Peter Bagge, En route pour Seattle

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En route pour Seattle


Titre : En route pour Seattle. Titre original : Buddy Does Seattle. Textes et dessins : Peter Bagge. Traduction : Renaud Cerqueux. ISBN : 2-87827-093-2 Dépôt légal : premier trimestre 2006. © 2005 Peter Bagge. Publié avec l’accord de Fantagraphics books Inc., 7563 Lake City Way NE, Seattle (USA). Tout droit réservé. © 2006 Rackham pour l’édition française. info@editions-rackham.com www.editions-rackham.com Achévé d’imprimer en mars 2006 sur les presses de Grafiche Milani à Segrate (Italie).


PETER BAGGE

EN ROUTE POUR SEATTLE Traduit de l’anglais par Renaud Cerqueux

RACKHAM




Salut mec, ça fait un bail !

comment t’as fait pour me retrouver ?

entre, mets-toi à l’aise !

… Hein ? Ah, ouais, cette citrouille traîne ici depuis Halloween. J’crois qu’il est temps de la balancer…

Beurk !

Elle est

toute pourrie ! Poubelle pleine de cartons de pizza « antiavortement »

Attends de voir la taille de mon nouvel

appart’ !

Si ça te dit, je te fais

la visite guidée...


Ça fait

tout le dernier étage de la bicoque…

On dirait de l’eau, mais c’est tout collant… Dégueu, hein ?

En plus c’est en bon état. Sauf que quand il pleut, on a ces drôles de tâches humides dans l’entrée.

Quatre pièces pour seulement 450 $ par mois, crois-moi, c’est donné dans ce bled…

C’est un endroit génial pour faire des fiestas l’été, avec la vue et tout...

… Mais faut faire gaffe, parce qu’il n’y a pas de rambarde…

Oh, il faut qu’tu voies la terrasse…

… Un soir j’suis sorti prendre l’air, mais sans regarder où je mettais les pieds et je suis passé pardessus le bord en me réceptionnant sur les dents ! Heureusement, j’étais bourré, j’aurais pu me blesser.

Amène-toi, viens jeter un œil à la vue de ce côté…

Thersh a moon out to-ni-yut, wha-wha -wha

Qué ?

Oof!


ÉPOUSTOUFLANT, HEIN ? D’ICI, J’AI L’IMPRESSION D’êTRE LE ROI DU QUARTIER !

OOH, EH, TU VOIS CE TYPE CHAUVE QUI FAIT BRONZETTE SUR LE TOIT, Là-BAS ?

PARFOIS, LA NUIT, IL FAIT MONTER UNE PETITE MINETTE ET ILS BAISENT, COMME ÇA, EN PLEIN AIR !

OH, MERDE, IL REGARDE PAR ICI !

IL A Dû RECONNAîTRE SON CRI

DE RUT !

PRESTO, RETOURNONS à L’INTéRIEUR !

TU DEVRAIS ENTENDRE LE CRI QU’IL POUSSE QUAND IL TRINGLE ! ON DIRAIT UN éLAN A L’AGONIE !

BON, PASSONS, VOILA MA PIAULE ET VOILA UNE AUTRE PIAULE ET LA SALLE DE BAIN EST DE L’AUTRE CôTé DE LA CUISINE…

ON APERÇOIT MEMELECENTREVILLE !

ÇA RESSEMBLE A ÇA:

C’EST COMME S’IL VOULAIT PROUVER A TOUT LE QUARTIER QU’IL PEUT ENCORE LA DRESSER !

… ET C’EST LA FIN DE LA VISITE. ALORS, ÇA EN JETTE HEIN ?


EH, POSE UN CUL MEC, INSTALLETOI…

… désolé, mais cette bibine vient de ma cave perso et j’aime pas partager…

TU VEUX BOIRE QUELQUE CHOSE ?

en plus, c’est la dernière…

j’espère QUE T’AIMES LA RAINIER…

bière ou jus de pamplemousse ?

‘y a pas mal de ces mini-brasseries dans le coin… c’est plus cher, mais bien meilleur… j’y suis devenu complètement accro… terminé, la bière à deux balles…

c’est bon, hein ?... quoi, t’aimes pas ? tant pis, j’imagine que je me suis habitué au goût…

que veux-tu, j’suis devenu snob... je sais, c’est révoltant ...

vas-y, goûte…

tu veux une tige ? non ? je peux fumer ? … cool…

… nan, je viens de commencer... au début c’était occasionnel… maintenant, j’suis camé jusqu’à l’os.

… j’avais tendance à pas mal picoler avant. tu sais comment c’est quand t’écumes les soirées et que t’y connais presque personne et que tu dois faire quelque chose de tes mains pour rester cool et avant de t’en donc je me rendre compte, suis mis à cloper… t’es bourré. ça vaut mieux finalement, je buvais vraiment comme un trou...


alors, qu’est-ce qui t’amène par ici ?...

… ah ouais?...

… juste une pulsion passagère, hein ?...

… ‘y en a qui manquent pas d’air...

… moi aussi ça m’foutrait en boule ces conneries…

… oh mec, tu rigoles... … j’ai déjà chopé un de ces trucs une fois… ça fait super mal…

… quoi ? séparés !? c’est

… tu vis toujours avec… euh… merde, son nom m’échappe… hmmm…

… rassureet toi, ça pourrait ouais, à l’amour com- être pire. au me à la moins, t’as guerre, j’sup- ce job dont pose tu rêvais tant…

… t’as consulté un médecin ? peut-être que tu devrais… … moi aussi je les hais, mais quand même…

arrivé comment ?

… ils t’ont viré ?! bigre…

… qu’ils aillent au diable ! un job est un job, non ? t’en trouveras un autre...

… je peux pas t’en vouloir d’être déprimé, mais ces choses arrivent… les tuiles tombent toujours par trois, donc, au moins, t’es au sec pour un moment… que tes parents aillent se faire foutre ! c’est leur problème… profite de la vie tant que t’es encore jeune… laisse les vieux se faire du mouron… c’est leur truc…

il reste de la bière au frais… vas-y, sers-toi…


dis-moi, t’aurais imaginé que je vive un jour dans un palace comme celui-là ?

sûr, c’est pas le manoir playboy, mais c’est beaucoup mieux que ce dont j’ai l’habitude !

la dernière fois qu’on s’est vu, je pionçais sur cette plage déserte, tu t’souviens ?

ça a été une longue et lente ascension depuis, tu peux m’croire…

après ma période clodo de plage, j’ai emménagé dans cette décharge pleine d’ados paumés + camés… c’était comme dans ce film “suburbia”*, sauf que ces gosses n’étaient pas vraiment des “punks”… nous n’étions pas grand-chose en réalité, juste une bande de rebuts et de losers glandant dans nos parkas crasseuses, parce qu’on n’avait pas le chauffage (mais on avait le câble)… j’ai jamais su a qui appartenait le taudis… dieu béniss ecett e maiso n (

joue “free bird” sans ampli

kentucky fried blueveins**

après ça, mon pote stinky a déniché ce qui semblait être … t’imagines notre surprise le paradis de la teuf : un loft gigantesque en plein new quand une boule de démolition a york ! bon, c’était dans brooklyn, mais ça fait partie de défoncé notre mur, deux mois plus new york, pas vrai ? et pour seulement 425$ par mois ! tard…on aurait dû s’douter que on a organisé une fiesta le jour où on a emménagé pour c’était trop beau pour être vrai… remercier notre bonne étoile… sock

béébii,

me it to é bii bbé hh

*Film de Penelope Spheeris (1983). **Veines bleues grillées du Kentucky, référence au fast-food spécialisé dans le poulet grillé “Kentucky fried chicken” (KFC).


… on est donc retournés au new jersey la queue entre les jambes, cette fois dans un six pièces en sous-sol dans le quartier le plus pourri de hoboken… des amis d’amis y créchaient déjà et cherchaient des colocs pour partager le loyer…

hoboken était plus sympa que ce que j’espérais. on aurait dit qu’il se passait toujours quelque chose quelque part là-bas… ça déménageait à mort… on rencontrait beaucoup de gens intéressants, dont un tas de folles du cul prêtes à tout pour attirer l’attention… oui m’sieur, ce bon vieux hoboken ! matte-moi

regarde ça

par ici par ici !

restons jeunes, yeah...

nos colocs étaient cools : un mec et deux filles censés former une sorte de combo musical, mais si feignasses qu’ils ne jouaient presque jamais... dieu merci... quel qu’un pourrait accorder ma basse ?

c’t’ ampli refuse de faire le fuzz qu’il faisait hier…

messieurs, la cour !  dans 5 minutes… on arrête…

la peau et les os

après quelque temps, c’est d’venu prise de tête de crécher avec les meufs… l’une d’entre elles s’est révélée être une vraie obsédée de la propreté. elle a même commencé à jouer à la maman et s’est mise à nous donner des corvées !

aah ! quelqu’un a pissé dans l’évier ! et alors, tu le rinces. où est le problème ?

l’autre était diamétralement à l’opposé : léthargique et indifférente à tout, même au sexe, faut dire, c’était une junkie… tant pis pour moi, vu qu’elle me faisait bander en quelque sorte… bou hou… … à chaque fois que je pense au sexe, j’ai envie de gerber… dommage de gâcher de si gros nichons…


en fait, cette expérience m’a convaincu que c’est pas une bonne idée de crécher avec des filles, que ce soit platonique ou pas.

toute cette tension + coups bas + susceptibilité, ça n’en vaut pas la peine ! à partir de maintenant, je suis un célibataire endurci, j’te le dis !

on a donc choisi une ville au pif sur la carte (il fallait juste un endroit pas trop cher et pas trop péquenaud) et on est partis pour minnéapolis…

… j’en étais où ? ah ouais, hoboken…

on voulait voir le reste du pays, peutêtre même quitter la côte est pour de bon…

grossière erreur ! ça gèle là-bas ! et les gens étaient plutôt froids aussi, surtout les gonzesses ! ce bled doit être la capitale universelle des lesbo-féministes !

écoute, je vais pas prétendre être le mec le plus éclairé du monde, que ce soit bien clair, je suis tout à fait pour l’égalité des droits pour chacun et blah blah blah… toutefois, j’aime pas qu’on me serine sur les formes de divertissement que j’apprécie, comme si c’était la cause de tous les maux de la terre ! j’veux dire, même les mecs me les cassent de nos jours, les pédales ! je connais le discours par cœur, mais c’est des conneries ! ouais, mais…

mais je…

ouais, aprés quelque temps, moi et stinky, on en a eu marre du new jersey…

mais…

quelle bandederabatjoie !

… inutile de préciser qu’on n’est pas restés longtemps ! ils disaient que la californie c’était le pied, alors on a chargé le pick-up et on est allés à…


… seattle, et on n’a pas bougé depuis tout ce temps... putain de mont rainier

putain de space needle

le ciel le de votre plus putain bleu de vie

… t’as sûrement déjà entendu vanter les mérites de cette ville merveilleuse… eh bien crois-moi, seattle, c’est pas

en plus ça les gens devient sont beaucoup surpeuplé et trop aimables et civilisés… on pollué,commepartout ailleurs se demande ce j’suppose… qu’ils ont à cacher… ... mais je dois admettre que c’est mieux que partout ailleurs, je ne devrais pas me plaindre…

puta

in

(on a bien pensé à déménager en californie, mais… euh… c’est la patrie de “major dad”* et des ‘49ers!**) legende : … c’que j’apprécie particulièrement ici, c’est le climat… beaucoup moins humide que dans l’est… ma peau est plus nette depuis que je suis arrivé...

… j’ai toujours autant de cicatrices, mais au moins je ne suis plus couvert de ces furoncles pleins de pus comme avant ! maintenant j’ai le look mike schmidt***…

… ouais, je sors toujours beaucoup, bien que les fêtes soient mortelles par ici... les gens s’asseoient, mangent des frites, passent des disques et puis rentrent chez eux...

bouteilleset boites papiers & cartons

journaux

… comment je gagne ma vie ? comme d’hab, un job foireux aprés l’autre…

en ce moment, je travaille chez un bouquiniste, c’est un bon moyen pour constituer ma bibliothèque perso… jette un oeil à mes étagères, tu verras que j’ai déniché quelques “perles”…

… crois-le ou pas, j’ai bossé chez un producteur de muzak quelque temps… je pensais que ce serait poilant, mais ça devient trés vite une routine... écoute des violons jouer “papa don’t preach” en pizzicato

contrôle les “pains” autre pigeon

* Série racontant les aventures d’un militaire père de famille, célibat aire, conservateur et maniaque de l’ordre qui tombe amoureux d’une journaliste qui ne partage pas ses valeurs. ** Équipe de football américain, basée à San Francisco. *** Joueur de base-ball de l’équipe des Philadelphia phillies entre 1972 et 1989.


j’espère quitter mon job et gagner ma vie en collectionnant et revendant des disques, des bd, n’importe… peutêtre ouvrir une boutique…

mais ça reste au … je détesterais si tout conditionnel, la pluparticulièrement le monde doit part de collectionneurs finir comme stinky, qui te détester, que j’connais sont des arnaque, vole et détrousse autant que ça te connards, donc je tant qu’il peut depuis rapporte serai peut-être pas le lycée, mais qui n’a quelque assez suicidaire pour toujours pas un rond chose... aller jusqu’au en poche… bout… on verra, on verra...

le gros problème de stinky, c’est ses grandes idées, comme de devenir manager d’un groupe de rock ou ouvrir un skateshop ou éditer un fanzine, mais il s’essouffle toujours avant même d’avoir commencé...

... et il essaie à chaque fois de m’embarquer dans ses combines, parce que selon lui, on forme une “équipe” !

j’aime bien l’idée du fanzine, parce qu’on t’expédie plein de trucs gratuits si tu le diffuses régulièrement, mais impossible de gagner sa vie de cette j’aimerais en faire manière… un comme celui-là… ces mecs écrivent sur ce qui les branche sur le moment et se foutent des “attentes du marché “…

jette un oeil...

le problème c’est que si tu veux faire des ronds avec ça, tu dois te spécialiser dans un domaine qui intéresse les collectionneurs… comme ce type en ville qui publie un magazine sur bruce springsteen et rien d’autre ! c’est pas vraiment ce qui me branche, mais j’parie qu’il s’en met plein les fouilles...

bien sûr, stinky veut faire un zine musical… il est jamais sorti de son trip rock… il rêve toujours de réaliser des clips et de baiser des groupies…

tout ce milieu me fait gerber… je déteste les fans, les groupies, les patrons de club et tous les autres parasites… je déteste surtout les musiciens ! les jeunes sont si arrogants et les vieux si pathétiques ! j’ai pas envie de côtoyer tous ces connards !


… quoi ? ouais, je crèche toujours avec le chlingueur*… si on m’avait dit ‘y a cinq ans que je vivrais avec lui, je me serais suicidé, mais il est cool, en général… faut croire qu’on forme une équipe…

oh, on il s’appelle a aussi un autre coloca- george hamilton**, sans taire… rigoler ! viens, j’vais te le présenter…

il est si calme que j’oublie parfois qu’il est ici…

eh george ! t’es làdedans ?

…j’suisle“normal“ du groupe, eh eh…

je l’ai trouvé dans l’allée…

george ? je… euh…

il me rappelle quand mon père me forçait à tondre la pelouse...

eh!

d’où il vient

ce moteur ?

… je t’ai déjà dit à quel point je déteste mon père, buddy ? ouais, environ un million de fois…

bon, je vois que t’es occupé, je vais te laisser… … bye…

(bordel)

george est un peu strange…

il reste assis dans sa turne et écrit, dessine ou lit de la sf toute la journée…

de temps en temps, il sort un de ces petits fanzines photocopiés ou il déblatère sur la religion, la politique, les o.v.n.i, etc... j’en pige pas le dixième... des fois, je me dis qu’il est schizo ou un truc dans le genre...

* stinky en anglais signifie “qui pue”. ** acteur playboy réputé pour son image de dandy suave au bronzage doré impeccable.

… et c’est bizarre qu’il déteste tant son vieux, parce qu’il paie pour toutes ses dépenses ! mais au moins, il lave sa vaisselle et il s’occupe de ses affaires, pas comme un certain autre colocataire…


t adam ! hein ? tiens, qu’est-ce tiens, quand on parle du que tu disais sur moi ? loup…

comment ça, “la tienne “? depuis quand monsieur boit de la mousse de qualité !?

j’t’emmerde. je paie mon loyer. qu’ est-ce que tu veux de plus ?

tu piques bien ma mousse bon marché,  alors je peux bien boire ta bière de bourge ! œil pour œil !

pff. t’as de la chance de ne casquer que 75$ par mois...

vous vous connaissez, j’crois ? stinky, je te présente...

bien sûr, mais m’appelle pas “stinky”. par ici, on m’appelle léonard*…

oh, alors c’est comme ça, hein ?

absolument, c’est comme ça…

… et qui a bouffé mes bretzels !?

on lui fait un prix parce qu’il dort dans le placard de la cuisine… c’est pas un placard, c’est un gardemanger ! et j’ai bien assez de place, je vis sur la brèche moi !

* je te conseille de te laver la main après avoir serré celle de stinky !

ah ouais, c’est vrai…

en plus, je me lave régulièrement maintenant, “stinky“ c’est du passé…

eh ! qui a chouré ma ballard brune !

c’est ton dîner ?! toi ? je mec, trouve-toi les avais un vrai job, mis de côté tu pourras pour mon t’acheter de la dîner ! vraie bouffe ! j’en ai marre de ton laisseraller ! tu vis comme un clodo !

la ville est mon home, mec ! cet appart’ me sert juste ` à me poser quand j’suis pas dehors à faire mes

combines !

Ben voyons ! Non mais vous entendez ça ?


tu commences à me saouler avec tes conneries…

moi je te saoule ?! j’en ai marre de t’entendre te morfondre, te plaindre ou critiquer sans arrêt pendant que je me bouge pour faire avancer les choses !

quoi ?! tu crois que je la laisserais s’installer ? jamais !

tu vas trop loin, mec ! j’en ai ras le cul de toi ! demain tu fais tes valoches !!!

il vous à fait son speech sur pourquoi il ne vivrait plus jamais avec une fille ? foutaises !

très bien ! mais je te préviens que du coup tu ne peux plus faire partie du film que je vais réaliser !

je vois ça te clair dans ben, si ferait plaisir, ton jeu ! ça te plaît hein ? et bien, tu veux me pas, tu peux tu ne débarras- virer avant que aller voir ta petite seras pas de copine ailleurs ! moi aussi facin’emménage ! lement !

c’est même pas ma petite copine. c’est mon sac à foutre, point barre.

un film ? quel film ?

ouais, c’est ça… tu es son sac à foutre! t’es tellement à ses bottes que ça m’embarrasse d’être du même sexe que toi !

eh, en oublie quoi ça te ce que je regarde ? ça viens de ne t’aurait pas dire... intéressé de mais… toute façon…


j’en crois pas mes oreilles. tu vas réaliser un film ? comment ?

dam di dam…

… no comment… hmm h-hmm…

cette fois excuuuse-moi ! c’est diffécomment pourrais-je rent… j’crois douter de toi, quand on sait que tu ne termines que j’ai trouvé ma voie… jamais ce que tu commences !

vous avez remarqué comme il dit ”nous” quand il parle de dépenser de l’argent ?

… personne n’osera dire que c’est une daube si on le vend comme un film “culte” ! les réalisateurs underground peuvent fourguer n’importe quoi !

… qu’estce tu connais à la réalisation ? et où est-ce que tu vas trouver le pognon  ?...

comme réalisateur…

j’en ai ma claque de monsieur st thomas ! vous voyez ce que je dois me coltiner ? le peu de foi qu’il a en moi ?

oui ! comme réalisateur !

mais il te faut une caméra ! et la pelloche coûte une fortune !

j’ai pensé à tout ! et ça ne nous coûtera presque rien, tu peux me croire !

pas pour nous, ça non ! fred va me prêter son camescope…


un caméscope ? on va faire des vidéos maison ! je meurs d’impatience !

sois pas si obtus, buddy ! tout le monde utilise la vidéo de nos jours ! c’est un outil parfaitement reconnu et respecté !

pense aux conséj’ai vu l’effet quences, mec ! que le cinéma a sur quand on apprendra les gens. c’est comqu’onestentraindefaire me une potion magiun film, tout le monde que ! ça va nous voudra en être, surtout rendre irrésistibles, les nanas ! mec !... c’est bon, tu m’as convaincu !

secouss ! secouss!

alors, de j’ai des tas d’idées ! quoi va parler mais je pense qu’on ce film ? devrait faire simple pour ou est-ce que tu commencer, avec un truc n’ en as pas la genre “tranche de vie” moindre idée  sur un type normal ?... comme toi ou moi…

quoi ? parce que je la mafia suis le réalisaà mes trousses ? teur et que tu vas jouer le pourquoi moi ? type…

plutôt crever...

ça a l’air chiant…

déconne pas ! fais pas ta chochotte ! tout ce que t’as à faire, c’est rester naturel !

mais non, on sera pas forcés de rester réalistes, tu vois ? on pourrait épicer la sauce avec une scène de meurtre ou en lançant la mafia à tes trousses...

eh, tu ne penses pas qu’il serait génial dans le rôle ? allez, dis-lui qu’il n’a rien à craindre ! vas-y ! dis-lui ! j’ai dit oublie !


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