DOSSIER : LES AFFECTIONS DE LA CROISSANCE CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline - N°53 - FÉVRIER 2013
gestes et gestion
LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine féline
Volume 11
N°53 FÉVRIER 2013 revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC (Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)
indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)
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DOSSIER
LES AFFECTIONS DE LA CROISSANCE CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT Les anomalies de la croissance osseuse sont fréquentes chez le jeune chien, en particulier de grande race. Leur expression est univoque, parfois discrète. Une boiterie chez un chiot ne doit jamais être considérée comme anodine car un diagnostic tardif peut assombrir le pronostic ...
FMCvét
formation médicale continue vétérinaire
- Test clinique lore - Tests de formation continue
: Un mâle à la robe trico-
- Revue de presse internationale : Une sélection en Cardiologie, Digestif, Reproduction, Chirurgie, Chirurgie des tissus mous, Imagerie, Urgence, Hospitalisation/Physiologie
- Démarche diagnostique face à une boiterie chez un animal jeune - Diagnostic et traitement des anomalies de la croissance osseuse - Conduite à tenir diagnostique et thérapeutique lors de retard de croissance - L’alimentation du chiot : conseils pratiques pour éviter les affections ostéo-articulaires - Métabolisme phosphocalcique et besoin en calcium : quelle importance pour la croissance chez le chiot - La stérilisation chirurgicale précoce ou après la puberté chez le chien : que conseiller ?
Féline - La stérilisation chirurgicale précoce ou après la puberté chez le chat : choisir l’âge le plus adapté
Rubriques - Questions-réponses sur le fibrosarcome félin : nouveautés et recommandations - Observation clinique Prise en charge d’une rupture de la vésicule biliaire d’origine traumatique chez un chien
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sommaire Éditorial par Colette Arpaillange Test clinique - Un mâle différent à la robe tricolore Anne Gogny
Volume 11
N°53
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Février 2013
CANINE - FÉLINE - Fiche - Démarche diagnostique face à une boiterie chez un animal jeune Didier Fau 6 - Diagnostic et traitement des anomalies de la croissance osseuse Ostéochondroses, ostéochondrite dissécante, dysfonctionnements des cartilages de croissance 8 Les anomalies du squelette appendiculaire 18 Didier Fau - Conduite à tenir diagnostique et thérapeutique lors de retard de croissance chez le chien et le chat Odile Sénécat, Lucile Martin 25 - L’alimentation du chiot : conseils pratiques pour éviter les affections ostéo-articulaires Lucile Martin 38 - Métabolisme phosphocalcique et besoin en calcium : quelle importance pour la croissance chez le chiot Lucile Martin, Odile Sénécat 47 - La stérilisation chirurgicale précoce ou après la puberté chez le chien : que conseiller ? Anne Gogny, Francis Fiéni 55
DOSSIER LES AFFECTIONS DE LA CROISSANCE chez le chien et le chat
FÉLINE - La stérilisation chirurgicale précoce ou après la puberté chez le chat : choisir l’âge le plus adapté Anne Gogny, Francis Fiéni
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RUBRIQUES - Questions-réponses sur le fibrosarcome félin :
nouveautés et recommandations François Serres 65 - Observation clinique - Prise en charge d’une rupture de la vésicule biliaire d’origine traumatique chez un chien Thibault de Jongh 69
FMCvét - formation médicale continue vétérinaire Revue de presse internationale - Notre sélection d’articles par Julien Debeaupuits, Pauline Fick, Fabien Klodzinski, Luis Matres Lorenzo, Mathieu Raillard, Alexandre Fournet, Emmanuel Topie, Maria del Mar Martinez Martin 76 - Reproduction - Estimation de la durée de gestation chez la chienne, de l’ovulation à la mise bas, et des facteurs qui l’influencent : étude rétrospective sur 162 gestations - Reproduction - Rôle sur la fertilité de la flore bactérienne vaginale et de la cytologie chez les chiennes en proœstrus - Reproduction et cardiologie - L’administration de lidocaïne intra-testiculaire et sous-cutanée modifie la réponse hémodynamique et la variabilité sinusale du rythme cardiaque provoquée par la castration de chats mâles - Chirurgie des tissus mous - Chirurgies de reconstruction du diaphragme périnéal en cas de hernie : utilisation de la tunique vaginale comme greffon autologue - Digestif - Shunt porto-systémique acquis et congénital : étude des anomalies cliniques et biologiques chez 93 jeunes chiens (2003-2008) - Urgence - Chiens atteints de sepsis sévère / choc septique : évolution des paramètres de perfusion tissulaire et corrélation avec le pronostic vital - Chirurgie - Stabiliser la luxation coxo-fémorale grâce à l’utilisation de la ténodèse du muscle glutéal profond - Imagerie - Hypertrophie ventriculaire gauche : les signes échographiques chez les chiens obèses - Imagerie - Chiens atteints de carcinome transitionnel de la vessie : précision de l’échographie en 3D et en 2D dans la mesure du volume tumoral - Imagerie - Un nouveau système d’imagerie permet d’évaluer la persistance de cellules cancéreuses dans le lit tumoral lors de l’exérèse de sarcomes des tissus mous chez le chien - Hospitalisation et physiologie - Chats en obstruction urétrale : mesure de la température corporelle à l’admission et association à l’azotémie et durée d’hospitalisation
Test clinique - Les réponses Tests de formation continue - Les réponses Observations originales
Souscription d’abonnement en page 84 et sur www.neva.fr
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CANINE - FÉLINE FÉLINE RUBRIQUE
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 FÉVRIER 2013 - 231
gestes et gestion
LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine féline
test clinique
NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 Courriel neva@neva.fr
un mâle différent
Conseil scientifique
à la robe tricolore
Gilles Bourdoiseau Jean-Luc Cadoré (VetAgro Sup) Dominique Fanuel (Oniris) Pascal Fayolle (École d’Alfort) Marc Gogny (École d’Alfort) Roger Mellinger (praticien)
Rédacteurs en chef scientifiques
U
Colette Arpaillange (praticien) Anne Gogny (Reproduction, Oniris) Christophe Hugnet (praticien)
Chargée de mission rédaction Charlène Catalifaud
Comité de rédaction Philippe Baralon Xavier Berthelot (Reproduction, E.N.V.T.) Géraldine Blanchard (Alimentation - nutrition) Corine Boucraut-Baralon (Diagnostic) Séverine Boullier (Microbiologie, E.N.V.T.) Florence Buronfosse (Toxicologie, VetAgro Sup) Luc Chabanne (Immunologie - Hématologie, VetAgro Sup) Jean-Claude Desfontis (Pharmacie - toxicologie, Oniris) Armelle Diquelou (Médecine, E.N.V.T.) Francis Fieni (Reproduction, Oniris) Alain Fontbonne (Reproduction, E.N.V.A.) Marion Fusellier (Imagerie, Oniris) Didier Fau (Chirurgie, VetAgro Sup) Alain Ganivet (Élevage et collectivité, praticien) Isabelle Goy-Thollot (Urgences, VetAgro Sup) Jacques Guillot (Parasitologie - mycologie, E.N.V.A.) Olivier Jongh (Ophtalmologie, praticien) Laurent Marescaux (Imagerie, praticien) Christelle Maurey (Médecine interne, néphrologie, E.N.V.A.) Didier Pin (Dermatologie, VetAgro Sup) Valérie Chetboul (Cardiologie, E.N.V.A.) Odile Sénécat (Médecine interne, Oniris) Éric Viguier (Chirurgie, VetAgro Sup) Gestion des abonnements et comptabilité Marie Glussot Publicité Maryvonne Barbaray NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 courriel : neva@neva.fr
Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Revue membre du SPEPS (syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé) Prix du numéro : Praticiens : 58 € T.T.C. CEE : 59 € Institutions : 77 € T.T.C. SARL au capital de 7622 € Associés : M. Barbaray-Savey, H., M., A. Savey
Siège social : Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 1017 T 80121 - I.S.S.N. 1637-3065 Impression : IMB -Imprimerie moderne de Bayeux Z.I - 7, rue de la Résistance 14400 Bayeux
Les contenus du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline sont protégés par la législation sur le droit d’auteur. Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon (loi du 11 mars 1957). Les “copies ou reproductions sont strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destiné à une utilisation collective (...)”. Le non respect de la législation constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et 429 du Code pénal. LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / no 53 232 - FÉVRIER 2013
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n chat mâle de race Européen, âgé de 8 mois, est présenté en consultation pour effectuer une castration de convenance (photo 1). ● L'animal n'a aucun antécédent médical ou chirurgical, il est en bon état général, et l'examen clinique ne révèle aucune anomalie. L'appareil génital externe montre un pénis normalement constitué, et les deux testicules sont en place dans le scrotum. L'animal est castré de façon classique, et l'intervention ne donne lieu à aucun problème particulier (photo 2). ● Toutefois, ce cas est particulièrement intéressant pour le praticien. En effet, la robe tricolore de ce chat témoigne d’une particularité génétique de cet animal porteur de deux allèles du locus O, donc d'au moins deux chromosomes X différents. Ce chat, qui présente des organes génitaux externes mâles, possède donc les gènes promoteurs de la différenciation sexuelle mâle, normalement portés par le chromosome Y, sans lequel l'appareil génital mâle n'aurait pu se développer. 1 Ce chat mâle qui révèle une particularité génétique souffre-t-il d’une affection particulière ?
Anne Gogny1 Pauline Fick2 1.
Service de reproduction des animaux de compagnie 2. Internat en médecine et en chirurgie des animaux de compagnie Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire, ONIRIS BP 40706, 44307 Nantes Cedex 3
1 Un jeune chat mâle Européen est présenté pour une castration de convenance.
2 Les organes génitaux externes sont normaux et la castration est réalisée sans difficulté particulière (photos A. Gogny).
2 Était-il indispensable de le castrer ?
Réponses à ce test page 85
comité de lecture Jérôme Abadie Hélène Arnold-Tavernier Jean-François Bardet Michel Baron Dominique Begon Jean-Jacques Bénet Stéphane Bertagnoli Emmanuel Bensignor Éric Bomassi Samuel Boucher Didier Boussarie Isabelle Bublot Samuel Buff Stéphane Bureau Claude Carozzo Eddy Cauvin Laurent Cauzinille Guillaume Chanoit
René Chermette Cécile Clercx (Liège) Laurence Colliard Laurent Couturier Julien Debeaupuits Jack-Yves Deschamps Patrick Devauchelle Olivier Dossin Pauline de Fornel Annabelle Garand Laurent Garosi Frédéric Gaschen Jean-Pierre Genevois Emmanuel Gaultier Dominique Grandjean Laurent Guilbaud Philippe Hennet Juan Hernandez
Catherine Ibisch Laetitia Jaillardon Jean-Pierre Jégou Stéphane Junot Kevin Le Boedec Dimitri Leperlier Bertrand Losson Pierre Maisonneuve Lucile Martin-Dumon Philippe Masse Martine Mialot Pierre Moissonnier Pierre Paillassou Bernard-Marie Paragon Mélanie Pastor Jean-Marc Person Claude Petit Xavier Pineau
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Luc Poisson Jean-Louis Pouchelon Hervé Pouliquen Pascal Prélaud Nathalie Priymenko Alain Régnier Brice Reynolds Dan Rosenberg Patricia Ronsin Émilie Rosset Yves Salmon Brigitte Siliart, Ouadji Souilem (Tunisie) Isabelle Testault Jean-Laurent Thibaud Isabelle Valin Michaël Verset Émilie Vidémont-Drevon
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éditorial L’auxologie vétérinaire à la “une“ ! Le chiot n’est pas un adulte miniature ... e n’est pas seulement la taille qui fait la différence mais sa physiologie et les affections qui en découlent. La croissance est une période si particulière que son étude a donné le jour à une véritable science médicale, certes un peu méconnue, l’auxologie. Cette science, qui doit son nom à Auxo la déesse de la croissance, étudie l’ensemble des phénomènes somatiques de la croissance et de la maturation qui accompagne l’individu de la naissance à l’âge adulte. On lui doit notamment les courbes de croissance de nos enfants que nous consultons dans le carnet de santé (établie à partir d’une étude déjà ancienne sur 500 enfants suivis de la naissance à 20 ans entre 1953 et 1975). Mais l’auxologie ne se limite pas au suivi du poids et de la taille, elle intègre des mesures très variées et des paramètres permettant d’apprécier la maturation plus que la simple croissance (maturation osseuse, dentaire ou sexuelle), … Ces paramètres font partie intégrante du suivi de croissance. Chez le chien, nous disposons plus modestement de quelques repères : GMQ, âge du pic de croissance et courbes en fonction du format qui font partie intégrante du suivi de croissance. Le développement du chiot résulte de phénomènes de croissance par multiplication des cellules mais aussi de maturation. C’est en particulier le cas du tissu osseux qui subit des transformations considérables dans les premiers mois de la vie de l’individu. Les anomalies de la croissance osseuse constituent une part importante des affections du jeune chien, en particulier de grande race. Leur expression est univoque et parfois discrète, et une boiterie chez un chiot ne doit jamais être considérée comme anodine. Un diagnostic tardif peut assombrir le pronostic et limiter le bénéfice d’une intervention chirurgicale qui aurait pu être salvatrice. Les facteurs de risque sont bien connus. Les affections ostéo-articulaires concernent principalement les chiots de grande race, soumis à une croissance rapide et recevant une ration inadaptée. En matière de nutrition juvénile, l’excès est autant à craindre que la carence ! L’alimentation à volonté, longtemps préconisée, est particulièrement néfaste et doit désormais être proscrite. Une démarche proactive est nécessaire car cette idée n’est pas encore ancrée dans l’esprit des propriétaires qui, croyant bien faire, ont parfois la main lourde et sur les quantités d’aliment et sur les compléments calciques et vitaminiques. Un rationnement strict est nécessaire et la croissance du chiot doit être régulièrement suivie et vérifiée. Il est maintenant acquis qu’une croissance pondérale trop rapide, dans les grandes races, perturbe le développement du squelette et est associée à des maladies ostéo-articulaires. Le rationnement du chiot nécessite une expertise qui est du ressort du vétérinaire. Le praticien doit savoir calculer les besoins énergétiques en fonction du stade de croissance, de la race, de l’activité, pour choisir et conseiller un aliment adapté et correctement formulé. C’est cette compétence davantage que sa qualité intrinsèque qui distingue l’aliment vendu chez le vétérinaire de celui des autres circuits de distribution. La croissance étant un processus multifactoriel, les causes de retard de croissance sont très variées. Le clinicien doit s’attacher à une analyse minutieuse de l’historique médical, des conditions de vie, en particulier des apports nutritionnels. Les causes hormonales de déficit de croissance (nanisme hypophysaire et thyroïdien) sont finalement assez rares. Le retard de croissance peut aussi être le révélateur d’une maladie et doit être considéré comme un indice si aucune cause environnementale n’a pu être mise en évidence. Le propriétaire ne sera jamais aussi sensible à la santé de son animal que pendant ces mois de croissance, c’est le moment de fidéliser et de faire rimer croissance de l’animal et croissance du chiffre d’affaires ! Si les propriétaires ont l’occasion d’apprécier la compétence de leur vétérinaire, de comprendre l’intérêt d’un suivi régulier tout au long de la vie de leur animal, c’est un gage de fidélisation. Les deux visites vaccinales des premiers mois de la vie restent notoirement insuffisantes pour assurer un suivi de qualité : à titre de comparaison, c’est comme si un enfant ne voyait son médecin que deux ou trois fois entre ses premiers mois et sa vingtième année … e dossier du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline consacré à la croissance osseuse et à ses anomalies, vous apporte toutes les informations nécessaires pour délivrer aux propriétaires les meilleurs conseils et optimiser cette période clé de la vie de leur chien. Nous sommes heureux d’apporter notre contribution au développement de l’auxologie vétérinaire. ❑
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C
Colette Arpaillange Clinique vétérinaire Sainte Marie 6 rue Schmidt BP 13757 98800 Nouméa Nouvelle Calédonie
à suivre dans les prochains numéros ... - Diagnostic et dépistage ADN du chiot et du chaton par Marie Abitbol - Conduite à tenir devant les anomalies congénitales de l’appareil génital par Anne Gogny et Francis Fiéni - Les affections bucco-dentaires du jeune en croissance par Nicolas Girard. - Affections du jeune en croissance : la législation de la vente par Christian Diaz.
disponible sur www.neva.fr
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 FÉVRIER 2013 - 233
fiche
démarche diagnostique face à une boiterie Didier Fau
chez un animal jeune
Service de chirurgie VetAgro-Sup Campus vétérinaire de Lyon1, avenue Bourgelat 69280 Marcy L’Étoile
Les boiteries chez un animal jeune sont fréquentes et peuvent relever de causes multiples.
T
rès souvent, compte tenu du caractère turbulent du sujet, une affection traumatique peut être suspectée mais, un accident n'a pas for-
cément été constaté par le propriétaire. Dès lors, la démarche diagnostique doit faire une large place à l'interrogatoire du propriétaire, de façon à préciser au mieux les circonstances et les conditions d'apparition de la boiterie. ● Le tableau ci-dessous donne quelques indications sur la démarche diagnostique à suivre.
Il est toutefois essentiel de se prémunir contre toute idée préconçue et de n'exclure aucune hypothèse. ● La rigueur de l'examen clinique respectant les différents temps du diagnostic des boiteries est indispensable de façon à diagnostiquer le membre malade, puis à localiser le siège de l'affection sur ce membre avant d'en préciser la nature. ❒ ●
Tableau - Les principales affections liées à la croissance osseuse chez le chien : signes cliniques, examens d’imagerie, diagnostic Signes cliniques - Examens d’imagerie
●
●
●
Ostéochondrite dissécante
Asynchronisme de croisssance radius ulna
Maladie de Legg Perthes Calve
Panostéite
Traitement
- Boiterie - Douleur à la mobilisation - Membre en position anormale - Ossification incomplète (coude : abduction - rotation externe) du bord glénoïdien - Distension de la synoviale articulaire (genou, coude, jarret) caudal - Douleur à la pression (coude : face interne) - Ténosynovite bicipitale - Confirmation radiographique ou scanner
- Arthrotomie ou arthroscopie - Ablation des fragments cartilagineux - Parage de la lésion
- Radius curvus : déformation en valgus (vers l'extérieur) ou varus (vers l'intérieur)
- Ostectomie simple - Ostéotomie cunéiforme - Correction par fixateur externe
- Incongruence articulaire : boiterie, douleur, - Confirmation (et évaluation) par images radiographiques ou scanner
- Différentes composantes - Ostéotomie de la dysplasie du coude ou ostectomie ulnaire
➜ Chiens de petites races - Boiterie - Fracture - Douleur à la mobilisation - Amyotrophie du col fémoral - Saillie du trochante - Raccourcissement du membre ➜ Plutôt chiens de grandes races
●
Diagnostic différentiel
- Boiterie - Douleur à la pression sur les diaphyses - Images radiographiques caractéristiques : énostoses (opacification au sein des cavités médullaires)
- Résection tête col du fémur
- Ostéochondrite dissécante - Ostéomyélite d'origine hématogène
- Anti-inflammatoires - Antalgiques
- Polyarthrite (douleurs multiples)
- Anti-inflammatoires - Antalgiques
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Ostéochondromatose
- Présence d'exostoses généralement multiples - Symptômes inconstants (selon taille et localisation des exostoses) : douleur, boiterie - Images radiographiques caractéristiques : nombreuses tumeurs ostéo-cartilagineuses sur le côté des os, souvent en regard des métaphyses
●
Non-union du processus ancone
- Boiterie - Différentes - Douleur à la mobilisation, principalement hyperextension composantes - Distension de la synoviale articulaire de la dysplasie - Douleur à la pression (bord caudal du coude) du coude - Confirmation radiographique
- Ablation du processus anconé - Vissage + ostéotomie ulnaire
●
Ossification incomplète du condyle huméral
- Boiterie - Douleur (surtout hyperextension) - Dysplasie - Mise en évidence par imagerie : éventuellement radiographie, principalement scanner (trait radio-opaque du coude entre condyle et trochlée)
- Vissage + greffe d'os spongieux (après carottage)
●
Ossification incomplète du bord glénoïdien caudal
- Boiterie chronique (non systématique) - Douleur à la mobilisation de l'épaule, à la pression en région caudale de l'articulation - Confirmation radiographique : fragment osseux caudal à l'articulation
- Ablation du fragment osseux sous arthroscopie
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 234 - FÉVRIER 2013
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- Ostéochondrite dissécante
diagnostic et traitement des anomalies
de la croissance osseuse Didier Fau
ostéochondroses, ostéochondrite dissécante, dysfonctionnements des cartilages de croissance
Service de chirurgie VetAgro-Sup Campus vétérinaire de Lyon1, avenue Bourgelat 69280 Marcy L’Étoile
chez les carnivores domestiques
Objectifs pédagogiques
Diverses perturbations surviennent au cours de la croissance chez les carnivores domestiques. Elles ont des conséquences d'autant plus importantes que l'os grandit beaucoup et rapidement. La pathologie locomotrice du jeune est riche de ces affections consécutives à une perturbation de l'ossification endochondrale.
❚ Connaître toutes les anomalies de l'ossification endochondrale. ❚ Sensibiliser le praticien à la nécessité de rechercher ces affections chez des animaux jeunes présentés pour boiterie et à l'importance d'un diagnostic précoce.
D
urant une période de croissance brève, couvrant seulement les premiers mois de la vie chez les carnivores domestiques, les os, notamment ceux des membres, s'élaborent à partir d'un modèle cartilagineux, progressivement remplacé par de l'os grâce au processus d'ossification endochondrale. Pour de multiples raisons, ce phénomène peut connaître des anomalies dans son déroulement, à l'origine d'affections qui ont en commun de se produire, sinon de se manifester, pendant la croissance du sujet. Les races de chiens grandes et géantes à croissance très rapide, sont les plus concernées. Le chat, bien que beaucoup plus rarement touché, n'est pas totalement à l'abri. ● Après une brève étude concernant la formation et la croissance de l’os (encadré 1), les ostéochondroses et les dysfonctionnements des cartilages de croissance sont développées de façon à préciser les données épidémiologiques et cliniques propres à chacune de ces anomalies, ainsi que les options thérapeutiques les plus adaptées.
2e Prix éditorial 2012
Définition ❚ L’ossification endochondrale est responsable de la formation des os, de leur croissance, et, toute la vie durant, de leur remodelage.
Profil des animaux ❚ Les races moyennes et grandes, les sujets à croissance rapide, bien ou trop nourris sont les plus atteints. ❚ Les mâles en souffrent 2 à 3 fois plus souvent que les femelles. ❚ Le chat est beaucoup plus rarement touché.
COMMENT RECONNAÎTRE ET TRAITER LES OSTÉOCHONDROSES Les ostéochondroses se définissent comme un ensemble d'affections caractérisées par une perturbation de l'ossification endochondrale d'un cartilage en croissance. Celle-ci peut affecter les cartilages articulaires immatures (ostéochondroses articulaires) ou les cartilages de conjugaison des os
●
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 236 - FÉVRIER 2013
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longs (ostéochondroses métaphysaires). Lorsqu’une fracture du cartilage en résulte, on parle d'ostéochondrite. Ce terme est a priori incorrect car le cartilage avasculaire ne peut être le siège d'un phénomène inflammatoire, mais il y a libération dans le liquide synovial, de débris osseux et cartilagineux, responsables d'une synovite.
●
Données épidémiologiques ● Affection fréquente, qui touche l'homme et de nombreuses espèces d'animaux domestiques (chien, cheval, porc, volailles), l’ostéochondrite est à l'origine de boiteries chroniques chez des animaux jeunes. Elle se complique fréquemment d'arthrose. ● Cette affection touche 3,7 p. cent des chiens présentés pour problème orthopédique, et jusqu'à 9 p. cent chez les sujets âgés de moins d’un an [2]. ● Les races moyennes et grandes, les sujets à croissance rapide, plutôt bien (voire trop) nourris sont les plus atteints*. Les mâles en souffrent 2 à 3 fois plus fréquemment que les femelles. ● Chez le chien, les signes cliniques apparaissent vers l’âge de 4 à 8 mois, mais le diagnostic est parfois établi plus tardivement, lorsque les lésions d'arthrose sont installées. ● Bien que rare, elle est décrite chez le chat [6, 12].
Localisation de l’ostéochondrose Les ostéochondroses sont localisées (par ordre décroissant) : - au bord caudal de la tête humérale ; - au condyle médial de l'humérus ; - aux condyles fémoraux (latéral surtout) ; - à la lèvre médiale de la trochlée talienne ; - au sacrum ; - au cartilage de croissance distal de l'ulna (voir radius-curvus). ● D'autres localisations moins fréquentes ont ●
NOTE * cf. l’article ”L’alimentation du chiot : conseils pratiques pour éviter les affections ostéo-articulaires”, de L. Martin, dans ce numéro.
diagnostic et traitement des anomalies
de la croissance osseuse chez les carnivores domestiques les anomalies du squelette appendiculaire
Didier Fau Service de chirurgie VetAgro-Sup Campus vétérinaire de Lyon1, avenue Bourgelat 69280 Marcy L’Étoile
Objectif pédagogique
E
❚ Connaître les altérations de l'ossification endochondrale, responsables d'anomalies à l'origine de déformations osseuses et de boiteries.
COMMENT RECONNAÎTRE ET TRAITER LA MALADIE DE LEGG-PERTHES-CALVE
n complément de l’article précédent, cet article a pour fil conducteur les anomalies de la croissance osseuse du squelette appendiculaire. Il nous conduit à étudier la maladie de Legg-Perthes-Calvé, la panostéite, l'ostéochondromatose et diverses affections ayant en commun le défaut de soudure d'un noyau d'ossification.
La maladie de Legg-Perthes-Calvé ou nécrose aseptique de la tête et du col du fémur s'exprime cliniquement par une boiterie chronique d'un ou des deux membres pelviens. Cette affection a une origine vasculaire et s'accompagne d'une perturbation du fonctionnement des cartilages de croissance (cf. définition). ● Les images radiographiques montrent un remaniement osseux avec déformation de l'épiphyse [7, 17]. ● L’origine de cette affection demeure inconnue (encadré). ●
2e Prix éditorial 2012
Définition ❚ La maladie de Legg-PerthesCalvé ou nécrose aseptique de la tête et du col du fémur est une ostéonécrose aseptique de l'épiphyse fémorale proximale chez le chien en croissance de race petite ou naine.
Essentiel ❚ La maladie de Legg-PerthesCalvé ou nécrose aseptique de la tête et du col du fémur se manifeste tardivement après une phase asymptomatique pendant laquelle s'installent des lésions irrémédiables. ❚ L'affection doit être suspectée (et recherchée) chez tout chien jeune, de petite race, présenté pour boiterie chronique d'un (ou des deux) membres postérieurs. ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 246 - FÉVRIER 2013
Clinique ● La maladie se rencontre chez les races naines ou miniatures, chez des sujets entre 4 et 11 mois, qu’ils soient mâles ou femelles [5, 6, 17]. ● Les animaux sont présentés pour une boiterie d'un membre postérieur, d'abord intermittente puis permanente, qui s'aggravent progressivement. Elle apparaît en général de façon insidieuse, sans commémoratif d'accident, mais parfois brutalement après un traumatisme. ● La douleur chronique induit une modification du comportement : agressivité, refus de se laisser manipuler. ● La boiterie est plus ou moins prononcée, avec une amyotrophie très marquée des fessiers et un grand trochanter plus saillant à la palpation. ● La mobilisation de l'articulation provoque une douleur vive et le membre apparaît plus court que son homologue (conséquence de la fermeture de l'angle cervico-diaphysaire). Parfois, des crépitations sont perçues. ● Un examen radiographique réalisé fortuitement avant l'apparition des symptômes peut
18
1
Maladie de Legg-Perthes-Calvé bilatérale (photo D. Fau).
montrer un élargissement de l'interligne articulaire qui traduit l'épaississement du cartilage articulaire ; celui-ci donne l'impression que la tête fémorale est constituée d'un petit noyau épiphysaire. Le scanner est une technique plus sensible pour détecter l’affection plus précocement [17]. Symptômes Après l'apparition des symptômes, le remaniement de la tête et l'apparition des séquelles se déclinent en cinq stades (figure 1). Prophylaxie En l'état actuel des connaissances, la prophylaxie est impossible, exceptée une éventuelle sélection des reproducteurs. ● Celle-ci exclut les sujets qui ont été atteints ou qui ont donné des produits malades. ●
Traitement Le traitement conservateur de la maladie de Legg-Perthes-Calvé (repos en cage, antalgiques et anti-inflammatoires) est très pénalisant pour un jeune chien et son résultat très aléatoire. Il suppose un suivi radiologique pendant 4 à 6 mois jusqu'à disparition des foyers de radio-transparence dans la tête fémorale et ne donne pas plus de 25 p. cent de bons résultats [17]. ● Le traitement est donc essentiellement chirurgical. Il repose sur la résection-arthroplastie de la hanche. Les résultats sont satisfaisants dans environ 85 p. cent des cas après une rééducation de 2 à 3 mois. Les échecs sont constatés chez les animaux vus tardivement alors que l'amyotrophie est très prononcée et que des phénomènes de ●
conduite à tenir
diagnostique et thérapeutique lors de retard de croissance Odile Sénécat1 Lucile Martin2
chez le chien et le chat L’appréciation de la taille de l’individu conserve une part de subjectivité en médecine vétérinaire. Un retard de croissance relève de causes variées. Son identification nécessite une démarche raisonnée.
L
L’ORIGINE DES RETARDS DE CROISSANCE ● La croissance implique de nombreux mécanismes parmi lesquels des facteurs nutritionnels, génétiques et hormonaux. ● Certaines hormones indispensables à la croissance ont une action systémique : hormone de croissance (GH pour Growth hormone, en anglais), insulin-like growth factor (IGF1), ghréline, leptine, hormones thyroïdiennes et sexuelles (encadré 1). D’autres ont une action plus ciblée sur le tissu osseux : ce sont la parathormone, la calcitonine, le calcitriol.
de médecine interne des animaux de compagnie 2 Unité de nutrition et endocrinologie École Nationale Vétérinaire Agroalimentaire et de l’Alimentation Nantes Atlantique - Oniris BP 40706 44307 Nantes cedex 3
Objectifs pédagogiques 1
a croissance, définie comme l’accroissement en taille d’un individu, est un processus complexe qui s’étale entre la naissance et l’âge de 6 à 24 mois, selon les races chez le chien et le chat. Un retard de croissance est suspecté lorsque l’animal est “de petite taille pour un âge donné”, ce qui peut être difficile à identifier chez les animaux de compagnie, en raison de la grande variabilité des formats. ● Il existe de nombreuses causes au retard de croissance. Il convient de les rechercher, afin de mettre en œuvre, lorsque c’est possible, des mesures thérapeutiques spécifiques. ● Cet article s’attache d’abord à expliquer l’origine des retards de croissance, et décrit plus particulièrement les anomalies de développement osseux et les dysendocrinies responsables de retard staturo-pondéral. Puis, il expose la démarche clinique lors de retard de croissance. Celle-ci s’effectue de façon ordonnée : un entretien avec le propriétaire, un examen clinique, des examens complémentaires. Les mesures thérapeutiques qui peuvent être proposées sont brièvement présentées.
1 Unité
Chaton de 8 mois ayant un jabot œsophagien. - Il présente un retard de croissance et une polyphagie (photo O. Sénécat, Unité de médecine interne).
En réalité, les différents “acteurs” de la croissance sont étroitement liés, et toute défaillance organique, métabolique, ou hormonale, qui survient pendant la croissance de l’animal peut entraîner un retard staturo-pondéral (tableau 1) [3, 6, 11, 15]. ● Ainsi, toute maladie grave peut générer un trouble du développement : différents organes (foie, rein, cœur) lorsqu’ils sont soumis à un “stress”, libèrent des cytokines proinflammatoires, (interleukines 1 et 6, TNFα) qui stimulent, entre autres, la production de CRH (corticotropin releasing hormone) et de somatostatine (GHIH pour Growth hormon inhibiting hormon). Il en résulte différents déséquilibres endocriniens : hyposomatotropisme, hypothyroïdie, hypercorticisme. ➜ Ces déséquilibres sont à l’origine de ralentissement de la croissance et/ou du développement immunitaire* [2]. ● Parmi les causes fréquentes de retard de croissance, on peut citer les troubles digestifs, les insuffisances hépatiques, les maladies rénales et les cardiopathies congénitales. Un rationnement inadapté ou bien un parasitisme intestinal massif sont à considérer en priorité. Les troubles de l’appétit (dysorexie, anorexie), les dysphagies, entraînent une insuffisance quantitative des apports nutritionnels ; les troubles gastro-intestinaux s’accompagnent de “pertes digestives”, de maldigestion et/ou de malassimilations, d’où une malnutrition favorisant une altération de la croissance (tableau 1). ●
❚ Connaître les causes de retard de croissance. ❚ Connaître la démarche diagnostique et thérapeutique face à un retard de croissance.
2e Prix éditorial 2012
Essentiels ❚ Une ration inadaptée et de mauvaises conditions d’entretien sont des causes fréquentes de retard de croissance. ❚ Nanisme hypophysaire et nanisme thyroïdien sont des affections rares. ❚ Toute maladie grave survenant chez un jeune animal est susceptible d’induire un retard de croissance.
CANINE - FÉLINE
NOTE * cf. le Hors-série 2007 “Les maladies endocriniennes : nouvelles approches diagnostiques et thérapeutiques”, dans LE NOUVEAU PRATICIEN Vétérinaire canine-féline, 142 pages.
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 FÉVRIER 2013 - 253
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Cf mentions lĂŠgales page XX Cf mentions lĂŠgales page 54 XX
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l’alimentation du chiot conseils pratiques Lucile Martin
pour éviter les affections ostéo-articulaires
Unité de Nutrition et Endocrinologie École Nationale Vétérinaire Agroalimentaire et de l'Alimentation Nantes Atlantique - Oniris BP 40706 44307 Nantes cedex 3
La croissance est une période clé de la vie. Le vétérinaire doit être particulièrement vigilant et surveiller attentivement les apports énergétiques et calciques du chiot. Certains nutraceutiques peuvent présenter un intérêt comme les probiotiques ou les acides gras essentiels.
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître le besoin énergétique du chiot. ❚ Comprendre quels sont les besoins calciques du chiot. ❚ Expliquer quels sont les nutraceutiques qui peuvent présenter un intérêt chez le chiot.
L
2e Prix éditorial 2012
Définitions
❚ Le terme nutraceutique (qui a pour synonyme alicament) est issu de l’industrie agro-alimentaire. Il fait référence à un ”ingrédient actif” présent à l'état naturel dans un aliment, dont l’effet bénéfique pour la santé a été démontré. ❚ Le poids métabolique est le poids élevé à la puissance 0,75. Cela permet d’estimer la masse de tissus “actifs”.
a période de croissance est, chez le chien, comme dans la plupart des autres espèces, une période particulièrement délicate car propice au développement d’affections ostéo-articulaires, comme la dysplasie coxo-fémorale, susceptibles de compromettre la santé ultérieure de l’animal [3]. De nombreuses études ont établi un lien entre ces affections de manifestation clinique variée et l’alimentation du chiot. ● Il existe un consensus sur le fait qu’un rationnement mal conduit, surtout dans la première période de la vie (de 2 à 4 mois), peut nuire au développement physique du chiot. Malgré cela, de mauvaises habitudes perdurent, et il reste encore aujourd’hui nécessaire de les combattre (photo 1). ● Dans cet article, nous envisageons successivement les points suivants : le rationnement énergétique et les effets de la suralimentation énergétique, le rationnement phospho-calcique et la vitamine D, les apports azotés, l’intérêt des compléments nutritionnels (acides gras essentiels et probiotiques), et le choix d'un aliment adapté chez le chiot. COMMENT SURVEILLLER ET ADAPTER LE RATIONNEMENT ÉNERGÉTIQUE À LA CROISSANCE DE L’ANIMAL
CANINE - FÉLINE
Pendant la croissance, les synthèses tissulaires sont considérables, ce qui entraîne une augmentation des besoins nutritionnels. ● Le besoin énergétique d’un chiot se décompose en une part fixe, le besoin énergétique d’entretien, et une part varia●
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 266 - FÉVRIER 2013
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1
La pesée régulière d’un chiot est indispensable pour vérifier son évolution pondérale et l’adéquation de son rationnement énergétique - Teckel à poils durs de 7 mois (photo L. Martin).
ble, liée à la croissance des tissus, protéiques et osseux. ● Le rythme de croissance pondéral est directement influencé par l’apport énergétique : jusqu’à un certain niveau, plus un chiot mange, plus il grandit vite. Cependant, un rythme de croissance pondérale important n’est pas compatible avec une croissance optimale. Les effets d’un excès d’apport énergétique sur la croissance osseuse Les excès d’apport énergétique favorisent une prise de poids excessive, ce qui précipite la maturation du système ostéo-articulaire, intensifie les pressions articulaires et favorise l’apparition de lésions au niveau des plaques de croissance (figure 1). ● Un lien étroit existe entre les affections ostéo-articulaires juvéniles (principalement, la dysplasie coxo-fémorale (DCF) [3], les ostéochondroses et le radius curvus) et un excès d’apport énergétique*. ● L’effet du surpoids dans l’évolution de la DCF a été bien étudié. Le rôle prépondérant du poids à la naissance et du mode d’alimentation (allaitement, puis alimentation post-sevrage) dans l'évolution des lésions a été démontré [11]. Ainsi, des chiots nés par césarienne avant terme, puis élevés au biberon grandissent moins vite, et par conséquent, ils sont moins atteints de DCF que ●
NOTE * cf. les articles “Diagnostic et traitement des anomalies de la croissance osseuse”, de D. Fau, dans ce numéro.
métabolisme phospho-calcique et besoin en calcium
quelle importance pour la croissance
Lucile Martin1 Odile Sénécat2
chez le chiot
1 Unité
de nutrition et endocrinologie 2 Unité
de médecine interne des animaux de compagnie
Pendant la période de croissance du chiot, une attention particulière est à accorder aux apports calciques. Une connaissance approfondie du métabolisme phospho-calcique est ainsi nécessaire pour adopter une démarche clinique appropriée.
L
a croissance est une période critique de la vie qui nécessite des apports nutritionnels spécifiques en éléments plastiques. Parmi ces éléments, le calcium, indispensable à la genèse de l'os, occupe une place toute particulière. ● Depuis plus de 100 ans, son caractère essentiel est reconnu en nutrition animale. Et, dès 1931, ont été mises en évidence les conséquences des déséquilibres d’apport en calcium, avec un impact majeur sur la minéralisation de la trame osseuse et sur le développement statural du chiot (tableau 1) [3]. La nécessité de déterminer avec précision le niveau des apports en calcium au cours de la croissance s’est ainsi rapidement imposée. ● Dans cet article, la composition minérale du chiot au cours de la croissance, l’absorption du calcium, le rôle des hormones calciotropes sont présentés, ainsi que les apports calciques recommandés pour le chiot. LA COMPOSITION MINÉRALE DU CHIOT ÉVOLUE AU COURS DE SA CROISSANCE Chez les mammifères, le calcium représenterait environ 1 à 2 p. cent du poids corporel.
●
Ce pourcentage évolue avec l'âge, il tend à être plus faible chez les jeunes que chez les adultes. ● Chez le chien, la masse calcique évoluerait entre 0,6 p. cent, à la naissance, jusqu'à 1,2 p. cent, à l'âge adulte [10]. ● Cet accroissement important implique des apports calciques supplémentaires chez le chiot par rapport à ceux d’un adulte. En raison du turn-over osseux élevé et de l’accrétion osseuse, la calcémie et la phosphatémie sont plus élevées chez le chiot que chez l’adulte (en moyenne, calcémie > 2,8 mmol/L chez le chiot).
École Nationale Vétérinaire Agroalimentaire et de l’Alimentation Nantes Atlantique - Oniris BP 40706 44307 Nantes cedex 3
Objectifs pédagogiques ❚ Rappeler les bases du métabolisme phospho-calcique. ❚ Expliquer quels sont les risques liés à un excès de calcium alimentaire. ❚ Définir le besoin calcique du chiot.
L’essentiel de la masse minérale est constituée à partir de 7 mois La masse minérale des chiots s'accroît de la naissance à la puberté (fin de la croissance osseuse). Au sevrage, l’os d’un chiot, dont le poids adulte estimé est de 20 à 25 kg, contient environ 26 p. cent d’eau, et la corticale représente moins de 60 p. cent de la structure osseuse. ● À cette période, le calcium mobilisable est estimé à quelques 68 mEq/L, ce qui démontre l’intensité du turn-over osseux. ● Vers 6 à 7 mois, les chiots ont atteint 80 p. cent de leur poids adulte. Leur os ne contient plus que 16 p. cent d’eau, et la corticale représente environ 70 p. cent de la structure osseuse, ce qui correspond à la composition d’un os mature.
2e Prix éditorial
●
2012
Essentiels ❚ La teneur en calcium du squelette varie selon les races. ❚ Les chiots de grand format ont une masse calcique double de celle des chiots de petit format. ❚ Le besoin calcique n’est pas constant au cours de la croissance et tend à diminuer au fil du temps.
Tableau 1 - Les conséquences des déséquilibres phospho-calciques alimentaires sur la croissance staturale [d’après 4, 5, 6, 7, 12, 14] Déséquilibre
Conséquences
●
Déficit en calcium (Ca/P < 1)
- Hyperparathyroïdisme nutritionnel secondaire - Défaut de minéralisation de la trame osseuse - Fractures par compression - Fractures spontanées
●
Déficit en phosphore (très rare)
- Syndrome pseudo-rachitique
●
Excès de calcium (avec Ca/P > 2)
- Hypercalcitonisme - → appétit - Hypophosphatémie (inconstant) - Ostéochondroses - Panostéites - Radius curvus - Syndrome de wobbler (instabilité cervicale vertébrale)
●
Excès de phosphore et de calcium (avec Ca/P = 1,2)
- Signes cliniques inconstants, en particulier chez les petites races - Grandes races : Risque d’ostéochondroses augmenté
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❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 FÉVRIER 2013 - 275
la stérilisation chirurgicale précoce ou après la puberté chez le chien que conseiller ? Anne Gogny1 Francis Fiéni2
1
Reproduction des animaux de compagnie
2 Unité de Biotechnologies et de pathologie de la reproduction
Stériliser les chiens avant la puberté présente des avantages supplémentaires par rapport à la stérilisation pratiquée plus tardivement, Voici ce que révèle la balance bénéfices-risques.
E
n Europe, il est d'usage de castrer ou d'ovariectomiser des jeunes chiens lorsqu’ils sont âgés d’au moins 6 mois. Ce choix repose sur des idées reçues. Ainsi, certains propriétaires pensent, par exemple, qu'il est nécessaire qu'une femelle ait eu au moins une portée pour être pleinement “épanouie”. L'idée selon laquelle l'ablation des gonades arrêterait la croissance est également très répandue. ● Du point de vue des vétérinaires, les raisons sont à la fois techniques et éthiques : l'intervention chirurgicale, réalisée avant la puberté, peut être considérée comme plus délicate en raison de la taille plus petite des organes génitaux, et les risques péri-anesthésiques semblent majorés dans les tranches d'âge les plus jeunes. Il est donc considéré que ces facteurs exposent les animaux à un risque plus important. En outre, les animaux stérilisés jeunes pourraient développer de manière plus rapide ou
plus intense les effets indésirables classiquement associés à la castration, comme par exemple l'obésité. ● Aux États-Unis, où la stérilisation précoce (avant l'âge de 4 mois), voire ultraprécoce (avant l'âge de 2 mois), est pratiquée en routine, les résultats obtenus montrent que la stérilisation précoce présente des avantages qui peuvent, dans certains cas, contrebalancer ses inconvénients. ● En outre, les progrès réalisés autour de l'anesthésie et de l'analgésie des jeunes et des très jeunes animaux permettent désormais de garantir des risques limités et un meilleur confort. ● Cet article fait le point des connaissances sur la stérilisation chirurgicale précoce et ultraprécoce chez le chien, il s'appue sur l'examen de la balance bénéfices-risques appliquée au contrôle de la reproduction, à l'influence de la stérilisation sur la croissance et sur le développement des jeunes animaux, aux affections associées à la stérilisation, et à la mise en œuvre proprement dite de la stérilisation.
La stérilisation a pour but de contrôler la reproduction, et de prévenir les pertes vulvaires hémorragiques liées au proœstrus chez les femelles (tableau 1).
Tableau 1 - Comparaison des effets de la stérilisation chirurgicale précoce et effectuée après la puberté sur le contrôle de la reproduction du chien Indications
●
●
Prévention du cycle œstral et de l'expression des chaleurs (femelle) Prévention des gestations et de la naissance de chiots (femelle + mâle) Bilan de la balance bénéfices-risques
Nature des effets
Effets chez l'animal stérilisé après la puberté
stérilisé précocement
- Souhaités
- Prévention complète et définitive - Prévention complète à partir de la date de l'ovariectomie et définitive
- Indésirables
- Risque de lactation de pseudogestation si la femelle est stérilisée pendant le métœstrus - Rémanence ovarienne possible
- Souhaités
- Prévention complète et définitive - Prévention complète à partir de la date de l'ovariectomie et définitive
- Indésirables
- Risque que l'animal se reproduise avant la castration ou l'ovariectomie - Risque de gestation au moment de l'ovariectomie
- Rémanence ovarienne possible
Objectif pédagogique ❚ Comparer la balance bénéfices-risques de la stérilisation précoce et de la stérilisation après la puberté afin de déterminer la période la plus adaptée chez le chien.
Indication
2e Prix éditorial 2012
❚ La stérilisation précoce est un très bon moyen de prévenir les tumeurs mammaires. Gestes
POURQUOI UNE STÉRILISATION PRÉCOCE ? ●
Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire École Nationale Vétérinaire Agroalimentaire et de l'Alimentation Nantes Atlantique - Oniris BP 40706 44307 Nantes cedex 3
❚ Sur le plan chirurgical, la stérilisation précoce ne présente pas de difficultés techniques. ❚ Pour l'anesthésie des jeunes animaux, éviter les molécules qui ont des effets cardiovasculaires marqués, car la capacité des chiots et des chatons à compenser l'hypotension est plus limitée que celle des adultes.
CANINE - FÉLINE
- Aucun
- En faveur de la stérilisation précoce : meilleur contrôle de la reproduction et moins d'effets indésirables
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 FÉVRIER 2013 - 283
la stérilisation chirurgicale précoce ou après la puberté chez le chat Anne Gogny1 Francis Fiéni2
choisir l'âge le plus adapté Chez le chat non reproducteur, la stérilisation précoce semble présenter une balance bénéfices / risques positive.
L
a stérilisation des chats est généralement pratiquée en Europe, entre 6 mois et 1 an, c'est-à-dire après la puberté. Les animaux qui ont accès à l'extérieur mènent donc souvent des gestations dès les premières chaleurs. Les propriétaires sont alors contraints de prendre en charge les chatons et de les placer, ce qui n'est pas toujours aisé, ou de les supprimer, avec des moyens plus ou moins adaptés. Lorsque les chattes mettent bas à l'extérieur, les chatons ne sont pas pris en charge et la population de chats errants augmente, ce qui génère des nuisances et contribue à la propagation des maladies contagieuses. ● Aux États-Unis, où le problème de la surpopulation féline avait pris des proportions jugées trop importantes, les pratiques se sont orientées vers une stérilisation précoce (avant 4 mois), voire ultraprécoce (avant 2 mois), de façon à contrôler la reproduction en amont, avant même que les animaux ne soient pubères. Ceci a conduit à identifier un certain nombre d'effets indésirables, mais aussi d'avantages associées à la castration pratiquée avant la puberté. ● Cet article présente l’état des connaissances sur la stérilisation chirurgicale précoce et ultraprécoce chez le chat, en prenant en compte ses avantages et ses inconvénients. La mise en œuvre de la stérilisation chez les jeunes animaux est également discutée. LES AVANTAGES DE LA STÉRILISATION La stérilisation du chat est un outil de contrôle de la reproduction, notamment pour les animaux qui ont accès à l'extérieur. De plus, chez la femelle, les manifestations de l'œstrus sont souvent jugées indésirables. ● Stériliser précocement empêche toute possibilité de gestation. Ceci permet de mieux contrôler la reproduction des animaux errants et la surpopulation féline (tableau 1). ●
1
Reproduction des animaux de compagnie
2 Unité de Biotechnologies et de pathologie de la reproduction
CROISSANCE ET DÉVELOPPEMENT Comme chez le chien, l'âge de la stérilisation exerce, chez le chat, une influence mineure sur la croissance et sur le développement des jeunes animaux, car les modifications engendrées n'ont pas de conséquences cliniques (tableau 2). ● En ce qui concerne la croissance et le développement du jeune animal, la comparaison des balances bénéfices-risques des deux périodes de stérilisation ne montre donc pas de différence : la stérilisation précoce n'apparaît pas comme une source d'effets indésirables supplémentaires.
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●
Objectif pédagogique ❚ Comparer les balances bénéfices-risques de la stérilisation précoce et de la stérilisation après la puberté afin de déterminer la période la plus adaptée chez le chat.
QUELLES SONT LES AFFECTIONS ASSOCIÉES À LA STÉRILISATION La stérilisation peut provoquer, chez le chat des affections génitales, urinaires, endocriniennes, ostéoarticulaires et tumorales (tableau 3).
2e Prix éditorial 2012
●
Les affections génitales Comme chez la chienne, la stérilisation prévient la plupart des maladies utérines et ovariennes. En outre, l'acte chirurgical peut mettre en évidence des anomalies génitales susceptibles d'avoir des conséquences à moyen ou à long terme. Ainsi, une agénésie utérine, dépistée fortuitement lors de l'intervention, suggère fortement la présence concomitante d'une anomalie rénale*. Dépister cette anomalie permet d’envisager des mesures thérapeutiques et un suivi appropriés.
●
Les affections urinaires ● Chez le chat, la relation entre les urolithiases et le statut reproducteur de l'animal n'est pas clairement établie : il est avéré que les mâles et les femelles castrés sont plus sujets aux urolithiases que les animaux entiers, mais le mécanisme de cette prédisposition n'est pas connu [1, 14]. De nombreux facteurs (accès du chat à l'extérieur, race, sexe, alimentation sèche, obésité, ...) sont également
NOTE * cf. l’article “Les anomalies congénitales génitales”, du même auteur, dans un prochain numéro.
Essentiel ❚ L'âge de la stérilisation n'a pas d'influence sur le risque d'obésité. ❚ Stériliser les chats avant la puberté présente des avantages supplémentaires par rapport à la stérilisation pratiquée plus tardivement, comme le montre la comparaison des balances bénéfices-risques. ❚ La stérilisation précoce ne favorise pas l'apparition des calculs urinaires du chat. ❚ Chez le chat, les effets positifs de la stérilisation sur le marquage urinaire sont plus marqués lors de stérilisation précoce.
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 FÉVRIER 2013 - 289
questions - réponses sur… le fibrosarcome félin
François Serres ONCOVET Allée Paul Langevin 59650 Villeneuve d’Ascq
nouveautés et recommandations Un consensus est en train de s’établir concernant les facteurs de risques, les modalités de prévention, et la gestion médicale et chirurgicale des fibrosarcomes félins post-vaccinaux.
L
e fibrosarcome post-vaccinal est désormais une entité* bien connue en médecine féline, avec un recul de plus de 20 ans. Des données sur l’épidémiologie, l’étiologie, la pathogénie et les moyens thérapeutiques efficaces sont disponibles. ● Les connaissances sur cette particularité de la médecine féline ont considérablement progressé. ● Cet article propose une synthèse sur les dernières informations disponibles. ORIGINE ET PRÉVALENCE ■ Quelle est l’origine de ces tumeurs ? Le lien entre l’administration de vaccins inactivés (principalement les vaccins contre la rage et contre la leucose féline) et la survenue de lésion sarcomateuse, après un délai qui varie de 4 semaines à plus de 10 ans, mis en évidence par plusieurs études épidémiologiques, a contribué à la “reconnaissance” de l’entité des fibrosarcomes sur le site d’injections (FSSI). ● L’apparition d’une lésion de FSSI est liée au développement d’un tissu inflammatoire avec prolifération de cellules fibroblastiques et myofibroblastique. ● Histologiquement, le tissu tumoral est “entouré” par un tissu inflammatoire lymphocytaire et macrophagique. Les FSSI sont donc très proches des sarcomes intra-oculaires qui surviennent à la suite d’un traumatisme. Cette affection est donc connue de longue date chez le chat. En raison de cette similitude, la distinction entre lésion inflammatoire pré-tumorale (panniculite qui peut se présenter sous une forme nodulaire) et lésion tumorale “établie” est parfois délicate. ●
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les facteurs de risques et les critères diagnostiques du fibrosarcome sur le site d'injection (FSSI). ❚ Savoir proposer un bilan d’extension face à un FSSI. ❚ Connaître les limites du traitement chirurgical et savoir quand proposer des traitements adjuvants.
1 Chat après traitement chirurgical d’un fibrosarcome : cathéters pour traitement de curiethérapie interstitielle (photo F. Serres).
Ce tissu inflammatoire peut être lié à des vaccinations, particulièrement si celles-ci sont répétées sur le même site (un effet “cumulatif” est suspecté), mais aussi à l’administration par voie sous-cutanée de molécules à effet retard. ● Bien que suspecté, la présence d’adjuvant (notamment à base d’aluminium), n’est pas un facteur de risque démontré [4]. ●
■ Quelle est la prévalence de cette affection ? ● La prévalence des fibrosarcomes sur le site d’injections (FSSI) n’est pas précisément établie, mais elle toucherait entre 1/1000 et 1/10 000 animaux vaccinés. Nouveau : De rares cas de fibrosarcome sur le site d’implantation d’une puce électronique ou d’une chambre d’injection sous-cutanée ont été rapportés [1, 7]. ● Des cas de cette affection ont également été décrits chez le chien, avec une prévalence très inférieure.
2e Prix éditorial 2012
Chiffres ❚ Le fibrosarcome sur le site d’injections (FSSI) toucherait entre 1/1000 et 1/10 000 animaux vaccinés.
Essentiel ❚ Les fibrosarcomes sur le site d’injections (FSSI) présentent une agressivité histologique nettement plus grande que les sarcomes survenant de manière spontanée.
■ Un fibrosarcome sur site d’injection est-il différent d’un autre sarcome ? À l’examen histologique, il apparaît que les fibrosarcomes sur le site d’injections (FSSI) présentent une agressivité histologique NOTE ●
RUBRIQUE
* Il s’agit d’un groupe de maladies tumorales de degrés d’agressivité et de comportement divers.
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 FÉVRIER 2013 - 293
observation clinique
observation originale
prise en charge d’une rupture de la vésicule biliaire d’origine traumatique
Thibault de Jongh Clinique Vétérinaire Les Tulipes 95500 Gonesse
chez un chien
Objectifs pédagogiques ❚ Savoir diagnostiquer et traiter une péritonite biliaire d’origine traumatique. ❚ Réaliser une cholécystectomie.
La cholécystectomie est une intervention chirurgicale réalisable en pratique canine. Elle permet de traiter plusieurs affections de la vésicule biliaire, notamment lors de lésions traumatiques.
L
ors de rupture de la vésicule biliaire, une cause traumatique est à l’origine de 6 p. cent des cas, alors que lors de rupture des conduits biliaires (canal cholédoque notamment, puis conduit cystique ou conduits hépatiques), le traumatisme explique tous les cas ou presque (98 à 100 p. cent). Les autres causes de rupture des voies biliaires regroupent les calculs biliaires, les infections parasitaires (ascaris), les contaminations bactériennes, ou encore les tumeurs pancréatiques [5, 6]. La cholécystite nécrosante peut, en particulier, conduire à une rupture de la vésicule biliaire [9]. Une péritonite biliaire est observée dans 42 p. cent des cas de rupture des voies biliaires [6]. ● La cause traumatique est en général de bon pronostic. ● La prise en charge est systématiquement chirurgicale, elle nécessite toutefois une stabilisation médicale préalable et un suivi postopératoire rigoureux. ● Après une présentation de l’anamnèse et des commémoratifs, nous indiquons la démarche diagnostique illustrée par les différents examens complémentaires réalisés. La technique chirurgicale est développée, puis le suivi postopératoire est détaillé. La discussion reprend chacune de ces étapes, et insiste sur les données pronostiques.
2e Prix éditorial 2012
Geste ❚ Intervention facile à réaliser, à la portée de tout chirurgien. ❚ Pour les races à thorax profond : l’abord est plus difficile.
Signes cliniques ❚ Épanchement abdominal ❚ Leucocytose ❚ Hémoglobinurie ❚ Bilirubinurie
Hypothèses diagnostiques ❚ Fuite des voies biliaires ❚ Rupture de la vésicule biliaire ❚ Plaie hépatique ❚ Plaie digestive
ANAMNÈSE ET COMMÉMORATIFS
RUBRIQUE ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 298 - FÉVRIER 2013
● Un chien croisé Bouvier Bernois mâle âgé d’un an est référé pour une péritonite biliaire ; il a subi un traumatisme dû à un sanglier 48 heures avant. Une exploration chirurgicale chez le vétérinaire traitant a alors révélé une plaie perforante thoracique de 5 cm de long sur le flanc droit. ● Le lendemain de cette intervention chirur-
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gicale, une échographie abdominale met en évidence un épanchement. Un bilan biochimique montre une élévation des taux des γGT (gamma glutamyl transférase) à 558 U/L, des PAL (phosphatases alcalines) à 361 U/L et de la bilirubine totale à 2,58 mg/dL. Les valeurs usuelles sont respectivement : γGT: [0 ; 7], PAL : [1 ; 200] et bilirubine totale : [0 ; 0,4]. ● La numération sanguine révèle une leucocytose. Une hémoglobinurie et une bilirubinurie sont également notées. ● Le matin de la consultation, l’épanchement abdominal a augmenté, et plus de 12 mg/dL de bilirubine sont détectés dans le liquide d’abdominocentèse, ce qui est compatible avec un épanchement biliaire. ● L’animal est alors référé pour une intervention chirurgicale sur les voies biliaires. L’EXAMEN CLINIQUE À L’ADMISSION L’examen général ne met pas en évidence d’anomalie, excepté un discret allongement du temps de recoloration capillaire et une polypnée très superficielle. ● La palpation abdominale montre une paroi distendue, avec un signe du flot positif. ● Le chien ne souffre d’aucune douleur focale, mais l’inconfort se manifeste par une voussure du dos lors de la manipulation. ● Aucun ictère n’est constaté. ●
LES EXAMENS COMPLÉMENTAIRES PRÉOPÉRATOIRES La radiographie du thorax Les radiographies thoraciques de face et de profil montrent un épanchement pleural modéré (photo 1). Celui-ci est plus marqué du côté droit, une scissure interlobaire marquée est notamment observée. ● Un pneumothorax en région crâniale gauche est aussi révélé par ces radiographies. ● Une opacification pulmonaire interstitielle en regard des lobes crâniaux et moyen droit est compatible avec un collapsus pulmonaire ou avec des contusions diffuses. ● Une plage d’opacification de type alvéolaire en regard de la partie médiale du lobe caudal gauche est très évocatrice d’une contusion pulmonaire. ●
revue internationale les articles parus dans ces revues internationales classés par thème - Reprod Dom Anim ......................................................................................................................................... 2011;46:994-8 - J Am Vet Med Assoc ............................................................................................................................... 2012;241(6):760-5 - J of Vet Emerg Crit Care .......................................................................................... 2012;22(3):347-54 ; 2012;22(4):409-18 - Vet Comp Orthop Traumatol ....................................................................................................................... 2012;25:49-53 - J Vet Intern Med ........................................................................................................................................ 2013;27(1):62-8 - Am J Vet Res. ...................................................................................................................................... 2012;73(12):1919-24 - Vet Anaesthesia and Analgesia ............................................................................................................... 2013;40(1):63-73 - Clinical Orthopaedics and Related Research ....................................................................................... 2013;471(3):834-42 - The Journal of Vet med Science ............................................................................................................. 2013;75(3):337-41 - Theriogenology ........................................................................................................................................... 2012;77:1549-56
Reproduction
Urgence
dans la mesure du volume tumoral
- Estimation de la durée de gestation chez la chienne, de l’ovulation à la mise bas, et des facteurs qui l’influencent : étude rétrospective sur 162 gestations
- Chiens atteints de sepsis sévère/choc septique : évolution des paramètres de perfusion tissulaire et corrélation avec le pronostic vital
Imagerie et cancérologie
- Rôle sur la fertilité de la flore bactérienne vaginale et de la cytologie chez les chiennes en proœstrus
Chirurgie
- Un nouveau système d’imagerie permet d’évaluer la persistance de cellules cancéreuses dans le lit tumoral lors de l’exérèse de sarcomes des tissus mous chez le chien
- Stabiliser la luxation coxo-fémorale grâce à l’utilisation de la ténodèse du muscle glutéal profond
Reproduction et cardiologie - L’administration de lidocaïne intra-testiculaire et sous-cutanée modifie la réponse hémodynamique et la variabilité sinusale du rythme cardiaque provoquée par la castration de chats mâles
Digestif - Shunt porto-systémique acquis et congénital : étude des anomalies cliniques et biologiques chez 93 jeunes chiens (2003-2008)
Chirurgie des tissus mous
Hospitalisation Physiologie
- Chirurgies de reconstruction du diaphragme périnéal en cas de hernie : utilisation de la tunique vaginale comme greffon autologue
- Chats en obstruction urétrale : mesure de la température corporelle à l’admission et association à l’azotémie et durée d’hospitalisation
Imagerie Synthèses rédigées par
- Hypertrophie ventriculaire gauche : les signes échographiques chez les chiens obèses
Julien Debeaupuits, Pauline Fick, Fabien Klodzinski, Luis Matres Lorenzo, Maria del Mar Martinez Martin, Mathieu Raillard, Alexandre Fournet, Emmanuel Topie,
- Chiens atteints de carcinome transitionnel de la vessie : précision de l’échographie en 3D et en 2D
un panorama des meilleurs articles Reproduction
Objectif de l’étude ❚ Déterminer la durée de gestation, de l’ovulation à la mise bas, dans plusieurs races de différentes tailles de chiennes, et les facteurs susceptibles de l’influencer. LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 304 - FÉVRIER 2013
ESTIMATION DE LA DURÉE DE GESTATION CHEZ LA CHIENNE, de l’ovulation à la mise bas, et des facteurs qui l’influencent : étude rétrospective sur 162 gestations ● L’estimation précise de la durée de la gestation permet de prévoir la date de la mise bas, ce qui permet de prévenir les complications éventuelles.
Cette durée a été étudiée dans certaines races. Les résultats ne peuvent être extrapolés à toutes les races.
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Matériels et méthodes 162 durées de gestations sont mesurées chez 151 chiennes de 53 races différentes, depuis le suivi d’œstrus jusqu’au part (mise bas naturelle ou césarienne en urgence). Les chiennes qui subissent une césarienne programmée sont exclues.
●
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline L’âge, la race, le poids avant le début de la gestation, la régularité des cycles, et la parité de la chienne sont enregistrés. ● Le mode d’insémination (monte naturelle ou insémination artificielle) et la nature du sperme utilisé pour l’insémination sont notés. ● La taille de la portée et le sex ratio, représenté par le nombre de chiots mâles sur le nombre total de chiots, sont mesurés. ● La date de l’ovulation est estimée à partir d’analyses cytologiques vaginales et de dosages de la progestéronémie : une valeur de 2,5 ng/mL témoigne du pic de LH (luteinizing hormone), et l’ovulation coïncide avec une valeur de 6 ng/mL. ●
Résultats La durée estimée de la gestation est de 63 +/2,1 jours, à partir du jour de l’ovulation. 55 p. cent des gestations durent entre 62 et 64 jours. Les gestations de plus de 65 jours concernent surtout les chiennes de plus de 40 kg ; celles de moins de 61 jours, les chiennes de moins de 10 kg. ● La durée de gestation des chiennes de moins de 10 kg est plus courte que celle des chiennes de plus de 25 kg (p < 0,05). La gestation est plus courte chez les Bergers Allemands que chez les Rottweilers (p < 0,05). ● La gestation est d’autant plus longue que la taille de la portée est réduite. La durée de gestation pour des portées de moins de trois chiots est plus longue (p < 0,05). ●
● Une corrélation partielle est mise en évidence entre la durée de gestation et l’âge de la chienne. ● Le sex ratio de la portée, la régularité de l’intervalle interœstrus, le statut reproducteur et le type de reproduction n’ont pas d’influence sur la durée de la gestation.
Discussion La durée de gestation mesurée dans cette étude est cohérente avec les études antérieures, menées sur des chiennes de race Beagle (63,9 +/- 0,2 jours), ou prenant le pic de LH comme J0 (65 +/- 1 jour). ● La progestéronémie subit des variations individuelles importantes, ce qui peut conduire à une estimation erronée du jour de l’ovulation. ● La taille de la portée influe sur la durée de la gestation. Cependant, cet aspect n’a pas été mis en évidence chez les chiennes de petit format, peut-être car leurs portées sont plus petites et leur gestations plus courtes. La taille de la portée pourrait avoir une influence plus marquée chez les chiennes de grande taille. ● Le sex ratio n’a pas d’influence sur la durée de gestation lorsqu’il est rapporté à la taille de la portée. Lorsque seul le sex ratio est étudié, il semblerait que plus la portée comporte de mâles, plus la durée de gestation est courte. Cependant, les portées qui comportent plus de mâles sont de plus grande taille que celles comportant plus de femelles, ce qui peut expliquer ce résultat. ❒ ●
Reprod Dom Anim 2011;46:994-8. Estimated pregnancy length from ovulation to parturition in the bitch and its influencing factors: a retrospective study in 162 pregnancies. Mir F, Billault C, Fontaine E, Sendra J, Fontbonne A.
Synthèse par Pauline Fick, Internat en clinique des Animaux de Compagnie, CHUV, Oniris
Digestif
SHUNT PORTO-SYSTÉMIQUE ACQUIS ET CONGÉNITAL : étude des anomalies cliniques et biologiques une série de 93 cas (2003-2008) Le shunt porto-systémique congénital (SPSC) est l’anomalie vasculaire hépatique la plus fréquente chez le jeune chien. Cependant, la prévalence des shunts acquis (SPSA), secondaire à une hypertension portale préhépatique (fistule artério-veineuse ou hypoplasie portale) ou hépatique (hépatopathie), est estimée à environ 20 p. cent. ● La distinction entre ces deux entités est primordiale puisque le traitement et le pronostic sont différents. ● L’objectif de cette étude est d’évaluer s’il existe des différences cliniques et/ou biologiques qui permettent de distinguer l’origine acquise ou congénitale du shunt porto-systémique (SPS) chez les jeunes chiens. ●
Matériels et Méthodes L’étude rétrospective multicentrique (trois centres de référé au Royaume-Uni) s’est déroulée de 2003 à 2008. ● Les critères d’inclusion sont : - un diagnostic d’un SPS chez un chien de moins de 30 mois ; - un dossier complet ; - un diagnostic de l’origine du shunt (acquis ou congénital) par au moins une des techniques suivantes : échographie abdominale, porto-veino●
graphie, célioscopie ou examen nécropsique. ● Compte tenu de la plus grande fréquence des shunts porto-systémiques congénitaux (SPSC), seulement deux cas de SPSC ont été inclus par cas de shunts acquis (SPSA). Résultats 31 chiens de moins de 30 mois ont présenté un SPSA sur la période étudiée. La prévalence des shunts acquis est de 13 p. cent sur l’ensemble des SPS. ● 62 SPSC ont été inclus (36 extrahépatiques et 26 intrahépatiques). - Lors de SPSA, le diagnostic est établi par échographie (30/31), portoveinographie (13/31) ou examen nécropsique (1/31). - Lors de SPSC, le diagnostic est établi par échographie (52/62) ou portoveinographie (23/62). ● L’origine du SPSA a été déterminée pour 24 chiens : 13 cas d’hypoplasie de la veine porte, 10 cas d’hépatopathie acquise, et un cas de thrombose de la veine porte. ● Les chiens souffrant de SPSA sont significativement plus âgés (médiane de 12 mois [9 - 18]) que ceux atteints de SPSC (médiane de 7 mois [4 - 12]). ● Les chiens souffrant de SPSA sont significativement plus lourds (médiane de 18,6 kg) mais ●
Objectif de l’étude ❚ Évaluer les différences cliniques et/ou biologiques qui permettent de distinguer l’origine acquise ou congénitale du shunt porto-systémique (SPS) chez les jeunes chiens. J Am Vet Med Assoc 2012;241(6):760-5 Clinical and clinicopathologic abnormalities in young dogs with acquired and congenital portosystemic shunts : 93 cases (2003-2008) Adam FH, German AJ, McConnell JF, Trehy MR, Whitley N, Collings A, Watson PJ, Burrow RD.
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FMC Vét LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 FÉVRIER 2013 - 305
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline d’indice corporel plus faible que ceux atteints de SPSC (médiane de 5,9 kg). ● La diarrhée est plus fréquente lors de SPSA (94 p. cent) que lors de SPSC (32 p. cent). Les signes neurologiques sont plus souvent rapportés lors de SPSC (74 p. cent) que lors de SPSA (52 p. cent). ● L’ascite est plus fréquente lors de SPSA (45 p. cent) que lors de SPSC (1,6 p. cent, soit un cas). L’ascite du cas de SPSC résultait d’une hypoalbuminémie (13 g/L) secondaire à des ulcérations gastro-intestinales. ● L’hématocrite est plus bas lors de SPSA. L’activité des transaminases est plus élevée lors de SPSA. L’albuminémie n’est pas significativement différente entre les deux groupes. Discussion Synthèse par Julien Debeaupuits, Clinique vétérinaire SQY-Vet, Trappes
L’étude met en évidence différents critères cliniques et biologiques qui permettent de privilégier l’origine acquise ou congénitale du SPS.
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Urgence
J of Vet Emerg Crit Care 2012;22(4):409-18. Changes in tissues perfusion parameters in dogs with severe sepsis/septic shock in response to goal-directed hemodynamic optimization at admission to ICU and the relation to outcome Araùjo Caldeira J, Conti-Patara A, Faustino M, Gregnanin Pedron B, Mattos-junior E, Motos de Oliveira C, Patara M, Renata Gaido Cortopassi S, Renoldes A, Semiao Talib M, da Silva de Carvalho H.
Synthèse par Fabien Klodzinski, clinique vétérinaire SQYVET
FMC Vét LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 306 - FÉVRIER 2013
L’ascite lors de SPSC est très rare. Aussi, un clinicien doit suspecter en priorité un SPSA face à un chien qui présente des acides biliaires élevés et un épanchement abdominal.
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● L’étude ne montre pas de différence entre l’albuminémie des chiens atteints de SPSA et celle des chiens souffrant de SPSC.
L’hypertension portale semble donc être à l’origine de la formation de l’épanchement abdominal plutôt que la diminution de la pression oncotique. Si les SPSC sont plus faciles à mettre en évidence chez de jeunes animaux, et les SPSA chez des animaux plus âgés, cette étude démontre que 13 p. cent des SPS sont acquis chez les jeunes chiens de mois de 30 mois. ❒
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CHIENS ATTEINTS DE SEPSIS SÉVÈRE / CHOC SEPTIQUE : ÉVOLUTION DES PARAMÈTRES DE PERFUSION TISSULAIRE et corrélation avec le pronostic vital, en réponse à une thérapie optimisée qui vise à maintenir les paramètres hémodynamiques dans les normes, lors de leur admission en unité de soins intensifs
Objectif de l’étude ❚ Mesurer l’évolution des paramètres de perfusion tissulaire, en réponse à un protocole de réanimation ajusté en fonction de l’examen clinique, de la saturation veineuse centrale en oxygène (ScvO2), du taux de lactate (Lac) et du déficit en base (ABE), afin de discriminer les animaux survivant des non survivants.
Mais, aucun critère n’est fiable à 100 p. cent, compte tenu des nombreux recouvrements entre les deux groupes.
● Le sepsis est un syndrome clinique accompagné d’un syndrome de réponse inflammatoire systémique. Il est provoqué par la dissémination de microorganismes ou de leurs toxines dans le flux sanguin. ● La réaction inflammatoire entraîne une hypovolémie relative, secondaire à une vasodilation intense. Ces troubles hémodynamiques engendrent une hypoperfusion tissulaire et sont associés à une mortalité élevée.
rurgie afin de réaliser des prélèvements sanguins. En postopératoire, les animaux sont transférés en unités de soins intensifs et sont régulièrement évalués : examen clinique, PAS > 90 mHg, pression veineuse centrale (PVC), production urinaire (PU), saturation veineuse centrale en oxygène (ScvO2), taux de lactate (Lac) et déficit en base (ABE). ●
Résultats et conclusion La mortalité s’élève à 36,7 p. cent (11/30). 90,9 p. cent des animaux en choc septique meurent. ● Les valeurs moyennes des animaux survivants vs non survivants sont : SvcO2 = 74,6 p. cent vs 62,4 p. cent ABE = - 7,7 mmol/L vs -16,4 mmol/L et Lac = 2,35 mmol/L vs 3,8 mmol/L. Les différences sont significatives et sont respectivement de : P < 0,001, P < 0,001 et P < 0,034. ● Les auteurs concluent que la saturation veineuse centrale en oxygène (ScvO2) et le déficit en base (ABE) sont de bons indicateurs de survie pour un animal admis pour sepsis sévère ou choc septique. Leur sensibilité et leur spécificité (pour des valeurs seuils) sont respectivement de 64,5 p. cent et 100 p. cent pour la ScvO2 (52 p. cent), et de 100 p. cent et 68,4 p. cent pour le déficit en base ABE (- 9.5 mmol/L). ● Le lactate n’est pas un bon indicateur car son évolution est lente en réponse à une hypoxie sévère. D’autres études, à plus grande échelle, sont nécessaires afin de confirmer ces résultats. ❒ ●
Définitions Le sepsis sévère est défini comme un sepsis concomitant à la défaillance de un ou plusieurs organes, et le choc septique comme un sepsis accompagné d’une hypotension réfractaire à une ressuscitation volémique. Matériels et méthodes L’étude porte sur 30 chiennes admises pour pyomètre : 17 en sepsis sévère et 13 en choc septique. ● La procédure clinique à l’admission consiste à réaliser un examen clinique, un prélèvement de sang artériel (gaz sanguins, pH et lactate), une numération formule et une analyse biochimique complète, une mesure de la pression artérielle systolique (PAS). ● Une thérapie adaptée est mise en place. Son principe repose sur la restauration de la volémie (NaCl 0,9 p. cent, fluides colloïdes et dopamine) et sur l’administration d’antibiotiques. ● Les chiennes sont ensuite opérées, et un cathéter veineux central est mis en place à l’issue de la chi●
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revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline
Chirurgie
STABILISER LA LUXATION COXO-FÉMORALE grâce à l’utilisation de la ténodèse du muscle glutéal profond ● La luxation coxo-fémorale représente 90 p. cent des luxations articulaires. ● Une réduction rapide est essentielle pour préserver la fonction du membre. Le temps maximal d’attente n’est pas établi mais on considère le taux de réussite d’une réduction fermée est plus faible si elle est effectuée plus de 10 jours après l’initiation du traumatisme. Le taux de reluxation après une réduction fermée varie entre 14,7 et 69 p. cent, et peut atteindre jusqu’à 28 p. cent pour une réduction ouverte. ● Plusieurs techniques de réduction ouverte sont décrites. La Deep gluteal Tenodesis (D.G.T.) date de 1985. À partir de 1995, la D.G.T. commence à être combinée à la capsulorraphie chez les chiens et les chats, luxés à cause d’un traumatisme et non dysplasiques. Les résultats sont encourageants.
Matériel et méthode Cette étude rétrospective est réalisée sur 65 chiens et chats présentés pour traitement de luxation coxo-fémorale traumatique entre 1995 et 2008. ● La direction de la luxation n’est pas un critère d’exclusion (crâniodorsal, crânioventral ou caudoventral). Cependant, tous les animaux qui présentent des difformités de la tête du fémur ou de l’acétabulum, ou des fractures articulaires, à la radiographie, ont été exclus, ainsi que ceux présentant des blessures du muscle glutéal profond ou de son tendon. ● La technique chirurgicale et le suivi postopératoire sont décrits dans l’encadré. ●
Résultats ● Les résultats ont été classés : - mauvais : si reluxation ; - bon : absence de luxation avec boiterie intermittente ; - excellent : absence de luxation ou de boiterie. ● 66 cas de luxation coxo-fémorale pour 65 animaux ont été notés. La plupart sont des luxations traumatiques. 63 sur 66 sont des luxations crâniodorsales, une est crânio-ventrale et deux sont caudo-ventrales. ● La capsulorraphie complète a réussi sur 15 cas. Sur 51, elle n’a pas pu être réalisée en raison de l’affaiblissement de la capsule, et seule une ténotomie du muscle glutéal profond plus ou moins associée à une capsulorraphie partielle a été réalisée. ● Aucune complication majeure n’a été constatée. Parmi les complications mineures, deux cas de seroma et un cas de déhiscence de plaie ont été observés. En ce qui concerne les défauts d’appareillage, on trouve sur les radiographies postopératoires des vis trop longues (deux chiens) ou trop courtes (un chien) ou des vis pas assez serrées (un chien). Aucune de ces vis n’a été reprise.
● Les animaux ont été évalués 2 semaines postopératoires : boiterie permanente chez 47 chiens sur 65. Aucune récurrence de luxation n’est notée. ● Les animaux ont été évalués entre 8 et 13 semaines postopératoires (34 animaux) : les résultats sont bons ou excellents chez 32 cas sur 34. 10 chiens et 2 chats ont été réévalués par radiographie sans trouver aucun signe d’ostéoarthrite.
Discussion et conclusion ● La plupart des techniques chirurgicales proposées pour stabiliser la luxation coxo-fémorale (intra ou extra-articulaire) sont satisfaisantes. ● Une fonction normale est retrouvée dans 65 à 100 p. cent des cas. Cependant, ils existent de nombreuses complications comme la migra-
Objectifs de l’étude ❚ Décrire la technique pour stabiliser la luxation coxo-fémorale grâce à l’utilisation de la ténodèse du muscle glutéal profond. ❚ Rapporter d’une façon rétrospective le taux de reluxation et les résultats cliniques après la D.G.T. (Deep gluteal Tenodesis).
Encadré - Technique chirurgicale et suivi postopératoire La technique chirurgicale se déroule ainsi : - la voie d’abord de la hanche est crâniodorsale, l’animal est en décubitus latéral. La cavité acétabulaire est inspectée et nettoyée, la luxation est réduite. Une capsulorraphie est réalisée à l’aide d’un surjet simple de monofilament résorbable glyconate 2 - 0, de préférence ; - la stabilité de l’articulation est évaluée grâce aux mouvements de flexion/extension et de rotation externe ; - la partie spécifique : consiste à exposer l’aspect crânial de l’acétabulum. Le forage et le taraudage d’un trou dorsal à l’insertion du muscle droit fémoral (rectus femoralis) sont effectués sur l’ilium ; - une vis monocorticale en acier inoxydable 2,7 mm est posée pour les animaux de moins de 15 kg et une de 3,5 mm de diamètre pour les chiens de plus de 15 ●
kg avec une rondelle à pointes. La vis est introduite à travers la jonction myotendineuse du muscle glutéal profond dans le trou précédemment foré ; - au moment de serrer la vis, le membre est tenu en légère abduction et en rotation interne ; - des radiographies ventro-dorsale et latérale sont effectuées en postopératoire immédiat ; - les animaux sortent 2 jours postopératoires sous méloxicam ou carprofène. Leur activité est réduite pendant 4 à 6 semaines ; - un contrôle clinique doit être réalisé à 2 semaines et à 2 mois postopératoires pour évaluer la douleur, l’amplitude des mouvements, la présence ou non de boiterie. L’articulation est contrôlée par radiographie.
tion du matériel, l’ostéoarthrite, la nécrose vasculaire de la tête fémorale ou la persistance de la boiterie. ● La reluxation, complication majeure, est retrouvée dans 28 p. cent des cas. ● Avec la technique utilisée dans cette étude, aucune reluxation n’est apparue au cours des 2 mois de suivi. La plupart des reluxations surviennent lors des 2 premières semaines postopératoires. À partir de 3 semaines, une réaction fibreuse entoure la capsule articulaire et une cicatrisation du ligament rond fournit une stabilisation qui élimine le risque de reluxation. ● Avec cette technique, un délai de plus de 2 à 3 jours n’augmente pas le risque de récurrence. La capsulorraphie seule ne garantit pas une stabilisation suffisante. La D.G.T. apporte un renforcement capsulaire. Associée à la capsulorraphie, elle permet de stabiliser des luxations aiguës et chroniques.
Vet Comp Orthop Traumatol 2012;25:49-53 Stabilization of coxo-femoral luxation using tenodesis of the deep gluteal muscle. Technique description and relaxation rate in 65 dogs and cats (1995-2008) Rochereau P, Bernardé A.
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 FÉVRIER 2013 - 307
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline La D.G.T. permettrait de traiter les trois principaux types de luxations (crânio-dorsale, caudodorsale et caudo-ventrale). Le nombre de cas de cette étude ne permet cependant pas de tirer de conclusions. ● Aucune évidence d’ostéoarthrite n’a été mise en évidence dans cette étude à 2 mois post opé●
Synthèse par Luis Matres Lorenzo, Assistant Hospitalier, Service de Chirurgie - Anesthésie, Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de Nantes-Atlantique, ONIRIS
Chirurgie des tissus mous
Objectif de l’étude ❚ Évaluer l’utilisation de la tunique vaginale comme greffon autologue, pour la reconstruction du diaphragme périnéal, lors de hernie périnéale.
The Journal of Vet med Science 2013;75(3):337-41 Perineal hernia repair using an autologous tunica vaginalis communis in nine intact male dogs Pratummintra K, Chuthatep S, Banlunara W, coll. Synthèse par Alexandre Fournet Interne Service de Chirurgie - Anesthésie Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de Nantes-Atlantique, ONIRIS Luis Matres Lorenzo Assistant Hospitalier Service de Chirurgie - Anesthésie Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de Nantes-Atlantique, ONIRIS
CHIRURGIES DE RECONSTRUCTION DU DIAPHRAGME PÉRINÉAL EN CAS DE HERNIE : utilisation de la tunique vaginale comme greffon autologue ● Les hernies périnéales correspondent à un déplacement des organes pelviens et/ou abdominaux dans la région du périnée. Elles surviennent en général chez les chiens mâles âgés, rarement chez les femelles. Elles peuvent être uni ou bilatérales. ● La majorité des cas nécessite un traitement chirurgical, et la transposition du muscle obturateur interne (TIOM) est reconnue, aujourd’hui, comme l’hernioplastie conventionnelle. ● L’étude évalue l’efficacité de ce greffon dans la reconstruction du diaphragme pelvien en cas de hernie périnéale.
Matériel et méthode
Population cible : ● Neuf chiens mâles entiers présentant une hernie périnéale unilatérale (sept chiens) ou bilatéral (deux chiens), et exempts de tumeur des testicules et/ou du scrotum, sont inclus dans l’étude. L’intervention chirurgicale - Le 1er temps opératoire de l’intervention consiste à réaliser une castration à foyer fermé et un prélèvement du greffon : Après castration, la tunique vaginale est prélevée en regard de la grande courbure du testicule et conservée dans une solution saline isotonique jusqu’à sa greffe. - Le 2e temps opératoire correspond à l’hernioplastie périnéale.
Encadré - Discussion Avantages - L’hernioplastie périnéale est une technique abordable par tous les vétérinaires. - Les greffons autologues ont un moindre coût. Ce type de greffon n’ a pas de propriété antigénique, contrairement aux greffons synthétiques. - De plus, cette technique ne nécessite pas de temps opératoire supplémentaire par rapport à la technique conventionnelle. Inconvénients - Cette intervention n’est applicable que chez les chiens mâles entiers, exempts de tumeur des testicules et/ou du scrotum à priori. - L’hernioplastie utilisant la transposition du muscle obturateur interne est la technique de 1re intention. Les proLE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 308 - FÉVRIER 2013
ratoire. Le délai est court, cependant, 94 p. cent des animaux ne boitaient pas, et leur amplitude de mouvements était normale. ● Cette grande série de D.G.T. associée à la capsulorraphie démontre que cette procédure est fiable pour stabiliser des luxations traumatiques de la hanche chez le chien et le chat. ❒
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thèses ne doivent être utilisées qu’en cas de récidive. Le chirurgien devrait dans ce cas, choisir un greffon autologue par rapport à un greffon synthétique. - Il existe un risque de nécrose du greffon dans les 48 premières heures postopératoires. Ensuite, il se crée une néovascularisation à partir des vaisseaux des muscles adjacents et un tissu conjonctif se met en place, témoin de solidité. - Une récidive au delà de 6 mois n’est pas considérée comme un échec de greffe mais est la conséquence d’une dégénérescence continue des muscles du périnée. ● Le succès de la greffe repose à la fois sur l’absence de reherniation des organes à travers le diaphragme pelvien et sur l’absence de troubles de la miction et de la défécation.
Le greffon est découpé en forme triangulaire et positionné crânialement au muscle coccygien, latéralement au sphincter externe de l’anus, médialement au ligament sacro-tubéral et dorsalement au muscle obturateur interne. ● Des ligatures simples au monofilament non résorbable sont posées pour maintenir le greffon en place. Les plans sous-cutanés et cutanés sont suturés par points simples. Les soins postopératoires - Une antibiothérapie est mise en place : Enrofloxacine à 5 mg/kg, 1 fois par jour, par voie souscutanée, pendant 7 jours. - Le traitement analgésique consiste à administrer du Tramadol à 4 mg/kg deux fois par jour par voie intramusculaire pendant 5 jours. ● Un suivi clinique et téléphonique est instauré jusqu’à 6 mois après l’intervention. Lors de ces contrôles, les difficultés de la miction et de la défécation observées par le propriétaire sont évaluées. ● Le traitement est considéré efficace en l’absence de récidive associée à l’absence de troubles de la miction et de la défécation. ●
Résultats ● L’âge moyen des animaux est de 10 ans. En moyenne, la hernie est installée depuis 2,5 mois au moment de l’intervention. ● Un traitement médical (laxatifs, lavements colorectaux) est mis en place chez chacun de ces chiens avant d’envisager un traitement chirurgical. ● Le taux de réussite de la greffe est de 90,91 p. cent. Une seule récidive est constatée 10 jours après l’intervention chez un chien ayant présenté une hernie périnéale bilatérale. ● Le greffon s’est détaché de son insertion au muscle obturateur interne. L’analyse histologique du greffon désinséré témoigne d’une néovascularisation et d’une formation de tissu conjonctif. ● La durée moyenne de suivi postopératoire est de 13 mois
Conclusion Le traitement chirurgical de 1re intention des hernies périnéales est la transposition du muscle obturateur interne (TIOM). L’utilisation de greffon biologique ou autologue ou synthétique n’est à envisager qu’après récidive. ● L’utilisation de la tunique vaginale comme greffon présente l’avantage de n’avoir aucune activité antigénique. ❒ ●
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline CHATS EN OBSTRUCTION URÉTRALE : MESURE DE LA TEMPÉRATURE CORPORELLE À L’ADMISSION et association à l’azotémie et durée d’hospitalisation étude rétrospective sur 243 chats (2006-2009) Matériels et méthodes L’étude porte sur 243 chats admis pour obstruction urétrale pendant une période de 3 ans. ● La durée d’hospitalisation est mesurée depuis l'admission jusqu’à la sortie de l’animal. ● Un dosage plasmatique de l'urée, de la créatinine, des lactates, du calcium ionisé, du glucose et des protéines totales est réalisé, ainsi qu'un ionogramme. ● La température rectale, et les fréquences cardiaque et respiratoire sont mesurées. Les chats sont répartis en trois groupes selon leur température rectale à l’admission : hyperthermie (> 39,2°C), normothermie (37,8 - 39,2°C), hypothermie (légère : 36,7 37,7°C ; modérée : 35,6 - 36,6°C ; sévère : < 35,6°C). ●
Résultats La moyenne d’âge des chats est de 5 ans et 2 mois. La durée d’hospitalisation est de 35 h en moyenne pour les trois groupes. ● Les valeurs d’urée et de créatinine sont plus élevées chez les chats en hypothermie à l’admission. ● Plus l’hypothermie est sévère, plus l’élévation des paramètres est importante. ● Le taux de récidive de l'obstruction urétrale est ● ●
Hospitalisation / Physiologie
de 14,8 p. cent. ● 4,9 p. cent des chats sont morts, naturellement ou par euthanasie, pendant l’hospitalisation, dont 2,5 p. cent pour des raisons financières. ● Le taux de survie des chats est de 95 p. cent. Discussion ● La température à l’admission ne permet pas de préjuger de la durée d’hospitalisation. Ce n’est donc pas un facteur prédictif des coûts à envisager. ● En revanche, il existe une corrélation entre la durée d’hospitalisation et les valeurs des paramètres biochimiques rénaux. Les modifications de la température rectale et de la fréquence cardiaque sont associées aux valeurs d’urée et de créatinine mais pas aux variations de la kaliémie. ● Les limites de cette étude sont les absences de groupe contrôle et d’un protocole médical identique pour tous les chats hospitalisés.
Conclusion Contrairement à la température corporelle à l’admission, les paramètres rénaux à l’admission peuvent permettre de prévoir la durée d’hospitalisation et les frais à envisager par les propriétaires lors d’obstruction urétrale chez le chat. ❒
●
Objectif de l’étude ❚ Estimer la durée d’hospitalisation nécessaire des chats atteints d’obstruction urétrale, en fonction de la température rectale à l’admission et des paramètres rénaux, afin d'évaluer les coûts à prévoir pour les propriétaires. J of Vet Emerg Crit Care 2012;22(3):347-54. Retrospective evaluation of presenting temperature of urethral obstructed male cats and the association with severity of azotemia and length of hospitalization: 243 cats (2006-2009). Fults M, Herold LV.
Synthèse par Maria del Mar Martinez Martin Assistant Hospitalier Service des Urgences-Soins Intensifs Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de Nantes-Atlantique, ONIRIS
HYPERTROPHIE VENTRICULAIRE GAUCHE CHEZ LES CHIENS OBÈSES : les signes échocardiographiques
Imagerie
L’obésité est la maladie nutritionnelle la plus fréquente chez le chien, touchant 34 à 40 p. cent des canidés. Elle a des effets délétères, en particulier sur le myocarde.
chez les chiens obèses et chez les chiens maigres. Aucune différence n’est mise en évidence pour le collagène et pour les myocytes.
Matériel et méthodes
Les chiens obèses présentent une hypertrophie concentrique asymétrique du ventricule gauche sans dilatation cavitaire, ce qui est similaire aux changements observés chez l’homme obèse. Deux types d’atteinte diastolique sont présents : un défaut de relaxation (estimé avec le TRIV) et une rigidité du VG (estimé avec le rapport E/TRIV). ● Le groupe des chiens obèses est à faible risque de dommages organiques secondaires à la PAs. Cependant, en considérant les animaux de manière individuelle, plus de chiens obèses présentent un risque modéré qu’un faible risque. ● D’autres études sont nécessaires pour évaluer les facteurs de risque d’altération de la fonction myocardique, autres que l’obésité, tels que l’hypertension, ainsi que l’alimentation et l’exercice physique. ● Chez l’homme, il existe une corrélation positive entre l’obésité et l’hypertrophie des myocytes. L’étude post-mortem ne montre ici aucune différence significative entre les deux groupes. Cependant, les chiens sont différents de ceux de l’étude ante-mortem et n’ont pas d’hypertrophie du ventricule gauche. ❒
Une échocardiographie est réalisée chez 19 chiens obèses (NEC ≥ 7/9), ne présentant pas d’hypertension artérielle, et chez 82 chiens mai-gres. ● L’analyse du tissu myocardique est effectuée en post-mortem, sur des chiens différents : quatre chiens obèses et 12 chiens maigres, qui ne présentent pas de maladie cardiovasculaire (connue en ante-mortem ou détectée en post-mortem). ●
Résultats La pression artérielle systolique (PAs) moyenne est plus élevée chez les chiens obèses (153+/-19 mmHg) que chez les chiens maigres (133+/-20 mmHg). ● L’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche (VG) en systole et en diastole est plus importante chez les chiens obèses (15,2+/-2,3 mm et 9,9+/-1,8 mm) que chez les chiens maigres (12,9+/-2,3 mm et 8,7+/-1,5 mm). ● Le temps de relaxation isovolumique (TRIV) est prolongé chez 37 p. cent des chiens obèses. Le rapport E/TRIV est augmenté chez 47 p. cent des chiens obèses. Ces deux anomalies sont retrouvées chez des chiens différents. ● La concentration en triglycérides est similaire ●
Objectifs de l’étude
Discussion ●
❚ Caractériser la morphologie et la fonction myocardique chez des chiens obèses sans hypertension artérielle. ❚ Quantifier le collagène, les triglycérides et la taille des myocytes dans le tissu cardiaque de chiens obèses.
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J Vet Intern Med 2012 2013;27(1):62-8. Echocardiographic evidence of left ventricular hypertrophy in obese dogs. Mehlman E, Bright JM, Jeckel K, Porsche C, Veeramachaneni DNR, Frye M.
Synthèse par Pauline Fick, UCVet, Paris 20e
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 FÉVRIER 2013 - 309
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline
Imagerie
CHIENS ATTEINTS DE CARCINOME TRANSITIONNEL DE LA VESSIE : PRÉCISION DE L’ÉCHOGRAPHIE EN 3D ET EN 2D dans la mesure du volume tumoral Le carcinome transitionnel de la vessie est la tumeur vésicale la plus fréquente chez le chien. ● L’évaluation précise de la taille et du volume de la tumeur est primordiale pour la réussite du traitement. ●
Objectifs de l’étude ❚ Déterminer la précision de l’échographie 2D et 3D pour la quantification du volume tumoral chez des chiens atteints de carcinome transitionnel de la vessie. ❚ Comparer avec la tomodensitométrie, la méthode de référence.
Matériels et méthodes
Am J Vet Res. 2012;73(12):1919-24 Accuracy of three-dimensional and two-dimensional ultrasonography for measurement of tumor volume in dogs with transitional cell carcinoma of the urinary bladder Naughton JF, Widmer WR, Constable PD, Knapp DW.
Synthèse par Pauline Fick, UCVet, Paris 20e
● Après anesthésie et cathétérisation vésicale, une échographie vésicale est réalisée chez les 10 chiens de l’étude, atteints d’un carcinome transitionnel de la vessie, confirmé au préalable par biopsie. ● La masse est mesurée par échographie en 2D, puis en 3D, après distension de la vessie avec 5 mL/kg de NaCl 0,9 p. cent. La masse est ensuite mesurée par un examen en 3D avec une distension vésicale plus faible (2,5 et 1,0 mL/kg de NaCl 0,9 p. cent). Puis, un examen tomodensitométrique, avec injection de produit de contraste, est effectué après vidange vésicale et distension avec du CO2 (5 mL/kg). ● Les mesures du volume tumoral sont répétées trois fois pour chaque modalité. ● Pour l’échographie en 2D, le volume tumoral est estimé en assimilant la masse à un cylindre. ● Pour l’échographie en 3D, la masse est divisée en 4, 8 ou 12 segments dans les trois plans de coupe. ● Le volume tumoral est ensuite calculé par un programme, après définition du périmètre de la masse sur chaque segment. ● Pour la tomodensitométrie, le volume est cal-
❚ Évaluer l’utilité de la lidocaïne intra-testiculaire et sous-cutanée, injectée 5 min avant l’intervention, sur la réponse aux stimuli nociceptifs durant la castration du chat. Vet Anaesthesia and Analgesia 2013;40(1):63-73 Intratesticular and subcutaneous lidocaine alters the intraoperative haemodynamic responses and heart rate variability in male cats undergoing castration. Moldal ER, Eriksen T, Kirpensteijn J, Nødtvedt A, Kristensen AT, Sparta FM, Haga HA.
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 310 - FÉVRIER 2013
Résultats ● La répétabilité est bonne pour les trois méthodes utilisées. Avec l’échographie en 3D, aucune différence du volume tumoral mesuré selon la distension vésicale n’est constatée. ● La corrélation entre les résultats de l’examen tomodensitométrique et l’échographie en 3D est excellente (r=0,92). ● L’échographie en 2D n’a qu’une corrélation moyenne (r=0,70) avec la tomodensitométrie.
Discussion ● L’échographie en 3D est une méthode précise pour mesurer le volume de carcinomes vésicaux. Le calcul du volume tumoral est optimal avec l’utilisation de huit segments. Des mesures répétées trois fois sont recommandées. ● La distension vésicale ne semble pas affecter les mesures du volume tumoral. Cependant, d’autres études sont nécessaires afin de confirmer cette tendance. ● L’échographie en 3D et la tomodensitométrie sont des examens comparables dans la mesure du volume des carcinomes vésicaux. ● L’échographie présente l’avantage d’être moins coûteuse, d’éviter le recours à l’anesthésie, et d’être ainsi plus rapide que la tomodensitométrie. Cependant, l’accessibilité de l’échographie en 3D est encore limitée. ❒
L’ADMINISTRATION DE LIDOCAÏNE INTRA-TESTICULAIRE ET SOUS-CUTANÉE modifie la réponse hémodynamique et la variabilité sinusale du rythme cardiaque provoquée par la castration de chats mâles
Reproduction / Cardiologie
Objectif de l’étude
culé par un logiciel, après délimitation de la masse sur chaque coupe.
Matériel et méthodes Cette étude expérimentale randomisée porte sur 39 chats admis pour castration, et a été approuvée par deux comités éthiques. Les opérateurs sont en aveugle sur le traitement reçu. ● Les chats sont répartis en deux groupes : - un groupe contrôle (19 chats, simple manipulation des testicules sans injection) ; - un groupe qui reçoit un traitement (20 chats, lidocaïne 2 p. cent, 0,1mL/kg : 1/3 du volume dans chaque testicule, 1/3 par voie sous-cutanée 5 min avant l’intervention). ● Dans chacun des groupes, le protocole anesthésique est standardisé, ce qui permet d’attribuer les différences observées à la présence ou non de lidocaïne. ● L’analgésie postopératoire comprend buprénorphine et AINS. ● Fréquence cardiaque et pression artérielle (oscillométrie) sont relevées aux moments perti●
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nents de l’intervention (avant le traitement, durant le traitement, lors de l’incision cutanée, au moment de la traction sur le testicule, et au moment de la ligature, à gauche puis à droite). ● Différents paramètres de la variabilité sinusale du rythme cardiaque sont enregistrés et analysés sur trois périodes de 5 min (avant et pendant le traitement, au cours de l’intervention chirurgicale). ● Deux chats sont exclus des statistiques dans le groupe contrôle (réponse hémodynamique exagérée pour l’un, nécessité d’analgésie “rescue” per-opératoire pour l’autre).
Fréquence cardiaque et pression artérielle augmentent dans les deux groupes au cours de l’intervention, mais l’augmentation est significativement moindre dans le groupe ayant reçu la lidocaïne.
●
● Des différences significatives sont relevées dans certains paramètres de la variabilité du rythme cardiaque.
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline Conclusion Cette étude conclut que la réponse aux stimuli nociceptifs de la castration est diminuée par l’administration intra-testiculaire et souscutanée de lidocaïne (même si le bloc n’est pas complet) et encourage l’utilisation d’analgésie
●
multimodale pour cette intervention. Le bénéfice postopératoire reste à déterminer. ● Par ailleurs, l’analyse de la variabilité sinusale du rythme cardiaque constitue un outil prometteur pour évaluer la nociception intra-opérative chez le chat. ❒
Synthèse par Mathieu Raillard, Senior Clinical Training Scholar in Anaesthesia, University of Bristol
Imagerie / Cancérologie
UN NOUVEAU SYSTÈME D’IMAGERIE POUR ÉVALUER LA PERSISTANCE DE CELLULES CANCÉREUSES DANS LE LIT TUMORAL lors de l’exérèse de sarcomes des tissus mous chez le chien ● Le traitement actuel des sarcomes des tissus mous repose sur une résection complète de la tumeur associée à une analyse histopathologique des marges de la pièce d’exérèse afin de s’assurer de l’absence de cellules tumorales. ● Ce nouveau système d’imagerie permet de s’assurer de l’absence de cellules cancéreuses dans le lit tumoral lors de l’intervention chirurgicale. La présence d’une fluorescence témoigne de la persistance de cellules cancéreuses dans le lit tumoral.
Matériel et Méthodes Neuf chiens présentant des sarcomes des tissus mous ou des mastocytomes ont été intégrés à l’étude. ● Une injection du produit de contraste VM249 à la dose de 0,5 à 2 mg/kg est réalisée 6 à 24 h avant l’opération. Les animaux sont ensuite surveillés afin d’observer et de contrôler les éventuels effets secondaires. Une surveillance des constantes hématologiques et biochimiques est de même réalisée avant et après l’intervention. ● En peropératoire et après l’exérèse de la tumeur, une fluorescence résiduelle dans le lit tumoral est recherchée à l’aide du dispositif. ● Une intensité de fluorescence du lit tumoral de plus de 80 p. cent de l’intensité de fluorescence de la tumeur témoigne de la persistance de cellules tumorales (“seuil” déterminé suite à des études chez la souris). ● Les marges de chaque pièce d’exérèse sont également analysées par un anapathologiste. ●
Résultats ● L’agent de contraste VM249 est activé par toutes les tumeurs (sarcomes et mastocytomes), suite à l’action des cathepsines surexprimées dans les cellules cancéreuses. ● Aucun effet secondaire clinique n’a été observé après l’injection du produit de contraste. ● Aucune fluorescence résiduelle au dessus du seuil n’a été détectée dans le lit tumoral sur huit des neuf animaux de la cohorte étudiée. ● Il existe une corrélation positive entre l’analyse histopathologique des marges et des images de fluorescence observée en peropératoire pour neuf tumeurs sur dix. ● L’analyse histopathologique des marges de la
pièce d’exérèse d’une seule tumeur (sarcome des gaines nerveuses) présente des cellules tumorales malgré une absence de fluorescence dans le lit tumoral en peropératoire. ● Aucun chien ne présente de récidive locale à 10 mois postopératoire en moyenne.
Objectif de l’étude ❚ Évaluer un dispositif utilisant l’imagerie moléculaire pour détecter, au cours de l’intervention chirurgicale, la persistance de cellules cancéreuses dans le lit tumoral lors de l’exérèse chirurgicale des sarcomes des tissus mous et des mastocytomes chez le chien.
Discussion Les cellules tumorales surexpriment les gènes codant pour les cathespines protéases, et l’agent de contraste est activé quel que soit le gène incriminé. La profondeur de détection de la fluorescence des cellules tumorales n’est pas connue. Il peut donc persister des cellules tumorales sous le lit tumoral. ● Un nombre d’animaux plus important pour l’étude aurait été souhaitable pour conclure sur d’éventuels effets secondaires suite à l’injection du produit de contraste, sur l’efficacité du dispositif d’imagerie pour le dépistage de cellules tumorales résiduelles ainsi que sur l’efficacité au long cours de la résection dite complète par cette méthode. ● Dans un cas, l’analyse du lit tumoral par le dispositif n’a pas révélé de fluorescence malgré la persistance de cellules tumorales sur les marges de la pièce d’exérèse constatée après analyse histopathologique. Il convient alors de considérer, soit que l’exérèse de la tumeur a été complète malgré des marges non saines, soit qu’il s’agit d’un faux négatif de dépistage pouvant être expliqué par une injection d’une dose trop faible de VM249, par un temps d’attente trop court entre l’injection du produit de contraste et l’intervention, ou par la détermination d’un seuil de détection de fluorescence par le système d’imagerie trop faible. ●
Conclusion ● Les sarcomes et les mastocytomes canins surexpriment les gènes codant pour les cathepsines protéases, à l’origine de l’activation du produit de contraste VM249. ● Le dispositif d’imagerie utilisé dans cette étude semble faire la différence entre les tissus cancéreux et les tissus sains. ● Ce système, actuellement développé dans la prise en charge des tumeurs canines, pourrait être évalué lors de la prise en charge chirurgicale des sarcomes humains. ❒
Clinical Orthopaedics and Related Research 2013;471(3):834-42 A novel imaging system permits real-time in vivo tumor bed assessment after resection of naturally occuring sarcomas in dogs Eward WC, Mito JK, Eward CA, coll.
Synthèse par Alexandre Fournet Interne Service de Chirurgie - Anesthésie Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de Nantes-Atlantique, ONIRIS Luis Matres Lorenzo Assistant Hospitalier Service de Chirurgie - Anesthésie Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de Nantes-Atlantique, ONIRIS
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FMC Vét LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 FÉVRIER 2013 - 311
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline
Reproduction
RÔLE SUR LA FERTILITÉ DE LA FLORE BACTÉRIENNE VAGINALE ET DE LA CYTOLOGIE chez les chiennes en proœstrus Matériels et méthodes
Objectif de l’étude ❚ Mettre en relation les observations de cytologie vaginale et de la flore bactérienne vaginale durant le proœstrus avec la fertilité.
Theriogenology 2012;77:1549-56. Vaginal bacterial flora and cytology in proestrous bitches : Role on fertility. Groppetti D, Pecile A, Barbero C, Martino PA.
Synthèse par Emmanuel Topie, Reproduction des Animaux de compagnie, CHUV, Oniris
Le taux de gestation est de 88,4 p. cent et le taux de mortalité néonatale de 15 p. cent. ● Le résultat des cultures bactériennes en proœstrus (positif ou négatif) n’influe pas sur la mortalité néonatale. ●
43 chiennes en bonne santé sont inclues dans l’étude. ● Le moment d’apparition des pertes vulvaires est considéré comme le 1er jour du proœstrus. Le 5e jour du proœstrus, un prélèvement pour culture bactérienne et un frottis vaginal sont effectués successivement. ● Le moment de l’ovulation est déterminé par un dosage de progestérone. ● Un antibiogramme est réalisé sur les souches bactériennes isolées. ● Un diagnostic de gestation par échographie est réalisé 24 jours après l’augmentation du taux de progestérone péri-ovulation. ● La mortalité néonatale est évaluée dans les 48 h postpartum. ●
Résultats Des hématies, des granulocytes neutrophiles et des lymphocytes sont retrouvés sur les frottis dans respectivement 100 (43 chiens), 83,7 (36 chiens) et 9,3 (4 chiens) p. cent des cas. ● Des bactéries sont visibles dans 100 p. cent (43 chiens) des cas. ● La culture bactérienne est positive dans 79,1 p. cent (34 chiens) des cas. ● Les observations microbiologiques ne sont pas significativement corrélées au nombre de gestations, de résorptions ou d’avortements. ● Enterococcus faecalis est la bactérie la plus fréquemment rencontrée devant Streptococcus βhaemolyticus. ● Des résistances aux antibiotiques, notamment l’amoxicilline, sont fréquentes. ●
Discussion La détection de bactéries, de granulocytes neutrophiles ou de lymphocytes en proœstrus n’affecte par la fertilité chez la chienne. ● La présence de bactéries anaérobies peut expliquer la différence de résultats entre l’observation microscopique et la culture bactérienne. ● Streptococcus spp. fait partie de la flore microbienne normale de l’appareil génital et participe à la protection de celui-ci contre les germes pathogènes. ● Les infections sont en général dues à une surpopulation dans la flore bactérienne locale, ce qui rend nécessaire une analyse bactériologique quantitative. ● La présence de bactéries, de granulocytes neutrophiles et de lymphocytes sur un frottis en proœstrus ou en œstrus doit être considérée comme physiologique. ● Une antibiothérapie administrée en phase folliculaire pour prévenir une infection utérine, sur la base d’une culture bactérienne positive, n’est pas nécessaire, et peut même être contre-indiquée. ● Seule une infection avec plus de 104 cfu (colony-forming unit) / échantillon, même en l’absence de signes cliniques, nécessite un traitement. ❒ ●
Réf. NPc 53
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test clinique les réponses
Anne Gogny1
une anomalie chromosomique reflétée par le pelage 1 Ce chat mâle qui révèle une particularité génétique souffre-t-il d’une affection particulière ? ● Ce chat pourrait être atteint par un syndrome de Klinefelter, qui correspond à la présence d'un ou de plusieurs chromosomes X surnuméraires chez un individu XY. La formule chromosomique des chats atteints est (39, XXY) ou (38+n, nXY). ● Décrite dans la plupart des espèces animales, cette anomalie est très répandue dans l'espèce humaine : avec une prévalence de 0,1 à 0,2 p. cent, c'est l'anomalie des chromosomes sexuels la plus fréquente chez l'homme [4, 8]. ● Chez le chien et le chat, c'est l'anomalie des chromosomes sexuels la plus rapportée [5]. L'affection est suspectée lors d’une infertilité associée à un volume testiculaire réduit. ● Une situation où deux chromosomes X sont présents avec un chromosome Y apparaît aussi lors de chimérisme XX/XY ou XY/XY [2, 6]. ● Par ailleurs, une inversion sexuelle est possible : chez les animaux atteints par un syndrome “de réversion du sexe”, le sexe “gonadique” n'est pas concordant avec le sexe “chromosomique“ car des gènes promoteurs de la différenciation en mâle sont présents sur les autosomes de la femelle XX atteinte. L'individu, génotypiquement femelle (XX), montre en général un phénotype femelle plus ou moins prononcé, mais peut aussi exprimer un phénotype mâle. Cette anomalie rare est décrite chez le chien, le porc, le bouc, le cheval et l'homme, mais elle n'a jamais été publiée chez le chat [5]. ➜ Dans ce cas, il aurait donc été intéressant de réaliser un caryotype pour déterminer laquelle des anomalies étaient en cause. Cependant, en dehors de leur impact sur la fertilité, elles n'ont pas de conséquences sur la santé de l'animal, et le diagnostic précis n'influe pas sur un éventuel traitement. 2 Était-il indispensable de castrer cet animal ? ● Dans le syndrome de Klinefelter, la présence d'un appareil génital mâle complet et l'absence d'organes sexuels femelles s'explique par la présence d'un chromosome Y ; celui-ci engendre la différenciation des gonades embryonnaires en testicules capables de sécréter de la testostérone et de l'AMH (antiMüllerian Hormone). En revanche, la présence simultanée de deux chromosomes X inhi-
Pauline Fick2 1. Service
de reproduction des animaux de compagnie 2. Internat en médecine et en chirurgie des animaux de compagnie Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire, ONIRIS BP 40706, 44307 Nantes Cedex 3
Encadré - Connaître le support génétique de la couleur dite “écaille de tortue” Chez le chat, la couleur rousse est codée par le locus O (orange), la couleur noire par le locus B (black). L'expression de l’allèle noir de B est inhibée par l'allèle O, l'allèle dominant du locus O, et est permise par l'allèle o, récessif. ● Les chats porteurs des deux allèles du locus O (chats Oo) ont donc une robe qui exprime à la fois les couleurs noire et rousse. Ces animaux sont dits “écaille de tortue” [7]. Lorsque des plages blanches s'ajoutent à la robe “écaille de tortue”, celle-ci est dite tricolore. Comme le locus O est porté par le chromosome X, seuls les animaux porteurs d'au moins deux chromosomes X peuvent présenter cette robe, ceci concerne surtout les femelles. En outre, la couleur exprimée dans une cellule donnée dépend de la région du chromosome X qui s'y exprime, certaines régions sont en effet réprimées (chez les femelles des mammifères, un seul chromosome X sur les deux est actif). ● La répartition des couleurs noire et rousse sur le pelage du chat offre donc un exemple visuellement très parlant du phénomène d'inactivation du chromosome X. Certaines cellules expriment l’allèle noir (celles qui expriment la région du chromosome X portant l’allèle orange o), alors que d’autres cellules n’expriment que l’allèle orange (celles qui expriment la région du chromosome X portant l’allèle orange O), donnant ainsi cette robe “écaille de tortue”. ●
be la spermatogénèse, ce qui provoque un hypogonadisme et une infertilité. Une altération fonctionnelle de l'hypothalamus ou de l'hypophyse est également suspectée [8]. ● Dans une étude menée sur 25 chats mâles tricolores ou de couleur dite “écaille de tortue”, deux tiers des chats possédent deux chromosomes X, sous différentes combinaisons : XXY seul, ou des mosaïques ou des chimères XX/XXY ou XY/XXY (cf. Définitions). Tous sont stériles sauf un chat avec une conformation chromosomique de type XX/XXY. Les autres chats sont des chimères ou des mosaïques XX/XY, plus ou moins fertiles, ou XY/XY, normalement fertiles [2, 5]. Il est difficile d'estimer le degré de mosaïcisme ou de chimérisme d'un individu. ➜ Aussi, si la requête du propriétaire est le contrôle de la reproduction et des comportements associés à la sécrétion de testostérone, il semble plus prudent de castrer les chats mâles tricolores ou de la couleur dite “écaille de tortue”. ❒
Définitions
❚ Chimère : organisme avec deux populations cellulaires de formules chromosomiques (caryotypes) distinctes issues de deux zygotes différents. ❚ Mosaïque : organisme avec au moins deux populations cellulaires de formules chromosomiques (caryotypes) distinctes issues d'un seul zygote. ❚ Le syndrome de Klinefelter correspond à la présence d'un ou de plusieurs chromosomes X surnuméraires chez un individu XY. La formule chromosomique des chats atteints est (39, XXY) ou (38+n, nXY).
Références 1. André C. Les recherches en génétique canine : intérêts en médecine vétérinaire et humaine. Le Nouveau Praticien Vét canine-féline 2007;33 (7):88-94. 2. Centerwall WR, Benirschke K. An animal model for the XXY Klinefelter’s syndrome in man: tortoise-shell and calico male cats. Am J Vet Res 1975;36:1275-80. 3. Collectif. Dossier spécial Les dépistages génétiques chez le chien et le chat. Le Nouveau Praticien Vét canine-féline 2007;33(7):88-140. 4. Lanfranco F, Kamischke A, Zitzmann M, Nieschlag E. Klinefelter’s syndrome. Lancet 2004;364: 273-83. 5. Lyle SK. Disorders of sexual development in the dog and cat.Theriogenology 2007;68:338-43. 6. Malouf N, Benirschke K, Hoefnagel D. XX-XY chimerism in a tricolored male cat. Cytogenetics 1967; 6:228-41. 7. Schmidt-Küntzel A, Nelson G, David Va, coll. A domestic cat X chromosome linkage map and the sex-linked orange locus: mapping of orange, multiple origins and epistasis over non-agouti. Genetics 2009;181(4):1415-25. 8. Wikström AM, Hoei-Hansen CE, Dunkel L, Rajpert-De Meyts E. Immunoexpression of androgen receptor and nine markers of maturation in the testes of adolescent boys with Klinefelter syndrome: evidence for degeneration of germ cells at the onset of meiosis. J Clin Endocrinol Metab 2007; 92(2):714-9.
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❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 FÉVRIER 2013 - 313
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REVITACAM 5 MG/ML SOLUTION POUR PULVÉRISATION BUCCALE POUR CHIENS Composition : principe actif : Méloxicam 5 mg/ml. Excipient : Éthanol 150 mg/ml. Indication : Réduction de l’inflammation et de la douleur lors de troubles musculo-squelettiques aigus et chroniques chez le chien. Posologie et voie d’administration : Conserver le flacon en position verticale. Agiter doucement avant utilisation. Pour amorcer la pompe avant la première utilisation, appuyer sur le piston au moins 10 fois ou jusqu’à ce qu’une brume fine apparaisse. Si RevitaCAM n’est pas utilisé pendant deux jours ou plus, réamorcer la pompe en effectuant une ou plusieurs pulvérisations ou jusqu’à ce qu’une brume fine apparaisse. Immédiatement après la pulvérisation, utiliser un mouchoir en papier ou en tissu humidifié pour nettoyer l’embout de la pompe doseuse. Le traitement d’attaque consiste en une dose unique de 0,2 mg de méloxicam par kg le premier jour. Le traitement doit être poursuivi une fois par jour en pulvérisation sur la muqueuse buccale (à intervalles de 24 h), à une dose d’entretien de 0,1 mg de méloxicam par kg. Pour administrer RevitaCAM, saisir le haut de la lèvre de l’animal et l’écarter doucement pour exposer les gencives. La bouche ne doit pas être ouverte plus qu’il n’est nécessaire pour faciliter l’administration. La pulvérisation doit être dirigée vers l’arrière en direction des surfaces muqueuses des gencives et/ou de l’intérieur des joues. Le piston devrait être enfoncé entièrement afin de s’assurer que la brume ne s’échappe pas de la bouche. Laisser la pompe se relancer complètement avant d’administrer les pulvérisations suivantes. Sélectionner avec soin la taille de flacon qui convient en fonction du poids vif du chien. Une réponse clinique est habituellement observée en 3 à 4 jours. Le traitement doit être arrêté au plus tard après 10 jours en l’absence d’amélioration clinique visible. Contre-indications : Ne pas administrer aux femelles gravides ou allaitantes. Ne pas utiliser chez les animaux présentant des troubles gastrointestinaux de type irritation et hémorragies, un dysfonctionnement hépatique, cardiaque ou rénal ou des troubles hémorragiques. Ne pas utiliser en cas d’hypersensibilité au principe actif ou à l’un des excipients. Ne pas administrer aux chiots âgés de moins de 6 semaines. Ce médicament est destiné aux chiens et ne doit pas être utilisé chez les chats car il n’est pas adapté à cette espèce. Effets indésirables et précautions particulières : lire la notice. Présentations : Flacons de 6 ml AMM n° EU/2/12/138/001, 11 ml AMM n° EU/2/12/138/002 et 33 ml AMM n° EU/2/12/138/003 contenant une pompe doseuse de taille appropriée (50 µl, 100 µl et 215 µl). Usage vétérinaire. Liste I. A ne délivrer que sur ordonnance. Titulaire de l’AMM : Abbott Laboratories Ltd, Berkshire, SL6 4XE – RU. Fabricant : Abbott Logistics B.V. - 4817 ZJ Breda - Pays-Bas.