MarieClaire Belgique - Magazine FR - Mai 2020

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THINK SM ART, LOOK A M A ZING

Mai 2020 — 5,50 €

HALTE À LA CHARGE MENTALE ÉCOLO ! Courses bios, tri, chasse au gaspi À quand le partage des tâches green ?

MEXIQUE En pleine guerre de la drogue, elles recherchent leurs fils disparus

Et si mon enfant était précoce ?

Gwyneth Paltrow POLÉMIQUE ET FASCINANTE

Pourquoi sa liberté nous inspire

ENQUÊTE SUR UNE NOUVELLE OBSESSION

Envies de printemps MODE BEAUTÉ FOOD VOYAGES

Notre sélection 100 % feel good


D I O R . C O M - +3 2 2 6 2 0 01 6 0


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À la recherche du temps perdu La plupart d’entre nous le connaissent mais très peu l’ont lu, du moins dans son intégralité. Et pour cause, ce roman en 7 tomes et plus de 3000 pages est une succession de longues phrases (pas toujours très compréhensibles), de réflexions et, surtout, de souvenirs dont le plus connu est celui de la fameuse madeleine. Bref, on se dit qu’il faut vraiment avoir du temps (et du courage) pour se plonger dans la lecture de cette œuvre… et y rester jusqu’au bout, même si certains la considèrent comme le plus grand livre de tous les temps. Mais, quand on sait que Proust l’a écrite alors qu’il était, la plupart du temps, confiné dans une chambre aseptisée, on se met à la regarder d’un autre œil. Car toute la vie de l’auteur, qui souffrait de graves crises d’asthme - et a fini par mourir d’une pneumonie - a ressemblé à une quarantaine, recommandée par son père, épidémiologiste, afin d’éviter les maladies contagieuses. (Tiens, tiens…) Enfermé, seul et malade, Proust s’est évadé en se plongeant dans ses souvenirs… et en écrivant. Certes, le confinement auquel le coronavirus nous contraint aujourd’hui ne nous transformera pas (tou.te.s) en auteur.e.s de génie mais nous pouvons tou. te.s le mettre à profit pour retrouver le temps que nous avons perdu. Dans les embouteillages, dans les trajets maison, école, travail, dans cette course quotidienne contre la montre. Retrouver du temps pour jardiner, faire des tartes aux pommes, raconter des histoires, appeler ceux qu’on aime, écouter le chant des oiseaux, rêver… et lire. Alors, arrêtez le temps et avant de vous lancer éventuellement dans des lectures plus littéraires, plongez-vous dans ce numéro de Marie Claire. Cela vous fera du bien !

SHUTTERSTOCK.

Julie Rouffiange Rédactrice en chef adjointe jro@marieclaire.be

Édito


p. 8 Mexique « Montretoi, on doit te ramener à ta mère »

Gwyneth Paltrow, photographiée par Tesh Patel/August Image.

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Édito C’est maintenant 360 degrés Reportage Mexique « Montre-toi, on doit te ramener à ta mère » News L’actu qui nous touche, nous interpelle

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Tendances Les tendances décryptées par « Marie Claire »

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Rendez-vous Portrait Gwyneth Paltrow, libre et inspirante

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Sommaire

Culture Agenda Expos et sorties Livres Camille Laurens : « La question du genre ne devrait plus en être une » Cinéma 10 classiques dont on ne se lasse pas Musique Yael Naïm, chansons pour la nuit Magazine Enquête Nos enfants sont-ils tous précoces ? Enquête Faut-il avoir peur des voitures intelligentes ? Enquête Rouler plus vert ? Société Halte à la charge mentale écolo ! Tendances Envies de printemps Moi lectrice « J’ai rencontré ma grand-mère grâce à un chasseur d’héritiers » GUILLAUME HERBAUT. IMAXTREE.

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72 82 90 96 100

Mode Songes d’une nuit d’été Cascades Chair amour Mode appliquée Total denim, mode d’emploi RectoVerso

Beauté 102 Tout pour se faire du bien 108 Prix international du parfum Marie Claire 2020 112 Tiré par les cheveux ?

p. 102 Tout pour se faire du bien

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p. 72 Songes d’une nuit d’été

ÉMILIE GUELPA.

VAN MOSSEVELDE + N. SOPHIE TAJAN.

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p. 122 De l’eau, mais en mieux

Inspiration Woman@Work Chez Alexandra Tobler Voyage La Thaïlande sans la foule Cuisine De l’eau, mais en mieux Horoscope Adresses Où trouver nos shoppings ? Après minuit Alex Vizorek


C’est maintenant

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Mai

#voir #vivre #tester Par Laurence Van Liedekerke

Laver, hydrater (et recommencer)

À force d’être lavée toutes les 20 minutes (merci Covid-19 !), votre peau ne supporte plus l’eau ? Grâce à son mélange d’huiles naturellement pures, de beurres (karité, monoï ou cacao) et d’ingrédients intelligents, la Skin Lotion Prebiotic protège, soigne et apaise. En plus, elle sent délicieusement bon. rainpharma.com

Vernis à ongles ou bijou ? Les deux ! À l’occasion du cinquième anniversaire de sa marque, la designer belge Karolin Van Loon a créé Les Couleurs de la Terre, une collection de vernis à ongles végane et non testée sur les animaux. Les 9 teintes sont inspirées des nuances d’agate, une pierre qui entre dans la composition de ses bijoux. On peut les acheter sur son e-shop, mais aussi, à condition de craquer pour un bijou, en recevoir trois en cadeau. On aime le petit sac en satin dans lequel ils sont emballés. Un projet éthique et cohérent qui nous rend belles tout en respectant l’environnement. karolinvanloon.com

Vibrer

Pas de fête sans musique ? Ce dispositif connecté vous permet d’écouter votre musique préférée à l’intérieur comme à l’extérieur. À la maison, vous profitez du contrôle vocal, de l’application Sonos et d’Apple AirPlay 2. Pas de wifi ? La musique est diff usée via Bluetooth. L’assistant Google intégré répond à toutes vos questions : du volume à la recherche d’une chaîne d’actualités. Il pleut ? Pas grave. Le boîtier résiste aux intempéries et aux chocs. sonos.com

PRESSE.

Être vernie


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Crier au loup

Pour révéler votre côté sauvage (qui commence à souffrir du confinement !), offrez-vous un bijou à haute valeur symbolique . Collier en or rose mini-loup, 415 €, ginette-ny.com

Planter un arbre

Si vous aimez la déco et les objets en terrazzo, vous connaissez peut-être déjà le profi l Instagram @houseraccoon. Les deux Belges à l’origine de ce label sont sur le point d’ouvrir une boutique au cœur de Malines. Dès la mi-mai (si le confi nement ne se met pas en travers de leurs plans), ils y proposeront des pièces signées House Raccoon. Vous pourrez craquer pour la collection permanente, mais aussi opter pour un objet sur mesure, dans la couleur de votre choix. Le duo organisera aussi des workshops ludiques au cœur du magasin. Cerise sur le gâteau, pour chaque objet House Raccoon vendu, un nouvel arbre est planté. À ce jour, 123 865 sont déjà en terre ! houseraccoon.com

Se mettre au parfum

Jouer au paparazzi

Aujourd’hui, tout le monde s’improvise photographe. De quoi inciter les marques à concevoir des appareils petits, compacts et légers, comme le nouveau Nikon Z50. Les apprentis paparazzis vont adorer jouer avec les ombres et créer de jolis effets, y compris quand le soleil est au zénith. Photo ou vidéo, vous avez le choix. Le résultat sera toujours sublime, y compris quand la lumière n’est pas au top. nikon.be

En créant la robe de mariée de Carolyn Bessette Kennedy, Narciso Rodriguez est entré dans la légende. Plus proches de nous, mais aussi plus accessibles, les parfums du créateur sont presque aussi mythiques que ses robes. Tout le monde connaît For Her, le plus culte de tous, mais aussi Narciso qui vient tout juste d’être revisité. Avec ses puissantes notes vanillées, ce nouveau Narciso évoque les douces soirées d’été. Eau de parfum Narciso Ambrée, à partir de 63,50 €.


Grand reportage

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“Montre-toi, on doit te ramener à ta mère” C’est à des fantômes que ces mères de Los Mochis s’adressent chaque jour. Ceux de leurs fils, portés disparus et oubliés par la police, comme près de trois mille personnes dans l’État du Sinaloa, l’un des plus dangereux du Mexique, gangrené par la drogue et la corruption. Elles les appellent leurs “trésors” et ont décidé de les retrouver coûte que coûte, pelle et pioche en main. Nos reporters les ont accompagnées. Par Elsa Guiol — Photos Guillaume Herbaut


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À g. : une rue de Los Mochis, dans l’État du Sinaloa, la ville où le baron de la drogue El Chapo a été arrêté en 2016. Ci-dessus : Sonia Ivone Chanez. Depuis le 10 mai 2018, son fils Pablo, 26 ans, n’est jamais revenu du supermarché du quartier où, ce jour-là, il accompagnait un ami dealer.

Ça pue la mort, même sans cadavre. Les rues, les campagnes, les discours à la télévision, la peur sur les visages, la tristesse. La violence s’est faufilée dans les interstices du pays tout entier. Les morts se comptent par dizaines de milliers, les disparus s’effacent comme si de rien n’était. Ils seraient même plus de 40 000 au Mexique. À l’échelle de la France, il faut imaginer la une de nos quotidiens annonçant la disparition de 20 000 citoyens sans que personne ne fasse quoi que ce soit pour les retrouver. Un scandale d’État. C’est aussi cela la réalité mexicaine : dans un pays ravagé par les cartels, les gens disparaissent et la police, soupçonnée de corruption au plus haut stade, ne mène aucune enquête. Mais c’est oublier la puissance d’une mère. Sa force, son acharnement. Elles sont des dizaines dans le pays à chercher, une pelle à la main, le corps de leur fils. État du Sinaola : 3,2 millions d’habitants, le cartel le plus puissant du pays. L’État où Joaquín Guzmán, plus connu sous le nom d’El Chapo, a inscrit sa légende. Celui d’un chef de cartel, baron de la drogue. Il est en

prison depuis janvier 2016, mais les kilos de fentanyl (puissant opioïde) et d’opium continuent de circuler et d’abreuver les États-Unis. L’ex-président mexicain Felipe Calderón déclarait, début décembre 2006, la guerre aux cartels de narcotrafiquants, déployant l’armée dans les zones les plus sensibles. Depuis, rien n’a vraiment changé. En 2019, on compte 8 943 assassinats, soit 10 % de plus que l’année précédente. « Je me suis inquiétée au bout de trois jours » Mirna Nereyda, 48 ans, vit à Los Mochis, à deux heures de route de Culiacan, la capitale du Sinaloa. Une ville construite à l’américaine, des blocs, des rues parallèles, mais ici les murs sont fissurés, les façades déglinguées. La journée, Mirna retrouve ses amies dans un local du centre-ville. Sur les murs, des affichettes par dizaines, des noms, des âges, des descriptions vestimentaires, des photos. Des visages. Ils ont tous disparu. Mirna a fondé une association, Las Rastreadoras de El Fuerte (les traqueuses d’El Fuerte), pour aider les mères qui cherchent leurs fils


Grand reportage

à les retrouver. Leurs trésors, comme elles disent. Sur un autre mur, un T-shirt blanc et un T-shirt vert. Le blanc, c’est celui des mères qui cherchent encore. Le vert est pour celles qui ont pu enterrer leur enfant. Carmen, 62 ans, porte un T-shirt vert. Assise sur le lit de sa chambre, face à l’autel où est posée la photo d’Edgar José Gil Joses, son fils, elle raconte. « Je ne sais pas exactement quand il a disparu. Il travaillait à la station essence, au bout de la route, un jour il est passé à la maison prendre une douche et changer de vêtements. Et on ne l’a plus revu. J’ai commencé à m’inquiéter au bout de trois jours. » Pendant six mois, Carmen perd espoir. Puis elle rencontre Mirna et comprend qu’on peut l’aider à chercher alors que la police, malgré la déclaration de disparition, ne semble pas s’en préoccuper. C’est à la morgue qu’elle le retrouvera. « Il y était depuis trois mois, personne ne m’avait prévenue. Il est mort d’un coup porté derrière la tête. » Carmen n’imagine pas que son fils était un ange, mais elle préfère ne pas savoir. « Ici, les mères doivent travailler et laisser leurs enfants à la maison, précise Mirna. Mais

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regardez autour de nous, il y a quatre rues et deux points de drogue. Quelle image ça donne aux enfants ? Eh bien ça leur donne envie, les femmes, l’argent, le pouvoir. » Toutes les histoires parlent de ça, de cette réalité sociologique implacable. Du chômage, de l’argent facile, de la drogue si accessible. Du manque d’éducation, de la corruption à tous les niveaux de l’échelle. Jeté dans un pick-up noir Roberto Medina Quinoñez, son fils, 21 ans, vendait des accessoires de voiture. « Il ne fumait pas, ne se droguait pas », assure-t-elle. Jusqu’au jour où un concurrent a ouvert en face. « Les policiers sont venus le voir et lui ont demandé de leur dire quand le concurrent faisait des ventes. Ils voulaient prendre leur part, d’ailleurs ils faisaient la même chose à Roberto. » Mais les concurrents ont fini par apprendre que Roberto parlait à la police. Et cela ne leur a pas plu, forcément. Le 14 juillet 2014, Roberto a été enlevé, jeté dans un pick-up noir. « J’ai passé six mois sur le canapé à espérer qu’il revienne.  J’ai signalé sa disparition à la police, ils m’ont dit : “On vous

Mirna Nereyda Medina, chez elle. Elle a fondé l’association dont le but est de permettre aux familles de savoir où leurs enfants ont été enterrés, à défaut de savoir ce qui leur est arrivé. Mirna n’a retrouvé que des restes du corps de son fils.


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Dans l’État du Sinaloa (ici, une rue de Los Mochis), 2 852 personnes ont disparu.

appelle quand on a du nouveau.” » Elle attend encore. « C’est comme ça que j’ai décidé de chercher moimême. » Elle a arpenté les rues, posé des questions. « Petit à petit, je me suis rendu compte que je n’étais pas la seule à attendre que la police me rappelle. Très vite, j’ai trouvé trente familles comme la mienne. » Mirna ne s’est plus jamais allongée sur son canapé à attendre, les Rastreadoras étaient nées. Mais comment trouver des corps quand on n’a jamais fait ça ? « J’ai compris qu’on ne faisait pas ce qu’il fallait. » Alors Mirna se renseigne, se documente auprès des ONG, assiste à des ateliers, engloutit la littérature scientifique, observe ce qui a été fait en Colombie, au Guatemala, au Panama. « On a commencé à parler de tout ça au Mexique au moment des enlèvements d’Iguala, en 2014, quand 43 étudiants qui manifestaient contre des pratiques du gouvernement ont disparu, souligne Sabrina Menelotte, docteure en anthropologie sociale et ethnologie. La société mexicaine a été contrainte de se substituer au travail de l’État. » Contrainte d’apprendre également à trouver les bonnes informations.

C’est ainsi qu’un jour, à force de poser des questions, Mirna reçoit un coup de fil, un informateur qui lui dit où se trouve le corps de son fils. « Sur place, un autre homme m’a dit : “Vous cherchez un corps ? Celui qui était là il y a deux ans avec un T-shirt bleu ?” » C’était bien lui, mais le corps n’était plus là. L’homme raconte alors à Mirna qu’il a été emmené depuis par des policiers. « Mais j’ai retourné la terre, et j’ai trouvé des restes. » Trois cervicales, un os de pied, un bout de crâne. Elle a organisé un enterrement, un vrai. Ce droit-là, on ne pouvait lui retirer. D’autres n’ont pas même pas retrouvé un bout d’os. Maria Cleo Fas Lugo, 74 ans, porte un médaillon autour du cou. C’est une photo de son fils, Juan Francisco, qui a disparu le 19 mai 2015. Ce jour-là, il était parti travailler. Il changeait les lumières de la ville. « Des types l’attendaient au pied d’un lampadaire, ils l’ont jeté dans une camionnette rouge, c’est la seule chose que je sais. » Plus jamais de nouvelles. Sonia Ivone Chanez, 47 ans, vit en bordure d’une zone industrielle entourée de ses chihuahuas. Sur son bras, des lettres tatouées, Cebollita, « mon petit oignon », le surnom qu’elle donnait à son


Grand reportage

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fils. Pablo, 26 ans, a disparu le 10 mai 2018 alors qu’il accompagnait un ami dealer dans un supermarché du quartier. Elle n’a toujours pas retrouvé son corps.

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1. Maria Cleo Fas Lugo, 74 ans, dans le local des Las Rastreadoras del Fuerte. Son fils Juan Francisco Angulo Lugo, 33 ans, a été enlevé dans la rue le 19 juin 2015, sous les yeux des passants. Il changeait les lumières d’un lampadaire, c’était son travail. 2. Pelle à la main, chapeau sur la tête, Mirna Nereyda Medina et les membres des Rastreadoras cherchent les corps des disparus. Ce jour-là, malgré un message envoyé par un informateur anonyme, les mères ne trouveront rien. 3. Los Mochis, à la tombée de la nuit. Ici, comme dans les autres villes du Sinaola, les points de vente de drogue sont partout, à la vue de tous et sans complexe. 3

Une odeur forte et des mouches qui volent Combien d’histoires comme celles-ci ? De récits sans espoir ? Leur consolation, être ensemble. Une fois par semaine, parfois deux, elles se regroupent. Un chapeau de paille sur la tête, une pelle à la main. Et elles cherchent. Ce jour-là, Mirna a reçu un message qui évoquait un lieu précis, au pied d’un arbre, une odeur forte et des mouches qui volent. Voilà la vie de ces femmes, déterrer des corps. Sur la route, entassées dans le pick-up rouge de Mirna, elles chantent, rient, font des blagues, conjurent le sort. Après plus d’une heure, Mirna s’arrête en pleine campagne. Las Rastreadoras se dispersent, certaines fouillent dans les bosquets, d’autres plantent une sorte de piquet, et en le retirant elles le portent à leur nez. Seul moyen de vérifier si la mort a semé son odeur, si un cadavre a été enterré. Soudain, de la terre fraîchement retournée. Elles s’installent en cercle, creusent, forment un trou. Elles ne trouveront que des vêtements. « Ils ont dû déplacer le corps. » Elles repartent. Ces femmes ne cherchent pas la vérité, c’est trop dangereux, même auprès de la police. Elles veulent simplement pouvoir enterrer leurs enfants. Et la police, qu’en dit-elle ? Le rendez-vous est donné à El Fuerte, là où Mirna a commencé ses recherches. Une petite ville aux maisons colorées, une façade de carte postale. Dans son bureau, Errera Almeida Luz Andrea est gênée, elle pensait parler de la féminisation de la police. Pas de cette violence, de ce pays où l’on découvre des charniers, où les narcos se font construire des mausolées majestueux tandis que les tombes de leurs victimes sont parfois surplombées d’une simple croix de bois ? Sa réponse : « Ici, il n’y a plus vraiment de sicarios (les tueurs, ndlr), on n’a pas de meurtres. » Vraiment ? Juan (le prénom a été modifié) est policier à Los Mochis. Il a un autre avis : « Les policiers ont souvent peur, ils n’ont pas le choix, les autres en face savent où ils habitent. Ils les menacent. La corruption est un monstre qu’on ne peut contrôler. » Même les militants pacifistes semblent avoir renoncé. Maria, avocate, travaille pour la commission des droits de l’homme : « On essaie depuis trente ans de modifier le système. La commission a un budget limité. Pourtant, on connaît la réalité, ce n’est pas facile à dénoncer. On risque nos vies. » Mirna et les autres aussi pourtant. Sans jamais renoncer.



News

hyper suivie sur les réseaux sociaux : en un an et à 30 ans seulement, cette élue démocrate du Congrès a révolutionné les codes de la politique américaine. Un salutaire coup de frais au pays de Trump. Analyse. Par Paul Ferrero

GILLIAN LAUB.

Alexandria Ocasio-Cortez, hip-hop attitude Experte en réparties qui font mouche,


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La scène se passe sur Twitter. Le 26 février, Alexandria Ocasio-Cortez décoche une flèche contre le vice-président Mike Pence, en charge du dossier coronavirus aux États-Unis : « Il ne croit littéralement pas en la science. C’est inconscient de lui donner cette responsabilité… » Le lendemain, le sénateur républicain du Texas, Ted Cruz, s’en mêle et croit bon de mansplainer (1) sa jeune collègue : « Puisque vous parlez en tant qu’oracle de la science, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est un chromosome Y ? » Bien mal lui en a pris. La réponse de l’intéressée ne se fit pas attendre : « Je sais bien que vous jugez l’intelligence des gens à leur salaire le plus bas (en l’occurrence celui de serveuse, ndlr), mais j’ai été récompensée, notamment par le MIT, pour mes travaux en microbiologie. » Dans le jargon du stand-up, on appelle ça un « mic drop », un lâcher de micro, quand il n’y a plus rien à ajouter. Avec 6,4 millions de followers sur Twitter et 4,2 millions sur Instagram, la démocrate est de loin l’élue du Congrès la plus suivie. Et ce un an seulement après être entrée à la chambre des représentants, à 29 ans, le record de jeunesse. Si Barack Obama était déjà maître dans l’art de la vanne qui tue – on se souvient de ses nombreuses piques à Trump lors des dîners des correspondants –, celle que l’on surnomme AOC l’a poussé encore plus loin : elle utilise son compte Twitter comme une arme de communication massive et non conventionnelle, loin de la retenue habituelle inhérente à sa fonction, mais loin aussi de l’outrance de l’actuel président. « Ceux qu’elle agace la décrivent comme une Trump de gauche, mais ce qu’elle fait n’a rien à voir avec les fake news et les appels à la haine des trolls d’extrême droite. Elle défend ses dossiers sur des bases factuelles », explique Aaron Huertas, consultant politique à Washington et spécialiste en communication numérique. L’importance du flow, la précision chorégraphique du geste Après s’être penché sur les techniques disruptives de la jeune politicienne, il décrit son style comme « conversationnel et générationnel : en tant que milléniale, elle utilise naturellement les réseaux sociaux comme une plateforme de discussion, pas juste une vitrine inanimée de son action, comme beaucoup de ses collègues plus âgés ». Ainsi, en octobre 2019, lorsqu’elle fait passer Mark Zuckerberg sur le gril (à propos des insuffisances de Facebook sur l’utilisation des données privées), elle s’enquiert auparavant auprès de ses followers des questions à poser. Une représentante, au pied de la lettre. « C’est du jamais vu ! » s’enthousiasme Dana Fisher, auteur d’American resistance et sociologue des mouvements sociaux. « Quand on arrive à Washington, on est censé se taire, écouter les élus plus expérimentés et voter selon les consignes du groupe. Ocasio-Cortez fait ce qu’elle veut, comme elle veut, avec sa bande de progressistes que Trump appelle “le squad” », explique cette universitaire qui connaît les

Bio express 13 octobre 1989

Naissance à New York, dans le quartier du Bronx.

2011

Après des études d’économie à l’université de Boston, elle crée, aidée par un incubateur de start-up, une maison d’édition spécialisée dans la littérature pour enfants.

26 juin 2018

Elle remporte la primaire Démocrate dans la 14e circonscription de New York avec 57 % des voix, face au candidat du parti Joseph Crowley et malgré un écart important entre leurs finances de campagne – 194 000 dollars contre 3,4 millions.

6 novembre 2018

Elle est élue au Congrès face au républicain Anthony Pappas, accusé de violences conjugales.

3 janvier 2019

Elle prête serment devant la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi.

us du Capitole. Et c’est d’abord cette authenticité qui lui vaut son culte. Elle ne s’excuse pas d’être qui elle est. Quand un compte anonyme l’humilie en ressortant une vidéo d’elle dansant sur un toit, il y a dix ans à l’université de Boston, elle en rajoute et se filme exécutant un pas de danse dans les couloirs de la Chambre. 160 000 retweets, 780 000 likes, des millions de vues : imparable. Outre son âge, l’environnement dans lequel elle a grandi conditionne son style. Née dans le Bronx (mais élue dans le Queens), d’origine portoricaine, elle garde de ce quartier son côté brut. Christian Salmon (2), chercheur au CNRS et écrivain, parle à son sujet de « hip-hop politique » tant elle en importe les codes au Congrès : goût du clash, détournement du stigmate, importance du flow, précision chorégraphique du geste. Aussi, quand la rappeuse Cardi B, avec qui elle partage origines et idéologie, se lance dans une joute avec un journaliste de Fox News sur Twitter, AOC vient l’assister d’un furieux : « Pourquoi les gens pensent qu’ils peuvent s’embrouiller avec des meufs du Bronx sans se faire laminer ? Comme si notre quartier n’était pas notoirement expert en répartie depuis Sugarhill Gang. Les mecs, il vous a fallu Twitter pour vous en rendre compte ? » Un tweet made in Bronx, appellation d’origine contrôlée. 1. Expliquer avec condescendance à une femme ce qu’elle sait déjà. 2. Auteur de Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits (éd. La Découverte).


News

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La phrase

La chanteuse malienne Inna Modja, ici en Éthiopie, s’engage pour La grande muraille verte, qui vise à stopper l’avancée du désert.

Inna Modja, grande voix verte La grande muraille verte est un projet pharaonique porté par des chercheurs, des agriculteurs et des artistes, dont la chanteuse malienne Inna Modja. L’idée ? Faire pousser un mur d’arbres de 8 000 km du Sénégal à l’Éthiopie, pour stopper la désertification et ses corollaires – pauvreté, conflits et migrations. Depuis 2007, seules 15 % des plantations ont été réalisées. Pour achever cette structure vivante, il faut donc du courage politique mais aussi un vaste mouvement populaire. « Militante à cause de ma propre histoire – j’ai été excisée à 4 ans –, j’ai compris que les femmes du Sahel, région où j’ai grandi, étaient vulnérables aussi à cause du changement climatique », explique Inna Modja. Dans le documentaire The great green wall*, elle nous met face aux enjeux mondiaux de cette crise écologique. « En 2050, il y aura plus d’un milliard d’Africains de moins de 25 ans. Il faut que ces jeunes, qui subissent le mode de vie de l’Occident – les entreprises qui polluent ne sont pas au Sahel – rêvent africain. » Inna Modja compte y mettre toute son énergie.

“Ce n’est pas Sartre qui a transformé cette petite fille issue de la bourgeoisie en penseuse libre. Rappelons que c’est Simone qui a refusé de l’épouser, et elle encore qui a fait en premier usage des libertés négociées. La révolutionnaire, c’est elle.” Julia Korbik dans Oh, Simone ! Penser, aimer, lutter et rire avec Simone de Beauvoir, éd. La ville brûle.

(*) De Jared P. Scott. greatgreenwall.com

Gwyneth Paltrow (notre personnalité du mois, p. 30) a défrayé la chronique bien-être en lançant, il y a quelques semaines, une bougie baptisée « This smells like my vagina » (« Ça sent mon vagin »). Une phrase qu’elle aurait spontanément prononcée en découvrant les propositions du parfumeur Douglas Little, séduite par ce « parfum drôle, magnifique, sexy et merveilleusement inattendu ». Alors, coup marketing ou réel parti pris subversif, sachant que ses conseils d’hygiène intime – du sauna vaginal à l’œuf de jade – ont déjà fait polémique ? Reste que cet objet vendu 75 dollars a très vite été en rupture de stock et que la chanteuse américaine Erykah Badu promet un encens sur le même thème. Pour Sophie Labbé, parfumeur principal chez Firmenich, « on peut tout créer et suggérer en

matière de fragrances, même des odeurs de corps. Si les notes animales – civette, castoréum, ambre gris – ont été évincées par la législation, d’autres ont des inflexions suggestives, comme le cumin – transpiration –, l’immortelle – peau salée – ou l’oud, aux accents d’humus fertile. Mais l’attirance naît du mystère et de la subtilité. Avec des muscs propres ou des fleurs blanches, telles que la fleur d’oranger ou la tubéreuse, interdite autrefois aux jeunes filles tant elle était envoûtante et évocatrice. Notre travail est de sublimer la peau plutôt que de chercher à la contrefaire. » La bougie de Gwyneth Paltrow est, en tout cas, de nouveau disponible, peut-être le signe que les tabous autour de l’intimité féminine s’envolent en fumée. Retrouvez son portrait page 30.

Gwyneth Paltrow à la projection du Goop Lab, le 21 janvier dernier à Los Angeles.

Par Nolwenn du Laz, Catherine Durand et Marianne Lecash

COURTESY INNA MODJA. PRESSE. RACHEL MURRAY/GETTY IMAGES/AFP.

Ça sent le vagin !


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Marie Claire International

de quelques-unes de nos vingt-sept éditions.

Le monde vu au travers Par Catherine Durand

L’interview Marie Claire Italie

La citation

Marie Claire États-Unis

“C’est difficile, pour les bègues, d’être au centre de l’attention. Je détestais que mon institutrice me demande de répondre à une question en classe. Je ne pouvais jamais dire mon prénom parce que je ne pouvais pas le remplacer par un autre mot pour améliorer mon débit.”

Maria Grazia Chiuri, claire et cash Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique de Dior, garde une vision lucide sur le nouveau féminisme et le courage artistique – dont elle ne manque pas, parlant sans démagogie : « Je suis très critiquée car je persiste à utiliser des mannequins professionnels, je n’ai jamais voulu que des influenceurs ou des célébrités défilent pour moi car la mode est une discipline. Je ne voudrais pas qu’une vision démagogique de la mode s’impose. »

L’actrice Emily Blunt, à l’affiche de Sans un bruit 2 (A quiet place II).

Le reportage

PRESSE.

Marie Claire Mexique

IVG : le combat doit continuer « Se battre comme une femme » pour le libre choix de sa fécondité. C’est ce que font les témoins de l’enquête fouillée sur l’avortement – avant, pendant et après l’acte – dans cinq pays, illustrée par les photos de Kasia Strek. La situation en Pologne est difficile, elle reste catastrophique aux Philippines, en Égypte et au Salvador. Mais l’exemple de l’Irlande, où l’avortement a été légalisé en mai 2018 après des années de lutte, prouve qu’il ne faut rien lâcher.

L’enquête

Marie Claire Espagne

Les femmes, victimes du système de soins Des maladies cardiovasculaires (première cause de mortalité chez les femmes) au cancer de l’ovaire, diagnostiqué à un stade avancé chez 80 % des patientes, en passant par l’augmentation des cas de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) chez les fumeuses, un dossier alerte sur le manque d’information et de prévention qui met la santé des femmes en danger.


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CHARLOTTE HADDEN. CLARA RUBIN. PRESSE.

Reportage À la Silicon Valley, des enfants grandissent sans écrans


CARLO SCARPATO/IMAXTREE.COM (X3). DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM. ISIDORE MONTAG/IMAXTREE.COM.

Tendances

Molly Goddard

Erdem

Emilia Wickstead

Marc Jacobs

Simone Rocha

En long et en large

Avec leurs grands volumes soufflés et leurs motifs floraux ou tapissiers, ces robes d’inspiration victorienne sacrent une nouvelle aristocratie du style. Réalisation Anne-Sophie Thomas


Tendances — Mode 12

Découvert autorisé

Un soutien-gorge avec une jupe, une culotte sous une maille transparente : la lingerie s’affranchit des portés traditionnels et signe de nouvelles silhouettes fortes et assurées.

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Réalisation Julie Cristobal et Linda Heynderickx 2

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1. Jupe en soie Mes Demoiselles… 245 €. 2. Sweat en coton brillant Ginger, 169,95 €. 3. Sac en collab iittala x Issey Miyake, 159 €. 4. Soutien-gorge triangle, en satin de soie et dentelle Leavers Eres, 360 €. 5. Sandale en cuir Sandro, 195 €. 6. Parfum Jean Paul Gaultier, 117 €. 7. Créole en pierres précieuses Isabel Marant, 140 €. 8. Caraco en soie et dentelle Carine Gilson, 768 €. 9. Soutien-gorge en tulle Intimissimi, 36 €. 10. Mûle en cuir AGL, prix sur demande. 11. Caraco en viscose Liu.Jo, 125 €. 12. Bracelet chaîne. Souvenirs de Pomme, 124 €. Défilés printemps-été 2020 : 13. Kwaidan Editions. 14 et 15. Olivier Theyskens. 16. Loewe. 17. Givenchy.

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DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM (X3). PAOLO LANZI/IMAXTREE.COM (X2).

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THIERRY LEGAY (X5). MISE EN PLACE EMMANUELLE MATAS. PRESSE (X6).

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Moodboard : années 70

LES FILMS DU LOSANGE/COLLECTION PROD DB/AURIMAGES. PRESSE (X6). PAOLO LANZI/IMAXTREE.COM. SONOPRESSE. RIZZOLI. QUALITY BANANAS/ALAMY. AUKTIONSHAUS.

Des imprimés bohèmes, des courbes futuristes, du raphia et des orangés ardents : la saison sera planante. Réalisation Agathe Gire

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1. Jean-Claude Brialy et Aurora Cornu dans Le genou de Claire d’Éric Rohmer, 1970. 2. Eau de Parfum Opium Yves Saint Laurent. 3. Panier Eliurpi. 4. Cuissarde Ganni. 5. Lunettes de soleil Celine Eyewear. 6. Robe Temperley London. 7. Et si je m’en vais avant toi de Françoise Hardy, 1972, Sonopresse. 8. Missoni, the great italian fashion de Massimiliano Capella, éd. Rizzoli. 9. Cendrier vintage. 10. Boucles d’oreilles Anissa Kermiche. 11. Chauffeuse Djinn d’Olivier Mourgue. 12. Défilé printemps-été Celine by Hedi Slimane.

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Tendances — Mode

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La vie en bleu

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Brut, neige ou esprit tie and dye, cette saison, le denim joue le total look. Réalisation Julie Cristobal et Linda Heynderickx

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1. Trench en coton United Colors of Benetton, 179 €. T-shirt en coton Berenice, 75 €. 2. Jean en coton Claudie Pierlot, 155 €. 3. Jean tie and dye en coton Gap, 80 €. 4. Lunettes de soleil en acétate Liu.Jo, 175 €. 5. Capeline en coton Samsøe & Samsøe, 49 €. 6. Veste en coton Sessùn, 175 €. T-shirt en coton Majestic Filatures, 50 €. Flare jean Jacob Cohen, prix sur demande. 7. Chemise en coton Bimba y Lola, 185 €. Défilés printemps-été 2020 : 8. Celine by Hedi Slimane. 9. Bottega Veneta. 10. Givenchy. 11. Dior.

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THIERRY LEGAY (X7). MISE EN PLACE EMMANUELLE MATAS. DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM (X3). PAOLO LANZI/IMAXTREE.COM.

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Le retour de l’imprimé papier peint

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ARNAUD DE ROSNAY/CONDÉ NAST VIA GETTY IMAGES. DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM.

À la fin des années 60, il était partout, pop et euphorique. Pour le printemps-été, ses motifs refleurissent chez Prada, Fendi ou Marc Jacobs. Pour mieux laisser entrer le soleil. Par Louise des Ligneris

Années 60. En révolte contre la guerre du Vietnam, la jeunesse hippie américaine se soulève dans un joyeux tohu-bohu de musiques psychédéliques sur fond de drogues récréatives. Résultat : une infusion hallucinatoire sur l’habillement. Les motifs géométriques ou fleuris des papiers peints phagocytent le vêtement. Un jaillissement de couleurs pop sur des tissus synthétiques, comme un antidote à l’austérité. Cette vague de style atteindra les sphères les plus huppées : habillées par Emilio Pucci, Hubert de Givenchy, Oscar de la Renta ou la maison Lanvin, Mia Farrow, Brigitte Bardot, Twiggy ou Marisa Berenson se drapent en ambiance « wallpaper ». Aujourd’hui, les créateurs misent aussi sur l’effet euphorisant de ces imprimés foisonnants. Manière de conférer aux vêtements une mission quasi politique : prôner une certaine légèreté. C’est bien ce qu’affirme l’Américain Marc Jacobs avec ses motifs explosifs, mais aussi les Italiens Fendi, Gucci, Prada, ou encore l’Anglais Christopher Kane. Tous proposent de rejouer le Summer of love. On adhère à cette beauté des lés.

À gauche : Marisa Berenson, en robe Oscar de la Renta. À droite, défilé Fendi, printemps-été.


Tendances — Horlogerie

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Montres bijoux

Avec leur bracelet travaillé en or et acier, ces montres révèlent leur élégance intemporelle une fois passées au poignet. Photo Marvin Leuvrey — Set design Chloé Guerbois — Réalisation Anna Quérouil

Montres 1. Oyster Perpetual Datejust 31, en Rolesor jaune Rolex, prix sur demande. 2. En acier poli Lip, 259 €. 3. Panthère, en or jaune et acier Cartier, prix sur demande. 4. De Ville Prestige, en or jaune sur acier Omega, prix sur demande. 5. Ma Première, en acier Poiray, 2 720 €. 6. Présence, en acier et PVD Longines, 1 100 €.

ASSISTANTE STYLISME AGATHE GIRE.

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Tendances — Mode

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Radiographie : Liu.Jo

La marque de prêt-à-porter italienne fête ses 25 ans en même temps que le mannequin Kendall Jenner. Choisie pour incarner l’esprit d’indépendance et les nouveaux engagements écologiques de l’enseigne. Par Louise des Ligneris

Le visage d’une génération

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« J’ai toujours été fan de Liu.Jo, cette marque a une vraie vision de la féminité et de l’empowerment. Elle célèbre la beauté naturelle de chaque femme, à mes yeux cette beauté s’exprime lorsque l’on a conscience de qui on est, que l’on a confiance en soi et que l’on est à l’aise avec soi-même », raconte Kendall Jenner, nouvelle égérie Liu.Jo. En plus de véhiculer des messages féministes et d’incarner une génération, le mannequin américain et la marque italienne ont aussi pour point commun, cette année, de célébrer leur vingt-cinquième anniversaire. Le bel âge. Une créativité à 360°

Si, en 2018, l’industrie de la mode a connu une croissance de 4,1 %, cette expansion présente un revers de médaille : le secteur est responsable de 20 % du gaspillage en eau et 85 % des vêtements fabriqués finissent à la décharge, selon un rapport Euromonitor. Consciente de cette problématique, Liu.Jo a développé Better, une ligne écoresponsable : fil et coton organiques, imprimés à base d’eau, réemploi des matériaux, utilisation de peau de pomme. Sa créativité s’exprime aussi à travers une réflexion sérieuse autour de l’écologie.

1. Jean Cargo à ceinture, printemps-été 2020. 2. Kendall Jenner, le nouveau visage de la marque. 3. Marco Marchi, le fondateur. 4. Liu.Jo Black Label printemps-été 2020. 5. Liu.Jo White Label printemps-été 2020. 6. LJ bag printemps-été 2020.

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Le denim au cœur

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Skinny, boyfriend, mom, slim : les jeans sont un atout majeur des collections de la maison italienne. Premier best-seller historique de la maison, le modèle Bottom up, lancé en 2008. Pensé pour sculpter la silhouette, il s’est vendu à cent mille exemplaires en seulement deux mois. Depuis deux saisons, la ligne écodurable Liu.Jo Better Denim place la griffe au cœur de l’innovation en matière de denim et anime son créateur et cofondateur Marco Marchi : « La mode peut aider à connaître le monde et contribuer à mettre en œuvre un changement réel. Le chemin est encore long mais nous continuerons à le suivre, convaincus, afin de protéger l’environnement dans lequel nous vivons. »


Tendances — Mode

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Sous la lingerie, l’écologie

Tissus en bambou, pièces sans armatures, dentelles recyclées : culottes et soutiens-gorges labellisés écoresponsables fleurissent en boutiques. Décryptage d’une vague verte et vertueuse où le féminisme s’invite aussi. Par Louise des Ligneris

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4 Printemps-été 2020 : 1. Soutien-gorge et shorty Chérie Chérie d’Etam. 2. Pyjama et soutien-gorge Green Collection d’Intimissimi. 3 et 5. Soutiengorge et maillot de bain Baserange. 4. Soutien-gorge Chantelle.

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Jeudi 21 novembre 2019, la chute de l’empire américain. Victoria’s Secret, le mastodonte de la culotte, annonce l’annulation de son légendaire défilé de lingerie en raison de ses mauvaises performances. Entre polémiques, scandales, baisse de désirabilité, le tout associé à un manque d’inclusivité flagrant, les ventes se sont effondrées. « Les femmes ne se reconnaissaient pas dans cette marque. Et la chute très rapide de ce leader a accéléré la transition vers cette nouvelle lingerie, plus écologique et inclusive », estime Marie Dupin, directrice mode de l’agence de conseil Nelly Rodi. Arrivée des États-Unis, cette tendance du sous-vêtement vertueux va de pair avec la conscience écologique qui submerge tous les secteurs. Il était inévitable qu’elle s’immisce dans notre intimité. « En lingerie, la recherche d’authenticité et de réalité a tout bouleversé. Les consommateurs ont envie de bien-être, d’acheter mieux pour la planète et pour euxmêmes », note Marie Dupin. Un écho aux dynamiques féministes Fervent défenseur de cette naturalité, Renaud Cambuzat, directeur artistique de Chantelle, a ainsi développé Motif, la première gamme écoresponsable de la griffe : « Nous souhaitons avoir l’impact le plus positif possible sur la société : dans notre manière de représenter les femmes, en produisant des collections plus eco-friendly ou encore en garantissant la santé des consommatrices sur les produits qu’elles portent. » Une recherche d’innovation verte également entreprise par Etam, qui développe sa dentelle Chérie Chérie, constituée majoritairement de fils recyclés issus notamment de filets de pêche. Ou encore Intimissimi, qui sort sa première mini-collection à faible empreinte écologique. Jarretelles, bodys, slips brésiliens : la proposition esthétique est sophistiquée. À l’œil nu, rien n’y paraît, et pourtant les tissus sont en bambou et les dentelles recyclées. Mais le sous-vêtement écoresponsable fait aussi écho aux dynamiques féministes. Comme l’explique Blandine Legait, cofondatrice de la marque engagée Baserange : « Si l’on observe de moins en moins d’armatures et de renforts, je pense que c’est aussi pour des raisons féministes. Cette évolution de la forme est due à une évolution de la mentalité des femmes, qui ne vont plus utiliser de la lingerie uniquement pour plaire. Bien sûr, elles ont envie d’avoir de belles pièces, mais les armatures ramènent les seins devant, là où ils ne sont pas naturellement. » Ou comment l’urgence écologique libère, au propre comme au figuré, de l’oppression du soutien-gorge.

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Tendances — Beauté

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La renaissance des ongles sculptures

Longtemps circonscrit aux mondes du spectacle et de l’enfance, le nail art séduit de plus en plus de femmes – et d’hommes – qui plébiscitent ses formes d’expression les plus baroques. Par Joy Pinto Dans le monde digitalisé de 2020, toutes les expressions artistiques trouvent leur place et redéfinissent en permanence les codes du bon goût. C’est aujourd’hui le cas du nail art, qui fait son retour à coups d’ongles démesurés, de textures et de couleurs. Lili Creuk, nail artist, passée par les Beaux-Arts, témoigne : « Je travaille beaucoup de flammes, d’effets quartz ou écailles de tortue et du volume. Mais aussi, des strass et des gros bijoux. Le tout sur des ongles “stilettos”, extra-longs et pointus. » Sa clientèle ? Beaucoup de gens de la mode et de la musique, mais « aussi des clientes assez classiques, des avocates par exemple, qui twistent leur look avec des ongles super-longs à paillettes. Même si elles doivent souvent se justifier, elles les revendiquent comme un élément clé de leur personnalité », poursuit l’experte.

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STEPHANE CARDINALE/CORBIS/GETTY IMAGES. EUROPA PRESS ENTERTAINMENT/GETTY IMAGES. PRESSE (X2).

EUROPA PRESS ENTERTAINMENT/GETTY IMAGES. KEVIN MAZUR/GETTY IMAGES.

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1. Le nail art de Rosalia, lors de son concert à Madrid, en décembre 2019. 2. Billie Eilish, à l’Academy Awards à Hollywood, en février dernier. 3. Vernis Wicked d’Essie, 11,90 €. 4. Mei Kawajiri, au Fashion Awards à Londres, en décembre 2019. 5. A$AP Rocky au défilé Loewe printemps-été 2020 à Paris, en septembre 2019. 6. Vernis 230 Go de Dior, 27 €.

Fruits rouges, lunes et paillettes Les codes changent : les manucures sont désormais respectés pour leur travail, au même titre qu’un peintre ou un musicien. « J’ai une signature et mes clientes se font arrêter dans la rue pour savoir si leurs ongles ont été peints par moi », raconte Lili Creuk. Aux États-Unis, le mouvement est encore plus important et certains artistes collectionnent les fans, comme Juan Alvear et ses ongles sculptures popularisés sur tapis rouge par les manucures spectaculaires de la chanteuse Rosalia. Citons aussi Mei Kawajiri, qui officie souvent backstage et régale ses 220 000 abonnés de sa créativité sur Instagram, ou Britney Tokyo, qui a convaincu le chanteur Harry Styles de s’y mettre. Les rappeurs A$AP Rocky, A$AP Ferg et même le créateur Marc Jacobs, le temps d’une campagne Givenchy, assument désormais des ongles ornés de fruits rouges, de lunes ou de paillettes. Une révolution, même si la manucure au masculin reste sage avec des ongles coupés ras. « Pour d’autres en revanche, le confort n’est pas un sujet. Le plaisir de s’affirmer avec les ongles est si fort qu’il passe avant de savoir comment fermer son jean… » remarque Carole Colombani, maquilleuse. Désormais, d’aucuns doivent apprendre à utiliser leur carte au distributeur avec une pince à épiler. Une aventure.


Tendances — Beauté

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Chanel Pop

Cet été, Chanel a choisi de célébrer l’âge d’or de la culture pop française des années 60. Résultat : un look zéro make-up pendant la journée, rehaussé d’un solide trait d’eyeliner pour entamer la nuit. Par Elspeth Jenkins

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1. Un maquillage nude inspiré des années 60. 2. Le Liner Stretch 512 Noir Profond, 37 €. 3. Les Beiges Poudre Illuminatrice édition limitée, 57 €. 4. Les Beiges Baume À Lèvres, 37 €. 5. Masque réparateur Hydra Beauty 2020 Camellia, 60 €. 6. Une touche de mystère représentée à la perfection pat l’actrice Kristen Stewart.

Années sexy Paris, aux temps des sixties. Difficile d’imaginer période plus fun, libre et glamour. Dans le monde du cinéma et de la musique, la France multiplie les créations inspirantes. Comme si chaque long métrage ou chanson se voulait une ode à la jeunesse. Le besoin de changement, ainsi qu’une joie de vivre communicative éclaboussent littéralement le grand écran. Chaque nouveau disque appelle à une révolte (sexuelle). C’est l’époque de Brigitte Bardot, Catherine Deneuve, Jane Birkin et Françoise Hardy. Des femmes qui incarnent le nouvel âge. Elles sont cools, naturelles et sans chichis. Exit le rouge très rouge, symbole d’un chic dépassé et d’une esthétique d’après-guerre. Fini le temps où les femmes ne sortaient qu’avec le visage entièrement maquillé et un chignon sur la tête. Le jour, les icônes des années 60 se baladent le visage nu. Le soir, elles rehaussent leur regard d’un épais trait d’eyeliner et ajoutent une touche de brillant sur leurs lèvres. Cette image, symbole de jeunesse éternelle, c’est celle qu’a voulu reproduire la maison Chanel avec, dans le rôle de l’idole sixties, symbole de cette liberté chérie, la belle Kristen Stewart. Cet été, c’est cette femme-là que nous voulons nous aussi incarner. Bien dans votre peau La base d’un maquillage nude inspiré des années 60, c’est une peau saine et rayonnante. Entendez : nourrie et hydratée. Car, cette saison, plus que jamais, rien ne vaudra un super glow. Le masque Hydra Camellia Repair garde la peau parfaitement hydratée : la cire de camélia, l’acide hyaluronique et la glycérine créent une couche protectrice supplémentaire. Résultat : l’hydratation est continue. Vous pouvez appliquer le masque sur l’ensemble du visage pour un coup de pouce instantané en seulement 10 minutes. Mais une petite quantité sur les zones sèches procure également un soulagement immédiat. Veillez ensuite à le rincer à l’eau tiède.

JEAN BAPTISTE MONDINO. PRESSE.

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KOCCA.IT

SS 2020


Portrait

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Qu’elle prône les médecines alternatives ou commercialise une bougie qui “sent son vagin”, l’actrice américaine, à la tête de Goop, son florissant empire du bien-être, agace autant qu’elle fascine. Décryptage. Par Nathalie Dolivo et Jane Mulkerrins Photos Tesh Patel

S’il fallait désigner une personnalité emblématique de l’époque, elle pourrait remporter le titre haut la main. Car Gwyneth Paltrow, 47 ans, avec son glorieux passé d’actrice et sa reconversion florissante dans le secteur du bien-être à la tête Goop, en incarne tous les possibles. Mais aussi – surtout ? – tous les paradoxes. Voilà sûrement pourquoi elle exerce une véritable fascination sur ses millions de fans. Signe de son aura un rien sulfureuse : depuis ses débuts dans le business, elle accumule les polémiques. Sa blondeur de madone et son sourire consensuel peinent à masquer une personnalité pour le moins clivante. En mars dernier, elle postait par exemple sur son compte Instagram une photo de son visage doté d’un masque, assortie d’une légende légèrement ironique sur l’épidémie de coronavirus. Les réseaux se sont immédiatement enflammés. En février, elle avait lancé en toute décontraction une bougie qui « sent comme son vagin » (voir p. 16), suscitant les sarcasmes – mais on notera qu’elle s’est tout de suite retrouvée en rupture de stock ! Plus problématique, sa série documentaire The goop lab, diffusée en six épisodes sur Netflix, s’est attiré les foudres du corps médical. Dans ce programme, succès d’audience incontestable, la star et quelques-uns de ses salariés testent « en direct » des méthodes pseudo-scientifiques de

développement personnel ou des médecines alternatives. Il faut reconnaître que chaque épisode est plutôt bien fichu et d’une grande efficacité. Le meilleur du fonds de commerce Goop, mix de références New Age et de sagesses ancestrales, y est mis à l’épreuve du (télé)réel : la prise de psychotropes pour lutter contre la dépression, des ateliers pour booster ses orgasmes, des bains d’eau glaciale contre les crises de panique… jusqu’au « vampire lift », qui consiste à se faire injecter dans le visage son propre plasma pour réduire les rides. Réaction virulente, entre autres, de Simon Stevens, directeur général des services de santé britanniques : « Cela répand de la désinformation et pose un risque sanitaire considérable. » Et que dire des controverses incessantes concernant sa proximité avec le Dr Sadeghi, un ostéopathe californien surnommé « le charlatan en chef » qui propose, par exemple, de guérir le cancer par des « purges émotionnelles » ? Gwyneth Paltrow serait-elle une gourou mettant ses fans en danger ? La business woman s’en défend et, comme toujours, laisse passer les attaques en souriant. « Depuis sa création, Goop a été un précurseur dans le domaine du bien-être, nous confie-t-elle. Quand on a commencé à écrire sur certaines thérapies ou la santé sexuelle des femmes, tout cela était considéré comme un champ à la marge. Aujourd’hui, le bien-être est une industrie qui pèse 4,2 milliards de dollars. » Pour Lili Barbery, blogueuse, journaliste et professeure de yoga (1), « il faut avoir en tête que Gwyneth Paltrow est profondément Californienne. Là-bas, les thérapies alternatives sont massivement utilisées et de manière parfois excessive. » Alexandra Jubé, du bureau de tendances du même nom et fine observatrice du « cas d’école Goop », confirme : « Gwyneth Paltrow ne justifie pas ses partis pris, elle les assume sans vaciller. C’est cela qui plaît. Cette attitude parle à certaines femmes, dans une époque où l’industrie de la beauté est de plus en plus mise en cause alors qu’elle s’est longtemps abritée derrière des arguments scientifiques. » D’une certaine manière, son

TESH PATEL/AUGUSTIMAGE.

Gwyneth Paltrow, libre et inspirante


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Portrait

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Mars 2014 : avec Chris Martin, son premier mari, sur la photo où le couple annonce son conscious uncoupling.

Mars 1999 : avec son père, Bruce Paltrow, le soir où elle reçoit l’oscar de la meilleure actrice pour Shakespeare in love.

Décembre 2001 : dans La famille Tenenbaum, le film devenu culte de Wes Anderson. Elle y incarne Margot, la sœur adoptive.

Brad Falchuk, c’est-à-dire que la fascination qu’elle exerce est sans limite ? Puisque Miss Paltrow semble cocher toutes les cases de notre temps, voici donc un best of de « La vie Gwynie, mode d’emploi ». Carrière : elle suit son instinct Gwyneth Paltrow semble avoir toujours eu un train d’avance. Au début des années 2000, elle met de côté son métier d’actrice et se reconvertit, bien avant que l’idée de changement de vie ne devienne un concept en vogue. Elle se lance dans le lifestyle quand tout le monde, hormis quelques hippies sur le retour, trouvait ça farfelu. Résultat : elle coiffe la concurrence au poteau car elle écoute son instinct. « Quand j’ai commencé à m’intéresser au yoga ou à l’acupuncture, les gens pensaient que c’était absurde. Quand j’ai été photographiée avec des marques de ventouses dans le dos, tout le monde a cru que j’étais devenue folle. Je vois désormais à plein de signaux qu’on me donne raison », affirme-t-elle sans ciller. Vie personnelle : elle ne renonce à rien Là où les business women des années 90 auraient sacrifié mari et enfants sur l’autel de leur carrière, la boss de Goop ne veut renoncer à rien. Et entend passer du temps auprès de ses enfants Apple (15 ans) et Moses (13 ans) ainsi que de son mari Brad. « Je lis beaucoup sur la psychologie, la culture de l’influence, le management, ditelle. Si vous voyiez ma table de chevet, vous vous demanderiez qui est le nerd qui lit tout ça ! En même temps, j’ai un rythme de mère de famille très régulier. Je réveille mes enfants, je les emmène à l’école, je

LFI/ABACA. GBVI/TOUCHSTONE. GOOP.

succès lui donne donc raison. Et si Miss Paltrow agace ou inquiète, elle veille intelligemment à toujours se ranger du côté des femmes. « J’ai l’impression que les femmes commencent à comprendre qu’elles peuvent agir sur leur santé – physique et émotionnelle, nous dit-elle. Mon ambition est aussi de les aider à ne plus avoir honte, à s’accepter comme elles sont, à se comprendre et à être actives pour aller au bout de leurs choix. » Message d’empowerment bien reçu : Goop affiche 2,5 millions de visites par mois. Les bouquins de la patronne sur la beauté ou l’alimentation clean s’arrachent, y compris en France (2). Ses grands-messes, titrées « In Goop health », soit un week-end d’ateliers et de talks autour de la santé, du bien-être ou de la sexualité, affichent toujours complets (malgré leur coût exorbitant, entre 650 et 2 000 $ par tête !). Forte de cet engouement, Gwyneth s’apprête d’ailleurs à pousser le concept plus loin et à emmener ses adeptes en croisière en Méditerranée (l’évènement s’appellera « Goop at the sea »). « Le seul angle mort de tout ce qu’elle prône, c’est l’écologie, nuance pourtant Lili Barbery. Il est étonnant qu’une femme aussi sensible aux méthodes naturelles accorde si peu d’importance à la planète qui nous abrite et continue de prôner une consommation effrénée. » Pour l’instant, ses fans ne lui en tiennent pas rigueur, qui admirent chez elle sa capacité à tout concilier, à tout assumer. « Elle dégage une impression de grande liberté, note encore Alexandra Jubé. Un côté “girl boss” qui s’offre le tour de force de réussir aussi sa vie personnelle et familiale. Bref, un profil qui fait rêver les filles d’aujourd’hui. » Est-ce pour cela qu’elle est « endlessly fascinating », comme l’a si joliment écrit sur Instagram son mari


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Mai 2019 : à Los Angeles, lors du In Goop Health, le sommet sur le bienêtre qu’elle organise chaque année.

Janvier 2019 : Gwyneth Paltrow publie son quatrième livre de recettes saines : Mon assiette clean.

GRAND CENTRAL PUBLISHING. NEILSON BARNARD/GETTY IMAGES FOR GOOP. PATRICK LEWIS/STARPIX FOR NETFLIX/REX/SIPA.

Août 2019 : avec Brad Falchuk, son mari, à la projection de The politician, la série qu’il a cocréée.

fais ma gym puis je vais au bureau où je passe la journée. » Elle ajoute : « Chez Goop, nous avons une incroyable équipe de femmes, la plupart sont à des postes de cheffe mais sont aussi des mères de famille. » Ah, si tous les DRH du monde adoptaient la méthode Gwyneth… Célébrité : elle relativise Sa carrière d’actrice démarre vite et fort, dès les années 90. Le talentueux M. Ripley et Shakespeare in love, qui lui vaut un oscar, la catapultent en haut de l’affiche. En outre, c’est une enfant de la balle – son père est le réalisateur Bruce Paltrow, sa mère l’actrice Blythe Danner. Aujourd’hui, elle porte sur toutes ces années hollywoodiennes un regard d’une extrême lucidité. « Quand vous devenez célèbre, comme ce fut mon cas à 25 ans, le monde efface tous les obstacles devant vous car vous êtes alors considérée comme une “personne à part” », raconte-t-elle. Depuis, celle à qui tout réussit ne jure pourtant plus que par les vertus de l’adversité. « Il n’y a rien de pire pour un être humain que de ne connaître aucun obstacle ou déception. Les choses ne peuvent qu’aller mal ! Mes plus grandes réalisations sont nées d’échecs. » Amour : elle garde l’esprit ouvert Elle est restée proche de son premier époux, Chris Martin, le chanteur du groupe Coldplay. Il faut dire qu’ils ont réussi un exploit : se séparer sans anicroches. Pour cela, on s’en souvient, Gwyneth avait théorisé un « découplement en conscience », soit une manière douce de mettre fin à une histoire d’amour. Depuis, elle s’est « recouplée » tout aussi consciemment avec le

producteur Brad Falchuk. Et elle semble beaucoup apprécier. « Je trouve que le mariage est une belle, noble et utile institution, qui exige de l’obstination et des efforts, décrypte-t-elle. Il faut ensuite réussir à construire cette entité, la nourrir, en prendre soin. À un moment, je me suis demandé si j’y retournerais. Puis j’ai rencontré cet homme incroyable qui m’a donné envie de m’engager de nouveau. » Ne jamais dire jamais, c’est aussi un des mantras de Gwyneth. Libération de la parole : elle soutient les femmes Gwyneth Paltrow a vite apporté sa pierre à l’édifice #MeToo en racontant, dans le New York Times, qu’Harvey Weinstein, après l’avoir signée pour son premier grand rôle (dans Emma), l’a fait venir dans sa chambre d’hôtel et lui a demandé de lui prodiguer un massage. Elle a refusé et s’en est ouverte à son fiancé d’alors, Brad Pitt. « Je lui suis très reconnaissante car il a su faire jouer son pouvoir et sa célébrité pour me protéger, quand moi je n’étais personne. Et il a fait peur à Harvey. S’il n’avait pas fait ça, je ne sais pas ce qu’il me serait arrivé. J’aurais été virée ou je ne sais pas… Je trouve incroyable de voir à quel point notre culture est en train de changer et je me réjouis de pouvoir être le témoin de cette lame de fond. Les femmes disent : “Ceci est mon expérience. Il n’y aura pas de retour en arrière et surtout pas pour les générations futures.” » Gwyneth Paltrow, à sa manière, est l’incarnation de ce moment si particulier : une tentative d’avènement de la puissance féminine. 1. La réconciliation, éd. Marabout. 2. Dernier livre paru : Mon assiette clean, éd. Marabout, 2019.


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Théâtre Royal des Galeries Directeur : David Michels

Un petit jeu sans conséquence

Misery Stephen King

Jean Dell et Gérald Sibleyras

La Revue

L’étudiante et Monsieur Henri Ivan Calbérac

Cuisine et dépendances Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri

Adorable Julia Marc-Gilbert Sauvajon et Mitty Goldin

www.trg.be - 02 512 04 07

En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge


Leonardo da Vinci, Mona Lisa.

DOMAINE PUBLIC.

Mona Lisa chez vous !

Culture

S’il n’est plus possible d’aller admirer la Joconde pour le moment, la célèbre dame au sourire énigmatique sera heureuse de venir vous voir... chez vous! Grâce au site artsandculture. google.com, tout est à portée de clics : zoomer sur des chefs-d’œuvre célèbres, visiter les plus beaux musées d’Italie, se tenir au milieu des jardins de Versailles, découvrir le Metropolitan Museum de New York sans devoir faire la file, voir la caserne Kontich ou aller jusqu’à l’île de Pâques. Autre astuce : installer l’application Daily Art sur son smartphone. Une façon de découvrir une nouvelle œuvre chaque jour, avec une description et une explication de son créateur. Par Étienne Heylen artsandculture.google.com et Daily Art


Agenda

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Le théâtre dans notre salon !

Parce que, en cette période de confinement, nous ne pouvons pas aller au théâtre, c’est le théâtre qui vient à nous. Par Aurélia Dejond et Étienne Heylen

Il contribue au partage, à l’échange, au divertissement et à la réflexion ; le théâtre est un formidable vecteur de lien social fort. Que l’on vive seul, en couple ou en famille, il permet de faire une pause, de casser la routine, de s’évader, quel que soit l’âge. Qu’il éduque, divertisse, nourrisse l’imaginaire ou amène à plus d’introspection, il enrichit les grands comme les petits. Si actuellement, la période de confinement ne nous permet pas d’aller au spectacle, les comédiens s’invitent chez nous grâce à l’initiative de la RTBF, qui filme dans leur intégralité le travail des artistes de la scène de la Fédération Wallonie-Bruxelles, depuis plusieurs mois déjà. Résultat ? Une collection de vingt spectacles à découvrir et une façon originale de laisser la culture entrer dans notre salon. Le catalogue devrait encore s’enrichir très prochainement et d’ici-là, on picore allègrement parmi la large sélection, entre opéra participatif, comédies, seuls en scènes et autres déclinaisons de cet art mutliformes. www.rtbf/culture/scene/detail_au-theatre-dans-votresalon-20-spectacles-en-ligne-pour-survivre-au-confinement

Bruxelles

Liège

Louvain

Du nord au sud du pays

Petite Schtroumpfette, grands objectifs L’égalité des sexes est l’un des thèmes que les Schtroumpfs ont à coeur, en particulier la Schtroumpfette. Les scénarios abordent de manière ludique des problèmes réels plus profonds, tels que le fait que les femmes gagnent jusqu’à 23 % de moins que les hommes, à travail égal… Jusqu’à l’automne 2020 à l’Atomium de Bruxelles, atomium.be

Musée Trinkhall Le magnifique parc d’Avroy à Liège a un nouveau bâtiment muséal. On y découvre trois mille œuvres du monde entier, principalement réalisées par des personnes handicapées mentales. La première saison est consacrée au thème « Visages ». Trinkhall, boulevard d’Avroy, trinkhallmuseum.be

M Leuven Visite numérique Si une visite physique est impossible, vous pouvez vous promener virtuellement dans les couloirs du site web, regarder des vidéos sur les expositions actuelles et passées, et cliquer sur certains points forts pour en savoir plus. La gamme complète se compose de neuf visites. Jusqu’à la réouverture du musée. mleuven.be/beleefMdigitaal

#CultureTogether met en valeur la vitalité culturelle belge durant la période de confinement. Le principe se veut viral : chaque jour, un musée, une expo, un festival, un artiste ou un événement culturel qui aurait dû faire l’actualité en Belgique sera mis en avant sur les réseaux sociaux. #CultureTogether PRESSE.

Agenda


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Duo créatif

Ces dernières années, la Centrale a investi dans un programme tourné vers l’international en proposant davantage de duos d’artistes nationaux ou internationaux. Xavier Noiret-Thomé, artiste français établi à Bruxelle, réalise des peintures et des assemblages, s’inspirant de son bagage culturel et de son expérience de vie. Il entre en dialogue avec le célèbre sculpteur, dessinateur et peintre hollandais Henk Visch. Ses images oscillent entre représentations figuratives monumentales ou à petite échelle et assemblages ou formes plus abstraites. Chacune symbolise la pensée humaine. Humeur intense et non dénuée d’humour, chaque image est une représentation de la réalité. Les deux artistes se sentent liés l’un à l’autre par l’énergie vitale émanant de leurs créations.

COURTESY THE ARTIST AND TIM VAN LAERE GALLERY, ANTWERP. SAUL LEITER FOUNDATION, AVEC L’AUTORISATION DE GALLERY FIFTY ONE.

Henk Visch, Cosmic Danse, 2018.

Profiter du virtuel

C’est une grande initiative de la galerie de photos anversoise Gallery Fifty One : le site Web 28vignonstreet.com permet de visiter virtuellement de nombreuses expositions, sans même mettre le nez dehors ! On peut également découvrir des travaux individuels de photographes (Karl Lagerfeld, Helmut Newton, Henri Cartier-Bresson, Erwin Olaf, Bruno V. Roels...), acheter des livres d’art (Anton Corbijn, Jimmy Nelson...) et lire une foule d’informations intéressantes sur les artistes (Niki de Saint Phalle…). Nous vous recommandons l’expo virtuelle exclusive du photographe américain Saul Leiter, avec différentes images exclusivement réservées au site et montrées pour la toute première fois. Photos de ses promenades quotidiennes dans New York East Village (où il a sa maison), en vacances avec des amis ou en voyage à l’étranger pour des reportages mode. Toutes témoignent d’un énorme discernement et d’une simplicité réconfortante. 28vignonstreet.com, Gallery Fifty One.

Xavier Noiret-Thomé et Henk Visch. Panorama, jusqu’au 23 août (sur réservation) à la Centrale for Contempory Art de Bruxelles, centrale.brussels


Livres

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Camille Laurens : “La question du genre ne devrait plus en être une” Comment devenir une femme quand le masculin écrase tout ? Dans son nouveau roman*, libérateur, l’auteure, via sa narratrice, déroule le fil d’une féminité à inventer. Rencontre. Par Gilles Chenaille

Où en êtes-vous de votre colère contre l’injustice avec laquelle sont traitées les femmes ? Mon indignation est à proportion des injustices et des inégalités que je constate tous les jours, à des degrés divers, dans la vie

quotidienne comme dans l’actualité du monde. Je ne suis donc pas près d’être paisible. Très jeune, la narratrice a été violée par son oncle. Quelles en ont été les conséquences ? Elles sont parfois souterraines. À court terme, cela la rend malade, c’est son corps qui proteste, qui dit la douleur. Par exemple, elle a un furoncle : son agresseur revient la faire souffrir jusque dans le nom de son mal. À plus long terme, cet abus sexuel ne la détruit pas mais il modifie toute sa vie future, son approche de la sexualité, des rapports entre hommes et femmes, sa confiance. Ses premiers émois sont masochistes, très sadiens : le rôle de la victime l’attirait ? La découverte de la sexualité se fait par le prisme de ce viol qui organise la vie fantasmatique de la petite fille dès avant la puberté. Ce n’est pas que le rôle de victime l’attire : elle est victime, ce n’est pas un rôle. Certes, elle rejoue la scène traumatique dans ses fantasmes, mais ce n’est pas parce qu’on a un fantasme – de viol, de soumission – qu’on souhaite qu’il se réalise dans la vraie vie. Que diriez-vous de votre part masculine ? C’est la part de mon père en moi. Physiquement, d’abord : quand je me regarde dans un miroir, sans maquillage, cheveux plaqués, il m’arrive d’apercevoir mon père. Dans la langue aussi : je m’entends utiliser ses expressions crues. Et plus généralement, ma part masculine, c’est de ne pas me sentir être une femme ! D’échapper ou de souhaiter échapper aux stéréotypes de genre. Vous parlez souvent de cette dualité. Est-ce un problème ou une satisfaction ? Je parle de cette dualité parce qu’elle est encombrante. Dans la vie – sociale, professionnelle –, la question du genre ne devrait plus en être une. Ce n’est d’ailleurs plus une dualité, les nuances du genre vont bien au-delà de la bipartition homme-femme. Mais dans ma vie personnelle, au moins jusqu’ici, l’altérité sexuelle a toujours conditionné mon désir : l’autre de mon désir, c’est un homme.

(*) Fille, éd. Gallimard, 19,50 €.

FRANCESCA MANTOVANI.

Points de re-père. Nom : Laurence Ruel. Pseudo : Camille Laurens. Personnage central du livre : Laurence. Dans ce que l’auteure tient à nommer roman – fût-il très inspiré de sa vie – surgit au début l’image de son père, qui espérait avoir un garçon. Confortée par celle d’une mère, d’une école et d’une société tout entière vouée à l’idolâtrie du masculin. Vint plus tard un oncle, qui la viola, sans que sa famille réagisse autrement qu’en lui imposant le silence. Puis la découverte du désir, magnifiquement décrite dans ces pages, et d’une sexualité qui dut se développer avec et contre ce qu’elle avait subi. Ensuite, la maternité. Mais son premier enfant – un garçon – mourut deux heures après sa naissance. Quelques années plus tard naquit sa fille, qui devint un peu garçonne, avant d’assumer son homosexualité. Camille Laurens évoque ici tour à tour sa mère et sa fille tout en parlant d’elle-même, déroulant le fil d’une féminité en route vers sa liberté. Et relie certains éléments de ses livres précédents, auxquels elle donne un sens puissant : celui de l’éclosion d’une femme, que l’intelligence et la résilience ont aidée à renaître.


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PREMIÈRE PAGE

“Faites-moi plaisir” de Mary Gaitskill

M. Cela faisait environ cinq ans que je connaissais Quin quand il m’a raconté cette histoire – ce n’est pas vraiment une histoire, à vrai dire, plutôt une sorte d’anecdote – sur une femme qu’il avait rencontrée dans la rue. Quin se croyait capable de percevoir la nature profonde des gens rien qu’en les regardant. Il croyait aussi pouvoir deviner ainsi ce qu’ils avaient vraiment envie d’entendre, ou plutôt, ce qui était vraiment susceptible de les faire réagir. Il était un peu présomptueux quant à ces fameux pouvoirs spéciaux, et c’est ainsi que commençait son histoire. Voyant une femme à l’air mélancolique, une « ancienne beauté », pour reprendre ses termes, se promener seule dans Central Park, il lui a dit : « Vous, vous êtes une vraie gentille ! » Elle lui 7

L’histoire Méfiez-vous de lui. À vous aussi, il dira peut-être que vous êtes gentille, et bien sûr vous serez d’accord avec ça. Souriant, élégant, charmeur mais sans excès, c’est un manipulateur de haut vol. La narratrice a failli tomber dans son piège. Avant de devoir fermement stopper sa main baladeuse – mais à ce moment improbable commence une longue amitié. Quand plusieurs femmes de son entreprise portent plainte contre lui, elle ne peut qu’approuver mais sans jamais oublier la période sombre où il lui a tendu cette même main quand elle était en perdition. Le verdict Sur un sujet pareil, d’autres auraient travaillé à coups de masse ou de marteau-piqueur, mais là, l’auteure cisèle un texte où les choses les plus révoltantes n’empêchent pas les nuances. Elle ne relativise pas le comportement de cet homme, mais scrute à la loupe les détails contradictoires d’un caractère, celui du manipulateur comme celui de la narratrice, et chacun recèle des contrastes qui fondent l’humanité des personnages. Mary Gaitskill n’agit ici ni en procureure ni en avocate, mais en – excellente – romancière. Éd. de l’Olivier, 13 €.

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PRESSE.

Vite et bien Ta grossesse

Hôtel de Paris

La colère

de Suzanne Duval

d’Adèle Solann

d’Alexandra Dezzi

Le titre a l’air simplet, bien que puissant. Mais voilà un petit roman aussi subtil que nuancé autour des hésitations d’une jeune femme enceinte, sur le thème « vais-je le garder ? » Mélange de finesse, de précision, et de ce flou dans les sentiments qui fait si souvent la vie. Lecture aussi émouvante que savoureuse. Éd. P.O.L, 17 €.

Justine et Christophe sont un couple aimant, mais usé. Elle part avec leurs enfants en vacances chez ses parents pendant que lui, chômeur, essaie de retrouver un job. Elle fera des rencontres de son côté, et lui, l’expérience d’une tentation nouvelle dans sa vie : le désir pour un autre homme. Comment faire, ou ne pas faire ? Éd. du Seuil, 18,50 €.

Elle fait de la boxe et frappe comme si sa vie en dépendait. Entre deux séances de sexe, elle explore avec ses amants les limites d’une forme de domination où l’on ne sait plus qui domine qui. Ces machos valent-ils mieux que celui qui l’a abusée, il y a dix ans ? Un roman halluciné, d’une folie contrôlée, qui nous met K.-O. dès les premières pages. Éd. Stock, 18,50 €.

La couleur de l’air a changé de Cécile Cayrel Elle le trompe un soir. Lui avoue. Il l’étrangle à moitié. Alors Camille s’en va, prise en stop par un couple de zadistes. Dans ce road movie irrésistible d’humanité, la marginalité, l’amour à trois et la rencontre d’une mamie auvergnate rendront le goût de vivre à Camille. Pas qu’à elle, parions-le. Éd. Stock, 18 €.

Par Gilles Chenaille


Cinéma

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10 classiques dont on ne se lasse pas

Parce que le cinéma nous fait du bien, nous élève et nous confie une part du monde, on a dressé la liste de dix films incontournables. À voir et à revoir, bien installé dans son canapé. Par Joëlle Lehrer

Thelma et Louise Deux amies, qui devaient passer un week-end entre filles, se retrouvent, sur la route, échappant à un violeur, croisant un auto-stoppeur et coffrant un policier. Jusqu’à une issue finale à couper le souffle. Dirigé par Ridley Scott en 1991, joué par Susan Sarandon et Geena Davis, ce film est emblématique du girl power. (1)

The Way We Were L’amour impossible entre un playboy beau comme Robert Redford et une ardente communiste volubile comme Barbra Streisand. Signé par Sidney Pollack, ce film de 1973, retrace la période où Hollywood fut atteinte par le maccartysme après la Seconde Guerre mondiale. (3)

Les Demoiselles de Rochefort Une comédie musicale que Jacques Demy proposa, en 1967, avec Catherine Deneuve et Françoise Dorléac. « Nous sommes deux sœurs jumelles nées sous le signe des Gémeaux », chanson écrite par Michel Legrand, est un classique. Joyeux, coloré et tendre, le film n’a jamais trouvé un concurrent de cette qualité dans le cinéma français. (2)

Breakfast At Tiffany’s (Diamants sur canapé) Audrey Hepburn, irrésistible dans sa petite robe fourreau noire - devenue mythique par la suite - et son chapeau à larges bords, un style indémodable tout droit sorti de cette fabuleuse comédie de Blake Edwards datant de 1961. Joyeux portrait d’une « socialite » irrésistible et fauchée qui vit avec son chat. (4)

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Le Temps des Gitans Avant que ne s’effondre la Yougoslavie, Emir Kusturica a offert, en 1989, l’une de ses plus fantastiques fictions. Tourné en langue rom, avec de vrais Tziganes mais aussi l’acteur Davor Dujmovic, le film témoigne de l’imaginaire débridé du réalisateur qui fait parfois songer aux peintures de Chagall. (5) C’est arrivé près de chez vous Le cinéma belge existait avant ce film signé Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde en 1992 mais il n’a plus jamais été le même après. Parce qu’il a cassé les codes de la narration, mis une claque au thriller, opté pour le noir et blanc et révélé tout le génie de l’acteur Benoît Poelvoorde. (6)

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Pretty Woman Un bijou romantique, signé Garry Marshall, avec le sourire de Julia Roberts et ses cuissardes, et l’incroyable dégaine de Richard Gere. Gros succès au box-office en 1990, cette rencontre entre une prostituée et un businessman est une version new look de Cendrillon. (7) La La Land Créée en 2016 par Damien Chazelle, cette comédie musicale moderne rend hommage à Hollywood. La scène d’ouverture où Emma Stone et Ryan Gosling sont coincés sur la highway dans leurs voitures respectives est une merveille de réalisation. Tout à coup, autour d’eux, les automobilistes sortent de leurs véhicules et se mettent à danser. (8)

PRESSE.

Titanic Le naufrage du paquebot Titanic, en 1912, conté par James Cameron au travers du prisme de l’amour entre Rose et Jack. Interprétés par Kate Winslet et Leonardo DiCaprio, ce drame historique, sorti en 1997, dépeint les différentes strates de la société de l’époque et compte des scènes cultissimes. Comment oublier celle du canot de sauvetage ? (9) Out of Africa Cette romance africaine, basée sur les mémoires de Karen Blixen, écrivaine danoise qui vécut au Kenya au début du XXe siècle est bouleversante. Réalisé en 1985 par Sidney Pollack, le film est porté par Meryl Streep et Robert Redford. Comment, dans sa ferme africaine, l’héroïne espère le retour de son amant aventurier est unique. (10)

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Interview


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Yael Naïm, chansons pour la nuit Elle me reçoit en chaussettes dans ce lounge à Bruxelles. La période est bizarre puisque tout pourrait être annulé dans la minute qui suit. Mais avec Yael Naïm, la conversation est apaisante. Comme son album «Nightsongs» qui vient de sortir. Par Joëlle Lehrer

YAEL NAIM.

Nous nous trouvons dans les locaux de son label où un lounge est dédié aux interviews. Le confinement n’a pas encore été décrété mais depuis quelques jours, Yael voit son planning bousculé à chaque minute. Franco-israélienne d’origine, la chanteuse me rappelle que dans les pires moments de l’histoire, les artistes sont parvenus à créer. Même s’il fallait le faire en secret. Nightsongs, son nouvel album, a été conçu la nuit. Non pas qu’elle n’ait jamais écrit et composé à pas d’heures mais ici, il n’y a pas eu d’exception. « Je voulais quelque chose de plus proche de l’inconscient, de plus reposant et de plus profond. Dans la journée, on est moins dans le mystère. J’ai donc décidé de laisser une de mes facettes s’exprimer jusqu’au bout. » A-t-elle ainsi découvert ses démons comme ses angoisses ? « J’ai découvert des choses que je pensais devoir cacher. En tout cas, surtout ne pas les avouer. Et en les oxygénant, je me suis rendu compte que plein de gens vivaient des trucs semblables. Juste des trucs d’êtres humains. Alors, faire un câlin à ces choses-là était libérateur. » Créer et se recréer L’album démarre sur Daddy, une chanson pour son père décédé d’un cancer, il y a quelques temps. Sa deuxième petite fille était née juste avant. « J’ai eu l’impression que je ne pouvais plus faire les choses comme avant. Que je devais me poser les bonnes questions. Je crois qu’il y a plein d’étapes dans la vie où l’on remet les choses en perspective. Dans certaines cultures, il existe des rites de passage. J’ai lu que dans une tribu du désert, il arrivait un moment où l’on se retirait de la

compagnie des autres et l’on ne revenait que lorsqu’on avait acquis la certitude du rôle qu’on voulait jouer. J’ai senti que je devais faire ça. On peut se recréer plusieurs fois dans une vie. » Techniquement, pour créer, elle s’est enfermée dans son studio, a utilisé des réverbérations à l’infini, fait appel à des chœurs classiques et s’est servi d’instruments organiques comme la guitare et le piano. Pour la circonstance, Yael s’est fait accompagner sur plusieurs morceaux du chœur Zene. « C’est la première fois que je collaborais avec un chœur classique », précise-t-elle. Une autre particularité de cet opus réside dans l’utilisation du français, en tout ou en partie sur certains morceaux. Jusqu’ici, depuis son premier hit, New Soul, sorti en 2007, Yael avait toujours chanté en anglais. Elle avoue conserver des musiques composées il y a plusieurs années et qu’un jour, elle les sortira. Toujours l’envie C’est pour Yael que Stromae avait réalisé le clip de Coward, en 2015. « Je n’ai pas de projet avec lui pour l’instant mais rien n’est fermé. Je pense qu’il a trouvé un langage très personnel et génial. Je suis sûre qu’on sera amené à se recroiser. L’envie est là. » Après cette interview, la chanteuse repartait pour Paris où l’attendait sa petite famille, son piano et l’écriture de la musique d’un film d’Audrey Dana intitulé, pour l’instant, Hommes au bord de la crise de nerfs. Tout un programme. Nightsongs, Yael Naïm, PIAS.


Musique

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L’album qui rend la vie légère Domesticated de Sébastien Tellier

Peut-on vraiment domestiquer Sébastien Tellier, barde excessif au poil long, qui tire sur la laisse de sa créativité et a prouvé être un fort en thème, pour le meilleur et pour le pire ? Domesticated, nouvel album annoncé par le clip A ballet où il danse entouré de gants de vaisselle multicolores, quitte rapidement les sols lustrés pour d’envoûtantes ballades cosmiques, à l’image de Oui, où il évoque un « souvenir sidéral sur des rivages d’Italie ». Sa voix, hautement transformée et nappée de synthés cristallins, laisse Sébastien Tellier lessiver ses souvenirs heureux dans une formule aqueuse où il est doux de plonger. Il s’est tourné vers Nk.f, collaborateur des cloud rappeurs français PNL, pour le mix et le mastering de cet album, qui a su admirablement figer les sensations de ce dandy transhumanisé. Record makers

The New Abnormal de The Strokes Les cultissimes rockers de New York sont allés à Malibu enregistrer ce sixième album. Produit par Rick Rubin, il démarre à vive allure pour se clore sur le très nostalgique Ode To The Mets. Ce n’est pas un album d’ados, ni même de vieux ados mais qu’est-ce qu’il fait du bien.

La chanson qui nous fait décoller Levitating de Dua Lipa

Dua Lipa n’est pas une météorite dans l’industrie de la pop. Avec son deuxième album, Future Nostalgia, l’Anglaise propose onze titres qui rafraîchissent la playlist pop et dance. Parmi eux, on craque pour Levitating. Un morceau idéal pour décoller du sol - même si ce n’est que dans notre living room - drôlement bien produit. Dua Lipa fait aussi un clin d’œil à INXS dans Break My Heart, preuve qu’elle connaît ses classiques. Warner Music, en concert le 4 février 2021.

Sony Music, en concert le 3 juillet à Rock Werchter. 3.15.20 de Childish Gambino Voici l’album blanc de Childish Gambino. La pochette est de cette couleur et le titre rappelle juste la date de sortie. L’artiste protéiforme se pose des questions sur notre monde gérer par des machines. Souvent en pompant Prince. Ariana Grande duettise avec lui sur Time. Sony Music.

After Hours de The Weeknd The Weeknd ne s’est pas complètement remis de sa séparation d’avec Bella Hadid comme l’atteste ce nouvel album mais musicalement, cela lui permet de proposer des morceaux émouvants comme Hardest To Love entre autres ballades douces. Sa voix ne trompe pas. Universal Music, en concert le 26 octobre au Sportpaleis d’Anvers. All rise de Gregory Porter Force vive de la nouvelle génération du spiritual jazz, Gregory Porter prouve que les standards n’appartiennent pas qu’au passé. Porté par une chorale et un ensemble de cordes, son baryton tonique prend de la hauteur. Et capte l’énergie de l’amour universel comme de la résistance collective, dix ans après son tube 1960 What? Blue note

Par Charline Lecarpentier

VALENTINE REINHARDT. JUSTIN ARANHA. PRESSE.

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Enquête

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À la moindre interrogation, de plus en plus de parents se tournent vers les tests de QI pour déceler un éventuel haut potentiel chez leur enfant. Comme si ce chiffre, qu’ils espèrent plus élevé que la moyenne, était la solution à tous les problèmes scolaires ou comportementaux. Enquête sur une nouvelle obsession.

Nos enfants sont-ils tous précoces ?

READING 2010, COURTESY GALERIE LES FILLES DU CALVAIRE.

Par Sonia Desprez Photos Anni Leppälä


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U

n jour qu’elle consulte le pédiatre avec sa fille de 3 ans, Églantine (1), qui exerce une profession libérale, se voit conseiller par le praticien de « faire tester » la petite fille pour voir si elle n’est pas « précoce ». Elle se renseigne et découvre avec stupeur que la question se pose de façon aiguë dans son entourage : Raphaël, le meilleur copain de sa fille, montre déjà une aptitude exceptionnelle pour les mathématiques et a passé un « pré-test » concluant ; une de ses consœurs s’est vue conseiller le test par l’institutrice pour sa fille de 3 ans, tandis que plusieurs parents de l’école de sa fille envisagent de le faire. Nicolas Gauvrit, psychologue et mathématicien (2), abonde : « Des collègues cliniciens disent qu’ils reçoivent beaucoup de parents qui espèrent ou supposent que leur enfant est à haut potentiel intellectuel (HPI) ». Or, le chercheur est formel : la moyenne des HPI, soit un quotient intellectuel de 130 ou plus (le QI moyen est de 100), est de 2,3 % et elle est stable depuis plusieurs décennies. Un business des surdoués Alors pourquoi cette agitation ? Béatrice CopperRoyer, psychologue clinicienne spécialisée dans l’enfance et l’adolescence, a proposé ces fameux tests de diagnostic du haut potentiel (appelés WISC, pour Wechsler intelligence scale for children) dans les années 80, « alors que ce n’était pas du tout la mode ». Si ça l’est devenu, c’est parce que « l’anxiété autour de la scolarité est forte, parce que pour s’en sortir, il faut faire de bonnes études. Les écoles mettent aussi pas mal de pression. » Il y a là le culte de la performance, bien décrit par le philosophe Byung-Chul Han dans son influent ouvrage de 2010, La société de la fatigue, qui pointait un « excès de l’accroissement des performances ». Un test d’intelligence, c’est un chiffre, et un bon chiffre, c’est une bonne performance, pour l’enfant et pour ses parents. On peut parler enfin d’une forme d’idéalisation et de surinvestissement sur les enfants, revers d’un progrès réel : « Il y a chez les parents d’aujourd’hui une attention et un désir de bien faire qui est tout à fait remarquable, apprécie Béatrice Copper-Royer. Mais comme on donne beaucoup aux enfants, on en attend aussi beaucoup. Il ne faut pas qu’ils déçoivent. » Prouver un haut potentiel, c’est donc répondre à tout cela : la peur de l’avenir, les attentes, l’espoir, et une certaine

forme, peut-être, de vanité. Mais c’est aussi l’espoir d’une solution par le haut aux problèmes d’échec scolaire ou de comportement. Car dans l’esprit du plus grand nombre, le HPI est associé à certains troubles : dyslexie, dyspraxie, déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, voire trouble du spectre autistique. Une idée reçue qui est, explique Nicolas Gauvrit, « l’un des mythes qui perdurent depuis les années 70, particulièrement en France et en Belgique : à l’époque, des parents d’élèves à haut potentiel ont essayé d’obtenir de l’Éducation nationale de mettre en place une pédagogie adaptée à leurs enfants, et la réponse qu’on leur a faite, c’est qu’on ne fait rien pour les enfants qui vont bien, selon une idée sans doute égalitariste. La seule façon dont les parents français ont obtenu gain de cause sur la question, c’est en disant que tout cela finirait en dépression, phobies et problèmes scolaires. L’idée qu’un enfant HPI va finir en échec scolaire a ainsi commencé à se répandre. Je pense que là-dessus est venu se greffer une sorte de business des surdoués, pas forcément malhonnête d’ailleurs. » Sauf que de nombreux experts, comme Béatrice CopperRoyer ou Nicolas Gauvrit, s’accordent à le dire : le HPI est dans la majorité des cas une excellente nouvelle, qu’il s’agisse de réussite scolaire, de vie sociale et d’épanouissement en général. Nicolas Gauvrit a mené une recherche à partir des données colossales qui existent sur le sujet : « Ces résultats montrent qu’en moyenne, même si on ne fait rien pour eux, les élèves HPI réussissent mieux que les autres à l’école. » Mieux : selon les recherches, sur dix enfants à haut potentiel, un seul présente des troubles associés. Mais l’idée reçue persiste, ce qui explique que de nombreux parents, préférant l’idée que leur enfant soit un génie à celle qu’il soit un enfant dans la moyenne à qui ils n’arrivent pas à poser de limites (ou un enfant au QI inférieur à la

“On attend beaucoup des enfants. Il ne faut pas qu’ils déçoivent.” Béatrice Copper-Royer, psychologue


Enquête

moyenne) soient tentés par le test. Autre piège : les « faux » surdoués. Si l’on dit qu’un enfant HPI est souvent précoce sur le langage, l’aisance verbale n’est pas un critère absolu. Béatrice Copper-Royer précise : « Les enfants qui vivent et parlent avec les adultes, comme c’est le cas aujourd’hui, sont souvent très débrouillards, et ils ont beaucoup de culot, mais ça ne dit rien de leur QI. » La question du test de QI se pose plus chez les catégories socio-professionnelles les plus favorisées. Parce qu’on y est mieux informé, et aussi parce qu’on a les moyens de faire passer, auprès d’un psychologue libéral, ce test assez coûteux . Parce que, aussi, le HPI est, d’après les chercheurs, favorisé par un milieu social propice à son développement, même s’il peut s’expliquer par l’hérédité. En cas de trouble, Béatrice Copper- Royer estime néanmoins que le test de QI est un « très bon outil thérapeutique à partir de 6 ou 7ans » – plus tôt, les résultats ne sont pas assez fiables – et qu’il permet, le cas échéant, « d’évacuer le fantasme du haut potentiel ». « Il perturbait la classe, il était rebelle au système scolaire, mais aussi très gentil, vif » Test ou pas test, enseignants et psychologues s’accordent sur l’intérêt de nourrir la curiosité intellectuelle d’un enfant qui montre des capacités particulières, voire inciter au saut de classe, efficace si l’équipe pédagogique et l’enfant sont d’accord. Nicolas Gauvrit cite une étude allemande : « Les auteurs ont suivi des élèves HPI un peu frustrés à l’école, qui s’adonnaient le soir et le week-end à des activités, science, échecs, théâtre. L’étude montrait un effet positif sur leur envie de poursuivre une carrière scientifique. C’est intéressant, car on a du mal à trouver des scientifiques. » Le chercheur souligne aussi le besoin d’une vraie attention au développement affectif. Sophie, rédactrice dans la pub, témoigne : « Mon fils a parlé tôt, faisant des jeux de mots incroyables. À 4 ans, il est devenu insupportable : ultramaniaque, faisant des crises tout le temps, alors qu’il ne manquait pas de limites. Je l’ai emmené chez une psy qui m’a dit : “Il est en avance intellectuellement, mais immature sur le plan affectif. Il ne sait pas gérer ses émotions. Arrêtez de l’autonomiser, de raisonner avec lui, de lui donner le choix pour tout et traitez-le comme un tout-petit, en l’aidant à nommer ses émotions et à les accepter.” Je l’ai fait, ça a eu un effet quasi magique ! » Christian, enseignant dans une école difficile, verrait mieux l’intérêt d’un test WISC à l’adolescence : « Les gamins pourraient se diriger vers des études qui leur conviendraient mieux et ils comprendraient

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“Je sais que mon fils est intelligent, mais en quoi un test de QI va améliorer sa vie ?” Rosa, cadre dans un théâtre

pourquoi parfois ils s’ennuient en classe. Sinon, ils croient qu’ils n’aiment pas l’école et peuvent faire de mauvais choix. » Rosa est cadre dans un théâtre. Fille d’un Asperger, elle a sauté trois classes dans son enfance et vécu sa scolarité comme « un long cauchemar ». Les institutrices de son fils l’ont plusieurs fois convoquée : « Il perturbait la classe, il était rebelle au système scolaire, mais aussi très gentil, vif. Il a été en avance sur le langage, c’est un énorme lecteur de romans, s’il tombe sur une encyclopédie, il lit et retient tout. Et il est très sensible. On me disait que ça valait le coup de le faire évaluer. » Mais Rosa et son mari n’ont pas voulu. « Mon fils a vu un psychologue pour ses problèmes d’insertion à l’école, mais un test de QI, à quoi ça va servir pour améliorer sa vie ? Je sais que mes enfants sont intelligents, je les traite comme tels, mais l’essentiel est que je leur apprenne à s’adapter à un groupe, à ce système qui est pour la majorité, et à développer des compétences qu’ils n’ont pas forcément. » Rosa, Églantine ou Sophie ont compris l’intérêt de nourrir la grande curiosité de leurs enfants. Mais pour elles, le test n’aura pas lieu. Et tout ira bien. 1. Certains prénoms ont été changés. 2. En 2018, il a dirigé un numéro de la revue Anae sur les enfants HPI. anae-revue.com



EnquĂŞte

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Faut-il avoir peur des voitures intelligentes?


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Les voitures actuelles deviennent de plus en plus autonomes et l’autonomie totale est souvent évoquée. Pour autant, l’intelligence artificielle de ces voitures n’est pas infaillible et de moins en moins de Belges leur font confiance. À tort ou à raison ? Par Nicolas Joannès

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Selon une récente enquête de l’Institut Vias (exIBSR), le pourcentage de personnes qui estiment que les voitures autonomes ne parviendront pas à éviter un accident est passé de 20 à 29 % en trois ans. Plus de 4 Belges sur 10 (et même 1 Wallon sur 2 ) pensent même qu’elles ne verront jamais le jour. Cela peut s’expliquer en partie par l’hypermédiatisation de certains accidents et les coups de freins de différents constructeurs automobiles à l’arrivée de voitures totalement autonomes. Voiture autonome : quésaco ? Tout le monde ne le sait pas mais la plupart des voitures qui sont arrivées sur le marché ces dernières années sont déjà dotées de capacités autonomes, de niveau 1 ou 2 plus précisément. Afin d’y voir plus clair, faisons le point sur les différents niveaux existants en matière de voiture autonome. Le premier correspond aux aides à la conduite comme le freinage automatique d’urgence en cas de détection d’obstacle ou le régulateur de vitesse adaptatif capable de freiner ou accélérer selon le trafic. Le niveau 2 pousse ces aides un peu plus loin et comprend notamment l’assistant d’embouteillages qui permet à la voiture de réguler sa vitesse mais aussi sa position dans la bande de circulation. Actuellement, certaines voitures peuvent se garer automatiquement avec des manœuvres complexes et même sans que le conduc-

teur ne soit forcément à bord. D’autres encore sont capables de refaire, en marche arrière, les 50 derniers mètres parcourus en avant. Vous l’aurez compris, la voiture autonome est déjà bien en marche mais le conducteur reste toujours responsable et il doit garder les mains sur le volant. Avec le niveau 3 justement, il pourra confier la conduite automatisée à la voiture pendant de plus longues périodes, sur autoroute par exemple. Avec le niveau 4 arrivera la conduite entièrement automatisée capable de gérer des environnements complexes et de placer la voiture en sécurité en cas de problème. Et c’est finalement le niveau 5 qui permettra aux voitures de circuler sans conducteur à son bord. Autonomie totale, une utopie ? Du côté des constructeurs automobiles, les concepts autour de la voiture autonome de niveau supérieur ont été très nombreux : Audi Aicon, BMW iNext, Peugeot e-Legend, Renault Symbioz, Toyota Concept-i ou encore Volkswagen ID Vizzion pour ne citer que quelques exemples. Et même au-delà du monde automobile, des sociétés du numérique telles que Google ou Uber développent aussi des concepts autour de la conduite autonome avancée. Pour le transport public, des navettes autonomes sont également à l’essai à travers le monde y compris en Belgique. Pourtant, malgré ces très nombreux projets, le


Enquête

passage à la série reste difficile. Ainsi, en 2017, Audi lançait déjà sa grande limousine A8 avec une autonomie de niveau 3, une première en série même si la fonction était désactivée car les exigences légales et les règlements d’approbation pour la conduite automatisée n’avaient pas encore été définitivement définis. Finalement, trois ans plus tard, nous en sommes toujours au même point et la fonction reste désactivée. De manière générale, après une période d’une certaine euphorie où de nombreux constructeurs ont annoncé de multiples projets de voitures autonomes, certaines marques freinent maintenant le développement de leurs technologies. C’est le cas de Ford, dont le PDG Jim Hackett a estimé qu’un futur autonome se dessinait mais à une échéance plus lointaine. Le groupe PSA (Peugeot-Citroën-Opel) a également revu ses ambitions à la baisse alors que Mercedes évoque maintenant de futures voitures autonomes mais uniquement dans des conditions spécifiques. De nombreuses difficultés Pour le PDG de Ford, Jim Hackett, l’arrivée des véhicules autonomes a été surestimée par le secteur car les difficultés telles que l’adaptation des infrastructures sont grandes. En ce qui concerne le groupe PSA, ce sont des raisons économiques qui ont poussé à lever le pied : le coût de la technologie nécessaire pour passer du niveau 3 au niveau 4 serait ainsi très important. Il faut considérer le prix des différents capteurs, caméras et autres radars actuellement très élevés qui aura un impact sur le prix d’une voiture autonome mais aussi le budget des constructeurs qui doivent déjà investir énormément afin de suivre l’évolution du marché vers les voitures électriques. Des questions en matière d’éthique se posent également : par exemple, sans pouvoir éviter un accident, qui la voiture autonome choisira-t-elle d’épargner entre une personne âgée ou un enfant ? Avec l’arrivée de la voiture autonome en série, la responsabilité en cas d’accident doit aussi être revue : incombe-t-elle au conducteur, au constructeur, au gestionnaire de l’infrastructure ? Ensuite, combien de temps faudrat-il pour que les voitures autonomes puissent « apprendre » des innombrables situations qu’un conducteur peut rencontrer, particulièrement dans des environnements compliqués comme des villes plutôt que des autoroutes ? Enfin, les quelques accidents mortels ultra-médiatisés ayant concerné les voitures autonomes ont certainement entaché leur image. Ils doivent toutefois être relativisés car, dans le cas de

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« La voiture autonome est déjà bien en marche mais le conducteur reste responsable » Tesla, le système avait demandé au conducteur de reprendre la main suffisamment tôt avant l’impact. Mais cela démontre que certains conducteurs peuvent avoir trop confiance en la voiture autonome même si elle n’appartient encore qu’au niveau 2. L’utilité de la voiture autonome Vous l’aurez compris à la vue de ces nombreuses difficultés et de ces failles, la voiture totalement autonome n’est plus vraiment prévue à court terme. Pourtant, elle offre certainement des avantages. Ainsi pour Damien Ernst, Professeur à l’Université de Liège : « Les voitures autonomes pourraient réduire fortement le nombre d’accidents. On voit déjà que les conducteurs de Tesla avec la fonction Autopilot enclenchée font moins d’accidents par kilomètre que les autres. » Effectivement, si l’humain n’est pas infaillible, la machine l’est encore moins. Ainsi, Johan Krafcik, directeur de la section voiture autonome de Google déclarait en 2018 que ses voitures avaient parcouru 8 millions de kilomètres depuis 2009 sans accident mortel. Les compagnies d’assurances pourraient ainsi proposer des primes beaucoup plus intéressantes aux conducteurs de voitures (semi) autonomes. Si l’avenir de la voiture totalement autonome est devenu plus flou, les bénéfices des avancées en matière de sécurité s’avèrent néanmoins indéniables et on se dirige en fait vers des voitures de plus en plus sûres. Malgré cela, aux nombreux obstacles que nous avons déjà évoqués, il faudra encore en rajouter un qui ne risque pas de renforcer la confiance du Belge en la voiture autonome : «La faille principale pour moi, explique ainsi Damien Ernst, c’est que, comme dans tout système informatique, il y a un risque de piratage. C’est quelque chose de bien réel. »


Journal de bord MISSION COVID-19

Des rencontres, j’en ai fait des tonnes. C’est un endroit du monde où l’on voit toute l’humanité. Celle qui rit. Celle qui pleure. Celle qui souffre. Celle qui espère. Ce que je n’ai jamais rencontré, c’est des histoires simples ou des parcours linéaires. Jusqu’ici tout va bien. Ça, c’est le titre. Je travaille dans une entreprise à horaire fixe. J’ai une vie stable et agréable, un cadre bien réglé. Je suis jeune, blanche et en bonne santé. Finalement la seule chose qui me tient à l’écart de la catégorie des dominants et des privilégiés est que je suis une femme. Mais même ça ne m’a pas empêché d’être devenue ce que je suis. J’ai donc en plus de la chance. Jusqu’ici tout va bien, pour les gens comme moi. Ça, c’est sous le titre. Et, comme souvent, c’est le plus important. Le « mais » après les compliments. J’ai eu beaucoup de mal à dormir après ce que j’ai vu cette nuit. Je ne vais pas épiloguer. Ce que j’ai à dire est simple. Si on juge une société à la façon dont elle traite les plus fragiles, il y a de quoi être révoltée par la nôtre. Je participe aux tournées de la Croix-Rouge pour aider les sansabris depuis longtemps. Dans notre jargon, on appelle ça les maraudes. Des rencontres, j’en ai fait des tonnes. C’est un endroit du monde où l’on voit toute l’humanité. Celle qui rit. Celle qui pleure. Celle qui souffre. Celle qui espère. Ce que je n’ai jamais rencontré, c’est des histoires simples ou des parcours linéaires. La violence, les addictions, l’injustice, l’amour, la solidarité, tous les drames et toutes les joies humaines sont dans la rue. Il suffit de ne pas détourner le regard. Avant l’épidémie, je partais en maraude une fois toutes les deux ou quatre semaines. J’ai fait face à toute sortes de situations, mais la mission est toujours de répondre à une situation de détresse immédiate, qu’elle advienne soudainement, comme un accident, ou qu’elle soit la conséquence terrible d’un état de précarité trop long, permanent, infini. La distribution de nourriture est importante, bien sûr, mais pas l’essentiel. À force on établit des relations. On est attendu. On sait que la dame discrète réfugiée derrière l’église préfère deux sucres dans son café, qu’on va soigner les écorchures du petit jeune jovial qui n’arrête pas de tomber parce qu’il fait tout trop vite, qu’on va s’accroupir pour parler d’égal à égal avec les êtres humains qui restent couchés par terre. Les kits d’hygiène et les couvertures sont des denrées précieuses. Le petit sandwich est apprécié. Pas autant que les mots qu’on échange. On est là pour écouter ceux que personne n’écoute. Depuis l’épidémie, j’en suis à deux tournées par semaine. Si on me demande de jauger la situation sur une échelle de un à dix, je dirais huit quand

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je commence, neuf, quand je termine. Le confinement a tout changé. Un restaurant fermé, personne dans la rue, des gares désertées, pour les gens comme moi, c’est une ambiance un peu suspecte, un manque de convivialité une source d’ennui. Pour les sans-abris, c’est la fin du surplus des restaurants, plus personnes pour espérer une pièce, plus de douches accessibles. C’est la privation de ressources vitales. C’est parfois une amende quand la police les surprend sur un banc ou quand ils se rassemblent à l’entrée des gares. La survie de ces hommes et de ces femmes dépend maintenant du sandwich emballé dans un sachet plastique qu’on glisse dans leur sac à dos. On parle, on écoute. Tout ne tient qu’à un fil. Je suis persuadée qu’il y aura un avant et un après covid-19. En tout cas, je m’accroche à cette idée. Mais je ne sais pas si sera pour un mieux ou un moins bien. Je lutte contre cette pensée. Le moment est peut-être venu de tout changer au lieu de s’en inquiéter. Il faut imaginer une société plus respectueuse des personnes et plus soucieuse des inégalités. Combien de victimes expiatoires du profit, de l’individualisme et de l’égoïsme moral faudra-t-il encore ? Ce que je vois dans la rue m’empêche de dormir parce que, je vais le dire platement, la vie est dure. Mais paradoxalement, dans ces mêmes rues, les gens s’entraident et s’associent. Ils démentent l’idéologie du chacun pour soi et du laissez-faire. Faut-il avoir tout perdu pour se décider à tout changer ? Vivre dans la rue n’est jamais un choix. Ignorer les personnes qui y vivent l’est toujours.

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Enquête

Rouler plus vert ?

À l’heure actuelle, la question taraude de plus en plus d’automobilistes : quel carburant choisir ? Entre essence, diesel, électrique ou hybride, l’offre s’est complexifiée. Voici donc nos conseils pour faire le choix le plus raisonnable et écoresponsable possible. Par Nicolas Joannès

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Pendant longtemps, la question du choix de carburant était rapidement réglée au moment d’acheter une voiture : vous parcouriez moins de 20 000 ou 25 000 km par an ? Vous optiez pour une essence. Plus ? Un diesel était alors plus rentable. Depuis, les choses se sont complexifiées : on trouve actuellement une dizaine de motorisations différentes sur le marché. Y a-t-il un carburant meilleur qu’un autre et qui pollue moins ? La question n’est pas si simple mais voici des clés pour vous aider à faire le meilleur choix. Diesel Bénéficiant de primes fédérales il n’y a pas si longtemps, le diesel n’est maintenant plus du tout en odeur de sainteté depuis la crise débutée avec l’affaire Volkswagen en 2015. Il est vrai que le diesel n’est pas vraiment adapté à la ville et émet plus d’oxydes d’azote (NOx) que l’essence. Pourtant, un moteur diesel de dernière génération, utilisé à bon escient, n’est pas si polluant quand il est bien chaud. Grâce à ses différents filtres, il émet moins de particules et moins de CO2 que l’essence.

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Essence Depuis dix ans, les Belges se détournent du diesel au profit de l’essence principalement. Représentant 62 % du marché en 2019, l’essence contribue pourtant davantage au réchauffement climatique que les autres carburants à cause de ses émissions de CO2. Ce carburant a toutefois l’avantage de se montrer disponible pour la plupart des modèles et d’être très souvent le moins cher. Le plaisir de conduite des derniers moteurs avec une bonne boîte automatique s’avère en outre indéniable. Électrique Les voitures électriques ont le grand avantage de n’émettre ni CO2, ni NOx, ni particules fines quand elles roulent, raison pour laquelle elles resteront admises dans nos villes dans le futur. La production des batteries reste toutefois polluante avec l’emploi de terres rares et de lithium. Mais sur un cycle de vie

Isabel, Louvain, 46 ans

100 % électrique

Jusqu’à l’an dernier, Isabel, qui fait en moyenne environ 25 000 km par an, possédait une voiture de société roulant au diesel. Mais la politique de sa société a évolué en proposant plus d’avantages pour les voitures vertes. Isabel a donc opté pour une voiture 100 % électrique. « C’est l’impact sur l’écologie mais également les explications de ma société sur les motorisations alternatives qui m’ont poussée à franchir le pas », explique-t-elle en démontrant au passage la nécessité d’une bonne communication autour de la voiture électrique. « L’autonomie est largement suffisante pour moi car je peux charger au travail et j’ai la chance d’avoir un garage à la maison. J’ai déjà fait de longs trajets sans problème de recharge grâce aux bornes rapides Tesla. En considérant la durée de vie de la voiture, l’impact environnemental est positif aussi, surtout avec une électricité verte. » Reste encore le coût à l’achat plus important mais Isabel a pu bénéficier d’un leasing au prix d’une voiture essence ou diesel car les frais de fonctionnement d’une voiture électrique sont bien moindres. « La voiture s’avère en outre tellement agréable à conduire que je ne ferai plus le chemin inverse. »


Enquête

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complet, la voiture électrique apparaît plus propre, idéalement quand elle est rechargée par des énergies renouvelables. Son silence et sa réactivité font aussi le bonheur des conducteurs.

L’hybride, un choix écoresponsable

En 2010, Laurie avait bénéficié d’une prime fédérale de 15 % à l’achat d’une voiture diesel émettant moins de 105 g de CO2/ km. « Ma voiture diesel était ainsi moins chère qu’une essence », explique-t- elle. Depuis lors, elle est passée à l’essence et veut maintenant faire un choix écoresponsable pour sa nouvelle voiture. Comme elle fait principalement de courts trajets en ville et pas plus de 20 000 km par an au total, il lui faut donc oublier le diesel, très polluant dans ces cas-là. « J’ai pensé à acheter une voiture électrique mais l’autonomie me fait encore peur. Et surtout, le coût d’achat est bien plus élevé et je comme je vis en appartement, je n’ai pas de possibilités de recharge à domicile. Je compte donc me rabattre sur une voiture hybride, plus accessible financièrement. » Compte tenu de sa situation, le choix de Laurie semble tout indiqué. Le léger surcoût réclamé par une voiture hybride classique pourra être rentabilisé facilement et nous lui conseillerons simplement d’essayer la voiture avant de l’acheter car le bruit en cas d’accélérations brutales pourra gêner quelques conducteurs même si cela reste anecdotique.

Hybride Popularisée par Toyota avec la Prius, l’hybridation simple allie un moteur essence et un petit moteur

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Laurie, Bruxelles, 33 ans

Le problème de l’autonomie Depuis quelques années, l’autonomie réelle des voitures électriques a bien progressé. De plus, la consommation des voitures est maintenant calculée sur un nouveau cycle appelé WLTP qui est beaucoup plus proche de la réalité que l’ancien cycle NEDC. Les autonomies officiellement annoncées par les constructeurs sur les derniers modèles sont donc très proches de la réalité. Dans les derniers modèles mis sur le marché, l’autonomie atteint 250 km pour les nouvelles petites Volkswagen e-up et Skoda Citigo e iV ou 340 km pour une Peugeot e-208 voire presque 400 km pour la Renault Zoé 2. Des modèles plus grands tels que les gros SUV Audi e-tron, Jaguar I-Pace ou Mercedes EQC consomment beaucoup et donc, malgré leurs plus grosses batteries, l’autonomie est d’environ 300 à 400 km réels. Quant à la nouvelle Volkswagen ID 3 (annoncée comme une révolution pour la marque), elle proposera 3 versions avec des autonomies allant de 300 à 500 km. Tous ces derniers modèles permettent donc de bons déplacements en Belgique mais pour des trajets plus longs, il faut passer par des bornes de recharge rapide (on en trouve aussi bien sur autoroute qu’en ville ou sur les grands axes). Malheureusement, à l’heure actuelle, ces bornes ne sont pas au point. Elles ne sont pas assez nombreuses, il existe beaucoup de réseaux différents avec chacun leur carte d’affiliation (impossible de payer par bancontact) et les vitesses de chargement sont très aléatoires. De sorte que, voyager sur de longues distances en électrique est possible mais cela reste encore un défi inconfortable qui peut réserver de mauvaises surprises. Tesla se détache toutefois du lot grâce à une avance dans le secteur qui lui a permis de constituer un très large réseau de super chargeurs et d’optimiser les temps de recharge. Les Tesla peuvent s’y brancher pour des recharges très rapides et, en cas de longs trajets, le GPS de chaque Tesla tient compte des recharges à effectuer sur le trajet et de la durée nécessaire à chacune.


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électrique accompagné d’une petite batterie. Cette dernière se recharge lors des décélérations et permet de réduire la consommation, et donc la pollution. C’est aussi efficace en théorie qu’en réalité et, en ville, on peut rouler la plus grande partie du temps en électrique. Cela permet aussi de réduire un polluant rarement évoqué : celui des particules de frein. La différence de prix avec un moteur essence est raisonnable. Hybride rechargeable Chargée sur le réseau classique, la batterie d’une voiture hybride rechargeable permet de rouler à 100 % électrique pendant 20 à 40 km selon les modèles avant que le moteur thermique ne prenne le relais. Une hybride rechargeable conviendra parfaitement à ceux qui effectuent de petites distances quotidiennes mais il faut savoir que si les batteries ne sont jamais rechargées, elle sera plus polluante qu’une voiture classique car elle est plus lourde. La production de deux moteurs plutôt qu’un obligera aussi à rouler au maximum en électrique pour diminuer l’impact environnemental. Autres (CNG, hydrogène, hybride 48V) Injustement sous-médiatisé, le CNG (gaz naturel compressé) permet de réduire CO2 et particules tout en étant disponible sur de plus en plus de modèles. Et le nombre de stations CNG augmente régulièrement. Quant à l’hydrogène, il permet aussi de rouler 100 % propre mais le prix est rébarbatif et l’origine de l’hydrogène doit être propre. Reste l’hybridation légère 48V qui ne permet pas de rouler en électrique seul mais de réduire quelque peu la consommation des moteurs essence à moindre coût.

“ Voyager sur de longues distances en électrique reste un défi. ”

Anne, Fosses-la-Ville, 57 ans

Fidèle au diesel

« J’adore les voitures et j’adore conduire. » Le ton est donné. Institutrice dans une école située à 100 km de son domicile, Anne parcourt 30 000 km chaque année. Pour elle, le choix du carburant apparaît donc d’autant plus important. « J’ai toujours roulé avec des voitures diesel. Pour moi, ce n’est pas un carburant plus polluant qu’un autre car le gouvernement nous a poussés à acheter du diesel par le passé sous prétexte qu’il émettait moins de CO2. Malgré tout, cette fois-ci, j’ai hésité davantage pour le choix du carburant. La pollution, la couche d’ozone, tout cela m’interpelle. J’ai donc envisagé une voiture hybride. Mais comme je ne connais pas du tout le fonctionnement de ce type de voiture, je n’ai pas osé franchir le cap et je suis restée fidèle au diesel. » Un bon choix vu les longs trajets d’Anne ! Et dans quelques années ? « Ce sera certainement une hybride si je suis mieux renseignée mais surtout pas une électrique car l’autonomie me fait trop peur ! »


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HALTE À LA CHARGE MENTALE ÉCOLO ! Acheter bio, bannir le plastique, trier ses déchets : ce sont souvent les femmes qui sont en première ligne pour assumer les contraintes liées à un mode de vie plus green. Mais pourquoi le partage des tâches est-il si difficile ? Et comment s’alléger sans renoncer à ses engagements ? Enquête. Par Laure Marchand � Illustrations Popy Matigot

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oline avait l’écologie chevillée au corps et à l’âme. Mais un jour, la jeune femme s’est mise à « regarder du coin de l’œil les couches lavables », elle a pris son compost en grippe et a raccroché son tablier de cuisinière de plats bios, bons et sains pour se rabattre sur les pizzas surgelées… Cette influenceuse, mère d’un petit garçon, a raconté son burn-out vert sur YouTube : « Concrètement, j’en avais ras-le-c... et en même temps je le vivais super mal. » À lire les commentaires, sa confession vidéo intitulée « J’en ai marre d’être écolo » en a certes fait enrager quelques-uns mais en a soulagé plus d’une. « YES !!! », « Merci merci merci », « J’adore », « Tu as mis des caméras chez moi ? », « Comme je me reconnais tellement dans ce que tu dis »… Si ces neuf minutes de ras-le-bol ont été si bien reçues, c’est qu’elles décortiquent par le menu la charge mentale écologique. Que signifie donc cette nouvelle terminologie ? Elle renvoie à la déclinaison environnementale de la désormais célèbre charge mentale qui pèse majoritairement sur les femmes. Au sein du foyer, ce sont également souvent elles qui s’acharnent à rendre compatible les pratiques quotidiennes et le respect de l’environnement. Aux femmes la responsabilité de mener à bien la transition écologique de la famille. Cette nouvelle tâche vient s’ajouter aux autres. Et avec l’accélération de la prise de conscience de l’urgence climatique, la besogne pèse encore plus. Alors fatalement, la question qui découle de ce constat est : peut-on être à la fois écolo et féministe ?

Charlotte, 43 ans, mère de deux enfants de 5 et 7 ans, fait la chasse au plastique. Pains de savon, vinaigre blanc, bocaux en verre, vrac, flacons en matière végétale... L’appartement est encore loin du zéro plastique mais le résultat commençait à être honorable. Jusqu’à la dernière sortie de son compagnon au supermarché. Afin d’alléger sa charge mentale générale, Charlotte ne lui fournit jamais de liste. Résultat des courses: un rouleau de film cellophane, des paquets de gâteaux bios mais suremballés et bourrés d’huile de palme, un tube de dentifrice en plastique… L’exemple semble frôler la caricature mais il est très représentatif. Guillaume adhère pourtant à l’idée de la nécessaire modification de son mode de vie. Mais sa mise en pratique est lente, très lente. Surtout, ce n’est jamais lui qui prend l’initiative d’un changement. 73 % des femmes disent en faire « plus » que leur conjoint Lorsque l’ensemble de la famille adhère au défi de la réduction du gaspillage, la personne qui s’en préoccupe au quotidien semble être la mère . Les études sur la question du partage écologique dans le couple manquent. On sait en revanche avec certitude que le rééquilibrage en matière de corvées domestiques progresse peu. Les trois quarts (73 %) des femmes interrogées pour un sondage de l’Ifop publié à l’automne dernier disent en faire « plus » ou « beaucoup plus » que leur conjoint. Celles qui ont répondu « beaucoup plus » sont 44 %… 1 % de moins qu’en


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2015. Les privilèges masculins dans la sphère privée résistent. Proportionnellement, les actions domestiques liées à l’environnement reposent donc davantage sur les femmes. Mais pourquoi diantre avons-nous endossé cette charge supplémentaire ? Les féministes, écoféministes en tête (voir encadré), pointent les stéréotypes de genre. Dans la construction patriarcale de la masculinité et de la féminité, les femmes sont celles à qui échoit le soin de s’occuper des autres, à qui l’on attribue les compétences du « care ». Enfants, malades, personnes âgées, pauvres… Comme si notre planète malmenée était venue s’ajouter à cette liste des personnes vulnérables. Coïncidence ? « Dans le mot écologie, “éco” vient du grec “oïkos” qui désigne le foyer », glisse la philosophe Jeanne Burgart Goutal*. Ajoutez à cette injonction morale le fait que les femmes ont souvent un salaire inférieur et sont donc considérées comme celles qui compensent en investissant le temps domestique, et l’on comprend comment la charge environnementale tombe dans leur escarcelle. Or, celleci est chronophage et l’arrivée des enfants la renforce. Caroline, chargée de communication, travaille à plein temps. Autant que possible, elle s’astreint à préparer des dîners avec des produits bios non transformés pour sa fille et son fils de 5 et 3 ans : « Ces derniers soirs, j’ai cuisiné des lasagnes aux légumes, un

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C’EST QUOI, L’ÉCOFÉMINISME ? Ce terme désigne la théorie qui établit un lien entre la domination des femmes et la destruction de la nature, pensées comme deux facettes d’une même oppression patriarcale. Née dans les années 70, celle-ci connaît un renouveau foisonnant. Dans un ouvrage érudit et accessible, qui n’omet rien des ambiguïtés de l’écoféminisme, Jeanne Burgart Goutal nous plonge dans cette « nébuleuse disparate et fantasque » et nous entraîne en Inde avec la star du mouvement Vandana Shiva, ou dans le bois de Vincennes avec une sorcière des temps modernes. La libération des femmes passerat-elle par celle de la nature ? À lire pour nourrir sa réflexion. (*) Être écoféministe, théories et pratiques, éd. L’échappée.


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potiron gratiné, une quiche… Je n’y prends aucun plaisir, n’y trouve aucune détente. Mais si c’est mon mari qui s’y met, ce sera plutôt pâtes, pâtes, pâtes. » Depuis qu’elle a des enfants, elle « ressen(t) une injonction sociétale forte à changer (s)a consommation. Il faut avoir son bicarbonate de soude, se tenir au courant des produits à éviter, les phtalates… Sinon, je culpabilise, dans le genre “quelle mauvaise mère je suis !” » Trouver l’information prend « un temps fou ». Elle vient, par exemple, d’équiper sa famille de gourdes en inox. Entre la décision de supprimer les bouteilles en plastique, le temps passé à se renseigner sur la migration du plastique dans l’eau, sur les polluants dans l’eau du robinet, à mener « l’étude de marché » des gourdes respectueuses de l’environnement, elle estime y avoir consacré « une bonne dizaine d’heures ». « Admettre qu’elle n’était pas Superwoman » Un des écueils est que le niveau d’exigence augmente avec la connaissance. Marion, par exemple, a restauré une maison achetée avec son amoureux. Elle en était arrivée à culpabiliser de choisir de la peinture de couleur, plus polluante que le blanc. Les travaux ont généré énormément de déchets : « Je me trouvais monstrueuse. » Côté nourriture, le passage au bio local lui « a pourri la vie ». Avec son salaire d’assistante de recherche à mi-temps et celui de son compagnon, commis de cuisine, le couple « n’arrivait pas à suivre ». Marion a repris le chemin du supermarché pour éviter de se « torturer la vie ». Lui reste le goût un peu amer d’avoir déployé tant d’efforts, qui frôlaient « la dictature », pour un but inatteignable. À l’échelle de l’individu, le sauvetage de la planète constitue en effet une bien lourde mission. À l’origine de la vulgarisation de la charge mentale, la dessinatrice Emma a croqué dans la bande dessinée Un autre regard sur le climat la « culpabilisation du vilain consommateurpollueur ». Dénonçant les limites « des petits gestes » réalisés essentiellement par les femmes tant qu’ils ne seront pas soutenus par des politiques d’ampleur en faveur de l’environnement. Et l’émancipation de la femme dans tout ça ? Dès 1980, Benoîte Groult se demandait si « le retour à la nature » n’allait pas « enchaîner purement et simplement la femme à son évier ». Plus récemment, dans Le conflit, la femme et la mère, Élisabeth Badinter voyait dans les couches lavables et les purées maison un danger pour l’autonomie des femmes, si difficile à conquérir. Aujourd’hui, à la faveur du défi climatique, le mouvement écoféministe, éclos dans les années 70 puis peu à peu oublié, connaît une seconde jeunesse bouillonnante qui irrigue la réflexion sur l’engagement en faveur de la planète. Ce courant de pensée considère que patriarcat et capitalisme sont étroitement associés et que cette alliance se trouve à l’origine de l’exploitation des femmes et de la nature. Sur la scène internationale, les femmes sont mises en avant, de Greta Thunberg à Alexandria Ocasio-Cortez. « Attention, cela

LE SAC QUI MENACE LES HOMMES Aller faire ses courses au supermarché avec un sac en toile réutilisable plutôt qu’avec un sac en plastique est perçu comme un comportement féminin. C’est ce que deux chercheurs américains en marketing ont découvert dans une étude publiée en 2017. Les expériences menées auprès de deux mille Américains et Chinois des deux sexes suggèrent que les hommes pourraient se sentir menacés dans leur virilité par les comportements écologiques. Ce « danger » pourrait ainsi expliquer leur résistance à modifier leur mode de vie. Certains scientifiques suggèrent donc de « masculiniser » les actions environnementales pour rassurer les hommes et les attirer !

peut aussi être un piège, prévient Jeanne Burgart Goutal, qui confirme le cliché de la femme plus sensible à la nature. » Ce qui aboutira à renforcer les stéréotypes. Pour cette agrégée de philosophie, « si l’unique valorisation de ces rôles est morale et non pas économique et politique, si l’écologie reste la cinquième roue du carrosse dans une société qui continue de reposer sur la surconsommation, la surexploitation des ressources et les inégalités hommesfemmes, ce sera une arnaque… » Pour les femmes, bien entendu. Après des années à tenter de « concilier l’inconciliable », c’est-àdire la performance dans le cabinet d’architectes qui l’employait et l’exigence environnementale dans son foyer, Agnès, elle, s’est résolue « à admettre qu’elle n’était pas Superwoman » : « Je pense que faire carrière et être écolo en même temps est impossible, à moins de ne pas avoir d’enfants. » Elle s’est donc mise à son compte pour avoir plus de temps avec ses enfants et peaufiner son quotidien écolo : « Être féministe, c’est aussi assumer ses choix, être capable par exemple de prendre de la distance par rapport à la société qui porte un regard très valorisant sur mon métier d’architecte. » Agnès a 38 ans. Elle espère que la charge environnementale pèsera moins lourd sur les plus jeunes, qui bénéficieront des connaissances patiemment et longuement accumulées par leurs aînées. Il n’y a plus qu’à souhaiter que le futur lui donne raison.


Tendances

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Envies de printemps maje.com

Avec les beaux jours fleurissent les idées neuves, les désirs d’évasion ou simplement de lumière. Petit tour d’horizon de tout ce qui nous fait vibrer cette saison. À consommer tout de suite... ou à garder pour des temps meilleurs. Par Nathalie Dolivo, Aurélie Lambillon, Elvira Masson et Anne-Sophie Thomas

SLIM AARONS/COURTESY MAJE (X2). PRESSE (X2). IMAXTREE.COM. PAOLO LANZI/IMAXTREE.COM. JULIETTE ORTS. THIERRY LEGAY (X2). AEDO PULTRONE.

Un mood californien À partir du travail de Slim Aarons, célèbre photographe américain ayant passé sa vie à shooter la jet-set bohème, Maje a imaginé une collection capsule ultra-glamour. Des robes, bodys, tops ou chemises au bleu saisissant qui donne envie de plonger dans l’été.


La retraite détox/feelgood Rééquilibrer le corps et l’esprit grâce à des diagnostics de pointe et des traitements ciblés : c’est ce que propose cette nouvelle destination bienêtre qui a transporté sur les rives du lac des QuatreCantons, en Suisse, la célèbre méthode Chenot. Infos sur chenotpalace.weggis.com

Une allure seventies cool On prend tout dans cette silhouette Celine androgyne, mais subtilement rétro, qui remet au goût du jour le jean cigarette, le blazer et la chemise en denim étriqués, les lunettes aviateur et les cheveux sauvages. Un peu comme si Betty Catroux avait fusionné avec un Ramones, vous voyez ?

Des B.O. démonstratives Ces puissants totems, signés Stella McCartney, remplissent parfaitement leur office : mettre en valeur le teint nude et les cheveux en liberté. Dans la même veine, on préférera adopter un look plutôt sobre et naturel. B.O., ma non troppo.

Des bijoux tribaux Comme

Une faïence catalane

Sous le nom de Datcha, Amandine Furhmann et Meriadek Caraēs font fabriquer chez des artisans en Espagne, en Italie et au Maroc les plus exquis tapis, poufs, vases. On est sous le charme de cette jarre. Cadaqués Catalogne, 68 €. datchaparis.com

échappés d’une civilisation disparue de Mésopotamie ou du Levant, les bijoux de Maison Rabih Kayrouz jouent le choc du blanc et de l’or. Et s’avèrent pile dans la tendance mystique chic qu’on a vue se déployer sur les podiums des derniers défilés. De 295 € à 1 495 €.

Un rouge à lèvres poétique « Le Un sac wallpaper Rien de tel que cette pochette Fendi à l’imprimé foisonnant pour nous faire passer en beauté à l’heure printanière. Sur une silhouette sobre – longue robe monacale ou tailleurpantalon beige -, ces fleurs et ces palmes enchevêtrées confèrent la bonne touche bohème. Pour ne pas dire « tropicool ». Sac Peekaboo Click, 2 200 €.

maquillage est un instrument qui met en lumière nos plus beaux atouts », déclare Alessandro Michele, directeur de la création de Gucci. Si en plus le packaging est à tomber, on craque. Voile n° 602, 38 €, sur gucci.com

Un sérum super glow Quand Augustinus Bader, professeur de biologie cellulaire, rencontre Victoria Beckham, aussi exigeante en matière de soin que de mode, ils créent en duo cet élixir puissant. CellCellRejuvenating Power Serum, 220 € les 30 ml, sur augustinusbader.com


Tendances

66 Une expo pop Avec « She-Bam Pow Pop Wizz ! Les amazones du pop », le musée d’Art moderne et d’art contemporain de Nice confronte des artistes pop européennes à leurs consœurs américaines. Et revient ainsi sur une décennie (1961-1973) de luttes politiques en tout genre. Ci-contre, The next great moment in history is ours, de Dorothy Iannone (1970). Jusqu’en septembre.

Des B.O. en bois doré Un cabas élégant

Minimaliste mais ingénieux, ce cabas en coton écoresponsable tout en volumes change de forme au gré des mouvements. Et il est aussi à l’aise en ville qu’en villégiature. Un compagnon parfait. Hereu, 295 €, sur

Seront-elles les stars de l’été ? Ces B.O. en bois doré, organiques et oniriques, confèrent un soupçon d’étrangeté. Et nous rappellent que la nature est, par essence, créative. Ingy Stockholm, prix sur demande.

net-a-porter.com

Une soif de collectif Près de trois cents personnalités, dont Camille Laurens, Mathieu Ricard ou Edgar Morin, ont signé Le second manifeste convivialiste (éd. Actes Sud). Soit un plaidoyer convaincant en faveur du vivreensemble, de la fête et de la communion avec la nature. On prend !

Une bible du lifestyle portugais Le journaliste et styliste Sergio Da Silva nous emmène en balade dans les champs de blé de l’Alentejo ou les vignobles du Douro, visiter des quintas ou des ateliers au savoirfaire unique. Surtout, il dresse le portrait de toute une génération d’artisans qui font rayonner leur patrimoine. Un voyage immobile ultra-inspirant. Portugal. Art de vivre et

création, de Sergio Da Silva, éd. de La Martinière.

Un savon propre

L’indispensable lavage des mains devient un moment de plaisir hédoniste avec ce nettoyant doux, à base de plantes à parfum qui exclut tous les indésirables (parabens, sulfates) dans un flacon délicat en verre rechargeable.

Émulsion Velours pour les Mains de Diptyque, 54 € les 350 ml.

Un style urbain et monacal : voilà qui relève du grand écart. Mais le pari est parfaitement réussi avec ces sandales Prada qui assument le contraste entre le cuir et la corde. Des accessoires qui donneraient presque envie de prendre la robe. 720 €.

SET DESIGN SEIKO HATFIELD. JASON LLOYD EVANS. PARCO ARCHEOLOGICO DI POMPEI, AMEDEO BENESTANTE.

Des sandales à cordes

THIERRY LEGAY (X5). FRANCISCO NOGUEIRA. ARMANDO GRILLO/IMAXTREE.COM. EMMA LEE/PEARSON LYLE,

Cette chemise à collerette et lavallière, ces manches bouffantes, ce short chic : le blanc s’impose aux beaux jours pour adoucir l’humeur et siffler gaiement la fin de l’hiver, comme ici chez Valentino.

PRESSE (X6). JOCHEN LITTKEMANN/COURTESY DE DOROTHY IANNONE ET AIR DE PARIS. IMAXTREE.COM.

Un total look blanc


67 Des outils belle peau Les têtes

Des mules immaculées Après les boots blanches, voici les mules, qui viendront donner un peu de peps à nos robes romantiques. By Far, 360 €.

rotatives de l’un tonifient et atténuent les gonflements. Les picots de l’autre oxygènent et activent la circulation. Une réflexologie faciale dont on ne peut plus se passer.

Une cure de naturopathie On est

yin ou yang selon la médecine chinoise, mais enthousiaste, généreuse ou délicate pour les naturopathes qui ont établi six profils. Objectif : mieux se connaître et adapter son régime alimentaire. En douceur. Mincir avec la

L-Roller de Guerlain, 80 €. L’Outil Modelant Visage de Cha Ling, 35 €, sur cha-ling.com

naturopathie, de Joëlle Pierrard, éd. Eyrolles.

Des gâteaux vapeur Jennifer Hart-Smith, alias Tookies Gambetta, continue sa révolution pâtissière avec les gâteaux vapeur. Des puddings british aux steamed cakes asiatiques, c’est un monde qu’elle nous ouvre, dans son nouveau livre. Mes desserts healthy à la vapeur, éd. Marabout.

Un bracelet fun L’esprit color block n’est pas réservé qu’aux gagas de Lego et permet de proclamer son envie de gaieté. Vous avez dit ludique ? Bracelet Rainbow Brite Roxanne Assoulin, 108 €, sur net-a-porter.com

Une veste fuchsia Si en plus elle est XXL, c’est tout bon ! Chez Jacquemus, le veston large se mue en robe ou en manteau d’été. On n’hésite pas à accessoiriser le tout avec un panier en osier.

Une bougie estivale Ce

Une ode aux sacs

Les sacs les plus dingues se sont donné rendezvous au Victoria & Albert Museum, à Londres, pour l’expo « Bags : inside out ». De celui de Margaret Thatcher aux créations de Virgil Abloh pour Off-White, le parcours est étourdissant. Vous avez dit « it bags » ? Modèle de Chanel par Karl Lagerfeld (2014). Jusqu’au 31 janvier 2021.

Un voyage à Pompéi Comment vivait-on dans cette cité du temps de sa splendeur ? Puis au moment de sa destruction ? Quels trésors les fouilles archéologiques ont-elles révélés ? Le Grand palais réussit un tour de force : nous permettre une immersion dans cet univers fascinant... de notre salon grâce à une visite virtuelle. Ci-dessus, fresque Vénus sur son char tiré par des éléphants, 1er siècle après J.-C. « Pompéi », visite sur grandpalais.fr

bouquet de géranium, menthe verte, romarin et sauge sclarée révèle toute la fraîcheur d’un jardin d’herbes un matin d’été. Chic aussi, le pot en faïence peint à la main, à recycler en timbale. Bougie

Pelargonium de Casa Lopez, 48 €, sur casalopez.com


Moi lectrice

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“J’ai rencontré ma grand-mère grâce à un chasseur d’héritiers” Géraldine ne savait rien de sa famille paternelle et de son père biologique, séparé de sa mère alors qu’elle n’avait que 6 mois. Un cabinet de notaires va lui permettre de retisser son histoire. Et de rencontrer une famille qui ne l’avait pas oubliée. Par Corine Goldberger � Illustrations Joel Burden


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A

u fait, il y a quelques jours, j’ai reçu un mail de quelqu’un qui te recherche. Je te l’envoie. » Cette désinvolture de Paul, mon compagnon de l’époque, m’irrite. Il s’agit tout de même d’un message d’un cabinet de notaires ! Au numéro indiqué, un collaborateur se présente comme spécialisé dans la recherche d’héritiers et me demande si je suis bien Géraldine Meyer, la fille de Michel Meyer*. Meyer… Je n’ai pas entendu ni utilisé mon nom de jeune fille depuis plus de vingt ans. L’expert m’a trouvée via le dossier de mon compagnon, dans les registres de la mairie, où nous nous sommes pacsés récemment. Michel. Ma mère l’avait épousé à 18 ans. J’étais née un an après et j’avais 6 mois quand elle avait demandé le divorce et coupé les ponts avec lui et sa belle-famille. Puis elle s’était mariée avec Esteban, qui m’a élevée comme sa fille. Et j’ai grandi dans un black-out concernant mon père biologique. Un truand à la française, le genre Delon « Au fait, ton père est mort », lâche un jour ma mère entre deux portes. « Dans un accident de voiture », ajoute-t-elle sans plus de détails. J’ai autour de 10 ans et je ne sais que faire de cette information. Pour moi, mon père, c’est Esteban, celui qui rencontre mes instits aux réunions de parents d’élèves. Vingt-cinq ans passent. J’épouse Éric, nous avons trois enfants, puis il me trompe et nous divorçons. Je rencontre Paul. Et il y a six ans, arrive donc ce mail d’un cabinet de notaires. Mon grand-père paternel, Lucien Meyer, est décédé, m’apprend le chercheur d’héritiers. Jeanne, sa veuve, réside dans un Ehpad du 20e arrondissement, et a une tutrice. J’entre en relation avec cette dame qui gère les affaires de mes grands-parents depuis dix ans et lui avoue que je ne les ai pas connus. « Ils ont beaucoup souffert, souffle-t-elle. Quel accident de voiture ? Non, Michel Meyer a été tué par balle dans un bar. Vous ne le saviez pas ? » Je suffoque. En bonne amatrice de polars des années 60, j’héroïse aussitôt ce bad boy. Mon père était sûrement un truand à la française, le genre Delon dans Le cercle rouge. Mais des questions surgissent alors : si ma mère a divorcé de lui pour nous protéger de ses fréquentations, pourquoi mes grands-parents ont-ils aussi disparu de ma vie ? D’où viennent Lucien et Jeanne ? Sur un site de généalogie, je découvre, très émue, que leurs parents, originaires d’Alsace, portent des noms juifs et ont disparu juste avant la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Il faut que je découvre ma grand-mère inconnue. « Jeanne Meyer ? Elle est au salon télé. » L’aide-soignante me laisse face à une cen-

tenaire, prostrée, qui ne me regarde pas. Je suis incapable de lui parler, lui prendre la main. La rencontre n’a pas lieu. Je sors en larmes. « Ça va s’arranger, me console l’aide-soignante. Mme Meyer est très coquette, elle aime bien le champagne. » Mais je ne reviens pas. Je n’y arrive pas et je m’en veux. Deux ans plus tard, je considère de mon devoir d’être au cimetière pour elle. Devant sa tombe, il n’y a que moi et ma meilleure amie. Personne ne pouvant me parler d’elle, ni de Lucien, ni de mon père. Trop tard. Porter les blouses en soie de ma grand-mère À l’ouverture de la succession, j’apprends que j’ai un demi-frère, Benoît, six ans de moins, charpentier dans les Landes, contacté aussi par le notaire. Je lui propose d’aller le chercher à la gare d’Austerlitz. Toute la matinée, nous remontons le temps dans un café à Bastille. Lui aussi en sait très peu. Ses parents ont vite divorcé. Nous avons rendez-vous devant la porte de l’appartement de mes grands-parents avec le notaire, un serrurier, un commissaire-priseur. Inhabité depuis dix ans, le lieu est recouvert d’une épaisse poussière. Le cœur battant, je feuillette des albums photos, je contemple, émue, celles de mon père. Je découvre avec émotion des photos de bébés, moi et mon demi-frère. Ils ne nous avaient donc pas complètement rayés de leur vie. Benoît me donne carte blanche pour m’occuper de la vente de l’appartement. Je peux récupérer tout ce que je veux. Alors tous les dimanches, avec mes enfants, je vide et nettoie cet endroit où je n’ai jamais joué. Nous lisons les lettres, les cartes postales de leurs amis, imaginons leur quotidien. En ouvrant les penderies, je découvre une grand-mère chic. Et je suis fière de porter ses jupes et ses blouses en soie. Pour Benoît, jeune papa modeste, et moi, vendeuse à petit salaire dans une boutique de luxe, hériter, c’est un peu comme gagner au loto. Outre la vente de l’appartement, nous nous partageons épargne, placements et assurance vie. J’éprouve de la gratitude pour Lucien et Jeanne, ces artisans alsaciens qui ont travaillé dur pour créer un commerce prospère à Paris. Fini de regarder à la dépense. J’ai rompu avec Paul et j’ai envie de faire des choses exceptionnelles. Je m’offre une croisière en bateau de Dublin à Copenhague. Puis des vacances inoubliables avec les enfants. Comme un pont entre mes deux pères, je donne aussi de l’argent à Esteban, qui m’a tardivement adoptée. La boucle est bouclée. (*) Tous les noms ont été changés.


Nob © Dupuis, 2020.

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Mode

Haute couture printemps-été 2020

Brodées de perles ou de plumes, vibrantes et majestueuses, les silhouettes que nous avons sélectionnées dans les derniers défilés haute couture éclairent la nouvelle saison. Photo Van Mossevelde + N — Réalisation Anne-Sophie Thomas Jupe en satin duchesse et gants en cuir RVDK Ronald van der Kemp.


SONGES D’UNE NUIT D’ÉTÉ Drapés oniriques, raffinement extrême des matières, des détails et des coupes : les collections haute couture sont, pour les grandes maisons, l’occasion de rêver la mode en grand. Sélection des propositions les plus poétiques des défilés printemps-été. Photos Van Mossevelde + N � Réalisation Anne-Sophie Thomas


Robe en patchs de tissus vintage et volants de taffetas Viktor & Rolf Couture. À gauche Bustier asymétrique en taffetas et pantalon en velours Costarellos.


Robe “Maria C, Lidia, Paola, Giulia G, Fiorella, Maria Sole, Eleonora, Viviana”, en faille, organza et crêpe, gants en cuir et soie, et escarpins Valentino Haute Couture.


Trench en coton, manche en bouclĂŠ, robe en crĂŞpe de Chine, voilette en mousseline, broche et escarpins en cuir Maison Margiela Artisanal designed by John Galliano.



Robe en satin duchesse et tulle Giambattista Valli Haute Couture. À gauche Manteau en crêpe de soie et guipure, et bottines socquettes en cuir verni et velours Chanel Haute Couture.


Robe en mousseline plissĂŠe soleil et nu-pieds Dior Haute Couture.


Cape “Rita M, Salma, Stefano G, Rocco”, en faille Valentino Haute Couture. Robe en organza réalisée par Maison Lemarié et escarpins en satin de soie et cristaux Swarovski Alexandre Vauthier Haute Couture.



Veste de plumes d’oie corsetée et robe bustier en tulle de soie Gaultier Paris. À gauche Robe à découpes 3D de glassorganza peint à l’huile par Shelee Carruthers et chaussures en matériaux techniques par Iris van Herpen x Trippen Iris Van Herpen.

Assistante stylisme Agathe Gire. Mannequin Ros Georgiou/Supreme Management. Casting Rama. Coiffure Cyril Laloue/Open Talent Paris. Maquillage Saloi Jeddi/Open Talent Paris. Production Zoé Martin/Producing Love.


Cascades Pastels unis et teintes vibrantes ruissellent sur des robes aux plissés aqueux. Photos Toby Coulson � Réalisation Anna Quérouil


Robe en soie Stella McCartney.


Sandales en cuir Boss. À droite Chemise et robe en coton Moon Young Hee.



Robe en crêpe de soie Gucci. À droite Robe en soie Boss.



Sac en cuir Chanel. À droite Robe en jersey Bottega Veneta.

Assistante stylisme Agathe Gire. Mannequin Kati Nescher/Viva Paris. Casting Rama. Coiffure Yoann Fernandez/Open Talent Paris avec les soins Oribe. Maquillage Saloi Jeddi/Open Talent Paris avec les produits MAC Cosmetics. Nos remerciements Ă Aditi Productions et Coconut Lagoon, CGH Earth Experience Hotels.



Bustier en soie Mugler, culotte en élasthanne Sans Complexe, top en jersey Acne Studios. Collant en nylon Wolford. À droite Gilet en laine mélangée Brunello Cucinelli, soutiengorge en coton mélangé Darjeeling, jupe en coton Acne Studios. Boucles d’oreilles Berbère Module, en or blanc et diamants Repossi, sandales en cuir Maison Margiela.


À gauche xxx À droite xxx Elluptio comnis si testem il magnist asimuscid quostio eum quam, tem. Nam voluptati temporem nimi, voloris ma senis volorru ntibusam ius sita cuptati onseque rendand ipicia pratu.

La lingerie couleur peau joue les premiers rôles sous des gilets douillets, des trenchs et des chemises amples. Et donne à ces ensembles poudrés un chic subtilement rétro.

Chair amour

Photos Roni Ahn Réalisation Anna Quérouil


Corset en soie mélangée Cadolle, soutien-gorge en coton et dentelle Triumph. Boucle d’oreille en vermeil Charlotte Chesnais. À droite Veste matelassée en soie et coton Fendi, soutien-gorge en coton et tulle Chantelle, culotte gainante Etam. Boucle d’oreille en vermeil Charlotte Chesnais, chaussettes en soie Falke.



Caraco en soie et dentelle Intimissimi, T-shirt et culotte en jersey de bambou Baserange. Boucles d’oreilles Coco Crush, en or blanc, or jaune et diamants Chanel Joaillerie, chaussettes en coton Acne Studios, mules en cuir Maison Margiela. À droite Brassière en soie Chloé, pull sans manches en cachemire Kujten, short en soie et dentelle Intimissimi. Sandales en cuir Maison Margiela.


Assistante stylisme Aurélie Lagarde. Mannequin Julia Rudby/Oui Management. Casting Rama. Coiffure Maud Eigenheer/Open Talent Paris. Maquillage Yann Boussand Larcher/ Call My Agent. Manucure Charlène Coquard/Open Talent Paris. Set design Félix Gesnouin/ Walter Schupfer Management, assisté par Charles. Production Zoé Martin et Zoë Derks/ Producing Love.


Mode appliquée

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Total denim, mode d’emploi Comment réveiller une silhouette en jean ? Nos propositions pour assortir ses bleus, ses formes et ses pièces iconiques. Photos Denis Boulze Réalisation Agathe Gire

Superposer les chemises En denim clair ou brut, on leur offre un supplément de chic avec des bijoux en or. Chemise en denim Jacob Cohën, 250 €, sur une chemise en denim A.P.C., 150 €, pantalon en denim Re/Done sur browns.com, 265 €. Montre Maillon, en or rose et diamants Cartier, prix sur demande, bague Antifer, en or rose et diamants Repossi, prix sur demande.


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Associer les basiques du campus Porté sur une chemise à rayures, le T-shirt siglé entre dans l’âge adulte.

T-shirt et chemise en coton, et ceinture en cuir A.P.C., 75 €, 165 € et 135 €, jean et blouson en denim Le Temps des Cerises, 100 € et 100 €. Collier Trapèze Comédie, en vermeil Arthus Bertrand, 365 €, montre Cadenas, en or jaune, diamants et nacre Van Cleef & Arpels, prix sur demande, chaussettes en soie mélangée Falke, 42 €, mules en cuir Mango, 40 €.

Mélanger brut et délavé Une chemise foncée portée sur un pantalon clair, pour donner de l’allure à une tenue décontractée. Chemise en denim Pablo, 140 €, jean en denim I.K.K.S., 145 €. Chevalière en laiton Goossens, 590 €, chaussettes en soie mélangée Falke, 42 €, mules en cuir Birkenstock, 85 €.


Mode appliquée

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Miser sur les accessoires Un sac siglé, des bottines pointues et des bijoux en or blanc, pour souligner l’élégance d’un total look fuselé bleu profond.

Chemise en denim Liu.Jo, 129 €, pantalon Anna, en denim Gerard Darel, 155 €. Bagues Bang Bang et Python, en or blanc et diamants Akillis, prix sur demande, sac 19, en denim Chanel, prix sur demande, bottines en cuir Acne Studios, 690 €.

Réviser ses classiques

Des sandales sur des chaussettes, pour chahuter une allure masculine canonique – blouson Trucker, jean 501 et chemise d’homme. Veste Trucker et pantalon 501 Crop, en denim Levi’s, 119 € et 119 €, chemise en coton I.K.K.S., 115 €, pull en cachemire Éric Bompard, 345 €. Bague et bracelet Boléro, en or jaune et diamants, et en or jaune Chaumet, prix sur demande, chaussettes en soie mélangée Falke, 42 €, mules en cuir Birkenstock, 85 €.


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Jouer avec les longueurs Un blouson très court avec un jean porté à la naissance des hanches, pour révéler juste ce qu’il faut de soi. Blouson et pantalon en denim High, 490 € et 420 €. Boucles d’oreilles Nina, en argent Marc Deloche, 230 €, bague en argent Aristocrazy, 155 €.

Mannequin Laura Sorensen/ Oui Management. Casting Rama. Coiffure Nicolas Philippon/Call My Agent, avec les produits Bumble and Bumble. Maquillage Khela/Call My Agent. Production Zoé Martin/Producing Love.


Mode appliquée

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RectoVerso

Innover, innover, toujours innover. Ce n’est qu’à ce prix qu’une entreprise familiale peut perdurer pendant cinq générations. Camille est le premier membre de la famille Liebaert à lancer sa propre marque de mode ou plutôt… de sport. Rencontre avec la créatrice du label RectoVerso. Par Marie Geukens


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FREDERIC WILLEM LAMBERT. PRESSE.

En 2018, l’ingénieur commercial Camille Liebaert, en poste chez Delhaize depuis trois ans, décide de tout lâcher pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Elle se consacre d’abord à la photographie et au graphisme, travaille comme barista et enchaîne quelques projets en tant que freelance. Mais dans l’entreprise familiale de son père et de son frère, Liebaert Textiles, le temps de la reconversion est venu. Jusqu’en 2010, Liebaert Textiles a fourni les plus grandes marques, dont Hugo Boss, Simone Pérèle et Calvin Klein, qui lui ont acheté des tissus élastiques et des bretelles pour le secteur de la lingerie. Désormais, c’est vers la Chine que ces grandes marques se tournent. Liebaert n’a pas d’autre choix que de se diversifier. La famille change de registre et se lance dans la fabrication de vêtements techniques et de textiles à vocation médicale, comme des bretelles et des bas de contention. La société reprend son souffle. En 2018, les Liebaert démarrent un projet scientifique portant sur les vêtements de compression en collaboration avec l’Université de Gand. Objectif : maintenir et soutenir les muscles des athlètes pour augmenter leurs performances et leur permettre de récupérer plus rapidement. C’est ce dernier projet qui est à l’origine de RectoVerso. Une affaire de famille « Nous développions un tissu innovant pour les vêtements de compression, mais nous n’avions pas d’atelier de couture, explique Camille Liebaert. Nous avons donc mis en place un petit atelier qui emploie deux ou trois couturières. Mon père a ensuite eu l’idée de lancer une collection de sport pour femmes, distincte de nos autres projets. En moins de deux ans, il est arrivé à un résultat qu’il jugeait concluant. Il avait donc besoin d’une collaboratrice qui puisse gérer ce nouveau bébé de A à Z. C’est comme ça que j’ai intégré l’aventure. Pour ma part, je n’ai jamais rêvé d’avoir ma propre marque, mais j’avoue que j’adore ça. Au début, j’avais un peu peur de travailler en famille. Nous sommes très proches les uns des autres. Trop peut-être ? Ce qui m’amuse, c’est qu’il s’agit d’un travail très diversifié, mais c’est aussi un vrai défi : finance, production, communication, branding, relations avec la presse, gestion de notre profil Instagram, organisation d’événements... Je fais tout ça. Maman m’aide beaucoup. Si j’ai un doute, je l’appelle. Et quand je suis à un salon ou dans le magasin, elle vient souvent m’aider. Si vous me demandiez ce que la gestion de cette marque m’a appris, je vous dirais… la patience. Avant, j’en avais très peu. Quand on lance une marque, il faut pouvoir anticiper le futur. Certaines choses que je jugeais inutiles ou sans beaucoup d’impact en ont en fait beaucoup. Cet état d’esprit n’est pas inné chez moi. J’ai encore du chemin à faire.»

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Technologie et design « RectoVerso est un concentré de technologie et de design. Nous développons des vêtements de sport fashion qui sont, en bonus, axés sur la performance. À première vue, on pourrait penser que ces deux axes sont contradictoires. Mais pas du tout. Le tissu de notre legging contient un fil de haute technologie qui convertit la chaleur du corps en rayons infrarouges. Le but est de stimuler la circulation sanguine pour augmenter le niveau de performance et permettre aux muscles de récupérer plus rapidement. Quant à notre blazer, il combine coupe tendance et tissu élastique. » Cette dualité, on la retrouve aussi chez les femmes de la famille Liebaert : des femmes élégantes et soignées, mais aussi aventurières et un peu rebelles. Très RectoVerso, donc.

1. et 2. Collection SS20: sophistiquée et taillée sur mesure pour l’aventure. 3. Camille Liebaert, la femme derrière RectoVerso. 4. «Maman et moi aimons afficher un look qui en jette, mais en vacances, nous adorons faire du motocross avec toute la famille. Nous avons utilisé ces motos pour la première campagne de la marque. Un clin d’œil à notre famille mais aussi à la dualité de RectoVerso: l’union du sport et de la mode.» 5. Marcel Liebaert a fondé un atelier d’élastiques et de bretelles en 1887.


Beauté

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Tout pour se faire du bien En ce moment, nous avons besoin de nouveautés qui apportent chaleur, joie et réconfort : un fluide bonne mine instantanée, un fard vitaminé, un mascara qui fait pousser les cils, et bien d’autres encore.

CHEMISE ALTUZARRA. PANTALON AMI.

Par Aurélie Lambillon et Nolwenn du Laz Photos Sophie Tajan � Stylisme Agathe Gire


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LE ROUGE IDÉAL C’est l’évènement créatif très attendu de ce printemps et l’aboutissement d’un projet commencé il y a plus de cinq ans. La maison Hermès lance La Beauté, son seizième métier artisanal, son nouveau geste « complice et fonctionnel ». Rouge Hermès, le premier chapitre de cette histoire consacrée au maquillage – et qui se construira dans le temps avec du soin – est dédié aux lèvres. La collection propose vingt-quatre fards (au fini mat ou satiné), un pinceau, un crayon universel, un baume de soin, un brillant, et des accessoires – étuis, miroirs –, additionnés d’une édition limitée, le tout fruit d’un ouvrage collégial de Pierre-Alexis Dumas, directeur artistique, Bali Barret, directrice artistique de l’univers féminin, Pierre Hardy, directeur de création des univers chaussure, bijouterie et joaillerie, et Jérôme Touron, directeur de création de la beauté. L’un a travaillé plus précisément sur la laque et le métal brossé des tubes rechargeables, l’autre sur les couleurs minutieusement choisies inspirées des soies des carrés, et tous se sont posé les mêmes questions : comment donner une forme à un idéal de beauté, comment créer un objet durable et unique qui sert sa fonction, comment apporter du confort à son ou sa propriétaire ? Réponses avec ces cylindres purs, aux teintes singulières, au parfum délicat de crème de soin (un accord bois de santal et angélique créé par le nez maison Christine Nagel), aux noms si évocateurs, Orange Boîte, Rouge Casaque… Rouge Hermès, 62 €, édition limitée 68 €, recharge 38 €, sur hermes.com


Beauté

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L E S PA L E T T E S Y E U X U LT R A-V I TA M I N É E S Ces pigments de teintes primaires posés en aplats monochromes donnent peps et style. 1. Snap Shadows 8 Pastel Frost de Fenty Beauty, 25 € l’une ou 45 € les 2, sur sephora.fr (1). 2. Le 9 de Givenchy Le 9.02, 64 € (2). 3. Palette des Yeux Mothership Subversive La Vie en Rose de Pat McGrath, 59,90 € sur sephora.fr (3). 4. Mini Norvina Pro Pigment Palette volume I d’Anastasia Beverly Hills, 29,90 €, sur sephora.fr (4).

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L E S AC T I VAT E U R S D E G LOW

Pour simuler le hâle

Pour un teint éclatant

Des gouttes autobronzantes À base d’eau, elles sont fraîches et aériennes, et se mélangent aisément à une crème de soin ou à un fond de teint.

Un lait immaculé à transformation Gorgé de microperles, il se colore au contact de la peau pour unifier et illuminer le teint, sans effet de nacres. Il est enrichi en kiwi énergisant et en lait de pêcher hydratant et parfumé.

ROBE BALENCIAGA. THIERRY LEGAY (X6). PRESSE..

Universal Bronzing Drops Solar Glow de Dolce & Gabbana, 45 €, sur galerieslafayette.com (7).

Un gel transparent ultra-léger Sur la peau, il libère ses pigments encapsulés pour dorer subtilement sans autobronzant. Côté soin, taurine végétale (pour défatiguer) et acide hyaluronique (pour hydrater) viennent optimiser la formule. Gel Énergisant Ensoleillé Soin Bonne Mine de Qiriness, 29,99 € les 40 ml (9).

Le Lait de Teint Milky Boost de Clarins, 5 nuances, 36 € les 50 ml (8).

Un fluide couleur peau Ultra-léger et hydratant, il se porte seul ou sous le fond de teint pour flouter et lisser, avec un fini frais et finement irisé. Tinted Glow Booster de Nars, 4 teintes, 37 € (6).

Un voile ensoleillé iridescent Cet embellisseur perlé ivoire ou bronze, composé de 69 % d’eau, sublime le grain de peau et réveille l’épiderme, en transparence. Fluide Enlumineur Belle Mine Pearly Glow ou Sunkissed Les Beiges de Chanel, 43 € (5).


Beauté

L E M A S CA R A Q U I FA I T POUSSER LES CILS Enfin un mascara qui, au-delà de maquiller – colorer, épaissir et cambrer – fait aussi les cils nus plus beaux, jour après jour. Le secret ? Le complexe végétal maison qui favorise la pousse, la provitamine B5 qui hydrate et stimule le renouvellement cellulaire pour les renforcer, et même un extrait spécifique pour intensifier leur pigmentation.

BLOUSE MARNI.

Mascara Lipocils de Talika, noir ou marron, 24,90 €.


COMMUNIQUÉ

Voyage intérieur à La Pierre Blanche Depuis la Suisse, immersion bien-être au cœur du centre de santé avant-gardiste en Europe La Pierre Blanche. Un lieu unique pour retrouver une harmonie entre corps et esprit. L’arrivée d’Internet et des réseaux sociaux a bouleversé les modes de vie et le quotidien de chacun tandis que nos sociétés sont confrontées à des problèmes économiques, écologiques, énergétiques, humanitaires et politiques. Parmi les conséquences de ces évolutions, la santé n’est pas épargnée. Pour privilégier une approche holistique de cette dernière, les médecines complémentaires ont plus que jamais un rôle à jouer. Tel est le défi de La Pierre Blanche.

PRESSE.

Avec plus de 25 ans de pratique en médecines complémentaires, le centre de santé La Pierre Blanche propose, depuis 2019, en résidentiel, dans une infrastructure exemplaire, un large panel de séjours et programmes entourés par une équipe pluridisciplinaire de médecins et thérapeutes expérimentés ayant une approche globale « cœur/corps/esprit entièrement personnalisée et adaptée

pour aller au cœur des problématiques de santé individuelles. Ces séjours médico-thérapeutiques ont pour objectif que chacun devienne acteur, partenaire, expert et responsable de sa santé. Jeûne thérapeutique, gestion du stress, santé de la femme, acupuncture, homéopathie… Différents chemins qui mènent à retrouver ses priorités, son équilibre, son capital santé. Guidé par un programme de consultations et d’activités ainsi qu’un carnet de bord afin d’y noter ses impressions, le résident, dans son cocon, se sent rapidement comme à la maison. Lecture dans la bibliothèque au plus de 1000 ouvrages santé, tisane au restaurant, nage, marche, méditation, fitness ou repos dans une chambre lumineuse et élégante avec vue sur le lac complètent avec brio ce séjour unique au cœur de la nature où l’on retrouve son équilibre avec une forme tant morale que physique à la clé.

Centre de santé La Pierre Blanche La Corbière 6, 1470 Estavayer-le-Lac +41 26 664 84 22 lapierreblanche.ch


Beauté

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Chaque année, notre prix consacre le meilleur de la création parfum, de l’assemblage au flacon. Les vingt-sept éditions internationales de “Marie Claire” vous livrent leur palmarès.

Prix international du parfum Marie Claire 2020

Par Nolwenn du Laz Photos Paul Lepreux

Prix du meilleur parfum féminin Mémoire d’une Odeur de Gucci C’est une fragrance singulière et non genrée qui remporte ce prix du meilleur parfum féminin. Alessandro Michele, directeur de la création de Gucci, a commandé au maître parfumeur Alberto Morillas un parfum autour de la camomille romaine, fleur chère à son enfance jamais illustrée en parfumerie. Autour de cette madeleine aux accents aromatiques étonnamment familiers, le sillage est cousu de pétales de jasmin miellé et enrobé d’un nuage de muscs, de cèdre et de santal. Sur la peau, sa douceur troublante ravira celles qui aiment la subtilité. Même le flacon, inspiré d’un modèle vintage de la maison en verre cannelé teinté de vert, vibre de charme et de délicatesse.


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Prix de l’audace Idôle de Lancôme Il fallait du cran pour dédier un parfum à une nouvelle génération plutôt portée sur le make-up. De l’aplomb pour oser un flacon impalpable de 15 mm d’épaisseur – le plus fin du marché, designé par Chafik Gasmi – aux allures de smartphone mais élégamment habillé d’un cerclage et d’un bouchon dorés. Et de l’intuition pour tenter la traduction du « propre » en parfumerie. Grâce aux nez Shyamala Maisondieu, Nadège Le Garlantezec et Adriana Medina, la floralité de la rose et du jasmin est galvanisée par un accord baptisé « glow » transportant tout sur un registre ultra-aérien et rayonnant. Une overdose de muscs blancs rehaussée par une pointe de patchouli assure confort et diffusion.


Beauté

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Prix du meilleur parfum masculin K de Dolce & Gabbana Inspirée par la carte à jouer du roi, cette fragrance transporte délicieusement en Toscane. Imaginée par Daphné Bugey et Nathalie Lorson, elle s’envole sur des zestes d’orange sanguine et de citron sicilien, glacés par la baie de genièvre, se réchauffe en douce grâce à un cœur ultra-raffiné cousu de géranium, lavande et sauge sclarée, et s’embrase enfin grâce au piment et aux bois, dans un vertige de vétiver, cèdre et patchouli. On salue l’originalité du flacon : une bouteille solide, surmontée d’une couronne or patiné, parée de pierres bleues comme un bijou rétro. Un écrin original pour une senteur aussi frissonnante et dangereusement attachante qu’un amoureux latin.

Prix du meilleur flacon féminin Libre d’Yves Saint Laurent Tout, dans cet objet, reflète élégance et tension entre masculin et féminin. L’objet de verre graphique interprété par la designer Suzanne Dalton est transcendé par le fameux Cassandre or de la maison, comme scellé et couché à angle droit du flacon. Une chaîne dorée enroulée autour du col contraste avec le bouchon noir massif. Ce flacon fait parfaitement écho à la senteur orchestrée par Anne Flipo et Carlos Benaïm : une lavande virile mais fraîche, réinventée et féminisée par un absolu de fleur d’oranger suave puis ensorcelée par la vanille et par une note ambre gris. Pari tenu : il sème le même trouble incendiaire qu’un smoking Saint Laurent porté à même la peau.


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THIERRY LEGAY. PRESSE.

Les finalistes des trois prix féminins internationaux

Mémoire d’une Odeur de Gucci Meilleur parfum féminin, Prix de l’audace, Meilleur flacon

Cœur Battant de Louis Vuitton Meilleur parfum féminin

Essence Gabrielle de Chanel Meilleur parfum féminin

Paris-Riviera Les Eaux de Chanel Meilleur parfum féminin

Rose & Cuir de Jean-Claude Ellena aux Éditions de Parfums Frédéric Malle Meilleur parfum féminin, Prix de l’audace

Slow Dance de Byredo Meilleur parfum féminin

Métallique de Tom Ford Prix de l’audace, Meilleur flacon

Orangerie Venise d’Armani/Privé Meilleur parfum féminin

Pure Musc For Her de Narciso Rodriguez Meilleur parfum féminin, Prix de l’audace

Idôle de Lancôme Prix de l’audace, Meilleur flacon

Kenzo World Power de Kenzo Prix de l’audace

The Alchemist’s Garden de Gucci Prix de l’audace, Meilleur flacon

Pacollection de Paco Rabanne Prix de l’audace

Eau de Vie Flower by Kenzo de Kenzo Prix de l’audace

Nina Rouge de Nina Ricci Meilleur flacon

Atelier des Fleurs de Chloé Prix de l’audace, Meilleur flacon

Libre d’Yves Saint Laurent Meilleur parfum féminin, Prix de l’audace, Meilleur flacon

Ambrosia di Fiori Bloom de Gucci Meilleur flacon

Celine Collection Haute Parfumerie de Celine Meilleur flacon

Eau Poivrée Twilly d’Hermès Meilleur parfum féminin

Twist de Miu Miu Meilleur flacon


Beauté

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Tiré par les cheveux?

Quand on rêve d’une chevelure plus volumineuse ou plus longue et que l’on n’a pas envie d’attendre, la solution, ce sont les extensions. À condition de bien les choisir. Car toutes ne se valent pas. Certaines peuvent même avoir l’effet inverse et abîmer les cheveux. Alors, clips, bandelettes, kératine, cheveux naturels ou synthétiques, petit tour de la question. Par Julie Rouffiange n’a pas cet effet “  méché  ”. De plus, la pose est beaucoup plus rapide – une demi-heure environ. Toutes les 6 à 8 semaines, on décolle les bandelettes avec un spray spécial et on les remonte, une à une, à la racine des cheveux. Elles sont donc toujours parfaitement positionnées et, quand on veut les retirer et faire une pause, on peut les récupérer pour plus tard. » Naturels ou synthétiques? Mais est-ce que cela n’abîme pas les cheveux à la longue ? « Tout dépend de la qualité des cheveux et des extensions. Les cheveux synthétiques sont moins chers mais donnent un moins bon résultat et abîment plus les cheveux car ils n’ont pas la même texture, confirme Christine Siméon. Dans nos salons, nous utilisons les Quikkies de Hairdreams. Ce sont des bandes adhésives ultrafines, recouvertes d’une microfibre très légère, sur lesquelles sont fixés des cheveux naturels. Elles se posent rapidement et donnent un résultat naturel et durable, qui respecte les cheveux des clients. Elles s’ajustent parfaitement à la forme de la tête et sont très confortables à porter. » En bandelettes adhésives ou à la kératine, les extensions en cheveux naturels peuvent être brushées, lissées, bouclées, colorées… Il faut juste veiller à les brosser matin et soir avec une brosse douce, de préférence en poils de sanglier, et utiliser un shampooing sans sulfates. Et bien sûr ne pas tenter de les décoller soi-même quand on n’en veut plus. Quikkies de Hairdreams, existent en plusieurs longueurs de 20 à 50 cm. Prix selon la longueur et le nombre de mèches, à partir de 95 € le paquet de 6 bandelettes (réutilisables). Entretien (toutes les 6 à 8 semaines): 100 €. michaelsimeon.be

GETTYIMAGES.

Contrairement à ce que l’on croit généralement, les extensions de cheveux ne sont pas destinées uniquement à celles qui veulent des cheveux longs. Elles permettent aussi de donner du volume et de la masse à des cheveux fins ou clairsemés. Selon le type d’extensions choisi, on peut les garder d’un jour à plusieurs mois. Les extensions à clips, que l’on pose soi-même, tiennent le temps d’une soirée ou une journée tout au plus. L’idéal pour changer de tête en quelques minutes. Pour un résultat plus durable, il faut opter pour des extensions à la kératine (à chaud) ou en bandelettes adhésives (à froid). Les extensions à la kératine sont de fines mèches de cheveux que le coiffeur pose, une à une, sur vos propres mèches à l’aide d’une pince chauffante. Cela peut prendre jusqu’à deux heures. Toutes les 6 à 8 semaines, il faut couper les cheveux qui tombent naturellement et s’agglomèrent autour des points de kératine. Au bout de 6 mois environ, comme les cheveux ont poussé, les extensions se trouvent à environ 6 à 8 cm des racines. Il faut donc les retirer… et les jeter car elles ne sont pas réutilisables. Les extensions en bandelettes, elles, se collent à froid à la racine des cheveux. « Ce type d’extensions a de nombreux avantages, explique Christine Siméon, directrice artistique des salons de coiffure Michaël Siméon à Bruxelles, spécialistes de la couleur et des extensions capillaires. Tout d’abord, le résultat est plus naturel qu’avec des extensions à la kératine car on


COMMUNIQUÉ

Les Nouveaux Ateliers, deux salons à adorer

PRESSE.

C’est l’endroit où l’on sublime ses cheveux, mais aussi bien d’autres aspects de sa beauté.

Pourquoi ? Parce que fort de quatre années passées à Barcelone à coiffer les plus grandes stars du ballon rond, et leurs compagnes, Romain Vanrysselberghe revient aujourd’hui à Waterloo et Uccle avec des idées innovantes. Les influenceuses du monde entier sont passées sous ses mains expertes, gage, s’il en fallait, de sa capacité à se réinventer et à répondre aux demandes les plus pointues. Spécialiste en couleur et balayage , il reprend en 2018, en tant que directeur artistique , le salon familial situé à Waterloo . Motivé et innovateur, Romain ouvre en Juin 2019 , à deux pas de la célèbre place Brugmann à Uccle, une seconde adresse dédiée à nos cheveux et à notre bien-être.

Dans un cadre raffiné conçu par les décoratrices d’intérieur de la Compagnie des Cotonnades, Romain et son équipe vous y attendent pour un moment de détente. On en profite pour s’offrir une manucure et révéler ce que l’on a de plus beau en soi. WATERLOO Les Nouveaux Ateliers 9 rue François Libert - 02/353.16.04 Du mardi au samedi 8h30-18h30 UCCLE Les Nouveaux Ateliers by Romain 36 rue Joseph Stallaert - 02/356.06.93 Du mardi au samedi 9h-18h30 Instagram: les_nouveaux_ateliers


Vos meilleurs moments


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Nouvelle saison, nouvelle déco

Le printemps et les premiers rayons du soleil, ça donne des envies de changement dans la maison. Bonne nouvelle : grâce à Westwing, on peut s’offrir le meilleur du design et de la déco sans sortir de chez soi !

PRESSE.

Par Laurence Van Liedekerke 1. Ensemble lounge Andy, 2 pièces, 599 €. 2. Housse de coussin Adin, 29,95 €. 3. Assiette plate rose Amalia, 19,95 €/2 pièces. 4. Tasse artisanale Thalia, 15,95 €/2 pièces. 5. Housse de coussin Wassily, 34 €. 6. Vase Latona, 2 tailles, 39 € et 69 €. 7. Table d’appoint rose Nele avec espace de rangement, 199 €. 8. Lampe de table noire Sia, 79 €. 9. Canapé Solomon, 3 places, 1599 €. 10. Ensemble de couverts Shine en acier inoxydable noir, 5 pièces ou 20 pièces, 22,95 € ou 89 €. Le tout sur westwingnow.fr


Woman@Work

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Chez Alexandra Tobler

Sur son compte Instagram, elle se décrit comme maman (elle a trois filles), mais aussi ultra-créative. Cette designer, directrice artistique de Westwing, se dit fascinée par la vie, les émotions et les belles choses. Une femme inspirante qui nous a permis de jeter un œil dans son bel intérieur. Par Laurence Van Liedekerke — Photos Alexandra Tobler.


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Alexandra Tobler fait partie de ceux qui ont fait de leur passion un mérier. Quand elle avait 15 ans, elle a décidé qu’elle voulait étudier l’architecture. Après avoir obtenu son diplôme, elle s’est rendue au Brésil pour se spécialiser dans le design industriel. « Je trouve l’idée de produire des pièces destinées à 300 000 bâtiments différents plutôt fascinante », explique-t-elle. Elle s’est ensuite envolée pour Milan pour se former au design pur. Elle a également terminé des études en communication visuelle à l’Art Institute of Boston avant de travailler pour la société de vente par correspondance Westwing, dont elle est maintenant la directrice artistique. Elle est aussi le bras droit et l’amie proche de la fondatrice et directrice de la création de la marque, Delia Lachance. Belle lumière La première chose que vous remarquez dans l’intérieur d’Alexandra Tobler, c’est l’incidence de la lumière sur l’ambiance de la maison. Les fenêtres et les ouvertures du toit laissent entrer le soleil et créent une sensation d’ouverture unique. Mieux qu’une toile ou une photo, la collection d’assiettes qui orne le mur crée la surprise, tel un accroche-regard. La majorité des pièces déco proviennent, on ne s’en étonnera pas, de la collection Westwing, mais ici et là on repère également des pièces d’autres marques : la table d’appoint Gnome Attila de la série Gnomes de Kartell et la lampe singe Monkey Lampresin de Seletti. « Quand vous décorez une maison, vous devez toujours commencer par choisir un style. Rural ou moderne ? Rétro ou purement minimaliste ? Tous les choix que vous ferez ensuite, de vos meubles à vos plus petites pièces de déco, doivent s’intégrer logiquement dans ce cadre. Sinon, cela ne fonctionnera pas du tout. Je porte moi-même beaucoup d’attention à l’équilibre entre les couleurs et les matières. Quel que soit le style que vous choisissez, il ne devrait jamais se trouver bouleversé », estime-t-elle. Lorsque nous lui demandons s’il y a des erreurs classiques que la plupart des gens commettent, elle préfère se montrer prudente. « Une maison doit être belle et fonctionnelle pour ceux qui y vivent. Vous ne pouvez donc pas appeler cela des erreurs, mais je remarque que les gens restent souvent cantonnés à la première phase de leur aménagement. Ils choisissent soigneusement leurs meubles, mais accordent trop peu d’attention aux plus petites pièces déco qui complètent l’ensemble et donnent une personnalité à la maison. Mon intérieur change constamment. Dès que j’ai fini une pièce, je réalise qu’une autre a besoin d’un petit lifting. En soi, c’est normal. Si, de notre côté, nous changeons, il est logique de modifier aussi notre intérieur. »

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Exemple brillant Lorsque nous lui demandons qui elle admire et ce qui l’inspire en termes de design, Alexandra Tobler se montre particulièrement enthousiaste. « Oh, il y a tellement de choses et de gens que je pourrais citer. La nature, les voyages, les personnes et leurs manières de se comporter, mais aussi la semaine du design à Milan… Si je dois vous donner des noms, je dirais (sans ordre particulier) Kit Kemp, Axel Vervoordt, Marcio Kogan, le Studio Dimore, Patricia Urquiola et Philippe Starck. Mais il y en a beaucoup d’autres. Le meilleur conseil déco que j’ai jamais reçu ? “ Choisissez soigneusement les pièces phares d’un intérieur. ” Elles sont le fil conducteur auquel tout est ensuite relié. » Reste à savoir quels éléments ou objets nous devrions tous avoir dans notre intérieur pour qu’il soit réussi. À ce niveau, Alexandra est beaucoup plus affirmative : « Un beau fauteuil, une table avec des chaises assorties, un fauteuil et une lampe design. » Son espace préféré dans sa maison ? « Le salon. Parce qu’il a de hauts plafonds et qu’il est baigné de lumière. C’est l’endroit où nous pouvons tous nous réunir et nous amuser. » Une maison bien rangée est-elle, à ses yeux, synonyme de sérénité ? « En effet. Votre maison est un point de chute, un refuge. Par conséquent, elle devrait toujours se composer d’un mélange de choses que vous aimez, une version déco de vous-même, pour ainsi dire.»

1. Le salon est baigné de lumière grâce aux fenêtres des murs et du toit. 2. La lampe Monkey Lampresin de Seletti ajoute une touche particulière à l’espace de travail. 3. Alexandra Tobler.


Voyage

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La ThaĂŻlande sans la foule 1


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Dans le sud de la Thaïlande, autour et sur les îles de Krabi et Koh Yao Noï, s’étendent pas moins de 1000 plages de sable blanc cachées entre les rochers. Paisibles et presque solitaires. La communauté locale les préserve et utilise les ressources d’un tourisme modéré pour le développement durable de leurs villages. Par Marie Geukens

Du temps pour moi, pour eux, pour nous La mer d’Andaman est située entre le Sri Lanka et la Thaïlande. Les roches usées, idéales pour slalomer avec un canoë entre elles, les mangroves et les îles de pêche du sud de la Thaïlande vous tendent les bras. Grâce à un « bateau à longue queue » traditionnel, vous naviguerez vers un hôtel de charme où les hamacs s’entortillent au vent qui souffle doucement entre les palmiers. Le soir, des crabes de toutes tailles sortent du sable meuble. La vue est magique. Tandis que les bernard-l’hermite transportent leur coquille vers la mer, la lune brille sur les vagues calmes d’une mer aux vingt nuances de bleu. Le saut de plage n’est pas difficile de Krabi et Kao Yao Noi. En louant un canoë, on se retrouve sur la plage suivante en moins de quinze minutes. On peut aussi prendre place sur l’un des bateaux traditionnels qui font la traversée plusieurs fois par jour pour vous déposer sur une plage déserte qu’ils choisiront en fonction de la marée et du vent. Chacune des plages a

1. Les villas Treehouse du Paradise Koh Yao Beach Resort, l’endroit idéal pour une lune de miel. 2. Le singe feuille ne vit qu’en Thaïlande et en Malaisie. 3. La pêche est la troisième ressource du pays après le caoutchouc et le tourisme.

MARIE GEUKENS. SYLVIA VAN DRIESSCHE

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quelque chose d’unique à offrir. Dans la vaste station balnéaire de Dusit Thani Krabi, située sur une grande baie, la plage de Khlong Muang invite à faire de longues promenades. Tout est prévu pour satisfaire les clients à qui l’on propose une multitude de services : du coach personnel dans la salle de gym à des cures de bien-être en passant par les cours de cuisine sur la plage. Ce qui fera le plus beau souvenir est sans aucun doute la table dressée côté mer au coucher du soleil au son d’un sitar avec un spectacle fascinant de cracheurs de feu. L’hospitalité thaïlandaise est légendaire et toute l’attention est portée pour que cela le reste. Pour ceux qui veulent passer un maximum de temps à deux, l’hôtel Treehouse à Paradise, une île à Kao Yao Noi, est la destination idéale. Tout ici tourne autour du luxe, de l’intimité et du romantisme – pour un remake de votre lune de miel, cet endroit pousse à s’aimer. Les pieds dans une piscine privée, vous pourrez passer des heures à regarder le soleil sur les crêtes de la mer, enlacée dans les bras de l’homme de votre vie. Vous partez en famille ? Les enfants profiteront durant des heures des chambres familiales regroupées à une centaine de mètres. Spacieuses et aérées avec jacuzzi ou douches extérieures, une


Voyage

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1. 2. En Thaïlande le mot d’ordre est: profiter! 3. On se rend en canoë, le long des rochers, d’une plage à l’autre. 4. Un bébé varan se promène sur la plage.

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grande piscine et une magnifique plage. Tout au Paradise Koh Yao Beach Resort a été pensé pour que chacun puisse profiter de vacances à son rythme, séparément ou ensemble. Pour les solitaires, on conseille la plage silencieuse de Tup Kaek à Krabi. Ici, on peut assister à un coucher de soleil magique en regardant les pêcheurs traditionnels filer leurs filets à poissons. Les cyclomoteurs sont interdits et il fait merveilleusement calme dans le restaurant Seafood qui a les pieds dans le sable sur la plage. Ici, on peut non seulement manger sain et bon, mais aussi profiter d’un massage pour 7 à 8 € de l’heure. Et surtout vivre des vacances de rêves loin du bruit et de la fureur, décrocher des problèmes et se ressourcer en profondeur. Les bars éteignent leurs lumières à 22 h et un silence apaisant se fait dans la baie. On rentre au Paradise avec le sourire de Bouddha sur les lèvres. Les bons et les mauvais jours Ces îles ne sont pas (encore) envahies par les touristes. Pour s’y rendre, il faut prendre l’avion de Bangkok à Krabi, puis un bateau « à longue queue ». La population locale utilise intelligemment ses (nouveaux) revenus issus du tourisme et veille à ce qu’ils profitent à la communauté. Des initiatives variées ont été développées : batik, cocoteraies, cottages à louer avec de délicieux déjeuners de poissons et fruits de mer frais, clubs de kickbox thaïlandais, promenades avec des singes… Chacun de ces projets reversent vingt pour cent de leurs bénéfices à la communauté. Un groupe sélectionné de villageois décide ensuite des projets communs à financer : routes goudronnées, écoles, nouveaux lodges à construire pour développer l’écotourisme… Dans les bons et les mauvais jours, la communauté gère les intérêts communs et défend les ressources naturelles. Toutes les activités, clubs et chambres d’hôtes participant à ce projet durable sont répertoriés sur Andaman Discoveries. Les clichés du tourisme de masse et de l’industrie du sexe sont gommés à jamais sur Krabi et Kao Yao Noi. C’est une région préservée de la Thaïlande : authentique et naturelle. La population est composée à 98 % de musulmans pacifiques. Nous avons été guidés par un transgenre hindou et un moine à la retraite, qui font tous deux partie des communautés de village locaux. Quand on vous parle de tolérance et d’ouverture d’esprit… Mettez vos pas dans les nôtres et partez à la découverte de cette magnifique région et de cette population moderne consciemment écologique et hospitalière, vous en reviendrez enthousiaste.


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MARIE GEUKENS. SYLVIA VAN DRIESSCHE.

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Y ALLER Vous trouverez les meilleures offres sur Thai Airways International. La compagnie assure six vols directs par semaine de Bruxelles à Bangkok ainsi que des vols intérieurs. Il est possible de réserver un seul billet de Bruxelles à Krabi par exemple et de s’arrêter à Bangkok. Vol Bruxelles-Krabi à partir de 599 € en basse saison. thaiairways.be HÔTELS À Krabi: Dusit Thani Krabi Beach Resort www.dusit.com Tub Kaek Sunset Beach Resort tubkaakresort.com À Kao Yao Noi: Paradise Koh Yao Beach Resort paradisekohyao.com RESTAURANTS Krua Khun Noi délicieux restaurant local - 122 Ao Nang, Krabi 81180 Rice Paddy emplacement à couper le souffle et nourriture délicieuse, géré par un Allemand - 20/14 Moo 5, Ko Yao Noi, district de Ko Yao, Phang Nga 82160, ricepaddy. website PLAGES de carte postale Railay Beach, Phra Nang Beach, une merveille de sable fin et d’eau limpide mais à

visiter tôt le matin pour éviter le plein de touristes venus massivement visiter la grotte. Khlong Muang Beach, une grande baie calme, Tub Kaek Beach pour assister à un coucher de soleil inoubliable. Le saut d’île en île est possible de Krabi à Ko Hong, Ko Lao Lading, Ko Pak Bia. MONNAIE Baht thaïlandais : 1 € équivaut à 34 THB et 1 THB = 0,03 €. VISA se renseigner, mais pas nécessaire. MEILLEURE PÉRIODE de novembre à avril, la saison idéale pour se rendre sur la mer d’Andaman. Mais on peut y aller toute l’année si on ne craint pas quelques passages d’une pluie abondante entre les rayons du soleil. INFOS tat.be; sur le site anglais tat.org.uk, vous trouverez également de nombreuses informations. POUR EN SAVOIR PLUS andamandiscoveries.com. Ou envoyez un e-mail à info@ adamandiscoveries.com pour planifier un itinéraire avec TUI et un programme sur les îles du sud de la Thaïlande adapté à vos souhaits.

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Cuisine

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De l’eau, mais en mieux On doit boire beaucoup d’eau, on le sait. Mais on ne va pas se mentir : parfois, on boit plus par devoir que par plaisir. Voici quelques recettes pour inverser la vapeur. Des eaux délicieuses et qui font du bien, voilà ce qu’il nous faut. Par Laurence Van Liedekerke — Photos Émilie Guelpa

l’ é p i c é e Greeny au kiwi, concombre et cerfeuil Effet: bonne pour le cœur et diurétique Quand la boire: le matin et à midi Pour +/- 1,5 l: 2 kiwis, 1 mini-concombre, 1 botte de cerfeuil, glaçons, 1,5 l d’eau

Rincez le mini-concombre et le cerfeuil. Épluchez les kiwis. À la mandoline, découpez le tout en tranches très fines. Mettez les glaçons dans une carafe avec le cerfeuil, le kiwi et le concombre. Versez-y l’eau tout doucement pour garder l’effet de transparence. Laissez infuser de 20 min à 5 h au frigo.


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l’au dac i e u s e Panthère rose à la betterave, framboise et menthe Effet: reminéralisante, bénéfique pour la circulation et la prévention des maladies cardiovasculaires Quand la boire: toute la journée Pour +/- 1,5 l: 4 minibetteraves chioggia ou 1 petite betterave, 250 g de framboises, quelques brins de menthe, glaçons, 1,5 l d’eau

Rincez les betteraves, les framboises et la menthe. À la mandoline, découpez les betteraves en tranches ultra-fines. Effeuillez la menthe et coupez une partie des framboises en deux. Disposez la betterave, les framboises, les feuilles de menthe et les glaçons dans une carafe. Ajoutez l’eau et laissez infuser 30 min au frigo.


Cuisine

l a r afr aîchissante Très digeste, à la pomme et à la cannelle Effet: diminue la sensation de faim et améliore la digestion Quand la boire: de préférence 30 min avant le repas Pour +/- 1,5 l: 3 pommes, 8 bâtons de cannelle ou 1 c à c de cannelle en poudre, 1,5 l d’eau

Rincez soigneusement les pommes et les bâtons de cannelle. À la mandoline, réduisez les pommes en fines tranches. Disposez-les joliment dans une carafe, ajoutez la cannelle et versez l’eau. Laissez infuser 30 min à température ambiante.

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l a cosmétique Élixir belle peau au curcuma, carotte et mandarine Effet: bonne pour le teint, elle a un effet antioxydant bénéfique pour la peau Quand la boire: toute la journée Pour +/- 1,5 l: 2 mandarines, 2 grosses carottes ou 4 petites, env. 6 cm de racine de curcuma, 1,5 l d’eau

Rincez les mandarines, les carottes et la racine de curcuma. Découpez le tout en fines tranches. Mettez les glaçons et tous les autres ingrédients dans une carafe. Ajoutez l’eau et laissez infuser minimum 15 min au frigo.

Eaux et infusions détox, Angèle Ferreux-Maeght, éd. Marabout.


Horoscope

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Par Carole Vaillant � Photo Helena Vereycken

moment pour vous démarquer en insufflant plus de vous-même à vos réalisations.

Taureau

21.4 – 21.5

Émotions Mercure stimule les interactions. C’est un bon moment pour faire des rencontres. En privé ? La période s’annonce électrique. Ambition Mars et Saturne créent des tensions. Vous risquez de devoir vous battre plus que d’habitude pour des résultats pas toujours optimaux. Respirez, tout se débloque à partir du 15.

Gémeaux

22.5 – 21.6

Émotions Sublimée par Vénus et stimulée par Mars, vous dégagez une énergie très attirante. À deux ou à la recherche d’une âme sœur, vous allez prendre un nouveau départ (dès le 4). Ambition Les conditions sont réunies pour vous mener à la réussite, c’est donc le moment d’y croire et d’agir. Mais restez vigilante, le climat est propice aux menteurs et manipulateurs.

Cancer

22.6 – 22.7

Émotions Vous pourriez être troublée par l’intérêt flatteur que vous porte quelqu’un, mais gare à une certaine confusion des sentiments. À deux, le dialogue fera vraiment évoluer la situation. Ambition Ce mois-ci, l’ambiance est plus sereine. Des conflits qui s’étiraient depuis le début de l’année vont trouver un dénouement positif. En prime : une émulation intellectuelle et créative.

Lion

23.7 – 23.8

Émotions Mars risque de provoquer des tensions relationnelles et de vous mettre d’une humeur très réactive. Bonne nouvelle : le

contexte est néanmoins propice à de nouvelles prises de contact et à une libido débridée. Ambition Vous aurez des occasions de vous mettre en avant, mais ici aussi, sachez faire preuve de diplomatie. Vers le 16, une rencontre vous ouvrira des portes.

Vierge

24.8 – 23.9

Balance

24.9 – 23.10

Émotions Des projets à deux vont prendre une tournure beaucoup plus officielle à partir du 4. Célibataire ? Une rencontre professionnelle pourrait devenir romantique. Ambition Vous êtes sur vos rails, pas de problèmes à l’horizon, mais jusqu’au 12, il est conseillé d’agir avec prudence car le climat favorise les erreurs de jugement. Émotions Grâce à Vénus et Mars, tout redémarre : l’amour, le sexe, le jeu, bref, c’est vraiment le printemps. En couple, l’avenir vous tend les bras. Célibataire, tout est possible et plus encore (dès le 4). Ambition Vous amorcez une phase très dynamique, créative et valorisante. C’est un bon

Scorpion

24.10 – 22.11

Sagittaire

23.11 – 21.12

Capricorne

22.12 – 20.1

Émotions Mercure encourage l’expression et le partage des émotions, la période s’avère idéale pour établir une connexion intime. Seul bémol : des tensions en famille en début de mois. Ambition Le contexte se durcit un peu. Vous risquez de dépenser beaucoup d’énergie à gérer les imprévus ou les conflits. Évitez de ressasser, la situation va se décanter à partir du 15. Émotions Vénus vous ouvre une période entièrement dédiée aux rencontres et à la vie à deux. Seule ou en couple, le maître mot sera l’harmonie (dès le 4). En prime : un désir décuplé. Ambition C’est le moment de défendre vos idées. Mars vous prête sa force de conviction, profitez-en, d’autant que le début du mois risque de vous opposer à des interlocuteurs tortueux. Émotions Vénus harmonise votre quotidien. À deux, vous serez d’accord sur l’essentiel. Seule, vous pourriez découvrir à partir du 10 que vos collègues ont plus de potentiel amoureux que vous ne le pensiez. Ambition Voilà une bonne période pour se réinventer. Mars et Uranus favorisent l’originalité et vous donnent les moyens de concrétiser vos projets. N’hésitez pas à sortir du cadre.

Verseau

21.1 – 18.2

Poissons

19.2 – 20.3

Bélier

21.3 – 20.4

Émotions Vénus et Mars vont donner une impulsion à votre vie amoureuse. Célibataire, profitez de votre liberté pour séduire ou tomber amoureuse (à partir du 4). Ambition Hormis un risque d’imprévus contrariants en début de mois, vous avez toutes les cartes en main pour faire aboutir vos projets. Émotions Ce mois-ci, le ciel met en avant le monde des émotions et l’intimité. Vous pourriez faire une rencontre dans un cadre familier. En couple, vous ne ferez plus qu’un (à partir du 4). Ambition Gare aux rivalités et autres rancœurs qui se tissent dans l’ombre. N’hésitez pas à mettre les pieds dans le plat, d’autant que Mercure vous prête son aisance oratoire et sa force de conviction. Émotions Plus de désir, des ouvertures et une légèreté bienvenue : Vénus et Mars offrent une cure de jouvence à vos amours. Célibataire ou en couple, votre libido va s’en ressentir (dès le 4). Ambition C’est une très bonne période pour lancer un projet. Mais c’est en travaillant étroitement avec les autres que vous obtiendrez les meilleurs résultats.



Adresses

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Robe midi en cloqué Simone Rocha sur matchesfashion. com. Boucle d’oreille Grappe, en perles de bois et de verre Monshiro, bague en or blanc et diamants Piaget, escarpins à volants en nylon MM6 Maison Margiela.

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L’interview d’après minuit

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Alex Vizorek, chroniqueur vedette de France Inter, humoriste

célèbre, homme de scène… Durant dix ans, il a joué le même spectacle, toujours à guichets fermés, et voilà qu’il revient avec son «Tome 2» bientôt sur les planches du Théâtre de la Toison d’Or. Une occasion de de le questionner sur ses after shows. Par Joëlle Lehrer

—Quel est votre rituel avant le coucher ? J’aime prendre un petit shot d’armagnac ou de vodka. Sans en abuser. Cela me détend. —Qu’y a-t-il sur votre table de chevet ? Mon smartphone. Du coup, il n’y a plus de réveil puisque tout se trouve dans mon téléphone. Beaucoup de livres aussi. J’aime Les Fables de La Fontaine, je peux lire trois, quatre pages et puis, je m’endors. —La plus jolie berceuse ? Du Chopin au piano. —Vos nuits sont-elles plus belles que vos jours ? Je ne suis pas un oiseau de nuit. En revanche, quand je quitte le théâtre à 23 h, surtout en été, quand il fait encore doux, il est très agréable de rentrer chez moi. Je dors très bien et cela me permet de faire des journées très remplies.

—Quels sont vos hotspots pour sortir la nuit ? À Paris, je finis assez souvent à la Brasserie Lipp parce qu’on peut encore commander jusqu’à minuit. J’arrive à l’heure pour manger une bonne andouillette avec une bouteille de Crozes Hermitage. À Bruxelles, au King’s Comedy Club. Au Montmartre, place de la Petite Suisse à Bruxelles. —Quel était le plus beau de vos rêves ? J’ai l’impression d’avoir réalisé les plus beaux comme de remplir L’Olympia par exemple. Quand je rêve d’un truc, j’essaie de m’atteler à le réaliser.

—Quel(le) est le ou la plus agréable « partner in crime » la nuit ? Ma compagne. Ou ma guitare. —Dans quel endroit du monde aimeriez-vous passer une nuit ? La chambre de Sophie Marceau. —Le meilleur cocktail d’après minuit ? Je suis assez mojito mais j’ai découvert le Moscow Mule qui n’est pas mauvais. —Avec quelle personnalité d’hier ou d’aujourd’hui rêveriez-vous de passer la nuit ? Barbara.

FAHD ZIDOUH.

—Que vous inspire la nuit ? J’aime le calme que ça procure pour travailler. Je suis quelqu’un de très connecté la journée. Je regarde vite mes mails, mes WhatsApp, mes machins et, à partir de minuit, les gens ne sont plus occupés à ça. Alors, je termine mes chroniques à cette heure-là. Je me souviens que durant mes sessions d’examens, à l’université, la meilleure partie de la révision se faisait entre minuit et 2 h du matin.

—Pour sortir le soir, comment vous habillez-vous ? Je ne suis pas très old school sur le côté tenue de soirée. Je porte un jean, des baskets et un petit pull s’il fait frisquet. Je ne divise pas mes journées en deux. Je commence et termine la journée dans la même tenue. Je sors de la radio à 18 h et, le plus souvent, il fait quasi nuit à cette heure-là. Ensuite, j’enquille sur un spectacle. Les après-spectacles sont très sympas, on prend un verre avec l’équipe et parfois des gens qu’on ne connaît pas.


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