Du même auteur :
Automne, une saison chez les sorcières Hiver, une saison chez les sorcières Les Mots Doux (des sorcières)
© Éditions du Lumignon, 2016
Ce livret, destiné à une lecture en ligne uniquement, présente des pages extraites de :
Date de parution : 6 octobre 2016
Disponible en librairies ou sur commande : editionslumignon.fr Illustrations sombres et mystérieuses : Laurent Batteix Illustrations farfelues et publicitaires : Thierry Bedouet Illustrations gourmandes et pleines d’humour : Roxanne Brelin Illustrations raffinées et aquarellées : Elodie Coudray Illustrations gouachées et ensorcelées : Anaïs Goldemberg Illustrations douces et naturalistes : Amandine Labarre Illustrations poétiques et saisonnières : Jade Mosch Textes : Anaïs Goldemberg Correction : Martine Piquereau et Marie-Thérèse Bodin Merci au sage Sacha Guégan, sorcier en permaculture, pour sa relecture avisée. Merci aussi à Mylène Thomas, enchanteresse des hauts pâturages, pour son coup d’œil. Mise en page : Le Lumignon
ISBN 978-2-9550244-6-1 Première édition Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction réservés pour tous pays. Loi n°49.956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n°2011-525 du 17 mai 2011. Dépôt légal : octobre 2016 Imprimé en France sur les presses de Cloître Imprimeurs
e r i a m Som xi Avant-propos xii
Carte de la forêt La Forêt
xiv
Esquisser la forêt
xvi
Mode d'emploi de l'Almanach
17
Hiver
18 20 22 24 26 27 28 29 29 30 31 32
Mais que racontent les écorces Le monde des conifères Sur les traces des empreintes Les sorcières en hiver La forêt en hiver Un peu de vocabulaire Recettes pour un troll assoiffé De l’usage des arbres Le brou de noix Les métiers de la forêt Oh, la belle trogne Garde-manger de l’hiver
33 Janvier Flûte en sureau, Club de tricot, Au repos !
34 Les trucs de Lambiquée : une branche de pin rend l’eau potable 35 Les histoires de Félisofie : l’arbre aux clous 36 Les couleurs de Tchikitchikita : les poils de pinceau 37 Les chemins d’Hémisphie : comment fabriquer de la ficelle
38 Février Ça penche, Savoir prédire la météo,
Glands bouillus, glands goûtus 39 Walkyririe protège la forêt : les lichens et la pollution 40 Les couleurs de Tchikitchikita : faire ses pigments en peinture 41 Les Remèdes de Rafistole : le plantain 42 Les chemins d’Hémisphie : faire un feu par temps humide
43 Mars
Le bouleau au goulot, Sagesse proverbiale, Giboulées ensorcelées, L’art de l’archerie
44 Les histoires de Félisofie : l’arbre généalogique 45 Recettes forestières de Ploumpouding : le filet de consoude 46 Les trucs de Lambiquée : l’amadou 47 Les couleurs de Tchikitchikita : l’encre végétale
48
Addendum de l’hiver
Ecouter un arbre, Nos amis les monstres : les trolls, Faire feu de tout bois
49
Printemps
50 Tout savoir sur les racines 52 Comment faire un herbier 54 Les plantes tinctoriales 56 Les sorcières au printemps 58 Certains avis judicieux pour une cabane solide 59 Quelques conseils pour une chasse au trésor 59 Plantes d’amour 60 Recettes pour une délicate fée 61 Planter des arbres 61 Méditation forestière 62 Les produits de beauté 63 Au secours, oiseau blessé 63 Petit manuel de savoir-vivre : boire de l’eau 64 Garde-manger du printemps
65 Avril Point de rosée, Conseil, Du bon usage des
arbres dans vos rites magiques 66 Les Remèdes de Rafistole : l’achillée saigne- nez 67 Humourus Jumelletum Est : la chasse aux papillons 68 La Forêt-jardin d’Oignonne : comment éviter les betteraves, première partie 69 Recettes forestières de Ploumpouding : la bière d’ortie
70 Mai Sagesse et frimas, Quoi, il faut penser à
l’hiver ?, Candidature, Conseil constructif 71 Les Remèdes de Rafistole : le vin de sureau 72 Humourus Jumelletum Est : la poudre à éternuer 73 Recettes forestières de Ploumpouding : la cramaillotte 74 Les histoires de Félisofie : les arbres amoureux
75 Juin Attaque de tiques, Proverbe médicinal,
Détente fleurie 76 La Forêt-jardin d’Oignonne : comment ne pas cultiver les betteraves, deuxième partie 77 Les Remèdes de Rafistole : la chélidoine 78 Recettes forestières de Ploumpouding : le pétillant de sureau 79 Les chemins d’Hémisphie : dormir dehors
80
Addendum du printemps
Que faire si on est perdu en forêt, La vaisselle au naturel, Le piège du sureau
81
Été
82 84 86, 88 90 91 91 92 93 93 94 95 95 96
La mécanique des feuilles Fruits de la forêt Salades naturelles Les sorcières en été Du vent dans les branches L’art de la baguette magique Petit manuel de savoir-vivre : se baigner dans un cours d’eau Sécher les herbes Bijoux de la forêt Grande vente annuelle de hamacs Recettes pour un lutin pressé Les ronds de sorcières Sport forestier : le déroulé de la fougère Garde-manger d’été
97 Juillet Les arbres d’oubli, Avis, Du pain sur le feu,
Astrologie 98 Walkyririe protège la forêt : la nuit et la lumière 99 Les histoires de Félisofie : la timidité des
arbres 100 Les couleurs de Tchikitchikita : l’impression par frappage de feuilles 101 Les chemins d’Hémisphie : repérer les plantes sauvages
102 Août Se piquer la mémoire, Vivons perchés,
Parasol 103 La forêt-jardin d’Oignonne : comment ne pas cultiver les betteraves, troisième partie 104 Le temps de Nébula : petrichor 105 Recettes forestières de Ploumpouding : le beurre d’orties
106 Les histoires de Félisofie : l’arbre à loques
107 Septembre Habit d’orties, Fusain fumé, L’appel de
l’alouette 108 Les remèdes de Rafistole : chute de poils et potion à l’ortie et bardane 109 La forêt-jardin d’Oignonne : comment ne pas cultiver des betteraves, quatrième partie 110 L’atelier de Katastraboum : la mare aux poutres 111 Les chemins d’Hémisphie : un bon bâton de marche
112
Addendum de l’été
La baguette de sourcier, Avoir une tête de linotte, Nos amis les monstres : le petit peuple, Pot pourri des bois
113
Automne
114 116 118 120 122 123 123 124 125 125 126 127 128
La forêt minuscule Du miel et des abeilles Recettes pour un monstre gourmand Les sorcières en automne La forêt des légendes L’attrape-rêves Sa majesté des feuilles Le monde fascinant des cucurbitacées La forêt en conserves Des pommes De l’utilité de ramasser les graines Xylothèque, xylophone et xylophage Garde-manger d’automne
129 Octobre Crac !, Jolies feuilles, Message préventif
130 Les Remèdes de Rafistole : la tisane de frêne 131 Les trucs de Lambiquée : la lessive aux marrons 132 Recettes forestières de Ploumpouding : comment éplucher des châtaignes 133 L’atelier de Katastraboum : une lanterne dans un navet
134 Novembre Peut-on se repérer grâce à la mousse sur les
arbres, Concernant l’élevage de pigeons, Au feu !, Le bon fil à coudre 135 Les trucs de Lambiquée : pépins de pommes et confitures 136 Recettes forestières de Ploumpouding : conserver les marrons 137 Les Remèdes de Rafistole : le nombril de vénus 138 La forêt-jardin d’Oignonne : houx et faux houx
139 Décembre L’hiver au chaud, Décorations, Proverbe
sage 140 Les couleurs de Tchikitchikita : la peinture à la mousse 141 Humourus Jumelletum Est : la poudre à gratter 142 L’atelier de Katastraboum : la colle de bouleau 143 Les Remèdes de Rafistole : le baume de consoude
144
Addendum de l’automne
La cuisson au feu de bois, Nos amis les monstres : le loup-garou, L’arbre qui cache la forêt
145
Petite Encyclopédie Farfelue
146
Anatomie des arbres Les champignons Reconnaître les crottes Les pelotes de réjection Fabriquer des boutons en bois Araignées Chants et cris d’animaux Conseils au compositeur forestier
148 150 151 151 152 154 155
156 La vie d’une souche 158 Tisanes et infusions 159 Sport forestier : les bons gestes pour couper du bois 159 Un bain de forêt 159 Comment fabriquer des boutons forestiers 160 Les cours d’eau 161 Construire un radeau 162 Nids et nichoirs 164 Analyse des rêves 165 Land art 165 Comment différencier les corneilles des corbeaux 166 La forêt qui soigne 167 Petit manuel de savoir-vivre : S'adresser à une assemblée d’animaux 168 Kit de survie
171
Index fou
174 Bibliographie 175
Remerciements
L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
t e r o F La
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Sommaire
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9
xiii
L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
oret F a l r e s s i u Esq
« Chcrak ! Chcronk ! »
Sur le sentier qui ondule de fourrés en bosquets, à peine tracé par le passage de quelques furtifs renards ou de placides blaireaux, vos pas vous emmènent à un rythme lent, marqué par le bruissement des feuilles mortes. Vous avez bien le temps pour une petite promenade en forêt, non ? D'aussi loin que porte votre regard, vous ne voyez que l'exubérance de la nature. Des arbres de tous âges et de toutes les formes se battent pour se hisser au-dessus des autres et, surtout, vers le soleil. Oh, c'est un long combat, presque immobile, que vous ne risquez pas de déranger si vous vous approchez du tronc de l'un
10
xiv
Sommaire
de ces stoïques vétérans. Qu'avez-vous vu, dans la mousse qui recouvre cet arbre, pour que vous quittiez le sentier ? Est-ce un minuscule insecte, absorbé par sa besogne ? Ou un malicieux représentant du Petit Peuple, prêt à vous jouer un tour ? Un mouvement soudain, dans cette immensité tranquille, attire votre attention. Quelque part dans les branches, pas loin de la cime de l'arbre, un oiseau se met à chanter. Qui est-il, cet interprète caché dans le feuillage, qui lance ses trilles enjouées du haut de son perchoir ? Sans prévenir, une branche craque et tombe sur le sol gorgé d'humidité. Ici, à l'ombre des grands arbres, l'eau ne s'oublie pas. On la devine dans l'humus moelleux, on la perçoit dans les canaux des plantes, on l'admire quand elle fait étinceler les toiles d'araignées. Elle vous surprend quand, au détour d'une colline, un ruisseau vous barre soudain la route. Quelques rochers, bariolés de lichens, vous offrent un passage sur l'autre rive. Ici, l'eau, le minéral, la terre et les végétaux se sont mis d'accord pour créer ce fabuleux paysage. Loin de n'être qu'un décor, la forêt se dévoile peu à peu, pour qui sait l'observer. Depuis le monde des racines, grouillant de vie et hébergeant de complexes ententes entre plantes et champignons, jusqu'à la canopée, si haut, au-dessus de votre tête, la forêt s'étale. Elle prend ses aises, à tous les étages possibles de la végétation. Et à chacun, une faune variée vient animer la scène. Et vous, promeneur des bois, vous voilà accueilli dans ce théâtre de verdure. Libre à vous de contempler ce spectacle sans cesse renouvelé, aussi loin que vos pas voudront vous emmener.
"Chcronk ! Chcrak !"
11
xv
Hiver
L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
Sur les Un
s e c a r T
ntes i e r p des Em
grand froufrou d’ailes dans les branches, une fougère qui tremble ou des feuilles mortes dérangées subitement, et pour-
tant pas un animal en vue : quelle malchance ! se contenter des traces qu’elle laisse.
les marques des animaux
De nombreux indices* nous permettent d’en savoir long sur la vie des animaux. La forêt dénudée en hiver nous dévoile les innombrables nids perchés dans les branches, les crottes ou les restes d’un repas se retrouvent un peu partout, les chemins creusés dans les talus ou les sillons dans les herbes hautes se devinent, des marques de griffes, de bois ou de dents sont laissées sur les arbres... En ce qui concerne les empreintes, j’ai toujours une certaine émotion à les découvrir sur m a route. Quel sabot, quelle patte a foulé ce chemin, quelques instants avant moi ? Si on peut suivre, en hiver, les pas d’un chevreuil dans la neige, les empreintes laissées dans la boue, souvent aux abords d’une mare, seront plus faciles à relever.
14
Heureusement,
Observer
la faune de la forêt n’est pas si facile et on doit souvent
ces dernières sont nombreuses, et
ce qu’elles nous disent
Savoir lire une empreinte nous en dit long sur l’animal qui l’a laissée. Était-il immobile ou en pleine course ? Quel est son poids ? Sa taille ? Son âge ? Où se rend-il ? À quel moment est-il passé là ? Chassait-il une proie, qui aurait aussi laissé ses empreintes ? C’est un véritable travail de détective auquel tout naturaliste peut se livrer. Dans notre forêt, évidemment, nous avons également affaire à des traces plus... étranges, d’une faune que l’on n’a pas encore identifiée. Le décryptage de ces empreintes inconnues est alors l’affaire d’une cryptozoologue qui, comme Félisofie**, cherche à démontrer, par ces traces, l’existence d ’ a n i m a u x fabuleux.
Quenotte
sait bien les distinguer !
comment garder la trace d’une... euh, d’une trace
J’imagine que, comme moi, vous avez toujours votre matériel avec vous pour relever des empreintes. Comment ça, non ? Mais c’est inconcevable ! Pensez donc : comment pourrez-vous étudier cette sublime empreinte non identifiée, croisée sur votre chemin, si vous n’en faites pas une réplique parfaite ? Pour combler cette lacune, je vous propose de réaliser facilement un petit moulage. Commencez par réunir le matériel suivant : du plâtre, de l’eau, un seau, un camembert dans sa boîte, un pinceau, de l’huile ou du savon noir ainsi qu’une pincée de sel. Vous êtes équipé ? Très bien ! Suivez maintenant les étapes cicontre.
*Note d’Ullulue : Pour en savoir plus sur les nids, rendez-vous en page 162. Si ce sont les crottes qui vous intéressent, allez à la page 150 !
Hiver
1. Repérez une belle empreinte (ici, de Sorcierus Sorcierica), que vous nettoierez délicatement des éventuelles feuilles mortes et brindilles qui l’encombrent.
5. Attendez
plâtre prenne.
tranquillement que le
Vous
avez le temps
de faire un croquis des environs, de chercher d’autres empreintes ou de manger un camembert entier.
6. Quand le plâtre est dur au toucher, enlevez délicatement votre cercle. Si la terre vient avec, c’est normal : ne la nettoyez pas encore ! Au contraire, rentrez chez vous et
11. Une
fois votre plâtre durci,
démoulez le tout : vous avez
maintenant une magnifique réplique de l’empreinte originale. Il ne vous reste plus qu’à en faire une étude poussée, évidemment.
déposez votre empreinte dans un endroit
2. Préparez
ensuite un mélange
de plâtre et d’eau qui aurait la
consistance d’une soupe au potiron épaisse.
3. Encerclez l’empreinte d’une carton fort : le tour d’une
bande de boîte à
camembert fera parfaitement l’affaire.
Appuyez
bien sur le petit rempart ainsi
créé pour qu’il soit stable.
chaud et sec, pour laisser le plâtre durcir encore une nuit.
7. Le lendemain, empruntez un pinceau à Aragnangnan pour brosser la terre accrochée au plâtre. Voilà, vous avez un moulage en négatif de votre
empreinte ! Vous pouvez vous arrêter là, mais si vous souhaitez un moulage identique à l’empreinte trouvée dans les bois, continuez encore un peu.
8. Égalisez
les bords de votre moulage, puis ficelez bien solidement un nouveau cercle de carton fort. Vous voyez, il fallait manger un autre camembert hier.
9. Badigeonnez soigneusement moulage d’huile ou de savon
4. Versez plâtre. Si
votre noir.
dans le cercle votre soupe de vous n’êtes pas très patient,
vous pouvez rajouter du sel au mélange, pour que le plâtre durcisse plus vite.
10. Préparez de nouveau un mélange d’eau et de plâtre, auquel vous pouvez cette fois ajouter un peu de peinture à l’eau ou de pigment, si vous vous sentez d’humeur artistique. Versez ensuite ce mélange sur votre précédent moulage encerclé.
**Note de Vavoum : Demandez-lui de vous montrer sa belle empreinte de licorne sauvage, et vous comprendrez à quel point la recherche de cet animal (dont je n’ai jamais aperçu le bout de la corne pendant mes survols de la forêt) la fascine.
15
L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
es t t Rece
ssoiffe'‘ A r l u l o o p r T un Vin
de bouleau *
5 litres de sève de bouleau 200 gr de raisins secs - 1 kg de sucre le jus de 2 citrons - 1 sachet de levure de boulanger
*
Limonade d’oseille *
2 grands bols d'oseille fraîche 2 grands bols d'eau 2 grandes cuillerées de miel
*
Faites bouillir l’eau puis éteignez le feu. Plongez-y les feuilles d’oseille hachées, ajoutez le miel, remuez le tout et laissez infuser quelques heures au soleil. Enfin, filtrez et mettez en bouteille, que vous conserverez au frais !
Dans une casserole, faites bouillir la sève puis ajoutez le sucre. Laissez mijoter dix minutes. Dans une bassine, versez les raisins que vous couvrez ensuite de la sève bouillante avant d’ajouter le jus de citron. Attendez patiemment que la température baisse à 37° pour ajouter la levure délayée. Puis, couvrez le tout avec un linge et laissez fermenter quelques jours en remuant quand vous y pensez. Filtrez ensuite la préparation en la versant dans un tonneau que vous remplirez jusqu’au goulot (ajoutez un peu d’eau pour remplir le tout si nécessaire). Fermez le tonneau avec un bouchon de gaze et laissez-le dans un endroit chaud jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de bulles en formation. Enfin, décantez et mettez en bouteille. C’est le moment de cacher votre vin à la cave, pour le laisser se reposer de toutes ces émotions (encore un bon mois).
Vin
de sorbes *
500g de sorbes blettes - 1 bâton de cannelle 1 clou de girofle – 1 litre de vin rouge.
*
Écrasez les sorbes. Versez le vin dans un petit tonneau, puis ajoutez les épices et les sorbes. Laissez votre mélange macérer tranquillement àl’ombre pendant trois semaines. Enfin, filtrez, mettez en bouteille et cachez vite ces dernières à la cave !
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Thé
de conifère *
Quelques bouquets d'aiguilles de conifère (ne cueillez surtout pas d'if, qui est toxique!)
*
Versez de l’eau bouillante dans une tasse puis ajoutez une généreuse poignée d’aiguilles de conifère. Laissez infuser quelques minutes jusqu’à ce que les aiguilles soient brunes. Dégustez bien chaud ! Pour plus de gourmandise, ajoutez des baies séchées, un clou de girofle ou une cuillerée de miel... Quel délice !
Hiver
Branches nues
Une
e n g ro T e l l e la b
, h O
trogne, un trognard, une chapoule...
Ce
ne sont pas des noms d’oiseaux que se lancent les sorcières, mais bien quelques-
uns des nombreux surnoms de l’arbre têtard.
Ce
dernier est un symbole du lien très fort entre
habitants de la forêt, et son histoire remonte à si longtemps que pour vous la raconter.
Félisofie
a sorti ses plus
l’arbre
vieux
et
les
grimoires
une drôle de tête
L’arbre têtard a de quoi faire peur : il a une grosse tête boursouflée, d’où jaillissent des rameaux hirsutes, et son tronc court est souvent creusé et habité par une foule de petits animaux. Quelle allure ! Mais s’il est dans cet état, c’est bien à cause de nous. Eh oui ! À force de lui ratiboiser régulièrement le tronc à la même hauteur, ce dernier développe des renflements de bois aux formes variées, traces des cicatrices laissées par les coupes.
pourquoi donc ?
Pourquoi infliger un tel traitement à un arbre qui n’a rien demandé ? Parce que ce dernier a de multiples usages, pardi, et que ses jeunes rejets se retrouvent dans bien des domaines : vannerie, bois de chauffage, fourrage pour le bétail, ébénisterie... Les repousses de l’arbre, droites et touffues, sont faciles à exploiter et, même si elles sont en hauteur (pour ne pas être grignotées par un animal gourmand), elles sont suffisamment accessibles pour une sorcière (par exemple). Si l’on trouve surtout les trognes dans les haies, plantées comme des bornes au coin d’un domaine, on en trouve aussi en forêt, quoique d’une forme différente ; au lieu de créer des grosses têtes, on forme des cépées en coupant l’arbre à son pied. Il renaît alors sous la forme d’un faisceau de troncs !
personne n’y coupe
Pratiquement toutes les essences d’arbres peuvent se retrouver en têtard, même si les chênes, les saules et les frênes sont le plus souvent taillés. Ces trognes sont étranges à plus d’un titre car, d’une certaine manière, ce sont des arbres sans âge, au tronc centenaire surmonté de jeunes rameaux de quelques années à peine. Alors, la prochaine fois que vous croiserez un arbre têtard, glissez-lui quelques mots sympathiques dans le creux de son écorce, il le mérite bien!
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L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
Le
e d Gar
de
r e g Man r l 'Hive Fleurs de sureau
Confiture de gratte-culs Sirop de marrons glacés
Eau de vie de prunelles
Salade de coucous des bois Beurre à l’ail des ours Tarte aux nèfles Sève de bouleau Pleurotes
Morilles Marrons
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Éphémérides
Janvier
Les jours rallongent d'environ deux minutes et seize secondes.
Flûte
en
Club de
sureau
On dit qu’elle permet d’attirer les esprits quand on en joue à minuit, mais elle fait surtout un son rigolo : cette raison à elle-seule vaut bien qu’on s’en fabrique une ! Utilisez de préférence une petite branche sèche, sciée à la taille qui vous conviendra, vidée de sa moelle et bouchée aux deux bouts. Attention, l’un des « bouchons » doit laisser passer un peu d’air ! Faites une entaille en biseau près du bouchon ajouré, et laissez parler la muse qui est en vous pour composer une symphonie avec votre Au repos ! nouvelle flûte ! ~ Sonatina Si votre monstre doux hiberne, pensez à lui préparer quelques gourmandises qu’il pourra déguster au sortir de son long sommeil, pendant lequel ses réserves auront fondu. ( Vérifiez quand même qu’il s’agisse bien d’hibernation : votre monstre est peut-être tout simplement assoupi d’aise, devant un bon feu, le ventre rempli de petits biscuits). ~ Ploumpouding
2
Duo : On dit que la ronce est le berceau du chêne. En effet, bien protégé par le buisson épineux du roncier, la jeune pousse de l’arbre peut grandir et s’épanouir sans craindre d’être grignotée par un chevreuil affamé.
tricot
En vue des gelées à venir, Chalumette propose des cours de tricot gratuits. Vous pourrez apprendre à recouvrir les troncs d’arbres de lainages bariolés pour leur éviter tout risque d’éclatement. Pour plus de renseignements, contactez les Sorcières, La Clairière dans la Forêt, La Forêt. ~ Chalumette
1er
Clin d’œil : Nous commençons cette année d’exploration des mystères de la forêt en s’embrassant sous une branche de gui. N’est-ce pas le signe que nos vies sont, depuis la nuit des temps, imprégnées des forces de la nature ?
3
Mousse : Il fait froid et humide : quel bonheur pour les mousses des sous-bois ! Gorgées d’eau, elles gonflent de volume et prennent des couleurs vives. C’est le tapis moelleux de la forêt... si l’on a des bottes ! 19
L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
4
5
6
7
Flore : L’oxalide petite oseille est une jolie plante discrète... Voire même effarouchée ! Elle replie ses trois feuilles en forme de cœur quand il fait nuit ou quand il pleut. Si vous la croisez dans vos balades en sous-bois, mâcher quelques unes de ses feuilles vous désaltèrera. Sans abuser, bien sûr : à haute dose, l’oxalide est toxique.
Mode : Le pelage des chevreuils change en hiver. En plus d’être plus grisbrun que roux, ces derniers gagnent une ou deux taches claires à la base du cou et une belle croupe toute blanche.
8
Dégustation : Quand les arbres se dégarnissent, il ne reste plus aux animaux qu’à grignoter les bourgeons ou les tendres jeunes pousses : c’est l’abroutissement. Parmi les essences les plus appréciées, on notera le chêne, le sapin ou le frêne.
Se perdre dans les bois sans une seule goutte de thé n'est pas un risque à prendre à la légère. Comment savoir si l’on peut boire sans danger l’eau du premier ruisseau
que l’on croise ?* Il suffit de couper un tronçon d’une branche de pin, de l’écorcer et de le coincer dans un tuyau pour se fabriquer un filtre à eau naturel. Il ne reste plus qu’à faire couler de l’eau à travers ! Voilà une information bien désaltérante.
Rucher : Une visite s’impose pour vérifier si les toits de vos ruches ne se sont pas envolés dans une bourrasque hivernale, ou si des chutes de branches n’ont pas endommagé les abris des abeilles.
Natation : La truite aime les eaux fraîches, autant dire qu’elle est gâtée en hiver, où on peut la voir dans le courant rapide des rivières. C’est le moment pour elle de se reproduire : elle se dirige vers sa zone de frayère où seront déposés les œufs.
9
Culture : Une vieille souche humide, voilà le paradis pour les pleurotes en forme d’huître ! Ces champignons poussent en touffes serrées après un grand écart de température entre le jour et la nuit. Et on peut même les cultiver !
10
Superstition : Pour protéger leur nouvelle charrette, les sorcières ont pour coutume d’y placer un morceau fait de bois de houx. Ce dernier a pour vertu de protéger des accidents. Bon, après, si la pauvre Katastraboum tient les rênes, même en construisant la charrette entièrement en houx, elle aurait du mal à la ramener entière à la maison...
*Note d'Extravaga : Boire de l'eau, oui, mais en sécurité... Et avec dignité ! Pour connaître les règles d'usage, rendez-vous à la page 63. 20
Éphémérides
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Naissance : Un tout petit bébé de quelques centaines de grammes vient de pointer le bout de son museau dans la tanière de sa mère. C’est un ours brun ! En le voyant si chétif, on a du mal à imaginer qu’il deviendra un grand animal de plus de cent kilos.
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Architecture : Le bois de châtaignier est recommandé pour la construction des charpentes. On le dit tellement gorgé de tanins qu’il serait un véritable répulsif pour les vers : c’est pourquoi on peut admirer de très belles charpentes datant de plusieurs siècles (comme le toit de la plus haute tour de notre maison, figurez-vous).
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Folklore : Les dames blanches se trouvent près des rivières et des pierres levées, dans l’ombre des arbres qu’elles illuminent d’une lueur vive. Elles seront plutôt bienveillantes, sauf si vous leur cherchez des noises !
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Pratique : Les branches du petit houx*, regroupées en bouquet, servent à ramoner les cheminées. ~ Proverbe : L’hiver n’est bon que pour les choux ou pour faire gagner la toux.
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Perforation : Si les arbres peuvent renforcer les berges des rivières et des étangs avec leurs racines, certains animaux, eux, les transforment en gruyère ! Le ragondin y creuse de longs terriers et la loutre y édifie ses catiches, des tanières dédiées à la naissance de ses petits.
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Cueillette : Les petites baies de l’argousier sont mûres depuis le mois d’octobre. Mais les premières gelées sont nécessaires pour les rendre blettes, avant qu’on puisse les transformer en confiture ou en sirop.
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Identité : Pas facile de reconnaître un arbre en hiver, à moins de décrypter son écorce. Le robinier faux acacia, lui, se reconnaît à ses petites épines qu’on peut voir sur ses jeunes branches ou son tronc, par groupe de deux. Entre elles sont cachés les bourgeons !
De mémoire de sorcière, on a toujours pensé pouvoir retirer du corps une maladie ou une douleur en l’accrochant à un arbre, ce dernier étant alors comme planté au carrefour de la médecine et
de la superstition. L’arbre aux clous en est un exemple : on vient à lui si on est atteint d’une attaque de furoncles. Une fois qu’on a frotté son furoncle avec un clou, il reste à faire sept fois le tour de son tronc puis d’y planter le clou. Le mal était alors guéri par l’arbre !
*Note d'Oignonne : Petit houx, houx, faux houx... Houlàlà, il y a de quoi s'y perdre ! On y verra peut-être plus clair en allant à la page 138 ? 21
L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
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Courageux : Le citron est le seul papillon à passer l’hiver. Il attend sagement le passage d’un chaud rayon de soleil pour voleter, et se réfugie pendant les grands froids dans un lierre aux feuilles persistantes.
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Étrange : Le hêtre tortillard est un arbre curieux : ses branches virevoltent autour d’un tronc tortueux, retombant parfois jusqu’à terre pour y démarrer un nouveau plan. Malgré cette particularité, cet arbre est rare... et peutêtre un peu magique ! Petit creux : Il ne reste plus grand chose à grignoter dans la forêt, à part les magnifiques baies rouge vif de la viorne obier. Attention, certaines variétés sont toxiques, même pour les oiseaux... qui les bouderont.
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Rhume : L’aulne s’y prend tôt pour laisser voler son pollen ! Vous avez le nez qui coule et les yeux qui piquent rien qu’en y pensant ? Normal : Rafistole recommande aux plus sensibles de se protéger, car ce pollen est allergisant.
Pour réaliser un chefd’œuvre en peinture, il vaut mieux être bien équipé en pinceaux ! Par chance, ils sont souvent réalisés avec des poils d’animaux habitant notre forêt. Si vous les croisez, demandez-leur
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(poliment) de vous donner un petit échantillon de leur fourrure en fonction de votre médium : la douce martre pour toute peinture, l’écureuil pour l’aquarelle, le blaireau pour l’huile. Bien entendu, ces derniers vous demanderont de réaliser, en échange, leur portrait.
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Couvre-chef : Le trophée du brocard est en train de pousser à toute allure ! Comment ça, vous avez besoin d’une traduction ? Ça veut dire que la tête du chevreuil mâle, le brocard, supporte maintenant ses bois, voyons !
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Cacophonie : C’est la saison des amours chez le renard. Toute la forêt résonne de ses cris : tantôt des aboiements, tantôt des gémissements, à moins que ce ne soient des hurlements ou des hululements. Quel raffut !*
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Coup de froid : Si un arbre se laisse surprendre par une gelée soudaine après un temps plus doux, son tronc peut alors éclater bruyamment. C’est la gélivure, qui laisse une cicatrice verticale impressionnante !
*Note de Sonatina : Pour savoir si le renard fait partie de la Grande Chorale des Swinging Animaux de la Forêt, rendezvous en page 154.
Éphémérides
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Repérée : La mineuse de la ronce est une minuscule chenille qui a pour habitude de laisser sa signature sur la feuille qu’elle habite. Elle y trace une galerie, dans laquelle elle dévore la chlorophylle.
Petit plaisir du jour : Sur une tartine de pain très chaude, tartinez du beurre très froid. Il ne vous reste plus qu’à déguster le tout... avant que cela ne vous coule sur les doigts !
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Confort : L’écureuil roux n’hiberne pas, mais il restera à l’abri de son nid s’il fait trop froid ou s’il pleut trop fort. Et on le comprend bien ! ~ Proverbe : Ni par mauvais ni par beau, en hiver ne quitte ton manteau.
Coutume : Si une petite botte de branchages orne la façade de la taverne du Potiron Jovial, c’est qu’il est de tradition, pour tous les débits de boissons, de s’en servir comme enseigne. Et ce n’est pas un hasard si ces branchages s’appellent « bouchon »...
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Vent-bis : Si c’est l’arbre tout entier qui est déraciné par le vent, il s’agit alors un chablis. S’il n’est pas trop abîmé par sa chute, son bois pourra servir à fabriquer des objets ou comme bois de chauffage. Sinon, il sera laissé sur place et se décomposera tranquillement, pour le plus grand bonheur de la faune et de la flore.*
Vent : Une bourrasque un peu trop forte en forêt peut avoir des effets désastreux sur les arbres. Il arrive que, dans nos promenades, nous tombions sur la cime d’un arbre tombée à terre par le vent : il s’agit d’un volis.
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Expression : Si les sorcières vont parfois à la queueleu-leu, sachez que cette expression est inspirée par les loups qui, lorsqu’ils sont en meute, marchent les uns à la suite des autres.
Filer une ficelle exige de la patience : voilà une activité qui ne se fait pas d’un coup de baguette magique ! Nous avons besoin de végétaux riches en longues fibres:
l’ortie ou le tilleul nous conviennent donc tout à fait. Après avoir cassé leur tige morte et en avoir retiré les fibres, un long travail de torsion et de roulage serré des fibres s’ensuit, le tout à la main. Plus les fibres sont minces, plus le fil est fin... et viceversa.
*Note de Félisofie : Volis, chablis et autres bois morts sont à retrouver en page 156. 23
L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
Ecouter un arbre Les mélomanes forestiers apprécient le tout début du printemps, car c’est la période propice pour entendre une douce chanson... silencieuse à l’oreille nue. Approchez-vous d’un arbre à l’écorce fine (un bouleau fera l’affaire), collez à son tronc un stéthoscope emprunté à Rafistole, et écoutez. Vous aurez la surprise d’entendre un intense bouillonnement, où résonnent des craquements et des grincements : c’est le bruit que fait la sève qui monte dans l’arbre ! ~ Sonatina
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Comment fait un sanglier pour descendre d’un arbre ? Il se met sur une feuille et attend l’automne.
Les quelques ponts qui enjambent les rivières de la forêt abritent une faune particulière : sous chacun d’entre eux vit un troll. On sait peu de choses sur ces créatures (le fait que l’on raconte qu’ils seraient malfaisants ne nous pousse pas vraiment à les inviter pour une tasse de thé, voyezvous). On les décrit géants comme des collines, ou petits et espiègles comme des lutins. Quoi qu’il en soit, méfiezvous de ces êtres farouches et préférez traverser les cours d’eau en barque (c’est plus prudent). ~ Draculette
Faire feu de tout bois Quand il faut braver le froid et la neige pour chercher des bûches qui nourriront le feu, on dit que certaines sorcières, préférant rester bien au chaud (nous ne nommerons personne), ont ravivé la flambée en y jetant tabourets et repose-pieds. L’expression nous indique que tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins, mais le geste de ces sorcières était-il si malin ? Est-ce bien utile de brûler son mobilier, plutôt que de se refroidir le bout du nez ?
*Note de Sonatina : La forêt réserve d’autres plaisants moments pour les amateurs de musique. Affûtez votre flûte à bec et rendez-vous en page 154 !
Printemps
L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
u ir s o v Tout sa
r
its u r vorer e F d les les e d avant '
En
été, la forêt déborde de fruits, pour la plus grande joie des monstres gourmands.
La
cueillette fait partie de notre
histoire depuis les temps les plus reculés et, quand on voit toutes les gourmandises qu’elle nous permet de récolter, ce serait dommage d’oublier la saveur d’un fruit sauvage que l’on vient de ramasser... de
Jaloustine !
qui se nourrit de fruits
Non ? C’est
en tout cas l’avis d’Irritantine et
?
Figurez-vous que les sorcières ne sont pas les seules à se régaler de fruits dans la forêt. C’est un comble ! Nous devons en effet les partager avec de nombreux animaux, certains exclusivement frugivores (c’est à dire qu’ils ne mangent que des fruits frais), d’autres uniquement granivores (eux ne mangent que des fruits secs). Bon, la plupart des animaux ont un régime moins strict et grapillent leur pitance en fonction des saisons... Les plantes ne se plaignent pas de voir leur production dévorée de la sorte, bien au contraire ! Les animaux, en mangeant les fruits, participent à l’éparpillement des graines qu’ils contiennent.* Car, oui : cachée dans le fruit se trouve la graine qui permettra à l’arbre fruitier, l’arbuste ou l’herbe de se reproduire. Certaines plantes, malignes, usent même d’artifices pour charmer les gourmands. Leurs fruits font tout pour être attrayants : des couleurs éclatantes, un parfum envoûtant... Et hop ! Ils se font croquer.
que cueillir
?
Comme à chaque fois que l’on veut se nourrir dans la nature, mieux vaut savoir ce que l’on cueille. Si certains fruits sont un délice, d’autres sont franchement toxiques ! À moins de se coltiner, à chaque balade, un herbier d’Oignonne pour y vérifier nos trouvailles, voici quelques fruits à repérer... ou à éviter.
Mmh ! Tous les fruits que l’on retrouve dans les pages de cet almanach ! Quoi ? Vous vouliez qu’on vous en fasse la liste ? Mais on ne va pas vous mâcher le travail, quand même !
Avec précautions... Les fruits qui ne sont consommables qu’à maturité, comme ceux de l’épine vinette ou seulement après cuisson, comme ceux de la viorne obier
Danger ! Les fruits du houx, du lierre, des arums, du fusain, du gui, du muguet, de l’if, du bois-gentil, du sureau yèble, du chèvrefeuille, du navet du diable, de la belladone... pfiou, la liste est longue !
la pomologie C’est
une discipline élémentaire pour toute sorcière un tantinet gourmande
vivant dans les bois, puisqu’elle consiste en l’étude des fruits comestibles.**
Avec des herbiers spécialisés en arbres l’observation de variétés spécifiques de sont ainsi collectés (et grignotés).
fruitiers et, bien sûr, la culture et plantes, de nombreux précieux savoirs
*Note de Youplala : Voilà un sujet passionnant, à retrouver en page 150 ! **Note d’Oignonne : Non, la pomologie ne concerne pas que les pommes ! Mais si c’est votre fruit préféré, allez donc à la page 125.
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Été
les baies
Les baies sont des fruits dont la graine ou les pépins sont noyés dans la chair. Croquez dans un raisin, par exemple, pour mieux comprendre !
les drupes
Vous voulez un autre type de fruits ? Les drupes ont leur graine enfermée dans une coque, elle-même prise dans la chair. Mangez donc une pêche pour vous rendre compte !
les fruits secs
Il n’y a pas que des fruits à chair : certains sont secs ! On en distingue plusieurs catégories. Les akènes sont les fruits qui restent fermés, même quand ils sont mûrs. Vous les connaissez, bande de gourmands, puisque les noisettes ou les châtaignes en font partie ! Les autres fruits secs s’ouvrent spontanément à maturité : on retrouve dans ce groupe les petits pois, par exemple.
les faux fruits
Méfiance, certains fruits sont des faux ! Mais ils n’en sont pas moins délicieux : c’est le cas des fraises. Non, ce n’est pas un fruit ! Mais les petites graines à sa surface, oui. La chair rouge n’est que le résultat de la transformation du réceptacle de la fleur de fraisier. C’est-à-dire que vous mangez un bout de pédoncule, pour faire simple... C’est appétissant !
Si vous croisez des arbres fruitiers au mois de juin, vous verrez que certains sont très chargés de fruits en pleine croissance. Oignonne vous conseille de les éclaircir, c’est-à-dire de retirer les fruits les plus chétifs pour privilégier les plus beaux. L’arbre ne s’épuisera pas autant à faire mûrir tous ses fruits... Et vous ferez le bonheur des gourmands trop impatients d’attendre la saison de la cueillette !
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L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
es t t Rece
p
r u o
Babeurre
à la menthe * 1 litre de lait entier cru – 100 gr de yaourt une poignée de feuilles de menthe – un glaçon * Faites doucement chauffer le lait. Ajoutez le yaourt et mélangez pour que le liquide soit mousseux et laissez-le reposer toute une nuit. Dormez bien ! Déjà debout ? Alors on reprend : hâchez les feuilles de menthe et jetez-les dans votre babeurre. Ajoutez un glaçon, trouvez une paille et une chaise longue et savourez votre breuvage.
Vinaigre
de framboises * 4 tasses de belles framboises 4 tasses de vinaigre de vin rouge 2 cuillères à soupe de sucre
un
louton G in t Lu Pesto
aux orties * 75 gr de feuilles d’orties – 75 gr de noisettes de l’huile d’olive – 1 cuillère à soupe de vinaigre 50 gr de parmesan râpé – 4 gousses d’ail quelques gouttes de citron – une pincée de sel * Lavez soigneusement les orties et hachez-les. Faites torréfier les noisettes avant de les broyer sans vergogne. Réunissez dans un même récipient le vinaigre, le parmesan, les gousses d’ail, le citron et le sel. Mixez une première fois, puis ajoutez les orties. Décidément, mixez de nouveau ! Ajoutez enfin l’huile en un mince filet, toujours en mixant, jusqu’à obtenir la texture parfaite pour votre pesto. Transférez ce pesto dans un joli pot : vous pouvez le recouvrir d’une couche d’huile pour le conserver quelques jours au frais, si vous réussissez à l’ôter de la vue des gourmands, bien sûr.
* Mettez vos framboises dans un grand récipient, et versez le vinaigre par-dessus, jusqu’au bord. à la consoude Touillez doucement, en essayant d’écraser, mine de rien, les framboises. Puis fermez le récipient * Une belle poignée de feuilles de consoude et rangez-le dans votre garde-manger. Laissez-le du fromage de chèvre frais – des miettes de tranquille pendant une petite semaine. Ça y est ? parmesan Alors, filtrez le mélange à travers un linge fin, et versez le jus obtenu dans une casserole, * Préchauffez votre four à 180°. Pendant ce temps, auquel vous ajoutez le sucre. Allumez le blanchissez rapidement les feuilles de consoude. Déposez feu, portez à ébullition et laissez mijoter délicatement dans chacune des feuilles une cuillère de quelques minutes. Top ! Il ne vous reste fromage et enroulez votre feuille pour la refermer. Répétez plus qu’à embouteiller le vinaigre l’opération tant que vous avez des feuilles et du fromage et à attendre un mois avant (de toute façon, tout sera dévoré). Déposez les bouchées de commencer à le dans un plat huilé et saupoudrez le tout de parmesan. déguster ! Enfournez quelques minutes : restez devant la vitre pour guetter le moment où le parmesan sera fondu ! Sortez du four, invitez vos amis et partagez le tout.
Bouchées
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Été
e' res i c r so e d s d Ron
Même s’il
arrive aux sorcières de danser de folles rondes*,
ce phénomène-là n’a rien à voir... spectaculaire !
Mais
il est tout autant
Tantôt autour d’un arbre, tantôt dans l’herbe d’un sous-bois, d’étranges cercles de champignons pointent le haut de leur chapeau quand vient la saison. Est-ce l’œuvre d’une sorcière farceuse ? Pas tout à fait ! Ces champignons sont en réalité des fruits qui mûrissent aux extrémités d’un mycélium** souterrain. Ce dernier est né d’une spore et croît, en forme circulaire. Certains ronds de sorcières s’écartent ainsi de dizaines de centimètres par an : on peut donc mesurer leur âge selon leur diamètre... Un peu comme les arbres, n’est-ce pas ? Si ce n’est pas la saison des champignons, guettez un rond d’herbe rabougrie dont le pourtour serait beaucoup plus luxuriant. Voilà un rond de sorcière qui pensait passer incognito !
Sport forestier
LE DÉROULÉ DE LA FOUGÈRE Les qu’il
multiples activités de plein air que l’on peut apprécier en été nous rappellent, souvent de manière douloureuse, mieux entretenir sa souplesse avant de faire des cabrioles.
vaut
dérouillera
1. Face
au soleil, prenez
une grande inspiration puis, en
expirant,
doucement
le
votre corps
:
2. Relâchez en
les tensions
vous
entraîner
haut
de vos bras, sans forcer.
de
la tête, le
cou puis les omoplates.
Pliez
par
laissant
enroulez
le
légèrement genoux.
poids les
Cet efficacement.
3. Une
exercice, répété quotidiennement, vous
fois en bas,
prenez le temps de respirer paisiblement puis, en expirant, remontez doucement
4. Quand
vous êtes à
nouveau debout, et toujours soleil,
face
au
une
grande
reprenez
inspiration...
avant de recommencer !
en déroulant votre colonne vertébrale.
*Note de Tchikitchikita : Si cela vous étonne, c’est que vous n’avez pas assisté à l’une de nos fêtes ! Allez donc lire l’éphéméride du 9 mai. **Note d’Hémisphie : Je vous dis tout (ou, en tout cas, l’essentiel) sur les champignons en page 148.
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L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
Le
ed Gar
Menthe
r e g
de
Ma n l ' Ete
Vesses de loup
Sauge Girolles
Gelée de groseilles
Liqueur de menthe
Confiture de mûres
Sirop de baies rouges
Nougats de frondes de réglisse sauvage Farine de feuilles de tilleul
Muffins aux airelles
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Vinaigre de framboises
Agarics anisés
Tarte aux fraises des bois
Tarte aux framboises
Éphémérides
Juillet
Les jours diminuent de deux minutes (en gros).
Avis Prenez garde, car le barrage des castors sera ouvert les 3 et 25 juillet. Toute baignade en aval du barrage est interdite.
Les arbres d’oubli Attention où vous mettez les pieds : certains arbres ont la propriété de vous faire perdre la tête... En effet, le feuillage d’un arbre d’oubli est maléfique, et marcher dans son ombre vous fera tout simplement perdre la mémoire. Alors, choisissez bien le bon arbre contre lequel s’adosser pour faire une petite sieste, ou vous risquez de ne plus vous rappeler pourquoi vous vous êtes assoupi ! ~ Mamnésie Du pain sur le feu Avec un peu d’organisation, il est tout à fait possible d’improviser une boulangerie autour d’un feu de camp. Il suffit juste d’apporter avec vous les ingrédients et récipients nécessaires !* Ensuite, une fois la pâte reposée, il vous faut une branche écorcée autour de laquelle vous enroulerez un serpentin de pâte, ainsi qu’un cercle de braise pour y faire dorer votre pain à la broche. Bonne dégustation ! ~ Ploumpouding
2
Chic : La vesse-de-loup perlée semble avoir mis son habit de gala, avec ses petites perles sur son chapeau. On peut la déguster quand elle est jeune, c’est à dire quand sa chair est blanche et homogène.
~ Zanzibhâ Astrologie Quand la constellation du Grand Chien, où brille l’étoile Sirius, se lève et se couche en même temps que le soleil, c’est le début des jours cani...culaires. ~ Nébula
1er
Herbe : Le millepertuis perforé a de nombreux surnoms, parmi lesquels celui de « chasse-diable » est le plus évocateur. En effet, cette plante est utilisée depuis fort longtemps pour chasser les esprits maléfiques... Mais aussi pour lutter contre la dépression nerveuse, un autre démon.
3
Astuce : Maintenant qu’elle est fleurie, on ne risque plus de confondre la consoude officinale et la digitale pourpre, qui est toxique. Pour les différencier, retenez cette astuce pour le printemps prochain : les feuilles de la digitale sont douces alors que celles de la consoude sont rêches et rugueuses.
*Note de Sonatina : On se moque de moi quand j'emporte quelques instruments de musique pour improviser un concerto en forêt, mais Ploumpouding, elle, se trimballe avec toute sa batterie de cuisine quand elle part pique-niquer !
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L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
4
Manucure : Le chat sauvage se fait régulièrement les griffes sur les troncs des arbres filandreux. Malheur au sureau noir ou aux jeunes résineux ! Mais le matou a besoin de garder ses terribles griffes bien acérées.
6
Zèbre volant : L’écaille chinée termine sa transformation en joli papillon. Ses ailes supérieures zébrées recouvrent des ailes inférieures d’un beau rouge-orangé.
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Drame : Les origines naturelles, comme la foudre, ne représentent qu’une infime partie des causes des incendies de forêt. Dans la grande majorité, ils sont déclenchés par imprudence, accident ou malveillance... Alors ouvrons l’œil, nom d’une bûche !
L’éclairage nocturne déboussole certains animaux. Imaginez un peu : les papillons voient leur rythme jour-nuit bousculé, les insectes s’affolant autour d’une lumière attirent
les chauves-souris qui finissent par passer trop de temps à manger par rapport à leurs autres activités, les oiseaux nocturnes sont plus facilement chassés par les chats... Quel bazar ! Alors éteignez vos lampions et lumignons quand vous allez vous coucher, nom d’une chandelle mal mouchée !
5 Champignon : Pied-demouton , Langue-de-chat ou Barbe-de-chèvre, il est temps de guetter ce champignon trapu qui porte bien des noms !
7 Petit plaisir du jour : Sur une belle tranche de pain frais, n’y tartinez rien d’autre qu’une couche de confiture qui dégouline.
9
Velue : L’épiaire des bois commence sa floraison : c’est l’occasion de vérifier que toute la plante est recouverte de poils, même les fleurs ! Celle qui ressemble à l’ortie a quand même une grande différence avec cette dernière : l’épiaire ne pique pas.*
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Prédateur : Les petits autours des palombes nés cette année sont déjà en âge de chasser. Ce qui est peu rassurant pour les oiseaux des forêts, qui se retrouvent bien souvent sur le menu de ces rapaces en culotte courte.
*Note d'aragnangnan : Si l'épiaire ne pique pas, l'épeire, elle, peut mordre ! Bon, certes : une plante et une araignée, ce n'est pas tout à fait la même chose... 34
Éphémérides
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Folklore : Les malicieux lutins des bois* peuvent faire tourner en bourrique les promeneurs nonavertis, souvent en les éloignant de leur chemin jusqu’à ce qu’ils soient perdus. Pour sortir de cet enchantement, pensez à vous asseoir sur une souche puis à enlever vos vêtements pour les remettre à l’envers.
Mue : Les corbeaux commencent à perdre leur plumes. Si vous avez la chance de trouver une rémige de corbeau, vous pouvez l’apprêter pour écrire avec. Plongez la pointe dans du sable chaud, grattez la couche grasse, laissez sécher et taillez en pointe : vous pourrez alors écrire en pattes de mouche !
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Buvette : Une petite soif matinale ? Les grandes feuilles de l’alchémille, en forme de coupelle, recueillent facilement les gouttes de rosée. Certains murmurent qu’il s’agit de larmes d’elfe...
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Tapage nocture : Le hérisson passe beaucoup de temps à dormir, certes. Mais la nuit, quand il se met en chasse, le voilà qui s’agite, qui grogne et qui souffle ! Il est loin d’être discret, et on peut l’entendre remuer dans les fourrés.
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Champignon : Après une bonne pluie, aux pieds des hêtres, des charmes ou des épicéas, l’agaric anisé sort son chapeau blanc. Pour ne pas le confondre, assurezvous bien qu’il sente l’anis et qu’il se teinte légèrement de jaune au toucher.
Fragile : Une petite perle translucide dresse timidement deux minuscules cornes : c’est un escargotin qui vient de sortir de son œuf. Il faut vite qu’il abrite du soleil sa coquille transparente!
16 Majorité : Le jeune étourneau sansonnet a quelques semaines de vol dans les plumes et une robe gris-brun bien terne. Mais comme il arrive à maturité, il aura bientôt droit à un nouveau plumage après sa mue !
On ne dirait pas comme ça, mais les arbres sont de grands émotifs. Certains sont même frappés de timidité, puisque les pointes de leurs plus hautes branches ne s'approchent
pas des branches des arbres voisins. Un étrange espace apparaît alors, parfois large d'une dizaine de centimètres et pas le moindre petit rameau ne s'y aventure ! On retrouve aussi ce phénomène au niveau des racines. Même les sorcières les plus savantes ignorent ce qui rend ces arbres si réservés...
*Note de Mamnésie : Par principe, méfiez-vous des représentants du Petit Peuple ! Vous en saurez plus à la page 122. 35
L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
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Mini-géante : La noctule commune est une belle grande chauve-souris d’une dizaine de centimètres : quel bestiau ! On peut entendre ses cris très aigus quand elle chasse audessus de la canopée, peu après la tombée de la nuit.
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Cache-cache : Oh, une branche d’arbre avec des plumes ! C’est sans doute ce coquin de hibou moyen-duc, qui peut tellement applatir ses plumes et affiner sa silhouette quand il veut être discret qu’on le confond avec son perchoir...
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Aquatique : Les rivières et étangs qui jalonnent la forêt sont le domaine de la moule d’eau douce. Ce gros mollusque, qu’on appelle aussi naïade, vit jusqu’à cent ans, si on la laisse tranquille. Elle fera même, de temps en temps, une belle perle...
Frapper violemment une feuille de chêne, quel étrange comportement ! Pourtant, si une sorcière est prise sur le vif, elle vous expliquera qu’elle ne fait qu’imprimer la feuille sur un tissu. En effet, en tapant
avec un maillet sur un linge recouvrant une feuille (de chêne, fougère, ce que vous voulez), cette dernière relâche ses pigments. Il ne vous reste plus qu’à tremper votre tissu dans une soupe de clous* pour fixer l’impression !
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Ruse : Si la femelle du taon se régale du sang du cerf, ce dernier s’en agace assez vite (et on le comprend). Il va donc chercher à se constituer une sorte d’armure naturelle en souillant son pelage de boue lors de sa toilette.
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Duo criminel : La cochenille qui, en été, pond ses œufs dans le tronc des hêtres provoque une véritable catastrophe pour l’arbre. Si un champignon se sert des minuscules fissures laissées par l’insecte pour infecter l’arbre, alors le chancre du hêtre se développe et affaiblit le hêtre jusqu’à ce qu’il dépérisse.
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Recyclage : En forêt, rien ne se perd ! Les vieux hêtres sont privilégiés par le pic noir pour y tailler un nid. Une fois délaissé par l’oiseau, ce nid sera utilisé par la chouette de tengmalm.
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Calcul : Si vous n’arrivez pas à trouver le sommeil, allongez-vous sous un arbre et essayez de compter les feuilles. Leur nombre dépend de bien des critères : l’âge, l’essence, la hauteur, le diamètre... Il peut y en avoir jusqu’à des centaines de milliers sur un arbre adulte en bonne santé !
*Note de Ploumpouding : Une soupe de clous, ça a l’air appétissant ! Pour en connaître la recette, rendez-vous en page 54. 36
Éphémérides
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Casse-cou : Les écureuils se protègent des oiseaux prédateurs grâce à leurs talents d’acrobate : en escaladant les troncs à toute allure, ils sont bien vite cachés dans le feuillage. Malheureusement pour eux, la martre a le même talent... Et un appétit certain pour l’écureuil !
Noctambule : La forêt ne s’endort pas la nuit, puisqu’une foule d’animaux nocturnes la parcourt en tous sens. Le muscardin est de ceux-là : il quitte son nid au crépuscule pour se régaler de baies, de feuilles, de fruits et de mollusques. Petit glouton !
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Astuce : Vous ne ferez pas rosir l’amanite rougissante en l’inondant de compliment, mais en lui cassant un morceau de chair. C’est un bon moyen de la différencier de la dangereuse amanite panthère, qui ne rougit pas, elle.
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Sieste : Quand le cerf et le chevreuil se reposent en journée, ils dégagent le sol de ses feuilles mortes pour se coucher à même la terre. Ah, un peu de fraîcheur ! On appelle ces zones des reposées.
Propreté : Le blaireau est très à cheval sur la bonne tenue de son terrier. Il change souvent la litière des différentes chambres de son vaste réseau de galeries souterraines.
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Récolte : Le tilleul à grandes feuilles arrive en fin de floraison : avez-vous pensé à cueillir quelques unes de ses fleurs pour vos tisanes calmantes* ? En tous cas, il est encore temps de lui prendre quelques feuilles arrivées à maturité, dont vous pourrez faire, une fois séchées, une farine verte.
Relaxation : La vie d’une sorcière n’est pas forcément de tout repos. Aussi, quand l’emballement devient incontrôlable, il peut être intéressant de prendre modèle sur les grands arbres immobiles pour s’apaiser... et méditer** ! Mais oui !
Si on identifie une plante grâce à sa fleur ou à ses feuilles, il sera peut-être plus compliqué de la reconnaître une fois l’hiver arrivé, quand les arbres seront dépouillés
de leur feuillage et les tiges parfois enfouies sous terre. Heureusement, les sorcières ont une astuce : quand elles rencontrent une plante connue, elles plantent à ses côtés un petit panneau où elles inscrivent son nom. Il est parfois plus facile de retrouver le panneau en hiver que la plante elle-même...
*Note de Félisofie: Les tisanes sont à déguster, euh, à retrouver à la page 158. **Note de Draculette : Méditer en s’inspirant des arbres, c’est exactement ce dont on vous parle en page 61 !
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L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
Que faire si on est perdu en forêt ? Vous êtes parti en vadrouille dans les bois, à la recherche d’un champignon rare ou d’une clairière où faire un petit somme. Problème : vous vous êtes totalement perdu, et votre carte de la forêt est restée à la maison. Voici quelques gestes utiles : -grimpez à un arbre pour repérer le terrain, -enfourchez votre balai et prenez de la hauteur, -paniquez (même si cela ne résout pas le problème), -retrouvez une file de petits cailloux blancs abandonnés : ils mènent en général quelque part, -suivez un cours d’eau jusqu’à ce que vous arriviez à un endroit reconnaissable, -hurlez, pour le cas où l’on vous entendrait (cela défoule), -ne faites surtout pas de feu en pensant être repéré grâce à la fumée. Vous auriez plus de chance de carboniser la forêt que d’être retrouvé, -attendez la nuit pour vous repérer grâce aux étoiles, -sifflez : si vous ne savez pas le faire, vous avez le temps de vous entraîner ! ~ Walkyririe
La vaisselle au naturel Ce serait quand même un comble qu’une balade en forêt nous rappelle à nos tâches ménagères ! Et pourtant, regardez ce magnifique lierre. Vous pouvez en faire... un bouquet ? Oui ! Une couronne ? Certes ! Mais aussi... Du produit vaisselle ! Cent grammes de ses feuilles jetées quelques instants dans de l’eau bouillante vous permettront de faire briller casseroles et plats à gratin. ~ Ploumpouding
Ah le sureau, cet arbuste qui nous demande bien des efforts pour attraper ses hautes baies, sans parler des taches indélébiles que l’on risque de récolter ! En plus de ces difficultés, un piège de plus se dresse devant l’amateur de confiture : le sureau noir comestible a un frère presque jumeau : le sureau yèble, dont les baies sont toxiques. Comment les différencier ? Le sureau noir a des grappes de fruits tombantes, alors que celles du yèble sont tournées vers le ciel. Le sureau noir est un arbuste qui peut atteindre sept mètres et dont les branches deviennent du bois. Le yèble est une plante qui disparaît en hiver, qui ne dépasse pas deux mètres et dont les tiges restent vertes. Le sureau noir fleurit en mai et juin alors que le yèble fleurit plus tard, vers la fin de l’été. Comme avec toutes les baies, mieux vaut avoir l’œil aiguisé pour bien les reconnaître avant de les consommer. Si l’on est sûr d’avoir trouvé un sureau noir, et qu’on a pensé à prendre un grand panier et un tablier, récoltons ces grappes à foison ! Car ces baies délicieuses peuvent se retrouver dans plein de recettes gourmandes : des gelées, des confitures, du vin, du sirop, des crumbles, des tartes... *Note de Rafistole : N’oublions pas non plus les vertus médicinales du sureau ! Allez donc lire l’encart page 71. 38
Automne
L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
u C ' est do
Une
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lles i e b A s ique p et de a Mais c
abeille, comme une sorcière, peut être sociable et vivre en communauté, ou solitaire et terrée dans son abri.
Et
comme
les sorcières, les abeilles voient dans la forêt un endroit parfait pour y vivre, puisqu’elles y trouvent à la fois le gîte et le couvert. curieuses
Félisofie, voisines...
grande savante des bêtes bourdonnantes
(et
des tartines de miel), se penche sur le cas de ces
?
transforment la canopée. Ne vous inquiétez pas, les abeilles, elles, les ont bien repéré, et s’en délectent pendant de longs mois ! Au menu des abeilles, il y a d’abord Comme tout un chacun dans les bois, l’abeille vit au le nectar, que les abeilles aspirent rythme des saisons. Qu’elle soit sociable ou solitaire, à la base des fleurs. Mmh, quel elle devient bien rare en hiver, quand le froid règne, délice ! Certaines plantes sont alors qu’elle butine avec entrain quand le temps se réputées nectarifères, c’est le cas réchauffe et que la forêt se couvre de fleurs. C’est que de la ronce, du robinier, du châtaignier, de la l’abeille a tellement besoin des ressources que lui offre u digitale... Parmi tant d’autres ! Que l’abeille récolte cre la forêt, qu’elle est bien obligée de suivre son rythme. e du nectar, cela nous intéresse aussi, car c’est r arb De plus, l’abeille ne peut pas survivre longtemps en e le produit de base avec lequel elle un ogu oit l dessous de 10° : quand elle vit en colonie, elle forme s a fabrique ensuite le miel que ce cat qu ue une grappe avec ses congenères pour se réchauffer. i s e. Q l’on aime tant... arge i v l e ain Mais les végétaux ont également besoin des abeilles qui un eu d es, e ns re li o l t v o a a v ll r éparpillent leur pollen quand elles butinent : c’est un pét nous qui trouve s r o , u s e o c p e d r duo gagnant-gagnant ! olitai es, orestière des sabl lus s obilière f p m m i s e u c ou e n d e l g a e r , r t u o s s o n p e é Si vous êtes une abeille, consultez s tig le sol onn u dans es, de band o r l t a l i n u u e f s essaim, ou errier ns des pour celles qui souhaitent y loger un its t Les uites da r t t e s p n o c de ées pique, es cloisonn l y u a b e i lles l t l e a c ’ d s e d s vous proposer ! Vous y trouverez amatrice s e l s ’ o c c u p e nt r u i, po osons auss p o r p s u o également de collecter N . du bois mort, toujours très recherché le pollen, qui est une ressource essentielle pour le bon développement de leurs d’escargots. Une visite s’impose ! larves. Le chêne, le tilleul et bien d’autres sont alors visités ! L’abeille se régale aussi de miellat, une substance sucrée qui rejettent les pucerons, cochenilles et autres petits insectes. Quoi, cela vous dégoûte ? Ah, c’est fort dommage : le miellat est un autre composant principal du miel que vous dégustez. Hé hé ! Ne Du point de vue des abeilles, la forêt faites pas cette tête, et reprenez un bonbon au miel, est un immense garde-manger où il allons. fait bon butiner. Il y a, certes, de très nombreuses Enfin, certains bourgeons d’arbres sont enduits d’une plantes à fleurs, dont certaines éclosent très tôt dans sorte de liquide collant : c’est la propolis, dont les abeilles l’année, avant même que le soleil printannier ait eu le se servent pour colmater les interstices dans leur abri. temps de réchauffer les sous-bois. Mais on oublie souvent Quel menu ! les arbres eux-mêmes, dont les floraisons spectaculaires
s
e
à
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une forêt sans abeille allons bon !
la gourmandise de l’abeille
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Automne
et le miel, alors
?
ro ud um sn l e es c iel a lat m fères ont p s de , et ple t , a o s par pas . des utes
Vous l’aurez compris : les abeilles se débrouillent très bien sans nous. Après tout, leur production de miel leur sert à constituer des réserves capitales pour nourrir l’essaim, assurer la croissance des larves et, surtout, pour passer l’hiver. Mais nous sommes d’incorrigibles gourmandes qui ne pouvons passer une journée sans une cuillerée de miel : nous aussi, nous en avons besoin ! Pensez-vous : Barbebelle en fait des produits de beauté, Rafistole s’en sert comme antiseptique et Ploumpouding ne pourrait imaginer ses patisseries sans la touche de sucre qui les accompagne toujours ! Et encore, nous ne parlons que du miel, car si l’on rajoute les autres produits de l’abeille comme la cire ou la propolis, nous voilà carrément dépendantes des abeilles. Vous vous rendez bien compte que nous ne pouvons nous passer de ces charmantes butineuses ! Quant au miel de forêt, que produisent les essaims cachés dans les branches d’un arbre ou au creux d’une souche, c’est un mélange de nectars et de miellats récoltés dans un rayon de quelques centaines de mètres aux alentours. Regardez bien la zone et vous y retrouverez sans doute des ronces, des framboisiers, des châtaigniers, des conifères, des chênes et des hêtres. Ce n’est donc pas étonnant si ce beau miel sombre a un petit goût boisé...
a ect as n p u it d n’est u d pro n. Ce e e r le ros lli fè l i l o s l p e e e ! L es m te m ent du s n e a t t l ep exe lem es plan plan Un seu l
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L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
e d nt ' es on e a c a it in Le M b c r u Fas c u des C Un
almanach rédigé par des sorcières se doit d’avoir un chapitre consacré aux courges, non ?
que ces dernières ne sont pas éloignées du milieu forestier, voyez-vous...
Surtout
cucurbitaceae sorcellium forestium
Suite à une expérimentation magique hasardeuse (provoquant une explosion intempestive, un écroulement de la façade nord-est de la maison et, enfin, le bond de la véranda à plus de 53 mètres de haut), la collection de courges de Ploumpouding (sa plus grande fierté) s’est échappée du potager pour coloniser, peu à peu, la forêt aux alentours.
des courges sauvages ?
Depuis, les arbres entourant notre clairière ont leurs branches décorées de tiges grimpantes d’où pendent des courges aux formes exubérantes. Rien d’étonnant à ce qu’elles se plaisent autant dans ce nouvel environnement : les cucurbitacées, sous des latitudes lointaines, poussent spontanément aux lisières des forêts. Dans nos régions, nous connaissions déjà le navet du diable, ou bryone dioïque, qui, bien que toxique, a été utilisé contre les rhumatismes ou La sagesse des Indiens se retrouve en prévention de aussi dans leur agriculture, puisqu’un système l’ivresse. ancestral, celui des « trois sœurs », permet de cultiver les courges en association avec du maïs et des haricots... en utilisant principalement son bon sens. Comme nous, les sorcières, nous manquons parfois de cette ressource, nous nous en sommes inspirées : - les hautes tiges du maïs servent de support aux haricots, - les racines des haricots apportent des ingrédients nutritifs essentiels au maïs et aux courges, - les larges feuilles des courges Mélange d’épices recouvrent le sol et protègent Pour relever vos recettes à base de butternut, citrouille ou autre pâtisson, les pieds du maïs et des haricots. essayez ces mélanges ensorcelants d’épices... Malin, non ? 1 mesure de muscade + 2 mesures de gingembre + 1 mesure de clou de girofle ou 4 mesures de cannelle + 1 mesure de toute-épice + 2 mesures de muscade
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*Note de Zanzibhâ : En effet, il me semble avoir vu , au cours de mes voyages, de superbes courges* en marge des forêts d’Amérique Centrale... **Note de Ploumpouding : Quand tu parles de « superbes courges », on est bien d’accord qu’elles étaient, quand même, moins superbes que les miennes, n’est-ce pas ? Pouvait-on les sculpter, comme en page 133 ?
Automne
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quelques rituels ensorcelés
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Pendant quelques mois, la forêt nourricière nous permet tellement de récoltes intensives que la pauvre Ploumpouding ne chôme pas derrière ses fourneaux. Heureusement, elle
p e n s e à mettre de côté le moindre bocal en verre en prévision de ses conserves ! Toutes ces provisions demandent ensuite un peu d’organisation : c’est pourquoi les sorcières au complet mettent la main à la pâte pour l’aider à décorer les pots des plus belles étiquettes qui soient (que vous pourrez admirer à la fin de cet almanach).
monstre un peu glouton).
trognon
jusqu’au grignotées
à
toutes
seront
cidre ou
Pommes à couteau, elles étranges.
donnent des fruits aux noms
pommiers
de
tordus vieux de
forêt, limites aux
la
le verger d’Oignonne,
Dans
Le garde-manger de Ploumpouding, grand comme une petite maison à lui tout seul, est rempli d’étagères débordant de pots et de bocaux dans lesquels on aperçoit des choses plus délicieuses les unes que les autres. Pas étonnant qu’elle en garde la clé précieusement, sans quoi le plus gourmand des monstres irait visiter ses réserves... Ses conserves nous permettent de retrouver les délices de la forêt bien après leur saison : des châtaignes au printemps, des mûres en hiver, des boutons de pissenlit en automne. Rien de magique dans tout ça, si ce n’est que notre sorcière cuisinière est experte dans les techniques de conservation les plus variées. En coupant les ingrédients en petits morceaux et en les tassant bien dans un pot, avant de les recouvrir d’eau et d’ajouter du gros sel, elle pratique la lactofermentation. Les ingrédients ne développent pas de bactéries et se conservent plusieurs mois. Elle stérilise aussi les provisions en plongeant pendant un moment les pots qui les contiennent dans une marmite bouillante. Demandez à Glagala son sort de Frigorification Polaire le plus efficace : elle congèle certaines récoltes, pour les utiliser telles quelles dans des tartes ou des plats hors-saisons. Elle n’hésite pas non plus à transformer les cueillettes de baies et de fruits en confitures. En effet, il vaut mieux avoir un stock conséquent de pots de confiture, car ces derniers ont la fâcheuse tendance à se vider à grande vitesse (surtout quand un monstre gourmand se trouve à proximité). Déguster une fraise en hiver... Voilà un tour de passe-passe bien sympathique, non ?
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L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
ma
Parmi
LES ARAIGNÉES
is pourquoi
tous
les
animaux
qui
peuplent
certains sont plus discrets que d'autres... tout formes,
spectaculaires
aussi leurs
couleurs,
! Par
leurs
la
nous font si peur ?
forêt,
Mais
leurs
mœurs
et
leur comportement, les araignées font partie des plus fascinants des insectes, et...
Attendez,
Aragnangnan furieuse !
voilà
elle a l'air
qui
Oh ! arrive, et
avis aux arachnophobes
Évidemment, je suis furieuse ! LES ARAIGNÉES NE SONT PAS DES INSECTES, nom d'une mandibule ! Ces derniers ont six pattes, alors que les araignées en ont huit. Ce n'est pas compliqué ! Bon, puisque je suis là, parlons de ces fascinantes créatures. On dit que, où que l'on se trouve, il y a toujours une araignée qui se tient à moins de deux mètres de nous... En même temps, avec plus de 40 000 espèces connues, ce serait bien un comble de ne pas en croiser une ! Elles habitent un peu partout dans les bois, se répartissant à travers les différents étages de la végétation, selon les espèces. Certaines préfèrent le confort de notre maison, où elles tissent des toiles qui finissent immanquablement par accrocher nos chapeaux pointus. Prédatrices impitoyables, les araignées se nourrissent d'une multitude d'insectes qu'elles piègent dans des toiles ou qu'elles chassent à l'affût. Comme elles ne peuvent avaler que des liquides, elles les liquéfient pour les siroter tranquillement... Bon appétit !
Ne vous faites pas avoir par les imitations !* Les araignées ont, je le répète, huit pattes ! Elles sont fixées au céphalothorax, qui fait office à la fois de tête et, eh bien... de thorax. L'autre grande partie du corps de l'araignée, c'est son abdomen, où se situent les organes lui permettant de respirer, de digérer et de fabriquer de la soie. L'araignée utilise ses chélicères, en forme de crochets à côté de la bouche, pour mordre ses proies, les envenimer et les traîner. Charmant !
*Note de Zanzibhâ : Les gerris, que l'on appelle « araignées d'eau », sont en réalité des insectes. Comptez leur nombre de pattes , pour vérifier, à la page 102. 44
Petite Encyclopédie Farfelue
entre broderie et architecture
Les araignées sont de véritables artistes, qui produisent de magnifiques toiles. Ah non, il ne s'agit pas de peinture, mais plutôt de broderie de fils de soie ! Ce sont les araignées elles-mêmes qui fabriquent leur soie, au sein de plusieurs glandes situées dans leur abdomen. Chacune de ces glandes leur sert à tisser différents fils, adaptés à des usages spécifiques : fabriquer un cocon, construire une toile, s'y arrimer, se déplacer, emmailloter ses proies... La forme des toiles permet de distinguer deux catégories d'araignées : les orbitèles, qui s'appliquent à faire de rigoureuses toiles géométriques, et, heu... les autres araignées, qui construisent des toiles irrégulières. Les orbitèles sont vraiment laborieuses : elles dévorent chaque jour leur toile architecturale, pour la reconstruire à neuf. Pourtant, leur piège leur demande bien des efforts ! Tissé entre différents supports, un joli napperon, fait de spirales gluantes ou non, déploie ses rayons (entre 8 et 66, selon les espèces) comme un large soleil. Les autres araignées fabriquent des pièges aux formes les plus diverses : en tube, en nappe, en collerette, en dôme... ou en embrouillamini diffus !
En haut, la méta d'automne, une orbitèle, tisse ses toiles inclinées à peu près partout dans la forêt ! On reconnaît ces dernières à leur trou central. Au milieu, l'agélène à labyrinthe tisse sa toile en forme de nappe dans les buissons ou les herbes hautes. Elle ne reste pas dedans, mais se met à l'affût dans une retraite, attendant qu'une proie s'emmêle les pattes dans son piège. La soie sert aussi à fabriquer des cocons, comme le fait la theridion varians, en bas. Ses œufs y sont confortablement protégés.
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L’Extraordinaire Almanach de la Forêt
LA VIE D'UNE SOUCHE
découvrons
La
forêt est un lieu grouillant de vie à tous les
étages, aussi est-il un peu bizarre d’imaginer qu’un tiers du bois qu’on y trouve est, en fait, mort.
Cela
vous fait froid dans le dos ?
voyons !
Ces
au
ou
sol
Mais
non,
arbres morts, qu’ils soient tombés encore
debout,
sont
de
véritables
oasis où s’active une foule d’animaux et de végétaux, que
Quenotte
nous présente.
chandelles et chablis
Les arbres ont beau avoir l’air solide, il peut leur arriver bon nombre de péripéties, dont certaines leur sont parfois fatales. Une tempête, le feu, le poids de la neige, une attaque de parasites, un abroutissement un peu t r o p p r o n o n c é o u l a chute d’une sorcière ( e t de son
balai) à travers ses branches... Et voilà l’arbre abîmé voire en danger de mort. Et même si rien de tout cela ne lui arrive, l’arbre n’est pas éternel : les bouleaux vivent quelques dizaines d’années, les chênes, plusieurs siècles. Bref : les arbres meurent. Mais ce constat funèbre est une très bonne nouvelle pour la forêt toute entière, qui compte sur cette masse de bois mort pour nourrir et héberger bon nombre d’oiseaux, comme des pics ou des grimpereaux des bois, mais aussi des animaux plus ou moins vertébrés, des champignons, des mousses et des lichens. Ainsi, qu’il s’agisse des branches mortes d’un arbre encore vif, d’une chandelle, ce tronc mort dégarni qui tient ferme sur ses racines, ou encore d’un chablis, c’est-à-dire un arbre à terre, chaque sorte de bois mort est occupé par une faune particulière, et remplit des rôles précis dans la forêt.
*Note d’Aragnangnan : Souvenez-vous, on vous parlait de ces charmantes bestioles en page 127 ! 46
car c'est fascinant
Petite Encyclopédie Farfelue le bois mort grouille de vie !
ier
L'a ma do uv
Qu’ils
en fassent un refuge ou qu’ils s’en nourrissent, de
nombreuses créatures colonisent les arbres morts, côtoyant là quelques végétaux spécifiques.
La barbastelle
Le coléoptère Petite Biche
c Le pi nc la os b d à
les lic hen s
Le temps est long dans une forêt, et la mort de l’arbre s’étale sur des années, voire des siècles. Entre le moment où la sève s’arrête de circuler dans l’aubier et celui où l’arbre, à terre, est avalé par le sol de la forêt, son bois connaît plusieurs phases de destruction. À chacune de ces étapes, l’arbre (ou ce qu’il en reste, soyons honnête) est dégradé par un type particulier d’organismes. On commence avec les xylophages*, qui se nourrissent du bois. Chacun a son régime, ce qui veut dire qu’on ne retrouve pas les mêmes insectes et microorganismes sur tous les arbres, mais tous sont de véritables spécialistes du recyclage. Viennent ensuite les détritivores, insectes, bactéries et champignons réunis, qui grignotent la nécromasse. Rien à voir avec la nécromancie et rien de bien sorcier à ça : il s’agit de la masse de matière organique morte. C'est l’arbre mort émietté en minuscules morceaux ! L’arbre dégradé est enfin colonisé par une faune cavicole, jusqu’à ce que le bois soit englouti dans l’humus**. Au final, à peu près un quart de la faune de la forêt dépend du bois mort. Ce n’est pas rien ! Autant vo u s dire que les vieilles souches, les chablis et chandelles ont tout intérêt à être préservés car, en plus d’être des œuvres d’art naturelles avec leur habit de mousses et leurs formes biscornues***, ils sont essentiels dans notre belle forêt.
et ses s u o Les m
boles lem l o c es
L
oh, décrépitude !
Le Petit Peup le
**Note de Lambiquée : Ah, on ne serait pas grand-chose sans humus ! Nous évoquons le sujet en page 83. ***Note de Tchikitchikita : C’est vrai que les arbres morts sont une source d’inspiration pour tous les amateurs de land art... Quoi, vous ne voyez pas ce que c’est ? Allez donc à la page 165, alors ! 47