DOSSIER : REPRODUCTION CHEZ LES ÉQUIDÉS
Couv NPE 44.qxp_Couverture NPE 27 22/01/2018 11:47 Page1
Volume 12
N°44 NOVEMBRE 2017 revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CFCV (Comité de formation continue vétérinaire)
indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)
• Veterinary Bulletin (CAB International)
• CAB Abstracts Database
REPRODUCTION CHEZ LES ÉQUIDÉS : MISES AU POINT ET NOUVEAUTÉS
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine - N°44 - NOVEMBRE 2017
- Maîtrise hormonale de l’œstrus chez la jument - Fiches - Maîtrise de l’anœstrus saisonnier - Actualités sur l’induction de l’ovulation - Conduite à tenir face à un hyperœstrus - Des effets indésirables des prostaglandines ?
DOSSIER : REPRODUCTION chez les équidés : mises au point et nouveautés De l’échographie devenue un outil indispensable en gynécologie à la cytométrie qui pourrait révolutionner la gestion des étalons : voici des mises au point sur les dernières avancées pratiques issues de la recherche ...
FMCvét
formation médicale continue vétérinaire
- Revue de presse internationale: notre sélection en Locomoteur/Chirurgie - Chirurgie Ophtalmologie - Thérapeutique/Respiratoire Respiratoire - Médecine interne/Épidémiologie
www.neva.fr
- Test clinique - Une jument de 9 ans toujours gravide
- Comment diagnostiquer, suivre et gérer des gestations gémellaires - Évaluation de la qualité du sperme de l’étalon - La suppression de l’œstrus chez la jument athlète et contraception de la jument réformée
Rubriques - Études cliniques - Gestion de la reproduction des juments dans le cadre d'une clientèle équine du Sud-Ouest de la France - Performances de reproduction des juments en suivi dans une clientèle équine - Synthèse - Myélographie cervicale sous anesthésie générale : effets indésirables
Pub Coll Equine janvier 2018 ss ane rose.qxp_Pub NPE je complète ma collection +HS 2011 19/01/2018 21:02 Page1
gestes et gestion
N°21 FÉVRIER 2010 Volume 6
N°22 JUIN 2010
agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC (Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)
indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)
• Veterinary Bulletin (CAB International)
• CAB Abstracts Database
revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC
FIÈVRE (Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire) D’ORIGINE indexée dans À DÉTERMINER les bases de données : chez les équidés
• Index Veterinarius (CAB International)
- Conduite à tenir face • Veterinary Bulletin à une fièvre d’évolution (CAB International) chronique apparemment • CAB Abstracts Database isolée chez le cheval adulte - Conduite à tenir face à une fièvre aiguë isolée : approche pratique - Comment interpréter et - Le moment de l'insémination artificielle gérer une modificaiton ou l'insémination artificielle de la température corporelle du cheval post-ovulation pendant la période - Comment préparer péri-opératoire des doses de semence : - Attitude du praticien face - 1. Pour une insémination à une hyperthermie : en frais résultats d’une enquête 2. Pour une insémination épidémiologique - Observation clinique - en sperme réfrigéré sur place
MISE À LA REPRODUCTION
DOSSIER : FIÈVRE
q
LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire
Volume 6
revue de formation à comité de lecture
D’ORIGINE À DÉTERMINER
Herpèsvirus et fièvre isolée chez le cheval
DOSSIER :
chez les équidés
Face à une fièvre d’origine à déterminer, il est indispensable de présenter une stratégie au propriétaire, en fonction du contexte médical et économique, des qualités du cheval, de son statut physiologique, des échéances sportives et du climat de confiance ...
LA MISE
À LA REPRODUCTION chez les équidés
FMCvét
Pour proposer le bon conseil et appliquer formation médicale continue vétérinaire la bonne technique, il est utile de bien connaître - Revue d’inséminations, thématique des articles parus à l’étranger toutes les techniques - Un mise panorama des :meilleurs articles d’équine et le cadre de leur en œuvre de l’insémination parus revues internationales classique à la mise en dans placeles plus sophistiquée, en passant par les mini-doses, l’insémination profonde, ...
Âne - Particularités de l’hyperthermie et de la fièvre d’origine à déterminer chez l’âne
Rubriques - Observation clinique -
- 3. Comment gérer les doses d’insémination - Les inséminations en minidoses : quoi en penser ? - La conduite et l’hygiène de la saillie en main chez la jument - Les accidents lors de la saillie chez l’étalon et chez la jument
Âne
Une dent incluse chez un cheval de 4 ans - La conduite et l'hygiène - Gestes et techniques de la saillie chez l'âne - Comment réaliser un pansement pour la face solaire du pied - Comment réaliser : - Comment réaliser - 1. une insémination une injection intraveineuse sous garrot artificielle classique - L’administration - 2. une insémination loco- régionale artificielle profonde d’un antibiotique - 3. une insémination sous vidéoendoscopie
Rubriques
FMCvét
formation médicale continue vétérinaire
- Revue thématique des articles parus à l’étranger - Un panorama des meilleurs articles d’équine parus dans les revues internationales
- Réglementation La responsabilité civile professionnelle - Exigences sanitaires des règlements de “studsbooks“ chez les juments - Management - Installer et développer une activité de mise en place de semence
Je complète ma collection
❒ N°1* : Le jetage
❒ N°2 : Les défauts d’aplomb ❒ N°3 : La fin de la gestation ❒ N°4 : Les plaies aiguës
❒ N°5 : Syndrome grippal
❒ N°6 : Douleurs chroniques du pied
équine
❒ N°7 : Le peripartum
❒ N°8 : Les diarrhées aiguës
❒ N°9 : L’inflammation oculaire
❒ N°10 : La contre-performancel
9
9
9
9
99
99
❒ N°11* : Le poulain
❒ N°12* : Les traitements de l’arthrose
99
Volume 11
❒ N°14* : L’étalon
ation revue de form ur à comité de lect
dans chaque numéro
délivrer agréée pour formatio des crédits de CFCV le continue parion continue (Comité de format vétérinaire)
indexée dans nées don les bases de
un dossier spécial équidés
narius • Index Veteri tional) (CAB Interna
Bulletin • Veterinary International)
(CAB cts Database • CAB Abstra
NCE LA RÉSISTA AUX THIQU ANTHELMIN ÉQUIDÉ LES CHEZ
es uidés elminthiques chez les nématod he à suivre chez lelieuxsdeéq aux anth xion sur la marc ... la résistance ents de réfle ance Un bel état des des Équidés et des élém omènes de résist stifs ce des phén parasites dige par l’émergen le défi posé pour relever
FMCvét médicale continue
www.neva.fr
✁
vétérinaire
formation e internationale: - Revue de pressen Anesthésie, Chirurgie, érologie, notre sélection erie, Gastro-ent itologie, Imag Digestif, Paras Pharmacologie, Néonatalogie, Thérapeutique un poulain Respiratoire, toux sèche chez Une ue - Test cliniq
1er
❒ N°19* : Les anémies
❒ N°20* : Les fractures
faciles à lire et pédagogiques
Rubriques
n clinique - Observatio o cyathostom Un foyer de un haras larvaire dans - Les examens - Diagnostic s complémentaire ie en parasitolog lyse - Analyse - L’ana coproscopique és : chez les équid des comptag répétabilité gles par d’œufs de stron de McMaster la méthode évaluer la prati - Synthèse anesthésie courante en enquête équine : une internationale
❒ N°16* : Les dermatoses prurigineuses
❒ N°18* : Le suivi des chaleurs
des rubriques
- Les protocoles tion des équ de vermifuga ai mesures sanit - Place des ues d’élevag et des pratiq ammes dans les progr durable de contrôle itai paras s des infestation équidés digestives des s - Les perspective adjuvan que de thérapeuti s ou alternative on pour la gesti parasites des nématodes
❒ N°15* : Les troubles de la démarche ❒ N°17* : La fourbure
pratique et illustré
sista de la ré - État des lieux hiques aux anthelmint todes chez les néma des équidés sista ré la de - La détection hiques aux anthelmint todes chez les néma
UES LA RÉSIST ELMINTHIQ AUX ANTH
l
❒ N°13 : Les ictères chez les équidés adultes
N°38 NOVEMBRE 2015
: DOSSIEAR NCE
➜ Prix éditoria
❒ N°21* : Fièvre d’origine indéterminée ❒ N°22* : Mise à la reproduction
FMCvét avec une synthèse des meilleurs articles
❒ N°23 : Les coliques aiguës d’origine digestive
de la presse internationale
❒ N°26 : Les affections urinaires
❒ N°24 : Les dysphagies
❒ N°25 : Les affections tendineuses et ligamentaires ❒ N°27 : Les affections tendineuses et ligamentaires : options thérapeutiques
Prix éditorial 2016
Chirurgie en dentisterie
❒ N°28 : Les dorsalgies
BON DE COMMANDE Je souhaite recevoir les numéros déjà parus : Praticiens et étudiants ❏ 6 numéros : 180 € (3,70 € TVA) ❏ 5 numéros : 152 € (3,13 € TVA) ❏ 4 numéros : 124 € (2,55 € TVA) ❏ 3 numéros : 96 € (1,97 € TVA) ❏ 2 numéros : 65 € (1,34 € TVA) ❏ 1 numéro : 33 € (0,68 € TVA)
>
> *Étudiant : > *Étudiant : > *Étudiant : > *Étudiant : > *Étudiant : > *Étudiant :
123 € 105 € 86 € 66 € 45 € 23 €
❒ N°29 : Les diarrhées chroniques
Réf.NPe44
Voir la liste ci-contre
Ville
Prénom
Pays
Adresse
Tél.
Pour institution ou pour 7 N° ou plus, nous consulter
* Port France (dont Dom) : + 1 € par N° + 2 € par Hors-série Tom : + 1,5 € par N° + 3 € par Hors-série U.E. : + 2 € par N° Étranger hors U.E. : nous consulter
Port : - France (dont Dom) : + 1 € par N°+ 2 € par Hors-série - Tom : + 1,5 € par N°+ 3 € par Hors-série - U.E. : + 2 € par N° - Étranger hors U.E : nous consulter
❒ N°35 : Le jarret
❒ N°36 : L’antibiothérapie
❒ N°37 : La chirurgie debout
➜ Prix éditoria
❒ N°38 : La résistance aux anthelminthiques
l
❒ N°39 : Les affections cardiaques et leur diagnostic ❒ N°40 : L’ostéopathie
❒ N°41: Médecine du sport et performance
❒ N°42 : Les affections dentaires chez les équidés
❒ N°43 : Les affections maxillo-faciales chez les équidés
Courriel Code postal
❒ N°32 : Les affections sinusales
À partir du N° 36 (par numéro) : ❒ N°34 : Les affections neurologiques 58 € (1,19 € TVA) > Étudiant : 30 €
❏ Les troubles liés au vieillissement des équidés : 68 € 65 € > *Étudiant : 51 € ❏ La néonatalogie des équidés : 68 € 65 € > *Étudiant : 51 € ❏ Les maladies infectieuses des équidés : 73 € 68 € > *Étudiant : 51 € ❏ Diagnostic et examens complémentaires : 83 € 75 € > *Étudiant : 51 € Nom
❒ N°31 : Actualités en maladies infectieuses
Du N° 22 au N° 35 compris (par numéro) : > Étudiant : 28 € ❒ N°33 : Antibiothérapie et antibiorésistance 42 € (0,86 € TVA)
*Étudiant : avec copie carte ENV / fac vét
Je désire commander les HORS-SÉRIE :
l ➜ Prix éditoria ❒ N°30 : Morts subites et morts inattendues
Je règle par : ❏ Chèque : ❏ Virement :
Hors-séries :
IBAN : FR76 1820 6000 5942 9013 4300 156 BIC : AGRIFRPP882
❒ La néonatalogie des équidés
à retourner accompagné de votre règlement à l’ordre de NÉVA à : NÉVA - Nouvelles Éditions Vétérinaires et Alimentaires Europarc 15, rue Le Corbusier - 94035 CRÉTEIL CEDEX - France tél : +33 1 41 94 51 51 - fax : +33 1 41 94 51 52 - courriel : neva@neva.fr - www.neva.fr
❒ Les troubles liés au vieillissement des équidés ❒ Les maladies infectieuses des équidés
❒ Diagnostic et examens complémentaires
*Tarif praticiens
pour tous
sommaire NPE44 20.qxp_Sommaire NPE 21 19/01/2018 20:18 Page3
sommaire Plus d’informations sur www.neva.fr
4 5
REPRODUCTION chez les équidés : mises au point et nouveautés
CHEVAL ET ÉQUIDÉS Dossier : Reproduction chez les équidés : mises au point et nouveautés - Maîtrise hormonale de l’œstrus chez la jument Jean-François Bruyas - Fiche - Maîtrise de l’anœstrus saisonnier Jean-François Bruyas - Fiche - Actualités sur l’induction de l’ovulation chez la jument Jean-François Bruyas, Laure Normandin, Fanny Huiban - Conduite à tenir face à un hyperœstrus chez la jument Jean-François Bruyas - Fiche - Des effets indésirables des prostaglandines ? Jean-François Bruyas - Comment diagnostiquer, suivre et gérer des gestations gémellaires chez la jument Ingrid Vagner - Évaluation de la qualité du sperme de l’étalon Isabelle Barrier-Battut - La suppression de l’œstrus chez la jument athlète et contraception de la jument réformée Jean-François Bruyas, Peter Daels
N°44 DOSSIER SPÉCIAL
Test clinique - Une jument de 9 ans toujours vide Marine Schott, Aurélie Allard Éditorial Aurélie Allard
Volume 12
6 13 15 18 22
24 29
36
RUBRIQUES - Étude clinique - Gestion de la reproduction des juments dans le cadre d'une clientèle équine du Sud-Ouest de la France Pauline Casenave, Isabelle Gaudry, Xavier Berthelot, Nicole Picard-Hagen - Étude clinique - Performances de reproduction des juments en suivi dans le cadre d'une clientèle équine du Sud-Ouest de la France Pauline Casenave, Isabelle Gaudry, Xavier Berthelot, Nicole Picard-Hagen - Synthèse - Myélographie cervicale sous anesthésie générale : effets indésirables chez les chevaux Pascale Dussaud
45
53
revue de formation à comité de lecture indexée dans les bases de données :
59
REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE
• Index Veterinarius
Rubrique dirigée par Jean-Luc Cadoré, Jean-Philippe Germain - Un panorama des meilleurs articles d’équine : notre sélection par
(CAB International)
• Veterinary Bulletin
Anaëlle Barandiaran, Pauline Venture, Paul Camdeborde, Roxane Jouve,
(CAB International)
• CAB Abstracts Database
Lauriane Lucas, Mathilde Royer - Locomoteur/Chirurgie - Traitement d’une bursite naviculaire contaminée ou septique : bilan de 19 cas (2002-2016) de chevaux ayant subi une bursotomie naviculaire - Chirurgie - Évaluation de l’intestin grêle par laparoscopie sur cheval debout : technique et effets - Ophtalmologie - Glaucome avec un détachement de la membrane de Descemet chez cinq chevaux - Thérapeutique / Respiratoire - Biodisponibilité et tolérance de la dexaméthasone phosphate de sodium chez les chevaux adultes - Respiratoire - Pleuropneumonie septique : facteurs associés à la survie chez 97 chevaux atteints - Médecine interne / Épidémiologie - Évaluation de la capacité des propriétaires de chevaux à reconnaître la fourbure
Test clinique - les réponses Tests de formation continue - les réponses Observations et résultats originaux
agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CFCV (Comité de formation continue vétérinaire)
CHEVAL RUBRIQUE
64
REVUE INTERNATIONALE
3
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 12 / n°44 NOVEMBRE 2017 - 63
Test clinique Q NPE44 corr aut 19-01-18.qxp_PP 4 Test clinique Q 19/01/2018 13:04 Page1
NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 courriel : neva@neva.fr
Conseil scientifique Gilles Bourdoiseau (VetAgro Sup) Marc Gogny (E.N.V.A.) Jean-François Bruyas (Oniris) Jean-Luc Cadoré (VetAgro Sup) Stephan Zientara (Anses Christophe Hugnet (praticien)
Rédacteurs en chef scientifiques Eddy Cauvin (praticien) Mathieu Lenormand (praticien) Sophie Pradier (E.N.V.T.)
Comité de rédaction Vincent Boureau (Comportement, praticien) Jean-Claude Desfontis (Physiologie et thérapeutique, Oniris) Louis-Marie Desmaizières (Médecine, chirurgie, praticien) Aude Ferran (Physiologie et thérapeutique, E.N.V.T.), Jean-Yves Gauchot (Médecine, dentisterie, praticien), Jean-Philippe Germain (Médecine, chirurgie, praticien) Jacques Guillot (Parasitologie, E.N.V.A.) Laetitia Jaillardon (Biologie- biochimie, Oniris) Céline Mespoulhès-Rivière (Chirurgie, E.N.V.A.) Nathalie Priymenko (Alimentation - nutrition, E.N.V.T.) Monika Gangl (Médecine interne, VetAgro Sup) Jean-Marc Person (Immunologie) Didier Pin (Dermatologie, VetAgro Sup) Caroline Prouillac (Pharmacie - Toxicologie VetagroSup) Xavier Pineau (Pharmaco-Toxicologie, VetAgro Sup) Benoît Rannou (Biologie clinique, VetAgro Sup) Alain Régnier (Ophtalmologie, E.N.V.T.) Fabien Relave (Chirurgie, praticien) Mickaël Robert (Chirurgie, Afrique du sud) Fabrice Rossignol (Chirurgie, praticien) Renaud Tissier (Pharmaco-Toxicologie, E.N.V.A.) François Valon (Médecine interne, praticien) Rédaction - Secrétariat de rédaction Clara Dagonia Gestion des abonnements et comptabilité Marie Glussot Publicité : Maryvonne Barbaray NÉVA - Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 Courriel neva@neva.fr
Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Revue membre du SPEPS (syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé) Prix du numéro : Praticiens : 58 € T.T.C. UE : 61 € Institutions, bibliothèques et admin : sur devis . SARL au capital de 7622 €
une jument de 9 ans toujours vide Marine Schott1 Aurélie Allard2
disponible sur www.neva.fr
1École
E
n fin de saison 2017, une jument Quarter Horse de 9 ans est référée pour insémination (IA) en sperme réfrigéré transporté. Non saillie en 2015 après la naissance de son 3e poulain, elle a été inséminée sur trois cycles successifs sans succès avec du sperme congelé en 2016. l Le 10/07/17, la jument est vue pour la première fois et l’examen gynécologique révèle :
- une bonne conformation vulvaire ; - l’échographie transrectale montre que la jument est en chaleur avec un œdème utérin modéré, un follicule de 31 mm dans l’ovaire gauche, de petits follicules dans l’ovaire droit. Le suivi gynécologique de la jument est rapporté dans le tableau 1. l Des examens complémentaires sont réalisés ce même jour : un écouvillon intrautérin pour examen bactériologique envoyé
Tableau 1 - Suivi gynécologique de la jument Date
Ovaire gauche
Ovaire droit
Liquide utérin
Commentaires
10/07
Follicule 31 mm
Follicules < 20 mm
1-2
Aucun
Prélèvements pour examen bactériologique et cytologique
+
11/07
Follicule 35 mm
Follicules < 20 mm
+
5
1 cm anéchogène
hCG 1500 UI en IV + commande semence
12/07 10 h
Follicule 35 mm
Follicules < 20 mm
+
2
0,5 cm anéchogène
IA (500x106 de spermatozoïdes, mobilité totale 40 p. cent)
12/07 16 h
Follicule 35 mm
Follicules < 20 mm
+
5
2 cm échogène
Photo 1
13/07 Matin
Corps jaune
Follicules < 20 mm
+
5
0,5 cm anéchogène
Ovulation
Col
Œdème utérin
comité de lecture
Siège social : Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 0422 T 86 321 I.S.S.N. 1767-5081 Impression : IMB -Imprimerie moderne de Bayeux Z.I - 7, rue de la Résistance 14400 Bayeux
Les contenus du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine sont protégés par la législation sur le droit d’auteur. Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon (loi du 11 mars 1957). Les “copies ou reproductions sont strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destiné à une utilisation collective (...)”. Le non respect de la législation constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et 429 du Code pénal.
4
vétérinaire à VetAgro Sup
campus vétérinaire de Lyon, filière équine pure 213 rue du merle 71250 Cluny
Col : (+) pour ouvert et (–) pour fermé Œdème : échelle de 0 (absent) à 5 (très sévère)
Associés : M. Barbaray-Savey, H., M., A. Savey
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 12 / n°44 64 - NOVEMBRE 2017
test clinique
Aurélie Allard, François Auzas, Isabelle Barrier-Battut, Agnès Benamou, Philippe Benoit, Géraldine Blanchard, Sarah Buisson, Christian Bussy, Luc Chabanne, Ahmed Chabchoub (Tunis), Élodie Chollet, Undine Christman (USA), Pierre Chuit (Suisse), Matthieu Cousty, Julie Dauvillier, Florent David (Irlande), Isabelle Desjardins, Lucile Martin-Dumon, Guillaume Fortier, Aude Giraudet, Xavier Gluntz,
Sigrid Grulke (Liège), Aymeric Hans, Martine Kammerer, Élodie Lallemand, Claire Laugier, Jean-Pierre Lavoie (Canada), Serge Lenormand, Bertrand Losson (Liège), Pierre-François Mazeaud, Sarah Ménager, Ève Mourier, Roland Perrin, Valérie Picandet, Cyrille Piccot-Crézollet, Karine Portier, Abdelmalek Sghiri (Maroc), Morgane Schambourg, Tilman Simon (Allemagne), Christopher Stockwell, Ahmed Tibary (USA), Denis Verwilghen (Danemark)
au laboratoire et une cytologie utérine (cytobrosse) interprétée sur place. La cytologie révèle deux polynucléraires neutrophiles pour 10 champs (G x 400). Les résultats de bactériologie indiquent la présence de très nombreuses souches d’Escherichia coli et un antibiogramme est associé (tableau 2) (cf voir p. 64). 1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? 2 Comment interpréter les examens complémentaires ? 3 Quel traitement mettre en place ? Réponses à ce test page 64
Je m’abonne en p. 66 et découvrez les offres spéciales et les offres parrainage sur www.neva.fr
Éditorial NPE 44.qxp_gabarit edito 19/01/2018 13:30 Page5
éditorial De l’échographie devenue un outil indispensable en gynécologie à la cytométrie qui pourrait révolutionner la gestion des étalons ...
L
es années 1980 furent une époque charnière dans l’histoire de la reproduction équine en France grâce à la mise au point de nouvelles techniques développées par les chercheurs de l’Inra* de Nouzilly et des Haras Nationaux (aujourd’hui IFCE**). Ils ont adapté à l’espèce équine le savoir-faire déjà existant en reproduction bovine comme l’insémination artificielle et l’échographie de l’appareil génital. L’insémination artificielle, en plus de limiter les risques sanitaires et de supprimer les risques de “coups et blessures” par rapport à une saillie, facilite la dissémination de l’information génétique grâce au transport de semence réfrigérée ou congelée à travers la France, et hors de nos frontières. Ceci est un vrai plus pour le progrès génétique ! Aujourd’hui, presque 40 ans plus tard, le suivi gynécologique par échographie est devenu un outil indispensable dans la gestion de la mise à la reproduction des poulinières aussi bien pendant l’œstrus que pendant la gestation.
Aurélie Allard 13 rue du merle 71250 Cluny
Avec l’abondance de l’information disponible sur Internet, toutefois non validée, les vétérinaires sont confrontés aux questions de plus en plus précises des éleveurs et des propriétaires de chevaux. C’est notamment le cas de la contraception, chez la jument et l’étalon, quand les ardeurs sexuelles de leur monture les rendent difficiles à gérer. Différentes méthodes de suppression des chaleurs sont décrites et passées au peigne fin dans un article complet de Jean François Bruyas qui présente les avantages, les inconvénients et les pourcentages de succès de chacune. En particulier, dans le cas de la jument “pisseuse”, l’examen gynécologique doit être complété d’un examen orthopédique complet car il révèle souvent une douleur musculo-squelettique à l’origine de la gêne. Mais, il n’y a pas encore de recette miracle et il convient de garder à l’esprit que certains traitements représentent des infractions à la réglementation en matière de lutte contre le dopage, en course principalement. L’estimation de la fertilité basée sur les paramètres séminaux de l’étalon est difficile. Il existe toujours un étalon présentant des paramètres de mobilité, de viabilité, et de morphologie acceptables mais avec lequel les juments restent vides, ou cet autre étalon qui a une bonne fertilité mais une semence de qualité médiocre. C’est l’étude des organites du spermatozoïde (acrosome, mitochondries, membrane plasmique) et l’évaluation de l’oxydation cellulaire et de la détérioration de l’ADN grâce à la cytométrie qui a permis de mieux comprendre certaines causes d’infertilité. Les recherches menées, entre autres, par Isabelle Barrier-Battut au sein de l’IFCE ont permis d’établir des algorithmes de prédiction de la fertilité des étalons grâce à l’utilisation de sondes fluorescentes précises et la cytométrie. Il y a 15 ans, le premier cytomètre que j’ai connu à l’Inra de Nouzilly prenait une pièce à lui seul. Aujourd’hui, les cytomètres tiennent sur une paillasse et demain, ils seront probablement utilisables sur le terrain. Tout comme le suivi gynécologique par échographie qui a amélioré la gestion des poulinières, il se pourrait que la cytométrie révolutionne la gestion des étalons.
disponible sur www.neva.fr
C
e dossier spécial du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine sur la reproduction des équidés permettra aux praticiens d’une part, de consolider leurs connaissances en reproduction équine et d’autre part, d’être informés des dernières avancées issues de la recherche par des experts. Bonne lecture à toutes et à tous. ❒ NOTES * Institut National de la Recherche Agronomique **Institut Français du Cheval et de l’Équitation
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
5
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 12 / n°44 NOVEMBRE 2017 - 65
6-12 Maîtrise hormonale de l’oestrus BAT.qxp_gabarit rubrique NPE 19/01/2018 17:32 Page6
maîtrise hormonale de l’œstrus
Jean-François Bruyas
chez la jument
Prof. Agrégé, PhD, Dipl. ECAR Unité pédagogique Biotechnologies et Pathologie de la Reproduction ONIRIS, Site de la Chantrerie CS 40706 44307 Nantes Cedex 03
Gérer la mise à la reproduction des juments nécessite le plus souvent un suivi étroit du cycle œstral, avec de nombreux examens gynécologiques et des échographies ovariennes. Induire l’ovulation est un 1er outil pour alléger ce suivi*. Cet article envisage les autres possibilités de maîtriser le cycle : en particulier, est-il envisageable de programmer le moment de l’insémination, grâce à des traitements hormonaux de synchronisation des cycles, comme chez les bovins ?
Objectifs pédagogiques
❚ Être capable de choisir de manière raisonnée le protocole le plus adapté pour induire un œstrus, selon les indications et le contexte de cette induction. ❚ Être en mesure d’adapter le suivi génital de la jument après la mise en place des traitements de maîtrise du cycle.
M
aîtriser le moment de survenue de l’œstrus chez la jument cyclée répond à un besoin formulé dans diverses circonstances pratiques : - un propriétaire qui veut emmener sa jument pour la faire saillir dans un haras éloigné, qui a peu de disponibilités pour effectuer le transport, et qui veut la laisser le moins longtemps possible en pension ; - un éleveur qui doit emmener plusieurs juments dans le même haras, et qui souhaiterait pour cela qu’elles soient toutes en œstrus au même moment ; - un client qui veut vous faire effectuer des prélèvements pour les recherches bactériologiques du protocole international du Pur Sang sur un lot de juments, que vous souhaiteriez toutes prélever le même jour, en un déplacement, si elles sont toutes en œstrus en même temps … ● La maîtrise du cycle est également un outil indispensable dans le cadre des transplantations embryonnaires, d’une part, pour gérer chez la donneuse la mise à la reproduction, les récoltes d’embryons et éventuellement le programme des compétitions, et d’autre part, pour disposer de receveuses qui soient en œstrus en même temps que la donneuse. ● Comme chez les autres espèces, les deux classes principales de molécules disponibles pour modifier les phases du cycle chez la
NOTE * cf. l’article“Comment induire l’ovulation chez la jument”, du même auteur. LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE N°18, octobre/décembre 2008;40-6, et fiche “Actualités en matière d’induction de l’ovulation” du même auteur dans ce numéro.
CHEVAL
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 12 / n°44 66 - NOVEMBRE 2017
6
jument cyclée sont les progestagènes et la Prostaglandine PGF2α et ses analogues structuraux, dont les principes d’utilisation, seules ou associées, est rappelé dans l’encadré 1. LES TRAITEMENTS À BASE DE PGF2α OU D’ANALOGUES STRUCTURAUX Molécules et produits disponibles et utilisations ●
En France, plusieurs molécules, et diverses présentations commerciales, disposent d’une AMM (autorisation de mise sur le marché) avec pour indication la lutéolyse chez la jument : - la prostaglandine native de synthèse ou dinoprost (Dinolytic®), à la dose de 5 à 10 mg ; - le luprostiol (Prosolvin®), à la dose de 7,5 mg ; - le cloprosténol (Estrumate®), à la dose de 250 à 500 µg ; - le R(+) cloprosténol Généstran®), à la dose de 22,5 à 37,5 µg ; - et l’alfaprotsol (Alfabédyl®), à la dose de 3 à 4 mg. L’injection se fait par la voie intra-musculaire. ● Les doses sont indiquées pour une jument, quel que soit son poids. ● Lorsque deux doses sont indiquées, la plus faible correspond à celle préconisée pour les juments de type Selle, et la plus élevée à celle pour les juments de type Trait. Pour les juments de type Poney, les doses peuvent être réduites de moitié. ● Jusque dans un passé récent, il était admis et indiqué que pour avoir un effet lutéolytique, l’injection ne pouvait être réalisée qu’au minimum 5 jours après l’ovulation, afin d’agir sur un corps jaune mature. Une injection plus précoce était réputée sans effet lutéolytique. Y-a-t-il du nouveau sur le moment de l’injection et sur la dose à utiliser ? ● Différents travaux portant sur l’utilisation de la PGF2α ou d’analogues structuraux au cours des 48 h qui suivent l’ovulation, dans le but de favoriser la vidange utérine et de limiter les risques d’endométrite post-saillie ou post-insémination artificielle, ont montré que ce traitement induisait une moindre augmentation de la progestéronémie que chez des femelles non traitées.
13-14 Fiche anœstrus BAT.qxp_gabarit rubrique NPE 19/01/2018 18:24 Page1
fiche
maîtrise de l’anœstrus saisonnier chez la jument
L
es traitements évoqués dans l’article “Maîtrise hormonale de l’œstrus chez la jument” dans ce numéro ne sont d’aucune efficacité chez des juments en anœstrus saisonnier. Une injection de PGF2α ne peut en effet induire un début d’œstrus que si la jument est en phase lutéale. Or, par définition, les juments en anœstrus saisonnier n’ont pas présenté d’œstrus ni d’ovulation depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois. ● L’anœstrus saisonnier est caractérisé à la fois par un défaut de croissance terminale des follicules ovariens, et par une moindre sécrétion de GnRH, donc par un déficit en sécrétion de LH responsable de l’ovulation. ● Les juments en anœstrus saisonnier ne présentent que la croissance folliculaire dite basale, avec des follicules qui ne dépassent pas une taille de 20 mm de diamètre, et qui mesurent le plus souvent au maximum 10 à 15 mm de diamètre. Cet état est souvent désigné sous le vocable “d’anœstrus profond”. C’est seulement en fin d’anœstrus saisonnier que la croissance folliculaire commence à être stimulée, avec des follicules dont la taille dépasse alors 20 mm de diamètre, mais il s’écoule, en général, encore près de 2 mois avant la première ovulation. Cette phase est souvent désignée par le terme de “période de transition”. L’INTÉRÊT DES TRAITEMENTS PROGESTATIFS ●
Les traitements progestatifs ont démontré leur inefficacité à induire un œstrus chez des juments en anœstrus profond [5]. En revanche, en fin de phase de transition, un traitement à base de progestatif seul peut permettre de maîtriser le moment de survenue du 1er œstrus, voire peut permettre, chez des juments placées au préalable sous traitement de photostimulation débuté environ 2 mois plus tôt, de synchroniser le 1er œstrus du lot de juments. ● Pour qu’un œstrus se manifeste dans les jours qui suivent l’arrêt du traitement progestatif d’une durée de 10 à 20 jours, il faut que la jument soit vraiment en phase finale de “transition” et qu’elle présente au moins,
Jean-François Bruyas Prof. Agrégé, PhD, Dipl. ECAR Unité pédagogique Biotechnologies et Pathologie de la Reproduction ONIRIS, Site de la Chantrerie CS 40706 44307 Nantes Cedex 03
en début de traitement, un follicule de plus de 25 mm de diamètre [3, 6, 16]. ● Certains rapports cliniques et une réflexion logique tendent à déconseiller une administration de progestagènes chez des juments qui n’ont pas encore été cyclées de la saison, et qui, par ailleurs, sont prédisposées aux endométrites d’évolution chronique, ou plus encore qui présentent une endométrite en cours d’évolution.
Objectifs pédagogiques
❚ Comprendre l’anœstrus saisonnier. ❚ Savoir le traiter et le prévenir.
LA PHOTOSTIMULATION
Essentiel
● Ces données avaient déjà été évoquées dans un article d’un numéro précédent de cette revue* qui expliquait comment, en pratique, avancer le premier œstrus et de la première ovulation, donc raccourcir l’anœstrus saisonnier [4]. Il est alors décrit comment peut être instauré une stimulation par éclairage artificiel à partir du solstice d’hiver (21 décembre), et pour au moins 35 jours, avec un prolongement de l’éclairement le soir jusque vers 23 h pour assurer 14 à 16 h de lumière par jour, (ou d’un éclairage de 2 h programmé 9 h après la tombée de la nuit). ● Depuis cet article, un dispositif a été testé et mis sur le marché qui permet de réaliser cette photostimulation sur des juments même au pré ou au paddock. Ce dispositif (Equilume®) est une sorte de masque à placer sur la tête de la jument au niveau d’un des yeux : une lumière bleue s’éclaire de manière programmée tous les jours entre 16 h 30 et 23 h [12, 13, 17].
❚ Les traitements progestatifs ont démontré leur inefficacité à induire un œstrus chez des juments en anœstrus profond. ❚ En fin de phase de transition, un traitement à base de progestatif seul peut permettre de maîtriser le moment de survenue du 1er œstrus. ❚ Il est déconseillé d’administrer des progestagènes chez des juments qui n’ont pas encore été cyclées de la saison, et qui, par ailleurs, sont prédisposées aux endométrites d’évolution chronique, ou plus encore, qui présentent une endométrite en cours d’évolution.
STIMULER LA SÉCRÉTION DE PROLACTINE ● Dans l’article de Daels [4] pour cette même revue, il était également proposé, afin de mieux synchroniser les 1ères ovulations après photostimulation, de traiter les juments avec soit la dompéridone par voie orale, soit du sulpride par voie injectable afin de stimuler la sécrétion de prolactine.
CHEVAL
NOTE * cf. l’article “Comment avancer le premier œstrus et la première ovulation chez la jument”, de P. Daels, LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE N°18, octobre/décembre 2008, p 99-103.
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
13
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 12 / n°44 NOVEMBRE 2017 - 73
Bruyas - Induction de l'ovulation MEP 22-12-17.qxp_gabarit rubrique NPE 19/01/2018 16:58 Page15
actualités sur l’induction de l’ovulation Jean-François Bruyas1, 3 Laure Normandin2 Fanny Huiban3
chez la jument
1Prof.
Agrégé, PhD, Dipl. ECAR pédagogique Biotechnologies et Pathologie de la Reproduction Oniris, Site de la Chantrerie CS 40706 44307 Nantes Cedex 03 2Haras de Hus Le pont Hus 44390 Petit Mars
3Unité
Les protocoles pour induire une ovulation chez la jument et chez l’ânesse font débat entre les spécialistes de médecine vétérinaire et de médecine humaine . Des essais récents ont été réalisés.
L
es principales questions qui se posent en pratique en matière d’induction de l’ovulation chez la jument ont été cernées dans un article d’un précédent dossier de reproduction. Force est de constater que sur le terrain, en particulier dans les centres de transfert d’embryons, mais pas que, des alternatives à l’hCG sont beaucoup utilisées du fait de la perte d’efficacité due à une immunisation des juments liée à la répétition des injections*. ● Cependant, en France, l’alternative commercialement disponible et à l’efficacité solidement éprouvée : l’implant de desloréline (Ovuplant®) semble assez peu utilisé essentiellement à cause de son prix et parce qu’il convient, chez les donneuses d’embryons, de le placer en position sous muqueuse vulvaire afin de pouvoir le retirer dès le constat de l’ovulation pour éviter un allongement de l’interœstrus [2]. ● Les trois ou quatre injections par la voie intraveineuse de petites doses de buséréline répétées toutes les 6 ou 12 h, avec sa présentation commerciale vétérinaire (Réceptal®) sont également peu souvent pratiquées car ce traitement est onéreux et il est nécessaire de renouveler les injections plusieurs fois par œstrus [1, 2]. DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES ●
Au niveau européen, une large enquête à laquelle 46 praticiens de 11 pays différents ont répondu a été réalisée [11]. Un peu plus d’un tiers de ces praticiens gèrent plus de 500 poulinières par an et plus d’un quart entre 100 et 500 juments. Cette enquête révèle que 57 p. cent des confrères induisent l’ovulation à chaque cycle, et 35 p. cent le font très fréquemment, seuls 9 p. cent des confrères ont
1 Induction de l’ovulation par voie intra-veineuse pour l’hCG (photo F. Huiban).
Objectif pédagogique ❚ Savoir induire une ovulation et connaître les protocoles admis.
répondu qu’ils ne provoquaient l’ovulation que rarement. ● Dans plus de 90 p. cent des cas, c’est l’hCG qui est employée en 1ère intention et dans 65 p. cent des cas, l’implant de desloréline en seconde intention (photo 1). Seuls 6 p. cent ont recours aux injections itératives de buséréline à faible dose. Près de 20 p. cent reconnaissent utiliser la formulation de desloréline retard importée du continent américain, sans que soit précisées les conditions d’importation. En effet, sur le continent américain, il existe d’une part une formulation commerciale approuvée FDA de desloréline avec un excipient retard (Sucromate®) [6], et d’autre part, disponibles commercialement mais non approuvées FDA, deux formulations associant à l’excipient retard Biorelease® du laboratoire BET-pharm pour l’une, un autre agoniste GnRH l’histéréline, et pour l’autre, une association de desloréline et d’hCG. ● En France, de nombreux praticiens utilisaient à la suite des publications de Lévy et Duchamp [5, 9], une forte dose (6 ou 3 mg) en une seule injection sous-cutanée de buséréline sous la formulation commerciale humaine (Suprefact®**). Dans l’enquête européenne, 5 p. cent des praticiens déclarent également utiliser cette alternative. La raison de l’utilisation de cette formulation humaine est que même avec une dose aussi importante, le coût est réduit, et
Essentiel
❚ Cinquante-sept p. cent des confrères induisent l’ovulation à chaque cycle, et 35 p. cent le font très fréquemment. ❚ Dans plus de 90 p. cent des cas, c’est l’hCG qui est employée en 1ère intention et dans 65 p. cent des cas, l’implant de desloréline en seconde intention.
CHEVAL
NOTES * cf. l’article “Comment induire l’ovulation chez la jument”, du même auteur, LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE N°18, octobre/décembre 2004, p104 - 10. ** Spécialité de médecine humaine
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
15
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 12 / n°44 NOVEMBRE 2017 - 75
18-21 Hyperœstrus verso BAT.qxp_gabarit rubrique NPE 19/01/2018 14:23 Page18
conduite à tenir
face à un hyperœstrus chez la jument
Jean-François Bruyas Prof. Agrégé, PhD, Dipl. ECAR Unité pédagogique Biotechnologies et Pathologie de la Reproduction ONIRIS, Site de la Chantrerie CS 40706 44307 Nantes Cedex 03
Objectifs pédagogiques
❚ Être capable d’expliquer ce qu’est l’hyperœstrus de la jument. ❚ Proposer une conduite à tenir pour une jument présentant un hyperœstrus.
Essentiel
❚ L’hyperœstrus peut se produire lors du premier œstrus post-anœstrus saisonnier.
❚ L’hyperœstrus
Autrefois, souvent qualifié de “mauvaises chaleurs” par les étalonniers, le premier œstrus de la saison après l’anœstrus hivernal ou un poulinage peut être difficile à gérer.
L
hyperœstrus correspond à un œstrus anormalement prolongé, avec des manifestations comportementales de la même intensité que lors de chaleurs cycliques. Le terme d’hyperœstrus fait donc référence à une durée anormale, et non à une intensité anormale ; le terme de nymphomanie est par conséquent erroné. Cette situation peut survenir lors du premier œstrus qui suit l’anœstrus saisonnier, d’où le terme d’œstrus de transition (photos 1, 2, 3).
COMPRENDRE L’HYPERŒSTRUS ●
Cet état correspond à la survenue d’une succession de vagues de croissance folliculaire, avec émergence de follicules dominants qui n’ovulent pas, mais au contraire s’atrésient (photos 4, 5). ● Ces absences d’ovulation pendant cette période de transition semblent correspondre à un défaut de sécrétion de LH. Tout se passe comme s’il y avait une reprise différée, après l’anœstrus saisonnier, entre les stimulations hypophysaires responsables de la phase de croissance finale des follicules, avec notamment le recrutement des follicules à l’origine d’un début de vague de croissance folliculaire, puis au sein de cette population de follicules recrutés en croissance, la sélection d’un follicule dominant et les stimulations hypophysaires qui induisent les ovulations des follicules dominants [2, 4]. ● Lorsque débute le 1er œstrus de la saison, aucun élément clinique dans le suivi ne permet de prévoir si c’est un œstrus qui va CHEVAL aboutir à une ovulation dès la 1ère vague de croissance folliculaire, ou s’il va y avoir défaut d’ovulation avec un œstrus anormalement long, au cours duquel il est impossible de prédire le moment de l’ovulation, ❚ Crédit Formation Continue : donc la fin de cet hyperœstrus. Ainsi, il est 0,05 CFC par article légitime de faire saillir la jument ou de l’insése caractérise par un défaut répété de déclenchement de l’ovulation du follicule préovulatoire. Plusieurs vagues de croissance folliculaire se succèdent, le follicule dominant n’ovule pas mais finit par s’atrésier. ❚ Cet état peut durer de quelques semaines à près de 2 mois jusqu’à ce que la première ovulation de la saison se produise.
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 12 / n°44 78 - NOVEMBRE 2017
18
1 L’étalon s’approche de la jument en œstrus (photos Unité de reproduction, Oniris).
2 La jument se laisse flairer par l’étalon, elle est immobile et relève et dévie la queue.
3
La jument se laisse chevaucher et saillir.
miner. Et lorsqu’un suivi échographique de la croissance folliculaire est effectué, la décision de réaliser la 1ère insémination est en général prise à la vue d’un follicule d’aspect pré-ovulatoire en croissance dont les images échographiques et la dynamique de croissance ne peut laisser présager le défaut d’ovulation. ● Puis, après plusieurs jours de croissance qui font penser que l’ovulation est imminente et qui fait renouveler les inséminations, le follicule se maintient en place mais cesse d’augmenter de volume, puis lentement, son diamètre commence à décroître, son atrésie débute. Les IA ou les saillies peuvent dès lors être arrêtées.
22-23 Fiche prostaglandines BAT.qxp_gabarit rubrique NPE 19/01/2018 20:08 Page22
fiche
des effets indésirables des prostaglandines ?
Jean-François Bruyas Prof. Agrégé, PhD, Dipl. ECAR Unité pédagogique Biotechnologies et Pathologie de la Reproduction ONIRIS, Site de la Chantrerie CS 40706 44307 Nantes Cedex 03
Objectif pédagogique
❚ Connaître les études sur les effets indésirables ou non des prostaglandines.
Essentiel
❚ Des études devraient être menées afin d’évaluer s’il y a ou non un impact de la PGF2α sur la fertilité de l’œstrus induit et si cet impact existe, comprendre pourquoi. ❚ Les conclusions de différentes publications divergent également sur les ovulations multiples plus élevées ou non lors d’œstrus induit par lutéolyse.
Un certain nombre de publications récentes donnent des indications divergentes sur d’éventuels effets indésirables en matière de reproduction lors d’induction de l’œstrus par injection de PGF2α ou d’analogues structuraux.
A
lors que les nombreuses premières publications ou rapports d’utilisation des prostaglandines sur le terrain, à la fin des années 1970 ou au début des années 1980, ne signalaient aucun effet indésirable, plus récemment, il a été évoqué que les œstrus induits après lutéolyse artificielle seraient moins fertiles, et présenteraient une plus forte incidence d’ovulations multiples et de follicules anovulatoires lutéinisés.
DES TAUX DE GESTATION PLUS FAIBLES APRÈS LUTÉOLYSE ARTIFICIELLE ●
Lindeberg et coll [8] et Nielsen et coll [10] ont signalé dans deux études rétrospectives, portant respectivement sur 465 et sur 490 cycles dont l’œstrus était ou non induit par injection de PGF2α naturelle, de luprostiol ou de cloprosténol, des taux de gestation significativement plus faibles après lutéolyse artificielle. ● À l’inverse, Metcalf et Thompson [9] en effectuant la même comparaison, n’ont trouvé aucune différence de fertilité entre œstrus après lutéolyse, induite par injection de cloprosténol (134/231 soit 58 p. cent), et œstrus naturels (135/230 soit 58,7 p. cent). Références ● Cuervo-Arengo et Newcombe [3] lors 1. Bergfelt DR, Pierson RA, Ginther OJ. Regression d’une analyse rétrospective de résultats and resurgence of the CL following PGF2α treatobtenus dans une clientèle de juments ment 3 days after ovulation in mares. Theriogenology 2006;65:1605-19. Pur sang sont plus nuancés ; ils observent : 2. Burden CA, Mc Cue PM, Ferries RA. Effect of - une moindre fertilité lors d’œstrus induits cloprostenol administration on interval to subsepar injection de cloprosténol uniquement quent ovulation and anovulatory follicle formation in Quarter Horse mares. Journal of Equine Veterilorsque le délai entre l’injection lutéolynary Science 2015;35:531-5. tique et l’ovulation qui suit est bref (entre 4 3. Cuervo-Arango J, Newcombe JR. Cloprosténol et 6 jours) (36/77 soit 47 p. cent), par rapport in equine practice: something more than a luteolytic drug. Reproduction Domestic Animal 2010;45: à des œstrus naturels (42/57 soit 74 p. cent). (5) e8-e11. En revanche, ils ont observé une fertilité Suite p. 23 comparable aux œstrus naturels lors d’œstrus déclenchés à la suite d’une lutéolyse ❚ Crédit Formation Continue : induite par des injections de cloprosténol 0,05 CFC par article lorsque les délais entre l’injection et l’ovulaLE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 12 / n°44 82 - NOVEMBRE 2017
22
tion sont plus longs : avec une fertilité de 64 p. cent (57/89) pour un délai de 8 à 10 jours, et de 72 p. cent (76/106) pour un délai de plus de 11 jours. ➜ Ces données divergentes mériteraient d’être complétées par d’autres afin d’évaluer s’il y a ou non un impact de la PGF2α sur la fertilité de l’œstrus induit. En outre, cet impact existe, il conviendrait de comprendre pourquoi. DES OVULATIONS MULTIPLES PLUS ÉLEVÉES LORS D’ŒSTRUS INDUIT PAR LUTÉOLYSE ● L’étude de Cuervo-Arengo et Newcombe [3] a montré également une incidence des ovulations multiples plus élevée lors d’œstrus induit par lutéolyse lorsque l’intervalle entre l’injection et l’ovulation est > à 7 jours (83/195 soit 42,6 p. cent), que lors d’œstrus naturels ou induits avec une ovulation précoce (4 à 6 jours) après l’injection de prostaglandine (30/134 soit 22,4 p. cent). ● L’étude sur les inductions précoces de lutéolyse de l’équipe de Ginther [4] notait également l’existence d’ovulations multiples fréquentes, quel que soit le stade du cycle au moment de l’injection lutéolytique. La même équipe [6] a de nouveau rapporté une incidence plus élevée des ovulations multiples lors d’œstrus induit par lutéolyse provoquée au 10e jour du cycle (8/47 soit 17 p. cent) que lors d’œstrus naturel (1/39, soit 3 p. cent). ● Dans une analyse du cahier de monte d’un haras de Pur sang [11], il apparaît que pour les œstrus résultant d’une lutéolyse induite, le taux de gestation gémellaire est supérieur à celui des cycles naturels (30/135 soit 22 p. cent vs 21/303 soit 6,5 p. cent). ● Dans une publication récente (2017) [7], le taux d’ovulation multiple n’est pas plus élevé lors d’œstrus naturels (27/178 soit 15 p. cent) que lors d’œstrus induits par lutéolyse avec des analogues de la PGF2α luprostiol ou cloprosténol, respectivement 4/49 (8 p. cent) et 7/47 ( 15 p. cent). ● Par ailleurs, Cuervo-Arengo et Newcombe [4, 5] ont également rapporté une incidence plus élevée des follicules anovulatoires lutéinisés après injection de cloprosténol que lors d’œstrus naturels.
24-28 gestations gémellaires verso BAT.qxp_gabarit rubrique NPE 19/01/2018 19:17 Page24
comment diagnostiquer, suivre et gérer des gestations gémellaires chez la jument
Ingrid Vagner Selarl de vétérinaires des 7 Chapelles 24 route Saint-Maurice 56520 Guidel
Objectifs pédagogiques
❚ Savoir dépister des ovulations multiples et établir un diagnostic des gémellités. ❚ Connaître la marche à suivre en cas de gémellité.
Essentiel
❚ Seul un suivi gynécologique rigoureux permet de dépister correctement les doubles ovulations et d’obtenir la cartographie exacte des kystes utérins. Cela permet alors d’établir un diagnostic de gestation gémellaire sans excès et sans défaut. ❚ Un protocole rigoureux de diagnostic de gestation permet de diagnostiquer des gémellités et de les gérer favorablement pour la jument en maintenant la gestation.
Les ovulations multiples permettent d’augmenter le taux global de gestation et sont donc souvent favorables dans le contexte économique actuel (saison de reprduction courte, doses souvent limitées). L’objectif étant de conserver une gestation unique, il convient d’adapter son suivi (et la gestion qui en découle) afin d’exploiter le maximum de chances d’obtenir une gestation menée à terme.
L
a gémellité chez la jument n’est pas rare, elle représente 3 à 11 p. cent des gestations selon les études et entraîne des pertes non négligeables : - des pertes embryonnaires ou fœtales précoces ; - des pertes fœtales tardives dans 65 à 90 p. cent des cas de gestations gémellaires dépassant le 2e mois [2], qui représentent 10 à 40 p. cent de l’ensemble des avortements [1] ; - des pertes néonatales de l’ordre de 50 p. cent pour les seuls 1 à 2 p. cent de poulinages de jumeaux et des produits habituellement considérés comme des non valeurs économiques. ● Après un rappel sur les données physiologiques (encadré 1), cet article présente les caractéristiques des ovulations doubles et des gestations gémellaires chez la jument, et étudie les mesures thérapeutiques utilisées en pratique, afin de proposer une conduite à tenir applicable sur le terrain (figure 1) [15]. LE SUIVI GYNÉCOLOGIQUE DE LA VAGUE FOLLICULAIRE
CHEVAL
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 12 / n°44 84 - NOVEMBRE 2017
●
Des examens répétés et systématisés sont la clé du suivi gynécologique de la vague folliculaire. L’échographie est un outil diagnostique très sensible notamment lors d’ovulations homolatérales : Il convient pour cela de balayer avec la sonde l’ensemble de la surface ovarienne, alors qu’un examen
24
Figure 1 - Étude prospective multicentrique non aléatoire sur 7 clientèles lors des saisons 2001/2002 [15] Population de référence : 509 cycles ➜ 295 juments Population ovulation multiple : 102 cycles ➜ 88 juments Population gestation gémellaire : 53 cas ➜ 53 juments Population jumeaux collés : 43 cas ➜ 43 juments
rapide peut ne pas permettre de visualiser la séparation entre deux follicules si les ultrasons incidents lui sont parallèles. ● Il existe une grande variabilité dans la taille des follicules préovulatoires. Aussi, il est nécessaire de répertorier l’ensemble des follicules présents, car le ou les follicules ovulants ne sont pas systématiquement les plus gros. ● Dans la mesure du possible, il convient de suivre toute la vague folliculaire dans sa durée, afin de dépister les ovulations asynchrones (30 à 50 p. cent des cas d’ovulations multiples), séparées en moyenne de 1,9 jours, parfois de 4 jours. Le diagnostic daté d’une 2e ovulation confronté aux dates d’insémination artificielle permet alors de préciser la date du 1er diagnostic de gestation (au moins 11-12 jours après la dernière ovulation). ● Dans tous les cas, il est nécessaire de rechercher systématiquement des jumeaux jusqu’à 22-25 jours (et ce, indépendamment du résultat du 1er diagnostic) et de ne pas hésiter à renouveller ces examens en cas de doute. ● Ce suivi est l’occasion de “cartographier” les éventuels kystes utérins qui peuvent être confondus avec des vésicules embryonnaires, en prévision du diagnostic de gestation. ● Chez les juments qui présentent de nombreux kystes, il peut aussi être judicieux de retarder le diagnostic de gestation, car il est souvent impossible de conclure (observation personnelle). Le retour ou non en chaleur devient alors un élément important dans le diagnostic de gestation ainsi que la visualisation de l’embryon dès 21 jours.
29-35 évaluation qualité sperme BAT.qxp_gabarit rubrique NPE 18/01/2018 15:31 Page29
nouvelle technique l’évaluation de la qualité du sperme de l’étalon La cytométrie améliore considérablement la prédiction de la fertilité, pour le sperme frais et congelé. Une technique d’examen et un modèle statistique permettant de prédire la fertilité du sperme, frais ou congelé, d’un étalon, à partir de l’analyse globale de plusieurs critères de qualité des spermatozoïdes vient d’être développée par la Jumenterie du Pin. Les examens incluent notamment l’analyse automatisée de mobilité et l’analyse de différents compartiments cellulaires par cytométrie.
P
our être fécondant, un spermatozoïde doit posséder différents organites ou compartiments cellulaires fonctionnels : il doit être mobile, sa membrane plasmique et son acrosome doivent pouvoir interagir avec l’ovocyte, son ADN doit être capable de transmettre le patrimoine génétique, etc [1, 2, 3]. ● La procédure d’évaluation de la qualité du sperme d’étalon, appelée “spermogramme”, consiste à analyser sur 4 jours successifs après au moins une première collecte de “purge”, la mobilité du sperme pur, du sperme dilué, la vitalité (coloration éosinenigrosine), la morphologie (dénombrement des formes anormales après fixation en formaldéhyde), et la persistance de la mobilité du sperme dilué après 24 h et 48 h de conservation à 4°C* [8]. Elle a été établie en France dans les années 1990 grâce à la collaboration entre l’Inra de Nouzilly (équipe d’E. Palmer) et les Haras nationaux (photo 1). ● Ces analyses classiques effectuées sur les spermatozoïdes permettent : 1. d’orienter la carrière de reproduction NOTE * cf. l’article “Comment réaliser un spermogramme chez l’étalon” du même auteur, LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine N°14, 2017, p108-111.
Isabelle Barrier Battut Institut Français du Cheval et de l’Equitation École Supérieure du Cheval et de l’Equitation site du Pin La Jumenterie 61310 Exmes
Objectif pédagogique
1
❚ Connaître le principe et les résultats d’une nouvelle technique d’analyse approfondie de la qualité des spermatozoïdes d’étalon, qui associe la cytométrie aux examens classiques de mobilité et morphologie.
Collecte de sperme d’un étalon (photo IFCE).
d’un étalon, notamment de savoir s’il est envisageable d’expédier du sperme réfrigéré ; 2. de mettre en évidence les étalons dont la qualité de sperme est très faible, par exemple les asthénospermiques. Cependant, les limites sont bien connues : environ 24 p. cent des étalons à qualité de sperme jugée “insuffisante” sont pourtant fertiles, et environ 20 p. cent des étalons à qualité de sperme jugée “acceptable” sont cependant infertiles [6]. ● Pour le sperme congelé, le seul critère pour déterminer si les paillettes sont ou non de qualité suffisante pour être utilisées en insémination est, jusqu’à présent, la mobilité à la décongélation, qui doit être au moins égale à 35 p. cent pour chaque éjaculat destiné à l’insémination. Toutefois, ce critère fait souvent l’objet de litiges et nécessiterait d’être précisé. ● Des techniques de pointe ont été récemment développées dans les laboratoires de recherche, afin d’évaluer individuellement les différents organites ou compartiments cellulaires du spermatozoïde, notamment par cytométrie [9]. Toutefois, jusqu’à une date récente, ces techniques n’étaient pas encore applicables sur le terrain car l’interprétation concernant la fertilité potentielle n’était pas encore validée. Il fallait donc établir des “valeurs usuelles”, en testant un nombre suffisant d’étalons de fertilité connue, ce que nous avons effectué pendant les saisons de monte 2014 et 2015 pour le sperme frais, et en 2016 pour le sperme congelé.
Essentiel
❚ Les analyses classiques effectuées sur les spermatozoïdes permettent d’orienter la carrière de reproduction d’un étalon et de mettre en évidence les étalons dont la qualité de sperme est très faible. ❚ Pour le sperme congelé, le seul critère pour déterminer si les paillettes sont ou non de qualité suffisante pour être utilisées en insémination est, jusqu’à présent, la mobilité à la décongélation. ❚ Celle-ci doit être au moins égale à 35 p. cent pour chaque éjaculat destiné à l’insémination.
CHEVAL
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
29
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 12 / n°44 NOVEMBRE 2017 - 89
36-44 Supression œstrus verso BAT.qxp_gabarit rubrique NPE 19/01/2018 13:39 Page36
la suppression de l’œstrus chez la jument athlète Jean-François Bruyas1 Peter Daels2
et contraception de la jument réformée
1Unité
pédagogique Biotechnologies et Pathologie de la Reproduction ONIRIS, Site de la Chantrerie CS 40706 44307 Nantes Cedex 03 2 Département de Reproduction, Faculté de Médecine Vétérinaire, Université de Gand, Belgique
Objectifs pédagogiques
❚ Savoir quand et comment supprimer un œstrus ou une cyclicité sexuelle chez la jument. ❚ Connaître les différents traitements possibles.
Face à une demande de suppression d’œstrus ou de cyclicité sexuelle chez une jument, il convient d’abord d’explorer la motivation de cette demande, et, dans un second temps, de procéder à un examen clinique, orthopédique, génital voire comportemental approfondi, un suivi hormonal peut être intéressant. Les indications réelles devraient alors être en nombre limité.
L Essentiel
❚ Une ovariectomie résout rarement le problème des juments “pisseuses”. ❚ Un examen clinique et orthopédique approfondi peut permettre de déceler une douleur d’origine musculo-squelettique.
a contraception chez la jument est rarement un motif de consultation, hormis parfois pour des juments souvent âgées que les propriétaires souhaitent lâcher au pré avec un étalon. Plus souvent, chez des juments utilisées à des fins sportives, la cyclicité ovarienne et hormonale est accusée d’être responsable de contre-performances, voire de difficultés d’exploitation ; il existe alors une demande d’induire un anœstrus prolongé, ou même de pratiquer une ovariectomie. Après être revenu sur ce motif invoqué de suppression de la cyclicité, les différentes méthodes non chirurgicales envisageables sont présentées. INDICATIONS ET CLINIQUE ●
Il existe très peu de données et d’études sur les relations entre fonction de reproduction et performances sportives, hormis des articles de synthèse [10, 12, 21, 25, 29] et une large enquête rétrospective auprès de praticiens nord-américains [22]. ● Aucune évidence de relations étroites CHEVAL entre aptitude sportive et phases du cycle œstral chez la jument n’existe réellement. Cependant, pour quelques individus ponctuellement, il semble qu’au moment de l’œstrus, le comportement est tellement ❚ Crédit Formation Continue : modifié qu’elles deviennent peu utilisables 0,05 CFC par article sous la selle, car totalement passives et peu
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 12 / n°44 96 - NOVEMBRE 2017
36
réactives alors que d’autres semblent difficilement accepter les contraintes imposées par le cavalier … Ces situations demeurent cependant exceptionnelles. Les juments “pisseuses” ● Une autre catégorie d’animaux représente les juments dites “pisseuses” sans qu’une définition précise et simple ne permette de les décrire [35].”Les signes cliniques rapportés sont en effet extrêmement variables allant d’une “défense à la jambe” à des coliques chroniques, en passant par des troubles du comportement et des problèmes de locomotion” déclaraient Desmaizières et Simon [11] lors d’une communication orale en 2011. Les différentes commissions AVEF avaient, quelques années avant, tenté, en vain, de fournir une définition plus précise afin qu’une étude soit menée. Finalement, les critères d’inclusion dans l’étude étaient la détection d’au moins un des signes cliniques résumés succinctement par Desmaizières et Simon. ● Dans cette étude [35], une centaine de juments recrutées par les vétérinaires praticiens, après avoir subi un examen clinique complet (en particulier gynécologique et orthopédique), ont eu un suivi hormonal hebdomadaire sur 4 semaines, comprenant des dosages plasmatiques de la prolactine et de différents stéroïdes sexuels (estradiol , testostérone, progestérone, 17OH progestérone et androsténedione).
➜ Il est apparu, que les signes cliniques
présentés par ces juments “pisseuses” étaient indépendants des variations cycliques des hormones sexuelles (une jument était ovariectomisée), et n’étaient pas non plus liés à des anomalies de ces sécrétions, exceptées chez deux juments atteintes de tumeurs ovariennes. ● Cela explique, comme le soulignait déjà McCue [10] et l’enquête américaine [22], qu’une ovariectomie résout rarement le problème. En revanche, sur près d’un tiers des animaux, l’examen clinique et orthopédique approfondi a permis de déceler une douleur d’origine musculo-squelettique,
45-52 Reproduction des juments BAT.qxp_gabarit rubrique NPE 18/01/2018 16:25 Page45
étude clinique gestion de la reproduction des juments
dans le cadre d’une clientèle équine du Sud-Ouest de la France La mise en place d’une stratégie raisonnée de gestion de la reproduction conditionne la fécondité des juments. Toutefois, en raison des particularités physiologiques et zootechniques de la jument, la gestion de sa reproduction est complexe et nécessite un suivi régulier, qui est parfois difficile à réaliser dans le cadre d’une clientèle vétérinaire.
C
hez la jument, la reproduction est saisonnière et s’étend en général de mars à octobre dans l’hémisphère nord. Ces particularités physiologiques expliquent le faible nombre de cycles disponibles pour obtenir une fécondation. Ainsi, la gestion de la reproduction nécessite un suivi régulier des juments notamment pour déterminer le moment de l’ovulation. ● Dans le Sud-Ouest de la France, comme dans l’ensemble du pays, la majorité des élevages sont constitués d’une ou de deux juments mises à la reproduction. L’élevage équin regroupe des chevaux de loisir ou des chevaux destinés à la compétition de haut niveau. Pour ces derniers, la stratégie de reproduction est déterminée essentiellement par des enjeux économiques, techniques et génétiques. Ainsi, les éleveurs de chevaux de compétition de haut niveau souhaitent la naissance d’un poulain précocement dans l’année pour optimiser ses performances dans sa catégorie d’âge. Le choix de la stratégie de mise à la reproduction prendra ainsi en compte : - les objectifs de l’éleveur et le budget dédié à la reproduction ; - le mode de reproduction et le nombre de doses de semence, leur conservation et leur disponibilité, en fonction de l’étalon choisi ; - les caractéristiques de fertilité de la jument : âge, historique, allaitement d’un poulain ; - la proximité et la disponibilité du cabinet vétérinaire ; - l’avancée des connaissances.
●
L’étude que nous avons réalisée, à partir des données de suivis de reproduction des cinq dernières années (de 2012 à 2016) effectués par le Docteur Gaudry (clinique équine de Roqueville, Haute-Garonne), décrit la gestion de reproduction des juments dans les conditions de terrain d’une clientèle équine. L’analyse des résultats de reproduction sur la même population de juments est présentée dans un article complémentaire dans ce même numéro*.
Pauline Casenave1 Isabelle Gaudry3 Xavier Berthelot1 Nicole Picard-Hagen1,2 1Université
de Toulouse, INPT, ENVT, 31076 Toulouse, France 2INRA, UMR1331, Toxalim, 31027 Toulouse, France 3Clinique vétérinaire équine de Roqueville, 31450 Issus France
Objectifs pédagogiques ❚ Décrire la gestion de la reproduction des juments dans les conditions de terrain d’une clientèle équine. ❚ Être capable de mettre en place une stratégie de gestion de la reproduction de la jument, en fonction du contexte, des objectifs de l’éleveur et des caractéristiques physiopathologiques de la jument.
MATÉRIEL ET MÉTHODES Organisation du suivi de la reproduction des juments ●
Les juments de l’étude ont été suivies pour une mise à la reproduction entre 2012 et 2016 (photo 1). La clinique a un partenariat avec deux haras, le Haras de Guibail (Le Fousseret) et le Haras de Bouchetis (Gratens). Les suivis à domicile sont possibles mais plus rares, et ne concernent, sur cette période, que deux juments. ● Les juments sont très majoritairement (90,8 p. cent des 98 juments) issues de HauteGaronne et des départements voisins. Durant les années 2012 et 2013, neuf juments infertiles et prédisposées aux endométrites, appartenant à un élevage italien ont été suivies au Haras de Guibail. ● Selon le choix des propriétaires, le lieu d’hébergement de la jument et le mode de reproduction choisi, la jument est présentée au haras pour les examens gynécologiques et les inséminations (ce qui limite la fréquence des examens) ou est hébergée au haras pendant toute la période de suivi. ● Les juments sont en général intégrées au suivi de reproduction à partir du moment où les premières chaleurs ont été observées, et jusqu’au diagnostic de gestation. Cependant, quelques juments sont arrivées au haras en fin de saison, après des tentatives échouées de mise à la reproduction.
Essentiel
❚ Le nombre moyen de cycles suivis par jument et par saison de reproduction a été de 2,3. ❚ La durée moyenne de suivi du cycle pour évaluer le moment de l’ovulation a été de 8 jours. ❚ Un cycle sur cinq n’a pas été utilisé pour la mise à la reproduction.
RUBRIQUE
NOTE * cf. l’article “Performances de reproduction des juments en suivi dans le cadre d’une clientèle équine du Sud-Ouest de la France”, des mêmes auteurs dans ce numéro.
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
45
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 12 / n°44 NOVEMBRE 2017 - 105
53-58 Performances de reproduction BAT.qxp_gabarit rubrique NPE 18/01/2018 16:53 Page53
étude clinique
performances de reproduction des juments en suivi dans le cadre d’une clientèle équine du Sud-Ouest de la France
Pauline Casenave1 Isabelle Gaudry3 Xavier Berthelot1 Nicole Picard- Hagen1,2 1Université
de Toulouse, INPT, ENVT, 31076 Toulouse, France 2INRA, UMR1331, Toxalim, 31027 Toulouse, France 3Clinique vétérinaire équine de Roqueville, 31450 Issus France
L’analyse des performances de reproduction des juments, même à l’échelle d’une clientèle, permet d’évaluer les stratégies de reproduction à mettre en œuvre et de dégager d’éventuelles voies d’amélioration.
L
es haras nationaux possèdent les fichiers de données sur l’élevage équin français qui comprennent l’enregistrement de tous les chevaux présents en France, ainsi que toutes les inséminations et saillies réalisées donnant lieu ou pas à une naissance, sous réserve que ces données soient déclarées. En 2015, 80 p. cent des éleveurs possèdent une à deux juments. En effet, tout propriétaire d’au moins une jument ayant été mise à la reproduction au cours de l’année est considéré comme éleveur. De ce fait, contrairement aux espèces de rente, il est difficile d’analyser les résultats de reproduction à l’échelle de l’élevage. Il n’existe d’ailleurs que très peu de données [1, 5] sur les performances de reproduction des juments. ● Cette étude a été réalisée à partir des données de suivis de reproduction des cinq dernières années (de 2012 à 2016) de la clinique équine de Roqueville en Haute-Garonne. La base de données comprend 266 cycles ovariens suivis au cours de 118 saisons de reproduction de 98 juments. Sur les 207 cycles utilisés, le mode de reproduction le plus utilisé a été l’IA en semence congelée (55 p. cent) et l’IA en semence réfrigérée (40 p. cent). La monte naturelle a été très peu utilisée (5,8 p. cent des cycles utilisés). Les caractéristiques des juments et du suivi ont été décrits par ailleurs*. ● L’objectif de cette étude est d’analyser les performances de reproduction de juments suivies dans le cadre d’une clientèle vétérinaire, de façon à essayer de mettre en éviNOTE * cf. l’article “Gestion de la reproduction des juments dans le cadre d’une clientèle équine du Sud-Ouest de la France” des mêmes auteurs dans ce numéro.
Objectifs pédagogiques
❚ Évaluer les performances de reproduction des juments en suivi dans le cadre d’une clientèle vétérinaire. ❚ Analyser des facteurs de risque, de façon à proposer des voies d’amélioration.
1
Dans notre étude, 66 % des juments ont été gravides en fin de saison de reproduction et vont donner naissance à un poulain (photo Pathologie de la Reproduction, École Nationale Vétérinaire de Toulouse).
dence des facteurs de variation. Le but est d’aider le vétérinaire à adopter la meilleure stratégie pour optimiser les performances de reproduction. TAUX DE GESTATION PAR SAISON DE REPRODUCTION ET PAR CYCLE
Essentiel
❚ Dans cette étude réalisée sur 118 saisons de reproduction de juments et dont le mode de reproduction est essentiellement l’insémination artificielle en semence congelée et réfrigérée : - le taux de gestation en fin de saison des juments mises à la reproduction a été de 66 p. cent ; - le nombre total de chaleurs exploitées par jument gravide en fin de saison est de de 2,7.
●
Sur la période de 2012 à 2016, le taux de gestation en fin de saison (fertilité fin de saison) des 110 juments mises à la reproduction a été de 66,4 p. cent (photo 1). Il a varié de 47,6 p. cent en 2013 à 73,9 p. cent en 2015 et 2016. ● Le nombre moyen de cycles exploités par gestation en fin de saison a été de 2,7 (i.e. le rapport entre le nombre total de cycles exploités pour toutes les juments mises à la reproduction sur le nombre de gestation en fin de saison). Les juments dont le rang de cycle exploité est supérieur à 2 sont considérées comme subfertiles [4]. Ces juments subfertiles représentent 19,6 p. cent des 117 juments mises à la reproduction. ● Le taux de gestation à 14 jours pour 202 mises à la reproduction a été de 46 p. cent en moyenne. Il a varié de 34,1 p. cent en 2013 et entre 47 et 52 p. cent pour les autres années. Compte tenu du mode de reproduction utilisé dans notre étude, ce taux de gestation est similaire à celui rapporté dans des études françaises, de 46 p. cent en semence congelée [11, 15]. Ce taux de gestation par cycle a diminué avec le rang de
RUBRIQUE ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
53
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 12 / n°44 NOVEMBRE 2017 - 113
59-63 Synthèse 2 myélographie cervicale + revue inter BAT.qxp_Gabarit rubrique 18/01/2018 19:15 Page59
synthèse myélographie cervicale sous anesthésie générale : effets indésirables chez les chevaux
Pascale Dussaud 1Université
P
lusieurs effets indésirables sont décrits lors de myélographie cervicale sous anesthésie générale chez les chevaux. Ces effets peuvent être dus à l’anesthésie générale ou à la technique de myélographie (prélèvement de liquide céphalo-rachidien (LCR), injection du produit de contraste iodé ou manipulation de la tête et de l’encolure). En outre, le grade d’ataxie des chevaux peut être aggravé pendant l’induction et le réveil de l’anesthésie, donc accroître le risque de chute et de traumatisme de la moelle épinière. Les effets secondaires liés au produit de contraste sont peu rapportés en médecine vétérinaire et les connaissances viennent essentiellement de la médecine humaine. ● L’objectif primaire de cette étude est de décrire la fréquence et le type d’effets secondaires observés dans une population de chevaux, ayant subi une myélographie cervicale sous anesthésie générale. En raison de la taille réduite de l’échantillon, les auteurs ont décidé de répondre à trois autres objectifs spécifiques : - évaluer si les effets indésirables sont liés à la modification du volume de liquide céphalorachidien (LCR), lors du prélèvement du LCR ou lors de l’injection du produit de contraste ; - identifier si les effets indésirables sont plus fréquents chez les chevaux ayant un grade neurologique plus élevé avant la myélographie ; - déterminer si l’administration d’anti-inflammatoires et d’agents osmotiques atténue l’hyperthermie non spécifique observée après la myélographie. Matériel et méthode
● Cette étude rétrospective regroupe les données récoltées sur tous les chevaux qui ont reçu une injection de iohexol, par voie atlanto-occipitale sous anesthésie générale dans cinq hôpitaux équins universitaires, entre janvier 2000 et décembre 2012. L’étude regroupe une population de 278 chevaux. Dans les 249 cas où le produit de contraste est renseigné, il s’agit d’iohexol à 240 mg/mL.
de Toulouse, INPT, Clinique équine ENVT, 31076 Toulouse, France
Résultats et discussion ● Des effets indésirables ont été déclarés dans 34 p. cent des cas, avec des gravités variables, probablement du fait des procédures différentes entre les hôpitaux pour l’anesthésie générale, la myélographie et le réveil. La plupart des effets indésirables sont modérés et ont été résolus. Toutefois, dans 2 p. cent des cas, ils ont entraîné l’euthanasie de l’animal. Ce taux de mortalité est similaire à celui retrouvé dans des études regroupant des chevaux anesthésiés pour tous types d’intervention chirurgicale confondus. Dans cette étude, aucun cheval n’est mort spontanément. ● La majorité des effets indésirables observés dans cette étude est neurologique (5 p. cent pendant la myélographie et 18 p. cent après), comme, par exemple, des convulsions localisées ou généralisées, des neuropathies périphériques, des cécités, … Les convulsions sont une complication connue des myélographies au iohexol chez le chien et le cheval. Elles concernent 3 p. cent des chevaux de l’étude. ● Après la myélographie, 5 p. cent des chevaux ont présenté des troubles respiratoires, notamment des pneumonies. Ces affections peuvent être attribuées à l’anesthésie générale et aux lésions causées par le ballonnet de la sonde endotrachéale, lors de la mobilisation de l’encolure pendant l’examen. Un bon positionnement de l’encolure pendant la myélographie et un suivi clinique post-myélographie sont donc essentiels. ● Une association significative faible a été observée entre les effets indésirables et des volumes de produits de contraste administrés plus importants (> 50 mL). D’autre part, les chevaux présentant des effets indésirables ont eu des anesthésies générales significativement plus longues. En effet, les anesthésies générales de plus de 90 min, associées à un décubitus latéral, augmentent le risque de myopathie. ● Le faible nombre de cas n’a pas permis d’établir de relation entre les convulsions observées et le volume de produit de contraste injecté, ou le temps d’anesthésie. ● La survenue d’effets indésirables n’est pas associée à un plus haut grade neurolo-
Objectifs de l’étude
❚ Décrire la fréquence et le type d’effets secondaires observés dans une population de chevaux, ayant subi une myélographie cervicale sous anesthésie générale. ❚ Évaluer si les effets indésirables de la myélographie cervicale sont liés à la modification du volume de liquide céphalorachidien (LCR). ❚ Identifier si les effets indésirables sont plus fréquents chez les chevaux ayant un grade neurologique plus élevé avant la myélographie. ❚ Déterminer si l’administration d’anti-inflammatoires et d’agents osmotiques atténue l’hyperthermie non spécifique observée après la myélographie.
u Journal of Veterinary Internal Medicine, 2015;(29)3:954-60 Adverse reactions in horses that underwent general anesthesia and cervical myelography. Mullen KR, Furness MC, Johnson AL, Norman TE, Hart KA, Burton AJ, Bicahlo RC, Ainsworth DM, Thompson MS, Scrivani PV.
RUBRIQUE ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
59
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 12 / n°44 NOVEMBRE 2017 - 119
59-63 Synthèse 2 myélographie cervicale + revue inter BAT.qxp_Gabarit rubrique 18/01/2018 19:15 Page61
revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine TRAITEMENT D’UNE BURSITE NAVICULAIRE CONTAMINÉE OU SEPTIQUE : bilan de 19 cas (2002-2016) de chevaux ayant subi une bursotomie naviculaire Matériel et méthode ●
L’étude rétrospective a porté sur 19 chevaux présentés à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de l’état de l’Iowa entre 2002 et 2016. ● Les critères d’inclusion dans l’étude ont été la présence d’une bursite naviculaire septique ou contaminée, sans autre atteinte synoviale, traitée par bursotomie. Les informations de suivi ont été obtenues en interrogeant les propriétaires ou le vétérinaire référant. ● Deux groupes de chevaux ont été distingués en fonction de l’issue suite à l’intervention chirurgicale : - le groupe 1 est composé des chevaux à l’issue très favorable, c'est-à-dire étant retournés à un niveau d’utilisation et de performance identique à celui précédant la bursotomie ; - le groupe 2 correspond à une issue satisfaisante, avec une survie des chevaux mais sans retour au niveau de performance antérieur à la bursotomie. Résultats ●
Tous les chevaux de l’étude ont survécu suite à la bursotomie, sans complications rapportées. Seize chevaux (84,2 p. cent) ont
eu une issue très favorable (groupe 1), et trois chevaux (15,8 p. cent) ont eu une issue satisfaisante (groupe 2). ● Le retour à l’entraînement a eu lieu en moyenne 4 mois après l’intervention chirurgicale. Sur les trois chevaux du groupe 2, deux sont restés boiteux à vie. Conclusion ●
Le pronostic suite à une bursotomie naviculaire seule est historiquement décrit comme réservé. ● Dans cette étude, la bursotomie associée à l’antibiothérapie a permis d’obtenir de bons résultats avec un très bon pronostic vital et un bon pronostic sportif, même sur des cas chroniques. ● La bursoscopie naviculaire est considérée comme le traitement de choix de la bursite naviculaire septique. Suite à ces résultats, la bursotomie peut être préférée à la bursoscopie lors d’infection chronique, lorsqu’une bursoscopie a déjà été réalisée ou lorsqu’il n’y a pas le matériel ou la maîtrise technique pour réaliser la bursoscopie. ● Les limites de cette étude sont la petite taille de l’échantillon, le suivi par contact téléphonique au lieu d’une réévaluation par un vétérinaire, qui induisent des biais. r
Locomoteur/ Chirurgie
ObjectifS de l’étude
❚ Décrire le traitement réalisé sur une série de chevaux atteints de bursite naviculaire contaminée ou septique. ❚ Réaliser un bilan pronostique après traitement par bursotomie associée à une antibiothérapie locale et systémique. u Equine Veterinary Journal 2017, 1-7. Outcome of horses undergoing navicular bursotomy for the treatment of contaminated or septic navicular bursitis : 19 cases (20022016). Suarez-Fuentes DG, Caston SS, T atarniuk DM, Kersh KD, Ferrero N R. Synthèse par Anaëlle Barandiaran, Clinique équine, Vetagro Sup, campus de Lyon.
Chirurgie
ÉVALUATION DE L’INTESTIN GRÊLE PAR LAPAROSCOPIE SUR CHEVAL DEBOUT : technique et effets ●
En raison de la diminution des risques de mortalité, de morbidité et de complications, les actes chirurgicaux sur cheval debout sont de plus en plus indiqués. ● Chez l’homme, des techniques d’évaluation systématique de l’intestin grêle sous laparoscopie sont déjà décrites et utilisées, notamment en cas d’obstruction. ● Chez le cheval, cette exploration a déjà été décrite mais ses conséquences n’ont, jusqu’à présent, pas été évaluées. Matériel et méthode ●
Cinq chevaux sains ont été utilisés pour tester la faisabilité et les conséquences d’une telle exploration. Deux explorations laparoscopiques ont été réalisées à 14 jours d’intervalle, la seconde servant à objectiver les effets de la première. ● L’intestin grêle a été évalué de la zone du ligament duodénocolique à la zone du liga-
ment iléo-caecal, à l’aide de deux pinces à laparoscopie atraumatiques servant à rendre toute cette portion du système digestif visible, comme ce qui est fait avec les mains lors de laparotomie exploratrice. La douleur a ensuite été évaluée à l’aide d’une échelle de score de douleur (sur 39 points) et des examens cliniques biquotidiens ont été réalisés pendant 2 semaines.
Objectif de l’étude
❚ Évaluer la faisabilité et les effets d’une exploration laparoscopique de l’intestin grêle. u Veterinary Surgery 2017;46(6):812-20. PubMed PMID: 28460413 Laparoscopic evaluation of the small intestine in the standing horse: technique and effects.
Résultats ● L’évaluation laparoscopique de l’intestin grêle a été réalisée en 39 +/-21,2 min, les scores de douleur sont restés bas avec une médiane inférieure à 6/39, les examens cliniques ont été dans les normes. ● L’emphysème sous-cutané s’est résorbé en moins d’une semaine et les seules anomalies observées sur tous les chevaux, lors de la seconde laparoscopie, ont été des pétéchies et des ecchymoses, sans aucune autre lésion.
Jones A, Ragle C, Anderson D, Scott C.
REVUE INTERNATIONALE
61
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 12 / n°44 NOVEMBRE 2017 - 121
64-66 Test clinique réponses NPE 44 BAT.qxp_gabarit NPE âne 19/01/2018 13:24 Page64
test clinique
Observation originale
les réponses
endométrite infectieuse chez une jument
Marine Schott1 Aurélie Allard2 1École
vétérinaire à VetAgro Sup
multipare de 9 ans
campus vétérinaire de Lyon, filière équine pure 213 rue du merle 71250 Cluny
Tableau 1 - Suivi gynécologique de la jument (suite)
disponible sur www.neva.fr
Date
Ovaire gauche
Ovaire droit
Col
Œdème utérin
Liquide utérin
Commentaires
13/07 Matin
Corps jaune
Follicules < 20 mm
+
5
0,5 cm anéchogène
Ovulation
13/07 Soir
Corps jaune
Follicules < 20 mm
+
2
1,5 cm anéchogène
14/07
Corps jaune
Follicules < 20 mm
+
1
0,2 cm anéchogène
15/07
Corps jaune
Follicules < 20 mm
+
1
0
Arrivée (tardive) des résultats de l’examen bactériologique
16/07
Corps jaune
Follicules < 20 mm
+/-
0
Aucun
Col moins relâché
29/07
Corps jaune (photo 2)
Follicules < 20 mm
-
0
Aucun
DG 16 jours négatif
31/07
Corps jaune
Follicules < 20 mm
-
0
Aucun
DG 18 jours négatif
Col : (+) pour ouvert et (–) pour fermé, Œdème : échelle de 0 (absent) à 5 (très sévère), DG : Diagnostic de Gestation
1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? l Un œdème sévère de l’utérus et une accumulation de liquide dans la lumière utérine, en dehors de la période post-partum, sont des signes d’endométrite. On en distingue trois catégories [2] : - post-saillie ou post-insémination ; - infectieuses ; - chroniques dégénératives (endométrioses). l Nous observons ces signes cliniques après la réalisation des prélèvements (endométrite iatrogénique) et après l’insémination artificielle (endométrite post-IA) (photo 1). Une réaction inflammatoire de l’endomètre est physiologique dans les heures qui suivent l’IA mais est pathologique si les signes persistent plus de 4 h post-IA [2, 4]. Ici, on peut même suspecter une infection antérieure à l’IA, car l’anamnèse de la jument indique des antécédents d’infertilité, souvent seul signe d’endométrite infectieuse chronique [2, 4].
2 Image échographique de l’ovaire gauche (16 jours post ovulation).
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 12 / n°44 124 - NOVEMBRE 2017
2 Comment interpréter les examens complémentaires ? l La cytologie est négative et la bactériologie est positive à E.coli, deuxième agent causal des endométrites infectieuses, après les
64
1 Image échographique de l’utérus présentant une accumulation de liquide intraluminal 6 h après insémination (photos M. Schott).
streptocoques β hémolytiques [1, 2, 4], deux bactéries communément retrouvées dans l’environnement du cheval. Puisque l’examen cytologique est négatif, il peut s’agir d’une contamination. l Toutefois, lorsque E.coli est impliquée, elle peut ne pas déclencher de réponse inflammatoire [3, 5] : il peut donc y avoir, comme cela semble être le cas, des fauxnégatifs [3].
Vetramil
Préparation à base de miel de qualité médicale et d’huiles essentielles
le choix de la sérénité Axience SAS - Tour Essor - 14, rue Scandicci - 93 500 Pantin - Tél. 01 41 83 23 10 - Email : contact@axience.fr - www.axience.fr
Annonce presse A4 Vetramil 483-01-2018.indd 1
Réf. 483-01-2018
En pommade ou en spray, une association naturelle adaptée aux peaux fragilisées
11/12/2017 12:43