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DOSSIER : DYSPNÉE ET CYANOSE CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE - N°23 - JUIN / JUILLET 2005

gestes et gestion N°23 JUIN JUILLET 2005 DYSPNÉE ET CYANOSE

Halte là !

Je viens me différencier d’urgence !

DOSSIER

DYSPNÉE ET CYANOSE CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT En portant son regard sur le thorax et sur le flanc d’un animal, il est possible de distinguer les dyspnées restrictives des dyspnées à caractère obstructif. Mais “l’arbre respiratoire” lui-même peut devenir un véritable labyrinthe, pour peu que l’approche sémiologique ait été négligée ...

Management et entreprise Dossier - Les spécificités de la clientèle féline Fiche - Comment l’A.S.V. prend en compte

les attentes du propriétaire de chat Témoignage - Comment satisfaire ces clients qui choisissent une clinique féline REVUE DE FORMATION CONTINUE À COMITÉ DE LECTURE

- Reconnaître une dyspnée et choisir les moyens d'exploration clinique - Fiche - Les points forts de l’examen clinique et des examens complémentaires - Fiche - L’examen clinique chez le chien et le chat dyspnéique : comment aller à l’essentiel - Les urgences respiratoires : comment les reconnaître et les traiter - Conduite à tenir devant les affections dyspnéiques d’évolution chronique - Fiche - La bronchite chronique et la bronchopneumopathie éosinophilique idiopathique - Geste - La mise en place d’une sonde de trachéotomie - Détresse respiratoire et endoscopie - Indications et limites de l’imagerie médicale - Observation clinique Corps étranger naso-pharyngé chez une chienne

Féline - Comment prendre en charge et traiter une dyspnée chez le chat - Observation clinique Hernie diaphragmatique traumatique chronique chez un chat

Rubriques - Nutrition - Chirurgie osseuse et convalescence - Principe actif - Le doxapram - Immunologie et le B.A. BA en B.D. - Le système immunitaire du tractus respiratoire - N.A.C. - Les zoonoses infectieuses transmises à l’Homme par les oiseaux


sommaire Éditorial par Odile Sénécat Test clinique : cas de chylothorax Guillaume Derré

N°23

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JUIN - JUILLET 2005

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DOSSIER

CANINE - FÉLINE Reconnaître une dyspnée et choisir les moyens d'exploration clinique chez le chien et le chat Marc Henroteaux Fiche - Les points forts de l’examen clinique et des examens complémentaires Marc Henroteaux

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Fiche - L’examen clinique chez le chien et le chat dyspnéique : comment aller à l’essentiel Christelle Decosne-Junot, Isabelle Goy-Thollot

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DYSPNÉE ET CYANOSE

Les urgences respiratoires : comment les reconnaître et les traiter chez le chien et le chat Patrick Verwaerde, Frédéric Meige, Géraldine Jourdan

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chez le chien et le chat

Conduite à tenir devant les affections dyspnéiques d’évolution chronique chez le chien et le chat Élise Rathez, Jean-Luc Cadoré

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Fiche - La bronchite chronique et la bronchopneumopathie éosinophilique idiopathique chez le chien et le chat Élise Rathez, Jean-Luc Cadoré 34 Geste - La mise en place d’une sonde de trachéotomie chez le chien et le chat Géraldine Jourdan

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Détresse respiratoire et endoscopie chez le chien et le chat Laurent Guilbaud, Jean-Luc Cadoré

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Imagerie médicale - Indications et limites de l’imagerie médicale lors de dyspnée ou de cyanose chez le chien et le chat Laurent Marescaux

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Observation clinique - Corps étranger naso-pharyngé chez une chienne Hervé Brissot, Gilles Dupré

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FÉLINE Comment prendre en charge et traiter une dyspnée chez le chat Brice Reynolds, Olivier Dossin

58

Observation clinique - Hernie diaphragmatique traumatique chronique chez un chat Hervé Brissot, Gilles Dupré

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RUBRIQUES - Nutrition - Chirurgie osseuse et convalescence chez le chien et le chat Géraldine Blanchard, Laurence Colliard

67

- Principe actif - Le doxapram Jean-Claude Desfontis

71

- Immunologie et le B.A. BA en B.D. - Le système immunitaire du tractus respiratoire Séverine Boullier, Frédéric Mahé

73

- N.A.C. - Les zoonoses infectieuses transmises à l’Homme par les oiseaux Didier Boussarie

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MANAGEMENT ET ENTREPRISE Éditorial - Le chat : l’avenir du vétérinaire canin Philippe Baralon

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Dossier - Les spécificités de la clientèle féline Philippe Baralon

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Fiche - Comment l’ A.S.V prend en compte les attentes du propriétaire de chat Philippe Baralon

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Souscription d’abonnement en page 94

CANINE - FÉLINE FÉLINE

Témoignage - Comment satisfaire ces clients qui choisissent une clinique féline Michèle Fermé-Fradin, Marie Ehrel

91

Test clinique - Les réponses Tests de formation continue - Les réponses

93 94

RUBRIQUE MANAGEMENT

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 179


NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 E-mail neva@neva.fr

test clinique

Conseil scientifique

dyspnée chez un chien

Gilles Bourdoiseau (E.N.V.L.) Jean-Luc Cadoré (E.N.V.L.) Dominique Fanuel (E.N.V.N.) Marc Gogny (E.N.V.N.) Roger Mellinger (praticien)

Guillaume Derré

U

Rédacteurs en chef Colette Arpaillange (E.N.V.N.) Christophe Hugnet (praticien)

Rédacteur en chef management Philippe Baralon (Phylum)

Comité de rédaction Xavier Berthelot (Reproduction, E.N.V.T.) Géraldine Blanchard (Alimentation - nutrition, E.N.V.A.) Corine Boucraut-Baralon (Diagnostic, E.N.V.T.) Séverine Boullier (Microbiologie, E.N.V.T.) Florence Buronfosse (Toxicologie, E.N.V.L.) Luc Chabanne (Immunologie - Hématologie, E.N.V.L.) René Chermette (Parasitologie - mycologie, E.N.V.A.) Bernard Clerc (Ophtalmologie, E.NV.A.) Jean-Claude Desfontis (Pharmacie - toxicologie, E.N.V.N.) Olivier Dossin (Médecine interne, néphrologie, E.N.V.T.) Alain Fontbonne (Reproduction, E.N.V.A.) Alain Ganivet (Élevage et collectivité, praticien) Jacques Guillot (Parasitologie - mycologie, E.N.V.A.) Olivier Jongh (Ophtalmologie, praticien) Laurent Marescaux (Imagerie, praticien) Claude Petit (Pharmacie - toxicologie, E.N.V.T.) Didier Pin (Dermatologie, E.N.V.N) Jean-Louis Pouchelon (Cardiologie, E.N.V.A.) Patricia Ronsin (Reproduction, E.N.V.T.) Etienne Thiry (Virologie, Liège) Patrick Verwaerde (Anesthésie, E.N.V.T.)

Chargée de mission rédaction Valérie Colombani

Secrétaire de rédaction

n chien Dogue de Bordeaux mâle de 3 ans présente à la consultation un abattement, un essoufflement et une toux faible depuis plusieurs jours (photo 1). Les commémoratifs ne signalent aucun antécédent médico-chirurgical. ● L’examen clinique révèle la présence : - de muqueuses congestionnées à violacées lorsque l’animal s’énerve, d’un temps de recoloration des muqueuses augmenté (3 secondes), d’un pouls filant et irrégulier ; - d’une tachycardie (fréquence cardiaque : 160 battements par minute) associée à un choc précordial rapide et irrégulier ; - de bruits cardiaques assourdis, d’intensité variable au cours du temps ; - d’une dyspnée restrictive. ● L’animal est tout de suite placé sous assistance respiratoire. ● Une radiographie du thorax est réalisée dès que l’état de l’animal le permet (photos 2, 3).

1

Le chien concerné est un Dogue de Bordeaux mâle de 3 ans (photos G. Derré).

1 Quel est votre diagnostic clinique ? Quelles sont vos hypothèses étiologiques ?

David Jourdan Abonnements Maryse Mercan

2 Comment interpréter les radiographies du thorax ?

Gestion des abonnements et comptabilité Marie Servent Publicité Maryvonne Barbaray

3 Quels examens complémentaires proposez-vous : un examen hématobiochimique, une échographie, une thoracocentèse, un électrocardiogramme ? Dans quel ordre ?

NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 e-mail neva@ neva.fr

Directeur de la publication Maryvonne Barbaray

2

Radiographies du thorax de l’animal, vue de profil (2) et de face (3). Que décelez-vous ? ...

4 Quelle démarche thérapeutique choisir ?

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Réponses à ce test page 93

comité de lecture

Revue bimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA S.A.R.L. au capital de 7622€ Siège social : Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 1007 T801 21 I.S.S.N. 1637-3065 Impression - photogravure : Imprimerie Nouvelle Normandie 24, rue Haëmers B.P. 14 - 76191 YVETOT Cedex

Reproduction interdite Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. L’autorisation de reproduire un article dans une autre publication doit être obtenue auprès de l’éditeur, NÉVA. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de la copie (C.F.C.). LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 180 - JUIN / JUILLET 2005

Clinique vétérinaire de l'Ouest 35, avenue Patton 49000 Angers

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Hélène Arnold-Tavernier, Jean-François Bardet, Michel Baron, Dominique Begon, Jean-Jacques Bénet, Juliette Besso, Éric Bomassi, Samuel Boucher, Vincent Boureau, Didier Boussarie, Stéphane Bertagnoli, Stéphane Bureau, Jean-Jacques Bynen, Claude Carozzo, Laurent Cauzinille, Sylvie Chastant-Maillard, Claude Chauve, Guillaume Chanoit, Yan Cherel, Valérie Chetboul,

Cécile Clercx (Liège), Jean-Pierre Cotard, Jack-Yves Deschamps, Pierre Desnoyers, Marianne Diez (Liège), Armelle Diquelou, Gilles Dupré, Patrick Devauchelle, Brigitte Enriquez, Pascal Fayolle, Pauline de Fornel, Laurent Garosi (Royaume-Uni), Frédéric Gaschen (Berne), Olivier Gauthier, Emmanuel Gaultier, Sébastien Géroult, Jean-Pierre Genevois, Isabelle Goy-Thollot, Dominique Grandjean,

Jean-François Guelfi, Laurent Guilbaud, Nicole Hagen, Philippe Hennet, Marc Henroteaux, Jean-Pierre Jégou, Yves Legeay, Bertrand Losson (Liège), Leila Loukil, Sandrine Macchi, Pierre Maisonneuve, Lucile Martin-Dumon, Philippe Masse, Christelle Maurey, Martine Mialot, Pierre Moissonnier, Patrick Pageat, Pierre Paillassou, Jean-Marc Person, Xavier Pineau,

Luc Poisson, Hervé Pouliquen, Pascal Prélaud, Nathalie Priymenko, Alain Régnier, Brice Reynolds, Dan Rosenberg, Yannick Ruel, Patricia Ronsin, Yves Salmon, Odile Sénécat, Brigitte Siliart, Ouadji Souilem (Tunisie), Isabelle Testault, Jean-Jacques Thiébault, Jean-Laurent Thibaud, Cathy Trumel, Bernard Toma, Isabelle Valin, Lionel Zenner.


éditorial La pathologie respiratoire est un secteur de la pathologie médicale des carnivores qui recèle encore bien des mystères, comme l’atteste le manque d’ouvrages s’intéressant spécifiquement à cette question. Ce Dossier spécial consacré à "dyspnée et cyanose", symptômes-phares des affections respiratoires, est donc tout particulièrement bienvenu !

Odile Sénécat

L

a dyspnée correspond à une "respiration difficile". Elle est définie par une anomalie de la fréquence et/ou de l’harmonie des mouvements respiratoires. La cyanose correspond à une coloration bleutée des muqueuses : elle signe une hypoxie majeure et témoigne d’une grande détresse respiratoire. Ces signes orientent fortement vers une atteinte respiratoire et/ou cardiaque, bien que d’autres types d’affections susceptibles de réduire la capacité de transport de l’O2 ou de modifier la mécanique ventilatoire puissent être incriminés : hyperthermie, état de choc, anémie, acidose, douleur… Seule une démarche diagnostique rigoureuse autorise un diagnostic clinique et étiologique. "L’arbre respiratoire" lui-même peut devenir un véritable labyrinthe pour peu que l’approche sémiologique ait été négligée … Caractériser la dyspnée est essentiel, ainsi qu’estimer sa gravité : un état de détresse respiratoire doit conduire à différer toute manœuvre diagnostique potentiellement fatale, au profit de mesures de réanimation. L’inspection attentive des mouvements respiratoires constitue une étape-clé dans le diagnostic des dyspnées : le clinicien évalue la fréquence respiratoire, détermine le type respiratoire et analyse l’harmonie ainsi que l’amplitude des mouvements respiratoires. Il est possible, uniquement en portant son regard sur le thorax et sur le flanc de l’animal, de distinguer les dyspnées restrictives, résultant d’une perte de fonctionnalité du parenchyme pulmonaire, des dyspnées à caractère obstructif, provoquées par un phénomène obstruant les voies respiratoires. Parmi celles-ci, il est même possible de déterminer si l’affection est intrathoracique (dyspnée à prédominance expiratoire) ou extra-thoracique (dyspnée majoritairement inspiratoire). Il est alors plus facile de choisir l’examen complémentaire le plus pertinent pour aboutir au diagnostic ! Encore faut-il déjouer les pièges de l’examen clinique … et situer ces données dans le contexte épidémiologique et clinique, avec la recherche d’autres signes évoquant une atteinte respiratoire (toux, jetage, ronflements, stridor, stertor, bruits anormaux à l’auscultation), ou cardiaque (dysrythmie, souffle), et la recherche de symptômes associés en faveur de tout autre maladie … Une bonne connaissance de l’éventail des affections respiratoires potentiellement sources de dyspnée, ainsi que des moyens de leur diagnostic, constitue un pré-requis indispensable, car on ne trouve que ce que l’on cherche, et on ne cherche que ce que l’on connaît … L’examen clinique permet d’émettre une suspicion sur l’étage de l’arbre respiratoire atteint et dicte ainsi le choix des examens complémentaire. Les examens d’imagerie médicale sont présentés : la radiographie, souvent incontournable, l’échographie, notamment dans l’exploration des cardiopathies, la tomodensitométrie, et la fibroscopie, conseillée lors d’affections du larynx par exemple, qui permet une visualisation directe des lésions. Toutefois, la décision de pratiquer une endoscopie chez un sujet présentant une dyspnée majeure doit toujours être réfléchie en considérant le risque et le bénéfice … Prenez une bouffée d’oxygène avec ce dossier du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline … ❒

Maître de conférences Médecine des carnivores E.N.V.N. Atlanpôle la Chantrerie BP 40706 44307 Nantes cedex 03

N’oublions pas que certaines précautions s’imposent avant de pratiquer une anesthésie ou un acte générant un "stress" : gestes salvateurs qu’il importe de maîtriser (oxygénation, gestion de la douleur, thérapeutique liquidienne) …

Le lecteur est mis en situation, au travers de cas cliniques illustrant différents volets de la pathologie respiratoire. Ainsi, ce petit chien friand de gâteaux apéritif nous donne l’occasion d’envisager la conduite à tenir lors d’affections rhino-sinusales ; le chat au passé mystérieux nous apprend à déchiffrer les secrets des hernies diaphragmatiques chroniques …

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 184 - JUIN / JUILLET 2005

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reconnaître une dyspnée

et choisir les moyens d’exploration clinique chez le chien et le chat gène, très importante pour le système nerveux central, le cœur, le foie, le rein et le tube digestif. ● Cet article présente les causes de dyspnée, et détaille la démarche clinique du praticien : l’anamnèse, l’examen clinique et les examens complémentaires.

Lors de dyspnée chez le chien et le chat, l’examen clinique permet de la déceler et de la caractériser. Des examens complémentaires peuvent ensuite être pratiqués pour conduire au diagnostic.

Objectif pédagogique Reconnaître une dyspnée et connaître les moyens de son exploration clinique chez le chien et le chat.

LES CAUSES D’UNE DYSPNÉE

L

e terme de dyspnée s’applique à toute respiration difficile. Ce symptôme apparaît chaque fois que s’installe une hypoxie en association avec une hypercapnie. ● Une hypoxie dans le sang, dans le poumon et/ou dans d’autres tissus entraîne une modification respiratoire dont le but est de rétablir une oxygénation tissulaire accrue et une plus grande élimination du dioxyde de carbone. ● L’hypoxie peut être d’origine :

1. cardiorespiratoire : les affections respiratoires, la dépression du centre respiratoire, la pression partielle en oxygène atmosphérique basse, les affections cardiaques congénitales et acquises, et les shunts artérioveineux ;

2. circulatoire : les anémies. Les symptômes d’une anoxie apparaissent en fonction de la demande tissulaire en oxy●

● La dyspnée peut avoir pour origine une réduction de la capacité intrathoracique, de la capacité des échanges pulmonaires, une obstruction des voies respiratoires, une diminution de la capacité de transport en oxygène ou une modification de la mécanique ventilatoire (figure 1).

La réduction de la capacité intrathoracique

La capacité intrathoracique peut être réduite par un élément qui diminue le volume pulmonaire : - un gaz, lors de pneumothorax ; - un liquide, en cas d’épanchement pleural : transsudat, transsudat modifié, exsudat, sang, chyle (photo 1) ; - un solide : hernie diaphragmatique, cardiomégalie majeure, adénopathie(s), néoformation intrathoracique.

1

Radiographie thoracique : cardiomégalie et hydrothorax.

Essentiel ❚ La capacité intrathoracique peut être réduite par gaz, un liquide, un solide qui modifie le rythme, la fréquence, l’amplitude et le type de respiration. ❚ Dès le début de l’examen clinique, observer les mouvements respiratoires de l’animal de loin.

Figure 1 - Les différentes causes d’une dyspnée chez le chien et le chat

❶ ❷ ❸

Réduction de la capacité intrathoracique

Diminution de la capacité des échanges pulmonaires ● Anomalies de la ventilation ou de la perfusion ●

● Obstruction des voies respiratoires

Réduction de la capacité de transport en oxygène ● Modification de la mécanique ventilatoire ●

Marc Henroteaux Département des sciences cliniques Unité de médecine des animaux de compagnie, E.N.V.T. 23, chemin des capelles BP 87614, 31076 Toulouse cedex 3

- Par un gaz : pneumothorax - Par un liquide : épanchement pleural (transsudat, transsudat modifié, exsudat, sang, chyle) - Par un solide : hernie diaphragmatique, cardiomégalie, adénopathies, tumeur intrathoracique - Bronchopneumonie - Emphysème

- Hémorragie - Thrombose pulmonaire

- Cavités nasales : sténose des narines, corps étranger, rhinite chronique, aspergillose, tumeur intranasale - Pharynx ou larynx : paralysie laryngée, collapsus laryngé, obstruction par le palais mou, tumeur ; - Trachée : collapsus trachéal, hypoplasie de la trachée, corps étranger, tumeur intra trachéale ; - Bronches : bronchopathies obstructives (bronchite chronique, collapsus de la bronche souche, masse intraluminale ou extraluminale compressive) - Hyperthermie, syndrome fébrile - Choc - Anémies

CANINE - FÉLINE

- Acidose - Fatigue musculaire - Affections neurologiques - Douleur

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 185


les points forts

Marc Henroteaux Département des sciences cliniques Unité de médecine des animaux de compagnie, E.N.V.T. 23, chemin des capelles BP 87614 31076 Toulouse cedex 3

de l’examen clinique

et des examens complémentaires Inspection, palpation, percussion et auscultation sont les étapes-clés de l’examen clinique. Elles permettent de rechercher et d’identifier les anomalies et de déterminer ainsi quels examens complémentaires mettre en œuvre à bon escient. L’inspection

1. Identifier les anomalies de la courbe respiratoire pour caractériser la dyspnée

ÉTAPE 1

- Observer la position de l’animal et ses mouvements respiratoires - Fréquence respiratoire : tachypnée ou bradypnée - Rythme respiratoire : inspiration ou expiration prolongée, arrêt momentané de la respiration (rythmes de Cheyne-Stockes, de Biot, syncopal) - Amplitude : superficielle ou profonde - Type respiratoire : costal, abdominal, discordance

2. Rechercher les signes cliniques associés - Inspecter les muqueuses et mesurer le temps de recoloration capillaire - Rechercher la présence de jetage ou de toux

La palpation

- Cou : déclencher le réflexe tussigène laryngotrachéal : ÉTAPE 2 toux forte et quinteuse ou toux faible - Thorax : symétrie de la cage thoracique, douleur costale ou pleurale, frémissement cataire de l’apex cardiaque, déplacement du choc précordial - Abdomen : recherche d’une masse rétrodiaphragmatique compressive, succussion

La percussion

- Rechercher une douleur pariétale - Mettre en évidence une matité - Déclencher une toux

L’auscultation

- Mettre en évidence des bruits anormaux ÉTAPE 4 (cornage nasal, trachéal ou bronchique, sifflements et crépitements) et/ou la disparition de bruits normaux Chez le chat et les petits chiens : délimiter la zone à ausculter pour éviter le piège des bruits parasites d’origine digestive

Objectiver l’origine de la dyspnée par des examens complémentaires

ÉTAPE 5

Radiographie thoracique

- Atteinte de tout segment de l’arbre respiratoire : cavités nasales, sinus, larynx, trachée, bronches et poumons - Atteinte de la paroi thoracique (plèvres et côtes) - Diagnostic d’une masse intrathoracique ou d’un épanchement liquide (transsudat, exsudat, chyle, sang) ou gazeux (pneumothorax) - Dyspnée d’origine cardiaque - Dyspnée d’origine diaphragmatique

Échographie thoracique

- Dyspnée d’origine cardiaque ou abdominale - Liquide libre intrathoracique - Atteinte de la plèvre

Bronchoscopie

CANINE - FÉLINE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 192 - JUIN / JUILLET 2005

ÉTAPE 3

- Atteintes des voies respiratoires supérieures (larynx et trachée) - Bronchopathies - Pneumopathies - Lavage broncho-alvéolaire - Extraction d’un corps étranger

Lavage broncho-alvéolaire

- Examen cytologique - Culture bactérienne et antibiogramme - Identification d’un mycoplasme

Tests de la fonction respiratoire

- Quantifier la gravité d’une atteinte respiratoire profonde : laryngoscopie, mesure des gaz sanguins, scintigraphie pulmonaire, capnographie.

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Fiche

l’examen clinique

chez le chien et le chat dyspnéique : comment aller à l’essentiel

Christelle Decosne-Junot Isabelle Goy-Thollot Unité SIAMU E.N.V.L. 1 av. Bourgelat 69280 Marcy-l'Étoile

Objectif pédagogique

Cette fiche décrit, en fonction du type de dyspnée suspectée, les gestes essentiels à mettre en œuvre au cours de l’examen clinique.

Savoir aller à l’essentiel lors de dyspnée chez le chien et le chat.

L

ors de l'examen clinique d'un animal dyspnéique, le praticien doit rapidement évoquer les hypothèses diagnostiques essentielles afin de donner à l'animal un maximum de chances thérapeutiques. Pour éviter d’agir dans la précipitation, différents pièges sont à connaître lors : - de bradypnée ; - de dyspnée inspiratoire ; - de dyspnée expiratoire ; - de dyspnée mixte ; - de discordance ; - de cyanose. ATTITUDE FACE À UN ANIMAL QUI PRÉSENTE ...

1. ... UNE BRADYPNÉE ● Lorsqu’un animal présente une bradypnée, le piège est de ne pas s'inquiéter : une modification de la fréquence respiratoire, en brady- ou en tachypnée, signe en effet dans tous les cas une dyspnée. ● Quand seule la fréquence respiratoire est abaissée et que la courbe respiratoire est normale, le clinicien recherche les signes d'une atteinte nerveuse (centrale ou périphérique) de la commande de la respiration. ● Un traumatisme crânien ou une hypertension intracrânienne se manifeste notamment par des alternances de phases de brady- et de tachypnée (respiration de Cheyne-Stoke), alors que l'appareil respiratoire peut être tout à fait fonctionnel (photo 1).

2. ... UNE DYSPNÉE INSPIRATOIRE Classiquement, la dyspnée inspiratoire traduit une atteinte des voies respiratoires hautes. Il convient dans ce cas de s'assurer de leur perméabilité : narines, cavité buccale, larynx, pharynx, trachée, bronches principales.

1

Chiot sous oxygénothérapie suite à un traumatisme facial (photos C. Decosne-Junot).

Cette dyspnée est typique du syndrome obstructif des voies respiratoires hautes des races brachycéphales. ● Il est conseillé de toujours effectuer une auscultation thoracique avant de manipuler l'animal pour des examens complémentaires. En effet, dans certains cas d'épanchement pleural, la dyspnée est d'abord inspiratoire, avant d'évoluer vers une discordance. ●

3. ... UNE DYSPNÉE EXPIRATOIRE La dyspnée expiratoire n'est pas toujours simple à mettre en évidence. Elle traduit une atteinte respiratoire basse ou une atteinte systémique (peur, douleur, hyperthermie, …). L'intégrité de la paroi thoracique (fracture de côtes, volet costal*) doit être vérifiée (photo 2). L'auscultation soigneuse et méthodique des cadrans thoraciques permet de noter une atteinte parenchymateuse profonde (présence de bruits respiratoires anormaux, audibles lors de la phase initiale de l’expiration). ● La participation abdominale à la respiration est toujours présente, mais elle peut être très discrète si l'atteinte est peu importante, ou au contraire marquée (proche de la discordance) si l'atteinte est sévère. ●

Essentiel ❚ Lors de bradypnée, quand seule la fréquence respiratoire est concernée, rechercher les signes d'une atteinte neurologique. ❚ Dans certains cas d'épanchement pleural, la dyspnée est d'abord inspiratoire, avant d'évoluer vers une discordance.

CANINE - FÉLINE

NOTE * Volet costal : fractures de côtes multiples qui entraînent la désolidarisation d’une partie de la cage thoracique.

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 193


les urgences respiratoires

comment les reconnaître et les traiter chez le chien et le chat

* Anesthésie-réanimation-urgences ** Pathologie chirurgicale des carnivores Département des sciences cliniques École nationale vétérinaire de Toulouse 23, chemin des Capelles 31076 Toulouse cedex 03

En raison du risque vital, les urgences respiratoires nécessitent un repérage rapide du type de détresse et la mise en place immédiate d’une réanimation fondée sur l’oxygénothérapie, la fluidothérapie et l’analgésie.

Q

ue ce soit dans un contexte traumatique ou non, il est assez fréquent d’admettre en urgence des animaux qui présentent une détresse respiratoire aiguë. ● Sur le plan clinique, l’animal manifeste une difficulté respiratoire brutale et intense, appelée aussi dyspnée aiguë. Une urgence respiratoire associe une anomalie de la fréquence et du cycle, à une altération de l’amplitude respiratoire et à une anxiété souvent importante. ● Sur le plan étiologique, la notion d’urgence respiratoire est assez mal définie en médecine vétérinaire. Il est cependant possible de considérer comme urgence respiratoire toute anomalie lésionnelle ou fonctionnelle de l’arbre respiratoire à l’origine [1, 2, 6] : - d’une hypercapnie (cf. définitions) ; - d’un défaut brutal de l’hématose qui induit une hypoxie hypoxémique sévère (cf. définitions) ; - souvent, d’une acidose respiratoire et métabolique. ● Une urgence respiratoire peut ainsi être d’origine respiratoire stricte, ou être secondaire, par exemple, à une défaillance cardiaque ou à une hyperthermie. ● Si cet article se limite à aborder les urgences sous le volet respiratoire strict, il importe, dans le diagnostic comme dans la thérapeutique, que le clinicien l’aborde dans sa globalité physiopathologique et étiologique. L’EXAMEN CLINIQUE INITIAL : LE REPÉRAGE CLINIQUE DES DÉTRESSES RESPIRATOIRES AIGUËS Lors de l’admission en urgence, l’examen clinique de l’animal permet de repérer sans délai l’existence d’une dyspnée aiguë. Cet examen d’admission doit être méthodique et réalisé dans le calme, sans stress supplémentaire pour ne pas aggraver l’anxiété ●

Patrick Verwaerde* Frédéric Meige** Géraldine Jourdan*

Objectif pédagogique Diagnostiquer et traiter les urgences respiratoires aiguës chez le chien et le chat. 1

Mise en place d’une oxygénation par sonde nasale chez un chat admis pour un pneumothorax d’origine traumatique. Une sonde nasale permet d’obtenir avec un débit d’oxygène d’1 l/10 kg,une fraction inspirée en oxygène (FiO2) de l’ordre de 30 p. cent (photo Anesthésie-réanimationurgence E.N.V.T., G. Jourdan).

Essentiel

2

L’oxygénation par masque chez un chat polytraumatisé admis en urgence pour une détresse respiratoire à la suite d’un accident de la voie publique. L’oxygénation par masque permet d’obtenir avec un débit d’oxygène d’1 l/10 kg, une fraction inspirée en oxygène (FiO2) de l’ordre de 50 p. cent. (photo Chirurgie-Anesthésie-Réanimation E.N.V.T., F. Meige).

souvent préexistante de l’animal. ● Les principaux signes d’appels de détresse respiratoire sont résumés dans la figure 1. ● Une dyspnée aiguë est une urgence qui engage le pronostic vital de l’animal dans les heures qui suivent (degré 4 d’urgence sur une échelle allant de 1 à 5, 5 étant le degré d’urgence pour lequel le pronostic vital est engagé dans les minutes qui suivent) (encadré 1). Il convient de réaliser sans délai une prise en charge thérapeutique de ces animaux, de façon efficace et, surtout, sans accroître leur stress. ● La priorité est de mettre en place une oxygénothérapie efficace. Elle n’est en aucun cas de réaliser une radiographie thoracique. “L’urgent est fonction et non lésion”. Quelle que soit la situation d’urgence, l’oxygène reste le premier médicament de la réanimation (photos 1, 2).

❚ L’examen des voies aériennes supérieures permet de détecter une absence ou une anomalie du passage d’air. ❚ Une inspection visuelle de la sphère O.R.L. est un élément-clé de l’examen clinique d’un animal en détresse respiratoire. ❚ Lors de détresse, la fréquence respiratoire est souvent augmentée (tachypnée) et associée à une amplitude anormale. ❚ L’observation d’un animal en détresse respiratoire révèle en général un état anxieux associé à une hypervigilance.

CANINE - FÉLINE

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 195


conduite à tenir devant les affections dyspnéiques d’évolution chronique chez le chien et le chat

Cet article distingue la démarche diagnostique et thérapeutique lors d’affection chronique de l’appareil respiratoire supérieur et lors d’affection chronique de l’appareil respiratoire profond.

L

a dyspnée se définit comme une difficulté respiratoire et se traduit par une anomalie portant sur la fréquence et l’harmonie des mouvements respiratoires. Les affections à l’origine d’une dyspnée sont nombreuses ; cet article se limite aux causes respiratoires stricto sensu, d’évolution chronique. ● Par "appareil respiratoire supérieur", nous regroupons les structures extrathoraciques. “L’appareil respiratoire profond" concerne toutes les structures intrathoraciques. CONDUITE À TENIR DEVANT LES AFFECTIONS CHRONIQUES DE L’APPAREIL RESPIRATOIRE SUPÉRIEUR

La majorité des affections chroniques de l’appareil respiratoire supérieur se caractérisent par [4] : - une dyspnée inspiratoire obstructive ; - une toux forte, fréquente et sèche ; - un cornage (stertor ou stridor, cf. définitions) ; - une dysphagie. ● Les affections des cavités nasales sont une exception. La dyspnée est en effet rare, les symptômes les plus évocateurs sont un jetage, une épistaxis, une déformation osseuse, … Ces affections ne sont donc pas envisagées dans cet article. ● Les affections respiratoires chroniques de l’appareil respiratoire supérieur se caractérisent souvent par une présentation clinique et par une épidémiologie bien spécifiques (figure 1). ●

Comment reconnaître un polype naso-pharyngé chez le chat [4] Les polypes naso-pharyngés chez le chat sont des masses inflammatoires originaires de la trompe d’Eustache ou de l’oreille moyenne, qui prolifèrent en direction du nasopharynx et/ou de l’oreille externe. ●

Les chats concernés sont jeunes (moins de trois ans). Les causes de cette affection restent incomprises, l’importance des otites moyennes est incertaine. ● Les symptômes les plus souvent rapportés sont une dyspnée obstructive inspiratoire avec stertor (cf. Définitions), un jetage et une dysphagie. Une otite externe et un syndrome vestibulaire périphérique sont possibles. ● Lors de suspicion de polype naso-pharyngé, le 1er examen à réaliser est une inspection de la cavité buccale sous anesthésie : chez les animaux qui présentent un polype, le palais mou est repoussé ventralement, et il est parfois nécessaire de ramener le palais cranialement afin de visualiser le polype. Un examen otoscopique et des radiographies des bulles tympaniques sont également à réaliser. ● Le traitement du polype-naso-pharyngé repose sur son excision chirurgicale. Les récidives sont rares.

Élise Rattez Jean-Luc Cadoré U.P. Pathologie médicale E.N.V.L. 1, avenue Bourgelat 69280 Marcy l’Étoile

Comment reconnaître une paralysie laryngée ● La paralysie laryngée (cf. Définitions) résulte d’une atteinte musculaire (muscle crico-aryténoïdien dorsal) ou nerveuse (nerf laryngé récurrent). Elle peut être uni- ou bilatérale, congénitale ou acquise [1].

Les caractéristiques

Chez le chien ● Chez le chien, la forme acquise est la plus fréquente. Elle peut être [1, 4] : - idiopathique (environ 90 p. cent des cas) : elle est souvent rapportée chez des chiens mâles de plus de 6 ans, de races grandes à moyennes (Labrador, Golden, Rottweiler…) ; le Bouledogue Anglais serait également prédisposé. - secondaire : - à une affection du nerf laryngé récurrent (tumeur, compression par une masse médiastinale ou thoracique) ; - à une myopathie ; - à une polyneuropathie (photos 1a et b) ; - à une myasthénie grave ;

Objectif pédagogique Reconnaître les affections dyspnéiques d’évolution chronique chez le chien et le chat. Définitions ❚ Un stertor définit un bruit similaire aux ronflements chez l’Homme. Il est en général associé à une obstruction partielle de la cavité nasale ou du naso-pharynx. ❚ Un stridor est un bruit beaucoup plus sec et plus fort que le stertor, en général audible à l’inspiration. Il est souvent associé à une atteinte laryngée ou trachéale. ❚ La paralysie laryngée se définit par l’absence ou l’insuffisance d’abduction des aryténoïdes et des cordes vocales au cours de l’inspiration.

Essentiel ❚ Les affections chroniques de l’appareil respiratoire supérieur sont : - le polype naso-pharyngé chez le chat ; - la paralysie laryngée ; - le syndrome respiratoire obstructif des brachycéphales ; - le collapsus trachéal.

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 203


Fiche

la bronchite chronique et la bronchopneumopathie

Élise Rattez Jean-Luc Cadoré U.P. Pathologie médicale E.N.V.L. 1, avenue Bourgelat 69280 Marcy l’Étoile

Objectif pédagogique Diagnostiquer une bronchite chronique ou une bronchopneumopathie éosinophilique idiopathique chez le chien et le chat.

éosinophilique idiopathique chez le chien et le chat Comment reconnaître et traiter les affections de l’appareil respiratoire profond ? Cette fiche présente la bronchite chronique, affection fréquente chez le chien et la bronchpneumopathie éosinophilique canine idiopathique, une affection plus rare.

P

armi les affections respiratoires chroniques les plus fréquentes, la bronchite chronique concerne souvent des animaux obèses, adultes ou âgés, de race moyenne à petite. LA BRONCHITE CHRONIQUE Chez le chien

● Chez le chien, la bronchite chronique se caractérise par : - une toux qui évolue depuis au moins deux mois, liée à une hypersécrétion ; - une inflammation de la muqueuse bronchique, en dehors de toute autre affection broncho-pulmonaire spécifique. ● La pathogénie de cette affection est résumée dans la figure ci-après [1, 2].

Les symptômes

Lors de forme simple, le chien présente un bon état général, une toux chronique modérément productive, mais l’examen de l’appareil respiratoire est normal. ● En revanche, lors de forme obstructive, l’animal présente une intolérance à l’effort, une dyspnée obstructive et expiratoire. À l’auscultation, des crépitements grossiers ou des râles sont parfois audibles. ● La bronchite chronique simple peut donc évoluer vers une forme compliquée, ou obstructive. Des complications bactériennes sont également possibles. La survenue d’une hypertension artérielle et d’une insuffisance cardiaque droite sont rares. ●

CANINE - FÉLINE

Le diagnostic ● Pour établir le diagnosic de certitude, il convient tout d’abord de réaliser des radiographies thoraciques : une opacité (péri)bronchique, voire interstitielle, est visible chez 50 à 80 p. cent des animaux (photo 1), la sévérité

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 210 - JUIN / JUILLET 2005

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1

Opacification bronchique chez un chien souffrant de bronchite chronique (photos Service d’imagerie médicale, E.N.V.L.).

des lésions radiographiques n’est cependant pas corrélée aux symptômes. Lors de bronchite chronique obstructive, des images d’hyperinsuflation et de bronchiectasie sont possibles. ● Une bronchoscopie peut être réalisée : la muqueuse bronchique apparaît épaissie, irrégulière, des proliférations polypoïdes sont parfois observées ; le mucus est abondant et visqueux. Des images de collapsus bronchiques expiratoires sont fréquentes. ● Si un liquide de lavage broncho-alvéolaire est récolté, l’examen cytologique révèle une augmentation de la proportion des polynucléaires neutrophiles et des macrophages (révélateurs d’un phénomène inflammatoire chronique). ● Un examen bactériologique est conseillé lors de suspicion de pneumonie bactérienne secondaire. Chez le chat ● Chez le chat, la bronchite chronique est une affection caractéristique qui ne peut être séparée de l’asthme, puisque la limite entre ces deux maladies reste obscure. ● Ses causes sont inconnues. Une origine allergique est cependant suspectée.

Les symptômes

Une toux forte, fréquente, et évoluant depuis au moins deux mois est le symptôme le plus souvent rapporté. ● À l’auscultation, des râles et des sifflements peuvent être entendus. ● L’évolution de la bronchite chronique peut être entrecoupée d’accès aigus, les crises d’asthme. ●


geste la mise en place

d’une sonde de trachéotomie

chez le chien et le chat

*Anesthésie - Réanimation **Chirurgie Département des sciences cliniques des animaux de compagnie et de sports E.N.V.T. 23, chemin des Capelles 31076 Toulouse cedex

La pose d’une sonde de trachéotomie est souvent un geste d’urgence. S’y préparer permet de le réaliser rapidement.

Objectif pédagogique

L

a trachéotomie consiste en une incision de la trachée dans sa partie cervicale, afin d’aboucher temporairement sa lumière à la peau par l’intermédiaire d’une canule (ou sonde de trachéotomie), dans les cas d’obstruction des voies aériennes supérieures où l’intubation orotrachéale classique est impossible. Elle peut être ponctuelle ou envisagée sur une plus longue période. LES INDICATIONS Les indications de la pose d’une sonde de trachéotomie sont : - la paralysie ou les traumatismes laryngés ; - le syndrome obstructif des voies respiratoires supérieures, notamment chez les races brachycéphales ; - l’obstruction trachéale (tumeur, corps étranger, …) ; - le collapsus trachéal cervical sévère ; - les traumatismes pharyngés ; - les traumatismes maxillofaciaux étendus ; - toute anomalie anatomique sévère qui rend l’intubation orotrachéale impossible. LA RÉALISATION PRATIQUE

La trachéotomie peut être effectuée sous anesthésie générale, sous anesthésie locale ou sans anesthésie si l’animal est en arrêt respiratoire ou inconscient. ● Les étapes-clés de cette réalisation pratique sont détaillées ci-après. ●

LE SUIVI POSTOPÉRATOIRE ● Les soins infirmiers sont primordiaux pendant les 24 premières heures après la mise en place de la sonde. Ils nécessitent une équipe disponible et présente 24 h/24. Outre les soins locaux apportés à la plaie et à la sonde, le nursing joue un rôle important dans la récupération de l’animal : ambiance sonore calme, atmosphère tempérée, … ● La sonde de trachéotomie doit rester per-

Géraldine Jourdan* Sébastien Sarrau** Patrick Verwaerde*

Savoir quand et comment poser une sonde de trachéotomie. 1 Les différents instruments chirurgicaux nécessaires à la pose d’une sonde de trachétomie (photos anesthésieréanimation E.N.V.T.).

matériel ● Geste souvent effectué dans l’urgence, la trachéotomie nécessite la constitution d’un set qui regroupe l’ensemble du matériel nécessaire à sa réalisation. Il doit toujours être disponible et prêt à l’emploi. Afin qu’ils soient faciles d’accès, les instruments sont regroupés dans une poche sertie à chaud et stérilisée. ● Le set de trachéotomie comprend : > Kit d’instruments chirurgicaux (photo 1) : - deux manches de bistouri ; - deux lames : n°11 - n°23 ; - une pince d’Adson ; - une paire de ciseaux de Metzenbaum ; - une paire de ciseaux à points ; - un porte-aiguille ; - deux pinces hémostatiques. > Une série de sondes de trachéotomie de différents diamètres (encadré 1). > Des fils tressés résorbables et monobrins irrésorbables, déc. 0,2 et 0,3. > Des compresses stériles. > Des champs et des gants stériles.

Gestes ❚ La trachéotomie peut être effectuée sous anesthésie générale, sous anesthésie locale ou sans anesthésie, si l’animal est en arrêt respiratoire ou inconscient.

❚ Des soins locaux sont effectués deux fois par jour sur la plaie de trachéotomie jusqu’à complète cicatrisation.

Gestion ❚ Le suivi postopératoire nécessite une équipe disponible et présente 24h/24.

méable. Or, du sang et des sécrétions bronchiques (mucus souvent collant) peuvent l’obstruer. Il convient d’apporter un soin particulier au nettoyage de la plaie et de la sonde, qui doit être réalisé toutes les deux à quatre heures pendant les 1res 24 heures, puis deux à trois fois par jour (encadré 2). ● Il est possible d’aspirer les sécrétions bronchiques trop abondantes qui gênent la mécanique ventilatoire. Pour cela, on utilise une sonde urinaire souple et une seringue.

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CANINE - FÉLINE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 213


détresse respiratoire et endoscopie chez le chien et le chat

Le recours à l’endoscopie lors de détresse respiratoire nécessite une bonne connaissance des indications, des limites et des risques de cette technique médicale et des précautions à prendre.

L

a détresse respiratoire nécessite une évaluation rapide et une bonne organisation afin de stabiliser au plus vite l’animal. Le praticien et son équipe doivent être rodés à la gestion de telles urgences, souvent vitales. ● L’endoscopie est un acte de médecine instrumentale à la fois diagnostique et thérapeutique. Cet examen permet : - d’évaluer le fonctionnement laryngé, trachéal et bronchique (photo 1) ; - de contrôler la pose d’une sonde naso-trachéale ; - d’intuber un animal en glissant la sonde trachéale autour du bronchoscope ; - de retirer un éventuel corps étranger* ; - de réaliser une biopsie sur une lésion ; - d’effectuer un lavage broncho-alvéolaire**, notamment lors de bronchopneumonie par fausse déglutition ou d’infection suraiguë. ● L’endoscopie respiratoire aggrave temporairement une détresse respiratoire déjà installée (anesthésie, obstruction partielle des voies respiratoires par l’endoscope), mais elle peut également la provoquer (encadré 1). ● Après avoir évalué l’état de l’animal, il convient de distinguer les atteintes des voies respiratoires supérieures et profondes. Encadré 1 - Les contre-indications de l'endoscopie respiratoire L’endoscopie doit être évitée en cas d’hémoptysie ou d’épistaxis, si la numération-formule sanguine et la coagulation n’ont pas été vérifiées au préalable. La présence de liquide rend en général l’examen ininterprétable. Le saignement peut n’être que la manifestation locale d’une maladie systémique. ● Toute contre-indication à l’anesthésie interdit l’examen endoscopique. ●

Laurent Guilbaud* Jean-Luc Cadoré** * Clinique vétérinaire des Arcades 544, bd Louis-Blanc 69400 Villefranche-sur-Saône ** Unité de médecine interne Département des animaux de compagnie E.N.V.L. 1, avenue Bourgelat 69280 Marcy l’Étoile

Objectif pédagogique Savoir quand et comment utiliser l’endoscopie lors de détresse respiratoire chez le chien et le chat. 1

L’endoscopie permet d’évaluer le fonctionnement de la trachée. Noter ici un collapsus trachéal modéré (photo L. Guilbaud).

Figure 1 - L’examen clinique initial (d’après [1]) ●

Quel est le motif de consultation ?

L’animal est-il en état de choc ?

NOTES * Cf. “Observation clinique : un cas de corps étranger nasopharyngé chez une chienne”, de H. Brissot dans ce numéro. ** Cf. “Geste : technique du lavage broncho-alvéolaire”, de Y. Gamet, dans LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE, décembre-janvier 2001, p. 191-192.

1. État mental - vigilance ? - conscience altérée ? - stupeur (semi-comateux) ? - coma ?

2. Couleur des muqueuses 3. Temps de recoloration capillaire 4. Qualité du pouls - normal ? - faible ? - bondissant ?

5. Fréquence du pouls 6. Température - centrale - des extrémités

L’ÉVALUATION INITIALE DE L’ANIMAL L’évaluation initiale de l’animal comprend un examen clinique préliminaire (figure 1) et une localisation anatomique de l’affection (figure 2). ● Ces étapes, certes laborieuses, sont fondamentales car, si un examen endoscopique est décidé, il convient ensuite de gérer l’anesthésie d’un animal à haut risque. ●

Essentiel ❚ En cas d’hémoptysie ou d’épistaxis, éviter l’endoscopie si la numération-formule sanguine et la coagulation n’ont pas été vérifiées au préalable. ❚ Privilégier la simplicité à la technicité : faire une trachéotomie si l’endoscopie n’est pas disponible, ou demande trop de temps pour être mise en œuvre. ❚ Chez le chat, l’endoscopie ne doit pas être proposée en urgence.

LES ATTEINTES DES VOIES RESPIRATOIRES SUPÉRIEURES

CANINE - FÉLINE

Les atteintes respiratoires hautes touchent surtout les chiens. ● Chez le chat, plutôt jeune, des polypes naso-pharyngés sont parfois rencontrés. L’examen endoscopique nécessite les mêmes précautions que chez le chien [3]. ●

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 217


indications et limites de l’imagerie médicale lors de dyspnée et de cyanose chez le chien et le chat

Cet article présente les intérêts et les limites de la radiographie, de l’échographie et du scanner en fonction de la localisation anatomique de la dyspnée et de la cyanose : l’appareil respiratoire haut, le thorax, le cœur, l’abdomen. L’endoscopie, qui n’est pas une technique d’imagerie médicale, est abordée par ailleurs**.

L’imagerie médicale apporte des informations lors de dyspnées et de cyanose chez le chien et le chat. Cet article aide au choix de la meilleure technique en fonction du type de dyspnées et de cyanose diagnostiqué.

L

a dyspnée correspond à un effort respiratoire anormal par rapport à l’activité de l’animal. Ses causes sont très nombreuses et peuvent être : - une difficulté de la circulation de l’air ou des échanges gazeux dans l’appareil respiratoire (des narines au parenchyme pulmonaire) ; - une gêne dans les mouvements respiratoires (lésions des plèvres, du médiastin, du diaphragme ou de l’abdomen) ; - une anémie ; - d’autres causes diverses* : anomalie du métabolisme, douleur, fièvre, … ● La dyspnée est parfois associée à la cyanose (une coloration bleue anormale des muqueuses et de la peau), laquelle a pour origine, soit une maladie pulmonaire, soit une maladie cardiaque. Dans les deux cas, l’examen clinique est très important : il permet de localiser aussi précisément que possible la lésion. ● C’est de cette étape primordiale que dépend le choix des examens complémentaires à mettre en œuvre pour le diagnostic.

LES DYSPNÉES ET LA CYANOSE DE L’APPAREIL RESPIRATOIRE HAUT Dans l’appareil respiratoire haut, les dyspnées et la cyanose concernent : - le nez et les cavités nasosinusales ; - le pharynx et le larynx ; - la trachée et les grosses bronches.

Oncovet Centre de cancérologie vétérinaire Avenue Paul-Langevin 59650 Villeneuve-d’Asq

Objectif pédagogique Choisir la bonne technique d’imagerie médicale pour les examens complémentaires lors de dyspnées et de cyanose chez le chien et le chat.

NOTES * Cf. article de M. Henroteaux, “Reconaître une dyspnée et choisir les moyens d’exploration clinique chez le chien et le chat”, dans ce numéro. ** Cf. article de L. Guilbaud, "Détresse respiratoire et endoscopie", dans ce numéro.

Lors d’atteinte du nez et des cavités naso-sinusales La radiographie est souvent la technique de base pour examiner les cavités nasales (encadré 1). ● Le scanner est la technique la plus précise pour l’exploration des cavités nasales, à utiliser en 1re intention lors de dyspnée associée à un jetage ou une épistaxis (encadré 1). ●

Lors d’atteinte du pharynx et du larynx Le pharynx et le larynx sont parfois accessibles directement par un examen clinique approfondi, qui peut être pratiqué sous anesthésie générale.

Tableau - Indications des techniques d’imagerie médicale lors de dyspnée et de cyanose Origine de la dyspnée ou de la cyanose

Laurent Marescaux

Radiographie

Échographie

Scanner

Cavités nasales

++

0

+++

Pharynx

+

+

+++

Larynx

+

+

+

Trachée

+++

0

+

Poumons

+++

+

+++

Plèvres et diaphragme

+++

+

++

Cœur

++

+++

0

Abdomen

+

+++

+

Essentiel ❚ La radiographie en incidence latérale peut mettre en évidence des masses pharyngées ou laryngées. ❚ L’examen de 1re intention pour la trachée est la radiographie. ❚ Lors de collapsus trachéal cervical, la diminution du diamètre est visible en inspiration ; lors de collapsus trachéal intrathoracique, elle est visible en expiration.

CANINE - FÉLINE

LÉGENDE DU TABLEAU - 0 : pas d’intérêt. - + : intérêt limité, ou seulement pour certaines indications.

- ++ : technique intéressante. - +++ : technique la plus intéressante ou technique de référence.

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 221


observation clinique corps étranger naso-pharyngé

chez une chienne Cet article décrit le cas d’une chienne qui a avalé une amande de biscuit apéritif. L’exploration par fibroscopie (rhinoscopie) permet de déceler ce corps étranger naso-pharyngé et, après incision, de guérir l’animal.

U

ne chienne croisée de 6 ans, pesant 13 kg, est reçue en consultation référée pour une dyspnée inspiratoire aiguë. ● À la suite de l’ingestion rapide d’un bol de biscuits apéritifs quelques jours plus tôt, elle présente une importante gêne respiratoire et des éternuements. Depuis cet épisode, la chienne est anorexique. Elle a des difficultés respiratoires caractérisées par un ronflement très important. ● Un 1 er traitement symptomatique mis en place par le vétérinaire référant (corticoïdes et antibiotiques) a éliminé les crises d’éternuements, mais la gêne respiratoire persiste. Une anesthésie générale a permis de réaliser des radios du crâne et de pratiquer un examen approfondi de la cavité buccale. L’EXAMEN CLINIQUE ● L’examen clinique à distance ne permet pas d’observer d’anomalie notable. La chienne présente un état général satisfaisant, son comportement n’est pas modifié, mais elle refuse de s’alimenter. ● L’examen rapproché permet de constater une forte dyspnée inspiratoire avec un léger bruit de sifflement. L’animal est tellement gêné qu’après 30 secondes de respiration la gueule fermée, il lui est difficile de ne pas rouvrir celle-ci, et il présente un bref épisode de polypnée. L’étude du passage de l’air par les narines permet de voir un flux d’air nettement diminué au niveau de la narine gauche par rapport à la narine droite. Cet examen permet de confirmer la présence d’un obstacle dans les voies respiratoires et de latéraliser l’obstacle. Le planum nasal n’est pas sensible. ● Le reste de l’examen clinique est normal.

LE DIAGNOSTIC L’examen clinique est en faveur d’une obstruction des voies respiratoires supérieures, et en particulier de la cavité nasale gauche. Compte tenu des commémoratifs, une obstruction par un corps étranger est suspectée. ● Toutefois, un diagnostic différentiel est avancé, comprenant un processus tumoral, voire une infection (septique ou fongique). ● Le recours à des examens complémentaires est indiqué. ● Les radiographies du crâne prises par le vétérinaire référant ne permettent pas d’observer d’anomalies notables tant au niveau osseux qu’au niveau des tissus mous (photo 1). ● Une exploration sous anesthésie générale des cavités nasales par fibroscopie (rhinoscopie) est proposée (encadré 1). ●

Hervé Brissot* Gilles Dupré** *Clinique vétérinaire de Parme 113, avenue d’Espagne, 64600 Anglet **Clinique Frégis, service de chirurgie 43, avenue Aristide-Briand 94110 Arcueil

Objectif pédagogique Utiliser la rhinoscopie pour déceler un corps étranger naso-pharyngé chez une chienne atteinte de dyspnée inspiratoire aiguë.

LE SUIVI ● En phase post-opératoire immédiate, des antibiotiques (enrofloxacine, Baytril®, 5 mg/kg, par voie intramusculaire) et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (carprofen, Rimadyl®, 4 mg/kg, par voie intraveineuse) sont administrés. Dès le réveil, la disparition du sifflement inspiratoire et le retour à un passage normal de l’air par les deux narines sont notés. ● L’animal est rendu à ses propriétaires dès le lendemain, avec une prescription antibiotique (enrofloxacine, Baytril®, 5 mg/kg, per os, une fois par jour) pour 5 jours. Une alimentation semi-liquide est préconisée pendant 15 jours. Un contrôle clinique et un contrôle local sont recommandés après 15 jours. ● Lors de ces contrôles, l’animal présente un état général normal, sans aucune anomalie respiratoire. Aucun épisode de dyspnée ou d’éternuements lors de la prise des repas n’est rapporté. À ce stade, un examen direct de la plaie vigile est rendu délicat par le comportement de l’animal. Compte tenu de l’absence de signes cliniques anormaux, les propriétaires ne souhaitent pas qu’un examen sous anesthésie de la plaie soit pratiqué. ● Trois mois après l’intervention, le chien présente toujours un très bon état général sans épisode de récidives (écoulements nasaux, éternuements ou dyspnée).

1

Radiographie de face des cavités nasales de la chienne. - Aucune anomalie ne peut être décelée (photo H. Brissot, clinique Frégis).

Hypothèses diagnostiques ❚ Obstruction des voies respiratoires supérieures ❚ Corps étranger

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 229


comment prendre en charge et traiter une dyspnée Brice Reynolds Olivier Dossin

U.P. de médecine E.N.V.T. 23, chemin des Capelles 31076 Toulouse cedex 03

Objectif pédagogique Connaître les règles de prise en charge initiale d’une dyspnée chez le chat.

NOTE * Cf. article “Reconnaître une dyspnée et choisir les moyens d’exploration clinique chez le chien et le chat”, de M. Henroteaux, dans ce numéro.

Essentiel ❚ Dès que le praticien identifie une dyspnée, il doit s’astreindre à un examen rapide. ❚ La présence d’une détresse respiratoire impose une oxygénothérapie immédiate. ❚ La cyanose signe une hypoxie sévère et requiert une oxygénothérapie sans délai. ❚ Face à une dyspnée féline, le praticien doit avant tout s’astreindre à conduire une démarche diagnostique minimaliste.

chez le chat Lors de dyspnée chez le chat, situation d’urgence qui impose parfois en 1er lieu une oxygénothérapie, la prise en charge nécessite rapidité et rigueur. Cet article résume la conduite à tenir initiale devant cette affection.

L

a dyspnée constitue une situation critique pour le clinicien, en particulier dans l’espèce féline : le chat dyspnéique est en général instable, et toute manœuvre diagnostique ou thérapeutique peut devenir périlleuse. ● Dans ce contexte d’urgence, le pronostic vital est souvent en jeu, ce qui impose une prise en charge prudente et méthodique. ● Cet article décrit l’évaluation initiale de l’animal, la stabilisation de son état et les interventions ultérieures. L’ÉVALUATION INITIALE ● Lorsqu’il est présenté à la consultation, le chat a déjà subi le stress du transport et celui d’un environnement inconnu, ou qui lui paraît hostile. ● Dès que le praticien identifie une dyspnée* (mouvements forcés, fréquence respiratoire augmentée, voire bouche ouverte : “soif d’air” et orthopnée en position assise ou en décubitus sternal), il doit s’astreindre à un examen rapide (pas plus de quelques minutes), sans contrainte supplémentaire pour l’animal. L’objectif est avant tout de guider la phase de stabilisation. À défaut, le risque est de provoquer une décompensation aiguë. ● Le recueil des commémoratifs et de l’anamnèse est réalisé pendant l’examen clinique (encadré 1).

L’inspection à distance

FÉLINE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 234 - JUIN / JUILLET 2005

● Dans les cas instables les plus graves, l’importance de la détresse respiratoire impose une oxygénothérapie immédiate. ● Dans les autres cas, les mouvements respiratoires sont observés pour tenter de caractériser la dyspnée avec le plus de précision possible.

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Figure - Les principales causes de dyspnée et de tachypnée ●

chez le chat Épanchement pleural - Insuffisance cardiaque - Lymphome - Pyothorax - Péritonite infectieuse féline - Autres (hémothorax, chylothorax, …)

● ●

Pneumothorax Hernie diaphragmatique

Coryza (et autres rhino-sinusites) ● Asthme bronchique ● Aelurostrongylose ●

● ●

Anémie Méthémoglobinémie (paracétamol) Hyperthermie, hyperthyroïdie, hypotension, stress, obésité

- Dyspnée - Tachypnée

Encadré 1 - Les commémoratifs et l’anamnèse Le recueil de l’historique médical, initialement succinct, est orienté vers : 1. le mode de vie de l’animal : il renseigne sur la possibilité de traumatisme, d’intoxication ou de contact avec des congénères ; 2. un changement du timbre des miaulements (affection laryngée) ou une toux (asthme, affection bronchique, parasitose…) : remarqués par le propriétaire, ils sont susceptibles de limiter sensiblement le nombre des hypothèses diagnostiques ; 3. les antécédents médicaux et l’administration éventuelle de médicaments (paracétamol) sont également à prendre en compte.

Cette phase de l’examen est souvent difficile chez le chat en raison de son petit format, et de sa position ramassée sur la table d’examen. ● Outre les plaies, les déformations ou les autres anomalies majeures du thorax, il est en général possible de caractériser l’amplitude des mouvements respiratoires : - lorsqu’elle est diminuée et associée à une augmentation de la fréquence respiratoire, la dyspnée suggère une affection restrictive ; - en cas d’augmentation de l’amplitude de l’inspiration (dyspnée inspiratoire), de l’expiration (dyspnée expiratoire), ou des deux temps sans modification de la courbe respiratoire (dyspnée mixte), elle évoque une affection obstructive.


observation clinique hernie diaphragmatique Hervé Brissot* Gilles Dupré** *Clinique vétérinaire de Parme 113, avenue d’Espagne 64600 Anglet **Clinique Frégis, service de chirurgie 43, avenue Aristide-Briand 94110 Arcueil

Objectif pédagogique Diagnostiquer et traiter une hernie diaphragmatique chronique chez le chat.

Motif de consultation ❚ Gêne respiratoire qui s’aggrave depuis trois mois, avec de sévères crises de dyspnée.

Hypothèses diagnostiques ❚ Une affection de la cavité thoracique (pleurale et/ou pulmonaire). ❚ Une hernie diaphragmatique.

FÉLINE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 238 - JUIN / JUILLET 2005

traumatique chronique chez un chat Cette observation présente un cas de hernie diaphragmatique traumatique chronique, une affection courante chez le chat.

U

ne chatte européenne d’un âge estimé de 3 à 5 ans est présentée à la consultation pour une suspicion de hernie diaphragmatique. Les commémoratifs rapportent une adoption, quelques années auparavant, après que l’animal a été recueilli dans la rue. À cette époque, la chatte présentait un bon état général, malgré un état d’entretien médiocre et une énucléation de l’œil gauche visiblement ancienne et cicatrisée. ● Malgré un changement de cadre de vie radical en raison du passage d’une vie en liberté en zone sub-urbaine à une vie en habitation (appartement), sans sortie à l’extérieur, la chatte n’a présenté aucune difficulté particulière pour s’adapter. Pendant deux ans, mise à part une médicalisation classique (vaccinations et contrôle parasitaire), aucune affection n’a justifié la consultation d’un vétérinaire. ● Toutefois, depuis trois mois, les propriétaires rapportent une gêne respiratoire qui s’aggrave, caractérisée par de sévères crises de dyspnée. L’EXAMEN CLINIQUE

● L’examen clinique permet de constater un état d’entretien satisfaisant, mais les propriétaires ont noté une sensible perte de poids. ● L’examen "à distance" est marqué par un creux du flanc particulièrement prononcé, et une tachypnée à bouche fermée, associée à une faible mobilité de la cage thoracique et à une respiration abdominale. - La palpation abdominale met en évidence une vacuité abdominale où le côlon, rempli de selles dures, les deux reins et la vessie sont faciles à identifier. Les muqueuses gingivales sont rose pâle, humides et le temps de remplissage capillaire est de l’ordre de 2 secondes.

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1

Aspect de la chatte équipée de la sonde nasale d’oxygénation. Noter l’énucléation (photo H. Brissot,Clinique Frégis).

- Le pouls est présent et concordant avec les bruits cardiaques (200 battements par minutes). Du côté gauche, les bruits apparaissent faibles. À droite, en revanche, l’auscultation est plus nette et le choc apexien est facilement perceptible. Les bruits respiratoires ne sont pas identifiés. LES HYPOTHÈSES DIAGNOSTIQUES Une affection de la cavité thoracique (pleurale et/ou pulmonaire) est suspectée, en raison des signes cliniques observés et des commémoratifs de dyspnée aggravée. ● Compte tenu des signes cliniques (vacuité abdominale, bruits cardiaques étouffés), d’une partie de l’historique inconnu de l’animal et de l’éventualité de traumatismes antérieurs à son adoption (énucléation), une hernie diaphragmatique est suspectée (photo 1). ● Le diagnostic différentiel comprend : - une malformation congénitale du diaphragme, du péricarde ; - un épanchement pleural ou péricardique (inflammatoire, exsudatif, gazeux) ; - un processus néoplasique pleural, péricardique, cardiaque ; - une affection du parenchyme pulmonaire éventuellement compliquée d’un épanchement pleural. ●

LES EXAMENS COMPLÉMENTAIRES Deux clichés radiographiques du thorax sont réalisés : ventro-dorsal et latéro-latéral. Durant la prise de ces clichés, un grand soin est accordé à limiter toute manipulation inutile.


nutrition

chirurgie osseuse et convalescence chez le chien et le chat Les suites opératoires d’une chirurgie osseuse nécessitent une alimentation particulière chez le chien comme chez le chat. Cet article décrit les modifications nutritionnelles à mettre en œuvre dans cette situation.

L

’alimentation du chien et du chat qui a subi une intervention chirurgicale du squelette est à adapter selon : - l’alimentation habituelle de l’animal : il s’agit avant tout de s’assurer que l’aliment reçu est équilibré et couvre les besoins (encadré) ; - sa mobilité après l’intervention ; - et selon que l’intervention chirurgicale concerne ou non le bassin. ADAPTER LA RATION À LA MOBILITÉ DE L’ANIMAL APRÈS L’INTERVENTION

1re approche : réduire la quantité d’aliment distribué ● Une intervention chirugicale osseuse nécessite souvent une immobilité ou une mobilité réduite de l’animal durant quelques semaines. ● Cette diminution de l’activité s’accompagne d’une réduction de son besoin énergétique d’entretien [1, 2]. Si la quantité d’énergie n’est pas adaptée, l’animal risque de prendre du poids durant la phase de convalescence ce qui, lors d’intervention chirugicale osseuse, est rarement conseillé. ● Cette baisse de besoin énergétique varie, par rapport au besoin calorique de l’animal pour son poids idéal [2] : - de 20 à 30 p. cent, pour une activité réduite aux seules promenades en laisse ; - à 50 p. cent, pour un décubitus prolongé. ● En 1 re approche, il est donc possible de proposer de réduire d’autant la quantité d’aliment habituellement distribuée.

Géraldine Blanchard Laurence Colliard Nutrition clinique E.N.V.A. 7, avenue du Général-De-Gaulle 94704 Maisons-Alfort cedex

Encadré - S’assurer de l’équilibre de l’alimentation habituelle : faut-il ajouter du calcium ? ● L’aliment

doit d’abord couvrir les besoins nutritionnels de l’animal. ● Si aucun ajout alimentaire au-delà du besoin n’est nécessaire pour consolider un os fracturé, la couverture des besoins en nutriments essentiels, en particulier en protéines, en minéraux et en vitamines, est une nécessité pour permettre une cicatrisation correcte, et une lutte face au stress associé à l’affection et à l’intervention chirugicale. ● Dès lors que l’alimentation habituelle est équilibrée, il n’est pas forcément nécessaire d’en changer (cf. infra). ● En revanche, si l’alimentation habituelle est déséquilibrée - c’est le cas des rations ménagères sans complémentation minérale et vitaminique -, il convient de remédier au manque ainsi créé. Ce rééquilibre alimentaire ne doit toutefois pas être accompagné d’un apport de minéraux et de vitamines en excès par rapport aux besoins, ce qui serait aussi néfaste qu’une carence.

attention - Si le besoin calorique diminue, celui en protéines, en minéraux et en vitamines reste constant. - Ainsi, si l’aliment habituel couvre juste les besoins nutritionnels, une baisse importante de la quantité distribuée se traduit par une diminution néfaste des apports en nutriments essentiels …

2e approche : utiliser un aliment plus concentré Une 2e approche consiste à passer à un aliment plus concentré, notamment en protéines, en minéraux et en vitamines. ● Chez le chien adulte, en l’absence de troubles digestifs, un aliment pour chiot qui présente un ratio protido-calorique de plus de 70 à 80 g de protéines/1 000 kcal peut être suggéré. ●

Objectif pédagogique Réalimenter un chien ou un chat après une intervention chirurgicale osseuse.

Essentiel ❚ Pendant la convalescence, la couverture des besoins en protéines, en minéraux et en vitamines est indispensable. ❚ En 1re approche, proposer une réduction de la quantité d’aliment habituellement distribuée : - de 20 à 30 p. cent pour une activité réduite aux promenades en laisse ; - de 50 p. cent pour un décubitus prolongé. ❚ En 2e approche, passer à un aliment plus concentré, notamment en protéines, en minéraux et en vitamines.

Partenariat

Tableau – Le mode de calcul du ratio protido-calorique (exemple pour différents aliments) Protéines

Densité énergétique

Rapport protido-calorique

(%)

(kcal/100 g brut)

(g de protéines/1 000 kcal)

25

400

25 / 400 x 1 000 = 62,5

25

350

25 / 350 x 1 000 = 71

32

400

80

32

350

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 243


nutrition

chirurgie osseuse et convalescence chez le chien et le chat Les suites opératoires d’une chirurgie osseuse nécessitent une alimentation particulière chez le chien comme chez le chat. Cet article décrit les modifications nutritionnelles à mettre en œuvre dans cette situation.

L

’alimentation du chien et du chat qui a subi une intervention chirurgicale du squelette est à adapter selon : - l’alimentation habituelle de l’animal : il s’agit avant tout de s’assurer que l’aliment reçu est équilibré et couvre les besoins (encadré) ; - sa mobilité après l’intervention ; - et selon que l’intervention chirurgicale concerne ou non le bassin. ADAPTER LA RATION À LA MOBILITÉ DE L’ANIMAL APRÈS L’INTERVENTION

1re approche : réduire la quantité d’aliment distribué ● Une intervention chirugicale osseuse nécessite souvent une immobilité ou une mobilité réduite de l’animal durant quelques semaines. ● Cette diminution de l’activité s’accompagne d’une réduction de son besoin énergétique d’entretien [1, 2]. Si la quantité d’énergie n’est pas adaptée, l’animal risque de prendre du poids durant la phase de convalescence ce qui, lors d’intervention chirugicale osseuse, est rarement conseillé. ● Cette baisse de besoin énergétique varie, par rapport au besoin calorique de l’animal pour son poids idéal [2] : - de 20 à 30 p. cent, pour une activité réduite aux seules promenades en laisse ; - à 50 p. cent, pour un décubitus prolongé. ● En 1 re approche, il est donc possible de proposer de réduire d’autant la quantité d’aliment habituellement distribuée.

Géraldine Blanchard Laurence Colliard Nutrition clinique E.N.V.A. 7, avenue du Général-De-Gaulle 94704 Maisons-Alfort cedex

Encadré - S’assurer de l’équilibre de l’alimentation habituelle : faut-il ajouter du calcium ? ● L’aliment

doit d’abord couvrir les besoins nutritionnels de l’animal. ● Si aucun ajout alimentaire au-delà du besoin n’est nécessaire pour consolider un os fracturé, la couverture des besoins en nutriments essentiels, en particulier en protéines, en minéraux et en vitamines, est une nécessité pour permettre une cicatrisation correcte, et une lutte face au stress associé à l’affection et à l’intervention chirugicale. ● Dès lors que l’alimentation habituelle est équilibrée, il n’est pas forcément nécessaire d’en changer (cf. infra). ● En revanche, si l’alimentation habituelle est déséquilibrée - c’est le cas des rations ménagères sans complémentation minérale et vitaminique -, il convient de remédier au manque ainsi créé. Ce rééquilibre alimentaire ne doit toutefois pas être accompagné d’un apport de minéraux et de vitamines en excès par rapport aux besoins, ce qui serait aussi néfaste qu’une carence.

attention - Si le besoin calorique diminue, celui en protéines, en minéraux et en vitamines reste constant. - Ainsi, si l’aliment habituel couvre juste les besoins nutritionnels, une baisse importante de la quantité distribuée se traduit par une diminution néfaste des apports en nutriments essentiels …

2e approche : utiliser un aliment plus concentré Une 2e approche consiste à passer à un aliment plus concentré, notamment en protéines, en minéraux et en vitamines. ● Chez le chien adulte, en l’absence de troubles digestifs, un aliment pour chiot qui présente un ratio protido-calorique de plus de 70 à 80 g de protéines/1 000 kcal peut être suggéré. ●

Objectif pédagogique Réalimenter un chien ou un chat après une intervention chirurgicale osseuse.

Essentiel ❚ Pendant la convalescence, la couverture des besoins en protéines, en minéraux et en vitamines est indispensable. ❚ En 1re approche, proposer une réduction de la quantité d’aliment habituellement distribuée : - de 20 à 30 p. cent pour une activité réduite aux promenades en laisse ; - de 50 p. cent pour un décubitus prolongé. ❚ En 2e approche, passer à un aliment plus concentré, notamment en protéines, en minéraux et en vitamines.

Partenariat

Tableau – Le mode de calcul du ratio protido-calorique (exemple pour différents aliments) Protéines

Densité énergétique

Rapport protido-calorique

(%)

(kcal/100 g brut)

(g de protéines/1 000 kcal)

25

400

25 / 400 x 1 000 = 62,5

25

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25 / 350 x 1 000 = 71

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principe actif le doxapram

Jean-Claude Desfontis Unité de Pharmacologie et Toxicologie E.N.V.N. Atlanpôle, La Chantrerie BP 40706 44307 Nantes cedex 03

L

e doxapram est un des rares analeptiques respiratoires utilisé en médecine vétérinaire. Il est indispensable dans une trousse d’urgence-réanimation. ● Son utilisation n’est pas sans risque, et son surdosage chez les carnivores produit des effets indésirables qu’il convient de maîtriser. PHARMACOLOGIE Pharmacocinétique

● Peu de données pharmacocinétiques sont publiées sur le doxapram pour les animaux domestiques. Après injection intraveineuse chez l’Homme et chez l’animal, le début de l’effet apparaît dans les deux minutes. La molécule est bien distribuée dans les tissus. ● Chez le chien, le doxapram est rapidement métabolisé par le foie (céto-oxydation) et principalement éliminé par voie rénale en métabolites urinaires, dans les 24 à 48 heures après l’administration. ● Aucune donnée précise n'est connue pour le chat. ● La demi-vie du doxapram est de 3,5 h, celle de son métabolite de 3 h. De faibles quantités de métabolites peuvent être excrétées jusqu’à 120 heures après l’injection.

Pharmacodynamie ● Le doxapram est un stimulant général du système nerveux central. Ses effets stimulants respiratoires sont liés à la stimulation directe des chémorécepteurs carotidiens et aortiques. Avec l’augmentation de la dose administrée, il produit également une stimulation des centres respiratoires médullaires.

L’action stimulante respiratoire se manifeste par une augmentation du volume courant avec une légère augmentation de la fréquence respiratoire. Des effets secondaires peuvent se produire, comme un laryngospasme. ●

Pour les plus fortes doses, le doxapram stimule progressivement les autres territoires du cerveau et de la moelle épinière. Une hypertension artérielle, due à une augmentation du débit cardiaque, une décharge de catécholamines et des troubles du rythme cardiaque ont été rapportés. La probabilité d’apparition de ces effets est augmentée pour les doses élevées ou les administrations répétées.

- Analeptique respiratoire

Indications ❚ Traitement des déficiences respiratoires, pour initier ou stimuler la respiration.

USAGE THÉRAPEUTIQUE Indications Le doxapram est indiqué dans le traitement des déficiences respiratoires, pour initier ou stimuler la respiration.

Figure - Structure du doxapram

PROPRIÉTÉS PHYSICO-CHIMIQUES ● Dénomination chimique : Ethyl-1(morpholinyl-4)-2 ethyl-4 diphenyl-3,3 pyrrolidinone-2 ● Dénomination commune internationale : Doxapram ● Dénominations commerciales : Dopram®, Dopram-V® (Vétoquinol) ● Caractéristiques : - Le doxapram HCl (sel hydrochloride) est un composé de synthèse qui se présente sous la forme d’une poudre blanche, soluble dans l’eau, modérément soluble dans l’alcool, et pratiquement insoluble dans l’éther (figure). - Les préparations injectables ont un pH acide de l’ordre de 3,5 à 5. - L’alcool benzylique ou le chlorobutanol servent de conservateurs dans les préparations commerciales.

Classe pharmacologique

C2H5 N O

N

O

CH2CH2

Essentiel ❚ L’action stimulante respiratoire du doxapram se manifeste par une augmentation du volume courant, avec une légère augmentation de la fréquence respiratoire. ❚ Le doxapram est préconisé pendant ou après les anesthésies générales et/ou pour accélérer le réveil et stimuler les réflexes après l’anesthésie. ❚ Chez l’animal adulte, le doxapram peut être administré par voie intraveineuse ou sublinguale. ❚ Chez les nouveau-nés, le doxapram est indiqué, en cas d’apnée néonatale, pour initier ou stimuler la respiration.

- Le doxapram doit être stocké à température ambiante (éviter la réfrigération). - Il ne doit jamais être mélangé avec des solutions alcalines (par exemple : thiopental, aminophylline, bicarbonate de sodium, furosémide), mais est compatible avec les solutions salines (NaCl 0,9 p. cent, glucose 5 p. cent, Ringer lactate).

RUBRIQUE

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 247


principe actif le doxapram

Jean-Claude Desfontis Unité de Pharmacologie et Toxicologie E.N.V.N. Atlanpôle, La Chantrerie BP 40706 44307 Nantes cedex 03

L

e doxapram est un des rares analeptiques respiratoires utilisé en médecine vétérinaire. Il est indispensable dans une trousse d’urgence-réanimation. ● Son utilisation n’est pas sans risque, et son surdosage chez les carnivores produit des effets indésirables qu’il convient de maîtriser. PHARMACOLOGIE Pharmacocinétique

● Peu de données pharmacocinétiques sont publiées sur le doxapram pour les animaux domestiques. Après injection intraveineuse chez l’Homme et chez l’animal, le début de l’effet apparaît dans les deux minutes. La molécule est bien distribuée dans les tissus. ● Chez le chien, le doxapram est rapidement métabolisé par le foie (céto-oxydation) et principalement éliminé par voie rénale en métabolites urinaires, dans les 24 à 48 heures après l’administration. ● Aucune donnée précise n'est connue pour le chat. ● La demi-vie du doxapram est de 3,5 h, celle de son métabolite de 3 h. De faibles quantités de métabolites peuvent être excrétées jusqu’à 120 heures après l’injection.

Pharmacodynamie ● Le doxapram est un stimulant général du système nerveux central. Ses effets stimulants respiratoires sont liés à la stimulation directe des chémorécepteurs carotidiens et aortiques. Avec l’augmentation de la dose administrée, il produit également une stimulation des centres respiratoires médullaires.

L’action stimulante respiratoire se manifeste par une augmentation du volume courant avec une légère augmentation de la fréquence respiratoire. Des effets secondaires peuvent se produire, comme un laryngospasme. ●

Pour les plus fortes doses, le doxapram stimule progressivement les autres territoires du cerveau et de la moelle épinière. Une hypertension artérielle, due à une augmentation du débit cardiaque, une décharge de catécholamines et des troubles du rythme cardiaque ont été rapportés. La probabilité d’apparition de ces effets est augmentée pour les doses élevées ou les administrations répétées.

- Analeptique respiratoire

Indications ❚ Traitement des déficiences respiratoires, pour initier ou stimuler la respiration.

USAGE THÉRAPEUTIQUE Indications Le doxapram est indiqué dans le traitement des déficiences respiratoires, pour initier ou stimuler la respiration.

Figure - Structure du doxapram

PROPRIÉTÉS PHYSICO-CHIMIQUES ● Dénomination chimique : Ethyl-1(morpholinyl-4)-2 ethyl-4 diphenyl-3,3 pyrrolidinone-2 ● Dénomination commune internationale : Doxapram ● Dénominations commerciales : Dopram®, Dopram-V® (Vétoquinol) ● Caractéristiques : - Le doxapram HCl (sel hydrochloride) est un composé de synthèse qui se présente sous la forme d’une poudre blanche, soluble dans l’eau, modérément soluble dans l’alcool, et pratiquement insoluble dans l’éther (figure). - Les préparations injectables ont un pH acide de l’ordre de 3,5 à 5. - L’alcool benzylique ou le chlorobutanol servent de conservateurs dans les préparations commerciales.

Classe pharmacologique

C2H5 N O

N

O

CH2CH2

Essentiel ❚ L’action stimulante respiratoire du doxapram se manifeste par une augmentation du volume courant, avec une légère augmentation de la fréquence respiratoire. ❚ Le doxapram est préconisé pendant ou après les anesthésies générales et/ou pour accélérer le réveil et stimuler les réflexes après l’anesthésie. ❚ Chez l’animal adulte, le doxapram peut être administré par voie intraveineuse ou sublinguale. ❚ Chez les nouveau-nés, le doxapram est indiqué, en cas d’apnée néonatale, pour initier ou stimuler la respiration.

- Le doxapram doit être stocké à température ambiante (éviter la réfrigération). - Il ne doit jamais être mélangé avec des solutions alcalines (par exemple : thiopental, aminophylline, bicarbonate de sodium, furosémide), mais est compatible avec les solutions salines (NaCl 0,9 p. cent, glucose 5 p. cent, Ringer lactate).

RUBRIQUE

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 247


immunologie

Séverine Boullier

le système immunitaire du tractus respiratoire Le tractus respiratoire est protégé des agressions extérieures par des systèmes mécaniques, chimiques et immunologiques. Or, l’appareil respiratoire supérieur, et l’appareil respiratoire profond sont deux territoires immunologiques bien distincts.

L

’appareil respiratoire constitue une voie d’entrée majeure pour de nombreux agents pathogènes, qu’ils soient : - spécifiques du tractus respiratoire : par exemple, Bordetella bronchiseptica ; - ou systémiques : par exemple, un parvovirus. Il est donc indispensable que les mécanismes de protection, spécifiques ou non, soient parfaitement fonctionnels. ● L’épithélium respiratoire est exposé en permanence aux micro-organismes, aux toxines et à de nombreux débris en suspension dans l’air, tous potentiellement dangereux pour la muqueuse respiratoire. ● Cette exposition permanente nécessite un système de protection très performant, constitué de plusieurs niveaux de défense, à la fois non spécifiques et immunologiques. De plus, ces mécanismes de protection doivent préserver l’intégrité de la muqueuse respiratoire, zone vitale d’échanges gazeux. Pour cela, la réponse immunitaire est régulée de façon très fine. LA PROTECTION NON IMMUNOLOGIQUE Le 1er niveau de protection de la muqueuse respiratoire est une protection non immunologique, très efficace. Il comprend : - un système de protection mécanique ; - un système de protection chimique. ●

Un système de protection mécanique ● Le système de filtration aérodynamique est parfaitement adapté pour prévenir l’entrée des particules et des micro-organismes dans l’appareil respiratoire profond. ● Les volutes des cavités nasales et les cellules ciliées présentes sur l’épithélium permettent un ralentissement de l’air inspiré et une filtration des aérosols.

Les cellules épithéliales de la trachée, des bronches et des bronchioles présentent aussi des cils à leur surface. Ces cils ont un mouvement antérograde synchrone qui fait remonter les débris vers les cavités nasales. ● Ce système de nettoyage des bronches est facilité par la toux, qui permet d’expulser brutalement des débris pris dans le mucus. ● Grâce à l’ensemble de ces systèmes mécaniques de protection, seules les particules dont le diamètre est inférieur à 1 micron pénètrent dans les alvéoles pulmonaires.

Service de microbiologie - Immunologie E.N.V.T. 23, chemin des Capelles 31076 Toulouse cedex

Objectif pédagogique Comprendre le fonctionnement du système immunitaire au niveau du tractus respiratoire.

Un système de protection chimique En plus de ce système mécanique de protection, l’épithélium respiratoire possède un système de protection chimique. ● L’épithélium est recouvert d’un mucus qui ralentit ou qui prévient l’attachement des micro-organismes sur les cellules épithéliales. De nombreuses substances anti-microbiennes, comme le lysozyme, les défensines ou la lactoferrine, sont présentes dans le mucus. ● Au niveau des alvéoles pulmonaires, le surfactant constitue aussi une protection chimique contre l’entrée des agents pathogènes. Il est riche en facteurs chimiques capables de reconnaître les agents pathogènes et d’alerter les cellules de la réponse inflammatoire. ●

LA PROTECTION IMMUNOLOGIQUE Bien que très efficaces, les mécanismes non immunologiques ne sont pas suffisamment performants pour protéger contre des infections par des pathogènes spécifiques du tractus respiratoire. L’élimination de ces pathogènes nécessite l’intervention de la réponse immunitaire spécifique. ● Au niveau du tractus respiratoire, il existe deux grands territoires lymphoïdes distincts. Chacun possède son propre système de circulation des effecteurs et présente des mécanismes de régulation différents. 1. Le N.A.L.T. Le 1er de ces territoires lymphoïdes draine l’appareil respiratoire supérieur, il est appelé N.A.L.T. (nasal associated lymphoid tissue). 2. Le B.A.L.T. Le 2nd est le système lymphoïde de l’appareil ●

Essentiel ❚ Les mécanismes non spécifiques de protection au niveau du tractus respiratoire sont extrêmement efficaces. ❚ Seules les particules d’un diamètre inférieur à 1 micron atteignent l’appareil respiratoire profond. ❚ Il existe peu ou pas de circulation des effecteurs immunitaires entre les territoires des deux appareils respiratoires.

Partenariat

RUBRIQUE

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 249


Texte : Séverine Boullier Dessin : Frédéric Mahé L’épithélium respiratoire est exposé en permanence à l’air. Ceci nécessite un système de protection extrêmement performant, constitué de plusieurs niveaux de défense, régulé de façon très fine. Il comprend deux grands territoires lymphoïdes distincts, chacun ayant son propre système de circulation des effecteurs et des mécanismes de régulation différents. Le premier de ces territoires draine l’appareil respiratoire supérieur, il est appelé NALT (pour : nasal associated lymphoid tissue). L’autre est le système lymphoïde de l’appareil respiratoire profond, appelé BALT (pour : bronchus associated lymphoid tissue).

Les volutes des cavités nasales et les cellules épithéliales ciliées ralentissent l’air inspiré et filtrent les aérosols. Ces cils ont un mouvement antérograde synchrone qui repousse les débris vers les cavités nasales. Seules les particules inférieures à un micron pénètrent dans les alvéoles !

Au niveau des alvéoles pulmonaires, le surfactant constitue également une protection chimique contre les agents pathogènes. Il est riche en facteurs chimiques capables de reconnaître les agents pathogènes et d’alerter les cellules de la réponse inflammatoire.

Mais avant, voyons les mécanismes non immunologiques : la toux permet d’expulser brutalement des débris pris dans les voies respiratoires.

KOF KOF

De plus, l’épithélium est recouvert d’un mucus qui ralentit et prévient l’attachement des micro-organismes. Il contient de plus de nombreuses substances anti-microbiennes, comme le lysozyme, les défensines ou la lactoferrine.

Au niveau de l’appareil respiratoire supérieur (NALT), comme dans l’appareil digestif (cf. NPV n° 14). Il existe des sites inducteurs : des formations lymphoïdes superficielles, recouvertes d’un épithélium particulier. L’ensemble de ces formations compose l ’ A n n e a u de W a l de ye r.

Des cellules spécialisées dans le transport des Ags, les cellules M (pour microfold) sont présentes sur l’épithélium des formations lymphoïdes. Elles captent les antigènes et les transportent au travers de l’épithélium pour les apporter intacts aux cellules présentatrices de l’Ag (CPA) et aux lymphocytes B naïfs sous l’épithélium.

77

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 253


Ces antigènes sont phagocytés par les CPA et présentés aux lymphocytes T naïfs.

Après la phagocytose de l’Ag, les CPA activées, les LT et les LB spécifiques de l’Ag migrent dans les nœuds lymphatiques cervicaux où ils finissent leur activation et leur différenciation. Une réponse de type Th-2 se met en place. Les effecteurs quittent les nœuds lymphatiques et retournent dans la muqueuse nasale et pharyngée. Je viens me différencier d’urgence !

Halte là !

Les LT sont majoritairement des CD4 de profil Th-2. Ils synthétisent des cytokines non inflammatoires comme l’IL-10 et le TGF bêta, qui préservent l’intégrité de la muqueuse. cytokines

Ils sécrètent également de l’IL-5 qui permet la synthèse d’IgA par les lymphocytes B activés. Quand je suis activé, je peux pas me retenir !

Oh ! Pardon !

L’organisation du BALT est très différente. Il n’y a pas de structure analogue à l’Anneau de Waldeyer, seuls des nodules lymphoïdes de très petite taille sur toute la muqueuse bronchique, sans cellules M. On est un peu serré !

Les IgG ont des activités virucides et bactéricides mais sont également des Ig inflammatoires qui activent le système du complément et facilitent le recrutement des polynucléaires neutrophiles.

Les CPA migrent dans les nœuds lymphatiques bronchiques Mais ici, c’est une réponse i n f l a m m a to i re qui se développe avec l’activation de lymphocytes Tcytotoxiques (détruisant les cellules infectées)…

…et surtout une activation majoritaire des lymphocytes B synthétisant des IgG.

La réponse immunitaire pulmonaire induit donc des lésions tissulaires si elle ne parvient pas à éliminer rapidement l’agent étranger.

La facilité d’administration par aérosol fait de la voie nasale une voie d’avenir pour la vaccination. Cependant il est très difficile d’obtenir une réponse vaccinale au niveau du BALT. C’est donc le NALT qui sera stimulé, avec une réponse IgA. Seuls des vaccins vivants permettent d’obtenir une bonne réponse.

T’as tout cassé !

Ben, faut ce qu’il faut...

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE 254 - JUIN / JUILLET 2005

Ces IgA n’activent pas le complément et sont donc non inflammatoires. Elles préservent l’intégrité de la muqueuse. Leur structure leur permet de résister aux protéases. Les IgA ne sont pas directement bactéricides ou virucides mais elles ont des activités neutralisantes.

78


N.A.C.

les zoonoses infectieuses transmises à l’Homme par les oiseaux L’environnement est la principale source de contamination pour l’Homme à partir des oiseaux avec l’inhalation de poussières, le contact avec les fientes, les sécrétions oculaires et nasales.

L

es oiseaux issus d’élevage, ou de particuliers présentent à priori un risque de zoonose faible. En revanche, le risque est beaucoup plus important pour les spécimens sauvages prélevés dans leur milieu naturel (photo 1). ● Les relations anthropomorphiques sousentendent un contact plus ou moins étroit entre le propriétaire et son N.A.C. : certains propriétaires embrassent leur perroquet sur le bec pour prouver ou pour se prouver l’importance de la relation affective ou de l’état de confiance qui s’est établi. ● Un certain nombre d’agents pathogènes des oiseaux de cage et de volière sont transmissibles à l’Homme. La chlamydophilose représente le risque zoonotique principal. LES ZOONOSES BACTÉRIENNES La chlamydophilose aviaire (ornithose-psittacose) La chlamydophilose chez les oiseaux

Près de 150 espèces aviaires peuvent héberger l’agent responsable de la chlamydophilose. Parmi celles-ci, on trouve les Psittacidés (qui semblent relativement résistants), les Columbidés, les Gallinacés, les Passériformes, mais aussi les mouettes, les pétrels, les rapaces, les autruches, ... ● L’incubation de la maladie varie de quelques jours à quelques semaines. ● L’agent pathogène responsable est Chlamydophila psittaci. Son cycle de développement comporte : - un stade "corps élémentaires" contaminants ; - un stade "corps réticulés", véritables "agents dormants", capables de rester de longs mois à l’abri dans les cellules-hôtes. ● La transmission d’animal à animal s’effectue pour l’essentiel par inhalation de la poussière de fientes, ou encore par le jetage oculo-nasal des animaux malades. Une ●

Didier Boussarie Clinique vétérinaire Frégis 43, avenue Aristide Briand 94110 Arcueil

transmission par l’œuf semble être possible.

Objectif pédagogique

Les symptômes

Prévenir la transmission des zoonoses par les oiseaux.

● L’aspect clinique est très protéiforme avec des formes d’intensité variable (suraiguë à chronique) (encadré ci-après).

Le diagnostic

Pour mettre en évidence une chlamydophilose chez l’oiseau vivant, il est préférable de rechercher conjointement les antigènes et les anticorps. ● Pour rechecher les antigènes, il est possible d’utiliser des tests ELISA (“Enzyme Linked Immunosorbent Assay”) et, depuis peu, une sonde ADN spécifique, associée à la P.C.R. (“Polymerase chain reaction”), mais la P.C.R. ne prouve pas que les éléments chlamydiens détectés soient encore actifs. ● Pour détecter les anticorps, un test de fixation du complément (avec cinétique des anticorps, à trois semaines d’intervalle) ou un test BELISA (“Blocking Enzyme Linked Immunosorbent Assay”) peuvent être réalisés. Le test BELISA permet la détection des globulines IgM présentes dans le sérum. ●

1

Cacatua alba : en l’absence de dépistage, éviter les contacts étroits avec l’oiseau.

Le traitement et la prévention ● Aucun traitement ne donne l’assurance d’une élimination totale et définitive de la chlamydophilose et de nombreux oiseaux restent porteurs inapparents et excréteurs intermittents. ● Les antibiotiques les plus efficaces dans ce cas sont la doxycycline (30 à 50 mg/kg/j en deux prises, ou 200 à 800 mg/l d’eau de boisson, pendant six semaines), les quinolones ou certains macrolides (azithromycine : Zeclar®, 10 à 40 mg/kg/j per os, pendant 30 jours). ● Aucun vaccin n’est disponible. ● L’antibioprévention est vivement déconseillée, préférer une prophylaxie sanitaire à l’aide de produits de désinfection (chlorure de benzalkonium, ammoniums quaternaires).

La chlamydophilose chez l’Homme

Essentiel ❚ La chlamydophilose est la principale zoonose transmise par les oiseaux. ❚ Pour mettre en évidence une chlamydophilose chez un oiseau vivant, rechercher à la fois les antigènes et les anticorps. ❚ L’Homme est souvent le révélateur d’une chlamydophilose inapparente chez l’oiseau.

L’Homme est souvent le révélateur d’une chlamydophilose inapparente chez l’oiseau. - Les personnes les plus prédisposées sont celles qui sont au contact des oiseaux : lepersonnel d’élevages et des abattoirs de volailles, les éleveurs professionnels ou amateurs d’oiseaux de cage, les vétérinaires, le personnel de laboratoire, …

RUBRIQUE

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 255


les spécificités

Philippe Baralon

de la clientèle féline Figure 1 - Structures comparées

Le dynamisme démographique, et la médicalisation croissante de la population féline française, expliquent la place qu'occupe cette espèce dans l'activité des entreprises vétérinaires.

Phylum B.P. 17530 31675 Labège cedex

Objectif pédagogique

des populations canines et félines*

Comprendre les spécificités des propriétaires de chat et leurs conséquences pour les entreprises vétérinaires.

P

our bien aborder cette clientèle sur le plan du management, il importe de connaître ses spécificités démographiques et comportementales, en la distinguant notamment de la clientèle canine. LES SPÉCIFICITÉS DÉMOGRAPHIQUES Les propriétaires de chat sont significativement différents des propriétaires de chiens. Les études sociodémographiques conduites pour la F.A.C.C.O. (le syndicat des fabricants de pet-food) représentent une source précieuse de données chiffrées. ● Si la France compte légèrement plus de propriétaires de chiens que de propriétaires de chats, une nette différence dans le nombre moyen d'animaux par foyer possesseur explique que la population féline dépasse la population canine (figure 1). ● L'analyse des lieux de vie des populations féline et canine montre que la 1re est plus urbaine que la 2de. Corrélativement, les chats vivent plus souvent en appartement que les chiens (figure 2). ● Globalement, le chat est plus adapté que le chien au mode de vie des populations urbaines "modernes" et de catégories socioprofessionnelles supérieures. Cela tient notamment à des facteurs très concrets comme :

Figure 2 - Lieux de vie comparés des chiens et des chats* (*Source F.A.C.C.O.)

1

En raison de l’investissement affectif, le propriétaire de chat apprécie un tel environnement pour les soins de son animal (photo M. Fermé-Fradin).

Essentiel - la taille de l'animal ; - son mode de vie beaucoup plus compatible avec des absences du propriétaire ; - une gestion des déjections nettement plus simple. ● Il est difficile d'interpréter ces données brutes sans prendre en compte la dualité des propriétaires de chat. Schématiquement, le chat "simple commensal" est à distinguer du chat "membre de la famille" (encadré).

Le chat “simple commensal” et le chat “membre de la famille” Le chat "simple commensal"

Le chat "membre de la famille"

● Le chat "simple commensal" vit au sein d'une famille qui l'héberge et le nourrit, sans que cela s'accompagne d'un investissement affectif marqué. Bien sûr, les membres de la famille aiment leur chat, mais sa disparition est une éventualité toujours présente qui se règle aisément par un renouvellement rapide. La famille ne projette pas la relation avec le chat dans la durée. ● Le budget alloué à la santé du chat est nettement plus limité que pour le budget moyen consacré à la santé des chiens.

● Au

contraire des précédents, les propriétaires de chats "membres de la famille" projettent la relation avec leur animal dans la durée. C'est en ce sens qu’il est question d'investissement affectif (photo 1). Ceci entraîne une profonde modification des modes de consommation liés à l'animal, pour l'alimentation et surtout la santé. ● Le budget alloué à la santé du chat est alors supérieur au budget moyen consacré à la santé des chiens.

❚ La clientèle féline représente un potentiel très important pour les vétérinaires. ❚ Le chat est plus adapté que le chien au mode de vie des populations urbaines, "modernes" et de catégories socioprofessionnelles supérieures. ❚ Le budget santé des chats dits “membres de la famille” est supérieur au budget moyen consacré à la santé des chiens. ❚ Les chatons sont moins souvent présentés de façon spontanée au vétérinaire pour une vaccination que les chiots.

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MANAGEMENT LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 261


témoignage

comment satisfaire ces clients

Michèle Fermé-Fradin Marie Ehrel

qui choisissent une clinique féline Quel est le profil de la clientèle féline ? Quelle est son attente ? Quels sont ses principaux motifs de consultation ? Michèle Fermé-Fradin et Marie Ehrel, vétérinaires spécialisées, livrent leur expérience.

L

es clients d’une clinique pour chat sont sensibles à trouver dans leur clinique vétérinaire : - un lieu où il n'y a pas de chiens ; - un personnel qui aime les chats et qui partage leur respect pour cet animal ; - un personnel qui, lors d’un examen clinique complet, maîtrise bien le chat, qu’il soit gentil ou non, et qui réalise des examens complémentaires sans anesthésie ; - des vétérinaires plus performants en médecine féline, qui les conseillent pour l'administration des soins et les traitements appropriés à l'espèce, sans les culpabiliser sur leur incapacité à dominer leur animal ; - un lieu où l’on accepte de soigner tous les chats - ce qui est difficile à gérer - qu'ils aient un maître ou qu'ils soient trouvés errants à l’extérieur. LES MOTIFS DE CONSULTATIONS

● Les chats de notre clientèle sont amenés à la consultation dès leur acquisition pour les vaccinations, les tests de dépistage et les conseils d'entretien. ● Les visites vaccinales donnent lieu à un examen clinique complet auquel les clients sont très sensibles (photo 1). Même si nous suivons les recommandations vaccinales de l'A.A.F.P.* c'est-à-dire adapter le protocole vaccinal au mode de vie du chat, il est à noter que ces chats sont en majorité survaccinés par rapport aux chats de campagne ou de jardins, beaucoup plus exposés et rarement vaccinés. ● Les stérilisations de convenance sont réalisées dès l’âge de 6 mois et sont bien acceptées. ● Les autres motifs de consultation sont les coryzas récidivants, les problèmes dentaires, dermatologiques, urinaires, comportementaux (agressivité, malpropreté), les cardiomyopathies décelées à l'auscultation, et les traumatismes par chutes de fenêtre.

Clinique vétérinaire réservée aux chats 1 bis, rue Parrot 75012 Paris

Michèle Fermé-Fradin (Nantes, 1983) s’est installée en 1988 à Paris et a choisi depuis lors, l’exercice en clientèle féline. Début 2001, Marie Ehrel (Nantes, 1997) l’a rejointe. Encadré – Des locaux protégés, propres et jolis ... Les particularités des locaux réservés à la clientèle féline sont liées à la nature de l'animal, à la grande contagiosité des maladies virales des chats et à la nature du propriétaire de chats, le plus souvent féminine.

1

Michèle Fermé-Fradin (à gauche) et son A.S.V. : comment effectuer un examen avec une contention adéquate sur un chat difficile...

1. La nature de l'animal ● Le chat est un animal petit, propre, beau et gentil mais qui peut, sous l'effet de la peur ou de la douleur, se transformer en un petit fauve dangereux, agressif, qui cherche à fuir (quitte à grimper aux murs), urine et défèque sous lui et sur son entourage, mord et griffe dès qu'on l'attrape. Il peut, en quelques minutes, devenir totalement incontrôlable, au grand désespoir de son propriétaire. ● Toutes les issues de la clinique doivent donc être protégées, les recoins bannis en salle de consultation, et la table d'examen parfaitement nettoyée après chaque examen, surtout après un chat "difficile" qui a laissé ses signaux de stress pour les suivants. 2. La grande contagiosité des maladies virales des chats Il n'est pas rare qu'un chat ressorte d'hospitalisation avec un coryza, d'où la nécessité : - de limiter le nombre de cages par salle ; - de multiplier les locaux d'hébergement en fonction des différentes affections. 3. La nature du propriétaire de chats, le plus souvent féminine ● La propriétaire du chat est attentive à la propreté des lieux et au confort des conditions d'hospitalisation (photo 3). ● Elle apprécie aussi les objets de décoration qui ont trait à cette espèce (photo 4).

Au-delà de l’âge de 10 ans, il s’agit surtout de cas de tumeurs, d'insuffisance rénale, de diabète sucré, de diarrhées chroniques, d'hypertension et d'hyperthyroïdie. C'est surtout pour les affections de cet âge que le chat a besoin d'examens complémentaires. La contention de l'animal doit être parfaitement maîtrisée par l'A.S.V. pour effectuer ces examens sur des animaux souvent fragilisés, et pas toujours très patients (photo 2).

2

... ou une injection (à gauche, Marie Ehrel).

3

Des propriétaires attentifs à la propreté de l’ensemble ... (photos M. Fermé-Fradin).

NOTE * A.A.F.P. : American Association of Feline Practitioners.

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MANAGEMENT LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE JUIN / JUILLET 2005 - 267


test clinique les réponses

Guillaume Derré

un cas de chylothorax chez un chien

1 Quel est votre diagnostic clinique ? Quelles sont vos hypothèses étiologiques ? ● Les signes cliniques évoque la présence d’une affection de l’appareil respiratoire profond associée à une maladie cardiaque. L’atténuation des bruits cardiaques et la dyspnée restrictive sont en faveur d’un épanchement thoracique. ● L’animal présente un tableau clinique compatible avec une insuffisance cardiaque congestive (cardiopathie congénitale ou acquise). Une affection pulmonaire (infectieuse, tumorale ou parasitaire) associée à une cardiopathie ne peut cependant pas être écartée. ● Dans ce cas, la radiographie thoracique est le 1er examen complémentaire choisi : elle est effectuée alors que l’état général de l’animal est satisfaisant (oxygénothérapie au préalable), et en l’absence d’éléments favorisant le stress. 2 Comment interpréter les radiographies du thorax ? ● Les radiographies thoraciques de face et de profil révèlent la présence d’une opacité liquidienne qui décolle les lobes pulmonaires (photos 2, 3) : il s’agit d’un épanchement pleural important. ● Malgré la présence d’une trachée légèrement remontée en région médiastinale craniale (phénomène rencontré lors d’épanchement pleural massif ou de cardiomégalie), la taille du cœur ne peut être appréciée sur ces clichés. 3 Quels examens complémentaires proposez-vous : une examen hématobiochimique, une échographie, une thoracocentèse, un électrocardiogramme ? Dans quel ordre ? ● Les examens complémentaires pratiqués, et leur ordre, sont indiqués dans l’encadré. Les résultats de ces examens permettent d’établir un diagnostic de chylothorax d’origine cardio-vasculaire.

● La présence conjointe de la myocardiopathie dilatée (compliquée d’une fibrillation atriale) et du chylothorax chez ce jeune chien assombrissent le pronostic. ● L’opportunité d’un traitement est acceptée par les propriétaires. 4 Quelle démarche thérapeutique choisir ? ● Le traitement a pour but d’oxygéner l’animal : il consiste à drainer l’épanchement chileux et à améliorer la fonction cardiaque. ● Un drain thoracique est placé sous anesthé-

Clinique vétérinaire de l'Ouest 35, avenue Patton 49000 Angers

Encadré - Le choix des examens complémentaires volumineux. L’échographie médiastinale 1. Une thoracocentèse La présence d’un épanchement pleural conduit à la réalisation d’une thoracocentèse. Celle-ci révèle la présence d’un transsudat modifié, laiteux et blanchâtre, riche en triglycérides (environ 2 g/l dans l’épanchement ; cholestérol/triglycérides dans l’épanchement < 1) : ces caractéristiques physico-chimiques sont en faveur d’un épanchement chyleux. 2. Un électrocardiogramme - Le tracé de l’électrocardiogramme est caractérisé par une fréquence élevée (160 battements/min), des complexes qRs fins, un rythme irrégulier et non sinusal : il s’agit d’une fibrillation atriale. 3. Une échographie - L’échographie thoracique confirme la présence d’un épanchement pleural

ne montre aucune masse. - Les modifications cardiaques rencontrées sont une hypokinésie du ventricule gauche, une diminution de la fraction de raccourcissement (F.R. = 10 p. cent), une dilatation ventriculaire gauche (ESeptum = 12 mm) et une dilatation atriale gauche (Ag/ao = 2,5) : ces modifications cardiaques sont en faveur d’une myocardiopathie dilatée (photos 4, 5). - L’échographie abdominale révèle la présence d’un transsudat pur (après ponction) en quantité modérée. 4. Un examen hémato-biochimique Le bilan hémato-biochimique ne montre aucune anomalie (albumine, calcium total, cholestérol, protéines totales, numération formule).

sie. Un protocole à base de morphine, d’acépromazine et d’isoflurane est choisi : ce drain permet de récolter un litre et demi de chyle. ● L’insuffisance cardiaque congestive est traitée en prenant en compte la tachy-arythmie et l’hypokinésie, avec : - du pimobendane (Vetmedin® 0,5 mg/kg/j en deux prises) pour améliorer la contraction myocardique ; - de la digoxine (0,01 mg/kg/j en deux prises) pour ses effets inotrope positif et anti-arythmique supraventriculaire ; - du furosémide (4 mg/kg/jour en deux prises) pour son effet diurétique puissant. L’animal garde une assistance respiratoire en permanence. ● Après 8 jours de traitement, l’état général de l’animal est très satisfaisant, malgré la persistance de la fibrillation atriale : la fréquence cardiaque a diminué au repos (110 battements/min) et une fraction de raccourcissement améliorée est notée, proche de 20 p. cent. Le drain thoracique est retiré. Une radiographie du thorax révèle la persistance d’un épanchement pleural minime. La cardiomégalie est cette fois objectivée (photo 6). ● Au final, l’association pimobendane, digoxine et spironolactone (Aldactone® 2 mg/kg/j en une prise) a permis à l’animal de vivre confortablement durant 9 mois, malgré un trouble du rythme persistant et une contractilité ventriculaire diminuée. L’épanchement chyleux n’est jamais réapparu. ❒

5

4

L’échographie thoracique montre une hypokinésie du ventricule gauche, une diminution de la fraction de raccourcissement et une dilatation ventriculaire gauche (4). Une dilatation atriale gauche (5) est observée sur l’image grossie.

6

Au bout de huit jours, une radiographie du thorax révèle la persistance d’un épanchement pleural minime.

Pour en savoir plus ● Allemand G. Le chylothorax chez les carnivores domestiques. Thèse Médicale Vétérinaire, Nantes, 2003;68:117p. ● Chanoit G, Clerc V, Genevois JP. Le chylothorax chez les carnivores domestiques. 1re partie : Étiopathogénie, diagnostic. Prat Médicale et Chirurgicale de l’Animal de Compagnie, 2001;36(4):331-40. ● Chanoit G, Clerc V, Genevois JP. Le chylothorax chez les carnivores domestiques. 2e partie : Traitement. Pratique Médicale et Chirurgicale de l’Animal de Compagnie, 2001; 36(4):341-50. ● Mellanby RJ, Villiers E, Herrtage ME. Canine pleural and mediastinal effusions : A retrospective study of 81 cases. Journal of Small Animal Practice, 2002;43(10):447-51.

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