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DOSSIER : LA CONTRE-PERFORMANCE CHEZ LES ÉQUIDÉS LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine - N°10 - SEPTEMNBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006

N°10 SEPTEMBRE OCTOBRE NOVEMBRE 2006 revue de formation à comité de lecture LA CONTREPERFORMANCE chez les équidés Conduites à tenir diagnostiques et thérapeutiques - Reconnaître et traiter

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DOSSIER : LA CONTREPERFORMANCE

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CHEZ LES ÉQUIDÉS -

Outre une baisse de ses performances au travail ou en compétition, le cheval contre-performant est rarement un cheval “malade“, il ne manifeste pas de signes cliniques évidents. Au praticien de résoudre alors la difficile énigme de l’origine de ce défaut, à la recherche de signes cliniques subtils, souvent absents ou frustes, et de déterminer lequel constitue réellement un facteur limitant la performance ...

Revue internationale - Revue thématique des articles parus à l’étranger - Un panorama des meilleurs articles d’équine : notre séléction (aôut - septembre - octobre 2006) - Synthèse - Obstructions dynamiques des voies aériennes supérieures chez 600 purs-sangs

la contre-performance d’origine respiratoire supérieure Reconnaître et traiter la contre-performance d’origine respiratoire profonde Reconnaître et identifier une contre-performance d’origine cardiaque Comment identifier la contre-performance d’origine locomotrice chez le cheval de C.S.O. Comment examiner un cheval de de C.S.O. La contre-performance d’origine digestive Observation clinique Fibrillation atriale idiopathique permanente chez un cheval trotteur La contre-performance d’origine digestive Fiche - Traitement des pharyngites et des laryngites Techniques chirurgicales lors de cornage et de déplacement dorsal du voile du palais

Âne - Les causes de non utilisation des équidés de travail

Rubriques - Principe actif La flunixine - Geste chirurgical Chirurgie de traction rostrale du larynx lors de déplacement dorsal du voile du palais


sommaire Éditorial par Emmanuelle Van Erck Test clinique - Épiphora et dermite prurigineuse chez des chevaux au paddock Christophe Hugnet, Catherine Gaillard-Lavirotte

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N°10 SEPTEMBRE OCTOBRE NOVEMBRE 2006

CHEVAL ET ÉQUIDÉS Conduites à tenir diagnostiques - Reconnaître et traiter la contre-performance d’origine respiratoire supérieure chez le cheval Fabrice Rossignol, Anne Couroucé, Valérie Deniau 6 - Reconnaître et traiter la contre-performance d’origine respiratoire profonde chez le cheval Emmanuelle Van Erck 13 - Reconnaître et identifier une contre-performance d’origine cardiaque chez le cheval Gunther Van Loon, Youssef Tamzali 21 - Comment identifier la contre-performance d’origine locomotrice chez le cheval de compétition de saut d’obstacle Roland Perrin 29 - Comment examiner un cheval de concours de saut d’obstacle Philippe Benoit 33 - La contre-performance d’origine digestive chez le cheval Youssef Tamzali 36 Observation clinique - Fibrillation atriale idiopathique permanente chez un cheval trotteur Nicolas Latouche, Youssef Tamzali 41 Conduite thérapeutique Comment prévenir et traiter les ulcères gastriques chez le cheval sportif Youssef Tamzali Fiche - Traitement des pharyngites et des laryngites : une préparation anti-inflammatoire Emmanuelle Van Erck Techniques chirurgicales lors de cornage et de déplacement dorsal du voile du palais chez le cheval Fabrice Rossignol, Anne Couroucé, Valérie Deniau

DOSSIER LA CONTREPERFORMANCE chez les équidés

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ÂNE - Les causes de non utilisation des équidés de travail Faouzi Landolsi, Ahmed Chabchoub

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RUBRIQUES Principe actif - La flunixine Wajdi Souilem, Marc Gogny Geste chirurgical - Traction rostrale du larynx lors de déplacement dorsal du voile du palais chez le cheval Fabrice Rossignol, Anne Couroucé, Roland Perrin, Valérie Deniau

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REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE Rubrique dirigée par Jean-Luc Cadoré et Louis-Marie Desmaizières Revue thématique des articles parus dans les revues internationales (août - septembre - octobre 2006) Un panorama des meilleurs articles d’équine : notre sélection Lofti Benalioua, Erwan Martin, Mariana Magalhaes, Marine Rosengarten, Julien Olive, Alexandre Richoux, Franck Croisier, Emel Drici, Stéphanie Dujardin, Anne-Sophie Bobet, Jean-Philippe Germain 64 Synthèse - Obstructions dynamiques des voies aériennes supérieures chez 600 purs-sangs Guillaume Tamba 71 Test clinique - Les réponses Tests de formation continue - Les réponses

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Souscription d’abonnement en page 74

CHEVAL ÂNE RUBRIQUE REVUE INTERNATIONALE


test clinique

NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 e-mail : neva@neva.fr

épiphora et dermite prurigineuse chez des chevaux au paddock

Conseil scientifique

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Gilles Bourdoiseau (E.N.V.L.) Jean-Luc Cadoré (E.N.V.L.) Pierre Chuit (praticien, Suisse) Marc Gogny (E.N.V.N.) Pierre Lekeux (Faculté de Liège) Olivier Lepage ((E.N.V.L.) Pierre-Louis Toutain (E.N.V.T.) André Vrins (Faculté de Saint-Hyacinthe)

Rédacteurs en chef Louis-Marie Desmaizières (E.N.V.T.) Catherine Gaillard - Lavirotte (praticien) Christophe Hugnet (praticien) Stephan Zientara (A.F.S.S.A. Alfort)

Comité de rédaction Nicolas Barety (Juridique, avocat) Olivier Bisseaud (Chirurgie, praticien) Vincent Boureau (Comportement, praticien) Séverine Boullier (Immunologie, E.N.V.T.) Florence Buronfosse (Pharmaco-Toxicologie, E.N.V.L.) Jean-François Bruyas (Reproduction, E.N.V.N.) Eddy Cauvin (Imagerie, praticien) Gwenaëlle Dauphin (A.F.S.S.A. Alfort) Jean-Claude Desfontis (Physiologie et thérapeutique, E.N.V.N.) Jacques Guillot (Parasitologie, E.N.V.A.) Anne Malblanc (Médecine interne et sportive, E.N.V.N.) Stéphane Martinot (Reproduction, E.N.V.L.) Nathalie Priymenko (Alimentation - nutrition, E.N.V.T.) Michel Péchayre (Chirurgie, praticien) Youssef Tamzali (Médecine interne, E.N.V.T.) Chargée de mission rédaction Ariane Bonne-Cantenot Mise en page - infographie Maxime Roguier Gestion des abonnements et comptabilité Marie Servent Publicité Maryvonne Barbaray NÉVA Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 e-mail neva@ neva.fr

Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Prix du numéro : 30 € T.T.C CEE : 32 € T.T.C SARL au capital de 7622€ Siège social : Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 0407 K 86 321 I.S.S.N. 1767-5081

comité de lecture

Impression : Imprimerie Nouvelle Normandie 24, rue Haëmers B.P. 14 - 76191 YVETOT Cedex

Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. L’autorisation de reproduire un article dans une autre publication doit être obtenue auprès de l’éditeur, NÉVA. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de la copie (C.F.C.). LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 76 - SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006

n mars, dans un effectif de 45 chevaux et poneys de commerce, plusieurs animaux présentent, en quelques jours, des signes cliniques cutanés et oculaires motivant l’appel du propriétaire. - Les animaux atteints (hongres, étalons, juments) sont des poulains, des jeunes adultes et des adultes, de races différentes (Criollos, Quarter Horses, Chevaux de selle, chevaux et poneys d’origine non contrôlée). - Ils vivent au paddock. Certains chevaux montés (10) restent en permanence à l’écurie, sauf durant les périodes de monte. - Les équidés reçoivent la même alimentation que les bovins présents sur l’exploitation, soit du foin issu d’une jachère et du maïs grains concassés. Chez les bovins (de races allaitantes, dont un quart de Charolais, et trois quarts de croisés), aucune anomalie n’est décelée lors de la visite. - Les équidés présentent un épiphora, le plus souvent bilatéral, une congestion des conjonctives oculaires, un œdème de la cornée sans ulcères (le test à la fluorescéine est négatif, une kératite bleue et une endothélite sont identifiées par un examen à la lampe à fente) avec une conservation du réflexe photomoteur, une dermite érythémateuse et exsudative des zones dépigmentées glabres (ladre, balzane, fourreau, périnée), associée à un prurit intense (photos 1, 2, 3). L’exsudat est orange vif. - Tous les chevaux vivant à l’extérieur sont atteints par au moins un symptôme.

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Bruno Baup, Agnès Benamou, Jean-Marc Betsch, Géraldine Blanchard, Christian Bussy, Luc Chabanne, Ahmed Chabchoub (Tunis), René Chermette, Florent David (Canada), Isabelle Desjardins, Denis Dugardin, Lucile Martin-Dumon, Brigitte Enriquez, Guillaume Fortier, Xavier Gluntz, Jean-Michel Krawiecki, Claire Laugier, Jean-Pierre Lavoie (Canada) Agnès Leblond,

Serge Lenormand, Bertrand Losson (Liège), Emmanuel Maurin, Pierre-François Mazeaud, Jacques Monet, Paul-Pierre Pastoret, Valérie Picandet, Xavier Pineau, Jean-Jacques Roy, Morgane Schambourg (Canada), Claire Scicluna, Brigitte Siliart, Mathieu Spriet (Canada), Christopher Stockwell, Etienne Thiry (Liège), François Valon, Emmanuelle Van Erck (Liège), Patrick Verwaerde.

Christophe Hugnet Arnaud Lavirotte Clinique Vétérinaire des Lavandes 8 rue Aristide Briand 26160 La Bégude de Mazenc

1 Épiphora et kératite bleue (photos C. Hugnet).

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Dermite exsudative périnéale.

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Dermite exsudative du chanfrein et du museau.

Seuls les chevaux à l’écurie sont indemnes. 1 Quelles sont les hypothèses diagnostiques ? 2 Quels examens complémentaires effectuer ? 3 Quelles mesures thérapeutiques proposez-vous ? Réponses à ce test page 73

Abonnez-vous en page 74 Pour tous renseignements : tél. (33)1 41 94 51 51 fax (33)1 41 94 51 52 mail neva@neva.fr


éditorial Performance : chassez le naturel, il revient au galop !

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our qui s’intéresse un tant soit peu à la physiologie comparée des espèces, le cheval se distingue dans le règne animal comme un athlète de très, très haut niveau, aux capacités sportives tout à fait exceptionnelles. Les plus darwinistes diront que ce sont des millénaires de fuite en avant qui ont sculpté son anatomie et contribué à améliorer ses prouesses athlétiques. À un moment de l’histoire, les destins du cheval et de l’homme ont fusionné et ils se sont mutuellement conquis, pour partager une symbiose insolite. Depuis, l’évolution du cheval a été façonnée par les besoins de l’Homme. A partir des qualités propres à chaque race, il a cherché à en exprimer le meilleur. La performance sportive revêt la définition que la discipline pratiquée lui assigne. Si la qualité du geste est un gage de performance en dressage ou en obstacle, comme l’est la vitesse en course, son accomplissement dépend de la pleine expression d’un ensemble d’autres qualités finement accordées. Celle de compenser ses faiblesses en est une bien précieuse, qui peut éviter de tomber dans la contre-performance. Le cheval contre-performant est rarement un cheval “malade“, dans le sens où il ne manifeste pas de signes cliniques évidents, autres qu’une baisse de ses performances au travail ou en compétition. Le praticien doit résoudre la difficile énigme de l’origine du défaut de performance : est-ce le développement d’une affection et laquelle ? Est-ce un manque de qualités du cheval ? Est-ce un signe de surentraînement ou de fainéantise, - s’ils existent - qui pourrait s’exprimer ? Il lui faut alors rechercher des signes cliniques subtils, souvent absents ou frustes lors de l’examen au repos, et déterminer lequel constitue réellement un facteur limitant la performance. En février dernier, à l’initiative de notre confrère Youssef Tamzali, l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse rassemblait des praticiens, conférenciers et participants, pour une journée autour du thème de la contre-performance du cheval de sport. De la nutrition au système locomoteur en passant par le dopage, les conférences ont permis de faire le tour des sujets relatifs à la performance. Toutes ont montré qu’un cheval de sport contreperformant s’examine aussi à l’effort. C’est dans ce même esprit que ce Dossier spécial compléte les conférences de cette journée de formation. Notre but : guider le praticien afin d’établir le bon diagnostic chez le cheval examiné pour contre-performance, et ouvrir de nouvelles perspectives d’investigation et de traitement. Les affections de l’appareil locomoteur sont la cause majeure de contre-performance et d’interruption de travail chez les chevaux de sport. Dans ce numéro, les contre-performances d’origine locomotrice sont abordées sous l’angle du saut d’obstacle, une discipline de plus en plus technique, qui sollicite fortement le système myo-arthrosquelettique. Les chevaux doivent y exprimer toutes leurs qualités de souplesse et de vitesse, sous la bonne conduite du cavalier. R. Perrin et Ph. Benoit, qui suivent la carrière de chevaux de haut niveau, partagent ici leur longue expérience en la matière et mettent en exergue l’importance de l’observation des gestes du cheval et du cavalier au travail. Bien gérer la carrière sportive d’un athlète équin, c‘est aussi respecter la physiologie du cheval. Les chevaux vivent dans des conditions parfois très éloignées de leur milieu naturel, ce qui peut engendrer le développement de troubles digestifs ou respiratoires. Les nombreuses études épidémiologiques sur la prévalence des ulcères gastriques publiées ces dernières années montrent qu’aucune discipline n’est à l’abri, alors que des moyens de gestion simples pourraient être mis en place pour les prévenir. Contrairement à l’Homme, le cheval est limité dans son effort par le système respiratoire. Ainsi, toute affection respiratoire supérieure ou inférieure peut avoir des répercussions significatives sur l’accomplissement d’une performance. Les articles de ce numéro du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine proposent un tour d’horizon le plus complet possible de ces troubles respiratoires, souvent difficiles à diagnostiquer au repos. Sur le plan cardiaque, les chevaux sportifs peuvent manifester des souffles ou des arythmies physiologiques qu’il convient de distinguer des signes pathologiques. L’article de G. van Loon fait le point sur les éléments à prendre en compte et les pièges à éviter pour savoir si le système cardiovasculaire est responsable de la contre-performance. e “nouveau praticien“ de ce numéro est donc un praticien de terrain qui aborde le cheval contre-performant de manière dynamique … pour progresser, sans tricher. ❒

Emmanuelle Van Erck Westergren Centre de Médecine Sportive du Cheval Pôle Equin Faculté de Médecine Vétérinaire Université de Liège, Bât. B42 Sart Tilman, B-4000 Liège Belgique

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006 - 77


reconnaître et traiter la contre-performance

Fabrice Rossignol1 Anne Couroucé2 Valérie Deniau1

d’origine respiratoire supérieure chez le cheval

1 Clinique équine de Grosbois 94470 Boissy Saint Léger 2 E.N.V.N. Atlanpôle La Chantrerie BP 40706 44307 Nantes cedex 03

La contre-performance chez le cheval de sport et de course représente un vrai défi pour le propriétaire, l’entraîneur et le vétérinaire. Les causes en sont diverses, parfois difficiles à cerner avec un examen clinique classique. Les affections respiratoires supérieures ont souvent une incidence majeure sur l’intolérance à l’effort. Elles sont associées ou non à d’autres affections respiratoires.

Objectifs pédagogiques ❚ Savoir déterminer l’origine respiratoire supérieure d’une contre-performance. ❚ Connaître les différentes affections respiratoires pouvant entraîner une contre-performance.

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es affections respiratoires supérieures peuvent ne pas être le facteur limitant de la performance. ● Un déplacement dorsal du voile du palais à grande vitesse peut, par exemple, être induit par une douleur orthopédique, ou peut être amplifié par une lésion inflammatoire des petites voies respiratoires, ou encore provoqué par une pharyngite [4]. ● Une hémiplégie laryngée de grade 3, évidente à l’examen endoscopique au repos, peut ne pas gêner le cheval à grande vitesse, mais être associée à une autre affection, comme la déviation axiale des replis aryépiglottiques, qui est alors souvent la cause principale de l’intolérance à l’effort. ● Un kyste sous-épiglottique, bien visible à l’endoscopie au repos, peut être totalement asymptomatique à grande vitesse. ● À l’inverse, de nombreuses affections respiratoires hautes ne peuvent être détectées à l’examen endoscopique au repos. Elles ne sont mises en évidence que par l’endoscopie sur tapis roulant à grande vitesse. ● Pour être efficace, le traitement doit être ciblé sur le facteur limitant la performance. Ainsi, la plupart des affections décrites dans cet article ont été diagnostiquées ou confirmées par une endoscopie à l’effort sur tapis roulant.

Essentiel ❚ Des bruits anormaux, leur son, leur moment d’apparition et d’émission, sont de précieux éléments pour le diagnostic. ❚ Le cheval qui s’arrête net en phase finale d’une course est fortement suspect de déplacement dorsal du voile du palais. ❚ Soumettre des sons pré-enregistrés à l’entraîneur, lors du recueil des commémoratifs.

CHEVAL

L’EXAMEN DU CHEVAL L’anamnèse L’anamnèse aide à orienter l’examen clinique.

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 78 - SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006

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Lors de l’examen respiratoire (toux, écoulement nasal, …), l’existence de bruits anormaux, leur son (ronflement, sifflement), leur moment d’apparition et d’émission, sont de précieux éléments pour le diagnostic (encadré 1). - En effet, en cas d’hémiplégie laryngée, les bruits anormaux sont entendus en phase inspiratoire. Ils sont permanents et graduellement augmentés lors de l’effort. En cas de déplacement dorsal du voile du palais (D.D.V.P.), les sons sont entendus en phases inspiratoire et expiratoire, au moment maximal de l’effort. Ainsi, un cheval qui s’arrête net en phase finale d’une course est fortement suspect de D.D.V.P. [15, 22]. - Il peut être utile d’avoir des sons pré-enregistrés, et de les soumettre à l’entraîneur lors du recueil des commémoratifs. ● Dans une étude effectuée en 2002 sur 92 chevaux, 38 p. cent de ceux présentant un déplacement du voile du palais sur le tapis, ne faisaient pas de bruit. ● Chez le trotteur attelé, le bruit peut être plus difficile à percevoir, en raison de la distance entre le driver et la tête du cheval. L’utilisation récente de micros fixés à la bride permet d’affiner cette perception. ● Il convient d’interroger l’entraîneur : - sur une gêne orthopédique éventuelle, pouvant être associée à la difficulté respiratoire ; - sur le niveau actuel et souhaité du cheval ; - sur ses antécédents cliniques (affection respiratoire profonde, syndrome grippal, gourme, thrombophlébite, …). ●

L’examen clinique L’examen clinique comprend : - un examen de l’état général (perte d’état pouvant être associé à un surentrainement, à une douleur chronique) ; - une prise de température ; - une auscultation cardiaque ; - un examen des naseaux pour rechercher un éventuel jetage uni- (affection sinusale) ou bilatéral (affection pharyngée ou profonde) ; - un examen de la face (asymétrie lors de sinusite chronique) ; - une palpation des plis alaires, en recher●


reconnaître et traiter

une contre-performance d’origine respiratoire profonde

Emmanuelle van Erck

chez le cheval Les signes cliniques des affections respiratoires profondes sont souvent frustes. Des examens complémentaires sont donc indiqués pour établir le diagnostic. La gestion des chevaux atteints nécessite toujours des mesures hygiéniques dans l’environnement.

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ien qu’elles représentent un motif courant de consultation, les affections respiratoires sont encore fréquemment sous-estimées chez les chevaux de sport référés pour contre-performance [9]. En effet, la contribution des affections respiratoires à la contre-performance est très difficile à établir sur le terrain, d’autant plus que d’autres facteurs peuvent concourir à celle-ci (affections musculo-squelettiques, cardiaques, …). De plus, les symptômes peuvent être très frustes. Un examen clinique simple ne permet donc pas toujours d’établir un diagnostic d’affection respiratoire chez un cheval contre-performant. Des examens complémentaires sont alors utiles. ● Chez le cheval de sport sain, la fonction respiratoire représente le 1er facteur limitant l’effort. Même à un niveau d’effort submaximal, l’athlète équin peut développer une hypoxémie artérielle physiologique significative, mettant en évidence le dépassement des capacités d’échanges gazeux du système respiratoire par rapport aux besoins énormes des masses musculaires. ● Or, la filière aérobie reste la voie métabolique prépondérante du métabolisme énergétique du cheval, quelle que soit la discipline pratiquée. L’intégrité de l’appareil respiratoire et son fonctionnement optimal constituent donc des conditions essentielles à la réalisation d’une performance sportive chez l’athlète équin. ● Les conditions de vie et d’hébergement des chevaux qui ont une carrière sportive sont propices au développement d’affections respiratoires profondes : - chez les jeunes chevaux, les affections virales respiratoires perturbent le système muco-

Centre de Médecine Sportive du Cheval Faculté de Médecine Vétérinaire Université de Liège Bât. B42, Sart Tilman B-4000 Liège Belgique

Objectif pédagogique Savoir diagnostiquer et traiter une contre-performance d’origine respiratoire profonde chez le cheval de sport.

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ciliaire et peuvent altérer durablement les mécanismes de défense ; - chez les chevaux de sport, l’incidence élevée des syndromes inflammatoires des voies respiratoires profondes a été démontrée. Ces états inflammatoires, sont reconnus comme étant associés à des contre-performances [7, 12] (photo 1). ● Bien que de nombreuses questions se posent encore à leur sujet, les hémorragies induites par l’exercice semblent être aussi de plus en plus souvent incriminées comme facteur de contre-performances [7]. ● De même, une exposition répétée aux poussières et aux micro-organismes de l’environnement peut engendrer des réactions inflammatoires sévères, avec l’apparition d’un syndrome de type poussif, qui rend leur gestion quotidienne compliquée et peut abréger précocement leur activité sportive [10]. ● Cet article envisage les principales affections d’origine respiratoire profonde susceptibles d’entraîner une contre-performance chez le cheval (tableau 1) : - les infections virales ; - la maladie inflammatoire des petites voies respiratoires ; - l’hémorragie pulmonaire induite par l’exercice ; - l’obstruction récurrente des petites voies respiratoires.

La maladie inflammatoire des petites voies respiratoires est un syndrome inflammatoire des petites voies respiratoires qui touche les jeunes chevaux de sport. Son étiologie serait étroitement liée aux conditions d’environnement et de travail (photo E. van Erck).

Essentiel ❚ Les conditions de vie et d’hébergement des chevaux qui ont une carrière sportive sont propices au développement d’affections respiratoires profondes. ❚ Les agents viraux les plus souvent incriminés dans les maladies respiratoires du cheval sont les rhinovirus, les virus de l’influenza et ceux de la rhinopneumonie.

CHEVAL

LES INFECTIONS VIRALES Les agents viraux les plus souvent incriminés dans les maladies respiratoires du cheval sont les rhinovirus, les virus de l’influenza (grippe équine) et ceux de la rhinopneumonie (E.H.V.1, E.H.V.4).

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reconnaître et identifier une contre-performance d’origine cardiaque chez le cheval

Les troubles du rythme et les souffles cardiaques sont fréquemment à l’origine de contre-performance. Il est donc indispensable de savoir les détecter et les identifier, grâce à un examen clinique complet et à des examens complémentaires adaptés, et de connaître leurs conséquences éventuelles sur la tolérance à l’exercice.

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es affections cardiaques représentent la 3e cause de contre-performance chez le cheval, après les affections respiratoires et les affections musculo-squelettiques, avec une prévalence de 15 à 20 p. cent [5]. ● Une anamnèse détaillée est indispensable pour évaluer l’ancienneté de l’affection. ● L’évaluation cardiaque chez les chevaux contre-performants comprend un examen clinique complet, avec une auscultation minutieuse, un examen sanguin (électrolytes, enzymes cardiaques), suivi d’un examen électrocardiographique au repos et d’un examen échocardiographique complet. Si aucune anomalie significative n’est détectée, un électrocardiogramme à l’exercice et/ou un électrocardiogramme sur 24 h (Holter) doit être réalisé. Selon le cas, un échocardiogramme de stress peut être réalisé pour diagnostiquer un dysfonctionnement du myocarde induit par l’effort. ● L’importance de tout désordre cardiaque doit toujours être évaluée en fonction de l’âge du cheval, de la présence concomitante de désordre non-cardiaque (par exemple pulmonaire) et surtout, du type de performance et des attentes du propriétaire. Des désordres de gravité moyenne peuvent en effet être responsables d’intolérance à l’effort, chez des chevaux de compétition de haut niveau, alors que des désordres similaires ou plus graves peuvent être détectés de manière fortuite chez des animaux performant à un moindre niveau. ● Les cardiopathies peuvent se subdiviser en trois catégories principales : - les troubles du rythme ;

Gunther van Loon1 Youssef Tamzali2 1. Dept. de Médecine Interne des Grands Animaux Université de Gand Belgique 2. Médecine Interne Équine E.N.V.T. 23 chemin des Capelles BP 87614, 31076 Toulouse cedex 3

Figure - Les principaux troubles du rythme cardiaque chez le cheval

1. Les troubles du rythme physiologiques - Les blocs auriculo-ventriculaires du 1er degré - Les blocs auriculo-ventriculaires du 2e degré - La bradycardie sinusale - L’arythmie sinusale

2. Les troubles du rythme pathologiques - La fibrillation auriculaire - Les extrasystoles auriculaires - La tachycardie auriculaire - Les extrasystoles ventriculaires - La tachycardie ventriculaire - Les blocs auriculo-ventriculaires du 2e degré avancé - Les blocs auriculo-ventriculaires du 3e degré

- les flux intracardiaques anormaux, dus à des valvulopathies ou à des malformations, comme un défaut septal ; - les myocardiopathies. LES TROUBLES DU RYTHME Les troubles du rythme sont fréquents chez les chevaux. Cependant, la plupart de ces troubles sont physiologiques et liés au fort tonus vagal de repos. Ils disparaissent à l’exercice ou en cas d’excitation. Ils peuvent apparaître dans la période postexercice immédiate, lorsque le tonus vagal et sympathique change (figure). ● Quelques troubles du rythme sont permanents, alors que d’autres sont paroxystiques, c’est-à-dire qu’ils sont présents temporairement, donc plus difficiles à diagnostiquer. Ces troubles peuvent apparaître seulement au repos, ou lors d’exercice maximal. C’est pourquoi le diagnostic, mais aussi l’évaluation de l’importance d’un trouble du rythme, sont un défi pour le vétérinaire. Une évaluation cardiaque complète est souvent nécessaire, afin de bien l’appréhender. ●

Objectif pédagogique Savoir détecter et identifier un trouble cardiaque à l’origine d’une contre-performance chez le cheval.

Essentiel ❚ L’évaluation cardiaque chez les chevaux contre-performants comprend un examen clinique complet, avec une auscultation minutieuse, des examens sanguin, électrocardiographique au repos et échocardiographique. ❚ Évaluer l’importance d’un désordre cardiaque en fonction : - de l’âge du cheval ; - de la présence concomitante de désordre non-cardiaque ; - et surtout, du type de performance et des attentes du propriétaire.

La fibrillation auriculaire Épidémiologie et étiopathogénie

CHEVAL

La fibrillation auriculaire est le trouble du rythme qui affecte le plus fréquemment la performance chez le cheval. Son incidence élevée est due au fort tonus vagal, ainsi qu’à la grande taille des atria du cheval. En effet, pour des raisons d’électrophysiologie, une grande surface des atria est susceptible de ●

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comment identifier

la contre-performance d’origine locomotrice

Roland Perrin

chez le cheval de compétition de saut d’obstacle La compétition de saut d’obstacle est une discipline complexe, dans laquelle la performance nécessite un fonctionnement optimal de toutes les structures de l’appareil locomoteur. Lorsque les mécanismes de protection de l’organisme sont dépassés, une lésion se forme et entraîne une douleur, à l’origine d’une contre-performance.

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ouloir, pouvoir et savoir sont trois mots clés de la performance. “Vouloir“ signifie que le cheval se sent bien, qu’il a de la motivation dans la réalisation de ce que lui demande le cavalier. “Pouvoir“ signifie que son organisme est suffisamment fort, c’est-à-dire entraîné pour résister aux contraintes de l’effort, qu’il n’a pas de douleurs limitant son engagement. “Savoir“ est l’aboutissement de l’apprentissage sportif, aussi bien dans le geste sportif proprement dit que dans la connaissance de l’environnement dans lequel se réalise la performance. La compétition de saut d’obstacle est une discipline complexe, qui nécessite un long apprentissage, même si le cheval a des prédispositions naturelles à l’obstacle. ● La notion de contre-performance est difficile à définir, et les propriétaires de chevaux n’en ont pas tous la même approche (définition). Pour bien appréhender la contre-performance d’origine locomotrice chez le cheval de compétition de saut d’obstacle, il est important de bien connaître ce que l’on demande au cheval et de bien comprendre comment se crée une lésion, afin de trouver une solution à la question posée par le cavalier. Aussi, cet article propose un rappel sur cette discipline, évoque les notions de lésion et de douleur avant de voir comment appréhender la contre-performance d’origine locomotrice. LA DISCIPLINE DU SAUT D’OBSTACLE La formation du cheval de saut d’obstacle ● La compétition de saut d’obstacle englobe toutes sortes de catégories d’épreuves, de-

Clinique vétérinaire équine La Brosse 18, rue des champs 78470 Saint Lambert des bois

Objectif pédagogique Savoir reconnaître une contre-perfrmance d’origine locomotrice chez le cheval de concours de saut d’obstacle. Définition 1

L’environnement humain du cheval de CSO est essentiel pour obtenir de bons résultats (photo P. Benoit).

puis les concours d’amateurs, avec plusieurs jours de suite, des obstacles de faibles hauteurs et des parcours qui ne sont pas répétés, jusqu’aux championnats du monde, où la compétition dure une semaine et où le cheval doit fournir chaque jour des efforts importants. Le cheval peut être un poney comme un cheval de grand prix. ● Entre 3 ans et 8 ans, le cheval est dressé, et apprend son “métier“. Après 8 ans, il devient vraiment un cheval d’obstacle et l’environnement humain est alors important pour obtenir des résultats sportifs (photo 1). ● Les acteurs sont le cheval et son cavalier, l’entraîneur ou “coach“, le cavalier dresseur et l’équipe de soins (le groom, les vétérinaires traitant, spécialiste, d’équipe, etc.). Certaines personnes peuvent avoir des fonctions multiples, mais leur rôle est surtout d’entourer “l’athlète cheval“, quel que soit son niveau de performance. ● Le cheval est limité dans sa “qualité“ par sa valeur génétique, qui lui donne la capacité de sauter plus ou moins haut, et d’apprendre plus ou moins rapidement les mouvements simples de l’équitation, que sont par exemple les changements de pieds, les changements de direction, les variations de vitesse au galop, tout en conservant l’engagement, donc la propulsion. ● Un cheval peut répéter des sauts à une certaine hauteur optimale, mais s’il passe au-dessus, son organisme ne le supporte pas et des lésions locomotrices apparaissent ou se réveillent. Dans ce cas, il ne s’agit pas de contre-performance, mais d’une exploitation abusive du cheval, et généralement les traitements mis en œuvre échouent.

❚ La contre-performance signifie pour certains que le cheval n’exprime pas son potentiel génétique, pour d’autres, qu’il ne saute plus comme il sautait par le passé, pour d’autres encore, qu’il ne gagne plus.

Essentiel ❚ Si l’on fait dépasser ses capacités à un cheval, ses échecs n’indiquent pas une contre-performance, mais une exploitation abusive. ❚ Une lésion est un processus cicatriciel survenant dans un tissu, suite à une agression dépassant les limites physiologiques. ❚ La douleur empêche ou limite la bonne réalisation du geste sportif et crée des surcharges biomécaniques sur les tissus de l’appareil locomoteur.

CHEVAL

29

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006 - 101


comment examiner un cheval de concours de saut d’obstacles

L’examen clinique spécifique d’un cheval de concours de saut d’obstacles suppose une bonne connaissance de la discipline, de son règlement, et de l’attitude du cheval souhaitée par son cavalier.

L

e vétérinaire de terrain est de plus en plus sollicité par les cavaliers pour apporter des éléments sur la locomotion, ses anomalies, ainsi que sur le geste sportif du cheval, en période d’entraînement ou de compétition. En effet, il existe peu de publications sur les motifs réels de contre-performance du cheval de concours de saut d’obstacles (C.S.O.). ● Le cavalier s’inquiète souvent d’un défaut de geste soudain, avec dans l’ordre des consultations : - un défaut de propulsion ; - un manque de trajectoire ; - une réception anormale sur un antérieur ; - un défaut de récupération (photo 1). Cet article propose une démarche pratique pour examiner un cheval en situation de contre-performance. Il convient en effet d’effectuer un examen général, puis un examen locomoteur complet.

1. L’EXAMEN GÉNÉRAL Pour effectuer l’examen général, il convient d’abord d’observer le climat et le stress environnant. Les données sur le transport de l’animal sont aussi intéressantes. Ces informations permettent de revenir aux affections les plus classiques du cheval de compétition en situation. ● En tant que compétiteur, il convient de prendre en compte : - le mal de transport, dans ses formes cliniques comme sub-cliniques, avec des hyperthermies inconstantes, des dysmicrobismes et des possibles coliques de fermentation (photo 2) ; - les gastrites, récidivantes ou induites : des études récentes signalent jusqu’à 70 p. cent de chevaux touchés sur un site de compétition, dans une population de chevaux suspects qui ont subi une gastroscopie sur ce site ; ●

Philippe Benoit Clinique équine 4, route de Vilpert 78610 Les Bréviaires

Objectif pédagogique Connaître les spécificités de l’examen locomoteur en situation sur un cheval de concours de saut d’obstacles.

1

Il est conseillé d’observer le cheval monté pour repérer les défauts (photos Ph. Benoît).

- les laryngites, ou les inflammations plus profondes, dans les environnements secs et poussiéreux. ● Ces affections peuvent être associées aux difficultés de récupération, aux toux à l’effort, et aux épistaxis, ainsi qu’à des troubles locomoteurs, même sub-cliniques.

2. L’EXAMEN LOCOMOTEUR ● Lors de l’examen locomoteur, l’attitude et la rectitude de l’allure, du placer, et la mobilité du dos sont à observer, sachant que le cavalier induit par son travail une gestuelle particulière. Pour cette raison, une partie de l’examen peut être effectuée en demandant au cavalier certains mouvements. ● L’observation du cheval monté peut apporter une série d’informations supplémentaires, par rapport à celle du cheval sans son cavalier lors d’un examen classique.

Les tests pratiqués Au pas, à froid, observer attentivement : - la liberté et l’extension des épaules ; - la mobilité du bassin, en particulier sa bascule de la droite vers la gauche (vue caudale) lors de l’engagement du postérieur correspondant. ● Au trot, sachant que le cavalier trotte le plus souvent enlevé de sa selle, le cheval doit effectuer un 8 de chiffre, soit deux cercles d’environ 10 m de diamètre. - Les éléments suivants doivent être particulièrement observés : - l’incurvation ; - la descente des boulets sur les quatre membres ; ●

2

Le mal des transports est une donnée essentielle à prendre en compte.

Essentiel ❚ Dans l’examen général, penser aux affections classiques : - le mal des transports ; - les gastrites ; - les laryngites - les inflammations plus profondes. ❚ Observer le cheval monté apporte des informations supplémentaires.

CHEVAL

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006 - 105


la contre-performance d’origine digestive Youssef Tamzali Médecine Interne Équine E.N.V.T. 23 chemin des Capelles BP 87614, 31076 Toulouse cedex 3

Objectif pédagogique Savoir diagnostiquer le syndrome des ulcères gastriques chez le cheval, à l’aide de la gastroscopie.

chez le cheval Le syndrome des ulcères gastriques est une cause fréquente de contre-performance chez le cheval. Cet article présente les différentes formes rencontrées chez l’adulte, leurs circonstances d’apparition, leur expression clinique et leur diagnostic.

S 2

Ulcères grade 2/4 : lésions peu profondes et isolées ou multifocales.

Essentiel ❚ Le syndrome des ulcères gastriques équins regroupe les lésions : - squameuses primaires ; - glandulaires et/ou de la muqueuse duodénale proximale ; - primaires de la muqueuse glandulaire cardiale.

i les effets de l’exercice sur les fonctions cardio-pulmonaire et musculo-squelettique sont bien connus chez le cheval, la relation entre l’exercice et la fonction gastro-intestinale est encore peu documentée. En clinique, deux entités sont distinguées : - le syndrome de surmenage intense, accompagné d’une entérocolite aiguë [3, 4] ; - le syndrome des ulcères gastriques équins (equine gastric ulcer syndrome ou E.G.U.S.), cause de contre-performance. ● Le syndrome des ulcères gastriques équins regroupe plusieurs affections qui s’accompagnent d’érosions ou d’ulcères, en des endroits divers de l’œsophage, de l’estomac ou du duodénum proximal. Ces affections sont classées en : - lésions squameuses (non glandulaires) primaires : elles ne présentent pas de signes apparents de gêne à la vidange gastrique (figure 1) ; - lésions glandulaires et/ou de la muqueuse duodénale proximale : en causant une gêne fonctionnelle ou mécanique à la vidange gastrique, elles peuvent entraîner une maladie squameuse secondaire (jusque dans l’œsophage) ; - lésions primaires de la muqueuse glandulaire cardiale, chez le nouveau-né soumis à un stress intense : nous ne les abordons pas dans cet article [14]. LES ULCÉRATIONS PRIMAIRES DE LA MUQUEUSE NON GLANDULAIRE

CHEVAL

(SQUAMEUSE)

Données épidémiologiques ● Les ulcérations primaires de la muqueuse non glandulaire se développent typiquement chez des chevaux adultes, à l’entraînement intensif, quels que soient leur âge et leur race.

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 108 - SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006

36

1

Ulcères grade 1/4 : la muqueuse est intacte mais certaines zones sont rouges ou hyperkératosiques (photos Y. Tamzali).

Figure 1 - Anatomie de l’estomac du cheval (crédit Y. Tamzali) Muqueuse non glandulaire ou squameuse

Œsophage

Duodénum

Margo plicatus Muqueuse glandulaire ou fundique

Pylore Muqueuse glandulaire pylorique

- Dans la maladie squameuse primaire (sans obstruction gastrique), les lésions siègent essentiellement au-dessus du margo plicatus, sur la muqueuse squameuse (zone colorée en jaune). - Dans la maladie glandulaire primaire, les lésions siègent au-dessous du margo plicatus, sur la muqueuse glandulaire (zone colorée en rose), et le plus souvent au niveau pylorique.

La relation entre l’entraînement et la présence d’ulcères est bien établie. De nombreuses publications montrent que la prévalence des ulcères peut atteindre 90 p. cent chez les chevaux à l’entraînement, toutes races et tous types d’entraînement confondus [9, 12, 14, 17, 18, 20, 26]. ● Ces lésions de la muqueuse squameuse sont de degré et de gravité variables. Aussi, il existe un système de notation, issu d’une conférence de consensus sur le traitement des chevaux présentant des ulcères gastro-


observation clinique fibrillation atriale idiopathique permanente

Nicolas Latouche Youssef Tamzali

chez un cheval trotteur La fibrillation atriale est une arythmie cardiaque fréquente chez le cheval. Si l’auscultation est une phase essentielle de son diagnostic, cette observation présente les examens complémentaires à mettre en œuvre et les traitement disponibles pour réaliser la cardio-conversion.

L

a fibrillation atriale est l’arythmie cardiaque la plus fréquente chez les chevaux. Dans la majorité des cas, aucune lésion cardiaque n’y est associée [2]. ● Elle est caractérisée par des contractions atriales non coordonnées, et provoque des contre-performances lors d’efforts de grande intensité [13]. ● Cet article décrit un cas clinique de fibrillation atriale idiopathique permanente traité avec succès. ANAMNÈSE ET COMMÉMORATIFS Un cheval trotteur français, hongre, âgé de trois ans, correctement vacciné et vermifugé, est présenté à la consultation en mai 2005 pour le traitement d’une fibrillation atriale, diagnostiquée à l’auscultation par le vétérinaire référent. ● Le cheval présente une baisse de performance et une intolérance à l’effort durant les courses de trot depuis octobre 2004. Aucun autre antécédent pathologique n’est signalé. Le cheval n’a montré ni épistaxis ni bruits respiratoires, et il n’a jamais été boiteux. ● Un analeptique cardiaque et de la digoxine, administrés dans la semaine précédant l’hospitalisation, sont restés sans effet. ●

EXAMEN CLINIQUE L’examen général Le cheval est en bon état d’entretien. L’examen général et l’examen locomoteur sont normaux. ● L’examen de l’appareil respiratoire ne révèle aucun trouble. La fréquence respiratoire, de 18 mouvements/min, et l’auscultation pulmonaire sont normales. ●

Complexes QRS normaux

Ondes F

Clinique équine E.N.V. Toulouse 23 chemin des Capelles 31076 Toulouse cedex

Pas d’ondes P

Objectif pédagogique Diagnostiquer et traiter une fibrillation atriale idiopathique chez un cheval. Intervalles R-R irrégulièrement irréguliers 1

Électrocardiogramme montrant la fibrillation atriale (photo Y. Tamzali).

Figure 1 - Diagnostic différentiel

Motif de consultation

des troubles du rythme cardiaque

❚ Traitement d’une fibrillation atriale

chez le cheval [4] Troubles physiologiques Ils disparaissent avec une fréquence cardiaque > 50 battements/min. ● Blocs atrio-ventriculaires de grades 1 et 2 : pauses régulières et B4 non suivi de B1/B2 ● Bloc sino-auriculaire : pauses régulières, l’intervalle PP est doublé, et B4 suivi avec délai de B1/B2 ● Arythmie sinusale : rythme irrégulier, souvent lors de wandering pace-maker, ondes P différentes

Hypothèses diagnostiques ❚ Fibrillation atriale idiopathique ❚ Fibrillation atriale lésionnelle

Troubles pathologiques Bloc atrio-ventriculaire de grade 3 : B1/B2 forts réguliers et très lents, B4 indépendant ● Extrasystole auriculaire et/ou ventriculaire ● Tachycardie auriculaire et/ou ventriculaire ● Fibrillation auriculaire et/ou ventriculaire ●

Seul l’examen de l’appareil cardiovasculaire présente des anomalies. L’examen de l’appareil cardiovasculaire ● Les muqueuses sont roses, avec un temps de remplissage capillaire normal (< 2 s). Les veines jugulaires sont normales. ● L’auscultation cardiaque met en évidence : - une fréquence cardiaque normale, de 38 battements/min ; - une arythmie permanente, caractérisée par un rythme cardiaque “irrégulièrement irrégulier”, ce qui est confirmé par un pouls irrégulièrement irrégulier ; - une absence de bruit S4 (contraction atriale). L’auscultation cardiaque est fortement évocatrice d’une fibrillation atriale [13].

Essentiel ❚ L’auscultation cardiaque met en évidence : - une fréquence cardiaque normale ; - une arythmie permanente, caractérisée par un rythme cardiaque “irrégulièrement irrégulier” ainsi qu’une absence de bruit S4.

CHEVAL

41

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 20066 - 113


comment prévenir et traiter les ulcères gastriques

Youssef Tamzali

chez le cheval sportif Des moyens de prévention et de traitement efficaces sont disponibles contre le syndrome des ulcères gastriques, à l’origine de baisses de performances chez les chevaux de sport.

D

es mesures médicales, hygiéniques et prophylactiques permettent au cheval souffrant d’ulcères gastriques de retrouver ses performances initiales dans les meilleurs délais. Cet article présente ces différentes mesures préventives et thérapeutiques. LE TRAITEMENT MÉDICAL

Un traitement médical est préconisé lorsque les ulcères ont des répercussions cliniques, comme une contre-performance, un amaigrissement et/ou des coliques. ● Il est préférable de ne pas administrer de traitement sans confirmer la présence d’ulcères par gastroscopie, pour deux raisons : - le coût du traitement : il est plus facile de convaincre un propriétaire ou un entraîneur si, lors de l’examen, il constate lui-même les lésions gastriques sur l’écran de vidéoendoscopie ; - un échec thérapeutique peut survenir si le diagnostic est erroné ou si la situation est en réalité plus complexe, par exemple en présence de trouble de la motilité pylorique. En effet, dans ce cas, l’approche thérapeutique doit être différente : il convient alors de commencer par une administration intra-veineuse de substances anti-acides (telle la ranitidine, à la posologie indiquée ci-après). Celle-ci assure l’efficacité du traitement jusqu’à ce que la vidange gastrique soit rétablie et que les molécules puissent être administrées par voie orale et être absorbées et métabolisées lors de leur passage intestinal. ● Les stratégies thérapeutiques consistent à maintenir le pH gastrique au-dessus de 4, à couvrir l’ulcère avec un agent résistant à l’acidité et à fournir de la prostaglandine E2 (P. G. E. 2) ou à stimuler sa production par la muqueuse gastrique [1, 3, 9, 10, 11, ●

Médecine interne équine E.N.V.T. BP 87614, 23 chemin des Capelles 31076 Toulouse cedex 3

12].

Objectif pédagogique

Maintenir le pH gastrique au-dessus de 4

Savoir prévenir et traiter les ulcères gastriques chez les chevaux.

Les anti-acides

Les anti-acides neutralisent l’acidité dans la lumière stomacale sans agir directement sur la production acide [1, 3, 9]. Les plus utilisés sont l’hydroxyde d’aluminium et l’hydroxyde de magnésium (Maalox®*). ● En général, les anti-acides ont une action de courte durée chez le cheval (moins d’une heure). Ils nécessitent des administations répétées très fréquentes et sont donc à proscrire. ●

Les antagonistes des récepteurs H2 à l’histamine

Le 1er effet des antagonistes des récepteures H2 à l’histamine est l’inhibition dosedépendante de la sécrétion d’acide, par blocage de l’interaction de l’histamine avec les récepteurs H2 portés par les cellules pariétales [1, 3, 8, 9, 13]. L’inhibition se fait par compétition, donc plus la concentration en antagonistes au site de fixation est grande, plus la suppression de la sécrétion est durable. ● Les antagonistes des récepteurs H2 comprennent la ranitidine (Zantac®*), la cimétidine (Tagamet®*), la nizatidine (Nizaxid®*) et la famotidine (Pepcidac®*, Pepdine®*). Ces molécules, utilisées en médecine humaine, ne disposent pas d’A.M.M. chez le cheval. Elles peuvent cependant être utilisées dans le cadre de la cascade, lorsqu’une administration par voie intraveineuse s’avère nécessaire, notamment si un trouble de vidange gastrique est constaté suite à une diminution de la motilité pylorique. ● Une posologie minimale de 6,6 mg/kg par voie orale, ou de 2 mg/kg par voie intraveineuse est recommandée. La cimétidine doit être administrée 4 à 6 fois par jour, et la ranitidine au moins 3 fois par jour. ● Le traitement est à poursuivre au moins 10 à 20 j, et cela même après la disparition des signes cliniques. ● Le prix moyen est équivalent pour les deux ●

NOTE

1

Ulcères profond 3 sur 4 (photo Y. Tamzali).

Essentiel ❚ Pour soigner un ulcère gastriques, il convient, sur le plan théorique, de : - maintenir le pH gastrique au-dessus de 4 ; - couvrir l’ulcère avec un agent résistant à l’acidité ; - fournir de la P.G.E.2 ou stimuler sa production par la muqueuse gastrique. ❚ La ranitidine et la cimétidine inhibent la sécrétion d’acide en bloquant l’interaction de l’histamine avec les récepteurs H2 portés par les cellules pariétales.

CHEVAL

* Spécialités de médecine humaine.

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006 - 117


Fiche

traitement des pharyngites et des laryngites une préparation anti-inflammatoire

Emmanuelle van Erck-Westergren Faculté de Médecine Vétérinaire Centre de Médecine Sportive du Cheval -pôle équin Université de Liège, B42 Sart Tilman B-4000 Liège Belgique

U

ne pharyngite folliculaire physiologique est observée à l’endoscopie chez les jeunes chevaux jusqu’à l’âge de trois ans. Celle-ci ne génère pas forcément des troubles cliniques. Cependant, dans certains cas, pharyngites et laryngites peuvent engendrer des troubles cliniques à l’origine de toux, d’obstruction des voies supérieures, voire plus rarement, de troubles de la déglutition. Un traitement est alors recommandé. INDICATIONS Pharyngites folliculaires

Pharyngite folliculaire (photos E. Van Erck).

Certaines pharyngites folliculaires de grade III à IV sur une échelle de IV peuvent induire une instabilité du nasopharynx pouvant conduire à une obstruction partielle des voies respiratoires, en particulier à l’effort (photo 1). Des collapsus du nasopharynx et/ou des déplacements dorsaux du voile du palais peuvent être observés (photo 2). Ils se traduisent cliniquement par des bruits respiratoires et/ou de l’intolérance à l’effort. Les pharyngites peuvent également provoquer de la toux. ●

3

Epiglottite chez un cheval présentant des symptômes de dysphagie et d’anorexie, sous antibiothérapie large spectre depuis 10 jours.

Laryngites 4

Le traitement systémique des affections du larynx est long, parfois aléatoire (photos 3, 4) . ● L’application locale d’une préparation antiinflammatoire, en complément d’une antibiothérapie, peut permettre d’obtenir plus rapidement une réduction de l’œdème et de rétablir l’alimentation ou l’abreuvement chez des chevaux très douloureux. ●

Aspect du larynx après une semaine de traitement et la poursuite de l’antibiothérapie.

NOTE *Non commercialisé en France, disponible en Belgique

Pour en savoir plus Robertson JT, Ducharme NG. Disorders of the pharynx and larynx. In: Equine respiratory diseases. Lekeux P, ed. I.V.I.S. Library, www.ivis.org;2005. ●

CHEVAL

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 120 - SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006

1

48

2

Déplacement dorsal du voile du palais, chez un cheval présentant une importante folliculite dans le nasopharynx et les poches gutturales. ● Dans la littérature, la proportion des différentes substances entrant dans la composition peut varier d’un auteur à l’autre. Des préparations prêtes à l’emploi sont commercialisées aux Amériques (“throat spray”).

PRÉPARATION

ADMINISTRATION ET PRÉCAUTIONS D’EMPLOI

La préparation anti-inflammatoire suivante est réalisée avec : - du nitrofurazone (Furacine soluble dressing®* , 375 mg) ; - du diméthylsulfoxyde (D.M.S.O.) 90 p. cent (125 ml) ; - de la prednisone (500 mg) ou de la dexaméthasone (50 mg). ● La préparation doit être épaisse. Si la nitrofurazone n’est pas disponible sous forme de pommade, elle peut être remplacée par un mélange de glycérine et de nitrofurazone liquide.

La préparation est administrée dans le pharynx à raison de 20 à 30 ml, deux fois par jour, soit par voie trans-nasale, à l’aide d’une sonde ou d’un cathéter, soit par voie orale, à l’aide d’une seringue de type vermifuge. ● Ce traitement est contre-indiqué en cas d’infection virale car les symptômes peuvent être exacerbés. ● Le diméthylsulfoxyde étant une substance cancérigène pour l’homme, la personne manipulant ou administrant la préparation doit impérativement porter des gants. ❒


techniques chirurgicales lors de cornage et de déplacement dorsal du voile du palais

Fabrice Rossignol1 Anne Couroucé2 Valérie Deniau1

chez le cheval

1 Clinique

équine de Grosbois 94470 Boissy Saint Léger

2 E.N.V.N.

Différentes techniques chirurgicales permettent de traiter le cornage et le déplacement dorsal du voile du palais, deux affections souvent rencontrées chez le cheval. Cet article présente la laryngoplastie, la ventriculo-cordectomie, la sclérothérapie et la traction rostrale du larynx.

L

’hémiplégie laryngée idiopathique, ou cornage, est une maladie bien documentée, et relativement commune chez le cheval. Un bruit inspiratoire audible, appelé bruit de cornage, et une intolérance à l’exercice sont les deux signes cliniques les plus fréquents*. ● Dans notre pratique, le déplacement dorsal du voile du palais est fréquemment rencontré chez le trotteur. Il est souvent associé à d’autres affections (pharyngite folliculaire, maladie inflammatoire des petites voies respiratoires, affection orthopédique, …). Celles-ci doivent être gérées avant toute intervention chirurgicale. ● Le diagnostic est fondé sur l’anamnèse d’un arrêt brutal du cheval en plein effort, éventuellement associé à un bruit de ronflement expiratoire, à l’examen endoscopique sur tapis roulant*. LES TECHNIQUES CHIRURGICALES LORS D’HÉMIPLÉGIE LARYNGÉE IDIOPATHIQUE Plusieurs techniques chirurgicales pour corriger l’hémiplégie laryngée ont été décrites, notamment la transplantation du nerf laryngé, l’aryténoïdectomie partielle, la laryngoplastie et la ventriculo-cordectomie. Ces deux dernières techniques sont décrites dans l’article. ● La laryngoplastie est efficace pour supprimer l’obstruction des voies aériennes supérieures, chez les chevaux à l’exercice, selon Marks et al, et Derksen et al [4, 9]. ● La ventriculo-cordectomie effectuée seule n’améliore pas, selon ces mêmes auteurs, le flux aérien dans les voies respiratoires ●

Atlanpôle La Chantrerie BP 40706 44307 Nantes cedex 03

Objectif pédagogique

1

Connaître les techniques opératoires d’une hémiplagie laryngée idiopathique et d’un déplacement dorsal du voile du palais.

Positionnement du cheval sur la table (photo F. Rossignol).

supérieures, mais diminue ou annule le bruit. Cependant, elle semble efficace, d’un point de vue clinique, dans le traitement du cornage des chevaux lourds. La laryngoplastie La laryngoplastie consiste en l’introduction d’une prothèse synthétique entre le cartilage cricoïde, et le processus musculaire de l’aryténoïde. La prothèse remplace la fonction du muscle crico-aryténoïdien dorsal. ● C’est la seule technique efficace pour traiter l’intolérance à l’effort due à l’hémiplégie laryngée. ●

Comment placer et préparer l’animal

Le cheval est placé en décubitus latéral ou dorsal, sous anesthésie volatile à l’aide d’une sonde endo-trachéale de petit diamètre. La tête et l’encolure sont placées en extension maximum (photo 1). Le larynx et l’encolure sont soutenus à l’aide d’un coussin ferme, voire à l’aide d’une poche de 1 l de chlorure de sodium, ou l’extrémité rostrale de la tête est basculée vers le sol, pour faciliter l’accès au larynx. ● Les différents appareils d’anesthésie et de chirurgie sont placés dorsalement au cheval, pour ne pas gêner les chirurgiens. ● La prothèse utilisée peut être un fil polyester tressé enduit n° 7 métric (Surgidac®, Tyco®), ou une tresse de Lycra. Nous utilisons cette dernière prothèse. ●

NOTE * Cf. l’article “La contre-performance d’origine respiratoire supérieure” du même auteur dans ce numéro.

Essentiel ❚ La laryngoplastie est efficace pour supprimer l’obstruction des voies aériennes supérieures chez les chevaux à l’exercice, lors d’hémiplégie laryngée idiopathique. ❚ La ventriculo-cordectomie effectuée seule diminue ou annule le bruit du flux d’air. ❚ La laryngoplastie consiste à introduire une prothèse synthétique entre le cartilage cricoïde, et le processus musculaire de l’aryténoïde.

CHEVAL

Les différentes phases de la chirurgie

1. Une incision de 8 à 10 cm est effectuée ventralement et parallèlement à la veine lingofaciale, en regard du cartilage cricoïde, palpable au doigt. Le tissu sous-cutané est

49

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006 - 121


les causes Faouzi Landolsi Ahmed Chabchoub Département des Sciences cliniques École Nationale de Médecine Vétérinaire Sidi-Thabet 2020 Tunisie

Objectif pédagogique Connaître les affections pouvant occasionner une non utilisation des équidés de travail.

de non utilisation des équidés de travail Chez l’âne et plus généralement les équidés de travail, les affections locomotrices, métaboliques, respiratoires, cardiovasculaires, ainsi que les atteintes cutanées, peuvent empêcher l’activité. Le diagnostic précoce est souvent essentiel à la survie de l’animal.

1

Fourbure chronique chez un cheval de travail.

L 2

Contusion de la sole chez un cheval de travail (photos A. Chabchoub).

’utilisation des ânes et plus généralement des équidés de travail est souvent limitée par la survenue d’affections touchant certains organes en particulier. Les études révèlent que la pathologie des équidés de travail est dominée par les atteintes de l’appareil locomoteur, puis celles de l’appareil respiratoire, les atteintes cardio-vasculaires, et enfin, les atteintes cutanées [1, 3, 9, 12]. Cet article évoque également l’hyperlipémie, qui est un trouble métabolique grave et souvent sous-diagnostiqué, affectant particulièrement l’âne. LES ATTEINTES DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR

L’intégrité de l’appareil locomoteur est primordiale pour l’utilisation des équidés de travail. Une étude réalisée sur 1163 équidés de travail rapporte les principales affections du pied, qui constituent des causes majeures de non utilisation des équidés de travail [9] (tableau 1). ● L'examen de l’appareil locomoteur présente des spécificités chez les équidés de travail et notamment chez l’âne. ●

4

Fourchette pourrie chez un cheval de travail.

Essentiel ❚ L'abcès du pied est la cause la plus commune de boiterie aiguë chez l’âne. ❚ La fourbure est un trouble assez commun, souvent méconnu des propriétaires.

ÂNE

Les commémoratifs et l’anamnèse Il convient de recueillir les différentes informations relatives au type d'utilisation, à l’âge, à la date des ferrures, au régime alimentaire, ... L’examen statique Le clinicien réalise un examen attentif, rigoureux et complet, en prêtant une atten-

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 126 - SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006

54

3

Prévention de la contusion de la sole chez des chevaux de travail.

tion particulière aux membres et au dos. ● La pince exploratrice n'est pas très révélatrice chez l'âne [12]. En effet, l'absence de réponse n'écarte pas l’hypothèse de la présence d'un abcès. Les autres examens, tels que la percussion du pied, la pression/palpation des membres, la mobilisation passive et l'examen du dos, sont semblables à ceux du cheval. Cependant, le mulet et l’âne expriment moins la douleur [2]. ● Certaines affections du pied des équidés de travail sont aussi fréquentes chez le cheval, chez l’âne et chez le mulet. Les abcès du pied, les déformations des sabots par défaut de parage, les fourbures (photo 1), des fourmilières, des fissures des sabots, des contusions de la sole (photos 2, 3), des fourchettes échauffées et pourries (photo 4) et des ostéites du pied. ● D’autres affections sont plus fréquentes chez l’âne et le mulet que chez le cheval : le crapaud, la contracture du tendon fléchisseur profond du doigt et l’inflammation de la corne du sabot. L’examen dynamique ●

L’examen dynamique doit tenir compte


principe actif

la flunixine Wajdi Souilem1 Marc Gogny2

C

onsidérée comme le traitement préférentiel des coliques abdominales et du choc endotoxinique chez le cheval, la flunixine est une molécule employée uniquement en médecine vétérinaire. Cet anti-inflammatoire non stéroïdien possède une bonne activité analgésique et présente une toxicité plus faible que les autres anti-inflammatoires non stéroïdiens. PHARMACOLOGIE Pharmacocinétique La résorption est bonne après administration par voie orale, et le degré de liaison aux fibres alimentaires est faible. La biodisponibilité est excellente, de l’ordre de 86 p. cent. Le pic de concentration plasmatique est obtenu en 3 min après administration intraveineuse et en 30 min après administration orale. ● La distribution est extracellulaire avec une forte liaison aux protéines plasmatiques (99 p. cent). Le volume de distribution est faible (0,2 l/kg). ● La diffusion tissulaire est très limitée, mais la flunixine a une forte affinité pour les foyers inflammatoires. Les concentrations locales sont quatre fois plus élevées que les concentrations plasmatiques. Cette molécule diffuse modérément dans le système nerveux central. ● Le temps de demi-vie est de 2 h après administration I.V. et de 6 h après administration orale. Mais l’activité tissulaire dure jusqu’à ●

PROPRIÉTÉS PHYSICO-CHIMIQUES

30 h, probablement en raison de sa concentration dans les exsudats inflammatoires. Les biotransformations sont encore peu connues. La flunixine semble d’abord subir une hydroxylation, puis des conjugaisons. Le métabolite principal est un dérivé hydroxylé (hydroxy-flunixine). ● L’élimination s’effectue essentiellement par voie urinaire. Bien que ce pic soit atteint en 2 h, la flunixine est mise en évidence dans les urines 15 j après administration. Lorsque l’apport se fait par voie orale, celleci s’opère en 48 h à 15 j. - Chez le cheval âgé, l’élimination est plus lente, l’entraînement n’a pas d’influence sur celle-ci. - Chez l’âne, elle est plus rapide et les concentrations plasmatiques sont plus faibles : une dose plus élevée et des administrations plus fréquentes sont donc nécessaires. Pharmacodynamie Comme tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens (A.I.N.S.), la flunixine est un inhibiteur des cyclo-oxygénases (COX), complexe enzymatique indispensable à la synthèse des différentes prostaglandines. Son action d’inhibition est trois fois plus importante sur les COX 1 (constitutives) que les COX 2 (inductibles). Le rapport COX 1/COX 2 est de 0,635. Les effets biologiques sont liés au blocage de la synthèse des différentes prostaglandines. ●

Figure - Structure de la flunixine

● Dénomination chimique : Acide (2 méthyl-2’ trifluorométhylanilino)-3’) nicotinique ● Dénomination commune internationale : Flunixine, flunixine méglumine.

Noms commerciaux : Finadyne® (Schering-Plough Vétérinaire), disponible en solution injectable (flacons de 10, 50 et 100 ml), pâte orale (boîte de six seringues de 10 g) et granulé (boite de 20 sachets de 10 g). Méflosyl®, Avlezan®, solutions injectables. Structure et filiation : - La flunixine est un dérivé phénylaminonicotinique appartenant à la famille des fénamates. C’est une substance amphotère avec une tendance acide faible.

● Caractéristiques : - La flunixine est utilisée sous forme de sel de méglumine (flunixine méglumine), la méglumine étant un agent solubilisant. - Le sel se présente sous la forme d’une poudre cristalline blanche, soluble dans l’eau et dans le méthanol, pratiquement insoluble dans l’acétone. - Elle est inscrite sur la liste I. Seules les administrations par voies intraveineuse et orale sont autorisées en France. - La flunixine ne doit pas être mélangée à une autre substance dans une seringue.

59

1Laboratoire

de Physiologie - Pharmacologie Département des Sciences Fondamentales école Nationale de Médecine Vétérinaire 2020 Sidi Thabet, Tunisie 2Unité de Pharmacologie et de Toxicologie ENVN BP 40706 44307 Nantes Cedex 03

Classes pharmacologiques - Anti-inflammatoire non stéroïdien (A.I.N.S) - Analgésique non narcotique - Anti-endotoxinique

Indications ❚ Affections ostéo-articulaires et musculo-tendineuses ❚ Coliques ❚ Choc endotoxinique ❚ Fourbure ❚ Affections oculaires

Essentiel ❚ La flunixine est l’A.I.N.S. préconisé dans le traitement des coliques abdominales et du choc endotoxémique. ❚ La durée de traitement ne doit pas dépasser 5 j. ❚ La dose usuelle est de 1,1 mg/kg pendant 3 à 5 j par toutes les voies. ❚ L’utilisation de la flunixine est prohibée chez les chevaux inscrits à une compétition.

RUBRIQUE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006 - 131


geste chirurgical traction rostrale du larynx

lors de déplacement dorsal du voile du palais

Fabrice Rossignol1 Anne Couroucé2 Roland Perrin3 Valérie Deniau1

chez le cheval 1

Figure 1 - Schéma du larynx

Différentes techniques ont été décrites pour traiter le déplacement dorsal intermittent du voile du palais, affection respiratoire la plus fréquente chez le cheval de course. La technique la plus récente est la traction rostrale du voile du palais. Cet article en présente le principe et les différentes phases.

en vue ventrale (d’après Barone)

Ventral Processus lingual de l'os hyoïde Membrane thyro-hyoïdienne

L

L’intervention a pour but de fixer le larynx dans une position plus rostrale (4 cm) et dorsale (1 cm), afin de prévenir une rétraction caudale, plutôt que de couper uniquement les muscles qui favorisent cette rétraction. La distance entre le cartilage thyroïde et le basihyoïde est ainsi diminuée. ● La position optimale du larynx est obtenue, quand l’aspect rostral du cartilage thyroïde est légèrement rostral (5 mm), à l’aspect caudal de l’os hyoïde (figure 2). ●

matériel Le matériel utilisé pour cette chirurgie est : - une boîte de cornage et des ciseaux mayo courbes, ou mieux, une petite cuillère à café de bébé stérile, meulée sur les côtés ; - un élévateur à périoste ; - une mèche de 2 mm ; - un fil d’acier n° 4 ; - une perceuse ou un Dremel stérile ; - deux fils Fiberwire® (Arthrex Inc. Naples, FL). - Ce fil est idéal, et l’aiguille convient très bien pour passer le thyroïde. - Du fil polyester tressé enduit n°5 ou 7 (Surgidac® ou Flexidène®) peut être utilisé (photo 1).

Basihyoïde

Muscle thyro-hyoïdien

a pathogénie du déplacement dorsal du voile du palais reste méconnue. Différents traitements ont été décrits avec des résultats variables. La technique de traction rostrale du voile du palais (laryngeal tie-forward), décrite par Woodie et Ducharme [2], est fondée sur un constat expérimental. Le déplacement dorsal du voile du palais correspond plutôt à un collapsus ventro-caudal du larynx, et peut être corrigé en repositionnant dorsalement le larynx (encadré , figure 1) [1]. LE PRINCIPE DE LA CHIRURGIE

Clinique équine de Grosbois 94470 Boissy Saint Léger E.N.V.N. Atlanpôle La Chantrerie BP 40706 44307 Nantes cedex 03 3 Clinique équine La Brosse 18 rue des Champs 78470 Saint Lambert des Bois 2

Corps de l'os hyoïde Stylo-hyal

Ligament crico-trachéal

Objectif pédagogique Connaître les étapes chirurgicales de la traction rostrale du larynx.

Proéminence laryngée

Thyroïde

Lame du cartilage thyroïde

Ligament crico-thyroïdien Arc du cartilage cricoïde

Dorsal

Muscle crico-thyroïdien Premier cartilage de la trachée Stylo-hyal

Geste ❚ Technicité moyenne ❚ Praticien spécialiste ❚ Très bonne connaissance de l’anatomie O.R.L. indispensable

Muscle sterno-thyroïdien (terminaison)

Encadré - Rappels anatomiques Le corps de l’os hyoïde est aplati dorso-ventralement, et excavé caudalement. Vu ventralement, le corps de l’hyoïde est oblique caudo-crânialement (figure 1). ● Les repères anatomiques pour l’intervention sont : - le muscle thyro-hyoïdien ; - le corps de l’os hyoïde ; - l’insertion du muscle sterno-thyroïdien sur le cartilage thyroïde. ●

Figure 2 - Le principe de la chirurgie (d’après N.G. Ducharme)

1

Instruments utiles pour réaliser la traction rostrale du larynx (photo F. Rossignol).

Essentiel ❚ Le principe est de fixer le larynx dans une position plus rostrale et dorsale, afin de prévenir une rétraction caudale.

RUBRIQUE

61

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006 - 133


revue internationale rubrique dirigée par Jean-Luc Cadoré1 et Louis-Marie Desmaizières2 1 Département hippique E.N.V.L., 1, avenue Bourgelat BP 83, 69280 Marcy-l’Étoile

les articles parus ce dernier trimestre classés par thème

2 Clinique

vétérinaire de la Brousse Route de Launac 31330 Grenade-sur-Garonne

ANATOMIE ● Cook WR. Knowledge of the equine temporomandibular joint. Equine Vet J 2006; 38(4):361.

ANESTHÉSIE ● Senior JM, Pinchbeck GL, Allister R et al. Postanaesthetic colic in horses : a preventable complication ? Equine Vet J 2006;38(5): 479-84. ● Valverde A, Giguère S, Sanchez LC, Shih A, Ryan C. Effects of dobutamine, norepinephrine, and vasopressin on cardiovascular function in anesthetized neonatal foals with induced hypotension. A.J.V.R. 2006;67(10): 1730-1737. ● Langdon Fielding C, Brumbaugh GW, Matthews NS, Peck KE, Roussel AJ. Pharmacokinetics and clinical effects of a subanesthetic continuous rate infusion of ketamine in awake horses. A.J.V.R. 2006;67(9):1484-1490. ● Boscan P, Steffey EP, Farver TB, Mama KR, Huang NJ, Harris SB. Comparison of high (5 p. cent) and low (1 p. cent) concentrations of micellar microemulsion propofol formulations with a standard (1 p. cent) lipid emulsion in horses. A.J.V.R. 2006;67(9):1476-1483. ● Ray-Miller WM, Hodgson DS, McMurphy RM, Chapman PL. Comparison of recoveries from anesthesia of horses placed on a rapidly inflating-deflating air pillow or the floor of a padded stall. J Am Vet Med Assoc 2006;229(5):711-715. ● Andersen MS, Clark L, Dyson SJ, Newton JR. Risk factors for colic in horses after general anaesthesia for M.R.I. or nonabdominal surgery : absence of evidence of effect from perianaesthetic morphine. Equine Vet J 2006;38 (4):368-74.

CHIRURGIE ● Hewes CA, Nathaniel A. White NA. Outcome of desmoplasty and fasciotomy for desmitis involving the origin of the suspensory ligament in horses : 27 cases (1995 - 2004). J Am Vet Med Assoc 2006;229(3): 407-412. ● Epstein KL, Parente EJ. Laparoscopic obliteration of the nephrosplenic space using polypropylene mesh in five horses. Vet Surg 2006;35(5):431-437. ● Keys GJ, Berry DB, Pleasant RS, Jones JC, Freeman LE. Vascular distribution of contrast medium during intraosseous regional perfusion of the distal portion of the equine forelimb. A.J.V.R. 2006;67(8):1445-1452. ● Schnabel LV, Bramlage LR, Mohammed HO,

Embertson RM, Ruggles AJ, Hopper SA. Racing performance after arthroscopic removal of apical sesamoid fracture fragments in Thoroughbred horses age > or = 2 years : 84 cases (19892002). Equine Vet J 2006;38(5):446-51. ● Standing surgical repair of propagating metacarpal and metatarsal condylar fractures in racehorses. Equine Vet J 2006;38(5):423-7. ● Smith LJ, Mellor DJ, Marr CM, Mair TS. What is the likelihood that a horse treated for septic digital tenosynovitis will return to its previous level of athletic function ? Equine Vet J. 2006; 38(4):337-41. ● Changoor A, Hurtig MB, Runciman RJ, Quesnel AJ, Dickey JP, Lowerison M. Mapping of donor and recipient site properties for osteochondral graft reconstruction of subchondral cystic lesions in the equine stifle joint. Equine Vet J 2006;38(4):330-6. ● Wilmink JM, van den Boom R, van Weeren PR, Barneveld A. The modified Meek technique as a novel method for skin grafting in horses : evaluation of acceptance, wound contraction and closure in chronic wounds. Equine Vet J 2006;38(4):324-9. ● Parra-Sanchez A, Lugo J, Boothe DM, Gaughan EM, Hanson RR, Duran S, Belknap JK. Pharmacokinetics and pharmacodynamics of enrofloxacin and a low dose of amikacin administered via regional intravenous limb perfusion in standing horses. A.J.V.R. 2006;67(10):1687-1695. ● Rubio-Martínez LM, López-Sanromán J, Cruz AM, Tendillo F, Rioja E, San Román F. Evaluation of safety and pharmacokinetics of vancomycin after intraosseous regional limb perfusion and comparison of results with those obtained after intravenous regional limb perfusion in horses. A.J.V.R. 2006;67(10):1701-1707.

ministration of hydroxyethyl starch or hypertonic saline to horses with colic. J.V.I.M. 2006;20(4):980-986. ● Russell TM, Maclean AA. Scocco P, Pedini V. Equine mandibular gland : in situ characterisation of sialoderivatives. Equine Vet J 2006;38 (5):410-5. ● Perez Olmos JF, Schofield WL, Dillon H, Sadlier M, Fogarty U. Circumferential mural bands in the small intestine causing simple obstructive colic : a case series. Equine Vet J 2006; 38(4):354-9. ● Dukti SA, Perkins S, Murphy J, et al. Prevalence of gastric squamous ulceration in horses with abdominal pain. Equine Vet J 2006;38(4):347-9.

COMPORTEMENT

Engeli E, Yeager AE, Erb HN, Haussler KK. Ultrasonographic technique and normal anatomic features of the sacroiliac region in horses. Vet Radiol 2006;47(4):391-404. ● Jacobsen S, Halling Thomsen M, Simone Nanni S. Concentrations of serum amyloid A in serum and synovial fluid from healthy horses and horses with joint disease. A.J.V.R. 2006;67 (10):1738-1743. ● Bergin BJ, Pierce SW, Bramlage LR, Stromberg A. Oral hyaluronan gel reduces post operative tarsocrural effusion in the yearling Thoroughbred. Equine Vet J 2006;38(4):375-8. ● Whitcomb MB, le Jeune SS, MacDonald MM, Galuppo LD, Judy CE. Disorders of the infraspi-

Christensen JW, Rundgren M, Olsson K. Training methods for horses : habituation to a frightening stimulus. Equine Vet J 2006;38(5):439-43. ● Pritchard JC, Barr AR, Whay HR. Validity of a behavioural measure of heat stress and a skin tent test for dehydration in working horses and donkeys. Equine Vet J 2006;38(5):433-8. ● Houpt KA, Mills DS. Why horse behaviour is important to the equine clinician. Equine Vet J 2006;38(5):386-7. ●

DIGESTIF

REVUE INTERNATIONALE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 136 - SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006

64

Hallowell GD, Corley KTT. Preoperative ad-

ENDOCRINOLOGIE Frank N, Andrews FM, Sommardahl CS, Eiler H, Rohrbach BW, Donnell RL. Evaluation of the combined dexamethasone suppression/thyrotropin-releasing hormone stimulation test for detection of pars intermedia pituitary adenomas in horses. J.V.I.M. 2006;20(4):987-993. ● Lopez I, Estepa JC, Mendoza FJ, Rodriguez M, Aguilera-Tejero E. Serum concentrations of calcium, phosphorus, magnesium and calciotropic hormones in donkeys. A.J.V.R. 2006;67(8):1333-1336. ●

IMAGERIE Weekes JS, Murray RC, Dyson SJ. Scintigraphic evaluation of the proximal metacarpal and metatarsal regions in clinically sound horses. Vet Radiol 2006;47(4):409-417. ● Chalmers HJ, Cheetham J, Yeager AE, Ducharme NG. Ultrasonography of the equine larynx. Vet Radiol 2006;47(5):476-481. ●

LOCOMOTEUR ●


revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine natus tendon and bursa in three horses. J Am Vet Med Assoc 2006;229(4):549-546. ● Vijarnsorn M, Riley CB, Shaw RA, McIlwraith CW, Ryan DAJ, Rose PL, Spangler E. Use of infrared spectroscopy for diagnosis of traumatic arthritis in horses. A.J.V.R. 2006;67(8):1286-1292. ● Hobbs SJ, Richards J, Matuszewski B, Brigden C. Development and evaluation of a noninvasive marker cluster technique to assess three-dimensional kinematics of the distal portion of the forelimb in horses. A.J.V.R. 2006;67(9):1511-1518. ● de Grauw JC, van de Lest CH, van Weeren R, Brommer H, Brama PA. Arthrogenic lameness of the fetlock : synovial fluid markers of inflammation and cartilage turnover in relation to clinical joint pain. Equine Vet J 2006;38(4):305-11.

NÉONATALOGIE ● Bell SA, Leclere M, Gardner IA, Maclachlan NJ. Equine adenovirus 1 infection of hospitalised and healthy foals and horses. Equine Vet J 2006;38(4):379-81.

PHARMACOLOGIE Ivester KM, Adams SB, Moore GE, Van Sickle DC, Lescun TB. Gentamicin concentrations in synovial fluid obtained from the tarsocrural joints of horses after implantation of gentamicin-impregnated collagen sponges. A.J.V.R. 2006;67(9),1519-1526. ● Liska DA, Akucewich LH, Marsella R, Maxwell LK, Barbara JE, Cole CA. Pharmacokinetics of pentoxifylline and its 5-hydroxyhexyl metabolite after oral and intravenous administration of pentoxifylline to healthy adult horses. A.J.V.R. 2006;67(9):1621-1626. ●

REPRODUCTION Stout TA. Equine embryo transfer : review of developing potential. Equine Vet J 2006; 38(5):467-78.

Allen WR, Wilsher S, Morris L, Crowhurst JS, Hillyer MH, Neal HN. Laparoscopic application of PGE2 to re-establish oviducal patency and fertility in infertile mares : a preliminary study. Equine Vet J 2006;38(5):454. ● Wilsher S, Kolling M, Allen WR. Meclofenamic acid extends donor-recipient asynchrony in equine embryo transfer. Equine Vet J 2006; 38(5):428-32. ● Jackson BF, Dyson PK, Hattersley RD, Kelly HR, Pfeiffer DU, Price JS. Relationship between stages of the estrous cycle and bone cell activity in Thoroughbreds. A.J.V.R. 2006;67(9):1527-1532. ●

RESPIRATOIRE Lane JG, Bladon B, Little DR, Naylor JR, Franklin SH. Dynamic obstructions of the equine upper respiratory tract. Part 1 : observations during high-speed treadmill endoscopy of 600 Thoroughbred racehorses. Equine Vet J 2006;38 (5):393-9. ● Lane JG, Bladon B, Little DR, Naylor JR, Franklin SH. Dynamic obstructions of the equine upper respiratory tract. Part 2 : comparison of endoscopic findings at rest and during high-speed treadmill exercise of 600 Thoroughbred racehorses. Equine Vet J 2006;38(5):401-7. ● Holcombe SJ, Robinson NE, Derksen FJ et al. Effect of tracheal mucus and tracheal cytology on racing performance in Thoroughbred racehorses. Equine Vet J 2006;38(4):300-4. ● Brakenhoff JE, Holcombe SJ, Hauptman JG, Smith HK, Nickels FA, Caron JP. The prevalence of laryngeal disease in a large population of competition draft horses. Vet Surg 2006;35(6):579-583. ● Venner M, Schmidbauer S, Drommer W, Deegen E. Percutaneous lung biopsy in the horse : comparison of two instruments and repeated biopsy in horses with induced acute interstitial ●

pneumopathy. J.V.I.M. 2006; 20(4):968-973. Carregaro AB, Teixeira Neto FJ, Beier SL, Luna SPL. Cardiopulmonary effects of buprenorphine in horses. A.J.V.R. 2006;67(10):1675-1680. ● Womble AY, Giguère S, Lee EA, Vickroy TW. Pharmacokinetics of clarithromycin and concentrations in body fluids and bronchoalveolar cells of foals. A.J.V.R. 2006;67(10):1681-1686. ● Costa LRR, Johnson JR, Baur ME, Beadle RE. Temporal clinical exacerbation of summer pasture-associated recurrent airway obstruction and relationship with climate and aeroallergens in horses. A.J.V.R. 2006;67(9):1635-1641. ● Holcombe SJ, Robinson NE, Derksen FJ et al. Measurement of abnormal respiratory sounds during over-ground exercise. Equine Vet J 2006;38(4):319-23. ● Burn JF, Franklin SH, Ghio AJ, Mazan MR, Hoffman AM, Robinson NE. Correlates between human lung injury after particle exposure and recurrent airway obstruction in the horse. Equine Vet J 2006;38(4):362-7. ● Deaton CM, Marlin DJ, Deaton L, et al. Comparison of the antioxidant status in tracheal and bronchoalveolar epithelial lining fluids in recurrent airway obstruction. Equine Vet J 2006;38(5):417-22. ● Holcombe SJ, Rodriguez K, Lane J, Caron JP. Cricothyroid Muscle Function and Vocal Fold Stability in Exercising Horses. Vet Surg 2006;35(6):495-500. ● Allen GP. Antemortem detection of latent infection with neuropathogenic strains of equine herpesvirus-1 in horses. A.J.V.R. 2006;67(8): 1401-1405. ● Halbert ND, Cohen ND, Slovis NM, Faircloth J, Martens RJ. Variations in equid SLC11A1 (NRAMP1) genes and associations with Rhodococcus Equi pneumonia in horses. J.V.I.M. 2006;20(4):974-979. ●

un panorama des meilleurs articles d’équine

Chirurgie articulaire Objectif de l’étude

ÉVALUATION DU SPLITTING TRANSCUTANÉ (OU STYLETTING) ASSOCIÉ À LA FASCIOTOMIE, dans le traitement des desmites proximales du ligament suspenseur Matériel et méthode - L’étude inclut 27 chevaux atteints de desmite proximale du ligament suspenseur. - Ces chevaux sont traités par styletting et fasciotomie sous écho-guidage. - Un suivi est effectué en clinique et par communication téléphonique auprès des propriétaires et des entraîneurs. Résultats - 23 des 27 chevaux (85 p. cent) ont pu courir à

nouveau après la chirurgie et une période de repos. - L’échographie des insertions du ligament suspenseur met en évidence la cicatrisation quasi complète des lésions. Conclusion Ces résultats suggèrent qu’un styletting associé à une fasciotomie peut être une option thérapeutique pour les chevaux qui présentent une desmite des ligaments suspenseurs non guérie après une période de repos. ❒

❚ Évaluer la réponse de desmites proximales du ligament suspenseur au traitement par styletting associé à une fasciotomie, sous écho-guidage. Journal of the American Veterinary Medecine Association 2006;229(3):407-412 Outcome of desmoplasty and fasciotomy for desmitis involving the origin of the suspensory ligament in horses : 27 cases (1995–2004) Hewes CA, White NA Synthèse par Lofti Benalioua, E.N.V.T.

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006 - 137


synthèse obstructions dynamiques des voies aériennes supérieures chez 600 pur-sangs

L

’ obstruction des voies aériennes supérieures comme cause de contre-performance chez le cheval de sport est connue depuis longtemps, mais ce n’est qu’avec l’avènement de l’endoscopie au repos, puis à l’effort, qu’il a été permis de décrire les obstructions des voies aériennes supérieures (V.R.S.), et de distinguer les affections structurelles des affections dynamiques. Mais les études sont souvent contradictoires, ou ne concernent qu’une petite population de chevaux. ● Afin de recenser les différents types d’obstruction dynamique des voies respiratoires supérieures (V.R.S.) sur un grand échantillon, Lane et coll ont réalisé une étude rétrospective sur 600 chevaux contre-performants. Les examens sur tapis roulant sont fastidieux à mettre en œuvre. De plus, le diagnostic des obstructions des V.R.S. et le traitement qui en découle reposent actuellement sur l’examen endoscopique au repos, alors qu’il s’agit surtout d’obstruction dynamique. ● C’est pourquoi, ils ont effectué une 2nde étude sur la même population, afin de confronter les observations endoscopiques au repos et durant l’effort. MATÉRIELS ET MÉTHODES

Ces études concernent 600 purs-sangs de course (plat et obstacle) à l’entraînement, référés à l’université de Bristol de 1994 à 2004 pour contre-performance et/ou pour bruits respiratoires anormaux. ● Un examen clinique général et local du larynx, des examens orthopédique et endoscopique au repos et sur tapis roulant sont réalisés pour chaque cas. Les commémoratifs précis sont recueillis (chirurgie des V.R.S., présence de bruits respiratoires anormaux, …). ● Lors du test à l’effort, les chevaux sont dans une attitude physiologique (tête libre, pas d’attache-langue). Un protocole standard d’échauffement et d’effort maximum est effectué. ●

RÉSULTATS DE LA 1ère ÉTUDE : OBSERVATIONS ENDOSCOPIQUES AU TEST D’EFFORT SUR TAPIS ROULANT ● Cette étude permet de confirmer que les obstructions dynamiques des voies respiratoires supérieures (V.R.S.) sont fréquentes

chez les purs-sangs contre-performants, puisqu’une forme simple ou combinée a été diagnostiquée dans 78 p. cent des cas. Les formes combinées sont présentes dans 32 p. cent des cas (encadré). ● Les causes les plus fréquentes d’obstruction dynamique des V.R.S. sont d’origine palatine : - le déplacement dorsal du voile du palais dans 50 p. cent des cas ; - l’instabilité palatine dans 33 p. cent. ● Cette étude confirme aussi que la déglutition n’est pas un déclencheur de déplacement dorsal du voile du palais (D.D.V.P.). Elle permet, en revanche, de replacer le voile du palais de manière temporaire. Comme une élévation du palais mou identique à celle observée lors d’instabilité palatine est toujours constatée avant les D.D.V.P., ces deux affections semblent être des manifestations de la même anomalie. ● Les collapsus laryngés sont moins fréquents (23 p cent des cas). Parmi eux, le collapsus du cartilage arythénoïde gauche est l’anomalie la plus rencontrée. Cependant, le nombre élevé de collapsus des cordes vocales observé, indépendamment de collapsus des cartilages arythénoïdes, laisse à penser qu’ils pourraient être une forme de cornage. ● Constatées sur 115 chevaux, les déviations axiales du repli arythéno-épiglottique (uni- ou bilatérales) apparaissent comme cause d’obstruction simple dans six cas seulement. Elles sont souvent associées aux anomalies palatines. ● L’étude montre que le sexe et la discipline (plat ou obstacle) n’ont aucune influence, et que le facteur de risque de D.D.V.P est plus important chez les jeunes chevaux, et celui de collapsus laryngé plus grand chez les chevaux âgés. ● Parmi les 26 p. cent de chevaux qui ont subi une chirurgie du larynx, un quart d’entre eux (27 p. cent) présentent encore une obstruction dynamique. Les chirurgies les plus réalisées sont les cautérisations du voile du palais et les staphylectomies-myéctomies. - Ce nombre élevé de chevaux déjà opérés suggère que l’indication chirurgicale est erronée, ou que l’intervention est inefficace dans certains cas. - L’examen endoscopique durant l’effort a permis de montrer, soit une erreur de dia-

Guillaume Tamba 6, rue de l’Église 51140 Trigny

Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les principales causes d’obstructions dynamiques des voies respiratoires supérieures chez les pur-sangs. ❚ Définir les intérêts respectifs des examens endoscopiques sur tapis roulant et au repos.

Synthèse d’après les articles de : Lane JG, Bladon B, Little DR, Naylor JR, Franklin SH. - Dynamic obstructions of the equine upper respiratory tract. Part 1: observations during high-speed treadmill endoscopy of 600 Thoroughbred, racehorses. Equine Vet J. 2006;38(5):393-9. - Dynamic obstructions of the equine upper respiratory tract. Part 2 : comparison of endoscopic findings at rest and during high-speed treadmill, exercise of 600 Thoroughbred racehorses. Equine Vet J. 2006;38(5):401-7.

Essentiel ❚ Les causes les plus fréquentes d’obstruction dynamique des voies respiratoires supérieures sont d’origine palatine.

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REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006 - 143


test clinique les réponses

intoxication par le millepertuis

Christophe Hugnet Arnaud Lavirotte

(Hypericum perforatum)

Clinique Vétérinaire des Lavandes 8 rue Aristide Briand 26160 La Bégude de Mazenc

1 Quelles sont les hypothèses diagnostiques ? Les éléments de l’anamnèse, ainsi que la topographie et l’aspect lésionnels, sont évocateurs d’une photosensibilisation. A priori, aucun médicament n’a été administré sur les équidés ce qui permet d’écarter une origine médicamenteuse. Une origine alimentaire est fort probable. 2 Quels examens complémentaires effectuer ? ● Plusieurs mécanismes de photosensibilisation (primaire ou secondaire) peuvent entraîner de telles lésions. Ainsi, une atteinte hépatique est parfois associée, lors de photosensibilisation secondaire. Un examen biochimique sanguin est donc indiqué. ● Des prélèvements du fourrage distribué sont réalisés. L’examen macroscopique révèle que certains ballots de foin sont constitués de millepertuis à près de 70 p. cent du poids de la matière sèche (Hypericum perforatum). L’examen microscopique de feuilles et d’inflorescences prélevées dans ces ballots confirme l’origine botanique (photo 4). ● Le millepertuis officinal, ou herbe de la Saint-Jean (St John Worth des anglosaxons), appartient à la famille des hyperacées. Les feuilles de cette plante herbacée et vivace présentent des poches translucides à contenu lipidique (à l’origine du nom, en raison de l’aspect “mité“ ou perforé de la feuille). Les inflorescences sont en grappes corymbiformes, à fleurs jaunes et à fruits ovoïdes (photo 5). Le millepertuis pousse fréquemment en bord de route ou sur les talus. La floraison s’observe dès la fin de juin. En année de sécheresse, cette plante est très présente dans les prairies, contaminant ainsi les foins, surtout ceux issus de jachères peu entretenues (ce qui est le cas du fourrage utilisé par cet éleveur). 3 Quelles mesures thérapeutiques proposez-vous ? ● Toute la plante est toxique (surtout les fleurs). Or, la floraison correspond à l’époque des foins. ● Le millepertuis officinal contient de nombreux composants chimiques, tels que les dérivés de l’anthraquinone (hypericine et

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Examen au microscope d’un prélèvement de fourrage contaminé par du millepertuis (x10). La présence de multiples pertuis à contenu lipidique est caractéristique d’Hypericum perforatum (photos C. Hugnet).

pseudohypericine), l’hyperforine, des flavonoïdes, des phénols, des tanins et des huiles volatiles. L’hypericine est l’agent photosensibilisant responsable des symptômes observés. Ce pigment rouge confère une coloration caractéristique à l’exsudat observé. ● Aucun traitement antidotique n’est validé. Le traitement repose sur la mise en place de mesures hygiéniques (arrêt de la distribution de l’aliment contaminé, mise à l’ombre des animaux atteints) et de soins symptomatiques (locaux et généraux). ● Dans les pays du Maghreb, le henné est couramment utilisé comme écran sur les zones dépigmentées, lors d’épisodes de photosensibilisation. ● Des pommades antalgiques et cicatrisantes sont appliquées sur les lésions cutanées (Dermaflon crème®). L’instillation d’antiinflammatoire (Fradexam pommade® : framycétine et dexaméthasone), associé à de l’atropine, par voie oculaire est utile lors de kératite. Cette atteinte oculaire semble rare, car elle n’est décrite qu’une seule fois dans la littérature vétérinaire (cas survenus en Tunisie et décrits par Chabchoub et coll. en 1999). Conclusion L’évolution est en général favorable en 2 à 4 semaines. En phase cicatricielle, des croûtes grisâtres se forment sur les lésions cutanées initiales (photo 6). Le prurit s’atténue progressivement avec l’assèchement des lésions. ● L’absence d’atteinte des bovins pourrait résulter d’une moindre exposition et/ou d’une d’une dégradation des composés photosensibilisants par la flore ruminale. ❒ ●

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Millepertuis officinal (Hypericum perforatum).

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Cicatrisation des lésions cutanées (J 14).

Pour en savoir plus ● Chabchoub A, Landolsi F, Lasfar F, Amira A, Bousrih A. Photosensibilisation et atteinte oculaire chez le pur-sang arabe : cas clinique et revue bibliographique. Revue Médecine Vétérinaire, 1999;150(7): 617-624. ● Lorgue G, Léchenet J, Rivière A. Précis de Toxicologie clinique vétérinaire. Maisons-Alfort : le Point Vétérinaire, 1987:133-134. ● Poppenga RH. Risks associated with the use of herbs and other dietary supplements. Vet Clin North Am Equine Pract 2001;17(3): 445-477.

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine SEPTEMBRE / OCTOBRE / NOVEMBRE 2006 - 145


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