LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine - féline - N°63 - JUIN / AOÛT 2016 DOSSIER : LES INFECTIONS DE L’INTESTIN GRÊLE CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT
Couv NPC 63_Couv NPC 49 20/09/2016 16:40 Page1
gestes et gestion
LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine féline
Volume 14
N°63 JUIN / AOÛT 2016 revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CFCV (Comité de formation continue vétérinaire)
indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)
• Veterinary Bulletin (CAB International)
• CAB Abstracts Database
- Les entéropathies chroniques chez le chien - Lymphangiectasie intestinale chez le chien : étude rétrospective sur 19 chiens - Conduite à tenir face à une diarrhée chronique de l’intestin grêle chez le chien et le chat - Conduite à tenir face à une diarrhée aiguë chez le chien et le chat
DOSSIER
LES INFECTIONS DE L’INTESTIN GRÊLE CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT
Les entéropathies chroniques du chien et du chat sont bien différentes, même si leur étiologie et leur pathogénie peuvent avoir des points communs. Dans chaque espèce, nous rencontrons des entéropathies particulières ,...
FMCvét
formation médicale continue vétérinaire
- Test clinique : Léthargie et hyperthermie chez une chienne - Tests de formation continue - Revue de presse internationale : Des synthèses en Imagerie/Respiratoire, Thérapeutique, Imagerie/Endocrinologie,
- Diagnostic et traitement des corps étrangers intestinaux - La chirurgie de l’intestin grêle : indications, contre-indications et postopératoire
Féline - Conduite diagnostique face à une diarrhée chronique chez le chat
Rubriques - Nutrition - Traitement diététique ou la prise en charge nutritionnelle des affections de l’intestin grêle chez le chien et le chat - NAC - Conduite à tenir face à une diarrhée chronique chez le furet
3 Sommaire NPC 63 BAT_PP 3 Sommaire 20/09/2016 16:45 Page3
Volume 14
N°63
sommaire
DOSSIER LES AFFECTIONS DE L’INTESTIN GRÊLE
Plus d’informations sur www.neva.fr
chez le chien et le chat
Éditorial Jean-Luc Cadoré
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Test clinique - Léthargie et hyperthermie chez une chienne Nicolas Del Fabbro
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CANINE - FÉLINE - Les entéropathies chroniques chez le chien : diagnostic et traitement Dominique Blanchot - Lymphangiectasie intestinale chez le chien : étude rétrospective sur 19 chiens Evelyne Bussière, Marine Hugonnard - Conduite à tenir face à une diarrhée chronique de l’intestin grêle chez le chien et le chat Alexane Bèche, Marine Hugonnard - Conduite à tenir face à une diarrhée aiguë chez le chien et le chat Julien Dahan - Diagnostic et traitement des corps étrangers intestinaux Frédéric Meige - La chirurgie de l’intestin grêle chez le chien et le chat : indications, contre-indications et postopératoire Mathieu Manassero, Adeline Decambron, Véronique Viateau
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FÉLINE - Conduite diagnostique face à une diarrhée chronique chez le chat Dominique Blanchot
revue de formation à comité de lecture
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RUBRIQUES - Nutrition - Traitement diététique ou la prise en charge nutritionnelle des affections de l’intestin grêle chez le chien et le chat Nathalie Priymenko - NAC - Conduite à tenir face à une diarrhée chronique chez le furet Magalie René-Martellet, Marie-Pierre Callait-Cardinal
indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius
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(CAB International)
• Veterinary Bulletin (CAB International)
• CAB Abstracts Database
62
agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC
FMCvét - formation médicale continue vétérinaire Revue de presse internationale - Notre sélection d’articles par Marine Leclerc, Éve Manceau, Maïa Vanel
(Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)
69
- Imagerie / Respiratoire - Comparaison du diamètre trachéal à la fluoroscopie et au scanner et comment déterminer la taille du stent trachéal chez des chiens sains - Thérapeutique - Comparaison d’efficacité de la prednisone et de la cyclosporine dans le traitement des polyarthrites à médiation immune chez le chien - Imagerie / Endocrinologie - Évaluation échographique de la taille des glandes surrénales comparée au poids chez des chiens sains Test clinique - Les réponses
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Tests de formation continue - Les réponses
74
Observations, synthèses et données originales
Souscription d’abonnement en page 71 et sur www.neva.fr
CANINE - FÉLINE FÉLINE RUBRIQUE FMC Vét
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 14 / n°63 JUIN / AOÛT 2016 - 75
4 Test clinique Q63 BAT_mise en page 15/09/2016 17:58 Page4
gestes et gestion
LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire
test clinique
canine féline
léthargie et hyperthermie
NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 E-mail neva@neva.fr
Conseil scientifique Gilles Bourdoiseau Jean-Luc Cadoré (VetAgro Sup) Dominique Fanuel (Oniris) Pascal Fayolle (École d’Alfort) Marc Gogny (École d’Alfort) Roger Mellinger
chez une jeune chienne disponible sur www.neva.fr
Nicolas Del Fabbro Clinique du Grand Saule 7, rue des Carrières 89100 Sens nicolas.delfabbro@gmail.com
Rédacteurs en chef scientifiques Colette Arpaillange (praticien) Anne Gogny (Reproduction, Oniris) Christophe Hugnet (praticien)
Comité de rédaction Philippe Baralon Xavier Berthelot (Reproduction, E.N.V.T.) Géraldine Blanchard (Alimentation - nutrition) Corine Boucraut-Baralon (Diagnostic) Séverine Boullier (Microbiologie, E.N.V.T.) Eddy Cauvin (Imagerie, praticien) Valérie Chetboul (Cardiologie, E.N.V.A.) Luc Chabanne (Immunologie - Hématologie, VetAgro Sup) Jean-Claude Desfontis (Pharmacie - toxicologie, Oniris) Armelle Diquelou (Médecine, E.N.V.T.) Francis Fieni (Reproduction, Oniris) Alain Fontbonne (Reproduction, E.N.V.A.) Marion Fusellier (Imagerie, Oniris) Didier Fau (Chirurgie, VetAgro Sup) Isabelle Goy-Thollot (Urgences, VetAgro Sup) Jacques Guillot (Parasitologie - mycologie, E.N.V.A.) Olivier Jongh (Ophtalmologie, praticien) Christelle Maurey (Médecine interne, néphrologie, E.N.V.A.) Didier Pin (Dermatologie, VetAgro Sup) Xavier Pineau (Toxicologie, VetAgro Sup) Nathalie Priymenko (Reproduction, E.N.V.T.) Benoît Rannou (Biologie fonctionnelle, VetAgro Sup) Odile Sénécat (Médecine interne, Oniris) Renaud Tissier ((Pharmacie - toxicologie, E.N.V.A.) Éric Viguier (Chirurgie, VetAgro Sup) Gestion des abonnements et comptabilité Marie Glussot Publicité Maryvonne Barbaray NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 courriel : neva@neva.fr
Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Revue membre du SPEPS (syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé) Prix du numéro : Praticiens : 58 € T.T.C. CEE : 60 € Institutions : 120 € T.T.C.
1 La chienne lors de son admission. Remarquer son dos voussé (photo Nicolas Del Fabbro).
Des radiographies thoraciques et une échographie abdominale réalisées par le vétérinaire traitant n’ont révélé aucune anomalie.
●
1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? 2 Quels examens complémentaires effectuez-vous ? 3 Quels sont les traitements à envisager ? Réponses à ce test page 72
comité de lecture
SARL au capital de 7622 € Associés : M. Barbaray-Savey, H., M., A. Savey
Siège social : Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 1017 T 80121 - I.S.S.N. 1637-3065 Impression : IMB -Imprimerie moderne de Bayeux Z.I - 7, rue de la Résistance 14400 Bayeux
Reproduction interdite Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. L’autorisation de reproduire un article dans une autre publication doit être obtenue auprès de l’éditeur, NÉVA. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de la copie (C.F.C.). LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 14 / n°63 76 - JUIN / AOÛT 2016
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ne chienne Old english bulldog non stérilisée âgée d’un an, à jour de ses vaccinations et vermifugations, n’ayant jamais quitté le Grand Duché de Luxembourg, est référée pour hyperthermie et abattement marqués. L’hyperthermie et l’abattement évoluent épisodiquement en s’aggravant depuis un mois. ● La chienne présente, par ailleurs, un dos voussé (photo 1) et traîne le postérieur droit. ● A l’examen clinique, une hyperthermie à 39,9°C et un souffle holosystolique de grade 1/6 sont notés. ● L’examen neurologique montre une cervicalgie lors de la ventroflexion ainsi qu’ une douleur lors de la palpation du crâne et du rachis thoracolombaire, sans aucune autre anomalie. ● Nous disposons également du résultat des précédents examens. Les analyses sanguines révèlent une neutrophilie modérée, un frottis vaginal montre des polynucléaires en quantité modérée, compatible avec une période de chaleurs récente.
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Jérôme Abadie Hélène Arnold-Tavernier Jean-François Bardet Michel Baron Dominique Begon Jean-Jacques Bénet Stéphane Bertagnoli Emmanuel Bensignor Éric Bomassi Samuel Boucher Didier Boussarie Isabelle Bublot Samuel Buff Claude Carozzo Eddy Cauvin Laurent Cauzinille René Chermette Cécile Clercx (Liège)
Laurence Colliard Arnaud Colson Laurent Couturier Julien Debeaupuits Jack-Yves Deschamps Patrick Devauchelle Olivier Dossin Pauline de Fornel Alain Ganivet Annabelle Garand Laurent Garosi Frédéric Gaschen Jean-Pierre Genevois Emmanuel Gaultier Dominique Grandjean Laurent Guilbaud Juan Hernandez Marine Hugonnard
Catherine Ibisch Laetitia Jaillardon Nicolas Jardel Jean-Pierre Jégou Renaud Jossier Stéphane Junot Dimitri Leperlier Bertrand Losson Pierre Maisonneuve Yassine Mallem Laurent Marescaux Lucile Martin-Dumon Philippe Masse Pierre Moissonnier Pierre Paillassou Bernard-Marie Paragon Mélanie Pastor Jean-Marc Person
Luc Poisson Jean-Louis Pouchelon Hervé Pouliquen Pascal Prélaud Alain Régnier Brice Reynolds Florence Roque Dan Rosenberg Patricia Ronsin Émilie Rosset Yves Salmon Brigitte Siliart Ouadji Souilem (Tunisie) Isabelle Testault Jean-Laurent Thibaud Isabelle Valin Michaël Verset Émilie Vidémont-Drevon
5 Edito NPC 63 CADORE BAT_07 20/09/2016 12:09 Page5
éditorial Pour compléter sa formation, le lecteur trouvera dans ce numéro les fondamentaux lui permettant de codifier son approche des diarrhées aiguës et chroniques. Dans chaque espèce, nous rencontrons des entéropathies particulières qui constituent des entités individualisées ...
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’est au début des années 90 que le sigle acronyme MICI fait son apparition dans notre médecine vétérinaire des animaux de compagnie. Cette même dénomination est alors utilisée en médecine humaine pour désigner deux entités, heureusement peu fréquentes eu égard à leur pronostic, la rectocolite hémorragique individualisée en 1859 et la maladie de Crohn décrite en 1931 : ce sont les maladies inflammatoires cryptogéniques de l’intestin qui demeurent encore aujourd’hui un diagnostic d’exclusion. Le démembrement nosographique des entéropathies chroniques du chien et du chat, après beaucoup d’imprécisions et d’hésitations, commence à peine à faire consensus et leur classification est très bien exposée dans le très bon article de Dominique Blanchot. Toutefois, en tenant compte des particularités spécifiques d’une part, de la caractérisation des infiltrations de la lamina propria faisant encore débat d’autre part, il nous faut nous interroger si les MICI, parfois très ou trop souvent suspectées et/ou correctement reconnues, correspondent aux MICI diagnostiquées chez l’homme. Pour l’heure, il convient donc d’accepter que les entéropathies chroniques du chien et du chat sont bien différentes, même si leur étiologie et leur pathogénie peuvent avoir des points communs et que, dans chaque espèce, nous rencontrons des entéropathies particulières qui constituent des entités individualisées, comme par exemple les entéropathies avec pertes de protéines, remarquablement présentées dans l’article d’Evelyne Bussière et Marine Hugonnard, les particularités de la conduite diagnostique d’une diarrhée trouvant son origine dans l’intestin grêle et celle face à une diarrhée chronique chez le chat étant exposées de façon très claire dans deux articles séparés écrits respectivement par Alexiane Bèche et Marine Hugonnard et par Dominique Blanchot. Pour compléter sa formation, le lecteur trouvera dans ce numéro du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline les fondamentaux lui permettant de codifier son approche des diarrhées aiguës et chroniques. Il retrouvera également des données de pathologie chirurgicale extrêmement bien présentées (articles de Frédéric Mège, et de Mathieu Manassero et coll) ; dans le prochain numéro, suivront deux articles concernant les torsions intestinales (de Quentin Cabon, Thibaut Cachon), ainsi que le motus operandi des entérotomies et des entérectomies (de Mathieu Manassero et coll). La présentation des différents traitements médicaux dans chaque article est valablement complétée par un article spécial de Nathalie Priymenko sur la prise en charge nutritionnelle incontournable des affections de l’intestin grêle du chien et du chat et par un article sur la diarrhée chronique chez le furet (Magalie Rene-Martellet, Marie-Pierre Callait-Cardinal). Ainsi, ce nouveau numéro montre à quel point la gastro-entérologie a pris une place importante en médecine interne. En apportant beaucoup d’informations sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique des entéropathies, il montre aussi tous les progrès qui restent à faire en nosologie de ces affections et dans leur prise en charge thérapeutique médicale et nutritionnelle. Des pistes existent déjà sur le rôle joué par le microbiote dans la genèse de certaines entéropathies, sur la compréhension des troubles de la motricité associée et dans la prise en charge thérapeutique avec l’utilisation de probiotiques, d’immunosuppresseurs autres que les corticoïdes et, de façon plus récente, l’utilisation prometteuse de cellules stromales mésenchymateuses par voie parentérale. n des éléments essentiels à retenir demeure que, face à une diarrhée aiguë ou chronique, il faut évoquer les causes les plus fréquentes et procéder à un diagnostic d’exclusion, avant d’identifier des maladies plus rares, et par conséquent, moins bien connues. ❒
U
Jean-Luc Cadoré Médecine Interne (Animaux de Compagnie, Équidés) Agrégé des Écoles Vétérinaires, Dipl ECVIM (CA) VetAgro Sup Campus Vétérinaire de Lyon, membre de l'Université de Lyon UMR 754 INRA-ENVL-UCBL Rétrovirus et pathologie comparée IFR 128, Université Lyon 1 1, avenue Bourgelat 69280 Marcy l’Étoile
à suivre les articles : ➜ Le volvulus mésentérique : le comprendre et mener à bien sa prise en charge Quentin Cabon, Thibaud Cachon ➜ Techniques chirurgicales Entérotomie et entérectomie Mathieu Manassero, Adeline Decambron, Véronique Viateau
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 14 / n°63 JUIN / AOÛT 2016 - 77
6-10 Entéropathies chroniques chienV°BAT_Gabarit Bleu 16/09/2016 17:36 Page6
les entéropathies chroniques chez le chien diagnostic et traitement
Dominique Blanchot Clinique Vétérinaire Occitanie 185 Avenue des États-Unis 31200 Toulouse
Relativement fréquentes, les entéropathies chroniques du chien représentent un défi diagnostique pour le praticien. Si la plupart sont de bon pronostic, certaines peuvent ne répondre à aucun traitement. Les différentes causes des entéropathies chroniques sont présentées ainsi que leurs manifestations cliniques et leur traitement.
Objectifs pédagogiques ❚ Savoir diagnostiquer les différents types d’entéropathies chroniques chez le chien. ❚ Connaître les principes de traitement médical des entéropathies chroniques chez le chien.
Signes cliniques
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❚ Les entéropathies chroniques chez le chien s’expriment par des manifestations cutanées et digestives même si celles-ci peuvent rester discrètes. ❚ Les principaux signes cliniques sont : - une diarrhée d’évolution chronique (de type grêle ou côlon) ; - des borborygmes, des flatulences ; - des épisodes d’abattement et d’inconfort abdominal ; - des vomissements chroniques : bile, aliments, herbe, sang ; - une dysorexie, une anorexie ; - une polyphagie ; - du pica, des positions antalgiques.
’expérience acquise et les études cliniques montrent une mauvaise corrélation entre le diagnostic histo-pathologique et la clinique des entéropathies chroniques chez le chien alors que ce classement selon des critères histologiques était habituel. Il est donc ainsi désormais admis de classer ces entéropathies chroniques en trois groupes selon le type de traitement qui s’avère efficace [2] : 1. un changement de régime alimentaire ; 2. un traitement antibiotique ; 3. un traitement aux immuno-modulateurs (groupe des maladies inflammatoires chroniques intestinales ou MICI) avec ou sans perte de protéines. UN CHANGEMENT ALIMENTAIRE EFFICACE
En pratique, la distinction entre une hypersensibilité alimentaire, encore appelée ”intolérance alimentaire” (réaction non immunologique comme l’intolérance au lactose suite à la baisse de production de lactase après le sevrage) et une allergie alimentaire (réaction immunologique d’hypersensibilité de type I) devient très difficile, même si, en théorie, celle-ci existe, car il n’y a pas de test diagnostique facile à mettre en œuvre et fiable. ● Les signes cliniques sont en effet similaires et le traitement est pratiquement le même, soit l’exclusion de l’aliment à l’origine du problème. ●
CANINE - FÉLINE
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 14 / n°63 78 - JUIN / AOÛT 2016
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1 Duodénite lymphoplasmocytaire modérée chez un Bichon mâle de 2 ans. - L’aspect macroscopique est normal. - Ce chien présente une entéropathie qui a régressé suite à un changement alimentaire (photo D. Blanchot).
Données épidémiologiques Certaines races de chien sont prédisposées à ces entéropathies chroniques : le Berger allemand, le Golden retriever, le Shar peï, le Carlin, les Bouledogues anglais et français, le West highland white terrier entre autres. Toutefois, le caractère héréditaire n’a pas été clairement mis en évidence. ● La plupart du temps, il s’agit de jeunes chiens âgés de moins d’un an. Des signes cliniques s’expriment alors que le même aliment est ingéré depuis plusieurs mois, donc lorsqu’aucun changement alimentaire n’a été pratiqué. La fréquence des hypersensibilités alimentaires est difficile à établir : cette estimation dépend de la définition qu’on leur donne et de la démarche diagnostique. ●
Les manifestations cliniques ● Les principales manifestations cliniques sont cutanées (urticaire, dermite atopique canine mais aussi pyodermite superficielle récidivante, hot spot, prurit localisé sans lésion) et digestives, même si celles-ci peuvent rester discrètes.
Une étude d’Allenspach de 2007 portant sur 70 chiens présentés pour diarrhée chronique montre que 39 d’entre eux (soit 56 p. cent) ont répondu à un traitement diététique d’exclusion au bout de 7-10 jours. Le retour à l’alimentation non diététique après 14 semaines de traitement n’a pas provoqué de récidive chez 31 chiens.
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12-19 Lymphangiectasie V° BAT_Gabarit Bleu 19/09/2016 16:10 Page12
Données originales
lymphangiectasie intestinale chez le chien étude rétrospective sur 19 chiens
Bussière1
Evelyne Marine Hugonnard2 1 Clinique
canine du Coudoulet avenue de l’Europe 84100 Orange
2 Campus Vétérinaire de Lyon Service de Médecine Interne des animaux de compagnie 69 280 Marcy L’Étoile
Les entéropathies exsudatives sont une vaste entité clinique qui regroupe différentes affections causales, dont la lymphangiectasie. Cet article synthétise la démarche diagnostique et thérapeutique face à une suspicion de lymphangiectasie, avant d’exposer les résultats d’une étude originale réalisée sur 19 chiens. Celle-ci compare des chiens tous atteints d’entéropathie exsudative, mais avec des degrés de lymphangiectasie différents.
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les variations clinique et pronostique entre les chiens atteints d’entéropathie exsudative en fonction de la lésion histologique prédominante.
Essentiel ❚ Les entéropathies exsudatives sont essentiellement dues à une lymphangiectasie intestinale et/ou une MICI.
C
Signes cliniques ❚ Des troubles digestifs, une perte de poids, de l’abattement, des troubles de l’appétit, des œdèmes déclives, une distension abdominale et des difficultés respiratoires secondaires à des épanchements multicavitaires sont observés lors de lymphangiectasie.
CANINE - FÉLINE
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 14 / n°63 84 - JUIN / AOÛT 2016
hez le chien, les entéropathies avec pertes de protéines, aussi appelées entéropathies exsudatives, sont principalement dues à une lymphangiectasie intestinale et/ou à une maladie inflammatoire chronique intestinale idiopathique (MICI). Définie histologiquement par une dilatation des chylifères centraux de l’intestin grêle, la lymphangiectasie intestinale est une affection connue, de fréquence incertaine mais en toute hypothèse loin d’être rare chez le chien ; parfois associée à une dilatation des vaisseaux lymphatiques plus profonds. Ces anomalies peuvent entraîner une fuite de lymphe dans la lumière du tube digestif [6]. La lymphangiectasie peut conduire à une panhypoprotéinémie, elle-même à l’origine de signes cliniques (troubles digestifs, ascite, …) qui motivent la consultation. ● Lorsqu’elle occasionne des pertes protéiques, la lymphangiectasie génère une entéropathie exsudative. ● La lymphangiectasie peut être primaire, ou plus fréquemment, secondaire. Les formes secondaires sont souvent consécutives à une obstruction de la circulation lymphatique par un infiltrat inflammatoire caractéristique des maladies inflammatoires chroniques intestinales idiopathiques (MICI).
12
● Les études qui ont décrit les signes cliniques et le pronostic des chiens atteints d’entéropathies exsudatives sont nombreuses. Toutefois, peu d’entre elles ont comparé la présentation clinique et le pronostic des chiens atteints de cette affection en fonction du type lésionnel prédominant (lymphangiectasie intestinale versus MICI). ● Après une synthèse sur les modalités de suspicion et de confirmation diagnostique d’une lymphangiectasie intestinale, le traitement et le pronostic des EE associées à une lymphangiectasie sont présentés. Cette synthèse est illustrée par une étude originale portant sur 19 chiens atteints d’EE associée à une lymphangiectasie diagnostiquée entre 2008 et 2013.
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE Signes cliniques La lymphangiectasie peut occasionner des troubles digestifs, une perte de poids, de l’abattement, des troubles de l’appétit, des œdèmes déclives, une distension abdominale et des difficultés respiratoires secondaires à des épanchements multicavitaires. ● L’examen clinique demeure peu spécifique. ●
Résultats biologiques et examens de laboratoire Pivot de la démarche diagnostique, le protéinogramme permet, en cas de panhypoprotéinémie ou d’hypoalbuminémie isolée, de suspecter une entéropathie exsudative (EE). ● L’analyse d’urines incluant une mesure du rapport protéines sur créatinine urinaire (RPCU) exclut une glomérulopathie et le dosage des acides biliaires écarte une hépatopathie. ● Une lymphopénie, une hypocholestérolémie, une hypocalcémie ionisée et une hypomagnésémie sont parfois retrouvées lors d’EE ; celles-ci peuvent faire privilégier l’hypothèse de lymphangiectasie devant celle de MICI sans être toutefois pathognomoniques. ● L’hypocobalaminémie et l’hypofolatémie peuvent être rencontrées dans tout type d’EE. ●
20-26 diarrhée chronique V°BAT_Gabarit Bleu 20/09/2016 18:09 Page20
conduite à tenir face à une diarrhée chronique de l’intestin grêle chez le chien et le chat
Alexane Bèche Marine Hugonnard Unité Médecine Interne des Animaux de Compagnie. Université de Lyon VetAgro Sup 69280 Marcy l’Étoile
Confronté à une diarrhée chronique du chien ou du chat, une démarche diagnostique réfléchie et rigoureuse est nécessaire. Celle-ci repose à la fois sur les signes cliniques, des examens complémentaires ciblés, et la réponse aux essais de traitement lorsqu’ils sont compatibles avec l’état clinique de l’animal.
Objectifs pédagogiques ❚ Comprendre la démarche diagnostique face à une diarrhée chronique. ❚ Connaître les indications et les limites des différents examens complémentaires. ❚ Comprendre la place des essais de traitement dans la démarche diagnostique.
S
i la conduite diagnostique face à une diarrhée aiguë est relativement simple et uniforme [10], la diarrhée chronique qui, par définition, évolue depuis plus de 15 jours nécessite une approche diagnostique systématique et raisonnée. L’objectif est d’en identifier la cause et de proposer un traitement spécifique. ● Il convient tout d’abord d’identifier la zone atteinte (grêle ou côlon) et d’évaluer la gravité de l’affection en fonction des répercussions systémiques éventuelles. Les examens complémentaires disponibles pour explorer plus spécifiquement les causes de diarrhée du grêle sont nombreux (coproscopie, biologie sanguine, échographie, endoscopie). Leur utilisation doit être justifiée et ordonnée afin de garantir la pertinence de la démarche diagnostique. Les essais de traitement tiennent une place non négligeable dans cette démarche pour les diarrhées du grêle dénuées de caractère de gravité. ● Après un rappel des critères distinctifs d’une diarrhée du grêle et d’une diarrhée du côlon, l’utilisation raisonnée des examens complémentaires et les traitements à mettre en œuvre lors de diarrhée du grêle sont présentés.
Clinique ❚ Une diarrhée du grêle se caractérise par des selles molles et volumineuses associées à une fréquence de défécation normale à modérément augmentée. ❚ Celles-ci peuvent s’accompagner de répercussions systémiques : altération de l’appétit, de la vitalité, perte de poids. ❚ Une diarrhée du côlon s’exprime typiquement par des selles liquides émises très fréquemment avec un volume fécal diminué et une urgence à la défécation.
CANINE - FÉLINE
LA DIARRHÉE CHRONIQUE Caractériser la diarrhée et localiser l’atteinte à l’intestin grêle ou au côlon est le premier temps de la démarche diagnostique face à une diarrhée chronique. ●
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 14 / n°63 92 - JUIN / AOÛT 2016
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1
Image échographique d'une coupe longitudinale d'intestin grêle d’un chat présentant une entéropathie chronique. - Noter l'épaississement de la musculeuse (photos Campus vétérinaire de Lyon). ● Ceci nécessite d’évaluer l’aspect des selles, le comportement d’exonération, et les signes généraux associés (tableau 1, figure).
Chez le chien Une diarrhée du grêle se caractérise par des selles molles et volumineuses associées à une fréquence de défécation normale à modérément augmentée, pouvant s’accompagner de répercussions systémiques (altération de l’appétit, de la vitalité, perte de poids). ● Une diarrhée du côlon s’exprime typiquement par des selles liquides émises très fréquemment avec un volume fécal diminué et une urgence à la défécation. Une malpropreté fécale, du ténesme, ou la présence de mucus peuvent être associés à une diarrhée du côlon, l’état général est généralement peu ou pas altéré, et il n’y a pas de perte de poids associée. ● Des vomissements peuvent être observés à la fois lors de diarrhée du grêle ou du côlon. Une attention particulière doit être portée à l’hémochésie, signe d’appel fort d’une diarrhée du côlon. Cependant, ce signe peut être également observé lors de diarrhée du grêle si les saignements sont importants et associés à un transit accéléré, empêchant la digestion du sang (parvovirose, corps étranger contendant). ➜ Tous les éléments typiques d’une diarrhée du grêle ou du côlon ne sont que rarement réunis et il convient de raisonner en proportions relatives des différents critères ●
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28-36diarrhée aiguë chien chat V°BAT_Gabarit Bleu 19/09/2016 17:34 Page28
conduite à tenir face à une diarrhée aiguë Julien Dahan
chez le chien et le chat
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Face à une diarrhée aiguë chez le chien ou le chat, la conduite à tenir dépend de plusieurs facteurs, notamment la répercussion de celle-ci sur l’état général de l’animal et l’environnement dans lequel il évolue. Cette diarrhée est souvent bénigne et peut être facilement traitée. Toutefois, dans certains cas elle peut mettre en jeu la survie de l’animal. Il convient de reconnaître ces situations afin de mettre en place un traitement adapté.
Objectifs pédagogiques ❚ Mettre en place un traitement symptomatique d’une diarrhée aiguë. ❚ Reconnaître un animal nécessitant la mise en place d’examens complémentaires ou de traitement d’urgence.
Essentiel
U
ne diarrhée aiguë est définie comme une diminution de la consistance des selles ou une augmentation de la quantité depuis moins d’une à deux semaines. Chez le chien et le chat, elle peut ne représenter aucun risque et être guérie avec un traitement de support ou symptomatique. Dans certains cas, elle peut aussi avoir une origine ou des répercussions telles que que le pronostic vital de l’animal est engagé. Elle entraîne alors des répercussions cliniques qui nécessitent la mise en place d’un traitement de soutien intensif, ainsi qu’une prise en charge diagnostique afin de mettre en place une thérapeutique spécifique (photo 1). Nous abordons donc les critères permettant de décider la conduite à tenir face à un animal présentant une diarrhée aiguë, avant de définir une démarche diagnostique et de discuter les traitements possibles dans les différentes situations cliniques.
❚ Une diarrhée aiguë sans répercussion clinique est souvent résolue en quelques jours par des traitements symptomatiques et ne nécessite pas une investigation approfondie (examen sanguin de base et analyse de selles). ❚ Les traitements symptomatiques de base reposent principalement sur la gestion alimentaire, l’utilisation d’antiparasitaires, de probiotiques, de modificateurs du transit et d’agents protecteurs.
1. L’ANAMNÈSE
CANINE - FÉLINE
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 14 / n°63 100 - JUIN / AOÛT 2016
Plusieurs éléments sont à prendre en considération lors de la prise de commémoratifs : 1. l’âge : l’âge d’apparition de la diarrhée est une information primodiale. Les causes infectieuses (virales, parasitaires) sont en effet plus fréquentes chez le jeune animal. La déshy●
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1
Position du prieur chez un chien. Cette position est caractéristique d’un animal présentant de la douleur abdominale (photo Julien Dahan).
dratation accompagnant une diarrhée peut parfois représenter un risque. Les jeunes animaux, surtout ceux de petite taille, y sont plus sensibles, ce qui peut motiver une hospitalisation pour fluidothérapie [8] ; 2. l’origine de l’animal : le lieu d’adoption (animalerie, élevage ou particuliers) est important afin de rechercher certaines causes de diarrhée aiguë, principalement infectieuses. Les traitements dans le jeune âge (vaccination, traitements antiparasitaires), la présence de symptômes équivalents avant l’adoption ou chez d’autres animaux de la portée sont également à considérer ; 3. le statut vaccinal et les dernières vermifugations ; 4. les antécédents médicaux ; 5. d’éventuels traitements en cours ; 6. les habitudes alimentaires : nombre de cas sont liés à des erreurs alimentaires (soit parce que les propriétaires ont donné une alimentation impropre ou périmée, ou que le chien a volé un aliment impropre). Un animal ayant une alimentation variable ou chez lequel un écart alimentaire est noté, peut être sujet à des troubles digestifs. Les chiens ”voleurs”, chez lesquels un récent changement alimentaire est intervenu, qui reçoivent une alimentation ménagère, ou qui ont effectué un séjour récent en chenil sont plus à risque de développer de la diarrhée [1]. ● Les circonstances d’apparition de la diarrhée, les modalités d’évolution, les caractéristiques des défécations et des matières fécales sont également riches d’enseignement [18, 19].
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38-43 corps étrangers intestinaux V° BAT_Gabarit Bleu 19/09/2016 12:25 Page38
diagnostic et traitement des corps étrangers intestinaux chez le chien et le chat
Frédéric Meige Clinique vétérinaire Occitanie 31200 Toulouse
Les corps étrangers intestinaux sont des affections fréquemment rencontrées chez les carnivores domestiques. Ils peuvent provoquer une obstruction ou une perforation digestives qui, en l’absence de traitement, peuvent être fatales.
Objectifs pédagogiques ❚ Connaitre les étapes diagnostiques clé lors d’un corps étranger intestinal et savoir comment le traiter. ❚ Connaître les particularités diagnostiques et thérapeutiques des corps étrangers linéaires. ❚ Savoir gérer le post-opératoire et les complications susceptibles de survenir lors de corps étrangers intestinaux.
L
es corps étrangers focaux (balle, objet plastique, caillou, …) et les corps étrangers linéaires (ficelle, tissu, …) sont les deux types de corps étrangers intestinaux distingués. Les corps étrangers linéaires se différencient des autres types de corps étrangers car leur diagnostic est souvent plus délicat et leur pronostic en général plus réservé car ils sont susceptibles de provoquer des lésions étendues de l’intestin. En effet, si le corps étranger linéaire se fixe en un point cranial du tractus digestif, le péristaltisme intestinal provoque alors la plicature des anses digestives le long du corps étranger linéaire qui est resté attaché proximalement. La tension exercée par le fil, peut alors cisailler et perforer le bord mésentérique des anses digestives. Cet article présente la démarche diagnostique face à un corps étranger intestinal ; puis, le traitement, la gestion post-opératoire et les complications sont détaillés.
Essentiel ❚ Les symptômes les plus fréquemment observés sont des troubles de l’appétit (anorexie, dysorexie), des vomissements et de l’apathie. ❚ Une alcalose métabolique hypochlorémique est un élément d’orientation majeur vers une occlusion haute (duodénum proximal), mais peut aussi se rencontrer dans les occlusions plus distales de l’intestin grêle.
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 14 / n°63 110 - JUIN / AOÛT 2016
DIAGNOSTIC
proximale, ou plus discrets ou sporadiques en cas d’obstructions plus distales ou partielles (comme les corps étrangers linéaires) [9]. ● L’examen clinique vise à rechercher une déshydratation (en cas de vomissements ou de diarrhée) ou un état de choc. ● La palpation abdominale est importante. Elle est primordiale pour mettre en évidence une douleur ou une raideur abdominale. La palpation abdominale permet de détecter le corps étranger (ou une anomalie*) dans 76 p. cent des cas chez le chien et 58 p. cent de cas chez le chat [7]. ● La cavité buccale est examinée à la recherche d’un corps étranger linéaire qui se serait fixé à la base de la langue (photo 1). Chez le chat, lors de corps étranger linéaire, celui-ci est visualisé dans la cavité buccale ou à la sortie de l’anus dans 25 p. cent des cas [7].
Les signes cliniques
Les éléments d’orientation biologique
Le recueil des commémoratifs doit veiller à s’intéresser à l’ingestion possible d’un corps étranger (pica, jouet déchiqueté, chaussette ayant disparu, jeu avec bobine de fil, ...). ● La sévérité de signes cliniques lors de corps étranger intestinal dépend de l’intensité, de la durée, et de la localisation de l’obstruction qu’il engendre [121]. ● Les symptômes les plus fréquemment observés sont des troubles de l’appétit (anorexie, dysorexie), des vomissements et de l’apathie. Les vomissements peuvent être importants et fréquents lors d’obstruction
● Les modifications biochimiques et hématologiques sont peu spécifiques lors de corps étranger. Ces anomalies traduisent souvent une déshydratation secondaire aux vomissements (augmentation de l’hématocrite, des protéines totales et de l’albumine). Une leucocytose peut être observée lors de péritonite ou de perforation intestinale. ● Les modifications du bilan hydro-électrolytique et acido-basique sont variables.
●
CANINE - FÉLINE
1 Corps étranger linéaire fixé à la base de la langue chez un chat (photo F. Meige).
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NOTE * Il n’est pas précisé dans l’article cité en référence a quoi correspond précisément “une anomalie”.
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45-49 chirurgie intestin grême BATqxd_Gabarit Bleu 19/09/2016 18:41 Page45
la chirurgie de l’intestin grêle indications, contre-indications et postopératoire Mathieu Manassero Adeline Decambron Véronique Viateau
chez le chien et le chat Les indications de l'entérotomie ou de l'entérectomie sont nombreuses. La maîtrise de ces techniques permet la prise en charge de nombreuses affections intestinales. Cependant, le non respect des principes opératoires et périopératoires peut avoir des conséquences désastreuses.
L
a chirurgie de l'intestin grêle comporte de fréquentes indications : lésions congénitales ou acquises; obstructives, traumatiques, fonctionnelles ou néoplasiques. Elle tient aussi une place importante en chirurgie [3]. La prise en charge chirurgicale d’un animal présentant une lésion de l'intestin grêle obéit à des règles strictes, fondées sur une bonne connaissance des nombreuses particularités anatomiques, physiologiques (tableau 1, figure 1) et cicatricielles (tableau 2) de cette structure. Toute négligence peut en effet entraîner des complications dramatiques. ● Les deux principales interventions chirurgicales sont l'entérotomie et l'entérectomie. - Une entérotomie consiste à pratiquer une incision au travers de la paroi intestinale afin d'accéder à sa lumière. Elle est toujours complétée par une entérosynthèse ou entérorraphie qui consiste en la suture de la paroi. - L’entérectomie est l’opération qui consiste à réséquer un segment d’intestin. Elle est obligatoirement complétée par une entéroanastomose. ● La préparation de l’animal et les principes périopératoires indispensables sont présentés, puis les soins postopétatoires, les complications et le pronostic. Dans le prochain article*, les techniques d'entérotomie et
Service de chirurgie CHUVA Ecole Nationale Vétérinaire de Maisons-Alfort 7 avenue du général de Gaulle 94700 Maisons Alfort
Figure 1 - Représentation schématique d’une coupe d’intestin
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les particularités anatomiques, physiologiques et chirurgicales de l'intestin grêle. ❚ Savoir mettre en œuvre les soins postopératoires. ❚ Connaître les complications et le pronostic.
Séreuse Musculeuse Sous-muqueuse Muqueuse
- Noter les différentes couches de l'intestin. - Lors de sutures intestinales, les sutures chargent l'intégralité de la paroi de l'intestin.
d'entérectomie seront détaillées avec les différentes techniques chirugicales et les sutures.
Essentiel
INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS ● L’entérotomie est indiquée lors d'obstruction de la lumière intestinale par un corps étranger sans lésions pariétales graves associées (photo 1). ● L’entérectomie est indiquée lors d'altération grave et irréversible de la paroi intestinale, pouvant survenir lors : - d’obstruction de la lumière intestinale (corps étranger, tumeurs pariétales) ; - d’occlusion par étranglement ou invagination ; - de lésions vasculaires (volvulus) ; - de traumatisme perforant. ● Les contre-indications de l’entérotomie sont les indications de l’entérectomie, soit une altération grave et irréversible de la paroi intestinale. ● Les contre-indications de l’entérectomie se limitent aux affections tumorales pour lesquelles des métastases sont présentes.
* cf. “Techniques chirurgicales : l’entérotomie et l’entérectomie chez le chien et le chat du même auteur ”, à paraître dans le N°64 dans le NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline.
❚ L'évaluation de la viabilité d'une anse intestinale est indispensable au choix thérapeutique. ❚ La déhiscence digestive est la complication la plus redoutée car elle est associée à plus de 70 p. cent de mortalité, mais elle est rare quand les principes opératoires sont respectés.
CANINE - FÉLINE
NOTE
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 14 / n°63 JUIN / AOÛT 2016 - 117
50-54 Diarrhée chronique chat V°BAT_Gabarit Gris 19/09/2016 22:06 Page50
conduite diagnostique face à une diarrhée chronique chez le chat
Dominique Blanchot Clinique Vétérinaire Occitanie 185 Avenue des États-Unis 31200 Toulouse
La diarrhée chronique chez le chat représente souvent un défi diagnostique. C’est un motif de consultation fréquent en médecine féline.
Objectifs pédagogiques ❚ Savoir quelle conduite tenir face à une diarrhée chronique chez le chat. ❚ Connaître les examens complémentaires à mettre en oeuvre, leur intérêt et leurs limites.
Essentiel ❚ Contrairement au chien il est difficile de préciser l’origine anatomique de la diarrhée chez le chat. ❚ Les causes de diarrhée chronique sont nombreuses, une démarche rigoureuse de médecine est donc nécessaire avec : 1. le recueil complet des commémoratifs et une anamnèse précise ; 2.un examen clinique minutieux ; 3. des examens complémentaires utiles pour établir le diagnostic définitif, et pouvoir ainsi proposer une thérapeutique spécifique.
L
a diarrhée correspond à une modification de la consistance et du volume des fèces associée ou non à une augmentation du nombre des défécations quotidiennes. Chez le jeune, les troubles digestifs présentent des formes aiguës passagères, ou d’évolution mortelle. ● La diarrhée est considérée comme chronique si les signes cliniques persistent depuis quelques jours ou s’ils récidivent périodiquement. Il n’est pas souhaitable d’attendre plusieurs semaines ou d’essayer différents traitements symptomatiques avant de rechercher la cause de cette diarrhée. ● Les affections responsables de diarrhée chronique sont nombreuses chez le chat (tableau 1). Elles peuvent être d’origine digestive ou extradigestive (infectieuse, métabolique, endocrinienne). ● Le recueil précis des commémoratifs et un examen clinique minutieux sont nécessaires pour hiérarchiser les différentes causes mais, bien souvent, des examens complémentaires sont à mettre en œuvre pour établir un diagnostic précis. Le choix de ceux-ci est orienté par des éléments cliniques de suspicion. Les différents éléments de la démarche diagnostique face à une diarrhée chronique chez le chat sont décrits dans cet article. COMMÉMORATIFS ET ANAMNÈSE Le recueil des commémoratifs et de l’anamnèse est fondamental. Il ne faut pas hésiter à prendre le temps nécessaire pour obtenir le maximum de renseignements des propriétaires. Selon le mode de vie du chat (appartement, maison avec sorties à l’extérieur) et le chat cachant en général ses selles, il peut être difficile d’obtenir ces renseignements.
●
FÉLINE ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 14 / n°63 122 - JUIN / AOÛT 2016
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1 Aspect échographique normal du duodénum chez un chat Européen mâle âgé de 3 ans avec conservation des couches (Photo M. Dabadie).
1. Le motif de consultation ● Très souvent, le chat est présenté pour des symptômes autres que la présence de diarrhée. ● Les propriétaires observent ainsi une modification de l’appétit (augmentation ou perte), un amaigrissement, un poil terne, une procidence de la 3e paupière sans conjonctivite, des vomissements, une dépression ou une excitabilité, une polyuropolydipsie, une anémie (carences en vitamine B12, folates ou fer), des œdèmes (hypoprotéinémie).
2. La durée des symptômes ● La date de début des troubles est souvent difficile à préciser (mode de vie du chat, enfouissement des selles). Néanmoins, des indices peuvent être recherchés : appétit capricieux, irritabilité, changement de lieu pour dormir, aspect du pelage modifié. ● En cas d’évolution aiguë et si l’état général de l’animal est satisfaisant, un traitement symptomatique est mis en place sans recherche étiologique systématique. ● En cas d’évolution chronique, la cause doit être recherchée. Il faut essayer de vérifier la présence ou non de périodes antérieures de troubles digestifs (vomissements, constipation avec alternance fréquente d’émission de selles molles).
3. Les circonstances d’apparition La diarrhée peut apparaître brutalement ou de manière progressive. Elle peut être secondaire à un changement alimentaire ou à un traitement.
●
55-60 nutrition intestin grele BAT_Gabarit rubrique 15/09/2016 21:30 Page55
nutrition traitement diététique
ou prise en charge nutritionnelle
des affections de l’intestin grêle chez le chien et le chat Le vétérinaire clinicien dispose d’un large choix d’aliments diététiques destinés à la prise en charge nutritionnelle des affections de l’intestin grêle chez le chien et le chat. Connaître les caractéristiques des aliments lui permet de choisir un aliment ad hoc en fonction de la cause de l’affection intestinale et des caractéristiques de l’animal, voire de calculer une ration ménagère.
L
es affections de l’intestin grêle sont souvent dominées par des diarrhées accompagnées de vomissements et par une perte de poids. Les causes de ces affections peuvent être très différentes. Bien que les traitements proposés soient ainsi adaptés et différents d’un animal à l’autre, l’alimentation de l’animal malade fait partie du traitement. L’intestin grêle est le siège de la digestion et de l’absorption. En effet, l’adaptation de l’alimentation, tant en ce qui concerne les modalités de distribution que la composition de l’alimentation est un point clé de la prise en charge de ces affections. Les affections intestinales dues directement à l'alimentation sont présentées, puis la question de mettre à jeun ou non l’animal estdiscutée. La prise en charge alimentaire des affections intestinales est exposée avec les principes et la présentation des aliments diététiques disponibles. LES AFFECTIONS INTESTINALES LIÉES À L’ALIMENTATION L’alimentation par elle-même peut être la cause d’affections de l’intestin grêle. Dans ce cas, le meilleur traitement est d’arrêter de distribuer l’aliment concerné. ● Ces troubles peuvent être liés par exemple à une contamination bactérienne des ●
aliments. Cette contamination est extrêmement rare dans les aliments complets du commerce, mais le fait de nourrir, comme c’est la mode à l’heure actuelle (régimes de type ”BARF*”), les carnivores domestiques avec des viandes crues de qualité ”non humaine” augmente le risque sanitaire pour les animaux, voire pire, pour leurs propriétaires. ● Autre cause alimentaire, le fait de distribuer des aliments que les animaux ont du mal à digérer : par exemple, la plupart des chats deviennent intolérants au lactose à l'âge adulte et tous les chats ne peuvent consommer que des quantités limitées d'amidon même cuit. ● Par ailleurs, certains poissons mal conservés comme le hareng, le thon, le cabillaud peuvent contenir des amines biogènes toxiques qui provoquent directement des réactions de type pharmacologique. ● La cause d’affection intestinale néanmoins la plus fréquente chez les carnivores est l’allergie alimentaire qui se traduit par des symptômes cutanés et/ou digestifs avec, par exemple, une entérite éosinophilique, lymphocytaire, ou lymphoplasmocytaire. ● Dans tous ces cas, la ou les aliments responsables des troubles doivent être éliminés du régime. Cela est relativement simple dans les trois premiers cas, mais nécessite la mise en place d’un régime d’éviction dans le dernier cas. LA PRISE EN CHARGE IMMÉDIATE : FAIRE JEÛNER OU NON ? Lors de diarrhées aiguës (et/ou de vomissements), le reflexe est de mettre à jeun l’animal tout en le réhydratant par voie parentérale. Néanmoins, cette approche ”conventionnelle”est remise en question. En effet, la malnutrition et le jeûne entraînent l’atrophie des villosités, une altération de la motricité avec un risque accru d’iléus
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NOTE * Bones And Raw Food" ou "Biologically appropriated Raw Food"
Nathalie Priymenko Unité pédagogique d’alimentation et de botanique appliquée E.N.V.T. 23, chemin des Capelles 31076 Toulouse cedex 03
Objectifs pédagogiques ❚ Savoir mettre en place un régime adapté pour un chien ou un chat présentant une affection de l’intestin grêle. ❚ Choisir un aliment diététique en fonction de l’affection et des caractéristiques de l’animal. ❚ Mettre en œuvre une ration ménagère adaptée.
Essentiel ❚ L’alimentation par elle-même peut être la cause d’affections de l’intestin grêle. ❚ La cause d’affection intestinale la plus fréquente chez les carnivores est l’allergie alimentaire. ❚ Celle-ci se traduit par des symptômes cutanés et/ou digestifs avec, par exemple, une entérite éosinophilique, lymphocytaire, ou lymphoplasmocytaire.
RUBRIQUE ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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62-68 NECA Diarrhée furet BAT_Les hémoparasites chez les NAC 19/09/2016 21:57 Page62
N.A.C.
conduite à tenir face à une diarrhée chronique chez le furet Magalie René-Martellet Marie-Pierre CallaitCardinal VetAgro Sup Campus vétérinaire de Lyon 1, avenue Bourgelat 69280 Marcy l’Étoile
Objectif pédagogique ❚ Connaître les principales causes de diarrhée chronique chez le furet et comprendre les processus impliqués dans ces troubles.
L’anatomie et la physiologie digestive du furet rendent ces animaux particulièrement sensibles aux troubles digestifs. Ceux-ci s’expriment fréquemment par une diarrhée chronique.
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es troubles digestifs chroniques sont des motifs fréquents de consultation chez le furet. Les causes sont variables et souvent multifactorielles. Une bonne connaissance de la physiologie digestive, des microorganismes potentiellement impliqués et des processus pathologiques aboutissant à l’installation d’une diarrhée chronique est donc essentielle. Des conditions d’entretien inadaptées, notamment une alimentation défectueuse ou une exposition chronique au stress doivent être suspectées et systématiquement investiguées. Après avoir rappelé les particularités de l’anatomie, de la physiologie digestive et du régime alimentaire du furet, nous présentons les principales causes de diarrhée chronique chez cette espèce, puis propose une démarche diagnostique raisonnée permettant la mise en place d’une thérapeutique adaptée. CONSEILS PRATIQUES SUR L’ALIMENTATION DU FURET
Essentiel ❚ Les infections bactériennes primaires et virales se traduisent en général par des diarrhées aiguës. ❚ Les infections bactériennes secondaires sont des causes fréquentes de diarrhées chroniques.
RUBRIQUE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 14 / n°63 134 - JUIN / AOÛT 2016
● Encore plus que le chien et le chat, le furet est un carnivore strict, chez qui une alimentation adaptée et de très bonne qualité est nécessaire. Pour le comprendre et l’expliquer, quelques rappels d’anatomie et de physiologie sont nécessaires (encadré). ● Chez le furet, le transit très rapide et la flore digestive rudimentaires ne permettent pas une absorption très efficace des nutriments, les très faibles capacités de dégradation des glucides, en particulier des fibres, imposent de lui fournir une alimentation très spécifique, hautement protéique et pauvre en fibres. ➜ La ration ”idéale” contient 35 à 55 p. cent de protéines animales (pourcentage de matière sèche) très digestibles et à haute valeur biologique, 18 à 30 p. cent de lipides, 1 p. cent maximum de fibres et une
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Le furet dort en moyenne 18 h par jour. Le respect de son rythme de vie et la prévention du stress doivent être évoqués dans le cadre de la prise en charge de furets atteints de troubles digestifs chroniques (photo A. Laplace).
valeur énergétique suffisante pour couvrir ses besoins beaucoup plus élevés que ceux du chat ou du chien (tableau 1) [13]. ● Actuellement, aucun consensus ne permet de privilégier un mode d’alimentation par rapport à l’autre [13]. Les proies entières ont l’avantage de se rapprocher de son régime naturel mais nécessitent un respect scrupuleux de la chaîne du froid et l’approvisionnement est plutôt complexe. L’alimentation industrielle sèche ou humide est nettement plus pratique et hygiénique mais elle est souvent coûteuse et prédispose à un grand nombre de maladies d’origines nutritionnelles (obésité, urolithiases, affections buccodentaires, …) et au développement d’affections chroniques de l’intestin. ● La ration ménagère semble un bon compromis si elle est préparée avec des aliments de bonne qualité et elle offre l’avantage de pouvoir être adaptée au statut physiologique et l’état de santé de l’animal. Elle nécessite toutefois du temps, une bonne implication du propriétaire, un respect strict de la chaîne du froid et une complémentation systématique en vitamines et minéraux. LES CAUSES DE DIARRHÉE CHRONIQUE CHEZ LE FURET ET LES SIGNES CLINIQUES ASSOCIÉS Chez le furet, les diarrhées peuvent être d’origines infectieuses (virales, bactériennes
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69-71 Revue Internationale NPC 63 BAT_Revue internationale NPC 49 19/09/2016 22:02 Page69
revue internationale les articles parus dans ces revues internationales classés par thème - Vet Radiol Ultrasound - Journal of the American Veterinary Medical Association - Vet Radiol Ultrasound
2016;3(57):269-75 2016;248(4):395-404 ................................................................................................................................................................................................................................... 2015;56(3):317-26
........................................................................................................................................................................................................................................ .......................................................................................................................................
Imagerie / Respiratoire
Thérapeutique
Imagerie / Endocrinologie
- Comparaison du diamètre trachéal à la fluoroscopie et au scanner et comment déterminer la taille du stent trachéal chez des chiens sains
- Comparaison d’efficacité de la prednisone et de la cyclosporine dans le traitement des polyarthrites à médiation immune chez le chien
- Évaluation échographique de la taille des glandes surrénales comparée au poids chez des chiens sains Synthèses rédigées par Marine Leclerc, Éve Manceau, Maïa Vanel
un panorama des meilleurs articles Imagerie / Respiratoire
COMPARAISON DU DIAMÈTRE TRACHÉAL À LA FLUOROSCOPIE ET AU SCANNER ET COMMENT DÉTERMINER LA TAILLE DU STENT TRACHÉAL chez des chiens sains Le collapse trachéal est une maladie progressive caractérisée par une faiblesse des cartilages trachéaux. ● La radiographie et la fluoroscopie sont les modalités les plus utilisées pour les mesures du diamètre trachéal. La taille du stent choisi est ainsi calculée en fonction des mesures obtenues sur la trachée. Le scanner est cependant l’examen de choix en médecine humaine pour les poses de stent. ●
Matériel et Méthodes Dix-sept chiens sans signe clinique respiratoire sont choisis pour cette étude. Une fluoroscopie sans sédation est réalisée au préalable afin d’exclure complètement la présence d’un collapse trachéal. ● Le scanner est réalisé sous anesthésie générale, sans injection de produit de contraste et en maintenant l’animal sous ventilation à pression positive (20 cm H20). Suite au scanner, la fluoroscopie est réalisée en décubitus latéral droit et en décubitus dorsal. ● Différents sites de mesure sont prédéfinis afin de standardiser la lecture par différents radiologues (repères en fonction des vertèbres). Les mesures en fluoroscopie sont calibrées avec un marqueur préalablement placé dans l’œsophage. ● La taille du stent est choisie en ajoutant 10 p. cent au diamètre maximal trachéal. ● Les radiologues effectuent trois fois les mesures sur chaque examen de chaque animal, et ●
un coefficient de variabilité intra et inter-observateurs est calculé. Résultats ● Le diamètre de la lumière trachéale est supérieur au scanner comparativement à la fluoroscopie sur l’ensemble des localisations. La différence est significative qu’il s’agisse de la hauteur ou de la largeur. ● La variabilité intra et inter-observateurs est plus importante pour les mesures en fluoroscopie que pour celles du scanner.
Objectifs de l’étude ❚ Comparer les mesures de diamètre trachéal effectuées grâce à la fluoroscopie et au scanner et en conséquence du stent trachéal. ❚ Faire une évaluation de la variabilité intra et inter-observateurs sur ces mesures.
Discussion et conclusion ● La fluoroscopie sous-estime la largeur et la hauteur trachéales par rapport au scanner. Ceci a une incidence sur la taille du stent choisi. Or, son importante est colossale afin d’éviter les complications. ● Le scanner permet de réduire les variabilités de mesure en permettant une sélection très précise du lieu de mesure et en ne passant pas par une étape de calibration, nécessaire en fluoroscopie. Par ailleurs, il n’y a pas de superposition de structure au scanner. ● En médecine humaine, le scanner est l’examen préféré pour le choix du stent, il permet d’éviter également des bronchoscopies invasives. ● D’autres études sont nécessaires sur des races communément affectées par le collapse trachéal. r
u Vet Radiol Ultrasound 2016;57(3):269-75 Comparison of fluoroscopy and computed tomography for tracheal lumen diameter measurement and determination of intraluminal stent size in healthy dogs. Williams JM, Krebs IA, Riedesel EA, coll.
Synthèse par Maïa Vanel, CHV Atlantia 22, rue René Viviani 44200 Nantes
69
FMC Vét LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 14 / n°63 JUIN / AOÛT 2016 - 141
4 Test clinique R63 BAT._gabarit NPE âne 15/09/2016 18:09 Page72
test clinique
observation originale
les réponses
une méningite suppurée aseptique chez une jeune chienne
Nicolas Del Fabbro Clinique du Grand Saule 7, rue des Carrières 89100 Sens nicolas.delfabbro@gmail.com
1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? ● Il s’agit d’une jeune chienne présentant une pyrexie chronique associée à une léthargie et à une hyperesthésie spinale (c’est-àdire à une sensibilité et à une douleur exacerbée de la colonne vertébrale) multifocale épisodique associés à une pyrexie. ● Un processus inflammatoire est à évoquer en priorité : 1. une méningite suppurée aseptique ou steroid responsive meningitis arteritis (SRMA) ; 2. une discopondylite (mais cette hypothèse est moins probable compte-tenu de l’aspect multifocal des lésions) ; 3. un empyème ou abcès épidural ; 4. une autre méningite d’origine indéterminée; 5. une myélite ; 6. une maladie infectieuse : néosporose, toxoplasmose, ... Ces maladies seraient toutefois associées à une expression chronique et progressive ; 7. un processus néoplasique comme un ostéosarcome ou un myélome multiple (mais ceci est beaucoup moins probable comptetenu du jeune âge).
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2
Réaction de Pandy positive (photo N. Del Fabbro).
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 14 / n°63 143 - JUIN / AOÛT 2016
2 Quels examens complémentaires effectuez-vous ? ● Une numération et une formule sanguines pourraient être indicatives d’un processus inflammatoire / infectieux. ● Les résultats sont présentés dans le tableau. Ils indiquent une neutrophilie. Des radiographies de la colonne pourraient être réalisées afin d’exclure un processus néoplasique ou une discopondylite (il faut environ 2 semaines avant de pouvoir observer des changements radiographiques). Une IRM aurait une meilleure sensibilité et une meilleure spécificité. ● Une ponction de liquide céphalorachidien (LCR) est réalisée ; c’est en effet l’examen le plus important sur une chienne de cette race et présentant ces signes cliniques. Une ponction atlanto-occipitale est effectuée. 2 ml de liquide clair sont recueillis.
72
Tableau - Résultat des analyses sanguines et d’urines Paramètre
Valeur / Valeurs de références
Hématocrite
●
0,40 L/L
0,37 - 0,55
Globules Blancs x
109/L
●
Neutrophiles
19,1
4,0 - 9,4
●
Lymphocytes
2,3
0,9-3,6
Monocytes
1,1
0,2 - 1,0
Éosinophiles
1,0
0,1 - 1,2
● ●
●
Albumine
30 g/L
22 - 35
●
Globuline
40 g/L
22 - 45
●
ALT
40 U/L
< 60
●
ALP
110 U/L
< 110
Urée
0,6 mg/L
0,12 - 0,6
●
Créatinine
●
11,3 mg/L
4,52 - 13,56
1,08 g/L
0,6 - 1,26
●
Glucose
●
Calcium
2,9 mmol/L
2,1 - 2,9
Phosphate
1,5 mmol/L
0,8 - 1,6
Sodium
145 mmol/L
137 - 150
Potassium
4,8 mmol/L
3,3 - 4,8
Chlore
110 mmol/L
105 - 120
●
● ●
●
Analyse d’urine ●
Densité
1,25
pH
6
●
Bilirubine
+
●
Protéines
-
Glucose
-
●
●
Aucun culot macroscopique ●
- Un test de Pandy est effectué : il s’agit d’un test déterminant la présence de protéines (majoritairement les globulines) dans le LCR, en ajoutant une goutte de LCR par 1 mL de solution (cristaux d’acide carbolique dans de l’eau distillée, crésol, ou acide pyrogallique). Une réaction positive varie d’une légère turbidité à un précipité blanc “laiteux” en fonction de la teneur en protéines. Il est fortement positif dans ce cas (photos 2, 3).
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