Périodes_Manuel de l'élève

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Manuel de l’élève 3e secondaire

histoire du QuEbec et du Canada DES ORIGINES à 1840

Julie Charette Gaëtan Jean Sabrina N. Fortier Kevin Péloquin Louis-Pascal Rousseau



Manuel de l’élève 3e secondaire

histoire du QuEbec et du Canada DES ORIGINES à 1840

Julie Charette Gaëtan Jean Sabrina N. Fortier Kevin Péloquin Louis-Pascal Rousseau

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II

TABLE DES

MATIÈRES MODE D’EMPLOI ...................................................................................................................................... XI

ESPACE GÉOGRAPHIQUE

..........................................................................

1

Les régions physiographiques du Québec et du Canada ..................................................................... Les climats et les zones de végétation de l’est du Canada ................................................................... Le réseau hydrographique nord-américain .......................................................................................... Le Québec et le Canada politiques .......................................................................................................

2 4 5 6

Des origines à 1608

L’EXPÉRIENCE DES AMÉRINDIENS ET LE PROJET DE COLONIE

.............................................

8

.......................................................................................

12

S’adapter au territoire ..............................

20 20

-30 000 à vers 1500

Premiers occupants du territoire Suivre les troupeaux .................................. L’arrivée des premiers humains en Amérique ............................................. Le déploiement de groupes humains à travers l’Amérique du Nord .................. L’arrivée des premiers Amérindiens sur le territoire du Québec actuel .................

14 14 16 18

Le territoire du Québec ................................. Les groupes autochtones installés au Québec ................................................ La famille linguistique iroquoienne ............... La famille linguistique algonquienne ............ La famille linguistique inuite ........................ TEMPS D’ARRÊT Je décris .......................

22 24 28 30 32


III Vers 1500

Portrait des sociétés amérindiennes ................................................................................ 34

Vivre en société ............................................

36 L’organisation sociale chez les Iroquoiens .... 36 L’organisation sociale chez les Algonquiens ... 37 La division des tâches chez les Iroquoiens .... 38 La division des tâches chez les Algonquiens. 40 Des traits socio-culturels communs .............. 42

Prendre des décisions ................................

46 La prise de décision chez les Iroquoiens ....... 46 La prise de décision chez les Algonquiens .... 48

Échanger avec ses alliés ............................

50 Les produits échangés.................................... 50 L’étendue des réseaux d’échange.................. 51 Les alliances politiques................................... 52

Se faire la guerre.........................................

54 Les objets de rivalité....................................... 54 Les guerres amérindiennes ............................ 55 Le sort des prisonniers................................... 56 Temps d’arrêt Je décris........................ 58

1492 à 1543

Premiers contacts

entre Amérindiens et Européens

Rêver d’Asie, mais accoster ailleurs .........

62 La situation en Europe au 15e siècle ............. 62 Les raisons des grandes explorations ........... 63 Des navigateurs traversent l’Atlantique ........ 64 Les pêcheries européennes au large de Terre-Neuve ........................................ 66

La France explore l’Amérique....................

68

La France exclue du partage du monde........ 68 L’exploration de Giovanni Da Verrazzano ..... 69

................................................ 60

Le premier voyage de Jacques Cartier .......... 70 Le deuxième voyage de Jacques Cartier ....... 72

L’aventure française : de la gloire à l’oubli.

74

Un projet de colonie pour Roberval et Cartier................................................... 74 Le troisième voyage de Jacques Cartier ........ 75 Roberval rejoint la colonie de peuplement sur le cap Rouge ....................................... 76 Temps d’arrêt Je décris ........................ 78

1543 à 1608

Exploitation des richesses par des Européens

L’Amérique pour tous ..................................

................................................................ 80

82 La pêche à la morue........................................ 82 La chasse à la baleine ..................................... 84 Des échanges entre Amérindiens et Européens............................................. 86

L’intervention du roi dans le commerce........ 88 Des postes de traite à l’ île de Sable et à Tadoussac........................................... 89 L’alliance franco-amérindienne...................... 90 D’autres tentatives de colonisation à l’ île Sainte-Croix et à Port-Royal .......... 92

On tente de s’installer ! ..............................

Temps d’arrêt Je décris ........................ 96

88

Temps d’arrêt J’explique.............................................................................................................. 98

Synthèse

......................................................................................................................................... 100 J’étudie.................................................................................................................................................. 100 L’histoire en BD................................................................................................................................... 102 L’histoire à suivre… ........................................................................................................................... 103


IV

1608-1760

L’ÉVOLUTION DE LA SOCIÉTÉ COLONIALE SOUS l’autorité de la métropole française

.......... 104

1608 à 1663

La Nouvelle-France aux mains des compagnies

........................................................... 108

Samuel de Champlain en mission .............. 110

S’établir sous le signe de la croix ............. 122

Le monopole des compagnies......................... 110 La fondation de Québec.................................. 111 Guerre et diplomatie....................................... 112 Expédition et mission en Huronie ................. 114 L’arrivée des premiers colons ........................ 115

Le successeur de Champlain.......................... 122 Ordres religieux et évangélisation des Amérindiens ...................................... 123 La fondation de Ville-Marie............................ 124 Le recrutement et l’adaptation des colons.... 126

Un projet contre vents et marées ............ 116

Temps d’incertitude dans la colonie ......... 128

Les relations franco-amérindiennes .............. 116 La Compagnie des Cent-Associés .................. 117 Des Anglais à Québec ..................................... 118 La reprise de la colonisation .......................... 120 La fondation de Trois-Rivières ...................... 121

Les Amérindiens et le commerce des fourrures............................................. 128 L’intensification des guerres iroquoises ........ 129 La destruction de la Huronie.......................... 130 Un climat d’insécurité..................................... 132 Temps d’arrêt Je décris........................ 134

1663 à 1687

Prise en charge de la Nouvelle-France par le roi

............................................................ 136

Un gouvernement royal .............................. 138

Enrichir la colonie ou la France ?............... 152

L’absolutisme de droit divin........................... 138 Le Conseil souverain ...................................... 140 Le déploiement d’une armée.......................... 142

Le travail de l’intendant ................................. 152 Le commerce triangulaire .............................. 153 Les obstacles à la diversification de l’économie ............................................ 154 Le commerce des fourrures ........................... 156 Au royaume du castor .................................... 158

Peupler la colonie : un défi de taille .......... 144 Les populations amérindiennes ..................... 144 La politique de peuplement ........................... 146 Le régime seigneurial ..................................... 148 Vivre en Nouvelle-France............................... 150

« À la gloire de Dieu ! » .................................. 160 Le rôle de l’évêque dans la colonie ................ 160 L’établissement des premières paroisses ...... 162 Les communautés religieuses ........................ 164 Temps d’arrêt Je décris ....................... 166


V 1687 à 1713

Le choc des empires

.................................................................................................................. 168

La guerre sur tous les fronts.................... 170

D’une guerre à l’autre.................................. 174

Les rivalités commerciales ............................. 170 La reprise des hostilités entre Français et les Cinq-Nations iroquoises ................. 172 La première guerre intercoloniale ................. 173

La Grande Paix de Montréal........................... 174 La deuxième guerre intercoloniale................ 176 Temps d’arrêt Je décris........................ 178

1713 à 1744

L’âge d’or de la Nouvelle-France

.......................................................................................... 180

Construire un empire continental ........... 182 L’administration coloniale .............................. 182 Le territoire français d’Amérique .................. 184

Une économie qui progresse..................... 186

L’importance des paroisses............................ 191 La pratique religieuse..................................... 192 L’art religieux.................................................. 193

Une société française ou canadienne ?.... 194

Le mercantilisme sous Gilles Hocquart ......... 186 Le commerce et les exportations .................. 187 L’industrie, l’artisanat et l’agriculture ........... 188

L’influence de Versailles................................. 194 Vivre à la ville au Canada................................ 196 Vivre à la campagne ....................................... 200 Les Amérindiens dans la société coloniale.... 202

Les hauts et les bas de l’Église catholique 190

Temps d’arrêt Je décris........................ 204

Le rôle de l’évêque.......................................... 190

1744 à 1760

La Nouvelle-France

en péril

................................................................................................... 206

Aux armes ! ................................................... 208

Les débuts de la Conquête.......................... 216

Les rivalités territoriales et commerciales .... 208 La troisième guerre intercoloniale ................ 210

Les premiers affrontements en Amérique..... 216 La déportation des Acadiens ......................... 218 Les campagnes militaires de 1756 à 1758 ..... 220 Le siège de Québec et la bataille des Plaines d’Abraham ................................................ 222 La contre-offensive française ........................ 224

La Nouvelle-France : un colosse aux pieds d’argile .......................................... 212 L’état des finances coloniales ........................ 212 Le rapport de force......................................... 213 Les populations et le territoire occupé ......... 214

Temps d’arrêt Je décris........................ 226

Temps d’arrêt J’explique.............................................................................................................. 228

Synthèse

........................................................................................................................................ 230 J’étudie.................................................................................................................................................. 230 L’histoire en BD .................................................................................................................................. 232 L’histoire à suivre… ........................................................................................................................... 233


VI

1760-1791

LA conquête et le changement d’empire

......................................................................... 234

1760 à 1763

Occupation

militaire de la Nouvelle-France

...................................................................... 238

Achever la Conquête.................................... 240

Signer la paix ................................................ 254

L’encerclement de Montréal .......................... 240 La capitulation de Montréal ........................... 242 L’administration militaire de la colonie ......... 244 Les relations avec les Amérindiens ............... 245

La fin de la guerre de Sept Ans ..................... 254 L’histoire d’une négociation ........................... 255 Le Traité de Paris de 1763 ............................. 256

En attendant la fin de la guerre en Europe ...................................................... 246 Une colonie à reconstruire............................. 246 Les mouvements de population ..................... 248 Des conditions imposées aux Canadiens ...... 250 Le sort de l’Église catholique ......................... 252 Les Amérindiens dans l’incertitude ............... 253

Déterrer la hache de guerre .................... 258 Une coalition amérindienne ........................... 258 La révolte des Amérindiens ........................... 260 Temps d’arrêt Je décris........................ 262

1763 à 1774

Naissance de la Province de Québec

................................................................................... 264

Sous la loi britannique ................................ 266

Cohabiter sur un même territoire ........... 276

La Proclamation royale .................................. 266 Les structures politiques, administratives et juridiques.............................................. 268 Les instructions au gouverneur Murray ........ 269 Les engagements auprès des Amérindiens..... 270 Les réactions des Canadiens ........................... 271

La composition de la population.................... 276 L’Église catholique et l’Église anglicane ....... 278

L’économie coloniale change de mains .... 272 Une nouvelle politique économique ................ 272 Les marchands et le commerce des fourrures ............................................ 273 Les difficultés de l’agriculture .......................... 274 L’industrie de la pêche ..................................... 275

Des concessions et du mécontentement. 280 Les concessions accordées aux Canadiens..... 280 La position des Britanniques.......................... 281 La position des Canadiens.............................. 282 Mécontentement dans les Treize colonies .... 283 La réaction de la Grande-Bretagne................ 284 Temps d’arrêt Je décris........................ 286


VII 1774 à 1783

Difficultés dans l’Amérique du Nord britannique

Fidéliser les Canadiens .............................. 290

.......................................................... 288

L’Acte de Québec ........................................... 290 La structure politique et administrative ....... 292 La réaction des différents groupes ................ 294

L’appel aux Canadiens ................................... 298 L’invasion américaine de la Province de Québec.................................. 300 La guerre d’indépendance américaine........... 302 Les États-Unis d’Amérique : un pays reconnu 303

La Révolution américaine.......................... 296

Temps d’arrêt Je décris........................ 304

Les lois intolérables ........................................ 296

1783 à 1791

Impacts de la Révolution

américaine sur la Province de Québec

.......................... 306

Le commerce des fourrures se déplace . 308

Des revendications se font entendre ...... 316

Les difficultés rencontrées............................. 308 La Compagnie du Nord-Ouest ....................... 309 La concurrence commerciale ........................ 310

Des groupes d’influence et des pétitions ...... 316 La position des Canadiens et des Britanniques....................................... 318

De nouveaux arrivants s’installent.......... 312

Temps d’arrêt Je décris........................ 320

L’arrivée des loyalistes ................................... 312 Les lieux d’établissement ............................... 313 Les conditions de vie des migrants ............... 314 Migrations d’Amérindiens .............................. 315

Temps d’arrêt J’explique.............................................................................................................. 322

Synthèse

........................................................................................................................................ 324 J’étudie.................................................................................................................................................. 324 L’histoire en BD................................................................................................................................... 326 L’histoire à suivre… ........................................................................................................................... 327


VIII

1791-1840

Les revendications et les luttes nationales

........................................................................ 328

1791 à 1806

Les débuts du parlementarisme

........................................................................................... 332

Accéder au pouvoir ..................................... 334 L’Acte constitutionnel .................................... 334 Les nouvelles institutions politiques ............. 336 Les lois et la religion ...................................... 338 Les réactions de différents groupes .............. 339

Expérimenter la démocratie ..................... 340 La société du Bas-Canada .............................. 340 Les premières élections ................................. 342

Les premiers débats et la dualité linguistique ............................................... 344 Le débat sur l’Institution royale .................... 346 Les « partis » politiques .................................. 347

Parole et papier .......................................... 348 La querelle des prisons .................................. 348 La création de journaux d’opinion ................ 350 Temps d’arrêt Je décris........................ 352

1806 à 1815

Bouleversements et montée du nationalisme ............................................................... 354

Le paysage économique se redessine .... 356

Une invasion refoulée .................................. 368

Le blocus continental de Napoléon ............... 356 L’essor du commerce du bois au Bas-Canada . 358 Le déclin du commerce des fourrures .......... 360

Les causes de la guerre anglo-américaine..... 368 Le déroulement de la guerre ......................... 370 Le rôle des Amérindiens et des Canadiens dans la guerre ........................................... 372 Les conséquences de la guerre anglo-américaine ...................................... 374

Intolérance et impasse politique .............. 362 Les nationalismes canadien et britannique.... 362 Les affrontements entre le Gouverneur, le British Party et le Parti canadien ...... 364 La querelle des subsides .................................. 366

Temps d’arrêt Je décris........................ 376


IX 1815 à 1830

Disparités et immigration dans la colonie

La richesse des uns..................................... 380 Le développement du commerce du bois ..... 380 La création de la première banque................. 382 La construction des canaux ........................... 383

Les difficultés des autres.......................... 384 L’agriculture et la crise du blé ....................... 384 La fusion de la Compagnie de la Baie d’Hudson et de la Compagnie du Nord-Ouest ......................................... 386

« The Great Migration » ........................... 388 La population du Bas-Canada en 1815 .......... 388 La vie quotidienne au Bas-Canada ................ 390 Des conditions socio-économiques difficiles au Royaume-Uni ....................................... 392 L’immigration britannique ............................. 394

........................................................................ 378 Les conséquences de l’immigration britannique ............................................... 396

La politique s’envenime............................... 398 La querelle des subsides continue................. 398 La crise des douanes et le projet d’union...... 400 La Clique du Château et le Family Compact. 402 La naissance du Parti patriote ....................... 404

Des idées venues d’ailleurs........................ 406 Les revendications libérales et nationales en Europe.................................................. 406 Le mouvement d’émancipation en Amérique latine ................................... 408 Des exemples dans les autres colonies britanniques ............................................. 410 Temps d’arrêt Je décris ....................... 412

1830 à 1840

Le temps des rébellions ........................................................................................................... 414

La colère gronde .......................................... 416

Les groupes en présence ............................... 434

Rareté des terres et émigration ..................... 416 L’épidémie de choléra .................................... 418 Les élections de 1832 ..................................... 420

La violence éclate ........................................ 436

Le ton monte.................................................. 422 Les 92 résolutions .......................................... 422 La création de sociétés nationales et politiques............................................... 424 L’attente de la réponse de Londres ............... 426 Les Résolutions Russell.................................. 428

Les esprits s’échauffent............................. 430 Les assemblées populaires ............................. 430 Le rôle de l’Église catholique.......................... 432

Les premières batailles .................................. 436 La déclaration d’indépendance du Bas-Canada ......................................... 438 Les rébellions au Haut-Canada ...................... 439 Les dernières batailles ................................... 440

L’Angleterre sévit ......................................... 442 Les mesures de répression ............................ 442 Le rapport Durham ........................................ 444 Temps d’arrêt Je décris ....................... 446

Temps d’arrêt J’explique.............................................................................................................. 448

Synthèse

........................................................................................................................................ 450 J’étudie ................................................................................................................................................. 450 L’histoire en BD .................................................................................................................................. 452 L’histoire à suivre… ........................................................................................................................... 453


X

Outils

................................................................................................................................. 454

Analyser des documents sources .................................................................................................... 456 Utiliser une ligne du temps .............................................................................................................. 458 Utiliser une carte historique ........................................................................................................... 459 Opération intellectuelle 1 Établir des faits....................................................................................................................................... 460 Opération intellectuelle 2 Situer dans le temps et dans l’espace ................................................................................................... 461 Opération intellectuelle 3 Dégager des similitudes et des différences........................................................................................... 462 Opération intellectuelle 4 Dégager un point de convergence et de divergence ............................................................................ 463 Opération intellectuelle 5 Déterminer des facteurs explicatifs et des conséquences ................................................................... 464 Opération intellectuelle 6 Déterminer des changements et des continuités ................................................................................. 465 Opération intellectuelle 7 Mettre en relation des faits .................................................................................................................... 466 Opération intellectuelle 8 Établir des liens de causalité ................................................................................................................. 467 Compétence disciplinaire 1 Caractériser une période de l’histoire du Québec et du Canada ......................................................... 468 Compétence disciplinaire 2 Interpréter une réalité sociale ............................................................................................................... 470

Glossaire ............................................................................................................................................... 472 Liste des cartes .................................................................................................................................... 478 Index : concepts, repères de temps et précisions des connaissances ....................................... 480 Crédits iconographiques .................................................................................................................... 490


XI

MODE

D’EMPLOI Le manuel Périodes présente en une trame chronologique les contenus de formation liés au programme Histoire du Québec et du Canada, des origines à 1840. Les contenus sont découpés selon les quatre périodes du programme, elles-mêmes divisées en sous-périodes. Le manuel est enrichi de la section Espace géographique, qui présente quelques cartes et repères géographiques essentiels à l’étude et à la compréhension de l’histoire.

Les concepts communs, utiles à la compréhension de l’ensemble des contenus, sont définis et illustrés au début du manuel. Les concepts propres à chacune des périodes sont définis et illustrés à la fin du manuel.

La section Outils présente des pistes pour faciliter l’apprentissage et la réalisation des tâches par le développement d’habiletés diverses : analyse de sources, opérations intellectuelles, compétences disciplinaires.


XII

Ouverture de la période Quatre pages permettent de situer le contexte historique de la période à l’étude et annoncent les sous-périodes. Une question d’interprétation en lien avec la réalité sociale à l’étude dans la période est proposée.

Un texte et une illustration présentent un moment charnière de l’histoire. Ils nous plongent dans l’atmosphère et le contexte historique de la période.

Une question d’analyse pour chaque sous-période est proposée. Ces questions peuvent servir d’amorce pour présenter les connaissances historiques qui seront abordées dans la période. Elles font aussi l’objet d’une tâche de temps d’arrêt en fin de sous-période et de période.

Période Réalité sociale

Deux documents évoquent le contexte de la période et la situent dans le temps. L’un présente un aspect du début de la période et l’autre, un aspect de la fin.

Une ligne du temps indique les repères temporels au programme. Des bandes colorées indiquent les sous-périodes déterminées par les auteurs de la collection.

Début d’une sous-période Les contenus historiques sont campés chronologiquement dans des sous-périodes, soit des intervalles de temps de la période à l’étude.

Sous-période La mise en scène expose le contexte de la sous-période. Un court récit permet de plonger dans la réalité d’un personnage, réel ou fictif, afin de favoriser l’empathie historique. Les documents permettent de saisir encore mieux le contexte.

Rappel de la question d’ouverture qui énonce l’objet à caractériser et à interpréter dans la sous-période.


XIII

Aperçu d’une leçon Chaque sous-période est divisée en leçons qui présentent les contenus historiques de manière chronologique. Au début de chaque leçon

Le « Rappel » permet de faire le lien avec une leçon précédente.

À la fin de chaque leçon

La ligne du temps colorée rappelle la sous-période en cours. Elle est répétée tout au long de la sous-période.

L’introduction met en place les contenus à explorer, donne des intentions de lecture et suggère des questions de réflexion pour aborder la leçon.

Des questions font appel aux opérations intellectuelles et permettent l’utilisation appropriée des connaissances acquises dans la leçon.

Fin d’une sous-période Le Temps d’arrêt Je décris propose une tâche qui fait appel à des documents. Cette tâche mobilise la compétence disciplinaire Caractériser une période de l’histoire du Québec et du Canada. La tâche est basée sur la question proposée en ouverture de période et reprise au début de la sous-période.

L’encadré Je retiens résume les contenus à retenir à l’aide de phrases déclaratives et de dessins qui les schématisent.

Le « À suivre » ouvre sur la leçon suivante et tient en haleine !


XIV

Fin de la période Le Temps d’arrêt J’explique propose une tâche qui fait appel à des documents. Cette tâche est liée à la question d’interprétation de la réalité sociale à l’étude dans la période. Elle mobilise la compétence disciplinaire Interpréter une réalité sociale.

Les pages J’étudie proposent une synthèse des contenus abordés durant la période. Une liste des connaissances au programme permet d’organiser la révision et l’étude. Une ou des cartes présentent des repères géographiques de la période.

J’analyse la BD et J’analyse l’image d’ouverture proposent des questions qui stimulent le réinvestissement des connaissances. L’histoire en BD présente une planche de BD en lien avec la période.

L’histoire à suivre… est un court récit fictif qui permet d’entrer dans la prochaine période.


XV

Documents

Rubriques

96 document iconographique

approfondissement

Les documents iconographiques constituent un support visuel aux contenus historiques. Leur analyse peut favoriser le travail d’interprétation.

coup d’œil Approfondit un contenu au programme de formation en y ajoutant une précision importante ou des détails. Permet parfois de camper plus en détail certaines notions conceptuelles.

Biographie

Présente un personnage ayant marqué la période à l’étude. Les informations de cette rubrique ne figurent pas au programme de formation, mais facilitent la compréhension des événements historiques.

Des questions d’analyse accompagnent certains documents.

?

enrichissement

87 document écrit

« Les documents écrits proviennent de sources primaires et secondaires. Ils favorisent l’interprétation et l’analyse critique des sources. » L’AUTEUR, SA FONCTION, LE TITRE DU DOCUMENT ET LA DATE FACILITEnt L’ANALYSE.

AnECdote Raconte un événement parfois méconnu de l’histoire du Québec et du Canada. Les informations de cette rubrique ne figurent pas au programme de formation, mais enrichissent le récit historique.

trace du passé

91 Carte

Présente un héritage provenant de la période historique à l’étude, par exemple des traces archéologiques, des éléments du patrimoine, etc. Les informations de cette rubrique ne figurent pas au programme de formation, mais permettent de faire des liens avec le présent.

Qu’elles soient géographiques, thématiques ou historiques, les cartes facilitent la compréhension de l’histoire.

Golfe du Saint-Laurent

eS

a

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Lac Supérieur

soutien Complément d’information pour aider l’élève dans son travail d’analyse.

int

- Lau ren t

TerreNeuve

Lac Michigan

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Caroline du Nord

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L

OCÉAN AT L A N T I Q U E

ance e de la Fr En provenanc

Légende Voyage de Verrazzano 0

335

670 km

Question que l’élève peut se poser pour aborder l’étude des contenus présentés.

? Question pour aider l’élève à s’interroger en abordant un document.


XVI

Enrichissements numériques Le manuel Périodes est enrichi de contenus numériques et de nouvelles fonctionnalités qui dynamisent les apprentissages et favorisent l’utilisation des technologies.

Ligne du temps interactive personnalisable

Afficheur d’images haute définition

La ligne du temps interactive permet de mieux situer les événements dans le temps en naviguant d’une période à l’autre. Il est possible : • d’afficher une ligne du temps selon trois niveaux (100 ans, 10 ans, 1 an) ; • de consulter des cartes et des documents associés à des événements sur la ligne du temps ; • d’ajouter des événements et des documents à la ligne du temps.

L’afficheur d’images haute définition permet d’explorer et d’annoter un document iconographique en profitant d’une très grande qualité d’image.

Cartes interactives avec animation Les cartes interactives permettent une analyse de la carte par étape ou dans son ensemble. Elles incluent parfois une animation pour montrer une progression ou un changement. Il est possible : • d’afficher ou de masquer des informations de la carte ; • de lancer de petites animations sur la carte ; • d’annoter la carte.

Carrousel d’images Le carrousel d’images permet de consulter des documents iconographiques supplémentaires qui enrichissent le contenu historique du manuel.

Comparateur d’images Le comparateur d’images permet de mettre en parallèle deux documents afin d’y voir une autre dimension ou un changement dans le temps, par exemple.

Activités interactives avec autocorrection Les 800 activités interactives proposées permettent de mobiliser des opérations intellectuelles, de réviser des contenus ou de réactiver des connaissances antérieures. Le tableau de bord permet de voir la progression des apprentissages.


1

Au fil du temps, différentes sociétés se sont établies sur l’immense territoire du Canada. Les premiers occupants amérindiens et, plus tard, des Européens et d’autres nouveaux venus ont dû s’adapter au relief et au climat de ce territoire. Ils ont tiré profit des innombrables cours d’eau, des terres riches, des immenses forêts et des nombreuses ressources de son sous-sol pour se déplacer, se nourrir, se vêtir, construire des infrastructures, etc. L’activité humaine est donc étroitement liée au territoire habité. Cette section présente un bref aperçu de la géographie actuelle du Québec et du Canada qui permet de se familiariser avec ce vaste territoire.

Espace

géographique


2

Les régions physiographiques du Québec et du Canada Le territoire du Québec et du Canada couvre plusieurs régions naturelles appelées « régions physiographiques ». Ces régions se distinguent par leur relief et le type de roches qui se trouvent dans leur sous-sol. Les caractéristiques propres à chacune de ces régions influencent les activités humaines qui peuvent s’y développer.

Légende Bouclier canadien Basses-terres du Saint-Laurent et des Grands Lacs Appalaches Basses-terres de la baie d’Hudson

nts Mo ville ou d’Y

ts Torngat Mon

Baie d’Ungava

Paysage du Bouclier canadien

Baie d’Hudson

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Monts Groulx

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Île d ’Anti costi

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Paysage des Appalaches

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Conn e

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Rivière

des O utaouais

F

v leu

u re -La

i Riv

e vièr Ri dière au Ch

Saint-M a urice

ièr e

R iv

Paysage des basses-terres du Saint-Laurent

e Riv iè r

tish nts O Mo

Riv ière Ea st m ain

Rivière R ichelie u

Baie James

0

130

260 km

?

Quel type de relief (montagnes, plateaux, plaines) peut-on associer à chacune des régions physiographiques du Québec ?


3

?

Quelles régions du Canada sont les plus favorables au développement de l’agriculture ?

Légende Bouclier canadien Basses terres du Saint-Laurent et des Grands Lacs Appalaches Basses terres de la Baie d’Hudson Basses terres de l’Arctique Plaines intérieures Cordillère de l’Ouest Montagnes Inuitiennes

Mer de Beaufor t Baie de Baffin

Grand Lac de l’Ours

Mer du L abrador

Grand Lac des Esclaves

OCÉAN PAC I F I Q U E

Baie d’Hudson

Golfe du Saint-Laurent

Lac Winnipeg

Lac Michigan

Lac Supérieur

OCÉAN AT L A N T I Q U E Lac Huron

Lac io Ontar

0

c La i é Ér

Le relief du Canada

Cordillière de l’Ouest

Basses-terres du Saint-Laurent et des Grands Lacs Plaines intérieures

Bouclier canadien

Appalaches

265

530 km


8

En 1534, le navigateur Jacques Cartier arrive de France et explore les côtes du golfe du Saint-Laurent. Il fait sa première rencontre avec des Amérindiens. Ceux-ci s’approchent du bateau de Cartier et lui montrent des peaux et des fourrures. Veulent-ils offrir ces peaux aux Français ? Peut-être veulent-ils les échanger contre autre chose ? Cartier ne les trouve pas craintifs. Peut-être est-ce parce que ces Amérindiens ont déjà rencontré d’autres Européens auparavant…

Des origines à 1608

L’expérience des

amérindiens et le projet de colonie


9

? Comment l’expérience des Amérindiens influence-t-elle le projet de colonisation des Français en Amérique avant 1608 ? Comment les Amérindiens se sont-ils adaptés à leur environnement au fil du temps ? Quels rapports sociaux, politiques et économiques les Amérindiens entretiennent-ils entre eux ? Comment les premiers contacts entre Amérindiens et Européens se déroulent-ils jusqu’en 1608 ? Comment les relations entre les Amérindiens et les Européens évoluent-elles ?


10

Des origines à 1608

1 Les nations Autochtones du nord-est de l’Amérique du Nord vers  1500

L’Amérique du Nord est habitée depuis des milliers d’années. De nombreux Légende Famille linguistique iroquoienne 1 Iroquoiens du Saint-Laurent 2 Hurons-Wendats 3 Pétuns 4 Neutres 5 Wenros 6 Ériés 7 Andastes 8 Iroquois (Cinq-Nations) Famille linguistique algonquienne Famille linguistique inuite Territoire approximatif occupé par les groupes autochtones

Naskapis Baie d’Hudson

Innus (Montagnais) Cris Béothuks Golfe du SaintLaurent Micmacs

Cris Atikamekw

Saulteux

Lac Supérie ur

Ojibwés

Ojibwés

Outaouais

Algonquins 1 Népissingues

Lac H

Lac Mi chig an

Menominis

n uro

peuples s’y sont établis au fil du temps. Vers 1500, les peuples amérindiens et inuits connaissent les ressources du territoire et ont adapté leur mode de vie aux milieux naturels du continent. Quand les Européens commencent à explorer l’est de l’Amérique du Nord, ils rencontrent des Amérindiens et font des échanges avec eux. Par la suite, les Européens projettent de s’installer sur le territoire et d’en exploiter certaines ressources.

Inuits

Potawatomis

3

Sacs 4 Winnebagos Mascoutens Renards Érié Lac Kickapoos

2

ntari Lac O

5

Malécites Abénaquis de l’Est

Abénaquis de l’Ouest

o

8

Mohicans

OCÉAN AT L A N T I Q U E

6

7

DelawareLenape

Groupes de langues sioux

Multiples petits groupes algonquiens de la côte

Groupes peu connus de l’intérieur des terres

0

210

420 km

Vers 1000 Établissement viking à L’Anse aux Meadows, Terre-Neuve 1497 Voyage de Jean Cabot

Vers 1200 Arrivée des ancêtres des Inuits

Premiers occupants du territoire Portrait des sociétés amérindiennes

-30 000   -10 000    Vers -30 000 Arrivée des premiers humains en Amérique

1400

Vers -10 000 Arrivée des premiers Amérindiens sur le territoire au Québec

1425

1450

1475  1492 Premier voyage de Christophe Colomb

1500


11 2 L’Amérique du NorD REprésentée par un Français en  1550   Cette carte, réalisée par un cartographe français, montre les connaissances que les Européens avaient du territoire de l’Amérique du Nord au milieu du 16e siècle ainsi que les noms qu’ils ont donnés à certains lieux.

Sur cette carte, la rose des vents indique que le nord se trouve en bas.

1534 Premier voyage de Jacques Cartier

Premiers contacts entre Amérindiens et Européens

1525  1535-1536 Deuxième voyage de Jacques Cartier

1600 Fondation d’un poste de traite à Tadoussac

1541-1543 Colonie Charlesbourg Royal–France-Roy

1605 Fondation de Port-Royal, Acadie

Exploitation des richesses par des Européens

1550

1575

1600

1603 Alliance franco-amérindienne

1625

1650


80 116 La pêche à la morue sur le banc de Terre-Neuve Ce tableau illustre avec réalisme les petits navires de pêche utilisés au 16e siècle, même s’il a été réalisé plus tard, en 1832.

1543 à 1608

Exploitation des richesses

par des Européens L

e capitaine Le Tellier était une véritable légende en Normandie. On ne comptait plus le nombre de traversées qu’il avait faites pour aller pêcher la morue à Terre-Neuve. Certains disaient même qu’il avait chassé la baleine à bord d’un navire basque dans sa jeunesse. Arrivé près de la côte, ce jour-là, Le Tellier mit en garde les membres de son équipage : une fois à terre, des « Indiens » allaient se présenter à eux. Les jeunes marins français furent tout de même impressionnés lorsqu’ils virent des Innus pour la première fois. Les Amérindiens, quant à eux, étaient habitués à cette routine d’échange avec des marins. Ils inspectèrent le matériel européen d’un air expérimenté. Satisfaits, ils acceptèrent de procéder au troc et présentèrent des fourrures aux Français. Le chef amérindien signifia son accord à Le Tellier par un discours accompagné de grands gestes des mains symbolisant l’échange des biens.


81

entrée du fleuve Saint-Laurent

117 La Nova Francia, 1565 Cette carte, réalisée par le cartographe italien Giacomo Gastaldi, illustre le territoire de l’Amérique du Nord, tel que les Européens le connaissaient au milieu du 16e siècle. Comme plusieurs géographes de son époque, Gastaldi n’a jamais traversé l’Atlantique. Il s’est basé sur des récits et des cartes de navigateurs comme Giovanni da Verrazzano et Jacques Cartier pour dresser cette carte. Cela explique son imprécision. des Innus

Le 28 mai 1603,  ils  vinrent camper au port de Tadoussac, où était notre vaisseau […] Ils étaient au nombre de mille personnes, tant hommes que femmes et enfants. SAMUEL DE CHAMPLAIN, GÉOGRAPHE ET EXPLORATEUR, DES SAUVAGES OU VOYAGE DE SAMUEL DE CHAMPLAIN, 1603 (adapté en français moderne).

? Comment les relations entre les Amérindiens et les Européens évoluent-elles jusqu’en 1608 ?


88

Rappel Depuis 1580, la pêche décline alors que le commerce des fourrures attire de plus en plus de marchands français.

On tente de s’installer ! Dans la deuxième moitié du 16e siècle, des centaines de navires européens destinés à la pêche et à la chasse à la baleine sillonnent annuellement le golfe du Saint-Laurent et accostent sur ses côtes. Contre différents objets, surtout faits de métal, les Européens obtiennent des fourrures qu’ils vendent à gros prix une fois de retour en Europe. Pour s’en procurer de grandes quantités, des Français songent à fonder des postes de traite en Amérique, et ce, à leurs risques et périls. Quel rôle le roi de France joue-t-il dans la fondation des postes de traite en Nouvelle-France ? Les Français réussiront-ils à s’installer en permanence sur ce territoire ?

L’intervention du roi dans le commerce À partir des années 1580, de plus en plus d’expéditions se spécialisent dans la traite des fourrures. Celles-ci trouvent preneurs sur le marché français, notamment à Paris, où des fabricants de chapeaux apprécient leur qualité. Cependant, contrairement à l’exploitation des ressources de la mer, qui est livrée à la concurrence, le roi de France Henri IV ne laisse pas les entreprises profiter librement des autres ressources de ses territoires. Pour éviter tout affrontement et garder le contrôle sur la gestion des ressources, le roi n’autorise qu’une seule compagnie à en faire l’exploitation en Nouvelle-France. Ainsi, pour explorer le territoire et accumuler des fourrures, une compagnie doit obtenir une permission royale. Elle détient alors un monopole commercial. Ce privilège assure à la compagnie tous les profits issus de la vente des fourrures ou de toutes autres ressources présentes sur le territoire. En retour, la compagnie doit défrayer les coûts liés à l’implantation des postes de traite, c’est-à-dire la construction d’un ensemble de bâtiments pour le commerce avec les Amérindiens. Elle équipe les navires, achète les marchandises de traite et tous les matériaux de construction, en plus de payer les salaires des membres de l’expédition. La compagnie doit aussi financer l’envoi de colons qui vont se fixer sur le territoire. De cette façon, le roi de France peut coloniser la Nouvelle-France à faible coût.

134 L’organisation du commerce en Nouvelle-France, à la fin du 16e siècle Le roi de France Henri IV

Compagnie Regroupement de plusieurs investisseurs

Expéditions Navires et équipages en partance pour la Nouvelle-France dans le but de fonder un poste de traite et de commercer Légende Monopole commercial

Henri IV 1553-1610 Colon Personne qui s’installe sur un nouveau territoire, généralement pour cultiver la terre ou y faire du commerce. Compagnie Regroupement de personnes qui investissent un montant d’argent, soit un capital, afin de faire des profits. Monopole Privilège exclusif à une compagnie de fabriquer ou de faire le commerce d’un produit ou d’un service.

Né à Pau, dans le sud de la France, Henri IV devient roi en 1589. En 1598, il met fin aux guerres de religion par l’édit de Nantes, un texte de loi qui reconnaît les droits des protestants. Une fois son royaume pacifié, il s’intéresse au développement de la Nouvelle-France. Il autorise des compagnies françaises à financer des expéditions en Amérique pour y fonder des postes de traite. Henri IV est assassiné à Paris en 1610 par un catholique estimant qu’il avait fait trop de concessions aux protestants.

Financement


89

EXPLOITATION DES RICHESSES PAR DES EUROPÉENS

1543

-30 000

1608

Des postes de traite à l’île de Sable et à Tadoussac

anECdotE ABAndonnés À lEUr sort

En 1602, plus aucun navire ne ravitaille la cinquantaine de Français de l’île de Sable. Éprouvés par les privations, les hommes tuent le commandant du poste et un adjoint. Lorsque le navire de ravitaillement arrive sur place en 1603, il ne reste que 11 survivants. Accusés en France de révolte et de meurtre, les survivants sont présentés au roi, avec pour seuls vêtements des peaux de loups-marins. Non seulement le roi les acquitte, mais il remet à chacun 50 écus, une somme représentant plusieurs années de travail.

En 1598, Henri IV accorde un monopole commercial au marquis de La Roche, qui choisit de s’implanter sur l’île de Sable, située à 300 km au large d’un territoire que les Français appellent « Acadie ». Arrivés sur l’île, les Français construisent des habitations et un magasin pour entreposer les objets de troc, les fourrures et la morue. Toutefois, l’éloignement complique les contacts et les échanges, puisqu’aucun Amérindien n’habite l’île. De plus, le ravitaillement de la France ne parvient pas toujours aux colons. Le poste est abandonné en 1603. En 1599, le roi de France décide de partager le monopole commercial accordé à La Roche l’année précédente. Il réserve donc l’exclusivité du commerce sur certains territoires, notamment la vallée du Saint-Laurent, à Pierre de Chauvin de Tonnetuit, capitaine de marine et marchand. En contrepartie, celui-ci doit construire un poste de traite et y transporter 50 hommes par année. Chauvin quitte la France en 1600 et décide de s’établir à Tadoussac, sur le bord du fleuve Saint-Laurent. Le site est connu des Européens comme un lieu de rassemblement et de traite avec les Amérindiens.

135 répLique du posTe de TraiTe à Tadoussac Construite en 1942, cette habitation est une réplique du poste bâti en 1600 par Pierre de Chauvin de Tonnetuit. Elle sert aujourd’hui de musée qui rappelle l’importance de la traite des fourrures à Tadoussac.

Accueillis par des Innus, que les Français nomment « Montagnais », Chauvin et ses hommes construisent des habitations à l’embouchure de la rivière Saguenay, dont un entrepôt, pour se loger et troquer des fourrures. À la fin de l’été, 16 hommes restent sur place. Leur hivernement tourne à la catastrophe : le manque de nourriture et la maladie déciment la majeure partie de la petite colonie. Au printemps suivant, le nouvel équipage arrivant de France ne trouve que cinq survivants, sauvés grâce à l’aide des Innus. Le poste de traite est alors évacué et abandonné.

136 Les amérindiens eT Les premiers conTacTs avec Les européens de 1580 à 1600 Légende Famille linguistique iroquoienne Famille linguistique algonquienne Famille linguistique inuite Zones de contacts entre Amérindiens et Européens Zones de pêche abondante

Innus (Montagnais)

Tentatives d’installation des Français

Havre des Buttes (Red Bay) Détroit de Belle Isle

Tentative d’installation des Anglais Principaux sites de rassemblements estivaux de marins européens

Cris

Tadoussac 1600-1601

Atikamekw

Sept-Îles

Expédition de Chauvin

t uren t-La ain S uve Matane Fle

Algonquins

Micmacs

e) t

n re au l -L siè c t a i n 1 6e u S s d n d u Abénakis n o i e l a fi de l’Est qu s à Iro aru p s i Abénakis (d de l’Ouest Iroquois

Béothuks

Golfe du Saint-Laurent

Terre-Neuve Saint-Jean de Terre-Neuve à partir de 1583

Îles de la Madeleine

Baie des Chaleurs

Malécites Micmacs

Acadie

Île de Sable 1598-1603

OCÉAN AT L A N T I Q U E 0

160

Expédition de La Roche

320 km


90

L’alliance franco-amérindienne 137 Une alliance marquante à Tadoussac en 1603

« Le 27

jour [du mois de mai], nous fûmes trouver les Sauvages à la pointe de Saint-Mathieu, qui est à une lieue de Tadoussac, avec les deux Sauvages que mena le sieur du Pont pour faire le rapport de ce qu’ils avaient vu en France. […] L’un des Sauvages que nous avions amenés commença à faire sa harangue, de la bonne réception que leur avait fait le roi, et le bon traitement qu’ils avaient reçu en France, et qu’ils s’assurassent que sadite Majesté leur voulait du bien et désirait peupler leur terre et faire [la] paix avec leurs ennemis (qui sont les Iroquois) ou leur envoyer des forces pour les vaincre […]. e

»

Samuel de Champlain, explorateur, Des Sauvages, 1603, texte établi et annoté par Alain Beaulieu et Réal Ouellet, Éditions Typo, 1993.

138 Le récit de voyage de Champlain Dès son retour en France, Samuel de Champlain publie le récit de son premier séjour en Nouvelle-France en 1603.

En 1603, le roi Henri IV donne un nouveau monopole à l’un de ses conseillers, Aymar de Chaste. Celui-ci confie l’organisation de l’expédition à François Gravé Du Pont. Ce navigateur d’expérience n’en est pas à son premier voyage en Nouvelle-France. D’ailleurs, l’année précédente, il a amené en France deux jeunes Innus afin de leur apprendre le français et de les présenter au roi. Il les ramène maintenant en Amérique. Parmi les membres de l’expédition se trouve aussi un observateur mandaté par le roi pour lui faire un rapport. Il s’appelle Samuel de Champlain. Trois navires jettent l’ancre à Tadoussac au printemps 1603. Gravé Du Pont et Champlain débarquent et vont à la rencontre de centaines d’Amérindiens campés tout près. Ils arrivent au moment d’un grand festin, appelé « tabaguia » en algonquien, mot francisé par Champlain par le terme « tabagie ». Les Innus, avec leurs alliés malécites et algonquins, célèbrent une victoire militaire remportée sur leurs ennemis des Cinq-Nations iroquoises. Les Français sont reçus par Anadabijou, le sagamo (chef algonquien). Les deux jeunes Innus revenus de France racontent à leurs pairs qu’ils ont été très bien traités par le roi Henri IV. Les Amérindiens estiment qu’une alliance avec les Français leur serait profitable. En plus de fournir d’excellents produits, les Français pourraient s’avérer de puissants alliés militaires. Environ deux semaines plus tard, une seconde « tabagie » se conclut par une alliance entre tous les groupes en présence : Français, Innus, Malécites et Algonquins. Les Français obtiennent la permission de s’installer sur le territoire en échange d’un appui à la lutte contre les Iroquois. Les membres de l’expédition française n’ont jamais rencontré d’Iroquois, mais considèrent cette entente comme avantageuse, car leurs nouveaux alliés sont de grands fournisseurs de fourrures.

139 L’alliance franco-amérindienne de 1603 S’adaptant aux coutumes autochtones, les Français participent à la tabagie en fumant du tabac et en mangeant de la viande d’orignal, d’ours et de castor.


91

Exploitation des richesses par des européens

-30 000

1543

1608

Champlain parcourt le territoire

140 Champlain conduit en canot par des Amérindiens

Durant l’été, des membres de l’expédition demeurent à Tadoussac pour poursuivre la traite avec les Innus, alors que d’autres, sous le commandement de Champlain et de Gravé Du Pont, s’avancent plus en amont du fleuve Saint-Laurent à bord de petites barques afin de l’explorer. Leur intention est de trouver un site favorable à une installation permanente. Guidés par leurs alliés amérindiens jusqu’aux rapides de Lachine, les Français notent la disparition du village de Hochelaga, décrit par Jacques Cartier en 1535.

Champlain se rend jusqu’au pied des rapides de Lachine en 1603, comme Jacques Cartier l’a fait près de 70 ans auparavant.

Lors de ce périple, Champlain apprend, par l’entremise des Amérindiens, l’existence de plusieurs plans d’eau que l’on sait aujourd’hui être la baie d’Hudson, les Grands Lacs et les chutes du Niagara. De plus, Champlain est en mesure de localiser la rivière des Iroquois, l’actuelle rivière Richelieu, au sud de laquelle vit le groupe autochtone du même nom. Ces connaissances géographiques sont inestimables pour les Français et leur permettent de se faire une idée plus précise de la configuration de l’Amérique du Nord. Les Français entreprennent leur voyage de retour vers la France à la mi-août, chargés des fourrures qu’ils se sont procurées à Tadoussac.

Gravé Du Pont

141 Des échanges culturels

« Tout comme l’année précédente [en 1602],

l’infatigable Pontgravé avait une mission culturelle particulière à remplir. Sur la recommandation d’Anadabijou, le fils d’un autre chef indien se vit offrir la chance de voir les « beaux châteaux, palais [et] maisons » de France. Jacques Cartier avait inauguré ces programmes d’échanges culturels plus de soixante ans auparavant ; ils faisaient désormais partie intégrante d’un plan destiné à l’édification de la Nouvelle-France.

»

Joe C. W. Armstrong, historien, Samuel de Champlain, 1988.

Les amérindiens

AnECdote Qu’est-il arrivé aux Iroquoiens du Saint-Laurent ?

Lorsque Samuel de Champlain explore la vallée du Saint-Laurent en 1603, il ne retrouve aucun des villages iroquoiens décrits 60 ans plus tôt par Jacques Cartier. Certains scientifiques avancent l’hypothèse d’un refroidissement climatique qui aurait chassé les Iroquoiens plus au sud. D’autres évoquent la possibilité de la propagation de maladies infectieuses au contact des Européens lors des voyages de Cartier. Enfin, il est aussi fort probable que des guerres entre les nations amérindiennes les aient dispersées ou décimées.


92

D’autres tentatives de colonisation à l’île Sainte-Croix et à Port-Royal 142 un nouveau monopoLe commerciaL en 1603

« En accordant le monopole à

de Monts, [le roi] pria tous les principaux responsables « du grand et apparent profit qui peut être tiré, de faire attention à chercher et à identifier toutes sortes de mines d’or et d’argent, de cuivre et d’autres métaux, et de les faire creuser et tirer du sol, purifier et raffiner pour être transformés par nous, afin d’en disposer selon que nous avons prescrit dans les édits et instructions. »

»

Pierre Du Gua de Monts envoie trois équipages troquer la fourrure dans la vallée du Saint-Laurent alors qu’il

ExTRAIT DE LA COMMISSION ROyALE Du 8 NOVEMBRE 1603.

?

À la mort d’Aymar de Chaste en 1603, Pierre Du Gua de Monts obtient le monopole commercial en Nouvelle-France. Il reçoit du roi le même privilège pour 10 ans, en échange d’une obligation de transporter 60 colons par année. Rapidement, il recueille auprès de plusieurs marchands un imposant capital et met sur pied, dès le printemps de 1604, une nouvelle compagnie de traite de fourrures. Cette fois-ci, les Français ont l’intention de s’installer plus au sud, dans une région appelée « Acadie », tout en tentant de s’approvisionner en fourrures.

en dépêche deux dans la région acadienne dans le but de l’explorer et de la coloniser. Ces deux navires arrivent en mai 1604 et se dirigent vers la baie Française, aujourd’hui la baie de Fundy. Plusieurs hommes de métier, tels des maçons, des forgerons et des charpentiers font partie du voyage. Deux maîtres mineurs sont chargés de trouver des gisements miniers. Des soldats et quelques nobles les accompagnent, dont Jean de Poutrincourt, un proche du roi qui désire développer l’agriculture de la région. Du Gua de Monts s’est aussi doté des services d’un interprète de qualité du nom de Mathieu da Costa. Samuel de Champlain fait partie de l’expédition en tant que géographe.

Quel bénéfice le roi de France espère-t-il retirer en accordant ce monopole ? Les autorités françaises effectuent des tentatives d’implantations coloniales à l’île Sainte-Croix et à Port-Royal, au sud des Maritimes, dans l’espoir d’y trouver un climat propice à l’agriculture. Ces lieux sont cependant peu pratiques pour accéder aux réseaux de commerce des fourrures qui se développent dans la vallée du Saint-Laurent.

143 Les amérindiens eT Les premiers conTacTs avec Les européens de 1600 à 1605

Légende Ancien territoire des Iroquoiens du Saint-Laurent, disparus à la fin du 16e siècle Famille linguistique algonquienne Famille linguistique inuite Zones de contacts entre Amérindiens et Européens

Innus (Montagnais)

Zones de pêche abondante Tentatives d’installation des Français Tentative d’installation des Anglais Principaux sites de rassemblements estivaux de marins européens

Cris

Algonquins

Tadoussac 1600-1601 Atikamekw

uve Fle

Iroquois

Détroit de Belle Isle

Sept-Îles Expédition de Pierre Du Gua de Monts

nt aure nt-L Sai

Béothuks

Golfe du Saint-Laurent

Matane Micmacs

Abénakis de l’Est

Havre des Buttes (Red Bay)

Terre-Neuve Saint-Jean de Terre-Neuve à partir de 1583

Îles de la Madeleine

Baie des Chaleurs

Malécites

Abénakis Île Sainte-Croix de l’Ouest 1604-1605

Micmacs

Acadie

Port-Royal 1605-1607 Île de Sable 1598-1603

OCÉAN AT L A N T I Q U E 0

160

320 km


Exploitation des richesses par des européens

-30 000

1543

93 1608

S’installer sur l’île Sainte-Croix ? En juin 1604, les Français s’implantent sur l’île Sainte-Croix, à la frontière actuelle du Maine et du Nouveau-Brunswick. Ils y construisent leurs bâtiments : un entrepôt, un four, des maisons et un moulin à farine. Pierre Du Gua de Monts confie à Champlain la mission d’explorer la côte vers le sud. Champlain y rencontre des Amérindiens et la réception est chaleureuse. Grâce aux informations de ses hôtes, il relève plusieurs indications géographiques. Après trois semaines, il revient sur l’île, où les Français s’apprêtent à passer l’hiver. Malgré les précautions qui ont été prises, le manque de nourriture, surtout de fruits et de légumes frais, entraîne l’éclosion du scorbut. Le climat, particulièrement froid, fait de nombreuses victimes : des 79 Français, seulement 35 survivent à cet hiver.

144 Plan montrant des bâtiments construits sur l’île Sainte-Croix Ce plan a été réalisé par Samuel de Champlain et publié en 1613 dans son ouvrage intitulé Voyage de sieur de Champlain Xaintongeois, capitaine ordinaire pour le roi en la marine. forge

entrepôt

maison de Du Gua de Monts

Mathieu da Costa dates inconnues

On sait peu de choses sur da Costa. Pourtant, il s’agit d’un personnage fascinant. D’origine africaine, Mathieu da Costa porte un nom de famille à consonance portugaise. Le Portugal exploite plusieurs comptoirs commerciaux en Afrique au tournant des années 1600. À cette époque, plusieurs marins travaillant sur des bateaux européens proviennent d’Afrique. Au début du 17e siècle, Mathieu da Costa travaille pour Pierre Du Gua de Monts à titre d’interprète de langues autochtones. Ses connaissances laissent supposer qu’il était déjà venu en Amérique auparavant. Il est le premier individu d’origine africaine dont la présence au Canada est attestée. Son lieu de naissance et son lieu de décès demeurent inconnus.

Pierre Du Gua de Monts vers 1558-1628

Né vers 1558 dans le sud-ouest de la France, Pierre Du Gua de Monts devient un ardent défenseur du développement colonial. Cet explorateur et commerçant français fonde en 1604 une petite colonie en Acadie. En 1608, il finance l’expédition qui mène à la fondation de Québec par Samuel de Champlain. Malgré ce succès, il perd son monopole. Allié et protecteur de Champlain, il réinvestit jusqu’à sa mort, en 1628, ses profits personnels issus du commerce des fourrures pour maintenir le poste de Québec et favoriser les explorations vers l’ouest.

puits

logement du curé

four


94

Une colonisation fragile Membertou ?-1611

Chef d’une bande micmaque, Membertou est l’allié des Français et leur apporte une aide précieuse lors de leur installation à Port-Royal. Habitué au commerce avec les Européens, il possède sa propre barque munie d’une voile avec laquelle il va troquer avec les pêcheurs en haute mer. S’étant lié d’amitié avec les Français, il prend soin de l’habitation de Port-Royal après leur départ. Il est le premier Amérindien baptisé en Nouvelle-France. Malade, il meurt à Port-Royal, où les Français lui font des funérailles solennelles.

145 Des Sauvages ? Un Français ayant séjourné à Port-Royal donne ses impressions sur les Amérindiens.

« Si nous les appelons

communément sauvages, c’est par un terme abusif, et qu’ils ne méritent pas. […] Ils ont de la valeur, fidélité, et humanité, et leur hospitalité [est] si naturelle et recommandable qu’ils reçoivent avec eux tout homme qui ne leur est ennemi. Ils ne sont point niais comme plusieurs […], ils parlent avec beaucoup de jugement et de raison.

»

Marc Lescarbot, avocat et écrivain, Histoire de la Nouvelle-France, 1617.

146 Port-Royal, 1607 Près de 80 colons s’installent à Port-Royal en 1605. L’habitation est constituée de logements, d’une forge, d’un four, d’une cuisine et d’un magasin. Les Français lui donnent la forme d’un fort afin de se protéger d’éventuels assaillants.

En 1605, les Français explorent les côtes du Maine actuel et, grâce aux Amérindiens, Champlain relève de précieuses données géographiques. Au retour, les Français décident de quitter l’île Sainte-Croix pour s’installer dans un bassin situé à l’est de la baie de Fundy. Ils y sont accueillis par des Micmacs avec, à leur tête, leur chef Membertou. Les liens sont cordiaux et l’endroit semble plus sécuritaire que l’emplacement de l’île Sainte-Croix, ce qui incite les colons à construire une nouvelle habitation : Port-Royal. Les Français parcourent la région et découvrent du minerai de cuivre, mais en trop faible quantité pour justifier son exploitation à grande échelle. Pierre Du Gua de Monts retourne en France à la fin de l’été pour organiser le prochain ravitaillement de la petite colonie. Les colons restés à Port-Royal se préparent au mieux pendant l’été et l’automne afin d’affronter un deuxième hiver en Acadie. Ils cultivent des légumes dont ils font provision. Malgré ces précautions, la nourriture manque et le scorbut tue encore une dizaine de colons pendant l’hiver 1605-1606. Au printemps, de Monts envoie des renforts et du ravitaillement. Comme il doit rester en France pour gérer sa compagnie, il nomme Jean de Poutrincourt à titre de commandant. Au printemps de 1606, Jean de Poutrincourt fait cultiver la terre dans le but de rendre la colonie autonome sur le plan alimentaire. Il mobilise les colons pour labourer et ensemencer près du poste de traite le long de la rivière. Ils construisent un petit moulin à grain, actionné par l’eau, plantent des pommiers et cultivent de petits potagers. Les colons font aussi l’élevage de porcs et de volailles amenés de France. La terre est bonne et donne des résultats encourageants. À la fin de l’été, les colons récoltent des légumes et des céréales.

?

Les Français sont-ils en bons termes avec les Amérindiens de la région ?


95

Exploitation des richesses par des européens

-30 000

1543

L’abandon de Port-Royal En septembre 1606, les Français poursuivent l’exploration des côtes vers le sud. Arrivés près du cap Cod, ils font face à l’hostilité des Amérindiens. Probablement inquiets de voir les Français s’aventurer sur leur territoire, ils en viennent aux coups. Près de 400 Amérindiens attaquent les Français et tuent quatre d’entre eux. Cet événement convainc les Français de retourner à Port-Royal. L’hiver plutôt doux et des provisions en bonne quantité donnent un répit aux colons ; seulement sept d’entre eux décèdent du scorbut. Au printemps 1607, les colons apprennent que Pierre Du Gua de Monts a perdu son monopole après que des marchands aient contesté ce privilège auprès du roi. Les bénéfices du commerce, inférieurs à ce qui était prévu, ajoutés aux difficultés du poste de Port-Royal, ont convaincu le roi de retirer son soutien à de Monts. Sans ressources, Samuel de Champlain et les autres colons doivent abandonner Port-Royal et revenir en France. Malgré tout, Champlain croit toujours au projet de colonie en Amérique du Nord.

1608

L’Ordre de Bon temps Durant l’hiver 1606-1607, Samuel de Champlain instaure une forme de club social avec une quinzaine de responsables de la colonie. Même le chef micmac Membertou en fait partie. Ainsi, chaque jour, un membre a la tâche de fournir du gibier et du poisson frais pour nourrir le groupe. Lors du repas du soir, les membres observent un cérémonial : le « cuisinier » entre le premier, avec à son cou un collier, tenant un bâton ; les autres le suivent, portant chacun son plat. Ces festins ont pour but de profiter des plaisirs de la table et de freiner l’ennui tout en diminuant les risques de scorbut par l’apport de viandes fraîches. Cet hiver-là, personne n’est atteint du scorbut.

147  Réunion de l’Ordre dE Bon temps au début du 17e siècle

ActivitEs OI 1 Nommez, dans l’ordre chronologique, quatre lieux d’expéditions en Nouvelle-France où les Français tentent de s’installer entre 1598 et 1605.

p. 460-467

2 Pourquoi l’Acadie intéresse-t-elle les Français ? Donnez trois avantages de cet endroit.

4 Quelles difficultés expliquent l’abandon des établissements de l’île Sainte-Croix et de Port-Royal ? 5 Qu’exige le roi Henri IV des compagnies en retour d’un monopole de commerce ?

3 Quel rôle jouent les Amérindiens lors des explorations françaises sur le territoire ?

Je retiens n La pêche à la morue et la chasse à la baleine au large

du Saint-Laurent sont des activités en croissance pour les Européens après 1540, et en décroissance à compter de 1580.

+ n

=

1540 - 1580

Des Français entrent en contact avec des Amérindiens qui échangent des fourrures contre des produits européens comme des objets de métal ou des objets décoratifs.

n

Le roi de France accorde des monopoles commerciaux à des compagnies qui fondent des postes de traite. monopole

compagnie

poste de traite n

Les tentatives d’établissement des compagnies se soldent par des échecs.

- Île de Sable : Froid = Famine   tuerie - Tadoussac : Froid = Famine   scorbut - Île Sainte-Croix : Froid = Famine   scorbut - Port-Royal : Froid = Famine   scorbut + perte du monopole

à suivre Les Français doivent abandonner l’Acadie, mais Champlain n’a pas dit son dernier mot.


96

?

1543 à 1608

Temps

A Port-Royal, en acadie

Comment se déroule l’installation des Français à Port-Royal en 1605 ?

d’arrêt Je décris

Après l’échec du projet de colonisation de la France sur le cap Rouge en 1543, de nombreux Européens continuent de venir en Amérique du Nord pour exploiter des ressources. Ils entrent alors en relation avec des Amérindiens. Il est difficile de reconstituer le déroulement de ces rencontres entre Européens et Amérindiens entre 1543 et 1608, en raison de la rareté des traces qui ont été laissées. Toutefois, il est possible d’établir certains faits historiques à partir de documents sources pour aider à répondre à cette question : Comment les relations entre les ? Amérindiens et les Européens

B La marmite de cuivre, un objet apprécié des Amérindiens au 17e siècle

?

Pourquoi trouve-t-on des marmites européennes dans des sites archéologiques amérindiens du 16e siècle ?

évoluent-elles jusqu’en 1608 ?

au boulot !

Décrivez l’évolution des relations entre les Amérindiens et les Européens entre 1543 et 1608. Démarche : • Utilisez les documents de ces deux pages ainsi que vos connaissances pour trouver les informations demandées. • Relevez des faits qui caractérisent les relations entre les Amérindiens et les Européens. • Associez les faits à des repères de temps. • Précisez les lieux où se déroulent les relations. • Présentez votre réponse dans une ligne du temps de ce type. Les relations avec les Amérindiens jusqu’en 1608 Avant 1550 Faits historiques : Lieux :

ENTRE 1550 ET 1600 Faits historiques : Lieux :

ENTRE 1600 ET 1608 Faits historiques : Lieux :

C UNE RENCONTRE HISTORIQUE À TADOUSSAC

« La Grande Tabagie marqua

le début d’une alliance entre les fondateurs de la Nouvelle-France et trois nations indiennes. L’adhésion de chacun était libre, et chacun y trouva son profit. Les Indiens recrutaient un allié potentiel contre leurs ennemis mortels, les Iroquois. Les Français trouvaient un appui pour leur établissement, l’exploration et le commerce. L’alliance formée ce jour-là allait durer longtemps parce qu’elle reposait sur l’intérêt matériel bien compris de chacun.

»

DAVID HACKETT FISCHER, HISTORIEN, LE RÊVE DE CHAMPLAIN, 2012.


97 F

des basques chassanT La baLeine près de Terre-neuve

D Le déveLoppemenT de La TraiTe des fourrures L’historien Laurier Turgeon analyse les contrats passés devant des notaires au 16e siècle et conservés jusqu’à aujourd’hui pour comprendre les relations d’échange entre Amérindiens et Européens.

« Malgré le développement de

la pêche, surtout à partir de la décennie 1540, l’armement de navires pour la traite des fourrures ne survient que dans la deuxième moitié du siècle. On ne peut certes pas écarter la possibilité d’échanges sporadiques dans la première moitié du siècle. Mais la traite doit alors être assez limitée, car les actes notariés de la première moitié du siècle, pourtant assez bien conservés, ne la mentionnent jamais, comme si elle n’était pas suffisamment importante pour que les marchands jugent nécessaire de l’inscrire dans leurs contrats. À partir des années 1560 seulement, la traite des fourrures est évoquée par les notaires qui la présentent comme une activité commerciale organisée par des marchands dans le but de faire des profits.

? occasionnels

contrats devant un notaire

»

LAURIER TURGEON, HISTORIEN, TRANSFERTS CULTURELS ET MÉTISSAGES AMÉRIQUE/EUROPE XVIe – XX e SIÈCLE, 1996.E

E

Que doivent faire ces chasseurs avec la baleine avant de retourner en Europe ?

équipement

Le séchage de La morue

Dès le début du 16e siècle, la pêche côtière amène des marins européens à débarquer sur les côtes pour sécher le poisson.

G Les reLaTions inTercuLTureLLes enTre amérindiens eT français L’historien Peter Cook décrit les relations qui se développent avec la croissance des échanges.

« Le développement d’un commerce des fourrures

plus régulier dans la vallée du Saint-Laurent au cours des dernières décennies du XVIe siècle a des conséquences importantes sur les relations interculturelles. L’intensification des échanges amène les Autochtones et les Européens à se familiariser avec les pratiques et les valeurs de leurs vis-à-vis. Les commerçants européens s’approvisionnent en biens qui répondent aux préférences esthétiques et utilitaires de leurs partenaires commerciaux autochtones […]. La traite des fourrures de la fin du XVIe siècle amène aussi des Autochtones à traverser l’Atlantique en tant qu’invités […]. Les Européens font de même en laissant chez les Autochtones certains des leurs, ces otages devant servir d’interprètes […].

»

PETER COOK, HISTORIEN, LES AUTOCHTONES ET LE QUÉBEC, 2013.

16e


98

Des origines à 1608

Temps d’arrêt J’explique L’expérience des amérindiens

et le projet de colonie L’Amérique du Nord est habitée depuis des millénaires par des peuples amérindiens. Lorsque des Européens commencent à explorer le continent à partir de la fin du 15e siècle, ils entrent en contact avec des Amérindiens. Au cours du 16e siècle, des Français viennent exploiter des ressources de la mer et tentent à quelques reprises de s’établir sur le territoire. Les Amérindiens jouent un rôle important dans le projet de colonisation des Français, qui bénéficient de leur expérience.

?

A Champlain échange avec des Amérindiens

B Un vaste réseau d’échange Bruce Trigger, archéologue, explique les échanges qui avaient lieu entre les Amérindiens avant l’arrivée des Français.

« Le gros du commerce […]

Comment l’expérience des Amérindiens influence-t-elle le projet de colonisation des Français en Amérique avant 1608 ?

au boulot !

Sud de l’Ontario

Indiquez comment les échanges commerciaux, les habiletés techniques et les connaissances géographiques des Amérindiens ont contribué à l’installation des Français en Nouvelle-France. Démarche : • Utilisez les documents de ces deux pages ainsi que vos connaissances acquises dans les pages précédentes pour trouver les informations demandées. Expérience et Avantages pour • Remplissez un tableau connaissances le projet de colonie Aspect de ce type pour structurer des Amérindiens des Français vos informations. Commercial • Présentez votre réponse Technique dans un texte d’environ Géographique 250 mots.

portait sur des objets de première nécessité. […] Chaque hiver, des Algonquiens Népissingues […] campaient près des villages hurons. À la mi-automne, ils entreprenaient leur descente vers le sud chargés des fourrures qu’ils avaient récoltées ou achetées durant l’été, ainsi que du poisson pêché et séché au cours de ce voyage. Les fourrures et le poisson étaient troqués contre le maïs, le tabac et les filets de pêche des Hurons.

»

Bruce Trigger, Archéologue, Les enfants d’Aataentsic. L’histoire du peuple huron, 1991.


99 C Les connaissances géographiques des Amérindiens En 1603, Samuel de Champlain interroge des Amérindiens pour savoir ce qu’il y a à l’ouest des rapides de Lachine. Dans son journal de bord, il relate la description que les Amérindiens lui en ont faite…

« Ils dirent, comme ils l’ont

figuré, que, passé le saut que nous avions vu, […] il y a une rivière en leur demeure, […] qu’en continuant le chemin dans ladite grande rivière, ils passent un saut, où ils portent leurs canots, et viennent à passer cinq autres sauts […]. De là, ils viennent à entrer dans une rivière qui est comme une sorte de lac, […] et puis ils passent cinq autres sauts […]. Puis, ils viennent dans un lac qui contient quelque cent cinquante lieues de long […]. De là, ils entrent dans un autre très grand lac, qui peut contenir autant que le premier. Ils ne sont allés que fort peu dans ce dernier et ont ouï dire qu’à l’extrémité dudit lac, il y a une mer dont ils n’ont pas vu la fin […].

Rapides de Lachine Rivière des Outaouais

E Un moyen de transport adapté aux cours d’eau de l’Amérique du Nord

Lac Saint-François Lac Ontario Lac Érié

f Des Français sauvés par les Amérindiens en 1536

Lac Huron

»

« À cause du manque de

SAMUEL DE CHAMPLAIN, GÉOGRAPHE ET EXPLORATEUR, DES SAUVAGES OU VOYAGE DE SAMUEL DE CHAMPLAIN, DE BROUAGE, FAIT EN LA NOUVELLE-FRANCE, 1603 (ADAPTÉ EN FRANÇAIS MODERNE).

D Quelques nations amérindiennes de la région des Grands Lacs au 16e siècle

Légende

Cris

uv eS

Fle

Saulteux

t ren au -L t n ai

Famille linguistique iroquoienne Famille linguistique algonquienne Territoire approximatif occupé par les groupes autochtones

Lac Supérie ur

Ojibwés

Algonquins Riviè re

Ojibwés

Népissingues

des O

Lac Saint-François

u t a o u ai s

Lac Mi chig an

uron cH La

Hurons-Wendats Pétuns Neutres

Lac

Fle uve Sa

n ure -La int

Outaouais

t

vitamine C, le scorbut, une maladie dont on ne connaît pas encore les causes à cette époque, fait des ravages. Vers la mi-février, presque tous les hommes en souffrent. Leurs jambes et leurs bras enflent, leurs gencives sont rongées par la pourriture et leurs dents tombent. Finalement, les Amérindiens fournissent aux malades un remède inespéré […]. À la demande de Cartier, Domagaya fait préparer le remède par deux Amérindiennes. Cette tisane nommée annedda est faite à partir de l’écorce et des rameaux d’un conifère canadien que l’on croit être le cèdre blanc.

»

Rapides de Lachine

« L’hivernage de 1535-1536 », Lieu historique national du Canada Cartier-Brébeuf, Parcs Canada [en ligne].

Lac Ontario

Érié

0

120

240 km


syNTHèse

100

Est-ce que je peux comparer les trois familles linguistiques amérindiennes ?

J’étudie Des origines à 1608 L’expérience des amérinDiens et Le projet de coLonie

-30 000 à vers 1500 PREMIERS OCCUPANTS DU TERRITOIRE

• • • • • •

Migrations à l’origine du peuplement du nord-est de l’Amérique Trois familles linguistiques Nations amérindiennes et nation inuite Territoire occupé par les familles et les nations Modes de vie nomade et sédentaire Activités économiques : chasse, pêche, cueillette, agriculture

AutocHtones AmérinDiens FAmille linguistiQue inuite

FAmille linguistiQue AlgonQuienne

FAmille linguistiQue iroQuoienne

une nation

plusieurs nations

plusieurs nations

vers 1500 PORTRAIT DES SOCIÉTÉS AMÉRINDIENNES Est-ce que je peux décrire ces aspects des sociétés amérindiennes ?

rapports sociaux • Structures sociales - matrilinéaire : nations iroquoiennes - patrilinéaire : nations algonquiennes • Rôle des chamans • Éducation des enfants • Partage des biens • Tradition orale • Don et contre-don prise de décision • Désignation des chefs • Rôle des chefs • Conseil des anciens

réseaux d’échange • Échanges entre nations amérindiennes • Étendue des réseaux d’échange amérindiens sur le continent • Utilisation des voies d’eau Alliances et rivalités • Système d’alliances • Objets de rivalités • Guerres • Sort des prisonniers

cArActéristiQues Des sociétés AlgonQuiennes et iroQuoiennes

Différences

similitudes nations alliées nations ennemies

échanges guerres

1492 à 1543 PREMIERS CONTACTS ENTRE AMÉRINDIENS ET EUROPÉENS Est-ce que je peux raconter la venue des Européens en Amérique du Nord ?

• • • •

Situation en Europe au 15e siècle Explorations européennes en Amérique Exploration et occupation du territoire par les Français : - Premiers voyages de Jacques Cartier - Colonie de peuplement au cap Rouge Perspective des Amérindiens

on cHercHe… une route vers l’Asie Des métAux précieux

on trouve…

✔ Des Fourrures ✔ De lA morue, De lA BAleine

1543 à 1608 EXPLOITATION DES RICHESSES PAR DES EUROPÉENS Est-ce que je sais ce que les Français ont fait en Amérique jusqu’en 1608 ?

• • • •

Pêcheries européennes et chasse à la baleine Produits échangés entre Amérindiens et Européens Autres tentatives de colonisation par la France dans le nord-est de l’Amérique Alliance franco-amérindienne de 1603

écHAnges commerciAux oBjets De métAl

Fourrures


101 149 des théories sUr les migrations À l’origine dU peUplement de l’amériqUe entre -30 000 et -15 000 OCÉAN ARCTIQUE Grottes du

Sibérie

un inlandsis est un glacier de grande étendue qui peut atteindre plusieurs kilomètres d’épaisseur.

Inlandsis du Groenland

Alaska Poisson-Bleu Yukon Inlandsi

s d e

Inlandsis laurentidien

la

Béringie

Co

rd

?

illè re En

e de anc ven o r p

pe l’Euro

Quelle est l’origine la plus probable des premiers occupants de l’Amérique, selon les scientifiques ?

OCÉAN AT L A N T I Q U E

OCÉAN PA C I F I Q U E

En prove

nance

d’îles

du P

acifi

qu e

?

Légende Théories les plus admises par les scientifiques (migrations entre –30 000 et –15 000) Autres théories moins appuyées (migrations entre –16 000 et –13 000) Inlandsis

Monte Verde 0

1 815

Quelles nations amérindiennes ont été les premières à entrer en contact avec des Européens ?

3 630 km

150 les amérindiens et les premiers contacts avec les eUropéens de 1500 À 1608 Légende Famille linguistique iroquoienne Famille linguistique algonquienne

Havre des Buttes (Red Bay)

Famille linguistique inuite

Innus (Montagnais)

Zones de contacts entre Amérindiens et Européens Zones de pêche abondante

Détroit de Belle Isle

Villages et lieux de rencontre des Iroquoiens du Saint-Laurent Tentatives d’installation des Français

Cris

Sept-Îles

Tentative d’installation des Anglais Principaux sites de rassemblements estivaux de marins européens

Atikamekw

Algonquins

Tadoussac 1600-1601

Abénakis de l’Ouest Iroquois

Matane

Micmacs

e) t

n re au l Charlesbourg-Royal – France-Roy -L siè c t in e 1541-1543 du S a 1 6 s du n n e fi Hochelaga q u o i à l a s Abénakis Iro aru de l’Est isp (d

Stadaconé

rent -Lau aint ve S Fleu

Malécites

Île Sainte-Croix 1604-1605

Gaspé

Golfe du Saint-Laurent

Béothuks

Terre-Neuve

Îles de la Madeleine

Saint-Jean de Terre-Neuve à partir de 1583

Baie des Chaleurs

Micmacs

Acadie

Port-Royal 1605-1607

Île de Sable 1598-1603

OCÉAN AT L A N T I Q U E 0

120

240 km


Synthèse

102

L’histoire en BD Voici une planche de la bande dessinée Radisson.

Jean-Sébastien Bérubé, Radisson , tome 1 : Fils d’Iroquois, 2009.


103

J’analyse la BD

J’analyse l’image d’ouverture

1 De quelle famille linguistique font partie les Amérindiens de cette bande dessinée ? Appuyez votre réponse sur un fait.

Observez l’illustration des pages 8 et 9 qui présente la première rencontre entre Jacques Cartier et des Amérindiens. D’après vos connaissances de la période Des origines à1608, est-il probable que les Amérindiens sur cette illustration aient déjà rencontré des Européens ? Justifiez votre réponse par des faits.

2 Quel détail indique qu’il y a plus d’un clan dans ce village ? 3 Cette planche de BD vous paraît-elle conforme aux connaissances actuelles sur l’histoire des Amérindiens ? Justifiez votre réponse à partir de ce que vous avez appris sur la période Des origines à1608. 4 Imaginez ce que pourrait être la suite de cette histoire, en vous basant sur vos connaissances des sociétés amérindiennes du 16e siècle.

L’histoire à suivre… Le 3 juillet 1608, une jeune Innue, assise au bord du fleuve, aperçoit une barque. À son bord se trouve un navigateur qu’elle a déjà rencontré cinq ans plus tôt, Samuel de Champlain. Ce Français est un allié.

Avec lui, les chefs ont fumé le tabac. Cet homme a promis d’aider son peuple à vaincre les Iroquois et les chefs l’ont autorisé à venir s’établir ici. Ce jour-là, à cet endroit où le fleuve se rétrécit et que les

Algonquiens nomment Kébec, ni la jeune Innue ni Samuel de Champlain ne peuvent se douter de l’importance

qu’aura cette date dans l’histoire du Canada…


104

En 1660, la Nouvelle-France est peu peuplée et mal défendue. Pourtant, Québec est fondée depuis plus de 50 ans. La Nouvelle-France est entre les mains de compagnies qui priorisent l’économie plutôt que le peuplement. Le roi Louis XIV prend alors en charge le développement de la colonie : il en confie l’administration à un gouverneur, à un intendant et à un évêque. En 1665, le roi ordonne le déploiement de 1 200 soldats du régiment de Carignan-Salières à Québec. Des changements s’annoncent dans la colonie française…

1608-1760

L’évolution de la

societe

coloniale sous l’autorité de la

métropole française


105

? Comment la société coloniale évolue-t-elle sous l’autorité de la France de 1608 à 1760 ? Comment se développe la société coloniale sous l’emprise des compagnies avant 1663 ? De quelle manière le gouvernement royal favorise-t-il le développement de la société coloniale, de 1663 à 1687 ? Quelles relations la Nouvelle-France entretient-elle avec les Cinq-Nations iroquoises et les colonies anglaises, de 1687 à 1713 ? Quelles sont les particularités de la société coloniale en temps de paix, de 1713 à 1744 ? Comment la France réagit-elle aux menaces qui pèsent sur son empire d’Amérique à partir de 1744 ?


106

1608-1760

1 L’Habitation de Québec en  1608   L’Habitation de Québec se compose essentiellement de quelques logements et d’un entrepôt.

En 1608, la fondation de Québec jette les bases d’une colonie française dans la vallée du Saint-Laurent. D’abord sous la responsabilité de compagnies de commerce, la Nouvelle-France est reprise en main par le gouvernement royal. Graduellement, des immigrants français s’installent et, en établissant des relations avec les Amérindiens, forment une nouvelle société coloniale.

1617 Arrivée de la première famille française

1639 Fondation de l’École des Ursulines Fondation de l’Hôtel-Dieu 1627 Création de la Compagnie des Cent-Associés

1648-1650 Destruction de la Huronie

1659 Arrivée du premier évêque 1665 Arrivée du régiment de Carignan-Salières

La Nouvelle-France aux mains des compagnies Prise en charge de la Nouvelle-France par le roi

1600

1620

1640

1629-1632 Occupation de Québec par des Anglais 1608 Fondation de Québec

1634 Fondation de Trois-Rivières

1660

1635 1642 Fondation Fondation de Ville-Marie 1663 du Collège Gouvernement royal des Jésuites Arrivée des premières Filles du Roy de Québec Fondation du Séminaire de Québec

1680


107 2 Québec en  1758

1759 Siège de Québec Bataille des plaines d’Abraham 1760 Bataille de Sainte-Foy

1755 Déportation des Acadiens

1690 Siège de Québec

Le choc des empires La Nouvelle-France en péril

L’âge d’or de la Nouvelle-France

1700

1701 Grande Paix de Montréal

1720  1713 Traité d’Utrecht

1740

1760

1754-1760 Guerre de la Conquête


234

Le 7 septembre 1760, Montréal est assiégée par une armée de 11 000 soldats. Le général britannique Jeffrey Amherst dirige l’opération. Les militaires français et canadiens sont retranchés à l’intérieur des fortifications de la ville. Ils sont en bien mauvaise posture devant cette imposante force. Dans la matinée, un messager à cheval quitte les fortifications en direction des soldats britanniques. Il porte un message pour le général Amherst de la part du gouverneur de la Nouvelle-France. Ce message scellera le sort de la colonie…

1760-1791

La conquête et le changement

d’empire


235

? Comment le changement d’empire modifie-t-il la société coloniale entre 1760 et 1791 ? Comment s’organise la société coloniale au lendemain de la Conquête de 1760 ? Quels changements la Proclamation royale de 1763 apporte-t-elle dans la colonie ? Quelles sont les réactions face à la révolution américaine dans la Province de Québec ? Quelles sont les conséquences de l’indépendance des États-Unis pour la Province de Québec ?


236 1 L’AMÉRIQUE DU NORD EN FÉVRIER 1763

En 1760, la guerre de la Conquête s’achève et les forces militaires

Légende Possessions britanniques Possessions espagnoles Possessions françaises

anglaises s’emparent de la Nouvelle-France. Dans les années qui suivent, la France cède officiellement sa colonie au vainqueur. Ainsi, le Canada change d’empire : il fait désormais partie de l’empire anglais. C’est la fin du régime français. La population de la colonie, jusqu’alors composée de francophones catholiques et d’Amérindiens, passe sous l’autorité d’une minorité anglophone et protestante. Le territoire, les lois ainsi que les rapports sociaux et économiques vont connaître de grands changements.

OCCUPATION MILITAIRE DE LA NOUVELLE-FRANCE

TERRENEUVE nt

A Sa intLau re

O É U C V O E SS LL E E-

C

N

e uv

Fle

A

A

D

N

1763 Traité de Paris mettant fin à la guerre de Sept Ans Proclamation royale

Baie d’Hudson

TERRE DE RUPERT (Compagnie de la Baie d'Hudson)

Grands Lacs

S

NY

IE

COL ON

e Ohi o

CO RH

Noms des Treize colonies NH New Hampshire MA Massachussetts RH Rhode Island CO Connecticut NJ New Jersey NY New York PE Pennsylvanie DE Delaware MD Maryland VI Virginie CN Caroline du Nord CS Caroline du Sud GE Géorgie

DE MD

VI

R CS GE

FLORIDE

1763-1766 Révolte des Amérindiens

1766 Nomination d’un évêque catholique

300

0

600 km

NAISSANCE DE LA PROVINCE DE QUÉBEC

1760

1760 Capitulation de Montréal

Îles Saint-Pierre et Miquelon

NJ

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PE

CN

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LOUISIANE

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NH

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i R iv

Fleuve Mi ss i

1760-1791

1770 1764 Premier journal publié dans la colonie Première pétition en faveur d’une Chambre d’assemblée Création du Conseil de Québec

1774 Acte de Québec


237 2 L’AMÉRIQUE DU NORD EN 1783

Légende

Baie d’Hudson

TERRE DE RUPERT (Compagnie de la Baie d’Hudson)

PROVINCE DE QUÉBEC

T E RRE NE U VE

nt

Îles Saint-Pierre et Miquelon

Sa intLau re

Possessions britanniques Possessions espagnoles Possessions françaises Les États-Unis d’Amérique Territoires contestés (Espagne – États-Unis d’Amérique) Territoires contestés (Grande-Bretagne – États-Unis d’Amérique) Frontière approximative Frontière définie

Québec

ÎLE S AI N T - J E AN

Fle

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Montréal

N O U VE L L E ÉCOSSE

Grands Lacs

Boston New York Philadelphie i

e Ohi o

èr

R iv

OCÉAN AT L A N T I Q U E

LOUISIANE

Fleuve Mi ss i

ssippi

ÉTATS-UNIS

FLORIDE Golfe du Mexique

0

1783 Traité de Paris mettant fin à la guerre de l’indépendance américaine

1775 Invasion américaine

DIFFICULTÉS DANS L’AMÉRIQUE DU NORD BRITANNIQUE

300

600 km

1783 Fondation de la Compagnie du Nord-Ouest

IMPACTS DE LA RÉVOLUTION AMÉRICAINE SUR LA PROVINCE DE QUÉBEC

1780 1775 Arrivée des premiers loyalistes

1790 1784 Application de l’Habeas corpus


328

Le 21 mai 1832 marque le 27e jour d’élection dans l’ouest de Montréal, où les citoyens doivent choisir le candidat qui les représentera à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada. Le vote est serré : le candidat Daniel Tracey, qui appuie les idées du Parti patriote, et le candidat Stanley Bagg, du British Party, ont chacun 680 voix. Un climat de tension règne alors que certains citoyens intimident les partisans d’un candidat adverse. Vers 14 h, une émeute éclate sur la place d’Armes. L’agitation qui perturbe cette élection témoigne des tensions politiques qui règnent dans la colonie…

1791-1840

Les revendications

et les luttes

nationales


329

? Pourquoi le contexte politique, économique et social de 1791 à 1840 mène-t-il à des luttes nationales ? Comment se déroulent les premières années du parlementarisme au Bas-Canada ? Quels bouleversements économiques et politiques surviennent au Bas-Canada avant 1815 ? Quelles disparités influencent les relations entre les groupes nationaux de 1815 à 1830 ? Comment évoluent les revendications et les luttes au Bas et au Haut-Canada dans les années 1830 ?


330

1791-1840

1 La première séance de la Chambre d’assemblée du Bas-Canada en  1792

En 1791, la Couronne britannique cède finalement à la demande des loyalistes de mettre en place une chambre d’assemblée. Le peuple est maintenant représenté et peut participer au pouvoir. Une forme de démocratie est établie, ce qui ouvre la porte aux débats. Les années qui suivent sont marquées par des revendications et des luttes inspirées par les mouvements nationaux et libéraux d’Europe et d’Amérique. Ces mouvements sont fondés sur les idées d’égalité et de liberté, ainsi que sur la montée de sentiments nationaux.

1791 Acte constitutionnel

1792 Premières élections législatives

1801 Institution royale 1796 Premier canton

1812 Début de la guerre anglo-américaine

1806 Blocus continental

1810 Suppression du journal Le Canadien

1815 Fin de la guerre anglo-américaine

les débuts du parlementarisme bouleversements et montée du nationalisme

1790  1793 Nomination du premier évêque anglican

1795

1800

1805

1810  1809 Mise en service du premier bateau à vapeur sur le Saint-Laurent

1815  1813 Bataille de Châteauguay


331 2 La foule rassemblée à Saint-Charles pour un discours des Patriotes en  1837   Le drapeau patriote, aussi appelé « drapeau tricolore bas-canadien » , est le symbole des Patriotes des années 1830.

1817 Fondation de la première banque

1821 Fondation de la première université 1826 Le Parti canadien devient le Parti patriote

1834 Adoption des 92 résolutions

1838 Déclaration d’indépendance du Bas-Canada 1839 Rapport Durham

1832 Épidémie de choléra

le temps des rébellions

Disparités et immigration dans la colonie

1820

1838-1840 Conseil spécial du Bas-Canada

1825  1825 Inauguration du canal de Lachine

1830

1830 Début de la crise agricole

1835  1837 Résolutions Russell Publication du premier roman canadien-français

1840  1837-1838 Rébellions des Patriotes


454

Analyser des documents sources .................................................. 456 Utiliser une ligne du temps ............................................................ 458 Utiliser une carte historique ......................................................... 459 Opération intellectuelle 1 Établir des faits .................................................................................... 460 Opération intellectuelle 2 Situer dans le temps et dans l’espace ................................................. 461 Opération intellectuelle 3 Dégager des similitudes et des différences ........................................ 462 Opération intellectuelle 4 Dégager un point de convergence et de divergence .......................... 463 Opération intellectuelle 5 Déterminer des facteurs explicatifs et des conséquences ................. 464 Opération intellectuelle 6 Déterminer des changements et des continuités ............................... 465 Opération intellectuelle 7 Mettre en relation des faits .................................................................. 466 Opération intellectuelle 8 Établir des liens de causalité ............................................................... 467 Compétence disciplinaire 1 Caractériser une période de l’histoire du Québec et du Canada ....... 468 Compétence disciplinaire 2 Interpréter une réalité sociale ............................................................. 470


455

L’étude de l’histoire nécessite le développement d’habiletés et de compétences. Pour interpréter l’histoire, il faut analyser des sources : artefacts, documents écrits, iconographiques ou audiovisuels. La lecture et l’utilisation de lignes du temps et de cartes historiques sont également des habiletés à développer. Pour acquérir ces habiletés, on doit alors mobiliser certaines opérations intellectuelles. Aussi pour développer les compétences visant à caractériser une période historique et à interpréter une réalité sociale, il faut recourir à une méthode de travail propre à l’histoire. Les outils qui suivent présentent des stratégies pour faciliter l’apprentissage et la réalisation des tâches proposées dans l’étude de l’histoire.

Outils


460

1

Opération intellectuelle

Établir des faits

Établir des faits signifie qu’il faut chercher des faits pertinents et vérifiables qui sont liés à un aspect de l’histoire. Comment reconnaître une tâche qui vise à établir des faits ? Une tâche qui requiert d’établir des faits peut être formulée de différentes manières. • Elle peut comporter des verbes comme : nommer, identifier ou indiquer. • Elle peut comporter un déterminant interrogatif comme : quel, combien de, un pronom interrogatif comme : qui, quoi, ou l’expression qu’est-ce que. Quels faits doit-on chercher ? La tâche qui requiert d’établir des faits précise la nature des faits à établir. • Les faits à établir peuvent être de différentes natures, ils peuvent être liés à  un acteur, un groupe, une action, une mesure, un rôle, un territoire, une activité économique, un phénomène, un événement ou une institution.

pour réussir à établir des faits

3 Lire la consigne pour cerner le type de faits à établir. 3 Utiliser ses connaissances pour interpréter les documents afin de relever les faits. 3 Vérifier que les faits trouvés sont bien liés à la question posée. 3 S’assurer que les éléments relevés sont des faits vérifiables. 3 Présenter la réponse en un mot, une expression ou une liste.

Exemple de tâche visant à établir des faits Quel événement met fin à la guerre de la Conquête en Nouvelle-France ? L’événement se passe à Montréal en septembre 1760.

1 Les troupes anglaises arrivent à Montréal en septembre 1760 La capitulation = la reconnaissance de la défaite.

2 La fin de la Guerre de la Conquête

« Le 6 septembre, toutes les

troupes françaises sont refoulées dans l’île de Montréal. À huit heures, ce soir-là, Vaudreuil convoque les officiers supérieurs en conseil de guerre. […] Le 8 septembre, il signe la capitulation.

»

Guy Frégault et Marcel Trudel, historiens, Histoire du Canada par les textes, tome 1, 1963, p. 106.

Les auteurs de cet extrait sont des historiens.

Réponse : La capitulation de Montréal, en septembre 1760


2

461

Opération intellectuelle

Situer dans le temps et dans l’espace

Situer dans le temps signifie identifier des repères de temps ou les ordonner chronologiquement. Situer dans l’espace signifie qu’il faut chercher des repères géographiques qui sont liés à un aspect de l’histoire. Comment reconnaître une tâche qui vise à situer dans le temps et dans l’espace ? Une tâche qui requiert de situer dans le temps et dans l’espace peut être formulée de différentes manières. • Elle peut comporter des verbes comme : indiquer, situer, localiser, ordonner, classer. • Elle peut comporter un adverbe interrogatif comme : où, quand, ou une expression telle quel territoire, à quelle période historique, en quelle année ou combien de temps.

Pour réussir à situer dans le temps et dans l’espace

3 Lire la consigne pour relever les faits à situer dans le temps et dans l’espace. 3 Utiliser ses connaissances pour analyser et interpréter les documents afin de trouver des indices de repères de temps et de repères géographiques. 3 Faire des liens entre les faits pour les ordonner dans le temps ou les situer dans l’espace.

Quels faits doit-on situer ? La tâche qui requiert de situer dans le temps et dans l’espace précise ce qu’il faut situer dans le temps ou dans l’espace, ou les deux. Elle peut demander, par exemple : • d’identifier un lieu ou une période historique ; • d’ordonner chronologiquement des faits ; • de situer un ou des faits sur une carte ou sur une ligne du temps ; • d’établir l’antériorité (avant) ou la postériorité (après) de faits.

Exemple de tâche visant à situer dans le temps et dans l’espace Classez ces documents selon qu’ils correspondent à des faits s’étant produits avant ou après 1608. Cette date correspond à la fondation de Québec.

1 Champlain le diplomate À Tadoussac, Samuel de Champlain négocie une alliance avec des Amérindiens de différentes nations : des Innus (Montagnais), des Algonquins et des Malécites.

3 Champlain et ses alliés amérindiens affrontent les Iroquois

4 Jacques Cartier plante une croix à Gaspé

Il s’agit de l’alliance franco-amérindienne.

2 Les origines de Montréal Paul Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance fondent Ville-Marie sur l’île de Montréal. Cet événement a lieu en 1642. Il s’agit du troisième établissement français dans la vallée du Saint-Laurent.

Cet événement a lieu en 1609, après l’alliance entre les Français et les Amérindiens à Tadoussac.

Réponse :

1608 4

1

3

2

Cet événement a lieu en 1534.


468

CD 1

cOMpéTeNce DIScIpLINaIre

Caractériser une période de l’histoire du Québec et du Canada

Caractériser une période de l’histoire du Québec et du Canada signifie décrire une période ou une partie de période à l’aide de faits précis. Une tâche de compétence 1 : • Amène à décrire comment étaient les choses à une époque. • Pose des questions comme : Qui ? Quand ? Quoi ? Où ? • Comporte trois composantes : - Établir des faits (événements, acteurs, actions, paroles, etc.). - Établir la chronologie (dates, succession des événements). - Considérer les éléments géographiques (limites du territoire, éléments naturels et humains). • Considère différents aspects parmi les suivants : société (aspect social), pouvoir (aspect politique), économie (aspect économique), culture (aspect culturel) et territoire (aspect territorial ou géographique). • Peut être réalisée sous différentes formes qui permettent de DÉCRIRE : tableau, ligne du temps, texte descriptif, etc. • Est réalisée à partir de documents fournis.

pour réussir une tÂche de compétence 1

3 3 3

3

3 3

Lire la consigne pour prendre connaissance : • de la période ou de la sous-période à décrire ; • des aspects à considérer ; • des faits à relever. Consulter les documents et utiliser ses connaissances pour les analyser. Annoter les documents en indiquant, par exemple, des dates ou des repères de temps, des éléments géographiques, des informations importantes et des aspects traités. Utiliser l’information des documents pour structurer les éléments demandés dans la consigne. Organiser sa réponse en fonction de la structure indiquée dans la consigne. Vérifier sa réponse avec la grille d’évaluation.

Exemple de tâche visant à caractériser une période de l’histoire du Québec et du Canada À partir des documents de la page 469, précisez la période concernée et citez des particularités des sociétés amérindiennes pour chacun des aspects indiqués dans le tableau. réponse :

les sociétés Amérindiennes

Sociétés iroquoiennes

Sociétés algonquiennes

repère temporel

Vers 1500

Vers 1500

aspect social

Sédentaire

Nomade

Mode de vie

grille d’évAluAtion éléments demAndés

L’éLève indiQue des partiCuLarités correctement

plus ou moins correctement

Incorrectement

aspect Deux activités économique de subsistance

Agriculture, chasse, pêche

Chasse, pêche, cueillette

Mode de vie

2 points

1 point

0 point

aspect territorial

Les BassesTerres du Saint-Laurent et des Grands Lacs

Le Bouclier canadien et les Appalaches

Deux activités de subsistance

4 points

2 points

0 point

régions habitées

2 points

1 point

0 point

Type d’habitat construit

2 points

1 point

0 point

Régions habitées

Type d’habitat Des maisonslongues formant construit des villages

Des wigwams


469 1 Les nations Autochtones du nord-est de l’Amérique du Nord vers  1500

2 Un Algonquien prêt pour la chasse, 16e siècle

Inuits

Légende Famille linguistique iroquoienne 1 Iroquoiens du Saint-Laurent 2 Hurons-Wendats 3 Pétuns 4 Neutres 5 Wenros 6 Ériés 7 Andastes 8 Iroquois (Cinq-Nations) Famille linguistique algonquienne Famille linguistique inuite Territoire approximatif occupé par les groupes autochtones

Naskapis Baie d’Hudson

Innus (Montagnais) Cris Béothuks Golfe du SaintLaurent Micmacs

Cris Atikamekw

Saulteux

Lac Supérie ur

Ojibwés

Ojibwés

Outaouais

Lac Mi chig an

1 Népissingues

Lac H

n uro

Menominis

Algonquins

Potawatomis

3

Sacs 4 Winnebagos Mascoutens Renards Érié Lac Kickapoos

5

8

Groupes peu connus de l’intérieur des terres

Mohicans

OCÉAN AT L A N T I Q U E

6

7 Groupes de langues sioux

Abénaquis de l’Est

Abénaquis de l’Ouest

2

ntario Lac O

Malécites

DelawareLenape

3 La culture des « trois sœurs »

Multiples petits groupes algonquiens de la côte

0

210

420 km

4 Wigwams de formes conique et ovale vers 1500

5 un village iroquoien au 16e siècle

6 Des Algonquiens en déplacement


histoire du QuEbec et du Canada DES ORIGINES à 1840

Plongez au cœur de l’histoire avec la collection Périodes ! Conçu selon le programme de formation Histoire du Québec et du Canada de 3e secondaire, cet ensemble didactique propose un contenu accessible enrichi d’une offre numérique innovante qui le met en valeur. La collection Périodes se démarque par : • des • un

illustrations historiques inédites ;

récit vivant et accessible ;

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trame chronologique bien structurée ;

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opérations intellectuelles expliquées et modélisées dans la section Outils.

Composantes de la collection Périodes Manuel de l’élève : Formats papier et numérique cahier d’apprentissage : Formats papier et numérique dépliant : Ligne du temps et cartes Guide d’enseignement : Formats papier et numérique Enrichissements numériques : • Ligne du temps personnalisable • Cartes interactives avec animation • Afficheur d’images haute définition • Carrousel d’images • Comparateur d’images • Activités interactives • Hyperliens donnant accès à des contenus multimédias

9001, boul. Louis-H.-La Fontaine, Anjou (Québec) Canada H1J 2C5 Téléphone : 1-800-363-0494 • Télécopieur : 514-351-3534


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