NPELSA N°37

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé - N°37 - SEPTEMBRE 2017

DOSSIER : MYCOTOXINES ET CONTAMINANTS ENVIRONNEMENTAUX

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Volume 9

N°37 SEPTEMBRE 2017 revue de formation à comité de lecture

agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CFCV

(Comité de formation continue vétérinaire)

indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)

• Veterinary Bulletin (CAB International)

• CAB Abstracts Database

Actualités en perspective - Chronique - De l’émergence continue à la lutte préventive contre les épizooties - Les premières leçons de la crise d’œufs au Fipronil - Dermanyssus gallinae, le “pou rouge de la volaille” : un parasite qui fait parler de lui

Ruminants - Problématiques

des mycotoxines en élevage : l’exemple des bovins - Les mycotoxines émergentes

et ré-émergentes en France - Mycotoxines dans les céréales :

prévention et gestion des risques

DOSSIER

- Les mycotoxines : stratégie

MYCOTOXINES ET CONTAMINANTS ENVIRONNEMENTAUX CHEZ LES RUMINANTS

LES PROBLÈMES DE BIEN-ÊTRE DES PORCS EN ÉLEVAGE

FMCvét

formation médicale continue vétérinaire

- Test clinique - Une cytostéatonécrose chez une vache Jersiaise - Tests de formation continue

de prélèvement et d’analyse - La toxicité des alcaloïdes

de l’ergot - L’exposition des animaux

d'élevage aux contaminants environnementaux

PORCS - Les problèmes de bien-être des porcs en élevage

Comprendre et agir - Cas pratiques de nutrition Ration pour vaches laitières taries en système ensilage de maïs - Étude clinique - Profils bactériens

et facteurs de risque identifiés dans des élevages bovins laitiers à concentration cellulaires de tank élevées


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LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire

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La seule revue de formation 100 % productions animales

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N°35

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Chez moi, en un minimum de temps, je développe mes compétences

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revue agréée pour délivrer

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un dossier spécial de 7 à 10 articles ruminants pratique et illustré

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Réf. NPC 65

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NÉVA - Nouvelles Éditions Vétérinaires et Alimentaires EUROPARC 15, rue Le Corbusier - 94035 CRÉTEIL CEDEX -FRANCE

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3 Sommaire ELSA 37 BAT.qxp_3 Sommaire ELSA 16 11/10/2017 16:39 Page3

sommaire

Volume 9

N°37

DOSSIER Plus d’informations sur www.neva.fr

MYCOTOXINES ET CONTAMINANTS ENVIRONNEMENTAUX CHEZ LES RUMINANTS Le bien-être chez les porcs

Ce N° comporte une édition spéciale Le BVD de type 2 : état des lieux en Europe

Test clinique - Une cytostéatonécrose chez une vache Jersiaise Hervé Cassard, Marie-Noëlle Lucas, Vincent Herry, Nicolas Herman, Enrico Martinelli, François Schelcher

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Éditorial Jean-Denis Bailly

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ACTUALITÉS EN PERSPECTIVE - Chronique - De l’émergence continue à la lutte préventive contre les épizooties : une cohérence à l’épreuve des faits Zénon - Les premières leçons de la crise d’œufs au Fipronil Francois Gary - Dermanyssus gallinae, le “pou rouge de la volaille” : un parasite qui fait parler de lui Bertrand Losson

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RUMINANTS Dossier : Mycotoxines et risques environnementaux chez les ruminants - Problématiques des mycotoxines en élevage : l’exemple des bovins Sylviane Bailly, Jean-Denis Bailly - Les mycotoxines émergentes et ré-émergentes en France Jean-Denis Bailly - Mycotoxines dans les céréales : prévention et gestion des risques Béatrice Orlando - Les mycotoxines : stratégie de prélèvement et d’analyse Sylviane Bailly, Jean-Denis Bailly - La toxicité des alcaloïdes de l’ergot Philippe Pinton - L’exposition des animaux d'élevage aux contaminants environnementaux : comment garantir la sécurité alimentaire ? Cyril Feidt, Agnès Fournier, Claire Collas, Sylvain Lerch, Hervé Toussaint, Matthieu Delannoy, Stefan Jurjanz, Guido Rychen

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revue de formation à comité de lecture

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indexée dans les bases de données :

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• Index Veterinarius (CAB International)

• Veterinary Bulletin

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(CAB International)

• CAB Abstracts Database

agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC

PORCS - Les problèmes de bien-être des porcs en élevage Françoise Pol

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(Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)

COMPRENDRE ET AGIR - Cas pratiques de nutrition - Ration pour vaches laitières taries en système ensilage de maïs Francis Enjalbert

- Étude clinique - Profils bactériens et facteurs de risque identifiés dans des élevages bovins laitiers à concentration cellulaires de tank élevées

RUMINANTS

Olivier Salat, Florent Perrot, Marc Billerey, Guillaume Lemaire

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- Test clinique - Les réponses

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- Tests de formation continue - Les réponses

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Synthèses, études et observations originales

Souscription d’abonnement en page 12 et sur www.neva.fr

ACTUALITÉS

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PORCS COMPRENDRE ET AGIR

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 SEPTEMBRE 2017 - 219


Test clinique Q n°37.qxp_mise en page 11/10/2017 11:07 Page1

NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 E-mail neva@neva.fr

Conseil scientifique Xavier Berthelot (E.N.V.T), Didier Calavas (Anses), Marc Gogny (E.N.V.A.), Arlette Laval (Oniris), Marc Savey (Anses), François Schelcher (E.N.V.T.), Henri Seegers (Oniris), Bernard Toma (E.N.V.A.),

Rédacteurs en chef scientifiques Sébastien Assié (Oniris) Nicole Picard-Hagen (E.N.V.T.) Didier Raboisson (E.N.V.T.)

Comité de rédaction Jean-Pierre Alzieu (LVD), Marie-Anne Arcangioli (Pathologie ruminants, VetAgro Sup) Philippe Baralon (Management de l’entreprise, Phylum) François Beaudeau (Gestion de la santé animale, Oniris) Nathalie Bareille (Gestion de la santé animale, Oniris) Catherine Belloc (Médecine des animaux d’élevage, Oniris) Alain Chauvin (Parasitologie, Oniris) Alain Bousquet-Melou (pharmacologie, ENVT) Alain Douart (Pathologie des ruminants, Oniris) Francis Enjalbert (Nutrition, E.N.V.T.) Gilles Foucras (Pathologie des ruminants, E.N.V.T.) Jacques Guillot (Parasitologie - mycologie, E.N.V.A.) Hervé Hoste (Parasitologie, E.N.V.T.) Philippe Jacquiet (Parasitologie, E.N.V.T.) Gilles Meyer (Pathologie des ruminants, E.N.V.T.) Yves Millemann (Pathologie des ruminants, E.N.V.A.) Xavier Nouvel (praticien) Frédéric Rollin (Liège) Caroline Prouillac (Toxicologie, VetAgro Sup) Jean-Louis Roque (praticien) Christophe Roy (praticien) Olivier Salat (praticien) Pascal Sanders (Anses, Fougères) Pierre Sans (Économie, E.N.V.T.) Stéphan Zientara (E.N.V.A.) Gestion des abonnements et comptabilité Marie Glussot Publicité : Maryvonne Barbaray NÉVA - Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 Courriel neva@neva.fr

Directeur de la publication

Maryvonne Barbaray Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Revue membre du SPEPS (syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé) Prix du numéro : Praticiens : 58 € T.T.C. UE : 60 € Institutions : 120 € T.T.C. SARL au capital de 7622€

test clinique

syndrome occlusif chez une vache Jersiaise Hervé Cassard1 Marie-Noëlle Lucas2 ne vache Jersiaise de 10 ans, non gra- Vincent Herry1, Nicolas Herman1 vide, est référée à l’École Nationale Enrico Martinelli1 Vétérinaire de Toulouse pour anorexie François Schelcher1

U

1. Pathologie des Ruminants, et syndrome occlusif évoluant depuis une ENVT, F-31076 Toulouse semaine. Le vétérinaire traitant lui a adminis2 Histologie, Anatomie Pathologique, tré du kétopofène par voie intramusculaire et ENVT, F-31076 Toulouse du bicarbonate de sodium par voie orale. ● À son admission, l’animal est légèrement abattu et manifeste des signes discrets de coliques (piétinement). Ses profils abdominaux sont distendus ventralement (photo 1) et un bruit de flot bilatéral est audible à la succussion des flancs. La température rectale est normale (38°C). ● L’auscultation abdominale met en évidence une hypomotricité ruminale. Aucune anomalie thoracique n’est détectée, exceptée une tachycardie marquée (FC = 98 bpm), qui peut, probablement, être en partie attribuée au stress du transport. ● À la palpation transrectale, le rectum est vide et mobilisable, l’utérus est facilement 1 individualisable, et le rein gauche semble de Distension abdominale ventrale bilatérale taille normale. Le rumen est peu volumineux. (photo Pathologie des Ruminants, ENVT). Certaines anses intestinales semblent modé- mmol/ L) et une hypokaliémie légère (K+ rément distendues et une masse très indurée : 3,5 mmol/L), compatibles avec un iléus. de 50 cm de diamètre occupe le cadran infé1 Quelles sont vos hypothèses rieur droit. diagnostiques ? ● L’urine a un aspect macroscopique normal et aucune anomalie majeure n’est détectée à 2 Quel(s) autre(s) examen(s) complémentaire(s) proposez-vous la bandelette. pour préciser le diagnostic ? ● Un ionogramme sanguin révèle une alcalose métabolique marquée (bicarbonates : 32 3 Quel traitement envisagez-vous ?

comité de lecture

Associés : M. Barbaray-Savey, H., M., A. Savey

Siège social : Europarc 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 07 20 T 88300 I.S.S.N. 1777-7232 Impression : IMB -Imprimerie moderne de Bayeux Z.I - 7, rue de la Résistance 14400 Bayeux

Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. L’autorisation de reproduire un article dans une autre publication doit être obtenue auprès de l’éditeur, NÉVA. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de la copie (C.F.C.). LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 220 - AOÛT 2017

disponible sur www.neva.fr

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Laurent Alves de Oliveira, Thierry Baron, Jean-Jacques Bénet, Maud Belliard, Dominique Bergonier, Henri-Jean Boulouis, Régis Braque, Christophe Chartier, Sylvie Chastant-Maillard, René Chermette, Eric Collin, Fabien Corbières, Stéphane Daval, Luc Descoteaux Jean-Claude Desfontis,

André Desmecht (Liège), Emmanuel Devaux, Alain Ducos, Barbara Dufour, Pascal Dubreuil (Québec) Gilles Fecteau (Québec) Christine Fourichon, Bruno Garin-Bastuji, Norbert Gauthier, Norbert Giraud, Denis Grancher, Jean-Marie Gourreau, Raphaël Guatteo, Jean-Luc Guérin, Nadia Haddad,

Réponses à ce test page 72

Nicolas Herman, Christophe Hugnet, Jean-François Jamet, Martine Kammerer, Caroline Lacroux, Michaël Lallemand, Dominique Legrand, Catherine Magras, Xavier Malher, Jacques Manière, Guy-Pierre Martineau, Hervé Morvan, Jean-Marie Nicol, Philippe Le Page, Bertrand Losson (Liège),

Renaud Maillard, Florent Perrot, Pierre Philippe, Xavier Pineau, Hervé Pouliquen, Jean-Dominique Puyt, Nadine Ravinet, Nicolas Roch, Florence Roque, Adrian Steiner (Suisse), Edouard Timsit, Étienne Thiry (Liège), Brigitte Siliart, Damien Vitour.


5 Editorial BAT.qxp_edito NP ELSA 10/10/2017 13:07 Page5

éditorial Plutôt que de s’estomper avec les recommandations européennes, bien au contraire, les questions sur les mycotoxines se multiplient, et ouvrent de nouvelles voies de recherche ...

L

es mycotoxines sont des métabolites secondaires, toxiques pour l’homme et l’animal qui sont produits par certaines espèces de moisissures au cours de leur développement. Si les effets néfastes de la consommation d’un aliment moisi sont décrits depuis très longtemps (moldy corn disease, maladie du mélilot gâté, …), c’est dans les années 60, avec la découverte de l’aflatoxine B1 que l’histoire moderne de ces contaminants a réellement commencé. Depuis cette période, de nombreuses mycotoxines (plusieurs centaines) ont été identifiées et, à l’heure actuelle, on admet qu’une trentaine de ces composés (ou familles) jouent un rôle important en santé publique humaine et en santé animale. Ils ont fait, et font toujours, l’objet de très nombreuses études afin d’en définir la toxicité aiguë mais aussi chronique et d’identifier les valeurs seuils qui pourraient permettre de garantir la santé des consommateurs et des animaux, ainsi que les mesures pouvant limiter la contamination des aliments, ou les effets toxiques de ces composés après ingestion. Il y a quelques années, l’établissement de normes européennes concernant les teneurs maximales tolérables en certaines mycotoxines et de recommandations pour l’alimentation animale aurait pu laisser penser que cette problématique allait progressivement passer du domaine de la recherche à celui du contrôle et de l’analyse “de routine”. Bien au contraire, depuis cette période, les questions se multiplient et ouvrent de nouvelles voies de recherche : - l’impact des changements climatiques sur l’émergence ou la réémergence de certaines toxines. Il semble en effet désormais établi que les changements climatiques en cours vont plus ou moins rapidement impacter la distribution géographique des mycotoxines connues, et entraîner l’apparition de certains composés dans des zones jusque là considérées comme indemnes ; - la lutte biologique pour prévenir la contamination des aliments tout en continuant à réduire l’usage des pesticides (fongicides) en agriculture ; - les diverses voies d’exposition, et en particulier, l’exposition aérienne à ces contaminants. En effet, les progrès des méthodes analytiques ont permis de montrer que certaines toxines pouvaient être retrouvées dans les spores et, de ce fait, sont facilement aérosolisées, puis inhalées ; - la toxicité des mélanges de toxines et les interactions possibles entre mycotoxines et autres contaminants biologiques ou chimiques ; - l’importance des toxines masquées et/ou modifiées et l’identification de nouveaux métabolites fongiques toxiques. Autant de nouvelles questions dont l’investigation s’appuie sur les progrès récents des outils analytiques et méthodologiques (spectrométrie de masse, métabolomique, transcriptomique, …) mais qui ont aussi des répercussions sur la façon d’aborder la problématique des mycotoxines et de leurs effets sur les animaux d’élevage.

Jean-Denis Bailly Hygiène des aliments École Nationale Vétérinaire de Toulouse

à suivre l’article : ➜ La contamination chimique de l’environnement peut-elle avoir un impact sur la fertilité des animaux ? Nicole Hagen

L

’objectif du dossier “Mycotoxines et contaminants environnementaux chez les ruminants” de ce numéro du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé, est d’apporter un éclairage sur quelques unes des questions posées de façon récurrente par les mycotoxines en médecine vétérinaire des ruminants, en particulier sur la nature des composés, susceptibles de poser des problèmes en élevage bovin et la stratégie de prélèvement et d’analyse à mettre en place en cas de suspicion d’intoxication. Sont aussi abordées les mesures de prévention que l’on peut mettre en place pour réduire l’exposition des animaux aux contaminants environnementaux et garantir ainsi la sécurité sanitaire des produits. Bonne lecture ❒

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❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 AOÛT 2017 - 221


6-7 Chronique Zénon elsa 37 BAT.qxp_6-7 Actualite 11/10/2017 12:00 Page6

actualités en perspective de l’émergence continue à la lutte préventive contre les épizooties : disponible sur www.neva.fr

une cohérence à l’épreuve des faits

L

es grandes épizooties sont toutes maîtrisables en théorie, puisque leurs agents étiologiques sont déjà connus, sauf cas rarissime d’émergence vraie comme dans l’ESB. En effet, il s’agit le plus souvent de virus, dont l’identité et la variabilité génomiques sont maintenant décryptées, quasiment en temps réel, grâce aux développements spectaculaires de la biologie moléculaire s.l. Néanmoins, cette connaissance ne suffit pas à déterminer l’ensemble des facteurs qui contribuent à leur propagation puisque les modes de transmission sont très différents (directe, indirecte, vectorisée …) selon les virus, les cibles animales, et les systèmes socio-économiques de l’espace où ils se développent. L’émergence d’un virus connu dans un nouvel écosystème peut à la fois provoquer la sélection de variants jusque là peu actifs dans l’écosystème d’origine tout en modifiant l’identité des principales espèces cibles ; l’évolution de la FCO en est l’exemple le plus frappant sous nos latitudes.

NOTES 1. cf. “Influenza aviaire, un triste

bilan pour la deuxième année consécutive dans le Sud-ouest”, LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé; 2017, 9(36): 6-7. 2. cf. Newsvet www.neva.fr : “Peste porcine africaine (PPA) en Ukraine : la dégradation de la situation menace directement le sud de l’Europe”; 2014. 3 cf. Newsvet www.neva.fr : “La PPA arrive en République Tchèque et continue à se développer en Europe de l’est”, 2017.] 4 Note d’information de la cellule veille sanitaire internationale de la Plateforme d’épidémio-suveillance en santé animale du 28/ 08/ 2017. 5Note de la Plateforme ESA du 28/08/2017).

Essentiel ❚ L’évolution des situations sanitaires est aussi influencée par des schémas décisionnels biaisés, des affectations de moyens mal dirigées et des erreurs de prévision, (en particulier à moyen terme -18 mois à 5 ans -), qui produisent, lentement mais sûrement, des effets difficilement réversibles au moment où ils sont caractérisés.

SCHÉMAS CLASSIQUES TOUJOURS VALABLES ● Cette constatation ne doit pas faire oublier que de nombreux schémas classiques de propagation restent pertinents, et efficaces pour comprendre, et pour contrôler de nombreuses maladies qui restent hautement épizootiques à l’extérieur de l’Union Européenne. Leur utilisation dans le cadre de politiques adaptées a permis d’en préserver l’UE comme le montre le cas emblématique de la Fièvre Aphteuse, ou celui de la rage dans la quasi totalité des États membres. ● Pour rester efficaces, ces schémas doivent être adaptés aux risques d’introduction, en évolution constante, au rythme de l’évolution des échanges et de celles des conditions socio-sanitaires dans un monde où la circulation accélérée des êtres et des biens rend chaque jour plus difficile le contrôle préventif des introductions. La circulation actuelle des capripoxvirus de la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) bovine dans les Balkans, ou la Clavelée ovine en Grèce, depuis août 2013, le montre bien, notamment pour la Clavelée dans les Îles grecques proches de la côte

ACTUALITÉS

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 223 - AOÛT 2017

6

turque comme Lesbos, où l’introduction permanente à partir de la Turquie conduit à une détection régulière de nouveaux foyers (cinq au cours du mois de septembre 2017). QUAND LE RISQUE D’INTRODUCTION NE PEUT ÊTRE MAÎTRISÉ, vaccination et contrôle des mouvements d’animaux restent encore des outils efficaces mais pas infaillibles ● Dans les schémas classiques de contrôle, la vaccination joue un rôle essentiel, associée à la maîtrise de la traçabilité des animaux domestiques qui a beaucoup progressé grâce à la généralisation de l’identification individuelle. ● L’outil vaccinal a lui-même beaucoup évolué ainsi que sa stratégie d’utilisation. Ainsi, les campagnes de vaccination bien mises en œuvre, en particulier suffisamment rapidement après la constatation des premiers foyers, dans le cadre de la lutte contre la DNC ont donné de remarquables résultats en terme de contrôle de la maladie dans la plupart des pays touchés, à l’exception de l’Albanie où la déclaration tardive des foyers et une couverture vaccinale insuffisante n’ont pas permis de stabiliser la situation. Celle-ci pose un problème aux États adjacents, membres ou associés de l’UE qui s’interrogent sur l’intérêt d’une vaccination préventive avant la reconnaissance de tout foyer clinique. ● On pourrait donc penser que, compte-tenu de l’existence d’une vaste panoplie de connaissances, d’outils et de méthodes efficaces, aucune épizootie majeure ne peut persister à un niveau significatif dans les États ou les régions en disposant. Malheureusement l’évolution, constatée depuis plus de 2 ans, au plan national ou européen pour trois épizooties majeures : Influenza aviaire (IA)1, Fièvre catarrhale ovine (FCO) et Peste porcine africaine (PPA) mon-trent que l’évolution des situations sanitaires est aussi influencée par des schémas décisionnels biaisés, des affectations de moyens mal dirigées et des erreurs de prévision, (en particulier à moyen terme -18 mois à 5 ans -), qui produisent, lentement mais sûrement, des effets


6-7 Chronique Zénon elsa 37 BAT.qxp_6-7 Actualite 11/10/2017 12:00 Page7

actualités en perspective - influenza aviaire, un triste bilan dans le sud-ouest difficilement réversibles au moment où ils sont caractérisés. LA PESTE PORCINE AFRICAINE (PPA) INCONTRÔLÉE EN EUROPE ORIENTALE La Peste porcine africaine (PPA) a réussi son émergence en Russie vraisemblablement à partir de la Géorgie depuis 2007. Elle s’est progressivement étendue sur ce territoire, avant d’atteindre l’Ukraine (2012), puis la Pologne (2014), et les pays baltes2 Elle a continué à progresser vers le sud-ouest atteignant tour à tour la Moldavie, la Tchéquie (juin 2017 dans la zone de Zlin à la frontière tchécoslovaque3, puis enfin la Roumanie (juillet 2017), dans une région très éloignée des deux précédentes au nord-ouest du pays, aux confins de l’Ukraine et de la Hongrie. Si la majorité des cas sont constatés chez les sangliers, comme dans la région de Zlin où leur nombre atteint près de la centaine fin août, de très nombreux cas, surtout en Pologne et en Russie sont diagnostiqués en élevage. ● Au total, la PPA n’est pas contrôlée dans les États membres de l’UE où elle continue à progresser vers l’ouest. En l’absence de vaccin, les mesures de contrôle mises en œuvre n’ont pas permis d’en contrôler l’extension chez les sangliers, et la surveillance semble peu efficace puisque des foyers apparaissent à des centaines de kilomètres les uns des autres laissant entre eux des pays ou des zones apparemment indemnes comme la Slovaquie ou la Hongrie, ce qui ne manque pas d’étonner pour une maladie qui s’étend “en tâche d’huile” depuis plusieurs années dans la population des sangliers en Europe. ● Ainsi, le cumul d’une absence d’outil vaccinal, d’une surveillance peu fiable et d’une faune sauvage (sangliers) probablement significativement infectée dans des régions non encore identifiées, n’augurent rien de favorable pour l’évolution future. De surcroît, de “mauvaises surprises” peuvent dégrader significativement la situation en élevages porcins familiaux ou plus importants comme en Russie4. ● Depuis son arrivée dans l’Union Européenne en 2014, la PPA a provoqué plusieurs milliers de foyers dont quelques centaines en élevage. Si rien n’est fait, la situation ne peut que continuer à se dé●

grader avec des risques de plus en plus significatifs pour l’élevage bien au delà de l’Elbe et du Danube. LA FIÈVRE CATARRHALE OVINE (FCO) ILLUSTRE L’IMPORTANCE DES DÉCISIONS MAL PRISES La situation de la Fièvre catarrhale ovine (FCO) est particulièrement difficile dans le sud de l’UE et en France. En effet, l’UE a choisi dès l’émergence de cette épizootie (2001) de la réglementer sur un modèle très inspiré par celui de la Peste équine provoquée, elle aussi, par un orbivirus mais cette maladie est restée totalement exotique alors que l’endémisation (mode enzootique après le pic épizootique introductif) de la FCO devenait une caractéristique de son évolution au cours des dix dernières années. Deux pays, l’Italie et de la France, se retrouvent donc confrontés à la gestion d’une maladie/infection enzootique avec une législation pensée pour contrôler un risque épizootique. Ils partagent des situations épidémiologiques très proches et interdépendantes dans deux îles, la Corse et la Sardaigne. En Italie continentale comme dans les deux grandes îles de Sicile et de Sardaigne, les sérotypes 1 et 4 sont enzootiques. Mais depuis fin août, la Sardaigne, sur sa façade septentrionale et sa côte orientale, est confrontée à une vague épizootique à sérotype 4 (plus de 130 foyers déclarés au cours du mois de septembre). Le même type de situation prévaut en Corse avec une nette augmentation du nombre de foyers cliniques depuis juin (plus de 110 en juillet et août) pour le même sérotype 45 , la tendance se poursuivant en septembre. Comptetenu de l’efficacité de la vaccination (quand elle est correctement mise en œuvre- cf infra), on ne peut qu’être étonné par cette évolution dont les causes sont probablement identiques à celles qui ont induit la situation vis-à-vis du sérotype 8 en France continentale. ● Après la vague épizootique de 2007 en France continentale, la mise en œuvre d’une politique associant vaccination et contrôle des mouvements de ruminants a permis de constater la disparition de la circulation des deux sérotypes circulants (4 et 8). Malgré les avis d’experts qui conseillaient le maintien d’une vaccination obligatoire pendant au moins 3 ans à partir de 2009, celle-ci rendue faculta●

tive n’a plus été pratiquée de façon significative dès 2011, ce qui n’a pas empêché, compte-tenu des efforts antérieurs, de constater que la France continentale était indemne de FCO en 2012. ● La situation s’est singulièrement compliquée depuis septembre 2015 avec la détection d‘un foyer de FCO sérotype 8 dans un élevage de l’Allier, au centre d’un bassin d’élevage sans risque particulier de résurgence ou de réémergence de la maladie. ● Deux ans plus tard, près de 2400 foyers ont été identifiés, le plus souvent sans aucun cible signe clinique associé, provoquant l’extension sans fin d’une zone réglementée avec toutes les contraintes associées jusqu’à réduction de la zone indemne au Finistère et à la moitié des Côtes d’Armor où la mise en œuvre d’une surveillance renforcée (conformément au règlement européen de 2007) se heurte de plus en plus nettement aux difficultés opérationnelles de sa mise en œuvre. L’évolution de la situation épidémiologique a conduit à “la remise en route” d’une vaccination facultative contre le BTV 8 destinée aux ruminants échangés ou exportés. Ces mesures étant destinées essentiellement à la protection des échanges, la grande masse des éleveurs ne veut pas en supporter les coûts et s’oppose à la généralisation d’une vaccination obligatoire qu’ils pensent devoir être prise en compte financièrement par l’État (qui semble-t-il n’en a plus les moyens !), d’autant plus que la circulation du virus BTV 8 détectée par les systèmes de surveillance ne se traduit pas par l’apparition de signes cliniques, signalant là une différence essentielle avec la situation rencontrée avec les BTV1 et 4 circulant en Corse sans que personne ne semble s’être interrogé sur cette énigme. u total, l’enchaînement de demie décisions, la non prise en compte des originalités des situations épidémiologiques et de leurs évolutions liées à la profonde diversité des variants du BTV aboutit à une situation incontrôlable, malgré les possibilités offertes par la vaccination et les systèmes de surveillance. Là aussi pour que l’avenir ne soit pas définitivement compromis, celà suppose des choix courageux, éclairés et cohérents. Acceptons-en l’augure ! ❒ Zénon

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 AOÛT 2017 - 223


8 Premieres leçons crise oeufs Gary BAT.qxp_6-7 Actualite 11/10/2017 11:49 Page1

actualités en perspective les premières leçons de la crise d’œufs au Fipronil

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Francois Gary

l est encore trop tôt, à l’heure où cet article est écrit, pour tirer toutes les leçons d’une crise sanitaire européenne majeure. Cependant, on peut d’ores et déjà en dégager quelques enseignements.

PHYLUM 9, allée Charles Cros, ZAC des Ramassiers F- 31770 Colomiers

UNE FRAUDE QUI INTERROGE SUR LES CAPACITÉS À LES ANTICIPER Àprès l’affaire de la viande de bœuf substituée par de la viande de cheval, cette nouvelle crise alimentaire repose sur une fraude. ● Si, depuis le début des années 2000, avec la nouvelle réglementation européenne dite “Paquet Hygiène”, les entreprises du secteur ont considérablement renforcé leur capacité à évaluer les risques sanitaires et à les prévenir, si la méthode HACCP (Hazard Analysis Critical Control Points) a été l’outil clé de cette nouvelle politique, elle s’avère d’une faible efficacité vis-à-vis de la fraude. Pour celà, des outils qui s’apparentent davantage à l’enquête policière doivent être utilisés, notamment la surveillance des changements exceptionnels de flux dans le marché, à tous les niveaux de la filière. ● Alors que les grands groupes alimentaires ont récemment renforcé leurs politiques de lutte contre la fraude, les PMEs sont moins armées. Il n’est donc pas étonnant que les MDD (Marques de distributeurs), souvent fabriquées par des PME, sont plus concernées par la contamination. ●

NOTE * cf. l’article “Le pou rouge de la volaille, un parasite qui fait parler de lui” de B. Losson, dans ce numéro.

Essentiel ❚ Le règlement 178-2002 prévoit que si une entreprise considère qu’une denrée alimentaire qu’il a produit ou importé présente un danger sanitaire pour le consommateur, elle doit en informer les autorités compétentes et organiser le retrait. ❚ Cette affaire souligne l’importance d’une traçabilité et d’une transparence complète de tout traitement sur les animaux ou opération sur les animaux.

LES DÉFAILLANCES DU SYSTÈME D’ALERTE Alors qu’il apparaît que la fraude a démarré au moins en septembre 2016, pourquoi at-on mis autant de temps à l’identifier et à la notifier, ce qui aurait largement limité son ampleur (34 pays sont actuellement concernés dont 22 européens) ? ● Le règlement 178-2002 prévoit que si une entreprise considère qu’une denrée alimentaire qu’il a produit ou importé présente un danger sanitaire pour le consommateur, elle doit en informer les autorités compétentes et organiser le retrait. Les autorités compétentes des États membres en charge des inspections doivent notifier aussitôt le réseau d’alerte européen : RASFF (Rapid Alert System for Food and Feed) qui est consulté aussi bien par les ●

ACTUALITÉS

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 224 - AOÛT 2017

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autorités de tous les pays que par les entreprises pour ajuster leurs politiques de prévention des risques. LES RISQUES D’UNE ATTENTE FORTE POUR DES SOLUTIONS ALTERNATIVES MIRACLES En élevage de ponte ou en élevage bio dans lequel l’utilisation des médicaments et des insecticides est limitée pour éviter tout résidu dans les œufs, les éleveurs sont à la recherche de solutions alternatives efficaces contre les grands fléaux de l‘élevage, comme les poux rouges chez les poules pondeuses. ● Les politiques judicieuses de réduction de l’utilisation des antibiotiques ou des médicaments allopathiques, tant pour préserver leur efficacité que pour encourager des pratiques d’élevages moins consommatrices de médicaments, renforcent encore cette attente. ● Dès lors, n'y a-t-il pas eu une volonté collective de croire très fort à quelque chose de pourtant très improbable : un produit à base de substances naturelles - le menthol et l’eucalyptus – permettait d'éliminer miraculeusement les poux rouges ?* ●

LA QUESTION DU CONTRÔLE DES PRODUITS ALTERNATIFS AUX MÉDICAMENTS La dernière leçon de cette crise concerne le contrôle et la réglementation de ces produits alternatifs. Ce ne sont pas des médicaments soumis à autorisation de mise sur le marché, et leur contrôle, au cours de la fabrication, et encore moins au cours de l’utilisation, est limité. Dès lors que les molécules sont autorisées, la formulation est laissée à l’appréciation du fabricant. ● Cette affaire souligne l’importance d’une traçabilité et d’une transparence complète de tout traitement sur les animaux ou opération sur les animaux. Prétextant le secret professionnel, l’opacité entretenue par l’entreprise Chick-Friend sur la composition du produit qu'elle appliquait elle-même, aurait dû être jugée suspecte. l faudra analyser les conséquences de cette crise à froid pour en tirer les leçons tant dans les pratiques de la filière que celles des autorités compétentes pour anticiper ce type de fraude. C’est ce que nous ferons dans un prochain article. ❒ ●

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9-12 Pou rouge de la volaille BAT.qxp_Gabarit Actualités 11/10/2017 12:15 Page9

actualités en perspective

synthèse originale

Dermanyssus gallinae, le “pou rouge de la volaille” : un parasite qui fait parler de lui La récente actualité a attiré l’attention des autorités sanitaires sur ce petit acarien improprement appelé le “pou rouge de la volaille”. Cet article vise à exposer les caractéristiques biologiques qui le rendent si envahissant, les difficultés liées à son contrôle dans un contexte économique difficile, et les différentes options pour la filière, pour en assurer un contrôle intégré.

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e faux pou rouge de la volaille, Dermanyssus gallinae, est l’ectoparasite le plus important chez les volailles dans le monde [6, 10, 15, 31]. Son mode de vie se déroule en majeure partie dans l’environnement où, durant la journée, il se réfugie dans des interstices et des crevasses obscures ; durant la nuit, il recherche activement sa cible dont il prélève le sang avant de réintégrer son refuge pour y digérer et y pondre [6]. DONNÉES BIOLOGIQUES

Le cycle complet s’étend sur environ une semaine dans les conditions optimales, et les populations d’acariens peuvent doubler chaque semaine [6, 22]. ● Les femelles adultes (et les nymphes) se nourrissent de sang ; il y a plusieurs pontes et chacune peut atteindre 30 œufs [6]. ●

DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES ● La prévalence de ce parasitisme en Europe est extrêmement élevée : 83 p. cent des élevages européens sont infestés [29]. ● L’impact de D. gallinae est multiple : il touche aussi bien le bien-être et la santé animale, que l’économie et la santé publique [29]. ● Les prévalences varient en fonction du type d’élevage. Les infestations sont plus nombreuses dans les systèmes d’élevage de type plein air, sol, volière, que dans les batteries, et chez les poules pondeuses que chez les poulets de chair.

Bertrand Losson Unité de Parasitologie Maladies parasitaires Faculté de Médecine vétérinaire Bat. B43, Sart Tilman, Université de Liège B4000 Liège Belgique

Objectifs pédagogiques ❚ Rappeler les données biologiques qui expliquent la prolifération des dermanysses au sein des élevages avicoles. ❚ Démontrer que les méthodes de contrôle actuelles reposent le plus souvent sur la seule chimiothérapie et que leur durabilité est très incertaine. ❚ Exposer les méthodes alternatives qui associées à l’usage de la chimiothérapie pourraient apporter des solutions sur le long terme.

1 Amas de dermanysses sur un brin de paille (photo B. Losson FMV Liège).

Ces différences s’expliquent par la présence de sites refuges plus nombreux dans les espaces ouverts par rapport aux cages [8]. ● Le coût économique global est estimé à 231 millions d’euros par an pour la filière avicole en Europe [29]. ● Dans ce cadre, l’application de la directive européenne (DE 1999/74/EC) visant à bannir les cages traditionnelles au bénéfice de l’amélioration du bien-être animal en 2012 ne contribue certainement pas à la réduction de la prévalence. L’application progressive de cette directive en Europe s’est accompagnée, en effet, d’une nette augmentation de la prévalence globale de cette affection. ● Des événements climatiques extrêmes comme les vagues de chaleur peuvent aussi mener à de véritables pullulations responsables alors de mortalités importantes (photo 1). ● L’acarien joue aussi un rôle vectoriel et de réservoir de plus en plus avéré : virus (Newcastle, Influenza A) et bactéries (Escherichia coli, Pasteurelles, Salmonelles, Erysipelothrix rhusiopathiae) se retrouvent communément dans les tissus de cet acarien ou à sa surface. Certains de ces agents pathogènes ont un potentiel zoonotique reconnu.

Essentiel ❚ Dans les conditions naturelles, les poules ne développent aucune immunité. ❚ D. gallinae développe rapidement des résistances vis-à-vis des acaricides.

ACTUALITÉS

CLINIQUE ET POTENTIEL ZOONOTIQUE En élevage de poules pondeuses, l’infestation entraîne une anémie sévère [20] et conduit à une diminution des pontes ainsi

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 AOÛT 2017 - 225


13-19 problematique mycotoxines BAT.qxp_Gabarit dossier ruminants 11/10/2017 13:30 Page13

problématiques des mycotoxines en élevage l’exemple des bovins

Les bovins peuvent être exposés à de nombreuses mycotoxines différentes et, même si cette espèce est naturellement résistante à certaines d’entre elles, ces contaminants peuvent avoir des effets néfastes chez les animaux. Néanmoins, la démonstration de l’implication directe des mycotoxines dans les troubles observés est souvent délicate.

L

’exposition des bovins aux mycotoxines est souvent suspectée d’être responsables de troubles en élevage. Cependant, l’investigation de ces suspicions cliniques se heurte à de nombreuses difficultés : diversité des composés toxiques possibles en lien avec la diversité de la ration, manque de données de références pour interpréter les analyses. Le choix des actions correctives est aussi souvent l’objet de questions, en particulier sur l’intérêt d’utiliser des capteurs de toxines pour contrecarrer les effets toxiques. Nous envisageons successivement les différentes sources d’exposition des bovins aux mycotoxines, les céréales mais aussi les fourrages, avant de définir les mesures préventives et correctives pouvant être mises en place lors de suspicion d’intoxication en élevage. LES MYCOTOXINES DES CÉRÉALES ET LA RÉSISTANCE DES BOVINS

Les céréales, de par leur composition, représentent un substrat favorable à la croissance fongique et à la toxinogénèse ●

Sylviane Bailly Jean-Denis Bailly

fongique. Il s’agit donc d’une source potentiellement importante d’exposition des animaux aux mycotoxines. En fonction de la zone de production et des conditions climatiques associées, la nature des espèces fongiques susceptibles de se développer varie. ● En France, les mycotoxines les plus fréquentes dans les céréales sont des toxines produites par certaines espèces appartenant au genre Fusarium, essentiellement au champ ou en période péri-récolte. En effet, ces espèces hygrophiles ne peuvent plus se développer après séchage des grains. ● Les bovins sont en général considérés comme globalement résistants à ces composés. En effet, pour observer des troubles, il faut des concentrations en toxine dans les aliments qui ne sont que très rarement observées lors de contamination classique. Cette résistance est en grande partie liée aux spécificités métaboliques des ruminants et, en particulier, la capacité de la flore ruminale à détoxifier les mycotoxines, c’est-à-dire à transformer ces composés en molécules peu ou pas toxiques. À titre d’illustration, la résistance des bovins au déoxynivalénol s’explique par la transformation ruminale de la toxine en deepoxydéoxynivalénol dont la toxicité est très faible (figure 1) [22]. ➜ Ceci explique que les recommandations européennes, lorsqu’elles existent, sont souvent plus élevées pour les ruminants que pour les monogastriques (tableau 1) [9]. ● Cependant, ce postulat peut être nuancé par le fait que : 1. il n’y a que très peu d’études toxicologiques disponibles chez les bovins. Ceci est lié à la quantité de toxine nécessaire à la réalisation de reproductions expérimentales chez les animaux de rente ;

Toxalim, Université de Toulouse, INRA, ENVT, INP-Purpan, UPS, F-31000 Toulouse, France Hygiène des aliments, École Nationale Vétérinaire de Toulouse

Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les sources d’exposition des bovins aux mycotoxines. ❚ Connaître les principales mesures préventives à mettre en place pour limiter le risque.

Essentiel ❚ En France, les mycotoxines les plus fréquentes dans les céréales sont des toxines produites par certaines espèces appartenant au genre Fusarium, essentiellement au champ ou en période péri-récolte. ❚ Les bovins sont naturellement résistants aux mycotoxines réglementées. ❚ Ils peuvent être exposés à d’autres mycotoxines présentes dans les fourrages secs ou l’ensilage. ❚ La prévention des accidents toxiques passe essentiellement par la mise en place de bonnes pratiques de stockage des fourrages.

Figure 1 - Transformation ruminale du déoxynivalénol en dé-epoxy-déoxynivalénol (DOM-1) non toxique

DON

RUMINANTS

DOM-I

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H3C

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O HO H OH

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CH3

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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 AOÛT 2017 - 229


20-27 Mycotoxines émergentes BAT.qxp_Gabarit dossier ruminants 11/10/2017 12:56 Page20

les mycotoxines émergentes et ré-émergentes

en France Jean-Denis Bailly Toxalim, Université de Toulouse, INRA, ENVT, INP-Purpan, UPS, F-31000 Toulouse, France Hygiène des aliments École Nationale Vétérinaire de Toulouse 23 chemin des Capelles BP 87614 31076 Toulouse Cedex 3

Objectifs pédagogiques ❚ Connaître l’existence des mycotoxines masquées et modifiées. ❚ Connaître les conséquences possibles des changements climatiques, et des modifications des pratiques agricoles sur la nature ainsi que la répartition des mycotoxines. Essentiel ❚ Un certain nombre de mycotoxines font l’objet de valeurs seuils en alimentation humaine et animale. ❚ Des formes masquées et ou modifiées de ces toxines peuvent aussi être retrouvées dans les matières premières. ❚ D’autres mycotoxines, non réglementées, à l’heure actuelle, peuvent aussi être rencontrées dans les aliments.

RUMINANTS

Les mycotoxines sont des contaminants issus de moisissures se développant sur des végétaux reconnus pour leur toxicité chez l’animal et chez l’homme depuis plus d’un siècle. Des travaux récents ont permis de caractériser des formes masquées et modifiées dont les caractéristiques toxicologiques ne sont pas bien connues mais viennent compliquer leur détection.

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es mycotoxines sont des composés toxiques produits par certaines espèces de moisissures au cours de leur développement. D’un point de vue pratique, on a l’habitude de classer ces toxines en fonction du stade de production auquel elles apparaissent, ce qui est, bien entendu, étroitement lié à l’éco-physiologie des espèces fongiques productrices. Ainsi, on distingue les mycotoxines du champ, de stockage et mixtes. ● Les mycotoxines sont essentiellement produites par des espèces appartenant au genre Fusarium qui sont des espèces qui se caractérisent par leur hygrophylie, et qui ne peuvent se développer que sur les grains avant séchage [28]. ● À l’inverse, certaines toxines sont dites ”de stockage” et apparaissent plus tard. C’est le cas de la patuline qui n’est jamais retrouvée sur les pommes avant la récolte et qui apparaît au cours du stockage, en cas de développement des Penicillium producteurs. ● Certaines toxines sont dites “mixtes” car elles sont produites par des espèces qui peuvent se développer au champ ou en stockage, en fonction de la nature du substrat et des conditions hydro-thermiques. RÉPARTITION, RÉGLEMENTATION ET DISTRIBUTION ●

Plusieurs centaines de mycotoxines ont

❚ Crédit Formation Continue : été identifiées à ce jour, mais il est classi-

0,05 CFC par article

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 236 - AOÛT 2017

quement admis qu’une trentaine de com-

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posés (familles) ont une véritable importance en santé publique humaine et animale. ● À l’heure actuelle, seuls sept composés ou familles font l’objet de réglementations ou de recommandations en alimentation humaine et animale, et huit si l’on compte la réglementation un peu particulière concernant l’ergot [9, 11]. ● Les toxines réglementées sont celles qui ont été à ce jour les plus étudiées car elles peuvent contaminer les aliments ou les matières premières pouvant entrer directement dans la chaîne alimentaire humaine. Ce sont des toxines que l’on peut retrouver dans les céréales, les épices, les fruits, … ● Les mycotoxines sont un problème à l’échelle mondiale. En effet, les différentes enquêtes publiées chaque année montrent des fréquences de contamination des échantillons analysés qui varient généralement entre 25 et plus souvent, près de 70 p. cent [35, 36]. ● En fonction de la nature des productions et des conditions climatiques, ce ne sont pas les mêmes espèces qui se développent, donc pas les mêmes toxines qui sont retrouvées. De façon très schématique, dans les zones chaudes, ce sont plutôt des toxines produites par des Aspergillus comme les aflatoxines qui sont les contaminants les plus fréquents alors que dans les zones plus tempérées, comme l’Europe, on observe plutôt une prédominance des toxines de Fusarium (figure 1). ● Toutefois, la présence de mycotoxine ne signifie pas forcément l’existence d’un danger pour le consommateur. Les niveaux de contamination sont extrêmement variables en fonction des types de production, des pratiques agricoles associées, des conditions climatiques de l’année … ● Dans ce contexte général, un certain nombre de questions se posent concernant les mycotoxines : - est-ce que d’autres mycotoxines que celles faisant l’objet de réglementations peuvent avoir un impact significatif sur la santé des hommes et des animaux ; - est-ce que la distribution actuelle des mycotoxines est susceptible de changer, entraînant l’apparition de toxines dans des zones jusque là indemnes ?


28-34 Mycotoxines céréales BATV°.qxp_Gabarit dossier ruminants 11/10/2017 14:06 Page28

les mycotoxines

dans les céréales Béatrice Orlando ARVALIS Institut du végétal Station Expérimentale 91720 Boigneville

Les mycotoxines peuvent contaminer les céréales à différents stades de la filière, du champ au stockage. La connaissance des organismes producteurs a permis d’identifier un certain nombre de leviers agronomiques et de bonnes pratiques sur lesquels les producteurs peuvent s’appuyer pour limiter le risque de contamination.

Objectifs pédagogiques ❚ Identifier et évaluer les risques mycotoxines des céréales. ❚ Déterminer les outils préventifs et curatifs pour gérer ces risques mycotoxines.

Essentiel ❚ Compte tenu de la multiplicité des contaminants susceptibles d’être présents, ainsi que du coût élevé que représente la surveillance des mycotoxines, les plans priorisent les couples mycotoxine /substrat à surveiller en priorité. ❚ Au champ, les conditions météorologiques sont déterminantes : elles conditionnent le développement du champignon dans l’environnement, et son installation sur les cultures.

RUMINANTS

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 244 - AOÛT 2017

prévention et gestion des risques

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a prévention des risques liés aux mycotoxines dans les céréales découle de l’évaluation des risques identifiés. Elle est différente selon que le pathogène responsable des contaminations se développe à des activités de l’eau élevées comme au champ, ou bien faibles comme au stockage. ● Au champ, la prévention se conduit au cas par cas, en raison de la multiplicité des facteurs agro-climatiques et des techniques culturales entrant en jeu, c’est-à-dire pour chaque couple mycotoxine/ grain. Elle s’est beaucoup développée depuis 30 ans, mais elle n’est documentée correctement que sur quelques mycotoxines : les aflatoxines, le déoxynivalénol, la zéaralénone et les fumonisines, ainsi que sur l’ergot et ses alcaloïdes (photo 1). ● Au stockage, cette prévention s’articule essentiellement autour de l’ochratoxine A et des aflatoxines. Concernant les aflatoxines, leur présence sur le territoire Français est sporadique au champ, voire inexistante au stockage mais ne doit pas être écartée dans un contexte de changement climatique compte tenu de leur dangerosité. ● Après avoir exposé le contexte réglementaire garantissant la sécurité sanitaire des denrées, nous décrivons l’ensemble des outils de prévention disponibles pour gérer les risques sanitaires des céréales, de l’implantation de la culture à l’utilisation des grains. L’efficacité du nettoyage, seule voie curative disponible pour éliminer les mycotoxines après la récolte, est également décrite.

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F. graminearum est susceptible de s’installer sur maïs et sur céréales à paille (blé, triticale, …). Il est responsable des contaminations en Déoxynivalenol et Zéaralénone (photo Arvalis-Institut du végétal).

LE RESPECT DE LA LÉGISLATION, OUTIL INCONTOURNABLE POUR GARANTIR LA SÉCURITÉ SANITAIRE DES DENRÉES ● La législation, européenne notamment, s’est considérablement étoffée depuis 15 ans, puisque l’Union européenne s’est fixé l’objectif d’atteindre un haut niveau de sécurité sanitaire dans les aliments destinés à l’alimentation humaine et animale. Ceci a pour conséquence une homogénéité dans les différents types de textes en vigueur pour les États membres : règlements, directives, recommandations; textes nationaux qui transposent les directives européennes. Pour l’alimentation animale, le cadre législatif (les valeurs limites dans le cadre de la législation nationale donc communautaire sont rassemblées) est récapitulé dans le tableau 1. ● Autour de ce cadre, s’organise la surveillance des contaminations au moyen des plans de surveillance publics et privés. ● Compte tenu de la multiplicité des contaminants susceptibles d’être présents, ainsi que du coût élevé que représente la surveillance des mycotoxines, les plans priorisent les couples mycotoxine/substrat à surveiller en priorité (tableau 2). ● Ce cadre législatif et la priorité de la surveillance à effectuer servent également de base pour les actions techniques préventives et curatives, depuis la production au champ jusqu’à la mise à disposition des industries d’utilisation qui les introduisent dans des produits alimentaires, en passant


35-40 Strategie prelevement et analyse BAT.qxp_Gabarit dossier ruminants 10/10/2017 13:25 Page35

les mycotoxines : stratégie de prélèvement et d’analyse Sylviane Bailly, Jean-Denis Bailly

Les mycotoxines sont des composés toxiques pour l’homme et pour l’animal qui peuvent contaminer de nombreuses matières premières végétales. La mise en évidence de leur implication directe dans des troubles observés en élevage nécessite d’adapter l’échantillonnage et l’analyse au contexte.

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es mycotoxines sont souvent suspectées d’être impliquées dans l’apparition de troubles en élevage. Cependant, la démonstration de leur implication réelle est souvent délicate. Les raisons principales en sont que : - l’hétérogénéité quasi systématique de la contamination complique la mise en évidence des toxines dans les aliments suspects ; - les sources de mycotoxines peuvent être variées et les troubles cliniques observés, souvent peu caractéristiques, ne permettent pas toujours d’orienter vers l’origine de l’exposition ; - il y a souvent un décalage entre l’exposition et l’apparition des troubles, qui peut rendre difficile l’identification des aliments responsables ; - les mycotoxines responsables des troubles chez les animaux ne sont pas forcément celles pour lesquelles il existe des valeurs réglementaires, et l’interprétation des analyses est parfois difficile. Après avoir rappelé les éléments qui peuvent conduire à suspecter une intoxication liée aux mycotoxines, nous précisons la nature des prélèvements à effectuer, puis les analyses les plus pertinentes à mettre en œuvre en fonction du contexte clinique et épidémiologique. QUAND SUSPECTER UNE INTOXICATION PAR LES MYCOTOXINES ? Lors d’ingestion à forte concentration, les mycotoxines peuvent entraîner l’apparition ●

de troubles spécifiques, en lien avec la défaillance d’un organe cible. ● La mise en évidence de symptômes évocateurs, associés à la distribution d’un aliment potentiellement contaminé (matière première sensible au développement des espèces produisant la toxine suspectée) doit alerter (tableau 1). Cependant, les concentrations observées dans les aliments entraînent le plus souvent des troubles plus frustres, et rarement très spécifiques d’une mycotoxine. Ils sont souvent dominés par des diminutions des performances sportives ou zootechniques, des troubles digestifs (modification de la flore par action antibactérienne des toxines) ou atteinte hépatique. De plus, les effets des toxines sont très variables en fonction des espèces animale, en particulier à cause de différences dans les voies de métabolisation de ces composés. ● La contamination mycotoxique d’un aliment est directement liée au développement fongique et elle est, de ce fait, très souvent hétérogène. Certaines zones peuvent être fortement contaminées alors que d’autres sont indemnes. Ceci explique pourquoi, dans la majorité des cas, les mycotoxicoses ne concernent que quelques animaux au sein d’un troupeau, tous n’étant pas forcément exposés de la même façon aux toxines, en particulier lorsqu’elles sont présentes dans les fourrages. ● La mise en évidence d’un lien direct entre l’apparition des troubles et la distribution d’un aliment (nouveau silo d’ensilage, balles de foin, lot d’aliment) avec amélioration de la situation lors de l’arrêt de l’exposition permet de renforcer la suspicion. ● Il peut exister un décalage entre l’exposition et les symptômes, ce qui peut rendre difficile l’identification des lots d’aliments incriminés.

Toxalim, Université de Toulouse, INRA, ENVT, INP-Purpan, UPS, F-31000 Toulouse, France Hygiène des aliments – Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse

Objectif pédagogique ❚ Préciser la nature des échantillons à prélever ainsi que le type d’analyse à mettre en œuvre en fonction du contexte épidémiologique de la suspicion.

Définition

❚ Les mycotoxines sont des métabolites toxiques produits par les moisissures lors de leur développement sur un substrat.

Symptômes ❚ Les symptômes sont souvent dominés par des diminutions des performances sportives ou zootechniques, des troubles digestifs (modification de la flore par action antibactérienne des toxines) ou atteinte hépatique.

Essentiel ❚ Les concentrations observées dans les aliments entraînent le plus souvent des troubles plus frustres, et rarement très spécifiques d’une mycotoxine.

QUELS PRÉLÈVEMENTS RÉALISER ? L’échantillonnage est toujours une étape clé lorsque l’on veut réaliser une analyse de laboratoire mais cela revêt une importance toute particulière lorsqu’on s’intéresse aux mycotoxines. En effet, comme évoqué précédemment, la contamination mycotoxique est, par nature, généralement hétérogène.

RUMINANTS

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

35

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 AOÛT 2017 - 251


PINTON toxicité des alcaloïdes de l'ergot. corr MB 10-10-17 qxp.qxp_Gabarit dossier ruminants 10/10/2017 16:52 Page41

la toxicité des alcaloïdes de l’ergot Philippe Pinton Toxalim (Research Centre in Food Toxicology), Université de Toulouse, INRA, ENVT, INP-Purpan, UPS, 180 chemin de Tournefeuille, BP 93173, 31027 TOULOUSE cedex 3, France

Bien que la règlementation qui fixe la quantité maximale de sclérotes dans les grains permette de limiter les intoxications, la présence d’alcaloïdes de l’ergot est préoccupante car la contamination des céréales et les produits céréaliers par C. purpurea en Europe et en Amérique du Nord est en augmentation depuis plusieurs années. Les alcaloïdes de l’ergot altèrent les performances des animaux, et ont également des effets délétères sur la reproduction et la lactation.

L

es champignons du genre Claviceps parasitent de très nombreuses graminées et forment des sclérotes (aussi appelé ergot) sur les épis. Ces sclérotes, dont la prévalence en Europe et Amérique du Nord est en augmentation, contiennent des alcaloïdes, responsables d’effets toxiques chez l’homme et chez l’animal. ● À ce jour, la règlementation européenne est basée sur la proportion pondérale de sclérotes dans les céréales. Le mécanisme d’action des alcaloïdes de l’ergot est lié à leur capacité à se lier au récepteur de certains médiateurs du système nerveux. ● Les principaux symptômes d’une exposition à de fortes doses sont la gangrène sèche et / ou des convulsions. Pour des niveaux d’exposition plus faibles, des effets sur les performances, la reproduction et la lactation sont également observés mais ils varient selon les espèces, ce qui rend complexe l’identification d’une exposition à ces contaminants. Des études complémentaires permettraient de proposer des réglementations adaptées à la sensibilité différente de chaque espèce d’élevage. ● Après un rappel sur la toxicité des alcaloïdes de l’ergot, sur les mécanismes d’action des alcaloïdes de l’ergot et les données de pharmacocinétique, nous évoquons les don-

Objectifs pédagogiques ❚ Proposer un état des lieux sur la contamination par les alcaloïdes de l’ergot. ❚ Rappeler les mécanismes d’action de ces composés et leurs effets toxiques. ❚ Décrire les effets majeurs observés chez les animaux d’élevage.

1 Sclérote à côté de grains de triticales (photo S. Bailly).

nées épidémiologiques, puis règlementaires. Les résidus dans les produits animaux, la toxicité chez l’animal de laboratoire et chez les animaux d’élevage et les différents effets sur la santé et les performances des animaux d'élevage, les effets vasculaires, et les effets sur la reproduction et sur la lactation ainsi que les différences interspécifiques sont traités. LA TOXICITÉ DES ALCALOÏDES DE L’ERGOT ● Lorsqu’une plante est contaminée par l’ergot (Claviceps purpurea), champignon qui parasite les graminées cultivées, principalement le seigle, le blé et l'orge, mais aussi le riz, le maïs, le sorgho, l'avoine et le mil ainsi que les adventices, les symptômes apparaissent sous la forme d’une masse blanchâtre, puis noir violacé appelée sclérote ou ergot (photo 1). Le sclérote produit des métabolites toxiques, les alcaloïdes de l'ergot. ● Plus de cinquante alcaloïdes différents ont été identifiés et C. purpurea produit principalement l’ergométrine, l’ergotamine, l’ergosine, l’ergocristine, l’ergocryptine et l’ergocornine. Chacun de ces alcaloïdes existe sous forme épimérique, biologiquement inactive et l'interconversion peut se produire dans des différentes conditions. La quantité d’alcaloïdes contenue dans les sclérotes peut varier de 0 à 1 p. cent [11]. ● Les alcaloïdes de l’ergot sont des ligands de différents récepteurs du système nerveux et ses propriétés sont à l’origine de leur utilisation en médecine mais aussi de leur toxicité. ● Chez l’homme, les intoxications décrites aujourd’hui sont principalement dues à des

Signes cliniques ❚ En cas d’intoxication par l’ergot, un mauvais état général, une gangrène des extrémités, une baisse de production, des avortements, voire même de la mortalité sont souvent notés.

Réglementation ❚ Une règlementation européenne fixe les quantités maximales de sclérotes d’ergot dans le blé pour l’alimentation humaine, et les dans céréales non moulues pour l’alimentation animale.

RUMINANTS

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

41

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 AOÛT 2017 - 257


46-53 Exposition des animaux V°BAT.qxp_Gabarit dossier ruminants 10/10/2017 16:25 Page46

l’exposition des animaux d'élevage

aux contaminants environnementaux : Cyril Feidt Agnès Fournier Claire Collas Sylvain Lerch Hervé Toussaint Matthieu Delannoy Stefan Jurjanz Guido Rychen Unité de recherche sur l'Animal et les Fonctionnalités des Produits Animaux 2, avenue de la forêt de Haye Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie et des Industries Alimentaires de Nancy 54518 Vandœuvre-lès-Nancy

Objectif pédagogique ❚ Connaître l'enjeu sanitaire du risque chimique en élevage.

Essentiel ❚ La toxicité explique l'enjeu du risque sanitaire. ❚ La persistance explique que bien après l'interdiction de leur utilisation ces substances soient retrouvées dans l'environnement. ❚ Leur bioaccumulation explique pourquoi malgré des teneurs environnementales faibles (de l'ordre du mg au mg par kg), ces substances peuvent atteindre des niveaux préoccupants dans les tissus animaux.

comment garantir la sécurité alimentaire ? L'élevage de rente est un point de convergence d'enjeux sociétaux : bien-être animal, environnement et santé des consommateurs. Si les denrées animales sont parfois montrées du doigt comme des aliments à risque pour la santé, cela peut être dû à des caractéristiques biochimiques natives mais aussi au fait que l'élevage est ponctuellement victime de contaminations chimiques. L'article propose de découvrir certains de ces contaminants, les conditions dans lesquelles les animaux sont exposés, tout en positionnant ces éléments vis-à-vis du médicament vétérinaire.

L

es animaux d'élevage peuvent être exposés à des contaminants via leur environnement, tant en plein air qu'en claustration. Lorsque ces contaminants sont bioaccumulés et qu'ils sont toxiques à faible dose pour l'homme, leur présence peut remettre en cause la conformité sanitaire

des denrées animales. La consommation de ces denrées est aujourd'hui fortement remise en question pour des raisons environnementales, nutritionnelles et également de risques sanitaires, y compris d'origine chimique. Cet article illustre ces notions de risque chimique et de gestion de crise associée aux travers d’exemples. LES DIFFÉRENCES ESSENTIELLES ENTRE MÉDICAMENT ET CONTAMINANTS CHIMIQUES Les critères de sécurité sanitaire pour le médicament ● La gestion de la sécurité sanitaire pour le consommateur de denrées animales vis-àvis du médicament vétérinaire est garantie par deux paramètres : une limite maximale de résidus (LMR) (si nécessaire) et un temps d'attente. Ce temps d'attente est déterminé grâce à la connaissance de la demi-vie d’élimination de la substance active dans les tissus consommables. ● Pour une espèce donnée et un stade physiologique donné, la posologie étant définie et le temps d'administration connu, l'application à priori du temps d'attente garantit une teneur inférieure à la LMR

Figure 1 - Décroissance de la teneur tissulaire d'une substance administrée à un animal au cours du temps 1a

1b

Concentration tissulaire

Concentration tissulaire Dose ?

Temps d’attente

1/2 vie tissulaire ?

LMR/LMT LMR

RUMINANTS

Temps Temps

Administration ?

Administration

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 262 - AOÛT 2017

Cas du médicament vétérinaire (LMR : limite maximale de résidus) la dose, la concentration tissulaire correspondante, ainsi que la demi-vie d'élimination sont connues ;

46

Cas d'un contaminant (LMT : limite maximale tolérable), aucun des trois paramètres précédents n'est connu


Pb de bien-être porcs élevage 10/10/17 V°.qxp_Gabarit porcs-volailles 10/10/2017 12:47 Page54

les problèmes de bien-être des porcs en élevage

Françoise Pol Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (Anses) B.P. 53, 22440 Ploufragan Université Européenne de Bretagne, France

Objectifs pédagogiques ❚ Présenter la directive relative à la protection des porcs en élevage, et les problèmes subsistants de bien-être. ❚ Connaître les recherches scientifiques mises en œuvre pour améliorer ces problèmes.

Essentiel ❚ Les sols en caillebotis favorisent les problèmes locomoteurs. ❚ Le milieu de vie des porcs est souvent très appauvri dans les élevages intensifs, et l’apport de matériaux manipulables est souvent insuffisant. ❚ L’absence de stimulation des animaux peut être source de comportements déviants, comme la caudophagie chez les porcs en engraissement.

Depuis 1991, la directive sur la protection des porcs en élevage a apporté un certain nombre d’améliorations sur les conditions de vie des animaux. Cependant, des points restent à améliorer pour une meilleure prise en compte de leur bien-être, à tous les stades physiologiques.

L

es conditions d’hébergement et certaines pratiques d’élevage des porcs, qui se sont développées au cours des dernières décennies pour optimiser les rendements de production ainsi que la qualité sanitaire des produits et les conditions de travail des éleveurs, peuvent être préjudiciables au bien-être des animaux. Elles sont soit génératrices de douleur, ou bien elles empêchent les animaux d’exprimer des comportements tels que le déplacement, l’abreuvement, ou des comportements plus spécifiques pour l’espèce, comme le fouissage chez le porc. La directive européenne 2008/120, dont la première version date de 1991, a pris en compte ces problématiques, et impose un certain nombre de règles afin de garantir un niveau de protection minimal aux animaux [10]. ● Cependant, certains problèmes de bienêtre subsistent, soit par défaut, soit par difficulté d’application de la directive. L’application de la directive peut elle-même être génératrice d’autres problèmes de bien-être. ● Cet article décrit les principaux problèmes de bien-être des porcs, en fonction de leur âge et de leur stade physiologique, dans les conditions d’élevage les plus répandues actuellement en France. LES PROBLÈMES RELATIFS À TOUS LES PORCS Le confort des sols

PORCS ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 270 - AOÛT 2017

Les porcs en engraissement et les animaux reproducteurs sont élevés majoritairement sur caillebotis [13], système qui facilite l’évacuation des déjections sous forme de lisier.

54

Figure 1 - Les principales recommandations de la directive Pour tous les porcs Des surfaces minimales par porc en fonction de leur poids ● Des largeurs maximales des pleins et minimales des ouvertures du caillebotis en fonction du poids des animaux ● Un apport de matériaux manipulables ● Un apport d’eau fraîche en permanence ●

Pour les truies Un élevage en groupe Un apport de matériaux manipulables et de matériaux de nidification ●

Pour les porcelets Un sevrage à 28 jours, sauf nécessité sanitaire La castration avant 7 jours ou sous anesthésie et analgésie ● La caudectomie et l’épointage des dents non réalisés en routine ●

● Même si les largeurs des pleins et des ouvertures sont conformes aux exigences réglementaires, donc adaptés à la taille des animaux, ce type de sol, souvent en béton dur, n’est pas assez souple pour les onglons et pour les autres parties du corps, comme les épaules, quand les animaux se couchent ou sont couchés. Il en résulte un risque accru d’apparition de lésions des membres et de boiteries [4]. ● Si la ventilation n’est pas optimale, le béton peut être humide et glissant, favorisant les chutes, glissades, traumatismes, et la diffusion des vapeurs d’ammoniac peuvent remonter dans les salles et être à l’origine de problèmes respiratoires. L’apport de litière permet d’apporter de la souplesse au sol, mais peut présenter des risques sanitaires si la litière n’est pas bien entretenue, en quantité insuffisante ou non suffisamment renouvelée. ● Des essais d’amélioration du confort des sols par la mise en place de tapis en caoutchouc sur les caillebotis pour améliorer les troubles locomoteurs des animaux sont actuellement réalisés par l’Anses.

La densité des animaux dans les cases ● L’élevage en groupe à des densités élevées, même si elles sont conformes à la


Nutrition maïs corr MB et auteur quasi BAT 2.qxp_Gabarit rubrique 11/10/2017 12:29 Page59

cas pratiques de nutrition

études de cas en alimentation des ruminants ration pour vaches laitières taries en système ensilage de maïs

Francis Enjalbert

L’alimentation des vaches taries peut faire appel à l’utilisation de la ration des vaches en lactation. Cependant, en raison des grandes différences de besoins alimentaires entre des vaches taries et des vaches en lactation, cette pratique peut conduire à des déséquilibres alimentaires favorisant des maladies métaboliques en début de lactation.

L

’alimentation des vaches taries en troupeau laitier est d’une importance capitale pour maîtriser la production et la santé des vaches au cours de la lactation suivante. En effet, les déséquilibres alimentaires au cours de cette période sont des facteurs de risque majeurs de maladies métaboliques comme la cétose ou l’hypocalcémie puerpérale. D’autre part, le passage de la ration de période sèche à la ration de début de lactation doit être progressif afin de permettre une adaptation correcte du microbiote ruminal. ● Tant en raison de cette nécessité de transition que pour des raisons pratiques, il est courant en élevage de distribuer de la ration pour vaches en lactation aux vaches taries. ● Un exemple de cette situation est présenté dans cette étude de cas, dans un élevage dont l’ensilage de maïs est le fourrage dominant pour les vaches en lactation. SYSTÈME DE RATIONNEMENT DES VACHES EN LACTATION Dans l’élevage objet de cette étude de cas, les vaches en lactation sont alimentées en système semi complet, avec une ration de base équilibrée à 28 kg de lait (tableau 1). Un complément de production du commerce, distribué à raison de 1 kg pour 3 kg de lait (couramment appelé VL 3L) est distribué au robot. Sa valeur alimentaire est de 0,95 UFL, 150 g de PDIE, 150 g de PDIN, 10 g de Ca et 6 g de P par kg.

École Nationale Vétérinaire de Toulouse BP 87614, 23, Chemin des Capelles 31076 Toulouse Cedex 3

Tableau 1 - Ration de base équilibrée des vaches en lactation

Ensillage de maïs 35% MS

43,3 kg

Paille

1,5 kg

Drèche de blé sèche

1 kg

Tourteau de soja 48

3,5 kg*

Aliment minéral 3/27/5

MS

Concentrés

UFL

19

PDIE

2020 g

PDIN

2050 g

(PDIE - PDIN) / UFL

-1,7 g

Matières azotées totales (MAT)

14,5 % MS

Fibre détergente neutre (NDF)

41,2 % MS

Fibre détergente acide (ADF)

21,3 % MS

Amidon

21,4 % MS

Ca absorbé

54 g

P absorbé

46,4 g

Mg

47,4 g

Objectif pédagogique ❚ Connaître la mise en œuvre de rations pour vaches taries dans un système basé sur l’ensilage de maïs comme fourrage dominant.

300 g 20,8 kg 19,1 % MS

Essentiel

Afin d’attirer au robot les vaches produisant moins de 28 kg de lait, donc ne recevant pas de VL 3L, un des 3,5 kg de tourteau de soja de la ration de base est distribué au robot ; les autres aliments (ensilage de maïs, paille, drèche de blé, reste du tourteau de soja et aliment minéral et vitaminé (AMV) sont mélangés). Du sel est disponible à volonté sous forme de pierres à sel. ●

LA RATION DES VACHES EN DÉBUT DE PÉRIODE SÈCHE Du tarissement à 3 semaines avant vêlage, le principal impératif alimentaire est d’éviter une prise d’état corporel des vaches dont la note d’état corporel (NEC) est de 3 ou plus. Une reprise d’état sur ces animaux augmente les risques d’amaigrissement excessif en début de lactation, facteur de risque de cétose et d’augmentation de l’intervalle vêlage-fécondation. Sur des vaches

❚ Utiliser de la ration pour vaches en lactation comme base de la ration des vaches taries permet de mieux gérer les transitions alimentaires et peut être une solution pratique à mettre en œuvre. ❚ Il est cependant indispensable de maîtriser la quantité distribuée afin d’éviter un engraissement excessif des animaux, de mettre à disposition un fourrage grossier et de rééquilibrer la ration. ❚ Ceci peut être réalisé soit avec deux lots de vaches taries, soit avec un seul lot en apportant un complément aux vaches proches du vêlage.

COMPRENDRE ET AGIR ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

59

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 AOÛT 2017 - 275


ANNONCE PLATINUM 2017.qxp_PUBLI UDDERCARE 01/02/17 17:03 Page1

Platinum Uddercare - Une réduction de 29 % du nombre de mammites cliniques - Un excellent état de la peau des trayons dés ltats oe n R is om tilisati u eu élega7e L’impact du post-trempage réalisé avec Platinum Uddercare est évalué dans un élevage de 48 vaches laitières, situé en Mayenne. L’élevage sélectionné est sujet à des mammites de modèle environnemental. Un suivi vétérinaire régulier vise à évaluer l’évolution du nombre de mammites ainsi que le bon état de la peau des trayons. Vous pouvez obtenir le détail de ces résultats auprès de votre délégué Axience ou sur demande à platinum@axience.fr.

Utilisez les biocides avec précaution. Avant toute utilisation, lisez l’étiquette et les informations concernant le produit.

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Réf. 405/02/2017

Platinum Uddercare : la référence vétérinaire en hygiène des trayons


63-71 Profils bactériens et facteurs de risque BAT 2.qxp_Gabarit dossier ruminants 11/10/2017 16:26 Page63

profils bactériens et facteurs de risque

étude originale

identifiés dans des élevages bovins laitiers à concentration cellulaires de tank élevées Pour aborder un “problème de cellules”, les analyses bactériologiques de lait, en pleine expansion ces dernières années depuis que les cabinets vétérinaires eux-mêmes les pratiquent, sont un complément fondamental à la visite d’élevage. C’est ce qui illustre ce bilan de 70 interventions en élevages à concentrations cellulaires de tank élevées réalisées dans une clientèle d’Auvergne de 2007 à 2015. Les concentrations cellulaires élevées demeurent le principal critère d’altération de la qualité du lait livré en France [28] et représentent un souci permanent dans les élevages laitiers modernes. L’intervention dans les élevages où ce problème est présent suit une démarche qui est maintenant relativement bien codifiée [27]. Celle-ci consiste en une visite d’élevage où l’observation se porte essentiellement sur l’incidence et les caractéristiques des infections mammaires, sur la traite (hygiène et technique, aspect des mamelles et des trayons), et sur les aspects environnementaux (conception et utilisation du bâtiment). Les facteurs de risque sont ainsi répertoriés, un modèle épidémiologique est envisagé, et des conseils d’amélioration et de traitement sont ensuite formulés. ● Cette démarche est indispensable pour la réussite d’un plan “cellules”. L’éleveur peut toutefois ressentir une certaine frustration car ces plans sont davantage orientés vers la prévention que vers la résolution immédiate des problèmes. ● De plus, l’identification du modèle épidémiologique rencontré est parfois difficile à définir et le doute peut persister quant à la nature des germes responsables des mammites dans cet élevage, et quant aux choix des thérapeutiques les plus adaptées. ● La vulgarisation des analyses bactériologiques de lait, de plus en plus souvent réalisées au cabinet vétérinaire, a ouvert des perspectives intéressantes pour ce type d’intervention (photo 1).

Olivier Salat Florent Perrot Marc Billerey Guillaume Lemaire Clinique vétérinaire de la haute Auvergne 15100 Saint Flour

Objectifs pédagogiques ❚ Illustrer la pertincence des analyses bactériologiques de lait dans un élévage confronté à des concentrations cellulaires de tank élevées. ❚ Décrire précisément les procédures appliquées et leur bilan. 1 Examens bactériologiques au cabinet vétérinaire (photo Clinique vétérinaire de la haute Auvergne, Saint Flour).

Essentiel

La bactériologie est un complément majeur à la visite d’élevage. L’identification des bactéries responsables des infections mammaires permet une interprétation plus fine des problèmes, et conduit à la mise en place d’une thérapeutique “à la carte”. Enfin, des mesures préventives réellement hiérarchisées peuvent être proposées. ● Cet article présente l’intérêt d’une telle démarche combinant visite d’élevage et analyses bactériologiques. ●

MATÉRIEL ET MÉTHODES Les enregistrements effectués au cours de 8 années (entre 2007 et 2015) lors d’interventions dans des élevages dans lesquels la concentration cellulaire du lait de tank est élevée (dépassant les 300 000 cellules par ml) ont été utilisés. Ces élevages faisaient partie ou étaient limitrophes de la clientèle située dans la partie sud-est du Cantal, zone de moyenne montagne à tradition fromagère bien établie. ● La méthode employée comprend deux parties distinctes : 1. l’identification étiologique des infections mammaires présentes ; 2. l’enregistrement des principaux facteurs de risque. ●

❚ Une souche pathogène contagieuse est impliquée dans 40 p. cent des élevages à concentrations cellulaires de tank élevées. ❚ Un profil épidémiologique mixte (dit de traite et environnemental) est présent dans les autres élevages. ❚ Des souches contagieuses existent chez la plupart des pathogènes mammaires, mais elles concernent surtout Staphylococcus aureus. ❚ Le contrôle des infections mammaires dans les élevages à profil épidémiologique contagieux passe obligatoirement par des mesures très strictes pour stopper la contagion.

COMPRENDRE ET AGIR

La sélection des animaux à prélever Afin de sélectionner les animaux à prélever, la feuille de suivi cellules pour les ani●

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

63

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 AOÛT 2017 - 279


72-73 Test clinique rép NP elsa37BAT.qxp_gabarit NPE âne 11/10/2017 11:20 Page72

test clinique

observation originale

les réponses

disponible

une cytostéatonécrose chez une vache Jersiaise

sur www.neva.fr

Hervé Cassard1 Marie-Noëlle Lucas2 Vincent Herry1 Nicolas Herman1 Enrico Martinelli1 François Schelcher1

1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? ● Le diagnostic différentiel repose essentiellement sur la nature de la masse abdominale, palpable par voie transrectale, et probablement à l’origine du syndrome occlusif. ● Étant données sa taille, et sa consistance, les causes “classiques” d’occlusion intestinale telles qu’une invagination, un volvulus ou une torsion caecale peuvent être exclues. Par conséquent, les principales hypothèses diagnostiques sont : - un abcès ; - une tumeur (lymphosarcome, adénocarcinome) ; - une cytostéatonécrose mésentérique focale. 2 Quel(s) autre(s) examen(s) complémentaire(s) proposez-vous pour préciser le diagnostic ?

1. Pathologie des Ruminants, ENVT, F-31076 Toulouse 2 Histologie, Anatomie Pathologique, ENVT, F-31076 Toulouse

En pratique ❚ Face à un syndrome occlusif chez un animal de race Jersiaise, Angus ou Kuroge Washu et/ou consommant régulièrement de la fétuque, il est donc recommandé d’inclure systématiquement la cytostéatonécrose abdominale dans les hypothèses diagnostiques.

Échographie abdominale Une échographie est réalisée par voie transrectale. La masse abdominale apparaît bien délimitée, hétérogène, légèrement hyperéchogène, et traversée par de nombreuses anses intestinales de faible diamètre, ne se contractant pas (photo 2). À l’inverse, les anses intestinales situées en dehors de cette masse semblent dilatées. ● Les images échographiques suggèrent donc que la masse abdominale est bien responsable de l’iléus et permettent d’exclure l’hypothèse d’un abcès. Elles ne sont cependant pas suffisamment spécifiques ●

Image échographique de la masse abdominale, traversée par des anses intestinales : noter l’aspect hétérogène et légèrement hyperéchogène (photos Pathologie des Ruminants, ENVT).

2

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 9 / n°37 288 - AOÛT 2017

72

3

Aspect macroscopique du mésocôlon : noter la couleur et l’aspect sec et induré de la graisse, la fibrose (au centre), et le faible diamètre des anses coliques (en coupe transversale).

pour permettre la distinction entre un processus tumoral et une cytostéatonécrose. Biopsie et analyse histologique Le seul moyen d’établir un diagnostic de certitude est donc de prélever un échantillon de la masse abdominale, et de le soumettre à un examen histologique. ● Une biopsie est effectuée de visu, au cours d’une laparotomie par le flanc droit, réalisée dans le but de tenter un traitement chirurgical. ● Durant l’intervention, la masse abdominale est partiellement extériorisée. Elle est constituée de graisse jaunâtre, sévèrement indurée, d’aspect sec, et traversée par le côlon spiral, dont les anses apparaissent vides et sténosées (photo 3). En amont, le cæcum et l’intestin grêle sont dilatés. ● Bien que l’aspect macroscopique du mésocôlon soit fortement évocateur d’une cytostéatonécrose, un fragment de graisse est tout de même prélevé. L’analyse histologique confirme le diagnostic, avec l’observation d’adipocytes “fantomatiques”, réduits à leur seule membrane plasmique, à contenu cytoplasmique optiquement vide ou contenant un matériel basophile fibrillaire à cristallinien (minéralisation/saponification des lipides), et d’une fibrose interlobulaire sévère, sans réaction cellulaire associée (photo 4). ●


NP ELSA R)V° abo + collection 2017.qxp_Pub Abonn ELSA 2009 29/09/2017 20:26 Page2

Je complète ma collection 88

Volume 7

N°26 MARS 2014 revue de form à comité de ati lectu

agréée pour des crédits de délivr continue par forma

le CNVFCC (Conseil nation al vétérinaire de formation contin ue et compléme

indexée dan les bases de s don

• Index Veter inarius (CAB

née

Internationa

l) • Veterinary Bulletin (CAB Internationa

l) • CAB Abstr acts Database

Actualités en perspect iv

- Épidémio surv

eillanc traiter les info les produire rmatio , comme

C4G C3G

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C3G INH

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DOSSIERS : ANTI

BIOTHÉR ET ANTIBIO APIE RÉSISTAN CE EN ÉLEVA GE

L’antibior des bactérésistance chez le po ies isolées rc

FMCvét formation méd

icale continue

vétérinaire - Étude de cas - Mammite s à Pseudom aeruginosa onas chez la vach e - Test clinique - Une gestation - Revue de press prolongée e internatio Infectiologie nale : notre / Locomoteur sélection en Thérapeutique - Tests de form / Reproducti ation continue on,

- Questions et réponse sur le référ entiel Mam

Ruminants

- Les enjeux asso aux antibiotiq ciés ues util en élevages

- L’évolution de la conso et de l’usage des ant chez les bovi ns et les petits ruminant - Évolutions de l’antibio chez les rum inants - La surveillan ce de la résistanc épidém en santé publ e - La méthodol ique ogie d’ét de la sensibilit aux antibiotiq é ues par diffusion - Fluoroquinoloet par d nes et céphalosp orines de 3 et 4 génération des molécule s récent identifiées comme cri - Traitements collectifs lors de bron chopneu infectieuse bovine : faut-il enco re les utili è

è

Porcs

- L’antibiorésist ance des bactéries chez le porc isolées - 2 parti e

Compren et agir dre

- Technique - L’antibio comment le réaliser quelle utilité pour le p - Enjeux écon omiques La formation des pri et des marg es dans la filièr e bovine

La seule revue de formation 100 % productions animales dans chaque numéro 1 dossier spécial ruminants 1 article porcs ou volailles pratiques et illustrés

des rubriques

faciles à lire et pédagogiques

FMCvét :

une synthèse des meilleurs articles de la presse internationale

Porcs - La visite d’élevage 3. le logement ❏ n° 20 Une nouvelle émergence en Europe : le virus de Schmallenberg Le syndrome des œufs ➜ Prix éditorial à extrémité de verre chez la poule pondeuse ❏ n° 21 Métrites et endométrites chez la vache Porcs - La visite d’élevage 4. la conduite d’élevage ❏ n° 22 Inflammations et maladies inflammatoires Le traitement antibiotique des affections digestives et respiratoires chez le porc ❏ n° 23 Déséquilibres alimentaires et nutritionnels Grippe et pathologie pulmonaire chez le porc ❏ n° 24 Maîtrise sanitaire de l’élevage en lot Porcs - La visite d’élevage Les contaminants infectieux et parasitaires ❏ n° 25 La tuberculose bovine Porcs - L’antibiorésistance des bactéries isolées ❏ n° 26 Antibiothérapie et antibiorésistance en élevage Porcs - L’antibiorésistance ➜ Prix éditorial des bactéries isolées (2e partie) ❏ n° 27 Antibiothérapie en élevage ❏ n° 28 Les maladies métaboliques ❏ n° 29 La résistance aux anthelminthiques chez les ruminants ❏ n° 30 Nouvelles perspectives de contrôle des helminthes ❏ n° 31 Élevage et médecine de précision ❏ n° 32 Les ectoparasites ❏ n° 33 Les ESB et encépahaloptahies : les nouvelles problématiques ❏ n° 34 L’échographie : un nouvel outil d’investigation ❏ n° 35 Mammites bovines : nouvelles connaissances ❏ n° 36 Bien-être animal et applications en élevage ❏ n° 37 Risques liés aux mycotoxines et

❏ n° 1 Le péripartum - La peste aviaire ❏ n° 2 Les morts subites La maladie de Newcastle ❏ n° 3 Mycoplasmes et mycoplasmoses ❏ n° 4 Les gastro-entérites du jeune veau - Mycoplasmes et mycoplasmoses chez les porcs ❏ n° 5 B.V.D. et Border disease La quarantaine en élevage porcin ❏ n° 6 Les maladies vectorielles La peste porcine africaine ❏ n° 7 Thérapeutique et prévention du jeune veau - La détection des chaleurs chez la truie ❏ n° 8 Infécondité : l’abord individuel Les alternatives à la castration chirurgicale chez le porcelet ❏ n° 9 Foie et affections hépatiques les retours en chaleurs irréguliers et les incidents en cours de gestation ❏ n° 10 Infécondité : l’abord du troupeau - Diagnostic des affections bactériennes cutanées des porcins ❏ n° 11 Bronchopneumopathies des bovins allotés Les affections bactériennes ❏ n° 12 Comportement et santé des bovins - La vaccination contre la maladie de Gumboro ❏ n° 13 Les robots de traite - La grippe porcine ❏ n° 14 L’acidose chronique ou subaiguë des ruminants La maladie de Marek chez la volaille ❏ n° 15 Mammites bovines : nouvelles perspectives La visite d’élevage en production porcine ❏ n° 16 Nouvelles perspectives en reproduction Gestion collective de la BVD Perception de la santé ❏ n° 17 La reproduction en élevage allaitant - Génomique Porcs - La visite d’élevage 2. l’alimentation ❏ n° 18 Suivi de reproduction et santé du taureau en élevage allaitant Les Escherichia coli pathogènes ? ❏ n° 19 L’I.B.R. en France : stratégies de contrôle -

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