Métamorphoses. Histoire naturelle et didactique dans les collections strasbourgeoises

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musées et université de strasbourg

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le cabinet de l’amateur

MÉTA MORPHOSES

histoire naturelle et didactique dans les collections strasbourgeoises

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« J’ai trouvé sur cet arbre une chenille d’un vert clair, je l’ai nourrie des feuilles jusqu’au 21 avril qu’elle change de peau, et ensuite se transforme en nymphe, d’où il sortit le 10 de mai le beau papillon nocturne que l’on voit ici. » Maria Sybilla Merian (explication de la planche XII)


« J’ai trouvé sur cet arbre une chenille d’un vert clair, je l’ai nourrie des feuilles jusqu’au 21 avril qu’elle change de peau, et ensuite se transforme en nymphe, d’où il sortit le 10 de mai le beau papillon nocturne que l’on voit ici. » Maria Sybilla Merian (explication de la planche XII)






l’histoire des images scientifiques et didactiques reste encore largement à écrire. Des premières planches d’histoire naturelle gravées du xvie siècle aux macrophotographies ou simulations 3D contemporaines, cette iconographie nous renseigne, non seulement sur le développement des connaissances et des disciplines, mais aussi sur notre représentation du monde et notre rapport à la vérité scientifique. La perception de ces images singulières, elle aussi, évolue : d’abord supports de savoir et d’enseignement, leurs qualités esthétiques ou l’ingéniosité technique qu’elles mettent en œuvre les font durer dans le temps. En témoignent ces échantillons prélevés dans les collections strasbourgeoises, qui, chacun à leur façon, visent à une représentation synthétique : les gravures de Merian et les modèles de Brendel en donnant à voir les différents stades de développement d’une plante ou d’un animal, les modèles du docteur Auzoux en permettant d’accéder à l’anatomie sous la surface de l’animal.

maria sibylla merian, illustratrice et entomologiste Depuis le développement du livre imprimé au xvie siècle, un lien de coopération étroit s’était noué entre artistes, graveurs, imprimeurs et savants, afin d’illustrer par l’image les sciences qui pouvaient s’appuyer sur le visible : minéralogie, topographie, astronomie, anatomie médicale et, bien entendu, zoologie et botanique. Rassemblées sous le vocable d’« histoire naturelle », ces deux dernières disciplines ont suscité de nombreuses entreprises de classification, sollicitant l’illustration comme outil d’identification et de comparaison, mais aussi de vulgarisation scientifique.    Des albums animaliers spécialisés ont ainsi vu le jour, notamment les célèbres ouvrages du naturaliste suisse Conrad Gessner (1516-1565), qui s’était assuré la collaboration des meilleurs artistes1, ou encore, en France, ceux de Pierre Belon (1518-1564) et Guillaume Rondelet (1507-1566), connus pour leurs études sur les animaux marins. Dans le domaine de la botanique, on doit aux Allemands Otto Brunfels (1488-1534) et Leonart Fuchs (1501-1566) l’introduction des éléments illustrés les plus remarquables. Le succès éditorial de ces albums favorisera, au xviie siècle, l’émergence 1. Conrad Gessner, Historia animalium, Zurich, 1551-1558, et Thierbuch, Zurich, 1563.


l’histoire des images scientifiques et didactiques reste encore largement à écrire. Des premières planches d’histoire naturelle gravées du xvie siècle aux macrophotographies ou simulations 3D contemporaines, cette iconographie nous renseigne, non seulement sur le développement des connaissances et des disciplines, mais aussi sur notre représentation du monde et notre rapport à la vérité scientifique. La perception de ces images singulières, elle aussi, évolue : d’abord supports de savoir et d’enseignement, leurs qualités esthétiques ou l’ingéniosité technique qu’elles mettent en œuvre les font durer dans le temps. En témoignent ces échantillons prélevés dans les collections strasbourgeoises, qui, chacun à leur façon, visent à une représentation synthétique : les gravures de Merian et les modèles de Brendel en donnant à voir les différents stades de développement d’une plante ou d’un animal, les modèles du docteur Auzoux en permettant d’accéder à l’anatomie sous la surface de l’animal.

maria sibylla merian, illustratrice et entomologiste Depuis le développement du livre imprimé au xvie siècle, un lien de coopération étroit s’était noué entre artistes, graveurs, imprimeurs et savants, afin d’illustrer par l’image les sciences qui pouvaient s’appuyer sur le visible : minéralogie, topographie, astronomie, anatomie médicale et, bien entendu, zoologie et botanique. Rassemblées sous le vocable d’« histoire naturelle », ces deux dernières disciplines ont suscité de nombreuses entreprises de classification, sollicitant l’illustration comme outil d’identification et de comparaison, mais aussi de vulgarisation scientifique.    Des albums animaliers spécialisés ont ainsi vu le jour, notamment les célèbres ouvrages du naturaliste suisse Conrad Gessner (1516-1565), qui s’était assuré la collaboration des meilleurs artistes1, ou encore, en France, ceux de Pierre Belon (1518-1564) et Guillaume Rondelet (1507-1566), connus pour leurs études sur les animaux marins. Dans le domaine de la botanique, on doit aux Allemands Otto Brunfels (1488-1534) et Leonart Fuchs (1501-1566) l’introduction des éléments illustrés les plus remarquables. Le succès éditorial de ces albums favorisera, au xviie siècle, l’émergence 1. Conrad Gessner, Historia animalium, Zurich, 1551-1558, et Thierbuch, Zurich, 1563.






le cabinet de l’a mateur

№17


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– prix  9 €

histoire naturelle et didactique dans les collections strasbourgeoises, musées et université de strasbourg

Où l’on essaie de rendre compte des mystérieuses beautés de la nature et de donner à voir comment la fleur devient fruit et la chenille papillon…

isbn 978 · 2 · 3512 · 5185 · 0

le cabinet de l’amateur  numéro dix-sept


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