PAR LES CHEMINS DU LITTORAL CORSE
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I.
Le rivage de PAR_LES_CHEMINS_1_99_CorrigĂŠ.indd 6
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Les presqu’îles de Scandolà et Seninu depuis les calanche de Piana
de la Corse Les côtes de Corse vaudraient, à elles seules, le titre de perles de la Méditerranée… Splendeur, diversité, longueur et aspect sauvage sont les quatre caractéristiques du littoral (à 200 km des côtes continentales françaises 90 km des côtes toscanes).
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1 000 km de côtes
Paysage de la Costa Serena
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’opposition entre une côte orientale plate et rectiligne et une côte occidentale abrupte et découpée est le premier fait qui frappe à l’observation d’une carte.
Cette opposition se poursuit en mer puisque le plateau continental est réduit à l’ouest, avec des fonds dépassant 1 000 m à l’intérieur des grands golfes, alors qu’il est beaucoup plus développé à l’est. Avec un linéaire côtier d’environ 1 000 km, la Corse couvre le cinquième du littoral métropolitain (5 500 km) et plus de la moitié du littoral méditerranéen français (1 700 km).
Coucher de soleil, port de Pruprià
La longueur des côtes, pour une île aux dimensions plutôt modestes (183 km de long, 84 km dans la plus grande largeur), est liée aux nombreuses retombées de la montagne dans la mer, en particulier, sur le versant occidental. Le relief insulaire est constitué par une poutre maîtresse qui prend la Corse en écharpe du nord-ouest au sud-est et par de nombreuses chaînes secondaires orientées sud-ouest-nord-est. Disposées comme les arêtes d’un poisson, elles délimitent, à l’ouest, des caps et des golfes eux-mêmes subdivisés en de nombreuses baies et pointes. Si l’on ajoute à ce linéaire, celui de la centaine d’îles et îlots qui prolongent plusieurs caps où émergent dans certains détroits on dépasse sans doute les 1 200 km.
Tour et marine d’Albu
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Capu Rossu
Les fluctuations du niveau marin des temps quaternaires se sont traduites par des régressions de la cote zéro actuelle jusqu’au moins 120 mètres il y a 20 000 ans, et au contraire par des niveaux de transgression pouvant atteindre plus 20 mètres par exemple il y a 100 000 ans. La géographie des contours de l’île a été affectée par ces changements. Au plus fort de la régression, Corse et Sardaigne ne formaient qu’une seule île, et les îlots et îles du détroit de Bunifaziu étaient réunis à la terre ferme. Au cours de ces épisodes certains étangs littoraux (Diana et Urbinu), mais aussi certains petits golfes ont été creusés.
Côte est du Cap Corse
De vastes zones planes étaient découvertes en avant des plages actuelles et du sable a été mobilisé pour donner naissance aux dunes les plus anciennes telles celles qui tapissent le haut de l’Ostriconi. La tendance actuelle est à une remontée du niveau de la mer d’environ 15 cm par siècle. Pour n’être pas directement perceptible par l’homme, elle n’en a pas moins des conséquences évidentes sur la stabilité du trait de côte, surtout dans les secteurs sableux ou des phénomènes d’érosion se produisent régulièrement. Il est possible également que des mouvements verticaux d’enfoncement en certains points et de soulèvement en d’autres points interviennent en Corse et
Dunes et dispositifs anti érosion (plage d’Argent)
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Nord du golfe de Portu ; Capu Seninu et village d’Osani
participent ainsi aux fluctuations du trait de côte et du relief. L’homme, par ses aménagements ou ses rejets, participe aux modifications. Sur la face ouest du Cap Corse, les plages d’Albu et de Nonza ont été formées à partir des stériles de la carrière d’amiante de Canari. Des digues ont, en perturbant le transit littoral du sable, produit des accumulations et des érosions (comme par exemple au niveau du port de Campoloru). Les dunes de sable sont présentes en plusieurs points du littoral insulaire. Ainsi depuis Vercaghju au nord, jusqu’à la grande plage de l’Urtolu au sud-ouest, en passant par l’Ostriconi ou de nombreux secteurs de la côte orientale, dunes anciennes et dunes actuelles ornent et soulignent le trait de côte. Aujourd’hui menacées par la remontée du niveau marin et les activités humaines, les dunes insulaires doivent être protégées. Il faut savoir en effet qu’une dune pour se développer doit être précédée coté mer par une surface plane recouverte de sable. Cette disposition était présente lors des grandes régressions quaternaires qui ont permis la mise en place, sous l’influence des vents dominants, d’accumulations sableuses. Certaines, plus ou moins rubéfiées, sont conservées parfois à plus de 100 mètres d’altitude (Ostriconi ou région de Purtichju). D’autres ont subi une cimentation et forment aujourd’hui une roche poreuse et légère, une éolianite (Arone, ou Macinaghju).
Presqu’île d’Urchinu
Le déficit sableux actuel rend les dunes récentes particulièrement fragiles et nécessite la mise en œuvre de dispositifs de protection contre leur fréquentation anarchique par des véhicules tout terrain et par des dispositifs de piégeage du sable (Gannivelles par exemple). Falaises aux couleurs variées, grandes plages de sable fin ou petites criques éloignées de tout, maquis, pinèdes ou chênaies les pieds dans l’eau, participent à la splendeur des paysages côtiers, encore rehaussée par la couleur et la transparence de la mer. Une large part de ce littoral est encore préservée. Ce caractère sauvage, une exception en Méditerranée, doit être soustrait à la spéculation immobilière et à la recherche d’une rentabilité à cours terme.
Pureté de l’eau dans la réserve de Scandolà
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Bunifaziu
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Une montagne dans la mer
Le Cub Med I croisant devant Scandolà
La côte occidentale, de San Fiurenzu à la pointe de Campumoru
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a nature et l’histoire géologique de cette partie de la côte, essentiellement magmatique, expliquent pour une large part sa diversité. Les reliefs abrupts, qui ont donné naissance à des falaises, des caps et des pointes, sont formés, soit de variétés résistantes de granites, pauvres en minéraux tels le mica et certains feldspaths, donnant des couleurs claires comme à l’Île-Rousse ou dans les Calanche de Piana, soit de roches volcaniques comme dans les presqu’îles de Scandulà ou de Seninu. Les golfes et les baies ont été creusés dans des roches plus tendres, variétés de granites aux minéraux plus
Au nord de Portu, l’arche de Portellu
altérables, granitoïdes divers ou autres roches. Ils sont bordés par des collines arrondies, recouvertes d’un épais manteau de produit d’altération, l’arène granitique, comme à Calvi, à Savone (Sagone), à Aiacciu ou dans le Valincu. Les plages de sable et de galets qui tapissent les fonds des golfes ou des criques proviennent des matériaux transportés par les fleuves côtiers et redistribués par la mer (le Fiume Seccu et la Figarella pour Calvi, le Fangu pour Galeria, le Portu pour Portu, le Liamone pour Savone, la Gravona et le Prunelli pour Aiacciu et enfin le Taravu, I Baracci et le Rizzanesi pour le Valincu). Les galets sont issus de l’usure des blocs éboulés mis en mouvement par le flux et le reflux permanent des masses d’eau.
Cala d’Acudda
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Trains de houle sur la plage de l’Ostriconi
La taille des matériaux qui frangent le rivage est un excellent moyen d’apprécier, même par temps calme, l’hydrodynamisme d’une portion de littoral. Ainsi la plage de gros galets à l’ouest de la grande Sanguinaire témoigne de la violence des houles d’ouest qui viennent déferler sur la côte ouest de Mezzu Mare alors que les plages de sable fin de la rive nord du golfe d’Aiacciu s’expliquent par leur position abritée.
En s’asséchant partiellement il y a quelques millions d’années, la Méditerranée a permis aux fleuves de creuser des vallées qui se sont prolongées au large, et dont les parties inférieures ont été depuis réoccupées par la mer, donnant aux grands golfes cette morphologie particulière. Le creusement des criques et des baies est dû à la présence de grands accidents (failles) qui fragilisent les roches et facilitent leur déblaiement.
Outre l’érosion, qui continue son travail, il faut ajouter l’héritage d’une histoire longue et complexe. C’est à la présence d’un ancien volcan effondré en mer que la côte Nord du golfe de Portu doit sa sauvage et exceptionnelle beauté.
Cette part du littoral peut être subdivisée en deux secteurs : de l’embouchure de l’Alisu au « delta » du Fangu : la zone la plus proche du « continent » français. Les rivages souvent abrupts et inhospitaliers
Cala di Conca
Phare de Senetosa
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Dentelle de pierre ; calanche de Piana
présentent deux golfes significatifs : celui de San Fiurenzu et celui de Calvi, un certain nombre de baies plus réduites tapissées par de belles plages à l’embouchure de petits torrents côtiers : Lotu (ruisseau de Suarella), Saleccia (ruisseau de Liscu), Perraiola (Ostriconi), Lozari (Fiume Reginu), Algajola, Nicchiaretu et Crovani. de l’embouchure du Fangu à la pointe de Campumoru : les quatre grands golfes, subdivisé eux-mêmes en golfes et anses secondaires. Chaos granitiques et tafoni : des sculptures de détails Les granites sont généralement parcourus par de nombreuses fissures. L’eau qui circule à leur niveau provoque, par dissolution et par désagrégation, l’arrondissement progressif des blocs et la formation de l’arène granitique. Si l’arène disparaît avec l’érosion, il ne reste plus que les boules empilées constituant un chaos. La taille des blocs dépend de l’espacement initial des fissures et de la résistance à l’érosion du granite. Les tafoni (du corse tavone ou tavonu signifiant trou) correspondent à la forme d’érosion qui frappera le plus le visiteur de l’île. L’ubiquité des tafoni, leur présence sur toutes les variétés de roches, les sculptures fantasmagoriques qui leur sont dues, participent largement à l’originalité de nombreux paysages. Il s’agit de cavités de taille variable allant du petit pois (micro tafonu) à plusieurs mètres cubes. Le tafonu, qui peut débuter à partir de la disparition d’un cristal, se développe en s’agrandissant par l’intérieur et vers le haut, par désagrégation granulaire et libération de fines écailles. L’eau et le vent paraissent être les moteurs essentiels de la “tafonisation” par les alternances d’hydratation et de dessiccation. La cristallisation du sel et l’augmentation de volume qui résulte de la formation de petits cubes d’halite (le chlorure de sodium = le sel) semblent
Chaos de boules à Lavezzu
Les agents de la tafonisation : Casa di Roccapina
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Tafoni à la Punta Nera (Piannotoli-Caldareddu)
suffisantes pour provoquer la désagrégation granulaire. On parle de haloclastie. L’altération chimique est modeste comme le montre l’absence d’altération des cristaux de mica noir pourtant très sensibles. La vitesse de la tafonisation est assez rapide puisqu’il est possible d’observer des tafoni en formation dans des constructions anciennes telles certaines tours génoises où chapelles romanes. Il est possible de vérifier si un tafonu est « vivant » en passant la main sur la paroi supérieure. Si l’on y détache des grains ou des écailles de roche, le tafonu continu à se creuser. On trouve alors en généralement de la poussière et des débris de taille variable en pied de tafoni.
« Élephant » sur le chemin des crêtes à Aiacciu
Ils sont surtout abondants sur le littoral rocheux, en particulier dans les plus résistantes des roches (laves de la Punta Scandola, granite alcalin (riche en sodium) des Calanche, granites très clairs (leucocrates) du golfe du Valincu, etc.). Une variété de petites tailles « en nids d’abeille » se rencontre fréquemment dans les roches sombres (diorite, gabbro et granodiorite) comme par exemple dans le secteur de la Parata.
Tafoni en nids d’abeille
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La ria de Figari
Rias, golfes et falaises, de Campumoru à Sulinzara Les baies de Figari, le golfe de Ventilegne et d’innombrables petites cala, ou criques de la côte ouest, témoignent d’un rivage de submersion. L’envahissement par la mer de petites vallées creusées lors d’un niveau plus bas de celle-ci explique l’aspect du rivage. On remarquera notamment la longueur importante des golfes par rapport à leur largeur, une profondeur relativement faible, l’envahissement par la mer de tous les vallonnements latéraux, la présence de chenaux lagunaires et d’eaux dormantes à l’amont et enfin, des cordons littoraux isolant certaines de ces petites baies.
de la Sardaigne. Développées de la Cala di Paragan à l’ouest jusqu’à Capu Sperone, elles témoignent, grâce aux fossiles qu’elles contiennent, de leur dépôt dans une mer chaude et peu profonde il y a 20 millions d’années et de leur soulèvement depuis cette période à plus de 100 m au-dessus du niveau de la mer. L’immense corniche en surplomb façonnée dans des roches calcaires au débit en plaquettes sur laquelle un grand nombre de maisons de Bunifaziu semblent défier la stabilité, est une des curiosités de la Corse. Le port, long de plus de 1 700 m pour une largeur de 150 à 200 m, doit son existence à un accident tectonique (failles) et à son creusement par une rivière, lorsque le niveau de la mer était plus bas et le climat plus humide.
Cette portion de côte présente encore de vastes espaces restés sauvages.
Le rivage oriental est entaillé par quatre golfes, du sud au nord : Santa Manza, Santa Ghjulia, Portivechju le plus grand, et Pinareddu. Au-delà le rivage toujours rocheux est plus rectiligne et les baies, plus petites, sont en rapport avec de petits torrents côtiers : Tarcu, Favone, etc.
Les grandioses falaises de Bunifaziu sont formées d’un calcaire gréseux de couleur blanche et dominent de près de 100 m le détroit qui sépare la Corse
Cette portion de côte est assez urbanisée, et les possibilités de longues balades sont beaucoup moins nombreuses.
Quelques-unes unes des plus vastes plages de la Corse granitique tapissent les golfes de Murtoli ou de Roccapina.
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Cordon littoral et étang de Biguglia
Port de Campuloru
Cent kilomètres de plages : de Sulinzara à Bastia Au nord de Sulinzara et jusqu’aux portes de Bastia, la plaine orientale est bordée à l’est par une longue succession de plages interrompue seulement par l’embouchure des fleuves et les graus des étangs. Fille de la montagne, la plaine a été constituée, pour une large part, par les dépôts arrachés par les fleuves aux massifs montagneux, comme par exemple le Golu, le plus grand fleuve corse (80 km), ou le Tavignanu et le Fium’Orbu. La nature géologique des galets renseigne sur leur lieu d’origine. Ainsi le Golu transporte jusqu’à la mer des roches volcaniques (rhyolites) qui proviennent de la région du Cintu (le toit de la Corse : 2 706 m). Ces cours d’eau continuent encore aujourd’hui, leurs apports, même si les barrages et les prélèvements effectués par les carrières peuvent, en les limitant, fragiliser le trait de côte.
Grau d’Urbinu
dépôts contiennent parfois des fossiles marins (oursins, coraux, bivalves, etc.) et témoignent d’épisodes transgressifs. Les étangs lagunaires sont peu profonds (Palu au sud, Biguglia au nord). Ils sont issus d’une dépression isolée par un cordon sableux de la mer. Les étangs tectoniques ont été surcreusés lors de la régression quaternaire de la mer et aujourd’hui envahis par elle (Urbinu et Diana). Longtemps insalubre (paludisme) cette région attire depuis quelques années les populations du Nord de l’Europe ou les Italiens, qui n’ont qu’à traverser le canal de Corse. Les aménagements de la côte pour maintenir les graus des étangs ouverts et la création de ports bouleversent le transit des sables et accentuent l’érosion du littoral, provoquant par endroits un recul de la côte.
La plaine d’Aléria montre aussi la présence d’importants dépôts d’âge identique aux calcaires de Bunifaziu ou de San Fiurenzu, c’est-à-dire Tertiaire. Ces
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Côte est du Cap : de la tour de Santa Maria à celle d’Agnellu
Le Cap Corse : deux côtes différentes On y retrouve, l’opposition entre une côte occidentale abrupte et découpée et une côte orientale au relief plus atténué. La route côtière qui fait le tour du cap de Bastia à San Fiurenzu en fournit de remarquables illustrations. Elle traverse plusieurs plaines côtières et dessert de nombreuses marines à l’est et devient une spectaculaire route de corniche à l’ouest. Il faut plus du double de temps pour longer la face ouest qu’il n’en faut pour parcourir la face est. Par beau temps, la vision permanente des îles italiennes, Elbe, Capraia, voire la Gorgona rappelle la présence proche de l’Italie et suggère une profondeur modérée du canal de Corse. Au contraire, la raideur des pentes à l’ouest se poursuit sous l’eau. C’est probablement par le détroit séparant la Corse de l’Italie que, à l’occasion d’une régression du niveau de la mer, la faune (et l’homme ?) a peuplé la Corse quand celle-ci n’était séparée de l’Italie que par une quinzaine de kilomètres, lors des régressions quaternaires.
Côte ouest du Cap : Nonza, sa plage et la carrière d’amiante de Canari
(provenant de la transformation de roches préexistantes), la face est du cap Corse est surtout constituée de schistes et de calcaires (anciennes roches sédimentaires) assez tendres, alors que la côte ouest est dominée par les gabbros et les serpentinites, plus résistantes (anciennes roches magmatiques). Particularités signalées sur la façade ouest, les plages de couleur sombre d’Albu et de Nunza, sont formées par la redistribution des stériles de l’ancienne mine d’amiante de Canari et sont un des rares exemples de littoral gagnant sur la mer. Les roches calcaires claires rencontrées en se rapprochant de San Fiurenzu sont les mêmes matériaux, que celles de Bunifaziu, mais les couches sont redressées, témoignant de bouleversements postérieurs à leur dépôt. D’une largeur d’environ 10 kilomètres pour une longueur de plus de 40 kilomètres, et une altitude dépassant par endroits 1 000 mètres (1 322 m à la Cima a i Folicce), le Cap présente des paysages originaux, ou la mer est toujours présente, proche ou en toile de fond. De ses sommets on embrasse mer Tyrrhénienne et Méditerranée et il n’est pas rare de deviner les côtes de Toscane et parfois les Alpes.
C’est, une fois de plus, à la nature des roches et à l’histoire de leur mise en place que l’on doit ce contraste. Essentiellement formée de roches métamorphiques
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Les îles Finuchjarola
Les îles de l’île Il existe une centaine d’îlots et d’îles autour de la Corse. Certains ne sont séparés de leur grande sœur que par quelques mètres ou dizaines de mètres, d’autres sont éloignés de plusieurs milles. La plus grande, Lavezzu, fait quelques dizaines d’hectares, les plus petites ne font que quelques dizaines de mètres carrés. Au cours de la dernière régression marine, il y a environ 20 000 ans, au plus fort de la dernière glaciation, l’ensemble des îles actuelles était relié à la Corse, (l’existence d’autres masses rocheuses émergées, aujourd’hui recouvertes par quelques mètres d’eau, est probable). Lors de la remontée des eaux qui a suivi la fonte des glaces, des masses rocheuses ont été isolées du continent corse et n’émergent plus aujourd’hui que par leurs parties sommitales. Les îles de l’archipel des Lavezzi et des Cerbicali en sont un parfait exemple. Les chaos rocheux de l’île Lavezzu troués de tafoni se poursuivent sous l’eau. Il est probable que les premiers habitants de la Corse pouvaient se rendre dans l’archipel à pied sec (profondeur actuelle maximum de 20 mètres). C’est par d’anciennes liaisons de même type que s’explique la présence d’animaux qui n’ont pu traverser les bras de mer à la nage (amphibiens, reptiles). Isolées depuis quelques millénaires, ces petites populations sans échange entre elles fournissent de bons exemples d’un début de spéciation, c’est-à-dire d’évolution. La présence des îles en prolongement des caps et des promontoires, dans des détroits encombrés d’écueils, a entraîné l’équipement de plusieurs d’entre elles par des phares (Giraglia, Sanguinaires, Lavezzi etc.). Les îles granitiques du Sud-est ont été exploitées par les Romains qui y extrayaient des colonnes (Lavezzi, Cavallu, îlots de San Baïnzu). Certaines ont servi de support pour une tour génoise (Gargalu…) et étaient donc habitées par les Torregiani. Plus près de nous, les plus grandes des îles étaient « exploitées » par les éleveurs et recevaient chaque année des animaux “domestiques” (vaches, moutons et chèvres) qui, en broutant la végétation, maintenaient une certaine ouverture dans le maquis. Enfin, les îlots les plus éloignés des côtes Toru et Vaca dans le secteur des Cerbicali ont servi, un temps, de cibles à la marine nationale. Îlot de rhyolite dans la réserve de Scandolà
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Le couvert végétal
Maquis littoral à asphodèles et calycotomes
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e relief de la Corse et la raideur des pentes favorisent la succession sur une très courte distance horizontale de l’ensemble des étages de végétation, de 0 à plus de 2 700 mètres, de l’étage thermo méditerranéen à l’étage alpin. Les trois étages inférieurs intéressent le littoral : Thermo méditerranéen : ne dépasse pas en Corse l’altitude de 200 mètres. Température moyenne annuelle supérieure ou égale à 16 °C. Gelées exceptionnelles et de très courte durée (1 à 2 jours/an). Les précipitations ne dépassent pas en certains points du littoral 500 mm/an. Méso méditerranéen : peut atteindre 600 m d’altitude à l’ubac (Umbria) et jusqu’à 900 m à l’adret (Solana). Température moyenne annuelle plus froide et comprise entre 13 et 16 °C. Les jours de gel sont plus nombreux et les précipitations dépassent les 700 mm/an. Supra méditerranéen : jusqu’à 1 400 mètres à l’adret, un peu moins à l’ubac. Neige et gel sur plusieurs jours voire plusieurs semaines par an. Des précipitations approchant les 1 000 mm/an ne sont pas rares.
Cistes dans le maquis méso méditerranéen
La sécheresse estivale et surtout sa durée constituent un facteur limitant. Les fortes températures peuvent aussi intervenir pour expliquer la répartition des végétaux. La longue canicule de l’été 2003 (plus de 3 mois sans précipitation) avec des températures maximales records, est très révélatrice de l’action de ces paramètres sur la végétation. Pour la première fois, de mémoire d’homme, on a assisté à des mortalités importantes sur les végétaux du maquis : arbousiers, genévriers, etc.
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Pins maritimes dans le maquis supra méditerranéen
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Ciste de Crête et « bave » de Cicadelle
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Rameau fleuri de calycotome
Le maquis Que recouvre ce mot employé aujourd’hui dans la langue française bien au-delà de son contexte végétal ? Historiquement : « Les Corses désignent sous le nom de macchja une végétation arbustive d’une hauteur suffisante pour permettre à des hommes de s’y cacher et d’y vivre à l’écart de leurs semblables… » J. Gamisans Dans cette acception la traduction du mot a fait fortune au point de désigner un refuge, voire même l’action de s’y cacher pour résister « prendre le maquis ». La mythologie romantique autour des « bandits d’honneur » n’aurait sans doute pas eu le succès qu’elle a connu sans la référence au « palais vert ». La réalité est plus prosaïque, car il est difficile de survivre longtemps dans le maquis sans complicité et ravitaillement, ce qui valorise le mot en y ajoutant la notion de solidarité plus ou moins spontanée d’ailleurs.
Phyllaire à large feuille
De leur côté, les naturalistes « utilisent le plus souvent ce terme pour désigner la végétation arbustive plus ou moins élevée, à feuilles dures et persistantes, dans les régions à climat méditerranéen assez chaud et à substrats siliceux, telles que la Corse ou le massif des Maures (Provence). » J. Gamisans. Le maquis, en tant que formation végétale colonisant les anciennes cultures, peut avoir une connotation négative, évoquant l’abandon du territoire, voire sa pauvreté. « Ce n’est que du maquis ! » Enfin, la difficulté de progression dans le maquis, la facilité de s’y égarer font que le mot maquis est souvent associé aux difficultés de compréhension pour le non spécialiste : le « maquis des lois » en est une illustration. Citons pour terminer un texte de 1883 : « Le maquis est la note caractéristique de la Corse, celle qui en fait un pays à part. Faites-le disparaître, et il n’y aura plus
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Smilax (salsepareille) : feuilles et fruits
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Le « palais vert »
ni merles, ni sangliers, ni bandits. Avec les dernières bruyères, dont la racine sert à faire des pipes excellentes, la grande poésie fuira à tire d’ailes de ce pays… Il y aura peut-être par le monde quelques bons crus de plus, mais il n’y aura plus de Corse, et ceux qui aiment les pays primitifs iront les chercher loin… » Thèo.
Épiaire poisseuse : Stachys glutinosa
Des végétaux adaptés aux conditions climatiques Les végétaux du maquis sont pourvus de caractères adaptatifs leur permettant d’éviter les pertes d’eau. Les feuilles sont souvent très réduites ou transformées en épines ou couvertes d’une cuticule épaisse sur leur face supérieure. Leurs faces inférieures sont parfois recouvertes d’un feutrage de poils. Les stomates, orifices par lesquels les feuilles peuvent réaliser les échanges gazeux sont situés sur la face inférieure, au fond de cryptes. Les feuilles peuvent s’enrouler sur elles-mêmes, peuvent s’orienter par rapport au soleil, etc. Les feuilles sont en général résistantes et persistantes. « En fait, leurs feuilles tombent (souvent en juin, après une durée de vie de 14 à 20 mois) mais bien après que de nouvelles feuilles ont été mises en place. Il en résulte un feuillage permanent… » De nombreux végétaux sont annuels et passent la mauvaise saison (l’été !) à l’état de graines, bulbes ou autres tubercules. Les parties végétatives aériennes étant sèches.
Herbe aux chats : Teucrium marum
À la fin de l’hiver ou au début du printemps le maquis littoral est le plus fleuri, les annuelles le parent de mille couleurs. L’odeur de la Corse Au-delà de la référence impériale « Je la reconnais à l’odeur qu’elle exhale, je l’aurais reconnue les yeux fermés… » De Napoléon à Sainte Hélène, il est vrai que de nombreux végétaux du maquis sécrètent des essences aromatiques : Immortelles, Romarin, lentisque, germandrée, épiaire, etc.
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Incendie de maquis aux portes d’Aiacciu
« L’odeur du maquis vient au-devant de vous au large du port d’Ajaccio et ne vous quitte plus. En rouvrant, au retour mes valises, je la retrouve sur mes vêtements enfermés. C’est une odeur sèche, chaude, résineuse mais sur cette exhalaison de pinède surchauffée s’exaltent des essences plus délicates : tantôt sucrées et presque mielleuses… tantôt épicées et presque sacramentelles, comme s’il brûlait par moments un grain d’encens. » J. Gracq. Une trompeuse impression de régénération perpétuelle
tableau est moins idyllique. Certes le maquis se régénère, mais à la condition que les incendies ne soient pas trop fréquents, qu’ils n’entraînent pas la destruction des sols à la suite des ruissellements qui accompagnent les pluies orageuses d’automne. De plus, les incendies successifs avantagent progressivement les végétaux pyrophytes, (résistant le mieux à l’incendie parce qu’ils possèdent des parties souterraines non détruites par le feu, ou parce que leurs graines ont besoin pour germer d’espaces dégagés), etc.
En Corse les maquis brûlent souvent et se régénèrent avec une apparente facilité. Bruyères et arbousiers pour ne parler que d’eux repartent à partir de la souche quelques semaines après l’incendie. La cicatrice noircie laissée par la végétation détruite est rapidement (quelques années) remplacée par un nouveau maquis.
Il suffit pour se convaincre de l’action néfaste du feu d’observer des zones situées dans les étages méditerranéens ou le feu est encore employé comme méthode de gestion du territoire (région de Corte, golfe de Lava, etc.).
C’est sans doute à cause de la puissance apparente de la régénération du maquis que les « scientifiques » qui ont accompagné la conquête de la Corse par la France ont cru à l’exceptionnelle richesse de certains sols. De fait le
Une formation végétale actuellement en expansion Le titre de ce paragraphe n’est qu’en contradiction apparente avec le précédent. La déprise agricole de nombreux secteurs de l’île depuis plusieurs décennies a
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Le maquis au cœur de l’été
entraîné entre autres l’abandon des cultures en terrasse. Ces dernières ont alors été très vite envahies par les plantes pionnières du maquis : cistes par exemple. Puis les arbustes (arbousiers, lentisques, phyllaires, etc.), se sont installés et progressivement les terrasses ont disparu, cachées par le maquis. Il suffit alors d’un incendie pour qu’un versant recouvert de maquis laisse apparaître une succession de terrasses qui étaient parfois encore cultivées avant la deuxième guerre mondiale. Des utilisations multiples par l’homme Répétons-le, le maquis a joué en tout premier lieu, et tout au long de l’histoire tragique de la Corse, un rôle de refuge. Mais il a été aussi largement utilisé comme combustible. Le bois sert, bien sûr, à faire directement du feu, mais il a aussi été à l’origine de la confection de charbon de bois, pour l’usage local mais aussi pour l’exportation (de très nombreuses aires circulaires témoignent de cette activité).
Un incendie de couleur : floraison printannière des calycotomes au Capu Rossu
Les souches de bruyères arborescentes sont encore localement utilisées pour la fabrication artisanale d’ébauchons de pipes. Les jeunes rameaux tendres d’arbousier et d’autres arbustes (myrte, olivier sauvage, cytise) sont consommés par les troupeaux, en particulier d’ovins et de caprins, les bergers coupant parfois eux-mêmes ces rameaux pour les donner aux bêtes (a frasca). Les caprins se nourrissent en sus de bruyère, des ronces, de phyllaires, de clématite et des feuilles sèches d’asphodèles. C’est par contre en raison de la difficulté pour les animaux d’utiliser les végétaux du maquis trop touffu, que l’on doit probablement un certain nombre d’incendies pastoraux. Depuis quelques années l’extraction par distillation des huiles essentielles de plusieurs végétaux du maquis (myrte, lentisque, genévrier, romarin, immortelle, etc.) se développe. Il y a aujourd’hui plusieurs distilleries dans l’île. Certaines des essences sont utilisées dans une nouvelle branche des médecines douces : l’aromathérapie.
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II. 75 balades et PAR_LES_CHEMINS_1_99_Corrigé.indd 58
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Tour et presqu’île d’Omigna
t randonnées Au cours de balades réalisables en famille ou de randonnées plus sportives, les utilisateurs de cet ouvrage découvriront certains des plus beaux et parfois des plus sauvages paysages de l’île. Ceux-ci sont souvent chargés d’histoire et le cours de nombreuses balades permet de le vérifier : dolmen et menhirs, sites fortifiés, parfois depuis fort longtemps, tours, églises, etc. À cette histoire officielle s’ajoute, plus discrète, une histoire immémoriale que le randonneur découvrira au détour d’un sentier : cabanes en pierres sèches, terrasses, aires à blé, sources, chemin dallé, etc.… Nous proposons des itinéraires de bord de mer quand cela est possible comme par exemple dans le désert des Agriate ou dans le secteur entre Campumoru et Bunifaziu.
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Lorsque la cote est trop rocheuse et/ou parfois très urbanisée nous avons choisi des itinéraires en balcon : rives du golfe d’Aiacciu, secteur au-dessus de Bastia, côte entre Galeria et Girolata, etc. Nous avons également privilégié de petits sommets permettant de d’embrasser d’un coup d’œil un golfe ou une portion de littoral. Si certains de ces sommets sont classiques comme le Capu d’Ortu ou le Capu Rossu, nous en avons sélectionné de beaucoup moins connu, tels la Punta di a Vita, la Cime Zuccarelli, etc., qui offrent des vues originales, tant sur le littoral qu’ils dominent que sur la haute chaine qui leur sert de toile de fond. Il est ainsi possible de vérifier en permanence la véracité de deux des aphorismes les plus répétés concernant la Corse : elle est « une montagne dans la mer » et « l’île de Beauté ».
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La face ouest du Cap Corse et une partie du « désert des Agriates » avec les embouchures du Valdolese et du Fiume Santu
a côte orientale est peu escarpée dans l’ensemble. De modestes plaines alluviales se développent perpendiculairement au rivage. C’est à la partie supérieure de ces vallées que l’on trouve les nombreux hameaux, alors qu’à leur débouché en mer « les marines » ne constituent pas de véritables ports.
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La côte occidentale est suivant les propos de Castelnau, une « côte en lignes brisées ».
C’est dans les environs de Macinaghju (Macinaggio), le seul véritable abri de cette côte, à la Punta di a Coscia précisément, que se trouvent probablement les plus anciens vestiges aujourd’hui connus de la présence humaine dans l’île. La trace en somme des premiers immigrants.
Avant l’exploitation de l’amiante à Canari, les plages étaient particulièrement réduites et ne se rencontraient qu’au fond de modestes criques situées au débouché de petits « fleuves ». Dans sa moitié sud, les villages, constitués de plusieurs hameaux, n’utilisent pas les thalwegs mais sont installés en balcons étagés. Au contraire, plus au nord, le modelé du relief est plus adouci et les villages se développent dans « de verdoyantes conques largement ouvertes sur la mer… ».
À l’autre extrémité, côté bastiais, les plaines côtières disparaissent et le littoral devient plus abrupt.
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Elle présente deux promontoires : la Punta di Cannelle et la Punta di Minerviu, aux niveaux desquels on rencontre de forts escarpements de la côte, obligeant la route à s’élever en altitude.
Le golfe de San Fiurenzu (Saint Florent) se développe sur 6 km, de la Punta Mortella à l’ouest jusqu’à la Punta Vecchja à l’est, à la racine occidentale du Cap. Il est bordé coté terre par le bourrelet de calcaire qui culmine au Monte Sant’Anghjelu (355 m), présente, une fois n’est pas coutume une faible bathymétrie, puisque l’isobathe – 50 mètres pénètre à peine dans le golfe. Une certaine dissymétrie bathymétrique et morphologique existe également au niveau de ses rives. Elle s’explique en partie par la différence de nature géologique (côte nord et est calcaire, côte ouest gneissique).
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Cap Corse
CAP CORSE CORS de Bastia à San Fiurenzu
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Macinaghju Centuri Les roches, la réserve des Finuchjarola
L’une des randonnées littorales les plus réputées.
Vestige de moulin à vent, port de Macinaghju et îles Finuchjarola
Itinéraire 1000 m
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epuis le port de Macinaghju, on traverse, une grande plage de galets en se déplaçant vers le nord, en direction de la Punta di a Coscia. Sur la colline calcaire de même nom : vestiges de fours à chaux, carrière dans le calcaire, ruines d’un ancien moulin à vent, vestiges d’une construction militaire avec un vieux canon. Il daterait de l’époque Paoline et de l’expédition à Capraia. Côté mer présence d’un ancien embarcadère pour la chaux, de dunes cimentées (éolianites) et d’une grotte. C’est dans cette dernière et à son voisinage qu’on a trouvé ce qui est considéré comme les plus anciennes traces de la présence humaine en Corse. De la pointe plusieurs sentiers permettent de rejoindre la plage de Tamarone. Deux possibilités principales s’offrent alors : longer le littoral en contournant par la droite le Monte di a Guardia (vues remarquables sur les trois îlots constituant la réserve des Finuchjarola) ; gagner directement la chapelle aux deux absides, puis la tour de Santa Maria di a Chjapella par une piste passant à gauche du Monte di a Guardia. Après avoir admiré la
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EN ABRÉGÉ… Sentier combinant les parties littorales et en balcon. Temps de parcours A : Macinaghju-Centuri : 8 h ; A/R Macinaghju-Vercaghju : 6 h ; 6 h enfin pour le circuit depuis Centuri. Carte Cap Corse pli B-C, 1-3 Difficulté 2, facile, mais long. Dénivelé Plusieurs centaines de mètres (environ 700 m) par segment de 80 à 100 m. Balisage Cairns et traits jaunes (partiellement effacés et remplacés par des plots en bois), une partie non balisé pour le circuit depuis Centuri. Période Toute l’année mais à éviter toutefois par fortes chaleurs. Le sentier peut être interdit lorsque les risques d’incendie sont trop forts. Dernière visite partielle 2010.
Accès et stationnement On peut garer sa voiture sur le port de Macinaghju après avoir laissé un second véhicule à Vercaghju (Barcaggiu) ou à Centuri. On peut depuis Macinaghju atteindre la plage de Tamarone par une piste ouverte aux véhicules.
La presqu’île de la Coscia
Les roches de l’itinéraire ou un catalogue presque complet des roches de la Corse alpine
Remarques L’itinéraire peut être découpé en deux parties avec un arrêt à Vercaghju, voire même un aller retour MacinaghjuVercaghju-Macinaghju si l’on ne possède qu’une voiture. Cet itinéraire est l’un des sentiers phares du Conservatoire du littoral. Enfin on peut réaliser un très joli circuit en partant et revenant à Centuri.
La Punta di a Coscia et la Punta di a Guardia sont formées de roches sédimentaires variées : calcaires, grès dunaires, conglomérats (galets cimentés). L’ensemble des terrains auxquels on pourrait rajouter les roches des îles Finuchjarola constitue une formation géologique qui ne s’est pas déposée ici mais qui s’est formée à une certaine distance de Macinaghju, puis qui a été charriée ultérieurement dans le secteur. On parle de nappe de charriage.
Filon de gabbro dans la péridotite
De Santa Maria di a Chjapella à la tour de l’Agnone on rencontre successivement des schistes qui sont d’anciennes vases sousmarines, des prasinites qui correspondent à d’anciennes laves sous marines, des gabbros qui se sont refroidis dans la chambre magmatique et des serpentinites qui sont d’anciennes péridotites. Les roches originelles ont subi de fortes transformations (métamorphisme). Des minéraux nouveaux se sont formés, donnant aux roches des
teintes à dominante verte, et surtout une schistosité entraînant un débit en dalles est apparue. Sur la fin de la randonnée le sentier recoupe une roche métamorphique très différente : de couleur claire, elle ressemble à un granite par sa constitution minéralogique et en diffère par la présence de feuillets. Il s’agit d’un gneiss. L’originalité géologique de l’itinéraire tient au fait que l’on traverse des péridotites non transformées. Ces roches sont en général situées à plusieurs dizaines de kilomètres de profondeur et forment le manteau terrestre. Il est donc exceptionnel d’avoir de telles roches à l’affleurement et l’extrémité nord-ouest du Cap est une véritable curiosité géologique connue dans le monde des géologues. La tour de Santa Maria est constituée de prasinites (roches vertes) et de schistes gris. Les grès dunaires jaunes, originaires de la Punta di a Coscia, très faciles à tailler ont été utilisés pour construire une voute. La répartition des matériaux montre (ce qui est confirmé par les textes) que la tour a fait l’objet d’une reconstruction avec utilisation d’un matériau différent de celui utilisé au départ.
Cap Corse
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1 tour, coupée en deux en 1793 par la flotte de Nelson, qui repose sur des schistes argileux très plissés, poursuivre sur le sentier et passer successivement à la cala Ghjinuvesa et à la cala Francesa (roches vertes de type prasinites puis gabbros). Entre les deux cala le Monte Bughju recèle les vestiges d’un oppidum romain. Au-delà, le sentier prend un peu d’altitude et passe dans les serpentinites. Du point culminant de cette première partie : belles vues sur l’itinéraire déjà parcouru, sur la tour d’Agnellu, l’îlot de la Giraglia à 2 km, sa tour génoise et son phare. Ce dernier, l’un des plus puissants de Méditerranée, a été allumé pour la première fois en 1848. Sa portée est voisine de 60 km. On atteint, de ce point, la tour en une quinzaine de minutes, puis en longeant la côte vers l’ouest, les dunes, végétalisées par endroits par les genévriers de Phénicie. Après avoir longé la belle plage de la Cala et avoir traversé sur une passerelle le ruisseau d’Acqua Tignosa, on rejoint le hameau et le petit port de Barcaggiu (Vercaghju). Si l’on continue, il faut gagner le hameau de Tollare (Dollare) par une succession de petites criques puis par une petite plage de galets juste avant le hameau. La deuxième partie de l’itinéraire (Dollare-Centuri) est parfois plus éloignée du littoral. Elle est également plus accidentée et de type « montagnes russes ». Elle peut, elle aussi, se faire en aller retour entre Centuri et Tollare si l’on ne dispose que d’une seule voiture. Dès le départ de Dollare le sentier quitte la côte et remonte vers l’intérieur des terres et le col de Ghjuncaghja (140 m). Il redescend ensuite vers la cala di l’Arinella. Celle-ci à peine atteinte il faut rejoindre le col de Riuzzulu (85 m). On recoupe alors la piste privée du sémaphore de Monte Grossu. Chercher au
Centuri et îlot de Capense
De la tour d’Agnellu à Vercaghju
niveau d’une aire d’hélicoptère le sentier qui conduit au ruisseau de Grotta a e Piane. Un sentier en lacets permet d’atteindre un nouveau col à 217 m d’altitude. La couleur des roches, les falaises et l’absence de construction rendent ce paysage original et austère. Sur le plan géologique on foule une véritable curiosité géologique. Les « montagnes russes » ne sont pas finies, il faut en effet perdre à nouveau de l’altitude pour atteindre le lieu-dit Sundarelli, puis suivre à flanc de montagne le sentier entre les pointes de Vittellaghju et de Tizzioni. Une succession de thalweg, de petites montées et descentes nous rapprochent de Centuri. On longe des bergeries troglodytiques en ruines, puis on rejoint enfin le littoral et des ruines avant d’atteindre le terme de la randonnée.
Circuits à partir de Centuri 1
Circuit passant par Canelle, Punta Tizzioli, Monte Maio et retour
Se rendre au port de Centuri et le traverser en admirant l’île de Capense qui se trouve au sud-ouest. Cet îlot, propriété du conservatoire du littoral abrite une colonie de goéland d’Audoin et son accès est interdit. Chercher au nord du port la piste en terre qui s’élève, direction nord-est vers le hameau de Cannelle. Admirer lors de la traversée du hameau l’utilisation des roches pour le dallage des ruelles, les voutes des maisons. Ne pas manquer d’aller voir la fontaine du village. Dans la ruelle principale, au niveau d’une croix en bois prendre une raide montée pour rejoindre les plus hautes maisons du hameau et trouver le départ du sentier. Ce dernier, de direction nord-ouest, s’élève lentement en fournissant des vues remarquables sur le secteur de Centuri. D’abord large et bien dallé, il est bientôt envahi par une végétation gênante par endroits. Il s’infléchit vers le nord en direction de la Punta Tizzioli. Arrivée sur la crête on aperçoit alors les ruines d’un ensemble de constructions au lieu-dit Grotta a e Piane. Groupées autour d’un petit relief on notera surtout une remarquable construction voutée, mais également un nombre important de ruines. Il faut maintenant gagner sans sentier le point culminant de la randonnée le Monte Maio (359 m) au nord. La seule difficulté consiste à atteindre la dépression ou prend naissance le ruisseau de Grotta a e Piane en louvoyant au cœur du maquis. La remontée sur le Monte Maio au milieu d’une végétation très clairsemée ne présente pas de véritable problème.
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EN ABRÉGÉ….. Sur le plan géologique on est passé des gneiss clairs de Centuri aux péridoaaaaaaaaaaaaaaaa tites du Monte Maggiore. Le contact se trouvant au voisinage du ruisseau. DuTemps sommet, belles vues sur l’île de la Giraglia et l’extrémité du Cap. de parcours aaaaaaaaaaaaaaa Descendre vers la mer, direction nord-ouest, pour retrouver le sentier des douaniers Carte et par ce dernier (voir itinéraire ci-dessus) revenir à Centuri. Caaaaaaaaa 2
Circuit à partir du col de la Serra
AuDiffi colculté di à Serra sur la D 80, se rendre au moulin Mattei (404 m) à l’extérieur aaaaaaaaaaaa
récemment restauré. Vues remarquables sur Centuri et une partie du rivage Déniveléde la pointe du Cap. C’est en ce point que l’on prendra la pleine occidental aaaaaaaaaaaaaaa conscience du caractère très accidenté de la façade occidentale du Cap. Balisage vers le nord, par un chemin en descente qui reste à proximité de Poursuivre la aaaaaaaaaaaaaaa ligne de partage des eaux.
Abandonner Période le chemin, au niveau d’une barre rocheuse, pour prendre une aaaaaaaaaa sente qui se faufile dans le maquis. Un cairn indique habituellement le début de la sente. pas hésiter à revenir sur ses pas si on atteint une construcDernière visite Ne partielle tion ruinée en bordure du chemin. On est en effet allé trop loin vers l’est. aaaaaaaaaaaa Après un parcours d’environ 2 km on atteint le secteur de Grotta a e Piane. Continuer plein nord, d’abord en descente, puis en remontant vers le Accès et stationnement Monte Maio. aaaaaaaaaaaa Si on a la chance de déboucher au sommet après une journée de grand Remarques vent, on observera alors en plus des îles de Capraia et d’Elbe, l’île de la aaaaaaaaaaaa Gorgone et les côtes italiennes. Du sommet se diriger vers le sud-ouest en restant d’abord en crête puis rejoindre le col coté 217 m et la Grotta a e Piane où l’on retrouve le sentier du départ pour gagner le moulin Mattei. Ce circuit d’une demi-journée s‘effectue pour l’essentiel à partir de la Grotta a e Piana dans une roche vert très foncée : la péridotite. Des filons décimétriques la recoupent. Ils sont particulièrement visibles en bord de mer et ils sont formés par deux types de gros cristaux pouvant dépasser plusieurs centimètres : pyroxène (foncé) et feldspath (clair). La roche est un gabbro et elle est issue de la fusion partielle de la péridotite. Si le magma qui a refroidi lentement en profondeur était arrivé liquide à la surface le produit obtenu aurait été un basalte.
Les terrains du conservatoire à la pointe du Cap Ce dernier possède : l’îlot de Capense d’une superficie de 2 hectares. Le débarquement y est interdit pour protéger une colonie de goélands d’Audoin ; le secteur du moulin Mattei, récemment restauré (2 hectares) ; le secteur de Capandula-Barcaghju, traversé par le sentier du littoral (superficie 657 hectares).
La réserve des Finuchjarola La réserve a été créée en 1987 pour protéger les oiseaux marins et en particulier le goéland d’Audoin. C’est en effet sur ces îles que se trouve aujourd’hui la plus importante population corse de ce goéland très rare par ailleurs. Parmi les points de règlement rappelons qu’il est interdit de débarquer sur les îles pendant la période de nidification soit de mars à août. Les goélands d’Audoin sont prédatés par le rat noir qui est présent sur les îles et sans doute également par le goéland leucophée. Des îles Finuchjarola à l’extrémité est du Cap
Cap Corse
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