Revue a feuilleter elsa 33

Page 1

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé - N°33 - MARS 2016

DOSSIER : ESB ET ENCÉPHALOPATHIES : LES NOUVELLES PROBLÉMATIQUES

Couv ELSA 33_Couv ELSA 19 25/05/2016 21:07 Page1

Volume 8

N°33 MARS 2016 revue de formation à comité de lecture agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CFCV (Comité de formation continue vétérinaire)

indexée dans les bases de données : • Index Veterinarius (CAB International)

C

H

L

Cas ESB 2016

• Veterinary Bulletin (CAB International)

• CAB Abstracts Database

Actualités en perspective - Chronique - Un nouveau règlement européen pour les maladies transmissibles

*

Bovin

- Enjeux économiques Du quota au contrat : la filière laitière est entrée dans un nouveau monde

Ruminants

DOSSIER LES ESB ET ENCÉPHALOPATHIES LES NOUVELLES PROBLÉMATIQUES COMPRENDRE LES TROUBLES LOCOMOTEURS NON INFECTIEUX DE LA DINDE

- Panorama d’une crise majeure : la crise de la vache folle : 20 ans après - Le point sur les encéphalopathies spongiformes bovines - Un cas d’ESB classique chez un bovin né en 2011 - Synthèse des connaissances sur le dépérissement chronique des cervidés - Un cas de Chronic wasting disease chez un renne en Norvège pose question(s) - Syndrome de dépérissement chronique des cervidés : un facteur de risque potentiel de dissémination très original

Volailles - Comprendre les troubles locomoteurs non infectieux de la dinde et leur évolution

Comprendre et agir

FMCvét

formation médicale continue vétérinaire

- Test clinique - Azoospermie chez un taureau - Revue de presse internationale : notre sélection en Dermatologie / Locomoteur, Biologie / Reproduction - Tests de formation continue

- Cas pratiques de nutrition Alimentation des vaches laitières taries en système pâturage - Thérapeutique - Cryptosporidiose : quel traitement chez les ruminants ? - Étude de cas - Mortalité sur des chèvres avec diarrhée, sang et grains de maïs dans les fécès


We add performance to your business

Parofor

®

(paromomycine sulphate 70 mg/g)

www.huvepharma.com Ce médicament vétérinaire est un antibiotique. Toute prescription d’antibiotique a un impact sur les résistances bactériennes. Elle doit être justifiée. Mentions légales PAROFOR® 70 MG/G poudre pour administration dans l’eau de boisson, le lait ou l’aliment d’allaitement pour bovins préruminants et porcs. Composition : Paromomycine .70 mg par gramme ou 70 000 UI (sous forme de sulfate-équivalent à 100 mg de sulfate de paromomycine)- Indications: Chez les bovins préruminants et les porcs : Traitement des infections gastro-intestinales causées par Escherichia coli sensibles à la paromomycine. Posologie et voie d’administration : Administration par voie orale. Bovins préruminants : administration dans le lait ou l’aliment d’allaitement. Porcs : administration dans l’eau de boisson.Durée du traitement : 3-5 jours. Bovins préruminants : 25-50 mg de sulfate de paromomycine par kg de poids vif par jour (équivalent à 2,55 g de produit pour 10 kg de poids vif par jour) Porcs : 25-40 mg de sulfate de paromomycine par kg de poids vif par jour (équivalent à 2,5-4 g de produit pour 10 kg de poids vif par jour) Durée du traitement : 3-5 jours Contre-indications : Ne pas utiliser en cas d’hypersensibilité connue à la paromomycine, à d’autres aminoglycosides ou à l’un des excipients. Ne pas utiliser en cas d’atteinte des fonctions rénales ou hépatiques. Ne pas utiliser chez des animaux ruminants.Ne pas utiliser chez les dindes en raison du risque de sélection de résistance aux antibiotiques dans la flore intestinale; Temps d’attente : Bovins préruminants : Viande et abats : 20 jours. Porcs Viande et abats : 3 jours. Conditions de délivrance : Liste I. Usage vétérinaire. Respecter les doses prescrites.A ne délivrer que sur ordonnance devant être conservée pendant au moins 5 ans. Présentation : Sachet de 1 kg AMM. : FR/V/8668669 1/2014 Titulaire de l’AMM.: Huvepharma N.V., Uitbreidingstraat 80, 2600 Anvers, Belgique. Fabricant : Biovet JSC, 39 Petar Rakov Str, 4550 Pesthera - Bulgarie HUVEPHARMA AD • 3a NIKOLAY HAYTOV STR • 1113 SOFIA • BULGARIA • P +359 2 862 5331 • F +359 2 862 5334 • SALES@HUVEPHARMA.COM HUVEPHARMA N.V. • UITBREIDINGSTRAAT 80 • 2600 ANTWERP • BELGIUM • P +32 3 288 1849 • F +32 3 289 7845 • CUSTOMERSERVICE@HUVEPHARMA.COM


3 Sommaire NP ELSA 33 BAT_3 Sommaire ELSA 16 25/05/2016 21:10 Page3

sommaire

Volume 8

N°33 DOSSIER ESB ET ENCÉPHALOPATHIES : les nouvelles problématiques

Test clinique - Azoospermie chez un taureau Claire Saby-Chaban, Isabelle Raymond-Letron, Patricia Ronsin, Laurent Reynes, Nicole Picard-Hagen Éditorial Marc Savey

4 6

LES TROUBLES LOCOMOTEURS NON INFECTIEUX DE LA DINDE

ACTUALITÉS EN PERSPECTIVE - Chronique - Un nouveau règlement européen pour les maladies transmissibles et bientôt, pour le médicament vétérinaire Zénon - Enjeux économiques - Du quota au contrat : la filière laitière est entrée dans un nouveau monde

7

Alain Le Boulanger

9

C

H

L

Cas ESB 2016

RUMINANTS Dossier : ESB et encéphalopathies : les nouvelles problématiques - Panorama d’une crise majeure : la crise de la vache folle : 20 ans après Didier Calavas, Thierry Baron - Le point sur les encéphalopathies spongiformes bovines Thierry Baron, Dominique Canal, Jean-Noël Arsac, Anne-Gaëlle Biacabe - Un cas d’ESB classique chez un bovin né en 2011 Thierry Baron, Anne-Gaëlle Biacabe, Didier Calavas - Synthèse des connaissances sur le dépérissement chronique des cervidés Viviane Hénaux, Didier Calavas - Un cas de Chronic wasting disease chez un renne en Norvège en 2016 qui pose question(s) Didier Calavas, Thierry Baron - Syndrome de dépérissement chronique des cervidés : un facteur de risque potentiel de dissémination très original Didier Calavas

17 A

20

Bovin

23 26

31

33

AVIAIRE

revue de formation à comité de lecture

- Comprendre les troubles locomoteurs non infectieux de la dinde et leur évolution

indexée dans les bases de données :

35

Matthieu Pinson, Xavier Chatenet, Xavier Malher

*

COMPRENDRE ET AGIR

• Index Veterinarius

- Cas pratiques de nutrition - Études de cas en alimentation des ruminants : l’alimentation des vaches laitières taries en système pâturage

• Veterinary Bulletin

(CAB International) (CAB International)

41

Francis Enjalbert

• CAB Abstracts Database

- Thérapeutique - Cryptosporidiose : quel traitement chez les ruminants ?

agréée pour délivrer des crédits de formation continue par le CNVFCC

45

Carine Paraud, Christophe Chartier

- Étude de cas - Mortalité sur des chèvres avec diarrhée, sang et grains de maïs dans les fécès

(Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire)

51

Olivier Buscatto

FMCvét - formation médicale continue vétérinaire - Revue de presse internationale Synthèses rédigées par Guillaume Catays, Nicolas Herman, Nicole Picard-Hagen, Xavier Nouvel - Dermatologie / Locomoteur - La maladie de Mortellaro : des différences importantes entre les profils bactériens d’une peau : saine, avec lésions actives et inactives - Biologie / Reproduction - Les concentrations circulantes des glycoprotéines associées à la gestation et à la mortalité embryonnaire tardive chez les vaches laitières - Test clinique - Les réponses Synthèses ou observations originales

ACTUALITÉS RUMINANTS

59

AVIAIRE COMPRENDRE ET AGIR FMC Vét

62 Souscription d’abonnement en page 61 et sur www.neva.fr

3

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 DÉCEMBRE / MARS 2016 - 222


ANNONCE PROCAMIDOR 210X297 2016.qxp_Mise en page 1 25/03/16 11:04 Page1

Pour les animaux de rente

Procamidor Enfin un anesthÊsique local avec un temps d’attente nul pour la viande et le lait

Procamidor est le seul anesthĂŠsique local injectable ayant une AMM pour les bovins, ovins et porcins.

Flacon de 100 ml

BoĂŽte de 10 flacons de 100 ml

PROCAMIDOR SOLUTION INJECTABLE. Composition : Procaïne (s.f. de chlorhydrate) : 17,30 mg/ml (Êq. à 20 mg de chlorhydrate de procaïne). Indications : Chez les chevaux, les bovins, les porcins, les ovins, les chiens et les chats : AnesthÊsie par infiltration. Chez les chiens et les chats : AnesthÊsie de conduction. Chez les bovins, les ovins, les porcins et les chiens : AnesthÊsie Êpidurale. Contre-indications : Ne pas utiliser HQ FDV GœpWDW GH FKRF chez des animaux souffrant de maladies cardiovasculaires, chez des animaux recevant un traitement avec des sulfamides, chez des animaux traitÊs avec des phÊnothiazines, HQ FDV GœDOWpUDWLRQ WLVVXODLUH GœRULJLQH LQIODPPDWRLUH DX VLWH GœLQMHFWLRQ 1H SDV XWLOLVHU HQ FDV GœK\SHUVHQVLELOLWp DX SULQFLSH DFWLI RX j OœXQ GHV H[FLSLHQWV 1H SDV XWLOLVHU HQ FDV GœK\SHUVHQVLELOLWp DX[ DQHVWKpVLTXHV ORFDX[ DSSDUWHQDQW j OD IDPLOOH GHV HVWHUV RX HQ FDV GœpYHQWXHOOHV UpDFWLRQV DOOHUJLTXHV FURLVpHV DYHF OHV GpULYpV GH OœDFLGH S-aminobenzoïque et les sulfamides. Temps G¡DWWHQWH Bovins, ovins et chevaux : Viande et abats : zÊro jour. Lait : zÊro heure. Porcins : Viande et abats : zÊro jour. Effets indÊsirables : La procaïne peut entraÎQHU GH OœK\SRtension. Cet effet se manifeste plus frÊquemment sous anesthÊsie Êpidurale que sous anesthÊsie par infiltration. Une excitation du système nerveux central (agitation, tremblements, convulsions) peut parfois apparaÎtre après une administration de procaïne, en particulier chez les chevaux. Les rÊactions allergiques à la procaïne sont frÊquentes ; des rÊactions anaphylactiques ont ÊtÊ observÊes dans de rares cas. /œK\SHUVHQVLELOLWp FURLVpH HQWUH DQHVWKpVLTXHV ORFDX[ GH W\SH HVWHU est connue. 'HV UpDFWLRQV WR[LTXHV DSSDUDLVVHQW IUpTXHPPHQW HQ FDV GœLQMHFWLRQ intravasculaire accidentelle. Ces rÊactions se traduisent par une excitation du V\VWqPH QHUYHX[ FHQWUDO DJLWDWLRQ WUHPEOHPHQWV FRQYXOVLRQV VXLYLH GœXQH dÊpression OH GpFqV UpVXOWH GœXQH SDUDO\VLH UHVSLUDWRLUH (Q FDV GH WURXEOHV nerveux, des barbituriques à durpH GœDFWLRQ FRXUWH GRLYHQW rWUH DGPLQLVWUpV DLQVL TXH GHV DFLGLILDQWV XULQDLUHV DILQ GH IDYRULVHU OœH[FUpWLRQ UpQDOH 'HV DQWLhistaminiques ou des corticoïdes peuvent être administrÊs en cas de rÊactions allergiques. Le choc allergique est traitÊ avec de OœDGUpQDOLQH Liste II. A ne dÊlivrer que sur ordonnance devant être conservÊe pendant au moins 5 ans.

Axience SAS - Tour Essor - 14, rue Scandicci - 93500 Pantin

RĂŠf. 361/05/2016

Est ĂŠgalement autorisĂŠ pour les chevaux, les chiens et les chats.


6 édito NP elsa 33 Savey BAT_edito NP ELSA 17/05/2016 20:18 Page6

éditorial Mesurer l’impact réel de l’ESB chez les bovins et en santé publique et se préoccuper de l’émergence d’une nouvelle problématique ...

A

lors que la crise de la vache folle date déjà de 20 ans, un nouveau cas de d’encéphalopathie spongiforme bovine classique, ESB-C remet les encéphalopathies spongiformes transmissibles au cœur de l’actualité scientifique. Aussi, la rédaction a souhaité rassembler dans ce N°33 du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé un dossier constituant son thème central sur les encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST) chez les bovins et les cervidés, aussi bien pour des raisons historiques (le 20e anniversaire du déclenchement de cette crise de la vache folle) que d’actualité (avec ce nouveau cas d’encéphalopathie spongiforme bovine classique, ESB-C), après 4 ans de silence, sans oublier l’émergence d’une nouvelle problématique avec l’identification, pour la première fois en Europe, d’une EST propre aux cervidés, la maladie du dépérissement chronique (chronic wasting disease - CWD) reconnue il y a plus de 30 ans aux USA. Les six articles qui vous sont proposés sont issus du laboratoire de l’Anses de Lyon, Laboratoire National de Référence (LNR) pour les EST dans notre pays. Ils permettent, grâce aux travaux conduits depuis plus de 25 ans, aussi bien en épidémiologie qu’en biologie moléculaire et transmission expérimentale, de répondre à de nombreuses questions qui ont beaucoup inquiété ces dernières décennies. Les réponses apportées permettent de mesurer avec rigueur, compte-tenu du temps écoulé et de la durée d’incubation moyenne chez les bovins de l’ESB (5 à 7 ans), l’impact réel de la maladie chez les bovins et en santé publique. La situation française apparaît ainsi bien différente de celle du pays d’émergence de l’ESB, la GrandeBretagne aussi bien en terme de santé animale, un peu plus de1000 cas cumulés en France pour près de 200 000 cas outre-manche ; que de santé humaine, 27 cas de variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ) d’un côté, 177 de l’autre. Ces chiffres constatés sont à méditer, surtout si on les compare aux prévisions catastrophistes largement médiatisées de la fin des années 90. Il n’en reste pas moins que le chapitre des EST n’est pas définitivement refermé comme l’ont montré l’identification des ESB atypiques ( H et L) en 2004 et les récentes identifications d’ESB-C en France et de CWD en Norvège. Vous trouverez dans chacun des articles de ce thème les éclairages nécessaires à leur mise en perspective. Si les maladies transmissibles, fussent-elles atypiques, constituent un sujet d’intérêt constant pour le praticien et l’homme de laboratoire, les vétérinaires connaissent et reconnaissent l’importance des maladies non infectieuses, qu’elles soient dites métaboliques ou de production, sans oublier l’influence quelquefois déterminante de la génétique. Les informations disponibles les concernant sont plus rares, et l’article proposé dans ce numéro sur les troubles locomoteurs non infectieux de la dinde en est que plus intéressant, d’autant plus qu’il associe un réseau sanitaire de terrain (le réseau Cristal) à une équipe de recherche de l’école vétérinaire Oniris. Une étude de cas dans la thématique Comprendre et agir vient en souligner l’actualité à propos de mortalités chez des chèvres. Le thème “Actualités en perspective” permet d’illustrer et de comprendre l’impact de mesures européennes comme celles portées par le nouveau règlement européen pour les maladies animales transmissibles dans la chronique qui lui est consacrée ou celles liées aux quotas laitiers dans la rubrique : “Enjeux économiques”. la fin des quotas et le passage au contrat signifie bien l’entrée dans un nouveau monde ; l’article éclaire d’une façon passionnante et particulièrement pertinente l’évolution d’un dossier aussi souvent mal compris par ceux qui la subissent, les producteurs, que par les autres intervenants d’une filière qui est particulièrement en peine depuis plusieurs mois. ous retrouverez, comme dans chaque numéro, vos rubrique habituelles qui confortent la diversité et la pluralité des thèmes abordés avec “Un cas pratique de nutrition”, un “test clinique” ..... sans oublier “La revue de presse internationale” qui présente des articles résumés, commentés et mis en perspective. Bonne lecture ! r

Marc Savey Anses (Agence française de sécurtité sanaitaire) 27 rue Pierre et Marie Curie 94701 Maisons Alfort Cedex

disponible sur www.neva.fr

V

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 225 - DÉCEMBRE / MARS 2016

6


Chronique_Gabarit rubrique 18/05/2016 12:19 Page7

actualités en perspective un nouveau règlement européen pour les maladies animales transmissibles et bientôt, pour le médicament vétérinaire

L

es maladies animales transmissibles, notamment celles qui sont contagieuses entre les animaux et l’homme (Zoonoses), ou qui sont responsables d’épizooties, sont combattues et contrôlées de manière coordonnée, au sein des différents États membres de l’Union Européenne depuis le début de sa construction. Le dispositif législatif élaboré dans ce cadre comprend des directives (à transposer en droit national pour application) ou des règlements (directement applicables dès publication).

Les plus anciennes directives datent de 1964 et elles se sont accumulées depuis cette date puisqu’elles traitaient une seule maladie ou un groupe de maladies proches alors que l’évolution des connaissances et de la situation épidémiologique modifiaient les bases de leur construction. Cette situation a pu créer des confusions et des difficultés d’interprétation auxquelles il convenait de remédier en proposant un cadre commun capable de constituer un socle partagé par tous les États membres permettant d’assurer la cohérence et l’efficacité de mesures, souvent soutenues financièrement par la Commission, tout en contribuant au développement des échanges dans l’espace économique européen. UNE ÉTAPE ESSENTIELLE DANS UN PROCESSUS LENT ● La Commission Européenne a donc proposé un tel cadre dès mai 2013. Ce projet a fait l’objet d’échanges intenses, conformément aux règles nécessaires à l’adoption d’un règlement cadre (Règlement du Parlement Européen et du Conseil relatif aux maladies animales transmissibles), entre le conseil des ministres européens de l’Agriculture, qui l’a adopté le 14 décembre dernier, puis avec la commission agriculture du Parlement européen qui l’a validé le 23 février permettant son adoption par le Parlement le 8 mars. Il a été officiellement

publié au Journal Officiel de l’Union européenne le 31 mars dernier. Ce règlement entre théoriquement en vigueur 20 jours plus tard mais en fait rien ne va se passer ! Il ne pourra être pleinement mis en œuvre que dans 5 ans (2021). En effet, de nombreux textes d’application doivent être maintenant élaboré par des groupes de travail afin que la Commission puisse adopter des “Actes délégués et des actes d’exécution” qui sont un peu comparables aux décrets et aux arrétés permettant la mise en œuvre d’une loi dans le système national.

disponible sur www.neva.fr

Un deuxième round se dessine donc où la fameuse maxime “le diable est dans les détails” trouvera à s’appliquer de nouveau avec une première étape concernant des textes prioritaires qui devraient être adoptés au plus tard en avril 2019 ! UN TEXTE INACHEVÉ MAIS STRUCTURANT ● Ce texte mérite néanmoins une grande attention puisqu’il définit aussi bien les objectifs et les priorités de l’action de l’UE dans le domaine de la santé animale que les principes généraux de la surveillance et du contrôle de certaines maladies animales selon une classification hiérarchique qui constitue la partie la plus immédiatement utilisable de ce texte. Il précise aussi les (nouvelles) responsabilités des détenteurs des animaux ainsi que les régulations applicables aux mouvements d’animaux à l’intérieur de l’UE comme pour l’importation et l’exportation. L’ensemble des animaux vertébrés terrestres ou aquatiques, détenus ou libres ainsi que certaines autres familles d’invertébrés (mollusques, crustacés) sont concernés et zoologiquement identifiés pour les ongulés dans une longue annexe terminale.

ACTUALITÉS

● La liste des maladies animales prioritaires (dénommées maladies répertoriées dans le Règlement) distingue cinq grandes mala-

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

7

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 DÉCEMBRE / MARS 2016 - 226


Chronique_Gabarit rubrique 18/05/2016 12:19 Page8

chronique - Un nouveau règlement européen pour les maladies transmissibles dies animales responsables d’épizooties transfrontalières qui sont la Fièvre aphteuse, les Pestes porcines classique et africaine, la peste équine et l’influenza aviaire hautement pathogène. Une liste complémentaire comprenant une vingtaine de maladies des mammifères et des oiseaux, une quinzaine de maladies des poissons, mollusques et crustacés ainsi que cinq dangers sanitaires à impact essentiellement alimentaire (dont la Trichinellose, la Listériose, la Campylobactériose) constitue la liste révisable des cibles de ce Règlement. ●

Il est prévu, comme dans le dispositif français, que certaines maladies émergentes puissent être ajoutées à la liste des maladies répertoriées. ● Globalement, il est facile de constater que ces listes sont moins riches que celles correspondant aux dangers sanitaires de type I et II dans la législation nationale ; de plus, elles n’incorporent pas des dangers sanitaires qui ont spectaculairement émergés en Europe ces 15 dernières années comme la FCO, la Fièvre Q ou la fièvre de West Nile ; enfin, certaines imprécisions de dénomination sont très surprenantes comme pour “Encéphalopathies Spongiformes Transmissibles” (sans autres précisions alors que le progrès des connaissances le permettrait) ou “salmonelles zoonotiques”, celles-ci l’étant potentiellement toutes sauf les quelques sérotypes inféodés à une espèce animale particulière.

Il y a donc encore beaucoup à faire autour d’un texte qui répond bien à son rôle de cadre juridique structurant mais qui devra être accompagné dans sa maturation opérationnelle pour garantir la cohérence et l’efficacité de l’approche européenne.

LE MÊME TYPE DE RÈGLEMENT EST EN COURS D’ÉLABORATION POUR LE MÉDICAMENT VÉTÉRINAIRE ● La commission a proposé en septembre 2014 un projet qui a été soumis au Parlement européen au cours de la même session qui a adopté le Règlement santé animale. Celui-ci a été beaucoup plus actif que sur le précédent en proposant plus de 300 amendements qui vont nourrir une nouvelle phase de négociations pour aboutir à un texte pouvant être voté par le Parlement et le Conseil européens.

Le texte (provisoire) actuellement disponible est clairement affiché dans la perspective de l’achèvement d’un vrai marché unique du médicament vétérinaire, organisant une libéralisation des contraintes dans le domaine de la vente et de la distribution jusqu’à permettre la vente transfrontalière pour les grossistes et les sites de vente en ligne. Dans le même texte, les restrictions à ces principes généraux sont cependant indiquées pour les antibiotiques et les vaccins. L’équilibre général reste difficile à apprécier mais il sera probablement très important pour l’évolution globale du secteur ; on essayera donc de suivre l’évolution de ce texte et de prévoir ses conséquences. ●

L

’union Européenne reste donc un acteur essentiel en santé animale par sa capacité à fixer des priorités, même si cellesci apparaissent relativement modestes comme pour le Règlement maladies transmissibles animales, ou à structurer le cadre de la concurrence d’une activité comme pour le médicament vétérinaire ; les mois à venir devraient permettre d’apprécier la cohérence de ces actions. r Zénon

Volu

me 6

N°25

MBRE DÉCE 13 20 n matio e de for tur revue é de lec ivrer r dél à comit

ation pou agrééedits de formFCC CNV des cré e par le inaire de lantaire) tinu nal vétércompléme conseil natio et nue (Con conti s : tion forma e dan nées indexées de don ius les bas rinar x Vete nal) • Inde Internatio tin (CAB y Bulle rinar nal) • Vete Internatio Database (CAB Abstracts • CAB

e alités Actuperspectiv ns situatioine en des

S : SIERULOSE

bov s rsité - Dive erculose ciée en tub icultés asso et diff ope onses en Eur ns et rép ine bov ’hui stio - Que erculose aujourd La tub te-t-elle ge ? présen veau visa un nou ique nts olog na Rumi ion épidémibovine 0 lose olut - L'év tubercu uis 200 la dep de ce, istage en Fran s de dép bovine lose test - Les tubercu vivant l la de l’animachez e lination iser niqu - Tech ment réal tubercu rmo Com intradevage : s une bovine s pay ne sau - Fau erculose s quelque et tub n dan dispositif évolutio : Un atub ine nce - Sylv eilla lose bov de survtubercu sauvage de la la faune dans ce en Fran

INE BOV RC UBE ance LA T iorésist isolées

D OS

es tib L’an bactérirc des le po chez

FMC

vét

ce résistan isolées tibio - L’an bactéries des le porc chez

rinaire e vété aëdi a-m continu dicale r de Visn ts n mé foye itan limousin formatiode cas - Und’ovins alla ite, croisé

e rendr Comp ir s5, et ag économique en 202

sub de peau veau mort lique - Étu trou Une … sur un métabo sur un ique ite crép l’acidose t clin sitologie - Tes peau qui ection de , Para diarrhée oduction de la e - Corr thès atteints de tique, Repr - Syn x apeu des veau en Thér

ux ctifs lait - Enje uire du s prospe ario e Prod scén cinq la Bretagn age du dos pour gnostic tations que - Dia interpré séri gène Les sino ins de pepl’évaluationdes bov i dans estation ostertag de l’inf ertagia par Ost

tion sélec notre le : iona internattinue presse n con atio ue de - Rev de form s - Test

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 227 - DÉCEMBRE / MARS 2016

Je m’abonne

Porcs

8

en page 61


LE BOULANGER Enjeux économiques BAT_Gabarit rubrique 25/05/2016 12:09 Page9

enjeux économiques du quota au contrat la filière laitière est entrée dans un nouveau monde Avec la fin des quotas laitiers depuis le 1er avril 2016, la filière laitière française est définitivement entrée dans une nouvelle ère économique. Sortir de ces 30 années sous quota, nécessite d’intégrer les nombreux défis à relever : une dérégulation des marchés génératrice de volatilité, une concurrence accrue entre bassins laitiers mondiaux et européens, et une indispensable compétitivité.

D

ifficile de comprendre et d’analyser la situation de crise laitière actuelle sans retracer brièvement l’histoire contemporaine de la production laitière européenne. L’AVANT QUOTA ET LA MONTÉE EN PUISSANCE DE LA PRODUCTION EUROPÉENNE

À la sortie de deux conflits mondiaux, les appareils productifs industriels et agricoles ressortent fortement affectés. L’Europe, alors composée des six états pionniers (France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg et Italie) lance en 1957 la politique agricole commune. En facilitant les investissements et en garantissant des prix minimums pour les principaux produits agricoles, l’objectif principal est clairement de redonner à l’Europe l’autosuffisance alimentaire. ● Rarement une politique n’aura eu autant d’efficacité. Après 20 ans de Politique agricole, les résultats en matière de production agricole sont allés au delà des espérances. ●

Alain Le Boulanger FNIL 42 rue de Châteaudun 75314 Paris Cedex 9

L’Europe doit alors gérer des stocks d’excédents. Bénéficiant de ces garanties de cours bien supérieurs à ceux du marché mondial, les producteurs européens se sont en effet mis à investir et à produire de plus en plus. De tels surplus, médiatiquement appelés “montagne de beurre” ou “fleuve de lait” ne peuvent plus être gérés par la Communauté Européenne. ● 1984 : Pour faire face à cette crise de surproduction de la filière laitière (déjà !) l’Union Européenne, après d’intenses négociations, décide de fixer des quantités maximales de production laitière par pays (à l’époque la CEE est composée de 10 Étatsmembres : Allemagne de l’Ouest, Belgique, Danemark, France, Grèce, Italie, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, et Royaume-Uni) : Les quotas laitiers sont nés. Créés pour gérer une crise de surproduction, ils dureront plus de 30 ans avec leur abandon au 1er avril 2015 (tableau). ● À cette affectation de volume pour chaque État membre, la France ajoute au quota laitier un lien au foncier, figeant ainsi le volume de lait produit à l’échelle du territoire. ● Après trois décennies de cette gestion à la française, et malgré quelques souplesses au cours de ces dernières années (en passant notamment d’une gestion départementale à une gestion par grand bassin laitier), cette politique de mise en œuvre des quotas laitiers à la Française a constitué davantage une politique d’aménagement du territoire de la production laitière qu’une politique économique [4]. Les dynamiques régionales de croissance de la production observées dans certains territoires avant 1984 ont considérablement été freinées tandis que le maintien de la production laitière dans d’autres bassins n’aurait pas été possi-

Objectif pédagogique ❚ Comprendre le nouveau contexte de la filière laitière.

Essentiel ❚ La gestion particulière des quotas en France a fortement façonné le paysage laitier.

ACTUALITÉS Tableau - La production de lait en France sur la période quota Production de lait de vache en France

1983

2000

2005

2010

2014

Volume de production de lait (en millions de litres)

27526

23169

23133

23311

25009

Volume de collecte de lait (en millions de litres)

25320

22625

22702

22869

24506

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

9

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 DÉCEMBRE / MARS 2016 - 228


17-19 20 ans après la crise de la vache folle BAT2_Gabarit dossier ruminants 24/05/2016 20:16 Page17

panorama d’une crise majeure : la crise de la vache folle

Didier Calavas1 Thierry Baron2

20 ans après À la date anniversaire de l’annonce de la crise de la vache folle et alors qu’un nouveau cas d’ESB classique fait l’actualité, quels sont les enseignements de l’effort de recherche considérable entrepris à la faveur de cette crise et les nombreuses questions qui restent en suspens ?

2

016 ➜ c’est 30 ans après l’identification formelle du premier cas de vache folle – nom médiatique d’une nouvelle forme de maladie à prion, l’encéphalopathie spongiforme bovine ou ESB – décrit au RoyaumeUni (1986) ; l’origine alimentaire de l’immense anazootie à venir est alors rapidement suspectée puis avérée ; ➜ c’est 25 ans après le premier cas de vache folle décrit en France (1991) ; ➜ c’est 20 ans après l’annonce de la transmission de l’ESB à l’homme (1996) – le gouvernement britannique a reconnu, le 13 mars 1996, l'existence d'un "lien" possible entre la maladie bovine et l'apparition de cas d'un nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ) – et la crise subséquente ; ➜ c’est15 ans après les mesures ultimes de sécurisation de l’alimentation animale en France (2001) ; ➜ Le 21 mars 2016, l’hebdomadaire l’Express sort en ligne un photo-reportage sur la vache folle “Il y a 20 ans, la crise de la vache folle provoquait un embargo”, sous la forme d’un bilan final. Mais le lendemain, un communiqué de presse du ministère en charge de l’Agriculture annonce une suspicion d’ESB chez une vache née en 2011. Trois jours plus tard, le ministère confirme qu’il s’agit d’un cas d’ESB classique (ESB-C), c’est à dire la forme d’ESB observée pendant l’anazootie de vache folle. Cet animal, né 10 ans après les ultimes mesures de sécurisation de 2001, démontre que cette histoire n’est peut-être pas close.

➜ Le 4 avril 2016, le Norwegian Veterinary Institute confirme un cas de dépérissement chronique des cervidés (CWD ou Chronic wasting disease) – une autre forme d’encéphalopathie spongiforme transmissible (EST) – chez un renne sauvage, première détection d’un cas de CWD en Europe, et premier cas au monde chez un renne1 . ● Ces deux annonces sont l’occasion de dresser un panorama synthétique des connaissances acquises dans le sillage de la mobilisation de la recherche qui a accompagné l’histoire de la vache folle, ainsi que des questions en suspens. De fait, l’effort considérable de surveillance et de recherche – sur l’agent pathogène des EST (biochimie, bioessais) – , et sur l’épidémiologie de ces maladies (analyses spatio-temporelles, facteurs de risque) – , a permis des avancées significatives : découverte de formes atypiques d’EST, compréhension de certains épisodes historiques, par exemple l’élucidation de l’origine d’une épizootie d’EST qui avait touché le vison d’élevage en Amérique du Nord dans les années 1950-19802. QUATRE FORMES ÉPIDÉMIOLOGIQUES ● De manière schématique, les EST peuvent se manifester sous quatre formes épidémiologiques*: 1. des formes génétiques ; 2. des formes “sporadiques” ; 3. des formes anazootiques ; 4. des formes “naturelles” ;

Les formes génétiques Les EST peuvent se manifester sous des formes génétiques, pour lesquelles on ne connaît pas d’autre facteur étiologique qu’une mutation du gène prion. ● De telles formes sont observées chez l’homme : certaines formes de MCJ, la plupart des formes du syndrome de Gerstmann-Straussler-Scheinker, l’insomnie fatale familiale. En effet, pour de nombreuses EST, si ce n’est pour toutes, il existe un déterminisme génétique qui module l’incidence de la maladie selon les polymorphismes du gène prion de l’espèce cible.

Anses Lyon d’épidémiologie 2 Unité Maladies neuro-dégénératives LNR Encéphalopathies spongiformes transmissibles 31 avenue Tony Garnier 69364 Lyon Cedex 07 1Unité

Objectif pédagogique ❚ Connaître les quatre formes épidémiologiques d’EST.

NOTE cf. les articles dans ce numéro : 1”Un cas de CWD chez un renne en Norvège en 2013 qui pose question(s)” de D. Calavas et T. Baron . 2”Le point sur les encéphalopathies spongiformes bovines” de T. Baron et coll.

* Une cinquième forme, iatrogène, existe chez l’Homme suite à des actes chirurgicaux avec du matériel ou des implants naturels contaminés par l’agent de la MCJ.

RUMINANTS

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

17

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 DÉCEMBRE / MARS 2016 - 236


20-22 Point sur les ESB V°BAT_Gabarit dossier ruminants 25/05/2016 11:17 Page20

le point sur les encéphalopathies spongiformes bovines

Thierry Baron Dominique Canal Jean-Noël Arsac Anne-Gaëlle Biacabe Anses Lyon Unité Maladies neuro-dégénératives LNR Encéphalopathies spongiformes transmissibles, 31 avenue Tony Garnier 69364 Lyon Cedex 07

L’effort de surveillance sans précédent réalisé à partir des années 2000, pour l’ESB (Encéphalopathie spongiforme bovine) en Europe, a été décisif dans l’identification des deux formes actuellement reconnues d’ESB atypique, en 2004 [5, 7]. Cette identification brisait le dogme en vigueur à l’époque de l’unicité de l’agent pathogène impliqué dans la maladie bovine. Depuis lors, l'existence de deux formes atypiques d'ESB, de type moléculaire H ou L, associées à des agents transmissibles biologiquement distincts de celui impliqué dans l'anazootie d'ESB dite classique, fait désormais consensus.

Objectifs pédagogiques ❚ Connaître la diversité de l’encéphalopathie spongiforme bovine. ❚ Comprendre les barrières de transmission propres aux différentes formes de cette maladie.

Définitions ❚ L’ESB-H : forme d'ESB atypique, associée à un haut poids moléculaire de la protéine prion protéinase K résistante, considérée comme sporadique. ❚ L’ESB-L : forme d'ESB atypique, associée à un bas poids moléculaire de la protéine prion protéinase K résistante, considérée comme sporadique.

L’ÉMERGENCE D’UN CONSENSUS

❚ L’ESB-C : forme d'ESB classique, ayant résulté de l'exposition à des produits d'origine alimentaire contaminés (anazootie).

Chiffres ❚ En France, 35 cas d’ESB atypiques ont été identifiés depuis 2000.

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 239 - DÉCEMBRE / MARS 2016

● La reconnaissance de ces deux, et de ces deux seules, formes atypiques d’ESB [11], principalement définies par leur phénotype moléculaire a tout d’abord fait l’objet d’un consensus. Elles ont été identifiées par les caractéristiques en Western blot de la protéine prion pathologique sous sa forme résistante aux protéases (PrPres) (figure 1a). ● Selon le poids moléculaire apparent de la protéine, on distingue ainsi l’ESB de type H ou L, pour “high” et “low” respectivement, en comparaison avec l’ESB désormais appelée “classique” (ESB-C), que représente la forme anazootique de l’ESB précédemment reconnue. ● S’y ajoute pour chacune de ces formes une autre caractéristique moléculaire essentielle, la faible proportion de protéine biglycosylée pour l’ESB-L, et la présence d’un second fragment de PrPres, uniquement reconnu par des anticorps reconnaissant la partie carboxy-terrminale pour l’ESB-H (figure 1a). ● L’ensemble de ces critères permet désor-

20

mais de réaliser de façon systématique un typage moléculaire des cas d’ESB, ce qui a permis de reconnaître depuis une dizaine d’années plus d’une centaine de cas d’ESB atypiques en Europe, et huit dans le reste du monde, sur le continent américain (sept cas) ou au Japon (un cas), appartenant tous à l’un ou l’autre de ces deux phénotypes moléculaires. ● Globalement, la rareté de ces deux maladies survenant chez des animaux âgés (en moyenne d’une douzaine d’années et, sauf exception, chez des animaux de plus de 8 ans) plaide aujourd’hui pour une nature spontanée (“sporadique”) de ces cas, c'està-dire sans étiologie identifiée, bien qu’à ce jour la très grande majorité d’entre eux sont nés avant les mesures de sécurisation alimentaire chez les bovins. En France, 35 cas d’ESB atypiques ont été identifiés depuis 2000 (19 H et 16 L – entre zéro et cinq par an). ● En lien avec cette hypothèse de formes sporadiques d’encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST), la similitude de diversité moléculaire entre les EST bovines et humaines est un point remarquable. Les types moléculaires 1 et 2 de maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) sporadique chez l’homme font ainsi écho à l’ESB-H et -L respectivement, alors que le variant de la MCJ (V-MCJ) associé à une contamination par l’agent de l’ESB-C présente un phénotype moléculaire tout à fait distinct (figure 1b). DES BARRIÈRES DE TRANSMISSION INTERSPÉCIFIQUE COMPLEXES ET VARIABLES ● Les deux formes atypiques d’ESB sont associées à des agents transmissibles présentant des caractéristiques biologiques et des potentiels pathogènes tout à fait différents l’un de l’autre, et distincts de l’ESB-C. C’est le second enseignement sur les agents transmissibles impliqués dans l’ESB qui conforte le précédent en démontrant, par un ensemble de transmissions expérimentales de la maladie à des rongeurs de laboratoire. ● Il apparaît ainsi que, si ces deux formes peuvent être aisément transmises expérimentalement après inoculation intracérébrale au


23-25 Cas classique d'ESB BAT_Gabarit dossier ruminants 17/05/2016 23:50 Page23

un cas d’ESB classique en France chez un bovin né en 2011

Thierry Baron1 Anne-Gaëlle Biacabe3 Didier Calavas2 Anses Lyon 1 Unité

Maladies neuro-dégénératives

LNR Encéphalopathies spongiformes 2Unité

Un cas hyper NAIF vraiment original qui pose de nombreuses questions quant à son origine.

L

e Laboratoire national de référence (LNR) de l’Anses-Lyon pour les encéphalopathies spongiformes transmissibles a reçu mi-mars un échantillon de tronc cérébral de bovin envoyé par le laboratoire vétérinaire départemental (LVD) de la Somme, positif à l’issue du test de dépistage de l’ESB chez un bovin prélevé à l’équarrissage. UN CAS D’ESB CLASSIQUE IMMÉDIATEMENT CONFIRMÉ Les informations de laboratoire

● Les analyses réalisées au LNR ont comporté un test de confirmation par Western blot sur l’homogénat de tissu cérébral préparé par le LVD, ainsi que sur l’échantillon de tronc cérébral d’origine. ● L’analyse de ces deux échantillons confirme la présence de protéine prion protéinase K-résistante (PrPres), ce qui a permis d’établir le diagnostic d’ESB. ● Cet échantillon a ensuite fait l’objet d’un test de Western blot discriminant. Ce test permet de comparer le phénotype moléculaire de la PrPres à ceux connus dans les deux formes atypiques connues d’ESB (dites H et L)* qui sont considérées comme “sporadiques”, c'est-à-dire sans étiologie identifiée, et à la forme d’ESB désormais dite “classique” (ESB-C), qui correspond à l’anazootie d’ESB associée à une contamination alimentaire par les farines de viandes et d’os. Ce dernier phénotype moléculaire, ESB- C, a été identifié dans l’échantillon analysé. ➜ L’annonce de ce cas a été faite par le ministère de l’Agriculture le 24 mars 2016 et a fait l’objet le même jour d’une note dans le Centre de ressources de la Plateforme ESA [1].

Anamnèse et commémoratifs, signes cliniques Il s’agit d’un cas dit hyper NAIF (pour né après l’interdiction totale des farines) chez ●

une vache née en 2011, qui avait donc 5 ans au moment du diagnostic. ● Début février, cette vache a présenté une boiterie, et a été vue par le vétérinaire de l’exploitation, sans que la cause de la boiterie n’ait été élucidée. ● Dans les semaines qui précédent sa mort, cette vache vit dans une stabulation libre, dans un enclos où elle est malmenée par ses congénères. De ce fait, elle a un accès limité à la nourriture et est dans un état corporel relativement médiocre. Cela conduit l’éleveur à la mettre à l’écart dans un autre enclos pour l’engraisser. L’éleveur la retrouve ensuite paralysée du train arrière. Il est impossible de la relever ; le vétérinaire de l’exploitation pratique ainsi une euthanasie. ● Ces signes cliniques sont compatibles avec une ESB-C en phase clinique. De plus, l’âge au moment du diagnostic est cohérent avec celui des cas cliniques d’ESB-C (4 à 8 ans, le mode étant à 5-6 ans) tel qu’observé dans la première phase de l’anazootie dans les années 1990-2000. ● Des analyses génétiques sur la filiation de cet animal permettent d’écarter tout risque d’erreur de traçabilité.

épidémiologique

31 avenue Tony Garnier 69364 Lyon Cedex 07 3Anses

Direction de l’évaluation des risques Maisons-Alfort

Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les derniers cas d’ESB classiques identifiés en France et en Europe. ❚ Connaître les informations de recherches disponibles.

DISCUSSION ● Un cas hyper NAIF a déjà été observé en France en 2010 sur un animal né en 2004. Ce cas avait fait l’objet d’un avis après autosaisine de l’Afssa (saisine n°2010-SA-0021). ● Les hypothèses théoriques envisagées à l’époque restent d’actualité.

NOTE * cf. l’article “Le point sur les encéphalopathies spongiformes bovines” du même auteur dans ce numéro.

1ère hypothèse : la transmission verticale Une transmission verticale de la maladie peut tout d’abord être envisagée. Au pic de l’anazootie en Grande-Bretagne, un sur-risque de développer l’ESB a été mis en évidence par modélisation statistique chez les descendants de vaches infectées. Ce sur-risque relativement modéré n’a cependant jamais été confirmé biologiquement. ●

RUMINANTS

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

23

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 DÉCEMBRE / MARS 2016 - 242


26-30 Dépérissement chronique cervidés BAT_Gabarit dossier ruminants 24/05/2016 18:44 Page26

synthèse des connaissances sur le dépérissement chronique des cervidés

Viviane Hénaux Didier Calavas Anses Lyon Unité d’épidémiologie 31 avenue Tony Garnier 69364 Lyon Cedex 07

1

La CWD (Chronic wasting disease) est une maladie aujourd’hui bien connue. Toutefois, en l’absence de tout traitement ou vaccin, seules des mesures de contrôle dans les populations atteintes peuvent être mises en place.

Objectif pédagogique ❚ Connaître les caractéristiques cliniques et épidémiologiques de la CWD.

O

bservé pour la première fois en 1967 dans le Wyoming et le Colorado, le syndrome de dépérissement chronique des cervidés (CWD pour Chronic wasting disease) a été classé dans les encéphalopathies spongiformes une dizaine d’années plus tard. HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE DU CWD La première description date de 1980

Essentiel ❚ Le CWD peut présenter une incidence élevée et est très vraisemblablement transmissible directement et indirectement, entre cervidés de même espèce et d’espèces différentes.

RUMINANTS

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 245 - DÉCEMBRE / MARS 2016

● La première description détaillée d’un syndrome de dépérissement des cervidés, dénommé CWD, date de 1980 [7]. Cette maladie a été d’emblée assimilée aux encéphalopathies spongiformes comme la tremblante, la maladie de Creutzfeldt-Jakob et l’encéphalopathie spongiforme du Vison (dénommées à l’époque maladies à virus lents). Ce syndrome avait été observé depuis 1967 dans deux fermes expérimentales du Wyoming et du Colorado qui menaient, entre autres, des études nutritionnelles et métaboliques sur des cerfs et d’autres ruminants non domestiques : la Wyoming Game and Fish Department Sybille Wildlife Research Unit et le Wild Animal Disease Center de Fort Collins (Colorado) (photo 1). ● Les cas survenus dans ces deux établissements entre 1974 et 1979 ont été précisément décrits, contrairement à ceux observés entre 1967 et 1974 qui n’avaient pas fait l’objet d’enregistrements détaillés. Durant cette période, 53 des 67 cerfs mulets (Mule deer, Odocoileus hemionus hemionus) présents sur le site ont été atteints par la CWD (soit une incidence cumulée de 80 p. cent), ainsi qu’un cerf à queue noire (Blacktailed deer, O. hemionus columbianus).

26

1 Le syndrome de dépérissement des cervidés a été observé depuis 1967 dans deux fermes expérimentales du Wyoming et du Colorado (photo F. Moutou).

Ces fermes expérimentales menaient des études sur des faons, dont la majeure partie provenait de femelles capturées gestantes qui mettaient bas dans ces établissements, puis étaient remises en liberté, les autres provenant de femelles gestantes élevées sur place ou il s’agissait de faons orphelins capturés. ● Après avoir consommé le colostrum maternel, les faons étaient allaités avec des produits à base de lait de vache, puis au sevrage recevaient du foin, des aliments à base de céréales supplémentés avec des minéraux et des vitamines. Les auteurs ont revisité l’alimentation de ces animaux à la lumière des connaissances acquises sur l’origine de l’anazootie de vache folle [6]. ●

Des aliments concentrés contenant des céréales et un special protein supplement S’ils n’ont pas mis en évidence explicitement l’utilisation de farines de viande et d’os


31-32 cas de CWD chez un renne BAT_Gabarit dossier ruminants 24/05/2016 18:37 Page31

un cas de Chronic wasting disease chez un renne en Norvège en 2016 qui pose question(s)

Didier Calavas1 Thierry Baron2

Anses Lyon Unité épidémiologique 2 Unité Maladies neuro-dégénératives 1

L

’Institut vétérinaire norvégien (Norwegian Veterinary Institute - NVI) a confirmé le 4 avril 2016 un cas de maladie à prion détecté chez un renne (Rangifer tarandus tarandus) faisant partie d’une population de rennes sauvages du sud de la Norvège (Nordfjella) [1]. La femelle présentée comme malade (état corporel en dessous de la moyenne, impossibilité de se déplacer) a été testée dans le cadre du programme national de surveillance des maladies à prion chez les ongulés sauvages. L’atteinte de l’animal par une maladie à prion a été confirmée mi-mars par des tests biochimiques et immuno-histochimiques.

LNR Encéphalopathies spongiformes 31 avenue Tony Garnier 69364 Lyon Cedex 07

Objectif pédagogique ❚ Connaître le 1er cas de CWD au monde chez un renne

1

LE 1ER CAS À PRION DÉTECTÉ EN EUROPE ● Il s’agit du premier cas de maladie à prion détecté en Europe chez un cervidé sauvage, c'est-à-dire un cas de dépérissement chronique des cervidés (Chronic Wasting Disease – CWD). C’est également le premier cas au monde de CWD chez un renne. ● Un programme de surveillance des maladies à prion dans la faune sauvage a été mis en œuvre en Europe à la fin des années 2000, en réponse aux demandes de la Commission européenne. ● L’échantillonnage prévu visait à détecter une prévalence de 0,5 p. cent dans les populations à risque (cervidés présents dans des pays où ESB et/ou tremblante sont présentes) et de 1 p. cent pour les autres populations de cervidés. Entre 2006 et 2010, principalement entre 2007 et 2009, 3274 cervidés d’élevage et 10 049 cervidés sauvages ont été testés dans 21 États membres, plus la Norvège. ● L’analyse détaillée de la réalisation de ce programme par l’Efsa* permet à cette agence européenne de conclure que la CWD n’est pas présente à l’état épizoo-

NOTE * EFSA : European food agency safety

Essentiel 2

❚ La découverte du premier cas de CWD en Europe pose la question de son origine.

Selon les données recueillies, l’agence européenne European food agency safety conclut que la CWD n’est pas présente à l’état épizootique en Europe chez le Cerf élaphe (Red deer, Cervus elaphus) ni chez le Cerf de Virginie (photos F. Moutou).

tique en Europe chez le Cerf élaphe (Red deer, Cervus elaphus) et chez le Cerf de Virginie (White-tailed deer, Odocoileus virginianus, qui est présent en Finlande) (photos 1, 2)[3]. En revanche, ce programme ne permet pas d’exclure la présence de CWD chez les autres espèces de cervidés, en particulier dans des zones géographiques reculées non échantillonnées.

RUMINANTS

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

31

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 DÉCEMBRE / MARS 2016 - 250


33 -34Syndrome de dépérissement facteur de risque BAT_Gabarit dossier ruminants 25/05/2016 21:05 Page33

syndrome de dépérissement chronique des cervidés un facteur de risque potentiel de dissémination très original

Didier Calavas Anses Lyon Unité d’épidémiologie 31 avenue Tony Garnier 69364 Lyon Cedex 07

Le commerce de l’urine de cervidés comme leurre pour la chasse est un facteur de risque potentiel dans la dissémination du syndrome de la Chronic wasting disease (CWD).

D

e nombreuses études ont montré que l’agent pathogène du syndrome de dépérissement chronique des cervidés (CWD ou Chronic wasting disease en anglais) est largement distribué dans l’organisme chez les animaux infectés. Ainsi, il a été démontré que l’urine pouvait être infectieuse, même si son titre infectieux est bien inférieur à celui d’autres fluides organiques comme la salive ou le sang. LE COMMERCE DE L’URINE DE CERVIDÉS AUX ÉTATS-UNIS, FACTEUR DE RISQUE POTENTIEL

Or, il existe aux États-Unis tout un commerce, très organisé, de l’urine de cervidés utilisé par les chasseurs comme leurre (en raison de la présence de phéromones) pour attirer, pister ou capturer les cervidés. ● Une recherche rapide sur internet permet de préciser les contours de ce marché. Il existe en effet des “deer-urine-farmers” dont l’un d’entre eux, qui a commencé cette production en 1987, reconnaît par exemple vendre des centaines de gallons (US soit 3,785 L) d’urine de cervidés par an [1]. La gamme de produits est diversifiée : produits pour la période de rut, pour avant et après le rut, urine de femelle en œstrus (par exemple 40.99$ par flacon de huit US onces soit environ 24mL), urine de mâle en rut (photo 1). Les conditionnements sont également diversifiés : urine fraîche congelée, sous forme de gels ou lyophilisée à reconstituer avec de l’eau distillée [2, 3]. Ces produits sont à badigeonner sur les troncs d’arbre ou les branchages pour attirer les cervidés. Ils sont en vente libre sur internet. ●

Objectifs pédagogiques ❚ Connaître l’utilisation de l’urine de cervidés pour la chasse ❚ Savoir comment celle-ci peut contribuer au syndrome de dépérissement chronique des cervidés.

1

La gamme des produits proposés sur internet est large : produits pour la période de rut, pour avant et après le rut, urine de femelle en œstrus, ... ● Si l’urine d’un animal infecté par la CWD est très peu infectieuse en soi, elle peut être contaminée à l’occasion de sa “récolte” par d’autres produits beaucoup plus infectieux comme les fèces ou la salive. ● Ce facteur de risque potentiel a été considéré par certains États américains. Ainsi, la Virginie (Virginia Department of Game and Inland Fisheries) qui a été touchée relativement récemment par l’épizootie de CWD a décidé de promulguer une loi interdisant l’utilisation de leurres à base d’urine de cervidés. Cet état recommande l’utilisation de leurres de synthèse, afin de limiter la progression de l’épizootie sur son territoire [4]. Cette mesure est prise au nom du principe de précaution, tant que des preuves ne sont pas apportées sur l’innocuité de telles pratiques. Toutefois, les autorités n’ont pas les bases légales pour empêcher la vente et l’achat de tels produits en Virginie. En revanche, leur détention a pu être décrétée illégale. Bien entendu, les associations de chasseurs ont exercé leur pouvoir d’influence pour lutter contre cette mesure [5]. Et les producteurs de leurres de clamer qu’ils produisent de l’urine sans risque, ce qui, en termes de risque prion, est extrêmement difficile à certifier [6]. ● D’autres États américains comme le Vermont, la Pennsylvanie ou l’Alaska ont également prohibé l’utilisation de ces produits.

Essentiel ❚ L’urine de cervidés fait l’objet d’un commerce en tant que leurre pour la chasse. ❚ L’urine d’animaux infectés par la CWD est infectieuse. ❚ C’est un facteur de dissémination de la CWD à considérer avec le plus grand sérieux.

RUMINANTS

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

33

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 DÉCEMBRE / MARS 2016 - 252


35-40 Troubles locomoteurs dinde BAT_Gabarit porcs-volailles 25/05/2016 21:12 Page35

comprendre

étude originale

les troubles locomoteurs non infectieux

Matthieu Pinson1,2 Xavier Chatenet1 Xavier Malher1

de la dinde et leur évolution Les troubles locomoteurs d’origine non infectieuse représentent une problématique de fin de lot et d’abattoir pour les élevages de dindons. Cependant, ces diverses affections peuvent être présentes dès le démarrage. Elles deviennent handicapantes quand les animaux grossissent.

L

es troubles locomoteurs forment un groupe d’affections récurrent en élevage de dinde en France. Les répercussions économiques engendrées peuvent être importantes. Les conséquences économiques des baisses des performances constituent le principal manque à gagner. ● Les troubles locomoteurs peuvent être dissociés en deux groupes : avec ou sans infection associée (cf. définitions). ● Les troubles locomoteurs d'origine non infectieuse sont moins bien connus et donc moins bien pris en charge. Ils représentent aujourd’hui la majorité des problèmes locomoteurs observés en élevage. Il est donc primordial de mieux comprendre ces troubles pour pouvoir mettre en place des plans d’action visant à diminuer la prévalence de ces troubles locomoteurs non infectieux. Quelques études synthétisent une partie de ces troubles en poulet de chair [7, 8, 9, 13]. La plupart de ces affections sont observées en élevage de dinde de chair. Cependant, de nombreux points sont encore à éclaircir, parmi lesquels : - À quel âge les premiers signes cliniques apparaissent-ils et quand deviennent-ils préjudiciables ? - Quelles sont les affections locomotrices majeures à un âge donné ? - Des lésions histologiques sont-elles déjà présentes au plus jeune âge ?

La présente étude tente de répondre à ces questions sur l’étiologie et l’évolution de ces affections. ● Cet article présente les troubles locomoteurs du dindon à travers une étude réalisée en 2014. Après un exposé des matériels et méthodes, nous dégageons les principaux résultats, suite aux observations cliniques et aux examens complémentaires. MATÉRIELS ET MÉTHODES Choix des élevages La population cible est définie par les élevages standards de dindons de chair de souche medium. ● La population d’étude est constituée de 10 élevages. La recherche de ces élevages a surtout été conditionnée par leur date de mise en place (du 18 février 2014 au 5 mai 2014) et leur situation géographique (neuf en Vendée, un dans les Deux-Sèvres). ● Pour écarter l'impact de la génétique, une seule souche de dinde a été retenue : la Grade Maker de chez Hybrid, très représentée dans la région. ● L’étude ne portait que sur les mâles, plus lourds et plus sensibles aux troubles locomoteurs. ● Le nombre d’animaux étudiés par élevage est du même ordre de grandeur pour tous les élevages : entre 2700 et 3000. ●

Protocole d’étude ● La programmation des visites est la même pour les dix élevages sélectionnés : sept visites par lot ont été effectuées à 2, 3, 5, 7, 10, 13 et 16 semaines. L’objectif de chaque visite est de recenser les dindons ayant un trouble locomoteur. ● Pour les repérer, l’opérateur s’est appuyé sur une observation à distance comprenant

1Labovet Conseil 40, rue du docteur Arsène Mignen 85140 Les Essarts 2Oniris route de Gachet 44300 Nantes

Objectif pédagogique ❚ Connaître et comprendre les affections locomotrices du dindon pour mieux les prendre en charge. Définitions ❚ Le terme “trouble locomoteur” fait référence à toute altération du fonctionnement de l’appareil locomoteur : altérations de la démarche, refus de se déplacer, anomalies de posture. ❚ Le terme “boiterie” n’est pas considéré comme synonyme de “trouble locomoteur” mais désigne uniquement les altérations de la démarche.

Étude ❚ Une étude a été effectuée sur 10 élevages de 2700 à 3000 dindons chacun, d’une seule souche, et s’est déroulée de mars à août*. ❚ Les paramètres étudiés sont : la posture, la vitesse, l’agilité, la démarche et le temps que le dindon passe couché dans l’élevage.

VOLAILLES

NOTE * Un lot de dindons dure 16 semaines (4 mois) mais l’étude s’est déroulée sur 6 mois car les 10 lots n’ont pas démarré en même temps.

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

35

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 DÉCEMBRE / MARS 2016 - 254


Enjalbert - VL taries système pâturage 17/05 V°_Gabarit rubrique 17/05/2016 20:17 Page41

cas pratiques de nutrition

études de cas en alimentation des ruminants : l’alimentation des vaches laitières taries en système pâturage

Francis Enjalbert

École Nationale Vétérinaire de Toulouse BP 87614 23, Chemin des Capelles 31076 Toulouse Cedex 3

Pour des raisons pratiques et économiques, le pâturage est souvent utilisé comme base de l’alimentation des vaches laitières taries. Bien que l’herbe soit un fourrage assez bien équilibré pour les vaches en lactation, son utilisation pour des vaches taries nécessite quelques précautions pour prévenir les maladies nutritionnelles.

L

’herbe pâturée peut constituer une solution simple et peu coûteuse pour alimenter les vaches laitières taries (période sèche). ● Cependant, l’équilibre alimentaire de l’herbe peut ne pas correspondre précisément à leurs besoins, et ces déséquilibres alimentaires peuvent générer des risques nutritionnels. Une bonne gestion de la ration doit donc être mise en place, tenant compte de la période de l’année, de la proximité du vêlage et de la ration donnée aux vaches en lactation. ● Cet article se limite aux systèmes basés sur du pâturage pour les vaches en lactation.

HERBE ET COUVERTURE DES BESOINS DE VACHES TARIES

Objectif pédagogique

● Le choix du stade de pâture en élevage laitier est souvent conditionné par un objectif de couverture maximale des besoins des vaches en lactation [3]. ● Cependant, les besoins alimentaires d’une vache tarie sont beaucoup plus faibles que ceux des vaches en lactation (tableau 1).

CAS DU DÉBUT DE PÉRIODE SÈCHE ● Le tableau 2 présente le taux de couverture des besoins de vaches en début de période sèche au pâturage pour quelques types de prairies, avec de l’herbe à volonté. Presque tous les taux de couverture des besoins sont supérieurs à 100 p. cent. Ceci est en particulier vrai pour le taux de couverture des besoins énergétiques ; or, le risque nutritionnel principal en début de période sèche est un excès énergétique (encadré). ● Seules des pâtures utilisées à un stade tardif (floraison) permettent un ajustement des apports énergétiques aux besoins. ● Dans les autres cas, une prise de poids est probable. Ainsi, par exemple, pour un taux de couverture des besoins de 125 p. cent (prairie épiée), la prise théorique de poids est de l’ordre de 400 g / j, soit environ 17 kg en 6 semaines, c’est-à-dire environ 1/3 de point d’état corporel. Ce niveau de reprise

❚ Savoir gérer sans risque l’alimentation de vaches laitières taries à la pâture.

Essentiel ❚ L’utilisation de pâtures pour les vaches laitières taries entraîne, en fonction de la qualité de l’herbe, des risques d’engraissement et surtout d’hypocalcémie. ❚ La gestion des risques nutritionnels passe par le choix de la pâture et des mesures de réduction de risque.

Tableau 1 - Niveau d’ingestion et apports alimentaires recommandés pour des vaches taries et des vaches en lactation produisant 30 kg de lait, au pâturage [4] MSI en kg

UFL

PDI en g

Ca abs en g

P abs en g

Mg en g

K en g

Début de période sèche

12-14

8,2

570

20

16

24

80

Fin de période sèche (2-3 semaines)

10-12

9,3

650

23

17

24-40

80

Vache en lactation

22-25

19,6

1920

59

49

47

160

- MSI : Matière Sèche Ingérée ; - UFL : Unités fourragères lait ; - PDI : Protéines réellement digérées dans l’Intestin

- Ca abs : Calcium absorbable - P abs : Phosphore absorbable.

RUBRIQUE ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

41

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 DÉCEMBRE / MARS 2016 - 260


Test clinique Q N°33 correc aut 12.05.16_mise en page 17/05/2016 19:07 Page1

test clinique

NÉVA Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 E-mail neva@neva.fr

azoospermie

chez un taureau

Conseil scientifique Xavier Berthelot (E.N.V.T), Didier Calavas (Anses), Marc Gogny (E.N.V.A.), Arlette Laval (Oniris), Marc Savey (Anses), François Schelcher (E.N.V.T.), Henri Seegers (Oniris), Bernard Toma (E.N.V.A.),

disponible sur www.neva.fr

Rédacteurs en chef scientifiques Sébastien Assié (Oniris) Nicole Picard-Hagen (E.N.V.T.) Didier Raboisson (E.N.V.T.)

Comité de rédaction Jean-Pierre Alzieu (LVD), Marie-Anne Arcangioli (Pathologie ruminants, VetAgro Sup) Philippe Baralon (Management de l’entreprise, Phylum) François Beaudeau (Gestion de la santé animale, Oniris) Nathalie Bareille (Gestion de la santé animale, Oniris) Catherine Belloc (Médecine des animaux d’élevage, Oniris) Alain Chauvin (Parasitologie, Oniris) Alain Bousquet-Melou (pharmacologie, ENVT) Alain Douart (Pathologie des ruminants, Oniris) Francis Enjalbert (Nutrition, E.N.V.T.) Gilles Foucras (Pathologie des ruminants, E.N.V.T.) Jacques Guillot (Parasitologie - mycologie, E.N.V.A.) Hervé Hoste (Parasitologie, E.N.V.T.) Philippe Jacquiet (Parasitologie, E.N.V.T.) Gilles Meyer (Pathologie des ruminants, E.N.V.T.) Yves Millemann (Pathologie des ruminants, E.N.V.A.) Xavier Nouvel (praticien) Frédéric Rollin (Liège) Caroline Prouillac (Toxicologie, VetAgro Sup) Jean-Louis Roque (praticien) Christophe Roy (praticien) Olivier Salat (praticien) Pascal Sanders (Anses, Fougères) Pierre Sans (Économie, E.N.V.T.) Stéphan Zientara (E.N.V.A.) Gestion des abonnements et comptabilité Marie Glussot Publicité : Maryvonne Barbaray NÉVA - Europarc - 15, rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX Tél. 01 41 94 51 51 • Fax 01 41 94 51 52 Courriel neva@neva.fr

Directeur de la publication Maryvonne Barbaray Revue trimestrielle éditée par LES NOUVELLES ÉDITIONS VÉTÉRINAIRES ET ALIMENTAIRES - NÉVA Revue membre du SPEPS (syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé) Prix du numéro : Praticiens : 58 € T.T.C. UE : 60 € Institutions : 120 €T.T.C. SARL au capital de 7622€

comité de lecture

Associés : M. Barbaray-Savey, H., M., A. Savey

Siège social : Europarc - 15, Rue Le Corbusier 94035 CRÉTEIL CEDEX C.P.P.A.P 07 20 T 88300 I.S.S.N. 1777-7232 Impression : IMB -Imprimerie moderne de Bayeux Z.I - 7, rue de la Résistance 14400 Bayeux

Reproduction interdite Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication sans autorisation est illicite et constitue une contrefaçon. L’autorisation de reproduire un article dans une autre publication doit être obtenue auprès de l’éditeur, NÉVA. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre français d’exploitation du droit de la copie (C.F.C.). LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 223 - DÉCEMBRE / MARS 2016

C

hez un éleveur sélectionneur en race Blonde d’Aquitaine, un taureau de 3 ans est présenté en juin 2015 pour une évaluation de la fonction sexuelle. Une collecte de sperme avait été réalisée au vagin artificiel, sur le taureau alors âgé de 14 mois pour conserver sa semence en vue de l’insémination intra-troupeau. Mais, l’éjaculat collecté contenait alors un nombre réduit de spermatozoïdes. Durant cette période, les femelles mises en présence de ce taureau étaient restées vides. À l’automne 2014, le taureau âgé de 2 ans et demi a eu une orchite et a reçu du ceftiofur (Naxcel®). Depuis février-mars 2015, les 50 femelles en monte naturelle avec ce taureau sont restées vides. ● Aucune anomalie n’a été mise en évidence à l’examen clinique à distance, si ce n’est une légère boiterie due à une cerise qui a été soignée. La circonférence scrotale est de 44 cm (valeur normale supérieure : 34 cm) et les testicules sont fermes et mobilisables. Les queues des épididymes sont anormalement petites et dures. A la palpation transrectale, la vésicule séminale gauche est légèrement dilatée. ● Lors de la collecte et de l’examen du sperme, un liquide aqueux, translucide et abondant de 40 mL environ est collecté à deux reprises par électroéjaculation. Son observation au microscope à contraste de phase révèle de très rares spermatozoïdes.

4

Laurent Alves de Oliveira, Thierry Baron, Jean-Jacques Bénet, Maud Belliard, Dominique Bergonier, Henri-Jean Boulouis, Régis Braque, Christophe Chartier, Sylvie Chastant-Maillard, René Chermette, Eric Collin, Fabien Corbières, Stéphane Daval, Luc Descoteaux Jean-Claude Desfontis,

André Desmecht (Liège), Emmanuel Devaux, Alain Ducos, Barbara Dufour, Pascal Dubreuil (Québec) Gilles Fecteau (Québec) Christine Fourichon, Bruno Garin-Bastuji, Norbert Gauthier, Norbert Giraud, Denis Grancher, Jean-Marie Gourreau, Raphaël Guatteo, Jean-Luc Guérin, Nadia Haddad,

Claire Saby-Chaban1 Isabelle Raymond-Letron1 Patricia Ronsin1 Laurent Reynes3 Olivier Valles4 Nicole Picard-Hagen1,2 1Université

de Toulouse , INPT, ENVT F-31076 Toulouse 2INRA, UMR1331, Toxalim, F-31027 Toulouse 3Coopelso, Soual 81580 4Clinique Vétérinaire du Siala Route de Mazamet, 81100 Castres

Un frottis réalisé sur ce liquide spermatique ne montre pas d’inflammation, mais quelques cellules épithéliales. ● L’examen du sperme confirme l’azoospermie observée sur l’éjaculat collecté au vagin artificiel par la coopérative d’insémination artificielle Coopelso. 1 Quelles sont les hypothèses diagnostiques ? 2 Quels examens complémentaires mettre en œuvre pour déterminer l’origine de l’azoospermie ? 3 Quelle pourrait être l’origine de ce liquide intratesticulaire, associé à l’azoospermie ? 4 Quelles sont les possibilités de conserver le patrimoine génétique de ce taureau ? 5 L’examen anatomo-pathologique permet-il de confirmer l’origine non obstructive de l’azoospermie ? Réponses à ce test page 62

Nicolas Hermann, Christophe Hugnet, Jean-François Jamet, Martine Kammerer, Caroline Lacroux, Michaël Lallemand, Dominique Legrand, Catherine Magras, Xavier Malher, Jacques Manière, Guy-Pierre Martineau, Hervé Morvan, Jean-Marie Nicol, Philippe Le Page, Bertrand Losson (Liège),

Renaud Maillard, Florent Perrot, Pierre Philippe, Xavier Pineau, Hervé Pouliquen, Jean-Dominique Puyt, Nadine Ravinet, Nicolas Roch, Florence Roque, Adrian Steiner (Suisse), Edouard Timsit, Étienne Thiry (Liège), Brigitte Siliart, Damien Vitour.



45-50 Cryptosporidiose BAT2_Gabarit rubrique 24/05/2016 19:17 Page45

synthèse originale

thérapeutique cryptosporidiose : quel traitement chez les ruminants ? La cryptosporidiose est une maladie difficile à gérer en élevage, qui nécessite le recours à des médicaments spécifiques. La commercialisation récente d’un médicament à base de sulfate de paromomycine dans une autre indication est l’occasion d’une revue des connaissances sur l’efficacité des différents médicaments et sur leurs conditions d’utilisation.

M

aladie parasitaire causée par un protozoaire intestinal du genre Cryptosporidium sp, la cryptosporidiose se traduit essentiellement par une diarrhée, concomitante à l’excrétion d’oocystes (photo 1). Ce parasite est la première cause de diarrhée néonatale chez les ruminants avec notamment une grande sensibilité des chevreaux et des veaux [8]. Celle-ci commence vers l’âge de 5 à 12 jours, et dure pendant 7 à 16 jours. ● L’infection se fait par l’ingestion d’oocystes qui présentent la caractéristique d’être émis sous forme directement infectante. Le cycle se poursuit par des multiplications asexuées, puis par une reproduction sexuée dans la muqueuse intestinale, qui aboutit à l’émission de plusieurs milliers, voire de millions d’oocystes par gramme de fèces dans le milieu extérieur. ● La dose infectante très faible, et la grande résistance des oocystes dans le milieu extérieur facilitent la transmission d’un animal à l’autre, de façon directe ou indirecte, et l’extension rapide de la maladie dans un lot d’animaux. ● La grande résistance des oocystes à de nombreux désinfectants rend la maîtrise hygiénique difficile. Le recours aux médicaments est donc souvent nécessaire pour maîtriser la mortalité. Plusieurs molécules ont été testées chez les ruminants. La majorité des essais concerne deux molécules : le

Carine Paraud 1 Christophe Chartier2 1Anses

laboratoire de Niort, 60 rue de Pied de Fond, CS 28440, 79024 Niort cedex 2Lunam Université, Oniris, UMR 1300 BioEpAR Inra, BP 40706, 44307 Nantes cedex 03

Objectifs pédagogiques ❚ Connaître les molécules ayant montré une efficacité vis-à-vis de la cryptosporidiose. ❚ Connaître leur contexte d’utilisation dans le cadre de la réglementation française. 1 Oocystes visibles par une coloration de Heine (grossissement x 100) (photo Anses Niort).

lactate d’halofuginone et le sulfate de paromomycine. ● Cet article présente essentiellement les résultats obtenus avec celles-ci. D’autres molécules ont été testées de façon plus anecdotique et sont seulement évoquées. LE LACTATE D’HALOFUGINONE ● Le lactate d’halofuginone est un produit synthétique de la famille des quinazolinones qui présente une activité anti-protozoaires [35]. Le lactate d’halofuginone est testé depuis plus de 20 ans dans les trois espèces de ruminants, dans des contextes variables (infection naturelle ou expérimentale) avec des protocoles différents (administration préventive ou curative). ● Les tableaux 1 et 2 reprennent les principales caractéristiques et conclusions des différents essais.

Efficacité

Essentiel ❚ Cryptosporidium sp est la première cause de diarrhée néonatale chez les ruminants. ❚ La cryptosporidiose se traduit essentiellement par une diarrhée qui commence vers l’âge de 5 à 12 jours, et dure pendant 7 à 16 jours. ❚ La dose infectante très faible, et la grande résistance des oocystes dans le milieu extérieur facilitent la transmission d’un animal à l’autre.

Traitement préventif chez les veaux

Chez les veaux, l’administration préventive d’une dose supérieure à 0,06 mg/kg/j pendant 7 jours (0,1 mg/kg est la dose de l’AMM) permet une réduction de l’excrétion d’oocystes et de la diarrhée. Ce traitement n’entraîne toutefois pas d’amélioration du gain de poids par rapport à des témoins. ● Le niveau de réduction de l’excrétion et de la diarrhée sur les critères parasitologique ●

RUBRIQUE ❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

45

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 DÉCEMBRE / MARS 2016 - 264


51-58 mortalité sur des chèvres BAT_Gabarit rubrique 25/05/2016 20:27 Page51

étude de cas

observation originale

mortalité sur des chèvres avec diarrhée, sang et grains de maïs dans les fécès

Olivier Buscatto Coopérative Unicor, ZI des gravasses 12200 Villefranche de Rouergue

Des avancées scientifiques très récentes permettent de mieux appréhender le rôle des sucres solubles des fourrages et les recommandations nutritionnelles.

Objectif pédagogique ❚ Connaître l’importance des taux de sucre dans les fourrages de graminée.

L

’élevage comprend 195 chèvres en début de lactation. Vingt p. cent d’entre elles ont des diarrhées avec présence de sang non coagulé, et la présence de grain de maïs dans les fécès. ● La ration de ces chèvres est composée de : - 2 kg de foin de prairie naturelle épié distribué, avec 20 p. cent de refus estimé ; - 0,25 kg de maïs grain (photo 1) ; - 0,25 kg d’un complémentaire à 28 p. cent de matière azotée (rééquilibrage azoté du maïs grain). CLINIQUE

● Les chèvres ont le poil hérissé et un appétit diminué. ● Cinq chèvres sont déjà mortes, la 6e est autopsiée. L’éleveur a déjà fait un traitement hépatoprotecteur sans effet.

L’AUTOPSIE ● L’autopsie ne révèle aucune lésion pulmonaire, aucune lésion hépatique ou de conséquence de toxémie. - Le rumen présente des papilles grisâtres, un pH à 5,3. - Une entérite généralisée avec un contenu rouge vif témoignant d’une très forte irrita-

1

La ration de ces chèvres est composée de foin de prairie naturelle, de maïs grain, et d’un complémentaire à 28 p. cent de matière azotée (photo O. Buscatto).

tion digestive est observée. - Il n’y a pas de parasites (pas de pâturage). ● La prise de pH ruminal sur cinq chèvres montre une acidose (pH > 5,5). ● Devant les diarrhées, l’éleveur n’ose pas augmenter la ration pour respecter le plan de début de lactation, et suspecte l’aliment complémentaire. CONDUITE THÉRAPEUTIQUE ● Une correction de la ration est proposée avec l’adjonction de 0,5 kg de luzerne déshydratée, l’augmentation du minéral de 10 g à 40 g/j, et l’addition de bicarbonate de sodium 20 g/j pendant 10 jours, puis 10 g/j. ● En moins d’une semaine, les chèvres reprennent l’appétit, il n’y a plus de diarrhées, l’éleveur peut augmenter la ration comme prévu.

Tableau 1 - Synthèse des paramètres de la ration Quantités ingérées

Sucres

Amidon

Total amidon ingéré

Total sucre ingéré

Foin

1,6

180 g/kg MS

0 g/kg MS

0 g/j

288 g/j

Maïs

0,25

24 g/kg MS

600 g/kg MS

150 g/j

6 g/j

Complémentaire

0,25

77 g/kg MS

92 g/kg MS

23 g/j

19,25 g/j

Total

2,1

173 g/j

313 g/j

8%

15 %

Essentiel ❚ Penser à analyser le taux de sucre dans les fourrages. ❚ Les diarrhées ou les irritations intestinales peuvent être liées à un taux de sucre excessif ou non corrigé.

RUBRIQUE

NOTE DE L’AUTEUR - Il est nécessaire de parler de sucres solubles et non de glucides solubles car ce dernier terme est trop large. C’est d’ailleurs une cause d’erreur d’évaluation de certaines rations.

- À l’étranger, ces deux termes sont bien distincts dans l’évaluation chimique des fourrages. - Le terme glucides solubles est remplacé par NFC (non fiber carbohydrate).

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article

51

LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 DÉCEMBRE / MARS 2016 - 270


revue internationale 33 11-05-16_Revue internationale elsa 29 24/05/2016 21:04 Page59

revue internationale les articles parus dans ces revues internationales classés par thème - PLoS ONE .................................................................................... 10(3): e0120504. doi:10.1371/journal.pone.0120504 - J Dairy Sciences ................................................................................................................................. 2016;99:1584-94.

Dermatologie / Locomoteur

Biologie / Reproduction

- La maladie de Mortellaro :

- Les concentrations circulantes

des différences importantes entre les profils bactériens d’une peau : saine, avec lésions actives et inactives

des glycoprotéines associées à la gestation et la mortalité embryonnaire tardive chez les vaches laitières Synthèses rédigées par Guillaume Catays, Nicole Picard-Hagen, Xavier Nouvel

les synthèses des meilleurs articles LA MALADIE DE MORTELLARO : des différences importantes entre les profils bactériens d’une peau : saine, avec lésions actives, et inactives ● La Dermatite digitale (communément appelée Maladie de Mortellaro) est la maladie infectieuse à l’origine de boiteries la plus répandue dans le monde. Elle provoque des pertes économiques importantes : augmentation des réformes, baisse de production laitière, baisse des performances de reproduction, etc. ● Cette maladie affecte plus d’un quart des troupeaux en Europe et aux États-Unis. Malgré cela, les bactéries impliquées à chaque stade de la maladie, leur source et la pathogenèse restent méconnues. On distingue en effet plusieurs stades lésionnels que l’on peut classer en deux sous-catégories : les lésions actives et les lésions inactives. ● Dans cette étude, les auteurs ont distingué les lésions de la façon suivante : - M1 : petite lésion ulcérative précoce non douloureuse de moins de 2 cm de diamètre ; lésion active ; - M2 : lésion ulcérative douloureuse de plus de 2 cm de diamètre ; lésion active ; - M3 : lésion guérie, cicatrisée avec éventuellement une croûte ; lésion inactive ; - M4 : lésion chronique, non douloureuse, avec troubles de la kératogenèse et notamment hyperprolifération ; lésion inactive ; - M4.1 : lésion chronique évolutive = M4 avec une nouvelle ulcération, lésion active. ● Un groupe de Tréponèmes (Spirochètes), présent physiologiquement dans le tube digestif, a été associé à des lésions actives de maladie de Mortellaro. La présence de Candidatus amoebophilus asiaticus, bac-

Dermatologie / Locomoteur

térie jamais identifié auparavant, a été démontrée. Matériels et méthodes

- Cette étude est menée sur un échantillon de 140 biopsies de peau (89 de peaux lésées à différents stades (catégories lésions actives et lésions inactives) et 51 de peaux saines), prélevées sur les mêmes 89 vaches avec lésions. Ces vaches sont issues de trois troupeaux infectés. Chaque échantillon a été divisé en une partie superficielle et une partie profonde. Quatorze échantillons fécaux et huit échantillons ruminaux ont été prélevés en parallèle sur des vaches en lactation prises au hasard dans les trois troupeaux. - Des analyses ADN ont été réalisées : extraction, amplification par PCR, séquençage nouvelle génération, tri et identification des séquences par comparaison à une banque de données. - Des analyses statistiques ont été effectuées : pour un échantillon donné et pour une profondeur donnée, un calcul des abondances relatives de chaque bactérie ou chaque embranchement bactérien et un calcul du Chao1 index, estimateur de diversité microbienne ont été faits. Ces différentes données ont été comparées et croisées grâce à des modèles linéaires généralisés et à une analyse discriminante.

Objectifs de l’étude ❚ Caractériser les microbiomes respectifs d’une peau saine et d’une peau avec lésions de dermatite digitale, à chaque stade lésionnel et pour différentes profondeurs. ❚ Investiguer le rôle du tube digestif comme réservoir des bactéries impliquées.

u PLoS ONE 10(3): e0120504. doi:10.1371/journal.pone.012 0504 Altered microbiomes in bovine digital dermatitis lesions, and the gut as a pathogen reservoir. Zinicola M, Lima F, Lima S, Machado V, Gomez M, Döpfer D

Synthèse par Guillaume Catays et Nicolas Herman ENV Toulouse.

Résultats ● Comparaison globale : des microbiomes ont bien été différenciés (types de bactérie

59

REVUE INTERNATIONALE LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 DÉCEMBRE / MARS 2016 - 278


62-65 Test clinique R n°33 BAT2_gabarit NPE âne 25/05/2016 11:08 Page62

test clinique les réponses

Claire Saby-Chaban1 Isabelle Raymond-Letron1 Patricia Ronsin1 Laurent Reynes3 Olivier Valles4 Nicole Picard-Hagen1,2

une azoospermie chez un taureau

1Université

de Toulouse INPT, ENVT F-31076 Toulouse 2INRA, UMR1331, Toxalim F-31027 Toulouse 3Coopelso, Soual 81580 4Clinique Vétérinaire du Siala Route de Mazamet 81100 Castres

Parenchyme testiculaire Rete testis

1

Dilatation anéchogène au niveau du rete testis sur l'extrémité capitée du testicule droit (photos Unité pathologie de la reproduction ENVT).

Queue de l’épididyme

Testicule

2 Queue de l'épididyme droite d'aspect échographique hétérogène.

Sécrétions séminales Glande vésiculaire

disponible sur www.neva.fr

❚ Crédit Formation Continue : 0,05 CFC par article LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 281 - DÉCEMBRE / MARS 2016

3

Vésicule séminale gauche : accumulation de liquide (en noir) évoquant une obstruction du canal excréteur de la glande.

62

1 Quelles sont les hypothèses diagnostiques ? L’azoospermie pourrait être due à : - des lésions testiculaires, consécutives notamment à l’épisode infectieux survenu un an auparavant ; - une obstruction des voies spermatiques empêchant l’émission des spermatozoïdes ; celle-ci pourrait avoir une origine congénitale ou être consécutive à un phénomène inflammatoire ; - un défaut d’éjaculation lié à une stimulation insuffisante à l’électroéjaculateur. Cette hypothèse n’est pas retenue car l’azoospermie a déjà été observée sur les deux collectes de sperme précédentes, qu’elles aient été réalisées au vagin artificiel ou à l’électroéjaculateur. 2 Quels examens complémentaires mettre en œuvre pour déterminer l’origine de l’azoospermie ? ● L’échographie de l’appareil génital est un outil complémentaire intéressant et généralement plus précis que la palpation pour mettre en évidence d’éventuelles lésions du tractus génital. ● Les images échographiques des testicules gauche et droit montrent un parenchyme testiculaire normal dans la partie moyenne ou ventrale (photo 1). Néanmoins, sur l’extrémité capitée des deux testicules, une dilatation anéchogène a été observée au niveau du rete testis, correspondant à une accumulation de liquide. - Les têtes de l’épididyme ont une apparence échographique normale ; - En revanche, les queues des épididymes ont une apparence échographique hétérogène qui, associée à l’augmentation de leur consistance, pourrait suggérer une épididymite chronique (photo 2). ● À l’examen échographique, le parenchyme des glandes vésiculaires présente une échogénicité normale. Mais, la vésicule séminale gauche apparaît dilatée avec une accumulation de liquide anéchogène (photo 3). Cette anomalie pourrait être liée à une obstruction partielle du canal excréteur de la glande. La partie conglomérée de la prostate présente une zone anéchogène, qui pourrait correspondre à un kyste


FC Elsa 33_78 FC Elsa 15 25/05/2016 20:30 Page66

tests de formation continue les réponses Enjeux économiques - Du quota au contrat : la filière laitière P. 9 est entrée dans un nouveau monde

7. Contrairement à l’ESB, il n’existe aucune preuve de la transmission de la CWD à l’homme : ➜ a. oui

1. L’a réforme de la politique laitière de 2003 marque t’-elle le début du désengagement de l’Union Européenne dans la gestion des marchés ?

Un cas de Chronic wasting disease chez un renne en Norvège en 2016 qui pose question(s)

➜ a. oui

P. 31

➜ b. non

1. Le programme européen de surveillance des EST chez les cervidés dans les années 2000 a-t-il permis d’établir l’absence de formes sporadiques ? ➜ a. non

3. L’uels sont les éléments qui caractérisent le nouveau contexte laitier ? ➜ a. Une forte volatilité des prix

2. La CWD avait-elle déjà été décrite chez le Renne en Amérique du Nord ? ➜ b. non

➜ b. Des échanges mondiaux de produits laitiers en croissance

Syndrome de dépérissement chronique des cervidés : un facteur de risque potentiel de dissémination très original P. 33

2. L’a mise en place des contrats joue t-elle le même rôle de régulation du marché que les quotas ?

➜ d. La fin des quotas laitiers européens

Panorama d’une crise majeure : la crise de la vache folle 20 ans après

P. 17

1. L’a tremblante du mouton est-elle à l’origine de l’anazootie d’encéphalopathie spongiforme du vison ? ➜ b. non 2. L’e Kuru est-il une forme génétique d’EST ?

➜ b. non

3. A-t-on décrit des cas d’EST d’origine iatrogène chez l’homme ? ➜ a. oui

Le point sur les encéphalopathies spongiformes bovines

P. 20

1. L’évaluation du poids moléculaire apparent de la protéine prion pathologique en Western blot suffit-elle à différencier aisément les différentes formes de l’encéphalopathie spongiforme bovine ? ➜ b. non, la forme d’ESB atypique de type L est plus aisément identifiée par la proportion de la forme bi-glycosylée de la protéine 2. Parmi les trois formes d’ESB connues, les données scientifiques suggèrent que l’ESB atypique de type H présente le risque le plus important pour l’homme. ➜ b. faux, seule la transmission de l’ESB classique est avérée chez l’homme et les données expérimentales indiquent un risque possible pour l’ESB atypique de type L 3. L’ESB de type L est-elle transmissible expérimentalement au hamster et au mouton ?

➜ a. oui

Un cas d’ESB classique chez un bovin né en 2011

P. 23

1. Pour ce cas d'ESB hyper NAIF, peut-on exclure une contamination alimentaire ? ➜ b. non 2. On ignore s'il existe des formes d'ESB sporadiques ayant le même phénotype moléculaire que l'agent à l'origine de la vache folle : ➜ a. oui 3. Ce cas d'ESB a-t-il été détecté par le dispositif de surveillance clinique ? ➜ b. non

Synthèse des connaissances sur le dépérissement chronique des cervidés

P. 26

1. La CWD est-elle une maladie transmissible et contagieuse entre plusieurs espèces de cervidés en Amérique du Nord ? ➜ a. oui 2. La CWD se manifeste-t-elle de manière sporadique dans les populations de cervidés captives et sauvages ? ➜ b. non 3. Parmi les maladies à prion animales, la CWD est-elle la maladie qui a la composante environnementale la plus importante ? ➜ a. oui 4. Une fois implantée dans une population de cervidés sauvages, le contrôle de la maladie peut-il se faire aisément par abattage ciblé ? ➜ b. non 5. La CWD est-elle une maladie chronique, qui entraîne des changements de comportement et la mort des individus infectés ? ➜ a. oui 6. A ce jour, la CWD n’est pas présente dans l’UE ou, si tel est le cas, la prévalence de la maladie est très faible sinon elle aurait vraisemblablement été détectée : ➜ a. oui LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE élevages et santé vol 8 / n°33 285 - DÉCEMBRE / MARS 2016

66

1. Les leurres à base d’urine de cervidés ne sont pas utilisés en Europe : ➜ b. faux 2. L’urine des animaux infectés par la CWD est-elle très infectieuse ? ➜ b. non 3. Les leurres à base d’urine de cervidés sont-ils en vente libre ➜ a. oui aux États-Unis ?

Comprendre les troubles locomoteurs non infectieux de la dinde et leur évolution P. 36 1. Les femelles sont-elles plus atteintes que les mâles ? ➜ b. non, les mâles sont plus lourds, donc plus sensibles 2. Les dindons “cow-boys” sont-ils présents surtout en fin de lot ? ➜ a. oui, cette affection est liée à l’alourdissement des sujets 3. Des lésions infectieuses microscopiques sont-elles déjà présentes chez des animaux boiteux de 3 semaines ? ➜ a. oui, elles sont observées lors de l’analyse histologique

Cas pratique de nutrition - Alimentation des vaches laitières taries en système pâturage P. 41 1. En début de période sèche, si les vaches sont en bon état corporel, il vaut mieux faire pâturer : ➜ c. une prairie au stade floraison 2. En fin de période sèche en système pâturage, les risques nutritionnels principaux sont liés à : ➜ c. un apport excessif de calcium ➜ d. un apport excessif de potassium

Thérapeutique - Cryptosporidiose : quel traitement chez les ruminants ?

P. 45

1. Le sulfate de paromomycine possède-t-il une autorisation de mise sur le marché pour le traitement de la cryptosporidiose en France ? ➜ b. non, mais il est possible de d’utiliser le Parofor®, en seconde intention 2. Le lactate d’halofuginone : ➜ a. est autorisé pour le traitement de la cryptosporidiose ➜ c. peut être prescrit chez le chevreau dans le cadre de la cascade ➜ d. a un index thérapeutique faible

Étude de cas - Mortalité sur des chèvres avec diarrhée, sang et grains de maïs dans les fécès

P. 51

1. Le taux de sucres est-il le critère majeur d’ensilabilité des fourrages ? ➜ a. oui 2. Quelle est l’augmentation de la teneur en sucres du fourrage de luzerne liée à une fauche en fin d’après-midi ensoleillée ? ➜ c. 20 p. cent 3. Les diarrhées ou les irritations intestinales peuvent-elles être liées à un taux de sucre excessif ou non corrigé ? ➜ a. oui

Je m’abonne

en page 61


NP ELSA collection 2016_Pub Abonn ELSA 2009 29/03/2016 12:24 Page1

Je complète ma collection Volume 7

N°26 AVRIL 2014 revue de form à comité de ati lectu

Volume 8

agréée pour des crédits de délivr continue par forma

N°30 AVRIL 2015 ation revue de form ure ité de lectvrer com à pour déli

le CNVFC (Conseil nation al vétérinaire de formation contin ue et compléme

indexée dan les bases de s donnée

n agréée de formatio des crédits le CFCV par continue tion continue

• Index Veter inarius (CAB Internationa

l) • Veterinary Bulletin

forma (Comité de vétérinaire)

(CAB Internationa

l) • CAB Abstr acts Database

INH

C3G INH

• Index Veter

l) Internationa

(CAB Bulletin • Veterinary ational) (CAB Intern base acts Data • CAB Abstr

émiosurveilla nc traiter les info les produire rmatio , comme

C4G C3G

dans nées : indexée de don les bases inarius

Actualités en perspect iv - Épid

ATM

C3G

- Questions et réponse sur le référ entiel Mam

s Actualité ective en persp

velle e - La nou (suite) - Chroniqu sanitaire gouvernance : icaments r gérer - Les nutr native pou une alter ses gylo les stron ? testinales gastro-in

Ruminants

- Les enjeux asso aux antibiotiq ciés ues uti en élevages

- L’évolution de la cons et de l’usage des ant chez les bovi ns et les petits ruminant - Évolutions de l’antibio chez les rum inants - La surveillan ce de la résistanc épidém en santé publ e - La méthodol ique ogie d’ét de la sensibilit aux antibiotiq é ues par diffusion - Fluoroquinoloet par d nes et céphalosp orines de 3 et 4 géné des molécule ration s récent identifiées comme cri - Traitements collectifs lors de bron chopneu infectieuse bovine : faut-il enco re les utili

DOSSIERS : ANTI

L’antibior des bactérésistance chez le po ies isolées rc

g

BIOTHÉR ET ANTIBIO APIE RÉSISTAN CE EN ÉLEVA GE

FMCvét formation méd

icale continu

e vétérinaire - Étude de cas - Mammite s à Pseudom aeruginosa onas chez la vach e - Test clinique - Une gestation prolongée

- Revue de press e internatio Infectiologie nale : notre / Loco sélection en Thérapeutique - Tests de form moteur / Reproducti ation continue on,

ts Ruminan

RS : PECTIVES DOSSIE S LES PER è

è

NOUVELTRÔLE N DE CO Porcs MINTHES ELésist Hibior DES- L’ant ance ants des bactéries min ruisolé lelesporc es chezchez - 2 parti e

Compren et agir dre

FMCvé formation méd

icale continu

oses helminth role des bovins : - Le cont chez les de pâtures es biologiqu les bases iologie - L’épidém tance de la résis ques elminthi aux anth bovins chez les strongles tance des - La résis testinaux gastro-in elminthiques aux anth vers bovins : les ent chez e changem un nécessair e er de paradigm r rationalis egies pou nthiques - Les strat anthelmi des ge l'usa rs bovins laitie chez les er t rationalis - Commen nts les traiteme ques nthi anthelmi ovin ? en élevage et traiter t prévenir - Commen ses les strongylots ruminants peti rage chez les és au pâtu laitiers élev

t

e vétérinaire

e - Technique nce en cuivr - L’antibio - Étude de cas - Care allaitants en Bretagne comment le ge troupeaux réaliser dans un éleva dans deux d’infertilité quelle utilité pour le p - Test clinique - Cas ntique Loire-Atla en tion - Enjeux écon olais char ur, Reproduc omiques Locomote La formation sélection en desnale pri : notre natio et des se inter marg pres de es e inue - Revu dansform ation cont la filièr e bovine - Tests de

La seule revue de formation 100 % productions animales dans chaque numéro 1 dossier spécial ruminants 1 article porcs ou volailles pratiques et illustrés

des rubriques faciles à lire et pédagogiques

FMCvét :

une synthèse des meilleurs articles de la presse internationale

dre Compren et agir

ues économiq çais : - Enjeux bovin fran Le cheptel es statistiqu données nutrition iques de concentré - Cas prat sir choi un comment lactation vaches en des pour au pâturage

❏ n° 1 Le péripartum - La peste aviaire ❏ n° 2 Les morts subites La maladie de Newcastle ❏ n° 3 Mycoplasmes et mycoplasmoses - Mycoplasmes et mycoplasmoses en aviaire ❏ n° 4 Les gastro-entérites du jeune veau - Mycoplasmes et mycoplasmoses chez les porcs ❏ n° 5 B.V.D. et Border disease La quarantaine en élevage porcin ❏ n° 6 Les maladies vectorielles La peste porcine africaine ❏ n° 7 Thérapeutique et prévention du jeune veau - La détection des chaleurs chez la truie ❏ n° 8 Infécondité : l’abord individuel Les alternatives à la castration chirurgicale chez le porcelet ❏ n° 9 Foie et affections hépatiques les retours en chaleurs irréguliers et les incidents en cours de gestation ❏ n° 10 Infécondité : l’abord du troupeau - Diagnostic des affections bactériennes cutanées des porcins ❏ n° 11 Bronchopneumopathies des bovins allotés Les affections bactériennes (2e partie) ❏ n° 12 Comportement et santé des bovins - La vaccination contre la maladie de Gumboro ❏ n° 13 Les robots de traite - La grippe porcine ❏ n° 14 L’acidose chronique ou subaiguë des ruminants La maladie de Marek chez la volaille ❏ n° 15 Mammites bovines : nouvelles perspectives La visite d’élevage en production porcine ❏ n° 16 Nouvelles perspectives en reproduction Gestion collective de la BVD Perception de la santé ❏ n° 17 La reproduction en élevage allaitant - Génomique Porcs - La visite d’élevage 2. l’alimentation

BON DE COMMANDE Je souhaite souscrire un abonnement au NOUVEAU PRATICIEN Vétérinaire élevages et santé ❍ FORMULE 1 : ❏ 4 numéros + 1 N° offert + Hors-série VACCINS ET VACCINATION

❏ n° 18 Suivi de reproduction et santé du taureau en élevage allaitant Les Escherichia coli pathogènes ? ❏ n° 19 L’I.B.R. en France : stratégies de contrôle Porcs - La visite d’élevage 3. le logement ❏ n° 20 Une nouvelle émergence en Europe : le virus ➜ Prix éditorial de Schmallenberg Le syndrome des œufs à extrémité de verre chez la poule pondeuse ❏ n° 21 Métrites et endométrites chez la vache Porcs - La visite d’élevage 4. la conduite d’élevage ❏ n° 22 Inflammations et maladies inflammatoires Le traitement antibiotique des affections digestives et respiratoires chez le porc ❏ n° 23 Déséquilibres alimentaires et nutritionnels Grippe et pathologie pulmonaire chez le porc ❏ n° 24 Maîtrise sanitaire de l’élevage en lot Porcs - La visite d’élevage Les contaminants infectieux et parasitaires ❏ n° 25 La tuberculose bovine Porcs - L’antibiorésistance des bactéries isolées ❏ n° 26 Antibiothérapie ➜ Prix éditorial et antibiorésistance en élevage Porcs - L’antibiorésistance des bactéries isolées (2e partie) ❏ n° 27 Antibiothérapie en élevage ❏ n° 28 Actualités en maladies métaboliques ❏ n° 29 La résistance aux anthelminthiques chez les ruminants ❏ n° 30 Nouvelles perspectives de contrôle des helminthes ❏ n° 31 Élevage et médecine de précision ❏ n° 32 Les ectoparasites Hors-série Vaccins et vaccination : le renouveau

Je souhaite recevoir les numéros déjà parus : Praticiens ❏ 3 numéros : 96 € (1,97 € TVA) ❏ 2 numéros : 66 € (1,36 € TVA) ❏ 1 numéro : 34 € (0,70 € TVA)

*Étudiants 55 € 38 € 20 €

> Praticiens : 262 € 253 € (5,20 € TVA) > Étudiants* : 145 € 137 € > Praticiens UE : 267 € 258 € > Étudiants UE* : 146 € 138 € > Administrations / Collectivités : sur devis, nous consulter

Du N°19 au N°25 (par N°) : 40 € (0,82 €) 25 € À partir du N°26 (par N°) : 58 € (1,19 € ) 25 € Hors-série : Vaccins et vaccination le renouveau : 68 € (1,40 € TVA) Pour Institution ou pour 4 N° ou plus, nous consulter

❍ FORMULE 2 : ❏ 4 numéros + 1 N° offert

Nom

> Praticiens : 188 € (3,87 € TVA) > Étudiants* : 92 € > Praticiens UE : 192 € > Étudiants UE* : 93 € > Administrations / Collectivités : sur devis, nous consulter *Je joins la photocopie de ma carte étudiant vétérinaire

À renvoyer à NÉVA avec votre règlement Europarc - 15, rue Le Corbusier- 94035 Créteil Cedex France Tél. : +33 1 41 94 51 51 • Fax : +33 1 41 94 51 52 • Courriel : neva@neva.fr - www.neva.fr

UE : tarifs idem France + 2 € de port/numéro Étranger hors UE : nous consulter Étudiant : nous consulter

*Étudiant : 45 €

Prénom

Adresse Code postal Pays Fax ❏ Je règle par chèque

Ville Tél. Courriel ❏ Je règle par virement : IBAN : FR76 1820 6000 5942 9013 4300 156

BIC : AGRIFRPP882


Quel est le SEUL VACCIN BVD assurant une protection fœtale de 12 mois en 1 seule injection ?

DO

UBLE DELE

TI

O

N

LI

VE

® ®

FRAH/ELA-151082 - 11/2015 - Boehringer Ingelheim France SAS - L’agence SYMPHONIE

BOVELA® lyophilisat et solvant pour suspension injectable pour bovins. COMPOSITION EN PRINCIPES ACTIFS : Chaque dose (2 ml) contient : Lyophilisat : BVDV*-1 vivant modifié, souche parentale non-cytopathogène KE-9 : 104,0-106,0 DICT50** ; BVDV*-2 vivant modifié, souche parentale non-cytopathogène NY-93 104,0-106,0 DICT50**. *Virus de la diarrhée virale bovine (Bovine Viral Diarrhoea Virus). **Dose infectieuse 50 % sur culture tissulaire (Tissue Culture Infectious Dose 50 %). CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DÉLIVRANCE : Usage vétérinaire. À ne délivrer que sur ordonnance vétérinaire devant être conservée pendant au moins 5 ans. INDICATIONS : Immunisation active des bovins à partir de 3 mois d’âge pour réduire l’hyperthermie et pour minimiser la réduction du nombre de leucocytes dues au virus de la diarrhée virale bovine (BVDV-1 et BVDV-2) et pour réduire l’excrétion virale et la virémie dues au BVDV-2. Immunisation active des bovins contre les virus BVDV-1 et BVDV-2, pour prévenir la naissance de veaux infectés permanents due à une infection transplacentaire. Début de l’immunité : 3 semaines après vaccination. Durée de l’immunité : 1 an. CONTRE-INDICATIONS : Ne pas utiliser en cas d’hypersensibilité aux substances actives ou à l’un des excipients. EFFETS INDÉSIRABLES : De légers gonflements ou nodules pouvant atteindre 3 cm de diamètre ont été observés au site d’injection et ont disparu dans les 4 jours suivant la vaccination. Une augmentation de température corporelle, restant dans les normes physiologiques, est fréquente dans les 4 heures après la vaccination et régresse spontanément dans les 24 heures. TEMPS D’ATTENTE : Zéro jour. Mise à jour du texte : 22.12.2014 (Version 03).

BÂTISSEZ L’HISTOIRE DE LA BVD. L’INNOVATION EST ENTRE VOS MAINS.

®

L

VE

O

N

SIMPLIFIEZ LA VIE DE VOS ÉLEVEURS AVEC UN VACCIN INNOVANT ET EFFICACE

DO

UBLE DELE

T


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.