Coups de maîtres à Lausanne (Ed. Favre, 2023) - EXTRAIT

Page 1


Nadine Vuataz

Illustrations : Lucas Vuataz

Ce livre est publié avec l’aimable soutien de la Ville de Lausanne.

Éditions Favre SA

29, rue de Bourg

CH-1003 Lausanne

Tél. : (+41) 021 312 17 17 lausanne@editionsfavre.com www.editionsfavre.com

Groupe Libella, Paris

Dépôt légal en Suisse en juin 2023.

Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constitue une contrefaçon et une atteinte à la propriété intellectuelle.

Graphisme et mise en page : recto verso

ISBN : 978-2-8289-2097-5

© 2023, Éditions Favre SA, Lausanne, Suisse.

Les Éditions Favre bénéficient d’un soutien structurel de l’Office fédéral de la culture pour les années 2021-2024.

Nadine Vuataz

Illustrations : Lucas Vuataz

Les familles

Annie Roperti

42 ans

Maman de Sibelle, secrétaire communale

Julie ClairmontChantre

39 ans

Maman d’Arthur, archéologue

Pablo Roperti

Papa de Sibelle,

Maxime Chantre

44 ans

Papa d’Arthur, archéologue

À Villeneuve

11 ans

Copine de Sibelle et Arthur

82 ans

habitante de la Grand’Rue, la Dame au chat

Sarah Mussenet
Rose-Marie Célesta

À Lausanne

15 ans Écolier, fils de Frank

Michael Fidge

43 ans Parrain de Sibelle

41 ans Bandit en prison, papa d’Alex

40 ans Conjoint de Michael

Arata Tanaka
Frank Gemoni
Alex Gemoni

Première visite

– Ah, te voilà, mon fils !

– Ouais. Mais j’aime pas venir ici…

– Je sais, je suis désolé. Tu me manques tellement !

– Forcément oui, mais c’est pas ma faute, c’est pas moi qui suis enfermé.

– Oui je sais, j’ai foiré mon coup, c’est nul. Je devrais être là pour toi tous les jours. Et ça va ta maman ?

– Ben tu vois, étonnamment elle a dû augmenter son temps de travail, alors je ne la vois pas des masses non plus. Mais bon, j’ai quinze ans, ça va, je suis plus un bébé.

– C’est sûr, t’es devenu un sacré beau jeune homme ! Et tu fais comment à midi, tu manges où ? Il faut pas que tu oublies de manger, c’est super important à ton âge.

– Je me débrouille… La plupart du temps, maman me laisse un truc à réchauffer au frigo. Je mange sûrement mieux que toi en prison.

– Tu sais, elle est pas si mauvaise la nourriture ici. Disons que c’est pas ce qu’il y a de pire.

– Et tu as eu des nouvelles pour la suite ? Tu vas pouvoir sortir quand ?

– Pour l’instant, aucune idée. Ça prend un de ces temps la justice ! Et puis zut, Malcolm et moi, on n’a tué personne ! Si cette foutue syndique et les deux gamins n’avaient pas mis leurs sales nez dans nos affaires, on aurait de quoi vivre tranquillement maintenant.

– C’est ce que tu dis à chaque fois que je viens, mais peutêtre aussi qu’il faudrait que tu arrêtes tes bêtises ! Cette fois tu t’es fait choper. Ben peut-être que ça va te calmer !

– Oui, c’est sûr, je vais chercher un boulot plus tranquille, quelque chose de réglo. N’empêche que si ces fouineurs n’étaient pas venus se mêler à nos trafics, on n’en serait pas là.

– Comment t’as dit qu’ils s’appelaient déjà, les trois enquêteurs à la noix ?

– Regarde, j’ai gardé l’article de journal qui parlait d’eux, histoire de ne jamais les oublier, voire même de me venger si j’en ai l’occasion.

– Mais non papa, arrête tes bêtises ! Passe-moi cet article et change de disque ! Quand tu sortiras, il faudra que tu réfléchisses autrement. En plus on est au parloir. C’est pas en disant des trucs pareils qu’ils vont envisager de réduire ta peine !

– Mon fils, tu m’impressionnes. Je suis fier de toi, si tu savais ! Ok, je te promets de mieux utiliser mon temps. Tu sais, c’est qu’on n’a pas grand-chose à faire ici pour s’occuper l’esprit. Amène-moi de la lecture la prochaine fois, quelque chose qui te plaît. J’ai fini tout ce que ta mère m’avait apporté. Ça m’empêchera de trop penser.

– Ça marche. Moi je suis fan de Sherlock Holmes. Je t’amènerai les romans que j’ai à la maison. Je passerai en fin de semaine. En attendant, tu te cherches un travail pour le jour où tu sortiras et tu prépares un chouette discours pour ton procès. Un où tu te repens, où tu jures que tu ne feras plus ce genre de trucs, d’accord ?

– Tu devrais faire des études d’avocat, tu es sur le bon chemin.

– Ouais ben pour l’instant, je vais déjà essayer de passer mon année et après on verra !

2

À Villeneuve

Sibelle se lève de plus en plus difficilement ce printemps. Il faut dire qu’après l’aventure qu’ils ont vécue avec Arthur quand la syndique a disparu, la routine lui paraît fade. Bien sûr, elle ne souhaite pas être parachutée dans des histoires abracadabrantes toute sa vie, mais quand même, un peu de nouveauté de temps en temps, ça ne fait pas de mal.

Heureusement, ils ont commencé à se retrouver avec Sarah et Thierry pour faire des jeux de société ensemble pendant l’hiver et ça a continué malgré le retour du chaud. C’est plutôt sympa ! Même ses parents ont accepté d’acheter quelques nouveaux jeux pour meubler les trop longs dimanches à la maison. De quoi échapper un peu à la morosité du quotidien.

Ce matin, samedi, elle peut se permettre de dormir un peu plus longtemps. Elle n’a rien de prévu avant le soir. Là, ils iront manger en famille chez son parrain à Lausanne. Son parrain, elle l’adore. Il s’appelle Michael Fidge – à prononcer à l’anglaise, s’il vous plaît ! Et déjà ça, c’est

Annexe II Enquête sur Sherlock Holmes

Sherlock Holmes, le seul, l’unique, le mythique !

Portrait de Sherlock Holmes par l’illustrateur Sidney Paget.

Tout le monde sait qui il est, ou du moins a déjà entendu son nom. Mais son histoire et celle de son créateur Arthur Conan Doyle restent parfois un peu plus obscures. Tu veux en connaître davantage ?

Élémentaire ! Tu n’as qu’à lire ce qui suit. Et n’oublie pas de récolter les indices au passage. Tu trouveras le message que le grand détective a glissé pour toi dans ces lignes.

Mais qui est donc Sherlock Holmes ?

C’est un personnage inventé par Arthur Conan Doyle, un écrivain d’origine irlandaise né le 22 mai 1859 à Edimbourg, en Ecosse. Sherlock Holmes apparaît pour la première fois dans le roman Une étude en rouge (A Study in scarlet) écrit en 1886 par Doyle. Les particularités qui définissent ce grand détective sont les suivantes :

• une mémoire remarquable,

• une capacité de déduction hors du commun.

Le scénario de ses aventures reste le même d’un récit à l’autre, par certains points : au début de chaque histoire, Holmes se plaint de l’inaction. Il s’ennuie et attend dans son appartement du 221b Baker Street en jouant du violon ou en pratiquant le tir au pistolet, au grand dépit de sa logeuse. Heureusement, un cas irrésolu se propose à lui. D’un coup d’œil perspicace, il analyse une personne,

une scène de crime ou des objets pour en tirer les conclusions utiles à l’enquête. Rien ne lui échappe ! Puis, l’élégant gentleman se transforme en homme d’action et n’hésite pas à rester en planque pendant des heures, à se mettre à quatre pattes ou à se battre pour trouver la solution d’une énigme. Il parvient à résoudre tous les cas les plus désespérés, alors que Scotland Yard, la fameuse Durant ses études, Doyle rencontre le professeur Joseph Bell. Ce dernier enseigne la chirurgie et est réputé pour la fiabilité de ses diagnostics. Il est aussi capable, à partir de détails (comportement, démarche, vêtements, callosité de la peau, etc.) de deviner l’origine et la profession de ses malades. C’est à ce moment-là que l’auteur se fait la réflexion suivante : « Un détective qui posséderait de tels dons serait imbattable à la chasse aux criminels. »

Sherlock Holmes était né !

Portrait du professeur

Joseph Bell © J.M.E. Saxby.

police de Londres, piétine. Son attitude décalée (il est fier et juge tous ceux qui ne sont pas aussi intelligents que lui) place les autres personnages dans l’embarras et apporte au récit une touche comique, tout en donnant l’impression au lecteur de se trouver face à un génie. On n’a qu’une envie : le suivre encore Et encore dans ses aventures.

Des débuts difficiles

Savais-tu que le grand détective aurait pu ne pas exister ?

Arthur Conan Doyle, après des études de médecine, ouvre rapidement son propre cabinet. Comme, au départ, il a peu de patients et donc peu de travail, il se met à écrire. Une étude en rouge est d’abord refusé par plusieurs éditeurs. Quand le roman est enfin publié en 1887, il ne rencontre pas uN grand succès. Doyle laisse donc ce personnage de côté. Il faut attendre 1891 pour que Sherlock Holmes trouve une place auprès du grand public. C’est cette année-là que l’auteur décide de se vouer entièrement à l’écriture. Son cabinet n’a toujours pas trouvé de patients en nombre suffisant et il a une famille à Nourrir. Il décide donc d’abandonner complètement la médecine.

À propos des histoires de Sherlock Holmes, il se fait la réflexion suivante : ses aventures semblent plus adaptées pour être rédigées sous forme de nouvelles plutôt que de romans. Il commence alors à écrire des récits plus courts et efficaces. Pari gagnant : dès ce moment-là, le public se prend d’un tel amour pour le personnage que le succès devient rapidement planétaire.

Vous venez de consulter

Tous droits réservés pour tous pays.

Toute reproduction, même partielle, par tous procédés, y compris la photocopie, est interdite.

Éditions Favre SA

Siège social : 29, rue de Bourg – CH–1003 Lausanne

Tél. : +41 (0)21 312 17 17 lausanne@editionsfavre.com www.editionsfavre.com

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.