DIMENSIONS 2,27 cm
2,27 c
2,27 cm
2,27 c
1,25 cm
1,25 cm
POSITIONNEMENT
FRANÇAIS, LANGUE D’ENSEIGNEMENT • 3e SECONDAIRE
Cahier d’apprentissage MARIE-DOMINIQUE COUSINEAU MARIKA GAUTHIER MARIE-CHANTAL VALIQUETTE
FRA-3106-2
Explorer des œuvres de fiction
Conforme au programme de la Formation de base diversifiée
Table des matières PRÉSENTATION DU CAHIER
Des textes en tout genre
V
Date de début :
1
La grammaire du texte
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Mon parcours Date de fin :
À terminer le
1
L’énonciation et la modalisation 1.1 Les éléments de l’énonciation 1.2 L’énonciation dans une œuvre de fiction 1.3 Le ton et la variété de langue 1.4 L’énonciateur et son point de vue 1.5 La modalisation dans une œuvre de fiction
2 2 2 4 6 7
2
L’organisation du texte 2.1 Les marques non linguistiques 2.2 Les organisateurs textuels 2.3 Les marqueurs de relation
8 8 8 9
3
La cohérence du texte 3.1 Les temps verbaux dans un texte au passé
Terminé le
Signature de l’enseignante ou de l’enseignant
11 11
En résumé
13
À vous de jouer !
14
Des textes et des contextes 4
Des notions essentielles 4.1 Comprendre les critères d’évaluation de la compétence 1 A Compréhension d’un ou de plusieurs textes (critère 1.1) B Interprétation d’un ou de plusieurs textes (critère 1.2) C Réaction à un ou à plusieurs textes (critère 1.3) 4.2 Comprendre les critères d’évaluation de la compétence 2 A Adaptation à la situation de communication (critère 2.1) B Cohérence du texte (critère 2.2) C Utilisation d’un vocabulaire approprié (critère 2.3) D Construction des phrases et ponctuation appropriées (critère 2.4) E Respect des normes de l’orthographe d’usage et grammaticale (critère 2.5) 4.3 Réviser son texte A Une méthode de révision B Ma liste de révision
FRA-3106-2
16 16 16 21 23 26 28 29 32 33 34 36 36 38 TABLE DES MATIÈRES
III
À terminer le Lire un texte narratif 5.1 Les caractéristiques de la nouvelle et du récit 5.2 Le schéma narratif 5.3 L’univers narratif 5.4 Les types de narrateurs 5.5 Textes modèles à compléter Récit : Une victime de la réclame Nouvelle : Un geste inattendu 5.6 Les séquences textuelles 5.7 Récit : Jean Jenquet : Mozart et la marijuana 5.8 Nouvelle : Happy Meal 5.9 Récit : La mort de Mignonne 5.10 Nouvelle : La parure
40 40 40 42 43 44 44 46 48 49 56 65 73
À vous de jouer ! 6
85
Écrire un texte narratif 6.1 Se préparer à écrire son texte narratif 6.2 Écrire le brouillon de son texte 6.3 Relire et améliorer son texte 6.4 Texte modèle à compléter 6.5 Écrire la version définitive de son texte et la réviser
À vous de jouer !
Le corrigé
95 95 98 101 103 104 108
115
La grammaire du texte 1
L’énonciation et la modalisation
116
2
L’organisation du texte
118
3
La cohérence du texte
119
Pour compléter ce cahier, deux documents sont disponibles sur maZoneCEC : • Le référentiel ; • Carnet de rédaction. Pour y accéder, voir le code d’activation en page 2.
Des textes et des contextes 4
Des notions essentielles
119
5
Lire un texte narratif
127
6
Écrire un texte narratif
144
INDEX
149
SOURCES ICONOGRAPHIQUES
153
ABRÉVIATIONS ET PICTOGRAMMES
154
IV
TABLE DES MATIÈRES
FRA-3106-2
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5
Terminé le
Signature de l’enseignante ou de l’enseignant
Des textes en tout genre LA GRAMMAIRE DU TEXTE ........................................................................ 2
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DES TEXTES ET DES CONTEXTES ............................................................ 16
NOM
GROUPE
La grammaire du texte Note : Pour télécharger Le référentiel et le Carnet de rédaction, vous devez vous inscrire à maZoneCEC (mazonecec.com) et utiliser le code d’activation suivant : CCVEMFWD
1
L’ÉNONCIATION ET LA MODALISATION
1.1 Les éléments de l’énonciation • L’énonciation implique qu’un énonciateur (la personne qui s’exprime) produit un message (l’énoncé) à l’intention d’un destinataire (un individu ou un groupe) dans un contexte (une situation réelle ou fictive). Contexte
Énonciateur
Ex. : Dans son Journal d’écriture, l’auteur Éric-Emmanuel Schmitt explique Destinataire
VOIR Les séquences textuelles Page 48
Subjectif Qui est influencé par les sentiments, les opinions ou les intérêts d’une personne.
Message
à ses lecteurs que la nouvelle littéraire est, pour lui, « un roman réduit à l’essentiel ».
• L’énonciateur d’un texte ajuste ses propos, prévoit différentes séquences textuelles et adapte sa variété de langue selon : – son intention (divertir, raconter, émouvoir, expliquer, etc.) ; – son point de vue (objectif, c’est-à-dire neutre, ou subjectif) ; – le destinataire (lecteurs, auditoire, amis, etc.) ; – les caractéristiques du destinataire (âge, connaissances, statut social, etc.).
1.2 L’énonciation dans une œuvre de fiction
VOIR Les types de narrateurs Page 43
Dialogue Échange de paroles, habituellement entre deux personnes.
2
• Dans une œuvre de fiction, il peut y avoir plusieurs énonciateurs. Chacun exprime un message, avec une intention et un point de vue qui lui sont propres, qui varie selon le destinataire. – L’auteur est la personne qui invente l’histoire. Il n’en fait pas partie et il est distinct du narrateur. – Le narrateur est la personne choisie par l’auteur pour raconter l’histoire. Il en est donc le principal énonciateur. Selon le choix de l’auteur, le narrateur peut aussi être un animal, un objet (ex. : un violon) ou autre chose (ex. : un fantôme). – Chaque personnage peut être un énonciateur s’il raconte un évènement, s’il décrit quelque chose ou s’il s’adresse à un autre personnage, par exemple dans les dialogues. • De façon générale, les destinataires d’une œuvre de fiction sont les lecteurs. Ainsi, un narrateur, quel qu’il soit, s’adresse presque toujours aux lecteurs.
DES TEXTES EN TOUT GENRE
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GROUPE ✔
Corrigé p. 116
• Généralement, quand les personnages sont des énonciateurs, c’est qu’ils s’adressent à d’autres personnages, qui sont alors leurs destinataires. EXEMPLES — Savez-vous, mon père, que j’ai été accusée il y a quelques années d’avoir assassiné plusieurs hommes ? — Je le sais, ma fille. — On a prétendu que j’avais empoisonné mes trois maris et trucidé un quatrième, censé être mon amant ! — Oui, j’ai eu connaissance de votre calvaire. Je sais aussi que la justice des hommes vous a lavée. — Aussi vous comprendrez pourquoi je n’ai guère de considération pour la justice des hommes.
ÉNONCIATEURS DESTINATAIRES Marie Maurestier
L’abbé Gabriel
L’abbé Gabriel
Marie Maurestier
Marie Maurestier
L’abbé Gabriel
L’abbé Gabriel
Marie Maurestier
Marie Maurestier
L’abbé Gabriel
Éric-Emmanuel SCHMITT, L’empoisonneuse
1
Indiquez si les énoncés sont vrais ou faux. Puis, justifiez vos réponses. a) L’auteur qui a écrit une histoire est le narrateur de celle-ci.
Vrai
Faux
Vrai
Faux
Vrai
Faux
Justification : b) Tous les personnages d’une histoire peuvent être des énonciateurs.
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Justification : c) Le narrateur est le seul énonciateur qui a des intentions et un point de vue dans une œuvre de fiction. Justification :
2
a) Dans cet extrait, soulignez d’un trait l’énoncé du narrateur et de deux traits celui de l’énonciateur qui est un personnage. Le coupable était défendu par un tout jeune avocat, un débutant, qui parla ainsi : — Les faits sont indéniables, messieurs les jurés. Mon client, un honnête homme, un employé irréprochable, doux et timide, a assassiné son patron dans un mouvement de colère qui paraît incompréhensible. Guy de MAUPASSANT, L’assassin
b) Précisez qui est le destinataire : • du narrateur : • du personnage :
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LA GRAMMAIRE DU TEXTE
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Corrigé p. 117
1.4 L’énonciateur et son point de vue • Les marques énonciatives sont les indices par lesquels un énonciateur manifeste sa présence et établit un rapport de proximité ou de distance avec le destinataire. • Ces marques prennent diverses formes. MARQUES ÉNONCIATIVES EXEMPLES Pronoms personnels Tu me poses trop de questions ! (proximité = familiarité) (je, nous, tu, vous, etc.) Vous ne me comprenez pas ! (distance = respect) Déterminants possessifs (mon, ma, ton, ta, etc.) Modification de la variété de langue
Il semble que mon histoire choque ton sens moral. Ma vie est misérable à tes yeux. L’homme élégant l’invita à venir étancher sa soif. L’autre comprit qu’il pourrait lever le coude et, donc, il accepta.
• Dans une œuvre de fiction, le narrateur non participant utilise très peu de marques énonciatives, puisqu’il ne signale généralement pas sa présence. Ex. : Le paysage qu’il avait sous les yeux méritait plus qu’une courte pause. C’était sûrement la vue la plus spectaculaire depuis qu’il avait quitté Montréal. (narrateur non participant) François BARCELO, Nulle part au Texas • Par contre, le narrateur participant ainsi que les personnages utilisent fréquemment les marques énonciatives. Ex. : Le vieux me tend une cigarette. Elle tremblote au bout de ses doigts. Rare qu’on nous offre une zigoune, de nos jours. (narrateur participant) Camille BOUCHARD, Rouge tranchant
4
— C’est pas moi qui est malade, c’est vous autres ! […] Qu’est-ce que t’as fait ? — Rien. Moi, je nous ai défendus. (personnages) Lise TREMBLAY, La héronnière
Soulignez les marques énonciatives. Puis, précisez de quelles marques il s’agit. Je suis expert en arts martiaux ; je ne crains ni voleur ni assassin, rien ne m’effraie sauf… l’obscurité. Or, mon ami voulait que nous descendions dans une cave plongée dans les ténèbres. Je marmonnai alors dans un sourire crispé : — Fred, tu peux me traiter de poule mouillée ou de lâche, mais je ne te suivrai pas.
5
Ne fais pas cette tête, c’est comme ça : je deviens pissou dans le noir. Le silence se fit, puis mon compagnon éclata d’un rire tonitruant.
6
DES TEXTES EN TOUT GENRE
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Corrigé p. 117
1.5 La modalisation dans une œuvre de fiction • La modalisation est le fait d’inclure dans un texte des indices qui révèlent le point de vue ou l’intention de l’énonciateur à l’égard de son propos ou de son destinataire. • Ces indices, appelés marques de modalité, permettent au narrateur (ou à un personnage) d’exprimer son opinion, ses sentiments ou son jugement. Plus il en utilise, plus il est subjectif ; moins il en utilise, plus il est objectif.
Auxiliaire de modalité
Vocabulaire connoté
Adverbe de nécessité
Ex. : Elle devait fuir la cacophonie des villes et s’éloigner, coûte que coûte,
Vocabulaire connoté
Vocabulaire connoté
Interjection
Groupe incident
des emmerdeurs qui lui empoisonnaient la vie. Ah ! La mer, bien sûr, la calmerait. • Il existe de nombreuses marques de modalité. En voici quelques-unes : – les auxiliaires de modalité, qui témoignent du point de vue de l’énonciateur quant à la réalisation de l’action (le doute, l’obligation, la possibilité, la non-réalisation). Ils s’emploient avec un verbe à l’infinitif ; Ex. : Je faillis débouler les marches de l’escalier. – certains verbes de connaissance, d’opinion, de parole ou de sentiment ; Connaissance Sentiment
Ex. : Sa présence confirmait mon hypothèse. Je me réjouis à l’avance de sa réaction. – certains adjectifs et adverbes, qui expriment le doute, la certitude, l’appréciation, la probabilité, etc. ;
Adj de doute
Adv d’appréciation
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Ex. : Ce ton incertain m’inquiéta. Malheureusement, elle allait confirmer mes craintes. – le vocabulaire connoté, c’est-à-dire les termes mélioratifs (qui ont une valeur favorable) et péjoratifs (qui ont une valeur défavorable).
Adj mélioratif
Adj péjoratif
Ex. : Une lune éclatante apparut, changeant la lumière blafarde en douce clarté.
5
Soulignez le vocabulaire connoté. a) J’ai trouvé cette histoire absolument merveilleuse ! Vous me dites que les critiques
l’auraient descendue férocement ? Ils devraient réapprendre à lire !
Ce récit m’a profondément touché. C’est donc de façon élogieuse que je vous parlerai
de ce joyau littéraire !
b) Précisez quelle marque de modalité est le verbe encadré. c) Récrivez le texte sans aucune marque de modalité.
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LA GRAMMAIRE DU TEXTE
7
NOM
Corrigé p. 118
6
Complétez le texte à l’aide des organisateurs textuels et des marqueurs de relation ci-dessous. ORGANISATEURS TEXTUELS • À son retour • Au crépuscule • Au lendemain de l’enterrement MARQUEURS DE RELATION • afin d’ • ainsi que • À l’inverse • alors • car • ou • puis • Quelques jours plus tôt • sauf qu’
L’Homme éperdu Au lendemain de l’enterrement , l’Homme éperdu monta en voiture. Il suivit les routes vers le nord, parcourut celles de l’Abitibi
du
Témiscamingue. Il ne parvint pas à oublier celle qui avait été sa compagne depuis deux ans. 5
, elle était sortie,
revenue avec une terrible toux. Elle était morte le lendemain, comme ça, bêtement. , l’Homme éperdu eut du mal à rester chez lui, les murs et les objets de la maison lui renvoyaient sans cesse l’image de sa femme. Il voulut errer et se perdre dans les rues de la ville, il aboutit au cimetière et se prit du désir absurde d’y passer
10
la nuit avec celle qu’il avait tant aimée. , il chercha la tombe. En vain. Fiévreux et épuisé, il s’assit. Il assista tombes
à un rituel étrange : certains morts quittaient leurs effacer les épitaphes gravées sur leurs pierres.
Les mots affectueux qui s’y trouvaient se dissipaient. 15
,
les âmes mortes y inscrivaient leurs mensonges, trahisons infidélités. L’Homme éperdu vit son épouse apparaître et accomplir ce même geste. Là où il avait fait ciseler des mots d’amour, elle avait gravé : « Étant sortie un jour pour tromper l’Homme éperdu, elle prit froid, tomba malade et mourut. »
7
Écrivez une très courte fiction de trois paragraphes commençant par les organisateurs textuels proposés. Au milieu de l’après-midi,
À l’arrivée soudaine d’un orage,
10
DES TEXTES EN TOUT GENRE
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GROUPE
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Corrigé p. 118
À la fin de la soirée,
3
LA COHÉRENCE DU TEXTE
3.1 Les temps verbaux dans un texte au passé • L’utilisation de temps verbaux appropriés contribue à la cohérence d’un texte en précisant la chronologie relative des actions.
LE SAVIEZ-VOUS ?
• Dans une histoire au passé, on peut utiliser soit l’indicatif passé composé, soit l’indicatif passé simple pour exprimer les actions principales. D’autres modes et temps verbaux servent alors à exprimer les actions antérieures (qui ont lieu avant) et postérieures (qui ont lieu après) aux actions principales. • Dans un même texte, on ne peut pas utiliser à la fois le passé composé et le passé simple pour exprimer les actions principales.
Dans un texte littéraire, les paroles rapportées directement et les dialogues sont toujours dans le système du présent, même si l’histoire est écrite dans le système du passé. Ex. : La petite murmura : — J’ai peur des ours ! Son frère lui répondit : — Je te protégerai, Zoé !
ACTIONS ANTÉRIEURES (qui ont lieu avant les actions principales) Ind. imparfait 3 Ind. plus-que-parfait
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2
ACTIONS POSTÉRIEURES (qui ont lieu après les actions principales)
ACTIONS PRINCIPALES Texte au passé composé 1 I nd. passé composé* (temps dominant)
Ind. conditionnel présent 5 Ind. conditionnel passé 4
Ex. : Sans crier gare, la tempête 1 a pris d’assaut le bateau de pêche qui 3 avait quitté le port deux heures plus tôt. Les trois membres de l’équipage 1 ont replié rapidement la voile. Des lames d’eau se brisaient* sur le pont, et la coque craquait* régulièrement. Soudain, une immense vague déferlante 1 a soulevé l’embarcation, qui 1 s’est retrouvée un instant au sommet de l’océan. Bien qu’il 2 commandait* des navires depuis de nombreuses années, le capitaine 1 a compris, à cet instant précis, sa fragilité et son impuissance devant une telle force, me 4 raconterait-il plus tard. Ind. imparfait 3 Ind. plus-que-parfait 4 Ind. passé antérieur 2
Texte au passé simple 1 Ind. passé simple* (temps dominant)
VOIR Texte au présent Page 98
* P our plus d’information, consultez l’Annexe 3106-2.
Ind. conditionnel présent 6 Ind. conditionnel passé 5
Ex. : Sans crier gare, la tempête 1 prit d’assaut le bateau de pêche qui 3 avait quitté le port deux heures plus tôt. Les trois membres de l’équipage 1 replièrent rapidement la voile. Des lames d’eau se brisaient* sur le pont, et la coque craquait* régulièrement. Soudain, une immense vague déferlante 1 souleva l’embarcation, qui 1 se retrouva un instant au sommet de l’océan. Bien qu’il 2 commandait* des navires depuis de nombreuses années, le capitaine 1 comprit, à cet instant précis, sa fragilité et son impuissance devant une telle force, me 5 raconterait-il plus tard. * L’indicatif imparfait est aussi utilisé dans les descriptions, les explications et les commentaires, tant dans les histoires au passé composé que dans celles au passé simple.
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LA GRAMMAIRE DU TEXTE
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À VOUS DE JOUER ! 1
✔
Consultez votre enseignante ou enseignant pour faire vérifier vos réponses des pages 14 et 15.
Lisez le texte, puis répondez aux questions.
Les enquêtes de Léveillé et Soucy (extrait) Tous les matins, Charles Pitre, garde forestier de son état, parcourait quelques kilomètres le long du littoral pour respirer et écouter le fleuve. Puis, il s’arrêtait un instant pour saluer Rose Delâge et commenter, en sa compagnie, la force des vagues, le courant, l’épaisseur de la banquise…
5
Ce matin-là, il vit l’immense chatte Cassandre accroupie sur la grève. Il aperçut la chatte avant de remarquer le corps. Rose était étendue, inanimée, face contre terre, ventre contre galets. Charles s’agenouilla. Cassandre frotta la tête de la vieille avec son front, lécha la tresse grise, a mis sa patte sur la main de Charles, se retourna, s’étira et déguerpit. ***
Plus tard, en compagnie du drôle de garde forestier, la sergente-détective Agatha Léveillé observe les légistes emporter le corps quand elle entendit son adjoint, Fred Soucy, réciter d’une voix terne : 10
— Rose Delâge, 88 ans, résidente du chemin du Rivage, de la municipalité Lefouillis, célibataire, tricoteuse pour tous les Fouillousins, vivant seule avec une chatte.
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— Ça ne se dit pas, ça : « seule avec une chatte » ! Si elle est avec une chatte, elle est donc pas seule, de commenter le garde forestier. Agatha et Fred le regardèrent. Silence. 15
— Bon, Monsieur… Pitre, vous devrez signer votre déposition. Fred, tu vas au village. Il faut interroger tout le monde, savoir s’il y a eu des témoins… tu connais la chanson. Moi, je fouille la grève et j’interroge les voisins de la rue. — Elle s’est noyée, ça semble évident ! Malgré qu’elle ne se baignait jamais, de commenter encore le garde forestier.
20
— Oui, on n’est pas des zouaves, toutefois est-ce un accident ou un meurtre ? C’est louche, cette femme qui se noie par une mer tranquille alors qu’elle ne se baignait jamais. — Suffit de demander à Cassandre, ajouta le garde forestier. — C’est qui, elle ?
25
— La chatte. Elle était là. Si vous parlez chat, comme Rose… Agatha et Fred le regardèrent. Silence.
14
DES TEXTES EN TOUT GENRE
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— Parlez-nous des connaissances de madame Delâge. Quelqu’un pouvait-il lui en vouloir ?
30
— Elle connaissait tout le monde. Claire Painchaud, la coiffeuse, une vieille amie de Rose. Elle passait souvent chez Champoux, à la boulangerie. Elle prenait sa viande chez Mongrain. Lui croyait qu’elle avait des dons. C’est avec crainte qu’il lui causait. L’été, elle se rendait chez Étienne Lebœuf pour les légumes. — Mais, dites-moi donc, ici, tous les patronymes sont à l’inverse de ce que font les gens ?
35
— Y a que le maire qui porte bien son nom. Emmanuel Letarte. Oubliez pas de parler avec sa sœur, la femme du croque-mort et l’héritière de la maison de Rose. C’est Violette, mariée Guillemette, à prendre avec des pincettes. Agatha et Fred le regardèrent. Silence. COUSINEAU, Marie-Dominique. Les enquêtes de Léveillé et Soucy, 2020.
2
a) Qui est le principal énonciateur ? b) Qui est son destinataire ? c) Qui sont les autres énonciateurs ?
3
a) Quel est le ton général du texte ?
Neutre
Humoristique
Poétique
Dramatique
b) Relevez trois exemples qui justifient votre réponse. • © 2020, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite
• •
4
Nommez les deux variétés de langue utilisées dans ce texte.
5
Dans quel contexte trouve-t-on des marques énonciatives dans ce texte ?
6
Dans le texte, encadrez les marques non linguistiques autres que les paragraphes. Puis, soulignez d’un trait les organisateurs textuels et de deux traits les marqueurs de relation.
7
Dans les deuxième et troisième paragraphes, deux verbes encadrés sont conjugués à des temps incohérents. Précisez à quel temps ils devraient être et pourquoi. 2e paragraphe : 3e paragraphe :
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LA GRAMMAIRE DU TEXTE
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Des textes et des contextes 4
DES NOTIONS ESSENTIELLES
4.1 Comprendre les critères d’évaluation de la compétence 1
VOIR Comprendre les critères d’évaluation de la compétence 2 Page 26
• À la fin du présent cours, vous devrez vous soumettre à une épreuve composée de deux parties, donc se déroulant en deux séances. – Une première partie permettra d’évaluer votre compétence à Lire et apprécier des textes variés : vous devrez lire un court texte narratif de fiction, puis répondre à des questions concernant la compréhension que vous en aurez, l’interprétation que vous en ferez et la réaction qu’il suscitera en vous. – Une deuxième partie permettra d’évaluer votre compétence à Écrire des textes variés : vous devrez rédiger un texte narratif d’environ 350 mots en respectant les critères associés à cette compétence. • Pour connaître la pondération accordée à chacun de ces critères, demandez à votre enseignante ou enseignant de vous présenter les grilles d’évaluation pour ce sigle et les particularités de chacune.
Les critères d’évaluation Il est nécessaire de mémoriser les caractéristiques des critères d’évaluation, car le cahier d’apprentissage n’est pas autorisé en salle d’examen.
A Compréhension d’un ou de plusieurs textes (critère 1.1) • Comprendre une œuvre littéraire comme un récit ou une nouvelle consiste à saisir les informations, à distinguer les personnages et leur rôle, et à se représenter les lieux, l’époque et le déroulement des évènements. • Comprendre un texte narratif signifie donc qu’on a cerné son contenu et son organisation, de même que le point de vue de l’auteur et des principaux personnages.
VOIR Le déroulement Page 41 VOIR L’univers narratif Page 42
VOIR Les types de narrateurs Page 43
16
• Pour réussir l’épreuve de fin de cours, on doit d’abord bien distinguer les critères d’évaluation de la compétence 1 : compréhension, interprétation et réaction.
• Pour cerner le contenu d’un texte narratif : – on cerne le contexte dans lequel le texte a été écrit, en relevant le nom de l’auteur ainsi que la date et le lieu de publication ; – on s’intéresse au contexte de l’histoire en relevant le lieu et l’époque dans lesquels elle se déroule, les actions des personnages et les rapports qu’ils entretiennent entre eux, les évènements significatifs, etc. ; – on y repère le type de narrateur : est-il interne ou externe ? est-il omniscient ou participant ?
DES TEXTES ET DES CONTEXTES
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LE SAVIEZ-VOUS ?
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• Pour reconnaître l’organisation d’un texte narratif : – on prête attention à la structure du texte et aux organisateurs textuels ; – on repère les diverses séquences textuelles (narratives, descriptives, dialogales, etc.) et on s’interroge sur leurs fonctions ; – on met en lumière le schéma narratif en se questionnant sur les péripéties ; – on vérifie si le dénouement et la situation finale (ou la chute, dans le cas d’une nouvelle) sont cohérents ou s’il semble y manquer quelque chose. Si c’est le cas, on relit les passages précédents afin d’y trouver ce qui a échappé à sa compréhension. • On cerne le point de vue du narrateur et des personnages en repérant les marques énonciatives et les marques de modalité, puis en associant chacune au bon énonciateur. Selon le cas, le point de vue exprimé peut être objectif (neutre) ou subjectif (favorable ou défavorable). Il faut parfois revenir en arrière et s’interroger afin d’associer les marques énonciatives aux personnages appropriés. • Enfin, on se rappelle que, si certaines informations sont explicites, d’autres sont implicites. On déduit les informations implicites grâce au contexte et aux indices trouvés dans le texte, en se basant sur ses propres repères culturels et son expérience personnelle. Ex. : Elle venait de lui dire que sa vieille monture ne survivrait plus longtemps… (Selon son expérience personnelle et ses repères culturels, on comprend que, si cette histoire se déroule au Texas, il s’agit d’un cheval, alors que ce sera un chameau si elle se déroule dans le désert du Sahara.)
VOIR Le schéma narratif Page 40 VOIR Repérer les éléments essentiels dans le référentiel sur maZoneCEC VOIR L’énonciation et la modalisation Page 2 VOIR Faire des inférences dans le référentiel sur maZoneCEC
Explicite Qui est énoncé de façon claire et ne permet aucun doute. Implicite Qui n’est pas exprimé formellement, mais peut être déduit grâce au contexte.
Avant d’aller plus loin…
1
Lisez la biographie et la nouvelle qui suivent. Les activités de la présente section s’appuieront sur ce texte.
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Biographie de l’auteur Après avoir travaillé une douzaine d’années dans le milieu scolaire québécois, Robert Soulières met à profit ses études en lettres et se consacre à la littérature. À la fois auteur et éditeur, il dédie la majorité de son travail aux œuvres destinées à un jeune public. À ce jour, Robert Soulières a publié 51 albums ou courts romans, 17 romans pour adolescents et 21 nouvelles. Huit de ses livres ont été primés.
Robert Soulières, né en 1950
Le trésor de la banque Rien que d’y penser, ses mains étaient déjà moites et son cœur battait à 200 à l’heure. Il avait tout ce qu’il lui fallait : une casquette de tweed, un bas de nylon et un revolver en plastique qui avait l’air vraiment vrai. 5
Il descendit d’un pas étrangement lent. Il répéta mentalement ce qu’il devait dire en changeant sa voix. Il enfourcha prestement sa Kawasaki 500 en prenant bien soin de ne pas trop faire rugir le moteur et ameuter tout le quartier comme il le faisait si souvent. Il regarda sa montre. Il était un peu moins de trois heures de l’après-midi. C’était la première fois qu’il irait à la banque avec une casquette de tweed, un bas de nylon sur la tête et un revolver en plastique.
10
Il avait chaud. Ses aisselles ruisselaient, mais il devait le faire.
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DES NOTIONS ESSENTIELLES
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Corrigé p. 122
Les critères d’évaluation A Adaptation à la situation de communication (critère 2.1) • La situation de communication est l’ensemble des éléments qui concernent la transmission d’un message. Ainsi, en tout temps, on communique avec différentes personnes, soit verbalement (directement, par téléphone, etc.), soit par écrit (par messagerie texte, par courriel, par lettre, etc.). Chaque fois, on est dans une situation de communication différente et on doit en tenir compte pour transmettre le message approprié.
LE SAVIEZ-VOUS ? Dans un texte narratif, chaque personnage qui s’exprime peut être dans une situation de communication différente de celle des autres.
• Une situation de communication inclut : – le contexte dans lequel la communication a lieu (école, travail, famille, etc.) ; – la forme de la communication (texte écrit, conversation, enregistrement, etc.) ; – le genre de texte (récit, nouvelle littéraire, lettre, compte rendu, etc.) ; – la situation dans laquelle on se trouve (pour rendre compte de son imaginaire, susciter des émotions, démontrer ses compétences, etc.) ; – le destinataire (des adultes, des adolescents, des enfants, etc.) ; – les contraintes d’écriture (le genre de texte, le nombre de mots, le temps alloué, etc.).
2
En tenant compte de ce que vous venez de lire à propos de l’adaptation à la situation de communication, évaluez le texte de Jemaplik (page 27). a) Jemaplik a-t-elle respecté la situation de communication ?
COUP DE POUCE
Plus ou moins
Non
Justification :
b) Si vous deviez adresser un commentaire à Jemaplik en ce qui concerne l’adaptation à la situation de communication, que lui diriez-vous ? Quels éléments a-t-elle respectés ?
Sur Ma liste de révision (page 38), surlignez les éléments du critère 2.1 que vous avez du mal à respecter lorsque vous rédigez un texte. Quand viendra le moment de réviser votre prochaine rédaction, assurez-vous de prioriser ces éléments. 28
DES TEXTES ET DES CONTEXTES
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Oui
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GROUPE ✔
B
Cohérence du texte (critère 2.2)
• Un texte narratif doit : – respecter les caractéristiques du récit ou de la nouvelle littéraire ; – inclure un univers narratif pertinent et évocateur ; – raconter une histoire en lien avec l’univers narratif ; – être structuré de manière à rendre l’histoire compréhensible.
VOIR L’univers narratif Page 42
VOIR L’organisation du texte Page 8
• Pour rendre un texte cohérent, il faut donc : – créer un univers narratif dans lequel l’histoire est plausible ; – organiser les étapes de l’histoire de manière à susciter et à maintenir l’intérêt du destinataire ; – harmoniser les temps verbaux pour respecter le déroulement des évènements (ce qui a eu lieu, ce qui a lieu et ce qui aura lieu) ; – utiliser différents procédés de reprise pour éviter les répétitions ; – tisser un fil conducteur entre les étapes de l’histoire, les actions des personnages, etc., à l’aide d’organisateurs textuels et de marqueurs de relation.
3
Corrigé p. 123
VOIR Comprendre les organisateurs textuels et les marqueurs de relation dans le référentiel sur maZoneCEC
En considérant ce que vous venez de lire à propos de la cohérence du texte, poursuivez l’évaluation du texte de Jemaplik (page 27). a) Les personnages, les lieux, l’époque et les évènements évoqués dans le texte de Jemaplik sont-ils crédibles dans cette histoire ?
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Oui
Plus ou moins
Non
Justification :
b) Les actions, les réactions et les évènements se contredisent-ils dans ce texte ?
Oui
Plus ou moins
Non
Justification :
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DES NOTIONS ESSENTIELLES
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NOM ✔
GROUPE
Corrigé p. 126
4.3 Réviser son texte • Réviser son texte consiste à le revoir avec un œil différent et à le considérer sous un autre angle, de façon à en relever les incohérences et les passages flous, ainsi qu’à y corriger les erreurs en tout genre (vocabulaire, syntaxe, ponctuation et orthographe).
LE SAVIEZ-VOUS ?
A Une méthode de révision
Il est plus efficace de réviser d’abord son texte, puis les phrases, et ensuite les mots.
• Réviser un texte, surtout le sien, n’est pas toujours simple. En effet, lorsqu’on connaît bien son texte, on ne voit pas toujours les mots manquants, les répétitions abusives ou les diverses erreurs. Il est donc préférable de ne pas tout corriger en même temps, mais de diviser cette tâche en plusieurs courtes étapes. Prises séparément, elles seront plus faciles à réaliser, à condition d’y consacrer le temps nécessaire. • Voici une méthode de révision utilisable chaque fois qu’on rédige un texte. a) On révise son texte seulement après l’avoir entièrement rédigé. En effet, se corriger au fur et à mesure qu’on écrit risque d’engendrer d’autres erreurs et de la confusion dans ses propos. Au besoin, lorsqu’on hésite sur la graphie d’un mot ou sur un accord, il suffit de souligner le passage et d’y revenir après avoir terminé la rédaction du texte.
LE SAVIEZ-VOUS ? Une méthode de correction surprenante, mais très efficace pour corriger ses erreurs, consiste à relire son texte une phrase à la fois en commençant par la fin. Cette méthode permet de se concentrer davantage sur les fautes que sur le propos.
c) On se sert d’ouvrages de référence selon ce qu’on veut vérifier. Par exemple, on utilise : – une grammaire pour vérifier la construction des phrases, la cohérence des temps des verbes, les accords, la coordination, la subordination, la ponctuation, les marqueurs de relation, les organisateurs textuels, etc. ; – un dictionnaire pour vérifier l’orthographe des mots, la formation de leur pluriel, leur genre et leurs différents sens, le type de complément qui les accompagne selon le contexte ; la variété de langue ; etc.
Avant d’aller plus loin…
1
Avez-vous de la facilité à réviser vos textes ?
2
a) Quelle étape de révision est la plus difficile pour vous ? Expliquez pourquoi.
Oui
Plus ou moins
Non
b) Indiquez comment vous pourriez améliorer la révision de vos textes.
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DES TEXTES ET DES CONTEXTES
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b) On divise sa révision en plusieurs étapes. Un texte, quel qu’il soit, comporte divers aspects : le type de texte, son organisation, le vocabulaire, le nombre de mots, etc. Tenter de les revoir tous en même temps entraîne généralement des oublis. On les révise donc séparément. 1re étape : Ai-je respecté les consignes (genre de texte, longueur, séquences, etc.) ? 2e étape : Mon texte est-il cohérent et bien organisé ? Est-il facile à comprendre ? 3e étape : Les phrases sont-elles bien construites, et la ponctuation, appropriée ? 4e étape : Les mots sont-ils variés et choisis selon le contexte ? 5e étape : Les mots sont-ils bien écrits et bien accordés ?
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Corrigé p. 126
a) Afin d’améliorer votre méthode de révision, rédigez un court texte d’environ 125 mots dans lequel vous racontez un évènement dont vous avez été témoin ou que vous avez vécu lorsque vous étiez enfant.
b) Révisez votre texte, une étape à la fois, à l’aide de Ma liste de révision (page 38). c) Relisez vos réponses des numéros 1 et 2 (page 36), puis répondez à la question suivante : À l’avenir, dois-je modifier ou adapter ma méthode de révision ? Pourquoi ?
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COUP DE POUCE Dans ce court texte, il est possible que certains éléments de la liste de révision ne soient pas vérifiables.
DES NOTIONS ESSENTIELLES
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LIRE UN TEXTE NARRATIF
5.1 Les caractéristiques de la nouvelle et du récit • La nouvelle et le récit sont de courts textes narratifs de fiction. VOIR L’univers narratif Page 42
VOIR Les types de narrateurs Page 43
• Un texte narratif est un texte dans lequel : – on raconte une histoire, c’est-à-dire une série d’évènements réels ou inventés, ordinaires ou extraordinaires, vraisemblables ou invraisemblables, que vivent des personnages, qui se passent dans des lieux et qui se déroulent à divers moments du présent, du passé ou du futur ; – la séquence dominante est une séquence narrative, c’est-à-dire qu’on y retrouve plusieurs étapes du schéma narratif ; – les évènements sont racontés par un narrateur. • Un texte de fiction est une œuvre littéraire dont les éléments fondamentaux sont imaginés par un auteur. • L’histoire d’un texte de fiction peut être basée sur des faits, des évènements, des situations ou des personnages réels. Cependant, l’essentiel demeure inventé. • Dans une nouvelle ou un court récit, l’histoire est brève : elle compte généralement moins de 50 pages. En comparaison, l’histoire d’un roman peut compter de 100 à 1000 pages, et parfois plus. • Une histoire aussi brève et concise implique généralement peu de personnages, de lieux, d’évènements et d’actions. • Si courte soit-elle, l’histoire de la nouvelle et du récit est autonome et complète, avec un début et une fin.
• Le schéma narratif est la structure de base de toutes les histoires qu’on raconte. Il permet d’analyser et de comprendre l’organisation du texte narratif, et c’est un outil nécessaire à la rédaction d’un tel texte. • Selon le schéma narratif, on peut généralement diviser une histoire en cinq étapes. Dans l’ordre chronologique des évènements, ces étapes sont la situation initiale, l’élément déclencheur, le déroulement, le dénouement et la situation finale. • Quel que soit l’ordre des étapes, la nouvelle se termine par le dénouement, dont la particularité est d’être une chute.
Implicite Qui n’est pas exprimé formellement, mais peut être déduit grâce au contexte. VOIR Faire des inférences dans le référentiel sur maZoneCEC
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• La chute d’une histoire est : – une finale inattendue et surprenante. Il s’agit d’un retournement, d’une information nouvelle ou non dévoilée, ou de tout autre élément qui donne un nouveau sens à l’histoire ; – aussi courte que possible. Elle tient généralement en une seule phrase ou en un mot ; – cohérente avec l’intrigue. Elle ne doit pas surgir de nulle part. Par exemple, affirmer que tout ce qui précède était un rêve ou un souvenir provoque plus de déception que d’étonnement chez le lecteur. • Pour que la chute soit efficace, il faut rédiger la nouvelle avec soin. C’est pourquoi l’auteur y fait souvent usage d’éléments implicites judicieux. Ainsi, le lecteur interprète le texte d’une manière, puis la chute l’oblige à le réinterpréter différemment.
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5.2 Le schéma narratif
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• Voici une description des cinq étapes du schéma narratif et une illustration des particularités liées à la rédaction d’une nouvelle et d’un récit. NOUVELLE RÉCIT La situation initiale présente la situation d’équilibre, où tout se déroule normalement avant le début de l’histoire. Cette étape est parfois inexistante. J’avais longtemps erré sans domicile fixe. J’avais longtemps été un chat errant. Une Depuis peu, je logeais chez une douce douce personne m’avait recueilli dans son maîtresse, dans son appartement. appartement, quelques mois plus tôt. Je réapprenais à vivre, mais dès que j’avais Je réapprenais à vivre, mais dès que j’avais quelques moments libres, je retournais quelques moments libres, je retournais à la rue, mon ancien foyer. à la rue, mon ancien foyer. L’élément déclencheur perturbe l’équilibre initial. Cet élément (incident, évènement inhabituel, arrivée de quelqu’un, parole, etc.) déclenche l’intrigue ou l’action. Hier, je me promenai sur une petite rue Hier, je me promenai sur une petite rue commerçante où les odeurs étaient bonnes. commerçante où les odeurs étaient bonnes. À l’entrée d’un commerce qui étalait ses À l’entrée d’un commerce qui étalait ses plus beaux objets d’occasion, j’aperçus plus beaux objets d’occasion, j’aperçus un coussin magnifique. un coussin magnifique. Le déroulement est l’enchaînement des actions (décisions, gestes, paroles, etc.) qui constituent les péripéties vécues par les personnages en réaction à l’élément déclencheur. Je n’avais pas les moyens de me procurer Les chats n’ont pas d’argent. Comment me cet objet de rêve qui m’invitait à la paresse. procurer cet objet de rêve qui m’invitait à la Il me fallait faire voir à ma douce compagne paresse ? Il me fallait convaincre ma douce ce traversin, qui améliorerait notre intérieur compagne de l’acheter. et notre confort. Je la rejoignis chez nous. Je minaudai, miaulai Je la rejoignis chez nous. Je minaudai, la et la tirai par la manche. Je pouvais être suppliai et la tirai par la manche. Je pouvais dérangeant et agaçant pour convaincre… être dérangeant et agaçant pour convaincre… En riant, elle consentit à me suivre. En En riant, elle consentit à me suivre. En découvrant l’objet moelleux, elle me dit : découvrant l’objet moelleux, elle me dit : — Il semble tout doux. Il sera beau sur notre — Il semble tout doux. Il sera beau sur notre lit, et nous pourrons nous y blottir ensemble. lit, et nous pourrons nous y blottir ensemble. Elle l’acheta et le rapporta à la maison. Elle l’acheta et le rapporta à la maison. Je m’élançai sur le lit avec elle. Quelques Je m’élançai sur le lit avec elle. Quelques instants plus tard, la peau me démangea. instants plus tard, la peau me démangea. Je me grattai frénétiquement. Ma maîtresse, Je me grattai frénétiquement. Ma maîtresse, soucieuse, nous examina, le coussin et moi, soucieuse, nous examina, le coussin et moi, puis me lança un regard furieux. puis me lança un regard furieux. — Ce coussin est bourré de puces. On en a — Ce coussin est bourré de puces. On en a pour des jours à s’en débarrasser ! pour des jours à s’en débarrasser !
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LIRE un TEXTE NARRATIF
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GROUPE
Corrigé p. 127 64
2e texte : une nouvelle
3
Lisez cette nouvelle, puis répondez aux questions qui suivent.
Un geste inattendu [Les lieux et
leurs caractéristiques] Champ lexical du
Marques énonciatives
5
10
• Type de narrateur :
— Je l’ai poussé… Je l’ai poussé. Il est tombé en bas.
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Variété de langue adaptée au contexte, à l’époque, au personnage (sœur de Val) Pronoms masculins qui indiquent la présence d’un important personnage secondaire masculin
Souvenirs : éléments qui ont eu lieu avant le présent
— Voyons, Val, qu’est-cé qu’tu regardes de même ? Elle resta immobile un moment. Elle me dira plus tard que le son de ma voix l’avait fait frissonner jusqu’aux os. Elle s’avança vers moi. Je crois que sa main s’est posée sur mon épaule, mais je n’en suis pas certaine. Elle baissa finalement les yeux, puis j’entendis l’ultime soubresaut de son corps, qui me sortit de ma torpeur. — Pourquoi, Val ? Pourquoi ? Sans attendre ma réponse, elle se précipita [à l’intérieur]. J’entendis la porte [qui menait aux escaliers] s’ouvrir violemment. Peut-être espérait-elle réparer l’irréparable. Je savais bien que la chute avait été fatale.
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Mes mains s’ouvrirent tranquillement et je pus reculer, m’éloigner de [ce précipice] dans lequel je venais de l’abandonner. Malgré la fureur de mon geste, je me sentais apaisée, calme, libérée. Je vis alors la chaise berçante qui nous avait accueillis presque tous les matins depuis qu’il était entré dans ma vie. Tous ces matins où je m’étais abandonnée à lui. Lentement au début et de plus en plus souvent ensuite. Je me rappelle le premier jour où mes doigts l’ont enlacé. Ce sentiment particulier, surprenant même. Un mélange d’excitation, de joie et de fierté. Il m’aidait à me sentir supérieure, comme si sa simple présence me donnait plus de valeur. J’adorais me pavaner avec lui. Je voulais que tout le monde le voie et reconnaisse mon privilège. Lorsque mes amies me l’empruntaient pour de longues conversations, je le regardais du coin de l’œil, impatiente de le ramener auprès de moi. Avec le temps, j’ai appris à le connaître. Petit à petit, il m’a dévoilé ses qualités, et j’ai appris à les apprécier une à une. Il m’accompagnait, il m’aidait. Avec lui, tout était plus simple, plus facile. Je savourais et j’adorais tout ce qu’il m’apportait. Il était un cadeau magnifique dans ma vie. La sécurité qu’il m’apportait m’a permis d’aller plus loin, de me dépasser. Il me suivait partout, et j’oubliais ce qu’était la solitude. Avec lui, je me sentais plus
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DES TEXTES ET DES CONTEXTES
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(Révèle l’état psychologique du personnage principal à l’aide de liens entre ses sentiments et les réactions de son corps.)
C’est ma sœur qui m’a trouvée. Les yeux accrochés [à l’horizon]. Mes mains serraient tellement fort [la balustrade de notre balcon] que les tendons de mes avant-bras menaçaient de rompre. La joyeuse [cacophonie de la ville] devait assurément inonder mes oreilles, pourtant, je n’entendais rien d’autre que les voix rassurantes des sœurs Boulay. À la radio, elles reprenaient la chanson Chats sauvages, de Marjo. Je me sentais enveloppée. Le timbre de leur voix était si doux et si calme. Mon cœur, qui aurait dû battre la chamade, était paisible. Moi non plus, je ne voulais pas qu’on me coupe les ailes. Moi non plus, je ne voulais pas qu’on me mette [en cage]. Tout comme ce chat sauvage, je rêvais d’amour et de liberté.
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GROUPE ✔✔ Corrigé Corrigép.p.128 64
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courageuse. Je savais que, quoi qu’il arrive, il m’aiderait à retrouver mon chemin et me ramènerait à [la maison]. Grâce à lui, j’ai découvert du pays. J’ai découvert de nouvelles cultures, j’ai vu des images magnifiques. J’ignore à quel moment cette relation a dégénéré. Est-ce lui qui, sournoisement, a noirci mes jours et mes nuits, ou est-ce moi qui étais prédisposée à développer cette dépendance malsaine ?
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Je suis responsable de tout, car, au fond de moi, je savais bien que je m’étais laissé faire. Je l’avais laissé prendre de plus en plus de place dans ma vie.
[Je suis devenue dépendante de lui. Incapable de m’en éloigner. Il y a des jours où j’étais tellement exigeante… Alors, je le laissais dans [ma chambre] tout en guettant
[Séquence justificative]
le moment où je pourrais de nouveau assouvir mon besoin de l’avoir auprès de moi. 50
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Lentement, mes matins si doux [sur ce balcon] à savourer les sons de [la ville] ont laissé place à des moments où je ne voyais et n’entendais que lui. [Je me permettais même d’arriver en retard au travail parce que je n’avais pas voulu me défaire de son étreinte.] [Je prenais moins de temps dans [la douche] pour passer plus de temps avec lui.] [J’ai même délaissé mes séries télévisées préférées pour lui accorder toute mon attention.]]
[Séquences explicatives]
[Lorsque ma sœur revint enfin auprès de moi, je vis dans son regard qu’il n’y avait
[Séquence descriptive]
plus rien à faire. Aucun retour en arrière possible. Elle me prit la main et me guida jusqu’au [salon] sans dire un mot. Je voyais bien qu’elle essayait de comprendre. Elle me versa du café dans une tasse, et je réalisai alors que ce serait mon premier café sans lui depuis au moins trois ans.]
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— Ce matin, je l’ai poussé en bas. Je n’en pouvais plus, tout simplement. Au loin, on entendait les sirènes qui approchaient. Les sons de [la ville] reprenaient leur place dans [l’appartement]. — Val, si t’en voulais plus, il fallait me le dire. Il était quand même bon. — Je le sais.
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— Peu importe ! Je connais [un endroit près d’ici] où tu pourras le remplacer par un autre plus performant. Et avec un peu de chance, ton nouveau cellulaire sera fonctionnel avant midi…
La chute tient en une phrase.
OUELLET-FORTIN, Pascale. Un geste inattendu, 2020.
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Complétez les informations en marge du texte.
5
Selon vous, cet univers narratif est-il réaliste ou imaginaire ? Justifiez votre réponse à l’aide d’éléments implicites et explicites du texte.
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LIRE un TEXTE NARRATIF
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5.6 Les séquences textuelles • Une séquence textuelle est un ensemble de phrases organisées dans un but précis. • La séquence dominante d’un texte littéraire, c’est-à-dire celle qui revient le plus souvent, est la séquence narrative. VOIR Le schéma narratif Pages 40 et 41
• Les séquences narratives présentent la situation initiale, l’élément déclencheur, les péripéties, les évènements et les actions qui forment l’histoire. Ex. : Je me rappelle le premier jour où mes doigts l’ont enlacé. Ce sentiment particulier, surprenant même. Un mélange d’excitation, de joie et de fierté. […] Avec le temps, j’ai appris à le connaître. Petit à petit, il m’a dévoilé ses qualités, et j’ai appris à les apprécier une à une. Il m’accompagnait, il m’aidait. […] Je suis devenue dépendante de lui. Incapable de m’en éloigner. Il y a des jours où j’étais tellement exigeante… Alors, je le laissais dans ma chambre tout en guettant le moment où je pourrais de nouveau assouvir mon besoin de l’avoir auprès de moi. Pascale OUELLET-FORTIN, Un geste inattendu
– Une séquence descriptive précise les principales caractéristiques d’un objet, d’un lieu, d’une situation ou d’une personne. Ex. : Mes mains serraient tellement fort la balustrade de notre balcon que les tendons de mes avant-bras menaçaient de rompre. La joyeuse cacophonie de la ville devait assurément inonder mes oreilles, pourtant, je n’entendais rien d’autre que les voix rassurantes des sœurs Boulay. Pascale OUELLET-FORTIN, Un geste inattendu – Une séquence explicative précise les causes et les conséquences d’un évènement ou d’un phénomène. Ex. : Je suis responsable de tout, car, au fond de moi, je savais bien que je m’étais laissé faire. Je l’avais laissé prendre de plus en plus de place dans ma vie. Pascale OUELLET-FORTIN, Un geste inattendu – Une séquence justificative précise les raisons ou les motivations qui soutiennent un propos, un point de vue, une attitude, un sentiment, un acte ou un geste. Ex. : Avec lui, je me sentais plus courageuse. Je savais que, quoi qu’il arrive, il m’aiderait à retrouver mon chemin et me ramènerait à la maison. Pascale OUELLET-FORTIN, Un geste inattendu
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Dans le texte Un geste inattendu (page 46), encadrez de crochets une autre séquence descriptive et une autre séquence dialogale, puis nommez-les dans la marge.
DES TEXTES ET DES CONTEXTES
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• Les textes littéraires, comme tout autre genre de texte, contiennent des séquences secondaires : les plus fréquentes sont les séquences dialogales et descriptives ; les séquences explicatives et justificatives y sont généralement plus courtes, souvent absentes. – Une séquence dialogale rapporte les propos prononcés par un ou plusieurs personnages. Il peut s’agir d’une conversation, des paroles d’un seul personnage qui s’adresse à d’autres personnages ou de réflexions qu’un personnage émet à haute voix pour lui-même. Ex. : — Voyons, Val, qu’est-cé qu’tu regardes de même ? — Je l’ai poussé… Je l’ai poussé. Il est tombé. Pascale OUELLET-FORTIN, Un geste inattendu
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Corrigé p. 136
5.9 Récit : La mort de Mignonne Biographie de l’auteure Née à Ottawa, la Québécoise Marie Hélène Poitras est d’abord journaliste spécialisée en musique et éditrice de la Zone d’écriture de Radio-Canada, une plateforme Web dédiée à la littérature contemporaine. En 2002, elle obtient le prix Anne-Hébert pour son tout premier roman, Soudain le Minotaure. Son deuxième, Griffintown, inspiré de ses années de travail comme cochère dans le Vieux-Montréal, lui vaut, en 2012, le prix littéraire France-Québec. Entretemps, elle fait publier le recueil La mort de Mignonne et autres histoires (2005) et un feuilleton destiné au public adolescent, Rock & Rose (2009). Marie Hélène Poitras, née en 1975
1
Lisez ce récit, puis répondez aux questions qui suivent.
La mort de Mignonne C’est alors qu’on entendait les premiers cris d’oiseaux, quand la nuit va doucement vers le jour, bref c’était peu avant l’arrivée des cochers, avant l’entrée du palefrenier
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Sens :
[…] et du travesti déchu qui vient nettoyer les calèches. On entendait les sabots de Mignonne rebondir sur l’asphalte, ses fers claquer sur les bouches d’égout. Elle courait, rue Basin, comme une pouliche folle, dételée. On avait oublié de refermer la porte de son entre-deux ; Mignonne avait passé la nuit à tournoyer nerveusement dans l’allée avant de trouver le baril plein d’une avoine grasse, coupée avec de la mélasse et des électrolytes. Elle s’était servie comme jamais auparavant, avait ouvert très grand la bouche et plongé la tête dans la moulée pour avaler une ration qui allait lui tordre l’estomac. Les autres chevaux piaffaient dans le silence pour souligner l’injustice. Mignonne s’était arrêtée de manger en mordant un rat éclaté, mort dans les céréales d’une overdose de nourriture surprotéinée.
Sens :
Sans œillères, sa vision s’élargissait d’au moins quarante-cinq degrés. Mignonne pouvait prévoir ce qui frôlerait ses flancs, les branches d’arbres qui lui balayeraient les reins comme les claquements du fouet, inattendus et humiliants. Sans calèche, la jument se sentait légère comme Pégase et cela l’agitait, elle montait ses genoux très haut dans les airs et retrouvait la grâce des trotteurs, renouait avec son instinct de proie esseulée qui va fuir au moindre craquement. Ses naseaux se dilataient, Mignonne était fébrile et délestée, son pas souple se muait en un petit trot de travail, elle choisissait ses allures et portait la tête vers l’avant, l’encolure complètement déployée. Sous sa crinière fournie presque bleue naissait une légère transpiration. Pointe-Saint-Charles dormait d’un sommeil de soûlon. Une lumière glauque s’échappait des fenêtres aux carreaux bordés de crasse d’entrepôts à demi abandonnés. Des toiles d’araignées gisaient là depuis toujours, avaient agi comme un velcro puissant sur toutes les impuretés qui voletaient dans l’air : mouches, cristaux de poussières, fils de laine, cheveux, plumes de pigeon, gouttes d’eau. Dans ces lieux, des gardiens de nuit regardaient la télévision. C’était l’heure à laquelle les films pornos ne sont plus diffusés et les émissions matinales pour enfants n’ont pas encore commencé, l’heure où l’on
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LIRE un TEXTE NARRATIF
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vend des moppes murales, des broyeurs autonettoyants et des couvertures chauffantes : l’heure des objets impossibles qui deviennent indispensables. Personne n’entendit les fers de Mignonne qui allait par ces petites rues défaites, trouées par le dégel. Elle avançait par à-coups, survoltée, ivre de cet affranchissement, trottinait en évitant les nids-de-poule. Cherchant un coin qui lui rappellerait son appartenance à la nature, Mignonne s’arrêta devant un grand pré vert, une révélation, presque un mirage : la devanture des bureaux de Postes Canada. Elle s’avança en reniflant l’herbe, s’accroupit, pour ensuite se rouler par terre comme le font les chevaux sauvages ou les poulains autour de leur mère. Une fois remise sur ses pattes, la crinière tapissée de fleurs de trèfles, de brindilles et de gazon, elle se mit à dévorer l’herbe fraîche, à avaler autre chose qu’une avoine déjà germée, que de la paille à vingt-cinq cents la balle : la tendresse de cette verdure bien soignée fut comme une caresse au palais. Et Mignonne de brouter ainsi durant une bonne heure avant l’arrivée, enfin, des facteurs et des camions de la poste. Lorsqu’un homme s’approcha d’elle avec un gros câble jaune, la jument prit la fuite, en perdit les pétales mauves accrochés à ses crins et les paillettes de lilas collées à son épaule. Nous étions début juin et les lilas embaumaient si fort qu’ils donnaient la nausée, surtout à l’aube, avant le premier café. Au fil de ses années de calèche, la jument avait appris à s’arrêter aux feux et à repartir au bon moment pendant que le cocher s’adressait aux clients. C’était une bête digne de confiance, prudente et avisée. Mais ce matin-là, alors que le ciel indigo tournait au rose — il ferait très chaud, les plus vieux chevaux resteraient à l’écurie —, on put voir un cheval blanc brûler les rouges et louvoyer témérairement d’une voie à l’autre. Parvenue à la place d’Armes, aux pieds de Chomedey de Maisonneuve figé à jamais dans le bronze, Mignonne but comme on ne laisse jamais boire un cheval. Elle enjamba la fontaine, planta ses quatre sabots dans l’eau et prit de grandes lampées dans le lagon turquoise. Elle but tout son soûl, exactement la dose dont elle avait envie. Des mouettes s’agitaient autour d’elle et de grands oiseaux cyniques riaient des pièces de monnaie lancées dans la fontaine pour des souhaits qui ne se réaliseraient jamais : être mieux dans sa peau, trouver de l’argent, devenir plus désirable, que cette fille revienne, être moins ridicule, mourir bientôt, vivre vieux, être heureux une bonne fois pour toutes, bref toutes ces pensées anxiogènes qui polluent le sommeil des insomniaques comme un manège maudit, effréné, jusqu’à la venue de l’angoisse. On devinait l’éveil de la ville aux bruits des automobiles et des moulins à café broyant les grains huileux, aux néons des bureaux de change qui s’allumaient en grillant les insectes, aux itinérants qui revenaient de l’est de la ville pour s’étendre sur les bancs, sous les arbres, aux premiers taxis qui roulaient tranquillement vers les hôtels luxueux, aux fleurs sucrées qui se dilataient comme des sexes féminins. Mignonne allait être repérée, déjà le mot circulait dans les bureaux de La Presse, à quelques foulées de là : un cheval libre, tout blanc, s’abreuvait à la fontaine. Mais la jument, dérangée par ce qui s’éveillait autour d’elle, choisit de fuir. On la vit s’engouffrer dans la circulation, entre les voitures, sur les trottoirs, galoper à toute vitesse dans des rues inconnues, la crinière au vent comme les chevaux de calendrier. Sa vitesse se métamorphosait en panique, en fugue, Mignonne s’échappait, inquiète. Elle émit un hennissement discret à la vue d’une moto qui lui barrait la route,
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rassembla ses quatre membres et s’élança pour s’envoler par-dessus le véhicule, comme ces sauteurs hollandais […] que l’on traite en divas. […] Pourtant, la surdose d’avoine qu’elle s’était payée, mêlée à l’eau chlorée avalée trop rapidement, commençait à ralentir sa course. Arrivée au boulevard Pie-IX, elle descendit la côte à la recherche d’un lieu désert. Elle avança vers le sud, vers le silence. Non loin de là, une vieille voie ferrée faisait comme une cicatrice dans l’herbe asséchée. Après les champs qui pourrissaient dans l’oubli, le fleuve étendait son bras. Des baraques désaffectées piquaient le paysage, montraient leurs carreaux éclatés comme des dents cassées ; l’endroit était carié. On venait sans doute y régler des comptes, brûler les désobéissants, balancer les chiens morts et les vieux sofas tachés d’urine. Le lieu parfait pour se convaincre de la vacuité du monde juste avant une overdose, un de ces terrains vagues où l’on fait rouiller du métal pendant des décennies, jusqu’à ce qu’il se métamorphose en une poudre rousse pareille à de l’héroïne, à du sucre de canne biologique, à de la moisissure séchée au soleil. Et que cette poussière roule jusque dans le fleuve et se mêle au plancton en suspension dans l’eau douce. Non loin de là, un terrain de baseball abandonné, tapissé d’herbes longues et de fleurs de thé. Lasse, Mignonne s’écroula sur son flanc droit près du premier but.
Sens :
Chaque cheval qui tombe est un petit drame dans l’univers, un tremblement de terre invisible équivalant à la coupe d’un arbre, à la naissance d’un éléphant, à la fonte d’un iceberg. L’estomac noué, Mignonne souffrit doucement au soleil dans l’attente de la fin. Ses longs cils, ses yeux couverts d’une humeur aqueuse, sa queue argentée qui ne chasserait plus les mouches et, finalement, ce nuage rose expulsé par ses narines en demi-lunes, ce dernier souffle qui fit s’envoler un pissenlit sur le pollen des fleurs.
Sens :
Plus tard, on retrouverait Mignonne. On étendrait alors une couverture par-dessus son cadavre, une de ces couvertures qui ne réussissent jamais vraiment à recouvrir tout le corps de l’animal. On verrait dépasser quatre sabots.
Sens :
Ce détail, précisément, ferait pleurer les cochers. POITRAS, Marie Hélène. « La mort de Mignonne », dans La mort de Mignonne et autres histoires, Québec, Alto, 2017, 188 pages. © Marie Hélène Poitras et les Éditions Alto, 2017 La mort de Mignonne et autres histoires a été publié pour la première fois en 2005 aux éditions Triptyque.
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LIRE un TEXTE NARRATIF
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Comprendre 2
Quel est le personnage principal de cette histoire ?
3
Dans les deux premiers paragraphes, encadrez les mots qui appartiennent au champ lexical du cheval.
4
Cette auteure utilise beaucoup de mots imagés. Dans la marge, précisez, en vos propres mots, ce que veulent dire les passages soulignés.
5
Quel type de narrateur raconte cette histoire ? Justifiez votre réponse à l’aide d’éléments tirés du texte.
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Le narrateur a-t-il un point de vue objectif ou subjectif ? Justifiez votre réponse à l’aide d’éléments tirés du texte. © 2020, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite
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ÉCRIRE UN TEXTE NARRATIF
• Le texte narratif sert à raconter une histoire à un destinataire. Celle-ci est basée sur des évènements, des personnages, des lieux et des moments, réels ou non. Elle est racontée par un narrateur et sa séquence dominante est la séquence narrative.
VOIR Les caractéristiques de la nouvelle et du récit Page 40
6.1 Se préparer à écrire son texte narratif • D’abord, on précise son intention d’écriture. Dans un texte narratif, l’intention principale est de raconter une histoire. Cependant, on peut avoir des intentions secondaires : faire réfléchir, faire rire, partager des émotions, faire découvrir une époque ou une culture, faire peur, etc.
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• Préciser son intention d’écriture aide à choisir le vocabulaire, les étapes de l’histoire, le contexte dans lequel elle se déroule, le type de personnages qui s’y trouvent, etc. Ex. : Avec précaution, j’avançais dans cette nuit noire et brumeuse vers une sordide découverte. Les sons étranges et les ombres qui bougeaient autour de moi m’angoissaient de plus en plus… (intention = faire peur)
C’était une de ces belles nuits douces et vaporeuses où l’on pressent que sa vie peut changer. Le chant des criquets et le reflet de la pleine lune sur le lac me berçaient et m’apaisaient… (intention = partager une émotion)
Par une nuit joyeuse et bien imbibée, il décida de gérer la circulation au coin des rues Saint-Denis et Sherbrooke. Tout roulait rondement, jusqu’à ce qu’il dise à deux policiers qu’ils n’avaient pas le droit de traverser la rue sur le feu vert… (intention = faire sourire)
• Ensuite, on détermine le destinataire du texte. Qu’il s’agisse d’enfants, d’adolescents, d’adultes ou de tout autre groupe de personnes, il faut tenir compte de leurs connaissances, du vocabulaire qu’ils utilisent, de leurs champs d’intérêt, de leur imaginaire, etc.
VOIR Les éléments de l’énonciation Page 2
• Il peut être utile et inspirant de choisir un thème ou un élément déclencheur. – Dans un texte narratif, un auteur a l’occasion de véhiculer des valeurs et d’aborder un ou plusieurs thèmes. Ex. : solitude, amitié, rivalité sportive, quête d’identité, invasion extraterrestre, injustice, bonté, vengeance, solidarité, conflits, politique, pauvreté, etc.
VOIR Le schéma narratif Page 40
– Un élément déclencheur fait souvent germer diverses idées, qu’on organise ensuite dans un schéma narratif. Ex. : perdre son perroquet, déménager en plein hiver, découvrir un trésor, perdre ses clés, avoir un accident (de bateau, de vélo, de voiture, etc.), encaisser une défaite sportive, être témoin d’un crime, s’égarer, perdre la mémoire, recevoir une lettre, trahir un secret, se tromper de maison, poser un geste inapproprié, commettre une maladresse, etc. • Pour préciser son point de vue narratif, on détermine son type de narrateur. – Le narrateur participant raconte l’histoire à la première personne s’il est le personnage principal (interne). S’il est un personnage secondaire (externe), il raconte l’histoire à la troisième ou à la première personne. La variété de langue du narrateur dépend alors de ses caractéristiques (origine, éducation, milieu de vie, statut social, etc.). – Le narrateur non participant (omniscient) raconte l’histoire à la troisième personne. Sa variété de langue est généralement standard.
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VOIR Les types de narrateurs Page 43
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• Puis, on définit son univers narratif afin d’assurer une cohérence entre les personnages, les lieux et l’époque où se déroule l’histoire, l’atmosphère, l’intrigue, le contexte social, le thème choisi, etc. L’univers narratif peut être réaliste ou imaginaire. Ex. : Dans un univers narratif réaliste, l’intrigue doit être vraisemblable et vécue dans des lieux et par des personnages qui pourraient exister.
VOIR L’univers narratif Page 42
• Pour rendre son univers narratif cohérent, enrichir son texte, le rendre dynamique et éviter les répétitions inutiles, on constitue un champ lexical. Ex. : apocalypse, démon, apparition, créature, étrange, maléfique, incroyable, inouï, sinistre, ténèbres, magique, insolite, charmer, captiver, hanter, disparaître, apparaître, renaître de ses cendres, etc. (champ lexical lié à un univers fantastique)
1
joueur, arbitre, marqueur, sportif, athlète, champion, épreuve, tournoi, match, rencontre, partie, remporter, affrontement, compétition, accrochage, empoignade, déclencher, provoquer, punition, pénalité, sanctionner, écoper, battre à plate couture, Jeux olympiques, etc. (champ lexical lié au thème du sport)
Pour chacun de ces fait divers, inventez un thème, un univers narratif et un élément déclencheur. FAITS DIVERS
Ex. : Une jeune athlète accusée de dopage est acquittée.
UNIVERS NARRATIF
ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR
Injustice,
Univers réaliste
Après avoir bu une bouteille
vengeance
(sports)
d’eau, la jeune femme
THÈME
fracasse tous les records mondiaux. a) Afin de respecter la distanciation sociale pendant une pandémie, les commerçants d’un magasin de vin envoient leur chien porter les commandes aux clients dans le stationnement.
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b) Un homme qui a l’habitude d’acheter de vieilles maisons vient d’acquérir un manoir abandonné depuis longtemps.
c) En Russie, un homme déclaré mort par un médecin après un coma éthylique (abus d’alcool) est retrouvé vivant à la morgue !
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• Enfin, on se pose les questions qui permettent d’élaborer son schéma narratif. ÉTAPES Situation initiale
Élément déclencheur Déroulement (péripéties) Dénouement Situation finale (optionnelle)
QUESTIONS Qui est le personnage principal (description physique, psychologique, statut) ? Où l’histoire se déroule-t-elle ? Quand l’histoire se passe-t-elle ? Dans quelle situation se trouve le personnage principal ? Quel évènement rompt l’équilibre de la situation initiale (danger, surprise, arrivée d’un nouveau personnage, retard, rendez-vous manqué, accident, évènement étrange, etc.) ? Quels problèmes l’élément déclencheur cause-t-il ? Quelles actions sont entreprises pour régler ces problèmes ? Quelles sont les conséquences de ces actions ? Le personnage principal réussit-il à régler le problème ou la situation ? Si oui, comment ? Sinon, pourquoi ? Quel est l’impact des péripéties et du dénouement sur le personnage ou sur ceux qui l’entourent ?
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VOIR Le schéma narratif Page 40
LE SAVIEZ-VOUS ? On peut suggérer ou sous-entendre certains éléments de la situation initiale, sans les nommer (éléments implicites). Si on choisit de le faire, il faut tout de même s’assurer de la cohérence de l’histoire.
• La narration ne suit pas obligatoirement l’ordre des étapes du schéma narratif, qui respecte la chronologie des évènements. Ainsi, l’histoire peut commencer par l’élément déclencheur ou le dénouement. Cela impose des retours dans le passé ou dans le futur.
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À l’aide du tableau précédent, complétez le schéma narratif de l’histoire du numéro 1a.
Situation initiale
Qui ? Le chien Gintonic
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Où ?
Élément déclencheur Déroulement (péripéties)
Quand ? Dans quelle situation au début ? Gintonic ne comprend pas bien ce qu’on attend de lui. Il a l’habitude de jouer le rôle de gardien et de chasseur. Un écureuil passe, et Gintonic se lance à sa poursuite.
Dénouement
Situation finale
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Les écureuils du quartier se moquent de Gintonic, mais ses propriétaires et leurs clients vantent ses mérites et le gâtent.
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6.2 Écrire le brouillon de son texte • Écrire le brouillon de son texte consiste à transformer ses notes en un premier texte suivi formé de phrases complètes et qui respecte la logique du schéma narratif. Note : Pour télécharger la fiche Version provisoire dans le Carnet de rédaction, vous devez vous inscrire à maZoneCEC (mazonecec.com) et utiliser le code d’activation suivant : CCVEMFWD • On choisit d’écrire son texte au passé simple, au passé composé ou au présent. Puis, on s’assure de respecter les règles de la cohérence du texte.
VOIR La cohérence du texte Page 11
• En tout temps, on porte attention aux temps de verbes, car certains s’écrivent de la même façon au présent et au passé. Ex. : Chaque jour, il dit qu’il n’aime pas manger des fruits. (présent) Mais la semaine dernière, il a dit qu’il ne mangerait que des fruits ! (passé)
À l’aide du tableau suivant, modifiez les verbes soulignés afin de transformer le texte Lucien, qui est au passé, en un texte au présent.
ACTIONS ANTÉRIEURES (qui ont lieu avant les actions principales) • Indicatif passé composé • Indicatif imparfait • Indicatif plus-que-parfait
TEXTE AU PRÉSENT ACTIONS PRINCIPALES et DESCRIPTIONS
• Indicatif présent (temps dominant)
ACTIONS POSTÉRIEURES (qui ont lieu après les actions principales) • Indicatif futur simple • Indicatif futur antérieur
LUCIEN est Lucien était douillettement recroquevillé sur lui-même. C’était une position qu’il lui plaisait de prendre. Il ne s’était jamais senti aussi détendu, heureux. Tout son corps était au repos et lui semblait léger. Une plume, un soupir, comme une inexistence. C’était comme s’il flottait dans l’air ou peut-être dans l’eau. Il n’avait absorbé aucune 5
drogue, usé d’aucun artifice pour accéder à cette plénitude. Lucien était bien dans sa peau, heureux de vivre. Sans doute était-ce là un bonheur un peu égoïste.
Une nuit, le malheureux fut réveillé par des douleurs épouvantables. Il se sentit pris dans un étau, écrasé par le poids de quelque fatalité. Quel était ce mal qui lui fondait 98
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6.3 Relire et améliorer son texte • On relit son brouillon afin d’en repérer les aspects à améliorer. • On améliore les divers aspects de son texte par étapes pour ne rien oublier.
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• D’abord, on vérifie que l’histoire est cohérente, bien organisée et compréhensible. On s’assure donc : – que les éléments nécessaires à la compréhension de l’histoire s’y trouvent explicitement ou implicitement ; – que chaque paragraphe est consacré à un seul élément : personnage, concept, idée, description, action, péripétie, etc. ; – que les séquences descriptives, dialogales et explicatives sont pertinentes et intéressantes ; – qu’on utilise correctement les organisateurs textuels pour lier les parties du texte, et les marqueurs de relation pour lier les phrases et les parties de phrases ; – qu’il n’y a pas de contradictions dans les propos des personnages, ou entre leur caractère et leurs actions. • Ensuite, on soigne le vocabulaire afin qu’il soit riche et varié, et qu’il reflète l’univers narratif souhaité. On s’assure donc : – qu’on privilégie les mots justes et évocateurs ainsi que ceux des champs lexicaux préparés ; – que le vocabulaire et la variété de langue du narrateur et de chaque personnage sont cohérents avec leur caractère et le contexte dans lequel ils s’expriment. Au besoin, on transcrit plus ou moins fidèlement la langue orale. Ex. : Elle s’est empressée d’enlever ses chaussures et nous a rejointes. En mettant le pied dans l’eau, elle a poussé un cri. — Arrrh ! Crisse que c’est frette ! — T’es ben moumoune, la couz ! Est chaude en masse, c’t’eau-là. Stéphanie PELLETIER, La Manic • Puis, on harmonise les temps verbaux afin qu’il n’y ait pas d’incohérences dans les actions et les péripéties. On choisit et on maintient un seul temps pour les actions principales (passé simple, passé composé ou indicatif présent), et on utilise les temps appropriés pour les actions antérieures et postérieures aux principales. Ex. : La rondelle tenta de résister aux coups de bâtons. Elle dévia de sa trajectoire, puis s’accroche à un patin. « Ah ! pouvoir s’envoler vers le public ! » Elle glissa vers le bâton d’un joueur puissant et fit semblant de lui échapper. Le hockeyeur l’a frappée avec force.
VOIR L’organisation du texte Page 8
VOIR Le ton et la variété de langue Page 4
VOIR Les temps verbaux dans un texte au passé Page 11
La rondelle tenta de résister aux coups de bâtons. Elle dévia de sa trajectoire, puis s’accrocha à un patin. « Ah ! pouvoir s’envoler vers le public ! » Elle glissa vers le bâton d’un joueur puissant et fit semblant de lui échapper. Le hockeyeur la frappa avec force.
• Enfin, on prête attention à la longueur du texte. En effet, la nouvelle et le récit sont de courts textes de fiction. Il faut donc faire preuve de concision. • Les stratégies suivantes permettent d’écrire une histoire courte, mais intéressante, cohérente et équilibrée.
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Concision Qualité de ce qui est exprimé en peu de mots.
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À VOUS DE JOUER ! 1
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Consultez votre enseignante ou enseignant pour faire vérifier vos réponses des pages 108 à 114.
Lisez le texte suivant, puis répondez aux questions.
Et la rondelle disparut… Comme il était heureux quand il filait sur la glace armé de son bâton ! Et ce soir-là, des recruteurs de la Ligue nationale regardaient la partie. Il glissa entre les patins de ses opposants, convaincu que sa vie de joueur professionnel commencerait sous peu. Au mieux de sa forme, Patrick sauta sur la patinoire. 5
Même en gardant les yeux fixés sur la rondelle, il décelait d’instinct la présence des adversaires et prévoyait leurs actions. Soudain, il aperçut son ailier à sa gauche : la position de Jonas lui semblait parfaite pour un tir vers le but adverse. Pat lui fit donc une passe éblouissante. À cet instant, quelqu’un fit tomber le jeune sportif. Il chuta violemment, le regard toujours tendu vers la rondelle qui filait directement vers le but. Comme il était content !
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La rondelle semblait attirée par le bâton de son coéquipier. Malgré les efforts de l’équipe adverse, elle atteignit le bâton de celui-ci et, avec une force redoutable, fut projetée vers le but. Patrick reçoit un coup de patin à la gorge au moment où l’ampoule rouge s’allume derrière le but. Le sang qui coula sur la glace lui semblait être le reflet de ce signal de victoire au-dessus du but adverse. Jonas insista pour accompagner son ami à l’hôpital. En larmes, il monta dans l’ambulance. À l’hôpital, le personnel infirmier entoura aussitôt Patrick, qui avait le visage blafard. Alors qu’on s’activait à le réanimer, un infirmier demanda : « Qu’est-ce qui s’est passé ? » Mais il n’y avait personne pour lui répondre. Patrick se vidait de son sang, seul. Dans le brouillard comateux où il sombrait, le jeune hockeyeur ne rêva que du rouge de la victoire… du rouge de la finale.
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a) Dans ce texte, quel est le temps verbal des actions principales ? b) Surlignez la phrase où le temps des verbes n’est pas en harmonie avec celui des actions principales.
3
Dans le texte, soulignez les deux passages où l’ordre des évènements est incohérent.
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a) Vers la fin du texte, encadrez l’incohérence concernant les personnages. b) Expliquez ce qui cause cette incohérence, puis indiquez ce que vous pourriez faire pour la corriger.
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Indiquez quel type de narrateur raconte cette histoire et justifiez votre réponse à l’aide d’un extrait du texte.
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Pour chaque description, précisez s’il s’agit de l’univers narratif ou du schéma narratif. a) Il est constitué des personnages, d’un lieu, d’une époque, des actions choisies ainsi que du degré de vraisemblance que l’on donne à ces éléments. Le vocabulaire et les figures de style participent aussi à sa création, par le ton et l’atmosphère qu’ils dégagent.
Ce dont il s’agit :
b) Il permet d’organiser de façon cohérente et logique tout le déroulement de l’histoire d’un texte narratif. Il structure l’intrigue en mettant en ordre les évènements, les péripéties, les actions, etc.
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Ce dont il s’agit :
Parmi les choix de l’encadré, précisez à quel type de narrateur est associé chaque énoncé. • Narrateur non participant, omniscient
• Narrateur participant, personnage principal • Narrateur participant, personnage secondaire
a) Il raconte toujours l’histoire à la 3e personne :
.
b) Il participe à l’histoire, mais il en est surtout un témoin :
.
c) Il sait tout des pensées et des émotions des personnages :
.
d) Il est toujours le héros de l’histoire :
.
e) Il raconte l’histoire à la 1re et à la 3e personne :
.
f) Il ne raconte jamais sa propre histoire :
.
g) Il raconte toujours l’histoire à la 1re personne :
.
h) Il peut être partout à la fois :
.
i) Il décrit tous les évènements qu’il vit :
.
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j) Il ne participe jamais à l’histoire : .
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Lisez les deux extraits suivants, puis répondez aux questions. Extrait A : Hier, un garçon de huit ans a perdu la vie après avoir été percuté par une automobile vers 17 heures dans le quartier Rosemont. Selon les témoins, l’enfant se serait précipité devant la voiture sans regarder, peut-être à la poursuite d’un ballon qui avait roulé dans la rue. La conductrice, Mathilde Champigny, qui roulait lentement, semble-t-il, était en état de choc. Extrait B : Le garçon voit son ballon voler vers la rue. Dans sa tête, il entend la voix irritée de son père qui lui répète, en levant la main sur lui : « Encore un ballon de perdu ! Tu peux pas faire attention, mautadit ! » Sans réfléchir, l’enfant se lance à la poursuite du ballon. Tante Mathilde roule lentement. Elle a à peine le temps d’apercevoir l’ange blond qui jaillit devant sa voiture. Elle freine. Il y a un bruit sourd, et elle ouvre la bouche sans pouvoir émettre le moindre son.
a) Précisez le genre du texte d’où provient chaque extrait.
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• L’extrait
est tiré d’une nouvelle littéraire.
• L’extrait
est tiré d’une nouvelle journalistique.
ÉCRIRE UN TEXTE NARRATIF
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b) Pour chacun des extraits, nommez deux éléments qui justifient votre réponse.
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À votre tour ! Écrivez un texte narratif de 350 à 400 mots dont vous aurez inventé l’histoire. Utilisez la démarche suivante et la page 111 pour préparer votre rédaction. Puis, écrivez votre texte sur les pages 112 à 114. a) Déterminez d’abord l’univers narratif de votre histoire en choisissant :
le thème ou le sujet de l’histoire ;
le type de fiction que vous écrirez (drame social, intrigue policière, aventure de science-fiction, etc.) ;
les lieux et l’époque où se déroulera l’histoire ;
le personnage principal et les personnages secondaires ;
le type de narrateur qui racontera l’histoire ;
le ton et l’atmosphère que vous voulez que les lecteurs perçoivent.
le genre du texte (récit ou nouvelle) ;
l’élément déclencheur de l’histoire ;
les actions et les réactions des personnages (déroulement) ;
le dénouement du récit ou la chute de la nouvelle.
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b) Établissez ensuite la structure de votre texte à l’aide du schéma narratif. Précisez notamment :
c) Sélectionnez enfin les procédés que vous utiliserez :
le titre que vous donnerez au texte ;
les séquences textuelles qui établiront un rythme intéressant ;
le champ lexical qui rendra votre texte plus dynamique ;
la variété de langue qu’utiliseront les personnages ;
les figures de style qui créeront une atmosphère appropriée.
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Autres informations :
DES TEXTES ET DES CONTEXTES
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Le corrigé LA GRAMMAIRE DU TEXTE ..................................................................... 116 DES TEXTES ET DES CONTEXTES ........................................................... 119
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LE CORRIGÉ
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Des notions essentieLLes
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g) Présentez votre réponse à votre enseignante ou votre enseignant afin d’obtenir ses commentaires. Puis, notez les aspects de votre réponse auxquels vous devrez prêter plus d’attention lors de votre épreuve finale. Réponses personnelles.
à me surprendre avec la chute !
C’est pourquoi j’ai rapidement compris ce que serait le dénouement de cette nouvelle, et ainsi, l’auteur n’a pas réussi
que M. Soulières, l’auteur, racontait avec humour une histoire qui était surtout écrite pour un jeune public.
j’ai vu trop de films et lu trop de bandes dessinées pour croire à ce texte de fiction, car, dès le début, je me suis douté
Bref, tous ces éléments m’ont rapidement permis de croire qu’on ne me racontait pas un vrai braquage ! D’ailleurs,
Puis, il ne demande que l’argent qui est dans le tiroir de la caissière, ce qui représente souvent un montant négligeable.
ni garde armé. Trop facile !
D’autre part, le jeune homme fait un vol dans une banque où il n’y a probablement ni caméra de surveillance
dévaliser une banque.
D’une part, dès le début du texte, il parle d’une arme en plastique, ce qui n’est pas très « approprié » quand on veut
Non, l’auteur de cette nouvelle ne m’a pas surpris avec le dénouement de l’histoire, et voici pourquoi.
f) En tenant compte de vos observations concernant la réponse incorrecte du numéro 4 a, rédigez votre propre réponse à la question : « L’auteur de la nouvelle Le trésor de la banque a-t-il réussi à vous surprendre avec le dénouement de l’histoire ? Décrivez et justifiez votre réaction en vous appuyant sur les éléments du texte ainsi que sur vos repères culturels. » Plusieurs réponses possibles. Ex. :
cette nouvelle !
qui permettraient de comprendre sa réaction. Seule sa réaction est claire : elle a été surprise par la chute de
Aussi, les justifications de Jemaplik ne sont pas complètes : elle passe d’un élément à un autre sans fournir de détails
e) La réponse formulée par Jemaplik correspond-elle à ce qu’on précise dans la description de ce critère d’évaluation ? Justifiez votre réponse. Pas vraiment. Elle parle de certains éléments du texte et de ses repères culturels, mais sans établir de liens logiques.
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groupe
Oui
Plus ou moins
Non
son texte. Il est donc difficile de dire si elle a respecté cette contrainte.
qui est acceptable. Par contre, on ne connaît pas le temps qui lui était alloué pour écrire
adulte qu’adolescent. Puis, son texte ne dépasse que de 36 mots la longueur imposée, ce
une nouvelle (avec une chute à la fin). Ensuite, sa nouvelle convient tout autant à un public
Justification : Oui, Jemaplik a respecté la situation de communication, car elle a suivi les consignes. D’abord, comme on le lui a demandé, elle a écrit un texte narratif, dans ce cas
situation de communication. Je lui dirais donc de continuer dans cette voie. FRA-3106-2
prénoms humains. Ainsi, en utilisant des procédés textuels appropriés, elle s’est adaptée à la
(« médecin » au lieu de « vétérinaire », « mèches » au lieu de « plumes ») et en leur donnant des
évité de révéler que certains personnages sont des oiseaux en utilisant des termes génériques
auparavant) et elle l’a présentée de manière originale. De plus, je trouve qu’elle a habilement
imposés. Par exemple, elle a écrit une histoire fictive (je ne l’avais jamais lue ou entendue
situation de communication, puisque son texte est conforme aux paramètres qu’on lui a
b) Si vous deviez adresser un commentaire à Jemaplik en ce qui concerne l’adaptation à la situation de communication, que lui diriez-vous ? Quels éléments a-t-elle respectés ? Plusieurs réponses possibles. Ex. : Je lui dirais que, dans l’ensemble, elle a bien respecté la
a) Jemaplik a-t-elle respecté la situation de communication ?
En tenant compte de ce que vous venez de lire à propos de l’adaptation à la situation de communication, évaluez le texte de Jemaplik (page 27).
• Une situation de communication inclut : – le contexte dans lequel la communication a lieu (école, travail, famille, etc.) ; – la forme de la communication (texte écrit, conversation, enregistrement, etc.) ; – le genre de texte (récit, nouvelle littéraire, lettre, compte rendu, etc.) ; – la situation dans laquelle on se trouve (pour rendre compte de son imaginaire, susciter des émotions, démontrer ses compétences, etc.) ; – le destinataire (des adultes, des adolescents, des enfants, etc.) ; – les contraintes d’écriture (le genre de texte, le nombre de mots, le temps alloué, etc.).
• La situation de communication est l’ensemble des éléments qui concernent la transmission d’un message. Ainsi, en tout temps, on communique avec différentes personnes, soit verbalement (directement, par téléphone, etc.), soit par écrit (par messagerie texte, par courriel, par lettre, etc.). Chaque fois, on est dans une situation de communication différente et on doit en tenir compte pour transmettre le message approprié.
A Adaptation à la situation de communication (critère 2.1)
Les critères d’évaluation
DES TEXTES ET DES CONTEXTES
Sur Ma liste de révision (page 38), surlignez les éléments du critère 2.1 que vous avez du mal à respecter lorsque vous rédigez un texte. Quand viendra le moment de réviser votre prochaine rédaction, assurez-vous de prioriser ces éléments.
Coup de pouCe
Dans un texte narratif, chaque personnage qui s’exprime peut être dans une situation de communication différente de celle des autres.
Le saviez-vous ?
✔
nom
© 2020, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite
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FRA-3106-2
LE CORRIGÉ
123
Cohérence du texte (critère 2.2)
groupe
Non
Donc, tout est crédible et en lien avec cet univers narratif réaliste.
car les gens donnent souvent des prénoms humains à leurs animaux à poils ou à plumes.
Plus ou moins
aucune contradiction.
Corrigé p. 123
29
Voir Comprendre les organisateurs textuels et les marqueurs de relation dans le référentiel sur maZoneCEC
Voir L’organisation du texte Page 8
Voir L’univers narratif Page 42
✔
DES NOTIONS ESSENTIELLES
réagit comme elle le fait, mais la chute de l’histoire éclaircit ce mystère et ne fait ressortir
Justification : Non, ni les actions, ni les réactions, ni les évènements ne se contredisent : ils s’enchaînent et sont logiques. On ne comprend pas immédiatement pourquoi Manuela
Oui
Non
ville) et son fils désolé, sont adaptés au contexte. Même les noms des oiseaux sont plausibles,
rapide à cause de l’émotion, l’hôpital et ses salles d’examen (donc, le fait que le lieu est une
Justification : L’univers narratif que propose Jemaplik est réaliste. Les éléments qui le composent, par exemple la réaction de Manuela au coup de fil du médecin, sa conduite
Plus ou moins
b) Les actions, les réactions et les évènements se contredisent-ils dans ce texte ?
Oui
a) Les personnages, les lieux, l’époque et les évènements évoqués dans le texte de Jemaplik sont-ils crédibles dans cette histoire ?
En considérant ce que vous venez de lire à propos de la cohérence du texte, poursuivez l’évaluation du texte de Jemaplik (page 27).
• Pour rendre un texte cohérent, il faut donc : – créer un univers narratif dans lequel l’histoire est plausible ; – organiser les étapes de l’histoire de manière à susciter et à maintenir l’intérêt du destinataire ; – harmoniser les temps verbaux pour respecter le déroulement des évènements (ce qui a eu lieu, ce qui a lieu et ce qui aura lieu) ; – utiliser différents procédés de reprise pour éviter les répétitions ; – tisser un fil conducteur entre les étapes de l’histoire, les actions des personnages, etc., à l’aide d’organisateurs textuels et de marqueurs de relation.
FRA-3106-2
3
B
• Un texte narratif doit : – respecter les caractéristiques du récit ou de la nouvelle littéraire ; – inclure un univers narratif pertinent et évocateur ; – raconter une histoire en lien avec l’univers narratif ; – être structuré de manière à rendre l’histoire compréhensible.
nom
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CouP de PouCe
Corrigé p. 123
30
4
Plus ou moins
Non
seulement à la fin que Victor et Henriette (ou Henri) sont des perruches.
Oui
Plus ou moins
alloué et se garder plus de temps pour la révision de son texte.
FRA-3106-2
n’a pas eu le temps de terminer sa révision. Elle devrait donc mieux utiliser le temps qui lui est
deux fois et le verbe « regarde » une fois : « cela regarde mal » ! Ainsi, je soupçonne que Jemaplik
répétitifs : par exemple, le « alors » est utilisé quatre fois. De plus, le nom « regard » est utilisé
propos. Cependant, je remarque que, dans les 5e et 6e paragraphes, certains organisateurs sont
organisateurs textuels et marqueurs de relation qui guident bien le lecteur et qui rythment les
s’enchaînent, et on ne perçoit aucune rupture dans l’histoire. Elle utilise de nombreux
Oui, la nouvelle de Jemaplik est cohérente, car il n’y a pas de contradictions. Les évènements
D’après vos observations précédentes, Jemaplik a-t-elle rédigé une nouvelle littéraire cohérente ? Qu’a-t-elle bien réussi et que devrait-elle améliorer ?
simple et qu’elle a changé d’idée en cours d’écriture.
Cela brise le rythme durant la lecture. On dirait que Jemaplik a commencé à écrire au passé
au passé simple, mais, dans les 6e et 8e paragraphes, les actions principales sont au présent.
mais ce n’est pas le cas dans les derniers paragraphes. En effet, les actions principales sont
e) Les temps verbaux sont-ils harmonisés ? Oui Plus ou moins Non Justification : Au début du texte, les temps verbaux des actions principales sont harmonisés,
dans l’espace.
le personnage principal (Manuela) et l’histoire progressent autant dans le temps que
« Bientôt », « Immédiatement », « Vite », « Aussitôt » et « C’est alors que ». Ils révèlent que
Justification : Jemaplik a recours à plusieurs organisateurs textuels qui structurent le texte. Par exemple, elle utilise des repères de temps comme : « À peine une minute plus tôt »,
Non
un dénouement (le constat de la mort de Victor). De plus, il y a une chute : on comprend
(la course vers l’hôpital, l’approche de la salle d’examen, la rencontre avec le médecin) et
Justification : Il s’agit bien d’une nouvelle littéraire, car on y reconnaît une situation initiale (la célébration de l’anniversaire), un élément déclencheur (l’appel du médecin), un déroulement
Oui
groupe
d) Des organisateurs textuels contribuent-ils à l’organisation du texte ?
c) Le texte respecte-t-il la structure de la nouvelle littéraire ?
Des textes et Des Contextes
Sur Ma liste de révision (page 38), surlignez les éléments du critère 2.2 que vous avez du mal à respecter lorsque vous rédigez un texte. Quand viendra le moment de réviser votre prochaine rédaction, assurez-vous de prioriser ces éléments.
CouP de PouCe
Au besoin, consulter la section Les temps verbaux dans un texte au passé, à la page 11.
✔
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© 2020, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite
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La collection Parenthèse est spécialement conçue pour favoriser la réussite des adultes inscrits en Français, langue d’enseignement. Conforme au programme de la Formation de base diversifiée, elle est directement en lien avec les Définitions du domaine d’évaluation (DDÉ). MATÉRIEL POUR L’ENSEIGNANT Chaque guide-corrigé propose de nombreux documents pour accompagner les élèves. Ainsi, le guide-corrigé Explorer des œuvres de fiction comprend : • le corrigé en couleur du cahier de l’élève ; • une SAÉ (Situation d’aide à l’évaluation) avec Guide d’administration et de correction ; • des fiches pour suivre la progression des élèves et les manifestations observables ; • un tableau de correspondance terminologique entre la grammaire nouvelle et la grammaire traditionnelle.
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DIMENSIONS 2,27 cm
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1,25 cm
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Français, langue d’enseignement • 3e secondAiRe
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Informer et exercer une influence Conforme au programme de la Formation de base diversifiée
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