DOSSIER : CANCÉROLOGIE CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT
gestes et gestion
LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine féline
Volume 9
N°42 SEPTEMBRE 2009 revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC (Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)
indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)
• Veterinary Bulletin (CAB International)
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline - N°42 - SEPTEMBRE 2009
• CAB Abstracts Database
- Actualité - (r)évolution dans l’approche diagnostique et pathologique de la péritonite infectieuse féline - Questions-Réponses Surface corporelle ou poids, comment choisir la posologie d’un anticancéreux ? - Réglementation Bonnes pratiques pour l’approvisionnement en anticancéreux vétérinaires - L’examen histopathologique en oncologie vétérinaire - Le bilan d’extension en cancérologie
Conduites thérapeutiques
DOSSIER CANCÉROLOGIE CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT : NOUVEAUTÉS DIAGNOSTIQUES ET THÉRAPEUTIQUES Une démarche rigoureuse permet de déterminer la nature du cancer, d’évaluer son extension, de prévoir son évolution, de déterminer un pronostic le plus fiable possible, et de proposer des solutions thérapeutiques que le propriétaire éclairé sera alors à même de choisir ...
FMCvét
formation médicale continue vétérinaire
Revue de presse internationale : notre sélection de conférences du congrès de l’ACVIM 2OO9 et d’articles
- Comment traiter un mastocytome - Comment traiter les différentes formes de lymphome - Comment traiter les ostéosarcomes - Conduite thérapeutique devant des tumeurs mammaires - Observation clinique Une tumeur ovarienne traitée par chimiothérapie
Féline - Comment évaluer et traiter un fibrosarcome - Comment diagnostiquer et traiter les différentes formes cliniques de lymphomes
Rubrique - Actualités diagnostiques Les mycoplasmoses des carnivores : une nouvelle méthode par PCR
Volume 9
N°42
sommaire Éditorial par Frédérique Ponce Test clinique - Dysurie et strangurie chez une chienne de 7 ans Aurélie Laborde Actualité - (r)évolution dans l’approche diagnostique et pathologique de la péritonite infectieuse féline Christophe Hugnet Questions-Réponses - Surface corporelle ou poids, comment choisir la posologie d’un anticancéreux ? Christophe Hugnet Réglementation - Bonnes pratiques pour l’approvisionnement en anticancéreux vétérinaires Christophe Hugnet
SEPTEMBRE 2009
DOSSIER
5
CANCÉROLOGIE chez le chien et le chat : nouveautés diagnostiques et thérapeutiques
4 6 7 9
CANINE - FÉLINE - L’examen histopathologique en oncologie vétérinaire : actualités et perspectives chez le chien et le chat Jérome Abadie - Le bilan d’extension en cancérologie chez le chien et le chat Colette Arpaillange Conduites thérapeutiques - Comment traiter un mastocytome chez le chien Jérome Abadie, Catherine Ibisch - Comment traiter les différentes formes de lymphome chez le chien Marie-Pierre Poudrai - Comment traiter les ostéosarcomes chez le chien et le chat Gert Niebauer - Conduite thérapeutique devant des tumeurs mammaires chez le chien et le chat Anne Gogny, Marc Gogny - Observation clinique - Une tumeur ovarienne traitée par chimiothérapie chez un Yorkshire Anne Gogny, Florence Mellet, Francis Fiéni
11 15
23 29 37 43 50
FÉLINE - Comment évaluer et traiter un fibrosarcome félin Dominique Tierny - Comment diagnostiquer et traiter les différentes formes de lymphomes chez le chat Pauline de Fornel-Thibaud
revue de formation à comité de lecture
56
agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC
64
(Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)
RUBRIQUE - Actualités diagnostiques - Les mycoplasmoses des carnivores : une nouvelle méthode par P.C.R. Béatrice Arnaud, Dominique Le Grand, Cécile Letallec, Françoise Grain
indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius
69
(CAB International)
FMCvét - formation médicale continue vétérinaire
• Veterinary Bulletin
- Revue de presse internationale - Sélection de communications
• CAB Abstracts Database
(CAB International)
du congrès de l’ACVIM Juillet 2009 à Montréal par Géraldine Blanchard, Christophe Hugnet 72 Notre sélection d’articles par Julien Debeaupuits, Arnaud Colson, Anne Roussel - Le traitement chirurgical de l’incompétence sphinctérienne urétrale chez la chienne - Effets indésirables associés à la péricardocentèse chez le chien - Rhino-sinusites chroniques félines : effets de la méthode d’échantillonnage sur les résultats obtenus à la bactériologie - Status epilepticus et crises épileptiques chez le chien 74
Test clinique - Les réponses Tests de formation continue - Les réponses observation originale
CANINE - FÉLINE FÉLINE RUBRIQUE
77
FMC Vét
78
Souscription d’abonnement en page 78
3
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine, féline vol 9 / no 42 SEPTEMBRE 2009 - 3
gestes et gestion
LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine féline
test clinique
NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 Courriel neva@neva.fr
dysurie et strangurie
Conseil scientifique Gilles Bourdoiseau (E.N.V.L.) Jean-Luc Cadoré (E.N.V.L.) Dominique Fanuel (E.N.V.N.) Marc Gogny (E.N.V.N.) Roger Mellinger (praticien)
chez une chienne de 7 ans
U
Rédacteurs en chef Colette Arpaillange (E.N.V.N.) Christophe Hugnet (praticien)
Rédacteur en chef management Philippe Baralon (Phylum)
Comité de rédaction Xavier Berthelot (Reproduction, E.N.V.T.) Géraldine Blanchard (Alimentation - nutrition) Corine Boucraut-Baralon (Diagnostic, E.N.V.T.) Séverine Boullier (Microbiologie, E.N.V.T.) Florence Buronfosse (Toxicologie, E.N.V.L.) Luc Chabanne (Immunologie - Hématologie, E.N.V.L.) Jean-Claude Desfontis (Pharmacie - toxicologie, E.N.V.N.) Francis Fieni (Reproduction, E.N.V.N.) Alain Fontbonne (Reproduction, E.N.V.A.) Alain Ganivet (Élevage et collectivité, praticien) Jean-Pierre Genevois (Chirurgie, E.N.V.L.) Isabelle Goy-Thollot (Urgences, E.N.V.L.) Jacques Guillot (Parasitologie - mycologie, E.N.V.A.) Olivier Jongh (Ophtalmologie, praticien) Laurent Marescaux (Imagerie, praticien) Christelle Maurey (Médecine interne, néphrologie, E.N.V.A.) Didier Pin (Dermatologie, E.N.V.L.) Jean-Louis Pouchelon (Cardiologie, E.N.V.A.) Odile Sénécat (Médecine interne, E.N.V.N.) Gestion des abonnements et comptabilité Marie Servent Publicité Maryvonne Barbaray NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 courriel : neva@neva.fr
Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue bimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Prix de vente au N° : 36 €, U.E. : 37 € Tarifs d’abonnement : voir p. 78 S.A.R.L. au capital de 7622 € Siège social : Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 1012 T 80121 I.S.S.N. 1637-3065
comité de lecture
Impression : Imprimerie Nouvelle Normandie Av. des Lions - Ste Marie des Champs - BP 14 - 76191 Yvetot Cedex
Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. Aux termes de l’article 40 de la loi du 11 mars 1957 “toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayant droit ou ayant cause est illicite”. L’article 41 de la même loi n’autorise que les “copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destiné à une utilisation collective, sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l’auteur et la source”. Le non respect de la législation en vigueur constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et 429 du Code pénal. LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / no 42 4 - SEPTEMBRE 2009
ne chienne Basset Hound de 7 ans est référée pour dysurie, pollakiurie et strangurie depuis 2 mois. Un traitement antibiotique a permis une amélioration mais a été suivi d’une rechute. L’examen clinique général ne révèle pas d’anomalie.
L’examen urinaire montre des urines troubles (prélèvement réalisé par cystocentèse), avec une hyposthénurie (1, 010). La bandelette indique une leucocyturie marquée, une protéinurie modérée et une hématurie sévère ; la présence de très nombreuses coques, ainsi que de nombreuses cellules épithéliales et inflammatoires apparaissent sur le culot.
Une échographie de l’appareil urinaire est réalisée (photo 2). Aucune autre anomalie n’est notée.
Un examen cytobactériologique urinaire confirme une infection urinaire, ainsi que la présence de polynucléaires et de cellules épithéliales en grand nombre, dont l’aspect cytologique est cependant peu spécifique.
La chienne est placée sous antibiothérapie appropriée en attendant d’autres examens amoxicilline et acide clavulanique : Synulox® 250, 1,5 comprimé matin et soir per os. 1 Quelles sont vos différentes hypothèses diagnostiques ? 2 Que proposez-vous comme examens complémentaires pour établir un diagnostic ? 3 Quel traitement envisagez-vous ?
4
Hélène Arnold-Tavernier, Jean-François Bardet, Michel Baron, Dominique Begon, Jean-Jacques Bénet, Éric Bomassi, Samuel Boucher, Didier Boussarie, Stéphane Bertagnoli, Isabelle Bublot, Samuel Buff, Stéphane Bureau, Claude Carozzo, Eddy Cauvin, Laurent Cauzinille, Sylvie Chastant-Maillard, Guillaume Chanoit, René Chermette, Valérie Chetboul, Bernard Clerc,
Cécile Clercx (Liège), Laurence Colliard, Laurent Couturier, Jack-Yves Deschamps, Armelle Diquelou, Olivier Dossin, Gilles Dupré, Patrick Devauchelle, Brigitte Enriquez, Didier Fau, Pascal Fayolle, Pauline de Fornel, Laurent Garosi Frédéric Gaschen (Berne), Olivier Gauthier, Emmanuel Gaultier, Jean-Pierre Genevois, Anne Gogny, Isabelle Goy-Thollot, Dominique Grandjean,
Aurélie Laborde Service hospitalier de Médecine interne des Animaux de Compagnie CHUV, ENVN - Atlanpôle-La Chantrerie - BP 40706 44307 Nantes Cedex 03
1 Basset Hound femelle (photo A. Laborde).
2 Échographie de la vessie, coupe longitudinale (Image Service d’Imagerie Médicale, CHUV ENVN).
Réponses à ce test page 77
Jean-François Guelfi, Laurent Guilbaud, Philippe Hennet, Juan Hernandez, Jean-Pierre Jégou, Stéphane Junot Yves Legeay, Bertrand Losson (Liège), Leila Loukil, Sandrine Macchi, Pierre Maisonneuve, Lucile Martin-Dumon, Philippe Masse, Martine Mialot, Pierre Moissonnier, Patrick Pageat, Pierre Paillassou, Jean-Marc Person, Claude Petit, Xavier Pineau,
Luc Poisson, Hervé Pouliquen, Pascal Prélaud, Nathalie Priymenko, Alain Régnier, Brice Reynolds, Dan Rosenberg, Yannick Ruel, Patricia Ronsin, Yves Salmon, Brigitte Siliart, Ouadji Souilem (Tunisie), Isabelle Testault, Jean-Laurent Thibaud, Étienne Thiry, Cathy Trumel, Bernard Toma, Isabelle Valin.
éditorial Face à l’essor sans précédent et permanent de la recherche en oncologie vétérinaire, explorant tous les domaines, des mécanismes de cancérisation à l’échelon moléculaire jusqu’aux protocoles de chimiothérapie les mieux adaptés aux différents types de tumeur, des mises au point et une réactualisation des connaissances sont indispensables ...
L
e mot “cancer” provient du mot grec “karkinos”, qui a donné le mot latin “cancri”, désignant une écrevisse et dont Furetière en 1690 donna une définition dans son dictionnaire universel : “ce mal a grand rapport avec cette sorte de poisson” dans la mesure où “il est difficile d’arracher des pinces de l’écrevisse ce qu’elle a une fois attrapé”… Nous nous trouvons à la fin du siècle de Louis XIV lorsque les thérapies chez l’homme se limitaient à la saignée … Le cancer est un des grands défis de la médecine moderne tant chez l’homme que chez l’animal de compagnie, nous le savons tous. Nos animaux de compagnie vivent de plus en plus vieux, grâce, notamment, aux progrès médicaux en matière de prévention et de traitement des maladies qu’ils développent. Dès lors, le vétérinaire est de plus en plus souvent confronté à des maladies néoplasiques, et à la demande grandissante des propriétaires : ceux-ci souhaitent une prise en charge thérapeutique mais aussi plus globale de leur animal pour une meilleure qualité de vie. En effet, si la compétence accrue des vétérinaires, et la mise au point de traitements efficaces jouent un rôle primordial dans la lutte contre le cancer, on ne peut laisser le propriétaire seul face au cancer de son animal. L’accompagnement médical de l’animal et psychologique du propriétaire fait son entrée parmi les missions du cancérologue qui ne se contente plus d’un diagnostic condamnant l’animal à court terme. Il conduit une démarche rigoureuse permettant de déterminer la nature du cancer, d’évaluer son extension, de prévoir son évolution, de déterminer un pronostic le plus fiable possible, et de proposer des solutions thérapeutiques que le propriétaire éclairé sera alors à même de choisir. Il accompagne ensuite le propriétaire et son animal sur ce long chemin du traitement, chemin si douloureux parfois aussi pour le propriétaire, tant la maladie peut faire résonner en lui son propre vécu ou ses propres craintes. Ces données incontournables de la cancérologie sont aujourd’hui enseignées dans nos écoles vétérinaires, à tous les niveaux d’études, depuis la formation en tronc commun jusqu’au résidanat européen de création récente qui fera émerger les premiers spécialistes français de ce domaine. Et, face à l’essor sans précédent et permanent de la recherche en oncologie vétérinaire, explorant tous les domaines, des mécanismes de cancérisation à l’échelon moléculaire jusqu’aux protocoles de chimiothérapie les mieux adaptés à tel ou tel autre type de tumeur, il nous paraît indispensable de disposer régulièrement de mises au point et de réactualisation des connaissances dans cette discipline. Ce dossier spécial du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline* est ainsi consacré aux nouveautés diagnostiques et thérapeutiques des principales tumeurs du chien et du chat et permet, entre autre, de définir le cadre de l’utilisation de certains moyens thérapeutiques déjà anciens, tels que l’administration d’anti-Cox2 actuellement mieux connus, ou plus novateurs tels que les inhibiteurs des tyrosines kinases, cibles thérapeutiques très prometteuses en cancérologie humaine également. C’est en 1982 que le Petit Larousse illustré fit entrer le mot “oncologie”, du grec “ongkos“ (grosseur). “Oncologie” est ainsi un terme moins meurtrissant, sans volonté alarmante qui désigne simplement l’étude des grosseurs. Les pinces de l’écrevisse se desserrent et reculent face aux progrès médicaux qui font de la guérison ou de la rémission une réalité de plus en plus fréquente ! lors, ayant observé l’évolution de l’oncologie vétérinaire depuis une quinzaine d’années, c’est un message d’espoir que je voudrais vous adresser. Car faire de l’oncologie vétérinaire aujourd’hui, c’est être tourné résolument vers l’avenir … Saint-John-Perse écrivait “Une lampe survit au cancer de la nuit”. Et l’on sait que la nuit tend inéluctablement vers le jour … ¿
Frédérique Ponce Diplômée du collège européen de cancérologie Unité de médecine interne et de cancérologie Département des animaux de compagnie École nationale vétérinaire de Lyon 1, avenue Bourgelat 69280 Marcy l’Étoile
la biblitohèque du NOUVEAU PRATICIEN * Ce numéro complète et réactualise le dossier spécial LE CANCER : abord thérapeutique N°12 (mai 2003) N°12 MARS AVRIL MAI 2003
LE CANCER : abord thérapeutique Conduite à tenir, fiches pratiques : - Conduite diagnostique - Le bilan d’extension en cancérologie - Fiche - Nomenclature des principales tumeurs - Conduite thérapeutique - Les soins palliatifs - Chimiothérapie : l’administration des anti-mitotiques - L’immunothérapie dans le traitement des cancers Les NK ont pour fonction de tuer toute cellule qui ne portent pas les antigenes du CMH de l organisme, grace leurs granules cytotoxiques. Ils sont tres actifs . Are you talkin to me ?
Observations et protocoles :
- Mastocytome cutan chez une chienne - Tumeurs mammaires chez une chienne - Lymphome ganglionnaire chez un chien
Féline
DOSSIER :
LE CANCER CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT : ABORD THÉRAPEUTIQUE
Le but de la thérapie anticancéreuse doit être la qualité de vie de l'animal. Prévenir et traiter les problèmes associés à la tumeur ou au traitement est l’objectif principal du praticien et de son équipe ...
Management et entreprise Dossier - Comment vendre des soins lourds en clientèle : l’exemple de la cancérologie et de la chimiothérapie
A
Le rôle du praticien dans la décision médicale en cancérologie
- Observation et protocole : Tumeur mammaire chez une chatte
Rubriques - Nutrition : la nutrition du chien et du chat cancéreux - Principe actif : la doxorubicine - Immunologie et le B.A. BA en BD : l’immunité anti-tumorale
Article - Vendre une chimiothérapie : comment convaincre ? Fiche action : - L’A.S.V. et le suivi de l’animal cancéreux
REVUE DE FORMATION CONTINUE À COMITÉ DE LECTURE
Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
5
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 SEPTEMBRE 2009 - 5
actualité
(r)évolution dans l’approche diagnostique et pathologique
de la péritonite infectieuse féline
Christophe Hugnet Clinique vétérinaire des Lavandes Quartier Boulagne BP 54 26160 La Bégude de Mazenc
Une nouvelle hypothèse indiquerait l’existence de deux souches virales de coronavirus en milieu naturel, l’une avirulente, l’autre virulente responsable de la péritonite infectieuse féline (PIF).
NOTES * L’équipe de S.J. O’Brien,
selon l’hypothèse de Pedersen : mutation in vivo d’un coronavirus entéropathogène
D
epuis près de 20 ans, l’hypothèse défendue par Pedersen d’une mutation in vivo d’un coronavirus entéropathogène chez le chat en une forme plus virulente responsable de la PIF a globalement été admise sans réelle contestation par le milieu vétérinaire. Celle-ci était acceptée par défaut : il était en effet difficilement concevable qu’un tel événement puisse survenir de manière ubiquitaire chez des chats du monde entier avec une constance dans le mécanisme pathogènique, laissant entrevoir une “instabilité” génétique de ce virus. Si cette hypothèse devait être vraie, alors l’arbre phylogénétique des coronavirus entéropathogènes et ceux responsables de PIF devrait ressembler à celui de la figure 1.
du National Cancer Institute, travaille dans de nombreux domaines : virologie humaine (SIDA, Hépatites virales, syndrome respiratoire aigu sévère -SRAS-) et animale (virus leucémogène félin -FeL-V, virus de l’immunodéficience féline -FIV-, péritonite infectieuse féline -PIF-), génétique et susceptibilité aux agents pathogènes, cancers et infections.
**cf. l’article “Diagnostic de la péritonite infectieuse féline”, de G. Casseleux, J. Isnard, dans LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline Hors-série Maladies infectieuses 2006;(6):455-60.
- FECV : Feline enteric coronavirus : coronavirus félin enteropathogène - FIPV : Feline infectious peritonitis virus : virus de la PIF
Dans l’hypothèse d’une co-existence et de circulation de deux souches virales différentes, ce même arbre phylogénétique devrait être similaire à celui de la figure 2.
Ainsi, à partir de huit chats atteints de PIF et de 48 chats asymptomatiques porteurs de coronavirus entéropathogène, l’équipe de S.J. O’Brien* a extrait l’ARN viral de ces coronavirus ; puis, après des techniques PCR de clonage et d’amplification, a construit l’arbre phylogénétique de ces coronavirus félins.
L’arbre obtenu est celui de la figure 2. Ceci confirmerait l’existence de deux souches virales circulant en milieu naturel : l’une avirulente (coronavirus entéropathogène), l’autre virulente (coronavirus responsable de la PIF).
Des marqueurs biologiques fonctionnels membranaires de la souche PIF ont été mis en évidence. Ceci ouvre ainsi de nombreux espoirs dans le développement de tests diagnostiques spécifiques, voire d’immunoprévention vaccinale.
FECV-1 FIPV-1 FECV-1 FIPV-1 FECV-1 FIPV-1
Site 1
FECV-2 FIPV-2 FECV-2 FIPV-2 FECV-2 FIPV-2
Site 2
FECV-3 FIPV-3 FECV-3 FIPV-3 FECV-3 FIPV-3
Site 3
Figure 2 - Arbre phylogénétique des coronavirus félins selon l’hypothèse de S.J. O’Brien de la co-existence de deux souches virales circulantes
UNE NOUVELLE HYPOTHÈSE
Synthèse d’après article et conférence :
FECV-1 FECV-2 FECV-3 FECV-4 FECV-5 FECV-6
Sites multiples
FIPV-1 FIPV-2 FIPV-3 FIPV-4 FIPV-5 FIPV-6
Sites multiples
- O’BrienSJ. Conférence ACVIM 2008, San Antonio, Texas 2009, - Brown MA, Troyer JL, Roelke ME, O’Brien SJ. Genetics and pathogenesis of feline infectious peritonitis virus. Emerging Infectious Diseases, 15 (9):1445-1452 www.cdc.gov/eid/content/15/9/pdf s/1445.pdf
CANINE - FÉLINE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 6 - SEPTEMBRE 2009
Figure 1 - Arbre phylogénétique
6
De même, la susceptibilité immuno-génétique de certaines lignées ou races de chats (persans par exemple) pourra être évaluée plus sérieusement vis-à-vis de ces souches virulentes responsables de la PIF. insi, cette nouvelle hypothèse impliquant la circulation de deux souches virales différentes dans la population féline devra être confirmée par d’autres équipes à partir d’isolats d’origine géographique différente. Elle ne pourra être démontrée qu’avec la mise au point de tests diagnostiques fiables et validés. De même, reste en suspens le fait que la PIF est certes une virose, mais aussi en premier lieu une affection à complexes immuns et pour laquelle la sensibilité particulière de certains sujets doit être expliquée. ¿
A
questions - réponses sur… surface corporelle ou poids comment choisir la posologie d’un anticancéreux ? O Quelle est l’origine de l’utilisation de la surface corporelle en pharmacologie et quelles sont ses limites ?
Historiquement, l’utilisation de la surface corporelle a été proposée pour faciliter les extrapolations posologiques de l’animal de laboratoire à l’homme, des médicaments anticancéreux cytostatiques en particulier.
Le recours à cette approche consistant à exprimer la dose des anticancéreux en mg/m2, et non en mg/kg au sein d’une même espèce (et non plus entre deux espèces différentes), pose plusieurs difficultés. Celles-ci sont d’autant plus importantes que l’espèce cible présente une large étendue de poids corporels comme le chien dont le poids peut varier d’un facteur de 1 à 80. 1. La 1ère difficulté est que la surface corporelle ne se mesure pas mais qu’elle est calculée à partir du poids corporel, et éventuellement à partir d’autres indices corporels. Or, aucune étude n’a encore validé ces méthodes de détermination de la surface corporelle, notamment chez le chien et le chat. Ainsi, différentes formules mathématiques ont été proposées. Elles conduisent à des variations parfois importantes de l’estimation de la surface corporelle pour un animal : 79 p. cent de différence pour un chien de 10 kg par exemple selon les formules mathématiques utilisées. De plus, l’absence de prise en compte de particularités morphologiques raciales et de l’état corporel (cachexie, obésité, etc.) peuvent biaiser cette estimation. 2. La 2de difficulté liée à cette approche est qu’elle repose sur le postulat infondé que la variabilité inter-individuelle des paramètres pharmacocinétiques des médicaments, et notamment celle de leur clairance*(paramètre qui contrôle l’exposition systémique du médicament), est mieux expliquée par la surface corporelle que par le simple poids vif [2, 5]. O L’utilisation de doses exprimées en fonction de la surface corporelle peut-elle être dangereuse ?
Depuis une dizaine d’années, les relations entre les données pharmacocinétiques et pharmacodynamiques (PK/PD) ont permis de mieux déterminer les schémas posologiques de nombreux médicaments.
À partir de doses définies par rapport au poids corporel (mg/kg), ces relations PK/PD permettent une meilleure évaluation de la toxicité des agents anticancéreux (cas de la
Christophe Hugnet Clinique vétérinaire des Lavandes Quartier Boulagne BP 54 26160 La Bégude de Mazenc
doxorubicine et de la neutropénie chimioinduite chez le chien), voire de l’efficacité.
Concernant l’efficacité, les anticancéreux cytostatiques peuvent être comparés avec les antibiotiques puisque les anticancéreux peuvent avoir à la fois une activité temps-dépendant (d’où l’intérêt de l’aire sous la courbe (A.U.C.) et dose-dépendant (intérêt de Cmax), bien que certains semblent n’avoir qu’une activité temps ou dose-dépendant.
Des études conduites avec la doxorubicine chez le chien ont démontré les dangers de l’usage de la dose exprimée en mg/m2 par rapport à la dose pondérale, en particulier chez des chiens de moins de 10 kg (près de 80 p. cent de morbidité lors de l’utilisation d’une dose définie par rapport à la surface corporelle) [1]. La même conclusion a été observée dans une étude de phase conduite avec le melphalan chez le chien [4].
Il est donc nécessaire de mieux connaître la pharmacocinétique de ces cytostatiques (absorption, métabolisme, excrétion) chez le chien et le chat. Dès lors, le prescripteur pourra ajuster son schéma thérapeutique en fonction des particularités de chaque animal traité dont le métabolisme et/ou la clairance de l’agent anticancéreux peuvent être modifiés par la race (exemple de la mutation du gène MDR1 chez le Colley), ou de l’état physiologique fonctionnel de certains organes altérés par le processus néoplasique [3]. O Quelle conduite tenir ?
Nous disposerons bientôt des premiers anticancéreux avec une AMM vétérinaire et devrons les utiliser selon les dernières connaissances thérapeutiques, et non mimer des protocoles utilisés en humaine, d’autant que l’espèce cible présente une bien plus grande variabilité pondérale que l’homme.
Le prescripteur doit donc choisir des protocoles utilisant des doses exprimées en mg/kg, en particulier si des travaux ont été conduits et validés chez le chien ou le chat.
Lors d’usage de molécules issues de la pharmacopée humaine, pour lesquelles aucune étude récente n’a été menée chez les carnivores domestiques et dont un usage ancien et documenté existe en médecine vétérinaire, la posologie issue de l’expérience, alors souvent exprimée en mg/m2, peut être employée à défaut, en veillant à la toxicité potentiellement plus importante chez les animaux de faible poids. ¿
Qu’en est-il en médecine humaine ? En médecine humaine, chez l’enfant, il est interdit d’utiliser des doses déterminées par rapport à la surface corporelle (guideline EMEA). Chez l’adulte, le poids des habitudes fait persister cet usage malgré les multiples publications internationales démontrant l’inefficacité, voire la dangerosité de ce type d’expression des posologies ! Définition
La clairance exprime la capacité d’un organe (clairance rénale par exemple) ou d’un organisme (clairance totale) à épurer totalement un volume de fluide par unité de temps.
Références 1. Arrington KA, Legendre AM, Tabeling GS, coll. Comparison of body surface area-based and weight-based dosage protocols for doxorubicin administration in dogs. Am J Vet Res. 1994;55 (11):1587-92. 2. Frazier DL, Price GS. Use of body surface area to calculate chemotherapeutic drug dose in dogs: II. Limitations imposed by pharmacokinetic factors. J Vet Intern Med. 1998;12(4):272-8. 3. Mealey KL, Fidel J, Gay JM, coll. ABCB11Delta polymorphism can predict hematologic toxicity in dogs treated with vincristine. J Vet Intern Med. 2008;22(4):996-1000. 4. Page RL, Macy DW, Thrall DE, coll. Unexpected toxicity associated with use of body surface area for dosing melphalan in the dog. Cancer Res. 1988;48(2):288-90. 5. Price GS, Frazier DL. Use of body surface area (BSA)-based dosages to calculate chemotherapeutic drug dose in dogs: I. Potential problems with current BSA formulae. J Vet Intern Med. 1998;12(4):267-71.
Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
7
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 SEPTEMBRE 2009 - 7
réglementation bonnes pratiques
pour l’approvisionnement
en anticancéreux vétérinaires
D
epuis quelques années, le praticien vétérinaire se trouvait dans la quasiimpossibilité de proposer une chimiothérapie anticancéreuse aux animaux de compagnie ; les rares molécules encore disponibles ne permettaient pas de couvrir un grand nombre d’indications en cancérologie.
Afin de donner à nouveau aux praticiens vétérinaires la possibilité de prescrire et d’administrer des substances anticancéreuses avec un profil C-M-R (cancérogène et/ou mutagène et/ou reprotoxique), les gestionnaires du risque et les décisionnaires politiques ont souhaité un encadrement de l’activité vétérinaire afin de protéger les acteurs de la santé animale (vétérinaires, ASV, personnels de ménage), les propriétaires de l’animal et l’environnement.
Dans cet objectif, un groupe de travail créé à l’initiative de l’Agence Nationale du Médicament Vétérinaire (A.N.M.V.), de la Commission d’A.M.M. et du Conseil Supérieur de l’Ordre des Vétérinaires a rassemblé pendant plusieurs mois différents acteurs : des représentants des organisations professionnelles vétérinaires, des cliniciens praticiens de la cancérologie, des enseignants des E.N.V., des représentants et juristes des autorités de tutelle (ministère de la Santé) et des agences d’expertise (Afssa, A.N.M.V.). UN GUIDE DES BONNES PRATIQUES DE LA CHIMIOTHÉRAPIE ANTICANCÉREUSE VÉTÉRINAIRE
Les gestionnaires du risque ont accepté la création d’un guide des bonnes pratiques de la chimiothérapie anticancéreuse vétérinaire afin d’éviter d’instaurer un système de type PCC (personnel compétent en chimiothérapie) sur le modèle des formations PCR (polymerase chain reaction).
Ce document de référence vise à aider les praticiens à utiliser ces substances cytotoxiques avec le maximum de précautions. Il n’était pas a priori évident pour certains représentants de ministère d’admettre que les vétérinaires praticiens puissent avoir accès à des substances que ne peuvent prescrire ou utiliser les médecins généralistes et les infirmières ambulatoires.
Christophe Hugnet Clinique vétérinaire des Lavandes Quartier Boulagne BP 54 26160 La Bégude de Mazenc
Deux textes fondamentaux pour notre exercice quotidien ont donc été récemment publiés au Journal Officiel, grâce à ce travail de plusieurs mois, piloté par nos confrères Jacqueline Bastien, Patrick Devauchelle et Dan Rosenberg (Décret n°2009-729 du 18 juin 2009 portant diverses dispositions relatives aux médicaments vétérinaires et Arrêté du 18 juin 2009 relatif aux bonnes pratiques d’emploi des médicaments anticancéreux en médecine vétérinaire) [1, 2].
Parmi les thèmes développés dans l’arrêté sus-cité, se trouvent : 1. le champ d’application (médicaments concernés, espèces animales destinataires, vétérinaires soumis à déclaration, structures concernées) ; 2. les dispositions relatives : - au personnel (information et formation du personnel, protection du personnel) ; - aux locaux et aux matériels (généralités, équipement, nettoyage et décontamination) ; - à la manipulation et à l’administration des médicaments anticancéreux ; - à la gestion des déchets ; - au système qualité ; 3. et les informations et recommandations à l’attention des propriétaires et détenteurs des animaux traités.
Quelques éléments importants sont à retenir : - la déclaration et l’engagement du vétérinaire auprès de son conseil régional de l’Ordre des vétérinaires (encadré 1) ; - la nécessité de formation et d’information du personnel de la clinique, et le recueil du consentement éclairé du détenteur de l’animal (encadré 2) ; - l’obligation d’une hospitalisation d’une durée minimale de 24 h impliquant la nécessité pour le législateur d’exercer sous une dénomination de “clinique” ou de “centre hospitalier vétérinaire” ; - la préparation et l’administration de ces substances exclusivement par un vétérinaire, ainsi que les matériels de protection adaptés et les moyens d’élimination des déchets et émonctoires.
Objectif pédagogique Connaître l’évolution de la réglementation sur la prescription des substances anticancéreuses.
Essentiel Deux textes ont été publiés au journal officiel en juin 2009 : - un décret portant diverses dispositions relatives aux médicaments vétérinaires ; - un arrêté relatif aux bonnes pratiques d’emploi des médicaments anticancéreux en médecine vétérinaire. Parmis les recommandations importantes : - la déclaration et l’engagement du vétérinaire auprès de son conseil régional de l’Ordre des vétérinaires ; - la nécessité de formation et d’information du personnel de la clinique, et le recueil du consentement éclairé du détenteur de l’animal. Références 1.http://textes.droit.org/JORF/2009 /06/20/0141/0053/ 2.http://textes.droit.org/JORF/2009 /06/20/0141/0055/
CANINE - FÉLINE
Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
9
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 SEPTEMBRE 2009 - 9
l’examen histopathologique en oncologie vétérinaire
actualités et perspectives chez le chien et le chat
L’
histopathologie est un examen incontournable en oncologie vétérinaire, à visée diagnostique et pronostique. Cet examen morphologique est idéalement associé à des techniques complémentaires réalisables sur coupes tissulaires, telles que l’immunohistochimie.
Dans un futur proche, l’apport de techniques innovantes de biologie moléculaire, qui peuvent être effectuées sur les mêmes prélèvements que ceux de l’examen histologique conventionnel, vont amener des informations décisives dans les choix thérapeutiques.
Après avoir rappelé la place cruciale de l'examen histopathologique en oncologie, l'apport des nouvelles techniques complémentaires à l'histopathologie conventionnelle déjà disponibles ou qui le seront dans un proche avenir, est présenté. LE RÔLE DE L’HISTOPATHOLOGIE EN ONCOLOGIE L’examen histopathologique est actuellement incontournable en oncologie vétérinaire. Tout ce qui est ôté chirurgicalement et qui est anormal, doit être examiné au microscope.
De façon optimale, le prélèvement doit être accompagné d’un maximum d’informa
tions concernant l’histoire de l’animal et de sa tumeur car la qualité des informations que le pathologiste délivre en retour en dépend.
L’examen histopathologique conventionnel comprend une description détaillée de l’aspect microscopique du prélèvement, et un diagnostic, c’est-à-dire le nom de la lésion, en l’occurrence de la tumeur, selon la nomenclature classiquement utilisée en oncologie, en fonction de l’histogénèse et de la nature bénigne ou maligne de la tumeur (encadré 1).
Le pathologiste doit également donner une appréciation de la qualité de l’exérèse par l’examen qualitatif et quantitatif des marges de résection, si cela est possible à partir du prélèvement transmis (pièce d’exérèse totale ou fragments incluant les limites de la pièce chirurgicale).
Le grade de malignité doit être précisé, autant que cela soit possible, ainsi que la présence d’images d’envahissement vasculaire, sanguin ou lymphatique, ou tout autre information ayant une valeur pronostique spécifique pour une tumeur donnée (variant morphologique ayant un comportement spécifique, par exemple sous-type morphologique de lymphome) [4]. Ces informations sont cruciales pour le pronostic.
Encadré 1 - La nomenclature et la classification des tumeurs La nomenclature et la classification des tumeurs reposent, en premier lieu, sur la nature ou sur l’origine embryologique du tissu à partir duquel s’est développé le processus tumoral.
La nomenclature des tumeurs d’origine conjonctive fait appel à la racine du nom de la cellule ou du tissu d’origine (fibro- pour fibroblaste, ostéo- pour ostéoblaste, …) à laquelle s’ajoute le suffixe “ome” pour les tumeurs bénignes (fibrome, ostéome, …) et le suffixe “sarcome” pour les tumeurs malignes (fibrosarcome, ostéosarcome, …).
Les tumeurs épithéliales bénignes sont nommées papillomes si elles dérivent d’un épithélium malpighien (de type épiderme, muqueuse buccale, …) ou adénomes si elles proviennent d’un épithélium glandulaire (glande mammaire, sudoripare, thyroïdienne, intestinale, …).
Les tumeurs malignes procédant d’un épithélium malpighien sont des carcinomes épidermoïdes (terme aujourd’hui plus utilisé que celui d’épithéliomas spinocellulaires) ; celles procédant d’un épithélium glandulaire sont des adénocarcinomes.
Il existe quelques exceptions : - pour les tumeurs hématopoïétiques pour lesquelles une terminologie spécifique est utilisée, avec la survivance d'anciennes nomenclatures héritées de l'oncologie humaine (leucémie, myélome, …) ; - pour certaines tumeurs pour lesquelles l'histopathologie ne permet pas de déterminer aisément la nature bénigne ou maligne, et où la nomenclature correspond au nom de la cellule ou du tissu d'origine associé au suffixe “ome” (lymphome, mastocytome, mélanome, …), éventuellement suivi du qualificatif “malin” s'il s'agit assurément d'un cancer.
Jérôme Abadie Unité d’Anatomie pathologique Laboratoire d’Histopathologie Animale École Nationale Vétérinaire de Nantes BP 40706 44307 Nantes Cedex 3
Objectifs pédagogiques Connaître l’importance de l’histopathologie pour déterminer le diagnostic et le pronostic des tumeurs. Savoir quelles sont les nouvelles techniques de diagnostic disponibles en pratique, leurs indications et leurs limites. Le 1er prix éditorial 2007
Essentiel Accompagner le prélèvement adressé à l’histopathologiste d’un maximum d’informations concernant l’histoire de l’animal et de sa tumeur. Grader les tumeurs est un exercice difficile : c’est pourquoi l’histopathologiste fait de plus en plus appel à des techniques complémentaires.
CANINE - FÉLINE
Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
11
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 SEPTEMBRE 2009 - 11
le bilan d’extension
en cancérologie chez le chien et le chat
Le bilan d’extension est une nécessité car il conditionne le pronostic et oriente les choix thérapeutiques.
L
objectif du bilan d’extension est de déterminer le stade du cancer afin d’avoir un pronostic. Il consiste à rechercher des métastases locales au niveau ganglionnaire ou à distance, donc à évaluer le degré d’extension du processus tumoral dans l’organisme. Pour certains cancers, des corrélations entre la classification TNM (définitions) et le pronostic (durée de survie notamment) sont plus ou moins précisément établies. La connaissance du bilan d’extension facilite la discussion avec le propriétaire. La capacité à métastaser est directement liée au caractère malin ou bénin de la tumeur. En effet, seules les tumeurs malignes ont la capacité à essaimer des tumeurs secondaires ou métastases dans l’organisme. Une tumeur bénigne ne métastase jamais. La recherche de métastases à distance est donc de règle lors de tumeurs malignes.
Pour établir un bilan d’extension, le clinicien doit connaître le mode de dissémination du cancer dans l’organisme, et effectuer un bilan local, puis régional et général. La recherche de métastases dans les sites habituels d’implantation nécessite des examens complémentaires.
Le choix de ces examens dépend de la localisation du cancer et du type tumoral lorsqu’il est connu. Certains examens sont coûteux ou techniquement peu accessibles. Leur pertinence mérite d’être bien évaluée.
Après un rappel sur le processus métastatique, les trois phases du bilan d’extension sont traitées, ainsi que les stades cliniques, selon les localisations des tumeurs. LE PROCESSUS MÉTASTATIQUE Une métastase (ou tumeur secondaire) est une colonie de cellules cancéreuses, provenant d'un cancer préexistant, développée à distance de celui-ci et sans continuité anatomique avec la tumeur d'origine. L’extension locale à des organes adjacents n’est pas considérée comme une métastase
Le bilan d’extension a pour objectif de mesurer l’envahissement local et de repérer l’existence de métastases qui traduit la dissémination du processus cancéreux et laisse présager des difficultés à contrôler son évolution.
Il existe trois voies d’extensions métastatiques (figure 1) : 1. La voie lymphatique : les cellules tumorales diffusent par voie lymphatique au ganglion locorégional, appelé ganglion sentinelle. Il est nécessaire de bien connaître les voies de drainages lymphatiques du site tumoral pour déterminer la localisation des métastases ganglionnaires.
Colette Arpaillange Unité de médecine interne C.H.U. de l’E.N.V.N. Atlanpole - La Chantrerie BP 40706 44307 Nantes cedex 3
Objectifs pédagogiques Connaître le mode de dissémination des métastases Décrire les étapes et les moyens de mise en œuvre du bilan d’extension Comprendre l’importance du bilan d’extension pour apprécier le stade clinique.
Le 1er prix éditorial 2007
définitions Déterminer le stade clinique
Le mode de classification généralement adopté en cancérologie humaine et vétérinaire pour déterminer le stade clinique est le système TNM : - T pour tumeur ; - N pour nœud lymphatique (lymph node) ; - M pour métastase à distance. Il décrit l’extension de la tumeur T (en se fondant généralement sur sa taille), sa propagation aux ganglions N et sa dissémination métastatique à distance M.
Figure 1 - Les voies d’extension métastatique du cancer Cancer in situ Franchissement de la membrane basale Cancer invasif
CANINE - FÉLINE Envahissement des parois vaculaires Migration par voie lymphatique
Migration par voie hématogène
Métastases ganglionnaires
Métastases à distance
Migration par voie cavitaire Métastases pleurales ou péritonéales
Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
15
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 SEPTEMBRE 2009 - 15
comment traiter
un mastocytome chez le chien
De nombreux outils sont désormais disponibles pour permettre au praticien de proposer une thérapie raisonnée et adaptée à chaque cas de mastocytome. Par leur fréquence et leur gravité, les proliférations tumorales à mastocytes, constituent en effet une dominante de la cancérologie du chien. Leur expression clinique dominante correspond à des tumeurs solides uniques ou multiples de localisation cutanée et/ou sous-cutanée, appelées mastocytomes. Le succès de leur prise en charge, initialement chirurgicale, est souvent liée à la mise en place d’une chimiothérapie et/ou d’une radiothérapie complémentaire.
L
es mastocytomes représentent 15 à 20 p. cent des tumeurs cutanées chez le chien. Les atteintes viscérales sont, dans cette espèce, le plus souvent secondaires à la généralisation d’une tumeur cutanée, hormis quelques rares tumeurs primitives intestinales, spléniques ou hépatiques.
Le traitement des mastocytomes cutanés du chien met en jeu en 1re intention la chirurgie associée, dans les cas qui en sont redevables, à un traitement médical adjuvant.
L’objectif de cet article est de préciser dans quelle situation ces traitements adjuvants doivent être proposés, comment choisir la chimiothérapie la plus adaptée et comment les mettre en œuvre en pratique. La combinaison prednisone - vinblastine est à retenir en 1re intention mais l’émergence des thérapies ciblées constitue une alternative prometteuse. LE TRAITEMENT CHIRURGICAL Pour les mastocytomes cutanés et les mastocytomes multicentriques
La chirurgie représente la base du traitement des mastocytomes cutanés en raison de la malignité potentielle de la tumeur et
Jérôme Abadie Catherine Ibisch UE d'Histologie-Anatomie Pathologique et LHA Laboratoire d'Histopathologie Animale et Département des Sciences Cliniques École Nationale Vétérinaire de Nantes B.P. 40706 44307 Nantes Cedex 3
Objectif pédagogique Savoir proposer un traitement adapté à chaque cas de mastocytome canin en fonction du compte rendu histopathologique et de la clinique. 1
Mastocytome canin inopérable (forme œdémateuse diffuse) (photo J. Baudry, ENVN).
de certaines évolutions cliniques peu prévisibles. Certaines formes viscérales d’évolution isolée pourraient également en bénéficier, mais ce cas de figure est rare et la place de la chirurgie y est discutable.
Nous avons choisi d'aborder la chirurgie des mastocytomes cutanés uniques, puis le cas des tumeurs multiples, enfin, celui des mastocytomes d'abord chirurgical difficile.
Pour les mastocytomes cutanés (préalablement documentés par cytologie), le recours à la chirurgie fait consensus dès lors que la masse est unique. Pour les tumeurs multiples, la tendance actuelle serait plutôt de traiter par chirurgie les différentes tumeurs indépendamment, et non plus de considérer que le pronostic est alors trop mauvais pour qu’une exérèse soit intéressante [3].
Cette nouvelle approche a fait ses preuves et tend donc à rendre obsolètes les arbres dichotomiques élaborés il y a une vingtaine d’années, fondés sur des stades cliniques transposés de l’oncologie humaine et qui qualifiaient tout mastocytome multicentrique de très défavorable [17].
De plus, les progrès effectués récemment dans les thérapies adjuvantes du mastocytome canin influent sur la prise en charge chirurgicale. La notion de chirurgie cytoréductrice est devenue très intéressante dans la gestion du mastocytome. Les masses volumineuses peuvent donc être redevables d’une chirurgie à condition de prémédiquer correctement l’animal et d’anticiper l’éventualité d’une hémorragie (encadré 1).
Le 1er prix éditorial 2007
Essentiel Le traitement du mastocytome cutané canin est avant tout chirurgical. Le mastocytome est une tumeur radiosensible. Le mastocytome multicentrique nécessite des approches thérapeutiques complémentaires aux traitements locaux. Les mastocytomes de haut grade sont redevables d'une chimiothérapie adjuvante. La présence d'une mutation c-kit rend les thérapies ciblées (de type inhibiteurs de kinases) très intéressantes.
CANINE - FÉLINE
Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
23
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 SEPTEMBRE 2009 - 23
comment traiter
les différentes formes de lymphome chez le chien Les lymphomes du chien font partie, avec le sarcome de Sticker, des tumeurs les plus sensibles à la chimiothérapie, avec toutefois des différences en fonction des types de lymphomes. Le protocole thérapeutique du lymphome le plus employé en France est le “COPLA”*. Quelques autres stratégies sont intéressantes, notamment en cas de rechute ou d’échappement. L’objectif de l’article est de préciser comment employer ces traitements à bon escient et en maîtriser la toxicité.
L
e lymphome canin est une prolifération cancéreuse de cellules lymphoïdes ayant pris naissance dans un organe autre que la moelle osseuse. Les formes cliniques et anatomopathologiques de lymphome incitent désormais à parler des lymphomes canins au pluriel.
Elles commencent à être mieux caractérisées chez le chien, à l’image de la grande variété des lymphomes humains. Toutefois, pour l’abord diagnostique et thérapeutique, il est encore d’actualité chez le chien d’envisager une seule approche (hors lymphome cutané) pour cette hémopathie maligne, la plus fréquente dans cette espèce.
Nous nous intéressons ici principalement au lymphome ganglionnaire multicentrique, classiquement décrit comme l'équivalent du lymphome non hodgkinien chez l'homme. Son traitement, relativement facile à mettre en œuvre, a pour but, chez le chien, d'induire une rémission durable dans les meilleures conditions de vie possibles et de pouvoir réinduire cette rémission lors de rechute, sans pour autant espérer de guérison définitive dans la plupart des cas (photo 1).
TRAITER PAR CHIMIOTHÉRAPIE
Le lymphome est une maladie dans laquelle l’apport prévisible de la chimiothérapie est largement supérieur au risque encouru : il est raisonnable d’espérer une
Marie-Pierre Poudrai Service de médecine École Nationale Vétérinaire de Nantes Atlanpole La Chantrerie 44307 Nantes Cedex
Objectif pédagogique Savoir mettre en place une polychimiothérapie lors de lymphome multicentrique et gérer au long cours, avec le propriétaire, une chimiothérapie.
NOTE
1
Séance de chimiothérapie avec un système clos de transfert de médicament (système Phaseal®) sur un épagneul tibétain atteint d'un lymphome (photo M.-P. Poudrai).
Le 1er prix
éditorial 2007 * Le protocole COPLA : Cyclophosphamide, oncovin, Prednisolone, L-asparaginase, Adriamycine
rémission complète et prolongée grâce à cette thérapeutique. Sans traitement, son évolution est en revanche, rapidement mortelle, en 1 à 2 mois.
Les premiers protocoles de chimiothérapie du lymphome ont été établis il y a près de 30 ans (protocole de Cotter). De nombreux schémas thérapeutiques de polychimiothérapie ont été essayés depuis, afin de combiner la plus grande efficacité possible avec une toxicité supportable.
Le lymphome est une maladie le plus souvent multicentrique qui nécessite un traitement systémique dans la plupart des cas. Cependant, il existe quelques rares situations où un traitement chirurgical et une radiothérapie ont leur indication.
Essentiel Tout chien atteint d'un lymphome peut faire l'objet d'une chimiothérapie, quel que soit le stade de la maladie, la forme clinique et anatomo-pathologique. Le protocole COPLA reste en France le protocole de référence dans le traitement du lymphome multicentrique. Les lymphomes de haut grade de malignité répondent bien aux polychimiothérapies.
QUI TRAITER ?
Un bilan biochimique (paramètres hépatiques et rénaux, calcémie) et une numération-formule sanguine sont indispensables à la mise en œuvre du traitement, ainsi qu’une échocardiographie si un traitement à la doxorubicine est envisagé.
Ce bilan initial a un coût non négligeable. le traitement est donc à moduler en fonction des paramètres biochimiques, de l’état de l’animal et des possibilités financières du propriétaire (encadré Comment réaliser un devis), de leur disponibilité et de leur capacité à s'investir dans un traitement au long
CANINE - FÉLINE
Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
29
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 SEPTEMBRE 2009 - 29
comment traiter
les ostéosarcomes chez le chien et le chat L’intervention précoce est considérée comme la pierre angulaire pour tous les traitements oncologiques. Mais l’ostéosarcome du chien se distingue par son agressivité.
DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT Au moment où elle se manifeste cliniquement, la tumeur échappe à toute tentative de traitement soit par exérèse locale, soit par amputation (si elle est faisable).
L’ostéosarcome chez le chien est une tumeur tellement métastasique que, dans la plus part des cas, la dissémination hématogène est très probablement déjà en cours au moment du diagnostic.
Unité de chirurgie École Nationale Vétérinaire de Nantes BP 40706 44307 Nantes Cedex 3
Objectif pédagogique Savoir choisir le traitement des ostéosarcomes adapté à chaque localisation, en fonction de l’animal.
L
e traitement des ostéosarcomes chez les chiens et les chats est en général uniquement palliatif. L’ostéosarcome appendiculaire compte en effet parmi les tumeurs les plus malignes connues. Son comportement biologique est bien caractérisé et est assez prévisible. Il dépend, en grandes lignes, de l’espèce, de la race, de l’âge et de la localisation.
Les principes de traitement sont identiques pour les chiens et les chats. - Chez le chat, toutefois, l’ostéosarcome est une tumeur relativement rare, elle est moins métastasique que chez le chien [1]. - Chez le chien, en revanche, l’ostéosarcome est plus fréquent, plus métastasique et plus invasif.
Cet article est donc essentiellement consacré à l’ostéosarcome du chien, ostéosarcome canin appendiculaire (80 p. cent des cas) (encadré sur l’ostéosarcome du chat).
Gert W. Niebauer
Le 1er prix éditorial 2007
1
Ostéosarcome du radius distal à un stade précoce d’un Leonberg de 7 ans ; ostéolyse kyste forme (photo G.W. Niebauer, E.N.V.N.).
Les micro-métastases se forment d’abord surtout dans les poumons, tandis que les métastases dans les nœuds lymphatiques régionaux sont moins fréquentes.
Le diagnostic précoce est fréquemment rendu impossible en raison de la symptomatologie initiale assez floue : légère douleur locale provoquant une boiterie plus ou moins marquée qui peut aisément être prise pour un banal problème orthopédique, arthrosique ou inflammatoire.
Les manifestations de l’ostéosarcome sur le tronc et le crâne (squelette axillaire) sont
Essentiel Suspecter un ostéosarcome sur un chien de grand format, d’âge moyen à avancé, face à une douleur chronique circonscrite affectant les métaphyses distales du radius, de l’humérus proximal, du fémur et du tibia.
Encadré - L’ostéosarcome chez le chat
L’ostéosarcome est une tumeur plutôt rare chez le chat, elle montre des différences notables par rapport au chien. - Le membre pelvien est plus souvent atteint que le membre thoracique. - L’ostéosarcome atteint le squelette axillaire autant que le squelette appendiculaire. - Les métastases sont peu fréquentes : elles ne
sont diagnostiquées que chez 10 p. cent des chats.
Le traitement préconisé est l’amputation seule sans chimiothérapie associée, en raison du faible risque métastatique.
Les résultats après amputation sont mieux que chez le chien avec des médianes de survie variant de 1 à 4 ans.
CANINE - FÉLINE
Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
37
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 SEPTEMBRE 2009 - 37
conduite thérapeutique devant des tumeurs mammaires chez le chien et le chat
L
Objectif pédagogique Choisir un traitement adapté face aux tumeurs mammaires du chien et du chat. 1
La carcinomatose cutanée est une forme très agressive de tumeur mammaire, dont la médiane de survie est estimée à 25 jours. - L'intervention chirurgicale est inutile dans ce cas (photo A. Gogny).
Le 1er prix éditorial 2007
Encadré 1 - Les règles de la chirurgie oncologique appliquées à l'exérèse des tumeurs mammaires
Essentiel
La chirurgie oncologique répond aux principes de la chirurgie générale, auxquels s'ajoutent des spécificités liées au risque de dissémination métastatique.
Il convient donc de respecter 12 règles : 1. Respecter l'asepsie 2. Respecter l'anatomie,
L'exérèse chirurgicale d’une tumeur doit être aussi précoce que possible. Seules l'exérèse large et l'exérèse complète sont recommandées dans le traitement chirurgical des tumeurs mammaires. L'utilisation de cytotoxiques est déconseillée chez les animaux qui vivent avec des enfants. La douleur péri-opératoire augmente le risque de complications postopératoires, voire de récidive du cancer.
préserver la vascularisation locale
3. Manipuler et disséquer les tissus délicatement
4. Limiter la manipulation des tissus tumoraux
5. Travailler en marges saines (au moins 1 cm) 6. Effectuer une hémostase précoce, surtout pour les veines
7. Utiliser des sutures fines, non irritantes et en quantité limitée au strict nécessaire
8. Limiter les tensions tissulaires 9. Veiller au bon affrontement des tissus 10. Prévenir et oblitérer les espaces morts 11. Limiter l'utilisation des drains 12. Veiller au repos postchirurgical
DE LA TUMEUR MAMMAIRE Chez le chien comme chez le chat, l'exérèse chirurgicale complète des tumeurs mammaires est indispensable. Cette intervention est lourde, et présente des limites qui entrent en compte dans la décision opératoire (encadrés 1, 2).
Une fois prise la décision d'opérer, les modalités de la mise en œuvre du traitement chirurgical restent à définir, mais la technique opératoire elle-même a peu évolué ces dernière années (encadré 2, figure 4).
de pharmacologie et de toxicologie
E.N.V.N. Atlanpole La Chantrerie BP 40706 44307 Nantes Cedex 3
1. L'EXÉRÈSE CHIRURGICALE
1 Service de Reproduction des Animaux de compagnie Centre Hospitalier Vétérinaire 2 Unité
Face aux tumeurs cancéreuses, qui représentent environ 50 p. cent des cas chez le chien et 80 à 90 p. cent des cas chez le chat, l'arsenal thérapeutique est réduit et l'efficacité des traitements est limitée. Cependant, de nouvelles voies semblent prometteuses. e praticien est régulièrement confronté aux tumeurs des glandes mammaires : 50 p. cent de l'ensemble des tumeurs spontanées de la chienne et 17 p. cent de la chatte [14].
Chez le chat, compte tenu de leur prévalence, toutes les tumeurs mammaires sont à traiter comme des cancers jusqu'à ce qu'un diagnostic d'exclusion soit établi par analyse histologique ou cytologique [33].
Chez le chien, la prévalence des tumeurs malignes est inférieure, mais les lésions de dysplasie mammaire peuvent représenter un premier stade du cancer. Pour ces raisons, le traitement initial repose toujours sur l'exérèse chirurgicale des mamelles atteintes. Dans un second temps, si la tumeur s'avère cancéreuse et en fonction du cas, un traitement adjuvant, médical ou radiothérapeutique, peut être mis en œuvre. Le traitement de la douleur constitue l'ultime étape thérapeutique avant l'euthanasie.
Cet article décrit la conduite à tenir lorsqu'un diagnostic de tumeur mammaire a été établi et qu'un bilan d'extension a été réalisé.
Anne Gogny1 Marc Gogny2
Les règles de la chirurgie oncologique mammaire
CANINE - FÉLINE
En dépit des progrès techniques et scientifiques, les principes généraux de la chirurgie générale et oncologique s'appliquent à l'exérèse de la glande mammaire (encadré 1). Celle-ci doit être tridimensionnelle, inclure au moins un plan tissulaire péritumoral, et s'exercer en marges saines à une distance d'au moins un centimètre autour de la tumeur.
Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
43
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 SEPTEMBRE 2009 - 43
observation clinique une tumeur ovarienne Anne Gogny1 Florence Mellet2 Francis Fiéni3 1 Service de reproduction des animaux de compagnie Centre Hospitalier Vétérinaire 2 Internat en clinique des animaux de compagnie 3 Unité de Biotechnologie et pathologie de la reproduction E.N.V.N. Atlanpole La Chantrerie BP 40706 44307 Nantes Cedex 3
Objectif pédagogique Traiter les tumeurs ovariennes de la chienne.
traitée par chimiothérapie chez un Yorkshire Le traitement médical des tumeurs ovariennes chez la chienne n'est pas encore bien maîtrisé. Cette observation présente un exemple de survie attribuée à la chimiothérapie.
U Le 1er prix éditorial 2007
Essentiel Chez la chienne, les tumeurs ovariennes épithéliales sont les plus représentées. Les signes cliniques induits par une tumeur ovarienne ne sont pas spécifiques. L'examen complémentaire qui permet le diagnostic est l'échographie. Les traitements par des cytotoxiques administrés par voie péritonéale ne sont pas recommandés. La doxorubicine possède une toxicité cardiaque cumulative qui impose de ne pas dépasser 210 mg/m2, (i.e. 7 mg/kg).
ne chienne Yorkshire non stérilisée, âgée de 12 ans, est référée en urgence en raison d'un abattement important, postérieur à un arrêt cardiorespiratoire survenu quelques heures auparavant chez son vétérinaire au cours d'un détartrage.
Les signes respiratoires, ainsi qu'une radiographie thoracique, orientent le diagnostic vers un œdème pulmonaire.
Outre cet œdème, l'examen clinique réalisé à l'admission de l'animal montre une dilatation abdominale avec un signe du flot positif, traduisant un épanchement abdominal. COMMÉMORATIFS ET ANAMNÈSE
Depuis 5 mois, cette chienne présente un épanchement abdominal, imputé à une origine cardiaque. Elle reçoit depuis un mois une dose quotidienne de 5 mg de bénazépril (Fortekor®). L'animal est très bien entretenu par ses propriétaires et régulièrement suivi par un vétérinaire.
Lors de l’admission, les mesures de réanimation entreprises (oxygénation, administration de furosémide à la dose de 5 mg/kg par voie intraveineuse, et perfusion par du chlorure de sodium 0,9% à raison de 12 ml/h) permettent de restaurer la fonction respiratoire en quelques heures.
EXAMEN CLINIQUE
CANINE - FÉLINE
En raison de la dilatation abdominale, les organes sont difficilement palpables. Les difficultés respiratoires ne sont plus perceptibles, ni à l'évaluation clinique ni à l'auscultation.
L'examen clinique approfondi de cet animal, alerte et vif, ne montre aucune autre Crédit Formation Continue : anomalie que l’épanchement abdominal, 0,05 CFC par article son état général est bon.
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 50 - SEPTEMBRE 2009
50
1
L'analyse cytologique du liquide de ponction abdominal révèle de nombreuses cellules tumorales en amas (photo O. Albaric).
Au bilan :
1. antécédents d'accident cardiorespiratoire suivi d'un œdème pulmonaire ;
2. épanchement abdominal. EXAMENS COMPLÉMENTAIRES En raison de l’épanchement abdominal, du liquide est prélevé par ponction transabdominale. Il est séreux et d'aspect trouble. Sa densité est de 1040, et une bandelette urinaire révèle la présence de protéines en grande quantité. Au microscope, il apparaît riche en cellules. Il est donc qualifié d'exsudat.
Le liquide d’épanchement est soumis à une analyse cytologique, qui révèle la présence de nombreuses cellules tumorales en amas (photo 1).
L'épanchement abdominal est également exploré par une échographie abdominale. - Celle-ci montre la présence d'une masse caudodorsale au rein droit, de 2 cm sur 3 environ, qui permet de suspecter l'existence d'une masse ovarienne (photo 2). - L’examen échographique ne révèle aucune autre anomalie.
Une radiographie thoracique est effectuée pour réaliser un bilan d'extension pulmonaire : aucune métastase n'est observée.
HYPOTHÈSES DIAGNOSTIQUES
La présence de cellules tumorales dans l'exsudat abdominal conduit à retenir l'hypothèse d'un processus néoplasique primaire ou secondaire de la cavité abdominale, et susceptible d'engendrer un épanchement
comment évaluer et traiter un fibrosarcome félin
Dominique Tierny Oncovet Centre de Cancérologie Vétérinaire Avenue Paul Langevin 59650 Villeneuve d’Ascq
Objectif pédagogique Connaître la pathogénie du fibrosarcome félin et savoir proposer les meilleurs choix thérapeutiques en fonction de l’évaluation pré-opératoire des individus.
éditorial 2007
Essentiel Les injections vaccinales augmenteraient le risque relatif de développer un fibrosarcome. Une prédisposition génétique est très probable. Lors de vaccination, choisir des sites d’injection peu riches en graisse, et éviter la zone interscapulaire. Informer les propriétaires des chats pour une surveillance des sites d’injections et évaluer la balance bénéfice-risque.
FÉLINE Crédit Formation Continue : LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline 56 - SEPTEMBRE 2009
1
Présentation clinique d’un volumineux fibrosarcome interscapulaire (photo Oncovet).
L
Le 1er prix
0,05 CFC par article
Le rôle carcinogène des traumatismes iatrogènes sur des individus génétiquement prédisposés est désormais bien reconnu. Une prise en charge multidisciplinaire précoce d’un fibrosarcome félin, à la fois pour le diagnostic, le bilan d’extension, le traitement et le suivi, est requise dans ce type tumoral. es sarcomes à cellules fusiformes de localisation cutanée ou sous-cutanée représentent actuellement les tumeurs les plus fréquentes du chat (entre 12 et 41 p. cent de l’ensemble des tumeurs cutanées du chat) [8]. Il s’agit d’un groupe hétérogène de tumeurs à l’examen histologique conventionnel (fibrosarcome, fibrohistiocytome malin, sarcome indifférencié, ostéosarcome et chondrosarcome extra-squelettique, rhabdomyosarcome, liposarcome, …) dont la caractéristique commune est la présence de cellules fusiformes malignes d’origine mésenchymateuse, exprimant la vimentine en analyse immunohistochimique.
Une augmentation de la prévalence du “fibrosarcome félin” a été constatée depuis 1991. Elle a été mise en relation avec la vaccination, en particulier les vaccins antirabiques et pour la leucose féline. Cette hypothèse est étayée par des arguments d’ordre clinique (sites habituels d’injection chez le chat) et d’ordre histologique (présence d’un centre nécrotique inflammatoire autour duquel la tumeur se développe) [10]. Fort probablement, une cause iatrogène (facteur traumatique) associée à une sensibilité d’espèce et individuelle, est en cause.
Ces sarcomes sur sites d’injection (S.S.I.) se caractérisent par une forte agressivité locale et un risque métastatique modéré. Ils demeurent un défi thérapeutique.
Même si les sarcomes sur sites d’injection (S.S.I.) sont de présentation clinique caractéristique, une évaluation préalable par biopsie, radiographies thoraciques et idéalement
56
Figure 1 - La topographie des fibrosarcomes La topographie des lésions néoplasiques est celle des sites d’injections [18] : - région inter-scapulaire: 63 p. cent ; - paroi thoracique : 15,1 p. cent ; - paroi abdominale : 7,6 p. cent ; - épaule : 7,6 p. cent ; - cou : 4,2 p. cent ; - région dorso-lombaire : 2,5 p. cent.
par examen tomodensitométrique (ou IRM) est souhaitable avant la prise en charge thérapeutique. L’origine iatrogène de ces sarcomes étant désormais reconnue, une prévention peut être mise en place. CLINIQUE L’âge moyen des chats porteurs de fibrosarcome est de 9,3 ans avec un intervalle large de 4 à 16 ans [18].
Le fibrosarcome se présente sous forme d’une masse sous-cutanée nodulaire ferme, parfois kystique, adhérente ou non au plan profond, de taille variable (figure 1, photo 1). La peau est souvent intacte mais des ulcères peuvent apparaître tardivement. Ces tumeurs ne sont douloureuses que lorsqu’elles ont infiltré les structures sous-jacentes profondes.
La vitesse d’évolution est variable ; elle augmente lors de récidive.
PATHOGÉNIE
La cancérogénèse serait liée à une réaction inflammatoire en réponse à l’acte vaccinal.
reconnaître et traiter Pauline de Fornel-Thibaud Centre de Cancérologie Vétérinaire 7, avenue du Général de Gaulle 94700 Maisons-Alfort
Objectif pédagogique Connaître les spécificités du lymphome félin par comparaison au lymphome canin et l’évolution épidémiologique depuis une dizaine d’années.
les différentes formes cliniques de lymphomes chez le chat Le chat est l’espèce la plus touchée par le lymphome. C’est le type tumoral le plus fréquent dans l’espèce féline (près des deux tiers de l’ensemble des tumeurs).
Figure 1 - Évolution schématique de l’incidence du lymphome félin depuis les années 80 et évolution comparative de la forme digestive par rapport aux autres formes (d’après Louwerens et coll. [2]) Chats malades
P Le 1er prix éditorial 2007
Essentiel Depuis une dizaine d’années, l’épidémiologie du lymphome a changé chez le chat en relation probablement avec la diminution de l’incidence du FeLV. Actuellement : - 15 à 25 p. cent seulement des cas de lymphome sont testés FeLV positifs ; - la forme digestive est la plus représentée ; - l’âge moyen des chats malades a augmenté.
FÉLINE Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline 64 - SEPTEMBRE 2009
armi les facteurs de risque reconnus du lymphome, le rétrovirus FeLV a longtemps été identifié comme le principal facteur causal. Dans les années 80, 70 p. cent des cas étaient testés FeLV positifs.
De récentes séries rétrospectives nordaméricaines portant sur de larges cohortes attestent d’un profond changement dans cette répartition, en relation probablement avec la généralisation de la vaccination contre le FeLV : 15 à 25 p. cent des cas de lymphome sont testés FeLV positifs depuis une dizaine d’années [12, 13].
En dépit de cette évolution, l’incidence du lymphome ne semble pas diminuer, comme l’atteste une étude réalisée à l’Université de Davis (Californie) portant sur 546 chats atteints de lymphome qui conclut à une augmentation croissante du nombre de cas diagnostiqués de 1982 à 2003 [2].
Cette étude met également en évidence une augmentation particulière de l’incidence des formes digestives et des formes atypiques (figure 1). - La forme digestive est classiquement diagnostiquée chez des chats FeLV négatifs (à la différence de la forme médiastinale majoritairement associée au FeLV). - La diminution de l’incidence du FeLV ces 20 dernières années semble également expliquer l’incidence relative actuelle des différentes localisations anatomiques.
Pour les cas indemnes du FeLV, les facteurs de risque ne sont pas encore parfaitement appréhendés. Un autre rétrovirus (FIV) et le tabagisme passif sembleraient impliqués dans la tumorigénèse (étude sur 80 chats) [12].
L’âge des chats atteints de lymphome présente grossièrement une répartition bimodale : - un 1er pic vers 2 ans environ, correspondant principalement aux chats FeLV positifs ; - et un 2nd pic vers 10-12 ans.
64
Lymphomes Lymphomes digestifs Formes atypiques de lymphomes
1983
2003
L’évolution des cas observés explique toutefois une augmentation de l’âge moyen des chats malades : 10 ans environ contre 4-6 ans dans les années 80 [13]. Cet article décrit les spécificités du lymphome félin par comparaison au lymphome canin : présentation clinique, facteurs pronostiques, choix thérapeutiques. LES DIFFÉRENTES FORMES CLINIQUES DE LYMPHOME
Les symptômes sont directement en relation avec la localisation anatomique du lymphome. Des tableaux cliniques variés et non spécifiques peuvent donc être rencontrés.
Le lymphome est en effet une affection plurisystémique pouvant se localiser en plusieurs sites. Quatre formes anatomiques peuvent être distinguées (tableau 1).
La forme digestive est la plus diagnostiquée, suivie des formes multicentriques et médiastinales. Le développement de l’imagerie médicale (scanner et imagerie par résonance magnétique) s’accompagne d’une meilleure caractérisation des formes nerveuses (photo 1).
Signes cliniques de la forme digestive
Des signes digestifs (vomissements, diarrhée) et généraux (dysorexie, amaigrissement) non spécifiques constituent le motif
actualités diagnostiques
les mycoplasmoses des carnivores
Béatrice Arnaud1 Dominique Le Grand2 Cécile Letallec1 Françoise Grain1
une nouvelle méthode par P.C.R Les mycoplasmes chez les carnivores sont présents à l’état commensal ou pathogène au niveau de la flore des appareils respiratoire et uro-génital. Jusqu’à présent long et difficile, leur diagnostic est désormais plus aisé, grâce au développement des techniques de biologie moléculaire.
L
es mycoplasmes (terme usuel pour désigner les membres de la classe des Mollicutes) représentent les plus petites bactéries capables de se multiplier sur milieux inertes (acellulaires). Ils sont dépourvus de paroi et leur génome de petite taille leur confère des capacités de métabolisme et de synthèse limitées. En milieu solide, ils se caractérisent par des colonies en forme “d’œuf sur le plat” (photo 1).
Les mycoplasmes sont des bactéries très exigeantes. Leur culture et leur isolement nécessitent l’utilisation de milieux de cultures complexes et complets, différents de ceux utilisés en bactériologie classique. Leur croissance est plus ou moins longue selon les espèces (allant de 2 à 15 jours). La réalisation d’une gamme de dilution ne donne qu’une approche semi-quantitative de la charge en mycoplasmes du prélèvement.
Cet article présente une nouvelle méthode de diagnostic des mycoplasmes carnivores (sensu stricto, excluant les uréaplasmes et les hémoplasmes), plus rapide que l’isolement et disponible en routine. UNE IDENTIFICATION NÉCESSAIRE
L’identification des espèces isolées est impossible sur la seule observation de la morphologie des colonies obtenues en milieu solide, elle doit donc faire appel à des méthodes spécifiques (encadré 1). En outre, cette étape d’identification est incontournable, compte tenu de l’existence possible d'espèces non pathogènes ou contaminantes secondaires (cas de M. arginini chez les bovins), parfois même en mélange.
1 Laboratoire vétérinaire départemental du Rhône 2 Pathologie du Bétail-UMR Mycoplasmoses des Ruminants AFSSA - ENVL 1, avenue Bourgelat 69280 Marcy l’Etoile
Objectifs pédagogiques
1
Isolement de mycoplasmes (M. species) à partir d’un écouvillonnage vaginal de chienne : colonies dites en “œuf sur le plat” (photo D. Le Grand).
Encadré 1 - Douze espèces identifiées chez le chien et/ou le chat Actuellement, au moins 12 espèces du genre Mycoplasma ainsi qu’une espèce du genre Acholeplasma ont été identifiées chez le chien et/ou le chat (le 1er isolement de ces microorganismes dans le tractus génital d’un chien a été réalisé en 1951 [5]). Il s’agit de : M. canis, M. spumans, M. maculosum, M. opalescens, M. edwardii, M. cynos, M. molare, M. feliminutum, M. gatae, M. arginini, M. bovigenitalium, M. felis et Acholeplasma laidlawii.
Récemment, certaines espèces du genre Haemobartonella ont été reclassées comme espèces hémotropes du genre Mycoplasma et sont devenues : Mycoplasma hæmocanis (chien), M. hæmofelis (chat).
Chez le chat, M. felis et M. gatae sont les mycoplasmes les plus souvent retrouvés.
Chez le chien, une différence de fréquence des espèces rencontrées a été mise en évidence selon le sexe. Ainsi, sont plus communément identifiées (par ordre décroissant) : - chez le mâle : M. canis, M. cynos et plus rarement M. maculosum, M. spumans, M. edwardii et M. molare ; - chez la femelle : M. canis, M. spumans, M. maculosum, M. edwardii, M. cynos et M. molare. De plus, on observe plus de mélanges d’espèces chez les femelles que chez les mâles [3].
Ces différentes particularités techniques constituent une entrave à la mise en oeuvre d’une recherche systématique des mycoplasmes dans le cadre du diagnostic de routine.
Avec l’avènement de la biologie moléculaire, différents outils commencent à être disponibles. Ils nécessitent toutefois une bonne maîtrise technologique.
Connaître les nouvelles méthodes de diagnostic des mycoplasmes chez le chien et le chat. Connaître le rôle pathogène et l’épidémiologie des mycoplasmes Le 1er prix des carnivores.
éditorial 2007
Essentiel Une nouvelle technique de diagnostic des mycoplasmes avec des outils de biologie moléculaire est désormais disponible en routine. Rapide et sensible, cette technique de P.C.R-R.F.L.P., s’effectue directement sur prélèvements ; elle permet de diagnostiquer et d’identifier les mycoplasmes. La fréquence d’isolement de mycoplasmes semble supérieure sur animaux malades comparativement aux animaux sains.
RUBRIQUE Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
69
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 SEPTEMBRE 2009 - 69
revue internationale une sélection des conférences du congrès de l’ACVIM de Montréal (juin 2009)
L
e congrès de l’ACVIM avait lieu cette année pour la première fois en dehors des États-Unis, au Canada, à Montréal et ce fut un succès.
Nutrition
Géraldine Blanchard
STRATÉGIE NUTRITIONNELLE SUR L’AMAIGRISSEMENT DU CHAT : moins de sensation de faim perçue par le propriétaire pour les aliments avec fibres ou un mélange sec/humide
Objectif de l’étude Choisir un aliment pour l’amaigrissement du chat qui permette de limiter au mieux la sensation de faim.
J Feline Med Surg 2009; in press. Comparison of dietary strategies on the perception of hunger during a field feline weight loss study. Novel dietary strategies can improve the outcome of weight loss programmes in obese client-owned cats. Bissot et coll.
Synthèse par Géraldine Blanchard
Nous vous en proposons quelques morceaux choisis, des nouveautés cliniques avec des applications plus ou moins directes. ¿
Différentes stratégies sont utilisées pour induire une perte poids chez le chat obèse, mais les résultats obtenus dans la réalité sont généralement moins bons que les résultats expérimentaux. Les auteurs ont donc imaginé une méthode différente pour comparer différentes stratégies, en faisant appel à des propriétaires qui souhaitaient faire maigrir leur chat.
Le but était d’évaluer le comportement du chat et d’estimer la perception de la faim de l’animal par le propriétaire durant le protocole de perte de poids.
Quarante huit chats en surpoids ou obèse ont été inclus dans ce programme et assignés au hasard à un des trois aliments testés pendant une durée de 20 semaines.
Une stratégie nutritionnelle allouant 30 à 35 kcal/kg/jour est mise en place avec trois aliments différents, tous destinés à l’amaigrissement : deux aliments secs A et C, différant par leur composition qualitative en glucides – teneur en amidon et en fibre hydroscopique –, et un aliment B (100 g d’un aliment humide + reste des calories par l’aliment A).
Résultats et conclusion
L’ingéré calorique, le rythme d’amaigrissement et l’amaigrissement glocal sont similaires dans les trois groupes (perte d’environ 11 p. cent de poids sur 20 semaines).
Le comportement du chat varie entre les groupes, avec un quémandage global et un score de “quémandage” significativement supérieur dans le groupe C par rapport aux groupes A et B. Après 12 semaines, 64 p. cent des propriétaires du groupe A considèrent la quantité d’aliment allouée insuffisante contre 31 p. cent et 39 p. cent respectivement dans les groupes A et B.
La sensation de faim perçue par les propriétaires est moindre avec les aliments A (riche en fibres hygroscopiques) et B (mélange A et humide) qu’avec l’aliment C (peu de fibre hygroscopique). Cette différence, soit dans la satiété induite, soit dans le volume alimentaire, peut être prise en compte pour améliorer les chances de succès du traitement de l’obésité féline. ¿
VARIATIONS CIRCADIENNES ET LIÉES AU REPAS DE LA COMPOSITION DE L’URINE ou pourquoi il faut les urines de 24 heures Chez l’homme, il existe une variation circadienne de l’excrétion de calcium et du pH urinaires, qui serait moins évidente chez les individus formant des calculs d’oxalate de calcium.
Les auteurs ont cherché à mettre en évidence cette variation circadienne chez le chien.
Six chiens courants mâles sains (18,6 - 26,8 kg) recevant le même aliment sec pour chien adulte chaque matin à 8 h et consommé en 2 heures, et de l’eau à volonté sont logés individuellement dans des cages à métabolisme.
La vessie est vidée par sondage uréthral au début de l’étude, puis 12 h et 24 h après chaque repas. L’urine de chaque période (urine du matin = 8 h - 20 h et urine de l’après-midi = 20 h - 8 h) est analysée : mesure de pH et dosage de sodium (Na), potassium (K), chlore (Cl), calcium (Ca), magnésium (Mg), phosphore (PO4), acide oxalique (Ox), acide citrique (Cit), et ammonium (NH4). Les résultats sont analysés par un logiciel de calcul de la saturation relative de l’urine pour l’oxa
Objectif de l’étude Vérifier la méthode utilisée pour estimer la capacité lithogène de l’urine avant de conclure.
Abstr. #264 Influence of food consumption on variation of urinary volume, pH, analytes, and relative supersaturation for calcium oxalate and struvite in healthy adult male hound dogs. Young et coll. Synthèse par Géraldine Blanchard
FMC Vét LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 72 - SEPTEMBRE 2009
72
late de calcium monohydraté (COMss), l’oxalate de calcium dihydraté (CODrss), et le phosphate ammoniaco-magnesien hexahydraté (struvite, MAPrss). Résultats et conclusion
Le volume urinaire, le pH, et la concentration en Na, K, Ca, NH4, Ox, Cit, et Cl, Mg and PO4 ne sont pas significativement différents en fonction du temps testé.
COMrss (matin : 5.25 vs après-midi : 3,27; p = 0,025) et CODrss (matin : 2,27 vs après-midi : 1,39; p = 0,025) sont significativement supérieures et MAPrss (AM: 0,31 vs PM: 0,72 ; p = 0.05) significativement inférieure dans les 12 heures suivant le repas.
Cette étude suggère que le moment de la mesure par rapport à la consommation du repas doit être pris en compte pour interpréter la saturation urinaire en minéraux lithogène. ¿
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline BACTÉRIES INTESTINALES ET COMPTAGE : attention au prélèvement
Les bactéries lactiques sont souvent considérées comme permettant de moduler la flore intestinale. Mais la détection des bactéries intestinales a longtemps été une limite à l’étude de leurs effets. Dans cet essai, les auteurs ont cherché à évaluer la répétabilité de l’extraction d’ADN et la variation intra-feces du comptage des bactéries lactiques, sur des fécès de chiens, en utilisant une technique de PCR quantitative en temps réel (qPCR).
Pour évaluer la répétabilité de la méthode d’extraction d’ADN, cette dernière a été effectuée 5 fois à partir de quatre homogénéisats d’échantillons fécaux. Par ailleurs, cinq sites ont été prélevés au hasard lors de chacune des huit défécations (une par chien).
L’extraction de l’ADN a été réalisée sur 100 mg d’échantillon par la méthode au phénol-chloroforme. Une qPCR séparée a été réalisée sur tous les échantillons en utilisant une sonde spécifique pour la fraction 16S de l’ARNr de Lactobacillus, Bifidobacterium, et Enterococcus spp.
Vingt échantillons ont été évalués pour évaluer la répétabilité de l’extraction d’ADN pour chaque
gènome. Le coefficient de variation (CV) a été calculé à partir de cinq extractions pour chacun des trois génomes (médiane [fourchette]) : - Bifidobacterium : 5,2 p. cent [2,7 p. cent - 6,2 p. cent] ; - Enterococcus : 7.1 p. cent [5,9 p. cent - 4 p. cent] ; - Lactobacillus : 4,7 p. cent [2,7 p. cent - 6,4 p. cent].
Objectif de l’étude Savoir si le comptage des bactéries intestinales est possible et fiable, et avec quel prélèvement fécal chez le chien
Résultats et conclusion
Abstr. #247
Quarante échantillons (5 sites x 8 défécations) ont été analysés pour évaluer la variation intrafeces. Le coefficient de variation est le suivant (médiane[fourchette]) : - Bifidobacterium : 11,7 p. cent [2,2 - 32,2 p. cent] ; - Enterococcus : 6,3 p. cent [1,8 - 21,1 p. cent] ; - Lactobacillus : 17,4 p. cent [6,8 - 38,5 p. cent].
Cette méthode montre que la qPCR est une méthode fiable pour quantifier les bactéries lactiques dans un échantillon de selles chez le chien. Elle montre également que la variabilité intrafeces, c’est-à-dire en fonction du site fécal prélevé, peut aller jusqu’à 38 p. cent, ce qui doit être pris en compte dans les études ultérieures. ¿
Evaluation of intra-stool variability of three lactic acid bacterial genera in dogs by quantitative real-time PCR. Garcia et coll.
Synthèse par Géraldine Blanchard
HYPERTHYROÏDIE : QUAND DOSER ? Déterminer le meilleur moment pour doser les hormones thyroïdiennes chez le chat traité au méthimazole La question du meilleur moment de la journée pour prélever du sang afin d’effectuer un dosage des hormones thyroïdiennes se pose chez le chat hyperthyroidien, dès lors qu’il s’agit d’évaluer l’efficacité du traitement.
Quatre chats sains ont été traités dans une étude en crossover, avec des doses croissantes de méthimazole jusqu’à suppression des hormones thyroïdiennes. Leurs fractions thyroïdiennes, incluant cTSH (canine thyroid stimulating hormone), ont été dosées en série sur les 24 heures suivant le traitement.
Les profils thyroïdiens de 461 chats hyperthyroïdiens traités au méthimazole et issus de la base de donnée du DCPAH* ont été évalués en parallèle, de manière rétrospective.
Les chats ont été groupés par dosage de méthimazole (> 0,5 mg/kg/jour), intervalle d’administration (1 ou 2 prises par 24 h) et valeur de TT4 (< 55 nmol/l).
Endocrinologie
Chez les chats sains, toutes les fractions ont été significativement supprimées et cTSH augmentée durant l’intégralité des 24 heures suivant une injection de méthimazole (p < 0,05).
Chez les chats hyperthyroïdiens, aucune relation significative n’a pu être mise en évidence entre le temps suivant l’administration du comprimé et les fractions thyroïdiennes, même lorsque le dosage, l’intervalle d’administration ou la valeur de TT4 étaient inclues dans le modèle. Il n’y avait aucune correlation entre la dose et la valeur de TT4.
Conclusion Le moment du dosage ne semble donc pas être un facteur significatif lors de l’évaluation de la réponse au traitement du chat hyperthyroïdien avec du méthimazole. ¿
Objectif de l’étude Savoir à quel moment doser l’efficacité du traitement chez les chats hyperthyroïdiens par rapport à la prise de méthimazole.
Abstr. #243 Determination of the optimal time for testing thyroid hormones during treatment with methimazole in healthy and hyperthyroid cats. Rutland et coll.
Synthèse par Géraldine Blanchard
* DCPAH : Center for Population and Animal Health, MichiganState University.
Cardiologie
EFFICACITÉ CLINIQUE ET INNOCUITÉ DU LEVOSIMENDAN dans le traitement de la défaillance cardiaque chez le chien
Le levosimendan est un composé de la famille des inodilatateurs, dont le pimobendane est actuellement le seul représentant autorisé en médecine vétérinaire.
Une étude multicentrique, randomisée et en double aveugle versus placebo a été conduite sur 5 mois entre septembre 2004 et novembre 2005, sur 14 sites, en Finlande, Pays-Bas, Hongrie et Estonie, financée par Orion Pharma.
Ont été recrutés 336 chiens dans la phase de sélection, pour obtenir une exploitation statistique sur 155 chiens évalués en I.T.T. (intention de traiter) et 130 chiens évalués en P.P. (per protocole). Les âges, sexe, races et poids étaient très variables.
Objectif de l’étude Tester l’efficacité et l’innocuité du levosimendan
Les critères de recrutement étaient les suivants :
- maladie valvulaire mitrale chronique avec un
score IIIa selon la classification ISACHC* ; - cardiomyopathie dilatée avec un score
73
FMC Vét LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 SEPTEMBRE 2009 - 73
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline ACVIM 2009, pre-congres.
ISACHC* II ou IIIa. *
L’obésité, la cachexie et un score ISACHC de IIIb étaient les principaux critères d’exclusions.
Clinical efficacy and safety of levosimendan for treatment of canine heart failure. Martin M.
Les chiens ont été répartis en trois groupes : un groupe placebo, un groupe Levosimendan (0,05 mg/kg per os, 2 fois/j) et un groupe Levosimendan (0,1 mg/kg P.O., 2 fois/j).
* International Sm de l’insuffisance cardiaque Classe (Classe 1, Classe 2, Classe 3)
Des traitements associés étaient autorisés : IECA, furosémide, …
Dans l’analyse finale, ont été retenus 119 chiens atteints d’insuffisance valvulaire mitrale (dont 36 Cavalier King Charles et 19 Teckel) et 36 chiens atteints de cardiomyopathie dilatée.
Synthèse par Christophe Hugnet
Résultats Aucune différence statistique significative n’a été identifiée entre les trois groupes concernant la mortalité et l’apparition d’effets secondaires, bien qu’un plus grand nombre de troubles de rythme (extrasystolie ventriculaire) aient été observés dans les deux groupes Levosimendan.
La qualité de vie était significativement améliorée dans les groupes Levosimendan.
La dose retenue pour l’utilisation future de cette molécule sera de 0,05 mg/kg 2 fois/j. N.B. : une analyse critique et pertinente de cette étude ne sera possible que lorsqu’elle sera publiée in extenso. ¿
les articles parus dans ces revues internationales classés par thème - Journal of Veterinary Journal Medicine - Journal of Feline Medicine and Surgery - Journal of Veterinary Emergency and Critical Care - Compend Contin Educ Vet
2009 ;23 2009:2 .........................................................................................................................................................................................20 2009;19(4) ............................................................................................................................................................................................................................................ 2009:31(8):360-73 ...................................................................................................................................................................................................................................
......................................................................................................................................................................................................................................
Cancérologie
chez le chien.
- Effets indésirables associés à la péricardiocentèse chez le chien : 85 cas (199-2006)
Respiratoire
Neurologie
- Rhinosinusites chroniques félines : effets de la méthode d’échantillonnage sur les résultats obtenus à la bactériologie
- Status epilipticus et crises épileptiques
Reproduction
- Traitement chirurgical de l’incompétence sphinctérienne urétrale chez la chienne Synthèses rédigées par Arnaud Colson, Julien Debeaupuits, Anne Roussel
un panorama des meilleurs articles RHINO-SINUSITES CHRONIQUES FÉLINES : effets de la méthode d’échantillonage
Respiratoire
sur les résultats obtenus a la bactériologie nasale Les rhino-sinusites chroniques félines sont des affections dont l’origine est inconnue mais dont la morbidité est importante. Elles sont généralement compliquées d’une infection bactérienne secondaire.
Objectif de l’étude Comparer les résultats d’échantillons obtenus par lavage nasal ou par biopsie au sein d’une grande population de chats atteints de rhinite chronique.
Journal of Feline Medicine and Surgery 2009;2:645-9. Effect of sample collection methodology on nasal culture results in cats. Johnson LR, Kass PH.
Synthèse par Julien Debeaupuits, Praticien Hospitalier, Unité de médecine, E.N.V.A.
L’antibiothérapie empirique permet certes souvent une amélioration (au moins partielle) de l’affection, mais la collecte d’échantillons bactériologiques permettrait d’optimiser le choix de l’antibiotique et de limiter le risque d’antibiorésistance. Méthodes
44 chats présentés avec un jetage mucopurulent depuis plus de 7 jours et issus de refuge (antécédents thérapeutiques inconnus) ont été inclus.
Après avoir été déclarés inaptes à l’adoption, ils ont été euthanasiés et des prélèvements bactériologiques (aérobies, anaérobies et mycoplasmes) ont été réalisés selon la même procédure (lavage nasal, puis biopsie sur la même narine). Résultats
Les bactéries aérobies ont significativement été plus isolées avec la méthode par lavage (33/44, 75 p. cent) qu’avec la méthode par biopsie
FMC Vét LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 74 - SEPTEMBRE 2009
74
(21/44, 48 p. cent) ; de même, pour les bactéries anaérobies : méthode par lavage (5/39, 13 p. cent), méthode par biopsie (1/39, 3 p. cent).
Malgré la discordance de 8 résultats (5 positifs par biopsie, 3 par lavage), aucune différence significative n’a été retrouvée pour l’isolement des mycoplasmes, entre la méthode par lavage (14/44, 32 p. cent) et celle par biopsie (16/44, 36 p. cent). Discussion Les résultats obtenus montrent que le lavage nasal est une technique fiable pour identifier la présence de bactéries aérobies et anaérobies lors d’affections nasales félines. Si la biopsie semble être une procédure plus lourde (anesthésie et épistaxis prolongés), elle permet néanmoins de renseigner sur la nature histologique de l’affection primitive (non évaluée dans cette étude).
Aucune différence significative n’est retrouvée entre les deux techniques pour la détection des mycoplasmes. Toutefois, les résultats montrent que l’obtention d’un résultat négatif à l’une des deux techniques ne permet pas d’exclure une mycoplasmose. Les auteurs suggèrent alors le recours à la PCR afin d’optimiser la mise en évidence de ces bactéries. ¿
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline
Cardiologie
EFFETS INDÉSIRABLES ASSOCIÉS A LA PÉRICARDIOCENTÈSE chez le chien : 85 cas (1999-2006) Si l’origine des épanchements péricardiques est bien connue chez le chien, la nature et la fréquence des effets indésirables ne sont pas clairement établies. Méthodes Étude rétrospective portant sur 85 chiens (janvier 1999 - juin 2006), sur lesquels une péricardiocentèse a été réalisée à l’hôpital.
Un effet indésirable est défini comme toute détérioration de l’animal qui nécessite une prise en charge thérapeutique ou qui conduit à sa mort ou à son euthanasie.
Les animaux sont dits néoplasiques lors de la découverte d’une masse (échocardiographie, chirurgie ou nécropsie) ou lors de mise en évidence de cellules tumorales à l’analyse de l’épanchement.
effet indésirable, sont sortis de l’hôpital, contre 82 p. cent qui n’en ont pas présenté.
Aucune corrélation n’a été retrouvée entre la survenue d’un effet indésirable ou la présence d’une origine néoplasique et l’origine de l’épanchement ou la fréquence des péricardiocentèses.
Résultats 15,2 p. cent des animaux ont présenté un effet indésirable dans les 48 h, dont 65 p. cent des événements dans l’heure.
Les effets indésirables rencontrés ont été : dysrythmies nécessitant une prise en charge (65 p. cent), arrêt cardio-pulmonaire (24 p. cent) et persistance d’un saignement (18 p. cent).
53 p. cent des animaux, qui ont présenté un
Discussion L’étude emploie le terme d’effets indésirables plutôt que de complications, compte tenu de l’impossibilité de certifier que l’événement est secondaire à la ponction ou lié à l’évolution spontanée de la maladie.
Le taux d’effets indésirables retrouvé dans cette étude (15,2 p. cent) est nettement supérieur aux données humaines (4,7 p. cent). De plus, leur nature diffère : les pneumothorax sont fréquents chez l’homme (mais non explorés en médecine vétérinaire) ; les arythmies sont fréquentes chez le chien mais très rares chez l’homme (0,27 p. cent seulement). La technique de péricardiocentèse serait responsable de la différence observée (peu de recours à l’échoguidage dans cette étude canine, contrairement à la systématisation chez l’homme).
Un ECG est recommandé durant la procédure et jusqu’à 24 h post-péricardiocentèse. ¿
Objectifs de l’étude Estimer la fréquence et la nature des effets indésirables, susceptibles de se développer après la réalisation d’une péricardiocentèse. Évaluer une éventuelle corrélation entre ces effets indésirables et l’origine de l’épanchement ainsi que la fréquence des péricardiocentèses.
Journal of Veterinary Emergency and Critical Care 2009;19(4):352:6. Adverse events associated with pericardiocentesis in dogs: 85 cases (1999-2006). Humm KR, Keenaghan-Clark MA, Boag AK. Synthèse par Julien Debeaupuits, Praticien Hospitalier, Unité de médecine, E.N.V.A.
Reproduction
TRAITEMENT CHIRURGICAL DE L’INCOMPÉTENCE SPHINCTÉRIENNE URÉTRALE chez la chienne L’incompétence sphinctérienne urétrale est la cause la plus fréquente d’incontinence chez la chienne adulte : après stérilisation, 30 p. cent des femelles de grand format sont affectées. Mécanisme et diagnostic L’incompétence sphinctérienne urétrale (ISU) est une affection multifactorielle dont l’origine est mal connue. Après stérilisation, la pression maximale de fermeture et la longueur fonctionnelle de l’urètre diminuent.
L'incontinence urinaire apparaît lorsque la pression vésicale dépasse la pression urétrale.
Le diagnostic spécifique repose sur l’étude du profil de pression urétral, mais les causes d’incontinence liées à des affections urinaires ou génitales sont à exclure en premier lieu. Traitement médical
La phénylpropanolamine (PPA) a une action αadrénergique sur les récepteurs urétraux, ce qui permet la restauration de la continence chez 74 à 92 p. cent des chiennes. Les œstrogènes donnent également de bons résultats, utilisés seuls ou en association avec la PPA. D’autres molécules (oxybutynine, flavoxate) peuvent être utilisées pour le traitement de l’instabilité vésicale.
En cas d'échec du traitement médical, un traitement chirurgical est à envisager. Il vise à augmenter la résistance urétrale au flux urinaire. Ceci peut être mis en œuvre grâce à :
- la colposuspension, qui repose sur l'exercice d’une force de traction crâniale sur la vessie et sur le moignon utérin. Des sutures, réalisées avec un fil monofilament irrésorbable, sont placées entre le tendon pré-pubien et la couche séromusculaire du vagin ; - l’urétropexie, qui consiste à fixer l’urètre à la paroi abdominale à l’aide de 6 à 10 sutures entre les marges de l’incision de la cœliotomie et la couche séromusculaire de l’urètre. Une récupération complète de la continence est observée dans 56 p. cent, et une amélioration dans 27 p. cent des cas ; - l'allongement de l’urètre avec des lambeaux vésicaux en V. Leur excision ne cause pas de réduction de la capacité vésicale. La suture de l’incision linéaire sur la face ventrale de la vessie réduit la lumière du col vésical et permet l’allongement de l’urètre ; - l'apposition de lambeaux séro-musculaires vésicaux ou de rubans synthétiques autour de l’urètre, qui peuvent compléter la colposuspension, en comprimant la jonction vésico-urétrale, mais n'améliorent pas les résultats obtenus avec la colposuspension seule.
Si le traitement chirurgical n'est pas suffisant, une injection de collagène par cytoscopie dans la sous-muqueuse urétrale permet une récupération complète de la continence dans 53 p. cent des cas.
Objectif de l’étude Présenter les différentes techniques de traitement chirurgical de l'incompétence sphinctérienne urétrale chez la chienne.
Compend Contin Educ Vet 2009;31(8):360-73. Treatment of urethral sphincter mechanism incompetence in female dogs. Mc Loughin MA, Chew DJ.
75
Synthèse par Anne Roussel, Assistant hospitalier en Reproduction des animaux de compagnie, E.N.V.N.
FMC Vét LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 SEPTEMBRE 2009 - 75
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline Les meilleurs résultats sont obtenus lorsque les traitements médicaux et chirurgicaux sont employés conjointement. Perspectives et conclusion
Les agonistes de la GnRH et les sphincters hydrauliques à remplissage percutané sont en
STATUS EPILEPTICUS ET CRISES ÉPILEPTIQUES chez le chien
Neurologie
Objectif de l’étude Déterminer la prévalence du status epilepticus et des crises d’épilepsie chez le chien dans un Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire. Identifier l’étiologie et le risque relatif au status epilepticus.
Journal of Veterinary Internal Medicine. 2009;23:970-6 Status epilepticus and epileptic seizures in dogs. Zimmermann R, Hülsmeyer VI, Sauter-Louis C, Fischer A
Synthèse par Arnaud Colson, Assistant Hospitalier, Service d’Urgence - Soins intensifs, Centre Hospitalier Vétérinaire de l’E.N.V.N.
FMC Vét LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 76 - SEPTEMBRE 2009
cours d'évaluation dans le traitement de l’incompétence sphinctérienne urétrale, qui reste délicat.
Le traitement chirurgical n'est à entreprendre qu'en cas d'échec du traitement médical ¿
Comme en médecine humaine, les convulsions épileptiques constituent le trouble le plus courant en neurologie vétérinaire.
Les convulsions épileptiques sont communément divisées en trois catégories : épilepsie idiopathique ou essentielle, épilepsie symptomatique ou secondaire, et épilepsie réactionnelle. L’épilepsie réactionnelle est causée par un trouble systémique temporaire (ex. : encéphalopathie hépatique) sur un encéphale sain, contrairement à l’épilepsie symptomatique (ex. : hydrocéphalie).
Des convulsions non contrôlées peuvent provoquer de l’hyperglycémie, puis de l’hypoglycémie, de l’hyperthermie, de l’hypoxie, de l’acidose, une insuffisance rénale, une coagulation intravasculaire disséminée et un arrêt cardiaque.
Le status epilepticus est actuellement défini comme des crises convulsives de plus de 5 minutes, ou bien, 2 ou plusieurs crises entre lesquelles l’animal n’a pas recouvré son niveau de conscience initial. Matériel et méthode
Cette étude rétrospective est menée sur une période de 75 mois (janvier 2002 à mars 2008) au Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de Munich. Les critères d’inclusions sont : une anamnèse et des commémoratifs bien documentés (race, sexe, âge, âge à la 1ère crise épileptique, type de crise et historique des crises) et un diagnostic de certitude reposant sur des analyses de liquide cérébro-spinal, de l’imagerie médicale avancée (IRM, Scanner) et une analyse toxicologique qualitative complète.
Sur une population totale de 15 449 cas, 394 ont été retenus et divisés en deux groupes : status epilepticus (SE : 29 p. cent) et non status epilepticus (nSE : 71 p. cent). Le groupe SE est subdivisé en cas présentés dès la 1ère crise (SE1) et en cas présenté en cours de status epilepticus (SEc).
Les études statistiques portent sur la race, le sexe, l’âge et l’âge à la 1ère crise et, sur l’étiologie. Résultats
Le status epilepticus concerne 0,7 p. cent de la population tandis que les crises épileptiques affectent 2,8 p. cent de cette population.
Sexe : l’étude n’a montré aucune prédisposition de sexe. Mais, les femelles stérilisées sont significativement plus susceptibles de souffrir d’épilepsie que les femelles non castrées.
Race : le Golden Retriever et le Beagle sont plus sujets aux crises épileptiques tandis que le
76
Berger allemand est plus sujet au status epilepticus.
Âge : les chiens atteints d’épilepsie essentielle sont significativement plus jeunes que ceux atteints d’épilepsie secondaire et réactive. L’âge à la 1ère crise est en moyenne de 2,4 ans (0,6 à 5,9) pour l’épilepsie essentielle, de 5,6 ans (0,3 à 13,3) pour l’épilepsie réactionnelle et de 9,8 ans (0,6 à 15,9) pour l’épilepsie symptomatique. Par ailleurs, la cause d’épilepsie chez les chiens de moins de 5 ans est majoritairement idiopatique tandis que chez les chiens de plus 5 ans, il s’agit le plus souvent d’épilepsie symptomatique.
Étiologie : l’épilepsie essentielle, l’épilepsie symptomatique et l’épilepsie réactionnelle ont respectivement été diagnostiquées dans 48 p. cent, 38 p. cent et 14 p. cent des chiens en crises convulsives. Les chiens atteints d’épilepsie réactionnelle ont un risque significativement plus élevé de développer un status epilepticus. Ce risque est multiplié par 2,7 ans pour les chiens intoxiqués.
Suivi : 11 p. cent des chiens présentés en cours de status epilepticus ont été rendus sur demande du propriétaire, 5 p. cent sont morts, 30 p. cent ont été euthanasiés et 54 p. cent ont été rendus sur avis médical. Le temps de survie est plus court chez les chiens atteints d’épilepsie symptomatique après status epilepticus et ceux atteints d’épilepsie réactionnelle. A contrario, le temps de survie est plus long chez les chiens intoxiqués. Discussion
La prévalence des crises épileptiques varie de 0,5 à 5 p. cent selon les études. La prévalence du status epilepticus en clinique vétérinaire est estimée à 0,44 p. cent.
Le status epilepticus étant plus spectaculaire que les crises épileptiques, les propriétaires sont plus désireux d’en déterminer l’étiologie. Lorsque le status epilepticus est la 1ère manifestation épileptique, l’intoxication est la 1ère hypothèse diagnostique.
Dans cette étude, les femelles stérilisées semblent légèrement prédisposées à l’épilepsie par rapport aux femelles entières. Cependant, la littérature montre une légère prédisposition pour les mâles. Certaines études ont montré, en médecine humaine, l’effet pro-convulsivant des œstrogènes et l’effet anticonvulsivant de la progestérone.
L’âge à la 1ère crise épileptique est un facteur épidémiologique à considérer pour établir un diagnostic différentiel. ¿
test clinique
les réponses
un carcinome
chez une chienne de 7 ans 1 Quelles sont les différentes hypothèses diagnostiques ?
L’échographie montre un épaississement vésical pariétal localisé, situé dans la région du trigone vésical. L’hypothèse principale est celle d’une tumeur vésicale, associée à une infection urinaire.
Le carcinome à cellules transitionnelles (C.C.T.) est la tumeur vésicale de loin la plus fréquente, les autres tumeurs possibles sont un épithélioma spinocellulaire, un adénocarcinome, un carcinome indifférencié, un rhabdomyosarcome, un léiomyosarcome, un fibrome et d’autres tumeurs mésenchymateuses. Cependant, une hyperplasie pariétale liée à une inflammation chronique (cystite polypoïde ou granulomateuse), ne peut être exclue au vu de ces seules images [2].
L’absence de cellules épithéliales tumorales lors de l’analyse urinaire n’exclut pas un C.C.T. : des cellules néoplasiques ne sont retrouvées que chez 30 p. cent des animaux atteints et elles sont souvent difficiles à distinguer de cellules non tumorales lors de contexte inflammatoire, comme dans ce cas [8]. 2 Que proposez-vous comme examens complémentaires pour établir un diagnostic ?
Compte tenu de l’analyse cytologique peu concluante, une analyse histologique de biopsies est indispensable pour établir le diagnostic de certitude. Plusieurs modalités sont envisageables : biopsies par cystotomie ou cœlioscopie, biopsies par cystoscopie, cathétérisme “traumatique”, avec une sonde urinaire, sous contrôle échographique [7].
Il existe aussi un test urinaire détectant les antigènes de C.C.T.*, dont la sensibilité est bonne, mais les nombreux faux positifs en limitent l’intérêt [1, 4].
Une cystoscopie est choisie : peu invasive, cette technique permet une bonne visualisation de la masse et de sa localisation et la réalisation de biopsies de bonne qualité.
La cystoscopie est réalisée sous anesthésie générale. Difficile, le passage de l’urètre est facilité par la pose d’une sonde urinaire et par la dilatation urétrale avec du sérum physiologique sous pression. La masse polylobée et hyperémiée, est visualisée au niveau de l’abouchement urétéral, et des biopsies sont effectuées.
L’analyse histologique confirme la suspicion de carcinome à cellules transitionnelles (photo 3).
3 Quel traitement envisagez-vous ?
Un bilan d’extension est nécessaire avant d’envisager un traitement, car le C.C.T. métastase fréquemment aux nœuds lymphatiques régionaux et aux poumons [4]. Le bilan se révèle négatif : l’échographie abdominale ne montre notamment aucune adénomégalie locale - nœuds lymphatiques iliaques en particulier -, et les radiographies thoraciques sont normales.
Deux options thérapeutiques sont possibles. - le traitement chirurgical “simple” (cystectomie partielle) est ici, comme souvent, inenvisageable en raison de la localisation de la tumeur. L’anastomose urétérocolique est rejetée en raison de son caractère invasif et des possibles complications [6]. - Le traitement médical semble ici, le meilleur traitement palliatif pour limiter les symptômes et diminuer la taille de la tumeur.
Le piroxicam (Feldene®** ou génériques), anti-inflammatoire non stéroïdien et inhibiteur non sélectif des cyclo-oxygénases, est un des traitements les plus efficaces, en mono ou en polychimiothérapie. Utilisé seul, la médiane de survie atteint 7 mois. Par voie orale, à la dose de 0,3 mg/kg/jour, il est en général, très bien toléré.
En cas de toxicité digestive (ulcères gastriques), il est possible de lui associer du misoprostol (Cytotec®**), (2 à 5 µg/kg toutes les 8 h). Un suivi régulier des paramètres rénaux est indispensable [4].
Les monothérapies fondées sur des molécules de chimiothérapie comme le cisplatine, le carboplatine ou la doxorubicine se sont révélées décevantes. En revanche, l’association mitoxantrone (5 mg/m2 I.V., toutes les 3 sem, 4 séances) et piroxicam (0,3 mg/kg/j per os) permet d’obtenir de bien meilleurs résultats, avec une médiane de survie de plus de 9 mois et une toxicité limitée [3].
La radiothérapie offre des résultats moins probants avec des complications fréquentes (fibrose vésicale et incontinence) [4, 6].
Dans ce cas, le piroxicam a été prescrit en 1re intention.
La chienne est toujours vivante 4 mois après le diagnostic, et urine correctement grâce au traitement. L’échographie de contrôle n’a pas encore été réalisée à ce jour. ¿
Aurélie Laborde Service hospitalier de Médecine interne des Animaux de Compagnie - CHUV, ENVN Atlanpôle-La Chantrerie - BP 40706 44307 Nantes Cedex 03
3
Prolifération de cellules épithéliales tumorales carcinomateuses : elles sont caractéristiques, compte tenu de la localisation, d’un carcinome à cellules transitionnelles (photo O. Albaric, LHA, ENVN).
NOTES * Veterinary Bladder Tumour Antigen : test V-BTA, commercialisé en France par IDEXX
** Spécialités de médecine humaine. Remerciements - au Dr O. Gauthier (Service de Chirurgie, CHUV ENVN) pour la réalisation de la cystoscopie et des biopsies. - au Dr M. Brémand, pour nous avoir référé ce cas.
Références 1. Billet JP, Moore AH, Holt PE. Evaluation of a bladder tumor antigen test for the diagnosis of lower urinary tract malignancies in dogs. Am J Vet Res 2002;63:370-3. 2. Cotard JP, Chetboul V, Tessier-Vetzel D. Examen échographique de l’appareil urinaire et de la prostate. In: Chetboul V et al. Echographie et Doppler du Chien et du Chat. Paris, Masson, 2005;319-74. 3. Henry CJ, Mc Caw DL, Turnquist SE, coll. Clinical evaluation of mitoxantrone and piroxicam in a canine model of human invasive urinary bladder carcinoma. Clinical Cancer Research 2003;9:906-11. 4. Henry CJ. Management of transitional cell carcinoma. Vet Clinics of North America Small Anim Prac 2003;33:597-613. 5. Knapp DW, Richardson RC, Chan TCK, coll. Piroxicam therapy in 34 dogs with transitional cell carcinoma of the urinary bladder. J Vet Intern Med 1994;8:273-8. 6. Knapp DW. Tumors of the Urinary System. In: Withrow S, Vail D: Small Animal Clinical Oncology. 4th ed. Philadelphia, WB Saunders, 2007;649-58. 7. Mutsaers AJ, Widmer WR, Knapp DW. Canine transitional cell carcinoma. J Vet Intern Med 2003;17:136-44. 8. Norris AM, Laing EJ, Valli VEO. Canine bladder and urethral tumors: a retrospective study of 115 cases (1980-1985). J Vet Intern Med 1992;6(3):145-53.
77
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 SEPTEMBRE 2009 - 77