Le Dr Samaras s’affranchit des régimes aux injonctions intenables et suggère une autre manière d’appréhender la nourriture en rééquilibrant ses repas. Pour renforcer l’originalité de son propos, l’auteur choisit une forme inattendue et propose un récit motivant qui raconte l’histoire d’Oliver, un quarantenaire en surpoids dont la santé se trouve menacée par ses mauvaises habitudes alimentaires. À travers des dialogues vifs et révélateurs, le héros du livre prend conscience de ses erreurs nutritionnelles. Il apprend ensuite comment maigrir et surtout conserver durablement sa ligne, en finir avec son état de fatigue et retrouver la joie de vivre. Le lecteur va vivre la même forme de révélation en lisant ce récit inspirant, accessible, émaillé de quelques conseils simples à mettre en place une fois pour toutes. Le livre constitue une introduction quasi initiatique à la méthode d’optimisation nutritionnelle mispoon, avec laquelle l’auteur a conduit des centaines de patients à une réelle forme de libération. Elle se base sur la physiologie humaine et a comme objectif de vous apprendre quels aliments manger, à quel moment et en quelles quantités. Le Dr Samaras Dimitrios est un spécialiste en médecine interne, gériatrie et nutrition clinique à Genève. En parallèle de ses fonctions dans le secteur privé et universitaire, le Dr Samaras s’intéresse de très près aux aspects de prévention du vieillissement. Profondément convaincu par les propriétés pharmaceutiques de l’alimentation, il s’est formé en nutrition clinique à l’Université Pierre et Marie Curie à Paris puis à l’unité de nutrition des Hôpitaux universitaires de Genève où il est encore consultant. Il est également l’auteur lauréat de travaux scientifiques sur la nutrition, la micro-nutrition, la substitution hormonale et le vieillissement. Les lecteurs peuvent poursuivre leur formation nutritionnelle en suivant l’auteur sur les réseaux sociaux ou sur son site web : www.drsamaras.com
Dr Dimitrios Samaras
Vous souhaitez perdre du poids d’une façon durable, réaliste et confortable ?
Ma cuillère intelligente
Ma cuillère intelligente
Dr Dimitrios Samaras
Ma Cuillère intelligente Une méthode scientifique pour retrouver et conserver sa ligne une fois pour toutes
La méthode d’optimisation nutritionnelle
Siège social 29, rue de Bourg CH – 1002 Lausanne Tél. : +41 (0)21 312 17 17 – Fax : +41 (0)21 320 50 59 lausanne@editionsfavre.com Adresse à Paris 7, rue des Canettes F – 75006 Paris www.editionsfavre.com Dépôt légal en Suisse en janvier 2018. Tous droits réservés pour tous les pays. Toute reproduction, même partielle, par tous procédés, y compris la photocopie, est interdite. Graphisme : Lemuri-Concept ISBN : 978-2-8289-1664-0 © 2018, Éditions Favre SA, Lausanne, Suisse ___________________________________________________
La maison d’édition Favre bénéficie d’un soutien structurel de l’Office fédéral de la culture pour les années 2016-2020.
–1– Oliver Beez marchait dans la ruelle en rêvant. Dans sa tête, une autre vie, celle qu’il ne vivait pas. Sur ses épaules et sur ses jambes, cette fatigue permanente, fidèle compagne depuis quelques mois, à la suite de la mort de son père emporté par un infarctus. C’est du moins ce qu’il voulait croire, essayant de persuader sa femme, ses collègues et lui-même chaque fois qu’on lui posait la question. Pourtant, la réalité était évidente. Après son engagement comme caissier à la banque, son poids était monté en flèche alors que son énergie s’écroulait au même niveau que la pluie de l’été grec ! Cinq ans s’étaient écoulés et sa balance continuait à l’avertir, mois après mois, année après année. « Si seulement mon compte bancaire augmentait autant que ma masse graisseuse ! » plaisantait-il souvent avec autodérision. Parfois, sa fatigue était telle que les dix marches à l’entrée de son immeuble lui semblaient un Everest. Bénis soient la technologie et son nouveau complice, l’ascenseur, grâce auxquels gravir les deux étages qui le séparaient de sa porte était un jeu d’enfant. Comme tous les soirs, la perspective d’un bon dîner bien mérité donnait des ailes à ses jambes lourdes 13
durant la petite marche de cinq minutes depuis l’arrêt du bus jusqu’à la maison. La galette la plus banale devenait délicatesse dans son imagination. Tout type de fromage, même le fromage fondu en tranches, devenait fromage suisse et chaque morceau de viande servi dans son assiette devait être mangé pour honorer l’animal et son sacrifice sur l’autel des carnivores. Même si son plat principal était une simple pizza, il devait être agrémenté de plusieurs hors-d’œuvre. En entrant dans la maison sans même enlever sa veste, il improvisait un amuse-bouche en quelques secondes de réflexion devant le frigo ouvert. Après un bref dialogue avec chacune de ces gourmandises possibles, il annoncerait la gagnante. Un peu de fromage, deux à trois bouchées d’un reste de pâtes, quelques tranches de saucisse du pays, spécialité de la boucherie voisine, tout lui convenait. Ensuite, il enfilerait une tenue plus confortable, reviendrait encore plus déterminé pour le deuxième acte, le kitchen act 2 avec sa bien-aimée à ses côtés en train de préparer la finale. Parfaitement synchronisée avec le mouvement de ses molaires, la voix stridente de sa femme allait lui annoncer l’arrivée imminente d’un régal. Cette annonce serait évidemment assortie de divers commentaires, par exemple que le grignotage est d’une part un manque de respect pour le cuisinier, en l’occurrence elle-même, et d’autre part une mauvaise habitude expliquant ainsi de façon mathématique son surpoids. 14
Cette dernière affirmation déclencherait, comme une étincelle sarcastique, leur petite dispute quotidienne : « Je suis au régime toute la journée, j’ai le droit de manger un peu plus le soir. Un café le matin et un sandwich à la dinde à midi, je n’ai eu que ça aujourd’hui. » Mais sa femme ne l’écoutait plus. Dans la salle à manger, elle préparait la table, ignorant les excuses de son mari. Et elle avait raison. Comment justifier ces dîners pantagruéliques auxquels ils avaient honte désormais d’inviter des amis ? Sans parler de son ronflement bruyant qui effrayait toute la tribu des habitants de l’immeuble, ni de leur propre vie sexuelle menacée de disparition. Son obésité avait fini par envahir leur vie jusque dans leurs moments les plus intimes, telle une accaparante belle-mère. La facilité avec laquelle il prenait du poids était tout aussi désespérante pour son épouse. Il mangeait effectivement beaucoup au dîner, mais d’habitude, ne touchait rien durant la journée. Tandis que d’autres mangeaient trois, quatre voire cinq repas par jour et restaient minces, lui, avec son seul repas du soir, gonflait de mois en mois. Ce n’est pas comme s’il mangeait une triple portion. Mais alors pourquoi ? se demandait-elle. Je parie qu’Oliver a un problème hormonal que son médecin ignore. Il y a sûrement une raison à ce mauvais métabolisme, un problème de thyroïde, peut-être. Le médecin leur avait déjà expliqué qu’un très petit nombre de cas d’obésité seulement est dû à un dysfonctionnement de la thyroïde et que même dans ces cas-là, 15
remédier au problème n’aboutit que rarement à une perte de plus de 10 % du poids initial (1). Ah ! combien Oliver aurait souhaité faire partie de ces cas rares. Mais malheureusement, la vérité était plus banale. Ses paramètres thyroïdiens étaient absolument normaux. Juste avant la quarantaine, son médecin avait déjà commencé à l’alerter au sujet de sa santé de plus en plus vulnérable. Sa tension artérielle était en constante augmentation et le match entre bon et mauvais cholestérol était déjà faussé depuis les vestiaires… et le bon cholestérol avait déjà pris sa retraite anticipée. Même l’horoscope des journaux du dimanche aurait pu prédire que le diabète guettait. Comme cela lui faisait peur ! Le pire était qu’il perdait non seulement sa santé, mais aussi sa foi. L’obésité faisait dorénavant partie de sa nouvelle réalité sans aucune porte de sortie. Dieu sait tout ce qu’il avait tenté. Les régimes avaient défilé comme des mannequins sur un podium, pleins de promesses, mais que des promesses. Il avait essayé toutes les méthodes possibles et imaginables proposées par son entourage : des régimes protéinés, régimes de légumes, des suppléments de repas en poudre, régimes pauvres en matières grasses, pauvres en hydrates de carbone, régimes, régimes, et tous sans exceptions, des régimes de famine. Ce scénario, il le connaissait par cœur. À peine son objectif atteint – perdre les kilos indésirables – 16
il annonçait tout fier et satisfait le début de la phase de stabilisation de son poids. Cependant, quel que fût le régime qu’il venait de quitter, la stratégie serait toujours la même : il remettrait peu à peu sur son assiette quotidienne les fruits défendus. Mais très doucement, comme s’il voulait tromper son corps. Mais son corps n’était pas dupe. Plus il l’avait privé, plus les tentations revenaient, irrépressibles. Quant aux promesses selon lesquelles son estomac rétrécirait et sa sensation de faim s’atténuerait, il s’agissait de promesses électorales jamais tenues ! Alors quoi de plus normal que revenir à ses habitudes alimentaires d’avant ? Cela lui paraissait non seulement logique, mais mérité. « Qui donc pourrait manger si peu durant toute sa vie ? » tentait-il de se justifier. L’amère vérité était que chaque régime laissait Oliver encore plus affamé, comme si son corps luttait contre toute tentative de changement, comme si sa nature réclamait à tout prix cette morphologie, ce moule d’obèse. Affreux ! se disait-il. Plus je fais des efforts, plus je perds le contrôle. Chaque régime devient un boomerang et je finis par être encore plus gros ! Le pire était que même sa femme et ses amis les plus proches n’y croyaient plus. Chaque nouvelle tentative de régime laissait tout le monde indifférent. À chaque nouvel effort, il perdait ses soutiens, sa confiance en lui, mais il gagnait en désespoir. Désespoir, le mot exact, le sentiment exact, quoiqu’il fît. Un sentiment dont il était esclave, qui le faisait sombrer, qui le faisait brûler. 17
Désespoir pour son poids, désespoir pour sa faim, désespoir quand il mangeait, désespoir quand il ne mangeait pas. • L’obésité et le surpoids sont définis comme une accumulation anormale ou excessive de masse grasse qui peut péjorer la santé. • Depuis 1980, l’obésité a plus que doublé dans le monde. • Il est rare que l’obésité soit due uniquement au dysfonctionnement de la thyroïde. • La correction d’un manque en hormone thyroïdienne aboutit rarement à une perte supérieure de 10 % du poids initial. • La pratique de régimes reste toujours populaire à toute tranche d’âge, même chez les enfants. • Garder le poids perdu dans les années qui suivent un régime est plutôt l’exception et pas la règle.
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–8– Il sentit son corps chanceler, comme s’il tombait. Certaines théories expliquent cette étrange sensation par un brusque rapprochement du corps astral et du corps physique. En médecine, on appelle cela myoclonie nocturne, un terme bien plus ennuyeux. Toujours est-il que son sommeil n’était pas encore profond. Il sentait sa main bouger sans en garder le moindre contrôle. Des lignes droites et courbes alternaient et de temps en temps quelques mots au hasard. C’était du moins son impression. Soudain, un chuchotement se mit à envahir sa conscience de plus en plus intensément. Il le reconnut. C’était son prénom, suivi d’autres mots : « Oliver, réveille-toi ! Oliver, réveille-toi ! » Il commença à resurgir du fond de sa conscience et les mots devinrent progressivement distincts et plus compréhensibles. Enfin, il fut éveillé. « Combien de temps me suis-je absenté ? – Très peu ! Dix petites minutes, dit la Cuillère. C’était suffisant. Jette un coup d’œil ! » Devant lui étaient étalées trois feuilles de papier. Il pouvait bel et bien reconnaître son écriture, mais il ne se rappelait pas avoir écrit tout ce charabia. « C’est quoi tout ça ? demanda-t-il. – Sur ces trois pages figurent les bases de tout ce que tu vas apprendre aujourd’hui et j’espère que tu 53
les appliqueras à l’avenir. Prends la première page, regarde-la ! » Oliver la scanna du regard (image 1). C’était l’image d’un corps humain avec d’étranges dessins par-dessus.
Image 1
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« Oliver, sache que le corps a deux sources principales d’énergie. La première se trouve surtout dans le foie et les muscles. Elle s’appelle glycogène. Figure-toi maintenant que le glycogène est comme l’argent que tu as en poche. La deuxième source d’énergie est la graisse, stockée surtout aux fesses pour les femmes, et au ventre pour les hommes. » Oliver contempla son ventre qui, pour lui au moins, attestait sa virilité. « Maintenant imagine que ta graisse est l’argent placé dans une banque. Et voici ma question : quand perd-on du poids ? Pendant la journée ou pendant la nuit ? » Sans trop réfléchir et sûr de lui, Oliver répondit : « Pendant la journée. – Pourquoi ? insista la Cuillère. – Parce que pendant la journée on est tous plus énergiques et actifs, par conséquent, on consomme davantage d’énergie. La nuit, on dort et on ne dépense presque rien. – Réponse très logique, rien à dire. Mais laisse-moi te poser encore une question. Si tu vas au supermarché acheter un chocolat, avec quel argent tu paieras ? Celui de ta poche ou celui de la banque ? » Oliver se sentit piégé. « De ma poche, évidemment. Je ne dirais jamais à la caissière de m’attendre pendant que je fais un saut à la banque ! – Ce qui signifie que tu as prévu un endroit sur toi pour avoir de l’argent à disposition afin de pouvoir payer ici et maintenant. 55
– C’est clair ! Il m’est impossible de passer à la banque pour la moindre somme à dépenser. – Tu as bien raison ! Imagine-toi maintenant que ton corps fait de même. Il a aussi prévu une « poche » qui te donnera tout de suite de l’énergie au moment où tu en auras besoin. Et cette poche s’appelle glycogène, Oliver. Donc, pour toutes tes activités quotidiennes, c’est le glycogène qui te donnera de l’énergie. Ta graisse se fiche de ce que tu dépenses pendant la journée. – Alors, à quel moment se sert-on de la graisse ? – Comme je te l’ai déjà dit, la graisse est notre banque. Et par définition, les banques s’intéressent plutôt à garder ton argent qu’à te le remettre. Elles préfèrent les dépôts aux retraits. » Oliver sourit. Sa grande expérience professionnelle dans le domaine bancaire confirmait ce que l’ustensile loquace venait de dire. « Ta graisse agit de la même manière. Elle te donnera de l’énergie, mais à un rythme lent et constant. Ce rythme de retrait depuis ta banque-graisse est compatible avec ce qu’on appelle métabolisme de base. C’est là que ça devient intéressant, car le métabolisme de base correspond au rythme avec lequel tu dépenses de l’énergie quand tu es en état végétatif. Quand cela se produit-il, Oliver ? – Quand je dors ? – Justement ! Tu utiliseras donc ta graisse surtout pendant la nuit ! Et le rythme avec lequel tu la consommeras dépendra de ton métabolisme de base. Alors peux-tu imaginer maintenant ce qui détermine combien ce dernier sera actif ? » 56
Après cinq secondes de silence, la Cuillère poursuivit : « Ce sont surtout tes différents organes et tes muscles qui déterminent ton métabolisme de base. Pour autant que je sache, tu ne peux pas changer tes organes, mais tu peux changer ta musculature. Rappelle-toi pourtant ce que je t’ai expliqué tout à l’heure. Avec chacun de tes régimes restrictifs précédents, tu as perdu un peu de muscles, et par conséquent de métabolisme de base. N’oublie donc pas la règle générale : les régimes restrictifs augmentent les hormones qui excitent la faim et également le stockage d’énergie sous forme de graisse, alors que les hormones qui te demandent d’arrêter de manger diminuent. En plus, ils consument tes muscles et donc diminuent ton métabolisme de base. » C’était comme si le puzzle avait été reconstitué. Les variations de son poids, les tentatives continuelles de maigrir à fortes doses de désespoir et sans résultat, ses kilos qui – avec le temps – ne faisaient qu’augmenter, tout enfin se mettait en place. « N’oublie pas, Oliver, que ta graisse est comme la banque, et que les banques ont tendance à privilégier les placements, souligna la Cuillère. Pendant ton sommeil nocturne, tu peux te servir de ta graisse ou au contraire l’alimenter davantage. Mais qu’est-ce qui va déclencher l’un ou l’autre de ces mécanismes ? Pour t’aider à trouver seul la réponse, laisse-moi te donner encore un exemple : si, à la fin du mois après avoir payé tes factures et d’autres obligations ta poche reste pleine, que feras-tu de cet argent ? 57
– Je le mettrai à la banque. – Et si tu arrives à la fin du mois, les poches vides, sans avoir réglé tes factures ? Que feras-tu dans ce cas-là ? – J’irai à la banque retirer de l’argent pour faire les paiements. – Donc ce qui importe n’est pas l’argent que tu as dans la poche au début du mois mais combien il te reste à la fin. Ce bilan se fait quotidiennement dans ton corps, avant qu’il n’entre dans la phase de repos et de récupération, c’est-à-dire la nuit. – Je devrais donc apprendre à arriver en fin de la journée les poches vides. Mais comment ? s’empressa de demander Oliver. – Tourne la page ! » lui répondit la Cuillère. Sur la page (image 2) figuraient un soleil et une lune. Entre deux étaient notés « Petit-déjeuner », « Repas de midi », « Repas du soir ». Puis on voyait six lignes horizontales sur lesquelles figuraient une, deux ou trois formes géométriques en demi-cercles, de tailles différentes. Le tout donnait l’impression de colonnes avec, au-dessus, les noms des trois repas. Oliver était impatient de décoder le message caché. « Voici quelques exemples qui démontrent comment on mange d’habitude. Sur la première ligne, tu vois ceux qui prennent un petit-déjeuner léger, un repas de midi rapide et finalement un repas du soir très consistant. Ces gens-là vont rentrer affamés à la maison, attaquer le frigo et grignoter sans limite. Le repas du soir est le plus copieux repas de leur journée.
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Image 2 Ce schéma parut très familier à Oliver. « C’est comme ça que je mange, chuchota-t-il.
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–9– « Eh ! ne te précipite pas, dit la Cuillère, et Oliver perdit son empressement. Il n’y a aucun doute que si les choses étaient aussi faciles et évidentes, tout le monde serait meilleur et plus mince ! Ce n’est pas en un jour que tu peux réussir tout ce que je t’ai appris, uniquement parce que tu as pris cette décision après notre discussion instructive. Il faut te préparer progressivement. Tu dois remporter plusieurs batailles avant de gagner la guerre et pendant ce temps, de nouveaux adversaires que tu ne peux même pas imaginer apparaîtront dans ta vie. – Qu’entends-tu par adversaires ? Qui voudrait arrêter ma volonté de changer ? demanda-t-il soupçonneux. – Ton premier adversaire, c’est toi ! Chacun de nous fait un programme journalier qui convient à sa faim ou à son envie de manger et vice versa. Ton mode de vie et ton schéma alimentaire sont liés à tel point que tu n’arrives pas à distinguer lequel s’est imposé à l’autre. Et voici un exemple plus clair : tu as sûrement connu des gens qui disent ne pas manger le matin ou à midi par manque de temps, n’est-ce pas ? – En effet, je fais partie de ceux-là, je l’avoue. – Il ne leur arrive que rarement de consacrer du temps à un vrai repas et ils prétendent ne pas ressentir même le besoin de manger. Ils se réveillent le matin, lourds, et il leur est inimaginable de sacrifier 67
quinze minutes de leur sommeil pour le petit-déjeuner. De même, ils préfèrent fixer leurs rencontres et rendezvous au milieu de la journée ou bien en finir avec leurs obligations professionnelles au lieu de se mettre à table pour un vrai repas. Avec tout le respect dû aux devoirs professionnels de chacun, côté alimentation, ces choix ne sont que des erreurs ordinaires qui conduisent à coup sûr à l’indigestion du soir. Par conséquent, tous les efforts pour changer tes habitudes alimentaires se heurteront à la routine quotidienne. Ton programme du jour doit à son tour être peu à peu modifié. C’est pour ça que je te demande de ne pas te précipiter. – D’accord, je comprends, mais il est temps que je commence. Par où et comment ? – Premièrement, on doit reprogrammer le début de ta journée. Regarde sur la troisième page. » Sur cette page, (image 3) le dessin lui était familier. C’était le même que celui de la ligne 6 mais plus détaillé. Trois autres petits demi-cercles étaient apparus entre les repas principaux et une ligne verticale, indiquant 17 heures, traversait le croquis au milieu de l’après-midi. « Tu as déjà compris que c’est le petit-déjeuner qui détermine ta manière de manger dans la journée. Si tu manges bien le matin, tu mangeras moins le soir. Si par contre ton petit-déjeuner est frugal ou inexistant, tu signes le contrat de la faim et de la suralimentation du soir. En une phrase, ce que tu ne manges pas tôt, tu le mangeras plus tard. À la seule différence que ce « plus tard » ne pardonne pas !
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» C’est pour cette raison que ta première mission est d’augmenter ton petit-déjeuner. Pour y arriver, voici le chemin le plus court : commence ton changement avec cinq jours pendant lesquels tu arrêteras de manger après 17 heures. Cinq jours, 5 heures de l’après-midi. – Cinq jours entiers… murmura Oliver paniqué. – Trois jours suffiraient pour faire une différence, mais si tu veux stabiliser les modifications de ton alimentation et te réussir un « schéma alimentaire descendant », tu as besoin d’au moins cinq jours pour optimiser les résultats. – Et pourquoi ne pas augmenter le petit-déjeuner tout en diminuant le repas du soir ? – Cette stratégie rapporterait moins et serait même dangereuse, répondit la Cuillère. » Le risque pour toi serait de ne pas réussir à synchroniser les deux repas et d’augmenter finalement les calories et alors bonne chance pour stopper ta prise de poids ! Ton désespoir sera accompagné d’un sentiment de défaite et tu finiras par abandonner. Je ne veux pas que tu gâches cette chance. Au contraire, je crois que je vais profiter de ta réaction de panique. »
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Image 3
Guide alimentaire après 17 : 00 À privilégier
À éviter
Légumes – salades Exemples : aubergine, artichaut, asperge, brocoli, bourrache, côte de bette, céleri, céleri en branche, cresson, courgette, chou-fleur, chou de Bruxelles, chou kale, cardon, concombre, champignons, doucette, endive, épinards, fenouil, haricots verts, laitue, navet, oignon, poivron, poireau, radis, tomate
pain pâtes riz céréales maïs lentilles haricots petits pois pois cassé pois chiche pommes de terre patates douces carottes courge-potiron betterave échalote sucres ajoutés desserts divers FRUITS (sauf ceux de la liste à côté) alcool (max 1 verre)
Fruits (maximum 100 g) avocat, citron, carambole, fraises, framboises, groseilles, melon, mûres, pamplemousse Sources de protéines viandes rouges (exceptionnellement) volailles poissons yaourts ou séré maigre œufs fromage Oléagineux (uniquement comme en-cas) 16 amandes ou 6 demi-noix ou 15 noisettes ou 5 noix du Brésil
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EXTRAIT d'un livre paru aux Éditions Favre.
Tous droits réservés pour tous les pays. Toute reproduction, même partielle, par tous procédés, y compris la photocopie, est interdite. Éditions Favre SA Siège social 29, rue de Bourg CH – 1002 Lausanne Tél. : +41 (0)21 312 17 17 lausanne@editionsfavre.com www.editionsfavre.com
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