NPELSA 39

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DOSSIER : URGENCES EN THÉRAPEUTIQUE NÉONATALE

Couv ELSA 39.qxp_Couv ELSA 19 18/04/2018 22:10 Page1

Volume 10

N°39 Mars 2018 revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CFCV (Comité de formation continue vétérinaire)

indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)

• Veterinary Bulletin (CAB International)

• CAB Abstracts Database

Actualités en perspective Chronique - Vérités(s) de l’expertise : doutes et ambiguïtés

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé - N°39 - MARS 2018

Ruminants - L’anoxie du veau nouveau-né : conduite diagnostique et thérapeutique - La déshydratation suraiguë chez le veau - Prise en charge du veau lors de déshydratation suraiguë - Septicémie du veau nouveau-né : connaissances et actualités - Fiche - Comment évaluer le transfert d’immunité passive et la qualité du colostrum par réfractométrie - Conduite à tenir lors d’une multiplication brutale des cas de diarrhées néonatales en élevage

DOSSIER URGENCES EN THÉRAPEUTIQUE NÉONATALE

FMCvét

formation médicale continue vétérinaire

- Test clinique - Ulcérations vulvaires aiguës d’apparition brutale chez des brebis, après insémination - Revue de presse internationale - Émergence d’une lignée de Mycoplasma bovis associée à une augmentation du nombre de cas de mammites sévères - Tests de formation continue

Dossier Bien-être animal (suite) - Les bâtiments d’élevage de demain pour les vaches laitières répondre aux enjeux de bien-être

Comprendre et agir - Cas pratiques de nutrition Betteraves fourragères dans la ration de vaches laitières

- Enjeux économiques La filière “œuf de consommation” française : une mutation à marche forcée


ANNONCE HALAGON 2017.qxp_Mise en page 1 29/06/17 10:15 Page2

NOUVEAU

Cryptosporidiose chez le veau

Halagon 0,5 mg/mL Le 1er gÊnÊrique de lactate d’halofuginone

Halagon 0,5 mg/mL solution buvable pour veaux. Composition : +DORIXJLQRQH V I GH ODFWDWH PJ P/ eT j PJ GH ODFWDWH GÂśKDORIXJLQRQH Indications : Chez les veaux nouveau-nĂŠs : - PrĂŠvention de la diarrhĂŠe due Ă une infection Ă Cryptosporidium parvum diagnostiquĂŠe dans les ĂŠlevages ayant un historique de cryptosporidiose. Le traitement doit ĂŞtre instaurĂŠ dans les premières 24 Ă 48 heures suivant la naissance. - RĂŠduction de la diarrhĂŠe due Ă une infection Ă Cryptosporidium parvum diagnostiquĂŠe. Le traitement doit ĂŞtre instaurĂŠ dans les 24 heures suivant l'apparition de la diarrhĂŠe. Dans les deux cas, la rĂŠduction de l'excrĂŠtion d'oocystes a ĂŠtĂŠ dĂŠmontrĂŠe. Contre-indications : Ne pas utiliser chez les animaux dont l'estomac est vide. Ne pas utiliser en cas de diarrhĂŠe installĂŠe GHSXLV SOXV GH KHXUHV HW FKH] OHV DQLPDX[ IDLEOHV 1H SDV XWLOLVHU HQ FDV GÂśK\SHUVHQVLELOLWp DX SULQFLSH DFWLI RX j OÂśXQ Ges excipients. Effets indĂŠsirables : Dans GH WUqV UDUHV FDV PRLQV GÂśXQ DQLPDO VXU 10 000, y compris les cas isolĂŠs), une augmentation du taux de diarrhĂŠe a ĂŠtĂŠ observĂŠe chez les animaux traitĂŠs. Temps G¡DWWHQWH : Viande et abats : 13 jours. CatĂŠgorie : Usage vĂŠtĂŠrinaire. Ă€ ne dĂŠlivrer que sur ordonnance devant ĂŞtre conservĂŠe pendant au moins 5 ans.

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Présommaire ELSA 39 17-04-18.qxp_3 Sommaire ELSA 16 18/04/2018 21:48 Page3

sommaire

Volume 9

N°39 DOSSIER URGENCES EN THÉRAPEUTIQUE NÉONATALE

Plus d’informations sur www.neva.fr

Test clinique - Ulcérations vulvaires aiguës d’apparition brutale

chez des brebis, après insémination Xavier Nouvel, Marie-Claude Hygonenq, Cécile Caubet, Gilles Meyer, Stéphane Bertagnoli, Xavier Berthelot, Corinne Novella

4

Éditorial Gilles Meyer

5

ACTUALITÉS EN PERSPECTIVE

- Chronique - Vérités(s) de l’expertise : doutes et ambiguïtés Zénon

6

RUMINANTS Dossier : Urgences en thérapeutique néonatale - L’anoxie du veau nouveau-né : conduite diagnostique et thérapeutique Gilles Meyer - La déshydratation suraiguë chez le veau Guillaume Belbis, Sarah El Bay, Vincent Plassard, Yves Millemann - Prise en charge du veau lors de déshydratation suraiguë : Guillaume Belbis, Sarah El Bay, Vincent Plassard, Yves Millemann - Septicémie du veau nouveau-né : connaissances et actualités Vincent Herry, Nicolas Herman, François Schelcher - Fiche - Comment évaluer le transfert d’immunité passive et la qualité du colostrum par réfractométrie Nicolas Herman, Gilles Meyer - Conduite à tenir lors d’une multiplication brutale des cas de diarrhées néonatales en élevage Nicolas Herman, Gilles Meyer Dossier Bien-être animal et applications en élevages (suite) - Les bâtiments d’élevage de demain pour les vaches laitières répondre aux enjeux de bien-être Joop Lensink, Hélène Leruste, Elsa Vasseur

9 17 23 30

40

revue de formation à comité de lecture

41

indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)

52

• Veterinary Bulletin (CAB International)

• CAB Abstracts Database

COMPRENDRE ET AGIR

agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC

- Cas pratiques de nutrition - Betteraves fourragères dans la ration de vaches laitières Francis Enjalbert

61

- Enjeux économiques - La filière “œuf de consommation” française : une mutation à marche forcée Pierre Sans

65

(Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)

- Revue de presse internationale - Émergence d’une lignée de Mycoplasma bovis associée à une augmentation du nombre de cas de mammites sévères chez les bovins

ACTUALITÉS

Xavier Nouvel

70

RUMINANTS

- Test clinique - Les réponses - Tests de formation continue - Les réponses

71 74

COMPRENDRE ET AGIR

Synthèses, études et observations originales Souscription d’abonnement en page 73 et sur www.neva.fr

3

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 10 / n°39 MARS 2018 - 75


4 Test clinique Q n°39 BAT .qxp_mise en page 17/04/2018 16:34 Page1

test clinique

disponible sur www.neva.fr NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 E-mail neva@neva.fr

Conseil scientifique

ulcérations vulvaires aiguës d’apparition brutale chez des brebis

Xavier Berthelot (E.N.V.T), Didier Calavas (Anses), Marc Gogny (Oniris), Arlette Laval (Oniris), Marc Savey (Anses), François Schelcher (ENVT), Henri Seegers (Inra),

après insémination

Rédacteurs en chef scientifiques Sébastien Assié (Oniris) Nicole Picard-Hagen (ENVT)

Guillaume Belbis (ENVA) Didier Raboisson (ENVT)

Comité de rédaction Marie-Anne Arcangioli (Pathologie ruminants, VetAgro Sup) Philippe Baralon (Management de l’entreprise, Phylum) François Beaudeau (Gestion de la santé animale, Oniris) Nathalie Bareille (Gestion de la santé animale, Oniris) Catherine Belloc (Médecine des animaux d’élevage, Oniris) Alain Chauvin (Parasitologie, Oniris) Alain Bousquet-Melou (pharmacologie, ENVT) Alain Douart (Pathologie des ruminants, Oniris) Francis Enjalbert (Nutrition, E.N.V.T.) Gilles Foucras (Pathologie des ruminants, E.N.V.T.) Jacques Guillot (Parasitologie - mycologie, E.N.V.A.) Hervé Hoste (Parasitologie, E.N.V.T.) Philippe Jacquiet (Parasitologie, E.N.V.T.) Jean-Yves Madec (Anses, Lyon) Gilles Meyer (Pathologie des ruminants, E.N.V.T.) Yves Millemann (Pathologie des ruminants, E.N.V.A.) Xavier Nouvel (Reproduction, E.N.V.T.) Frédéric Rollin (Fac Med Vet Liège) Caroline Prouillac (Toxicologie, VetAgro Sup) Jean-Louis Roque (praticien) Christophe Roy (praticien) Olivier Salat (praticien) Pascal Sanders (Anses, Fougères) Pierre Sans (Économie, E.N.V.T.) Stéphan Zientara (Anses, Inra., ENVA) Gestion des abonnements et comptabilité Marie Glussot Publicité : Maryvonne Barbaray NÉVA - Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 Courriel neva@neva.fr

Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Revue membre du SPEPS (syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé) Prix du numéro : Praticiens : 58 € T.T.C. UE : 60 € Institutions : 120 € T.T.C. SARL au capital de 7622€

comité de lecture

Siège social : Europarc 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 07 20 T 88300 I.S.S.N. 1777-7232 Impression : IMB -Imprimerie moderne de Bayeux Z.I - 7, rue de la Résistance 14400 Bayeux

Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. L’autorisation de reproduire un article dans une autre publication doit être obtenue auprès de l’éditeur, NÉVA. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de la copie (C.F.C.).

4

Jean-Pierre Alzieu, L,aurent Alves de Oliveira, Thierry Baron, Jean-Jacques Bénet, Maud Belliard, Dominique Bergonier, Henri-Jean Boulouis, Régis Braque, Christophe Chartier, Sylvie Chastant-Maillard, Eric Collin, Fabien Corbières, Stéphane Daval,

Luc Descoteaux Jean-Claude Desfontis, Alain Ducos, Barbara Dufour, Pascal Dubreuil (Québec) Gilles Fecteau (Québec) Christine Fourichon, Bruno Garin-Bastuji, Norbert Gauthier, Norbert Giraud, Denis Grancher, Jean-Marie Gourreau, Raphaël Guatteo, Jean-Luc Guérin,

1. Pathologie

de la reproduction, ENVT, F-31076 Toulouse 2 Unité Mixte de Recherche 1225 “Intercations Hôtes – Agents pathogènes” IHAP, Université de Toulouse, INRA, ENVT 3

Centre départemental de l’élevage ovin des Pyrénées-Atlantiques Route Musculdy, 64130 Ordiarp

1 Insémination artificielle chez la brebis (photo M. Borda, CDEO).

2 Quelle conduite préconiseriez-vous : investigations, traitement ?

1 Quelle peut être l’étiologie des lésions observées ?

Associés : M. Barbaray-Savey, H., M., A. Savey

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 10 / n°39 76 - Mars 2018

D

ix jours après insémination artificielle, un éleveur de brebis laitière nous alerte suite à l’apparition de lésions vulvaires sur le lot inséminé (192 brebis adultes). ● Les lésions ont été remarquées, pour les premières, 3 jours après l’insémination, et une augmentation significative du nombre de brebis contaminées est constaté 7 jours après. ● Lors de notre visite, nous observons des brebis avec des lésions vulvaires à différents stades d’évolution. ● Un examen du vestibule du vagin à l’aide d’un spéculum est réalisé sur deux brebis très atteintes : la muqueuse vaginale est propre et rosée, et ne semble pas touchée. ● Près de la moitié du lot paraît présenter des atteintes modérées ou des lésions débutantes, et un quart du lot est très souffrant. Aucune modification de l’appétit n’est relevée, et l’impact sur la production laitière semble nul à très modéré. ● Le phénomène semble évoluer vers une régression spontanée en quelques jours (4 - 5 jours).

Xavier Nouvel1,2 Marie-Claude Hygonenq2 Cécile Caubet2, Gilles Meyer2 Stéphane Bertagnoli 2 Xavier Berthelot1,2 Corinne Novella3

Réponses à ce test page 71

Nadia Haddad, Nicolas Herman, Vincent Herry, Christophe Hugnet, Jean-François Jamet, Laetitia Jaillardon, Martine Kammerer, Caroline Lacroux, Michaël Lallemand, Dominique Legrand, Catherine Magras, Xavier Malher, Hervé Morvan, Jean-Marie Nicol,

Philippe Le Page, Bertrand Losson (Liège), Renaud Maillard, Florent Perrot, Pierre Philippe, Xavier Pineau, Hervé Pouliquen, Jean-Dominique Puyt, Nadine Ravinet, Nicolas Roch, Florence Roque, Adrian Steiner (Suisse), Edouard Timsit, Damien Vitour.


5 Editorial N°39 BAT.qxp_edito NP ELSA 18/04/2018 10:28 Page5

éditorial La mortalité du veau n'est pas une fatalité, sa réduction passe par les bonnes pratiques de l'élevage et par une prise en charge thérapeutique optimisée ...

L

’élevage des veaux est suffisamment contraignant et coûteux pour qu'il soit couronné de succès. Outre la perte du veau, les accidents sanitaires provoquent des retards de croissance préjudiciables à la future carrière de la vache, sans comptabiliser les pertes liées aux frais vétérinaires, les pertes génétiques et le coût du surcroît de travail généré par la gestion des veaux malades. Si les systèmes d’élevage peuvent être différents, ce sont souvent les mêmes facteurs qui doivent être optimisés tels que les conditions de logement, l’alimentation, la conduite d’élevage et bien sûr, l’état sanitaire.

Gilles Meyer Pathologie des Ruminants, École Nationale Vétérinaire de Toulouse, F-31076 Toulouse

L’évolution des connaissances zootechniques, l’utilisation d’outils d’aide à la décision et l’automatisation de plus en plus grande dans certains systèmes de production, tels que l'allaitement informatisé, ont certainement permis d’améliorer la santé des veaux tout en réduisant les coûts de main-d'œuvre. Toutefois, les données de l’Institut de l’élevage indiquent que la mortalité moyenne des veaux à 6 mois reste élevée, avec des taux de plus de 8 p. cent en élevage allaitant, de près de 10 p. cent dans les élevages de moins de 50 vaches laitières et même autour de 20 p. cent dans de très gros troupeaux de plus de 200 vaches. La première semaine de vie est plus particulièrement impactée et ce, quelle que soit la variabilité observée selon les systèmes d’élevage ou les élevages entre eux. Très souvent, le vétérinaire est appelé “en urgence” quand la situation locale est fortement dégradée. La survie du veau et son capital ultérieur dépend alors largement de la qualité des soins qu'il reçoit. Ce dossier du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé traite des “urgences” en thérapeutique, une fois le veau né et dans les premiers jours de sa vie, lors d’anoxie, de choc septique ou de déshydratation sévère, principalement lors d’entérites néonatales. La détresse respiratoire du jeune veau, en dehors de l’anoxie et du syndrome veau prématuré, n’a pas été envisagée dans ce numéro, elle fera très prochainement l’objet d’une synthèse centrée sur le syndrome de détresse respiratoire aigu des bovins. Sur base des données scientifiques, les auteurs se sont attachés à proposer une démarche diagnostique et thérapeutique pour les principales “urgences” rencontrées, en intégrant les approches nouvelles ou réactualisées telles que l’oxygénothérapie dans l’article sur l’anoxie, la fluidothérapie dans les articles sur le veau déshydraté (articles de G. Belbis et coll), ou l’utilisation de la bactériologie et de la biochimie lors de septicémies chez le veau (article de V. Herry, N. Herman, F. Schelcher). Par ailleurs, ils ont souhaité proposer un éventail assez large d’actions possibles, certaines étant plus facilement applicables que d’autres sur le terrain. L’objectif ici est de présenter et de proposer les moyens que le vétérinaire puisse adapter en fonction de sa propre clientèle et des différents systèmes d’élevages qui la composent. Si l’approche thérapeutique individuelle par raisonnement a été privilégiée, il nous est aussi apparu important de présenter une conduite à tenir lors d’une multiplication brutale de cas de diarrhée néonatale en élevage (article de N. Herman, V. Herry, G. Meyer) compte tenu de l’impact collectif possible.

disponible sur www.neva.fr

L

a mortalité du veau n'est pas une fatalité, sa réduction passe bien sûr par les bonnes pratiques de l'élevage mais aussi par une prise en charge thérapeutique optimisée qui doit tenir compte des spécificités physiologiques, pathologiques et économiques du veau. Souhaitons que ce dossier contribue à préserver le capital futur de nos élevages. Bonne lecture ! r

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

5

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 10 / n°39 MARS 2018 - 77


6 Chronique Zénon elsa 39 BAT.qxp_6-7 Actualite 17/04/2018 16:18 Page6

actualités en perspective vérité(s) de l’expertise : doutes et ambiguïtés

I

l peut paraître paradoxal de tenter de jeter un regard critique sur l’expertise, au moment même où elle semble triompher au sein du débat public, notamment dans les mécanismes de décision et d’explicitation (justification ?). Pourtant, qui n’a pas remarqué l’importance qu’elle a prise dans le discours et les actes, jusqu’à bien souvent imposer une logique “indépassable”, supplantant toutes celles qui, jusqu’à présent, étaient légitimement associées aux réflexions sur des sujets complexes où la pluralité des compréhensions possibles est inhérente aux sujets traités, le plus souvent à forte résonance sociétale. Qu’il s’agisse de l’emploi, de la production d’énergie, de l’alimentation ou de la santé, cette expertise est de plus en plus souvent portée par des porte-paroles de groupes qui s’efforcent de montrer que leur positionnement s’appuie sur une connaissance approfondie, “scientifiquement fondée” des sujets abordés, en déduisant qu’une seule position, la leur, peut être justifiée au regard de l’expertise sur laquelle ils s’appuient.

Essentiel

❚ L’expertise “scientifique et indépendante” a pris une place considérable dans le débat public ; elle est néanmoins de plus en plus remise en cause. ❚ Les professionnels que sont les vétérinaires peuvent et doivent remettre en perspective ses/leurs résultats pour mieux communiquer.

LES VÉTÉRINAIRES COMME PROFESSIONNELS SONT CONCERNÉS l

Les professionnels, ceux qui sont des connaisseurs des réalités et de leur complexité, sans aucune prétention à une qualité d’experts qu’ils estiment souvent bien au-delà de leurs modestes compétences, sont de plus en plus souvent désorientés par des prises de position plus inspirées par des pré-supposés (très) partisans où préjugés et idéologie constituent la base, consciente ou non, de raisonnements souvent très réducteurs. Ceux-ci négligent de prendre en compte de nombreux facteurs, au premier rang desquels figurent les limites des données disponibles et de leur compréhension. l Les vétérinaires sont, comme de nombreux autres professionnels, confrontés à ce type de situation et, comme leurs collègues, sont bien en peine d’échapper à ce

ACTUALITÉS

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 10 / n°39 78 - MARS 2018

6

qui s’apparente à une mécanique infernale où toute tentative de critique ou de remise en perspective d’un positionnement s’appuyant sur une “expertise scientifique et indépendante” se heurte à l’argument d’autorité indépassable celui de la “vérité de l’expertise”. Ce désarroi se manifeste depuis quelques années par des mises en cause de la qualité des expertises, notamment de leur indépendance dans des dossiers à grande résonance sociétale comme ceux des pesticides, des perturbateurs endocriniens ou de certains épisodes sanitaires chez l’animal sur lesquels nous revenons ci-après. INDÉPENDANCE DES EXPERTS ET ORGANISATION DE L’EXPERTISE l

La question de l’indépendance est liée à ce qui est communément appelé “conflits d’intérêts”. Les institutions qui assurent la mise en œuvre des expertises ont fait de nombreux efforts pour les prévenir. Un effet paradoxal de cette vigilance peut conduire à préférer un expert indépendant à un expert compétent qui pourrait être porteur de liens d’intérêt avec l’une des parties prenantes. L’institutionnalisation de l’expertise sous la forme de constitution de groupes plus ou moins spécialisés devait remédier à cette problématique en instituant une expertise collective au sein de groupes suffisamment nombreux pour permettre une expression la plus diversifiée et ouverte possible, y compris en permettant l’expression d’avis minoritaires au sein des groupes. l Cette pratique qui pouvait garantir la fonction d’aide à la décision de l’expertise n’a pas connu le succès qu’elle aurait mérité, probablement à cause de l’homogénéité des groupes constitués autour de thématiques larges (par exemple, santé animale), pour un temps relativement long (par exemple, plusieurs mandats de 3 ans) contrastant avec la singularité et la difficulté des sujets à traiter (par exemple, une maladie émergente). En effet, l’expertise n’est vraiment nécessaire qu’en face de situations inédites et complexes où l’expérience histo-


Vêlages difficiles

Veaux trop lourds

LA PRIVATION D’OXYGÈNE CÉRÉBRAL DANS LES PREMIERS INSTANTS DE VIE PEUT AVOIR DE LOURDES CONSÉQUENCES CHEZ LES VEAUX (anorexie, mauvais démarrage, voire mortalité…)

Veaux trop légers

AP Candilat - 06/2106 - A4

Races à risque

Pour un meilleur départ, stimuler l’oxygénation cérébrale avec

Candilat

CANDILAT VEAUX. Composition : un ml contient : vincamine 7,50 mg, papavérine (s.f. de chlorhydrate) 6,77 mg. Espèces cibles : veaux nouveaux-nés. Indications d’utilisation : traitement de l’anorexie néonatale. Voie d’administration : voie intramusculaire ou intraveineuse lente. Contre-indications : hypertension intracrânienne (risque d’hémorragie par rupture vasculaire). Troubles de la conductibilité intracardiaque (risque d’aggravation). Effets indésirables (fréquence et gravité) : tremblements liés à une injection intraveineuse trop rapide. Temps d’attente : Viande et abats : zéro jour. Classement du médicament en matière de délivrance : usage vétérinaire. Liste I. A ne délivrer que sur ordonnance devant être conservée pendant au moins 5 ans. Respecter les doses prescrites. Titulaire de l’A.M.M./Exploitant : Laboratoire TVM – 57 rue des Bardines – 63370 Lempdes - France. CANDILAT RS. Composition : un ml contient : heptaminol (s.f. de chlorhydrate) 50,04 mg, vincamine 7,50 mg, papavérine (s.f. de chlorhydrate) 6,77 mg. Espèces cibles : bovins (veaux nouveau-nés). Indications d’utilisation : prévention et traitement de l’anoxie immédiate ou différée, accompagnée de défaillance cardiaque. Voie d’administration : voie intramusculaire ou intraveineuse lente. Contre-indications : hypertension intracrânienne (risque d’hémorragie par rupture vasculaire). Troubles de la conductibilité intracardiaque (risque d’aggravation). Effets indésirables (fréquence et gravité) : tremblements liés à une injection intraveineuse trop rapide. Temps d’attente : viande et abat : zéro jour. Classement du médicament en matière de délivrance : usage vétérinaire. Liste I. A ne délivrer que sur ordonnance devant être conservée pendant au moins 5 ans. Respecter les doses prescrites. Titulaire de l’A.M.M./Exploitant : Laboratoire TVM – 57 rue des Bardines – 63370 Lempdes - France.


9-16 Anoxie veau nouveau-né BAT.qxp_Gabarit dossier ruminants 17/04/2018 19:42 Page9

l’anoxie du veau nouveau-né conduite diagnostique et thérapeutique

La réanimation du veau nouveau-né anoxique a pour objectif de ramener le plus rapidement possible le veau à son état physiologique en assurant la ventilation pulmonaire et l’oxygénation correcte des tissus cérébraux. Elle obéit à des protocoles thérapeutiques simples, mais qu’il faut pouvoir appliquer rapidement et de manière ordonnée.

L

a mortalité des veaux nés dans les 48 premières heures qui suivent la mise bas varie de 3 p. cent à 10,3 p. cent selon les pays [4]. Pour les veaux nés prématurés (< 270 jours de gestation), elle est principalement due à l’apparition d’un syndrome de détresse respiratoire (SDRA) hypoxique par déficience en surfactant [4, 5]. Pour les veaux nés à terme, on considère qu’elle est en grande majorité, liée directement ou indirectement à une hypoxie sévère, à une anoxie ou à un processus infectieux et métabolique qui en découle [27]. ● Les veaux qui survivent à une hypoxie sévère sont plus fragiles, leurs poids au sevrage sont moindres (de 5 à 10 p. cent), et cette différence persiste encore lors de l'engraissement au cours duquel leur GMQ (gain moyen quotidien) est inférieur de 20 g par jour aux autres veaux [27]. ● On comprend alors aisément que la naissance d’un veau hypoxique ou anoxique est souvent une source de tension tant pour l’éleveur que pour le vétérinaire obstétricien. Dans les deux cas, les pratiques de réanimation ont pour but de permettre au veau d’acquérir une vigueur suffisante pour passer ce cap, elles obéissent à des règles thérapeutiques simples qu’il convient d’appliquer vite et de manière ordonnée. ●

Après un bref rappel des mécanismes d’apparition de l’anoxie, l’objectif de cet article est de proposer une démarche diagnostique et thérapeutique.

Gilles Meyer Hervé Cassard Fabien Corbière Gilles Foucras François Schelcher Renaud Maillard

LES CIRCONSTANCES D’APPARITION ET PHYSIOPATHOLOGIE DE L’ANOXIE

Université de Toulouse, École Vétérinaire de Toulouse (ENVT) INRA-ENVT, Unité mixte de recherche UMR1225, Interactions hôtes - agents pathogènes (IHAP)

À la naissance, le veau doit assurer un certain nombre de modifications de ses fonctions physiologiques circulatoires, respiratoires et métaboliques (hématose, homéostasie, homéothermie) lui permettant de survi vre dans le milieu aérien.

23 chemin des Capelles, 31076 Toulouse cedex 3

Objectifs pédagogiques

❚ Connaître les éléments nécessaires à une évaluation clinique rapide du veau anoxique. ❚ Connaître le principe et les grandes étapes de la réanimation néonatale.

Les modifications physiologiques lors de la naissance ●

Le passage d’une respiration fœtale à une respiration aérienne nécessite que l’ensemble du système respiratoire soit opérationnel en un temps très court. La quantité des fluides pulmonaires du fœtus décroît progressivement pendant les derniers jours de la gestation (35 p. cent chez l’agneau) et la compression de la cage thoracique lors du passage dans la filière pelvienne permet l’arrêt des sécrétions respiratoires pulmonaires (par libération de catécholamines), la résorption des sécrétions existantes, donc en partie leur évacuation [11, 14, 16]. ● Le remplacement des fluides fœtaux par l’air lève l’action du système respiratoire inhibiteur périphérique et permet les premiers mouvements respiratoires et l’oxygénation du fœtus. Les mécanismes qui déclenchent la toute première respiration sont encore mal connus ● L'arrêt de l'hématose placentaire (par arrêt de la circulation ombilicale) et l'augmentation de la pCO2 font partie des mécanismes identifiés de déclenchement du réflexe de respiration et font intervenir des facteurs internes et des stimuli externes tels que la chute de la température, les stimuli visuels, auditifs, cutanés [1, 8]. ● La toute première respiration est un moment crucial pour le veau car elle permet le déploiement des alvéoles pulmonaires en générant une pression négative 5 à 7 fois supérieure à la normale [26]. Le déploiement des voies respiratoires est facilité par la présence du surfactant synthétisé lors des derniers jours de gestation, et qui évite le collapsus des alvéoles via ses propriétés tensio-actives. L’absence ou l’insuffisance de surfactant est d’ailleurs la cause principale

Essentiel

❚ Le diagnostic de l’anoxie repose sur une évaluation rapide du tonus musculaire et des fonctions respiratoire et cardiaque du veau. ❚ Les procédures physiques visant à assurer une ventilation pulmonaire et une oxygénation correcte des tissus cérébraux sont les plus efficaces pour réanimer le veau en hypoxie. ❚ La réanimation sur le terrain est possible en pratique vétérinaire, mais dépend avant tout des contraintes économiques.

RUMINANTS

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

9

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 10 / n°39 MARS 2018 - 81


17-22 déshydratation suraiguë du veau BAT.qxp_Gabarit dossier ruminants 17/04/2018 21:16 Page1

la déshydratation suraiguë Guillaume Belbis1 Sarah El Bay2 Vincent Plassard1 Yves Millemann1

chez le veau

1École

La déshydratation suraiguë du veau est rencontrée l ors de diarrhée par hypersécrétion ou lors de syndrome occlusif proximal (volvulus de la caillette notamment). L’hypovolémie et l’hyperkaliémie doivent être gérées rapidement, le risque de mort par collapsus vasculaire et par défaillance cardiaque étant élevé.

C

hez le jeune veau, l’eau représente 75 à 85 p. cent de son poids (soit environ 40 L pour un veau de 50 kg), contre 60 p. cent chez le bovin adulte (soit environ 420 L pour une vache de 700 kg. Cette eau est répartie entre un compartiment intracellulaire et un autre extracellulaire, lui-même subdivisé en secteurs interstitiels et plasmatiques. Le volume du compartiment extracellulaire chez le veau est estimé selon les auteurs entre 0,31 à 0,44 L/kg, le volume plasmatique à 0,07 mL/kg [18, 24] alors que celui du compartiment intracellulaire peut être estimé, d’après les valeurs précédentes, entre 0,36 à 0,49 L/kg. Ces proportions sont supérieures pour le compartiment extracellulaire à celles rencontrées chez l’adulte (compartiment extracellulaire : 0,2 L/kg ; plasma 0,05 L/kg) [4], et sont typiques de ce qui est rencontré chez les jeunes veaux [24]. ● Les veaux de moins de 3 semaines sont plus sensibles aux pertes liquidiennes que ne le sont les bovins adultes : en effet, même si l’eau est en quantité plus importante chez le veau, cette plus forte proportion de liquide corporel ne constitue pas un réservoir et ne joue aucun rôle protecteur face à la déshydratation [12]. Les mécanismes d’homéostasie sont moins efficaces chez le veau, la déshydratation secondaire à certains syndromes peut rapidement s’avérer mortelle, par les insuffisances liquidiennes et via les troubles hydroélectrolytiques et acido-basiques induits.

nationale vétérinaire d’Alfort Unité de Pathologie des Animaux de Production 7, avenue du Général de Gaulle 94700 Maisons-Alfort 2École nationale vétérinaire d’Alfort Unité de Reproduction Animale 7, avenue du Général de Gaulle 94700 Maisons-Alfort

Objectif pédagogique

❚ Connaître les perturbations les plus fréquemment associées à la déshydratation suraiguë chez le veau.

1

L'énophtalmie prononcée est un signe permettant d'objectiver une déshydratation (photo Hospitalisation Grands Animaux, ENV Alfort). ● La physiopathologie associée aux deux grandes causes de déshydratation suraiguë chez le veau est d’abord rappelée, ainsi que les modifications sanguines rencontrées. Puis, les modalités d'évaluation du degré d'atteinte du veau sont envisagées.

PHYSIOPATHOLOGIE ET IMPLICATIONS BIOCHIMIQUES

Essentiel

❚ Le très jeune veau

Déshydratation suraiguë : définition et circonstances d’apparition chez le veau ●

La déshydratation est définie comme une perte d’eau à l’échelle de l’organisme, résultat d’une inadéquation entre les apports d’eau et les pertes. Derrière cette définition évidente se trouvent plusieurs entités avec des différences physiopathologiques (encadré 1). ● Une déshydratation suraiguë peut être la conséquence de deux mécanismes : - une perte rapide de liquide à l’échelle de l’organisme : ceci est le plus souvent rencontré lors d’entérite suraiguë aux Escherichia coli entéroxinogènes (ETEC) chez le veau de moins de 3 jours. Les entérites néonatales constituent une dominante pathologique chez le veau, et sont la cause principale de déshydratation suraiguë dans cette classe d’âge (encadré 1) ; - une séquestration de liquide au niveau d’un 3e secteur, qui conduit à une déshydratation de type extracellulaire secondaire à la baisse de la volémie : ceci peut être le cas lors de syndrome occlusif d’évolution rapide

est plus sensible à la déshydratation que l’adulte. ❚ Le défaut de remplissage vasculaire peut être corrigé rapidement par l’apport de solutés hypertoniques. ❚ Il convient cependant d’apporter par la suite des fluides isotoniques par voie veineuse et/ou orale pour éviter la déshydratation intracellulaire.

RUMINANTS

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

17

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 10 / n°39 MARS 2018 - 89


23-29 déshydratation suraiguë du veau BAT.qxp_Gabarit dossier ruminants 17/04/2018 21:20 Page23

prise en charge du veau lors de déshydratation suraiguë

Guillaume Belbis1 Sarah El Bay2 Vincent Plassard1 Yves Millemann1 1École

nationale vétérinaire d’Alfort Unité de Pathologie des Animaux de Production 7, avenue du Général de Gaulle 94700 Maisons-Alfort 2École nationale vétérinaire d’Alfort Unité de Reproduction Animale 7, avenue du Général de Gaulle 94700 Maisons-Alfort

La déshydratation suraiguë du veau peut conduire à la mort de l'animal par collapsus cardiaque (secondaire à l'hypovolémie), et par défaillance cardiaque (due à l'hyperkaliémie). Une fluidothérapie agressive avec correction de l'hypovolémie, de l'acidose et des dyskaliémies est un volet fondamental de la thérapeutique, en complément du traitement la cause initiale.

Objectif pédagogique

❚ Proposer un plan de perfusion adapté aux perturbations les plus fréquentes et à l’état clinique du veau.

L

a conduite à tenir thérapeutique est fondée sur la prise en compte des données suivantes : - l’étiologie de la déshydratation (correction possible comme lors de syndrome occlusif ?) ; - le degré de déshydratation (estimation du volume à apporter) ; - le type de perturbation électrolytique et acido-basique la plus probable (choix du soluté le plus adapté). Cet article se limite à l'aspect fluidothérapie de la thérapeutique, permettant de corriger la déhydratation et les troubles biochimiques associés. Les traitements antibiotiques notamment, justifiés lors de bactériémie ou de risque de bactériémie ne sont pas évoqués). Le traitement chirurgical des différents syndromes occlusifs possibles chez le jeune veau n’est également pas abordé ici, même si son importance est fondamentale pour corriger ce trouble. INDICATIONS ET BUTS DE LA FLUIDOTHÉRAPIE

● Les indications majeures pour la mise en œuvre d’une fluidothérapie par voie veineuse chez des veaux sont : - une déshydratation supérieure à 8 p. cent ; - une dépression sévère, une faiblesse ou une incapacité à se lever ; - une anorexie supérieure à 24 h ; - une hypothermie [1].

1

La prise en charge du veau doit nécessairement inclure un nursing de qualité (notamment réchauffer l'animal) (photo Hospitalisation Grands Animaux ENV Allfort). ●

Le but de la fluidothérapie dans ce contexte d’urgence est : - de rétablir le volume circulant et corriger la déshydratation extracellulaire ; - de corriger l’acidose (ou éventuellement l’alcalose) métabolique ; - de corriger les troubles ioniques (essentiellement l’hyperkaliémie, mais aussi l’hyponatrémie voire hypochlorémie) ; - d’apporter une source énergétique lors d’hypoglycémie avérée. Le nursing et le réchauffement du veau sont essentiels pendant toute la durée du traitement (mise sous lampe chauffante, etc) (photo 1).

En pratique

❚ La fluidothérapie permet de rétablir de l’homéostasie. ❚ L’hypovolémie rencontrée dans le contexte de diarrhée suraiguë doit être gérée le plus vite possible afin d’éviter un collapsus cardiovasculaire et afin de permettre la reprise des mécanismes d’homéostasie.

CALCULER LES BESOINS ET CHOISIR LES SOLUTÉS Corriger l’acidose métabolique lors de diarrhée aiguë : apport de solutés alcalinisants

RUMINANTS

La correction précoce de l’acidose sanguine revêt une importance centrale dans la prise en charge du veau déshydraté (encadré 1). En effet, outre la correction de ce trouble et des signes cliniques qui lui sont

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 10 / n°39 MARS 2018 - 95


Septicémie du veau nouveau-né verso.qxp_Gabarit dossier ruminants 18/04/2018 12:21 Page30

septicémie du veau nouveau-né : Vincent Herry1 Nicolas Herman1, 2 François Schelcher1

connaissances et actualités

1Pathologie des Ruminants, ENVT, IHAP, F-31076 Toulouse 2 Clinique vétérinaire des Mazets,

La septicémie et son évolution vers le sepsis ou le choc septique représente une des causes les plus importantes de mortalité chez le veau. Le diagnostic de septicémie reste difficile en élevage, en raison des signes cliniques souvent frustes et non spécifiques.

15400 Riom Es Montagnes

Objectif pédagogique

❚ Synthétiser et actualiser les connaissances sur les causes et les mécanismes des septicémies afin d’éclairer le diagnostic (suspicion clinique et confirmation au laboratoire) et les mesures de maîtrise.

E

Essentiel

❚ Les souches d’E coli entérotoxinogène, responsables de diarrhée aqueuse du veau de moins de 5 jours, semblent dépourvues de potentiel septicémique. ❚ Au delà de la période strictement néonatale, des septicémies / bactériémies sont possibles, même si elles sont sans doute moins fréquentes. ❚ Le taux de létalité à court terme (< 1 semaine), lors de septicémie néo-natale, varie selon les études entre 57 p. cent et 88 p. cent.

RUMINANTS

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 10 / n°39 102 - Mars 2018

30

n médecine individuelle des bovins, le diagnostic des septicémies est relativement complexe. Dans les premiers jours de vie (période où l’incidence des septicémies est considérée comme la plus élevée), la confusion est possible à fréquente avec d’autres maladies et affections, en raison de signes cliniques, certes graves et évoluant rapidement vers la mort mais peu spécifiques. Le diagnostic de confirmation ou de certitude est difficile sans le recours à un faisceau d’examens complémentaires. L’efficacité des traitements curatifs est très limitée. ● Après une exposition digestive, ombilicale ou respiratoire, les bactéries impliquées dans les septicémies envahissent l’organisme par voie sanguine. Deux mécanismes majeurs se combinent à des degrés divers selon les cas : un déficit de transfert de l’immunité colostrale (résistance du veau) et les propriétés invasives (virulence) particulières de la bactérie. ● Les études sur la septicémie du veau nouveau-né sont rares, relativement anciennes et centrées sur la médecine individuelle. Les plus informatives concernent des veaux laitiers, en conditions de terrain [12] ou en condition hospitalière [22]. Trois publications récentes [5, 6, 32] incluent des veaux septicémiques dans un contexte d’études de critères biologiques à des fins diagnostiques ou explicatives. ● En élevage, les septicémies sont observées de manière sporadique ou quelques cas surviennent de manière simultanée sur une courte période, ou successive sur une saison de mise bas. Toutefois, et le plus souvent, l’incidence cumulée parait relativement réduite, par rapport aux syndromes diar-

rhéiques et respiratoires du veau. À l’échelle collective, les facteurs d’élevage contributifs sont déduits des données de médecine individuelle, en particulier les pratiques liées au transfert de l’immunité colostrale. ● Après un préambule indispensable sur la définition de concepts proches, l’objectif est de synthétiser et d’actualiser les connaissances sur les causes et mécanismes des septicémies, qui permettent d’établir le diagnostic (suspicion clinique et confirmation au laboratoire) et de prescrire les mesures de maîtrise. DÉFINITIONS ●

Sur la base des critères retenus, des moyens d’investigation et de l’éclairage choisis, il est possible de définir septicémie, bactériémie, sepsis, choc septique, choc endotoxinique. Toutefois, ces entités médicales considérées deux à deux, sont souvent liées sur le plan mécanistique ou temporel, et peuvent ainsi se recouvrir largement. ● Lors d’exercice pratique de la médecine bovine, et en raison des contraintes économiques (coût des examens de laboratoire idoines) et techniques (disponibilité des méthodes d’investigation appropriées), il est le plus souvent impossible et vain, de distinguer certaines de ces entités. - Le terme septicémie est utilisé lors d’expression de signes cliniques généraux, associés à la détection d’une bactérie ou d’une toxine bactérienne dans le sang. Un veau septicémique est donc malade et bactériémique ou toxémique. - La bactériémie caractérise la seule présence d’une bactérie dans le sang. Une bactériémie est donc soit asymptomatique, soit associée à des signes cliniques, locaux ou généraux. La distinction entre une véritable septicémie (où les signes généraux sont dus aux bactéries dans le sang), et une simple bactériémie en lien avec une affection localisée (par exemple, une entérite diarrhéique) mais qui peut être génératrice de signes généraux (via une acidose métabolique), est donc très difficile …, et sans véritable ou réel impact pratique.


40 fiche évaluer transfert BAT2.qxp_Gabarit dossier ruminants 18/04/2018 16:32 Page40

comment évaluer le transfert d’immunité passive

fiche

Nicolas Herman1, 2 Gilles Meyer1

et la qualité du colostrum par réfractométrie

1Pathologie des Ruminants, École Nationale Vétérinaire de Toulouse, F-31076 Toulouse 2Clinique vétérinaire des Mazets 15400 Riom Es Montagnes

Chez le veau nouveau-né, l’acquisition d’une bonne immunité passive pour les premières semaines de vie est indispensable. Celle-ci est directement dépendante de l’ingestion (précocité et quantité) et de la qualité du colostrum à la naissance. 1

NOTE * cf. l’article “Conduite à tenir lors d’une multiplication brutale des cas de diarrhées néonatales en élevage” des mêmes auteurs dans ce numéro.

En pratique

❚ Pour un diagnostic de troupeau, un minimum de 10 à 12 veaux doit être prélevé. ❚ Pour mettre en évidence, un défaut de transfert d’immunité passive (TIP), le seuil de 55 g/L doit être utilisé pour minimiser le nombre de faux-positifs. ❚ Pour exclure un défaut de TIP, le seuil de 52 g/L peut, en revanche, être utilisé.

Références cf. P 50-51 article des mêmes auteurs dans ce numéro.

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 10 / n°39 112 - Mars 20185

D

’après une récente méta-analyse [5], la prévalence d’un défaut de transfert d’immunité passive (TIP) (IgG < 10 g/L) est de 21 p. cent (1,3 - 56 p. cent, très majoritairement des veaux laitiers). ● Différentes méthodes d’évaluation du TIP existent. Les méthodes de références sont des méthodes onéreuses avec des résultats non immédiats. Ces méthodes ont été supplantées par l’emploi de réfractomètres portables (optiques ou digitaux) sériques ou de Brix (photo), qui offrent une alternative rapide et économique. ● Les réfractomètres sériques évaluent la concentration en protéines totales (en g/L) du sérum (mais aussi la densité des urines, suivant l’étalonnage), ils coûtent environ 110 € HT. Les réfractomètres de Brix évaluent la concentration en sucres (en p. cent de Brix) de solutions sucrées, et la concentration en solides totaux dans des solutions non sucrées. Ils coûtent entre 40 et 50 € HT. Le coefficient de corrélation entre protéines totales (estimées par réfractomètrie), p. cent de Brix et IgG sériques est bon et varie de 0,71 à 0,93 selon les études [12, 33]. ● L’évaluation individuelle du transfert d’immunité passive (TIP), se fait à partir d’une prise de sang sur un veau sain âgé de 36 h à 7 jours. Après centrifugation, le sérum est lu par réfractométrie. Pour le réfractomètre sérique, deux seuils peuvent être utilisés : le seuil de 52 g/L de protéines a une sensibilité de 76,1 p. cent et une spécificité de 89,3 p. cent, et le seuil de 55 g/L a une sensibilité de 88,2 p. cent et

40

Photo du réfractomètre de Brix (photo N. Berman).

une spécificité de 77,9 p. cent [5]. Pour la réfractométrie de Brix, un seuil de 8,4 p. cent de Brix est généralement utilisé avec une sensibilité de 89 p. cent et une spécificité de 89 p. cent [12]. ● Pour un diagnostic de troupeau, un minimum de 10 à 12 veaux doit être prélevé. Pour mettre en évidence, un défaut de transfert d’immunité passive (TIP), le seuil de 55 g/L doit être utilisé pour minimiser le nombre de faux-positifs (i.e le nombre de veaux avec un défaut de TIP non détecté par le test). Pour exclure un défaut de TIP, le seuil de 52 g/L peut, en revanche, être utilisé. Quel que soit le seuil retenu, 75 à 80 p. cent des veaux devraient être au-dessus de ce seuil. ● Le réfractomètre de Brix permet également d’estimer la qualité du colostrum*. En élevage laitier, l’utilisation d’un seuil à 22 p. cent de Brix (Se = 80,2 p. cent et Sp = 82,6 p. cent) est recommandé pour caractériser un colostrum “de qualité” ([IgG] > 50 g/L).r

formation continue 1. Les réfractomètres portables sont-ils fiables pour estimer le transfert d’immunité passive (TIP) du veau ? a. oui b. non 2. L’évaluation individuelle du TIP se fait à partir d’une prise de sang sur un veau sain âgé de 36 h à 14 jours : a. oui b. non


41-51 CAT épidémies BAT.qxp_Gabarit dossier ruminants 18/04/2018 15:26 Page41

conduite à tenir lors d’une multiplication brutale des cas de diarrhées néonatales en élevage

Nicolas Herman1, 2 Gilles Meyer1 Vincent Herry1 1Pathologie des Ruminants,

Les diarrhées néonatales représentent l’affection la plus fréquente chez le veau de moins de 3 semaines et la principale cause de mort. Face à une multiplication brutale des cas de diarrhée, une investigation complète et rigoureuse devrait être entreprise. Cet article propose un exemple de méthodologie qui peut être suivie.

L

es diarrhées néonatales en élevage bovin, affections fréquentes touchant les veaux de moins de 3 semaines, constituent l’une des causes majeures de mortalité et de pertes économiques dans les élevages allaitants et laitiers. Une augmentation de la mortalité des veaux laitiers, toutes affections confondues, est d’ailleurs observée depuis plusieurs années et dans plusieurs pays [34]. ● Le vétérinaire praticien est bien souvent appelé quand la multiplication de cas prend des proportions importantes. Ainsi, son intervention est souvent tardive et les mesures qu’il préconise parfois infructueuses. La première visite est donc souvent une visite d’urgence dans le but de sauver ce qui peut l’être. Cette visite devrait aboutir à une seconde visite, plus globale, qui vise à essayer de préciser les causes de cette épidémie et proposer un plan de contrôle. ● L’objectif de cet article est de fournir une méthodologie simple et rigoureuse pour mener une investigation exhaustive lors d’épidémie de diarrhées néonatales en élevage laitier et allaitant. LES DIFFÉRENTS PATHOGÈNES IMPLIQUÉS

● Les diarrhées néonatales sont des maladies multifactorielles et évolutives. Différents agents pathogènes (bactéries, virus, parasites) sont fréquemment retrouvés dans les fèces de veaux en diarrhée (encadrés 1, 2, 3).

La prévalence des agents infectieux évolue au cours d’une saison : on retrouve, par exemple, plus de virus en plein hiver, et une plus forte charge en cryptosporidies en fin de saison de vêlage. ● Bien que souvent perçus par les éleveurs comme l’origine du problème, les agents pathogènes ne représentent en réalité qu’un élément, pas toujours le plus important, de l’ensemble des facteurs explicatifs des diarrhées néonatales.

École Nationale Vétérinaire de Toulouse, F-31076 Toulouse 2Clinique vétérinaire des Mazets

MENER UNE INVESTIGATION COMPLÈTE ET RIGOUREUSE ● Lorsque les cas de diarrhées néonatales se multiplient dans un élevage, une investigation de l’ensemble des facteurs de risque devrait être conduite. Elle ne doit pas se restreindre à l’identification d’un ou de plusieurs agents pathogènes. Cette investigation devrait être programmée avec l’éleveur et ne devrait pas être réalisée dans l’urgence, par exemple au cours d’une visite pour perfuser des veaux malades. Elle devrait répondre à plusieurs objectifs : 1. confirmer le diagnostic, caractériser l’épidémie et vérifier que le traitement de première intention réalisé par l’éleveur soit adapté ; 2. cibler les agents causaux et évaluer les facteurs de risque ; 3. définir des actions à mettre en place : à court terme et plus long terme ; 4. définir des actions à mettre en place à court terme et plus long terme ; 5. communiquer son plan d’action (figure 1).

CONFIRMER LE DIAGNOSTIC, CARACTÉRISER LES CAS ET VÉRIFIER QUE LA THÉRAPIE EST ADAPTÉE 1. Confirmer le diagnostic

15400 Riom Es Montagnes

Objectif pédagogique

❚ Proposer une démarche claire à appliquer lors de multiplication brutale des cas de diarrhées néonatales en élevage. Essentiel

❚ L’utilisation de réfractomètres est un moyen simple, fiable et économique d’évaluer le transfert de l’immunité passive du veau et la qualité du colostrum. ❚ Lors de multiplications des cas de diarrhées, les différentes étapes de l’investigation sont de : 1. confirmer le diagnostic, caractériser l’épidémie, et vérifier que le traitement de première intention réalisé par l’éleveur soit adapté ; 2. cibler les agents causaux, et évaluer les facteurs de risque ; 3. définir des actions à mettre en place : à court terme et plus long terme ; 4. communiquer son plan d’action.

La première étape de toute investigation, les diarrhées néonatales n’étant pas une exception, est de définir ce que représente un cas. Il s’agit de confirmer que la diarrhée est bien la principale cause de morbidité / mortalité dans l’élevage, et notamment, que les veaux morts le sont bien à la suite d’une diarrhée, et non de toute autre cause (mortinatalité, omphalite, bronchopneumonie, etc).

RUMINANTS

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 10 / n°39 MARS 2018 - 113


52-60 Bâtiments d'élevage BAT2. qxp.qxp_Gabarit dossier ruminants 18/04/2018 19:52 Page52

les bâtiments d’élevage de demain

pour les vaches laitières : répondre aux enjeux de bien-être

Joop Lensink1 Hélène Leruste1 Elsa Vasseur2 1 ISA Lille, YNCREA Hauts de France équipe CASE (Comportement Animal et Systèmes d’Elevage), 48 boulevard Vauban, BP 41290, 59014 Lille cedex E-mail : joop.lensink@yncrea.fr 2 Université McGill, Chaire de recherche sur la vie durable des bovins laitiers, Département de sciences animales, Ste-Anne-de-Bellevue, QC, Canada H9X 3V9

Les bâtiments d’élevage d’aujourd’hui et de demain doivent faire face à plusieurs enjeux en matière de bien-être des vaches. Ceux-ci sont en grande partie liés à l’agrandissement de la taille des troupeaux, à l’automatisation de la traite, ainsi qu’à la modification de la disponibilité de fourrages (plus variable avec les changements climatiques), qui augmentent le temps passé en bâtiment par les animaux, et renforce ainsi le besoin de disposer d’un logement adéquat en matière de bien-être.

Objectifs pédagogiques ❚ Pouvoir accompagner et conseiller les éleveurs laitiers concernant l'amélioration de l'existant et les éventuels projets de construction. ❚ Présenter les différents problèmes de bien-être liés aux bâtiments chez les vaches laitières.

Essentiel

❚ Aucune obligation n’existe formellement pour un éleveur de vaches laitières sur, par exemple, les surfaces d’aire de vie à mettre à disposition des animaux. ❚ Les besoins vitaux des vaches laitières, soit physiologiques, physiques et comportementaux, doivent être respectés au maximum afin de ne pas compromettre leur bien-être et leurs performances de production et de reproduction.

RUMINANTS

L

es conditions de logement, et plus largement, les bâtiments d’élevage ont un impact direct sur le bien-être des animaux. Toutefois, aucune directive européenne n’encadre précisément les règles de logement des bovins laitiers. Seule la directive 98/58/CE sur la protection des animaux d’élevage s‘applique au logement des vaches laitières (par exemple : environnement sans risque de blessures, éviter la compétition lors de l’ingestion alimentaire), ainsi que la directive 2008/119/CE définissant les conditions minimales de logement pour les veaux [7, 8] (encadré 1). Cet article aborde les différents systèmes de logement existants pour les vaches laitières, les besoins des vaches qui doivent être respectés lorsqu’elles sont logées en bâtiment, les différents problèmes de bien-être liés aux conditions de logement et les enjeux pour l’avenir en matière de bien-être animal. LES GRANDS TYPES DE LOGEMENT

● Il existe actuellement trois grands types de logements pour les vaches laitières (VL) : ❚ Crédit Formation Continue : la stabulation entravée, les aires paillées et 0,05 CFC par article les logettes.

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 10 / n°39 124 - Mars 2018

52

Encadré 1 - À propos des directives sur le bien-être des animaux d’élevage ●

La directive 1998 stipule un ensemble de conditions concernant le bien-être des animaux d’élevage. Il s’agit, entre autres, de la gestion de la santé (par exemple, inspection, tenue de registres), du logement (par exemple, sans risque de blessures, gestion globale de l’ambiance), des conditions d’accès à la nourriture et l’eau (par exemple, fréquence d’alimentation, éviter la compétition à l’auge), ou des pratiques d’élevage (par exemple, éviter des mutilations). ● Des directives plus précises existent pour les porcs, volailles et les veaux, mais pas pour les vaches laitières. Ainsi, aucune obligation n’existe formellement pour un éleveur de vaches laitières sur, par exemple, les surfaces d’aire de vie à mettre à disposition des animaux. ➜ On se réfère alors souvent à des recommandations réalisées par différents instituts techniques ou organismes de recherche pour définir les conditions idéales pour les différents volets du bâtiment d’élevage.

La stabulation entravée ● La stabulation entravée, le plus ancien système, existe encore en France, dans environ 5 p. cent des élevages, essentiellement de petite taille (< 50 vaches laitières), et principalement en zone de montagne [19]. Dans ce type de logement, les vaches sont attachées avec une chaîne de cou, et réalisent ainsi l’ensemble de leurs activités (repos, alimentation etc) à la stalle. ● La surface de couchage est souvent équipée d’un tapis avec ou sans litière (par exemple : paille, copeaux de bois), ou de matelas, ou parfois la surface bétonnée est recouverte de paille en plus ou moins grande quantité. ● Les vaches sont à l’attache uniquement pendant la période hivernale, le zéro-pâturage étant inexistant dans ces systèmes contrairement à des régions comme le Québec au Canada. Certains pays (Suisse, Autriche, …) ont une réglementation sur les conditions d’attache spécifiant le nombre minimum de jours par an qu’une vache élevée en stabulation entravée doit passer au pâturage (par exemple : 90 jours en Autriche et en Suisse) [22].


61-64 Nutrition Betteraves fourragères BAT.qxp_Gabarit rubrique 17/04/2018 17:12 Page1

cas pratiques de nutrition étude de cas en alimentation des ruminants betteraves fourragères dans la ration de vaches laitières

Francis Enjalbert

École Nationale Vétérinaire de Toulouse BP 87614, 23, Chemin des Capelles 31076 Toulouse Cedex 3

La betterave fourragère est de plus en plus utilisée en élevage de ruminants. Souvent considérée comme un fourrage, son utilisation en est cependant très éloignée.

L

es betteraves fourragères connaissent actuellement un regain d’intérêt en élevage, tant dans un cadre de diversification des aliments, que dans un objectif de sécurisation des stocks. La productivité est en effet élevée, en général supérieure à 15 tonnes de matière sèche (MS) par hectare, et modérément affectée par une sécheresse. Leur utilisation doit cependant être raisonnée, tant en matière de quantité distribuée, que d’équilibre de la ration. Cette étude de cas présente un exemple d’incorporation de betteraves fourragères dans une ration complète en élevage laitier, et développe les intérêts et les limites de cet aliment. COMPOSITION ET VALEUR ALIMENTAIRE DES BETTERAVES

Les variétés de betteraves fourragères sont classées en deux grandes catégories : - pauvres en MS (environ 13 p. cent) ;

- ou riches en MS (18 à 20 p. cent), parfois appelées fourragères sucrières, car intermédiaires entre les betteraves fourragères et les betteraves sucrières. ● La composition chimique et la valeur alimentaire de ces deux types de variétés figurent dans le tableau 1. ● Pour les deux types, on remarque des compositions chimiques très voisines, caractérisées par une teneur très élevée en sucres (près des deux tiers de la MS), une teneur en protéines brutes proche de celles des céréales, et de très faibles teneurs en fibres et en minéraux, sauf le potassium. ● Malgré cette composition chimique qui fait de la betterave fourragère un concentré, ces racines sont affectées dans les tables Inra de valeurs d’encombrement, comme les fourrages. Contrairement au cas des fourrages, cet encombrement est lié à la teneur élevée en eau, qui limite l’ingestion, et non à un temps de séjour important dans le rumen, dû à la durée de digestion de fibres. Dans cette mesure, la valeur d’encombrement des betteraves riches en MS est nettement plus faible que celle des betteraves pauvres en MS, et elles sont plus largement utilisées en élevage. ● Les grandes lignes des modalités de culture et stockage sont décrites dans l’encadré. Il est préférable de nettoyer les betteraves avant distribution si elles sont sales.

Encadré - Culture et conservation des betteraves Comment les cultiver ●

Les betteraves sont semées au printemps, après la fin des gelées.

Le pH optimal du sol est compris entre 6,5 et 7, un chaulage doit donc être prévu en sol acide. ● La préparation du sol doit être fine en raison de la petite taille des graines. La couverture du sol ●

après levée est lente, si bien qu’un désherbage chimique ou mécanique est nécessaire pour éviter la dominance des adventices. ● La récolte se fait lorsque les betteraves sont arrivées à maturité, en novembre, visible au dessèchement des feuilles de la base du collet. Les betteraves se conservant bien dans le sol, il est préférable d’attendre une période de temps sec pour récolter, afin de limiter la présence de terre

sur les racines. Comment les stocker Les betteraves sont stockées entières en tas, aérés, et ne doivent pas fermenter : en cas de

fermentation, la présence inévitable de terre entraînerait des fermentations butyriques avec multiplication de ces bactéries et des risques pour la qualité du lait.

Objectif pédagogique

❚ Connaître, à travers un exemple, l’intérêt et les limites de l’utilisation de betteraves fourragères dans des rations pour vaches laitières.

Essentiel

❚ Les betteraves fourragères peuvent se substituer à des concentrés énergétiques dans les rations pour vaches laitières. ❚ Leur teneur en sucres élevée représente leur principale particularité nutritionnelle, et implique entre autres, une gestion du risque d’acidose.

La durée de conservation est de 4 à 6 mois. Quelle que soit leur teneur en MS, les betteraves sont susceptibles de geler en cours de stockage, ● ●

ce qui, après dégel, accroît les risques de pourriture.

➜ Des données plus précises peuvent être trouvées sur le site http://www.betterave-fourragere.org/

COMPRENDRE ET AGIR ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 10 / n°39 MARS 2018 - 133


65-69 Enjeux eco filière oeuf BAT V°.qxp_Gabarit rubrique 17/04/2018 18:23 Page65

enjeux économiques la filière “œuf de consommation” française : une mutation à marche forcée

ALISS UR1303, Université de Toulouse, INRA, ENVT École Nationale Vétérinaire de Toulouse BP 87614, 23, Chemin des Capelles 31076 Toulouse Cedex 3

Secteur méconnu et concernant un nombre limité d’opérateurs, la filière “œuf de consommation” fournit pourtant aux ménages, sous différentes formes, une source de protéines et de lipides économiques, présente dans pratiquement tous les foyers. Cet article dresse les grands traits de cette production ainsi que les mutations en cours et à venir, sous l’effet des mesures réglementaires et de l’évolution des attentes sociétales.

E

Objectifs pédagogiques z Connaître les principales caractéristiques de la filière œuf de la consommation. z Identifier les évolutions dans les modes de production. 1 Dans les systèmes alternatifs (hors œuf de poules au sol, code 2), les pondeuses ont accès à un parcours extérieur (photo P. Sans).

n 2016, la production française d’œufs s’est élevée à 873 milliers de tonnes, soit environ 14,3 milliards d’œufs, plaçant notre pays en position de leader dans l’Union européenne (tableau 1). Elle représente 13 p. cent de la production européenne et 1,2 p. cent de la production mondiale, dominée par la Chine [1]. ● En 2016, le taux d’auto-approvisionnement* est supérieur à 100 p. cent, ce qui traduit le fait, que la production excède les besoins de la consommation intérieure. La France contribue aux échanges intra-européens (et dans une moindre mesure au commerce mondial de l’œuf) avec deux situations contrastées : le solde des échanges

d’œufs en coquille en négatif en 2016 et 2017 (en volume et en valeur), en raison d’un accroissement des importations en provenance d’Espagne et de Pologne notamment. En revanche, bien que se dégradant entre 2016 et 2017, le solde des échanges d’ovoproduits* (œufs liquides ou séchés) reste positif [2, 3]. ● Le marché français est actuellement sous tension en raison d’une demande croissante d’œufs au sein de l’Union européenne et des conséquences du scandale sanitaire lié à la crise du Fipronil qui a touché un des leaders à l’exportation, les Pays-Bas [4]. La production ne pouvant immédiatement suivre cet accroissement de la demande, le prix moyen de l’œuf s’est envolé au second semestre de l’année 2017 (figure 1). NOTE

* Voir encadré définitions.

Tableau 1 - Les principaux pays producteurs d’œufs dans l’Union européenne [1] Production 2016 (milliards d’œufs*)

Taux d’autoapprovisionnement*

France

14,3

100-109%

Espagne

14,0

> 110%

Allemagne

13,3

< 80%

Italie

13,1

80-99%

Royaume-Uni

12,1

80-99%

10,1

> 110%

Pays ● ● ●

● ●

Pays-Bas

* sur la base de 16,4 œufs/ kg

Pierre Sans

Essentiel

z La France est le 1er producteur européen d’œufs de consommation, avec environ 14,3 milliards d’œufs.

z L’interprofession CNPO

(Comité National pour la Promotion del'Œuf) a construit, en mai 2017, un contrat sociétal d’avenir pour la filière : la principale mesure de ce dernier est un engagement à atteindre 50 p. cent de poules en systèmes alternatifs d'ici 2022, grâce à 500 M€ d'investissements.

COMPRENDRE ET AGIR z Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 10 / n°39 MARS 2018 - 137


70 Revue internationale ELSA 39 BAT.qxp_Revue internationale elsa 29 18/04/2018 21:30 Page70

revue internationale ÉMERGENCE D’UNE LIGNÉE DE MYCOPLASMA BOVIS ASSOCIÉE À UNE AUGMENTATION DU NOMBRE DE CAS DE MAMMITES SÉVÈRES chez les bovins ●

Mycoplasma bovis est l'un des principaux agents des mycoplasmoses bovines. Deux formes cliniques se distinguent selon l’âge des individus atteints : mammites chez les vaches adultes et pneumonie, arthrite otites ches les veaux. ● Alors qu’en France, M. bovis est majoritairement associé à des atteintes des jeunes, une augmentation des cas de mammites sévères à M. bovis est observée en Suisse, mais aussi en Autriche, et en Italie du Nord au milieu des années 2000. ● Les études de typage bactérien suggèrent une infection des animaux dès leur introduction et une colonisation ultérieure par une souche prédominante dans les troupeaux atteints. Dans cette étude de la diversité phylogénétique des isolats, les auteurs analysent 76 isolats de Suisse, d’Autriche, d’Allemagne et du Royaume-Uni par Multi Locus Sequence Typing (MLST).

Reproduction Objectif de l’étude

❚ Éclairer l'histoire et l'écologie de M. bovis afin de mieux comprendre l'épidémiologie des infections à M. bovis et l'apparition de mammites cliniques. u Vet Microbiol. 2016 Nov 30;196:63-66. A dominant lineage of Mycoplasma bovis is associated with an increased number of severe mastitis cases in cattle. Bürki S, Spergser J, Bodmer M, Pilo P.

Matériels et méthodes Faits marquants et commentaires

Après culture et lyse de 76 isolats de M. bovis d'Autriche, d'Allemagne, de Suisse et du Royaume-Uni, et la souche type PG45 isolée aux États-Unis, un typage moléculaire par comparaison de la séquence de six gènes a été réalisé selon la méthode MLST développée par Register et coll en 2015. ● Grâce à la base de données MLST (www.pubmlst.org/mbovis/), un profil MLST (ST) a été attribué à chaque isolat. Les nouveaux profils ST décrits ont été soumis à la base de données pour attribution d'un nouveau ST. ● Les séquences nucléotidiques concaténées ont été utilisées pour reconstruire un arbre phylogénétique avec le programme MEGA6 (algorithme du maximum de vraisemblance, 1000 bootstraps, modèle de substitution de Kimura). ● Une analyse de type arbre couvrant minimum à l’aide du programme BioNumerics a été réalisée avec les données MLST des 76 isolats de l’étude, et 94 isolats de M. bovis présents dans les bases de données MLST.

Une nouvelle lignée de M. bovis circule à la frontière Est de l'Europe occidentale. ● Cette lignée est associée à une augmentation des cas de mammites cliniques. ● Cette lignée n'est pas la lignée prédominante actuellement en France. ➜ Si à ce jour, peu de mammites à M. bovis sont détectées en France, notons que la recherche des mycoplasmes sur lait de bovin n’est pas une pratique courante. Les observations faites dans ces pays frontaliers devraient peut-être nous encourager à étendre les analyses bactériologiques aux mycoplasmes plus fréquemment. ●

Synthèse par Xavier Nouvel, Département Élevage et Produits, Santé Publique Vétérinaire, Pathologie de la Reproduction, École Nationale Vétérinaire de Toulouse.

Résultats ●

L'arbre phylogénétique des séquences des 76 isolats de cette étude permet de distinguer deux lignées, séparant les isolats recueillis avant 2007 qualifiés d’isolats anciens, et ceux recueillis après 2007 (isolats nouveaux ou récents). Les nouveaux iso-

disponible sur www.neva.fr

REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 10 / n°39 142 - Mars 2018

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lats autrichiens, allemands et suisses appartiennent aux ST5, ST33, ST34 et ST36-40, alors que les isolats suisses anciens sont de ST17 et ST35. Huit nouveaux ST (ST33-40) ont été décrits. ● L’analyse de type arbre couvrant minimum les 76 isolats de l’étude additionnés aux 94 isolats de M. bovis de la base de données MLST révèle la présence de six complexes clonaux (CC1-CC6). ● Les 76 isolats nouvellement caractérisés sont regroupés dans les complexes clonaux CC1, CC4 et CC5. Le CC1 regroupe 62 d'entre eux, tous collectés après 2007 en Suisse, en Allemagne ou en Autriche. Parmi ces 62 isolats récents CC1, 40 ont été isolés du lait ou de la glande mammaire, 21 du poumon ou des cavités nasales et un de liquide synovial. Les isolats anciens se retrouvent uniquement dans les CC4 et CC5 (CC4 : une unique souche, isolée au Royaume-Uni avant 2007, CC5 : 14 isolats recueillis avant 2007). Conclusion ● Les résultats de cette étude indiquent que l'apparition de cas de mammite clinique sévère à M. bovis à l’Est de l'Europe occidentale est associée à une modification des isolats en circulation qui s'est produite en 2007. Ce modèle est similaire aux observations faites en Israël, où un changement des clones circulants associé à une augmentation des cas de mammites cliniques associées à M. bovis a été constatée en 2008 après de rares isolements de M. bovis du lait dans le passé. ● Parallèlement en France, l'apparition d'un nouveau sous-type dominant dans la population bovine a été détectée. Cependant, la situation semble différente puisque ce ST émergeant (ST18 selon le schéma MLST de Register) n'a été associé qu'à des cas de pneumonie chez le veau, et aucune augmentation du nombre de cas de mammites à M. bovis n'a été enregistrée. ● Ces résultats démontrent les apports d'un suivi épidémiologique moléculaire des isolats pour l’explication et l’éventuelle prévision de l'apparition de nouvelles manifestations cliniques. Des données expérimentales seraient toutefois nécessaires pour confirmer ces hypothèses et comprendre les mécanismes moléculaires conduisant aux changements observés dans l’expression des affections dues à M. bovis. r


71-73 Test clinique R 39 BAT.qxp_gabarit NPE âne 17/04/2018 16:56 Page71

test clinique

observation originale

les réponses

vulvites ulcératives sur des brebis

avec mise en évidence de Mycoplasma bovigenitalium et d’OvH-2 1 Quelle peut être l’étiologie des lésions observées ? ● Chez les brebis, les causes de vulvites classiquement décrites sont des mycoplasmes, ou des uréaplasmes, des bactéries diphtéroïdes productrices d’uréases comme Corynebacterium renale, des parapoxvirus à transmission vénérienne (ORF vénérien, a priori distinct de l'ecthyma contagieux) qui peuvent revêtir un caractère zoonotique. ● Des cas sans étiologie infectieuse identifiée (bien que recherchée), et sans reproductibilité des signes cliniques par inoculation de tissus lésés sont aussi rapportés. ● Des facteurs alimentaires peuvent intervenir, comme un régime à haut niveau en protéines, la présence d’œstrogènes et/ou de mycotoxines dans la ration, une eau de boisson alcaline [1]. ● L’implication de virus de la famille des Herpès, bien connue chez d’autres espèces, notamment chez les bovins avec une expression génitale de la rhinotrachéite infectieuse bovine IBR (IPV, BHV-1), est peu décrite chez la brebis, même si une implication du virus du coryza gangréneux (aussi appelé fièvre catarrhale maligne) a pu parfois être envisagée (OvH-2) [6]. 2 Quelle conduite préconisez-vous : quelles investigations, quel traitement ? ● Idéalement, les animaux atteints doivent être séparés du reste du troupeau. Les vulvites sont fréquemment associées à des balanoposthites. Pour prévenir une transmission vénérienne, il est ainsi conseillé d'éviter autant que possible le contact du lot atteint avec les béliers. Toutefois, il est difficile d’interdire l’introduction des béliers pour couvrir les retours en chaleurs après insémination car cela aurait des répercussions sur la réussite de reproduction (donc sur la production). Une surveillance de ces mâles, et une utilisation précautionneuse sur d’autres lots doivent être envisagées. ● L'évolution en flambée épidémique après synchronisation peut orienter vers la circulation d’une virose. La synchronisation des

Xavier Nouvel1,2 Marie-Claude Hygonenq2 Cécile Caubet2 Gilles Meyer2 Stéphane Bertagnoli 2 Xavier Berthelot1,2 Corinne Novella3 1. Pathologie

de la reproduction, ENVT, F-31076 Toulouse 2 Unité Mixte de Recherche 1225 “Intercations Hôtes – Agents pathogènes” IHAP, Université de Toulouse, INRA, ENVT 3 Centre départemental de l’élevage ovin des Pyrénées-Atlantiques Route Musculdy, 64130 Ordiarp

Encadré 1 - Évolution lésionnelle Dans cet élevage, l’évolution lésionnelle observée a été la suivante : ➜ Stade 1

Muqueuse vulvaire enflammée avec un léger œdème et présence de croûtelles à la jonction cutanéo-muqueuse ➜ Stade 2

Apparition de quelques vésicules blanchâtres devenant coalescentes, mais restant de petite taille (1 - 2 mm de diamètre maximum)

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➜ Stade 3

Inflammation de plus en plus marquée avec œdème vulvaire très prononcé, croûtes à la jonction peau-muqueuse, muqueuse très rouge d’aspect rugueux, comme passé au papier émeri ; présence de flammèches purulentes, plus ou moins adhérentes à la muqueuse ➜ Stade 4

Nécroses et ulcérations localisées, présence de sang, et pus épais assez abondant jaunâtre ➜ Stade 5 Cicatrisation des ulcères, régression spontanée en quelques jours.

1

Œdème et rougeur vulvaire marqués : aspect des lésions débutantes (stade lésionnel 1) (photo C. Novella, CDEO).

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 10 / n°39 MARS 2018 - 143


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- L’évolution de la conso et de l’usage des ant chez les bovi ns et les petits ruminant - Évolutions de l’antibio chez les rum inants - La surveillan ce de la résistanc épidém en santé publ e - La méthodol ique ogie d’ét de la sensibilit aux antibiotiq é ues par diffusion - Fluoroquinoloet par d nes et céphalosp orines de 3 et 4 génération des molécule s récent identifiées comme cri - Traitements collectifs lors de bron chopneu infectieuse bovine : faut-il enco re les utili è

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