DOSSIER : ÉLEVAGE ET MÉDECINE DE PRÉCISION
Couv ELSA 31_Couv ELSA 19 14/10/2015 16:45 Page1
Volume 8
N°31 Mai / Août 2015 revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CFCV (Comité de formation continue vétérinaire)
indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)
• Veterinary Bulletin (CAB International)
• CAB Abstracts Database
Actualités en perspective - Chronique - les prions sont éternels
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé - N°31 - MAI / AOÛT 2015
- Vers une identification de nouveaux virus respiratoires bovins
Ruminants - Médecine de précision : où en est-on, où va t-on ? - Nouvelles technologies, nouvelles méthodes de travail en élevage, nouveaux vétérinaires ? - Point de vue - Le rôle du vétérinaire dans les élevages de précision - L’utilisation des marqueurs métaboliques dans le cadre de suivis de reproduction en élevage laitier
DOSSIERS : ÉLEVAGE ET MÉDECINE DE PRÉCISION chez les ruminants LA MALADIE HÉMORRAGIQUE VIRALE à RHVD2 chez le lapin
FMCvét
formation médicale continue vétérinaire
- Test clinique - Une cause de diarrhée aiguë des bovins adultes - Revue de presse internationale : notre sélection en Reproduction, Génétique - Tests de formation continue
- La sélection génétique d’ovins résistants aux strongles gastro-intestinaux en France : mythe ou réalité ? - Gestion du parasitisme gastro-intestinal : l’exemple de la Guadeloupe
Lapins - La maladie hémorragique virale à RHVD2 chez le lapin : épidémiologie, clinique, lésions et prévention
Comprendre et agir - Cas pratiques de nutrition De la graine de soja pour remplacer du tourteau de soja ? - Enjeux économiques Consommation de protéines d’origine animale dans le monde : retour sur 50 ans d’évolution
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3 - Sommaire ELSA 31 BAT2_3 Sommaire ELSA 16 14/10/2015 20:00 Page3
sommaire Une édition spéciale Bronchopneumonies infectieuses est associée à ce numéro (16 pages).
Test clinique - Une cause de diarrhée aiguë des bovins adultes
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Gérard Argenté, Hervé Morvan, Gilles Thomas Éditorial François Schelcher
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Gilles Meyer, Claire Pelletier, Nicolas Herman, Mariette Ducatez, Hervé Cassard, Elias Salem
N°31 DOSSIER ÉLEVAGE ET MÉDECINE DE PRÉCISION
ACTUALITÉS EN PERSPECTIVE - Chronique - les prions sont éternels Zénon - Vers une identification de nouveaux virus respiratoires bovins
Volume 8
LA MALADIE HÉMORRAGIQUE VIRALE À RHVD2 CHEZ LE LAPIN
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RUMINANTS Dossier : Élevage et médecine de précision - Médecine de précision : où en est-on, où va t-on ? François Schelcher, Claire Saby, Enrico Martinelli, Hervé Cassard, Sylvie Chastant, Fabien Corbière, Gilles Foucras, Renaud Maillard, Gilles Meyer, Didier Raboisson
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- Nouvelles technologies, nouvelles méthodes de travail en élevage, nouveaux vétérinaires ? 24
Catherine Journel, Christophe Lebret
- Point de vue - Le rôle du vétérinaire dans les élevages de précision Catherine Journel, Christophe Lebret - L’utilisation des marqueurs métaboliques dans le cadre de suivis de reproduction en élevage laitier Xavier Nouvel, Laura Fernandez, Claire Saby, Mickael Le Diouron, Mickael Hergesheimer, Nicole Picard-Hagen
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Série Gestion du parasitisme - La sélection génétique d’ovins résistants aux strongles gastro-intestinaux en France : mythe ou réalité ? Philippe Jacquiet, Jean-Michel Astruc, Christelle Grisez, Emmanuel Liénard, Françoise Prévot, Dominique François, Francis Fidelle, Luc Rives, Carole Moreno, Guillaume Sallé
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- Gestion du parasitisme gastro-intestinal : l’exemple de la Guadeloupe
revue de formation à comité de lecture
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Maurice Mahieu
LAPINS
indexée dans les bases de données :
- La maladie hémorragique virale à RHVD2 chez le lapin : épidémiologie, clinique, lésions et prévention
• Index Veterinarius
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Samuel Boucher
(CAB International)
• Veterinary Bulletin
COMPRENDRE ET AGIR
(CAB International)
• CAB Abstracts Database
- Cas pratiques de nutrition - De la graine de soja pour remplacer du tourteau de soja ?
agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC
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Francis Enjalbert
- Enjeux économiques - Consommation de protéines d’origine animale dans le monde : retour sur 50 ans d’évolution
(Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)
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Pierre Sans, Pierre Combris
FMCvét - formation médicale continue vétérinaire
ACTUALITÉS
- Revue de presse internationale 71
Synthèses rédigées par Xavier Nouvel, Anne Relun
RUMINANTS
- Reproduction - Effets de la gonadoréline, la léciréline et la buséréline sur la sécrétion de LH, l’ovulation et la sécrétion de progestérone chez les bovins - Génétique - La dysplasie spino-vertébrale : une nouvelle affection héréditaire congénitale à transmission dominante chez les vaches de race Prim’Holstein - Test clinique - Les réponses - Tests de formation continue - Les réponses Synthèses originales ou observations originales Plus d’informations sur www.neva.fr
LAPINS COMPRENDRE ET AGIR 72 74
Souscription d’abonnement en page 7 et sur www.neva.fr
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 MAI / AOÛT 2015 - 75
4 Test clinique Q N°31 BAT_mise en page 13/10/2015 21:03 Page73
test clinique
NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 E-mail neva@neva.fr
diarrhée aiguë chez des bovins
Conseil scientifique Xavier Berthelot (E.N.V.T), Didier Calavas (Anses), Marc Gogny (E.N.V.A.), Arlette Laval (Oniris), Marc Savey (Anses), François Schelcher (E.N.V.T.), Henri Seegers (Oniris), Bernard Toma (E.N.V.A.),
dans l'Ouest de la France
Rédacteurs en chef scientifiques Sébastien Assié (Oniris) Nicole Picard-Hagen (E.N.V.T.) Didier Raboisson (E.N.V.T.)
Comité de rédaction Jean-Pierre Alzieu (LVD), Marie-Anne Arcangioli (Pathologie ruminants, VetAgro Sup) Philippe Baralon (Management de l’entreprise, Phylum) François Beaudeau (Gestion de la santé animale, Oniris) Nathalie Bareille (Gestion de la santé animale, Oniris) Catherine Belloc (Médecine des animaux d’élevage, Oniris) Alain Chauvin (Parasitologie, Oniris) Alain Bousquet-Melou (pharmacologie, ENVT) Alain Douart (Pathologie des ruminants, Oniris) Francis Enjalbert (Nutrition, E.N.V.T.) Gilles Foucras (Pathologie des ruminants, E.N.V.T.) Jacques Guillot (Parasitologie - mycologie, E.N.V.A.) Hervé Hoste (Parasitologie, E.N.V.T.) Philippe Jacquiet (Parasitologie, E.N.V.T.) Gilles Meyer (Pathologie des ruminants, E.N.V.T.) Yves Millemann (Pathologie des ruminants, E.N.V.A.) Xavier Nouvel (praticien) Frédéric Rollin (Liège) Caroline Prouillac (Toxicologie, VetAgro Sup) Jean-Louis Roque (praticien) Christophe Roy (praticien) Olivier Salat (praticien) Pascal Sanders (Anses, Fougères) Pierre Sans (Économie, E.N.V.T.) Stéphan Zientara (E.N.V.A.) Gestion des abonnements et comptabilité Marie Glussot Publicité : Maryvonne Barbaray NÉVA - Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 Courriel neva@neva.fr
Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Revue membre du SPEPS (syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé) Prix du numéro : Praticiens : 58 € T.T.C. UE : 60 € Institutions : 120 €T.T.C. SARL au capital de 7622€
Gérard Argenté1, Hervé Morvan2, Gilles Thomas3
1GDS 22, Zoopôle, 22440 Ploufragan 2LDA 22, Zoopôle, 22440 Ploufragan 3Clinique vétérinaire du Penthièvre, 33 Rue de Dinard, 22400 Lamballe
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la mi-septembre, quatre vaches ou génisses à terme d’un troupeau des Côtes-d'Armor présentent de la diarrhée dans une prairie naturelle humide (photo 1). L’élevage de race Holstein produit 6 000 L de lait en moyenne par vache, en agriculture biologique. ● Pendant le printemps et l'été, l'alimentation est à base d'herbe. L'été de cette année-là, pluvieux, avait permis de prolonger la pousse de l'herbe. ● Un premier traitement effectué par l'éleveur n'a pas donné de résultat, ce qui a motivé la consultation. ● L'examen clinique montre une température normale, une diarrhée qui est devenue séreuse sur un bovin (aspect de "cidre") (photo 2) et une nette déshydratation.
1 Les praires humides sont repérables par leur flore spécifique (photos P. Bourdon).
1 Quel est votre diagnostic ? 2 Quel traitement envisagez-vous ?
2 Diarrhée séreuse. - Elle apparaît le plus souvent après une diarrhée d’aspect ordinaire, ou hémorragique ou contenant de fausses membranes.
Réponses à ce test page 72
comité de lecture
Associés : M. Barbaray-Savey, H., M., A. Savey
Siège social : Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 07 20 T 88300 I.S.S.N. 1777-7232 Impression : IMB -Imprimerie moderne de Bayeux Z.I - 7, rue de la Résistance 14400 Bayeux
Reproduction interdite Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. L’autorisation de reproduire un article dans une autre publication doit être obtenue auprès de l’éditeur, NÉVA. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de la copie (C.F.C.). LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 145 - MAI / AOÛT 2015
disponible sur www.neva.fr
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Laurent Alves de Oliveira, Thierry Baron, Jean-Jacques Bénet, Maud Belliard, Dominique Bergonier, Henri-Jean Boulouis, Régis Braque, Christophe Chartier, Sylvie Chastant-Maillard, René Chermette, Eric Collin, Fabien Corbières, Stéphane Daval, Luc Descoteaux Jean-Claude Desfontis,
André Desmecht (Liège), Emmanuel Devaux, Alain Ducos, Barbara Dufour, Pascal Dubreuil (Québec) Gilles Fecteau (Québec) Christine Fourichon, Bruno Garin-Bastuji, Norbert Gauthier, Norbert Giraud, Denis Grancher, Jean-Marie Gourreau, Raphaël Guatteo, Jean-Luc Guérin, Nadia Haddad,
Nicolas Hermann, Christophe Hugnet, Jean-François Jamet, Martine Kammerer, Caroline Lacroux, Michaël Lallemand, Dominique Legrand, Catherine Magras, Xavier Malher, Jacques Manière, Guy-Pierre Martineau, Hervé Morvan, Jean-Marie Nicol, Philippe Le Page, Bertrand Losson (Liège),
Renaud Maillard, Florent Perrot, Pierre Philippe, Xavier Pineau, Hervé Pouliquen, Jean-Dominique Puyt, Nadine Ravinet, Nicolas Roch, Florence Roque, Adrian Steiner (Suisse), Edouard Timsit, Étienne Thiry (Liège), Brigitte Siliart, Damien Vitour.
Editorial NP Elsa 31 corr MB_Edito ELSA 18 09/10/2015 11:15 Page5
éditorial Élevage et médecine de précision : saisir ces innovations qui ont pour finalité une aide à la décision, un support pour le pilotage de l’élevage, et les intégrer dans la pratique quotidienne afin de fournir un conseil pertinent et prospectif aux éleveurs ...
L
’élevage de précision (Precision Livestock Farming), et par extension la médecine de la précision, constitue une voie innovante de plus en plus explorée pour les productions animales. Les concepts, d’abord développés dans les élevages porcins et avicoles, sont désormais étendus aux élevages de ruminants, et plus particulièrement de vaches laitières et de jeunes bovins à l’engraissement. La gestion de grands effectifs d’animaux, la réduction de la main d’œuvre disponible, la recherche d’une optimisation du temps de travail avec la diminution de la pénibilité des tâches quotidiennes, conduisent à une automatisation de plus en plus grande. Les progrès techniques en électronique pour le traitement de l’information, en parallèle avec la miniaturisation des dispositifs et la réduction de leur coût unitaire, rendent désormais possibles la collecte de données élémentaires, parfois en très grand nombre (big data). Après interprétation, ces grandeurs de natures très différentes (physiques, chimiques, …), issues des animaux ou de l’environnement, sont transformées en signaux d’alerte envoyés à l’éleveur sur son smartphone, son téléphone mobile ou son ordinateur, ou bien sont intégrés dans un processus décisionnel complexe et parfois multicritères (biologiques, techniques, économiques). La finalité de ces processus est une aide à la décision, un support pour le pilotage de l’élevage. Les principes, enjeux et perspectives de la médecine de précision sont abordés dans un article de synthèse sur “Médecine de précision : où en est-on, où va-t-on ?”. Un bilan des ses implications dans le domaine du suivi de reproduction en élevage est présenté dans l’article “L’utilisation des marqueurs métaboliques dans le cadre de suivis de reproduction en élevage laitier” de Xavier Nouvel et coll. L’impact et les nouvelles approches professionnelles offertes aux vétérinaires sont développés dans deux articles (“Nouvelles technologies, nouvelles méthodes de travail en élevage, et nouveaux vétérinaires ?” “Vision du rôle du vétérinaire rural de demain”) de C. Journel, vétérinaire praticien, fortement impliquée dans le conseil en élevages laitiers utilisant les robots de traite. Au delà de l’échelon élevage, à l’échelon des populations, la collecte de nombreux et parfois de nouveaux et intéressants critères biologiques, suscite des questions stratégiques très intéressantes de recherche et développement, comme par exemple le phénotypage à grande échelle. La question majeure de la sélection génétique d’ovins résistants aux strongles digestifs est abordée, à partir d’exemples concrets, dans l’article de Ph. Jacquiet (“La sélection génétique d’ovins résistants aux strongles gastro-intestinaux en France : mythe ou réalité ?”). Au delà des enjeux sur la réduction des intrants anthelminthiques, les questions majeures sont traitées de manière claire et didactique : les méthodes, actuelles et en développement, du phénotypage, les limites, connues, ou hypothétiques et en cours d’exploration, liées à la sélection des caractères de résistance (universalité, impact croisé sur les caractères de production, les infections virales et bactériennes, l’adaptation putative des parasites).
François Schelcher Université de Toulouse INP; ENVT Pathologie des ruminants F-31076 Toulouse, France
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e dossier du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé sur l’élevage et la médecine de précision ainsi que la série sur la gestion du parasitisme, constituent d’intéressantes mises au point sur des sujets d’actualité et contribuent à ouvrir de nouvelles perspectives pour l’élevage des ruminants. Les vétérinaires engagés dans ces filières de production doivent saisir ces innovations, les intégrer dans la pratique quotidienne afin de fournir un conseil pertinent et prospectif aux éleveurs. ❒
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 MAI / AOÛT 2015 - 77
Chronique Zénon correc auteur 21/09/2015 ELSA 31_6-7 Actualite 14/10/2015 16:00 Page6
actualités en perspective les prions sont éternels
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’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), plus connue sous sa désignation médiatique de maladie de la vache folle (VF) a quitté, fort logiquement, depuis près d’une dizaine d’années la une des journaux puisqu’on n’y parle pas “des trains qui arrivent à l’heure”. Pourtant, il y a presque 20 ans (mars 1996) au moment où éclatait la crise dite de la vache folle, la maîtrise de la maladie animale jusqu’à son éradication telle que nous pouvons l’objectiver aujourd’hui ne paraissait guère envisageable, même dans les prévisions les plus follement optimistes.
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Essentiel ❚ Concernant l’ESB, la décision proposée par l’OIE (organisation mondiale de la santé animale) d’attribuer le statut “à risque négligeable” à la France et à l’Union Européenne a été entériné début août. ❚ Ce statut, le meilleur qui puisse être reconnu à un État, permet à la France de rejoindre la liste des États membres (Belgique, Italie, Pays-Bas) et des pays tiers (Suisse) qui en bénéficient déjà. ❚ Après les ris de veau et les rognons, redevenus consommables depuis 2010, la “fraise de veau” l’est ainsi à nouveau.
ACTUALITÉS
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 78 - MAI / AOÛT 2015
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LA FRANCE RECONNUE “ ÉTAT À RISQUE NÉGLIGEABLE “ POUR L’ESB Ainsi, concernant l’ESB, l’OIE (organisation mondiale de la santé animale) a proposé, lors de sa dernière assemblée générale (fin mai 2015), le statut “à risque négligeable” pour la France et l’Union Européenne. Cette proposition a été entérinée dans une décision début août. On comprend donc aisément le peu de commentaires qu’a suscité ce que l’on peut considérer comme l’une des dernières étapes de la démarche de contrôle de la VF dans notre pays. ● Ce statut qui est le meilleur (risque le moins élevé) qui puisse être reconnu à un État permet à la France de rejoindre la liste des États membres (Belgique, Italie, PaysBas) et des pays tiers (Suisse) qui en bénéficient déjà. Dans l’immédiat, le changement le plus perceptible est la sortie de la liste des MRS (matériaux à risque spécifiés, devant être soustrait à la consommation) de la colonne vertébrale des bovins âgés de plus de 30 mois ; la moelle épinière et le crâne le restant pour les bovins âgés de plus d’un an. ● Ce changement de catégorie va contribuer, espérons-le, à améliorer la compétitivité de nos abattoirs face à ceux des États membres qui restent encore dans la catégorie “risque contrôlé” (catégorie de risque immédiatement supérieure à laquelle appartenait la France jusqu’au récent changement) comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou l’Irlande. On pourrait y voir à postériori une forme de reconnaissance pour la préco●
cité des efforts déployés dans certains pays continentaux significativement touchés par la VF. Pour les gastronomes, cela signifie qu’après les ris de veau et les rognons, redevenus consommables depuis 2010, les derniers mètres de l’intestin grêle et le mésentère le sont aussi et que l’on peut de nouveau se régaler avec la “fraise de veau” ! UNE HISTOIRE NATURELLE EN DEVENIR ● L’histoire naturelle des encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST) n’est pas pour autant terminée puisque les systèmes de surveillance mis en place depuis 15 ans ont permis de caractériser de nouvelles formes d’ESB sporadiques à côté de celle responsable de l’épizootie associée à la VF, maintenant dénommée ESB classique (ESBC) ; il s’agit des formes atypiques dites L et H (ESB-L et ESB-H). Celles-ci devaient probablement pré-exister à l’ESB-C mais leur prévalence très faible sur des bovins très âgés n’avait pas permis leur détection. ● Le même type d’évolution a eu lieu dans le cadre de la tremblante des petits ruminants puisque les souches dites classiques ont été largement supplantées sur le terrain par de nouvelles identifiées comme atypiques (Nor 98). Elles continuent à faire l’objet de travaux scientifiques afin de mieux comprendre leur transmissibilité intra et inter spécifique [2, 4]. Les résultats de ces travaux devraient permettre de mieux apprécier les risques résiduels qui peuvent intéresser la santé publique ainsi que les modalités de fonctionnement des agents des EST (les prions) au cours du franchissement des barrières de transmission inter-espèces.
LES NOUVEAUX PRIONS DES AUTRES MALADIES NEURODÉGÉNÉRATIVES ● Un autre chapitre entrouvert depuis quelques années dans le domaine des prions semblent devoir prendre un essor significatif depuis cet été avec deux communications du Prix Nobel de Médecine 1997 Stanley Prusiner [5] et de son éternel rival britannique John Collinge [3].
Chronique Zénon correc auteur 21/09/2015 ELSA 31_6-7 Actualite 14/10/2015 16:00 Page7
actualités en perspective - les prions sont éternels Elles concernent des maladies neurodégénératives très rares comme la MSA (Multiple System Atrophy) pour S. Prusiner ou beaucoup plus courante comme la maladie d’Alzheimer pour J. Collinge. ● Ce sont les études américaines qui apparaissent les plus convaincantes car elles ont permis, au cours d’études expérimentales, de transmission à des souris transgéniques de mettre en évidence une activité de type prion à partir d’une protéine appelée alphasynucléine. Celle-ci s’accumule sous une forme de conformation pathologique différente de la forme normale comme le prion de l’ESB est différent du prion cellulaire physiologique. Néanmoins, de nombreuses questions restent sans réponse. Ces nouveaux prions paraissent beaucoup moins infectieux que les prions des EST et ne peuvent, dans les modèles utilisés interagir avec les alphasynucléïnes humaines normales sans mutations.
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u total, de nouvelles cibles d’agents de type prions semblent exister qui peuvent intéresser des maladies neurodégénératives fréquentes comme la maladie de Parkinson ou beaucoup plus rares comme la MSA (Multiple System Atrophy) ou la DCL (démence à corps de Lewy). Si ces premières données se trouvaient confirmées, elles pourraient ouvrir un nouveau chapitre de la compréhension de maladies aussi difficiles à appréhender en 2015 que les EST l’étaient il y a 30 ans. ❒ Zénon
AUX ANTH ELM INTH IQUE S
e8 Volum
Des travaux publiés par d’autres équipes dont des équipes françaises [1] ont déjà abordé des modèles comparables consacrés à la maladie de Parkinson ou à la démence à corps de Lewy (DCL) où s’accumulent des agrégats d’alpha-synucléine ; ils ont pu mettre en évidence une accélération de l’évolution de la maladie après injection intra cérébrale d’extrait de protéine de conformation pathologique sur des modèles de souris transgéniques.
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N°2
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Références 1. Bétemps D et coll. Alpha-synuclein spreading in M83 mice brain revealed by detection of pathological alpha -synuclein by enhanced ELISA. Acta neuropathologica communications 2014;2 :29. 2. Comoy E E et coll. Transmission of scrapie prions to primate after an extended silent incubation period. Nature 2015. 3. Jaunmuktane Z et coll. Nature 2015;525:247-50. 4. Nicot S et coll. JID 2014;209:9509. 5. Supattapone S. Expanding the prion disease repertoire. PNAS 2015.
gestes et gestion
LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire élevages et santé
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vers une identification
de nouveaux virus respiratoires bovins
Gilles Meyer1,2 Claire Pelletier3 Nicolas Herman1 Mariette Ducatez2 Hervé Cassard1,2 Elias Salem2 1Université de Toulouse, Institut National Polytechnique (INP), École Vétérinaire de Toulouse (ENVT), 31076 Toulouse cedex 03 2Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), Unité mixte de recherche UMR1225, Interactions hôtes - agents pathogènes (IHAP) 31076 Toulouse cedex 3 3Laboratoire départemental d’analyses de Saône et Loire, LDA71, 71009 Mâcon
L’identification et la caractérisation des pathogènes respiratoires bovins est en plein essor. De nouveaux virus ont été identifiés dans l’appareil respiratoire des animaux malades.
Objectifs pédagogiques
L
e virus respiratoire syncytial bovin (VRSB) reste actuellement l’agent pathogène viral majeur le plus fréquemment isolé parmi les virus respiratoires bovins. Les coronavirus bovins (bCoV) et, dans une moindre mesure, les virus parainfuenza (bPI3) sont eux aussi très présents. De nouveaux virus ont cependant été récemment identifiés pour lesquels le pouvoir pathogène est à démontrer. Cet article propose des données actualisées sur la prévalence des agents pathogènes respiratoires connus, puis présente les connaissances sur l’identification de nouveaux virus respiratoires bovins.
❚ Connaître les dernières données sur la prévalence des agents pathogènes respiratoires connus. ❚ Présenter les connaissances récentes sur l’identification de nouveaux virus respiratoires bovins.
1er Prix éditorial 2014
LA PRÉVALENCE ACTUELLE DES PATHOGÈNES RESPIRATOIRES CONNUS EN FRANCE
Essentiel ❚ En France, il n’existe pas de données exhaustives récentes sur la séroprévalence des virus respiratoires. ❚ La technique PCR améliore la sensibilité de détection des pathogènes respiratoires, notamment des Pasteurellacae.
Les données disponibles en France En France, il n’existe pas de données exhaustives récentes sur la séroprévalence des virus respiratoires. On considère qu’elle est importante, au moins pour le virus respiratoire syncytial bovin (VRSB) et le virus parainfluenza de type 3 (bPI3) (photo). ● La détection directe des virus et des bactéries à partir des prélèvements de ●
ACTUALITÉS
l’appareil respiratoire profond lors de bronchopneumonie infectieuse (BPI) est théoriquement un indicateur plus précis et plus efficace de leur prévalence et de leur imputabilité clinique. ● Les études anciennes de prévalence des pathogènes respiratoires ont montré des différences qui soulignent l’impact des techniques analytiques sur les résultats, et une probable diversité, attribuable a minima aux facteurs géographiques. Par exemple, dans ces études, les techniques de détection utilisées étaient différentes selon l’agent infectieux recherché, avec chacune des caractéristiques propres de sensibilité et spécificité. ● Ainsi, en élevages naisseurs, l’infection par le virus respiratoire syncytial bovin (VRSB) seul et / ou en association était dominante (33 p. cent des veaux) et le coronavirus bovin (BoCV)
Encadré - La prévalence des virus respiratoires : synthèse de quelques études En Suède, selon une étude de 2010, la prévalence des infections à virus respiratoire syncytial bovin (VRSB) dans le cheptel bovin viande varie entre 8 et 70 p. cent, selon la densité des animaux et les régions. La prévalence du coronavirus bovin (BCoV) est plus faible mais varie parallèlement à celle du VRSB [2].
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
8
En Norvège, la prévalence des veaux de plus de 5 mois dans les élevages laitiers est estimée en 2009 à 50 p. cent, 39 p. cent et 31 p. cent, respectivement pour les virus bPI3, bCoV et VRSB [5].
●
●
En Italie, en élevage laitier, sur 59 élevages testés, au moins une vache séropositive au VRSB est présente dans ces élevages testés [4]. Dans 25 p. cent des élevages, tous les individus testés sont séropositifs.
En 2013, la prévalence nationale moyenne d’ateliers infectés par la rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR) est de 10 p. cent, avec une prévalence plus importante en atelier allaitant qu’en atelier laitier et une très importante variabilité entre départements (prévalence troupeau de 0,05 p. cent à 90 p. cent).
●
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 80 - MAI / AOÛT 2015
En France, il n’existe pas de données exhaustives récentes sur la séroprévalence des virus respiratoires (photo G Meyer).
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16-22 Médecine de précision en élevage bovin V°BAT_Gabarit dossier ruminants 12/10/2015 20:25 Page16
François Schelcher1,2 Claire Saby1 Enrico Martinelli1 Hervé Cassard1,2 Sylvie Chastant2,3 Fabien Corbière1,2 Gilles Foucras1,2 Renaud Maillard1,2 Gilles Meyer1,2 Didier Raboisson1,2 1Université
de Toulouse, INP, ENVT, Pathologie des ruminants, F-31076 Toulouse, Francex 2INRA, UMR 1225, IHAP, F-31076 Toulouse, France 3Université de Toulouse, INP, ENVT , Pathologie de la reproduction, F-31076 Toulouse, France
médecine de précision en élevage bovin : où en est-on ? où va t-on ? Le développement actuel de l’élevage et de la médecine de précision s’explique par le contexte et les enjeux actuels de l’élevage, ainsi que par le développement de nouveaux outils technologiques.
L
e terme “médecine de précision” est dérivé de “l’élevage de précision” (Precision Livestock Farming). L’élevage ❚ Décrire le principe général de précision peut se définir par l’utilisation de l’élevage de précision coordonnée de capteurs (assurant la collecet quelques-uns des outils te de paramètres liés aux animaux et à leur disponibles chez les bovins. environnement) et de techniques d’informa❚ Discuter des performances tion et de communication (stockage, transde ces outils en médecine formation, et restitution des données précévétérinaire, ainsi que demment collectées) dans le but d’aider l’édes perspectives et questions. leveur à piloter son élevage [1]. La médecine de précision reprend cette définition, mais l’applique au domaine de la santé et de ses perturbations. er ● L’augmentation de la taille des troupeaux 1 Prix éditorial bovins, avec en parallèle la réduction de la 2014 main d’œuvre disponible, combinée aux aspirations très fortes des éleveurs à disposer de temps libre, à optimiser leur temps de travail, à augmenter leur confort au travail, Définition conduisent à développer une automatisation ❚ L’élevage de précision accrue des principales tâches (photo 1). peut se définir par l’utilisation L’exemple le plus frappant est l’extraordinaire coordonnée de capteurs développement des robots de traite : fin 2013, (assurant la collecte de paramètres 5.5 p. cent (n = 3 800) des exploitations laitières liés aux animaux étaient équipées ; le nombre exploitations et à leur environnement) et de techniques d’information laitières adhérentes au contrôle laitier et et de communication équipées d’un robot était estimé à 2556 et (stockage, transformation, avait quadruplé par rapport à 2007 et doublé et la restitution des données par rapport à 2010 [16]. précédemment collectées) ● En parallèle, le développement industriel dans le but d’aider l’éleveur des micro- et des nano-technologies dans le à piloter son élevage [1]. domaine de l’électronique et des processeurs, la diminution de leur coût en lien avec une RUMINANTS production de masse, ont conduit de jeunes entreprises innovantes à transférer et à adapter ces outils à des problématiques d’élevage. ● Les approches de l’élevage de précision, ❚ Crédit Formation Continue : concernent majoritairement les systèmes de production en bâtiment, et ont donc été d’abord 0,05 CFC par article mises en œuvre dans les filières porcs / volailles
Objectifs pédagogiques
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 88 - MAI / AOÛT 2015
16
1
L’augmentation de la taille des troupeaux bovins, avec en parallèle la réduction de la main d’œuvre disponible, conduisent à développer une automatisation accrue des principales tâches. (photo D. Le Clainche).
et depuis quelques années, sont développées en élevage bovin. Quelques applications sont envisagées dans des systèmes d’élevage au pâturage, notamment ovins [5]. ● Nos objectifs sont, brièvement, de décrire le principe général de l’élevage de précision ainsi que quelques-uns des outils disponibles chez les bovins, puis de discuter des performances en médecine vétérinaire, ainsi que des perspectives et questions. LES PRINCIPES DE L’ÉLEVAGE ET DE LA MÉDECINE DE PRÉCISION ● Les principes de l’élevage de précision ont été décrits dans plusieurs revues récentes [1, 3, 4, 5, 18]. Il est possible de distinguer, schématiquement et théoriquement, quatre étapes [18] (figure 1). 1. Dans la première étape, des capteurs collectent des grandeurs physiques (par exemple, l’activité) ou chimiques (par exemple, le pH ruminal), de manière continue (par exemple, la température ruminale avec un bolus embarqué) ou discontinue (par exemple, la quantité de lait de chaque traite), sur les animaux ou dans l’environnement. Ces mesures, notamment pour celles collectées en continu, génèrent une multitude de données (big data).
24-29 Nouvelles technologies BAT_Gabarit dossier ruminants 13/10/2015 19:32 Page24
nouvelles technologies,
nouvelles méthodes de travail en élevage, nouveaux vétérinaires ?
Catherine Journel1 Christophe Lebret2 1Vétérinaire
conseil en élevage en agriculture, informatique en élevage Filière Blanche, 40 rue de la Madeleine 22210 La Cheze
2Ingénieur
Objectif pédagogique ❚ Connaître l’évolution des technologies utilisées en production laitière et celle des demandes des éleveurs auprès des vétérinaires.
1er Prix éditorial 2014
La production laitière bénéficie des progrès issus des nouvelles technologies et du développement des capteurs qui ont fait leur entrée dans tous les secteurs de l’agriculture. La production laitière entre dans l’ère de l’“élevage de précision”. Ces outils modernes sont devenus ces dernières années une réalité dans le quotidien de nombreux éleveurs. Ils ont pour mission de seconder l’éleveur dans son travail, ou de l’aider dans sa prise de décisions. Comment le vétérinaire se place-t-il dans ce nouvel environnement ?
À
partir de capteurs plus ou moins sophistiqués, l’éleveur dispose de nouvelles données qui modifient ses ❚ La tendance actuelle méthodes de travail au quotidien et la gesest à la sophistication tion de son troupeau (photo 1). des équipements ● Si ces capteurs modifient le travail de qui associent un outil l’éleveur, ils changent également celui des informatique assurant conseillers des élevages sollicités par l’éleveur la collecte des données. pour lui permettre de mieux utiliser ces ❚ L’équipement devient équipements et de valoriser les données un outil de pilotage global produites. du troupeau, et non plus ● La relation entre le vétérinaire et son client uniquement un outil éleveur est ainsi modifiée dans une certaine de détection individuel. mesure. Travailler avec un “éleveur équipé” peut dérouter certains praticiens amenés à intégrer ces nouvelles technologies pour avoir un partenariat constructif avec leur client. ● Cet article a pour but de présenter notre RUMINANTS vision du rôle de vétérinaire dans les élevages dits de précision, équipés de nombreux capteurs. Après un rappel de l’évolution des technologies utilisées en production laitière, nous détaillons les raisons incitant les éleveurs à utiliser les nouvelles technologies, puis nous ❚ Crédit Formation Continue : précisons le rôle du vétérinaire chez les 0,05 CFC par article éleveurs équipés.
Essentiel
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 96 - MAI / AOÛT 2015
24
1
À chaque instant les capteurs de position permettent de savoir où est la vache : à l’auge, ou couchée, ou dans le robot, dans le box de soin ... (photo C Journel).
L’ÉVOLUTION DES AUTOMATES DANS LES ÉLEVAGES De la détection des chaleurs à la prévalence des affections Les nouvelles technologies sont basées sur l’utilisation de capteurs qui mesurent des données biologiques de l’animal (analyse des composants du lait, température, pH ruminal, …) ou son comportement (activité, déplacements, position, …). ● Au début des années 1980, les premiers capteurs développés en production laitière concernent la reproduction avec la détection des chaleurs et des vêlages. ● Au début des années 2000, le développement des robots de traite permet le développement de capteurs sur le thème de la qualité du lait (diagnostic des mammites par la conductivité). Le principe de la traite robotisée modifie l’approche de l’utilisation des capteurs en élevage laitier. En effet, l’acquisition d’un détecteur de chaleurs résulte d’une démarche volontaire de l’éleveur alors que l’utilisation d’un capteur de détection des mammites sur un robot de traite est inhérente à ce type de matériel. ●
30-34 Le role du vét BAT_Gabarit dossier ruminants 13/10/2015 18:51 Page30
point de vue
le rôle du vétérinaire rural dans les élevages de précision Catherine Journel1 Christophe Lebret2 1Vétérinaire
conseil en élevage en agriculture, informatique en élevage Filière Blanche, 40 rue de la Madeleine 22210 La Cheze
2Ingénieur
Les nouveaux outils de monitoring des vaches constituent un nouveau socle de travail des vétérinaires dans les élevages laitiers équipés. Si, à ce jour, certains outils sont encore perfectibles, il semble indispensable de se les approprier rapidement et avec enthousiasme, voire de contribuer à leur meilleure utilisation.
A
vec les nouveaux outils, robots de traite, capteurs, ... l’éleveur a besoin plus que jamais d’un vétérinaire compétent, ouvert, inventif et réellement capable de l’aiguiller dans ses projets et de l’accompagner dans son évolution (photo 1). Le praticien va donc exercer un nouveau métier et ainsi requalifier toute son offre de service. Cette offre est à inventer par chacun. Nous proposons d’en décrire le contexte.
1er Prix éditorial 2014
Essentiel ❚ Les éleveurs attendent du vétérinaire une aide pour interpréter les résultats dans un état d’esprit positif, et des solutions aux problématiques mises en relief par les capteurs. ❚ Un des rôles essentiels du vétérinaire est de commencer par définir avec son client éleveur les affections acceptables dans le contexte économique de l’atelier lait ou leur importance relative.
LES DOMAINES DANS LESQUELS LE VÉTÉRINAIRE EST EN RETRAIT ● Il est d’abord utile de cerner les domaines dans lesquels nous n’avons pas, ou très peu, à intervenir. Ainsi, le choix de la marque de l’automate, quel qu’il soit, n’est pas de notre ressort. ● De même, les vétérinaires n’ont pas à avoir une connaissance du fonctionnement de l’automate (technologie utilisée) ou du capteur (données brutes /algorithme, lecture des informations sur les écrans, …). Des ingénieurs spécialistes y ont travaillé : à chacun son métier !
Validation de l’automate / évaluation de la fiabilité Les contre-analyses pour vérifier que le dosage réalisé dans le lait est de bonne qualité alors que l’on n’a pas la correspondance entre le lait et le sang, la réalisation de fouilles pour contrôler que la vache est bien en chaleur sont en général contre-productives, difficiles à se faire rémunérer et déstabilisantes pour le nouvel acquéreur, excepté si ces actes sont demandés expressément par l’éleveur pour se rassurer. ●
RUMINANTS
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 102 - MAI / AOÛT 2015 -
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1 Terminées les lourdes médailles ! La connexion de la vache qui permet, entre autres, son identification, se fait par puce RFID logée dans la boucle d'identification (RFID : radio frequency identification) (photo C. Journel). ● Pour les méthodes d’évaluation des robots de traite, il en est de même. L’identification des dysfonctionnements majeurs d’un robot reposent avant tout sur l’analyse des données informatiques. L’observation directe de l’événement de traite, par exemple, n’est utile que pour évaluer le niveau de propreté de l’animal avant et après la procédure de lavage. Toutes les autres informations relatives aux conditions de la traite sont consultables via l’informatique : vache qui tape, chutes de gobelet, traite incomplète, ... ● Rechercher les informations brutes n’a pas non plus beaucoup de sens. Ce sont les variations qui comptent, et les algorithmes développés sont en général efficaces. S’ils ne le sont pas, ils sont retirés ou améliorés. En effet, un outil qui ne fonctionne pas, vendu sur un marché où la communication entre les acteurs est importante et relayée par les organismes de conseil est voué à une éclipse rapide. Les éleveurs sont de plus en plus professionnels dans leur logique d’investissement (évaluation de l’offre commerciale, priorités, temps de travail, performances, …). ● En matière d’étalonnage, la plupart des capteurs de haut niveau sont en liaison informatique continue avec un serveur qui
35-40 Utilisation des marqueurs BAT_Gabarit dossier ruminants 09/10/2015 18:21 Page35
l’utilisation de marqueurs métaboliques
Xavier Nouvel1,3 Laura Fernandez1,3 Claire Saby1 Mickael Le Diouron1 Mickael Hergesheimer1 Nicole Picard-Hagen1,2
dans le cadre de suivis de reproduction en élevage laitier
1Université
Les suivis de reproduction en élevages laitiers englobent généralement le suivi de marqueurs métaboliques. Mais quels sont les marqueurs métaboliques qui peuvent être utilisés en pratique dans les élevages en suivi ? Comment les interpréter ? Quels sont leurs intérêts et leurs limites ?
L
es suivis de reproduction sont aujourd’hui rentrés dans le champ d’action du vétérinaire rural, au même titre que les actes individuels (vêlages, ...). Ce rendezvous régulier entre le vétérinaire et l’éleveur est l’occasion de faire le point sur les vaches, à différents moments de leur vie reproductive (après vêlage, avant la mise à la reproduction et après l’insémination). ● Ces programmes de gestion de la reproduction mis en place par le vétérinaire permettent de contrôler la santé utérine en postpartum, d’induire des chaleurs sur les femelles non vues en œstrus et de diagnostiquer la gestation pour remettre rapidement à la reproduction les femelles vides. La fécondité du troupeau est aussi substantiellement augmentée, grâce à ces suivis. ● L’atout majeur du suivi de reproduction est de dialoguer régulièrement avec l’éleveur autour des examens gynécologiques. S’installe ainsi une relation de confiance et une implication du vétérinaire dans la gestion du troupeau. Ces suivis de reproduction nécessitent en outre, la plupart du temps, la mise en place de mesures de maîtrise de l’alimentation, ce qui conduit le vétérinaire à étendre le suivi de reproduction au suivi d’élevage. ● Chez la vache laitière, la période peripartum constitue une période de transition difficile. Les performances de production laitière et de reproduction sont fortement liées à la bonne gestion de cette transition. Chez la vache laitière haute productrice, les déséquilibres nutritionnels peuvent avoir un impact sur la qualité des ovocytes, la reprise
de Toulouse, INPT, ENVT, F-31076 Toulouse, France 2INRA, UMR1331, Toxalim, F-31027 Toulouse, France 3INRA, UMR1225, IHAP, F-31076 Toulouse, France
Objectifs pédagogiques
1 Évaluation de l’état corporel d’une vache au pic de lactation. Sa note d’état corporel est de 2,5 (photo Unité de pathologie de la reproduction).
de l’activité ovarienne ou la santé utérine, mais le dysfonctionnement n’est observé, la plupart du temps, qu’au moment du diagnostic de gestation, soit plusieurs mois après la mise à la reproduction. ● L’objectif du suivi des marqueurs métaboliques est donc d’évaluer ces déséquilibres en continu, afin de les corriger précocement et d’éviter leur répercussion sur les performances de reproduction. ● Cet article présente les biomarqueurs utilisés en pratique, puis leur interprétation, dans le cadre des suivis de reproduction. QUELS BIOMARQUEURS MÉTABOLIQUES ÉVALUER ET COMMENT LES MESURER EN PRATIQUE ? ● Pour suivre un élevage et évaluer rapidement les déséquilibres nutritionnels, il est nécessaire de s’appuyer sur des marqueurs métaboliques. Les indicateurs habituellement utilisés dans les suivis de reproduction sont : - les notes d’état corporel ; - les notes de remplissage ruminal ; - la production laitière et les taux utiles du lait ; - les concentrations en corps cétoniques ; - le taux d’urée du lait ; - l’aspect des bouses. À ces marqueurs métaboliques peuvent être ajoutées les notes d’aplombs, qui peuvent refléter un problème de subacidose sur le troupeau.
❚ Connaître les indicateurs métaboliques évalués dans le cadre de suivi de reproduction en élevage laitier. ❚ Être capable de suspecter un trouble nutritionnel à partir de l’analyse de l’ensemble des biomarqueurs 1er métaboliques à l’échelle collective. ❚ Connaître les intérêts et les limites des marqueurs métaboliques.
Prix éditorial
2014
Essentiel ❚ Les performances de production laitière et de reproduction sont fortement liées à la gestion réussie de la période peripartum. ❚ Le suivi des marqueurs métaboliques en continu permet de détecter rapidement des déséquilibres nutritionnels.
RUMINANTS
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 MAI / AOÛT 2015 - 107
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résistants aux strongles gastro-intestinaux en France : mythe ou réalité ?
1UMR
1225 IHAP INRA/ENVT, École Nationale Vétérinaire de Toulouse, 23 Chemin des Capelles, 31076 Toulouse Cedex, France 2Institut de l'Elevage Département Génétique et Phénotypes, Campus INRA BP 52627 31326 Castanet-Tolosan Cedex 3INRA, Equipe GESPR Génétique et Sélection des Petits Ruminants, UMR 1388 GenPhySE Génétique, Physiologie et Systèmes d'Elevage - CS 52627 31326 Castanet-Tolosan Cedex 4Centre Départemental de l’Elevage Ovin d’Ordiarp 64 130, Ordiarp 5OS Romane, Les Nauzes 81 580 Soual. 6INRA, Infectiologie et Santé Publique, Equipe MPN 37 380 Nouzilly
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Objectifs pédagogiques ❚ Savoir définir la résistance et la résilience d’un animal à un agent pathogène. ❚ Connaître les deux grands types de méthodes pour évaluer la résistance d’un animal. ❚ Connaître l’état d’avancement de cette stratégie de lutte en France. Essentiel ❚ La sélection génétique d’ovins résistants aux strongles gastro-intestinaux est une composante crédible de la lutte intégrée contre ces parasites.
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❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 114 - MAI / AOÛT 2015
La généralisation de la résistance aux benzimidazoles et l’apparition de multi-résistances chez les strongles gastro-intestinaux des ovins en France métropolitaine nécessite de revisiter complètement notre approche du contrôle de ces parasites. La sélection génétique d’animaux résistants est une des voies possibles. Sa mise en œuvre pratique est envisagée en France dans plusieurs races. es strongles gastro-intestinaux (SGI), dont les trois espèces majeures par leur fréquence et leur rôle pathogène sont (Haemonchus contortus, Teladorsagia circumcincta et Trichostrongylus colubriformis), demeurent une contrainte importante en élevage des petits ruminants à l’herbe, en raison des pertes de production et des mortalités que ces parasites provoquent et des coûts inhérents à leur contrôle. ● En Grande Bretagne, le coût annuel des SGI pour l’élevage ovin (impact des parasites sur la santé et les productions des animaux et coût des traitements) a été évalué à 84 millions de livres sterling. ● De nos jours, le contrôle des SGI repose essentiellement sur l’emploi de molécules chimiques à activité anthelminthique. Notre arsenal thérapeutique comporte cinq grandes familles : les benzimidazoles (fenbendazole, oxfendazole, …), les lactones macrocycliques (ivermectine, moxidectine, …), les imidazothiazoles (lévamisole), les salicylanilides (closantel, nitroxynil) et les dérivés d’aminoacétonitriles (monépantel). Les deux premières familles représentant plus de 80 p. cent du marché. ● Le recours exclusif et systématique aux anthelminthiques (AH) dans la plupart des systèmes d’élevage a entraîné la sélection de populations de SGI résistantes, voire multirésistantes, comme en témoignent des
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enquêtes récentes dans notre pays [6, 16]. ● Dans l’avenir, le contrôle de ces parasites doit être abordé d’une façon radicalement nouvelle en combinant plusieurs approches. Cet article se propose de faire le point sur une de ces approches nouvelles : la sélection génétique d’animaux résistants aux SGI. LA RÉSISTANCE GÉNÉTIQUE : UNE COMPOSANTE DE LA LUTTE INTÉGRÉE CONTRE LES STRONGLES GASTRO-INTESTINAUX CHEZ LES OVINS Définitions ● La résistance d’un animal est sa capacité à réguler l’installation, le développement, la fécondité et la survie des strongles gastrointestinaux. C’est la définition que nous retenons dans cet article. ● Cette notion ne doit pas être confondue avec la résilience qui est la capacité d’un animal à maintenir un niveau de production correct en dépit des infestations par ces parasites.
Données épidémiologiques La race, l’âge, le statut physiologique, la qualité de l’alimentation, mais aussi les aptitudes génétiques propres à chaque individu sont des facteurs qui modulent la résistance. Ainsi, des moutons de race Martinik Black Belly excrètent jusqu’à 15 fois moins d’œufs que des moutons de race Romane à la suite d’une primo-infestation expérimentale par Haemonchus contortus [22]. Le rôle de l’âge est, lui aussi, déterminant dans la mesure où l’acquisition de la résistance est progressive chez un individu. ● Si le rôle de l’immunité innée ne doit pas être sous-estimé [3], l’immunité adaptative joue un rôle prépondérant [14]. On considère que le système immunitaire des muqueuses des ovins parvient à maturité à l’âge de 6 mois environ. C’est pourquoi les jeunes agneaux, confrontés à leurs premières infestations au pâturage, sont particulièrement sensibles. Une grande variabilité individuelle est, de plus, notée entre individus d’une même ●
49-54 Gestion parasitisme guadeloupe BAT_Gabarit dossier ruminants 12/10/2015 16:47 Page49
gestion du parasitisme gastro-intestinal l’exemple de la Guadeloupe Maurice Mahieu Unité de recherches zootechniques, INRA, Centre Antilles-Guyane, 97170 Petit-Bourg (Guadeloupe)
Les zones tropicales humides sont des milieux très favorables aux nématodes gastro-intestinaux. La généralisation des souches parasitaires résistantes aux anthelminthiques signe l'échec de l'approche médicamenteuse exclusive. Aussi, la conception des systèmes d'élevage doit intégrer la gestion du parasitisme, en se fondant sur la connaissance de la dynamique des populations larvaires et des relations hôtes - parasites.
Objectif pédagogique ❚ Changer le mode de penser le parasitisme gastro-intestinal pour relever les défis posés par la diffusion croissante des résistances aux anthelminthiques.
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es pertes induites en Guadeloupe par le parasitisme gastro-intestinal peuvent être très importantes, tant en terme de mortalité qu'en termes de production (encadré 1). Les conditions climatiques permettent le développement des stades libres des nématodes gastro-intestinaux pratiquement toute l'année, et le fort chargement en animaux conduit à une contamination élevée des pâtures (encadré 2). La fourchette de contamination est estimée entre environ 500 larves infestantes (L3) par kg de fourrage (matière sèche) en saison sèche, dans les zones sèches de Grande-Terre, à plus de 6000 larves infestantes par kg de matière sèche [1], dans les élevages situés en zones
Troupeau de chèvres Créole de Guadeloupe. - Ces animaux d'origine ouest-africaine sont élevés pour leur viande (photo M. Mahieu).
plus humides. Si l’on considère qu'une chèvre ou une brebis consomme près de un kg de matière sèche par jour, ce sont plusieurs centaines, voire quelques milliers de L3 de nématodes gastro-intestinaux qui sont ingérées chaque jour. ● Dans les élevages étudiés en 1997 [2], la mortalité au sevrage, directement liée au parasitisme gastro-intestinal, atteignait près de 40 p. cent, tandis que la perte d'efficacité des anthelminthiques pourrait diviser par deux la production et par cinq la marge brute de l'élevage caprin (données 2013 [11]).
Encadré 1 - Données épidémiologiques sur les espèces de nématodes les plus fréquentes en Guadeloupe et à la Martinique Les espèces dominantes Des bilans en abattoir (Guadeloupe et Martinique) et des études menées dans des élevages de Guadeloupe, en saison sèche et en saison humide, tant en Grande-Terre, plus sèche, qu'en Basse-Terre, plus arrosée, ont montré une diversité faunistique limitée. ● Une quinzaine d'espèces de nématodes, quatre de cestodes et une de trématode ont été trouvées chez les petits ruminants. ● Seules trois espèces de nématodes gastro-intestinaux (NGI) (Hæmonchus contortus, Trichostrongylus colubriformis et Œsophagostomum columbianum) et une de cestode (Moniezia expansa) ont un impact marqué sur la santé et sur ●
la production des ovins comme des caprins [2]. Les autres espèces plus rares, constituent des découvertes d'abattoir. ● H. contortus est l'espèce dominante, avec une prévalence de 100 p. cent, quelle que soit la saison, suivie par T. colubriformis, avec environ 90-95 p. cent de prévalence en saison humide et 85 p. cent en saison sèche. ● Seul O. columbianum montre une saisonnalité marquée avec une prévalence de 80 p. cent en saison humide, contre moins de 30 p. cent en saison sèche. ● M. expansa affecte surtout les jeunes de moins de 5 mois, avec une prévalence pouvant atteindre 100 p. cent dans les élevages les plus intensifs.
Essentiel ❚ Les traitements anthelminthiques sur l'ensemble des animaux sélectionnent des populations parasitaires résistantes aux médicaments employés. ❚ Les traitements ciblés sont essentiels pour préserver l'efficacité des anthelminthiques encore utilisables. ❚ La conception des systèmes d'élevage doit intégrer la composante parasitaire pour en minimiser l'impact avec un recours minimal aux anthelminthiques.
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❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 MAI / AOÛT 2015 - 121
55-60 La maladie hémorragique virale du lapin BAT_Gabarit porcs-volailles 14/10/2015 19:44 Page55
la maladie hémorragique virale à RHVD2 chez le lapin épidémiologie, clinique, lésions et préventions Après s’être appelé durant quelques mois “variant 2010”, le nouveau virus RHDV (Rabbit Haemorrhagic Disease Virus), découvert en 2010, a été nommé définitivement RHVD2. Qu’en est-il de la présence de ce génotype du virus de la maladie au sein de la population captive de lapins domestiques destinés à la production de chair aujourd’hui ?
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e RHDV2 est devenu le génotype majoritaire chez le lapin de garenne depuis 2010 (encadré l’histoire de la maladie et du virus). Il apparaît qu’il en est de même en élevage de lapins de chair (tableau 1). Ainsi, sur un total de 104 prélèvements sur lesquels on avait détecté un calicivirus de VHD, entre 2010 et 2014*, 101 prélèvements contiennent du RHDV2 et trois contiennent un RHDV classique. Des virus RHDV classiques sont donc encore présents mais le taux de résultats positifs est très faible (2,8 p. cent). En revanche, le RHDV2 est présent à 97,2 p. cent dans l’échantillon analysé. On retrouve sur le lapin domestique les mêmes proportions de virus RHVD2 que sur le lapin sauvage. Après une synthèse rapide de l’histoire de la maladie et des virus (encadré 1), nous comparons deux types de maladies hémorragique virale dues à RHVD et RHVD2.
DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES ET CLINIQUES COMPARÉES DES RHDV ET RHDV2 ● La VHD sous sa forme classique est une hépatite virale septicémique rapidement mortelle et ce, à des taux situés entre 30 et 90 p. cent. Elle ne touche que très rarement des lapins avant l’âge de 6 semaines. ● La maladie hémorragique virale du lapin sous sa forme variante (RHDV2) atteint des lapereaux plus jeunes que ceux qui sont
Samuel Boucher Labovet Conseil (Réseau Cristal) ZAVC de la Buzenière BP 539 85505 Les Herbiers Cedex
Objectifs pédagogiques ❚ Connaître la présence du virus variant RHDV2 de la maladie hémorragique virale chez le lapin dans la production de chair. ❚ Connaître les formes cliniques, les mesures de prévention.
1er Prix éditorial
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Urine très jaune (VHD variant à RHVD2) (photo Samuel Boucher, Labovet Conseil).
contaminés par le virus de la VHD classique. Ainsi, même si quelques exceptions sont connues avec le virus classique (notamment avec un cas sur des lapereaux de 26 jours en 2003), il a été décrit un cas de contamination avec le nouveau variant (avec clinique, mortalité et lésions caractéristiques) sur des lapereaux âgés de 9 jours chez lesquels le nouveau variant 2010 a été isolé. ● Les mortalités dues à ce nouveau variant peuvent ainsi affecter les lapereaux dès 2 à 3 semaines d’âge. ● Un maximum de 10 p. cent des lapins seulement présente une épistaxis. L’ictère flamboyant leur permet souvent d’excréter une urine caractéristique d’un jaune fluorescent (photo 1). ● Contrairement à la forme classique de la maladie très septicémique, il est fréquent avec la forme variante, que des lapins présentant une hépatite chronique semblent très fatigués, sub-ictériques, mais ne meurent pas (photo 2). ● De même, certaines lapines adultes avortent sans pour autant mourir. La forme d’hépatite virale due au virus variant prend une forme moins aiguë avec des mortalités moins brutales.
Essentiel ❚ Le génotype RHVD2 est le génotype viral désormais dominant de la maladie hémorragique du lapin sur le lapin domestique comme sur le lapin sauvage dit de garenne. ❚ La maladie hémorragique virale du lapin sous sa forme variante (RHDV2) atteint des lapereaux plus jeunes que ceux qui sont contaminés par le virus de la VHD classique (à partir de 4 semaines). ❚ Les mortalités dues à ce nouveau variant peuvent affecter les lapereaux dès 2 à 3 semaines d’âge.
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NOTE * Étude personnelle menée sur des prélèvements de foies infectés naturellement, stockés à -80°C depuis 2010.
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 MAI / AOÛT 2015 - 127
61-64 Nutrition graine de soja BAT2_Gabarit rubrique 14/10/2015 19:42 Page61
cas pratiques de nutrition
études de cas en alimentation des ruminants : de la graine de soja pour remplacer du tourteau de soja ? Les graines oléagineuses, dont la graine de soja, sont peu utilisées telles quelles en alimentation des ruminants. Elles sont parfois présentées comme des sources de protéines alternatives au tourteau de soja, en particulier dans des filières exigeant une traçabilité des aliments.
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e tourteau de soja est très largement utilisé en élevage de ruminants, où il représente une des principales sources spécifiques de protéines. Il souffre cependant d’un prix plutôt élevé (actuellement environ 400 € par tonne). En outre, sauf dans les filières spécifiques tracées encore plus coûteuses, il est en général génétiquement modifié. Ceci l’exclut de certaines productions sous cahier des charges, comme les productions de l’agriculture biologique. À l’opposé, la graine de soja est peu employée ; elle l’est plutôt en autoconsommation. Le marché est donc très limité, les prix d’achat assez variables, alors qu’elle peut être produite dans toutes les régions françaises, mais avec des variétés très précoces en Bretagne et dans le Nord et Nord-Est de la France (Terres Innovia, 2015). Ainsi, des éleveurs peuvent être tentés d’incorporer ces graines, potentiellement produites dans leur exploitation, aux rations pour les ruminants. COMPOSITION ET VALEUR ALIMENTAIRE DE LA GRAINE DE SOJA
La graine de soja se distingue du tourteau par deux différences majeures : 1. la présence de matières grasses ; 2. une dégradabilité ruminale des matières azotées beaucoup plus élevée. En effet, l’obtention d’un tourteau à partir d’une graine comprend une étape d’extraction de l’huile, en général par un solvant ●
comme l’hexane. Cette étape est suivie d’un traitement thermique, destiné à la fois à éliminer les traces de solvant et à détruire les antitrypsines, substances antinutritionnelles peu gênantes pour des ruminants adultes, mais très mal tolérées par les monogastriques. Ce traitement thermique a comme conséquence secondaire une forte diminution de la dégradabilité ruminale des matières azotées. ● La dégradabilité ruminale des matières azotées de la graine de soja crue est mal connue : les tables INRA de 1988 indiquaient une valeur de 90 p. cent, mais les tables INRA 2010 ne contiennent plus cette matière première. L’incorporation des paramètres de cinétique de dégradation fournis par les tables américaines [7] dans l’équation française de calcul de la dégradabilité de matières azotées conduit à une valeur de 73 p. cent, sans qu’il soit possible de préciser les raisons de cet écart important avec la valeur couramment utilisée en France. ➜ La valeur alimentaire présentée sur le tableau 1 et utilisée dans les simulations de ration pour cet article est basée sur une dégradabilité de l’azote de 81 p. cent, intermédiaire entre les valeurs des tables française et américaine. ● Sur cette base, les valeurs azotées de la graine de soja crue et du tourteau de soja sont très différentes, comme indiqué sur le tableau 1 : - la teneur en matières azotées de la graine est nettement plus faible que celle du tourteau ; - la forte dégradabilité a pour conséquence une faible valeur PDIE (protéines digérées dans l’intestin permises par l’énergie), voisine de 120 g par kg de matière sèche, donc à peine supérieure à la teneur en PDI recommandée dans une ration pour vaches en lactation (95 à 110 g par kg de matière sèche) ; - la présence de matières grasses a pour conséquence une valeur énergétique élevée, d’où un rapport PDIE / UF (unité fourragère) proche de celui d’une céréale.
Francis Enjalbert
École Nationale Vétérinaire de Toulouse BP 87614, 23, Chemin des Capelles 31076 Toulouse Cedex 3
Objectif pédagogique ❚ Comprendre l’intérêt et les limites d’utilisation des graines de soja crues en alimentation des ruminants.
1er Prix éditorial 2014
Essentiel ❚ Le tourteau de soja est très largement utilisé en élevage de ruminants. ❚ La graine de soja crue n’est pas un substitut du tourteau de soja. ❚ En effet, la présence de matières grasses limite le taux d’incorporation possible, et la dégradabilité ruminale élevée de ses matières azotées affecte négativement sa valeur PDI (protéines digérées dans l’intestin).
RUBRIQUE ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 MAI / AOÛT 2015 - 133
ENJEUX ÉCO - Consommation de protéines d'origine animale dans le monde correc auteur 07-10-15_Gabarit rubrique 14/10/2015 20:08 Page65
enjeux économiques consommation de protéines d’origine animale dans le monde : retour sur 50 ans d’évolution
Pierre Sans1 Pierre Combris2
1INP-E.N.V.T. Département Élevage et Produits / santé publique vétérinaire Unité pédagogique Productions animales - Économie 23, chemin des Capelles - BP 87614 31076 Toulouse Cedex 03 2INRA UR1303-Aliss 65 boulevard de Brandebourg 94205 Ivry-sur-Seine
Portée par le développement économique et l’urbanisation, la consommation des protéines d’origine animale (POA) s’est fortement développée dans le monde durant les 50 dernières années. Elle est ainsi passée de 61 g/hab/j en 1961 à 80 g/hab/j en 2011. Cet article analyse l’apparente convergence des modèles alimentaires dans le Monde, en ce qui concerne la place des POA dans les apports et plus particulièrement de celle des viandes.
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’accès matériel à la nourriture conditionne le développement des sociétés humaines et façonne les modèles alimentaires (quantités d’aliments et structures des rations alimentaires). Grâce à des observations sur une longue période, il est possible de mettre en évidence les différentes phases du changement de ces modèles, dans la plupart des pays. Nous rapportons ainsi une analyse détaillée des données de 1961 à 2011 sur cette thématique afin notamment de voir si les pays émergents sont susceptibles d’atteindre le niveau de consommation des pays développés (photo 1). UNE CONVERGENCE DES MODÈLES ALIMENTAIRES
● Après une phase d’économie de subsistance, la transition alimentaire se caractérise par une croissance quantitative de la consommation des aliments traditionnellement consommés, essentiellement d’origine végétale, sous l’effet conjugué de l’augmentation des productions agricoles et de la baisse des prix [2, 6]. ● Puis, s’opère une transition nutritionnelle caractérisée par un changement radical de la structure du régime lorsque la saturation calorique apparaît. Des aliments plus coûteux tels que les viandes et les fruits et
Objectifs pédagogiques ❚ Analyser la consommation des protéines d’origine animales (POA) dans le monde de 1961 à 2011. ❚ Connaître les évolutions possibles de la consommation des produits d’origine animale dans les pays émergents.
1er Prix éditorial 2014
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La consommation de protéines d’origine animale a fortement progressé dans les pays émergents (photo Alain Ducos, ENVT).
légumes se substituent partiellement aux produits traditionnellement consommés au fur et à mesure que le revenu moyen par habitant augmente [11]. ● De fait, durant les 50 dernières années, la consommation de viande a fortement progressé à l’échelle mondiale, passant de 23,1 kg/hab/an en 1961 à 42,2 kg/hab/an en 2011. Il en va de même pour les protéines d’origine laitière. ➜ Les pays les plus développés ont ainsi atteint, en moyenne, des niveaux de consommation de protéines d’origine animale (POA) qui dépassent les besoins. ● Différents auteurs ont montré une certaine convergence des modèles alimentaires, en particulier concernant l’essor de la consommation des protéines d’origine animale, d’abord sur des groupes de pays à pouvoir d’achat élevé [1, 5], puis sur des pays à revenus intermédiaires [12]. ● Lorsque le revenu augmente, la part des dépenses alimentaires destinée à l’achat de protéines croît en même temps que la part des protéines d’origine animale dans le régime alimentaire. Ce dernier se rapproche alors de celui des pays développés.
Essentiel ❚ Les viandes et les fruits et légumes se substituent en partie aux produits traditionnellement consommés au fur et à mesure que le revenu moyen par habitant augmente. ❚ La consommation de viande a fortement progressé à l’échelle mondiale : de 23 kg/ hab/an en 1961 à 42 kg/hab/an en 2011. ❚ Les protéines d’origine laitières ont progressé de la même manière.
RUBRIQUE ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 MAI / AOÛT 2015 - 137
71-73 Revue intern elsa 31 test clin rep BAT_Revue internationale elsa 29 13/10/2015 21:18 Page71
revue internationale les articles parus dans ces revues internationales classés par thème - Theriogenology ........................................................................................................................................ 2015;84:177-83 - The Veterinary Journal ....................................................................................................................... 2015;204(3):287-92
Reproduction
Génétique
- Effets de la gonadoréline, la léciréline
- La dysplasie spino-vertébrale :
et la buséréline sur la sécrétion de LH, l’ovulation et la sécrétion de progestérone chez les bovins
une nouvelle affection héréditaire congénitale à transmission dominante chez les vaches de race Prim’Holstein Synthèses rédigées par Xavier Nouvel et Anne Relun
les synthèses des meilleurs articles EFFETS DE LA GONADORÉLINE, la léciréline et la buséréline sur la sécrétion de LH, l’ovulation et la sécrétion de progestérone chez les bovins En France, trois analogues de la GnRH (Gonadotrophin Releasing Hormone) sont à la disposition du praticien dans l’espèce bovine : la gonadoréline, la buséréline et la léciréline. Ces hormones sont indiquées pour induire l’ovulation au moment de l’insémination artificielle, pour traiter les kystes ovariens ou pour traiter l’anoestrus post-partum (buséréline). ● L’objectif de cette étude était de comparer les effets en termes de sécrétion de LH, de progestérone et de dynamique ovarienne, d’une administration de gonadoréline (100 µg), de buséréline (10 µg) et de léciréline (50 µg) à la dose pour l’induction de l’ovulation. En outre, l’effet d’une demi-dose de léciréline (25 µg) a été comparé à celui de la dose de 50 µg. ●
Matériels et méthodes L’étude a été réalisée sur 12 génisses Prim’Holstein cyclées, recevant chacune les quatre modalités de traitements GnRH, selon un plan expérimental en carré latin, au cours de quatre périodes. ● Les différents analogues de GnRH ont été administrés au 7e jour du cycle, correspondant à la présence d’un follicule dominant. ● Les concentrations plasmatiques de LH ont été évaluées pendant 6 heures post-administration et les concentrations plasmatiques en progestérone et l’évolution échographique du follicule dominant (persistance, disparition ou lutéinisation) ont été suivies pendant 4 jours.
Reproduction
après la léciréline ou la buséréline et ont été atteintes une heure plus tôt. La léciréline à la demi-dose de 25 µg a eu les mêmes effets que la dose de 50 µg. ● Quatre jours après l’administration de GnRH, la concentration moyenne en progestérone a augmenté de 70 p. cent et a été similaire, quelle que soit la molécule de GnRH. Le pourcentage de disparition du follicule dominant (84,8 p. cent d’ovulation et 4,3 p. cent de lutéinisation) après traitement a été élevé (73 p. cent, 82 p. cent, 100 p. cent et 100 p. cent respectivement, pour la gonadoréline, la léciréline à la dose 25 et 50 µg et la buséréline) et n’a pas été différé en fonction du traitement. La disparition du follicule a été suivie par l’émergence d’une nouvelle vague folliculaire dans les 2 jours et par l’apparition d’une structure lutéale secondaire pour presque toutes les génisses.
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Résultats et discussion Les concentrations plasmatiques de LH ont été plus faibles après la gonadolibérine, comparativement à la buséréline et à la léciréline. Les concentrations maximales de LH ont été 2,5 fois plus faibles comparativement à celles observées
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Conclusion Cette étude, réalisée dans des conditions standardisées, montre que les trois agonistes de GnRH, à la dose indiquée pour l’induction de l’ovulation permettent d’induire la disparition du follicule dominant au jour 7 du cycle œstral. Ils peuvent être utilisés dans des programmes de synchronisation des chaleurs pour contrôler le démarrage d’une nouvelle vague folliculaire, du moins après une présynchronisation de l’œstrus.
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En outre, la léciréline peut être utilisée à la demi-dose préconisée dans le résumé des caractéristiques du produit, avec la même efficacité.
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Objectif de l’étude ❚ Comparer les effets en termes de sécrétion de LH, de progestérone et de dynamique ovarienne, d’une administration de gonadoréline (100 µg), de buséréline (10 µg) et de léciréline (50 µg) à la dose pour l’induction de l’ovulation.
u Theriogenology, 2015;84:177-83 Effect of gonadorelin, lecirelin and buserelin on LH surge, ovulation and progesterone in cattle Picard-Hagen N, Lhermie G, Florentin S, Merle D, Frein P, Gayrard V.
Synthèse par Xavier Nouvel, Département élevage et produits, École Nationale Vétérinaire de Toulouse
Des études supplémentaires seraient nécessaires pour évaluer l’efficacité de ce protocole, en termes d’ovulation et de fertilité, dans les conditions d’élevage. ❒
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REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 MAI / AOÛT 2015 - 143
71-73 Revue intern elsa 31 test clin rep BAT_Revue internationale elsa 29 13/10/2015 21:18 Page72
revue internationale - un panorama des meilleurs articles
Génétique
Objectif de l’étude ❚ Décrire les manifestations cliniques et investiguer le support génétique d’une nouvelle affection congénitale appelée dysplasie spino-vertébrale (ou VSD pour “vertebral and spinal dysplasia”).
u The Veterinary Journal, 2015;204(3):287-92 Vertebral and spinal dysplasia : A novel dominantly inherited congenital defect in Holstein cattle Kromik A, Kusenda M, Tipold A, Stein VM, Rehage J, Weikard R
Synthèse par Anne Relun Médecine des Animaux d’Élevage, Oniris, Nantes
LA DYSPLASIE SPINO-VERTÉBRALE : une nouvelle affection héréditaire congénitale à transmission dominante chez les vaches de race Prim’holstein Différentes anomalies génétiques, qui se manifestant, entre autres, par une malformation de la queue, ont été décrites dans plusieurs races bovines. Le “syndrome de la queue déformée” est notamment associé à une mutation du gène MRC2 . Il est responsable de l’augmentation de la masse musculaire en race Blanc-Bleu-Belge. ● Depuis 2010, de nombreux cas de veaux Prim’Holstein nés avec une queue tordue ou raccourcie ont été rapportés en Allemagne. Les premières investigations ont montré que tous les veaux sont issus de la lignée d’un même taureau. Ceci suggére une origine génétique. L’affection suspectée est la dysplasie spino-vertébrale. ●
Matériel et méthode ● Un phénotypage (examen clinique et neurologique) et une enquête épidémiologique ont été réalisés sur : - 85 veaux descendants du taureau suspecté d’être le porteur du gène de la dysplasie spino-vertébrale (VSD) ; - 41 veaux contrôles. ● Du sperme et du sang ont été prélevés sur le taureau suspecté d’être porteur du gène de la VSD, pour séquençage du gène MRC2.
Résultats et discussion ● La dysplasie spino-vertébrale (VSD) est caractérisée par des malformations de la
queue, souvent associées à des déficits neurologiques de la partie postérieure, d’intensité variable. ● Les défauts locomoteurs incluent la déviation, rotation externe, ouverture des articulations, parésie, ataxie, ou dysmétrie d’un ou des deux membres postérieurs et ont tendance à s’aggraver avec l’âge. ● Les analyses des données épidémiologiques n’ont pas permis d’identifier de facteurs environnementaux associés à la VSD, ce qui renforce l’hypothèse d’une origine génétique de cette affection. ● La moitié des veaux issus du taureau suspect présentent une malformation de la queue, sans qu’un sexe soit plus sévèrement atteint. Ceci suggère un mode de transmission autosomique dominant. ● Le taureau suspect n’est pas porteur de la mutation du gène MCR2 responsable du “syndrome de la queue déformée”. Conclusion ● Le VSD est une nouvelle maladie héréditaire congénitale en race Prim’Holstein, qui se manifeste par une malformation de la queue souvent associée à des troubles neurologiques de la partie postérieure. ● La mutation en cause viendrait d’être identifiée mais le résultat n’a pas encore été publié. ● L’élaboration d’un test génétique permettrait de détecter les porteurs de l’anomalie. ❒
test clinique de la paramphistomose larvaire
disponible sur www.neva.fr
dans l'Ouest de la France
Gérard Argenté1, Hervé Morvan2, Gilles Thomas3 1GDS 22, Zoopôle, 22440 Ploufragan 2LDA 22, Zoopôle, 22440 Ploufragan 3Clinique vétérinaire du Penthièvre, 33 Rue de Dinard, 22400 Lamballe
LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 144 - MAI / AOÛT 2015
1 Quel est votre diagnostic ? ● Lors de diarrhée séreuse chez les bovins, les hypothèses diagnostiques sont : - une maladie des muqueuses, forme mucosal disease ; - une diarrhée d’origine toxique ; - une Salmonellose aiguë. ● Une Salmonellose aiguë est suspectée, malgré l'absence d’hyperthermie, compte
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tenu de l'aspect séreux de la diarrhée et de la prévalence locale. Un prélèvement de selles diarrhéiques est donc réalisé. Aucune salmonelle n’a été mise en évidence dans ce prélèvement. ● Un traitement symptomatique (antibiotique et réhydratation) a été mis en place. Cependant, aucune amélioration des animaux malades n’a été observée avec le
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test clinique - un cas de paramphistomose larvaire dans l’ouest de la France traitement mis en œuvre (colistine par voie orale) ; une des vaches est morte. ● Un deuxième prélèvement, sur des fecès moins modifiés a donc été effectué. Dans notre expérience, en effet, les fèces séreux rencontrés lors de Salmonellose peuvent se révéler peu riches en bactéries. Ce deuxième prélèvement s'est également révélé négatif. ● Suite à la mort d’une seconde vache, une autopsie a été décidée. ● La découverte de paramphistomes adultes en petites quantités nous a incités à rechercher dans la caillette enflammée des lésions de présence larvaire massive. Un prélèvement de raclage de la muqueuse de la caillette a montré, au laboratoire, la présence de larves de paramphistomes en grand nombre (photo 3). Une paramphistomose larvaire a donc été diagnostiquée. 2 Quel traitement envisagez-vous ? ● Les bovins ont été retirés de la zone inondable et traités à l'oxyclozanide (Zanil®) à la dose de : - 18,7 mg/kg deux fois à 3 jours d'intervalle pour le lot des vaches taries qui sont les plus exposées [3] ; - 10 mg/kg, sans stop-dose, 2 fois à 6 semaines d'intervalle pour les vaches laitières. ● Les deux bovins atteints par les mêmes symptômes ont guéri et le troupeau a augmenté sa production moyenne par jour de 15 p. cent. DISCUSSION La phase larvaire des paramphistomes explique l'évolution aiguë et mortelle des troubles observés [1]. ● En Loire Atlantique, à la même époque, des troupeaux ont été confrontés à une évolution du même type [2]. ● La paramphistomose était déjà connue comme présente en Bretagne et en Pays de Loire. Des cas cliniques associés à la phase larvaire sont décrits ailleurs en France. Mais, en Bretagne, cette maladie ne faisait pas partie des recherchers entreprises habituelles en cas de diarrhée aiguë au pâturage. ● Rien n’explique à première vue l'apparition de cette affection parasitaire dans cet élevage. Les pâturages sont des paddock de Raygrass anglais, utilisés en rotation courte pour certains, par les vaches laitières en lactation, d'autres sont réservés au lot de vaches taries et de génisses. ●
disponible sur www.neva.fr
3 Vue d’une larve de paramphistome en coupe (photo LDA 22).
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H H /2
4 Limnées glabra fixées sur une feuille Des Limnées tronquées : leur taille varie de 3 mm à 12 mm ; leur couleur varie selon le milieu du beige au noir. Les tours de spires sont bien marqués (photos G. Argenté).
L’ouverture de la coquille doit être à droite si on la place devant soi ; la taille de l’ouverture doit être d’une petite moitié de la hauteur totale de la coquille.
● Cependant, une faible partie des pâturages a été inondée cet été-là par le débordement d'un petit ruisseau qui s'assèche complètement les années moins pluvieuses. ● Des limnées tronquées ont été retrouvées dans quelques zones humides en faible nombre. Des limnées d’une autre espèce pullulaient, en revanche, dans certaines parties du cours d'eau, spécialement les parties peu profondes (1 à 3 cm d'eau) avec un courant faible. Elles étaient notamment fixées à des feuilles mortes dans le ruisseau (photo 4).
CONCLUSION ● La Paramphistomose larvaire est donc une affection à considérer dans le diagnostic différentiel des entérites aiguës des ruminants des régions de l’ouest de la France. ● Les critères de suspicion sont une diarrhée aiguë (banale et séreuse), sans fièvre, survenant sur des bovins entretenus sur des zones humides en fin d'été susceptibles d'héberger des limnées tronquées. ● Un prélèvement de bouse permet, par un examen coproscopique, de confirmer facilement la présence du parasite adulte qui est présent lors de phase larvaire de forte intensité. ❒
En pratique
❚ Avant de conclure "C’est une limnée tronquée", vérifier que : - la coquille entière n’a pas une hauteur totale supérieure à 12 mm ; - l’ouverture est à droite et a une taille suffisante (photo 4, à droite) ; - il n’y a pas d’opercule comme en ont les bigorneaux ; - le pied du mollusque rentre complètement dans la coquille comme celui d’un escargot commun.
Références 1. Dorchies P, Lacroux C, Navetat H, coll. Trois cas d'une nouvelle entité pathologique : La paramphistomose larvaire des bovins. Bull GTV N°13, édit NÉVA, Créteil, 2002:91-3. 2. Elissalde N. Communicaiton personnelle 2007. 3. Levasseur G. Paramphistomose Bovine / Comment et quand traiter à l'oxyclozanide ? Bull GTV N° 23, édit NÉVA, Créteil,2004:335-9.
Les auteurs déclarent ne pas être en situation de conflit d’intérêt.
❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°31 MAI / AOÛT 2015 - 145
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REF 122183 – octobre 2014
[1] Dossier d’AMM FINADYNE TRANSDERMAL 50MG/ML SOLUTION POUR POUR-ON POUR BOVINS. [2] Lockwood & al. Clinical efficacy of flunixin, carprofen and ketoprofen as adjuncts to the antibaderial treatment of bovine respiratory disease. The Veterinary Record, March 29, 2003.