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DOSSIER : AVORTEMENTS ET MORTINATALITÉ CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE - N°17 - AVRIL / MAI 2004

N°17 AVRIL MAI 2004

AVORTEMENTS ET MORTINATALITÉ Conduites à tenir, fiches pratiques :

Le problème va donc se poser uniquement chez le nouveau-né de groupe sanguin A issu de mère de groupe B.

DOSSIER :

Ce n’était pas celui qu’il me fallait !

AVORTEMENTS ET MORTINATALITÉ CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT La maîtrise de la reproduction des carnivores offre de nouvelles perspectives, à la portée de la plupart des praticiens ...

Management et entreprise Dossier - Approche marketing

des suivis médicaux longs Adapter sa politique de prix au contexte concurrentiel pour les suivis médicaux longs Fiche action - Un exemple d’adaptation de sa politique de prix

REVUE DE FORMATION CONTINUE À COMITÉ DE LECTURE

- Conduite à tenir face aux avortements - Conduite à tenir et prévention de la mortinatalité - Les méthodes d’avortement - La brucellose canine - Les prélèvements à effectuer - Comment réaliser une autopsie - Chirurgie - Quand réaliser une césarienne lors de dystocie - Geste chirurgical L’anesthésie pour une césarienne - Thérapeutique Spécificités de la femelle allaitante - Observation clinique Herpèsvirose et mortalité néonatale

Féline - Conduite à tenir face aux avortements et à la mortinatalité - Les méthodes d'avortement - Observation clinique Maladie hémolytique néonatale en élevage

Rubriques - Nutrition - Traitement d’une obésité associée à une hypercholestérolémie - Principe actif Le phénobarbital - Immunologie et le B.A. BA en BD La maladie hémolytique néonatale - N.A.C. - L’hospitalisation du furet


sommaire Éditorial par Patricia Ronsin Test clinique : Polyuro-polydipsie chez une chienne Cyrille Martin, Dominique Illa

N°17 AVRIL-MAI 2004

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CANINE - FÉLINE

DOSSIER

Conduite à tenir face aux avortements chez la chienne Samuel Buff 9 Conduite à tenir et prévention de la mortinatalité chez la chienne Samuel Buff 13 Les méthodes d'avortement chez la chienne Francis Fiéni 16 La brucellose canine : une maladie trop peu souvent recherchée par les praticiens Alain Fontbonne 21 Avortements et mortinatalité : les prélèvements à effectuer chez la chienne et la chatte Patricia Ronsin 27 Comment réaliser une autopsie chez le chiot et le chaton ? Sandra Brau, Grégory Casseleux 33 Chirurgie - Quand réaliser une césarienne lors de dystocie chez la chienne et la chatte ? Samuel Buff 39 Geste chirurgical - L’anesthésie pour une césarienne chez la chienne Roxanne Steux, Géraldine Jourdan, Patrick Verwaerde 42 Thérapeutique - Spécificités de la femelle allaitante chez le chien et le chat Jean-Claude Desfontis 45 Observation clinique - Herpèsvirose et mortalité néonatale chez une chienne Giovanna Bassu, Noël Maseloo 47

AVORTEMENTS ET MORTINATALITÉ chez le chien et le chat

FÉLINE Conduite à tenir face aux avortements et à la mortinatalité chez la chatte Samuel Buff 50 Les méthodes d'avortement chez la chatte Francis Fiéni 53 Observation clinique - Maladie hémolytique néonatale en élevage chez le chat Élise Malandain, Sandra Brau 55

RUBRIQUES Principe actif - Le phénobarbital Brigitte Enriquez, Renaud Tissier Nutrition - Traitement d’une obésité associée à une hypercholestérolémie chez une chienne Isabelle Jeusette, Dominique Peeters, Marianne Diez Immunologie - La maladie hémolytique néonatale Luc Chabanne, Gisèle Ferrand, Dominique Rigal Le B.A.BA en BD - La maladie hémolytique néonatale Frédéric Mahé, Luc Chabanne, Gisèle Ferrand, Dominique Rigal N.A.C. - L’hospitalisation du furet Emmanuel Risi

59 63 67 70 72 Souscription d’abonnement en page 86

MANAGEMENT ET ENTREPRISE Dossier - Approche marketing des suivis médicaux longs Philippe Baralon Adapter sa politique de prix au contexte concurrentiel pour les suivis médicaux longs Philippe Baralon Fiche-action - Un exemple d’adaptation de sa politique de prix Philippe Baralon

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Test clinique - Les réponses Tests de formation continue - Les réponses

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CANINE - FÉLINE FÉLINE

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RUBRIQUE MANAGEMENT

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE AVRIL / MAI 2004 - 91


test clinique

NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 e-mail : neva@neva.fr

Conseil scientifique

polyuro-polydypsie et alopécie chez une chienne

Gilles Bourdoiseau (E.N.V.L.) Jean-Luc Cadoré (E.N.V.L.) Dominique Fanuel (E.N.V.N.) Pascal Fayolle (E.N.V.A.) Marc Gogny (E.N.V.N.) Jean-François Guelfi (E.N.V.T.) Jean-Pierre Jégou (praticien) Roger Mellinger (praticien) Colette Arpaillange (E.N.V.N.) Christophe Hugnet (praticien)

Rédacteur en chef management Philippe Baralon (Phylum)

Comité de rédaction Xavier Berthelot (reproduction, E.N.V.T.) Géraldine Blanchard (Alimentation - nutrition, E.N.V.A.) Corine Boucraut-Baralon (Diagnostic, E.N.V.T.) Séverine Boullier (Immunologie, E.N.V.T.) Florence Buronfosse (Toxicologie, E.N.V.L.) Luc Chabanne (Immunologie - Hématologie, E.N.V.L.) Bernard Clerc (Ophtalmologie, E.NV.A.) Valérie Chetboul (Cardiologie, E.N.V.A.) René Chermette (Parasitologie - mycologie, E.N.V.A.) Olivier Dossin (Médecine interne, néphrologie, E.N.V.T.) Valérie Dramard (Comportement, praticien) Olivier Jongh (Ophtalmologie, praticien) Fabrice Labadie (Management) Alain Fontbonne (Reproduction, E.N.V.A.) Alain Ganivet (Elevage et collectivité, praticien) Laurent Marescaux (Imagerie, praticien) Claude Petit (Pharmacie - toxicologie, E.N.V.T.) Patricia Ronsin (Reproduction, E.N.V.T.) Etienne Thiry (Virologie, Liège)

Chargées de mission rédaction Valérie Colombani Anne Quinton Abonnement et Promotion Marie Servent, Maryse Mercan Publicité Maryvonne Barbaray Anne Quinton - Marie Servent

1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ?

NÉVA Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 e-mail neva@ neva.fr

2 Parmi les examens complémentaires effectués, une échographie abdominale est réalisée : que repérez-vous d’anormal ?

Directeur de la publication

3 Quel traitement mettez-vous en œuvre ?

Maryvonne Barbaray Revue bimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA

Réponses à ce test page 85

Clinique vétérinaire de Médipole 7, rue Arnaud de Villeneuve 66330 Cabestany

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Chienne caniche de 12 ans lors de la consultation : noter l’alopécie marquée et la ptose abdominale (photos C. Martin).

2 Légende en page 85

comité de lecture

SARL au capital de 7622€ Siège social : Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 1007 T801 21 I.S.S.N. 0399-2519 Impression - photogravure : Imprimerie Nouvelle Normandie 24, rue Haëmers B.P. 14 - 76191 YVETOT Cedex

Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. L’autorisation de reproduire un article dans une autre publication doit être obtenue auprès de l’éditeur, NÉVA. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de la copie (C.F.C.). LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 92 - AVRIL / MAI 2004

Cyrille Martin Dominique Illa

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Rédacteurs en chef

ne chienne caniche de 12 ans est présentée à la consultation pour une polyuro-polydypsie et une alopécie qui évoluent depuis huit mois, un abattement, une dysorexie et une douleur abdominale. Le propriétaire nous consulte pour un second avis. ● L’examen à distance de l’animal révèle une alopécie bilatérale symétrique, non prurigineuse. ● À l’examen clinique, la température rectale est de 38,5° C, les muqueuses sont roses et les appareils respiratoire et cardio-vasculaire ne présentent pas d’anomalies. - L’abdomen est "penduleux". - La palpation abdominale met en évidence une douleur, ainsi qu’une masse en région médio-dorsale droite. ● La chienne n’est pas stérilisée, cependant, selon le propriétaire, elle n'a pas présenté de chaleurs depuis deux ans. De plus, elle ne prend aucun traitement.

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Hélène Arnold-Tavernier, Jean-François Bardet, Michel Baron, Jean-Jacques Bénet, Juliette Besso, Vincent Boureau, Didier Boussarie, Stéphane Bertagnoli, Stéphane Bureau, Jean-Jacques Bynen, Claude Carozzo, Sylvie Chastant-Maillard, Claude Chauve, Yan Cherel, Cécile Clercx (Liège), Jean-Pierre Cotard, Jack-Yves Deschamps,

Pierre Desnoyers, Gilles Dupré, Patrick Devauchelle, Brigitte Enriquez, Frédéric Gaschen (Berne), Olivier Gauthier, Emmanuel Gaultier, Sébastien Géroult, Jean-Pierre Genevois, Isabelle Goy-Thollot, Dominique Grandjean, Laurent Guilbaud, Jacques Guillot, Nicole Hagen, Philippe Hennet, Marc Henroteaux (Liège), Yves Legeay,

Bertrand Losson (Liège), Leila Loukil, Sandrine Macchi, Pierre Maisonneuve, Lucile Martin-Dumon, Philippe Masse, Martine Mialot, Jean-Paul Mialot, Pierre Moissonnier, Patrick Pageat, Pierre Paillassou, Jean-Marc Person, Didier Pin, Xavier Pineau, Luc Poisson, Jean-Louis Pouchelon, Pascal Prélaud,

Nathalie Priymenko, Alain Régnier, Dan Rosenberg, Yannick Ruel, Patricia Ronsin, Yves Salmon, Odile Sénécat, Brigitte Siliart, Isabelle Testault, Jean-Jacques Thiébault, Bernard Toma, Patrick Verwaerde, Muriel Vabret, Isabelle Valin, Lionel Zenner.


éditorial La maîtrise de la reproduction des carnivores offre de nouvelles perspectives à la portée d’un grand nombre de praticiens. ... ’ engouement croissant pour les animaux de compagnie, en particulier les chiens et les chats, qu'ils soient de race ou non, a donné naissance à de nouvelles exigences dans les clientèles, en particulier dans le domaine de la maîtrise de la reproduction. En effet, mieux informé, soucieux du bien-être et de la santé de son compagnon, le particulier sollicite de plus en plus souvent son vétérinaire pour un suivi médical d'un niveau comparable à ce qui est pratiqué en gynécologie et en pédiatrie humaine, lors d'une gestation programmée ou d'un avortement de convenance. Par ailleurs, l'élevage des carnivores domestiques est en plein remaniement. Ce secteur s'organise progressivement et s'apparente de plus en plus à une véritable filière de production animale. Côtoyant personnellement le monde de l'élevage comme éleveuse de chat de race, il m’a été possible de constater qu'un nombre croissant d'éleveurs, confrontés à des problèmes de rentabilité, souhaiterait que le vétérinaire ait, en plus de ses compétences de thérapeute, un rôle de conseiller en élevage. Souvent déçus, ils avouent alors préférer "se débrouiller".

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Patricia Ronsin Unité de reproduction E.N.V.T. 23, chemin des Capelles 31076 Toulouse Cedex

La médecine de groupe, un exercice certes encore peu habituel, à l'égard des carnivores domestiques ... Cette nouvelle opportunité ne doit pas échapper à nos confrères praticiens qui, en devenant les interlocuteurs et les formateurs privilégiés des éleveurs, trouveront, à plus ou moins long terme, un intérêt intellectuel non négligeable mais surtout un intérêt économique dans cet exercice. Cela nécessite bien sûr une adaptation des compétences à une médecine de groupe qu'il est encore certes peu habituel de pratiquer à l'égard des carnivores domestiques, et de prendre en compte une notion de rentabilité et d'optimisation de la reproduction, base de tout élevage. Le lecteur trouvera dans ce Dossier spécial avortements et mortinatalité chez le chien et le chat du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE des gestes techniques et des conduites à tenir précises qui lui permettront, face à l'urgence que représente un avortement, une mortinatalité ou une mortalité néonatale, d'aborder plus sereinement et plus efficacement le diagnostic étiologique de cet accident, que son client soit un particulier inquiet ou un éleveur, amateur ou professionnel, en difficulté. Les articles proposés rappellent également les principales causes de ces accidents. Les mesures de prévention sont indiquées ainsi que l'approche thérapeutique des femelles allaitantes. Autre volet, la césarienne et la survie des nouveaunés permettent d'optimiser la reproduction chez la chatte et la chienne. Complémentaire du Dossier sur la gestation chez le chien et le chat, paru dans le NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE N°15 (Novembre-Janvier 2004), ce nouveau numéro devrait achever de convaincre les plus réticents que la maîtrise de la reproduction des carnivores offre de nouvelles perspectives à la portée d’un grand nombre de praticiens. ❒ LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 94 - AVRIL / MAI 2004

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conduite à tenir face aux avortements chez la chienne

Samuel Buff Centre d'Étude et de Recherche en Reproduction et Élevage des Carnivores E.N.V.L., BP 83 69280 Marcy l’Étoile

Les interruptions de la gestation peuvent avoir des conséquences importantes, notamment en élevage. Le diagnostic différentiel de ces troubles est d’autant moins aisé que les causes d’avortement sont nombreuses. Quelle démarche adopter pour les identifier et les traiter ?

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Objectif pédagogique Reconnaître et prévenir les interruptions de gestation et la mortinatalité chez la chienne.

Essentiel 1

es causes d'avortement dans l’espèce canine sont nombreuses : il est possible de les regrouper selon leur étiologie, qu'elle soit infectieuse (bactérienne ou virale), parasitaire, endocrinienne, nutritionnelle, génétique ou iatrogène (encadré 1). ● Il est difficile aujourd’hui de préciser la fréquence des avortements chez la chienne (3 à 13 p. cent des gestations selon les auteurs), d’autant que certaines particularités de la physiologie ou des comportements dans cette espèce masquent souvent leur mise en évidence. En effet, chez la chienne, les avortements font encore l’objet de peu d’études, probablement parce que leur intérêt économique a longtemps été considéré comme limité. ● À l’inverse, les estimations relatives à la mortinatalité sont plus précises, avec une proportion de 10 à 12 p. cent de mort chez les chiots nouveau-nés. ● La prise en charge immédiate de la chienne qui vient d’avorter est essentielle dans la maîtrise des avortements. Il est toutefois nécessaire d’évaluer le contexte clinique avant d’envisager toute forme d’intervention. ● Dans cet article, la notion d’avortement est prise au sens large : elle englobe toute interruption prématurée de la gestation, avec ou sans expulsion du produit de conception incapable de survivre.

tion embryonnaire, les manifestations cliniques sont le plus souvent absentes chez la chienne. La mort d’un ou de plusieurs conceptus s’accompagne généralement de signes généraux plus ou moins accentués et de signes locaux. ● L’aspect des pertes vulvaires varie sensiblement selon le stade de l’interruption de la gestation : - pertes séro-hémorragiques discrètes d’abord ; - puis fortement teintées par l’utéroverdine placentaire (vert foncé) en fin de gestation. ● Les fœtus avortés peuvent être autolysés, momifiés, ou ne présentent parfois aucune lésion spécifique. Toutefois, en l’absence du propriétaire ou de l’éleveur, les chiennes peuvent ingérer les avortons, ce qui rend le constat de l’avortement difficile. ● En l’absence de diagnostic précoce de la gestation chez une chienne, seule une infertilité apparente est rapportée. Les propriétaires notent quelquefois une distension de l’abdomen, dans le mois qui suit la fin des chaleurs, puis un "dégonflement" de celui-ci. Attention à ne pas confondre ces signes avec ceux d’une pseudo-gestation ("grossesse nerveuse").

IDENTIFIER L’AVORTEMENT

ISOLER LA CHIENNE QUI A AVORTÉ

Les interruptions prématurées de la gestation ne peuvent généralement être observées que dans son dernier tiers : avant le 40-45e jour de gestation, les fœtus sont exceptionnellement expulsés (photo 1). ● En cas de mort précoce de l’embryon (résorp-

❚ Les interruptions prématurées de gestation sont généralement observées après 40-45 jours. ❚ Lorsque la mort d'un fœtus survient après le 35e jour de gestation, elle se traduit généralement par des pertes plus ou moins abondantes. ❚ Lors d’avortement précoce, l’infertilité de la chienne le seul signe. ❚ Isoler la chienne est la première mesure à prendre lors d’avortement en collectivité. ❚ Pour déterminer la cause de l’avortement, les examens les plus importants sont : - les analyses des prélèvements effectués chez la femelle ; - l’autopsie des avortons ou des chiots mort-nés. ❚ L’examen clinique immédiat et minutieux de la chienne qui vient d’avorter permet de déceler une affection générale.

Avorton expulsé à terme (63 jours) : l’autolyse est déjà très avancée, ainsi que l’attestent la superposition des os du crâne et la désorganisation du squelette. Les fœtus avortés peuvent être autolysés, momifiés, ou ne présentent parfois aucune lésion spécifique (photo S. Buff).

S’assurer le plus rapidement possible du caractère individuel ou collectif de l’interruption de gestation, surtout lorsque les avortements sont observés en série et soulèvent l’hypothèse d’une contamination plus ou moins importante de l’élevage.

CANINE

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conduite à tenir

et prévention de la mortinatalité chez la chienne

Avec des conséquences sanitaires, économiques, et sur la sélection des animaux reproducteurs, la mortinatalité du chien est une donnée essentielle en élevage.

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a plupart des éleveurs canins sont confrontés un jour ou l’autre à la mort de chiots nouveau-nés, dans les heures ou dans les jours qui suivent la naissance. ● Lorsque ces cas restent limités, l’éleveur n’entreprend souvent aucune recherche pour déterminer la cause exacte de la mort. ● En revanche, lorsque des mortalités en série surviennent parmi les nouveau-nés, dans une même portée ou dans plusieurs portées successives, l’éleveur redoute que son élevage ne soit touché par un problème infectieux, qui risque de causer d’autres pertes sur les portées à venir. ● Cet article présente la démarche à adopter face à l’une ou à l’autre de ces situations (figure). Il montre comment l’état de santé et la vitalité des chiots, à la naissance et dans les premiers jours de la vie, peuvent être compromis par des malformations congénitales, la mauvaise santé de la mère, des erreurs alimentaires ou l’administration de substances tératogènes (photos 1, 2). La mère peut aussi transmettre des germes responsables d’affections bactériennes localisées, ou parfois généralisées. LES MALFORMATIONS CONGÉNITALES ● Les anomalies structurelles ou fonctionnelles, présentes chez 1 p. cent des chiots nouveau-nés, sont responsables de 14 p. cent de la mortalité néonatale ; leur origine génétique n'a pas toujours été mise en évidence. Dans la plupart des races canines, ces anomalies peuvent affecter une seule fonction, ou différents organes. ● Un grand nombre de ces anomalies sont immédiatement visibles et incompatibles avec la survie, même temporaire, de l’animal. D’autres, au contraire, mettent des mois, voire des années pour s’exprimer. ● Les malformations qui peuvent entraîner la mort pendant la période néonatale sont : - la fissure palatine, accompagnée ou non

Samuel Buff Centre d'Étude et de Recherche en Reproduction et Élevage des Carnivores E.N.V.L., BP 83 69280 Marcy l’Étoile

Objectif pédagogique Reconnaître et prévenir la mortinatalité chez le chien.

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Ces deux chiots de race Cocker ont été expulsés à terme. L’un d’eux est atteint d’une monstruosité, qui a entraîné une dystocie et la mort du second chiot (photos S. Buff).

d’un bec de lièvre, anomalie la plus fréquente chez le chien* ; - l’hydrocéphalie, fréquente chez le Chihuahua, le Cocker et le Bulldog ; - les malformations du squelette, les malformations cardiaques, la polykystose rénale, l’absence d'un ou des deux reins ; - le méga-œsophage et la sténose pylorique, l’imperforation de l’anus, … ● Dès que de telles lésions sont diagnostiquées, l’euthanasie s’impose souvent même si, pour la sténose pylorique ou la fissure palatine, une correction chirurgicale est parfois envisageable. L’ÉTAT DE SANTÉ DE LA MÈRE L’âge de la femelle mise à la reproduction a une influence directe sur les performances : c’est entre deux ou quatre ans que les meilleurs résultats sont obtenus. Il n’est pas toujours raisonnable de faire reproduire une lice au-delà de sept ans. ● L’embonpoint de la mère retentit sur les difficultés de mise bas, mais aussi sur la mortalité néonatale, qui augmente, et la prolificité, qui diminue. ● Le taux d’hémoglobine et la protéinémie maternels au moment du terme constituent de bons marqueurs des chances de survie des chiots. Si la chienne paraît fatiguée en fin de gestation, il peut être utile de contrôler ces paramètres biochimiques ou hématologiques. ●

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L’autopsie est parfois le seul moyen d’éclaircir la cause de la mort. Ce nouveau-né présente un hématome à la base du crâne, dû à un traumatisme violent (chute ou écrasement par la mère).

NOTE * cf. Comment réaliser l’autopsie du chiot et du chaton, par S. Brau et coll., dans ce numéro.

Essentiel ❚ Les anomalies congénitales sont responsables de 14 p. cent de la mortinatalité chez le chien. ❚ L’état de santé de la mère et son alimentation jouent un rôle prépondérant dans la survie des chiots à la naissance. ❚ C’est pour les femelles âgées de 2 à 4 ans que les meilleures performances de reproduction sont observées.

CANINE

Ainsi, si l’hématocrite est inférieur à 27 p. cent, le taux d’hémoglobine à 10 g/10 mL, ou la protéinémie à 5 g/100 mL, la survie des chiots est compromise.

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les méthodes d’avortement chez la chienne

Francis Fiéni Unité de Pathologie de la Reproduction E.N.V.N. BP 40706 44307 Nantes Cedex 03

Quel que soit le protocole utilisé, l'interruption médicale de la gestation chez la chienne n'est pas un traitement anodin. Cette démarche doit être médicalisée, et accompagnée d’examens spécifiques, avant et après le traitement abortif proprement dit.

NOTE * cf. Les techniques de diagnostic de la gestation, et le suivi de la gestation, par S. Buff, LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE N°15, novembre-janvier 2004, 173-9.

Essentiel ❚ Pour un avortement avant 25 jours, les traitements possibles sont : - l’aglépristone ; - les œstrogènes. ❚ Pour un avortement après 25 jours, utiliser : - l’aglépristone ; - les prostaglandines et les anti-prolactiniques ; - les prostaglandines seules. ❚ Quel que soit le protocole choisi, il convient de vérifier avec une échographie que l’avortement a bien eu lieu. ❚ Le meilleur moment pour administrer l’aglépristone est la fin des chaleurs. ❚ Les prostaglandines n’ont pas d’A.M.M. pour le chien et pour le chat.

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e plus souvent, la demande d’interruption médicale de la gestation correspond à une indication de confort. Il est important qu'elle ait le moins de répercussions possible pour la femelle, pour sa santé et pour ses capacités reproductrices ultérieures. Plusieurs protocoles thérapeutiques permettent de répondre à la demande du propriétaire, selon des critères d’innocuité, de moment d’intervention et d’efficacité. ● Le choix du protocole utilisé prend en compte l’état général de l’animal, la confirmation de la gestation, et le stade de développement embryonnaire* (photo 1). ● Chez la chienne, cette intervention peut être effectuée à tous les stades, précoce ou tardif, du développement embryonnaire. ● Pendant très longtemps, l’avortement provoqué de la chienne a été induit par administration de molécules à action œstrogénique. L'interdiction d'utiliser des dérivés des stylbènes, et les complications consécutives à l’utilisation des œstrogènes naturels ont conduit au développement d'autres protocoles, qui agissent directement ou indirectement sur le métabolisme de la progestérone. Actuellement, seuls les œstrogènes et l’aglépristone ont une autorisation de mise sur le marché pour l’indication “interruption de la gestation chez la chienne”. COMMENT CHOISIR LE PROTOCOLE ABORTIF ?

CANINE

Pour un avortement précoce ● Lors d’avortement précoce, les œstrogènes sont intéressants pour des raisons économiques (encadré 1, figure). ● Cette classe thérapeutique ne doit pas

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 104 - AVRIL / MAI 2004

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Fœtus vivant à 45 jours : confirmer la gestation est indispensable avant tout protocole d’avortement provoqué : un examen échotomographique est le meilleur moyen (photo F. Fiéni).

être employée chez des futures lices, en raison de ses effets secondaires. ● Pour les autres femelles, il convient de respecter des précautions d'emploi, et il est prudent de faire signer une décharge au propriétaire de l'animal. ● Les antiprogestérones (ex : aglépristone) garantissent la plus grande sécurité d’emploi (encadré 2). Ces molécules entraînent un état de privation progestéronémique, sans aucune autre modification hormonale démontrée. Bien que l’administration d’antiprogestérones soit efficace dès la saillie, le meilleur moment d’administration est la fin des chaleurs. Ceci permet d’éviter de mettre en œuvre un 2d protocole d'avortement, en cas de saillie accidentelle après le premier traitement.

Pour un avortement tardif Les prostaglandines

Malgré leurs inconvénients, l'emploi des prostaglandines reste une méthode substitutive intéressante et peu onéreuse (encadré 3). ● Lors de demande d’avortement tardif, l'administration répétée d'analogues de prostaglandines pendant la seconde moitié de la gestation provoque une lutéolyse et interrompt la gestation. ● La prostaglandine F2α est d'une excellente innocuité générale, sauf chez les animaux qui présentent une affection chronique telles qu'une insuffisance cardiaque ou rénale. ●


la brucellose canine : une maladie trop peu souvent recherchée par les praticiens

Alain Fontbonne

La brucellose canine est une maladie contagieuse de la reproduction. C’est une zoonose mineure. Le dépistage et la stérilisation des animaux porteurs sont indispensables afin de prévenir son extension dans les élevages français.

Service de reproduction animale E.N.V.A. 7, avenue du Général De Gaulle 94704 Maisons-Alfort cedex

Figure 1 - Localisation géographique des élevages positifs ou douteux

Objectif pédagogique Dépister la brucellose dans les élevages canins afin d’écarter les animaux porteurs de la reproduction et de prévenir son extension.

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lusieurs brucelloses peuvent atteindre les chiens. Les praticiens savent en général que c’est le cas pour les brucelloses bovines ou ovines. Ils ignorent encore bien souvent que la brucellose canine, maladie spécifique du chien, liée à Brucella canis, existe bel et bien en Europe, notamment en France, et qu’elle génère divers troubles de la reproduction, en particulier en élevage (encadré 1, figure 1). Elle devrait être systématiquement recherchée sur tout chien ou chienne qui présente

Étude C.E.R.R.E.C. - D.G.Al. : tous les élevages ne sont pas révélés contaminés, en raison de l’existence de faux-positifs en sérologie.

un trouble de la reproduction, d’autant qu’il suffit d’une simple sérologie. Identifiée en Europe et en France, elle reste encore trop peu souvent recherchée lors de troubles de la reproduction, ce qui entraîne sans doute une sous-estimation de sa prévalence (encadré 2). QUAND SUSPECTER UNE ATTEINTE PAR LA BRUCELLOSE CANINE ? Chez la chienne

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Fœtus avortés. Attention : toujours prendre des gants pour manipuler un avorton de chienne (photos C.E.R.R.E.C. - E.N.V.L.).

● Chez la chienne, le signe le plus fréquent et le plus facile à reconnaître est un avortement tardif qui survient entre le 45e jour de gestation et le terme (photos 1, 2).

Encadré 1 - Les agents des brucelloses canines et la situation en France La brucellose spécifique de l’espèce canine, due à Brucella canis, est une maladie infectieuse et contagieuse qui se traduit principalement par des avortements épizootiques et enzootiques, et de l’infertilité, aussi bien chez la femelle que chez le mâle. ● Mais, le chien peut aussi être contaminé par les agents des brucelloses bovine, ovine et porcine (respectivement Brucella abortus, B. melitensis et B. suis), qui donnent chez lui une infection le plus souvent inapparente, et parfois des manifestations abortives sporadiques. ● Les brucelloses canines sont des zoonoses mineures. La brucellose humaine à B. canis est moins grave que lorsque l’Homme est contaminé par les autres brucelles. ●

Essentiel ❚ Chez la chienne, le signe le plus fréquent de brucellose est un avortement tardif entre le 45e jour de gestation et le terme. ❚ Chez le mâle, l’atteinte brucellique provoque une orchi-épididymite chronique. ❚ L’infertilité du mâle ou de la femelle est souvent le seul signe visible de l’infection par B. canis. ❚ Tout chien infecté reste un vecteur potentiel de brucelles, même après traitement antibiotique spécifique.

La brucellose canine en France En France, le premier isolement de Brucella canis dans un élevage canin a été réalisé en 1996 par A. Fontbonne et B. Garin-Bastuji. C’est vraisemblablement un chien importé de Finlande qui a été à l’origine de la contamination. ● À la suite de cet isolement, une étude nationale de prévalence a été confiée en 1999-2000 au C.E.R.R.E.C. de l’E.N.V.L. Cette étude confirme l’existence de l’infection à B. canis en France, même si sa prévalence reste faible. Raison de plus pour se protéger activement et dépister les chiens et les chiennes porteurs. ●

CANINE

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE AVRIL / MAI 2004 - 109


avortements et mortinatalité les prélèvements à effectuer chez la chienne et la chatte Faute de signes caractéristiques, le diagnostic étiologique d'avortements ou de mortinatalité nécessite des examens complémentaires. Cet article décrit les prélèvements à effectuer, comment les conserver et les expédier au laboratoire d’analyses.

U

ne bonne connaissance des prélèvements à effectuer est nécessaire pour déterminer la cause d’un avortement ou de mortinatalité. Le choix dépend de l'affection suspectée et de l'analyse demandée (tableau 1).

LA MISE EN CULTURE DES BACTÉRIES NON SPÉCIFIQUES Seules les cultures bactériennes sont accessibles pour le diagnostic, chez les carnivores domestiques. Les cultures virales, plus difficiles et onéreuses, relèvent du domaine de la recherche. Les prélèvements à effectuer et comment les conserver Les germes en cause sont le plus souvent retrouvés dans la flore vaginale des chiennes. Fréquemment contaminés par cette flore, les placentas, les annexes fœtales et les écoulements vaginaux ne constituent donc pas des prélèvements de choix en cas d'avortement (tableau 2). ● En revanche, la culture est possible sur un broyat d'organe tel que le foie, le rein, la rate ou le sang intracardiaque prélevé sur les chiots morts ou les avortons, sous réserve de bonnes conditions d'autopsie*. ● Les prélèvements sont à réaliser juste après la mort, de manière stérile (matériel stérile, à proximité de la flamme d'un bec Bunsen, …) (encadré 1). ● Il est possible d'associer à cette analyse la mise en culture d'un écouvillonnage cervical ou endocervical effectué le plus stérilement possible, à l'aide d'un écouvillon humidifié avec du chlorure de sodium isotonique stérile. - L’écouvillon est introduit dans les voies génitales de la chienne à l'aide d'un spéculum ●

Patricia Ronsin Pathologie de la Reproduction E.N.V.T. 23, chemin des Capelles 31076 Toulouse Cedex

Objectif pédagogique Réaliser de bons prélèvements pour trouver la cause des avortements et de la mortinatalité. 1

L’écouvillon est introduit dans les voies génitales de la chienne à l'aide d'un spéculum tubaire stérile, pour éviter les contaminations par la flore abondante du vagin postérieur (photo P. Ronsin).

Encadré 1 - La conservation des cultures bactériennes 1. Chaque organe ou fragment d'organe est placé dans un flacon stérile identifié sans milieu particulier de conservation. 2. L'écouvillon est replacé dans son étui stérile, avec ou sans milieu de transport (Portagerm®, Laboratoire Biomérieux). 3. Une fiche de commémoratifs complets précisant la catégorie de germes à rechercher (aérobies, anaérobies, microaérophiles, mycoplasmes, ...)** doit être jointe, car les conditions de culture sont sensiblement différentes. 4. Il est conseillé d'envoyer immédiatement les prélèvements au laboratoire d'analyses de biologie médicale. En cas d'envoi différé, les réfrigérer et les acheminer dès que possible.

tubaire stérile, pour éviter les contaminations par la flore abondante du vagin postérieur (photo 1). - Puis, les résultats des deux analyses sont confrontés. ● Il est intéressant de rechercher simultanément les mycoplasmes et la flore aérobie classique sur les organes d'avorton tels que le foie et la rate, et sur le prélèvement vaginal. Pour cette recherche, éviter la congélation et la dessication. En routine, il n'est pas possible de typer les mycoplasmes chez le chien. Toutefois, en théorie ce typage peut être réaliser, surtout par P.C.R.

NOTES Dans ce numéro : * cf. L’autopsie du chiot et du chaton, par S. Brau et coll. ** cf. Comment identifier et prévenir les avortements chez la chienne, par S. Buff.

Essentiel ❚ Joindre une fiche de commémoratifs avec les prélèvements expédiés au laboratoire. ❚ Pour interpréter les résultats des analyses sérologiques, il est souvent nécessaire de réaliser une cinétique d’anticorps. ❚ Pour les envois postaux, penser à respecter la législation sur les produits biologiques.

À quels laboratoires faire appel ?

CANINE - FÉLINE

En général, les laboratoires d'analyses de biologie médicale humaine réalisent ces analyses, mais ils sont moins spécifiques que les laboratoires vétérinaires privés ou départementaux. ●

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE AVRIL / MAI 2004 - 115


comment réaliser une autopsie

chez le chiot et le chaton Identifier l’étiologie d’un épisode de mortalité néonatale n’est pas toujours aisé. Cette fiche présente les six étapesclé de l’autopsie du chiot et du chaton, conseillées pour une bonne méthodologie.

L

a symptomatologie du nouveau-né est fruste, et les causes de mortalité sont multiples. ● L’autopsie permet l’observation macroscopique des organes après la mort de l’animal, ce qui permet souvent de préciser la raison d’un épisode de mortalité néonatale.

● Avant de commencer une autopsie, il est important de connaître l’anamnèse, qui doit être la plus complète possible, avec des informations telles que : - l'historique de la portée (difficulté de mise bas, renseignements sur la fratrie, …) ; - les symptômes de l’animal et leur mode évolutif ; - les éventuels traitements reçus ; - l’heure et les circonstances de la mort ; - les caractéristiques de l’élevage, si l’individu provient d’une collectivité (population, espèces présentes sur le site, historique médical, protocoles vaccinal et de vermifugation, …)* ; - le mode de conservation du cadavre (à température ambiante, congelé, frais, enterré, placé dans le formol, ...).

QUAND RÉALISER L’AUTOPSIE ET COMMENT CONSERVER LE CADAVRE L’autopsie doit être réalisée le plus rapidement possible après la mort de l’animal, afin d’éviter les altérations cadavériques et les lésions d’autolyse. ● Si ce n’est pas possible, il convient de conserver le cadavre à + 4°C pendant quelques heures, emballé dans un papier journal humidifié. Dans ce cas, éviter la congélation, qui compromet la réalisation de certains examens complémentaires. ● Si le cadavre ne peut pas être autopsié sur place, l'acheminer dans un colis réfrigéré et étanche. Lors de l’envoi d’un tel colis, il est nécessaire de prévenir le destinataire, afin ●

Sandra Brau* Grégory Casseleux** *Service de néonatalogie **Service élevages canin et féln Unité de Médecine de l’élevage et du sport E.N.V.A. 7, avenue du Général De Gaulle 94704 Maisons-Alfort

Objectif pédagogique Savoir réaliser une autopsie de chiot et de chaton.

1

Diarrhée hémorragique à l’inspection du cadavre sur un chiot Golden Retriever de 4 jours (photos S. Brau).

NOTE 2

Fente palatine chez un chiot Golden Retriever de 2 jours.

le matériel nécessaire - une paire de ciseaux mousse ; - une pince à dents de souris ; - une pince mousse ; - un costotome ; - un ostéotome ; - du fil à sutures ;

- un scalpel ; - une sonde cannelée ; - un marteau ; - une loupe ; - des gants ; - un masque ; - un appareil photo.

de s’assurer qu’une personne compétente peut le réceptionner. LE DÉROULEMENT DE L’AUTOPSIE ● Le matériel nécessaire pour réaliser une autopsie complète est simple et peu coûteux (encadré matériel).

Étape 1 : l’examen externe du cadavre

* cf. dans ce numéro, par S. Buff : - Conduite à tenir face aux avortements chez la chienne ; - Conduite à tenir et prévention de la mortinatalité chez la chienne ; - Conduite à tenir face aux avortements et à la mortinatalité chez la chatte.

Essentiel ❚ L’autopsie doit être réalisée le plus rapidement possible après la mort de l’animal. ❚ Si cela n’est pas possible, conserver le cadavre à + 4°C pendant quelques heures, emballé dans un papier journal humidifié. ❚ Si le cadavre doit être expédié, l'acheminer dans un colis réfrigéré et étanche.

L'examen externe du cadavre est une étape incontournable. ● Il englobe l’observation : - du tissu cutané, surtout de la région ombilicale : l’ombilic représente la voie d’entrée majeure des germes d’environnement qui peuvent entraîner des modifications macroscopiques : inflammation, abcès, … ; ●

CANINE - FÉLINE

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE AVRIL / MAI 2004 - 121


chirurgie

Fiche

quand réaliser une césarienne lors de dystocie

chez la chienne et la chatte Lors de dystocie, la survie des chiots ou des chatons nouveau-nés dépend de la rapidité d’intervention et de la rigueur du praticien. Cette fiche présente la conduite à tenir et quand décider de réaliser une césarienne.

D

’origine variée, les dystocies chez la chienne et chez la chatte ont pour conséquence systématique une altération importante du pronostic vital des conceptus (encadré 1). Le taux de survie des nouveau-nés dépend étroitement de la rapidité des décisions prises (photo).

PRENDRE UNE DÉCISION RAPIDE Délai d’intervention et taux de mortalité Sans pour autant plaider pour la réalisation précipitée d’une intervention chirurgicale, rappelons que la mortalité néonatale augmente avec le délai d’intervention*. ● Chez la chienne, le taux de mortalité ne dépasse pas 6 p. cent si une prise en charge de l'animal est réalisée dans les quatre 1ères heures après les 1ers symptômes de mise bas. Si la prise en charge n’est décidée qu'après un délai de 5 à 24 heures, le taux de mortalité atteint 14 p. cent, même si la thérapeutique choisie s’avère parfaitement adaptée [4] (figure). ● Chez la chatte, les délais proposés dans la littérature sont supérieurs, mais les taux de mortalité sont sans commune mesure : 10 p. cent dans les 30 1ères heures, 25 p. cent si la prise en charge est réalisée entre la 30e et la 40e heure, et 70 p. cent au-delà de 40 heures [2]. ●

La durée normale de la mise bas ● Ces délais doivent être comparés à la durée normale de la mise bas. - Chez la chienne, la totalité des chiots est généralement expulsée en moins de 6 à 8 heures bien que, chez certaines primipares, la mise bas puisse durer près de 24 heures sans complication particulière [6]. - Chez la chatte, la durée de la mise bas est beaucoup plus variable (16,1 ± 14,3 heures) et dure en moyenne de 4 à 42 heures. Exceptionnellement, chez certaines chattes, la mise bas peut même s’étaler sur 2 ou 3 jours [9].

Samuel Buff Centre d'Étude et de Recherche en Reproduction et Élevage des Carnivores E.N.V.L. BP 83 69280 Marcy l’Étoile

Objectif pédagogique Prévenir les complications de la mise bas.

Radiographie à 60 jours : une malposition fœtale est nettement visible. Dans ce cas, il convient d’envisager une césarienne (photo S. Buff).

Inertie ou interruption de la progression

NOTE

Dès qu'une interruption de la progression des conceptus dans la filière pelvienne est constatée, ou dès qu’une inertie utérine s'instaure, il convient de mettre en œuvre un protocole médical, le plus rapidement possible : ceci permet de limiter les risques de complication pour les chiots ou pour les chatons. Au-delà de quatre heures, la solution chirurgicale, c’est-à-dire la césarienne semble bien souvent être la solution la plus raisonnable [6, 7].

* cf. Mise bas et dystocie chez le chien et le chat, paru dans le Hors série 2002 du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE, Hospitalisation du chien et du chat 2002, pages 471-4.

PRISE EN CHARGE MÉDICALE OU CHIRURGICALE ● À tout instant, le praticien veille à évaluer l’absence de souffrance fœtale et de dystocie par obstruction (figure) [3]. ● Dans l’une ou l’autre de ces deux situations, la seule solution consiste à pratiquer une césarienne au plus vite.

Encadré 1 - Les causes de dystocie d’origine maternelle et fœtale ●

Les causes de dystocie d'origine maternelle sont :

- les dystocies dynamiques : anomalie du travail et des contractions utérines. Il existe des inerties utérines primitives (les plus fréquentes) et secondaires ; - les dystocies mécaniques : par diminution du diamètre ou par obstruction de la filière pelvienne (fracture du bassin, …) ; - la torsion/rupture de l’utérus. ● Les causes de dystocie d'origine fœtale sont : - la disproportion materno-fœtale : fœtus trop volumineux ("single puppy syndrome"), dystocie céphalo-pelvique des brachycéphales ; - une anomalie de développement de l’axe hypothalamo-hypophysaire fœtal, ou une mort fœtale intra-utérine ; - les malformations fœtales ; - une présentation anormale, une malposition.

Essentiel ❚ Chez la chienne, la totalité des chiots est généralement expulsée en moins de 6 à 8 heures. ❚ Chez la chatte, la durée de la mise bas est très variable : de 4 à 42 heures. ❚ Au-delà de quatre chiots restant à expulser, le recours à la césarienne est souhaitable. ❚ Lors de souffrance fœtale ou de dystocie par obstruction, réaliser une césarienne au plus vite.

CANINE - FÉLINE

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE AVRIL / MAI 2004 - 187


geste chirurgical l’anesthésie pour une césarienne Roxanne Steux Géraldine Jourdan Patrick Verwaerde Unité d'anesthésie-réanimation, Département des sciences cliniques des animaux de compagnie et de sport, E.N.V.T. 23, chemin des capelles 31076 Toulouse cedex

Objectif pédagogique Anesthésier une chienne ou une chatte pour réaliser une césarienne.

Définition

❚ Dystocie : Le terme de dystocie recouvre l’ensemble des difficultés qui peuvent survenir lors de la mise bas et en gêner ou en empêcher le déroulement normal.

Essentiel ❚ Manipuler l’animal dans le calme et le silence, et éviter toute source de stress. ❚ Une préoxygénation est utile afin de maintenir une oxygénation fœtale optimale. ❚ Lors d’anesthésie générale, si une prolongation avant l’extraction des petits est nécessaire, préférer un anesthésique volatile. ❚ Le délai entre l’incision cutanée et l’extraction des petits doit être le plus court possible. ❚ L’anesthésie épidurale ne peut être réalisée que sur des animaux calmes et en bon état général.

CANINE - FÉLINE

chez la chienne et la chatte Qu’elle constitue une urgence ou qu’elle soit de convenance, la césarienne nécessite une anesthésie spécifique. Cet article présente les stratégies possibles.

D

eux situations cliniques distinctes peuvent se présenter lors de césarienne. La prise en charge de la parturiente est différente selon que : 1. la césarienne est une intervention prévue et programmée : l’animal est souvent jeune, en bon état général et à jeun (cas des races canines brachycéphales telles que les bouledogues français, anglais, ...) (photo 1) ; 2. la césarienne est à réaliser dans l’urgence, en cas de dystocie, qui peut être d’origine maternelle (75 à 85 p. cent) et/ou fœtale (15 à 25 p. cent) : la vie de la mère et/ou de ses produits est en jeu. ● Une réanimation médicale et une stabilisation de l’état de santé de la mère sont souvent indispensables. Par exemple, si la femelle présente un choc hypotensif accompagné de troubles acido-basiques et électrolytiques, il importe de mettre en place une réanimation liquidienne adaptée afin de restaurer un remplissage vasculaire correct, avant même d’envisager l’anesthésie et la césarienne. ● Dans ce contexte, le praticien doit parfois choisir entre la mère et ses produits. Un consentement éclairé du propriétaire, obtenu au préalable, est alors nécessaire. LE DÉROULEMENT PRATIQUE DE L’ANESTHÉSIE LORS DE CÉSARIENNE Afin de respecter au mieux les enjeux anesthésiques, il convient d’assurer une prise en charge préanesthésique de la femelle gestante appropriée, et d’employer un protocole anesthésique adapté à l’état physiologique de la femelle et de ses petits (encadré 1). Assurer une prise en charge préanesthésique adaptée Manipuler l’animal dans le calme et le silence, et éviter toute source de stress (figure). ● Une préoxygénation est utile afin de main●

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 130 - AVRIL / MAI 2004

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1

Bouledogue anglais de 10 jours : 95 p. cent des mise bas dans cette race se font par césarienne (photo P. Verwaerde).

Encadré 1 - Les enjeux de l’anesthésie Les enjeux anesthésiques lors de césarienne sont : 1. obtenir, grâce au protocole anesthésique, une narcose, une myorelaxation, une analgésie satisfaisantes, tout en assurant le maximum de sécurité à la mère et à ses chiots ou à ses chatons ; 2. minimiser les dépressions cardiovasculaire et respiratoire, fœtale et maternelle ; 3. obtenir un réveil rapide de la mère et une réanimation aisée des chiots.

tenir une oxygénation fœtale optimale, en raison de la sensibilité accrue de la femelle gestante à l’hypoxie (photo 2). Cette préoxygénation peut s’effectuer via un masque ou un dispositif nasal. Toutefois, il est fondamental de ne pas occasionner de stress durant cette phase. Si la chienne ou la chatte ne supporte pas le dispositif, il est préférable d’abandonner la préoxygénation. ● Dans la mesure du possible, l’animal est tondu et en partie désinfecté avant l’induction de l’anesthésie. ● Lors de la préparation chirurgicale, éviter le décubitus dorsal, souvent mal supporté (hypoventilation) : installer l’animal dans une position confortable, en décubitus ventro-latéral, par exemple. Une contention manuelle est généralement suffisante. ● Une prémédication peut être réalisée et apporter un réel bénéfice chez une femelle hyperanxieuse : il est possible d’utiliser des morphiniques pour leurs propriétés analgésique et neuroleptique, du diazepam (Valium®*) pour ses propriétés myorelaxante et sédative, ou une combinaison des deux substances. Les morphiniques ne présentent


thérapeutique

spécificités de la femelle allaitante chez le chien et le chat

Jean-Claude Desfontis Unité de Pharmacologie et Toxicologie E.N.V. N. BP 40706 44307 Nantes Cedex 03

Administrer des médicaments à une femelle allaitante n’est pas anodin : quels sont les risques et les molécules concernées ?

C

ertains médicaments administrés aux femelles allaitantes peuvent entraîner des effets indésirables : - chez la mère, en modifiant sa lactation ; - chez le jeune, en allaitement naturel. ● En effet, les femelles en lactation présentent un statut hormonal particulier, qui peut être perturbé par l’administration de traitements. ● Chez le jeune, les risques d’effets indésirables liés aux molécules présentes dans le lait maternel sont dus à l’immaturité de ses fonctions organiques*, et à son état physiologique : croissance et différenciation cellulaire accélérée (photo). ● Pour la plupart des médicaments vétérinaires, l’évaluation des risques de toxicité pendant l’allaitement n’est pas réalisée dans le dossier d’autorisation de mise sur le marché (A.M.M.), chez la chienne et chez la chatte. Les données disponibles sont donc quasi absentes. ● Pour estimer ces risques, le vétérinaire peut néanmoins s’aider de certaines informations issues de la médecine humaine**. LES EFFETS DES MÉDICAMENTS CHEZ LA FEMELLE ALLAITANTE Augmentation de la production de lait Chez les carnivores domestiques, aucune donnée n’est disponible. ● Chez la femme, certains médicaments sont responsables d’une augmentation du volume de la lactation. C’est le cas des antagonistes de la dopamine tels que le métoclopramide, des neuroleptiques (phénothiazines, butyrophénones, benzamides), mais également de la cimétidine, et de la théophylline ou de ses dérivés [1]. ●

Diminution de la production de lait ● Chez les carnivores domestiques, les agonistes dopaminergiques (métergoline, cabergoline) sont commercialisés comme antilactogènes.

Administrer des médicaments à une femelle allaitante est à éviter. Mais l’accès à la mamelle est possible quatre heures après la prise de médicament (photo C. Arpaillange).

Chez la femme, certaines substances provoquent une baisse du volume de lactation. Cette baisse de volume de lactation concerne l’atropine et les anticholinergiques, les agonistes dopaminergiques, les dérivés de l’ergot de seigle, les diurétiques, les androgènes et les anabolisants stéroïdiens, les contraceptifs oraux et la vitamine B6 à forte dose [1]. ●

LES EFFETS DES MÉDICAMENTS CHEZ LE JEUNE EN ALLAITEMENT NATUREL Chez le jeune, l’immaturité des fonctions organiques contribue à augmenter les risques de toxicité des médicaments ingérés avec le lait : - le temps de vidange gastrique est allongé ; - le péristaltisme intestinal est irrégulier ; - dans les tout premiers jours de la vie, l’activité des enzymes digestives est plus faible que chez l’adulte. D’autre part, la liaison aux protéines plasmatiques (albumine essentiellement) est diminuée, ce qui augmente la fraction de médicament libre. Ceci peut entraîner une toxicité du médicament, malgré une concentration plasmatique totale (forme liée et non liée de la molécule) normale ou basse.

Objectif pédagogique Évaluer le rapport risque/bénéfice dans l’emploi des médicaments chez la femelle allaitante.

NOTES * cf. Thérapeutique - Les spécificités du chiot et du chaton, par M. Gogny, Hors-série 2003, Néonatalogie et pédiatrie chez le chien et le chat, pages 145-9. ** cf. Tableaux des médicaments, de l’article Thérapeutique - Spécificités de la femelle gestante chez le chien et le chat, du même auteur, LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE N°15, Novembre/Janvier 2004, pages 199-203.

CANINE - FÉLINE

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE AVRIL / MAI 2004 - 133


observation clinique herpèsvirose et mortalité néonatale

Giovanna Bassu Noël Maseloo

chez une chienne Les chiots nouveau-nés ont plusieurs obstacles à surmonter pendant les premières semaines de leur vie. 20 à 30 p. cent des pertes surviennent lors des quinze premiers jours. Cet article présente un exemple de conduite à tenir lors de mortalité néonatale.

U

ne chienne West Highland White Terrier de quatre ans et demi, en début de chaleurs, référée par un confrère, est présentée à la consultation au C.E.R.C.A. (Centre d’Étude en Reproduction des Carnivores) (photo 1).

COMMÉMORATIFS ● Plusieurs chiots des deux dernières portées de cette chienne sont morts après une phase de dyspnée, d’anorexie et de douleur abdominale, dans les deux semaines suivant la naissance, malgré un traitement antibiotique accompagné d’un support hydrique et alimentaire. Aucun examen complémentaire n’a été effectué lors de la mort des chiots.

Lors d’une 1re visite chez un confrère, il est d’abord conseillé d’écarter la chienne de la reproduction. Le propriétaire souhaite continuer à faire reproduire cette chienne. Des examens complémentaires sont donc entrepris pour évaluer le potentiel reproducteur de la chienne. ●

EXAMEN CLINIQUE À l’examen clinique, la chienne présente un écoulement séro-hémorragique compatible avec des chaleurs. ●

Aucune anomalie n’est constatée au niveau vulvaire et vaginal.

Unité de Reproduction Animale E.N.V.A. 7, avenue du Général De Gaulle 94704 Maisons-Alfort cedex

Objectif pédagogique Prévenir les mortalités néonatales dues à l’herpèsvirus canin.

Motif de consultation 1 Chienne West Higland White Terrier de 4 ans et demi présentée en consultation car plusieurs chiots de ses deux dernières portées sont morts (photos G. Bassu). ● Un examen cytologique par frottis vaginal est réalisé : deux types de coloration sont réalisés : l’un avec la coloration d’HarrisSchorr (évaluation de la kératinisation des cellules), et l’autre avec la coloration au MayGründwald-Giemsa, pour mieux mettre en évidence les neutrophiles (photo 2). Dans ce cas, cet examen nous oriente vers un pro-œstrus d’apparence normal. ● Un dosage du taux de progestérone circulante confirme le stade de pro-œstrus. ● Une sérologie C.H.V. (Canine herpesvirus) est effectuée sur les renseignements de l’anamnèse et en raison de l’absence de signes cliniques. Bien que ces affections soient rares, des sérologies pour la recherche de Brucella canis et B. abortus sont également demandées. ● Une culture bactérienne d’un prélèvement vaginal recueilli à l’aide d’écouvillon stérile est effectuée (tableau 1).

DIAGNOSTIC Des anticorps anti-Herpèsvirus (C.H.V.) sont détectés (immunofluorescence indirecte, test positif à la dilution de log 2,7). Une présence importante d’E. coli est également notée dans le prélèvement vaginal en culture pure.

EXAMENS COMPLÉMENTAIRES

TRAITEMENT

Afin de trouver les causes de mortalité chez les chiots des deux dernières portées, des examens complémentaires sont effectués en fonction des hyptohèses diagnostiques (cf. marge).

● Un traitement antibiotique est mis en place. Notre choix se porte, d’après l’antibiogramme, sur une fluoroquinolone (Marbocyl® : 2 mg/kg/j per os) administrée pendant une durée de quinze jours.

❚ Mort de plusieurs chiots dans les deux dernières portées d’une chienne, dans les deux semaines après leur naissance.

Hypothèses diagnostiques ❚ Malformations congénitales, héréditaires ou non. ❚ Mise bas prolongée ou dystocique. ❚ Traumatismes post-partum. ❚ Troubles de la lactation. ❚ Éloignement de la mère avec des paramètres environnementaux inadéquats. ❚ Infection d’origine bactérienne ou virale.

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CANINE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE AVRIL / MAI 2004 - 135


conduite à tenir

face aux avortements et à la mortinatalité chez la chatte

Samuel Buff Centre d'Étude et de Recherche en Reproduction et Élevage des Carnivores E.N.V.L., BP 83 69280 Marcy l’Étoile

Le plus souvent discrètes, les interruptions de gestation de la chatte sont souvent confondues avec une infertilité. Cet article présente les causes connues les plus fréquentes et les moyens de les contrôler.

Objectif pédagogique ❚ Prévenir les avortements et la mortinatalité chez la chatte.

L

’interruption prématurée de la gestation comprend le plus souvent deux événements distincts : la résorption fœtale et l’avortement proprement dit. L’incidence des interruptions de gestation est mal connue chez la chatte : selon les études, 97 p. cent des chattes mèneraient leurs portées à terme, tandis que pour d’autres, 13 p. cent de résorptions fœtales et 8 p. cent d’avortements seraient observés.

NOTE * Spécialité humaine.

Essentiel

COMMENT RECONNAÎTRE UNE INTERRUPTION DE GESTATION CHEZ LA CHATTE ?

❚ Seul le diagnostic précoce

La résorption fœtale

de gestation, non suivi du développement des fœtus confirme une résorption embryonnaire. ❚ En collectivité, surtout en cas de surpopulation, les causes d’interruption prématurée de la gestation sont d’abord infectieuses. ❚ Le traitement d’une endométrite associe une antibiothérapie adaptée à un traitement qui favorise la vidange utérine (méthylergométrine, ocytocine ou cloprosténol).

FÉLINE

Lors de résorption fœtale, selon que le développement fœtal est interrompu plus ou moins précocement, le contenu utérin peut être entièrement résorbé, ou expulsé de façon discrète. Dans ce cas, une augmentation de l’intensité du toilettage est souvent observée, plus que l’ingestion des matières rejetées. Les fœtus sont parfois momifiés.

● Lorsque la résorption intervient dans les deux 1ères semaines de gestation, elle est généralement confondue avec une absence de fécondation. ● Seul le diagnostic précoce de gestation (par échographie ou par palpation) non suivi du développement des fœtus confirme l’hypothèse d’une résorption embryonnaire.

L’avortement Lorsque l’interruption de la gestation à lieu à un stade plus avancé, elle est matérialisée par l’expulsion de produits morts, ou prématurés et non viables (photo 1).

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 138 - AVRIL / MAI 2004

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1

Chaton mort d'une érythrolyse néonatale, avec une nécrose cutanée en regard de la cavité abdominale : les incompatibilités de groupe sanguin peuvent être à l’origine de mortinatalité (photo S.Buff).

EN COLLECTIVITÉ : UNE ORIGINE SURTOUT INFECTIEUSE En collectivité, et plus particulièrement en cas de surpopulation, les principales causes d’interruption prématurée de la gestation sont infectieuses. ● Chez la chatte, aucune infection bactérienne spécifique n’a été identifiée comme responsable d’avortement, même si l’on retrouve souvent des chlamydies (Chlamydia felis) lors de troubles de la reproduction. ●

Les germes opportunistes À l’inverse, les endométrites dues à des germes opportunistes de la flore génitale habituelle (E. coli, S. cani et Staphylococci) entraînent des interruptions plus ou moins précoces de la gestation. ● Des pertes génitales sont généralement observées, en association avec une atteinte de l’état général (fièvre, abattement, …). Selon le stade de gestation, des fragments de fœtus et de placenta, plus ou moins putréfiés, peuvent être expulsés. ● Une antibiothérapie est instaurée rapidement : d’abord des molécules à large spectre, puis adaptées aux résultats de l’identification et de l’antibiogramme. ● L’antibiothérapie est associée à un traitement médical visant à favoriser la vidange utérine : - méthylergométrine (Méthergin®*, 0,5 mL I.M., puis 0,25 mL per os 2 fois/jour) ; - ocytocine (0,5 UI, 3 fois au maximum) ou cloprosténol (Estrumate® dilué au 1/10e, 0,04 mL/kg S.C.) pendant 3 à 5 jours. ● Selon l’état de la femelle et sa réponse au traitement, une hystérectomie peut s’avérer nécessaire. ●


les méthodes d’avortement chez la chatte

Chez la chatte, les demandes d’avortement sont souvent tardives. Cet article présente les différentes méthodes possibles.

D

ans l’espèce féline, les manifestations des chaleurs sont souvent spectaculaires, et les propriétaires, trop contents de les voir se terminer, ne remarquent pas toujours que leur femelle a été saillie. Parfois, les chaleurs passent inaperçues : l'animal vit à l'extérieur, les symptômes ne sont pas détectés, ou les saillies, courtes, ne sont pas observées, ... Dans certains cas, il est possible de suspecter une saillie : des pertes localisées de poils, des égratignures ou des plaies de griffures sur le cou ou sur le dos en sont des signes. Mais ceux-ci ne sont pas systématiquement visibles, et ne sont pas pathognomoniques.

Un frottis vaginal permet de préciser la phase du cycle, et peut mettre en évidence la présence de spermatozoïdes dans les voies génitales, dans les heures qui suivent le coït (photo). ● La gestation de la chatte présente des particularités (encadré 1). Les différentes méthodes pour provoquer un avortement chez la chatte consistent à : - empêcher l'implantation embryonnaire ; - provoquer une résorption utérine ou un avortement. ● La plupart des protocoles d’interruption de la mise bas développés chez la chienne peuvent être utilisés chez la chatte. Cependant, aucun d’entre eux ne dispose d’une autorisation de mise sur le marché pour l’espèce féline. ●

Francis Fiéni Unité de Pathologie de la Reproduction E.N.V.N. BP 40706 44307 Nantes Cedex 03

Objectif pédagogique ❚ Choisir un protocole abortif adapté au stade de gestation et à l’état de santé de la chatte. Après une saillie, l’avortement peut être effectué au stade de l’implantation, avec des œstrogènes ou des progestatifs (photo F. Fiéni).

LA PRÉVENTION DE L’IMPLANTATION

Essentiel

Avec les œstrogènes

❚ Réaliser un frottis vaginal pour savoir si une chatte a pu avoir été fécondée. ❚ L’ovariectomie provoque l’interruption de la gestation, quel qu’en soit le stade. ❚ Aucun protocole d’avortement n’a d’A.M.M. chez le chat. ❚ 90 à 95 p. cent des chattes avortent en cinq jours avec l’aglépristone. ❚ Les prostaglandines seules peuvent être utilisées à partir de 35 jours de gestation. ❚ Associées aux anti-prolactiniques, les prostaglandines peuvent être utilisées à partir de 25 jours de gestation.

Pour retarder le transport de l’embryon dans les oviductes et provoquer une dégénérescence, le benzoate d’œstradiol, des œstrogènes, peut être administré dans les six premiers jours après la saillie (Mesalin®, 0,5 g à 1 g deux fois à 48 heures d’intervalles, à J2 et J4 post-saillie) [2]. ● Même si les effets secondaires sont moins importants que chez la chienne, il convient d’avertir les propriétaires des risques d’utilisation des œstrogènes : leur injection peut induire un œstrus prolongé, une stérilité consécutive ou une infection utérine. ●

Avec les progestatifs Les progestatifs de synthèse, administrés dans les 24 heures qui suivent la saillie, s’opposent à l’implantation. Ce sont : - l’acétate de mégestrol* (2 mg per os) ; - l’acétate de delmadinone (Tardak®, 2,5 mg per os).

NOTE * Il existe de nombreuses spécialités vétérinaires : Canipil®, Feliderm®, Felipil®, Mégécat®, Mégépil®, Minipil®, Opochaleurs®, Pill’Kan®, Pilucalm®, Pilucalm® 20, Pruritex® Chat.

Encadré 1 - Les particularités du maintien de la gestation chez la chatte Après la saillie et la fécondation, l’embryon descend le long des oviductes pendant quatre à cinq jours. Sa période de vie libre dans la lumière utérine est de dix jours. ● Vers le 15e jour post-ovulation (J12 à J16), il s’implante. Le taux de progestérone augmente après l’ovulation, 24 à 50 heures après le pic de LH, pour atteindre des valeurs de 100 à 200 nmol/L au maximum, entre le 20 e et le 25e jour de gestation [5]. ● Pendant toute la gestation, comme chez la ●

chienne, le corps jaune reste la source principale de progestérone. Le placenta ne produirait que peu ou pas de progestérone. La progestérone placentaire ne serait responsable que d’un effet paracrine, et sa concentration est insuffisante pour maintenir à elle seule l'état de gestation. ● Tout au long de la gestation, l’ovariectomie est suivie de la mort des embryons, et d’une vidange utérine.

53

FÉLINE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE AVRIL / MAI 2004 - 141


observation clinique maladie hémolytique néonatale en élevage chez le chat

Élise Malandain* Sandra Brau** *Recherche et développement Royal Canin, 30470 Aimargues **Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport E.N.V.A. 7, avenue du Général De Gaulle 94704 Maisons-Alfort cedex

Cette observation présente un cas de maladie hémolytique néonatale ou érythrolyse néonatale dans un petit élevage de Sacré de Birmanie.

A

près la perte quasi totale d’une deuxième portée de chatons, le cas d’un trouble de la reproduction en élevage de chats Sacré de Birmanie nous est présenté (photo 1). L’éleveur qui, par ailleurs, n’a jamais rencontré de mortinatalité majeure dans son élevage, se trouve brutalement confronté à la perte de sept chatons, issus de deux portées de mères différentes, qui vivent dans des locaux distincts. COMMÉMORATIFS L’élevage concerné produit environ cinq portées par an, dans de bonnes conditions d’hygiène. Tous les chats sont séronégatifs vis-à-vis du F.I.V. et du Fe.L.V., et ils sont correctement vaccinés (Herpèsvirus, Calicivirus, Leucose). Les reproducteurs sont en très bon état général, et leur examen clinique ne révèle rien d’anormal.

La perte entière d’une 1re portée de quatre chatons, à 48 heures de vie, quelques semaines plus tôt, a été imputée, sans examens complémentaires, à une mise bas difficile. La mère, pluripare, n’avait pas rencontré de complications lors des mise bas précédentes. ●

Pour la 2e portée, issue d’une autre chatte de l’élevage, les quatre chatons sont de poids normal à la naissance et présentent une bonne vitalité. Trois de ces chatons meurent aussi deux jours plus tard, sans signe d’appel particulier. Aucune diarrhée n’a été notée, et la prise de colostrum a été satisfaisante. Les chatons n’ont cessé de téter que quelques heures avant la mort.

Objectif pédagogique Diagnostiquer et prévenir la maladie hémolytique néonatale en élevage félin. 1

Parmi les races à risques, le Rex Cornish, le Rex Devon, le Scottish fold, le British Shorthair et le Persan sont fréquemment cités. En pratique, les Sacrés de Birmanie sont également très souvent concernés (photo C. Venet).

- à l’ouverture de la cavité abdominale, la couleur du péritoine, jaune ictérique, est frappante (photo 3) ; - la taille de la rate, compte tenu du poids des chatons (80-90g), est difficile à apprécier, mais elle nous paraît sensiblement augmentée ; - le foie, noirâtre, apparaît fortement congestionné ; - à l’examen de la masse intestinale, le mésentère et l’intestin grêle sont également jaunâtres (photo 4) ; - pour des raisons de taille, la vessie qui est vide, est difficile à observer ;

2 Présence de plaques hémorragiques sous-cutanées, ici principalement en région abdominale (photos E. Malandain).

Motif de consultation ❚ Perte de sept chatons à 48 heures, issus de deux portées successives de mères différentes dans un élevage de chats Sacré de Birmanie.

Hypothèses diagnostiques ❚ Yersiniose. ❚ Péritonite infectieuse féline. ❚ Fe.L.V. ❚ Hémobartonellose. ❚ Intoxication par le cuivre, le bleu de méthylène ou le chlorate de sodium. ❚ Hémophilies A et B. ❚ Hémolyse auto-immune. ❚ Maladie hémolytique néonatale.

EXAMEN NÉCROPSIQUE Les trois chatons autopsiés présentent le même tableau clinique : - à l’examen externe, tous les chatons (deux mâles et une femelle) présentent des plaques hémorragiques sous-cutanées (photo 2) ;

FÉLINE

3

L’autopsie révèle une coloration ictérique du péritoine.

55

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE AVRIL / MAI 2004 - 143


principe actif

Brigitte Enriquez Renaud Tissier

le phénobarbital

C

réé par synthèse totale en 1912 en Allemagne, le phénobarbital est le premier principe actif organique utilisé comme anti-convulsivant. ● Depuis cette date, le phénobarbital est plébiscité pour son efficacité, pour son coût limité, pour son administration possible par voie parentérale ou orale, et pour sa disponibilité dans tous les pays. ● Ses effets secondaires, moins nombreux et moins marqués chez l’animal que chez l’homme, ainsi que la possibilité de suivre son efficacité par dosage de la “phénobarbitalémie” lui ont donné une seconde vie en médecine vétérinaire, où il est toujours considéré comme le médicament anti-épileptique de référence. PHARMACOLOGIE Pharmacocinétique Après administration orale, le phénobarbital est absorbé presque complètement, avec un temps de demi-absorption d’environ une heure. Il peut aussi être secrété depuis la circulation vers le tube digestif. ● Il pénètre au travers de la barrière hémato-encéphalique plus lentement que les barbituriques de courte durée d’action et que les thiobarbituriques, en raison de sa médiocre liposolubilité. Ce passage est limité par un degré de fixation aux protéines plasmatiques d’environ 40 à 50 p. cent (passage de la forme libre seulement). ●

PROPRIÉTES PHYSICO-CHIMIQUES

● Chez le chien, le volume de distribution du phénobarbital est estimé à 0,75 L/kg (chez l’homme, il est de 0,5 L/kg). ● L’élimination s’effectue par le rein pour 25 p. cent de la dose. Soixante-quinze p. cent de la dose absorbée est détoxifiée par le foie, où le phénobarbital est hydroxylé. Le métabolite obtenu par oxydation en “para-” est doué d’une faible activité. Celui-ci subit ensuite une glucurono-conjugaison, qui favorise son élimination par le rein. ● Le phénobarbital est connu comme inducteur des microsomes hépatiques, ce qui favorise sa propre biotransformation et son élimination, ainsi que celle de molécules associées, aussi bien chez le chien que chez l’homme. Ceci explique la variation dans les valeurs des temps de demi-vie retrouvées dans la littérature. ● Chez des animaux sains, la persistance du phénobarbital est importante : le temps de demi-vie chez le chien est estimé entre 37 et 89 heures*.

Pharmacodynamie Comme les autres barbituriques, le phénobarbital interfère avec la neurotransmission. Contrairement à la phénytoïne et à la carbamazépine, qui agissent par blocage des canaux sodiques voltage-dépendant, le phénobarbital se fixe sur le récepteur-canal post-synaptique A du G.A.B.A.** Celui-ci a, en son centre, un canal sélectif perméable aux ions chlorure, qui s’ouvre par fixation de deux

Classe pharmacologique - Anticonvulsivants - Barbituriques vrais

Indications ❚ Traitement de l’épilepsie. ❚ Traitement des intoxications par des toxiques convulsivants.

NOTES * Chez l’homme adulte, il est de 64 à 140 heures (en moyenne, de 4 jours), chez l’enfant, de 37 à 75 heures. ** Acide gamma amino-butyrique A.

Figure - Structure du phénobarbital

● Dénomination chimique : acide phenyl-5,ethyl-5 barbiturique (C12H12N203). ● Dénomination commune internationale : Phénobarbital. ● Structure et filiation : Le phénobarbital est un composé de la famille des barbituriques, substitué par un groupement éthyl et un groupement phényl en position C5 (figure). ● Caractéristiques : Le phénobarbital est un acide faible (pKa de 7,4). Il peut être utilisé sous forme de sel sodique. Sa solubilité dans l’eau est faible (une partie dans 1000, soit 1g/L), elle est meilleure dans les solvants organiques ou alcooliques (une partie dans 40 d’éther ou de chloroforme, 1g dans 10mL d’alcool), ce qui augure d’un rapport lipo-hydrosolubilité en

Unité de Pharmacie-Toxicologie E.N.V.A. 7, avenue du Général de Gaulle 94704 Maisons-Alfort Cedex

Essentiel ❚ Le phénobarbital est un agoniste du récepteur A du G.A.B.A.** ❚ Les solutions de phénobarbital sodique sont à utiliser en I.V. stricte (causticité). ❚ Le phénobarbital favorise la biotransformation des molécules administrées simultanément. ❚ Son action dépressive sur le système nerveux central est renforcée par d’autres dépresseurs centraux.

faveur de son passage au travers des membranes biologiques in vivo, par diffusion passive. Sa liposolubilité est cependant plus faible que celle des autres barbituriques. Son sel sodique (pH entre 8,5 et 10,5 en solution) ne permet pas une utilisation par les voies parentérales (I.V. stricte), car il est caustique.

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RUBRIQUE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE AVRIL / MAI 2004 - 147


nutrition traitement d’une obésité associée

à une hypercholestérolémie chez une chienne

Une observation clinique montre un suivi de cas sur cinq ans : elle illustre la difficulté à traiter l’obésité chez le chien, notamment l’effet rebond après plusieurs années de régime.

* Nutrition des animaux domestiques, Département des Productions Animales Faculté de Médecine Vétérinaire-B43 ** Médecine interne des petits animaux Département des sciences cliniques Faculté de Médecine Vétérinaire-B44,

Figure - Évolution du poids de la chienne

Université de Liège B-4000 Liège, Belgique

Objectif pédagogique Illustrer un effet rebond après un régime hypoénergétique chez le chien.

U

ne chienne Welsh springer spaniel âgée de 9 ans est présentée à la consultation pour un excès pondéral récidivant.

Motif de consultation ❚ Obésité après la stérilisation. ❚ Effet rebond après cinq ans

L’ANAMNÈSE ● La chienne a été stérilisée quatre ans auparavant, en 1995, à l’âge de 15 mois. Elle pèse alors 16 kg (figure).

La propriétaire possède trois chiens, qui vivent en appartement. Les animaux sont sortis en laisse plusieurs fois par jour en semaine, et promenés en forêt chaque week-end. Aucun problème n’est signalé jusqu’en 1996. ● Un an après la stérilisation, la chienne pèse 19,5 kg. Le propriétaire s’inquiète de cette prise de poids mais n’entreprend pas de régime. ● L’année suivante, la chienne pèse 23 kg. Un premier régime est mis en œuvre. ● Après un rationnement sévère avec un aliment diététique (Hill’s Prescription Diet® r/d), une perte de 3 kg est constatée (tableau).

de stabilisation du poids.

L’EXAMEN CLINIQUE ET LES EXAMENS COMPLÉMENTAIRES En juin 1998, trois ans après la stérilisation, la chienne est présentée à la consultation référée de diététique pour intolérance à l’effort et excès pondéral : son poids est de 27,4 kg. ● L’examen hématologique ne montre rien d’anormal. ● Le profil biochimique est dans les valeurs usuelles, à l'exception du dosage du cholestérol. Une hypercholestérolémie sévère est notée : 7,3 g/L, avec un intervalle de référence de 0,8 à 3,0 g/L. ● Le dosage de la T4 est compris dans les valeurs usuelles (dosage de la T4 : 16 m g/L, ●

Isabelle Jeusette* Dominique Peeters** Marianne Diez*

Signes cliniques et biologiques ❚ Excès pondéral. ❚ Intolérance à l’effort. ❚ Hypercholestérolémie. avec un intervalle de référence de 10 à 40), mais aucun test de stimulation n’est réalisé. TRAITEMENT AVEC UN 1er RÉGIME

Essentiel ❚ L’examen hémato-

Un régime hypoénergétique ● La chienne est soumise à un régime hypoénergétique sévère : les apports énergétiques correspondent à 60 p. cent des apports nécessaires à une chienne de 20 kg. ● L’aliment commercial utilisé est de type allégé (Royal Canin, Premium Croc Light®), et distribué en trois repas quotidiens.

Les résultats obtenus

biochimique est à réaliser impérativement, afin d’exclure une obésité secondaire à une dysendocrinie. ❚ Tester la fonction rénale, avant de prescrire un aliment hypoénergétique riche en protéines, chez une chienne âgée de 9 ans.

● Le régime dure 4 mois, au terme desquels le poids de la chienne se stabilise à 22,4 kg. La perte de poids est de 1,25 kg par mois, soit 1,1 p. cent par semaine. ● La concentration plasmatique en cholestérol est de 2,35 g/L. ● La propriétaire se dit satisfaite de la perte de poids et de l’état de forme de sa chienne. Elle déclare être très motivée à poursuivre la surveillance du poids.

63

Partenariat

RUBRIQUE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE AVRIL / MAI 2004 - 151


immunologie

Luc Chabanne* Gisèle Ferrand* Dominique Rigal**

la maladie hémolytique néonatale La maladie hémolytique néonatale, parfois encore improprement appelée isoérythrolyse néonatale, est une maladie à médiation immune du chaton nouveau-né. Elle survient chez le nouveau-né de groupe sanguin A, issu de mère de groupe B.

S

ans doute peu fréquente chez le chat "tout-venant" de type européen, cette maladie pose davantage de difficultés en race pure où les individus de groupe B sont mieux représentés. GROUPES SANGUINS ET IMMUNITÉ CHEZ LE CHAT Pour comprendre cette maladie, quelques rappels sont nécessaires (encadré 1). PATHOGÉNIE ET MOYENS DE LUTTE Pathogénie de la maladie hémolytique néonatale ● Une chatte de groupe B saillie par un mâle de groupe A transmet, via le colostrum, à ses chatons des anticorps et, parmi ceux-ci, les allo-anticorps anti-A qu’elle possède. Les anticorps anti-A qui ont été absorbés avec le colostrum se fixent alors sur les hématies qui portent le déterminant antigénique A : hématies des chatons de groupe A (selon les lois mendéliennes : tous les chatons si le père est homozygote aa, ou 50 p. cent d’entre eux si le père était hétérozygote ab), et éventuellement des rares chatons de groupe AB.

Cette fixation des anticorps sur les hématies provoque une lyse immunologique des hématies. Ce phénomène est plus ou moins intense selon la quantité de colostrum absorbée par le nouveau-né, la quantité et la qualité des anticorps présents dans le colostrum. Il peut évoluer sur un mode aigu, avec hémolyse intra-vasculaire et hémoglobinurie, ou sur un mode subaigu à chronique, avec une hémolyse plutôt extra-vasculaire, et développement d’un ictère.

*Laboratoire d’Hématologie clinique E.N.V.L., BP 83 1, avenue Bourgelat 69280 Marcy l’Étoile **Établissement Français du Sang Rhône-Alpes Site de Lyon-Gerland 1 à 3, rue du Vercors 69364 Lyon 07

Objectif pédagogique Diagnostiquer et prévenir la maladie hémolytique néonatale chez le chat. 1

Groupage sanguin chez le chat par la technique du Gel-test : - chat 1 : réaction positive avec l’anti-A (microtube de gauche), chat de groupe B ; - chat 2 : réaction positive avec l’anti-B (avant dernier microtube), chat de groupe A.

Par ailleurs, l’agglutination des hématies sous l’effet des allo-anticorps peut entraîner des lésions de nécrose des extrémités (queue, oreilles) qui résultent d’une ischémie par thrombo-embolie des fins capillaires.

L’expression et l’évolution cliniques de la maladie Selon l’intensité du phénomène, des tableaux cliniques divers peuvent être trouvés au sein d’une même portée. Ces expressions cliniques variées concourent au syndrome de dépérissement du chaton nouveau-né ("fadding kitten disease") (encadré 2). ● Certains chatons ne présentent aucun signe clinique avéré, alors que des anomalies biologiques peuvent être mises en évidence (test de Coombs positif, anémie modérée). ●

Encadré 2 - Les différents signes et symptômes rapportés

Essentiel ❚ Un seul système de groupe sanguin, le système AB, est actuellement décrit dans l’espèce féline. ❚ Le groupe A est largement prédominant (incidence dans la population féline d’environ 90 p. cent). ❚ L’incidence du groupe B peut s’étendre à plus de 40 p. cent dans certaines races comme le British shorthair et le Devon rex. ❚ La très grande majorité des immunoglobulines d’origine maternelle est transmise au chaton nouveau-né dans les 24 premières heures de vie à travers le colostrum.

Les différents symptômes rapportés sont : - des morts brutales dans les premiers jours post-partum en l’absence de prodromes ; - de l’asthénie ; - des difficultés à téter ; - une pâleur intense des muqueuses ; - une hémoglobinurie ; - un ictère, une anorexie passagère ; - une perte de poids ; - de simples retards de croissance ; - une nécrose du bout de la queue, voire du bord des oreilles, peut se développer chez les chatons qui survivent deux semaines après la naissance. ●

Partenariat

RUBRIQUE

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE AVRIL / MAI 2004 - 155


Texte : Luc Chabanne, Gisèle Ferrand Dessin: Frédéric Mahé La maladie hémolytique néonatale est une maladie à médiation immune du chaton nouveau-né. Elle survient chez le nouveau-né de groupe sanguin A issu de mère de groupe B.

Un seul système de groupe sanguin, le système AB, est actuellement connu dans l’espèce féline, avec deux phénotypes principaux : A (génotype aa ou ab) et B (génotype bb), mais aussi parfois un phénotype rare : AB (dont le déterminisme génétique est encore mal compris). C’est moi AB, le mal compris !

a

b

b

b a

Une faible proportion de chats de groupe A (un peu plus d’un tiers d’entre eux environ) possède des anticorps naturels anti-B, à des titres et des activités (réactivité antigénique) relativement faibles.

Oui, maintenant que vous le dites, on en rencontre, c’est vrai, mais ils ne posent pas de problème…

b

Au contraire pratiquement tous les chats du groupe B (plus de 93 %) possèdent des anticorps circulants anti-A à titre élevé et à forte réactivité antigénique (pouvoirs hémolysant et agglutinant). Tu vas voir, pauvre hématie A !

A A

Le problème va donc se poser uniquement chez le nouveau-né de groupe sanguin A issu de mère de groupe B. Ce n’était pas celui qu’il me fallait !

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 158 - AVRIL / MAI 2004

70

Le groupe A est le plus largement prédominant avec une incidence dans la population féline française d’environ 90 %. Le groupe B avoisinerait les 10 % dans la population tout-venant, mais son incidence peut s’étendre à plus de 40 % dans certaines races comme le British Shorthair et le Devon Rex. Salut, les B !

Oh dear ! Wouldn’t it?


La placentation limite le passage transplacentaire des immunoglobulines durant la gestation.

La très grande majorité des immunoglobulines d’origine maternelle est alors transmise au nouveau-né dans les 24 premières heures par le colostrum. Par le placenta, j’y arrive pas ! Je vais te montrer le passage !

Une chatte de groupe B saillie par un mâle de groupe A va donc transmettre à ses chatons les anticorps anti-A qu’elle possède.

SLURP! SLURP!

Ceux-ci vont alors se fixer sur les hématies portant le déterminant antigénique A : celles des chatons de groupe A (tous les chatons si le père est homozygote aa, ou 50 % d’entre eux si le père était hétérozygote ab) et des rares chatons de groupe AB.

Ce dernier est en effet très riche en immunoglobulines (la concentration du colostrum en IgG est très importante). Par ailleurs, la barrière intestinale du nouveau-né se trouve être perméable aux immunoglobulines dans les premières heures de vie. Tiens, je me taperais bien un coup de colostrum…

Oh je le sens mal! B

Le syndrome peut évoluer sur un mode aigu, avec hémolyse intra-vasculaire et hémoglobinurie ; ou subaiguë à chronique, alors plutôt extra-vasculaire, avec développement d’un ictère.

Le retrait immédiat du chaton pour limiter le phénomène est discutable au-delà des 24 à 36 premières heures post-partum, les anticorps maternels ne traversant plus la barrière intestinale.

Le plus souvent, le traitement consiste en un traitement de soutien des chatons affaiblis (réchauffement, réhydratation, allaitement artificiel).

Et mes anticorps, alors ?

La prévention passe par un choix raisonné des accouplements : on évitera de faire saillir une chatte de groupe B par un mâle de groupe A. Sinon, il est également possible de séparer les petits A de leur mère à la naissance (pendant les 24 à 30 premières heures) en les confiant à une chatte nourrice (de groupe A) ou en les nourrissant au biberon.

Maintenant, le groupage du Chat est accessible. Vivez heureux, vivez groupés ! Je sais qui je suis !

Tu préfères qui ? Les A ou les B?

71

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE AVRIL / MAI 2004 - 159


Emmanuel Risi Centre de soin de la faune sauvage E.N.V.N. Atlanpole - La Chantrerie BP 40706 44307 Nantes cedex 03

N.A.C. l’hospitalisation du furet

Quels aménagements réaliser et quelles précautions prendre lors de l’hospitalisation des furets?

P

our l’hospitalisation du furet, l’équipement nécessaire est le même que pour les autres carnivores ou les lapins (cf. article du même auteur dans LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE N°16, pages 7577), avec quelques adaptations (encadré 1). QUELLES CAGES UTILISER ET AVEC QUELS AMÉNAGEMENTS?

2

Furet hospitalisé : cage inox, serviettes éponge et couvertures, cathéter intra-osseux, perfusion (photos E. Risi).

Essentiel ❚ Les cages doivent mesurer environ 60 à 80 cm de large sur 100 à 120 cm de long et comprendre un coin pour les excréments. ❚ Placer des serviettes éponge pour que le furet puisse fouiner. ❚ Éviter tout matériau que le furet peut déchiqueter et avaler : caoutchouc, liège, laine, ... ❚ Le furet est un carnivore strict.

Une cage pour chien peut être utilisée. Cependant, le comportement fouineur et la petite taille du furet le poussent à se faufiler facilement entre les barreaux des cages classiques [7]. Il convient d’être particulièrement attentif aux risques d'évasions. ● Les cages dont les parois sont en grillage (type cage pour lapins) ou en plexiglas sont les mieux adaptées (photo 1). Les cages d’hospitalisation pour oiseaux (cages en plexiglas transparent, avec apport d’oxygène et de chaleur) conviennent particulièrement pour les furets [7, 11] ● Les autres cages peuvent être aménagées en attachant des parois en plastique sur les barreaux, sur la moitié de la hauteur afin de pouvoir observer facilement l’animal [7]. ● Éviter les sacs plastiques, le carton ou le bois que le furet peut facilement arracher et avaler. ● La cage doit être assez grande (environ 60 à 80 cm de large sur 100 à 120 cm de long) pour permettre l’aménagement d’un coin repos distinct d’un espace pour déféquer et uriner (qui peut être une litière pour chat, si le furet y est habitué) et distinct d'un coin réservé à l'alimentation [7, 8]. ● Bien que très hermétiques, les aquariums peuvent être utilisés, à condition de prévoir un grillage solide et correctement fixé au

1

Aménagement d’une cage pour lapin pour l’hospitalisation du furet : séparer le coin alimentation du coin excréments.

Encadré 1 - Quelques conseils pour les locaux Pour hospitaliser des furets, il convient de : - installer les furets dans une pièce séparée ou éventuellement avec les chiens et les chats en prenant garde aux risques infectieux (maladie de Carré, entérites, ...) ; - ne pas mélanger les furets avec les rongeurs, lagomorphes, reptiles et oiseaux (risques de prédation, normes de températures différentes) ; - maintenir une température d'environ 18°C pour les animaux en bon état général. ● Éviter les températures fraîches, inférieures à 14°C car les furets débilités tombent rapidement en hypothermie. La température rectale physiologique du furet est en effet comprise entre 38° et 40° C. En couveuse, les températures élevées, supérieures à 30°C, sont à éviter, même chez les animaux en hypothermie car le furet présente rapidement une hyperthermie très mal supportée et mortelle (tableau) [1, 7, 8, 9, 11]. ●

3 Comment tenir un furet agressif.

Tableau - Normes d’ambiance pour un furet non débilité [7] Température

RUBRIQUE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 160 - AVRIL / MAI 2004

- 14°-18°C (à moduler selon l’état général de l’animal) - > 15°C pour les jeunes non sevrés

72

Hygrométrie

Ventilation

Durée d'éclairage

40 à 65 %

15 renouvellements par heure Remarque : éviter les courants d’air

12 h


Emmanuel Risi Centre de soin de la faune sauvage E.N.V.N. Atlanpole - La Chantrerie BP 40706 44307 Nantes cedex 03

N.A.C. l’hospitalisation du furet

Quels aménagements réaliser et quelles précautions prendre lors de l’hospitalisation des furets?

P

our l’hospitalisation du furet, l’équipement nécessaire est le même que pour les autres carnivores ou les lapins (cf. article du même auteur dans LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE N°16, pages 7577), avec quelques adaptations (encadré 1). QUELLES CAGES UTILISER ET AVEC QUELS AMÉNAGEMENTS?

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Furet hospitalisé : cage inox, serviettes éponge et couvertures, cathéter intra-osseux, perfusion (photos E. Risi).

Essentiel ❚ Les cages doivent mesurer environ 60 à 80 cm de large sur 100 à 120 cm de long et comprendre un coin pour les excréments. ❚ Placer des serviettes éponge pour que le furet puisse fouiner. ❚ Éviter tout matériau que le furet peut déchiqueter et avaler : caoutchouc, liège, laine, ... ❚ Le furet est un carnivore strict.

Une cage pour chien peut être utilisée. Cependant, le comportement fouineur et la petite taille du furet le poussent à se faufiler facilement entre les barreaux des cages classiques [7]. Il convient d’être particulièrement attentif aux risques d'évasions. ● Les cages dont les parois sont en grillage (type cage pour lapins) ou en plexiglas sont les mieux adaptées (photo 1). Les cages d’hospitalisation pour oiseaux (cages en plexiglas transparent, avec apport d’oxygène et de chaleur) conviennent particulièrement pour les furets [7, 11] ● Les autres cages peuvent être aménagées en attachant des parois en plastique sur les barreaux, sur la moitié de la hauteur afin de pouvoir observer facilement l’animal [7]. ● Éviter les sacs plastiques, le carton ou le bois que le furet peut facilement arracher et avaler. ● La cage doit être assez grande (environ 60 à 80 cm de large sur 100 à 120 cm de long) pour permettre l’aménagement d’un coin repos distinct d’un espace pour déféquer et uriner (qui peut être une litière pour chat, si le furet y est habitué) et distinct d'un coin réservé à l'alimentation [7, 8]. ● Bien que très hermétiques, les aquariums peuvent être utilisés, à condition de prévoir un grillage solide et correctement fixé au

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Aménagement d’une cage pour lapin pour l’hospitalisation du furet : séparer le coin alimentation du coin excréments.

Encadré 1 - Quelques conseils pour les locaux Pour hospitaliser des furets, il convient de : - installer les furets dans une pièce séparée ou éventuellement avec les chiens et les chats en prenant garde aux risques infectieux (maladie de Carré, entérites, ...) ; - ne pas mélanger les furets avec les rongeurs, lagomorphes, reptiles et oiseaux (risques de prédation, normes de températures différentes) ; - maintenir une température d'environ 18°C pour les animaux en bon état général. ● Éviter les températures fraîches, inférieures à 14°C car les furets débilités tombent rapidement en hypothermie. La température rectale physiologique du furet est en effet comprise entre 38° et 40° C. En couveuse, les températures élevées, supérieures à 30°C, sont à éviter, même chez les animaux en hypothermie car le furet présente rapidement une hyperthermie très mal supportée et mortelle (tableau) [1, 7, 8, 9, 11]. ●

3 Comment tenir un furet agressif.

Tableau - Normes d’ambiance pour un furet non débilité [7] Température

RUBRIQUE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 160 - AVRIL / MAI 2004

- 14°-18°C (à moduler selon l’état général de l’animal) - > 15°C pour les jeunes non sevrés

72

Hygrométrie

Ventilation

Durée d'éclairage

40 à 65 %

15 renouvellements par heure Remarque : éviter les courants d’air

12 h


approche marketing des suivis médicaux longs

Philippe Baralon Phylum Rue Garance BP111 31675 Labege Cedex

Le développement de la médicalisation des animaux de compagnie conduit les vétérinaires à prescrire des "suivis médicaux longs". La proposition d’un suivi médical long ne diffère pas de celle de n'importe quel autre service vendu. Toutefois, cette démarche présente des difficultés particulières, notamment son coût, qui en limitent la diffusion.

A

vec l’évolution du statut de l’animal dans la famille ces dernières années, la fonction du vétérinaire s'est enrichie. Si les clients attendent toujours qu'il prenne en charge les problèmes de santé, ils souhaitent aussi que le vétérinaire permette à leurs animaux d'assumer le plus longtemps et le mieux possible leur rôle de compagnon au sein la famille. DES SOINS COÛTEUX POUR LES MALADIES CHRONIQUES INCURABLES ET CONTRÔLABLES

Pour les suivis médicaux longs, il s'agit de prendre en charge des maladies chroniques, incurables mais contrôlables, telles que le praticien les rencontre en cardiologie, en rhumatologie, en oncologie, en endocrinologie ou en dermatologie (photo). ● Face à de telles affections, le propriétaire est confronté à cette alternative : - assister à la dégradation plus ou moins rapide de l'état de son animal avant de se résoudre à son euthanasie ; - ou contrôler la maladie par un suivi médical long, voire pérenne. Loin de se résumer à vendre des I.E.C.A.* ou des A.I.N.S.**, ces suivis reposent sur : 1. le suivi clinique proprement dit, de périodicité renforcée par rapport aux examens annuels de santé ; 2. une thérapeutique adaptée ; 3. une nutrition appropriée. ● Ces suivis sont généralement coûteux, notamment pour les animaux les plus lourds pénalisés par le prix des médicaments et des aliments, proportionnel au poids. ●

RECUEILLIR LE CONSENTEMENT ÉCLAIRÉ DU PROPRIÉTAIRE

Objectif pédagogique

Comme pour tous les services, le consentement éclairé du propriétaire constitue le concept-clé, garant de la rigueur éthique (le vétérinaire remplit son obligation de conseil mais laisse le propriétaire maître de sa décision) et de l'efficacité commerciale : le vétérinaire se place dans les meilleures conditions pour obtenir l'acceptation du client. ● Éclairer un propriétaire repose sur une argumentation technique (diagnostic de la situation, nature et objectif du service proposé, analyse des bénéfices et des risques…), mais aussi sur la présentation des contraintes et du prix. ● Une des principales difficultés dans la vente d'un suivi médical long réside dans son prix (encadré page suivante). ● Au sein du protocole technique, il convient de distinguer deux phases : une phase d'attaque du traitement et une phase de stabilisation dans la durée. - Si la phase d'attaque du traitement peut le plus souvent être cernée, la phase de stabilisation est soit pérenne, soit de durée difficile à préciser d'emblée. - Aussi, le prix de la phase d'attaque est exprimé globalement alors que pour la phase de stabilisation, seul un prix par période (par jour ou par mois) peut être annoncé. Point très important La principale difficulté pour le propriétaire réside dans l'acceptation du prix de la phase de stabilisation. ● Si votre client n'est pas prêt à consentir l'effort nécessaire pour maintenir la maladie de son animal sous contrôle dans la durée, il est vain d'essayer de le convaincre de s'engager dans la phase d'attaque. Inversement, après avoir obtenu son consentement pour la phase de stabilisation, il est généralement aisé d'aboutir au même résultat pour la phase d'attaque, qui représente un effort financier plus important mais plus limité dans le temps. ❒ ●

Comment vendre un suivi médical long, voire pérenne à son client.

Chien diabétique. Prendre en charge les maladies chroniques mais contrôlables (photo O. Sénécat).

NOTES

* I.E.C.A. : Inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine. **A.I.N.S. : Anti-inflammatoires non stéroïdiens.

Essentiel ❚ Les suivis médicaux sur des animaux atteints de maladies chroniques sont coûteux, surtout pour les animaux de grande taille. ❚ La présentation des contraintes et du prix notamment doit être d’emblée abordée avec le propriétaire de l’animal. ❚ Distinguer la phase d’attaque du suivi et la phase de stabilisation.

Comment adapter sa politique de prix cf. article 2 du Dossier page 80

MANAGEMENT

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE AVRIL / MAI 2004 - 165


adapter sa politique de prix au contexte concurrentiel pour les suivis médicaux longs

Philippe Baralon Phylum Rue Garance BP111 31675 Labege Cedex

Définitions

❚ Marge : Prix de vente Hors taxe (H.T.) - Prix d'achat H.T.

❚ Taux de marge : Marge / Prix de vente H.T. ❚ Taux de marque : Marge / Prix d'achat H.T.

Essentiel ❚ Lorsqu’un effort financier est à faire : ne pas le faire sur les actes mais sur le prix des médicaments. ❚ Pour des traitements qui doivent être renouvelés une fois par mois ou par trimestre, la liberté de prix de la clinique n’est pas la même que pour des ventes ponctuelles. ❚ Pour réfléchir et adapter sa politique de prix, bien analyser d’abord les chaînes de valeur sur le marché du médicament.

Bien adaptée à la prise en charge habituelle des animaux sur une courte période, la politique de prix des cabinets et des cliniques rencontre des difficultés dès lors qu’un traitement long, doit être mis en œuvre. Comment raisonner sur cette réalité économique et trouver des solutions pour la satisfaction des clients et la rentabilité de l’entreprise vétérinaire ?

Q

uelle que soit la clarté de l'argumentation du vétérinaire (cf. article précédent de ce Dossier), il persiste souvent une difficulté liée au prix élevé des suivis médicaux longs, notamment pour les plus gros chiens. ● Dès lors, il devient nécessaire de mettre en œuvre une politique de prix adaptée à ces suivis médicaux longs ou pérennes. Politique, implique une décision mûrement réfléchie, non des remises accordées au coup par coup sous la pression d'un client ou pour emporter sa conviction. ● Lorsqu'un effort doit être fait, il est déconseillé de le faire porter sur les actes : d'abord parce qu'ils ne représentent généralement

Figure 1 - La répartition des marges dans le circuit d’un médicament (ex : vendu 30 € la boïte par le laboratoire)

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 168 - AVRIL / MAI 2004

80

qu'une faible part du coût du suivi, ensuite parce que leur prix contribue à leur qualité perçue. Définir une politique de prix adaptée En définissant une politique de prix adaptée, le vétérinaire poursuit quatre objectifs : 1. mieux soigner un plus grand nombre d’animaux, en augmentant le taux d'acceptation des suivis médicaux longs par les propriétaires ; 2. valoriser sa technicité, donc ses actes ; 3. augmenter sa marge, en euros, malgré un effort sur le taux de marge, en pourcentage, par l'augmentation du nombre de chiens suivis (cf. définitions) ; 4. faire face à la concurrence des pharmaciens, auxquels les propriétaires peuvent faire appel lors des ré-achats, inévitables dans les suivis longs. ● La politique de prix des médicaments généralement adoptée par les cabinets et les cliniques vétérinaire (taux de marge uniforme de 45,95 p. cent) est bien adaptée aux traitements issus d'une séquence classique : consultation, diagnostic, prescription et délivrance. L'unité de temps et de lieu limite la concurrence, et l'entreprise vétérinaire dispose d'une grande liberté de prix. ● En revanche, lorsque la durée d'un traitement, voire sa pérennité, conduit à de nombreuses situations de renouvellement (selon une fréquence qui varie entre une fois par mois et une fois par trimestre), la liberté de la clinique n'est plus aussi grande. En effet, à chaque renouvellement, le propriétaire peut retourner chez son vétérinaire, mais il peut également s'orienter vers un pharmacien, ne serait-ce que pour des raisons pratiques, de proximité, d'heures d'ouverture, ou simplement parce qu'il n'est pas sur son lieu de résidence au moment où il doit renouveler le traitement. ● En théorie, le pharmacien ne peut pas délivrer le médicament si le propriétaire ne dispose pas d'ordonnance d'un vétérinaire. Dans les faits, le client obtient assez facilement satisfaction, surtout s'il dispose d'une ancienne ordonnance, ce qui conduit à une situation concurrentielle totalement différente de celle qui prévaut classiquement.


Fiche action

un exemple d’adaptation Philippe Baralon Phylum Rue Garance BP 111 31675 Labege Cedex

de sa politique de prix Cette fiche présente comment établir le prix de vente d’un médicament destiné à un traitement médical long.

U Essentiel ❚ S’il est difficile de récupérer les clients perdus, cette nouvelle politique de prix a permis de supprimer les “fuites” de clients.

n suivi médical pérenne repose sur la prise quotidienne d'un médicament à la dose de 10 mg/kg par jour. ● Ce médicament, disponible sous la forme de comprimés dosés à 50 mg, est acheté par la clinique en boîtes de : - 50 comprimés : 10,91 € H.T. ; - 200 comprimés : 36,27 € H.T. Les boîtes sont vendues avec un taux de marge de 45,95 p. cent, aux prix respectifs de 24,14 € T.T.C., et 80,24 € T.T.C. ● Les vétérinaires prescrivent une boîte de 50 comprimés à renouveler tous les 50 jours aux chiens de 5 kg et deux boîtes pour les chiens de 10 kg. ● Pour les animaux plus lourds, la prescription, à renouveler tous les 50 jours, repose sur des boîtes de 200 comprimés : une boîte pour un chien de 20 kg, deux boîtes pour un chien de 40 kg. ● Il s’agit d'un suivi médical long coûteux : il se traduit par des dépenses mensuelles de 15 à 100 € par mois pour des chiens de 5 à 40 kg (figure, colonnes vertes).

Figure - Coût mensuel du traitement : à la clinique vétérinaire, avec la marge habituellement pratiquée et avec une politique de prix raisonnée, et en pharmacie

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 172 - AVRIL / MAI 2004

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L’ANALYSE DES VENTES Après un investissement technique important d'un des praticiens de la clinique, un double constat s'impose : 1. le taux de consentement obtenu s'est fortement amélioré pour les chiens de moins de 20 ou 25 kg, mais il plafonne audelà, alors que certaines grandes races sont fortement prédisposées au syndrome cible de ce suivi médical pérenne ; 2. plusieurs propriétaires de chiens concernés par le suivi renouvellent le traitement auprès de la principale pharmacie du voisinage. L'un deux, propriétaire d'un chien de 25 kg, a clairement expliqué qu'il avait choisi cette solution car elle lui procurait une économie "de près de 120 F par boîte". Sans remettre en cause la confiance en son vétérinaire, il s'est tout de même montré choqué de l'écart de prix constaté. ● Les associés de la clinique ont vérifié les prix pratiqués en pharmacie. Les boîtes coûtent : - 19,57 € T.T.C. en 50 comprimés ; - 61,97 € T.T.C. en 200 comprimés (figure, colonnes bleues). À la réflexion, les vétérinaires se félicitent de ne pas avoir réussi à prescrire ce type de suivi à des chiens de 40 kg ! ●

UNE POLITIQUE DE PRIX RAISONNÉE La politique de prix décidée par la clinique est la suivante : - pas de changement pour la boîte de 50 comprimés ; - baisse du prix de la boîte de 200 comprimés de 74,4 à 68 € T.T.C. ; - application d'une remise par fardelage de 5 p. cent, dès lors que deux boîtes (de 50 ou de 200 comprimés) sont délivrées ensemble. La figure (colonnes bleues, vertes et rouges) permet de comparer les deux politiques de prix successives de la clinique, et celle de la pharmacie. ● La décision prise par les associés n'a pas eu d'impact sur les clients perdus auparavant, mais elle a presque supprimé les fuites de nouveaux clients vers la pharmacie. ● Par ailleurs, le taux de consentement obtenu pour les chiens de 20 à 40 kg s'est nettement amélioré. ❒ ●


test clinique

Cyrille Martin Dominique Illa

les réponses

tumeur ovarienne

et syndrome paranéoplasique 1 Quelles sont les hypothèses diagnostiques ? ● Face à ce tableau clinique, il convient de suspecter des endocrinopathies telles qu'un syndrome de Cushing (spontané ou iatrogène), une hypothyroïdie, ou un hyperœstrogénisme secondaire à une tumeur ovarienne hypersécrétante. ● La présence d’une masse bien palpable dans la région médio-dorsale droite laisse suspecter un processus néoplasique. Cette région correspond à la localisation de l’ovaire droit ou de la glande surrénale droite. ● Par conséquent, les principales hypothèses à retenir sont : - un syndrome de Cushing spontané, lié à une tumeur de la glande surrénale ; - une tumeur ovarienne sécrétante. 2 Parmi les examens complémentaires effectués, une échographie abdominale est réalisée : que repérez-vous d’anormal ? Des examens avaient été entrepris lors de la 1re consultation (encadré 1). 1. Des analyses biochimiques et hématologiques sont d’abord réalisées : - la numération formule montre une augmentation du nombre de leucocytes (27 000/mm3), une anémie (Hb = 10g/dl) et une thrombocytose (800 000/mm3) ; - les paramètres biochimiques testés (glucose, PAL, ALAt, urée, créatinine, protéines totales) sont compris dans les valeurs usuelles. 2. À ce stade des investigations, un examen échographique peut orienter le diagnostic (cf. marge). Cette chienne présente une tumeur ovarienne, sans doute hypersécrétante (encadré 2). L’alopécie bilatérale symétrique non prurigineuse et l’anémie modérée pourraient résulter d’un hyperœstrogénisme. 3 Quel traitement mettez-vous en œuvre ? ● Le traitement principal des tumeurs ovariennes est l’ovario-hystérectomie. ● Avant de pratiquer cette intervention, il est nécessaire de réaliser un bilan d’extension [2]. Les métastases des tumeurs ovariennes s'implantent en général dans la cavité abdominale surtout (nœuds lymphatiques, foie, reins, …) et dans les poumons. L’échographie abdominale et les clichés radiographiques du thorax n’ont pas mis en évidence de métastases. ● De même, il est important de pratiquer une analyse hématologique car, lors de

Encadré 1 - Les examens effectués lors de la 1re consultation Des tests d’évaluation des fonctions surrénalienne et thyroïdienne ont été mis en œuvre préalablement. - Le test de stimulation à l’A.C.T.H. et le freinage faible à la déxaméthasone ne montrent pas d'anomalie. Ceci n'est pas en faveur d’un syndrome de Cushing spontané, mais ne permet pas non plus d’infirmer l’hypothèse d’une tumeur surrénalienne, puisque ces tumeurs ne sont pas toutes hypersécrétantes de cortisol. - La concentration basale en T4 est normale. Aussi, il est décidé de ne pas réaliser de stimulation thyroïdienne.

Clinique vétérinaire de Médipole 7, rue Arnaud de Villeneuve 66330 Cabestany

2 L’échographie abdominale (cliché de la page 4) réalisée met en évidence une masse de 5,5 sur 4,5 cm en arrière du pôle caudal du rein droit, qui peut correspondre à l’ovaire droit. Cette masse est très hétérogène et kystique. De plus, l’ovaire gauche présente quelques kystes.

Encadré 2 - Rappel sur les tumeurs ovariennes ● Rares, les tumeurs ovariennes concernent souvent des animaux âgés, 10 ans en moyenne. Un cas a déjà été décrit sur un golden retriever de 14 mois [1]. Elles peuvent atteindre l’ovaire droit, le gauche ou les deux. Divers types tumoraux peuvent être rencontrés, mais tous ne sont pas hormono-sécrétants, donc à l’origine de syndromes paranéoplasiques (tableau). ● La clinique est souvent fruste. Les tumeurs ovariennes peuvent être suspectées lorsqu'une ou plusieurs masses abdominales sont détectées en région médiodorsale, lors d’ascite ou d’anomalies de l’appareil reproducteur (absence de chaleurs, pyomètre, hyperplasie glandulokystique de l’endomètre), et face à un tableau d’endocrinopathie. ● Le diagnostic différentiel comprend les masses abdominales intéressant d’autres organes, les ascites inflammatoires, néoplasiques (autres que liées à l’ovaire) et mécaniques, ainsi que les dérèglements du cycle œstral non secondaires à une tumeur ovarienne (anœstrus lors d’hypothyroïdie). ● Si une tumeur fonctionnelle est suspectée, un frottis vaginal et des dosages hormonaux, afin de déterminer la phase du cycle sexuel de la chienne, permettent de confirmer le diagnostic. ● Le traitement est dans tous les cas chirurgical (ovario-hystérectomie). Une analyse histopathologique précise le type de tumeur rencontré (sécrétion ou pas d’hormones, agressivité et potentiel métastatique). Un protocole de chimiothérapie peut être instauré en fonction du type tumoral rencontré.

tumeur ovarienne sécrétante, les œstrogènes peuvent induire une aplasie médullaire à l’origine d’une anémie, ce qui est le cas chez la chienne étudiée. ● Pour des raisons financières (plusieurs consultations ont été effectuées auparavant), un dosage des hormones sexuelles (œstrogènes) et une analyse histopathologique n’ont pas pu être réalisés. ● La chienne a subi une ovario-hystérectomie. Six mois plus tard, son poil a entièrement repoussé et son état général est bon, malgré une prise de poids conséquente (4 kg). ❒

3

Pièce d’exérèse chirurgicale. Noter la volumineuse tumeur ovarienne.

Tableau - Étiologie des tumeurs ovariennes Origine Type tumoral Épithéliale1

- Adénome - Adénocarcinome

Gonado stromale2

- Tumeurs de la granulosa - Thécome - Lutéome

Cellules germinales3

- Dysgerminone - Tératome - Tératocarcinome

Métastatiques - Adénocarcinome mammaire

- Lymphome - etc. 1. 40 à 50 p.cent des cas. Les tumeurs épithéliales ne sécrètent jamais d’hormones sexuelles. 2. À peu près 40 à 50 p.cent des cas : prédominance des tumeurs de la granulosa. Les tumeurs de la granulosa sont à l’origine de syndromes paranéoplasiques, car elles peuvent sécréter des œstrogènes (œstrus persistant, anémie par aplasie médullaire), de la progestérone (pyomètres, hyperplasies endométriales ou anœstrus prolongés), ou les deux (aplasie médullaire due à l’augmentation du taux d’œstrogènes, mais pas d’œstrus persistant en raison du taux élevé de progestérone). 3. Les dysgerminomes sont les plus fréquents.

Références 1. Chestnutt RK. Granulosa cell tumor in a golden retriever. Vet Med small Anim Clin 1980;75:444. 2. Lanore D. Le bilan d'extension en cancérologie chez le chien et le chat. Le Nouveau Praticien Vétérinaire 2003;12:96-102. 3. Macchi S. Chimiothérapie : l'administration des anti-mitotiques chez le chien et le chat. Le Nouveau Praticien Vétérinaire 2003;12:113-7.

85

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE AVRIL / MAI 2004 - 173


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