N°3 NOVEMBRE DÉCEMBRE JANVIER 2001
TOUX
Conduites à tenir, fiches pratiques : -
Examen clinique Démarche diagnostique Conduite thérapeutique Geste : le lavage broncho-alvéolaire - Le lavage trachéal - L’examen radiographique
Observation : - Bronchite éosinophilique
Féline - Conduite à tenir - Affection obstructive du bas appareil urinaire chez un chat
Rubriques
Bonjour, je suis la Taq-polymerase.
Voici un agent pathogene. D'habitude,
Je suis une enzyme qui synthetise
on cherche a le reperer dans un orga-
des fragments d'ADN en copiant
nisme grace aux anticorps qu'il suscite.
Heureusement, maintenant, on arrive a connaitre assez facilement les informations genetiques de ces agents.
un brin qui sert de modele.
Aujourd'hui :
Aujourd'hui, je vais
La Polymerase Chain Reaction, ou PCR par C. Boucraut-Baralon et F. Mahe
vous parler de la PCR, une technique de plus en plus utilisee pour les tests de diagnostic.
DOSSIER : LA TOUX DU CHIEN ET DU CHAT la gestion de la toux nécessite une analyse sémiologique rigoureuse, particulière à chaque espèce, et une maîtrise des examens complémentaires.
L’aliment physiologique : un enjeu-clé pour le cabinet vétérinaire… REVUE DE FORMATION CONTINUE À COMITÉ DE LECTURE
- Alimentation et troubles cardiaques - Analyses et commentaires : l’interprétation de la cytologie du LBA - Élevage et collectivité : Maîtrise de la toux de chenil - Comportement : fiche client Education à la malpropreté du chiot - Principe actif : La théophilline - Geste chirurgical : La néphrectomie - Diagnostic et B.A.BA en BD les techniques PCR - N.A.C. : le lapin - milieu de vie et alimentation
Management et entreprise Fiches action :
- Comment aménager son local professionnel ? - Un nouvel espace dédié à l’alimentation - Une gamme ou plusieurs gammes physiologiques ? - Conjuguer technique et commercial - Comment développer la vente d’une gamme d’aliments diététiques - Tribune : A quoi sert la diététique ?
sommaire Editorial par Alain Ganivet Test clinique : Pneumologie canine Questions-réponses Bordetella Bronchiseptica chez le chat
5 4
par Jean-Luc Cadoré et Christophe Hugnet
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N° 3 NOVEMBRE DECEMBRE JANVIER 2001
CANINE Conduite à tenir devant une toux chez le chien - Jean-Louis Pouchelon Démarche diagnostique devant une toux chez le chien - Jean-Louis Pouchelon Conduite à tenir thérapeutique devant une toux - Valérie Chetboul Fiches pratiques : - Fiche : Les points forts de l'examen clinique Colette Arpaillange, Jean-Louis Pouchelon - Fiche : Traitement - Colette Arpaillange, Valérie Chetboul, Jean-Louis.Pouchelon - L’examen radiographique lors de toux chez le chien - Laurent Marescaux - Geste : Technique du lavage broncho-alvéolaire - Yvan Gamet - Examen complémentaire : Le lavage trachéal - Yvan Gamet Observation clinique : Bronchite éosinophilique chez un chien - Guillaume Derré
9 13 16
DOSSIER la toux du chien et du chat
12 21 25 29 31 35
FÉLINE Conduite à tenir devant une toux chez le chat - Isabelle Testault Observation clinique : - Affection obstructive du bas appareil urinaire chez le chat - Sandrine Macchi
39 43
RUBRIQUES Alimentation : - Alimentation et troubles cardiaques chez les carnivores domestiques -
47
Nathalie Priymenko
Analyses et commentaires : - L’interprétation de la cytologie du lavage broncho-alvéolaire (LBA) -
51
Cathy Trumel, Corine Boucraut-Baralon
Elevage et collectivité : - Maîtrise de la toux de chenil - Philippe Martel Comportement - fiche client : - Education à la malpropreté du chiot - Colette Arpaillange, Emmanuel Gaultier Principe actif : La théophilline - Wajdi Souilem, Marc Gogny Le geste chirurgical : La néphrectomie - Thomas Tavernier Diagnostic : - Les techniques PCR et la recherche d’agents pathogènes - Corine Boucraut-Baralon Le B.A ba en BD : - Les techniques PCR - Corine Boucraut-Baralon, Frédéric Mahé Nouveaux animaux de compagnie : - Le lapin : milieu de vie et alimentation - Didier Boussarie
MANAGEMENT ET ENTREPRISE
53 57 59 61 63 65
Souscription d’abonnement page 86
67
L’aliment physiologique, un enjeu-clé pour le cabinet vétérinaire - Philippe Baralon Comment aménager son local professionnel ? - Philippe Baralon Témoignage : un nouvel espace dédié à l’alimentation - Jean-Jacques Bynen Une gamme ou plusieurs gammes physiologiques ? - Philippe Baralon Conjuguer technique et commercial - Philippe Baralon Comment développer la vente d’une gamme d’aliments diététiques - Fabrice Labadie Tribune : A quoi sert la diététique ? - Pierre Desnoyers
71 73 76 77 78 79 81 84
Test clinique : les réponses Formation continue : les réponses
85 86
CANINE FÉLINE RUBRIQUE MANAGEMENT
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE- JANVIER 2001 - 165
LE NOUVEAU Vétérinaire PRATICIEN gestes et gestion NÉVA Europarc - 1 Allée des Rochers 94045 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 e-mail neva@ neva.fr
test clinique
Conseil scientifique Gilles Bourdoiseau (E.N.V.L.) Jean-Luc Cadoré (E.N.V.L.) Dominique Fanuel (E.N.V.N.) Pascal Fayolle (E.N.V.A.) Marc Gogny (E.N.V.N.) Jean-François Guelfi (E.N.V.T.) Jean-Pierre Jégou (praticien) Roger Mellinger (praticien)
pneumologie canine Gilles Bourdoiseau*, Jean-Luc Cadoré **
Rédacteurs en chef
*Unité de parasitologie **Unité de médecine interne Département des Animaux de Compagnie E.N.V.L. 1 avenue Bourgelat B.P. 83 69280 Marcy L’Etoile
Colette Arpaillange (E.N.V.N.) Christophe Hugnet (praticien)
Rédacteur en chef management Philippe Baralon (Phylum)
Comité de rédaction Xavier Berthelot (reproduction, E.N.V.T.) Géraldine Blanchard (Alimentation-nutrition, E.N.V.A.) Corine Boucraut-Baralon (Diagnostic, E.N.V.T.) Patrick Bourdeau (Dermatologie, E.N.V.N.) Florence Buronfosse (Toxicologie, E.N.V.L.) Luc Chabanne (Immunologie-Hématologie, E.N.V.L.) Bernard Clerc (Ophtalmologie, E.NV.A.) Valérie Chetboul (Cardiologie, E.N.V.A.) René Chermette (Parasitologie-mycologie, E.N.V.A.) Olivier Dossin (Médecine interne, néphrologie, E.N.V.T.) Valérie Dramard (Comportement, praticien) Olivier Jongh (Ophtalmologie, praticien) Emmanuel Faget (Internet, praticien) Alain Fontbonne (Elevage et collectivité, E.N.V.L.) Yvan Gamet (Médecine interne, praticen) Alain Ganivet (Elevage et collectivité, praticien) Laurent Marescaux (Imagerie, E.N.V.N.) Jean-Louis Pellerin (Microbiologie, E.N.V.N.) Claude Petit (Pharmacie-toxicologie, E.N.V.T.) Patricia Ronsin (Reproduction, E.N.V.T.) Etienne Thiry (Virologie, Liège) Abonnement Carine Bedel
1 Quels examens complémentaires proposez-vous ? Selon quel ordre ? a. Numération-formule ; b. Radiographie pulmonaire ;
c. Prélèvement dans la sphère orolaryngée destinée à la microbiologie.
2 Comment classez-vous vos hypothéses diagnostiques ?
Publicité
a. Une trachéobronchite infectieuse type "toux de chenil”; b. une migration de larves d'ascaris ;
Maryvonne Barbaray Carine Bedel (publicité-promotion) NÉVA Europarc - 1 Allée des Rochers 94045 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 e-mail neva@ neva.fr
3 Quelle est votre attitude ?
a. Recourir à une antibiothérapie prolongée, associée à une corticothérapie ; b. pratiquer un électrocardiogramme et une échographie cardiaque ;
Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue bimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES – NÉVA
comité de lecture
SARL au capital de 50 000 F. Siège social : Europarc - 1 Allée des Rochers 94045 CRÉTEIL CEDEX
Hélène Arnold-Tavernier, Jean-François Bardet, Michel Baron, Jean-Jacques Bénet, Emmanuel Bensignor, Juliette Besso, Gérard Bosquet, Vincent Boureau, Didier Boussarie, Régis Braque, Stéphane Bureau, Jean-Jacques Bynen, Philippe Camuset, Sylvie Chastant-Maillard, Claude Chauve, Yan Cherel,
C.P.P.A.P. 0901 T801 21 I.S.S.N. 0399-2519 Impression - photogravure : Imprimerie Nouvelle Normandie 24, rue Haëmers B.P. 14 76191 YVETOT Cedex
Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. L’autorisation de reproduire un article dans une autre publication doit être obtenue auprès de l’éditeur, NÉVA. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de la copie (C.F.C.). LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE-DECEMBRE-JANVIER 2001 - 166
Un chien mâle âgé de huit mois, de race Caniche nain, est présenté à la consultation de médecine interne pour une toux persistant depuis trois mois. Le propriétaire a acheté ce chien dans un élevage de la région. Le chien est correctement vacciné (maladie de Carré, parvovirose, hépatite de Rubarth, leptospiroses) et vermifugé (deux vermifugations à un mois d'intervalle avec du Drontal®). Le comportement de l'animal semble normal, la température rectale est de 38°C, les muqueuses sont de couleur rosée. Toutefois, au cours de la consultation, le chien présente une attitude d'orthopnée, une inspiration bruyante, apparemment difficile, et une toux intermittente, sèche, quinteuse, en particulier lors de la palpation trachéale. La fréquence respiratoire est de 16 mouvements par minute, la fréquence cardiaque de 72 par minute. Un mois auparavant, l'animal a reçu une antibiothérapie d'une semaine, sans aucune amélioration.
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Cécile Clercx (Liège), Jean-Pierre Cotard, Jack-Yves Deschamps, Pierre Desnoyers, Gilles Dupré, Patrick Devauchelle, Marc Eloit, Brigitte Enriquez, Pascal Fanuel, Frédéric Gaschen (Berne, Suisse), Olivier Gauthier, Emmanuel Gaultier, Sébastien Géroult, Jean-Pierre Genevois, Isabelle Goy-Thollot,
c. un collapsus trachéal ; d. un corps étranger ou une fausse déglutition.
c. réaliser une endoscopie trachéobronchique ; d. demander une coproscopie microscopique.
Laurent Guilbaud Jacques Guillot, Philippe Hennet, Marc Henroteaux (Liège, Belgique), Yves Legeay, Bertrand Losson (Liège, Belgique), Leila Loukil, Sandrine Macchi, Lucile Martin-Dumon, Philippe Masse, Martine Mialot, Jean-Paul Mialot, Pierre Moissonnier, Patrick Pageat,
Pierre Paillassou, Luc Poisson, Jean-Louis Pouchelon, Alain Régnier, Yannick Ruel, Yves Salmon, Odile Sénécat, Brigitte Siliart, Thomas Tavernier, Isabelle Testault, Jean-Jacques Thiébault, Bernard Toma, Muriel Vabret, Isabelle Valin.
Editorial De l’intérêt de créer un réseau d’épidemiosurveillance dédié aux animaux de compagnie
A
départ est un constat fort simple et consternant : à proprement parler, on ne connaît rien de la pathologie de groupe des animaux de compagnie en général, du chien en particulier ! Le défaut de recensement et de traitement d’informations de terrain constitue le frein principal aux progrès dans ce secteur. La constitution d’un réseau d’épidémiosurveillance doit donc permettre d’abord de faire un état des lieux de diverses affections et d’en établir une cartographie. U
Alain Ganivet Président de l’AVACC Association des Vétérinaires d’Animaux de Compagnie en Collectivité avacc @avacc.nooe online.com fax : 01 39 31 62 63
Pour celà, il est nécessaire que des confrères se déclarent sentinelles et acceptent de faire remonter l’information vers un centre collecteur qui sera aussi, chargé de traiter ces informations. Certains paramètres pourront alors, être identifiés ; des stratégies diagnostiques et thérapeutiques, codifiées. Divers partenaires d’une telle initiative se sont déjà fait connaître : ● L’Avacc, dont les membres se déclarent partie prenante d’une telle entreprise et en attendent des retombées pratiques dans leur exercice quotidien ; ● des laboratoires pharmaceutiques qui trouvent là une source d’information inestimable pour orienter leurs études, pour contrôler l’efficacité de leurs molécules, en surveiller d’éventuelles dérives ou développer de nouvelles stratégies ; ● L’UMES*(unité de médecine de l’élevage et du sport) qui voit là le moyen de légitimer son outil pédagogique et son potentiel d’analyse aux fins d’augmenter le niveau de compétence des vétérinaires et des intervenants des différentes filières d’animaux de compagnie ; ● l’Administration, enfin, qui pressent dans ce réseau un outil supplémentaire pour l’AFSSA, susceptible de fournir des informations l’orientant dans l’élaboration de ses réglementations. Un réseau de vétérinaires sentinelles
QU’EST CE QUE L’AVACC ? ❚ L’Association a pour but de rassembler les vétérinaires inscrits au tableau de l’Ordre National des Vétérinaires dont l’activité principale ou une partie de celle-ci est consacrée aux soins aux animaux de compagnie entretenus en collectivité. ❚ En constituant un lien entre les vétérinaires impliqués dans cet objet, l’association favorise les échanges scientifiques, la formation permanente de ses membres et la mise à niveau de ses nouveaux adhérents. ❚ l’Avaac agit comme structure représentative vis-à-vis des différents intervenants du secteur : administrations, syndicats, commerciaux, industriels. ❚ Elle est partie prenante des activités de formation initiale ou continue des personnels des différents intervenants du secteur. ❚ Elle défend les intérêts matériels de ses membres. ❚ Elle se porte garante d’une éthique de l’entretien de l’Animal de Compagnie dans ces différents domaines de compétence. ❚ Elle prend part à tout débat ou activité, intellectuel ou matériel concernant ces différents objets.
Un tel réseau ne peut fonctionner que si chacun de ses acteurs y trouve son compte, les uns fournissant un travail, les autres des fonds. Une grande simplicité de fonctionnement est aussi nécessaire : commémoratifs succincts et clairs, transmission des données par fax ou Web. D’ores et déjà, ces préalables sont bien appréhendés. Il ne reste plus qu’à faire nos preuves ! Dans cet esprit, il a été décidé de travailler à deux niveaux : un niveau "basique" de recensement tous azimuts des affections tant parasitaires qu’infectieuses, et un niveau plus "impliqué", dévolu à l’étude de la toux de chenil et de la maladie de Carré, les deux entités étant difficilement séparables. Dans le premier cas, il est simplement demandé aux vétérinaires sentinelles de collecter des informations statistiques dont ils demeureront détenteurs et garants de la confidentialité. Dans le deuxième cas, un protocole rigoureux de conduite diagnostique et thérapeutique est proposé et librement accepté par les divers acteurs. En préambule à ce travail, ce numéro du NOUVEAU PRATICIEN VETERINAIRE aborde les divers aspects de la toux chez le chien comme chez le chat et montre le rôle central joué par Bordetella Bronchoseptica. Conduites à tenir, démarche diagnostique, examens complémentaires et thérapeutique sont les points de passage obligés qui sont traités de façon approfondie par les différents auteurs et le recueil de leurs article fait de cette revue le premier outil qui va permettre au Réseau de démarrer sur des bases consensuelles. Les laboratoires trouvent dans ce réseau un intérêt pour leurs développements dans les domaines tant bactériologiques qu’immunologiques ; l’Administration un intérêt particulier car ce syndrome toux de chenil constitue un réel marqueur de l’état sanitaire général de la structure (élevage ou animalerie) ; le vétérinaire quant à lui, bénéficie d’une aide diagnostique et thérapeutique dont son client va lui être reconnaissant… D’autres réseaux consacrés aux animaux de rente ou aux équidés fonctionnent à la satisfaction générale, celui-ci ne fait que combler un vide qu’il devenait indécent de laisser subsister. Que les volontaires enthousiastes se fassent connaître auprès de ❒ l’Avacc chargée de la maîtrise d’œuvre du réseau !
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001 - 167
questions réponses sur…
Bordetella bronchiseptica chez le chat ■ Quelle est l'implication de Bordetella bronchiseptica chez le chat ? Aucun travail n’a été effectué sur le sujet en France. Des études menées aux Etats-Unis d’Amérique, au Royaume-Uni, au Danemark et au Pays-Bas indiquent une séroprévalence pouvant atteindre jusqu’à 68 p. cent des chats testés. Il s’agirait pour ces auteurs d’un des agents les plus fréquemment impliqués dans les affections respiratoires supérieures du chat (incidence plus importante que l’herpèsvirus félin ou le calicivirus félin lors de coryza).
Lecture complémentaire ❚ Speakman AJ et al. Bordetella bronchiseptica infection in the cat. J Small Anim Pract, 1999;40:252-6. Site internet : http://www.protexbbforvets.com
réponses de Jean-Luc Cadoré Christophe Hugnet Unité de Médecine Interne, Département des Animaux de Compagnie E.N.V.L. 1 avenue Bourgelat B.P. 83 69280 Marcy L’Etoile Courriel : jl.cadore@vet-lyon. Clinique Vétérinaire des Lavandes 8 Av. A. Briand 26160 La Bégude de Mazenc
■ Comment mettre en évidence son rôle ?
Les sérologies sont-elles fiables ? On doit procéder comme lors de toux de chenil. L’idéal est la récolte de l’agent infectieux par écouvillonage oro-pharyngé ou par lavage broncho-alvéolaire. Le milieu de transport doit être adapté, le délai d’acheminement au laboratoire doit être très court. La sérologie est d’interprétation délicate car elle ne permet pas en général de distinguer
■ Quelles méthodes de lutte doit-on envisager ? Les méthodes de lutte dépendent tout d’abord de la prévalence de l’affection. Face à un diagnostic de certitude établi après mise en culture bactériologique, une antibiothérapie raisonnée est alors prescrite. Des études ont démontré la contagiosité aux autres chats, ainsi qu’aux chiens (la contamination des chats à partir des chiens est également possible). Les infections à Bordetella bronchiseptica peuvent être des zoonoses. ■ Quelles sont les restrictions et précautions d'utilisation des vaccins canins (Pneumodog injectable et IntraTrac voie nasale) chez le chat ? Les vaccins disponibles pour le chien n’ont pas été validés chez le chat. Leur innocuité et leur efficacité sont donc inconnues pour l’espèce féline. Il existe un vaccin commercialisé aux Etats-Unis avec indication spécifique pour le chat. ❒
vivre la formation continue au quotidien
rectificatif Dans le NOUVEAU PRATICIEN VETERINAIRE N°2, une ligne de blanc dans le tableau 2, page 16, de l’article "Conduite à tenir devant une cystite chez le chien" de Luc Chabanne et Jean-Luc Cadoré, rend la lecture de celui-ci difficile : à partir de Doxycycline, il convient de remonter les posologie, rythme/jour, voie et CUME d’une ligne. Veuillez nous excuser pour cette erreur. LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001 - 168
■ Quand doit-on suspecter une infection respiratoire à Bordetella chez le chat ? La suspicion est à envisager devant n'importe quelle broncho-pneumopathie infectieuse d'allure contagieuse et/ou dans un contexte de collectivité ou après une transaction.
une exposition ancienne d’une infection récente. De plus, actuellement en France, elle n’est pas disponible en routine.
Les NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES recherchent un vétérinaire (H/F) Animateur(trice) d'un réseau d'auteurs et de lecteurs, vous prendrez en charge des articles de la commande à la publication. Vos qualités relationnelles s'ajoutent à votre intérêt pédagogique. Vous souhaitez écrire pour être lu. Bonne maîtrise du matériel informatique souhaitée (Macintosh) Poste basé à Créteil (EUROPARC). Envoyer CV et lettre à NÉVA Europarc 1, Allée des Rochers 94045 CRÉTEIL Cedex •fax 01 41 94 51 52 • e-mail neva@neva.fr
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conduite à tenir
devant une toux chez le chien
La connaissance de la sémiologie est indispensable pour déterminer les examens complémentaires utiles et discriminants afin d'objectiver son origine. Il importe aussi de connaître les caractéristiques d'une toux qui n'ont pas de valeur sémiologique précise.
L
a toux chez le chien représente un motif très fréquent de consultation [2, 3, 5, 9] dont il importe de déterminer l’origine pour pouvoir proposer une thérapeutique efficace. Il est donc rappelé dans un premier temps la sémiologie de la toux, puis, dans un deuxième temps son étiologie. Le diagnostic différentiel est traité dans l’article “Démarche diagnostique”.
Jean Louis Pouchelon Valérie Chetboul Unité de Cardiologie d’Alfort ENV Alfort 7, Avenue du Général de Gaulle 94704 Maisons-Alfort cedex
SÉMIOLOGIE DE LA TOUX Il est utile d'analyser les différents caractères de la toux et d'en connaître la signification sémiologique. Ainsi, il convient de s'attacher surtout à préciser l'intensité sonore, le caractère sec ou humide, la durée et la fréquence de la toux. Intensité sonore L’intensité sonore de la toux est un des caractères les plus discriminants. ● La toux forte indique une capacité intacte à mobiliser un volume important d'air. C'est pourquoi, elle accompagne les affections inflammatoires de la trachée et des bronches, ainsi que les affections cardiaques qui modifient le diamètre des bronches souches. Une toux sonore traduit donc une capacité ventilatoire conservée (tableau 1).
Objectif pédagogique Cet article montre l'importance de l'analyse clinique des différents caractères de la toux pour pouvoir proposer une thérapeutique efficace.
Essentiel
Figure 1 - Causes principales de toux chez le chien
INFLAMMATION
TUMEUR
CARDIOVASCULAIRES
PARASITES
ALLERGIE
TRAUMATIQUES
❚ Il existe deux catégories différentes de toux : les toux d'origine cardiaque et les toux d'origine respiratoire. ❚ L’intensité sonore, le caractère sec ou humide, la durée et la fréquence de la toux sont des données majeures. ❚ Une toux est considérée comme chronique par la plupart des cliniciens, lorsqu'elle persiste depuis plus de deux mois. En réalité, une toux régulière de plus d'une semaine, s'installe déjà dans la chronicité.
- Pharyngite - Amygdalite - Trachéite - Collapsus trachéal - Bronchite - Bronchopneumonie - Fibrose pulmonaire - Abcès
- Primitive du poumon - Métastatique du poumon - Médiastinale, trachéale, laryngée - Insuffisance cardiaque gauche - Cardiomégalie gauche - Œdème pulmonaire - Dirofilaria immitis, Angiostrongylus - Oslerus osleri - Migration pulmonaire
CANINE
- Pneumonie interstitielle - Pneumonie éosinophilique - Corps étranger, trauma - Gaz irritant
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001 - 171
Fiche
les points forts
de l’examen clinique Colette Arpaillange * Jean-Louis Pouchelon ** * Unité de médecine E.N.V.N. Atlanpôle la Chanterie BP 40706 - 44307 Nantes Cedex 03 ** Unité de médecine interne - E.N.V.A. 7 avenue du général de Gaulle 94704 Maisons-Alfort Cedex
et des examens complémentaires
L’examen clinique de l’animal présentant une toux est essentiel. Il permet de cibler l’origine respiratoire ou cardiaque. Toutefois, des examens complémentaires sont indispensables pour préciser l’origine de la toux.
Démarche par symptômes Caractériser la toux
Forte/Faible
ÉTAPE
❶
Rechercher les signes cliniques associés
Affection respiratoire - Dyspnée - Jetage - Anomalies auscultatoires
ÉTAPE
❷
ÉTAPE
❸
Affection cardiaque - Dyspnée - Soufle cardiaque - Trouble du rythme - Ascite
Objectiver son origine par des examens complémentaires
Origine cardiaque
Origine respiratoire
Toux, Dyspnée, Crépitements fins
Radiographie
Épanchement pleural - Cardiomégalie gauche - Bascule et pincement bronche souche G - Œdème pulmonaire interstitiel, ou alvéolaire
Échographie
Épanchement pleural - Dilatation atriale G - Dilatation ventriculaire G
CANINE - FÉLINE
ECG
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- Dilatation atriale D - Tumeur
ECG normal - Tachycardie - Disparition de l’arythmie sinusale respiratoire
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DÉCEMBRE - JANVIER - 2001- 174
- Collapsus trachéal - Image en anneaux - Fibrose - Tumeur - Cardiomégalie droite
- Trouble du rythme - Anomalies morphologiques - Arythmie sinusale respiratoire
démarche diagnostique devant une toux chez le chien
Objectiver une toux est une étape importante de la démarche diagnostique. Il convient de la caractériser, de rechercher les signes cliniques associés, de déterminer son origine pour pouvoir mettre en place une thérapeutique efficace.
L
a démarche diagnostique devant une toux chez le chien comporte plusieurs étapes : – caractériser la toux ; – rechercher les signes cliniques associés ; – classer la toux cliniquement ; – objectiver son origine par des examens complémentaires. ÉTAPE 1 : CARACTÉRISER LA TOUX Il s'agit d'analyser les différents caractères de la toux, tout particulièrement son intensité sonore.
ÉTAPE 2 : RECHERCHER LES SIGNES CLINIQUES ASSOCIÉS La recherche des signes associés à une toux est d’une grande aide pour déterminer sa cause (tableau 1). Il faut ensuite s’attacher à mettre en évidence les symptômes qui caractérisent une affection respiratoire ou cardiaque (figure 1) : ● affection respiratoire : dyspnée, jetage, anomalies auscultatoires. ● affection cardiaque : dyspnée, souffle cardiaque, trouble du rythme, ascite. ÉTAPE 3 : CLASSER LA TOUX CLINIQUEMENT
Jean-Louis Pouchelon Valérie Chetboul Unité de cardiologie d’Alfort Département des animaux de compagnie ENV Alfort, 7, avenue du général Leclerc 94704 Maisons-Alfort Cedex
Objectif pédagogique La connaissance de la démarche diagnostique lors de toux est un point essentiel qui permet d'aboutir au diagnostic étiologique, et par conséquent, de traiter la cause responsable de la toux chez les carnivores domestiques.
En fonction des caractères de la toux et des signes associés, il convient de formuler une hypothèse diagnostique en faveur d'une cause cardiaque ou respiratoire ou de proposer des examens complémentaires pour faciliter ce choix.
Tableau 1 - Causes principales des toux fortes et symptômes associés
Toux forte
Symptômes associés
- Collapsus trachéal
dyspnée inspiratoire ou expiratoire, auscultation : sifflements
- Trachéite
dyspnée rare, auscultation : sifflements
- Bronchite chronique
dyspnée expiratoire, auscultation : sifflements, crépitements
- Dilatation atriale gauche
souffle systolique apexien gauche
- Œdème interstitiel
dyspnée, auscultation : crépitements fins
- Fibrose interstitielle
dyspnée, auscultation : crépitements fins
- Paralysie laryngée
dyspnée inspiratoire, dysphonie
- Tumeur
dyspnée
Toux faible
Essentiel ❚ Il est souvent difficile de déterminer par la simple clinique l'origine de la toux. ❚ Attention à l'évolution simultanée d'une affection cardiaque et respiratoire chez le chien de petite taille. ❚ La radiographie est l'examen complémentaire le plus utile.
Symptômes associés
- Œdème alvéolaire
jetage rosé, dyspnée auscultation : crépitements fins
- Bronchopneumonies
jetage muco-purulent fièvre, dyspnée
- Dirofilariose
dyspnée
- Tumeur
dyspnée
- Embolie pulmonaire
hémoptysie, dyspnée
CANINE
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001 - 175
conduite thérapeutique
devant une toux
chez le chien
Valérie Chetboul Unité de cardiologie d’Alfort Unité de Médecine Interne Département des Animaux de Compagnie E.N.V.A. 7 Avenue du Général de Gaulle 94704 Maisons-Alfort Cedex
La mise en place d’une thérapeutique adaptée contre la toux nécessite en première intention un traitement étiologique qui s’avère souvent plus efficace pour limiter son intensité et sa fréquence.
Objectif pédagogique Classification des médicaments de la toux. Les principales classes thérapeutiques sont détaillées ainsi que les indications, leur mécanisme d’action, la posologie et les effets secondaires.
1
L
a toux consiste en un effort expiratoire brutal et bruyant, exercé contre la glotte fermée, visant à chasser l’air hors de l’appareil respiratoire. C’est un acte réflexe, débutant par une stimulation mécanique ou chimique de récepteurs situés dans le pharynx et surtout le larynx, la trachée et les bronches. Le centre de ce réflexe, dit "tussigène", est bulbaire. Les voies nerveuses sont représentées principalement par le nerf vague ainsi que le nerf glossopharyngien.
Cliché radiographique de collapsus trachéal.
Essentiel ❚ La toux productive est bénéfique. Elle ne doit pas être supprimée par l’utilisation d’antitussifs. ❚ Les mesures hygiéniques jouent un rôle fondamental pour diminuer la fréquence d’une toux chronique.
CANINE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE- DECEMBRE - JANVIER 2001 - 178
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Encadré 1 - Les mesures hygiéniques Les mesures hygiéniques sont valables quelle que soit l’origine de la toux, respiratoire ou cardiaque (collapsus trachéal, bronchite chronique, insuffisance cardiaque gauche …). Elles ont pour but de limiter les facteurs déclenchant de la toux (compression de la trachée, chaleur, effort important, excitation). Ces mesures sont : ● proscrire le port du collier pour préférer le harnais ; ● lutter contre l’obésité ;` ● limiter les déplacements ou les efforts de l’animal par temps chaud ; ● éviter les situations susceptibles de déclencher une excitation de l’animal (ce qui n’est pas toujours simple en pratique) ; ● soustraire l'animal d'une atmosphère trop irritante (poussières), trop froide ou trop humide.
Le mécanisme physiologique d'épuration des sécrétions trachéo-bronchiques ainsi que des particules adhérentes à l’épithélium respiratoire est l'"escalator mucociliaire". Son rôle est de les acheminer vers le larynx. La toux intervient, entre autres, si ce système de clairance est surchargé. Elle constitue donc un mécanisme naturel de défense de l’arbre trachéobronchique, permettant de décoller de l’épithélium respiratoire les sécrétions en excès ou les particules étrangères agglomérées dans la couche de mucus, afin de les expulser vers les voies respiratoires de plus grand calibre. Ce rôle bénéfique du réflexe tussigène explique que, lorsqu’elle est productive, la toux ne doit jamais être supprimée par l’utilisation d’antitussifs, sous peine de favoriser l’encombrement des voies respiratoires. Il convient de distinguer les médicaments antitussifs stricto sensu, des médicaments qui, sans agir directement sur le réflexe tussigène, constituent parfois une aide significative au traitement de la toux (expectorants, mucolytiques, bronchodilatateurs et antiinflammatoires). Dans cet article, les traitements spécifiques des affections cardiorespiratoires ne sont pas détaillés. Rappelons que le traitement causal doit, si possible, être toujours envisagé en première intention car il s’avère être le plus efficace pour limiter l’intensité et la fréquence de la toux. Citons, pour exemple, les diurétiques et inhibiteurs de l’enzyme de conversion lors d’œdème pulmonaire cardiogénique, les antibiotiques ou les antiparasitaires lors d’affection respiratoire respectivement d’origine infectieuse et parasitaire. Les mesures hygiéniques jouent un rôle fondamental pour diminuer la fréquence d’une toux chronique (encadré 1). LES ANTITUSSIFS Un antitussif est un médicament ayant pour effet de calmer ou supprimer la toux. Trois grands groupes d’antitussifs sont distingués selon leur mode d’action sur le réflexe tussigène : 1- les antitussifs à action centrale dominante, qui dépriment le centre de la toux ; 2- les antitussifs à action périphérique domi-
Fiche
traitement
de la toux
Colette Arpaillange* Valérie Chetboul** Jean-Louis Pouchelon**
chez le chien et le chat
* Unité de Médecine, ENV Nantes E.N.V.N. Atlanpôle La Chantrerie B.P. 40706 44307 Nantes Cedex 03 ** Unité de Médecine interne, ENV Alfort 7, Avenue du Général de Gaulle 94704 Maisons-Alfort Cedex
Voici le tableau récapitulatif de la conduite à tenir thérapeutique. BRONCHITE CHRONIQUE ➞
1. Bronchodilatateurs
➞
2. Expectorants et mucolytiques
➞
3. Anti-inflammatoires stéroïdiens
➞ ➞
◆ ◆ ◆ ◆
Bases xanthiques : théophylline, aminophylline débuter à dose faible puis augmenter si besoin et déterminer la dose minimale efficace… β-2-agonistes peu efficaces dans la bronchite chronique du chien, recommandé chez le chat lors de complications d’asthme exemple : Terbutaline (Bricanyl® = 0,3 à 0,8 mg/animal 2x/jour PO. Si aucun effet secondaire n’est noté, si les résultats obtenus ne sont pas ceux souhaités = 1,25 mg 2x/jour PO. Contre-indiqués dans les insuffisances ventilatoires quelle qu'en soit l'origine, en raison des risques d'"inondation" bronchique prednisolone : 1 mg/kg/j Attention effets secondaires ! Déterminer la dose minimale efficace (administration 1 jour sur 2 voire sur 3 ou sur 4 ou 3 à 5 jours par mois)
MESURES HYGIÉNIQUES
Remplacer le collier par un harnais Lutter contre l'obésité Repos et calme Ambiance atmosphérique non irritanterisant la diurèse
MESURES THÉRAPEUTIQUES GÉNÉRALES
COLLAPSUS TRACHÉAL 1. Bronchodilatateurs
➞
2. Antitussifs
➞
3. Anti-inflammatoires stéroïdiens
➞
MESURES THÉRAPEUTIQUES GÉNÉRALES
Bases xanthiques : théophylline, aminophylline Préconisés pour leurs effets positifs sur le débit ventilatoire. Les β-2agonistes ne présentent pas d'intérêt dans cette indication. permettent de limiter la gêne occasionnée par la toux (toux sèche uniquement) (en cas de toux incoercible) prednisolone : 1 mg/kg/j Attention effets secondaires ! Déterminer la dose minimale efficace administration 1 jour sur 2, voire sur 3 ou sur 4, ou 3 à 5 jours par mois)
◆ Réservé aux cas réfractaires au traitement médical
◆ Idem ci-dessus
TRAITEMENT CHIRURGICAL MESURES HYGIÉNIQUES
ŒDÈME PULMONAIRE CARDIOGÉNIQUE 1. Diurétiques
2. Vasodilatateurs
3. Traitement étiologique
➞ Furosémide : 4 mg/kg (chien), 2 mg/kg (chat) en urgence, à renouveler 2 à 4 fois toutes les 1 à 3 h Relais PO 2-4 mg/kg (chien) 1-2 mg/kg (chat) tous les jours ou tous les 2 à 3 j Trinitrine (Lenitral percutané®) : à appliquer sur une zone glabre.
➞ ➞ Dinitrate d'isosorbide (Risordan LP ®) 0,5-2 mg/kg en 2 pq ➞ IECA : énalapril (Enacard®), bénazépril ➞ (insuffisance cardiaque congestive, ...)
CANINE - FÉLINE
En cas d'œdème pulmonaire non cardiogénique, associer une corticothérapie au traitement diurétique
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DÉCEMBRE - JANVIER 2001 - 183
Intérêts et limites
de la radiographie
lors de toux chez le chien La toux est un motif de consultation fréquent chez le chien. Si la confirmation de l’existence d’une toux est facile, en déterminer l’origine est moins aisé. La radiographie est souvent utilisée pour déterminer l’étiologie de la toux. C’est un examen bien adapté à l’exploration de l’appareil respiratoire.
L
a toux peut être d’origine laryngée, trachéale, bronchique ou pulmonaire. Ses principales causes sont : inflammatoire, allergique, parasitaire, cardiovasculaire, tumorale et traumatique. La radiographie est la technique indiquée pour l’exploration d’une toux. Cependant, il faut connaître ses limites en fonction de la localisation, de l’étiologie suspectée. Cet article traîte des intérêts et des limites de la radiographie lors de toux chez le chien, en fonction de la région examinée. TOUX LARYNGÉE Le larynx est une région difficile à explorer radiographiquement : les cartilages laryngés sont normalement peu radiodenses, donc difficiles à distinguer des tissus mous environnants. L’incidence latérale, peut montrer des masses intra et extralaryngées, déformant ou déplaçant le larynx, et la présence de corps étrangers radiodenses. La radiographie ne permet pas de visualiser les paralysies laryngées (observées par fibroscopie). Les cartilages laryngés ont tendance à se minéraliser avec l’âge. Cette minéralisation n’a aucune signification clinique. TOUX TRACHÉALE La trachée est en partie visible sur un cliché radiographique latéral du thorax, notamment la partie distale intrathoracique. Pour l’examen de la trachée, il est utile de réaliser un cliché radiographique en incidence latérale, centré sur l’encolure, s’étendant depuis
le larynx jusqu’au milieu du thorax. L’incidence ventro-dorsale est peu utile : la trachée est superposée avec la colonne vertébrale dans le cou, avec le médiastin cranial dans le thorax. La paroi trachéale n’est habituellement pas visible. Chez le vieux chien, les anneaux trachéaux peuvent être calcifiés. Cette calcification n’a pas de signification clinique.
Laurent Marescaux Imagerie Médicale E.N.V.N. Atlanpôle La Chantrerie B.P. 40706 44307 Nantes Cedex 03
Objectif pédagogique
❚ Intérêts et limites de la radiographie lors de toux.
Le collapsus trachéal Une cause fréquente de toux, chez les chiens de petite taille, est le collapsus trachéal. Sa mise en évidence est réalisée par des clichés radiographiques en inspiration et en expiration. Si la trachée est anormale, ils montrent une variation du diamètre trachéal. Le diamètre trachéal est rétréci en région cervicale sur le cliché en inspiration lors de collapsus trachéal extrathoracique (photos 1 a et b), en région thoracique sur le cliché en expiration, lors de collapsus trachéal intrathoracique. Une image normale de la trachée ne permet pas d’exclure le collapsus trachéal. Un amplificateur de brillance permet d’observer les images en mouvement, les modifications du diamètre trachéal en temps réel facilitent ainsi le diagnostic de collapsus trachéal. Le collapsus trachéal doit être différencié de la flaccidité trachéale. Lors de flaccidité trachéale, la membrane trachéale dorsale se relâche, l’œsophage situé dorsalement à la trachée, peut faire protrusion dans la lumière trachéale et se superposer avec l’image de la trachée sur la radiographie mais sans diminution du diamètre trachéal (figure 1). D’autres anomalies de la trachée D’autres anomalies de la trachée peuvent être observées en cas de toux. La présence de masses tumorales est rare chez le chien.
Essentiel ❚ Les causes de toux sont diverses : inflammatoire, allergique, parasitaire, cardiovasculaire, tumorale, traumatique. ❚ La radiographie est l’examen de choix pour l’exploration de la toux chez le chien. ❚ Cependant, elle présente des limites. Seul l’examen radiographique associé alors à d’autres examens complémentaires, permet d’établir un diagnostic.
Les corps étrangers trachéaux
Les corps étrangers trachéaux sont peu fréquents. ● Les plus volumineux sont observés en général au niveau de la bifurcation trachéobronchique. ● Les plus petits peuvent pénétrer dans les bronches et obstruer complètement la lumière bronchique.
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CANINE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001 - 187
Technique du lavage broncho-alvéolaire
chez le chien et le chat
Yvan Gamet Quartier "Cros de la Mûre" 84100 Uchaux
Le lavage broncho-alvéolaire (L.B.A) est l'examen préconisé pour le diagnostic cytobactériologique des affections pulmonaires profondes.
L
e lavage broncho-alvéolaire est l'examen complémentaire envisagé lors d'affection pulmonaire de type alvéolaire ou interstitiel, mais aussi lorsque les résultats du lavage trachéal n’ont pas permis de déterminer la nature exacte de l’affection. Le prélèvement d’un lobe particulier est possible si un endoscope est utilisé. Le L.B.A s’effectue sous anesthésie générale et est associé à une hypoxie transitoire. Dans la mesure du possible, une autre technique de prélèvement (lavage trachéal, ponction trans-thoracique) lui est préférée chez les animaux qui présentent une dyspnée initiale importante.
Technique L’asepsie des prélèvements doit être préservée à chaque étape. Le port de gants stériles est obligatoire.
L.B.A avec endoscope
Objectif pédagogique
L‘animal est en position sternale. L’endoscope est inséré directement dans la trachée ou au travers d’une sonde trachéale stérile équipée d’une pièce en T. Ceci permet l’oxygénation et le maintien d’une anesthésie gazeuse pendant tout l’examen. L’oxygène peut également être fourni par
Comment effectuer un lavage broncho-alvéolaire (L.B.A.)? Quels sont les avantages et les inconvénients du L.B.A. et du lavage transtrachéal ?
●
Encadré - Matériel Matériel de réanimation (abord veineux), solutés, atropine, adrénaline, xylocaïne) et d’oxygénation (sonde trachéale, ballon d’Ambus, oxygène) prêt à l’emploi. ● Gants stériles, seringues de 20 à 50 ml, sérum physiologique tiède et ouvregueule. L’anesthésie doit permettre la réalisation de l’examen sans réaction de défense et un réveil rapide (voie intraveineuse préférée à la voie intramusculaire). ●
L.B.A avec endoscope Le matériel utilisé est un endoscope de diamètre (3,5-5 ou 7,5 mm) et de longueur adaptés au patient. L’extérieur et le canal opérateur sont stérilisés avant chaque usage. Un cathéter à usage
unique passant dans le canal opérateur est facultatif. L.B.A "aveugle” ● Chez le chat, on utilise une sonde trachéale stérile à ballonnet (16 CH-3,5 mm), sur laquelle s’adapte une seringue. Le matériel d’anesthésie locale du larynx comprend des coton-tiges imbibés d’anesthésique (lidocaïne 4 p. cent) ou spray sans benzocaïne. ● Chez le chien, on utilise une sonde gastrique stérile de diamètre externe de 5 mm. Sa longueur doit être égale ou supérieure à la distance entre la bouche et la 11e côte. Une seringue est connectée à l’extrémité proximale. L’extrémité distale est sectionnée en amont des orifices latéraux et les bords sont effilés au taille-crayon.
Tableau - Avantages et inconvénients respectifs du L.B.A. et du lavage trans-trachéal Lavage trachéal
Lavage broncho-alvéolaire AVANTAGES
Simplicité de la technique Disponibilité et faible coût du matériel ● Anesthésie non nécessaire suivant la technique ● Absence d’hypoxie supplémentaire ● ●
Essentiel Sensibilité supérieure lors de pathologie interstitielle, non associée à de la toux ou tumorale ● Prélèvement d’un lobe pulmonaire particulier avec l’endoscope ● Visualisation de la muqueuse ●
INCONVÉNIENTS Prélèvement limité à la trachée et aux bronches principales ● Faible sensibilité lors de pathologie interstitielle, en particulier tumorale ●
❚ Lors de L.B.A. avec endoscope, deux à trois lobes différents sont prélevés. ❚ Entre chaque lavage, une oxygénation et une ventilation assistée peuvent être nécessaires.
Coût du matériel Technicité supérieure ● Difficulté de stérilisation du matériel ● Anesthésie obligatoire ● Hypoxie supplémentaire ● Possibilité de contamination bactériologique par le matériel ou lors des manipulations ●
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●
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001 - 191
geste le lavage trachéal
chez le chien et le chat
Yvan Gamet Quartier “Cros de la Mûre” 84100 Uchaux
Grâce à l'examen des sécrétions bronchiques et alvéolaires,le lavage trachéal permet de diagnostiquer certaines affections respiratoires.
Objectif pédagogique Quand et comment réaliser un lavage trachéal ? Quel matériel utiliser ?
L
e lavage trachéal est intéressant en première intention lors de broncho-pneumonie infectieuse afin de permettre la sélection objective d’un antibiotique. Il est également utile au diagnostic des toux chroniques d’origine allergique, parasitaire ou infectieuse. Il est moins adapté à l’exploration d’une affection pulmonaire focale, purement interstitielle, ou non associée à de la toux. D’autres méthodes (lavage broncho-alvéolaire (cf. article dans ce numéro) ou ponction thoracique) peuvent alors lui être préférées, si les résultats ne sont pas satisfaisants. Cet examen ne comporte pas de difficulté technique, le matériel est peu onéreux et les complications sont rares. Pour les chiens de plus de 7 à 10 kg, l’anesthésie générale n’est pas nécessaire et il peut être réalisé malgré une hypoxie modérée. Deux techniques sont décrites en fonction du poids de l’animal. MATÉRIEL Pour les deux techniques, lavage endo-trachéal et lavage trans-trachéal, il est nécessaire de disposer d’un matériel stérile : gants, seringues, aiguilles et sérum physiologique. Pour le lavage endo-trachéal Il convient de réunir : une sonde trachéale stérile d’un faible diamètre (16 CH-3,5 mm), en plastique transparent pour faciliter son nettoyage ; ● un cathéter veineux central ou cathéter urinaire (2,1 mm) ; ● des cotons-tiges imbibés d’anesthésique local (lidocaïne 4 p. cent) ou spray sans benzocaïne ; ● un ouvre-gueule et un laryngoscope. ●
Pour le lavage trans-trachéal Il convient de réunir : un cathéter veineux central*, ou dispositif spécialisé pour lavage trans-trachéal** (photo 1) ; ●
* Venocath-16, Abbott France 28380 St Rémy sur Avre ** Cook France 94227 Charenton
1
Matériel de lavage trachéal composé : a. d’une aiguille d’insertion, b. de sa protection, c. du cathéter et de son mandrin, d. d’une housse stérile : système Cook composé e. d’un trocart d’insertion, f. de son mandrin, g. d’un cathéter à usage unique. ● ●
de la xylocaïne 2 p.cent ; une lame de bistouri stérile.
RÉALISATION Lavage endo-trachéal ● Il est réalisable quel que soit le poids de l’animal, mais il nécessite une anesthésie générale de courte durée. On recherche une induction rapide et la persistance du réflexe de toux, ce qui permet d’augmenter le recueil des sécrétions : - Valium® (0,2 mg/kg IV) et kétamine dans une même seringue (5-10 mg/kg IV) ; - Propofol® (3-6 mg/kg IV). ● L’animal est maintenu en décubitus sternal par un assistant. Le larynx est anesthésié localement. La sonde trachéale est mise en place, en évitant de toucher la muqueuse orale ou laryngée et son ballonnet est insufflé. Le cathéter est avancé dans la lumière de la sonde, jusqu’au départ des bronches souches (4e espace intercostal).
Essentiel ❚ Le lavage trachéal ne nécessite pas d'anesthésie générale pour les chiens de plus de 10 kg. ❚ Sa réalisation est particulièrement intéressante lors de pathologie trachéobronchique associée à de la toux.
Lavage trans-trachéal Il est réalisé sur les animaux de plus de 7 à 10 kg. En fonction de l’animal et de la dyspnée, une tranquillisation légère (acépromazine 0,03 mg/kg IV) est pratiquée. ● La ponction de la trachée entre deux cartilages permet, à l’extrémité distale du cathéter, d’atteindre le départ des bronches souches (4e espace intercostal) tout en diminuant les risques de contamination oro-pharyngée. ●
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001 - 193
observation clinique éosinophilie
chez un chien Un labrador femelle de 2 ans, tousse depuis quinze jours. L'animal pèse 30 kg et présente un embonpoint certain. Ses vaccinations sont à jour mais sa dernière vermifugation est ancienne. Elle n'a jamais voyagé. Sa ration alimentaire est composée de croquettes du commerce associées à de la soupe.
O
L'EXAMEN CLINIQUE L'examen clinique révèle une légère apathie, une température rectale de 38,9°C normale, une tachypnée de stress. L'auscultation respiratoire et cardiaque ne révèle aucune anomalie. La présence d'une dermatose croûteuse en région scapulaire droite associée à un érythème léger sur l'abdomen est confirmée. HYPOTHÈSE DIAGNOSTIQUE Les caractéristiques de la toux faible : sèche, quinteuse et émétisante signent une atteinte aiguë de l'appareil respiratoire profond : pneumonie, voire broncho-pneumonie dont l'origine peut être infectieuse (virale, bactérienne, parasitaire ou fongique), idiopathique (allergie suspectée), ou néoplasique suspectée) (tableau 1) . EXAMENS COMPLEMENTAIRES ● Une analyse d'urine effectuée ne révèle aucune anomalie. ● Des clichés radiographiques du thorax, de face et de profil, en fin d'inspiration, sont réalisés, ainsi qu'une numération formule et une coproscopie. Les radiographies montrent une densification de type interstitiel.
Unité de Médecine, E.N.V.N, Atlanpole la Chanterie BP 407060 443070 Nantes Cedex 03
On note également la présence de foyers d'opacification de type alvéolaire dans les lobes droits crânial et moyen (photo 2). ● La numération formule révèle une éosinophilie sans leucocytose (GB : 12.1 x 109 / L dont EOS : 1.8 x 109 / L soit 15 p. cent GB). Les examens complémentaires confirment la présence d'une broncho-pneumonie plus ou moins sévère, associée à une éosinophilie. A ce stade, nous ne pouvons pas préciser l'origine infectieuse, parasitaire ou allergique de la toux.
Objectif pédagogique Ce cas permet de diagnostiquer une broncho-pneumonie associée à une éosinophilie. Il souligne l’intérêt du lavage broncho-alvéolaire dans l’exploration d’une toux chronique
Motif de consultation
TRAITEMENT live est suivie depuis plus d'un an pour une pyodermite prurigineuse récidivante à Staphylocoques. Les propriétaires décrivent une toux fréquente, sèche, faible et quinteuse aboutissant parfois à des vomissements. De plus, la chienne semble être fatiguée depuis quelques jours (photo 1).
Guillaume Derré
Une antibiothérapie est mise en place : association d'amoxicilline et d'acide clavulanique à la posologie de 30 mg/kg/jour en deux prises.
Labrador femelle âgée de deux ans, présentée à la consultation pour toux depuis 15 jours, fatigabilité.
ÉVOLUTION Dix jours plus tard, Olive revient pour un contrôle : elle a été vermifugée. Elle semble plus dynamique. Cependant, la toux persiste, reste émétisante et devient même plus forte. - Des radiographies sont réalisées (photo 3) : Elles révèlent une persistance de l'opacité interstitielle diffuse. De plus, des images d'opacité de type péribronchique sont apparues dans les lobes crâniaux. - La coproscopie ne montre rien d'anormal (absence de larves de nématodes et de strongles). - Un examen endoscopique avec lavage bronchoalvéolaire est réalisé, compte tenu de l’état général (aggravation des symptômes cliniques et radios). La bronchoscopie nous révèle un épithélium bronchique congestionné, d'aspect légèrement granuleux, riche en mucus : aucune anomalie n’est observée dans la lumière des bronches (kyste, collapsus, corps étranger). Le lavage bronchoalvéolaire permet de recueillir 10 ml d'un liquide riche en mucus. L'examen cytologique montre la présence de polynucléaires éosinophiles en quantités importantes, associés à du mucus, quelques macrophages et des cellules épithéliales (photo 4). - Une intra-dermo réaction est réalisée le lendemain. Elle montre une réaction positive aux allergènes provenant de Dermatophagoïdes farinae et Blomia kulagini ; elle est mitigée pour les allergènes "chat" et "puce". ●
1 Olive, labrador femelle de 2 ans présentant une toux persistante depuis 15 jours
Symptômes - Toux faible, sèche, quinteuse et émétisante - Tachypnée - Apathie - Pyodermite prurigineuse chronique.
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Hypothèse diagnostique Atteinte appareil respîratoire profond : pneumonie ou bronchopneumonie.
CANINE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE-DECEMBRE-JANVIER 2001 - 197
conduite à tenir devant la toux chez le chat
La sémiologie de la toux parfaitement codifiée chez le chien est décevante chez le chat. Il est particulièrement difficile de faire tousser un chat en consultation et seuls les dires du propriétaire attestent de la présence de ce symptôme. De plus, l’auscultation pulmonaire est difficile à interpréter en raison des ronronnements et des bruits respiratoires supérieurs qui peuvent se surajouter dans le cas d’obstructions nasales. Ainsi, nous pouvons qualifier tout au plus le chat de tousseur ou de chat dyspnéique ou les deux. La toux est par ailleurs qualifiée de chronique ou d’aiguë en fonction de sa durée d’évolution.
S
i la sémiologie de la toux est difficilement interprétable chez le chat, il n’en va pas de même pour l’étude des mouvements respiratoires. L’absence ou la présence d’une modification de la courbe respiratoire associée à la toux permet d’identifier l’étage de l’appareil respiratoire atteint. Physiologiquement, la courbe respiratoire comprend une phase inspiratoire légèrement plus courte que la phase expiratoire, ces deux phases se succédant régulièrement sans à-coups. Nous parlerons de : ● dyspnée inspiratoire lorsque la phase inspiratoire est forcée et allongée ; ● dyspnée expiratoire quand la phase expiratoire est atteinte. ● Une dyspnée mixte (inspiratoire et expiratoire) dite restrictive peut également être observée. LES CAUSES DE TOUX CHEZ LE CHAT La présence ou l’absence de dyspnée associée à la toux permet de distinguer : 1. les atteintes trachéales et bronchiques ne s’accompagnant pas, dans l’immense
majorité des cas, de modifications de la courbe respiratoire ; 2. les atteintes bronchiques avec dyspnée expiratoire (asthme félin) ; 3. les atteintes de l’appareil respiratoire profond souvent associées à une dyspnée de type restrictive. L’anamnèse et l’examen clinique orientent sur la localisation de l’atteinte. Les examens complémentaires confirment ou infirment les hypothèses émises. Contrairement au chien, chez qui la toux peut être consécutive à une insuffisance cardiaque congestive gauche, le chat tousseur chronique n’est pas un chat cardiaque.
Isabelle Testault Muriel Bedel-Pichon Clinique vétérinaire Anne de Bretagne 5, allée des Tanneurs 44000 Nantes
Objectif pédagogique La conduite à tenir devant une toux chez un chat constitue est une étape importante dans la démarche diagnostique de l’affection causale et la mise en place d’une thérapeutique adaptée.
Toux d’origine trachéale et bronchique Le coryza constitue la première cause d’apparition de toux aiguë chez le chat. ● D’origine virale et/ou bactérienne (herpesvirus, calicivirus, chlamydia, Bordetella ,…), il affecte de manière concomitante les muqueuses conjonctivales, buccales et le tractus respiratoire supérieur. La toux est forte, sèche, quinteuse, sans altération de la courbe respiratoire dans les formes simples. L’examen clinique seul (association d’éternuements, d’épiphora et de toux) permet d’établir le diagnostic, dans l’immense majorité des cas. Lors d’obstruction nasale importante, le chat présente une dyspnée inspiratoire alors qu’aucune atteinte parenchymateuse pulmonaire n’est présente. ● Les toux d’origine parasitaire ou fongique sont de diagnostic difficile car les signes cliniques sont rarement spécifiques et les méthodes permettant de mettre en évidence l’agent pathogène sont peu sensibles. Les parasites et champignons mis en cause sont nombreux (toxocara, aerulostrongylus, anafilarides, dirofilaria, capillaria, toxoplasmasa, cryptococcus, aspergillus…), à l’origine d’une toux chronique par inflammation trachéale ou/et bronchique. Ils sont suspectés lors d’éosinophilie sanguine et lors du recueil d’un liquide de lavage broncho alvéolaire, riche en éosinophiles (photo 1).
1 Réalisation d’un lavage bronchoalvéolaire sur un chat. Une sonde nasooesophagienne est glissée dans la sonde trachéale. Le liquide est alors injecté.
Essentiel ❚ Le chat tousseur chronique n’est pas un chat cardiaque. ❚ La radiographie est l’examen complémentaire de choix dans l’investigation des toux chroniques. ❚ L’analyse du lavage broncho-alvéolaire permet de connaître l’origine des affections de l’appareil respiratoire profond.
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FÉLINE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001 - 201
observation clinique
affection obstructive
du bas appareil urinaire chez un chat Depuis 24 heures, un chat présente une anorexie et un abattement très marqué. Les propriétaires n’observent plus de miction.
Comment traiter une obstruction urétrale chez un chat.
Motif de consultation
1 .Aspect macroscopique des urines (photo service de médecine, E.N.V.N.).
Un chat mâle castré européen de deux ans, vivant en appartement, est présenté à la consultation pour un abattement marqué depuis la veille.
EXAMEN CLINIQUE L’examen clinique révèle une température rectale de 38,9°C, un abattement marqué, des muqueuses légèrement pâles, une fréquence cardiaque de 200 battements par minute, une polypnée et un globe vésical important douloureux à la palpation. Bilan clinique Des symptômes nous retenons : - l’anurie ; - le globe vésical ; - l’abattement et l’anorexie ; - les antécédents de pollakiurie, stangurie et hématurie. DIAGNOSTIC CLINIQUE Le diagnostic clinique fait état d’une affection du bas appareil urinaire (A.B.A.U.) chez un chat mâle castré de 2 ans. Le tableau clinique est fortement en faveur d'une obstruction urétrale suite à une cystite. TRAITEMENT L’hospitalisation de l’animal est décidée afin de lever l’obstacle urétral et de mettre en place un plan de réanimation médical. Un cathéter intraveineux est posé et l’animal est perfusé avec du NaCl à 0,9 p. cent. Le risque d’hyperkaliémie lors d’obstruction urétrale fait préférer le sérum physiologique au Ringer-Lactate contenant déjà du potassium. Une cystocenthèse est immédiatement pratiquée afin de limiter le volume vésical et d’effectuer une analyse d’urine.
Service de Médecine E.N.V.N. Atlanpôle La Chantrerie - B.P. 40706 44307 Nantes cedex 03
Objectif pédagogique
D
ix jours avant la consultation, l’animal a présenté une pollakiurie avec des urines teintées de sang. Les symptômes se sont estompés sans traitement, puis sont réapparus avec une intensité plus forte deux jours avant la consultation. Une strangurie est rapportée.
Sandrine Macchi
Symptômes
2 .Aspect microscopique des urines (photo service d’alimentation, E.N.V.N.).
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES Les urines sont sanguinolentes et turbides. Le pH est de 8 et le test de Heller est négatif sur le surnageant après centrifugation (photo 1). La bandelette ne montre pas d’anomalie si ce n’est une plage hématies/hémoglobine virant au vert, la plage des leucocytes n’est pas interprétable chez le chat (présence d’estérases non leucocytaire dans les urines faisant systématiquement virer cette plage). L’examen d’un échantillon humide du volumineux culot urinaire révèle la présence d’hématies et des leucocytes en quantité importante, des cristaux de phosphates ammoniaco-magnésiens et de nombreux amas cellulaires (cylindres hématiques et leucocytaires) (photo 2). Afin d’objectiver les répercussions de l’obstruction urétrale sur le rein, les paramètres biologiques de l’organe sont mesurés. L’urémie est de 1,34 g/l et la créatininémie de 44 mg/l. L’animal est en insuffisance rénale
43
- Anurie - Globe vésical - Abattement et anorexie - Antécédents de pollakiurie, stangurie et hématurie
Hypothèse diagnostique Obstruction urétrale suite à une cystite.
FÉLINE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001 - 205
alimentation et troubles cardiaques du chien et du chat
Nathalie Priymenko
La mise en place d'un régime alimentaire adapté peut améliorer la symptomatologie de certains troubles cardiaques chez les carnivores domestiques et ralentir l'évolution de la maladie.
U
NE modification du régime a des résultats positifs sur la santé de l'animal : - si le trouble cardiaque diagnostiqué est consécutif à une carence alimentaire spécifique nécessaire au fonctionnement du muscle cardiaque ; - lors d'insuffisance cardiaque congestive ; - lors de trouble cardiaque associé à un trouble du métabolisme énergétique. Cet article traite des carences alimentaires à l’origine de troubles cardiaques avant de développer la diététique de l’insuffisant cardiaque en détail.
CARENCES ALIMENTAIRES À L'ORIGINE D'ANOMALIES CARDIAQUES ET LEUR SUIVI DIÉTÉTIQUE De nombreux nutriments sont nécessaires au fonctionnement du muscle cardiaque : certains sont peu spécifiques et liés au métabolisme énergétique intense des cellules myocardiques, d'autres sont plus spécifiques, car leur carence génère des troubles cardiaques. Chez le chat, la relation entre une carence en taurine et l'apparition d'une cardiomyopathie dilatée est connue depuis les années 80 [14]. La taurine est un acide aminé essentiel chez le chat, car elle est synthétisée en quantité insuffisante dans l'organisme. De plus, la disponibilité de la taurine dépend du mode de présentation de l'aliment : les aliments humides doivent en contenir au moins 1- 1,2 g/kg de M.S., les aliments secs 2-2,5 g/kg de M.S. pour maintenir un taux plasmatique normal [16]. Cette carence tend aujourd'hui à disparaître car la quantité de taurine a augmenté dans les aliments pour chats mais on peut la rencontrer encore chez des chats nourris avec des rations ménagères déséquilibrées ou avec des aliments non destinés à cette espèce. ●
Pour corriger ce trouble, il convient de distribuer au chat un régime riche en taurine, par exemple un aliment pour chat insuffisant cardiaque, ou supplémenter la ration avec 0,51 g/j de taurine [15]. Cette carence a été aussi décrite chez le chien [10, 17]. Le traitement consiste à distribuer un aliment riche en taurine ou à donner en supplément 0,5-2 g de taurine par voie orale, trois fois par jour [17].
Alimentation - nutrition E.N.V.T., 23 chemin des capelles 31076 Toulouse Cedex
Objectif pédagogique Montrer l’importance de la diététique sur l’espérance de vie des animaux atteints d’insuffisance cardiaque.
Chez certaines races de chien, une relation entre carnitine et cardiomyopathie dilatée a été mise en évidence plus récemment. Les chiens atteints présentent un taux anormalement faible de carnitine dans les cellules du myocarde [8]. On ne connaît pas très bien, à l'heure actuelle, les causes de cette carence (primaire ou secondaire) et l'éventuelle part génétique de son expression, mais certains chiens ont présenté une nette amélioration de leurs symptômes après supplémentation de leur régime en carnitine [9]. Il a été recommandé, lors de suspicion de cardiopathie dilatée liée à une carence en carnitine, de distribuer 50-100 mg/kg de L-carnitine 3 fois par jour par voie orale [9].
●
DIÉTÉTIQUE DE L'ANIMAL AVEC UNE INSUFFISANCE CARDIAQUE CONGESTIVE La mise en place d'un régime spécifique pour un animal souffrant d'insuffisance cardiaque congestive vise à réduire la charge du travail du cœur, tout en répondant aux besoins nutritionnels de l'animal et en prévenant les complications secondaires de l'atteinte cardiaque. En effet, l'insuffisance cardiaque congestive évolue en deux temps avec une phase de compensation et une phase de décompensation. Les mécanismes physiopathologiques mis en jeu lors de la compensation sont complexes : ils tendent à maintenir le débit cardiaque, en augmentant le volume d'éjection systolique, et la fréquence cardiaque via une réponse neurohormonale. Cependant, l'activation du système sympathique adrénergique a aussi pour conséquence de diminuer le flux sanguin au niveau des viscères, de la peau et des reins. Au niveau rénal, la diminution du débit san-
Essentiel ❚ Réduire l'apport en sodium dans la ration ❚ Adapter individuellement l'apport énergétique à l'état du patient ❚ Couvrir ses besoins en protéines ❚ Gérer les conséquences nutritionnelles de l'utilisation des diurétiques
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RUBRIQUE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER - 2001 - 209
analyse et commentaires
interprétation de la cytologie du lavage bronchoalvéolaire Comment interpréter un lavage bronchoalvéolaire (L.B.A.) ? Cet article présente trois études de cas correspondant à trois types d’anomalies.
L
'examen cytologique du lavage bronchoalvéolaire (L.B.A.) est un examen particulièrement intéressant chez les animaux qui présentent des symptômes liés à une atteinte de l’appareil respiratoire profond évoluant de façon suraiguë, chronique et récidivante ou en cas d’échec thérapeutique. L’analyse du L.B.A. ne comporte pas de difficultés particulières si le prélèvement est correctement réalisé (encadré). Il est cependant nécessaire de bien connaître la cytologie normale du L.B.A. (cf article d’Yvan Gamet dans ce numéro) pour interpréter un L.B.A. pathologique. ÉLÉMENTS D’INTERPRÉTATION Il convient tout d’abord d’éliminer les prélèvements insuffisamment riches en cellules et les contaminations oro-pharyngées (cf cas n°1). Il est aussi important d’examiner l’ensemble des lames réalisées, dans leur totalité, car les prélèvements peuvent être hétérogènes et de
qualité variable. De plus, les cellules tumorales ou les parasites sont parfois rares. La population majoritaire du L.B.A. normal est constituée de macrophages. L’interprétation du L.B.A. nécessite une analyse : ● du fond de frottis à faible grossissement (x 200) avec observation notamment de mucus en abondance, de signe de nécrose, d’une augmentation de la cellularité ; ● de la population cellulaire prédominante à fort grossissement (x1000) ainsi que la recherche d’éléments pathogènes d’origine parasitaire ou tumorale à faible grossissement et d’origine bactérienne à fort grossissement. Ainsi, la cytologie permet de reconnaître un processus inflammatoire aigu (mucus, polynucléaires neutrophiles > 5-10 p. cent), une hypersensibilité (polynucléaires éosinophiles > 15 p. cent), un processus inflammatoire chronique (mucus, polynucléaires neutrophiles, macrophages activés, spirales de Curshmann) ou bien un processus cancéreux (présence d’amas de cellules jointives néoplasiques carcinomateuses ou de cellules rondes lymphomateuses). Le lavage broncho-alvéolaire (L.B.A.) est un examen peu invasif. Il permet d'identifier l'agent causal dans 25 p. cent des cas, d'orienter le diagnostic et le choix d’autres examens complémentaires (cytoponction, biopsie). ❒
Cathy Trumel*, Corine Boucraut-Baralon** *Pathologie médicale des équidés et des carnivores E.N.V.T *Scanelis, E.N.V.T 23, chemin des capelles 31076 Toulouse cedex
Objectif pédagogique Comment et quoi lire dans des prélèvements cytologiques.
Encadré - Le prélèvement Techniques de prélèvement Trois techniques sont possibles, en fonction de l’habitude à les réaliser et du matériel à disposition (cf. article Y. Gamet). ●1
technique : l’intubation endo-trachéale est la méthode la moins onéreuse, elle se pratique sous anesthésie générale et utilise une sonde urinaire introduite à l’intérieur d’une sonde endo-trachéale de petit diamètre de façon à limiter le risque de contamination oropharyngée qui rendrait l’examen ininterprétable. La récolte des cellules se fait par lavage à l’aide de NaCl 0,9 p. cent (3 à 5 ml par kg). En cas de contamination oro-pharyngée, il est nécessaire de renouveler la récolte du LBA soit immédiatement, soit 48 heures plus tard (risque d’augmentation de la quantité de neutrophiles à 24 h). e ● 2 technique : la technique percutanée permet d’éviter la contamination oro-phryngée, mais nécessite l’utilisation d’un trocart adapté ou d’un cathéter jugulaire 18 G de 30 cm. Cette technique est peu invasive car elle peut se réaliser sous anesthésie locale ou ère
générale. Le cou de l’animal en décubitus sternal ou assis, est placé à 45 degrés par rapport à l’horizontale. La trachée est trocardée entre deux anneaux trachéaux ou au niveau du ligament cricothyroïdien. Le trocart est enfoncé parallèlement à la trachée. Le cathéter est introduit le plus loin possible. La même quantité de NaCl 0,9 p. cent que précédemment est injectée. e ● 3 technique : la bronchoscopie Sous anesthésie profonde, le fibroscope est introduit dans la trachée afin d’explorer les différents lobes pulmonaires. La visualisation des muqueuses trachéale et bronchique permet de repérer des structures anormales (nodules, corps étrangers) et de procéder à des biopsies. Pour la réalisation du lavage, trois séries d’injections de 25 ml chacune sont effectuées. Cette technique est particulièrement recommandée lors de lésions focales et permet d’obtenir un LBA de meilleure qualité que les deux techniques précédentes.
de respecter certaines modalités de traitement : ● placer 0,5 à 1 ml de LBA dans un tube stérile pour la bactériologie ; ● le reste du LBA est disposé dans un tube EDTA et traité rapidement (idéalement dans les 30 mn en raison de la fragilité des cellules recueillies, sinon conserver impérativement le liquide de lavage au réfrigérateur avant la réalisation du frottis). Si le prélèvement doit être conservé plusieurs heures avant l’analyse, ajouter un liquide de conservation (alcool à 90°). Il est utile de réaliser une centrifugation du liquide à basse vitesse (1500 tours/mn durant 10 mn). ● Le culot est étalé par écrasement (mucus abondant) ou comme un frottis sanguin. Le mucus du surnageant est également étalé. Plusieurs lames sont réalisées, fixées par simple agitation et colorées par des colorants de type Romanovsky (MGG, colorants rapides).
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Traitement de l’échantillon En fonction des examens à réaliser, il convient
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE-DECEMBRE-JANVIER 2001 - 213
élevage et collectivité la toux de chenil
La toux de chenil est une affection extrêmement contagieuse qui peut être difficile à éliminer d’une collectivité.
L
a toux de chenil, encore appelée trachéo-bronchite infectieuse, est une affection très contagieuse de l’appareil respiratoire du chien. Identifiée pour la première fois par Whitney en 1943 comme une entité clinique à part entière, elle est sans doute aujourd’hui la plus fréquente des affections respiratoires du chien. ÉPIDÉMIOLOGIE
Dans les élevages où elle est endémique, la toux de chenil affecte les chiots âgés de 8 à 10 semaines, période où les anticorps maternels disparaissent et où l’immunité du chiot n’est pas encore complètement établie (photo 1). Chez le chien adulte, elle survient 8 à 10 jours après un contact avec un animal malade [5]. Les matières contaminantes sont les secrétions nasales, les écoulements oculaires ainsi que les secrétions bronchiques expectorées sous forme d’aérosols lors de la toux.
Tableau 1- Agents infectieux rencontrés lors de toux de chenil • Virus > Virus parainfluenza canin (CPIV) - Adenovirus canin type 2 (CAV2) - Adénovirus canin type 1 (CAV) - Herpèsvirus canin - Réovirus canin type 1,2 et 3 • Bactéries > Bordetella bronchiseptica - Streptocoques - Staphylocoques - Colibacilles - Pasteurelles - Pseudomonas • Autres - Mycoplasma cynos (les agents secondaires sont notés en retrait)
Philippe Martel
ÉTIOLOGIE La toux de chenil est due à divers agents infectieux, localisés à l’épithélium respiratoire du larynx, de la trachée et des bronches (tableau 1). ● Le virus Parainflenza Canin (C.P.I.V.) est l’agent viral le plus souvent isolé chez les animaux atteints. Il possède certaines analogies antigéniques avec les virus parainfluenza de l’homme et du singe (S.V.5). Il se multiplie dans les cellules épithéliales des muqueuses nasales, trachéales et bronchiques. Ce virus provoque l’apparition de signes cliniques peu marqués, de courte durée, six à neuf jours après infestation expérimentale par voie nasale. Les symptômes sont ceux d’une rhinopharyngite modérée. Le virus est éliminé des voies respiratoires en deux semaines [5, 9, 12]. ● Bordetella Bronchiseptica (B.B.) est une bactérie Gram-, qui se fixe aux cils de l’épithélium respiratoire qu’elle paralyse en quelques heures. Elle altère donc d’une façon rapide et durable la protection naturelle des voies respiratoires que constitue "l’ascenseur muco-ciliaire". Elle est très proche de Bordetella Pertussi, agent de la coqueluche humaine. Les signes cliniques surviennent trois à quatre jours après une infection expérimentale (aérosolisation par voie nasale) et se prolongent pendant une dizaine de jours. La contagiosité est grande. La vitesse d’élimination de Bordetella est lente (6 à 14 semaines), d’où l’existence de porteurs sains excréteurs. Il existe une synergie d’action entre le virus C.P.I.V. et Bordetella [3, 5, 7, 9,12]. • Adénovirus canin CAV1 et CAV2 Si l’adénovirus de type II est considéré avec certitude comme une agent étiologique de la toux de chenil, l’importance de l’adénovirus type I est controversé. Les signes cliniques qui surviennent après contamination expérimentale par voie nasale, sont ceux d’une maladie respiratoire bénigne.
Clinique vétérinaire des Pyrénées 55 avenue Mermoz 64000 Pau
Objectif pédagogique Comment reconnaître une toux de chenil et comment la soigner et la prévenir.
1 Très contagieuse la toux de chenil affecte les chiots (photo A. Ganivet).
Essentiel ❚ Cette affection survient 8 à 10 jours après un contact avec un animal malade. Très contagieuse, la toux de chenil affecte les chiots agés de 8 à 10 semaines. ❚ L’hygiène est toujours un investissement rentable dans une collectivité.
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TABLEAU CLINIQUE Les formes non compliquées sont caractérisées par l’évolution d’une toux sonore,
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001 - 215
Fiche-client
comportement éducation à la propreté chez le chiot
L'éducation à la propreté fait partie des apprentissages de base indispensables à une bonne insertion du chiot dans la famille.
A
u moment de l'acquisition, dés six semaines, le chiot est propre "au sens canin du terme" puisqu'il a appris à ne pas souiller le lieu de couchage. La vie en famille introduit une exigence supplémentaire : ne pas faire dans la maison. L'installation de ce comportement relève d'un processus d'apprentissage, d’où la nécessité de respecter un certain nombre de règles. Le chiot va choisir un lieu d'élimination attirant (odeurs) vers l'âge de deux mois. Il convient de choisir le type de substrat qu'il est amené à utiliser par la suite et éviter de le laisser éliminer sur le carrelage ou le ciment, sur le papier journal. Il faut sortir le chiot le plus tôt possible dans la rue. Ceci est par ailleurs propice à la socialisation.
Colette Arpaillange * Emmanuel Gaultier ** * Unité de Médecine, E.N.V.N, Atlanpole la Chanterie BP 407060 443070 Nantes Cedex 03 ** Pherosynthèse Route de St Saturnin 84400 Apt
CONDUITE A TENIR EN DÉBUT D’APPRENTISSAGE 1- Sortir le chiot Il faut sortir le chiot aux moments où il a naturellement tendance à se soulager (motivation) pour le conduire à l'endroit choisi. Il suffit ensuite de renforcer (récompense) ce comportement. 2- La récompense (apprentissage par conditionnement positif) stimulante pour le chien : les caresses ou les friandises qui les accompagnent doivent avoir un caractère exceptionnel ; ● systématique au début, puis aléatoire afin d'entretenir la motivation ; ● à la fin de l'acte adéquat ; ●
Essentiel ❚ Patience ! Le chiot n'a pas une continence suffisante avant l'âge de 3-4 mois. La propreté doit cependant être acquise à 6 mois. ❚ Sortir le chiot le plus tôt possible dans la rue.
3- La punition réellement aversive et significative : utiliser les éléments de la communication canine comme jusqu'à six mois la prise par la peau du cou et le plaquage au sol, utilisé par la mère envers ses petits, puis l'exclusion du groupe (renvoi au panier) ensuite ; ● systématique ; ● au début de l'acte indésirable. ●
Education à la propreté conseils pratiques L'apprentissage de la propreté : une technique et de la patience. Le chiot ne contrôle pas réellement ses mictions avant l’âge de 3 à 4 mois. CONSEILS PRATIQUES > Lui apprendre ce que l'on attend de lui
Conduire le chiot à l'endroit choisi et le féliciter chaleureusement lorsqu'il y fait ses besoins. > Repérer les bons moments
Geste ❚ Pour
le nettoyage des déjections : utiliser de l'eau vinaigrée ou de l'eau gazeuse sur les moquettes afin de supprimer les traces olfactives. L'eau de javel et les nettoyants ammoniaqués doivent être proscrits car ils constituent un attrait olfactif.
Le chiot va avoir spontanément tendance à faire ses besoins après les repas, au réveil ou au cours du jeu : il convient de mettre à profit ces moments pour sortir le chiot.
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> Lorsque le chiot s'oublie à l'intérieur de la maison
Seul le flagrant délit peut être retenu : la punition n'a de valeur que si elle intervient au début de l'acte indésirable, c’est-à-dire dès que le chiot s'accroupit. Il faut alors l'attraper par la peau du cou en disant "NON" et le conduire à l'endroit adéquat.
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE- DECEMBRE - JANVIER 2001 - 219
principe actif La théophylline Wajdi Souilem* Marc Gogny**
L
a théophylline est une base xanthique utilisée principalement pour son effet bronchodilatateur au même titre que l'acéfylline ou la diprophylline. Bien qu’elle présente une bonne activité bronchodilatatrice, elle reste considérée comme un médicament de seconde intention par rapport aux ß2 sympathomimétiques, en raison d'effets indésirables plus importants. PHARMACOLOGIE Pharmacocinétique
La théophylline présente une excellente résorption digestive, généralement supérieure à 90 p. cent, quelle que soit la forme orale, sauf celles à libération retardée. ● Le délai d’absorption, en revanche, dépend de la forme galénique : rapide avec les solutions hydro-alcooliques (sirops), plus lent avec les formes micronisées, et encore plus lent avec les autres formes. ● Les formes retard permettent de maintenir une concentration plasmatique active au long du nycthémère avec deux administrations quotidiennes. ● La fixation aux protéines plasmatiques est de l’ordre 7 à 14 p. cent chez le chien. ● Le volume de distribution est variable (0,82 l/kg chez le chien, 0,46 l/kg chez le
PROPRIÉTÉS PHYSICOCHIMIQUES Synonymie Dénomination chimique : 1-3 diméthyl xanthine; ● Dénomination commune internationale : théophylline ; ● Autres dénominations : aminophylline (théophylline + éthylène-diamine). ●
Structure et filiation La théophylline est une base xanthique diméthylée (figure), extraite du thé. Les autres xanthines naturelles sont la caféine et la théobromine. Il existe également de nombreux dérivés artificiels. La caféine et la théophylline, qui ne se distinguent que par un groupement CH3, ont des comportements assez différents. Le remplacement des groupements méthyle par des chaînes carbonées plus longues (pentoxyfyl-
chat). Mais comme base faible liposoluble, la théophylline pénètre dans les cellules. ● Sa diffusion dans le système nerveux central est réduite. Elle ne passe pas dans le tissu adipeux alors qu’elle diffuse dans le lait et la salive. Elle franchit la barrière placentaire. ● Elle est éliminée dans l’urine, après un métabolisme hépatique, sous forme de métabolites inactifs. Ainsi chez le chien, 85 p. cent de la quantité administrée est éliminée dans les urines en 24 heures (2/3 sous forme de métabolites et 1/3 sous forme inchangée). Le temps de demi-vie d’élimination est de 5,7 heures chez le chien et de 7,8 heures chez le chat. Il existe cependant de très grandes variations individuelles, et des interactions médicamenteuses sont possibles (par exemple avec certaines quinolones). C’est la raison pour laquelle un suivi de la concentration plasmatique est recommandé. La fenêtre thérapeutique est comprise entre 10 et 20 µg/ml. Pharmacodynamie L'action de la théophylline est classiquement reliée à l'inhibition des phosphodiestérases, à l'origine d'une accumulation cytoplasmique d'AMPc. Il s'ensuit une diminution de la concentration calcique intracellulaire, d'où la relaxation de la fibre lisse bron-
*Laboratoire de Physiologie - Pharmacologie, E.N.M.V., 2020 Sidi Thabet, Tunisie **Unité de Pharmacologie et Toxicologie E.N.V.N. Atlanpôle La Chantrerie B.P. 40706 44307 Nantes Cedex 03
Classe pharmacologique - bronchodilatateur, - diurétique
Essentiel ❚ 85 p. cent de la théophylline est éliminée dans les urines en 24 heures. ❚ Le chat est moins sensible aux effets secondaires que le chien.
line, propentofylline), augmente la liposolubilité, donc le passage de la barrière hématoméningée et, en modifiant l’encombrement stérique de la molécule, change notablement ses propriétés biologiques. Seuls les effets de la théophylline sont évoqués ici, et l’extrapolation à d’autres composés n’est pas toujours possible.
Figure - Structure de la théophylline
Caractéristiques - Solubilité La théophylline est soluble dans les solutions alcooliques. Elle est très peu soluble dans l’eau à pH 7 mais sa solubilité croit avec l’augmentation du pH. L’aminophylline, obtenue par addition de l’éthylène-diamine, est en revanche soluble dans l’eau et permet la préparation de solutions injectables. La liposolubilité de la théophylline est modérée.
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- Caractère basique La théophylline présente un caractère basique très faible avec un pKa de l’ordre de 5.
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE-DECEMBRE-JANVIER 2001 - 221
geste chirurgical la néphrectomie Thomas Tavernier
L’ablation totale d’un rein est possible chez tout animal dont le deuxième rein continue à fonctionner de manière satisfaisante. Technique Les indications majeures de néphrectomie sont les traumatismes avec hémorragie et destruction étendue du parenchyme rénal et la présence d’une tumeur rénale. La voie d’abord de choix est la laparotomie médiane, car elle permet la visualisation simultanée des deux reins et de l’ensemble de la cavité abdominale. L’incision commence dans l’abdomen crânial et s’étend caudalement aussi loin que nécessaire. La rétraction ventromédiale du duodénum et du mésoduodénum donne accès au rein droit, tandis que la rétraction ventromédiale
du côlon descendant et du mésocôlon expose le rein gauche. Les glandes surrénales sont aisément identifiables médialement au pôle crânial de chaque rein. La surrénale droite est généralement accolée à la veine cave caudale (photos 1a, b, c et 2 a, b, c).
34, rue du Général de Gaulle 90400 Danjoutin
Le rein est dégagé de ses attaches péritonéales et de son fascia par une combinaison de dissection aux ciseaux et de dissection mousse au doigt et à la compresse (photo 3). Le ligament hépatorénal peut gêner la mobilisation du rein droit et doit alors être incisé. L’artère rénale est située crâniodorsalement et la veine caudoventralement au hile du rein. Chez le chien, l’artère rénale, et plus particulièrement la gauche, est fréquemment doublée, alors que les veines rénales multiples sont fréquentes chez le chat. Artères et veines rénales sont ligaturées séparément avec un fil de suture irrésorba-
2a
2b
1a
1c
2c 2 Visualisation du rein gauche par rétraction ventromédiale du côlon et du mésocôlon. a et b. Démonstration chez un chat maigre. L’identification des structures anatomiques est immédiate. c. Démonstration chez un chat gras. La graisse périrénale masque la région du hile rénal. 1b
1d
1 Visualisation du rein droit par rétraction ventromédiale du duodénum et du mésoduodénum. a, b, et c. Démonstration de la technique chez un chat maigre. Notez l’identification aisée des structures anatomiques en c. (lobe caudé du foie ; veine cave caudale ; glande surrénale sur laquelle court la veine phrénico-abdominale ; artère et veine rénales dans la région du hile avec l’artère rénale plus crâniale et légèrement plus décalée dorsalement). d. Même technique chez un chat gras. L’identification de la structure anatomique fine nécessite un temps de dissection.
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001- 223
Diagnostic moléculaire les techniques PCR et la recherche
d’agents pathogènes
Corine Boucraut-Baralon *Scanelis, E.N.V.T 23, chemin des capelles 31076 Toulouse cedex 3
Si le principe de la PCR est assez simple, sa mise en pratique est beaucoup plus délicate.
D
écouverte en 1986 et d’abord appliquée au dépistage de maladies génétiques, la PCR (Polymerase Chain Reaction) a été rapidement adaptée à la détection d’agents pathogènes, en particulier viraux. Cependant, des obstacles techniques (extraction et purification d’acides nucléiques à partir de prélèvements divers et difficiles à travailler, nécessité de disposer de locaux et de matériel adaptés, difficulté de mise au point des tests et de standardisation des techniques) ou économiques (technique brevetée, matériel et réactifs coûteux) ont limité son utilisation en routine, en particulier en médecine vétérinaire.
Cette amplification explique la sensibilité des techniques PCR (ou plutôt leurs seuils de détection très bas : la présence de quelques copies de génome viral donne naissance en deux heures à plusieurs milliards de fragments identiques). Si le génome à rechercher est un ARN (virus de Carré par exemple), une étape préliminaire permet de transformer le fragment génomique cible en ADN que la Taq Polymerase pourra amplifier. Cette étape de transcription inverse est réalisée par une autre enzyme, la reverse transcriptase.
●
Objectif pédagogique Définir les techniques PCR, préciser leurs avantages et leurs inconvénients.
LES AUTRES TECHNIQUES Basées sur le principe de la PCR, de nombreuses techniques ont vu le jour pour pallier les difficultés recontrées lors de l’adaptation de la PCR au diagnostic des maladies infectieuses.
LA MÉTHODE
La “PCR nichée”
La PCR permet de rechercher la présence du génome (ARN ou ADN) de l’agent pathogène (le plus souvent virus ou parasite) en dupliquant plusieurs fois un court fragment de celui-ci. Les nombreux fragments d’ADN qui résultent de cette amplification sont ensuite mis en évidence par différentes techniques (électrophorèse, hybridation avec une sonde marquée). Deux amorces (oligonucléotides d’environ 20 bases) spécifiques du fragment à rechercher et situées à chaque extrémité de la cible sont utilisées comme “têtes chercheuses”. ● Bien choisies, ces amorces sont incapables de s’hybrider de façon efficace ailleurs que sur le fragment ciblé, ce qui explique la très grande spécificité de la PCR. ● Une fois la cible trouvée, une enzyme thermostable (la Taq Polymérase) recopie de façon très fidèle de nouveaux fragments d’ADN similaires à ceux de la séquence originale présente dans le prélèvement. ● Ces étapes d’hybridation des amorces et de polymérisation d’ADN sont répétées au moins 30 à 40 fois afin d’obtenir suffisamment de brins identiques à ceux de la séquence originale.
La “PCR nichée” ou “emboîtée” (nestedPCR) est une double amplification réalisée à l’aide de deux couples d’amorces différents qui permet d’obtenir des seuils de détection très bas de l’ordre de quelques copies de fragments dans le prélèvement. Cette technique est particulièrement adaptée à la recherche de très faibles quantités d’agents pathogènes dans un prélèvement (infection par le virus FIV en phase présymptomatique, suivi de traitement de chiens leishmaniens…). La PCR quantitative La PCR quantitative permet d’évaluer des charges virales ou parasitaires. C’est une technique très récente (1998) qui a beaucoup d’autres avantages par rapport aux techniques originelles : seuil de détection très faible, risque réduit de contamination au laboratoire. La PCR quantitative permet : – de suivre l’efficacité d’un traitement ; – de distinguer un simple portage d’une charge infectieuse réelle (un des problèmes majeurs dans l’interprétation des résultats de PCR dans certains cas) ; – de distinguer des animaux vaccinés avec une souche virale atténuée de ceux réellement infectés (parvovirose canine, maladie de Carré…).
Essentiel ❚ La PCR permet de rechercher la présence du génome (ARN ou ADN) de l’agent pathogène en dupliquant plusieurs fois un court fragment de cet agent. ❚ La PCR présente une grande spécificité.
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001 - 225
Aujourd’hui : La Polymérase Chain Reaction, ou PCR par C. Boucraut-Baralon et F. Mahé Bonjour,
Voici un agent pathogène. D’habitude,
Heureusement, maintenant, on arrive
je suis la Taq-polymérase. Je suis une
on cherche à le repérer dans un orga-
à connaître assez facilement les infor-
enzyme qui synthétise des fragments
nisme grâce aux anticorps qu’il suscite.
mations génétiques de ces agents.
d'ADN en copiant un brin qui sert de modèle. Aujourd’hui, je vais vous parler de la PCR, une technique de plus en plus utilisée pour les tests de diagnostic.
Une fois connu ce code, il suffit de retrouver les séquences sur les acides
Et c’est ici que j’interviens : je
nucléiques extraits d’un prélèvement, grâce à des amorces préparées pour la
duplique le fragment de chaîne repé-
circonstance...
ré par les amorces.
Quelquefois, on m’appelle pour un virus à ARN. J’appelle alors ma copine la Reverse Transcriptase.
Il n’y a plus qu’à faire une électrophorèse. Le tas de brins que j’ai construit sera visible sans difficulté.
Ou alors, on se fait aider par une sonde, qui va s’hybrider sur l’ADN recherché. Les hybrides sont repérés grâce au marquage de la sonde.
F. Mahé 1/2
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE-DECEMBRE-JANVIER 2001 - 243
Récapitulons : une réaction de PCR va permettre la formation de plusieurs millions de copies du fragment contenu au départ dans le prélè-
On peut faire encore mieux : on pré-
vement : c'est facile
pare deux autres amorces, spéci-
de les repérer!
fiques d’une partie de la séquence dupliquée, et on recommence sur le tas de copies. C’est la Nested-PCR : encore plus sensible et spécifique !
Oui, mais au fait, pourquoi la PCR
Les acides nucléiques
Même si l’agent pathogè-
est-elle de plus en plus utilisée ?
sont très résistants. Ils
ne n’est plus viable, on
Voyons les avantages.
peuvent se conserver
peut encore trouver ses
plusieurs mois.
séquences ADN.
La sensibilité est excellente,
La spécificité est aussi
Naturellement, il faut faire le prélève-
souvent même supérieure à
excellente. On peut même
ment là où se cache l’agent à repérer,
la mise en culture de l'agent,
distinguer des souches dif-
avant de purifier les acides nucléiques.
puisqu’un très petit nombre de parti-
férentes d’un même agent.
cules suffit (même une ou deux)
Et voilà, j’espère que cette nouvelle rubrique vous a plu et vous a permis de mieux comprendre ce qu’est la PCR. Chaque numéro, nous plongerons dans un domaine technique en B.D. Donnez-nous votre avis, et faites-nous parvenir les domaines que vous voudriez voir expliqués de cette façon. A la pro-
Surtout, pensez à des rôles pour moi, je suis intermittent du spectacle, et c’est un peu dur en ce moment.
F. Mahé 2/2
chaine fois !
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001 - 243
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N.A.C. le lapin de compagnie milieu de vie et alimentation
Didier Boussarie
Le lapin est le plus populaire des petits rongeurs et lagomorphes de compagnie. Sa pathologie est essentiellement liée à des erreurs zootechniques concernant le milieu de vie ou l’alimentation. Il est important de s'intéresser à la correction de ces erreurs pour limiter leurs conséquences. LE MILIEU DE VIE (tableau 1)
toute l’année dans la mesure où ils sont à l’abri d’un froid excessif, des courants d’air et de l’humidité. Cohabitation
Une cohabitation est possible avec les cobayes. Elle devient difficile avec un jeune lapin mâle de plus de 3 mois ; il en est de même avec une jeune lapine qui peut importuner un cobaye pendant ses chaleurs. Il convient de séparer les protagonistes durant cette période ou de pratiquer leur stérilisation. La cohabitation est possible entre femelles immatures mais difficile pendant les chaleurs avec des risques réels d’agressivité de la femelle dominante. Une femelle allaitante défend âprement son territoire.
Le logement ● Le lapin doit passer l’essentiel de son temps en cage. Les dangers inhérents à l’habitation sont multiples (prédateurs, courant d'air, fils électriques…). ● Une période de liberté surveillée journalière est utile, voire recommandée pour que le lapin fasse de l’exercice et ne développe pas des maux de pattes. Il peut être placé en période estivale en extérieur, de préférence dans un enclos disposant d’un abri et déplacé fréquemment sur la pelouse. Les lapins nains peuvent vivre en extérieur
Le lapin est actif par nature, la cage doit être spacieuse, généralement constituée de deux parties : ● un bac plastique faisant office de fond de bonne hauteur et une partie supérieure grillagée, qui doit reposer sur le bord supérieur du bac.
Tableau 1 - Logement
Tableau 2 - Normes d’ambiance
Cage
Température
Dimensions : au minimum 100/50/45 cm pour un ou deux lapins nains soit (0,5 m2 au sol). ● Bac en plastique : hauteur de 16 à 25 cm ● Partie supérieure grillagée détachable ●
Litière
< Sous couche Copeaux de bois tendre Litière pour chats de granulés d’argile < Couche ● Paille biologiques ● Paille compressée ● Litière végétale de rafles de maïs
Accessoires Bac à litière pour chat dans un coin de la cage Abri de repos en plastique ou en bois (massif ou contreplaqué) : 25/35/20 cm ● Récipient à nourriture : en faïence ou en grés vernissé d’un diamètre intérieur de 17 cm ● Distributeur automatique d’aliments secs ● Récipient d’eau : flacon en plastique de 200 à 450 ml ● Râtelier à foin en forme de mangeoire accrochée à l’extérieur
Objectif pédagogique Connaître le milieu de vie et d'alimentation du lapin de compagnie afin d'éviter des erreurs zootechniques qui peuvent engendrer de nombreuses affections
La cage et son emplacement
Entretien : 16 à 19 °C ● Reproductrice au nid : 29 à 30 ° C ● Critique : 25 ° C ●
Hygrométrie ●
Relative idéale : 60 %
Eclairage
● ●
Clinique Vétérinaire des Epinettes 118, avenue Pierre Mendès-France 02000 Laon
Entretien : 12-14 h-jour Femelles reproductrices : 16h- jour 2 ● Intensité : 30 à 40 lux (watts.m ) ● ●
Ventilation ● ●
●
1-3 m3 /heure/ kg 10 renouvellements d’air par heure
Vitesse de l’air près de la cage
●
● ●
L’hiver : 0,1 m/s L’été : 0,4 m/s
1 Il y aurait 600 000 lapins nains en France selon le dernier sondage SOFRES 1999 (photo D Boussarie).
Essentiel ❚ Éviter les bruits, la chaleur (soleil, radiateur) et le froid (courant d’air,…) pour le confort et la bonne santé du lapin de compagnie. ❚ Tous les types de choux sont à utiliser avec précaution. ❚ Haricots crus, germes de pommes de terre, chocolat, biscuits, gâteaux, feuilles de chêne, laurier rose, if, tremble, troène, peuplier et autres plantes toxiques sont des aliments à proscrire.
RUBRIQUE
Taux d’ammoniaque ● ●
< 5 ppm Problèmes respiratoires si > 15 ppm
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBR-DECEMBRE-JANVIER 2001 - 229
L’aliment physiologique un enjeu clé pour le cabinet vétérinaire
Philippe Baralon Phylum, BP 27-16, 31312 Labège Cedex e-mail : baralon@phylum.fr
Le propriétaire est prêt à voir dans son vétérinaire un conseiller pertinent. Avant d’être affaire de commerce, la nutrition représente un domaine de compétence. Pour le practicien bien sûr, mais aussi pour l’ASV au contact des clients.
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ares sont ceux qui contestent à l'heure actuelle l'intérêt de développer les ventes d'aliments au sein d'un cabinet canin ou mixte. Pourtant, au-delà de ce consensus apparent, il apparaît que, bien souvent, les entreprises vétérinaires ne se donnent pas tous les moyens de réussir dans ce domaine. En particulier, alors que les gammes diététiques, voire les références "croissance" sont largement adoptées et utilisées, les réticences ne sont pas rares lorsqu'il s'agit de promouvoir efficacement les ventes d'aliments physiologiques. Ce constat s'impose en comparant plusieurs cabinets entre eux, mais aussi, et c'est plus inquiétant, en analysant le comportement des différents vétérinaires, au sein d'une même structure. Face à cette situation, rappelons les principaux enjeux liés à cette activité. COMPRENDRE LES ATTENTES DU CLIENT Pourquoi diable, un praticien, médecin et/ou chirurgien devrait-il fatalement se muer en vendeur de croquettes et troquer son ophtalmoscope et son traité d'orthopédie contre un transpalette et un argumentaire de camelot ! Cette caricature exprime crûment une conception enfouie plus ou moins profondément dans l'esprit de beaucoup de vétérinaires. En fait, tout dépend de la conception que l'on a du métier de praticien. Pour des propriétaires qui investissent de plus en plus, affectivement donc matériellement, sur leurs animaux, le vétérinaire représente bien sûr le professionnel de la santé, mais également
du bien-être et de la forme de leurs compagnons. Or, l'alimentation représente un triple problème lorsque l'on a un chien ou un chat. ● Tout d'abord, nourrir son animal renvoie à la question technique complexe de l'équilibre de la ration et de son adaptation aux besoins particuliers des différents stades et modes de vie. C'est pourquoi le propriétaire attend, particulièrement du vétérinaire, un conseil technique efficace. ● Ensuite, l'alimentation animale, comme l'alimentation humaine, ne se résume pas à une combinaison de kilocalories, de protéines et autres nutriments. Elle englobe une dimension symbolique décisive qui dépasse la rationalité. Cet aspect induit une culpabilité du propriétaire qui représente un frein potentiel non négligeable pour l'adoption d'un aliment "industriel", "sec", tous les jours identique. ● Enfin, l'alimentation représente le premier budget d'un propriétaire de chien. C'est pourquoi, il est indispensable de parler d'argent lorsque l'on conseille un mode d'alimentation. Confrontés à ces trois problèmes, le propriétaire est prêt à voir dans son vétérinaire le conseiller pertinent pour les résoudre efficacement. Il s'agit là d'une attente potentielle fréquente, que nul n'est obligé de satisfaire, mais qui représente un moyen très précieux d'approfondir la relation entre la clinique et ses clients. UN INVESTISSEMENT TECHNIQUE INDISPENSABLE La première condition pour satisfaire les attentes des clients réside dans un investissement technique de la clinique en nutrition. Avant d'être affaire de commerce, la nutrition représente un domaine de compétence à acquérir. Cela vaut bien sûr d'abord pour les praticiens de l'entreprise, à un autre niveau, pour les ASV au contact des clients. Beaucoup de vétérinaires ne développent pas leur activité en nutrition parce qu'ils ne considèrent pas que cela relève de leurs
Essentiel ❚ Concernant l’alimentation, le propriétaire attend, particulièrement du vétérinaire, un conseil technique efficace. ❚ L’alimentation représente un moyen très précieux d’approfondir la relation entre la clinique et ses clients.
Gestion ❚ Pour développer la vente d’aliments, associer un effort commercial spécifique à l’investissement technique.
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MANAGEMENT LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001 - 235
Fiche-action n°1
comment
aménager son local professionnel ?
Philippe Baralon Phylum, BP 27-16, 31312 Labège Cedex e-mail : baralon@phylum.fr
Vaste et clair, l’espace d’accueil et de vente doit être accessible. La zone d’exposition des produits est organisée en fonction de la place disponible.
Essentiel ❚ Un parking vaste, disponible, immédiatement adjacent au cabinet vétérinaire représente un impératif absolu. ❚ En fonction de la surface disponible au sein de la clinique, il est possible de jouer sur la zone d'exposition des produits.
1 Un emplacement facile d’accès et un parking, immédiatement adjacent (Photo M. Barbaray).
S
chématiquement, le local professionnel joue deux rôles dans le développement des ventes de pet-food physiologique : Il représente un élément-clé du succès lors des ré-achats (voir fiche "conjuguer technique et commercial"). Il permet de présenter à la fois les produits et la compétence en nutrition de la clinique.
■ Un élément clé pour le ré-achat Pour le ré-achat, les caractéristiques fondamentales du local entrent en ligne de compte. L'emplacement du local professionnel influe fortement sur l'activité générale de la clinique. Cet impact est décuplé pour les activités qui nécessitent une fréquentation régulière, environ tous les 45 jours. La combinaison d'un emplacement dans une zone passante, facile d'accès et d'un parking vaste, disponible, immédiatement adjacent représente un impératif absolu (photo 1). Pour vous en convaincre, faites le test suivant : un jour de pluie, prenez un sac de quinze kilos d'aliments, portez-le sur 150 mètres de trottoir sans lâcher votre parapluie, posez le pare terre (donc dans l'eau) pour chercher vos clés dans votre poche, ouvrez votre coffre et hissez les quinze mille grammes à l'intérieur. La prochaine fois, vous préfèrerez le parking et le chariot de la jardinerie ! A l'intérieur du local, l'important réside dans l'espace d'accueil et de vente, dont on ne rappelle ici que deux caractéristiques essentielles : il doit être vaste et clair.
■ Un outil de communication et de présentation des produits 3 Un simple meuble d’exposition quand la place fait défaut (Photo F. Labadie).
MANAGEMENT LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIIER 2001 - 238
L'aménagement du local représente un élément très important pour présenter aux clients les produits vendus par la clinique et les informer de la compétence en nutrition
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2 L’espace nutrition ouvert sur l’accueil et sur l’attente (Photo M. Barbaray).
de la clinique. D'une manière générale, un "espace nutrition" au sein d'une clinique se compose de trois éléments distincts : • une bascule à lecture déportée ; • une zone d'information (poids normaux par race…) ; • une zone d'exposition des produits. Il importe de situer cet espace dans une zone ouverte sur l'accueil et sur l'attente, facilement accessible. En fonction de la surface disponible au sein de la clinique, il est possible de jouer sur la zone d'exposition des produits. Lorsque la structure ne dispose que de très peu de place, le mieux est de se concentrer sur la fonction clé d'exposition, donc de se limiter à un simple meuble d'exposition présentant les produits (photo 2). Il ne s'agit alors ni d'un libre service, ni d'un stock de produits, alors renvoyé en réserve. Si la clinique peut disposer au minimum d'une quinzaine de mètres carrés ou de cinq mètres linéaires, il est alors possible d'organiser un véritable libre service avec un pré-stock (photo 3). La deuxième formule est évidemment plus adaptée aux gros volumes de vente, mais elle exige une grande vigilance du personnel pour approvisionner les rayons, les maintenir en ordre et éviter la démarque inconnue. Lorsque la surface et le personnel sont limités, il est largement préférable d'adopter clairement la première configuration que de "bricoler" un espace libre service trop petit et mal tenu. ❒
Fiche-action n°2
témoignage un nouvel espace dédié à l’alimentation
L
Clinique vétérinaire des Vignes 2, rue Bourgelat 21500 Beaune
Objectif pédagogique
ors de la construction de la clinique, en 1992, les associés n'avaient pas trouvé de consensus sur l’utilité d’un espace dédié à l’alimentation. Un présentoir d’aliments a été installé dans une salle d’attente, suivi par un second un peu plus tard. La limite à cette organisation s’est manifestée par un plafonnement des ventes. Une nouvelle surface, à l’origine consacrée à un bureau sous-utilisés, a été transformée fin 1997 en un espace dédié à l’alimentation.
Depuis 1998, nous avons décidé de recentrer l’activité sur une marque principale et nous avons également embauché une ASV motivée par l’alimentation. L’attrait de la structure dédiée à l’alimentation est incontestable sur plusieurs points fondamentaux : ● comme outil de renforcement du discours du praticien concernant l’alimentation ; ● comme soutien lorsque l’ASV parle et renseigne un client au sujet de l’alimentation de son animal ; ● lors bien entendu, du réapprovisionnement en "self-service" d’alimentation. Cela agit également comme "publicité" lorsque le client patiente en salle d’attente et cela peut susciter des questions. Un détail : l’utilisation de la bascule est mise
Jean-jacques Bynen
Comment quadrupler le nombre de chien “nourris à la clinique” ?
1 L’impact d’un espace dédié à l’alimentation (Photos J.J. Bynen).
à disposition des propriétaires d’animaux. Chaque animal qui entre en salle d'attente ou en hospitalisation est pesé par son maître. De plus, certains propriétaires, dans le cadre d’un suivi de poids de leur animal ou simplement d'un suivi de croissance, viennent régulièrement à la clinique pour peser leur animal et faire enregistrer à l’ASV le poids de l’animal dans sa fiche médicale. L’augmentation du nombre de chiens théoriques nourris par la clinique a dépassé largement nos objectifs (figure 1, plan ci-joint). En effet, nous pensions doubler notre effectif alors que nous l’avons quadruplé. ❒
2 La bascule à la disposition des clients.
Plan de la clinique
MANAGEMENT
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001 - 239
Fiche-action n°3
une ou plusieurs gammes physiologiques ? Philippe Baralon Phylum, BP 27-16, 31312 Labège Cedex e-mail : baralon@phylum.fr
Comment choisir : une seule gamme plus simple et plus efficace, ou plusieurs gammes pour élargir le choix proposé au client ?
L
a constitution d'un assortiment représente la décision la plus importante pour débuter dans la vente d'aliments physiologiques. Stratégie 1 : se concentrer sur une seule gamme
Essentiel ❚ Inutile d'avoir deux gammes pour commencer à développer le pet-food physiologique. ❚ La pluralité de l’offre suppose un positionnement clair de chaque gamme. ❚ Si le cabinet ou la clinique propose deux gammes, elles doivent ëtre complémentaires. ❚ Une bonne communication interne sur les gammes est nécessaire.
L'intérêt de focaliser ses efforts sur une seule gamme réside dans la simplicité, source d'efficacité. ● Simplicité de l'argumentation technique et commerciale : avec une seule gamme physiologique les membres du personnel, vétérinaires et ASV, peuvent adopter un discours cohérent, donc plus efficace pour convaincre les clients. ● Simplicité de la gestion des stocks : une seule gamme permet de limiter les références, donc de garantir au client une disponibilité constante de son aliment habituel. En revanche, une seule gamme n'offre pas de choix aux clients, ne permet pas de les toucher tous, notamment par des gammes positionnées différemment en termes de prix. De plus, de nombreux vétérinaires soulignent le problème de l'appétence qui les incite à disposer d'une alternative pour "les animaux qui n'aiment pas" leur gamme de référence. Stratégie 2 : diversifier son offre L'intérêt d'une offre "plurielle" est d'élargir le choix proposé aux clients et ainsi de mieux couvrir la diversité des attentes, voire des goûts des animaux.
Inversement, la gestion d'une telle pluralité est complexe et suppose impérativement un positionnement clair de chaque gamme, connu et accepté par tous les membres du personnel : indication, argumentation technique, prix. Le choix de deux gammes renforce l'intérêt de retenir des gammes simples avec un nombre relativement réduit de références, sous peine de devoir choisir entre une inflation des stocks avec de nombreux périmés ou la multiplication des ruptures, sources d'insatisfaction des clients et véritables incitations à aller voir ailleurs. Bilan : procéder en deux temps Il est inutile d'avoir deux gammes pour commencer à développer le pet-food physiologique. Lorsque les ventes ne décollent pas ou lentement, il est facile d'incriminer la gamme, supposée inadaptée ou trop étroite. Dans les faits, on constate le plus souvent un défaut d'implication des vétérinaires et/ou des ASV (cf. fiche action "conjuguer technique et commercial") et un local inadapté (cf. fiche action "aménagement du local"). Ce n'est que lorsque l'on a déjà atteint un bon taux de pénétration – lorsque l'on nourrit plus de 8 p. cent des animaux adultes en bonne santé médicalisés à la clinique – qu'un élargissement de l'assortiment présente un intérêt. A ce stade, il convient de choisir une gamme réellement complémentaire, en terme de caractéristiques et de prix, que l'on positionne clairement sur des attentes particulières. La communication interne au sein de la clinique devient alors déterminante pour assurer l'homogénéité des discours sur les deux ❒ gammes.
vient de paraître La recommandation diététique > La prise en compte des besoins nutritionnels des animaux de compagnie dans une approche de médecine préventive est une activité vétérinaire à part entière. > Le document "La recommandation diététique..." publié par Centravet, analyse les moyens à mettre en œuvre .
MANAGEMENT LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001 - 240
Docteur Pierre Desnoyers Directeur du Développement
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Fiche-action n°4
conjuguer technique et commercial
Le développement de la vente d'aliment physiologique repose sur un effort commercial s'inscrivant dans la durée. L’effort commercial suppose d'agir de manière complémentaire à deux momentsclés : le premier achat et le ré-achat. PREMIER ACHAT : L'ENGAGEMENT DES VÉTÉRINAIRES Pour convaincre un client de nourrir son animal avec un aliment acheté chez le vétérinaire, rien ne remplace l'effort… du vétérinaire lui-même. Le moment privilégié pour cela se situe lors du premier contact avec un chiot ou un chaton, en consultation d'achat ou lors de la première étape d'un protocole de primo-vaccination. L'argumentation du praticien aborde systématiquement trois points. ■ Une phase technique permet de bien souligner l'importance d'une alimentation équilibrée pour la santé de l'animal aux divers stades de la vie : croissance, adulte, senior. ■ Le coût journalier de l'alimentation doit être expliqué pour démontrer au client que la solution proposée est raisonnable, en attirant l'attention sur le surcoût passager, en fin de phase de croissance, pour les animaux de races moyennes ou grandes. ■ Enfin, la présentation des services proposés par la clinique représente un plus : disponibilité des produits auprès des ASV (donc sans payer de consultation), pesée gratuite avec saisie du poids dans le dossier médical de l'animal,… Une consultation de contrôle de la croissance permet de renforcer l'impact technique du praticien. Pour les animaux adultes non nourris par la clinique, il reste possible de convaincre les propriétaires, notamment à l'occasion du
Philippe Baralon Phylum, BP 27-16, 31312 Labège Cedex e-mail : baralon@phylum
constat d'une surcharge pondérale. RÉ-ACHAT : LA STRUCTURE PREND LE RELAIS
Objectif pédagogique
Après l'engagement du praticien, c'est à la structure de jouer. Cela implique le local professionnel (voir fiche "aménagement du local") et les ASV. Les ASV veillent essentiellement à la continuité des approvisionnements, au suivi des clients (passage de l'aliment croissance à l'aliment adulte) et à la bonne réalisation des services associés (conseils aux clients, pesées gratuites des animaux, aide pour apporter les sacs dans le coffre de la voiture, …). De plus, les ASV demandent à toute personne entrant en salle d'attente avec son chien de le peser, ce qui entraîne une fréquentation systématique de l'espace nutrition (voir fiche "aménagement du local"). Pour obtenir de bons résultats dans ce domaine, deux conditions doivent être remplies :
Bien nourrir un animal est un acte de santé. Tel est l’argument du vétérinaire pour persuader les propriétaires d’animaux que la clinique est le lieu adéquat pour l’achat d’aliments. Mais le personnel, qualifié et suffisamment nombreux, doit être le relais de ce discours.
■ Avoir du personnel en quantité suffisante pour dégager le temps nécessaire aux services associés. Une ASV qui a du mal à répondre au téléphone tout en saisissant les écritures comptables entre deux séances de nettoyage et trois commandes à la centrale est généralement assez laconique avec les clients ! ■ Avoir du personnel suffisamment formé
pour conseiller les clients entre deux examens annuels de santé et identifier les problèmes (rares) qui nécessitent une conversation avec le vétérinaire. L'objectif est ici de préserver l'image de technicité du conseil qui représente le point fort de la clinique vétérinaire par rapport aux autres circuits de distribution (animalerie, jardinerie, libre-service agricole…). ❒
Vous souhaitez réagir, témoigner, donner des exemples Adressez-les nous par courrier, fax ou e-mail à : NÉVA - LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE Europarc - 1 Allée des Rochers - 94045 CRÉTEIL CEDEX - Fax 01 41 94 51 52 e-mail neva@neva.fr
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE - DECEMBRE - JANVIER 2001 - 241
Comment développer la vente d’une gamme d’aliments diététiques Comment implanter et développer la vente d'une gamme d’aliments diététiques pour carnivores domestiques au sein d'un cabinet ou d’une clinique vétérinaire ?
L
a diététique pour les animaux de compagnie s’est développée au cours des dix dernières années. Les vétérinaires se sont montrés diversement motivés pour l’implantation de cette activité commerciale au sein de leur structure. Aujourd’hui, la demande croissante des propriétaires d’animaux incite à implanter ou à étendre les zones de vente. Mais face à la multiplicité des fabricants et des gammes, le vétérinaire se trouve confronté à un problème de stock et de surface de présentation disponible : il faut donc choisir (encadré 1). encadré 1 - Les critères de choix d’une gamme Trois catégories de critères peuvent être retenues :
Des critères techniques : ● indication de la gamme : médicale ou physiologique ; ● composition : nature et origine des constituants ; ● qualité perçue : appétence, date de péremption éloignée, qualité des conditionnements.
Fabrice Labadie 13, Impasse de la Garenne 41600 Lamotte Beuvron e-mail : flabadie@waika9.com
LES GAMMES MÉDICALES Leur utilisation est maintenant courante en médecine vétérinaire. Chacun a pu se faire une idée de l’efficacité en termes médicaux (amélioration de l’état général, appétence…) des aliments les plus couramment utlisés au sein de la clinique. La constitution d’un stock se fonde naturellement sur l’usage de ces gammes : les chiffres des ventes permettent de constituer un stock minimal pour les produits les plus utilisés (encadré 3). Les autres sont commandés ponctuellement. Les propriétaires d’animaux consommant au long cours ces aliments spéciaux sont informés de la nécessité de commander à l’avance leur aliment. La mise en place d’une carte "Pense pas Bête" selon le modèle ci-contre permet de fidéliser ses clients et de faciliter le travail de la personne en charge des ventes.
Objectif pédagogique Présenter les différents critères de choix et les stratégies de stockage envisageables.
POUR LES GAMMES PHYSIOLOGIQUES UNE LOGIQUE COMMERCIALE Développer une activité de vente d'aliments physiologiques impose de former le personnel qui conseille les clients. Seul un engagement initial des praticiens permet d'obtenir des résultats probants en
1
Bien choisir sa ou ses gammes (Photo F. Labadie).
Des critères commerciaux demande actuelle de la clientèle : les documents des centrales d’achats permettent d’établir avec précision les niveaux de ventes par catégories et par références ; ● concurrence locale : vétérinaire ou distribution spécialisée (animalerie, jardinerie…) ; ● notoriété de la marque : elle peut être appréciée par les demandes spontanées ; ● les relations avec le fabricant : services proposés, qualité des offres promotionnelles, respects des engagements, … ●
Des critères logistiques ● surface de vente et de stockage disponible ; ● facilité d’approvisionnements : fréquence des livraisons, ruptures de stock chez le fournisseur ou en centrale d’achat ; ● impact financier des livraisons en volume ou à l’unité.
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Tribune
Tribune à quoi sert la diététique ?
Pierre Desnoyers Directeur du Développement Centravet 10, chemin des Capelles 31300 Toulouse
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Pour moi, et cela fait 17 ans que je m’intéresse au sujet, la diététique a toujours été et est, de plus en plus, une discipline comme les autres, comme la chirurgie, la médecine interne, la parasitologie, etc… C’est un moyen formidable, au même titre que les autres matières, d’exercer notre métier. Gestion Le programme de dispensation médicale de la diététique s’analyse en trois grandes phases : ❚ La consultation diététique au cours de laquelle doivent être abordés des points comme : - diététique et prévention ou diététique et traitement ; - acceptation de l’aliment (c’est du comportement) ; - appétence ; - prix des produits. ❚ L’aménagement du centre de diététique de la clinique. ❚ L’engagement pratiquement contractuel de suivi de la prescription initiale. Cette dernière phase est fondamentale, c’est elle qui permet d’installer dans la durée tout le travail réalisé. Réaliser un changement dans une activité professionnelle est toujours un moment délicat.
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DOSSIERS DU PRATICIEN LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE NOVEMBRE-DECEMBRE-JANVIIER 2001 - 246
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’arrivée de la "diététique" en 1987 dans les cliniques vétérinaires a été un élément beaucoup plus important que nous pourrions le penser. Bien au-delà d’une proposition technique et "commerciale", cette nouvelle activité du vétérinaire allait changer beaucoup de choses dans le management de la clinique, dans la relation avec les fournisseurs, dans l’approche du "couple client" : l’animal et son maître. Cette nouvelle approche n’est pas encore aujourd’hui complètement “métabolisée" par nos confrères. Les stratégies de positionnement de la clinique sont diverses. Les frustrations restent encore multiples. Les miroirs aux alouettes refleurissent avec l’arrivée du e-business. C’est donc peut-être plus que jamais le moment de se poser la question : à quoi cela sert la diététique ? 1. Le terme simple à utiliser, regroupe ici tout ce qui concerne l’alimentation des chiens et des chats dans le cadre d’une clinique vétérinaire et de l’exercice de notre métier. EXERCER UNE MÉDECINE PRÉVENTIVE Exercer, c’est en premier lieu rendre service à l’animal qu’un propriétaire nous confie. La diététique répond parfaitement à cette obligation et ce, dans ses deux composantes : visée thérapeutique et visée préventive. Ce dernier point est l’un des plus passionnants. En effet, l’activité vétérinaire de demain, petits et grands animaux, sera fondée en grande partie sur la prévention. La médecine préventive devra de plus en plus sortir du carcan devenu top étroit des vaccins, des vermifuges, de la prévention des parasites externes. La médecine préventive doit aborder aussi le comportement, la médecine interne par le moyen de bilans, etc… et en terme de gestion de la santé : la diététique. La diététique est un moyen parfait de développer dans sa clientèle, pour le bénéfice des animaux, ce concept de médecine préventive. UN ENRICHISSEMENT INTELLECTUEL ET UN APPORT ÉCONOMIQUE 2. La seconde réponse concerne l’enrichissement pour les professionnels de la clinique que représente cette discipline. La diété-
tique représente en effet un média unique pour refaire le point sur nos bases en physiologie, en médecine interne, en pédiatrie, etc… En fait c’est le cœur de notre métier. Le vétérinaire n’est pas le seul bénéficiaire intellectuel. Le personnel, ASV ou secrétaires, trouve dans la diététique le moyen d’acquérir des connaissances techniques qui sont utilisées tous les jours. Cet acquis, relais de la prescription diététique initiale restant la responsabilité du vétérinaire, permet d’établir avec les clients un relationnel utile, centré sur la bonne santé de l’animal. Le bénéfice de cette relation entre les personnes n’est pas limité à une relation professionnel-client. Dans l’équipe même de la clinique, la mise en place d’un programme diététique oblige tous les acteurs de la clinique : à élaborer un projet professionnel. A cette condition, les choses se développeront normalement. 3. Enfin, mais non le moindre, la diététique est aussi utile pour la structure économique qu’est une clinique vétérinaire. La mise en place d’une dispensation médicale de la diététique génère, si les choses sont faites correctement, du profit direct (marge sur les produits) et indirect (les actes induits). Cependant, l’arrivée de la diététique ne doit pas transformer les cliniques vétérinaires françaises en boutiques animalières, dans ce cas le projet diététique vétérinaire n’aurait pas longtemps à vivre. Si les industriels du petfood nous font les yeux doux et par tous les moyens tentent de transformer nos cliniques en surfaces publicitaires pour leur marque, ils ne font que leur métier. A nous de rester dans notre métier, en apportant un service à nos clients avec comme objectif prioritaire : rendre service à l’animal tout en créant une activité économique pérenne, voilà un beau projet ! A nous aussi de ne pas privilégier la tentation immédiate au profit d’un développement s’inscrivant dans la durée et ce , pour le bénéfice de tout le monde y compris, si on analyse bien le marché, les fabricants d’aliments. ❒
test clinique réponse
pneumologie canine
Gilles Bourdoiseau*, Jean-Luc Cadoré ** *Unité de parasitologie **Unité de médecine interne Département des Animaux de Compagnie E.N.V.L. 1 avenue Bourgelat B.P. 83 69280 Marcy L’Etoile
une parasitose respiratoire 1 Quels examens complémentaires proposez-vous ? Selon quel ordre ? a. Les analyses hématologiques révèlent une leucocytose modérée imputable à une hyperéosinophilie, une absence d'anémie. b. La radiographie pulmonaire ne montre aucune anomalie bronchique et alvéolaire. c. La bactériologie ne met en évidence que des germes considérés comme banals et classiquement isolés dans la sphère oropharyngée. 2 Comment classez-vous vos hypothèses diagnostiques ? a. L'hypothèse "toux de chenil" vient en premier en raison de l'âge et de l'origine de l'animal (issu d'un élevage). b. De façon similaire, l'ascaridose larvaire peut être retenue car l'association febantel-pyrantelpraziquantel n'est pas efficace contre les stades immatures. c. En revanche, la flaccidité trachéale se manifeste cliniquement plutôt chez des chiens plus âgés. d. Enfin, le corps étranger ou la fausse déglutition sont à l'origine d'une pneumonie septique (ce qui n’est pas compatible avec les résultats de la numération formule et de l'examen radiographique). 3
Quelle
est
votre
attitude
?
a. Le recours à une antibiothérapie associée à une corticothérapie risque de conduire à un échec en l'absence d'un diagnostic bactériologique (ou virologique) précis, surtout si l'agent causal n'est pas identifié. b. L'âge de l'animal orienterait, dans l'hypothèse d'une affection cardiaque, vers une malformation congénitale.
c. L'endoscopie trachéale permettrait, au-delà de l’inspection de l’arbre bronchique, grâce à l'analyse cytologique du liquide de lavage broncho-alvéolaire, de cerner la nature du problème pathologique, en particulier de confirmer (ou d'infirmer) la nature bactérienne ou parasitaire des difficultés respiratoires. Résultat : ● L'endoscopie permet d'observer, à la bifurcation trachéobronchique, des nodules. Certains sont transparents, multiples, superficiels : il est possible de les ponctionner et de les biopsier ; ces nodules renferment des nématodes de petite dimension, enroulés sur eux-mêmes, blanchâtres appartenant à l'espèce Oslerus osleri, strongle respiratoire du chien (photo 1). ● La coproscopie microscopique, renouvelée à plusieurs reprises, peut déceler des larves de stade 1, confirmant le diagnostic d'oslérose (photo 2). ● Le traitement prescrit est à base de fenbendazole à la dose de 50 mg/kg/jour, durant une semaine. Les contrôles des examens endoscopiques et coproscopiques sont négatifs à la fin du traitement. ● L'oslérose est une helminthose contagieuse, propre aux canidés, due à un strongle. Celui-ci présente la particularité d'être directement transmis par des larves de stade 1, expectorées par la chienne allaitante à la faveur de quintes de toux. Les chiots de la portée, lors de leur toilette, contractent le parasite lors des premiers jours de leur vie, et expriment les manifestations cliniques vers l'âge des 2-3 mois (et audelà en l'absence de traitement), c'est-à-dire approximativement lors de l'achat du chiot et de ses premières vaccinations. ❏
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1 Lésions d’oslérose : présence de nodules brunâtres renfermant de nombreux parasites (Oslerus osleri) (photo J.L. Cadoré).
2 Larves de stade 1 de Oslerus osleri (Gx500) (photo G. Bourdoiseau).
Pour en savoir ●
Blavier A, Ruel Y. un cas d'oslérose trachéo-bronchique chez un chien. Point Vét, 2000,31,159-161. ● Bourdoiseau G, Cadoré JL. Helminthoses respiratoires des carnivores domestiques. Rec. Méd. Vét., 1993,169,415-420. ● Bourdoiseau G, Cadoré JL. L'oslérose du chien : actualités diagnostiques et thérapeutiques. Parasite, 1994, 1,369-378. ● Bourdoiseau G. Parasitologie clinique du chien. Créteil : NÉVA,2000:456. ● Cadoré JL. Endoscopie trachéo-bronchique chez le chien. Rec. Méd. Vét., 1992,168,187-191. ● Cotard JP, Bourdeau P. Cas clinique : filaroïdose canine à Filaroïdes osleri. Point Vét, 1982, 14, 8-10. ● Dossin O, Cadoré J L. Conduite diagnostique face à une toux chez le chien et le chat. Point Vét, 1994, 25, 962-968.
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