Les deux pieds en Afrique

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Les deux pieds

en Afrique

Carnet de voyage

& Manior
maya

Les deux pieds

en Afrique

Carnet de voyage

maya & Manior

Textes et illustrations : © Manior

Photographies : © Maya

Direction : Jonathan Boulet

Direction éditoriale : Katie Badie

Édition & fabrication : Coraline Fouquet

© Éditions Scriptura, 2021

6 rue Lhomond, 75005 Paris

ISBN : 978-2-37559-020-1 (SB0031)

Dépôt légal : 2e semestre 2021

Imprimé en Pologne

www.editions-scriptura.com

Remerciements

Je remercie Dieu de nous avoir pris au mot, Maya et moi-même, sur notre envie de le servir « ailleurs » ! Je le remercie pour cette expérience humaine si riche, qui a forgé ce que nous sommes actuellement. Je remercie Maya pour cet élan interculturel qui l’anime, et que j’ai suivie loin de m’imaginer l’ampleur de nos découvertes !

Je remercie les personnes qui nous ont accueillis et accompagnés au Cameroun, en particulier Efi et Ralph. Je remercie ceux qui nous ont invités et hébergés avec fraternité au Cameroun, au Bénin et au Sénégal. Je remercie Karine et toute l’équipe de Wycliffe France de nous avoir fait confiance et accompagnés dans ce projet. Je remercie Élisabeth et toute l’équipe du Défap pour la formation et le suivi rigoureux et passionné dont ils ont fait preuve.

Avant-propos

Sous le pseudonyme de Manior, Romain Choisnet raconte ici une expérience de vie comme on n’en invente pas, sur le ton de l’humour.

Cette année de volontariat s’est déroulée de 2014 à 2015 et ne reflète pas la situation socio-politique actuelle des pays évoqués. Ces anecdotes illustrées ne sont pas toujours l’exact reflet de la réalité. Ces souvenirs sont publiés à l’occasion de l’anniversaire des 50 ans du Défap.

Le grand départ

C’est décidé, nous avons accepté une année de volontariat de solidarité internationale (VSI) au Cameroun. Nous sommes envoyés par l’association Wycliffe, qui mène des projets de traduction de la Bible lepays.Nousprévoyonsaussiunpassageau

Bénin, et quelques semaines au Sénégal.

Premier réflexe : où se trouve le Cameroun ?

C’est un pays d’Afrique centrale, bilingue (francophone pour 57% de la population, et anglophone pour le reste), avec 309 langues communautaires différentes !

Notre mission ? Aider les associations de traduction de la Bible, et en particulier Wycliffe Cameroun (CABTAL), à mieux communiquer : stratégie, supports de communication, photos, vidéos, flyers, etc. Avant de partir, nous sommes préparés autant que possible et formés au volontariat par le Défap - service protestant de mission. Deux semaines à apprendre les règles de sécurité et les bases de l’interculturalité. Puis les visas, billets d’avion, un départ de Paris et un atterrissage à Yaoundé, capitale du Cameroun, en pleine nuit...

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Jour 2

TOUS LES SENS EN ÉVEIL

Toucher

L’air est humide. Et chaud. En plein soleil, c’est dur, et puis une averse arrive. Je respire mieux, mais tout est vraiment saturé d’humidité. Il me faut au plus vite une garde-robe faite de vêtements amples ! Les murs sont chauds, les sols sont poussiéreux.

Odorat

Après avoir ressenti une légère gêne respiratoire en sortant de l’avion, due au fort taux d’humidité de l’air, j’ai senti autre chose… comme une odeur de forêt, de feuilles de bananiers séchées, de feu de camp et un peu de pollution.

Goût

J’entends beaucoup de bruits : les klaxons des taxis, quelques chiens qui aboient, souvent de la musique (parfois forte), des clameurs le samedi soir quand il y a un match de foot, ou le dimanche matin pendant les cultes des quelques églises du quartier.

Nous avons beaucoup apprécié notre premier repas dans un restaurant camerounais : poulet boucané et bananes plantins frites, accompagnés de tomates, oignons et haricots rouges... Et le piment était servi à côté ! Ouf !

La terre est rouge, l’herbe et les larges feuilles des arbres et palmiers sont bien vertes. Yaoundé est une ville faite de petites collines. Les maisons de notre quartier sont noyées dans la végétation. Mais au-delà des paysages, c’est vraiment mille petites choses qui attirent mon regard : une petite boutique avec son enseigne manuscrite, un vêtement bariolé, telle voiture inconnue, des enfants qui courent, des objets ou aliments dont j’ignore tout,…Toutes ces potentielles découvertes sont très exaltantes !

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Jour 5

LES TAXIS

Il y a énormément de taxis à Yaoundé. Environ 2 voitures sur 3. C’est le moyen de transport le plus utilisé, et le plus rentable. Ici, les bus (ou cars) sont plutôt utilisés pour se déplacer de ville en ville, sur de longs trajets.

Si vous voyez un taxi, il y a de bonnes chances que vous l’ayez entendu klaxonner d’abord. Les taxis klaxonnent pour beaucoup de raisons différentes :

∙ Pour signaler leur présence aux autres voitures

∙ Pour indiquer aux piétons qu’ils peuvent encore prendre d’autres passagers

∙ Pour dépasser d’autres voitures

∙ Pour s’insérer sur la route

Les taxis ici sont « collectifs » et peuvent contenir jusqu’à 5 passagers adultes (2 personnes sur le siège passager avant), allant vers des destinations différentes. Cela peut vite devenir très serré et étouffant ! Ce sont généralement de petites voitures Toyota (Starlet, Corolla,…). J’ai parfois eu la surprise d’entendre des poules caqueter dans le coffre.

Dans les taxis, il n’y a pas de ceinture. Il faut donc s’accrocher, car les taxis roulent parfois vite sur des routes en mauvais état. Il n’y a pas de panneaux de signalisation et les quelques feux rouges sont rarement respectés, sauf quand il y a des policiers. Les taxis eux-mêmes ne sont pas toujours en très bon état (amortisseurs, carrosserie, embrayage…) : nous avons même pris un taxi où un épais nuage de fumée nous envahissait dans la voiture. Mais le klaxon, lui, fonctionne toujours !

Ils ont souvent des peintures manuscrites comme : « Prudence », « Que Dieu nous protège » ou « Que ta volonté soit faite » sur le pare-chocs arrière de la voiture. Pas toujours rassurant ! On peut parfois lire « Dieu est amour », mais avoir un chauffeur qui insulte les autres conducteurs !

Pour prendre un taxi, il faut se tenir sur le bord de la route, attendre qu’un taxi passe et klaxonne. Il ralentit alors en passant à notre hauteur. Il faut crier notre destination approximative (il n’y a pas vraiment de noms de rues ici), le nombre de passagers et le prix qu’on propose : « Mwonbi, pour 2, 400 ! ». Le chauffeur peut alors hocher de la tête ou klaxonner s’il accepte, en venant se garer pour que nous puissions monter. Si la course ne l’intéresse pas, il accélère et repart sans dire un mot, ni faire un signe de la tête.

Cela reste un moyen de transport « en commun » très pratique et très abordable (250 francs CFA par personne, soit 0,38 €), que nous utiliserons souvent. Toutes ces situations m’amusent, c’est une vraie aventure de prendre le taxi ici !

AU RYTHME DE CE ROMAN GRAPHIQUE ALTERNANT ENTRE PLANCHES DE BANDE DESSINÉE ET PAGES DE CARNET DE ANNÉEVOYAGE,MAYAETMANIORNOUSENTRAÎNENTDANSLEUR DEVOLONTARIATENAFRIQUE.LEURSAVENTURESAU CŒUR DE PROJETS DE TRADUCTION DE LA BIBLE ET LEURS DÉCOUVERTES CULTURELLES SONT PARTAGÉES AVEC HUMOUR ET SENSIBILITÉ. ON SE RÉGALE DE LEURSANECDOTESQUIRETRACENTLERÉCITDECETTE EXPÉRIENCE HAUTE EN COULEURS !

Dessinateur amateur - mais passionné - depuis l’enfance, Manior a spontanément saisi l’occasion de raconter en bande dessinée son vécu de cette année de volontariat.

En partenariat avec

SB0031 - 19,90 € www.editions-scriptura.com

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