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DOSSIER : L’ÉTALON

Couv NPE 14

N°14 OCTOBRE NOVEMBRE DÉCEMBRE 2007 revue de formation à comité de lecture

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine - N°14 - OCTOBRE / NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2007

L’ÉTALON Conduites à tenir diagnostiques et thérapeutiques - L’examen de l’appareil génital chez l’étalon - Démarche diagnostique face à un étalon infertile - Comment soigner les lésions, les plaies et les affections du fourreau et du pénis - Conduite à tenir face à une augmentation de volume des bourses scrotales - Conduite à tenir face aux infections non spécifiques de l’appareil génital - Thérapeutique Les traitements qui perturbent ou non la fertilité de l’étalon

DOSSIER : Âne L’ÉTALON

L’examen de l’appareil génital d’un étalon, l’exploration de sa fonction de reproduction, la prise en charge de bon nombre d’affections sont l’affaire de tous les vétérinaires équins, spécialisés ou non ; les occasions d’être confronté à l’infertilité, à la mise à la reproduction, à l’insémination, dans votre clientèle sont réelles ...

Revue internationale - Revue thématique des articles parus à l’étranger - Un panorama des meilleurs articles d’équine : notre sélection (octobre-novembre-décembre 2007) - Synthèse - La prise en charge d’un cheval présumé cryptorchide

- Particularités et spécificités de la reproduction du baudet

Rubriques Gestes et techniques - Le prélèvement de sperme chez l’étalon - Comment réaliser un spermogramme chez l’étalon Imagerie médicale - L’échographie de l’appareil génital - L’endoscopie de l’appareil génital Nutrition - L’alimentation de l’étalon en activité : quels conseils donner


PP 3 Sommaire NPE 14

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sommaire

N°14 OCTOBRE NOVEMBRE DÉCEMBRE

2007 Éditorial La pathologire de l’étalon reproducteur, pas une affaire de spécialiste ... par Jean-François Bruyas

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Test clinique - Une hémospermie persistante par Jean-François Bruyas, Daniel Tainturier

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DOSSIER L’ÉTALON

CHEVAL ET ÉQUIDÉS - L’examen de l’appareil génital chez l’étalon Marie Grandcollot-Chabot 6 - Démarche diagnostique face à un étalon infertile Hélène Delajarraud 11 - Comment soigner les lésions, les plaies et les affections du fourreau et du pénis chez le cheval Roland Perrin 17 - Conduite à tenir face à une augmentation de volume des bourses scrotales chez l’étalon Ahmed Tibary, Ahmed Chabchoub, Aabdelmalek Sghiri 21 - Conduite à tenir face aux infections non spécifiques de l’appareil génital chez l’étalon Denis Dugardin 28 Thérapeutique - Les traitements qui perturbent ou non la fertilité de l’étalon Jean-Claude Desfontis 33

ÂNE, PONEY - Particularités et spécificités de la reproduction du baudet Ahmed Chabchoub, Ahmed Tibary, Abdelassalem Trimèche

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RUBRIQUES Gestes et techniques - Le prélèvement de sperme chez l’étalon Isabelle Battut-Barrier Gestes et techniques - Comment réaliser un spermogramme chez l’étalon Isabelle Battut-Barrier Imagerie médicale - L’échographie de l’appareil génital Marie Grandcollot-Chabot Imagerie médicale - L’endoscopie de l’appareil génital Marie Grandcollot-Chabot Nutrition - L’alimentation de l’étalon en activité : quels conseils donner ? Charles Barré

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REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE - Rubrique dirigée par Jean-Luc Cadoré et Louis-Marie Desmaizières Revue thématique des articles parus dans les revues internationales - Un panorama des meilleurs articles d’équine : notre sélection Zoé Brunet, Florence Bouldouyre, Émilie Demare, Marie-Anne Hours, Caroline Marguet, Marie Nolf, Chloé Roques, Amélie Sena Synthèse - La prise en charge d’un cheval présumé cryptorchide Sarah Tenedos Test clinique - les réponses Tests de formation continue - les réponses

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Souscription d’abonnement en page 66

CHEVAL 58

ÂNE

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RUBRIQUE REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine OCTOBRE / DÉCEMBRE 2007 - 67


PP 4 test clinique questions hemospermie

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test clinique

NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 courriel : neva@neva.fr

une hémospermie persistante sur un étalon Jean-Francois Bruyas Daniel Tainturier

Conseil scientifique

Unité de biotechnologie et de pathologie de la reproduction Clinique Équine E.N.V.N. Atlanpôle La Chantrerie - BP 40706 44307 Nantes cedex

Gilles Bourdoiseau (E.N.V.L.) Jean-Luc Cadoré (E.N.V.L.) Pierre Chuit (praticien, Suisse) Marc Gogny (E.N.V.N.) Pierre Lekeux (Faculté de Liège) Olivier Lepage ((E.N.V.L.) Pierre-Louis Toutain (E.N.V.T.) André Vrins (Faculté de Saint-Hyacinthe)

U

Rédacteurs en chef Louis-Marie Desmaizières (E.N.V.T.) Catherine Gaillard - Lavirotte (praticien) Christophe Hugnet (praticien) Stephan Zientara (A.F.S.S.A. Alfort)

Comité de rédaction Nicolas Barety (Juridique, avocat) Olivier Bisseaud (Chirurgie, praticien) Vincent Boureau (Comportement, praticien) Séverine Boullier (Immunologie, E.N.V.T.) Florence Buronfosse (Pharmaco-Toxicologie, E.N.V.L.) Jean-François Bruyas (Reproduction, E.N.V.N.) Eddy Cauvin (Imagerie, praticien) Gwenaëlle Dauphin (A.F.S.S.A. Alfort) Jean-Claude Desfontis (Physiologie et thérapeutique, E.N.V.N.) Jacques Guillot (Parasitologie, E.N.V.A.) Anne Malblanc (Médecine interne et sportive, E.N.V.N.) Stéphane Martinot (Reproduction, E.N.V.L.) Nathalie Priymenko (Alimentation - nutrition, E.N.V.T.) Michel Péchayre (Chirurgie, praticien) Youssef Tamzali (Médecine interne, E.N.V.T.)

Secrétaires de rédaction Marie Chesneau, Gaëlle Cazaban Gestion des abonnements et comptabilité Marie Servent

n étalon de 12 ans de race Selle français exploité en insémination artificielle est présenté pour une hémospermie persistante depuis plus d’un mois. ● L’examen clinique ne révèle rien d’anormal. Le cheval est en bon état général et en bonne forme. ● Aucune lésion externe n’est visualisée sur le cheval au repos. ● En présence d’une jument boute-en-train, la libido du cheval apparaît sans modification majeure. À l’érection, aucune gêne ni lésion n’est visible (photo 1). ● Le prélèvement de sperme se réalise sans difficulté et permet de recueillir un éjaculat de couleur rouge intense (photo 2).

1 Quelles hypothèses étiologiques proposeriez-vous ?

Publicité Maryvonne Barbaray NÉVA Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 courriel neva@ neva.fr

2 Quelle est la conduite à tenir ? Réponses à ce test page 65

Directeur de la publication Maryvonne Barbaray

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Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Prix du numéro : 32 € T.T.C CEE : 34 € T.T.C SARL au capital de 7622€ Siège social : Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 0407 K 86 321 I.S.S.N. 1767-5081

comité de lecture

Impression : Imprimerie Nouvelle Normandie Avenue des lions Ste-Marie des Champs B.P. 14 - 76191 YVETOT Cedex

Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. L’autorisation de reproduire un article dans une autre publication doit être obtenue auprès de l’éditeur, NÉVA. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de la copie (C.F.C.). LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 68 - OCTOBRE / DÉCEMBRE 2007

1 À l’érection, aucune gêne ni lésion n’est visible.

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Bruno Baup, Agnès Benamou, Philippe Benoit, Jean-Marc Betsch, Géraldine Blanchard, Christian Bussy, Luc Chabanne, Ahmed Chabchoub (Tunis), René Chermette, Florent David (Canada), Isabelle Desjardins, Denis Dugardin, Lucile Martin-Dumon, Brigitte Enriquez, Guillaume Fortier, Xavier Gluntz, Claire Laugier, Jean-Pierre Lavoie (Canada) Agnès Leblond,

Serge Lenormand, Bertrand Losson (Liège), Emmanuel Maurin, Pierre-François Mazeaud, Jacques Monet, Emmanuelle Moreau, Paul-Pierre Pastoret, Valérie Picandet, Xavier Pineau, Jean-Jacques Roy, Morgane Schambourg, Claire Scicluna, Brigitte Siliart, Mathieu Spriet (Canada), Christopher Stockwell, Etienne Thiry (Liège), François Valon, Emmanuelle Van Erck (Liège), Patrick Verwaerde.

Un éjaculat de couleur rouge intense est recueilli (photos D. Tainturier).

Abonnez-vous en page 66 Pour tous renseignements : tél. (33)1 41 94 51 51 fax (33)1 41 94 51 52 Courriel neva@neva.fr


Edito NPE 14

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éditorial L’examen de l’appareil génital d’un étalon, l’exploration de sa fonction de reproduction, la prise en charge de bon nombre d’affections ne sont aucunement une affaire réservée à une poignée de confrères spécialisés ...

“C

onsacrer un dossier à la pathologie et à la prise en charge d’un étalon quel intérêt ? C’est une affaire de spécialiste ! ...” Si telle est votre première réaction, je vous invite plus encore que tout autre à programmer une lecture, et mieux, une étude approfondie de ce numéro du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine ... Vous allez constater que l’examen de l’appareil génital d’un étalon, l’exploration de sa fonction de reproduction, la prise en charge de bon nombre d’affections ne sont aucunement une affaire réservée à une poignée de confrères spécialisés dans le domaine. De plus, les occasions d’être confronté à des demandes dans le cadre de votre clientèle sont réelles. En 2006, il y avait sur le territoire français, 7041 étalons en activité de monte publique dont une très forte proportion (84 p. cent) chez des étalonniers privés pour seulement 16 p. cent dans les Haras Nationaux (soit 2500 étalons de races de sport, 900 de races de course, 1000 de races poney, 2300 de races de trait et près de 300 ânes). Ces étalons ont une intensité d’activité de reproduction variable puisqu’en rapportant le nombre de juments déclarées saillies en 2006 (un peu plus de 96 000) à ce nombre d’étalons, la taille moyenne d’un harem est de 13,6 juments. Il n’y a donc pas que les quelques étalons leader de race, mais toute une kyrielle d’autres dont certainement plusieurs dans l’aire géographique de votre clientèle. Nombre auquel s’ajoutent les chevaux entiers non utilisés pour la reproduction. Il n’y a donc aucune raison que vous ne soyez pas sollicités pour intervenir sur un étalon, même reproducteur. De plus, rien ne vous empêche de gérer l’aspect technique de la mise à la reproduction d’étalons par le biais de l’insémination artificielle. Jusqu’à présent, la réglementation de cette activité imposait que les opérations de mise en place de la semence se fassent dans des centres agréés sous la responsabilité d’un titulaire de la licence d’inséminateur équin. De par notre diplôme de docteur vétérinaire, nous sommes titulaires de droit de cette licence, donc habilités à réaliser des inséminations dans un centre de mise en place, pourquoi pas sa propre clinique, avec du sperme réfrigéré ou congelé produit par des centres de productions de semence agréés, mais aussi à prélever le sperme des étalons et à l’utiliser sur place en insémination en sperme frais*. Ainsi, si le détenteur d’un étalon vous demande de gérer sa mise à la reproduction par insémination artificielle, pourquoi refuser ? Les articles de ce dossier spécial peuvent vous être utiles. Ce numéro n’aborde volontairement pas dans le détail la réglementation de l’insémination artificielle équine, car cette dernière est en cours de modification et de nouvelles mesures devraient être publiées dans les prochaines semaines. Ces changements sont liés en partie à la déréglementation sur les maladies du cheval, à la gestion par chacun des stud-books des différents éléments qui concernent notamment la gestion de la reproduction et les aspects sanitaires, et à la libération de l’activité de l’insémination artificielle animale pour les différentes espèces. Une mise au point concernant les nouvelles mesures prochainement adoptées sera donc publiée dans un des numéros à venir.

L

e dossier de ce numéro devrait remplir pleinement les objectifs des revues professionnelles de ce type, à savoir participer à la formation continue au sein de notre profession, afin d’actualiser mais aussi d’étendre le champ d’activité professionnelle. La pathologie de l’étalon reproducteur, ce n’est pas qu’une affaire de spécialiste !❒

Jean-François Bruyas Unité de biotechnologies et de pathologie de la reproduction E.N.V.N. Atlanpôle La Chantrerie BP 40706 44307 Nantes cedex

NOTE * En 2006, cette insémination en sperme non transporté (sperme frais et réfrigéré sur place) représentait 23 p. cent des mises à la reproduction, soit près de 22 000 juments alors que la part des saillies naturelles était de près de 58 p. cent toutes races confondues.

à suivre - Chirurgie : Les hernies inguinales en clinique chez le cheval de Christian Bussy - Geste chirugical : L’ amputation du pénis de Daniel Tainturier - Comportement : Les troubles du comportement sexuel chez l’étalon de Guillaume Niger

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine OCTOBRE / DÉCEMBRE 2007 - 69


PP 6-10 Examen appareil genital

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l’examen

de l’appareil génital chez l’étalon

Marie Grandcollot-Chabot Vétérinaire Chef de centre d’insémination 14800 Bonneville-sur-Touques

L'examen de la fonction génitale a pour but d'évaluer la capacité reproductrice de l'étalon. Cet examen clinique complet comprend une inspection et la palpation de l'ensemble du tractus génital, une évaluation de la libido et la réalisation d'un spermogramme*.

Objectif pédagogique ❚ Savoir réaliser un examen de l’appareil génital de l’étalon. NOTES * cf. les articles dans ce numéro :

- “Gestes et techniques : comment réaliser un spermogramme” d’I. Battut-Barrier ; - “Les troubles du comportement sexuel chez l’étalon” de G. Niger.

L'

examen du tractus génital externe et interne doit se dérouler de préférence juste avant et juste après la récolte de sperme de l'étalon, car les structures anatomiques sont alors évaluées au repos et après leur fonctionnement. Ceci est important car certaines lésions sont accentuées, voire uniquement observables, au moment de l'acte sexuel : urétrite, miction partielle à l'éjaculation, infections du tractus génital interne, (photo 1, figure 1) ... ● Le relâchement psychique de l'étalon juste après la récolte facilite la palpation et les mesures des testicules, ainsi que la palpation transrectale du tractus génital interne. ● Cet article a pour but de décrire les différentes phases de l’examen de l’appareil génital externe et interne de l’étalon.

Essentiel ❚ L'examen du tractus génital externe et interne est l’un des éléments qui permet d’évaluer la capacité reproductrice de l’étalon. ❚ Les prélèvements bactériologiques sur le pénis (ou le fourreau), la fosse urétrale, l’urètre, le sperme sont conseillés. ❚ Les contaminations bactériennes du fourreau ou du pénis sont presque toujours asymptomatiques.

L’EXAMEN DE L'APPAREIL GÉNITAL EXTERNE L’examen clinique L’anamnèse et le recueil des commémoratifs permettent de recueillir le maximum d'informations sur les antécédents médicaux du sujet, sur ses conditions d'élevage et de reproduction (alimentation, conditions d'entretien, activité, …). ● Un contrôle étroit de l'identité du cheval est ensuite réalisé : se renseigner sur son emploi comme reproducteur, sur ses performances de reproduction et ses produits. L'idéal est d'obtenir les résultats de la dernière saison de monte (résultats antérieurs de fertilité, comportement sexuel de l'étalon, devenir des produits de l'étalon : anomalies congénitales ou héréditaires, cryptorchidie des mâles, fréquence des poulains ataxiques - par neuropathie compressive d'origine cervicale - …).

1

Examiner le tractus génital juste avant et juste après la récolte de sperme de l'étalon (photo D. Tainturier).

Figure 1 - Vue latérale gauche de l'appareil reproducteur de l'étalon Uretère

Ampoule déférente

Vésicule séminale

Glandes bulbourétrales

Vaisseaux testiculaires Anneau inguinal

Urètre

Épididyme Pénis Scrotum Prépuce

❚ L'appareil génital antérieur ou interne est palpé et échographié par voie transrectale.

CHEVAL

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● Les antécédents pathologiques, les éventuelles blessures ainsi que les traitements et les vaccinations sont considérés, car ils peuvent avoir une influence sur la fonction reproductrice : alimentation et programme de médecine préventive de l'étalon, bilan sanitaire (nature et durée des maladies au cours des dernières années, hyperthermies : intensité, durée), bilan thérapeutique (nature des traitements, doses, durées, effets), évaluations de la qualité du sperme. ● Un décalage est souvent observé entre le ou les facteurs altérant la spermatogenèse, le moment d'apparition et la durée de la baisse de fertilité. Il peut être lié à différents


PP 11-16 Conduite etalon infertile

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démarche diagnostique face à un étalon infertile Hélène Delajarraud Eurogen 9 bis, route de Saint-Côme 50500 Carentan Clinique vétérinaire 27 rue du 101ème Airborn 50500 Carentan

L'examen général, de l'appareil génital et le spermogramme constituent la base de l'étude de l'infertilité. Le praticien dispose ainsi d’outils qui lui permettent d'évaluer une subfertilité chez l'étalon. De nouveaux tests peuvent être utiles lorsqu’un spermogramme est normal.

Objectifs pédagogiques ❚ Identifier les affections qui peuvent induire des troubles de la fertilité chez l’étalon. ❚ Connaître les examens pour déterminer leur origine.

NOTE

L

a fertilité, l'infertilité ou la subfertilité, peuvent être dues à un ou plusieurs facteurs (étalon, jument, suivi gynécologique, …). Les objectifs de l'étalon (combien de juments et quel type de monte) sont donc à définir. ● La fertilité, du 1er cycle semble significative de la fertilité intrinsèque d'un étalon. Elle gomme l'effet jument et l'insistance du propriétaire. Une faible fertilité par cycle peut être compensée par l'exploitation d'un grand nombre de cycles, de façon à obtenir une fertilité acceptable en fin de saison [1]. ● Après avoir rappelé la conduite à tenir et les différents examens à pratiquer sur un étalon présentant des troubles de la fertilité, cet article rappelle les causes à l’origine de ces troubles. CONDUITE A TENIR ● Lors d’une consultation pour infertilité, le praticien doit réaliser : 1. un examen général complet de l’étalon, en 1er lieu (photo 1) ; 2. un examen de l'appareil génital externe (encadré 1) ; 3. le prélèvement et l'examen du sperme ; 4. l'examen de l'appareil génital interne ; 5. les examens complémentaires : échographie, bactériologie, tests hormonaux.

L’EXAMEN GÉNÉRAL DE L'ÉTALON Après vérification du signalement et de son âge, un examen global de l'étalon est nécessaire, afin d'évaluer l'aptitude de celui-ci à saillir dans de bonnes conditions*. Un bilan de santé permet de détecter tout problème ou toute affection qui peut avoir des conséquences sur la fertilité du cheval.

* cf. l’article de M. GrandcollotChabot dans ce numéro : “L’examen de l’appareil génital chez l’étalon”. 1

Essentiel

Étalon performer (photos J.-F. Bruyas).

Un examen général est réalisé : bilan des appareils digestif, cardio-respiratoire, nerveux, urinaire, neuromusculaire, squelettique. ● Les éléments pouvant affecter l'aptitude à saillir (boiteries, douleurs dorsales, …) sont considérés avec attention. ● Un bilan hématologique, urinaire et coprologique peut apporter des informations nécessaires à la compréhension d'un phénomène de subfertilité. - Une numération formule permet de détecter une baisse de forme (anémie, formule modifiée par un épisode viral ou infectieux). - La biochimie permet de vérifier les grandes fonctions physiologiques. - Un bilan urinaire est intéressant car certaines affections bactériennes ou la présence de cristaux peuvent expliquer certaines modifications des caractéristiques séminales du sperme. - L'examen coproscopique rentre dans le bilan général de l'étalon, qui doit débuter la saison de reproduction dans les meilleures conditions. Les répercussions générales d’une affection parasitaire peuvent contribuer à aggraver un problème de fertilité. En fonction de ces 1ers résultats, d’autres examens, comme des sérologies (leptospiroses, artérite virale) peuvent être entrepris.

❚ La meilleure estimation de la fertilité d'un étalon est la mesure a posteriori des fécondations obtenues chez les juments mises à la reproduction. ❚ La fertilité par cycle doit être comprise entre 50 et 55 p. cent en monte naturelle ou en insémination artificielle immédiate, et entre 40 et 45 p. cent en insémination de sperme réfrigéré ou congelé. ❚ Les deux testicules sont en général de même largeur ; ceci est à moduler avec l'âge de l'étalon : leur taille augmente jusqu'à 5 ans, se stabilise jusqu'à 12-15 ans, puis diminue.

CHEVAL

Environnement et alimentation ● Un bilan alimentaire peut mettre en évidence des carences qui peuvent nuire à la

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Soigner lesions plaies et affections fourreau R. Perrin corr cha 05/02/08

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comment soigner les lésions, les plaies et les affections Roland Perrin

du fourreau et du pénis

Clinique Vétérinaire équine 18, rue des Champs La Brosse 78470 Saint-Lambert-des-Bois

chez le cheval

Les affections du pénis du cheval peuvent être graves et faire l’objet de complications, comme la paralysie ou l’impossibilité d’uriner. Il est donc important de les diagnostiquer et de les traiter rapidement.

Objectif pédagogique ❚ Connaître les traitements médicaux et chirurgicaux utiles sur le fourreau et le pénis du cheval

L

es affections du pénis du cheval sont nombreuses. Certaines d'entre elles, comme le paraphimosis, les néoplasies ou les lacérations, peuvent compromettre une carrière d'étalon. ● Leurs traitements sont médicaux ou chirurgicaux. Les premiers sont en général spécifiques à l’affection, les seconds peuvent être appliqués à plusieurs types d’affection. ● Cet article envisage successivement le paraphimosis, le phimosis, les traumatismes, le priapisme, les néoplasies et les affections parasitaires. En revanche, les affections infectieuses et vénériennes sont abordées dans un autre article de ce numéro*. LE PARAPHIMOSIS Description clinique Le paraphimosis est un prolapsus du pénis, celui-ci ne peut se rétracter dans le prépuce [10]. Il peut être dû à un traumatisme, à une hypoprotéinémie sur un cheval débilité ou à une extériorisation trop longue du pénis, ce qui peut être le cas si le cheval est tranquillisé avec des fortes doses d’acépromazine. Dans toutes ces situations, un œdème déclive est observé, aggravé par une perturbation du drainage lymphatique et veineux (photo 1). Si le pénis gonfle, l’anneau préputial qui ne se distend pas, crée un garrot qui aggrave l’œdème et les anomalies vasculaires (figure 1, photo 2). Le poids du pénis augmente et entraîne un étirement des nerfs péniens. Ceci peut mener à la paralysie. La peau du pénis se fragilise, des infections secondaires peuvent s’installer, ainsi qu’une gangrène liée au garrot par l’anneau préputial. L’urètre peut être comprimé et parfois, le cheval ne peut plus ●

NOTE

* cf. l’article “Les infections non spécifiques de l’appareil génital chez l’étalon” par D. Dugardin dans ce numéro.

1

Paraphimosis sur un cheval (photo D. Tainturier).

Figure 1 - Paraphimosis Striction

Paraphimosis

Si le pénis gonfle, l’anneau préputial qui ne se distend pas, crée un garrot

2 Paraphimosis sur un cheval entier de 14 ans et réduction avec préputiotomie (photo R. Perrin).

Encadré 1 - Le traitement chirurgical

Figure 2 - Réduction

du paraphimosis ● Mettre en place une sonde urinaire ; ● 1ère réduction : le gland est rentré afin d’être recouvert de la lame interne du pli préputial (figure 1) ; ● 2e réduction : le gland recouvert de la lame interne est rentré afin d’être introduit dans le fourreau (figure 2) ; ● Suture en bourse ou préputiotomie.

du paraphimosis 1ère réduction

2e réduction

uriner avec toutes les douleurs et les conséquences qui s’en suivent. ● Cette succession d’événements aggrave l’affection initiale. Certains proposent de soulager la pression en remontant le pénis avec un “suspensoir de fortune”en attendant le traitement chirurgical. Mais ceci est peu efficace. Le paraphimosis est donc une urgence.

Suture en bourse

Sonde urinaire

CHEVAL

Traitement ● Lors de paraphimosis, l'objectif est de réduire l'œdème et l'inflammation, afin de permettre un retour rapide du pénis dans sa position normale. La plupart du temps, un traitement par voie générale n'est pas

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PP 21-27 Conduite augmentation de volume des bourses

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conduite à tenir diagnostique

face à une augmentation de volume des bourses scrotales chez l’étalon L’augmentation unilatérale ou bilatérale du volume testiculaire ou du scrotum est fréquente chez l’étalon. L’augmentation visible de la taille testiculaire peut être due à plusieurs facteurs. Le diagnostic nécessite une approche logique fondée sur l’examen général ainsi que sur un examen détaillé de l’appareil génital. En pratique équine, l’augmentation du volume testiculaire se présente souvent comme une urgence avec des répercussions graves sur l’état de l’animal ainsi que sur son futur de reproducteur.

F

ace à une augmentation du volume testiculaire chez l’étalon, le praticien doit d’abord établir le degré d’urgence de la situation. Le site des lésions lui permet ensuite de faire un diagnostic différentiel qui dicte une conduite thérapeutique permettant de soulager la douleur de l’étalon et d’essayer de préserver sa fécondité. ● Quatre cas de figure majeurs peuvent être rencontrés en pratique dans le cas d’augmentation du volume testiculaire (ou scrotal) : 1. une apparition soudaine avec un tableau clinique dominé par une douleur plus ou moins intense ; 2. une apparition soudaine sans symptômes généraux ; 3. une augmentation progressive avec éventuellement, un épisode aigu dû à des complications ; 4. une observation qui fait suite à une consultation pour diminution de la fertilité. ● Nous proposons dans cet article une démarche fondée sur l’anamnèse, l’examen général clinique, les examens paracliniques et particulièrement l’examen échotomographique du scrotum et de son contenu pour établir le diagnostic. Puis, nous discutons chaque catégorie d’affections Cet article n’envisage pas la conduite thérapeutique, traitée dans un prochain article.

Ahmed Tibary1 Ahmed Chabchoub2 Aabdelmalek Sghiri3 1

Department of Veterinary Clinical Sciences and Center for Reproductive Biology Washington State University 2 Service de pathologie Médicale des équidés E.N.M.V. Sidi-Thabet 2020 - Tunisie. 3 Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II Rabat - Maroc

Objectif pédagogique

1

Œdème scrotal et préputial faisant suite à un traumatisme de la région scrotale (photos A. Tibary).

ANAMÈSE L’historique vise principalement à déterminer les conditions d’apparition de l’augmentation du volume scrotal ou testiculaire. ● Les augmentations soudaines sont souvent une urgence et peuvent être liées à des accidents ou à des traumatismes (hémorragie, hernie, torsion) ou à une infection générale ou locale (orchite, épididymite). ● Les augmentations du volume testiculaire sont plus insidieuses dans le cas de tumeurs testiculaires ou de certains troubles circulatoires tels que les hydrocèles ou les œdèmes locaux. Certaines tumeurs testiculaires peuvent ne pas être notées jusqu’à l’apparition soudaine d’une réaction locale intense [17]. ●

EXAMEN CLINIQUE ● Un examen clinique complet doit être mené en présence d’une augmentation du volume testiculaire (photo 1). Un bilan sanguin est essentiel si l’étalon présente une douleur intense ou un syndrome de colique ou une fièvre. ● La situation immunologique de l’animal concernant les grandes maladies infectieuses (artérite virale, anémie infectieuse, grippe équine et dans certains pays, la dourine) doit être établie par sérologie [17]. ● Certains troubles testiculaires, telles les orchites ou les épididymites aiguës, les hernies inguinales/scrotales avec incarcérations, torsion testiculaire de 360° ou plus et rupture de l’albuginée peuvent être particulièrement douloureux. L’étalon présente alors un syndrome de colique d’intensité variable. Une tranquillisation est préconisée pour le transport et l’examen des organes

❚ Connaître les affections qui provoque une augmentation de volume des bourses scrotales chez l’étalon et savoir les diagnostiquer.

Essentiel ❚ Les affections scrotales et testiculaires représentent le tiers des troubles de l’appareil génital chez l’étalon. ❚ Déterminer d’emblée les conditions d’apparition des symptômes (après exercice, après saillie…), la durée et l’évolution des symptômes.

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CHEVAL

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PP 28-31 Infections non specifiques appareil genital etalon

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conduite à tenir

face aux infections non spécifiques

de l’appareil génital chez l’étalon

Denis Dugardin1 Jean-François Bruyas2 114340

le Pré d'Auge 2E.N.V.N. Unité de biotechnologie et de pathologie de la reproduction Atlanpole La Chantrerie BP 40706 - 44307 Nantes Cedex 03

Face à une infection de l‘appareil génital de l’étalon, le praticien se retrouve parfois désemparé. Or, les implications économiques qui en découlent sont souvent lourdes. Cet article se propose de présenter les infections rencontrées, et la conduite à tenir.

Objectif pédagogique ❚ Connaître les infections non spécifiques de l’appareil génital de l’étalon, les traitements et les mesures sanitaires à mettre en œuvre.

L

Essentiel ❚ La métrite contagieuse a récemment été classée parmi les maladies à déclaration obligatoire (M.D.O.), elle n’est plus une maladie légalement réputée contagieuse (M.L.R.C). ❚ L’étalon est souvent porteur asymptomatique. ❚ Les principales bactéries recherchées sont : Pseudomonas aeruginosa, Klebsiella pneumoniae et Taylorella equigenitalis. ❚ Un écouvillon permet de détecter la présence de germes dans l’urètre, la fosse urétrale, le fourreau, sites potentiels d’infection. ❚ La qualité de l’environnement de l’étalon est importante pour limiter les risques d’infection.

CHEVAL

es infections de l’appareil génital de l’étalon sont assez rarement rencontrées en clientèle. Quand elles surviennent, leur impact devient non négligeable : l’étalon peut voir sa fertilité diminuer, voire être interdit de saillie. Les juments qui lui sont destinées peuvent devenir infectées si des mesures adéquates ne sont pas prises. ● Toute l’activité du haras est alors compromise. Le vétérinaire doit donc gérer la situation pour permettre une reprise de l’activité de l’étalon au plus vite, tout en garantissant un contexte sanitaire pour les juments. ● Cet article présente les infections de l’appareil génital de l’étalon, en commençant par les bactéries qui concernent essentiellement la partie externe (pénis, fourreau), puis la partie profonde et enfin, les infections virales. Les tumeurs et les lésions parasitaires ne sont pas étudiées. LES INFECTIONS BACTÉRIENNES DE L’APPAREIL GÉNITAL EXTERNE ● L’appareil génital de l’étalon est colonisé par des germes commensaux parmi lesquels peuvent se développer des germes pathogènes, ou potentiellement pathogènes, qui peuvent être transmis aux juments par la suite. ● Il est donc fréquent de réaliser des écouvillons pour vérifier que l’étalon n’est pas porteur de germe pathogène, notamment de Taylorella equigenitalis (photo 1, encadré 1).

Conduite à tenir face aux infections par des bactéries pathogènes Les deux principales bactéries recherchées chez l’étalon (en plus de Taylorella equigenitalis) sont Pseudomonas aeruginosa et Klebsiella pneumoniae (encadré 2). ●

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 92 - OCTOBRE / DÉCEMBRE 2007

28

1

Écouvillonnage de l’urètre sur un étalon (photo D. Dugardin).

Streptococcus equi subsp. zooepidemicus a un impact nettement moindre et n’est pas étudié ici. ● La surface de la peau du pénis héberge de nombreux germes, notamment Pseudomonas aeruginosa et Klebsiella pneumoniae, dans des proportions variables selon les auteurs. Les avis sont partagés sur leur réel pouvoir pathogène : de nombreuses juments saillies par des étalons porteurs de Pseudomonas aeruginosa ou Klebsiella pneumoniae ont en effet produit des poulains en parfaite santé [6 et expérience personnelle]. Les mesures sanitaires En pratique, l’interprétation d’un écouvillonnage positif vis-à-vis de ces germes représente un défi pour le vétérinaire du haras. Les conséquences économiques pour les clients peuvent être énormes. Quand un étalon se révèle être porteur d’un germe potentiellement pathogène, la décision de continuer ou non la monte et de risquer de contaminer des juments, doit être prise. L’alternative est de le laisser au repos et de le traiter, avec les conséquences financières qui en découlent pour le propriétaire. ● Le recueil des commémoratifs est primordial. - Si le taux de fertilité de l’étalon a subitement chuté et que les juments qui lui ont été destinées présentent des métrites sur lesquelles un germe en culture pure a été isolé, il est préférable de suspendre la monte. - En revanche, si la fertilité de l’étalon ne semble pas atteinte, la contagiosité envers ●


PP 33-35 Thérapeutique fertilité

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thérapeutique les traitements

qui perturbent ou non la fertilité

de l’étalon Chez les étalons, les nombreux traitements administrés peuvent présenter des effets secondaires, en particulier sur leurs performances reproductrices. D’autres molécules peuvent être utilisées avec précaution.

C

ertains médicaments ont fait l’objet d’études spécifiques peu récentes, mais l’innocuité de la grande majorité des traitements reste encore à démontrer. Ainsi, pour de nombreux médicaments, les données extrapolées à partir de résultats obtenus chez d’autres espèces incitent à la prudence. ● Par ailleurs, la dose, la durée, le rythme d’administration et l’âge des étalons sont autant de facteurs capables d’influencer les effets sur les différentes étapes impliquées dans la fertilité (spermatogenèse, qualité du sperme, libido, coït, …). ● Les risques les plus fréquents sont liés à l’administration des substances qui interfèrent avec l’axe hypothalamo-hypophyso-testiculaire, à l’origine d’une spermatogenèse anormale. Les principales substances impliquées sont les stéroïdes anabolisants, l’human chorionic gonadotrophin (hCG), la GnRH et les corticoïdes. De plus, les effets sur la fertilité de certaines molécules ont été montrés dans d’autres espèces que l’espèce équine. Il est donc préférable de prendre des précautions pour leur emploi chez l’étalon.` Après avoir rappelé les caractéristiques des molécules à risque, cet article en décrit le processus d’action et les effets ; les conséquences potentielles de certaines procédures diagnostiques sur la fertilité de l’étalon sont également abordées. Enfin, par différence, deux tableaux indiquent les molécules qui n’affectent pas la fertilité de l’étalon et celles qui ont fait l’objet d’études chez d’autres espèces et qui n’affectent pas a priori, ou peu, la fertilité de l’étalon.

LES CARACTÉRISTIQUES DES MOLÉCULES À RISQUE ● Les molécules dont le risque est avéré sont celles qui agissent soit sur les caractéristiques de la semence (spermatogenèse et maturation épididymaire), soit sur les performances reproductrices indépendantes de la semence, notamment par une action sur le comportement sexuel (libido et éjaculation). ● Les 1ères molécules interagissent essentiellement avec les cibles des hormones stéroïdes, comme les stéroïdes anabolisants, ou les agents capables d’interférer avec les récepteurs des hormones sexuelles. ● La 2nde catégorie de molécules comprend les psychotropes, les substances agissant sur le système cardio-vasculaire et les hormones.

Jean-Claude Desfontis Unité de Pharmacologie et Toxicologie Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes Atlanpôle La Chantrerie BP 40706 44307 Nantes Cedex

Objectif pédagogique ❚ Connaître les risques associés à l’administration de certains médicaments chez l’étalon.

NOTE * Spécialités de médecine humaine

LES PROCESSUS D’ACTION ET LES EFFETS EN FONCTION DES MOLÉCULES L‘administration prolongée de doses suffisamment élevées (généralement ≥ 1 mg/kg) de testostérone ou de stéroïdes anabolisants : décanoate de nandrolone, laurate de norandrosténolone (Laurabolin Vet®), undécyclénate de boldénone (Vebonol®, Boldenone®, Equipoise®), stanazolol (Winstrol®*, Stromba®*) produit, par augmentation de la quantité d’androgènes dans le sang, un accroissement du rétrocontrôle négatif exercé sur l’hypothalamus et l’hypophyse. Il s’ensuit une baisse de la sécrétion de GnRH par l’hypothalamus, une baisse de la sécrétion de L.H. (luteinizing hormon) par l’hypophyse, une baisse de sécrétion locale testiculaire de testostérone par les cellules de Leydig, donc une réduction, voire un arrêt, de la spermatogenèse. ● Les effets sont d’autant plus importants et néfastes que la dose, la durée ou le rythme d’administration du traitement sont élevés, avec une amplification des effets en automne et en hiver. ● Selon la molécule utilisée, les effets sont plus ou moins prononcés (décanoate de nandrolone > undécyclénate de boldénone > stanazolol > testostérone). ●

Essentiel ❚ Éviter l’administration d’hormones stéroïdes ou de leurs dérivés. ❚ Les effets sont d’autant plus importants et néfastes que la dose, la durée ou le rythme d’administration du traitement sont élevés, avec une amplification des effets en automne et en hiver. ❚ Éviter les antimitotiques, les antagonistes dopaminergiques et alpha-adrénergiques.

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CHEVAL

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine OCTOBRE / DÉCEMBRE 2007 - 97


PP 36-40 Specif reprod baudet

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particularités et spécificités Ahmed Chabchoub1 Ahmed Tibary2 Abdelassalem Trimèche3

de la reproduction

du baudet

1Service

de pathologie médicale des équidés et carnivores Législation Vétérinaire E.N.M.V. Sidi-Thabet 2020 Tunisie. 2Washington State University College of Veterinary Medicine Pulmann, WA, U.S.A. 3Service de Zootechnie E.N.M.V. Sidi-Thabet 2020 Tunisie.

Objectif pédagogique ❚ Connaître les spécificités de la reproduction chez le baudet.

NOTE * cf. article à paraître dans LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine des mêmes auteurs.

Essentiel ❚ Le temps total pour mener une érection et une éjaculation est l’une des différences majeures entre le baudet et l’étalon. ❚ Les baudets présentent des testicules plus volumineux que ceux d’un étalon ayant une taille comparable. ❚ La taille testiculaire augmente avec l’âge.

ÂNE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 100 - OCTOBRE / DÉCEMBRE 2007

La proximité phylogénétique entre les ânes et les chevaux fait que les systèmes d’élevage utilisés chez les chevaux ont été transposés directement à l’élevage de l’âne. Ceci a souvent induit des troubles de la reproduction car les particularités et les spécificités de la reproduction du baudet sont mal connues.

P

ar rapport à l’étalon, le baudet présente des particularités anatomiques, des spécificités de son comportement sexuel, des caractéristiques spermatiques et une pathologie génitale différente. Après un rappel des particularités anatomiques (encadrés 1, 2), la saillie et l’insémination artificielle sont traitées, puis les affections génitales spécifiques du baudet. Le comportement sexuel n’est pas décrit dans cet article*.

1

Scrotum chez le baudet (non glabre) (photos A. Chabchoub).

LA SAILLIE Le temps total pour mener une érection et une éjaculation est l’une des différences majeures entre le baudet et l’étalon : ce temps est compris entre 5 et 30 min chez le baudet, alors qu’il n’est que de 10 à 11 min chez l’étalon [12]. ● Le comportement socio-sexuel du baudet est très sensible à l’environnement, aux ●

2

Scrotum pendant chez le baudet.

habitudes, au stress et à l’alimentation [12]. La saillie est caractérisée par une moyenne de quatre à cinq mouvements de friction du pénis dans le vagin, jusqu’à l’éjaculation.

Encadré 1 - Les particularités anatomiques ● L’appareil génital du baudet est plus volumineux que celui d’un étalon, à taille comparable [16]. De plus, chez l’âne, le scrotum n’est pas toujours glabre et il pend plus que chez l’étalon (photos 1, 2) [4]. ● Chez l’âne et le mulet, la lame externe du prépuce porte des rudiments de mamelle de chaque côté, un peu en arrière de l’ostium préputial (photos 3, 4). Ce petit organe se rencontre rarement chez le cheval [1]. ● Les baudets présentent des testicules plus volumineux que ceux d’un étalon ayant une taille comparable. En moyenne, ils mesurent 6 à 7 cm de large sur 9 à 10,5 cm de long et 4,8 cm de profondeur. La taille testiculaire augmente avec l’âge. Néanmoins, une dégénérescence peut être notée à partir de l’âge de 15 ans.

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Chez l’âne, le poids moyen de chaque testicule, séparé de ses vaisseaux et de l’épididyme, varie de 60 à 90 grammes. Les testicules n’ont pas le même poids (photo 5). Pour la majorité des sujets, le testicule gauche est un peu plus lourd que le droit. ● Sur le plan anatomique, la queue de l’épididyme est plus proéminente chez l’âne que chez le cheval (photo 6) [16]. ● À l’examen échographique, la veine centrale et la queue épididymaire sont plus accentuées que chez le cheval [7]. ● Les glandes sexuelles annexes sont beaucoup plus grandes que chez l’étalon. Leur examen échographique présente les mêmes caractéristiques que chez l’étalon (photos 7 ,8 ,9) [17]. ●


PP 41-43 Gestes et technique prelevement de sperme

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Fiche

gestes et techniques

le prélèvement de sperme chez l’étalon

La technique de prélèvement de sperme est assez simple, à condition d'être rigoureux dans la préparation du matériel et la position durant la récolte.

Isabelle Barrier-Battut les Haras nationaux Centre de formation et expertise en élevage équin La Jumenterie du Pin 61310 Exmes

Objectif pédagogique ❚ Savoir préparer et réaliser un prélèvement de sperme chez l’étalon.

A

vant de procéder au prélèvement de sperme, il convient de respecter quelques règles essentielles sanitaires et de sécurité (encadré 1). 1

LES PRÉPARATIFS AVANT LE PRÉLÈVEMENT Avant le prélèvement, préparer un seau (dont l’intérieur est recouvert d’un sac poubelle à usage unique), et se munir de papier absorbant pour laver la verge. ● Ensuite, monter le vagin artificiel : le remplir d’eau chaude, monter le cône et le flacon, entourer le flacon d’une protection contre les chocs thermiques et mécaniques. L’ensemble cône et flacon est ensuite recouvert d’une seconde protection. ● La température finale doit être vérifiée avec un thermomètre placé à l’intérieur du vagin (à l’endroit où se trouvera la verge de l’étalon) (photo 1). Cette température doit être comprise entre 43 et 45 °C au moment de la récolte (astuce). ● La verge est ensuite lavée avec des papiers absorbants humides, puis essuyée soigneusement avec du papier absorbant sec (en tamponnant, et non en frottant) (photo 2). ● Le lavage de verge prend certes du temps, mais il a un effet bénéfique sur la propreté de la semence, et surtout sur le comportement de l’étalon. Celui-ci s’habitue en effet à rester calme avant la récolte, et ne se précipite pas sur le mannequin dès l’entrée dans le local de monte.

Le vagin monté et rempli d’eau est conservé sous une lampe à infra-rouges jusqu’à l’arrivée de l’étalon et pendant la durée du lavage de verge (photos La Jumenterie du Pin).

astuce

LE MATÉRIEL NÉCESSAIRE ET LES CONDITIONS DE TRAVAIL Les conditions de prélèvement Le prélèvement doit se dérouler dans un local adapté, si possible fermé et couvert, et suffisamment grand pour permettre la sécurité du personnel et des animaux. Le sol doit être facile à nettoyer et non glissant. ● Une jument en chaleurs (entravée et “gen●

- Une fois monté et rempli d’eau, le vagin est conservé sous une lampe à infrarouge jusqu’à l’arrivée de l’étalon, et pendant la durée du lavage de verge. - Les étalons sont très sensibles aux habitudes : aussi, récolter toujours avec le même matériel pour chaque étalon, utiliser la même pression d’eau, la même température. Les conditions sont alors optimales pour obtenir l’éjaculation au premier saut.

2

Laver la verge avec des papiers absorbants humides. Essuyer soigneusement avec du papier absorbant sec.

Encadré 1 - Précautions sanitaires et de sécurité ● Des précautions de sécurité pour le récolteur et l’étalonnier sont indispensables : une tenue vestimentaire adaptée (notamment chaussures de sécurité), et respecter la position par rapport à l’étalon (toujours de côté). L’éducation de l’étalon est aussi primordiale : actif mais contrôlable, il respecte l’Homme et saillit en restant dans l’axe du mannequin. ● Des précautions sanitaires sont à prendre : tout le matériel en contact avec les organes génitaux de l’étalon doit être à usage unique ou individualisé pour chaque animal : sac poubelle sur le mannequin, main gantée pour saisir la verge, vagin artificiel avec latex individuel, ou capotes jetables, …

Essentiel ❚ Les étalons sont sensibles aux habitudes : récolter toujours selon le même procédé offre des conditions optimales de prélèvement.

tille”) ou un mannequin sont utilisés. - L’arrière-main de la jument est recouverte d’une couverture lavable. Sa queue est entourée d’un protège-queue (ou d’un gant de palpation transrectale), puis, pour éviter une saillie intempestive, la queue passe entre les cuisses et est attachée à un surfaix

RUBRIQUE

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine OCTOBRE / DÉCEMBRE 2007 - 105


PP 44-47 Gestes spermogramme

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Fiche

gestes et techniques comment réaliser un spermogramme Isabelle Barrier-Battut Les Haras nationaux Centre de formation et expertise en élevage équin La Jumenterie du Pin 61310 Exmes

Objectif pédagogique ❚ Savoir réaliser et interpréter un spermogramme chez l’étalon.

chez l’étalon Un spermogramme permet d’évaluer les qualités de reproducteur d’un étalon à l’aide d’examen de sa semence. Pour une interprétation correcte, la procédure doit être standardisée, avec vidange des réserves séminales, puis mesures sur quatre éjaculats successifs (un par jour).

1

Le matériel d’analyse pour réaliser un spermogramme (photos la Jumenterie du Pin).

L 2

Un compteur manuel à double entrée.

NOTE * cf. Gestes et techniques “Le prélèvement de sperme chez l’étalon”, du même auteur, dans ce numéro.

Essentiel ❚ Un spermogramme permet de situer les étalons, au moment de l’examen, parmi trois catégories : insémination artificielle immédiate, monte en main, ou insuffisant. ❚ Le classement de l’étalon est assorti d’une taille de harem maximale, en fonction du nombre moyen de spermatozoïdes produits.

e spermogramme consiste en une série d’examens de l’étalon et de sa semence, qui permettent d’évaluer son aptitude à la reproduction, d’expliquer une infertilité avérée, ou de suivre la convalescence d’une affection ayant atteint la spermatogénèse. ● Les examens doivent être réalisés dans des conditions standardisées, pour pouvoir être interprétés. En France, la procédure de spermogramme des Haras nationaux a été mise au point en collaboration avec l’INRA de Nouzilly, dans les années 1980-1990, à la suite d’études statistiques sur la répétabilité des caractéristiques séminales et leurs relations avec la fertilité. ● Cette procédure permet donc une interprétation étayée par des bases scientifiques solides. Sont mesurés : le volume de semence, la concentration en spermatozoïdes, la mobilité après dilution, la mobilité après conservation à 4°C pendant 24 h et 48 h, le pourcentage de spermatozoïdes vivants, le pourcentage des différentes formes anormales. LES CONDITIONS D’EXAMEN Le spermogramme est réalisé sur 5 jours consécutifs, avec une collecte de semence quotidienne. ● Une “vidange” des réserves séminales du tractus génital est réalisée le 1er jour ; des mesures sont ensuite effectuées les 4 jours suivants. ●

LES MESURES À EFFECTUER

RUBRIQUE

Des paramètres comportementaux Plusieurs paramètres permettent d’évaluer la libido de l’étalon et sa facilité à la collecte

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 108 - OCTOBRE / DÉCEMBRE 2007

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matériel Pour la collecte de semence : - un local adapté, une jument en chaleur ou un mannequin, un vagin artificiel adapté à l’étalon*. ● Pour les analyses (photo 1) : - un réfrigérateur ; - une étuve thermostatée à 36°C ; - un bain-marie thermostaté à 36°C, avec portoirs pour tubes de 5 ml ; - un microscope équipé d’une platine chauffante, avec oculaires x 10 et objectifs x 10, x 20 et x 40 ; - une cellule hématimétrique (cellule de Thoma, par exemple) ; - des micropipettes permettant de mesurer 10 µl, 100 µl, et des volumes compris entre 0,1 et 1 ml, avec les cônes correspondants ; - un chronomètre ; - un biberon gradué, un entonnoir, des gazes stériles, une éprouvette graduée 50 ml. ● Ce matériel est indispensable et peut suffire pour la réalisation occasionnelle d’un spermogramme. ● Pour une utilisation plus fréquente, il est fortement conseillé de disposer en outre, d’un colorimètre ou d’un spectrophotomètre et de cuves appropriées, d’une platine chauffante distincte de celle du microscope, d’un compteur manuel à double entrée (photo 2). ●

de semence : - le temps de préparation : le chronomètre est déclenché lorsque l’étalon entre dans le local de collecte, puis est arrêté lorsque l’animal est en érection. Ce temps varie selon


PP 48-50 Imagerie

fiche echographie

6/02/08

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imagerie médicale

Fiche

l’échographie

de l’appareil génital Marie Grandcollot-Chabot Vétérinaire Chef de centre d’insémination 14800 Bonneville-sur-Touques

Objectif pédagogique ❚ Savoir utiliser l’échographie pour l’examen des testicules et des glandes de l’appareil génital interne de l’étalon.

chez l’étalon L’échographie des testicules et de l’appareil génital interne de l’étalon est un examen utile lors de résultats douteux de l’inspection ou de la palpation.

L

a visualisation de l'architecture de la glande et des tissus internes permet de diagnostiquer les atteintes les plus courantes du testicule et de ses annexes. L’ÉCHOGRAPHIE DES TESTICULES

Essentiel ❚ Les affections du testicule et de ses annexes peuvent être unilatérales. Une comparaison des images obtenues avec celles du côté sain est donc primordiale.

RUBRIQUE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 112 - OCTOBRE / DÉCEMBRE 2007

● Les affections du testicule et de ses annexes peuvent être unilatérales. Une comparaison des images obtenues avec celles du côté sain est donc primordiale. ● Une sonde linéaire de 5 MHz ( éventuellement associée à un Pad) semble la mieux indiquée pour l'examen de routine de cette région (une sonde linéaire ou sectorielle de 7,5 MHz s'adapte mieux à l'examen de l'épididyme, et celle de 3,5 MHz pour la visualisation de tout le testicule). ● Les images obtenues permettent d'observer la densité du parenchyme testiculaire, l'épaisseur des enveloppes, la présence d'éléments anormaux, la structure de l'épididyme et les mensurations des testicules (longueur, largeur, hauteur). ● Les coupes sont effectuées selon des plans sagittaux et transverses. Pour visualiser la tête de l'épididyme, des images en coupe sont nécessaires selon un plan crânio-caudal, et pour la queue de l'épididyme, selon un plan caudo-crânial. ● L'image échographique normale présente une structure moyennement échogène, à texture régulière, homogène, avec au centre une zone non échogène correspondant à la section d'un vaisseau (veine centrale), bordée de lignes régulières hyperéchogènes qui représentent les extensions fibreuses de l'albuginée. Noter la capsule du testicule bien individualisée (probablement en raison de la convergence des tuniques). Les zones hyperéchogènes représentent le tissu conjonctif (photos 1, 2). ● L'épididyme apparaît comme un ensemble de zones anéchogènes et peu échogè-

48

1

Échographie du parenchyme testiculaire et de l’albuginée (photos M. Grandcollot-Chabot).

2

Échographie des deux testicules.

nes (par rapport au parenchyme testiculaire), qui représentent la structure vasculaire et conjonctivale propre à la région (la lumière des canaux épididymaires étant beaucoup trop étroite pour être visualisée). Le corps de l'épididyme présente une image peu constante : au fur et à mesure que la sonde progresse en direction caudale, le corps de l'épididyme est plus difficile à individualiser et la veine centrale du testicule présente un diamètre plus petit. Il n'est pas facile de mettre en évidence la tête de l'épididyme, qui apparaît avec une texture homogène et peu différente du parenchyme du testicule. La queue de l'épididyme apparaît en posant la sonde sur le


PP 51-52 Imagerie fiche endoscopie

4/02/08

16:53

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imagerie médicale

Fiche

l’endoscopie

de l’appareil génital interne chez l’étalon

L

Vétérinaire Chef de centre d’insémination 14800 Bonneville-sur-Touques

Figure 1 - Anatomie

L'endoscopie peut être utile dans le diagnostic de certaines affections. Elle est effectuée sur l'étalon debout, tranquillisé, ce qui la rend facilement réalisable. a visualisation de l'urètre, du colliculus seminalis, voire de la vessie, permet de cerner avec rapidité et exactitude l'affection rencontrée et de mettre en place un traitement local adapté. Le colliculus seminalis correspond à une saillie sur la paroi dorsale de l’urètre, située à quelques centimètres du col de la vessie et au niveau de laquelle abouchent au centre, l’orifice de l’utricule prostatique, puis de chaque côté, les orifices éjaculateurs droit et gauche, et enfin, les orifices des canaux excréteurs de la prostate (figure 1). ● L'endoscopie permet, outre l'observation in situ des diverses structures à étudier, de réaliser localement des prélèvements pour un examen cytologique, bactériologique ou mycologique. En utilisant le canal opérateur du fibroscope, il est possible d'introduire un cathéter, donc de prélever des liquides (purs ou après injection d'eau pour préparation injectable) ou d'introduire des brosses à prélèvements afin de réaliser des étalements sur lames. Des biopsies peuvent aussi être réalisées avec une pince à biopsie qui passe dans le tunnel du fibroscope (figure 2). ● L'examen de l'urètre est indiqué lors de : - dysurie ; - strangurie ; - anurie ; - douleur à l'éjaculation ; - hémospermie (affection la plus courante) ; - pyospermie ; - urospermie. L’examen des glandes annexes est motivé par l'infertilité, la douleur à l'éjaculation, l’hémospermie ou la pyospermie (encadré). ● Un endoscope souple d'une longueur d'environ 1 m avec un diamètre de 8 à 9 mm, muni d'un tunnel permettant le passage de différents instruments (cathéter, brosse à prélèvement ou pince à biopsie) est utilisé.

Marie Grandcollot-Chabot

de l’appareil génital interne de l’étalon Colonne uretérique

Objectif pédagogique ❚ Savoir réaliser une endoscopie de l'appareil génital de l'étalon.

Orifice de l’uretère gauche Colliculus seminalis

Pli uretérique Col de la vessie Orifice de l’utricule prostatique

Orifices des canaux excréteurs de la prostate

Orifices excréteurs des glandes bulbo-urétrales

Orifice éjaculateur droit

Orifices excréteurs des glandes urétrales

Figure 2 - Endoscopie : passage de l’arcade ischiatique Inversion du sens du fibroscope

1

Urètre pelvien

Image endoscopique de la muqueuse urétrale (photo M. Grandcollot-Chabot).

Urètre pénien

Fibroscope

Pénis

Récepteur Caméra

La fibroscopie se présente donc comme une méthode pratique d'exploration des voies génitales de l'étalon, en complément de l'échographie. Elle ne nécessite qu'une faible manipulation des animaux et permet de cibler le traitement de façon précise, donc plus efficace. ❒

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RUBRIQUE

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine OCTOBRE / DÉCEMBRE 2007 - 115


PP 53-55 Nutrition etalon C. Barre

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nutrition l’alimentation de l’étalon

en activité quels conseils donner ? Le vétérinaire praticien a désormais un rôle de conseil en nutrition croissant avec la multiplication des offres d’aliments industriels spécialisés et des compléments minéraux vitaminés. Pour faire face à cette demande pour l’étalon en activité, une connaissance de ses besoins particuliers est nécessaire.

C

ontrairement à la gestion nutritionnelle des chevaux athlètes, des juments en gestation ou en lactation, ou des poulains, la nutrition de l’étalon n’est que peu documentée. Les systèmes de rationnement couramment utilisés du National Research Council (N.R.C.) ou de l’INRA édictent peu de recommandations particulières pour cette situation physiologique. ● Il convient donc ici de faire le point sur les données scientifiques disponibles et sur les voies de recherche semblant les plus prometteuses. ● Une synthèse des besoins nutritionnels connus de l’étalon en activité est donc dressée, illustrée par un cas pratique et la mise en évidence de la nécessaire analyse de la ration. Les systèmes de rationnement du National Research Council (N.R.C.), qui ont été actualisés en 2007, sont utilisés dans cet article de préférence à ceux de l’INRA. LES BESOINS ÉNERGÉTIQUES ● La quantité d’énergie fournie quotidiennement est capitale pour tous les étalonniers ; elle détermine, en effet, l’état corporel du cheval tout au long de la saison. Schématiquement, si la quantité d’énergie distribuée est inférieure au besoin du cheval, celui-ci perd du poids ; a contrario, si la quantité d’énergie fournie est supérieure au besoin, le cheval grossit. ● Il est toutefois impossible de définir précisément, pour chaque cas particulier, la quantité d’énergie à apporter. Les besoins énergétiques dépendent du nombre de sauts effectués par jour, de l’activité et du format du cheval, de son tempérament, de ses

Charles Barré Dr vétérinaire Conseil en nutrition équine Route de Cormeilles 14100 Lisieux

Objectif pédagogique ❚ Connaître les besoins d’un étalon en activité et connaître les bases théoriques de la construction d’une ration. Les besoins énergétiques dépendent du nombre de sauts effectués par jour, de l’activité et du format du cheval, de son tempérament, de ses conditions d’hébergements (photo D. Couffin, E.N.V.N.).

conditions d’hébergements, (photo) … ● Pour information, le N.R.C. (2007) conseille un apport d’environ 25 Mcal ED (énergie digestible)/jour pour un cheval de 500 kg [4]. Cette valeur doit être considérée comme indicative et pouvoir être révisée selon les cas. ● En pratique, une ration composée de 7 kg de foin de pré et de 4 kg d’avoine apporte une quantité d’énergie comparable (cette ration est cependant déséquilibrée au niveau minéral et vitaminique). ● En cas de perte d’appétit durant la saison de monte, la densité énergétique de la ration peut être augmentée (utilisation d’huile végétale par exemple) mais en aucun cas, la quantité de fourrage distribuée ne doit être inférieure à 7 kg pour un cheval de 500 kg. Un accès libre au fourrage est même fortement conseillé [7]. ● L’adaptation régulière de cette ration est conseillée en fonction de l’évolution du poids du cheval et/ou de son état corporel. Il est donc conseillé de peser l’animal. Si une balance n’est pas accessible, une note d’état corporel peut être déterminée : cela peut être une solution économique, pour apprécier objectivement l’évolution du cheval, si elle est réalisée dans de bonnes conditions (avec un même observateur expérimenté). L’échelle de Caroll et Huntington semble être la plus facile à utiliser [3].

Essentiel ❚ La nutrition de l’étalon est peu documentée : les recommandations énergétiques sont considérées comme des indications. ❚ Les besoins énergétiques dépendent du nombre de sauts effectués par jour, de l’activité et du format du cheval, de son tempérament, de ses conditions d’hébergements. ❚ En aucun cas, la quantité de fourrage distribuée ne doit être inférieure à 7 kg pour un cheval de 500 kg. Un accès libre au fourrage est même fortement conseillé. ❚ L’analyse du fourrage est primordiale pour construire une ration.

LES BESOINS PROTÉIQUES Le besoin protéique du cheval reproducteur en activité ne semble pas différent de celui du cheval de course ou de sport en activité.

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RUBRIQUE

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revue internationale rubrique dirigée par Jean-Luc Cadoré1 et Louis-Marie Desmaizières2 1 Département

hippique E.N.V.L., 1, avenue Bourgelat BP 83, 69280 Marcy-l’Étoile

2 Clinique vétérinaire de la Brousse Route de Launac 31330 Grenade-sur-Garonne

les articles parus ce dernier trimestre classés par thème dans les revues - Equine Veterinary Journal (Equine Vet J) .......................................................................................... 39 (6) - Veterinary Surgery (V et Surg) ...................................................................................................................... 36 (8) - American Journal Veterinary Medical Association (Am J Vet Assoc) ....... 231 (11) - American Journal Veterinary Research (Am J Vet Res) ................................................ 68( 12) - Journal Veterinary Internal Medicine (J Vet Inter Med) .................................................. 21 (5) - Veterinary Radiology Ultrasound (Vet Radio Ultrasound) ............................................. 48 (6)

CHIRURGIE Coomer RP, Mair TS, Edwards GB, coll. Do subcutaneous sutures increase risk of laparotomy wound suppuration ? Equine Vet J. 2007; 39(5):396-9. ● De Mira MC, Ragle CA, Gablehouse KB, coll. Endoscopic removal of a molariform supernumerary intranasal tooth (heterotopic polyodontia) in a horse. J Am Vet Med Assoc. 2007; 231(9):1374-7. ● Innes JF. Outcomes-based medicine in veterinary surgery: levels of evidence. Vet Surg. 2007;36(7):610-2. ● Jenei TM, García-López JM, Provost PJ, coll. Surgical management of small intestinal incarceration through the gastrosplenic ligament: 14 cases (1994-2006). J Am Vet Med Assoc. 2007;231(8):1221-4. ● Levine DG, Richardson DW. Clinical use of the locking compression plate (LCP) in horses: a retrospective study of 31 cases (2004-2006). Equine Vet J. 2007;39(5):401-6. ● Perkins JD, Hughes TK, Brain B. Endoscopeguided, transoral axial division of an entrapping epiglottic fold in fifteen standing horses. Vet Surg. 2007;36(8):800-3. ● Rietbroek NJ, Dingboom EG, Schuurman SO. coll. Effect of exercise on development of capillary supply and oxidative capacity in skeletal muscle of horses. Am J Vet Res. 2007; 68 (11):1226-31. ● Zacharias JR, Lescun TB, Moore GE, coll.. Comparison of insertion characteristics of two types of hydroxyapatite-coated and uncoated positive profile transfixation pins in the third metacarpal bone of horses. Am J Vet Res. 2007; 68(11):1160-6. ●

DIGESTIF Bender S. Comments on eradication of strangles in equids. J Am Vet Med Assoc. 2007; 231(8):1196-7. ● Hollis AR, Boston RC, Corley KT. Blood glucose in horses with acute abdominal disease. J Vet Intern Med. 2007;21(5):1099-103. ● Lorenzo-Figueras M, Morisset SM, Morisset J, coll. Digestive enzyme concentrations and activities in healthy pancreatic tissue of horses. Am J Vet Res. 2007;68(10):1070-2. ●

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● Plummer AE, Rakestraw PC, Hardy J, coll. Outcome of medical and surgical treatment of cecal impaction in horses: 114 cases (1994-2004). J Am Vet Med Assoc. 2007; 231(9):1378-85. ● Votion DM, Hahn CN, Milne EM. Concurrent conditions in single cases: the need to differentiate equine dysautonomia (grass sickness) and atypical myopathy. Equine Vet J. 2007; 39(5):390-2.

IMAGERIE ● Brokken MT, Schneider RK, Sampson SN, coll. Magnetic resonance imaging features of proximal metacarpal and metatarsal injuries in the horse. Vet Radiol Ultrasound. 2007;48(6):507-17. ● Diaz OS, Smith G, Reef VB. Ultrasonographic appearance of the lower urinary tract in fifteen normal horses. Vet Radiol Ultrasound. 2007; 48(6):560-4. ● Getman LM, McKnight AL, Richardson DW. Comparison of magnetic resonance contrast arthrography and arthroscopic anatomy of the equine palmar lateral outpouching of the middle carpal joint. Vet Radiol Ultrasound. 2007;48(6):493-500. ● Gorgas D, Kircher P, Doherr MG, coll. Radiographic technique and anatomy of the equine sacroiliac region. Vet Radiol Ultrasound. 2007; 48(6):501-6.

LOCOMOTEUR Adam EN, Southwood LL. Primary and secondary limb cellulitis in horses: 44 cases (2000-2006). J Am Vet Med Assoc. 2007;231(11):1696-703. ● Barthez PY, Bais RJ, Vernooij JC. Effect of ultrasound beam angle on equine articular cartilage thickness measurement. Vet Radiol Ultrasound. 2007;48(5):457-9. ● Butcher MT, Hermanson JW, Ducharme NG, coll. Superficial digital flexor tendon lesions in racehorses as a sequela to muscle fatigue: a preliminary study. Equine Vet J. 2007;39(6):540-5. ● Boden LA, Anderson GA, Charles JA, coll. Risk factors for Thoroughbred racehorse fatality in jump starts in Victoria, Australia (19892004). Equine Vet J. 2007;39(5):422-8. ● Boden LA, Anderson GA, Charles JA, coll. Risk factors for Thoroughbred racehorse fatality in flat starts in Victoria, Australia (19892004). Equine Vet J. 2007;39(5):430-7. ● Cruz AM, Poljak Z, Filejski C, coll. Epidemiologic characteristics of catastrophic musculos●

keletal injuries in Thoroughbred racehorses. Am J Vet Med Assoc. 2007;231(11):1703. ● Cruz AM, Poljak Z, Filejski C, coll. Epidemiologic characteristics of catastrophic musculoskeletal injuries in Thoroughbred racehorses. Am J Vet Res. 2007;68(12):1370-5. ● Harper J, Schumacher J, Degraves F. Effects of analgesia of the digital flexor tendon sheath on pain originating in the sole, distal interphalangeal joint or navicular bursa of horses. Equine Vet J. 2007;39(6):535-9. ● Haussler KK, Hill AE, Frisbie DD, coll. Determination and use of mechanical nociceptive thresholds of the thoracic limb to assess pain associated with induced osteoarthritis of the middle carpal joint in horses. Am J Vet Res. 2007;68(11):1167-76. ● Hughes TK, Eliashar E, Smith RK. In vitro evaluation of a single injection technique for diagnostic analgesia of the proximal suspensory ligament of the equine pelvic limb. Vet Surg. 2007;36(8):760-4. ● Lam KK, Parkin TD, Riggs CM, coll. Evaluation of detailed training data to identify risk factors for retirement from tendon injuries in Thoroughbred racehorses. J Am Vet Med Assoc. 2007;231(9):1385. ● Lam KK, Parkin TD, Riggs CM, coll. Evaluation of detailed training data to identify risk factors for retirement because of tendon injuries in Thoroughbred racehorses. Am J Vet Res. 2007;68(11):1188-97. ● Leise BS, Fugler LA, Stokes AM, coll. Effects of intramuscular administration of acepromazine on palmar digital blood flow, palmar digital arterial pressure, transverse facial arterial pressure, and packed cell volume in clinically healthy, conscious horses. Vet Surg. 2007;36(8): 717-23. ● Parkin TD. Epidemiology of training and racing injuries. Equine Vet J. 2007;39(5):466-9. ● Rietbroek NJ, Dingboom EG, Joosten BJ, coll. Effect of show jumping training on the development of locomotory muscle in young horses. J Am Vet Med Assoc. 2007;231(10): 1561. ● Rietbroek NJ, Dingboom EG, Joosten BJ, coll. Effect of show jumping training on the development of locomotory muscle in young horses. Am J Vet Res. 2007;68(11):1232-8. ● Vercauteren G, van der Heyden S, Lefère L, coll. Concurrent atypical myopathy and equine dysautonomia in two horses. Equine Vet J. 2007;39(5):463-5.


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revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine NÉONATALOGIE Muscatello G, Leadon DP, Klayt M, coll. Rhodococcus equi infection in foals: the science of “rattles”. Equine Vet J. 2007;39(5):470-8.

PARASITOLOGIE ● Kjaer LN, Lungholt MM, Nielsen MK, et coll. Interpretation of serum antibody response to Anoplocephala perfoliata in relation to parasite burden and fæcal egg count. Equine Vet J. 2007;39(6):529-33.

REPRODUCTION ● Allen WR, Brown L, Wright M, coll. Reproductive efficiency of Flatrace and National Hunt Thoroughbred mares and stallions in England. Equine Vet J. 2007;39(5):438-45. ● Lefranc AC, Allen WR. Endometrial gland surface density and hyperaemia of the endometrium during early pregnancy in the mare. Equine Vet J. 2007;39(6):511-5. ● Lefranc AC, Allen WR. Influence of breed and oestrous cycle on endometrial gland surface density in the mare. Equine Vet J. 2007;39(6):506-10. ● Nimmo MR, Slone DE Jr, Hughes FE, coll. Fertility and complications after fetotomy in 20 brood mares (2001-2006). Vet Surg. 2007;36(8): 771-4.

RESPIRATOIRE ●

Allen KJ, Lane JG, Woodford NS, coll. Severe

collapse of the rostral soft palate as a source of abnormal respiratory noise in six ponies and horses. Equine Vet J. 2007;39(6):562-6. ● Dunkel B, Rickards KJ, Page CP, coll. Platelet activation in ponies with airway inflammation. Equine Vet J. 2007;39(6):557-61. ● Holcombe SJ, Derksen FJ, Robinson NE. Electromyographic activity of the palatinus and palatopharyngeus muscles in exercising horses. Equine Vet J. 2007;39(5):451-5. ● Lindegaard C, Husted L, Ullum H, coll. Sedation with detomidine and acepromazine influences the endoscopic evaluation of laryngeal function in horses. Equine Vet J. 2007; 39(6):553-6. ● Miskovic M, Couëtil LL, Thompson CA. Lung function and airway cytologic profiles in horses with recurrent airway obstruction maintained in low-dust environments. J Vet Intern Med. 2007;21(5):1060-6. ● Rezendes A. Australia battles equine influenza. J Am Vet Med Assoc. 2007;231(8): 1189.

THÉRAPEUTIQUE ET DIAGNOSTIC Bell S, Detweiler D, Benak J, coll. What is your diagnosis? Occipitoatlantoaxial malformation. J Am Vet Med Assoc. 2007;231(7):1033-4. ● Bellei MH, Kerr C, McGurrin MK, coll. Management and complications of anesthesia for transvenous electrical cardioversion of atrial fibrillation in horses: 62 cases (2002-2006). J Am Vet Med Assoc. 2007;231(8):1225-30. ●

● Colitz CM, Latimer FG, Cheng H, coll. Pharmacokinetics of voriconazole following intravenous and oral administration and body fluid concentrations of voriconazole following repeated oral administration in horses. Am J Vet Res. 2007;68(10):1115-21. ● Donovan DC, Jackson CA, Colahan PT, coll. Assessment of exercise-induced alterations in neutrophil function in horses. J Am Vet Med Assoc. 2007;231(9):1377. ● Johansson AM, Skidell J, Lilliehöök I, coll. Chronic granulocytic leukemia in a horse. J Vet Intern Med. 2007;21(5):1126-9. ● Ledbetter EC, Patten VH, Scarlett JM, coll. In vitro susceptibility patterns of fungi associated with keratomycosis in horses of the northeastern United States: 68 cases (1987-2006). J Am Vet Med Assoc. 2007;231(7):1086-91. ● Segura D, Monreal L, Armengou L, coll. Mean platelet component as an indicator of platelet activation in foals and adult horses. J Vet Intern Med. 2007;21(5):1076-82. ● Tennent-Brown BS, Wilkins PA, Lindborg S, coll. Assessment of a point-of-care lactate monitor in emergency admissions of adult horses to a referral hospital. J Vet Intern Med. 2007;21(5):1090-8. ● Van der Kolk JH, de Graaf-Roelfsema E, Joles JA,coll. Mixed proximal and distal renal tubular acidosis without aminoaciduria in a mare. J Vet Intern Med. 2007;21(5):1121-5.

un panorama des meilleurs articles d’équine Respiratoire

LA TRANQUILLISATION À L’AIDE DE DÉTOMIDINE ET D’ACÉPROMAZINE influence l’évaluation endoscopique de la fonction laryngée chez le cheval Sujet, matériel et méthodes 42 chevaux sans signe apparent de neuropathie laryngée récurrente ont subi une endoscopie des voies respiratoires supérieures, selon trois protocoles : d’abord sans aucune sédation, puis avec 0,01 mg/kg de détomidine, enfin avec 0,05 mg/kg d’acépromazine. Chaque examen a été réalisé à une semaine d’intervalle. ● Les paramètres observés étaient la symétrie de la rima glottidis, la capacité à l’abduction maximale des cartilages aryténoïdes et les conséquences sur le grade de neuropathie laryngée récurrente, attribué par trois observateurs, en aveugle. ●

Résultats La tranquillisation à l’aide de détomidine ou d’acépromazine a un effet significatif sur le grade de neuropathie laryngée récurrente et sur la capacité à l’abduction maximale du cartilage aryténoïde gauche. L’abduction du cartilage ary-

ténoïde droit et la symétrie de la rima glottidis ne sont pas modifiées par la tranquillisation. Conclusion ● La tranquillisation de chevaux apparemment normaux avec de la détomidine ou de l’acépromazine affecte de manière significative leur capacité à abducter complètement le cartilage aryténoïde gauche, ce qui entraîne une modification du diagnostic vis-à-vis de la neuropathie laryngée récurrente. ● La tranquillisation n’affectant pas la capacité d’abduction du cartilage aryténoïde droit, les auteurs suggèrent que les chevaux chez lesquels la fonction laryngée est altérée par une sédation pourraient être à un stade précoce de la maladie. ● En attendant les nouvelles investigations nécessaires, il convient de rester prudent dans l’utilisation de sédatifs pour l’évaluation endoscopique des voies respiratoires supérieures.❒

Objectif de l’étude ❚ Vérifier l’affirmation selon laquelle les résultats de l’examen endoscopique des voies respiratoires supérieures sont influencés par les propriétés myorelaxantes des sédatifs les plus couramment utilisés. X Equine Vet Journal 2007;39(6):553-556 Sedation with detomidine and acepromazine influences the endoscopic evaluation of laryngeal function in horses C. Lindegaard, L. Husted, H. Ullum and J. Fjeldborg Synthèse par Zoé Burnet, E.N.V.L.

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Respiratoire

FONCTION PULMONAIRE ET PROFIL CYTOLOGIQUE CHEZ LES CHEVAUX SOUFFRANT DE MALADIE INFLAMMATOIRE DES PETITES VOIES RESPIRATOIRES, maintenus dans un environnement peu poussiéreux

Objectif de l’étude

Sujets, matériel et méthode

❚ Évaluer la fonction respiratoire et le profil cytologique du liquide présent dans les voies respiratoires, chez des chevaux souffrant d’une maladie inflammatoire chronique des petites voies respiratoires et maintenus dans un environnement peu poussiéreux.

Cette étude porte sur 24 chevaux, chez lesquels le diagnostic de maladie inflammatoire chronique des petites voies respiratoires (C.O.P.D. ou R.A.O.) a été établi avec certitude et, depuis lors, placés dans un environnement adéquat, peu poussiéreux. Aucun des chevaux n’a été traité au cours des six mois précédant l’étude. ● Ces 24 sujets sont répartis en trois groupes en fonction de la date à laquelle sont réalisés les tests par rapport au diagnostic : 1 an après (temps 1 : 9 chevaux), 2-3 ans après (temps 2 : 7 chevaux), ou 5-6 ans après (temps 3 : 8 chevaux). ● Le groupe “témoin” est constitué de chevaux sans signes cliniques, ni antécédents de C.O.P.D. ● Différents examens ont été effectués : - un examen clinique de l’appareil respiratoire ; - des tests de la fonction pulmonaire ; - un test de ventilation forcée ; - une analyse cytologique du liquide de lavage broncho-alvéolaire (L.B.A.).

X Journal Veterinary Internal Medicine 2007;21(5):1060-6 Lung function and airway cytologic profiles in horses with recurrent airway obstruction maintained in low-dust environments Miskovic M, Couëtil LL, Thompson CA

Résultats

Synthèse par Chloé Roques, E.N.V.L.

● Suite à cette étude, et par rapport à des chevaux non affectés, il est constaté que, pour les chevaux atteints de C.O.P.D. : - cliniquement, la fonction respiratoire semble

Digestif

❚ Évaluer les concentrations sanguines en glucose de chevaux présentant une douleur abdominale aiguë.

X Journal of Veterinary Internal Medicine 2007;21(5):1099-103 Blood glucose in horses with acute abdominal disease

Hollis AR, Boston RC, Corley KT

Synthèse par Marie-Anne Hours, E.N.V.T.

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Conclusion ● Les résultats suggèrent qu’un environnement adéquat, peu poussiéreux, permet aux chevaux atteints de C.O.P.D. d’avoir une fonction respiratoire comparable à celle des chevaux non atteints. Les signes d’obstruction détectés chez ces chevaux ne sont pas associés à des signes d’inflammation. ● Des études complémentaires sur l’analyse cytologique du liquide de L.B.A. sont toutefois nécessaires, afin d’évaluer le rôle des macrophages et des lymphocytes alvéolaires, notamment en phases clinique et de rémission. ❒

LA GLYCÉMIE CHEZ LES CHEVAUX QUI PRÉSENTENT UNE DOULEUR ABDOMINALE AIGUË Chez l’Homme, l’hyperglycémie est un élément majeur de pronostic, associée à une augmentation de la morbidité et de la mortalité chez les patients dans un état critique. L’hyperglycémie elle-même pourrait avoir un effet délétère sur ces patients à travers l’insulinorésistance et l’augmentation de la néoglucogenèse. ● Les auteurs de cette étude cherchent à savoir si la glycémie pourrait être utilisée comme facteur de pronostic chez les chevaux en colique aiguë. ●

Objectif de l’étude

être dans les limites de la normale, même si le score clinique est plus élevé au temps 2 ; - les tests mécaniques de la fonction pulmonaire donnent des résultats comparables chez tous les sujets ; - le test de ventilation forcée permet cependant de mettre en évidence des signes d’obstruction des petites voies respiratoires ; - l’analyse cytologique du liquide recueilli lors du L.B.A. ne révèle aucune différence sur le comptage et la population cellulaire, ce qui témoigne de l’absence de signes cytologiques d’inflammation des voies respiratoires.

Matériel et méthodes Une étude rétrospective a été réalisée sur 269 cas présentés pour douleur abdominale aiguë. La glycémie a été mesurée à l’admission et durant les 48 premières heures d’hospitalisation. Les glycémies obtenues ont été comparées avec les valeurs normales de glycémie (75,6 à 131,4mg/dl) d’un échantillon de 20 chevaux sains. ● Une analyse statistique a ensuite été réalisée, testant l’association de plusieurs facteurs avec la glycémie lors de l’admission du cheval : - survie à 100 jours ; - fréquence cardiaque, fréquence respiratoire, température rectale à l’admission ; - âge et sexe ; ●

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- chez les chevaux nécessitant une chirurgie, l’association de la glycémie avec les lésions d’obstruction, de strangulation ou avec les lésions nécessitant une résection ont été testées. Résultats ● Sur les 269 chevaux en colique aiguë, 50,2 p. cent étaient en hyperglycémie (supérieure à 131,4 mg/dl) lors de l’admission. Une hypoglycémie (inférieure à 75,6 mg/dl) n’a été observée que chez 1 p.cent des chevaux ● L’hyperglycémie à l’admission était associée à la tachycardie et à la tachypnée. Elle était également liée aux lésions de l’intestin grêle, aux lésions étranglées et aux lésions nécessitant une résection. De plus, pour chaque augmentation de la glycémie de 18 mg/dl, le taux de survie à 100 jours diminue de 24 p.cent.

Conclusion Les anomalies de la glycémie semblent fréquentes chez les chevaux en colique. ● Le degré d’hyperglycémie paraît corrélé à la gravité de la colique, et une hyperglycémie dans les 48 heures suivant l’admission est associée à un pronostic plus sombre. ❒ ●


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Locomoteur

ÉVALUATION IN VITRO D’UNE TECHNIQUE D’ANESTHÉSIE : injection unique du ligament suspenseur du boulet du membre pelvien chez le cheval La desmite proximale du ligament suspenseur du boulet est une cause fréquente de boiterie chez le cheval de sport. Les signes radiographiques et échographiques sont en général difficiles à interpréter. La technique de choix, lors d’une telle affection, est l’anesthésie diagnostique. Cependant, l’interprétation diagnostique des blocs des nerfs plantaires latéral et médial impliqués dans l’innervation du ligament suspenseur du boulet est limitée, en raison de la diffusion possible de produit anesthésique dans la gaine tarsienne ou dans l’articulation tarso-métatarsienne. ● Les nouvelles techniques d'imagerie médicale, telles que la tomodensitométrie et l'I.R.M., de plus en plus utilisées chez le cheval, permettent un diagnostic précoce et une localisation précise des lésions. ● Cette étude propose d’évaluer une technique d’injection unique et précise d’un petit volume d’anesthésique local, à proximité de la branche profonde du nerf plantaire latéral, qui assure l’innervation de la partie proximale du ligament suspenseur du boulet. ●

Matériel et méthodes Dans un 1er temps, les membres pelviens de cinq cadavres ont été disséqués de manière à définir les relations existantes entre la branche profonde du nerf plantaire et les structures environnantes. Diverses mesures ont aussi été effectuées entre ces différentes structures, afin de localiser avec précision le placement de l’aiguille. ● Dix cadavres ont ensuite été utilisés. Le membre ●

est placé dans une position physiologique en flexion. La technique consiste à récliner médialement le tendon fléchisseur superficiel du boulet et à introduire une aiguille 23 G perpendiculairement à la peau, à 15 cm distalement de la tête du métatarsien 4. L’aiguille est insérée entre le métatarsien 4 et le bord latéral du tendon fléchisseur superficiel, et une injection de 0,2 ml de bleu de méthylène est réalisée. Le membre est ensuite disséqué pour repérer le point de coloration correspondant au site d’injection et de diffusion du produit.

Objectif de l’étude ❚ Évaluer une technique d’injection unique d’anesthésique local, en cas de desmite proximale du ligament suspenseur du boulet.

Résultats ● L’utilisation de cette technique d’injection unique pour l’infiltration d’un produit à proximité de la branche profonde du nerf plantaire latéral a permis d’obtenir un taux de réussite de 95 p. cent, l’injection dans la gaine tarsienne n’ayant été réalisée que pour un cas.

Conclusion L’étude démontre que cette technique d’injection permet le dépôt d’anesthésique local à proximité du nerf ciblé, en évitant d’atteindre l’articulation du tarse ou la gaine tarsienne. Ceci permet d’optimiser le diagnostic de la desmite du ligament suspenseur du boulet du membre pelvien. ● D’autres investigations semblent toutefois nécessaires pour estimer l’injection par cette technique d’un plus gros volume d’anesthésique, et pour évaluer l’effet analgésique des structures du membre pelvien et du tarse. ❒

X Veterinary surgery 2007;36(8):760-4

In vitro evaluation of a single injection technique for diagnostic analgesia of the proximal suspensory ligament of the equine pelvic limb Hugues TK, Eliashar E JR, Smith RK

Synthèse par Amélie Sena, E.N.V.L.

EFFET DE L’ANALGÉSIE DE LA GAINE DIGITALE DES TENDONS FLÉCHISSEURS sur la douleur provenant de la sole, de l’articulation interphalangienne distale ou de la bourse naviculaire des chevaux L’analgésie de la gaine digitale est utile pour le diagnostic de la desmite annulaire palmaire du boulet, de la ténosynovite digitale, de l’atteinte des tendons fléchisseurs superficiel et profond, voire de la desmite sésamoïdienne distale oblique et droite. ● Les différents sites de synoviocentèse incluent les cul-de-sac proximo-latéral, distal palmaire, proximo-latéral collatéral et latéro-distal collatéral. ● L’analgésique injecté diffuse rapidement dans les structures adjacentes, comme les nerfs digités, l’articulation interphalangienne distale, la bourse naviculaire ou la sole. Ceci rend difficile la localisation précise de la lésion dans le pied du cheval. ●

Sujets, matériel et méthode ● 18 chevaux indemnes de boiterie ont été répartis dans trois groupes :

- groupe 1 (5 chevaux) : boiterie induite sur un membre antérieur par une ferrure à écrou dirigée vers la sole ; - groupe 2 (6 chevaux) : boiterie induite sur un membre antérieur par l’injection d’une endotoxine dans l’articulation interphalangienne distale ; - groupe 3 (7 chevaux) : boiterie induite sur un membre antérieur par l’injection d’une endotoxine dans la bourse naviculaire. Chaque cheval a été évalué sur sol dur et en ligne droite avant l’induction d’une boiterie, après développement de la boiterie, 10 min et 20 min après l’analgésie de la gaine digitale avec 2 p. cent de mépivacaïne et après l’analgésie du nerf digité palmaire (groupe 1), de l’articulation interphalangienne distale (groupe 2) ou de la bourse naviculaire (groupe 3).

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Objectif de l’étude ❚ Déterminer l’action d’une injection d’analgésique dans la gaine digitale sur un cheval souffrant de boiterie.

X Veterinary surgery 2007;39(6):535-9 Effects of analgesia of the digital flexor tendon sheath on pain originating in the sole, distal interphalangeal joint or navicular bursa of horses Harper J, Schumacher J, Degraves F, Schramme M.

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Discussion

- Groupe 1 : la boiterie n’est pas améliorée 10 min après l’analgésie de la gaine digitale, mais est améliorée après 20 min. L’anesthésie des nerfs digités latéral et médial permet de faire disparaître la boiterie chez les chevaux présentant encore une boiterie après le retrait de la ferrure à écrou.

- Groupe 2 : la boiterie n’est pas améliorée 10 et 20 min après l’analgésie de la gaine digitale, mais disparaît après l’anesthésie de l’articulation interphalangienne distale, sauf chez deux chevaux, qui ont gardé une boiterie importante.

Synthèse par Marie Nolf, E.N.V.L.

- Groupe 3 : la boiterie n’est pas améliorée 10 min après l’analgésie de la gaine digitale, mais elle diminue après 20 min chez quatre chevaux, et disparaît après l’anesthésie de la bourse naviculaire.

Chirurgie

Les suppurations et, a fortiori, les infections de plaies après laparotomie exploratrice sont une préoccupation en chirurgie équine. Tout corps étranger favorise les infections, et les sutures peuvent être reconnues par l’organisme comme tel. Ainsi, les sutures cutanées et sous-cutanées peuvent être à l’origine des infections des plaies de laparotomie exploratrice.

❚ Confirmer ou infirmer le lien de cause à effet entre suture et infection de plaie, après une laparotomie exploratrice.

X Equine Veterinary Journal 2007;39(5):396-9 Do subcutaneous sutures increase risk of laparotomy wound suppuration ? Coomer RP, Mair TS, Edwards GB, Proudman CJ

Synthèse par Émilie Demarre, E.N.V.L.

Sujet, matériel et méthodes ● L’étude a été réalisée sur 309 chevaux, qui ont subi une laparotomie exploratrice entre avril 2004 et avril 2006, dans deux hôpitaux de Grande-Bretagne. Des chevaux en post-opératoire immédiat, après un traitement chirurgical de colique, ont été sélectionnés. Les cas suspects de dysautonomie et ceux ayant subi une 1ère laparotomie exploratrice dans les 30 jours précédents ont été exclus de l’étude. ● Afin de limiter les espaces morts, les chirurgiens n’ont pas disséqué le tissu sous-cutané avant d’exposer la ligne blanche. Deux groupes ont été constitués : dans l’un, les chirurgiens ont mis en place deux plans de sutures, et dans l’autre, trois plans de sutures ont été réalisés.

Chaque jour, en post-opératoire, les observations concernant l’œdème, les sécrétions, voire les suppurations de la plaie ont été recueillies. Un suivi à long terme à été réalisé par téléphone, jusqu’à un an après la chirurgie.

REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 124 - OCTOBRE / DÉCEMBRE 2007

Conclusion L’analgésie de la gaine digitale n’améliore pas les boiteries causées par une douleur dans les autres structures du pied. ● Elle est donc justifiée en cas de suspicion de lésion de la portion distale du tendon fléchisseur profond ou d’autres structures associées à la gaine digitale. ❒ ●

LA SUTURE DU TISSU SOUS-CUTANÉ augmente-t-elle le risque de suppuration des plaies de laparotomies ? ●

Objectif de l’étude

L’anesthésie de la gaine digitale n’améliore pas les boiteries causées par des douleurs dans la bourse naviculaire, l’articulation interphalangienne distale et la sole. Selon les techniques d’injection de la gaine digitale, il peut y avoir un risque d’anesthésie par inadvertance des structures adjacentes (surtout le nerf digité) mais ce risque semble être très réduit par l’approche sésamoïdienne palmaire et axiale. Un contrôle radiographique peut réduire ce risque, mais il n’a pas été utilisé dans cette étude.

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Résultats Les analyses statistiques des données recueillies montrent une absence de lien entre le risque de suppuration et la méthode de suture. De plus, les chirurgiens ont constaté que la méthode de suture en deux plans ne présentait pas plus de risque d’éventration que la méthode de suture en trois plans. ● L’étude a permis en outre de montrer une corrélation étroite entre la présence d’œdème et la suppuration des plaies, l’œdème semblant ainsi être un signe annonciateur d’une infection de plaie. ●

Discussion L’étude a donc montré que la méthode de suture en deux plans était une technique aussi sûre que celle en trois plans, bien qu’elle ne diminue pas significativement le risque de suppuration des plaies.

● La présence et la gravité de l’œdème n’est pas lié à la présence ou à l’absence de suture souscutanée. Cependant, il est souvent lié à une suppuration de la plaie. Pour autant, aucun élément ne permet d’indiquer si l’œdème est la cause ou la conséquence d’une infection de la plaie.

En revanche, d’autres facteurs sont connus pour favoriser les suppurations des plaies de laparotomie exploratrice : par exemple, lors de récurrence des coliques, le cheval se met fréquemment en décubitus sternal, ce qui favorise la contamination de la plaie par des germes du sol. ❒


PP 58-61 Revue internationale suite

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revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine

Parasitologie

INTERPRÉTATION DES CONCENTRATIONS SÉRIQUES D’ANTICORPS contre Anoplocephala perfoliata et du comptage des œufs par coproscopie par rapport à la charge parasitaire réelle ● Le but de cette étude est de déterminer la sensibilité et la spécificité d’un test E.L.I.S.A. détectant des anticorps produits en réponse à une infestation par des Anoplocephala perfoliata, et la sensibilité d’une technique modifiée de coproscopie, en comparant les résultats de ces tests à la charge parasitaire réelle.

Sujet, matériel et méthodes Sur 84 chevaux abattus dans un abattoir, les Anoplocephala perfoliata présents dans les 30 cm distaux de l’iléon et les 30 cm proximaux du colon ont été comptés. Un score, en fonction de la présence et la gravité des lésions observées sur la muqueuse de ces portions de tube digestif, a été attribué à chaque cheval. Des échantillons fécaux ont été collectés chez les chevaux présentant des Anoplocéphales, puis analysés selon la technique coproscopique de Beroza et coll. (1986). Cependant, 30 g au lieu de 5 g habituellement ont été analysés après une centrifugation, et quatre lames ont été observées, au lieu de deux. Pour chaque cheval, une recherche E.L.I.S.A. d’anticorps contre des antigènes d’Anoplocephala perfoliata a été réalisée. ●

Résultats ● Chez 24 chevaux parmi les 84, soit 29 p. cent, des A. perfoliata étaient présents. 63 p. cent d’entre eux étaient infectés de 21 parasites, 26 p.cent avaient de 21 à 100 parasites, et 21 p. cent plus de 100 parasites.

Seuls les chevaux porteurs de plus de 20 parasites présentaient des lésions de la muqueuse. ● La coproscopie a permis la mise en évidence d’œufs chez 11 des 24 chevaux infestés (46 p. cent) : la sensibilité de cette méthode coproscopique est de 0,46 pour la détection d’un seul parasite, avec 54 p. cent de faux négatifs. Mais si le seuil de détection est élevé à 20 parasites, ce qui correspond à la charge minimale induisant des lésions, la sensibilité est de 0,89. Si l’on choisit de traiter uniquement les chevaux ayant une infestation qui peut entraîner des lésions, seulement 11 p. cent de faux négatifs sont obtenus. ● Des anticorps contre A. perfoliata ont été détectés selon différentes concentrations chez tous les chevaux. La densité optique était inférieure à 0,2 chez 24 p. cent des chevaux, comprise entre 0,2 et 0,6 chez 27 p. cent, et supérieure à 0,6 chez 49 p. cent. ● L’analyse statistique a permis de déterminer que le seuil optimal correspond à une densité optique de 0,7, ce qui permet d’obtenir une sensibilité de 71 p. cent et une spécificité de 68 p. cent.

Objectifs de l’étude ❚ Déterminer la sensibilité et la spécificité d’un test E.L.I.S.A., la sensibilité d’une technique de coproscopie, en réponse à une infestation par des Anoplocephala perfoliata.

X Equine Veterinary Journal 2007;39(6):529-33 Interpretation of serum antibody response to Anoplocephala perfoliata in relation to parasite burden and faecal egg count. Kjaer LN, Lungholt MM, Nielsen MK, Olsen SN, Maddox-Hyttel C

Conclusion ● La coproscopie est donc un moyen efficace pour évaluer la charge parasitaire. ● L’examen sérologique par méthode E.L.I.S.A., en utilisant comme seuil une densité optique de 0,7 pour la population étudiée, indique les cas pour lesquels un traitement anti-parasitaire est nécessaire. ❒

Synthèse par Florence Bouldouyre, E.N.V.L.

Imagerie

EFFET DE L’ANGLE D’INCIDENCE DES ULTRASONS POUR MESURER À L’ÉCHOGRAPHIE l’épaisseur du cartilage articulaire chez le cheval Matériel et méthodes Des sections de phalange moyenne de six chevaux sont utilisées. ● L’épaisseur du cartilage articulaire proximal est d’abord mesurée macroscopiquement sur chaque échantillon, puis avec le système de mesure de l’échographe. La sonde (linéaire, fréquence 5 MHz) est positionnée de façon à obtenir des images avec un angle d’incidence des ultrasons de 0°, 30°, 45° ou 60°. ●

Résultats ● Avec une incidence perpendiculaire à la surface articulaire, la différence entre la mesure macroscopique et échographique n’est pas significative. ● En revanche, plus l’angle d’incidence par rapport à la perpendiculaire de la surface articulaire augmente, plus l’épaisseur du cartilage mesurée est importante, et cette différence est significative.

Discussion ●

À l’interface entre liquide synovial et cartilage,

il y a réfraction des ultrasons car leur vitesse est différente dans les deux structures. De plus, le degré de réfraction dépend de l’angle d’incidence des ultrasons et augmente lorsqu’il s’éloigne de la perpendiculaire. Ceci contribue à une surestimation de l’épaisseur du cartilage articulaire, compensée en partie car la vitesse des ultrasons dans le cartilage augmente avec l’angle d’incidence. ● Par ailleurs, pour mesurer une distance, l’échographe prend en compte le temps que mettent les ultrasons à revenir vers l’appareil après avoir été réfléchis par la structure concernée. Or, la vitesse des ultrasons dans un tissu dépend de son type, et la vitesse de référence utilisée par l’appareil ne correspond pas toujours à la vitesse réelle dans le cartilage articulaire. ● La mesure de l’épaisseur du cartilage articulaire par l’intermédiaire de l’échographe peut ainsi se trouver faussée par le système utilisé pour la mesure, et par une orientation erronée des ultrasons. ❒

Objectif de l’étude ❚ Déterminer si l’angle d’incidence des ultrasons influence la mesure de l’épaisseur du cartilage articulaire à l’échographie. X Veterinary Radiology Ultrasound 2007;48(5):457-9 Effect of ultrasound beam angle on equine articular cartilage thickness measurement Barthez PY, Bais RJ, Vernooij JC

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Synthèse par Caroline Marguet, E.N.V.T.

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PP 62-64 Synthese NPE14

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synthèse la prise en charge Sarah Tenedos

d’un cheval

Clinique équine E.N.V.A. 7, avenue du Général-de-Gaulle 94704 Maisons-Alfort Cedex

présumé cryptorchide

Objectif pédagogique ❚ Connaître les moyens diagnostiques et les approches chirurgicales à mettre en œuvre face à un cheval présenté pour castration.

Synthèse d’après : Marshall JF, Moorman VJ, Moll HD. - Comparison of the diagnosis and management of unilaterally castrated and cryptorchid horses at a referral hospital: 60 cases (2002-2006). J Am Vet Med Assoc. 2007;231(6):931.

Définition ❚ La cryptorchidie est une affection congénitale fréquente, caractérisée par un défaut de migration ou une descente incomplète d’un ou des deux testicules, chez des races normalement phanérorchides.

L

a castration est un acte chirurgical “commun” en pratique équine, qui mérite d’être approfondi en termes de diagnostic et d’approche chirurgicale. En effet, les études de N.E. De Ban et de J.E. Cox, appuyées par l’étude de J.F. Marshall [2] en 2007, révèlent une incidence non négligeable (de 4,5 à 18,1 p. cent suivant les études) du nombre de chevaux hémicastrés. En omettant les croyances (non justifiées actuellement), il s’agirait davantage d’un défaut de localisation (erreur de diagnostic) ou d’inaptitude technique à extraire le testicule cryptorchide (erreur d’abord chirurgical), que de volonté de la part des praticiens. ● Avant même d’être un problème éthique, l’hémicastration est souvent, et avant tout, une complication de cryptorchiectomie : elle nécessite une détection précoce ainsi qu’une prise en charge adéquate, notamment pour éviter les ventes frauduleuses. ● La cryptorchidie est une affection congénitale fréquente en équine (cf. définition) l’enquête épidémiologique de H.M. Hayes en 1986 révèle qu’un cheval sur six présenté entre l’âge de 2 et 3 ans d’âge est cryptorchide [1]. Elle engendre des conséquences économiques importantes (infertilité, tumorisation, …) et oblige à retirer de la reproduction les chevaux porteurs. ● Ainsi, un bilan s’impose sur les moyens diagnostiques à mettre en œuvre face à tout cheval présenté pour castration, afin d’adapter la technique chirurgicale pour annihiler les hémi-castrés (en excluant l’hémicastration thérapeutique). APPROCHE DIAGNOSTIQUE Vérifier la présence des deux testicules en position scrotale est l’étape préliminaire (tableau 1). La détection d’un seul testicule scrotal complique le diagnostic. Le praticien peut aussi être confronté au cas d’un cheval n’ayant pas de testicule scrotal et au comportement proche de celui d’un étalon. Quel est alors le statut du cheval ? Est-il cryptorchide bilatéral, cryptorchide ●

REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine 126 - OCTOBRE / DÉCEMBRE 2007

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unilatéral ayant subi une hémicastration, ou hongre dont l’ardeur génésique a été conservée ? ● La race de l’animal peut apporter des informations ; néanmoins, il convient de rechercher l’affection indépendamment de ces prédispositions génétiques. Il a en effet été démontré que les Percherons, les chevaux de selle américains, les Quarter Horse, les chevaux de croisement et les poneys étaient les plus prédisposés à la cryptorchidie. ● De ce fait, une approche méthodique et systématique doit être suivie face à un cheval au statut indéterminé (encadré 1). APPROCHE CHIRURGICALE Le choix de la technique chirurgicale dépend avant tout du diagnostic établi (cryptorchidie abdominale ou inguinale) et peut s’appuyer sur des données bibliographiques (75 p. cent des testicules gauches cryptorchides sont abdominaux, alors que 42 p. cent des testicules droits sont inguinaux [2]). ● Différentes options chirurgicales s’offrent aux praticiens équins et sont décrites, pour certaines, depuis les années 1800 (tableau 2). ●

1. L’abord par voie inguinale (en regard de l’anneau inguinal superficiel) offre l’avantage de ne pas nécessiter de localisation précise du testicule. Cependant, en raison d’importants risques post-opératoires (éventration, hernie, douleur), la technique invasive est déconseillée (pour l’exérèse des testicules abdominaux), surtout lorsque le diagnostic de cryptorchidie abdominale est établi, ou que le testicule scrotal a été retiré lors d’une précédente intervention ; en effet, la castration d’un testicule entraîne l’hypertrophie de l’autre. 2. L’avantage de l’abord par voie para-inguinale (décrite par D.G. Wilson [5]) est qu’il ne nécessite pas d’incision de l’anneau vaginal ; l’incision, réalisée dans l’aponévrose du muscle oblique externe, limite les risques d’éventration. Aussi, les perforations réalisées au doigt pour l’extériorisation des testicules limite le temps de chirurgie et le temps de convalescence.


P 65 test clinique réponses hemospermie

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test clinique les réponses

une spermatocystite bactérienne

Jean-François Bruyas Daniel Tainturier Unité de biotechnologie et de pathologie de la reproduction Clinique Équine École Nationale vétérinaire de Nantes

sur un étalon

1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? Plusieurs hypothèses diagnostiques peuvent être formulées : - des lésions traumatiques de la muqueuse du pénis, du gland ou du processus urétral ; - des lésions traumatiques ou des tumeurs de la muqueuse de l’urètre ou des urétrites, voire des varices des vaisseaux sanguins de l’urètre ; - une spermatocystite ; - une épididymite. 2 Quelle est la conduite à tenir ? 1. Un examen minutieux du pénis, du gland et du processus urétral est effectué afin de rechercher des lésions. De discrètes lacérations de l’extrémité du gland ou du processus urétral sont souvent en cause. De multiples lésions ponctiformes de l’extrémité du gland peuvent être induites par un vagin artificiel non adapté. Celles-ci ne sont parfois visibles lors de l’intumescence du gland en fin d’érection (bien visible lors d’une récolte du sperme en vagin ouvert). 2. Un examen de la région scrotale et une palpation, voire des échographies testiculaire et épididymaire sont recommandées*. 3. Pour essayer de localiser l’origine du saignement, réaliser d’une part, un prélèvement de sperme en vagin ouvert pour juger si toutes les fractions de l’éjaculat sont souillées de manière égale de sang, observer d’autre part, la coloration de l’urine lors d’une miction (éventuellement après l’injection d’un diurétique). 4. Les organes génitaux internes sont palpés et échographiés**. 5. Un examen fibroscopique de l’urètre est enfin réalisé. Dans le cas de cet étalon, nous avons recueilli les éléments suivants. ● L’examen de l’appareil génital externe au repos et au moment du prélèvement de sperme n’a rien révélé d’anormal. ● Lors de l’éjaculation, les jets préspermatiques étaient moins intensément colorés que ceux de la phase spermatique et surtout ceux de la phase post-spermatique. L’intensité de la coloration rouge allait croissante tout au long de l’éjaculation, mais aucune fraction n’était dépourvue de coloration. Un volume total de 150 ml de sperme est recueilli. ● Un examen microscopique du sperme montre la présence de très nombreuses

hématies dans le prélèvement. Le comptage des spermatozoïdes en cellules de Malassez révèle une concentration de 105 millions de spermatozoïdes par ml, dont 83 p. cent de vivants (coloration à l’éosine nigrosine), 16 p. cent ayant des anomalies de forme***. ● Un examen par la coloration de gram du sperme montre la présence de nombreuses bactéries gram +. Un isolement et une identification bactérienne sont demandés. ● Le lendemain du prélèvement de sperme, un examen par voie transrectale est effectué. ● Lors de l’examen échographique, une différence majeure de taille entre les deux vésicules séminales apparaît (photos 3, 4). ● Le diagnostic est orienté vers une spermatocystite bactérienne car les fractions de fin de l’éjaculat sont les plus abondamment souillées de sang ; il existe une nette dissymétrie entre les deux vésicules séminales et le sperme apparaît renfermer une grande quantité de bactéries. Une fibroscopie de l’urètre avec cathétérisme de la vésicule séminale droite aurait pu permettre de réaliser un prélèvement in situ pour une analyse bactériologique et éventuellement, mettre en place un traitement antibactérien localement. ● Après avis du propriétaire, il a été choisi de mettre en place en 1ère intention un traitement antibiotique par voie générale, en fonction du résultat de l’antibiogramme pendant au moins trois semaines, et d’effectuer des prélèvements de sperme de contrôle à intervalle de temps régulier. ● Six semaines après que le diagnostic ait été établi et le traitement mis en place, le sperme prélevé ne montre plus de présence de sang ni de bactérie. L’examen des vésicules séminales par échographie ne révèle plus d’anomalie. RÉSULTATS ET CONCLUSION ● Les spermatocystites bactériennes sont souvent à l’origine d’hémospermie. ● Ce cas est assez exceptionnel car le diagnostic a pu être établi par l’examen échographique des vésicules séminales alors que souvent chez l’étalon, ce type d’affection n’entraîne pas de modifications notées à l’échographie ou à la palpation de la vésicule atteinte. Ce n’est souvent qu’à la faveur d’un cathétérisme de la vésicule sous fibroscopie rétrograde de l’urètre que le diagnostic peut être établi. ❒

3

Image échographique transrectale de la vésicule séminale gauche.

4

Image échographique transrectale de la vésicule séminale droite : son volume est très augmenté et son contenu apparaît très échogène (photos D. Tainturier).

NOTES * Des lésions testiculaires sont souvent évoquées comme pouvant être à l’origine d’hémospermie mais ne semblent jamais avoir été rapportées sur des cas cliniques ** cf. l’article “Examen de l’appareil génital de l’étalon” de M. Grandcollot dans ce numéro. *** 13 p. cent d’anomalie de queues et 3 p. cent d’anomalie de tête.

Pour en savoir plus Turner RMO. Urospermia and hemospermia. in Current therapy in equine reproduction. eds Samper JC, Pycock J, McKinnon AO, Saunders, Elsvier, St Louis 2007: 258-65. ● Blanchard TL, Varner DD, Schumacher J, coll. Manueal of equine reproduction 2nd ed. Mosby, St Louis 2003: 253 p. ● Varner DD, Taylor TS, Blanchard TL. Seminal Vesiculitis, in Equine reproduction, eds McKinnon AO, Voss JL, Lea & Febiger, Philadelphia1993: 861-63. ● Voss JL, McKinnon AO. Hemospermia and urospermia. in Equine reproduction, eds McKinnon AO, Voss JL, Lea & Febiger, Philadelphia 1993: 864-70. ●

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine OCTOBRE / DÉCEMBRE 2007 - 129


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