Geneviève Médevielle, s.a.
Les migrants, François et nous Repères
Éditions Vie chrétienne
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Les migrants, Franรงois et nous
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ISBN 978-2-900282-03-8 Code article 590 © Éditions Vie chrétienne, 2018 47, rue de la Roquette, 75011 Paris, France www.viechretienne.fr Photo de couverture : Réfugiés syriens (kurdes) dans le camp de Suruc (Turquie), 3 avril 2015 © RadekProcyk | iStockPhoto
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Geneviève Médevielle, s.a.
Les migrants, François et nous Repères
Vie chrétienne 47, rue de la Roquette 75011 Paris
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SOMMAIRE PROLOGUE ..........................................................................................7 CHERCHER ENSEMBLE DES RÉPONSES ........................................11 1. LES RAISONS DE NOS DÉSACCORDS ..........................................15 Notre immersion dans un contexte interprétatif..........................17 Le poids de l’émotion dans la rencontre singulière des souffrants....24 Le rôle des motivations chrétiennes dans le jugement éthique ..26 Conclusion ....................................................................................31 2. LA MARQUE MIGRATOIRE DE L’ÉCRITURE SAINTE ....................35 Quand la Bible naît d’une expérience de la migration..................37 L’expérience salvatrice de la migration........................................40 Quand l’expérience de l’étranger ramène le peuple à sa vocation ..42 Étrangers et voyageurs à la suite de Jésus ..................................44 L’Église, un Peuple sans frontières ..............................................46 Conclusion ....................................................................................47 3. LES MIGRANTS ET LA SIGNATURE DU PAPE FRANÇOIS ............51 Tout commence à Lampedusa ......................................................53 Un souci pastoral : mettre en œuvre une culture de la rencontre ....55 Des positions qui dérangent..........................................................60 Un discours en cohérence avec celui de ses prédécesseurs ......63 Conclusion ....................................................................................68 ET POUR CONCLURE : NE PAS FAIRE BARRAGE À LA GRÂCE ......69 Difficile sollicitude… ......................................................................70 Contempler pour voir Dieu à l’œuvre............................................71 Quatre pierres angulaires pour l’action........................................73 ANNEXE : COMMENT S’Y PRENDRE POUR S’ENGAGER ? ..............77 PRIÈRE SUR LA MER ........................................................................79 5
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PROLOGUE Moria. Je reviens au plus près de ce camp — prison où végètent 6 300 réfugiés. 1 500 peuvent y être enfermés, par temps dit « normal », dans cette ancienne caserne aux allures de Guantánamo. Nous sommes à huit kilomètres du port de Mytilène. Les côtes turques se dessinent là-bas, par-delà la mer Égée, toutes proches. Notre amie afghane Hamida y attend en prison une libération alors que la police turque l’a arrêtée en mer. Elle tentait pour la deuxième fois de rejoindre la Grèce accompagnée de ses trois fils. Les savoir si proches et si lointains à la fois blesse la pensée, creuse l’impatience, la colère. Je sais le concentré de souffrances, d’impatiences, de violences comme « contenues », contraintes, derrière ces murs rehaussés de barbelés. D’où me vient cette détermination intérieure à passer outre tous les conseils et avis concernant l’accessibilité de ces lieux ? Sans doute l’expérience des mots et opinions toutes faites qui font les réputations, le plus souvent négatives et terribles, des sites de détention. Comme si la vie ici ne pouvait même plus être approchable et approchée. Comme si police et armée entouraient d’un cordon de menaces l’espace où des milliers d’humains comme vous et moi survivent, attendant un regard, une main, une adresse humaine. Ils y désespèrent, y dépérissent. Pourquoi n’oserais-je, ne serait-ce que me promener à pieds et les mains vides, autour des murs, le long des grillages qui nous séparent cruellement des Syriens, Afghans, Pakistanais, Kurdes et Africains ici présents ? Hamida n’a-t-elle pas osé partir et repartir, quitter la terre de mort de son mari assassiné ? Voici qu’un trou dans le grillage laisse sortir un Africain, voici qu’un espace de prière musulmane s’offre à ma vue sous le quadrillage des fils de fer, voici qu’une Congolaise me rejoint en chantant à voix basse tel ou tel cantique. Elle est chrétienne et descend de son espace de colline à elle, espace de solitude, vers les hauteurs hors du camp.
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Étonnée de me rencontrer dans ces tristes parages, Fanny — car c’est son nom — me confie qu’elle vient de prier. Elle chantonne puis me raconte les affres de sa famille disséminée. Père assassiné à Kinshasa, mère disparue depuis 2015… Elle voit passer, allant courageusement et nonchalamment à pieds vers Kara Tepe (le deuxième camp de Lesbos distant de quatre kilomètres), quatre autres mamans africaines. Fanny me conduit auprès d’elles : « Un blanc, un père catholique, je l’ai trouvé là-haut ! » Les récits et les plaintes fusent en quelques instants précieux : « Nous ne sommes pas respectées ici, on souffre. Je suis malade, mais rien ne se passe. On nous dit tout le temps : “Pas de médicaments”. On a faim mais on ne peut pas manger leur nourriture malgré nos efforts à tous ! Elle fait trop mal au ventre. » Une large tente de l’ONU m’est montrée du doigt « Il n’y a que des hommes ici. Vous devriez vous y rendre. Nous y allons avec Fanny. La tente de l’UNHCR est pleine comme un œuf. Plus de quatre-vingts réfugiés d’origine africaine sont là, croupissants plus ou moins camouflés derrière des couvertures militaires. Ces dernières font office de cloisons délimitant comme des cabines d’habillage, entre groupes ou personnes. Des têtes, des visages puis des corps émergent successivement du bord des couvertures grises tendues en semblants de cloisons. L’échange commence avec deux des leaders de la tente. Deux Congolais du Congo Kinshasa. Ils m’avertissent qu’ils ont conscience d’être des portevoix de frères et sœurs d’infortune : « Les humains ne peuvent pas vivre dans ce genre de conditions. Est-ce que ce sont des hommes qui vivent ici ? C’est bizarre ici, on est mélangés à des Syriens, des Afghans, des Pakistanais… Nous sommes dans une prison très organisée ici ! Il y a des gens qui sont trop stressés dans ce lieu bizarre, perdus, tout d’un coup ils crient… Pour rien, on dirait ! Le moral est impossible ici tant c’est bizarre ! Après dix mois on te rejette, on te met en prison, puis on te renvoie en Turquie, alors, tu vois, on se cache dans la brousse, pardon, dans la forêt. Mais, on est vulnérables après la traversée de la mer. Il y a des génies parmi nous, on ne vient pas en Europe pour être des vagabonds. On veut participer au développement, à la sortie de la crise ! Nous, on a fui parce qu’on a cherché la liberté d’expression ! On a besoin de liberté, de la liberté de circulation ; nous, les Congolais qui avons fui Kabila et son système dictatorial, ses tortures, le Congo imprégné de Rwanda et ses dix millions de morts. Vous, vous connaissez cela très bien 8
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Prologue
en Europe ! Nous méritons un traitement, un bon traitement, nous les Congolais, les Noirs ! Pour trente à quarante réfugiés qu’on libère à Moria, c’est quatre ou cinq d’entre nous seulement, pourquoi ? Tu le sais toi ? » J’ai enregistré et diffusé ce cri. Il fera peut-être écho à l’émission de la BBC où mon porte-parole congolais s’est déjà récemment exprimé. Utopie ou illusion ? J’ai le sentiment d’être au plus près de ceux qui sont « déchets » en bord de route des affaires humaines : affairisme de dominations, d’exploitations de terres et de sous-sols, de déplacements et éliminations sans vergogne de populations entières. Ces hommes n’ont plus vocation qu’à l’oubli, au rejet sans fin. D’où me vient ma fierté, ma joie ? Ce n’est pas acceptable. Tant d’autres, sans nom ni visage, par milliers, un à un, ont disparu sous la vague turco-grecque ! Dimanche, notre célébration eucharistique, où nombreux d’entre ces réfugiés viendront aidés de nos bus affrétés, aura forme de protestation comme le dernier repas pascal de Jésus avec ses amis fut protestation d’existence et d’insistante réalité : les innocents de l’histoire ne mourront pas pour toujours, leur veille imposée, déjà, les institue dignes gardiens d’un royaume de justes. La porte étroite de ce royaume passe — entre autres — par ce non-lieu de Moria, sur l’ île de Lesbos, au berceau ou tombeau de notre civilisation. Son ouverture, sa traversée dépendent de nous. Maurice Joyeux, s.j. Moria, île de Lesbos, 10 novembre 2017
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CHERCHER ENSEMBLE DES RÉPONSES… « La loi intérieure de l’amour […] nous incite à prendre conscience de nos graves responsabilités ; elle nous aide à chercher constamment les réponses aux besoins de notre temps et à travailler ensemble avec tout le Peuple de Dieu et tous les hommes de bonne volonté pour le progrès et la paix, la justice et la charité, la liberté et la dignité de tous les hommes. » CVX CLC, Extrait Principe Général 2, Principes Généraux version 2014, p. 6
Réunis en week-end communautaire pour fortifier notre espérance à la veille des élections présidentielles, vous m’avez demandé, vous un vieux compagnon de la Communauté de Vie chrétienne (CVX), si au sujet des migrants le pape François qui « faisait beaucoup pour les migrants », n’en faisait pas trop… N’y a-t-il pas risque de posture idéologique à insister sur l’accueil du migrant comme il le fait ? Le pape Benoît XVI n’était-il pas plus prudent sur cette question ? Vous aviez conscience de mettre les « pieds dans le plat » au sein d’une communauté de Vie chrétienne dont beaucoup de membres se sont engagés, à la suite de la Compagnie de Jésus, à soutenir le réseau JRS (Service Jésuite des Réfugiés1). Votre finesse politique vous faisait percevoir com1. Fondé en 1980 par le père Pedro Arrupe s.j., alors Supérieur Général de la Compagnie de Jésus, le Jesuit Refugee Service (JRS) pour accompagner, servir et défendre le droit des personnes réfugiées, a commencé à être connu en France grâce au programme Welcome France né en 2006. Ce programme de JRS propose à des familles ou des communautés d’accueillir temporairement un demandeur d’asile majeur en attente d’une place en CADA (Centre d’accueil pour demandeurs d’asile). www.jrsfrance.org/presentation-jrs-france 11
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bien la politisation de la question migratoire ces dernières années en France pouvait être une mise à l’épreuve des modalités de l’engagement chrétien à l’égard des migrants. Cette finesse réclamait une juste compréhension de ce que l’Église nous demande lorsqu’elle nous rappelle régulièrement, par la voix du pape François, l’impératif de l’accueil de l’étranger. Cette compréhension était d’autant plus importante que vous constatiez des options très variées, voire opposées, en matière d’accueil du migrant chez les membres d’une même communauté chrétienne. J’ai commencé à vous répondre ce jour-là, mais le temps nous manquait. Depuis, je me suis dit que vous renvoyer à quelques bons articles2 ne suffisait pas. En fait, à travers votre interrogation sur l’accueil des migrants, vous me posiez deux redoutables questions : celle de la variété de nos positions à l’égard de l’accueil des migrants au sein d’une même communauté chrétienne et celle de la cohérence des interventions du pape François avec le discours de ses prédécesseurs et de l’Église en matière d’immigration. À partir de votre questionnement, la réponse que je vous adresse aujourd’hui ne vise pas l’exhaustivité sur le sujet de l’accueil des réfugiés et des migrants, elle tentera seulement de répondre à ces deux principales questions qui rejoignent celles de nombreux compagnons qui souhaitent vivre une certaine unité et communion dans les responsabilités de la communauté à l’égard de la justice, de la compassion et de la charité. Je commencerai par ce qui peut apparaître comme le plus choquant au sein d’une communauté qui partage la même foi et la même spiritualité : nos manières plurielles d’envisager notre positionnement éthique à l’égard de l’accueil du migrant. Puis, je chercherai à comprendre la marque propre du pape François lorsqu’il aborde la question des migrants tout d’abord en la reconduisant au cœur de la foi. Impossible de comprendre l’histoire du salut sans faire appel à la mémoire biblique de la migration. Un commandement de Dieu y est lié : « Tu n’exploiteras pas l’immigré, tu ne l’opprimeras pas, car vous étiez vous-mêmes des immigrés au pays d’Égypte » (Ex 22, 2. Deux numéros récents des revues jésuites Christus et Projet méritent d’être signalés : « Migrations », Christus no 253, janvier 2017 et « Réfugiés : sortir de l’impasse », Projet, no 358, juin 2017. On peut lire aussi un petit livre qui reste d’actualité sur bien des points : Geneviève Médevielle et François Soulage, Pourquoi les chrétiens ne peuvent pas se taire sur l’immigration ? Paris, L’Atelier, collection « Pourquoi les chrétiens ne peuvent pas se taire », 2011. 12
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Chercher ensemble des réponses
20). Ensuite, je prendrai le temps de voir quelle est la signature propre du pape François dans ses discours et messages par rapport à celle de ses prédécesseurs, avant de conclure par quelques points de discernement.
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1 LES RAISONS DE NOS DÉSACCORDS Nous devons le reconnaître, le sujet de l’accueil des migrants est un sujet clivant dans notre société et dans nos communautés chrétiennes. Nous avons beau partager une même spiritualité, un même souci de fidélité à ce que l’Église nous enseigne, nous ne sommes pas tous d’accord sur comment envisager les questions de société et tout spécialement la question migratoire3. N’en soyons pas a priori scandalisés. C’est qu’il n’existe pas « une » éthique chrétienne des migrations. Cette éthique « une » n’existe pas parce que le lien entre foi confessée et agir éthique n’est pas aussi simple qu’on le voudrait. Ainsi, l’appel trop immédiat au commandement de l’amour ou à l’imitation des comportements de Jésus Christ risque d’oublier la complexité du lien foi-éthique. L’oubli de cette complexité fait souvent fi de la « légitime autonomie des réalités terrestres » rappelée vigoureusement par le Concile Vatican II. Si nous tenons que, dans la foi confessée au sein d’une communauté, le chrétien reçoit une forme d’existence qui l’assimile au Christ, dans le discernement concret des pratiques éthiques, il demeure vrai que cette forme d’existence est à la fois très concrète et très indéterminée. Concrète dans la mesure où il s’agit de suivre le Christ sur les chemins qu’il a pris dans sa propre vie, chemin répertorié par la tradition comme vie fondée sur la prière, l’humilité, les béatitudes, l’espérance et le don de soi dans la charité. Au lieu de l’égoïsme, du repli sur soi, de la domination, de l’exploitation et de l’exclusion, nous sommes invités à nous conduire « comme on le fait en 3. C’était déjà ce que notait le sociologue Jean-Luc Richard en 2012 dans un article « Les catholiques, l’immigration et les tentations racistes en France » publié dans la revue Migrations et société, vol. 24, no 139, janvier-février 2012, p. 253-266. « Les catholiques en France ne constituent pas un groupe homogène qui s’exprimerait d’une seule voix sur la plupart des sujets sociaux d’importance, au nombre desquels l’immigration étrangère en France et ses conséquences. » 15
En lecture partielle‌
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PRIÈRE SUR LA MER Ils sont vingt et cent, ils sont des milliers, embarqués Innocents engloutis par les eaux de l’angoisse, Anonymes, Frères humains de l’attente et du courage Les vaincus des abîmes de folle indifférence. Réveille nous Seigneur, Seigneur tiens-nous en éveil. Leur rêve, leur audace, leur désir, leur peur ne sont pas des « mirages », Ils sont des nôtres ces humains, assoiffés de terre d’espérance. Voici nos mains, nos intelligences, nos mémoires et vouloirs Voici nos cœurs, nos rages, Qu’ils ne s’endurcissent Paralysés de leurs mille raisons. Que l’Esprit Créateur que tu as mis en nous Les guide pour agir de ta Sagesse et Compassion Qu’avec d’autres, ils s’engagent ! Ta résurrection est protestation d’existence Ta vie est délivrance des gouffres du mourir, des naufrages. Relève-les Seigneur, relève-nous, Renfloue leur corps, nos corps du souffle de Ta Vie, Sortez Lazares de vos eaux sans tombeaux, Criez, noyés, crucifiés de nos mers sans mères Donnez de la voix, vous, les sans voix ! Que nous servions avec toi, Seigneur, la paix sur leurs visages, La paix déjà là, non loin, pour eux, sur un rivage ! Maurice Joyeux, s.j. 20 avril 2015
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Achevé d’imprimer
Mission dans le monde et l’Église Geneviève Médevielle, s.a.
Les migrants, François et nous Repères Le thème de l’accueil des migrants se fait de plus en plus pressant au cœur de l’actualité depuis quelques années et malheureusement, dans un monde où les conflits, les guerres et la misère continuent de sévir, le sujet est loin de pouvoir se refermer. La question est délicate, car elle dérange notre conscience, mais aussi l’identité nationale, les privilèges économiques comme le bien-être des pays accueillants. Même parmi les catholiques, des voix s’élèvent pour limiter l’engagement chrétien dans l’accueil de l’étranger : le pape François « n’en fait-il pas trop » ? Benoît XVI n’était-il pas à juste titre plus prudent en la matière ? Geneviève Médevielle souhaite répondre dans ce livre à ces deux questions essentielles : au sein d’une communauté qui partage la même foi et la même spiritualité, que dire des manières plurielles d’envisager le positionnement éthique à l’égard de l’accueil du migrant ? Et quelle cohérence François, qui n’a de cesse de rappeler et pratiquer l’impératif de l’Évangile (« J’étais un étranger et vous m’avez recueilli », Mt 25, 35) présente-t-il avec le discours de l’Église en matière d’immigration ? Son analyse tient en trois temps : quelles peuvent être les raisons de ces désaccords entre chrétiens ? Le salut offert par Dieu à tous ne se fonde-t-il pas sur la mémoire biblique de la migration ? Enfin la marque propre du pape François dans ce domaine estelle si singulière ? L’auteur complète son propos par des critères de discernement pour que le lecteur lui-même parvienne à se situer face au questionnement des migrants. Gageons qu’il se laissera toucher et déplacer, aussi bien par l’exposé éclairant de Geneviève Médevielle que par le témoignage en prologue de Maurice Joyeux, s.j., écrit depuis l’île de Lesbos, plaque tournante des migrations actuelles en Méditerranée. Geneviève Médevielle, Religieuse Auxiliatrice, a consacré une part importante de sa vie à l’enseignement et à la recherche en théologie morale à l’Institut Catholique de Paris. Sur le thème des migrants elle a, entre autres, co-écrit avec François Soulage, L’immigration, collection « Pourquoi les chrétiens ne peuvent pas se taire », Éditions de l’Atelier, 2012, et collaboré au livre dirigé par Bernard Fontaine, Les Églises, les migrants et les réfugiés, Éditions de l’Atelier, 2006.
10,00 €
viechretienne.fr ISBN 978-2-900282-03-8
© Éditions Vie chrétienne, 2018 47 rue de la Roquette 75011 Paris, France Code article 590
9 782900 282038
En couverture : Réfugiés syriens (kurdes) dans le camp de Suruc (Turquie), le 3 avril 2015 © RadekProcyk | iStockPhoto.com