Balades sensationnelles, Brambilla (Ed. Favre 2019) - EXTRAITS

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Patricia Brambilla est une journaliste tout terrain pour Migros Magazine. Grande marcheuse, elle a choisi des itinéraires qui sortent tous de l’ordinaire. Des panoramas à couper le souffle, des défis sportifs à pratiquer en hiver, des balades florales, des sentiers didactiques en famille ou encore des lieux qui se méritent, préservés des grandes foules, qu’on conquiert avec le sentiment d’être privilégiés. Laurent de Senarclens est photographe professionnel. Il a réalisé de très nombreux reportages, notamment dans le domaine de l’accompagnement en montagne. Il travaille en freelance pour la presse romande, notamment pour Migros Magazine depuis 2010. Passionné de nature, il aime le contact avec la roche. Il a réalisé la plupart des images de ce guide, associé pour quelques balades à des confrères de talent.

Patricia Brambilla

Balades sensationnelles

Il y en a pour tous les goûts et toutes les saisons. Le point commun de ces balades, c’est qu’il vous en restera quelque chose de fort et de vibrant. Ce livre vous propose en effet une immersion, par la conscience et les sens, dans un univers qui procure un beau dépaysement. C’est aussi parfois le bien-être physique qui sera la source d’une profonde satisfaction. Car certaines de ces expériences entraîneront votre endurance et vous inviteront à goûter au plaisir de l’effort maîtrisé. Sortir de votre routine, aller à la rencontre de paysages, d’animaux, de légendes, de traditions et de beautés naturelles, artistiques et architecturales pour vous ressourcer pleinement, tel est l’objectif de ce guide.

Patricia Brambilla

Balades sensationnelles Spirituelles, vertigineuses, magiques ou sportives, pour tous les goûts et les quatre saisons


Les balades offrent toutes des sensations différentes. Voici les pictogrammes qui qualifient leurs thématiques respectives.

Altitude ou activité sportive

Spiritualité et expérience méditative

Histoire et patrimoine

Légendes et magie

Faune

Flore

Éditions Favre SA Siège social : 29, rue de Bourg – CH-1002 Lausanne Tél. : (+41) 021 312 17 17 – Fax : (+41) 021 320 50 59 lausanne@editionsfavre.com Bureau de Paris : 7, rue des Canettes – F-75006 Paris www.editionsfavre.com Dépôt légal en Suisse en avril 2019. Tous droits réservés pour tous pays. Sauf autorisation expresse, toute reproduction de ce livre, même partielle, par tous procédés, est interdite. Mise en pages : Dynamic 19 ISBN : 978-2-8289-1786-9 © 2019, Éditions Favre SA, Lausanne, Suisse. Les Éditions Favre bénéficient d’un soutien structurel de l’Office fédéral de la culture pour les années 2016-2020.


Patricia Brambilla

Balades sensationnelles Spirituelles, vertigineuses, magiques ou sportives pour tous les goรปts et les quatre saisons



Note de l’auteure Marcher, c’est ouvrir une fenêtre à l’intérieur de soi. Parce que le temps, tout à coup, s’écoule autrement, presque au ralenti. Que le paysage, découvert au rythme du pas, fait surgir la brindille, l’enchantement d’un sorbier, le petit caillou marbré que l’on emporte au fond de sa poche. Le souffle devient plus profond et renouvelle le cœur. Soudain, on regarde mieux le monde. Grâce à Migros Magazine, j’ai pu prendre ces chemins de traverse à l’heure où les autres travaillent. Partir en randonnée aux quatre coins de la Suisse romande et en France voisine, pour proposer aux lecteurs des sentiers balisés, parfois inédits, toujours palpitants d’imprévu. Des accompagnateurs de montagne, qu’ils soient tous vivement remerciés ici, m’ont souvent ouvert la voie et des photographes, principalement Laurent de Senarclens, ont su capturer les temps forts. C’est une sélection de ces dix ans de randonnées, été et hiver, qui est proposée ici. Un florilège d’escapades aux thématiques variées, qui font appel à tous les sens : lieux d’histoire ou de légendes, terres riches en espèces florales, biotopes d’animaux ou simples chemins propices à la méditation. Avec aussi quelques itinéraires plus exigeants pour frôler le vertige et des propositions ludiques pour encourager les enfants à se mettre en route. Alors si marcher, c’est ouvrir une fenêtre à l’intérieur de soi, reste à espérer que ce livre donne au lecteur l’envie de pousser la porte.



Table des matières CAnton DU vALAiS La cueillette en marchant Une balade entre fourchette et raquettes En équilibre sur le toit du Mund Une rando sur un balcon panoramique En route pour le Grand-Muveran Dans la vallée qui a vu l’ours Le long chemin vers Soi L’énigme des totems

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CAnton DE FriBoUrG Dans la magie du lac noir Sur les chemins de la spiritualité vous reprendrez bien un bout de Gruyère ?

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CAnton DE vAUD Au fil de l’eau douce En raquettes au clair de lune Jouer à saute raquettes sur la frontière Sous le charme de Concise Au cœur du vallon de nant Sur les anciennes terres des évêques Sur le territoire des rapaces nocturnes La mi-hiver à taveyanne Au cœur de la forêt de tous les frissons Le Pays-d’Enhaut prend des airs du Sud Sur les terres intimes du tétras-lyre D’un menhir à l’autre en passant par un dolmen

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CAnton DU JUrA Pour écouter le silence

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CAnton DE GEnèvE Et HAUtE-SAvoiE Sur la piste des orchidées indigènes Sur les hautes terres du bouquetin À la conquête du Salève Sur la trace des contrebandiers

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CANTON Du VALAIS


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EVOLèNE

Une balade en faisant la cueillette Marlène Galletti et Rose Panchard sont toutes deux accompagnatrices de montagne et herboristes de l’École lyonnaise des plantes médicinales.

Pour autant que l’on s’y connaisse un brin, la nature est un véritable garde-manger ! Rando aromatique à Evolène (VS), le long de la Borgne, dans les pâturages multicolores. Avec deux herboristes valaisannes et gourmandes.


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Partir en balade aromatique, c’est prendre le risque de marcher lentement et de s’arrêter souvent. tant mieux ! Sûr qu’avec rose Panchard et Marlène Galletti, toutes deux accompagnatrices en montagne et fines fleurs de l’herboristerie, chaque pas révèle un trésor végétal. tiens, à peine quitté le parking d’Evolène pour rejoindre le pont sur la Borgne, juste en dessous du village, que l’on se penche déjà sur une brassée de berces patte d’ours. « Cette plante est très bonne avec son léger goût de mandarine. Mais mieux vaut cueillir les jeunes pousses, plus tendres. on peut les croquer crues, pas besoin de les blanchir », explique Marlène Galletti, le regard aussi cristallin qu’un torrent de montagne.

Car cette plante de la famille des apiacées est moins digeste à maturité (à moins d’être blanchie justement et cuisinée en gratin). Par contre ses boutons floraux sont très toniques. « Les inflorescences fermées contiennent tout le potentiel de la future fleur. C’est mieux que le ginseng ! » poursuit Marlène en inspectant chaque feuille pour s’assurer qu’elles ne sont pas couvertes de poux ou de pucerons. La cueillette est aussitôt enfournée dans un sac de toile. Mais déjà rose Panchard s’accroupit quelques mètres plus loin devant de petites ombelles au rose délicat. Ce ne sont pas les fleurs qui l’intéressent, mais les graines. « C’est le carvi ou cumin des prés.


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Rose Panchard remplit ses petits sacs de verdure odorante.

Je fais mes réserves pour l’année. Je sèche les graines sur un linge, puis les mets dans un bocal. C’est délicieux avec des œufs au plat. » nouvelle récolte qui se glisse dans un deuxième sac. Car les deux cueilleuses sont équipées d’une ribambelle de contenants (en toile ou en papier, jamais en plastique), afin de séparer les différentes plantes pour éviter le tri fastidieux à l’arrivée. on reprend la balade, franchit le pont avant de suivre le chemin sur la rive gauche de la rivière. Juku, joyeux berger du Kirghizstan, ouvre la marche sur le sentier terreux qui monte légèrement, laissant sur le côté d’anciens talus à fumier. La présence de chénopodes, rumex et orties est un signe qui ne trompe pas. « Ce sont des plantes qui aiment les déjections azotées des animaux. Elles poussent toujours près des écuries », explique Marlène qui en profite pour faire une provision de cet ancêtre de l’épinard, également appelé chénopode Bon-Henri, parce que le roi Henri iv l’appréciait tellement qu’il en faisait cultiver dans son jardin au Xvie siècle déjà ! À la hauteur d’une ancienne grange-écurie, on bifurque à droite pour monter entre le velours des hautes herbes multicolores, ombellifères, géraniums, renoncules et trolles dorés, à ne pas cueillir ceux-là – « ça donne la diarrhée aux veaux et à nous aussi ! »


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« ici, la nature est un véritable garde-manger. » Des odeurs de miel flottent dans les airs, ça bourdonne, ça vibrionne de partout, abeilles et papillons s’affairent dans le soleil. « ici, la nature est un vrai garde-manger. on trouve de tout sur une petite boucle de quelques kilomètres. C’est une vallée préservée du tourisme de masse, où on continue de faire de l’élevage et les foins, et où le sol n’est pas fumé à outrance. Ce qui explique l’incroyable variété de ces prairies extensives qui comptent plus de quarante plantes différentes », soulignent les deux amoureuses du val d’Hérens. Boutons de silène au goût de petit pois, sarriette poivrée, alchémille aux feuilles joliment lobées comme un manteau de dame – la plante astringente est d’ailleurs utilisée en cosmétique et en phytothérapie pour tous les problèmes féminins. Les sacs se remplissent de verdure odorante. Mais on s’en doute. Mieux vaut ne pas partir seul faire sa cueillette, sans connaissances préalables. Car si la plupart des plantes sont de délicieuses comestibles, elles ont aussi quelques faux amis très toxiques. Ainsi les rhinanthes crête-de-coq sont non seulement envahissantes, mais n’ont aucun intérêt gustatif ou médicinal. Les tiges d’euphorbe contiennent un latex corrosif, utiles contre les verrues, mais pas dans l’assiette. Et l’envoûtante parisette cache dans son calice symétrique une baie noire fortement toxique. « il y a plus d’accidents avec les plantes qu’avec les champignons. il faut être sûr à 100 % avant de les


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cueillir », précise Marlène. De même qu’il est préférable de ramasser les plantes en retrait des chemins, plutôt que sur les lieux de passage, pour éviter les marquages de territoire des renards. Le chemin, dans l’ombre verte des bouleaux et des mélèzes, redescend tranquillement vers la rivière et rejoint le sentier riverain. Qu’il suffit de suivre jusqu’à une place de pique-nique, avec ses tables et son coin pour le feu. L’endroit idéal pour apprêter la cueillette du jour ! Les deux herboristes se mettent aux fourneaux, hachent menu, touillent, assaisonnent et décorent…avec des fleurs ! Car il y a aussi ces plantes que les deux


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spécialistes de l’École lyonnaise des plantes médicinales ont cueillies pour la seule beauté d’une corolle. Comme le lotier corniculé, parfois utilisé en infusion calmante, mais dont les pétales jaunes légèrement renflés sont très décoratifs. idem avec les myosotis, les fleurs de sauge sauvage ou la bleue raiponce et sa collerette de bractées, qui ravit le regard. De quoi enjoliver quelques toasts au sérac et une alléchante omelette tournée sur le pouce (voir encadré). « on a toujours été dans les plantes, élevées et soignées par elles. nos familles les ramassaient déjà et la vie nous y a ramenées », souligne rose en sortant de son sac une gourde d’eau fraîche aromatisée de quelques feuilles de verveine citronnée. requinqués, on peut alors revenir par le deuxième pont, à peine plus loin, sous le front des Dents-de-veisivi. on retrouve le grondement de la Borgne qui descend des glaciers d’Arolla et de Ferpècle, roule de son gris laiteux, déborde parfois sans prévenir, emportant mélèzes et bouts de pâturage. Mieux vaut ne pas s’aventurer sur ses berges, mais rester sur le chemin qui la longe, cette fois du côté droit. Un chemin d’herbe douce, comme une moquette de Mieux vaut ne pas partir seul faire sa cueillette, sans connaissance préalable. Certaines plantes sont toxiques.


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salon avec, par endroits, des dépôts de limon aussi fins que du sable des Caraïbes. il faut revenir quand la lumière se fait rasante, que les ombelles frisent au soleil. Et que l’on ne résiste plus à l’envie de marcher pieds nus pour un massage nature, avec même un petit cours d’eau fringant, un peu plus loin, pour faire trempette.

À la table des prairies Pour improviser une petite agape nature, on peut mélanger plusieurs plantes comestibles hachées menu (par exemple, chénopode, oseille, sarriette, silène enflé, berce, carvi) avec du sérac, un filet d’huile d’olive, du jus de citron, sel et poivre. Un pesto raffiné à tartiner sur des tranches de seigle aux

noix. On peut également utiliser ces mêmes plantes, soigneusement émincées, pour garnir une omelette. La laisser bien épaisse et la déguster en tranches. Un régal sauvage ! Infos sur www.baladaromatique.ch

« Ces prairies extensives comptent plus de 40 plantes différentes. »


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Carnet de route è En voiture : suivre l’autoroute A9 jusqu’à Sion et prendre la sortie Sion Est, direction val d’Hérens. Laisser la voiture sur le grand parking à la sortie du village d’Evolène, à côté de l’office du tourisme. è En train : jusqu’à Sion, puis prendre le car postal jusqu’à Evolène. infos sur www.cff.ch è Départ : office du tourisme d’Evolène. è Arrivée : retour au même point. è Distance : une boucle de 3,9 km. è Durée : 1h30… ou beaucoup plus en cueillant les fleurs. è Difficulté : facile, faible dénivelé. è Carte à télécharger sur www.migrosmagazine.ch/archives/unebalade-en-valais-en-faisant-la-cueillette Marlène Galletti prépare un pesto de plantes à tartiner sur des tranches de seigle aux noix.



CANTON DE FrIBOurG


PrÉALPES FrIBOurGEOISES

Dans la magie du lac Noir

Le chemin de la sorcière, ludique et résolument famille, fait le tour du joyau des Préalpes fribourgeoises. À pied, à vélo, en courant ou en prenant son temps, cet itinéraire de deux heures mène tout droit au pays des contes ! Pour faire le tour du lac noir, mieux vaut avancer dans le sens des aiguilles d’une montre. Donc commencer par la rive gauche, plus ombragée, plus pittoresque aussi pour une entrée progressive dans le mystère. Mais d’abord, prendre le temps de s’arrêter sur le ponton en demi-lune, truffé de colverts, pour embrasser l’ampleur du cadeau : le lac qui porte bien son nom, véritable perle noire, toujours prêt à se rembrunir dans l’ombre des montagnes calcaires qui le tiennent en étau. Partout, des pâturages frissonnants, cuivrés de vaches, et au cœur une eau lisse, à peine froissée par l’envol d’un héron cendré. Un écrin, un paysage parfait de boule à neige, immobile, arrondi, aux couleurs exaltées par l’automne imminent.


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Un ponton en demi-lune permet d’apprécier encore plus la beauté des lieux. Un peu plus loin sur le parcours, un dragon métallique guette les promeneurs.

Sur la gauche, magistrale, la crête blanchie du Kaiseregg (2185 m) et en face, le Spitzfluh (1951 m) avec ses crocs en enfilade, ses brumes secrètes, qui évoquent le Mordor de tolkien, et d’où semblent s’échapper toutes les légendes. Car se promener là, en pays singinois, c’est entrer dans le monde des contes et de la féerie. nains de la forêt, cavalier noir, dragons et autres créatures fantasmagoriques, toutes rassemblées dans l’ouvrage de German Kolly (lire encadré), sont les maîtres des lieux. ils hantent l’inconscient des conifères, donnent une profondeur mystérieuse aux troncs moussus. Du coup, on se prend à guetter les gnomes facétieux, les âmes errantes, les apparitions étranges au milieu des fougères au vert perlé.


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« D’ailleurs le lac lui-même a sa légende. » Une histoire de paradis perdu et de pacte rompu. L’histoire d’un fils qui n’aurait pas suivi les préceptes de son père, préférant s’ériger un château plutôt que de servir la nature et d’apporter de la crème aux petits nains. L’harmonie s’est rompue, la peste a rongé les troupeaux. Le fils serait alors entré dans une colère terrible et Dieu aurait envoyé le châtiment : orage, foudre et tonnerre. De cet éboulement grandiose et du courroux divin serait né le creux que forme aujourd’hui l’obscur lac noir...

Accessible aux poussettes, aux vélos et aux chaises roulantes.


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Didactique C’est avec ces histoires en toile de fond que l’on suit le sentier, praticable aussi bien par les poussettes, les vélos que les chaises roulantes. Large, plat, sans accrocs, il se déroule sur 4 km pour enchanter les familles et réconcilier toutes les générations. Idéal pour les enfants, ce chemin de la sorcière, balisé par des panneaux en bois au dessin

évocateur, est aussi un parcours ludique avec sept haltes-jeux et concours à la clé, qui motivera même les plus mauvais marcheurs. À chaque poste, un jeu inspiré par une légende, comme La cachette de l’or, La vache noire ou La conjuration des serpents. Fontaines, toboggans, cabane de sorcière et même, à peu près à miparcours, un gigantesque dragon métallique, accroché à un rocher en surplomb, guette le promeneur.

Emblème du lieu-dit de l’ermite, qui délivra les villageois de Schwarzsee de la tyrannie du monstre. Un peu plus loin, le chemin se divise en deux. Et propose une digression forestière d’une quinzaine de minutes. Elle vaut le détour, quitte à abandonner poussettes et tintébins, le chemin se faisant plus étroit et caillouteux. il mène à une cascade de 30 m de haut environ, une furie écumante comme un voile blanc, une traîne de mariée qui descend sur la roche rousse, pour les noces improvisées de l’eau et de la pierre. Quelque chose ici raconte une union, une nature réconciliée, en harmonie, les mondes minéral, végétal et aquatique en intime effervescence.


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Pour la dernière partie, un peu moins pittoresque, sur la rive droite du lac, autant saisir tout ce qui passe à portée de main : biquettes dans un enclos, minigolf, baignade et pédalos. Et, pourquoi pas, oser entrer dans la petite chapelle catholique du Xviiie siècle, plusieurs fois restaurée. Blanche de craie, avec son clocheton en tavillons comme un chapeau de sorcière, et ses piliers sculptés. toute simple, La planche à rame ou paddleboard toute sobre, elle vaut quand même se pratique aussi sur le lac Noir. qu’on s’y arrête. ne serait-ce que pour se laver le regard, et ressortir après le silence. recevoir les gerbes roses d’aster en pleine figure, l’éclat des potentilles, et faire face aux cimes, à l’aimant du lac, encore une fois.

Pays de légendes Il y a l’histoire de la femme qui aimait tellement ses cochons qu’à sa mort elle en a pris la forme. Celle du cavalier noir entouré de sa horde de chiens hurlants dont il vaut mieux ne pas croiser la route à la nuit tombée, sous peine de voir sa tête enfler ou pire encore. Et puis celle du gnome silencieux qui venait s’asseoir tous les soirs dans la cabane des bergers, contemplant le feu sans rien dire… En tout, une centaine de légendes bourrées de diables, d’âmes en peine et de

lutins, qui tissent la saveur du pays singinois, lui donnent des racines, un patrimoine folklorique. Avec un refrain en toile de fond : la beauté de la nature, la soumission à Dieu, le respect des choses simples. Autant de récits sauvegardés et rassemblés par l’écrivain German Kolly dans un ouvrage disponible à l’Office du tourisme de Schwarzsee. À parcourir avant la balade pour se mettre l’imaginaire en bouche.


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Carnet de route è En voiture : autoroute A12, sortie n° 7, Fribourg Sud. Puis continuer en direction de Marly, Giffers, Plaffeien, Lac noir. Grand parking à côté du restaurant Gypsera, au départ de la balade. è En transports publics : en train jusqu’à Fribourg, puis en bus jusqu’à Schwarzsee. infos sur www.tpf.ch è Le chemin de la sorcière, qui propose un tour ludique du lac noir avec concours à la clé, est ouvert jusqu’à fin octobre. Compter deux heures de marche flânante, avec les différentes haltes aux sept postes de jeu. Pour plus d’infos et obtenir le set de la sorcière (sac de piquenique pour les enfants) : office du tourisme de Schwarzsee, www.schwarzsee.ch è À lire : Légendes et contes de la Singine par German Kolly, Éd. Paulusverlag (uniquement en allemand). è Pour prolonger la balade : la région du lac noir fait partie du parc naturel de Gantrisch et offre, on s’en doute, un choix étendu de randonnées. Pourquoi ne pas profiter, par exemple, du télésiège qui monte au riggisalp, point de départ de plusieurs itinéraires : comme l’ascension du Kaiseregg (5h) pour les plus mordus, du Hohmattli (3h) ou la simple descente à pied (environ 1h) voire en trottinette géante. total fun aussi, la luge d’été embarque petits et grands pour une descente à tombeau ouvert. Fonctionne tous les jours, par temps sec, jusqu’à fin octobre. è Infos : www.kaisereggbahnen.ch ou tél. 026 412 10 23.


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EXTRAIT d'un livre paru aux Éditions Favre.

Tous droits réservés pour tous les pays. Toute reproduction, même partielle, par tous procédés, y compris la photocopie, est interdite. Éditions Favre SA Siège social 29, rue de Bourg CH – 1002 Lausanne Tél. : +41 (0)21 312 17 17 lausanne@editionsfavre.com www.editionsfavre.com


Patricia Brambilla est une journaliste tout terrain pour Migros Magazine. Grande marcheuse, elle a choisi des itinéraires qui sortent tous de l’ordinaire. Des panoramas à couper le souffle, des défis sportifs à pratiquer en hiver, des balades florales, des sentiers didactiques en famille ou encore des lieux qui se méritent, préservés des grandes foules, qu’on conquiert avec le sentiment d’être privilégiés. Laurent de Senarclens est photographe professionnel. Il a réalisé de très nombreux reportages, notamment dans le domaine de l’accompagnement en montagne. Il travaille en freelance pour la presse romande, notamment pour Migros Magazine depuis 2010. Passionné de nature, il aime le contact avec la roche. Il a réalisé la plupart des images de ce guide, associé pour quelques balades à des confrères de talent.

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Il y en a pour tous les goûts et toutes les saisons. Le point commun de ces balades, c’est qu’il vous en restera quelque chose de fort et de vibrant. Ce livre vous propose en effet une immersion, par la conscience et les sens, dans un univers qui procure un beau dépaysement. C’est aussi parfois le bien-être physique qui sera la source d’une profonde satisfaction. Car certaines de ces expériences entraîneront votre endurance et vous inviteront à goûter au plaisir de l’effort maîtrisé. Sortir de votre routine, aller à la rencontre de paysages, d’animaux, de légendes, de traditions et de beautés naturelles, artistiques et architecturales pour vous ressourcer pleinement, tel est l’objectif de ce guide.

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