DOSSIER : LE SUIVI DES CHALEURS CHEZ LES ÉQUIDÉS LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine - N°18 - OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008
Volume 5
N°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008 revue de formation à comité de lecture indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)
• Veterinary Bulletin (CAB International)
• CAB Abstracts Database
LE SUIVI DES CHALEURS chez les équidés
DOSSIER :
LE SUIVI DES CHALEURS chez les équidés Comment dépister et suivre l’œstrus, comment décider du moment qui semble le plus approprié pour faire saillir ou pour inséminer une jument …
FMCvét
formation médicale continue vétérinaire
- Revue thématique des articles parus à l’étranger - Un panorama des meilleurs articles d’équine parus dans les revues internationales
- Le suivi de la croissance folliculaire et du cycle chez la jument - Comment détecter l’ovulation chez la jument - Comment choisir le moment de l’insémination chez la jument - Les follicules anovulatoires hémorragiques chez la jument - Comment suivre et gérer les ovulations multiples chez la jument - Imagerie - Atlas d’images échographiques normales et anormales - Thérapeutique Comment avancer le premier œstrus et la première ovulation - Comment induire l’ovulation chez la jument
Âne - Les particularités du cycle œstral et du suivi gynécologique chez l'ânesse
Rubriques Comportement Le syndrome jument “pisseuse” : Qu’en est-il des déséquilibres hormonaux Observation clinique Utilisation loco-régionale de la colistine dans le traitement des complications d’un “clou de rue”
revue de formation à comité de lecture
Volume 5
indexée dans les bases de données :
N°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008
• Index Veterinarius (CAB International)
• Veterinary Bulletin
sommaire
(CAB International)
• CAB Abstracts Database
Éditorial - Le prix 2008 du meilleur article de formation paru dans les revues vétérinaires par Maryvonne Barbaray, Jean-Luc Cadoré, Catherine Gaillard-Lavirotte Éditorial par Jean-François Bruyas
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Test clinique - Chaleurs prolongées ou “mauvaises chaleurs” ? Jean-François Bruyas
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DOSSIER LE SUIVI DES CHALEURS chez les équidés
CHEVAL ET ÉQUIDÉS - Le suivi de la croissance folliculaire et du cycle chez la jument Anne-Cécile Lefranc - Comment détecter l’ovulation chez la jument Anne-Cécile Lefranc - Comment choisir le moment de l’insémination chez la jument Isabelle Barrier-Battut - Les follicules anovulatoires hémorragiques chez la jument Sophie Paul-Jeanjean - Comment suivre et gérer les ovulations multiples chez la jument Ingrid Vagner - Imagerie - Atlas d’images échographiques normales et anormales chez la jument Sarah Buisson - Thérapeutique - Comment avancer le premier œstrus et la première ovulation chez la jument Peter F. Daels - Comment induire l’ovulation chez la jument Jean-François Bruyas
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ÂNE, PONEY - Les particularités du cycle œstral et du suivi gynécologique chez l'ânesse Emmanuel Lagarde
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RUBRIQUES - Comportement - Le syndrome jument “pisseuse” : qu’en est-il des déséquilibres hormonaux chez la jument ? Brigitte Siliart, Lucile Martin, Jean-François Bruyas, Vincent Boureau - Observation clinique - Utilisation loco-régionale de la colistine dans le traitement des complications d’un “clou de rue” Yan Santinelli, Sandrine Boue, Xavier Ribot
51 Souscription d’abonnement en page 68
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REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE - Rubrique dirigée par Jean-Luc Cadoré, Louis-Marie Desmaizières, Jean-Philippe Germain Revue thématique des articles parus dans les revues internationales - Un panorama des meilleurs articles d’équine : notre sélection Coline Borel, Céline Chadufaux, Marion Deluzurieux, Céline Molitor, Virginia Mottini, Anne Savoie, Aurélie Thomas, Bérénice Tilliette 62 Test clinique - les réponses 69 Tests de formation continue - les réponses 70
CHEVAL ÂNE RUBRIQUE REVUE INTERNATIONALE
Résultats originaux ou observation originale
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008 - 67
test clinique
NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 courriel : neva@neva.fr
chaleurs prolongées ou “mauvaises chaleurs” ?
Conseil scientifique Gilles Bourdoiseau (E.N.V.L.) Jean-Luc Cadoré (E.N.V.L.) Marc Gogny (E.N.V.N.) Pierre Lekeux (Faculté de Liège) Olivier Lepage ((E.N.V.L.) Pierre-Louis Toutain (E.N.V.T.) André Vrins (Faculté de Saint-Hyacinthe)
Jean-François Bruyas Unité de biotechnologie et de pathologie de la Reproduction École nationale vétérinaire de Nantes Atlanpole La Chantrerie - BP 40706 - 44307 Nantes Cedex 3
Rédacteurs en chef
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Louis-Marie Desmaizières (praticien) Catherine Gaillard - Lavirotte (praticien) Christophe Hugnet (praticien) Stephan Zientara (A.F.S.S.A. Alfort)
Comité de rédaction Olivier Bisseaud (Chirurgie, praticien) Vincent Boureau (Comportement, praticien) Séverine Boullier (Immunologie, E.N.V.T.) Florence Buronfosse (Pharmaco-Toxicologie, E.N.V.L.) Jean-François Bruyas (Reproduction, E.N.V.N.) Eddy Cauvin (Imagerie, praticien) Jean-Claude Desfontis (Physiologie et thérapeutique, E.N.V.N.) Jean-Philippe Germain (Médecine, chirurgie, praticien) Jacques Guillot (Parasitologie, E.N.V.A.) Stéphane Martinot (Reproduction, E.N.V.L.) Nathalie Priymenko (Alimentation - nutrition, E.N.V.T.) Michel Péchayre (Chirurgie, praticien) Roland Perrin (Chirurgie, praticien) Didier Pin (Dermatologie, E.N.V.L.) Alain Régnier (Ophtalmologie, E.N.V.T.) Youssef Tamzali (Médecine interne, E.N.V.T.) Gestion des abonnements et comptabilité Marie Servent Publicité Maryvonne Barbaray NÉVA Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 courriel neva@neva.fr
Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Prix du numéro : 36 € T.T.C CEE : 38 € T.T.C SARL au capital de 7622€ Siège social : Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 0412 T 86 321 I.S.S.N. 1767-5081
comité de lecture
Impression : Imprimerie Nouvelle Normandie Avenue des lions Ste-Marie des Champs B.P. 14 - 76191 YVETOT Cedex
Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. Aux termes de l’article 40 de la loi du 11 mars 1957 “toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayant droit ou ayant cause est illicite”. L’article 41 de la même loi n’autorise que les “copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destiné à une utilisation collective, sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l’auteur et la source”. Le non respect de la législation en vigueur constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et 429 du Code pénal. LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 68 - OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008
eux situations cliniques intéressantes : ❶ Vendredi 24 avril, vous consultez une jument poulinière de race percheronne pour le motif : “Docteur, Rudithe est en chaleurs depuis mi-mars, c’est la 4e semaine que je l’emmène tous les deux jours se faire saillir, et elle est encore en chaleur, c’est pas très normal tout ça, qu’en pensezvous ?” (photo 1). ❷ Lundi 6 juillet, vous voyez pour confirmation de gestation une jument Selle Français “Florette” que son propriétaire a ramené du haras où elle a été mise à la reproduction. Il l’a emmenée le 23 mars au haras parce qu’à la suite de votre examen clinique, vous aviez dit qu’elle était en début de chaleurs. ● Dès le 27 mars, elle a été inséminée en sperme frais. En fait, elle a été inséminée les 27 et 30 mars, puis de nouveau les 1, 3 et 6 avril. ● Le 8 avril, sur son bilan de suivi, il est noté qu’elle était toujours en œstrus, les responsables du haras ont donc décidé d’arrêter les inséminations et ont noté “mauvaises chaleurs”. Il est également signalé qu’elle était toujours en chaleur le 22 avril, il a été décidé de ne plus suivre la jument pendant quelques semaines.
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Bruno Baup, Philippe Benoit, Jean-Marc Betsch, Géraldine Blanchard, Christian Bussy, Luc Chabanne, Ahmed Chabchoub (Tunis), René Chermette, Pierre Chuit (Suisse), Florent David (Canada), Isabelle Desjardins, Denis Dugardin, Lucile Martin-Dumon, Brigitte Enriquez, Guillaume Fortier, Xavier Gluntz, Claire Laugier, Jean-Pierre Lavoie (Canada) Agnès Leblond,
Serge Lenormand, Bertrand Losson (Liège), Emmanuel Maurin, Pierre-François Mazeaud, Jacques Monet, Emmanuelle Moreau, Paul-Pierre Pastoret, Valérie Picandet, Xavier Pineau, Jean-Jacques Roy, Morgane Schambourg, Claire Scicluna, Brigitte Siliart, Mathieu Spriet (Canada), Christopher Stockwell, Etienne Thiry (Liège), François Valon, Emmanuelle Van Erck (Liège), Patrick Verwaerde.
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La jument se laisse flairer par l’étalon, elle est immobile et relève et dévie la queue (photo Unité de reproduction, E.N.V.N.).
En fait, un nouveau suivi de cycle est noté à partir du 22 mai avec une insémination le 24 et une ovulation constatée le 27 mai. ● Le 10 juin, un 1er diagnostic de gestation positif a été établi, confirmé le 17 juin. Le propriétaire n’a pas très bien compris ce qu’était ces “mauvaises chaleurs”, la raison de l’arrêt d’abord des inséminations artificielles alors que la jument était encore en œstrus, puis du suivi de sa jument pendant environ un mois. 1 Que répondre à ces deux propriétaires ? 2 Que faire pour la jument Rudithe ? Réponses à ce test page 69
Abonnez-vous en page 68 Pour tous renseignements : tél. (33)1 41 94 51 51 fax (33)1 41 94 51 52 courriel neva@neva.fr
éditorial LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine reçoit le Prix 2008 du meilleur dossier ou article de formation paru dans les revues destinées aux vétérinaires ...
1 e Prix 2008 du meilleur dossier ou article de formation continue paru dans les revues Maryvonne Barbaray 2 Jean-Luc Cadoré destinées aux vétérinaires a été décerné à NÉVA - Nouvelles Éditions Vétérinaires et Catherine Gaillard-Lavirotte3 Alimentaires pour LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine. Revue de formation continue conçue avant tout pour les omnipraticiens, elle est 1 Directrice de la publication de fait, par la qualité des informations publiées, destinée aussi bien aux spécialistes NÉVA - Nouvelles Éditions Vétérinaires et Alimentaires qui retrouvent des données originales et actualisées. Ce prix a été décerné aux auteurs du dossier spécial sur les ictères chez les équidés, paru Europarc, dans le N°13, en juillet 2007, sous la direction de Jean-Luc Cadoré, introduit par un 15 rue Le Corbusier éditorial de Stephan Zientara avec la contribution des auteurs : Laetitia Jaillardon, 94045 Créteil Cedex Xavier Pineau, Émilie Segard, Dominique de Clerq, Gunther van Loon, Piet Deprez, 2 Conseiller éditorial et scientifique 3 Rédacteur en chef Gilles Bourdoiseau, Youssef Tamzali, Camille Tourmente. Quoi de plus banal qu'un ictère chez le cheval ? Et pourtant, il fallait bien préciser le métabolisme de la bilirubine pour mieux comprendre la pathogénie et l'étiologie des ictères dans cette espèce. Ainsi, de nombreuses affections d’origine hépatique ou non peuvent être suspectées en fonction du contexte. Le lecteur retrouve dans ce Dossier toute l'importance à accorder aux hémopathogènes, aux toxiques responsables d'hémolyse, et aux nombreuses affections hépatiques nécessitant souvent d'autres investigations diagnostiques morphologiques, qu'il s'agisse d'imagerie, de cytologie ou d'histologie. Les rédactions de 90 publications concouraient, dont 7 revues vétérinaires, pour cette 9e édition du Prix Éditorial de la presse médicale et des professions de santé, organisé par le Syndicat National de la Presse Médicale et des Professions de Santé (SNPM). Ainsi, 158 articles ont été proposés au jury composé de 14 médecins généralistes et spécialistes, d’un membre de chacune des autres professions de santé (vétérinaire, pharmacien, dentiste, kinésithérapeute, infirmière). Les résultats ont été proclamés à la soirée de remise des prix, à l’Automobile Club de France, le 17 novembre dernier, en présence des éditeurs de la presse médicale et des professions de santé, sous la présidence du Dr François Mignon, président du jury et du Dr Gérard Kouchner, Président du SNPM. De gauche à droite : Pour la deuxième année consécutive, les éditions NÉVA reçoivent ce 1er Prix pour leurs Catherine Gaillard-Lavirotte, rédactrice en chef, revues. L’an dernier, c’était LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline qui Maryvonne Barbaray, directrice de la publication, était distingué. Cette revue a été “présélectionnée”, cette année encore, pour son dossier Jean-Luc Cadoré, directeur éditorial sur les dépistages génétiques chez le chien et le chat (N°33 - juillet 2007). du dossier ictères primé. C’est donc la 4e fois en six années de participation au Grand Prix Éditorial que NÉVA reçoit un 1er Prix. ette distinction pour LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine couronne ainsi 4 années de travail et de créativité éditoriale, grâce à une équipe pluridisciplinaire qui, numéro après numéro, a l’ambition de vous proposer des dossiers thématiques pratiques, validés par un comité de lecture, avec un souci constant de rigueur et de pédagogie. Merci à toute cette équipe qui a su, grâce à sa créativité et à son travail, dynamiser un secteur professionnel. Merci à vous lecteurs, à qui, nous dédions ce Prix. Par vos encouragements, vos propositions, vos remarques, vous nous aidez à progresser, elles sont donc toujours bienvenues. De gauche à droite : Géraldine Blanchard, Maryvonne Barbaray, Jean-François Bruyas, ❒ Jean-Luc Cadoré, Catherine Gaillard-Lavirotte, Roland Perrin, Marie Servent (photos NÉVA). Dans l’attente du plaisir de vous lire ...
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008 - 69
éditorial Le praticien vétérinaire, même non spécialiste équin, est largement sollicité pour effectuer un suivi de la reproduction de juments ...
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Jean-François Bruyas Prof. Agrégé, PhD, Dipl. ECAR Unité de biotechnologie et pathologie de la reproduction, Département des Sciences cliniques, École Vétérinaire de Nantes, BP 40706, 44307 Nantes cedex 03
NOTE * Légère augmentation de volume de la vulve se traduisant par une atténuation des plis horizontaux physiologiquement présents, relâchement du col utérin dépistable par palpation transrectale ou plus aisément, mais sous des précautions strictes d’asepsie, par examen visuel ou manuel par voie vaginale, consistance peu ferme de l’utérus et des cornes utérines par palpation transrectale, ovaire volumineux présentant une zone un peu plus fluctuante à la pression digitée …
n peu moins de 100 000 juments et ânesses ont été officiellement mises à la reproduction (98 419 déclarations de premiers sauts) en France, en 2007 (derniers chiffres publiés). Ces dernières sont détenues par un peu plus de 44 000 éleveurs (44 262 exactement). La taille moyenne des “élevages” français est de 2,15 poulinières et 63 p. cent des éleveurs n’ont qu’une jument mise à la reproduction. Dans ce contexte, d’un élevage largement représenté par des éleveurs non professionnels, la demande d’aide à la gestion de la mise à la reproduction est importante et le praticien vétérinaire, même non spécialiste équin, est largement sollicité pour effectuer un suivi de la reproduction de juments. Certes, selon le mode de reproduction (monte naturelle, monte en main, insémination artificielle, voire transplantation embryonnaire) et selon les races et les prix des saillies, voire des doses de sperme congelé, la demande de précision est variable, mais dans un souci de réduction de coût de pension dans un haras, de frais de déplacement, de temps consacré au transport des juments, les propriétaires sont de plus en plus exigeants. Le suivi de la reproduction des juments est en outre un secteur très concurrentiel, pour lequel des techniciens d’élevage se considèrent pleinement aptes et habilités à intervenir. Cette tribune n’est pas le lieu de polémiquer sur le droit des non vétérinaires à assurer tout ou partie de ce suivi. En revanche, elle est celui d’insister sur le fait que le praticien doit être parfaitement compétent dans ce domaine, puisque justement il connaît des concurrents sur ce marché et plus encore, s’il estime que c’est une de ses prérogatives, et que les autres professionnels font un exercice illégal de la médecine vétérinaire. L’excellence n’offre alors aucune contestation. La mise à la reproduction repose sur le dépistage et le suivi de l’œstrus et conduit à décider du moment qui semble le plus approprié pour faire saillir ou pour inséminer une jument. De cette décision dépendent les chances d’obtenir une fécondation et d’obtenir une gestation allant jusqu’à son terme. En replaçant ces impératifs dans le contexte d’un élevage conduit, pour une bonne part, par des propriétaires non professionnels, dans des structures non équipées et plus encore sans présence de chevaux mâles entiers, il est aisé de comprendre tout l’enjeu, voire le défi posé au praticien. Les données, considérées comme bien connues de tous et n’ayant pas beaucoup évolué ces dernières décennies, qui concernent le dépistage et la reconnaissance des signes d’œstrus, n’ont volontairement pas été abordées en tant que telles, dans ce numéro. L’étape préliminaire est cependant d’évaluer le comportement de la jument en présence d’un étalon boute-en-train et dans ce contexte, rien n’est en mesure de remplacer l’épreuve dite de la barre de monte consistant à observer les réactions de la jument en présence d’un mâle. En complément, l’observation des modifications de l’aspect et de la consistance des organes constitutifs de l’appareil génital peuvent aider ou confirmer ce dépistage*. L’examen échographique transrectal de l’utérus et des ovaires ne devrait être réalisé, ensuite, que chez les juments reconnues en œstrus. Ce dossier du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine replace toute l’importance et les subtilités du suivi de la croissance folliculaire et de l’ovulation et inclue un atlas d’images échographiques caractéristiques. Les plus avertis s’étonneront peut-être de l’absence d’échographie ovarienne avec des appareils doppler couleur. Mais, la plupart des clientèles ne sont pas équipées avec de tels appareils et surtout, ce type d’examen ne fournit pas d’éléments prédictifs plus précis du moment de l’ovulation. Aussi, nous ne les avons pas présentées. En revanche, la gestion de la mise à la reproduction, l’induction de l’ovulation, les cas de dysovulations semblaient indispensables, tout comme les particularités de la physiologie et du suivi des ânesses. ecteur, alors que le début de la saison de reproduction est imminente, l’ensemble des auteurs et l’équipe éditoriale espèrent ainsi vous fournir des atouts supplémentaires pour que vous soyez encore mieux armé. Souhaitons donc à chacun de vous de nombreux futurs poulains à faire engendrés en 2009 … ❒
L LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 70 - OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008
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le suivi
de la croissance folliculaire et du cycle chez la jument La palpation transrectale suivie de l’échographie de l’appareil génital interne sont les méthodes de référence pour effectuer un suivi précis de la croissance folliculaire chez la jument. Elles permettent de prévoir au mieux le moment de l’ovulation et d’optimiser ainsi le moment de la saillie ou de l’insémination.
L
a durée de l’œstrus est très variable chez la jument (en moyenne 5 à 8 jours) et les signes comportementaux associés ne sont pas constants. L’ovulation a lieu 24 à 48 heures avant la fin de l’œstrus. Il apparaît donc indispensable de recourir à des méthodes permettant de savoir si la jument est en œstrus, et de déterminer à quel moment elle est susceptible d’ovuler, afin d’optimiser le moment de la saillie ou de l’insémination. ● Après avoir présenté les notions essentielles de physiologie sexuelle de la jument, nous développons les méthodes non échographiques et échographiques de suivi du cycle chez la jument, en précisant leurs avantages et leurs limites d’application éventuelles sur le terrain. LA PHYSIOLOGIE SEXUELLE DE LA JUMENT Une activité sexuelle saisonnière La jument a une activité sexuelle “saisonnière à jours longs” avec des cycles œstraux réguliers du printemps à la fin de l’automne. Environ 30 p. cent des juments sont cyclées toute l’année. ● La mélatonine, sécrétée par l’épiphyse (ou glande pinéale) pendant les périodes d’obscurité, aurait un rôle dans l’inhibition de la production de Gn.R.H. (Gonadotrophin Releasing Hormone) par l’hypothalamus. ● En hiver, lorsque sa sécrétion est importante, la libération de Gn.R.H. est bloquée, ce qui empêche toute activité ovarienne. La jument est alors en anœstrus saisonnier. L’utérus est de taille réduite. La croissance et ●
Anne-Cécile Lefranc E.N.V.L. Département Hippique Biologie et Pathologie de la Reproduction 1, avenue Bourgelat 69280 Marcy l’Etoile
Objectif pédagogique ❚ Connaître les différentes étapes du cycle œstral chez la jument et les méthodes de suivi.
1
Coupe transversale d’utérus en œstrus avec plis endométriaux œdémateux (photos A.-C. Lefranc).
Utérus en œstrus
Le 1er prix éditorial 2008 Plis endométriaux œdémateux
Utérus en œstrus
Plis endométriaux œdémateux 2
Coupe transversale d’utérus en œstrus avec plis endométriaux œdémateux et accumulation intra-utérine de liquide.
Essentiel
la maturation folliculaire terminale sont absents, d’où la non sécrétion des hormones stéroïdiennes. ● Au printemps, avec le rallongement de la durée d’éclairement quotidienne, la mélatonine n’est sécrétée que pendant de très courtes durées, ce qui entraîne l’augmentation de fréquence de la sécrétion pulsative de Gn.R.H. par l’hypothalamus. La Gn.R.H. stimule alors la sécrétion des gonadotrophines F.S.H. (Follicule Stimulating Hormone) et L.H. (Luteinising Hormone) par l’hypophyse et les ovaires redeviennent actifs. ● D’autres facteurs externes secondaires par rapport au facteur majeur de la durée d’éclairement, peuvent également retarder la reprise d’activité sexuelle cyclique, et/ou avancer la fin de la période de cyclicité : températures printanières froides, malnutrition
❚ La jument a une activité sexuelle “saisonnière à jours longs” avec des cycles œstraux réguliers du printemps à la fin de l’automne.
CHEVAL
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008 - 72
comment détecter
l’ovulation
chez la jument Une détection efficace de l’ovulation permet d’optimiser le moment de la saillie ou de l’insémination, donc les résultats de fertilité, tout en utilisant la semence disponible de manière raisonnée. Des signes annonciateurs d’une ovulation imminente peuvent être présents mais ils ne sont pas systématiques. Il est donc indispensable de répertorier et de suivre la croissance de tous les follicules dont le diamètre est supérieur à 25 mm.
L’
ovulation correspond à l’expulsion de l’ovocyte du follicule dominant et son passage dans la trompe utérine, où il peut être fécondé. En raison de la durée de vie courte de l’ovocyte et des spermatozoïdes, la mise à la reproduction doit être proche de la date d’ovulation, avec des variations selon le type de semence utilisée. ● Ainsi, lors d’utilisation de semence congelée, le moment idéal de l’insémination doit se situer entre 6 h et 12 h après l’ovulation. Cela nécessite de détecter le moment de l’ovulation de manière précise. ● Cet article décrit les notions essentielles relatives à l’ovulation, et les méthodes utilisables en pratique pour déterminer avec exactitude le moment de l’ovulation. DES DONNÉES D’ANATOMIE ET D’ENDOCRINOLOGIE Des notions essentielles sur l’anatomie et l’endocrimologie sont à rappeler pour une détection efficace de l’ovulation. Anatomie Les ovaires ● Les ovaires de la jument sont appendis à la région sous-lombaire par le mesovarium, dont le bord crânial forme le ligament suspenseur des ovaires. ● L’ovaire de la jument mesure 5 à 8 cm de long et 4 à 5 cm de large.
Anne-Cécile Lefranc E.N.V.L. Département Hippique Biologie et Pathologie de la Reproduction 1, avenue Bourgelat 69280 Marcy l’Etoile
Follicules
Objectif pédagogique ❚ Savoir détecter le moment de l’ovulation chez la jument.
Infundibulum
Fosse ovulatoire
1
Ovaire de jument : la fosse ovulatoire, lieu exclusif de l’ovulation, se situe dans la zone (photo A.-C. Lefranc).
La jument présente une organisation structurale inversée contrairement aux autres mammifères, chez qui l’ovaire est formé d’une région corticale périphérique, où a lieu la croissance folliculaire, et d’une zone médullaire centrale, qui assure l’innervation et l’irrigation de l’organe. Ainsi, les follicules évoluent au sein d’une zone parenchymateuse centrale, alors que la zone vasculaire est périphérique. Le tissu cortical, confiné au centre de l’organe, n’a de contact avec la surface ovarienne qu’au niveau d’une zone spécifique, la fosse ovulatoire, qui se trouve ainsi être le site exclusif de l’ovulation (photo 1).
Le 1er prix
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Les trompes utérines
Les trompes utérines relient les ovaires à l’extrémité des cornes utérines et cheminent dans le mesosalpinx, qui émerge de la région latérale du mesovarium. Elles mesurent 20 à 30 cm de long et présentent un trajet très flexueux in situ. ● Chaque oviducte se compose de trois régions : l’infundibulum, l’ampoule et l’isthme. ● Au moment de l’ovulation, l’infundibulum (pavillon) recouvre la fosse ovulatoire, ce qui facilite la captation par l’oviducte de l’ovocyte libéré par l’ovaire (photo 1). L’ovocyte est ensuite dirigé par la ciliature infundibulaire vers l’ampoule, lieu de la fécondation. Seuls les ovocytes fécondés traversent ensuite l’isthme. Ils atteignent la corne utérine environ 144 à 168 heures après l’ovulation, grâce à la libération de prostaglandine E2 par l’embryon, qui entraîne la relaxation des muscles circulaires lisses ●
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éditorial 2008
Essentiel ❚ La sécrétion de L.H. est amorcée en début d’œstrus, atteint son niveau maximal 1 ou 2 jours après l’ovulation, et diminue progressivement sur une période de 4 jours. ❚ Un dosage journalier de progestérone les jours précédant et suivant l’ovulation permet de définir à posteriori avec exactitude le jour de l’ovulation.
CHEVAL
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008 - 75
comment choisir
le moment de l’insémination chez la jument
La jument a des chaleurs longues, de durée variable, et le moment de l’ovulation, variable aussi, est difficile à prévoir. Le choix du moment de l’insémination doit donc être raisonné en fonction de la quantité de doses de semence disponibles, et de la “fragilité” de la semence.
U
ne fois la semence déposée dans l’utérus d’une jument, des contractions utérines puissantes la répartissent dans l’intégralité du volume utérin. Une partie des spermatozoïdes remonte ensuite dans la région distale de l’oviducte où ils sont stockés. Ils achèvent leur remontée en direction du site de fécondation lorsque l’ovulation a lieu. ● La semence fraîche inséminée dans l’heure qui suit la récolte peut être mise en place jusqu’à 48 h avant l’ovulation, alors que la semence congelée a une durée de vie très courte et doit être mise en place dans les heures qui précèdent ou suivent l’ovulation. ● Cet article décrit les contraintes pour déterminer le moment optimal pour inséminer une jument, ainsi que les différentes stratégies possibles, selon que la jument bénéficie ou non d’un suivi gynécologique, et selon le type de semence utilisée : fraîche, réfrigérée ou congelée (cf. définitions). LES CONTRAINTES POUR DÉTERMINER LE MOMENT DE L’INSÉMINATION La durée de vie des spermatozoïdes ● Avec des spermatozoïdes “frais”, la dernière insémination doit donc avoir lieu au maximum 2 jours avant l’ovulation, ils peuvent survivre 2 jours dans les voies génitales de la jument. ● Avec des spermatozoïdes réfrigérés ou congelés, la dernière insémination doit avoir lieu dans les 24 heures précédant l’ovulation [4], voire 12 heures selon certains auteurs [3], car ils sont plus fragiles (photo 1).
La durée de vie de l’ovocyte ● Une fois l’ovulation effectuée, l’ovocyte a une durée de “fécondabilité” courte.
Isabelle Barrier-Battut les Haras nationaux Centre de formation et expertise en élevage équin La Jumenterie du Pin 61310 Exmes
Objectif pédagogique ❚ Savoir suivre le cycle d’une jument pour l’inséminer aux moments permettant une fertilité optimale.
1
Gobelet de stockage des paillettes (photo La Jumenterie du Pin).
Figure 1 - Moment de la dernière insémination
Le 1er prix
par rapport à l’ovulation (en heures)
éditorial 2008 Survie Survie Insémination des spermatozoïdes de l'ovocyte artificielle (I.A.) en semence - 48 h - 24 h 0 +6h fraîche I.A. en semence réfrigérée ou congelée - 48 h
Essentiel - 24 h
0
+6h
● Si l’insémination n’a pas déjà été faite, elle doit avoir lieu dans les 6 à 8 heures afin de conserver une fertilité acceptable [5] (figure 1).
Le nombre d’inséminations par cycle ● En sperme congelé, la fertilité augmente significativement avec le nombre d’inséminations réalisées (pendant la même période de chaleur). ● Avec une insémination artificielle (I.A.) dans les 24 heures avant ovulation, la fertilité par cycle est de 41 p. cent (715 cycles). ● Avec deux inséminations artificielles (I.A.) à 24 h d’intervalle, la dernière dans les 24 h avant ovulation, la fertilité est de 49 p. cent (1684 cycles) [4] et selon Sierne et coll., le résultat en 1ère insémination est de 42 p. cent et en 2e I.A. de 50 p. cent [2].
❚ Les spermatozoïdes réfrigérés ou congelés sont plus fragiles que les spermatozoïdes frais. ❚ L’insémination doit avoir lieu dans les 24 à 48 h qui précèdent l’ovulation ou dans les 6 à 8 heures qui suivent l’ovulation. ❚ La diminution du nombre de spermatozoïdes par dose ne permet pas d’obtenir une fertilité optimale.
CHEVAL
Le nombre de doses disponibles ● Lorsque le nombre de doses disponibles n’est pas limité, il est possible d’effectuer un suivi minimum, et d’inséminer la jument en chaleurs plusieurs fois jusqu’à l’ovulation. C’est souvent le cas en semence fraîche.
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008 - 79
les follicules
anovulatoires hémorragiques chez la jument Les juments ne présentent pas tous les défauts d’ovulation connus dans d’autres espèces, notamment chez la vache ou chez la femme (follicules kystiques, atrésie folliculaire, ...). Le syndrome de follicule anovulatoire hémorragique (“follicule d’automne“) est en revanche, très souvent décrit, et l’une des principales causes d’infertilité ovarienne chez la jument.
Sophie Paul-Jeanjean Clinique équine du Fléchet 49240 Avrillé
Objectifs pédagogiques ❚ Savoir reconnaître les follicules anovulatoires hémorragiques ❚ Savoir les diagnostiquer dans une démarche globale de l’infertilité chez la jument.
1
Échographie d'un follicule pré ovulatoire sur une jument (follicule dominant) (photos S. Paul Jeanjean).
Le 1er prix
L’
extravasation sanguine à l’intérieur des follicules, au niveau de la fosse d’ovulation ou dans le corps jaune est un phénomène fréquent chez la jument. Lorsqu’un hématome se forme dans l’antrum au lieu d’ovuler (sortie du liquide folliculaire entraînant l’ovocyte), on parle de follicule anovulatoire hémorragique (F.A.H.) [3]. Les termes de follicule hémorragique, follicule lutéinisé ou follicule anovulatoire persistant sont également utilisés. Ces F.A.H. sont des facteurs d’infertilité en raison de la non ovulation lors de la saillie [5, 6]. Ginther le confirme par une étude sur 71 juments inséminées, qui ont développé des F.A.H. : aucune gestation n’a été constatée [3]. ● Des structures avec les mêmes caractéristiques échographiques sont décrites chez la femme et les lamas [3]. L’étude de ces F.A.H. est intéressante pour comprendre notamment les mécanismes d’ovulation et de lutéinisation (photos 1, 2). ● Après un rappel de l’incidence des follicules anovulatoires hémorragiques chez la jument, cet article a pour but de comprendre leur mode de formation grâce à l’échographie (morphologie séquentielle) pour être capable de les diagnostiquer dans une démarche globale de l’infertilité chez la jument. INCIDENCE
● L’incidence des follicules anovulatoires hémorragiques est d’environ 5 p. cent à 9 p. cent des cycles pendant la saison de monte (printemps, été) [6] et de 20 p. cent à l’automne [3].
éditorial 2008
Essentiel
2
Échographie d'un follicule lutéinisé à J 0 jour de la non ovulation.
Une répétabilité individuelle existe et est tout à fait importante d’un point de vue économique car ce phénomène peut se reproduire lors de plusieurs cycles consécutifs chez certaines juments. Ces structures sont également rencontrées plus souvent chez les juments âgées (de plus de 10 à 20 ans) [4, 10] (photo 3). ● Ces follicules. sont généralement assez volumineux : 5 à 15 cm de diamètre, voire 30 cm [1, 7]. ●
❚ Les follicules anovulatoires hémorragiques se rencontrent souvent en fin de saison et ont tendance à se répéter chez un même individu. ❚ Ces structures sont également plus fréquentes chez les juments âgées. ❚ L’échographie est un moyen simple et quasiment la seule méthode pour détecter ces anomalies ovariennes.
DIAGNOSTIC L’échographie est un moyen simple et la méthode la plus appropriée pour détecter ces anomalies ovariennes [2]. ● Après une croissance folliculaire normale (photo 1), le follicule pré-ovulatoire qui a parfois atteint un diamètre très grand (50 à 60 mm, mais pas systématique) se lutéinise sans se rompre au lieu d’ovuler [1, 3]. ● À la palpation, il conserve les premiers jours la même consistance qu’un follicule ●
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CHEVAL
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008 - 83
comment suivre et gérer les ovulations multiples chez la jument
Ingrid Vagner Selarl de vétérinaires des 7 Chapelles 24 route Saint-Maurice 56520 Guidel
Les ovulations multiples, assez fréquentes chez la jument, ne sont pas toujours de diagnostic aisé. Une étude menée en France sur sept clientèles et deux saisons successives permet de caractériser ces ovulations multiples, de confronter les résultats avec les données de la littérature et d'adapter son suivi gynécologique pour le rendre plus performant.
L
a gémellité chez la jument n’est pas rare, elle représente 3 à 11 p. cent des gestations selon les études, et entraîne des pertes non négligeables. Le diagnostic et le suivi des ovulations doubles sont les premiers maillons de la gestion des cas de gémellité. ● Cette synthèse s’appuie sur les données de la littérature et sur les résultats d’une enquête coordonnée par la commission élevage de l’AVEF en 1999 [16] (figure 1). Son but était notamment d’établir des données comparables à celles de la littérature nord-américaine sur les caractéristiques des ovulations doubles et des gestations gémellaires chez la jument. ● L’article aborde ensuite les mesures thérapeutiques utilisées en pratique et la conduite à tenir sur le terrain. LES OVULATIONS MULTIPLES ● Dans l’espèce équine, les jumeaux sont hétérozygotes, issus d’ovulations multiples. ● Le suivi gynécologique des ovulations tient donc une place importante dans la gestion de la gémellité.
Leur incidence ● Chez la jument, l’incidence des ovulations multiples varie de 15 à 30 p. cent [6, 7, 8, 10]. Les ovulations triples sont rares et représentent environ 10 p. cent des ovulations multiples (photo 1). ● Il n’a pas été montré d’influence des traitements d’induction de l’ovulation (h.C.G., 1500 à 3000 UI/jument par voie I.V., ou
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les données de physiologie relatives aux ovulations multiples. ❚ Savoir réaliser un suivi gynécologique des ovulations multiples et diagnostiquer les gémellités.
1
Des jumeaux à la naissance non diagnostiqués a l'échographie : un est mort à 24 h, le deuxième a mal grandi (photo I. Vagner).
Le 1er prix
Figure 1 - Étude prospective
éditorial 2008
multicentrique non aléatoire sur 7 clientèles lors des saisons 2001/2002 [15] Population de référence : 509 cycles ➜ 295 juments Population ovulation multiple : 102 cycles ➜ 88 juments Population gestation gémellaire : 53 cas ➜ 53 juments Population jumeaux collés : 43 cas ➜ 43 juments
Essentiel
buséréline, 20 µg/jument, quatre injections par voie I.V. à 12 heures d’intervalle) sur le taux global d’ovulations multiples [4, 16]. Ils favoriseraient peut-être les ovulations multiples synchrones, mais la démonstration statistique est incertaine. Les ovulations homo- ou bilatérales Une plus forte proportion d’ovulations bilatérales qu’homolatérales a été observée par certains auteurs [4, 6]. Ils ont émis l’hypothèse que la présence de deux follicules sur un même ovaire limiterait la capacité des follicules secondaires à atteindre leur taille d’ovulation ou leur maturité. ● D’autres études, dont la nôtre, n’ont pas mis en évidence une telle différence, et nous avons observé autant d’ovulations homolatérales que bilatérales [15]. ● Le diagnostic des ovulations homolatérales est plus délicat. Deux ovulations sur un même ovaire peuvent en effet être sous-diagnostiquées, principalement lors de diagnostic uniquement par palpation transrectale. ●
23
❚ Quinze à 30 p. cent des cycles sont à ovulations multiples. ❚ Il y a autant d’ovulations doubles homolatérales que bilatérales, mais elles sont plus souvent synchrones (60-80 p. cent). ❚ Seul un suivi gynécologique rigoureux permet de dépister correctement les doubles ovulations et d’établir la cartographie exacte des kystes utérins, afin d’établir, s’il y a lieu, un diagnostic de gestation gémellaire sans excès ou défaut.
CHEVAL
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008 - 87
imagerie
atlas d’images échographiques normales et anormales chez la jument L’évolution récente des technologies a permis une large utilisation de l’échographie en médecine équine depuis une vingtaine d’années. L’appareil génital de la jument a été le premier organe visualisé par cette technique et le suivi des chaleurs en est l’une des principales applications.
Sarah Buisson Clinique équine de Meheudin “Meheudin” 61 150 Ecouche
Objectifs pédagogiques ❚ Savoir réaliser une échographie génitale chez la jument. ❚ Connaître les images normales et anormales du tractus génital et des ovaires.
L’
examen échographique est un examen complémentaire qui doit faire suite au recueil des commémoratifs, à l’examen clinique et à la palpation transrectale. En aucun cas, il ne doit se substituer ou précéder une de ces étapes indispensables [5]. ● En effet, le suivi des chaleurs doit prendre en compte tout d’abord le comportement sexuel de la jument et sa cyclicité, puis un examen clinique de l’appareil génital externe et interne (avec observation directe au spéculum possible), enfin, une palpation transrectale de tout le tractus génital. ● Après avoir décrit la technique de réalisation de l’échographie génitale chez la jument, nous proposons sous forme d’atlas iconographique les images normales et anormales qui peuvent être visualisées lors de cet examen. COMMENT RÉALISER UNE ÉCHOGRAPHIE GÉNITALE CHEZ LA JUMENT ? Une bonne connaissance de l’anatomie du tractus génital de la jument est indispensable à la réalisation d’une échographie transrectale de la jument. Préparation de la jument
● La jument doit être placée dans une barre de contention afin de protéger le vétérinaire, la personne qui tient la jument et l’échographe (photo 1). ● Un petit espace peut être aménagé devant la jument ou à côté d’elle afin d’y installer son poulain ; la jument suitée est plus calme et l’examen est réalisé dans les conditions maximales de sécurité pour elle.
Le 1er prix éditorial 2007 1
Réalisation d'une échographie transrectale dans de bonnes conditions : la porte devrait cependant être plus basse, en raison de la taille de l’animal (photo S.E.L.A.R.L. CVEM).
S’il s’agit d’un 1er examen génital pour la jument ou si celle-ci s’avère particulièrement nerveuse, une tranquillisation légère peut être effectuée avec de préférence des α2 agonistes (xylazine : 0,5 mg à 1 mg/kg I.V., détomidine 0,005 mg/kg à 0,04 mg/kg I.V.). La queue de la jument est relevée et accrochée du côté opposé à l’échographe ou alors elle est tenue par un aide si la jument est difficile. ● Un examen des organes génitaux externes est alors réalisé, puis la vidange du rectum se fait de façon très précautionneuse avec un gant bien lubrifié et toujours en rotation lors de l’avancée dans le rectum. ● Durant cette préparation, les commémoratifs de la jument sont rassemblés afin de les corréler avec l’examen génital et l’examen échographique. À cette occasion, le vétérinaire informe le propriétaire de la jument du risque de perforation rectale que peut engendrer cet examen et lui demande de signer un consentement éclairé en ce sens (le risque de perforation rectale est minime, il est estimé à 1 pour 50 000 examens). ● Une palpation transrectale de tout le tractus génital est ensuite réalisée afin d’évaluer le col de l’utérus (taille, consistance, ouverture), le corps de l’utérus et les cornes utérines ainsi que des ovaires avant d’effectuer l’échographie proprement dite [1]. ●
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Essentiel ❚ Durant la préparation pour l’examen échographique, rassembler les commémoratifs de la jument afin de les corréler avec l’examen génital et l’examen échographique. ❚ Avant l’échographie, effectuer une palpation transrectale de tout le tractus génital afin d’évaluer le col de l’utérus, le corps de l’utérus et les cornes utérines ainsi que des ovaires.
CHEVAL
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008 -93
comment avancer
le premier œstrus et la première ovulation chez la jument
La photopériode mais aussi d’autres facteurs environnementaux comme la température, la nutrition, l’état corporel) influent sur la date du 1èr œstrus et de la 1ère ovulation de la saison chez la jument. Des données de la littérature et l’expérience personnelle de l’auteur sur les traitements complémentaires permettent de proposer des stratégies pour avancer ces dates.
L
a transition entre la période d’anœtrus et la saison de monte chez la jument, représente pour le praticien plusieurs défis car il doit estimer la profondeur de l'anœstrus et le délai d’apparition de la cyclicité, estimer le moment de la première ovulation et choisir un traitement approprié pour accélérer le retour à l'activité cyclique. Après un rappel sur le rythme annuel de l’activité reproductrice chez la jument (encadré 1) et des données sur l’action des facteurs environnementaux qui influencent la date du 1er œstrus et l’anœstrus saisonnier (encadré 2), nous rappelons l’effet des différentes substances pharmacologiques disponibles (hormones, progestagènes, antagonistes de la dopamine, notamment le sulpiride*), avant de proposer trois stratégies possibles pour avancer la date du 1er œstrus et la 1ère ovulation de la saison chez la jument. LES HORMONES POUR STIMULER L’OVULATION DU 1ER FOLLICULE PRÉ-OVULATOIRE DANS LA PÉRIODE DE TRANSITION
L’hCG et la GnRH peuvent être utilisées avec succès pour induire l’ovulation du 1er follicule pré-ovulatoire dans la période de transition si le traitement est appliqué lorsque le follicule est dans sa phase de croissance et qu’il a atteint 35 mm de diamètre. ● Ce traitement est souvent utilisé en complément d'autres stratégies. ●
Les progestagènes Il existe toujours un débat sur l'efficacité de l’administration de progestagènes chez les
●
Peter F. Daels Keros, Centre d’Insémination et Transfert Embryonnaire, Passendale, Belgique.
Objectifs pédagogiques
Une intensité lumineuse de 10 lux, soit l'équivalent d'une ampoule de 50 watts par box, semble suffisante pour donner à la jument une impression de jour et déclenche la cyclicité (photo P. F. Daels).
juments en anœstrus. Certains auteurs affirment que ces substances n'ont pas d'incidence sur l'intervalle moyen jusqu'à la 1ère ovulation, mais servent plutôt à synchroniser le début de l'activité ovarienne. ●Tout comme la GnRH, le résultat du traitement dépend du stade d’anœstrus et de l'activité ovarienne au début du traitement. ● L'administration quotidienne de progestérone n’induit pas d’ovulation chez la jument en anœstrus profond, mais l'ovulation se produit dans les 15 jours après la fin du traitement lorsqu'il est appliqué durant la transition. ● Il est recommandé d'administrer la prostaglandine à la fin du traitement puisque certaines juments peuvent ovuler pendant le traitement. ● Les progestagènes ont également été combiné avec l'œstradiol, mais ceci ne semble pas être plus efficace pour induire l'ovulation chez la jument en anœstrus et sert plutôt à obtenir une meilleure synchronisation de l'ovulation.
❚ Connaître les paramètres pour avancer le 1er œstrus et la 1ère ovulation de la saison chez la jument. ❚ Savoir utiliser les différents protocoles médicamenteux et les associer aux conditions d’élevage.
Le 1er prix éditorial 2008
NOTE * Spécialité de médecine humaine.
Essentiel ❚ La longueur de l'anœstrus varie selon l’âge, la condition corporelle, la nutrition, le gain ou la perte de poids, le stress social, la température ambiante et l’historique reproductif. ❚ La sécrétion de prolactine est influencée par la température ambiante, avec une augmentation de la sécrétion quand la température s’élève.
Les antagonistes de la dopamine (le sulpiride et la dompéridone) Chez les juments en anœstrus, l’administration d’antagonistes-D2 de la dopamine augmente la sécrétion de prolactine. - Des études sur d’autres espèces indiquent que la prolactine peut augmenter le nombre et/ou la sensibilité des récepteurs à la gonadotrophine dans les follicules, ce qui les rend plus sensibles à la L.H. (inducteur de l'ovulation) [2]. - Chez les équidés, il a été démontré que l'administration quotidienne de dompéridone :
●
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CHEVAL
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008 - 99
comment induire l’ovulation
Jean-François Bruyas Unité de biotechnologie et pathologie de la reproduction, Département des Sciences cliniques, Ecole Vétérinaire de Nantes, BP 40706, 44307 Nantes cedex 03.
Objectif pédagogique ❚ Savoir répondre aux dix questions les plus fréquentes sur l'induction de l'ovulation.
Le 1er prix éditorial 2008
Essentiel ❚ Une dose de 750 UI semble avoir une efficacité similaire aux doses plus couramment utilisées de 1500 à 2500 UI. ❚ L’hCG est indifféremment utilisée par voie I.V., I.M. ou S.C., la voie I.V. étant peut-être moins immunisante.
❚ L'immunisation anti-hCG n’est pas systématique, mais elle est loin d'être exceptionnelle après plusieurs traitements à base de cette hormone.
CHEVAL
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 104 - OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008
chez la jument Technique de maîtrise du cycle, l'induction de l'ovulation est un outil quasi indispensable pour la programmation et la gestion des saillies et des inséminations artificielles des poulinières et pour la synchronisation des cycles entre donneuses et receveuses d'embryons. Pourtant bien connue, cette technique suscite toujours autant d'interrogations.
L’
ovulation survient à des moments très variables par rapport à la fois au début de l’œstrus et à la taille du follicule préovulatoire. L’induction de l’ovulation se révèle donc être un outil intéressant pour une bonne maîtrise de la mise à reproduction, face à différents types de difficultés : - doses d’insémination en sperme congelé contingentées ; - difficultés d’acheminement du sperme transporté réfrigéré les fins de semaines, rendant impossible les livraisons de doses les dimanches et les lundis ; - une seule saillie consentie par chaleur pour les étalons Pur-sang fortement sollicités ; - souhait des propriétaires de ne pas laisser la jument en pension dans le haras de l’étalon et de faire un aller et retour pour qu’elle soit saillie ou inséminée en sperme frais, une seule fois. ● L’induction de l’ovulation est également un outil indispensable dans le cadre des transplantations embryonnaires pour gérer, chez la donneuse, les opérations inhérentes à la mise à la reproduction et aux récoltes d’embryons et le programme des compétitions, et pour disposer de receveuses dont l’ovulation est synchrone à 48 h près de celle de la donneuse. ● Depuis sa 1re utilisation en 1937-1939, l’hCG (human chorionic gonadotropin) a montré son efficacité et sa simplicité d’emploi pour induire l’ovulation chez la jument. Les publications où celles-ci sont rapportées sont innombrables (cf. par exemple quelques chapitres d’ouvrage [3, 4, 19]). Bien que son utilisation soit fréquente en clientèle, des questions pratiques sont régulièrement évoquées.
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1. QUELLE EST LA DOSE IDÉALE D’hCG POUR INDUIRE L’OVULATION ? ● La dose d’abord recommandée dans les années 30 était de l’ordre de 5000 UI. Puis, la dose a été réduite à 2000-2500 UI sans diminution apparente de l’efficacité, bien que l’effet dose ait été assez peu testé. ● Dans un essai où quatre lots de 25 juments en œstrus présentant un follicule de 35 mm de diamètre ont reçu par voie intraveineuse, de manière aléatoire, soit du placebo soit de l’hCG à la dose de 1500, 3000 ou 6000 UI, aucune différence d’efficacité entre les trois doses d’hCG n’a été mise en évidence [12]. ● En 2006 et en 2008, des doses encore plus faibles ont été testées [6, 11] : - Ainsi, 25 juments utilisées comme leur propre témoin pesant entre 350 à 650 kg, ont été traitées sur quatre cycles successifs avec trois doses différentes d’hCG 500, 1500 et 2500 UI et une injection de placebo par voie intraveineuse dès qu’un follicule préovulatoire atteignait 35 mm de diamètre. - Pour les doses de 2500 et de 1500 UI, respectivement 96 p. cent et 95 p. cent des ovulations se sont produites entre 24 et 48 h après l’injection, mais pour les doses de 500 UI, seulement 48 p. cent des ovulations se sont produites dans le même délai de 24-48 h post-injection, et uniquement 7 p. cent sous placebo [11]. ● Lors d’utilisation sur le terrain, chez des juments Pur Sang [6], 666 ont reçu une dose de 1500 UI d’hCG et 428 ont été traitées avec 750 UI, les injections étant effectuées par voie sous-cutanée, alors que les follicules préovulatoires mesuraient entre 30 et 45 mm de diamètre. Aucune différence d’efficacité n’a été relevée entre les deux doses. ● Une dose de 750 UI semble avoir une efficacité similaire aux doses plus souvent utilisées de 1500 à 2500 UI alors qu’une dose plus faible de 500 semble être moins efficace.
2. QUELLE EST LA VOIE IDÉALE D’INJECTION DE L’hCG POUR INDUIRE L’OVULATION ? ● Selon les publications, l’hCG est injectée par la voie intraveineuse (I.V.), intramusculaire (I.M.) ou sous-cutanée (S.C.). Peu d’études comparatives entre ces différentes voies
les particularités du cycle œstral
et du suivi gynécologique chez l’ânesse
Rustiques, peu médicalisés, souvent négligés ou au mieux gérés de façon identiques aux chevaux, rares sont les publications qui tiennent compte de la spécificité des ânes, notamment sur le plan de la gynécologie. Or, depuis quelques années, avec l'émergence de races d'ânes reconnues, les ânons se vendent mieux et les éleveurs s'intéressent plus à la fertilité de leurs ânesses.
A
u travers de notre expérience, nous développons les particularités du cycle œstral chez l’ânesse et les modalités du suivi gynécologique. Quelques rappels anatomiques et sur le comportement sexuel de l’ânesse sont présentés (encadré 1). LE CYCLE ŒSTRAL CHEZ L’ÂNESSE La puberté de l’ânesse intervient vers l’âge de 1 à 2 ans. Une fois pubère, l’ânesse présente, comme la jument, une activité sexuelle cyclique et saisonnière.
Emmanuel Lagarde Cabinet vétérinaire du Val d’Arnon 44, route de la Châtre 18160 Lignières
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les particularités physiologiques et comportementales de la gynécologie asine. ❚ Savoir mettre en place un suivi échographique chez l’ânesse. 1
Mâchonnement caractéristique de l’ânesse en chaleur (photos E. Lagarde).
Le cycle œstral normal ● Le cycle œstral normal de l’ânesse dure en moyenne 26 jours [11], avec une variation moyenne de 23-30 jours [14]. Il comprend deux phases : 1. le diœstrus (période définie entre deux chaleurs ovulatoires), qui dure en moyenne 18 jours (variation de 14 à 22 jours) ; 2. l’œstrus, période d’acceptation de la saillie. Sa durée est en moyenne de 8 jours. ● Comme chez la jument, l’ovulation intervient en fin de chaleur, en particulier le dernier jour (51 p. cent), le jour qui précède (24 p. cent) ou le jour qui suit (10 p. cent). ● Un effet saisonnier est noté avec des résultats différents suivant les études.
Encadré 1 - Les particularités anatomiques et comportementales
Le 1er prix éditorial 2008
2
Ânesse en chaleur : noter le mâchonnement et les oreilles en arrière.
de l’ânesse Les particularités anatomiques Sur le plan anatomique, l’appareil génital de l’ânesse est équivalent à celui de la jument, en plus petit. La palpation transrectale est plus aisée, sous réserve que l’ânesse ne soit pas trop petite et que l’avant-bras du manipulateur ne soit pas trop gros. Les ovaires sont situés moins profondément que chez la jument. ● La grande différence anatomique est le col de l’utérus, beaucoup plus long, plus mou et beaucoup plus fin chez l’ânesse. Il est ainsi beaucoup plus difficile à cathétériser en insémination. Ce geste est parfois même impossible, d’autant plus que des adhérences traumatiques post-mise bas peuvent être présentes [14]. ●
Les particularités comportementales Sur le plan comportemental, les différences entre ânesse et jument sont principalement notées dans l’expression comportementale des chaleurs de l’ânesse. On note surtout chez
●
l’ânesse un basculement des oreilles en arrière, un port haut de l’encolure et un mâchonnement généreux et caractéristique (photos 1, 2) [4]. Comme la jument, l’ânesse s’immobilise, se campe. Un clignement de la vulve et l’émission de jets d’urine sont parfois observés, mais ces symptômes sont plutôt mineurs et finalement peu fréquents. De plus, lorsque les ânesses sont en troupeau, il n’est pas rare d’observer en période d’œstrus des chevauchements entre congénères de manière assez comparable à ce qui est observé dans les troupeaux bovins.
●
Essentiel ❚ Les ânesses présentent un cycle œstral de 26 jours plus long que la jument, et sont cyclées quasiment toute l’année. ❚ Savoir faire preuve de patience pour la saillie ou la récolte du baudet.
Attention, les signes de chaleur ne sont pas toujours visibles et il est souvent nécessaire de faire monter le baudet sur l’ânesse pour voir le comportement s’enclencher (prendre garde aux coups de pieds quand l’ânesse n’est pas chaude). Le mâchonnement caractéristique peut parfois être observé à la simple palpation transrectale, pendant l’échographie.
●
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ÂNE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008 - 111
comportement
résultats originaux
le syndrome jument pisseuse
qu’en est-il des déséquilibres hormonaux ? Toute jument qui présente des troubles de comportement variés, attribués à “ses hormones” est dite “pisseuse”. Ces troubles sont de plus en plus fréquents chez les juments de sport notamment. Une étude récente réalisée sur une centaine de juments rapporte des données épidémiologiques, cliniques et hormonales.
Figure 1 - Épidémiologie : le facteur âge Juments 12 10 8
Ce comportement a longtemps été attribué aux répercussions nerveuses des sécrétions gonadiques cycliques et pour cette raison, dans certains pays, l’administration de progestagènes est autorisée pour inhiber le cycle en période de compétition. Ce n’est pas le cas en France où tout traitement hormonal, sans distinction, est interdit. ● En l’absence de traitement, et même quelquefois, malgré l’administration de progestatifs, certaines juments sont très difficiles à contrôler au point que les propriétaires envisagent de les faire ovariectomiser, ou de s’en séparer, ou de leur faire abandonner la compétition. ●
Il existe très peu de données sur les relations entre la fonction de reproduction et les performances sportives hormis des articles de synthèse [2, 3, 4, 6, 8, 9] et une large enquête rétrospective auprès de praticiens nord-américains [7]. Il est apparu nécessaire de mieux cerner ce syndrome pour envisager de le traiter, ou du moins, pour proposer aux propriétaires un pronostic et une conduite à tenir.
●
1L.D.H. E.N.V.N. Atlanpôle la Chantrerie B.P. 50707 44307 Nantes cedex 03 2Unité de biotechnologie et pathologie de la reproduction Département des Sciences cliniques, École Vétérinaire de Nantes, BP 40706, 44307 Nantes cedex 03 3Cabinet vétérinaire La Chataigneraie 44240 Sucé-sur-Erdre
Objectifs pédagogiques
6 4 2 0 1
11 13 15 17 19 21 Âge L’âge des juments “pisseuses”est très variable, mais elles ont le plus souvent entre 4 et 9 ans (révélées par l’activité sportive, les signes étant récents dans 2/3 des cas).
L
e terme de pisseuse est attribué aux juments qui présentent une excitation et une nervosité anormale aux moments des chaleurs, ou bien à celles qui ont cette attitude dès qu’elles se trouvent en situation difficile. Ce comportement est extrêmement gênant parce qu’il est à l’origine de contreperformances et peuvent même induire des réactions dangereuses pour les cavaliers ou l’entourage.
Brigitte Siliart 1, Lucile Martin1 Jean-François Bruyas 2 Vincent Boureau 3
3
5
7
9
Une étude a donc été entreprise en 2005* au sein du laboratoire des dosages hormonaux 1 (L.D.H.) en collaboration avec l’A.V.E.F. pour caractériser les signes cliniques de ce syndrome et rechercher les perturbations hormonales associées. - Une centaine de juments présentées pour un comportement de “pisseuses” ont été recrutées par les vétérinaires praticiens. - Le critère d’inclusion était la confirmation de cette affection par le vétérinaire, qui leur faisait subir un examen clinique complet (en particulier gynécologique et orthopédique), consigné sur une fiche de commémoratifs. - Un suivi hormonal était alors pratiqué pendant 4 semaines sur un rythme hebdomadaire, avec un bilan comprenant les dosages de la prolactine et de différents stéroïdes sexuels (estradiol, testostérone, progestérone, 17OH progestérone et androsténedione), pour évaluer l’activité gonadique au moment des manifestations anormales. ● Les résultats de cette étude ont permis de recueillir des données épidémiologiques, cliniques et hormonales que nous rapportons dans cet article original.
❚ Connaître la physiopathologie du syndrome jument pisseuse pour prendre la meilleure décision thérapeutique. ❚ Savoir réaliser un diagnostic étiologique face à ce syndrome.
Le 1er prix éditorial 2008
●
NOTE * Thèse de doctorat vétériniare de H. Loiseau, E.N.V.N. 2005
Essentiel ❚ Le syndrome jument pisseuse peut être l’expression clinique d’une douleur ostéoarticulaire ou ovarienne sans anomalie du cycle. ❚ L’hyperprolactinémie, probablement liée à de l’anxiété, peut être le seul signe biologique anormal lors du syndrome de la jument pisseuse.
DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES
RUBRIQUE
L’âge ● La moitié des juments affectées par ce syndrome ont entre 4 et 9 ans, mais il peut
51
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008 - 115
observation clinique
observation originale
utilisation loco-régionale de la colistine
dans le traitement
Yan Santinelli Sandrine Boue Xavier Ribot
des complications d’un “clou de rue”
Service vétérinaire de la Garde Républicaine S.S.A. Ministère de la Défense 18, boulevard Henri IV Quartier des Célestins 75181 Paris Cedex 04
Affection parfois bénigne, le clou de rue peut être à l’origine de complications graves en cas d’atteinte de structures synoviales, tendineuses, articulaires ou osseuses.
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître la conduite à tenir face à un clou de rue. ❚ Connaître l’utilisation loco-régionale de la colistine, ses avantages et ses inconvénients.
L
e “clou de rue” est une affection courante du pied des chevaux. La cause est sensiblement toujours la même : un corps étranger, généralement métallique (clou, vis, …), qui vient se planter dans la face solaire du pied. En revanche, les conséquences sont très variables en fonction du site et de la profondeur de pénétration du corps étranger.
Le 1er prix éditorial 2008
ANAMNÈSE ET COMMÉMORATIFS Une jument selle français de 9 ans est suivie en consultation pour une affection consécutive à un “clou de rue”, survenue 5 semaines auparavant. Une vis métallique s’est plantée profondément au milieu de la lacune médiale de la fourchette du postérieur gauche, en direction postéro-médiane. ● La jument s’est immédiatement mise à boiter, avec une boiterie de grade 3/5 du postérieur gauche. La gravité de ce “clou de rue” a été sous-estimée et sa prise en charge initiale tardive. ● Après le retrait immédiat de la vis, la jument a reçu un traitement anti-inflammatoire pendant 48 heures (4,4 mg/kg de phénylbutazone I.V. par jour). ● Son état ne s’est pas amélioré. Le traitement anti-inflammatoire a donc été complété par l’administration de sulfamides potentialisés par voie générale (trimetoprime-sulfadoxine (4/20) 15 mg de sulfadoxine/kg/j I.V. pendant 4 jours, puis trimetoprime-sulfadiméthoxine (4/18,67) 15 mg de sulfadiméthoxine/kg 2 fois par jour per os les jours suivants). ● Le trajet de la vis a été paré chirurgicalement sous anesthésie générale à deux reprises, à une semaine d’intervalle. ● Un examen bactériologique avec antibiogramme sur un écouvillon de la plaie effectué lors de la première chirurgie a révélé la présence de Pseudomonas aeruginosa, sensible à la plupart des antibiotiques, exceptés les sulfamides. ●
1
Compression après injection intra-veineuse (photo Yan Santinelli).
Essentiel
Le traitement a donc été modifié en conséquence : - antibiothérapie : pénicilline procaïne 22 000 UI/kg par voie intramusculaire deux fois par jour, associée à de la gentamicine 6,6 mg/kg/j par voie intraveineuse lente pendant 6 jours (photo 1) ; - traitement anti-inflammatoire : flunixine 1,1 mg/kg/j I.V. pendant 3 jours, puis 0,6 mg/kg/j pendant 2 jours. ● Après 6 jours, l’infection n’étant pas jugulée, l’antibiothérapie a été changée après avis du laboratoire de bactériologie, afin de permettre un traitement prolongé par voie générale tout en minimisant les effets secondaires : - ceftiofur 2 mg/kg/j I.M. pendant 30 jours (J 0-J 30) ; - enrofloxacine 5 mg/Kg/j par voie intraveineuse pendant 15 jours (J 0-J 15 : au delà de 15 jours, la toxicité musculo-squelettique est trop importante). ● La plaie a été protégée par un pansement absorbant et irriguée quotidiennement avec une solution de Dakin. ●
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❚ Ne pas sous-estimer l’importance du “clou de rue”, car de nombreuses structures peuvent être atteintes. ❚ Le traitement à mettre en place est essentiellement local ou loco-régional. ❚ Un parage large et profond de la plaie doit être réalisé sans attente après le retrait du clou. ❚ Indispensable lors de cas compliqués, l’antibiogramme doit toujours être interprété en corrélation avec l’évolution clinique.
RUBRIQUE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008 - 121
revue internationale rubrique dirigée par Jean-Luc Cadoré1 Louis-Marie Desmaizières2 Jean-Philippe Germain2 1 Département hippique E.N.V.L., 1, avenue Bourgelat BP 83, 69280 Marcy-l’Étoile 2 Clinique
vétérinaire de la Brousse Route de Launac 31330 Grenade-sur-Garonne
les articles parus ce dernier trimestre classés par thème dans les revues - Equine Veterinary Journal (Equine Vet J) .......................................................................................... 40 (6) - American Journal Veterinary Medical Association (Am J Vet Assoc) 233 (3 à 11) - American Journal Veterinary Research (Am J Vet Res) ...................................... 69 (9 à 12) - Journal Veterinary Internal Medicine (J Vet Inter Med) ...................................... 22 (5 et 6) - Veterinary Radiology Ultrasound (Vet Radio Ultrasound) ............................................. 49 (6)
Bactériologie - Infection à Lawsonia intracellularis
métacarpien III chez les Purs-sangs de course par micro-scanner
chez le cheval : étude du diagnostic et effet du traitement sur 57 chevaux de 2005 à 2007
- Imagerie par résonnance magnétique (IRM) des atteintes des ligaments sésamoïdiens sur 59 chevaux
- Traitement des urolithiases urétrales par les ondes de chocs radiales extracorporelles : étude préliminaire
Locomoteur
- Évaluation des facteurs de risque, de la prise en charge et du pronostic des plaies rectales chez le cheval : 99 cas (1985-2006)
Dentisterie - Traitement de fistules oro-maxillaires sur cheval debout : étude de 9 cas (2002-2006)
Imagerie - Biopsie cérébrale guidée par Scanner pour un diagnostic in vivo de granulome à cholestérine chez un cheval - Caractérisation structurale de l’os sous-chondral en partie distale de l’os
Dentisterie
- Propriétés mécaniques de l’os souschondral des condyles distaux de l’os métacarpien III chez les Purs-sangs de course - Effets in vivo de l’injection intra-articulaire de microbilles de gélatine d’hydrogel contenant le facteur de croissance fibroblastique sous forme basique (bFGF) sur des lésions créées expérimentalement dans l’os métacarpien III chez le cheval
(“Head Shaking”) traité avec succès par destruction au laser de kystes iriens et thérapeutique comportementale
Respiratoire - Utilisation de l’énilconazole dans le traitement des rhinites superficielles à Aspergillus sp. chez le cheval Thérapeutique - Application du principe de dilution de l’ion sodium dans le calcul des changements du volume extracellulaire chez le cheval au cours de la déshydratation et la réhydratation
Ophtalmologie - Kératoconjonctivite sèche secondaire à un dysfonctionnement parasympathique du nerf facial chez un cheval hypothyroïdien - Un cas d’encensement
Synthèses rédigées par par Coline Borel, Céline Chadufaux, Marion Deluzurieux, Céline Molitor, Virginia Mottini, Benjamin Richard, Anne Savoie, Aurélie Thomas, Bérénice Tilliette
un panorama des meilleurs articles d’équine TRAITEMENT DE FISTULES ORO-MAXILLAIRES SUR CHEVAL DEBOUT étude de 9 cas (2002-2006) Les fistules oro-maxillaires sont en général des complications faisant suite à une répulsion dentaire d'une molaire. ● Néanmoins, ces fistules peuvent être la conséquence de l’extension d’une infection parodontale, elle-même secondaire à un diastème. ●
Objectifs de l’étude ❚ Rapporter des cas de fistules oro-maxillaires non corrélées à une extraction dentaire. ❚ Décrire leur gestion sur cheval debout. X Equine Veterinary Journal 2008;40(6):546-51. Treatment of oromaxillary fistulae in nine standing horses (2002-2006). Hawkes CS, Easley J, Barakzai SZ, Dixon PM.
Synthèse par Céline Molitor, E.N.V.L.
REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 126 - OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008
Matériel et méthodes ● Cette étude rétrospective porte sur le traitement de 9 cas cliniques détaillés de fistules oro-maxillaires, avec une cause atypique, entre 2002 et 2006. Elle évalue leur traitement sur cheval debout. ● La plupart des chevaux étaient âgés (en moyenne 22 ans).
Résultats Dans 7 cas sur les 9, la fistule s'est développée secondairement à un diastème entre les molaires (dans 5 cas sur les 7, le diastème était dû à l'âge). Les 2 autres cas de fistules étaient dus à ●
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une fracture pour l'un et un défaut central dans une dent usée pour l'autre. ● Les sinus ont été vidés de leur contenu : particules alimentaires et exsudat. ● Pour 6 cas, le diastème ou le défaut dentaire a été comblé par la mise en place d’une prothèse à base de PolyMéthylMethAcrylate (PMMA). ● Les 3 autres cas ont nécessité une extraction dentaire avant leur comblement. Conclusion ● Les fistules oro-maxillaires peuvent se développer secondairement à un diastème, plus particulièrement chez les vieux chevaux. ● Lorsque la molaire n’est ni infectée ni mobile, son extraction n'est pas nécessaire. ● Dans la majorité des cas, le traitement de cette fistule, par mise en place d’une prothèse et d’un lavage sinusal peut être réalisé sur cheval debout. ❒
revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine
Locomoteur
PROPRIÉTÉS MÉCANIQUES DE L’OS SOUS-CHONDRAL DES CONDYLES DISTAUX DE L’OS MÉTACARPIEN III chez les Purs-sangs de course Le métacarpien III (Mc III) est capable de s’adapter à l’entraînement mais les chocs à répétition engendrent des microlésions qui prédisposent à la fracture condylaire (fracture de fatigue).
●
● Ces microlésions modifient la densité osseuse et sont ainsi radiographiquement visibles.
Sujet, matériel et méthodes 12 paires de métacarpien III (Mc III) ont été sélectionnées et réparties en deux groupes selon l’importance des lésions sous-chondrales des épiphyses distales, visibles au scanner :
●
- groupe 1 : atteinte modérée ; - groupe 2 : atteinte sévère. ● Deux fragments d’os sous-chondral de la surface articulaire palmaire des Mc III ont été prélevés sur trois sites d’intérêt (la crête sagittale et chaque condyle). C’est dans cette région que se développent les lésions car elle est en contact avec les os sésamoïdes, lors de la phase d’appui du galop. ● L’élasticité, la résistance à la tension, la pression et l’énergie nécessaire à la rupture de ces fragments ont été analysés lors de la compression.
Résultats
Objectif de l’étude
Il n’y a pas de différence significative entre les Mc droit et gauche ou le condyle latéral ou médial. ● Les fragments condylaires sont plus “résistants“ à la contrainte que ceux de la crête sagittale. ● Lors d’atteinte sévère (groupe 2) l’os souschondral est moins épais et l’os trabéculaire plus résistant que lors d’atteinte modérée (groupe 1). ● Une corrélation significative existe entre la structure et les propriétés mécanique de l’os.
❚ Évaluer au micro-scanner, la densité osseuse vraie et apparente, le volume osseux, l’espacement trabéculaire et l’épaisseur de l’os trabéculaire.
●
Discussion ● Les images obtenues grâce au micro-scanner sont représentatives de l’état de l’os sous-chondral et révèlent la présence de fêlures et d’une détérioration des propriétés mécaniques. ● Lorsqu’il est lésé, l’os sous-chondral absorbe moins bien les chocs, qui se répercutent sur l’os trabéculaire ; la structure de celui-ci se modifie pour être plus résistante (augmentation des valeurs de résistance à la pression et de l’énergie nécessaire à la rupture). ● Lorsque l’os sous-chondral est très dégradé, les lésions s’étendent proximalement, créant un gradient d’altérations mécaniques qui peut aboutir à la fracture. ❒
EFFETS IN VIVO DE L’INJECTION INTRA-ARTICULAIRE DE MICROBILLES DE GÉLATINE D’HYDROGEL bFGF) contenant le facteur de croissance fibroblastique sous forme basique (b sur des lésions créées expérimentalement dans l’os métacarpien III chez le cheval Les fractures sont couramment traitées chirurgicalement par la pose de fixateurs externes ou internes. ● Le bFGF, participant au métabolisme osseux, devrait réduire le temps de guérison. Il est instable et a une demi-vie courte dans la solution saline, il est donc associé à un transporteur biodégradable qui assure un relargage progressif. ●
Sujet, matériel et méthodes ● Six Purs-Sangs en bonne santé, subissent, sous anesthésie générale, une perforation face dorsale du condyle médial des métacarpiens III, de 4,5 mm de diamètre sur 40 mm de profondeur. ● Les microbilles, diluées dans 1 ml de solution physiologique, sont injectées dans la capsule articulaire métacarpophalangienne droite, et 1 ml de solution physiologique est administrée dans l’articulation gauche comme contrôle. Les deux articulations sont protégées par un bandage compressif. ● Les chevaux reçoivent 5 jours d’antibiotiques, 7 jours d’anti-inflammatoires. Le bandage est changé deux fois à 7 jours d’intervalle et les points sont retirés une semaine après la chirurgie.
X American Journal Veterinary Research 2008;69(11):1423-33. Mechanical properties of subchondral bone in the distal aspect of third metacarpal bones from Thoroughbred racehorses. Rubio-Martínez LM, Cruz AM, Gordon K, Hurtig MB.
Synthèse par Bérénice Tilliette, E.N.V.L.
Objectif de l’étude
● La guérison est évaluée par radiographie (vue latéro-médiale) toutes les 4 semaines, et par des mesures sur des images scanner la 16e semaine.
❚ Évaluer l’effet in vivo des microbilles de gélatine d’hydrogel contenant le bFGF dans le traitement des fractures osseuses.
Résultats ● Une radio-opacité au niveau de la fracture expérimentale apparaît dans les 4 à 12 semaines sur les condyles droits, dans les 8 à 16 semaines pour les condyles gauches. ● Les images scanner montrent une différence significative en faveur du bFGF.
Discussion et conclusion Le bFGF améliorerait la guérison par stimulation de la différenciation et par la prolifération des cellules mésenchymateuses immatures, il inhiberait la différenciation et la synthèse des cellules ostéoblastiques. ● Des études histologiques devraient permettre d’évaluer les effets à long terme de l’administration intra-articulaire de microbilles et la solidité du tissu de régénération. Cette technique doit être testée sur d’autres sites de fracture, et avec d’autres facteurs de croissance. ❒ ●
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X American Journal Veterinary Research 2008;69:1555-9. In vivo effects of intra-articular injection of gelatin hydrogen microspheres containing basic fibroblast growth factor on experimentally induced defects in third metacarpal bones of horses. Naoki Sasaki, Takuto Minami, Kazutaka Yamada, Haruo Yamada, Yoshinobu Inoue, Mitsutoshi Kobayashi, Yasuhiko Tabata.
Synthèse par Céline Chadufaux, E.N.V.L.
REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008 - 127
revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine
Bactériologie
INFECTION À LAWSONIA INTRACELLULARIS chez le cheval : étude du diagnostic et effet du traitement sur 57 chevaux de 2005 à 2007 Introduction
Objectif de l’étude
● Lawsania intracellularis est un pathogène émergent, agent de l’entéropathie proliférative équine. La bactérie colonise les cellules épithéliales intestinales ce qui entraîne une malabsorption. ● La source et le mode de contamination ne sont pas connus ; un cycle oro-fécal est suspecté.
❚ Connaître les signes cliniques de l’infection à Lawsonia intracellularis, les analyses à effectuer et les effets du traitement.
Sujet, matériel et méthodes L’étude est menée sur 57 chevaux, âgés de 2 à 8 mois, entre 2005 et 2007, dans une clinique de Lexington (Kentucky), (moyenne = 6 mois). ● Les critères d’inclusion des chevaux suivants sont retenus : clinique évocatrice, exclusion d’une autre affection digestive, P.C.R. sur fèces et/ou sérologie par immunoperoxidase positives. ● 103 chevaux témoins “sains” ayant un lien épidémiologique avec les chevaux atteints.
51 chevaux ont été testés par P.C.R. et 38 par sérologie ; pour 48 p. cent d’entre eux, les deux analyses ont été effectuées. Résultats PCR + PCR - sérologies
●
●
Sérologie +
26/48
13/48
38/47
●
Sérologie -
9/48
0
11/47
●
Résultats PCR
38/51
13/51
1
●
X Journal of the American Veterinary Medicine Association 2008;22(5):1243-8. Lawsonia intracellularis infection in horses: 2005-2007. Frazer ML.
Résultats
Synthèse par Bérénice Tilliette, E.N.V.L.
Les chevaux sont tous présentés entre les mois d’août et de janvier. ● Le signe clinique le plus fréquent est l’œdème ventral (46/57), puis l’abattement (18/57), la diarrhée (15/57), l’hyperthermie (11/57) et les coliques (4/57). Tous avaient au moins deux de ces signes. ● Les analyses hémato-biochimiques ont révélé que les chevaux présentaient tous une hypoalbuminémie. ● Ils étaient indemnes de salmonellose, de clostridiose et de rotavirose. Les coprologies négatives, sauf pour 7 chevaux, chez lesquels des œufs de strongles ont été observés. ●
Un traitement antibiotique a été entrepris pour tous les chevaux dont 46 avec de l’oxytétracycline et 17 chevaux ont reçu des colloïdes. ● 53 chevaux ont survécu, 3 sont morts de complications et 1 a été euthanasié. ● Le prix de vente des chevaux atteints était significativement inférieur à celui des chevaux sains. ● Parmi les 103 chevaux témoins, 6 avaient une P.C.R. positive et 34 une sérologie positive. ●
Discussion et conclusion L’entéropathie proliférative équine est une affection à inclure dans le diagnostic différentiel de tout jeune cheval qui présente un œdème ventral associé à une hypoalbuminémie. Pour le diagnostic, il est nécessaire de réaliser à la fois une P.C.R. sur fèces et une sérologie mais il existe des faux positifs et des faux négatifs. ● Une échographie abdominale et surtout une biopsie intestinale sont recommandées. ● Même si le taux de survie des équidés est bon, cette maladie diminue leur valeur économique. ❒ ●
TRAITEMENT DES UROLITHIASES URÉTRALES par les ondes de chocs radiales extracorporelles : étude préliminaire Objectif de l’étude ❚ Proposer une technique alternative de traitement des calculs urétraux, plus sûre et moins invasive, chez les chevaux mâles. X Journal Veterinary Internal Medicine 2008;22(6):1449-51. The use of radial extracorporeal shockwave therapy in the treatment of urethral urolithiasis in the horse: a preliminary study. Verwilghen D, Ponthier J, Van Galen G, Salciccia A, Sandersen C, Serteyn D, Grulke S.
Synthèse par Céline Chadufaux, E.N.V.L.
REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 128 - OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008
Les urolithes sont les principales causes d’affections urinaires obstructives chez le cheval et sont habituellement traitées chirurgicalement. ● Les ondes de choc sont réservées au traitement des affections orthopédiques chez le cheval, alors qu’elles sont utilisées lors de lithotripsie chez l’Homme et chez le chien
locale a permis de diminuer la pression intravésicale avant l’application d’ondes de choc directement sur le pénis. ● En 5 minutes, le calcul est lysé et éliminé par voie naturelle. Un contrôle endoscopique ne révèle aucune lésion urétrale.
Sujet, matériel et méthodes
La tranquillisation est peu recommandée, les α2-agonistes ayant des effets diurétiques. ● Des pressions plus importantes sont parfois nécessaires pour dégrader le calcul mais la destruction totale n’est pas indispensable pour lever l’obstruction. De plus, des lésions tissulaires sont rapportées lors d’application chez les petits animaux. ● La thérapie par ondes de choc est une alternative à l’intervention chirurgicale mais des données complémentaires plus précises sur la pression appliquée sont nécessaires pour limiter les effets délétères. ❒
●
Un poney et un âne sont euthanasiés après diagnostic d’obstruction urétrale associée à une rupture vésicale. Des ondes de chocs extracorporelles sont appliquées post-mortem sur les calculs urétraux pour les fragmenter. La levée de l’obstruction est confirmée par lavage urétral rétrograde. ● Une dilatation importante de la vessie et une masse palpable dans la portion distale du pénis, empêchant le cathétérisme urétral, sont objectivées chez un cheval adressé pour coliques modérées. ● Une urétrostomie périnéale sous anesthésie ●
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Discussion et conclusion ●
revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine ÉVALUATION DES FACTEURS DE RISQUE, DE LA PRISE EN CHARGE ET DU PRONOSTIC DES PLAIES RECTALES chez le cheval : 99 cas (1985-2006) Sujet, matériel et méthodes Cette étude rétrospective recense les cas de plaies rectales parmi les chevaux admis à l’hôpital de l’Université de Californie (Davis) entre avril 1985 et août 2006. ● Des données concernant l’âge, le sexe et la race sont retenues et comparées à celles de la population générale de l’hôpital pendant cette même période afin d’établir des facteurs de risque. ● Des informations permettant de décrire la plaie (cause, localisation, taille, distance par rapport à l’anus, grade) et concernant le traitement, la prise en charge et la survie à court terme sont également recueillies. ●
Résultats Parmi les 99 cas recensés, les plaies rectales surviennent plus fréquemment chez les juments, les chevaux de plus de 9 ans et ceux de race Arabe ou Miniature. ● La palpation transrectale de l’appareil digestif lors de coliques et la palpation transrectale de ●
Objectifs de l’étude
l’appareil reproducteur sont les causes les plus importantes de plaie. ● La plupart des lacérations (51 p. cent) se localisent dorsalement, mais aucun lien n’a pu être mis en évidence entre la cause de la plaie et sa localisation ou sa distance à l’anus. Seules les dystocies ont un effet significatif sur la taille de la lacération. ● Quel que soit le traitement mis en place, qu’il soit conservateur ou chirurgical, les taux de survie à court terme pour les lacérations de grade 1, 2, 3 et 4 sont respectivement de 100 p. cent, 100 p. cent, 38 p. cent et 2 p. cent. ● Aucun lien significatif n’a pu être établi entre un type de traitement et le taux de survie. Conclusion ● Le pronostic et la gestion des plaies rectales varient sensiblement selon leur gravité. ● La connaissance des situations et des populations à risque permet au praticien d’adapter sa technique d’examen. ❒
X Journal of the American Veterinary Medicine Association 2008;233:1605-9. Evaluation of risk factors, management, and outcome associated with rectal tears in horses: 99 cases (1985-2006). Claes A, Ball BA, Brown JA, Kass PH.
Synthèse par Virginie Mottini, E.N.V.L.
Ophtalmologie
KÉRATOCONJONCTIVITE SÈCHE SECONDAIRE À UN DISFONCTIONNEMENT PARASYMPATHIQUE du nerf facial chez un cheval hypothyroïdien ● Un hongre de 6 ans présente un surpoids, une kératoconjonctivite sèche (K.C.S.) bilatérale et des troubles comportementaux (flehmen, encensement, dysesthésie faciale) évoluant depuis 7 mois. ● L’évaluation des nerfs crâniens est normale. Aucun traumatisme n’est rapporté. Une atteinte des trajets des nerfs facial et trijumeau est exclue. ● Les nombreuses causes d’atteinte nerveuse périphérique sont explorées, seule la concentration sérique en T4 est diminuée. Une suspicion d’hypothyroïdie est étayée par les résultats de la biochimie et de l’échographie thyroïdiennes. ● Le diagnostic d’hypothyroïdie est donc établi, avec atteinte nerveuse périphérique secondaire (fibres parasympathiques du nerf facial, kératoconjonctivite sèche et rameau sensitif du nerf trijumeau, troubles comportementaux).
❚ Identifier les facteurs de risques associés aux plaies rectales chez le cheval. ❚ Évaluer le lien entre la cause de la lacération et sa localisation, sa taille et sa distance par rapport à l’anus. ❚ Déterminer les taux de survie à court terme sur les chevaux atteints de plaie rectale de différents grades.
Le traitement de la kératoconjonctivite sèche et de l’hypothyroïdie montre des résultats satisfaisants dès la 3e semaine, puis une guérison clinique dès le 5e mois, persistant un an plus tard.
●
Discussion Une kératoconjonctivite sèche d’origine nerveuse (traumatisme primaire) est la cause la plus fréquente de déficience lacrymale chez le cheval. Une paralysie faciale motrice est souvent associée. ● Une kératoconjonctivite sèche secondaire à une hypothyroïdie n’a jamais été rapportée chez le cheval. ● La fiabilité du diagnostic semble satisfaisante, cependant l’origine de l’hypothyroïdie reste indéterminée. ❒ ●
Objectif de l’étude ❚ Connaître le lien éventuel entre kérato-conjonctivite sèche et hypothyroïdie. X Journal of the American Veterinary Medicine Association 2008;233(11):1761-1766. Keratoconjonctivitis sicca attributable to parasympathetic facial nerve dysfunction associated with hypothyroidism in a horse. Schwarz BC, Sallmutter T, Nell B.
Synthèse par Marion Deluzurieux, E.N.V.L.
UN CAS D’ENCENSEMENT (“HEAD SHAKING”) traité avec succès par destruction au laser de kystes iriens et thérapeutique comportementale Sujet, matériel et méthodes ● Un hongre de 15 ans utilisé pour l’attelage est adressé à l’université de Davis pour un encensement évoluant depuis 1 an. ● Initialement, l’apparition des symptômes débutait 15 à 20 min après le début de l’entraînement, puis ensuite, dès la mise en place du filet avec les œillères.
Diagnostic ● Les examens cliniques général et neurologique sont dans les limites de la normale. Des examens
complémentaires sont réalisés, et ne révèlent pas d’anomalies. Une étude approfondie du comportement montre que l’encensement se manifeste dès que les yeux sont cachés par les œillères du filet. ●
● Un examen oculaire permet alors de mettre en évidence plusieurs kystes iriens bilatéraux. La présence de ces kystes, associée au port des œillères gênent la vision, ce qui constitue l’étiologie la plus probable de l’apparition de l’encensement.
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Objectifs de l’étude ❚ Connaître la cause de l’encensement chez un cheval d’attelage. ❚ Savoir la traiter.
REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008 - 129
revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine X Journal of the American Veterinary Medicine Association 2008;233(6):950-4. Computed tomography-guided brain biopsy for in vivo diagnosis of a cholesterinic granuloma in a horse. Vanschandevijl K, Gielen I, Nollet H, Vlaminck L, Deprez P, van Bree H.
Synthèse par Aurélie Thomas, E.N.V.L.
Traitement
Résultats et discussion
Une destruction des kystes au laser infrarouge est réalisée. ● Après 2 semaines de convalescence, l’encensement est toujours présent, dès la mise en place des œillères. Un programme de désensibilisation progressive est alors mis en place pour supprimer ce réflexe de conditionnement.
● Après 10 semaines de désensibilisation, le cheval est à nouveau entrainé avec des œillères, sans aucun trouble du comportement. ● Les troubles du comportement peuvent avoir des causes à la fois physiques et psychologiques. Un traitement médical adapté doit être associé à une thérapeutique comportementale pour permettre un traitement adéquat de ces troubles. ❒
●
Imagerie
Objectif de l’étude ❚ Savoir si un granulome à cholestérine peut être traité par biopsie cérébrale guidée par scanner.
BIOPSIE CÉRÉBRALE GUIDÉE PAR SCANNER pour un diagnostic in vivo de granulome à cholestérine chez un cheval. Sujet, matériel et méthodes
Discussion et conclusion
Une jument Warmblood de 8 ans présente un épisode aigu d’atteinte nerveuse (ataxie, poussée au mur, …). Les images du scanner de la tête ont permis d’objectiver la présence d’une masse impliquant les deux ventricules latéraux.
● Ces granulomes à cholestérine seraient secondaires à des congestions chroniques ou récidivantes associées à des hémorragies secondaires. Le plus souvent, on les retrouve dans les plexus des ventricules cérébraux. ● Les signes nerveux qui en découlent sont très variables mais ces granulomes restent le plus souvent des trouvailles d’autopsie. ● L’IRM et le scanner en médecine équine sont devenus des techniques indispensables pour identifier et localiser les masses intracrâniennes. Le traitement chirurgical ou la chimiothérapie n’étant pas encore décrit, l’indication de biopsie cérébrale reste limitée. ● Néanmoins, ce cas clinique suggère que les biopsies cérébrales sous contrôle tomographique restent faisables et ont valeur diagnostique chez les équidés lors de masses intracrâniennes. Le scanner pourrait être utilisé pour assister une exérèse chirurgicale ou pour une médication locale. ❒
●
Vanschandevijl K, Gielen I, Nollet H, Vlaminck L, Deprez P, van Bree H.
● Une biopsie de la masse intracrânienne est réalisée sous contrôle tomographique afin de choisir la coupe permettant l’accès le plus direct possible vers la masse et minimiser les risques d’altération des structures vitales. Le contrôle scanner permet ensuite le bon positionnement de la gaine arthroscopique et de l’aiguille à biopsie.
Synthèse par Benjamin Richard, E.N.V.L.
● L’analyse histologique des prélèvements a confirmé le diagnostic de granulome à cholestérine. Aucune complication n’a été rapportée suite à la biopsie et la jument a pu retrouver son niveau initial d’entraînement.
X Journal of the American Veterinary Medicine Association 2008;233(6):950-4. Computed tomography-guided brain biopsy for in vivo diagnosis of a cholesterinic granuloma in a horse.
CARACTÉRISATION STRUCTURALE DE L’OS SOUS-CHONDRAL EN PARTIE DISTALE DE L’OS MÉTACARPIEN III chez les Purs-sangs de course, par micro-scanner Objectif de l’étude ❚ Caractériser la micro-structure par micro-scan de la plaque sous-chondrale et de l’os trabéculaire en région distopalmaire des condyles des os métacarpiens III chez les chevaux de course, lors de lésions sous-chondrales. X American Journal Veterinary Research 2008;69:1413-22. Structural characterization of subchondral bone in the distal aspect of third metacarpal bones from thoroughbred racehorses via micro-computed tomography Rubio-Martinez LM, Cruz AM, Gordon K, Hurtig MB.
Synthèse par Benjamin Richard, E.N.V.L.
REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 130 - OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008
Chez les chevaux Purs-sangs de course, ce sont les articulations métacarpo-phalangiennes (M.P.) qui supportent le plus de contraintes biomécaniques en raison de la présence des os sésamoïdes. En effet, durant les phases d’appui au galop, la face disto-palmaire des condyles des os métacarpiens III (Mc III) entre en contact avec les sésamoïdes proximaux. ● Comme réponse adaptative à ces contraintes répétées, un phénomène de sclérose des plaques sous chondrales des condyles Mc III apparaît progressivement avec l’exercice. Par conséquent, ces articulations M.P. se trouvent parmi les sites les plus fréquents de développement d’arthrose et de fracture par fatigue. ●
Sujets, matériel et méthode Le micro-scanner est utilisé pour caractériser la microstructure osseuse de la plaque sous-chondrale et de l’os trabéculaire en région disto-palmaire des condyles du Mc III dans les différentes étapes de lésion sous-chondrales. ● Des prélèvements standardisés des condyles et des crêtes sagittales issus de 12 paires de Mc III sur Pur-sang de course : moyenne d’âge de 4 ans, ●
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euthanasiés pour diverses raisons mais atteints de lésions des condyles des Mc III sont effectués. Résultats Les condyles Mc III possèdent une densité minérale sous-chondrale supérieure à celle des crêtes sagittales. ● Les condyles Mc III ont une épaisseur trabéculaire supérieure à celle des crêtes sagittales. ● Lors de lésions sous-chondrales moyennes, la densité minérale de la plaque sous-chondrale est supérieure à celle de l’os trabéculaire. Mais, lors de lésion plus sévère, la densité trabéculaire est similaire à celle de l’os sous-chondral. ●
Discussion et conclusion La microstructure sous-chondrale en région disto-palmaire des condyles des Mc III se retrouve modifiée chez les chevaux de course. ● En fonction de la sévérité des lésions, sont observés des phénomènes de sclérose, des résorptions osseuses focales ou multifocales pouvant traverser la plaque sous-chondrale, voire atteindre la surface articulaire dans les cas les plus sévères. ❒ ●
revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine IMAGERIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE (IRM) des atteintes des ligaments sésamoïdiens sur 59 chevaux Les ligaments sésamoïdiens stabilisent les articulations métacarpo/métatarso-phalangiennes. ● Des atteintes de ces ligaments peuvent être diagnostiquées par échographie mais cet outil a parfois des limites. ●
Sujets, matériel et méthode Cette étude est menée sur 7 années, elle inclut 59 chevaux avec un diagnostic de desmite d’un des ligaments sésamoïdiens et 66 chevaux témoins (boiterie distale non liée à une atteinte des ligaments sésamoïdiens distaux). Résultats Chez les témoins, on observe une symétrie individuelle droite/gauche de la superficie de coupe et de l’intensité du signal. En revanche, le ligament sésamoïdien oblique latéral est souvent plus large et présente un signal plus fort que le ligament médial.
●
Le ligament sésamoïdien droit semble plus souvent lésé que le ligament sésamoïdien oblique. ● Sur les chevaux atteints de desmite, la superficie de coupe et l’intensité du signal sont altérées, et dans 80 p. cent des cas, ces lésions sont détectées par l’IRM alors que le résultat échographique est négatif. ●
Conclusion Dans cette étude, seulement 2 cas de boiterie sont uniquement occasionnés par une desmite d’un des ligaments sésamoïdiens. Plus couramment, ce type de desmite est retrouvé en association avec d’autres causes de boiterie. ● Cette étude présente des limites. Aucune image à partir de sujet sain non boiteux n’a été réalisée. De plus, les images sont réalisées sur cheval couché ; or, le décubitus peut modifier la disposition des structures du pied retrouvées sur cheval debout. ❒ ●
Sujet, matériel et méthodes ● Huit chevaux présentés entre 1995 et 2007 pour jetage nasal sont inclus dans l’étude. Le diagnostic est établi grâce aux outils endoscopique, radiographique, histologique et de culture fongique.
Résultats ●
mettent en évidence Aspergillus sp. Les irrigations d’énilconazole sont aisément effectuées via un cathéter intranasal, une à deux fois par jour sur une durée moyenne de 3,8 semaines. ● Elles ne causent aucun effet indésirable sur les chevaux traités, même avec différentes concentrations du produit (entre 0,2 p. cent et 2 p. cent). ● Sept cas sur 8 (87 p. cent) montrent une rémission clinique avec une muqueuse nasale normale lors du contrôle endoscopique. Cinq cas restent sains dans le suivi à plus long terme (en moyenne 5 ans).
Discussion et conclusion L’énilconazole en instillation topique combiné à un débridement local, permet de traiter avec économie, facilité, sécurité et efficacité les rhinites mycosiques à Aspergillus sp. chez le cheval. ❒ ●
Sept cultures fongiques sont réalisées : toutes
APPLICATION DU PRINCIPE DE DILUTION DE L’ION SODIUM dans le calcul des changements du volume extracellulaire chez le cheval au cours de la déshydratation et la réhydratation Le principe de dilution de l’ion sodium considère que le sodium et l’eau restent toujours constants dans les liquides physiologiques, hormis lors de mictions et de fluidothérapies. Sujet, matériel et méthodes ● Pour cette étude, 8 juments en bonne santé et de différentes races sont utilisées. Les juments sont d’abord déshydratées pendant 4 heures grâce à un jeûne hydrique et à l’injection de 1 mg/kg de furosémide I.V. Elles sont ensuite réhydratées pendant 2 heures avec 20 ml/kg/h de chlorure de sodium à 0,9 %
❚ Décrire les images de ligaments sains et lésionnels obtenues à l’IRM. X Veterinary Radiology Ultrasound 2008;49(6):516-28. Magnetic resonance imaging of distal sesamoidean ligament injury. Smith S, Dyson SJ, Murray RC.
Synthèse par Anne Savoie, E.N.V.L.
Respiratoire
UTILISATION DE L’ÉNILCONAZOLE DANS LE TRAITEMENT DES RHINITES SUPERFICIELLES À ASPERGILLUS SP. chez le cheval ● Rares chez le cheval, les rhinites mycosiques se manifestent par des signes cliniques variés tels qu’une dyspnée, des bruits respiratoires augmentés, un jetage mucopurulent uni ou bilatéral, une épistaxis, une adénomégalie mandibulaire ou un encensement. ● Des traitements médicamenteux par voie locale ou générale, ou chirurgicaux ont été décrits avec des taux de réussite variables. ● Le traitement topique à l’aide d’enilconazole, bien décrit chez le chien, n’a jamais fait l’objet d’étude chez le cheval à ce jour.
Objectif de l’étude
Objectif de l’étude ❚ Décrire les éléments cliniques et paracliniques de chevaux atteints de rhinite mycosique, et les résultats du traitement avec de l’enilconazole instillé localement.
X Journal Veterinary Internal Medicine 2008;22(5):1239-42. Enilconazole treatment of horses with superficial Aspergillus spp. rhinitis. Kendall A, Bröjer J, Karlstam E, Pringle J.
Synthèse par Coline Borel, E.N.V.L.
Thérapeutique
(soit 40 ml/kg au total). ● Le suivi clinique des juments est poursuivi l’heure suivant l’arrêt des fluides. ● Le volume extracellulaire (V.E.C.) initial est mesuré à l’aide d’une analyse de bioimpédance électrique à multifréquences, la quantité totale de sodium extracellulaire (E.C.) est calculée, et les pertes hydrique et sodique sont évaluées. Résultats Les modifications au cours de la déshydratation et la réhydratation surviennent en premier lieu dans le secteur extracellulaire : après
Objectif de l’étude ❚ Appliquer le principe de dilution dans la description des modifications du volume extracellulaire et du volume intracellulaire, lors de déshydratation et de réhydratation chez le cheval.
●
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REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008 - 131
revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine X American Journal Veterinary Research 2008;69(11):1506-11. Application of the sodium dilution principle to calculate extracellular fluid volume changes in horses during dehydration and rehydration? Fielding CL, Magdesian KG, Carlson GP, Rhodes DM, Ruby RE.
d’une fluidothérapie. ● L’administration de sérum salé physiologique par voie intraveineuse cause initialement une expansion du V.E.C. plus marquée que le volume de fluides administré et ceci, aux dépens du V.I.C. ● D’autres études sont nécessaires pour valider ces résultats, déjà démontrés dans d’autres espèces. ❒
l’administration de fluides, le V.E.C. subit une surexpansion, corrélée à une diminution du V.I.C. ● Les modifications électrolytiques plasmatiques et urinaires sont identiques à celles relevées dans des études précédentes. Discussion et conclusion ● La méthode de dilution de l’ion sodium est un moyen utile pour décrire les modifications des V.E.C. et V.I.C. chez le cheval au cours
Synthèse par Coline Borel, E.N.V.L.
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NÉON ATALO GIE
CHEZ LES
ÉQUID ÉS
6-2007
HOR S-SÉ RIE 20 07
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O CHEZ NATALO GIE LES
LE NO UVEA U PR ATICI EN VÉ TÉRIN AIRE
équin e - HO RS-SÉR IE
2007
ÉQUI - Le suiv DÉS en fin i de la com de ges jument plic tation et rép ations : sur le ercussion pou - Le lain s suiv de la i échogr par fin de ges aphiqu voie tation e - Les tran sab par de l’ex ticulari domina le du pouamen tés clin lain ique - Con nou dui en cas te à ten veau-né de pré ir Diag matur nosti ité et traite
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ment - Com me en cha nt pre en clie rge les ndre urg ntèle - La am ences réa resp nimatio bulatoire iratoire n - Com prendr néo natale e l’im - Con du poumunité dui lain hypoga te à ten ir fac mm - La septicé aglobu e à une Face - Rec linémie mie à onn néo peut un poulain natale et dia aître être amené nouvea les col gnostiq Il lui fau u-né - Com iques uer malad sur la t évalue à prendr dig me e r les col nt trai estive et inté base de l’an rapideme des décisioe, le clinicie s - Con iques ter dig les frai grer la vale amnèse nt la gravité ns parfois n respons dui devant te à ten estives et diagno s engend ur potent de l’exam de la situ difficiles. able du pou les dia ir ielle stiques rés par atio en rrhées lain - Éch et thé la mise du poulain clinique, n, de ogr - Ges rapeut en , et ses aphie 0 à 15 te iques œuvre des jou Tra - Nu - Pha Obser annexe de l’ombili rs ... moyen trit rmacolo nsfusion c - Un vation s - Com ion - Com s et sér gie kyste clin portem othéra ment Con - Le de l’Ouique naître alim ent pie che trai - L’im ent raque les médic tement z le prégna er la jum particu pou lari de la al et chi lain tion ent rupture rurgic suitée tés pha : my - Com rmacolo the vésical al ou réa ment giques trau e lité matismtraiter du pou les chez es lain RE VU - Dia le poulainthoraciqu E DE gno es nou stic des FO RM souffle différe veau-n À CO é s car ntiel MI TÉ AT IO N CO diaque DE LE NT s CT UR INU E - Les par E de la ticulari chez néonat tés l’ânon alogie et le muleto n
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tél : (33) 1 41 94 51 51 - fax : (33) 1 41 94 51 52 - courriel : neva@neva.fr
test clinique les réponses
deux cas d’hyperœstrus
Jean-François Bruyas
chez la jument
Unité de biotechnologie et de pathologie de la Reproduction École nationale vétérinaire de Nantes Atlanpole La Chantrerie BP 40706 44307 Nantes Cedex 3
3
Le suivi de la croissance folliculaire est effectué par échographie (photo J.-F. Bruyas).
4
La jument se laisse chevaucher et saillir (photo Unité de reproduction, E.N.V.N.).
NOTE * cf. l’article “Comment avancer le premier œstrus et la première ovulation chez la jument” de P. Daels, dans ce numéro.
Pour en savoir plus ● Mc Cue PM, Logan NL, Magee C. Management of the transition period : physiology and artificial photoperiod. Equine Vet Education, 2007; 19(3):146-50. ● Ginther OJ. Reproductive biology of the mare : basic and applied aspects. Ed Equiservices, Cross Plains, Wisconsin 2nd ed, 1992;642 pp.
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 5 / n°18 133 - OCTOBRE / DÉCEMBRE 2008
1 Que répondre à ces deux propriétaires ? ● Les deux juments Rudithe et Florette présentent ou ont présenté un œstrus ininterrompu pendant plusieurs semaines en début de saison de reproduction. ● C’est une situation fréquente désignée sous le terme “d’hyperœstrus” en français, ou en traduisant littéralement le vocable anglais “œstrus de transition” (photo 2). ● Cet état correspond à la survenue d’une succession de vagues de croissance folliculaire, avec émergence de follicules dominants qui n’ovulent pas en raison d’un défaut de sécrétion de L.H. ● Lorsque débute le 1er œstrus de la saison, aucun élément clinique dans le suivi ne permet de prévoir si c’est un œstrus qui va aboutir à une ovulation dès la 1re vague de croissance folliculaire, ou s’il y aura défaut d’ovulation avec un œstrus anormalement long au cours duquel il est impossible de prédire le moment de l’ovulation, donc la fin de cet hyperœstrus. Ainsi, il est bien légitime, comme pour les juments Rudithe et Florette, de les faire saillir ou de les inséminer. ● Lorsqu’un suivi échographique de la croissance folliculaire est effectué, comme cela a vraisemblablement eu lieu pour la jument Florette, la décision de réaliser la 1re insémination est en général prise à la vue d’un follicule d’aspect préovulatoire en croissance dont les images échographiques et la dynamique de croissance ne peut laisser présager le défaut d’ovulation (photo 3). Puis, après plusieurs jours de croissance qui font penser que l’ovulation est imminente et qui fait renouveler les inséminations, le follicule se maintient en place, cesse d’augmenter de volume puis, lentement, son diamètre commence à décroître, son atrésie débute, les inséminations artificielles ou les saillies peuvent alors être arrêtées. ● Cliniquement, il est donc difficile de faire un diagnostic précoce de ce trouble. En revanche, dès qu’un œstrus dure plus de 2 semaines, il y a lieu de le suspecter. ● Dès que le diagnostic est établi, le 1er conseil à donner est de cesser d’inséminer ou de faire saillir la jument. ● Pour finir de répondre au propriétaire de la jument Florette, il n’est pas non plus possible de prédire si une jument qui a présenté
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Image échographique d’une jument en phase d’oestrus de transition. Les ovaires sont porteurs de nombreux follicules certains en croissance d’autres en atrésie (échelle côté gauche entre deux traits = 1cm) (photo J.-F. Bruyas).
un hyperoestrus cette année, va récidiver les années suivantes, car aucune prédisposition individuelle nette ne semble exister. La genèse de l’hyperœstrus semble en effet plus dépendre de facteurs environnementaux (alimentation, température, éclairement, …) dont le mode d’action, sans doute synergique entre ces différents paramètres, est assez mal défini. ● La seule mesure préventive qu’il est possible de préconiser est, outre de placer les juments dans les meilleures conditions d’entretien et d’alimentation, de mettre en place un traitement lumineux modifiant la photopériode, éventuellement associé à un traitement à base d’antagonistes de la dopamine. Ce traitement réduit la durée de l’anœstrus saisonnier et avance la date de la 1re ovulation de la saison*. Après ce type de traitement, aucun cas d’hyperœstrus ne semble rapporté. 2 Que faire pour la jument Rudithe ? ● Le 1er conseil à donner au propriétaire de la jument Rudithe est donc de cesser d’inséminer ou de faire saillir la jument (photo 4). ● La conduite à tenir la plus simple, qui semble à la fois la plus logique d’un point de vue physiologique et la plus économique, est celle qui a été adoptée pour la jument Florette : stopper tout suivi de la jument, et ne la revoir que 2 à 3 semaines plus tard, le temps que la cyclicité s’établisse spontanément. Une fois que la 1re ovulation de l’année se produit naturellement, la jument est alors normalement cyclée. ❒