Permanence de la télévision

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Avec des contributions de Roei Amit, Élodie Belkorchia, Alexis Blanchet, Sylvie Bosser, Gilles Delavaud, Marida Di Crosta, Jean-Pierre Esquenazi, Jean-Paul Fargier, Julien Figeac, Sébastien François, François Jost, Thomas Paris, Marie Thonon, Éric Vérat. Gilles Delavaud est professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris VIII, chercheur au Centre d’études sur les médias, les technologies et l’internationalisation (CEMTI). Il a notamment publié L’Art de la télévision, Ina/De Boeck, 2005, et co-dirigé Télévision : le moment expérimental. De l’invention à l’institution (1935-1965), Ina/Apogée, 2011.

Gilles Delavaud

sous la direction de

Permanence de la télévision

La télévision ne cesse de se réinventer — de se redéfinir, de se diversifier, de se redéployer. Désormais les contenus télévisuels sont partout, sur tous les écrans et en tous lieux. Les études réunies dans cet ouvrage examinent tout d’abord quelques-uns des principaux aspects des bouleversements en cours : le devenir des programmes et de la programmation, les nouvelles pratiques de réception, les promesses de la télévision connectée, les mutations de la mémoire télévisuelle… La seconde partie est consacrée à l’analyse de plusieurs types de programmes, notamment de fiction, envisagés du point de vue de l’innovation et de la création. Autant d’approches et d’éclairages pour comprendre les profondes transformations de la télévision à l’ère du Web et du numérique.

Permanence de la télévision sous la direction de

Gilles Delavaud

Éditions Apogée ISBN 978-2-84398-392-4 21 € TTC

Éditions Apogée


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Textes réunis par

Gilles Delavaud avec la collaboration de Loïc Ballarini

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Sommaire Partie I. Hier, aujourd’hui, demain Permanence d’un concept Gilles Delavaud

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Où va la télévision ? De l’influence de la télévision numérique sur les programmes et la programmation

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François Jost La télé connectée ou comment la télévision se réinvente avec le web Roei Amit

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L’audiovisuel à l’ère du web Éclatement des marchés et nouvelles prescriptions 49 Thomas Paris Vers une pragmatique de la pratique télévisuelle L’appropriation de la télévision mobile en situation de mobilité Julien Figeac Arrêt sur écran Marie Thonon

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Partie II. Formes et programmes Séries télévisées, carnaval et interpellation politique Jean-Pierre Esquenazi Les internautes au chevet de « l’étrange lucarne » ? Activités de fans sur Internet et mémoire de la télévision Sébastien François L’écriture de fiction télévisée dans les systèmes français et américain Éric Vérat

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La fiction télévisée hors télévision L’expérience de scénarisation interactive de HBO Imagine Marida Di Crosta

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De l’hertzien à la télévision IP, du récepteur au terminal Mutation de l’expérience vidéoludique à la télévision 141 Alexis Blanchet Les usages des archives télévisuelles Élodie Belkorchia

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Entre médiation et promotion littéraire De nouvelles formes audiovisuelles sur le net 169 Sylvie Bosser Niche Tivi, mon beau souci Jean-Paul Fargier

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Les auteurs

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Partie I. Hier, aujourd’hui, demain

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Permanence d’un concept Gilles Delavaud Université Paris 8, CEMTI

La télévision ne cesse de se réinventer — de se redéfinir, de se diversifier, de se redéployer. Désormais, les contenus télévisuels sont partout, sur tous les écrans et en tous lieux. Après un demi-siècle de relative stabilité, où elle s’est institutionnellement imposée comme média de télédiffusion, la télévision renoue avec les promesses de ses origines et la conception moins restrictive qui a prévalu de la fin du xixe siècle jusqu’au milieu du siècle dernier. Les formes actuelles du télévisuel invitent à ce constat : « La permanence de la télévision en tant qu’ensemble de désirs et de pratiques » (Uricchio, 2009, p. 162). Le désir de télévision

Dans les deux dernières décennies du xixe siècle, le désir de télévision — de « vision à distance par l’électricité » — trouve à s’exprimer aussi bien dans des publications savantes ou de vulgarisation scientifique que dans des œuvres d’imagination. En 1877, dans L’Année scientifique et industrielle, Louis Figuier attribue à Alexander Graham Bell, qui a déposé l’année précédente son brevet de téléphone, l’invention du télectroscope, « un appareil pour transmettre les images à distance ». Grâce à cet appareil, « il serait possible d’entendre à San Francisco un opéra représenté à Paris, et de voir en même temps les acteurs sur la scène ou le public dans la salle » (Figuier 1878, p. 80-81). L’année suivante, en 1878, le magazine satirique britannique Punch publie un dessin de George du Maurier attribuant à Thomas Edison l’invention du telephonoscope. Sous-titré « Edison’s Telephonoscope (Transmits Light as Well as Sound) », le dessin représente, à leur domicile londonien, un couple de parents installés dans des fauteuils face à un grand écran panoramique placé au-dessus d’une cheminée. Sur l’écran, dans un cadre exotique (l’île de Ceylan), des jeunes gens disputent une partie de tennis. Les parents ont chacun à la main un cornet et parlent avec leur fille qui se tient au premier plan, une raquette dans une main, le récepteur du téléphone dans l’autre. La légende

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précise que « chaque soir, avant d’aller au lit, le père et la mère […] se réjouissent de voir leurs enfants aux antipodes et de bavarder avec eux à travers le fil du téléphone » [cf. fig. 1, à la fin de l’article.]. À partir de 1882, soit deux ans avant que l’Allemand Paul Nipkow dépose le premier brevet relatif à la vision à distance (le télescope électrique), le romancier et dessinateur Albert Robida met en scène dans ses romans d’anticipation cette double possibilité qu’offre l’invention : la transmission audio-visuelle de spectacles et la visiophonie. Dans un premier ouvrage, Le Vingtième siècle (1883), Robida situe la mise en service du téléphonoscope (le terme « télévision » n’apparaîtra qu’en 1900) en 1945, et son essor au début des années 1950. La pièce maîtresse de l’appareil est un écran plat — une « plaque de cristal » ovale ou rectangulaire — qui permet d’assister en direct à des spectacles retransmis des grands théâtres parisiens ou des salles les plus prestigieuses des capitales étrangères. Pour faire son choix, l’usager peut consulter le « programme universel » mis à jour quotidiennement, ou bien passer d’une salle à l’autre pour avoir un aperçu des spectacles disponibles. Au moment de l’entracte, c’est le public présent dans la salle qui est donné à voir ; il suffit alors de téléphoner à la salle pour être mis en communication avec un spectateur que l’on reconnaîtrait dans l’assistance, l’image de l’interlocuteur apparaissant aussitôt sur l’écran. Pour le spectateur à domicile, le téléphonoscope ne présente pas seulement l’avantage d’offrir un très grand choix de spectacles, il procure en même temps le sentiment exaltant de faire partie du « grand public international ». Mais plus que les programmes de divertissement, c’est le spectacle de l’actualité mondiale, la retransmission des événements tragiques (catastrophes, tremblements de terre, inondations, guerres civiles, révolutions), qui fascine les spectateurs et fait palpiter les foules [fig. 2]. Le grand quotidien parisien L’Époque dispose d’un réseau de correspondants à travers le monde dont Robida décrit le travail : équipés chacun d’un « petit téléphonoscope de poche 1 », leurs reportages sont diffusés 24 heures sur 24 sur l’écran géant qui domine l’immeuble du journal sur les Champs-Élysées, et simultanément transmis aux abonnés. L’idée de télévision, chez Robida et ses contemporains, renvoie à la fois à la diffusion d’informations ou de divertissements, que la réception en soit privée ou publique, et à la communication de personne à personne, de point 1. L’appareil de prise de vue tient dans la main et le minuscule appareil de prise de son se fixe à la boutonnière.

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à point, qu’il s’agisse de visiophonie ou de surveillance. La télésurveillance apparaît comme une des premières applications du téléphonoscope. Déjà, dans le dessin de George du Maurier, la légende suggère que le père, tout en conversant avec sa fille, ne manque pas d’observer ce qui se passe autour d’elle et de surveiller les fréquentations de son fils : « Béatrice, approche-toi, je veux te parler tout bas […]. Qui est cette charmante jeune femme qui joue aux côtés de Charlie ? — Elle vient juste d’arriver d’Angleterre. Je te présenterai à elle dès que la partie sera terminée. » De même, dans Le Vingtième siècle, appelant son fils à son domicile parisien et le découvrant endormi dans son lit, le père s’exclame devant ses filles : « Excellent aussi pour la surveillance, le téléphonoscope ! Vous voyez, Philippe ne se doute pas que nous venons de l’apercevoir dans son lit ! Cela peut aussi avoir ses inconvénients ; dans les premiers temps, on voulait des téléphonoscopes partout, jusque dans les chambres à coucher ; alors, quand on oubliait de fermer tout à fait l’appareil, on pouvait se trouver exposé à des indiscrétions. » (Robida, 1883, p. 72-73) En 1890, Robida publie la suite du Vingtième siècle. L’action de ce nouveau roman, La Vie électrique, se déroule en 1955. Le téléphonoscope est définitivement entré dans les mœurs — on parle familièrement de « télé » — et ses applications se sont multipliées. Un dessin montre une étudiante chez elle, attablée devant ses cahiers et ses livres, un crayon à la main, écoutant attentivement sur l’écran son professeur debout au tableau noir : le texte indique que la jeune fille avait « fait toutes ses classes par Télé » (Robida, 1890, p. 26) [fig. 3]. Sur un autre dessin, une femme est debout devant son écran, examinant les soieries que le vendeur d’un grand magasin lui propose : elle fait ses « emplettes par Télé » (id., p. 32). Le roman nous apprend par ailleurs que, grâce au perfectionnement des appareils, on peut désormais revoir un événement important préalablement « cliché pour Télé », c’est-à-dire enregistré en vue d’une diffusion ultérieure.

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« La suppression de l’absence »

Une expression résume l’extraordinaire de l’invention et ses bienfaits psychologiques : « la suppression de l’absence ». Dans Le Vingtième siècle, une illustration montre, dans une colonie lointaine, un homme blanc qui vient au « Bureau du téléphonoscope international » pour prendre des nouvelles de sa famille : il contemple sur l’écran son épouse, avec deux enfants à ses côtés, tandis qu’elle allaite leur dernier-né [fig. 4]. Dans les premières pages de La Vie électrique, le narrateur précise : « Le téléphonoscope permet non seulement de converser à de longues distances avec toute personne reliée électriquement au réseau de fils couvrant le monde, mais encore de voir cet interlocuteur dans son cadre particulier, dans son home lointain. Heureuse suppression de l’absence, qui fait le bonheur des familles souvent éparpillées par le monde, à notre époque affairée. » (id., p. 8) On retrouve ce thème de la suppression de l’absence dans un autre ouvrage de science-fiction paru en 1883, Ignis de Didier de Chousy : « Les habitants d’Industria se trouvent si bien chez eux qu’ils n’en sortent guère, quoiqu’ils puissent y rester tout en en sortant. L’absence, ce mal des âmes tendres, a été supprimée. On est ubiquiste, en même temps chez soi et ailleurs ». (de Chousy, 1883, p. 253) L’appareil décrit par l’auteur est comparable au téléphonoscope de Robida : « Le téléchromophotophonotétroscope […] supprimait l’absence d’une manière plus radicale encore. La téléchromophotophonotétroscopie est, comme on le sait, une succession presque synoptique d’épreuves photographiques instantanées, qui reproduisent électriquement la figure, la parole, le geste d’une personne absente avec une vérité qui équivaut à la présence, et qui constitue moins une image qu’une apparition, un dédoublement de la personne de l’absent […] Il va de soi qu’en modifiant convenablement la marche du système, on peut à volonté faire comparaître l’absent ou lui apparaître soi-même. » (id., p. 255)

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Il est remarquable qu’un demi-siècle plus tard, on salue l’apparition de la télévision dans les mêmes termes. Le 31 mars 1939, au Théâtre des Ambassadeurs à Paris, a lieu la première présentation officielle de la Télévision française. L’écrivain Marcel Prévost, de l’Académie française, président du Conseil supérieur de la Radiodiffusion, prononce une allocution qui met délibérément l’accent sur les « possibilités de satisfaction psychiques » que va offrir la télévision, sur son « action bienfaisante sur la sensibilité humaine » : « La vue d’une mère séparée de son fils ne sera-t-elle pas transfigurée si, au cours de la séparation, non seulement elle peut entendre la parole de l’absent, mais elle le voit lui parler ? […] Notre parole humaine se détache, pour ainsi dire, de nous quand nous la confions au téléphone ; mais c’est nous-mêmes que la télévision rendra présents et vivants, à des milliers de kilomètres, pour les regards anxieux qui nous cherchent […] Bientôt, vous tournerez un bouton magique, et l’absent surgira devant vous […] Dernier acte de la science contemporaine, elle vient, aboutissement magnifique, de supprimer l’absence. » (Prévost, 1939, p. 127-128) L’académicien insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas là d’anticipation : « Dès à présent, dans deux grandes villes allemandes, distantes d’environ mille kilomètres, des cabines publiques de télévision sont installées, et les interlocuteurs se voient, comme ils s’entendent. » Dès 1936, en effet, la Poste allemande avait expérimenté une première liaison télévisuelle-téléphonique entre Berlin et Leipzig. En 1937, à l’Exposition internationale de Paris, l’Allemagne proposait, en plus d’un programme quotidien d’émissions réalisées sur place, une démonstration de son système de Visiotelephonie : aux deux extrémités du hall du Pavillon allemand, deux cabines équipées permettaient à deux visiteurs d’avoir une conversation que le public pouvait suivre sur des récepteurs disposés à proximité (Fickers, 2008, p. 308). C’est d’ailleurs à la visiotéléphonie qu’est principalement consacré le catalogue de la section télévision du Pavillon allemand de l’exposition (Carré, 1987,

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p. 88) 2. À la fin des années 1930, Berlin était ainsi relié à Munich, Leipzig, Cologne, Nuremberg et Hambourg. Même si, faute d’un usage suffisant, ce système télévisuel fut abandonné en 1940 (Elsner, 2003), Jean Thévenot y fait encore référence dans son ouvrage L’Âge de la télévision et l’avenir de la radio, publié en 1946, qui commence par cette mise au point : la télévision, contrairement à ce que pense l’homme de la rue, ce n’est pas seulement « quand on pourra se voir au téléphone » : « Certes, la “visiotéléphonie” sera, tôt ou tard, mise à notre disposition. D’abord, sous la forme de cabines publiques (comme il en existait déjà en Allemagne avant la guerre) ; puis, d’installations privées […]. Si répandue et divertissante qu’elle puisse devenir, la visiotéléphonie ne sera cependant, du point de vue des mœurs comme du point de vue du volume du trafic, qu’une branche mineure de la télévision. » (Thévenot, 1946, p. 19) Et Thévenot explique que la principale application de la télévision sera la « télédiffusion, c’est-à-dire la télévision fonctionnant non pas en aller et retour, au service des conversations privées, mais à sens unique, pour la récréation ou l’éducation du grand public » (id., p. 20). La visiotéléphonie appartient donc… au futur. C’est ce qu’illustre parfaitement le documentaire d’anticipation Télévision œil de demain (J.K. Raymond-Millet, 1947) tourné dans les studios de la Télévision française 3. Après avoir détaillé le principe de réalisation et de diffusion d’une émission, le film montre « tout ce qui sera possible désormais » : d’abord la visiotéléphonie, mais aussi la surveillance de l’espace urbain (les rues sont « balayées par des caméras de télévision » et les fonctionnaires de la Préfecture de police restent postés devant leurs écrans), ou encore la réception mobile des programmes (dans la rue les passants ont les yeux fixés sur leur récepteur de poche, et dans le métro, on lit l’écran du voisin par-dessus son épaule).

2. « De toutes les transmissions de télévision, c’est la “visiotéléphonie” qui laisse dans l’esprit du spectateur l’impression la plus profonde et la plus durable de la télévision et de son importance » (Catalogue de la Deutsche Reichspost). 3. Le film s’inspire en partie de René Barjavel, Cinéma total. Essai sur les formes futures du cinéma, Paris, Denoël, 1944. Pour un extrait de l’ouvrage, voir R. Barjavel, « La fatale alliance de la télévision et du cinéma », in Delavaud (2003).

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Les auteurs Roei Amit est docteur en sciences sociales de l’EHESS. Il enseigne la production et l’édition pour les nouveaux médias à Ina’Sup et dirige les éditions multimédia de l’Institut national de l’audiovisuel. Élodie Belkorchia est doctorante CIFRE au sein du CEMTI, laboratoire de l’université Vincennes-Saint-Denis (Paris VIII). Ses recherches portent sur les nouveaux enjeux de l’archivage et de l’exploitation des archives audiovisuelles à l’ère du numérique. La CIFRE lui offre l’opportunité de confronter ses travaux de recherches à la réalité du terrain, au sein de l’association Carrefour pour l’Information et la Communication à Aubervilliers (CICA) où elle est archiviste audiovisuel. Alexis Blanchet est docteur en études cinématographiques de l’université Paris Ouest Nanterre La Défense, chargé de cours à l’université en études cinématographiques (UFR Arts du spectacle), enseignant à l’Institut de Création Artistique et Numérique (ICAN) et secrétaire de l’Observatoire des mondes numériques en sciences humaines (OMNSH). Sylvie Bosser est maître de conférences à l’université Paris VIII. Ses travaux portent sur l’édition en sciences humaines et sociales et l’impact du numérique, ainsi que sur les stratégies de traduction dans ce même secteur. Elle s’intéresse également au processus de médiation et de promotion littéraire sur le net, ainsi qu’aux politiques culturelles dans le domaine du livre. Dernières publications : « La pratique du numérique et ses effets sur l’édition en sciences de l’homme et de la société », in Bonnet Jacques, Bonnet Rosette, Raichvarg Daniel (dir.), Les Savoirs communicants. Entre histoire, usages et innovations, Éditions universitaires de Dijon, 2010 ; « Les échanges culturels entre les pays du Maghreb et cinq pays européens. Analyse des flux de traductions en sciences de l’homme et de la société (1979-1999) », Actes du colloque franco-tunisien « Interagir et transmettre, informer et communiquer : Quelles valeurs, quelle valorisation ? », 2008).

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Gilles Delavaud est professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris VIII, chercheur au Centre d’études sur les médias, les technologies et l’internationalisation (CEMTI). Il a publié L’Art de la télévision. Histoire et esthétique de la dramatique télévisée (1950-1965), Ina/De Boeck, 2005, et de nombreuses études sur l’histoire et l’esthétique du cinéma ou de la télévision. Parmi ses articles sur la télévision : « Penser la télévision avec le cinéma », Cinémas, vol. 17, n° 2-3, printemps 2007 ; « Le dispositif télévision. Discours critique et création dans les années 1940 et 1950 », in La Télévision du téléphonoscope à YouTube. Pour une archéologie de l’audiovision, dir. Mireille Berton et Anne-Katrin Weber, Lausanne, Antipodes, 2009. Il a récemment co-dirigé Télévision : le moment expérimental. De l’invention à l’institution (1935-1965), Ina/Apogée, 2011. Marida Di Crosta est maître de conférences à l’université Jean-Moulin Lyon 3 où elle a mis en place le nouveau master « Scénarisation de contenu audiovisuel multisupport ». Auteure de fictions interactives, membre du Screenwriting Research Network, elle a publié en 2009 Entre cinéma et jeux vidéo : l’interface-film. Métanarration et interactivité, De Boeck-INA, coll. « Médias-Recherches ». Jean-Pierre Esquenazi est professeur à l’université Lyon 3, sociologue de la culture (audiovisuelle), auteur récent de Mythologie des Séries télé (2009, Cavalier Bleu), La Vérité de la fiction (2009, Hermès Lavoisier), Les Séries télévisées (2010, A. Colin), Hitchcock et l’aventure de Vertigo (2011, 2e éd., CNRS Éditions) et d’articles dont « Une série peut-elle être une œuvre ? » (Télévision, n° 2, CNRS Éditions), « David Kelley et la politique de la complicité » (Cahiers de l’Afeccav n° 3), « L’interprétation du film » (in Théories de la réception et cinéma), tous parus en 2011. Jean-Paul Fargier a enseigné au département cinéma de l’université Paris VIII de 1970 à 2011. Critique de cinéma et d’art vidéo, il a collaboré à Cinéthique, aux Cahiers du Cinéma, au Monde, et publie aujourd’hui dans Trafic et Turbulences Vidéo. Dernier ouvrage paru : Ciné et TV vont en vidéo (avis de tempête), 2011, Éditions De l’incidence. Réalisateur de films, il a signé une centaine de documentaires pour la télévision, dont récemment : Petites phrases, grande Histoire (3 x 4’, Ex Nihilo, Musée d’Orsay, 2011), Vous avez

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Les auteurs

dit « Chef-d’œuvre ! » (52’, France 3, PB Films, Centre Georges-Pompidou, 2011), Le dernier bal de la IVe (en collaboration avec Michel Winock, 80’, Ex Nihilo, France 3, 2011), Jérôme Savary, animal (pas) triste, (52’, Dokumenta, France 5, 2011), Centre Pompidou-Metz, le grand Meccano (26’, Arte, PB Films, 2010), Poésie protestante (3 x 28’, Bix Films, France 2, 2010), Et de Gaulle créa la Ve (52’, Ex Nihilo, France 3, Public Sénat, Planète, 2009), Reims la romaine (de César à Clovis) (26’, Zadig, Arte, 2009). Julien Figeac est post-doctorant en sociologie au département SES de Télécom ParisTech. Durant sa thèse, intitulée Vers une pragmatique des attachements médiatiques. Le cas de la Télévision Mobile, il a analysé les usages de la Télévision Mobile Personnelle. Cette étude a donné lieu à plusieurs articles, dont un qui rend compte de « L’appropriation de la Télévision Mobile Personnelle autour des réseaux de communication » (Réseaux, n° 156, 2009) et un de « La participation des usagers de la télévision mobile aux formes visuelles de la coordination sociale » (Les Cahiers du Numérique, Vol. 6., n° 2, 2010). François Jost est professeur à la Sorbonne Nouvelle, directeur du Centre d’Étude sur les Images et les Sons Médiatiques (Céisme), fondateur et directeur de la revue Télévision (CNRS Éditions). Sébastien François est agrégé de sciences économiques et sociales. Il est doctorant en sociologie à Télécom Paris Tech. Sa recherche porte sur les enjeux sociologiques de l’appropriation de produits mass-médiatiques sur internet par des amateurs, et prend notamment pour terrain d’investigation les fanfictions et les montages vidéo inspirés par la saga Harry Potter. Ses résultats sur l’identité des auteurs de fanfictions et sur la production collective de ces textes ont fait l’objet de publications dans les revues Agora débats/ jeunesse et Réseaux. Thomas Paris, ancien élève de l’École polytechnique et docteur en gestion, est chargé de recherches au CNRS, professeur affilié à HEC, chercheur associé au Centre de recherche en gestion de l’École polytechnique (CRG). Il mène des recherches sur l’économie des industries culturelles, l’économie numérique, le management de l’innovation et les industries de la création. Il a écrit ou coordonné des ouvrages sur le droit d’auteur, la diversité culturelle dans le cinéma,

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les transformations des marchés de l’audiovisuel ou encore le fonctionnement des entreprises de création (Manager la créativité, Pearson, 2010). Marie Thonon est sociologue. Elle a été maître de conférences à l’université Paris VIII et responsable du second cycle au Département de Communication. Elle est actuellement membre du Cemti. Ses recherches ont porté, depuis 1978, sur la généalogie des équipements de communication dans le groupe d’Yves Stourdzé du Laboratoire de l’Iris dirigé par Jacques Attali. Elle est rédactrice en chef de la revue MEI, revue internationale de communication dirigée par Bernard Darras. Elle a travaillé sur les changements et les enjeux culturels au sein du CEMTI. Éric Vérat est auteur de télévision. Il a travaillé durant une décennie comme journaliste dans le domaine de l’industrie télé américaine. Il anime un cours au CEEA (Conservatoire Européen d’Écriture Audiovisuelle) sur les formats de la fiction mondiale. Il a produit deux saisons d’émissions (59 x 26 minutes) sur la fiction télé pour France Culture. Il prépare un ouvrage sur les génériques de fictions télé anglo-saxonnes.

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Dans la même collection

Cybercontrôles. Veille numérique et surveillance en ligne Guy Barrier La Démocratie électronique. De nouveaux concepts et expériences politiques Stefano Rodota L’Élite journalistique et son pouvoir Maria Santos Sainz (traduit par Estelle Urien) L’Internet militant. Mouvement social et usage des réseaux télématiques Fabien Granjon Le Match de football télévisé Jacques Blociszewski Les Médias, acteurs de la vie internationale Collectif, André-Jean Tudesq (dir.) Médias, temporalités et démocratie Collectif, André Vitalis, Jean-François Tetu, Michaël Palmer, Bernard Castagna (dir.) Médias et nouvelles technologies. Pour une sociopolitique des usages Collectif, André Vitalis (dir.) Nouveaux médias, nouveaux contenus Collectif, Gilles Delavaud (dir.) Les Radios en France. Histoire, État et enjeux Jean-Jacques Cheval Télévision : le moment expérimental. De l’invention à l’institution (1935-1955) Collectif, Gilles Delavaud, Denis Maréchal (dir.) La Télévision dans la vie quotidienne. État des savoirs Lorenzo Vilches (traduit par Jacques Guyot) Vers la société de l’information. Savoirs, Pratiques, Médiations Collectif, Richard Delmas, Françoise Massit-Follea (dir.) Vers une citoyenneté simulée. Médias, réseaux et mondialisation Collectif, Serge Proulx, André Vitalis (dir.)

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