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Volume 6
DOSSIER - LES DYSPHAGIES CHEZ LES ÉQUIDÉS
Couv NPE 24 2
N°24 NOVEMBRE DÉCEMBRE JANVIER 2011 revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC (Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)
indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)
• Veterinary Bulletin (CAB International)
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine - N°24 - NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011
• CAB Abstracts Database
LES DYSPHAGIES CHEZ LES ÉQUIDÉS - Comprendre la séquence ingestion déglutition chez le cheval - Comment diagnostiquer, évaluer et traiter une dysphagie d’origine nerveuse chez le cheval adulte - Diagnostic et traitement des affections buccales responsables de dysphagie - Symptomatologie et traitement chirurgical des fractures de mâchoire - Identifier et prendre en charge une dysphagie chez les poulains - Quand suspecter et comment traiter une broncho-pneumonie par fausse déglutition chez le cheval adulte
DOSSIER : LES DYSPHAGIES chez les équidés
Les dysphagies chez les équidés sont un syndrome important et fréquent, à la symptomatologie protéiforme, d’intensité très variable. Le clinicien doit savoir les reconnaître pour mieux les prévenir et les traiter ...
FMCvét
formation médicale continue vétérinaire
- Revue de presse internationale - Test clinique - Dysphagie d’apparition brutale chez une jument
Âne, poney - Particularités de la dysphagie chez le poney et l’âne - Observation clinique Dysphagie d'origine congénitale chez un poney
Rubriques - Chirurgie Chirurgie œsophagienne lors de dysphagie chez les chevaux - Urgences - Traitement de l’obstruction de l’œsophage chez le cheval - Nutrition - Comment nourrir un cheval dysphagique
Volume 6
sommaire Test clinique - Dysphagie d’apparition brutale chez une jument Sarah Ménager, Sophie Pradier
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Éditorial par Jean-Luc Cadoré
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N°24 NOVEMBRE DÉCEMBRE JANVIER 2011 DOSSIER LES DYSPHAGIES
CHEVAL ET ÉQUIDÉS - Comprendre la séquence ingestion déglutition chez le cheval et ses conséquences Julie Hervé - Comment diagnostiquer, évaluer et traiter une dysphagie d’origine nerveuse chez le cheval adulte Jean-Luc Cadoré - Diagnostic et traitement des affections buccales responsables de dysphagie chez les équidés Jean-Yves Gauchot, Pierre Chuit - Symptomatologie et traitement chirurgical des fractures de mâchoire chez les équidés Mickaël Robert - Identifier et prendre en charge une dysphagie chez le poulain Sophie Paul-Jeanjean - Quand suspecter et comment traiter une bronchopneumonie par fausse déglutition chez le cheval adulte : une complication fréquente lors de dysphagie Marie Nolf, Eleonora Guidi, Jean-Luc Cadoré
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revue de formation à comité de lecture
ÂNE, PONEY - Particularités de la dysphagie chez le poney et l’âne Ahmed Chabchoub, Amel Derouiche, Faouzi Landolsi - Observation clinique - Dysphagie d'origine congénitale chez un poney Marianne Depecker, Jean-Luc Cadoré, Olivier Lepage
indexée dans les bases de données :
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• Index Veterinarius
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(CAB International)
• Veterinary Bulletin
RUBRIQUES
(CAB International)
- Chirurgie - Chirurgie œsophagienne lors de dysphagie chez les chevaux Ludmilla Butzbach, Juan Munoz Moran - Urgences - Comment traiter l’obstruction de l’œsophage chez le cheval Jean-Luc Cadoré - Nutrition - Comment nourrir un cheval dysphagique Pierre-Antoine Courtois
• CAB Abstracts Database
agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC
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(Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)
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REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE - Rubrique dirigée par Jean-Luc Cadoré, Jean-Philippe Germain - Un panorama des meilleurs articles d’équine : notre sélection par Marta Barba, Inga-Catalina Cruz Benedetti, Marion François, Isé François, Élodie Lallemand, Antoine Lechartier, Amélie Vitte Test clinique - les réponses Tests de formation continue - les réponses Observations et résultats originaux
Souscription d’abonnement en page 65
CHEVAL ÂNE RUBRIQUE
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REVUE INTERNATIONALE
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol. 6 / n°24 NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011 - 197
test clinique
NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 courriel : neva@neva.fr
Conseil scientifique Gilles Bourdoiseau (VetAgro Sup) Jean-François Bruyas (Oniris) Jean-Luc Cadoré (VetAgro Sup) Marc Gogny (Oniris) Olivier Lepage (VetAgro Sup) Pierre-Louis Toutain (E.N.V.T.) André Vrins (Faculté de Saint-Hyacinthe)
dysphagie d’apparition brutale chez une jument Observation originale
Rédacteurs en chef
Clinique équine - École Nationale Vétérinaire d’Alfort 7, avenue du Général de Gaulle 94700 Maisons-Alfort
Louis-Marie Desmaizières (praticien) Catherine Gaillard - Lavirotte (praticien) Christophe Hugnet (praticien) Stephan Zientara (A.F.S.S.A. Alfort)
Comité de rédaction Vincent Boureau (Comportement, praticien) Florence Buronfosse (Pharmaco-Toxicologie, VetAgro Sup) Jean-Claude Desfontis (Physiologie et thérapeutique, Oniris) Jean-Philippe Germain (Médecine, chirurgie, praticien) Xavier Gluntz (Chirurgie, praticien) Jacques Guillot (Parasitologie, E.N.V.A.) Stéphane Martinot (Reproduction, VetAgro Sup) Céline Mespoulhès-Rivière (Chirurgie, E.N.V.A.) Nathalie Priymenko (Alimentation - nutrition, E.N.V.T.) Michel Péchayre (Chirurgie, praticien) Roland Perrin (Chirurgie, praticien) Jean-Marc Person (Immunologie, Oniris) Didier Pin (Dermatologie, E.N.V.L.) Alain Régnier (Ophtalmologie, E.N.V.T.) Fabrice Rossignol (Chirurgie, praticien) François Valon (Médecine interne, praticien) Youssef Tamzali (Médecine interne, E.N.V.T.) Chargée de mission rédaction Hélène Rose (Dr Vétérinaire) Gestion des abonnements et comptabilité Vanessa De Oliveira - Marie Glussot Publicité Maryvonne Barbaray NÉVA Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 courriel neva@neva.fr
Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Revue membre du SPEPS (syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé) Prix du numéro : Praticiens : 58 € T.T.C. CEE : 59 € Institutions : 77 € T.T.C. SARL au capital de 7622€ Siège social :Europarc 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 0412 T 86 321 I.S.S.N. 1767-5081
U
ne jument âgée de 12 ans, de race non constatée, ayant une activité de loisir, est présentée en consultation pour explorer une dysphagie d’apparition brutale, accompagnée d’un jetage alimentaire bilatéral. ● La propriétaire évoque l’apparition, 10 jours auparavant, d’une toux, d’un jetage purulent bilatéral, et d’une hyperthermie. Le vétérinaire traitant a prescrit de la pénicilline procaïnée, deux fois par jour, pendant 6 jours, par voie intramusculaire, à une dose non précisée. Quatre à 5 jours plus tard, alors que la jument est encore sous traitement antibiotique, un jetage alimentaire verdâtre est observé, et la jument tousse quand elle s’alimente. ● À l’examen clinique, la jument présente un amaigrissement et un jetage alimentaire verdâtre bilatéral important (photos 1, 2). Sa fréquence respiratoire est de 16 mpm, la courbe respiratoire et l’auscultation pulmonaire sont normales. Les veines jugulaires sont souples et perméables des deux côtés. ● La seule anomalie détectée lors de l’examen neurologique est un test thoraco-laryngé (ou slap test) négatif à gauche. Aucune autre anomalie n’est observée.
comité de lecture
Impression : ETC-INN Av. des lions Ste-Marie des Champs B.P. 14 - 76191 YVETOT Cedex
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Sarah Ménager Sophie Pradier
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Isabelle Barrier-Battut, Bruno Baup, Philippe Benoit, Olivier Bisseaud, Géraldine Blanchard, Sarah Buisson, Christian Bussy, Eddy Cauvin, Luc Chabanne, Ahmed Chabchoub (Tunis), René Chermette, Pierre Chuit (Suisse), Florent David (Canada), Isabelle Desjardins, Francis Desbrosse, Lucile Martin-Dumon, Brigitte Enriquez, Guillaume Fortier, Lætitia Jaillardon,
Delphine Holopherne, Emmanuel Lagarde, Claire Laugier, Jean-Pierre Lavoie (Canada), Anne-Cécile Lefranc, Serge Lenormand, Bertrand Losson (Liège), Emmanuel Maurin, Pierre-François Mazeaud, Emmanuelle Moreau, Valérie Picandet, Xavier Pineau, Morgane Schambourg, Claire Scicluna, Brigitte Siliart, Christopher Stockwell, Sarah Tenedos, Étienne Thiry (Liège), Emmanuelle Van Erck (Liège).
1 Amaigrissement à l’arrivée de la jument en référé (photos Clinique équine École Nationale Vétérinaire d’Alfort).
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Jetage nasal alimentaire bilatéral à l’admission.
1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? 2 Quels examens complémentaires sont à envisager ? 3 Quelle conduite à tenir proposez-vous ? Réponses à ce test page 64
Abonnez-vous en page 65 Pour tous renseignements : tél. (33)1 41 94 51 51 fax (33)1 41 94 51 52 courriel neva@neva.fr
éditorial Les dysphagies chez les équidés sont un véritable syndrome, dont la symptomatologie est protéiforme et d’intensité extrêmement variable ; elles sont à savoir reconnaître pour mieux les traiter ...
S
i la pratique nous incline à penser à la très classique obstruction de l’œsophage (engouement œsophagien) comme principale cause de dysphagie chez le cheval adulte, bien d’autres causes peuvent également être responsables de ce véritable syndrome, dont la symptomatologie est protéiforme et d’intensité extrêmement variable.
Jean-Luc Cadoré Médecine Interne (Animaux de Compagnie, Équidés)
La définition générique de “difficulté pour manger” justifie bien de différencier les dysphagie orales, pharyngées et œsophagiennes. Les dysphagies œsophagiennes sont relativement simples à comprendre, à reconnaître et, dans la grande majorité des cas, à soigner, pour peu qu’elles soient prises en charge suffisamment tôt. Les dysphagies orales justifient pleinement notre contribution majeure dans le suivi de l’hygiène bucco-dentaire dans l’espèce équine ; en dehors des affections dentaires, le clinicien devra reconnaître d’éventuelles affections associées, secondaires ou non, comme les affections sinusales ainsi que toutes les néoformations buccales, linguales ou gingivales, assez rares, sans oublier les anomalies fonctionnelles des mandibules, de la langue et de l’appareil hyoïdien qu’elles soient traumatiques ou non. Les dysphagies pharyngées sont parfois plus sournoises dans leur installation et dans leur évolution ; elles accompagnent notamment les déficits nerveux lors de certaines affections, notamment des poches gutturales mais aussi parfois d’affections nerveuses dégénératives souvent, de cause non déterminée, ou encore d’affections suspectées être toxiques ou toxiniques. Ces dysphagies peuvent aussi survenir en même temps que des affections traumatiques ou des maladies infectieuses qui entraînent alors, soit une inflammation aiguë des premières voies respiratoires, soit des compressions du pharynx lors d’adénomégalie majeure des rétropharyngiens médiaux et latéraux, comme c’est le cas lors de gourme classique. Leur compréhension repose sur des connaissances anatomiques et physiologiques concernant les muscles et les nerfs impliqués dans la déglutition.
Agrégé des Écoles Vétérinaires, Dipl ECVIM(CA) VetAgro Sup Campus Vétérinaire de Lyon, membre de l'Université de Lyon UMR 754 INRA-ENVL-UCBL Rétrovirus et pathologie comparée IFR 128, Université Lyon 1
Dès qu’une dysphagie est suspectée, la première étape clinique est d’en vérifier l’existence en observant le cheval au cours d’un repas ; la deuxième étape comporte le plus souvent une investigation complémentaire, en particulier un examen endoscopique qui doit comprendre une inspection des poches gutturales. Dans tous les cas, lors de la prise en charge de telles situations, l’épée de Damoclès demeure les possibles complications des éventuelles fausses déglutition qui, même si elles sont peu importantes mais répétées, peuvent entraîner l’apparition de complications broncho-pulmonaires, parfois graves, pouvant assombrir considérablement le pronostic.
T
ous ces éléments sont parfaitement décrits dans les différents articles de ce numéro du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine consacré à ce syndrome important et fréquent que le clinicien doit savoir reconnaître pour mieux le prévenir et le traiter. ❒
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011 - 199
comprendre la séquence ingestion déglutition chez le cheval
Julie Hervé Service de Physiologie fonctionnelle cellulaire et moléculaire ONIRIS, École Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l'Alimentation, Atlanpôle - La Chantrerie, BP 40706 44307 Nantes cedex 03
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les différentes phases de la séquence ingestion-déglutition chez le cheval. ❚ Comprendre leurs conséquences sur le diagnostic et sur le traitement des dysphagies.
NOTE * Dysphagie, du grec “dys” : difficulté, incapacité, et “phagein” : manger, se nourrir.
Essentiel ❚ Chez le cheval, la préhension et la mastication des aliments devraient idéalement se faire en continu, sur une période d’au moins 12 h car c’est un besoin comportemental. ❚ Les lèvres jouent un rôle essentiel dans la préhension des aliments.
CHEVAL
et ses conséquences La dysphagie* correspond à l’incapacité fonctionnelle de se nourrir. Elle peut avoir différentes origines, selon qu’il s’agit d’une dysphagie suite à une difficulté de préhension, de mastication et/ou de déglutition des aliments.
L
a digestion correspond à l’ensemble des transformations chimiques subies par les aliments, qui permettent de les réduire à l’état de petites molécules facilement assimilables au niveau de l’intestin grêle. Ce terme désigne également la constitution, ainsi que la propulsion mécanique, du bol alimentaire le long du tractus gastrointestinal. ● Chez les herbivores, les différents réservoirs, tout comme les processus de transport et de fermentation, sont adaptés à l’utilisation efficace des végétaux, riches en cellulose et pauvres en valeur nutritive. ● Chez le cheval, la séquence ingestiondéglutition des aliments présente quelques éléments propres, dont la connaissance est indispensable au praticien équin, particulièrement lorsqu’il s’agit d’aborder un cas de dysphagie. ● Cet article détaille successivement les étapes buccale (préhension, analyse gustative et mastication des aliments solides, ingestion de liquide, salivation et formation du bol alimentaire) et œsophagienne (déglutition et migration du bol vers l’estomac) de la digestion des aliments. ● Au delà de l’appréciation des qualités organoleptiques des aliments et de la constitution du bol alimentaire, ces étapes déclenchent la mise en jeu de différents réflexes sécrétoires au niveau du tube digestif et des glandes annexes, et jouent donc un rôle essentiel pour initier l’assimilation. PRÉHENSION, ANALYSE GUSTATIVE, ET MASTICATION DES ALIMENTS SOLIDES La préhension chez le cheval L’importance de ce comportement
● La préhension des aliments permet leur entrée dans la cavité buccale. Les modalités
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de préhension sont très variables selon les espèces de mammifères. ● Chez le cheval, la préhension et la mastication des aliments devraient idéalement se faire en continu, sur une période d’au moins 12 h : il s’agit d’un besoin comportemental qui doit être satisfait [7]. Le cas échéant, les chevaux présentent une fréquence accrue de tics et d’ulcères gastriques. C’est pourquoi l’accès ad libitum à la nourriture est préférable. Par ailleurs, les chevaux nourris à l’aide de concentrés devraient loger dans des box paillés, afin de satisfaire ce besoin. Le rôle des lèvres
Chez le cheval, les lèvres jouent un rôle essentiel dans la préhension des aliments [1]. Remuant constamment, elles lui permettent de saisir les aliments, qui sont ensuite coupés par ses incisives (rôle de ciseau à bois).
●
Ce mouvement constant des lèvres du cheval est possible grâce à leur importante vascularisation, associée à leur riche innervation (l’innervation sensitive est assurée par le nerf trijumeau ou nerf V, et motrice via la branche buccale du nerf facial ou nerf VII). ● L’effort volontaire de préhension des aliments est contrôlé centralement, par le cortex cérébral et par les noyaux gris centraux. ●
L’analyse gustative Les bourgeons du goût
La préhension des aliments est suivie par leur analyse gustative, assurée par les bourgeons du goût, situés principalement sur la langue (papilles fungiformes, caliciformes et foliées) (figure 1). Ces derniers possèdent différents récepteurs qui les rendent sensibles à quatre classes de saveurs fondamentales : le sucré, le salé, l’amer et l’acide. ● Schématiquement, le sucré résulte de la fixation sur ces récepteurs de divers composés (sucres, alcools, cétones, …), le salé est proportionnel à la concentration en ions sodium Na+, tandis que le goût acide est fonction de la concentration en protons H+ ; le goût amer provient de la présence de différentes substances (caféine, nicotine,…). ●
comment diagnostiquer évaluer, et traiter une dysphagie d’origine nerveuse chez le cheval adulte
Tantôt syndrome, tantôt symptôme, les dysphagies nécessitent presque toujours des investigations sémiologiques, cliniques et instrumentales, pour être complètement identifiées. Elles peuvent être des signes d’appel de maladies générales nerveuses ou non, parfois réputées contagieuses.
P
our assurer l’arrivée des aliments dans l’estomac, afin que se poursuive leur digestion commencée dans la cavité buccale sous l’effet des enzymes salivaires, il est nécessaire que la préhension soit possible, que le séjour buccal favorise une bonne mastication, puis que le transit dans l’oro-pharynx permette de déclencher la déglutition dans l’œsophage proximal, et qu’enfin, le transit œsophagien se déroule correctement. ● Étymologiquement, une dysphagie définit une difficulté d’accomplir l’action de manger. Dans un sens plus restreint, c’est une difficulté pour avaler ; et dans une acception plus large, retenue ici, c’est une anomalie de transit des aliments, puis du bol alimentaire, depuis leur préhension jusqu’à leur arrivée dans la cavité gastrique. Il est alors possible de distinguer des dysphagies buccales, oro-pharyngées et œsophagiennes (figure 1) [9]. ● Restreindre l’étude des dysphagies à celles d’origine nerveuse, exclut toutes les affections primitivement ostéo-articulaires et musculaires, impliquant tout ou partie des éléments anatomiques qui interviennent dans chacune des phases décrites, qu’elles soient traumatiques ou non. ● Les dysphagies d’origine primitivement nerveuse regroupent toutes les atteintes des muscles impliqués dans ces différentes phases : ils sont plus d’une vingtaine, et leur innervation emprunte les voies du nerf trijumeau, du nerf facial, du nerf glosso-pharyngien, du nerf vague, du nerf accessoire et hypoglosse, mais aussi des plexus carotidiens. Ceci laisse entrevoir la complexité
Figure 1 - Classification des dysphagies
Localisation anatomique
Origine du mécanisme
Jean-Luc Cadoré Pôle équin, Clinique équine VetAgro Sup Campus Vétérinaire de Lyon 1, av Bourgelat 69 280 Marcy l’Etoile
Objectifs pédagogiques
- Buccale - Pharyngée - Œsophagienne - Mécanique (corps étranger) - Primitivement musculaire - Primitivement ostéo-articulaire - Primitivement nerveux
étiologique et symptomatique que peuvent revêtir les dysphagies. ● Elles constituent donc un syndrome dont l’approche clinique est assez complexe, et dont le diagnostic précis est pourtant essentiel. ● Quel que soit le nerf crânien impliqué dans ces différentes phases, une anomalie lésionnelle ou fonctionnelle de son noyau et/ou de son trajet peut altérer tout ou partie des différents temps décrits, et entraîner l’apparition, à des degrés extrêmement divers, d’une dysphagie. Ceci justifie de réaliser un examen physique général complet, et un examen du système nerveux exhaustif. ● Cet article explique la formation et la progression du bol alimentaire (encadré 1). Il indique les différentes présentations cliniques des dysphagies d’origine nerveuses, puis propose une démarche diagnostique rigoureuse, avant de préciser les modalités de l’évaluation du système nerveux. LES SIGNES À RECHERCHER SELON LES PRÉSENTATIONS CLINIQUES Les troubles de la préhension, les troubles du passage buccal, ceux de la déglutition et du transit œsophagien sont les signes à rechercher selon la clinique observée dans chaque cas.
❚ Connaître l’importance de l’examen neurologique et endoscopique lors de dysphagie. ❚ Connaître les différentes phases de la progression du bol alimentaire. ❚ Savoir adopter une démarche diagnostique raisonnée face à une dysphagie.
Essentiel ❚ Une anomalie lésionnelle ou fonctionnelle du noyau et/ou du trajet de chacun des nerfs, qui intervient dans le transit des aliments, puis du bol alimentaire, peut entraîner une dysphagie.
CHEVAL
Les troubles de la préhension ● L’appétit est en général conservé, mais le cheval met un temps anormal pour saisir les aliments qui lui sont présentés. ● L’observation peut révéler une anomalie du port des lèvres, une déviation de la face
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❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 6 / n°24 NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011 - 205
diagnostic et traitement des affections buccales responsables de dysphagie chez les équidés
Jean-Yves Gauchot1 Pierre Chuit2 1.
Clinique vétérinaire Route de Campagne 24260 Le Bugue 2.
En dentisterie équine ambulatoire et quotidienne, le vétérinaire n’est pas toujours appelé pour un problème de dysphagie. Quand celui-ci est présent, l’examen visuel et tactile de la cavité buccale doit être minutieux et complet, notamment sur les incisives et sur les dernières molaires.
Objectif pédagogique ❚ Connaître les affections dentaires responsables de dysphagie.
NOTE * Les auteurs se permettent d’utiliser ce vieux terme, et ainsi, de s'approcher de la dénomination moderne des américains en ) nommant aussi bien les prémolaires que les molaires sous le nom générique de mâchelières (connues dans la littérature anglosaxonne sous le terme approprié“cheek teeth”), et prient les anatomistes de leur pardonner cette simplification de langage.
E
ngoncés depuis la nuit des temps (1600 avant J.C.) dans les vieilles traditions des soins dentaires, et dans les vieux mythes, nous sommes très souvent étonnés par l'examen d'un cheval bien dans sa forme, ne souffrant d'aucune attitude “vicieuse” aux aides de la main, et de constater moult affections perçues comme importantes : pointes acérées avec leur cortège de blessures de joue, problèmes d'occlusions sévères, tumeurs des tissus dentaires, mâchelières* partiellement cassées, diastèmes avec une forte odeur et cachant des caries, fistules mandibulaires, etc (figure). ● Que ces considérations ne nous poussent pas à minimaliser l'examen de la bouche, en revanche, à nous montrer moins catégorique en énonçant un pronostic ! ● Cet article présente les affections buccales les plus fréquentes selon l’âge du cheval, puis développe quelques cas particuliers susceptibles de gêner le cheval : les diastèmes, les caries et les pulpites, les problèmes liés aux incisives, ceux liés aux molaires, avec un cheval “qui chique” ou “qui fait magasin”, et la cémentation radicale (photo 1). LES TROIS PÉRIODES À CONSIDÉRER LORS DE GÊNE MASTICATOIRE
Les affections dentaires sont présentées selon leur âge d’apparition le plus fréquent : 1. la période de la denture lactéale, jusqu'au changement en denture permanente (0 à 5 ans) ; 2. une période de vie active, allant de 5 à 18 ou 20 ans, voire plus tard ; 3. une période de vieillissement, allant environ de l’âge de la retraite (vers 18-20 ans) à la fin de vie [7].
Cabinet vétérinaire 1297 Founex Suisse
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Cheval avec une chique, illustrant l'expression “il fait magasin” (photo P. Chuit).
Essentiel
Figure - Les principales affections
❚ La combinaison des caractéristiques anatomiques principales de la dentition du cheval : diphyodontie, hypsondontie, anisognathisme, léger prognathisme, est à l’origine de troubles dentaires responsables de dysphagie. ❚ Les symptômes peuvent être immédiats, lors du passage de la dentition lactéale à la dentition adulte, voire retardés, lorsqu’ils sont liés à des problèmes occlusifs.
dentaires responsables de dysphagie - Une fracture partielle d'une molaire ou d'une prémolaire, avec un pan mobile qui blesse les muqueuses - Une dent disloquée et mobile - Une dent déciduale ou une partie d'une coiffe qui persiste et lèse les muqueuses - Une molaire ou une prémolaire en versio et mobile - Une très forte excroissance - Des affections du périodonte - Des caries, des diastèmes, ou des pulpites - Des pointes, ou des surdents - Des défauts d'occlusion - Des tumeurs
Les problèmes liés à l’éruption des dents déciduales et des dents définitives En cette première période, qui comprend l'éruption des incisives et des prémolaires déciduales, ainsi que des deux premières molaires, qui sont des dents permanentes, il est plutôt rare de faire face à des problèmes de dysphagie. ● Quelques exceptions existent : - la fissure palatine (palatoschisis), qui est à opérer de suite (ou préférer l’euthanasie …) ; ●
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CHEVAL
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 6 / n°24 NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011 - 211
symptomatologie et traitement chirurgical des fractures de mâchoire chez les équidés Les fractures de mâchoire sont fréquentes chez le cheval. Les signes cliniques sont variés et dépendent de la zone fracturée. Leur diagnostic nécessite des examens clinique, dentaire et complémentaires. Différentes techniques chirurgicales existent pour corriger ces fractures ; chacune d’elles a des indications et des propriétés biomécaniques différentes. Le pronostic de ces affections est globalement bon malgré des complications fréquentes.
L
es fractures de mâchoire sont très fréquentes chez les équidés, la mandibule est l’os de la tête le plus fréquemment atteint [1, 5]. Ceci s’explique par le tempérament du cheval, ainsi que par l’anatomie de la région. En effet, le cheval est de nature à interagir avec son environnement et avec ses congénères, et a tendance à réagir violemment lorsqu’il se sent menacé [5, 14]. De plus, les os frontaux, maxillaires, et incisifs, au même titre que la mandibule rostrale, sont fins, couverts de peu de tissus mous, et contiennent peu d’os cortical dense [5, 6]. Les mâchoires sont étroites en regard de la barre, mais s’élargissement rostralement, empêchant le retrait rapide de ces structures lorsqu’elles s’introduisent dans un objet fixe. ● Ainsi, la plupart des fractures sont autoinduites, quand le cheval reste coincé dans un râtelier, entre les barreaux de son box, ou dans tout autre objet. ● Les autres fractures sont dues à des traumatismes infligés par d’autres chevaux, à des collisions, ou surviennent lors de chutes. ● Plus rarement, elles peuvent faire suite à une infection dentaire, avec ostéolyse sévère, ou à un processus tumoral [1]. ● Les fractures de mâchoire sont classiquement classées en : - fractures rostrales, impliquant les incisives et souvent une portion d’os périphérique ; - fractures de l’espace interdentaire ou barre ;
- fractures de la branche horizontale ; - fractures de la branche montante de la mandibule. ● Les fractures rostrales sont beaucoup plus fréquentes que celles des branches horizontale et verticale, car ces dernières sont plus épaisses, renforcées par les dents de l’arcade molaire, et protégées par le muscle masséter [5, 8]. ● Cet article rappelle les signes cliniques évocateurs des différentes fractures de la mâchoire, et les examens complémentaires à réaliser, avant de présenter les différentes techniques chirurgicales propres à chaque localisation, et d’indiquer les soins à apporter en période post-opératoire, les complications possibles, et les éléments qui influent sur le pronostic. EXAMEN CLINIQUE ET DIAGNOSTIC D’UNE FRACTURE DE MÂCHOIRE Les signes cliniques ● Les signes cliniques lors de fracture de mâchoire sont variés. Ils dépendent de la zone fracturée, ainsi que de la stabilité de la mâchoire. ● Un œdème régional, une ptose de la lèvre inférieure, des plaies cutanées et buccales, du ptyalisme, des difficultés de préhension, de mastication, et de la dysphagie peuvent être observés lors d’une fracture de mâchoire [1, 5, 14, 15]. ● Les chevaux victimes d’une fracture ancienne présentent de l’halitose, et sont éventuellement amaigris.
Lors de fractures impliquant les incisives et leur os alvéolaire ● Les fractures impliquant les incisives et leur os alvéolaire sont fréquentes, surtout chez le jeune cheval. ● Elles entraînent peu de morbidité, et peuvent passer inaperçues.
Lors de fractures de la partie rostrale de la mandibule ou des os incisifs
Les fractures de la partie rostrale de la mandibule ou des os incisifs sont souvent déplacées et instables. Le trait de fracture part classiquement de la barre pour rejoindre l’arcade incisive, entre deux dents ; il est en général rempli d’aliments, donc hautement contaminé* [14].
●
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Résultats originaux
Mickaël Robert Clinique vétérinaire du Lys 663, avenue Jean Jaurès 77190 Dammarie les Lys
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les signes d’appel d’une fracture de mâchoire, ainsi que les moyens diagnostiques. ❚ Connaître les modes de traitement et leurs indications. ❚ Savoir établir un pronostic.
Essentiel ❚ Les fractures de mâchoire sont des affections fréquentes, à considérer comme des fractures ouvertes. ❚ Un œdème régional, une ptose de la lèvre inférieure, des plaies cutanées et buccales, du ptyalisme, des difficultés de préhension, de mastication, et de la dysphagie peuvent être observés. ❚ Elles cicatrisent en général bien, grâce à un apport sanguin abondant, si elles sont stabilisées. ❚ L’objectif du traitement chirurgical est de restaurer l’occlusion dentaire et de fournir de la stabilité, le temps que la fracture cicatrise.
CHEVAL
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 6 / n°24 NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011 - 217
identifier et prendre en charge une dysphagie chez le poulain Chez le poulain, la présence de lait ou de débris alimentaires au niveau des naseaux après la tétée ou les repas, est anormale. Cette dysphagie est le signe d’affections sous-jacentes parfois graves, à diagnostiquer et à traiter rapidement.
L
a dysphagie chez le jeune poulain se manifeste par la présence de lait au niveau des naseaux ou de la bouche, après ou pendant la tétée (photo 1). Le poulain a alors tendance à arrêter de téter, à éternuer, ou à secouer la tête, et du lait (de quelques gouttes à 60 mL) s’écoule par les naseaux ou par la bouche [8, 9]. Ce trouble peut être très transitoire, lors des premières tétées, le 1er jour de vie, ou persister les jours suivants. Il est alors le signe d’affections sous-jacentes parfois graves, et ne doit pas être ignoré [5, 9, 12, 14]. ● La dysphagie lactée est notamment responsable de graves pneumonies par fausse déglutition. Elle est à distinguer de la présence de lait au niveau des naseaux lors de tétées trop goulues, ou lorsque le lait coule de la mamelle, sur la tête du poulain [8]. ● La régurgitation lactée révèle des interférences avec le fonctionnement normal des sites de progression du bol alimentaire : la cavité orale, l’oropharynx, le nasopharynx, l’œsophage, ou l’estomac [9, 15]. ● Une régurgitation au niveau des naseaux qui se produit juste après la tétée, est en général le signe d’une dysphagie vraie, c’est-à-dire d’une déglutition difficile ou anormale. Elle peut aussi révéler des difficultés à tenir le trayon (préhension de la tétine dans la bouche, mise en place du goulot de succion), ou être le signe d’un dysfonctionnement au niveau œsophagien ou stomacal. Le lait n’apparaît pas juste après la tétée, mais lorsque le poulain baisse la tête, 5 à 10 min après avoir bu [5, 9]. ● Après un rappel des signes cliniques à reconnaître, le diagnostic différentiel de la dysphagie chez le poulain est évoqué.
Sophie Paul-Jeanjean Clinique vétérinaire Le Fléchet 49420 Avrillé
Objectif pédagogique ❚ Connaître les causes d’une dysphagie chez le jeune poulain, savoir identifier cette affection et la traiter.
Essentiel 1
Dysphagie chez un nouveau né de 48 h. - Noter la présence de lait sur le naseau gauche (photo S. Paul).
Les examens complémentaires à effectuer et les traitements à mettre en œuvre selon les causes sont décrits, entre sa naissance et ses premiers mois de vie, jusqu’à l’âge de 6 mois. LES SIGNES CLINIQUES À RECHERCHER Une démarche rigoureuse est à suivre lorsqu’une dysphagie est suspectée chez un poulain (encadré 1). ● De nombreuses anomalies congénitales de l’œsophage, des anomalies dentaires, ou certaines déformations ne deviennent évidentes et ne gênent le poulain pour s’alimenter ●
❚ Chez le nouveau-né, les causes les plus fréquentes de dysphagie sont la parésie du pharynx, secondaire à une faiblesse généralisée, et des malformations congénitales. ❚ Un poulain dysphagique n’absorbe pas normalement son colostrum, le transfert des immunoglobulines est à contrôler. ❚ La dysphagie lactée est responsable de graves pneumonies par fausse déglutition.
Encadré 1 - Conduite à tenir face à une dysphagie [5] - Établir un historique complet, notamment l’âge du poulain lors de la première dysphagie : - dès la naissance : parésie ou malformations au niveau du pharynx ; - apparition plus tardive : causes infectieuses, neurologiques ou traumatiques - Vérifier que le poulain présente une dysphagie vraie, à différencier d’un problème de mastication, d’obstruction ou de striction œsophagienne, d’ulcères gastriques - Savoir si le problème s’aggrave ou non - Vérifier l’existence éventuelle de facteurs externes (traumatismes, manipulations intempestives, antécédents de maladies infectieuses, ...) - Pratiquer un examen clinique complet, notamment de la tête, de la cavité buccale.
- Observer le poulain téter - Effectuer un bilan sanguin complet, notamment vérifier le statut en immunoglobulines - Réaliser une endoscopie des voies respiratoires et du tractus digestif, pour repérer toutes les anomalies de position ou les déformations. - Pratiquer ensuite une endoscopie dynamique, en injectant un peu d’eau par le canal opérateur, pour vérifier la déglutition. - Effectuer des radiographies : projections latérales standard et transit baryté (radiographies T0, T0 +10 min, T0 + 15 min, après administration de 50 mL de sulfate de baryum per os).
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 6 / n°24 NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011 - 223
quand suspecter
et comment traiter une bronchopneumonie par fausse déglutition chez le cheval adulte
Marie Nolf Eleonora Guidi Jean-Luc Cadoré
une complication fréquente lors de dysphagie Les bronchopneumonies peuvent être consécutives aux dysphagies. Souvent exposé à cette situation, le vétérinaire doit pouvoir en avertir son client. Pour cela, comprendre et pouvoir expliquer les mécanismes pathologiques, les symptômes exprimés, et les examens complémentaires à mettre en place permet de décider du meilleur traitement et d’évaluer le pronostic.
L
a dysphagie n’est pas la première cause de bronchopneumonie, mais celle-ci est la complication la plus fréquente d’une dysphagie [2]. ● Les causes de dysphagie sont variables. Les bouchons œsophagiens, les mycoses des poches gutturales, et les masses dans la région pharyngée (abcès, tumeur, …) sont parmi les plus fréquentes. ● La dysphagie est un défaut de déglutition ; aussi, l’aliment est, en partie ou en totalité, incapable de quitter la région pharyngée en direction de l’œsophage. Le pharynx est le carrefour reliant les cavités nasales, la bouche, l’œsophage et la trachée. Lors d’impossibilité de déglutition, l’aliment est expulsé par la bouche ou par les naseaux (jetage alimentaire), mais il peut aussi passer dans la trachée. ● Les mécanismes de défense de l’animal tentent d’éviter cette dernière solution par la toux, la clairance muco-ciliaire, les cellules phagocytaires (macrophages alvéolaires) et le système immunitaire, mais une dysphagie persistante ou une quantité importante d’aliments peuvent rapidement dépasser tous ces mécanismes [8]. ● Des particules alimentaires et des bactéries atteignent alors les bronches, puis les bronchioles, et enfin les alvéoles. Le processus peut également toucher la plèvre, par contiguïté de tissus, et provoquer ainsi une pleuropneumonie. ● Cet article présente les principaux signes cliniques présents lors de bronchopneumo-
Pôle équin Campus Vétérinaire de Lyon Vetagro-Sup 1, av Bourgelat 69 280 Marcy l’Etoile
nies par fausse déglutition, puis les examens complémentaires à réaliser, avant de s’intéresser aux traitements à envisager, et au pronostic pour le cheval atteint. Il ne traite pas de la “shipping fever” ou fièvre des transports, qui est la cause la plus fréquente de pleuropneumonie.
Objectifs pédagogiques ❚ Savoir identifier les bronchopneumonies secondaires aux dysphagies. ❚ Savoir diagnostiquer et traiter les bronchopneumonies par fausse déglutition.
LES SIGNES CLINIQUES À RECHERCHER ● En plus des symptômes de dysphagie, ou en cas de bronchopneumonie persistante si la dysphagie est résolue ou n’est pas exprimée cliniquement, divers signes cliniques peuvent permettre de suspecter une atteinte des voies respiratoires profondes. ● En cas de pleuropneumonie, d’autres symptômes sont observés (figure 1) [7, 8].
Essentiel ❚ En cas de dysphagie, toujours vérifier la fonction respiratoire. ❚ Les signes cliniques lors de bronchopneumonies sont : - de l’hyperthermie ; - une fréquence respiratoire augmentée ; - du jetage ; - de la toux ; - une intolérance à l’effort.
L’intérêt du test de ventilation forcée Le test de ventilation forcée est un élément important de l’examen clinique lorsqu’on suspecte des lésions pulmonaires. En effet, l’auscultation thoracique permet parfois de déterminer la sévérité des lésions, mais, le plus souvent, une amplification des bruits respiratoires est nécessaire, ceux-ci n’étant que peu ou pas audibles sur un cheval sain. ● Différentes techniques existent. - La plus utilisée est celle du sac recouvrant les naseaux du cheval pendant plusieurs ●
Figure 1 - Signes cliniques lors de bronchopneumopathie, et lors de pleuropneumonie [7, 8]
Pleuropneumonie
Bronchopneumonie - Abattement, inappétence, intolérance à l’exercice - Fièvre intermittente, persistante, mais parfois absente - Jetage nasal bilatéral muqueux à purulent plus ou moins abondant - Toux - Dyspnée inspiratoire ou mixte - Tachypnée - Halitose - Odeur fétide des sécrétions nasales et de l’air expiré en cas de bactéries anaérobies - Tachycardie parfois
+
Les symptômes suivants s’ajoutent à ceux de la bronchopneumonie : - Amaigrissement - Respiration superficielle - Démarche difficile, douloureuse, les coudes écartés - Douleur à la percussion thoracique (pleurodynie) - Réticence à la toux (douloureuse) - Œdème ventral symétrique ou non
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 6 / n°24 NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011 - 229
particularités
de la dysphagie Ahmed Chabchoub Amel Derouiche Faouzi Landolsi
chez le poney et l’âne
École Nationale Vétérinaire Sidi-Thabet 2020 Tunisie
La dysphagie est un syndrome important chez l’âne et chez le poney car il peut avoir une étiologie variée, et surtout il peut entraîner de graves conséquences, notamment un état d’hyperlipémie, très redouté chez ces deux espèces.
Objectif pédagogique ❚ Connaître les principales affections responsables de dysphagies chez l’âne et chez le poney.
NOTE * Lors de l’examen clinique d’un âne, comme ces lèvres sont très musclées, utiliser un tord-nez est souvent inefficace pour l’immobiliser, il est donc préférable de se servir d’une pince mouchette. La torsion de l'oreille peut être aussi préconisée comme moyen de contention et d'immobilisation dans cette espèce.
P
our manger correctement, un âne ou un poney doit être capable de saisir les aliments (préhension), de les mâcher, puis de les déglutir. L’altération de l’une de ces trois phases conduit à observer des symptômes caractéristiques d’une dysphagie au sens large (au sens strict, ne concerne que les troubles de la déglutition). Cet article traite successivement des affections fréquentes lors de ces trois phases chez l’âne et le poney. LES TROUBLES DE LA PRÉHENSION
Essentiel
Les lèvres de l’âne sont deux structures musculo-membraneuses hautement vascularisées et innervées, en mouvement quasi permanent. Elles sont utilisées pour brouter en milieu naturel [3]. ● Ces lèvres sont particulièrement musclées chez l’âne*, qui sélectionne ainsi le fourrage convenablement, et le guide entre ses dents [3]. ● Toute lésion à ce niveau, liée à des ulcères, des anomalies congénitales, une atteinte nerveuse, peut donc engendrer des difficultés de préhension, d’où une dysphagie. ●
❚ Les ulcères des gencives, de la langue et du palais sont responsables de troubles de la préhension. ❚ Le prognathisme mandibulaire est une anomalie congénitale fréquente. ❚ Si l’âne est affecté d’une langue partiellement fendue, lors du passage à une alimentation solide, la dysphagie s’installe, et la survie devient difficile.
Les ulcères Chez l’âne, les infections herpétiques induisent des ulcères buccaux [12]. ● Chez le poney, l’administration répétée de phénylbutazone, par voie orale, peut engendrer des ulcérations de la gencive, de la langue et du palais, qui occasionnent de la dysphagie [5]. ●
ÂNE
Les anomalies congénitales
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 6 / n°24 234 - NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011
● Chez l’âne, des anomalies congénitales des premières voies digestives sont responsables de dysphagie [9].
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1
Paralysie faciale chez un poney (photos A.Chabchoub).
2 Dysphagie due à cette paralysie faciale chez ce poney.
● La langue bifide et la mandibule fendue sont des anomalies décrites chez les ânons nouveau-nés et chez les muletons [3, 8]. ● Le prognathisme mandibulaire est un défaut fréquent. Il est associé à de sévères anomalies dentaires, à un nanisme, et à un front en dôme. Cette anomalie est plus fréquente chez le mulet et chez l’âne que chez les autres équidés [10]. ● Une langue partiellement fendue permettrait tout de même de téter et de déglutir. Néanmoins, lors du passage à une alimentation solide, la dysphagie s’installe, et la survie devient difficile [9].
Les lésions nerveuses L’innervation motrice des lèvres est assurée par le nerf facial (VIIe paire de nerfs crâniens), et celle de la langue par le nerf hypoglosse (XIIe paire de nerfs crâniens). ● L’atteinte du nerf facial provoque une ptose de la lèvre inférieure du côté atteint, ce qui la rend non fonctionnelle (photo 1). Les aliments s’accumulent dans la cavité buccale, et peuvent même s’en échapper (photo 2). ●
LES TROUBLES DE LA MASTICATION ● Les structures qui permettent la mastication comprennent les dents prémolaires et molaires, ainsi que l’ensemble des muscles masticateurs. Conjointement à leur action, les glandes salivaires, dont la sécrétion est
observation clinique dysphagie
Observation originale
d’origine congénitale chez un poney
1. Clinique Équine École Nationale Vétérinaire Agro-Alimentaire et de l’Alimentation Nantes-Atlantique, ONIRIS Atlanpôle la Chantrerie BP 40706 44307 Nantes Cedex 3
Cette observation présente un cas d’une anomalie congénitale de la sphère pharyngo-laryngée chez un poney, responsable de dysphagie et de troubles respiratoires.
2. Pôle équin, Clinique équine VetAgro Sup Campus Vétérinaire de Lyon 1, av Bourgelat 69 280 Marcy l’Etoile
U
n poney Français de selle de 2 ans est présenté en consultation au mois de février pour un jetage bilatéral et des épisodes de diarrhée récurrente qui évoluent depuis la naissance. COMMÉMORATIFS ET ANAMNÈSE
Ce poney vit au pré depuis sa naissance, avec alternance de box depuis cet hiver. Son alimentation est constituée de foin, de paille (au box), et de 3 L de floconnés, répartis en deux repas quotidiens. Il n’est pas vacciné, est vermifugé deux fois par an, la dernière administration date de 3 mois. Les molécules administrées ne sont pas connues. ● Le propriétaire est le naisseur du poney, qu’il destine à une activité de concours de saut d’obstacles (CSO). ● Depuis sa naissance, le poney présente un jetage mucopurulent non alimentaire, intermittent, sans hyperthermie associée, et sans variation saisonnière. De la toux est rapportée, notamment lors des repas. ● Chaque hiver, le poney reçoit un traitement antibiotique à large spectre (trimetoprime-sulfamides, 25 mg/kg, per os, Avémix®) pendant 2 mois, qui n’a pas entraîné d’amélioration. ● Des prélèvements ont été réalisés l’année précédente : une sérologie rhodococcose s’est révélée négative, et une culture bactérienne sur sécrétions nasales n’a pas mis en évidence de bactérie pathogène et/ou en quantité abondante.
Objectifs pédagogiques
1
Poney à l’admission (photo Vetagro-Sup, Pôle Équin).
●
EXAMEN CLINIQUE GÉNÉRAL ● Le poney est alerte, mais son poil est piqué, et sa note d’état corporel est jugée dans les limites inférieures de la normale (2/5) (photo 1). Il est normotherme, à 37,2°C. ● L’examen cardiovasculaire ne montre pas d’anomalie significative. L’examen digestif révèle la présence de crottins bouseux, mais les bruits digestifs sont normaux.
Marianne Depecker1 Jean-Luc Cadoré2 Olivier Lepage2
❚ Savoir suspecter une atteinte congénitale face à un jetage et à une toux évoluant depuis la naissance. ❚ Connaître les examens complémentaires adaptés à réaliser.
L’examen de l’appareil respiratoire met en évidence un jetage muqueux bilatéral, avec des colonnes d’air symétriques, et une percussion des sinus normale. Le test de ventilation forcée* est mal toléré (1 min et 30 s), et induit des quintes de toux, ainsi qu’un bruit respiratoire haut anormal. L’auscultation pulmonaire est, quant à elle, normale.
Essentiel
Bilan
❚ Un jetage bilatéral
●
Le bilan de l’anamnèse, des commémoratifs et de l’examen clinique montre : - un jetage bilatéral chronique, sans hyperthermie associée, et ne rétrocédant pas aux antibiotiques ; - une absence d’anomalie pulmonaire majeure, mais une apparition de toux et d’un bruit respiratoire haut anormal après un test de ventilation forcée ; - un poil terne et piqué ; - une émission de crottins bouseux. HYPOTHÈSES DIAGNOSTIQUES Jetage chronique et toux
est en faveur d’une atteinte respiratoire profonde ou d’une dysphagie. ❚ Un examen radiographique est utile pour rechercher l’origine d’un déplacement du voile du palais ou de toute cause de dysphagie. ❚ Un examen endoscopique de la cavité buccale, du pharynx et de l’œsophage est nécessaire lors de dysphagie.
Le jetage bilatéral est en faveur d’une atteinte respiratoire profonde (jetage d’origine broncho-pulmonaire), ou d’une dysphagie (jetage alimentaire).
●
PONEY NOTE * cf. l’article“Attitude du praticien face à une hyperthermie”, par C. Chadufaux, F. Valon, J.-L. Cadoré, dans LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine N°21, 2010, 31-34.
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❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 6 / n°24 NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011 - 237
Résultats originaux
Ludmilla Butzbach Juan Munoz Moran Clinique vétérinaire du Grand Renaud Le Grand Renaud 72650 Saint Saturnin
Objectifs pédagogiques ❚ Savoir évaluer la nécessité d’une intervention œsophagienne. ❚ Connaître les gestes techniques. ❚ Savoir gérer le cas après l’intervention.
Définitions ❚ Œsophagotomie : incision chirurgicale pratiquée dans l'œsophage.
❚ Œsophagostomie : intervention chirurgicale qui permet l’abouchement de l’œsophage à l’extérieur.
Geste ❚ Ces interventions sont réalisables par un praticien expérimenté en chirurgie. ❚ Elles nécessitent une bonne technique chirugicale et un suivi post-opératoire assez lourd.
Essentiel ❚ Seules des atteintes récentes, peu étendues et peu contaminées peuvent être traitées par œsophagotomie. ❚ La suture œsophagienne doit être bien étanche, et ne pas être soumise à des tensions.
RUBRIQUE ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 6 / n°24 242 - NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011
chirurgie chirurgie œsophagienne lors de dysphagie chez les chevaux Le traitement d’une dysphagie chez le cheval peut nécessiter une intervention chirurgicale. Lors d’obstacle sur le trajet œsophagien, ou d’atteinte de l’intégrité œsophagienne, une œsophagotomie peut être effectuée. La nutrition du cheval débilité est souvent un point critique. Quand une alimentation forcée de longue durée est nécessaire, l’œsophagostomie s’avère être la meilleure solution.
L
e cheval atteint de dysphagie veut manger, mais ne le peut pas. Les causes de dysphagie sont multiples* : le trouble de la déglutition peut être lié à une affection de la cavité orale, de la sphère pharyngée (poches gutturales incluses), ou œsophagienne (tableau). ● Lorsque l’origine est œsophagienne et qu’un traitement médical ne suffit pas, une approche chirurgicale est possible. Si le trajet œsophagien pose problème à un niveau précis, une œsophagotomie est envisageable. S’il s’agit d’assurer un support nutritionnel, qui est une des bases du traitement lors de troubles alimentaires**, il peut être nécessaire de pratiquer une œsophagostomie. La nutrition parentérale est envisageable mais onéreuse, et présente certains risques. La voie entérale est à privilégier dès que possible, ne serait-ce que d’un point de vue physiologique, compte tenu de la complexité de l'écosystème intestinal du cheval. ● Pour un apport de courte durée, une sonde naso-gastrique de gros diamètre peut suffire, mais elle risque d’être gênante pour le cheval, et de créer des lésions au niveau des voies respiratoires supérieures (nécroses des cornets nasaux). Utiliser une sonde de diamètre plus faible permet de minimiser ces complications, mais le “gavage“ devient difficile, car la sonde se bouche facilement. ` ● Réaliser une œsophagostomie est une solution alternative pour assurer une nutri-
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1
Poulain de 3 mois présentant une lacération de l’œsophage sur un corps étranger, ayant entraîné une nécrose cutanée. Une œsophagostomie a été réalisée (photos J.A. Munoz Moran).
2
Poulain de la photo 1, 6 mois après l’œsophagostomie. Noter le bon résultat au niveau esthétique.
tion entérale. La sonde peut alors rester plusieurs semaines en place (photo 1). Cette intervention permet une bonne cicatrisation de l’œsophage quand celui-ci est lésé, l’œsophagostomie étant alors réalisée distalement à la lésion, si cela est possible (photo 2).
NOTES cf. les articles dans ce numéro : *- “Principales dysphagies d’origine nerveuse chez les équidés adultes”, par J.-L. Cadoré ; - “Affections buccales responsables de dysphagies chez les équidés” par J.-Y. Gauchot et P. Chuit ; - “Identifier et prendre en charge une dysphaqie chez les poulains”, par S. Paul-Jeanjean. ** “Comment nourrir un cheval dysphagique” de P.-A. Courtois.
urgences comment traiter l’obstruction de l’œsophage chez le cheval Affection très classique, l’obstruction œsophagienne répond bien, la plupart du temps, au traitement qui consiste à lever mécaniquement l’obstacle. Elle revêt une certaine gravité lors d’échec aux premiers traitements entrepris. En outre, d’éventuelles complications de broncho-pneumopathies par fausse déglutition peuvent être associées.
L
a plupart du temps en relation avec l’alimentation, l’obstruction œsophagienne, ou engouement, est une situation clinique classique chez les espèces domestiques, en particulier chez les équidés. Elle se traduit par une interruption partielle ou totale de la progression du bol alimentaire jusqu’à l’estomac, dans la portion proximale cervicale ou moyenne dans la région thoracique antérieure. ● Cette dysphagie œsophagienne obstructive, fonctionnelle ou lésionnelle, est considérée comme une urgence. En effet, les grandes fonctions digestives dépendent du maintien de la fonction œsophagienne. De plus, des complications, respiratoires notamment, peuvent assombrir le pronostic souvent favorable, mais cependant variable, d’une obstruction lésionnelle. ● Il s’agit donc d’une urgence diagnostique, d’une urgence thérapeutique et pronostique, et dans certains cas, d’une urgence prophylactique, car elles prennent parfois une allure “épidémique” dans certains effectifs, lors d’introduction de nouveaux aliments par exemple. RECONNAÎTRE UN ENGOUEMENT
● Reconnaître un engouement repose sur l’observation du moment de l’arrêt du transit œsophagien, avec d’immédiats mouvements douloureux et infructueux de déglutition, une sialorrhée et un ptyalisme d’apparition rapide. Ces signes perdurent, voire s’accentuent avec le temps [4]. ● Ils peuvent être accompagnés de toux forte et grasse, d’halitose, de jetage alimen-
Jean-Luc Cadoré Pôle équin, Clinique équine VetAgro Sup Campus Vétérinaire de Lyon 1, av Bourgelat 69 280 Marcy l’Etoile
Objectif pédagogique ❚ Savoir diagnostiquer et traiter un engouement œsophagien chez le cheval.
Définition 1
Vue endoscopique d'un bouchon oesophagien (photo clinique équine VetAgro Sup).
taire (photo 2), et d’anomalies de la courbe respiratoire, variables en fonction de l’importance des fausses déglutitions, dès lors possibles. ● L’engouement concerne essentiellement des chevaux goulus ou âgés. LA PRISE EN CHARGE EN CLINIQUE AMBULATOIRE En première intention, la levée de l’obstacle doit être tentée mécaniquement, en présumant qu’il s’agit d’un bouchon alimentaire [2]. ●
Les traitements à administrer pour préparer le sondage ● Environ 20 min avant le sondage, des substances antispasmodiques sont administrées pour lever le spasme ou la contracture de l’œsophage en regard de l’obstacle. À cet effet, la N-butyl-hyoscine (0,15 à 0,5 mg/kg IV), souvent associée à de la noramidopyrine (22 mg/kg, IV) est intéressante, de même que l’ocytocine (0,11 à 0,22 UI/kg, IV), selon des publications récentes [5, 6]. ● Au moment de l’administration des spasmolytiques, il est possible d’effectuer une instillation d’anesthésique local (50 à 100 mL de lidocaïne) qui semble compléter la levée du spasme.
❚ L’engouement signifie l’obstruction, l’engorgement d’un conduit ou d’un organe. Ce terme vient du verbe engouer (s’) : s’étouffer en avalant trop vite, s’étrangler.
Essentiel ❚ Les signes cliniques d’un engouement œsophagien apparaissent brutalement, dès l’arrêt du transit œsophagien : - des mouvements douloureux et infructueux de déglutition ; - une sialorrhée ; - du ptyalisme. Traitement ❚ Le délitement du bouchon alimentaire par des lavages répétés et par des aspirations, réalisés avec une sonde naso-gastrique, est le traitement classique.
Pratiquer le sondage Le cheval est tranquillisé (xylazine 0,5 à 1 mk/kg IV, acépromazine 0,05 mk/kg IV, détomidine 0,01 à 0,02 mg/kg IV, romifidine 0,04 à 0,12 mg/kg IV). ● Une sonde naso-gastrique est mise en place jusqu’à l’obstacle présumé, afin que ●
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RUBRIQUE ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 6 / n°24 NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011 - 247
nutrition
Résultats originaux
comment nourrir un cheval dysphagique Pierre-Antoine Courtois Clinique vétérinaire équine 4, route de Vilpert 78610 Les Bréviaires
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les principales mesures à prendre lors de dysphagie modérée. ❚ Savoir quand et comment réaliser une alimentation forcée chez un cheval dysphagique. Définition
❚ Le terme dysphagie signifie étymologiquement “difficulté à manger”. C’est une incapacité à manger et/ou à boire, malgré un appétit maintenu. La dysphagie peut résider dans une difficulté dans la préhension des aliments, la mastication ou la déglutition [1].
Essentiel ❚ La nutrition d’un cheval dysphagique peut être difficile, à long terme . ❚ Alimentation liquide et à terre sont des mesures simples pour gérer un cheval modérément dysphagique. ❚ Une sonde naso-gastrique permet une nutrition forcée assez simple et peu onéreuse. ❚ L’huile est l’aliment qui apporte le plus d’énergie par unité de volume. ❚ Donné en quantité modérée, le tourteau de soja apporte des protéines de bonne qualité.
RUBRIQUE
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 6 / n°24 250 - NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011
Lors de dysphagie, l’alimentation du cheval devient extrêmement complexe. Et pour cause, il a des difficultés pour manger ! Selon le type et la sévérité de la dysphagie, des mesures simples peuvent être mises en place pour couvrir les besoins du cheval ou si besoin, pour réaliser une alimentation forcée.
L
a nutrition d’un cheval dysphagique est un véritable défi en médecine équine. Les dysphagies sont le plus souvent secondaires, il est donc nécessaire de déterminer et de traiter leur cause primaire. ● Dans les cas aigus, l’alimentation d’un cheval dysphagique est pratiquée sur une période transitoire. Lors de dysphagie sévère, chronique, il est difficile d’envisager d’alimenter à long terme le cheval atteint. ● Cet article explique comment adapter le mode alimentaire selon la phase d’ingestion à l’origine de la dysphagie, puis il présente les règles à respecter pour pratiquer une alimentation forcée, et propose une méthode concrète pour réaliser un apport par sonde naso-gastrique. Il indique comment contrôler l’efficacité des mesures mises en place pour nourrir un cheval dysphagique. Par ailleurs, l’article publié précédemment dans cette revue “Comment alimenter un cheval dysphagique” présentait quelques règles et donnait des conseils chiffrés pour élaborer une ration adaptée à l’entretien d’un cheval dysphagique [6]. ADAPTER LE MODE ALIMENTAIRE SELON LA PHASE DÉFECTUEUSE Il est indispensable d’identifier la phase défectueuse prépondérante (préhension, mastication, déglutition)*, afin d’adapter le mode alimentaire. Lors de trouble de la préhension Lors de trouble de la préhension, les chevaux sont capables de déglutir, mais pas de saisir la nourriture, ni de la faire évoluer dans la cavité orale. Ce type de dysphagie peut être lié à des lésions des lèvres, des incisives, des joues, des muscles de la bou-
●
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Les chevaux dysphagiques peuvent être nourris avec des soupes, des suspensions de granulés complets dans de l’eau. Ils boivent alors l’aliment (photo A.-C. Grand).
che, ou du système nerveux central ou périphérique. ● Le cheval ne peut donc se nourrir seul. Une alimentation forcée, par l’intermédiaire d’une sonde naso-gastrique, ou éventuellement d’une sonde d’œsophagostomie est alors à envisager. Lors de trouble de la mastication ● Lors de dysphagie due à un trouble de la mastication, le cheval peut attraper les aliments, mais ne peut pas les mâcher. Ce type de dysphagie est en général lié à des anomalies des dents, de la langue, des joues ou des articulations temporo-mandibulaires. ● Le cheval mange donc beaucoup moins, et les aliments consommés ne sont pas correctement mastiqués. Il convient alors d’apporter des aliments qui nécessitent peu de mastication (par exemple des mashes ou des soupes), et dont la digestibilité est importante (photo 1). - L’huile est l’aliment qui apporte le plus d’énergie par unité de volume : son ajout à la ration (jusqu’à 150 mL par jour) permet d’augmenter rapidement la quantité d’énergie.
NOTE * cf. l’article “Comprendre la séquence ingestion-déglutition chez le cheval et ses conséquences”, par J. Hervé, dans ce numéro.
revue internationale rubrique dirigée par Jean-Luc Cadoré1 Jean-Philippe Germain2 1 Pôle équin VetAgro-Sup, 1, avenue Bourgelat BP 83, 69280 Marcy-l’Étoile 2 La
clinique du cheval Route de Launac 31330 Grenade-sur-Garonne
les articles parus classés par thème dans les revues - Equine Veterinary Journal
2010;42(7):586-90, 2010;42(8):680-5, 2010; 42(7):591-9 - Journal of Veterinary Internal Medecine ................................................ 2010;24:1490-7 - The Journal of Veterinary Medical Science ............................. 2010;72(9):1247–50 - Journal of the American Veterinary Medical Association (JAVMA) ...... ...... 2010;237(7):823-9, 2010;237(7):830-4, 2010;237(12):1459-64, 2010;237(10):1173-9 .....................................
Anesthésie
Maladies infectieuses
- Efficacité de l’administration sub-linguale d’un gel de détomidine pour la tranquillisation sur le terrain des chevaux lors de gestes vétérinaires ou d’entretien
- Évaluation de kits de détection rapide d’antigènes pour le diagnostic d’infection au rotavirus équin
Chirurgie osseuse - Placement d’une vis en compression lors de fractures de stress de la corticale dorsale de l’os métacarpien III chez 116 chevaux de courses
Locomoteur - Le traitement médical des douleurs du pied : résultats de 56 cas - Implication clinique des becs osseux sur la face dorso-proximale de l’os métatarsien III
de la bursite nucale crâniale et caudale chez quatre chevaux - Corps étrangers en bois, en métal, en poils, en os et en végétaux chez le cheval : 37 cas (1990-2005) - Conséquences cliniques de la présence de becs osseux sur la face dorso-proximalede l’os métatarsien III. Synthèses rédigées par Marta Barba, Inga-Catalina Cruz Benedetti, Marion François, Isé François, Élodie Lallemand, Antoine Lechartier, Amélie Vitte
Chirurgie des tissus mous - Diagnostic et prise en charge
un panorama des meilleurs articles d’équine Anesthésie
EFFICACITÉ DE L’ADMINISTRATION SUB-LINGUALE D’UN GEL DE DÉTOMIDINE pour la tranquillisation sur le terrain de chevaux lors de gestes vétérinaires ou d’entretien
Objectif de l’étude ❚ Évaluer l’efficacité d’une application sub-linguale d’un gel de détomidine pour faciliter la manipulation des chevaux. Journal of the American Veterinary Medical Association 2010;237(12):1459-64. Efficacy of sublingual administration of detomidine gel for sedation of horses undergoing veterinary and husbandry procedures under field conditions. Gardner RB, White GW, Ramsey DS, Boucher JF, Kilgore WR, Huhtinen MK.
Synthèse par Inga-Catalina Cruz Benedetti, Vetagro-Sup.
L'étude a pour but d’évaluer l’efficacité d’une application sub-linguale d’un gel de détomidine, à une dose de 0,04 mg/kg, pour faciliter la manipulation de chevaux dont la contention est difficile. Matériel et méthode L’étude est réalisée en double aveugle, avec un groupe témoin recevant un placebo. Les chevaux inclus sont de races et d’âges variables. Le médicament a été appliqué par des vétérinaires ou par les soignants habituels. ● Les gestes réalisés sont la tonte, le nettoyage du prépuce, la dentisterie manuelle, la maréchalerie, la radiographie, le passage de sondes nasogastriques et d’endoscopes. ●
Résultats L’application est pratiquée avec succès dans 98 p. cent des cas. ●
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 6 / n°24 254 - NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011
L’utilisation de la tondeuse est le geste le plus difficile. Dans 90 p. cent des cas, l’attente avant la manipulation est comprise entre 30 et 65 min.
●
Les complications observées correspondent aux effets secondaires typiques des α2-agonistes : ataxie, bradycardie, blocs atrio-ventriculaires de type II, et bradypnée.
●
Conclusion ● Le gel de détomidine est facile à appliquer, et permet une bonne tranquillisation des chevaux difficiles sur le terrain. ❒
PLACEMENT D’UNE VIS EN COMPRESSION lors de fractures de stress de la corticale dorsale de l’os métacarpien III chez 116 chevaux de courses
Chirurgie osseuse
REVUE INTERNATIONALE
● Le geste technique choisi peut être effectué chez 76 p. cent des chevaux traités (avec des gestes supplémentaires dans 74 p. cent des cas), et chez 7 p. cent des chevaux ayant reçu le placebo : la différence est significative.
● Les dossiers médicaux de 116 chevaux de course, dont 103 Pur-sang, admis à l’Equine Medical Centre, en Californie, entre 1986 et 2008, sont évalués. ● L’affection de la face dorsale du métacarpien principal a une forte prévalence chez les jeunes chevaux de course. C’est une cause significative de perte de jours d’entraînement.
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Elle se manifeste par des douleurs et par une inflammation du cortex dorsal de la diaphyse du métacarpien, (désignée par le terme “bucked shins” en anglais), qui peut ensuite évoluer vers le développement d’une fracture de stress. ● Une fracture de stress de la corticale dorsale est définie par une ou plusieurs lignes obliques de fractures radiologiquement visibles dans le
revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine cortex dorsal du 3e métacarpien. Ce type de fracture serait plus fréquent chez les mâles âgés de 3 ans, et sur le membre antérieur gauche. Matériel et méthode Plusieurs techniques ont été décrites pour gérer ces fractures de stress : le traitement conservateur, l’application directe d’un courant électrique, l’ostéosynthèse de l’os cortical seul, l’ostéosynthèse en combinaison avec la fixation de vis, ou le placement de vis seules. ● Le placement d’une vis en compression unique lors de fracture de stress du 3e métacarpien peut être accompli de manière sûre, en plaçant le cheval en décubitus dorsal, sous anesthésie générale. ● La guérison clinique et radiographique de l’os est vérifiée 60 jours après la chirurgie, puis la vis est retirée sur cheval debout. ●
Résultats Les chevaux retournent à l’entraînement 45 jours après le retrait de la vis. Cette technique
●
donne un temps de convalescence qui permet aux jeunes chevaux de course de reprendre le travail sans perdre une année. ● Il n’y aurait pas de différence apparente entre la méthode qui consiste à utiliser une vis en compression seule et avec celle qui implique de placer une vis en effectuant une ostéosynthèse sur la capacité de recourir après cette intervention.
L’infection au rotavirus équin, virus non enveloppé appartenant au genre Rotavirus, de la famille Reoviridae, est une des principales causes de diarrhée chez les poulains, jusqu’à l’âge de 3 mois. ● L’infection au rotavirus équin est souvent diagnostiquée par des méthodes difficiles à utiliser sur le terrain. Matériel et méthode ● Des kits de détection rapide d’antigènes (rapid antigen detection RAD) ont été étudiés pour leur utilisation clinique en pratique courante. Les kits RAD sont simples d’utilisation, et les résultats sont obtenus en 15 min. ● Les kits RAD servent à rechercher les rotavirus humains du groupe A. La détection est basée sur le principe de l’agglutination au latex ou de l’immuno-chromatographie. Ces kits pour les rotavirus humains sont utilisés dans cette étude pour le rotavirus équin, classé comme un rotavirus du groupe A. ● Parmi les différents kits testés, le kit Dipstick ‘Eiken’ Rota® obtient la plus haute sensibilité. La spécificité de ce kit est testée sur plusieurs pathogènes responsables de troubles intestinaux chez les équidés.
La fixation d’une vis en compression lors de fracture stress de la corticale dorsal semble permettre aux Pur-sang un retour efficace à la course. ● Pour les Pur-sang, il n’y a pas de différence statistique significative entre les âges, les sexes, le membre affecté, la configuration de la fracture et la probabilité de courir après la chirurgie. ● Un petit pourcentage des chevaux peut se fracturer à nouveau le membre précédemment atteint. Cependant, après la réparation de la fracture, ces animaux peuvent retourner en course. ❒ ●
La spécificité et la sensibilité cliniques de ce kit sont testées avec 249 échantillons fécaux. ● Les échantillons proviennent de poulains atteints de diarrhée. Résultats Les résultats du Dipstick sont comparés avec les résultats RT-PCR (reverse transcription polymerase chain reaction) et RT-LAMP (reverse transcription loop-mediated isothermal amplification). ● La sensibilité du Dipstick est de respectivement 81,9 p. cent et 47,3 p. cent par rapport au RT-PCR et au RT-LAMP. ● Sa spécificité est de 98,2 p. cent comparée au RT-PCR, et de 99,0 p. cent comparée au RT-LAMP. ● Les taux de concordance entre les résultats du Dipstick et ceux du RT-PCR sont de 92,8 p. cent, et de 68,3 p. cent entre ceux du Dipstick et ceux du RT-LAMP. ●
Conclusion Les kits de détection sont simples à utiliser, faciles et rapides. ● Même si un résultat négatif n’exclut pas la possibilité d’une infection au rotavirus équin, les kits de détection peuvent être très utiles pour diagnostiquer ce type d’infection. ❒ ●
LE TRAITEMENT MÉDICAL DES DOULEURS DU PIED : résultats de 56 cas ● Les affections du pied sont fréquentes chez le cheval. L'IRM (imagerie par résonance magnétique) est l’examen de référence lors de leur diagnostic. ● La mise en place d'un diagnostic précis, grâce
❚ Décrire et prouver l’efficacité du placement d’une vis en compression unique lors de fractures de stress de la corticale dorsale du métacarpien principal chez les Pur-sang de courses.
Conclusion
ÉVALUATION DE KITS DE DÉTECTION RAPIDE D’ANTIGÈNES pour le diagnostic d’infection au rotavirus équin ●
Objectif de l’étude
Equine veterinary journal 2010;42(7):586-90. Lag screw fixation of dorsal cortical stress fractures of the third metacarpal bone in 116 racehorses. Jalim SL, McIlwraith CW, Goodman NL, Anderson GA.
Synthèse par Isé François, Vetagro-Sup.
Néonatalogie Maladies infectieuses
Objectif de l’étude ❚ Évaluer la qualité de kits utilisables rapidement sur le terrain pour le diagnostic d’infection au rotavirus équin.
The Journal of Veterinary Medical Science 2010;72(9):1247-50. Evaluation of Rapid Antigen Detection Kits for Diagnosis of Equine Rotavirus Infection. Nemoto M, Hata H, Higuchi T, Imagawa H, Yamanaka T, Niwa H, Bannai H, Tsujimura K, Kondo T, Matsumura T.
Synthèse par Marion François, Vetagro-Sup
Locomoteur
à l'IRM, doit amener le clinicien à établir un traitement adapté, et à donner un pronostic fiable. Or, peu de données sont actuellement disponibles en ce qui concerne les affections du pied.
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REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 6 / n°24 NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011 - 255
revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine Objectif de l’étude ❚ Étudier les résultats obtenus chez 56 chevaux par le traitement médical des douleurs podales, afin de déterminer un pronostic à long terme.
Cette étude indique les traitements reçus et les résultats de suivi à long terme (> 12 mois) chez 56 chevaux atteints de douleur podale d'un ou de deux antérieurs, répondant à une anesthésie digitale, et ayant subi une IRM.
●
Matériels et méthodes
Résultats
L'âge moyen des 56 chevaux est de 10,4 ans (424 ans). La durée moyenne de boiterie avant l'IRM est de 10 mois (1 à 60 mois). ● Les radiographies révèlent des anomalies chez 20 des 56 chevaux. ● Les anomalies les plus fréquemment diagnostiquées à l'IRM concernent : - l'os naviculaire : 45 chevaux ; - le tendon fléchisseur profond du doigt (TFPD) : 32 ; - la bourse podo-trochléaire (BPT) : 29 ; - l'articulation inter-phalangienne distale (AIPD) : 21 chevaux. ● Les chevaux sont traités avec des injections intra-synoviales à base de triamcinolone, de hyaluronate, ou de méthylprednisolone. La répétition d'injection synoviale n'est pas significativement défavorable pour le pronostic. ●
Equine Veterinary Journal 2010;42(8): 680-5. Outcome of medical treatment for horses with foot pain: 56 cases. Gutierrez-Nibeyro SD, White NA, Werpy NM.
Synthèse par Elodie Lallemand, ONIRIS
Les plaies d’origine traumatiques chez le cheval s’accompagnent souvent de la pénétration d’un corps étranger de nature variable, qui n’est pas nécessairement détectée lors de l’accident. ● Le but de cette étude rétrospective est de décrire les caractéristiques cliniques, le traitement et le pronostic des affections impliquant un corps étranger. ●
❚ Présenter les caractéristiques cliniques, le traitement et le pronostic lors de corps étrangers rencontrés chez le cheval, hors corps étrangers intestinaux, ou du pied.
Journal of the American Veterinary Medical Association 2010;237(10):1173-9. Wooden, metallic, hair, bone and plant foreign bodies in horses: 37 cases (1990-2005). Farr AC, Hawkins JF, Baird DK, Moore GE.
Matériels et méthodes ● Les cas présentés dans cette étude sont recrutés dans la base de données de la faculté vétérinaire de Purdue (Indiana). Cette population est comparée à celle commune aux écoles vétérinaires nord américaines, sur une période allant de 1990 à 2005. ● Le taux d’admission pour ce type d’affection est de 17,30/10 000. Sur 37 cas étudiés à Purdue, 23 sont liés à un trauma récent. Un trajet fistuleux est observé dans 24 cas. La durée des écoulements varie de 3 à 730 jours.
Résultats Synthèse par Antoine Lechartier, ENVA - clinique de Grosbois.
REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 6 / n°24 256 - NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011
Vingt-deux chevaux (39,3 p. cent) retrouvent leur niveau d'exercice initial après au moins 3 mois, ce qui est considéré comme un résultat satisfaisant. 34 (60,7 p. cent) n'y parviennent pas, et 11 chevaux ne reprennent qu’une activité légère. ● Une atteinte de multiples structures est plutôt un élément pronostique défavorable. ● Cinq chevaux sur les sept névrectomisés reprennent une activité normale. ● L'atteinte du tendon fléchisseur profond du doigt est significativement associée à un pronostic défavorable. ●
Conclusion Le pronostic des chevaux atteints de douleurs podales et traités médicalement est réservé à long terme. ❒
CORPS ÉTRANGERS EN BOIS, EN MÉTAL, EN POILS, EN OS ET EN VÉGÉTAUX chez le cheval : 37 cas (1990-2005)
Chirurgie des tissus mous
Objectif de l’étude
● Le traitement reçu inclut également du repos et la réalisation d'une ferrure orthopédique, ainsi que des ondes de choc chez huit chevaux. Sept chevaux, qui ne répondent pas aux traitements médicaux, subissent une névrectomie digitale palmaire bilatérale.
● La radiographie est significativement (p < 0,001) moins sensible que l’échographie pour la détection des corps étrangers. ● Le traitement chirurgical, utilisé dans 34 des 37 cas, le plus souvent sous anesthésie générale (24 cas), permet de résoudre le problème dans 97 p.
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cent des cas, après une ou plusieurs tentatives. ● Lorsque le corps étranger n’a pas été détecté avant la chirurgie, la procédure est plus difficile. Elle peut être facilitée par : - l’utilisation d’une sonde métallique ; - l’injection de bleu de méthylène, pour guider la dissection le long de la membrane pyogène ; - l’échographie. ● La plaie est soit laissée ouverte pour cicatrisation par 2de intention (12 cas), soit fermée partiellement avec ou sans mise en place d’un drain. Observations Le corps étranger est le plus souvent en bois (22 cas), en métal (9 cas), ou en poils (3 cas). ● Une antibiothérapie large spectre est souvent utilisée (24 cas). La recherche des microorganismes associés est rare (7 cas), et peu informative (plusieurs organismes isolés). ● Les signes cliniques (écoulements, gonflement, boiterie) persistent tant que les corps étrangers ne sont pas complètement retirés. ●
Conclusion Les corps étrangers en bois sont les plus difficiles à extraire, et sont associés au plus fort taux de complication. ● L’échographie devrait être utilisée chaque fois qu’un corps étranger est suspecté. ❒ ●
revue internationale - un panorama des meilleurs articles d’équine
Chirurgie des tissus mous
CONSÉQUENCES CLINIQUES DE LA PRÉSENCE BECS OSSEUX sur la face dorso-proximale de l’os métatarsien III Les becs osseux sur la face dorso-proximale du métatarsien III peuvent être des ostéophytes ou des enthésophytes, associés au tendon du muscle tibial cranial, du muscle troisième péronier, ou au ligament tarso-métatarsien dorsal. ● L’identification précise des structures impliquées et les répercussions cliniques ne sont pas clairement établies. ● Une dissection préalable de deux pièces anatomiques permet de vérifier l’anatomie de la face dorsale du jarret. ●
Matériels et méthodes ● Cette étude rétrospective est réalisée sur les données cliniques et radiographiques de 455 chevaux examinés au centre d’étude équine d’Animal Health Trust. ● Cinq groupes sont déterminés : - groupe 1 : cliniquement normal ; - groupe 2 : boiterie postérieure impliquant le ligament suspenseur du boulet (LSB) ; - groupe 3 : boiterie postérieure impliquant l’articulation intertarsienne distale (AITD) ; - groupe 4 : boiterie postérieure impliquant le LSB et l’AITD ; - groupe 5 : autre boiterie postérieure. ● Les anomalies radiographiques sont réparties par stade, et leur relation avec la clinique a été analysée statistiquement.
Résultats Des becs osseux sont présents chez 25 p. cent des chevaux, sans différence significative entre les différents groupes. ● 30 p. cent des chevaux avec une douleur du tarse n’ont pas d’anomalie radiographique, et 47 p. cent des chevaux cliniquement sains présentent des anomalies radiographiques. ● La présence des becs est significativement associée à des anomalies radiographiques des articulations tarso-métatarsiennes et des articulations intertarsiennes distales (AITD). ● Les stades de ces anomalies articulaires sont plus élevés chez les chevaux boiteux que chez les animaux sains. ● Dans la plus part des cas, il n’est pas possible de différencier les ostéophytes et les enthésophytes.
❚ Déterminer la fréquence d’apparition des remodelages et des remaniements osseux sur la face dorso-proximale de l’os métatarsien III. ❚ Évaluer si une implication anatomique précise et clinique peut être établie entre les différentes ostéophytes et enthésophytes péri-articulaires.
Conclusion
Equine Veterinary Journal 2010;42(7):591-9.
●
● La présence des remodelages et des remaniements osseux sur la face dorso-proximale du métatarsien III, en l’absence d’autres anomalies radiographiques, n’est pas significative. ● Cependant, les becs osseux sont observés plus fréquemment sur les jarrets présentant des anomalies sur l’AITD, et peuvent évoquer une affection ostéo-articulaire, à confirmer par une anesthésie diagnostique intra-articulaire. ❒
DIAGNOSTIC ET PRISE EN CHARGE de la bursite nucale crâniale et caudale chez quatre chevaux ● Il existe trois bourses associées au ligament nucal, et sous-jacentes aux processus spinaux chez les chevaux : la bourse crâniale, la bourse caudale, et la bourse supra-spinale. ● La bursite nucale est une des causes de douleur de l’encolure et de raideur chez le cheval. Les autres causes sont un traumatisme, des fractures de vertèbres cervicales, une discospondylite, des déficits nerveux, une osthéoarthrite associée aux facettes cervicaux, ou une bursite supra-spinale.
Matériel et Méthode Quatre cas avec un historique de douleur de l’encolure, d’anomalies du port de la tête, et d’incapacité de performance sont présentés au Hospital for Large Animals de la Tufts University Cummings School of Veterinary Medecine. Les quatre chevaux présentent une inflammation de la région entre l’os frontal et la fosse temporale. ● L’examen échographique permet de diagnostiquer une bursite nucale crêniale chez deux chevaux, et une bursite nucale caudale chez les ●
ObjectifS de l’étude
Clinical significance of osseous spurs on the dorsoproximal aspect of the third metatarsal bone. Fairburn A, Dyson S, Murray R.
Synthèse par Amélie Vitte, Clinique de Grosbois-ENVA
Chirurgie des tissus mous
deux autres, avec une distension liquidienne et un épaississement synovial. Résultats En raison de l’absence de réponse au traitement conservateur avec des injections d’antiinflammatoires stéroïdiens dans la bourse, un traitement chirurgical est mis en place dans les quatre cas. ● La bursoscopie est choisie comme technique de débridement et de lavage de la bourse affectée. Les signes cliniques se résolvent, et les quatre chevaux retournent à leur travail habituel. ●
Conclusion Les avantages de la bursoscopie, par rapport aux techniques chirurgicales traditionnelles ouvertes, incluent une meilleure visibilité de la structure complète, un lavage et un débridement plus faciles, et un excellent aspect esthétique final. ● Pour le vétérinaire, le défi est de diagnostiquer l’origine, septique ou non, de la bursite nucale. En effet, cette origine est difficile à identifier (par cytologie ou par culture bactérienne). ❒ ●
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Objectif de l’étude ❚ Décrire le diagnostic et l’abord chirurgical par bursoscopie de quatre chevaux présentant une bursite nucale. Journal of American Veterinary Medicine Association 2010;237(7):823-9. Diagnosis and management of cranial and caudal nuchal bursitis in four horses. Garcia-Lopez JM, Jenei T, Chope K, Bubeck KA.
Synthèse par Marta Barba, VetAgro Sup.
REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 6 / n°24 NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011 - 257
Observations et résultats originaux
test clinique les réponses
dysphagie secondaire à une mycose chez une jument
Sarah Ménager Sophie Pradier
Clinique équine École Nationale Vétérinaire d’Alfort 7, avenue du Général de Gaulle 94700 Maisons-Alfort
Artère carotide interne Compartiment latéral Plaque
Compartiment médial Septum
Plafond
Plancher Sonde
Articulation atlanto-occipitale 3 Endoscopie de la poche gutturale gauche (photo Clinique équine École Nationale Vétérinaire d’Alfort).
1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? ● La jument présente une dysphagie accompagnée d’une toux, sans difficulté dans la préhension des aliments, et sans hypersalivation. Ceci oriente le diagnostic vers une dysphagie d’origine pharyngienne ou œsophagienne. ● Le test thoraco-laryngé (slap test) est négatif à gauche, une atteinte du nerf vague (X) est donc suspectée, notamment au niveau du nerf laryngé récurrent, responsable de la contraction des muscles intrinsèques du larynx. Les nerfs glossopharyngien (IX) et hypoglosse (XII) peuvent aussi être impliqués. La langue présente une motricité normale, le nerf XII n’est donc certainement pas affecté. ● Les hypothèses envisagées sont : - une affection des poches gutturales : mycose, empyème, arthropathie temporohyoïdienne, ostéopathie de l’os stylohyoïde ; - une masse rétro-pharyngienne : néoplasie, abcès. 2 Quels examens complémentaires sont à envisager ? Le premier examen à envisager est l’endoscopie des voies respiratoires supérieures et des poches gutturales. Un examen radiographique de la tête peut aussi être réalisé pour détecter des anomalies osseuses. ● Lors de l’endoscopie, plusieurs anomalies sont observées : - la présence d’aliments en quantité abondante dans les deux méats ventraux, jusqu’au larynx ; - une asymétrie du larynx et une paralysie totale du cartilage aryténoïde gauche ; - la présence d’aliments en petite quantité dans la trachée ; - une plaque jaune-verdâtre, compatible avec une lésion mycosique, est mise en évidence sur le plafond du compartiment médial de la poche gutturale gauche (photo 3). La poche gutturale droite ne présente pas d’anomalie. Une analyse mycologique de la lésion n’a pas pu être envisagée, en raison de contraintes financières. La dysphagie est très probablement secondaire à une mycose de la poche gutturale gauche. ●
NOTES * Cercle artériel anastomotique localisé à la base du cerveau, qui fait communiquer notamment les carotides internes, le tronc basilaire et les artères cérébrales. ** Spécialité de médecine humaine
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE équine vol 6 / n°24 258 - NOVEMBRE / DÉCEMBRE / JANVIER 2011
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● Une numération-formule sanguine montre une leucocytose neutrophilique, ce qui confirme la présence d’une bronchopneumonie.
3 Quelle conduite à tenir
proposez-vous ? En fonction de la localisation des lésions, la mycose peut aboutir à une hémorragie fatale ou à des lésions neurologiques. Le traitement préconisé est chirurgical, mais un traitement médical peut, si besoin, être envisagé [1, 2, 5]. ● Idéalement, en prévention d’une hémorragie, il convient d’effectuer une occlusion des vaisseaux d’origine cardiaque et cérébrale, du côté de la lésion. À défaut, une occlusion des carotides (interne ou commune) peut être réalisée, mais un saignement rétrograde est toujours possible, à cause du cercle de Willis*. Le traitement chirurgical de choix est l’embolisation artérielle sous fluoroscopie des artères lésées (taux de survie : 84 p. cent) [5]. ● Le traitement médical, systémique ou topique, donne des résultats souvent insatisfaisants, et surtout imprévisibles (48 p. cent de mortalité chez les chevaux présentés pour épistaxis) [3]. Il est à réserver aux cas à budget limité, et si les lésions ne se localisent pas sur une artère. Un traitement topique de longue durée, associé à des contrôles endoscopiques réguliers, est alors préférable. ● Dans ce cas, un traitement chirurgical onéreux n’est pas envisageable, et la seule alternative est un traitement médical. ● Pour diminuer le risque d’hémorragie, une ligature de la carotide commune gauche a été réalisée sous tranquillisation, associée au traitement médical. ● Un traitement antifongique local (miconazole) a été préféré au traitement systémique, car très peu de données bibliographiques sont disponibles sur ce dernier, et son coût est nettement plus élevé [2, 4, 6]. L’antimycosique a été administré à l’aide d’une sonde, laissée à demeure dans la poche gutturale (longueur : 60 cm, diamètre : 3,3 mm), afin d’éviter des endoscopies répétées, et de permettre une administration à domicile, à moindre coût : la jument a reçu le miconazole, à raison de 6 mL de Daktarin®** ●
RE
dysphagie secondaire à une mycose chez une jument Articulation atlanto-occipitale Artère carotide interne Plafond
Plaque
Plancher 4 Jument lors de la visite de suivi à 10 mois
Compartiment médial
(photo prise chez la propriétaire).
gel buccal, matin et soir, pendant 3 mois et 3 semaines, puis elle a retiré sa sonde pour la 2e fois. ● Une antibiothérapie à large spectre (pénicilline procaïnée à 22000 UI/kg par voie intramusculaire, deux fois par jour, gentamicine à 6,6 mg/kg par voie intraveineuse, une fois par jour, et métronidazole à 25 mg/kg par voie intrarectale, 3 fois par jour) a été instaurée pour lutter contre la bronchopneumonie. ● Pour évaluer l’efficacité du traitement et le bon positionnement de la sonde, des contrôles endoscopiques ont été réalisés quatre fois, à 1 mois d’intervalle, puis à 6 mois. Ils ont montré une évolution favorable de la lésion et une amélioration de la dysphagie. ● Dix mois plus tard, la jument présente un très bon état général, elle a repris 100 kg. e Volum
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Aucun jetage alimentaire n’est observé, et la taille de la lésion a discrètement diminué (photos 4, 5). L’hémiplégie laryngée gauche persiste, mais ne cause pas d’intolérance à l’effort. Une amélioration clinique nette de la jument, notamment de la dysphagie, est observée, malgré la persistance de la lésion. ● Lorsqu’il est impossible d’instaurer un traitement chirurgical, un traitement médical seul pourrait être une alternative intéressante, car une abscence de traitement condamnerait le cheval. Cependant, même si l’amélioration clinique et la régression de la lésion chez cette jument sont satisfaisantes, il est difficile de conclure sur un seul cas, et avec un recul limité. ❒
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diag ures ment - Com er les fract / et trait métacarpiens taires men des os ens rudi métatarsicheval le chez prendre r - Com nostique s et diag ures de stres les fract cheval le ostic chez et pron longs os nostic - Diag ures des ser fract des immobili ment - Com bre un mem sporter et tran al fracturé un chev e erie graphiqu - Imag ic écho bassin Diagnost ures du des fract t traiter men - Com ures du pied les fract cheval : le chez thèses ostéosyn - Les LCP ants impl sfixation et tran cheval le chez
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anisme ces d’une - Les infectio n et les mécanisme bactéri enn conséq s e sur l’org uen anisme ces des infe ctions - Épid virales en infeémiolog ctiologie et surv rôle des eilla nation labo ie équine nce rato : ires et du aux de com laborato référen ce mu ire - App nautair e orts anatom de l’ob o-path serv des atoire équ idés ologiq - Les ue de enje ux lors l’Afssa ou de de tran dan s l’Un sports transact ions aspects d’éq ion uidés réglemEuropéenn des eser MR e - Gest t réali - Con C et des entaires e : n bass Commen obilisatio élém naître les MDO e, ent une immchev des al Qu’elle nostiqué en pat s pat principa à des rép le hog est diag lieux à des onses ou mo s soient ènes ux chez hologi nous chez situatio com fracture e nou esomGest tuer et chele cheval respirat les ma ins souven velles, te - mes soumun dont une en urgence ent s, sur ns, t effec hau n oire n adu z bien men ladi le pou lesq satio - Mal lte Com ven des déf es infe t rencon t inté connue De la faço immobilisée tuel, dépend dit ... obili lain adi rrog uels et ent et rep es infe s, une immcheval és ... pour is diagnosctieuses trées, réduite transport éven nt proprem roduct ctieuse le représe le pra - L’in tiqu Fich chez un com eme ion t s ticie es fect e etrait et thé ntent me en avan n, à Rho ion - Fich - La mét uter pulurgi ltats du - Chir médec en médec rapeut souvent rite con mo t amp Diag doc s - Les les résu de la e - La rég occ mennai ine ind ine des iques re tagi mentaire nosti dia Comus equ lem mon ividuell quer populat et l’en rrhédes te : vole entation euse os rudi - Les i che es infe in e… dot et tra t san ions ctieuse z le pou des moyens le terra itaire sur rinaire - Les septicéoxé mie affe lain iter - Les ctio d’ident chezactifs infe chez mies cipe arth ifica nger ctieuse ns ner tinue vété le che te rites et les - Prinet lesrona veuses tion - Les s val adu icale con les parus à l’étra uine le poulain infectio chez ténosy Le tilud ompha n méd com artic d’éq nov lophlé lte ns men - L’an le cheval ites infe formatio atique des articles t les nosoco et les bite apla leurs s miales les reco ctieuse e thém smo Les hospitagérer dan nna des meilinternationa - Revu se : s infe s une ître ctions granul lière orama - Les es - Les structur équ end oculaire ocytair - Un pandans les revu bon ine oca e de nes e rdites l’an s pra parus - Act tibiothéra tiques uali et vac tés dia pie herpèscinales gnostiq : et fièv virose grippe ues re de équine équine, West Nile
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- N°20
- SEPTEM
: SIERRES DOS TU s FRAC dé
FMC
1. Ainsworth D, Cheetham J. Guttural pouch. In: Reed S, Bayly W, Sellon D, eds. Equine Internal Medicine. 3rd ed. St Louis:Saunders, 2010:300-2. 2. Davis EW, Legendre AM. Successful treatment of guttural pouch mycosis with itraconazole and topical enilconazole in a horse. J Vet Intern Med 1994;8(4):304-5. 3. Freeman DE, Lepage O. Long-term follow-up on a large number of horses that underwent transarterial coil embolisation (TCE) for guttural pouch mycosis (GPM). Equine Vet J 2006; 38(3) :271. 4. Jacobs KA, Fretz PB. Fistula between the guttural pouches and the dorsal pharyngeal recess as a sequela to guttural pouch mycosis in the horse. Can Vet J 1982;23:117-8. 5. Lepage O, Piccot-Crézollet C. Transarterial coil embolisation in 31 horses (1999-2002) with guttural pouch mycosis: a 2-year follow-up. Equine Vet J 2005;37(5):430-4. 6. Speirs VC, Harrison IW, Van Veenendaal JC, coll. Is specific antifungal therapy necessary for the treatment of guttural pouch mycosis in horses? Equine Vet J 1995;27(2):151-2.
gestes et gestion
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N°20 BRE SEPTEM 2009
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Endoscopie de la poche gutturale gauche lors de la visite de suivi à 10 mois (compartimet médial) (photo Clinique équine École Nationale Vétérinaire d’Alfort).
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