Dans son salon de thé, Sigfrido – l'Ours malais – sert à boire à tous ceux qui s’accoudent à son comptoir pour raconter leur vie. En douze histoires (où l’on retrouve souvent les mêmes personnages dans les mêmes lieux ) David Rubín dépeint la condition humaine avec intelligence et délicatesse. Ses personnages fragiles et attachants sont tous des héros déchus, des Prométhées des temps modernes : Rubín brosse leurs portraits avec une sensibilité qui parfois se mue en mélancolie. Il y juxtapose un graphisme élégant, dynamique, accompagné d’une maîtrise du rythme et de la composition remarquablement efficaces. Influencé par des auteurs tels Muñoz et Sampayo, Siqueiros, Toriyama, mais aussi Frank Miller, Kioke ou Miguelanxo Prado, Davíd Rubín a su synthétiser un style original qu'il affine sans relâche en s'affirmant comme un des auteurs le plus intéressants de la jeune génération espagnole.