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DOSSIER : LES TRAITEMENTS DE L’ARTHROSE
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N°12 AVRIL MAI JUIN 2007 revue de formation à comité de lecture
LES TRAITEMENTS DE L’ARTHROSE Conduites à tenir thérapeutiques
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine - N°12 - AVRIL / MAI / JUIN 2007
- Les traitements intra-articulaires de l’arthrose - Fiche - Injections intra-articulaires : précautions et règles d’asepsie
- Les traitements systémiques de l’arthrose - Les nouvelles technologies médicales et chirurgicales du traitement de l’arthrose - La gestion des chevaux arthrosiques
DOSSIER :
TRAITEMENTS DE L’ARTHROSE Différentes possibilités thérapeutiques s’offrent au praticien pour traiter la maladie dégénérative articulaire. Mais, face à l’arthrose, les mesures à prendre sont essentiellement des mesures de prévention qu’il faut mettre en place le plus tôt possible dans la carrière du cheval sportif ...
Revue internationale - Revue thématique des articles parus à l’étranger - Un panorama des meilleurs articles d’équine : notre sélection (février - mars - avril 2007) - Synthèse - Ostéo-arthrite : administration intra-articulaire de sérum autologue conditionné effets cliniques biochimiques et histologiques
- Observation clinique Trois cas d’épines végétales dans le tendon extenseur dorsal du doigt ou dans sa gaine synoviale
Âne - Les particularités du traitement des arthropathies dégénératives chez l’âne
Rubriques - Chirurgie Quels antiseptiques choisir en traumatologie cutanée ? - Cancérologie Les principales affections néoplasiques des annexes oculaires chez les équidés : comment les identifier et que proposer ?
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N° 12 AVRIL MAI JUIN 2007
sommaire Éditorial par Louis-Marie Desmaizières
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Test clinique - Arthropathie dégénérative métacarpo-phalangienne Franck Pénide
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DOSSIER
CHEVAL ET ÉQUIDÉS - Les traitements intra-articulaires de l’arthrose chez le cheval Nicolas Serraud Fiche - Injections intra-articulaires : précautions et règles d’asepsie Nicolas Serraud - Les traitements systémiques de l’arthrose chez le cheval Eddy Cauvin - Comment gérer les chevaux arthrosiques Thomas Laurois - Les nouvelles technologies médicales et chirurgicales du traitement de l’arthrose chez les équidés Olivier Simon Observation clinique Trois cas d’épines végétales dans le tendon extenseur dorsal du doigt ou dans sa gaine synoviale Jean-Philippe Germain, Louis-Marie Desmaizières
LES TRAITEMENTS DE L’ARTHROSE
6 12 13 19
25
31
ÂNE, PONEY, - Les particularités du traitement des arthropathies dégénératives chez l’âne Ahmed Chabchoub, Faouzi Landolsi
35
RUBRIQUES Chirurgie - Quels antiseptiques choisir en traumatologie cutanée ? Damien Desirotte
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Cancérologie - Identifier et traiter les principales affections néoplasiques des annexes oculaires chez les équidés Alain Théon
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REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE - Rubrique dirigée par Jean-Luc Cadoré et Louis-Marie Desmaizières Revue thématique des articles parus dans les revues internationales 54 - Un panorama des meilleurs articles d’équine : notre sélection Anne-Sophie Bobet, Zoé Burnet, E. Demare, M. Depecker, Jean-Philippe Germain, Benalioua Lotfi, Alexandre Louis, S. Marchand, Marie Nolf, Alexandre Richoux 56
Souscription d’abonnement en page 66
CHEVAL
Synthèse - Ostéo-arthrite : administration intra-articulaire de sérum autologue conditionné : effets cliniques biochimiques et histologiques Christopher Stockwell 62 Test clinique - les réponses
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Tests de formation continue - les réponses
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ÂNE RUBRIQUE REVUE INTERNATIONALE
3
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine AVRIL / MAI / JUIN 2007 - 335
P04_NPE12-test clinique questions
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test clinique
NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 e-mail : neva@neva.fr
arthropathie dégénérative métacarpo-phalangienne
U
Conseil scientifique Gilles Bourdoiseau (E.N.V.L.) Jean-Luc Cadoré (E.N.V.L.) Pierre Chuit (praticien, Suisse) Marc Gogny (E.N.V.N.) Pierre Lekeux (Faculté de Liège) Olivier Lepage ((E.N.V.L.) Pierre-Louis Toutain (E.N.V.T.) André Vrins (Faculté de Saint-Hyacinthe)
Rédacteurs en chef Louis-Marie Desmaizières (E.N.V.T.) Catherine Gaillard - Lavirotte (praticien) Christophe Hugnet (praticien) Stephan Zientara (A.F.S.S.A. Alfort)
Comité de rédaction Nicolas Barety (Juridique, avocat) Olivier Bisseaud (Chirurgie, praticien) Vincent Boureau (Comportement, praticien) Séverine Boullier (Immunologie, E.N.V.T.) Florence Buronfosse (Pharmaco-Toxicologie, E.N.V.L.) Jean-François Bruyas (Reproduction, E.N.V.N.) Eddy Cauvin (Imagerie, praticien) Gwenaëlle Dauphin (A.F.S.S.A. Alfort) Jean-Claude Desfontis (Physiologie et thérapeutique, E.N.V.N.) Jacques Guillot (Parasitologie, E.N.V.A.) Anne Malblanc (Médecine interne et sportive, E.N.V.N.) Stéphane Martinot (Reproduction, E.N.V.L.) Nathalie Priymenko (Alimentation - nutrition, E.N.V.T.) Michel Péchayre (Chirurgie, praticien) Youssef Tamzali (Médecine interne, E.N.V.T.)
Secrétaire de rédaction
n poney Shetland âgé de 12 ans est adressé à la clinique pour évaluation et traitement d’une boiterie intermittente antérieur gauche. ● L’examen statique révèle une déformation générale sévère du boulet antérieur gauche, avec des molettes articulaires importantes et un aplomb panard. ● La mobilisation passive du membre affecté est sensible en flexion du doigt avec une forte réduction de mobilité. ● L’examen en mouvement révèle une boiterie de l’antérieur gauche dans toutes les circonstances d’examen (ligne droite, cercles, pas et trot, sols durs et meubles). Le test de flexion dynamique du doigt antérieur gauche est positif à 4/5. ● Une anesthésie intra-articulaire métacarpophalangienne gauche à l’aide de 3 ml de mépivacaïne à 2 p. cent fait disparaître totalement la boiterie en 8 minutes. Un examen radiographique est pratiqué sur le boulet antérieur gauche (photos 1, 2, 3, 4).
Franck Pénide Clinique Vétérinaire équine Haras de la Bécassière Route de Cazaux 33260 La Teste de Buch
1
Incidence latéro-médiale (photos F. Pénide).
3
Incidence dorso-médiale palmaro-latérale.
Marie Chesneau Gestion des abonnements et comptabilité Marie Servent
1 Quel est votre diagnostic ?
Publicité Maryvonne Barbaray
2 Quel autre type d’examen aurait pu être pratiqué ?
NÉVA Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 e-mail neva@ neva.fr
3 Quel traitement envisagez-vous ?
2
Incidence dorso-latérale palmaro-médiale oblique.
4
Incidence dorsopalmaire.
4 Quelles sont les possibilités de prévention ou de gestion des récidives dans ce type de cas ?
Directeur de la publication Maryvonne Barbaray
Réponses à ce test page 65
Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Prix du numéro : 30 € T.T.C CEE : 32 € T.T.C SARL au capital de 7622€ Siège social : Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 0407 K 86 321 I.S.S.N. 1767-5081
comité de lecture
Impression : Imprimerie Nouvelle Normandie Avenue des lions Ste-Marie des Champs B.P. 14 - 76191 YVETOT Cedex
Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. L’autorisation de reproduire un article dans une autre publication doit être obtenue auprès de l’éditeur, NÉVA. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de la copie (C.F.C.). LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 336 - AVRIL / MAI / JUIN 2007
4
Bruno Baup, Agnès Benamou, Jean-Marc Betsch, Géraldine Blanchard, Christian Bussy, Luc Chabanne, Ahmed Chabchoub (Tunis), René Chermette, Florent David (Canada), Isabelle Desjardins, Denis Dugardin, Lucile Martin-Dumon, Brigitte Enriquez, Guillaume Fortier, Xavier Gluntz, Jean-Michel Krawiecki, Claire Laugier, Jean-Pierre Lavoie (Canada) Agnès Leblond,
Serge Lenormand, Bertrand Losson (Liège), Emmanuel Maurin, Pierre-François Mazeaud, Jacques Monet, Paul-Pierre Pastoret, Valérie Picandet, Xavier Pineau, Jean-Jacques Roy, Morgane Schambourg (Canada), Claire Scicluna, Brigitte Siliart, Mathieu Spriet (Canada), Christopher Stockwell, Etienne Thiry (Liège), François Valon, Emmanuelle Van Erck (Liège), Patrick Verwaerde.
Abonnez-vous en page 66 Pour tous renseignements : tél. (33)1 41 94 51 51 fax (33)1 41 94 51 52 mail neva@neva.fr
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éditorial Le défi thérapeutique face à l’arthrose n’est pas de la guérir mais plutôt d’enrayer le processus dégénératif ...
L’
arthrose ou affection dégénérative articulaire est l’affection la plus rencontrée aussi bien chez l’Homme que dans l’espèce animale. Elle aboutit à une dégénérescence articulaire chronique provoquée par un défaut d’aplombs, une instabilité articulaire ou la présence d’une maladie ostéochondrale. Ces anomalies provoque une mauvaise répartition des charges sur les surfaces articulaires et aboutit à un excès de contrainte sur une seule partie de l’articulation, donc à son usure prématurée. Par ailleurs, cette dégénérescence entraîne une inflammation articulaire (synovite) qui, elle-même, aggrave les lésions cartilagineuses : on parle de cercle vicieux de l’arthrose. L’utilisation du cheval pour des activités sportives augmente les contraintes articulaires et précipite la dégénérescence.
Louis-Marie Desmaizières Clinique Équine de la Brousse route de Launac 31330 Grenade sur Garonne
Pour aggraver la situation, le cartilage articulaire contrairement à d’autres tissus comme l’os par exemple ne se régénère peu ou pas du tout. Lorsqu’il disparaît, il ne peut être remplacé dans les cas les meilleurs que par un fibrocartilage qui n’a pas les mêmes propriétés, en particulier élastiques, que le cartilage sain. Le défi thérapeutique face à l’arthrose n’est donc pas de la guérir mais plutôt d’enrayer le processus dégénératif. Pour ce faire, dans ces choix thérapeutiques, le praticien doit agir sur plusieurs volets : - supprimer la cause : hormis pour certaines affections ostéochondrales comme l’ostéochondrite disséquante, il est parfois difficile d’agir sur ce point ; - enrayer l’inflammation ; - améliorer les caractéristiques physiques du liquide synovial et du cartilage ; - diminuer les contraintes articulaires (ferrure, sols, adaptation du travail). Chez le cheval, le défi se situe encore plus haut que pour les autres espèces puisqu’il doit prendre en compte l’activité de compétition de nombre d’entre eux et intégrer les règles en matière de dopage. Ce Dossier spécial du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vous propose une revue actualisée des différentes possibilités thérapeutiques concernant la maladie dégénérative articulaire. Les traitements par voie générale et articulaires classiques y sont évoqués avec beaucoup de détails et de recul. Les règles à respecter en matière d’hygiène (sols, ferrure) et de travail y sont décrites. Les perspectives aussi bien en thérapie génique que par l’utilisation des sérums autologues sont présentés et commentés.
M
ême si des progrès indiscutables apparaissent d’année en année, il n’en reste pas moins vrai que cette affection reste difficile à traiter tant chez l’Homme que chez le cheval. Les mesures à prendre face à l’arthrose sont donc essentiellement des mesures de prévention qu’il faut mettre en place le plus tôt possible dans la carrière du cheval sportif. On pense tout d’abord à la correction des défauts d’aplombs chez les poulains, au débourrage et à la mise en exercice qui doit se dérouler le plus calmement possible pour éviter les traumatismes, en particulier pour les races de chevaux qui sont encore en croissance pendant cette période (trotteurs, galopeurs). La carrière des chevaux doit être la plus conservatrice possible tant dans la préservation des aplombs podaux par des règles et un suivi de maréchalerie stricts que dans le choix de la nature des sols sur lesquels ils évoluent. ❒
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P06_NPE12-traitements intra-articulaires
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les traitements
intra-articulaires de l’arthrose chez le cheval
Nicolas Serraud Clinique équine de la Brousse Route de Launac 31330 Grenade sur Garonne
Plusieurs types de traitements intra-articulaires permettent de soigner l’arthrose : les corticostéroïdes, l’acide hyaluronique, les glycosaminoglycanes polysulfatés, ... Cet article aborde les différentes possibilités offertes par cette voie d’administration, ainsi que leur mise en œuvre pratique.
Objectif pédagogique ❚ Connaître les différentes molécules utilisées dans les traitements intra-articulaires de l’arthrose et leurs effets.
L
es injections intra-articulaires sont utilisées depuis plus de cinquante ans, pour le traitement de l’arthrose chez le cheval. Bien que controversée, l’utilisation des corticoïdes s’est considérablement développée, tandis que d’autres modes de traitement apparaissent aujourd’hui. ● Après un rapel des mécanismes biopathologiques de l’arthrose, nous rapportons les caractéristiques des différentes molécules et, à la lumière des différentes études disponibles, leurs éventuels effets secondaires.
Essentiel ❚ Des traumatismes répétés, des pertes de stabilité articulaires, des défauts d’aplomb, l’âge et l’ostéochondrose (O.C.D.) peuvent engendrer des atteintes de la matrice cartilagineuse. ❚ Les corticostéroïdes sont les anti-inflammatoires les plus puissants. ❚ Leur administation par voie intra-articulaire limite leurs effets systémiques. ❚ Ils soulagent la douleur et luttent contre le processus inflammatoire.
MÉCANISMES BIOPATHOLOGIQUES DE L’ARTHROSE Les signes cliniques de l’arthrose ● Par la douleur qu’elle provoque, l’arthrose reste une des causes de boiterie les plus fréquentes chez le cheval, quelle que soit son activité. ● Son expression clinique peut prendre plusieurs formes selon le stade de gravité des lésions : elle peut aller d’un simple défaut de performance à un véritable handicap rendant impossible l’utilisation de l’animal. ● La disparition des signes cliniques est la principale préoccupation du propriétaire ou de l’entraîneur. Un traitement approprié doit permettre également d'enrayer l’évolution des lésions, qui peuvent occasionner une gène mécanique malgré l’analgésie (photo 1).
CHEVAL
Les mécanismes de l’arthrose L’arthrose est caractérisée par une dégradation de la matrice cartilagineuse constituant la surface articulaire. Celle-ci n’est pas seulement due à l’exercice passif de forces
●
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6
1
Radiographie latéro-médiale d’un jarret présentant des remodèlements importants du bord dorsal des articulations. - Signes d’arthropathie dégénérative inter-tarsienne et tarso-métatarsienne (photo N. Serraud).
mécaniques sur ces structures comme on l’a d’abord pensé ; elle représente un processus dynamique, bien plus complexe, concernant plus globalement l’articulation (figure). ● Ce processus comprend à la fois une inflammation de la membrane synoviale et de la capsule articulaire, et une dégradation physique ou biochimique du cartilage articulaire et de l’os sous-chondral. ● Des facteurs physiques tels que des traumatismes répétés, des pertes de stabilité articulaires (entorses ou fractures), des défauts d’aplombs peuvent engendrer des atteintes directes de la matrice cartilagineuse. Ils provoquent aussi la libération par les chondrocytes : - de métalloprotéases (collagénases, gélatinases et aggrecanases), responsables de la destruction du collagène et des protéoglycanes (ces deux molécules formant la matrice cartilagineuse en association avec l’acide hyaluronique) ; - de prostaglandines E2 (PGE2), qui favorisent une déminéralisation osseuse, une diminution de la synthèse des protéoglycanes et accentuent les stimuli douloureux.
P12_NPE12-traitements intra-articulaires Fiche
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geste
Fiche
Nicolas Serraud Clinique équine de la Brousse Route de Launac 31330 Grenade sur Garonne
Geste ❚ Facile à réaliser. ❚ Praticien mixte.
4
L’utilisation d’un matériel stérile et à usage unique est recommandée, de même que l’emploi de présentations à contenance réduite, de façon à ne pas avoir à prélever plusieurs fois le produit à injecter dans un même flacon (photo N. Serraud).
5a
5b
Un geste rapide, réalisé dans des conditions d’asepsie correctes, permet de réduire significativement le risque d’arthrite septique iatrogène.
CHEVAL
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injections intra-articulaires : précautions et règles d’asepsie chez le cheval
L
ors d’injection intra-articulaire, la complication la plus préoccupante est l’arthrite septique. En effet, le risque d’introduire un germe lors de l’introduction de l’aiguille est important, et renforcé par l’inhibition des mécanismes locaux de la réponse inflammatoire. ● Environ cinq jours après l’infiltration, une boiterie grave peut être observée, associée à une hyperthermie et à une distension importante de l’articulation concernée. La palpation est douloureuse et met en évidence une chaleur marquée. La flexion est en général très alors douloureuse, voire impossible. Le taux de protéines du liquide synovial est significativement élevé et le pH diminue. En revanche, une leucocytose sévère apparaît, mais bien souvent assez tardivement, en raison de l’effet des corticoïdes [11]. ● Un rinçage articulaire, associé à une thérapie antibiotique appropriée par voie générale, loco-régionale et/ou locale sont à mettre en œuvre. Mais, même dans ce cas, le pronostic sportif est réservé. ● L’application systématique de règles d’asepsie strictes, avec tonte et désinfection chirurgicale de la région est impérative, de même que l’utilisation de gants stériles et d’un matériel stérile à usage unique (seringues, aiguilles et produits) (photos 1, 2, 3, 4, 5) [3]. ● De nombreuses études ont mis en évidence un effet délétère de l’exercice après injection de corticoïdes sans qu’un délai précis de repos puisse être établi. - Celui-ci peut aller de 2 jours à un mois [4, 9, 10]. - La mise en charge des articulations favorise le métabolisme du cartilage, mais une mise en charge trop importante associée aux corticoïdes peut avoir des effets délétères. - Une mise au repos de deux à trois jours au box avec sorties au pas est recommandée, suivie d’une reprise progressive de l’exercice, quelle que soit la molécule administrée (corticoïdes, glycosaminoglycanes polysulfatées, acide hyaluronique). ● Ce programme est à moduler en fonction de l’articulation concernée et du type de lésion présente [4]. ❒
12
1
Une tonte large est impérative ... (photo N. Serraud).
2
... associée à une désinfection chirurgicale de la région, à l’aide, par exemple d’un savon à base de povidone iodée ...
3
... et d’alcool (photo L.- M. Desmaizières).
Référence
cf. P. 11
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les traitements systémiques
de l’arthrose
chez le cheval
L’
Le Sanmoranth 3314, route des Serres 06570 Saint-Paul
Objectif pédagogique
Traiter l’arthrose est un des grands défis de la médecine moderne, y compris chez le cheval. Malgré une recherche très active, les avancées thérapeutiques restent modestes. idée de trouver un traitement systémique curatif de l’arthrose est très ancienne. Cette maladie débilitante pour l’Homme a donné lieu depuis les temps les plus reculés à une pléthore de remèdes. L’ortie était utilisée par les Grecs pour soigner l’arthrite. Vers 380 av. J.-C., Hippocrate recommandait l’absinthe pour le traitement des rhumatismes et préconisait des tisanes de feuille de saule pour soulager les douleurs. Plus tard, les Romains et les Égyptiens utilisaient l’écorce de saule, produisant de la saliciline, pour traiter les douleurs articulaires. ● Les traitements modernes sont plus spécifiques et probablement plus efficaces, mais les progrès sont relatifs et l’arthrose reste une maladie irréversible dont les effets fonctionnels (douleur, perte de mobilité, voire ankylose) sont difficiles à contrer (photo 1). ● Le traitement idéal produirait une excellente analgésie, diminuerait l’inflammation et permettrait la restauration du cartilage détruit ou dégénéré, tout en n’ayant pas d’effets secondaires néfastes. Il devrait être peu onéreux, facile à administrer et éliminé rapidement de l’organisme. Un tel médicament n’existe pas et aucune thérapeutique actuelle n’est même proche de ces résultats. ● De nombreux médicaments sont préconisés pour traiter l’arthrose chez l’Homme comme chez l’animal, et la recherche abonde sur le sujet. Malgré cela, il n’existe pas de consensus sur l’efficacité de ces produits, et leur nombre montre qu’aucun ne peut s’imposer. ● Dans la plupart des cas, l’efficacité d’une molécule, ou d’un produit, est fondée sur des témoignages ou des observations personnelles. Peu de résultats objectifs lors d’études approfondies ou contrôlées sur une large échelle sont disponibles.
Eddy Cauvin
❚ Connaître les différents traitements systémiques de l’arthrose chez le cheval.
Définition ❚ L’arthrose (qui devrait plus exactement être dénommée arthropathie dégénérative) se traduit par la dégénérescence biochimique du cartilage, qui en est la lésion fondamentale.
1
Arthroscopie de l’articulation médiocarpienne (fracture parcellaire) : - une large érosion (en bas à droite) est notée ; - le cartilage est irrégulier avec une nette fibrillation, indiquant une arthrose évoluée sévère ; - la synoviale est congestionnée et hypertrophiée, suggérant une synovite subaiguë. Il convient de traiter l’épisode inflammatoire, puis de gérer l’arthrose déjà installée. À ce stade, les traitements ne peuvent être que palliatifs (photo E. Cauvin). ● Cet article présente les traitements systémiques et les nutraceutiques. Nous n’abordons pas la pathogénie de l’arthrose ni les traitements spécifiques des causes d’arthropathies lorsqu’elles sont identifiées (fractures articulaires, ostéochondrose, entorses, traumatisme cyclique, etc.). Précisons qu’il est inutile de traiter une arthrose secondaire sans en avoir éliminé ou traité une cause primaire éventuelle. Les traitements décrits ici visent à prévenir ou à traiter l’arthropathie dégénérative.
LES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX Les conséquences de l’arthrose sont complexes et variées et dépendent de l’articulation en jeu, du travail fourni par le cheval et de facteurs individuels tels que l’âge, la conformation, les facteurs psychologiques … ● La dégradation du cartilage entraîne la libération de fragments de cartilage et de médiateurs inflammatoires, cause d’une inflammation récurrente et chronique. Celle-ci induit douleur et perte de fonction, due autant à la douleur qu’à l’épaississement des tissus mous. ● Les traitements visent à diminuer les symptômes, l’inflammation ou la dégradation du cartilage. Ils doivent être associés à une physiothérapie visant à prévenir la perte ●
Essentiel ❚ Les traitements visent à diminuer les symptômes, l’inflammation ou la dégradation du cartilage. ❚ Les anti-inflammatoires restent un traitement fondamental des arthropathies. ❚ Les corticostéroïdes sont les anti-inflammatoires disponibles les plus puissants, mais leur efficacité est accompagnée d’effets secondaires.
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine AVRIL / MAI / JUIN 2007 - 345
P19_NPE12-Gestion chevaux arthrosiques
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comment gérer
les chevaux arthrosiques Thomas Launois Clinique Équine Desbrosse 18, rue des Champs la Brosse 78470 Saint Lambert des Bois
Bien que nécessaire, le maintien de l’activité des chevaux arthrosiques est souvent une gageure. Le clinicien adapte ses recommandations à chaque cas, en fonction de l’activité habituelle du cheval. Cet article propose des recommandations sur la ferrure et sur les soins locaux (massage, bandes de travail, cryothérapie, ...) à prodiguer.
L’
arthrose se manifeste cliniquement par des douleurs, des craquements, et des déformations [5].. Encore appelée affection dégénérative articulaire, l’arthrose est à la fois un processus naturel associé au vieillissement articulaire qui accompagne celui des individus, et un processus qui peut être accéléré par l’activité sportive. ● L’inflammation peut l’accompagner à des degrés variables. Une arthrose modérée avec synovite peut être très douloureuse, alors qu’une arthrose évoluée ancienne sans phénomène inflammatoire actif peut rester parfaitement indolore [8]. L’âge est le premier facteur de dégradation articulaire ● À activité égale, ce processus dégénératif varie d’un individu à l’autre. Gérer un cheval de sport arthrosique permet à la fois de prévenir et de ralentir ce processus dégénératif, tout en permettant au cheval de maintenir son activité sportive. COMMENT MAINTENIR L’ACTIVITÉ DES CHEVAUX ?
● Lors d’affection dégénérative articulaire, les chevaux ont besoin d’une activité régulière. Ils sont sortis quotidiennement, si possible montés pour les chevaux de selle, ou au sulky pour les trotteurs. ● Il est conseillé de limiter l’usage de la longe car elle favorise les contraintes asymétriques sur les articulations qui, déjà instables, sont plus enclines à développer une arthropathie.
Objectif pédagogique ❚ Savoir soulager un cheval arthrosique.
Définition
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Éparvin du jarret (photo T. Launois).
Les chevaux peuvent être sortis au marcheur ou au “liberty training” au pas, ce qui favorise un échauffement lent, tout en les canalisant, chose importante pour les chevaux un peu chauds. ● S’il est nécessaire qu’ils aillent au paddock, il convient d’éviter les lâchers brutaux. Pour cela, les chevaux sont maintenus le plus longtemps possible au paddock. Veiller à la régularité du sol des paddocks et qu’ils soient bien plats. ● Les sorties matin et soir sont bénéfiques. Le matin, ils peuvent faire une balade au pas et l’après-midi, une séance de travail. ●
Le cas des chevaux de selle Pour les chevaux de selle, il est recommandé de les détendre au pas si possible pendant 20 min. Puis, suivant l’allure qui convient le mieux au cheval, le détendre, soit au petit trot, soit au petit galop, en commençant par sa meilleure main. Une fois le cheval bien détendu, le cavalier peut commencer à le travailler. ● Le but de ce travail quotidien est de maintenir le cheval en condition physique, de façon sub-optimale, avec une bonne tonicité musculaire, pour prendre le relais de la ou des articulations affectées. Les exercices de dressage comme d’obstacle sont effectués en-dessous du niveau de contrainte car il s’agit plus alors de gymnastique. Un exercice est répété, si le cavalier le considère comme essentiel pour la performance à réaliser plus tard, en évitant d’affecter le potentiel physique du cheval. ●
❚ L’arthrose, ou ostéoarthrite, se définit comme une affection dégénérative non inflammatoire de l’articulation, caractérisée par la lésion, puis, par la destruction du cartilage avec production d’ostéophytes et de chondrophytes [4, 5].
Essentiel ❚ L'arthrose est un processus dégénératif naturel lié au viellissement et accéléré par l'activité sportive. ❚ Une activité régulière et adaptée est nécessaire pour maintenir les chevaux arthrosiques en bonne condition physique. ❚ Une ferrure assez légère et la plus simple possible est recommandée.
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CHEVAL
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine AVRIL / MAI / JUIN 2007 - 351
P25_NPE12-Traitement arthrose
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les nouvelles technologies médicales et chirurgicales dans le traitement de l’arthrose chez les équidés La recherche fondamentale de ces 25 dernières années a permis une meilleure compréhension des phénomènes qui régissent les affections dégénératives articulaires. Cet article expose certaines des thérapies articulaires émergentes, en expliquant leurs bases scientifiques, si elles existent, et en insistant sur leurs limites.
Q
uelle que soit son origine, tout phénomène articulaire dégénératif s’accompagne d’une dégradation du cartilage articulaire, et de manière plus ou moins concommittante de changements des tissus osseux et des tissus mous.
L’homéostasie articulaire vise à restaurer le cartilage aussitôt qu’il subit une lésion. La dégénérescence du cartilage correspond à une rupture de cet équilibre en faveur du pendant catabolique (destruction). ● Les travaux de recherche se sont axés sur l’identification, la caractérisation et les interactions des facteurs qui interviennent dans cet équilibre. À partir de la compréhension de ces mécanismes, se sont élaborés les voies actuelles et “modernes” de traitement. ● Le traitement des maladies articulaires dégénératives vise à supprimer la douleur à récupérer la fonction et interrompre la progression de la dégénérescence. Cet article détaille les différents traitements mis à disposition du praticien en les replaçant dans un cadre scientifique et en expliquant leur mise en pratique. Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive des “recettes” disponibles,
Encadré 1 - Les apports diagnostiques et thérapeutiques de l’arthroscopie Sans entrer dans les détails de chaque affection, 4. la synoviectomie (élimination partielle ou voici quelques uns des apports de l’arthroscopie. totale de la synoviale) : l’intérêt de cette technique est remis en cause, car le rôle joué par la Les apports diagnostiques synoviale dans la dégradation du cartilage reste ● L’arthroscopie met en évidence des lésions encore imprécis ; non révélées par les techniques d’imagerie 5. la stimulation du resurfacement endogène classiques (radio, échographie, …) (photos 1, 2). par arthroplastie abrasive (curetage jusque sur la ● Cette exploration comporte une valeur proplaque d’os sous-chondral) combinée ou non à nostique et détermine le type et la durée de la une microfracture de cette plaque à l’aide de convalescence. pics métalliques martelés. Ceci repose sur le La période de repos post-opératoire n’excède principe de migration de cellules de la moelle pas 6 semaines, si l’intervention a un caractère osseuse et de facteurs de croissance qui stimudiagnostique. Elle peut être prolongée en fonclent la réparation du cartilage (IGF-1*, TGF-β**, tion des lésions présentes et des traitements. BMP***) ; Les apports thérapeutiques 6. le resurfacement à l’aide de combinaisons issues de l’ingéniérie biologique (cf. infra) : difféL’arthroscopie permet d’effectuer : rents procédés expérimentaux visent à prélever 1. le lavage articulaire avec dilution /élimination des facteurs et des cellules inflammatoires : un du cartilage ou des chondrocytes (autogreffe ou simple rinçage articulaire améliore, même tem- allogreffe) d’une articulation saine, de le/les souporairement, les signes cliniques. C’est encore mettre à différents traitements et de le/les réimactuellement un moyen de soulager les rhumatis- planter sur les surfaces lésées. Il est probable que dans un futur assez proche, ce type de traimes en médecine humaine ; 2. l’excision de fragments ostéochondraux/ tement aura des applications cliniques financièostéophytes en formation, l’élimination des rement abordables. lésions cartilagineuses d’épaisseur partielle ou totale, le polissage des surfaces lésées ; 3. la reconstruction des fractures articulaires sous contrôle vidéo ;
Olivier Simon Dierenkliniek De Morette Edingsesteenweg, 237 1730 Asse Belgique
Objectif pédagogique ❚ Connaître les nouvelles technologies médicales et chirurgicales pour le traitement de l’arthrose.
1
Aspect palmaire d’un boulet ne montrant par ailleurs aucun changement radiographique. - Noter les érosions linéaires du cartilage articulaire du sésamoïde et la fibrillation du cartilage du condyle métacarpien.
2
Condyle interne du fémur. -Sévère inflammation fémoro-tibiale médiale alors que la radiographie est normale (photos O. Simon).
CHEVAL
NOTES * IGF-1: insulin like growth factor 1 ** TGF-β: transforming growth factor β *** BMP: bone morphogenic protein
25
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine AVRIL / MAI / JUIN 2007 - 357
P31_NPE12-Observation clinique
17/07/07
16:33
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observation clinique trois cas d’épines végétales
dans le tendon extenseur dorsal du doigt ou dans sa gaine synoviale
1 Clinique Équine Département des Sciences Cliniques École nationale vétérinaire de Toulouse 23, chemin des Capelles 31076 Toulouse Cedex
Cet article propose trois cas de ténosynovites chroniques du tendon extenseur dorsal du membre antérieur induites par la pénétration d’une épine végétale. Il décrit les signes cliniques engendrés, les moyens diagnostiques mis en œuvre et discute le choix de la technique chirurgicale à adopter pour retirer ces corps étrangers.
2
❚ Diagnostiquer et traiter une ténosynovite chronique par corps étranger de la gaine synoviale du tendon extenseur dorsal du doigt.
Motif de consultation ❚ Gonflement sur la face dorsale d’un membre antérieur ❚ Boiterie
1
Tuméfaction observée en face dorsale du genou de la jument N°1 (photos Clinique équine de la Brousse).
ANAMNÈSE ET COMMÉMORATIFS Les propriétaires des chevaux N°1 et N°2 rapportent une déformation présente depuis respectivement 67 et 120 jours. Dans les deux cas, ils mentionnent avoir retiré, à l’époque du début du gonflement, plusieurs épines végétales incluses dans la peau en face dorsale du carpe, alors que les chevaux étaient au pré. ● Avant d’être référée, la jument N°1 a été traitée pendant près d’un mois avec une association de pénicilline-procaïne, streptomycine et dexaméthasone, et le cheval N°2, avec de la phénylbutazone combinée à l’association sulfamide-triméthoprime, sans diminution du volume du genou dans les deux cas. La jument N°3 a fait l’objet d’un examen locomoteur dans le cadre d’une visite de transaction. Les commémoratifs sont rassemblés dans le tableau 1. ●
SIGNES CLINIQUES L’inspection et la palpation du membre atteint révélent, dans les cas N°1 et N°2, une inflammation des tissus mous plus marquée dorso-latéralement au carpe gauche et s’étendant du quart distal de l’avant-bras jusqu’à l’extrémité proximale du canon (photo 1). Or, la face dorsale du genou du cheval est communément à peu près droite de haut en bas et à peine convexe d’un côté à l’autre. ● Chez la jument N°1, la tuméfaction n’induit pas de boiterie alors que, dans le cas du cheval N°2, les flexions passives et dynamiques du carpe sont positives et l’amplitude de flexion réduite. L’examen de la jument N°3 révèle un gonflement sur la face dorsale du boulet. Non associé à une gêne locomotrice, il justifie pourtant la mise en œuvre d’examens complémentaires (photo 2). ●
Hypothèses diagnostiques ❚ Synovite articulaire ou tendineuse ❚ Ostéochondrose ❚ Tendinite des tendons extenseurs du carpe ou du doigt ❚ Corps étranger ❚ Fracture ou fêlure
Tableau 1 - Les commémoratifs des trois cas Cheval Genre
Race
●
N°1
-F
●
N°2
-H
- Appaloosa
●
N°3
-F
- Shagya
1 Compétition
Âge
- Selle Français - 6 ans - 6 ans
Boiterie
CHEVAL
Usage
Évolution
- CSO1
- 67 jours
-0
- Retrait d’épines cutanées
- Loisir
- 120 jours
-1à2
- Retrait d’épines cutanées
-
-0
-
- 9 ans - Endurance
Clinique Équine de la Brousse route de Launac 31330 Grenade sur Garonne
Objectif pédagogique
T
rois chevaux (deux femelles et un hongre), âgés respectivement de 6, 6 et 9 ans, ont été évalués de janvier à mai 2007 pour un gonflement sur la face dorsale d’un membre antérieur, associé ou non à une boiterie d’appui.
Jean-Philippe Germain1 Louis-Marie Desmaizières2
(grade)
Anamnèse
de saut d’obstacle
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine AVRIL / MAI / JUIN 2007 - 363
P35_NPE12-Traitement arthropathies 18/07/2007
18/07/07
12:02
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les particularités du traitement des arthropathies dégénératives Ahmed Chabchoub Faouzi Landolsi
chez l’âne Cet article traite des spécificités pharmacologiques des anti-inflammatoires non stéroïdiens utilisés pour traiter l’arthrose chez l’âne et le mulet, ainsi que de leurs particularités d’usage par rapport au cheval.
École nationale de médecine vétérinaire Sidi-thabet 2020 Tunisie
Objectif pédagogique ❚ Connaître les traitements de l’arthrose chez l’âne.
C
hez les asins, les arthropathies dégénératives, ou arthroses, sont essentiellement rapportées chez les individus âgés, au contraire du cheval de course qui est souvent soumis à des efforts et traumatismes violents [11]. En effet, la capacité de régénération du cartilage diminue avec l’âge, ce qui favorise l’arthrose [2].
1
Prise de cliché radiographique de la région du carpe de l’âne (face).
L’ARTHROSE CHEZ L’ÂNE ● Chez l’âne, l’arthrose touche de préférence les articulations des membres, et secondairement, le cou et les vertèbres [11]. ● Le diagnostic fait souvent appel à la prise de clichés radiographiques (photos 1, 2, 3). ●Comme pour les autres équidés, le traitement de l’arthrose chez l’âne est régi par trois principes : 1. lutter contre toute cause primaire ; 2. traiter les affections des tissus mous, qui contribuent à la dégénérescence du cartilage articulaire. Les soins peuvent être : du repos, une physiothérapie, un traitement anti-inflammatoire, des injections de hyaluronate de sodium ou de glycosaminoglycanes polysulfatés, une synovectomie ; 3. traiter les lésions cartilagineuses, lorsque c’est possible : par curetage, par forage de l’os sous-chondral, et, dans les cas évolués, par arthrodèse [2]. ● Pour le moment, aucun traitement médical ne permet, d’arrêter ou d’inverser l’évolution dégénérative du cartilage. ● Le traitement symptomatique repose essentiellement sur l’administration d’antiinflammatoires non-stéroïdiens (A.I.N.S.). Ces molécules inhibent les deux iso-enzymes de la cyclo-oxygénase (COX1 et COX2), responsables de la synthèse des prostaglandines, qui sont à l’origine des poussées congestives douloureuses de l’arthrose [2].
Essentiel
2
Prise de cliché radiographique de la région du carpe de l’âne (profil) (photos A. Chabchoub).
LES TRAITEMENTS PAR ANTI-INFLAMMATOIRES Dans cet arsenal thérapeutique, les antiinflammatoires présentent certaines particularités chez l’âne par rapport au cheval. Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens
❚ Chez l’âne, l’arthrose touche principalement les articulations des membres, et secondairement, le cou et les vertèbres. ❚ Le carprofène, éliminé plus lentement chez l’âne, semble être le meilleur A.I.N.S. pour le traitement de l’arthrose asine. ❚ Il est recommandé d’administrer des doses plus fortes de phénylbutazone chez l’âne que chez le cheval, et/ou à des intervalles plus courts.
La phénylbutazone ● Contrairement au cheval, l’âne élimine rapidement la phénylbutazone [6]. Ceci peut s’expliquer par la différence concernant la liaison aux protéines, pour un même volume de distribution chez les deux espèces. ● Le temps de demi-vie de la phénylbutazone chez l’âne est plus court [1].
35
ÂNE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine AVRIL / MAI / JUIN 2007 - 367
P39_NPE12-Antiseptiques et desinfectants
18/07/07
9:25
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chirurgie quels antiseptiques choisir en traumatologie cutanée ?
Damien Desirotte Clinique vétérinaire 38°5 88000 épinal
De nombreux antiseptiques peuvent être utilisés chez le cheval. Il est utile de bien connaître leur spectre d’activité et leurs propriétés, afin de choisir le produit le plus adapté à chaque type de plaie et de l’utiliser au mieux.
Objectif pédagogique ❚ Choisir l’antiseptique adapté lors de traumatisme cutané chez le cheval.
1
L
es plaies observées chez les chevaux sont soit contaminées, soit infectées. En théorie, il est plus simple de traiter une plaie contaminée (agents infectieux présents mais n’ayant pas encore commencé leur multiplication et leur colonisation, ou “golden period“) qu’une plaie infectée (les bactéries se multiplient, migrent et envahissent les tissus avoisinants). Un rinçage sous pression d’une plaie contaminée doit suffire, tandis qu’une plaie infectée requiert, en plus du rinçage et éventuellement du débridement, l’usage d’antiseptiques (et parfois d’antibiotiques) (tableau 1). ● Les antiseptiques ont pour rôle de détruire les micro-organismes présents sur les tissus vivants et doivent par conséquent : - être efficaces ; - être bien tolérés par le tissu cible ; - persister suffisamment pour détruire les micro-organismes. Les mêmes produits peuvent être employés comme antiseptique et/ou désinfectant : la différence réside généralement dans la concentration à laquelle ces substances sont utilisées.
Plaie en face dorsale du boulet avec une communication articulaire (photo D. Desirotte).
LES ANTISEPTIQUES LES PLUS FRÉQUEMMENT UTILISÉS EN MÉDECINE ÉQUINE
Définitions
Les antiseptiques les plus utilisés en médecine équine sont les composés iodés, l’hypochlorite de sodium, le diglucuronate de chlorhexidine, les acides acétique et malique, les alcools et le peroxyde d’hydrogène (tableau 2). ●
Les composés iodés ● L’iode possède un très large spectre d’activité virucide, bactéricide et sporicide, ainsi que des propriétés fongicides, parfois altérées par la présence de sang, de sérum, de tissus nécrotiques ou de pus. Il est efficace à faible concentration et a l’avantage de ne pas engendrer le développement de résistance. Il est préférable de le diluer dans de l’eau stérile pour réaliser des irrigations. ● En revanche, l’iode a une mauvaise odeur, un potentiel salissant, elle peut générer une irritation des tissus et a un pouvoir corrosif important.
Tableau 1 - Les antiseptiques recommandés en fonction du type de plaie, après rinçage et éventuel débridement Types de plaie
●
●
●
Plaie récente
Plaie ancienne
Plaie bourgeonnante
Antiseptiques recommandés
Antiseptiques contre-indiqués
- Composés iodés - Digluconate de chlorhexidine - Hypochlorite de sodium
- Acides - Alcools - H2O2 - ...
- Composés iodés - Acide (si présence de Pseudomonas) - Digluconate de chlorhexidine
- Alcools
- Acide dihydroxydiméthyldiphénylméthane-disulfonique polymérisé
- Acides - Alcools - H2O2 - ...
❚ L’antisepsie représente l’ensemble des moyens physico-chimiques permettant la destruction des germes pathogènes présents sur un tissu vivant. ❚ La désinfection se définit de la même manière, mais ne vise que les objets inanimés.
Essentiel ❚ L’iode possède un très large spectre d’activité virucide, bactéricide et sporicide, ainsi que des propriétés fongicides. ❚ Utilisées à la concentration recommandée, la toxicité des solutions iodées est faible.
CHEVAL
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LE NOUVEAU PRATICIEN équine AVRIL / MAI / JUIN 2007 - 371
P43_NPE12-Affections néoplasiques annexes 18/07/2007
18/07/07
22:22
Page 43
identifier et traiter
les principales affections néoplasiques des annexes oculaires
chez les équidés Les principales affections néoplasiques chez les équidés sont les carcinomes épidermoïdes cutanés, les carcinomes épidermoïdes muqueux, les sarcoïdes, les mélanomes, les lymphomes. Cet article présente pour chacune d’entre elles leur fréquence, leurs localisations, comment les diagnostiquer et les traiter.
L
a pathologie tumorale des annexes oculaires, qui comprennent les paupières, la membrane nictitante et la caroncule, est extrêmement variée, en raison de leurs nombreux composants histologiques. Cependant, les principales tumeurs se limitent aux tumeurs de la conjonctive et aux tumeurs cutanées. ● La pathologie tumorale des conjonctives palpébrales et oculaires est dominée par les carcinomes épidermoïdes. ● La pathologie des tumeurs cutanées périoculaires est dominée par les sarcoïdes, suivi de près par les carcinomes épidermoïdes. ● Les statistiques concernant la fréquence et la distribution des tumeurs oculaires et péri-oculaires sont variables. Les données épidémiologiques publiées regroupent souvent les tumeurs oculaires et péri-oculaires, ainsi que les tumeurs des muqueuses et cutanées. De ce fait, il existe peu d’information spécifique sur le diagnostic et les résultats des traitements décrits [1, 3]. De plus, un biais statistique affecte les données des grands centres, où sont adressés les cas les plus difficiles. ● Les tumeurs des annexes oculaires méritent une attention particulière, car elles touchent une structure de petite taille et d'une grande complexité fonctionnelle. ● Les paupières sont composées d’un plan antérieur cutanéo-musculaire et d’un plan postérieur tarso-conjonctival. ● Les carcinomes épidermoïdes sont les tumeurs les plus fréquentes de la muqueuse conjonctivale, du plan postérieur tarso-
Alain P. Théon Diplomate ACVR-Radiation Oncology, Professeur (Department of Surgical and Radiological Sciences) Chef du Service d'Oncologie (petits et grands animaux) Veterinary Medical Teaching Hospital, School of Veterinary Medicine University of California, Davis, CA 95616
Objectifs pédagogiques
1
Kératose actinique (flèche simple) représentant un stade réversible dans le processus de carcinogenèse induit par l’exposition excessive aux rayons UV solaire. - Le tatouage n’a aucun effet protecteur. - La paupière est inflammée et hyperkératosique avec des squames simples. - Carcinome in situ (double flèche) représente le stade suivant dans la transformation tumorale aboutissant à un carcinome épidermoïde (photo A. Théon).
conjonctival des paupières, de la membrane nictitante et de la caroncule. En fréquence, ils représentent la deuxième tumeur cutanée des paupières. ● Tous les autres composants histologiques des annexes oculaires peuvent donner lieu à des dégénérescences malignes, mais leur fréquence est moindre. ● Les variations géographiques d'ensoleillement, l'âge moyen de la population, la couleur de la robe, l’absence de pigments au niveau des paupières, prédisposent à certaines tumeurs cutanées ou conjonctivales (mélanome, carcinome). Certaines tumeurs se manifestent dans des tranches d’âge bien précises (les sarcoïdes entre 3 et 10 ans, les carcinomes épidermoïdes entre 9 et 11 ans) [2, 4, 5]. ● Ces tumeurs sont importantes à connaître pour le vétérinaire équin à cause de leur fréquence et/ou de leur gravité potentielle.
❚ Connaître la fréquence relative des différentes tumeurs des annexes oculaires. ❚ Savoir les reconnaître et les traiter.
Essentiel ❚ Les carcinomes épidermoïdes sont les tumeurs les plus fréquentes de la muqueuse conjonctivale, du plan postérieur tarsoconjonctival des paupières, de la membrane nictitante et de la caroncule. ❚ Les variations d'ensoleillement, l'âge moyen de la population, la couleur de la robe, l’absence de pigments au niveau des paupières, prédisposent à certaines tumeurs cutanées ou conjonctivales ❚ Les facteurs de risque sont la robe blanche, le masque blanc et l’absence de pigments cutanés (peau rose), et une faible densité de poil au niveau des paupières.
COMMENT IDENTIFIER ET TRAITER LES CARCINOMES ÉPIDERMOÏDES CUTANÉS Données épidémiologiques
CHEVAL
Les formes anatomo-cliniques des carcinomes sont nombreuses et varient suivant leur localisation, leur origine, muqueuse ou épidermique, et leur stade d’évolution. ● L’incidence de ces tumeurs augmente régulièrement du fait de l’allongement de la ●
43
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine AVRIL / MAI / JUIN 2007 - 375
P54_NPE12-Revue Iinternationale
17/07/07
15:34
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revue internationale rubrique dirigée par Jean-Luc Cadoré1 et Louis-Marie Desmaizières2 1 Département
hippique E.N.V.L., 1, avenue Bourgelat BP 83, 69280 Marcy-l’Étoile
les articles parus ce dernier trimestre classés par thème
2 Clinique vétérinaire de la Brousse Route de Launac 31330 Grenade-sur-Garonne
ANESTHÉSIE Kuchembuck NL, Colahan PT, Zientek KD, coll. Plasma concentration and local anesthetic activity of procaine hydrochloride following subcutaneous administration to horses. J Am Vet Med Assoc. 2007;230(10):1513.
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CANCÉROLOGIE ● Théon AP, Wilson WD, Magdesian KG, coll. Long-term outcome associated with intratumoral chemotherapy with cisplatin for cutaneous tumors in equidae: 573 cases (1995-2004). J Am Vet Med Assoc. 2007;230(10):1506-13.
CHIRURGIE Barakzai SZ, Es C, Milne EM, coll. Ventroaxial luxation of the apex of the corniculate process of the arytenoid cartilage in resting horses during induced swallowing or nasal occlusion. Vet Surg. 2007;36(3):210-3. ● Desbrosse FG, Perrin R, Launois T, coll. Endoscopic resection of dorsal spinous processes and interspinous ligament in ten horses. Vet Surg. 2007;36(2):149-55. ● Elmas CR, Cruz AM, Kerr CL. Tilt table recovery of horses after orthopedic surgery: fiftyfour cases (1994-2005). Vet Surg. 2007; 36(3):252-8. ● Hirsch JE, Galuppo LD, Graham LE, coll. Clinical evaluation of a titanium, headless variable-pitched tapered cannulated compression screw for repair of frontal plane slab fractures of the third carpal bone in thoroughbred racehorses. Vet Surg. 2007;36(2):178-84. ● Lescun TB, McClure SR, Ward MP, coll. Evaluation of transfixation casting for treatment of third metacarpal, third metatarsal, and phalangeal fractures in horses: 37 cases (1994-2004). J Am Vet Med Assoc. 2007;230(9):1340-9. ● Lloyd D, Walmsley JP, Greet TR, coll. Electrosurgery as the sole means of haemostasis during the laparoscopic removal of pathologically enlarged ovaries in mares: a report of 55 cases. Equine Vet J. 2007;39(3):210-4. ● Milligan M, Beard W, Kukanich B, coll. The effect of lidocaine on postoperative jejunal motility in normal horses. Vet Surg. 2007;36 (3):214-20. ●
MANAGEMENT LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 386 - AVRIL / MAI / JUIN 2007
54
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P54_NPE12-Revue Iinternationale
17/07/07
15:34
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revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine ● Fjordbakk CT, Strand E, Milde AK, coll. Osteochondral fragments involving the dorsomedial aspect of the proximal interphalangeal joint in young horses: 6 cases (1997-2006). J Am Vet Med Assoc. 2007;230(10):1498-501. ● Frisbie DD, Kawcak CE, Werpy NM, coll. Clinical, biochemical, and histologic effects of intra-articular administration of autologous conditioned serum in horses with experimentally induced osteoarthritis. Am J Vet Res. 2007;68(3):290-6. ● Haussler KK, Hill AE, Puttlitz CM, coll. Effects of vertebral mobilization and manipulation on kinematics of the thoracolumbar region. Am J Vet Res. 2007;68(5):508-16. ● Janicek JC, Keegan KG. What is your diagnosis? Subluxation of DIPJ. J Am Vet Med Assoc. 2007;230(9):1307-8. ● Kristiansen KK, Kold SE. Multivariable analysis of factors influencing outcome of 2 treatment protocols in 128 cases of horses responding positively to intra-articular analgesia of the distal interphalangeal joint. Equine Vet J. 2007;39(2):150-6. ● Labens R, Innocent GT, Voute LC. Reliability of a quantitative rating scale for assessment of horses with distal tarsal osteoarthritis. Vet Radiol Ultrasound. 2007;48(3):204-11. ● Mez JC, Dabareiner RM, Cole RC, coll. Fractures of the greater tubercle of the humerus in horses: 15 cases (1986-2004). J Am Vet Med Assoc. 2007;230(9):1350-5. ● Taylor SE, Smith RK, Clegg PD. Mesenchymal
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REPRODUCTION Hejmej A, Kotula-Balak M, Sadowska J, coll. Expression of connexin 43 protein in testes,
●
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un panorama des meilleurs articles d’équine Chirurgie
RÉSECTION ENDOSCOPIQUE DES PROCESSUS ÉPINEUX DORSAUX et du ligament inter-épineux chez dix chevaux Commercialisé à l’origine pour réaliser des laminectomies et des disquectomies chez l’Homme, l’Endospine Destandau donne accès au site chirurgical et permet une triangulation entre l’endoscope, une canule d’aspiration et des instruments chirurgicaux, tels que des rongeurs de Kerrison ou des fraises motorisées.
●
Cette chirurgie est indiquée dans les cas de dorsalgies chroniques dues à des affections des processus épineux, comme les conflits de processus épineux, qui ne répondent pas aux traitements conservateurs comme le repos, l’injection de corticoïdes in situ, ou encore la physiothérapie.
●
Description Alors que la technique chirurgicale ouverte nécessite une résection complète de la partie dorsale du processus épineux, créant ainsi des risques d’hémorragie, de collection séro-hémor-
●
ragique et de lésions étendues du ligament supra-épineux, la technique endoscopique permet d’enlever sélectivement les portions affectées et d’épargner une grande partie de l’attache du ligament supra-épineux, tout comme la vascularisation locale. L’incision relativement petite et le peu d’espace mort créé réduisent les risques de collections.
●
Le peu de complications, l’absence de douleur et la petite taille de la plaie permettent un retour à une activité normale dès la 8e semaine après la chirurgie. ●
Conclusion Cette technique peu invasive pourrait être réalisée sur cheval debout, ce qui pourrait encore diminuer les saignements et réduire le temps de chirurgie, tout en diminuant le risque anesthésique. ❒
Objectif de l’étude ❚ Valider une technique chirurgicale peu invasive pour la résection des processus épineux et du ligament inter-épineux chez le cheval en utilisant l’Endospine Destandau. X Veterinary Surgery 2007;36(2):150-6 Endoscopic resection of dorsal spinous processes and interspinous ligament in ten horses. Desbrosse FG, Perrin R, Launois T, Vandeweerd JM, Clegg PD. Synthèse par M. Robert, E.N.V.L.
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Chirurgie
ÉVALUATION HISTOLOGIQUE DU LARYNX CHEZ LE CHEVAL après ventriculo-cordectomie unilatérale au laser Sujets, matériel et méthode L’étude porte sur 6 chevaux. - 4 d’entre eux sont euthanasiés 6 mois après la réalisation d’une ventriculo-cordectomie au laser utilisant une puissance de 20 W, qui fait suite à l’induction expérimentale d’une hémiplégie laryngée par névrectomie partielle du récurrent. - Les 2 autres chevaux servent de témoins. Le 1er présente une hémiplégie laryngée naturelle, il a permis d’évaluer les effets de la neuropathie seule. Le 2nd n’a pas d’hémiplégie laryngée. Il est euthanasié tout de suite après l’intervention au laser pour en étudier les effets immédiats. ● Après prélèvement, les larynx sont sectionnés transversalement, en coupe de 5 micron d’épaisseur, puis évalués histologiquement. ●
Objectif de l’étude ❚ Déterminer les effets histologiques des structures laryngées lors du traitement chirurgical par ventriculo-cordectomie unilatérale au laser, chez des chevaux souffrant d’hémiplégie laryngée. X Equine Veterinary Journal 2007;39(3):222-5 Histological evaluation of the equine larynx after unilateral laser-assisted ventriculocordectomy. Robinson P, Williams KJ, Sullins KE, Arnoczky SP, Stick JA, Robinson Ne, de Feijter-Rupp H, Derksen FJ.
Résultats ● Juste après la chirurgie, des lésions de type brûlure sont observées sur les tissus mous adjacents
Synthèse par Zoé Burnet, E.N.V.L.
Pharmacologie
❚ Évaluer les effets de l’hypocalcémie sur les électrolytes sanguins et leur fraction d’excrétion.
Sujets, matériel et méthode ● 21 juments sont réparties en 5 groupes, et pour chacun, un protocole expérimental est entrepris : - protocole 1 : induction d’une hypercalcémie grâce à une perfusion de gluconate de calcium ; - protocole 2 : induction d’une hypercalcémie grâce à une perfusion de chlorure de calcium ; - protocole 3 : perfusion de dextrose. Cela permet de faire la différence entre les modifications sanguines induites par la perfusion de calcium et les effets d’une activation d’insuline due à la dissociation du gluconate en glucose, en induisant une hyperinsulinémie ; - protocole 4 : examen des effets du gluconate sur les paramètres étudiés par la mise en place d’une perfusion de gluconate de sodium ; - protocole 5 : groupe témoin avec mise en place d’une perfusion de chlorure de sodium.
X Journal of the American Veterinary Medical Association 2007;230(10):1518 Effects of hypercalcemia on serum concentrations of magnesium, potassium, and phosphate and urinary excretion of electrolytes in horses Toribio RE, Kohn Cw, Rourke KM, Levine AL, Rosol TJ.
Résultats L’hypercalcémie induite lors des protocoles 1 et 2 est associée à une hypomagnésémie importante. Les concentrations en potassium et en P.T.H. diminuent également, tandis que la concentration en phosphate augmente. Les autres paramètres mesurés ne présentent aucune modification. ●
Synthèse par E. Demare, E.N.V.L.
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Six mois après l’intervention au laser, on constate la restitution de l’intégrité de la muqueuse laryngée, une atrophie des muscles intrinsèques du larynx chez tous les chevaux et la disparition du ventricule laryngé chez 3 chevaux. Les cartilages laryngés ne présentent pas de lésions histologiques.
●
Conclusion La réalisation d’une ventriculo-cordectomie unilatérale au laser permet de traiter efficacement l’hémiplégie laryngée, en évitant les risques liés à l’anesthésie générale et à la laryngotomie.
●
● En utilisant un laser diode d’une puissance de 20 W, cette technique entraîne des modifications localisées de la muqueuse laryngée, mais ne provoque pas de lésion des cartilages du larynx. ❒
EFFETS DE L’HYPERCALCÉMIE SUR LA CONCENTRATION SÉRIQUE en magnésium, potassium, et phosphate, et sur l’excrétion urinaire des électrolytes chez les chevaux ● L’hypercalcémie est corrélée à de nombreuses situations pathologiques chez le cheval. ● Cette étude montre quelles sont les conséquences d’un tel désordre sur les électrolytes sanguins (calcium, magnésium, phosphate, potassium), et sur leur fraction d’excrétion.
Objectif de l’étude
au site chirurgical, mais la structure histologique des cartilages laryngés n’est pas altérée.
● Les analyses d’urines montrent une augmentation des fractions d’excrétion du calcium, du magnésium, en sodium, en potassium, en chlore, et en phosphate lors de la réalisation des protocoles 1 et 2.
Le gluconate et le dextrose, par l’augmentation de sécrétion d’insuline, diminuent la concentration en magnésium et en potassium. Seule la fraction d’excrétion du magnésium est modifiée et diminue.
●
Le protocole 5 (groupe témoin) permet de constater que la manipulation n’induit aucune modification des paramètres mesurés.
●
Conclusion ● L’hypercalcémie semble activer les cellules réceptrices des tubules rénaux et diminuer le gradient de concentration dans ces tubules, entraînant une diminution de la réabsorption du magnésium.
De plus, le calcium et le magnésium ayant le même site de fixation sur l’albumine, l’hypercalcémie entraîne une libération du magnésium fixé, donc une augmentation de son ultrafiltration rénale. L’hypercalcémie est ainsi accompagnée d’hypomagnésémie.
●
L’hypercalcémie induit une augmentation de la diurèse, donc de la fraction d’excrétion du potassium, d’où l’hypokaliémie constatée.
●
● L’hyperphosphatémie résulte d’une rétention urinaire du phosphore due à la baisse de concentration de la P.T.H. ❒
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revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine UTILISATION D’UNE TABLE INCLINÉE LORS DU RÉVEIL ANESTHÉSIQUE DE CHEVAUX après une chirurgie orthopédique : 54 cas (1994-2005) ● Le réveil anesthésique, en particulier chez les chevaux traités pour fractures des os longs, est un moment considéré comme à haut risque, au cours duquel des accidents graves peuvent survenir. ● Plusieurs méthodes de réveil ont été rapportées, parmi lesquelles l’assistance manuelle à la tête et à la queue grâce à des longes, mais également des techniques plus sophistiquées comme le réveil sur coussin d’air, ou encore dans une piscine, avec soutien par des sangles ou sur un radeau. ● Les tables inclinées, largement utilisées chez les bovins pour des examens de pieds, sont également appropriées chez les chevaux venant de subir une chirurgie orthopédique, car elles facilitent la transition entre le décubitus latéral et la position debout, et évitent les mouvements incoordonnés, ou les essais hasardeux de relevé, lorsque le cheval n’est pas prêt.
hydraulique est inclinée vers la position verticale lorsque le cheval présente plus de trois tentatives de relevé. Résultats Parmi les 54 réveils réalisés à l’aide de la table : - 34 sont excellents (cheval debout après un essai, sans blessure) ; - 5 sont bons ; - 4 sont moyens ; - 4 sont mauvais ; - 1 est catastrophique (euthanasie du cheval) ; - 6 sont non réalisés (nouvelle anesthésie et réveil de façon traditionnelle avec assistance à la tête et à la queue). ● Certains chevaux ont également subi plusieurs interventions chirurgicales consécutives avec réveil sur la table, sans anomalie. ●
Conclusion L’utilisation de la table inclinée se fait après accord entre le chirurgien et l’anesthésiste. ● Elle permet un prolongement du décubitus, donc une diminution des quantités résiduelles d’anesthésiques lors du relevé, d’où une meilleure coordination des mouvements. ● Elle est utile dans les cas d’affections orthopédiques, pour lesquelles le risque de complications au réveil est plus élevé que pour les autres types d’interventions. ❒ ●
Sujets, matériel et méthodes Différentes données telles que le signalement du cheval, la nature de la chirurgie, le protocole anesthésique utilisé, ou la pression artérielle moyenne durant l’intervention sont relevés, et comparés à la qualité du réveil. ● Le cheval est maintenu sur la table à l’aide de deux sangles épaisses, la tête et la queue étant elles-mêmes attachées par des cordes. La table ●
Sujets
Résultats
73 chevaux qui ont développé une fourbure aiguë pendant leur hospitalisation et 146 chevaux qui n’en ont pas développé ont été sélectionnés.
L’analyse uni-factorielle indique que : - la plus basse et la plus haute valeur du fibrinogène, la plus haute valeur de l’hématocrite et la plus basse valeur des protéines totales sont des facteurs de risque marginaux (p < 0,20) d’apparition d’une fourbure aiguë chez les chevaux hospitalisés ; - les pneumonies interstitielles, les bronchopneumonies, l’endotoxémie, les diarrhées, les coliques chirurgicales et les phlébites/artérites sont des facteurs de risque significatifs (p < 0,05) d’apparition d’une fourbure aiguë chez les chevaux hospitalisés.
Les chevaux ne présentaient pas de fourbure à leur arrivée et sont hospitalisés au moins 48 h. ●
Le diagnostic de la fourbure aiguë est fondé sur l’examen clinique et des radiographies.
●
Méthode Les facteurs de risque sont classés en trois catégories : - le signalement : âge, race et sexe ; - les analyses sanguines : fibrinogène, nombre de leucocytes, hématocrite et protéines totales ; - les affections primaires : pneumonie interstitielle, bronchopneumonie, endotoxémie, diarrhée, coliques médicales, coliques chirurgicales, syndrome de Cushing, rétention placentaire, métrite, boiterie d’un membre antérieur ou d’un membre postérieur, insuffisance rénale aiguë et phlébite/artérite. ●
Le diagnostic des affections primaires est établi sur la base de l’examen clinique et des examens complémentaires.
●
Objectif de l’étude ❚ Évaluer l’efficacité de l’utilisation d’une table inclinée lors du réveil anesthésique des chevaux.
X Veterinary Surgery 2007;36:252-8 Tilt Table Recovery of Horses After Orthopedic Surgery: Fifty-Four Cases (1994-2005) Elmas CR, Cruz AM, Kerr CL.
Synthèse par M. Depecker, E.N.V.L.
Affections nosocomiales
FACTEURS DE RISQUE D’APPARITION D’UNE FOURBURE AIGUË chez les chevaux hospitalisés : 73 cas (1997-2004) ●
Chirurgie
●
L’analyse multi-factorielle indique que seule l’endotoxémie est un facteur de risque significatif (p = 0,015) d’apparition d’une fourbure aiguë chez les chevaux hospitalisés.
●
Objectif de l’étude ❚ Identifier les facteurs de risque d’apparition d’une fourbure aiguë chez les chevaux hospitalisés
X Journal of American Veterinary Medical Association 2007;230(6):885-9 Risk factor for development of acute laminitis in horses during hospitalization: 73 cases (1997-2004) Parsons CS, Orsini JA, Krafty R, Capewell L, Boston R.
Conclusion Cette étude confirme que l’endotoxémie est un facteur de risque significatif d’apparition d’une fourbure aiguë chez les chevaux hospitalisés.
●
Pour prévenir la fourbure aiguë, il faut prévenir l’endotoxémie, ou la reconnaître et la traiter précocement. ❒
●
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Synthèse par S. Marchand, E.N.V.L.
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Anesthésiologie
Objectif de l’étude ❚ Déterminer les durées de l’effet anesthésique local et des concentrations plasmatiques de 4 traitements à la procaïne en sous-cutané. X American Journal of Veterinary Research 2007;68:495-500 Plasma concentration and local anesthetic activity of procaine hydrochloride following subcutaneous administration to horses Kuchembuck NL, Colahan PT, Zientek KD, Pirman DA, Wegner K, Cole CA. Synthèse par Alexandre Louis, E.N.V.L.
Chirurgie des tissus mous Objectif de l’étude ❚ Évaluer les effets de la pose d’un bandage abdominal sur des complications incisionnelles post-opératoires d’une laparotomie exploratrice.
CONCENTRATION PLASMATIQUE ET ACTIVITÉ ANESTHÉSIQUE LOCALE DE L’HYDROCHLORIDE DE PROCAÏNE suivant une administration sous-cutanée chez des chevaux Cette étude a pour but de déterminer les durées de l’effet anesthésique local et des concentrations plasmatiques de procaïne associées à 5 et 10 mg d’hydrochloride de procaïne (avec ou sans 100 µg d’adrénaline), administré en sous-cutané sur les nerfs digités palmaires latéraux de chevaux. Sujets, matériels et méthodes Quatre traitements séparés d’une semaine sont effectués sur 6 chevaux adultes sains : administration de 5 et 10 mg de procaïne, avec ou sans adrénaline, en sous-cutané sur le nerf digité palmaire latéral. ● Le temps de retrait réflexe du pied est mesuré à partir de l’application d’une lampe à chaleur focalisée. ● Des échantillons de sang sont prélevés avant, et régulièrement après chaque traitement pour étudier la cinétique de la concentration plasmatique de procaïne, par chromatographie en phase liquide et spectrométrie de masse. ●
● Les complications post-opératoires faisant suite à une laparotomie exploratrice peuvent potentiellement influencer le pronostic vital. Elles augmentent la morbidité post-opératoire, ainsi que la durée d’hospitalisation des individus affectés. ● Aucune étude n’a évalué l’efficacité de stratégies visant à réduire l’incidence des complications incisionnelles post-opératoires.
● L’utilisation d’un bandage abdominal suite à une chirurgie de colique réduirait de façon significative la prévalence de complications incisionnelles post-opératoires.
Incisional complications following exploratory celiotomy: does an abdominal bandage reduce the risk? Smith LJ, Mellor DJ, Marr CM, Reid SW, Mair TS
Synthèse par Alexandre Richoux, E.N.V.T.
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10 mg de procaïne seule, 5 et 10 mg de procaïne associée à de l’adrénaline prolongent significativement le temps de retrait réflexe par rapport aux valeurs de base. La durée moyenne de l’anesthésie est respectivement de 5, 120 et 180 min. L’association d’adrénaline résulte en un effet anesthésique local d’apparition plus lente et de durée plus longue.
●
● La concentration plasmatique en procaïne n’est pas corrélée à l’effet anesthésique local.
Conclusion De petites doses de procaïne, associées à de l’adrénaline, allongent la durée de l’analgésie locale.
●
Des concentrations plasmatiques de procaïne ne sont pas systématiquement détectables par la technique utilisée ici, ce qui rend par conséquent difficile sa détection lors de contrôles antidopages. ❒
●
COMPLICATIONS INCISIONNELLES SUITE À UNE LAPAROTOMIE EXPLORATRICE : un bandage abdominal en réduit-il le risque ?
Hypothèses
X Equine Veterinary Journal 2007;39(3):277-83
Résultats ●
Méthode ● Une évaluation clinique de l’hypothèse est réalisée selon l’assignation aléatoire à deux groupes d’étude d’un échantillon total de 85 chevaux admis pour laparotomie exploratrice pour chirurgie de colique : un 1er groupe de contrôle de 47 chevaux (sans bandage abdominal), et un 2nd d’étude de 38 chevaux. ● Les chevaux sont inclus dans l’étude de manière aléatoire après récupération de l’anesthésie générale. Toute complication incisionnelle postopératoire survenue lors de l’hospitalisation est notée. Le suivi sur le long terme est réalisé via un questionnaire téléphonique. ● La réduction absolue du risque (R.A.R., risque absolu de développer des complications incisionnelles dans le groupe d’étude par rapport à celui du groupe de contrôle), et le nombre nécessitant
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un traitement (N.N.T.=1/R.A.R.) sont calculés. Une analyse statistique selon plusieurs variables pour chaque point présentant un intérêt est menée. ● Le bandage consiste en la mise en place de deux Gamge, l’un le long de l’incision, et l’autre sur le dos pour éviter tout escarre. L’abdomen est ensuite entouré par un bandage adhésif élastique. Le groupe de contrôle ne reçoit aucune protection. Résultats ● Le risque de probabilité de développer une complication incisionnelle post-opératoire est réduit de 45 p. cent en cas de mise en place d’un bandage durant la période post-opératoire. Ceci revient à dire qu’il y a 12 fois moins de chances de développer des complications post-incisionnelles lors de la mise en place d’un bandage. ● Cependant, l’étude montre qu’il est nécessaire de traiter 2,2 chevaux ayant reçu un bandage abdominal afin d’éviter à un cheval de développer toute complication incisionnelle post-opératoire. ● L’étude met aussi en évidence l’importance d’autres facteurs, tels que la clinique du cheval lors de son admission, la durée de l’anesthésie, le délai avant traitement chirurgical. ● De plus, un plus grand nombre de chevaux a été sujet à une contamination modérée des viscères dans le groupe de contrôle que dans le groupe d’étude, ce qui peut contribuer à la survenue de complications incisionnelles.
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revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine Conclusion
L'utilisation d’un bandage abdominal suite à une laparotomie exploratrice peut aider à réduire la prévalence de complications incisionnelles post-opératoires, et empêcher le développement de complications mettant en jeu le ❒ pronostic vital.
●
Bien que les complications incisionnelles postlaparotomie exploratrice de chirurgie de colique soient toujours un problème, la proportion de chevaux affectés est significativement réduite par la mise en place d’un bandage.
●
DÉTECTION DE DÉPÔTS DE FIBRINE DANS LES TISSUS chez les chevaux atteints de graves troubles gastro-intestinaux ● Chez l’Homme, comme chez les animaux d’expérimentation, le syndrome de coagulopathie intravasculaire disséminée (C.I.V.D.) provoque un dépôt de fibrine dans différents organes. ● Ce dépôt peut provoquer une ischémie, donc un dysfonctionnement de plusieurs organes.
Digestif
chaque mesure de fibrine de chaque prélèvement effectué pour chaque cheval. Résultats
Les examens nécropsiques sont réalisés sur : - groupe 1 : 66 chevaux en colique avec un pronostic sombre (ischémie intestinale sévère, entérite, péritonite) (groupe 1) ; - groupe 2 : 11 chevaux en colique avec un bon pronostique (impaction, déplacement) ; - groupe 3 : 16 chevaux de boucherie.
Dans le groupe 1, un dépôt important de fibrine a été trouvé sur 11 des 27 chevaux atteints d’ischémie (40,7 p. cent), sur 8 des 21 chevaux atteints d’entérite (38,1 p. cent), et sur 7 des 18 atteints de péritonite (39 p. cent). ● Aucun dépôt de fibrine n’est observé chez les chevaux du groupe 2. ● Un dépôt de fibrine est observé sur un seul cheval du groupe 3. ● En outre, le résultat moyen de la graduation de la fibrine pour le groupe atteint d’ischémie, d’entérite et de péritonite (respectivement 1,3 ± 1,7, 1,1 ± 1,6 et 0,9 ± 1,3) est statistiquement plus élevé pour le groupe 2 et le groupe 3 (respectivement 0,0 ± 0,0 et 0,1 ± 0,5). Le dépôt le plus important de fibrine a été trouvé dans le poumon.
Méthode
Conclusion
Des biopsies (rein, poumon, foie) sont réalisées, et fixées à l’aide d’hématoxyline et d’éosine, puis à l’acide phosphotungstique pour une analyse histologique. ● Une échelle gradée de 0 à 4 est établie pour
●
Hypothèse Les chevaux morts ou euthanasiés suite à des troubles gastro-intestinaux sévères peuvent avoir un dépôt de fibrine sur plusieurs organes. Animaux ●
●
●
Les chevaux atteints de troubles gastro-intestinaux sévères présentent un dépôt de fibrine important qui peut être à l’origine de microthromboses, de défaillances de plusieurs organes et de C.I.V.D. ❒
Méthode L’étude rétrospective est menée sur 573 chevaux, poneys, ânes ou mules atteints de tumeurs cutanées et traités par chimiothérapie intratumorale avec du cisplatine (1 mg/cm3 de tissu), émulsifié dans de l’huile de sésame (un liquide visqueux permettant un relargage prolongé du cisplatine) et du monooléate de sorbitol (qui améliore la stabilité du mélange). ● Le traitement consiste en une série de 4 injections intratumorales à 2 semaines d’intervalle. ●
Résultats et discussion ● L’efficacité, définie lors d’un contrôle 4 ans après traitement, était de 93,3 p. cent pour l’ensemble des tumeurs (96,3 pour les sarcoïdes, 96
❚ Vérifier la corrélation entre troubles gastro-intestinaux graves et dépôts de fibrine dans différents organes. X Journal Vet Intern Med 2007;21:308-13 Detection of fibrin deposit in tissues from horses with severe gastrointestinal disorders Cotovio M, Monreal L, Navarro M, Segura D, Prada J, Alves A
Synthèse par Benalioua Lotfi, E.N.V.T.
Cancérologie
EFFICACITÉ DU CISPLATINE dans le traitement des tumeurs cutanées chez les équidés ● Le cisplatine est l’agent anti-cancéreux le plus efficace en médecine humaine dans le traitement des tumeurs solides. ● Son administration par voie systémique est limitée par sa toxicité, mais son action dose et tempsdépendante en fait un médicament intéressant pour la chimiothérapie intratumorale.
Objectif de l’étude
pour les lymphomes cutanés, 88 pour les carcinomes à cellules squameuses, 85 pour les sarcomes des tissus mous et 81 pour les mélanomes) et avoisine 100 p. cent pour la plupart des petites tumeurs lorsque le traitement est précédé d’une large exérèse chirurgicale. ● Le protocole de traitement, le stade T.N.M. (Tumor, Node, Metastasis : tumeur, ganglion, métastase) de la tumeur et la mise en œuvre de traitements antérieurs sont des facteurs pronostics significatifs. Les tumeurs volumineuses ou celles récidivant après avoir été traitées par d’autres méthodes sont les moins sensibles au cisplatine. En revanche, le type histologique, l’aspect et la localisation de la tumeur primitive ne sont pas corrélés au pronostic. ● Le cisplatine est bien toléré localement et n’altère pas la cicatrisation quand il est associé à une chirurgie. Conclusion ● Le cisplatine possède un large spectre d’activité contre les tumeurs cutanées les plus fréquentes et est dépourvu de toxicité locale, selon le protocole utilisé dans cette étude. ❒
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Objectif de l’étude ❚ Évaluer les conséquences de l’injection de cisplatine dans diverses tumeurs cutanées affectant les équidés. X Journal of the American Veterinary Medical Association 2007;230(10):1506-13 Long-term outcome associated with intratumoral chemotherapy with cisplatin for cutaneous tumors in equidae: 573 cases (1995-2004) Theon AP, Wilson WD, Magdesian KG, Pusterla N, Snyder JR, Galuppo LD
Synthèse par Jean-Philippe Germain, E.N.V.T.
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Locomoteur
Objectif de l’étude
ANALYSE MULTIVARIABLE DES FACTEURS DE VARIATION DES RÉSULTATS DE DEUX PROTOCOLES DE TRAITEMENTS sur 128 chevaux qui répondent positivement à l’analgésie intra-articulaire de l’articulation interphalangienne distale ● Les principales causes de boiterie qui répondent positivement à l’analgésie de l’articulation interphalangienne distale sont la synovite, l’ostéoarthrose, les kystes osseux, un traumatisme du cartilage, la desmite des ligaments et les fractures.
❚ Identifier les facteurs qui influencent les résultats de deux traitements intra-articulaires de la boiterie.
● L’étude n’essaie pas de comparer les deux traitements mais d’identifier les différents facteurs qui influencent leurs résultats.
X Equine Veterinary Journal 2007;39(2):150-6
● Les chevaux ont été suivis pendant un an, les données de cette étude ayant été récoltées sur une période de 7 ans, de janvier 1996 à janvier 2003.
Multivariable analysis of factors influencing outcome of 2 treatment protocols in 128 cases of horses responding positively to intra-articular analgesia of the distal interphalangeal joint. Kristiansen KK, Kold SE.
Sujets, matériel et méthode Seuls les chevaux montrant une réduction de la boiterie de 75 p. cent ou plus, 10 min après l’analgésie intra-articulaire, ont été pris en compte. - Groupe A : 100 chevaux ont reçu 3 injections intra-articulaires de glycosaminoglycane polysulfaté (P.S.G.A.G.) à 8 jours d’intervalle. - Groupe B : 28 chevaux ont reçu une injection intra-articulaire d’acétate de méthylprednisolone (M.P.A.). Si le cheval n’était pas apte à retourner au travail 4 semaines après, il recevait également ●
Synthèse par Marie Nolf, E.N.V.L.
3 injections intra-articulaires de P.S.G.A.G. à 8 jours d’intervalle. Résultats Le taux de réussite augmente : - chez les chevaux de dressage ; - chez les chevaux âgés de plus de 10 ans ; - sur les boiteries de moins de 3 mois ; - sur les boiteries unilatérales ; - sur les boiteries de faible grade ; - chez les chevaux qui ne présentent pas de lésions radiologiques ; - chez les chevaux traités avec le P.S.G.A.G. (groupe A). ●
Conclusion Cette étude montre que la réponse à l’analgésie intra-articulaire de l’articulation interphalangienne distale dépend de nombreux facteurs.
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Le glycosaminoglycane polysulfaté (P.S.G.A.G.) semble donner de meilleurs résultats mais des études restent à faire pour comparer l’effet des différentes molécules utilisées. ❒
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EFFICACITÉ DU TILUDRONATE
Locomoteur
DANS LE TRAITEMENT D’OSTÉO-ARTHRITE
de la colonne vertébrale thoracolombaire associée à de la douleur
Objectif de l’étude ❚ Évaluer l’efficacité du tiludronate dans le traitement de chevaux présentant des signes de douleur, associés à des lésions de la colonne vertébrale thoracolombaire. X American Journal of Veterinary Research 2007;68(3):329-37 Efficacy of tiludronate in the treatment of horses with signs of pain associated with osteoarthritic lesions of the thoracolumbar vertebral column Coudry V, Thibaud D, Riccio B, Audigie F, Didierlaurent D, Denoix JM.
Synthèse par Anne-Sophie Bobet, E.N.V.T.
REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 392 - AVRIL / MAI / JUIN 2007
● La douleur associée aux lésions des vertèbres thoracolombaires est une des causes de contreperformance chez les chevaux de sport et de course. Aucun traitement systémique n’a été évalué pour soulager de telles affections. ● Étant donné l’efficacité du tiludronate sur les lésions ostéolytiques, cette molécule pourrait réguler le remodèlement osseux, et ainsi améliorer la douleur associée aux lésions vertébrales thoracolombaires.
sont ensuite suivis sur 120 jours. Les évaluations cliniques sont réalisées à J 60 et J 120.
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À J 60, si les chevaux traités ne montrent pas d’amélioration clinique significative, un second traitement au tiludronate est administré. ● Les analyses statistiques permettent d’évaluer l’efficacité du tiludronate à J 60 en comparant la flexibilité du dos avant, à J 60 et à J 120.
Animaux
Résultats
L’étude porte sur 29 chevaux qui présentent une manifestation clinique de douleur.
● Les chevaux traités au tiludronate présentent une amélioration significative dans la flexibilité du dos entre J 0 et J 60 (80 p. cent des chevaux traités), comparé aux contrôles. Cette amélioration est toujours significative à J 120.
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● Celle-ci est associée à des images radiographiques anormales, indicatrices d’une ostéoarthrite (ostéolyse, sclérose, prolifération périarticulaire, ankylose) des processus articulaires intervertébraux.
Conclusion
● Initialement, une série d’examens complémentaires est réalisée : radiographie, échographie, et scintigraphie de la colonne thoracolombaire.
En améliorant la flexibilité du dos dès 60 jours après une seule administration, le tiludronate pourrait être efficace dans le traitement des lésions ostéo-articulaires thoracolombaires associées à de la douleur.
● 15 chevaux reçoivent du tiludronate (1 mg/kg I.V., perfusion lente) et 14 chevaux contrôles reçoivent une solution inerte à J 0. Les chevaux
● Le tiludronate pourrait devenir une option thérapeutique pour la gestion des lésions intervertébrales douloureuses chez les chevaux. ❒
Procédures
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synthèse ostéo-arthrite : Christopher Stockwell Clinique vétérinaire L’attache 14700 Falaise
Objectif pédagogique ❚ Connaître les effets du sérum autologue conditionné dans le traitement intra-articulaire de l’arthrose chez le cheval.
Synthèse d’après l’article de : Frisbie DD, Kawcak CE, Werpy NM, Park R D, Mc Ilwraith CW Clinical, biochemical, and histologic effects of intra-articular administration of autologous conditioned serum in horses with experimentally induced osteoarthritis Am J Vet Res. 2007;68(3):290-6
administration intra-articulaire de sérum autologue conditionné effets cliniques biochimiques et histologiques
L
es différentes thérapeutiques intra-articulaires, destinées à juguler l’ostéoarthrite chez le cheval, sont les corticoïdes, l’acide hyaluronique, et plus récemment les inhibiteurs de cytokines. ● Depuis dix ans, un modèle expérimental d’ostéo-arthrite a été utilisé chez le cheval pour étudier le processus physiopathologique et les marqueurs biologiques de cette entité pathologique, et pour évaluer l’efficacité des substances thérapeutiques. ● Le but de cette étude en double aveugle est d’évaluer les effets cliniques, radiographiques, macroscopiques, biochimiques, immunologiques et histologiques du sérum autologue conditionné après son injection dans des articulations dans lesquelles une ostéo-arthrite a été provoquée expérimentalement. ● L’hypothèse de départ est que la concentration en IL-1Rα est augmentée dans le sérum autologue conditionné, par rapport au sérum non traité. Ainsi, des améliorations cliniques, biochimiques et histologiques importantes sont détectables dans les articulations présentant une ostéo-arthrite, après injection de ce sérum. MATÉRIEL ET MÉTHODES Le concept expérimental et obtention de l’ostéo-arthrite Cette étude est menée sur 16 chevaux en bonne santé de 2 et 3 ans. Un examen clinique, orthopédique et radiographique est
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Spectaculaire lésion d'ostéo-arthrite inter-phalangienne proximale (photo C. Stockwell).
réalisé, en particulier des carpes, afin d’éliminer les candidats sortant de la norme. ● Deux lots de 8 chevaux sont constitués de manière aléatoire, l’un devant subir le traitement à l’aide de sérum autologue conditionné, et l’autre un traitement placebo. - Les chevaux du groupe traité à l’aide de sérum autologue conditionné subissent ce traitement dans le carpe présentant l’ostéoarthrite, et un placebo dans le carpe prétendument opéré. - Les chevaux du groupe placebo reçoivent un placebo dans les deux carpes. ● Au jour 0, les chevaux sont anesthésiés et préparés aseptiquement. Ils subissent une arthroscopie bilatérale des carpes, de manière à s’assurer que les articulations médio-carpiennes sont saines. Dans l’une de
Encadré - Le sérum autologue conditionné :
Essentiel ❚ Le sérum autologue conditionné doit son efficacité à la présence de certaines cytokines, dont IL-1Rα.
MANAGEMENT LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 394 - AVRIL / MAI / JUIN 2007
définitions et données acquises Chez l’Homme, le sérum autologue condi- ● L’expression de l’antagoniste du récepteur tionné a été utilisé dans différentes affections et pour l’interleukine 1, IL-1Rα dans le sérum autonotamment, dans 30 000 cas d’ostéo-arthrite. logue conditionné est 140 fois plus importante que celle des autres facteurs anti-inflammatoi● Chez le cheval, le sérum autologue conditionné a aussi été utilisé dans 3 000 cas d’os- res. C’est pourquoi, il est supposé que cette interleukine est le principal médiateur responsatéo-arthrite. ble de l’amélioration clinique des sujets présen● Aucune étude scientifique n’a été réalisée pour mesurer l’efficacité de ce traitement chez ces tant une ostéo-arthrite. deux espèces. ● L’efficacité de l’IL-1Rα a déjà été étudiée in vitro et cliniquement. ● Le sérum autologue conditionné doit son efficacité à la présence de certaines cytokines, dont Son administration par transfert de gène prola production est stimulée par l’incubation du voque une amélioration, chez les chevaux, sang entier en présence de billes de verre de qua- supérieure à celle des autres traitements. lité médicale, imprégnées de sulfate de chrome. ●
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P65_NPE12-test clinique réponses
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test clinique les réponses
arthropathie dégénérative métacarpo-phalangienne
1 Quel est votre diagnostic ? ● Une boiterie de l’antérieur gauche est observée, localisée cliniquement et par une anesthésie à l’articulation métacarpophalangienne. ● L’examen radiographique révèle : - une déformation générale des tissus mous péri-articulaires ; - la présence d’un volumineux fragment ostéocartilagineux intra-articulaire sur le rebord proximodorsal de P1 (légèrement médial) ; - des lésions typiques d’arthropathie dégénérative, soit : - des remaniements péri-articulaires dorsaux et palmaires, médiaux et latéraux sur la phalange proximale ; - des remaniements apicaux sur les os sésamoïdes proximaux ; - une sclérose osseuse sous-chondrale sur P1 plus marquée médialement. 2 Quel autre type d’examen aurait pu être pratiqué ? ● Nous aurions également pu réaliser un examen échographique du boulet. 3 Quel traitement envisagez-vous ? ● Le fragment ostéocartilagineux paraît être la cause de l’arthropathie dégénérative. ● Nous avons choisi de réaliser une intervention chirurgicale sous arthroscopie afin d’évaluer les surfaces articulaires, de laver l’articulation, de retirer le fragment et de débrider les plages cartilagineuses anormales. Cela nous a également permis de faire des microfractures sur l’os sous-chondral mis à nu. ● À l’examen radiographique le lendemain de l’intervention, le rebord proximodorsal de P1 est désormais plat et régulier (photo 5). ● La procédure chirurgicale est suivie d’un traitement anti-inflammatoire de longue durée (phénylbutazone 4,4 mg/kg per os pendant 10 jours). Celui-ci est accompagné de mesures de confinement strictes au box pendant un mois et d’une physiothérapie (mobilisations passives pendant 1 mois, et cryothérapie matin et soir la 1re semaine). Un traitement au tiludronate est mis en œuvre le lendemain de l’intervention afin de limiter l’évolution des lésions osseuses : Tildren®, soit 0,1 mg/kg dilués de façon à obtenir une solution reconstituée contenant 5 mg/ml
Franck Pénide Clinique Vétérinaire équine Haras de la Bécassière Route de Cazaux 33260 La Teste de Buch
d’acide hyaluronique, placée dans une outre de 3 l de Ringer Lactate et administrée sur 1 heure. 4 Quelles sont les possibilités de prévention ou de gestion des récidives dans ce type de cas ? ● Plusieurs traitements sont disponibles pour prévenir l’apparition ou l’évolution de l’arthrose chez le cheval, ils ont tous une efficacité relative. ● Une bonne gestion du mode de vie de l’animal est essentielle. Le poids corporel, l’activité physique, les sols de travail ainsi que le suivi en maréchalerie conditionnent la sévérité et la fréquence des crises arthrosiques. ● En phase aiguë, des traitements par voie générale ou intra-articulaire peuvent être proposés : A.I.N.S., acide hyaluronique, glycosaminoglycanes polysulphatés, corticostéroïdes, homéopathie, phytothérapie, ou, plus récemment, le sérum autologue conditionné* (I.R.A.P.), … ● Des méthodes chirurgicales sous arthroscopie visant à réparer les surfaces cartilagineuses peuvent être employées : débridement du cartilage anormal, chondroplasties, fixation de plages cartilagineuses décollées, forages, microfractures de l’os sous-chondral mis à nu, arthroplasties par abrasion, spongialisations, greffes, … ● Dans les cas très avancés ou réfractaires à tout traitement conservant la fonction articulaire, des techniques chirurgicales d’arthrodèse peuvent être envisagées (photo 6). CONCLUSION
NOTE * cf. l’article “Synthèse - Ostéo-arthrite : administration intra-articulaire de sérum autologue conditionné effets cliniques biochimiques et histologiques” de Christopher Stockwell dans ce numéro.
Au lendemain de l’intervention, le rebord proximodorsal de P1 est plat et régulier (photos F. Pénide).
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Technique chirurgicale d’arthrodèse. - Plaque DCP 12 trous, fixée par des vis corticales de 4,5 et 5,5 mm. - Cerclage palmaire. - Vis de traction dans le sésamoïde restant, vis corticale de 5,5 mm.
Pour en savoir plus
Le poney a été revu 6 mois après l’opération. Il ne boite plus et aucune récidive n’a été notée pour le moment. ● Nous avons recommandé qu’il soit gardé le plus léger possible avec des parages des pieds tous les mois, et qu’il soit placé dans un paddock au sol plat et régulier. ● Le poney retravaille 6 h par semaine avec un long échauffement au pas à chaque séance. Il ne saute plus. ❒ ●
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● Caron JP. Intra-articular injections for joint disease in horses. Vet Clin North Am Equine Pract. 2005;21(3):559-73. ● Frisbie DD. Future directions in treatment of joint disease in horses. Vet Clin North Am Equine Pract. 2005;21(3):713-24. ● Frisbie DD, Kawcak CE, Werpy NM, coll. Clinical, biochemical, and histologic effects of intra-articular admnistration of autologous Conditioned serum in horses with experimentally induced osteorthritis. Am J Vet Res. 2007;68(3):290-6. ● Mc Ilwraith CW, Nixon AJ, Wright IM, coll. Arthroscopic methods for cartilage repair. In: Diagnostic and Surgical Arthroscopy in the horse. Saint-Louis : Mosby, 2005:480 p. ● Trumble TN. The use of nutraceuticals for osteoarthritis in horses. Vet Clin North Am Equine Pract. 2005;21(3):575-97.
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