Voici les noces de l’Agneau. Quand l’incarnation passe par les pauvres

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LAURE BLANCHON

Voici les noces de l’Agneau

théologie

donner raison

Quand l’incarnation passe par les pauvres



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Laure BLANCHON

Voici les noces de l’Agneau Quand l’incarnation passe par les pauvres Préface d’Étienne Grieu

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Donner raison, 61 Une collection dirigée par Hubert Jacobs s.j. et Robert Scholtus

© 2017 Éditions jésuites, 7, rue Blondeau, 5000 Namur (Belgique) 14, rue d’Assas, 75006 Paris (France) www.editionsjesuites.com ISBN : 978-2-87299-334-5 D 2017/4255/15

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Aux amis de La Pierre d’Angle, de la Diaconie du Var et du Sappel.

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REMERCIEMENTS

Au seuil de cet ouvrage, je désire remercier ceux qui ont permis qu’il se fasse. Je veux remercier tout d’abord ceux et celles sur la parole de qui s’appuie ce travail : les témoins de Paroles de vie en lien avec la Diaconie du Var, Bigna et Michèle du Sappel, plusieurs personnes de La Pierre d’Angle-Fraternité Quart-Monde. Ils ont partagé, dans une interview ou sur les ondes, leur chemin de vie, leurs « galères » et leurs « remontées », leurs joies, leurs espérances, leur foi, les amis rencontrés en route, ce qui les fait tenir debout au cœur de l’adversité extrême. Merci à chacun d’eux. Dans ce merci, je veux aussi rejoindre Jean-Marie Martin du Secours catholique qui a mis à ma disposition depuis trois ans la bande-son des émissions de Paroles de vie et qui m’a encouragée par son intérêt. Je désire remercier également le petit groupe de lecture de Paroles de vie mis en place en 2010-2011 alors que je commençais la rédaction, puis les participants du séminaire de recherche Précarité et grande pauvreté : recherches en théologie pratique. Qu’est-ce qui fait encore vivre lorsque tout s’écroule ? (2011-2012, 20122013). Ensemble, nous avons lu des récits et des interviews, nous nous sommes interrogés mutuellement. Je dois beaucoup à chacun d’eux tant pour la qualité de nos échanges stimulants que pour l’intérêt porté à mes travaux. Merci pour l’amitié tissée dans ce compagnonnage. Merci aussi à mes prieures pour le temps qui m’a été accordé pour cette recherche, les conditions favorables à ce travail qui ont été créées et le soutien lorsqu’il y a eu des moments plus difficiles. Merci à mes sœurs de communauté. Je souhaite remercier en particulier sœur Marie-Claire Sément qui a relu pas à pas les chapitres, avec une disponibilité sans faille. Merci à ma famille. Merci aux compagnons d’études du Centre Sèvres – Facultés jésuites de Paris. Merci pour votre présence fidèle à mes côtés, pour les partages informels et l’intérêt manifesté au long des années.

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Remerciements

Merci à Christoph Theobald, Alain Thomasset, Christophe Pichon pour leurs questions, suggestions et échanges autour de la soutenance de ce travail qui fut d’abord une thèse. Merci à Michel Fédou pour ses conseils sur des questions de théologie dogmatique. Enfin, je tiens à dire un profond merci à Étienne Grieu qui a dirigé ce travail. Son accompagnement régulier, son aide attentive, son intérêt pour mon travail et nos échanges m’ont soutenue et encouragée tout au long de ces années. Laure Blanchon, o.s.u.

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PRÉFACE

Grâce au renouveau de la réflexion sur l’herméneutique aux xixexx siècles en philosophie et en théologie (avec notamment Schleiermacher, Dilthey, Tillich, Gadamer, Ricœur, Geffré, Tracy), nous avons été familiarisés avec l’idée que la Révélation, bien plus qu’un contenu de doctrine qui se répète, immuable, de génération en génération et d’un contexte à un autre, est en réalité une expérience de rencontre avec le Dieu de Jésus-Christ, sans cesse à recommencer en fonction des âges et des cultures et qui, chaque fois, déploie de nouvelles tonalités du don de Dieu. Les anniversaires de Vatican II nous ont permis de prendre conscience que là se situait un des enjeux majeurs du concile, ainsi qu’un déplacement considérable dans la conscience que l’Église a de sa mission. Christoph Theobald l’a montré, en mettant en avant le « principe de pastoralité » qui donne priorité à la relation pastorale par rapport au souci de justesse doctrinale, le second étant englobé dans le premier (et non l’inverse). « En effet, durant l’époque moderne la Chrétienté, au moins une partie, a progressivement pris conscience que la Révélation n’existait pas en dehors de sa réception historique : la paradosis [tradition] effectivement vécue, le corps de la foi — celui qu’elle est, qu’elle reçoit et qu’elle se donne — est la seule trace de son origine divine. L’interprétation historique fait donc partie de la Révélation au sens où celle-ci est radicalement livrée à celle-là. Il faut d’abord enregistrer cette mutation inouïe1. » Même si sans doute, la plupart des catholiques, encore un peu nostalgiques des facilités que procurait le catéchisme tridentin, avaient du e

1. Chistoph Theobald, La réception du concile Vatican II, t. I, Accéder à la source, Le Cerf, coll. Unam sanctam Nouvelle série n° 1, Paris, 2009, p. 265.

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mal à penser l’intelligence de la foi de cette façon, c’est bien à cela qu’ils sont appelés2 ; non pour sacrifier à l’air du temps, mais parce que c’est l’occasion de redécouvrir la Bonne Nouvelle du Christ comme un appel capable de toucher chacun dans la situation où il se trouve, ainsi que d’aider l’Église à se tenir aux rendez-vous que son Seigneur lui donne là où elle est. Évidemment, une telle mutation ne peut laisser indemne la théologie comme discipline universitaire. Prendre au sérieux la perspective ouverte par le concile invite en effet à essayer de comprendre comment la doctrine se renouvelle et reçoit des accents nouveaux en fonction de ses destinataires. On pourrait, certes, se contenter d’enregistrer les légers déplacements de l’intelligence de la foi qui, de fait, n’ont jamais cessé tout au long de l’histoire de l’Église, sans s’intéresser à ce qui les provoque, plus précisément à ceux qui la font bouger de par leurs soifs et leurs combats spirituels. On aura alors tendance à faire comme si la théologie était essentiellement un débat entre théologiens, les différences d’accents entre les écoles provenant des positions qu’elles ont élaborées et défendent. Bref, la théologie, vue ainsi, tend à devenir une joute intellectuelle sans lien vivant avec la foi du peuple de Dieu ; du moins, elle fait comme si elle ne recevait rien de celui-ci. On peut difficilement en rester à une telle conception qui entérine une sorte de scission entre l’élaboration de l’intelligence de la foi et ce que vivent les chrétiens. C’est en ce point, précisément, que le travail de Laure Blanchon se situe. Son travail revient à expliciter, à partir d’une question précise, le jeu entre aspirations des croyants, traces bibliques de la Révélation, et tradition. Le point auquel elle s’attache est celui de l’incarnation du Verbe. Elle propose de la réfléchir à nouveaux frais en l’éclairant de l’expérience de croyants d’aujourd’hui, ici, des personnes en grande précarité. Le gain qu’on peut espérer de ce type d’exploration est une meilleure appropriation, par les chrétiens, du mystère de la foi, qui les aide à reconnaître comment celle-ci recueille et travaille leurs joies et leurs espoirs, leurs tristesses et leurs angoisses (Gaudium et spes, 1). Son projet consiste donc à expliciter ce qui, dans la conscience que l’humanité peut aujourd’hui avoir d’elle-même, appelle à revisiter ce mystère de l’incarnation, c’est-à-dire à en élaborer une intelligence renouvelée, à la fois respectueuse de la tradition et soucieuse d’honorer les réquisits contemporains, afin de la présenter de façon juste et pertinente. Parmi ces exigences nouvelles, figure le souci de considérer autrement ceux qui d’habitude ne comptent pas, ceux dont on se détourne parce qu’ils seraient sans intérêt ou parce qu’ils font 2. Dominique Degoul s’est essayé à montrer comment le concile propose en réalité un autre « schéma de la foi ». Voir son petit livre tonique, Schéma de la foi chrétienne à l’usage de ceux qui ne savent pas par où commencer, Lessius, coll. Donner raison, Namur, 2015.

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peur. Là aussi, les xixe-xxe siècles nous ont rendu sensibles (à travers notamment la littérature, le cinéma, la sociologie, l’histoire, les débats politiques) à ces acteurs auparavant ignorés, en tout cas exceptionnellement considérés comme capables d’apporter une contribution aux échanges. Les chrétiens se retrouvent aujourd’hui convoqués par ces évolutions profondes, à renouer avec un trait essentiel de la foi chrétienne : la rencontre du Dieu de JésusChrist passe par un rendez-vous avec ceux qui sont aux prises avec la misère. Il est probable qu’avec le recul du temps, on s’étonnera de ce que la théologie ait mis tant de temps à s’aventurer sur ces chemins d’un travail un peu rigoureux de confrontation entre une écoute fine de contemporains et une remise en chantier de la formulation du dogme. À sa décharge, il faut reconnaître que l’exercice n’est pas si aisé qu’il n’y paraît, et qu’il n’est pas facile de s’y lancer alors qu’on ne dispose pas encore de beaucoup d’outils déjà bien éprouvés. De fait — mais c’est peut-être pure ignorance de ma part —, je ne vois pas beaucoup d’autres exemples d’une telle entreprise qu’on puisse citer, si bien que le travail de Laure Blanchon fait figure de première. Ce qui est nouveau dans cet ouvrage, c’est donc d’abord, on l’aura compris, une posture de travail en théologie dogmatique qui choisit de réfléchir en éveillant des résonances entre relecture de la tradition, médiation de l’Écriture et écoute précise de contemporains. Manière de faire qui conduit donc à visiter successivement chacun de ces terrains en s’y intéressant pour eux-mêmes, à y relever certaines questions qui aujourd’hui y prennent du relief, à être attentif à la façon dont ces thèmes émergent, s’appellent et se convoquent mutuellement, pour finalement proposer une nouvelle formulation de l’énoncé dogmatique. Ici, ce sera de « penser l’incarnation comme alliance qui passe par les pauvres et dans laquelle Dieu se fait lui-même pauvre » (hypothèse énoncée p. 79), et comme mystère de communion, c’est-à-dire de vie donnée, dévoilement de la sollicitude divine où Dieu se risque lui-même sans rien retenir pour lui (expressions qui apparaissent dans la 3e partie). Laure Blanchon y parvient au terme d’un long parcours, qui l’amène, à partir d’une lecture du Catéchisme du concile de Trente, à revenir sur des débats importants de théologie patristique et médiévale (elle met alors en avant les figures d’Irénée et de Jean Duns Scot), puis à s’intéresser aux débats christologiques qui ont marqué le xxe siècle (Rahner, Moltmann, Balthasar, Moingt ; chapitres II et VIII) ; mais en parallèle, elle commente le récit évangélique (chap. III), rend compte de l’alliance telle qu’elle prend consistance dans le Pentateuque et dans des textes prophétiques (chap. IV), travaille sur la manière dont s’affine l’idée d’une demeure pour Dieu en l’humanité (chap. V), médite sur l’élaboration d’une espérance messianique (chap. VI).

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Entre-temps, elle présente les récits de Bigna (chap. Ier), de Philippe (chap. IV), de Marie-José (chap. V), de Robert (chap. VI), de Michel (chap. VIII), d’Ena et de Roland (chap. IX), et à chaque fois, réfléchit à la contribution que leurs paroles peuvent apporter à la question de l’incarnation. C’est donc à travers tout cela qu’elle élabore sa propre réflexion. Les passages d’un champ à un autre, rapidement esquissé ici, pourraient donner le tournis ; il n’en est rien, car Laure Blanchon opère de manière méthodique, avec un grand souci de précision et de rigueur, en faisant à chaque fois pour le lecteur le bilan des progrès effectués. Parmi les points particulièrement intéressants auxquels Laure Blanchon parvient, en voici trois auxquels j’ai été spécialement sensible. La proposition théologique qu’elle fait permet de penser l’incarnation non comme un phénomène ponctuel, mais de le comprendre au sein d’un processus. Sa lecture, en effet, invite à situer l’événement de la naissance de Jésus dans une perspective beaucoup plus large, coextensive à l’économie du salut, afin d’y reconnaître une étape décisive, à la fois ultime mot de l’engagement du Père vis-à-vis de sa création, et premier acte d’une histoire qui peut désormais prendre la forme d’un accomplissement de l’alliance. Un deuxième intérêt de sa réflexion tient à l’association étroite proposée entre incarnation et alliance. Ce qui revient à donner une place primordiale, dans la tradition biblique, à ce thème de l’alliance, et à le lire de manière dynamique, comme un long travail d’approche, de connaissance et d’enracinement dans la confiance, qui permet au final la venue du Seigneur dans notre chair. De cette manière également, on évite de concevoir l’incarnation comme une sorte d’intrusion de Dieu parmi nous ; ce qui reviendrait à lui ôter son caractère dialogique. Bien que l’incarnation, en effet, soit une réalité corporelle, celle-ci est au service d’une relation dans laquelle chacun des protagonistes de l’histoire est respecté, et même convoqué comme sujet libre. Le troisième élément, que je veux ici mettre en relief dans le travail de Laure Blanchon, est la place donnée aux personnes vivant de grandes précarités, marquées par la misère. Il y a ici un autre pari, également difficile à relever ; car ce n’est pas spontanément vers ces personnes que l’on se tourne, habituellement, pour élaborer une réflexion théologique. L’intuition en vient sans doute, tout simplement, de la lecture des récits évangéliques et de la part primordiale qu’y occupent les malades et les pauvres, les enfants et les étrangers, bref, ceux qui connaissent la plus grande vulnérabilité. On peut supposer ici un raisonnement relativement simple et clair : si c’est vers ceux-ci que Jésus dirige d’abord son attention et oriente sa mission, c’est sans doute que ces acteurs sont des protagonistes de premier plan dans l’événement de l’incar-

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nation, et que celle-ci ne peut donc se penser sans eux. Ici, Laure Blanchon rejoint un thème constamment mis en valeur dans l’iconographie de la nativité : la naissance du Christ est associée à son entrée en précarité, à la fois du fait qu’il partage la condition humaine, marquée par la fragilité, mais aussi parce qu’il rejoint — et est rejoint — d’abord par les pauvres de son peuple (en l’occurrence, les bergers). N’est-il pas logique, à partir de là, que dans l’élaboration dogmatique sur l’incarnation, ce thème soit également pleinement honoré ? C’est ce que propose Laure Blanchon. De cette manière, il me semble, nous sommes reconduits à un des traits saillants de l’Évangile, si présent et pourtant relativement peu mis en valeur. Or — la prédication du pape François sur ce point est très claire — l’Évangile ne peut être annoncé dans l’oubli des pauvres. C’est en étant fidèle à ce trait définitoire de la Révélation que l’Église trouve vigueur et audace (et non en entrant dans des postures de combat contre des ennemis supposés) ; et sans doute que, par là aussi, la théologie pourrait recevoir une nouvelle vitalité. Étienne Grieu, s.j.

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La christologie contemporaine a été marquée par le 1 500e anniversaire de la célébration du concile de Chalcédoine, en 1951. Cette commémoration impulsa un tournant dans la recherche. Par son article de 1954 intitulé « Chalcédoine, une fin ou un commencement1 ? », Karl Rahner questionna la christologie classique. Les points principaux de sa réflexion concernaient le rapport de la christologie classique au témoignage biblique, la nécessité de compléter la christologie ontologique par une christologie existentielle, une interrogation portée sur la manière de considérer la définition de Chalcédoine et une invitation à la regarder davantage comme un commencement que comme une fin, l’appel à une christologie transcendantale. Durant les décennies suivantes, les questions posées par le jésuite allemand à la définition de Chalcédoine, et plus largement à la christologie classique, suscitèrent un vaste débat nourri par les maturations antérieures de la recherche biblique et du renouveau liturgique. L’événement du concile Vatican II (1962-1965) encouragea ce mouvement de recherches, la dynamique de dialogue, le renouveau du rapport aux Écritures et à l’histoire, l’attention aux signes des temps. De nombreux théologiens participèrent aux débats, se situant par rapport à l’œuvre du concile de Chalcédoine, relevant sa grandeur et ses limites2.

1. En français, Karl Rahner, Écrits théologiques, t. I. : « Problèmes actuels de christologie », Desclée de Brouwer, Paris, 1957, p. 113-181. 2. Voir Bernard Sesboüé, « Le procès contemporain de Chalcédoine, Bilan et perspectives », dans RSR 65/1, 1977, p. 45-80.

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Depuis lors, les publications en christologie, protestantes aussi bien que catholiques, ont été abondantes : Ernst Käsemann, Wolfhart Pannenberg, Karl Rahner, Walter Kasper, Hans Urs von Balthasar, Jürgen Moltmann, Hans Küng, Piet Schoonenberg, Edward Schillebeeckx, Eberhard Jüngel, Joseph Moingt, Jon Sobrino, Joseph Ratzinger, pour ne citer que quelques noms3. Au cœur d’une riche diversité, certains traits sont communs à ces christologies. Tout d’abord, tous les auteurs entendent se confronter avec l’histoire de Jésus et montrer que Dieu s’est révélé dans cet homme. Ils modifient le mouvement de la christologie : alors que la christologie classique était une christologie descendante qui partait de l’incarnation du Verbe, les nouvelles élaborations christologiques partent de l’homme Jésus reconnu par son agir prépascal et sa résurrection comme Seigneur et Christ dans un mouvement ascendant pour ne retrouver le mouvement descendant que dans un second temps. De plus, les théologiens opèrent un retour à l’Écriture, renonçant à se cantonner à la démonstration des affirmations conciliaires. Ce changement dans la manière de faire de la théologie engendre un déplacement du centre de gravité des christologies de l’incarnation au mystère pascal, de l’Évangile de Jean vers les Synoptiques, et donne un poids neuf aux récits, ce qui renouvelle la dimension historique présente dans les écrits bibliques et mise en veilleuse dans la christologie classique. Enfin, ces nouvelles recherches redonnent à l’Écriture son rôle de texte fondateur et aux définitions conciliaires celui de régulateurs de l’interprétation ecclésiale de l’Écriture. Le présent travail de recherche s’inscrit au sein de ce vaste renouveau christologique et portera sur le mystère de l’incarnation. En effet, le déplacement de centre de gravité des christologies contemporaines a amené une certaine mise sous le boisseau de la théologie de l’incarnation au profit de théologies centrées sur le mystère pascal. Ma réflexion ne se développera pas en termes ontologiques, pas plus que la compréhension de l’incarnation ne se limitera au seul sens de la prise de chair du Verbe. Dans une lecture prolongée des récits bibliques, il s’agira de prêter attention à la vie de Jésus dans toute son épaisseur d’humanité, à la qualité de ses liens avec les personnes, en particulier les plus pauvres, à son inscription dans une tradition croyante porteuse d’une espérance et d’une vision du vivre-ensemble. Vouloir développer une christologie attentive à la manière dont Jésus se lie aux pauvres conduit à lire les récits évangéliques en lien avec leur enracinement vétérotestamentaire, à intégrer le mystère pascal au cœur du mystère de l’incarnation, à interpréter l’histoire du salut dans son unité. Engager la 3. Voir par exemple Bernard Sesboüé, Les « Trente glorieuses » de la christologie (19682000), Lessius, Bruxelles, 2012.

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recherche dans cette direction permettra d’honorer la dimension humaine et historique de Jésus de Nazareth, de réintégrer la perspective eschatologique si présente dans la christologie biblique et qui faisait défaut à la christologie classique, et amènera à penser le devenir que le mystère de l’incarnation fait entrer en Dieu par son Verbe qui se fait homme, bouleversant les manières les plus usuelles de penser la toute-puissance et la transcendance divines. Parmi les publications contemporaines en christologie, certains ouvrages lisent le mystère de l’incarnation comme le déploiement de l’alliance biblique, d’autres se penchent sur l’engagement des prophètes et du Christ envers les pauvres. Des exégètes se sont attachés à étudier la relation aux pauvres qu’appelle l’alliance initiée par Dieu. Mais nulle part je n’ai trouvé de christologie qui mette en lien l’incarnation, l’alliance biblique et l’engagement avec les pauvres. Cette découverte m’a surprise et a suscité ma réflexion. Est-ce que considérer la manière dont Dieu se lie et fait corps avec les personnes en grande précarité n’ouvrirait pas de nouvelles perspectives ? Il me semble que oui et je chercherai à le fonder en montrant que cela permet de tenir ensemble l’histoire de l’alliance et le mystère de l’humanité du Christ jusqu’en sa Pâque où se dévoile son unité avec le Père. Si tel est mon projet, il me revient alors de travailler à déployer une proposition théologique qui articule l’incarnation, l’histoire de l’alliance, et l’engagement dans un lien spécifique avec les personnes en situation de grande pauvreté. Le dogme de l’incarnation est au cœur du mystère de la foi chrétienne et constitue à toute époque une question centrale pour les débats théologiques. Pourtant, engager aujourd’hui une recherche sur cette affirmation de foi, tout en prenant en compte le défi de la grande précarité, a une pertinence toute particulière. En effet, le contexte ecclésial actuel, où des tentations spiritualisantes et un certain docétisme semblent ressurgir, invite à s’intéresser à l’humanité du Christ pour elle-même, et non uniquement dans le cadre de l’inculturation ou de la théologie des religions. En de telles circonstances, il n’est pas anodin de développer une proposition christologique qui souligne que le Christ de Dieu a pris un véritable corps humain en Jésus de Nazareth, qu’il a vécu en un temps et un lieu, s’est inscrit dans le corps social et a fait des options relationnelles étonnantes en se faisant l’ami des pauvres jusqu’à devenir lui-même marginalisé et être mis à mort. Il se révèle salutaire et vivifiant pour la foi chrétienne aujourd’hui de faire entendre qu’en son Fils, par sa singulière manière de vivre, Dieu s’est manifesté et s’est donné à connaître comme Celui qui voit la misère de son peuple, se fait proche des êtres les plus précarisés, et trace, au cœur de la pauvreté, un chemin de vraie humanisation. Il est probable aussi qu’une prise en compte, dans la réflexion théologique, de la question de la pauvreté si prégnante aujourd’hui,

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rende la parole de l’Église plus crédible aux yeux de nos contemporains, très sensibles à la cohérence entre présence à Dieu et présence au monde. Cela pourrait également ouvrir la voie à une réflexion sur le corps social et le vivre-ensemble dans un monde marqué par la fragilisation du sujet contemporain et des liens sociaux. Dans ce contexte, renouveler la manière de dire l’incarnation et parler du Dieu qui s’est fait humain et s’est lié aux pauvres pourraient contribuer à mettre en travail les représentations de Dieu et de l’homme, les manières d’être Église et de vivre en lien, et peut-être ouvrir des espaces de rencontre et de dialogue avec nos contemporains. Bien des voies sont possibles pour travailler le mystère de l’incarnation. Laquelle privilégier ? Comment engager une telle recherche ? Manière de faire et geste théologique d’ensemble La réflexion sur l’incarnation proposée par cette recherche mûrit dans une lecture croisée de récits bibliques et de témoignages de contemporains, éclairée par la réflexion de théologiens ou de philosophes. Procéder ainsi change la perspective et renouvelle la façon d’aborder le mystère. Cette manière s’inscrit au sein d’un vaste chantier théologique contemporain où des intuitions variées et des tentatives disparates sont en expérimentation afin d’intégrer davantage l’expérience humaine dans l’élaboration théologique, et de s’intéresser de plus près à la façon dont le don de Dieu atteint et travaille l’humanité. Ces diverses expérimentations s’inscrivent dans la perspective de l’école de la théologie herméneutique4. Selon ce point de vue, la révélation est comprise en tant qu’action de Dieu dans l’histoire et réception de cette action par le peuple croyant. Les Écritures sont dès lors reconnues comme la mise par écrit d’un témoignage qui est interprétation de l’expérience croyante d’Israël et/ou de la première communauté chrétienne. Cette interprétation fait partie intégrante de la révélation elle-même : la révélation s’accomplit et s’actualise dans le croyant qui, par la foi, l’accueille, s’en laisse transformer et la transmet à son tour. Dire aujourd’hui Jésus-Christ va donc supposer indissociablement un travail de réinterprétation du langage de la foi et du contenu que ce langage transmet, ce qui appelle la mise en corrélation de l’expérience des Écritures reçues dans la tradition et de l’expérience humaine de ce temps. Cependant, le rapprochement entre expérience contemporaine et situations de l’Ancien ou du Nouveau Testament ne peut se faire bord à 4. Voir Claude Geffré, Le christianisme au risque de l’interprétation, Le Cerf, coll. Cogitatio Fidei n° 120, Paris, 1983.

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bord. Pour que la confrontation soit pertinente, il importe de respecter une homologie de rapports ou de construire une médiation. À la suite de Paul Tillich5, plusieurs auteurs ont proposé des manières de corréler foi chrétienne et culture contemporaine. La lecture croisée de récits bibliques et de témoignages de contemporains, que je veux mettre en œuvre dans cette recherche, est proche du modèle avancé par David Tracy. Quel est-il ? Dans son ouvrage Blessed rage for order. The new pluralism in theology6, après avoir mis en lumière que « les deux principales sources de la théologie sont les textes chrétiens et l’expérience et le langage humains communs7 », David Tracy précise que, comme l’a exposé Paul Tillich, la théologie a à corréler les résultats de ses recherches sur ces deux sources, pour formaliser sa réflexion. Mais il montre l’insuffisance de la méthode de Paul Tillich dans laquelle seule la situation pose des questions et seul le message chrétien apporte des réponses. Il invite alors à mettre en œuvre « une méthode qui développe des critères critiques en corrélant les questions et les réponses trouvées à la fois dans la “situation” et dans le “message8” ». David Tracy initie une méthode critique de corrélation réciproque entre les questions et les réponses du message chrétien et de la société contemporaine. Dès lors, il ne s’agit plus de regarder les textes bibliques et le message évangélique comme une réponse aux questions qui émanerait de la seule expérience contemporaine, pas plus que de lire l’expérience des contemporains comme la réponse donnée aujourd’hui aux interpellations émises par les seuls textes bibliques. Le texte biblique interroge et éclaire l’expérience contemporaine, en même temps que l’expérience contemporaine questionne le corpus biblique et lui apporte des lumières. Des questions et des éléments de réponse se trouvent donc dans les deux corpus : ils s’interrogent et se répondent mutuellement, leur mise en dialogue relance toujours plus loin la recherche. Cette forme de corrélation réciproque inspirera la façon d’opérer les croisements dans ma recherche. Dès lors, la tâche théologique consistera à faire œuvre de discernement : d’une part, repérer ce qui peut faire question et apporter des éléments de réponse dans le texte biblique et dans les récits contemporains, et d’autre part, opérer d’une manière stimulante ces mises en dialogue. Cette façon de travailler m’a été inspirée par le séminaire Espérer pour aujourd’hui et pour toujours d’Étienne Grieu (Centre Sèvres, facultés jésuites de Paris, 2008-2009), le séminaire Dieu l’a ressuscité, nous en sommes 5. Paul Tillich, Théologie systématique, t. I, Le Cerf/Labor et Fides/PU Laval, Paris/ Genève/Montréal, 2000. 6. David Tracy, Blessed rage for order. The new pluralism in theology, The University of Chicago Press, Chicago, 1975. 7. Ibid., p. 43 (ma traduction). 8. Ibid., p. 46.

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témoins de Christoph Theobald (Centre Sèvres, 2009-2010), et la thèse de doctorat d’Étienne Grieu dirigée par Chr. Theobald et publiée sous le titre Nés de Dieu9. Elle est pratiquée en groupe dans le séminaire de recherche Précarité et grande pauvreté : recherches en théologie pratique. Qu’est-ce qui fait encore vivre lorsque tout s’écroule ?, animé par Étienne Grieu, Gwennola Rimbaut et moi-même (Centre Sèvres, 2011-2014). J’y ai découvert la fécondité du croisement d’un corpus biblique et de récits contemporains pour instruire une question théologique. Aussi ai-je choisi de m’essayer à de tels croisements pour travailler la question de l’incarnation. Opter pour ces croisements, et donc pour des mises en corrélation, m’a conduite à m’écarter de méthodes commençant par établir des typologies. On peut penser, par exemple, à la méthode mise en œuvre par Gwennola Rimbaut dans son ouvrage Les pauvres : interdits de spiritualité10 ? Elle y étudie un ensemble de textes de contemporains, dégage, à partir de là, une série de traits caractérisant la foi des personnes en précarité, puis propose des échos bibliques ou théologiques aux traits relevés. Sa méthode permet d’aboutir à une analyse précise de la forme que prend la spiritualité en QuartMonde. La manière que j’engage diverge aussi de ce qu’Alain Thomasset et Bertrand Cassaigne ont mis en œuvre dans le séminaire de recherche Quand la foi est sociale : un lieu théologique (Centre Sèvres, 2001-2011). La méthode inductive du séminaire partait de l’analyse de récits de contemporains, afin de saisir la manière dont la foi s’inscrit à même leurs engagements. Leur travail met en lumière la variété des figures de l’expérience croyante dans la vie sociale11. Cette direction m’aurait permis de discerner les façons de demeurer humain dans la grande adversité. Mais mon projet est autre. La visée est une élaboration dogmatique sur l’incarnation qui se nourrit d’un enracinement dans les Écritures et dans l’expérience humaine contemporaine. L’itinéraire pour progresser dans la formalisation de la doctrine est pluridisciplinaire, transitant par des commentaires de récits de vie contemporains, l’exégèse de récits bibliques, des réflexions en théologie biblique, l’approfondissement de questions anthro9. Étienne Grieu, Nés de Dieu. Itinéraires de chrétiens engagés. Essai de lecture théologique, Le Cerf, coll. Cogitatio Fidei n° 231, Paris, 2003. 10. Gwennola Rimbaut, Les Pauvres : interdits de spiritualité ? La foi des chrétiens du Quart Monde, L’Harmattan, coll. Éthique, handicap et société, Paris, 2009. 11. L’opuscule d’Alain Th omasset, « Rencontres des hommes, expérience de Dieu » (Documents Épiscopat, n° 1, 2011), fait écho de cette typologie. Une publication, qui rend plus amplement compte des fruits du séminaire, est également sortie : Alain Thomasset et Bertrand Cassaigne, Quand la foi est sociale. Analyse de récits de chrétiens engagés, Bayard, Paris, 2013.

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pologiques à connotation plus philosophique, la rencontre de grandes figures de la tradition théologique, des débats théologiques. Si les récits bibliques et contemporains sont bien lus et étudiés en respectant leurs consistance et statut propres et en déployant les outils appropriés à leur étude (exégèse et analyse littéraire), ce travail est ordonné à la progression de la réflexion dogmatique sur la question de l’incarnation. Il n’est donc pas anodin que ce soit l’hypothèse théologique qui guide la manière d’engager le travail et m’amène à lire l’incarnation dans une perspective relationnelle en mettant au cœur la question de l’alliance. Quelle est la manière de travailler à l’œuvre dans cette recherche ? Elle a des proximités avec la façon dont Étienne Grieu opère dans sa thèse12, tout en restant, pour une large part, expérimentale. Étienne Grieu élabore un discours théologique sur l’acte de croire, en tissant ensemble la lecture de textes bibliques et l’analyse des propos de personnes qu’il a interviewées. Pour mettre en résonance ces deux corpus, il « les laiss[e] jouer de manière autonome et complète et ce sont ces jeux, considérés chacun dans leur ensemble, qui peuvent éventuellement présenter des “airs de famille13” », puis il met en place « une médiation, autrement dit une question que l’on puisse poser à ces deux corpus de textes, et qui ait, bien entendu, une visée théologique14 ». Ici comme dans le travail d’Étienne Grieu, chaque corpus est travaillé de façon autonome, la mise en résonance passe par la médiation d’une question (les rapprochements ne sont pas faits bord à bord), et la corrélation débouche sur une élaboration théologique. En cela, il y a des proximités entre la manière d’opérer d’Étienne Grieu et la mienne. Il y a un écart, par contre, dans le geste théologique d’ensemble. Pour Étienne Grieu, le travail est structuré autour « du fil rouge de la filiation comme métaphore capable de rendre compte à la fois du devenir-sujet et de l’expérience chrétienne15 ». La filiation est déclinée en trois directions : se reconnaître fils/fille, accueillir des frères et des sœurs, se découvrir en travail d’enfantement. Étienne Grieu désigne son travail comme « un triptyque16 », dans lequel il ne faut pas chercher de progression linéaire, mais 12. Voir l’introduction de sa thèse « Lire la foi en son milieu », dans Étienne Grieu, Nés de Dieu, p. 11-26. Voir aussi « La place de la Bible dans l’élaboration du discours en théologie pratique », dans Luca Bressan et Gilles Routhier (dir.), Le travail de la Parole, Lumen vitae, coll. Pédagogie pastorale n° 18, Bruxelles, 2011, p. 103-122, et « Méthodes biographiques et théologie pratique », dans Didaskalia (Faculté de théologie de Lisbonne) 39/2, 2009, p. 125-143. 13. Étienne Grieu, Nés de Dieu, p. 19. 14. Ibid., p. 19-20. 15. Ibid., p. 25. 16. Ibid., p. 25.

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plutôt la reprise de la même expérience sous trois angles d’approche examinés tour à tour. Pour ma part, il en est autrement. Les trois parties ne correspondent pas à trois facettes d’une même réalité, mais constituent des étapes successives qui permettent de mûrir une manière de dire aujourd’hui l’incarnation. Les questions abordées et les mises en résonance concourent peu à peu à dévoiler la correspondance entre l’engagement de Dieu envers l’humanité et les aspirations des êtres humains, et la manière dont Dieu et l’homme s’unissent. Si l’on retrouve toujours les trois éléments (analyse de récit biblique, commentaire de récit contemporain, élaboration théologique), la manière d’opérer leur mise en dialogue varie selon les chapitres ou parties. Ces modulations sont ordonnées à la progression de la recherche et suscitées par elle. Comment progresse la réflexion ? Dans la première partie, les récits contemporains sont lus à partir de la question « Qu’est-ce que devenir humain ? » Une hypothèse théologique sur l’incarnation est alors formulée. Puis elle est inscrite dans la tradition théologique et confrontée avec elle. Enfin, elle est fondée à partir d’une lecture des Écritures, ses conséquences théologiques en sont explicitées. L’interprétation de l’incarnation comme déploiement de l’alliance (hypothèse fondée dans la partie I) indique la direction pour poursuivre l’étude. Dans la deuxième partie, la question de l’alliance est placée au cœur de la recherche et déclinée en trois questions significatives par rapport à l’incarnation. Chacune de ces questions est l’objet d’un chapitre. Ces chapitres analysent d’abord un corpus biblique large, puis un récit de vie contemporain. Ensuite seulement vient la mise en résonance des deux corpus au moyen de la question à travailler, ce qui débouche finalement sur une élaboration théologique. Les trois chapitres sont juxtaposés, sans que ne soient mises en lien, pour le moment, les découvertes théologiques réalisées. Dans la troisième partie, après avoir recueilli les acquis des chapitres antérieurs (parties I et II), un travail d’élaboration les noue ensemble et amène à avancer un concept pour rendre compte de l’incarnation (chapitre sans mise en résonance). La formalisation christologique est ensuite déclinée en théologie trinitaire et en anthropologie-ecclésiologie. Dans le chapitre de théologie trinitaire, la lecture des récits bibliques conduit à une conviction théologique et suscite une question. Cette question née dans la lecture biblique est posée au récit contemporain. Les éléments dégagés à partir du récit contemporain s’épanouissent en formalisation théologique. Dans le chapitre d’anthropologie-ecclésiologie, le mouvement est inverse, la lecture de deux récits contemporains permet de pointer quatre traits qui font l’objet d’une réflexion théologique. Les questions suscitées par cette réflexion amènent à travailler un corpus biblique.

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Ainsi le geste théologique de cette recherche se dit comme la maturation progressive d’une formalisation dogmatique dans l’écoute des Écritures et de la vie des hommes de ce temps. En ce sens, sans doute pourrait-on y voir une tentative pour prendre au sérieux la forme pastorale de la doctrine17. Cette façon autre d’envisager la doctrine est issue du renouveau de la compréhension de la révélation divine au concile Vatican II. Elle fait voir que la réception de la révélation fait partie intégrante de la révélation18 : ce qui relève du don de Dieu ne peut être départi de ce qui procède de son accueil. La révélation n’est plus regardée comme un donné intangible, sans pour autant être un contenu inconsistant et aléatoire. Le repère est le Christ rencontré dans tel événement de transmission, où un témoin engage sa vie en même temps qu’il dit une parole qui témoigne de sa rencontre du Christ. Il apparaît alors que Dieu veut se donner lui-même, se révéler, en passant par nos mots et nos actes humains. La vie humaine en reçoit une densité neuve : elle est reconnue comme le lieu où l’Évangile prend corps et se dit. S’inscrivant dans ce nouveau rapport à la doctrine hérité du concile, mon travail a été porté par le souci de scruter le mystère à partir d’une attention à l’expérience d’humanité, en particulier ce qui se joue dans les relations. Après avoir présenté d’une manière globale le projet et le geste théologique qui portent ce travail, il est bon de préciser les corpus de référence choisis et d’expliciter davantage la manière de faire les croisements entre récits bibliques et témoignages contemporains. Corpus et croisements Tout en indiquant les corpus de référence choisis (Bible, récits contemporains et auteurs de la tradition théologique et philosophique), il convient de répondre à des questions de fond. Je m’arrêterai particulièrement à deux d’entre elles qui ont influencé le choix des corpus. D’une part, qu’est-ce qui est visé en donnant dans le corps du texte de recherche une large place à l’analyse de textes bibliques ? D’autre part, quelle pertinence y a-t-il à travailler avec des récits contemporains et que peut-on en attendre comme fruit pour la théologie ? Un large corpus biblique est étudié au fil de cette recherche. Quelle en est la visée ? Le projet est de développer une théologie qui naît de l’Écriture, qui fait de l’étude de l’Écriture sa pierre d’angle et « comme son âme » (Dei Verbum 24). Écouter longuement les Écritures bibliques et en inscrire la 17. Voir Christoph Theobald, La réception du concile Vatican II, t. I, p. 275-693. 18. D’après La réception du concile Vatican II, t. I, p. 265.

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trace dans la rédaction visent à rejoindre le dynamisme de la révélation et à développer une proposition théologique unifiée par la Parole de Dieu. Cette façon de faire pourrait permettre de surmonter les compartimentations entre christologie, théologie biblique, théologie trinitaire et ecclésiologie. Dans le sillage de Paul Beauchamp19, le projet est de saisir la Bible comme un tout, tout en n’en étudiant que quelques passages. Comment faire ? Tout d’abord, trois options ont été posées pour orienter le choix du corpus biblique. Privilégier des ensembles larges : par exemple, les codes du Pentateuque, l’ensemble de l’Évangile de Luc, passion-résurrection dans les quatre Évangiles. Donner la préférence à de grandes pages de la Bible qui ont eu un fort impact dans la tradition juive et chrétienne : les chants du serviteur en Isaïe, Ézéchiel 34 où Dieu se fait le berger d’Israël, la nouvelle alliance en Jérémie 31, annonciation-visitation en Luc 1, passion-résurrection, l’image paulinienne du corps de 1 Corinthiens 12, le règne des mille ans d’Apocalypse 20. Et veiller à ce que toutes les parties de la Bible soient honorées : la Loi, les Prophètes, les livres de Sagesse, les Évangiles, les Actes des Apôtres, les écrits pauliniens et l’Apocalypse. Par ailleurs, la manière de lire chaque texte et de le commenter tâche de faire sentir que ce texte est inséré dans un ensemble plus vaste dont il ne peut être séparé. Par exemple, le commentaire de Luc 7, 17-23 est construit en lien avec la lecture de Luc 4, 16-31, de Luc 4 à 7, d’Isaïe 61, 1-2, et finalement d’une mosaïque de textes d’Isaïe, et il suit une section sur l’attente suscitée par la promesse au fil de l’Ancien Testament. Il s’est agi de tenir « à la fois le respect du fragment de sens livré et la prise en compte de ce par quoi ce fragment a acquis une consistance propre20 ». Enfin, la manière de circuler dans l’un et l’autre testament21 vise à épouser la dynamique du salut qui traverse l’ensemble du corpus biblique. Cela est particulièrement manifeste dans la structure de la partie II. Les options faites dans le choix du corpus biblique travaillé visent à faire entrer le lecteur dans le dynamisme d’accomplissement qui sous-tend l’histoire. Le chapitre IV est enraciné dans l’Ancien Testament et n’évoquera les textes néotestamentaires qu’en conclusion avec une ouverture à partir de la notion de figure. Le chapitre VI, quant à lui, ne s’arrête qu’à des textes du Nouveau Testament (l’Évangile de Luc et quelques textes pauliniens), en montrant comment Jésus accomplit, en la débordant, la figure messianique vétérotestamentaire. Le chapitre V est le pivot du parcours, avec une traversée d’ensemble de l’Écriture sur le thème de la « présence de Dieu au cœur 19. Tout particulièrement de Paul Beauchamp, L’un et l’autre Testament, Le Seuil, coll. Parole de Dieu n° 15, Paris, 1976. 20. Étienne Grieu, « Quelle place pour la Bible dans l’élaboration du discours en théologie pratique ? », p. 118. 21. Selon l’expression de Paul Beauchamp.

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de l’humanité », des prémices avec Abraham jusqu’à la Présence en personne de Jésus, Verbe de Dieu prenant chair dans le corps d’une femme, Marie de Nazareth. La notion de « figure » issue de la théologie biblique permet de tenir la tension eschatologique et supporte cette lecture de l’histoire22. Outre ce corpus biblique, quarante-trois témoignages de contemporains nourrissent la réflexion théologique. Quelle pertinence y a-t-il à travailler des récits de vie pour faire de la théologie ? Lire des récits de vie permet d’approcher la révélation en se tenant au plus près de l’expérience humaine. En effet, cette lecture rend témoin de l’Évangile en train de prendre corps et de se raconter à travers les histoires de vie chaque fois singulière des croyants. En chacune de ces narrations, quelque chose de l’Unique se dit et demande à être raconté23. Progressivement, il devient plus clair que « l’histoire et les histoires, l’unique histoire du salut et les nombreuses histoires de salut et de non-salut se rencontrent et s’imbriquent sans se limiter mutuellement24 ». Ainsi les récits permettent au théologien, à qui il revient de faire œuvre de discernement, de revisiter les grandes questions de la théologie et d’initier des manières neuves de dire la foi, plus parlantes pour les hommes de ce temps. C’est dans cette direction que le travail a été ici engagé. Il était donc important de disposer d’un ensemble de témoignages contemporains. À la constitution du corpus, il s’est agi de tenir à la fois une unité qui permette la mise en écho des récits et une palette de textes suffisamment large pour faire place à une diversité d’expériences. Les témoignages collectés conduisent à la rencontre de personnes marquées par la misère ou l’extrême précarité. Ces témoignages se présentent sous la forme d’interviews dialoguées. Ils ont été recueillis en deux lieux. L’un provient de la région lyonnaise en lien avec le Sappel. Bigna, une femme qui n’a pas connu la misère, fait le récit de son amitié avec Michèle, une femme du Quart-Monde25. Les autres témoins sont en lien avec la Diaconie du Var. Les personnes racontent leur itinéraire de vie dans l’émission Paroles de vie sur

22. Dans la ligne de Paul Beauchamp, Le récit, la lettre et le corps, « La figure dans l’un et l’autre Testament » et « L’interprétation fi gurative et ses présupposés », Le Cerf, coll. Cogitatio Fidei n° 114, Paris, 1992, p. 41-68. 23. D’après Christoph Theobald, Le christianisme comme style, Une manière de faire de la théologie en postmodernité, t. I, « Les enjeux de la narrativité », Le Cerf, coll. Cogitatio Fidei n° 260, Paris, p. 476-478. 24. Johann Baptist Metz, La foi dans l’histoire et la société, Le Cerf, coll. Cogitatio Fidei n° 99, Paris, 1979, p. 189. 25. Cette interview avait déjà été décryptée et retranscrite. Je n’ai pas eu accès à l’enregistrement sonore.

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RCF Méditerranée26. Une présentation plus détaillée des témoignages sera donnée au chapitre Ier lorsqu’ils paraîtront pour la première fois, mais il est bon de dire ici quelques mots sur la nature de ces transcriptions. C’est une interview orale et je la traite comme un texte. Il y a du biographique dans ce qui est raconté à la radio ou par Bigna, mais il ne s’agit pourtant pas d’une autobiographie. Il convient de m’expliquer. Les réflexions de Daniel Bertaux sur le récit de vie27 peuvent aider à comprendre ce que sont ces matériaux biographiques recueillis auprès de contemporains. Il précise qu’il importe de distinguer entre l’histoire vécue par la personne et le récit qu’elle peut en faire. En effet, « un récit de vie est-il autre chose qu’une reconstruction subjective de l’expérience vécue28 » ? Par ailleurs, le récit de vie recueilli à des fins ethnosociologiques n’est pas non plus la forme orale d’une autobiographie. Il y a certes de l’autobiographique dans ce qui est dit, mais le témoignage est orienté par le projet de l’interviewer qui est « intériorisé par le sujet sous la forme d’un filtre implicite29 ». Le récit de vie qui est fait est une parole adressée à un autrui, elle est improvisée au sein d’une relation dialogique et les questions de l’interviewer ne sont pas sans impact. Comment définir dès lors le récit de vie ? Selon D. Bertaux, « il y a du récit de vie dès qu’il y a description sous forme narrative d’un fragment de l’expérience vécue30 ». Cette forme narrative biographique peut se conjuguer avec d’autres formes du discours. En effet, « pour bien raconter une histoire, il faut camper les personnages, décrire leurs relations réciproques, expliquer leurs raisons d’agir ; décrire les contextes des actions et interactions ; voire porter des jugements (des évaluations) sur les actions 26. Chaque témoin est interviewé pendant une à trois émissions. J’ai reçu les enregistrements sonores des émissions de radio, je les ai décryptées et transcrites. Dans la manière de passer de l’oral à l’écrit, j’ai cherché à rendre perceptibles les hésitations, les silences, les intonations, etc., en insérant des ponctuations et quelques brefs commentaires entre crochets. 27. Daniel Bertaux introduit en France la pratique du récit de vie pour l’enquête sociologique dans les années 1970. Mais le recours au récit de vie apparaît déjà au début du xxe siècle aux États-Unis dans la mouvance de l’École de Chicago. Cette école met en lumière que les études quantitatives ne sauraient suffire en sociologie, et qu’il importe de développer une étude des données qualitatives, c’est-à-dire d’écouter ce que disent les populations concernées sur ce qu’elles vivent. Ce courant sociologique a donné lieu à de nombreuses productions, particulièrement à propos de milieux fermés et/ou déviants. Voir Christine Delory-Momberger, Les histoires de vie. De l’invention de soi au projet de formation, « Les usages sociologiques de l’histoire de vie : l’École de Chicago et sa postérité américaine », Anthropos, Paris, 2000, p. 171-206. 28. Daniel Bertaux, Le récit de vie, Armand Colin, coll. L’enquête et ses méthodes, Paris, 2005, p. 11. 29. Ibid., p. 49. 30. Ibid., p. 14.

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et les acteurs eux-mêmes31 ». Tout cela fait partie intégrante de la narration, lui donne consistance et contribue à faire émerger des significations. Ainsi un récit de vie est le fruit d’un effort fait par l’interviewé pour raconter à l’interviewer de manière sensée l’histoire qu’il a vécue. Cet effort d’élaboration permet de passer du parcours biographique (les événements vécus) à une narration. En quoi consiste ce travail intérieur ? On pourrait le décrire comme « une improvisation sans notes (sans recours aux archives écrites), se fondant sur la remémoration des principaux événements tels qu’ils ont été vécus, mémorisés et totalisés, et s’efforçant d’en discerner les enchaînements32 ». L’interviewé réalise donc une remémoration-totalisation subjective de son expérience et en rend compte par une mise en intrigue de son histoire, selon les mots de Paul Ricœur33. Pour désigner cette opération, Paul Ricœur parle d’une « synthèse de l’hétérogène34 », c’est-à-dire d’éléments disparates (événements, décisions, rencontres, agents…) auxquels la mémoire donne accès. Cette mise en intrigue fait advenir la personne à son identité narrative35. Faire raconter à quelqu’un son histoire de vie, c’est donc l’appeler à rendre compte de ce qui lui est arrivé dans un ensemble sensé, bien qu’il n’ait pas accès à la clôture de son histoire que seule la mort donnera. Au cœur de cette opération, il lui est possible de percevoir l’horizon de sens dans lequel il a inscrit son existence et vers lequel il veut s’orienter36. Ce détour par les réflexions de Daniel Bertaux et de Paul Ricœur éclaire la nature des matériaux contemporains et l’opération intérieure demandée/ proposée aux personnes interviewées. Les témoignages collectés peuvent effectivement être regardés comme des récits de vie. L’interview aide les personnes à faire mémoire, à lire une cohérence, une visée dans leur existence, et à en rendre compte dans une forme narrative. Elle permet à la personne de nommer son humanité en train de se construire. Cette œuvre de mémoire/ construction de sens l’outille aussi pour faire face à l’inattendu de l’avenir, en lui faisant prendre davantage conscience des apprentissages faits et des liens tissés qui pourront être autant de points d’appui pour demain. Inscrite dans un lien de confiance avec l’interviewer, cette prise de parole aide la personne à accéder à sa vie, et par là, à en devenir davantage actrice37. Ceci est 31. Ibid., p. 36-37. 32. Ibid., p. 73. 33. Paul Ricœur, Temps et récit, t. I. L’intrigue et le récit historique, Le Seuil, coll. Point Essais, Paris, 1991, p. 66-104. 34. Id., Soi-même comme un autre, Le Seuil, coll. Point Essais, Paris, 1996, p. 169. 35. D’après Soi-même comme un autre, p. 175. 36. D’après ce que Paul Ricœur appelle « la triple mimèsis », voir Temps et récit, t. I, p. 105-162. 37. Cet objectif fait partie intégrante de ce qui est visé par l’émission Paroles de vie.

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d’autant plus important que les personnes interviewées ici ont toutes eu des existences particulièrement chaotiques, et ont trop peu d’outils langagiers et conceptuels à leur disposition pour faire seules ce travail intérieur. Les décryptages des interviews ont tous été travaillés comme des récits de vie38 : l’entretien a été séquencé, une étude sémantique et littéraire a été faite, un commentaire suivi en a été élaboré. Mais l’analyse des quarante-trois récits ne pouvait être présentée dans le corps du texte de la recherche. Pour donner accès au lecteur à ce riche matériel, les récits de vie seront présentés de deux manières : une lecture d’ensemble qui en dégagera les récurrences et l’analyse détaillée de sept témoignages dans six chapitres différents. Afin de bien manifester que tel ou tel élément relevé dans un récit analysé n’est pas un hapax, il sera régulièrement fait référence à d’autres récits. Les apports de théologiens et de philosophes soutiendront l’acte de pensée au long de la recherche. Des théologiens de plusieurs époques de la tradition permettront d’instruire la question de l’incarnation. Les auteurs de référence les plus prégnants sur cette recherche sont Irénée de Lyon par sa théologie de l’histoire du salut et la double accoutumance, Jean Duns Scot par sa pensée en contraste avec les autres théologiens de son temps sur les motifs de l’incarnation dans le dessein créateur, et deux grandes figures de la christologie du xxe siècle : l’une protestante, Jürgen Moltmann avec en particulier sa théologie de la croix, l’autre catholique, Joseph Moingt et son insistance sur l’histoire. La perspective herméneutique de Paul Ricœur accompagnera l’ensemble de la réflexion. Des philosophes se penchant sur des questions d’anthropologie sociale seront aussi sollicités. Poursuivons en explicitant davantage la façon de tresser ensemble ces corpus. La manière employée repose sur l’écoute de récits bibliques et de témoignages contemporains, dont la lecture croisée est éclairée par des contributions théologiques ou philosophiques. Chaque section où est faite la corrélation veut instruire une question par laquelle progresse la réflexion. Les corpus travaillés dans une section sont choisis en fonction de leur pertinence pour éclairer le questionnement du chapitre, et non en vue d’établir des correspondances directes entre Bible et récit contemporain. Comment sont réalisés les croisements ? Cela est mis en œuvre de manière plus systématique dans les chapitres IV, V et VI (construits sur le même modèle) : à partir d’une question, lecture biblique (un corpus large) suivie de la lecture 38. Des repères pour analyser ce type de récits sont donnés dans Daniel Bertaux, Le récit de vie, « L’analyse des récits de vie » et « L’analyse comparative », p. 68-106.

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d’un récit contemporain, puis mise en résonance de ces deux lectures, qui ouvre à une élaboration théologique. Dans un premier temps, chaque récit (biblique d’abord, contemporain ensuite) est lu pour lui-même et selon sa consistance propre. Comment caractériser cet acte de lecture ? Je lirai les textes en théologienne, sans me limiter à une perspective psychologique ou sociologique pour les paroles de contemporains, historico-critique pour les récits bibliques. Cela m’aurait amenée à me concentrer sur les causes, les circonstances, les mécanismes qui ont conduit les personnes à ce dont elles témoignent ou à me pencher sur l’histoire du texte, son contexte de rédaction, son auteur, etc. Le registre aurait été davantage explicatif. Ici, sans ignorer ces dimensions, je me mettrai en quête du sens présent dans le récit, des horizons dessinés par la personne (personnage biblique ou contemporain), de l’expérience d’humanisation dont elle rend compte ou que relate la péricope biblique. Il a été explicité ci-dessus que le corpus biblique travaillé veut mettre en lumière la dynamique biblique de salut et que la personne interviewée fait une opération de mise en intrigue lors de l’énonciation de son récit de vie. Lire ces textes permet donc au lecteur de percevoir le monde ainsi déployé, et rouvre ses horizons. En me mettant à l’écoute du récit (biblique ou contemporain), je chercherai à le comprendre et à l’interpréter, c’est-à-dire, selon les mots de Paul Ricœur, à me laisser « mettre dans le sens du texte », à « prendre le chemin de pensée ouvert par le texte, [m]e mettre en route vers l’orient du texte39 ». La lecture théologique vise donc une entrée dans le « monde du texte40 » et l’ouverture de nouveaux horizons de sens. Comment prendre ce chemin d’interprétation ? Pour étudier les textes bibliques, j’emploierai les outils de l’exégèse et m’appuierai sur des exégètes reconnus. Pour les témoignages contemporains, j’utiliserai une méthode d’analyse littéraire, en traitant les décryptages d’interview comme des textes faisant un récit de vie. Chaque corpus, lu selon sa consistance propre et avec une méthode appropriée, ouvrira sur une reprise du sens. Dans un second temps, une lecture croisée des textes analysés est faite à partir de la question travaillée dans cette section. Comment ces croisements sont-ils réalisés ? L’élaboration théologique sur l’incarnation mûrit dans le tressage entre texte biblique, récit contemporain et contributions théologique/philosophique. Cette élaboration est un travail de discernement41 39. Paul Ricœur, Du texte à l’action, Essais d’herméneutique II, Le Seuil, Paris, 1986, p. 175. 40. Ibid., p. 187. 41. Voir Christoph Theobald, Le christianisme comme style, « La théologie comme discernement de la vie authentique », t. I, p. 413-437.

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en trois étapes : mise en résonance, confrontation avec d’autres textes pour affermir et élargir la perspective, maturation de l’élaboration théologique. La mise en résonance d’abord. Le rapprochement entre le corpus biblique et le récit de vie étudiés dans la section permet d’opérer un discernement. La corrélation entre les deux corpus par la médiation d’une question est réalisée par une « mise en résonance » des corpus. Aucune réponse n’est préétablie. Entendre des résonances est le fruit d’une écoute intérieure du théologien : il cherche à percevoir l’écho que la révélation exprimée dans la Bible trouve dans l’existence de contemporains, et inversement, la manière dont la vie de contemporains projette une lumière neuve sur telle ou telle facette de la révélation. Or la Bible est elle-même la trace de la réception de la Parole de Dieu qui s’est progressivement sédimentée. L’une et l’autre formes de réception de la révélation font entendre quelque chose d’un combat spirituel entre des éléments d’accueil du don de Dieu (fructifiant en paix, avènement à soi, possibilités langagières neuves, capacités relationnelles inédites…) et des façons de résister, voire de se fermer à l’offre divine d’alliance. L’épreuve du combat fait sentir ses propres limites à l’homme, en même temps que ses aspirations à une vie en plénitude. Récits bibliques et témoignages contemporains racontent comment des gens ont reçu l’initiative divine, ont réussi ou non à traverser leurs résistances, et, pour certains, sont peu à peu entrés en alliance avec Dieu. L’enjeu est donc de mettre en relation ces deux échos de la vie divine au cœur de l’humanité et de se rendre disponible pour percevoir les ressemblances et divergences dans la tournure que prennent, dans les deux corpus, les réponses au don de Dieu. L’écoute creuse, dans le théologien, un espace évidé (autre manière de dire une ouverture à l’Esprit pour accueillir le don de Dieu) et rend possible d’entendre ces résonances. Procéder ainsi risque toutefois de laisser penser que le récit biblique a le même poids que les témoignages contemporains. Il n’en est rien. Le statut du texte biblique est unique. L’Écriture est l’attestation privilégiée et faisant foi de l’événement Jésus-Christ en qui Dieu s’est révélé de manière pleine et définitive. La matérialité du texte biblique fait de lui un repère qui résiste et empêche la réduction de la révélation à un objet manipulable. De plus, il est la matrice qui nourrit la vie des contemporains et à partir de laquelle sont lus les récits d’aujourd’hui. Le texte biblique a donc une autorité que nul autre récit ne peut prétendre avoir, ce qui en fait le « fondement permanent » de toute théologie (Dei Verbum 24). Il convient ensuite d’affermir la résonance perçue en recherchant si d’autres récits travaillés (présentés ou non dans le corps du texte) confirment ce qui a été découvert. Un point de vigilance dans la corrélation sera de ne jamais fonder une consonance entre récit biblique et récit contem-

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porain sur un trait ne pouvant être généralisé à une large palette de récits contemporains et d’autres textes bibliques. Lorsqu’il s’agira d’hapax ou du déploiement ultime d’une tendance ou figure biblique, je le préciserai. Faire ainsi prémunira contre l’écueil de la généralisation hâtive et légitimera l’élargissement de perspective. Puis le travail théologique consiste à ordonner les éléments, percevoir une cohérence, dégager un ensemble structuré. Cette mise en ordre indique une direction, ouvre à une certaine manière de penser le devenir-humain. Cette figure du devenir-humain émerge donc à partir d’expériences d’humanité vécues par des hommes de différentes époques et contextes, au cœur d’une seule et unique histoire d’incarnation. À partir de la direction tracée par la lecture ordonnée des résonances, il devient possible de faire des liens avec des élaborations de philosophes ou théologiens de la tradition qui ont travaillé ces questions. Les contributions théologiques, philosophiques, anthropologiques permettent de recevoir les apports de la tradition, d’entendre les débats, voire d’y entrer, d’élargir la perspective. Ce processus rend possible de déployer un certain nombre d’harmoniques, et finalement, de développer une argumentation théologique en réponse à la question initiale du chapitre. Ainsi, au fil des chapitres IV, V, et VI, des éléments pour penser l’incarnation sont forgés, un thème s’affermit progressivement. Le chapitre VII poursuit la réflexion en marquant une étape. S’inscrivant dans la tradition théologique présentée dans la partie I, ce chapitre tisse ensemble les acquis des trois chapitres de lecture croisée et élabore une interprétation de l’incarnation, dont il est rendu compte théologiquement. Ainsi les ressources de la tradition (plus particulièrement explorées dans la partie I) deviennent des points d’appui pour approfondir ce que la fraîcheur des récits fait entendre dans des mots neufs et dans un style narratif biblique ou biographique. La méthode théologique réalise une forme de tressage où la vitalité des récits et la solidité de la tradition se conjuguent pour faire surgir une vision renouvelée du dogme. Outre ce qui vient d’être dit sur la mise en corrélation par l’écoute de consonances à partir d’une question, la lecture de l’incarnation comme un long processus d’alliance conforte la mise en dialogue des récits bibliques et des récits contemporains en tant que témoignages de la prise-de-corpsprogressive-de-la-Parole-de-Dieu au cœur du monde. Quand l’histoire est lue comme un tout, une unique histoire d’incarnation, le texte vétérotestamentaire donne un écho de la préparation de l’incarnation, fait accéder à ce qu’est l’incarnation-en-voie-d’accomplissement ; le texte néotestamentaire donne accès à l’incarnation-qui-s’accomplit, à la manière dont Jésus vit son devenir-humain ; les récits contemporains dévoilent des facettes de l’incar-

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nation-en-train-de-se-déployer. Certes, il y a différents contextes, différents statuts des textes (bibliques ou non), différents moments de l’histoire, mais c’est toujours le même mystère qui travaille toute l’histoire. Cette lecture théologique de l’histoire construit un pont entre le corpus biblique et les récits contemporains. Elle invite à franchir l’écart (de contexte, d’époque, de nature des textes) pour écouter de l’un à l’autre corpus des résonances et échos sur ce qu’est le devenir-humain, l’incarnation. Pour tenir de manière juste cette lecture de l’histoire, il sera nécessaire d’affronter la question de l’articulation entre le une-fois-pour-toutes de l’incarnation du Verbe et le processus continu de l’incarnation au fil des siècles, c’est-à-dire de penser la question de l’unicité du Christ. Opérer en croisant des récits bibliques et contemporains vise à ouvrir un chemin de sens sur ce qu’est l’incarnation, non pas dans l’abstrait, mais en scrutant ce qui se joue dans un tissu de relations, dans l’histoire avec ses méandres, à même des vies humaines. Dès lors n’y aurait-il pas une profonde cohérence à employer cette méthode en vue de développer une recherche sur l’incarnation ? Il sera bon de revenir sur ce point au terme du parcours. Confiance accordée à la parole des plus pauvres Une question est en reste. Pourquoi faire crédit à la parole de personnes en grande précarité, ayant souvent peu d’outils langagiers, pas de connaissance théologique et une faible insertion sociale ? Le contact avec des personnes vivant dans la misère ou la lecture de leur témoignage fait découvrir qu’elles ont une manière singulière d’envisager l’existence, de parler des relations, de la société, de vivre leur lien avec Dieu. Un travail d’analyse précise de leurs paroles fait entrer dans une autre vision du monde, de l’humanité, de Dieu. Comment caractériser cette manière ? Les personnes marquées par la très grande pauvreté n’ont pas la possibilité de se faire valoir devant les autres ni de se défendre. Notre société s’organisant à partir de toutes sortes de systèmes de mise en compétition et de concurrence, ces personnes sont invariablement mises en échec. Pour exister dans la société, elles vont développer deux types de stratégies : soit se battre contre ces modalités d’exclusion en pouvant aller jusqu’à des comportements agressifs et des formes de violence, soit appeler une manière de vivre ensemble où leur personne et leur contribution ne seront pas systématiquement disqualifiées. Les personnes qui s’orientent plutôt vers la deuxième voie sont conduites vers les enjeux les plus fondamentaux de l’existence. Lorsqu’elles se mettent à parler, leur parole donne accès à toute une expérience de résistance à l’adversité et

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de combat pour la vie. Il y a là un type unique de prise de parole, un apport irremplaçable à la compréhension de ce qu’est être humain et vivre en relation. Quelque chose de l’ordre d’une expertise en humanité s’y dévoile. En prendre davantage conscience m’a conduite à une conviction anthropologique et théologique forte selon laquelle la rencontre avec les personnes dont l’existence est marquée par l’extrême précarité est un lieu décisif de révélation sur ce qu’est être-humain, ce qu’est vivre-ensemble, sur qui est Dieu. J’ai donc décidé de me laisser instruire par leur existence et leurs paroles pour élaborer mon travail sur l’incarnation. Présentation d’ensemble du parcours Quelles seront les grandes étapes de l’itinéraire théologique ? Cette recherche est construite en deux mouvements et composée de trois parties. Le premier mouvement se trouve dans la première partie. Cette partie posera des fondations. Faisant l’hypothèse que le devenir-humain peut être une bonne analogie pour comprendre l’incarnation, le travail débutera par la lecture d’un témoignage contemporain avec la question « Qu’est-ce que devenir humain ? », puis la perspective sera élargie par la confrontation avec tous les autres récits, ce qui conduira à l’élaboration d’une hypothèse théologique (chapitre Ier). Il s’agira alors de traverser la tradition, afin de situer l’hypothèse théologique au sein de ces grandes élaborations et de l’affiner (chapitre II). Appuyée sur les Écritures et en débat avec Jürgen Moltmann et Joseph Moingt, je fonderai l’hypothèse initiale qui deviendra une thèse permettant de penser l’incarnation comme alliance qui passe par les pauvres et dans laquelle Dieu se fait lui-même pauvre (chapitre III). Au terme de cette partie, il aurait été possible de s’arrêter, puisque la thèse tient, mais il m’est apparu nécessaire de la fonder aussi par une autre voie, par les récits, afin de faire face jusqu’au bout aux penchants docètes de beaucoup de nos précompréhensions de l’incarnation. Ainsi s’engagera le second mouvement de la réflexion avec la volonté d’être attentive à l’enjeu d’humanité, à la densité des relations, à la perspective historique. La deuxième partie mettra en exergue la perspective relationnelle de la révélation, par le choix d’étudier la catégorie d’alliance. Après avoir présenté l’alliance dans la tradition biblique, trois directions seront privilégiées pour instruire la question de l’incarnation. L’attention sera d’abord portée sur le corps social qu’appelle l’alliance et la manière dont y sont considérés les plus précaires (chapitre IV), puis sur la manière dont Dieu se rend présent à son peuple au fil de l’alliance, et sur le processus d’intériorisation de la relation entre Dieu et l’homme (chapitre V),

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enfin, sur le style de présence aux personnes, en particulier aux pauvres, développée en réponse à l’espérance suscitée par l’alliance (chapitre VI). Ces études sur l’alliance et ce qu’elle permet comme devenir-humain demandent à être reliées et formalisées pour permettre à la réflexion de progresser. La troisième partie donnera une place plus marquée à la conceptualisation. Après avoir recueilli les fruits des étapes antérieures, il s’agira d’avancer une interprétation de l’incarnation, d’en montrer la pertinence et de forger un concept pour en rendre compte (chapitre VII). Les deux derniers chapitres déploieront ce qu’une telle lecture donne à penser sur qui est Dieu (chapitre VIII) et qui est l’homme (chapitre IX).

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Première partie L’INCARNATION, ÉPIPHANIE DU DIEU QUI SE FAIT PAUVRE

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OUVERTURE

Cette première partie se déploiera en trois temps. Considérant que le devenir-humain peut constituer une analogie éclairante sur ce qu’est l’incarnation, l’étude s’engagera par la lecture de récits contemporains afin d’instruire la question « Qu’est-ce que devenir humain ? ». Cette étape permettra d’élaborer une hypothèse théologique (chapitre Ier). Une traversée de la tradition théologique sera alors engagée pour situer l’hypothèse avancée précédemment au sein des débats christologiques et pour l’affiner (chapitre II). Il conviendra ensuite de fonder l’hypothèse initiale en s’appuyant sur les Écritures et en débat avec les contributions théologiques de Jürgen Moltmann et Joseph Moingt (chapitre III).

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Chapitre premier L’ALLIANCE AVEC LES PAUVRES, CHEMIN D’HUMANISATION

Porter le regard sur l’histoire découvre la longue tradition du lien des chrétiens avec les plus pauvres. Selon les contextes et avec une grande créativité, les chrétiens ont inventé, au fil des siècles, des actions et des œuvres pour venir au secours des laissés-pour-compte de leurs sociétés. Si, bien longtemps, les pauvres ont été objets de la charité, quelques voix dissonantes se sont fait entendre, tendant à bousculer la manière traditionnelle de penser le rapport aux pauvres et leur place dans la société. Ainsi Vincent de Paul proclamait au xviie siècle : « les pauvres sont nos maîtres », empruntant cette expression à Camille de Lellis1. Le P. Joseph Wresinski, dans la deuxième moitié du xxe siècle, bouleverse la manière d’entrer en lien avec les plus pauvres et de penser leur rôle au sein de la société. Il souligne notre inexpérience, notre méconnaissance de ce que vivent les populations réduites à la misère2. À partir de son expérience de vie dans la misère et de son engagement avec des familles au Camp des sans-logis de Noisy-le-Grand, le P. Joseph affirme que « ces familles [sont] maîtres en humanité et maîtres en théologie3 ». L’accent dans la façon de penser le rapport aux plus pauvres est déplacé. Il s’agit de se mettre à l’écoute des plus pauvres et d’inventer ensemble une manière de vivre humanisante pour tous. Les personnes en précarité deviennent partenaires. L’horizon est qu’elles accèdent à la parole 1. Camille de Lellis fonda en 1582, en Italie, les Camilliens, ordre religieux dont la mission est le soin des malades. 2. Voir Joseph Wresinski, Les plus pauvres, révélateurs de l’indivisibilité des droits de l’homme, Éd. Quart Monde, coll. Cahiers de Baillet, Paris, 1998, p. 35 et suivantes. 3. Id., Les pauvres, rencontre du vrai Dieu, Le Cerf/Sciences et Service Quart-Monde, Paris, 1986, p. 119.

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En lecture partielle‌


BIBLIOGRAPHIE

Cette bibliographie ne concerne que les ouvrages de théologie et ceux sur la question des pauvres. Pour les références bibliques et philosophiques, on se reportera aux notes de bas de page. Incarnation et autres questions de christologie Époque patristique : Augustin d’Hippone, De doctrina christiana, Institut d’Études Augustiniennes, Bibliothèque Augustinienne 11/2, Paris, 1997. Irénée de Lyon, Contre les hérésies. Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur, livres III, IV et V, Le Cerf, Paris, 1984. —, Démonstration de la prédication apostolique, Le Cerf, coll. Sources chrétiennes n° 406, Paris, 1995. Bouyer, Louis, L’incarnation et l’Église-Corps du Christ dans la théologie de saint Athanase, Le Cerf, coll. Unam sanctam n° 11, Paris, 1943. Doré, Joseph, « Les christologies patristiques et conciliaires », dans Joseph Doré, Bernard Lauret et al., Initiation à la pratique de la théologie, t. II *, Le Cerf, Paris, 1983, p. 185-262. Fédou, Michel, La voie du Christ. Genèse de la christologie dans le contexte religieux de l’Antiquité du iie siècle au début du ive siècle, Le Cerf, coll. Cogitatio Fidei n° 253, Paris, 2006. Grillmeier, Aloïs, Le Christ dans la tradition chrétienne, I. De l’âge apostolique au concile de Chalcédoine (451), Le Cerf, coll. Cogitatio Fidei n° 72, Paris, 1973. Halleux, André de, « La définition christologique de Chalcédoine », dans RTL 7, 1976, p. 3-23, 155-170.

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Bibliographie

Rimbaut, Gwennola, Les Pauvres : interdits de spiritualité ? La foi des chrétiens du Quart Monde, L’Harmattan, coll. Éthique, handicap et société, Paris, 2009. Royon, Claude et Philibert, Roger (dir.), Les pauvres, un défi pour l’Église. Séminaire de recherche de la Faculté de théologie, Institut catholique de Lyon, L’Atelier/Profac, Paris, 1994. Semaines sociales de France, Qu’est-ce qu’une société juste ?, Bayard, Paris, 2007. Vanier, Jean, La communauté, lieu du pardon et de la fête, Fleurus, Paris, 1979. —, Accueillir notre humanité, Presse de la Renaissance, Paris, 2010. Wresinski Joseph, Les pauvres sont l’Église, Entretiens avec Gilles Anouil, Le Centurion, Paris, 1983. —, Heureux vous les pauvres, Éd. Cana, coll. Épiphanie, Paris, 1984. —, Les pauvres, rencontre du vrai Dieu, Le Cerf/Sciences et Service Quart Monde, Paris, 1986. —, Les pauvres, révélateurs de l’indivisibilité des droits humains, Éd. Quart Monde, Cahiers de Baillet, Paris, 1998.

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INDEX DES TEXTES DU MAGISTÈRE

Catéchisme du concile de Trente : 9, 11, 80-88, 90, 151, 314-315, 465 Concile d’Éphèse : 102, 109 Concile de Chalcédoine : 15, 93, 99, 102, 104-106, 108-109, 153, 334, 341, 471 Concile de Constantinople II : 153 Concile de Florence : 372-373 Concile de Nicée : 100, 102, 105, 109, 153 Concile de Trente : 80-81, 88, 465 Concile de Vatican II : 9, 23, 81, 105, 112, 354, 440, 453, 457, 459 Constitution Dei Verbum : 23, 30, 78, 113, 115 Constitution Gaudium et spes : 10, 113-114, 353, 394, 405-406, 408, 437 Constitution Lumen gentium : 354, 440, 457 Décret Christus Dominus : 459 Décret Orientalium Ecclesiarum : 457 Définition de Chalcédoine : 15, 104-109, 334, 341-342, 344, 465, 471 Encyclique Caritas in veritate : 353-354 Encyclique Ecclesiam suam : 463 Encyclique Fides et ratio : 351-354 Encyclique Populorum progressio : 353 Exhortation apostolique Evangelii gaudium : 355, 447-448 Exhortation apostolique Verbum Domini : 355 Medellín (conférence de) : 451 Puebla (conférence de) : 451, 453 Symbole de Nicée : 100-102, 465

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INDEX DES AUTEURS

Aletti, Jean-Noël : 129, 132-134, 138, 271, 275-276, 280 Alexandre d’Alexandrie : 99 Arendt, Hannah : 449 Aristote : 121, 149-150, 152, 154, 449 Arius : 99, 153 Artus, Olivier : 177 Athanase d’alexandrie : 102 Auger, Edmond : 81 Augustin d’Hippone : 462, 475

Blenkinsopp, Joseph : 269 Bonhoeffer, Dietrich : 60, 203, 212, 401-403, 481 Bonnard, Pierre-Émile : 223-224, 269 Bouillard, Henri : 336 Boyer, Alain : 476 Bressan, Luca : 21, 482 Brown, Raymond E. : 138 Buis, Pierre : 176-178, 224 Bultmann, Rudolf : 359, 481

Bacq, Philippe : 117, 481 Balthasar, Hans Urs von : 11, 16, 375, 378, 380, 476 Barthélemy, Dominique : 169 Basset, Lytta : 322 Beaucamp, Évode : 221 Beauchamp, Paul : 24-25, 169, 173, 181-182, 188, 191-192, 27-228, 345, 347-348, 444 Bellarmin, Robert : 81, 88-89, 314 Bellet, Maurice : 322, 324-325, 328, 330 Benoît XVI : 353-355, 480 Benveniste, Émile : 332 Bertaux, Daniel : 26-28

Caillaux, Jean-Claude : 484 Caillaux, Maryvonne : 484 Calvin, Jean : 81 Canisius, Pierre : 81 Carrasquillas, Federico M. : 73, 452, 481 Carrière, Jean-Marie : 179, 339 Cassaigne, Bertrand : 20, 484 Cazelles, Henri : 222 Chary, Théophane : 222 Clément VIII : 81, 88 Colin, Pierre : 476 Collard-Gambiez, Colette et Michel : 70, 484

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Index des auteurs

Comeau, Geneviève : 332, 481 Compagnon, Olivier : 481 Congar, Yves : 216, 362, 459, 481 Conseil économique et social : 40, 484 Corbic, Arnaud : 402 Coulange, Pierre : 220-223 Cyrille d’Alexandrie : 102-105, 151 Damour, Franck : 481 Degoul, Dominique : 10 Delory-Momberger, Christine : 26 Dhôtel, Jean-Claude : 81, 89, 477 Dilthey, Wilhem : 9 Donegani, Jean-Marie : 359, 481 Doré, Joseph : 103, 475 Duhm, Bernhard : 189 Duns Scot, Jean : 11, 28, 96-99, 154, 160, 318, 335, 342, 405, 436-437, 465, 471, 476 Dupont, Jacques : 232, 235, 250, 269, 273 Durand, Alain : 40 Durand, Emmanuel : 371-372, 374, 481 Duval, Adrien : 477 Ehrenberg, Alain : 74, 324 Ellacuria, Ignacio : 452, 481 Epsztein, Léon : 178 Esposito, Robert : 213 Eutychès : 102, 104

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Godbout, Jacques : 332 Greenberg, Moshe : 185 Grégoire de Nazianze : 371 Grelot, Pierre : 189, 229, 264, 266, 269 Grieu, Étienne : 8, 13, 19-21, 24, 44, 117, 137, 339, 448, 481-482 Grillmeier, Aloïs : 93, 476 Guillet, Jacques : 190, 478 Gutierrez, Gustavo : 451-452; 482 Halleux, André de : 476 Hauerwas, Stanley : 458, 482 Henri, Pierre : 478 Holstein, Henri : 477 Honneth, Axel : 72, 326-327 Hurtado, Manuel : 478 Ingham, Mary Beth : 96-99, 405, 476 Irénée de Lyon : 11, 28, 93-96, 99, 101, 148, 152-153, 160, 337, 342, 370, 409, 436, 438, 465, 471, 475 Jacquet, Louis : 221 Jammer, Max : 253 Jean d’Antioche : 102-103 Jean Damascène : 371-372 Jean-Paul II : 351-352, 354, 480 Jüngel, Eberhard : 16 Justin : 104, 150 Käsemann, Ernst : 16 Kasper, Walter : 16, 109, 111, 336, 478 Kristeva, Julia : 325-326, 484 Krygier, Rivon : 127-128, 478 Küng, Hans : 16, 153, 478

Fédou, Michel : 8, 103, 339, 476-478 Ferry, Joëlle : 190 Fessard, Gaston : 117, 339 Focant, Camille : 168, 218 François (pape) : 13, 355, 447-448, 480 La Potterie, Ignace de : 233 Laurentin, René : 230 Lauret, Bernard : 475 Gadamer, Hans Georg : 9 Le Blanc, Guillaume : 72, 206, 212, 248, Gagnebin, Laurent : 360 484 García Lopez, Felix : 179 Le Goff, Alice : 295 Garrau, Marie : 295 Lecler, Joseph : 477 Geffré, Claude : 9, 18 Legrand, Lucien : 232 Germain, Élisabeth : 81, 476

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Index des auteurs

Léon le Grand : 102-105 Léon-Dufour, Xavier : 90-91, 129, 133, 136-137 Levinas, Emmanuel : 207, 443 L’Hour, Jean : 178, 181-182 Liebaert, Jacques : 476 Lienhard, Fritz : 482 Lohfink, Norbert : 169 Lorscheiter, Ivo : 482 Lubac, Henri de : 336 Luciani, Didier : 176-177, 179 Luther, Martin : 81, 375 Luther King, Martin : 441, 452 MacIntyre, Alasdair C. : 458 Magron, Véronique : 323-325, 484 Marcel, Gabriel : 207, 210 Marguerat, Daniel : 442 Marlé, René : 476 Martin-Achard, Robert : 175, 225-226 Marzano, Maria Michela : 295-296 Mauss, Marcel : 332 Mead, Georges Herbert : 72 Meier, John P. : 126, 128, 140, 232, 268269, 271, 273-274 Mein, Andrew : 186 Merz, Annette : 131-132 Mesters, Carlos : 194, 452 Metz, Johann Baptist : 25, 482 Meynet, Roland : 191-192, 194, 233 Milbank, John : 458 Moingt, Joseph : 11, 16, 28, 33, 37, 95, 99-100, 104, 109-113, 121-122, 129, 131, 142-144, 154, 156, 161, 333-334, 369, 375, 378-382, 393, 396, 401-403, 454, 465, 478 Moltmann, Jürgen : 11, 16, 28, 33, 37, 126, 128, 130-133, 139, 142, 147, 149, 151-154, 253-254, 257, 373-380, 402, 465, 478, 482 Mudge, Lewis S. : 458-459, 463, 483 Nadeau, Jean-Guy : 360 Nebel, Matthias : 352, 483

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Noth, Martin : 177 Nussbaum, Martha : 69 Pabst, Adrian : 483 Pannenberg, Wolfhart : 16, 109-110, 141, 156, 478 Paturle, Dominique : 40 Paul VI : 353, 463, 480 Perlitt, Lothar : 170 Perrot, Charles : 127-128, 271 Philibert, Roger : 40, 484 Pickstrock, Catherine : 458 Pierre le Foulon : 153 Platon : 149, 152, 154 Poché, Fred : 323-327, 484 Porter, Joshua R. : 177 Pousset, Édouard : 295, 478 Quesnel, Michel : 218 Rad, Gerhart von : 170 Rahner, Karl : 11, 15-16, 106-109, 124, 143, 155, 341, 343, 370, 374-376, 471, 478, 483 Ratzinger, Joseph : 16 Rawls, John : 43, 69 Rebêche, Gilles : 484 Renaud, Bernard : 168-170, 172-175, 182-183, 185, 190, 224, 226 Revault d’Allones, Myriam : 439 Reynier, Chantal : 435-436 Ricoeur, Paul : 9, 27-29, 73, 77, 158162, 212-213, 326-327, 352, 395, 438, 458, 462 Rigal, Jean : 483 Rimbaut, Gwennola : 20, 447, 484 Rouet, Albert : 483 Routhier, Gilles : 21, 359-360, 482-483 Royon, Charles : 40, 484 Schapp, Wilhem : 209 Schenker, Adrian : 193 Schillebeeckx, Edward : 16, 111, 479, 483

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Index des auteurs

Schleiermacher, Friedrich : 9 Schmitt, Joseph : 269 Schoonenberg, Piet : 16, 108, 150, 479 Schüngel-Straumann, Helen : 254 Semaines sociales de France : 482, 484 Sen, Amartya : 43, 69 Sesboüé, Bernard : 15-16, 104, 109, 112, 341, 453, 476, 479, 483 Sicre Díaz, José Luis : 264 Simon, Maurice : 477 Ska, Jean-Louis : 174 Sobrino, Jon : 16, 452, 479, 481

489

Valadier, Paul : 395 Vanier, Jean : 203, 208, 212, 250, 325326, 357, 399, 484 Venard, Olivier-Thomas : 483 Vermeylen, Jacques : 169-170, 184185, 367 Veuthey, Léon : 476 Viau, Marcel : 359-360, 483

Wackenheim, Charles : 477 Weil, Éric : 74 Wénin, André : 137, 168, 170 Westermann, Claus : 189, 223 Wiener, Claude : 174 Winnicott, Donald : 72 Tallon, Alain : 477 Willimon, William H. : 482 Theissen, Gerd : 128-132 Theobald, Christoph : 8-9, 20, 23, 25, Wresinski, Joseph : 39-40, 58, 69-70, 72-73, 78, 205, 351, 355-356, 400, 29, 73, 100, 104, 17, 124-125, 148, 445, 485 272, 282, 304, 333-34, 360, 397, 408409, 453, 479, 481, 483 Zimmerli, Walther C. : 185 Thomas d’Aquin : 150-151, 476 Thomasset, Alain : 8, 20, 484 Tillich, Paul : 9, 19, 121-122, 156, 483 Tracy, David : 9, 19

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INDEX DES TÉMOINS DE « PAROLES DE VIE », DU SAPPEL ET DE LA PIERRE D’ANGLE

Alain : Bigna : Ena : Marie-José : Michel : Michèle : Philippe : Robert: Roland :

329, 348, 396 7, 12, 25-26, 43-62, 71, 75, 205, 208, 252, 325, 396-397, 399, 430 12, 66, 397, 414-420, 429-432, 444, 455 12, 236-248, 251-254, 256-257, 260, 394, 396, 430-432 12, 322, 385-392, 394, 396-397, 399, 430-431 7, 25, 44-58, 60-62, 69-71, 75, 205, 208, 252, 322, 325, 394, 396-397, 399, 430 12, 75, 195-202, 204-211, 322-323, 396-397, 424, 430, 432, 444, 457 12, 285-294, 296-305, 396-397, 399, 429-430, 444 12, 67, 397, 414, 420-430, 432-433, 438, 444, 446-447, 455

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TABLE DES MATIÈRES

Remerciements ....................................................................................................

7

Préface, par Étienne Grieu, s.j. ...........................................................................

9

Introduction .........................................................................................................

15

Première partie L’INCARNATION, ÉPIPHANIE DU DIEU QUI SE FAIT PAUVRE Ouverture ..........................................................................................................

37

Chapitre Ier. L’alliance avec les pauvres, chemin d’humanisation ................

39 44 44 60 62 63 64 68

La relation entre Bigna et Michèle .......................................................................... Une lecture du récit de Bigna .......................................................................... Quelles clés ce récit donne-t-il sur l’accès à un devenir-humain ? ............. Élargissement de perspective ................................................................................... Présentation de Paroles de vie ....................................................................... Chemins d’humanisation ................................................................................. Une proposition sur l’incarnation .......................................................................... L’étonnante conjonction entre devenir-humain et se lier avec des trèspauvres ........................................................................................................... Vers une hypothèse sur l’incarnation .............................................................

Chapitre II. L’incarnation, Dieu choisit la pauvreté ....................................... Une représentation façonnée par le Catéchisme romain du concile de Trente

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69 78 80 80

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Table des matières

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L’élaboration du Catéchisme romain ............................................................ La théologie de l’incarnation véhiculée par le Catéchisme romain ............ La postérité du Catéchisme du concile de Trente ......................................... La théologie de l’incarnation, fruit d’une longue élaboration dogmatique ...... Le terme incarnation en son surgissement .................................................... Deux théologies de l’incarnation moins connues de la tradition occidentale ................................................................................................................... Les conciles, lieux où s’élabore la doctrine de l’incarnation ....................... Une nouvelle manière d’aborder l’incarnation en christologie contemporaine Les 1500 ans du concile de Chalcédoine, un tournant christologique ...... Le renouveau christologique contemporain ................................................. Une attention nouvelle à l’humanitas Christi, fruit de Vatican II .............. Une lecture de l’incarnation comme entrée de la pauvreté en Dieu .................. Enracinement et écart ............................................................................................... Une lecture du mystère de l’incarnation

Chapitre III. La croix, Dieu va au bout de l’alliance et de la pauvreté .........

La pauvreté jusqu’à la mort de la croix entre en Dieu ......................................... La mort de Jésus est cohérente avec sa vie ..................................................... Jésus meurt de manière violente, rejeté, humilié, abandonné .................... Jésus fait de sa mort un don d’amour ............................................................. Le pas de la foi, réponse au conflit herméneutique issu de la mort de Jésus Comment penser toute-puissance, transcendance et immutabilité en Dieu? .. Une interprétation qui bouscule les représentations habituelles ............... La tradition chrétienne marquée par l’héritage hellénistique ..................... Quand l’immutabilité de l’amour se dit dans le devenir .............................

81 82 88 90 90 93 99 105 106 110 112 114 114 115 124 125 125 130 133 139 144 145 149 152

Partie II L’INCARNATION, HISTOIRE D’ALLIANCE QUI PASSE PAR LES PAUVRES Ouverture ..........................................................................................................

167

Chapitre IV. Dieu appelle un corps social qui a souci du pauvre .................

171 171

À l’écoute de la Bible… ............................................................................................ La Loi ou le désir de Dieu de susciter un peuple uni et soucieux des pauvres ........................................................................................................... La parole prophétique, un appel à correspondre au désir de Dieu ............ À l’écoute du récit de Philippe… ............................................................................ «Ma galère personnelle, c’est d’être allé dans un laisser-aller…» ............... Quand la relation permet à Philippe de se retrouver ................................... Quel corps social appelle l’alliance? ........................................................................ Un corps social fait de « tous ensemble » et de « un à un » .........................

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173 183 195 196 198 201 202

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Table des matières

493

Un corps social où la non-conditionnalité a préséance sur la réciprocité Un corps social fondé sur des liens qui appellent à la vie toute personne Un corps social qui se construit dans une histoire .......................................

203 205 208

Chapitre V. Dieu fait sa demeure dans le pauvre ............................................

214 214 215 219 229 236 237 240 246 246

À l’écoute de la Bible… ............................................................................................ Traversée biblique: la présence de Dieu à l’humanité .................................. Une intériorisation de l’alliance qui reste en tension ................................... Un double processus d’intériorisation qui s’accomplit en Jésus-Christ .... À l’écoute du récit de Marie-José… ........................................................................ Une histoire de misère et un combat pour la vie .......................................... Aujourd’hui, une vie en relation ..................................................................... Comment Dieu se rend-il présent à l’humanité? .................................................. Une histoire relationnelle qui se densifie et s’approfondit .......................... Une présence de Dieu au-dessus et au-dedans qui fait surgir une vie nouvelle ................................................................................................................. Une initiative de Dieu qui appelle la réponse de son partenaire ................ Une expérience qui introduit une césure dans l’histoire .............................

Chapitre VI. Dieu se fait homme, messie des pauvres et messie pauvre .....

À l’écoute de la Bible… ............................................................................................ L’espérance d’Israël au seuil de l’accomplissement de la promesse ........... Une certaine manière d’accomplir la promesse: Jésus, le messie des pauvres ........................................................................................................... Une manière inouïe d’être le messie des pauvres: Jésus, le messie pauvre À l’écoute du récit de Robert… ............................................................................... Des rencontres qui font entendre un appel ................................................... Devenir humain par l’autre ............................................................................. Comment devenir humain selon l’alliance? .......................................................... Faire l’expérience que la vie est don ............................................................... Une soif de faire entrer dans la vie ceux qui risquent le plus d’en être exclus .................................................................................................................. Une dynamique de dessaisissement de soi en faveur d’une présence à l’autre ..............................................................................................................

247 254 256 262 262 263 265 274 285 286 290 293 294 298 301

Partie III L’INCARNATION, MYSTÈRE DE VIE DONNÉE, MYSTÈRE DE COMMUNION Ouverture ..........................................................................................................

311

Chapitre VII. La vie donnée ...............................................................................

313 314

L’incarnation, mystère de vie donnée ............................................................

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Table des matières

494

Une manière de lire le mystère de l’incarnation ........................................... L’étonnant lien entre l’incarnation et les très-pauvres ................................ La vie donnée, une clé pour une christologie post-chalcédonienne ? ........ Une lecture de l’incarnation en prise sur ce monde ............................................. Un itinéraire à la saveur toute sapientielle .................................................... Un travail de discernement pour faire la vérité ............................................ Une lecture théologique de l’histoire .............................................................

314 321 331 344 344 351 361

Chapitre VIII. L’épiphanie du Dieu donné ......................................................

366 367 367 375 384 385 393 401

Chapitre IX. Devenir humain à la manière de Jésus .......................................

412 412 414 428 433 434

L’incarnation, lorsque Dieu Trinité se dévoile mystère de pauvreté ................. Le mystère du Dieu donné ............................................................................... La Croix, vive épiphanie du Dieu pauvre ...................................................... La discrétion du Dieu livré ...................................................................................... Michel: Quand la pauvreté se laisse traverser par la lumière, Dieu parle . Le Dieu qui choisit de se donner par des voies très humbles ...................... La discrète présence du Dieu donné ...............................................................

L’incarnation, initiation au devenir-humain ........................................................ À l’écoute de deux chemins d’humanité ........................................................ Le mystère de l’incarnation à l’œuvre aujourd’hui ....................................... Appelés à donner corps au mystère de Dieu au cœur du monde ....................... Vivre donné à la manière du Serviteur, un don et une utopie .................... Mettre le plus vulnérable au centre, condition de possibilité d’une vie donnée .......................................................................................................... La communauté ecclésiale, laboratoire de vie donnée .................................

441 454

Conclusion ...........................................................................................................

465

Bibliographie ........................................................................................................ Index des textes du Magistère ............................................................................ Index des auteurs ................................................................................................. Index des témoins de Paroles de vie, du Sappel et de La Pierre d’angle ....... Table des matières ..............................................................................................

475 485 486 490 491

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ImprimĂŠ en Belgique Juillet 2017 Imprimerie Bietlot.

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entre relecture de la tradition, médiation de l’Écriture et écoute précise de contemporains. Il s’agit de « penser l’incarnation comme alliance qui passe par les pauvres et dans laquelle Dieu se fait lui-même pauvre » et comme mystère de communion, c’est-à-dire de vie donnée, dévoilement de la sollicitude divine où Dieu se risque lui-même sans rien retenir pour lui. Laure Blanchon y parvient au terme d’un long parcours, qui l’amène, à partir d’une lecture du catéchisme du concile de Trente, à revenir sur des débats importants de théologie patristique et médiévale (à travers les figures d’Irénée et de Duns Scot), puis à s’intéresser aux débats christologiques qui ont marqué le XXe siècle (Rahner, Moltmann, Balthasar, Moingt). Parallèlement, elle commente le récit évangélique, rend compte de l’alliance telle qu’elle prend consistance dans le Pentateuque et dans des textes prophétiques, travaille sur la manière dont s’affine l’idée d’une demeure pour Dieu en l’humanité, médite sur l’élaboration d’une espérance messianique. Toutes ces réflexions sont mises en regard avec les récits de sept personnes en situation de précarité, ce qui permet de considérer leur apport à la question de l’incarnation. À lire ces pages, on s’étonne de ce que la théologie ait mis tant de temps à se confronter à une écoute fine de nos contemporains et à une remise en chantier de la formulation du dogme. C’est la puissante originalité de cet ouvrage. Laure BLANCHON, ursuline de l’Union Romaine, enseigne la théologie dogmatique et pratique au Centre Sèvres – Facultés jésuites de Paris. Elle est engagée avec des familles vivant la grande pauvreté en France, en particulier dans le cadre du Réseau Saint-Laurent, et a vécu dans des quartiers précaires au Sénégal et au Mexique. Elle a publié : Qu’est-ce qui fait vivre encore quand tout s’écroule ? Une théologie à l’école des plus pauvres (avec É. Grieu et G. Rimbaut, Lumen Vitae, 2017). Le préfacier, Étienne GRIEU, s.j., théologien, est président du Centre Sèvres – Facultés jésuites de Paris. Il a notamment publié : « J’ai besoin de toi pour découvrir que Dieu, c’est vrai » : le souffle de Diaconia (Salvator, 2013), Vers des paroisses plus fraternelles : les plus fragiles au cœur de la communauté chrétienne (avec V. Lascève, Éditions franciscaines, 2016).. ISBN : 978-2-87299-334-5

9 782872 993345

39,50 €

www.editionsjesuites.com

Illustration © Œuvre réalisée pour le pape François dans le cadre des ateliers de création du Sappel. Partie I du quadriptyque, Le bon berger : collage central encadré de monotypes à l’huile. Juillet 2016.

Cet ouvrage choisit d’éveiller des résonances


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