Table des matières
Introduction Qu’est-ce que la méditation ? ........................... 5 Pourquoi méditer ? .................................... 6 Une brève histoire de la méditation chrétienne ......... 7 Comment méditer : une méthode simple ............... 9 Comment utiliser ce livre ? ........................... 10 Pour aller plus loin .................................... 12 Demander de l’aide 12 Méditations 150 méditations................................... 14–163 Guides de méditation Introduction ..................................... 164–165 Le scan corporel ..................................... 166 La méditation assise 167 La méditation marchée .......................... 168–169 Les étirements ................................... 170–171 La méditation bienveillante...................... 172–173 La méditation enracinée ..........................174–175 L’espace de respiration. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176–177 Méditer dans la difficulté ........................ 178–179 La méditation par les sens ....................... 180–181 La méditation culinaire .......................... 182–183 La prière centrée ................................ 184–185
le b.a.-ba de la méditation
FAQ :
À Tim, Ellen, Caleb, Ethan, Laurel, Amelia, Charis, Doug, Milo, Ted, Tom & Emmett, avec tout mon amour.
Introduction
Qu’est-ce que la méditation ?
Tu as sûrement entendu parler de la méditation et tu as peut-être déjà essayé de la pratiquer. Mais qu’est-ce que la méditation, au juste ?
Cela fait plusieurs années que je pratique la méditation de pleine conscience. Je l’enseigne dans une université chrétienne et, en tant que psychologue, j’encourage mes patients à la pratiquer. Voici ma définition : méditer, c’est prendre le temps de centrer notre attention sur un sujet en nous obligeant à nous recentrer chaque fois que notre esprit s’égare. Nous sommes libres de choisir notre sujet ! La méditation est un principe à la fois très large et très simple. C’est un excellent exercice pour tous les adolescents chrétiens qui désirent garder leur esprit en bonne santé, pratiquer la compassion et marcher avec Dieu.
Dans ce livre, nous découvrirons un genre de méditation appelé la méditation de pleine conscience. Pratiquer la pleine conscience, c’est nous centrer (et nous recentrer) sur le moment présent dans une attitude de compassion et d’ouverture, sans juger. Tu as peutêtre déjà entendu ces mots. C’est normal, puisqu’on les trouve dans la Bible ! Dieu nous appelle à être compatissants, à rester ouverts aux enseignements de l’Esprit et à renoncer à notre attitude de jugement pour témoigner de la grâce.
Il est possible de pratiquer la pleine conscience à l’aide d’« exercices formels », par exemple en faisant silence, en exécutant des
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mouvements particuliers, en guidant nos pensées vers l’amour du prochain ou en se mettant à l’écoute de nos sens (Connais-tu la méditation culinaire ?). Il existe aussi des « exercices informels », par exemple celui de centrer notre attention sur l’instant présent n’importe quand dans la journée en oubliant nos pensées pour nous focaliser sur notre corps. Dans ce livre, nous nous essayerons à des exercices formels et informels, que nous pratiquerons en restant attentifs à la présence de Dieu.
Pourquoi méditer ?
Tu as peut-être entendu dire que toute vérité vient de Dieu. Cela signifie que nous pouvons explorer n’importe quelle partie du monde de Dieu (n’importe quel sujet) et qu’en faisant cela, nous en apprendrons un peu plus sur Dieu, puisque Dieu a tout créé (Colossiens 1.16). Dieu peut tout utiliser, même ce qui n’est pas spécifiquement « chrétien ». Tout, que ce soit un traitement médical, l’architecture ou une séance de fitness, est un don de Dieu. Beaucoup de gens profitent de ces dons sans reconnaître qu’ils viennent de Dieu. Par exemple, les gens qui se brossent les dents ont des dents en meilleure santé, même s’ils ne remercient pas Dieu pour l’invention de la brosse à dents. Mais en tant que chrétiens, nous pouvons remercier Dieu pour ses dons ! C’est super, non ?
Avec la pleine conscience, c’est pareil : il s’agit d’une technique non chrétienne pour rester en bonne santé et qui se base à la fois sur des recherches scientifiques et sur des traditions anciennes. Nous pouvons profiter de ses bienfaits, que nous soyons croyants ou pas. Mais les chrétiens ont la possibilité d’utiliser cet outil dans une perspective chrétienne. Ainsi, une pratique chrétienne de la
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pleine conscience peut nous aider à aller à la rencontre de Dieu et nous affermir dans notre marche spirituelle.
Les exercices de méditation proposés dans ce livre sont tirés d’un programme moderne de pleine conscience appelé Réduction du stress basée sur la pleine conscience (MBSR). Ce programme a été développé par l’Université du Massachusetts, aux États-Unis, dans les années 70. Les nombreuses études effectuées sur la MBSR ont relevé les bienfaits d’une pratique régulière :
• une diminution de l’anxiété, du stress et du nombre d’épisodes dépressifs
• un sentiment d’être lié aux autres
• une meilleure santé physique
Les exercices de ce livre sont fondés sur la science et sur la Bible. Tu apprendras à méditer dans la prière, en bougeant, en restant assis et en pratiquant d’autres activités. Et cela te permettra de découvrir quels genres de méditation apportent le plus à ta foi et contribuent le mieux à ton bien-être mental.
Une brève histoire de la méditation chrétienne
Les croyants vont depuis toujours à la rencontre de Dieu par la méditation silencieuse. Dans l’Ancien Testament, Dieu nous dit : « Tenez-vous tranquilles, et sachez que je suis Dieu » (Psaume 46.10, DRB). Dans le Nouveau Testament, Jésus se retire à de nombreuses reprises pour prier dans un lieu tranquille. C’est un exemple pour nous. Et depuis ce temps, les chrétiens n’ont pas cessé de découvrir
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de nouvelles manières d’entrer en relation avec Dieu par la méditation et la contemplation. Voici quelques exemples bien connus :
• Environ deux cents ans après Jésus-Christ, de nombreuses personnes se sont retirées dans le désert pour apprendre à demeurer dans la présence de Dieu. Nous appelons ces gens les Pères et les Mères du désert. Ils croyaient que le silence et la maîtrise de leurs pensées étaient bénéfiques pour leur âme.
• Dans les années 1500, Saint Ignace fonde l’ordre des Jésuites, un ordre monastique qui existe encore aujourd’hui. Les Jésuites se focalisent sur la présence de Dieu à chaque instant de leur vie quotidienne.
• Dans les années 60 se développe la pratique de la prière centrée, une façon de méditer en se concentrant sur la présence de Dieu dans l’instant présent.
• La Lectio Divina est un genre de méditation développé dans l’Antiquité. Ceux qui la pratiquent écoutent un passage biblique plusieurs fois et s’attardent sur le texte en se mettant à l’écoute de ce que Dieu a à leur dire dans l’instant présent.
• La communauté de Taizé pratique une adoration contemplative incluant des temps de silence et de méditation collective.
Bien que certaines traditions accordent plus d’importance au silence que d’autres, les chrétiens ont toujours considéré qu’être à l’écoute de Dieu était un moyen d’approfondir sa foi. Or, si nous voulons écouter Dieu, nous devons apprendre à faire silence et à être attentifs. La méditation de pleine conscience est une façon d’apprendre cela. C’est un outil pour les chrétiens qui désirent à
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la fois approfondir leur relation avec Dieu et garder un esprit en bonne santé.
Comment méditer : une méthode simple
Ce livre t’apportera beaucoup plus si tu prends le temps de faire l’exercice de pleine conscience proposé au bas de chaque page. Tu verras que ces exercices sont très variés (certains formels, d’autres informels). Méditer n’est pas facile, mais voici quelques conseils simples :
• Ne t’attends pas à rester parfaitement concentré. Ton esprit s’égarera souvent, et ce n’est pas grave. Cela fait partie de l’exercice. Quand tu te rends compte que tu t’es laissé distraire, félicite-toi de l’avoir remarqué et recentre-toi sur le sujet de ta méditation.
• Essaye différentes positions. Si tu aimes méditer assis, alors reste assis. Si tu préfères t’allonger, rester debout ou même marcher, n’hésite pas à adopter ces différentes postures. Tu peux garder les yeux ouverts ou fermés, à toi de voir ce qui te convient le mieux. Si l’une de mes instructions te paraît difficile à suivre, essaye puis adapte-la si besoin.
• Sois indulgent avec toi-même quand tu médites ! Dieu t’aime et sa grâce couvre tes faiblesses. Apprends aussi à te témoigner de la grâce à toi-même. L’objectif, c’est d’apprendre à recevoir puis à transmettre à ton tour la compassion de Dieu.
• Renonce à toutes les attentes que tu pourrais placer dans la méditation. Ton but n’est pas d’être plus calme, plus détendu ou plus heureux, mais simplement d’exercer ton esprit à rester centré sur le moment présent et à y revenir
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chaque fois que tes pensées s’évaderont. Tu verras que cet exercice en vaut la peine, même si tu n’en vois pas les fruits tout de suite.
Tu trouveras dans ce livre des exercices de méditation classiques et formels : le scan corporel, la méditation assise, la méditation marchée, la méditation bienveillante, etc. Je te conseille de les pratiquer régulièrement, chaque jour ou chaque semaine. Tu trouveras aussi des exercices plus informels que tu pourras mettre en pratique dans ton quotidien au fur et à mesure de ta lecture.
Comment utiliser ce livre ?
Ce livre contient 150 courtes réflexions : chacune commence avec un verset biblique et se termine par un exercice de méditation. Tu peux les lire dans l’ordre ou dans le désordre. Tu peux les lire une fois chacune ou relire celles que tu préfères autant que tu le souhaites. À toi de voir !
Chacune de ces lectures est accompagnée d’un exercice. Certains sont des exercices formels de pleine conscience inspirés du programme de Réduction du stress basée sur la pleine conscience (MBSR) :
• Le scan corporel : être attentif à toutes ses sensations.
• La méditation assise : être attentif à sa respiration, à ses sensations, à ses pensées, à ses émotions, à ses comportements et à ses désirs.
• La méditation marchée : être attentif à ses déplacements (en marchant ou en faisant avancer son fauteuil roulant).
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• Les étirements : être attentif aux interactions entre son esprit et son corps en faisant fonctionner ses muscles.
• La méditation bienveillante : recevoir et exprimer la compassion.
• La méditation enracinée : rester stable quand tout change.
• L’espace de respiration : être attentif à son état général.
• Méditer dans la difficulté : reconnaître les défis que l’on traverse et s’y intéresser.
• La méditation par les sens : être à l’écoute de l’un de ses cinq sens.
• La méditation culinaire : être pleinement conscient de ce que l’on mange.
• La prière centrée : être attentif à la présence de Dieu.
Tu trouveras à la fin de ce livre un guide pour chaque type d’exercice formel (des pictogrammes t’aideront à identifier le genre d’exercice associé à chaque lecture). Ces exercices sont conçus pour être effectués en trois minutes seulement. Si tu en as le temps et l’envie, sens-toi libre de les faire durer plus longtemps pour plus d’efficacité. Ceux qui pratiquent régulièrement la pleine conscience estiment que la durée idéale d’un exercice formel est de dix à vingt minutes. Pratiquer ces exercices un peu plus longtemps peut être d’une grande aide lorsque nous expérimentons des émotions désagréables très intenses.
Les exercices de pleine conscience informels sont donnés à la fin de chaque lecture et ne nécessitent pas d’explications supplémentaires. Essaie de les repérer au fur et à mesure que tu avances dans le livre.
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Pour aller plus loin
Pour tirer le plus grand profit de tes expériences de pleine conscience chrétienne, je te conseille d’utiliser un journal dans lequel tu pourras noter tes réflexions. Chaque exercice t’indiquera comment utiliser ton journal si tu choisis de le faire. Le guide ci-dessous t’aidera à prendre note de tes observations pendant tes moments de pleine conscience. Je te conseille même de marquer cette page pour pouvoir la retrouver facilement.
Pendant mon temps de méditation, j’ai remarqué :
Sensations physiques (qu’ai-je ressenti dans mon corps ?)
Pensées (qu’est-ce qui m’est venu à l’esprit ?)
Émotions (quelles émotions ai-je ressenties ?)
Comportements et désirs (qu’ai-je fait ? qu’ai-je eu envie de faire ? )
Conscience spirituelle (qu’ai-je remarqué au sujet de Dieu ?)
Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses en pleine conscience, alors sens-toi libre d’écrire ce que tu veux ! Ce n’est qu’une façon de faire une pause et de te rendre attentif. Noter tes observations dans un journal te permettra aussi de les retrouver plus facilement pour les relire et te souvenir de ce sur quoi Dieu veut attirer ton attention.
Demander de l’aide
La pleine conscience nous place face à toutes nos émotions, même celles qui sont désagréables. Bien que cela soit nécessaire pour guérir, une telle expérience peut nous désorienter ou nous submerger.
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Si tu t’inquiètes au sujet de certaines pensées ou émotions que tu expérimentes pendant tes moments de pleine conscience, n’aie pas peur d’en parler à un adulte de confiance. Tu n’as pas été créé pour parcourir ce chemin tout seul. Beaucoup de gens seraient heureux de faire ce voyage avec toi (même des gens que tu ne connais pas encore).
Il y a certaines pensées et émotions que tu dois absolument partager avec d’autres. Les pensées suicidaires, les souvenirs traumatisants, le sentiment d’être déconnecté de la réalité et l’envie de prendre des drogues ou de boire de l’alcool indiquent clairement qu’il est nécessaire de parler à quelqu’un. Heureusement, il est possible de trouver de l’aide et de soulager ces symptômes.
Tu ne sais pas à qui faire confiance ? Choisis quelqu’un qui sait écouter, qui est lent à juger, qui donne de sages conseils et qui est un bon modèle. Cela peut être un membre plus âgé de ta famille (tes parents, tes grands-parents ou tes tuteurs), un pasteur, un professeur, un entraîneur, un médecin ou un psychologue scolaire. Il y a peut-être aussi des gens de ton âge à qui tu fais confiance et peux raconter tes difficultés. Si tu ne te sens pas en sécurité et si tu n’es pas sûr de pouvoir parler à une personne de confiance, tu peux appeler le 3114, le numéro national de prévention du suicide. Une personne sera à ton écoute, te guidera et t’aidera à faire le prochain pas pour recevoir une aide concrète.
Dieu ne nous a pas destinés à nous débrouiller tout seuls, il nous a placés dans une communauté. Laisse ta communauté te soutenir dans ton apprentissage et dans ta croissance !
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Méditation 1
« Mon corps s’épuise, mon cœur aussi, mais mon appui, mon bien le plus personnel, c’est toi, Dieu, pour toujours ! »
Psaumes 73.26
Il y a des jours où tu peux te sentir découragé et vide, des jours où tu n’es pas aussi bon que tu le désires. Des jours où tu te heurtes à un mur et où tu n’es pas sûr de pouvoir continuer. Des jours où « [ton] corps s’épuise, [ton] cœur aussi. »
Peut-être cela dure-t-il des semaines, des mois ou des années. Nous le savons tous : la vie est dure. C’est un vrai combat.
Mais Dieu nous restaure dans nos épreuves. Nous ne pouvons pas être toujours au top, mais nous savons que Dieu nous donnera ce dont nous avons besoin. Avec le temps, nous repérons les moyens que Dieu utilise pour nous fortifier. Nous devenons attentifs à ce qui nous fait nous sentir mieux et nous apprenons à nous servir de ces outils. Un peu comme quand nous branchons notre téléphone pour le recharger, nous comprenons comment nous laisser fortifier et recevoir le « bien » que Dieu promet de nous donner dans les épreuves.
Exercice Dresse dans ton journal une liste de ce que tu fais quand la vie est dure et que tu as besoin de forces neuves. Certains adolescents font du sport, de la musique, prient, écrivent dans leur journal ou parlent avec des amis pour retrouver une stabilité émotionnelle. Cette liste d’outils dont Dieu te fait cadeau sera très importante dans la suite de notre parcours.
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Méditation 2
« Tenez-vous tranquilles, et sachez que je suis Dieu : je serai exalté parmi les nations, je serai exalté sur la terre. »
Psaumes 46.10 (DRB)
Nous n’aimons pas nous ennuyer ; en fait, nous fuyons l’ennui comme la peste. Alors pourquoi s’assoir sans rien faire ? Qu’est-ce qui a bien pu lui passer par la tête quand Dieu nous a demandé de nous arrêter, de nous tenir tranquilles et de méditer ?
Souvent, si nous évitons l’ennui, c’est pour fuir nos émotions et nos pensées douloureuses. C’est notre mécanisme de défense. Le calme nous permet de remarquer ces pensées et ces émotions tout en nous donnant l’occasion d’être attentifs à la présence de Dieu. Dieu possède la force et la guérison dont nous avons besoin, mais il nous faut faire silence pour les remarquer et les recevoir.
Quelle expérience as-tu du silence ? Le silence te met peut-être mal à l’aise ; c’est pourtant un des moyens par lesquels nous venons à Dieu et laissons Dieu venir à nous.
Exercice Reste assis trois minutes en silence. Pendant ce temps, tiens-toi tranquille (tu peux fermer les yeux) et sois attentif à ton corps et à ton esprit. Dieu est ici avec toi. Tu n’as pas besoin de ressentir quelque chose de particulier. Sois simplement attentif à ce qui se passe quand tu es au calme. Au bout des trois minutes, note dans ton journal ce que tu as observé en t’aidant du guide p. 12.
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Méditation 3
« Ne savez-vous pas que votre corps est le temple de l’Esprit saint, cet Esprit qui est en vous et que Dieu vous a donné ? »
1 Corinthiens 6.19
Les temples sont des lieux fantastiques destinés à être de belles maisons pour Dieu. Ils inspirent des louanges à ceux qui y entrent, et certaines personnes sont prêtes à voyager à l’autre bout du monde pour les visiter.
La parole de Dieu dit que ton corps est un temple pour le SaintEsprit. Ton corps en chair et en os abrite l’Esprit divin de Dieu. Waouh ! Cela veut dire que ton corps est beau et qu’il suscite l’admiration. Il est fait pour que l’on y passe du temps ; c’est l’endroit parfait pour rencontrer Dieu. Comme tous les temples, ton corps parle du Dieu qui l’habite. Et c’est vrai même dans les moments où tu n’aimes pas ton corps.
Le scan corporel est un exercice emblématique de la méditation de pleine conscience. Tu exploreras tout ton corps en étant attentif à ce qui s’y passe. Même si tu ne perçois pas Dieu pendant l’exercice, tu peux être sûr que ce « temple de l’Esprit saint » abrite la présence divine et reflète ce Dieu incroyable. Explorer notre corps peut nous permettre d’en savoir plus sur nous-mêmes et sur notre Créateur.
Exercice Suis le guide du scan corporel p. 166 et prends le temps d’être attentif à ton corps, le « temple de l’Esprit saint ». Souviens-toi que Dieu y habite avec toi. Ensuite, note tes observations dans ton journal.
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Méditation 4
« Que Dieu notre Père et le Seigneur Jésus Christ vous donnent la grâce et la paix ! »
2 Corinthiens 1.2
Nous vivons chaque jour par la grâce de Dieu. Notre souffle le prouve. Chaque respiration est un cadeau. Nous ne pouvons ni fabriquer ni contrôler notre souffle, seulement le recevoir comme une grâce de chaque instant.
La respiration est pour beaucoup un moyen de recevoir la paix de Dieu. Nous respirons en rythme, et nous concentrer sur notre respiration sans essayer de la maîtriser est un exercice relaxant. En étant attentif à ta respiration, tu feras les observations suivantes :
• La température de l’air sous tes narines change ;
• Tes épaules montent et descendent ;
• Ton ventre bouge en même temps que ton diaphragme ;
• Tes poumons se contractent et se décontractent ;
• Il y a une courte pause entre l’inspiration et l’expiration.
Ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses sensations que nous pouvons observer pendant la respiration ! Peu importe si tu ne remarques pas tout : Dieu t’offre sa grâce et sa paix à chaque respiration. Ce sont des dons de notre Créateur. Être attentif à ta respiration est l’un des moyens par lesquels tu peux recevoir la grâce et la paix !
Exercice Suis le guide de méditation assise p. 167 et sois attentif à ta respiration pendant quelques minutes. Souviens-toi que tu es dans la présence de Dieu. Puis note tes observations.
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Méditation 5
« Venez à moi vous tous qui êtes fatigués de porter un lourd fardeau et je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et laissez-moi vous instruire, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour tout votre être. Le joug que je vous invite à prendre est bienfaisant et le fardeau que je vous propose est léger. »
Matthieu 11.28–30
Nous sommes parfois obligés de poser ce que nous portons parce que c’est trop lourd. Mais combien de fois nous forçons-nous à porter un fardeau trop lourd par culpabilité, par méchanceté ou par désir de faire nos preuves ? Ce fardeau peut être une critique, une relation douloureuse ou le désir de tout faire parfaitement. Ces fardeaux nous font du mal quand nous les portons trop longtemps. Cela vaut la peine de les déposer. Comme quand nous posons un lourd carton, lâcher ce qui est trop lourd peut être un véritable soulagement.
Jésus lui-même nous encourage à déposer nos fardeaux et promet de nous donner quelque chose de moins lourd à porter. Quand tu as l’impression d’avoir le poids du monde sur les épaules, arrête-toi et pose-toi ces questions : Puis-je déposer une partie de ce fardeau ? Jésus aurait-il un fardeau moins lourd, plus facile à porter pour moi ? Comment puis-je prendre du repos maintenant ?
Exercice Suis le guide de l’espace de respiration p. 176-177 et sois attentif aux parties de ton corps qui sont tendues. Demande-toi si cette tension est utile. Si non, essaie d’y renoncer. Ensuite, note tes observations dans ton journal.
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Méditation 6
« Et voilà qu’un vent violent se mit à souffler, les vagues se jetaient dans la barque, à tel point que, déjà, elle se remplissait d’eau. Jésus dormait sur un coussin, à l’arrière du bateau. Ses disciples le réveillent et lui disent : “Maître, nous allons mourir ! Cela ne te fait rien ?” »
Marc 4.37–38
Les disciples de Jésus semblaient avoir une bonne raison de paniquer quand leur bateau s’est retrouvé pris dans une tempête et que l’eau menaçait de les submerger.
Mais pendant ce temps, Jésus dormait ; il était parfaitement calme. Quand les disciples, angoissés et en colère, l’ont réveillé en l’accusant de ne pas se soucier d’eux, Jésus a ordonné au lac de se calmer (et il a obéi !). Puis, déconcerté, il leur a posé cette question :
« Pourquoi avez-vous peur ? N’avez-vous pas encore la foi ? »
On ne peut pas calmer ses tempêtes, mais on peut apprendre à naviguer. Tu peux apprendre à identifier tes paniques inutiles, à voir le calme de Dieu et à attendre le retour de la paix.
Exercice Suis le guide pour méditer dans la difficulté p. 178-179 et entraîne-toi à identifier tes « tempêtes » actuelles. Essaie de voir comment tu y réagis. Si tu as tendance à paniquer, n’hésite pas à te sourire avec compassion (après tout, c’est une réaction normale). Sois attentif à la présence de Jésus avec toi dans le bateau et observe la façon dont les vagues évoluent à mesure que tu traverses la tempête avec ton Dieu parfaitement calme. Ensuite, note tes observations.
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FAQs : Le b.a.-ba de la méditation
1. La pleine conscience est-elle une pratique bouddhiste ?
Pouvons-nous la pratiquer en tant que chrétiens ?
Des croyants de toutes les grandes religions ont pratiqué la méditation au cours de l’histoire. En effet, il est nécessaire d’être attentif pour trouver Dieu. Or, faire silence est un excellent moyen de se rendre attentif. Cela dit, la pleine conscience est souvent pratiquée dans un cadre non religieux. Certaines personnes choisissent une approche bouddhiste de la méditation de pleine conscience. Mais il est tout à fait possible de la pratiquer en l’associant à la foi chrétienne, à une autre foi ou sans l’associer à aucune religion.
Tu peux voir la pleine conscience comme une façon de prier, d’accorder le pardon ou même d’entretenir sa santé physique et son hygiène. Le fait que d’autres religions la pratiquent n’enlève rien aux bénéfices qu’un chrétien peut en tirer. Jésus nous invite à être attentifs à l’œuvre de son royaume dans le monde, et la méditation de pleine conscience est un merveilleux moyen de le faire !
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2. Mon esprit s’égare dans toutes les directions et j’ai beaucoup de peine à rester tranquille. Comment puis-je m’améliorer ?
On a tendance à croire que la méditation permet de se détendre et de se calmer, et que celui dont l’esprit ne parvient pas à se concentrer pendant l’exercice « n’est pas doué pour la méditation ». C’est faux. En réalité, il est fréquent que notre esprit s’évade et que notre corps remue pendant la méditation. Et c’est normal : la pleine conscience te donne la possibilité d’observer ces mouvements physiques et mentaux sans les juger ou essayer d’y changer quoi que ce soit.
Autrement dit, il n’y a pas de méditation ratée. Avec la pratique, il te sera plus facile d’observer tes pensées et tes sentiments sans les juger, et tu expérimenteras parfois calme et détente pendant tes temps de méditation. Mais te forcer ne servira à rien. Laisse ce temps de pleine conscience te donner l’occasion de renoncer à toute performance et d’observer avec curiosité ce qui se passe pendant ton exercice à mesure que Dieu agit dans ta vie.
3. Que faire si mes postures deviennent très inconfortables pendant la méditation ?
Avoir envie de changer de posture pendant la méditation est inévitable. Après tout, tu changes de position régulièrement dans ta vie de tous les jours. Le but de la méditation de pleine conscience est d’apprendre à « bien réagir » à cet inconfort. Cela implique de réagir moins vite et de se demander si ta réaction est vraiment utile. (Nombre de nos réactions à l’inconfort physique ne servent à rien, mais nous n’y renonçons pas
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pour autant. Par exemple, nous ignorons les tensions dans nos muscles, nous remuons sans arrêt, etc.) La méditation t’aidera à agir plus intentionnellement dans ta vie de tous les jours. Quand tu ressens de l’inconfort, tu peux :
• Être attentif à ta sensation physique en observant si elle change.
• Respirer profondément pour faire circuler l’air dans la zone de ton inconfort en imaginant ton souffle qui la traverse.
• Attendre de voir si cette sensation évolue sans que tu bouges. Sois attentif à tout désir de changer de position et essaie d’y résister quelques instants.
• Si tu choisis de changer de position, fais-le lentement et intentionnellement. Observe les conséquences de tes mouvements sur ta sensation.
4. Que faire si je me sens angoissé en méditant ? Méditer suscitera forcément un peu d’angoisse et sans doute un tas d’autres émotions comme la tristesse, la colère ou l’impatience. C’est ce qui se passe quand on se connecte à soi-même, et c’est une bonne chose. De même que l’inconfort physique (voir question 3), tu expérimenteras un inconfort émotionnel qui pourra se manifester et disparaître n’importe quand, comme dans ta vie de tous les jours.
Voici ce que tu peux faire quand tu ressens un inconfort émotionnel :
• Observe ton émotion et demande-toi quelles pensées précises l’ont déclenchée. Attends de voir si elle évolue.
• Essaie de renoncer à ton besoin de voir cette émotion changer. Autrement dit, parviens-tu à demeurer avec cette
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émotion telle quelle en croyant que tu peux la supporter et qu’elle finira par s’en aller ?
• Autorise-toi à modifier l’exercice si ton angoisse (ou toute autre émotion) devient trop intense. Tu peux te manifester de la compassion en choisissant de te concentrer sur autre chose. Par exemple, si te concentrer sur ton souffle provoque toujours de l’angoisse, choisis d’« ancrer » ton attention sur quelque chose d’autre, comme les sensations de tes pieds ou une couleur dans la pièce. Sois attentif à ce qu’opère ton esprit.
Méditer, c’est un peu comme offrir une chaise à ton angoisse (et à tes autres émotions) et rester assis avec elle un moment dans un esprit de compassion envers toi-même. Dieu est avec toi dans ce long processus de guérison (parfois désagréable !).
5. Existe-t-il d’autres genres de méditation que la pleine conscience ?
Oui ! En pleine conscience, nous focalisons notre attention sur le moment présent avec curiosité, en l’acceptant et sans le juger. Il existe d’autres genres de méditation : on peut se focaliser sur un texte (par exemple, la méditation de la parole de Dieu), imaginer une scène relaxante (en suivant des instructions pour se constituer une image mentale), ou répéter des paroles spécifiques (comme un mantra).
Le principe de toute méditation, c’est de se concentrer sur une chose spécifique. Sa compatibilité avec la foi chrétienne dépendra donc de ce sur quoi nous nous focalisons. Par exemple, une méditation qui nous invite à nous constituer une image mentale de la plage pour nous détendre est compatible avec
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la foi chrétienne puisqu’elle nous pousse à nous connecter à la création de Dieu. Cependant, un mantra constitué de paroles en désaccord avec les vérités de l’Évangile est incompatible avec notre foi.
6. Peut-on utiliser n’importe quel guide de méditation de pleine conscience ? Il en existe énormément.
Tu auras peut-être de la peine à t’y retrouver parmi les nombreux guides de pleine conscience qui existent. Certaines méditations se présentent comme de la « pleine conscience » alors qu’elles ne font qu’aider à se détendre. Il ne s’agit pas de pleine conscience à proprement parler. D’autres se présentent comme « chrétiennes » alors qu’elles déforment la vérité de Dieu.
Je t’encourage à choisir tes guides de méditation avec sagesse. Les programmes de réduction du stress basée sur la pleine conscience (MBSR) et de thérapie cognitive basée sur la pleine conscience (TCBPC) sont en général fondés sur des études scientifiques et ne font aucune mention de la foi. Ils seront bénéfiques pour ta santé mentale et physique, et tu es libre d’y inclure un focus sur la présence de Dieu si tu le désires.
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