Patrick Bailly-Maître-Grand, Colles et chimères

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Patrick Bailly-Maître-Grand

Patrick Bailly-Maître-Grand

Colles et chimères

Prix 35 euros 978-2-35125-111-9

9 782351 251119

Colles et chimères

In 2012, Patrick Bailly-Maître-Grand made an important donation of works reflecting the key facets of his work to the Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg (MAMCS), the city that has been his home since the 1980s and has nurtured his artistic career, and to the Musée Nicéphore Niépce in Chalon-sur-Saône, the centre for the conservation of the art and technology of photography in France. This catalogue brings together these two donations and provides a retrospective overview of his photographic experiments, placing his work in the context of the history of French photography. It celebrates the career of a photographer whose images filled with references to the science, literature and history of photography form a distinct cosmogony.

Patrick Bailly-Maître-Grand

En 2012, Patrick Bailly-Maître-Grand a fait une importante donation de ses œuvres, représentatives des grandes orientations de son travail, au musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS), sa ville d’accueil dans les années 1980, celle qui l’a aidé et protégé dans sa création, ainsi qu’au musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône, haut lieu français de conservation de l’art photographique et de ses techniques. Rassemblant ses deux donations, le catalogue fait la synthèse rétrospective de ses expérimentations photographiques, offre les outils critiques pour une mise en contexte de son travail dans l’histoire de la photographie française et célèbre la carrière d’un photographe, dont les images empreintes de références à la science, à la littérature et à l’histoire de la photographie constituent une cosmogonie propre.

Colles et chimères


La donation et le paradoxe p. 9 The donation and the paradox p. 189 Patrick Bailly-Maître-Grand

Les particules argentées de la Mort p. 17 The silver particles of Death p. 194 Héloïse Conésa

Patrick Bailly-Maître-Grand, autopsie joyeuse de la photographie p. 10 Patrick Bailly-Maître-Grand, a joyful autopsy of photography p. 190

Liste des œuvres p. 178 List of works p. 178 Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg Musée Nicéphore Niépce

Biographie p. 22 Biography p. 197 Anne-Céline Besson

Catalogue p. 24

Michel Poivert

Chronologie des travaux photographiques p. 184 Chronology of photographic works p. 184 Principales expositions personnelles p. 185 Principal solo exhibitions p. 185 Principales expositions collectives p. 186 Principal group exhibitions p. 186

Le retour aux choses mêmes p. 14 The return to things themselves p. 192

Bibliographie p. 199 Bibliography p. 199 Collections p. 199

François Cheval

6

Annexes p. 177 Appendices p. 177

7


La donation et le paradoxe p. 9 The donation and the paradox p. 189 Patrick Bailly-Maître-Grand

Les particules argentées de la Mort p. 17 The silver particles of Death p. 194 Héloïse Conésa

Patrick Bailly-Maître-Grand, autopsie joyeuse de la photographie p. 10 Patrick Bailly-Maître-Grand, a joyful autopsy of photography p. 190

Liste des œuvres p. 178 List of works p. 178 Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg Musée Nicéphore Niépce

Biographie p. 22 Biography p. 197 Anne-Céline Besson

Catalogue p. 24

Michel Poivert

Chronologie des travaux photographiques p. 184 Chronology of photographic works p. 184 Principales expositions personnelles p. 185 Principal solo exhibitions p. 185 Principales expositions collectives p. 186 Principal group exhibitions p. 186

Le retour aux choses mêmes p. 14 The return to things themselves p. 192

Bibliographie p. 199 Bibliography p. 199 Collections p. 199

François Cheval

6

Annexes p. 177 Appendices p. 177

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Patrick Bailly-MaîtreGrand, autopsie joyeuse de la photographie Michel Poivert

Patrick Bailly-Maître-Grand appartient à la troisième génération des expérimentateurs photographes du xxe siècle. Les deux premières sont formées par les avant-gardes historiques des années 1920-1930 (Nouvelle Vision, Nouvelle Objectivité ou surréalisme), et leur réactivation sur d’autres modes dans la génération de l’après-guerre – avec les années 1960 de la Subjektive Fotografie en Allemagne ou bien en France et en Belgique les figures de Jean-Pierre Sudre, Denis Brihat et Pierre Cordier (fig. 1 et 2). Photogramme, brûlage, photomontage ou chimigramme, toutes les manipulations du médium photographique semblent alors avoir été entreprises dans une grande aventure du « démontage » de l’ordre photographique institué par le monde des sciences et des techniques. Cette histoire anti-disciplinaire de la photographie expérimentale trouve cependant un nouveau rebondissement dans les années 1980, à la faveur d’une « photographie contemporaine » soucieuse de se confronter à sa propre histoire. Allant parfois chercher dans son héritage le plus ancien, celui de la photographie du xixe siècle, mais bénéficiant des acquis les plus récents de la théorie de l’image, cette photographie expérimentale accomplit tous les rêves de liberté. L’idée de rupture ou d’utopie propre aux avant-gardes n’est désormais plus de mise. On a plus affaire à une proposition archéologique et poétique qui s’inscrit dans l’environnement d’une photographie passée par l’épisode du conceptualisme et qui connaît alors une légitimation dans le monde de l’art. Cette époque aura peut-être été celle dont toute l’œuvre de Patrick Bailly-Maître-Grand nous parle : celle de l’obsolescence de la photographie argentique et de la conscience poétique qui l’accompagne. Le corpus des œuvres de Patrick Bailly-Maître-Grand est une suite d’expérimentations, mais celles-ci ne conduisent pas à élaborer un système, une procédure ou tout autre mode d’opération destiné à appliquer un résultat. Il s’agit d’expérimentations célibataires comme on a pu parler avec Dada de « machines célibataires ». Leur élaboration est complexe et se présente comme un subtil mécanisme d’ingénierie lumineuse, chimique et optique ; mais nulle performance n’est en réalité attendue de leur agencement, si ce n’est le génie propre de leur existence poétique. Ces images sont flamboyantes et stériles. Le démon de l’expérimentation est donc en ce sens un goût de l’expérimental : une recherche permanente de l’expression poétique que contient toute innovation sans penser aux usages qui pourrait en assurer la viabilité. Cette exploration méthodique des principes de l’empreinte lumineuse

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et de tous les jeux auxquels elle peut se prêter participe d’une autopsie joyeuse. Les réinventeurs, démystification et fascination La génération à laquelle appartient Patrick BaillyMaître-Grand compte quelques artistes qui ont puisé leur inspiration dans une traque minutieuse de tout ce que le médium photographique pouvait exprimer en dehors de ses fonctions documentaires. Ce retournement de l’image sur elle-même n’ignore rien des fantasmes qu’elle projette et contient : rêve de vérité, pouvoir de tout voir, possibilité d’enchantement, expérience renouvelée de l’inspiration... On pense ainsi à Paolo Gioli et son insatiable besoin de reprendre l’histoire de la photographie avec ses procédures et ses icônes tout en les rejouant de façon parfois primitive (fig. 3), ou dans un tout autre genre à Joan Fontcuberta établissant le glossaire délirant de tous les usages mensongers de la photographie, mais avec une sorte de jouissance permanente à l’égard de notre crédulité. On pourrait aussi évoquer James Welling travaillant au corps la matière même des émulsions et des particules élémentaires du médium et retrouvant la lumière et l’empreinte originelle de l’image. Devrait-on citer un dernier artiste que l’on ajouterait volontiers le couple Barbara et Michael Leisgen, dont l’œuvre enracinée dans l’art conceptuel et performatif connaît son apogée avec les Écritures du soleil célébrant dans le corps même de l’expérience lumineuse – par l’enregistrement de la trace de l’astre selon le mouvement imprimé à la chambre photographique – l’idée d’un langage primitif. La profonde singularité de toutes ces œuvres n’empêche qu’elles dialoguent durant toute notre époque, et depuis bientôt quarante ans, comme une sorte de chœur. Tous ces artistes ont construit une œuvre qui réfléchit la photographie, dans toutes ses dimensions, technique, historique, philosophique et ont fait de cette réflexion la condition d’une sortie de la photographie hors de son domaine strictement disciplinaire. Les scientifiques-artistes : une esthétique objectivée Le caractère factuel des œuvres de Patrick Bailly-Maître-Grand montre bien qu’elles sont le fruit d’expériences avant d’être un regard direct sur le monde ou bien le geste expressif d’un photographe visant intuitivement le réel. Captation, précision, pose, toute la rhétorique de Patrick Bailly-Maître-Grand est celle d’une sorte d’objectivité, qui traduit moins une fidélité au réel que la construction d’objets visuels. Il s’agit

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d’une constante réification de la photographie : son essence fossile d’empreinte accomplie en un devenir-sculpture. Cette façon de faire des images photographiques, consacrant l’observation des phénomènes et la mise en pratique des opérations mêmes de l’empreinte, se trouve chez d’autres photographes français de sa génération. On pense ainsi à Yves Trémorin et sa capacité à figer la pulsion scopique face aux corps et aux objets sans qu’ils ne renvoient à autres choses qu’eux-mêmes (fig. 4) ; à Jean-Louis Garnell également pour son obsession de la précision à partir de laquelle se déploie sa poésie. Ou bien encore à Philippe Bazin et son art d’une politique des visages. Est-ce un hasard, tous comme Patrick Bailly-Maître-Grand ont reçu une formation scientifique. Tous convergent vers cette idée qu’une œuvre photographique peut être antinaturaliste, qu’une photographie orpheline de son hors-champ instaure une relation de fascination avec le spectateur. Mais à cette esthétique d’objectivation répond toujours chez Patrick Bailly-Maître-Grand l’idée que nous observons un résultat. Celui d’une transformation dont il est l’initiateur. En ce sens, l’artiste n’est pas un apôtre du ready-made mais bien du « home made » : le laboratoire, la prise de vue, l’atelier forment son monde. La puissance expressive d’une image descriptive est indissociablement liée au protocole de la fabrique. Il faut ici noter que cette intégration du process au résultat est d’une importance telle que chaque expérience se voit associée une notule descriptive. L’artiste tient à ce duo que forment la notice et le résultat. Au point même que ces marges constituent une petite forme littéraire, une voix – celle de l’auteur – avec son registre amusé, malicieux : des sortes de confidences factuelles, une écriture de soi profondément originale. Obsolescence et malices Cette voix remplace peut-être l’œil du photographe. En effet, si l’œuvre de Patrick Bailly-Maître-Grand est bel et bien de la photographie – ou plus exactement du photographique –, au sens où l’artiste interroge dans un jeu permanent les procédures, les matériaux et toute une cohorte de figures parfois inquiétantes où se mêlent le vivant et le mort (les mannequins ou poupées, les images qui paraissent revenir du passé, celles qui s’enfouissent à jamais), cette œuvre n’est jamais une expérience du regard sur le monde. Pas de paysage et d’exploration en somme, de voyages et de « vues », de rencontres avec des intimes ou des étrangers, rien du globe trotter muni de son appareil


Patrick Bailly-MaîtreGrand, autopsie joyeuse de la photographie Michel Poivert

Patrick Bailly-Maître-Grand appartient à la troisième génération des expérimentateurs photographes du xxe siècle. Les deux premières sont formées par les avant-gardes historiques des années 1920-1930 (Nouvelle Vision, Nouvelle Objectivité ou surréalisme), et leur réactivation sur d’autres modes dans la génération de l’après-guerre – avec les années 1960 de la Subjektive Fotografie en Allemagne ou bien en France et en Belgique les figures de Jean-Pierre Sudre, Denis Brihat et Pierre Cordier (fig. 1 et 2). Photogramme, brûlage, photomontage ou chimigramme, toutes les manipulations du médium photographique semblent alors avoir été entreprises dans une grande aventure du « démontage » de l’ordre photographique institué par le monde des sciences et des techniques. Cette histoire anti-disciplinaire de la photographie expérimentale trouve cependant un nouveau rebondissement dans les années 1980, à la faveur d’une « photographie contemporaine » soucieuse de se confronter à sa propre histoire. Allant parfois chercher dans son héritage le plus ancien, celui de la photographie du xixe siècle, mais bénéficiant des acquis les plus récents de la théorie de l’image, cette photographie expérimentale accomplit tous les rêves de liberté. L’idée de rupture ou d’utopie propre aux avant-gardes n’est désormais plus de mise. On a plus affaire à une proposition archéologique et poétique qui s’inscrit dans l’environnement d’une photographie passée par l’épisode du conceptualisme et qui connaît alors une légitimation dans le monde de l’art. Cette époque aura peut-être été celle dont toute l’œuvre de Patrick Bailly-Maître-Grand nous parle : celle de l’obsolescence de la photographie argentique et de la conscience poétique qui l’accompagne. Le corpus des œuvres de Patrick Bailly-Maître-Grand est une suite d’expérimentations, mais celles-ci ne conduisent pas à élaborer un système, une procédure ou tout autre mode d’opération destiné à appliquer un résultat. Il s’agit d’expérimentations célibataires comme on a pu parler avec Dada de « machines célibataires ». Leur élaboration est complexe et se présente comme un subtil mécanisme d’ingénierie lumineuse, chimique et optique ; mais nulle performance n’est en réalité attendue de leur agencement, si ce n’est le génie propre de leur existence poétique. Ces images sont flamboyantes et stériles. Le démon de l’expérimentation est donc en ce sens un goût de l’expérimental : une recherche permanente de l’expression poétique que contient toute innovation sans penser aux usages qui pourrait en assurer la viabilité. Cette exploration méthodique des principes de l’empreinte lumineuse

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et de tous les jeux auxquels elle peut se prêter participe d’une autopsie joyeuse. Les réinventeurs, démystification et fascination La génération à laquelle appartient Patrick BaillyMaître-Grand compte quelques artistes qui ont puisé leur inspiration dans une traque minutieuse de tout ce que le médium photographique pouvait exprimer en dehors de ses fonctions documentaires. Ce retournement de l’image sur elle-même n’ignore rien des fantasmes qu’elle projette et contient : rêve de vérité, pouvoir de tout voir, possibilité d’enchantement, expérience renouvelée de l’inspiration... On pense ainsi à Paolo Gioli et son insatiable besoin de reprendre l’histoire de la photographie avec ses procédures et ses icônes tout en les rejouant de façon parfois primitive (fig. 3), ou dans un tout autre genre à Joan Fontcuberta établissant le glossaire délirant de tous les usages mensongers de la photographie, mais avec une sorte de jouissance permanente à l’égard de notre crédulité. On pourrait aussi évoquer James Welling travaillant au corps la matière même des émulsions et des particules élémentaires du médium et retrouvant la lumière et l’empreinte originelle de l’image. Devrait-on citer un dernier artiste que l’on ajouterait volontiers le couple Barbara et Michael Leisgen, dont l’œuvre enracinée dans l’art conceptuel et performatif connaît son apogée avec les Écritures du soleil célébrant dans le corps même de l’expérience lumineuse – par l’enregistrement de la trace de l’astre selon le mouvement imprimé à la chambre photographique – l’idée d’un langage primitif. La profonde singularité de toutes ces œuvres n’empêche qu’elles dialoguent durant toute notre époque, et depuis bientôt quarante ans, comme une sorte de chœur. Tous ces artistes ont construit une œuvre qui réfléchit la photographie, dans toutes ses dimensions, technique, historique, philosophique et ont fait de cette réflexion la condition d’une sortie de la photographie hors de son domaine strictement disciplinaire. Les scientifiques-artistes : une esthétique objectivée Le caractère factuel des œuvres de Patrick Bailly-Maître-Grand montre bien qu’elles sont le fruit d’expériences avant d’être un regard direct sur le monde ou bien le geste expressif d’un photographe visant intuitivement le réel. Captation, précision, pose, toute la rhétorique de Patrick Bailly-Maître-Grand est celle d’une sorte d’objectivité, qui traduit moins une fidélité au réel que la construction d’objets visuels. Il s’agit

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d’une constante réification de la photographie : son essence fossile d’empreinte accomplie en un devenir-sculpture. Cette façon de faire des images photographiques, consacrant l’observation des phénomènes et la mise en pratique des opérations mêmes de l’empreinte, se trouve chez d’autres photographes français de sa génération. On pense ainsi à Yves Trémorin et sa capacité à figer la pulsion scopique face aux corps et aux objets sans qu’ils ne renvoient à autres choses qu’eux-mêmes (fig. 4) ; à Jean-Louis Garnell également pour son obsession de la précision à partir de laquelle se déploie sa poésie. Ou bien encore à Philippe Bazin et son art d’une politique des visages. Est-ce un hasard, tous comme Patrick Bailly-Maître-Grand ont reçu une formation scientifique. Tous convergent vers cette idée qu’une œuvre photographique peut être antinaturaliste, qu’une photographie orpheline de son hors-champ instaure une relation de fascination avec le spectateur. Mais à cette esthétique d’objectivation répond toujours chez Patrick Bailly-Maître-Grand l’idée que nous observons un résultat. Celui d’une transformation dont il est l’initiateur. En ce sens, l’artiste n’est pas un apôtre du ready-made mais bien du « home made » : le laboratoire, la prise de vue, l’atelier forment son monde. La puissance expressive d’une image descriptive est indissociablement liée au protocole de la fabrique. Il faut ici noter que cette intégration du process au résultat est d’une importance telle que chaque expérience se voit associée une notule descriptive. L’artiste tient à ce duo que forment la notice et le résultat. Au point même que ces marges constituent une petite forme littéraire, une voix – celle de l’auteur – avec son registre amusé, malicieux : des sortes de confidences factuelles, une écriture de soi profondément originale. Obsolescence et malices Cette voix remplace peut-être l’œil du photographe. En effet, si l’œuvre de Patrick Bailly-Maître-Grand est bel et bien de la photographie – ou plus exactement du photographique –, au sens où l’artiste interroge dans un jeu permanent les procédures, les matériaux et toute une cohorte de figures parfois inquiétantes où se mêlent le vivant et le mort (les mannequins ou poupées, les images qui paraissent revenir du passé, celles qui s’enfouissent à jamais), cette œuvre n’est jamais une expérience du regard sur le monde. Pas de paysage et d’exploration en somme, de voyages et de « vues », de rencontres avec des intimes ou des étrangers, rien du globe trotter muni de son appareil


au négatif, de la lumière aux ténèbres ». L’artiste manie les techniques photographiques, les détourne, les revisite pour mieux les épuiser et en révéler la beauté. Cette virtuosité dans la composition de l’image, voire sa quasi-préciosité, se heurte non seulement à la trivialité du sujet mais aussi au registre sciemment familier adopté par le photographe pour dévoiler ses « secrets de cuisine ». Cette impertinence de ton ne va pourtant pas sans un certain fond de mélancolie. Ce sentiment est d’ailleurs l’éponyme d’une série créée par l’artiste en 2004 (fig. 6), dont le musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg possède un exemplaire, représentant l’ombre d’un fauteuil d’osier sur une bâche séchant au soleil. S’il est difficile d’identifier de prime abord le sujet de ce cliché qui confine à l’abstraction, on y lit en revanche d’emblée le manque, l’absence. Cette photographie est donc bien à l’instar de l’ensemble de l’œuvre de Patrick Bailly-Maître-Grand un « objet mélancolique 8», pour reprendre la terminologie de Susan Sontag. Les images ne manifestent pas simplement un état dépressif mais s’accordent pour conjurer l’angoisse, et devenir un passage nécessaire de reconstruction après la crise, conduisant de la violence à l’insouciance, de l’abyssal au stellaire.

Fig. 3

Fig. 4

Fig. 5

Fig. 1

Fig. 6

20

Fig. 2

21

1. André Breton, Œuvres complètes, édition de Marguerite Bonnet, 4 vol., Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1988-2008, L’Amour fou, vol. II, p. 690-691. 2. Claude Lévi-Strauss, La Pensée sauvage, Paris, Plon, coll. « Agora », 1962, p. 35-36. 3. Terme utilisé par Jacques Monod dans son essai Le Hasard et la Nécessité. Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne, Paris, Le Seuil, 1970 4. Roland Barthes, « Proust et les noms », dans Le Degré zéro de l’écriture, Paris, Le Seuil, coll. « Points », 1972, p. 124.

5. Georges Bataille, La Littérature et le Mal, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », p. 25. 6. Gérard Genette, Seuils, Paris, Le Seuil, coll. « Points », 1987, p.7. 7. Roland Barthes, « Cy Twombly ou non multa sed multum », dans L’Obvie et l’Obtus. Essais critiques III, Paris, Le Seuil, 1982, p. 145. 8. Susan Sontag, Sur la photographie, Paris, éd. Christian Bourgois, 2008, p. 79.

Les œuvres ci-après ont été reproduites en noir et blanc.

Fig. 1 — Patrick Bailly-Maître-Grand, L’Écorché, 2004, collection de l’artiste, Strasbourg

Fig. 2 — Patrick BaillyMaître-Grand, Hasard et nécessité, 2000, collection de l’artiste, Strasbourg Fig. 3 — Patrick Bailly-Maître-Grand, « Bain d’arrêt », 2012, collection de l’artiste, Strasbourg Fig. 4 — Patrick Bailly-Maître-Grand, Caïn et Abel, 2007, collection de l’artiste, Strasbourg Fig. 5 — Patrick Bailly-Maître-Grand, « City Twombly », 2013, collection de l’artiste, Strasbourg Fig. 6 — Patrick Bailly-Maître-Grand, « Mélancolie », 2005, Musée d’Art moderne et contemporain, Strasbourg


au négatif, de la lumière aux ténèbres ». L’artiste manie les techniques photographiques, les détourne, les revisite pour mieux les épuiser et en révéler la beauté. Cette virtuosité dans la composition de l’image, voire sa quasi-préciosité, se heurte non seulement à la trivialité du sujet mais aussi au registre sciemment familier adopté par le photographe pour dévoiler ses « secrets de cuisine ». Cette impertinence de ton ne va pourtant pas sans un certain fond de mélancolie. Ce sentiment est d’ailleurs l’éponyme d’une série créée par l’artiste en 2004 (fig. 6), dont le musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg possède un exemplaire, représentant l’ombre d’un fauteuil d’osier sur une bâche séchant au soleil. S’il est difficile d’identifier de prime abord le sujet de ce cliché qui confine à l’abstraction, on y lit en revanche d’emblée le manque, l’absence. Cette photographie est donc bien à l’instar de l’ensemble de l’œuvre de Patrick Bailly-Maître-Grand un « objet mélancolique 8», pour reprendre la terminologie de Susan Sontag. Les images ne manifestent pas simplement un état dépressif mais s’accordent pour conjurer l’angoisse, et devenir un passage nécessaire de reconstruction après la crise, conduisant de la violence à l’insouciance, de l’abyssal au stellaire.

Fig. 3

Fig. 4

Fig. 5

Fig. 1

Fig. 6

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Fig. 2

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1. André Breton, Œuvres complètes, édition de Marguerite Bonnet, 4 vol., Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1988-2008, L’Amour fou, vol. II, p. 690-691. 2. Claude Lévi-Strauss, La Pensée sauvage, Paris, Plon, coll. « Agora », 1962, p. 35-36. 3. Terme utilisé par Jacques Monod dans son essai Le Hasard et la Nécessité. Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne, Paris, Le Seuil, 1970 4. Roland Barthes, « Proust et les noms », dans Le Degré zéro de l’écriture, Paris, Le Seuil, coll. « Points », 1972, p. 124.

5. Georges Bataille, La Littérature et le Mal, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », p. 25. 6. Gérard Genette, Seuils, Paris, Le Seuil, coll. « Points », 1987, p.7. 7. Roland Barthes, « Cy Twombly ou non multa sed multum », dans L’Obvie et l’Obtus. Essais critiques III, Paris, Le Seuil, 1982, p. 145. 8. Susan Sontag, Sur la photographie, Paris, éd. Christian Bourgois, 2008, p. 79.

Les œuvres ci-après ont été reproduites en noir et blanc.

Fig. 1 — Patrick Bailly-Maître-Grand, L’Écorché, 2004, collection de l’artiste, Strasbourg

Fig. 2 — Patrick BaillyMaître-Grand, Hasard et nécessité, 2000, collection de l’artiste, Strasbourg Fig. 3 — Patrick Bailly-Maître-Grand, « Bain d’arrêt », 2012, collection de l’artiste, Strasbourg Fig. 4 — Patrick Bailly-Maître-Grand, Caïn et Abel, 2007, collection de l’artiste, Strasbourg Fig. 5 — Patrick Bailly-Maître-Grand, « City Twombly », 2013, collection de l’artiste, Strasbourg Fig. 6 — Patrick Bailly-Maître-Grand, « Mélancolie », 2005, Musée d’Art moderne et contemporain, Strasbourg


Catalogue Les photographies reproduites ci-après représentent une sélection d’images emblématiques du travail de Patrick Bailly-Maître-Grand. Pour connaître en détail le nombre de photographies constitutives de chaque série, nous vous invitons à vous reporter à la liste d’œuvres en fin d’ouvrage. Les citations sont tirées des écrits de l’artiste.

Annexes Appendices

The following photographs represent a selection of emblematic images from the work of Patrick Bailly-Maître-Grand. To find out how many photographs make up each series, refer to the list of works at the end of the book. The quotations are taken from the artist’s writings.

24

177


« Les Classiques »

25


Les Anneaux d’eau

62

63


Les Anneaux d’eau

62

63


66

67


66

67


« Vacances avec mes copines »

84

85


« Vacances avec mes copines »

84

85


Les Eaux d’artifice

« De la cinétique en gelée ! Des pieds de nez à Hartung ou Pollock ! Des gravures de lumière magiquement dessinées par la loi de la chute des corps et la mémoire des sels d’argent. »

108

109

‘Frozen Kinetics! Cocking snooks at Hartung and Pollock! Light magically engraved by the law of falling bodies and the memory of silver salts.’


Les Eaux d’artifice

« De la cinétique en gelée ! Des pieds de nez à Hartung ou Pollock ! Des gravures de lumière magiquement dessinées par la loi de la chute des corps et la mémoire des sels d’argent. »

108

109

‘Frozen Kinetics! Cocking snooks at Hartung and Pollock! Light magically engraved by the law of falling bodies and the memory of silver salts.’


« Les Astéroïdes »

144

145


« Les Astéroïdes »

144

145


Chronologie des travaux photographiques Chronology of photographic works

Principales expositions personnelles Principal solo exhibitions

1980/1981

1992

1997

2005

1984

1989

1996

« Les Noires », « Les Classiques »

« Les Véroniques », « Optica Naturalis V » pour la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette à Paris / for the Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette in Paris

« Les Gémelles », Les Anneaux d’eau, « Rêves de ballon »

« Que reste-t-il de nos amours ? », Les Plâtres d’artifice, Les Eaux d’artifice, « Netsuke », « Mélancolies », Sirius

« Daguerréotypes contemporains », Chalon-sur-Saône, musée Nicéphore Niépce

« Salute to the 150th Year of Photography », New York, Marcuse Pfeifer Gallery

Six expositions simultanées en Grande-Bretagne (avec l’aide de l’AFAA) / Six simultaneous exhibitions in England and Scotland (with the aid of the AFAA):

1982/1983 Redécouvre le daguerréotype et y consacre deux années de recherches / Rediscovers the daguerreotype and devotes two years of research to it 1984/1985 « La Statue de la Liberté », « Les Baux de Provence », « Les Graffitis », « Le Cœlacanthe » 1986 « Formol’s Band », « Train de lumière-Train de nuit », « La Frise » 1987/1988 « Optica Naturalis », « Hommage à Arp », « Espace Kléber » 1989 « Bisch’s Band ». Réalisation de « Optica Naturalis IV » pour le musée national d’Art moderne (Centre Georges Pompidou) à Paris. Panorama de Paris en daguerréotype, pour le musée Carnavalet à Paris / Creates ‘Optica Naturalis IV’ for the Musée National d’Art Moderne (Centre Georges Pompidou). Panorama de Paris en daguerreotypes for the Musée Carnavalet 1990 Les Digiphales 1991 « Les Mouches », « Les Araignées », « Les Lunes à boire »

184

1993 « Romanes », « Curios et Mirabilia » pour le / for the château d’Oiron. Bourse CNAP pour une étude sur l’église Notre-Dame d’Étampes / CNAP grant for a study on the church of Notre-Dame d’étampes 1994 « Bonbonne’s Band », « Les Poussières d’eau ». Construction au parc de l’Orangerie de Strasbourg du Puits voleur (commande publique CEAAC – Ville de Strasbourg). Suite des séries « Les Lunes à boire » et « Les Véroniques » / Construction in the Parc de l’Orangerie de Strasbourg of the Puits voleur (public commission CEAAC-Ville de Strasbourg). Continues series ‘Les Lunes à boire’ and ‘Les Véroniques’ 1995 « Hommage à Arp », « Les Mouches millimétrées », « Les Uranies ». Installations optiques / Optical installations « Véranda Lucida », « Les Aquariums » 1996 « Les Nipponnes d’eau ». Réalisation des Croix pour la cathédrale de Norwich / Creates Les Croix for Norwich Cathedral

1998 « Les Astéroïdes », Les Petites Vanités, « Longue Vanité », La Main, « Les Herbes », « Enfant-Lune » 1999 « Les Maximilliennes », « Les Phidias », « Les Vanités », « Taxidermie », « Lune et l’autre », « Arts et Métiers » 2000 « Œil de mouche » pour le / for the musée Carnavalet à / in Paris, « L’Œil du cyclope » pour la ville de / for the city of Colmar 2001 « Chronos », « Les Comas », Hasard et la Nécessité 2002 « Le Matin des mondes », « Les Fourmis », Endroit en verre, « Castor et Pollux », « Ex-Photo » 2003 « Patés d’alouettes », « Trousseau de fantômes », « Chemin des dames », « La Lanterne magique », « Les Morphées », « Les Rocking Chairs », « Vacances avec mes copines » 2004 « Les Pommes de Newton », Le Jardin de Thulé, « Agathe », « Autographes », Repérage, L’Écorché, « Ronds de cuisine », « Ici et avant »

2006 Mélancolie pour les / for the Amis du musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg, « Le Péripatéticien », Face, « Les Gouttes de Niépce » 2007 « Les Auras », « S.R. », Profil, « Les Anatomies », Caïn et Abel 2008 Recto-Verso, « Les ADN », « L’Éclipse » 2009 « Les Verroteries », « Les Testaments du vitrier », « Les Gueules cassées », « Les Marqueteries », « Les Scellés », « Les Faire-Part » 2010 « Le Grand Sommeil », « Graphe SNCF », « Hybernatus », L’Année des mouches 2011 « African Bata », Les Trophées-Tattoos, « Apollo 11 », « Le Carré de Confucius », « Les Soupirails » 2012 « Les Scènes de ménage », « Les Rétines », « Bain d’arrêt », « City Twombly »

« Patrick Bailly-Maître-Grand », Odense, Museet for Fotokunst

« Patrick Bailly-Maître-Grand », Paris, musée national d’Art moderne, Centre Georges Pompidou

1990

« Héliomanies », Strasbourg, musée d’Art moderne et contemporain

1991

« Mirror Images », New York, Marcuse Pfeifer Gallery 1985 « Héliomanies », Strasbourg, musée d’Art moderne et contemporain « Mirror Images », New York, Marcuse Pfeifer Gallery 1986 Berlin-Est, Centre culturel français « La statue de la Liberté », Colmar, musée Bartoldi 1987

« Formol’s Band », Budapest, musée Ernst « Les Digiphales », Paris, galerie Michèle Chomette 1992 « Optica Naturalis V », Paris, La Villette, Cité des sciences et de l’industrie Le Caire / Cairo, Centre culturel français 1993 « ei = -1, Rétrospective 1983-1993 », Pontault-Combault, Centre photographique d’Île-de-France (CPIF) 1994

« Lunes à boire, Les Nipponnes d’eau, Train de lumière », Cambridge, Darkroom Gallery « Les Véroniques, Les Croix », Norwich, Sainsbury Centre for Visual Arts University of East Anglia « Macking Touch », Glasgow, Glasgow School of Art « Uranies, Poussières d’eau », Glasgow, Street Level Gallery « Les Yeux d’eau, Bonbonne’s Band », Édimbourg / Edinburgh, Institut français « Hommage à Jean Arp et Les Mouches millimétrées », Bradford, National Museum of Photography 1997

« Patrick Bailly-Maître-Grand », Strasbourg, musée d’Art moderne et contemporain 2001 « Patrick Bailly-MaîtreGrand », Luxembourg, galerie Schweitzer « Lunes à boire », Lyon, galerie Mathieu « Les Vanités », Paris, galerie Baudoin Lebon 2002 « Vanités », Karlsruhe, Centre culturel français 2004 « Les Gémelles », Barr, La Folie Marco « Les Vanités », Paris, Fondation Guerlain 2005 « Dermies », Bruxelles / Brussels, galerie Contretype « Ombres et lumières », Paris, musée national d’Art moderne, Centre Georges Pompidou

1988

« Le Puits voleur », Strasbourg, commande Centre européen d’actions artistiques contemporaines

« Formol’s Band », Paris, galerie Michèle Chomette

« Les Romanes », Étampes, musée d’Étampes

« Une place de Barcelone », Barcelone / Barcelona, Primavera Fotografica

« Digiphales, Romanes et Véroniques », Turin, Centre culturel français

1998

« Empreintes », Saint Louis, Forum de l’Hôtel de Ville

« Les Gémelles », Paris, galerie Baudoin Lebon

« Transversale », Amiens, Les Halles du Beffroi

« La Caverne d’Uranus », Cronenbourg, CNRS

1999

2010

1995

« Les Croix », Norwich, cathédrale / Cathedral

« Poussières d’eau, Véroniques et autres Lunes à boire », Paris, galerie Michèle Chomette

« Patrick Bailly-Maître-Grand », Barcelone / Barcelona, Galeria Togomago

« Arts et Métiers », Lyon, galerie Mathieu

Prague, Institut français

2013 « Les Somnanbules », « Le Codex »…

185

« Poussières d’eau », Londres / London, Blue Gallery « Les Nipponnes d’eau, Arp, Les Mouches millimétrées », Eindhoven, galerie Pennings

2000

« Ombres et lumières », Paris, La Villette, Cité des sciences et de l’industrie 2006


Chronologie des travaux photographiques Chronology of photographic works

Principales expositions personnelles Principal solo exhibitions

1980/1981

1992

1997

2005

1984

1989

1996

« Les Noires », « Les Classiques »

« Les Véroniques », « Optica Naturalis V » pour la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette à Paris / for the Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette in Paris

« Les Gémelles », Les Anneaux d’eau, « Rêves de ballon »

« Que reste-t-il de nos amours ? », Les Plâtres d’artifice, Les Eaux d’artifice, « Netsuke », « Mélancolies », Sirius

« Daguerréotypes contemporains », Chalon-sur-Saône, musée Nicéphore Niépce

« Salute to the 150th Year of Photography », New York, Marcuse Pfeifer Gallery

Six expositions simultanées en Grande-Bretagne (avec l’aide de l’AFAA) / Six simultaneous exhibitions in England and Scotland (with the aid of the AFAA):

1982/1983 Redécouvre le daguerréotype et y consacre deux années de recherches / Rediscovers the daguerreotype and devotes two years of research to it 1984/1985 « La Statue de la Liberté », « Les Baux de Provence », « Les Graffitis », « Le Cœlacanthe » 1986 « Formol’s Band », « Train de lumière-Train de nuit », « La Frise » 1987/1988 « Optica Naturalis », « Hommage à Arp », « Espace Kléber » 1989 « Bisch’s Band ». Réalisation de « Optica Naturalis IV » pour le musée national d’Art moderne (Centre Georges Pompidou) à Paris. Panorama de Paris en daguerréotype, pour le musée Carnavalet à Paris / Creates ‘Optica Naturalis IV’ for the Musée National d’Art Moderne (Centre Georges Pompidou). Panorama de Paris en daguerreotypes for the Musée Carnavalet 1990 Les Digiphales 1991 « Les Mouches », « Les Araignées », « Les Lunes à boire »

184

1993 « Romanes », « Curios et Mirabilia » pour le / for the château d’Oiron. Bourse CNAP pour une étude sur l’église Notre-Dame d’Étampes / CNAP grant for a study on the church of Notre-Dame d’étampes 1994 « Bonbonne’s Band », « Les Poussières d’eau ». Construction au parc de l’Orangerie de Strasbourg du Puits voleur (commande publique CEAAC – Ville de Strasbourg). Suite des séries « Les Lunes à boire » et « Les Véroniques » / Construction in the Parc de l’Orangerie de Strasbourg of the Puits voleur (public commission CEAAC-Ville de Strasbourg). Continues series ‘Les Lunes à boire’ and ‘Les Véroniques’ 1995 « Hommage à Arp », « Les Mouches millimétrées », « Les Uranies ». Installations optiques / Optical installations « Véranda Lucida », « Les Aquariums » 1996 « Les Nipponnes d’eau ». Réalisation des Croix pour la cathédrale de Norwich / Creates Les Croix for Norwich Cathedral

1998 « Les Astéroïdes », Les Petites Vanités, « Longue Vanité », La Main, « Les Herbes », « Enfant-Lune » 1999 « Les Maximilliennes », « Les Phidias », « Les Vanités », « Taxidermie », « Lune et l’autre », « Arts et Métiers » 2000 « Œil de mouche » pour le / for the musée Carnavalet à / in Paris, « L’Œil du cyclope » pour la ville de / for the city of Colmar 2001 « Chronos », « Les Comas », Hasard et la Nécessité 2002 « Le Matin des mondes », « Les Fourmis », Endroit en verre, « Castor et Pollux », « Ex-Photo » 2003 « Patés d’alouettes », « Trousseau de fantômes », « Chemin des dames », « La Lanterne magique », « Les Morphées », « Les Rocking Chairs », « Vacances avec mes copines » 2004 « Les Pommes de Newton », Le Jardin de Thulé, « Agathe », « Autographes », Repérage, L’Écorché, « Ronds de cuisine », « Ici et avant »

2006 Mélancolie pour les / for the Amis du musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg, « Le Péripatéticien », Face, « Les Gouttes de Niépce » 2007 « Les Auras », « S.R. », Profil, « Les Anatomies », Caïn et Abel 2008 Recto-Verso, « Les ADN », « L’Éclipse » 2009 « Les Verroteries », « Les Testaments du vitrier », « Les Gueules cassées », « Les Marqueteries », « Les Scellés », « Les Faire-Part » 2010 « Le Grand Sommeil », « Graphe SNCF », « Hybernatus », L’Année des mouches 2011 « African Bata », Les Trophées-Tattoos, « Apollo 11 », « Le Carré de Confucius », « Les Soupirails » 2012 « Les Scènes de ménage », « Les Rétines », « Bain d’arrêt », « City Twombly »

« Patrick Bailly-Maître-Grand », Odense, Museet for Fotokunst

« Patrick Bailly-Maître-Grand », Paris, musée national d’Art moderne, Centre Georges Pompidou

1990

« Héliomanies », Strasbourg, musée d’Art moderne et contemporain

1991

« Mirror Images », New York, Marcuse Pfeifer Gallery 1985 « Héliomanies », Strasbourg, musée d’Art moderne et contemporain « Mirror Images », New York, Marcuse Pfeifer Gallery 1986 Berlin-Est, Centre culturel français « La statue de la Liberté », Colmar, musée Bartoldi 1987

« Formol’s Band », Budapest, musée Ernst « Les Digiphales », Paris, galerie Michèle Chomette 1992 « Optica Naturalis V », Paris, La Villette, Cité des sciences et de l’industrie Le Caire / Cairo, Centre culturel français 1993 « ei = -1, Rétrospective 1983-1993 », Pontault-Combault, Centre photographique d’Île-de-France (CPIF) 1994

« Lunes à boire, Les Nipponnes d’eau, Train de lumière », Cambridge, Darkroom Gallery « Les Véroniques, Les Croix », Norwich, Sainsbury Centre for Visual Arts University of East Anglia « Macking Touch », Glasgow, Glasgow School of Art « Uranies, Poussières d’eau », Glasgow, Street Level Gallery « Les Yeux d’eau, Bonbonne’s Band », Édimbourg / Edinburgh, Institut français « Hommage à Jean Arp et Les Mouches millimétrées », Bradford, National Museum of Photography 1997

« Patrick Bailly-Maître-Grand », Strasbourg, musée d’Art moderne et contemporain 2001 « Patrick Bailly-MaîtreGrand », Luxembourg, galerie Schweitzer « Lunes à boire », Lyon, galerie Mathieu « Les Vanités », Paris, galerie Baudoin Lebon 2002 « Vanités », Karlsruhe, Centre culturel français 2004 « Les Gémelles », Barr, La Folie Marco « Les Vanités », Paris, Fondation Guerlain 2005 « Dermies », Bruxelles / Brussels, galerie Contretype « Ombres et lumières », Paris, musée national d’Art moderne, Centre Georges Pompidou

1988

« Le Puits voleur », Strasbourg, commande Centre européen d’actions artistiques contemporaines

« Formol’s Band », Paris, galerie Michèle Chomette

« Les Romanes », Étampes, musée d’Étampes

« Une place de Barcelone », Barcelone / Barcelona, Primavera Fotografica

« Digiphales, Romanes et Véroniques », Turin, Centre culturel français

1998

« Empreintes », Saint Louis, Forum de l’Hôtel de Ville

« Les Gémelles », Paris, galerie Baudoin Lebon

« Transversale », Amiens, Les Halles du Beffroi

« La Caverne d’Uranus », Cronenbourg, CNRS

1999

2010

1995

« Les Croix », Norwich, cathédrale / Cathedral

« Poussières d’eau, Véroniques et autres Lunes à boire », Paris, galerie Michèle Chomette

« Patrick Bailly-Maître-Grand », Barcelone / Barcelona, Galeria Togomago

« Arts et Métiers », Lyon, galerie Mathieu

Prague, Institut français

2013 « Les Somnanbules », « Le Codex »…

185

« Poussières d’eau », Londres / London, Blue Gallery « Les Nipponnes d’eau, Arp, Les Mouches millimétrées », Eindhoven, galerie Pennings

2000

« Ombres et lumières », Paris, La Villette, Cité des sciences et de l’industrie 2006


Patrick Bailly-Maître-Grand

Patrick Bailly-Maître-Grand

Colles et chimères

Prix 35 euros 978-2-35125-111-9

9 782351 251119

Colles et chimères

In 2012, Patrick Bailly-Maître-Grand made an important donation of works reflecting the key facets of his work to the Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg (MAMCS), the city that has been his home since the 1980s and has nurtured his artistic career, and to the Musée Nicéphore Niépce in Chalon-sur-Saône, the centre for the conservation of the art and technology of photography in France. This catalogue brings together these two donations and provides a retrospective overview of his photographic experiments, placing his work in the context of the history of French photography. It celebrates the career of a photographer whose images filled with references to the science, literature and history of photography form a distinct cosmogony.

Patrick Bailly-Maître-Grand

En 2012, Patrick Bailly-Maître-Grand a fait une importante donation de ses œuvres, représentatives des grandes orientations de son travail, au musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS), sa ville d’accueil dans les années 1980, celle qui l’a aidé et protégé dans sa création, ainsi qu’au musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône, haut lieu français de conservation de l’art photographique et de ses techniques. Rassemblant ses deux donations, le catalogue fait la synthèse rétrospective de ses expérimentations photographiques, offre les outils critiques pour une mise en contexte de son travail dans l’histoire de la photographie française et célèbre la carrière d’un photographe, dont les images empreintes de références à la science, à la littérature et à l’histoire de la photographie constituent une cosmogonie propre.

Colles et chimères


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