DOSSIER : LES TROUBLES DU RYTHME CARDIAQUE CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline - N°54 - JUIN 2013
gestes et gestion
LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine féline
Volume 12
N°54 JUIN 2013 revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC (Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)
indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)
• Veterinary Bulletin (CAB International)
• CAB Abstracts Database
- L’enregistrement de l’électrocardiogramme - Méthodologie d’analyse et d’interprétation rythmologique d'un électrocardiogramme - L’examen Holter chez le chien et le chat : indications et limites - Dysrythmies et prédispositions raciales dans l’espèce canine - Les dysrythmies et les cardiopathies chez le chien et le chat
DOSSIER
LES TROUBLES du rythme cardiaque CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT Le rythme, c’est la vie ! Ainsi, une erreur diagnostique ou thérapeutique peut conduire à une mort brutale de l’animal dysrythmique, tout comme la dysrythmie elle-même ...
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formation médicale continue vétérinaire
- Test clinique sur l’antérieur droit chez un chien - Tests de formation continue
: Une boiterie
- Revue de presse internationale : Une sélection des communications du congrès mondial d’Auckland et des synthèses en Cancérologie, Chirurgie, Dermatologie, Endocrinologie, Imagerie, Urgence
- Les dysrythmies d’origines extracardiaques chez le chien et le chat - Nouveautés thérapeutiques quand et comment traiter un trouble du rythme chez le chien et le chat
Féline - Les dysrythmies chez le chat : spécificités et conduite à tenir
Rubriques - Nutrition - Nourrir un animal cardiopathe - Management de l’entreprise vétérinaire questions-réponses sur les sites Internet vétérinaires : quelles limites déontologiques ?
sommaire Éditorial par Valérie Chetboul Test clinique - Une boiterie sur l’antérieur droit chez un chien Nicolas Jardel
Volume 12
N°54
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DOSSIER
CANINE - FÉLINE - L’enregistrement de l’électrocardiogramme Michel Collet - Méthodologie d’analyse et d’interprétation rythmologique d'un électrocardiogramme Michel Collet - L’examen Holter chez le chien et le chat : indications et limites Clément Spyckerelle, Thibault Ribas, Jean-Luc Cadoré, Isabelle Bublot - Les dysrythmies et les cardiopathies chez le chien et le chat François Serres - Dysrythmies et prédispositions raciales dans l’espèce canine Gérard Le Bobinnec - Les dysrythmies d’origines extracardiaques chez le chien et le chat Éric Bomassi - Nouveautés thérapeutiques - quand et comment traiter un trouble du rythme chez le chien et le chat Romain Pariaut, Fanny Bernardin
LES TROUBLES DU RYTHME CARDIAQUE
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chez le chien et le chat
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FÉLINE - Les dysrythmies chez le chat : spécificités et conduite à tenir Émilie Trehiou-Sechi, Valérie Chetboul
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RUBRIQUES - Nutrition - Nourrir un animal cardiopathe Laurence Yaguiyan-Colliard - Management de l’entreprise vétérinaire - questions-réponses sur les sites Internet vétérinaires : quelles limites déontologiques ? Marc Veilly
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FMCvét - formation médicale continue vétérinaire Revue de presse internationale - une sélection de conférences du 7e congrès mondial 2013 d’Auckland (Nouvelle-Zélande) par Colette Arpaillange, Jean-Christophe Vivier
revue de formation à comité de lecture
- Chirurgie osseuse - La réparation des fractures par pose de plaque : derniers progrès - Ophtalmologie - Les ulcères cornéens : les règles d’or du traitement - Chirurgie intestinale - comment réduire mortalité et morbidité
indexée dans les bases de données :
Notre sélection d’articles par Pauline Fick, Luis Matres Lorenzo,
• Index Veterinarius (CAB International)
Maria del Mar Martinez Martin, Alexandre Fournet, Émilie Vidémont-Drevon 65 - Imagerie - Caractérisation des masses spléniques avec le Doppler couleur et le Doppler énergie chez le chien - Endocrinologie - Hypercorticisme hypophysaire : efficacité du trilostane à faible et forte dose chez le chien de moins de 5 kg - Imagerie / Digestif - Évaluation du tractus digestif par tomographie chez le chien - Cancérologie / Imagerie - Carcinome buccal à cellules squameuses chez des chats - Chirurgie - Ovariohystérectomie : la ligature du pédicule, une étude in vitro des techniques de ligature - Urgence / Biochimie - Mesure du lactate chez le chat en bonne santé - Chirurgie des tissus mous - Réparation des hernies diaphragmatiques chez le chien par utilisation d’un lambeau du muscle droit de l’abdomen - Dermatologie - Activité antibactérienne résiduelle des poils de chiens traités avec des shampoings antibactériens - Dermatologie - Calcinose cutanée chez le chien : analyse clinique et histopathologique de 46 cas
Test clinique - Les réponses Tests de formation continue - Les réponses Observations originales
Souscription d’abonnement en page 77 et sur www.neva.fr
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CANINE - FÉLINE FÉLINE RUBRIQUE
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 JUIN 2013 - 3
gestes et gestion
LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine féline
NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 Courriel neva@neva.fr
Conseil scientifique Gilles Bourdoiseau Jean-Luc Cadoré (VetAgro Sup) Dominique Fanuel (Oniris) Pascal Fayolle (École d’Alfort) Marc Gogny (École d’Alfort) Roger Mellinger (praticien)
Rédacteurs en chef scientifiques
une boiterie de l’antérieur droit chez un chien
disponible sur www.neva.fr
Nicolas Jardel
Colette Arpaillange (praticien) Anne Gogny (Reproduction, Oniris) Christophe Hugnet (praticien)
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Chargée de mission rédaction Charlène Catalifaud
Comité de rédaction Philippe Baralon Xavier Berthelot (Reproduction, E.N.V.T.) Géraldine Blanchard (Alimentation - nutrition) Corine Boucraut-Baralon (Diagnostic) Séverine Boullier (Microbiologie, E.N.V.T.) Florence Buronfosse (Toxicologie, VetAgro Sup) Luc Chabanne (Immunologie - Hématologie, VetAgro Sup) Jean-Claude Desfontis (Pharmacie - toxicologie, Oniris) Armelle Diquelou (Médecine, E.N.V.T.) Francis Fieni (Reproduction, Oniris) Alain Fontbonne (Reproduction, E.N.V.A.) Marion Fusellier (Imagerie, Oniris) Didier Fau (Chirurgie, VetAgro Sup) Alain Ganivet (Élevage et collectivité, praticien) Isabelle Goy-Thollot (Urgences, VetAgro Sup) Jacques Guillot (Parasitologie - mycologie, E.N.V.A.) Olivier Jongh (Ophtalmologie, praticien) Laurent Marescaux (Imagerie, praticien) Christelle Maurey (Médecine interne, néphrologie, E.N.V.A.) Didier Pin (Dermatologie, VetAgro Sup) Valérie Chetboul (Cardiologie, E.N.V.A.) Odile Sénécat (Médecine interne, Oniris) Éric Viguier (Chirurgie, VetAgro Sup) Gestion des abonnements et comptabilité Marie Glussot Publicité Maryvonne Barbaray NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 courriel : neva@neva.fr
Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Revue membre du SPEPS (syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé) Prix du numéro : Praticiens : 58 € T.T.C. CEE : 59 € Institutions : 77 € T.T.C. SARL au capital de 7622 € Associés : M. Barbaray-Savey, H., M., A. Savey
Siège social : Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 1017 T 80121 - I.S.S.N. 1637-3065 Impression : IMB -Imprimerie moderne de Bayeux Z.I - 7, rue de la Résistance 14400 Bayeux
Les contenus du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline sont protégés par la législation sur le droit d’auteur. Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon (loi du 11 mars 1957). Les “copies ou reproductions sont strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destiné à une utilisation collective (...)”. Le non respect de la législation constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et 429 du Code pénal. LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / no 54 4 - JUIN 2013
test clinique
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n Berger Allemand de 9 mois, non castré, est présenté en consultation pour une boiterie de l’antérieur droit. Celle-ci évolue depuis une semaine environ et s’aggrave. ● L’examen général révèle un animal en très bon état. Les constantes vitales sont dans les normes usuelles. ● À l’examen orthopédique à distance confirme la boiterie de l’antérieur droit. À l’examen rapproché, aucune anomalie des tissus mous ni des reliefs osseux n’est décelée. ● Une douleur sévère est déclenchée à la palpation-pression de la région du coronoïde médial de l’antérieur droit. Pour les autres membres, l’examen orthopédique est normal. ● Un examen radiographique du coude est réalisé sous anesthésie générale (photos 1, 2).
Clinique Vétérinaire Benjamin Franklin ZA Porte Océane 2, rue du Danemark 56400 Brech
1 Vue de profil du coude droit (photos N. Jardel).
1 Quelles sont les hypothèses diagnostiques à évoquer sur un animal de grand format, en croissance, avec boiterie d’un antérieur d’apparition aiguë et douleur localisée en face médiale du coude ? 2 Quelles sont les anomalies radiographiques notées ? 3 Quel(s) autre(s) examen(s) d’imagerie réaliser afin de confirmer l’anomalie constatée ?
comité de lecture Jérôme Abadie Hélène Arnold-Tavernier Jean-François Bardet Michel Baron Dominique Begon Jean-Jacques Bénet Stéphane Bertagnoli Emmanuel Bensignor Éric Bomassi Samuel Boucher Didier Boussarie Isabelle Bublot Samuel Buff Stéphane Bureau Claude Carozzo Eddy Cauvin Laurent Cauzinille Guillaume Chanoit René Chermette
Cécile Clercx (Liège) Laurence Colliard Laurent Couturier Julien Debeaupuits Jack-Yves Deschamps Patrick Devauchelle Olivier Dossin Pauline de Fornel Annabelle Garand Laurent Garosi Frédéric Gaschen Jean-Pierre Genevois Emmanuel Gaultier Dominique Grandjean Laurent Guilbaud Philippe Hennet Juan Hernandez Catherine Ibisch Laetitia Jaillardon
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2 Vue crânio-caudale avec rotation interne de 15 °.
4 Quel traitement mettre en place ? Quel est le pronostic de cette affection ? Réponses à ce test page 76 Jean-Pierre Jégou Renaud Jossier Stéphane Junot Kevin Le Boedec Dimitri Leperlier Bertrand Losson Pierre Maisonneuve Lucile Martin-Dumon Philippe Masse Martine Mialot Pierre Moissonnier Pierre Paillassou Bernard-Marie Paragon Mélanie Pastor Jean-Marc Person Claude Petit Xavier Pineau Luc Poisson Jean-Louis Pouchelon
Hervé Pouliquen Pascal Prélaud Nathalie Priymenko Alain Régnier Brice Reynolds Dan Rosenberg Patricia Ronsin Émilie Rosset Yves Salmon Brigitte Siliart, Ouadji Souilem (Tunisie) Isabelle Testault Jean-Laurent Thibaud Isabelle Valin Michaël Verset Émilie Vidémont-Drevon
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éditorial Une erreur diagnostique ou thérapeutique peut conduire à une mort brutale de l’animal dysrythmique, tout comme la dysrythmie elle-même. Le rythme, c’est la vie ! ...
l’époque où l’essor de l’imagerie ultrasonore s’inscrit parmi les avancées les plus récentes et les plus spectaculaires de la cardiologie, avec le développement de techniques aussi performantes que le Doppler tissulaire myocardique et l’imagerie dérivée (le strain et le strain rate imaging, permettant l'analyse de la déformation et de la vitesse de déformation du myocarde, et l’avènement du speckle tracking imaging (fondée sur le "suivi de pixels"), celui de l’échocardiographie tridimensionnelle ou encore de l’échocardiographie transœsophagienne, il était important de rappeler que rien ne peut encore remplacer le bon vieil électrocardiogramme, dont les premières descriptions précises par Wilhem Einthoven datent de 1895, ce dernier ayant obtenu quelques années plus tard le prix Nobel pour ses travaux en électrophysiologie !
A
L’électrocardiographie est une méthode d’exploration non invasive, peu coûteuse et simple de réalisation, qui tient toujours une grande place, en pratique, dans les examens diagnostiques en cardiologie humaine comme vétérinaire. Elle reste, en effet, indispensable pour détecter une dysrythmie, en déterminer la nature, remonter à son origine et décider ou non de la pertinence d’un traitement. Or, le rythme, c’est la vie ! Ainsi, une erreur diagnostique ou thérapeutique peut conduire à une mort brutale de l’animal dysrythmique, tout comme la dysrythmie ellemême ! Ce dossier spécial du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline se justifie donc pleinement ! Il constitue une synthèse pratique et complète des troubles du rythme cardiaque chez les carnivores domestiques, depuis la base (enregistrement de l’électrocardiogramme), en passant par les rappels méthodologiques d’analyse et d’interprétation d’un tracé électrocardiographique jusqu’aux principales dysrythmies d’origine cardiaque et extracardiaque, et leur traitement. Qu’il s’agisse de l’espèce canine ou féline, de l’ensemble de ce dossier ressort la notion essentielle de l’usage raisonné des anti-arythmiques : certains d’entre eux peuvent être pro-arythmogènes, et ainsi majorer la dysrythmie pré-existante, tandis que certaines arythmies peuvent disparaître tout simplement avec un traitement étiologique, sans l’usage d’anti-arythmiques stricto sensu. Les indications de l’implantation d’un stimulateur cardiaque ou pacemaker y sont développées tout comme leurs complications potentielles. La place de l’examen Holter dans la détection et le suivi des arythmies ventriculaires, associées notamment à la myocardiopathie arythmogène droite du Boxer et celle dilatée du Doberman, est détaillée. Enfin, le lecteur y apprendra aussi que certains médicaments autres qu’à visée cardiaque peuvent engendrer des dysrythmies, et que les progrès actuels en rythmologie vétérinaire résident dans la mise au point de défibrillateurs électriques implantables afin de limiter, comme chez l’homme, les risques de mort subite. onne lecture !
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Valérie Chetboul Professeur agrégée de Pathologie médicale, PhD, Dipl ECVIM-CA (Cardiology) Unité de Cardiologie d’Alfort, Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire d’Alfort (CHUVA), École Nationale Vétérinaire d’Alfort, Université Paris Est-Créteil et INSERM - Cardiologie U955, 7 avenue du Général de Gaulle, 94704 Maisons-Alfort cedex
disponible sur www.neva.fr
à suivre dans un prochain numéro ... - Troubles du rythme et iatrogénie par Renaud Tissier
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 JUIN 2013 - 5
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07/06/13 15:19
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l’enregistrement
de l’électrocardiogramme Michel Collet
chez le chien et le chat L’enregistrement d’un tracé électrocardiographique (ECG) nécessite de respecter quelques règles simples afin que le tracé soit exploitable.
Encadré - Les électrocardiographes La plupart des électrocardiographes modernes sont numériques et peuvent être connectés à un ordinateur par port USB, ou même, par liaison bluetooth. Fonctionnant sur batterie et secteur, ils sont pourvus d’un écran LCD qui permet de visualiser le tracé avant stockage et impression sur papier thermosensible, ou avant transmission à l’ordinateur. ● Les plus simples d’entre eux ne possèdent qu’une seule piste, mais la plupart en ont entre trois et 12 pistes. ● Le changement de dérivation peut être manuel ou automatique, et l’enregistrement simultané de plusieurs dérivations est possible avec affichage à l’écran d’un fragment de tracé de chacune d’entre elles. ● Un logiciel d’analyse plus ou moins perfectionné (mais fonctionnant sur les données et les caractéristiques électrocardiographiques humaines) est souvent proposé en option, ou est disponible en série sur les appareils de haut de gamme. ● Pour la rythmologie, ces logiciels peuvent aider le praticien vétérinaire, mais ne sauraient en aucun cas remplacer sa propre analyse. ●
L
es indications cliniques de l’enregistrement d’un électrocardiogramme sont très nombreuses (tableau). C’est donc un examen à mettre en œuvre très souvent en pratique quotidienne que tout praticien doit être en mesure de réaliser. ● Afin d’effectuer correctement un électrocardiogramme (ECG), il convient de préparer l'appareil, de mettre l’animal en condition, de fixer les électrodes, avant de faire l'enregistrement proprement dit. 1. PRÉPARER L'APPAREIL
L'électrocardiographe doit être placé sur un meuble stable, distinct de la table d'examen destinée à l'animal, mais proche de celle-ci. Une table roulante de petit format convient particulièrement bien à cet usage. L’appareil doit être relié à la terre à l'aide de l'accessoire approprié (encadré). Ensuite, les opérations suivantes sont réalisées : - mise sous tension de l’appareil ; - vérification de la présence de papier ; - réglage de la vitesse de défilement du papier et de la sensibilité aux valeurs désirées ; ●
Exercice exclusif en cardiologie et pneumologie Clinique vétérinaire des Iles 17 avenue Victor Hugo 38170 – Seyssinet (Grenoble)
Objectif pédagogique ❚ Savoir enregistrer correctement un tracé ECG.
2e Prix éditorial 2012
Geste ❚ La position en décubitus latéral souvent préconisée est déconseillée pour les animaux en dyspnée. ❚ La position assise est en général bien acceptée et satisfaisante. ❚ La position en “sphinx” est également très stable et est souvent la meilleure chez le chat.
- suppression des filtres éventuellement enclenchés ; - contrôle que la marque d'étalonnage de sensibilité est correcte en faisant défiler le papier et en appuyant brièvement sur la touche “test” (ou “1 mV”).
Tableau - Les indications cliniques de l'électrocardiographie Symptômes cliniques et instrumentaux
Affections
Bilan de routine
Monitoring
- Toute affection cardiaque - Faiblesse, intolérance à l’effort, Toute affection pulmonaire malaises - Suivi - Traumatisme thoracique - Des arythmies - Crises convulsives du cardiopathe - Polytraumatisme graves - Bruits cardiaques - Suivi et de leur - Insuffisance rénale et pouls anormaux des effets traitement chronique évoluée - Troubles du rythme cardiaque de substances - Des anesthésies Insuffisance rénale aiguë - Cyanose médicamenteuses - Des états - Insuffisance diverses - Cardiomégalie radiologique de choc surrénalienne aiguë - Bilan - Dyspnée Des injections IV - Hyperthyroïdie préopératoire - Toux chronique de calcium - Syndrome dilatation-torsion - Bilan - État de choc et de potassium de l’estomac de l’animal âgé - États critiques - Pyomètre - Anurie - Avec troubles électrolytiques
CANINE - FÉLINE
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 JUIN 2013 - 7
méthodologie d’analyse et d’interprétation rythmologique d'un électrocardiogramme Michel Collet
Exercice exclusif en cardiologie et pneumologie Clinique vétérinaire des Iles 17 avenue Victor Hugo 38170 – Seyssinet (Grenoble)
La lecture d’un tracé électrocardiographique (ECG) requiert une méthodologie rigoureuse afin d’interpréter correctement toutes les informations. Elle aboutit à l’énoncé d’un diagnostic électrocardiographique rythmologique et morphologique. Seul l’aspect rythmologique est développé dans cet article.
U
n tracé électrocardiographique (ECG) contient énormément d’informations : les principales concernent le rythme cardiaque, d’autres sont liées à l’anatomie cardiaque, péricardiaque et extracardiaque, ainsi qu’aux troubles fonctionnels du myocarde. ● Les informations qui concernent le rythme cardiaque représentent l’aspect rythmologique du tracé. Elles sont très précises et rassemblent : - la fréquence cardiaque (élevée, normale, basse) exprimée en battements par minute (bpm) ; - la régularité du rythme (rythmes réguliers, rythmes irréguliers) ; - le mode de dépolarisation des différents étages cardiaques : dépolarisation normale, dépolarisation continue synchronisée (flutter), dépolarisation continue désynchronisée (fibrillation) ; - l’ordre d’entrée en scène des différents étages cardiaques (étage supraventriculaire, puis étage ventriculaire, ou inversement). ● Les autres informations représentent l’aspect morphologique du tracé. Elles sont moins fiables, mais réelles toutefois. ● L'analyse correcte et complète d'un tracé ECG doit déceler toutes les informations nécessaires à l’interprétation du tracé, c’est-à-dire à la traduction de son analyse en termes de diagnostic électrocardiographique. C’est donc une opération complexe qui sous-entend la connaissance préalable : - des mécanismes de la genèse de la séquence P-QRS-T ;
- de la définition du rythme dit sinusal et de ses caractéristiques ECG ; - de la définition des principaux troubles du rythme et de leurs caractéristiques ECG ; - des principaux mécanismes électrophysiologiques conduisant aux troubles du rythme. ● Par ailleurs, elle nécessite de respecter des principes de base et d’adopter une méthodologie rigoureuse qui comprend deux temps principaux : - l’analyse et l’interprétation rythmologique ; - puis, l’analyse et l’interprétation morphologique. ● En électrocardiographie canine et féline, l'importance du diagnostic rythmologique est prépondérante par rapport à celle du diagnostic morphologique. En effet, le 1er est toujours précis et fiable, alors que le 2e est souvent entaché d'incertitudes liées aux limites même de cet aspect de l'électrocardiographie chez les carnivores domestiques. En conséquence, les anomalies morphologiques, toujours confrontées au contexte clinique, ne permettent d’établir qu’un diagnostic de suspicion. LES PRINCIPES DE BASE DE LA MÉTHODE En théorie, l'analyse précède l'interprétation. Lorsqu'on débute en électrocardiographie, ou lorsque, même expérimenté, on se trouve confronté à un tracé complexe, le respect de ce principe évite bien des erreurs (photo 4). En pratique : le praticien expérimenté effectue le plus souvent les deux opérations simultanément. ● L'électrocardiographie n’est qu’un examen complémentaire, il ne doit être envisagé que comme un élément du bilan cardiaque. L'interprétation d'un tracé doit donc également prendre en compte les commémoratifs, l'état clinique général du sujet, les bilans hématobiologique et biochimique, la radiographie thoracique et l'échocardiographie. ● Ce principe est particulièrement justifié pour l’interprétation des anomalies morphologiques d'un tracé. Toute négligence dans ce domaine peut conduire à des diagnostics électrocardiographiques erronés. ●
Objectif pédagogique ❚ Comprendre, analyser et interpréter l’aspect rythmologique d’un électrocardiogramme (ECG).
2e Prix éditorial 2012
Essentiel ❚ En électrocardiographie canine et féline, l'importance du diagnostic rythmologique est prépondérante par rapport à celle du diagnostic morphologique. ❚ Les anomalies morphologiques, toujours confrontées au contexte clinique, ne permettent d’établir qu’un diagnostic de suspicion.
CANINE - FÉLINE
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 JUIN 2013 - 11
l’examen Holter chez le chien et le chat Clément Spyckerelle1 Thibault Ribas2 Jean-Luc Cadoré2 Isabelle Bublot2
indications et limites
1 Clinique
Le Holter est un examen non invasif qui permet l’enregistrement de l’électrocadiogramme (ECG) en continu, et sur une longue durée (de 24 à 48 h), durant des périodes de repos ou d’activité, dans l’environnement habituel de l’animal.
A
ujourd’hui indispensable au cardiologue en médecine humaine pour le diagnostic des troubles du rythme, l’évaluation de l’ischémie myocardique lors de cardiopathie coronarienne, la surveillance des traitements anti-arythmiques, …, le Holter présente des intérêts comparables en médecine vétérinaire. Il devrait être l’examen complémentaire de choix pour toute démarche rigoureuse en rythmologie. ● Encore trop peu utilisé dans notre pratique quotidienne, il présente de nombreuses indications en cardiologie canine et féline. ● Dans cet article, nous détaillons les différentes indications du Holter en médecine vétérinaire et décrivons la mise en place pratique d’un enregistreur ainsi que la lecture et l’analyse des résultats. Les limites de cet examen sont par ailleurs précisées. LES INDICATIONS DE L’EXAMEN HOLTER L’examen Holter trouve son intérêt chaque fois qu’un électrocardiogramme (ECG) classique de quelques minutes, atteint ses limites : - manque de sensibilité lorsque les arythmies sont intermittentes (c’est le cas le plus fréquent lors de troubles du rythme ventriculaire) ; - ou impossibilité d’estimer la fréquence cardiaque maximale, minimale et moyenne.
vétérinaire 1688 Grande Rue 01700 Miribel
histoire
2 Médecine Interne et Cardiologie Centre hospitalier d’enseignement vétérinaire pour animaux de compagnie, VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon, 1, avenue Bourgelat 69280 Marcy-L’Étoile
➜ En 1961, un biophysicien américain, Norman Jefferis Holter, révolutionne le traditionnel électrocardiogramme (ECG), pour lequel Willem Einthoven, physiologiste néerlandais, avait obtenu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1924.
Objectifs pédagogiques
➜ Il décrit, dans la revue ”Science” [13], l’examen qui porte son nom et qui permet l’enregistrement en continu de l’ECG pendant au moins 24 h.
cardie ventriculaire, tachycardie sinusale, pause sinusale, bloc atrio-ventriculaire, …). Toutefois, il n’est pas rare que l’animal reste asymptomatique pendant la phase d’enregistrement. Dans ce cas, même la mise en évidence d’arythmies sévères ne peut suffire à préjuger de leur implication dans les syncopes. ● Dans 15 à 40 p. cent des cas seulement, l’enregistrement Holter est utile pour établir le diagnostic [18, 25]. ● L’utilisation d’enregistreurs Holter événementiels, externes ou implantables, portés pendant plusieurs jours à plusieurs semaines et qui gardent en mémoire, après activation par le propriétaire, les données de l’électrocardiogramme ECG survenant autour d’un évènement syncopal, peut offrir une alternative intéressante [2, 26]. Diagnostiquer certaines cardiopathies L’intérêt de l’enregistrement Holter a été largement décrit dans le diagnostic précoce de la cardiomyopathie ventriculaire droite arythmogène ou cardiomyopathie arythmogène du Boxer, et dans la cardiomyopathie dilatée (CMD) du Doberman.
Prix éditorial
2012
En pratique ❚ Lors de la survenue d’un épisode syncopal : - L’examen Holter a pour but de déterminer s’il existe un trouble du rythme à l’origine des symptômes observés. - Dans 15 à 40 p. cent des cas seulement, l’enregistrement Holter est utile pour établir le diagnostic.
CANINE - FÉLINE
Rechercher l’origine d’un épisode syncopal
La cardiomyopathie arythmogène du Boxer
L’objectif de l’examen Holter est de déterminer s’il existe un trouble du rythme à l’origine des symptômes observés. ● Le Holter permet d’établir un diagnostic de certitude, si une syncope survient pendant l’enregistrement et que celle-ci est, ou n’est pas, directement reliée à une arythmie (tachy-
● La cardiomyopathie arythmogène du Boxer est une affection caractérisée par des symptômes tels que syncope, pertes d’équilibre ou intolérance à l’effort. Elle est associée à des arythmies intermittentes (extrasystoles ventriculaires (ESV) et tachycardie ventriculaire) variables en gravité et
●
❚ Connaître les principales indications de l’examen Holter. ❚ Savoir mettre en place un enregistreur Holter. ❚ Identifier les limites liées à l’interprétation des résultats. 2e
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 JUIN 2013 - 15
les dysrythmies et les cardiopathies François Serres
chez le chien et le chat
Oncovet Allée Paul Langevin 59650 Villeneuve d’Ascq
Comme l’examen clinique et échographique, l’examen ECG fait partie intégrante de l’évaluation des chiens et des chats cardiopathes. Fibrillation atriale et arythmies ventriculaires sont les anomalies les plus souvent rencontrées, tout particulièrement chez les grands chiens.
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les principales anomalies. ❚ Connaître l’intérêt relatif des différents examens.
1
F 2e Prix éditorial 2012
Essentiel ❚ Les examens électro-cardiographiques et échographiques sont souvent complémentaires dans l’évaluation des cardiopathies acquises. ❚ Les signes d’appels des complications rythmiques sont : - des anomalies de l’examen clinique ; - des anomalies de l’auscultation ou la mise en évidence d’un déficit pulsatile ; - des anomalies sur un examen ECG ; - des anomalies sur un examen échocardiographique.
CANINE - FÉLINE
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 22 - JUIN 2013
ace à un animal présentant une cardiopathie acquise symptomatique ou potentiellement symptomatique, la recherche de complications rythmiques associées s’inscrit dans l’évaluation diagnostique. ● Les “signes d’appels” invitant à réaliser rechercher des complications rythmiques sont : - des anomalies de l’examen clinique (observation de signes congestifs ou circulatoires et/ou commémoratifs d’épisodes de syncope) ; - des anomalies de l’auscultation (fréquence anormale, rythme irrégulier, présence de bruits surajoutés, …) ou la mise en évidence d’un déficit pulsatile (photo 1) ; - des anomalies sur un examen ECG (la figure 1 propose un diagramme de lecture des ECG) [8, 11]. Il peut s’agir d’anomalies rythmiques, mais aussi d’anomalies morphologiques traduisant des modifications de la morphologie cardiaque : - lors de dilatation atriale gauche, le front de dépolarisation de l’atrium gauche se distingue de celui de l’atrium droit, produisant une onde P bifide ou présentant une encoche (onde P “mitrale”, cependant rarement observée en pratique). - Une hypertrophie et/ou dilatation ventriculaire gauche peut s’accompagner de modifications de l’amplitude ou de la durée des ondes constituant le ventriculogramme : onde R d’amplitude > 2,5 mV en D2, D3 et avF (retrouvée dans 50 p. cent des cas), ou durée du QRS > 0,06 s (retrouvée dans 52 p. cent des cas). - Ces modifications ECG ne sont pas caractéristiques des modifications liées à une sur-
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Examen au mode Doppler pulsé du flux aortique (réalisé sur la coupe apicale 5 cavités) chez un chien Dogue allemand présentant une cardiomyopathie dilatée avec FA associée. - Plusieurs contractions ne s’accompagnent pas d’éjection systolique. La vitesse du flux aortique est très variable. Cette anomalie se traduit cliniquement par un déficit pulsatile (photo F. Serres).
charge volumique ou barométrique. Les anomalies décrites sont donc “les mêmes” lors de cardiomégalie gauche liée à une sténose aortique, à une cardiomyopathie dilatée ou à une persistance du canal artériel. De plus, la sensibilité de ces anomalies est probablement relativement faible ; - des anomalies sur un examen échocardiographique. Dans certaines affections, notamment lors de myocardiopathie dilatée (MCD), la présence d’arythmie (fibrillation atriale ou épisodes de tachycardie ventriculaire) concomitante constitue un élément pronostique péjoratif reconnu, elle est donc à rechercher. ● Les différentes arythmies se manifestent cliniquement par un nombre limité de symptômes, qui sont tous conséquences de l’altération de l’hémodynamique cardiaque (figure 2). ● Chez un animal présentant des troubles du rythme cardiaque, la nature et l’intensité des signes cliniques dépendent de nombreux facteurs parmi lesquels la présence de lésions cardiaques (myocardiques ou valvulaires) sous-jacentes doit être recherchée. Sont également à considérer : - la fréquence de dépolarisation ventriculaire, et la nature des voies utilisées pour cette dépolarisation ; - le caractère soutenu ou paroxystique de
dysrythmies et prédispositions raciales Gérard Le Bobinnec
dans l’espèce canine Les troubles du rythme d’origine génétique sont mal connus, donc certainement sous-estimés, d’autant plus que plusieurs d’entre eux se terminent par des morts subites. La connaissance de ces troubles du rythme et de leurs corrélations raciales est importante pour le diagnostic et la gestion thérapeutique, ainsi que pour leur éradication dans un programme de reproduction.
L
’extrême diversité raciale de l’espèce canine permet d’établir rapidement la corrélation entre une affection et une race donnée, lorsque l’anomalie y est diagnostiquée à une fréquence particulièrement élevée. C’est le cas pour certains troubles du rythme, y compris rares et attachés à une race précise, comme, par exemple, le Sick Sinus Syndrome chez le Schnauzer nain. Les principales dysrythmies raciales rencontrées en Europe sont donc décrites dans cet article sous forme de fiches de synthèse. LES PRINCIPALES DYSRYTHMIES RACIALES
● Seuls les troubles du rythme qui constituent une entité clinique dominante sont traités dans cet article (tableau 1). ● Les arythmies secondaires à une autre atteinte ne sont pas envisagées, comme par exemple les extrasystoles ventriculaires accompagnant précocément la forme Doberman de cardiomyopathie**. ● Certaines dysrythmies ont un statut intermédiaire : soit elles font partie d’un tableau clinique qui peut impliquer d’autres anomalies, mais sans être secondaires à celles-ci (c’est le cas des tachycardies supraventriculaires, souvent associées à des dysplasies tricuspides), soit le trouble du rythme domine la clinique (c’est le cas de la cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit, et de l’oreillette silencieuse rencontrée dans les myopathies de type Duchenne).
Diplomate ECVIM-Cardiology, Clinique vétérinaire de l’Alouette 24, avenue du Bourgailh 33600 Pessac
Objectif pédagogique ❚ Donner les outils diagnostiques et thérapeutiques pour les principales dysrythmies “raciales” existant dans l’espèce canine. 1
ECG d’une tachycardie atriale (TA) - Tracé 1 : tachycardie atriale (TA) continue dans laquelle les ondes P sont positives. - Tracé 2 : capture sinusale après compression sino-carotidienne, puis retour progressif en TA confirmant l’onde P positiv [2] (photo G. Le Bobinnec).
2e Prix éditorial 2012
LES TROUBLES DE L’EXCITABILITÉ
Essentiel
La tachycardie paroxystique supraventriculaire Définition
La tachycardie paroxystique supraventriculaire (TPSV) (atriale ou jonctionnelle) affecte de préférence les jeunes adultes et évolue vers une cardiomyopathie rythmique. Étiologie
La cause de cette affection est inconnue, mais l’aspect racial est en faveur d’un support génétique. ● Elle est souvent associée à une dysplasie tricuspide (plus rarement mitrale).
❚ Chez les races géantes, la fibrillation atriale idiopathique pose un réel problème de diagnostic différentiel d’avec les cardiomyopathies dilatées alors que le pronostic en est bien meilleur.
●
Épidémiologie
La TPSV est essentiellement rencontrée, depuis 15 ans en France, chez le Labrador et chez le Golden Retriever. ● Les premiers symptômes sont détectés après la fin de la croissance (1-3 ans). ●
Nouveau ! ❚ Actuellement, émergent surtout les tachycardies supraventriculaires associées ou non à des dysplasies tricuspides chez le Golden Retriever.
Signes cliniques
Les signes cliniques de tachycardie paroxystique supraventriculaire (TPSV) sont la fatigabilité à l’effort, les lipothymies. ● Une insuffisance cardiaque gauche peut être observée en fin d’évolution, si elle n’est pas traitée (cardiomyopathie rythmique). ●
CANINE - FÉLINE
NOTES * Tous les tracés ECG sont tirés de la dérivation D2 en échelle 1cm = 1mV et 25mm / sec, sauf mention spéciale. ** cf. l’article “Les dysrythmies et les cardiopathies chez le chien et le chat” de F. Serres, dans ce numéro.
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 JUIN 2013 - 29
les dysrythmies
d’origines extracardiaques Eric Bomassi
chez le chien et le chat Les affections cardiaques et les affections non cardiaques sont responsables de dysrythmies. De nombreuses maladies, métaboliques, endocriniennes, tumorales, états de chocs, … et autres états pathologiques (intoxications, dysfonctions autonomes, …) sont responsables de dysrythmies chez le chien.
L
es troubles du rythme cardiaque, qu’ils soient transitoires ou permanents, sont souvent observés lors de maladies cardiaques, mais ils peuvent aussi être secondaires à des maladies systémiques. La liste des affections non cardiaques pouvant conduire à une dysrythmie est très longue. A cette liste s’ajoute l’ensemble des dysrythmies d’origines médicamenteuses ou toxiques. Ces troubles du rythme peuvent se traduire cliniquement et majorer les symptômes liés à la maladie causale. Leur identification est nécessaire, et doit s’envisager systématiquement lors de certaines affections particulières. Cet article envisage les différentes causes non cardiogéniques de dysrythmies, ainsi que les différents types observés. COMPRENDRE LA RELATION ENTRE SYSTÈME NERVEUX AUTONOME ET DYSRYTHMIES
Le fonctionnement cardiaque, principalement sa modulation en rythme et en fréquence est sous la dépendance du système nerveux autonome, composé du système sympathique (orthosympathique) et du système parasympathique. Cette modulation est nécessaire à l’adaptation de la fréquence et du rythme cardiaque aux différentes conditions rencontrées par l’organisme. 1. Le système sympathique est cardio stimulateur, médié par les catécholamines, adrénaline et noradrénaline. Dans des conditions normales, l’augmentation du tonus sympathique entraÎne une tachycardie sinusale (photo 1), une augmen●
tation de l’excitabilité et un raccourcissement de l’intervalle P-Q. 2. Le système parasympathique est cardio inhibiteur, médié par l’acétylcholine. Dans des conditions normales, l’augmentation du tonus parasympathique se traduit par une bradycardie sinusale (photo 2), une diminution de la conduction atrioventriculaire, une diminution de l’excitabilité ventriculaire et une augmentation de l’excitabilité atriale. ➜ La mise en œuvre de ces deux systèmes, équilibrée ou non, dans des conditions normales ou pathologiques, se traduit par des évolutions de la fréquence et du rythme cardiaque, avec apparition possible de dysrythmies.
Centre Hospitalier Vétérinaire des Cordeliers 29, avenue du Maréchal Joffre 77100 MEAUX
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les différentes et nombreuses causes de dysrythmies d’origine extracardiaque. ❚ Connaître les principales anomalies électrocardiographiques d’origine extracardiaque. ❚ Comprendre la genèse des troubles du rythme d’origine extracardiaque.
2e Prix éditorial
L’arythmie sinusale respiratoire L’arythmie sinusale respiratoire est la principale arythmie physiologique ; elle rend compte du bon fonctionnement des deux systèmes (photo 3). ● Le rythme est sinusal, la fréquence cardiaque s’accélère à l’inspiration par l’inhibition principale du tonus vagal et par l’action du tonus sympathique, puis se ralentit à l’expiration par la stimulation du tonus vagal et l’inhibition du tonus sympathique.
2012
●
Les autres arythmies physiologiques ● D’autres arythmies physiologiques sont décrites. - Ainsi, une tachycardie avec une possible extrasystolie supraventriculaire ou ventriculaire est observée lors d’un exercice, d’une peur, d’un effort ou d’un stress (consultation pré-anesthésique) [16], d’une douleur importante traumatique, neurologique [27] ou post-opératoire [9]. Dans ce dernier cas, les arythmies sont significatives, fréquentes (extrasystolie atriale dans 32 p. cent des cas), et potentiellement graves. - À l’inverse, une bradycardie avec des blocs de conduction, le plus souvent atrioventriculaires (BAV 1 et 2), présents lors d’hypertonie vagale peuvent être : - d’origine connue : tumeurs cérébrales, cervicales ou thoraciques (par exemple, un carcinome thyroïdien), et localisées le long
Essentiel ❚ Les dysrythmies observées sont très variées : bradycardies et bradyarythmies, tachycardies et tachyarythmies, rythmes soutenus, blocs de conductions, … et s’associent souvent à des anomalies morphologiques du tracé.
CANINE - FÉLINE
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 JUIN 2013 - 37
nouveautés thérapeutiques
quand et comment traiter un trouble du rythme
Romain Pariaut1 Fanny Bernardin2
chez le chien et le chat
1 Louisiana State University Baton Rouge, LA 70803, USA 2
Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis 43, Avenue Aristide Briand 94110 Arcueil, France
Objectifs pédagogiques
Des outils sophistiqués de monitorage* et une utilisation raisonnée des stimulateurs cardiaques permettent désormais, en plus de l'électrocardiographie (ECG) et des anti-arythmiques, de gérer les troubles du rythme.
❚ Identifier les principales bradyarythmies. ❚ Distinguer l'origine supraventriculaire ou ventriculaire des tachyarythmies. ❚ Reconnaître les signes cliniques qui justifient la mise en place d'un traitement. ❚ Comprendre les principes de la stimulation cardiaque électrique.
L
es troubles du rythme peuvent être caractérisés par des bradyarythmies ou par des tachyarythmies. Les bradyarythmies sont abordées dans un premier temps, suivies d’une description des tachycardies rencontrées le plus fréquemment chez les carnivores domestiques. L’objectif de cet article est de présenter la prise en charge des arythmies chez les animaux de compagnie et de décrire les nouveaux outils diagnostiques et thérapeutiques désormais à la disposition du clinicien.
2e Prix éditorial 2012
QUAND ET COMMENT TRAITER LES BRADYARYTHMIES
Définitions
❚ Les bradyarythmies sont des troubles du rythme cardiaque qui se manifestent par une fréquence cardiaque anormalement lente (fréquence cardiaque < 60 bpm chez le chien, < 100 bpm chez le chat).
Les bradyarythmies (cf définitions) ont plusieurs origines possibles : - une altération du tonus vagal ; - l’ingestion d’un toxique ; - un désordre électrolytique ; - un traumatisme ; - une hypoxie ; - une inflammation ou une infiltration myocardique ; - une maladie dégénérative du système de conduction. ● Les bradyarythmies peuvent être à l’origine d’une diminution majeure du débit cardiaque, de signes cliniques tels que des syncopes [7] et une intolérance à l’effort [12], ou d'une insuffisance cardiaque décompensée (tachypnée, dyspnée, ascite) [3]. ● Dès qu’une bradyarythmie est suspectée à l’auscultation, la réalisation d’un électrocardiogramme (ECG) est essentielle pour identifier le trouble en question (photo 1).
❚ Les tachyarythmies sont des troubles du rythme cardiaque. Leur fréquence est rapide, chez des animaux pour lesquels le niveau de stress ou d’activité ne le justifie pas.
CANINE - FÉLINE
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 42 - JUIN 2013
La dysfonction sinusale (maladie de l’oreillette ou sick sinus syndrome) La dysfonction sinusale est un trouble du nœud sinusal caractérisé par une bradycar-
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die sinusale, associée à des phases d’asystolie. Lorsque celles-ci durent plus de 6 à 8 secondes, elles sont à l’origine de syncopes. ● Les épisodes de syncope sont souvent séparés par de longues périodes de rythme sinusal normal. Un électrocardiogramme (ECG) simple ne permet pas toujours d’identifier la maladie [7]. ● Un examen Holter, qui correspond à un enregistrement ECG continu sur 24 h, permet en général d'établir un diagnostic définitif, fondé sur l'observation d'une bradycardie sinusale, de pauses sinusales de plus de 3 secondes, et parfois d'épisodes de tachycardie supraventriculaire. ● Lorsque l'origine des syncopes reste inexpliquée à la suite de l'examen Holter, l'utilisation d'un moniteur cardiaque implantable peut être recommandée [6]. ● Un abord chirurgical permet de placer ce boitier, de la taille d'une clé USB, en position sous-cutanée, au niveau de la zone de projection du cœur. Il enregistre en continu l'ECG de surface sur une période de 36 mois. Lorsqu'une syncope est observée par le propriétaire de l'animal, il peut, à l'aide d'une télécommande, déclencher la sauvegarde de plusieurs minutes de l'enregistrement ECG avant, pendant et après l'épisode (photo 2). Quand traiter ?
Un traitement doit être instauré dès lors qu’un animal présente des signes cliniques associés à la dysfonction sinusale (syncopes, signes de bas débit). 1. Les traitements médicaux ● Les traitements médicaux (atropine, glycopyrrolate (Robinul®), théophylline (Sepvapulmyl®), terbutaline (Bricanyl®)) apportent une amélioration provisoire et ne sont pas dépourvus d’effets secondaires. NOTE * Monitorage : Surveillance médicale en continu ou à intervalles rapprochés, effectuée par mesure de paramètres ou par enregistrement de phénomènes divers (contractions utérines, battements cardiaques, etc).
les dysrythmies chez le chat Émilie Trehiou-Sechi 1 Valérie Chetboul 2
spécificités et conduite à tenir
1 Praticien
Hospitalier en Cardiologie agrégée de Pathologie Médicale, Chef de l'Unité de Cardiologie d'Alfort 2 Professeur
Si les principes d’interprétation de l’électrocardiogramme restent les mêmes pour les deux espèces, les dysrythmies du chat se distinguent de celles du chien essentiellement par leur prévalence respective, leur étiologie et parfois leur traitement.
L
es dysrythmies du chat sont proches de celles du chien. Cependant, leur étiologie, leur prévalence respective ainsi que la conduite à tenir une fois le diagnostic établi diffèrent grandement entre les deux espèces. Cet article a pour but de faire la synthèse des principaux types d’arythmies diagnostiquées chez le chat, en distinguant les troubles de l’excitabilité de ceux de la conduction. La méthode d’analyse de l’électrocardiogramme (ECG) et l’identification des types d’arythmies félines sont les mêmes que chez le chien, et ne seront ainsi, pour la plupart d’entre elles, pas détaillées ici. Les chats ont néanmoins leurs propres intervalles de référence électrocardiographiques rappelés dans le tableau et illustrés dans la photo 1. LES TROUBLES DE L’EXCITABILITÉ Les troubles de l’excitabilité du nœud sinusal ● Contrairement au chien, le système sympathique l’emportant sur le parasympathique, il est rare d’observer une arythmie sinusale respiratoire chez le chat en consultation [1, 6, 13, 32, 37]. En revanche, cette arythmie particulière, liée aux phases d’inspiration et expiration, peut être observée durant la nuit (en particulier pendant les premières heures du jour) ou lors d’affection respiratoire grave (augmentant le tonus parasympathique) [38]. ● Les autres arythmies sinusales incluent la bradycardie et la tachycardie sinusales avec des causes identiques à celles du chien [6, 25, 35-37]. Citons, pour exemple, l’hypothermie, une anesthésie trop profonde, un tonus vagal augmenté pour la bradycardie sinusale et l’hypovolémie, l’insuffisance cardiaque
Tableau - Intervalles de référence
Unité de Cardiologie d'Alfort Centre hospitalier universitaire vétérinaire d'Alfort (CHUVA) École nationale vétérinaire d'Alfort 7, avenue du Général de Gaulle 94704 Maisons-Alfort cedex
de l’électrocardiogramme chez le chat (D’après [34]) Fréquence cardiaque
- Généralement entre 140 et 240 bpm - Chez les chats de petit format stressés : peut atteindre 270 bpm
Objectifs pédagogiques
- Chez les chats de grand format
❚ Savoir reconnaître les arythmies les plus fréquentes du chat. ❚ Connaître la cause et la démarche thérapeutique pour chaque type d’arythmie.
(exemple Maine Coon de plus de 10 kg) : peut être comprise entre 110 et 140 bpm
Onde P
- Positive (jusqu’à 0,2 V) en DII et aVF - Peut être positive ou isoélectrique en DI - Durée maximale de 0,04 s (fréquence dépendante)
Intervalle P-R
2e Prix éditorial
- Durée comprise entre 0,04 et 0,09 s
2012
(inversement proportionnelle à la fréquence cardiaque)
QRS
- Plus variable que chez le chien - L’axe moyen électrique n’apporte souvent aucun renseignement (compris le plus souvent entre 0 et 160°) - L’amplitude de R est souvent basse (maximum 0,9 mV) ; durée maximale de 0,04 s
Essentiel
Segment Q-T
- Durée comprise entre 0,12 et 0,18 s (inversement proportionnelle à la fréquence)
Onde T
- Souvent positive, occasionnellement négative ou biphasique, d’amplitude maximale égale à 0,3 mV
congestive, l’anémie, l’hyperthyroïdie (encadré 1), la douleur, le stress, la fièvre et certaines intoxications (au chocolat, à la caféine, à l’antigel, à la cocaïne notamment pour la tachycardie sinusale) [2] . ● Un traitement étiologique suffit généralement à corriger l’arythmie. Notons que certains médicaments peuvent être à l’origine de ces troubles du rythme : les β-bloquants, la digoxine, certains inhibiteurs calciques comme le diltiazem ou le vérapamil, ou encore le lopéramide peuvent induire une bradycardie sinusale.
❚ Les dysrythmies du chat ont souvent une cause cardiaque sous-jacente (myocardiopathie essentiellement). ❚ Le syndrome de l’oreillette silencieuse est très fréquent lors d’affection du bas appareil urinaire avec obstruction urétrale et complication d’hyperkaliémie. ❚ Un traitement anti-arythmique n’est à prescrire que dans peu de situations bien spécifiques.
FÉLINE ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 JUIN 2013 - 49
nutrition nourrir un animal cardiopathe Laurence Yaguiyan-Colliard Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport École Nationale Vétérinaire d’Alfort 7 avenue du Général de Gaulle 94704 Maisons-Alfort cedex
L’atteinte cardiaque s’accompagne souvent de cachexie, facteur pronostique défavorable à l’animal, et parfois même la cause de sa mort. Ainsi, surveiller le statut nutritionnel et adapter la ration alimentaire permettent de conserver la masse maigre et la qualité de vie du chien, ou du chat cardiopathe. Il est recommandé de faire maigrir un animal cardiopathe obèse, car cela améliore sa qualité de vie (toux, fatigue à l’effort).
Objectifs pédagogiques ❚ Évaluer le statut nutritionnel d’un chien ou d’un chat. ❚ Prendre en compte la qualité de vie de l’animal. ❚ Évaluer l’opportunité d’un amaigrissement. ❚ Adapter les apports nutritionnels en fonction de l’évolution de la maladie. ❚ Limiter l’apparition et le développement de la cachexie.
2e Prix éditorial 2012
S
i l’origine d’une affection cardiaque varie d’un animal à l’autre, les conséquences métaboliques sont souvent communes et évoluent en fonction de la gravité de l’atteinte organique. ● De façon schématique, la diminution de l’efficacité cardiaque induit une hypoperfusion tissulaire, responsable d’une hypoxie et d’une diminution de l’apport en nutriments aux cellules. Ces phénomènes entraînent des modifications hormonales (insuline, cortisol, catécholamines), responsables d’une augmentation du catabolisme et d’une diminution de l’anabolisme. Ils s’accompagnent également de la production de cytokines inflammatoires, responsables d’une augmentation des destructions cellulaires et de la production de radicaux libres. ● L’augmentation de ce stress oxydant conduit à un stress oxydatif par insuffisance des défenses anti-oxydantes de l’organisme. Les radicaux libres ainsi produits et non neutralisés induisent un syndrome inflammatoire généralisé et une destruction cellulaire [11]. ● Plus la maladie progresse, plus les conséquences métaboliques sont profondes, et plus les signes cliniques sont importants. L’animal devient ainsi dysorexique, puis anorexique, et la dénutrition va s’accentuer. Ce cercle vicieux se prolonge jusqu’à la mort de l’animal.
Essentiel ❚ Quelle que soit l’atteinte cardiaque, les modifications métaboliques sont profondes. ❚ Le soutien nutritionnel permet de limiter les effets cataboliques de l’atteinte cardiaque et de conserver une qualité de vie satisfaisante.
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 56 - JUIN 2013
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1
Ce Labrador a une note d’état corporel de 3/9 et un score de masse musculaire de 3 (amyotrophie extrême). - L’atteinte cardiaque associée à une dysorexie marquée a entraîné en quelques semaines un état cachectique. - L’état de dénutrition est sévère et nécessite une prise en charge nutritionnelle rapide (ration appétente, riche en matières grasses et en protéines) (photo L.Yaguiyan-Colliard, CHUVA). ● Le soutien nutritionnel a donc pour but de limiter les effets cataboliques de l’atteinte cardiaque et de conserver une qualité de vie satisfaisante. Un suivi régulier du statut nutritionnel et une surveillance de la prise alimentaire sont donc nécessaires. Il convient de surveiller la masse maigre afin de limiter l’apparition de la cachexie en adaptant la ration à l’atteinte cardiaque et à l’appétit de l’animal (photo 1). L’ajustement en nutriments suit l’évolution de la maladie et l’appétit de l’animal. ● Toutefois, il convient de faire maigrir l’animal obèse si son poids a des répercussions cliniques.
LA QUALITÉ DE VIE DE L’ANIMAL CARDIOPATHE Pour les propriétaires de chats et de chiens atteints d’affections cardiaques, il a été montré récemment que la qualité de vie de leur animal est plus importante que sa longévité [15, 16]. Dans ces enquêtes, un questionnaire a été développé pour établir un score de qualité de vie, donc pour tenter d’objectiver partiellement le ressenti des propriétaires. COMMENT SURVEILLER LA CACHEXIE CARDIAQUE ● La cachexie est un phénomène actif (cf définition) que l’on retrouve chez l’homme lors de certaines affections métaboliques, comme l’insuffisance cardiaque, l’insuffisance rénale ou le cancer. Elle est également observée chez le chat et le chien [8].
management de l’entreprise vétérinaire
questions-réponses les sites internet vétérinaires quelles limites déontologiques ?
Marc Veilly Conseil supérieur de l’Ordre des Vétérinaires 34 rue Breguet 75011 Paris
Objectifs pédagogiques ❚ Savoir quels contenus peuvent être mis en ligne sur les sites Internet professionnels vétérinaires. ❚ Connaître les limites à ne pas franchir.
Quelles informations a-t-on le droit de diffuser sur les sites de nos cliniques ? Quelles sont les limites à ne pas franchir ? Marc Veilly, membre du Conseil supérieur de l’Ordre des vétérinaires, responsable de la communication apporte des réponses concrètes.
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our plus de 85 p. cent des français, Internet est devenu un outil dont on se sert tous les jours, soit au travail, soit à la maison : recherche d’informations, achats en ligne, actualités, … Comme tant d’autres professionnels, de nombreux vétérinaires se sont équipés de sites Internet pour leurs établissements de soins. ■ Un site Internet, pour quoi faire ? ● Pour un vétérinaire, un site Internet professionnel est un outil de communication qui présente l’intérêt d’être facile d’accès et à tout moment. ● Il permet d’offrir à ses clients, et au public, des informations sur ses activités. ■ Quelle réglementation pour les sites Internet vétérinaires ? ● Comme pour tout ce qui a trait à la communication professionnelle du vétérinaire, c’est le Code de déontologie (partie intégrante du Code rural et de la pêche maritime) qui règlemente l’utilisation d’Internet (encadré Déontologie). ● Les vétérinaires doivent déclarer à leurs conseils régionaux de l’Ordre leurs sites Internet professionnels et leur donner accès à toutes les pages. ■ Quel nom de domaine choisir ? ● Le nom de domaine est assez libre, mais il doit évoquer le métier de vétérinaire pour que cela soit à la fois facile à mémoriser pour les clients et facile à référencer pour les moteurs de recherche de type Google. ● Le nom de domaine peut par exemple être constitué du nom de l’établissement ou du
1 Page d’accueil ...
nom du vétérinaire (exemple : “www.cabinet-veterinaire-durand.fr”. Il est aussi toléré de construire le nom de domaine à partir d’une appellation géographique, mais sans que cela ne procure d’exclusivité. Ainsi, si une clinique a choisi pour nom de domaine clinique-veterinaire-paris.fr, une autre pourra prendre clinique-veterinairede-paris.fr, ou encore www.clinique-veterinaire-parisienne.fr ● En revanche, les noms de domaine qui font référence à des activités vétérinaires sont interdits, car cela laisserait croire au public que seuls les vétérinaires de l’établissement lié au site pratiquent cette activité. Exemples de noms de domaine interdits : veterinaire-cardiologie, dermatologie-veterinaire, cliniqueduchien, etc. ■ Faut-il mettre un code d’accès pour un site Internet vétérinaire ? ● Un code d’accès est nécessaire pour préserver le secret professionnel du vétérinaire envers ses clients. Si, par exemple, un client a la possibilité de se créer une page personnelle sur un site vétérinaire, où il retrouve des données sur son animal, ou si le dossier médical de son animal est consultable en ligne, ce type de page ne doit pas être accessible à tous, mais uniquement avec un code d’accès personnel, donné au client sous la responsabilité du vétérinaire. ● Néanmoins, toutes les pages d’information générales du site sont accessibles sans mot de passe.
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Essentiel ❚ Les vétérinaires doivent déclarer à leurs conseils régionaux de l’Ordre leurs sites Internet professionnels et leur donner accès à toutes les pages.
Conseil ❚ Déclarer au conseil régional d l’Ordre son site dès la mise en ligne pour pouvoir intégrer rapidement les éventuelles corrections demandées.
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 JUIN 2013 - 61
revue internationale 7e congrès mondial 2013 d’Auckland, Nouvelle-Zélande mondial d’Auckland. Voici les synthèses de ces communications.
N
ous avons sélectionné pour vous quelques thèmes du dernier congrès
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Colette Arpaillange, Jean-Christophe Vivier
Chirurgie osseuse
Ophtalmologie
Chirurgie des tissus mous
- La réparation des fractures par pose de plaque : derniers progrès
- Les ulcères cornéens : les règles d’or du traitement
- Chirurgie intestinale : comment réduire mortalité et morbidité
Photos C. Arpaillange
Chirurgie osseuse
LA RÉPARATION DES FRACTURES PAR POSE DE PLAQUE derniers progrès
L
es plaques, destinées à assurer la stabilité de la fracture en comprimant l'os sur la plaque, sont utilisées avec succès depuis 30 ans et se sont diversifiées. Les chirurgiens disposent de plusieurs types de plaques : 1. les plaques dites DCP (dynamic compression plate) qui permettent d'exercer une compression au niveau du foyer de fracture ; 2. les plaques LC-DCP (limited contact DCP), plus fragiles mais qui permettent un contact moindre avec le périoste ; 3. les VCP (vet cuttable plate), que l'on peut couper à la longueur désirée), ou encore les plaques de reconstructions, fragiles mais faciles à former dans les trois dimensions de l'espace, ... ; 4. les plaques spécifiques, destinées aux triples ou doubles ostéotomies du bassin, aux arthrodèses, au nivellement du plateau tibial, etc. Une nouvelle famille de plaques : les plaques verrouillées
● Une nouvelle famille novatrice dans son principe est de plus en plus utilisée : les plaques verrouillées (locking plates). Les trous de ces plaques sont taraudés et accueillent le filetage de la tête de la vis. Il n'y a donc plus de compression de l'os sur la plaque, et l'action est identique à un système de fixateur externe, ... mais interne ! La plaque se comporte comme une barre de connexion et les vis comme des broches. Il n'y a plus non plus nécessité de former précisément la plaque, puisque la rigidité est indépendante du contact avec l'os (à condition tout de même que l'espace entre celui ci et la plaque reste inférieur à 2 mm).
Le périoste et sa vascularisation sont respectés ce qui permet une guérison plus rapide. ● Il est possible de combiner des vis corticales classiques et des vis LP (locking plates) puisque Synthes propose des plaques équipées des deux trous. Certains fabricants offrent des solutions de couplage un peu différente (TraumaVet, FIXIN) ● Ces plaques peuvent être utilisées en MIMO (minimally invasive technique) : il s'agit de pratiquer deux ou trois petites ouvertures (une distale, une proximale et une éventuelle au niveau du foyer). Un trajet est créé avec un élévateur à périoste entre les pertuis proximal et distal, et la plaque y est glissée. Les pertuis servent à la fixation et à manipuler les abouts pour obtenir une réduction qui peut être imparfaite mais doit éviter rotation, défaut d'alignement ou de longueur. ● Ces plaques verrouillées ont plusieurs indications : elles sont conseillées lorsque : - le risque de débricolage des vis à corticale classique est important ; - les corticales sont fines ; - les espaces de part et d'autre de la fracture ne permettent pas d'implanter assez de vis classiques ; - sur des animaux dont la restriction d'exercice post-opératoire est difficile ; - sur des sites pour lesquels traverser les deux corticales est techniquement complexe (stabilisation vertébrale), puisque on peut obtenir une stabilité satisfaisante avec une vis unicorticale. ● Le prix des vis est vraiment élevé (30 € pièce), et sauf à les importer d'Inde ou du Pakistan, le coût du montage peut devenir prohibitif. ❒
❚ Conférence présentée par Don Hulse DVM, Dip ACVS, ECVS ➜ Don Hulse est professeur de chirurgie orthopédique à l'université vétérinaire du Texas. Il travaille aussi en référé dans le privé au sein de l'équipe CAVS (Capital Area Vet Specialist). Son accent texan est un plaisir mais heureusement, il doit en être conscient et parle très lentement !
Jean-Christophe Vivier Clinique vétérinaire Sainte Marie 6 rue Schmidt BP 13757 98800 Nouméa Nouvelle Calédonie
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FMC Vét LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 JUIN 2013 - 65
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline LES ULCÈRES CORNÉENS les règles d’or du traitement
Ophtalmologie
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e traitement de base (antibiotique / atropine / AINS par voie générale, …) ne sert qu’à soulager l’animal. Un ulcère simple cicatriserait même sans traitement médical ! Trouver la cause est une priorité car lorsque celleci persiste, l’ulcère se répare, puis se reforme en continu. Quand on ne traite pas la cause l’ulcère ne peut pas guérir.
❚ Conférence présentée
➜ David Maggs a présenté avec beaucoup de brio et quelques pointes d’humour, une conduite à tenir devant un ulcère cornéen particulièrement didactique. ➜ Si le diagnostic d’ulcère pose peu de difficulté au praticien, il est plus délicat d’en déterminer la cause lorsqu’on n’envisage pas seulement l’hypothèse traumatique (qui doit rester un diagnostic d’exclusion). ➜ L’autre point essentiel est de bien différencier ulcère simple et compliqué. Concernant les modalités de suivi, une visite à 7 jours s’impose et si à ce stade l’ulcère n’est pas guéri, il doit dès lors être considéré comme compliqué et il convient de le traiter comme tel. ➜ La démarche pratique résumée par cinq règles d’or paraît intéressante et a le mérite de bien fixer les idées, même si certains points sont discutables (par exemple ne pas mettre de collerette) ou peuvent se heurter à des difficultés pratiques (instiller un collyre antibiotique toutes les heures quand on n’a pas d’étudiant sous la main peut poser problème comme l’a fait remarquer le conférencier !). ➜ L’utilisation d’autosérum est une option thérapeutique peu connue mais qui peut être bénéfique dans les ulcères compliqués.
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1. Défaut de protection Kérato-conjonctivite sèche
Anomalies des paupières
Kérato-conjonctivite sèche
- Paralysie NfVII
Règle n°1 : diagnostiquer et traiter la cause primaire
par David Maggs, Professeur d’ophtalmologie à l’Université de Davis, Californie (USA), auteur d’un ouvrage de référence, Slatter's Fundamentals of Veterinary Ophthalmology.
Colette Arpaillange
Figure - Les causes d’ulcère cornéen
En présence d’un ulcère cornéen, il est fondamental d’essayer d’en déterminer la cause. Celles-ci se classent en deux catégories : les défauts de protection et les atteintes mécaniques de l’épithélium. 1. Les défauts de protection - déficit lacrymal : faire un test de Schirmer ; - déficit de fermeture des paupières : apprécier l'ouverture palpébrale, le réflexe palpébral donne une indication mais il peut être faussé : il suffit de demander au propriétaire de vérifier si le chien ferme les paupières quand il dort (figure 1). 2. Les atteintes mécaniques de l’épithélium - causes endogènes ; - causes exogènes (figure 1) ; Règle n°2 : l’hypothèse traumatique est un diagnostic d'exclusion Bien que les traumatismes soient une cause fréquente d’ulcère, il en existe bien d'autres ! Le traumatisme reste un diagnostic d’exclusion. Règle n°3 : un ulcère n’est pas primitivement infectieux ●À
l’exception du virus de l’herpès chez le chat, les agents infectieux ne sont pas primitivement à l’origine d’ulcères. En revanche, l’ulcère peut secondairement se surinfecter. Règle n°4 : l’épithélium cornéen cicatrise en 7 jours La cicatrisation des traumatismes mineurs est encore plus rapide : une fine couche de cellules apparaît en quelques minutes ; - le stroma met des semaines et des mois à se réparer ; - l’endothélium ne cicatrise jamais ; - un ulcère qui n'est pas cicatrisé en 7 j est un ulcère compliqué. ➜ Aussi, le 1er contrôle clinique doit intervenir une semaine après le diagnostic initial. ●
Règle n°5 : faire la distinction entre ulcère banal et ulcère compliqué ● Un ulcère simple est présent depuis moins de 7 jours et est superficiel (ne concerne que l’épithélium). ● Un ulcère compliqué est présent depuis plus de 7 j et/ou profond (concerne le stroma). ➜ Si l'ulcère n'est pas cicatrisé en 7 j, le considérer comme compliqué.
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- Lagophtalmie - Paralysie NfV - Ectropion - Lésion paupière - Réflexe palpébral
Test de Schimer
- Conformation - Fermeture paupières
2. Atteinte épithéliale Causes endogènes
Causes exogènes
- Entropion
- Lagophtalmie
- Distichiasis
- Paralysie NfVII
- Cil ectopique
- Paralysie NfV
- Trichiasis
- Ectropion
- Tumeurs
- Lésion paupière
- Blépharite - Examen ophtalmologique - Avec transillumination
Dans ce cas, c’est le diagnostic qui doit changer , mais pas le traitement. Voici les raisons pour lesquelles un ulcère ne cicatrise pas en 7 j ● Chez le chien : trois raisons : 1. La cause primitive persiste (par exemple cil ectopique). Dans ce cas, l’aspect est le même. 2. Il est devenu secondairement infecté. Les ulcères bactériens ont un aspect particulier. Les organismes Gram- provoquent une atteinte sévère du stroma à cause des collagénases, ce qui s’accompagne d’un enduit verdâtre. Dés que l’épithélium est abimé, les bactéries, y compris saprophytes, peuvent aggraver rapidement l’ulcère. Un ulcère surinfecté est un ulcère profond, d’aspect gélatineux (“malacie”), prenant une teinte verdâtre ou jaunâtre. ➜ Sur ce type d’ulcère, il est recommandé de faire un examen cytologique et une mise en culture (aérobies) 3. Il est atone “chronic superficial non healing ulcere”. L’ulcère atone n'est pas une affection réservée aux Boxers. La fluorescéine forme
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conduite à tenir thérapeutique Comment traiter un ulcère cornéen Le traitement des ulcères simples
Utilisation de sérum (autologue ou hétérologue)
- Traiter la cause ; - appliquer des antibiotiques locaux deux à trois fois par jour (les antibiotiques systémiques étant inutiles en général) ; - utiliser de l’atropine jusqu'à effet, le plus souvent une seule fois, sans en abuser car elle réduit la production lacrymale ; - proscrire les corticoïdes ; - inutile de mettre en place une collerette : la prévention des traumatismes auto-infligés est rarement nécessaire lors d’ulcère simple (en tous cas, pas chez le chat et pas systématiquement chez le chien : il suffit de demander au propriétaire de surveiller et d’adapter la protection au comportement de l’animal) (cf. notre commentaire) ; - contrôler obligatoirement à J7.
● Le traitement des ulcères profonds fait appel à des produits ayant une action anti-collagénase (comme l’acétyl-cystéine). Le conférencier a évoqué l’utilisation de sérums qui outre cet effet, ont des propriétés bénéfiques à la cicatrisation car ils contiennent des facteurs de croissance. ➜ Un échantillon de sang est prélevé sur tube sec, le sérum est recueilli et transféré dans un flacon compte goutte stérile à usage ophtalmique. Le sérum peut être stocké au réfrigérateur et remplacé tous les 2 ou 3 jours (attention aux contaminations !). ● Le sérum est ensuite utilisé à la même fréquence que l’antibiotique (jusqu’à 8 fois par jour).
Le traitement des ulcères surinfectés - Traiter la cause et l’infection secondaire ; - instiller des antibiotiques locaux deux à trois fois par jour une fois par heure (cf. notre commentaire) ; - envisager des antibiotiques par voie systémique si la cornée présente une vascularisation ou est rompue ; - utiliser de l’atropine, deux fois par jour, puis espacer pour traiter l’uvéite réflexe ; - proscrire les corticoïdes ; - la prévention des traumatismes autoinfligés est obligatoire ; - contrôle entre J1 et J3 ; - envisager l’utilisation d’auto-sérum ou la greffe. Quel antibiotique choisir pour traiter un ulcère surinfecté ? - L’antibiotique est choisi en fonction des résultats de la cytologie et de l’antibiogramme ; - antibiotique local à large spectre bactéricide (tobramycine, amikacine, gentamicine, fluoroquinolones) ; - 1 goutte toutes les 5 mn pendant 1/2h à 1h puis 1 goutte toutes les 1 à 2 h ; - éviter les pommades (cf. notre commentaire). un halo et les bords se débrident facilement car la couche épithéliale n’est pas adhérente. Chez le chat : deux raisons seulement car il n’existe pas d’ulcère atone. 1. La cause primitive est toujours présente. 2. Il est devenu secondairement infecté. Quand un ulcère ne cicatrise pas en 7 jours Chercher la cause ! ❒
Quels traitements chirurgicaux lors d’ulcère stromal, rapidement progressif, ou présentant des zones oedémateuses ou ramollies (malacie) ? ● Le
recouvrement par la membrane nictitante n’est pas recommandé car il empêche le traitement local (les gouttes se déversent directement dans le conduit lacrymal en glissant sur la nictitante, même si on laisse un orifice) et il interdit la surveillance de l’évolution de l’ulcère. ● La tarsorrhaphie (blépharorraphie) partielle (latérale) temporaire est facile à réaliser et n’a pas les défauts de la technique précédente ; ● Le volet conjonctival est également envisageable (mais reste techniquement plus délicat à réaliser). Traiter des ulcères atones ● Traiter la cause et réaliser une kératotomie par scarification grillagée, appliquer des antibiotiques locaux deux à trois fois par jour (commencer quelques jours avant la kératotomie). - les antibiotiques systémiques ne sont pas indiqués ; - utiliser de l’atropine jusqu'à effet ; - proscrire les corticoïdes ;
❚ Notre commentaire La synthèse de cette conférence est très intéressante. Quelques points de désaccord tout de même : - Concernant le traitement des ulcères simples, et notamment sur le port de la collerette : nous la préconisons au contraire car même un propriétaire qui fait attention à son animal n’est pas à ses côtés 24 h sur 24. De plus, un ulcère superficiel est très douloureux : plus l’ulcère est superficiel, plus il est douloureux (voir innervation du V sur la cornée ...)
- prévenir les traumatismes auto-infligés (collerette systématique) ; - contrôler entre J7 et J10. ● La 1re phase du traitement d’un ulcère atone, qui fait aussi partie de la procédure diagnostique, consiste à débrider largement les bords de l’ulcère (sous anesthésie locale) avec un coton tige. Cette opération peut parfois suffire, à condition d’être bien faite. ● 2e phase : La kératotomie est indiquée en seconde intention. - Après avoir débridé les marges de l’ulcère, elle consiste à pratiquer des stries parallèles sur la cornée avec une aiguille de 25G montée sur une petite seringue de 1 ml. Les stries doivent s’étendre de part et d’autre de l’ulcère en partant des marges saines. Elles doivent être assez nombreuses et profondes pour former une grille visible à la surface de la cornée. - Une dose d’atropine en post-opératoire est nécessaire pour contrôler l’uvéite. - Si l’œdème est important, on peut instiller du sérum NaCl hyperosmotique (5 p. cent), 3 à 4 fois par jour. - La guérison est obtenue dans 80 p. cent des cas. Les échecs sont liés à des erreurs techniques (stries insuffisamment profondes). Si 10 à 14 jours après, la cicatrisation n’est pas obtenue, il convient de répéter l’intervention. ● La kératotomie est contre-indiquée chez le chat en raison des risques de séquestre. De toute façon, il n’existe pas d’ulcères atones qui constituent la seule indication de la kératotomie. ● L’anesthésie générale n’est pas indispensable pour les kératotomies, une anesthésie locale est suffisante. ● En médecine humaine, les corticoïdes locaux sont parfois utilisés car la récupération de la transparence cornéenne est une priorité et les risques d’infection sont moindres que chez les carnivores domestiques. ● Les lentilles de protection sont intéressantes maiselles tombent facilement (sauf si on les utilise sous un recouvrement conjonctival). - Concernant le traitement des ulcères surinfectés : - Instiller des antibiotiques locaux une fois par heure est tout à fait impossible. - Concernant l’antibiotique à choisir, il est très discutable à l’heure de l’antibiorésistance depréconiser un antibiotique local à large spectre bactéricide. - Contrairement au conférencier qui indique d’éviter les pommades, nous les préconisons.
Olivier Jongh, membre du comité de rédaction
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 JUIN 2013 - 67
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline CHIRURGIE INTESTINALE comment réduire mortalité et morbidité
Chirurgie des tissus mous
L ❚ Conférence présentée par Theresa Fossum ➜ Theresa Fossum est une star de la chirurgie. Professeur et titulaire de la chaire Joan Read en chirugie vétérinaire, directrice du service de chirurgie cardiothoracique à l'institut Michael E DeBakey à l'université du Texas, entre autres responsabilités. ➜ Ses conférences sont brillantes sans être hors de portée, et ses "trucs et astuces" sont de nature à améliorer nos compétences au quotidien. Incidemment, elle est capable d'ouvrir un cœur de chien avec 5 bouts de ficelle pour y retirer une masse en moins de 3 minutes (parce qu'elle n'aime pas les appareils de circulation extra-corporelle) et d'assurer une conférence après une nuit passée à faire la fête ! Respect.
e diagnostic d’une affection intestinale repose sur l'anamnèse, les signes cliniques, l'examen de l'animal et des examens d'imagerie (radiographie, échographie, endoscopie), de laboratoire (numération/formule, biochimie), et les biopsies (à pratiquer sur le bord antimésentérique). L'alimentation, des phases de stress, la réponse aux traitements éventuellement reçus, sont des éléments qui doivent être recueillis auprès des propriétaires. Les signes cliniques indiquant une affection intestinale sont peu spécifiques, malgré la fréquence de la perte de poids, de la diarrhée, des vomissements ou de l'anorexie. La douleur, l'état de choc, des vomissements incoercibles ou un abdomen aigu orientent vers un diagnostic de type perforation, occlusion haute, malposition intestinale ou infarctus.
●
● Les examens de laboratoire permettent d’orienter le diagnostic vers une autre affection (le diabète, une insuffisance rénale ou hépatique, une pancréatite, une hyperadrénocorticisme, ...) afin d'adapter la gestion du pré-opératoire. ● La déshydratation, les déséquilibres acidobasiques ou électrolytiques accompagnent fréquemment les vomissements et doivent être corrigés dans la mesure du possible avant l'anesthésie. ● L'hypotension est délétère car la vasoconstriction portale intense qu'elle entraîne détruit la barrière de mucus intestinal et augmente l'absorption des endotoxines. ● Si les vomissements entraînent le plus souvent une alcalose, on peut a contrario rencontrer une acidose métabolique si la déshydratation domine (vomissement, manque d'apport ou perte occulte), associée ou non à une consommation des réserves corporelles
Quand effectuer une transfusion ou administrer du plasma ? Une transfusion doit être pratiquée si l'hématocrite est inférieure à 20 p. cent ou si le chien est hypoxique ou très faible. Si l’affection est chronique, il convient d’apporter du sang total si le chien est déshydraté, ou des globules rouges dans le cas contraire. Les déficiences en facteur de la coagulation sont corrigées par du sang entier ou du plasma frais (ou fraîchement congelé !). ●
Jean-Christophe Vivier Clinique vétérinaire Sainte Marie 6 rue Schmidt BP 13757 98800 Nouméa Nouvelle Calédonie
FMC Vét LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 68 - JUIN 2013
● L'administration de plasma (5-20 ml/kg), de soluté amyloïde ou de sang total doivent être envisagés avant la chirurgie si l'albuminémie est < à 1,5 g/dl. Si le chien souffre d'une importante
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entéropathie exsudative, l'administration de plasma est rarement efficace car l'albumine se retrouve rapidement dans le tractus gastro-intestinal ; préfèrer alors les colloïdes. ● Il est prouvé que la transfusion affecte la cicatrisation intestinale, et il est possible qu'elle augmente les risques de péritonite. L’apport de l’imagerie 1. Les radiographies sans préparation face/profil peuvent montrer des images anormales (gaz, liquides, masses, corps étranger, épanchement, déplacement d'organe. Si le rapport entre le diamètre intestinal maximal et la hauteur de la facette articulaire antérieure du corps vertébral de la seconde vertèbre lombaire est > à 3, 70 p. cent de chance d'avoir affaire à une obstruction chez le chat (et 95 p. cent avec un ratio supérieur à 4).
●
● Les radiographies avec produit de contraste sont de moins en moins pratiquées en raison du recours plus fréquent à l'échographie et à l'endoscopie. L'utilisation de produit iodé permet néanmoins de confirmer une perforation intestinale si le lavage péritonéal et l'abdominocentèse ont échoué à confirmer une péritonite septique.
2. L'échographie peut détecter et définir les masses intestinales ou abdominales, évaluer l'épaisseur de la paroi (normalement 2-3 mm), l'aspect et la symétrie des différentes couches, le péristaltisme, l'aspect du contenu (interface gaz/liquide, mucus), la localisation de la lésion et son extension. ● Avec un bon échographe, cinq couches peuvent être visualisées :
- la surface de la muqueuse (hyperéchogène) ; - la muqueuse elle-même (hypo) ; - la sous-muqueuse (hyper) ; - la musculeuse (hypo) ; - la séreuse (hyper). ● La structure de l'intestin oriente le choix technique des biopsies : endoscopique si elle est homogène, chirurgicale, dans le cas contraire.
Les procédures endoscopiques permettent la détection d'ulcères, de lymphangiectasie, d'infiltration de la muqueuse qui passent inaperçues à la radiographie ou à l'échographie, et bien sûr les biopsies à vue de l'estomac, du duodénum, voire du haut jéjunum, et de l'iléum, du colon de l'autre côté.
●
● La stabilisation de l'animal avant la chirurgie offre des avantages qu’il faut peser (balance risques-bénéfices).
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en pratique Quand intervenir en urgence ? ou tout de suite ? 1. Si l’une ou plusieurs des conditions suivantes 2. Il faut envisager d'opérer de suite si les facsont présentes, l’urgence opératoire est avérée : - une plaie abdominale pénétrante ; - plus de 25000 neutrophiles/µl, ou la présence de "neutrophiles toxiques" (neutrophile avec une chromatine décondensée et irrégulière) dans la cytologie de l'épanchement ;
teurs précédant ne sont pas identifiés mais que un ou plusieurs des critères suivant est présent (tous ne sont pas aisément accessibles) : - une cytologie de l'épanchement avec plus de 13000 cellules nuclées/µl) ; - pH de l'épanchement < à 7,2 ;
- la présence de bactéries dans l'épanchement abdominal ;
- une pression partielle CO2 > à 55 mm de mercure dans l'épanchement ;
- la différence de concentration en glucose entre le sang et l'épanchement est > à 20 mg/dl ;
- une pression partielle 02 < à 50 mg Hg ;
- la concentration en lactate de l'épanchement est > à 2,5 à 5,5 mmol/l ;
- une différence lactatémie/taux en lactate de l'épanchement négatif ;
- un volvulus ou une pneumopéritoine est repéré à l'imagerie ;
- l'état de l'animal se dégrade malgré une thérapeutique médicale agressive et adaptée, et une perforation, étranglement, nécrose ou sepsis sont soupçonnés.
- une intussuception œsophagienne ou gastrique est détectée à l'imagerie ;
- une concentration en glucose < à 50 mg/dl ;
- une culture bactérienne est positive pour des pathogènes sur l'épanchement. Techniques : conseils pour le traitement chirurgical ● Les anastomoses doivent être termino-terminales. - Pour ajuster deux parties de diamètre différents, faire une section perpendiculaire sur le plus gros, et une incision oblique (45 à 60 °) telle que le bord antimésentérique soit plus court que le côté mésentérique.
- Égaliser la muqueuse si elle éverse avant la suture. Utiliser un monofilament 3-0 ou 4-0, points simples, traversant toutes les couches en prenant un peu plus de séreuse que de muqueuse.
Conseil : ne pas serrer plus que nécessaire pour mettre en contact les abouts, nœuds à l'extérieur. Les "crush suture" qui furent recommandées par Bojrab sont à proscrire. - Poser en premier le point mésentérique, et en second l'antimésentérique pour prépositionner les abouts. Le point mésentérique est le plus difficile à faire à cause de la graisse ; statistiquement, c'est celui qui fuit ! On place les sutures tous les 2-3 mm si les deux lumières sont de même diamètre. Dans le cas contraire, il faut espacer les sutures un peu plus côté large. Si la différence de diamètre est telle que l'angle de résection et l'espacement des sutures ne suffit pas à autoriser un affrontement termino-terminal, il est nécessaire d’enlever un angle (1 à 2 cm de long, 1 à 3 mm de large) du bord antimésentérique de l'intestin possédant la lumière la plus petite.
Une fois l'anastomose réalisée, tester les fuites avec une solution isotonique injectée dans la lumière et mettre en pression doucement avec les doigts. On ferme le défaut mésentérique avec un surjet ou en points séparés, ...
●
En pratique : - On a tous l'habitude d'empaqueter nos sutures dans du mésentère ... Il y a beaucoup plus efficace si l'on redoute une déhiscence ou une fuite, c'est la technique du "serosal patching". Celle-ci consiste à appliquer directement au-dessus de la suture ou de la portion dont la viabilité est douteuse le bord antimésentérique de l'intestin grêle, voire de l'estomac ou d'autres segments intestinaux, à l'aide d'une suture. Le patch apporte un support physique, une sécrétion de fibrine qui agit comme un joint, un contingentement de la fuite, un apport de sang, ... Si l'on couvre une brèche viscérale, celle-ci se reconstitue en 8 semaines avec un épithélium muqueux. - Theresa Fossum a même présenté un cas où un segment d'intestin quasi nécrotique et impossible à enlever était entièrement recouvert sur sa longueur et sa circonférence par plusieurs boucles intestinales. - Quelques consignes pour réussir ces patches : ne pas traumatiser les segments en les étirant, les tordant ou les écrasant. Si l'on utilise plusieurs boucles, les préparer avant de les fixer sur le segment défectueux. Les sutures ne doivent pas pénétrer dans la lumière et doivent être posées en tissu sain. ❒
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les articles parus dans ces revues internationales classés par thème - Vet Radiol Ultrasound................................................................... 2013;54(1):25-30, 81-8 ; 2012;53(5):586-90 - J of Vet Emerg Crit Care ..................................................................................................... 2012;22(5):580-7 - J of Small Animal Practice ....................................................................................................... 2012;53:592-8 - J Vet Intern Med .................................................................................................................. 2013;27(1):91-8 - Vet Dermatology ..................................................................................................... 2013;24(2):250-4, 355-61
Imagerie - Caractérisation des masses spléniques avec le Doppler couleur et le Doppler énergie chez le chien
- Évaluation du tractus digestif par tomographie chez le chien
Cancérologie
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Endocrinologie
- Activité antibactérienne résiduelle des poils de chiens traités avec des shampoings antibactériens
Imagerie et digestif
Urgence et biochimie
Chirurgie
Dermatologie
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- Calcinose cutanée chez le chien : analyse clinique et histopathologique de 46 cas Synthèses rédigées par
Chirurgie des tissus mous
Pauline Fick Luis Matres Lorenzo, Maria del Mar Martinez Martin, Alexandre Fournet Émilie Vidémont-Drevon
- Réparation des hernies diaphragmatiques chez le chien avec un lambeau du muscle droit de l’abdomen
- Hypercorticisme hypophysaire : efficacité du trilostane à faible et forte dose
un panorama des meilleurs articles CARACTÉRISATION DES MASSES SPLÉNIQUES avec le Doppler couleur et le Doppler énergie chez le chien
Imagerie
Matériels et méthodes Une échographie est réalisée chez 31 chiens présentant une ou plusieurs masses spléniques. ● L’analyse cytologique de la rate a lieu dans les 14 jours qui suivent l’échographie, après splénectomie ou autopsie chez 19 chiens, et après des cytoponctions spléniques échoguidées chez 12 chiens. ● La taille, la forme, l’échogénicité, l’échostructure et la localisation de chaque masse splénique sont déterminées. La présence d’épanchement péritonéal est également relevée. ● Un score est attribué à l’intensité du flux sanguin dans la masse splénique par rapport à celui identifié dans le parenchyme splénique normal adjacent, ainsi que pour caractériser les vaisseaux sanguins affluents de la masse splénique. ●
Objectif de l’étude ❚ Évaluer la vascularisation des masses spléniques avec le Doppler couleur et le Doppler énergie afin de déterminer s’il existe une différence entre les lésions bénignes et malignes.
Vet Radiol Ultrasound 2012;53(5):586-90. Color and power doppler ultrasonography for characterization of splenic masses in dogs. Sharpley JL, Marolf AJ, Reichle JK, Bachand AM, Randall EK.
Synthèse par Pauline Fick, UCVet, Paris 20e
FMC Vét LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 70 - JUIN 2013
Résultats ● Des masses spléniques malignes sont identifiées chez 13 chiens (quatre hémangiosarcomes, trois lymphomes et deux liposarcomes) et 18 chiens ont des masses bénignes (neuf hématopoïèses extramédullaires, cinq hyperplasies lymphoïdes et trois hématomes).
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L’échogénicité de la masse n’est pas corrélée à sa malignité. ● 22,6 p. cent des chiens présentent un épanchement péritonéal, échogène à anéchogène. Sa présence est significativement associée à la malignité de la lésion, mais son échogénicité ne présage pas du type de tumeur. ● Un vaisseau aberrant ou tortueux est trouvé dans 19,4 p. cent des masses. Sa présence n’est pas significativement (p = 0,0590) associée à la malignité de la masse splénique. ● Aucun des paramètres concernant le flux sanguin de la masse splénique, évalué au Doppler couleur ou au Doppler énergie, n’est significatif. ●
Discussion Le type de vaisseaux sanguins, ainsi que le flux sanguin, entrant dans une masse splénique ne peuvent être utilisés pour en déterminer le caractère bénin ou malin. ● Les lésions bénignes et malignes peuvent présenter tous les types de vascularisation. Cependant, le Doppler ne permet d’évaluer que le flux sanguin des vaisseaux perpendiculaires au faisceau ultrasonore. Ceci explique peut-être que la présence d’un vaisseau aberrant ou tortueux, ●
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline bien que très évocatrice d’une tumeur maligne, ne soit pas significative dans cette étude. ● Par ailleurs, il serait également intéressant d’analyser le flux sanguin en fonction de la taille de la masse.
La présence d’épanchement péritonéal est fortement associée à la malignité de la masse splénique, ce qui est cohérent avec les résultats d’études plus anciennes. ❒
●
OVARIOHYSTÉRECTOMIE : LA LIGATURE DU PÉDICULE une étude in vitro des techniques de ligature L’hémorragie est la cause la plus commune de mort après une ovariohystérectomie chez la chienne, principalement en raison du gros volume du pédicule ovarien et de la graisse qui l’entoure et qui gêne un serrage complet de la ligature. ● La principale erreur est de ne pas serrer le nœud de manière adéquate. ●
Matériel et méthode ● Deux types de fils résorbables de taille USP 0 (metric 3,5) sont utilisés : le monofilament polyglyconate (Maxon) et le polyfilament polyglactine 910 (Vicryl, Ethicon) ● Cinq types de ligature sont effectués : le nœud carré, le nœud de chirurgien, le nœud coulissant, la ligature transfixante modifiée et la “simpledouble autre côté” (single-double other side, SDOS). ● Le modèle vasculaire choisi imite la résistance au nouage que les tissus adipeux créent quand un fil de suture est placé autour d’eux. ● La tension pour les deux premiers nœuds est établie par un système de force qui mime la force de la tension exercée par l’opérateur (30 N) pendant 15 secondes. Le nœud est complété par deux nœuds carrés additionnels (quatre au total). Pour le nœud coulant, ce système n’est pas valable, la tension est donc exercée par l’opérateur pendant 15 s. L’efficacité est évaluée en mesurant la réduction de la pression “vasculaire” en aval de la ligature.
Résultats La réduction de la pression est évaluée par rapport à la pression initiale de 120 mmHg, indépendamment du matériel de suture. Ces mesures montrent une meilleure occlusion pour le nœud coulant, la ligature tansfixante modifiée et le
●
Chirurgie
SDOS (118,23 mmHg, 109,66 mmHg et 118,95 de différence de mmHg respectivement), que pour le nœud de chirurgien et le carré (26,85 et 0,57 mmHg). Discussion La sécurité vasculaire de la ligature carrée dépend de la perte de tension (ou du desserrage) entre le 1er nœud et le 2e. Cette étude montre que ce nœud a de moins bons résultats comparé aux autres. ● Le nœud de chirurgien est indiqué pour les zones de tension. Le 2e détour du nœud crée une aire de contact plus grande, donc une résistance de friction plus importante. Cette étude montre qu’utiliser un polyfilament pour ce type de nœud n’est pas plus bénéfique qu’utiliser un monofilament (49,36 mmHg pour le monofilament et 49,33 mmHg pour le polyfilament). ● Les nœuds unilatéraux (carré et chirurgien) sont plus susceptibles de se desserrer que les bilatéraux. En effet, ces derniers montrent une plus grande réduction de la pression dans le modèle. La nature bilatérale du nœud permet une tension supplémentaire sur le 1er nœud en raison du 2e serrage. ● Le nœud SDOS montre une diminution plus grande de la pression comparé au nœud transfixant modifié, car le SDOS fait un tour complet du pédicule deux fois, et pas le transfixant. ●
Objectif de l’étude ❚ Évaluer les différences entre cinq techniques de ligature selon leur capacité à occlure un modèle vasculaire volumineux qui stimule le pédicule ovarien chez une chienne de plus de 25 kg.
Journal of Small Animal Practice 2012;53:592-8 Pedicle ligation in ovariohysterectomy : an in vitro study of ligation techniques. Leitch BJ, coll.
Conclusion Lorsqu’un pédicule vasculaire volumineux est ligaturé, il est préférable d’utiliser un nœud qui a une meilleure résistance au glissement tel que le nœud coulissant, le SDOS ou le transfixant modifié, plutôt qu’un nœud carré ou un nœud de chirurgien. ❒
Synthèse par Luis Matres Lorenzo, Assistant Hospitalier, Service de Chirurgie - Anesthésie, Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de Nantes-Atlantique, ONIRIS
Endocrinologie
HYPERCORTICISME HYPOPHYSAIRE : EFFICACITÉ DU TRILOSTANE À FAIBLE ET À FORTE DOSE chez le chien de moins de 5 kg ● L’hypercorticisme est une endocrinopathie fréquente, d’origine hypophysaire dans la majorité des cas, dont le traitement est souvent médical. ● Le trilostane, un inhibiteur de la synthèse stéroïdienne par les surrénales, a prouvé son efficacité et a des effets indésirables moindres par rapport à d’autres molécules telles que le mitotane.
Matériels et méthodes 17 chiens, pesant moins de 5 kg et atteints d’hypercorticisme hypophysaire, sont répartis de façon aléatoire en deux groupes.
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- Les neuf chiens du groupe A reçoivent une faible dose de trilostane (0,78 +/- 0,26 mg/kg), deux fois par jour. - Les sept chiens du groupe B reçoivent une forte dose (30 mg/ chien) de trilostane, une fois par jour. ● Des contrôles sont effectués 2, 4, 8, 12, 16 et 24 semaines après la mise en place du traitement. ● Ils comprennent un examen clinique, une analyse biochimique, une analyse d’urine et un test de stimulation à l’ACTH. La dose de trilostane est adaptée en fonction des signes cliniques et de la concentration en cortisol.
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Objectif de l’étude ❚ Comparer l’efficacité et la sûreté de deux protocoles de traitement de l’hypercorticisme hypophysaire à base de trilostane, à faible ou à forte dose.
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 JUIN 2013 - 71
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline Résultats Aucune différence significative d’âge, de poids et de valeur de cortisolémie n’est observée entre les chiens des groupes A et B au moment du diagnostic. ● Les signes cliniques, les analyses biochimiques et urinaires évoluent de façon similaire dans les deux groupes. Cependant, deux chiens du groupe B sont présentés à la 20e semaine avec un hypocorticisme secondaire. ● Une diminution significative des concentrations en cortisol est notée pendant le traitement chez les chiens des groupes A (P=0,013) et B (P=0,004). ● La cortisolémie est normalisée chez tous les chiens du groupe A après 24 semaines de traitement. ● Chez les chiens du groupe B, la cortisolémie est dans les valeurs usuelles dès la 8e semaine de traitement. ● Les valeurs de la cortisolémie diffèrent de façon significative entre les deux groupes lors des contrôles des semaines 2, 4, 8, 12 et 16, mais pas lors de la semaine 24. ●
J Vet Intern Med 2013;27(1):91-8. Efficacy of low- and high-dose trilostane treatment in dogs (< 5kg) with pituitary-dependent hyperadrenocorticism Cho KD, Kang JH, Chang D, Na KJ, Yang MP.
Discussion Synthèse par Pauline Fick, UCVet, Paris 20e
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L’administration d’une faible dose de trilostane
Imagerie / Digestif
ÉVALUATION DU TRACTUS DIGESTIF PAR TOMOGRAPHIE chez le chien Le tractus digestif est couramment évalué par radiographie et par échographie. ● Ces techniques peuvent être limitées par la superposition d’organes ou par la présence de gaz, dont s’affranchit la tomographie. ●
Objectif de l’étude ❚ Confirmer que la tomographie permet d’identifier toutes les parties du tractus digestif, de distinguer les couches pariétales et d’évaluer le diamètre et l’épaisseur des parois.
Matériels et méthodes Un examen par tomodensitométrie est réalisé chez 19 chiens présentant une maladie non digestive et chez deux chiens atteints d’une maladie digestive. ● Treize segments anatomiques sont définis (fundus, corps de l’estomac, pylore, antre pylorique, inflexion duodénale crâniale, duodénum descendant, transverse et ascendant, jéjunum, iléon, côlon ascendant, transverse et descendant). ● Pour chaque segment, la paroi est identifiée, les couches sont distinguées, et la présence d’un renforcement post-contraste est relevée. ● Le diamètre moyen et l’épaisseur moyenne de la paroi de chaque segment sont mesurés. ●
Vet Radiol Ultrasound 2013;54(1):25-30 Evaluation of the gastrointestinal tract in dogs using computed tomography. Hoey S, Drees R, Hetzel S.
Résultats Subjectivement, l’identification des parois est facilitée, de façon subjective, par le renforcement post-contraste. Elle est possible sur 62,8 p. cent des segments, de la muqueuse à la séreuse. Mais la reconnaissance de la muqueuse à la séreuse permet d’identifier 77,7 p. cent des segments. Les moins identifiés sont l’iléon, le jéjunum et le ●
Synthèse par Pauline Fick, UCVet, Paris 20e
FMC Vét LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 page - FÉVRIER 2013
deux fois par jour est efficace pour traiter l’hypercorticisme hypophysaire chez le chien. La dose initiale utilisée est 0,78 +/- 0,26 mg/kg deux fois par jour, et la dose finale est 2,86 +/1,01 mg/kg deux fois par jour. Après 24 semaines de traitement, la concentration en cortisol et les signes cliniques observés sont similaires entre le groupe traité à faible dose et celui traité à forte dose. ● Les signes cliniques s’améliorent plus rapidement et la concentration en cortisol est normalisée dès 8 semaines, chez les chiens traités à forte dose. ● Cependant, le risque d’hypocorticisme secondaire est plus important chez les chiens traités à forte dose (deux chiens sur sept du groupe B). Les effets indésirables du trilostane sont dosedépendants. ● La présentation du trilostane n’est pas adaptée à l’administration d’une faible dose chez un chien de moins de 5 kg, et l’observance du traitement est moins bonne avec deux administrations par jour. ● D’autres études sont nécessaires pour évaluer l’efficacité d’une dose faible unique par jour. ❒
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duodénum ascendant et transverse. ● Les couches de la paroi sont distinctes dans 21,8 p. cent des segments, en particulier sur l’estomac et le jéjunum. ● Le diamètre des segments et l’épaisseur de la paroi ne sont pas significativement corrélés avec l’âge de l’animal, mais ils le sont avec le poids : ils sont plus importants chez les chiens de plus de 9 kg. Les résultats sont dans les valeurs de référence connues (radiographiques et échographiques). ● Chez les deux chiens affectés cliniquement, la tomodensitométrie met en évidence un épaississement pariétal important. Le diagnostic histopathologique est tumoral dans les deux cas. Discussion La structure en couches de la paroi est distincte dans seulement 24 p. cent des segments qui présentent un renforcement post-contraste. Cependant, chaque couche n’est pas individualisable, contrairement à l’aspect échographique des parois digestives. Cela peut être dû à la taille des voxels et à la résolution spatiale. ● 22 p. cent des segments ne sont pas identifiés. L’identification des segments peut être compliquée par la juxtaposition de segments, ou lors de vacuité d’une anse. ● L’administration d’un produit de contraste per os avant l’examen tomodensitométrique, déjà réalisé en médecine humaine, pourrait améliorer l’identification des segments digestifs. ❒ ●
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline MESURE DU LACTATE CHEZ LE CHAT en bonne santé ● Les lactates sont un produit du métabolisme anaérobie. Leur augmentation permet à la fois d'identifier un état de choc, d'évaluer son pronostic, puis la réponse au traitement mis en œuvre chez l'animal atteint. ● L'intérêt de cette mesure est démontré chez le chien, où elle a fait ses preuves dans la prise en charge de nombreuses situations d'urgence. ● Chez le chat, les valeurs des mesures biochimiques sanguines peuvent varier avec le degré de stress de l'animal.
Matériels et méthodes ● Sept chats mâles et 14 chattes en bonne santé, âgés d’1 an en moyenne, sont hospitalisés pendant 24 h dans des conditions similaires à celles habituellement subies par les animaux admis au service des urgences (bruit, lumière, mouvements de personnel, …). ● Un dosage des lactates est réalisé à l’admission, qui correspond à T0, puis à T0 + 6 h et T0 + 24 h. Le prélèvement sanguin est effectué au moyen d'une aiguille de 25 G, dans la veine jugulaire pour 11 chats, et dans la veine saphène médiale pour 10 chats. Un score est attribué au comportement de défense du chat lors de chaque prise de sang par le manipulateur. ● Le dosage des lactates est réalisé moins de 30 secondes après le prélèvement sanguin sur un analyseur portable (Istat®).
Urgence / Biochimie
Résultats Sur la population étudiée, la concentration plasmatique moyenne des lactates est de 1,63 mmol/L (0,39 à 2,87 mmol/L). ● Aucune différence significative n'est mise en évidence en fonction du site de prélèvement sanguin, du degré d'agitation du chat lors du prélèvement, de l'âge et du sexe des animaux, ou de l'heure du prélèvement sanguin. ● Chez les femelles, les valeurs des lactates semblent légèrement augmentées, mais la différence n'est pas significative (P = 0,06). ●
Discussion et conclusion
Objectifs de l’étude ❚ Évaluer si le stress lié à l’acte de prélèvement sanguin influence les résultats du dosage des lactates plasmatiques chez le chat. ❚ Évaluer si le site de prélèvement, l'âge, le sexe et le moment de la journée peuvent influencer les valeurs obtenues.
● Plusieurs manipulateurs sont intervenus dans cette étude, ce qui influence la façon dont sont effectués les prélèvements sanguins, ainsi que le score subjectif attribué au comportement de défense du chat lors de la prise de sang. ● Chez les chats étudiés, les scores attribués au comportement de défense sont peu élevés, ce qui pourrait expliquer les faibles variations de lactatémie obtenues. ● Chez le chat sain, les résultats de la mesure des lactates plasmatiques ne sont pas influencés par le site et l'heure du prélèvement sanguin, ni par l'âge, le sexe et le degré d'agitation de l'animal. ● Cette mesure pourrait donc être employée de façon fiable chez le chat, indépendamment de l’état de stress. Cependant, ces résultats sont à confirmer chez le chat malade. ❒
J of Vet Emerg Crit Care 2012;22(5):580-7. Plasma Lactate measurements in healthy cats. Redavid LA, Sharp CR, Mitchell MA, Beckel NF. Synthèse par Maria del Mar Martinez Martin Assistant Hospitalier Service des Urgences-Soins Intensifs Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de Nantes-Atlantique, ONIRIS
CARCINOME BUCCAL À CELLULES SQUAMEUSES CHEZ DES CHATS : efficacité et toxicité d’un protocole de radiothérapie accéléré et hypofractionné Le carcinome à cellules squameuses est la tumeur buccale la plus fréquente (70 p. cent) chez le chat. ● La radiothérapie peut être utilisée seule ou en complément de la chirurgie, rarement curative. ● Avec un protocole hypofractionné accéléré, la dose par séance est plus importante, mais la durée du protocole est plus courte, que lors d’un protocole conventionnel. ●
Matériels et méthodes ● 21 chats présentant un carcinome à cellules squameuses confirmé par analyse histologique et sans métastases sont traités par radiothérapie. ● Le protocole consiste en dix fractions de 4,8 Gy, à raison d’une fraction par jour du lundi au vendredi, soit une dose totale de 48 Gy sur 12 jours. ● Des contrôles ont lieu après 2 semaines, puis tous les mois.
Résultats Neuf des 21 chats ont reçu un traitement préalable (exérèse chirurgicale de la tumeur pour six chats, et chimiothérapie au carboplatine pour trois chats) avant la radiothérapie. ●
Cancérologie / Imagerie
17 chats sont traités pour une tumeur macroscopiquement visible et quatre pour une tumeur microscopique. ● Tous les chats présentent les effets d’une toxicité aiguë, qui se manifeste par une stomatite de grade 2. ● Une sonde d’œsophagostomie est posée chez tous les chats, au minimum pour la durée du protocole, et jusqu’à 2 mois après. La toxicité retardée se manifeste par de l’alopécie et par une leucotrichose, ainsi qu’un cas d’ulcère sublingual chronique et un cas de fistule oro-nasale. ● La durée moyenne de rémission est de 105 jours (23 p. cent de rémission à 1 an) et la durée moyenne de survie est de 174 jours (29 p. cent de survie à 1 an). ● Le stade de la tumeur offre un intérêt pronostique pour la durée de rémission : cette dernière est de 590 jours pour les tumeurs de grade T1 (< 2 cm), de 105 jours pour les tumeurs de grade T2 (2-4 cm) et de 56 jours pour les tumeurs de grade T3 (> 4 cm). ●
Objectif de l’étude ❚ Décrire l’efficacité et la toxicité d’un protocole de radiothérapie accéléré et hypofractionné chez des chats présentant un carcinome buccal à cellules squameuses.
Vet Radiol Ultrasound 2013;54(1):81-8. Efficacy and toxicity of an accelerated hypofractionated radiation therapy protocol in cats with oral squamous cell carcinoma. Poirier VJ, Kaser-Hotz B, Vail DM, Straw RC.
Discussion et conclusion 29 p. cent des chats traités sont vivants après un an. Ce résultat est similaire à ceux d’autres
●
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FMC Vét LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 FÉVRIER 2013 - 67
revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline protocoles hypofractionnés accélérés, et meilleur que ceux des protocoles conventionnels. Cependant, la comparaison entre les études est limitée par l’absence de groupe contrôle ou de groupe ayant recours à d’autres traitements. ● La toxicité retardée est peu importante, mais
Synthèse par Pauline Fick, UCVet, Paris 20e
Chirurgie des tissus mous
Objectif de l’étude
RÉPARATION DES HERNIES DIAPHRAGMATIQUES CHEZ LE CHIEN avec un lambeau du muscle droit de l’abdomen : à propos de trois observations ● Les déchirures diaphragmatiques, majoritairement traumatiques, sont divisées en trois catégories, en fonction de leurs localisations :
❚ Évaluer l’efficacité d’un lambeau musculaire pour réparer une déchirure diaphragmatique importante chez le chien.
- circonférentielles (chien : 40 p. cent ; chat : 59 p. cent) ; ces déchirures mettent en jeu la portion musculaire périphérique du diaphragme ;
Vet Comparative Orthopedics Trauma, 2013;2:1-5 Diaphragmatic hernia repair using a rectus abdominis muscle pedicle flap in three dogs Chantawong P, Komin K, Banlunara W, Kalpravidh M.
- radiaires (chien : 40 p. cent ; chat : 18 p. cent) ; ces déchirures mettent en jeu la portion musculaire périphérique et la portion tendineuse centrale du diaphragme ; - mixtes : combinaison des deux précédentes (chien : 20 p. cent ; chat : 23 p. cent) Si la déchirure diaphragmatique est récente ou de faible taille, une fermeture de la brèche diaphragmatique par simple suture est suffisante. Si celle-ci est ancienne, trop large ou liée à une anomalie congénitale, le recours à la greffe est souvent nécessaire. ●
Alexandre Fournet Interne, Service de Chirurgie - Anesthésie Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de Nantes-Atlantique, ONIRIS
Matériel et méthodes L’étude a été menée sur trois chiens présentant simultanément une déchirure radiaire et circonférentielle du diaphragme. ●
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La technique opératoire comporte :
1. La fermeture chirurgicale des déchirures diaphragmatiques : - déchirure circonférentielle : surjet simple au monofilament 3-0 entre la paroi abdominale et le diaphragme ; - déchirure radiale : surjet simple au monofilament 3-0 entre le lambeau musculaire et les deux marges de la déchirure radiale ; 2. La préparation du lambeau musculaire à partir du muscle droit de l’abdomen : - une incision paramédiane, parallèle à la ligne blanche, du muscle droit homolatéral à la lésion est réalisée en prenant soin de respecter la vascularisation apportée par l’artère épigas-
FMC Vét LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 page - FÉVRIER 2013
n’a pu être évaluée que chez les six chats ayant survécu plus d’un an. De plus, cette étude comporte des biais : les chats présentant des métastases sont exclus, aucun carcinome amygdalien ou labial n’est inclus. Par ailleurs, certains chats ont eu une chirurgie ou une chimiothérapie préalable. ❒
trique crâniale. Le lambeau s’insère crânialement au processus xyphoïde ; - le lambeau musculaire doit avoir une taille de plus de 10 p. cent en longueur et en largeur par rapport à la brèche diaphragmatique. Un drain thoracique est mis en place en per-opératoire. Il est retiré lorsque la production de liquide pleural est < à 5 mL/kg/j, et en l’absence d’air pleural.
●
Des radiographies thoraciques sont réalisées 10 jours après l’intervention, puis à 1 mois, 2 mois, et 4 mois afin de visualiser et d’évaluer les lésions pulmonaires et diaphragmatiques.
●
● Une observation dynamique du diaphragme (positionnement et mouvement) est de même effectuée sous fluoroscopie. Les images obtenues sont comparées avec celles réalisées chez des chiens sains de même âge et de même poids que les animaux de l’étude.
● L’utilisation du muscle droit de l’abdomen comme greffon dans la réparation de déchirure diaphragmatique a déjà montré son efficacité
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chez le chat. Cette étude évalue cette technique chez le chien. Résultats ● La durée moyenne du temps opératoire est de 81,67 minutes.
Aucune récidive de hernie n’a été observée 4 mois après l’opération.
●
Les signes radiographiques ont disparu (aspect des poumons et intégrité du diaphragme) chez l’un des chiens au 10e jour postopératoire, et à 2 mois pour les deux autres. ●
Un défaut d’incurvation de la ligne latérale gauche du diaphragme persiste cependant chez l’un des chiens. ● L’examen sous fluoroscopie à 1 mois postopératoire n’a montré aucune différence dans le mouvement et le positionnement du diaphragme par rapport aux chiens sains.
Discussion et conclusion L’étude montre l’efficacité de l’utilisation d’un lambeau musculaire du muscle droit de l’abdomen dans la réparation de brèche diaphragmatique.
●
L’utilisation de ce lambeau comme greffon présente plusieurs avantages :
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- une absence de propriété antigénique du greffon utilisé ; - une qualité de l’apport vasculaire qui permet de maintenir l’intégrité du greffon et de faciliter la cicatrisation ; - une diminution des forces de tension par rapport à la technique qui consiste à suturer les deux marges de la brèche. Cette intervention chirurgicale est toutefois longue et compliquée.
●
La technique standard pour réparer le diaphragme reste la suture des deux marges de la brèche.
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L’utilisation de ce greffon ne doit être entreprise qu’en 2e intention ou lorsque les tensions au site de rupture sont trop importantes. ❒
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revue internationale - un panorama des meilleurs articles de canine - féline
Dermatologie
ACTIVITÉ ANTIBACTÉRIENNE RÉSIDUELLE DES POILS DE CHIENS traités avec des shampoings antibactériens Les pyodermites sont une des affections les plus fréquentes en dermatologie canine. ● Leur traitement repose, en grande partie, sur l’utilisation de topiques antibactériens, actifs contre Staphylococcus pseudintermedius, bactérie impliquée dans la majorité des cas. ● Dans une étude préalable, cette bactérie a été retrouvée en quantité plus importante sur les poils que sur la peau de chiens sains. Il est donc judicieux d’évaluer l’activité antibactérienne éventuelle des poils après lavage par un shampoing antibactérien. ●
Matériel et méthodes Six shampoings antibactériens contenant du péroxyde de benzoyle, de la chlorhexidine à différentes concentrations, du miconazole ou du lactate d’éthyle, ainsi que l’association d’un shampoing et d’une lotion contenant de la chlorhexidine à 3 p. cent, ont été appliqués deux fois par semaine sur 42 chiens sains, pendant 2 semaines. ● Les poils des chiens ont ensuite été prélevés sur le thorax immédiatement, puis 2, 4 et 7 jours après le dernier traitement topique. Leur activité contre Staphylococcus pseudintermedius a été déterminée in vitro. ●
Résultats L’activité antibactérienne des poils la plus marquée est observée après lavage avec les shampoings à base de chlorhexidine à 2 et 3 p. cent et après le recours à l’association shampoing / lotion. Cette activité persiste dans les 7 jours suivant l’arrêt du traitement. ● Elle est moins marquée après les shampoings contenant de la chlorhexidine à 0,8 et 4 p. cent, et elle est identique à celle observée après utilisation d’un shampoing physiologique pour les topiques à base de péroxyde de benzoyle et de lactate d’éthyle. ●
Objectif de l’étude ❚ Comparer l’activité antibactérienne contre Staphylococcus pseudintermedius de poils de chiens traités avec différents shampoings antibactériens, immédiatement après l’application de ceux-ci, et dans les 7 jours qui suivent l’arrêt du traitement topique. Vet Dermatology 2013;24(2):250-4
Discussion et conclusion ● Cette étude est la première à évaluer non pas l’activité antibactérienne directe du shampoing, mais celle des poils traités avec le shampoing. Ceci peut expliquer certaines différences par rapport aux études précédentes comme, par exemple, l’absence d’activité antibactérienne des poils lavés avec du péroxyde de benzoyle, celui-ci agissant uniquement à la surface de la peau. ● Selon les résultats de cette étude, le recours à des topiques contenant de la chlorhexidine à 2 ou 3 p. cent semble donc à privilègier lors de pyodermite canine. ❒
Residual antibacterial activity of dog hairs after therapy with antimicrobial shampoos. Kloos I, Straubinger RK, Werckenthin C, Mueller RS.
Synthèse par Émilie Vidémont-Drevon Unité de Dermatologie, VetAgro Sup Campus Vétérinaire de Lyon
Dermatologie
CALCINOSE CUTANÉE CHEZ LE CHIEN : analyse clinique et histopathologique de 46 cas ● La calcinose cutanée correspond au dépôt dans le derme, dans le tissu sous-cutané ou, plus rarement, dans l’épiderme, de sels calciques insolubles. Elle est qualifiée de métastatique lorsqu’elle fait suite à une anomalie du métabolisme phospho-calcique, le plus souvent due à une insuffisance rénale. ● Cette affection est iatrogénique lorsqu’elle est secondaire à l’injection de produits contenant du calcium. La calcification dystrophique résulte essentiellement d’un hypercorticisme, plus rarement d’une inflammation cutanée locale. ● Elle est qualifiée d’idiopathique lorsqu’aucune cause sous-jacente n’est identifiée.
Matériel et méthodes Les auteurs ont recherché, de façon rétrospective, les cas de calcinose cutanée présentés au sein de l’hôpital vétérinaire de Davis (USA) et ayant fait l’objet d’un examen histopathologique, sur une période de 21 ans (1989-2011). Résultats ● Cette étude a permis d’identifier 46 cas. Les grandes races semblent prédisposées. Les races Rottweiler et Boxer, mais aussi Staffordshire terrier, Akita Inu et Loulou de Poméranie (seule race de petite taille) sont surreprésentées par rapport à la population de référence présentée à l’hôpital vétérinaire.
● Les mâles sont plus atteints et l’âge médian lors du diagnostic est de 7,6 ans. ● Les signes cliniques sont des papules et des plaques érythémateuses et fermes, multiples le plus souvent. La distribution est variable et n’est pas corrélée à une cause sous-jacente. ● Une cause sous-jacente est identifiée chez 42 chiens : hypercorticisme iatrogène chez 25 chiens (54,3 p. cent) et spontané chez 11 chiens, insuffisance rénale chez six chiens. ● Lors d’association à un hypercorticisme, aucun lien n’est établi avec la molécule, la dose, la durée du traitement corticoïde ou l’existence d’une médication concomitante. ● Par ailleurs, aucune corrélation entre les éléments histopathologiques et une éventuelle cause sous-jacente n’est mise en évidence.
Objectifs de l’étude ❚ Déterminer les caractéristiques cliniques et histopathologiques de la calcinose cutanée chez le chien. ❚ Rechercher une corrélation entre ces caractéristiques et une cause sous-jacente.
Discussion et conclusion ● Cette étude confirme le rôle prédisposant de l’hypercorticisme pour la calcinose cutanée. Le mécanisme est mal connu. Un réarrangement de la matrice dermique et une modification du métabolisme calcique sont suspectés.
Aucun élément concernant la prescription de la corticothérapie (molécule, dose, durée) ne permet de prédire le développement éventuel d’une calcinose. ❒
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Vet Dermatology 2013;24(3):355-61 Calcinosis cutis in dogs: histopathological and clinical analysis of 46 cases Doerr KA, Outerbridge CA, White SD, Kass PH, Shiraki R, Lam AT, Affolter VK.
Synthèse par Émilie Vidémont-Drevon Unité de Dermatologie, VetAgro Sup Campus Vétérinaire de Lyon
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 11 / n°53 FÉVRIER 2013 - 67
Jardel Test clinique panostéite R 29/07/13
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test clinique les réponses
une lésion de panostéite sur l’antérieur droit chez un chien
disponible sur www.neva.fr
1 Quelles sont les hypothèses diagnostiques à évoquer sur un animal de grand format en croissance avec boiterie d’un antérieur d’apparition aiguë et douleur localisée en face médiale du coude ? ● Les principales hypothèses diagnostiques à avancer sont les suivantes [4] : - une dysplasie du coude incluant les anomalies suivantes : fragmentation du processus coronoïde médial, non union du processus anconé, ostéochondrite du condyle huméral médial, incongruence articulaire ; - une panostéite ; - une affection traumatique ; - une origine infectieuse ou inflammatoire.
Nicolas Jardel Clinique Vétérinaire Benjamin Franklin ZA Porte Océane 2, rue du Danemark 56400 Brech
2 Quelles sont les anomalies radiographiques notées ? ● Une plage d’opacification centro-médullaire aux contours mal délimités d’environ 3 cm de longueur est présente dans le tiers proximal de l’ulna (photo 3). ➜ Cette lésion radiographique est évocatrice de panostéite (tableau). ● L’examen radiographique ne révèle pas de lésions compatibles avec une dysplasie du coude. Cependant, la fragmentation du processus coronoïde n’est pas mise en évidence systématiquement à l’examen radiographique. L’absence d’image évocatrice ne permet donc pas d’exclure cette affection. 3 Quel(s) autre(s) examen(s) d’imagerie réaliser afin de confirmer l’anomalie constatée ? ● La radiographie du membre controlatéral, et éventuellement un scanner peuvent être
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 12 / n°54 76 - JUIN 2013
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Vue de profil du coude droit et du coude gauche. - La comparaison permet de confirmer la présence d’une densité anormale sur l’ulna droit.
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Image scanner sagittale du coude droit. - La région de densité anormale apparaît de manière nette (flèche).
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Image scanner transverse passant par la partie proximale des ulna droit et gauche (photos N. Jardel).
réalisés. ● La radiographie du membre controlatéral confirme l’augmentation de la densité osseuse de la medulla de l’ulna droit. ● L’examen tomodensitométrique permet de confirmer la lésion de panostéite et d’exclure une fragmentation du processus coronoïde (photos 4, 5). La lésion de panostéite est visualisée de manière plus tranchée qu’à l’examen radiographique mais sa description reste inchangée : zone d’opacification intra-médullaire à contour mal délimité. 4 Quel traitement mettre en place ? Quel est le pronostic de cette affection ? ● Le traitement conseillé est un traitement de soutien visant à soulager la douleur (repos et anti-inflammatoires non stéroidiens). ● Le pronostic est excellent, les lésions de panostéite disparaissent spontanément. ● Une récidive sur le même site ou sur un autre os est possible. En général, les récidives génèrent une atteinte moins sévère que lors du premier épisode.
Jardel Test clinique panostéite R 29/07/13
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test clinique - réponses : une lésion de panostéite sur l’antérieur droit DISCUSSION
Tableau - Les signes radiographiques de la panostéite [5]
● La panostéite se manifeste par une boiterie d’apparition aiguë, associée à une douleur intense à la palpation pression de l’os affecté. Cette boiterie peut s’accompagner d’une baisse de l’état général, associée à une hyperthermie. Dans les cas les plus sévères, les chiens peuvent être incapables de se relever. ● Les os des membres antérieurs sont plus fréquemment touchés que les os des membres postérieurs [2, 5]. L’ulna est l’os le plus atteint (42 p. cent des cas) [6]. Plusieurs os peuvent être atteints en même temps. ● La panostéite est une maladie de la moelle osseuse des os longs qui affecte principalement les chiens de grand format, mais peut aussi concerner les petites races telles que le Schnauzer Miniature et le Scottish Terrier [3]. ● La plupart des animaux atteints ont entre 5 et 12 mois lors de l’apparition des signes cliniques, mais des cas ont été décrits chez des chiens plus âgés (entre 2 et 5 ans) [1, 2]. Les mâles sont plus souvent atteints que les femelles [1]. ● L’étiologie de la panostéite demeure inconnue à ce jour. Des hypothèses d’affections virales ou infectieuses ont été avancées, mais restent, à l’heure actuelle, non validées [4, 5]. ● Ce cas présenté comporte un piège diagnostique (cf. comprendre le piège diagnostique) : la douleur exprimée par le chien
DOSSIER : LES AFFECTIONS MAMMAIRES CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT
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N°52 OCTOBR 2012
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revue de forma lec à comité de
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline - N°51 - JUIN 2012
12e ANNIVERS
spécial s, ce qui Un numéro … quelques discipline années à venir majeures de ves pour les et quelles perspecti
FMCvét
e continue vétérinair un chiot de 3 mois formation médicale: Vomissements chez - Test clinique
continue ations formation communic - Tests de sélection des r (Canada) nale : Une de Vancouve vétérinaire presse internatio dermatologie - Revue de é mondial de du 7e congrès
❚ Dans ce cas, la douleur localisée uniquement à la face médiale du coude constitue effectivement un “piège” tendant à orienter le diagnostic vers une dysplasie du coude.
❚ Le plus souvent, c’est parce qu’on n’a pas pris la précaution de faire le temps de pression sur les diaphyses avant les mobilisations articulaires que l’on peut être induit en erreur.
❚ Ici, il semble qu’il n’y ait pas eu les douleurs classiques. La clinique n’est décidément pas une science exacte ! Didier Fau, Service de chirurgie, VetAgro-Sup
lors de la palpation pression de la zone du coronoïde atteinte par la lésion de panostéite peut laisser suspecter une lésion de frag❒ mentation du processus coronoïde.
1. Bohning RH, Suter PF, Hohn RB, coll. Clinical and radiologic survey of canine panosteitis. JAVMA 1970;156:870. 2. Breur GJ. Personal communication May 10, 2010, regarding Austin CC, Johnson JA, Breur GJ: Identification of risk factors for canine panosteitis: 1220 cases (1980–1989). Unpublished manuscript 1990. 3. Johnson JA, Austin C, Bruer GJ. Incidence of canine appendicular musculoskeletal disorders in 16 veterinary teaching hospitals from 1980 through 1989. Vet Comp Orthop Traumatol 1994;7:56. 4. Piermattei LD, Flo GL, DeCamp CE. Handbook of Small Animal Orthopedics and Fracture Repair. 4e ed. Saunders, St Louis Missouri USA 2006:775-8. 5. Tobias KM, Johnston SA. Veterinary small animal surgery. Elsevier Saunders. Saint Louis Missouri USA 2012:1118-9. 6. VanSickle DC. Canine panosteitis, a skeletal disease of unknown etiology Presented at 4th Kal Can Symposium 1980.
Volume 11
N°51 JUIN 2012 revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC (Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)
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