Dessins. Cathédrale de Strasbourg

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DES S IN S



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vers

1260 -

Élévation de la moitié droite (sud) de la façade occidentale (dessin A’)

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h. 86 cm l. 59 cm

Parchemin, encre Inv. D.22.995.0.11 (n° OND 2)

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Ce dessin est identique au dessin A, mais complété par tous les ornements qui manquaient dans ce dernier – excepté ceux de la rose et du gable principal. Les motifs utilisés sur le dessin A’ s’apparentent à la grammaire ornementale de la façade effectivement réalisée. La quasi-absence de tracés préparatoires (traits invisibles tracés à la pointe d’argent pour guider le dessin à l’encre) sur le dessin A’ incite à le considérer comme une copie, à la même échelle, enrichie d’éléments architecturaux et décoratifs. Le présent dessin est donc bel et bien postérieur au dessin A et probablement antérieur au dessin B.



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vers

1260 1270 -

Élévation de la moitié gauche (nord) de la façade occidentale (dessin B)

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h. 275 cm l. 70 cm

Parchemin, encre brune et noire, crayon Inv. D.22.995.0.12 (n° OND 3)

Le dessin B est l’un des plus beaux dessins d’architecture du Moyen Âge. Après les dessins A et A’, il propose un deuxième projet de reconstruction pour la façade de la cathédrale en présentant d’importantes nouveautés, comme le dédoublement de la façade. À l’instar des dessins précédents, seule une moitié de la façade (et donc une seule tour) est dessinée, par économie de parchemin et de travail : il suffit de reconstituer l’autre moitié par symétrie. La composition de ce dessin témoigne de plusieurs étapes de réalisation. Dans la partie inférieure (2), le dessin original a été tracé avec une encre d’origine végétale dont le noir a viré au brun. Certaines parties ont été effacées et redessinées à l’encre noire, voire au crayon. Ce dessin présente une grande cohérence. Il est le premier de cette dimension qui atteste de l’existence de codes précis dans la représentation architecturale. Il constitue également une nouveauté dans la manière de concevoir la façade, non plus comme un mur mais comme un « feuilletage » de gables et d’arcatures, les éléments se raréfiant au fur et à mesure de l’élévation. Réalisé vers 1260-1270 par le prédécesseur d’Erwin de Steinbach, pendant la dernière campagne de construction de la nef, ce projet a été assez fidèlement suivi au niveau du rez-de-chaussée, avant qu’Erwin ne change radicalement l’organisation de la façade après son arrivée et abandonne ainsi la conception du dessin B tout en en conservant l’esprit général et quelques éléments que l’on peut reconnaître sur la façade actuelle. La partie supérieure du dessin (1), figurant une flèche non exécutée, est d’une qualité inférieure, certainement d’une autre main.

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xıxe siècle -

Élévation du portail nord de la façade occidentale Copie du xıxe siècle (1857 ?) du dessin conservé à Nuremberg, Germanisches Nationalmuseum

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h. 83 cm l. 59 cm

Papier, encre de couleur Inv. D.22.995.0.28 (n° OND 17)

Ce dessin est la copie datant du xıxe siècle d’une copie du dessin dit C : l’original du xıııe siècle était conservé à Durlach (Bade-Wurtemberg), où il fut détruit en 1689 par les troupes françaises lors de la guerre de la Ligue d’Augsbourg. La première copie, réalisée par Johann Jakob Arhardt en 1670, est conservée à Nuremberg. La mise en couleurs, également présente sur le dessin de Nuremberg, laisse présumer que le dessin original, attribué à Erwin de Steinbach, était vraisemblablement coloré lui aussi. D’après l’archiviste Louis Schneegans, qui décrivit les dessins au milieu du xıxe siècle, le code des couleurs était le suivant : « bleu pour le premier plan ou le plan le plus rapproché, rouge pour le 2e plan et jaune pour le 3e plan ». Il est également possible qu’il s’agisse d’une proposition de polychromie. Le programme ornemental présent sur le dessin se retrouve sur la façade construite de la cathédrale, mais des divergences apparaissent au niveau des étages des tours encadrant la rose. Il est accompagné dans sa partie basse d’un plan en correspondance de la façade. Toutes les informations nécessaires sont rassemblées pour permettre au parlier (ou second) de l’architecte de réaliser les épures préalables à la mise en œuvre effective du chantier. Ce dessin pourrait correspondre à la reprise en main du chantier par Erwin, vers 1285-1290, et à sa proposition pour une façade remaniée. Le dessin C a donc été conçu avant la construction de ces étages et il pourrait être daté de la fin du xıııe siècle.



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vers

1360 1370 -

Partie centrale de la façade occidentale (dessin 5)

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h. 405 cm l. 86 cm

Parchemin, encre, aquarelle Inv. D.22.995.0.14 (n° OND 5)

Ce dessin est, par ses dimensions – 405 cm de haut – et par l’utilisation de la couleur, l’un des plus spectaculaires dessins d’architecture du Moyen Âge. Il est aussi le premier au nord des Alpes à proposer un programme sculpté ambitieux, autour d’un Jugement dernier. Il s’agit d’un projet pour le beffroi et la galerie des apôtres élevés au-dessus de la rose de la façade occidentale dans le dernier quart du xıve siècle. Les parties déjà exécutées, portail central et rose, sont représentées de façon détaillée mais non exacte. Les sculptures du portail central ne sont pas figurées, à l’exception des lions, dont les postures sont relativement proches des sculptures du gable. La galerie des apôtres, édifiée peu après la rose, ne devait pas au départ recevoir la série des douze apôtres, mais peut-être une suite de rois dans onze niches. Maître Gerlach, maître d’œuvre et auteur du dessin, contourne ce problème en plaçant deux apôtres à l’extérieur, sur les contreforts, et en rajoutant la Vierge dans la niche centrale, priant le Christ situé au-dessus dans une mandorle. Un tel dessin, fort peu maniable, avait certainement avant tout une fonction de représentation à l’intention des commanditaires. Ce projet n’a d’ailleurs pas été exactement et totalement réalisé : le couronnement à triple arcature a été abandonné au profit d’un mur rejoignant le sommet des tours nord et sud.

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2

3 4

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1 couronnement à triple arcature 2 beffroi, Jugement dernier 3 galerie des apôtres et Christ en mandorle 4 rose 5 gable du portail central






Fin du xıve siècle -

Plan et élévation de la moitié sud de la façade occidentale (dessin 6) Attribué à Michel de Fribourg ou Claus de Lohre

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h. 243 cm l. 92 cm

Parchemin, encre Inv. D.22.995.0.15 (n° OND 6)

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Ce dessin présente une élévation de la moitié sud (droite) de la façade jusqu’à la plate-forme, conforme en grande partie à ce qui existe aujourd’hui. Selon un procédé assez répandu au Moyen Âge, l’élévation est complétée par la présentation de la façade en plan et ceci à plusieurs niveaux. Ce dessin est le seul à montrer le beffroi tel qu’il a été réalisé, c’est-à-dire sans le couronnement à trois gables prévu par l’auteur du dessin 5.




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avant

1490 -

Élévation de l’octogone et de la flèche Attribué à Hans Hammer

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h. 260 cm l. 44 cm

Parchemin, encre Inv. D.22.995.0.16 (n° OND 7)

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La présence d’armes sur la console de droite permet d’attribuer ce dessin à Hans Hammer (→), maître d’œuvre de la cathédrale de 1486 à 1490 et de 1512 à 1519. Il représente l’élévation occidentale de l’octogone au-dessus de la plate-forme, dans une forme très semblable à celui qui fut construit par Ulrich d’Ensingen quatre-vingt-dix ans plus tôt. La partie inférieure de la flèche reprend également des éléments existants, Hammer ayant conservé le parti d’escaliers serpentant sur les arêtes. En revanche, à partir de la deuxième coursière, le dessin de Hammer se distingue nettement de la flèche nord de Hültz. Malgré certaines confusions dans le dessin, notamment à la base de la flèche, il faut souligner les efforts pour représenter l’édifice en perspective. On ignore si ce dessin est un simple dessin d’étude ou un projet pour la tour sud. Si l’on opte pour cette deuxième hypothèse, la deuxième tour imaginée par Hans Hammer aurait été plus haute et asymétrique à la tour nord.





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vers

1510 1515 -

Projet de voûte pour la chapelle Saint-Martin Attribué à Bernard Nonnenmacher

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h. 44,8 cm l. 68 cm

Papier, encre Inv. D.22.995.0.30 (n° OND 22)

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Le dessin de ce voûtement étoilé est celui de la chapelle Saint-Martin (l’actuelle chapelle Saint-Laurent), élevée entre 1515 et 1521 dans l’angle entre le bras du transept nord et les premières travées de la nef. Les initiales IS, inscrites dans le cercle d’une clé de voûte, ne semblent pas correspondre à celles de l’auteur du dessin mais à celles de son propriétaire au début du xvıe siècle. De récentes recherches attribuent ce dessin à Bernard Nonnenmacher, successeur de Hans Hammer à la charge de maître d’œuvre de la cathédrale. En effet, Hammer a débuté le chantier de cette chapelle, qui sera terminée par son gendre, Nonnenmacher, à sa mort en 1519. Il est fort probable que Nonnenmacher ait été le parlier de Hammer vers 1515, et il a à ce titre pu réaliser ce dessin préparatoire au chantier. Le support de ce dessin n’est plus du parchemin mais du papier, dont le coût est devenu moindre à la fin du Moyen Âge.



18 € ISBN : 9782351251157

9 78 2 3 51 2 51 1 57

9 78 2 3 51 2 51 1 57


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