DOSSIER : NOUVELLES PERSPECTIVES DE CONTRÔLE DES HELMINTHES
Couv ELSA 30_Couv ELSA 19 17/06/2015 16:36 Page1
Volume 8
N°30 AVRIL 2015 revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CFCV (Comité de formation continue vétérinaire)
indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)
• Veterinary Bulletin (CAB International)
• CAB Abstracts Database
Actualités en perspective - Chronique - La nouvelle gouvernance sanitaire (suite)
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé - N°30 - AVRIL 2015
- Les nutricaments : une alternative pour gérer les strongyloses gastro-intestinales ?
Ruminants - Le contrôle des helminthoses de pâtures chez les bovins : les bases biologiques - L’épidémiologie de la résistance aux anthelminthiques chez les bovins
DOSSIERS :
- La résistance des strongles gastro-intestinaux aux anthelminthiques chez les bovins : vers un nécessaire changement de paradigme
NOUVELLES PERSPECTIVES DE CONTRÔLE DES HELMINTHES
- Les stratégies pour rationaliser l'usage des anthelminthiques chez les bovins laitiers
chez les ruminants
- Comment prévenir et traiter les strongyloses chez les petits ruminants laitiers élevés au pâturage
FMCvét
formation médicale continue vétérinaire
- Étude de cas - Carence en cuivre dans deux troupeaux allaitants en Bretagne - Test clinique - Cas d’infertilité dans un élevage charolais en Loire-Atlantique - Revue de presse internationale : notre sélection en Locomoteur, Reproduction - Tests de formation continue
- Comment rationaliser les traitements anthelminthiques en élevage ovin ?
Comprendre et agir - Enjeux économiques Le cheptel bovin français : données statistiques - Cas pratiques de nutrition comment choisir un concentré pour des vaches en lactation au pâturage
Grande douve et vaches laitières
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qui vous permet d’évaluer l’intérêt d’un traitement en lactation des vaches dont le tarissement se situe hors période épidemiologique.
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3 Sommaire ELSA 30 BAT_3 Sommaire ELSA 16 17/06/2015 16:39 Page3
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sommaire
Volume 8
N°30 DOSSIER NOUVELLES PERSPECTIVES DE CONTRÔLE DES HELMINTHES
Test clinique - Cas d’infertilité dans un élevage charolais en Loire-Atlantique Benoit Grand, Mathieu Bonmort, Florence Tardy, Daniel Tainturier, Djemil Bencharif, Lamia Briand-Amirat Éditorial . Alain Chauvin
4 5
chez les ruminants
ACTUALITÉS EN PERSPECTIVE - Chronique - La nouvelle gouvernance sanitaire (suite) : de la gouvernance régionale aux premiers avis officiels Zénon - Les nutricaments : une alternative pour gérer les strongyloses gastro-intestinales ? Élodie Gaudin, Irène Mueller-Harvey, Jessica Quijada, Juan Felipe de Jesus Torres Acosta, Hervé Hoste
6
8
RUMINANTS Dossier : Nouvelles perspectives de contrôle des helminthes chez les ruminants Le contrôle des helminthoses de pâtures chez les bovins : les bases biologiques Alain Chauvin, Nadine Ravinet, Christophe Chartier
14
- L’épidémiologie de la résistance aux anthelminthiques chez les bovins Christophe Chartier, Alain Chauvin, Nadine Ravinet
21
- La résistance des strongles gastro-intestinaux aux anthelminthiques chez les bovins : vers un nécessaire changement de paradigme Christophe Chartier, Alain Chauvin, Nadine Ravinet
23
- Les stratégies pour rationaliser l'usage des anthelminthiques chez les bovins laitiers Nadine Ravinet, Christophe Chartier, Alain Chauvin
32
- Comment rationaliser les traitements anthelminthiques en élevage ovin ? 45
Philippe Jacquiet
- Comment prévenir et traiter les strongyloses chez les petits ruminants laitiers élevés au pâturage 51
Carine Paraud
revue de formation à comité de lecture
COMPRENDRE ET AGIR
indexée dans les bases de données :
- Cas pratiques de nutrition - Études de cas en alimentation des ruminants : comment choisir un concentré pour des vaches en lactation au pâturage
• Index Veterinarius
55
Francis Enjalbert
(CAB International)
- Enjeux économiques - Le cheptel bovin français : données statistiques
• Veterinary Bulletin (CAB International)
• CAB Abstracts Database
59
Pierre Sans
agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC
FMCvét - formation médicale continue vétérinaire - Étude de cas - Carence en cuivre dans deux troupeaux allaitants en Bretagne
(Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)
Gérard Argenté, Jean-Christophe Le Gales, Hervé Morvan, Céline Doré, Nicolas Saby, Daniel Hanocq
63 - Revue de presse internationale Synthèses rédigées par Sébastien Assié, Nicole Hagen 68 - Locomoteur - Lésions de la sole des vaches laitières : évaluation des traitements dans un essai de terrain contrôlé et randomisé - Reproduction - Régression incomplète du corps jaune au 5e jour du cycle après une ou deux doses de Pgf2α chez des vaches Holstein taries - Test clinique - Les réponses - Tests de formation continue - Les réponses Synhèses originales ou observations originales
ACTUALITÉS RUMINANTS COMPRENDRE ET AGIR
70 74
Souscription d’abonnement en page 73 et sur www.neva.fr
FMC Vét
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°30 AVRIL 2015 - 3
3 Test clinique BAT_mise en page 17/06/2015 16:40 Page4
disponible sur www.neva.fr
NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 E-mail neva@neva.fr
Conseil scientifique
cas d’infertilité dans un élevage charolais en Loire-Atlantique
Xavier Berthelot (E.N.V.T), Didier Calavas (Anses), Marc Gogny (E.N.V.A.), Arlette Laval (Oniris), Marc Savey (Anses), François Schelcher (E.N.V.T.), Henri Seegers (Oniris), Bernard Toma (E.N.V.A.),
Rédacteurs en chef scientifiques Sébastien Assié (Oniris) Nicole Picard-Hagen (E.N.V.T.) Didier Raboisson (E.N.V.T.)
Comité de rédaction Jean-Pierre Alzieu (LVD), Marie-Anne Arcangioli (Pathologie ruminants, VetAgro Sup) Philippe Baralon (Management de l’entreprise, Phylum) François Beaudeau (Gestion de la santé animale, Oniris) Nathalie Bareille (Gestion de la santé animale, Oniris) Catherine Belloc (Médecine des animaux d’élevage, Oniris) Alain Chauvin (Parasitologie, Oniris) Alain Bousquet-Melou (pharmacologie, ENVT) Alain Douart (Pathologie des ruminants, Oniris) Francis Enjalbert (Nutrition, E.N.V.T.) Gilles Foucras (Pathologie des ruminants, E.N.V.T.) Jacques Guillot (Parasitologie - mycologie, E.N.V.A.) Hervé Hoste (Parasitologie, E.N.V.T.) Philippe Jacquiet (Parasitologie, E.N.V.T.) Gilles Meyer (Pathologie des ruminants, E.N.V.T.) Yves Millemann (Pathologie des ruminants, E.N.V.A.) Xavier Nouvel (praticien) Frédéric Rollin (Liège) Caroline Prouillac (Toxicologie, VetAgro Sup) Jean-Louis Roque (praticien) Christophe Roy (praticien) Olivier Salat (praticien) Pascal Sanders (Anses, Fougères) Pierre Sans (Économie, E.N.V.T.) Stéphan Zientara (E.N.V.A.) Gestion des abonnements et comptabilité Marie Glussot Publicité : Maryvonne Barbaray NÉVA - Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 Courriel neva@neva.fr
Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Revue membre du SPEPS (syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé) Prix du numéro : Praticiens : 58 € T.T.C. UE : 60 € Institutions : 120 €T.T.C. SARL au capital de 7622€
E
n Janvier 2015, à l’occasion de la prophylaxie annuelle, un éleveur de vaches allaitantes de race Charolaise fait part d’un problème d’infertilité sur les vaches et sur les génisses de son exploitation depuis juillet 2014. À cette saison, les vaches sont dans une étable confinée et mal ventilée, placées sur deux rangées entravées, face vers le mur (photo 1). ● L’élevage indemne de rhinotrachéite infectieuse bovine comprend 30 femelles mises à la reproduction (18 vaches et 12 génisses). L’examen de l’appareil génital de 10 vaches choisies au hasard, révèle une congestion de la muqueuse vulvaire (pour les 10 vaches examinées) avec la présence de granulations séparées et non confluentes (pour 9 des 10 vaches examinées), donnant un aspect de “vagin en râpe” (photo 2). Elles sont présentes sur l’ensemble des vaches et sur une génisse sevrée, d’environ 8 mois. ● Le problème aurait débuté en juillet 2014, par un épisode d’hyperthermie, avec des pertes vulvaires muco-purulentes associées à la présence de vésicules rougeâtres, observées sur le plancher du vestibule du vagin. Ces pertes vulvaires ont ensuite disparu mais les lésions granuleuses n’ont pas régressé. ● La fertilité des génisses a été très affectée, avec des retours en chaleurs réguliers après l’insémination artificielle (aucune donnée quantitative n’a été enregistrée). La fertilité des vaches a été beaucoup moins affectée
comité de lecture
Associés : M. Barbaray-Savey, H., M., A. Savey
Siège social : Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 0715 T 88300 I.S.S.N. 1777-7232 Impression : IMB -Imprimerie moderne de Bayeux Z.I - 7, rue de la Résistance 14400 Bayeux
Reproduction interdite Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. L’autorisation de reproduire un article dans une autre publication doit être obtenue auprès de l’éditeur, NÉVA. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de la copie (C.F.C.). LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°30 4 - AVRIL 2015
test clinique
4
Laurent Alves de Oliveira, Thierry Baron, Jean-Jacques Bénet, Maud Belliard, Dominique Bergonier, Henri-Jean Boulouis, Régis Braque, Christophe Chartier, Sylvie Chastant-Maillard, René Chermette, Eric Collin, Fabien Corbières, Stéphane Daval, Luc Descoteaux Jean-Claude Desfontis,
André Desmecht (Liège), Emmanuel Devaux, Alain Ducos, Barbara Dufour, Pascal Dubreuil (Québec) Gilles Fecteau (Québec) Christine Fourichon, Bruno Garin-Bastuji, Norbert Gauthier, Norbert Giraud, Denis Grancher, Jean-Marie Gourreau, Raphaël Guatteo, Jean-Luc Guérin, Nadia Haddad,
Benoit Grand1, Mathieu Bonmort2, Florence Tardy3,4, Daniel Tainturier2, Djemil Bencharif2, Lamia Briand-Amirat2 1Interne
en clinique bovine, de Biotechnologies et Pathologie de la Reproduction, Oniris, site de la Chantrerie 44307 Nantes 3Clinique Vétérinaire Riaillé,44440 Riaillé 4Anses, Laboratoire de Lyon, UMR Mycoplasmoses des Ruminants, 69364 Lyon Cedex 07, France 5Université de Lyon, VetAgro Sup, UMR Mycoplasmoses des Ruminants, 69280, Marcy l’Etoile, France. 2Unité
1 Logement hivernal, ancienne étable confinée et mal ventilée (photo B. Grand).
que celle des génisses. ● Aucun diagnostic de gestation n’a été réalisé. Des avortements n’ont pas été notés. Par ailleurs, des croûtes ont été observées au niveau des yeux et des boiteries sur certaines vaches. 1 Quel est votre diagnostic ? 2 Quel traitement envisagez-vous ? Réponses à ce test page 70
Nicolas Hermann, Christophe Hugnet, Jean-François Jamet, Martine Kammerer, Caroline Lacroux, Michaël Lallemand, Dominique Legrand, Catherine Magras, Xavier Malher, Jacques Manière, Guy-Pierre Martineau, Hervé Morvan, Jean-Marie Nicol, Philippe Le Page, Bertrand Losson (Liège),
Renaud Maillard, Florent Perrot, Pierre Philippe, Xavier Pineau, Hervé Pouliquen, Jean-Dominique Puyt, Nadine Ravinet, Nicolas Roch, Florence Roque, Adrian Steiner (Suisse), Edouard Timsit, Étienne Thiry (Liège), Brigitte Siliart, Damien Vitour.
5 édito NP elsa 30 BAT_edito NP ELSA 16/06/2015 21:28 Page5
éditorial Toute stratégie de lutte antiparasitaire en élevage doit désormais intégrer la nécessaire prévention du risque d’apparition de résistance ...
L
es maladies parasitaires sont des facteurs limitants de l’élevage des ruminants au pâturage et leur contrôle est nécessaire pour assurer une bonne rentabilité économique des élevages. Pendant des années, des antiparasitaires efficaces et innovants ont permis une gestion thérapeutique de ces affections. Mais, longtemps négligés ou occultés en France, les phénomènes de résistance aux antiparasitaires sont de mieux en mieux établis et documentés et la situation est devenue particulièrement préoccupante pour les strongyloses des petits ruminants en France. Cependant, toutes les espèces de ruminants et toutes les familles d’antiparasitaires sont concernées, puisque cette résistance n’est qu’un processus évolutif normal par lequel ces vers s’adaptent à l’environnement baigné d’antiparasitaires que nous leur proposons, et le risque d’apparition de résistance est directement lié aux pratiques thérapeutiques, car un usage fréquent augmente la pression de sélection et permet l’émergence de populations résistantes. La connaissance et l’usage des outils de détection de la résistance aux antiparasitaires doivent être développées pour identifier de façon précoce en élevage ces phénomènes de résistance mais, plus globalement, toute stratégie de lutte antiparasitaire en élevage doit désormais intégrer la nécessaire prévention du risque d’apparition de résistance ainsi que le rappelle désormais le code de déontologie des vétérinaires. Alors que dans nombre d’élevages ovins ou caprins, le vétérinaire doit et devra gérer des problèmes d’inefficacité thérapeutique face à des parasites résistants à une partie des antiparasitaires disponibles, une prévention de ce risque est encore possible en élevage bovin de façon à y préserver tout notre arsenal thérapeutique. Dans celui-ci, les lactones macrocycliques ont une place particulière. En effet, ces molécules sont remarquablement efficaces sur nombre de parasites mais surtout, ce sont de formidables outils de par leur rémanence. Celle-ci permet de gérer efficacement les risques parasitaires même lorsque le milieu est fortement contaminé, ouvrant ainsi un large champ de stratégies possibles de gestion du risque parasitaire. Il est ainsi primordial de veiller à leur efficacité sur le long terme par un usage raisonné et responsable au côté des autres familles antiparasitaires. Par sa place de premier conseiller de l’éleveur en matière de lutte contre les parasites, le vétérinaire est au cœur de la prévention de l’apparition de résistance. Il a la lourde tache d’accompagner les éleveurs dans ce changement de paradigme dans la lutte antiparasitaire. Cet objectif doit être considéré comme un des éléments contribuant à la durabilité de nos systèmes d’élevage. ans la continuité du précédent numéro du NOUVEAU PRATICIEN Vétérinaire élevages et santé (dossier La résistance aux anthelminthiques et le contrôle des strongyloses chez les ruminants), ce numéro se propose de faire le point sur les bases biologiques de ces approches et de présenter différentes démarches de gestion du parasitisme helminthique chez les ruminants. Leur appropriation par les vétérinaires et leur acceptation par les éleveurs sont les clefs de la lutte antiparasitaire de demain … Bonne lecture ! r
Alain Chauvin LUNAM Université, Oniris, UMR BioEpAR, BP 40706, F-44307 Nantes INRA, UMR1300 BioEpAR, F-44307 Nantes Cedex 03
1er Prix éditorial 2014
D
cf. le dossier spécial :
- Emploi des traitements
La résistance aux anthelminthiques anthelminthiques pour la maîtrise des nématodes gastro intestinaux et le contrôle des strongyloses chez les caprins : limites, contraintes chez les ruminants : - État des lieux de la résistance aux anthelminthiques en France chez les ovins Philippe Jacquiet, coll - Outils de dépistage des strongyloses gastro-intestinales chez les ovins Philippe Jacquiet
et solutions ? Hervé Hoste, coll
- Étude de cas - Un cas d’échec de traitement anthelminthique : est-ce de la résistance ? Jacques Devos, Carine Paraud
disponible sur www.neva.fr
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
à suivre ... : - La sélection génétique d’ovins résistants aux strongles gastro-intestinaux en France : mythe ou réalité ? Philippe Jacquiet - Outre-mer : Gestion du parasitisme gastro-intestinal chez les petits ruminants au pâturage en zone tropicale humide (Guadeloupe) Maurice Mahieu
5
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°30 AVRIL 2015 - 5
6-8 Actualité - Zénon_6-8 Actualite 17/06/2015 17:30 Page6
actualités en perspective
disponible sur www.neva.fr
la nouvelle gouvernance sanitaire (suite)
de la gouvernance régionale aux premiers avis officiels
L
a mise en œuvre de la nouvelle gouvernance sanitaire s’est poursuivie depuis la publication des premiers textes l’organisant, en 2013*. Ceux-ci ont tout d’abord conduit à une nouvelle catégorisation (juillet 2013) des dangers sanitaires (DS) pour les espèces animales de production*, puis à la publication des textes organisant la concertation au plan national entre les différentes parties prenantes à la mise en œuvre des mesures afférentes et à l’évolution de la nomenclature des dangers sanitaires.
NOTES * cf la chronique “La nouvelle gouvernance sanitaire”, dans LE NOUVEAU PRATICIEN Vétérinaire élevages et santé, 2013;6(23):6-7. ** Ordonnance de juillet 2011 et Décret de juin 2012. Cf. les chroniques “L’évolution du statut des maladies réputées contagieuses : sommes-nous prêts pour la PPA et les autres (ré)émergences ?” dans LE NOUVEAU PRATICIEN Vétérinaire élevages et santé, 2012;5(21):6-7 et “La nouvelle gouvernance sanitaire”, dans LE NOUVEAU PRATICIEN Vétérinaire élevages et santé, 2013;6(23):6-7.
RÉACTIVITÉ ET PERTINENCE
Volume 6
N°23 AVRIL 2013 revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC (Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)
indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)
• Veterinary Bulletin (CAB International)
• CAB Abstracts Database
Actualités en perspective - La nouvelle gouvernance en santé animale - Les données d’abattoir et de mortalité en élevage bovin : quelle perception et quelles propositions des éleveurs ?
Ruminants
DOSSIERS : DÉSÉQUILIBRES ALIMENTAIRES ET NUTRITIONNELS chez les ruminants GRIPPE ET PATHOLOGIE PULMONAIRE chez le porc
FMCvét
formation médicale continue vétérinaire
- Étude de cas - Hypocalcémie et acidurie chez des brebis laitières
L
- Test clinique - Des croûtes sur le nez chez des brebis - Revue de presse internationale : notre sélection en Maladies métaboliques - Tests de formation continue
- Approche diagnostique de la cétose subclinique en élevage bovin laitier - Acidose ruminale chronique et cétose subclinique de la vache laitière : estimation de la prévalence à partir des composants du lait - Les principales erreurs de conduite alimentaire à rechercher lors de cétoses cliniques ou subcliniques en élevage bovin laitier - Les spécificités de la gestion des maladies métaboliques en système de traite robotisée
Porcs - Grippe et pathologie pulmonaire chez le porc : une synergie entre virus Influenza porcins et d’autres pathogènes à tropisme respiratoire ?
Comprendre et agir - Questions et réponses sur les cétoses cliniques et subcliniques - Enjeux économiques Les nouvelles stratégies alimentaires face à la volatilité des prix en élevage laitier - Dépistage - Cétose de la vache laitière : dosage du béta-hydroxybutyrate dans le lait
ACTUALITÉS
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°30 6 - AVRIL 2015
6
● Dans ce cadre, le rôle du CNOPSAV (Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale), au centre du dispositif, apparaissait essentiel puisqu’il devait, à la fois, faire des propositions et donner systématiquement un avis avant toute décision du Ministre chargé de l’agriculture (figure 1). Beaucoup ont pu craindre que ce nouveau système ne génère de nouvelles lourdeurs dans un appareil administratif qui n’en manque pas. ● Avec 18 mois de recul, force est de constater qu’il a su associer réactivité et pertinence dans les décisions comme le montre l’analyse de l’évolution de la nomenclature des dangers sanitaires depuis un an. ● Un autre élément de cette gouvernance avait été instauré par la création des CROPSAV (Conseil régional d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale) dont la “mise en route” reste ralentie par les rivalités entre les organisations représentatives des éleveurs, notamment dans le grand ouest où les organismes liés aux productions hors-sol et ceux associés aux productions des ruminants peinent à dégager un modus operandi dans le cadre étroit de la représentativité régionale. ● Le même texte prévoyait la constitution d’une association sanitaire régionale (ASR) dont le rôle essentiel était d’assurer l’élaboration du schéma régional de maîtrise des dangers sanitaires (SRMDS) (figure 2). L’arrêté du 31 décembre 2014 (J.O. du 10 janvier 2015) précise ce que doit être ce SRMDS et dans quelles conditions il doit être élaboré. Sa lecture est d’autant plus
Figure 1 - Organigramme du Conseil national et du conseil régional de la politique sanitaire animale et végétale
C.N.O.P.S.A.V. (Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale)
Président : Ministre de l’Agriculture
Section spécialisée Santé animale
Section spécialisée Santé végétale
C.R.O.P.S.A.V. (Conseil régional d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale)
Président : Préfet de région
Section spécialisée Santé animale
Section spécialisée Santé végétale
Figure 2 - La structure de l’association sanitaire régionale Association Sanitaire régionale Association 1901 OVS végétal (Organisme à vocation sanitaire) OVS animal (Organisme à vocation sanitaire)
50 % des voix
OVVT (Organisme vétérinaire à vocation technique) Autres
indispensable que le poids des régions devrait singulièrement augmenter si le projet de regrouper les 22 existantes en 13 “grandes régions” aboutissait, ce qui paraît de plus en plus probable. ● Un premier problème est d’ores et déjà non résolu : celui de la constitution des associations sanitaires régionales (ASR). En effet, les textes** prévoient que l’ASR fédère les deux seuls organismes à vocation sanitaire (OVS) officiellement reconnus (l’un pour le domaine végétal, l’autre pour le domaine animal), au sein d’une structure de type association loi de 1901 où ils devront disposer
6-8 Actualité - Zénon_6-8 Actualite 17/06/2015 17:30 Page7
actualités en perspective - la nouvelle gouvernance sanitaire (suite) ensemble de la majorité des voix, les autres partenaires au sein de l’ASR étant représentés par l’organisme vétérinaire à vocation technique (OVVT), et surtout quantitativement, par les multiples organismes supportant l’élevage aux plans départemental et régional, notamment les chambres d’agriculture. Or, l’assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) a fait recours devant le Conseil d’État pour cette disposition, ce qui bloque la mise en œuvre, dans le cadre actuel des 22 régions, des ASR et ne facilite pas la transition pour l’organisation des futures 13 “grandes régions”. LES ASSOCIATIONS SANITAIRES RÉGIONALES : UN RÔLE PIVOT Quoiqu’il en soit, les ASR (associations sanitaires régionales) viennent d’être confortées dans leur rôle pivot vis-à-vis du SRMDS (schéma régional de maîtrise des dangers sanitaires) par l’arrêté du 31 décembre 2014 puisque celui-ci précise qu’elles devront élaborer le SRMDS en complément et en synergie des mesures réglementaires et des actions portées par l’État. Le sujet est déjà, à priori, vaste et complexe ; il devient proprement colossal quand on suit les prescriptions le concernant dans l’arrêté. - Ce SRMD (schéma régional de maîtrise des dangers sanitaires) devra en effet comporter une première partie “diagnostic territorial” décrivant les filières de production, leur situation sanitaire (“incluant le niveau d’occurrence des dangers sanitaires”) et les enjeux sanitaires propres à la région. - La deuxième partie de ce schéma régional devra identifier les dangers ou les syndromes pour lesquels une action collective est proposée ou déjà conduite. - Une troisième partie devra étudier en détail chaque danger sanitaire ou syndrome (coût, occurrence, objectifs de maitrise, …) et proposer des mesures de contrôle ! - Une dernière partie traitera des coûts et des modalités de financement, bien sûr. ● Ce SRMDS sera soumis à l’approbation du préfet de région après avis du CROPSAV. S’il est approuvé, il sera transmis au Ministre chargé de l’agriculture. L’ASR devra aussi en faire un bilan a minima tous les 3 ans. La tâche apparait d’emblée écrasante et digne de ces “usines à gaz” trop souvent produites par une technocratie hors-sol et ignorante des dures réalités du terrain. ●
QUID DEMAIN ? ● Qu’en sera-t-il dans la réalité de demain ? Ce type de démarche, pourtant utile en prin-
cipe, n’aboutira-t-elle qu’à un dossier sans suite car impossible à construire ou susciterat-elle la mise en place de structures dédiées et probablement très coûteuses pour parvenir au niveau d’exigence imposée par les textes. Personne ne peut le prévoir. Espérons simplement que les grandes régions seront plus à même de mobiliser et de contrôler les moyens nécessaires à ce qui pourrait constituer un cadre opérationnel particulièrement bienvenu aux actions qu’il faudra bien organiser à ce niveau. ● Comme souligné plus haut, la gouvernance globale et nationale a elle aussi beaucoup évolué. Sa cohérence est assurée par une nouvelle nomenclature des maladies prioritaires regroupées en dangers sanitaires de première et de deuxième catégorie (DS I et DS II)*. Celle-ci s’est remarquablement adaptée aux évolutions constatées sur le terrain puisque deux nouvelles affections ont été classées en DS I au titre de l’émergence. Il s’agit de la diarrhée épidémique porcine (DEP), dès le 12 mai 2014 et de la salmonellose aviaire à Salmonella kentucky depuis le 17 février 2015. La situation de la DEP a déjà été traitée dans cette revue**, il s’agit encore pour la France d’une menace plus que d’une véritable émergence mais cette classification a permis une véritable mobilisation garantissant la fiabilité du diagnostic en cas de besoin. Le cas de Salmonella kentucky est encore plus intéressant parce que cette salmonelle est une des cinq plus fréquemment isolées chez l’homme, notamment chez des touristes au retour en France, et qu’elle a été repérée dans deux élevages avicoles français en 2012 probablement infectés suite aux voyages de leurs propriétaires au Maghreb. S’agissant d’un sérotype de salmonelle multirésistante aux antibiotiques notamment aux fluoroquinolones, cette mesure constitue une excellente réaction à un phénomène encore marginal en élevage, mais déjà préoccupant en santé publique.
Sigles - DS : dangers sanitaires - CNOPSAV : conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale
- CROPSAV : conseil régional d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale
- ASR : association sanitaire régionale - SRMDS : schéma régional de maîtrise des dangers sanitaires
- OVS : organismes à vocation sanitaire
- SRMDS : schéma régional de maîtrise des dangers sanitaires
NOTES * cf la chronique “Épidémiosurveillance : traiter les informations, oui, les produire, comment ?” dans LE NOUVEAU PRATICIEN Vétérinaire élevages et santé, 2014;7(26):7-8. ** cf. les articles dans LE NOUVEAU PRATICIEN Vétérinaire élevages et santé : - “Des cas de diarrhée épidémique porcine” par Nicolas Rose 2014;27:6-7. - La diarrhée épidémique porcine. par Nicolas Rose, Béatrice Grasland 2014;28:48-55.
A
u total, la nouvelle gouvernance sanitaire se met peu à peu en place. Si son fonctionnement, au plan national, a bien démarré, il convient, pour consolider la performance, de faire coïncider l’émergence des nouvelles “grandes régions” avec une véritable mise en œuvre des ASR et l’élaboration des SRMDS. Toutes les parties prenantes dont les vétérinaires praticiens et les éleveurs y ont intérêt. Souhaitons leur bonne chance ! ❒ Zénon
disponible sur www.neva.fr
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°30 AVRIL 2015 - 7
8-13 Les nutricaments BAT V°_Gabarit Actualités 16/06/2015 21:28 Page8
actualités en perspective les nutricaments
Élodie Gaudin1,2 Irène Mueller-Harvey3 Jessica Quijada1 Juan Felipe de Jesus Torres Acosta4 Hervé Hoste1
une alternative pour gérer les strongyloses gastro-intestinales ?
1UMR
1225 IHAP INRA/ENVT, École Nationale Vétérinaire de Toulouse, 23 Chemin des Capelles, 31076 Toulouse Cedex, France 2MG 2 MIX, La basse haye, 35220 Châteaubourg, France 3University of Reading, School of Agriculture, Policy and Development, 1 Earley Gate, P.O. Box 236, Reading RG6 6AT, Grande Bretagne 4Facultad de Medicina Veterinaria y Zootecnia, Universidad Autónoma de Yucatán, Km 15.5 carretera Mérida-Xmatkuil, Mérida, Yucatán, Mexico
Face à l’expansion et à la rapidité d’apparition des résistances aux anthelminthiques de synthèse dans les populations de nématodes gastro-intestinaux chez les ovins et les caprins, les solutions représentant une alternative ou un complément aux xénobiotiques sont de plus en plus explorées. Ces légumineuses offrent l’opportunité d’explorer le concept de nutricament en médecine vétérinaire.
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître l’utilisation des nutricaments, alternative aux anthelminthiques de synthèse. ❚ Connaître l’effet des légumineuses sur le parasitisme gastro-intestinal.
L
es nutricaments, nouvelle appellation de produits alimentaires, combinent un intérêt nutritionnel et un intérêt sanitaire. En alimentation animale, certaines légumineuses fourragères riches en tanins condensés peuvent répondre à ce terme en diminuant la pression parasitaire par les nématodes, en particulier chez les ruminants. ● Cet article vise à définir la notion de nutricament, en focalisant sur les légumineuses fourragères riches en tanins condensés qui ont des effets favorables sur la biologie des vers, la résilience des animaux infestés, mais aussi l’environnement. ● Les hypothèses sur les mécanismes qui expliquent le mode d’action potentiel des composés actifs sur les vers sont évoquées, ainsi qu’une discussion sur les modes d’emploi les plus adaptés en élevage.
1er Prix éditorial 2014
Essentiel ❚ Le développement des résistances a stimulé la recherche de solutions alternatives et durables pour compléter ou pour remplacer l’action des traitements de synthèse, et pour en préserver l’efficacité future. ❚ Les études réalisées chez les caprins et les ovins mettent en évidence une efficacité relative des tanins condensés pour lutter contre le parasitisme gastro-intestinal.
POURQUOI DES NUTRICAMENTS ? ● Les infestations parasitaires par des nématodes gastro-intestinaux (NGIs) demeurent une contrainte majeure de l’élevage des ruminants au pâturage chez les petits ruminants (ovins et caprins), et chez les bovins. Ces strongles ubiquistes présentent une forte prévalence dans nos régions, et sont à l’origine d’infestations chroniques, qui ont des conséquences insidieuses affectant la santé et le bien-être des animaux.
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°30 8 - AVRIL 2015
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définition Qu’est-ce qu’un nutricament ? Un nutricament, encore appelé alicament en langage courant, est un aliment, généralement riche en métabolites secondaires, distribué autant pour ses propriétés sur la santé des animaux que pour ses qualités nutritionnelles. Il s’agit d’un aliment faisant partie à part entière de la ration des animaux, qui a, de plus, un intérêt sanitaire.
●
● Cette notion de nutricament peut être mise en parallèle avec les remèdes de phytothérapie ou d’aromathérapie (huiles essentielles) consistant en des préparations de plantes ou d’extraits de plantes administrés de manière ponctuelle (de 1 à 3 jours) via une seringue intra-buccale, dans un but thérapeutique. Le concept de nutricament correspond, pour sa part, à une ressource nutritionnelle qui est proposée aux animaux de manière prolongée (au moins 7 jours) et dont le but premier est plutôt préventif. ● Le terme de nutricament est défini législativement par le règlement (CE) n°767/2009 et répond à l’appellation d’aliments complémentaires pour animaux. Les animaux auxquels ils peuvent être donnés, ainsi que leur intérêt sanitaire, doivent être précisés dans l’article 10 de la Directive (CE) n°39:2008.
● Les pertes économiques associées directes (moindre production de lait, faible croissance, troubles de reproduction, voire mortalités, mais aussi, déclassement des carcasses, baisse de qualité du lait, etc) ou indirectes (coûts des traitements, charge de travail associée) sont importantes. Ces conséquences économiques majeures conduisent les éleveurs à appliquer des mesures correctives ou préventives pour maîtriser ce parasitisme. ● Jusqu’à présent, le mode quasi exclusif de lutte contre ces parasitoses reposait sur l’em-
NOTE * cf. l’article “Emploi des traitements anthelminthiques pour la maîtrise des nématodes gastrointestinaux chez les caprins : limites, contraintes et solutions ?”, de H. Hoste dans le NOUVEAU PRATICIEN élevages et santé N°29 p 31-39.
14-20 Contrôle des helminthoses BAT_Gabarit dossier ruminants 17/06/2015 16:44 Page14
le contrôle des helminthoses de pâtures chez les bovins les bases biologiques
Alain Chauvin1,2 Nadine Ravinet1,2,3 Christophe Chartier1,2 1LUNAM
Université, Oniris, UMR BioEpAR, BP 40706, F-44307 Nantes 2INRA, UMR1300 BioEpAR, F-44307 Nantes Cedex 03 3Institut de l’Elevage, UMT Maîtrise de la santé des troupeaux bovins, F-44307 Nantes Cedex 03
Les stratégies de traitement ciblé sélectif sont liées aux connaissances sur l’immunité anti-parasitaire acquise, à la dynamique des populations parasitaires et à la distribution de celles-ci chez leurs hôtes.
Objectifs pédagogiques ❚ Décrire les contraintes et les limites des stratégies de lutte basées sur le développement d’une immunité protectrice contre les réinfestations. ❚ Décrire les bases de dynamique des populations parasitaires contribuant au ciblage temporel des traitements antiparasitaires.
L
es strongyloses gastro-intestinales et respiratoires, la fasciolose et la paramphistomose sont les helminthoses majeures des ruminants au pâturage. Par leurs conséquences cliniques et leur impact sur les productions, ces affections justifient le plus souvent la mise en place de mesures de prévention. Pour raisonner les mesures à mettre en œuvre, trois caractéristiques biologiques de l’infestation parasitaire sont à considérer : - l’efficacité de l’immunité se développant naturellement après infestation ; - la dynamique de la population parasitaire ; - la distribution de cette population. ● Dans un contexte général de limitation de l’usage des antiparasitaires, une bonne connaissance des caractéristiques biologiques permet de proposer et de hiérarchiser les éléments opérationnels de la stratégie de lutte : lutte anti-parasite ou lutte anti-maladie, mesures agronomiques ou thérapeutiques, traitement ciblé, traitement ciblé sélectif, ... ● Ces caractéristiques biologiques peuvent aussi être très importantes pour le choix des outils diagnostiques visant à évaluer le risque parasitaire ou à contrôler l’efficacité des mesures de prévention.
1er Prix éditorial 2014
Essentiel ❚ L’immunité acquise peut être plus ou moins solide. ❚ Elle permet un très bon contrôle des réinfestations par les strongles gastro-intestinaux, mais elle peut être dépassée lors d’infestations massives par des strongles respiratoires.
L’IMMUNITÉ ANTIPARASITAIRE ET SES CONSÉQUENCES SUR LES STRATÉGIES DE CONTRÔLE
RUMINANTS
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°30 14 - AVRIL 2015
● En général, l’immunité spécifique induite par une infestation (immunité acquise) ne permet pas d’éliminer totalement les helminthes. Mais une résistance acquise au parasite se développe tout de même. Cette immunité acquise se manifeste sous deux formes : l’immunité concomitante (ou immunité de prémunition) et l’immunité partielle [10].
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● L’immunité concomitante est très commune. Elle est notamment observée au cours des infestations des bovins par des strongles gastrointestinaux ou respiratoires. Elle se caractérise par la résistance de l’hôte à la réinfestation avec une espèce parasitaire donnée, associée nécessairement à une infestation persistante avec le même organisme. ● Ainsi, chez des bovins complètement immuns, le contrôle de l’établissement de nouvelles larves infestantes est associé à la persistance de parasites (adultes et larves enkystées). Il nécessite un contact régulier avec des formes infestantes, pour entretenir une population parasitaire minimale, suite à la mortalité naturelle des parasites. ● Cette immunité acquise peut être plus ou moins solide. Ainsi, elle permet un très bon contrôle des réinfestations par les strongles gastro-intestinaux, mais elle peut être dépassée lors d’infestations massives par des strongles respiratoires. ● La mise en place de cette immunité pour contrôler l’installation des parasites est rapide pour Dictyocaulus viviparus [11] ou Cooperia oncophora [4]. En revanche, pour O. ostertagi, elle nécessite des contacts répétés sur une longue durée avec les larves infestantes. Ainsi, Anderson observe que la charge parasitaire est minimale après 9 à 10 mois d’infestation [1]. ● Dans une étude basée sur des infestations expérimentales, Claerebout et coll [4] évaluent la diminution du taux d’installation des parasites à 65 p. cent après 5 à 6 mois d’infestation continue. ● Dans les modèles biologiques développés par Grenfell et Smith [8, 16], la diminution du taux d’installation des parasites est évaluée à 50 p. cent en 150 jours, 70 p. cent en 180 jours, 90 p. cent en 230 jours, 95 p. cent en 260 jours, 99 p. cent en 320 jours. ➜ Cette immunité qui dépend de la durée de contact de contact avec les formes infestantes est à la base du développement d’un nouvel indicateur, le temps de contact effectif* (TCE). Celui-ci sert ainsi à identifier
NOTE * cf. L’article “Quelles stratégies pour rationaliser l'usage des anthelminthiques chez les bovins laitiers” de N. Ravinet et coll dans ce numéro.
21-22 épidémiologie anthelminthiques BAT_Gabarit dossier ruminants 17/06/2015 16:47 Page21
l’épidémiologie de la résistance aux anthelminthiques chez les bovins L’épidémiologie de la résistance aux anthelminthiques chez les bovins est surtout décrite dans les pays de l’hémisphère sud. Qu’en est-il de la situation en Europe ? Est-ce un phénomène rare ou bien mal identifié ?
L
es signalements de résistance chez les nématodes de bovins sont moins fréquents et plus récents que chez les petits ruminants [33]. Depuis les années 2000 à 2005, les descriptions semblent, cependant, plus nombreuses. Les pays les plus concernés sont la NouvelleZélande (jusqu’à 90 p. cent des élevages), l’Argentine et le Brésil. ● Globalement, toutes les espèces de strongles et les trois familles d’anthelminthiques sont impliquées, mais les cas sont beaucoup plus fréquents pour le genre Cooperia et les lactones macrocycliques. ● Des signalements de résistance à plus d’un anthelminthique et pour plus d’une espèce de strongles ont également été publiés. Ceci suggère, en comparaison avec l’historique chez les petits ruminants, que le développement de la résistance aux anthelminthiques est, probablement, plus ancien chez les bovins que les descriptions ne le laissent penser [33]. ● Les données disponibles sont cependant plus des comptes rendus ponctuels que des enquêtes de prévalence véritables, ce qui empêche d’avoir une vision précise de l’importance du phénomène [21]. LA SITUATION EN EUROPE ET EN FRANCE En Europe
Le 1er cas de résistance chez les bovins en Europe a été décrit en 1999 par Stafford et Coles [30] dans une exploitation laitière au Royaume-Uni. Ce cas a été confirmé par infestation expérimentale et bilan parasitaire et concernait Cooperia oncophora vis-à-vis de l’ivermectine. ● En 2010, un test de réduction d’excrétion fécale conduit en Écosse a montré une résistance à l’ivermectine impliquant Cooperia dans trois exploitations bovines allaitantes ●
Christophe Chartier2,3 Alain Chauvin1,2 Nadine Ravinet1,2,3 1LUNAM
sur les quatre étudiées [27]. ● En 2012, l’étude de deux populations de nématodes, provenant de fermes de bovins allaitants en Écosse, a montré une résistance à l’ivermectine et à la moxidectine par bilan parasitaire [1]. ● La première grande étude, s’appuyant sur le test de réduction coproscopique posttraitement, a été menée en 2006-2007, dans 20 troupeaux laitiers répartis en Allemagne, en Belgique et en Suède [8]. Pour six troupeaux sur les 20, les réductions d’excrétion après traitement à l’ivermectine ont été inférieures à 95 p. cent. Les larves retrouvées par coproculture sont du genre Cooperia (principalement) et Ostertagia. Dans cette même étude, l’efficacité de l’albendazole a été testée dans 12 troupeaux avec des réductions d’excrétion fécale de 100 p. cent dans tous les lots. Un des élevages de l’enquête a été suivi pendant 4 ans, ce qui a permis de mettre en évidence une majoration de la résistance à l’ivermectine (le TREF passant de 73 à 0 p. cent) et une inefficacité conjointe de la moxidectine [12]. ● En 2011-2012, une seconde enquête d’envergure, incluant l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni et la France [18], a montré des réductions coproscopiques post-traitement insuffisantes (< 95 p. cent) dans 10 à 60 p. cent des exploitations, selon les pays (moins de résistance en Italie) et la molécule testée (ivermectine ou moxidectine). En France ● L’étude réalisée en France a été conduite dans huit troupeaux laitiers. Dans trois troupeaux sur les huit pour l’ivermectine, et cinq troupeaux sur les huit pour la moxidectine, les réductions coproscopiques post-traitement ont été inférieures à 95 p. cent, avec des larves post-traitement essentiellement du type Cooperia [18]. Dans trois exploitations, des réductions étaient inférieures à 95 p. cent pour les deux molécules à la fois. Ces données sont les seules disponibles, à ce jour, pour la France.
➜ Plusieurs conclusions peuvent être tirées de ces études sur la résistance de strongles digestifs des bovins en Europe :
Université, Oniris, UMR BioEpAR, CS 40706, F-44307 Nantes Cedex 03 2INRA, UMR1300 BioEpAR, F-44307 Nantes Cedex 03 3Institut de l’Elevage, UMT Maîtrise de la santé des troupeaux bovins, F-44307 Nantes Cedex 03
Objectif pédagogique ❚ Connaître la répartition épidémiologique des résistances aux anthelminthiques chez les bovins.
1er Prix éditorial 2014
Essentiel ❚ La résistance à l’ivermectine chez les bovins est décrite en Europe depuis 1999 pour le genre Cooperia. ❚ Des réductions coproscopiques insuffisantes après traitement aux lactones macrocycliques ont été mises en évidence dans des troupeaux bovins laitiers du grand ouest de la France en 2011-2012. ❚ La résistance la plus souvent décrite concerne Cooperia et les lactones macrocycliques.
RUMINANTS
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°30 AVRIL 2015 - 21
23-31 Résistance SGI aux anthelminthiques BAT_Gabarit dossier ruminants 17/06/2015 16:48 Page23
la résistance des strongles gastro-intestinaux aux anthelminthiques
Christophe Chartier2,3 Alain Chauvin1,2 Nadine Ravinet1,2,3
chez les bovins vers un nécessaire changement de paradigme La résistance des strongles gastro-intestinaux aux anthelminthiques est une problématique bien identifiée chez les petits ruminants en Europe. Comment la mettre en évidence chez les bovins dans l’exercice de sa clientèle ? Quelles sont les pratiques de traitement anthelminthique permettant de ralentir son développement ?
L
es anthelminthiques occupent une place centrale, parfois exclusive, dans le contrôle des helminthoses chez les bovins. Leur usage s’est accru ces dernières décennies, tant pour la nature des molécules utilisées (rémanence augmentée) que pour leur fréquence d’utilisation et pour les catégories d’animaux traités (jeunes et adultes). Il en résulte une surutilisation, qui peut avoir des conséquences en termes de résistance aux anthelminthiques, d’insuffisance de développement de l’immunité, d’impact environnemental et d’efficience économique [30, 35]. ● Chez les ruminants, le phénomène de résistance aux anthelminthiques (AH) a été décrit principalement pour les nématodes du tube digestif et, plus secondairement, pour Fasciola hepatica. La résistance aux AH de F. hepatica a été décrite vis-à-vis du closantel, du rafoxanide et du nitroxynil [36]. Depuis 1995, des cas de résistance vis-à-vis du triclabendazole ont été confirmés en Australie et en Europe (Irlande, Royaume-Uni et Pays-Bas) [15]. ● Après un rappel sur les familles d’anthelminthiques disponibles (encadré 1), cet article, développe plus particulièrement la résistance des strongles gastro-intestinaux, les tests de détection de résistance et propose des mesures concrètes face aux risques de sélection de populations résistantes chez les bovins.
1LUNAM
Université, Oniris, UMR BioEpAR, CS 40706, F-44307 Nantes Cedex 03 2INRA, UMR1300 BioEpAR, F-44307 Nantes Cedex 03 3Institut de l’Elevage, UMT Maîtrise de la santé des troupeaux bovins, F-44307 Nantes Cedex 03
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître la résistance des strongles gastro-intestinaux et les tests de détection de résistance. ❚ Savoir quelle conduite à tenir désormais pour proposer des traitements antiparasitaires.
1 La résistance se développe au sein d’une population de parasites lorsque la fréquence allélique du ou des gène(s) de résistance augmente et entraîne une efficacité de l’antiparasitaire inférieure à celle constatée normalement (photo Parasitologie, Oniris).
1er Prix éditorial 2014
LA RÉSISTANCE AUX ANTHELMINTHIQUES Définitions La résistance correspond, pour une population précise, à l’existence d’une plus grande proportion de parasites capables de survivre à une exposition donnée à un anthelminthique, par rapport à une population normale de référence. Ce caractère est héritable. ● Concernant un anthelminthique, la résistance est avérée dès lors que la réduction liée au traitement (coproscopie ou bilan parasitaire) est inférieure à 95 p. cent [33]. ●
Facteurs génétiques ● La diversité génétique des populations de nématodes est à l’origine de la préexistence de populations résistantes avec une fréquence allélique probablement très faible. ● Il existe, en effet, au sein d’une population parasitaire, non préalablement sélectionnée par un anthelminthique, une très faible proportion de vers présentant une aptitude génétique à résister à l’action de cet anthelminthique (phénomène pré-adaptatif). Ceci doit être distingué des vers qui présentent à l’état naturel, une non sensibité à l’égard d’un anthelminthique donné (par
Essentiel ❚ La résistance est avérée dès lors que la réduction liée au traitement (coproscopie ou bilan parasitaire) est inférieure à 95 p. cent. ❚ Le retour à la sensibilité d’une population de parasites, même en l’absence d’anthelminthique, ne semble pas se produire.
RUMINANTS
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°30 AVRIL 2015 - 23
32-44 Stratégies pour rationaliser anthelminthiques BATV°_Gabarit dossier ruminants 17/06/2015 16:51 Page32
les stratégies pour rationaliser l'usage des anthelminthiques chez les bovins laitiers
Nadine Ravinet1,2,3 Christophe Chartier2,3 Alain Chauvin2,3 1Institut de l’Elevage, UMT Maîtrise de la santé des troupeaux bovins, F-44307 Nantes Cedex 03 2LUNAM Université, Oniris, UMR BioEpAR, CS 40706, F-44307 Nantes Cedex 03 3INRA, UMR1300 BioEpAR, F-44307 Nantes Cedex 03
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les objectifs du contrôle des parasitoses de pâturage en troupeaux bovins laitiers. ❚ Connaître les contraintes auxquelles faire face pour élaborer des stratégies de traitement raisonnées. ❚ Savoir quels sont les critères et les outils prometteurs ou déjà utilisables pour mettre en place des stratégies de traitement ciblé-sélectif.
1er Prix éditorial 2014
Essentiel ❚ La prévention de l'apparition de résistances aux anthelminthique doit faire partie des plans de contrôle du parasitisme. ❚ Raisonner les traitements pour diminuer la pression de sélection sur les populations de parasites.
RUMINANTS
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°30 32 - AVRIL 2015
Une utilisation plus raisonnée des anthelminthiques tenant compte des nouvelles contraintes, tout en assurant une sécurisation des productions sur le long terme, est nécessaire. La mise en œuvre de stratégies de contrôle rationalisant le recours aux anthelminthiques nécessite de bien connaître : les objectifs du contrôle, les contraintes auxquelles faire face et leurs conséquences pratiques, les moyens et les outils disponibles pour optimiser l’usage des anthelminthiques.
P
endant plusieurs décennies, les conseils relatifs au contrôle du parasitisme visaient à maximiser les productions. Les traitements anthelminthiques ont donc été largement encouragés pour éliminer les parasites chez l’hôte et ainsi, éviter les pertes. La maîtrise des helminthoses de pâturage chez les bovins repose aujourd’hui essentiellement sur l’usage de ces médicaments car ils sont considérés comme très efficaces, ont une bonne innocuité, sont souvent faciles à administrer (pour-on), rémanents, à spectre large, et de coût relativement modéré [7, 22]. Cependant, l’apparition de populations de parasites résistants aux anthelminthiques chez les bovins*, l’impact de ces molécules sur l’environnement [26, 27, 29], ainsi que les nouvelles contraintes réglementaires (notamment en termes de délai d’attente pour le lait), imposent un changement dans les pratiques usuelles de traitement. Cet article expose d’abord les stratégies de contrôle de l’infestation par les strongles gastro-intestinaux (SGI). C’est en effet pour cette parasitose que le développement de stratégies de traitement raisonné est le plus avancé. Le contrôle de la dictyocaulose et de la fasciolose sont ensuite abordés.
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LES OBJECTIFS DU CONTRÔLE DE L’INFESTATION PAR LES STRONGLES GASTRO-INTESTINAUX Le contrôle de l’infestation chez les jeunes bovins destinés au renouvellement du troupeau Chez les jeunes animaux non immuns, les strongles gastro-intestinaux (SGI) peuvent induire des retards de croissance, et être responsables d’atteintes cliniques lorsque les charges parasitaires sont élevées [48, 49]. ● Cependant, une immunité de type concomitante se développe progressivement et aboutit, après plusieurs mois de contact avec les parasites, à l’installation d’un équilibre dynamique hôte-parasites maintenant les populations parasitaires à niveau stable et bas [53]**. ● Le contrôle de l’infestation par les strongles gastro-intestinaux vise donc à rechercher le contact avec les parasites pour favoriser le développement de l’immunité, et maintenir les charges parasitaires à un niveau suffisamment bas pour éviter les conséquences zootechniques et cliniques de l’infestation (figure 1). ●
Le contrôle de l’infestation chez les vaches laitières adultes Chez les vaches adultes, les SGI peuvent induire des baisses de production laitière [6, 17, 44]. Cependant, cet impact est très variable entre les troupeaux et entre les individus [17, 33, 35, 36, 38, 44, 52, 55]. ● Le contrôle de l’infestation chez la vache adulte a pour but de sécuriser les performances de production laitière dans les troupeaux et chez les individus préalablement identifiés comme pouvant présenter une ●
NOTES * cf. l’article “Outils de dépistages des résistances aux anthelminthiques” de P. Jacquiet, LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE N°29 ; cf. les articles dans ce même numéro : “La résistance des strongles gastro-intestinaux aux anthelminthiques chez les bovins : vers un nécessaire changement de paradigme” de C. Chartier. ** cf. l’article “Bases biologiques du contrôle des helminthoses de pâtures chez les bovins” de A. Chauvin.
45- 50 Comment rationaliser les traitements anthelminthiques en élevage ovin BAT_Gabarit dossier ruminants 16/06/2015 21:40 Page45
comment rationaliser les traitements anthelminthiques
Philippe Jacquiet UMR INRA/ENVT 1225 IHAP et UMT “Santé des Petits Ruminants”, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, 23 chemin des Capelles, BP 87 614 31 076 Toulouse cedex 03
en élevage ovin ? Face à l’émergence des résistances aux anthelminthiques dans les populations de strongles gastro-intestinaux en élevage ovin, il devient impératif de remettre en question nos pratiques de vermifugation. Cet article passe en revue les pistes actuelles pour rationaliser ces traitements.
L
es strongles gastro-intestinaux (SGI) demeurent une contrainte majeure de l’élevage des petits ruminants à l’herbe en raison des pertes de production et des mortalités que ces parasites provoquent mais aussi des coûts inhérents à leur contrôle. De nos jours, ce contrôle repose essentiellement sur l’emploi de molécules chimiques à activité anthelminthique. ● L’arsenal thérapeutique comporte six grandes familles : les benzimidazoles (fenbendazole, oxfendazole, …), les lactones macrocycliques (ivermectine, moxidectine, …), les imidazothiazoles (lévamisole), les salicylanilides (closantel, nitroxynil), les dérivés aminoacétonitriles (monépantel) et les spiroindoles (derquantel) mais seules les quatre premières sont utilisées en France. ● Le recours exclusif aux traitements chimiques pour le contrôle de ces parasites se heurte à l’émergence de la résistance aux anthelminthiques comme en témoignent des enquêtes récentes dans notre pays. Celles-ci ont mis en évidence des niveaux très préoccupants de résistance aux benzimidazoles en élevage ovin laitier [7] et le premier cas de résistance à l’ivermectine et à la moxidectine en élevage ovin allaitant [21]. Passer simplement d’une classe d’anthelminthique à une autre pour laquelle la résistance n’est pas encore effective dans les populations de nématodes n’est pas une stratégie à long terme car la menace de multirésistance existe bel et bien, y compris en Europe [25]. ● Il nous faut donc comprendre, dans un premier temps, quels sont les facteurs majeurs à l’œuvre dans l’apparition et le dévelop-
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les principaux
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La fréquence des traitements anthelminthiques reste le facteur qui a la plus grande influence dans l’émergence de résistances (photo P. Sans).
pement de la résistance aux anthelminthiques puis, dans un second temps, remettre en question nos pratiques de vermifugation pour en rationaliser l’emploi et ainsi prolonger la “durée de vie” des spécialités existantes. Toutefois, cette démarche de rationalisation nécessite de pouvoir répondre à deux questions : quand faut-il traiter ? et qui fautil traiter ? Ceci ne peut se faire sans indicateurs fiables de l’importance du parasitisme ou de ses effets sur les animaux. LES PRINCIPAUX FACTEURS ASSOCIÉS AU DÉVELOPPEMENT DE LA RÉSISTANCE AUX ANTHELMINTHIQUES ● L’identification des pratiques d’élevage et de vermifugation qui ont un effet majeur sur l’augmentation de la fréquence des génotypes résistants dans les populations de parasites est la première étape avant d’envisager une rationalisation des traitements anthelminthiques. ➜Falzon et coll 2014 [6] ont réalisé une méta-analyse sur 1712 publications relatives à la résistance aux anthelminthiques et aux facteurs favorisant sa diffusion, parues depuis 1974. - Selon cette étude, la fréquence des traitements anthelminthiques reste le facteur qui a la plus grande influence : le risque de développer la résistance peut être multiplié par 4 ou par 5 dans les élevages où cette fréquence est élevée par rapport à des élevages où cette fréquence est plus faible. Cela s’explique par une augmentation de l’avantage sélectif conférée aux vers résistants
facteurs de la diffusion de la résistance aux anthelminthiques en élevage ovin. ❚ Savoir utiliser la coprologie de mélange dans une approche de traitement ciblé en élevage ovin. ❚ Connaître l’état d’avancement du traitement sélectif en élevage ovin viande et en élevage ovin laitier.
1er Prix éditorial 2014
Essentiel ❚ La fréquence des traitements anthelminthiques reste le facteur qui a la plus grande influence sur l’émergence des résistances aux anthelminthiques. ❚ Le risque de développer la résistance peut être multiplié par 4 ou par 5 dans les élevages où cette fréquence est élevée par rapport à des élevages où cette fréquence est plus faible.
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❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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51-54 Strongyloses pts rmts BAT_Gabarit dossier ruminants 16/06/2015 21:47 Page51
comment prévenir et traiter les strongyloses chez les petits ruminants laitiers élevés au pâturage
Carine Paraud
Anses Laboratoire de Niort, 60, rue de Pied-de-Fond, CS 28440, 79024 Niort
L’élevage des petits ruminants laitiers entraîne une infestation des pâturages par les strongles gastro-intestinaux. L’arsenal thérapeutique disponible pour gérer ces infestations se réduit, en raison de l’allongement récent des temps d’attente pour le lait, et de l’apparition et de la diffusion de résistances. Il est nécessaire de reconsidérer l’utilisation de ces anthelminthiques et d’y associer des méthodes de gestion complémentaires*.
Objectifs pédagogiques ❚ Savoir utiliser les médicaments disponibles en France pour traiter les strongyloses chez les petits ruminants laitiers. ❚ Connaître les autres méthodes de contrôle des infestations. 1
Le traitement n’a plus pour but d’éradiquer ces parasites, mais plutôt de les maintenir à un niveau tel qu’ils n’engendrent ni pertes de production ni signes cliniques (photo C. Paraud).
1er Prix éditorial 2014
Figure - Les différentes espèces de strongles gastro-intestinaux
E
ncouragé par la demande croissante des consommateurs, le développement du mode de production biologique conduit à une utilisation accrue du pâturage pour l’élevage des petits ruminants. Celle-ci entraîne systématiquement une infestation du tube digestif par des nématodes appelés strongles gastro-intestinaux (SGI) (figure). ● L’infestation par les SGI entraîne une baisse de l’appétit, une diminution de la digestibilité de l’alimentation et une ré-orientation des nutriments vers la réparation des lésions plutôt que vers la production [22]. Des baisses de production allant jusqu’à 10 p. cent ont été constatées après infestations expérimentales de chèvres [13]. De même, après le traitement anthelminthique de chèvres en lactation, Rinaldi et coll [22] rapportent une augmentation moyenne de production laitière de 12 p. cent. ● Le maintien du niveau de production nécessite de maîtriser le niveau d’infestation par les SGI. Le traitement n’a plus pour but d’éradiquer ces parasites, mais plutôt de les maintenir à un niveau tel qu’ils n’engendrent ni pertes de production ni signes cliniques (photo 1) [16, 24]. Cet objectif est en général atteint grâce aux molécules anthelminthiques. Mais, cette conduite thérapeutique se heurte à trois obstacles :
Essentiel
Différentes espèces infestent les caprins et les ovins élevés au pâturage [4, 6] :
❚ Les temps d’attente
❶ des strongles de la caillette : Haemonchus contortus, Teladorsagia circumcincta, Trichostrongylus axei
❷
des strongles de l’intestin grêle : Trichostrongylus colubriformis, Cooperia sp, Nematodirus sp
❸ des strongles du gros intestin : Chabertia ovina, Œsophagostomum venulosum
- la faible disponibilité en médicaments autorisés chez les petits ruminants ; - les restrictions d’utilisation pendant la lactation ; - la problématique de la résistance. ● Cet article présente le contexte actuel d’utilisation des anthelminthiques chez les petits ruminants laitiers ainsi que les options complémentaires de maîtrise des parasites.
pour le lait de plusieurs benzimidazoles ont été ré-évalués et allongés courant 2014, réduisant les possibilités de traitements des petits ruminants pendant la lactation. ❚ Les résistances vis-à-vis des benzimidazoles sont avérées chez les ovins et chez les caprins. ❚ Il est nécessaire d’associer d’autres méthodes pour prévenir et pour traiter les strongyloses chez les petits ruminants laitiers.
NOTE * cf. Les articles : - “Emploi des traitements anthelminthiques pour la maîtrise des nématodes gastro-intestinaux chez les caprins : limites, contraintes et solution ?”, de H. Hoste et coll, LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé N°29, p 255-63 ; - “Les nutricaments contenant des tanins condenses : une alternative aux anthelminthiques de synthese pour gérer les strongyloses gastro intestinales ?”, de É. Gaudin et coll, dans ce numéro.
RUMINANTS
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
51
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°30 AVRIL 2015 - 51
55-58 Etudes de cas en alimentation BAT_Gabarit rubrique 16/06/2015 21:53 Page55
cas pratiques de nutrition
études de cas en alimentation des ruminants : comment choisir un concentré pour des vaches en lactation au pâturage Objectif pédagogique
Francis Enjalbert
École Nationale Vétérinaire de Toulouse BP 87614, 23, Chemin des Capelles 31076 Toulouse Cedex 3
Alors que les décisions relatives à la quantité de concentrés apportée aux animaux au pâturage dépendent avant tout des objectifs de quantité de lait, la nature du concentré répond, avant tout, à des impératifs d’équilibre de la ration.
L
’étude de cas du précédent numéro a présenté les critères de décision relatifs à la quantité de concentrés donnée à des animaux au pâturage. Des choix sur la nature du complément doivent aussi être faits, avec l’objectif d’offrir aux animaux un équilibre nutritionnel satisfaisant, en particulier en azote, en énergie et en minéraux. Cet article présente des cas types, qui nécessitent une adaptation à chaque situation, en fonction des connaissances sur la valeur de l’herbe, sa disponibilité, voire en fonction de la réponse des animaux. UNE COMPLÉMENTATION ÉNERGÉTIQUE ET PROTÉIQUE ● De façon générale, l’herbe pâturée possède un bon équilibre entre les unités fourra-
gères lait (UFL) et les protéines digérées dans l’intestin (PDI). Cet équilibre peut cependant varier en fonction de la nature des prairies et du stade d’utilisation. ● Les prairies permanentes ou cultivées, riches en légumineuses, sont plus riches en azote que les cultures de graminées seules, et la teneur en azote diminue plus vite que la valeur énergétique avec l’avancée en maturité. En zone herbagère et avec une bonne maîtrise des rotations de parcelles, l’herbe n’est jamais pâturée à un stade végétatif avancé. L’herbe, surtout jeune, est souvent riche en azote dégradable, d’où une valeur des protéines digérées dans l’intestin permises par l’azote (PDIN) supérieure à la valeur des protéines digérées dans l’intestin permises par l’énergie (PDIE). Une complémentation en quantité fixe ● Le tableau 1 présente des exemples de complémentation pour des prairies permanentes, des cultures d’associations ray-grass / trèfle blanc, ou des cultures de ray-grass anglais seul, communes dans l’ouest de la France, dont les valeurs alimentaires varient de façon assez limitée au cours de la saison de pâturage. Cet exemple correspond à une stratégie de complémentation collective fixée à 4 kg de
Tableau 1 - Exemples de complémentation de pâtures en zone herbagère, sur la base d’un apport de concentrés fixé à 4 kg de matière sèche (MS) par vache et par jour Herbe ingérée1
Céréale
Tourteau de soja
●
Prairie normande (moyenne de la saison de pâturage)
16 kg MS
4,0 kg bruts
0,5 kg bruts2
●
Prairie ray-grass anglais / trèfle blanc
17 kg MS
4,5 kg bruts
0,0 kg bruts
●
Prairie de ray-grass anglais, printemps
16 kg MS
4,0 kg bruts
0,5 kg bruts2
●
Prairie ray-grass anglais, printemps, peu fertilisée
16 kg MS
3,2 kg bruts
1,4 kg bruts3
1
Quantité moyenne 2 Tourteau tanné
3
Tourteau non tanné
❚ Comprendre les critères de choix d’un concentré pour des vaches laitières au pâturage.
1er Prix éditorial 2014
Essentiel ❚ Avec des praries riches en légumineuses ou fortement fertilisées en azote, la complémentation doit être principalement à base de céréales. ❚ Dans les autres situations, des tourteaux sont utiles. ❚ La teneur en urée du lait peut être utilisée pour réajuster quantitativement et qualitativement l’apport azoté. ❚ Une complémentation minérale est indispensable.
RUBRIQUE ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
55
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°30 AVRIL 2015 - 55
59-62 Enjeux Cheptel bovin BAT_Gabarit rubrique 17/06/2015 16:54 Page59
enjeux économiques le cheptel bovin français : données statistiques Pierre Sans INP-E.N.V.T. Département Élevage et Produits / santé publique vétérinaire Unité pédagogique Productions animales - Économie 23, chemin des Capelles - BP 87614 31076 Toulouse Cedex 03
Cet article présente les résultats du traitement de données statistiques issues de la base de données nationale d’identification (BDNI) et des services de la statistique et de la prospective (SSP) du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche.
Objectifs pédagogiques ❚ Présenter des données actualisées sur les effectifs des principales races bovines. ❚ Proposer une approche géographique des effectifs.
L
a base de données nationale d’identification permet d'avoir une vision très précise, à un instant t, des effectifs de bovins, par catégorie d'âge et de sexe, sur un espace géographique donné. L'objectif de cet article est de proposer aux vétérinaires praticiens des données descriptives actualisées pour le cheptel français métropolitain. r
1er Prix éditorial
1
Parmi les races allaitantes, la Charolaise compte le plus grand nombre de troupeaux en France (photo P. Sans).
2014
Carte 1 - Nombre de bovins par département au 1er avril 2015 (Source : d’après données BDNI)
Essentiel ❚ L’Ile et Vilaine, la Manche et la Saône et Loire occupent les trois premières places pour le nombre de naissances par département métropolitain, en 2014. ❚ La saisonnalité des naissances diffère fortement selon les races. ❚ Parmi les quatre races les plus représentées, la race Montbéliarde est celle qui a les naissances les mieux réparties sur l’année.
Nombre de bovins totaux (x 1000) [1 - 50[ [50 - 125[ [125 - 250[ [250 - 500[ [500 et plus[
RUBRIQUE - Au 1er avril 2015, la France métropolitaine
l’effectif national.
compte 19 249 456 bovins.
- Avec 753 000 têtes, la Manche
Neuf départements situés à l’Ouest et au Centre du pays détiennent 28,3% de
est le département qui abrite le plus grand nombre de bovins.
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
59
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°30 AVRIL 2015 - 59
63-66 étude de cas carence en cuivre BAT _Gabarit étude de cas FMC Vét 17/06/2015 17:09 Page63
étude de cas
observation originale
carence en cuivre
dans deux troupeaux allaitants Gérard Argenté Jean-Christophe Le Gales Hervé Morvan Céline Doré Nicolas Saby Daniel Hanocq
en Bretagne
1
Cette étude de cas présente deux aspects de manifestations cliniques sur deux troupeaux allaitants. Dans l’élevage N°1, les veaux meurent. Dans l’élevage N°2, les vaches allaitantes Limousines maigrissent et sont atteintes de diarrhées sans fièvre.
DGDS 22 - Zoopôle 22440 Ploufragan
2 Groupe Vétérinaire 28 Place du Centre 22390 Bourbriac 3
LDA 22 - Zoopôle;22440 Ploufragan 4 LDA 35 24 rue Antoine Joly 35031 Rennes 5 INRA, US 1106, Unité Infosol Centre de recherches d'Orléans 45166 Olivet Cédex 6 Pôle agronomie des chambres d’agriculture de Bretagne 8, rue Jean-Marie Le Gall BP 35 29393 Quimperlé Cedex
1 Génisses du troupeau. - Noter la robe décolorée (photos G. Argenté).
1er Prix éditorial
CAS CLINIQUE N°1
2014
Anamnèse et commémoratifs Des mortalités anormales sur des veaux de 2 à 4 mois sont notées dans un élevage de vaches allaitantes limousines du Centre Bretagne. ● Sept veaux sur 41 meurent au cours du printemps et de l'été, sans cause identifiée : ils sont souvent trouvés morts ou agonisants près du bac à eau, ou sont tombés à l’intérieur du bac. ● Cependant, les veaux de ce troupeau sont en bonne santé et leur croissance est normale pendant les 2 à 3 premiers mois de vie. Trois ans auparavant, le même type d’observation avait été fait avec des veaux morts. L’autopsie d'un veau avait mis en évidence des côtes fracturées. ● Ce troupeau est maintenu dehors toute l’année. L’alimentation est, pour l’essentiel, composée d’herbe et de foin.
Objectif pédagogique
●
❚ Savoir diagnostiquer une carence en oligoélément, tout particulièrement en cuivre
2
La robe rouge des bovins carencés de race Limousine se décolore et devient blanche.
Signes cliniques ❚ Dans le cas clinique n°1, les signes cliniques sont : - raideur de la démarche ; - essoufflement ; - poil décoloré ; - déformations articulaires au niveau des boulets ; - diarrhée chronique ; - ptyalisme ; - arrêt de la tétée.
Clinique L'examen clinique des veaux survivants n'est pas facile car l’éleveur n’a pas pu attraper un seul veau malade. ● Parmi ceux-ci, cinq ou six veaux présentent une raideur de la démarche, marchent en s’appuyant sur la pointe des onglons, et ne peuvent courir sans tomber. De plus, ils sont essoufflés. ● Leur poil est décoloré et des déformations articulaires sont visibles au niveau des
1 2 3 4 5 6
●
3 Génisse du troupeau carencé avec une robe décolorée et un mauvais état général.
❚ Crédit Formation Continue :
boulets (photos 1, 2, 3). Ils sont aussi atteints de diarrhée chronique, de ptyalisme, et cessent de téter.
0,05 CFC par article
63
FMC Vét LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°30 AVRIL 2015 - 63
68-69 Revue internationale 30 BATOK_Revue internationale elsa 29 16/06/2015 20:41 Page68
revue internationale les articles parus dans ces revues internationales classés par thème - Journal of Dairy Science ............................................................................................................................... 2015;98:1-10 - Theriogenology..............................................................................................................................................2014;81:389-95
Locomoteur
Reproduction
- Lésions de la sole
- Régression incomplète du corps jaune
des vaches laitières : évaluation des traitements dans un essai de terrain contrôlé et randomisé
au 5e jour du cycle après une ou deux doses de Pgf2α chez des vaches holstein taries Synthèses rédigées par Sébastien Assié et Nicole Picard-Hagen
les synthèses des meilleurs articles LÉSIONS DE LA SOLE DES VACHES LAITIÈRES : évaluation des traitements dans un essai de terrain contrôlé et randomisé
Locomoteur
Les boiteries sont parmi les maladies endémiques les plus importantes en élevage bovin laitier intensif. Les lésions de la sole (hémorragie de la ligne blanche, ulcère de la sole et maladie de la ligne blanche) sont des affections très fréquentes. ● Les preuves expérimentales de l’efficacité des traitements des lésions de la sole manquent. Les informations existantes sont essentiellement basées sur l’expérience et le savoir des experts du domaine. ● L’objectif de l’étude est de comparer quatre ●
Objectif de l’étude ❚ Comparer quatre traitements pour lésion de la sole.
traitements pour lésion de la sole dans une étude randomisée menée en condition de terrain au Royaume-Uni.
Matériel et méthode u Journal of Dairy Science, 2015, Vol. 98:1-10 Evaluation of treatments for claw horn lesions in dairy cows in a randomized controlled field trial De Thomas HJ, Miguel-Pacheco GG, N.J. Bollard, Archer SC, Bell NJ, Mason C, Maxwell OJR, Remnant JG, Sleeman P, Whay HR, Huxley JR
Synthèse par Sébastien Assié Médecine des Animaux d’Élevage, Oniris, Nantes
REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol / n°30 68 - AVRIL 2015
● Cinq exploitations ont été sélectionnées avec une prévalence de boiterie de 20 p. cent ou plus, et l’existence de mesures pour lutter contre la dermatite digitée. Dans trois exploitations les vaches restent en bâtiment en permanence. ● Cet essai clinique est randomisé et contrôlé positivement (c’est-à-dire qu’aucun animal n’a été laissé sans traitement). ● Un score de locomotion de 1 à 6 a été attribué toutes les 2 semaines à toutes les vaches en lactation de ces cinq élevages. Les vaches sont inclues dans l’étude si elles n’apparaissaient pas boiteuses (score 0 ou 1) lors de deux examens consécutifs, puis boiteuse à l’examen suivant (score > 1), avec une lésion de la sole à un seul onglon d’un seul pied. ● Après un parage curatif, les vaches inclues dans l’étude ont été affectées aléatoirement à l’un ou à l’autre des quatre groupes de traitement : - traitement 1 : pas d’autre traitement (groupe contrôle) ;
68
- traitement 2 : parage et pose d’une talonnette sur l’onglon atteint ; - traitement 3 : parage et administration d’un Ains (kétoprofen) pendant 3 jours ; - traitement 4 : parage, pose d’une talonnette et administration d’un Ains (kétoprofen) pendant 3 jours. ● Le principal résultat évalué a été le score de locomotion, 35 jours après le traitement. Ce score a été mesuré par un observateur qui ne savait pas quel traitement avait été administré. Résultats Au moment de l’inclusion, les scores de locomotion ont été équitablement répartis entre les quatre groupes. ● Selon les groupes, les pourcentages de guérisons sont : - traitement 1 : 24,4 p. cent (11 vaches sur 45) ; - traitement 2 : 35,9 p. cent (14 vaches sur 39) ; - traitement 3 : 28,6 p. cent (12 vaches sur 42) ; - traitement 4 : 56,1 p. cent (23 vaches sur 41). ● La différence entre le traitement 4 (parage, pose d’une talonnette et administration d’un Ains (kétoprofen) pendant 3 jours) et le traitement 1 (parage) est significative. De plus, les animaux ayant reçu le traitement 4 ont significativement plus de chance de guérir totalement de leur boiterie (retour à un score clinique de 0) que les animaux parés seulement. ●
Conclusion Cette étude suggère que la guérison des boiteries des vaches ayant des lésions de la sole récentes est maximisée par le recours à un Ains, en plus des mesures thérapeutiques classiques que sont le parage et la pose d’une talonnette pour éviter l’appui de l’onglon atteint.
70-73 Test Reponse vulvovaginites BAT_gabarit NPE âne 16/06/2015 21:58 Page70
test clinique
observation originale
les réponses
Benoit Grand1, Mathieu Bonmort2, Florence Tardy4,5, Daniel Tainturier2, Djemil Bencharif2, Lamia Briand-Amirat2
cas de vulvo-vaginites dans un élevage charolais
1Interne
en clinique bovine, de Biotechnologies et pathologie de la reproduction, Oniris, site de la Chantrerie 44307 Nantes 3CVR ,44440 Riaillé 4Anses, Laboratoire de Lyon, UMR Mycoplasmoses des Ruminants, 69364 Lyon Cedex 07, France 5Université de Lyon, VetAgro Sup, UMR Mycoplasmoses des Ruminants, 69280, Marcy l’Etoile, France.
en Loire-Atlantique
2Unité
1 Quel est votre diagnostic ? ● Les lésions observées sont des lésions granuleuses de 1 à 2 mm de diamètre, surélevées, de couleur rouge, associées à un érythème (photo 3). L’ensemble est localisé principalement au niveau du vestibule du vagin, caudalement au méat urinaire (photo 2). Le diagnostic clinique est une vulvo-vestibulite ou vulvo-vaginite granuleuse.
disponible sur www.neva.fr
2014
● Aucun contact avec un autre cheptel et aucun achat ou échange d’animaux n’ont eu lieu depuis plusieurs années. Le seul impact technico-économique est un retard pour une insémination artificielle fécondante sur les génisses de l’ordre de 2 à 3 mois. L’éleveur ne souhaite donc pas investir trop de moyens pour explorer cette affection. Aucun suivi de reproduction ni traitement n’est entrepris.
● Des examens complémentaires ont été réalisés pour identifier l’agent responsable des lésions. Toutefois, en raison des contraintes économiques, ces examens ont été restreints à la recherche des causes les plus fréquentes : ● La suspicion étant la plus forte pour BoHV1, Mycoplasma bovigenitalium et Ureaplasma diversum, ce sont ces agents pathogènes qui ont été recherchés en priorité. Les infections par H. somnus et BHV-4 n’ont donc pas été investiguées. Aucun examen des paillettes conservées dans l’élevage n’a été réalisé. ● Une infection par BoHV-1 a été recherchée sur le sérum des vaches de plus de 2 ans, lors de la prophylaxie en janvier 2015. Tous les animaux se sont révélés séronégatifs. ➜ L’hypothèse d’une infection par BoHV-1 a donc été rejetée. ● U. diversum et M. bovigenitalium ont fait l’objet d’une recherche par analyse PCR, à partir d’écouvillons vaginaux.
2 Lésions vulvaires et vestibulaires.
3
DIAGNOSTIC ● Les lésions de vulvo-vaginite observées, associées à une forte prévalence d’infection par Ureaplasma diversum (quatre écouvillons sur cinq) et à une charge d’uréaplasmes à priori forte sont trois arguments étayant l’implication d’U. diversum dans les troubles observés dans cet élevage.
❚ Crédit Formation Continue :
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°30 70 - AVRIL 2015
Il n’y a pas de taureaux sur l’exploitation. La reproduction est exclusivement assurée par insémination artificielle afin d’obtenir des vêlages groupés pendant l’été. L’insémination est réalisée par l’éleveur lui-même en semence congelée, achetée auprès d’une coopérative d’insémination et stockée dans l’azote liquide au sein de l’exploitation.
●
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
1er Prix éditorial
0,05 CFC par article
contexte zootechnique
2 Quel traitement proposez-vous ? ● Peu d’informations sont disponibles sur les stratégies de contrôle de cette maladie. ● Le traitement proposé dans cet élevage est d’appliquer une solution de Lotagen®, diluée à 2 p. cent, par voie vaginale.
70
Hyperhémie de la muqueuse vestibulaire (photos B. Grand).
Puis, les femelles qui reviennent plus de 3 fois en chaleur sont réexaminées pour rechercher et traiter les vaginites granuleuses. ● Les mesures à mettre en place sont : 1. la désinfection du matériel d’insémination entre chaque vache pour prévenir la transmission de la maladie lors de la mise à la reproduction, l’utilisation d’un gant jetable par vache, et le traitement du sperme avec une association antibiotique (gentamicine, tylosine, spectinomycine) efficace contre U. diversum (gentamicine, tylosine, spectinomycine) ; ●
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C4G C3G
INH
C3G ATM
INH C3G
S : DOSSIERÉRAPIE
TH CE ANTIBIO ORÉSISTAN ET ANTIBI E EN ÉLEVAG e résistanc L’antibio ries isolées des bacté rc chez le po
Ruminants
x associés - Les enjeu es utilisés aux antibiotiqu en élevages la consommation de iotiques - L’évolution e des antib et de l’usag s chez les bovin ruminants et les petits l’antibiorésistance de - Évolutions ants chez les rumin épidémiologique - La surveillance ance de la résist ue e en santé publiq gie d’étud - La méthodolo ilité de la sensib es on aux antibiotiqu et par diluti par diffusion olones - Fluoroquin rines lospo et cépha : génération de 3 et 4 tes ules récen es des moléc comme critiqu identifiées tifs s collec - Traitement hopneumonie lors de bronc bovine : r? infectieuse e les utilise faut-il encor è
Porcs
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uction, eutique / Reprod on en Thérap notre sélecti ationale : presse intern - Revue de / Locomoteur Infectiologie continue formation - Tests de
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ns - La vaccinati pour la vaccinatio n on contre respirato le virus ire contrainte syncytial bovin s et stratégies : - Pasteurel vaccinale les s et broncho- pneumopathogène pneumon s infectieu ses enzootiq ies physiopa ues : thologe et immunité - Les E. coli pathogè et les virus entérones chez connaître les veaux : pour mieuxl’immunité vacciner - Vacciner la faune pour protéger sauvage les espèces domestiq ues et l’Homme - Conséqu ? ences pour la vaccinolo des progrès gie en immunol - Les futurs ogie contre la vaccins Bluetong ue :
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Volume 7
1er
❏ n° 1 Le péripartum - La peste aviaire ❏ n° 2 Les morts subites - La maladie de Newcastle ❏ n° 3 Mycoplasmes et mycoplasmoses Mycoplasmes et mycoplasmoses en aviaire ❏ n° 4 Les gastro-entérites du jeune veau Mycoplasmes et mycoplasmoses chez les porcs ❏ n° 5 B.V.D. et Border disease La quarantaine en élevage porcin ❏ n° 6 Les maladies vectorielles - La peste porcine africaine ❏ n° 7 Thérapeutique et prévention du jeune veau La détection des chaleurs chez la truie ❏ n° 8 Infécondité : l’abord individuel Les alternatives à la castration chirurgicale chez le porcelet ❏ n° 9 Foie et affections hépatiques - les retours en chaleurs irréguliers et les incidents en cours de gestation ❏ n° 10 Infécondité : l’abord du troupeau Diagnostic des affections bactériennes cutanées des porcins ❏ n° 11 Bronchopneumopathies des bovins allotés Les affections bactériennes (2e partie) ❏ n° 12 Comportement et santé des bovins La vaccination contre la maladie de Gumboro ❏ n° 13 Les robots de traite - La grippe porcine ❏ n° 14 L’acidose chronique ou subaiguë des ruminants La maladie de Marek chez la volaille ❏ n° 15 Mammites bovines : nouvelles perspectives La visite d’élevage en production porcine ❏ n° 16 Nouvelles perspectives en reproduction Gestion collective de la BVD - Perception de la santé ❏ n° 17 La reproduction en élevage allaitant - Génomique Porcs - La visite d’élevage 2. l’alimentation ❏ n° 18 Suivi de reproduction et santé du taureau en élevage allaitant - Les Escherichia coli pathogènes ? ❏ n° 19 L’I.B.R. en France : stratégies de contrôle Porcs - La visite d’élevage 3. le logement ❏ n° 20 Une nouvelle émergence en Europe : le virus ➜ Prix éditorial de Schmallenberg - Le syndrome des œufs à extrémité de verre chez la poule pondeuse ❏ n° 21 Métrites et endométrites chez la vache Porcs - La visite d’élevage 4. la conduite d’élevage ❏ n° 22 Inflammations et maladies inflammatoires Le traitement antibiotique des affections digestives et respiratoires chez le porc ❏ n° 23 Déséquilibres alimentaires et nutritionnels Grippe et pathologie pulmonaire chez le porc ❏ n° 24 Maîtrise sanitaire de l’élevage en lot Porcs - La visite d’élevage Les contaminants infectieux et parasitaires ❏ n° 25 La tuberculose bovine Porcs - L’antibiorésistance des bactéries isolées ❏ n° 26 Antibiothérapie et antibiorésistance en élevage ➜ Prix éditorial Porcs - L’antibiorésistance des bactéries isolées (2e partie) ❏ n° 27 Antibiothérapie en élevage ❏ n° 28 Actualités en maladies métaboliques ❏ n° 29 La résistance aux anthelminthiques chez les ruminants ❏ n° 30 Nouvelles perspectives de contrôle des helminthes Hors-série Vaccins et vaccination : le renouveau
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Ce médicament vétérinaire est un antibiotique. Toute prescription d’antibiotique a un impact sur les résistances bactériennes. Elle doit être justifiée UBROLEXIN® suspension intramammaire pour vaches laitières en lactation. COMPOSITION : Une seringue intramammaire de 10 g (12 ml) contient : Céfalexine 200 mg (sous forme de monohydrate), kanamycine 100 000 UI (sous forme de monosulfate). INDICATIONS : Chez les vaches laitières en lactation : traitement des mammites cliniques dues à des germes sensibles à l’association céfalexine-kanamycine tels que Staphylococcus aureus, Streptococcus dysgalactiae, Streptococcus uberis et Escherichia coli. CONTRE-INDICATIONS : Ne pas utiliser chez les vaches laitières en lactation présentant une hypersensibilité connue à la céfalexine et/ou à la kanamycine. Ne pas utiliser chez les vaches en dehors de la période de lactation. Ne pas utiliser en cas de résistance connue à la céfalexine et/ou à la kanamycine. PRÉCAUTIONS PARTICULIERES D’EMPLOI : Chez la personne qui administre le médicament aux animaux : Les pénicillines et les céphalosporines peuvent être responsables d’hypersensibilité (allergie) après injection, inhalation, ingestion ou contact avec la peau. L’hypersensibilité aux pénicillines peut entraîner une sensibilité croisée aux céphalosporines et vice versa. Les réactions allergiques à ces substances peuvent parfois être graves. 1) Ne manipulez pas ce produit si vous vous savez sensibilisé, ou si on vous a déconseillé de travailler avec ce type de TRAITEZ AUJOURD’HUI préparations. 2) Respectez toutes les précautions recommandées. Manipulez ce produit avec le plus grand soin pour éviter l’exposition par contact accidentel avec EN PENSANT À DEMAIN la peau. Il est recommandé de porter des gants lors de la manipulation ou de l’administration du produit. Lavez la peau exposée après usage. 3) Si, après exposition, vous développez des symptômes, de type éruption cutanée, consultez un médecin et montrez lui cette notice. Gonflement de la face, des lèvres et des yeux ou difficultés respiratoires sont des symptômes plus graves, qui nécessitent une intervention médicale urgente. Autres précautions particulières d’emploi : voir la notice. EFFETS INDÉSIRABLES : Aucun connu. POSOLOGIE ET VOIE D’ADMINISTRATION : À usage intramammaire. Traiter le(s) quartier(s) infecté(s) deux fois de suite à 24 heures d’intervalle. Administrer le contenu d’une seringue (contenant 200 mg de céfalexine sous forme de monohydrate et 100 000 UI de kanamycine sous forme de monosulfate) dans chaque quartier à chaque traitement. Chaque seringue est à usage unique. Avant injection, la mamelle doit être totalement traite, le trayon doit être soigneusement nettoyé et désinfecté et des précautions doivent être prises pour éviter toute contamination du bout de la seringue. TEMPS D’ATTENTE : Viande et abats : 10 jours ; lait : 5 jours. CONDITION DE DÉLIVRANCE : Liste I. A ne délivrer que sur ordonnance devant être conservée pendant au moins 5 ans. NUMERO(S) ET DATE(S) D’AMM : Boîte de 10 seringues intramammaires et de 10 lingettes pour trayons. Boîte de 20 seringues intramammaires et de 20 lingettes pour trayons. AMM n° FR/V/1592221 0/2008 du 04.08.2008. Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées. TITULAIRE DE L’AMM : Boehringer Ingelheim France, 14, rue Jean Antoine de Baïf, F-75013 Paris. FABRICANT : Univet Ltd, Tullyvin, Cootehill, Co. Cavan, Irlande. INFORMATION ET DISTRIBUTION VÉTÉRINAIRES : Boehringer Ingelheim France. Division Santé Animale. 12, rue André Huet, F-51100 Reims. Tél. : 03 26 50 47 50. Fax : 03 26 50 47 43. infoveto@rei.boehringer-ingelheim.com. Mise à jour du texte : 25.10.2012. (Version 6)
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