DOSSIER : L’ÉCHOGRAPHIE : UN NOUVEL OUTIL D’INVESTIGATION
Couv ELSA 34 BAT_Couv ELSA 19 02/09/2016 11:21 Page1
Volume 9
N°34 JUIN 2016 revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CFCV (Comité de formation continue vétérinaire)
indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)
• Veterinary Bulletin (CAB International)
• CAB Abstracts Database
Actualités en perspective - Chronique - La dermatose nodulaire contagieuse épizootique, une menace pour l’Italie ou la France ?
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé - N°34 - JUIN 2016
Ruminants - Comprendre l’échographie et connaître les artéfacts rencontrés lors de l’exploration de l’appareil génital chez la vache - Déterminer le stade du cycle de la vache : comment utiliser l’échographie du tractus génital - Diagnostic de gestation chez la vache : comment utiliser l’échographie
DOSSIER L’ÉCHOGRAPHIE : UN NOUVEL OUTIL D’INVESTIGATION LA DIVERSITÉ ET LA DYNAMIQUE DES VIRUS INFLUENZA A CIRCULANT CHEZ LE PORC
FMCvét
formation médicale continue vétérinaire
- Test clinique - Retard de croissance et pâleur marquée des muqueuses chez un veau de lait de 6 mois - Revue de presse internationale : notre sélection en Thérapeutique / Reproduction, Locomoteur / Zootechnie - Tests de formation continue
- Diagnostic du sexe chez les bovins - L'échographie et la gestion de la reproduction des bovins
PORCS - Résavip : Approcher la diversité et la dynamique des virus Influenza A circulant chez le Porc en France
Comprendre et agir - Parasitologie - La semence de taureaux infectés par Besnoitia besnoiti : moindre qualité et source de contamination ? - Enjeux économiques La cartographie des abattoirs d’animaux de boucherie - Cas pratiques de nutrition Les tourteaux de tournesol, alternative au tourteau de soja ? - Étude de cas - Mammites contagieuses à E coli chez des bovins
Nouvel l ei nt er f ace
3 Sommaire ELSA 34 BAT_3 Sommaire ELSA 16 02/09/2016 10:40 Page3
sommaire
Volume 9
N°34 DOSSIER
Test clinique - Retard de croissance et pâleur marquée des muqueuses chez un veau de lait de 6 mois Vincent Herry, Nicolas Herman, Pauline Ragot, Laetitia Icher, Laetitia Piane, Cathy Trumel, Olivier Valles, François Schelcher 4 Éditorial Nicole Picard-Hagen
L’ÉCHOGRAPHIE : un nouvel outil d’investigation
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ACTUALITÉS EN PERSPECTIVE - Chronique - La dermatose nodulaire contagieuse épizootique dans les Balkans menace la Croatie et la Slovénie, demain l’Italie ou la France ? Zénon
La diversité et la dynamique des virus Influenza A
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RUMINANTS Dossier : L’échographie : un nouvel outil d’investigation - Comprendre l’échographie et connaître les artéfacts rencontrés lors de l’exploration de l’appareil génital chez la vache Véronique Gayrard, Simon Florentin, Xavier Nouvel, Joséphine Julia, Jeanne Taveau, Nicole Picard-Hagen - Déterminer le stade du cycle de la vache : comment utiliser l’échographie du tractus génital Simon Florentin, Véronique Gayrard, Xavier Nouvel, Joséphine Julia, Jeanne Taveau, Nicole Picard-Hagen - Diagnostic de gestation chez la vache : comment utiliser l’échographie ? Véronique Gayrard, Joséphine Julia, Xavier Nouvel, Jeanne Taveau, Nicole Picard-Hagen - Diagnostic du sexe chez les bovins : comment utiliser l’échographie ? Véronique Gayrard, Joséphine Julia, Xavier Nouvel, Jeanne Taveau, Nicole Picard-Hagen - L'échographie et la gestion de la reproduction des bovins : outil de management des élevages et outil de différenciation du service du praticien François Gary
circulant chez le Porc
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PORCS - Résavip : Approcher la diversité et la dynamique des virus influenza A circulant chez le Porc en France métropolitaine Emmanuel Garin, Séverine Hervé, Nicolas Rose, Caroline Locatelli, David Ngwa-Mbot, Sébastien Wendling, Laure Bournez, Didier Calavas, Gaëlle Simon
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revue de formation à comité de lecture
COMPRENDRE ET AGIR - Parasitologie - La semence de taureaux infectés par Besnoitia besnoiti : moindre qualité et source de contamination ? Simon Florentin, Adriana Esteban-Gil, Philippe Jacquiet, Adeline Decaudin, Xavier Berthelot, Patricia Ronsin, Christelle Grisez, Françoise Prevot, Jean-Pierre Alzieu, Maxime Marois, Nicolas Corboz, Marcelline Peglion, Carine Vilardell, Emmanuel Liénard, Émilie Bouhsira, Juan-Antonio Castillo, Michel Franc, Nicole Picard-Hagen 44 - Enjeux économiques - La cartographie des abattoirs d’animaux de boucherie Pierre Sans 53 - Cas pratiques de nutrition - Les tourteaux de tournesol, 57 alternative au tourteau de soja ? Francis Enjalbert - Étude de cas - Mammites contagieuses à E coli chez des bovins Olivier Salat, Guillaume Lemaire, Florent Perrot 62
indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)
• Veterinary Bulletin (CAB International)
• CAB Abstracts Database
agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC (Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)
FMCvét - formation médicale continue vétérinaire - Revue de presse internationale Synthèses rédigées par Nicolas Herman, Anne Relun - Thérapeutique / Reproduction - Évaluation de l’efficacité d’un anti-inflammatoire non stéroïdien pour le traitement de la métrite puerpérale aiguë chez la vache laitière - Locomoteur / Zootechnie - Prévalence des boiteries sur des vaches Holstein-Frisonne élevées en stabulation libre et facteurs de risque associés - Test clinique - Les réponses - Tests de formation continue - Les réponses Études originales et observations originales
Souscription d’abonnement en page 8 et sur www.neva.fr
ACTUALITÉS RUMINANTS
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PORCS COMPRENDRE ET AGIR 70 74
FMC Vét
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°34 JUIN 2016 - 3
Test clinique Q N°34 corr aut 01-08-16_mise en page 30/08/2016 17:52 Page1
test clinique
NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 E-mail neva@neva.fr
retard de croissance et pâleur marquée des muqueuses
Conseil scientifique
chez un veau de lait de 6 mois
Xavier Berthelot (E.N.V.T), Didier Calavas (Anses), Marc Gogny (E.N.V.A.), Arlette Laval (Oniris), Marc Savey (Anses), François Schelcher (E.N.V.T.), Henri Seegers (Oniris), Bernard Toma (E.N.V.A.),
disponible sur www.neva.fr
Rédacteurs en chef scientifiques Sébastien Assié (Oniris) Nicole Picard-Hagen (E.N.V.T.) Didier Raboisson (E.N.V.T.)
Comité de rédaction Jean-Pierre Alzieu (LVD), Marie-Anne Arcangioli (Pathologie ruminants, VetAgro Sup) Philippe Baralon (Management de l’entreprise, Phylum) François Beaudeau (Gestion de la santé animale, Oniris) Nathalie Bareille (Gestion de la santé animale, Oniris) Catherine Belloc (Médecine des animaux d’élevage, Oniris) Alain Chauvin (Parasitologie, Oniris) Alain Bousquet-Melou (pharmacologie, ENVT) Alain Douart (Pathologie des ruminants, Oniris) Francis Enjalbert (Nutrition, E.N.V.T.) Gilles Foucras (Pathologie des ruminants, E.N.V.T.) Jacques Guillot (Parasitologie - mycologie, E.N.V.A.) Hervé Hoste (Parasitologie, E.N.V.T.) Philippe Jacquiet (Parasitologie, E.N.V.T.) Gilles Meyer (Pathologie des ruminants, E.N.V.T.) Yves Millemann (Pathologie des ruminants, E.N.V.A.) Xavier Nouvel (praticien) Frédéric Rollin (Liège) Caroline Prouillac (Toxicologie, VetAgro Sup) Jean-Louis Roque (praticien) Christophe Roy (praticien) Olivier Salat (praticien) Pascal Sanders (Anses, Fougères) Pierre Sans (Économie, E.N.V.T.) Stéphan Zientara (E.N.V.A.) Gestion des abonnements et comptabilité Marie Glussot Publicité : Maryvonne Barbaray NÉVA - Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 Courriel neva@neva.fr
Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Revue membre du SPEPS (syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé) Prix du numéro : Praticiens : 58 € T.T.C. UE : 60 € Institutions : 120 €T.T.C. SARL au capital de 7622€
1Pathologie des ruminants Université de Toulouse, ENVT F-31076 Toulouse 2Biologie médicale Université de Toulouse, ENVT F-31076 Toulouse
- l’axe des membres thoraciques est dévié vers l’extérieur (valgus). ● A l’examen rapproché, la pâleur des muqueuses oculaire et buccale est marquée, et s’accompagne d’une tachycardie (116 battements/min) et d’une tachypnée (90 mouvements/min). ● L’examen clinique ne met pas en évidence de parasites cutanés externes, notamment des poux. L’examen de l’urine, macroscopique et par bandelette urinaire, ne révèle aucune anomalie. ● Quelques jours après l’admission, une diarrhée aqueuse, sans méléna ni sang en nature, est observée et va l’être de manière intermittente pendant les 15 premiers jours d’hospitalisation. 1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? 2 Quel(s) examen(s) complémentaire(s) proposez-vous pour préciser le diagnostic ? 3 Quels sont les mécanismes sous-jacents ? 4 Quel protocole thérapeutique suggérez-vous ?
comité de lecture
Associés : M. Barbaray-Savey, H., M., A. Savey
Siège social : Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 07 20 T 88300 I.S.S.N. 1777-7232 Impression : IMB -Imprimerie moderne de Bayeux Z.I - 7, rue de la Résistance 14400 Bayeux
Reproduction interdite Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. L’autorisation de reproduire un article dans une autre publication doit être obtenue auprès de l’éditeur, NÉVA. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de la copie (C.F.C.). LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°34 4 - JUIN 2016
A
l’automne 2015, un veau, mâle, de race Blonde d’Aquitaine, âgé de 6 mois, nourri exclusivement au lait car destiné à la production de veau de boucherie (veau blanc sous la mère), est référé au service de pathologie des ruminants de l’École vétérinaire de Toulouse. ● Un défaut de croissance et d’engraissement avec des anomalies de posture et des membres sont apparus progressivement à partir de l’âge de 4 mois. La croissance et la posture étaient jusque-là normales. Quelques cas “similaires “ et sans diagnostic ont été rapportés les années précédentes. ● Une crise convulsive est observée une semaine avant l’admission. ● L’alimentation des vaches comprend de l’ensilage de maïs et du foin de luzerne, avec un accès à un parcours au cours de la journée. Les veaux n’ont pas accès à la pâture. L’éleveur a réalisé un traitement antiparasitaire (Cydectine pour on ®) un mois avant l’admission. ● Lors de l’admission, et à l’examen à distance : - le retard de croissance et le défaut d’engraissement sont marqués (poids : 150 kg) (photos 1, 2) ; - le décubitus est fréquent avec un relevé long et laborieux, la démarche est lente ; - les paturons des quatre membres, en particulier thoraciques, se rapprochent de l’horizontale ;
Vincent Herry1 Nicolas Herman1 Pauline Ragot1 Laetitia Icher1 Laetitia Piane2 Cathy Trumel2 Olivier Valles1 François Schelcher1
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Laurent Alves de Oliveira, Thierry Baron, Jean-Jacques Bénet, Maud Belliard, Dominique Bergonier, Henri-Jean Boulouis, Régis Braque, Christophe Chartier, Sylvie Chastant-Maillard, René Chermette, Eric Collin, Fabien Corbières, Stéphane Daval, Luc Descoteaux Jean-Claude Desfontis,
André Desmecht (Liège), Emmanuel Devaux, Alain Ducos, Barbara Dufour, Pascal Dubreuil (Québec) Gilles Fecteau (Québec) Christine Fourichon, Bruno Garin-Bastuji, Norbert Gauthier, Norbert Giraud, Denis Grancher, Jean-Marie Gourreau, Raphaël Guatteo, Jean-Luc Guérin, Nadia Haddad,
Nicolas Herman, Christophe Hugnet, Jean-François Jamet, Martine Kammerer, Caroline Lacroux, Michaël Lallemand, Dominique Legrand, Catherine Magras, Xavier Malher, Jacques Manière, Guy-Pierre Martineau, Hervé Morvan, Jean-Marie Nicol, Philippe Le Page, Bertrand Losson (Liège),
Réponses à ce test page 70 Renaud Maillard, Florent Perrot, Pierre Philippe, Xavier Pineau, Hervé Pouliquen, Jean-Dominique Puyt, Nadine Ravinet, Nicolas Roch, Florence Roque, Adrian Steiner (Suisse), Edouard Timsit, Étienne Thiry (Liège), Brigitte Siliart, Damien Vitour.
5 édito elsa 34 N Hagen BAT 29-08-16_edito NP ELSA 02/09/2016 11:06 Page5
éditorial L’échographie, un outil indispensable pour la gestion de la reproduction en élevage bovin ...
L
a palpation transrectale était naguère la seule technique pour explorer les organes génitaux des vaches et des juments. Cependant, l’appréciation des formations ovariennes par palpation est difficile et la confirmation des diagnostics à l’abattoir révèle environ 10 p. cent d’erreurs sur la détection du corps jaune. Ainsi, pour un praticien chevronné en gynécologie bovine, il est toujours dérangeant de constater que la structure ovarienne identifiée à la palpation comme un gros follicule est en réalité un corps jaune mature … Utilisée au chevet de l’animal, l’échographie est un outil moderne et performant qui séduit l’éleveur. Elle a permis le développement de nouvelles approches diagnostiques dans les différents états physiologiques et pathologiques de l’appareil génital. Les avantages d’un diagnostic plus précis valorisent l’expertise du vétérinaire. La réalisation et l'interprétation d'un examen échographique nécessitent de comprendre la formation des images échographiques et de connaitre les différents types d’artéfacts. Ces éléments de base sont développés et illustrés dans un premier article écrit par Véronique Gayrard et coll. l L’utilisation la plus large de l’échographie en élevage bovin est le diagnostic précoce de gestation. Après avoir rappelé les caractéristiques du développement embryonnaire et fœtal, Véronique Gayrard et coll. ont décrit les images échographiques du conceptus bovin en début de gestation. N’oublions pas que la mortalité embryonnaire est fréquente en début de gestation. Alors, utilisons tous les atouts de l’échographie pour évaluer la viabilité de l’embryon et du fœtus. l En plus du diagnostic de gestation, les différentes structures fœtales peuvent être examinées par échographie. Ce dossier du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé consacre donc un article sur les méthodes de diagnostic du sexe (Véronique Gayrard et coll.). En effet, le diagnostic du sexe peut être intégré comme un service complémentaire au sein d’un suivi de reproduction, ou représenter un service à part entière réalisable à la demande. l L’échographie constitue un outil de choix pour explorer plus précisément les structures ovariennes folliculaires et lutéales. Un article de Simon Florentin et coll présente donc les images échographiques des organites ovariens et de l’utérus et leurs évolutions au cours du cycle et du postpartum. Ces connaissances contribueront à aider le praticien à mieux rationaliser l’utilisation des traitements hormonaux de maîtrise des cycles. Même si l’intérêt d’utiliser l’échographie pour un cabinet vétérinaire rural ne fait plus aucun doute, se pose la question de la rentabilité de cet investissement. C’est la raison pour laquelle, dans la rubrique Management de l’entreprise, François Gary envisage l’intégration de l’échographie comme outil de développement des services apportés à la clientèle, autour de la reproduction des bovins. l En plus de ce dossier, un article d’actualité sur la besnoitiose chez le taureau est présenté par S. Florentin et coll. Cette maladie ré-émergente est endémique dans le sud de la France. Les taureaux de monte naturelle naïfs, introduits dans cette région, sont généralement rapidement infectés. Cette étude répondra aux questions posées sur le terrain, à savoir, la besnoitiose peut-elle se transmettre par la semence et quel est son impact, en phase chronique, sur la fertilité du taureau ? l Ce dossier ne serait pas complet s’il n’envisageait pas d’autres applications de l’échographie en reproduction des ruminants. Différents articles vous seront ainsi proposés dans les numéros à venir.
Nicole Picard - Hagen Département Élevages et produits Reproduction Université de Toulouse ENVT Toulouse F - 31076 Toulouse INRA UMR1331 Toxalim F - 31027 Toulouse
à suivre les articles : ➜ La gestion de la reproduction des petits ruminants ➜ L’échographie comme outil complémentaire d’évaluation de la fonction sexuelle du mâle reproducteur ➜ L’application de l’échographie au diagnostic des principales affections de l’appareil génital femelle
disponible sur www.neva.fr
L
’ensemble de ce dossier échographie du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé constitue un document de référence, pratique et largement illustré, à destination des vétérinaires praticiens impliqués dans la gestion de la reproduction en élevage, et soucieux d’approfondir leurs connaissances et de mettre en pratique l’utilisation de cet outil diagnostique performant… Soulignons que cette technique s’acquiert aussi en pratiquant … Donc, à vos échographes ! r
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°34 JUIN 2016 - 5
dermatose nodulaire presque BAT_6-7 Actualite 31/08/2016 21:15 Page6
actualités en perspective la dermatose nodulaire contagieuse épizootique dans les Balkans
menace la Croatie et la Slovénie, demain l’Italie ou la France ?
L
ongtemps considérée comme une curiosité exotique confinée au cône sud du continent africain, la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) des bovins n’a pas suscité beaucoup d’intérêt chez les praticiens et les chercheurs à la différence de la clavelée, maladie des ovins longtemps enzootique sur le continent européen qui ne l’éradiquera complètement qu’à la fin des années 50 du siècle dernier. Les deux maladies sont provoquées par un groupe particulier de poxvirus, les capripoxvirus différents des autres groupes / genres bien connus comme les orthopox (variole et cowpox), les parapox (ecthyma) ou les leporipox (myxomatose). Bien que les virus associées à la clavelée et à la DNC soient quasiment identiques, les maladies qu’elles provoquent sont très différentes et strictement associées à l’espècecible, sans passage dans les conditions naturelles d’une espèce de ruminant à l’autre.
UNE PROGRESSION LENTE ET CONTINUE JUSQU’À L’ATTEINTE DU SUD-EST DU CONTINENT EUROPÉEN POUR UNE ÉMERGENCE ÉPIZOOTIQUE HISTORIQUE ● Longtemps cantonnée, depuis sa première description en Zambie (1929), aux pays de l’extrême sud du continent africain, la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) s’est développée en Afrique de l’Est et à Madagascar au cours des années 50, avant d’atteindre la bande sahélo-saharienne dans les années 70 jusqu’à la Mauritanie, puis l’Égypte, ainsi que la Réunion (deux fois ,1970 à 1977, puis en 1991). Cette progression lente mais continue s’est accélérée au cours des deux dernières décennies à travers tout le Proche et le Moyen Orient [1]. ● La dernière étape de cette expansion devenue épizootique, a commencé au début du printemps de cette année 2016,
disponible sur www.neva.fr
ACTUALITÉS
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 6 / n°34 6 - JUIN 2016
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Figure - Foyers de dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNCB) déclarés de mai 2016 à juin 2016 (au 23 juin 2016)
Monténégro Serbie
Bulgarie
Macédoine Albanie
Turquie
Grèce
par son émergence en Bulgarie à la mi-avril, suivie très rapidement par l’identification de foyers en Macédoine, puis en Serbie, avant d’atteindre l’Albanie début juillet, puis le Monténégro le 21 juillet. En Grèce, les deux premiers foyers identifiés en Thrace en août 2015, signant probablement une extension de l’enzootie de DNC présente depuis de nombreuses années en Turquie moyen orientale à sa partie européenne, se sont étendus et multipliés depuis mai 2016 (carte de la situation fin juin 2016, extraite de la dermatose nodulaire contagieuse bovine en Europe - point de la situation au 23 juin 2016, plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale www.plateformeesa.fr). UNE PROGRESSION TOUS AZIMUTS VERS D’AUTRES PAYS ATTEINTS PAR LE PASSÉ ET UNE MISE EN ŒUVRE DE LA VACCINATION AIDÉE PAR L’UE ● Parallèlement à la progression constatée en Europe, les cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) se sont multipliés en
9-14 Comprendre l'échographie BAT_Gabarit dossier ruminants 30/08/2016 21:27 Page9
comprendre l’échographie et connaître les artéfacts rencontrés
lors de l’exploration de l’appareil génital chez la vache
Véronique Gayrard1,2 Simon Florentin1 Joséphine Julia1 Xavier Nouvel1,2 Jeanne Taveau1 Nicole Picard-Hagen1,2,3
L'échographie est une technique d'imagerie médicale basée sur l'utilisation d’ultrasons. Cette technique permet de visualiser de façon non invasive les organes génitaux. Cette visualisation s’effectue dans la masse même des structures. Cette technique est devenue un outil de diagnostic pour l’examen de l’appareil génital de la vache. Les principes de l’échographie et les mécanismes d’interaction des ultrasons avec les tissus doivent être bien compris pour obtenir des images de qualité. Celles-ci sont essentielles pour établir un diagnostic.
L
’échographie trouve un grand nombre d’applications en gynécologie bovine pour la maîtrise de la reproduction. Cet examen est ainsi préconisé pour : - identifier les organites présents sur l’ovaire ; - évaluer leur réponse à un traitement hormonal [4]; - réaliser un diagnostic précoce de gestation ; - détecter une gémellité ; - diagnostiquer le sexe [3]. ● La valeur informative de l'échographie est très supérieure à celle de la palpation transrectale, à l'exception des informations relatives à la consistance et la sensibilité des organes. ● L'interprétation rationnelle des informations issues d'un examen échographique nécessite de maîtriser un ensemble de connaissances biologiques mais aussi biophysiques. La compréhension des principes qui régissent la formation des images et la connaissance des artéfacts associés est essentielle à l’interprétation ainsi qu’à l’amélioration des images [1].
Après avoir présenté les principes généraux de l’échographie dont la nature et les propriétés physiques des ultrasons et leurs mécanismes d’interaction avec les milieux biologiques qui sont à la base de la formation des images échographiques, les principaux artéfacts fréquemment rencontrés lors de l’examen de l’appareil génital de la vache sont décrits.
1Université
de Toulouse ENVT F - 31076 Toulouse, France
●
2UMR1331 Toxalim Université de Toulouse ENVT, F - 31076 Toulouse, France 3UMR1225, IHAP Université de Toulouse INRA, ENVT F - 31027 Toulouse, France
LES PRINCIPES GÉNÉRAUX DE L’ÉCHOGRAPHIE La nature physique des ultrasons
Objectifs pédagogiques
Les ultrasons sont des ondes ou des vibrations mécaniques de même nature que les sons, mais leur fréquence est trop élevée pour que l’oreille humaine puisse les détecter. Les ultrasons sont caractérisés par des ondes qui ont une fréquence supérieure à la fréquence maximale des sons audibles par l’homme qui est de 20 kHz. ● La figure 1 illustre la genèse des ultrasons par les cristaux piézo-électriques de la sonde échographique. Les cristaux piézoélectriques de la sonde sont déformés lorsqu’on leur applique un courant électrique alternatif. L'expansion des cristaux entraîne une compression des particules tissulaires voisines et la contraction des cristaux entraîne une décompression de ces mêmes particules. ● Ce cycle de compression et de décompression se propage de proche en proche sous la forme d'une onde de type sinusoïdal. L’onde ultrasonore correspond ainsi à une onde de pression qui se propage de proche en proche dans les tissus par le cycle de déformation des cristaux en réponse à l'alternance de polarité du courant électrique.
❚ Comprendre les principes de l’échographie qui président à la formation des images échographiques ❚ Connaître les artéfacts fréquemment rencontrés lors d’un examen de l’appareil génital de la vache.
Essentiel ❚ Le choix d’un appareil échographique nécessite de prendre en considération le coût, la portabilité et la maniabilité de l’appareil ainsi que sa résistance et son autonomie.
RUMINANTS
Les propriétés physiques des ultrasons ● Les propriétés d’une onde sont caractérisées par différents paramètres : la célérité, l’amplitude, l’intensité, la fréquence, et la longueur d’onde.
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
9
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°34 JUIN 2016 - 9
15-20 déterminer statut BAT_Gabarit dossier ruminants 31/08/2016 18:53 Page15
déterminer le stade du cycle de la vache comment utiliser l’échographie du tractus génital La valeur informative de l’échographie ovarienne est supérieure à celle de la palpation transrectale, à l’exception des informations relatives à la consistance ou à la sensibilité. Une bonne connaissance de la physiologie ovarienne est toutefois nécessaire pour interpréter des images échographiques.
E
n élevage bovin, la gestion de la reproduction est une activité importante du vétérinaire praticien. L’échographie constitue un outil diagnostique complémentaire et plus précis que la palpation transrectale, notamment pour situer la vache dans son cycle. ● Pour explorer les organes génitaux des grandes femelles domestiques, le développement de l’échographie permet de nouvelles approches diagnostiques dans les différents états physiologiques et pathologiques de l’appareil génital. En particulier, le développement de l’échographie a permis l’exploration de la dynamique folliculaire dans les années 80. L’échographie du tractus génital est un outil complémentaire de la palpation transrectale. ● Après un rappel sur les images échographiques de l’ovaire et ses organites, la dynamique des images ovariennes et utérines selon le statut physiologique de la vache est décrite, puis, les apports de l’échographie pour la maîtrise du cycle œstral sont synthétisés. LES IMAGES ÉCHOGRAPHIQUES DES OVAIRES [1] Le stroma ovarien Le stroma ovarien est un tissu dense, caractérisé par une échostructure grisée hétérogène en raison de la présence de petits follicules intraovariens ou de vaisseaux sanguins apparaissant comme des
●
tâches noires de 2 à 4 mm de diamètre. Il est parfois difficile à différencier des tissus environnants, ligaments larges, graisse. La zone médullaire dépourvue de follicules en croissance apparaît globalement plus échogène que les structures environnantes. La présence d’organite, en particulier du corps jaune rend difficile l’appréciation du stroma ovarien car il envahit une grande partie de l’ovaire. Les follicules ● Les follicules sont des structures sphériques anéchogènes, apparaissant en noir sur l’écran, à contour bien délimité échogène (photo 1). Leur diamètre varie de quelques mm à 2 cm, en fonction de leur stade de développement, et du cycle sexuel. ● La paroi du follicule, de 1 à 2 mm d’épaisseur, incluse dans le stroma ovarien échogène est difficile à reconnaître. Une sonde de 6-10 MHz permet de visualiser des follicules de taille supérieure à 3 mm de diamètre. Cet examen dépend cependant de la qualité de l’image et de l’expérience de l’opérateur.
Simon Florentin1 Véronique Gayrard1,2 Xavier Nouvel1,3 Joséphine Julia1 Jeanne Taveau1 Nicole Picard-Hagen1,2 1Université
de Toulouse INPT, ENVT, F - 31076 Toulouse 2INRA , UMR1331 Toxalim F - 31027 Toulouse 3IHAP Université de Toulouse, INRA, ENVT F - 31076 Toulouse
Objectif pédagogique ❚ Connaître les images échographiques des organites ovariens et de l’utérus chez la vache non gravide ainsi que leur évolution au cours de la vie génitale, afin de mieux rationaliser l’utilisation des traitements de maîtrise des cycles.
Stroma ovarien
Follicule préovulaire
1
Follicule dominant de 12-15 mm de diamètre, observé sur un ovaire et sur l’image échographique correspondante. 1. Follicule préovulatoire 2. Le corps jaune est en régression. - L'image échographique du follicule se caractérise par sa surface ronde et presque noire de la cavité folliculaire. La paroi n’est pas discernable (photos Unité de Pathologie de la reproduction, ENV Toulouse [4]).
RUMINANTS
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°34 JUIN 2016 - 15
21-26 Diagnoctic gestation BAT 2_Gabarit dossier ruminants 31/08/2016 17:24 Page21
diagnostic de gestation chez la vache comment utiliser l’échographie ?
Véronique Gayrard1,2 Joséphine Julia1 Xavier Nouvel1,2 Jeanne Taveau1 Nicole Picard-Hagen1,2,3 1Université
L'échographie transrectale de l’appareil génital de la vache trouve une application fondamentale dans le diagnostic de gestation. Un diagnostic de gestation par échographie est basé sur la détection du conceptus. En pratique, ce diagnostic peut être aisément réalisé à partir du 28e jour de gestation. Cette technique permet également d’apprécier la vitalité de l’embryon et du fœtus.
P
ar rapport à la palpation transrectale des organes génitaux, l’échographie présente de nombreux avantages comme la précocité du diagnostic qui peut être réalisé dès le stade 25-27 j après l’insémination [5]. Une évaluation de cette méthode de diagnostic a mis en évidence une sensibilité supérieure à 95 p. cent, 26 j après l’insémination et une valeur prédictive élevée du diagnostic négatif de gestation qui est respectivement de 95, 98 et 100 p. cent lorsque le diagnostic est réalisé aux stades 28, 30 et 31 j post-insémination [6]. L’examen échographique présente, de plus, l’avantage d’être sans danger pour l’embryon ou le fœtus, et il permet d’évaluer la viabilité de l’embryon ou du fœtus à partir de l’observation des battements cardiaques ou des mouvements du fœtus. LE DÉVELOPPEMENT DE L’EMBRYON ET DU FŒTUS BOVIN
● La fécondation marque le début de la période embryonnaire caractérisée, avant que ne débute l’implantation, par une succession de divisions cellulaires et l’apparition des premières différenciations qui conduisent au stade blastocyste, stade auquel l’implantation commence. - Le zygote arrive à la jonction tubo-utérine 24-48 h après la fécondation, il est alors généralement au stade de huit blastomères. - Au 4e jour qui suit la fécondation, il est au stade morula et environ 6 j après la fécon-
dation, c’est un blastocyste typique sphéroïde de 0,20 mm de diamètre. - Au 9e jour après la fécondation, le blastocyste perd sa forme sphéroïde ; il mesure environ 0,40 mm sur 0,25 mm et sort de sa zone pellucide. - Au 11e jour, il est long de 2 à 3 mm et le disque embryonnaire est constitué (figure 1) [1]. ● Dès lors, la croissance est d’une extraordinaire rapidité et les parties extra-embryonnaires s’allongent de façon considérable. Au début de la 4e semaine, le blastocyste a envahi la cavité du corps utérin et quelques jours après, son extrémité atteint la jonction tubo-utérine de la corne opposée. C’est alors un très long cordon creux dont la longueur dépasse un mètre (figure 1). Il est pourvu vers son milieu, situé à la base de la corne gravide, d’un renflement ovalaire d’une vingtaine de mm de longueur correspondant à l’amnios, où est logé l’embryon. ● Dès le 18e jour, commence à se manifester une dégénérescence des extrémités du conceptus qui se nécrosent. Ce processus s’amplifie et raccourcit rapidement le conceptus vers la fin de la 4e semaine. Il s’arrête vers le 35e jour en regard des extrémités de l’allantoïde. ● C’est au 30e jour qu’apparaissent les premières ébauches de villosités placentaires. Très vite, elles couvrent de façon diffuse la totalité du chorion, mais dès le 33e jour, les bouquets de villosités situés en regard des caroncules utérines deviennent plus importants, s’engrènent dans les cryptes des caroncules et ébauchent les cotylédons. ● L’embryon se délimite vers 18 j et les premiers somites se forment vers le 19e jour. A cette date, l’embryon est long de 3-4 mm, la fermeture du tube neural est déjà commencée. Le cœur commence à battre. ● À 22 j, se forment les vésicules optiques. ● Le 24e jour, se montrent les bourgeons des membres thoraciques, et le lendemain, ceux des membres pelviens. ● À 26 j, l’embryon très fortement incurvé sur lui-même mesure 8-9 mm de long. ● Vers 30 j, les ébauches oculaires sont saillantes et dépourvues de paupières et la longueur de l’embryon atteint 12 mm.
de Toulouse ENVT F - 31076 Toulouse, France 2UMR1331 Toxalim Université de Toulouse ENVT, F - 31076 Toulouse, France 3UMR1225, IHAP Université de Toulouse INRA, ENVT F - 31027 Toulouse, France
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les phases du développement du conceptus bovin et décrire les images échographiques correspondant à ces stades sur la base desquelles le diagnostic de gestation est établi.
Essentiel ❚ Le diagnostic de gestation par échographie a une sensibilité supérieure à 95 p. cent, 26 j après l’insémination et une valeur prédictive élevée du diagnostic négatif de gestation, respectivement de 95, 98 et 100 p. cent lorsque le diagnostic est réalisé aux stades 28, 30 et 31 j post-insémination.
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❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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27-32 diagnostic du sexe BAT_Gabarit dossier ruminants 31/08/2016 20:45 Page27
diagnostic du sexe chez les bovins comment utiliser l’échographie ? Le diagnostic du sexe du fœtus bovin peut s’avérer utile pour la gestion de la reproduction en élevage bovin, comme la planification du nombre de génisses gravides de renouvellement et la prise de décision de réformer ou non une vache. Il présente également un intérêt commercial lors de la vente de reproductrices gravides grâce à la plus-value de la connaissance du sexe.
L
es diagnostics du sexe par échographie, décrits à partir de 1986, sont basés sur l’identification par échographie du scrotum et du pénis chez le fœtus mâle, du clitoris et des trayons chez le fœtus femelle entre 73 et 120 jours post-insémination [7]. ● Le diagnostic précoce du sexe du fœtus bovin est fondé sur la détection et la localisation par échographie du tubercule génital, équivalent embryologique du pénis chez le mâle et du clitoris chez la femelle [2]. ● Après avoir décrit les caractéristiques du développement des organes génitaux externes du fœtus bovin dont la détection par échographie est à la base de la détermination du sexe, l’article présente la méthode de diagnostic précoce du sexe (60 - 70 jours de gestation) fondée sur la localisation du tubercule génital, et la méthode plus tardive (70 - 120 jours) basée sur l’identification des organes génitaux externes. COMMENT ET QUAND SE DÉVELOPPENT LES ORGANES GÉNITAUX EXTERNES
● Pour les deux sexes, au stade 2,5 - 3 cm (43 - 48 jours de gestation), le tubercule génital, qui est une structure embryonnaire indifférenciée, apparaît comme une petite proéminence. Les bourrelets labio-scrotaux, ébauches du scrotum chez le mâle, et des grandes lèvres de la vulve chez la femelle sont visibles (photo 1). À ce stade indifférencié, le tubercule génital est situé entre
Véronique Gayrard1, 2 Xavier Nouvel1, 3 Joséphine Julia1 Jeanne Taveau1 Nicole Picard-Hagen1, 2 1Université
de Toulouse INPT, ENVT, F - 31076 Toulouse 2INRA , UMR1331 Toxalim F - 31027 Toulouse 3UMR1225, IHAP Université de Toulouse INRA, ENVT F - 31027 Toulouse, France
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les phases de la différenciation sexuelle du conceptus bovin. ❚ Décrire les images échographiques correspondant à ces stades sur la base desquels le diagnostic du sexe est établi.
1
Le développement des organes génitaux externes chez les bovins, stade indifférencié : voir 1 dans la figure 2. - L’embryon (3 cm de longueur cranio-caudale) présente un bourgeon génital situé à égale distance entre la queue et le cordon ombilical (photo Unité de Pathologie de la reproduction, ENV Toulouse [9]).
les membres postérieurs, soit à égale distance du cordon ombilical et de la queue chez le mâle et la femelle. ● Lorsque la longueur crânio-caudale du fœtus mâle atteint 3 à 4 cm, le tubercule génital est localisé plus près de l’insertion abdominale du cordon ombilical que lors des stades plus précoces. ● Chez le fœtus mâle, l’augmentation de la distance qui sépare le tubercule génital de l’anus (distance anogénitale) traduit la migration du tubercule génital vers l’ombilic au cours de sa différenciation qui débute autour du 47e jour (longueur cranio-caudale de 3,6 - 3,9 cm) et s’achève en moyenne 56 à 58 jours post-insémination (longueur cranio-caudale de 5 cm). ● Chez le fœtus femelle, le tubercule génital migre vers la queue à partir du stade 48 49 jours de gestation pour atteindre sa position définitive sous la queue en moyenne 53 jours post-insémination. ● Chez le mâle, les bourrelets labio-scrotaux fusionnent sur le plan médian et forment le scrotum qui est visible à partir du 60e jour de gestation. Le diamètre du scrotum augmente pour atteindre 1 cm au stade 90 jours de gestation [6].
En pratique ❚ Le diagnostic précoce du sexe du fœtus bovin est fondé sur la détection et la localisation par échographie du tubercule génital.
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❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°34 JUIN 2016 - 27
33-37 Management - Gary BAT_Gabarit rubrique 30/08/2016 17:01 Page33
management :
l’échographe
et la gestion de la reproduction des bovins : outil de management des élevages et outil de différenciation du service du praticien La question de l’investissement dans un échographe pour la gestion de la reproduction ne devrait plus se poser dans un cabinet vétérinaire rural tant cet outil peut permettre au praticien de différencier ses services et d’apporter des réponses précises à l’éleveur.
L
’échographie s’est développée comme un outil de diagnostic de gestation précoce, depuis les années 80. Avec l’amélioration de la résolution des appareils, l’échographie est devenue un outil d’aide au diagnostic de plus en plus intéressant pour la maîtrise de la reproduction chez les bovins. Cependant, la généralisation de l’utilisation des échographes dans les centres d’insémination et les coopératives offrant un service de constat de gestation de base ont dissuadé beaucoup de vétérinaires d’investir ou de renouveler ce type d’équipement. INTÉRÊT DE L’ÉCHOGRAPHIE POUR L’ÉLEVEUR L’échographie est un examen d’imagerie privilégié pour la gestion de la reproduction chez les bovins, depuis la mise bas jusqu’à la confirmation de la gestation (photo 1). L’examen du tractus génital et des ovaires après vêlage, pour ne pas tarder dans la mise à la reproduction
Dès 30 à 40 jours après le vêlage, l’échographie permet de vérifier l’involution utérine et cervicale, et peut compléter la palpation rectale et l’examen vaginoscopique sur des pyomètres ou des endométrites du deuxième degré, peu visibles à la palpation manuelle. ●
François Gary PHYLUM 9, allée Charles Cros ZAC des Ramassiers F-31770 Colombiers
Objectifs pédagogiques ❚ Rappeler les utilisations de l’échographe dans la gestion de la reproduction des bovins. ❚ Intégrer l’échographe comme outil dans le développement des services liés à la reproduction des bovins.
1a L’échographie est un examen qui permet une mesure rapide de l’impact des protocoles recommandés sur les performances de reproduction. (photo N Hagen, ENVT).
À 49 jours, il n’y a plus de différence entre la corne utérine précédemment gravide et l’autre [4]. ● Dès cette période, il est possible d’examiner les structures ovariennes en complément de la palpation rectale. Cela permet d’évaluer la cyclicité des vaches en post-partum, de déterminer plus précisément les organites ovariens, et éventuellement d’identifier les structures anormales, c’est-àdire des structures de plus de 25 mm de diamètre (kystes folliculaires ou corps jaunes persistants). ● En fonction des observations, il est facile de décider du traitement le plus adapté : traitement de l’endométrite, traitement du suboestrus avec les prostaglandines, de l’anœstrus vrai par des progestagènes, ou traitement des kystes ovariens. Même si l’utérus et les structures ovariennes sont normaux, l’indication sur le stade du cycle ovarien est une information utile pour l’éleveur ; celle-ci facilite la surveillance des chaleurs. ● L’examen échographique dès 30 à 40 jours réduit significativement l’intervalle entre le vêlage et la première insémination car il permet d’effectuer les traitements rapidement [5]. Cela permet aussi de traiter plus précocement les vaches à problème.
En pratique ❚ L’échographie est un outil qui apporte une information décisionnelle importante pour la gestion des troupeaux et qui offre un moyen aux praticiens de bien différencier leurs services. ❚ Le vétérinaire dispose d’un atout : la prise de décision et la mise en oeuvre d’un traitement immédiats après le diagnostic.
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°34 JUIN 2016 - 33
38-43 Porcs Résavip BAT 30-08-16_Gabarit porcs-volailles 30/08/2016 17:00 Page38
Résavip : approcher la diversité et la dynamique des virus Influenza A Emmanuel Garin1 Séverine Hervé2 Nicolas Rose3 Caroline Locatelli4 David Ngwa-Mbot5 Sébastien Wendling6 Laure Bournez7 Didier Calavas8 Gaëlle Simon2
circulant chez le porc en France métropolitaine Les virus Influenza de type A circulant chez le porc peuvent évoluer et avoir un impact sanitaire important tant en santé animale qu’en santé publique. Résavip, le réseau français de surveillance de ces virus, permet de suivre leur évolution et leur répartition géographique.
1
Coop de France 43, rue Sedaine 75011 Paris, France 2 Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané, Unité virologie Immunologie Porcines Laboratoire national de référence Influenza porcin, Zoopole Les Croix BP 53 22440 Ploufragan 3 Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané, Unité d’épidémiologie et bien-être du porc, Zoopole Les Croix BP 53 22440 Ploufragan 4 ADILVA, Paris, France 5 GDS-France, Paris, France 6 DGAl, Bureau de la santé animale, 75015 Paris 7 Anses, Direction des laboratoires, Unité de coordination et d’appui à la surveillance, 94704 Maisons-Alfort Cedex, France 8 Anses, Coordonnateur Plateforme ESA Anses Lyon Unité d’épidémiologie 31 avenue Tony Garnier 69364 Lyon Cedex 07
L
es virus Influenza A chez le Porc (VIPs) causent des infections grippales épizootiques ou enzootiques. Dans certains cas, les VIPs peuvent avoir un potentiel zoonotique, voire pandémique. Ces infections ont donc un intérêt sanitaire et économique en santé publique vétérinaire et humaine [5]. ● Suite à la pandémie de 2009 due à un virus H1N1 (H1N1pdm) composé de gènes provenant exclusivement de VIPs, l’État et les partenaires de la filière porcine ont décidé de se doter d’un réseau de surveillance épidémiologique des virus Influenza A circulant chez le Porc (Résavip) afin de suivre leur évolution (photo 1). . ● Dans cet article sont tout d’abord présentés, les intérêts d’une telle surveillance, puis l’organisation et le fonctionnement du dispositif. Les résultats de la surveillance menée entre 2011 et 2014 sont enfin exposés.
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les enjeux de la surveillance des virus Influenza porcins (VIPs). ❚ Comprendre le fonctionnement du réseau de surveillance Résavip. ❚ Distinguer les différents virus Influenza porcins circulant en France.
INTÉRÊTS DE LA SURVEILLANCE DES VIRUS INFLUENZA A CIRCULANT CHEZ LE PORC
PORCS ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°40 38 - JUIN 2016
● Les virus Influenza de type A circulant dans la population porcine appartiennent à trois sous-types (H1N1, H1N2 et H3N2) mais il existe de nombreux lignages génétiques au sein de ces sous-types. Ils appartiennent à la famille des Orthomyxoviridae. ● L’émergence de nouvelles souches peut résulter de divers mécanismes : mutations ou délétions lors de leur réplication, ou encore un réassortiment génétique lors de co-infections (encadré). Ces phénomènes peuvent engendrer des modifications de leur virulence, ou favoriser une transmission
38
1 Suite à la pandémie de 2009 due à un virus H1N1, l’État et les partenaires de la filière porcine se sont dotés d’un réseau de surveillance épidémiologique des virus Influenza A circulant chez le Porc (Résavip) afin de suivre leur évolution.
intra-espèce ou inter-espèces, et ainsi être à l’origine de l’émergence de nouveaux VIPs. De nouveaux virus peuvent également être introduits dans la population porcine française depuis un autre pays, voire une autre espèce animale ou l’homme [7]. De plus, le porc est considéré comme un réservoir éventuel de virus Influenza humains [4]. ● En France, la Direction générale de l’Alimentation (DGAl), les représentants de la filière porcine et les organismes techniques vétérinaires, en concertation avec l’Anses, ont décidé de mettre en place un dispositif de surveillance épidémiologique des virus Influenza A circulant chez le Porc. Le réseau national de surveillance des VIPs a ainsi été mis en œuvre progressivement à partir d’avril 2011. Dénommé Résavip (Réseau national de surveillance des virus Influenza A chez le Porc) en octobre 2013, il couvre actuellement l’ensemble du territoire métropolitain à l’exception de la région Languedoc-Roussillon. ● Résavip poursuit trois objectifs : 1. améliorer les connaissances virologiques et épidémiologiques sur les VIPs affectant les élevages porcins français ; 2. assurer un suivi continu de ces VIPs, lequel permet d’être réactif et d’avoir une action ciblée en cas de besoin ; 3. pouvoir communiquer de manière appropriée grâce à l’acquisition de connaissances fiables, notamment en cas de nouvel épiso-
44-52 Besnoitiose BAT_Gabarit rubrique 01/09/2016 20:25 Page44
parasitologie
étude originale
la semence de taureaux infectés par Besnoitia besnoiti : moindre qualité et source de contamination ? Simon Florentin1 Adriana Esteban-Gil2 Philippe Jacquiet1,3 Adeline Decaudin1 Xavier Berthelot1 Patricia Ronsin1 Christelle Grisez3 Françoise Prevot3 Jean-Pierre Alzieu4 Maxime Marois5 Nicolas Corboz6 Marcelline Peglion6 Carine Vilardell5 Emmanuel Liénard1,3 Émilie Bouhsira1,3 Juan-Antonio Castillo2 Michel Franc1,3 Nicole Picard-Hagen1,7
La besnoitiose est une maladie qui s’étend en particulier dans le sud de la France. L’infection des taureaux pose la question du risque de transmission de la maladie par la saillie et de son impact sur la fonction sexuelle du taureau. 1
L
1 Université
de Toulouse INPT, ENVT F-31076 Toulouse 2 Animal Pathology Department Faculty of veterinary sciences University of Zaragoza 50013 Zaragoza, Espagne. 3 Laboratoire de parasitologie UMR 1225, IHAP F - 31076 Toulouse 4 Laboratoire vétérinaire départemental de l´Ariège F - 09008 Foix CDIS 5 Groupement de défense sanitaire des Alpes de Haute-Provence (GDS 04) F - 04004 Digne 6 Fédération régionale des groupements de défense sanitaire des Alpes de Haute-Provence (FRGDS) F - 04100 Manosque 7 INRA UMR1331, Toxalim F -31027 Toulouse
Objectif pédagogique ❚ Connaître le rôle éventuel du sperme dans la transmission de la besnoitiose et les effets de la besnoitiose en phase chronique sur la fonction sexuelle du taureau.
COMPRENDRE ET AGIR ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°34 44 - JUIN 2016
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a besnoitiose bovine est une maladie parasitaire due à B. besnoiti, un protozoaire endémique d’Afrique subSaharienne et d’Asie. En Europe, elle est décrite au Portugal [7], en Espagne [14 bis], en Italie [2], et récemment en Allemagne [24], en Suisse [22], en Hongrie [18] en Grèce [26] et en Irlande [26bis]. En France, cette maladie est présente dans les Pyrénées depuis plusieurs siècles et s’est étendue au centre et dans le sud-est depuis les années 1990 [1, 19]. En 2010, l’agence européenne de sécurité des aliments a déclaré la besnoitiose comme maladie émergente en Europe [11] (encadré en pratique). ● Chez les taureaux, l’infertilité liée à cette maladie est à l’origine de pertes économiques importantes, en particulier dans les élevages extensifs utilisant la monte naturelle. Cependant, on ne sait pas si la qualité séminologique reste normale chez des animaux évoluant d’emblée vers une infection sub-clinique, ou si elle redevient normale, chez des taureaux infectés chroniques, après la fin de la phase aiguë. En outre, la possibilité de transmission du parasite par la semence n’a jamais été évaluée. Une étude a ainsi été menée sur 40 taureaux issus d’élevage pratiquant la monte naturelle. ● Les objectifs de cette étude sont : 1. d’évaluer la relation entre la besnoitiose chronique et la fonction sexuelle des taureaux naturellement atteints de besnoitiose en comparant la qualité de la semence de taureaux sains, infectés subcliniques et infectés cliniques ; 2. de déterminer le rôle du sperme dans la transmission de la maladie en recherchant par PCR la présence de B. besnoiti dans le sperme.
Kystes conjonctivaux dans la sclère, évocateurs de besnoitiose du taureau N°16 de l’étude (photo Département élevage et produits, ENV Toulouse).
en pratique La clinique de la besnoitiose ● La
besnoitiose bovine évolue en trois phases : 1. une phase aiguë, dite fébrile, associée à une parasitémie ; 2. une phase subaiguë, dite des œdèmes, caractérisée par des lésions vasculaires causées par les tachyzoïtes ; 3. une phase chronique, dite de sclérodermie, liée à la formation de très nombreux kystes contenant des milliers, voire des dizaines de milliers de bradyzoïtes dans les fibroblastes du derme, des muqueuses et de la sclère oculaire notamment [19]. Cependant, seule une minorité d’animaux infectés développe cette forme clinique de la besnoitiose [6, 19], la majorité étant porteurs de kystes de façon subclinique. La présence de kystes chez ces animaux infectés sub-cliniques n’est pas exclue mais leur densité y est moindre que chez les animaux ayant présenté les phases cliniques caractéristiques. ● Chez les taureaux, B. besnoiti peut être à l’origine d’orchite en phase aiguë ; celle-ci peut provoquer une altération temporaire de la qualité de la semence. - En phase chronique, de nombreux kystes sont observés dans les testicules, les épididymes, les ampoules déférentes et les parois du plexus pampiniforme [7, 21]. - Ces kystes peuvent entraîner des lésions de fibrose testiculaire et d’épaississement de la peau scrotale interférant avec la spermatogenèse, rendant ainsi les taureaux infertiles en raison d’une dégénérescence testiculaire unilatérale ou bilatérale.
53-56 Abattoirs BAT_Gabarit rubrique 01/09/2016 20:23 Page53
enjeux économiques la cartographie des abattoirs d’animaux de boucherie Pierre Sans ALISS UR1303 Université de Toulouse INRA, ENVT Toulouse 23, chemin des Capelles 31076 Toulouse Cedex 3, France
en France, en 2016 Les récents scandales médiatiques ont mis sur le devant de la scène les abattoirs d’animaux de boucherie. Cet article présente sous la forme d’une série de cartes commentées le parc des 250 outils d’abattage
de France métropolitaine bénéficiant d’un agrément de la Communauté européenne (CE). Elles résultent du croisement de plusieurs sources d’information (encadré 1).
Objectifs pédagogiques ❚ Décrire le réseau des abattoirs français d'animaux de boucherie.
Encadré - Sources de données et réalisation des cartes La liste des abattoirs d’ongulés domestiques agréés CE en 2015 a été téléchargée sur le site du ministère de l’Agriculture [1]. Les cartes ont été réalisées à l’aide du logiciel Cartes et données de la société Articque. ●
●
Carte 1 à 4 :
En l’absence de données actualisées concernant les volumes abattus dans chaque site, une catégorisation a été effectuée sur la base de sources publiées entre 2010 et 2014 (cartes élaborées par la direction générale de l’Alimentation du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, rapport Blézat [2], …) et d’une veille documentaire.
Carte 5 : Pour l’année 2015, nous avons confronté, à l’échelle départementale, les nombres de têtes de bovins produites à celles des abattages. - Les premières sont issues du service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt. - Les secondes ont été extraites de la plateforme de la base de données nationale d’identification bovine (BDNI) : les notifications mensuelles d’abattage de l’ensemble des bovins (gros bovins et veaux) ont été sommées pour produire une donnée annuelle. ●
❚ Identifier les moteurs de l'évolution de ce réseau.
Chiffres Commentaire 1 - Localisation des abattoirs multiespèces Les abattoirs multi-espèces sont au nombre de 165 (soit les 2/3 du parc). L’espèce bovine est dominante pour la très grande majorité
●
Figure 1 - Abattoirs multi-espèces
Les 10 abattoirs les plus importants
d’entre eux. Cohabitent dans cet ensemble des abattoirs municipaux (souvent exploités par des entreprises privées) et des outils privés, ces derniers étant en moyenne de taille supérieure. ● La localisation des outils témoigne de la subsistance d’un maillage relativement dense avec quelques zones plus démunies, qui correspondent à des zones à faible densité d’élevage. L’existence d’abattoir de proximité répond à une logique de service aux éleveurs (par exemple en appui du développement de circuits courts de commercialisation). ● Les outils les plus importants (en rouge sur la carte) sont situés à proximité de bassins de production importants : certains d’entre eux ont plusieurs chaînes d’abattage, spécialisées par espèce, ce qui leur permet d’abattre simultanément différents types d’animaux. Ils sont souvent détenus par les principaux acteurs de l’abattage français (tableau 1).
❚ La France métropolitaine comptait 250 abattoirs en 2015 contre plus de 300 en 2001, pour un volume abattu stable.
COMPRENDRE ET AGIR ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°34 JUIN 2016 - 53
57-60 Nutrition tourteau de tournesol BAT_Gabarit rubrique 01/09/2016 20:27 Page57
cas pratiques de nutrition
études de cas en alimentation des ruminants : les tourteaux de tournesol, alternative au tourteau de soja ?
Francis Enjalbert
École Nationale Vétérinaire de Toulouse BP 87614, 23, Chemin des Capelles 31076 Toulouse Cedex 3
À côté des tourteaux de soja et de colza, qui sont les concentrés protéiques les plus utilisés en élevage de ruminants, les tourteaux de tournesol, peuvent aussi être utilisés dans les rations. Ceux-ci se déclinent en plusieurs types, caractérisés par des valeurs alimentaires différentes.
L
es tourteaux représentent la très grande majorité des sources spécifiques de protéines utilisées en élevage, soit sous forme de matières premières, soit intégrés à des aliments composés. Les tourteaux de soja représentent une part majeure de cet approvisionnement. La très grande majorité des tourteaux de soja est importée et issue de variétés OGM, ce qui les exclut souvent des filières sous cahier des charges. D’autres tourteaux peuvent aussi être employés dont le tourteau de colza, aujourd’hui largement incorporé aux rations de ruminants, ou les tourteaux de tournesol, dont il existe plusieurs types présentant des valeurs alimentaires relativement différentes. Si ces tourteaux de tournesol font l’objet d’une utilisation importante dans les aliments composés, leur utilisation en tant que matière première dans des aliments fermiers est plus rare. COMPOSITION ET VALEUR ALIMENTAIRE DES TOURTEAUX DE TOURNESOL ● Les tourteaux de tournesol sont issus de l’extraction de l’huile des graines de tournesol, l’huile étant principalement destinée à la consommation humaine. La graine de tournesol présente la particularité d’être entourée d’une coque massive, qui représente environ 25 p. cent du poids total. Cette coque contient presqu’unique-
ment des fibres, très lignifiées (22 p. cent de lignine [4]). ● Les tourteaux de tournesol classiques en France et référencés dans les tables de valeur des aliments [3] sont des tourteaux dits pailleux ou non décortiqués, préparés à partir de graines entières, et des tourteaux qualifiés de partiellement décortiqués, préparées à partir de graines dont environ un tiers des coques ont été enlevées avant extraction de l’huile. ● Plus récemment, sont apparus sur le marché des tourteaux qualifiés de ”High Pro” ou ”HiPro”, avec un taux de décorticage proche de 50 p. cent. ● Au niveau industriel, le choix d’un taux de décorticage ne dépend pas seulement d’un objectif de valeur alimentaire du tourteau, mais aussi des possibilités de valorisation des coques, par exemple en tant que combustibles [4]. Ces tourteaux de tournesol industriels sont préparés à partir de graines produites en France ou importées, en particulier de la zone Mer Noire. ● Le tableau 1 indique, par comparaison avec le tourteau de soja 48, les valeurs alimentaires de ces trois types de tourteaux de tournesol. - Le décorticage augmente sensiblement la teneur en protéines et la valeur énergétique des tourteaux de tournesol, grâce à une diminution de la teneur en fibres. Cependant, même avec des taux de décorticage de l’ordre de 50 p. cent, la valeur énergétique est plus proche de celle d’un fourrage ou d’une luzerne déshydratée que de celle de la plupart des concentrés, et la teneur en protéines reste très inférieure à celles du tourteau de soja. - En outre, la dégradabilité des protéines du tourteau de tournesol (77 p. cent) est sensiblement supérieure à celle du tourteau de soja (62 p. cent), si bien que la valeur PDIE des tourteaux de tournesol est faible. Dans le cas des tourteaux pailleux, elle est même inférieure à la concentration en PDIE recherchée dans les rations pour la plupart des ruminants.
Objectif pédagogique ❚ Savoir choisir et utiliser les tourteaux de tournesol en élevage.
Essentiel ❚ Plusieurs types de tourteaux de tournesol peuvent être utilisés dans les rations des ruminants, en fonction du niveau de décorticage de la graine. ❚ Récemment, sont apparus sur le marché des tourteaux qualifiés de ”High Pro” ou ”HiPro”, avec un taux de décorticage proche de 50 p. cent. ❚ Leurs valeurs alimentaires sont toujours très inférieures à celle du tourteau de soja, et les formes peu ou pas décortiquées n’ont d’intérêt que sur des animaux peu productifs.
COMPRENDRE ET AGIR ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°34 JUIN 2016 - 57
PLATINUM PUBLI A4 NOV 2015 .qxp_PUBLI UDDERCARE 15/12/15 19:57 Page1
Platinum Uddercare
(publi-information)
MAMMITES D’ENVIRONNEMENT : L’INTÉRÊT DU POST-TREMPAGE
Résultats de 7 mois d’utilisation en élevage, lors de mammites d’environnement
L’étude est conduite en Mayenne, dans un élevage bovin laitier pour évaluer l’impact du post-trempage réalisé avec Platinum Uddercare. L’élevage sélectionné est sujet à des mammites de modèle environnemental. L’aire paillée conçue pour 40 vaches en abrite plus de 48 pendant l’étude. Un suivi vétérinaire régulier vise à évaluer l’évolution du nombre de mammites ainsi que le bon état de la peau des trayons.
■ Méthodologie de l’étude Type d’élevage - Elevage comptant pendant la période de l’étude plus de 48 vaches en lactation, de race Normande - Niveau de production ramené à 7% : 10 562 kg - Aire paillée de 320 m² - bâtiment semi ouvert - aire d’exercice Hygiène de la traite Pendant la durée de l’étude (hiver 2013-2014), les méthodes d’hygiène de la traite (sauf le produit de post-trempage) n’ont pas changé par rapport à l’hiver précédent (hiver 2012-2013) : - Lavettes individuelles, lavées en machine - Pré-trempage réalisé avec un produit à base d’acide lactique, sans essuyage papier avant pose de la griffe - Traite réalisée par une seule et même personne Principe de l’étude - Pendant l’hiver 2013-2014, le post-trempage est réalisé avec Platinum Uddercare à l’aide d’un gobelet anti-retour - Pendant l’hiver 2012-2013, le post-trempage était réalisé avec un produit non filmogène à base d’acide lactique Suivi vétérinaire de l’évolution des mammites Chaque mois, le vétérinaire traitant de l’élevage réalise une visite de suivi : - Collecte des données d’élevage (effectifs, stabilité des méthodes d’hygiène de traite,…) - Relevé du nombre de mammites - Notation de l’état dermatologique des trayons
Mammites de modèle environnemental Une étude des documents d’élevage, réalisée par le vétérinaire traitant, montre que les mammites sont provoquées par des germes d’environnement (provenant de la litière ou des sols). Ces germes provoquent des mammites cliniques (quartier gonflé, parfois chaud, douloureux, avec présence de grumeaux ou de cailles) sans fièvre. Avant le début de l’étude : - Le taux de mammites cliniques (avec symptômes) est de 70%. - Le taux de vaches avec des CCI* supérieurs à 800 000 est de 6%. - La moyenne des taux cellulaires de tank est inférieure à 200 000. * Contrôles Cellulaires Individuels
■ Résultats de l’étude Une réduction de 29% du nombre de mammites Pendant l’hiver 2013-2014, l’effectif passe de 44 vaches à plus de 48, soit une augmentation de +8,8%, ce qui représente un accroissement significatif du risque de mammites d’environnement. Malgré cette augmentation de l’effectif sur la durée de l’étude, 9 mammites sont comptabilisées en moins dans l’élevage (soit -29 %) par rapport à la période de référence (post-trempage non filmogène à base d’acide lactique). Un excellent état de la peau des trayons Le suivi vétérinaire des trayons pendant 7,5 mois montre une absence totale de gerçures, hémorragies ou changement de couleur (irritations). De légères variations d’hydratations sont perçues en décembre et quelques hyperkératoses sont observées en novembre. Ces variations peuvent être considérées comme normales.
- 29 %
Nombre de mammites cliniques 30
Sur la durée de l’étude, 9 mammites sont comptabilisées en moins dans l’élevage (soit -29 %) par rapport à la période de référence (post-trempage non filmogène à base d’acide lactique).
20
10
0 sept. oct. nov. déc. jan. Nombre cumulé de mammites cliniques
DE MAMMITES CLINIQUES
fév.
mar.
avr.
2012 - 2013 2013 - 2014
PLATINUM UDDERcare : Désinfectant longue action filmogène et protecteur des trayons en post-trempage Platinum Uddercare se présente sous forme de deux solutions, une base et un activateur, à mélanger à parts égales juste avant l’utilisation pour reconstituer une solution-gel prête à l’emploi. Existe en packs de 2x10 litres (avec pompes) et en 2x20 litres (avec robinets). Utilisez les biocides avec précaution. Avant toute utilisation, lisez l’étiquette et les informations concernant le produit.
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UTILISABLE EN ÉLEVAGE BIOLOGIQUE
62-67 Étude de cas mammites à E coli V° BAT_Gabarit étude de cas FMC Vét 01/09/2016 20:35 Page62
étude de cas
observation originale
Olivier Salat Guillaume Lemaire Florent Perrot Clinique vétérinaire de la Haute Auvergne ZAC Montplain Allauzier 15100 Saint-Flour
Objectifs pédagogiques ❚ Décrire une méthode d’investigation des infections intramammaires. ❚ Montrer qu’il y a des pathogènes mammaires contagieux autres que Staphylococcus aureus et Streptococcus agalactiae.
mammites contagieuses à E coli chez des bovins Les caractéristiques épidémiologiques des infections mammaires semblent être moins affirmées que ce que l’on voulait bien admettre il y a encore quelques années. La dichotomie classique entre d’une part les germes contagieux comme Streptococcus agalactiae ou Staphylococcus aureus, et les germes d’environnement comme les autres streptocoques ou les entérobactéries, semble plus théorique que toujours vérifiée dans les faits.
L Essentiel ❚ Une recrudescence de mammites cliniques de gravité modérée est observée dans un élevage lors des premières semaines de lactation, avec une subite dégradation des concentrations cellulaires de tank qui se sont élevées à plus de 250 000 cellules.
a généralisation des analyses bactériologiques de lait a permis la réalisation de progrès considérables dans la compréhension de la dynamique des infections mammaires en élevage. En effet, les démarches de type HACCP sont particulièrement adaptées pour identifier les facteurs de risque des infections mammaires. Cependant, l’expérience montre que les déviations, par rapport aux recommandations, sont nombreuses et très fréquentes dans les élevages, et souvent bien connues des éleveurs eux-mêmes. Il est vraiment illusoire de penser qu’établir un inventaire détaillé de toutes les recommandations puisse avoir un résultat tangible en élevage. Certaines des déviations, pourtant majeures, n’ont parfois dans un contexte donné que très peu d’effets, alors que d’autres, secondaires au premier abord, apparaissent parfois fondamentales. La compréhension de la dynamique des infections passe donc avant tout par l’identification du ou des germes en cause. ANAMNÈSE, COMMÉMORATIFS
COMPRENDRE ET AGIR
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°34 62 - JUIN 2016
Cet élevage de 65 vaches laitières de race Prim’Holstein situé dans le cantal a un quota laitier de 480 000 litres. La saison estivale est passée au pâturage et la saison hivernale en stabulation (photo 1).
●
62
1
Aspect de la stabulation de cet élevage de 65 vaches laitières (Photo clinique vétérinaire de la Haute Auvergne).
Des logettes avec tapis ont été installées depuis 3 mois et ont remplacé l’aire paillée initiale. Demeure une aire paillée de taille réduite qui sert au logement des vaches taries et des fraîches vêlées. ● La traite s’effectue toute l’année dans une salle de traite en épi de 2 x 5 postes. ● Les vêlages sont plutôt groupés à l’automne. ● La situation sanitaire de cet élevage vis-àvis des infections mammaires est normalement très bonne, avec des concentrations cellulaires de tank régulièrement inférieures à 150 000 cellules/ml. ● Depuis les premiers vêlages d’automne, l’éleveur a constaté une recrudescence de mammites cliniques de gravité modérée lors des premières semaines de lactation, avec une subite dégradation des concentrations cellulaires de tank qui se sont élevées à plus de 250 000 cellules, ce qui a motivé son appel et la visite d’élevage (cf. protocoles d’intervention dans l’encadré en pratique). LES CONSTATATIONS EFFECTUÉES AU COURS DE LA VISITE La traite ● Le dernier contrôle de la machine à traire remonte à quelques mois et les défauts mineurs enregistrés ont été rapidement corrigés. ● Les trayons sont trempés dans une solution d’acide lactique alimentaire (adaptée par l’éleveur) utilisée comme solution de
68-69 Revue internationale ELSA 34 V°BAT_Revue internationale elsa 29 31/08/2016 21:34 Page68
revue internationale les articles parus dans ces revues internationales classés par thème - J Dairy Sciences ......................................................................................... In Press. 2016;doi:10.3168/jds.2015-10775 - J Dairy Sciences .................................................................................................................................. 2015;98:6978-91
Thérapeutique / Reproduction
Locomoteur / Zootechnie
- Évaluation de l’efficacité
- Prévalence des boiteries
d’un anti-inflammatoire non stéroïdien pour le traitement de la métrite puerpérale aiguë chez la vache laitière
sur des vaches Holstein-Frisonne élevées en stabulation libre et facteurs de risque associés Synthèses rédigées par Nicolas Herman, Anne Relun.
les synthèses des meilleurs articles ÉVALUATION DE L’EFFICACITÉ D’UN ANTI-INFLAMMATOIRE NON STÉROÏDIEN pour le traitement de la métrite puerpérale aiguë chez la vache laitière
Thérapeutique / Reproduction
Objectif de l’étude ❚ Évaluer l’efficacité du kétoprofène, en comparaison au ceftiofur, pour le traitement de la métrite puerpérale aiguë en termes de guérison clinique, production laitière, performances de reproduction et consommation d’antibiotiques.
u J Dairy Sciences In Press 2016 doi:10.3168/jds.2015-10775 Randomized, controlled clinical trial on the efficacy of nonsteroidal anti-inflammatory drugs for the treatment of acute puerperal metritis in dairy cows. Pohl A, Bertulat S, Borchardt S, Burfeind O, Heuvieser W.
Synthèse par Anne Relun Médecine des Animaux d’Élevage, Oniris, Nantes
REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°34 68 - JUIN 2016
● Le ceftiofur est souvent utilisé pour le traitement des métrites puerpérales aiguës (MAP).
● L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité du kétoprofène pour le traitement des MAP.
● L’efficacité du traitement a été évaluée, en prenant en compte les autres facteurs de risque (par exemple parité, saison de vêlage) et la corrélation des données issues d’un même troupeau, sur : - l’incidence de traitements antibiotiques supplémentaires, le nombre moyen d’injections, et le nombre moyen de doses de ceftiofur ; - le nombre d’endométrites cliniques entre 21 et 40 jours post-partum ; - le taux de réussite en 1ère IA, les intervalles entre vêlage et 1ère IA (IVIA1), et entre vêlage et insémination fécondante (IVIAF) ; - la production laitière lors des trois premiers contrôles laitiers mensuels.
Matériel et méthodes
Résultats et discussion
● 610 vaches Prim’Holstein atteintes de métrites puerpérales aiguës (MAP) et élevées dans six fermes commerciales allemandes ont été incluses dans l’étude. La MAP a été définie comme un écoulement vaginal rougeâtre fétide, associé à une température rectale ≥ 39,5 °C dans les 10 jours post-partum. Les vaches ont été allouées par randomisation à deux groupes de traitement (J1) : kétoprofène (3 mg/kg) ou ceftiofur (1 mg/kg), injectés chacun pendant 3 jours consécutifs.
Entre 7,2 p. cent et 38,1 p. cent des vaches ont eu une métrite puerpérale aiguë (MAP) dans les fermes de l’étude.
ère intention est de plus ● Son utilisation en 1 en plus remise en cause (antibiotique critique), d’autant plus que près de 55 p. cent des MAP guérissent spontanément. ● Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pourraient être une alternative aux antibiotiques en traitement de 1ère intention mais leur efficacité lorsqu’ils sont utilisés seuls est inconnue.
● Les vaches ayant une température rectale ≥ 39,5 °C entre J4 et J7 ont reçu une injection de ceftiofur pendant 3 jours (group kétoprofène), ou pendant 2 jours (groupe ceftiofur) supplémentaires.
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●
Aucune différence significative n’a été détectée entre les deux groupes de traitement sur le nombre d’endométrites cliniques, le taux de réussite à la 1ère IA, les IVIA1 et IVIAF, et la production laitière lors des trois premiers contrôles laitiers. ●
● Les vaches traitées initialement au kétoprofène ont eu plus de risque de nécessiter un traitement antibiotique supplémentaire (61 p. cent des vaches contre 31 p. cent pour celles initialement traitées au ceftiofur), et ont reçu en moyenne plus d’injections (4,83 contre 3,63) mais moins de doses de ceftiofur (1,83 contre 3,63).
70-73 Test clinique R 34 BAT_gabarit NPE âne 30/08/2016 19:19 Page70
test clinique les réponses
une carence sévère en cuivre
Vincent Herry1 Nicolas Herman1 Pauline Ragot1 Laetitia Icher1 Laetitia Piane2 Cathy Trumel2 Olivier Valles1 François Schelcher1
à l’origine d’une anémie marquée ... mais pas que ! 1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? ● Les hypothèses diagnostiques sont déclinées selon les symptômes majeurs et le contexte d’élevage et de production (veau de boucherie sous la mère, en alimentation lactée exclusive et en stabulation permanente). ● Les hypothèses pour expliquer une anémie d’apparition progressive et d’évolution chronique, associée à un retard de croissance et à un défaut d’engraissement sont par ordre de probabilité décroissante (figure 1) : - une carence d’apport en fer (anémie ferriprive du veau de lait) et / ou en cuivre ; - un processus inflammatoire chronique (abcès interne) ; - des endo-parasitoses (coccidiose, trichurose, strongyloïdose). Toutefois, le traitement par un endectocide (Cydectine pour on® cf.anamnèse) préalable à l’hospitalisation et sans résultat favorable, suggère de ne pas retenir en première hypothèse une nématodose (trichurose et strongyloïdose) ; - un déficit alimentaire sévère (production laitière insuffisante des mères). Ces hypothèses peuvent être combinées. Les deux premières (carence et inflammation chronique), mais pas la troisième (sous-alimentation), sont évaluables par des examens complémentaires spécifiques. ● Par ailleurs, l’infestation par des poux piqueurs ou une perte sanguine (ulcères hémorragiques chroniques par exemple), sont à priori exclues à ce stade de la démarche diagnostique, en raison de l’anamnèse et de l’examen clinique. ● Les anomalies de posture (membres déviés vers l’extérieur, angulation anormale entre le canon et le pâturon) peuvent être dues à :
1Pathologie
des Ruminants, ENVT F-31076 Toulouse 2Biologie médicale Université de Toulouse, ENVT F-31076 Toulouse
disponible sur www.neva.fr
2 Veau Blond d’Aquitaine de 6 mois, nourri exclusivement au lait, avec un retard de croissance marqué, une angulation excessive entre le métacarpe et le pâturon et une déviation vers l’extérieur des quatre membres (donnant l’impression de membres panards ou de “genoux cagneux” (photo 2)) (photo Pathologie des ruminants, ENVToulouse).
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❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°34 70 - JUIN 2016
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- une affection osseuse, de type ostéochondrodystrophie avec une composante alimentaire (déséquilibres ou déficits en macro-minéraux ( Ca, P, Mg) et /ou en vitamine D, en oligoéléments ( Zn, Mn, Cu), …) et d’autres composantes (génétique, conditions de logement / exercice, …) ; - des affections des ligaments et musculotendineuses à l’origine d’une laxité articulaire. ● Par ailleurs, des affections podales, modifiant l’appui (ulcères podaux, nécrose de la pince, …), et l’angulation des membres sont à priori exclues, en raison des résultats de l’examen clinique initial. ● Les hypothèses pour expliquer la crise convulsive observée avant l’hospitalisation sont : - une hypomagnésémie ; - éventuellement combinée aux causes d’anémie (cf. supra) et à une parasitose digestive. ● Les hypothèses pour expliquer la diarrhée constatée dès l’hospitalisation sont : - une carence en fer et ou en cuivre (supra cf. causes d’anémie) ; - une parasitose digestive (supra cf. causes d’anémie). 2 Quel(s) examen(s) complémentaire(s) proposez-vous pour préciser le diagnostic ? 1. Objectiver l’anémie ● Dans un premier temps, il convient d’objectiver l’anémie, et de déterminer son intensité et ses caractéristiques. Un hémogramme (Sysmex XT-2000iV® ; Sysmex corporation, Kobe, Japan), est réalisé avec évaluation cytologique d’un étalement sanguin après coloration à partir de sang prélevé sur EDTA. ● Une anémie sévère (hémoglobine : 43 g/L), limite hypochrome est mise en évidence (tableau 1). Les globules rouges sont de taille très variable (anisocytose sévère) de formes diverses (poïkilocytose avec acanthocytes, schizocytes) avec, pour certains, des ponctuations basophiles et des corps de Howell Joly (vestiges nucléaires) (photo 3). Les globules blancs (nombre, morphologie) sont normaux.
FRAH/MAMY-161000 01/2016 Boehringer Ingelheim France SAS
Foudroie les bactéries Dissipe les mammites
STOP M®. ESPÈCES DE DESTINATION : Bovins (vaches laitières). COMPOSITION EN PRINCIPES ACTIFS : Poudre : un flacon contient : pénéthamate 7,72 g (sous forme d’iodhydrate) (soit 10 g sous forme d’iodhydrate). Solvant : un ml contient : Parahydroxybenzoate de méthyle (E 218) 1,50 mg. CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DÉLIVRANCE : Liste I. Usage vétérinaire. À ne délivrer que sur ordonnance devant être conservée pendant au moins 5 ans. INDICATIONS : Chez les bovins : traitement des mammites subcliniques dues à Streptococcus uberis, Streptococcus dysgalactiae sensibles au pénéthamate et à Staphylocoques Coagulase Négative ; traitement des mammites cliniques à streptocoques sensibles au pénéthamate. CONTRE-INDICATIONS : Allergie aux pénicillines et aux céphalosporines. Ne pas utiliser la voie intraveineuse. PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRES D’EMPLOI CHEZ L’ANIMAL : Compte tenu du spectre d’activité étroit du pénéthamate, vérifier la sensibilité des souches au pénéthamate avant traitement. EFFETS INDÉSIRABLES : Dans de très rares cas, des chocs anaphylactiques peuvent se produire. TEMPS D’ATTENTE : Viande et abats : 14 jours. Lait : 4 jours. NUMERO DE L’AUTORISATION DE LA PUBLICITÉ : ANMV/S/2016-001040. CE MÉDICAMENT VÉTÉRINAIRE EST UN ANTIBIOTIQUE. TOUTE PRESCRIPTION D’ANTIBIOTIQUE A UN IMPACT SUR LES RÉSISTANCES BACTÉRIENNES. ELLE DOIT ÊTRE JUSTIFIÉE. Mise à jour du texte : 17.04.2015 (Version 10).
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