suis pas parfait. Mes sacs sont expédiés partout Combien de défilés parviennent à procurer le sentidans le monde et ça me rend malade. Je pensais qu’il serait plus propre ment euphorique d’avoir vu quelque chose d’innovant de les livrer par bateau, mais cette option s’avère tout aussi mauvaise. ou de révolutionnaire ? Je me souviens d’un client qui a Alors je continue à chercher des solutions. » visité mon show-room en 1998. Il sortait d’un défilé de Yohji Yamamoto et il pleurait. Une scène improbable « Pour chaque sac Jérôme Dreyfuss acheté, nous plantons un arbre. Et aujourd’hui. Ce lien émotionnel avec les vêtements, les nous ne travaillons qu’avec des peaux d’animaux provenant de l’indussacs et les chaussures a disparu. » trie alimentaire, ce qui représente 17 millions de kilomètres carrés de peau par an. Elles sont tannées, teintes et transformées en cuir. Je préfère cette méthode à celle du faux cuir créé à partir de pétrole. Je ne suis pas à l’aise avec ça. Parce que prendre du cuir de banane ou d’ananas comme base, puis l’enduire d’une couche de polyuréthane, ce n’est pas mieux. Je ne pense pas qu’on puisse remplacer le cuir par une alternative en plastique qui se révèle au moins aussi polluante à terme. »

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« J’ai toujours éprouvé une forte connexion avec la nature. Je viens de la campagne, alors qu’Isabel (Marant, créatrice et femme de Jérôme Dreyfuss, NDLR) a grandi à Paris. Au début de notre relation, je lui ai dit : désolé, mais je n’irai pas avec la poussette dans un parc bondé tous les week-ends. Il y a quinze ans, nous avons acheté une petite cabane au milieu de la forêt de Fontainebleau, sans électricité ni eau courante. On y est chaque week-end. Ce cadre m’apaise après une semaine de travail intense. Notre fils a seize ans et il se fiche d’Instagram. Il préfère faire quelque chose de ses mains, ce qui me rend extrêmement fier. »

« Notre famille a les pieds sur terre. Tout est relatif, et la mode ne fait certainement pas exception. On peut rire de tout. L’humour est ma façon de relativiser. Je prends mon travail au sérieux, mais j’évite d’en faire trop. Nous concevons des vêtements, nous ne sauvons pas le monde. Je me souviens quand Isabel était enceinte. Nous avons réalisé que quelque chose devait changer, car à l’époque nous travaillions tous les deux jour et nuit. Finalement, j’ai décidé de rester à la maison et de m’occuper du bébé, comme une bonne mère juive (rires). Cela n’a jamais été un sacrifice, au contraire. À ce moment-là, je n’avais aucune envie de me consacrer corps et âme à la mode, ce qui m’aurait contraint de travailler et voyager dans le monde entier sans voir ma famille et mes amis. Il s’avère entre-temps que je ne serai jamais prêt pour ça. »

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Il porte un regard amusé sur la mode

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ON A TESTÉ

LES GALAXY BUDS+ : POUR ALLER BOSSER Six grammes. On ne les sent pas et, pourtant, ils sont bien vissés à nos oreilles. Parfois pour mieux isoler, parfois pour mieux écouter. Utiliser les « buds » en open space ? Il fallait y penser. On parle d’une nouvelle génération d’écouteurs multifonctions. Leur révolution ? Permettre d’entendre des sons en haute résolution tout en restant maître de son environnement. Une manipulation simple et instinctive rendue possible par le mode d’amplification sonore qui équilibre les bruits qui proviennent de l’extérieur. « Avec les Galaxy Buds+, vous changez la façon dont vous ressentez le son » explique Katleen Goossens, product manager wearables chez Samsung. « Ce sont de véritables écouteurs sans fil, vous pouvez donc vous déplacer en 3D sans aucun câble, ce qui vous permet de bouger librement dans votre bureau pendant que vous écoutez votre musique préférée ou tout en ayant un appel important. Le mode d’amplification du son signifie que vous pouvez choisir vous-même combien de sons de votre environnement vous laissez passer et combien vous réduisez. Par exemple, si vous voulez vous concentrer, vous pouvez réduire le son autour de vous. Mais en fin de journée, quand vous quittez le bureau avec votre vélo, vous voulez percevoir plus de signes sonores autour de vous et là décidez de les réintégrer. » Concrètement, comment ça marche? Les Galaxy Buds+ sont présentés dans une boîte qui leur sert d’alimentation. Quand on ouvre la boîte, ils se connectent automatiquement, quelle que soit la marque de notre smartphone. Il n’y a plus qu’à les insérer dans nos oreilles ! Ils sont également pourvus de micros pour passer des calls. Avantage pratique, on peut prendre les commandes d’une application (podcast, musique, radio etc.) par simple pression sur les buds. Le choix de ces commandes se fait directement via l’application Galaxy Weareable. Appuyez pendant longtemps et l’application Spotify, partenaire de Samsung, s’ouvre. Tapez une fois et passez à la chanson suivante, deux fois la précédente. Pas besoin d’un diplôme d’ingénieur spatial pour y arriver. Utilisation facile et

confortable parce que ce n’est pas suffisant de les manipuler, il faut avoir envie de les garder visser à ses oreilles toute la journée. On finit vite par les oublier ! L’art est de pouvoir jongler, lorsque l’on travaille, avec les moments où on désire se concentrer et les moments où on communique. Et cette technologie sert d’interface idéale entre nos différents appareils, peu importe leur marque d’ailleurs, car Samsung fonctionne en « système ouvert. » Mais ce n’est pas leur unique force. « Notre principale caractéristique, c’est la durée de vie de la batterie: nous avons une batterie leader de l’industrie. Avec une seule charge, vous pouvez jouer onze heures de musique. Ensuite, il suffit de les remettre dans le boîtier du chargeur pour les recharger onze heures de plus. De plus, c’est une charge rapide, si vous voulez courir, vous pouvez simplement le charger pendant 3 minutes et partir pendant une heure. C’est vraiment pratique. Je l’utilise beaucoup, vous pouvez l’imaginer (rires) » précise Katleen avec énergie. Un enthousiasme qui nous a déjà gagné.s de toute façon puisqu’on ne se passe plus des Galaxy Buds+… Tiens, tu as quelque chose dans l’oreille ? Shut ! Je bosse. Les Galaxy Buds+ de Samsung sont pour Android et iOS au prix de 149,00 €. www.samsung.com

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN COLLABORATION AVEC SAMSUNG. SAMSUNG.COM

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UELLE REINE DE L’ÉCOLOGIE ÊTES-VOUS ?

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Marine Le Bris & Margaux Merindol Photo Thiemo Sander

De plus en plus de célébrités s’engagent en faveur de l‘écologie et contre le réchauffement climatique. Ces questions sont centrales pour la préservation de notre planète et l'implication des générations futures. Découvrez votre degré d’implication écologique dans ce quiz rapide et facile !

Concernant l’avenir de la planète, vous êtes plutôt...

Pour vos produits de beauté, vous :

A Optimiste : si on agit maintenant, il est encore possible de changer les choses. B Pessimiste : il est trop tard, les dommages sont irrémédiables. C Je n’y pense pas tellement, je ne me sens pas concernée.

A Privilégiez le DIY. B Achetez en majorité des produits bio. C Achetez ce qui vous fait envie, peu importe l’étiquette.

Pour vous, l’écologie est un sujet… A Minime, c’est surtout un sujet d’actualité. B Important, mais pas encore vraiment ancré dans votre quotidien. C Capital, il faut prendre conscience massivement et rapidement du réchauffement climatique.

Selon vous, qui doit agir en priorité pour préserver l’environnement ? A Les instances publiques et politiques. B Les citoyens, l’écologie est un effort collectif. C Les grandes entreprises.

À titre personnel, vous considérez-vous comme une personne engagée en faveur de l’écologie ? A Oui, je suis obsédée par l’environnement et le développement durable. B Très peu, mais j’aimerais faire plus. C Oui, cela fait partie de mes habitudes.

Le zéro déchet, ça vous parle ? A Pas vraiment, cela me semble très contraignant. B C’est un de vos objectifs 2020 : vous aimeriez réduire vos déchets même si ça vous semble encore compliqué. C C’est une seconde nature, une habitude que vous avez depuis longtemps.

STYLISME: EMILY CLAIRE SIBILLE

À la maison, vous : A Éteignez les lumières dès que vous quittez une pièce. B Ne faites pas particulièrement attention, mais veillez à ce que la lumière soit éteinte quand vous quittez la maison. C Avez installé des capteurs de présence dans toutes les pièces.

Pour nettoyer la maison, vous utilisez : A Que des produits faits maison : du vinaigre blanc, du bicarbonate de soude et du citron. B Ce que vous trouvez en grande surface. C Des produits systématiquement respectueux de l’environnement.

Concernant votre shopping, vous : A Achetez des vêtements principalement dans les grandes enseignes, la mode avant tout. B Vous achetez un peu moins et au maximum des pièces vintage ou issues de marques responsables et éthiques. C Vous n’achetez plus que l’indispensable minimum, la mode est cyclique, non ?

Si on ouvre votre frigo, on trouve quoi ? A Un peu de tout, vous n’achetez pas n’importe quoi sans regarder mais vous ne vous interdisez rien. B Rien de transformé : du bio, du local, du vrac, de saison et si possible zéro déchet. C Tout ce qui vous fait plaisir et qui vous permet de gagner du temps.

Avez-vous déjà adopté la gourde ? A Oui, vous n’achetez plus de bouteilles en plastique. B Vous n’y avez jamais vraiment pensé. C Vous y pensez, d’ailleurs vous en avez déjà une au bureau.

Parlons du plastique. Lorsque vous faites vos courses, vous : A Utilisez vos propres contenants, tote bag ou sac. B Utilisez ce qui est dans votre magasin, sans y prêter attention. C Achetez des produits en vrac.

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e ll e quiz « QUELLE REINE DE L'ÉCOLOGIE ÊTES-VOUS ? »

Qu’est-ce que le « Green Deal » ? A La feuille de route de la Commission Européenne pour 2020-2025. B La feuille de route de l’ONU pour 2020-2025. C La feuille de route des États-Unis pour 2020-2025.

Quelles sont vos habitudes digitales ?

Quelle taille fait le sixième continent, fait entièrement de plastique ?

A Moteurs de recherche écolos, moins de pièces jointes dans les mails, et ordinateur éteint tous les soirs, vous faites le maximum. B Vous éteignez votre ordinateur au moins une fois par semaine. C Vous ne saviez pas que vous pouviez être écolo grâce à votre ordinateur.

A 1.600.000 km². B 150.000 km². C 800.000 km².

Comment vous déplacez-vous majoritairement ? A En transports en commun, covoiturage ou transports électriques. B À vélo, trottinette, roller. C Avec votre voiture personnelle à essence ou diesel.

Comment envisagez-vous vos vacances ? A Groenland, Pérou, Ushuaïa : il n’y a que les destinations lointaines qui vous font rêver. B Dans mon pays où la région du monde dans laquelle je vis. C N’importe où, mais je fais attention au moyen de transport que j’utilise.

Selon la Banque mondiale, combien de personnes vont être forcées à migrer à cause des changements climatiques ? A 7 millions. B 55 millions. C 143 millions.

RÉSULTATS Un maximum de A Bravo ! Vous êtes une vraie Eco-Queen. L’écologie vous touche particulièrement et vous comptez bien y sensibiliser vos proches. Tous vos faits et gestes sont ecofriendly : de votre alimentation à vos vacances, en passant par votre hygiène, aucun détail ne vous échappe. Vous connaissez votre sujet sur le bout des doigts et n’hésitez pas à descendre dans la rue afin de marcher pour le climat. Vous avez compris les enjeux actuels et êtes persuadée que la protection de l’environnement est d’abord une responsabilité individuelle : vous avez raison !

Quelle charte écoresponsable a été signée cette année par les acteurs du luxe ?

Un maximum de B Vous n’êtes pas encore une Eco-Queen mais plutôt une Eco-Princess.

A Fashion Pact. B Luxury Pact. C Fashion Designers Pact 2019.

Vous connaissez votre sujet sans pour autant changer radicalement vos

Quelle est la décision clé de l’accord de Paris actée lors de la COP21 ?

gaspillage et vous ne sortez jamais sans votre gourde. Qui peut vous juger ?

A Limiter le réchauffement climatique à 4 degrés. B Limiter le réchauffement climatique à 2 degrés. C Limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré.

habitudes de vie. Certes vous prenez l’avion pour voyager, vous ne mangez pas toujours des fruits et légumes de saison, mais vous faites le tri, évitez le

Personne. Vous comprenez qu’il faut faire face à une transition écologique mais il vous faut une période d’adaptation pour faire évoluer vos comportements de consommation. Vous êtes sur la bonne voie, continuez !

Un maximum de C Vous êtes une duchesse de l’écologie, les questions environnementales sont un sujet encore un peu flou pour vous. Vous êtes conscience qu’il s’agit d’un débat important et vous commencez à appliquer de petits changements. Vous êtes curieuse et motivée pour changer et c’est déjà un grand pas pour alléger votre empreinte écologique. Avec des conseils pratiques, DIY, petits changements à réaliser l’air de rien, vous allez devenir progressivement une « queen » de l’écologie.

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Ecover

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UN DRESSING REMPLI DE CONSCIENCE ÉCOLOGIQUE Les achats compulsifs : la pire chose pour notre planète. Heureusement, il est facile de laisser s’exprimer sa passion pour la mode tout en protégeant l'environnement. Comment ? Grâce aux conseils d’Ecover. Plus que jamais, en ces temps mouvementés et en plein confinement, trier sa garde-robe est une saine activité ! #riendeneuf

ELLE X ECOVER CHALLENGE Ressortez de votre garde-robe cette petite blouse oubliée et participez au défi #riendeneuf sur ELLE.be.

1. ACHETEZ MOINS DE VÊTEMENTS ET CONSERVEZ VOS PIÈCES PLUS LONGTEMPS L’achat de trois vêtements de moins par an permet d’éviter 143 millions de kilomètres en camion. Achetez consciemment et gardez vos vêtements en parfait état plus longtemps, grâce à un produit de lavage écologique.

2. #RIENDENEUF Plongez dans votre garde-robe et redécouvrez ces vêtements que vous aviez oublié de porter. En moyenne, environ 33 vêtements de votre garde-robe sont non portés. En les portant 9 mois de plus, leur empreinte écologique (CO2, déchets et eau) sera réduite d’environ 20 à 30 %. Une manière d’upgrader votre dressing sans dépenser un euro. #riendeneuf

3. CONCENTREZ-VOUS SUR DES ACHATS RAISONNÉS Lorsque vous repérez une pièce qui vous plait, attendez au moins le lendemain avant de l’acheter. « Dormir dessus » vous permettra de sortir de l’emballement « coup de cœur » pour posément vous interroger à propos de sa qualité et de sa durabilité.

4. VINTAGE, BABY Achetez plus souvent des vêtements de seconde main afin de contourner automatiquement les processus de fabrication polluants.

5. SYNTHÉTIQUE ? NON MERCI. Les tissus synthétiques perdent des microfibres en plastique à chaque lavage. Mieux vaut ne plus en acheter, sauf si vous veillez à récupérer les microfibres qui s’échappent dans un sac de lavage GuppyFriend ou Cora Ball.

6. PATIENTEZ AVANT DE LAVER. ET FAITES-LE PLUS INTELLIGEMMENT. Chaque lavage consomme de l’eau et de l’énergie. Eliminez les petites taches à la main, lavez vos vêtements à 30° et demandez-vous si un lavage complet est nécessaire pour ce t-shirt que vous avez porté une heure. Retrouvez plus de conseils pour un lavage durable sur le blog d’Ecover www.ecover.com/be-fr/la-lessive-contre-le-gaspillage/

CET ARTICLE A ÉTÉ CRÉÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC ECOVER. WWW.ECOVER.COM

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e ll e reportage Texte Carolien Swinnen

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URAN ANTINK

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Durabilité. Éthique. Upcycling. Des mots utilisés à outrance et qui finissent par ne plus rien signifier. Laissons au créateur de choc néerlandais Duran Lantink le soin de leur donner une vraie signification.

Duran Lantink ? Ce nom ne nous disait rien. Mais il suffit de taper « pantalon vagin » dans un moteur de recherche pour mieux comprendre... Apparaît à l’écran la chanteuse Janelle Monáe dansant dans le désert. Elle porte une création ovale, d’un rose profond, dans laquelle on reconnaît sans peine un sexe féminin géant. Cette célèbre tenue est signée de la main de Duran Lantink, nommé pour le prix LVMH 2019. Un créateur à la recherche du point d’équilibre entre l’art et la mode, disposant d’une vision singulière de la durabilité. Dans un monde qui crie littéralement au secours, il ne travaille qu’avec des matériaux recyclés, vestiges de l’industrie de la mode de luxe. Il crée des designs innovants, à coups d’invendus et de chutes de tissu et évite ainsi que ces pièces se retrouvent soldées ou qu’elles soient détruites. C’est donc avec un enthousiasme teinté d’une pointe d’appréhension que je me rends à la semaine de la mode à Copenhague, où je pourrai l’interviewer. Le géant du denim Lee y présente sa nouvelle collection et une collab' avec le créateur néerlandais. Il a imaginé quatre pantalons, fabriqués à partir de tissus de récup' qui auraient d’ordinaire été jetés. La collaboration parfaite. Parce qu’aujourd’hui, si elle veut continuer de susciter l’intérêt, une grande marque a tout intérêt à compter quelqu’un de « durable » et d’« innovant » dans ses rangs.

Collaborer avec une si grande marque, le choix était évident ? Non, cette collaboration est inédite pour moi. Je n’ai pas l’habitude des produits frais. Ça ne correspond pas à ce que je défends. Je ne fabrique que des pièces uniques et j’adopte une « empty stock policy ». Cela signifie que je n’ai pas de stock. Ce qui est formidable dans cette initiative, c’est que le jean, l’acteur le plus polluant de l’industrie de la mode, se veut désormais innovant, dans un souci de faire les choses autrement pour protéger la planète.

Comment travaillez-vous vos propres collections ? Je travaille sur la base de projets uniques avec des enseignes multimarques. À la fin d’une saison, il leur reste toujours des pièces, même après les soldes. C’est ce qu’on appelle le « dead stock ». Je le réutilise pour fabriquer de nouveaux vêtements, ce qui représente une collaboration d’un nouveau genre entre le créateur et l’acheteur. En effet, la plupart des créateurs n’ont pas de contact avec leurs boutiques. J’essaie de trouver un chouette magasin dans chaque ville

que j’estime intéressante. En ce moment, je travaille avec Londres et Los Angeles. D’autres villes seront bientôt ajoutées.

Comment survivre en tant que marque sans une approche commerciale ? Les gens espèrent devenir extrêmement riches, c’est le plus gros problème de l’industrie de la mode. Mon moteur n’est pas l’argent, mais je m’en sors plutôt bien. Je mène une existence magnifique (rires). J’ai une équipe et je peux payer mon personnel. Chacun accomplit sa tâche et le stagiaire ne doit pas se sentir inférieur au patron. J’essaie de traiter tout le monde du mieux que je peux. Grâce aux boutiques avec lesquelles je travaille, j’ai des VIC (comprenez : « very important clients ») pour lesquels nous fabriquons également des pièces sur demande.

Quelle est votre vision de l’avenir de la mode ? J’ai un grand rêve, mais je n’ai pas encore les fonds ni la technologie pour le réaliser. J’espère que nous parviendrons à nous défaire en grande partie des matières, tout en évoluant vers un hologramme ou un système lumineux qui nous permettra de projeter quelque chose autour de notre corps. Il suffirait alors d’une tenue de base. Elle pourrait être verte un jour, bleue le lendemain, et ornée de voitures volantes le surlendemain. Je veux une industrie de la mode dans laquelle nous pourrons nous adonner au digital. Les gens se moquent de moi quand je dis ça.

Et dans un avenir un peu plus proche ? Nous devons trouver un moyen de ralentir la production. Nous avons créé un énorme tas de déchets de polyester, et il ne disparaîtra jamais. Ce que nous avons fabriqué, nous devons le réutiliser. Tout le monde croit qu’il est impossible d’arrêter la machine, mais je pense qu’il suffit d’appuyer sur un bouton. Il est en notre pouvoir de changer les choses, mais il faut que cela se fasse maintenant.

La fashion sphère adoptera-t-elle un jour cette façon de penser ? Je pense que oui. Aujourd’hui, tout tourne autour de la durabilité. Or, ce terme est galvaudé. Il s’agit souvent de marketing pur et dur. Nous sommes de plus en plus conscients du greenwashing, en particulier la jeune génération. Je pense que si le public dit qu’il veut que ce soit différent, l’industrie changera. C’est la sempiternelle loi de l’offre et la demande. ••• magazine ELLE 61

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e ll e reportage Vous êtes en train de révolutionner l’industrie de la mode ? Je l’espère. Regardez cette collab' avec Lee. J’ai longtemps hésité, parce que je n’étais pas à l’aise avec ça. Le jean n’est absolument pas un produit durable. Puis, j’ai eu une intuition : pourquoi ne pas faire une collection numérique ? Pour l’occasion, j’ai élaboré quatre pièces, avec le dead stock de Lee. Mon article préféré est un pantalon composé de pièces détachables, qui permet de faire des combinaisons à l’infini. Un seul pantalon peut donner vie à un tas de modèles.

Comment êtes-vous entré en contact avec la chanteuse Janelle Monáe ?

Deux silhouettes de Duran Lantink issues de sa collaboration avec H. Lorenzo. Duran Lantink et le photographe Jan Hoek.

Une de mes meilleures amies est la réalisatrice du clip de « PYNK ». Elle m’a demandé si je voulais concevoir quelque chose dans ce cadre-là. J’ai accepté avant même de savoir que ça devait avoir lien avec un vagin (rires). Janelle avait viré son équipe créative cinq jours avant l’enregistrement du clip, quand mon amie m’a appelé pour me demander de réaliser une robe vagin. Or, cela ne m’inspirait pas du tout ! Nous avons trouvé un compromis et j’ai créé un pantalon. Janelle était tellement fan du résultat qu’elle en a voulu pour ses danseuses aussi. Trois jours avant le tournage ! Jour et nuit, mon équipe et moi avons travaillé sur ce f* pantalon. Dans l’avion, dans la voiture jusqu’au désert où le clip était tourné... Un cauchemar. Ça m’a finalement rendu célèbre, mais je suis désormais le type au pantalon vagin pour toujours !

Pantalon vagin ou pas, le Centraal Museum d’Utrecht a accueilli une exposition dédiée à votre travail. Au début, le musée ne voulait acheter que ce pantalon, à bas prix. Ce n’est pas comme ça que j’envisageais les choses ! Ils ont alors proposé d’aménager tout un espace dans le musée. Mais le curateur a été tellement impressionné par mon travail que ça s’est transformé en une véritable exposition personnelle. Tout l’étage supérieur m’a alors été dédié. J’ai reçu beaucoup d’attention de la part de la presse, mais le meilleur compliment pour moi, c’est que le personnel de sécurité et de nettoyage ait apprécié l’expo. À ce qu’il paraît, ce sont les voix les plus critiques du musée. Ils voulaient même rédiger une pétition pour que mon travail soit déplacé au rez-de-chaussée (rires).

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« JE SERAI "LE TYPE AU PANTALON VAGIN" POUR TOUJOURS ! »

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Vous avez créé un sac à main moitié Louis Vuitton, moitié Gucci. Dans l’optique de choquer ? Vu que nous sommes immergés dans une culture obsédée par les marques, je voulais voir ce qui se passerait si je combinais les logos de deux grandes maisons. Je sais que les ados de 12 à 18 ans rêvent de s’offrir un pull mi-Gucci mi-Dior. Je n’ai rien contre la surenchère en matière de marques, mais ce ne sera certainement jamais mon core business.

Les maisons de couture concernées ont-elles réagi ? Pas encore. Mais elles sont au courant. Lors de la remise des prix LVMH, tous ces gens étaient là et ils n’étaient pas spécialement sympas. Officiellement, ils ne feront rien, parce qu’ils n’ont pas les moyens. Ils ne peuvent pas se permettre de poursuivre en justice quelqu’un qui fabrique quelque chose à partir de pièces qu’ils n’utilisent plus. Ils attireraient alors l’attention sur le fait qu’ils détruisent leur dead stock, ce qui est totalement irresponsable à notre époque. Tant que je continue à travailler à petite échelle, je ne crains rien. Enfin, je crois.

C’est le message ou la collection en tant que telle qui vous intéresse ? Les deux sont liés. J’ai un message et je l’emballe – littéralement – bien. Je veux que mes pièces soient portées dans la vraie vie. Vous savez ce qui me fait horreur ? Le comportement asocial d’influenceurs ou de stylistes de célébrités qui me contactent pour m’emprunter une pièce pour un événement. Ils n’ont rien compris à la philosophie de ma marque. Porter des vêtements pour prendre une photo ? C’est ridicule ! Ma réponse ? « Désolé, nous ne prêtons pas nos vêtements. Vous pouvez les acheter, et j’espère que vous en profiterez longtemps. »

COMMENT L A MARQUE LEE S'INTÈGRE T-ELLE DANS CE TABLEAU ?

Nike Air Max recyclées pour Cleopatra, une prostituée transgenre de Kaapstad.

Collab' avec Liberty London.

Le jean est l’article le plus acheté au monde, mais aussi le plus polluant sur le marché de la mode. La sensibilisation des consommateurs évolue, mais la planète continue de se dégrader. C’est pourquoi Lee travaille sur des solutions depuis 2018 parce qu’elle est convaincue qu’il existe un avenir durable pour l’industrie du textile. Morceaux choisis : • Indigood est un procédé de teinture de jeans innovant qui utilise 100 % d’eau en moins. En complément, l’utilisation de produits chimiques est réduite de 89 % et d’énergie de 65 %. • La collection Back to Nature présente des pièces emblématiques en version biodégradable. Si vous n’en voulez plus, vous pouvez enlever les boutons et mettre les vêtements au compost. • Contrairement à d’autres marques de jeans, Lee ne considère pas sa collection durable

Un « nouveau » sac à main fait de « vieux » Gucci, Loewe et Prada.

comme une capsule. Ses initiatives traversent toutes les collections.

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elle Tra v e l B a s e

LA LAPONIE C O N J U G A I S O N PA R FA I T E E N T R E D É T E N T E ET ACTIVITÉS UNIQUES

Se lancer dans une balade en traineau entouré.e de Huskies ? Oser un tour en motoneige à travers un paysage immaculé à couper le souffle ? Découvrir les aurores boréales de ses propres yeux ? La Laponie est la combinaison parfaite entre repos et découvertes. La destination n’était pas encore sur votre check-list ? Ajoutez là !

EN ATTENDANT LES AURORES BORÉALES Explorer, c’est le mot clé ! Quels moyens de transport utiliser ? Vous avez le choix. Un traineau tiré par des huskies ? Ces chiens extrêmement mignons — mais têtus — au très haut potentiel instagrammable adorent vous emmener à travers le paysage enneigé. Vous préférez

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marcher ? Une randonnée en raquettes est également au programme. Envie de sensation et d’un peu plus de vitesse ? Une visite en Laponie n’est pas complète sans un vrai tour en motoneige. En Laponie, vous voyagez à votre propre rythme et vous découvrez ce que vous voulez… Mais il y a une chose à ne vraiment pas manquer : les aurores boréales et leur spectacle lumineux naturel unique. Trouvez un bord de lac gelé où vous pourrez vous installer confortablement (et prendre le selfie ultime), ajoutez un feu de camp, faites rôtir des saucisses et des guimauves et attendez qu’apparaisse ce phénomène naturel exceptionnel dont le souvenir vous accompagnera durant toute votre vie.

PRESSE

Au revoir Bruxelles, bonjour Äkäslompolo. Avec seulement 500 habitants, peu de touristes et de délicieux restos à chaque coin de rue, ce village pittoresque de la Laponie finlandaise semble être tiré d’un conte de fées. Situé sur un magnifique lac et entouré de « collines » à couper le souffle, c’est le point de départ idéal pour explorer la Laponie.

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UN PARADIS POUR VOTRE CHECKLIST Il y a tellement de choses à faire qu’une liste est nécessaire. Que diriez-vous d’une visite dans une ferme de rennes ? La Laponie finlandaise a été la vraie maison de Rudolf et de ses amis durant des siècles. Saviez-vous que ces bienheureux animaux peuvent supporter jusqu’à trois fois leur propre poids corporel ? Ils seront heureux de vous emmener à travers le paysage idyllique qu’ils appellent « chez eux ». Prenez également le temps de vous détendre dans votre confortable chalet en bois ou dans appartement joliment décoré. Envie de tester le sauna finlandais ? Chaque logement en a un ! C’est le moment de gouter aux délicieux plats finlandais dans l’un des charmants restaurants du village, de lire un bon bouquin à suspense ou de vous promener au bord (ou sur) le lac. L’envie de bouger vous démange ? Réservez vos skis de fond, découvrez l’art de la pêche blanche ou l’équitation dans la neige. Ici, tout est possible.

LAISSEZ-VOUS GUIDER PAR LES RANGERS VOYAGES LAPONIE Comment profiter au mieux de cette destination ? Grâce aux précieux conseils de l’agence de voyages spécialisée Voyages Laponie, par exemple. Voyages Laponie organise votre voyage de A à Z : un vol affrété en direct depuis Bruxelles vers Kittilä, votre hébergement de choix et bien sûr un forfait d’activités complet, à un prix tout compris raisonnable. Il y a même un ensemble de vêtements et de chaussures thermiques à l’épreuve de la neige inclus dans le prix. Une fois surplace : deux Rangers Voyages Laponie vous accueil­ leront dès votre arrivée et vous guideront vers toutes vos activités. Vous avez froid ? Il suffit de leur demander gentiment, et ils vous prépareront même un délicieux thé chaud aux baies. Une spécialité locale ! Envie d’en savoir plus à propos de ce voyage ? www.voyageslaponie.com. Vous y trouverez toutes les informations dont vous avez besoin et vous pourrez même réserver votre voyage en ligne. Vous voulez vous laisser inspirer ? Consultez le groupe Facebook Lapland Trippers et rêvez devant les photos de celles et ceux qui y sont déjà allés. Bientôt, ce sera à votre tour !

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN COLLABORATION AVEC TRAVELBASE. TRAVELBASE.EU

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el le rigolo Texte Elisabeth Clauss Illustrations Marie Morelle

ASMR TA MÈRE Si vous vivez avec des ados, vous connaissez déjà. Si pas, on va vous murmurer à quoi vous échappez : l’ASMR, acronyme vénère de « autonomous sensory meridian response », la tendance qui fait grand bruit sur Youtube. Façon de parler.

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Des heures durant, des individus jeunes et exaltés épluchent des têtes de cotons tiges devant un micro. Des femmes ultra-pimpées osant à peine respirer font cliqueter leurs faux ongles de quinze centimètres fabriqués en tubes synthétiques, et des enfants malaxent avec dévotion des paquets de coton à démaquiller. Des millions d’internautes sont accros, certains ne peuvent même plus dormir sans être préalablement bercés par quarante minutes d’adagios de mastication en sourdine. Le but, pour cette génération acoustiquement dégénérée ? Se détendre. En se passant en boucle les sons les plus irritants humainement imaginables, avec tendance érotico-slimeuse. A priori, l’ASMR se revendique non-sexuelle, mais les vidéos de jeunes filles à la plastique avantageuse, tétant des raisins de rouges à lèvres en gros plan pendant des plombes, tout en chuchotant dans leur micro phallique, ça n’est pas piqué de la sucette. Cet art de rendre délétère un truc à priori inoffensif pour le système nerveux pour provoquer un apaisement, plonge tous les post-millennials en état méditatif. Tout ça, en chuchotant des propos lénifiants assez près de l’enregistreur pour se taper les dents dans la mousse. Petit florilège de ces drogues auditives, pour les curieux, et surtout, les pas nerveux.

Le tapping Faire du « tapping » (rien à voir avec le « tapin »), c’est pianoter avec des ongles longs, souvent faux, voire des trucs qui ne sont même pas des ongles, sur des écrans de smartphone – c’est exaspérant, vous n’avez pas idée - , des pierres ponces, des brosses pour chien. Ces petits bruits furtifs et répétitifs qui vous donnent envie d’encastrer leur instigateur dans le mur quand il s’agit d’une réunion de stratégie, font le buzz sur Internet quand il s’agit de calmer les excités de la feuille. C’est inexplicable. Certains posts comparent les vertus méditatives du pianotage de la pulpe des doigts sur un volant d’Opel Astra vs une Fiat Panda. Des milliers de vues. Variante hyper plébiscitée : le pinceau à blush délicatement balayé sur un micro. Les afficionados débordent de créativité pour concevoir des frôlements qui rendraient fou un moine bouddhiste sourd en lévitation. Ils utilisent leur belle énergie juvénile pour se coller des brillants colorés, façon bindis, sur la paume des mains, puis imitent la bande-son de fourmis paranoïaques stockant des noyaux pour l’hiver. L’un des posts stars sur YouTube offre dix heures de tapping ininterrompues, visionnées par 24 millions de fans. À se taper la tête contre la porte d’un ORL, mais sans oublier d’enregistrer, s’il vous plaît.

Les bruits de bouche Tout ce qu’on vous a appris dans votre enfance concernant la bienséance à table : aux chiottes. Gobez des calamars gluants, écrasez des bananes mûres entre votre langue et votre palais, béquetez des bonbons - très populaire, et indication fiable de l’âge moyen de l’audience - et notre préféré : léchez des oreilles. Mais attention, des fausses, en silicone. Sinon ça serait dégueulasse (smiley qui pleure de rire). Des heures durant, avec application, d’affables jeunes femmes à forte poitrine, dont l’unique but est d’aider leurs contemporains à trouver le sommeil, fourrent leur langue dans des fausses oreilles, ou suçotent des câbles d’écouteurs. Mieux encore, d’autres conçoivent des iPhones en pâte à sucre confondants de réalisme, les tapotent (voir plus haut) puis les bouffent. Darwin fait la toupie dans sa tombe, et les vues s’enchaînent pour une civilisation qui n’a pas fini de déjouer les règles du surréalisme.

Le « crinkling » Vous voyez le bruit exaspérant du paquet de chips ou de pop-corn au cinéma ? Le bruissement des miettes, le croquement des graines, le froissement du papier cadeau, toutes ces stimulations sonores qui vous donnent envie de faire un strike avec des gens ? C’est ça. Dans cette catégorie, vous trouverez du génie de créativité : certains Youtubeurs-aesmeurs diffusent le bruit du pétage de leurs boutons d’acné (si, vérifiez). Pour d’autres, c’est la douce musique du grattage d’un bouchon d’oreille (décidément, les esgourdes ont un succès fou auprès des méditatifs 3.0). Moins nauséeux, le claquage de papier bulle, ou le déballage de courses emballées dans du plastique. Le croustillement compulsif du mukbang (engouffrer des quantités de nourriture indécentes, frites si possible) fonctionne bien aussi. Plats de nuggets ou beignets ruisselants, si ça croque, la toile craque.

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Les bruits de cheveux

Des chuchotements, sans queue ni tête souvent, un fil ininterrompu de paroles qui bercent manifestement les individus en manque d’histoire du soir, comme au temps où ils palpitaient pour la dramaturgie de « Petit Ours Brun ». Une mélopée supposée apaiser, mais bien flippante, surtout lorsqu’il s’agit d’égrainer le nom de tous les abonnés à la chaîne. Au plus la description de « mes peintures à l’acrylique favorites » est inaudible, au plus le post est côté. Outre l’aspect « je te regarde quand tu dors » de nos pires cauchemars, cette pratique a dû être empruntée aux techniques de soutiration d’informations aux prisonniers de guerre, c’est pas possible autrement. Cela dit, le whispering (« very close-up », précisent les descriptions des chaînes YouTube avisées) englobe le « reading » qui, comme son nom l’indique en anglais, consiste en lire un livre à voix haute, mais à peine soupirée. Engranger un peu de culture au passage, c’est déjà ça de « gratting ».

Une jeune fille euphorique caresse les mèches d’une demoiselle en pâmoison. Froisse les boucles pour y mélanger des paillettes. Puis laque le tout, face caméra. Deux millions de vues. 45 minutes de léthargie capillaire. Sur les réseaux soucieux, le brossage de crinière (lent et micro à fond) remporte également un succès populaire à se natter les nerfs en épis, et le lavage (normal, après tout ce tripotage, on a le brushing gras), c’est juste la folie : une bonne coupeshampoing peut monter jusqu’à vint millions de vues. C’est la fin d’une civilisation, ne coupons pas les cheveux en quatre, ou alors en direct et avec du gel fixant extra fort qui crisse sous les ongles. Si le silence est d’or, pour toute une génération qui a intérêt à préserver ses tympans des cris d’orfraie de ceux qui ne supportent pas le tapotis du Bic sur la table, le bonheur est au bout du tapotis. Les petits sons exaspérants et tendancieux promettent un futur en diamants aux exhibitionnistes de la décibel ébranlée. Aux Sourds la Meilleure Revanche. magazine ELLE 67

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e ll e reportage LE RETOUR AUX RACINES

HERNO AUTOUR DU GLOBE La célèbre marque italienne de vêtements de pluie, Herno, tire son nom d’une rivière. Un hommage de son créateur, Giuseppe Marenzi, à la nature qui environne sa première usine, à Lesa dans le Piémont. 70 ans plus tard, son fils, Claudio Marenzi, lance Herno Globe, un nouveau label éco-responsable.

Herno Globe, qu’est-ce que c’est exactement ? C’est le label où convergent tous les projets « verts » d’Herno. Il rassemble notre expertise et notre savoir-faire, la performance et le style: il utilise toute la technologie de la marque. Herno Globe prend vie avec la collection SS 2020 - en tant que projet, il évoluera de saison en saison avec de nouveaux projets verts.

Comment avez-vous eu l’idée de ce projet ? L’expérimentation fait partie de l’ADN d’Herno depuis plus de 70 ans et l’attention que nous portons pour la nature est innée. Déjà en 2010, nous avons utilisé 8 % de notre chiffre d’affaires pour équiper Herno de panneaux photovoltaïques et nous sommes, d’un point de vue énergétique, autosuffisants. Une nouvelle étape a été franchie en 2016 avec la certification PEF (Product Environmental Footprint calculation - ndlr), développée en collaboration avec nos partenaires, c’est la première certification européenne de traçabilité environnementale pour un vêtement Herno. Du fil au vêtement fini, les 16 paramètres environnementaux établis par la Commission européenne ont été analysés, et nous sommes ainsi en mesure d’évaluer l’impact réel du vêtement Herno sur l’environnement. Ainsi, année après année, nous avons pu étudier et augmenter les projets verts, réunis dans ce label, Herno Globe. Et nous continuerons. Parka en nylon recyclé, Herno Globe, 600 €

Parlez-nous de l’oignon... quel produit inattendu ! Parmi les nouveaux projets de Herno Globe, il y a Onibegie, un tissu qui provient de nylon recyclé teint naturellement, l’oignon représente l’élément essentiel de la coloration. Il est utilisé pour la coloration du jaune, mais aussi comme coloration de base à laquelle sont ajoutés des éléments colorants tels que le charbon de bambou pour le gris, les feuilles indigo pour le bleu et les olives pour le vert !

« HERNO GLOBE, C’EST L’HOMMAGE QUE NOUS DEVONS À NOUS-MÊMES ET À LA PLANÈTE. POUR NOTRE SURVIE, ELLE A BESOIN ET MÉRITE TOUTE NOTRE ATTENTION » Claudio Marenzi, CEO

Qu’en est-il du design ? Est-ce facile de lier style et durabilité ? Notre devise a toujours été « la fonctionnalité au-delà de l’esthétique ». C’est aussi l’âme de la collection Globe. Aujourd’hui sur le marché des tissus on trouve enfin de très beaux tissus éco-durables, donc la cohésion entre engagement écologique et style est de plus en plus réalisable.

Et les plumes dans les vestes ? Pour la collection printemps-été 2020, les modèles Herno Globe ne sont pas rembourrés, tandis que dans la collection hiver 2020-21, le rembourrage de presque tous les modèles provient de plumes recyclées et régénérées obtenues à partir d’anciennes couettes, de cette façon, nous maximisons le cycle de vie du produit .

Je ne veux surtout pas limiter les projets de durabilité à une simple liste d’objectifs il faut éviter de « parler » de durabilité à des fins purement médiatiques - mais plutôt agir et faire évoluer les processus industriels de manière à sensibiliser l’entreprise, les salariés et le consommateur final aux enjeux environnementaux.

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Qu’a signifié pour Herno cette grande transformation ?

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merci C'est le moment de se reconnecter.

MARIANA MALTONI

MÈRE NATURE Body imprimé fleuri, Marques'Almeida.

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FORTE IMPRES SION Photos Mariana Maltoni Stylisme Jenny Kennedy

De l'imprimé ! Encore, encore et encore plus : cette saison se fondre dans la masse n'est pas une option. On s'en donne à cœur joie en les mixant ou on plonge de la tête aux pieds dans le même motif. À nous de choisir suivant l'humeur.

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Body imprimé fleuri, Marques'Almeida.

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Veste courte ceintrée verte imprimée marguerites et jupe assortie, Christopher Kane. Bas collant vert, Jonathan Aston via ukthights.com

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Manteau et chemise, Dolce & Gabbana. Mocassins à talons en cuir verni, Valentino. Chaussettes en latex, Atsuko Kudo.

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Robe rouge imprimée fleuri, Givenchy.

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Robe à manches bouffantes et nœuds, Richard Quinn. Mocassins à talons en cuir verni, Louis Vuitton. Bas collant tie-dye, Pamela Mann. 76 ELLE magazine

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Top imprimé tigre en noir et doré et legging avec bottes assorti, Balenciaga.

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Slipdress, Miu Miu. Top à manche longue imprimé léopard, Norma Kamali. 78 ELLE magazine

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Top oversized, jupe assortie et gants à carreaux, magazine Emilia Wickstead. ELLE 79

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Chemise brune et verte imprimé fleuri, chapeau assorti, Fendi. 80 ELLE magazine

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Combinaison asymétrique, escarpins et gant, Moschino. magazine ELLE 81

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Robe, Giorgio Armani.

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Maquillage : Celia Evans pour Chanel @One Represents Coiffure : Asahi Sano @Caren Manucure : Nichole Williams @Beautti Mannequin : Charlotte Carey @The Hive Management Assitante stylisme : Julia Harvey Créateur du décor : Nicola Bell

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Robe avec ceinture et broche, mocassins reportage à talons en cuir verni, Louis Vuitton.

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À FLEUR DE PEAU Discrètes ou envahissantes, uniques ou en bouquets, bigarrées ou homogènes, les fleurs éclosent dans les dressings et le printemps s’installe à même la peau.

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Short flottant en soie et dentelle, Carine Gilson, 320 €.

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Coordination Eloïse Pirard

LA FINE FLEUR À l’ombre des jeunes filles en fleurs, il y a des couleurs acidulées, des tons pastel, des coupes fluides et des matières légères qui bourgeonnent. De Carolina Herrera à Anna Sui en passant par Prabal Gurung, les créateurs se sont tous mis à conter fleurette et la tendance a poussé. Ci-dessus: Boucles d'oreilles avec Zircon, Pandora, 59 €. 1 Body à col V et imprimé floral rétro, Tezenis, 19,99 €. 2 Haut raccourci en brocart métallisé, Rotate Birger Christensen, 280 €. 3 Pantalon taille haute et coupe fluide, Michael Lo Sordo, Farfetch 388 €. 4 Robe portefeuille inspiration japonaise, Pinko, 260 €. 5 Montre nude, Ice watch, 89 €. 6 Ceinture en cuir, Paloma Wool, 69 €. 7 Mules en cuir effet lézard, By Far, 345 €. 8 Sac à main en satin, Nanushka, 350 €.

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AU RAZ DES PÂQUERETTES Envoyer les looks sophistiqués sur les roses, direction la campagne et ses champs de blés dorés. Dans une ambiance bucolique, les corps se parent de blanc et de dentelle pour affronter l’arrivée des chaudes journées. Véritables bouquets sauvages, ces looks s’emparent de la ville et redéfinissent l’allure des citadines.

Ci-dessus : Sac en cuir avec impression paysage, Jacquemus, 400 €. 1 Bralette en dentelle, Love Stories, 60 €. 2 Robe avec imprimé fleurs jaunes, & Other Stories, 199 €. 3 Jean balloon édition limitée, Weekday, 60 €. 4 Mitzah en twill de soie blanche, Dior, 180€. 5 Robe en dentelle de Valenciennes, Liu Jo, 219 €. 6 Blouse en soie doupion, Maison Cleo, 160 €. 7 Culotte en dentelle, Love Stories, 35 €.

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Robe en crêpe de soie sablé, Dior, 4.500 €.

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Escarpins fleuris, Aquazzura 550 €.

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MAUVAISE GRAINE Cacophonie de couleurs, choc des motifs et collision d’imprimés, les fleurs se rebellent. Chez Marni, Moschino ou encore Givenchy, elles quittent leur statut de filles sages pour côtoyer les durs à cuir de la bande. Dans une ambiance Woodstock, les fleurs deviennent plus rock.

Ci-dessus : Top court avec manches bouffantes, Zara, 25,95 €. 1 Mini-robe en coton inspiration années 60, Rixo, 225 €. 2 Robe imprimé jungle, Mango, 39 €. 3 Jupe en jean, Caroline Biss, 160 €. 4 Culotte avec dentelle, Intimissimi, 10 €. 5 Bandeau, Rituals 14,90 €. 6 Cabas avec imprimé floral, Gucci, 1.490 €. 7 Robe en crêpe à rayures et imprimé fleuri, Twinset, 250 €. 8 Boucles d'oreilles dorées, Souvenirs De Pomme, 99 €.

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L'APPEL DE LA NATURE Photos Victor Demarchelier

Stylisme Marine Braunschvig

Notre conscience écologique est enfin totalement réveillée. Les matières organiques, les tissus recyclés et les marques vertes prennent le relais. En route pour l'écotrip de notre vie ?

Page de droite : Trench en coton durable, 3.1 Phillip Lim. Body, Amur. Baskets, Veja. Chaussettes, Swedish Stockings. Lunettes de soleil, Stella McCartney. Sac à dos, Bleu de Chauffe.

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Poncho à capuche, Ssone sur matchesfashion.com Top avec foulard, Batsheva. Jean, Guess. Slippers faites main de tapis recyclé, Calla Paris. Chaussettes, Swedish Stockings.

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Chemise, Zara's Join Life. Top avec foulard (sous le T-shirt), Batsheva. T-shirt 'Live your dream', Alberta Ferreti x Eco-Age.Sac, Prada Re-Nylon. Boucles d'oreilles, Tiffany & Co.

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Page de gauche : T-shirt en coton organique, Balenciaga. Veste en jeans, Levi's. Short, Talia Collins. Sac à dos et chapeau, Millet x Phipps. Gourde, Doursoux. Sur cette page : Top à col roulé, jean et poncho en crochet, le tout Marine Serre.

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Cape en satin, Awaveawake. Top à col roulé, Marine Serre. Pull en tricot, Eric Bompard. Short, Talia Collins. Chapeau de paille, Stella McCartney. Gourde, Doursoux.

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Trench, Stella McCartney. Top à col roulé (sous le polo) et lunettes de soleil, Marine Serre. Polo en coton, Ralph Lauren. Short, Courrèges. Slippers faites main de tapis recyclé, Calla Paris. Chaussettes hautes, Swedish Stockings. Maquillage : Celia Evans @ One Represents. Coiffure : Hiroshi Matsushita. Mannequin : Liz Thompson @ Oui Management. Assistante de la styliste : Clotide Gruber

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Nob © Dupuis, 2020.

PARTAGEZ VOTRE SOUTIEN À TOUS CEUX QUI PRENNENT SOIN DE NOUS ! Pour remercier les équipes de soignants et tous les professionnels qui s'engagent en cette période compliquée pour que notre vie puisse continuer, découpez et accrochez cette image à votre fenêtre. Un petit geste pour un grand élan de solidarité !

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On puise dans la nature ce qu’elle fait de mieux pour sublimer notre beauté depuis l’intérieur.

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e ll e beauty Maquillage Noriko Textes Malvine Sevrin Photos WIN TAM

BYE LE STRESS Très en vogue à L.A., la cosméto adaptogène débarque en Belgique via le nouvel e-shop Ada Studios. Le principe ? Des soins à base de plantes et d'herbes - traditionnellement utilisés en médecine chinoise et ayurvédique - qui "s'adaptent" à ce dont le corps a besoin pour gérer les effets toxiques du stress. Grâce aux différents actifs des plantes, la peau apprend ainsi à mieux se défendre contre les agressions diverses (UV, pollution, etc.) et affiche un teint lumineux. Le ginseng, la maca, le pfaffia ou encore la rhodiole sont les nouveaux super héros à se nicher dans nos crèmes, masques et autres soins.

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CURE VITAMINÉE Envie d’une peau sans défaut ? La vitamine C, naturellement présente dans certains fruits, est une alliée incontournable. Dotée de propriétés antioxydantes, elle combat les dommages causés par le soleil et la pollution mais aussi stimule la production de collagène, éclaircit les taches pigmentaires, lisse la texture de la peau et uniformise le teint. Aux changements de saisons, on l’incorpore à sa routine beauté sous forme de cure à l’aide de sérum ultra concentré, de crème hydratante ou de soin booster. À savoir que la concentration minimale en vitamine C doit être de 5 % pour que le produit soit efficace.

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PEAU (PRESQUE) NUE Fini le contouring et les fonds de teint ultra couvrants, l’heure est à la légèreté. On revient à un make-up plus minimal. Une base qui hydrate la peau en profondeur, un teint léger qui laisse apercevoir les éventuelles taches de rousseur, des sourcils brossés mais pas tracés, et des lèvres glossy. En touche finale ? Rien ne donne meilleure mine que des pommettes rosées et quelques

COIFFURE : TAO LIU. STYLISME : JILL GUO. MANNEQUINS : FLORA @ LACOCOMODELS & GRACE @ M2 MODELS. MANUCURE : ZHAO XIAOQIAN.

touches de highlighter pour refléter les endroits où le soleil touche naturellement le visage.

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LET’S GLOW ! Envie d’un make-up bonne mine, lumineux et ultra glowy ? Voici nos indispensables 6

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1 Masque or végétal qui illumine le teint, Talika, 30 ml, 22,90 €. 2 Ombre à paupières 'Sunsphoria', Bronzing Collection, M.A.C, 25 €. 3 Huile à lèvres Dior Lip Glow Oil, 38,43 €. 4 Fluide enlumineur de teint effet irisé 'Les Beiges', à appliquer sur le haut des pommettes, l’arête du nez, l’arc de Cupidon et le menton, Chanel, 30 ml, 44 €. 5 Roller 'B.A.E.' composé de deux pierres en serpentine pour stimuler la circulation sanguine du visage, Hema, 12,50 €. 6 Poudre 'Prisme Libre', 4 teintes pour donner de luminosité à la peau, Givenchy, 53,50 €. 7 Crème hydratante Mine d’Or, Sampar, 30 ml, 29 €. 8 Perles de poudre révélatrices de lumière 'Météorites', Guerlain, 25 g, 59 €. 9 Blush pêche dorée 'Georgia', Benefit Cosmetics, 8 g, 35,50 €.

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e ll e beauty Texte Valentine Pétry

PHOTO : XAVI GORDO. STYLISME: INMACULADA JIMENEZ MATEOS

LA BEAUTÉ VERTE EN MARCHE

Nos produits cosmétiques sont en pleine mutation ! Grâce aux nouvelles biotechnologies et à des formules végétales blufflantes, l’industrie innove afin de réduire son impact environnemental et préserver la biodiversité. Un challenge immédiat.

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Les biotechnologies, une alternative séduisante

ous avez forcément déjà acheté des produits de beauté estampillés « naturels », « green », ou « développement durable ». Ils sont devenus incontournables. Et toute l’industrie cosmétique est désormais à pied d’œuvre. Les consommatrices sont de plus en plus sensibles à l’impact environnemental de leurs produits de beauté. « Ma crème abime-t-elle la planète ? » est le challenge majeur des prochaines années. Un défi auquel tous les acteurs de la beauté prennent part sans restriction.

Plus « green », plus « clean »

Cela fait plus d’une décennie que les maisons cosmétiques réfléchissent à produire des formules plus clean, plus green. De nombreuses marques proposent des produits biodégradables (comme l’huile nourrissante de Kiehl’s, biodégradable à 99,91 %) ou à majorité constitués d’ingrédients naturels. Mais l’effet zéro sur la planète n’existe pas (encore). « Pour estimer ce point, il faudrait quantifier l’impact carbone d’un ingrédient et son coût sur les ressources naturelles à toutes les étapes : celui de la pousse (faut-il beaucoup d’eau ?), puis de la récolte (souvent à l’aide de véhicules motorisés), de l’extraction, et de la transformation (avec des solvants) et enfin du transport » explique Jen Novakovich, fondatrice de la plate-forme scientifique The Eco Well. Dans le cas des huiles essentielles, par exemple, cet impact peut varier. On obtient de l’huile essentielle de sauge avec très peu de feuilles ; mais plusieurs tonnes de roses sont nécessaires pour obtenir quelques litres de nectar.

L’impact des ingrédients Côté soin de la peau, certains ingrédients, comme la vitamine C ou le rétinol, très à la mode, sont quasiment impossibles à obtenir en grande quantité de manière naturelle. Mieux vaut privilégier des solutions moins gourmandes en énergie. « Réfléchir uniquement sur la « naturalité » des produits ne suffit pas. Il faut calculer l’impact de chaque ingrédient- végétal ou de synthèse- à partir de données scientifiques précises. Les grands groupes cosmétiques sont des acteurs clés, car ils ont les ressources pour employer de larges équipes de chercheurs. L’idéal serait d’en faire un manuel disponible à toute l’industrie. », poursuit Jen Novakovich. La communication avec les consommateurs est la clé afin de leur faire comprendre des démarches parfois compliquées. « Rappelons que les ingrédients de synthèse permettent d’éviter les cultures intensives, la déforestation dans certains cas, de préserver la biodiversité. Ils permettent parfois de limiter l’utilisation de solvants, qui peuvent être polluants », décrypte Sophie Strobel, biologiste spécialisée en cosmétiques. Nous avons plus que jamais besoin de scientifiques pour répondre aux défis écologiques.

Si les ressources naturelles doivent être préservées, alors quel est l’avenir de la cosmétique ? « Les biotechnologies », répondent en chœur les experts. Déjà très répandues dans l’industrie, elles utilisent des bactéries placées en culture (dans un bioréacteur) pour produire les ingrédients désirés, comme l’acide hyaluronique, par exemple, un précieux hydratant et anti-âge pour la peau. Cela permet d’obtenir des produits très similaires au naturel, sans dépense d’énergie élevée, ni pollution. La bio fermentation est l’une des techniques les plus enthousiasmantes. Ces nouvelles technologies permettent de résoudre certains problèmes. Par exemple, la vanille naturelle est de plus en plus rare. La version synthétique est un bon compromis pour la remplacer.

Préserver la biodiversité Ces molécules font également évoluer l’industrie de la beauté, notamment la parfumerie : loin d’être des freins, elles permettent aussi aux nez de révéler de nouvelles facettes de ces notes. « Cela ne veut pas dire que nous devrions abandonner la culture de vanille, rappelle Dr Barbara Olioso, scientifique spécialisée Green. Certaines populations en dépendent. Il faut donc la préserver et la réserver pour une niche. » Bien sûr, la protection de la biodiversité passe par la protection des populations de producteurs. « En Indonésie, où la déforestation fait des ravages, on a incité certains habitants à cultiver une fleur sauvage, qui pousse au cœur des forêts. En proposant un coût d’achat élevé, on réussit à préserver la biodiversité » continue t-elle. De nombreuses maisons vont plus loin, à travers des actions sur le long terme : Guerlain est engagé depuis de nombreuses années pour protéger les abeilles. La maison lance désormais un programme en partenariat avec l’UNESCO pour développer pendant 5 ans des zones d’apicultures et accompagner les apiculteurs dans une démarche de développement durable, dans le monde entier. Finalement, c’est la pluralité des méthodes de production et des engagements qui garantit le maintien des ressources naturelles.

« LA BIO FERMENTATION EST L’UNE DES TECHNIQUES LES PLUS ENTHOUSIASMANTES »

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L’incontournable challenge du recyclage Au-delà des formules, ce sont les emballages qui changent la donne. Pour polluer moins, le premier geste est de choisir des packagings plus durables. Sur ce point, tout le monde est d’accord : c’est le grand challenge des prochaines années. Moins polluante que le secteur de la mode, la cosmétique a tout de même une large marge de progression car elle est très consommatrice de plastique. Ces deux dernières années, les grands groupes se sont mis au pas, pour réduire la quantité de plastique utilisée à horizon plus ou moins long : chez l’Oréal, tous les emballages plastiques seront « rechargeables, remplissables, recyclables ou compostables » d’ici 2025. Chez Unilever, la maison britannique REN s’est donnée 2021 pour atteindre l’objectif « zéro déchet », et a lancé un flacon pompe sans mécanisme en métal : entièrement en plastique, recyclable à 100 %. La même marque a produit un tube de crème solaire constitué de plastique recyclé et recyclable, une prouesse également. L’Occitane a également pris des mesures ambitieuses. Mais cette transformation du secteur est un processus long. Le grand casse-tête : les emballages de maquillage. Ils sont plus difficilement recyclables, car constitués d’une multitude de matériaux : plastique, métal, miroir… Polluer moins nécessite un effort à différents niveaux : « En amont, les designers doivent concevoir des produits facilement recyclables, avec un seul matériau par exemple. Ensuite, le consommateur doit savoir où jeter le produit et comment séparer ses composants. Enfin les infrastructures de tri des déchets doivent être rénovées pour pouvoir assurer un recyclage non polluant.

Bref, tous les partenaires doivent évoluer main dans la main », détaille Dr Barbara Olioso. Pour le moment, à peine 10 % est effectivement recyclé. Déprimant ? Oui, mais la question de l’excès de plastique agite toute la planète : « je suis plutôt optimiste car j’observe des innovations intéressantes dans les concours scientifiques, comme par exemple le développement d’un champignon qui « mange » le plastique. Ces inventions ne sont pas forcément viables pour le moment, mais on sent que la question alerte la communauté scientifique mondiale. On va finir par trouver une solution » explique Jen Novakovich.

« EN AMONT, LES DESIGNERS DOIVENT CONCEVOIR DES PRODUITS FACILEMENT RECYCLABLES »

Des emballages innovants

Recycler ne suffit plus. Cette année, les firmes se tournent vers des matériaux de plus en plus innovants. On connait déjà l’alternative au PET (plastique traditionnel), le PLA, un emballage végétal compostable à haute température. Ce n’est qu’un début. L’Oréal vient de développer un tube majoritairement composé de papier d’origine végétale (sur le marché en 2021), et un tube en carton (chez la marque Garnier cette année) tandis que Chanel collabore avec une entreprise finlandaise pour produire des pots sans plastique. À minima, les entreprises allègent les pots, notamment en verre, car il est lourd, donc très polluant quand il est transporté. Un challenge pour le secteur du luxe, dans lequel un produit pesant a longtemps été synonyme d’expérience « premium ». Ce marché propose de plus en plus de pots à remplir en magasin, comme Yves Saint Laurent et ses sérums Pure Shots ou Lancôme, dont le parfum destiné aux millenials Idôle est rechargeable en boutique. Le modèle est également promu par le groupe Natura Brasil, à la pointe sur les questions environnementales : il est « carbon neutral » depuis 2007. Pour être véritablement efficaces, ces recharges supposent que les consommateurs soient fidèles au même produit sur le long terme. Mais ce ne sont pas les seules solutions : inspirés du secteur alimentaire, les modes de consommation alternatifs, comme les boutiques en vracs, sans packaging, ou proposant de récolter et recycler tous les emballages beauté contre des avantages commerciaux se multiplient. Les marques Lush et the Body Shop proposent ce type d’initiatives dans plusieurs métropoles. Ces solutions séduisantes supposent que nous modifions légèrement nos habitudes.

DANS LE FUTUR : LE WATER-FREE Le plus grand défi est encore à venir. L’eau représente le principal ingrédient des produits cosmétiques. Une crème peut contenir de 60 à 80 % d’eau et les lotions, gels-douche ou shampoings jusqu’à 95 %. Son importance proportionnelle la rend donc primordiale. Mais selon les chercheurs du World Resources Institute, dû au réchauffement climatique, la planète se dirigerait vers une importante pénurie d’eau : « Environ 470 millions de personnes seront en proie à un manque d’eau à l’horizon 2030 ». L’industrie cosmétique se prépare déjà à son prochain défi: le « water-free ». 106 ELLE magazine

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LE LISSEUR SANS FIL Qui n’a jamais rêvé de pouvoir retoucher son brushing à la sortie de la salle de sport, après une averse ou avant un rendez-vous important ? C’est désormais possible grâce à la dernière innovation de Babyliss : le premier lisseur sans fil ultra performant au monde. Verdict ? On est conquise ! Ce fer à lisser fait très bien le job et tient ses promesses côté performance et maniabilité. Contrairement aux lisseurs format “travel”, il est d’une réelle efficacité et nous permet de choisir une température adaptée à notre type de cheveux. Ses 30 minutes d’autonomie nous laissent un peu sur notre faim pour une utilisation quotidienne, surtout si on a les cheveux très longs ou difficiles à coiffer. On préfère l’utiliser en retouche ou en voyage pour être sûre d’être toujours au top ! Un outil ultra pratique que l’on ne manquera pas de glisser dans notre valise lors d’un prochain city-trip ou dans notre sac de sport.

L’OBJET DU DÉSIR Guerlain célèbre le renouveau du muguet avec cette fragrance d’exception au flacon aussi délicat que la fleur porte-bonheur. Sublime. Édition très limitée, 125 ml, 550 €, disponible à partir du 6 avril à la boutique Guerlain Parfumeur à Bruxelles et dans la parfumerie Place Vendôme à Wevelgem.

Lisseur sans fil 9000 Babyliss, 199 €, disponible chez MediaMarkt.

LE GRAND BLEU Électrique, néon, cobalt ou pastel… S’il y a bien une couleur que l’on va voir partout cet été, c’est le bleu. Pantone a d’ailleurs désigné le “Classic Blue” comme couleur de l’année 2020, une nuance qui inspire la confiance et la tranquillité. Le défi côté make-up ? Ne pas se laisser intimider par son côté audacieux et se jeter à l’eau ! La bonne nouvelle, c’est qu’il va parfaitement à tout le monde : yeux clairs, foncés, bleus, verts ou marron.

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1 Crayon Wired 24/7 Vivid, Urban Decay 21,60 €. 2 Liner Kajal InkArtist, Shiseido, 26 €. 3 Liner liquide Epic Wear Sapphire, NYX, 10,40 €. 4 Le Liner Stretch 526 Blue cobalt, Chanel, 37 €. 5 Mascara Diorshow Iconic Overcurl, Dior, 39,43 €.

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LES SECRETS DE RITUALS Cette année, Rituals célèbre ses 20 ans. L’occasion pour nous de rencontrer l’homme à l’origine du succès de l’une des marques de beauté à la plus forte croissance en Europe. Comment a débuté l’histoire de Rituals ? J’ai fondé la compagnie à Amsterdam en 2000. À l’époque, je travaillais pour Unilever à Bruxelles et je recherchais une nouvelle approche. J’ai voyagé pendant trois mois pour explorer les dernières tendances dans le milieu de la beauté et du retail et rencontrer des experts inspirants. Je suis revenu avec une toute nouvelle perspective et c’est ainsi que j’ai commencé à travailler sur ma marque. Je suis parti de la constatation que les gens vivaient en mode « pilote automatique » et recherchaient des moyens de prendre du recul, de ralentir la cadence et que personne dans l’industrie de la beauté ne leur offrait cela. C’est ainsi qu’est née l’idée de transformer la routine en petits rituels. Aujourd’hui, on appelle cela la « pleine conscience », mais à l’époque, ce terme n’existait pas encore, c’était donc assez avant-gardiste.

Comment Rituals s’engage en matière de durabilité ? De par notre production européenne, nos thés organiques, notre système de « refill », notre première ligne Namasté 100 % naturelle, nous sommes déjà dans une démarche de durabilité, mais nous voulons aller encore plus loin en travaillant sur trois axes : les ingrédients, le packaging et notre responsabilité sociale. Rituals a adopté l’approche des « 3R » : réduire, réutiliser et recycler. Nous nous sommes fixé de nouveaux objectifs comme travailler uniquement avec des ingrédients durables et naturels et, d’ici 2023, nous voulons que tous nos emballages de produits soient complètement recyclables.

Le slow living fait partie de l’ADN de votre marque. Comment intégrez-vous cela dans votre vie d’homme d’affaires ? Pour être honnête je ne suis pas le meilleur exemple de la philosophie de notre marque (rires) c’est peut-être la raison pour laquelle j’en suis tellement passionné ! Mais j’y travaille, car c’est ce à quoi j’aspire. En réunion, nous commençons toujours par quelques minutes de méditation, nous avons des cours de yoga au bureau, une cantine qui sert tous les jours des repas sains aux employés. Ma vie est très active, alors pour moi ralentir c’est aussi rentrer à la maison, allumer plein de bougies et m’offrir un bon verre de vin près du feu pour me détendre, ou faire du sport pour me vider l’esprit.

Quels sont vos rituels ? J’ai mes petits rituels quand je voyage avec ma famille. Dès que nous croisons une belle petite église, nous y entrons pour allumer une bougie, méditer quelques instants et exprimer notre reconnaissance. Aussi, j’emporte toujours mon équipement de course dans ma valise et, tôt le matin vers 6 ou 7 h, je pars courir en admirant la ville s’éveiller. À la maison, je fais toujours deux choses que je recommande à tout le monde. Premièrement, faire mon lit - il y a d’ailleurs un livre sur ce sujet et la conclusion est que si vous faites ça vous commencez votre journée par quelque chose de positif, et c’est aussi parce que ma femme veut que je le fasse (rires), mais il n’y a pas de livre à ce sujet ! Deuxièmement, je prends chaque matin une douche glacée pour réveiller mon corps et mon esprit.

Votre devise dans la vie ? « Si vous pouvez le rêver, vous pouvez le faire » de Walt Disney.

RITUALS EN 2020 - Plus de 800 magasins à travers le monde - Plus de 2500 points de vente - 33 pays - 4 Urban Spa

R AY M O N D C LO O ST E R M A N , FO N DAT E U R E T P D G D E R I T UA L S

… Et prochainement un immense conceptstore à Amsterdam

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LESS PLASTIC, IT’S FANTASTIC ELLE CRUSH Coup de foudre pour cette brume pour les cheveux née de la collab’ entre Aerin Lauder, fondatrice de la marque éponyme et petitefille d’Estée Lauder et le label new-yorkais de mode bohème LoveShackFancy. Hair mist AERIN x LoveShackFancy, 45 ml, 51,72 €, exclusivement dans les magasins Inno.

DITES -LE AVEC DES FLEURS

shopping

Parce qu’à la fête des Mères, un bouquet s’offre aussi en flacon... Dans Ma Bulle de Fleurs, Carven, 100 ml, 94 € Modern Princess Blooming, Lanvin, 90 ml, 85 € Heures d’Absence, Louis Vuitton, 100 ml 210 €

LET THE SUNSHINE IN & OUT Les beaux jours arrivent et l’on rêve d’une peau parfaitement hâlée… En gélules, en mousse ou en eau lactée, nos alliés infaillibles pour tricher.

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C’est le nombre de flacons de shampooing et gel douche que nous jetons en moyenne par personne par an. Afin de limiter notre empreinte écologique, la marque de soins belge Cîme est la première à lancer un système de recharge pour le shampooing et le gel douche. Les flacons de la nouvelle gamme ‘Nuts About You’ (eux-mêmes composés à 100 % de plastique recyclé) peuvent désormais se remplir dans certains magasins sélectionnés.

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Texte et photos Céline Pécheux

Un Portugal Après 48 heures à arpenter ses adresses les plus confidentielles, on quitte Lisbonne pour filer vers l’Alentejo aux airs de Toscane tranquille et terminer à Comporta, ses plages à perte de vue vouées à un Atlantique fougueux.

D'INITIÉS

Promenade à cheval à travers les pins et les rizières de Comporta avec, en point d’orgue, un galop crinière au vent sur une immense plage de sable blanc. (cavalosnaareia. com)

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LISBONNE Ce mois-ci, on part à la découverte d’un Portugal authentique à la recherche de paysages et d’adresses insoupçonnés. Un voyage itinérant en trois escales (Lisbonne - le centre de l’Alentejo et un de ses villages phares, Comporta) qui peut se faire au pas de course (en quatre jours) ou en prenant son temps. Parce que c’est là qu’on atterrit, mais aussi parce que c’est une des villes les plus cool du monde, Lisbonne est notre premier stop. Star des city-breaks en Europe, c’est à pied que la capitale portugaise révèle le mieux le charme de ses portes-cochères, de ses patios et de ses cortèges d’azulejos. Parmi les quartiers incontournables à visiter : l’Alfama, pour ses ruelles populaires et enchevêtrées, ses pâtisseries où trouver les meilleures pasteis de nata de la ville ; le Bairro Alto, où l’on passe de galerie d’art en boutiques de mode ; l’alternatif Mouraria pour ses adresses d’initiés et ses petits cafés authentiques, puis le Belème pour se balader le long des quais et découvrir, en contrebas, le complexe high-tech de la LX Factory, où studios de designers voisinent avec restaurants et boutiques de créateurs. C’est également là que se trouve Ler Devagar, l’une des plus belles librairies du monde ! La nuit tombée, les repaires pour écouter du Fado ne manquent pas. Pour les amateurs, le Clube de Fado est une institution.

PALÁCIO BELMONTE

VIVRE SOUS SES DRAPS BLANCS FROISSÉS Le Palácio Belmonte n’est pas vraiment un hôtel, ni même un bed & breakfast, mais un lieu à part, pile dans l’air du temps. On y vit Lisbonne comme un local. Vieux parquet au sol, œuvres contemporaines aux murs et meubles anciens garnis des romans de José Saramago, le bon goût de cet ancien palais reconverti en maison d’hôtes de luxe ne laisse pas indifférent. Dans son dédale de couloirs, difficile de retrouver le chemin de sa chambre. Les suites sont toutes différentes, les escaliers biscornus, les terrasses offrent des vues incroyables sur la ville, les toits, les clochers et le Tage, la piscine s’offre à l’abri des regards dans un jardin luxuriant… On se sent ici chez soi. Au milieu d’azulejos centenaires, on se fait servir le petit déjeuner au lit avant de prendre un bain moussant signé Acqua Di Parma, tout ça avec une vue sur le château São Jorge. C’est le secret le mieux gardé de Lisbonne! À partir de 500€ la nuit, palaciobelmonte.com 114 ELLE magazine

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GRENACHE

DÉJEUNER EN PAIX Dans la cour carrée qui borde le Palácio Belmonte, le restaurant français Grenache ne désemplit pas, à midi comme à minuit. Le jeune chef Philippe Gelfi a fait, entre autres, ses classes à La Réserve à Paris. Il propose une cuisine sophistiquée, basée sur des produits locaux et de saison, aux touches épicées. Ses assiettes sont des œuvres d’art. Une excellente adresse pour une longue et belle pause déjeuner en terrasse. grenache.pt De l’Alfama au Bairro Alto en passant par Belém, il faut flâner dans les rues de Lisbonne pour découvrir ses adresses les plus confidentielles (souvent cachées derrière des portes-cochères), où la jeune garde locale réinvente le sens et le goût de la vida portuguesa.

ESQINA COSMOPOLITAN LODGE

Leopoldo Garcia Calhau, le chef architecte qui secoue la gastronomie portugaise de bonne famille.

LIEU CULT' Peu importe qu’on y ait réservé une chambre ou pas, cet hôtel et son bar à cocktails situés entre le quartier touristique Baixo Chiado et le quartier historique d’Alfama valent le détour. Grâce à sa programmation culturelle éclectique d’abord, allant de cours de yoga aux expositions d’artistes résidents en passant par des projections de films ou des écoutes de nouveaux albums. On y croise, de jour comme de nuit, une faune bigarrée d’artistes et créatifs locaux. On y va ensuite pour son restaurant « Gastro & Cocktail Bar » et les suggestions de chefs du monde entier (chaque saison un différent) qui revisitent avec brio les produits du marché.

TABERNA DO CALHAU

COMME À LA MAISON C’est à Mouraria, un ancien quartier coupe-gorge devenu un repaire de bobos, que l’un des plus cool chefs lisboètes et ex-architecte Leopoldo Garcia Calhau a ouvert son resto, bluffant la scène gastronomique locale et (très vite après) internationale avec sa vision réinterprétée de la cuisine du terroir portugais. Vibrant hommage aux brasseries traditionnelles de l’Alentejo avec ses assiettes gourmandes à partager, sa Taberna Do Calhau et son atmosphère sans artifice a tout bon. Coup de cœur pour le gâteau maison humide au goût de revenez-y, ses huiles d’olive de qualité servies en guise d’apéro avec du chèvre frais et des vins très bien sourcés (aussi à emporter). facebook.com/leopoldogarciacalhau

À partir de 120 € la nuit, esqinacosmopolitanlodge.com magazine ELLE 115

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L’ALENTEJO À une centaine de kilomètres vers le sud, entre Lisbonne et l’Algarve, la province de l’Alentejo (la plus vaste du pays, dont la superficie est supérieure à celle de la Belgique) a des petits airs de Toscane, les cars de touristes en moins. Un autre monde. Un monde rural qui sait vivre et recevoir, pour peu que l’on s’y attarde. Un Portugal préservé, bien loin de la branchitude lisboète, où la campagne ondule, traversée de quelques routes ultra-photogéniques. On y roule des kilomètres sans croiser personne. La tranquillité est ici un mode de vie. Même Evora, sa capitale-musée inscrite au patrimoine de l’Unesco (donc très touristique), respire la douceur de vivre.

Ici, tout est beau, pensé, architecturé... Jusqu’au jeu de lumière sur les murs immaculés.

L’AND VINEYARDS

SPOT DESIGN Ovni ultra-contemporain au cœur de la campagne de Montemor-oNovo, L’AND Vineyards s’étend sur 70 hectares de vignes, d’oliviers centenaires et de collines couvertes de chênes-lièges, en surplomb de la cité médiévale d’Evora. Réalisées par les architectes Marcio Kogan et Michael Biberstein, les différentes bâtisses modernistes qui se fondent dans la nature comptent 25 suites, un spa Caudalie, une piscine extérieure et intérieure et un restaurant gastronomique avec vue panoramique. Mais ce qu’on préfère ici, c’est le toit ouvrant électrique juste au-dessus du lit, pour admirer le ciel étoilé (cela tombe bien, les cieux de l’Alentejo sont parmi les moins pollués d’Europe), la salle de bain XXL avec la baignoire-piscine en pierre naturelle et le patio extérieur de la chambre avec son feu ouvert… Summum du romantisme dans un décor très Palm Spring. À partir de 240 € la nuit, l-and.com

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MONTE DO FREIXO

EN TOTALE AUTARCIE Pour un séjour loin de tout, cette ancienne « herdade » perdue au beau milieu de la nature et décorée selon la tradition de la région a le chic de bénéficier de tous les services (petit déjeuner, housekeeping, etc.) de l’hôtel L’AND Vineyards situé à quelques kilomètres de là. Avec, en bonus, un domaine de 500 hectares sur une colline isolée, avec des chênes-lièges et des oliviers pour seul horizon, trois suites, un grand living avec feu ouvert, une cuisine tout équipée et une belle piscine privée. À partir de 345 € euros la nuit pour une suite, services hôteliers inclus. l-and.com magazine ELLE 117

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e ll e lifestyl e Lodges en bois ultra-confortables, les suites bio-pool possèdent toutes une terrasse privée avec vue plongeante sur la nature.

SUBLIME COMPORTA

L'ÉCORESORT DE DINGUE Niché dans une pinède, ce refuge confidentiel est un havre de tranquillité et... de durabilité. Ici, allier services haut de gamme et conscience écologique n’est pas une promesse en l’air. L’établissement est éclairé grâce à l’énergie solaire, les produits servis dans les différents restaurants sont de saison et issus en grande partie du potager du domaine, dans les chambres l’utilisation de plastique à usage unique est limitée à son strict minimum et la piscine principale ainsi que celles des neuf nouvelles suites sont des piscines bio sans aucun produit chimique. Au-delà du standing des installations, c’est la communion avec la nature environnante qui rend le séjour inoubliable. Et pour les inconditionnels des apéros avec vue sur mer, le Sublime Comporta Beach Club ouvrira ses portes cet été sur la plage de Carvalhal. À partir de 225 € la nuit, sublimecomporta.pt

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COMPORTA Au pied de la péninsule de Troia, dans la région de l’Alentejo, Comporta est longtemps resté un secret jalousement gardé... 1 h 30 de route depuis Lisbonne suffit pour gagner ce petit village de pêcheurs, refuge discret des happy few, comme perdu au bout du monde, entre océan et rizières, où le temps semble suspendu. Ici, il n’y a que des constructions maîtrisées pour ne pas défigurer la nature, entre villas d’architectes et maisons blanchies à la chaux… On y découvre un Atlantique sauvage, bercé par une douceur de vivre bohème et cultivée. On y croise Philippe Starck, Christian Louboutin, et tous les chics et discrets Lisboètes.

CAVALARIÇA COMPORTA

QG DES LOCAUX Ce restaurant atypique caché dans d’anciennes écuries est le QG des locaux qui se retrouvent le soir pour trinquer. Ici, les tapas du chef brésilien Caseiro célèbrent la biodiversité locale en mettant à l’honneur les ingrédients des environs exclusivement. Coup de cœur pour ses beignets de morue, le tout arrosé de vin de la région sélectionné avec brio par le sommelier de la maison. cavalaricacomporta.com

FOOD CIRCLE

BONTÉ BRUT Au cœur du jardin biologique de l’hôtel Sublime Comporta, le Food Circle est très certainement l’un des restaurants les plus désirables de la région. Chaque soir, six à douze chanceux se retrouvent au comptoir du petit pavillon circulaire et (quand le temps le permet) en plein air pour déguster un menu unique, élaboré exclusivement avec les légumes et les herbes du potager disponibles ce jour-là. Les poissons et les viandes de pâturage, élevées de manière durable, proviennent de fournisseurs locaux et, last but not least, les chefs qui cuisinent chaque plat devant nos yeux ébahis n’utilisent que des méthodes de cuisson ancestrales. Même le dessert est cuit à la braise. Magique !

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VOIR, MANGER ET BOIRE À Praia do Pego, le plus couru des restos de plage de Comporta est le repaire des locaux et des people bien informés pour déguster de tardifs déjeuners sous des auvents de canisse. Au menu : palourdes à l’ail, sardines grillées et poissons fraîchement pêchés. On finit l’après-midi à lézarder au soleil sur la plage jouxtant le restaurant. À l’heure de l’apéro, le Soul Bar by Sal est réputé pour sa sangria comme pour ses DJ sets. Parfait pour faire quelques pas de danse les pieds dans le sable. restaurantesal.pt

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EANNE TOUSSAINT

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Texte Juliette Debruxelles

Chaque mois, ELLE revient sur le destin de femmes qui ont changé la face du monde...

LA PANTHÈRE

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Venir de Charleroi, vivre des horreurs durant son enfance et finir figure incontournable de la plus prestigieuse maison de joaillerie de Paris… Il fallait le faire, et elle l’a fait. Jeanne Toussaint, femme libre, créative, autoritaire, respectée, unique. Jeanne, gamine abusée par un porc de beau-père après le décès de son papa, commerçant de dentelle. Une petite fille qui fait tout pour s’extraire de sa condition et y parvient, à coups de rencontres et d’œillades. Alors qu’elle a 13 ans, du haut des terrils (on romance), elle repère Pierre de Quinsonas, aristo français installé à Bruxelles (non, l’exil fiscal n’existait pas). Elle devient sa maîtresse et lorsqu’elle a 16 ans, il l’emmène avec lui et la présente à sa famille. Elle est recalée : la haute société a autre chose à faire que d’accueillir une « pauvre fille ». Le mariage est refusé aux amoureux : pas de mésalliance en vue. Pierre, moitié classe, installe Jeanne dans un hôtel particulier sur les boulevards parisiens. Sa sœur aînée, Charlotte, elle aussi exilée, a entre-temps tissé de chouettes liens avec du notable. Elle emmène sa cadette à la découverte d’un milieu qui deviendra pour Jeanne le parfait aquarium : celui du luxe et des « demi-mondaines ». En ce temps-là, on ne parle pas de « sugar daddy », mais c’est l’idée. Les femmes comme Jeanne, poules de luxe accompagnant de fortunés messieurs dans des virées généreuses, on les appelle des « cocottes ». Et de fait, ça caquette. On parle d’elle, on se dispute sa compagnie, on se l’offre à coups de bijoux. Sa BFF, Coco Chanel, lui propose de dessiner des accessoires pour sa maison de couture. Jeanne devient la « socialite » qu’il faut avoir dans son réseau. Elle est forte, brillante, différente. « La panthère », c’est son surnom, et certains se damneraient pour se faire griffer. Puis BAM, Première Guerre mondiale : 1914-1918. Genre confinement, mais avec des champs de bataille, des bombes et zéro internet. Elle se refait une petite santé morale et décide de cleaner sa réputation. Elle est la compagne du baron Pierre Hély d’Oissel, qui ne l’épousera, une fois sa famille calmée, que 40 ans plus tard, lui donnant accès au titre de noblesse qu’elle méritait. Mais juste avant les hostilités, elle avait rencontré un gars bien : Louis Cartier. La famille n’est pas ravie-ravie non plus (ça commence à faire beaucoup), d’ailleurs ils ne pourront jamais officialiser, mais c’est lui qui va lui permettre de se révéler. En 1917, Louis lui offre un étui à cigarettes décoré d’une panthère entre deux cyprès. En 1919, elle lui commande un vanity case en or et émail Pékin noir, à nouveau décoré de son animal fétiche. Ses idées fusent, elle rejoint la célébrissime maison et crée des sacs et accessoires. Cinq ans plus tard, elle est nommée responsable du département « S » (comme Silver). C’est là que sont conçues les collections « boutiques », plus accessibles que la haute joaillerie. En 1933, nouvelle promo : elle devient directrice de la création. Inédit pour une femme. Les artisans, sertisseurs, dessinateurs se plient à sa vision. Le monde de Cartier tourne autour de ses brillantes idées. Et une guerre, encore ! Elle organise la planque des bijoux de ses clients en zone libre, à Biarritz. Pour provoquer l’ennemi et affirmer que ses collègues et elle entrent en résistance, elle crée une broche en forme d’oiseau bleu, blanc et rouge en cage. La Gestapo la convoque après qu’elle a fait exposer le bijou dans la vitrine de la rue de la Paix. Plus tard, à la Libération, elle conçoit une cage ouverte et un oiseau libéré, les ailes déployées.

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Entre-temps, Louis est mort. Mais elle garde le cap, portée par la confiance des troupes. Son art n’a pas de limites et les moyens mis à sa disposition semblent inédits : cascades de diamants, grappes de pierres précieuses, gemmes aussi rares qu’énormes… Un talent qui séduit ses plus grands fans : les Windsor. Elle dessine pour la duchesse des broches mythiques, des panthères insensées. Les grandes stars de l’époque ne jurent que par ses animaux uniques, lézards, serpents, qu’elle transforme en colliers, boucles d’oreilles, bracelets d’or, d’émeraudes, de platine, d’émaux colorés... Ce qu’il reste d’elle, disparue en 1976 : tout. Une maison Cartier à jamais reconnaissante, des pièces de joaillerie exceptionnelles, un certain sens de l’élégance, une story à inspirer toutes celles qui ont un genou à terre et un Institut : celui de la parure et de la bijouterie

Le bracelet Panthère, une création mythique signée Jeanne Toussaint.

Jeanne Toussaint, à Bruxelles. Un établissement accessible à tous, sans distinction de sexe, d’origine ethnique, de convictions politiques, philosophiques ou religieuses où l’on apprend, entre autres, la bijouterie et la maroquinerie. Pour que d’autres femmes, elles aussi, tracent devant elles le destin qu’elles méritent.

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e ll e santé Texte Malvine Sevrin Illustrations Florence Collard

TÉMOIGNAGES

MA SANTÉ AU NATUREL Le vert a le vent en poupe… jusque dans notre armoire à pharmacie. Témoignages d’adeptes d'une manière de se soigner plus green.

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santé

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Se reconnecter à son corps ?

A

romathérapie, phytothérapie, gemmothérapie, naturopathie, acupuncture, réflexologie… Nombreuses sont les solutions pour prendre soin de sa santé au naturel et leur succès va grandissant. Une populatité qui augmente, parallèlement à la défiance vis-à-vis d’un recours systématique aux médicaments de synthèse, artificiellement fabriqués en laboratoire. Par ailleurs, la naturalité et le respect de l’environnement se retrouvent aujourd’hui au centre de nos préoccupations. Selon une étude menée par Ipsos en 2018, en Belgique, 19 % des sondés déclarent avoir recours à la médecine dite « alternative ». Également qualifiée de douces, complémentaires, naturelles ou non conventionnelles, ces « médecine » (ou « pseudo-médecines ») désignent toutes pratiques médicales dont l’efficacité n’est pas démontrée par des tests conventionnels. Il y a deux ans, un sondage mené par l’institut AQ Rate, en collaboration avec « Le Soir » et la RTBF, rapportait que plus de sept Belges sur dix réclament que les traitements issus de médecines alternatives soient remboursés au même titre que les médicaments classiques.

Après dix années au service de cinéastes et d’artistes en tant que productrice de films, Marie Besson a emprunté un tout autre chemin et a décidé de se former à la réflexologie plantaire. Elle est aujourd’hui membre praticien reconnu de la Fédération belge des réflexologues et accompagne dans son cabinet bruxellois enfants, adolescents et adultes en quête d’une thérapie corporelle. Une démarche qu’elle a elle-même entreprise, dix ans plus tôt. « C’est suite à divers soucis de santé que j’ai pris conscience que pour certains maux, certains signaux que mon corps m’envoyait, il ne suffisait pas d’endormir la douleur par des médicaments pendant quelques semaines, mais il était nécessaire d’aller voir en profondeur, à la source du problème, du déséquilibre. Sans cela, les symptômes réapparaissaient. C’est après avoir ressenti les bienfaits et changements directement dans mon corps grâce à l’ostéopathie, à l’acupuncture, à la réflexologie, à la gemmothérapie ou encore les huiles essentielles que je me suis tournée vers la médecine naturelle en priorité, pour les maux du quotidien ou d’autres plus chroniques. Le corps humain est complexe. Il forme un tout. Chaque système organique a une fonction spécifique. La défaillance et le dérèglement d’un système peuvent retentir sur tous les autres et réduire la capacité du corps de fonctionner normalement. L’homéostasie, synonyme d’équilibre et de santé est à atteindre. C’est pourquoi j’ai commencé à me soigner autrement et à renforcer mon immunité en écoutant davantage les signaux de mon corps : de plus, il s’agissait aussi pour moi de respecter mon corps et la planète en diminuant la consommation de produits chimiques. » Cécile Adant est pharmacienne de formation et, depuis 2010, directrice du département formations et informations scientifiques chez Pranarom. C’est également suite à des soucis de santé qu’elle s’est tournée vers une approche plus naturelle. « Le début de la démarche personnelle qui m’a amenée ensuite vers l’aromathérapie, c’est qu’à un moment de ma vie, j’étais tout le temps malade, déprimée, fatiguée et j’ai déclenché plusieurs maladies plus ou moins graves. La dernière étant des fatigues importantes et de la colopathie. J’avais beau faire plein d’examens médicaux et prendre des médicaments, rien ne changeait. Un jour, je me suis dit que j’allais me soigner moi-même, et j’ai commencé mes recherches. J’ai commencé par faire des cours d’alimentation vivante chez Pol Grégoire à Bruxelles pour retrouver de l’énergie. Et là j’ai rencontré une “ vieille ” pharmacienne qui m’a dit : “ Si vous aimez tout ce qui est naturel, vous devez prendre des cours d’aromathérapie.” C’était en 2006, je n’avais jamais entendu parler de cela. J’étais diplômée en pharmacie depuis 1991. Je vendais bien quelques huiles essentielles, mais sans vraiment savoir quoi. » Intriguée, elle mène ses recherches et s’inscrit dans la foulée au Collège international d’aromathérapie de Dominique Baudoux, un pharmacien aromatologue belge, auteur de livres à succès sur l’aromathérapie et l’utilisation des huiles essentielles. Tellement séduite par la matière qu’elle découvre, Cécile Adant se décide dès la fin de sa formation à envoyer une candidature

« J’AI COMMENCÉ À ME SOIGNER AUTREMENT ET À RENFORCER MON IMMUNITÉ EN ÉCOUTANT DAVANTAGE LES SIGNAUX DE MON CORPS »

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e ll e santé

spontanée à Pranarom, et une nouvelle aventure professionnelle s’offre à elle quatre ans plus tard. Aujourd’hui, elle conseille à son tour les pharmaciens afin d’intégrer l’aromathérapie dans les protocoles médicamenteux. « Avec la pratique et le recul, j’ai compris que l’on pouvait soigner beaucoup de choses rapidement, simplement, efficacement et sans provoquer d’autres maladies ou effets secondaires. Dans ma pratique officinale, je n’en pouvais plus de voir les gens prendre de plus en plus de médicaments au fil des années. Et moi qui les délivrais, j’avais l’impression de les empoisonner. » Selon une récente étude* menée par Ipsos pour les Laboratoires Arkopharma, leader européen et porte-drapeau de la médecine naturelle, le fait qu’ils soient sains par rapport aux médicaments conventionnels, le respect du corps, l’innocuité et l’absence de dépendance ou d’effets secondaires sont les principales motivations des personnes utilisant des traitements naturels pour se soigner. (*source : étude quantitative en ligne auprès de 2.000 Français âgés de 16 à 75 ans sur l’état des lieux du marché des traitements naturels, février 2020)

Prévenir plutôt que guérir Si les approches naturelles séduisent tant le consommateur aujourd’hui, c’est également parce qu’elles répondent particulièrement bien aux « maux de notre époque » qu’engendrent le stress, une mauvaise alimentation, une diminution de la qualité nutritive des nourritures, et une mauvaise hygiène de vie. En effet, d’après les spécialistes, 80 % de nos dérèglements intérieurs seraient liés au stress et au mode de vie. Là où la médecine naturelle devient particulièrement intéressante, c’est lorsqu’elle permet de porter un regard global sur l’organisme humain en prenant en compte tous les éléments qui le composent : les dimensions physique, émotionnelle et psychique. Des aspects trop souvent mis de côté dans la médecine conventionnelle comme l’explique le Dr Pierre Bruel, directeur médical et scientifique pour Arkopharma : « Notre discipline représente une approche moderne et originale de la santé. Nous prenons en considération l’homme dans sa globalité : son corps, son esprit, ses attentes et son environnement. Cela signifie le respect de l’équilibre interne et l’équilibre de son environnement. Cette approche répond aux attentes des patients, des médecins et de la société. Pour régler un problème de santé, il faut prendre en considération et prendre soin d’un écosystème via une approche globale et associée pour que la personne puisse retrouver son équilibre et se “réparer.” »

À l’instar du proverbe « mieux vaut prévenir que guérir », cette approche naturelle de la santé s’inscrit également dans une logique de bien-être au quotidien et de prévention. Marie Besson souligne d’ailleurs l’importance de prendre conscience des signaux d’alarme envoyés par son corps lorsque l’on cherche à le soigner : « Je me tourne d’abord vers mon corps, mes émotions, mon état général. J’observe puis j’adapte mon triangle de la santé, c’est-àdire mon alimentation, mes pensées positives et mon hygiène de vie. Ensuite, j’essaie dans un premier temps de me soigner par la médecine naturelle. Selon les symptômes qui apparaissent, je me tourne tout aussi bien vers la phytothérapie, l’aromathérapie, la gemmothérapie, l’homéopathie en complément à l’ostéopathie, la réflexologie ou encore le shiatsu. Ces différentes branches peuvent tout aussi bien prévenir et soigner, par exemple, les rhumes, sinusites, maux de tête, insomnies, douleurs articulaires, constipation, règles douloureuses… Et, enfin, si je sens que c’est plus difficile et que cela est persistant, alors, bien sûr, je me tourne vers la médecine classique. »

Des ennemis jurés ? « Au contraire, il ne faut pas les opposer, mais les associer. Soit en des temps différents, soit en parallèle », assure le Dr Pierre Bruel. Bien que l’on ait souvent tendance à opposer la médecine conventionnelle à la médecine naturelle, elles n’en demeurent pas moins des approches complémentaires. S’il faut bien entendu rester conscient des limites de la santé au naturel et ne pas en faire une exclusivité lorsqu’il s’agit de thérapie lourde, les solutions naturelles pour accompagner ces traitements et atténuer certains effets indésirables ne doivent pas être négligées. « On ne soigne pas le cancer par la phytothérapie. En revanche, il est possible d’accompagner la prise en charge des effets secondaires liés aux traitements », expliquait à ce propos le Dr Paul Goetz, médecin phytothérapeute installé à Strasbourg dans les pages du « Figaro Santé ». Au quotidien, la médecine naturelle a également sa place pour traiter les maux les plus courants et permet ainsi aux personnes de devenir autonomes dans la gestion de leur santé : de l’allergie saisonnière aux troubles du sommeil en passant par le manque de vitalité. « Nous pouvons prévenir en adaptant nos comportements et en complétant notre alimentation avec des vitamines naturelles, des acides gras polyinsaturés... Cela permet de renforcer notre corps contre les infections ou de préserver notre système cardiovasculaire. Il est également conseillé d’aider notre organisme à résister aux agressions extérieures en boostant notre système immunitaire et nos défenses naturelles. Les prises en charge naturelles sont également intéressantes en utilisation chronique, en cures par exemple », conclut le Dr Pierre Bruel. Après tout, la nature offre une vraie pharmacie à l’homme, il serait donc dommage de s’en priver.

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« LA NATURE OFFRE UNE VRAIE PHARMACIE À L’HOMME, IL SERAIT DONC DOMMAGE DE S’EN PRIVER »

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e ll e sexe Texte Adnane Kabaj*

plaisir

MASTURBATEURS MASCULINS

QUEL JOUET OFFRIR À SON CHÉRI ? Si vous avez cette image d’Épinal du sextoy masculin en forme de lampe de poche avec une vulve (après nymphoplastie et bleach), vous pouvez vous sortir cette vision d’horreur de l’esprit.

Les masturbateurs masculins (qualitatifs) sont désormais racés et leurs looks futuristes valent bien le design du dernier gadget high tech ou d’un innocent œuf de Pâques trop Kawaï ! OK, mais on s’en contrefiche un peu du look. J’ai souvent entendu, pour des raisons tout aussi différentes les unes des autres : je veux lui faire la totale ! Qu’est-ce qui lui ferait vraiment plaisir ? Est-ce que ça fonctionne vraiment ?

INTÉRESSONS-NOUS DE PLUS PRÈS À LA NEUROPHYSIOLOGIE DU PLAISIR PÉNIEN Le pénis est sensible à un tas de stimulations, mais si nous devions en retenir que quelques-unes en voici la substance: stimulation par le relief et les textures (99 % des masturbateurs), plaisir résultant des effets de succion, excitation par l’effet constrictif et, last but not least, la magie des vibrations ! La stimulation par le changement de relief et de texture :

La stimulation par vibrations : il existe ainsi une multitude de

sans conteste les meilleurs alliés d’un handjob 2.0, ces sex-

gaines vibrantes; mais en réalité, la vibration n’est perçue

toys sont idéaux pour apporter de la variété à vos caresses

qu’au niveau du gland (grâce à la forte concentration de

manuelles et soulager votre poignet. Ciblez vos mouve-

terminaisons nerveuses libres), et pour qu’elle soit

ments et ne vous fatiguez pas dans des gestes amples

efficace celle-ci doit être précise et diffuse, surtout

et rapides. Il y a même des masturbateurs qui, grâce

pas forte et superficielle. Ces masturbateurs sont

à un système de ressort, virevoltent autour du pénis

géniaux pour faire des fellations élaborées. Comme

comme un coup de poignet maîtrisé pendant une fellation. Masturbateur Tenga Egg, 9,99€

ils sont ouverts, on peut alterner caresse orale et stimulation vibratoire. Le must pour le faire vibrer de plaisir ! Manta Masturbateur vibrant, 99,99 €

La stimulation par oscillations consiste à stimuler par ondes de choc. Celles-ci viennent activer le gland par tapotements très rapprochés. L’avantage de cette stimulation est qu’elle est

La stimulation par effet de succion : il existe des systèmes

possible sur un pénis flaccide (sans érection) et permet

de masturbateurs qui créent une dépression d’air à

aux personnes souffrant de dysfonctions érectiles

l’intérieur d’une gaine de masturbation grâce à un

légères de continuer à ressentir beaucoup de plaisir.

système de pompe. Ces masturbateurs sont parfaits

Cette stimulation est parfaite pour ceux qui adorent

pour ceux qui adorent les caresses orales éner-

les longues séances de plaisir, voire ceux plus lents au démarrage. Les sensations procurées n’ont rien de comparable

giques et les sensations fortes au niveau du pénis. Masturbateur Pulsion One Man Wand, 89,99€

avec une stimulation classique. Masturbateur Pulse Solo Essential, 99,99 €

Enfin, si vous craignez une réaction du type “je n’ai pas envie de mettre mon zizi là-dedans”, sachez le surprendre car les yeux bandés l’expérience n’en sera que plus jouissive !

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PRESSE

*Fondateur de la boutique Lovely Sins, conférencier et « sex educator »

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e ll e Wecandance

C’ÉTAIT COMMENT LA SOIRÉE ELLE X WECANDANCE ? Malheureusement cette année le Festival Wecandance ne prendra pas ses quartiers comme à son habitude sur la plage de Zeebrugge, mais nous avons eu la chance de participer à la première d'un nouveau genre, la soirée ELLE x WCD. Le 5 mars un concept innovant à vu le jour à Anvers : la disco bowling party ! Vous n'y étiez pas ? On vous raconte !

Dites-le avec des paillettes Qu’est-ce qu’on attend d’une soirée organisée par ELLE et WECANDANCE ? De la bonne musique, des cocktails et des guests ultra-branchés. Autant dire qu’on n’était pas déçus ! Sur le parquet rutilant de l’Antwerp Bowling, les invités se sont bien amusés à scorer, coupe de cocktail à la main et bon son dans les tympans. On mange, on danse, on boit et on rit, c’est le secret d’une soirée réussie. Les célèbres bougies Baobab « beach club » ont apporté la note « sable chaud » nécessaire à cette atmosphère disco-caliente.

L'Antwerp Bowling aux couleurs de la soirée ELLE x WCD Dès l’entrée, les invités ont été accueillis par un petit cadeau Cacharel qui proposait un test grandeur nature pour affirmer sa personnalité. Quel « Yes I am ! » êtes-vous ? On plonge dans le regard de Shay Mitchell, l’égérie du parfum. Un moment « Yes I am ! » avec le nouveau parfum Cacharel. L’ambiance musicale a été assurée par les artistes John Noseda, Bibi Seck et Azo aux platines. Et parce qu’une soirée WECANDANCE ne peut pas se clôturer sans un catering cinq étoiles, nous avons pu déguster les spécialités chinoises du traiteur Chifuri, accompagnées de breuvages de choix : Grey Goose proposait une sélection de cocktails à base de vodka, Hierbas de la Dunas, l’alcool venu tout droit d’Ibiza (auquel on a ajouté des paillettes !), très pratique, Babe, le nouveau vin pétillant servi en canette. Pour danser jusqu’au bout de la nuit, Red Bull assurait le cocktail d’énergie, quant aux adeptes de « l’alcohol-free » ils pouvaient se désaltérer avec du Perrier et du Coca-Cola. Mais que serait une bonne ambiance sans une ribambelle de serveurs souriants ? Le service a été assuré par la super équipe de Team Work !

Qui était présent ? Les ‘happy few’ anversois ont joué le jeu à fond ! Ils n’ont pas hésité à sortir la carte de l’originalité à travers des styles hétéroclites, branchés et parfois... surprenants ! On vous laisse en juger ! WECANDANCE.BE 128 ELLE magazine

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Wecandance

Les styles étaient hétéroclites, branchés et parfois... surprenants.

Cocktails à volonté avec Hierbas de la Dunas, l’alcool venu tout droit d’Ibiza (auquel on a ajouté des paillettes !)

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La Djette Bibi Seck en plein set pour accompagner les parties de bowling.

ELLE X WECANDANCE

Un moment "Yes I am !" avec le nouveau parfum Cacharel, une plongée dans le regard de l'égérie Shayt Mitchell.

Le Bowling d'Anvers aux couleurs de la ELLE x WCD party.

Les guests ont joué le jeu du thème de la prochaine édition de WECANDANCE: Glitter Beach Camp.

L’ambiance musicale a été assurée par les artistes John Noseda, Bibi Seck et Azo aux platines.

Très pratique sur le dancefloor, Babe est un nouveau vin pétillant servi en canette.

Le service était assuré par l'équipe souriante de Team Work.

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elle backstage

Homeworking avec deux enfants de 2 et 4 ans dans un appartement sans jardin... Besoin de plus d'explications sur comment j'occupe mes journées ?

Vous trouvez que le sport est ennuyeux ? Essayez de rester chez vous plusieurs semaines ;-)

J’ai troqué mes collègues de la ELLE team pour un beau blond aux cheveux longs. Très mignon, très câlin, mais quand il s’agit de travailler, il n’est pas très efficace !

On prend le temps de jouer avec les enfants. En règle générale, je joue pour la gagne, mais pour éviter toute crise de la part de mon fils (mélange de larmes, de cris et de roulage au sol), je lui laisse la victoire.

J’ai fêté mon coronanniversaire en petit comité confiné, avec une touche de glamour : on ne badine ni avec les gestes barrière ni avec la crème pâtissière.

Ici, on bosse (mais au soleil), on s’est lancé dans la grande aventure du pain, on cuisine et on mange, et le chat nous fait comprendre qu’il en a marre qu’on traîne chez lui.

ELLE @HOME

J'apprends à être mère. Je m'occupe de mon bébé et je lis beaucoup. Surtout de saines lectures déculpabilisantes, et ça me fait un bien fou !

C'est le moment de se reconnecter avec la nature, alors on essaie de travailler dans un maximum d'espaces verts.

Après l'effort, le réconfort... Santé et profitez de ce beau numéro green.

PRESSE

La team du ELLE en mode confinement, ça donne ça...

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Journal de bord MISSION COVID-19

Des rencontres, j’en ai fait des tonnes. C’est un endroit du monde où l’on voit toute l’humanité. Celle qui rit. Celle qui pleure. Celle qui souffre. Celle qui espère. Ce que je n’ai jamais rencontré, c’est des histoires simples ou des parcours linéaires. Jusqu’ici tout va bien. Ça, c’est le titre. Je travaille dans une entreprise à horaire fixe. J’ai une vie stable et agréable, un cadre bien réglé. Je suis jeune, blanche et en bonne santé. Finalement la seule chose qui me tient à l’écart de la catégorie des dominants et des privilégiés est que je suis une femme. Mais même ça ne m’a pas empêché d’être devenue ce que je suis. J’ai donc en plus de la chance. Jusqu’ici tout va bien, pour les gens comme moi. Ça, c’est sous le titre. Et, comme souvent, c’est le plus important. Le « mais » après les compliments. J’ai eu beaucoup de mal à dormir après ce que j’ai vu cette nuit. Je ne vais pas épiloguer. Ce que j’ai à dire est simple. Si on juge une société à la façon dont elle traite les plus fragiles, il y a de quoi être révoltée par la nôtre. Je participe aux tournées de la Croix-Rouge pour aider les sansabris depuis longtemps. Dans notre jargon, on appelle ça les maraudes. Des rencontres, j’en ai fait des tonnes. C’est un endroit du monde où l’on voit toute l’humanité. Celle qui rit. Celle qui pleure. Celle qui souffre. Celle qui espère. Ce que je n’ai jamais rencontré, c’est des histoires simples ou des parcours linéaires. La violence, les addictions, l’injustice, l’amour, la solidarité, tous les drames et toutes les joies humaines sont dans la rue. Il suffit de ne pas détourner le regard. Avant l’épidémie, je partais en maraude une fois toutes les deux ou quatre semaines. J’ai fait face à toute sortes de situations, mais la mission est toujours de répondre à une situation de détresse immédiate, qu’elle advienne soudainement, comme un accident, ou qu’elle soit la conséquence terrible d’un état de précarité trop long, permanent, infini. La distribution de nourriture est importante, bien sûr, mais pas l’essentiel. À force on établit des relations. On est attendu. On sait que la dame discrète réfugiée derrière l’église préfère deux sucres dans son café, qu’on va soigner les écorchures du petit jeune jovial qui n’arrête pas de tomber parce qu’il fait tout trop vite, qu’on va s’accroupir pour parler d’égal à égal avec les êtres humains qui restent couchés par terre. Les kits d’hygiène et les couvertures sont des denrées précieuses. Le petit sandwich est apprécié. Pas autant que les mots qu’on échange. On est là pour écouter ceux que personne n’écoute.

commence, neuf, quand je termine. Le confinement a tout changé. Un restaurant fermé, personne dans la rue, des gares désertées, pour les gens comme moi, c’est une ambiance un peu suspecte, un manque de convivialité une source d’ennui. Pour les sans-abris, c’est la fin du surplus des restaurants, plus personnes pour espérer une pièce, plus de douches accessibles. C’est la privation de ressources vitales. C’est parfois une amende quand la police les surprend sur un banc ou quand ils se rassemblent à l’entrée des gares. La survie de ces hommes et de ces femmes dépend maintenant du sandwich emballé dans un sachet plastique qu’on glisse dans leur sac à dos. On parle, on écoute. Tout ne tient qu’à un fil. Je suis persuadée qu’il y aura un avant et un après covid-19. En tout cas, je m’accroche à cette idée. Mais je ne sais pas si sera pour un mieux ou un moins bien. Je lutte contre cette pensée. Le moment est peut-être venu de tout changer au lieu de s’en inquiéter. Il faut imaginer une société plus respectueuse des personnes et plus soucieuse des inégalités. Combien de victimes expiatoires du profit, de l’individualisme et de l’égoïsme moral faudra-t-il encore ? Ce que je vois dans la rue m’empêche de dormir parce que, je vais le dire platement, la vie est dure. Mais paradoxalement, dans ces mêmes rues, les gens s’entraident et s’associent. Ils démentent l’idéologie du chacun pour soi et du laissez-faire. Faut-il avoir tout perdu pour se décider à tout changer ? Vivre dans la rue n’est jamais un choix. Ignorer les personnes qui y vivent l’est toujours.

Suivez-nous au jour le jour sur croix-rouge.be

Depuis l’épidémie, j’en suis à deux tournées par semaine. Si on me demande de jauger la situation sur une échelle de un à dix, je dirais huit quand je

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