Les divorcés-remariés peuvent-ils communier ?

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ISBN : 978-2-87299-303-1

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www.editionsjesuites.com

Illustration de couverture : Pixabay.com

Ignace BERTEN, dominicain belge, est thĂŠologien. Il est auteur, entre autres, de La nouvelle Europe (FidĂŠlitĂŠ, 2005), Croire en un Dieu trinitaire (FidĂŠlitĂŠ, 2008) et EnterrĂŠe, la doctrine sociale ? (avec A. Buekens et L. Martinez, Lumen vitae, 2009).

IGNACE BERTEN

Les divorcÊs remariÊs peuvent-ils communier ? Enjeux ecclÊsiaux des dÊbats autour du Synode sur la famille et d’Amoris laetitia

la part-Dieu

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our l’opinion publique en gĂŠnĂŠral et pour une large majoritĂŠ des catholiques, le remariage est perçu comme un engagement positif et porteur de sens. Que l’Église exclue ces croyants de la communion est devenu incomprĂŠhensible et scandaleux, et le discours selon lequel ces catholiques ne sont pas ÂŤexcommuniĂŠsÂť mais ÂŤexclus de la communion eucharistiqueÂť est perçu comme une pirouette hypocrite. La majoritĂŠ des ĂŠvĂŞques en Europe occidentale, mais aussi ailleurs, se montrent sensibles Ă cette question et Ă cette expĂŠrience: ouvrir l’accès Ă la communion, Ă certaines conditions, est une nĂŠcessitĂŠ. L’auteur recueille et analyse les arguments avancĂŠs de part et d’autre avant, pendant et après le Synode sur la famille, jusqu’aux rĂŠactions fort contrastĂŠes Ă l’exhortation Amoris laetitia. S’il donne raison Ă ceux qui dĂŠclarent qu’il n’est pas possible de changer la discipline sans changer la doctrine, il insiste sur le fait que la discipline doit ĂŞtre modifiĂŠe, ce qui suppose un changement de la doctrine. Ce questionnement sur le statut de la doctrine l’invite alors Ă rĂŠflĂŠchir sur l’autoritĂŠ magistĂŠrielle dans l’Église.

Les divorcÊs remariÊs peuvent-ils communier? • Ignace Berten

la part-Dieu donner raison

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Ignace BERTEN

Les divorcés remariés peuvent-ils communier ? Enjeux ecclésiaux des débats autour du Synode sur la famille et d’Amoris laetitia


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La part-Dieu, 31 Une collection dirigée par Luis Martínez

Du même auteur Christ pour les pauvres : Dieu à la marge de l’histoire, Cerf, 1989. Travailler pour vivre ? (avec J.-Cl. Lavigne), Éditions de l’Atelier, 1997. Figures bibliques et sens du travail, Lumen Vitae, 1998. Nations et Patries : échos bibliques (avec J.-Cl. Lavigne), Lumen Vitae, 2001. Pour une Europe forte et puissante : un défi éthique pour l’Europe politique, Luc Pire, 2001. Mondialisation et universalisme (avec J.-Cl. Lavigne), Lumen Vitae, 2003. La nouvelle Europe, Fidélité, 2005. Croire en un Dieu trinitaire, Fidélité, 2008. Direction de collectifs : Les rendez-vous de Saint-Domingue : enjeux d’un anniversaire (1492-1992) (avec R. Luneau), Centurion, 1991. Travail et solidarité : éthique et spiritualité, Apogée, 1996 Enterrée, la doctrine sociale ? (avec A. Buekens et L. Martinez), Lumen Vitae, 2009.

© 2017 Éditions jésuites 7, rue Blondeau, 5000 Namur (Belgique) 14, rue d’Assas, 75006 Paris (France) www.editionsjesuites.com ISBN : 978-2-87299-303-1 D 2017/4255/11


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INTRoDUCTIoN

À l’initiative du pape François, un synode consacré à la famille a été convoqué et s’est développé en deux temps. Il s’est agi d’un événement ecclésial particulièrement important. Il est trop tôt pour évaluer ce qu’en seront les effets ou les fruits pour l’Église catholique à moyen et à plus long terme. Une évidence : par rapport aux différents synodes des évêques qui ont eu lieu depuis le concile Vatican II — la première session de ce Synode sur la famille a été la 3e assemblée extraordinaire du synode des évêques, tandis que la deuxième session en a été la 14e assemblée ordinaire —, ce Synode sur la famille a eu un retentissement incomparable dans les communautés ecclésiales et dans les médias. Le Synode sur la famille était, selon la volonté du pape François, un synode pastoral. Une évaluation de cet événement doit se faire à partir de deux perspectives différentes, mais complémentaires. La première est proprement pastorale. En quoi le synode, mais surtout la conclusion de ce synode qu’est l’exhortation apostolique Amoris laetitia seront source d’une pastorale renouvelée du couple et de la famille dans les Églises locales ? Quelles initiatives nouvelles, et surtout quelles approches nouvelles ? Selon la façon dont sera reçu Amoris laetitia par les Églises (conférences épiscopales, diocèses, paroisses), quelles réponses ou non-réponses aux défis réels et multiples posés par la diversité des situations familiales aujourd’hui ? La deuxième perspective est tout autre. Le synode dans son processus même et dans ses conclusions, jusqu’à Amoris laetitia, est un


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événement ecclésial majeur. Il pose des questions fondamentales, entre autres, sur le statut de la vérité dans l’Église, le rôle de l’autorité magistérielle, la conception de l’unité doctrinale et pastorale de l’Église, le statut de l’éthique dans le discours doctrinal et pastoral de l’Église. C’est cette deuxième perspective que je me propose de développer dans cette étude. Ce choix repose sur une conviction : à moyen et long terme, les conséquences ou les effets de ce synode sur le visage et le fonctionnement de notre Église peuvent être considérables. Et je suis convaincu qu’une réflexion sur ces deux plans est indispensable : le travail proprement pastoral à la base et la rencontre des défis proprement théologiques touchés ou soulevés par le processus du synode et sa conclusion dans Amoris laetitia. L’objectif de cette étude est de proposer une analyse de cet événement ecclésial important de ce second point de vue, tant à partir du déroulement même du synode que sur la base des débats qui ont eu lieu au sein de l’Église catholique tout au long de celui-ci et dans sa suite, jusqu’à la publication d’Amoris laetitia, et les réactions et commentaires que cette exhortation a suscités. Cette analyse essaie d’être aussi objective que possible, en donnant écho des diverses positions sans les déformer ni les simplifier1. Mais je ne suis pas neutre : ce travail est porté par l’espoir d’un changement de la part de l’Église sur les questions les plus débattues2. Je suis animé par la conviction que dans ce domaine et dans d’autres, évangéliquement, 1.¥Mes sources principales : d’abord évidemment les documents divers tels qu’ils ont été publiés sur le site du Vatican : www.vatican.va et www.press.vatican.va ; l’agence romaine Zenit, proche du Vatican et l’agence belge Cathobel ; divers journaux et revues francophones, mais plus particulièrement La Croix, et son site complémentaire Ubi & Orbi ; du côté anglophone : The Tablet et The National Catholic Reporter ; le site Global Pulse Magazine ; le site du vaticaniste Sandro Magister, www.chiesa.espressonline.it [Chiesa], dans son édition française, et à l’occasion son blog en italien Settimo Cielo. Magister est ratzingerien, mais laisse parfois entendre que Benoît XVI n’était pas assez ferme ; il est radicalement critique vis-à-vis de François, décrébilisant et déligitimant systématiquement son enseignement ; l’intérêt de son site est qu’il publie des textes d’un peu partout allant dans son sens, mais aussi des textes favorables au pape, pour les critiquer. Quand ma référence n’est pas une publication ou un site francophone, j’ai traduit moi-même les textes originaux anglais, allemands, italiens ou espagnols. 2.¥C’est la raison pour laquelle je parle à différents moments en « je ».


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tant la pratique que la doctrine de l’Église devraient changer. Par ailleurs, cette analyse ne prétend évidemment pas à l’exhaustivité : une multitude d’études et de prises de position ont été publiées. Je n’ai eu accès qu’à une fraction d’entre elles — principalement dans ce qui est publié en français ou en anglais —, mais que je crois significatives3. Depuis l’annonce du synode, trois réalités concernant la famille ont été l’objet de questionnement et largement de controverses en ce qui concerne les deux derniers : la contraception (et la remise en cause de la doctrine d’Humanae vitae), l’accueil des divorcés remariés par l’Église et leur accès à la communion, les homosexuels et la relation homosexuelle. Les débats les plus vifs concernent les divorcés remariés. Ils ont été passionnés et violents parfois. La question concernant l’accès à la communion des divorcés remariés n’est pas nouvelle. Jean-Paul II en a explicitement traité dans son exhortation apostolique Familiaris consortio de 1981, faisant suite au premier Synode sur la famille (1980) : il excluait toute possibilité d’accès à la communion pour les divorcés remariés, sauf s’ils s’engageaient à vivre en frère et sœur. Dans certains diocèses, une pastorale ouverte dans ce domaine existait déjà. Au milieu des années 1970, dans le Brabant wallon (vicariat général dépendant du diocèse de Malines-Bruxelles), à l’initiative de l’abbé Henri Weber (adjoint du vicaire général) et du P. Louis Dingemans, dominicain, puis à Bruxelles, est mise en place une pastorale pour les personnes divorcées et remariées. Cette pastorale proposait pour les divorcés remariés qui le souhaitent un accompagnement et un cheminement conduisant, à certaines conditions, à une réconciliation eucharistique. Cette pastorale avait l’appui discret de l’archevêque, le cardinal Suenens. Plus récemment en Allemagne et de façon plus officielle et publique, les évêques de la province ecclésiastique du Rhin supérieur promeuvent une pastorale qui va dans ce sens. Le 10 juillet 1993, ils publient une communication à ce sujet. Cette communication est 3.¥Je cite parfois assez longuement les documents (sans les citer intégralement) en raison de leur caractère significatif et parce qu’ils ne sont pas toujours facilement accessibles, d’autant plus que les textes diffusés par Internet ne restent pas toujours présents sur les sites. Ainsi il est possible de juger sur pièces.


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signée d’oskar Saier, archevêque de Fribourg-en-Brisgau, Karl Lehmann, évêque de Mayence et Walter Kasper évêque de RottenburgStuttgart. Les divorcés remariés doivent savoir qu’ils sont acceptés dans la communauté et que la communauté a la compréhension de leur situation difficile. Ils doivent faire l’expérience de l’Église en tant que communauté de guérison et d’aide. La communauté doit les aider à réfléchir sur l’histoire de leur vie et de leur foi, à reconnaître leur culpabilité, mais aussi à faire l’expérience du pardon. Cela nécessite dialogue et conseil. Une nouvelle orientation de vie n’est possible que lorsque les ombres du passé sont traitées en un dialogue approfondi. […] L’introduction des divorcés remariés à la participation active à la vie de la communauté se fait normalement par plusieurs étapes individuelles. Cette participation est possible à des degrés divers et selon des formes diverses en fonction de la situation de vie et de foi individuelle. on ne peut défendre une position du tout ou rien. À la fin du parcours se pose en effet souvent la question individuelle de la participation des divorcés remariés aux sacrements de la pénitence et de l’eucharistie. La discipline actuelle de l’Église explique que, dans la fidélité à l’enseignement de Jésus, les divorcés qui se remarient ne sont généralement pas admis à la table eucharistique, car ils se trouvent dans des conditions de vie qui sont en contradiction objective à l’essence du mariage chrétien. Celui qui agit différemment est contre la discipline de l’Église. La loi ecclésiastique peut seulement établir une règle générale, mais ne peut pas résoudre tous les cas individuels souvent très complexes. Par conséquent, il doit être précisé dans le dialogue pastoral, si ce qui est généralement vrai s’applique aussi dans la situation spécifique. Cela ne peut pas être présupposé de façon générale. […] Une conversation pastorale aidant les intéressés à trouver une personne aidant à la décision de conscience doit être respectée par l’Église et la communauté. Accompagner les personnes sur le chemin d’une telle conscience mature, relève du service et de l’exercice de la charge pastorale, en particulier pour les prêtres qui sont officiellement en charge du ministère de la réconciliation et de l’unité. Dans les lignes directrices préparées pour les responsables de la pastorale, nous avons formulé des principes pour l’accompagnement pastoral des personnes dont le mariage a été rompu. Nous devons


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bien sûr être conscients qu’une solution simple et uniforme des situations complexes des divorcés remariés ne peut pas exister. La grâce de la réconciliation présuppose toujours la conversion personnelle. Nous ne pouvons pas proposer une « grâce bon marché ». Ni la rigueur exagérée ni une souplesse faible ne peuvent aider. La règle de nos paroles et nos actes ne peut être que Jésus Christ seul. Il s’agit toujours de se laisser à nouveau engager par lui et de faire place à son esprit. Cette conversion toujours nouvelle concerne non seulement les personnes divorcées et remariées, mais tous les chrétiens et l’Église dans son ensemble.

Le 14 septembre 1994, la Congrégation pour la doctrine de la foi intervient à ce sujet, en condamnant cette pratique pastorale et en excluant qu’on puisse faire appel à la conscience dans ce cas : Lettre aux évêques de l’Église catholique sur l’accès à la communion eucharistique de la part des fidèles divorcés-remariés 3. Conscients, cependant, que la vraie compréhension et l’authentique miséricorde ne sont jamais séparées de la vérité, les pasteurs ont le devoir de rappeler à ces fidèles la doctrine de l’Église concernant la célébration des sacrements et, en particulier, l’accès à l’eucharistie. Sur ce point, ont été proposées, dans diverses régions, durant les dernières années, différentes pratiques pastorales selon lesquelles une admission globale des divorcés remariés à la Communion eucharistique ne serait certainement pas possible, mais ils pourraient y accéder dans des cas déterminés, quand, en conscience, ils se sentent autorisés à le faire. […] De diverses parts, il a aussi été proposé que, pour examiner objectivement leur situation effective, les divorcés remariés devraient nouer un colloque avec un prêtre prudent et expert. Ce prêtre cependant serait tenu de respecter leur éventuelle décision de conscience d’accéder à l’eucharistie, sans que cela n’implique une autorisation officielle. Dans ces cas et d’autres semblables, il s’agirait d’une pratique pastorale tolérante et bienveillante visant à rendre justice aux différentes situations des divorcés remariés. 4. […] Pour les fidèles qui se trouvent dans une telle situation matrimoniale, l’accès à la Communion eucharistique sera ouvert uniquement par l’absolution sacramentelle qui ne peut être donnée « qu’à ceux qui se sont repentis d’avoir violé le signe de l’Alliance et


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de la fidélité au Christ, et sont sincèrement disposés à une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec l’indissolubilité du mariage. Cela implique concrètement, lorsque l’homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs — par exemple l’éducation des enfants — remplir l’obligation de la séparation, qu’ils prennent l’engagement de vivre en complète continence, c’est-à-dire en s’abstenant des actes réservés aux époux » [Familiaris consortio, n° 84]. Dans ce cas, ils peuvent accéder à la Communion eucharistique, l’obligation d’éviter le scandale demeurant toutefois. 7. La conviction erronée, de la part d’un divorcé remarié, de pouvoir accéder à la Communion eucharistique présuppose normalement que l’on attribue à la conscience personnelle le pouvoir de décider, en dernière analyse, sur la base de sa propre conviction, de l’existence ou de la non-existence du précédent mariage et de la valeur de la présente union. Mais on ne peut admettre pareille attribution. En effet, le mariage, en tant qu’image de l’union sponsale entre le Christ et son Église et noyau de base et facteur important de la vie de la société civile, est essentiellement une réalité publique.

Début 2013, donc plus d’un an avant l’ouverture du synode, le diocèse de Fribourg-en-Brisgau, dont Mgr Robert Zollitsch, président de la conférence épiscopale d’Allemagne, est l’administrateur apostolique, publie des orientations pastorales concernant les « relations avec les personnes séparées, divorcées ou remariées civilement ». Ces orientations prévoient qu’après un processus de réflexion pastorale et théologique approfondi, un couple divorcé et remarié peut prendre la décision en conscience de recevoir tous les sacrements4. Il y a certainement d’autres exemples de pratiques de plus en plus publiques ou souterraines d’accueil eucharistique des divorcés remariés. Il n’est donc pas étonnant que cette question soit explicitement posée dans le cadre du synode. Il y a lieu de se demander pourquoi, dès l’annonce du synode une telle passion et une telle violence autour de cette question ? Quels en sont les enjeux ? Après tout, ce n’est évidemment pas la question la plus importante et la plus urgente concernant les familles aujourd’hui. Les situations de pauvreté ou d’exil, par exemple, ont 4.¥Cf. Anne-Bénédicte Hoffner, « À Fribourg, les divorciés remariés pourront décider “en conscience” de communier », La Croix, 8 octobre 2013.


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un impact bien plus grave et touchent beaucoup plus de familles que cette question. Et on peut dire objectivement que cette question est principalement une question portée par l’Église occidentale. Jocelyne Khoueiry, membre de la commission épiscopale pour la famille et directrice du Centre Jean-Paul II au Liban, invitée au synode, le souligne très justement dans une interview du 24 octobre 20145. Au Moyen-orient, dit-elle, les familles cherchent avant tout à survivre, puis elles tenteront d’affronter les défis économiques, sociaux, culturels — ils sont nombreux — auxquels elles doivent faire face. À coup sûr, leurs problèmes n’ont rien à voir avec les questions lancées par les titres de vos journaux sur le synode. […] Je suis avec assiduité les travaux du synode, et je m’aperçois que des questions comme la communion pour les divorcés remariés ou les relations homosexuelles, que l’on présente comme si c’étaient les seuls problèmes des familles aujourd’hui dans le monde, en réalité ne sont absolument pas à l’ordre du jour au Liban. Il s’agit de questions européennes, occidentales. Mais l’Église, ce n’est pas seulement l’Europe. L’Église, c’est aussi le Proche-orient, l’Asie et l’Afrique. Nous n’accepterons jamais cette uniformisation.

J. Khoueiry a raison : les problèmes de la famille au Liban sont infiniment plus graves que la question des divorcés remariés ou des relations homosexuelles. Sur ces problèmes dramatiques, un synode peut avoir une parole claire de solidarité et un appel à davantage d’implication de l’Église. Mais l’Église en tant que telle, et a fortiori les évêques réunis en synode n’ont pas de prise sur une telle situation. La question de la possibilité d’accès ou non à la communion des personnes divorcées et remariées se révèle théologiquement comme un analyseur par rapport à une double question : la question du rapport entre magistère et vérité, d’une part, et la question du rapport entre pastorale, doctrine et miséricorde, d’autre part. D’où l’angle d’approche spécifique et particulière de l’analyse que je propose. La raison des crispations sur cette question des divorcés remariés est claire : les opposants à tout changement perçoivent bien qu’on touche au rapport entre le magistère et la vérité. Il y a donc là un enjeu 5.¥J. Khoueiry, « Familles du Proche-orient : d’abord, survivre, après, philosopher » (entretien avec M. Conte), www.oasiscenter.eu/fr, 24 octobre 2014.


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ecclésiologique majeur. L’exclusion des divorcés remariés à la communion est considérée par eux quasi comme de l’ordre du dogme : ouvrir à un tel accueil n’est-ce pas remettre en cause l’indissolubilité du mariage ? Beaucoup de ces opposants considèrent qu’il s’agit là d’« une norme de droit divin », comme le dit le cardinal Müller, qui ajoute, en citant le cardinal Ratzinger, que « la conscience de chacun, sans exception, est liée par cette norme ». Et ils affirment, à raison je crois, qu’il faut une cohérence entre la pratique pastorale et la doctrine6 : on ne peut promouvoir, au nom de la miséricorde, une pratique pastorale qui contredirait de fait la doctrine ou qui se développerait en contradiction avec la doctrine. Les partisans de Kasper sont sensibles au fait que la pratique et la discipline présentes de l’Église sont en contradiction avec la perspective de miséricorde développée par François. Mais dans l’ensemble, ils n’osent pas affronter la question de la doctrine, sauf très discrètement une toute petite minorité, comme l’a fait le cardinal Marx. Par ailleurs, il y a le fait, aux États-Unis et en Europe, de la proportion de divorces par rapport aux mariages (souvent de 30 à 40 %), avec le plus souvent un remariage ou au moins la constitution d’un nouveau couple. Pratiquement toutes les familles sont touchées par le phénomène. Pour l’opinion publique en général et pour une large majorité des catholiques, le remariage est perçu comme un engagement positif et porteur de sens. Que l’Église exclue de la communion ces croyants est devenu à la fois incompréhensible et scandaleux, et le discours selon lequel ces catholiques ne sont pas excommuniés, mais sont exclus de la communion eucharistique est perçu comme une pirouette hypocrite. Pour ces croyants, un changement de pratique pastorale sur cette question est un test décisif de crédibilité du synode et plus largement de crédibilité de l’Église elle-même. La majorité des évêques en Europe occidentale, mais aussi nombre d’entre eux dans d’autres pays, sont sensibles à cette question et à cette expérience : pastoralement ouvrir l’accès à la communion, au moins à certaines conditions, est une nécessité. 6.¥Quand il est question de doctrine dans cette étude, il s’agit de la doctrine officielle du Magistère, ou de l’enseignement de l’Église clairement identifié à cette doctrine.


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Nous devons nous demander cependant : face à l’ensemble des enjeux sociétaux du présent, face à l’ensemble de questions que l’Église doit affronter dans le présent, quel sens cela a-t-il de se braquer sur une question interne et relativement marginale comme celle-là ? Après tout, on sait bien que dans la pratique, chez nous, beaucoup, laïcs et prêtres, font valoir le primat de la conscience et ne tiennent de fait plus compte de la doctrine. Alors, pourquoi ne pas continuer ainsi ? Face à cette question, je propose trois réponses complémentaires : 1. on peut dire d’abord que sur des questions comme la pauvreté, l’exil, l’exploitation des enfants, etc., l’Église, et en l’occurrence par la voix du synode, peut faire des dénonciations et des exhortations, certes importantes et bienvenues, mais qu’elle n’a pas de prise directe sur ces phénomènes. Par contre, la question des divorcés remariés est une question de discipline interne, qui dépend directement de son autorité : l’Église a la possibilité de changer sur ce point, si elle le décide. 2. Ensuite, si dans de nombreux endroits, les divorcés remariés sont de fait accueillis à la communion, la question étant laissée à leur conscience, ce n’est pas le cas partout, très loin de là. Et là où il y a ouverture, la question du sentiment de culpabilité par rapport à la situation matrimoniale nouvelle n’est pas absente chez tous. Ceux qui, suite à un divorce et à un remariage, rompent tout lien avec l’Église et la pratique sacramentelle restent assez nombreux. 3. En Europe et en Amérique du Nord, mais largement aussi en Amérique latine, c’est une question très sensible pour les catholiques en raison de l’importance quantitative de cette réalité. Et beaucoup sont scandalisés par l’attitude de l’Église. Il y a vingt ans, le théologien canadien André Naud exprimait bien les choses : Le malaise ressenti aujourd’hui ne saurait être minimisé. Il s’exprime de multiples manières. on parle de scandale. C’est qu’on ne voit pas comment la pensée et la pratique actuelles pourraient être dites évangéliques et chrétiennes, puisqu’on n’y retrouve pas l’attention et la compassion qu’avait le Christ pour ceux qui vivent des situations humaines difficiles. on parle d’irréalisme. C’est qu’on ne comprend pas qu’on puisse imposer une vie de célibataires à des personnes, parfois très jeunes,


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qui ne sont pas faites pour cet état de vie et qui, très souvent, ne sont nullement coupables de la situation dans laquelle elles se retrouvent après l’échec d’un premier mariage. on parle d’orientation pastorale dont les résultats sont très négatifs. C’est que la pensée et la pratique actuelles font vraiment scandale et détournent bien des gens, inutilement et souvent d’une façon irrémédiable, aussi bien de la foi elle-même que de l’Église. on parle d’illogisme. C’est qu’on proclame d’un côté la nécessité et l’importance pour la vie chrétienne de la fréquentation des sacrements et notamment de la pénitence et de l’eucharistie, alors qu’on en refuse l’accès à des croyants nombreux qui en auraient justement grand besoin7.

Cette analyse est toujours pleinement d’actualité. Il y a malaise grave et très répandu. Il y a demande forte de changer la pratique. Enfin, je pense que cette question est une sorte de test, de pierre de touche. La veille du vote final de la deuxième session, le cardinal Schönborn déclarait que cette question « comporte un caractère emblématique ». Si on arrive à la débloquer, un espace s’ouvrira pour rencontrer d’autres questions difficiles ou bloquées : ministères, homosexualité, femmes, parce que le principe même du débat aura été ouvert dans l’Église… C’est la crédibilité de l’Église dans la culture contemporaine qui est en jeu. Pourquoi ce caractère emblématique ? Parce qu’une partie très importante de l’opinion publique dans l’Église, en occident principalement, est très sensible à cette question. Mais aussi, parce que celle-ci est le lieu de l’articulation entre la pastorale et la doctrine, ou inversement entre la doctrine et la pastorale. Parce que plus précisément et plus fondamentalement, elle pose la question de la légitimité d’une certaine « infaillibilisation » de l’enseignement pontifical, des textes publiés par la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) et du droit canon. Quasi unanimement, tant le pape que les évêques ont dit et répété qu’il ne s’agissait pas de changer la doctrine, que ce synode était pastoral. Les évêques et les théologiens se sont divisés entre ceux qui, tout en affirmant qu’il ne s’agit pas de modifier la doctrine, mais déclarent que celle-ci laisse une marge à une 7.¥A. Naud, « L’Église d’aujourd’hui et les divorcés remariés », L’Église canadienne, septembre 1995, p. 284-289.


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modification de la discipline ecclésiale sur cette question des divorcés remariés, et les autres qui affirment que modifier la discipline actuelle signifie de fait porter atteinte à la doctrine. J’analyserai les arguments avancés de part et d’autre. Je donnerai raison à ceux qui déclarent qu’il n’est pas possible de changer la discipline sans changer la doctrine (je suis convaincu que leurs arguments sont la plupart du temps parfaitement sincères et cohérents). Mais je dirai aussi que pastoralement et évangéliquement la discipline doit être modifiée et que donc il faut clairement envisager un changement de la doctrine, ce qui implique une « désinfaillibillisation » de l’enseignement pontifical ordinaire (encycliques en particulier), positions doctrinales de la CDF et texte du droit canon. Je montrerai aussi que la tension n’est pas seulement entre pastorale et doctrine, tension la plus visible et explicite dans les discours, mais aussi entre théologie et doctrine. En ce sens, il s’agit bien d’une question emblématique, d’un enjeu ecclésiologique majeur qui concerne non seulement cette question, mais aussi d’autres questions urgentes dans l’actualité : la relation homosexuelle (qui a été un tabou sur lequel il a été impossible de réfléchir au synode), la question doctrinalement non résolue de la contraception (que le synode a soigneusement évité de rencontrer), mais aussi les questions qui n’entrent pas dans le cadre et l’objet du synode : la question des ministères, en particulier l’accès des femmes au ministère presbytéral, mais plus largement et fondamentalement la nécessité de repenser le ministère ordonné, les questions éthiques concernant le commencement et la fin de la vie, le tabou porté sur l’ensemble des questions posées par l’approche du genre, etc. Ce sont les raisons pour lesquelles j’ai pris cette question de l’accès des personnes divorcées et remariées à la communion eucharistique comme clé d’analyse et d’interprétation, mais en la situant par rapport à l’ensemble de la dynamique de cet événement synodal. octobre 2016


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PoST-SCRIPTUM

Les controverses et polémiques, parfois virulentes, contre le pape François, et en particulier contre son exhortation apostolique Amoris laetitia ne cessent pas. Entre le moment de la remise de mon manuscrit aux éditions Lessius, en octobre 2016, et la fabrication du livre en mars 2017, il y a lieu de relever au moins un événement important qui a fait pas mal de bruit. Le 14 novembre 2016, quatre cardinaux, Walter Brandmüller, Raymond Burke, Carlo Caffara et Joachim Meisner, rendent publique une lettre qu’ils ont adressée au pape le 19 septembre, mais à laquelle celui-ci a décidé de ne pas répondre. Dans cette lettre, les cardinaux expriment cinq « dubia » (doutes) quant à l’interprétation à donner à Amoris laetitia. Ils requièrent du pape qu’il apporte des clarifications par rapport à cinq questions, en le mettant en demeure de répondre par oui ou par non. Ces cinq doutes portent sur la conformité ou non de certaines affirmations d’Amoris laetitia avec la doctrine de l’Église : conciles, droit canon et définitions magistérielles des papes précédents. Si le pape répond oui, il se met en contradiction avec cette doctrine, et il donne dans l’hérésie ; s’il répond non, il doit se dédire publiquement en revenant sur les ambiguïtés de ses expressions ou sur les erreurs que comportent celles-ci. Les pharisiens demandaient à Jésus de répondre par oui ou par non à la question de savoir s’il faut payer l’impôt dû à César en lui tendant un piège. Jésus avait refusé d’entrer dans leur jeu.


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Chapitre premier L’ANNoNCE DU SyNoDE ET LA PRÉPARATIoN DE LA PREMIèRE SESSIoN

A. LE CoNTEXTE ECCLÉSIAL : DE VATICAN II AU SyNoDE SUR LA FAMILLE Au xixe siècle, le développement des sciences historiques appliquées au texte biblique, la théorie darwinienne de l’évolution, l’émergence de la démocratie libérale conduisent l’Église catholique à se crisper sur les doctrines les plus traditionnelles, en condamnant toutes ces nouveautés, ou erreurs du présent. Le Syllabus de Pie IX (1864) en est l’expression, de même que le serment dit anti-moderniste imposé en 1910 par Pie X à tout responsable ecclésial (prêtre chargé de prêcher ou de confesser, supérieur religieux, enseignant de théologie, etc.) : le Motu proprio Sacrorum antistitum. Ce serment est supprimé par Paul VI en 1967 seulement. Il commence par ces mots : « Moi, N…, j’embrasse et reçois fermement toutes et chacune des vérités qui ont été définies, affirmées et déclarées par le Magistère infaillible de l’Église, principalement les chapitres de doctrine qui sont directement opposés aux erreurs de ce temps. » L’expression suggère que les condamnations romaines des libertés modernes relèvent de l’infaillibilité. Toute recherche et toute expression théologique un peu critiques sont dès lors exclues et objets de répression. Vatican II promeut un nouvel esprit et une nouvelle dynamique au sein de l’Église. Dans Lumen gentium, le Concile rompt avec le schéma préparé par la curie romaine dans l’esprit de la théologie dominante. Ce schéma présentait l’Église comme société parfaite


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pensée à partir du pape — le chef visible de l’Église, le Christ en étant le chef suprême et invisible — et de la hiérarchie épiscopale, qui gouverne sous l’autorité suprême du pape1. Lumen gentium renverse cette image pyramidale conçue à partir de son sommet : la Constitution sur l’Église traite d’abord du peuple de Dieu, expression inédite pour parler de l’Église, et ensuite de l’épiscopat avec en son sein le ministère du pape. Vatican II valorise l’épiscopat et la collégialité et donne consistance aux conférences épiscopales. De plus, Paul VI, lors de l’ouverture de la dernière session du Concile, en 1965, affirme son intention d’instituer le synode des évêques comme l’expression de la collégialité. Le décret d’application de Vatican II (1965) officialise l’existence des conférences épiscopales (qui existent de fait dans certains pays), en demandant qu’elles soient instituées dans tous les pays. 1. Le statut de la vérité dans l’Église : la collégialité vidée de son contenu Le sens de la collégialité va malheureusement être assez rapidement vidé de son contenu. Jean XXIII faisait totalement confiance à l’assemblée conciliaire. Paul VI soutient certes le travail du Concile et le mène jusqu’au bout. C’est son grand mérite. Mais en même temps, de tempérament plutôt inquiet, il cherche à contrôler, pour une part, les travaux du Concile pour s’assurer qu’il ne dévie pas et retire autoritairement du débat conciliaire certaines questions difficiles, vivement débattues dans plusieurs pays, en particulier la contraception et le célibat des prêtres. Paul VI ayant exprimé son intention de réunir une commission d’experts au sujet de la contraception, suite à l’initiative de Jean XXIII en 1963, le Concile lui confie de traiter la question2. 1.¥Ces expressions sont reprises du Catéchisme à l’usage de tous les diocèses de Belgique. L’édition que j’ai utilisée date de 1952, donc une bonne dizaine d’années avant Vatican II. La plupart des catéchismes à usage scolaire étaient très proches dans leur formulation. 2.¥Sur l’initiative de Jean XXIII, cf. John W. o’Malley, L’événement Vatican II, Lessius, Bruxelles, 2011, p. 324. Il n’est pas honnête de déclarer, comme certains


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on sait comment cette problématique est traitée par l’encyclique Humanae vitae (1968), dans laquelle le pape se prononce contre la claire majorité de la commission qu’il a lui-même instituée. Les réflexions de Mgr Johan Bonny3, évêque d’Anvers, publiées peu avant l’ouverture de la première session du synode, situent bien la question ecclésiologique fondamentale posée par le parcours de l’Église catholique depuis Vatican II. Ce qu’il écrit à propos de la morale vaut plus largement pour l’ensemble des questions théologiques : Le fossé croissant entre l’enseignement moral de l’Église et les avis moraux des croyants relève d’une problématique dans laquelle interviennent certainement bien des facteurs. L’un de ceux-ci a trait à la façon dont cette matière a été largement retirée après le Concile à la collégialité des évêques et liée presque exclusivement à la primauté de l’évêque de Rome. Au sein même du problème éthique du mariage et de la famille surgissait une question ecclésiologique : celle de la juste relation entre la primauté et la collégialité dans l’Église catholique. Tous les débats qui depuis Vatican II ont été menés sur le mariage et la famille, dans l’un ou l’autre sens, ont à voir avec cette question d’ecclésiologie. Tout au long du deuxième concile du Vatican, les évêques et le pape se sont efforcés d’atteindre le consensus le plus élevé possible. Tous les documents ont été pesés et soupesés, écrits et réécrits, jusqu’à ce que pratiquement tous les évêques puissent y donner leur approbation. […] Les chiffres le confirment : toutes les Constitutions et les Décrets de Vatican II, même les plus difficiles, furent finalement aujourd’hui, que c’est de sa propre initiative que le Concile a confié la question au pape ; c’est plutôt parce que celui-ci avait retiré cette question de la compétence de l’assemblée. Et on peut légitimement supposer que l’assemblée attendait de Paul VI qu’il traite de ce dossier, qui demandait un approfondissement théologique, dans l’esprit de la collégialité… La note 14 liée au n° 51 de Gaudium et Spes dans son édition officielle est très claire sur le rôle de Paul VI : « Par ordre du souverain pontife, certaines questions qui supposent d’autres recherches plus approfondies ont été confiées à une Commission pour les problèmes de la population, de la famille et de la natalité pour que, son rôle achevé, le pape puisse se prononcer. L’enseignement du Magistère demeurant ainsi ce qu’il est, le Concile n’entend pas proposer immédiatement de solutions concrètes. » 3.¥J. Bonny, « Synode sur la famille : attentes d’un évêque diocésain », septembre 2014 (publié simultanément en néerlandais, français, anglais, allemand et italien).


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approuvés par un consensus quasi général. De cette sorte de collégialité, il ne resta presque rien, trois ans plus tard, lors de la parution d’Humanae vitae. Que le pape prenne une décision concernant « les problèmes de la population, de la famille et de la natalité » était prévu par le Concile4. Qu’il abandonne en ce cas la recherche collégiale du plus grand consensus n’était pas prévu par le Concile. […] L’absence d’un support collégial a conduit aussitôt à des tensions, des conflits, des ruptures qui ne se sont plus jamais guéries. Aussi bien d’un côté que de l’autre, des portes se sont fermées, qui depuis lors ne se sont plus ouvertes. La ligne doctrinale d’Humanae vitae fut en outre transposée en un programme stratégique poursuivi de main ferme. […] Cette discorde ne peut pas se prolonger. Le lien entre la collégialité des évêques et la primauté de l’évêque de Rome, comme il s’est réalisé pendant le Concile, doit être restauré.

Humanae vitae touche le statut de la vérité morale au sein de l’Église. Lors de la présentation officielle de l’encyclique, le porteparole du Saint-Siège dit explicitement que l’enseignement de cette encyclique ne relève pas de l’infaillibilité pontificale5. Néanmoins le texte s’impose comme obligatoire pour tous. S’adressant aux prêtres, l’encyclique précise : Soyez les premiers à donner, dans l’exercice de votre ministère, l’exemple d’un assentiment loyal, interne et externe, au Magistère de l’Église. Cet assentiment est dû, vous le savez, non pas tant à cause des motifs allégués que plutôt en raison de la lumière de l’Esprit Saint, dont les pasteurs de l’Église bénéficient à un titre particulier pour exposer la vérité. Vous savez aussi qu’il est de souveraine importance, pour la paix des consciences et pour l’unité du peuple chrétien, que dans le domaine de la morale comme dans celui du dogme, tous s’en tiennent au Magistère de l’Église et parlent un même langage (n° 28).

Plusieurs épiscopats, en Belgique, en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne, au Canada, entre autres, invoquent la primauté de la conscience, valorisée par Vatican II. 4.¥Cf. Vatican II, Gaudium et Spes, II, ch. I, n° 14. 5.¥Cf. Conférence de presse par Mgr Ferdinando Lambruschini, le 29 juillet 1968 : « La décision a été prise ; elle n’est pas infaillible, mais cela ne laisse pas les questions concernant la régulation des naissances dans un état vaguement problématique. »


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Par la suite, la politique ecclésiale romaine est clairement marquée par la volonté d’imposer une ligne doctrinale unique et claire. Le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (1981-2005), délégitime de fait théologiquement la responsabilité des conférences épiscopales : chaque évêque est individuellement responsable en lien avec le pape6. Sur les questions morales et théologiques, les conférences épiscopales ne peuvent s’exprimer collectivement qu’à la condition d’être unanimes7. Par ailleurs, il y a une progressive extension de l’autorité doctrinale du pape. Dans Lumen gentium¸ le Concile traite de l’infaillibilité pontificale quand le pape « proclame, par un acte définitif, un point de doctrine touchant la foi et les mœurs » (n° 25), et il se réfère en note à Vatican I, qui a défini des conditions très strictes pour les définitions ex cathedra. Cette référence à Vatican I semble indiquer que le Concile veut limiter l’acte définitif à celui qui est posé dans le cadre de la définition de l’infaillibilité. Jean-Paul II, dans le Motu proprio Ad tuendam fidem (1998), se réfère à ce passage de Lumen gentium pour distinguer ce qui, au niveau de la foi, est divinement révélé, et les points qui sont proposés par le Magistère comme définitifs et qui donc s’imposent à tout croyant8. Il ne fait toutefois aucune référence à Vatican I (parce que les conditions y sont trop restrictives ?). Ce document commence par ces mots :

6.¥« Nous ne devons pas oublier que les conférences épiscopales n’ont pas de base théologique, elles ne font pas partie de la structure irréfragable de l’Église telle que l’a voulue le Christ : elles n’ont qu’une fonction pratique et concrète. Aucune conférence n’a en tant que telle une mission de Magistère ; ses documents n’ont pas de valeur spécifique, ils ont la valeur de l’accord donné par chaque évêque » (J. Ratzinger, Entretiens sur la foi, avec V. Messori, Fayard, Paris, 1985). Deux remarques : il est au moins problématique, du point de vue théologique, de s’en référer directement à la volonté du Christ sur une telle question ; la mission de Magistère est de plus conçue de façon particulièrement étroite. 7.¥Jean-Paul II, Motu proprio Apostolos suos, Sur la nature théologique et juridique des conférences épiscopales, 1998 (n° 22, et l’art. 1 des normes complémentaires). Remarque : ce Motu proprio est de treize ans postérieur à l’interview de Ratzinger. 8.¥Il semble que Jean-Paul II ait envisagé de déclarer Humanae vitae infaillible et que Ratzinger l’en ait dissuadé. Le pape a cependant introduit à cette occasion le concept de « vérité définitive ».


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Pour défendre la foi de l’Église catholique contre les erreurs formulées par certains fidèles, surtout ceux qui s’adonnent aux disciplines de la théologie, il m’a semblé absolument nécessaire, à moi dont la fonction première est de confirmer mes frères dans la foi (cf. Lc 22, 32), que, dans les textes en vigueur du Code de droit canonique et du Code des canons des Églises orientales, soient ajoutées des normes qui imposent expressément le devoir d’adhérer aux vérités proposées de façon définitive par le Magistère de l’Église, mentionnant aussi les sanctions canoniques concernant cette matière.

Au n° 4, il ajoute un paragraphe au Code de droit canonique : C’est pourquoi, poussé par la nécessité dont j’ai parlé ci-dessus, j’ai décidé de combler comme il suit cette lacune de la législation universelle : A) Le canon 750 du Code de droit canonique aura désormais deux paragraphes, le premier comprenant le texte du canon actuellement en vigueur, le second comportant un nouveau texte ; le texte complet de ce canon 750 sera donc le suivant : Can. 750, § 1. on doit croire de foi divine et catholique tout ce qui est contenu dans la parole de Dieu écrite ou transmise par la tradition, c’est-à-dire dans l’unique dépôt de la foi confié à l’Église et qui est en même temps proposé comme divinement révélé par le Magistère solennel de l’Église ou par son Magistère ordinaire et universel, à savoir ce qui est manifesté par la commune adhésion des fidèles sous la conduite du Magistère sacré ; tous sont donc tenus d’éviter toute doctrine contraire. § 2. on doit aussi adopter fermement et faire siens tous les points, et chacun d’eux, de la doctrine concernant la foi ou les mœurs que le Magistère de l’Église propose comme définitifs, c’est-à-dire qui sont exigés pour conserver saintement et exposer fidèlement le dépôt de la foi ; celui qui repousse ces points qui doivent être tenus pour définitifs s’oppose donc à la doctrine de l’Église catholique.

Dans la Note doctrinale qui accompagne ce Motu proprio, note signée par le cardinal Ratzinger, la distinction est précisée : il s’agit de vérités qui ont un rapport historique ou une connexion logique avec la révélation. « Que ces doctrines ne soient pas proposées comme formellement révélées, […] cela n’enlève rien à leur caractère définitif » ; elles requièrent un assentiment « plein et irrévocable ». La Note donne des exemples comme l’infaillibilité du pape ou


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l’ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes9. Le 11 décembre 2009, Benoît XVI adresse une note au cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la Congrégation des évêques : « Le Saint-Père Jean-Paul II a décidé de manière infaillible et irrévocable que l’Église n’a pas le droit d’ordonner des femmes à la prêtrise10. » Pour la théologie, qui est recherche d’intelligence de la foi en fidélité aux Écritures et à la tradition, une telle extension du sens et de la portée de l’infaillibilité peut-elle être légitime et crédible dans son nécessaire travail critique ? De ce point de vue, et quoi qu’en dise le droit canon (infaillible ?)11, il y a lieu de s’interroger quand Nicolas Senèze répond dans La Croix à la question : « Quelle est l’autorité d’une exhortation apostolique ? » Dans l’Église catholique, l’autorité d’un texte n’est pas directement liée à sa forme. L’exhortation apostolique, comme l’encyclique, relève du Magistère extraordinaire du pape : ainsi, même s’il n’est pas solennel, l’enseignement qu’elle contient est définitif et engage l’infaillibilité, les vérités qu’il contient ayant un lien organique direct avec les vérités de foi divinement révélées. Elle suppose donc « une soumission religieuse de la volonté et de l’intelligence12 ».

Dans ce contexte, les synodes sont de moins en moins des lieux de délibération libre, le pape se réservant certaines questions qui touchent pourtant de près nombre d’Églises diocésaines et nationales, et donc leurs épiscopats… Les questions concernant les ministères ou les relations affectives sont cadenassées. 9.¥Jean-Paul II termine la lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis (1994) par ces mots : « Je déclare, en vertu de ma mission de confirmer mes frères (cf. Lc 22, 32), que l’Église n’a en aucune manière le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l’Église. » 10.¥Cette note est publiée par Gianluigi Nuzzi, dans Sua Santità : le carte segrete di Benedetto XVI, Chiarelettere, Milan, 2012. Le contexte est celui de la destitution de Mgr William Morris, évêque de Toowoomba (Australie), qui a demandé dans une lettre pastorale que l’Église ordonne des femmes. 11.¥« Le pontife suprême, en vertu de sa charge, jouit de l’infaillibilité dans le Magistère lorsque, comme pasteur et docteur suprême de tous les fidèles auquel il appartient de confirmer ses frères dans la foi, il proclame par un acte décisif une doctrine à tenir sur la foi ou les mœurs » (Can. 749, § 1). 12.¥N. Senèze, « Trois questions sur une exhortation apostolique », La Croix, 23 mars 2016.


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2. Le pape François : revalorisation de Vatican II et de la collégialité Dès son apparition au balcon de la place Saint-Pierre, François tranche par son style, sa simplicité, son contact direct avec la foule : « Bonsoir… Je demande votre bénédiction, priez pour moi… » Et il joint le geste à la parole : il va lui-même payer son séjour à l’hôtel pendant le conclave ; il décide de résider à Sainte-Marthe au lieu des appartements pontificaux ; il invite le personnel employé ou ouvrier à sa table. Ces gestes, il les multiplie, créant l’étonnement et donnant des sueurs froides aux services de sécurité. Ses discours et ses écrits sont marqués par une orientation décidément pastorale, insistant sur la miséricorde, l’accueil inconditionnel de tous. Sa liberté de parole, souvent improvisée, touche beaucoup de gens, et en dérange d’autres. Il se fait discret sur les questions doctrinales et en particulier dans le domaine de la morale, évitant systématiquement les formules d’interdit ou de condamnation non seulement des personnes, mais même de la qualité morale des actes : « Qui suis-je pour juger ? » Cette discrétion lui est vivement reprochée par certains secteurs de l’Église. François cherche à revaloriser Vatican II et l’esprit du Concile (Benoît XVI récusait cette expression), à contre-courant de la théologie magistérielle des derniers papes. Dans la bulle Misericordiae vultus (11 avril 2015), c’est-à-dire l’acte par lequel François décide l’année jubilaire de la miséricorde, il écrit : J’ai choisi la date du 8 décembre pour la signification qu’elle revêt dans l’histoire récente de l’Église. Ainsi, j’ouvrirai la Porte Sainte pour le cinquantième anniversaire de la conclusion du concile œcuménique Vatican II. L’Église ressent le besoin de garder vivant cet événement. C’est pour elle que commençait alors une nouvelle étape de son histoire. Les Pères du Concile avaient perçu vivement, tel un souffle de l’Esprit, qu’il fallait parler de Dieu aux hommes de leur temps de façon plus compréhensible. Les murailles qui avaient trop longtemps enfermé l’Église comme dans une citadelle ayant été abattues, le temps était venu d’annoncer l’Évangile de façon renouvelée. Étape nouvelle pour l’évangélisation de toujours. Engagement nouveau de tous les chrétiens à témoigner avec plus d’enthousiasme et de conviction de


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leur foi. L’Église se sentait responsable d’être dans le monde le signe vivant de l’amour du Père. Les paroles riches de sens que saint Jean XXIII a prononcées à l’ouverture du Concile pour montrer le chemin à parcourir reviennent en mémoire : « Aujourd’hui, l’Épouse du Christ, l’Église, préfère recourir au remède de la miséricorde plutôt que de brandir les armes de la sévérité… L’Église catholique, en brandissant le flambeau de la vérité religieuse, veut se montrer la mère très aimante de tous, bienveillante, patiente, pleine d’indulgence et de bonté à l’égard de ses fils séparés. »

Dans l’esprit de Vatican II, François veut redynamiser la collégialité. Il s’entoure d’un conseil de huit puis de neuf cardinaux qui ont pratiquement tous des responsabilités importantes dans les différentes Églises continentales, en marginalisant de ce fait la curie. Ce groupe est appelé le conseil des cardinaux, parfois dit C9. François affirme clairement sa volonté de réformer la curie, de réduire son pouvoir sur les Églises locales : en cela il répond à une demande explicite du conclave qui l’a élu. Il revalorise les conférences épiscopales et leur responsabilité. Dans son exhortation apostolique Evangelii gaudium – La joie de l’Évangile (novembre 2013)13, il précise : Le concile Vatican II a affirmé que, d’une manière analogue aux antiques Églises patriarcales, les conférences épiscopales peuvent « contribuer de façons multiples et fécondes à ce que le sentiment collégial se réalise concrètement » (Lumen gentium, n° 23). Mais ce souhait ne s’est pas pleinement réalisé, parce que n’a pas encore été suffisamment explicité un statut des conférences épiscopales qui les conçoit comme sujets d’attributions concrètes, y compris une certaine autorité doctrinale authentique. Une excessive centralisation, au lieu d’aider, complique la vie de l’Église et sa dynamique missionnaire (n° 32).

13.¥Il est sans doute significatif que, pour un document aussi important, François ait choisi la catégorie de l’exhortation apostolique, et non celle de l’encyclique. De Jean XXIII à Benoît XVI, le premier document important publié a toujours été une encyclique par laquelle le pape définissait un peu ses options majeures. François a manifestement le même objectif pour cette publication, mais sans doute veut-il éviter le poids de l’autorité magistérielle. Ce n’est pas une raison pour minimiser la portée ecclésiale de ce document : il dit explicitement qu’il y définit pratiquement son programme comme évêque de Rome.


En lecture partielle‌


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INDEX DES NoMS CITÉS Agius, Emmanuel : 122, 123 Aillet, Marc : 192 Alberigo, Giuseppe : 50 Antonelli, Ennio : 88, 89, 269, 273 Appiah Turkson, Peter Kodwo : 164 Arinze, Francis : 80 ATEM : 129 Athanase d’Alexandrie : 290 Baldisseri, Lorenzo : 33 Barth, Heinz-Lothar : 338 Barthe, Claude : 103 Bauer, Christian : 330, 331 Bellet, Maurice : 315, 316 Bellon, Angelo : 278-281, 334, 336 Benoît XVI : 6, 25-28, 50, 51, 64, 87, 93, 131, 132, 136, 152, 165, 188, 196, 200, 204, 208, 222, 265, 277, 278, 289, 322, 324, 334, 337, 338, 343, 344, 346 ; Sacramentum caritatis : 93, 131, 132, 165, 266, 276, 277 Bergoglio, Jorge (voir pape François) Bernard de Clairvaux : 290 Besmond de Senneville, Loup : 80, 259-262

Bingham, John : 97 Bode, Franz-Josef : 244, 246 Brandmüller, Walter : 17, 92 Bricout, Hélène : 119 Büchel, Markus : 74 Burke, Raymond: 17, 32, 41, 46, 59, 73, 87, 92, 226, 284, 287, 290, 319, 351 Caffara, Carlo : 17, 89, 92, 138, 268, 269, 351 Caldwell, Simon : 96 Carrara, Alberto : 249, 250 Carré, Pierre-Marie : 70 Catéchisme de l’Église catholique : 44, 103, 104, 122, 190, 197, 198, 215, 216, 226, 247, 248, 254, 277, 282, 286, 287, 309 Catéchisme à l’usage de tous les diocèses de Belgique : 20 Catherine de Sienne : 290 CCEE : 73, 74, 351 CDF (voir Congrégation pour la doctrine de la foi) Cedrone, Giovanni : 42 Champeaux-Rousselot, Marguerite : 114, 116


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Index des noms cités

Chapelle, Albert : 105 Chaput, Charles : 143, 164, 263, 264, 351 Chiron, Jean-François : 122 Claverie, Pierre : 323 Cleemis, Baselios : 92 Code des canons des Églises orientales : 24, 152 Code de droit canon : 24, 63, 93, 120, 152, 153, 180, 199 Coleridge, Mark : 151 Collectif Agathe Dupont : 114 Collins, Thomas : 138, 351 CoMECE : 31, 194, 352 Commission théologique internationale : 231, 305, 307, 309312, 314, 315, 317, 318, 320 Concile de Chalcédoine : 335 Concile de Constantinople : 335 Concile d’Éphèse : 335 Concile de Florence : 52 Concile de Nicée : 78, 335 Concile de Trente : 50, 52, 79, 110, 147, 335, 338, 343 Concile Vatican I : 23, 50, 52, 324, 335 Concile Vatican II : 5, 19-22, 26, 27, 32, 33, 36, 38, 39, 43, 47, 4952, 54, 59, 60, 64, 79, 123, 127, 129, 131, 133, 134, 149, 150, 153, 155, 172, 185, 189, 196, 200, 236, 285, 294, 303, 320, 324, 329, 331, 333, 335-337, 340, 343-346 ; Ad Gentes : 43 ; Dei Verbum : 330 ; Gaudium et spes : 21, 22, 39, 52, 125, 126, 149, 174, 215, 222, 289, 305, 329, 330, 333 ; Lumen gentium : 19, 20, 23, 27, 285, 320, 330, 333 ; Mysterium Ecclesiae : 39, 123 ; Nostra Aetate : 320

Conférence épiscopale d’Afrique du Nord : 95, 120 Conférence épiscopale allemande : 10, 31, 65, 66, 68, 74, 113, 128, 134, 195, 303, 352 Conférence épiscopale suisse : 65, 74, 113, 128, 134, 194, 195, 303 Conférence des évêques de France : 42, 70, 74, 113, 128, 134, 303 Conférence des évêques polonais : 92, 93, 99, 217, 263, 351 Congrégation pour la doctrine de la foi : 14, 15, 88, 123, 178, 188, 264, 338 Conseil pontifical pour la famille: 100, 136, 269, 273, 317 Conseil pontifical pour les textes législatifs: 63, 180, 197, 199, 280 Cordes, Paul Josef : 92 CTI (voir Commission théologique internationale) Danneels, Gottfried : 60, 187, 188, 303 Daoudal, yves : 147 Da Rocha, Sergio : 164 Déclaration universelle des droits de l’homme : 308, 316 Defois, Gérard : 332, 333 De Kesel, Jozef : 91 Dekeuwer-Défossez, Françoise : 53 Descubes, Jean-Charles : 96 Dictionnaire apologétique de la foi catholique : 120 Dictionnaire de théologie catholique : 120 DiNardo, Daniel : 140 Dingemans, Louis : 7 Djomo, Nicolas : 259, 351


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Index des noms cités

Dodaro, Robert : 92 Dolan, Timothy : 138, 142, 351 Doyle, Haworth : 299, 351 Duka, Dominic : 92 Dupont-Roc, Roselyne : 118, 119 Dupuis, Christian : 323 Durand Mendioroz, José E. : 104 Durocher, Paul-André : 143, 144, 351 Durré, Jean-Jacques : 151 Eijk, Willem : 92, 138, 351 Erdö, Péter : 37, 41, 57, 138-142, 351 Errazuziz ossa, Francisco J. : 317 Faber, Eva-Maria : 129, 130 Faggioli, Massimo : 320 Felici, Pericle : 344 Fernández, Víctor Manuel : 88 Ferrauto, Romilda : 149 Ferry, Jean-Marc : 324-326 Fessio, Joseph : 92 Forte, Bruno : 164, 351 Fox Napier, Wilfried : 138, 164 François, pape : 5, 6, 12, 17, 26-29, 31-33, 45, 52, 57, 58, 64, 68, 69, 73, 87, 93, 97, 99, 109, 112, 123, 132134, 136, 137, 139, 140, 154, 155, 164, 168, 169, 172, 174, 181, 183, 184, 187-189, 191, 194, 200-209, 211-217, 219, 220, 222, 224, 225, 228, 230-233, 235-240, 244, 247, 249-251, 253-256, 258, 262, 263, 265, 267, 268, 272, 273, 275-278, 280, 281, 283-285, 287, 289-293, 295, 297, 302, 304-307, 319, 321, 323, 324, 327, 328, 331, 334, 339, 343-348 ; Amoris laetitia : 5, 6, 17, 51, 112, 165, 201-206, 211, 217, 232, 235-238, 243, 244, 246-249, 251-255, 257-266, 268-271, 273279, 281-295, 297, 299, 301, 302,

357

304, 305, 319-321, 323, 327, 329, 334, 339, 342, 343, 347 ; Evangelii gaudium : 27, 57, 123, 152, 191, 203-206, 224, 225, 229, 230-232, 235, 236, 323, 344, 345 ; Laudato si’: 306, 327 ; Misericordiae vultus : 26, 177, 216, 231, 232 ; Mitis Iudex Dominus Iesus : 63, 64, 272 François de Sales : 110 Fürst, Gebhard : 68 Gadecki, Stanislaw : 155, 351 Galea Curmi, Joseph : 122, 123 Gargano, Guido Innocenzo : 115, 117, 118 Geffré, Claude : 323 Germay, olivier de : 193 Gracia, Giuseppe : 194, 195 Gracias, oswald : 164 Grégoire le grand : 110 Grégoire VII : 111 Grégoire XVI : 51 ; Mirari vos : 51 Grillo, Andrea : 125, 126 Groupe allemand : 147, 160, 162, 185, 240, 340 Groupe anglais A : 148, 156, 162 Groupe anglais B : 148, 157, 162 Groupe anglais C : 148, 157, 162 Groupe anglais D : 148, 158 Groupe espagnol A : 148, 159 Groupe espagnol B :148, 160, 162 Groupe français A : 147, 156, 162 Groupe français B : 147, 156, 162 Groupe français C : 147, 156 Groupe italien A : 158, 162 Groupe italien B : 148, 158 Groupe italien C : 159 Guénois, Jean-Marie : 235 Hanke, Gregor M. : 68 Hefez, Serge : 327 Henri VIII : 109


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Index des noms cités

Hickson, Maike : 184, 195, 198 Hoffner, Anne-Bénédicte : 10, 145, 149, 151 Hofmann, Friedhelm : 68 Hoser, Henryk : 263 Houdaille, Clémence : 97 Hoyeau, Céline : 95, 149 Hughes, Gerard J. : 288, 299 Hunt, Mary E. : 297, 298 ICES : 51 Institut catholique d’études supérieures (voir ICES) Instrumentum laboris : 29, 33, 34, 76, 81, 83, 103, 128, 138, 139, 141, 143, 146, 147, 149, 157, 197 Ipolt, Wolfgang : 68 Isidore de Séville : 119 Jean VIII : 111 Jean XXIII : 20, 27, 28, 87, 331, 335, 336, 345 ; Pacem in terris : 313 Jean-Paul II : 7, 11, 23, 25, 28, 49, 51, 54, 72, 87, 94, 99, 105, 120, 136, 146, 152, 161, 164, 165, 167, 179, 185, 189, 191, 194, 198, 200, 204, 207, 221, 222, 232, 239, 240, 244, 252, 263, 264, 270-273, 275281, 283, 287, 289, 290, 292, 297, 315, 334, 336-339, 346, 347 ; Ad tuendam fidem : 23 ; Apostolos suos : 23 ; Evangelium vitae : 175 ; Familiaris consortio : 7, 10, 49, 94, 119, 122, 141, 158, 161, 164166, 168, 173, 179, 180, 185, 189, 191, 193, 194, 197-200, 204, 207, 214, 218, 222, 223, 243, 264, 266, 270, 271, 275-277, 280, 281, 283, 287, 289, 292, 315, 335, 336, 338, 339, 347 ; Ordinatio sacerdotalis : 25, 207, 237 Justin, saint : 43

Kasper, Walter : 8, 12, 31, 32, 42, 61, 68, 74, 89, 93, 95, 102, 104, 141, 162, 188, 250, 251, 274, 289, 328, 346, 351 Kelly, Brian : 336 Khoueiry, Jocelyne : 11 Koch, Heiner : 246 Koch, Kurt : 90, 91, 151, 244, 352 Krieger, Gérard : 111, 112, 126, 127 Kurtz, Joseph : 264 Lacunza Maesrojuan, José Luis : 142, 352 Lamb, Christopher : 151, 188 Lambruschini, Fernandino : 22 Lefebvre, Marcel : 50, 292 Lehmann, Karl : 8 Léonard, André-Joseph : 55, 91, 352 Lieven, Samuel : 87, 88, 238 Lineamenta : 46, 66, 71, 80, 129, 146, 152 Livi, Antonio : 103 Lombardi, Federico : 42, 139 Lonley, Clifford : 178 Loriot-Prévost, Alex et Maud: 301, 302 Lubac, Henri de : 131 McAleese, Mary : 349 McGavin, Paul Antony : 56, 57 Magister, Sandro : 6 ,68, 69, 75, 90, 138, 139, 142, 192, 193, 198, 237, 253, 257, 273, 279, 281, 288, 289, 344 Maillard, Sébastien : 141, 163, 329, 349, 350 Malzac, Marie : 155 Marchetto, Agostino : 50, 344 Martin, Eamon : 145, 352 Marx, Reinhard : 12, 31, 32, 42, 61, 68, 74, 90, 95, 142, 149, 150, 162, 190, 244, 246, 304, 332, 346, 352


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Index des noms cités

Mattheeuws, Alain : 105, 106 Mazurckiewicz, Piotr : 194 Meisner, Joachim : 17, 92 Melina, Livio : 275, 278 Michelet, Thomas : 51, 100, 102, 103, 196, 198, 282, 283 Moingt, Joseph : 131 Morris, William : 25 Morselli, Alfredo : 103 Müller, Gerhard Ludwig : 12, 31, 32, 42, 59, 87, 88, 92, 93, 138, 162, 185, 188-191, 226, 238, 264, 268, 282, 324, 346, 352 Naud, André : 13, 14 Nautin, Pierre :110, 111, 115 Ndomba, Mathieu : 261, 262 Newman, John Henry : 292, 335 Nichols, Vincent : 96, 164, 287, 288, 352 Njue, John : 140, 352 Nuzzi, Gianluigi : 25 o’Connell, George : 140 o’Malley, John W. : 20, 303 onaiyezkan, John : 92 osoro Sierra, Carlos : 164 oster, Stefan : 68 ouellet, Marc : 59, 62, 93, 164, 352 Paglia, Vincenzo : 100 Palmer-Buckle, Charles : 80, 352 Paolis, Velasio de : 90, 92 Paul, saint : 54, 82, 104, 108, 111, 140, 151, 161, 191, 203, 236, 290, 294, 295 Paul VI : 19, 20, 21, 51, 54, 65, 136, 152, 207, 222, 327, 329, 331, 335, 338, 344, 346 ; Humanae vitae : 7, 21, 22, 23, 35, 38, 54, 60, 65, 72, 86, 110, 162, 175, 207, 214, 222, 298, 305, 309, 310, 318, 335, 336, 338, 347 ; Populorum progressio : 327

359

Pell, George : 56, 137, 138-140, 142, 143, 151, 164, 188, 238, 352 Pelletier, Anne-Marie: 112-114, 118 Pérez-Soba, Juan José : 273, 275 Phiri, Benjamin : 145, 352 Piacenza, Mauro : 138, 139, 352 Pie IX : 19, 51, 335 ; Quanta cura : 51 ; Syllabus : 19, 51 Pie X : 19, 238 ; Sacrorum antistitum : 19 Pie XI : 53, 107, 120 ; Casti connubii : 53, 107, 110, 120 Pie XII : 54, 107, 108, 335 Pierre, saint : 154, 162, 181, 286-288, 290, 291 Pontier, Georges : 42, 74, 163, 328, 329, 352 Porphyre : 116 Porphyrios (voir Porphyre) Poulat, Émile : 100 Prétot, Patrick : 127 Rapport final 2014 : 41-44, 46-48, 53, 57-59, 65, 77, 81, 90, 94, 102, 103, 135, 139, 146, 219 Rapport final 2015 : 163-165, 168, 171, 177, 181, 183, 184, 187, 197199, 209, 210, 212, 214, 216, 218221, 223, 224, 226, 227, 229, 240, 241, 274, 275, 319, 320, 342 Rapport intermédiaire : 42-44, 48, 55, 77, 241 Rapport suite au débat : 37 Ratzinger, Joseph : 6, 12, 23, 24, 28, 31, 69, 208, 338 Re, Giovanni Battista : 25 Relatio post disceptationem : 37, 41, 183 Relatio synodi (voir Rapport final) Reese, Thomas : 155, 156, 185 RF (voir Rapport final)


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Index des noms cités

RI (voir Rapport intermédiaire) Ricœur, Paul : 128 Rigal, Jean : 319 Rivera Carrera, Norberto : 140 Rocca, Francis : 235 Rodríguez Maradiaga, Óscar Andrés : 164 Rouco Valera, Antonio María : 92 Ruini, Camillo : 50 Ruiz Freites, Gonzalo : 104 Saier, oskar : 8 Sako, Louis : 164 Sarah, Robert : 32, 75, 77-80, 92, 138, 146, 147, 164, 238, 304, 352 Sarr, Théodore-Adrien : 80 SCEAM : 73-76, 81, 82, 84 Schönborn, Christoph : 14, 97, 98, 162, 164, 184, 202, 205, 206, 214, 235, 237, 304, 328, 352 Scola, Angelo : 138, 139, 352 Senèze, Nicolas : 25, 42, 87, 88 ,304 Servais, Paul : 109 Sgreccia, Elio : 140, 352 Silvas, Anna M. : 290, 291, 292, 339 Simon, René : 126 Smits, Jeanne : 41, 87, 91, 322 Socci, Antonio : 304 Söding, Thomas : 113 Soédé, Nathanaël : 80 Souletie, Jean-Louis : 119 Sourapphiel, Berhaneyesus : 81 Spadaro, Antonio : 97, 139, 193

Spaemann, Robert : 69, 282, 289, 290 Tagle, Luis Antonio : 30, 97, 164 Theobald, Christoph : 127 Thomas d’Aquin : 106, 147, 148, 226, 228, 244, 245, 267, 281, 321 Thomasset, Alain : 128, 129 Tornielli, Andrea : 137, 138 Tuni, Christian : 76 Ulrich, Laurent : 144, 352 UNICEF : 76 Urosa Savino, Jorge : 92, 138, 142, 352 Vallely, Paul : 184 Van Looy, Luc : 143, 352 Vesco, Jean-Paul : 93, 95, 120, 144, 145, 151, 237, 238, 332, 352 Villegas, Socrates B. : 247, 248 Vingt-Trois, André : 32, 96, 97, 138, 139, 144, 192, 193, 246, 247, 353 Voderholzer, Rudolf : 68 Weber, Henri : 7 Welby, Justin : 347 Wénin, André : 112 Wickens, Robert : 191, 192 Wikipédia : 226, 281, 335 Williams, Rowan : 347 Wuerl, Donald : 151, 353 Zdarsa, Konrad : 68 ZdK : 67, 68 Zentralkomitte der Deutschen Katholiken (voir ZdK) Zollitsch, Robert : 10


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INDEX DES CITATIoNS BIBLIQUES Genèse 1 : 112, 113 2 : 112, 113 3 : 57 4 : 112, 209

19, 1-9 : 56 19, 29 : 172 20, 1-16 : 183 23, 9 : 172 25, 41 : 52

Psaumes 129 : 183

Marc 2, 18-20 : 55 2, 27 : 137 3, 33-35 : 172 10, 2-12 : 131, 132

Cantique des cantiques 55, 172 Isaïe 5, 20 : 103 Ézéchiel : 36, 26 : 172 Osée 6, 6 : 117 Matthieu 5 : 112 6, 33 : 172 7, 1 : 230 10, 34-37 : 172 12, 7 : 117

Luc 6, 37 : 230 11, 47-54 : 183 14, 26 : 172 15, 25-32 : 183 22, 32 : 24, 25, 337 Jean 1, 9 : 39, 174, 307 2, 1-12 : 55 3, 27-30 : 55 6 : 85 14, 17 : 153 16, 13 : 206, 321


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Index des citations bibliques

Romains 3, 21-30 : 183 11, 32 : 203 Galates 5, 22-23 : 307 ÉphÊsiens 5 : 112, 118, 120, 133, 167

1 Corinthiens 6, 9-10 : 93 7, 10-11 : 111 11, 26-29 : 93 Apocalypse 2, 7 : 153 21, 2 : 112, 209 21, 9 : 112, 209


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TABLE DES MATIèRES

Introduction ……………………………………………………… Post-scriptum

5

……………………………………………………

17

Chapitre I . L’annonce du synode et la préparation de la première session ………………………………………………………… A. Le contexte ecclésial : de Vatican II au Synode sur la famille …

19 19

er

1. Le statut de la vérité dans l’Église : la collégialité vidée de son contenu ……………………………………………… 2. Le pape François : revalorisation de Vatican II et de la collégialité ………………………………………………… B. La convocation du Synode sur la famille et sa préparation ……

26 28

Chapitre II. La première session du synode (octobre 2014) ……… A. L’Instrumentum laboris …………………………………… B. La première semaine et le document de synthèse intermédiaire … C. La deuxième semaine et le Rapport final …………………… D. Le message aux familles et le discours final du pape ………… E. Brève évaluation de la première session du synode …………

33 33 36 41 45 47

Chapitre III. Intermède ecclésiologique au terme de la première session ………………………………………………………… A. Vatican II : continuité et/ou rupture ? ……………………… B. La famille : continuité de la doctrine ? ……………………… C. L’argumentation scripturaire ……………………………… D. Miséricorde et doctrine ……………………………………

49 49 52 54 58

20


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Table des matières

Chapitre IV. Entre les deux sessions du synode ………………… A. La procédure brève de nullité de mariage …………………… B. La deuxième consultation ………………………………… C. Des colloques par lesquels les évêques se préparent au synode … D. L’Afrique, nouvel acteur …………………………………… E. Diverses expressions épiscopales …………………………… 1. Les partisans d’un maintien rigoureux de la discipline actuelle … 2. Les promoteurs d’un changement ……………………… 3. Les apports théologiques en appui de l’orthodoxie doctrinale … a. Les intransigeants ………………………………… b. Les modérés ……………………………………… 4. Apports théologiques qui en appellent à une autre pratique … a. Arguments historiques …………………………… b. Arguments exégétiques …………………………… c. Arguments canoniques …………………………… d. Arguments théologiques ………………………… e. Bref essai de synthèse ………………………………

63 63 64 73 77 86 87 95 99 100 105 108 109 112 120 121 130

Chapitre V. La deuxième session du synode ……………………… A. L’ouverture du synode …………………………………… 1. Le pape François ……………………………………… 2. La lettre de treize cardinaux …………………………… 3. Le rapport introductif du cardinal Erdö ………………… B. Le premier temps : les défis de la famille …………………… C. Le deuxième temps : la vocation de la famille ……………… D. Le troisième temps : la mission de la famille ………………… E. Le Rapport final …………………………………………… 1. La remise du rapport aux pères synodaux ……………… 2. Le synode et Familiaris consortio ……………………… 3. Le Rapport final ……………………………………… 4. Dernière intervention du pape ………………………… 5. Le Rapport final : brève évaluation et questions …………

135 136 136 137 140 142 147 149 163 163 165 168 181 183

Chapitre VI. Premiers échos de la réception du synode ………… 187 Chapitre VII. L’Exhortation apostolique Amoris laetitia ………… A. Perspectives générales ……………………………………… B. Le mouvement de l’Exhortation …………………………… C. Le chapitre 8 : « Accompagner, discerner et intégrer la fragilité » …

201 205 213 217

D. Que dit le pape François lui-même sur la question des divorcés remariés ? ………………………………………………… E. Quelques questions à la lecture d’Amoris laetitia ……………

235 237


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Table des matières

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Chapitre VIII. La réception d’Amoris laetitia …………………… A. oui à l’ouverture ………………………………………… 1. Déclarations épiscopales ……………………………… 2. Analyses théologiques ………………………………… B. Rien de neuf… …………………………………………… 1. Déclarations épiscopales ……………………………… 2. Analyses théologiques ………………………………… C. Sur la pente de l’hérésie… ………………………………… 1. Déclarations épiscopales ……………………………… 2. Analyses théologiques ………………………………… D. Une critique selon un autre angle de vue ……………………

243 244 244 259 263 263 273 284 284 288 297

Chapitre IX. Le synode et Amoris laetitia : perspectives et questions théologiques …………………………………………………… A. L’éthique et le Magistère de l’Église ………………………… 1. La nature au principe de l’éthique ? …………………… 2. La loi naturelle comme référence ? ……………………… 3. L’autonomie de l’éthique comme science humaine ……… 4. Relativisme ou vérité ? ………………………………… 5. L’Église dans le débat public sur les questions éthiques … B. Miséricorde, pastorale, doctrine et théologie ………………… 1. Doctrine et pastorale …………………………………… 2. Qu’est-ce que la doctrine ? …………………………… 3. Évangile, pastorale et prise en compte de la culture ……… C. Le synode dans la perspective du ministère du pape François … 1. Dans l’esprit de Vatican II ……………………………… 2. Diversité et unité : une Église plurielle …………………

301 305 305 307 315 318 324 328 329 334 341 343 343 347

Brève conclusion ………………………………………………… 349 Liste et fonction des divers cardinaux et évêques ayant participé au synode et cités dans cette étude ……………………………… 351 Index des noms cités ……………………………………………… 355 Index des citations bibliques ……………………………………… 361 Table des matières ………………………………………………… 363


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Éditions Lessius la part-dieu Bruno Secondin, Le Parfum de Béthanie. L’exhortation postsynodale sur la vie consacrée, 1998, 216 p. Alphonse Borras et Bernard Pottier, La Grâce du diaconat. Questions actuelles autour du diaconat latin, 1998, 216 p. André de Jaer, Faire corps pour la mission. Une lecture sapientielle des « Constitutions de la Compagnie de Jésus », 1998, 208 p. Enzo Bianchi, Si tu savais le don de Dieu. La vie religieuse dans l’Église, 2001, 288 p. Tarcisius J. van Bavel, La Communauté selon saint Augustin. Une grâce pour notre temps, 2003, 176 p. Noëlle Hausman, Où va la vie consacrée ? Essai sur son avenir en Occident, 2004, 240 p. Michelina Tenace, L’Homme transfiguré par l’Esprit. Lumière de l’Orient sur la vie consacrée, 2005, 192 p. Marc Desmet, Jour et nuit. Expérience médicale et spiritualité, 2006, 256 p. Jacques Haers, Vivre les vœux aux frontières, 2006, 95 p. Alphonse Borras, Le Diaconat au risque de sa nouveauté, 2007, 239 p. Simon-Pierre Arnold, Au risque de Jésus-Christ. Une relecture des vœux, 2007, 144 p. Michelina Tenace, Servir la sagesse. Les supérieurs dans la vie religieuse, 2009, 144 p. Philippe Lécrivain, Une manière de vivre. Les religieux aujourd’hui, 2009, 224 p. Vincenzo Paglia, L’évêque et son diocèse, 2010, 192 p. Alphonse Borras (dir.), Délibérer en Église. Hommage à Monsieur l’abbé Raphaël Collinet, official du diocèse de Liège, 2010, 304 p. Alberto Melloni et Giuseppe Ruggieri (dir.), Qui a peur de Vatican II ?, 2010, 160 p. cardinal Walter Kasper et Daniel Deckers, Où bat le cœur de la foi. Une vie au service de l’unité, 2011, 312 p. John W. o’Malley, L’Événement Vatican II, 2011, 448 p. Giovanni Miccoli, Le Pontificat de Jean-Paul II. Un gouvernement contrasté, 2012, 480 p. Carlo Maria Martini, L’Évêque. Au jour le jour, 2013, 80 p. Laurent Boisvert, Configurés au Christ. Laïcs associés et consacrés, 2013, 96 p. Bernard Sesboüé, Histoire et théologie de l’infaillibilité de l’Église, 2013, 384 p. John W. o’Malley, Le Concile de Trente. Ce qui s’est vraiment passé, 2013, 352 p.


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Giovanni Miccoli, Les Anti-conciliaires. Les lefébvristes à la reconquête de Rome, 2014, 416 p. Amedeo Cencini, La Formation permanente… Y croyons-nous vraiment ?, 2014, 128 p. Aquilino Bocos Merino, La vie consacrée depuis Vatican II, 2015, 256 p. Daniel Blaj, Yves Congar, pionnier de l’œcuménisme. Comment accueillir les valeurs des autres chrétiens, 2015, 240 p. John W. o’Malley, Une histoire des papes. De Pierre à François, 2016, 400 p. Simon-Pierre Arnold, Dieu derrière la porte. La foi au-delà des confessions, 2016, 256 p. Roberto Repole, Église synodale et démocratie. Quelles institutions ecclésiales pour aujourd’hui ?, 2016, 132 p.

Imprimé en Belgique Mai 2017 Imprimerie Bietlot.



ISBN : 978-2-87299-303-1

9 782872 993031

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www.editionsjesuites.com

Illustration de couverture : Pixabay.com

Ignace BERTEN, dominicain belge, est thĂŠologien. Il est auteur, entre autres, de La nouvelle Europe (FidĂŠlitĂŠ, 2005), Croire en un Dieu trinitaire (FidĂŠlitĂŠ, 2008) et EnterrĂŠe, la doctrine sociale ? (avec A. Buekens et L. Martinez, Lumen vitae, 2009).

IGNACE BERTEN

Les divorcÊs remariÊs peuvent-ils communier ? Enjeux ecclÊsiaux des dÊbats autour du Synode sur la famille et d’Amoris laetitia

la part-Dieu

P

our l’opinion publique en gĂŠnĂŠral et pour une large majoritĂŠ des catholiques, le remariage est perçu comme un engagement positif et porteur de sens. Que l’Église exclue ces croyants de la communion est devenu incomprĂŠhensible et scandaleux, et le discours selon lequel ces catholiques ne sont pas ÂŤexcommuniĂŠsÂť mais ÂŤexclus de la communion eucharistiqueÂť est perçu comme une pirouette hypocrite. La majoritĂŠ des ĂŠvĂŞques en Europe occidentale, mais aussi ailleurs, se montrent sensibles Ă cette question et Ă cette expĂŠrience: ouvrir l’accès Ă la communion, Ă certaines conditions, est une nĂŠcessitĂŠ. L’auteur recueille et analyse les arguments avancĂŠs de part et d’autre avant, pendant et après le Synode sur la famille, jusqu’aux rĂŠactions fort contrastĂŠes Ă l’exhortation Amoris laetitia. S’il donne raison Ă ceux qui dĂŠclarent qu’il n’est pas possible de changer la discipline sans changer la doctrine, il insiste sur le fait que la discipline doit ĂŞtre modifiĂŠe, ce qui suppose un changement de la doctrine. Ce questionnement sur le statut de la doctrine l’invite alors Ă rĂŠflĂŠchir sur l’autoritĂŠ magistĂŠrielle dans l’Église.

Les divorcÊs remariÊs peuvent-ils communier? • Ignace Berten

la part-Dieu donner raison

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