DOSSIERS : LES ROBOTS DE TRAITE - LA GRIPPE PORCINE
Volume 3
N°13 NOVEMBRE 2009 revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC (Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)
indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)
• Veterinary Bulletin (CAB International)
• CAB Abstracts Database
Actualités en perspective
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé - N°13 - NOVEMBRE 2009
- Émergence, systèmes d’information et d’investigation : une réalité complexe - Syndrome de diathèse
hémorragique du jeune veau : étude de 42 cas confirmés - La fièvre catarrhale ovine a-t-elle un impact sur la fonction sexuelle des taureaux ?
Ruminants - Comment la traite robotisée contribue à la surveillance et à la gestion du troupeau laitier
DOSSIERS : LES ROBOTS DE TRAITE LA GRIPPE PORCINE
FMCvét
formation médicale continue vétérinaire
- Comprendre l’épidémiologie 3e série
- Les différents types de circulation dans un bâtiment pour une traite robotisée - Comment optimiser la fréquentation du robot de traite par les vaches laitières ? - Conséquences de l’intallation d’un robot de traite sur les infections intra-mammaires en élevage bovin - Élevages à traite robotisée en Bretagne : une enquête descriptive dans 30 exploitations
Porcs - La grippe porcine : formes classiques et nouveautés épidémiologiques
- Étude de cas - Intoxication à l’if
Comprendre et agir
chez une vache limousine : les plants mâles dangereux aussi - Revue de presse internationale - Tests de formation continue et d’épidémiologie
- Enjeux économiques Le marché international et français du foie gras en 2008 - 2009
3. Le risque relatif estimé : enquête cas/témoins
sommaire Éditorial par Henri Seegers Test clinique - Une masse profonde sous la veine jugulaire Régis Braque
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N°13
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NOVEMBRE 2009
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DOSSIERS
ACTUALITÉS EN PERSPECTIVE
- Les robots
- Émergence, systèmes d’information et d’investigation : une réalité complexe Zénon 6 - Syndrome de diathèse hémorragique du jeune veau : étude de 42 cas confirmés François Schelcher, Cyrielle Franchi, Fabien Corbière, Gilles Foucras, Caroline Lacroux, Gilles Meyer, Cathy Trumel 9 - La fièvre catarrhale ovine a-t-elle un impact sur la fonction sexuelle des taureaux ? Sébastien Sicard, Antony Tranquard, Anne-Claire Séguret, Xavier Berthelot, Gilles Foucras, 17 Gilles Meyer, François Schelcher, Frédéric Bordes, Nicole Picard-Hagen
de traite - La grippe porcine
RUMINANTS Dossier - Comment la traite robotisée contribue à la surveillance et à la gestion du troupeau laitier Daniel Le Clainche - Les différents types de circulation dans un bâtiment pour une traite robotisée Daniel Le Clainche - Comment optimiser la fréquentation du robot de traite par les vaches laitières ? Catherine Journel - Conséquences de l’intallation d’un robot de traite sur les infections intra-mammaires en élevage bovin Julien Freiss, Nathalie Bareille, Philippe Blanquefort - Élevages à traite robotisée en Bretagne : une enquête descriptive dans 30 exploitations Ivanne Leperlier
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38 45
PORCS - La grippe porcine : formes classiques et nouveautés épidémiologiques chez le porc Arlette Laval
revue de formation à comité de lecture
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COMPRENDRE ET AGIR - Enjeux économiques - Le marché international et français du foie gras en 2008 - 2009 Marie-Pierre Pé
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FMCvét - formation médicale continue vétérinaire
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- Comprendre l’épidémiologie - 3e série : L’épidémiologie analytique 3. le risque relatif estimé : enquête cas/témoins Bernard Toma - Étude de cas - Intoxication à l’if chez une vache limousine : les plants mâles dangereux aussi Laure Bellet, Marie-Anne Arcangioli, Pauline Otz, Germaine Égron-Morand - Revue de presse internationale - Notre sélection d’articles par Catherine Belloc, Cécile Énault, Nicole Picard-Hagen, Lucie Trencart
indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)
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agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC (Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)
- Évaluation des facteurs affectant les concentrations en Ig G sériques de veaux nourris à la bouteille - Effet du nitazoxanide sur la cryptosporidiose chez des veaux nouveau-nés infectés expérimentalement - Suivis de gestation pendant la période fœtale précoce chez des vaches laitières hautes productrices traitées au GnRH ou à la progestérone - Prévalence des endométrites subcliniques 4 h après l’insémination artificielle et relation avec le taux de gestation à la 1ère IA - Efficacité d’un vaccin vivant atténué vis-à-vis du SDRP chez des porcs exposés à une souche hétérologue européenne de terrain 73
- Test clinique - Les réponses - Tests de formation continue et d’épidémiologie - Les réponses Résultats originaux ou observation originale
ACTUALITÉS RUMINANTS PORCS COMPRENDRE ET AGIR
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FMC Vét
Souscription d’abonnement en page 8
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 NOVEMBRE 2009 - 79
test clinique
NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 Courriel neva@neva.fr
Conseil scientifique
une masse profonde
Jean-Pierre Alzieu (LVD), Xavier Berthelot (E.N.V.T) Didier Calavas (A.F.S.SA.), Gérard Desjouis (praticien) Philippe Dorchies (E.N.V.T.), Marc Gogny (E.N.V.N.) Arlette Laval (E.N.V.N.), Marc Savey (A.F.S.S.A.) François Schelcher (E.N.V.T.), Henri Seegers (E.N.V.N.) Bernard Toma (E.N.V.A.), Pierre-Louis Toutain (E.N.V.T.)
Rédacteurs en chef Sébastien Assié (E.N.V.N.) Nicole Picard-Hagen (E.N.V.T.)
Comité de rédaction Marie-Anne Arcangioli (Pathologie des ruminants, E.N.V.L.) Philippe Baralon (Management de l’entreprise, Phylum) François Baudeau (Gestion de la santé animale, E.N.V.N.) Nathalie Bareille (Gestion de la santé animale, E.N.V.N.) Catherine Belloc (Médecine des animaux d’élevage, E.N.V.N.) Florence Buronfosse (Toxicologie, E.N.V.L.) Alain Chauvin (Parasitologie, E.N.V.N.) Alain Douart (Pathologie des ruminants, E.N.V.N.) Francis Enjalbert (Nutrition, E.N.V.T.) Gilles Foucras (Pathologie des ruminants, E.N.V.T.) Norbert Giraud (praticien) Jean-Marie Gourreau (A.F.S.SA. Alfort) Jean-Luc Guérin (Élevages avicoles et porcins, E.N.V.T.) Jacques Guillot (Parasitologie - mycologie, E.N.V.A.) Hervé Hoste (Parasitologie, E.N.V.T.) Philippe Jacquiet (Parasitologie, E.N.V.T.) Guy-Pierre Martineau (Élevages porcins, E.N.V.T.) Gilles Meyer (Pathologie des ruminants, E.N.V.T.) Yves Millemann ((Pathologie des ruminants, E.N.V.A.) Pierre Philippe (praticien) Didier Raboisson (Pathologie des ruminants, E.N.V.T.) Frédéric Rollin (Liège) Jean-Louis Roque (praticien) Christophe Roy (praticien) Pascal Sanders (A.F.S.SA. Fougères) Pierre Sans (Économie, E.N.V.T.) Stephan Zientara (E.N.V.A.) Gestion des abonnements et comptabilité : Marie Servent Publicité : Maryvonne Barbaray NÉVA - Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 Courriel neva@neva.fr
Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue bimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Prix de vente au N° : 40€, U.E. : 41€ Tarifs d’abonnement : voir p. 8 S.A.R.L. au capital de 7622€ Siège social : Europarc 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 0513 T 88300 I.S.S.N. 1777-7232 Impression : Imprimerie Nouvelle Normandie Avenue des lions Ste-Marie des Champs B.P. 14 - 76191 YVETOT Cedex
Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. Aux termes de l’article 40 de la loi du 11 mars 1957 “toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayant droit ou ayant cause est illicite”. L’article 41 de la même loi n’autorise que les “copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destiné à une utilisation collective, sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l’auteur et la source”. Le non respect de la législation en vigueur constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et 429 du Code pénal. LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 80 - NOVEMBRE 2009
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sous la veine jugulaire Régis Braque
D
ébut novembre, un éleveur charolais rentre un lot de vaches suitées pour sevrer les veaux. Au pré jusque là, le lot est trié, les veaux sont éloignés de leurs mères et ces dernières gardées dans une case de stabulation. La ration alimentaire est pauvre, de la paille et très peu de foin.
Quelques jours après, une des vaches peine à se lever, l’éleveur arrête la diète, lui apporte une suralimentation passagère et appelle son vétérinaire après 2 jours de décubitus de l’animal.
Âgée de 8 ans, cette charolaise est maigre, affaiblie. Stimulée à l’aiguillon électrique, elle tente de se relever, décolle un peu l’arrièretrain mais ne réussit pas à se redresser. La température rectale est normale, ainsi que la respiration et l’aspect macroscopique des urines. Seul le cœur est en légère tachycardie mais bien régulier. Une légère déshydratation est notée. L’appétit est conservé et aucune lésion n’est remarquée au niveau des muqueuses (buccale, vaginale, oculaire).
Au niveau de la gouttière jugulaire droite, on observe une veine turgescente ainsi que la présence d’une tuméfaction au quart inférieur de l’encolure (photo 1). Cette masse est profonde, sous la veine jugulaire qu’elle déporte à l’extérieur. Il n’y a aucun œdème à sa périphérie ni adhérence à la peau ou à la veine. À la palpation, elle paraît avoir une structure glandulaire. La ponction ne permet
Cabinet Vétérinaire 58240 Saint Pierre le Moutier
1
Turgescence jugulaire et tuméfaction (photo R. Braque).
pas de récupérer de pus. Le côté gauche est normal. Les nœuds lymphatiques explorables ne sont pas hypertrophiés. Un traitement visant à compenser la déshydratation et à soutenir la vache est entrepris (électrolytes, phosphore, vitamine C) en attendant les résultats de la coprologie et de l’analyse sanguine.
L’examen fécal révèle une infestation moyenne par des strongles digestifs et la présence de nombreux œufs de paramphistomes.
La numération formule n’apporte pas d’éléments caractéristiques (tableau ci-après). Elle montre une légère anémie, pas de leucocytose. La formule blanche ne présente pas de variations bien spécifiques si ce n’est la présence de quelques lymphocytes hyper basophiles.
Quel est votre diagnostic ? Réponses à ce test page 77
comité de lecture Laurent Alves de Oliveira, Thierry Baron, Jean-Jacques Bénet, Maud Belliard, Dominique Bergonier, Pierre Bézille, Henri-Jean Boulouis, Alain Bousquet-Melou, Régis Braque, Christophe Chartier, Sylvie Chastant-Maillard, Jean-Luc Chatré, René Chermette, Eric Collin, Fabien Corbières,
Stéphane Daval, Luc Descoteaux Jean-Claude Desfontis, André Desmecht (Liège), Alain Ducos, Barbara Dufour, Pascal Dubreuil (Québec) Germaine Égron-Morand Gilles Fecteau (Québec) Cécile Ferrouillet (U.S.A.), Christine Fourichon, Bruno Garin-Bastuji, Olivier Gauthier, Norbert Gauthier, Christian Gipoulou,
Denis Grancher, Raphaël Guatteo, Nadia Haddad, Christophe Hugnet, Jean-François Jamet, Alain Joly, Martine Kammerer, Caroline Lacroux, Dominique Legrand, Catherine Magras Xavier Malher, Jacques Manière, Germaine Morand Hervé Morvan, Hervé Navetat,
Jean-Marie Nicol, Philippe Le Page, Bertrand Losson (Liège), Renaud Maillard, Hervé Pouliquen, Xavier Pineau, Jean-Dominique Puyt, Paul-Pierre Pastoret, Nicolas Roch, François Roumegous, Adrian Steiner (Suisse), Étienne Thiry (Liège), Olivier Salat, Brigitte Siliart, Henri Viel.
éditorial Un nouveau concept de conduite et de gestion d’élevage doit être mis en place autour du robot de traite …
S’
habituer à devoir faire face à des problèmes et à des besoins nouveaux, c’est une facette bien actuelle de l’exercice vétérinaire en milieu rural. En matière d’élevage et de santé animale, le changement est en effet présent sous différentes composantes, et il semble même s’accélérer. Le changement global avec notamment, l’évolution climatique, la mondialisation des échanges commerciaux et touristiques, évoque immédiatement les émergences, re-introductions et recombinaisons de pathogènes, … Les conséquences de cette première composante du changement sont plus ou moins prédictibles, avec la survenue de l’attendu (remontée vers le nord d’insectes vecteurs), mais aussi de l’inattendu (BTV8 en Europe du nord). Les évolutions affectant le contexte socio-économique et les techniques de production sont d’autres composantes du changement. Les adaptations et les nouveaux besoins générés commencent à être entrevus car ils sont assez prédictibles. La volatilité des prix à la production, l’agrandissement d’exploitations de moins en moins nombreuses et les contraintes de réduction des émissions de gaz à effet de serre tout comme d’amélioration du bilan Carbone deviennent constitutifs du paysage. Les techniques d’élevage se modifient aussi : avènement de la sélection génomique, utilisation massive en alimentation de sous-produits en cas de développement des agrocarburants, et, déjà en marche, bon nombre d’innovations en technologie des équipements (automatismes, puces, capteurs, systèmes d’information et d’aide à la décision associés). Le robot de traite est la technologie “tête de pont” à cet égard pour l’élevage laitier. Apparu dès 1992 aux Pays-Bas, le robot de traite ne s’est développé que progressivement, tout en connaissant des améliorations de fiabilité et de fonctionnalité. En France, le robot ne s’est vraiment répandu que depuis 5 ans, avec un boom en 2007-2008. Les éleveurs l’ont adopté dans le cadre de stratégies variées, allant de l’amélioration très raisonnée de la productivité par vache et de celle de la rare main d’œuvre familiale, jusqu’à la simple réduction de l’astreinte des traites biquotidiennes, en pensant, un peu vite, la remplacer par un temps minimal de surveillance. Les mises en place de robots, après d’inévitables difficultés transitoires, rencontrées aussi au cours de la mise en service d’une nouvelle stalle de traite classique, se caractérisent toutefois par un pourcentage non négligeable de problèmes persistants de santé et de fécondité. En fait, contrairement à ce qui apparaît de prime abord, il faut considérer que la mise en place d’un robot de traite représente bien plus que l’automatisation d’une servitude. C’est un nouveau concept de conduite et de gestion d’élevage qui doit être mis en place autour du robot … Il est donc pertinent que le NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé aborde le sujet avec une entrée zootechnique. Ceci n’empêchera pas de revenir sur ce sujet pour détailler les adaptations des démarches de diagnostic et de protocoles de traitement impliquées pour les mammites ou les troubles locomoteurs, par exemple. u final et sur un plan général, pour les vétérinaires ruraux, faire face au changement signifie bien sûr s’adapter et faire évoluer l’offre de services. Ceci s’est déjà fait et se fera ... On peut toutefois souligner l’accélération et le durcissement du défi en ce moment. Le maintien d’un nombre conséquent d’éleveurs demande la bonne santé économique et une compétitivité accrue des filières françaises. La pression sur les coûts de production et l’intégration des nouvelles technologies produisent, du coup, une exigence de pertinence économique et de professionnalisme dans les services offerts par les cabinets ruraux. La formation continue devient bien une dimension critique. Gageons que l’ensemble du dispositif en la matière (revues et organismes de formation) saura se mobiliser ! ¿
Henri Seegers Professeur en Productions Animales Diplomate ECBHM & ECVPH ENV Nantes BP 40706 44307 Nantes Cedex 3
revue de formation à comité de lecture indexée dans les bases de données :
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agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC (Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 NOVEMBRE 2009 - 81
actualités en perspective
émergence, systèmes d’information et d’investigation une réalité complexe
L
a problématique des maladies émergentes, dans le cadre des maladies transmissibles notamment, s'est peu à peu imposée dans le paysage sanitaire depuis l’apparition explosive du syndrome d'immunodéficience acquise (Sida) chez l'homme (années 80), de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) chez l'animal (années 90), puis les épisodes plus récents, entre autres, de la fièvre catarrhale ovine de type 8 (FCO) et de l'Influenza aviaire à virus H5N1 HP.
NOTES * cf. la chronique “Fièvre catarrhale ovine et pénurie alimentaire mondiale, un double choc européen” dans LE NOUVEAU PRATICIEN VETERINAIRE élevages et santé, 2008,2 (8),187-188). ** cf. l’article “Syndrome de diathèse hémorragique du jeune veau : étude de 42 cas confirmés” de F. Schelcher, C. Franchi, F. Corbière, G. Foucras et coll dans ce numéro.
L'émergence, dans chacun de ces cas, est liée au développement d'une nouvelle maladie non précédemment identifiée à la surface du globe, ou dans la partie de celuici qui nous intéresse le plus.
L'agent étiologique peut être complètement inconnu, jusqu'à sa caractérisation dans un contexte d'émergence, comme celui du Sida ou de l'ESB. Dans ce cas, la reconnaissance d'une émergence est liée à l'identification d'un nouveau syndrome dans une population cible : immunodéficience (non génétique, non iatrogène) dans une population de jeunes homosexuels pour le sida, encéphalopathie spongiforme ressemblant à la tremblante (“scrapie-like”) chez des bovins adultes pour l'ESB.
Essentiel Les quatre émergences les plus récemment décrites concernent : - le syndrome diathèse hémorragique du veau ; - la peste porcine africaine (PPA) ; - le virus pandémique (H1N1) 2009 ; - la pleuropneumonie contagieuse caprine (PPCC) à Mycoplasma capricolum subsp capripneumoniae.
Pour espérer pleinement détecter et contrôler la maladie correspondante, il est d'abord nécessaire de caractériser l'agent étiologique et les circonstances qui permettent sa dissémination et son amplification ; avec le recul historique, on sait que ce n'est jamais facile, même si les progrès considérables, accomplis au cours du siècle dernier en matière de biologie des maladies transmissibles, ont permis de raccourcir le délai entre caractérisation de la maladie et identification de l'agent responsable (près de 15 ans pour la “grippe espagnole” de 1918, pour moins de 5 ans pour l'ESB et le Sida).
Dans la plupart des cas, le pathogène responsable de l'émergence est déjà connu (cas du B.T.V. de type 8 ou du virus influenza H5N1 HP), et celle-ci correspond à son apparition dans un territoire différent de
ACTUALITÉS
E NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 82 - NOVEMBRE 2009
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celui où il circule (ou a circulé) habituellement (ou historiquement). Plus ou moins attendue, la caractérisation de la maladie associée est plus aisée mais son contrôle n'est pas pour autant toujours plus facile que dans les cas précédents comme le montre bien le développement de l'épizootie à BTV 8*.
DES ÉMERGENCES RÉCEMMENT DÉCRITES
Quatre émergences répondant à la définition ci-dessus sont d'actualité.
La première correspond à une émergence autochtone et européenne, d'origine encore indéterminée, la diathèse hémorragique du veau.
Les trois autres correspondent, dans des pays plus ou moins éloignés, à des émergences liées à des maladies d'étiologie bien connue : ce sont la peste porcine africaine (PPA), l’infection des élevages par le virus pandémique (H1N1) 2009, la pleuropneumonie contagieuse caprine (PPCC) à Mycoplasma capricolum subsp capripneumoniae.
La diathèse hémorragique du veau La diathèse hémorragique du veau est signalée depuis plus d'un an en Allemagne. Il s'agit d'un nouveau syndrome affectant les veaux (races allaitantes ou laitières) qui a été identifié en Belgique, en Hollande, en Grande-Bretagne et en France**. Il se manifeste essentiellement par des hémorragies aux points d'injection et/ou des saignements aux orifices naturels chez des animaux nés parfaitement normaux, et âgés de 7 à 25 jours. Les premières constatations biologiques et anatomo-pathologiques font état de la présence d'un syndrome hémorragique largement disséminé (viscères et articulations) et d'une aplasie médullaire associée à une diminution très importante du nombre de plaquettes sanguines circulantes.
L'étiologie reste tout à fait inconnue et pourrait ressortir sur des bases historiques de trois types d'origine : toxique, immunologique ou infectieuse.
actualités en perspective
résultats originaux
syndrome de diathèse hémorragique du jeune veau étude de 42 cas confirmés La question de l’émergence d’un nouveau syndrome est à aborder avec précaution. Le syndrome de diathèse hémorragique du veau identifié dans plusieurs pays européens (Grande-Bretagne, Allemagne, Pays-Bas, Belgique) et en France à partir de 2007 est-il une émergence vraie ? Cette étude originale sur 42 cas répertoriés en France apporte des éléments documentés.
L
orsque les mécanismes de la coagulation sanguine sont perturbés dans le sens d’une hypocoagulabilité, des hémorragies sont détectables du vivant de l’animal sur les muqueuses, la peau, dans les sécrétions et excrétions (lait, jetage, urine, fèces), et, après autopsie, sur différents organes thoraciques et abdominaux.
La classification des syndromes hémorragiques est basée sur leurs causes primaires (toxique, infectieuse, immunitaire, idiopathique, …) ou sur les mécanismes conduisant à l’expression clinique. Selon la phase du processus de l’hémostase qui est affectée, il est possible de distinguer des troubles de l’hémostase vasculaire, plaquettaire et plasmatique (protéines de la coagulation). Les perturbations d’origine plaquettaire sont le plus souvent liées à des thrombocytopénies (diminution de la concentration sanguine en plaquettes) d’origine centrale (défaut de production) ou périphérique (excès de destruction ou séquestration). Le défaut de production des plaquettes s’accompagne le plus souvent d’une leucopénie et d’une anémie concomitantes, en liaison avec une aplasie médullaire.
En pathologie bovine ou plus largement des ruminants, les syndromes hémorragiques sont relativement rares. - Seuls les syndromes hémorragiques associés à une incidence élevée (cas multiples) sont relativement bien connus et décrits, compte tenu de leur impact économique ou médical.
François Schelcher1 Cyrielle Franchi1 Fabien Corbière1 Gilles Foucras1 Caroline Lacroux2 Gilles Meyer1 Cathy Trumel2 1 Élevage, Produits, Santé Publique Vétérinaire 2 Sciences Cliniques Université de Toulouse École Nationale Vétérinaire 31076 Toulouse
Objectif pédagogique Connaitre les signes d’appel, les modalités de confirmation et la conduite à tenir lors de syndrome hémorragique du jeune veau.
1 Muqueuse gingivale, suffusions (photo E.N.V.T.).
- Pour des raisons opposées, les cas individuels sont le plus souvent mal explorés et leurs causes ou mécanismes restent hypothétiques et dérivés de la pathologie comparée.
L’objet de cette communication est de décrire une série de cas de syndrome hémorragique survenus sur des veaux âgés de 2 à 3 semaines et observés de 2007 à 2009 en France. Après avoir défini le matériel d’étude et les modalités de recueil des données, les symptômes, les modifications biologiques et les lésions sont détaillés avant d’envisager les circonstances d’apparition et la discussion des résultats.
Symptômes Les principaux symptômes par ordre de fréquence décroissante sont : - des pétéchies/suffusions sur les muqueuses ; - des sueurs de sang (hémathidrose) ; - une hyperthermie > 39,8°C ; - une augmentation du temps de saignement ; - une pâleur des muqueuses ; - du sang dans les fèces ; - une polypnée.
MATÉRIEL D’ÉTUDE ET MODALITÉS DU RECUEIL DES DONNÉES La description concerne 48 veaux qualifiés de suspects au moment de leur inclusion dans la base de données.
Les données analysées ont été recueillies à partir : - de veaux hospitalisés et/ou autopsiés à l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse (n = 11) ; - de tissus et /ou de liquides biologiques disponibles pour analyses complémentaires (n = 16) à visée microbiologique et hématologique ou histopathologique ; - de cas spontanément rapportés par les vétérinaires praticiens (n = 21) ; - de questionnaires remplis par le vétérinaire référent et comportant des informations sur le veau malade, la vache mère, le taureau ainsi que l’élevage d’origine.
ACTUALITÉS
Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 NOVEMBRE 2009 - 85
actualités en perspective
résultats originaux
la fièvre catarrhale ovine a-t-elle un impact
Sébastien Sicard1 Antony Tranquard1 Anne-Claire Séguret1 Xavier Berthelot1 Gilles Foucras1 Gilles Meyer1 François Schelcher1 Frédéric Bordes2 Nicole Picard-Hagen1
sur la fonction sexuelle des taureaux ? L’extension importante du sérotype 8 à travers l’Europe, couplée à la récente progression du B.T.V.-1 dans le Sud-Ouest de la France, a soulevé de nombreuses interrogations. Les vaccins sont-ils efficaces ? La F.C.O. rend-elle les taureaux stériles ? L’impact de la F.C.O. sur la fertilité des taureaux constitue une interrogation récurrente des vétérinaires et des éleveurs. Une étude clinique a été menée sur 26 taureaux dans le Sud-Ouest de la France, région dans laquelle la F.C.O. s’est étendue rapidement l’été dernier.
C
1
Département Élevage et produits et Santé Publique Vétérinaire École Nationale Vétérinaire de Toulouse 23, Chemin des Capelles 31076 Toulouse Cedex 2
Objectif pédagogique Connaître l’impact de la F.C.O. sur la fonction sexuelle des taureaux.
1 Le sperme a été collecté après un nettoyage de la région préputiale (photo Département Élevage et produits, E.N.V.T.).
ertains sérotypes de la Fièvre Catarrhale Ovine (F.C.O.), maladie infectieuse causée par le virus de la bluetongue (B.T.V.) affectant les ruminants, entraînent des troubles de la reproduction, tels que des mortalités embryonnaires ou fœtales, des malformations fœtales, de l’infertilité transitoire, associée à une excrétion virale dans le sperme [7].
Les études sur les effets de la F.C.O. sur la reproduction chez le taureau sont relativement anciennes [2, 3] et concernent des sérotypes différents de ceux rencontrés dans l’épizootie européenne actuelle (sérotypes 1 et 8). Des données récentes chez le bélier infecté avec le sérotype 8 montrent que l’infection aiguë peut être associée à une infertilité transitoire [6].
L’objectif de l’étude clinique effectuée sur 26 taureaux du Sud-Ouest de la France est d’évaluer l’effet de l’infection par le virus de la fièvre catarrhale ovine sur la fonction sexuelle ; le statut infectieux vis-à-vis du B.T.V. de ces taureaux a été déterminé par sérologie et virologie.
Les 26 taureaux sont de races allaitantes : 11 Charolais, 10 Aubrac, 4 Gascons et 1 Limousin. Ils sont âgés de 2 à 9 ans (photo 1).
Parmi les 17 taureaux mis à la reproduction dans les élevages en 2008, quatre ont présenté une diminution de fertilité au printemps-été 2008, et cinq ont, durant cette période, montré des signes cliniques associés à une infection par le virus de la F.C.O.
Le département des Pyrénées Orientales a connu les premiers cas de fièvre catarrhale sérotype 1 en septembre 20081 et est passé en zone réglementée pour le sérotype 8 et le sérotype 1, respectivement en juin 2008 et en août 20082. Le département de l’Aveyron a connu ses premiers cas de F.C.O. vis-à-vis des sérotypes 1 et 8, respectivement en octobre 2008 et en juillet 20083.
La vaccination des cheptels contre les sérotypes 1 et 8 de la F.C.O. a été réalisée de juillet à novembre 2008 avec les vaccins à virus inactivé disponibles sous A.T.U. (autorisation temporaire d’utilisation), à raison de deux doses vaccinales à 3 semaines d’intervalle. Les caractéristiques des taureaux sont décrites dans le tableau 1.
MATÉRIELS ET MÉTHODES
NOTES
L’étude porte sur deux taureaux issus d’élevages de l’Aveyron et 24 taureaux issus d’élevages des Pyrénées-Orientales.
Clinique Vétérinaire 66130 Ille sur Têt
1
Note d’information DGAL, 03/09/2008. AM 27/06/2008, Note d’information DGAL, 23/08/2008. 3 Notes d’information DGAL, 02/07/2008 et 17/10/2008. 2
Essentiel La F.C.O. n’a pas d’impact sur la fonction sexuelle des taureaux au delà de quelques semaines après l’infection. La mise en évidence d’une altération des paramètres séminologiques, lors d’un contrôle de fertilité sur un taureau infecté par la F.C.O., nécessite de réexaminer le taureau, quelques mois après l’épisode infectieux, avant de l’écarter définitivement de la reproduction.
ACTUALITÉS
Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 NOVEMBRE 2009 - 93
comment la traite robotisée contribue à la surveillance et à la gestion du troupeau laitier
Les donnés recueillies sur les performances et la santé des vaches laitières par la traite robotisée constituent des informations très intéressantes à valoriser par le vétérinaire dans le suivi de la santé du troupeau laitier.
Daniel Le Clainche Responsable “mammites- qualité du lait” Union Bretonne des G.D.S. 8, avenue Egar Degas 56000 Vannes
Objectif pédagogique Connaître les outils de surveillance et de gestion des troupeaux laitiers en traites robotisées.
Q
uel que soit le modèle considéré, le robot de traite est un automate constitué par un bloc de traite, un bloc de distribution de concentrés et un logiciel qui stocke les données. Avec l’arrivée des robots dotés de nouvelles technologies, la traite apporte à l’éleveur des indicateurs précieux pour surveiller et gérer son troupeau. Cet article présente les nouvelles technologies de la traite robotisée. LES DERNIÈRES INNOVATIONS DE LA TRAITE ROBOTISÉE
Les robots proposent déjà tous un éventail important de technologiques innovantes afin d’optimiser les performances du troupeau et de libérer l’éleveur de certaines tâches : comptages cellulaires, pesée des vaches, séparation automatique des vaches à la sortie du robot, ….
Les dernières innovations proposées, sur les robots selon les marques, permettent un paramétrage individuel de la traite de chaque vache : 1. le réglage du robot (pulsation et niveau de vide de traite) peut être programmé en fonction des besoins de chaque vache, quartier par quartier. Le vide de traite évolue au cours de celle-ci en fonction du débit de lait ; quand le débit est élevé, l’automate s’adapte en augmentant le niveau de vide ; 2. le système capable de gérer automatiquement le lait anormal ou impropre à la consommation (contenant du sang, du colostrum, des inhibiteurs, des cellules, …) ; 3. la pesée des vaches à chaque traite : cette technologie permet d’enregistrer le
1
Les nouvelles technologies de communication permettent de commander le robot à distance, par exemple : pour séparer une vache en chaleur ou pour séparer le lait d’une vache en traitement (photo D. Le Clainche).
poids des vaches à chaque passage dans la salle de traite. Le système de pesée communique avec le bras de traite, les données de pesées permettent au bras de se positionner au mieux par rapport à la mamelle. Cette pesée est également un bon indicateur de surveillance de l’état de santé de l’animal ; 4. le mécanisme de nettoyage-désinfection des gobelets trayeurs après chaque vache permet d’éliminer les bactéries présentes dans les manchons à l’aide d’une solution désinfectante à base de péroxyde d’hydrogène et d’acide acétique, ou à l’aide de vapeur d’eau à 160°C ; 5. la traite paramétrable : le logiciel permet de paramètrer la traite à l’échelle du troupeau ou à l’échelle individuelle (type de préparation de la mamelle, traite, seuil de dépose des gobelets, nombre et durée de pulvérisation des trayons en fin de traite, désinfection des gobelets, …) ; 6. des logiciels qui stockent, compilent les données recueillies pendant la traite et créent des alertes pour l’éleveur ;
Les nouvelles technologies d’information et de communication permettent donc aux éleveurs de suivre et d’intervenir sur le robot à partir de l’écran tactile, du PC ou à distance via un téléphone portable de type PDA (photo 1).
Essentiel Les données recueillies par la traite robotisée aident l’éleveur dans la surveillance et la gestion de son troupeau laitier. Le robot de traite permet un paramétrage de la traite à l’individu ou au troupeau. Les logiciels qui équipent les robots peuvent générer trois groupes d’informations : - les données liées à l’automate ; - celles en lien avec la traite et celles relatives à l’état sanitaire du troupeau.
RUMINANTS
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 NOVEMBRE 2009 - 99
les différents types de circulation dans un bâtiment pour une traite robotisée
Daniel Le Clainche Responsable “mammites- qualité du lait” Union Bretonne des G.D.S. 8, avenue Egar Degas 56000 Vannes
Pour un bâtiment destiné à une traite robotisée, l’organisation est un gage de succès. Cet article présente les différents types de circulation classiquement utilisés, leurs avantages et leurs limites.
Objectifs pédagogiques Savoir identifier les différents systèmes de circulation des vaches en traite robotisée. Connaître les équipements d’élevage indispensables à la réussite de la traite robotisée.
L
es équipements d’élevage et l’aménagement du bâtiment conditionnent fortement la réussite de la traite robotisée*. Il existe quatre concepts différents d’aménagement de la circulation des vaches dans le logement, chacune avec ses avantages et ses limites. Quelle que soit la conception retenue, celleci doit permettre aux vaches d’accéder facilement au robot, de les maintenir propres et d’éviter de les déranger lors des opérations de paillage et de raclage.
NOTE * cf. l’article “Comment optimiser la fréquentation du robot de traite par les vaches laitières ?” de C. Journel, dans ce numéro.
LA CIRCULATION DES VACHES : FAIRE LE BON CHOIX
La circulation libre
La circulation “libre” est fondée sur un procédé simple : la vache est totalement libre dans le bâtiment, libre d’aller s’alimenter, se coucher, ou d’aller à la traite.
Ce concept est le moins coûteux, car il nécessite moins d’équipements. En revanche, ce mode de circulation engendre plus d’astreinte pour l’éleveur en raison de l’absence de circuit imposé, il oblige souvent à aller chercher les vaches pour la traite (primipares et vaches en fin de lactation) (figure 1). Avantages : - aucune restriction pour l’animal dans la circulation au sein du bâtiment ; - installation simple à mettre en œuvre et nécessite peu d’équipement pour la circulation des vaches ; - implantation possible dans tous les types de bâtiment ; - la surface en aire d’exercice n’est pas obligatoirement élevée.
Libre, dirigée ou sélective : la circulation des vaches avec robot de traite s’envisage de différentes façons.
Essentiel Il existe quatre types de circulation des vaches en traite robotisée : libre, guidée, contrôlée-sélective et inversée. Les équipements d’élevage et l’aménagement du bâtiment conditionnent fortement la réussite de la traite robotisée
Quatre types de circulation des vaches dans le bâtiment sont possibles avec des impacts différents sur l’aménagement du bâtiment et sur le niveau d’équipement : - la circulation libre ; - la circulation guidée ; - les circulations libres contrôlées et sélectives ; - et la circulation inversée [1, 2, 3].
1
Figure 1 - La circulation libre Local technique
Laiterie
Robot
Bureau
Aire d'attente
Porte anti-retour
RUMINANTS
Couchage
Aire d'exercice
Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 102 - NOVEMBRE 2009
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Table d'alimentation
Porte de tri
Box isolement
La porte de tri ou porte dite intelligente permet l’orientation des vaches dans les différents parties du bâtiment. - La porte est pilotée soit directement à partir du robot soit à partir d’une porte sélective qui identifie les vaches (photo D. Le Clainche).
comment optimiser la fréquentation
du robot de traite par les vaches laitières
En cas de difficulté lors de la mise en place d’un robot de traite, tous les paramètres liés à la fréquentaion de la machine sont à étudier.
L’
analyse du bon fonctionnement du système de traite robotisée, notamment les paramètres de fréquentation du robot, sont à analyser à la lumière d’un constat de base : dans une exploitation à traite robotisée, l’éleveur n’est plus l’acteur de la “récolte du lait”, la vache elle-même, bien individualisée au sein du groupe (troupeau), devient l’acteur de la traite.
En cas de fréquentation insuffisante du robot, la production de lait est inférieure aux attentes de l’éleveur et peut se traduire par une perte de revenus pour l’exploitation. Les conseillers sont, dès lors, amenés à intervenir pour ce motif d’appel.
Toutes les notions évoquées dans cet article sont le fruit de l’observation et des interventions que nous réalisons dans les élevages équipés de robot de traite. POURQUOI S’INTÉRESSER À LA FRÉQUENTATION DU ROBOT ? La traite robotisée, une démarche volontaire
Dans le cadre de la traite robotisée, la traite est le résultat du déplacement de la vache, individuellement vers la machine (figure 1) ; celle-ci se déplace vers le robot, essentiellement pour y trouver de la nourri-
ture. D’un point de vue strictement comportemental, pour la vache, un robot de traite peut être considéré comme un distributeur d’aliment (DAC) qui la trait lors de sa présence dans la stalle.
Selon les modalités de déplacement de la vache dans le bâtiment, entre les différentes zones de couchage, d’alimentation et de traite, que l’on appelle mode de circulation (cf. infra), la vache est plus ou moins contrainte à venir vers le robot de traite. Plus le niveau de contrainte de déplacement de la vache est faible (système de circulation “libre”), plus il est nécessaire que les paramètres inhérents à la vache que sont l’”envie de manger” et l’aptitude “au déplacement” soient validés.
Catherine Journel Vétérinaire conseil 40, rue de la Madeleine 22210 La Chèze
Objectif pédagogique Connaitre tous les critères qui doivent permettre d’optimiser la fréquentation du robot de traite par les vaches laitières.
Fréquentation : quelles valeurs repères ? Deux paramètres peuvent être utilisés pour décrire la fréquentation du robot : le nombre de traites moyennes par vache laitière et par jour, et le nombre de traites totales réalisées par jour ou par semaine. Le nombre de traites moyennes par vache laitière et par jour
Ce chiffre illustre la moyenne du nombre de traites par vache et par jour pour le troupeau.
Cette notion n’a de valeur indicative que dans les valeurs basses, c’est-à-dire lorsque le nombre de traites moyen passe sous la valeur de 2,1 à 2. En effet, sous ces valeurs, le nombre de traites est considéré comme insuffisant pour permettre une stimulation minimale de la mamelle et pour entretenir la production lactée.
Essentiel Deux paramètres indiquent la fréquentation du robot : le nombre de traites moyennes par vache laitière et par jour, et le nombre de traites totales par jour ou par semaine. Dans tous les cas, le nombre de traites moyennes par vache est à relativiser, en fonction de la répartition des stades de lactation et du niveau de production du troupeau.
Figure 1 - La traite : une démarche volontaire Vache
Envie de manger
Besoin physiologique
Nécessité de se déplacer
- Faim - Aliment appétent - Temps de consommation
- Bonne motricité - Accessibilité du robot
Robot
Traite
Vache non malade
RUMINANTS
- Acidose : peu faim - fourbure
- Acétone : pas faim
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 NOVEMBRE 2009 - 107
conséquences de l’installation
d’un robot de traite sur la maîtrise des infections intra-mammaires en élevage bovin
Julien Freiss1 Nathalie Bareille2 Philippe Blanquefort3 1 5 rue de l’École 68390 Sausheim 2
ENV Nantes BP 40706 - 44307 Nantes Cedex 3 3 GDS 49 La Quantinière - 49800 Trélazé
Objectifs pédagogiques Savoir comment maîtriser les infections intramammaires lors de l’installation d’un robot de traite. Connaître les raisons de l’augmentation de la concentration en cellules somatiques du lait.
Même bien anticipée, la transition vers la traite robotisée entraîne généralement des difficultés de maîtrise des infections intramammaires. L’augmentation de la concentration en cellules somatiques du lait qui en découle, n’est pas sans conséquence, notamment financière. Celle-ci est-elle inéluctable lors de l’installation d’un système de traite robotisé ?
B
Essentiel Les problèmes de maîtrise des infections intra-mammaires lors de l’installation du robot sont très communs, et non sporadiques. Même avec le temps, le robot de traite ne permet pas, en général, d’améliorer la maîtrise des infections intra-mammaires par rapport la situation initiale. Lorsque celles-ci n’étaient pas correctement maîtrisées avant l’installation du robot, le robot de traite introduit des difficultés de maîtrise supplémentaires.
1
Le robot ne doit pas être saturé, environ 60 vaches par stalle est un maximum (photo E.N.V.N.).
ien implanté en Europe, le robot de traite n’est pas un simple outil de traite, c’est une nouvelle façon de concevoir la conduite d’un troupeau.
Initialement, l’intérêt de ce nouvel outil sur l’organisation du travail et la gestion du troupeau a été souligné. Toutefois, une dégradation de la qualité du lait et une augmentation de la concentration en cellules somatiques du lait de troupeau (C.C.S.T.) ont été remarquées [4, 5, 11]. Ceci a alerté les producteurs de lait des Pays de la Loire, en particulier ceux adhérents au G.D.S. du Maineet-Loire. Une étude a donc été menée.
Cet article illustre l’évolution des C.C.S.T. constatées lors de l’installation du robot de traite (I.R.), les mécanismes en cause et ses facteurs de variations, près de 10 ans après les premières études.
DÉMARCHE DE L’ÉTUDE L’étude a concerné 53 exploitations de Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire, robotisées entre juin 2001 et mai 2008. Pour chacune d’elles, ont été recueillies les concentrations en cellules somatiques individuelles (C.C.S.I.) des vaches laitières présentes aux contrôles laitiers effectués 2 ans avant, et jusqu’à 2 ans après l’installation du robot.
Trois groupes d’exploitations sont différenciés en fonction du niveau de prévalence des infections intramammaires constaté sur 22 contrôles laitiers avant l’installation du robot (I.R.) (tableau 1).
L’étude suit la démarche proposée par Seegers et Bareille [9]. Il s’agit d’une analyse conjointe de la prévalence des infections intrammaires, de leur incidence et de leur persistance apparentes (encadré 1).
Tableau 1 - Groupes de prévalence des infections intramammaires avant l’installation du robot de traite Groupe de prévalence
RUMINANTS
Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 114 - NOVEMBRE 2009
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Faible
Conditions d’appartenance
Au moins 50% de C.C.S.T. ≤ 200 000 cellules/ml 22 contrôles avant l’installation du robot (I.R.)
Nombre d’exploitations
12
Moyenne
Élevée
a. Si au moins 50% de C.C.S.T. compris entre 200 000 et 260 000 cellules/ml 22 contrôles avant l’I.R.
b. Si l’exploitation ne peut appartenir à aucun des deux groupes 22
Au moins 50% de C.C.S.T. ≥ 260 000 cellules/ml 22 contrôles avant l’I.R.
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élevages à traite robotisée en Bretagne une enquête descriptive dans 30 exploitations
Une enquête auprès d’une trentaine d’exploitations, soit 10 p. cent des installations robotisées (290 au total en 2008*) a été menée par les G.D.S. bretons. Cet article décrit les résultats et les facteurs de risques spécifiques à ce mode de traite.
C
omme l’ensemble des producteurs laitiers, les éleveurs bretons s’équipent de plus en plus en robots de traite. En 2008 en Bretagne, 27 p. cent des installations de traites neuves contrôlées Certitraite (contrôle de conformité) par le CROCIT**, étaient des installations robotisées (67 sur 249) alors qu’elles n’étaient que 14 p. cent en 2007 et 5 p. cent en 2005*. Les problèmes de qualité du lait existent aussi dans ces exploitations et ne peuvent pas toujours être abordés comme dans les installations classiques.
Les connaissances recueillies grâce à ce travail d’enquête vont être utilisées lors des appuis techniques “mammites-cellules” proposés aux adhérents des GDS, pour construire une procédure d’intervention adaptée à la traite robotisée lorsque les résultats ne sont pas satisfaisants.
Cette enquête présente un état des lieux de la qualité du lait et de la santé de la mamelle dans ces exploitations ainsi que les caractéristiques de la traite, des équipements, du logement et de la conduite générale qui représentent des facteurs de risques potentiels. MATÉRIEL ET MÉTHODE L’enquête a été menée au cours de l’été 2008 par un étudiant en BTS Productions Animales au Lycée agricole La Touche à Ploërmel dans le cadre de son stage de fin d’études. Initialement, il s’agissait d’un travail morbihannais (environ 45 robots connus) qui a été élargi à la Bretagne pour compléter l’échantillon. Les exploitations préalablement retenues ont été sélectionnés par les techniciens G.D.S. sur les critères suivants : - adhérents G.D.S. ; - mise en place du robot depuis au moins 6 mois ;
Ivanne Leperlier Vétérinaire conseil Union Bretonne des GDS 8, avenue Edgar Degas 56000 Vannes
- disponibilité et motivation de l’éleveur. Sur l’ensemble des éleveurs ainsi contactés, nous avons observé 10 refus de participation à l’enquête. Au final, les résultats de 30 exploitations ont été retenues : 18 élevages sont équipés d’un matériel de marque Lely et 12 de Delaval (photos 1, 2).
Le contenu de l’enquête a été défini conjointement avec le référent national sur le pôle “contention” à l’Institut de l’Élevage, également technicien GDS56. L’enquête comportait une centaine de points à relever : - assistance à la traite robotisée ; - relevés d’indicateurs sur les facteurs de risques : caractéristiques de la traite, logement, ambiance du bâtiment, conduite générale ; - relevés des documents d’élevage (qualité du lait). La rencontre a duré entre 2 et 3 heures pour chaque exploitation.
Les résultats que nous présentons ne sont pas exhaustifs du travail réalisé mais permettent d’avoir une vue d’ensemble à comparer aux données régionales. Certaines données sont parfois manquantes ou non fournies par l’éleveur, les résultats ne sont donc pas toujours obtenus à partir des 30 exploitations.
Objectif pédagogique Connaître les résultats de qualité du lait dans des exploitations à traite robotisée en Bretagne, et les facteurs de risques observés avec ce mode de traite.
NOTES * Source : Rencontres annuelles, bilan d’activité 2008 CROCIT Bretagne, 2-3 avril 2009. ** CROCIT : Comité Régional pour l’Organisation du Contrôle de l’Installation de Traite.
RÉSULTATS ET DISCUSSION
Essentiel
La typologie des exploitations enquêtées
Les exploitations équipées de robot de traite sont en général des exploitations plus grandes que la moyenne régionale : quota et nombre moyen de vaches présentes sur 12 mois : 63 versus 41.
Référence laitière (figure 1)
Sur les 26 exploitations répertoriées sur le tableau, la moyenne est de 566 000 l de lait avec une répartition à peu près symétrique entre 240 et 1 068 000 l. Pour la plupart d’entre elles, le quota est très supérieur à la moyenne régionale de 270 130 l*.
Nombre de vaches laitières (figure 2)
Les exploitations ainsi équipées sont pour l’essentiel des exploitations plus grandes que la moyenne régionale, tant en quota qu’en nombre moyen de vaches présentes sur 12 mois : 63 versus 41*. Des nombres comparables sont observés dans une étude similaire menée en 2006 par la Chambre Régionale d’Agriculture de Bretagne [6].
77 p. cent des exploitations sont de race Prim’Holstein, une seule exploitation dispose
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 NOVEMBRE 2009 - 121
la grippe porcine formes classiques et nouveautés épidémiologiques chez le porc Pourquoi la grippe porcine continue-t-elle d’être une maladie importante dans le complexe des maladies respiratoires du porc ? Deux raisons émergent clairement : l’évolution des souches virales et l’apparition de réassortants contre lesquels les animaux ne sont pas immunisés, d’une part, l’existence d’un portage à bas bruit dans les formes cliniques asymptomatiques, d’autre part.
E
n raison de ses interférences possibles avec la grippe humaine, la grippe porcine est considérée avec une attention toute particulière. Cette maladie respiratoire importante par ses conséquences économiques, est connue depuis longtemps [13]. En France, les premiers cas ont été identifiés à la fin des années 70. Le porc est réceptif aux virus influenza A humains et aviaires et peut servir de creuset à l’origine de nouvelles souches de virus réassortants. Après un rappel sur les virus grippaux et leurs sous-types à la lumière des connaissances actuelles, cet article rappelle les aspects cliniques de la forme classique et de la forme enzootique, les lésions, la conduite diagnostique, les données épidémiologiques et les moyens de contrôle. LES VIRUS GRIPPAUX CHEZ LE PORC : SITUATION ACTUELLE
Les virus influenza sont des virus à ARN enveloppés, dont le matériel génétique code pour au moins 10 protéines virales (figure 1) [6, 9, 10].
Les virus souvent rencontrés en santé humaine et en santé animale sont du type A et peuvent infecter l’homme, le porc, les oiseaux et de nombreuses espèces de mammifères. - Les virus du type A sont distingués en soustype selon les propriétés de leurs antigènes de surface, l’hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N). - Il existe 16 hémagglutinines et neuf neuraminidases ; la situation est donc très complexe.
Arlette Laval Département Santé des Animaux d’Elevage et Santé Publique. Unité de Médecine des Animaux d’Elevage. ENVN. Atlanpole La Chantrerie BP 40706. 44307 Nantes Cedex 3
Objectifs pédagogiques
1
Bronchiole normale (photo LDA 22).
Figure 1 - Structure simplifiée du virus Influenza ARN viral (simple brin)
Savoir suspecter la grippe dans un élevage porcin et prendre les mesures nécessaires à la confirmation du diagnostic. Savoir mettre en œuvre les mesures de contrôle dans un contexte classique et en cas d’introduction du nouveau virus A H1N1.
Double couche de phospholipides Hémagglutinines
Neuraminidases
Essentiel
Protéine "M", couche interne de l'enveloppe virale
Les différents sous-types de virus influenza
Chez le porc, seuls les sous-types H1N1, H3N2 et H1N2 se retrouvent avec une certaine fréquence et sont médicalement importants en France. Les souches porcines américaines et asiatiques H1N1, H3N2 et H1N2 diffèrent des souches européennes par l’origine de leur génome.
Le premier virus H1N1 est dit “classique”. Il dérive du virus humain de la pandémie grippale de 1918. Il circule encore en Amérique et en Asie, mais a été supplanté en Europe en 1979 par un virus dont le génome provient intégralement de la volaille “avian-like“ H1N1.
Avec la pandémie grippale humaine de 1968, le virus H3N2 apparaît chez le porc. En Europe, il induit des manifestations grippales à partir de 1984, après réassortiment
Les sous-types de virus influenza A (H1N1, H3N2, H1N2) qui circulent chez le porc en France ont un génome différent des souches américaines et asiatiques. Chez les porcs en France, actuellement, ne circulent que des sous-types H1N1 “avian-like” (différent du H1N1 nord-américain) et H1N2. Le H3N2 a circulé à partir de 1984 et n’est plus isolé depuis 1999.
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PORCS
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 NOVEMBRE 2009 - 127
enjeux économiques
le marché international et français du foie gras en 2008 - 2009 Dans un contexte économique de crise internationale, la consommation du foie gras, produit de luxe n’a pas été totalement épargnée : les exportations comme la consommation française se sont légèrement infléchies. À partir des différents indicateurs internationaux et français (statistiques de production et d’échanges), nous dressons un bilan de la filière en 2008 et examinons les tendances pour 2009.
I
ncontestablement, la France est le premier pays consommateur de foie gras dans le monde, suivie de l’Espagne dont la consommation se développe régulièrement. La Belgique est devenue le 3e consommateur avec 180 g/hab/an en 2008, contre seulement 30g /hab/an en 1996.
Avec près de 800 t, le Japon est le 4e et la Suisse est également un consommateur important et traditionnel de foie gras. Compte tenu de leur production locale, les États-Unis et la Chine apparaissent parmi les 10 premiers consommateurs mondiaux. La consommation chinoise est favorisée par la hausse des revenus et l’apparition d’une classe aisée (tableau 1).
Objectif pédagogique Connaître l’évolution du marché du foie gras en France et dans le monde.
Essentiel
1
Les flux commerciaux du foie gras au plan international sont dominés par les échanges intracommunautaires (photo CIFOG).
Figure 1 - Les principaux pays producteurs de foie gras cru (source : estimation CIFOG (Comité National Interprofessionnel des palmipèdes à foie gras) d’après statistiques nationales)
Espagne Bulgarie
Autres UE États-Unis
Québec
Les flux commerciaux du foie gras au plan international sont dominés par les échanges intracommunautaires qui ont atteint 7 626 t en 2008. Selon Eurostat, les exportations de l’Union européenne vers les Pays tiers ont avoisiné les 2 200 t (figure 2).
Les volumes échangés concernent majoritairement du foie gras cru sous forme réfrigérée ou congelée. Les exportations de préparations à base de foie gras (contenant plus de 75 p. cent et moins de 75 p. cent de foie gras) restent quasiment limitées aux exportations françaises.
Autres pays tiers
Hongrie
LE MARCHÉ INTERNATIONAL DU FOIE GRAS Domination des échanges intracommunautaires
Marie-Pierre Pé Comité National Interprofessionnel des palmipèdes à foie gras - CIFOG 28, rue du Rocher 75008 Paris
France
Les échanges intracommunautaires dominés par trois pays
Le rôle prépondérant de trois pays exportateurs : la France, la Hongrie et la Bulgarie est révélé par les statistiques des échanges intra-européens de foie gras cru (encadré 1, figure 1).
Les pays importateurs sont plus nombreux parmi lesquels la France, l’Espagne et le Royaume Uni restent les plus importants.
En 2008, la production mondiale, dominée par la France, s’est maintenue par rapport à 2007. La France est le principal pays de production de foie gras avec près de 20 000 tonnes. Hors Union Européenne, le seul pays producteur de foie gras sur le marché international est le Canada (Québec). Selon les différentes estimations des pays producteurs, les prévisions pour 2009 font état d’une baisse de près de 2 000 t pour l’ensemble de la production mondiale qui s’établirait autour de 25 000 t.
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Le Japon, 1re destination des exportations extracommunautaires
COMPRENDRE ET AGIR
En 2008, l’Union européenne à 27 a exporté 2 181 t de foie gras vers les Pays tiers
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 NOVEMBRE 2009 - 133
FORMATION MÉDICALE
CONTINUE VÉTÉRINAIRE FMCvét comprendre l’épidémiologie
3e série
revue internationale
d’articles
un panorama des meilleurs articles
l’épidémiologie analytique
Page 73
3. le risque relatif estimé
Sous la direction de François Schelcher et Henri Seegers
Cette nouvelle série d’articles sur le risque aborde successivement les deux grands domaines de l’épidémiologie analytique et de l’analyse de risque : - L’épidémiologie analytique : 1. Introduction (N°11) 2. Le risque relatif (N°12) 3. Le rsique relatif estimé (calcul de l’odds ratio (N°13)
avec Sébastien Assié et Didier Raboisson
- L’analyse de risque : 4. Les principes 5. L’appréciation du risque. par Bernard Toma Page 64
- Évaluation des facteurs affectant les concentrations en Ig G sériques de veaux nourris à la bouteille par Cécile Énault (E.N.V.N.)
observation originale
- Efficacité d’un vaccin vivant atténué vis-à-vis du SDRP chez des porcs exposés à une souche hétérologue européenne de terrain :
étude de cas intoxication à l’if
chez une vache limousine : les plants mâles dangereux aussi
protection clinique et réponse immunitaire à médiation cellulaire par Catherine Belloc (E.N.V.N.)
par Laure Bellet, Marie-Anne Arcangioli, Pauline Otz, Germaine Égron-Morand
- Effet du nitazoxanide sur la cryptosporidiose chez des veaux nouveau-nés infectés expérimentalement par Lucie Trencart (E.N.V.N.)
- Suivis de gestation pendant la période fœtale précoce chez des vaches laitières hautes productrices traitées au GnRH ou à la progestérone par Nicole Picard-Hagen (E.N.V.T.)
- Prévalence des endométrites subcliniques
Devant un cas de mort subite d’un bovin au pré, la suspicion d’intoxication végétale est toujours à considérer. Souvent décrite, l’ingestion d’if (Taxus bacata) est fréquemment mortelle pour les animaux. Dans ce cas, l’éleveur ne s’est pas méfié d’un arbuste qui n’a jamais donné de fruits rouges caractéristiques puisqu’il s’agit d’un pied mâle. Page 69 Or, la toxicité de l’if est la même, qu’il soit mâle ou femelle ...
4 h après l’insémination artificielle et relation avec le taux de gestation à la première IA par Nicole Picard-Hagen (E.N.V.T.)
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 NOVEMBRE 2009 - 139
comprendre l’épidémiologie l’épidémiologie analytique 3. le risque relatif estimé
Bernard Toma
l’enquête cas/témoins
Service Maladies contagieuses E.N.V.A. 7, avenue du Général de Gaulle 94704 Maisons-Alfort cedex
Objectif pédagogique Savoir définir et interpréter un risque relatif estimé.
Définition La notion de risque relatif correspond au rapport du risque d’apparition de la maladie chez des sujets exposés au facteur de risque sur le risque d’apparition chez des sujets non exposés : un risque relatif de 5 signifie que les sujets exposés au facteur de risque ont une probabilité d’être atteints de la maladie cinq fois plus élevée que les sujets non exposés.
NOTE * cf. l’article “L’épidémiologie analytique : 2. Le risque relatif”, du même auteur, dans LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé 2009;12(3):58-9.
Essentiel Des précautions sont à prendre, notamment dans la constitution des deux groupes à étudier : les cas et les témoins.
L’
article précédent a introduit la notion de risque relatif, pierre angulaire de l’épidémiologie analytique (définition).
Le corollaire de la détermination du risque relatif pour un facteur de risque supposé est, si l’existence de l’association est établie, de soustraire les sujets à l’exposition au facteur de risque, dans toute la mesure du possible.
Les enquêtes exposés/non exposés qui permettent de déterminer la valeur du risque relatif pour un facteur de risque, comportent des inconvénients, notamment la longueur de la durée de l’étude (des mois, voire des années), et l’importance du nombre de sujets à suivre pendant cette longue période (afin d’avoir un nombre suffisant de cas en fin d’étude)*. Elles sont utilisables surtout pour des maladies fréquentes et à incubation courte.
Dans d’autres situations, par exemple lorsqu’une maladie grave apparaît et que l’on a besoin d’avoir rapidement une information sur le(s) facteur(s) de risque (début d’épidémie de listériose, neuropathie récemment apparue chez des employés d’abattoirs dans le Minnesota, etc.) ou pour des maladies rares, il n’est pas possible d’avoir recours à une enquête de ce type en raison du délai nécessaire pour la réponse et/ou du coût considérable de l’enquête.
L’autre protocole qui permet l’indispensable comparaison entre deux groupes, afin de pouvoir tirer une conclusion explicative, sans comporter les inconvénients d’une enquête exposés/non exposés, est l’enquête cas/témoins. LE PRINCIPE DE L’ENQUÊTE CAS/TÉMOIN
Le principe de l’enquête cas/témoins consiste à comparer la fréquence d’exposition au facteur de risque étudié, dans un groupe de sujets malades (cas : M+), et dans un groupe de sujets indemnes (témoins : M-). - Au début de l’enquête (to), la maladie est donc présente. Le travail de l’enquête Crédit Formation Continue : consiste alors à déterminer, pour chaque sujet de chacun des deux groupes, son sta0,05 CFC par article tut vis-à-vis du facteur de risque étudié :
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 140 - NOVEMBRE 2009
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Tableau 1 - Effectifs dans une enquête cas/témoins
Cas Exposition + Exposition -
Témoins
A C
B D
L’étude peut être structurée de manière telle que le tableau soit abordé (flèches) par la gauche ou par le haut.
- Dans le 1er cas, il s’agit d’une étude exposés/non exposés. - Dans le 2nd, d’une étude cas/témoins.
exposé ou non exposé. Ceci se fait grâce à un questionnaire demandant des informations relatives au passé, d’où le nom d’enquête rétrospective appliqué aux enquêtes cas/témoins. - À la fin de l’enquête, on dispose des effectifs de quatre groupes de sujets (comme dans une enquête exposés/non exposés) (tableau 1) : - des sujets malades et exposés : A ; - des sujets malades non exposés : C ; - des sujets indemnes et exposés : B ; - des sujets indemnes et non exposés : D.
Cette fois-ci, contrairement à une enquête exposés/non exposés, il n’est pas possible de calculer l’incidence dans les deux groupes initiaux comparés. En effet, lors d’une enquête exposés/non exposés, on part de sujets qui sont tous indemnes et on compte les cas apparus chez les exposés et chez les non exposés : ceci correspond exactement à l’incidence de la maladie dans les deux groupes.
Tandis que dans une enquête cas/témoins, un groupe ne comprend que des malades (cas) et un que des sujets indemnes (témoins). Il n’est donc plus question d’incidence et, par suite, on ne dispose pas de l’évaluation du risque d’apparition de la maladie : on ne peut donc pas calculer le risque relatif ! C’est alors qu’apparaît la notion d’”odds ratio” (encadré 1).
Deux exemples d’enquête cas/témoins permettent d’illustrer l’utilisation de l’odds ratio.
étude de cas intoxication à l’if
observation originale
chez une vache limousine les plants mâles dangereux aussi
Laure Bellet Marie-Anne Arcangioli Pauline Otz Germaine Égron-Morand E.N.V.L. Université de Lyon 69290 Marcy l’Étoile
Devant un cas de mort subite d’un bovin au pré, la suspicion d’intoxication végétale est toujours à considérer. Souvent décrite, l’ingestion d’if (Taxus bacata) est fréquemment mortelle pour les animaux.
P
lante dioïque, l’if est une des principales plantes responsables de mortalité subite au pré (photo 1) [10]. Si un if femelle et ses baies rouges sont faciles à identifier, en revanche, un if mâle passe plus facilement inaperçu aux yeux de l’éleveur qui met son troupeau dans un pré mitoyen d’un jardin d’agrément. Cette étude de cas souligne les éléments essentiels du diagnostic différentiel lors de mort subite chez les bovins, et l’importance de la visite de l’élevage et de l’exploitation. COMMÉMORATIFS ET ANAMNÈSE
Un troupeau de 21 limousines vit à l’extérieur, réparti dans différentes parcelles de l’exploitation. Certains lots d’animaux reçoivent au pré des fourrages sous forme d’enrubannage ou de foin ; la fréquence de distribution est inconnue.
Une vache est trouvée morte, fin octobre, sans signes annonciateurs ni présence de signes cliniques chez ses congénères.
L’animal concerné est une vache de 5 ans, à 6 mois de gestation. Sa note d’état corporel est évaluée à 4 sur 5. Elle vit depuis 1 mois avec cinq autres congénères dans une large pâture peu entretenue. Une distribution complémentaire de fourrage, par grosses bottes est effectuée. L’éleveur passe voir ces animaux tous les 3 ou 4 jours.
Le propriétaire décide de faire pratiquer une autopsie afin de connaître la cause de la mort de l’animal.
Objectif pédagogique Connaître le diagnostic différentiel lors de mort subite chez les bovins, et l’importance de la visite de l’élevage et de l’exploitation, pour confirmer le diagnostic. 1
3
AUTOPSIE L’autopsie a lieu deux jours après la découverte du cadavre. Celui-ci présente un état de putréfaction très avancé (photo 2). Ceci laisse supposer que la mort de la vache est antérieure à la date de sa découverte.
Rameau d’if femelle (photo E.N.V.L.).
État de lyse avancée des organes abdominaux.
2
Carcasse en état de putréfaction avancée à l’autopsie (photos L. Bellet).
Essentiel 4
Il a été facile de trouver la plante en cause dans la masse du contenu ruminal.
L’ensemble des organes est lysé et le fœtus est libre dans la cavité abdominale (photo 3). De même, la putréfaction a atteint les muscles, et la présence de gaz dans les couches musculaires est notée. La lyse est si avancée que l’ensemble de la masse intestinale s’est décroché de l’abdomen à l’ouverture de la cavité.
L’ouverture du rumen montre un contenu dense et sec, composé d’herbe et de nombreuses branches de conifères (photo 4) rapidement identifiées comme étant de l’if
L’intoxication par l’if est l’une des intoxications végétales les plus fréquentes, lors de mort subite au pré.
Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
FMC Vét
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revue internationale les articles parus dans ces revues internationales classés par thème - Journal of the American Veterinary Medical Association (JAVMA) -Journal of Dairy Science (J Dairy Sci.) - Vaccine - Theriogenology
2009;234:785-9 2009;92:1643-8 ............................................................................................................................................................................................................................................................................................ 2009;27(51):3788-99 ............................................................................................................................................................................................................................................................... . . 2009;71:385-91; 920-9 ............................................................................................................................... ......
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- Évaluation des facteurs affectant les concentrations en Ig G sériques de veaux nourris à la bouteille - Efficacité d’un vaccin vivant atténué vis-à-vis du SDRP chez des porcs exposés à une souche hétérologue européenne de terrain : protection clinique et réponse immunitaire
à médiation cellulaire - Effet du nitazoxanide sur la cryptosporidiose chez des veaux nouveau-nés infectés expérimentalement
- Prévalence des endométrites subcliniques 4 h après l’insémination artificielle et relation avec le taux de gestation à la première IA
- Suivis de gestation pendant la période fœtale précoce chez des vaches laitières hautes productrices traitées au GnRH ou à la progestérone
Synthèses rédigées par Catherine Belloc, Cécile Énault, Nicole Picard-Hagen, Lucie Trencart
un panorama des meilleurs articles ÉVALUATION DES FACTEURS AFFECTANT LES CONCENTRATIONS EN Ig G SÉRIQUES de veaux nourris à la bouteille Les conséquences du déficit de transfert colostral se traduisent par une augmentation de la morbidité et de la mortalité, une croissance ralentie, une diminution de la production laitière.
Il existe une influence du mode d’administration sur l’efficacité du transfert colostral d’Immunoglobuline (Ig) : sondage œsophagien > biberon > tétée.
D’autres facteurs influancent l’efficacité du transfert colostral d’Ig : l’intervalle de temps entre la naissance et la 1ère buvée, la concentration des Ig dans le colostrum, la parité des mères, le volume de colostrum ingéré.
La vigueur du veau augmente dans les premières heures après la naissance et peut donc, en théorie, influencer le volume de colostrum ingéré. L’hypothèse de l’étude à valider est donc que les veaux abreuvés immédiatement après la naissance ingèrent un plus petit volume de colostrum que les veaux qui ont eu le temps de s’acclimater pendant quelques heures.
Matériel et méthodes 104 veaux de race Holstein Répartition aléatoire et équitable des animaux en quatre groupes de 26 nourris au biberon avec 3 litres de colostrum de leur mère 1, 2, 3 ou 4 heures après la naissance. - Au bout de 15 min., la bouteille est retirée et la quantité bue est enregistrée. - Une 2de buvée de 3 litres de colostrum est proposée 12 h après la naissance. Par la suite, 2 l de lactoremplaceurs sont proposés toutes les 12 h.
Une ponction veineuse est réalisée à 48 h pour déterminer la concentration sérique en Ig G du veau par la technique d’immunodiffusion radiale.
Les veaux n’ayant rien ingéré lors de la 1re et de la 2de buvée sont sondés et retirés de l’étude.
Résultats La concentration en Ig du colostrum est significativement plus importante pour les vaches en 3e lactation (72 ± 5,6 g/l) que pour les vaches en 1re (63,0 ± 5,2 g/l) ou en 2de lactation (60,7 ± 6,5 g/l).
Les quantités de colostrum ingérées sont 2,3 ±
0,1 l lors de la 1re buvée et 2,2 ± 0,1 l lors de la 2de buvée.
La concentration d’Ig sérique à 48 h chez les veaux est de 1777,3 ± 57,8 mg/dl.
17,2 p. cent des veaux ont ingéré 3 l de colostrum lors de la 1re et de la 2de buvée.
Le volume ingéré lors de la 1 re buvée, et la concentration sérique en Ig à 48 h ne sont pas significativement différents entre les veaux nourris 1, 2, 3 ou 4 h après la naissance.
Le volume de la prise colostrale à 1, 2, 3 ou 4 heures après la naissance, n’est pas prédictif de celui de la 2de buvée à 12 h.
La probabilité de déficit de transfert colostral chez les veaux ingérant 3 l à chacune des deux buvées est < à 0,05.
Néonatalogie Objectifs de l’étude Déterminer l’effet de l’intervalle de temps entre la naissance et la 1re buvée sur le volume de colostrum ingéré volontairement et la concentration sérique en Ig G. Savoir si l’âge du veau et le volume de colostrum ingéré lors de la 1re buvée influence le volume de colostrum ingéré à 12 h après la naissance (2e buvée).
Discussion
Définition
L’âge du veau jusqu’à 4 heures n’a d’effet significatif ni sur la capacité à ingérer le colostrum à la bouteille ni sur la concentration sérique en Ig G à 48 h. Ainsi, il est inutile de retarder la 1re buvée en espérant que le veau soit plus vigoureux.
L’abreuvement au biberon est parfois fastidieux dans les grosses exploitations car il nécessite plus de temps que le sondage œsophagien. Toutefois, le biberon est souvent la méthode préférée des éleveurs car elle ne nécessite ni aptitudes ni expériences spécifiques. Aucune étude n’effectue des comparaisons entre administration au biberon et par sondage œsophagien sur des veaux appariés.
Limites de l’étude : - les veaux proviennent d’une seule exploitation ; - applicable uniquement aux veaux nourris au biberon dans les 4 premières heure, puis à 12 h de vie.
Déficit de transfert colostral : défini dans cette étude par une concentration en Ig sérique < 1 340 mg/dl 48 h après la naissance.
Journal of the American Veterinary Medical Association 2009;234:785-9. Evaluation of factors affecting serum Ig G concentrations in bottle-fed calves. Chigerwe M, Tyler JW, Summers MK, Middleton JR, Schultz LG, Nagy DW.
Conclusion La probabilité de déficit de transfert colostral est notablement réduite lorsqu’on permet aux veaux d’ingérer, à la bouteille, autant de colostrum qu’ils le souhaitent dans les 4 h et à 12 h après la naissance (cf. figure ci-après p. 74).
Les animaux n’ingérant pas 3 l de colostrum dans les 4 h suivant la naissance devraient être abreuvés de manière forcée par sondage œsophagien. ¿
Synthèse par Cécile Enault, E.N.V.N.
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 NOVEMBRE 2009 - 149
revue internationale - un panorama des meilleurs articles
Figure - Procédure recommandée pour abreuver des veaux au biberon fondée sur le volume de la 1re buvée (1, 2, 3 ou 4 h après la naissance) et celui de la 2e à 12 h (concentration colostrale en Ig G : 40 à 50 g/l) Colostrum à la bouteille
Ingestion de < 2 l à 1, 2, 3 ou 4 h d’âge Alimentation imédiate par sondage (total de 3 l)
Ingestion de ≥ 1 l à 12 h d’âge
Ingestion de ≥ 3 l à 1, 2, 3 ou 4 h d’âge
Ingestion de 2 à 3 l à 1, 2, 3 ou 4 h d’âge
Ingestion de ≥ 2 l à 12 h d’âge
Ingestion de < 1 l à 12 h d’âge
Ingestion de < 2 l à 12 h d’âge
Ingestion de ≥ 1 l à 12 h d’âge
Alimentation par sondage 2 l à 12 h d’âge
Ingestion de < 1 l à 12 h d’âge
Alimentation par sondage 2 l à 12 h d’âge
Alimentation par sondage 2 l à 12 h d’âge
Faible probabilité de déficit de transfert colostral
EFFICACITÉ D’UN VACCIN VIVANT ATTÉNUÉ VIS-À-VIS DU S.D.R.P. CHEZ DES PORCS EXPOSÉS À UNE SOUCHE HÉTÉROLOGUE EUROPÉENNE DE TERRAIN : protection clinique et réponse immunitaire à médiation cellulaire
Vaccinologie
Matériel et méthodes
Objectif de l’étude Déterminer le degré de protection conféré par un vaccin vivant atténué (Porcilis® PRRS) vis-à-vis d’une souche de terrain italienne en étudiant la réponse immunitaire à médiation cellulaire.
Vaccine 2009;27(51):3788-3799. Efficacy of a modified live porcine reproductive and respiratory syndrome virus (PRRSV) vaccine in pigs naturally exposed to a heterologous European (Italian cluster) field strain: clinical protection and cell-mediated immunity. Martelli P, Gozio S, Ferrari L, coll.
Synthèse par Catherine Belloc, E.N.V.N.
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Trente porcs âgés de 5 semaines de statut conventionnel ont été inclus dans l’étude : 10 vaccinés par voie intra-musculaire (I.M.), 10 par voie intra-dermique (I.D.) et 10 non vaccinés. Quarante cinq jours après vaccination, les animaux ont été placés dans un élevage avec un historique de troubles respiratoires dus au virus du syndrome dysgénésique respiratoire porcin (S.D.R.P.) ainsi qu’à des infections bactériennes.
La souche de virus S.D.R.P. circulant dans l’élevage présente 84 p. cent d’identité de séquence avec la souche vaccinale sur le gène ORF5.
Des observations cliniques quotidiennes ont été réalisées après exposition ; un relevé de température rectale, des observations visant à évaluer l’état général (appétit, vivacité) et un scoring des symptômes respiratoires, toux, jetage.
Résultats Deux scores ont été ainsi élaborés : un score clinique général et un score respiratoire par groupe.
Des prélèvements de sang ont été réalisés après vaccination (J 0, J 7, J 14, J 28 et J 45) ainsi qu’après exposition au virus (J 0, J 4, J 11, J14, J 19, J 21, J 28 et J 34).
La présence de virus dans le sang a été recherchée par P.C.R. et, après challenge, le titre viral sanguin a été déterminé par isolement viral sur macrophages alvéolaires.
Les anticorps anti-S.D.R.P. ont été recherchés par ELISA. Les lymphocytes du sang périphérique ont été isolés et caractérisés pour le pourcentage
74
de CD4, CD8, NK, Lymphocytes T γ‰ et lymphocytes T cytotoxiques. Le niveau de cellules sécrétant l’ifnγ a été déterminé par ELISPOT.
Aucune différence significative n’a été mise en évidence entre les groupes concernant les titres viraux dans le sang. Les scores cliniques ont été réduits de 68 et de 72 p. cent dans les groupes vaccinés par voies I.M. et I.D. respectivement. De même, les scores respiratoires ont diminué de 72 et 80 p. cent. Cette moindre sévérité clinique (importance et durée) chez les animaux vaccinés était associée à une réponse cellulaire plus importante après vaccination. Concernant la quantification des cellules produisant l’IFNγ dans le sang, les animaux vaccinés présentaient des valeurs plus élevées, avec un avantage à la voie I.D., jusqu’à 21 jours postexposition. Des valeurs significativement plus élevées de cellules NK et CTL ont été observées à 28 et 45 jours post-vaccination d’une part, puis à 19 jours post-exposition par rapport aux animaux contrôles. Il s’agit de populations cellulaires impliquées dans la production de l’IFNγ. Conclusion Cette étude montre une corrélation entre la réponse à médiation cellulaire et la protection clinique, et ce pour une souche appartenant à un agrégat de souches différent de la souche vaccinale.
De plus, cette étude évalue favorablement la voie intradermique pour l‘administration du vaccin. ¿
revue internationale - un panorama des meilleurs articles EFFET DU NITAZOXANIDE SUR LA CRYPTOSPORIDIOSE chez des veaux nouveau-nés infectés expérimentalement Cryptosporidium parvum est le plus fréquent des pathogènes mis en évidence lors de diarrhées avec déshydratation et mortalité chez des veaux de 1 à 3 semaines d'âge. Soixante à 90 p. cent des élevages d'Amérique du nord sont contaminés.
Les matières virulentes sont les fèces ou l’eau de boisson. Les oocystes peuvent survivre plusieurs semaines dans l'environnement. Il n'existe jusqu’alors aucun traitement efficace pour réduire de façon constante la diarrhée à Cryptosporidium parvum ou l'excrétion fécale des oocystes.
Cependant chez l’homme, le nitazoxanide (NTZ famille des thiazolides), a montré une efficacité chez l'adulte et l'enfant ainsi que chez les immunodéprimés (à forte dose), pour réduire la durée de la diarrhée et l'excrétion fécale d'oocystes. Une efficacité a également été mise en évidence chez la chèvre. Le mécanisme de l'action anticryptosporidienne de cette molécule est inconnu à ce jour.
Matériel et méthodes
Vingt-trois veaux mâles Prim’Holstein sont pris à la naissance. Pour prévenir d’une éventuelle contamination à la naissance, le périnée de la mère a été nettoyé à la povidone iodée et le veau saisi dans un plastique à usage unique. Les veaux logés en cases individuelles ont reçu 4 l de colostrum traité thermiquement par sondage œsophagien 1 h après la naissance, puis ont été nourris au lait en poudre.
La durée de l'étude a été “de 32 repas”. A la naissance, les veaux ont été répartis aléatoirement entre le lot traité au nitazoxanide (NTZ) et le lot recevant le placébo avec un ratio de 2 pour 1. Tous les veaux ont été inoculés avec une dose de 1x106 oocystes (dans 5 ml d'une suspension d'oocystes) délivrée par sondage œsophagien.
L'observation des animaux a été réalisée en aveugle. À chaque repas, l'état général (normal, moyennement déprimé, sévèrement déprimé, moribond ou mort) et les matières fécales (pâteuse peu hydratés, flaque plus hydratée, équivalentes à de l’eau) ont été scorés et la température a été relevée.
Le traitement avec le NTZ ou le placebo a été initié au repas 10 (correspondant à la période prépatente, 5 à 7 jours) et avec des scores fécaux
supérieurs chez 1 sur 3 permettant de traiter des cas cliniques. Les traitements ont été préparés dans des seringues notées pour chaque veau. La dose utilisée est de 1,5 g, 2 fois par jour de NTZ.
L'analyse quantitative des oocystes dans les matières fécales a été réalisée par immunofluorescence. Résultats Trois veaux ont été retirés de l'étude, donc 20 veaux ont été inclus : 13 dans le lot nitazoxanide (NTZ) et 7 dans le lot placebo.
Tous les veaux ont excrété des oocystes et eu une diarrhée clinique. Aucune différence significative n’a été notée entre les lots concernant : le transfert d'immunité passive, le poids au 3e repas et le début d’excrétion d'oocystes.
Entre les lots NTZ et placebo, le nombre d'oocystes excrétés au maximum, le nombre total d'oocystes comptabilisés sur la période d'observation post-traitement et le score d'état général n’ont pas été significativement différents.
La durée d’excrétion des oocystes, l'arrêt de l'excrétion fécale et la sévérité de la diarrhée ont été différents entre les deux lots : 85 p. cent des veaux traités au NTZ ont cessé d'excréter à la fin de la période d'observation contre 15 p. cent chez les veaux non traités. Après l’initiation du traitement, le nombre médian de repas avec un score fécal de 3 était de 2 pour le lot traité alors qu’il était de 6 pour le lot non traité.
Les veaux traités au NTZ ont été moins susceptibles (risque multiplié par 0,13) d'avoir une diarrhée grave et durable.
Matériel et méthodes
L’étude a été réalisée dans deux élevages lai-
Objectif de l’étude Évaluer l'efficacité du nitazoxanide sur la cryptosporidiose chez des veaux infectés expérimentalement.
Journal of Dairy Science 2009;92:1643-8. Effect of nitazoxanide on cryptosporidiosis in experimentally infected neonatal dairy calves. Ollivett TL, Nydam DV, Bowman DD, Zambriski JA, Bellosa ML, Linden TC, Divers TJ.
Discussion À cette dose de nitazoxanide aucune toxicité n'a été mise en évidence. L’efficacité apparaît équivalente à celle de l'Halofuginone pour diminuer l'incidence des diarrhées sévères chez des veaux laitiers infectés naturellement (Lefay et coll., 2001, Jarvie et coll., 2005).
Les résultats sont similaires à ceux d’études menées chez des patients immunodéprimés ou immunocompétents pour la réduction de l'excrétion fécale et de la sévérité de la diarrhée. La réduction de l'excrétion fécale des oocystes peut permettre de réduire la contamination de l'environnement par le pathogène, donc réduire l'exposition des autres animaux. ¿
SUIVIS DE GESTATION PENDANT LA PÉRIODE FŒTALE PRÉCOCE chez des vaches laitières hautes productrices traitées au GnRH ou à la progestérone Dans des élevages laitiers performants, le taux d’interruption de gestation en début de période fœtale est élevé et peut atteindre 12 p. cent.
Néonatalogie
Synthèse par Lucie Trencart, E.N.V.N.
Reproduction
tiers espagnols présentant un taux élevé de pertes fœtales.
Expérience 1 : Au moment du diagnostic de gestation (D.G.) simple (J28-J34), les femelles gravides ont été incluses dans trois groupes :
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 NOVEMBRE 2009 - 151
revue internationale - un panorama des meilleurs articles Objectif de l’étude
- Prid® (dispositif vaginal contenant 1,55 g de
Déterminer l’influence des niveaux de progestérone et des structures lutéales ovariennes sur les mortalités fœtales précoces chez des vaches laitières hautes productrices traitées avec de la GnRH ou de la progestérone entre 28 et 34 jours de gestation.
progestérone pendant 28 jours ; n = 40) ; - GnRH (100 µg im, Cystoréline® ; n = 40) ; - contrôle (n = 26).
Expérience 2 : Les animaux ont été traités comme dans l’expérience 1 (Groupe Prid®, n = 312 et GnRH, n = 294). Il n’y a pas de groupe contrôle. Un 2e D.G. a été réalisé entre J 62 et J 65. Le taux de gestation gémellaire a été de 17 p. cent. Résultats
Expérience 1 : Le traitement progestérone a augmenté significativement les concentrations de progestérone 7 jours après le début du traitement, alors que la GnRH n’a pas eu d’effet sur cette période. Des structures lutéales doubles ont été associées à des concentrations de progestérone élevées.
Expérience 2 : La formation d’un corps jaune secondaire a été observée chez 18 p. cent des femelles traitées au GnRH. Les pertes fœtales ont été de 9,9 p. cent et de 11,6 p. cent, respectivement dans les groupes Prid® et GnRH.
L’effet du traitement, testé par une analyse de
Theriogenology 2009;71:920-9. Pregnancy patterns during the early fetal period in high producing dairy cows treated with GnRH or progesterone. Bech-Sabat G, Lopez-Gatius F, Garcia-Ispierto I, Santolaria JP, coll.. Synthèse par Nicole Picard-Hagen, Département Elevage et Produits, E.N.V.T.
Discussion et conclusion Dans les élevages laitiers performants présentant un taux élevé d’interruption de gestation précoce sans origine infectieuse identifiée, une augmentation des niveaux plasmatiques de progestérone par un traitement progestérone ou de GnRH, pourrait avoir un effet bénéfique sur le maintien de la gestation.
Toutefois, cet effet est dépendant des niveaux endogènes de progestérone. En outre, l’absence de groupe contrôle ne permet pas d’objectiver véritablement l’effet bénéfique d’un traitement progestérone ou de GnRH sur le maintien de la gestation dans cette étude. ¿
PRÉVALENCE DES ENDOMÉTRITES SUBCLINIQUES 4 h après l’insémination artificielle et relation avec le taux de gestation à la première insémination
Reproduction
L’environnement utérin au moment de l’insémination artificielle (IA) est déterminant pour assurer le développement embryonnaire.
Objectif de l’étude
Matériel et méthodes
Évaluer la prévalence des endométrites subcliniques 4 h après l’IA et ses effets sur le taux de réussite à l’IA1 chez des vaches laitières.
201 vaches Prim’Holstein (81 primipares et 120 multipares) sans signe clinique de métrite ont été examinées 4 h après IA pour rechercher des signes de métrites subcliniques.
Un prélèvement cytologique utérin a été réalisé par cytobrosse pour déterminer la proportion de polynucléaires neutrophiles (P.N.N.) et caractériser l’état inflammatoire de l’endomètre.
Les femelles ont été réparties en trois groupes en fonction de la proportion de P.N.N. : - Groupe 0 P.N.N., n = 115 ; - Groupe intermédiaire : 1-15 p. cent PNN ; n = 59 ; - Groupe > 15 p. cent P.N.N. ; n = 27.
Le diagnostic de gestation a été réalisé entre 38 et 44 jours de gestation par palpation transrectale.
Theriogenology 2009;71:385-91. Prevalence of bovine subclinical endometritis 4 h after insemination and its effects on first service conception rate. Kaufmann TB, Drillich M, Tenhagen BA, Forderung D, Heuwieser W.
Résultats Le taux de gestation à l’IA1 a été significativement supérieur chez les primipares, comparativement aux multipares (54 p. cent vs 36 p. cent). Il a été plus élevé dans le groupe intermédiaire, comparativement aux groupes 0 P.N.N. et > 15 p.
Synthèse par Nicole Picard-Hagen, Département Élevage et Produits, E.N.V.T.
cent P.N.N. (57 p. cent vs 39 p. cent et 30 p. cent). Une interaction a été observée entre le rang de vêlage et le taux de P.N.N., les femelles primipares ont 2,27 fois plus de risque d’être classées dans le groupe intermédiaire par rapport aux multipares (intervalle de confiance 1,2-4,3). Les primipares du groupe 0 P.N.N. présentent une probabilité de gestation plus faible que celles du groupe intermédiaire (OR = 0,3, régression logistique).
La comparaison des résultats de fertilité avec un groupe de 103 femelles qui n’ont pas eu d’examen cytologique utérin montre que la technique de cytobrosse 4 h post-IA n’a pas eu d’influence sur le taux de gestation.
Discussion et conclusion Cette étude ne permet pas de déterminer si l’afflux de P.N.N. dans l’utérus précède ou est consécutif à l’insémination. En effet, un taux modéré de P.N.N. est observé dans l’utérus post-IA, sous imprégnation œstrogénique.
À partir de cette étude, il est difficile de déterminer l’impact d’un état inflammatoire de l’utérus sur la fertilité. Il semble toutefois qu’une réponse inflammatoire modérée soit associée à une fertilité optimale chez les primipares. ¿
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REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 3 / n°13 152 - NOVEMBRE 2009
régression, diffère en fonction du nombre de structures lutéales. - Chez les femelles présentant un seul corps jaune, le taux de pertes fœtales a été diminué après traitement progestérone (7,5 p. cent versus 13,7 p. cent pour le traitement GnRH). - Au contraire, chez les femelles avec plusieurs structures lutéales, le traitement progestérone augmente les interruptions de gestation d’un facteur 3 (16,3 p. cent versus 6,1 p. cent pour le groupe GnRH).
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test clinique
observation originale
les réponses un thymome
Régis Braque
ou lymphome thymique Quel est votre diagnostic ? La localisation évoque en premier un abcès banal après une blessure passée inaperçue, une injection mal effectuée, une malformation (ectopie d’une glande salivaire par exemple), une atteinte de l’œsophage, une tumeur bénigne ou une tumeur maligne (photo 2). - La ponction infirme l’hypothèse de l’abcès. La veine jugulaire est gonflée mais de structure normale. Il n’y a ni phlébite, ni périphlébite. - Une lésion de l’œsophage est aussi éliminée, par la localisation droite et l’absence de troubles de la déglutition ou de la rumination. - Une ectopie d’une glande salivaire reste peu probable. L’origine la plus vraisemblable est donc tumorale.
Quelques jours après, la vache est retrouvée morte malgré un appétit conservé jusqu’au bout. L’autopsie partielle est réalisée. La masse extériorisée, située sous la jugulaire et le muscle sternocéphalique, mesure une quinzaine de centimètres de long et 10 cm de diamètre (photo 3). Son aspect extérieur semble de type glandulaire, ce qui est confirmé après section (photo 4). Elle est accompagnée d’un nœud lymphatique satellite modifié lui aussi. Les autres lymphocentres explorés sont normaux.
L’histologie réalisée conclut à une “infiltration tumorale lymphomateuse (lymphome), avec image d’effraction vasculaire par les cellules tumorales. L’aspect macroscopique de la lésion et sa localisation anatomique sont en faveur d’une localisation thymique plutôt que ganglionnaire”. Le résultat d’analyse sérologique leucose bovine enzootique est négatif.
Il s’agit donc d’un lymphome thymique ou thymome, qui n’est vraisemblablement pas seul à l’origine de la mort de la vache mais qui a dû participer à son affaiblissement, associé au parasitisme et aux absences de transitions alimentaires.
Cabinet Vétérinaire 58240 Saint Pierre le Moutier Réseau VIPSB (Réseau de vétérinaires ruraux reliés par une philosophie commune de la médecine vétérinaire)
DISCUSSION ET CONCLUSION Les lymphosarcomes bovins sont divisés en deux entités cliniques : la leucose bovine enzootique et la leucose bovine sporadique.
Tableau - Numération formule
2
Hématies
4
Hématocrite
Taux d’hémoglobine
VGM
45.4 µ3
CCMH
15.3 pico g
TCMH
33.7 %
Leucocytes
Tumeur in situ (photos R. Braque).
9.2 g/ 100 ml
8420/mm3
Polynucléaires neutrophiles
Polynucléaires éosinophiles
Polynucléaires basophiles
55 % 4631/mm3
Lymphocytes
38 % 3200/mm3
Monocytes
3%
253/mm3
Lymphocytes 3% hyper basophiles
253/mm3
Plaquettes
1%
84/mm3
0%
0/mm3
97000/mm3
La tumeur et son ganglion satellite.
Aspect après section.
Références
Les lymphomes thymiques font partie de la 2nde classe mais ne sont classiquement décrits que chez les jeunes animaux (< 2 ans), ce cas est donc original.
Une leucose bovine enzootique semble réfutée par l’atteinte d’aucun autre lymphocentre, mis à part le ganglion satellite à la tumeur et par le résultat d’analyse sérologique. ¿
27.3 %
3
6.01 106 /mm3
1. Institut de l’Élevage, Maladies des bovins, 4e ed, Éditions France Agricole, 2008;114-7. 2. Radostits O, Gay C, Hinchcliff K, coll. Veterinary Medicine, 10th ed, Saunders Elsevier 2007;2156 pp.
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