DOSSIER : LA CHIRURGIE DES PAUPIÈRES CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT
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gestes et gestion
LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine féline
N°37 AVRIL MAI 2008 revue de formation à comité de lecture
LA CHIRURGIE DES PAUPIÈRES - Bien connaître la structure des paupières - Fiche - L’équipement de base pour la chirurgie des paupières - Comment identifier et traiter les malpositions palpébrales - Reconnaître et traiter les affections cliliaires : distichiasis et trichiasis
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE - N°37 - AVRIL / MAI 2008
- Techniques chirurgicales Comment corriger les grandes fentes palpébrales chez le chien - Conduite à tenir chirurgicale lors de tumeurs palpébrales
Féline
DOSSIER
LA CHIRURGIE DES PAUPIÈRES
CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT Traumatiques, tumorales, faisant suite à une anomalie de développement, … les affections des paupières sont nombreuses. Elles ont des conséquences sur l’intégrité des structures sous-jacentes ; certaines d’entre elles nécessitent un traitement de nature chirurgicale …
Management et entreprise Comment anticiper et gérer une succession au sein d’une association Témoignage - Prendre sa retraite : un choix individuel
- Reconnaître et traiter une agénésie palpébrale ou un colobome palpébral chez le chat
Rubriques - Principe actif La métaflumizone - Observation clinique Trois cas d’adénite sébacée granulomateuse de l’Akita traités par une alternative originale : l’application topique d’huile d’olive - Comportement Traiter un syndrome hypersensibilitéhyperactivité chez le chien - Chirurgie endocrinienne Traitement chirurgical des tumeurs surrénaliennes chez le chien et le chat
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N°37 AVRIL MAI 2008
sommaire Éditorial par Olivier Jongh Test clinique - Une volumineuse lésion palpébrale chez une chatte Franck Famose
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DOSSIER
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LA CHIRURGIE DES PAUPIÈRES
chez le chien et le chat
CANINE - FÉLINE - Bien connaître la structure des paupières Isabelle Raymond-Letron, Thomas Dulaurent, Emmanuel Guéry, Nathalie Bourgès Abella - Fiche - L’équipement de base pour la chirurgie des paupières Thierry Azoulay - Comment identifier et traiter les malpositions palpébrales Guillaume Cazalot - Reconnaître et traiter les affections ciliaires : distichiasis et trichiasis Franck Famose - Techniques chirurgicales Comment corriger les grandes fentes palpébrales chez le chien Brice Cantaloube - Conduite à tenir chirurgicale lors de tumeurs palpébrales Olivier Jongh
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FÉLINE - Reconnaître et traiter une agénésie palpébrale ou un colobome palpébral chez le chat Hélène Arnold-Tavernier, Olivier Jongh
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RUBRIQUES - Principe actif - La métaflumizone Jean-Dominique Puyt - Observation clinique - Trois cas d’adénite sébacée granulomateuse de l’Akita traités par une alternative originale : l’application topique d’huile d’olive Aurélia Jamoteau, Emmanuel Bensignor - Comportement - Traiter un syndrome hypersensibilité-hyperactivité chez le chien Colette Arpaillange - Chirurgie endocrinienne - Traitement chirurgical des tumeurs surrénaliennes chez le chien et le chat Cyrill Poncet
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57 Souscription d’abonnement en page 78
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MANAGEMENT ET ENTREPRISE - Comment anticiper et gérer une succession au sein d’une association Philippe Baralon - Témoignage - Prendre sa retraite : un choix individuel parmi de multiples possibilités François Courouble
CANINE - FÉLINE
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FÉLINE
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Test clinique - Les réponses
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Tests de formation continue - Les réponses
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RUBRIQUE MANAGEMENT
Observation originale
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline AVRIL / MAI 2008 - 3
PP 4 Test clinique Q
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gestes et gestion
LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine féline
test clinique
NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 E-mail neva@neva.fr
une volumineuse lésion palpébrale chez une chatte
Conseil scientifique
Frank Famose
Gilles Bourdoiseau (E.N.V.L.) Jean-Luc Cadoré (E.N.V.L.) Dominique Fanuel (E.N.V.N.) Marc Gogny (E.N.V.N.) Roger Mellinger (praticien)
Clinique vétérinaire des Acacias 42, rue Lucien Servanty 31 700 Blagnac
Rédacteurs en chef
U
Colette Arpaillange (E.N.V.N.) Christophe Hugnet (praticien)
Rédacteur en chef management Philippe Baralon (Phylum)
Comité de rédaction Xavier Berthelot (Reproduction, E.N.V.T.) Géraldine Blanchard (Alimentation - nutrition, E.N.V.A.) Corine Boucraut-Baralon (Diagnostic, E.N.V.T.) Séverine Boullier (Microbiologie, E.N.V.T.) Florence Buronfosse (Toxicologie, E.N.V.L.) Luc Chabanne (Immunologie - Hématologie, E.N.V.L.) Jean-Claude Desfontis (Pharmacie - toxicologie, E.N.V.N.) Francis Fieni (Reproduction, E.N.V.N.) Alain Fontbonne (Reproduction, E.N.V.A.) Alain Ganivet (Élevage et collectivité, praticien) Jacques Guillot (Parasitologie - mycologie, E.N.V.A.) Olivier Jongh (Ophtalmologie, praticien) Laurent Marescaux (Imagerie, praticien) Christelle Maurey (Médecine interne, néphrologie, E.N.V.A.) Didier Pin (Dermatologie, E.N.V.L.) Jean-Louis Pouchelon (Cardiologie, E.N.V.A.) Odile Sénécat (Médecine interne, E.N.V.N.) Etienne Thiry (Virologie, Liège) Patrick Verwaerde (Anesthésie, E.N.V.T.) Gestion des abonnements et comptabilité Marie Servent Publicité Maryvonne Barbaray NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 courriel : neva@neva.fr
Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue bimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Prix de vente au N° : 28 €, U.E. : 30 € Tarifs d’abonnement : voir p. 78 S.A.R.L. au capital de 7622€ Siège social : Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 1012 T 80121 I.S.S.N. 1637-3065
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La paupière inférieure de l’œil gauche présente une masse volumineuse, dure, et adhérente à l’os orbitaire (photo F. Famose).
Le bord libre de la paupière est intact. Le globe oculaire est masqué, mais son examen ne révèle aucune anomalie. L’œil droit ne présente aucune lésion. 1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? 2 Quels examens complémentaires mettez-vous en œuvre ? 3 Quel traitement proposez-vous ? Réponses à ce test page 76
comité de lecture
Impression : Imprimerie Nouvelle Normandie Avenue des Lions Sainte Marie des Champs - BP 14 - 76191 YVETOT Cedex
Reproduction interdite Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. L’autorisation de reproduire un article dans une autre publication doit être obtenue auprès de l’éditeur, NÉVA. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de la copie (C.F.C.). LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline 4 - AVRIL / MAI 2008
ne chatte tricolore âgée de 7 ans est présentée en consultation d’ophtalmologie pour une masse palpébrale située sur la paupière inférieure gauche, évoluant depuis plus d’un an. Celle-ci ne régresse pas malgré les traitements entrepris. ● D’après le propriétaire, cette lésion de la paupière évolue depuis plusieurs mois, sans qu’il ait pu noter une cause initiale. Il a consulté son vétérinaire à plusieurs reprises. Celui-ci a d’abord prescrit un traitement local (pommade anti-inflammatoire et antibiotique), puis un traitement par voie générale (corticoïdes et antibiotiques per os). Une ponction de la masse aurait été effectuée quelques mois auparavant, mais n’aurait donné aucun résultat probant. ● À l’examen clinique, la chatte est en bon état général. Elle ne présente aucune lésion cutanée, aucune masse. L’examen respiratoire et cardiovasculaire ne révèle aucune anomalie. Les nœuds lymphatiques superficiels sont d’aspect normal. ● L’examen de l’œil gauche révèle, sur la paupière inférieure, une masse volumineuse, dure, adhérente à l’os orbitaire et non mobilisable (photo 1).
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Hélène Arnold-Tavernier, Jean-François Bardet, Michel Baron, Dominique Begon, Jean-Jacques Bénet, Éric Bomassi, Samuel Boucher, Didier Boussarie, Stéphane Bertagnoli, Isabelle Bublot, Samuel Buff, Stéphane Bureau, Claude Carozzo, Eddy Cauvin, Laurent Cauzinille, Sylvie Chastant-Maillard, Guillaume Chanoit, René Chermette, Valérie Chetboul,
Bernard Clerc, Cécile Clercx (Liège), Laurence Colliard, Laurent Couturier, Jack-Yves Deschamps, Armelle Diquelou, Olivier Dossin, Gilles Dupré, Patrick Devauchelle, Brigitte Enriquez, Didier Fau, Pascal Fayolle, Pauline de Fornel, Laurent Garosi Frédéric Gaschen (Berne), Olivier Gauthier, Emmanuel Gaultier, Jean-Pierre Genevois, Isabelle Goy-Thollot,
Dominique Grandjean, Jean-François Guelfi, Laurent Guilbaud, Philippe Hennet, Jean-Pierre Jégou, Stéphane Junot Yves Legeay, Bertrand Losson (Liège), Leila Loukil, Sandrine Macchi, Pierre Maisonneuve, Lucile Martin-Dumon, Philippe Masse, Martine Mialot, Pierre Moissonnier, Patrick Pageat, Pierre Paillassou, Jean-Marc Person, Claude Petit,
Xavier Pineau, Luc Poisson, Hervé Pouliquen, Pascal Prélaud, Nathalie Priymenko, Alain Régnier, Brice Reynolds, Dan Rosenberg, Yannick Ruel, Patricia Ronsin, Yves Salmon, Brigitte Siliart, Ouadji Souilem (Tunisie), Isabelle Testault, Jean-Laurent Thibaud, Étienne Thiry, Cathy Trumel, Bernard Toma, Isabelle Valin.
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éditorial Les affections des paupières ont des conséquences sur l’intégrité des structures sous-jacentes et nécessitent une chirurgie plastique dont le but est à la fois esthétique mais surtout fonctionnel ...
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es paupières sont des revêtements musculo-cutanés destinés à protéger le globe oculaire. Leurs rôles sont déterminants pour assurer une bonne physiologie de la conjonctive et du dioptre cornéen : protection mécanique durant l’éveil et le sommeil, étalement du film lacrymal, formation de la couche lipidique du film précornéen, élimination des déchets, … Seuls certains vertébrés (la plupart des poissons), se déplaçant en milieu aquatique, n’ont pas la nécessité d’en posséder ... Quelques reptiles et plus précisément dans l’ordre des squamates, certaines espèces de sauriens (“lézards”) et ophidiens (“serpents”) donnent l’apparence de ne pas avoir de paupières ; elles sont, en réalité, soudées et transparentes et forment la “lunette”.
Olivier Jongh Clinique Vétérinaire Neuville-sur-Saône 69250 Service ophtalmologie E.N.V.L. 69280 Marcy l’Étoile
Les affections palpébrales sont nombreuses ; certaines d’entre elles nécessitent un traitement de nature chirurgicale, qui constitue le thème de ce troisième dossier spécial du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline, consacré à l’ophtalmologie des carnivores domestiques. Ces affections (traumatiques, tumorales, faisant suite à une anomalie de développement) ont des conséquences sur l’intégrité des structures sous-jacentes et nécessitent une chirurgie plastique dont le but est à la fois esthétique mais surtout fonctionnel. Cette série d’articles ne prétend pas à l’exhaustivité en énumérant de façon encyclopédique, les unes après les autres, l’ensemble des techniques déjà décrites, et se limite aux gestes chirurgicaux les plus simples qui, par expérience, sont souvent les plus efficaces ! Il nous semble préférable de bien maîtriser une ou deux techniques plutôt que d’avoir une connaissance livresque et théorique de toutes les possibilités opératoires et qui n’ont comme limite que l’habileté et l’imagination du chirurgien. Chaque rédacteur insiste donc sur ces chirurgies dont il a une expérience pratique tout en signalant dans la bibliographie les références d’articles ou d’ouvrages auxquels pourra se référer le lecteur avide de connaissances plus complètes. La paupière n’est pas, malgré son apparence extérieure, une simple extension cutanée mais ses particularités anatomiques (article d’I. Raymond-Letron, T. Dulaurent et coll.) : musculature originale, innervation, structures glandulaires et ciliaires, lame fibreuse ou “tarse” jouant le rôle de squelette interne, … impliquent le respect de règles opératoires élémentaires. Le matériel nécessaire à la chirurgie des paupières admet également quelques particularités (article de T. Azoulay) mais reste nettement accessible à l’ensemble des praticiens. Les malpositions palpébrales (article de G. Cazalot), ainsi que les mal-implantations ciliaires (article de F. Famose), sont plus fréquentes dans l’espèce canine que chez le chat mais méritent une synthèse didactique, eu égard la grande prévalence de ces anomalies. C’est parfois le morphotype (brachycéphale, en particulier) qui contribue à générer des lésions de la cornée, en raison des grandes ouvertures palpébrales (euryblépharon ou macroblépharon) associées à de volumineux globes oculaires et d’étroites orbites. Une des solutions chirurgicales consiste à réduire l’ouverture des paupières et les techniques restent souvent méconnues des vétérinaires (article de B. Cantaloube). La chirurgie reconstructrice des paupières est abordée dans la conduite à tenir face aux néoplasies palpébrales (article de O. Jongh) ou face à l’agénésie palpébrale, anomalie congénitale plus fréquente dans l’espèce féline (article de H. Tavernier et O. Jongh). Les éléments étudiés dans ces derniers articles sont également adaptés aux pertes de substance d’origine variée, notamment les plaies traumatiques.
pour en savoir plus ... les dossiers spéciaux d’ophtalmologie dans Le NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline - N°13 (juin/juillet 2003) : Les pertes de transparence de la cornée p. 163-211 - N°26 (décembre/janvier 2006) : Les anomalies du globe oculaire p. 613-657 LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline 6 - AVRIL / MAI 2008
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haque auteur s’est appliqué à privilégier des schémas didactiques accompagnés d’une iconographie de qualité afin de rendre attrayante et pratique la lecture de ce dossier spécial chirurgie des paupières. ❒
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PP 8-13 Structure paupieres
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bien connaître la structure
des paupières chez le chien et le chat
Isabelle Raymond-Letron1 Thomas Dulaurent2 Emmanuel Guéry1 Nathalie Bourgès-Abella1 1Laboratoire
d’histocytopathologie d’ophtalmologie Département des Sciences Cliniques des Animaux de compagnie E.N.V.T. 23, chemin des Capelles 31076 Toulouse Cedex
2Clinique
L’œil est un organe complexe, véritable extension faciale du cerveau qui nécessite une protection adaptée. Les paupières protègent la cornée, portion antérieure du globe, avec laquelle elles nouent des interactions physiopathologiques. C’est une fonction primordiale. L’anatomie et l’histologie apportent des informations nécessaires à la compréhension de la structure et de la physiologie palpébrales.
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître l’anatomie et la structure histologique des paupières chez le chien et le chat. ❚ Comprendre les fonctions et la physiologie palpébrales pour les respecter au mieux lors de la chirurgie.
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es paupières sont des replis cutanéomuqueux dorsaux et ventraux en continuité avec la peau de la face. Mobiles et insérées sur le pourtour orbitaire, les paupières recouvrent et protègent la partie antérieure du globe oculaire [7]. Elles ont avec la cornée des relations à la fois anatomiques et physiologiques ; les affections des paupières aboutissent invariablement à des affections de la cornée. ● Les solutions thérapeutiques, notamment chirurgicales, doivent donc prendre en compte les caractéristiques structurelles et physiologiques de ces deux structures. ● Après avoir présenté les caractéristiques anatomiques et histologiques générales des paupières, cet article détaille leurs caractéristiques fonctionnelles.
Le 1er prix éditorial 2007
Essentiel ❚ Le chien a des cils sur la paupière supérieure, mais pas sur la paupière inférieure. ❚ Le chat n’a pas de cils, mais des poils qui permettent de retenir les poussières et les petits débris.
ANATOMIE ET HISTOLOGIE GÉNÉRALES DES PAUPIÈRES La conformation et l’insertion des paupières Les bords libres des paupières supérieure et inférieure délimitent la fente palpébrale (Rima palpebrarum). Ils se rejoignent en région latérale et médiale pour former respectivement le canthus latéral et le canthus médial. ● L’ancrage médial (nasal) et latéral (temporal) par les ligaments palpébraux qui attachent les canthi aux parois orbitaires, empêche que la fissure palpébrale ne prenne une forme circulaire [7, 9]. ●
CANINE - FÉLINE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline 8 - AVRIL / MAI 2008
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Figure 1 - Éléments de topographie et de terminologie des paupières chez le chien Étendue du tarse Paupière supérieure Vibrisses
Cils
Cathus médial (angle nasal)
Cathus latéral (angle temporal) Fente palpébrale Paupière inférieure
Limbe antérieur
Points lacrymaux (limbe postérieur)
Vibrisses
● Le ligament médial s’insère sur le périoste de l’os nasal, alors que latéralement, le muscle rétracteur de l’angle s’insère sur le fascia temporal. Chez le chien, le ligament latéral est absent et remplacé par le muscle oculaire rétracteur de l’angle latéral (figure 1) [7]. ● Les paupières sont bâties autour d’un squelette interne de tissu conjonctif collagénique compact chez les carnivores domestiques, appelé tarse ou lame tarsale. Leur structure peut être décomposée en plusieurs plans successifs, qui sont de l’extérieur vers l’intérieur de la paupière [1, 3, 6] : - un plan cutané superficiel épais, en continuité avec la peau de la face ; - un plan musculaire et conjonctif ; - un plan conjonctif dense, le tarse, en continuité avec le septum orbitaire ; - un plan plus fin de conjonctive palpébrale, en continuité avec la conjonctive bulbaire et la cornée. ● Une coupe histologique longitudinale de paupière observée à faible grossissement
PP 14-16 VERSO Equipement de base
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Fiche
l’équipement de base pour la chirurgie des paupières chez le chien et le chat
Thierry Azoulay Clinique vétérinaire des Halles 28, rue du Faubourg de Saverne 67 000 Strasbourg
Objectif pédagogique
L’équipement de base pour la chirurgie des paupières associe du matériel utilisé en chirurgie conventionnelle à du matériel dédié à l’ophtalmologie. Les interventions à réaliser sont diverses, et la taille des structures concernées variables. Aussi, la chirurgie palpébrale se situe à la limite de la microchirurgie.
❚ Savoir choisir le matériel à utiliser pour une opération des paupières.
Le 1er prix
R
NOTE * cf. l’article “Bien connaître la structure des paupières” de I. Raymond-Letron dans ce numéro.
Essentiel ❚ Des fils irrésorbables de diamètre fin sont utilisés pour minimiser la réaction inflammatoire et faire coïncider le retrait du fil avec la fin de cicatrisation. ❚ Des compresses de gaze classiques peuvent être utilisées, mais pour des interventions délicates, des compresses ophtalmiques triangulaires en cellulose type microsponges permet un contrôle plus précis de l’hémostase.
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline 14 - AVRIL / MAI 2008
L’aiguille est courbe (3/8 ou 1/2 selon la préférence du chirurgien) et triangulaire. Pour du 5-0, des aiguilles de 16 ou 19 mm sont utilisées. La reconstruction conjonctivale nécessite parfois un 7/0. ●
éditorial 2007
CANINE - FÉLINE
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Porte-lame de Troutman sur lesquels on monte des lames de rasoir sécables (photos T. Azoulay).
éussir une intervention chirurgicale, c’est d’abord bien la préparer. Le choix raisonné du matériel à utiliser lors d’une opération des paupières est un point clé de sa réussite. ● En effet, la paupière est la barrière tégumentaire qui sépare l’œil du tissu cutané.* Le tégument comprend uniquement de la peau et des phanères. La paupière est constituée d’un tégument cutané apposé sur un tissu conjonctival épithélialisé. En raison de ces deux types d’épithéliums, du matériel conventionnel est utilisé, mais aussi des instruments spécifiques. ● De ce fait, nous envisageons successivement les différents consommables à prévoir lors d’une telle intervention, les instruments chirurgicaux propres à la chirurgie des paupières, et l’équipement utile. LES CONSOMMABLES Les sutures
Des fils irrésorbables de diamètre fin sont de préférence utilisés, afin de minimiser la réaction inflammatoire induite par la suture, et de mieux contrôler les phénomènes de réparation en faisant coïncider le retrait du fil avec la fin de cicatrisation. Différents matériaux tels que la soie, le nylon et certains polymères sont disponibles. Notre préférence va au polypropylène (Premilene®, Prolene®, Surgipro®) ou éventuellement au polyamide (Dafilon®, Ethilon®, Monosof®) qui sont des fils souples, faciles à utiliser. Habituellement, un diamètre 5-0 est choisi, mais il est possible d’aller jusqu’au 2-0. ●
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Les champs ● Le site opératoire est entouré de champs stériles, comme pour toute intervention chirurgicale. Des champs en tissus sont classiquement utilisés. Des champs stériles jetables constitués d’une couche non tissée absorbante, et d’un film de polyéthylène qui assure un effet “barrière” au contact de la peau peuvent être préférés. ● Le chirurgien choisit selon ses habitudes et le type d’intervention, d’utiliser plusieurs champs autour de la zone opératoire, ou au contraire, d’utiliser un champ fenêtré. Une alternative économique intéressante consiste à associer un champ en tissus à un pansement adhésif transparent de type Tegaderm®.
Les compresses Des compresses de gaze classiques peuvent être utilisées. ● Lors de travail plus délicat comme l’ablation de cils ectopiques, l’utilisation de compresses ophtalmiques triangulaires en cellulose type microsponges permet un contrôle plus précis de l’hémostase. Ces microsponges au pouvoir absorbant important se présentent avec ou sans tige. ●
LES INSTRUMENTS DE CHIRURGIE Les instruments traditionnels ● Prévoir des ciseaux de Mayo et des ciseaux de Metzenbaum droits et courbes,
PP 17-24 Chirurgie malpositions palpebrales
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comment identifier
et traiter les malpositions palpébrales Guillaume Cazalot
chez le chien et le chat Le polymorphisme et la diversité pathogénique des malpositions palpébrales expliquent les multiples techniques de correction chirurgicale disponibles. La correction la mieux adaptée est choisie en fonction du diagnostic étio-pathologique.
L’
entropion est une inversion du bord libre de la paupière, l’ectropion est une éversion du bord libre de la paupière. Derrière ces définitions, en apparence simples, des dictionnaires médicaux, se cache une réelle complexité diagnostique et chirurgicale qu’il est difficile d’appréhender dans son ensemble. ● La démarche clinique présentée dans cet article doit permettre de caractériser l’affection et de l’inclure dans un contexte lésionnel global afin d’opter pour la chirurgie correctrice la mieux adaptée. Elle se déroule en trois temps : - il s’agit d’abord de caractériser la malposition palpébrale (cause et morphologie) ; - ensuite, de prendre la décision opératoire ; - enfin, de choisir la technique chirurgicale et d’effectuer l’intervention. ● Cet article détaille d’abord la démarche clinique, puis présente à l’aide de schémas et de photos les principales techniques utilisées. COMMENT CARACTÉRISER LA MALPOSITION La première difficulté ne réside pas dans le diagnostic lui-même, souvent évident cliniquement, mais dans la caractérisation de la malposition, définie par sa cause et par sa morphologie. Effectuer une recherche étiologique
● Le recueil des commémoratifs permet tout d’abord d’étayer cette recherche : prédisposition raciale, âge et conditions d’apparition, antécédents médicaux et chirurgicaux, … - Lors d’ectropion, ces commémoratifs suffisent généralement à trouver une cause.
Clinique Vétérinaire La Borde Rouge 150, rue Edmond Rostand 31200 Toulouse
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les techniques de correction des malpositions palpébrales. ❚ Savoir choisir la meilleure technique en fonction du diagnostic étio-pathogénique.
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Œil rhombique : la combinaison d’entropions et/ou d’ectropion sur les deux paupières lui confère un aspect en losange (photo G. Cazalot).
- Lors d’entropion, l’instillation d’un collyre anesthésique supprime la composante spastique classiquement associée. Ceci permet de vérifier la présence d’une malposition constitutionnelle primitive au blépharospasme. ● Par l’examen attentif des paupières et du globe oculaire, le praticien recherche ensuite les causes de douleur oculaire : blépharite, distichiasis, trichiasis*, conjonctivite, ulcère, … ● À l’issue de cette recherche étiologique, les malpositions congénitales et les malpositions acquises sont distinguées.
Le 1er prix éditorial 2007
NOTES * cf. l’article “Reconnaître les affections ciliaires : distichiasis et trichiasis” de F. Famose, dans ce numéro. ** cf. le dossier “Les dépistages génétiques chez le chien et le chat”, LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline N° 33, 2007;86-140.
Les malpositions “congénitales”
1. Les entropions (tableau 1) [4, 18, 20, 21]. ● Les entropions ne sont pas toujours présents à la naissance (ils ne sont donc pas congénitaux au sens strict), ils apparaissent généralement dans les 1ers mois ou à la puberté. ● Ils sont consécutifs à des anomalies de la lamelle antérieure (hypertrophie du muscle orbiculaire pré-tarsal, mucinose), de la sangle horizontale (laxité du muscle rétracteur de l’angle latéral et du ligament palpébral latéral) ou du volume du globe (microphtalmie) (figure 1) [16]. Une transmission autosomale récessive a parfois pu être démontrée dans certaines races** (tableau 2). ● L’entropion inféro-nasal est classiquement observé dans les petites races (Caniche, Bichon, Shi Tzu, chat Persan, …). Il s’accompagne souvent d’un trichiasis et d’une inversion du point lacrymal inférieur à l’origine d’un épiphora chronique disgracieux [27].
Essentiel ❚ La démarche clinique se déroule en trois temps : - caractérisation de la malposition palpébrale ; - décision opératoire ; - geste chirurgical.
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CANINE - FÉLINE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline AVRIL / MAI 2008 - 17
PP 26-30 Distichiasis trichiasis
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reconnaître et traiter les affections ciliaires : distichiasis et trichiasis Frank Famose
chez le chien et le chat
Clinique vétérinaire des Acacias 42, rue Lucien Servanty 31700 Blagnac
Objectif pédagogique ❚ Savoir diagnostiquer et traiter le distichiasis et le trichiasis chez le chien et le chat.
Le 1er prix éditorial 2007
Essentiel ❚ Le Cocker américain, le Caniche et le Bulldog anglais sont très souvent atteints de la forme congénitale du distichiasis. ❚ Les symptômes sont souvent inexistants. Lorsqu’ils existent, ils varient d’un animal à l’autre, en fonction du nombre et de la longueur des cils. ❚ Les symptômes fonctionnels témoignent de l’irritation cornéenne et conjonctivale ainsi que de la douleur oculaire. ❚ L’épiphora est le motif de consultation le plus fréquent. ❚ Le blépharospasme est le témoin de la douleur oculaire.
CANINE - FÉLINE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline 26 - AVRIL / MAI 2008
Les affections ciliaires (distichiasis et trichiasis) sont des affections fréquentes chez les carnivores, le trichiasis est de loin, le plus répandu. Ce sont des anomalies congénitales ou acquises qui intéressent les dépendances pilaires associées aux paupières. Ces affections sont plus fréquentes chez le chien que chez le chat, espèce dans laquelle les paupières ne présentent normalement pas de cils.
L
e distichiasis est une affection palpébrale caractérisée par l’émergence d’un ou de plusieurs cils qui prennent naissance dans une glande tarsale (glande de Meibomius). Trois formes de distichiasis peuvent être distinguées : 1. la forme classique, dans laquelle les cils anormaux émergent par l’orifice de la glande tarsale ; 2. le distichiasis atypique, moins fréquent, dans lequel le cil émerge dans la conjonctive palpébrale à quelques millimètres du limbe. Cette forme est appelée “cil ectopique” ; 3. le districhiasis, dans lequel plusieurs cils (jusqu’à 10) émergent à l’orifice d’une même glande. Cette forme est étudiée avec la forme classique. ● Le trichiasis, au sens strict, est une affection caractérisée par la présence de cils normalement implantés, mais dont la courbure amène leur extrémité au contact de la cornée. Dans un sens plus large, le trichiasis désigne tout contact entre la cornée et des structures pilaires, associées aux paupières ou non. ● Après avoir rappelé l’épidémiologie et la pathogénie de ces affections ciliaires, nous proposons une démarche diagnostique et présentons les différents traitements possibles pour les distichiasis et le trichiasis.
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1
Présence de cils anormaux sur le limbe de la paupière inférieure d'un Bull Dog anglais (photo F. Famose).
Figure 1 - Les prédispositions raciales au distichiasis (d’après [6]) Chiens de grande race Berger Allemand ● Dobermann ● Berger Shetland ● Bobtail ● Berger d’Ecosse ● Boxer ● Braque de Weimar ● Saint Bernard ● Airedale Terrier ● Labrador Retriever ● Setters Anglais, Irlandais et Gordon ●
Chiens de race moyenne Bull Terrier ● Bedlington Terrier ● Norvegian Elkhound ● Épagneul breton ● Chow-Chow ● Cocker Anglais et Américain ●
Chiens de petite race Welsh Corgi ● Schnauzer nain ● Pékinois ● Shih-tzu ● Fox Terrier ●
Teckel à poils longs Caniche nain ● Lhassa-Apso ● Terrier tibétain ● ●
LES DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Le distichiasis ● Chez le chien, le distichiasis est une affection beaucoup plus fréquente que chez l’Homme (1/150 contre 1/10000). Elle est très peu décrite chez le chat. ● De nombreuses races sont touchées par la forme congénitale du distichiasis (figure 1). Parmi celles-ci, le Cocker américain,
PP 31-36 Grandes fentes palpebrales
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techniques chirurgicales
comment corriger
les grandes fentes palpébrales Brice Cantaloube
chez le chien
Objectif pédagogique
Les chiens de races brachycéphales présentent fréquemment des ulcères récurrents, une hyperpigmentation et une néovascularisation superficielle de la cornée. Une réduction de la largeur de la fente palpébrale peut prévenir ces affections.
❚ Savoir identifier un euryblépharon et connaître les différentes techniques chirurgicales.
1
L’
euryblépharon est un terme anglais consacré par l’usage français, qui se réfère à une ouverture palpébrale anormalement large. Les termes synonymes de "macroblepharon" et de "macropalpebral fissure" sont également utilisés dans la littérature anglaise. ● Cette conformation palpébrale, recherchée dans certains standards canins, est à l’origine de symptômes qui se manifestent par deux types d’entités cliniques selon la typologie des animaux. ● Chez les chiens brachycéphales (maxillaires courts et orbites peu profondes), l’euryblépharon se caractérise par une fente palpébrale très large et par une exophtalmie "physiologique" liée à la faible profondeur des orbites (lagophtalmie physiologique). Cette forme d’euryblépharon, qui prédispose à des modifications dégénératives et inflammatoires de la surface oculaire, est rencontrée chez le Boston Terrier, le Bouledogue, le Pékinois, le Shitzu (photos 1, 2, 3, 4, 5) [7]. ● Comme ces chiens présentent également des anomalies de l’angle interne (trichiasis, entropion inférieur médial) et des plis du nez exubérants, cette chirurgie correctrice est préconisée à l’angle interne plutôt qu’à l’angle externe. ● Dans les races géantes, la fente palpébrale est trop large. Les paupières sont donc moins soutenues par le globe oculaire, et ont tendance à se déformer, ce qui entraîne un ectropion inférieur et un entropion supérieur. Cet œil est décrit comme "un œil en diamant". Cette tendance est renforcée par l’instabilité du canthus externe, un globe oculaire petit et/ou une légère énophtalmie [2].
Clinique vétérinaire les Mimosas 51 ter, chemin de janin 34300 Agde
Le 1er prix
Bulldog Anglais, épiphora chronique.
éditorial 2007
- Noter la coloration marron du poil.
2
Lagophtalmie chez une Bouledogue Français.
- La sclère est largement observée.
3
Lagophtalmie et leucome cicatriciel suite à un ulcère perforant chez un Carlin.
Essentiel ❚ Pour les chiens de race brachycéphales, il est recommandé de réduire la fente palpébrale à l’angle interne. ❚ Dans les races géantes, un ectropion inférieur et un entropion supérieur sont souvent observés. ❚ Il existe des euryblépharons transitoires juvéniles, rencontrés par exemple chez le Berger allemand.
CANINE - FÉLINE
4
Lagophtalmie et hyperpigmentation cornéenne superficielle chez un Pékinois.
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline AVRIL / MAI 2008 - 31
PP 37-42 Chirurgie tumeurs palpebrales
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conduite à tenir chirurgicale lors de tumeurs palpébrales chez le chien et le chat
Olivier Jongh Clinique Vétérinaire Neuville-sur-Saône 69250 Service ophtalmologie E.N.V.L. 69280 Marcy l’Étoile
Les tumeurs palpébrales sont fréquentes chez les carnivores domestiques, en particulier dans l’espèce canine. Les techniques d’exérèse chirugicale sont variées et dépendent de nombreux paramètres.
L
es tumeurs palpébrales sont les tumeurs les plus fréquentes de la région oculaire. En cancérologie des carnivores domestiques, il est important de distinguer les néoplasmes de l’espèce féline de ceux rencontrés chez le chien. ● Il est possible de rencontrer toutes les néoplasies cutanées au niveau des paupières chez le chien. Mais en pratique, la grande majorité appartient à trois types de tumeurs [6] : l’adénome de la glande tarsale, qui regroupe environ la moitié des types tumoraux, le mélanome bénin, et le papillome (encadré 1). ● Les néoplasmes palpébraux sont donc pour la plupart histologiquement bénins, même si certaines tumeurs révèlent des caractères malins prononcés (fibrosarcomes, histiocytomes fibreux malins, carcinomes, lymphomes malins, ...). L’aspect infiltrant est alors habituel, mais les métastases restent à ce jour exceptionnelles. ● Après un développement sur comment identifier les différentes tumeurs palpébrales, cet article décrit l’exérèse tumorale. Différents cas de figure sont ensuite envisagés : le cas des tumeurs avec des pertes de substances inférieure au 1/4 de la longeur palpébrale, le cas des tumeurs volumineuses et des importantes pertes de substances. COMMENT IDENTIFIER LES DIFFÉRENTES TUMEURS PALPÉBRALES
● Le carcinome épidermoïde, retrouvé de façon anecdotique sur la paupière du chien, reste le premier néoplasme palpébral dans l’espèce féline. Il touche de préférence le chat âgé dans une zone palpébrale où les poils sont blancs. Cette topographie particulière donne à penser que les ultraviolets participent au processus de cancérogenèse [6].
Objectif pédagogique ❚ Savoir choisir la meilleure technique chirurgicale, face à une néoplasie palpébrale.
1
Tumeur palpébrale chez un Caniche âgé : résection triangulaire dans toute l’épaisseur de la paupière (photo O. Jongh).
Le 1er prix éditorial 2007
Encadré 1 - Les trois types de tumeurs au niveau des paupières 1. L’adénome tarsal apparaît sur le bord palpébral. - Il est orienté sur la lamelle postérieure, et est variablement pigmenté. - La fermeture de l’orifice, d’une ou plusieurs glandes de Meibomius détermine une rétention de lipides visible à la face interne des conjonctives palpébrales (chalazion secondaire). 2. Le mélanome, situé sur la face tégumentaire, est analogue à ceux observés sur la peau (masse assez arrondie et très pigmentée). 3. Le papillome est davantage d’aspect verruqueux et nettement en relief. - L’origine virale, possible chez le jeune carnivore (papovavirus), explique parfois une topographie disséminée. - La présence d’une néoformation isolée chez l’animal âgé reste la forme la plus classiquement rencontrée. ● La tumeur apparaît comme une lésion exophytique, ou plus volontiers térébrante, sur la marge palpébrale ou à son voisinage, ce qui la rend parfois difficile à distinguer des séquelles d’une cellulite bactérienne d’inoculation à la suite d’un conflit entre congénères. ● Un bilan d’extension complet (diffusion loco-régionale fréquente, mais métastases à distance tardives), associé à un examen anatomopathologique de confirmation, sont recommandés afin de s’assurer de la bonne conduite thérapeutique à tenir (grading tumoral). Un certain nombre de tumeurs cutanées du chat (épithélioma basocellulaire,
Essentiel ❚ Les néoplasmes palpébraux sont, pour la plupart, histologiquement bénins. ❚ Le carcinome épidermoïde est le néoplasme palpébral le plus fréquent chez le chat. ❚ L’hidrocystome est une tumeur bénigne souvent mise en évidence chez le Persan âgé.
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CANINE - FÉLINE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline AVRIL / MAI 2008 - 37
PP 44-48 Agenesie chat
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reconnaître et traiter
une agénésie palpébrale
ou un colobome palpébral Hélène
Arnold-Tavernier1 Olivier Jongh2
1Consultant
en ophtalmologie vétérinaire 13, rue Négrier 90000 Belfort 2Clinique vétérinaire 2, rue Jacques, 69250 Neuville- sur- Saône E.N.V.L. 69280 Marcy l’Étoile
Objectifs pédagogiques ❚ Savoir reconnaître un colobome et une agénésie palpébrale. ❚ Proposer à bon escient une technique chirurgicale, plus ou moins sophistiquée, selon l’étendue du déficit et la gravité des lésions cornéennes.
chez le chat Chez le chat, le colobome des paupières ou l’agénésie palpébrale est une anomalie fréquente. Elle concerne principalement la partie latérale de la paupière supérieure. La fermeture des paupières est incomplète, ce qui provoque une kératite d’exposition. Différentes techniques chirurgicales de blépharoplastie existent pour corriger cette anomalie.
L Le 1er prix éditorial 2007
Essentiel ❚ L’agénésie palpébrale, ou colobome palpébral, est une affection congénitale souvent bilatérale. ❚ Chez le chat, le déficit palpébral concerne principalement la partie latérale de la paupière supérieure. ❚ Dans les cas mineurs, des collyres lubrifiants peuvent suffire à assurer un confort satisfaisant.
FÉLINE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline 44 - AVRIL / MAI 2008
e colobome des paupières (s’il est partiel), ou l’agénésie palpébrale (si le colobome est complet), est un déficit congénital affectant une partie, ou toutes les couches tissulaires d’une ou des deux paupières. ● Lors d’agénésie ou de colobome palpébral, l’absence de bord palpébral est évidente, et les poils se dirigent vers la conjonctive bulbaire adjacente à la cornée, couvrant une partie du fornix conjonctival dorsal. ● L’agénésie palpébrale et le colobome sont décrits chez le chat et peuvent être associés à d’autres malformations (persistance de membrane pupillaire, dysgénésie lenticulaire, microphtalmie à des stades variables, …). ● Ces affections sont moins fréquentes chez le chien. Un cas erratique a été publié chez un faucon Pélerin. D’autres cas ont a également été décrits à plusieurs reprises chez le Léopard des neiges, associés à des anomalies oculaires multiples (microphtalmie, cataracte, dysplasies choroïdienne ou rétinienne, colobome du nerf optique), et chez le couguar du Texas [7]. Des causes tératogènes, des influences de l’environnement, ou une prédisposition génétique, ont été envisagées. Le même tableau clinique a été décrit chez des chatons européens [1].
44
1
Microphtalmie et agénésie de la paupière supérieure chez un chaton européen, œil droit. - Cet animal a été euthanasié à la demande du propriétaire. ● Une prédisposition héréditaire à un développement palpébral incomplet au niveau des canthi latéral et médial, est suspectée dans certaines lignées de chats Burmese [1]. ● De gros déficits palpébraux peuvent aussi être des complications d’infections pré ou péri-natales. Dans ce cas, toute la portée est généralement atteinte à des degrés variables, et d’autres anomalies (symblépharons, …) sont susceptibles d’être observées. ● Cet article détaille les traitements médicaux disponibles et décrit les techniques chirurgicales qui permettent de traiter cette anomalie.
PATHOGÉNIE DE L’AFFECTION ● Les paupières et la fissure palpébrale sont initialement induites au moment du contact entre la vésicule optique et l’ectoderme de surface, quand a lieu l’induction de la placode cristallinienne. ● La réceptivité de l’ectoderme de surface à l’induction de la vésicule optique est très spécifique dans le temps et dans l’espace. La présence, quasi constante, du déficit au niveau de la zone temporale de la paupière supérieure fait soupçonner une orientation anormale de la vésicule optique, lorsqu’elle approche l’ectoderme de surface, ce qui entraînerait un contact dans une zone seulement en partie réceptive [3].
LES SYMPTÔMES Les signes cliniques observés dépendent de l’étendue du déficit tissulaire [1, 7]. ● Chez le chat, le déficit concerne principalement la partie latérale de la paupière ●
PP 49-50 Principe actif metaflumizone
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principe actif
la métaflumizone
PHARMACOLOGIE
La biodisponibilité orale de la métaflumizone chez le rat est faible. La molécule s’élimine principalement dans les fèces et très faiblement par voie urinaire. La distribution de la métaflumizone est très large, ce qui se traduit par un volume apparent de distribution élevé. La molécule subit des biotransformations très importantes dans l’organisme, qui conduisent à plus d’une dizaine de métabolites retrouvés dans la bile, l’urine, le foie et les reins.
Pharmacocinétique
Pharmacodynamie
La métaflumizone est destinée à être appliquée sur la peau, sous forme de solution spot on. En raison des caractéristiques de ces excipients, la métaflumizone diffuse à la surface de la peau, mais son absorption transcutanée est très faible. ● Lors d’application unique, sa concentration plasmatique reste en dessous des seuils de détection. Il s’agit par conséquent d’un spot on à action de surface. Les puces s’intoxiquent non par ingestion de sang, mais par ingestion de la substance présente à la surface de la peau. ● Des concentrations actives se maintiennent chez le chien pendant environ 6 semaines et sont même quantifiables jusqu’à 56 jours. Néanmoins, comme avec tout spot on, ces teneurs cutanées sont assez variables.
La métaflumizone fait partie des bloqueurs dits “état-dépendants” des canaux sodiques membranaires. - Elle se fixe en effet sur les canaux sodiques voltage-dépendants, avec une affinité supérieure pour les canaux à l’état activé, c’est-àdire ouverts au moment de la dépolarisation. - Cette molécule bloque donc la naissance et la conduction de l’influx nerveux, mais elle atteint de préférence les neurones qui ont, chez l’insecte, une activité tonique permanente, notamment les neurones moteurs, d’où son action paralysante. - Sa fixation sur les canaux n’est pas immédiate, mais prend une vingtaine de minutes. Il s’ensuit une paralysie flasque qui apparaît progressivement, entre 1 et 3 heures après le contact avec l’insecticide.
L
a métaflumizone est un antiparasitaire externe qui appartient à la famille des semi-carbazones. Après un développement comme insecticide phytosanitaire, cette molécule est maintenant proposée en médecine vétérinaire soit seule, soit en association avec l’amitraz comme antiparasitaire externe pour le traitement et la prévention des infestations par les puces et les tiques, chez le chien et le chat.
●
●
Figure - Structure de la métaflumizone
● Dénomination
● Dénomination
commune internationale :
F F
O
C
C
F
C CH2
métaflumizone
N
● Noms
commerciaux : Promeris®, Promeris Duo® ● Structure
et filiation :
Découverte au début des années 1990, la métaflumizone appartient à une nouvelle classe chimique d’insecticides : les semi-carbazones (figure). Elle est constituée d’un mélange d’isomères E et Z, dans des proportions 9 : 1.
Classe pharmacologique - Ectoparasiticide (insecticide) - Classe : semi-carbazones
Indication ❚ La métaflumizone est un ectoparasiticide destiné au traitement des puces et sans activité sur les tiques.
●
PROPRIÉTÉS PHYSICO-CHIMIQUES chimique : 2-[2-(4-cyanophényl)-1-[3-(trifluorométhyl) phényl]éthylidène]-N-[4-(trifluorométhoxy)phényl]hydrazinecarboxamide
Jean-Dominique Puyt Unité de Pharmacologie et Toxicologie ENVN BP 40706 44307 Nantes Cedex 03
N
N
H
H
O C F
F F
Le 1er prix
Essentiel
éditorial 2007
❚ La métaflumizone agit sur les canaux sodiques membranaires, provoque une paralysie puis la mort de l’insecte sur 24 heures ; elle bloque la ponte de la puce mais n’a pas d’action ovicide. ❚ La métaflumizone est appliquée sur la peau en solution spot on. ❚ Chez le chat, elle est utilisée seule dans la lutte contre les puces. ❚ Chez le chien, elle est associée à l’amitraz et agit sur les puces et sur les tiques. ❚ La tolérance locale et générale des spécialités spot on à base de métaflumizone est excellente.
C N ● Caractéristiques
: La métaflumizone est une base faible liposoluble et très peu soluble dans l’eau.
RUBRIQUE
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline AVRIL / MAI 2008 - 49
PP 52-55 Obs clinique adenite
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observation clinique
observation originale
trois cas d’adénite sébacée granulomateuse de l’Akita traités par une alternative originale :
Aurélia Jamoteau1 Emmanuel Bensignor2
l’application topique d’huile d’olive
1
26, rue Robert de Molesmes 53000 Laval 2 Consultant en dermatologie et allergologie vétérinaire 35510 Rennes-Cesson 75003 Paris et 44000 Nantes
Objectif pédagogique ❚ Savoir reconnaître une adénite sébacée granulomateuse et instaurer un traitement à l’huile d’olive en thérapeutique topique.
Le
1er
prix
éditorial 2007
Motif de consultation ❚ Lésions cutanées d’apparition progressive (6 mois à 2 ans).
Hypothèses diagnostiques ❚ Pour les trois cas : - Démodécie ; - Dermatophytie ; - Adénite sébacée ; - Pemphigus superficiel. ❚ Pour le cas n°3 : - Mycosis fongoïde ; - Leishmaniose.
Essentiel ❚ Lors d’adénite sébacée granulomateuse, l’état général du chien est bon.
RUBRIQUE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline 52 - AVRIL / MAI 2008
L’adénite sébacée est une dermatose rare, caractérisée par une destruction immunologique progressive des glandes sébacées, à l’origine d’un état kératoséborrhéique généralisé. Le traitement de cette entité est difficile et varié, et il n’existe pas, à l’heure actuelle, de consensus thérapeutique dans la littérature.
L’
adénite sébacée granulomateuse est une dermatose idiopathique inflammatoire rare. Elle est due à une destruction progressive des glandes sébacées [15, 4]. Il n’y a pas de prédisposition de sexe, mais le plus souvent, cette maladie apparaît chez des jeunes adultes [16]. L’Akita est une race prédisposée, tout comme le Caniche royal, le Samoyède ou le Vizla. En outre, chez l’Akita, un caractère héréditaire est fortement suspecté (transmission autosomale récessive) [1, 13]. ● À l’heure actuelle, la pathogénie est encore inconnue. Cependant, plusieurs hypothèses sont avancées : - une origine auto-immune ; - une origine génétique ; - un trouble primaire de la kératinisation ou du métabolisme lipidique [1, 13]. ● Le traitement principal de l’adénite sébacée granulomateuse repose sur l’utilisation régulière et fréquente de topiques : des agents kératolytiques ou kératorégulateurs, des réhydratants, des émollients, du propylène glycol dilué [1, 16]. Si ces produits ne permettent pas une amélioration suffisante, des traitements systémiques peuvent être associés [1, 7, 16]. Ont ainsi été proposés les acides gras essentiels [7], les rétinoïdes de synthèse [17], et récemment, la cyclosporine A [10]. Ces différentes molécules sont assez onéreuses au long cours et pour certaines, non dénuées d’effets secondaires. De plus, les résultats obtenus sont variables.
52
1
Aspect de l’animal avant traitement : noter l’hypotrichose diffuse (photo E. Bensignor). ● Dans cet article, nous rapportons trois cas d’adénite sébacée chez des Akitas traités par une option thérapeutique inattendue, l’huile d’olive en application locale.
PRÉSENTATION DES CAS CLINIQUES Cas n°1 ● Une femelle Akita âgée de 3 ans a été référée pour une consultation dermatologique. Des symptômes cutanés évoluaient progressivement depuis un an : un prurit modéré, le poil sec ainsi qu’une chute de poils. Aucune contagion n’était remarquée. ● L’examen clinique a montré un bon état général. ● À l’examen cutané, des lésions ont été décelées au niveau des pavillons auriculaires, du tronc, des flancs ainsi que sur le dos : une hypotrichose diffuse et des plages alopéciques. Un état kératoséborrhéique généralisé a aussi été observé, avec des manchons pilaires. ● À ce stade, les principales hypothèses du diagnostic différentiel étaient une démodécie, une dermatophytie, une adénite sébacée et un pemphigus superficiel, suspecté sur l’état kératoséborrhéique généralisé. ● Des examens complémentaires ont été réalisés. - Les raclages cutanés n’ont pas montré de Demodex. - La cytologie n’a pas révélé de kératinocytes acantholytiques, en défaveur d’un pemphigus superficiel. - L’examen en lampe de Wood a été négatif. - Le trichogramme n’a pas mis en évidence de parasites, ni la présence de spores fongiques, mais nous avons pu observer des
PP 57-60 Comportement HsHa
27/05/08
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comportement
traiter un syndrome hypersensibilité-hyperactivité chez le chien La thérapie comportementale du syndrome hypersensibilité-hyperactivité met en œuvre différentes techniques éducatives adaptées aux handicaps du chien, tels que les difficultés de concentration et l’absence de signal d’arrêt.
L
e syndrome hypersensibilité-hyperactivité (HsHa) est un trouble du développement qui résulte d’un déficit d’acquisition des auto-contrôles, indispensables à la production de séquences comportementales organisées, qui comportent l’apaisement et le signal d’arrêt. ● Le déficit des auto-contrôles se manifeste cliniquement par une hypertrophie du comportement moteur (agitation, brutalité, persistance de l’exploration orale) et des difficultés d’apprentissage (mauvaise perception des ordres, difficultés à maintenir l’attention). ● Les chiens atteints de syndrome HsHa ont des difficultés à filtrer les informations de leur environnement. Ils sont constamment stimulés, distraits, et ne parviennent pas à se concentrer dans les situations d’apprentissage. ● Les méthodes traditionnelles d’éducation sont souvent un échec, d’autant que les propriétaires et les éducateurs perdent patience, et ont tendance à privilégier les sanctions qui, dans le meilleur des cas, excitent le chien et au pire, provoquent des agressions et l’installation d’un état anxieux. ● En raison des handicaps présentés, la mise en œuvre d’une thérapie comportementale n’est généralement possible qu’avec l’aide d’un traitement médical.
Colette Arpaillange1 Catherine Mège2 1Centre
Hospitalier Vétérinaire École Vétérinaire de Nantes 44307 Nantes 2Clinique vétérinaire des Grands Crus 21300 Chenove
Objectif pédagogique ❚ Connaître les techniques de thérapie comportementale face à un syndrome d’hypersensibilité-hyperactivité.
1
Chien Saint-Bernard muni d’un licol Halti®, qui facilite la maîtrise du “assis” (photo C. Mège).
Le 1er prix éditorial 2007
Les objectifs Ces techniques ont pour but : - d’encourager et de récompenser les moments de calme. Le chien doit comprendre que ce sont les seuls moments où il reçoit des marques d’intérêt ou d’attention ; - d’apprendre au chien à contrôler sa motricité ; - d’avoir des moments positifs avec le chien pour retisser un lien souvent mis à mal ; - de favoriser les apprentissages de base, tels que le assis, la marche en laisse (photo 1). Les difficultés Les difficultés rencontrées sont les suivantes : - les chiens ont du mal à se concentrer sur les ordres ; - les caresses et les encouragements ont plus tendance à exciter le chien ; - les réprimandes et les sanctions ont tendance à stimuler encore plus l’animal. De plus, ce sont des marques d’attention qui peuvent faire office de renforcement positif ; - si le chien est puissant, les méthodes d’extinction (ignorer les sauts, par exemple) sont difficiles à mettre en œuvre.
GÉNÉRALITÉS
Les principes
Les différentes techniques présentées sont à adapter en fonction du chien, de ses propriétaires, de son mode de vie et de la demande.
● Les techniques comportementales ont pour principe d’éviter l’engrenage des punitions, de capter l’attention de l’animal et de communiquer de façon lisible et contrôlée.
Essentiel ❚ Les chiens atteints de syndrome HsHa ont des difficultés à filtrer les informations de leur environnement. ❚ Les méthodes traditionnelles d’éducation sont souvent un échec. ❚ Le but est d’éviter l’engrenage des punitions, de capter l’attention de l’animal et de communiquer de façon lisible et contrôlée.
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RUBRIQUE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline AVRIL / MAI 2008 - 57
PP 61-66 Chir tumeurs surrenaliennes
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chirurgie endocrinienne
traitement chirurgical
des tumeurs surrénaliennes chez le chien et le chat
Face à toute tumeur surrénalienne réséquable, la surrénalectomie est la technique chirurgicale de choix. C’est une intervention complexe, qui nécessite une longue période d’apprentissage. Le geste chirurgical ne peut se dissocier de la bonne gestion de l’anesthésie et de la réanimation dans la période péri-opératoire, souvent déterminante car les complications sont nombreuses et les taux moyens de mortalité de 20 p. cent.
L
es adénomes ou carcinomes surrénaliens et les phéochromocytomes sont les principales tumeurs surrénaliennes rencontrées. Ces tumeurs ne sont parfois associées à aucun signe clinique, et peuvent être découvertes de façon fortuite lors d’un examen abdominal. Cette découverte fortuite est appelée incidentalome, en référence à la médecine humaine. ● La nature d’une tumeur surrénalienne n’est pas toujours connue avec certitude avant l’intervention. ● Un bilan d’extension le plus complet possible est nécessaire, afin de pouvoir planifier l’intervention dans les meilleures conditions possibles. En effet, la précision de ce bilan peut modifier complètement l’approche chirurgicale comme décrit ci-après. ● Des radiographies pulmonaires, un bilan d’extension abdominal (échographie abdominal, scanner, IRM), des analyses d’urine et un bilan hématologique et biochimique complet sont indiqués. En cas de suspicion de phéochromocytome, un suivi des valeurs de la pression sanguine est nécessaire pendant toute la période péri-opératoire. Dans les cas de tumeurs corticosurrénalienne sécrétante, l’association d’un diabète sucré dans 10 à 20 p. cent des cas implique un suivi régulier de la glycémie [2]. ● La surrénalectomie est une intervention délicate. Une bonne connaissance de l’anatomie chirurgicale de même qu’une
Cyrill Poncet Centre hospitalier vétérinaire de Frégis 43, avenue Aristide Briand 94110 Arcueil
Objectifs pédagogiques ❚ Planifier le protocole anesthésique et la prise en charge chirurgicale d’une surrénalectomie. ❚ Maîtriser les gestes chirurgicaux. ❚ Prévenir les complications péri-opératoires.
1
La surveillance multiparamétrique de l’anesthésie, incluant la pression artérielle, est indispensable, particulièrement dans la gestion chirurgicale de phéochromocytomes (photo C. Poncet, C.H.V. Frégis).
anesthésie parfaitement gérée sont indispensables. Aussi, nous les abordons dans un 1er temps dans cet article, puis proposons les différentes voies d’abord. Les techniques chirurgicales sont décrites. La surveillance péri-opératoire, les complications et le pronostic sont ensuite développés. LA PRISE EN CHARGE ANESTHÉSIQUE ET LES PRÉCAUTIONS OPÉRATOIRES La gestion anesthésique est souvent compliquée lors de ce type d’intervention. Les cas de tumeurs corticosurrénaliennes sécrétantes et les phéochromocytomes sont à distinguer (cf. infra protocole anesthésique et mesure de la pression artérielle), même si le diagnostic est rarement connu avec certitude au moment de l’intervention. ● La pose d’une voie veineuse de fort débit est recommandée, en cas de chute brutale de la volémie devant être compensée par fluidothérapie ou transfusion sanguine. Une fluidothérapie est indiquée tout au long de l’anesthésie (Ringer Lactate, 10-15 ml/kg, I.V.). ● Une antibioprophylaxie est particulièrement importante lors de tumeurs corticosurrénaliennes, car celle-ci peut affecter la fonction immunitaire. De même, une supplémentation en glucocorticoïdes (dexaméthasone, 0,2 mg/kg, I.V.) est nécessaire afin de prévenir une insuffisance corticosurrénalienne dans les heures suivant le retrait de la tumeur. Une supplémentation en minéralocorticoïdes n’est en revanche pas nécessaire.
Le 1er prix éditorial 2007
Geste ❚ La surrénalectomie est une intervention complexe, qui nécessite une longue période d’apprentissage.
●
Essentiel ❚ Le choix de l’abord chirurgical (laparotomie rétroxyphoïdienne, abord rétropéritonéal, cœlioscopie) est indispensable dans la prise en charge chirurgicale de l’animal. ❚ La surrénalectomie est l’indication de choix en présence de tumeur surrénalienne.
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RUBRIQUE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline AVRIL / MAI 2008 - 61
Management succesion corr cha27/05/08
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comment anticiper et gérer
une succession Philippe Baralon
au sein d'une association
Phylum BP 17530 31675 Labège Cedex
Le succès d'une entreprise vétérinaire repose, pour une part essentielle, sur son équipe… vétérinaire, composée, selon les statistiques nationales, à soixante-quinze pour cent de libéraux (individuels et associés). Dès lors, toutes les modifications au sein de cette équipe revêtent une importance considérable. Pourtant, très souvent, les entreprises ne sont pas préparées, ou le sont mal, à des événements qui ne sont pas tous imprévisibles.
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n matière de succession, il convient de distinguer plusieurs cas. Celle-ci peut intervenir de manière programmée, à l'échéance de la retraite, ou plus ou moins brutalement, en cours de carrière. DES REGROUPEMENTS DE PROFESSIONNELS La situation qui prévaut actuellement n'est pas le fruit du hasard mais le résultat d'une histoire. Lorsque les premières associations de vétérinaires sont apparues en France, il ne s'agissait pas d'entreprises mais simplement de regroupements de professionnels d'abord pour répartir les contraintes – les gardes – et pouvoir prendre des vacances, puis pour partager le coût du plateau technique et du personnel. L'exercice de la médecine vétérinaire restait encore – il en reste des traces dans notre code de Déontologie – individuel. Parallèlement, la carrière des vétérinaires se déroulaient (et se déroule encore dans de nombreux cas) en deux phases très inégales : quelques années comme "aide" précédant "l'installation" comme libéral, en association dans le cas qui nous occupe ici. ● Dès lors, lorsque les associés envisageaient une éventuelle succession, il la raisonnait essentiellement en faisant peser sur le partant – à l'âge de la retraite ou avant – la contrainte de trouver un successeur soumis à l'agrément du ou des associés restant. Encore aujourd'hui, une majorité de contrats ●
Le 1er prix éditorial 2007 Anticiper une succession, c’est aussi faire reprendre certaines activités à des associés ou à de futurs associés (photo F. Courouble).
ou de statuts règlent ce problème par une clause prévoyant que le partant doit présenter un successeur à ses associés qui disposent d'un délai pour l'agréer ou le récuser, l'opération pouvant se renouveler deux fois. Si le troisième candidat proposé ne recueille pas l'assentiment des vétérinaires restant dans l'association, ces derniers sont tenus d'acquérir les parts du cédant. ● Parallèlement, la négociation portant sur le prix relève d'un strict dialogue entre le cédant et le nouvel arrivant. UN DISPOSITIF DOMINANT GLOBALEMENT OBSOLÈTE ● Si l'organisation classique des successions, dessinée ci-dessus, peut se comprendre sous l'angle historique, il est parfaitement clair qu'elle ne répond absolument plus à la configuration qui prévaut actuellement dans la plupart des associations. ● Celles-ci sont en effet devenues de véritables entreprises organisées autour d'un projet stratégique, plus ou moins conscient et plus ou moins partagé par la communauté des associés, mais qui fonde néanmoins leur avenir (photo). Parallèlement, le déroulement de carrière des vétérinaires se répartit en un plus grand nombre de paliers. La période de salariat
Essentiel ❚ Le mode d'organisation dominant des successions n'est plus adapté aux objectifs des entreprises vétérinaires. ❚ Il n'est pas raisonnable de confier au cédant le soin de trouver un successeur. ❚ La transaction entre ancien et futur associé ne peut se résumer à une négociation bilatérale, elle intéresse la communauté des associés.
MANAGEMENT
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline AVRIL / MAI 2008 - 69
témoignage retraite Courouble verso
Président de la Caisse Autonome de Retraites et de Prévoyance des Vétérinaires (C.A.R.P.V.) 71360 Épinac
Le 1er prix éditorial 2007
Essentiel ❚ La Loi Fillon a introduit le cumul emploi-retraite, qui consiste à liquider totalement sa seule retraite de base tout en continuant à travailler. Le vétérinaire garde son statut libéral dans la continuité. ❚ Depuis 2006, la possibilité de retraite progressive a été proposée aux vétérinaires. ❚ Un vétérinaire peut demander à bénéficier de sa retraite de base à 60 ans, entrer dans le dispositif de retraite progressive entre 60 et 65 ans puis continuer une faible activité avant la liquidation totale à l’âge de son choix.
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témoignage prendre sa retraite
François Courouble
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un choix individuel parmi de multiples possibilités Dans l’esprit de la plupart des vétérinaires, prendre sa retraite est une rupture totale avec disparition brutale et définitive de l’activité professionnelle. Dans la plupart des cas, la retraite est un choix individuel et volontaire mais est parfois subi pour des raisons de santé ou autre, surtout dans les associations, au sein desquelles, les associés plus jeunes et plus valides souhaitent voir partir un associé, théoriquement à égalité, mais moins efficient dans la réalité quotidienne. Connaître l’ensemble des possibilités techniques pour passer en plusieurs mois ou plusieurs années de la pleine activité professionnelle à la retraite totale peut aider chacun à trouver la solution qui lui convient en accord avec ses associés.
A
vant la Loi Fillon en 2004, si des modalités de cumul emploi-retraite et de retraite progressive existaient pour les salariés depuis de nombreuses années, les libéraux n’avaient pas d’autres solutions que de liquider à la fois la retraite de base et la retraite complémentaire libérales et s’ils souhaitaient travailler, seul le statut salarié était possible, ce qui reste une des possibilités aujourd’hui. ● La Loi Fillon a introduit le cumul emploiretraite, ceci consiste à liquider totalement sa seule retraite de base tout en continuant à travailler. Le vétérinaire garde son statut libéral dans la continuité, avec une contrainte de revenus avec un plafond maximal de ressources (33 276 € en 2008). Nous parlons bien de revenus, soit ce qui est déclaré sur la déclaration personnelle 2042. Le calcul de la retraite de base prend en compte le nombre de trimestres cotisés (160 trimestres actuellement pour avoir une retraite dites pleine à partir de 60 ans) ou
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François Courouble : à notre demande, depuis 2006, la possibilité de retraite progressive a été proposée aux vétérinaires (photo clinique vétérinaire d’Épinac).
l’âge (retraite pleine à 65 ans quelque soit le nombre de trimestres) au moment de la demande. ● Les statuts de la retraite complémentaire propre aux vétérinaires ne permettaient pas alors de continuer une activité sous statut libéral après la liquidation de la retraite complémentaire qui devait, de plus, être totale et définitive. ● Depuis 2006, à notre demande, la possibilité de retraite progressive a été proposée aux vétérinaires (photos 1, 2). Dans ce cadre, le vétérinaire doit préalablement ou concomitamment liquider sa retraite de base et une partie de sa retraite complémentaire. Le calcul de la retraite complémentaire tient compte uniquement de l’âge du vétérinaire pour le calcul de la réfaction et le nombre de points liquidés est laissé à l’initiative du vétérinaire sans pouvoir excéder 80 p. cent des points acquis à l’âge de la demande. Étant en cumul emploi-retraite par la liquidation de la retraite de base, le plafond de revenus s’applique aussi dans la situation de retraite progressive. ● Soulignons que l’ensemble des charges sociales est dû. Le décalage de deux ans dans le calcul des charges provisionnelles rend indispensable un calcul prévisionnel et la constitution d’une réserve par le vétérinaire au moment du changement de situation. En effet, même si des remboursements
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test clinique Frank Famose Clinique vétérinaire des Acacias 42, rue Lucien Servanty 31700 Blagnac
les réponses
un fibrosarcome palpébral chez une chatte
1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? ● Compte tenu du tableau clinique, les hypothèses diagnostiques sont les suivantes : - une tumeur palpébrale : fréquentes chez les carnivores, ces tumeurs ont un point de départ limbique (adénome ou adénocarcinome des glandes de Meibomius, carcinome épidermoïde, mélanome) ; - une tumeur sous-cutanée : lipomes, sarcomes divers, mastocytome, lymphome ; - une tumeur à point de départ osseux : chondromes, ostéo ou chondrosarcome ; - un abcès froid ; - un kyste lacrymal. ● L’absence de lésion du bord palpébral permet d’éliminer d’emblée les lésions d’origine purement cutanée (mélanome, carcinome mébomien, carcinome épidermoïde). 2 Quels examens complémentaires mettez-vous en œuvre ? ● Afin de confirmer ou d’infirmer les autres hypothèses, des examens complémentaires sont effectués. ● Une ponction à l’aiguille fine a été réalisée et a recueilli un matériel très pauvre ; l’identification cytologique n’a pas permis d’établir un diagnostic, mais a éliminé les hypothèses de kyste lacrymal (pas de liquide à la ponction) et d’abcès froid (absence de cellules inflammatoires). ● Une radiographie dorso-ventrale du crâne n’a pas montré de lésion de la structure osseuse de l’orbite, malgré la proximité de la masse et de l’os du plancher orbitaire. ● Une analyse histologique de la pièce chirurgicale d’exérèse a mis en évidence des lésions caractéristiques d’un sarcome à cellules fusiformes de haut grade de malignité. Le propriétaire n’a pas souhaité réaliser cet examen préalablement à l’exérèse complète, ni un bilan d’extension complet. Bien que recommandés dans une telle situation, la radiographie thoracique et l’examen cytologique des nœuds lymphatiques locaux n’ont pas été effectués. 3 Quel traitement proposez-vous ? L’étendue de cette lésion oculaire la rend incompatible avec la vision. Seule une résection totale de la lésion permet d’améliorer le
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Figure 1 - Délimitation de la zone d’exérèse
Tumeur
Zone d'exérèse
Figure 2 - Exérèse complémentaire et incision du lambeau Exérèse de triangles cutanés
2h Exérèse complémentaire h : perte de substance à combler Zone d'exérèse
pronostic vital de la chatte, intervention délicate car cette résection du lambeau cutané est important. La tumeur étant située sous la paupière inférieure, une plastie par glissement d’un lambeau cutané n’est pas envisageable à partir d’un lambeau inférieur, par manque de tissu. ● Seule une plastie par lambeau frontal paraît réalisable, mais elle impose de retirer le globe oculaire. ● Cette plastie est effectuée en trois temps. - Le 1er consiste en une exérèse la plus large possible de la tumeur au bistouri (monté d’une lame n°15) et aux ciseaux. Elle permet de dégager un lambeau de la longueur de la fente palpébrale et d’une largeur supérieure à celle de la tumeur (figure 1). - Le 2e temps est celui de l’énucléation du globe oculaire par voie trans-conjonctivale, elle ne présente pas de difficulté particulière. - Le 3e temps est celui de la plastie proprement dite. La perte de substance cutanée est mesurée, et est rapportée sur la peau frontale à partir de la paupière supérieure. Un lambeau de deux fois cette taille est découpé et séparé des tissus sous-cutanés.
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test clinique - réponses : un fibrosarcome palpébral chez une chatte Figure 3 - Glissement et suture du lambeau Lignes de sutures après glissement du lambeau
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Orbite
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Le lambeau découpé de la paupière supérieure est tiré vers le bas et suturé en regard de la cavité orbitaire qu’il recouvre (photos F. Famose).
La plastie présentée ici est très simple dans son principe. Son originalité réside dans l’importance de la résection tumorale qui nous oblige à sacrifier le globe oculaire, bien que fonctionnel, pour remplacer la peau manquante. ● Cette résection large a permis une exérèse complète de la lésion, et la repousse tumorale n’a été observée que plus d’un an et demi plus tard. Cette durée de survie est supérieure à celle que l’on pouvait attendre en tenant compte du résultat histologique. ❒
Deux triangles de peau sont excisés à la base du lambeau (figure 2). Le lambeau est ensuite tiré vers le bas où il est suturé en regard de la cavité orbitaire qu’il recouvre (photo 2, figure 3). ● Un mois plus tard, le lambeau cutané est complètement intégré (photo 3).
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CONCLUSION La plastie palpébrale par glissement fait partie des techniques courantes utilisées en chirurgie des paupières dans laquelle les pertes de substances sont habituelles.
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HOR S-SÉ RIE 20 07
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LE NO UVEA U PR ATICI EN VÉ TÉRIN AIRE équin e - HO RS-SÉ RIE 20 07
ÉO CHEZ NATALO LES GIE
ÉQUI - Le sui DÉS en fin vi de la com de gestajument plic et rép ation tion : s sur le ercussion poula s - Le in sui de la vi échog par fin de ge raphique voie - Les transa station pa bdom de l’ex rticula inale rités du po amen ulain cliniqu - Co nouve e nd au-né en casuite à ten de pré ir Diag matur no ité
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en cha ent pre en clie rge les ndre urg ntèle - La ambu ences réa latoir respir nimati e atoire on - Co mp néon rendre l’im atale - Co du po munité nd hypo uite à ten ulain gamm ir - La aglob face à sep un ulin Face - Recon ticémie émie e à un né onata peut po et dia naître être am ulain no le les col gnostiqu Il lui ené à uveaufaut er iqu né Comm prend es dig évalue malad sur la re r les col ent tra estive et inté base de l’an rapideme des décisioe, le clinicie s iques iter - Co nd dig les fra grer la val amnèse nt la gravité ns parfois n responsa devanuite à ten estives et diagn is engend eur poten de l’exam de la situ difficiles. ble du po t les dia ir rés tiel ostiqu ation, es et par la mis le du po en cliniqu - Éch ulain de rrhées ula thérap e, og e - Ge et ses raphie 0 à 15 eutiqu en œuvre in, ste jou es ... - Nu des mo - Pharm - Transf Obser annexesde l’ombili rs trit yens acolog usion et c - Un vation - Comp ion - Co sér ie kys clin mm - Conn othéra ortem te de ique ent - Le alim aître ent pie che tra l’O - L’im en les médic itement uraque z le prégn ter la jum particu poula lar de la al et chi ation ent ruptur rurgic suitée ités pharm in : my - Co the al e vés acolog mm ou réa icale iques traum ent tra lité ite du po chez atismes r les ulain RE VU - Dia le poula thoraciqu E DE gnost in no des ic uveaues FO RM souffle différen -né À CO AT tie s car IO N MI TÉ diaqu l DE LE CO NT IN es CT UR UE - Les pa E de la rticula rité chez néonata s l’ânon logie et le mulet on
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Rub riqu es
gestes et gestion
LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire équine
Souscription d’abonnement LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE é q u i n e
Réf. : NPc 37
Nom
❍ J e s o u h a i t e s o u s c r i re u n a b o n n e m e n t à p a r t i r d u n° 1 2 ❏ : 5 N°
Prénom
4 D o s s i e r s s p é c i a u x e t 1 H O R S - S É R I E en souscription : Les maladies infectieuses des équidés
❍ Je souhaite compléter ma collection et recevoir les numéros déjà parus :
❏ n ° 1 Le jetage ❏ n ° 4 Les plaies aiguës ❏ n ° 7 Le peripartum ❏ n ° 1 0 La contre-
❏ n ° 2 Les défauts d’aplomb ❏ n ° 5 Le syndrome grippal ❏ n ° 8 Les diarrhées aiguës ❏ n ° 1 1 Le poulain
performance
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1. Gelatt KN, Gelatt JP. Handbook of small animal ophthalmic surgery (vol 1 : extraocular procedures), NewYork Pergamon Press. 1994; 69-124. 2. Riis RC. Small Animal Ophthalmology Secrets. Philadelphia Hanley & Belfus ed. 2002;153-69. 3. Severin GA. Severin’s veterinary Ophthalmology notes 3rd ed. Fort Collins 1998;151-206. 4. Slatter D. Fundamentals of veterinary ophthalmology 2nd ed. Philadelphia. WB Saunders.1990; 147-204.
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Âne
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Références
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NÉON ATAL OGIE
CHEZ LES ÉQ UIDÉ S
6-2007
CHE
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